Apprendre à lire la Bible (2e édition)

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Charles Delhez, jésuite, est rédacteur en chef du journal Dimanche, en Belgique, conférencier et animateur de retraites. Curé de paroisse, proche des jeunes, il est prédicateur aux messes télévisées (Belgique et France 2). Il est l’auteur de nombreux ouvrages pour les jeunes et les adultes dont Ce Dieu inutile (Fidélité – Lumen Vitae), Ces questions sur la foi que tout le monde se pose (Cerf – Racine) et coauteur de Tu peux changer le monde ! (Salvator – Fidélité). Jean Radermakers est jésuite et exégète. Il est professeur à l’Institut d’études théologiques (IET) à Bruxelles.

ISBN 978-2-87356-411-7 Prix TTC : 19,50 €

9 782873 564117 2e édition revue et augmentée

Ch. Delhez et J. Radermakers

Apprendre à lire la Bible

Dieu a-t-il créé le monde en sept jours ? Pourquoi tant de violence dans la Bible ? A quoi sert-il de lire le Premier Testament puisque nous avons le Second ? Pourquoi l’Évangile de Jean est-il si différent des trois autres ? Les miracles de l’Évangile résistent-ils à la science ? Lire — et comprendre — la Bible n’est pas facile ! Il faut apprendre à décoder les différents types de textes, à les replacer dans leur contexte. C’est ce à quoi nous invite cet ouvrage qui dénote par sa simplicité d’accès et sa pédagogie. Après un rappel de l’histoire biblique (première partie), Charles Delhez, journaliste, et Jean Radermakers, exégète, proposent une relecture croyante de la Bible (deuxième partie). Les auteurs parcourent ensuite le Premier Testament (troisième partie) et le Nouveau (quatrième partie), décrivant les différents genres littéraires, expliquant la manière de les lire et analysant l’un ou l’autre texte clé. Au terme de ce parcours passionnant, enrichi d’illustrations, d’encadrés et d’annexes, chacun pourra relire les textes sacrés sans devoir faire en permanence le grand écart avec la culture contemporaine.

Photos de couverture : Moïse jetant les tables de la Loi, Rembrandt © The Bridgeman Art Library ; lectrice © Ch. Delhez ; Jérusalem © J.-M. Schwartz ; Je suis l’Alpha et l’Oméga, église Ste-Julienne (Namur) © Ch. Delhez.

Apprendre à lire la Bible

Charles Delhez Jean Radermakers

Apprendre à lire

la Bible



Charles Delhez, s.j. et Jean Radermakers, s.j.

APPRENDRE À LIRE LA BIBLE e édition revue et augmentée


Imprimi potest : P. Daniel Sonveaux, s.j., Provincial BML, 31 août 2007.

© Édition originale : Éditions Saint-Paul Afrique, 1990, B.P. 127 Limete, Kinshasa (RDC) Dépôt légal : 253/86 — 2e trimestre

© Présente édition : Éditions Fidélité • 7, rue Blondeau • BE-5000 Namur • Belgique info@fidelite.be • www.fidelite.be ISBN 1re édition Fidélité : 978-2-87356-378-3 ISBN 2e édition Fidélité : 978-2-87356-411-7 Dépôt légal 1re édition Fidélité : D/2007/4323/19 Dépôt légal 2e édition Fidélité : D/2008/4323/19 Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Imprimé en Belgique


Introduction

Apprendre à lire Voici un ouvrage incomplet ! Imaginez un livre de lecture de l’école primaire… Il ne contient pas de renseignements sur tout ce qui a été écrit et qui remplit les bibliothèques de par le monde. Il veut simplement aider l’élève à apprendre à lire. Il en est de même pour ce livre. Vous ne saurez pas tout sur la Bible quand vous serez parvenus à la dernière page, mais peut-être aurez-vous acquis une nouvelle manière de la lire. Vous aurez alors envie d’en poursuivre l’étude et d’approfondir vos connaissances. Cette soif vous fera découvrir d’autres ouvrages capables de vous mener plus loin dans votre recherche. * La Bible est le livre de réflexion d’un peuple sur son histoire, à la lumière de Dieu qui le conduit. Il nous faudra donc jeter un coup d’œil sur cette histoire. Ce sera notre première partie : « Au fil de l’Histoire ». Par la même occasion, nous découvrirons la manière progressive dont la Bible s’est constituée. Nous pourrons alors réfléchir sur ce qu’est la Bible et sur l’originalité du judéo-christianisme par rapport aux autres courants religieux. Ce sera notre deuxième partie : « Le regard de la foi ».

Pour la traduction des textes bibliques, nous avons suivi tantôt la TOB, tantôt la Bible de Jérusalem, et parfois la traduction liturgique. 3


Enfin, dans les troisième et quatrième parties, nous ferons quelques exercices de lecture de textes ou de livres dans le Premier Testament et dans le Nouveau. Nous nous familiariserons ainsi avec les différents genres littéraires que l’on peut y rencontrer.

Fiche d’identité Notre Bible contient  livres : •  pour le Premier Testament (que l’on a souvent appelé « Ancien ») : -  en hébreu, avec quelques passages en araméen ; -  en grec, appelés « deutérocanoniques » (qui ne sont reconnus ni par les juifs ni par les protestants ; ceux-ci leur donnent le nom d’« apocryphes », voir p. ). La Bible juive compte officiellement  ou  livres.

•  pour le Nouveau Testament, tous écrits en grec. Avant d’être mis par écrit, certains textes du Premier Testament ont d’abord longtemps existé sous forme de traditions orales. Les premières traditions mises par écrit datent sans doute du règne de Salomon (env. – av. J.-C.). Les derniers textes du Premier Testament sont écrits en grec. Le livre de la Sagesse, ou Sagesse de Salomon, est sans doute le dernier (vers  av. J.-C., à Alexandrie, en Égypte). La traduction grecque, appelée « la Septante » ou « LXX » a été élaborée à partir du iiie siècle av. J.-C. à Alexandrie (Égypte). Les premiers textes du Nouveau Testament sont les deux Épîtres aux Thessaloniciens ( ap. J.-C.). Le premier Évangile rédigé est probablement celui de Marc, dont la composition remonte à environ – ; le dernier est celui de Jean, dont la rédaction finale peut être située vers . Les derniers textes sont les Épîtres de Jean, vers  et la Deuxième de Pierre, vers . La Bible est donc une bibliothèque qui s’est constituée en près de onze siècles. Ta biblia en grec signifie « les livres ». 4


La traduction latine officielle de la Bible, appelée « Vulgate », a été réalisée par saint Jérôme (fin du ive, début du ve siècle). En , la Bible est divisée en chapitres par le théologien bibliste Stephen Langton. Vers , elle est le premier livre à être imprimé par Gutenberg. En , les chapitres sont divisés en versets lors de l’édition imprimée de Robert Estienne. Aujourd’hui, la Bible complète est traduite en  langues et le Nouveau Testament en  langues supplémentaires. L’Afrique détient le record avec ses  traductions complètes et ses  « Nouveau Testament » supplémentaires. En outre, des extraits de la Bible ont été traduits en  autres langues et dialectes. Au total donc, on peut lire la Bible, au moins partiellement, dans  langues et dialectes différents (source : Nouvelles bibliques de l’ABU, nº , mars , p. ). Les sous-titres sont l’œuvre des traducteurs. Ils ne se trouvent pas dans le texte original.

