Réjouissez-vous

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Charles Delhez Jésuite belge, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Dimanche et directeur éditorial des Éditions Fidélité, curé de paroisse et prédicateur des messes télévisées. Il est l’auteur d’Apprendre à lire la Bible (avec Jean Radermakers), Fidélité, 2007.

ISBN 978-2-87356-394-3 Prix TTC : 6,00 €

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Charles Delhez

« J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Timothée 4, 7). Paul, l’apôtre des nations, une personnalité hors du commun, une pensée puissante, une foi à déplacer les montagnes. Grâce à lui, l’Évangile a débordé les frontières d’Israël. La foi chrétienne a été profondément marquée par ses lettres. Les revisiter, c’est mesurer la stature du Christ, assister à la naissance de l’Église dans la fraîcheur de son premier matin et nourrir sa vie intérieure.

! s u o v z e s s i Réjou Textes choisis de saint Paul

Lettre préface d’Alain Decaux

Réjouissez-vous !

Réjouissez-vous !

Charles Delhez



Charles Delhez

! s u o v z e s s i u o j Ré Textes choisis de saint Paul Lettre préface d’Alain Decaux


Du même auteur (liste non exhaustive) : Au jardin de Dieu, Cerf, 1983. Ce Dieu inutile, Fidélité et Lumen Vitae, 1988. Ces questions sur la foi que tout le monde se pose, Cerf et Racine, 1997. « Dites : Notre Père… », Racine et Fidélité, 1998. Mal, où est ta victoire ? Mame, 1999. Ces nouvelles questions sur la foi, Cerf et Racine, 2001. Le Jésus des chrétiens, avec Jacques Vermeylen, Fidélité, 2006. Apprendre à lire la Bible, avec Jean Radermakers, Fidélité, 2007. Que croire ? Salvator et Fidélité, 2007.

© Éditions Fidélité • 7, rue Blondeau • BE-5000 Namur • Belgique • info@fidelite.be Textes bibliques : © Bible pastorale de Maredsous, 1997. ISBN : 978-2-87356-394-3 Dépôt légal : D/2008/4323/03 Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz En couverture : Mosaïque de saint Paul réalisée par l’Atelier de l’Arche, de Trosly © André Roberti Imprimé en Belgique


À mon père, qui relisait sans cesse saint Paul

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AUL, apôtre du Christ Jésus par la volonté de

Dieu, aux saints et aux fidèles dans le Christ Jésus : à vous, grâces et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! Éphésiens 1, 1-2



Lettre préface

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ombien je me réjouis, mon Père, de me

retrouver face à saint Paul grâce à l’anthologie que vous avez conçue et si parfaitement menée à bien ! Le titre de votre première partie : « Saint Luc raconte » résume très exactement l’ensemble de votre projet. Paul de Tarse, qui se fit luimême apôtre, est le seul de son temps à s’adresser à nous en direct. Le seul dont nous pouvons, grâce à ses épîtres et aux informations que nous apporte Luc, restituer la biographie. Rien de pareil, hélas, pour saint Pierre et les autres apôtres. Encore fallait-il mettre en valeur ces textes précieux, les expliquer, voire, comme on dit en termes de cinématographe, les « monter ». Sur tous ces plans, votre réussite est incontestable. Permettez que je vous en félicite aussi respectueusement qu’amicalement.

Alain Decaux de l’Académie française



Introduction Saul devenu Paul, l’Apôtre des nations UX CÔTÉS de Pierre, et parfois en opposition avec

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lui, un petit bonhomme chauve, Saul, se détache nettement dans le livre des Actes des Apôtres écrit par Luc. Celui qui se fera appeler Paul — un prénom plus romain — n’a pas connu le Jésus d’avant Pâques. Il a fait l’expérience de sa résurrection sur le chemin de Damas et en est devenu le fougueux témoin. Il avait sans doute alors une trentaine d’années. Si l’Évangile est parvenu jusqu’à nous, il en est sans doute le premier responsable. Né à Tarse (Cilicie, la Turquie asiatique actuelle), en 10 de notre ère, il était citoyen romain de par son père, pharisien, et fut formé à l’école du grand rabbin Gamaliel. Lors de son séjour à Jérusalem, il a assisté, en l’approuvant, à la lapidation d’Étienne, un membre de cette secte du Nazaréen. Il s’est ensuite lancé dans la répression de cette nouvelle foi proclamée par ses propres frères de race, qui mettaient en question la Loi d’Israël.


Après la révélation du chemin de Damas, il prendra quelques années de recul avant de se rendre à Jérusalem pour rencontrer Pierre et Jacques. De là, il partira à Tarse, sa ville natale. Barnabé l’y rejoindra pour partir avec lui en mission auprès des païens d’Antioche, c’est-à-dire les non-juifs. De là, en passant par Chypre, il parcourra les grandes villes d’Asie mineure. Son premier voyage missionnaire durera quatre ans et sera suivi de deux autres. Partout, il est en butte à certains juifs qui refusent le bouleversement religieux qu’apporte la résurrection de Jésus. Paul n’est pas le fondateur du christianisme, mais il lui a permis de s’universaliser. Si les évangiles sont des récits, la prédication de « l’Avorton de Dieu » (selon le titre du livre d’Alain Decaux) fournit la première ossature théologique à cette nouvelle Voie. L’apôtre des nations a du tempérament et sa foi le redouble. Emporté, passionné, voire colérique, sentimental aussi et toujours radical. Bouleversé par la personne de Jésus, il n’aura de cesse d’annoncer son évangile en dehors des frontières d’Israël, ôtant les obstacles rituels (la circoncision, la nourriture cachère) sur leur chemin. Il ira jusqu’à Jérusalem pour, face aux apôtres, défendre sa propre manière de faire. Et il l’emportera. C’est la foi qui sauve, et non les rites. Entre 49 et 60, Paul entreprend deux autres voyages missionnaires. Partout il se lie d’amitié, notamment avec des femmes auxquelles il confie des responsabilités importantes. Certains amis l’accom


pagnent dans ses voyages, ainsi Marc, Silas, Tite, Timothée. Il fonde des communautés et leur écrit pour les soutenir, répondre à leurs questions, les défendre contre une foi judaïsante. Ses lettres * circulent d’ailleurs d’une communauté à l’autre. Il y partage sa foi d’abord, mais tient aussi au courant de ses voyages, exprime ses sentiments, s’inquiète de ses amis. En 55, à Éphèse, il est jeté en prison. En 58, il se retrouve à Corinthe et, de là, il part à Jérusalem où il sera arrêté par les Romains. Il passera plusieurs années de détention à Césarée et voyagera à Rome, car il a fait appel à l’Empereur. Là, il vivra en résidence surveillée et peut-être entreprendra-t-il d’autres voyages qui échappent à l’historien. Il sera décapité en 64, après l’incendie de Rome ou en 67, après une seconde captivité romaine. Il n’est pas impossible, en effet, que, libéré, il ait pu se rendre en Espagne avant une deuxième captivité, en 67.

* En fait, certaines lettres ne sont pas de Paul lui-même, mais de ses disciples, écrivant dans le même esprit que lui. L’ensemble des exégètes qualifie d’écrits deutéropauliniens les épîtres suivantes : 2 Thessaloniciens, Colossiens, Éphésiens, 1 et 2 Timothée et Tite.



1re partie

Saint Luc raconte


En parcourant le Nouveau Testament, c’est dans les Actes des Apôtres, ce livre qui suit les quatre évangiles, que nous trouvons pour la première fois mentionné le nom de Paul, d’abord appelé Saul. Son histoire nous y est contée depuis ce jour où ceux qui lapidaient Étienne, le premier martyr, déposèrent leurs vêtements aux pieds du jeune homme qu’il était encore, jusqu’à son arrivée à Rome, où, durant deux années entières, « il proclama le Royaume de Dieu, enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus » (finale des Actes). Après sa conversion et son temps de retraite en Arabie, Paul a effectué trois voyages missionnaires et un quatrième vers Rome. Ils sont racontés dans la deuxième partie des Actes des Apôtres. Ce livre, dont les deux personnages principaux sont Pierre et Paul, est signé par Luc, l’auteur du troisième évangile. Premier voyage : 45 à 49 (Actes 13 à 14) Deuxième voyage : 50 à 52 (Actes 15, 38 à 18, 22) Troisième voyage : 53 à 58 (Actes 18, 23 à 21, 17) Voyage vers Rome : 60 (Actes 25 à 28). Marc — l’auteur du deuxième évangile — accompagna, durant le premier voyage, Silas ; Timothée et Luc pendant le deuxième ; Luc et sept compagnons pendant le troisième.


La conversion du persécuteur Paul n’a pas connu le Jésus terrestre. De manière inattendue, il a fait l’expérience « mystique » du Ressuscité qui ne fait qu’un avec ses disciples, mais aussi avec tout homme, toute personne de bonne volonté. Cette apparition fait de lui un apôtre au même titre que les Douze.

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Saul, ne respirant toujours que menaces et tueries contre les disciples du Seigneur *, alla trouver le grand prêtre. Il lui demanda des lettres à l’adresse des synagogues de Damas, afin que, s’il y découvrait des adeptes de cette secte, hommes ou femmes, il pût les amener en captivité à Jérusalem. Il était en route et approchait déjà de Damas, quand il se vit soudain enveloppé d’une lumière étincelante venant du ciel. Renversé à terre, il entendit une voix lui dire : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Ses compagnons de voyage étaient là, figés de stupeur, entendant bien la voix, mais n’apercevant personne. Saul se releva de terre ; mais, bien qu’il ouvrît les yeux, il n’y voyait plus. EPENDANT

* Les mots dans une police différente sont définis dans le lexique, p. 125 et suivantes.

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On dut le prendre par la main pour le conduire à Damas, où il resta trois jours aveugle, sans manger ni boire. Or, il y avait à Damas un disciple du nom d’Ananie. Le Seigneur lui dit dans une vision : « Ananie ! — Me voici, Seigneur », répondit-il. Le Seigneur reprit : « Lève-toi, rends-toi dans la rue Droite, et va trouver dans la maison de Jude un homme nommé Saul, de Tarse ; il est en prière. » — Or Saul, dans une vision, avait vu un homme nommé Ananie entrer chez lui et lui imposer les mains pour lui rendre la vue. — Ananie répondit : « Seigneur, j’ai entendu dire à beaucoup de gens tout le mal que cet homme a fait aux saints de Jérusalem. Et il se trouve ici avec un mandat des grands prêtres pour arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom. » Mais le Seigneur lui dit : « Va ; cet homme est pour moi un instrument de choix qui portera mon Nom devant les nations, les rois, et les enfants d’Israël ; et je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom. » Ananie sortit. Arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul en disant : « Saul, mon frère, c’est le Seigneur, ce Jésus qui t’est apparu sur le chemin, qui m’envoie, afin que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit. » À l’instant, il tomba des yeux de Saul comme des taies, et il recouvra la vue. Il se leva et reçut le baptême. Actes des Apôtres 9, 1-4.7-18 1


Paul envoyé ches les païens Paul et Barnabé ont reçu mission d’annoncer l’Évangile aux nonjuifs. Les « païens ». La foi d’Israël s’ouvre à l’universel et la Bonne Nouvelle du Christ pourra atteindre le monde entier.

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suivant, presque toute la ville était rassemblée pour entendre la parole de Dieu. La vue de cette foule remplit les Juifs de jalousie, et ils se mirent à protester avec des injures contre les paroles de Paul. Pleins d’assurance, Paul et Barnabé répliquèrent : « C’était à vous, les premiers, qu’il fallait annoncer la parole de Dieu. Mais puisque vous la refusez, et que vous-mêmes, vous vous jugez indignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens. Car tel est l’ordre que nous avons reçu du Seigneur : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre (Isaïe 49, 6). » Ces paroles remplirent de joie les auditeurs païens, qui rendirent gloire à la parole du Seigneur. Et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle, firent acte de foi. Ainsi la parole du Seigneur se répandit par tout le pays. Mais les Juifs montèrent la tête aux dames dévotes de l’aristocratie et aux notables de la ville : ils provoquèrent une persécution E SABBAT

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contre Paul et Barnabé et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds, et gagnèrent Iconium. Quant aux disciples, ils étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint. Actes des Apôtres 13, 44-52

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Paul s’adresse aux philosophes grecs Pour les Grecs, habitués aux débats philosophiques, la prédication de Paul est incompréhensible. Ils butteront sur la résurrection des morts. Un premier essai pour dire la foi chrétienne dans une autre culture.

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AUL les attendait à Athènes ; et le spectacle

de cette ville encombrée d’idoles lui remplissait le cœur d’amertume. À la synagogue, il discutait avec les Juifs et les prosélytes, et tous les jours, sur la place publique, avec les gens qu’il rencontrait. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens conversèrent même avec lui. Les uns disaient : « Qu’est-ce que ce radoteur peut bien vouloir dire ? » D’autres : « On dirait qu’il annonce des divinités étrangères. » (Car il parlait de Jésus et de la résurrection.) Ils le prirent avec eux et le menèrent à l’aréopage * en lui disant : « Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ? Ce que tu nous dis paraît bien étrange et nous aimerions savoir ce qu’il en est au juste. » Or, (on sait que) tous les Athéniens, aussi bien que les étrangers fixés à

* L’aréopage : colline un peu écartée où siégeait le tribunal du même nom.

