Croire en un Dieu trinitaire. 2e édition

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Ignace Berten, dominicain belge, théologien, enseignant, ancien vicaire général des dominicains de Belgique francophone. Il est directeur du bureau de Bruxelles de l’association « Espaces – Spiritualités, cultures et société en Europe », qui cherche à valoriser les dimensions sociales, éthiques, culturelles et spirituelles de la construction européenne. Il a notamment publié La nouvelle Europe, Fidélité, 2005 et Christ pour les pauvres, Cerf, 1989.

ISBN 978-2-87356-428-5 Prix TTC : 24,50 €

9 782873 564285 2e édition corrigée

Ignace Berten

Croire en un Dieu trinitaire

Ce livre repose sur la conviction profonde que ce qui se dit ou cherche à se dire dans le mot « Trinité » est porteur de sens en lien avec notre expérience et notre existence. Il cherche à répondre aux questions : Si nous disons croire que Dieu est Père, Fils et Esprit, quel sens cela a-t-il pour nous ? Que disons-nous ainsi de Dieu ? Que disons-nous de nous-mêmes, de notre existence dans le monde présent ? L’auteur veut montrer, d’une part, comment cette doctrine s’enracine dans l’expérience que les disciples et les premières communautés ont faite de Jésus et dans les Écritures qu’ils nous ont transmises et, d’autre part, comment et en quoi une telle représentation de Dieu peut être porteuse de sens pour nous. Cette réflexion s’accompagne d’un certain nombre de textes, du présent et du passé, d’horizons très divers, qui cherchent à éclairer la réflexion, ainsi que de nombreuses représentations, en couleurs, issues de l’art religieux.

Photos de couverture : Les deux Trinités, Murillo © The National Gallery, London ; Crucifixion, Pierre Deuse © photo : Hans Fischer ; La Trinité sur son trône, détail, Gerard Horenhout © The J. Paul Getty Museum, Los Angeles ; Les trois anges reçus par Abraham, Ravenne

Croire en un Dieu trinitaire

Ignace Berten

Croire en un Dieu

trinitaire



Ignace Berten

CROIRE EN UN DIEU TRINITAIRE e édition corrigée


Ce livre est publié avec le soutien de l’Abbaye de Maredsous et des Dominicains de Belgique Sud.

© Éditions Fidélité • 7, rue Blondeau • BE-5000 Namur • Belgique info@fidelite.be • www.fidelite.be ISBN 1re édition : 978-2-87356-393-6 ISBN 2e édition : 978-2-87356-428-5 Dépôt légal 1re édition : D/2008/4323/04 Dépôt légal 2e édition : D/2009/4323/07 Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Iconographie : Ignace Berten (gestion des droits : Jean-Marie Schwartz, Fidélité) Imprimé en Belgique


Avant-propos Trinité, bonne nouvelle de vie

a Trinité ? Ce mot du langage chrétien traditionnel est bien abstrait. Terme indéchiffrable pour beaucoup de chrétiens aujourd’hui : on y croit, mais sans savoir ce qu’on croit, ou bien on n’y croit plus vraiment 1. Et pour la majorité de ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne, la Trinité est l’une des multiples images relevant des mythologies religieuses… Cette expression chrétienne appartient-elle donc définitivement au passé, incapable de signifier Dieu pour nous dans le présent ? Ce livre repose sur la conviction profonde que ce qui se dit ou cherche à se dire dans ce mot de notre tradition est porteur de sens en lien avec notre expérience et notre existence personnelle et en société. Il cherche à répondre aux questions : Si nous disons croire que Dieu est Père, Fils et Esprit, quel sens cela a-t-il pour nous ? Que disons-nous ainsi de Dieu ? Que disons-nous de nous-mêmes, de notre existence dans le monde présent ?

