Dire saint Jean. Analyses, écritures, peintures. Pour penser, pour prier, pour désirer

Dire saint Jean Analyses, écritures, peintures Pour penser, pour prier, pour désirer André Fossion Jean-Paul Laurent et Thérèse Gabriel

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André Fossion, Jean-Paul Laurent et Thérèse Gabriel pour les peintures

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DES MÊMES AUTEURS

André Fossion - Lire les écritures. Théorie et pratique de la lecture structurale, Lumen Vitae, coll. Écritures, Bruxelles, 1980, 220 p.

- La catéchèse dans le champ de la communication, Cerf, coll. Cogitatio fidei, no 156, Paris, 1990.

- Dieu toujours recommencé. Essai sur la catéchèse contemporaine, Lumen Vitae/Cerf/Novalis/ Labor et Fides, coll. Théologies pratiques, Bruxelles/Paris/Montréal/Genève, 1997, 240 p.

- Dieu désirable. Proposition de la foi et initiation, Lumen Vitae/Novalis, coll. Pédagogie catéchétique, Bruxelles/Montréal, 2010, 296 p.

- Une nouvelle fois.Vingt chemins pour recommencer à croire, réimpression de l’ouvrage paru en 2004, Lumen Vitae, Namur, 2016, 176 p.

Jean-Paul Laurent - Rédiger pour convaincre, Duculot, Gembloux, 1994, 96 p.

- Quand dire, c’est plaire. Essai d’analyse du discours, Presses universitaires de Namur, 2011, 206 p.

- Lire pour vivre. Soixante-dix lectures de textes évangéliques, avec André Fossion, Lumen Vitae, Namur, 2016, 272 p.

- Un christianisme infiniment précieux. Mélanges de théologie pratique offerts au Père André Fossion (Éd. Henri Derroitte, Jean-Paul Laurent, Gilles Routhier), Lumen Vitae/Novalis, coll.

Théologies pratiques, Namur/Montréal, 2015, 404 p.

Les extraits de l’évangile retenus dans cet ouvrage reprennent la traduction de la Bible liturgique (AELF).

Quelques modifications ont cependant été apportées par souci de suivre au plus près le texte grec.

© Éditions jésuites, 2018 Belgique : 7, rue Blondeau, 5000 Namur France : 14, rue d’Assas, 75006 Paris editionslv@editionsjesuites.com www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87324-592-4 Dépôt légal : D/2018/0026/17 Illustration de la couverture : Thérèse Gabriel Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Imprimé dans l’Union européenne

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André Fossion, Jean-Paul Laurent et Thérèse Gabriel pour les peintures

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Lecture de textes évangéliques et art pictural

L

a lecture d’un passage d’évangile est toujours, aussi, une écriture. Le lecteur analyse, construit, interprète à partir de ce qu’il perçoit. C’est en cela qu’il fait œuvre d’écriture.

Ce travail d’appropriation peut rester l’expérience personnelle d’un moment de lecture, mais il peut donner lieu, en outre, à une production textuelle concrète et transmissible. Tels, par exemple, les textes proposés ici en regard de divers extraits de l’évangile de Jean. Ce diptyque s’offre alors à de nouveaux lecteurs. Ils lisent un volet, puis l’autre. Et ils relisent. Pour s’engager dans leur propre recherche de sens. Leur démarche sera alors créatrice, faite de rigueur dans la pensée, de contemplation et de méditation. Il s’agira toujours d’ouvrir et jamais de réduire. Le sens d’un texte biblique est inépuisable.

Mais le diptyque peut se faire triptyque. Un troisième volet, par exemple pictural, peut venir s’y joindre. Art et évangile, en effet, peuvent faire alliance. Le plus souvent, c’est par des œuvres figuratives qui « font voir » une scène évangélique, en l’illustrant et en l’interprétant de manière esthétique. On est alors dans l’ordre de la représentation. Le présent ouvrage voudrait tenter d’établir un autre rapport entre écriture et peinture. Il s’agira de mettre une œuvre picturale, non figurative mais abstraite, au service de la quête créatrice du lecteur. Que ce qu’il contemple de l’œuvre vienne croiser ce qu’il découvre dans les textes, et réciproquement. L’œuvre picturale est alors un réceptacle de sens possibles que le lecteur, partant de sa sensibilité propre, pourra mettre au jour et prolonger. Le projet est ici de construire du sens, en allant des textes à la peinture et de la peinture aux textes.