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Athènes, ne s’occupent de rien tant que de colporter ou d’écouter les dernières nouvelles. Paul, debout au milieu de l’aréopage, dit alors : « Athéniens, je vois qu’à tous égards, vous êtes des hommes très religieux. Parcourant la ville, et considérant les monuments de votre culte, j’ai même découvert un autel portant cette inscription : À un Dieu inconnu. Ce que vous révérez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer ! » Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, est le maître du ciel et de la terre, et n’habite donc point dans les temples bâtis par la main des hommes. Il n’a pas à être servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, puisque c’est lui qui donne à tous la vie, le souffle, et toutes choses. D’un seul (homme) il a fait naître tout le genre humain pour le faire habiter sur la surface de la terre. Il a fixé aux peuples leur ère et les frontières de leur domaine. Tout cela pour qu’ils cherchent Dieu et s’efforcent de le trouver comme à tâtons, puisqu’en réalité il n’est pas loin de chacun de nous. Car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être. C’est ce qu’ont dit certains de vos poètes : « Nous sommes aussi de sa race. » Si donc nous sommes de la race de Dieu, nous ne de1


vons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, à de la pierre, œuvrés par l’art et le génie de l’homme. » Mais Dieu, sans tenir compte de ces temps d’ignorance, invite présentement tous les hommes, et en tous lieux, à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde avec justice par le ministère d’un homme qu’il y a destiné, et il en a donné à tous la preuve en le ressuscitant des morts. » Quand ils entendirent ces mots : résurrection des morts, les uns ricanèrent, tandis que d’autres disaient : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois. » C’est ainsi que Paul quitta cette réunion. Il y eut toutefois quelques personnes qui s’attachèrent à lui et embrassèrent la foi : de ce nombre furent Denys l’Aréopagite, une femme nommée Damaris, et d’autres encore avec eux. Actes des Apôtres 17, 16-34

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Les adieux à l’Église d’Éphèse Paul parcourt le bassin méditerranéen, allant de communauté en communauté. Il rencontre beaucoup d’hostilité de la part des juifs qui refusent la remise en question fondamentale qu’apporte le message de Jésus. Scène émouvante des adieux aux anciens de la communauté d’Éphèse.

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Milet, Paul envoya prier les anciens de l’Église d’Éphèse de venir. Quand ils furent réunis auprès de lui, il leur dit : « Vous savez comment, depuis le premier jour où j’ai pénétré en Asie, je me suis constamment comporté avec vous. J’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes, et au milieu des épreuves que m’ont suscitées les embûches des Juifs. Vous savez que je n’ai rien négligé de ce qui pouvait vous être utile. J’ai prêché et je vous ai instruits, tant en public que chez vous. J’ai annoncé aux Juifs comme aux Grecs la conversion à Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus. » Et maintenant, voici que, contraint par l’Esprit, je vais à Jérusalem ; et j’ignore quel sort m’y attend. Une chose seulement : de ville en ville, l’Esprit m’avertit que les chaînes et les persécutions m’attendent. Mais je ne fais, pour moi-même, aucun cas de ma vie, pourvu que E


je termine ma course et que j’achève la mission qui m’a été confiée par le Seigneur Jésus, et qui est de rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu. » Maintenant donc, je le sais, vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu desquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu. C’est pourquoi, j’affirme aujourd’hui devant vous que je suis pur du sang de tous ; dans l’annonce que je vous ai faite des desseins de Dieu, je n’ai rien omis. » Prenez garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a constitués évêques pour paître l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang. Je sais qu’après mon départ, il s’introduira chez vous des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau. Au milieu même de vous, il se lèvera des hommes à la doctrine pernicieuse, et qui tenteront d’entraîner les disciples à leur suite. Veillez donc ; rappelez-vous que durant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’exhorter avec larmes chacun de vous. » À présent, je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l’héritage avec tous les sanctifiés. Je n’ai convoité ni argent ni or, ni vêtement quelconque. Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux de 1


mon entourage. Je vous ai toujours montré que c’est en travaillant ainsi qu’il faut assister les faibles, et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus qui lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! » À ces mots il se mit à genoux avec eux pour prier. Ils fondirent tous en larmes et se jetèrent à son cou pour l’embrasser, affligés par ces mots qu’il leur avait dits : « Vous ne verrez plus mon visage. » Ensuite ils l’accompagnèrent jusqu’au navire. Actes des Apôtres 20, 17-37


Le jugement du Grand Conseil À Jérusalem, le tribun romain, apprenant que Paul est citoyen romain, convoque les grands prêtres avec tout le Grand conseil. Paul témoigne à nouveau de la résurrection du Christ ce qui divise l’assemblée. La résurrection des morts n’était pas une croyance partagée par tous les juifs.

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il savait que le Conseil se partageait en sadducéens et en pharisiens, Paul s’écria devant l’assemblée : « Frères, je suis pharisien, fils de pharisien ; c’est à cause de mon espérance en la résurrection des morts que je suis traduit en jugement. » Ces paroles mirent la brouille entre pharisiens et sadducéens, et l’assemblée se trouva divisée. (Car les sadducéens nient la résurrection, ainsi que l’existence des anges et des esprits, tandis que les pharisiens admettent l’une et l’autre.) Il y eut alors un beau tapage : quelques scribes du parti pharisien se levèrent pour contester bruyamment : « Nous ne trouvons rien à reprendre en cet homme. (Voyez un peu) si ce n’est pas un esprit qui lui a parlé, ou un ange… » L’altercation redoubla de violence, si bien que le tribun, redoutant que Paul ne finit par être mis en pièces, fit OMME


descendre la troupe pour l’enlever de leurs mains, et le reconduire au fortin. La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul : « Courage, lui dit-il ; tu m’as rendu témoignage à Jérusalem, ainsi faut-il que tu témoignes encore à Rome. » Actes des Apôtres 23, 6-11


Au cœur de l’Empire romain Paul est arrivé à Rome pour y être jugé par l’empereur. Les Actes des Apôtres, écrits par Luc, s’achèvent ainsi. Tout a commencé à Jérusalem par l’annonce de la Résurrection de Jésus. Cette Bonne Nouvelle a maintenant atteint le cœur du monde d’alors. AUL convoqua les Juifs notables, et quand ils

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furent réunis, il leur dit : « Frères, sans avoir rien fait, ni contre le peuple, ni contre les traditions de nos pères, j’ai été arrêté à Jérusalem et livré aux mains des Romains. Après avoir instruit ma cause, ils ont voulu me relâcher parce que je n’avais rien fait qui méritât la mort. Mais les Juifs s’y sont opposés ; et je me suis vu contraint d’en appeler à César, sans avoir toutefois le dessein d’accuser ma nation. C’est pour ce motif que j’ai souhaité vous voir et vous parler : car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je suis chargé de cette chaîne. » […] Sachez-le donc : ce salut de Dieu est maintenant porté chez les païens ; eux l’écouteront. » Paul demeura deux années entières dans l’appartement qu’il avait loué. Il accueillait quiconque venait le trouver. Actes des Apôtres 28, 17-20.28.30



e partie

Paul par lui-mĂŞme


Paul n’a cessé de revendiquer son titre d’apôtre, tout en reconnaissant son indignité. Ancien persécuteur des disciples du Christ, il est le premier bénéficiaire du pardon de Dieu. Sa mission : annoncer aux païens la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus. Le Christ est donc au centre de la vie de l’apôtre. « Le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi », témoigne-t-il. Rien, désormais, ne pourra le séparer de son amour. Aucun discours sage et intelligent ne peut évidemment rendre compte de cette certitude. Seule la folie de sa prédication peut en témoigner. Et la faiblesse de l’apôtre est encore la meilleure « preuve », car la puissance du Christ peut davantage se manifester. C’est avec un enthousiasme sans borne que Paul est prêt à toutes les vexations, les souffrances et les épreuves. Une seule chose compte : rejoindre le Christ vivant en lui. Rarement, un être humain aura mis tant d’énergie et de passion au service de la cause qui l’a saisi. Tout est désormais ordure à ses yeux, seule prévaut la mission qu’il a reçue et la communion avec celui qui la lui a confiée. Tel un athlète dans le stade, il est prêt à toutes les privations. Pour Paul, le christianisme n’est pas d’abord un code de valeurs, ni un traité théologique, mais une personne qu’il a rencontrée et dont il ne peut plus taire l’amour. L’expérience du chemin de Damas a divisé sa vie en deux : il y a un avant et un après. Jusqu’alors, il avait sa vie en main. Maintenant, elle est dans les mains d’un autre. Il n’a pas perdu au change. Au contraire.


Carte d’identité Au début de chaque lettre, Paul se présente lui-même. Sa mission est d’annoncer, au-delà des frontières du peuple élu, l’évangile de la résurrection de Jésus, fils de David et donc membre de ce peuple. AUL, serviteur de Jésus Christ, apôtre par appel

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divin, mis à part pour l’annonce de l’Évangile de Dieu ; — cet Évangile, Dieu l’avait jadis promis par ses prophètes dans les saintes Écritures, touchant son Fils, descendant de David selon la chair, établi Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, en suite de sa résurrection d’entre les morts, Jésus Christ notre Seigneur ; par lui nous avons reçu la grâce de l’apostolat, pour répandre l’obéissance de la foi, en faveur de son nom, parmi toutes les nations païennes dont vous faites partie, vous aussi, les appelés de Jésus Christ — à tous ceux qui, à Rome, sont les bienaimés de Dieu, les saints qu’il a appelés ; à vous, grâce et paix de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus Christ ! Romains 1, 1-7


Qui nous séparera du Christ ? Paul a traversé bien des épreuves et des tribulations. Il a toujours gardé la confiance en Dieu qui a donné au monde son propre Fils. Rien ne peut briser son lien avec le Christ.

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I DIEU est pour nous, qui sera contre nous ?

Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? Qui pourrait accuser les élus de Dieu ? C’est Dieu qui les justifie. Qui les condamnera ? Le Christ qui est mort, plutôt, qui est ressuscité, qui est à la droite de Dieu, le Christ intercède pour nous ! Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction ? ou l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le péril ou l’épée ? De fait, il est écrit : C’est à cause de toi que nous sommes livrés à la mort tout le long du jour ; on nous regarde comme des brebis d’abattoir (Psaume 43, 23). Mais en tout cela nous remportons la victoire par celui qui nous a aimés. J’ai, en effet, la ferme conviction que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les sommets ni les abîmes, ni quoi


que ce soit dans la création, ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous témoigne dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Romains 8, 31-39

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Fou à cause du Christ Aux yeux de Paul, la seule richesse, c’est le Christ. Il en est le serviteur fidèle. Lui-même se considère comme moins que rien, et rebut de tous les hommes.

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nous considère donc comme des serviteurs du Christ, des intendants des mystères divins. Or, ce que l’on exige des intendants, c’est de se montrer fidèles. Personnellement, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain. Je ne me juge d’ailleurs pas moimême ; je ne me sens, il est vrai, coupable de rien, mais je n’en suis pas pour cela justifié. Mon juge, c’est le Seigneur. Ne jugez donc pas prématurément ; attendez que le Seigneur vienne : il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, il manifestera les intentions des cœurs. Alors, chacun recevra de Dieu l’éloge qui lui revient. […] Nous, nous sommes fous à cause du Christ ; vous, vous êtes sages dans le Christ ! Nous, nous sommes faibles ; vous, vous êtes forts ! Vous, vous êtes à l’honneur ; nous, dans le mépris ! À présent encore, nous souffrons la faim, la soif, le dénuement ; nous


sommes meurtris de coups, nous sommes errants, nous peinons à travailler de nos propres mains. Insultés, nous bénissons ; persécutés, nous l’endurons ; calomniés, nous exhortons ! Nous sommes jusqu’à présent devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous les hommes. 1 Corinthiens 4, 1-5 .10-13


Libre pour l’Évangile Offrir gratuitement l’Évangile est pour Paul une nécessité intérieure. Pour accomplir cette mission, il se fait tout à tous, rejoignant chacun là où il est. Lui-même désire en être le bénéficiaire.

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l’Évangile n’a rien qui me rende fier ; c’est une nécessité qui me presse. Malheur à moi, si je n’annonce pas l’Évangile ! Si je le faisais de mon propre gré, j’en mériterais récompense ; si je le fais malgré moi, c’est une fonction qui m’est confiée. Alors, quelle est ma récompense ? C’est, dans la prédication de l’Évangile, de l’offrir gratuitement, sans user du droit que cette prédication me confère. Libre à l’égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous, afin d’en gagner un grand nombre. Avec les Juifs je me suis fait Juif, pour gagner les Juifs. Avec ceux qui sont sous la loi, je me suis fait sujet de la loi, moi qui ne le suis pas, afin de gagner ceux qui sont sous la loi. Avec ceux qui n’ont pas de loi, je me suis fait comme sans loi, moi qui ne suis point sans une loi de Dieu, puisque je suis sous la loi du Christ, et cela pour gagner ceux qui n’ont pas de loi. Avec les faibles, je me suis fait faible, afin de gagner les faibles ; je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver certaiNNONCER


nement quelques-uns. Cela, je le fais pour la cause de l’Évangile, afin d’y avoir part. Dans les jeux du stade, tous les coureurs prennent part à la course, mais vous savez bien qu’un seul remporte le prix. Courez donc, de manière à le remporter. Ceux qui luttent s’imposent toutes sortes de privations ; et ils le font pour une couronne périssable. Nous, nous le faisons pour une couronne impérissable. C’est ainsi que moi, je cours, et pas à l’aventure ; je donne des coups, mais pas en l’air ; au contraire, je réduis mon corps et le maintiens en servitude, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même exclu. 1 Corinthiens 9, 16-27


Faiblesse de l’apôtre et force de Dieu Le trésor de Paul est caché dans des vases d’argile. Cette fragilité de l’apôtre est le meilleur témoignage de la force du message. Si la mort semble faire son œuvre, la vie demeure l’horizon.