L

La foi chrétienne proclame un Dieu un et trois tout en même temps. Cette expression de Dieu, typique du christianisme, n’a pas reçu une formulation

. Un sondage CSA et Le monde des religions, fin , en France (dont les résultats sont publiés dans Le Monde des religions, no , de janvier-février , p. -), montre que   de gens se disant catholiques (soit   de Français), déclarent ne pas savoir si Dieu existe et   que Dieu n’existe pas ;   d’entre eux seulement déclarent croire à la Sainte Trinité (un Dieu en trois Personnes).

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claire et stable dès l’origine : elle est l’aboutissement d’un cheminement complexe de la pensée des premières communautés chrétiennes, des premières Églises, et ce cheminement a été marqué par de grandes controverses. Au ive siècle, on est arrivé à la formule exprimée dans notre credo. L’expression trinitaire de la foi chrétienne est cependant très primitive. La formule baptismale, en finale de l’évangile de Matthieu, l’atteste : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du SaintEsprit » (, ). Cet évangile date sans doute des années , mais la formule est évidemment antérieure. On trouve en effet des expressions clairement trinitaires chez saint Paul, bien avant l’époque de la rédaction des évangiles. Ainsi en finale de la deuxième lettre aux Corinthiens : « La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous » (, ). Cette lettre date de la fin des années . Il faut donc au minimum affirmer que, dès les années , la foi chrétienne associe étroitement les trois figures du Père, du Fils et de l’Esprit, quelle que soit la représentation qu’on se faisait de cette association. Cependant cette expression trinitaire n’a pas cessé de faire l’objet de multiples interprétations tout au long de l’histoire de l’Église et des Églises. Les histoires chrétiennes — catholique, orthodoxes et protestantes —, ont suivi des chemins, en partie communs dans les premiers siècles, et puis pour une part divergents. Les théologiens y ont consacré de multiples écrits ; des artistes, peintres et sculpteurs, ont cherché à saisir ou évoquer cette perception de Dieu par des images ; des musiciens l’ont célébrée dans leurs œuvres. Mais nous, aujourd’hui ? Que nous dit, que peut nous dire cette tradition chrétienne qui nomme Dieu comme Père, Fils et Esprit ? Cette expression et cette représentation de Dieu peuvent-elles encore être porteuses de sens pour nous ? Cette image de Dieu peut-elle soutenir et animer notre foi et notre vie, notre vie personnelle, notre vie en communauté et en Église, notre vie en société ? Comment, à quelles conditions ? Je ne développerai pas un parcours intellectuel d’analyse des textes de la tradition et des débats théologiques modernes. Je propose plutôt une réflexion et une méditation sur notre foi en Dieu, en ce qu’elle nous dit

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aujourd’hui, ce Dieu dont témoignent les évangiles et la tradition chrétienne. Méditation portée par un effort de rigueur de l’intelligence : il s’agit bien de comprendre ce dont témoigne la foi, pour pouvoir en vivre dans le présent. Je n’ai donc pas l’intention de faire l’histoire de cette foi trinitaire, ni de chercher à démontrer que l’expression trinitaire de Dieu, la conception selon laquelle le Dieu de la foi chrétienne est Père, Fils et Esprit, est la seule expression orthodoxe ou acceptable de la foi chrétienne catholique. Je voudrais plutôt montrer, d’une part, comment cette doctrine s’enracine dans l’expérience que les disciples et les premières communautés ont faite de Jésus et dans les Écritures qu’ils nous ont transmises et, d’autre part, comment et en quoi une telle représentation de Dieu peut être porteuse de sens pour nous. Montrer comment recevoir cette tradition, en cherchant à la comprendre et à la redire dans le présent, montrer aussi comment elle peut contribuer à éclairer, pour le croyant, le sens de son existence humaine personnelle, et le sens de son existence dans la société et dans l’histoire. Montrer n’est pas démontrer, c’est proposer. À l’intérieur d’une telle démarche, chacun reste donc toujours entièrement libre de dire : cette doctrine ne me dit rien, je n’y crois pas, ou je l’interprète et je la comprends autrement. Telle est la liberté et la responsabilité personnelle de la foi. Mais je pense qu’il vaut la peine de se confronter à ce que nous dit cette tradition lorsqu’on la redit aujourd’hui. Je me retrouve bien dans la réflexion suivante du cardinal Danneels, en introduction à une méditation sur le Credo : « Les efforts pour enfoncer la vérité dans les crânes ne suscitent souvent que scepticisme chez nos contemporains, et les rappels incessants de la morale peuvent décourager : “Qui peut donc vivre ainsi ?” La beauté, elle, est désarmante. Or le Credo n’est pas qu’un ensemble de vérités, et certainement pas un code éthique ; il est la galerie des œuvres merveilleuses de Dieu à notre bénéfice — Mirabilia Dei. Il s’agira donc essentiellement dans ces pages du charme de notre foi. » Parler de beauté, de charme, équivaut à dire que ce texte est fort vulnérable : il se contente d’affirmer tranquillement sans arguments et a donc un côté subjectif. Le beau est d’ailleurs toujours vulnérable. Seul ce qui a de la valeur est vulnérable. Nulle part le Credo ne prouve quelque chose, nulle part il ne veut