Les auteurs Ils sont nombreux et tous ne sont pas connus. Certains livres sont des recueils de traditions orales ou d’extraits d’archives nationales (Genèse, Chroniques…). D’autres ont été écrits par plusieurs auteurs (la rédaction d’Isaïe s’étend de  à  av. J.-C. et on parle du Premier, du Second et du Troisième Isaïe). Selon l’habitude de l’époque, un livre ne porte pas toujours le nom de l’auteur, mais celui d’un personnage plus célèbre tout comme aujourd’hui une église ne porte pas le nom de son constructeur, mais bien celui d’un saint. (Les Psaumes dits de David, par exemple, ont été composés sans doute entre le xe et le iie siècle av. J.-C.)

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ORDRE DES LIVRES DE LA BIBLE DANS LA BIBLE DE JÉRUSALEM (BJ) (canon grec) Abdias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ab Jonas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jon Michée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mi Nahum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Na Habaquq. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ha Sophonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . So Aggée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ag Zacharie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Za Malachie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ma

LE PREMIER TESTAMENT

Le Pentateuque La Genèse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gn L’Exode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ex Le Lévitique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lv Les Nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb Le Deutéronome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dt

Les Livres historiques

LE NOUVEAU TESTAMENT

Le Livre de Josué. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jos Le Livre des Juges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jg Le Livre de Ruth. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rt Les Livres de Samuel . . . . . . . . . . . . . . .  S ;  S Les Livres des Rois . . . . . . . . . . . . . . . .  R ;  R Les Livres des Chroniques. . . . . . .  Ch ;  Ch Le Livre d’Esdras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Esd Le Livre de Néhémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ne Tobie* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tb Judith*. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jdt Esther (*) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Est Premier Livre des Maccabées* . . . . . . . . .  M Deuxième Livre des Maccabées* . . . . . . .  M

L’Évangile selon saint Matthieu. . . . . . . . . Mt L’Évangile selon saint Marc . . . . . . . . . . . . Mc L’Évangile selon saint Luc . . . . . . . . . . . . . . Lc L’Évangile selon saint Jean . . . . . . . . . . . . . . Jn Les Actes des Apôtres. . . . . . . . . . . . . . . . . . Ac

Les Épîtres de saint Paul Aux Romains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rm Première aux Corinthiens . . . . . . . . . . . .  Co Deuxième aux Corinthiens . . . . . . . . . . .  Co Aux Galates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ga Aux Éphésiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ep Aux Philippiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ph Aux Colossiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Col Première aux Thessaloniciens . . . . . . . . .  Th Deuxième aux Thessaloniciens . . . . . . . .  Th Première à Timothée . . . . . . . . . . . . . . . .  Tm Deuxième à Timothée . . . . . . . . . . . . . . .  Tm À Tite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tt À Philémon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Phm

Les Livres poétiques et sapientiaux Job . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jb Les Psaumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ps Les Proverbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pr L’Ecclésiaste (ou : Qohélet). . . . . . . . . . . . . Qo Le Cantique des Cantiques . . . . . . . . . . . . . Ct Le Livre de la Sagesse* . . . . . . . . . . . . . . . . . Sg L’Ecclésiastique* (ou : Siracide*) . . . . . . . . . Si

Les Livres prophétiques

Épître aux Hébreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . He Épître de saint Jacques. . . . . . . . . . . . . . . . . . Jc Première Épître de saint Pierre . . . . . . . . .  P Deuxième Épître de saint Pierre . . . . . . . .  P Première Épître de saint Jean . . . . . . . . . .  Jn Deuxième Épître de saint Jean . . . . . . . . .  Jn Troisième Épître de saint Jean . . . . . . . . .  Jn Épître de saint Jude . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jude

Isaïe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Is Jérémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jr Les Lamentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lm Le Livre de Baruch* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ba Ézéchiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ez Daniel (*) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dn Osée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Os Joël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jl Amos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Am

L’Apocalypse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ap

* Livre deutérocanonique (voir p. ) (*) Livre partiellement deutérocanonique (voir p. ). À la fin du livre de Baruch vient la lettre de Jérémie, elle est davantage une homélie qu’une lettre. La TOB (voir p. ) fait de cet écrit deutérocanonique un livre à part.

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Les traductions françaises Les deux meilleures traductions françaises — avec abondance de notes — sont : - la Traduction œcuménique de la Bible (TOB), réalisée par des chrétiens francophones de toutes les Églises (catholiques, protestants, orthodoxes). - la Bible dite de Jérusalem (BJ), publiée sous la direction de l’École biblique et archéologique de Jérusalem. De nouvelles traductions voient constamment le jour, comme celle de la Bible « Bayard » () ou la Nouvelle Bible Segond (). Mentionnons aussi la Bible pastorale de Maredsous ().

L’ordre des livres de la Bible La Bible est divisée en deux grandes parties : le Premier et le Nouveau Testament (mot qui signifie « écrit d’alliance »). À l’intérieur de celles-ci, les livres sont classés par sujet. Au début, par exemple, nous avons le Pentateuque (ou « cinq rouleaux ») qui concerne le commencement du monde, l’histoire d’Abraham, des autres patriarches et celle de Moïse. Plus loin, on a rassemblé les prophètes et mis ensemble les écrits de sagesse. Pour le Nouveau Testament, on a regroupé les évangiles d’une part, les lettres d’autre part… Mais on pourrait classer ces livres différemment : par ordre chronologique de parution. Ainsi, le deuxième chapitre de la Genèse est plus vieux que le premier, Marc a été écrit avant Matthieu et les lettres aux Thessaloniciens encore plus tôt. L’ordre chronologique a ses avantages : il nous permet de voir comment, petit à petit, au souffle de l’Esprit, la foi du peuple s’est approfondie. C’est cet ordre que nous découvrirons dans la première partie (« Au fil de l’histoire »).



Première partie

AU FIL DE L’HISTOIRE 1. La naissance d’un peuple 2. La royauté 3. Le Judaïsme



1. La naissance d’un peuple

A. La sortie d’Égypte ans l’histoire de tout peuple, on rencontre un événement important qui demeure gravé au plus profond de la mémoire collective et qui est le symbole de l’identité nationale. Pour Israël, cet événement fondateur est la sortie d’Égypte. Voici comment on peut s’imaginer les faits. Entre  et  av. J.-C., sous le règne du Pharaon Ramsès II ou de son successeur Merneptah, un ramassis d’esclaves sémites, appelés Hébreux, profite d’une fête de printemps et d’une catastrophe s’abattant sur l’Égypte pour prendre la fuite sous la direction d’un certain Moïse. Ces Hébreux, lointains descendants d’immigrés araméens, avaient été soumis à un dur esclavage pour réaliser les projets de construction de la xixe dynastie des Pharaons. Ils voulaient maintenant rejoindre le pays où, jadis, leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob avaient vécu en nomades. Les Pharaons avaient besoin d’interprètes pour pouvoir traiter avec les peuples asiatiques dont les Hébreux faisaient partie. Moïse pouvait être l’un de ceux-là. Il avait été formé dans une école de scribes, ces gens qui possédaient l’art de l’écriture. De race sémite, il avait pris conscience de la misère de son peuple. Après un séjour au désert de Madian, il revint en Égypte pour conscientiser ses frères et les libérer. C’est de nuit, suivant le récit biblique que l’archéologie n’a pu confirmer, que ce ramassis d’esclaves, poursuivi par les chars de Pharaon, quitta l’Égypte. Il réussit à passer la mer des Roseaux — sans doute les lacs Amers, au nord de la mer Rouge actuelle —, à (Ci-contre) Le désert de Judée.