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ce trésor dans des vases de terre pour qu’il apparaisse bien que cette exceptionnelle puissance vient de Dieu, et non de nous. Nous sommes opprimés de toutes parts, mais nous ne sommes pas écrasés ; dans le complet dénuement, mais sans désespoir ; nous sommes persécutés, mais pas abandonnés ; nous sommes abattus, mais pas en perdition. Nous portons constamment en notre corps les traces de la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Tout vivants que nous soyons, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée en notre chair mortelle. Ainsi la mort opère en nous, mais en vous, c’est la vie. Animés de cet esprit de foi, dont il est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé (Psaume 115, 1), nous aussi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car nous savons que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera OUS PORTONS


aussi avec Jésus et nous mènera près de lui avec vous. Et tout cela se fait à cause de vous, afin que la grâce se multiplie chez un plus grand nombre, et fasse abonder en eux la reconnaissance, à la gloire de Dieu. C’est pourquoi nous ne faiblissons pas. Mais lors même que notre homme extérieur se disloque, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. La légère affliction d’un moment produit pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Car nous n’attachons pas nos regards aux choses visibles, mais aux choses invisibles, ce qui est visible n’étant que pour un temps, alors que l’invisible est éternel. […] Nous savons en effet que, si cette tente, où nous habitons sur terre, vient à être détruite, nous avons dans le ciel une maison qui est l’œuvre de Dieu, une demeure éternelle qui n’est pas faite de main d’homme. 2 Corinthiens 4, 7-10 – 5, 1


« Ma grâce te suffit » Souvent, dans ses épîtres, Paul énumère les souffrances endurées. Il en fait des lettres de créances. Ici, il fait également allusion aux visions et révélations dont il a été gratifié ainsi qu’à une épreuve (demeurée mystérieuse). Dans sa vie, c’est la puissance du Christ qui est à l’œuvre.

les ministres du Christ ? Je vais dire une folie : moi, je le suis plus qu’eux. Plus qu’eux par les travaux, plus qu’eux par les emprisonnements, infiniment plus qu’eux par les coups. Souvent j’ai vu la mort de près. Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les quarante coups de fouet moins un ; trois fois, j’ai été battu de verges, une fois lapidé ; trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme. Des voyages sans nombre, les dangers sur les rivières, les dangers des brigands, les dangers de la part de ceux de ma race, les dangers venant des païens, les dangers en ville, les dangers des déserts, les dangers de la mer, les dangers des faux frères. Labeurs, fatigues, veilles répétées, la faim, la soif, les jeûnes fréquents, le froid, le dénuement ! Et sans parler de tout le reste, mon souci de tous les jours, la sollicitude de toutes les Églises ! Qui est faible, que je ne sois faible

I

LS SONT


aussi ? Qui trébuche, que je ne m’en consume de fièvre ? S’il faut se vanter, c’est de ma faiblesse que je me vanterai. […] J’en viendrai aux visions et aux révélations du Seigneur. Je connais un homme dans le Christ, il y a de cela quatorze ans ; était-ce en son corps ? Je ne sais. Était-ce hors de son corps ? Je ne sais, Dieu le sait. Cet homme fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et je sais que cet homme — dans son corps, hors de son corps ? Je ne sais, Dieu le sait — fut ravi jusqu’au paradis, et y perçut des paroles ineffables qu’il ne sied pas à l’homme de redire. […] De peur que l’excellence de ces révélations ne vînt à m’enfler d’orgueil, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan, pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a dit : « Ma grâce te suffit ; c’est dans la faiblesse que ma puissance donne toute sa mesure. » Je préfère donc me vanter de mes faiblesses, afin qu’habite en moi la puissance du Christ. Ainsi, je me complais dans les faiblesses, les outrages, la détresse, les persécutions, les angoisses, tout ce que j’endure pour le Christ. Car quand je suis dans la faiblesse, c’est alors que je suis fort. 2 Corinthiens 11, 23 … 12, 10


Ma vie, c’est le Christ Le Christ a conquis toute la vie de l’apôtre. Alors que Paul n’était pas parmi les disciples avant Pâques, il a l’audace de dire «le Fils de Dieu s’est livré pour moi.» Sa vie, désormais, c’est le Christ. Il a hâte de le rejoindre.

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suis fixé à la croix du Christ : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ; ma vie présente, dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi. E

Galates 2, 19b-20

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AR ma vie, c’est le Christ, et la mort m’est

un gain. Mais, si la vie dans ce corps est utile à mon œuvre, je ne sais alors que préférer. Je suis pressé des deux côtés : mon souhait est de m’en aller pour être avec le Christ, et ce serait de loin préférable ; mais, pour vous, il est nécessaire que je demeure dans la chair. J’en suis convaincu, je le sais : je resterai et demeurerai avec vous tous, pour le progrès et la joie de votre foi. Et ainsi mon retour auprès de vous vous donnera un nouveau sujet de fierté dans le Christ Jésus. Philippiens 1, 21-22


Je cours droit au but Paul avait tout pour réussir, humainement et religieusement. Mais, au regard du Christ, cela lui apparaît désormais comme ordure. Le Ressuscité n’est pas relégué dans le passé, mais il est l’avenir de l’homme. Paul n’aspire plus désormais qu’à mieux le connaître.

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T POURTANT,

je pourrais aussi mettre ma confiance dans la chair. Si d’autres croient pouvoir le faire, à plus forte raison, moi : circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin ; Hébreu, fils d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; pour ce qui est du zèle, persécuteur de l’Église, et quant à la justice que donne la loi, exempt de tout reproche. Mais ces choses qui, pour moi, étaient des avantages, je les ai considérées comme un préjudice, à cause du Christ. Bien certainement je ne vois dans tout cela qu’un préjudice en regard de ce bien suprême : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. Pour lui, j’ai renoncé à tout et je considère tout comme une ordure, afin de gagner le Christ, et d’être trouvé en lui, non pas avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec la justice qui s’obtient par la foi au Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. Et ainsi, je 1


connaîtrai le Christ, lui et la puissance émanant de sa résurrection ; je connaîtrai la participation à ses souffrances en me conformant à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir, si possible, à la résurrection des morts. Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que je sois parvenu à la perfection. Mais je poursuis ma course pour essayer de la saisir, puisque, moi-même, j’ai été empoigné par le Christ Jésus. Frères, je ne crois pas l’avoir déjà gagné. Je ne fais qu’une chose : oubliant le chemin que j’ai derrière moi et me précipitant en avant, je cours droit au but, pour remporter le prix de la vocation d’en haut, de l’appel de Dieu dans le Christ Jésus. Philippiens 3, 4-14


e partie

L’Évangile de Paul


La bonne nouvelle de Paul est que l’homme est « sauvé » — mot essentiel pour lui — de tous ses enfermements, de ce qu’il appelle le péché dont la mort est l’aboutissement. La résurrection du Christ — inséparable de la folie de son abaissement sur la croix — est la manifestation de ce salut. Le croyant y participe de manière symbolique par le baptême et de manière réelle par une existence renouvelée, animée par le souffle de l’Esprit de Dieu. L’Histoire ne tourne pas en rond. Le Christ mène toute l’humanité et la rassemble au cœur de l’amour de Dieu pour la faire participer à sa vie en plénitude. C’est ce que Paul appelle la « gloire des enfants de Dieu ». Ce projet a commencé à se réaliser en Jésus ressuscité. À la lumière de Pâques, le Christ apparaît comme le vecteur de ce plan divin, élaboré dès avant la création et s’épanouissant en une création nouvelle enfin libérée de la mort et réconciliée avec Dieu. L’univers est dès lors le lieu d’enfantement d’un monde nouveau, au cœur même de Dieu. Grâce au Christ, tout homme découvre qu’il est enfant de Dieu au point de pouvoir l’appeler « Abba », comme Jésus le faisait. Du coup, toute inégalité entre les humains disparaît. Dieu est Père de tous, comme il l’est de Jésus. En le ressuscitant, il nous offre la vie éternelle, c’est-à-dire l’épanouissement plénier de ce que nous sommes grâce à l’Esprit Saint qui nous est déjà donné. La foi qui nous rend juste, alors que la loi nous condamne, est ce qui sauve l’homme dès aujourd’hui. L’eucharistie est le lieu de la mémoire de cette geste de salut.


J’ai obtenu miséricorde Paul se considère comme le premier des pécheurs. N’a-t-il pas persécuté les disciples du Christ? Il est donc le premier bénéficiaire du pardon de Dieu. En lui éclate la bonté divine. Un exemple.

rends grâce à celui qui m’a fortifié, le Christ Jésus notre Seigneur, de m’avoir jugé digne de confiance, en m’appelant au ministère, moi qui étais naguère un blasphémateur, un persécuteur, un insulteur. Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que, n’ayant pas encore la foi, j’agissais par ignorance. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé avec la foi et la charité qui est dans le Christ Jésus. Voici qui est certain et digne de toute créance : le Christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Si j’ai obtenu miséricorde, c’est afin qu’en moi, le premier, Jésus Christ fasse éclater sa magnanimité, et qu’ainsi je serve d’exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, à l’unique Dieu immortel et invisible, honneur et gloire pour les siècles des siècles ! Amen.

J

E

1 Timothée 1, 12


La force de l’Évangile À son disciple Timothée, Paul adresse son testament spirituel et rappelle le cœur de l’Évangile dont il est l’apôtre: la mort est vaincue, la vie triomphe.

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’EST pour cela que je t’engage à raviver le don que Dieu t’a fait par l’imposition de mes mains. Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a départi, mais un esprit de force, d’amour, et de sagesse. Ne rougis donc pas du témoignage de notre Seigneur, ni de moi, qui suis son prisonnier. Mais, fort de la puissance de Dieu, souffre avec moi pour l’Évangile. Dieu nous a sauvés ; il nous a donné une vocation de sainteté, non à cause de nos œuvres, mais en vertu de son propre dessein, de la grâce qui, dès avant les temps éternels, nous est donnée dans le Christ Jésus, et qui maintenant s’est manifestée dans l’apparition de notre Sauveur le Christ Jésus. C’est lui qui a réduit la mort et qui a mis en lumière la vie et l’immortalité par l’Évangile. De cet Évangile, j’ai été constitué le prédicateur, l’apôtre, et le docteur parmi les païens. Et telle est la raison de mes souffrances présentes. Mais je ne regrette rien ; car je sais en qui j’ai mis ma confiance, et je suis persuadé qu’il est assez


puissant pour garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. Garde comme exemple les salutaires paroles que tu as reçues de moi, dans la foi et la charité du Christ Jésus. Par la vertu de l’Esprit Saint qui habite en nous, conserve le bon dépôt. 2 Timothée 1, 6-14


Baptisés dans le Christ Jésus Le cœur de la foi chrétienne: le Christ est ressuscité. Par le baptême, le croyant est associé à son passage de la mort à la vie. Il est libéré du péché et commence une vie nouvelle.

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GNOREZ-VOUS

que nous tous, qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c’est en sa mort que nous l’avons été ? Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions, à notre tour, une vie nouvelle. Si, par une mort semblable à la sienne, nous sommes devenus un même être avec lui, nous le serons aussi par une commune résurrection. Nous sommes conscients de ce que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps de péché fût réduit à l’impuissance, si bien que nous cessions désormais d’être les esclaves du péché (car celui qui est mort est affranchi du péché). Or, si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que le Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus. Sur lui la mort n’a plus d’emprise. Mort, il l’est au péché, une fois pour toutes. Vivant, il l’est pour Dieu.


Vous donc aussi, considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu dans le Christ Jésus. Romains 6, 3-11


Héritiers de Dieu L’être humain est appelé à partager la vie même de Dieu. L’Esprit Saint nous est déjà donné pour que nous puissions appeler Dieu par le nom que Jésus lui donnait: Abba, Père. Nous sommes donc enfants de Dieu.

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ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu. Aussi bien, vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour vivre encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un esprit d’adoption qui nous fait crier : Abba, Père ! L’Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Sommes-nous enfants ? donc héritiers aussi : héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui, de manière à être également glorifiés avec lui. OUS

Romains 8, 14-17


La gloire des enfants de Dieu Les souffrances du temps présent sont pour Paul les douleurs d’un enfantement. Un monde nouveau est en train de naître.

J

’ESTIME qu’il n’y a pas de proportion entre les souffrances du temps présent et la gloire future qui doit se révéler en nous. Aussi, la création attend-elle, avec un ardent désir, cette révélation des fils de Dieu. La création a été assujettie à la vanité, (non de plein gré, mais par la volonté de celui qui l’y a soumise), avec toutefois cette espérance : d’être affranchie, elle aussi, de la servitude de la corruption, pour avoir part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Car nous savons que, jusqu’à ce jour encore, la création tout entière gémit dans les douleurs d’un enfantement. Il n’y a pas qu’elle. Nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous gémissons en nousmêmes, attendant la rédemption de notre corps. C’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, voir l’objet de son espérance, ce n’est plus l’espérance ; ce que l’on voit, saurait-on l’espérer encore ? Mais nous qui espérons ce que nous ne voyons pas, c’est dans la patience que nous l’attendons.

