Marie-Eugénie Milleret

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Marie-Eugénie

Sur la route des saints

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Milleret

Comment se tenir debout sur la terre, l’aimer et y vivre selon le projet de Dieu ? Comment s’engager selon l’Evangile pour répondre aux défis du monde qui nous entoure ? Quels choix cela implique-t-il ? Avec toute l’ardeur de sa foi retrouvée, Marie Eugénie de Jésus a ouvert un chemin de vie. Elle marche avec la conviction que l’Evangile apporte une force qui transforme la société. Elle nous ouvre au sens de la prière et de l’agir au cœur des réalités bouleversantes du XIXe siècle… Educatrice, elle est persuadée que c’est une folie de ne pas être ce que l’on est avec le plus de plénitude possible… Cet ouvrage est réalisé par quatre Religieuses de l’Assomption et Olivier Le Gendre.

Marie-Eugénie Milleret

Marie-Eugénie Milleret

Sur la route des saints

9 782873 563493

26

Editions Fidélité 61, rue de Bruxelles BE-5000 Namur

fidélité

ISBN : 2-87356-349-3 Prix TTC : 5,95 €

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Sur la route des saints

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Marie-Eugénie

Milleret

Fondatrice des Religieuses de l’Assomption

1817–1898

Par des religieuses de l’Assomption et Olivier Le Gendre

fidélité 2007


Dans la même collection (derniers titres parus) : Lambert Louis Conrardy Alberto Hurtado Ignace de Loyola, François Xavier, Pierre Favre Eustache van Lieshout Marie-Eugénie Milleret Icône de la couverture : Dans cette icône, nous contemplons Marie-Eugénie sainte. Elle se tient debout sur la terre qu’elle a aimée comme lieu de l’Incarnation du Fils et lieu où l’humanité peut rendre gloire au Père. Dans les mains, elle tient ce qui fit sa passion : l’annonce de l’Évangile, force de transformation, et le Christ dans son mystère de l’Eucharistie. MarieEugénie s’est laissée mener et façonner par l’Esprit. Son visage serein et son regard profond reflètent la splendeur de l’accomplissement du mystère de l’Assomption en elle.

Cum permissu superiorum

Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Photo de couverture : © esprit-photo.com

© Editions

fidélité

61, rue de Bruxelles • BE-5000 Namur info@fidelite.be www.fidelite.be Dépôt légal : D/2007/4323/17 – ISBN : 978-2-87356-349-3 Imprimé en Belgique


Introduction 3 juin de cette année 2007, le pape Benoît XVI vient d’inscrire au calendrier des saints pour l’Eglise universelle Mère Marie-Eugénie de Jésus Milleret de Brou, fondatrice des Religieuses de l’Assomption. Nous sommes dans l’action de grâce et nous avons la conviction que nous sommes en possession d’un trésor qui ne nous appartient plus. L’idée nous est venue de regrouper brièvement quelques approches d’une vie aussi riche que celle de sainte Marie-Eugénie. A la fois femme d’action et religieuse profondément contemplative, elle a su communiquer à ses sœurs un goût réel de la vie communautaire nourrie par l’Eucharistie. Ce livre nous invite à faire un bout de chemin avec une femme attachante, entière, ouverte, énergique et joyeuse… Chaque chapitre reprend un angle de vue différent à la manière d’une symphonie. Il y a plusieurs mouvements, de multiples exécutants pour chaque instrument et une diversité de timbres. Les mouvements, les thèmes, les notes s’entrecroisent et s’accordent jusqu’à former un bouquet qui attire et entraîne vers la profondeur… Découvrir Dieu à l’œuvre dans une vie, voir en son Fils la pierre d’angle sur laquelle bâtir dans la force de son Esprit, sainte Marie-Eugénie de Jésus a vécu cela pleinement en voulant y entraîner d’autres en recherche de sens dans un monde en grande évolution.

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Ses intuitions, le réel de sa vie, son actualité appellent à poursuivre la route initiée par elle, selon notre aujourd’hui, avec d’autres en Eglise. Elle nous incite à oser la sainteté, à oser construire sa vie sur l’Evangile. Les pages qui suivent nous y invitent dans la joie et la confiance… Sœur Josiane Calomme, r.a.


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J’avais senti… et mon cœur battait… de Marie-Eugénie repose, pour une grande part, sur sa capacité à « sentir » le monde dans lequel elle vit, les hommes et les femmes qu’elle rencontre. Il est curieux de constater combien certaines personnes semblent traverser l’existence et les questions qu’elle suscite comme à l’intérieur d’une bulle, toujours à l’abri ; elles parlent du monde comme si elles n’en n’étaient pas, comme si elles venaient d’ailleurs ; parfois, elles évoquent les horreurs « vues à la télévision » (morts, attentats, catastrophes naturelles) comme elles raconteraient un film. Comme la rose évoquée par le petit prince, elles ont peur des courants d’air et demandent, « ce soir, vous me mettrez sous globe … » 1. Péguy, quant à lui, parle des « âmes habituées », à tout, à la vie, à la mort, au mal, au bien… Il écrit : « Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise âme et même de se faire une mauvaise âme. C’est d’avoir une âme toute faite… on a vu les jeux incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n’a pas vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on