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avoir raison, il est seulement invitation : “Venez découvrir le trésor de notre foi.” Et c’est précisément sa vulnérabilité qui rend ce texte digne de foi 2. »

* J’accompagne ma propre réflexion d’un certain nombre de textes, du présent et du passé, d’horizons très divers, qui cherchent à éclairer la réflexion, à l’argumenter, ou plus généralement à lui donner une dimension plus concrète par analogie, proximité ou contraste. De plus, je mets en perspective diverses images : Dieu est certes au-delà de toute image, et pourtant nous le disons constamment à travers des images visuelles ou mentales. Les images évoquent plus qu’elles ne disent. Elles peuvent être plus riches que les mots. Elles sont aussi dangereuses par ce qu’elles peuvent induire sans qu’on en ait toujours conscience. Il y a des images de la foi qui nous parlent, d’autres qui nous laissent indifférents ou qui nous rebutent. Au-delà du fait que « j’aime » ou « je n’aime pas », au-delà de l’éventuel caractère esthétique, il y a lieu de s’interroger : pourquoi je m’y reconnais ou pourquoi je suis touché, ou inversement pourquoi je ne m’y reconnais pas, pourquoi telle image me rebute ? Il faut ajouter que nous relisons aujourd’hui les images du passé — comme les textes d’ailleurs, mais davantage encore —, dans un contexte tout autre que celui de leur production. En les montrant, je les prends d’abord pour ce qu’elles nous disent aujourd’hui, en les situant parfois dans leur contexte, mais en tenant compte du fait que nous les lisons autrement que ne le faisaient leurs contemporains. *

. Godfried Danneels, La joie de croire. Le Credo, « Parole de vie, Pâques  ». Malines, , p. .

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© Musée du Latran

9 (Sarcophage, IIIe s., musée du Latran, La création, le Père assis, avec à ses pieds Adam ; le Fils présente Ève à son Père ; l’Esprit est derrière le Père : personnages divins qui ne se différencient pas des autres figures typiquement romaines. t (Hortus deliciarum, La Trinité, fac-simile

© Bibliothèque nationale de France, Paris

Rome)

folio 459, planche III-a, 1818, Herrade de Landsberg (1125-1195), Bibliothèque nationale de France, Paris) « Faisons

l’homme à notre image » : Trois personnages semblables, clairement séparés et assis côté à côte. Image quasi polythéiste dans sa figuration.

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© Photo : GNM, M. Runge 2008

© The J. Paul Getty Museum, Los Angeles, Californie, États-Unis

9 (La Sainte Trinité sur un trône, vers 1510 1520 (tempera couleurs, or et encre sur parchemin, feuille : 23,2 × 16,7 cm, justification : 10,9× 7,4 cm),Maître de Jacques IV d’Écosse, Allemagne) Pour signifier l’unité de la

© Appetiti

Trinité, les trois figures sont enveloppées d’un unique manteau. 0 (Trinitas, 1524, gravure sur bois, Paris) Représentation idéologico-théologique de la Trinité : triangle logicométaphysique cherchant à évoquer l’unité et la distinction. Au sommet : fusion des trois visages ; dans le triangle, au centre « Dieu », et de chaque personne, il est dit « est Dieu » ; mais le rapport de chaque personne aux autres, signifié par les côtés du triangle, est « n’est pas » : le Père n’est pas le Fils, etc. q (Trinité, Angelo da Fonseca, Inde) Toutes nos représentations sont profondément marquées par notre culture, mais nous n’en sommes que rarement conscients.