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pied sec car un fort vent d’est, comme cela arrivait parfois, avait asséché les bords du lac Sirbonis. Quant aux chars de Pharaon, ils s’enlisèrent dans les sables mouvants qui font le danger de cette région. C’est ainsi, en effet, que l’on pourrait expliquer les choses, dans un esprit « concordiste ». À cet événement capital de son histoire, le peuple donnera le nom de Pâque, c’est-à-dire « passage ». Les historiens l’appellent « exode fuite » ou « exode évasion ». Ils n’ont pu cependant en établir l’itinéraire avec certitude. Avant de pénétrer en Canaan, la terre où nomadisaient leurs ancêtres, les Hébreux vécurent pareillement en nomades dans le désert du Sinaï pendant une quarantaine d’années. Là, Moïse organisa le peuple et l’aida à approfondir sa relation avec son Dieu, que les textes désignent par quatre lettres ou « tétragramme » : YHWH (le Yahvé de nos Bibles). En effet, une chose était certaine pour tous : s’ils étaient sortis vivants d’Égypte, ils le devaient à leur Dieu qui leur avait envoyé Moïse et procuré la victoire. À la vie, à la mort, les Hébreux lui seraient désormais unis. C’est au désert que, selon le récit, fut conclue l’Alliance bilatérale par laquelle le peuple s’engageait à respecter la Loi de ce Dieu qui les avait fait sortir d’Égypte. Suivant le récit biblique, Moïse est donc considéré comme le « fondateur du monothéisme », même si, en fait, le monothéisme s’affina progressivement au long des siècles.

B. L’installation en Canaan Ce n’est pas Moïse qui fera entrer le peuple en Canaan, mais Josué. Cette bande de terre verdoyante de cent kilomètres de large sur deux cent vingt kilomètres de long, située entre le Jourdain et la Méditerranée, n’était pas inoccupée. Plusieurs tribus la peuplaient : les Philistins, les Ammonites, les Jébuséens, les Anaqites… Il y avait aussi d’autres Sémites, frères de ceux qui revenaient d’Égypte : les uns n’y avaient jamais émigré ; d’autres, qu’on identifie souvent aux Hyksos, en avaient déjà été chassés quelque trois siècles plus tôt, vers , dans ce qu’on appelle l’« exode expulsion ». Progressivement, sous Josué et les Juges qui lui succédèrent, le pays fut occupé. L’installation qui eut lieu de diverses manières fut définitivement achevée sous David qui, en l’an , prenait Jérusalem et en faisait sa capi12


tale. Le peuple considéra toujours cette terre « où coulent le lait et le miel » comme un don de son Dieu. Il savait qu’il ne pourrait la garder qu’en étant fidèle à Celui qui lui avait fait le « don de la conquête ». Entre Josué et David, c’est donc la période d’une lente installation souvent pacifique — par infiltration ou par pactes —, parfois guerrière. Les Hébreux tentent de trouver leur place entre toutes ces tribus païennes. La vie nomade est terminée. L’histoire des religions nous montre que, souvent, lorsqu’un peuple se sédentarise, sa vie religieuse subit des transformations. Les dieux de la tribu nomade se voient remplacés à la longue par un certain nombre de divinités locales, dieux des champs et de la fécondité. Ce n’est pas ce qui arriva pour les Hébreux. Pourtant les tentations étaient nombreuses. Toutes les tribus parmi lesquelles ils s’installaient avaient des divinités séduisantes, Baals et Astartés. Malgré quelques chutes, le peuple dans son ensemble n’a pas La terre de Canaan à la croisée des chemins des plus grandes civilisasuccombé. Il est resté fidèle au Dieu de ses pères, tions (extrait de Pour lire l’Ancien celui qui les avait fait sortir d’Égypte. Testament, Cerf, 1980). 13


Une histoire « historique » ? Quelle crédibilité accorder à ce genre d’histoires fondatrices racontées sous forme épique ? Nous n’avons pas de sources écrites parallèles permettant de recouper l’exactitude des événements dont notre unique témoin est la Bible. Les vestiges archéologiques sont également très ténus ; une seule inscription, celle de Merneptah en 1207 av. J.-C., fait mention d’Israël parmi les peuples asiatiques soumis : « Israël est anéanti et n’a plus de semence. » Cela ne veut pas dire que l’épopée du peuple hébreu, telle que la Bible la raconte, est une création de toutes pièces surgie dans les milieux lettrés du judaïsme d’après l’exil, afin de valoriser Israël face aux nations voisines et se légitimer parmi elles par une mythologie propre, comme le prétendent certains auteurs modernes, juifs ou autres. En effet, si les origines du peuple hébreu ont été réinterprétées à diverses époques, elles sont fonction d’un enracinement historique dont la mémoire du peuple a gardé un souvenir, parfois estompé ou enjolivé, mais réel. La Bible nous en donne des relectures successives. L’histoire de la lente élaboration de ces textes, échos de récits inlassablement répétés, témoigne de la vitalité de cette mémoire collective.

Les Hébreux sont en fait un ensemble de plusieurs tribus apparentées, de race sémite. Toutes n’ont pas vécu l’expérience de l’Exode. Progressivement, elles vont faire alliance entre elles jusqu’à atteindre le nombre de douze. Sichem, où l’Alliance fut solennellement ratifiée, est une étape importante de cette marche vers l’unité (voir Josué ). Ce qui cimente ces tribus, c’est la foi en un même Dieu, ce Dieu auquel elles se sont toutes liées et dont elles veulent fidèlement observer la loi. Et comme les prescriptions de la loi se trouvent reprises dans une histoire qui en donne le sens, l’adhésion au même Dieu implique aussi la mémorisation de la même histoire, racontée comme une « épopée ». Par comparaison, la « chanson de Roland » peut être perçue comme « l’épopée fondatrice » du règne de Charlemagne, ou même de l’Europe.