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E PROJET

1. In Le petit prince, Paris, Gallimard, p. 34.

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n’a pas vu tremper ce qui était habitué… Les “honnêtes gens” ne mouillent pas à la grâce. » Rien de tel pour Marie-Eugénie ! Le monde la passionne. De par son éducation nourrie par les conversations familiales auxquelles elle assiste (y participe-t-elle ?), elle est au fait de la situation de son pays. « Ayant eu, dit-elle, par le hasard des choses et l’effet de ma position beaucoup plus de relations et de connaissances du monde qu’on en a ordinairement à mon âge… 2 » Lorsqu’elle évoque la société dont elle parle, elle précise les protagonistes : « … dans la classe dont je parle, c’est à dire dans les familles de banquiers, de notaires, d’avocats, etc. qu’on pourrait en quelque sorte appeler l’aristocratie libérale… 3 » Elle était consciente d’être une enfant de son peuple et de son temps. Elle a senti dans sa propre chair le vide et le malheur des riches, la souffrance et les luttes des pauvres. Elle a eu une compréhension intérieure et vécue du mal social dans son pays 4. Elle s’interroge sur le temps, non pas le temps qui passe, non pas le temps qui nous est pris, mais le temps qui nous est donné, en d’autres termes, l’avenir qui nous est confié. Elle reçoit de plein fouet les questions et les contradictions de son époque ; elle nourrit un intérêt réel pour ce qui fait la vie de ses contemporains et rien de ce qu’ils vivent ne 2. Lettre à l’abbé Gros, novembre 1841. Cf. T.F., p. 85. 3. Ibidem, p. 86. 4. Clare Teresa dans son rapport au Chapitre général de 1994.

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lui est étranger. Comme certains d’entre eux, elle est déçue par la République naissante ; sans nourrir pour autant une quelconque nostalgie de la Monarchie, sans être pour autant tentée par la Restauration ; elle sait d’expérience l’ambiguïté des idées généreuses mêlées à la recherche d’un pouvoir personnel ou de signes de reconnaissance dont l’ego cherche sans cesse à se nourrir. Avec d’autres et comme d’autres, elle a cherché le sens de l’existence, elle a douté de l’au-delà… La mort a marqué son enfance : elle a cinq ans quand meurt son frère Charles âgé de neuf ans et l’année d’après meurt à quelques mois sa sœur Anne Elisabeth. Elle a vécu la souffrance de la séparation de ses parents, de la ruine de son père, et le fait d’être confiée à des personnes qu’elle n’avait pas choisies et pour lesquelles elle n’avait aucune sympathie spontanée et qui l’ennuyaient. Anne-Eugénie a quinze ans à la mort, brutale, de sa mère. Elle a vingt-six ans quand son père se remarie et les deuils se poursuivent : deux de ses demi-frères meurent, l’un à deux ans et l’autre, à quatre ans. Elle a expérimenté en sa chair, en son esprit, en son âme l’éloignement de Dieu, de l’Eglise et des sacrements, la recherche de Dieu, les combats pour se rapprocher de Dieu. Elle décrit ainsi son état intérieur après la mort de sa mère : « … je cessai de m’approcher des sacrements… les doutes qui avaient toujours été en mon esprit se fortifièrent, je passai quelques années à me questionner sur la base et l’effet de ces croyances que je n’avais jamais comprises… je me demandais souvent ce qu’il en serait un jour de tous ces êtres et de moi-même, si au-delà du tombeau il resterait quelque chose de nous et surtout 7


quel était le mystère, quel était le devoir de notre existence ici-bas 5. » Son expérience spirituelle se rapproche sans doute de ce que l’apôtre Paul s’applique à lui-même : « … j’éprouve une grande tristesse et une douleur incessante en mon cœur (devant l’infidélité d’Israël envers Dieu). Je souhaiterais d’être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race selon la chair… à qui appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances… les promesses… » (Rm 9, 3). Marie-Eugénie se sent liée à son peuple, à ses racines, à sa famille, à son milieu et, faisant corps avec eux, se sent chargée d’eux au double sens du mot : chargée, comme d’un poids, lourd parfois, et responsable d’eux. Fille d’une famille malheureusement incrédule, élevée dans une société qui l’était plus encore, j’avais pu comprendre et sentir tout le malheur, chrétiennement parlant, de la classe de la société à laquelle j’appartenais (Lettre à l’abbé Gros, Vol. VI, no 1504). Elle écrit au père Lacordaire, dominicain : « … comme vous me le disiez avant votre départ, l’âme qui n’a pas toujours été dans les idées de la foi emporte avec elle un fond d’obscurités et d’angoisses qu’on ne comprend pas et dont on se scandalise, à moins d’avoir été comme elle 6. »

5. Lettre au père Lacordaire, du 13 décembre 1841. 6. Ibidem.

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En lecture partielle‌


Table des matières Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1. J’avais senti… et mon cœur battait… . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2. Marie-Eugénie Milleret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 3. D’hier… à demain. Aujourd’hui, l’Assomption . . . . . . . . . . 35 4. Assomption ensemble. Religieuses et Laïcs de l’Assomption . . 49 5. Avec Marie-Eugénie de Jésus, oser la sainteté . . . . . . . . . . . 55 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

Achevé d’imprimer le 12 août 2007 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique).



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Comment se tenir debout sur la terre, l’aimer et y vivre selon le projet de Dieu ? Comment s’engager selon l’Evangile pour répondre aux défis du monde qui nous entoure ? Quels choix cela implique-t-il ? Avec toute l’ardeur de sa foi retrouvée, Marie Eugénie de Jésus a ouvert un chemin de vie. Elle marche avec la conviction que l’Evangile apporte une force qui transforme la société. Elle nous ouvre au sens de la prière et de l’agir au cœur des réalités bouleversantes du XIXe siècle… Educatrice, elle est persuadée que c’est une folie de ne pas être ce que l’on est avec le plus de plénitude possible… Cet ouvrage est réalisé par quatre Religieuses de l’Assomption et Olivier Le Gendre.

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