Ainsi est-ce un double souci qui a présidé au choix des œuvres. D’abord, l’abstraction des œuvres picturales en ce qu’elle permet à celui qui les regarde d’être libre. Le « lecteur » peut recourir aux lignes, aux formes et aux couleurs pour façonner son interprétation personnelle. Ensuite, l'« harmonie » entre les textes et les œuvres. Harmonie subjective de la part des auteurs. Ils ont ressenti une parenté de fond entre leur lecture de tel ou tel texte et celle de telle ou telle œuvre. Ils offrent cette harmonie à de nouveaux lecteurs afin qu’ils aillent plus loin dans la pensée et la prière. Pour vivre et désirer.

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Jean 1, 1-18

Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.

Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

Il était au commencement auprès de Dieu.

C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.

Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.

Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.

Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.

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« Créations » Grâces toujours recommencées Saint Jean, en sa première épître, témoigne : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 1).

Jean, l’évangéliste, livre le témoignage de sa rencontre. Celle d’un visage humain qui est visage du Père. Visage venu du Père. Qui a vu le Père, qui voit le Père et qui montre le Père. « Personne n’a jamais vu Dieu. Le Fils unique qui est dans le Père nous l’a dévoilé » (Jn 1, 18).

Jésus le Nazaréen.

Jésus, nom humain du Verbe de vie, dès le commencement, dans le sein du Père. Jésus, nom du Verbe envoyé.

Le texte du Prologue de Jean est un récit de Création.

Récit des origines : « La terre était déserte et vide et les ténèbres à la surface de l’abîme » (Gn 1, 1).

Alors « Dieu dit ». Alors, le Verbe est là. Et la lumière fut. Telle est la naissance du ciel et de la terre.

Par la Parole. Dans la lumière. Pour la vie des hommes.

Le Verbe « était la vie et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1, 4).

Ainsi, avant tout commencement, le Verbe est, en Dieu, Le Fils est au sein du Père comme son égal, son autre et son hôte. Auprès de Dieu, tourné vers Dieu, le Verbe est dans une proximité si grande qu’il peut être appelé Dieu. Lumière et vie. Rien sans lui.

Dieu des origines du monde et Dieu d’aujourd’hui. Dieu à l’origine de chaque être humain. Dieu à l’origine de tout élan créateur en humanité. Toute création humaine véritable trouve sa consistance dans le Verbe créateur qui connaît le Père et fait l’œuvre du Père. « Et Le Verbe est devenu chair. » Le Verbe a pris corps. Il a planté sa tente parmi nous. Unique engendré, incréé, il a pris corps et nom d’homme : Jésus le Nazaréen, fils de Marie et de Joseph, le charpentier. Jésus, le prénom humain du Verbe qui existe éternellement auprès du Père : « lumière véritable qui illumine tout homme en venant dans le monde. » Jésus visage. Tourné vers le Père. Visage de chair. Visage en vie et vie à contempler. Après avoir lavé les pieds de ses apôtres, Jésus leur dit : voici, je vous ai donné l’exemple.

Jésus montre le Père pour que tous œuvrent comme le Père. Il montre le Père en œuvrant comme le Père : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5).

Toute création humaine authentique n’existe que par lui. Tout engagement humain vécu en vérité au service du monde, par la science ou la technique, par la libération ou la promotion de l’autre ne se fait que par lui, Jésus, le Verbe.

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Mais, les ténèbres résistent. Elles résistent depuis le commencement du monde, depuis l’aube de la création. Malgré la loi de vie. Tu peux manger de tout, mais pas tout, pour toi seul. L’oubli de ton frère, l’oubli de l’Autre qui t’a donné la vie, te ferait goûter à l’arbre de la mort.

Prends, mange, transforme ces pierres en pain, répands-toi, étends-toi, domine… Cycle infernal des violences données, reçues, rendues. Qu’as-tu fait de ton frère ?

La lumière véritable, venue chez les siens, n’a pas été reçue : « Gardes, grands prêtres et pharisiens viennent avec des lanternes, lampes et armes. Qui cherchez-vous ? Jésus le Nazaréen. Je le suis. » L’arbre de la mort est déjà planté là. La croix, les clous, le sang. Les ténèbres gagnent, s’étendent, comme la nuit sur le monde. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23, 34). « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). « À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12).

Retour de l’arbre de vie. Naissance nouvelle. Une naissance, ici, non de chair et de sang, mais de Dieu, d’en haut, pour une création nouvelle. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10).

Dieu de grâces.

Dieu de l’amour toujours recommencé, de l’engendrement sans cesse renouvelé. Amour réciproque du Fils et du Père : « Père juste, si le monde ne t’a pas connu, moi, je t’ai connu. Je leur ai fait connaître ton nom pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux » (Jn 17, 25).