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Lire l’Exode aujourd’hui L’Exode est aujourd’hui médité par les chrétiens qui souffrent de l’oppression et qui sont victimes de l’injustice dans la société actuelle. Ce vieux texte fait renaître l’espoir et présente un Dieu libérateur qui choisit le parti des pauvres en les invitant à prendre leur destinée en mains. Il est à la base du grand vent de libération qui a soufflé sur beaucoup d’Églises de ce temps, notamment en Amérique latine. Ainsi cette parole de Mgr Romero : « Je me réjouis, cher frère, que notre Église soit persécutée précisément parce qu’elle a opté pour les pauvres… Il serait triste, si dans un pays où se commettent tant de meurtres, il n’y avait pas l’un ou l’autre prêtre parmi les victimes. Ils témoignent d’une Église qui est profondément incarnée dans les problèmes du peuple… L’Église souffre du sort qui est réservé aux pauvres : la persécution. » Jean-Marc Ela, prêtre camerounais, souhaite qu’il en soit de même en Afrique : « La connaissance de l’histoire contemporaine des mouvements de libération peut être un stimulant pour des communautés tentées par le fatalisme et la résignation. Ce qui est ici capital, c’est de rappeler qu’à travers cette histoire l’Esprit de Dieu est à l’œuvre, travaillant intérieurement à la transformation du monde, dans la mesure où les injustices et la domination, avec le mépris de l’homme et la violence qu’elles engendrent, constituent un aspect décisif du péché du monde. Dès lors, lire l’Exode, dans l’Afrique d’aujourd’hui, c’est, pour les Églises chrétiennes, se demander comment articuler l’annonce et l’éducation de la foi avec les projets qui permettent à des communautés locales de passer de la servitude à la liberté » (JeanMarc Ela, Le cri de l’homme africain, Paris, L’Harmattan). Deux instructions de la congrégation pour la Doctrine de la foi ont abordé la question de la théologie de la libération, la première stigmatisant différents éléments critiquables (1984), la deuxième plus positive (1986).



2. La royauté

A. Le Royaume uni es douze tribus vivaient de manière relativement autonome, formant deux blocs : le Nord (Israël) et le Sud (Juda). Leur lien était surtout religieux. Quand un danger menaçait, elles se rassemblaient autour d’un sauveur charismatique appelé « juge ». Nous connaissons quelques noms : Déborah (une femme !), Gédéon, Jephté, Samson, Samuel… Bientôt le besoin se fit sentir d’une union politique plus forte. Et l’on réclama un roi. Après de longues hésitations sur l’opportunité de l’institution royale (voir  Samuel  – ), Saül fut proclamé roi par le dernier des juges, le prophète Samuel, l’âme de la résistance contre les Philistins. Saül régna entre  et . David lui succéda (-). À ce moment, Jérusalem n’était qu’une petite place forte, bien située sur un éperon rocheux entre deux vallées. David le Bethléhemite était un roitelet au milieu de tribus cananéennes et des Philistins chez qui le jeune guérillero était allé apprendre l’art de la guerre afin de pouvoir un jour se retourner contre eux. C’est avec David que l’on trouve les premiers vestiges « historiques » permettant une confirmation des faits racontés. Nous commençons donc à entrer dans l’histoire ; jusque-là, nous étions dans la légende et l’épopée, composées à partir de la mémoire des faits. L’œuvre de David fut (Ci-contre) Le roi David ayant mis à surtout de centraliser le pays au point de vue politerre harpe et couronne implore la tique et religieux autour de Jérusalem prise aux Jébumiséricorde de Yahvé qu’on aperçoit dans une nuée (enluminure du séens en l’an . David est le fondateur d’une XVe siècle, Livre d’heures exécuté à dynastie, en fait modeste, mais il demeure la figure Utrecht, Pays-Bas).

© Université de Liège

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prestigieuse de la royauté en Israël. Son nom reste gravé dans le cœur de tous les Israélites. Avec Salomon (-), le royaume atteint le sommet de sa gloire. Un temple magnifique fut construit, après l’édification d’un palais royal non moins magnifique, commencé sous le règne de David. Jamais les frontières du pays ne furent si vastes. YHWH aurait pu devenir une idole, un dieu national auquel on prête la volonté de puissance des rois. Certes, il fut souvent annexé par le politique, qui en fit l’artisan de sa victoire et le garant de ses possessions ! Mais une « instance critique » va accompagner le pouvoir et lui rappeler sa vocation spirituelle. Par la voix des prophètes, qui avaient droit de cité en Israël, la foi en Dieu continua à se purifier. Elle contesta les excès du pouvoir politique au lieu de les appuyer. Après Salomon, le rôle de ces prophètes ira grandissant au fur et à mesure que la royauté rencontrera des échecs et connaîtra la décadence. Sous le règne de Salomon, on commence à mettre par écrit quelques traditions orales. On écrit l’histoire de l’Arche d’Alliance ( Samuel  – ) et celle de la succession de David ( Samuel  – ). On recueille des poèmes, quelques psaumes, des dictons, des proverbes… C’est le début d’une littérature. De cette époque datent les premières pages de ce qui deviendra la Bible. L’œuvre principale entreprise pendant cette époque de prospérité est l’Histoire sainte judéenne. Commencée sous Salomon, elle sera poursuivie sous ses successeurs. Elle est donc l’œuvre du Royaume de Juda ; on l’a souvent appelée « la tradition yahviste » parce qu’elle désigne couramment Dieu sous le vocable de Yahvé. Elle remonte sans doute jusqu’au récit de la création du monde. Le Royaume du Nord — Israël — composera aussi le récit d’une Histoire sainte dont les épisodes formeront une tradition parallèle. Elle était connue naguère sous l’appellation de « tradition élohiste » parce qu’elle use du nom Élohim (c’est-à-dire « la divinité ») pour parler de Dieu. Petit à petit, les traditions s’amalgameront pour former un seul récit composite. Ce texte est au départ de ce que nous lisons aujourd’hui dans notre Bible ; il sera repris plus tard dans ce qu’on nommera les traditions « deutéronomiste » et « sacerdotale ». C’était une manière courante de se représenter la formation des textes. Salomon fut un grand roi, certes, mais peut-être trop. Un roi à la manière des hommes et non de Dieu. Il eut beaucoup de femmes, comme tout per18


sonnage important à l’époque — la Bible lui en prête sept cents et, en plus, trois cents concubines. Leurs dieux étrangers et leurs coutumes païennes faisaient courir le risque de l’idolâtrie. Salomon avait installé un « jardin sacré » en l’honneur de ces divinités sur une colline dominant Jérusalem, d’où le nom que lui avaient donné les gens : « le mont du scandale ». Grand roi commerçant et aimant le luxe, il avait édifié le temple magnifiquement décoré dans lequel le Dieu d’Israël était censé habiter. Cependant, au point de vue politique et social, la révolte grondait parce qu’il exploitait le peuple pour ses grandes constructions et le prestige de sa cour. Le fils de Salomon ne put maintenir l’unité du pays. À partir de , il y eut deux royaumes : celui du Sud (ou de Juda) avec Jérusalem pour capitale, et celui du Nord (ou d’Israël) avec Samarie pour capitale. D’un côté, deux tribus dirigées par un descendant de David — David à qui Dieu avait promis fidélité — et de l’autre, dix tribus, dont le roi n’appartenait pas à la dynastie davidique.