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Trois convictions m’animent dans cette réflexion. Un constat, d’abord, qu’il s’agit de prendre au sérieux. Nous vivons dans une société plurielle, de plus en plus plurielle. La foi chrétienne explicite et librement assumée et vécue devient minoritaire, même si beaucoup chez nous restent culturellement et religieusement d’appartenance chrétienne. Mais pour combien de temps encore cette appartenance culturelle ? Dans ce contexte, je crois que nous sommes invités à nous (re)centrer sur le cœur même de notre foi, cette foi reçue de la grande tradition de foi : Dieu comme créateur et source de l’être et de la vie ; Dieu Père qui se révèle en Jésus Christ ; Jésus, reconnu comme Fils, appel concret au chemin d’existence dont témoigne l’Évangile et acte personnel de Dieu dans notre histoire ; l’Esprit donné qui continue à animer et inspirer la communauté chrétienne et plus largement l’humanité ; l’espérance de l’accomplissement final du Royaume dans la résurrection. Par rapport à cet essentiel et ce fondement, la théologie et la spiritualité ont amplifié les expressions et les représentations, ajouté beaucoup d’expressions et de représentations plus ou moins secondaires, dont on peut assez largement se passer, tout en étant profondément enraciné dans la tradition de foi. Je pense par exemple, dans l’Église catholique, à une certaine inflation mariale 3. Il ne s’agit pas de critiquer ceux qui vivent d’une telle spiritualité, qui est respectable, dans la mesure où, pour eux, elle soutient la vie. Je constate que pour beaucoup cela ne fait plus sens, et que cela peut faire obstacle à l’essentiel. Deuxièmement, je crois qu’il est important et urgent, pour nous-mêmes comme croyants et pour la société dans son ensemble, de revaloriser la Bible comme patrimoine culturel commun. La Bible fait partie du patrimoine culturel de notre société européenne, au même titre que la tragédie grecque, par exemple. Le texte biblique est évidemment offert à la lecture croyante. Mais il est aussi, et d’abord sans doute, l’expression d’une expérience d’humanité,

. Combien d’autels au-dessus desquels trône une statue de Marie qui éclipse l’image du Christ ou celle de la croix ? On peut penser aussi à certaines représentations du couronnement de Marie : au centre Marie, visuellement plus importante que le Père et le Fils qui l’entourent, l’Esprit étant généralement présenté sous la forme d’une discrète colombe.