Plénitude de grâces et de vérité. « Nous avons reçu grâce après grâce. » Une succession de grâces reçues et rendues. La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Grâce de la création : « Il était dans le monde et par lui le monde a paru » (Jn 1, 10).

Grâce du salut, déjà inclus dans la création, en attente de son achèvement, de son renouvellement : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5).

Grâce de la révélation : « Nous avons contemplé sa gloire ; gloire qui lui vient du Père comme fils unique plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14).

Grâce de la filiation : « À tous ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12).

Le prologue s’achève. Le récit commence. À la rencontre de Jésus, le Nazaréen.

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En lecture partielle‌

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Table des matières Lecture de textes évangéliques et art pictural ................................................................

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Jean 1, 1-18 .................................................................................................................... « Créations ». Grâces toujours recommencées ................................................................

8 9

Jean 2, 1-11 .................................................................................................................... « Déviations ». Sur le chemin d’en haut ..........................................................................

12 13

Jean 2, 12-22 .................................................................................................................. « Renversements ». Tableau en miniature ........................................................................

16 17

Jean 4, 1-30.................................................................................................................... « Croisée de désirs ». La cruche déposée ..........................................................................

20 22

Jean 4, 46-53.................................................................................................................. « Voies parallèles ». Fièvres ..............................................................................................

26 27

Jean 5, 1-18 .................................................................................................................... « Vie bondissante ». D’en haut, le Père œuvre..................................................................

30 31

Jean 6, 1-15 .................................................................................................................... « Partage ». De peu jaillit l’abondance ............................................................................

34 35

Jean 6, 14-29.................................................................................................................. « Traversée ». La mer elle-même repose sur la terre ........................................................

38 39

Jean 8, 1-11 .................................................................................................................... « Se redressant ». En ce lieu intact de toute blessure ........................................................

42 43

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Jean 10, 11-18.................................................................................................................. « Déposer sa vie ». La loi luxueuse du Père ......................................................................

46 47

Jean 11, 32-46 ................................................................................................................ « Passage ». En habits de vie............................................................................................

50 51

Jean 11, 55 – 12, 11 .......................................................................................................... « Répandre la Vie ». Correspondances ............................................................................

54 55

Jean 12, 20-36 ................................................................................................................ « Attirance ». En même temps ........................................................................................

58 59

Jean 13, 1-17 .................................................................................................................. « Laver/lever ». Avec la discrétion du manteau déposé sur une chaise ..............................

62 63

Jean 15, 1-8 .................................................................................................................... « Alliances ». Pour la joie et la vie forte ..........................................................................

68 69

Jean 18, 33-38 ; 19, 9-16 .................................................................................................. « Conversation ». L’autre roi............................................................................................

72 73

Jean 20, 1-10 .................................................................................................................. « Levé. Comme le soleil ». Pierre écrit, l’autre disciple lit ..................................................

76 77

Jean 20, 11-18 ................................................................................................................ « Montée ». Autrement vivant ........................................................................................

80 81

Jean 21, 1-14 .................................................................................................................. « Rassemblements ». Un récit-chemin ..............................................................................

84 85

Jean 21, 15-19 ................................................................................................................ « Lâcher ». Face à face ....................................................................................................

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Table des matières ........................................................................................................

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Achevé d’imprimer le 15 octobre 2018 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique).

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Analyses, écritures, peintures Pour penser, pour prier, pour désirer L’originalité de cet ouvrage est de s’adresser à la créativité de ses lecteurs.

Les vingt extraits de l’évangile de Jean proposés ici sont accompagnés d’une double production, l’une textuelle, l’autre picturale.

Le texte conjugue, dans son écriture, rigueur analytique et souplesse poétique.

La peinture, par son abstraction même, vient à la rencontre du travail verbal pour en augmenter le pouvoir évocateur.

Chacun des deux volets se veut invitation à une écriture nouvelle. En aidant à relire l’évangile et à s’en inspirer. En aidant à interroger l’évangile et à s’en laisser inspirer. Pour vivre.

André FOSSION est jésuite. Théologien, il est professeur à l’Institut International Lumen Vitae. Il a enseigné les sciences religieuses à l’Université de Namur.

Jean-Paul LAURENT est jésuite. Linguiste, il a enseigné la didactique du français et les sciences religieuses à l’Université de Namur.

Les deux auteurs ont publié en 2016, chez Lumen Vitae, un ouvrage intitulé Lire pour vivre. Soixante-dix lectures de textes évangéliques.

Thérèse GABRIEL est peintre. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts, elle s’est consacrée à des recherches graphiques et à la création de styles picturaux très variés dans le jeu des formes et des couleurs.

ISBN : 978-2-87324-592-4

9 782873 245924

25 €

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