B. Israël, le Royaume du Nord Le Royaume du Nord ne durera que deux siècles. Les rois s’y succèdent, grands et petits, tous aussi mauvais les uns que les autres, au dire de la Bible qui ne se place que du point de vue religieux. Huit sur dix-neuf mourront assassinés dans des luttes sans merci pour le pouvoir. Comme ces rois ne sont pas descendants de David, ils ne sont pas considérés comme intermédiaires entre Dieu et le peuple. Ce rôle est joué par les prophètes : Élie, Élisée, Amos, Osée. Souvent, ces derniers s’opposeront au roi lui-même et devront lui rappeler les exigences de l’Alliance. Le pays est prospère. Ses vallées verdoyantes et ses riches plaines de Sharon et de Yizréel offrent l’abondance aux habitants. L’accès à la Méditerranée permet un commerce florissant, mais l’injustice sociale en est la conséquence. Les prophètes, surtout Amos, ne cesseront de protester et de proclamer que la justice fait partie du culte véritable. Le schisme politique entraîne aussi un schisme religieux. Il n’est plus question d’aller adorer à Jérusalem. Jéroboam (-), le fondateur du Royaume 19


Le royaume de Salomon fut divisé en deux à partir de 931 : celui du Nord (ou Israël) avec Samarie pour capitale, et celui du Sud (ou Juda) avec Jérusalem pour capitale.

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du Nord, fait dresser deux taureaux de bronze aux extrémités de son territoire, à Dan et à Bethel. Ils remplaceront l’Arche d’Alliance restée à Jérusalem, mais c’est là une porte ouverte à l’idolâtrie. Et en effet, Israël servira souvent les idoles, malgré les incessants rappels des prophètes. Il tentera à maintes reprises de s’assurer des deux côtés, adorant Yahvé et se prosternant devant les Baals (c’est-à-dire les maîtres), nom commun des idoles. En , Samarie, la capitale, tombe sous l’assaut de Sargon II et Salmanasar V, rois d’Assyrie. C’est la fin du Royaume. De nombreux habitants sont déportés. Des colons prennent leur place. Dans les vallées et les plaines verdoyantes du Nord vit maintenant une population au sang mêlé, qui sert aussi bien le Dieu d’Israël que d’autres dieux. Ce sont les ancêtres des Samaritains qui resteront, jusqu’au temps de Jésus, les adversaires des Judéens du Royaume du Sud. Au cours de ces deux siècles, dans le Royaume du Nord, l’on rédigea les traditions sur Élie ( R  –  ;  R  – ) et sur Élisée ( R  – ), l’histoire de Jéhu ( R  – ) et d’autres encore. On mit par écrit les oracles d’Amos et d’Osée. Certains historiens pensent que « la tradition élohiste » fut composée vers  et amenée à Jérusalem après la destruction de Samarie. On constitua aussi des ensembles de lois qui contribueront à former un jour le Deutéronome.

C. Juda, le Royaume du Sud Son histoire est plus longue. Commencée en , lors du schisme, elle est faite de guerres et de paix avec le Royaume du Nord et celui de Damas, araméen lui aussi. Elle est marquée par une soumission craintive à l’Assyrie, celle qui a fait tomber Samarie en . Le pays est beaucoup plus petit qu’au Nord. Coincé entre Israël au Nord et les Philistins qui occupent la plaine de la Shéphéla le long de la mer, Juda s’étend sur les collines autour de Jérusalem, sa capitale, et sur le désert du Néguev. Les habitants vivent de la culture et de l’élevage, surtout du mouton, mais aussi du commerce. Parmi les rois, descendants de David, dont certains comme Manassé furent franchement impies, il faut retenir deux exceptions : Ézékias et Josias. Ézékias (–) dut soutenir le siège de Jérusalem mené par l’Assyrien 21


Sennakérib : il finit par renoncer à cause de la peste décimant ses troupes, à moins que ce ne soit en raison d’un traité secret conclu avec le roi. Sous l’influence d’Isaïe, il tenta d’opérer une réforme, mais ce fut sans succès. Josias (-) récupéra une partie du territoire de l’ancien Royaume du Nord et entreprit une solide réforme religieuse. En , en effet, on découvrit dans le temple un rouleau contenant des lois qui provenaient d’Israël et qui servirent de base au renouveau religieux sous Josias. Complété, cet ensemble de lois deviendra le Deutéronome. Hélas, Josias mourut dans une bataille contre le Pharaon Néko, ce qui fit poser la question du bien-fondé de sa réforme. Tout comme dans le Nord, l’activité des prophètes est ici importante. Isaïe prêche à Jérusalem entre  et , sous Yotam, Akhaz et Ézékias. Michée est à situer à la même époque. Sous Josias, nous trouvons Sophonie, Nahum, Habaquq et surtout Jérémie, qui continuera son activité prophétique jusqu’à la chute de Jérusalem en . Le Royaume de Juda, en effet, connut lui aussi une fin tragique. En , Ninive, la capitale assyrienne, est prise et détruite. Quelques années plus tard, en , l’empire assyrien s’écroule et Babylone prend la relève. Son roi, Nabuchodonosor, étend progressivement son influence sur tout le MoyenOrient. En , il met le siège devant Jérusalem qui se rend. Le roi Yoyakin est déporté ainsi qu’une partie de la population. Sédécias, fils de Josias, lui succède et se révolte contre Babylone. Cette fois Jérusalem est prise de force : le temple est détruit, et Sédécias capturé. Nous sommes en , c’est le début de l’exil à Babylone, qui durera jusqu’en . Telle est la fin du Royaume de Juda et de sa dynastie davidique, mais les Judéens, après l’exil, reviendront à Jérusalem : leur histoire n’est pas close. Il semble, selon certains, qu’il faille dater de cette période ( – ) une fusion de l’histoire judéenne (dite yahviste) et des traditions venues du Nord (appelées élohistes), mais il est difficile de décider si cette fusion aboutira à une rédaction unifiée. En effet, après la chute de Samarie, des lévites (prêtres) d’Israël s’étaient réfugiés à Jérusalem, apportant des traditions orales ou écrites de leur Royaume. Les livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois seront écrits à la lumière des lois deutéronomiques et serviront d’illustrations imagées au discours exprimé par le Deutéronome : c’est l’histoire deutéronomiste. Les

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oracles des prophètes — Sophonie, Nahum, Habaquq, Jérémie — sont également mis par écrit et des psaumes sont composés.

Israël et le divin Si Israël a écrit son histoire et nous a transmis une synthèse historienne qui constitue la plus grande partie de l’Ancien Testament, ce ne fut pas avant tout pour nous informer d’une réalité qui, en dehors de lui, n’intéresserait personne, sinon quelques esprits curieux de n’importe quoi. Ce fut une intention précise qui poussa Israël et ses rédacteurs : transmettre une expérience particulière du Dieu unique, susceptible un jour de concerner l’humanité entière. Encore faut-il ne pas se tromper d’objet : ce n’est pas l’histoire qui est primordiale, c’est Dieu ou, plus précisément, la relation de l’humanité avec Dieu. L’histoire n’est ici que ce qu’elle peut être selon les conditions de l’époque et de l’Antiquité en général ; le « message » est offert à chacun pour le recevoir — ou le refuser — dans sa teneur significative. Dès lors, les genres littéraires anhistoriques, le mélange des genres dans une historiographie qui ne peut être fiable à nos yeux de modernes, sont secondaires par rapport à l’intentionnalité générale d’une portion de l’humanité, Israël, qui s’affrontait « autrement » au divin — ce qu’une part non négligeable de l’humanité depuis vingt siècles a reconnu et accepté pour donner sens à son existence. Il y a donc à lire « autrement » cette histoire, loin des malentendus d’un positivisme attardé comme d’une fausse naïveté, qui confond réalité plus ou moins immédiate et triviale de l’histoire et interrogation humaine face aux origines, aux fins et aux réalités contradictoirement éprouvantes de la vie. C’est là que l’histoire biblique a ou non un sens, quel que soit le réalisme d’une histoire inatteignable ou improbable. Pierre Gibert, s.j. « Le Premier Testament troublé par l’histoire et l’archéologie », in Études, novembre 2005 (p. 506-507)