1


De son côté, l’Esprit vient en aide à notre faiblesse ; nous ne savons pas ce que nous devons demander, ni prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous, par des soupirs ineffables. Et Celui qui scrute les cœurs connaît quelle est l’aspiration de l’Esprit : Il sait qu’il intercède selon Dieu en faveur des saints. Romains 8, 18-27


La folie de la Croix Le message de Paul peut choquer les Juifs et les Grecs: la croix est une folie. Et pourtant telle est la singularité chrétienne: un Dieu qui joue perdant. Il n’écrase pas l’homme, il le rejoint au cœur de la mort.

pour baptiser que le Christ m’a envoyé, mais pour annoncer l’Évangile, et cela sans recourir à l’habileté de l’art oratoire, afin que la croix du Christ ne soit pas réduite à rien. Le langage que parle la croix est une folie pour ceux qui vont à leur perte, tandis que pour ceux qui sont sauvés, pour nous, c’est une puissance de Dieu. Il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages et j’anéantirai l’intelligence des intelligents (Isaïe 29, 14). Où est-il, le sage ? Où est l’érudit ? Où est le chercheur des réalités de ce monde ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Puisque en effet le monde, avec sa sagesse, n’a point reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de son message. Les Juifs demandent des signes, les Grecs cherchent la sagesse ; tandis que nous, nous proclamons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les

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E N’EST PAS


païens ; mais pour les élus, aussi bien Juifs que Grecs, c’est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. 1 Corinthiens 1, 17-25

La coupe et le pain La coupe du sang du Christ et le pain de son corps, célébrés dans l’eucharistie, sont les symboles vivants de l’unité de la communauté.

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de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, nous ne formons, à plusieurs, qu’un seul corps, car nous avons tous part au même pain. A COUPE

1 Corinthiens 10, 16-17


L’Eucharistie en mémoire de Jésus Paul transmet à son tour ce qu’il a lui-même appris: la veille de sa mort, Jésus prit du pain et une coupe de vin en signe du don de luimême. Chaque fois que le croyant refait ces gestes, il proclame la mort du Christ et attend son retour. Une démarche qui engage. AR MOI, j’ai appris du Seigneur, ce que je vous

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ai transmis : le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut trahi, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » De même, après le repas, il prit la coupe et dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; toutes les fois que vous en boirez, faites ceci en mémoire de moi. » Ainsi donc, toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement devra répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soimême, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe. Celui qui en mange et en boit sans faire le discernement du corps du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation. 1 Corinthiens 11, 23-29


La résurrection du Christ Toute la foi chrétienne tient sa cohérence de la résurrection du Christ. Paul proclame le kérygme, c’est-à-dire l’essentiel du message: le Christ est mort pour nos péchés et est ressuscité. Il est apparu à de nombreux témoins, dont Paul lui-même. Tout cela s’inscrit dans le dessein de Dieu rapporté par l’Écriture Sainte.

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E VOUS RAPPELLE, frères, l’Évangile

que je vous ai annoncé et que vous avez accueilli, dans lequel vous avez persévéré et par lequel vous êtes sauvés, à condition de le maintenir tel que je vous l’ai annoncé. Autrement vous auriez cru en vain. Je vous ai donc transmis d’abord l’enseignement que j’ai reçu moi-même. Le voici : Le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; il a été enseveli ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures ; il est apparu à Céphas, puis aux Douze, ensuite il est apparu en une fois à plus de cinq cents frères, dont la plupart sont encore vivants (quelques-uns sont morts) ; ensuite il est apparu à Jacques, et plus tard à tous les apôtres. Enfin, en dernier lieu, il m’est apparu à moi, comme à l’avorton. […]


Or, si l’on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains d’entre vous prétendent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication ne rime à rien, votre foi ne rime à rien. Et de plus, nous nous trouvons convaincus de faux témoignage envers Dieu, puisqu’en contradiction avec lui, nous avons témoigné qu’il a ressuscité le Christ, alors que (s’il est vrai que les morts ne ressuscitent pas) il ne l’a pas ressuscité. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi ne rime à rien, vous êtes encore dans vos péchés. Ceux qui sont morts dans le Christ sont donc perdus. Si c’est pour cette vie seulement que nous avons placé notre espoir dans le Christ, nous nous trouvons être les plus malheureux de tous les hommes. Mais voici que le Christ est ressuscité des morts ; il est les prémices de ceux qui sont morts. 1 Corinthiens 15, 1-8.12-20


La résurrection des morts Le comment de la résurrection des morts ne peut se dire qu’en images. Ici, celle du grain semé qui deviendra plante. Mais pour cela, il doit mourir. Paul compare notre corps terrestre promis à la mort et notre corps spirituel revêtu d’immortalité.

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AIS,

direz-vous, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend pas vie sans mourir d’abord. Ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps de la plante à venir, mais c’est un simple grain, disons, de blé, ou de quelque autre semence. […] Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite incorruptible ; semé dans le mépris, il ressuscite glorieux ; semé dans la faiblesse, il ressuscite vigoureux ; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. […] Quand ce qui est corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce qui est mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira cet oracle de l’Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire (Isaïe 25, 8). Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon (Osée 13, 14) ? 1 Corinthiens 15, 35-37.42-44.54-55


Le message de réconciliation Le péché est séparation de Dieu. En Jésus, Dieu a pris l’initiative de la réconciliation. Paul est l’ambassadeur de cette bonne nouvelle et exhorte les croyants à se réconcilier avec Dieu.

est dans le Christ est une nouvelle créature. Ce qui est vieux est passé ; voyez, il y a du nouveau. Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, et nous a confié le ministère de cette réconciliation. Car dans le Christ, c’était Dieu qui se réconciliait le monde, qui ne faisait plus état des fautes des hommes, et qui a mis sur nos lèvres le message de réconciliation. C’est donc au nom du Christ que nous jouons le rôle d’ambassadeurs, et c’est Dieu lui-même qui exhorte par notre entremise. Au nom du Christ, nous vous en supplions, réconciliez-vous avec Dieu ! Celui qui n’a point connu le péché, (Dieu) l’a fait péché pour nous, afin qu’en lui, nous soyons faits justice de Dieu.

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UICONQUE

2 Corinthiens 5, 17-21


Tous fils de Dieu par la foi Paul oppose souvent la loi — aux yeux de laquelle nous sommes tous pécheurs — et la foi qui nous rend fils de Dieu, tous sur pied d’égalité. Par la foi, nous héritons de la promesse faite à Abraham.

C

le cas d’Abraham : il crut en Dieu, et ce lui fut compté comme justice (Genèse 15, 6). Avant que ne vienne la foi, nous étions enfermés sous la surveillance d’une loi, en attendant la révélation de la foi. Ainsi la loi nous a servi de pédagogue chargé de nous mener au Christ pour être justifiés par la foi. Mais, la foi venue, nous ne dépendons plus d’un pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Vous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez tous, en effet, revêtu le Christ : il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ; car, dans le Christ Jésus, vous ne faites tous qu’un. Appartenant au Christ, vous êtes, à coup sûr, la descendance d’Abraham et les héritiers selon la promesse. E FUT

Galates 3, 6.23-29


Le plan divin Le dessein de Dieu: rassembler toute l’humanité dans le Christ. En lui, nous sommes tous sauvés. L’Esprit Saint est un avant-goût de cet aboutissement de l’histoire en Dieu. ÉNI soit Dieu, le Père de notre Seigneur

B

Jésus

Christ. Il nous a comblés, du haut des cieux, de toute bénédiction spirituelle dans le Christ, en nous choisissant en lui dès avant la création du monde pour être saints et irréprochables à ses yeux. Il nous a prédestinés dans son amour, selon le bon plaisir de sa libre volonté, à être ses fils adoptifs en Jésus Christ, afin de faire resplendir la grâce merveilleuse qui nous a été donnée par lui dans le Bien-Aimé. — C’est en ce Fils, en son sang, que nous trouvons la rédemption, la rémission de nos péchés, à la mesure des trésors de grâce qu’il a déversés à profusion sur nous dans une plénitude de sagesse et d’intelligence. Il nous a fait connaître le mystérieux dessein de sa volonté que, dans sa bienveillance, il avait éternellement arrêté pour le mener à bonne fin quand les temps seraient accomplis — le dessein de réunir toutes choses dans le Christ, au ciel comme sur la terre. C’est en lui 1


que, prédestinés selon le dessein de celui qui réalise tout par un acte délibéré de sa volonté, nous avons été choisis pour servir à la louange de sa gloire, nous qui, dès le début déjà, avions tourné nos espérances vers le Christ. C’est en lui, enfin, que vous-mêmes, après avoir entendu la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et y avoir cru, vous avez reçu le sceau de l’Esprit Saint qui avait été promis, cette caution de notre héritage, en attendant la totale rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour la louange de sa gloire. Éphésiens 1, 3-14


Abaissement du Christ Le Christ, venu de Dieu, a entièrement épousé notre condition humaine et s’est abaissé jusqu’à la mort sur la croix. La volonté de Dieu était qu’il aime jusque là. C’est ainsi qu’il a trouvé sa véritable grandeur, qu’il a révélé sa divinité.

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les sentiments qui furent dans le Christ Jésus. Quoiqu’il fût de condition divine, il ne s’est pas prévalu de son égalité avec Dieu ; mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave et se faisant pareil aux hommes. Et quand il eut revêtu l’aspect d’un homme, il s’est encore abaissé lui-même en se rendant obéissant jusqu’à la mort, la mort de la croix. Aussi, Dieu l’a-t-il souverainement exalté et lui a-t-il conféré le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue professe, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus Christ est Seigneur. YEZ EN VOUS

Philippiens 2, 5-11


Le Christ cosmique Vision cosmique du Christ qui inspirera un Teilhard de Chardin. Il est le fondement de l’achèvement de toute la création de Dieu, et la tête de l’Église. Il nous révèle le Dieu invisible.

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CHRIST est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ; en lui ont été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les créatures visibles et les créatures invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, Puissances * : tout a été créé par lui et pour lui. Il existe antérieurement à tout, et tout subsiste en lui. Il est la tête du corps, de l’Église. Il est le principe, le premier-né d’entre les morts, et par suite il tient partout le premier rang. Car il plut à Dieu de faire habiter en lui toute la plénitude et, par lui qui a réalisé la paix au prix du sang de sa croix, de se réconcilier toutes les créatures, qu’elles fussent de la terre ou du ciel. E

Colossiens 1, 15-20

* Les puissances spirituelles, angéliques ou autres, tant chez les Juifs que chez les Grecs.


Souviens-toi de Jésus Christ Le Christ ressuscité est au cœur de la mémoire chrétienne. En étant uni à lui dans ses souffrances et sa mort, le croyant le sera aussi dans sa résurrection. Le Christ est fidèle.

G

le souvenir de Jésus Christ, issu de la race de David et ressuscité des morts, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’aux chaînes, tel un malfaiteur. Mais la parole de Dieu ne se laisse pas enchaîner. Voilà pourquoi je supporte tout, en raison des élus, afin qu’eux aussi aient leur part du salut, qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle. Voici ce qui est certain : si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous avons la patience de persévérer, avec lui nous régnerons ; mais si nous le renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes infidèles, lui, qui ne peut se renier lui-même, restera fidèle. ARDE

2 Timothée 2, 8-13


Le Christ s’est manifesté Dieu a manifesté sa bonté à l’homme rebelle. Le baptême est nouvelle naissance et l’Esprit Saint est donné à profusion.

C

naguère nous aussi nous étions insensés, rebelles, égarés, esclaves de toutes les convoitises et voluptés, vivant dans la malice et l’envie, odieux et nous détestant l’un l’autre. Mais un jour se sont manifestés la bonté de Dieu notre Sauveur, et son amour pour les hommes. En vertu de sa seule miséricorde, et non pas à cause des œuvres de justice que nous aurions pu faire, il nous a sauvés par la nouvelle naissance du baptême et le renouveau de l’Esprit Saint. Cet Esprit Saint, il nous en a donné la profusion, par Jésus Christ notre Sauveur. AR

Tite 3, 3-6


e partie

L’existence chrÊtienne


Celui qui proclame que Jésus est ressuscité est transformé en profondeur par sa foi. Il mène un combat spirituel pour faire triompher le bien, refusant de se laisser mener par ses instincts égoïstes et dominer par les possessions superflues. Créature nouvelle, qui a revêtu le Christ, il vit selon l’Esprit, adonné au travail quotidien, dans l’attente du retour du Christ. Son culte consiste à s’offrir lui-même à Dieu pour que le dessein de son amour se réalise. La prière et l’Écriture sont sa respiration et la joie, son mode de vie. Avec les autres croyants, il forme un seul corps, un véritable temple pour l’Esprit Saint, bâti sur le Christ luimême. L’amour — même des ennemis — est au cœur de cette existence. De toute l’aventure humaine, lui seul demeurera. Petit à petit, dans le bassin méditerranéen, des communautés fraternelles, de plus en plus nombreuses, où il n’y a plus « ni Grecs ni Juifs, ni circoncis ni incirconcis, ni barbares ni scythes, ni esclaves ni hommes libres, ni l’homme ni la femme, et où le Christ est tout, et en tous », vont naître. « Voyez comme ils s’aiment », disait-on d’elles. Un jour, leur poids sera tel que l’empire tout entier basculera dans le christianisme. Il faudra désormais compter avec cette force de l’amour. À la source de tout, l’amour du Christ pour chacun, qui défie toute connaissance, au-delà de toute mesure. Le message évangélique n’avait pas pour but premier de transformer les structures de la société, mais de modeler le cœur humain à l’image de celui du Christ qui nous a aimés et nous a pardonné. Ni les relations conjugales, ni celles de maître à esclave ne sont en apparences changées, mais elles sont appelées à être vécues dans l’amour. Progressivement, cependant, elles en seront transformées du tout au tout et, un jour, l’esclavage luimême sera aboli, miné de l’intérieur.


Un culte spirituel L’existence chrétienne ne consiste pas à offrir des sacrifices rituels — sanglants ou non —, mais à entrer dans le projet de Dieu qui est le plein épanouissement de toute l’humanité.

J

exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, en guise de culte spirituel. Ne vous modelez pas sur ce monde présent. Au contraire, transformezvous par le renouvellement de vos pensées afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. E VOUS

Romains 12, 1-2


L’amour des ennemis L’amour de tous, même des ennemis, résume la « morale » chrétienne. Le chrétien renonce à l’engrenage du mal pour que le bien triomphe.