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du sens de la vie personnelle et de la vie en société. Il importe de développer toute la richesse de symbolique humaine éthique et spirituelle dont le texte est porteur. En ce sens, qu’on soit croyant ou non, ce texte peut parler dans notre présent. Paul Ricœur insiste sur cette valeur culturelle de la Bible pour notre société : « Je trouve tout à fait incroyable que, dans l’enseignement public, sous prétexte de la laïcité d’abstention propre à l’État, on ne présente jamais vraiment, dans toute la profondeur de leur signification, les grandes figures du judaïsme et du christianisme. On arrive à ce paradoxe que les enfants connaissent beaucoup mieux le panthéon grec, romain ou égyptien que les prophètes d’Israël ou les paraboles de Jésus ; ils savent tout des amours de Zeus, ils connaissent les aventures d’Ulysse, mais ils n’ont jamais entendu parler de l’Épître aux Romains, ni des Psaumes. Or ces textes ont fondé notre culture, bien davantage en fait que la mythologie grecque. » Paul RICŒUR, La critique et la conviction coll. « Pluriel », Paris, Hachette (2002) 1995, p. 196. * Paul Danblon, agnostique, de son côté parle du trésor que constitue la Bible : Il veut rendre « hommage à des textes qui, pour avoir été selon moi écrits par des hommes, n’en demeurent pas moins un inestimable trésor témoignant de cette éternelle quête de sens à donner au Monde et à nous-mêmes que nous menons depuis que nous nous sommes mis debout et avons regardé le ciel. » Paul DANBLON, Au bonheur de vivre Bruxelles, Éditions Complexe, 1999, p. 8. * Et une expression beaucoup plus provocante de Michel Deguy, athée et fortement anticlérical : « L’économie “mondiale” repose sur la “croissance” ; la croissance dépend de l’accroissement de la “consommation” ; celle-ci de la relance incessante de la convoitise par le boniment mondial de la publicité. […] Or le moteur de l’énorme machinerie machination se trouve “en Occident”, c’est-à-dire en sphère chrétienne, et ça n’a pas changé depuis que Max Weber a éclairé la coexistence (la coessentialité) du capitalisme et du christianisme. Les mentalités impliquées, enrôlées, mobilisées, exercées, entraînées, sont “depuis toujours” chrétiennes. Le chrétien est un humain qui se lève et se couche en implorant Dieu : “ne nos inducas in tentationem”. Son régime de pensée et d’existence est donc “schizé” : d’une part il ne doit pas céder à la tentation ; d’autre part il lui faut céder à la tentation. […]

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» Qu’est-ce que la tentation ? Je reprends ce terme, aussi banal qu’ancien, aussi théologique que psychologique ordinaire, parce qu’en hémisphère nord […], le consommateur est un ci-devant chrétien ; ou le chrétien est un consommateur. Le type humain est consommateur, (ex-)chrétien, anglophone (même s’il n’est pas English speaking born). Ce sont des prédicats anthropologiques essentiels. » Tout ce que le christianisme a médité et redouté comme tentation est exactement ce dont l’économie moderne a fait son moteur et son beurre. Il faudrait reprendre — pour la traduire en contemporain — la théologie de la tentation. […] » Des millions de consommateurs chrétiens murmurent, implorent que la tentation leur soit épargnée. Or leur vie consiste à céder à la tentation (dont le nom est devenu par exemple une “marque” de sous-vêtements ou de plats cuisinés, etc.). La vie devrait être un enfer, et “consommateur chrétien” un adunaton [une impossibilité, une contradiction dans les termes]. Or elle est un paradis… » Michel DEGUY, « Ah ! Sans Dieu », in Dieu en lambeaux Bruxelles, ULB, avril 2006, p. 205-206

Comme croyants, le texte biblique est en même temps pour nous chemin vers Dieu, parole de Dieu, à condition que nous puissions le faire parler dans le présent : redécouvrir l’épaisseur humaine du texte est aussi pour nous chemin pour entendre ce qui, par ce texte, nous est dit de Dieu. Il faut remarquer par ailleurs que la Bible est loin d’être un texte uniforme : elle est parcourue de sensibilités très diverses, parfois contradictoires. Ce n’est pas pour rien qu’il y a quatre évangiles. La Bible est le résultat de relectures multiples au long de l’histoire, qui prolongent ou réorientent les lectures précédentes, relectures marquées tant par le contexte historique, social et politique que par la sensibilité humaine et spirituelle de l’auteur. La Bible est elle-même objet, au cours des siècles, de lectures et relectures multiples, toujours pour une part sélectives. Nous nous situons nous-mêmes dans ce mouvement. Cette lecture toujours plurielle n’est cependant pas simplement arbitraire ou subjective ; elle demande à être argumentée, mais elle est toujours ouverte à la controverse… Ajoutons que toute lecture du texte biblique est située et est nécessairement marquée par l’appartenance convictionnelle. Il est certain que les lecteurs et interprètes juifs contemporains peuvent beaucoup nous apporter dans cette compréhension, tant pour l’Ancien ou le Premier Testament, que