3. Le judaïsme

A. L’exil à Babylone ( – ) e miracle s’est produit : près de cinquante ans d’exil n’ont pas réussi à faire perdre aux Judéens — qui seront plus tard appelés « Juifs » — leur identité nationale et leur foi religieuse. Au contraire, la captivité fut le temps de la méditation et de la purification. Et lorsque Cyrus, roi des Perses, signe en  l’édit de retour au pays, c’est un peuple encore bien modeste, mais singulièrement mûri qui, comme en un second exode, reprendra la route de Jérusalem. Les prophètes ont à nouveau joué un grand rôle dans cette étape décisive pour la foi d’Israël. Il s’agit d’Ézékiel, déjà déporté en , et de celui qu’on appelle le « Second Isaïe », à qui l’on doit les chapitres  à  du livre d’Isaïe. Ils vont rendre l’espérance à ce peuple humilié et anéanti et l’aideront à retrouver confiance en Dieu. Les Judéens avaient tout perdu : la terre que Dieu leur avait promise et donnée ; le roi, descendant de David et signe de bénédiction ; le temple, lieu de la présence divine. Et ils pouvaient même croire que YHWH les avait abandonnés puisque Babylone et son dieu Mardouk avaient été, semble-t-il, les plus forts. Cependant, au lieu d’oublier le Dieu de l’Alliance, ils renouent avec lui et approfondissent leur foi avec l’aide des prophètes et des prêtres. C’est la naissance du judaïsme, c’est-à-dire d’une façon de vivre la religion ancestrale sur un mode nouveau, qui sera celui du temps de Jésus et qui se poursuit encore aujourd’hui. La religion devient plus spirituelle. Le sabbat, durant lequel on lit les livres saints, prend la (Ci-contre) Prière au mur des mentations. place des sacrifices du temple. La circoncision déli-

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La-


mite un peuple mieux que ne le ferait la terre avec ses frontières. Et puisqu’il n’y a plus de roi, on servira Dieu seul, le vrai Roi. Telle est la transformation profonde qui s’opère au bord des fleuves de Babylone. Pendant ce temps, la situation internationale change. En , Cyrus, roi des Perses, s’empare de Babylone qui est définitivement vaincue. La domination perse va s’étendre pour longtemps sur le Moyen-Orient. Le Second Isaïe avait perçu que l’avènement de cet homme était une chance pour les exilés judéens. Et en effet, sans doute pour des raisons politiques, Cyrus permet aux rescapés de rentrer en Juda. Il les aidera même à la reconstruction du temple. L’exil à Babylone est une période d’intense activité littéraire. Les Judéens ont tout perdu. Il ne leur reste plus que leurs traditions. Ils vont donc les relire avec passion. Les prêtres rassemblent les recueils de lois pour former la Loi de Sainteté (Lévitique  – ) qui, augmentée après le retour d’exil, deviendra le Lévitique. Remontant une fois encore jusqu’à l’origine, les prêtres écrivent aussi une nouvelle histoire à laquelle on a donné le nom de « tradition sacerdotale ». Avec les trois autres traditions — yahviste, élohiste et deutéronomiste — elle formera, vers , le Pentateuque qui regroupe les cinq premiers livres de la Bible : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. Les sages poursuivent leurs réflexions. Celles-ci donneront naissance plus tard à des livres comme Job. Bien sûr, on compose des psaumes, par exemple le célèbre Psaume . À Jérusalem, quelques Judéens demeurés sur place expriment leur plainte dans les Lamentations dites de Jérémie.

Quatre sources successives ? Jusqu’il y a une trentaine d’années, on utilisait couramment la « théorie documentaire » de l’exégète allemand Julius Wellhausen (1848-1918) pour expliquer la formation du Pentateuque comme une compilation de quatre sources successives : Yahviste (J), Élohiste (E), Deutéronome (D) et Document sacerdotal (P). Aujourd’hui, on estime que le découpage des textes en quatre couches littéraires est trop simple ; il faut donc donner une explication plus complexe, mais les chercheurs ne se sont pas encore mis d’accord. Aussi continue-t-on à se référer avec nuance à cette théorie parce qu’elle a fait date dans l’histoire de l’interprétation des textes bibliques.

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Être plongé ainsi dans un peuple étranger n’est jamais sans conséquence. Pendant la captivité à Babylone, les Judéens ont découvert une autre culture avec ses mythes, ses légendes, sa sagesse. Beaucoup de textes de la Bible en seront marqués. Les écrivains sacrés feront des emprunts à la littérature babylonienne. Ils seront aussi amenés à constater la différence entre cette religion païenne et la foi en YHWH. Nous trouvons trace de ces influences étrangères dans la « tradition sacerdotale » comme dans d’autres récits bibliques ; sans cesse, ce patrimoine sera relu et réinterprété. Ainsi se forgera l’identité du peuple.

B. La période perse (-)

Photo © J.-M. Schwartz

En deux vagues principales,  et , quelque cinquante mille Judéens rentrent à Jérusalem, tandis que d’autres, richement installés en Babylonie, préfèrent y rester. La réinstallation en Juda fut difficile, car les Samaritains et les Judéens demeurés au pays avaient occupé les places vacantes. Néanmoins, petit à petit, on reconstruisit le temple, mais sans l’aide des Samaritains, car leur foi était considérée comme impure. Le « second temple » fut inauguré en . Il n’avait pas la splendeur de celui de Salomon, mais il avait le mérite d’exister. Hérode et ses successeurs travailleront à l’embellir et à l’agrandir entre  av. J.-C. et  ap. J.-C., mais en , il sera définitivement détruit par les Romains. Pendant deux siècles, Israël — c’est le nom que l’on peut maintenant donner à ce qui reste du peuple élu — n’est plus une puissance politique, mais une communauté religieuse qui, bien que soumise aux Perses, vit relativement en paix. Divers prophètes prêchent à cette époque : Aggée, Zacharie, Malachie, Abdias et celui qu’on nomme le « Troisième Isaïe », mais les (ci-dessus) Jérusalem à l’époque du sevéritables chefs religieux et même politiques seront cond temple (maquette au 1/50, jardésormais les prêtres. din de l’hôtel Holy Land, Jérusalem). 27