B

ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie ; pleurez avec ceux qui pleurent. Appréciez-vous les uns les autres. N’ayez pas le goût des grandeurs ; laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Appliquez-vous à faire le bien devant tous les hommes. S’il est possible, pour autant que cela dépende de vous, vivez en paix avec tous. Mes bien-aimés, ne vous vengez point vousmêmes : laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : À moi la vengeance ! C’est moi qui ferai justice, dit le Seigneur (Deutéronome 32, 35). Au contraire, si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire. En agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête (Proverbes 25, 21-22). Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien. ÉNISSEZ

Romains 12, 14-21


L’amour fraternel L’amour mutuel, la charité, accomplit tout ce que la loi biblique prescrivait.

N

en dette envers personne, si ce n’est d’amour mutuel ; car celui qui aime son prochain a réalisé toute la loi. En effet, les préceptes : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et tous les autres, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait point de mal au prochain. La charité est donc l’accomplissement plénier de la loi. E SOYEZ

Romains 13, 8-10

1


Enfants de lumière Le jour commence à poindre, c’est à sa lumière qu’il faut marcher, en abandonnant les préoccupations superficielles. Les œuvres des lumières doivent remplacer celles des ténèbres.

C

importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous vivons : l’heure est enfin venue de sortir de votre torpeur. Le salut est maintenant plus proche de nous qu’au temps où nous avons embrassé la foi. La nuit s’avance, le jour approche ; dépouillons-nous donc des œuvres de ténèbres, et revêtons les armes de lumière. Comme en plein jour, marchons avec dignité : point d’orgies, point d’ivrognerie ; point de luxure ni de débauches ; point de querelles, point de jalousies. Au contraire, revêtezvous du Seigneur Jésus Christ, et ne mettez pas vos préoccupations dans la chair pour en satisfaire les convoitises. ELA

Romains 13, 11-14


Rien que Jésus Christ La faiblesse de Paul parle pour la force de l’Évangile. La foi n’est pas fondée sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

P

OUR MOI,

frères, quand je suis venu chez vous, ce n’est pas avec le prestige de la parole ou de la sagesse que je vous ai annoncé le témoignage de Dieu. Je n’ai pas cru devoir connaître autre chose parmi vous que Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. J’étais auprès de vous dans un état de faiblesse, dans la crainte et le tremblement. Ma parole et ma prédication n’avaient rien de l’éloquence persuasive de la sagesse, mais c’était une démonstration d’Esprit et de puissance divine, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. 1 Corinthiens 2, 1-5


Une pâte nouvelle Pour fêter la Pâque, les Juifs utilisaient du pain sans levain (une pâte fermentée enfouie dans la nouvelle). Puisque le Christ est ressuscité, menons une vie nouvelle débarrassée de toute moisissure.

N

E SAVEZ-VOUS PAS

qu’un peu de levain fait monter toute la pâte ? Purifiezvous du vieux levain, afin d’être pâte nouvelle, puisque vous êtes des pains azymes, car le Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, non pas avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains azymes de pureté et de vérité. 1 Corinthiens 5, 6b-8


Célibat consacré Dans la perspective d’un retour imminent du Christ, le célibat choisi prend sens. Il permet d’être davantage aux affaires du Seigneur. Mais à chacun de voir à quoi il est appelé.

O

R,

je désire que vous soyez exempts de préoccupations. Celui qui ne se marie pas s’occupe des choses du Seigneur, cherchant à lui plaire. Celui qui est marié a souci des choses du monde, cherchant à plaire à sa femme ; et il est préoccupé. De même, la femme qui n’est pas mariée, ainsi que la jeune fille, s’occupe des choses du Seigneur, cherchant à être sainte de corps et d’esprit ; celle qui est mariée a souci des affaires du monde cherchant à plaire à son mari. C’est dans votre intérêt que je vous parle ; ce n’est pas pour vous prendre au piège, mais pour vous porter à ce qui convient le mieux et qui vous attache au Seigneur sans partage. 1 Corinthiens 7, 32-35


Hymne à la charité L’hymne à la charité demeure un des sommets de la littérature de tous les temps. Tout disparaîtra, sauf l’amour.

Q

UAND je parlerais les langues des hommes

et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis qu’un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie, et quand je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais une foi totale, à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour l’entretien des pauvres, quand je livrerais mon corps au feu, si je n’ai pas la charité, cela ne m’avance à rien. La charité est patiente, la charité est dévouée. La charité n’est pas envieuse, elle n’est pas infatuée ni hautaine. Elle ne fait rien de malséant, elle ne cherche pas son intérêt, elle ne s’emporte pas, elle ne tient pas compte du mal. Elle ne prend pas plaisir à l’injustice, mais elle trouve sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. La charité ne passe jamais. Les prophéties disparaîtront ; le don des langues cessera ; le don de connaissance disparaîtra. Notre science


est imparfaite, nos prophéties sont imparfaites ; mais, quand sera venue la perfection, alors disparaîtra ce qui est imparfait. Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. En devenant homme, j’ai éliminé tout ce qu’il y avait de puéril. Aujourd’hui, nous voyons comme dans un miroir, confusément ; alors, nous verrons face à face. Aujourd’hui, je ne connais que partiellement ; alors, je connaîtrai comme je suis connu. Actuellement, trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. 1 Corinthiens 13, 1-13


La vie selon l’Esprit La liberté peut être un prétexte. Or, elle nous est donnée pour aimer. Paul oppose ici les fruits de la chair, c’est-à-dire des instincts égoïstes, à ceux de l’Esprit d’amour.

Q

UANT À VOUS, frères, vous avez été appelés

à la liberté. Seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour assouvir la chair ; faites-vous, au contraire, par la charité, les serviteurs les uns des autres, car toute la loi se résume en un précepte : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lévitique 19, 18). Mais si vous vous mordez et vous entre-dévorez, prenez garde à la destruction réciproque ! Je vous dis donc : laissez-vous conduire par l’Esprit, et vous ne donnerez pas satisfaction aux désirs de la chair, car les désirs de la chair s’opposent à ceux de l’Esprit, et ceux-ci à ceux de la chair ; il y a entre eux opposition, et c’est pour cela que vous ne faites pas ce que vous voudriez. Mais si l’Esprit vous mène, vous êtes indépendants de la loi. On sait ce que produit la chair : débauche, impureté, libertinage, idolâtrie, magie, inimitiés, discordes, jalousies, emportements, cabales, dissensions, factions, envie, ivrognerie, orgies et autres excès de ce


genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui s’y livrent n’hériteront pas du royaume de Dieu. Le fruit de l’Esprit au contraire, c’est charité, joie, paix, longanimité, affabilité, bonté, fidélité, douceur, tempérance. Contre de telles choses, point n’est besoin de loi. Or les hommes du Christ Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, conduisons-nous aussi selon l’Esprit. Galates 5, 13-25


Temple saint dans l’Esprit Les croyants ont une dignité insoupçonnée. Rassemblés en Église, ils constituent la famille de Dieu. Bâtis sur le Christ ressuscité, ils forment ensemble — païens et juifs — la demeure de Dieu, un temple saint.

O

R DONC, vous n’êtes plus des étrangers ni

des gens de passage ; vous êtes concitoyens des saints, de la famille de Dieu, vous êtes bâtis sur les apôtres et les prophètes en guise de fondations, et la pierre d’angle, c’est le Christ Jésus lui-même. C’est en lui que tout l’édifice parfaitement coordonné s’élève jusqu’à former un temple saint dans le Seigneur ; c’est en lui que vous aussi vous entrez ensemble dans la structure de l’édifice pour former une demeure de Dieu dans l’Esprit. Éphésiens 2, 19-22


Connaître l’amour du Christ L’amour du Christ est incommensurable. Il nous comble, par l’Esprit Saint, de toute la plénitude de Dieu, le Père de tous, et suscite un chant de louange.

C

’EST POURQUOI je fléchis les genoux devant le Père, de qui tire son nom toute paternité au ciel et sur la terre, afin qu’il vous donne, à la mesure de son glorieux trésor, d’être puissamment affermis par son Esprit en vue de la croissance de l’homme intérieur ; que le Christ habite en vos cœurs par la foi, que vous soyez enracinés dans la charité, fondés sur elle. Ainsi, avec tous les saints, vous serez capables de comprendre ce qu’est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… vous connaîtrez enfin la charité du Christ qui défie toute connaissance, et vous serez remplis de toute la plénitude de Dieu. À celui qui peut, par la puissance qui opère en nous, aller au-delà de toutes nos demandes et de toutes nos pensées, à lui soit la gloire dans l’Église et dans le Christ Jésus, pour tous les âges, aux siècles des siècles ! Amen. Éphésiens 3, 14-21

1


Unité dans la diversité Les croyants sont appelés à vivre dans l’unité et la paix, car il y a un seul Dieu et Père. Tout comme il y a une seule foi, un seul baptême, un seul Seigneur.

J

vous exhorte donc — prisonnier que je suis pour la cause du Seigneur — à mener une vie digne de l’appel qui vous a été adressé, en toute humilité, douceur et patience. Supportez-vous charitablement les uns les autres ; efforcez-vous de conserver l’unité d’esprit dans le lien de la paix. Il n’y a qu’un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés par votre vocation, à une seule espérance. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; il n’y a qu’un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, (qui agit) par tous, et qui est en tous. E

Éphésiens 4, 1-6


Mari et femme Paul commence par les inviter à une soumission réciproque, puis il précise pour chacun. Cette soumission est de l’ordre de l’amour, à la manière dont le Christ aime la communauté des baptisés. L’amour conjugal est sacrement de l’amour du Christ pour l’Église.

S

les uns aux autres dans la crainte du Christ. Femmes, soyez-le à vos maris comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, de même que le Christ est le chef de l’Église, son corps, dont il est aussi le Sauveur. Ainsi, de même que l’Église est soumise au Christ, que les femmes le soient aussi en tout à leur mari. Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église en se livrant pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par l’eau du baptême avec la parole. Il voulait ainsi se présenter à lui-même cette Église, toute glorieuse, sans tache ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable. Ainsi les maris doivent-ils aimer leur femme comme leur propre corps. Qui aime sa femme s’aime lui-même. Certes, nul n’a jamais haï sa propre chair ; au contraire, chacun la nourrit et la soigne ainsi que le Christ fait pour l’Église, puisque nous sommes les membres de son corps. C’est OYEZ SOUMIS


pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’unir à sa femme et ne plus faire à eux deux qu’une seule chair (Genèse 2, 24). Grand est ce mystère : je l’entends du Christ et de l’Église. Éphésiens 5, 21-32


Le combat spirituel La vie spirituelle n’est pas un long fleuve tranquille, mais un combat contre le mal. Dans l’Antiquité, celui-ci était personnifié. L’Esprit est la force du croyant.

O

UI,

tenez bon, les reins ceinturés de vérité, le corps cuirassé de justice, les pieds chaussés de zèle pour annoncer l’Évangile de la paix. Tenez surtout le bouclier de la foi où viendront s’éteindre tous les traits enflammés du Malin. Prenez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. En tout temps, priez par l’Esprit en multipliant invocations et supplications. Passez-y vos veilles avec une entière persévérance en priant pour les saints. Éphésiens 6, 14-18


Soyez joyeux Paul est en prison, et c’est à la joie qu’il invite. Les premiers chrétiens vivaient dans l’imminence du retour du Seigneur. Quoi qu’il en soit des dates, Jésus demeure proche des croyants.

dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous. Que votre sérénité apparaisse aux yeux de tout le monde. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien ; mais en tout état de choses, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui dépasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.

R

ÉJOUISSEZ-VOUS

Philippiens 4, 4-7


La vie nouvelle dans le Christ Le baptisé est ressuscité avec le Christ. Il est invité à se dépasser, à vivre déjà les réalités du Royaume dans l’attente de leur plein accomplissement.

S

vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les biens d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; attachez-vous aux biens d’en haut, non à ceux de la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Mais quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous aussi vous apparaîtrez avec lui dans la gloire. I DONC

Colossiens 3, 1-4


Le Christ, tout en tous Tous, qui que nous soyons, nous sommes appelés à revêtir l’homme nouveau, à vivre dans l’amour mutuel selon les valeurs de l’Évangile, au nom du Seigneur Jésus, dans la reconnaissance à Dieu. Un texte souvent pris pour les mariages.

N

vous mentez pas mutuellement, car vous avez dépouillé le vieil homme avec ses manières, pour revêtir l’homme nouveau, qui ne cesse de se renouveler à l’image de celui qui l’a créé, en vue d’atteindre à la parfaite connaissance. Il n’y a plus ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni homme libre, mais le Christ est tout, et en tous. Ainsi donc, comme il sied à des élus de Dieu, saints et bien-aimés, ayez un cœur plein de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, et pardonnez-vous l’un à l’autre, si vous avez entre vous quelque différend. Comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi pardonnez. Mais par-dessus tout cela, ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Sachez montrer de la gratitude. Que la parole du E


Christ demeure en vous dans toute sa richesse, en sorte qu’en toute sagesse vous puissiez vous instruire et vous exhorter mutuellement. Sous l’inspiration de la grâce, chantez à Dieu de tout cœur des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels. Et, quoi que vous fassiez, quoi que vous disiez, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce, par lui, à Dieu le Père. Colossiens 3, 9-17


Enfants de lumière Ceux qui doivent cacher leur conduite agissent la nuit. Les chrétiens sont invités à vivre à la pleine lumière, unis à Jésus mort et vivant pour eux.