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pour approcher le contexte spirituel de Jésus ou de Paul. Mais en même temps, notre lecture de l’Ancien Testament est aussi une lecture symbolique à partir du Christ, qui a sa légitimité et sa cohérence inaccessible au lecteur juif, tandis que, de son côté, ce dernier lit le texte à partir de l’institution historique du judaïsme après la destruction définitive du Temple et la grande diaspora. Enfin, je suis convaincu de ce que penser personnellement et communautairement le contenu de notre foi aujourd’hui demande parfois de redire cette foi autrement, dans d’autres mots, avec d’autres images que ce que le catéchisme et la théologie des derniers siècles nous ont appris. Heureusement, Vatican II a pour une part ouvert ce chemin, et nous en avons tous déjà largement bénéficié. Edward Schillebeeckx exprime très bien cette exigence : « Si dans tout dogme une vérité s’exprime de fait, elle le fait cependant toujours de façon défectueuse et historiquement conditionnée. En tant qu’expression verbale de la foi, le dogme peut changer au cours du temps. À partir de nos questions, la fidélité à l’Évangile et aux dogmes de l’Église peut parfois exiger de nous de rompre avec l’image dépassée de l’homme et du monde dans laquelle la vérité évangélique a autrefois été exprimée. Il y a là une mission importante du dialogue au sein du christianisme, mission qui constitue une tâche propre pour les théologiens 4. »

* Je ne prétends pas détenir la vérité. J’essaie, comme croyant en Église et comme théologien, de dire ma foi avec sérieux, sincérité et authenticité. Cette réflexion est en effet au cœur de ma démarche théologique depuis plus de quarante ans, alors même que mon histoire m’a mené davantage à travailler la théologie politique et l’éthique économique et sociale, et à intervenir sur ce terrain. Mais ce travail a toujours été porté par la réflexion et l’inspiration de fond de la foi et de son actualité. En , lors de l’élaboration d’un mémoire de licence en théologie sur la christologie de Cyrille de Jérusalem (v.  – ), s’est imposée à moi la ques. Edward Schillebeeckx, « L’identité chrétienne : défi et mise au défi. À propos de l’extrême proximité du Dieu non-expérimentable », Angelicum, t. , /, p. .

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tion de la prise au sérieux de l’humanité de Jésus. Pour Cyrille, comme pour nombre de ses contemporains, il y avait une sorte d’évidence implicite : le Verbe de Dieu avait pris la place de l’âme humaine en Jésus (cette doctrine fut explicitement défendue par Apollinaire et condamnée au Concile de Constantinople en ). Son humanité était donc incomplète. L’étude de l’exégèse postbultmannienne avec la revalorisation de la recherche historique sur Jésus (grâce à Ernst Käsemann en particulier) et de la théologie de Wolfhart Pannenberg, dans le cadre d’une préparation au doctorat, m’ont conduit à la nécessité de la prise au sérieux de l’histoire au fondement de la foi et donc de la théologie, tandis que la lecture de Metz et Moltmann m’orientait vers la dimension politique de la théologie et de la foi. L’enseignement à l’Institut international Lumen Vitae, à partir de , m’a mis en rapport avec la théologie de la libération naissante en Amérique latine et avec l’expérience des communautés de base, me faisant découvrir le lien entre l’expérience croyante vécue par des petites communautés en situation de pauvreté, réunies autour de la lecture de la Bible en lien avec leur situation, et la dimension sociétale de la foi : passage d’une théologie articulée principalement sur le débat intellectuel (qu’il s’agisse de l’historicité de Jésus ou de la dimension politique de la foi) à une théologie davantage articulée sur la vie et le récit des gens, tout en intégrant dans cette démarche les apports de type plus académique. Au cours des années  et pendant près de vingt ans, le travail dans les milieux populaires en Belgique francophone, dans le cadre du séminaire cardinal Cardijn (SCC) et puis du Centre de formation Cardijn (Cefoc) 5, a approfondi cette expérience et cette conviction. La pédagogie théologique développée à partir de l’expérience des gens et de leurs récits a convergé pour moi avec les méthodes de l’exégèse narrative. Tout cela a nourri mon interrogation et ma recherche d’approfondisse-