En lecture partielle‌


Table des encadrés

ORDRE DES LIVRES DE LA BIBLE DANS LA BIBLE DE JÉRUSALEM BJ CANON GREC . . . . . . . . . . . . . . . . 6 UNE HISTOIRE  HISTORIQUE  ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 LIRE L’EXODE AUJOURD’HUI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ISRAËL ET LE DIVIN Pierre Gibert, s.j. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 QUATRE SOURCES SUCCESSIVES ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 DEUX ENSEMBLES LITTÉRAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 ENTRE LES DEUX TESTAMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 L’INERRANCE DE LA BIBLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43  LE LANGAGE EST SOURCE DE MALENTENDUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 PAS À PAS. UNE RÉVÉLATION PROGRESSIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 TRINITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 LE CAS JUDAS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 BIBLE ET CORAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 INSPIRATION ET INCARNATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 HISTOIRE DE DIEU OU DE L’HOMME Carlos Mesters. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 LE DIEU UNIVERSEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 HISTOIRE, STYLE, SENS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 L’INTERPRÉTATION DE L’ÉCRITURE SAINTE Commission biblique pontificale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 ORDRE DES LIVRES DE L’ANCIEN TESTAMENT DANS LA TOB CANON HÉBRAÏQUE . . . . . . . . . . . . . . . . 86 LES GENRES LITTÉRAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 COMPARONS… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 HYMNE AU CRÉATEUR, UNIQUE ET BON PASTEUR Un harpiste, 1200 av. J.C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 ORIGINE, CRÉATION ET SENS Groupe Paroles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 L’HISTOIRE DE JACOB ET ÉSAÜ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 DIEU RÉVÈLE SON NOM Ex 3, 14. L’ÉTYMOLOGIE DE YHWH YAHVÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 LE CREDO D’ISRAËL Deutéronome. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 LES  PREMIERS  ET LES  DERNIERS  PROPHÈTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

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LE ROI DAVID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 LE PROPHÈTE : UN CROYANT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 LA VERVE PROPHÉTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 LES LIVRES DEUTÉROCANONIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 LA POÉSIE HÉBRAÏQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 TOUS NOS CRIS D’HOMMES Étienne Carpentier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 UN PSAUME ÉGYPTIEN Akhénaton. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164  À CAUSE DE LA DURETÉ DE VOS CŒURS  Maurice Zundel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 SECRÈTE RÉSURRECTION Éloi Leclerc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 QUAND S’OUVRE LE TOMBEAU… Christine Cayol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 RÉSURRECTION ET EXALTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 L’ANASTASE DE JÉSUS Jean Guitton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 PÂQUES, ÉRUPTION D’UN VOLCAN Karl Rahner, s.j. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 TEXTES NON CHRÉTIENS SUR JÉSUS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 CHRONOLOGIE DES ÉPÎTRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 VIE DE PAUL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 PRÉDESTINATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 DEUTÉROPAULINIENS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 L’HISTORIEN THUCYDIDE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 QUATRE ÉVANGILES JeanClaude Guillebaud. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223 L’ÉVANGILE DE PIERRE extrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225 LE LAVEMENT DES PIEDS Xavier LéonDufour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 APOLLONIOS DE TYANE Philostrate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 TABLEAU SYNOPTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239 LIRE LA BIBLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 HISTORICITÉ DES RÉCITS DE L’ENFANCE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 LES DEUX ENFANCES, SELON LUC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 NÉ DE LA VIERGE MARIE, VRAI HOMME ET VRAI DIEU. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 ÉVANGILES APOCRYPHES DE L’ENFANCE Évangile arabe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246 DIEU N’A PLUS RIEN À RÉVÉLER Saint Jean de la Croix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 L’ESPRIT SAINT DANS LA BIBLE extrait de La foi des catholiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 LA VISION DU FILS DE L’HOMME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 LES CENT QUARANTEQUATRE MILLE ÉLUS Ap 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264  VOICI, JE VIENS BIENTÔT  Pierre Prigent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265


Table des matières

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Apprendre à lire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Fiche d’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Les auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Les traductions françaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 L’ordre des livres de la Bible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Première partie

AU FIL DE L’HISTOIRE 1. La naissance d’un peuple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 A. La sortie d’Égypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 B. L’installation en Canaan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

2. La royauté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 A. Le Royaume uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 B. Israël, le Royaume du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 C. Juda, le Royaume du Sud. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

3. Le judaïsme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 A. B. C. D.

L’exil à Babylone (587 – 538) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 La période perse (538 – 333) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 La période grecque (333 – 63) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 La période romaine (63 av. J.-C. – 135 ap. J.-C.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Au terme de cette première étape . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 289


Deuxième partie

LE REGARD DE LA FOI Faisons le point…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 1. La Bible dit-elle la vérité ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 2. Deux Testaments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Dieu est un passeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Jésus, « professeur » d’Écriture Sainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Selon les Écritures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

3. Le livre d’un peuple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Le peuple avant le livre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Bible et Tradition, Bible et Église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Sélection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Au souffle de l’Esprit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

4. La Parole au cœur des cultures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Pas de langue sacrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Les mentalités changent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 L’inculturation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Comment l’Église lit-elle la Parole de Dieu ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

5. Une grille de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Un exemple : le Baptême de Jésus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Principes et méthodes d’interprétation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

Être fidèle à la Bible. En guise de conclusion introductive… . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Troisième partie

LE PREMIER TESTAMENT A. Le Pentateuque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 1. Au temps des origines (Genèse 1 – 11). Le langage mythique et légendaire . . . 91 La création et la chute (Gn 1 – 3) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 A. Le récit « yahviste » (Gn 2, 4b – 3, 24) B. Le poème sacerdotal (Gn 1, 1 – 2, 4a)

Le déluge (Gn 6, 1 – 9, 17) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 La tour de Babel (Gn 11, 1-9) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Le Dieu de la promesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 Les patriarches (Gn 12 – 50) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 2. Le grand passage (Ex 13 – 14). Le genre « épopée » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 Plusieurs traditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 290


Le genre littéraire « épopée » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 Que s’est-il passé ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 Aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 Deux livres moins connus : le Lévitique et les Nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

3. Deutéronome. Le livre de l’Alliance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 Une fiction littéraire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 Après coup…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Le Décalogue (Dt 5, 5-21) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 Quelques textes du Deutéronome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

B. Les Livres prophétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 1. Les Prophètes premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 La prise de Jéricho (Josué 6, 1-21). Récit populaire et légendaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 Les livres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

2. Les Prophètes derniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Les prophètes en Israël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 « Je t’ai consacré » (Jérémie 1, 4-19). Récit de vocation

Oracles, visions, actions symboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 A. Le signe de l’Emmanuel (Isaïe 7, 10-17). Oracle B. Les ossements desséchés (Ézéchiel 37, 1-14). Récit de vision C. La leçon de la ceinture (Jérémie 13, 1-11). Action symbolique

C. Les « autres écrits » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 1. Les livres historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 L’œuvre du Chroniste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Les deux livres des Maccabées (°) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144

2. Les récits édifiants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Le livre de Daniel (1 – 6 ; 13 – 14) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

3. Les ouvrages de sagesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 Le poème de Job . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 Le livre des Proverbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 Le Cantique des Cantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Le Qohélet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157

4. Les chants liturgiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 1. Les louanges. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 2. Prières d’appel au secours, de confiance et de reconnaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 Le psaume 22 : Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

3. Les psaumes d’instruction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

5. Les apocalypses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 Les quatre bêtes et le Fils de l’homme (Dn 7) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 291


Pour conclure… À la croisée des deux Testaments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 1. L’attente du prophète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 2. L’attente du Roi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 3. Vers l’Alliance nouvelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179 Quatrième partie

LE NOUVEAU TESTAMENT A. Christ est ressuscité ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 1. La naissance du Nouveau Testament. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 2. Une question de mots… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187 Dans le Premier Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187 Dans le Nouveau Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