F

RÈRES,

vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Vous êtes tous enfants de la lumière et enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres ; ne dormons donc point comme les autres, mais veillons, et soyons sobres. Ceux qui dorment, s’endorment la nuit ; ceux qui sont ivres, s’enivrent la nuit. Si nous sommes enfants du jour, soyons sobres ; prenons pour cuirasse la foi et la charité, pour casque, l’espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ. Il est mort pour nous, afin que, à l’état de veille ou dans le sommeil, nous vivions en union avec lui. Ainsi donc, comme vous le faites déjà, réconfortez-vous les uns les autres, et édifiez-vous mutuellement. 1 Thessaloniciens 5, 4-11


La vie en communauté Dès le début, les chrétiens se sont rassemblés en communautés. Paul leur donne des conseils de patience, de soutien mutuel, sans compromission avec le mal. Que le climat soit de joie, de paix et de prière.

N

OUS vous prions, frères, d’avoir de la con-

sidération pour ceux qui, parmi vous, se mettent en peine pour vous diriger selon le Seigneur et vous donner des avis. Ayez pour eux une particulière affection en raison de leur travail. Vivez en paix entre vous. Mais nous vous engageons, frères, à reprendre ceux qui causent du désordre ; encouragez les timorés, soutenez les faibles, exercez la patience envers tous. Veillez à ce que personne ne rende le mal pour le mal ; au contraire, cherchez sans cesse à faire le bien les uns envers les autres, comme envers tout le monde. Soyez toujours joyeux. Priez sans relâche. En toute circonstance, rendez grâce ; car telle est à votre endroit la volonté de Dieu dans le Christ Jésus. N’éteignez point l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Éprouvez toutes choses et retenez ce qui est bon. Abstenezvous de toute espèce de mal. Que le Dieu de paix vous sanctifie luimême totalement : que tout votre être, l’es 1


prit, l’âme, le corps, soit gardé sans reproche pour l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ ! Celui qui vous appelle est fidèle ; c’est lui qui réalisera cela. 1 Thessaloniciens 5, 14-24


Vivre de son travail La vie spirituelle court toujours le risque de l’oisiveté au nom de valeurs prétendument supérieures. L’attente du Seigneur ne peut être un prétexte à la paresse. Chacun doit vivre de son travail.

V

vous-mêmes ce que vous avez à faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous dans ce dérèglement ; nous n’avons mangé sans rétribution le pain de personne ; mais, nuit et jour, avec fatigue et avec peine, nous avons travaillé pour n’être à charge à personne d’entre vous. Nous en avions pourtant le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un exemple à imiter. Aussi bien, lorsque nous étions parmi vous, nous vous disions formellement que, si quelqu’un ne veut pas travailler, il n’a pas non plus le droit de manger. Or nous apprenons qu’il y a des gens désordonnés parmi vous : au lieu de travailler, ils s’occupent de futilités. Nous les invitons et nous les exhortons, au nom du Seigneur Jésus Christ, à travailler paisiblement : qu’ils mangent ainsi le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné. OUS SAVEZ

2 Thessaloniciens 3, 7-12


La prière universelle de l’Église Paul invite les chrétiens à prier pour tous et particulièrement pour ceux qui détiennent l’autorité. Que ce monde vive dans la paix, car Dieu veut que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.

J

donc surtout de faire des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui détiennent l’autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés, et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il n’y a qu’un Dieu, et qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, qui est homme luimême, qui s’est donné pour tous en rançon. Tel est le témoignage qui fut rendu aux temps fixés, pour lequel — je dis la vérité, je ne mens pas — j’ai été constitué prédicateur, apôtre, docteur des païens dans la foi et la vérité. Je veux donc qu’en tout lieu les hommes élèvent pour leur prière, des mains pures, sans ressentiment ni contestation. E RECOMMANDE

1 Timothée 2, 1-8


Modération des richesses L’amour de l’argent est la source de tous les maux et représente un danger pour les croyants. Paul invite à s’investir plutôt dans la vie de foi.

C

’EST EN EFFET un grand profit que la piété, quand elle sait se contenter du nécessaire. Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et n’en pouvons, sans contredit, rien emporter ; aussi serons-nous satisfaits tant que nous aurons la nourriture et le vêtement. Pour ceux qui veulent s’enrichir, ils tombent dans les pièges de la tentation, dans une foule de désirs insensés et funestes qui précipitent les hommes dans la ruine et la perdition. L’amour de l’argent est, en effet, la racine de tous les maux, et il en est qui, pour en avoir été possédés, se sont égarés loin de la foi et se sont engagés eux-mêmes dans bien des tourments. Quant à toi, homme de Dieu, évite tout cela. Recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, conquiers la vie éternelle où tu es appelé, pour laquelle tu as fait, sous les yeux de nombreux témoins, ta belle profession de foi. 1 Timothée 6, 6-12


L’Écriture, soutien de la foi L’Écriture Sainte est inspirée par Dieu. Le croyant peut y trouver le nécessaire pour mener sa vie selon le Christ.

P

OUR TOI,

demeure fidèle à tout ce que tu as appris, à tes convictions. Tu sais de qui tu le tiens. Depuis ton enfance, tu connais les saintes Écritures ; elles peuvent te donner une sagesse qui conduit au salut par la foi dans le Christ Jésus. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, persuader, reprendre et former à la justice. Ainsi l’homme de Dieu se trouve pourvu de tout, et propre à toute bonne œuvre. 2 Timothée 3, 14-17


Une nouvelle relation entre les hommes Paul renvoie Onésime, l’esclave qui l’a servi en prison. Il le charge d’une lettre à son maître, lui demandant de l’accueillir comme un frère puisque tous deux sont baptisés. Paul ne peut remettre en question les structures sociales de l’époque, mais il invite à les renouveler de l’intérieur.

M

OI, Paul, tel que je suis, vieux, et main-

tenant prisonnier du Christ Jésus, je viens te prier en faveur de cet enfant que j’ai engendré dans les chaînes, pour Onésime. Il ne t’a pas été d’abord d’une grande utilité, mais désormais il te sera bien utile, tout comme à moi. Je te le renvoie, lui, je veux dire mon propre cœur. J’aurais voulu le garder près de moi : il m’aurait servi à ta place dans les chaînes que je porte pour l’Évangile. Mais je ne veux rien faire sans ton accord : le bien que tu fais, je ne veux pas te l’imposer, mais te le laisser faire de plein gré. Sans doute n’a-t-il été temporairement séparé de toi que pour t’être rendu à jamais, mais non plus comme un esclave, bien mieux qu’un esclave, comme un frère très cher, surtout à moi, mais bien plus encore à


toi, selon les liens du monde comme selon le Seigneur. Si donc tu me tiens pour ton ami, accueille-le comme si c’était moi-même. Philémon 9b-17


e partie

Le souci des CommunautĂŠs


La prunelle de l’œil de Paul, ce sont les communautés. Il connaît chacun par son prénom, il peut ainsi manifester sa reconnaissance à tous et à chacun en particulier. Il veille sur elles avec une tendresse qui s’exprime tant dans sa prière que par sa vigilance. Ne sont-elles pas le fruit de l’Évangile qu’il a annoncé dans la faiblesse, pour qu’apparaisse clairement la puissance de Dieu ? Pour elles, il a donné le meilleur de lui-même, à la suite du Christ, prolongeant ainsi les épreuves de sa Passion. Entre toutes, il est, par sa personne, au nom de Jésus Christ, un lien d’unité que ses lettres entretiennent. Les communautés, en effet, sont la plus belle lettre de créance de l’Apôtre, le premier signe de l’Évangile. À l’intérieur de ces communautés, la charité mutuelle doit régner, ainsi que le respect des plus faibles. Au nom de la liberté, si chère à Paul, on ne peut en effet jamais faire tomber un frère dont la foi serait plus fragile. Elles sont un corps vivant où chacun est au service de tous selon les dons qu’il a reçus, dans l’amour mutuel. L’eucharistie en scelle l’unité. Quand la division apparait, quand les partis se forment, Paul n’a de cesse de rappeler que le Christ fait l’unité de tous. Ainsi la communauté de Corinthe, où les croyants se rattachaient aux ministres du Christ plutôt qu’au Christ lui-même. Déjà la communauté, décrite par saint Luc dans les Actes des Apôtres, était caractérisée par la mise en commun des biens. Paul poursuit dans la même ligne, invitant les communautés à venir au secours de celle de Jérusalem, organisant lui-même une collecte.


La communauté est un corps vivant Le thème du corps revient souvent chez saint Paul. La communauté est riche du don de chacun à condition qu’il l’exerce au service de chacun, dans l’amour et la joie.

de la grâce qui m’a été donnée, je recommande à tous et à chacun : n’ayez pas de vous-même une plus haute opinion qu’il ne faut, mais une idée raisonnablement modeste, selon le degré de foi que Dieu vous a départi. De même que, dans notre seul corps, nous avons plusieurs membres, et que tous ces membres n’ont pas la même fonction, ainsi, tout nombreux que nous sommes, nous ne formons qu’un seul corps dans le Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Suivant la grâce qui nous a été conférée, nous avons des dons différents : que celui qui a le don de prophétie l’exerce en proportion de la foi ; que celui qui est appelé à un service s’attache à servir ; si c’est le don d’enseignement, qu’on enseigne ; le don d’exhorter, qu’on exhorte ; que celui qui partage le fasse loyalement ; s’agit-il de présider, qu’on préside

E

N VERTU

1 1


avec zèle ; faut-il exercer la miséricorde, qu’on le fasse avec le sourire. Que votre charité soit sincère. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous solidement au bien. Montrez les uns pour les autres une affection tendre et fraternelle. Prévenez-vous d’égards mutuels. Ne vous relâchez pas dans votre zèle. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. Soyez joyeux dans l’espérance, patient dans l’épreuve, persévérants dans la prière. Pourvoyez aux nécessités des saints. Mettez de l’empressement dans la pratique de l’hospitalité. Romains 12, 3-13

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Le souci de chacun dans la communauté Dans les lettres de Paul, beaucoup de personnes sont citées par leur prénom. Les croyants sont frères et sœurs les uns des autres, et entre les communautés, des liens d’affection se tissent.

J

vous recommande Phébée notre sœur, diaconesse de l’Église de Cenchrées : faiteslui un accueil digne des saints ; assistez-la en toute occasion où elle pourrait avoir besoin de vous : car elle aussi est venue en aide à beaucoup, dont moi-même. Saluez Prisca et Aquila mes collaborateurs dans le Christ Jésus ; ils ont exposé leur tête pour me sauver la vie. Ce n’est pas moi seul qui leur dois de la gratitude, mais ce sont encore toutes les Églises des contrées païennes. Saluez aussi l’Église qui se réunit chez eux. Saluez mon bien-aimé Épénète, qui a été, pour le Christ, les prémices de l’Asie. Saluez Marie, qui a beaucoup peiné pour vous. Saluez Andronicus et Junie, mes parents et compagnons de captivité, qui sont fort estimés parmi les apôtres, et qui ont été disciples du Christ avant moi. Saluez Ampliatus, qui m’est très cher dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre collaborateur dans le Christ et mon bien-aimé Stachys. Saluez Apelle, qui a fait ses preuves dans E

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le Christ. Saluez ceux de la maison d’Aristobule. Saluez Hérodion, mon parent. Saluez ceux de la maison de Narcisse qui sont dans le Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose, qui se donnent de la peine dans le Seigneur. Saluez ma bien-aimée Perside, qui a beaucoup peiné dans le Seigneur. Saluez Rufus, cet élu dans le Seigneur, et sa mère, que je considère comme la mienne. Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas et les frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, Olympe et tous les saints qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres d’un saint baiser. Toutes les Églises du Christ vous saluent. Romains 16, 1-16

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Le Christ est-il divisé ? Tout comme Jésus, la veille de sa mort, Paul est particulièrement soucieux de l’unité au cœur des communautés. Dès qu’il apprend qu’il y a des disputes, il s’emploie à y mettre fin. Il ne peut y avoir de parti, le Christ ne peut être divisé. Peu importe celui qui baptise, c’est Dieu qui donne la croissance.

J

vous engage, frères, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, à vous mettre d’accord. Qu’il n’y ait point de divisions parmi vous. Vivez en bonne entente, n’ayant qu’un même esprit, qu’un même sentiment. En effet, frères, j’ai été averti par les gens de Chloé, qu’il y a parmi vous des disputes. J’entends par là que tel est votre langage entre vous : « Moi, je suis disciple de Paul. — Moi d’Apollos. — Et moi de Céphas. — Et moi du Christ. » Voyons : le Christ serait-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Estce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Grâce à Dieu, je n’ai baptisé aucun de vous, à part Crispus et Gaïus ; ainsi personne ne pourra dire que vous avez été baptisés en mon nom. (De fait, j’ai encore baptisé la famille de Stéphanas ; à part ceux-là, je ne sache pas avoir baptisé quelqu’un d’autre). […] E

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Qu’est-ce donc qu’Apollos ? Qu’est-ce que Paul ? De simples serviteurs, par lesquels vous avez embrassé la foi, selon la mesure que Dieu a départie à chacun. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui a donné l’accroissement. Si bien que celui qui plante n’est rien, celui qui arrose n’est rien non plus ; mais seul est quelque chose celui qui donne la croissance, Dieu. Planter ou arroser, cela revient au même ; chacun recevra sa récompense à la mesure de sa peine. Nous, nous sommes les collaborateurs de Dieu. Vous, vous êtes le champ de Dieu, la bâtisse de Dieu. 1 Corinthiens 1, 10-16 ; 3, 5-9

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Respecter les faibles Les chrétiens peuvent-il consommer les viandes sacrifiées aux idoles? Ces dernières étant néant, où serait le mal? Mais, pour ceux dont la foi est faible il pourrait y avoir scandale. La charité invite donc à s’en abstenir. En tout, c’est le bien d’autrui qu’il faut rechercher.

P

ce qui est des viandes offertes aux idoles, nous sommes éclairés, nous avons tous la science… Mais la science enfle, tandis que c’est la charité qui édifie. Prenez garde que la liberté que vous prenez ne devienne, pour les faibles, une occasion de chute. Si quelqu’un te voit, toi qui es éclairé, assis à table dans un temple d’idoles, cet homme dont la conscience est faible ne se croira-t-il pas autorisé à manger de ce qui est sacrifié aux idoles ? Et ainsi ta science fera tomber le faible, un frère pour qui le Christ est mort. Lorsque vous péchez de la sorte contre des frères en blessant leur conscience faible, vous péchez contre le Christ. […] Tout est permis ; mais tout n’est pas opportun. Tout est permis ; mais tout n’édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais bien celui d’autrui. […] OUR

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Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez ou quelque autre chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne donnez de scandale ni aux Juifs ni aux Grecs, ni à l’Église de Dieu. […] Faites comme moi : en toute circonstance, je m’efforce de plaire à tous. Je ne cherche pas mon propre intérêt, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés. 1 Corinthiens 8, 1.9-12 ; 10, 23-24.33

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Un seul Esprit, un seul corps Dans une magnifique page, Paul considère la communauté comme un corps vivant. Aucun membre ne peut faire sécession, l’Esprit les irrigue tous. Un plaidoyer pour l’égalité de tous.

O

R, s’il y a diversité de dons, il n’y a qu’un

même Esprit ; s’il y a diversité de ministères, il n’y a qu’un même Seigneur ; s’il y a diversité d’opérations, il n’y a qu’un même Dieu qui opère tout en tous. La manifestation de l’Esprit est donnée à chacun en vue de l’utilité commune. À l’un, l’Esprit donne une parole de sagesse ; à l’autre est donnée une parole de science, selon le même Esprit ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre le don de guérir, par ce seul et même Esprit ; à un autre, la puissance de faire des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre le don de la diversité des langues ; à un autre enfin, l’interprétation des langues. Tout cela est l’œuvre d’un seul et même Esprit qui distribue ses dons à chacun en particulier, comme il lui plaît. Car, de même que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et de même que tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du 1


Christ. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour ne former qu’un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres ; et c’est d’un même Esprit que nous avons tous été abreuvés. Ainsi le corps ne consiste pas en un seul membre, mais en plusieurs. Si le pied disait : « Je ne suis pas la main, donc je ne suis pas du corps », cesserait-il d’être du corps ? Et si l’oreille disait : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne suis pas du corps », cesseraitelle pour cela d’être du corps ? Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout oreille, où serait l’odorat ? Mais Dieu a disposé dans le corps chacun des membres, comme il l’a trouvé bon. Si le tout n’était qu’un seul membre, où serait le corps ? Il y a donc plusieurs membres, mais un seul corps. L’œil n’a donc pas à dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; ni la tête à dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous. » Bien au contraire les membres du corps qui passent pour les plus faibles sont les plus nécessaires. Les membres du corps que nous prenons pour les moins honorables sont ceux que nous entourons de plus d’honneur. Les moins décents sont ceux que nous traitons avec le plus d’égards, tandis que les membres décents n’en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manque, afin qu’il 11


n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal souci les uns des autres. Aussi, un membre vient-il à souffrir, tous les membres souffrent avec lui ; un membre est-il traité avec égards, tous les membres partagent sa joie. Or, vous êtes le corps du Christ, et chacun de vous, pour sa part, est un de ses membres. Dans l’Église, Dieu a constitué en premier lieu des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, le don de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tout le monde est-il apôtre ? Tout le monde est-il prophète ? Tout le monde est-il docteur ? Tout le monde a-t-il le don des miracles ? Tout le monde a-t-il le don de guérir ? Tout le monde parle-t-il en langues diverses ? Tout le monde interprète-t-il ? 1 Corinthiens 12, 4 -30

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Solidarité avec Jérusalem Plusieurs fois, dans ses lettres, Paul revient sur la collecte pour la communauté de Jérusalem qui était dans le besoin. La mise en commun des biens caractériselespremièrescommunautéschrétiennes.LagénérositéduChrist donnant sa vie est prise en exemple. Il faut semer copieusement. UANT À la collecte qui se fait pour les saints,

Q

suivez, vous aussi, les directives que j’ai données aux Églises de Galatie. Le premier jour de la semaine, que chacun de vous mette de côté chez lui ce qu’il aura pu épargner, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour faire la collecte. Dès mon arrivée, j’enverrai, avec une lettre, ceux que vous aurez choisis, porter cette libéralité à Jérusalem. S’il vaut la peine que j’y aille moi-même, ils feront le voyage avec moi. connaissez la grâce que notre Seigneur Jésus Christ vous a faite. De riche qu’il était, il s’est fait pauvre pour vous, afin de vous enrichir par sa pauvreté. Ce n’est qu’un avis que je donne ici. Cela vous convient puisque, depuis un an déjà, vous avez été les premiers, non seulement à entreprendre cette œuvre, mais même à en avoir l’idée. Menez donc maintenant cette œuvre à bien, et

V

OUS

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qu’ainsi l’exécution selon vos moyens corresponde à l’empressement de votre bonne volonté. Lorsqu’on donne de bon cœur selon ses moyens (évidemment point de ce qu’on n’a pas), on est bien accueilli. Il n’est pas question, pour soulager autrui, de vous mettre vous-mêmes dans la gêne : il faut qu’il y ait égalité entre vous. Dans la circonstance présente, votre abondance subviendra à leur indigence, pour qu’à son tour leur superflu pourvoie à vos besoins. Et ainsi l’égalité régnera […]

V

OICI ENCORE : celui qui sème chichement,

moissonnera chichement ; celui qui sème copieusement, moissonnera copieusement. Que chacun donne suivant le mouvement de son cœur, sans regret ni contrainte : Dieu aime celui qui donne avec joie. Il est d’ailleurs assez puissant pour vous combler de toutes sortes de grâces, afin qu’ayant toujours et en toute choses, le nécessaire, il vous reste encore abondamment pour toutes sortes de bonnes œuvres. C’est comme il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure éternellement (Psaume 111, 9). 1 Corinthiens 16, 1-4 ; 2 Corinthiens 8, 9-14 ; 2 Corinthiens 9, 6-9 11


Marques d’affection Paul exprime son affection particulière pour la communauté de Philippes. Dans cette lettre tout comme dans d’autres, la tendresse de l’apôtre apparaît. Sa prière en est l’expression.

T

que je pense à vous, je rends grâce à mon Dieu. Toujours et dans toutes mes prières pour vous tous, c’est avec joie que je prie, au souvenir du concours que vous avez apporté à la diffusion de l’Évangile depuis le premier jour jusqu’à présent. Et je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette œuvre excellente, en continuera l’achèvement jusqu’au jour du Christ Jésus. Et c’est bien légitime que j’aie pour vous ces sentiments, car je vous porte tous en mon cœur, pour avoir pris votre part dans la grâce qui m’était faite, aussi bien dans mes liens, que dans la défense et l’affermissement de l’Évangile. Oui, Dieu m’en est témoin, je vous chéris tous de la tendresse même du Christ Jésus. Et je n’ai qu’une prière, c’est que votre charité progresse de plus en plus en connaissance et en pleine compréhension. Qu’ainsi, vous discerniez le meilleur, afin d’être purs et irréprochables pour le jour du Christ, abondamment charOUTES LES FOIS

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gĂŠs des fruits de la justice qui vient de JĂŠsus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. Philippiens 1, 3-11

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Action de grâce pour les Colossiens Les progrès de l’Évangile sont l’occasion pour Paul de rendre grâce à Dieu, le Père du Seigneur Jésus Christ. Foi, charité et espérance sont associées. L’apôtre invite les Colossiens à rendre grâce à leur tour. OUS rendons grâce à Dieu, le Père de notre

N

Seigneur Jésus Christ, dans les prières continuelles que nous faisons pour vous. En effet, nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus, et de votre charité envers tous les saints, à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux. Cette espérance, la prédication de la vérité de l’Évangile vous l’a fait connaître. L’Évangile, qui vous est parvenu, ainsi qu’au monde entier, porte des fruits plus abondants. C’est le cas chez vous, depuis le jour où vous avez entendu annoncer la grâce de Dieu et avez appris à la connaître véritablement. […] Rendez ainsi grâce dans la joie au Père qui vous a qualifiés pour avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres, et nous a introduits dans le royaume de son Fils bienaimé, en qui nous trouvons la rédemption, la rémission de nos péchés. Colossiens 1, 3-6.12-14 11


Mes souffrances pour vous Grâce au Christ, le croyant vit dans l’espérance. C’est pour celleci que Paul s’est battu. Dans les souffrances endurées pour la communauté de Colosses, il trouve sa joie. Il poursuit en effet la mission du Christ.

J

E TROUVE actuellement ma joie dans les souf-

frances que j’endure pour vous. Ce qui manque aux épreuves du Christ, je l’achève en ma chair pour son corps, qui est l’Église. J’en suis devenu le ministre, en vertu de la mission que Dieu m’a confiée à votre sujet. Je suis chargé d’annoncer pleinement la parole de Dieu, ce mystère demeuré caché depuis l’origine aux générations (passées), mais aujourd’hui manifesté à ses saints. Dieu a voulu leur faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens : que le Christ soit en vous, espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, tandis que nous avertissons et instruisons tous les hommes en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait dans le Christ. Voilà le but de mon travail, ce pourquoi je lutte avec le secours de sa force, qui agit puissamment en moi. Colossiens 1, 24-29



F

RÈRES,

soyez dans la joie. Tendez à la perfection, réconfortez-vous. Mettez-vous d’accord, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les frères vous saluent. La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! 2 Corinthiens 13, 11-13



Annexes


dernier voyage (60)

3e voyage (53–58)

2e voyage (50–52)

1er voyage (45–49)

© J.-M. Schwartz, 2008


Repères chronologiques Vie de Paul 10 ? Naissance à Tarse, en Cilicie (Turquie d’Asie), de parents juifs. 30 ? À Jérusalem, étudie la théologie juive (école rabbinique) après avoir appris le métier de tisseur de tentes. 37 Conversion sur le chemin de Damas (Ac 9, 1-6). 37-43 Séjour à Damas, puis en Arabie, puis à Tarse. 43-44 Se rend à Antioche avec Barnabé (Ac 11, 25-26). 44 Paul et Barnabé vont à Jérusalem. 45-49 Premier voyage missionnaire (Ac 13, 4 – 14, 27). 49 Assemblée (ou concile) de Jérusalem (Ac 15, 1-8). 50-52 Deuxième voyage missionnaire (Ac 15, 40 – 18, 22). Lettres aux Thessaloniciens. 53-58 Troisième voyage missionnaire (Ac 18, 23 – 21, 35). Lettres aux Corinthiens, Galates, Philippiens, Romains. Juin 58 Arrestation à Jérusalem (Ac 21, 27-36). 58-60 Prison à Césarée maritime (Ac 23, 32 – 26, 32). 60 Toujours prisonnier, il est emmené à Rome (Ac 27, 1 – 28, 16). 61-63 Résidence surveillée à Rome. Lettres aux Colossiens, à Philémon, aux Éphésiens. 1


63 ? Mise en liberté ? 67 ? Deuxième captivité à Rome ? Lettres à Tite et à Timothée ? Martyre (ou en 64 ?)

Chronologie des épîtres 51 56 57 61-63

1 et 2 Thessaloniciens 1 et 2 Corinthiens, Galates, Philippiens Romains Colossiens, Philémon, Éphésiens (pendant la captivité de Paul) avant 67 Tite, 1 et 2 Timothée (par Paul pendant une éventuelle deuxième captivité, ou par un de ses disciples).


Lexique Les mots sont définis dans le contexte de saint Paul, pour en faciliter la lecture. Dans une définition, un mot dans une police différente est lui-même défini par ailleurs dans ce lexique.