3. Textes à l’appui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 1. Les proclamations de foi : le kérygme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 2. Les célébrations de foi : cantiques et credo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 A. Un cantique : Ph 2, 6-11 B. Une profession de foi : 1 Co 15, 3-5

3. Les récits de la Résurrection : tombeau ouvert et apparitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 A. Tombeau vide et apparitions chez Jean : chap. 20 B. Les disciples d’Emmaüs : Lc 24, 13-35

B. Lettres aux Églises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 Quelques épîtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 La première aux Corinthiens L’épître aux Galates L’épître aux Philippiens L’épître aux Romains L’épître de Jacques La lettre (ou le billet) à Philémon L’épître aux Éphésiens L’épître aux Hébreux

C. Trois évangiles plus un . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213 1. L’œuvre de théologiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214 2. Fruits d’une communauté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216 L’Église de Marc L’Église de Matthieu L’Église de Luc L’Église de Jean

292


3. À la lumière de la Résurrection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218 4. La question synoptique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 5. Les évangiles apocryphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222

Les récits de la passion de Jésus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227 Premiers témoignages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227 Marc, Matthieu et Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228 Le quatrième évangile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 Une vision de foi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230

Quatre excursions dans les évangiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233 1. 2. 3. 4.

Chez Marc : un récit de miracle. Le paralysé de Capharnaüm (Mc 2, 1-12) . . . . . . . . 233 Chez Matthieu : une parabole. Les vignerons homicides (Mt 21, 33-46) . . . . . . . . . . . 237 Chez Luc : les récits de l’enfance. L’Annonciation (Lc 1, 26-38) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Chez Jean : un texte de sagesse. Le prologue (1, 1-18) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246 Le Quatrième évangile et les épîtres de Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

D. Au souffle de l’Esprit : les Actes des Apôtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 Jusqu’à Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 Nouveauté et tradition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254

E. « Viens, Seigneur Jésus ! » : l’Apocalypse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259 L’Église de la fin du ier siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260 Du début à la fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

Conclusion. Lire la Bible aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267

ANNEXES Tableau chronologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271 Jésus a-t-il fait des miracles ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Lexique paulinien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 La gnose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280 Brève histoire de l’interprétation biblique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 Les méthodes et les approches actuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 Table des encadrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287 Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289



Des mêmes auteurs • Charles Delhez Ce Dieu inutile. Éloge de la gratuité, Bruxelles, Fidélité – Lumen vitae,  (traduit en arabe et en coréen) ; e édition, coll. « Foi vivante » . Il est une foi. Valeurs et croyances des Belges, en collab. avec Rudolf Rezsohazy, Namur – Bruxelles, Fidélité – Racine, . Ces questions sur la foi que tout le monde se pose, Paris – Bruxelles, Cerf – Racine,  (traduit en italien). « Dites : Notre Père… », Bruxelles – Namur, Racine – Fidélité, . Les derniers des Mohicans ? Les catholiques en Belgique, Bruxelles, Labor, . Mal, où est ta victoire ?, Paris, Mame, . Prières glanées, Namur – Comines, Fidélité – Un Message de Vie, . Nouvelles questions sur la foi, Paris – Bruxelles – Namur, Cerf – Racine – Fidélité,  (traduit en italien). Dieu existe-t-il ? et  autres questions, Namur – Paris, Fidélité – Fleurus,  (traduit en néerlandais et en allemand). Tu peux changer le monde (pour les - ans), Namur – Paris, Fidélité – Salvator, . Le Jésus des chrétiens (après le Da Vinci Code), Namur, Fidélité, coll. « Que penser de… ? », avec Jacques Vermeylen, . Jésus, qui est-il ? Namur – Paris, Fidélité – Mame, . Que croire ? Namur – Paris, Fidélité – Salvator, . Réjouissez-vous ! Textes choisis de saint Paul, Lettre préface d’Alain Decaux, Namur, Fidélité, . • Jean Radermakers Au fil de l’évangile selon saint Matthieu,  vol., Bruxelles, IET, ². La bonne nouvelle de Jésus selon saint Marc,  vol., Bruxelles, IET, . La Parole de la Grâce selon saint Luc, avec Ph. Bossuyt,  vol., Bruxelles, Lessius, , ². Témoins de la Parole de la Grâce. Actes des Apôtres, avec Ph. Bossuyt, Bruxelles, IET, . Dieu, Job et la Sagesse, Bruxelles, Lessius, . Ouvrir le Livre, Bruxelles, IET, . Introduction au Judaïsme, Bruxelles, IET, . Ta Parole, ma demeure, entretiens avec Fernand Colleye, Namur – Paris, Fidélité, . Le tombeau de Jésus, avec Estelle Villeneuve et Jean Vervier, Namur – Paris, Fidélité, coll. « Que penser de… ? » , .


e édition achevée d’imprimer le  septembre  sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à  Gilly (Belgique)



Charles Delhez, jésuite, est rédacteur en chef du journal Dimanche, en Belgique, conférencier et animateur de retraites. Curé de paroisse, proche des jeunes, il est prédicateur aux messes télévisées (Belgique et France 2). Il est l’auteur de nombreux ouvrages pour les jeunes et les adultes dont Ce Dieu inutile (Fidélité – Lumen Vitae), Ces questions sur la foi que tout le monde se pose (Cerf – Racine) et coauteur de Tu peux changer le monde ! (Salvator – Fidélité). Jean Radermakers est jésuite et exégète. Il est professeur à l’Institut d’études théologiques (IET) à Bruxelles.

ISBN 978-2-87356-411-7 Prix TTC : 19,50 €

9 782873 564117 2e édition revue et augmentée

Ch. Delhez et J. Radermakers

Apprendre à lire la Bible

Dieu a-t-il créé le monde en sept jours ? Pourquoi tant de violence dans la Bible ? A quoi sert-il de lire le Premier Testament puisque nous avons le Second ? Pourquoi l’Évangile de Jean est-il si différent des trois autres ? Les miracles de l’Évangile résistent-ils à la science ? Lire — et comprendre — la Bible n’est pas facile ! Il faut apprendre à décoder les différents types de textes, à les replacer dans leur contexte. C’est ce à quoi nous invite cet ouvrage qui dénote par sa simplicité d’accès et sa pédagogie. Après un rappel de l’histoire biblique (première partie), Charles Delhez, journaliste, et Jean Radermakers, exégète, proposent une relecture croyante de la Bible (deuxième partie). Les auteurs parcourent ensuite le Premier Testament (troisième partie) et le Nouveau (quatrième partie), décrivant les différents genres littéraires, expliquant la manière de les lire et analysant l’un ou l’autre texte clé. Au terme de ce parcours passionnant, enrichi d’illustrations, d’encadrés et d’annexes, chacun pourra relire les textes sacrés sans devoir faire en permanence le grand écart avec la culture contemporaine.

Photos de couverture : Moïse jetant les tables de la Loi, Rembrandt © The Bridgeman Art Library ; lectrice © Ch. Delhez ; Jérusalem © J.-M. Schwartz ; Je suis l’Alpha et l’Oméga, église Ste-Julienne (Namur) © Ch. Delhez.

Apprendre à lire la Bible

Charles Delhez Jean Radermakers

Apprendre à lire

la Bible


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