ADAM : Premier homme, selon la Bible. Chez Paul, le premier Adam est l’être humain en attente de salut. Le Christ est le nouvel Adam. APoSToLAT : La mission et le concret de la vie d’un apôtre. APôTRE : Du verbe grec signifiant « envoyer ». Paul se désigne comme « apôtre des nations », parallèlement au groupe des Douze choisis par Jésus ; il a bénéficié d’une apparition. BAPTêME : Littéralement, « plongée ». Rite d’entrée dans la communauté chrétienne qui reproduit symboliquement la plongée dans la mort du Christ pour ressusciter avec lui. ChAIR : Désigne la dimension mortelle, fragile (et aussi égoïste) de l’être humain. (Il ne s’agit pas d’une notion sexuelle, même si la sexualité en fait partie). Par extension, elle désigne la personne (appelée à ressusciter). ChARITÉ : Amour spirituel, qui a sa source en Dieu. 1


ChRIST : Littéralement, « qui a reçu l’onction d’huile », comme le roi et le prêtre. Désigne Jésus, oint par l’Esprit Saint. CIRCoNCISIoN : Rite distinguant le peuple élu. Paul estima qu’il n’était pas nécessaire au païen pour appartenir à l’Église. CoLèRE DE DIEu : Sa réprobation du mal, sa condamnation du péché, le pécheur étant promis au salut. Dieu, en effet, a manifesté son pardon par la croix de Jésus. CoRPS : L’homme entier, dans ses manifestations extérieures et sa capacité d’entrer en relation. Ce corps sera transfiguré par la résurrection. Ce mot qualifie aussi la communauté chrétienne ne faisant qu’un avec le Christ. CRÉATIoN : Le cosmos créé par Dieu, le monde tel que nous le connaissons. DÉPôT : La Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le message de la foi. DIACRE, DIACoNESSE : Littéralement, « serviteur ». Un des ministères de la communauté chrétienne, en charge des pauvres et des malades. ÉGLISE : Littéralement, « assemblée convoquée ». Ce terme désigne l’ensemble des croyants, corps du Christ et également chacune des communautés locales dirigée par les anciens. ESPRIT, ESPRIT SAINT : L’Esprit de Dieu, spécifiquement l’Esprit de Jésus Christ. Il est offert aux hommes pour qu’ils participent à la vie divine et il anime la communauté. C’est par lui que Jésus a été ressuscité. 1


ÉvANGILE : Bonne Nouvelle. Le message de Paul centré sur Jésus mort et ressuscité. ÉvêquE : Celui qui veille sur la communauté, qui en est le pasteur. FoI : Accueil de la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus en se laissant aimer et sauver (salut) par lui. GLoIRE : La gloire — « poids, importance », selon l’étymologie hébraïque — caractérise Dieu lui-même avec son poids d’amour. Le Christ en est le reflet et l’homme y est appelé. RENDRE GLoIRE À DIEu, c’est le reconnaître comme Dieu. La GLoIRE ÉTERNELLE est la participation à la vie de Dieu. GRâCE : Don gratuit. Chez saint Paul, ce don est la vie même de Dieu qui nous est offerte sans contrepartie, uniquement par la foi. RENDRE GRâCE, c’est remercier. IMPoSITIoN DES MAINS : Geste rituel de reconnaissance d’une responsabilité dans la communauté, par le don de l’Esprit. JuGEMENT DE DIEu : Dieu ne peut approuver le mal. Jésus, en nous invitant à la conversion, nous fait échapper à la « colère » de Dieu par un jugement qui sauve (et non qui condamne). JuIFS : Les membres du peuple élu, ceux qui suivent la religion de Moïse. Jésus et les apôtres, ainsi que Paul étaient juifs. JuSTICE : Désigne la juste relation de l’homme à Dieu. Etre juste, c’est être ajusté à Dieu. JuSTIFICATIoN : Dieu justifie l’homme par son pardon — accueilli dans 1


la foi —, il le remet en communion avec lui. Pour les Juifs, c’est selon la Loi que Dieu justifie. Pour Paul, c’est la foi en Christ qui ajuste à Dieu. KÉRyGME : La proclamation de l’Évangile. LIBERTÉ : Le chrétien est appelé à la liberté, c’est-à-dire à vivre selon l’Esprit de Dieu, qui fait discerner comment accomplir les œuvres de la Loi. LoI (ToRAh) : Les cinq livres de Moïse, l’Ancien Testament dans son ensemble. Par l’obéissance à la Torah, aux commandements, Israël trouve la vie et se maintient dans l’Alliance. Pour Paul, la foi en Jésus donne d’accomplir la Torah. MALIN : Personnification du mal, le Mauvais, le Satan (c’est-à-dire l’obstacle). MINISTRE : Littéralement, serviteur. Paul est ministre de l’Évangile. MINISTèRE : service dans la communauté (l’évêque, les anciens, les prophètes, les apôtres, les diacres…) PÉChÉ : Acte qui manque sa cible, qui enferme en nous coupant de Dieu. Condition de l’homme vivant dans l’oubli de Dieu. Jésus a donné sa vie pour libérer l’homme du péché, le remettre en commun avec Dieu (la grâce). PRoSÉLyTES : Païens convertis au judaïsme (et circoncis). RÉDEMPTIoN : Autre manière de dire le salut. L’homme est « racheté » du mal, acquis par Dieu pour lui appartenir comme son enfant.

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RÉSuRRECTIoN : Non pas retour à la vie terrestre, mais accession à la plénitude de la vie, en Dieu. Participation à l’intimité divine SACRIFICE : Dans toutes les religions, offrande à Dieu (sanglante ou non). Souvent, chez saint Paul, le don de soi-même. SAGESSE : Terme fréquemment utilisé par Paul pour caractériser la logique de Dieu et l’opposer à celle de l’homme. Elle se résume en l’amour. La croix peut sembler folie aux hommes, mais elle est sagesse de Dieu. SAINT : Dieu est saint, il est Tout Autre. Cet adjectif qualifie essentiellement Dieu, mais aussi tout ce qui s’y rapporte. L’homme est appelé à participer à la SAINTETÉ de Dieu. C’est pourquoi Paul appelle les baptisés (baptême) du nom de SAINTS, synonyme de chrétiens. SALuT : Mot religieux par excellence. Pour le chrétien, le salut est la participation à la vie même de Dieu. Pour cela, il faut être « libéré » (sauvé) de son péché. SEIGNEuR : Est devenu, dans la bible en grec, le nom propre de Dieu. Appliqué à Jésus, il désigne sa divinité.



Index des thèmes Les numéros renvoient aux numéros de page.

A

ACTIoN DE GRâCE : 88, 116 AMouR (ChARITÉ) : 71, 76, 78, 82, 88, 107, 117 AMouR DES ENNEMIS : 70 AMouR Du ChRIST : 81, 83

B

BAPTêME : 60, 65, 66, 82, 87, 105 BIEN ET MAL : 70, 91

C

CÉLIBAT : 75 CoMBAT SPIRITuEL : 85, 95 CoNvERSIoN : 17, 59, 74 CoRPS Du ChRIST : 54, 101, 117 CRÉATIoN : 64

CRoIx Du ChRIST : 36, 40, 63, 64 CuLTE SPIRITuEL : 69

D

DESSEIN DE DIEu : 61, 64 DIEu SAuvEuR : 45, 61, 94 DIEu : 17, 61, 105 DIEu, LE PèRE : 81, 82 DIvISIoN DE LA CoMMuNAuTÉ : 20, 105 DoNS vARIÉS : 101, 109

E

ÉCRITuRES : 29, 56, 96 ÉGALITÉ DE TouS : 60, 88, 109, 112 ÉGLISE : 54, 64, 83, toute la 5e partie 1 1


ESCLAvAGE : 97 ESPRIT SAINT : 46, 61, 66, 73, 80, 85, 91 EuChARISTIE : 54, 55 ÉvANGILE : 29, 34, 46, 61, 114, 116

F

FAIBLESSE : 34, 36, 38, 73 FEMME (ET hoMME) : 83 FoI Au ChRIST : 40, 41, 46, 60 FoI : 86, 91, 117 FoI, ESPÉRANCE, ChANTÉ : 76, 90, 116 FoI, CoNFIANCE : 30, 60 FoLIE, SAGESSE : 32

H L M

hoMME NouvEAu : 72, 88, 90

LIBERTÉ : 78, 107

MARIAGE : 83 MoRT : 58 MySTèRE DE DIEu : 117

O P

ŒuvRE DE LA LuMIèRE : 72

PAIx : 86, 88, 91, 94 PARDoN MuTuEL : 88 PARoLE DE DIEu : 85, 96, 117 PASSIoNS TERRESTRES : 78, 87 PASTEuRS DE LA CoMMuNAuTÉ : 91, 105, 109, 117 (ministres) PAuvRES : 20 PÉChÉ : 59, 61, 78, 116 PERSÉCuTIoN : 20, 32, 38 PRIèRE : 85, 86, 88, 91, 94, 114, 116

R

RÉCoNCILIATIoN : 59, 64 RENDRE TÉMoIGNAGE : 20, 30, 36, 46, 73, 85 RENoNCEMENT : 36, 41 RÉSuRRECTIoN DE JÉSuS : 17, 23, 29, 36, 41, 56, 63, 65 RÉSuRRECTIoN DES CRoyANTS : 17, 23, 36, 41, 58, 65 RETouR Du ChRIST : 86, 87, 91, 93 RIChESSES : 95, 112 1


S

SAGESSE, FoLIE : 32 SALuT (RÉDEMPTIoN) : 56, 59, 61, 85, 96, 116 SoLIDARITÉ (PARTAGE) : 112 SouFFRIR PouR L’ÉvANGILE : 36, 46, 117

T U

TRAvAIL : 93

uNITÉ : 54, 82, 105 uNIvERSALITÉ : 15, 29, 61

V

vIE DE LA CoMMuNAuTÉ : 91, 5e partie vIE SELoN L’ESPRIT : 78, 81, 85, 91 voCATIoN : 13



Bibliographie • Marie-Françoise BASLEZ, Saint Paul, Paris, Fayard, 1999. • Édouard COTHENET, Petite vie de saint Paul, Paris, Desclée de Brouwer, 1995. • Alain DECAUX, L’avorton de Dieu. Une vie de saint Paul, Paris, Perrin et Desclée de Brouwer, 2003. • Odile FLICHY, La figure de Paul dans les Actes des Apôtres, Paris, Cerf, 2007. • Bernard GILLIÉRON, Pour l’amour de Corinthe, Poliez-leGrand (Suisse), Éd. du Moulin, 1999. • Michel HUBAUT, Paul de Tarse, Paris, Desclée de Brouwer, 1989. • —, Sur les traces de saint Paul, Paris, Desclée de Brouwer, 1995. • Simon LÉGASSE, Paul apôtre, Paris et Montréal, Cerf et Fides, 2002. • Murphy O’CONNOR, Histoire de Paul de Tarse. Le voyageur du Christ, Paris, Cerf, 2004. • —, Jésus et Paul. Vies parallèles, Paris, Cerf, 2006. • Henri-Dominique SAFFREY, Histoire de l’apôtre Paul, ou faire chrétien le monde, Paris, Cerf, 1991. • Philippe WARGNIES et Pierre WARIN, Saint Paul, Namur, Fidélité, coll. « Que penser de… ? », 2008.

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Table des textes Cette table reprend dans l’ordre biblique les références de tous les textes cités. Actes des Apôtres 9, 1-4.7-18. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Actes des Apôtres 13, 44-52. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Actes des Apôtres 17, 16-34. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Actes des Apôtres 20, 17-37. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Actes des Apôtres 23, 6-11. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Actes des Apôtres 28, 17-20.28.30 . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Romains 1, 1-7. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Romains 6, 3-11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Romains 8, 14-17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Romains 8, 18-27 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1


51 Romains 8, 31-39 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Romains 12, 1-2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Romains 12, 3-13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Romains 12, 14-21 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Romains 13, 8-10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Romains 13, 11-14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Romains 16, 1-16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 1 Corinthiens 1, 10-16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 1 Corinthiens 1, 17-25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 1 Corinthiens 2, 1-5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 1 Corinthiens 3, 5-9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 1 Corinthiens 4, 1-5.10-13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 1 Corinthiens 5, 6b-8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 1 Corinthiens 7, 32-35 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 1


1 Corinthiens 8, 1.9-12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107 1 Corinthiens 9, 16-27 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 1 Corinthiens 10, 16-17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 1 Corinthiens 10, 23-24.33 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107 1 Corinthiens 11, 23-29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 1 Corinthiens 12, 4 -30 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 1 Corinthiens 13, 1-13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 1 Corinthiens 15, 1-8.12-20 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 1 Corinthiens 15, 35-37.42-44.54-55 . . . . . . . . . . . . . . 58 1 Corinthiens 16, 1-4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 2 Corinthiens 4, 7-10 – 5, 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 2 Corinthiens 5, 17-21 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 2 Corinthiens 8, 9-14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 2 Corinthiens 9, 6-9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 2 Corinthiens 11, 23 ‌ 12, 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .



Table des matières Lettre préface d’Alain Decaux au P. Charles Delhez . . . . . 5

Introduction Saul devenu Paul, l’Apôtre des nations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1re partie

Saint Luc raconte La conversion du persécuteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Paul envoyé ches les païens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Paul s’adresse aux philosophes grecs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Les adieux à l’Église d’Éphèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Le jugement du Grand Conseil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 1 1


Au cœur de l’Empire romain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 e partie

Paul par lui-même Carte d’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 qui nous séparera du Christ ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Fou à cause du Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Libre pour l’Évangile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Faiblesse de l’apôtre et force de Dieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 « Ma grâce te suffit » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Ma vie, c’est le Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Je cours droit au but . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 e partie

L’Évangile de Paul J’ai obtenu miséricorde. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

1


La force de l’Évangile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Baptisés dans le Christ Jésus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 héritiers de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 La gloire des enfants de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 La folie de la Croix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 La coupe et le pain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 L’Eucharistie en mémoire de Jésus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 La résurrection du Christ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 La résurrection des morts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Le message de réconciliation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Tous fils de Dieu par la foi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Le plan divin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Abaissement du Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Le Christ cosmique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

1


Souviens-toi de Jésus Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Le Christ s’est manifesté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 e partie

L’existence chrétienne un culte spirituel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 L’amour des ennemis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 L’amour fraternel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Enfants de lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Rien que Jésus Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 une pâte nouvelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Célibat consacré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 hymne à la charité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 La vie selon l’Esprit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Temple saint dans l’Esprit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Achevé d’imprimer le 13 mai 2008 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique).



Charles Delhez Jésuite belge, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Dimanche et directeur éditorial des Éditions Fidélité, curé de paroisse et prédicateur des messes télévisées. Il est l’auteur d’Apprendre à lire la Bible (avec Jean Radermakers), Fidélité, 2007.

ISBN 978-2-87356-394-3 Prix TTC : 6,00 €

9 782873 563943

Charles Delhez

« J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Timothée 4, 7). Paul, l’apôtre des nations, une personnalité hors du commun, une pensée puissante, une foi à déplacer les montagnes. Grâce à lui, l’Évangile a débordé les frontières d’Israël. La foi chrétienne a été profondément marquée par ses lettres. Les revisiter, c’est mesurer la stature du Christ, assister à la naissance de l’Église dans la fraîcheur de son premier matin et nourrir sa vie intérieure.

! s u o v z e s s i Réjou Textes choisis de saint Paul

Lettre préface d’Alain Decaux

Réjouissez-vous !

Réjouissez-vous !

Charles Delhez


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