. Le passage de l’un à l’autre est lié au fait qu’au départ le Séminaire avait reçu mandat de former de futurs prêtres sur la base de demandes d’ouvriers n’ayant pas accompli un cycle d’études secondaires, mais au milieu des années , ce mandat a été retiré par les évêques, la formation trop sociale et politisée ne correspondant pas au modèle souhaité de prêtres. Cette formation, fondée sur une pédagogie du récit de vie, se faisait de part en part avec des laïcs enracinés eux aussi dans le même milieu. L’initiative a cependant continué sous le nom de Cefoc, uniquement avec des laïcs.

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ment croyant sur la personne du Christ. En même temps, j’ai vécu plusieurs moments d’expérience ecclésiale difficiles : l’intervention autoritaire par laquelle il a été mis fin à l’enseignement théologique à Lumen Vitae en lien immédiat avec la théologie de la libération, la mise au pas du Séminaire cardinal Cardijn concernant la formation de prêtres issus des milieux populaires. Différents voyages en Amérique latine m’ont fait découvrir une Église vivante et solidaire, libre et courageuse dans le témoignage de l’Évangile, en particulier au Brésil ; mais des missions au nom de Justice et Paix m’ont aussi fait toucher les accointances majoritaires de certains épiscopats latino-américains avec les dictatures militaires les plus brutales, avec l’appui de la Curie romaine, comme en Argentine. Plus récemment, et depuis quinze ans, mon travail de recherche et de formation sur les questions européennes (dans le cadre de l’association dominicaine Espaces – Spiritualités, cultures et société en Europe) s’est développé sur un terrain plus proprement politique et éthique, me conduisant à m’interroger davantage sur la présence et la responsabilité de l’Église dans une société plurielle. Cela m’a mené à m’investir aussi sur le terrain de la rencontre œcuménique et du dialogue interreligieux, en particulier avec l’islam, et du dialogue avec les convictions séculières agnostiques et athées. Le dialogue avec des scientifiques m’a de plus ouvert au questionnement sur le rapport entre la foi et ce que la science nous révèle des origines du monde et de l’humanité. En parallèle, il y a eu, tout au long du parcours, le constat douloureux de la non-communication entre le magistère de l’Église et l’expérience réelle des communautés croyantes : Humanae vitae et la contraception, rigidité de la conception du ministère presbytéral incapable de rencontrer les besoins réels des communautés chrétiennes, refus de reconsidérer la question de la place des femmes dans l’Église, etc. Tout ce chemin a alimenté ma recherche de foi et m’a conduit à approfondir le sens de la confession de foi fondamentale, liée à la christologie, d’un Dieu trinitaire. C’est en raison de ce lien étroit avec ma propre expérience croyante, enracinée dans l’Église, que dans ce livre je m’exprime plus ou moins souvent en je. Je propose un chemin, une expression, en ayant la conviction d’être enraciné en vérité dans la tradition de foi de l’Église, mais je ne prétends en rien que cette expression est la seule valable, ni qu’elle s’impose à qui que ce soit.

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Mon souci est d’aider chacun à un chemin de foi dans la liberté. * Je tiens à nommer ici, pour leur exprimer ma reconnaissance, les personnes — auteurs anciens ou contemporains et personnes fréquentées — qui ont particulièrement marqué et alimenté mon cheminement intellectuel et croyant depuis près de cinquante ans. Ce texte leur est redevable à un titre ou l’autre. Je les cite plus ou moins selon l’ordre de leur rencontre. Ignace d’Antioche, Augustin Léonard, Thomas d’Aquin, Alfred Loisy, Maurice Blondel, Marie-Dominique Chenu, Aloys Grillmeier, Wolfhart Pannenberg, Edward Schillebeeckx, Gerhard Ebeling, Gustavo Gutiérrez, Mateus Rocha, Carlos Mesters, Thomas Balduino, Albert Nolan, Bartolomé de Las Casas, Ernest Michel, Jean-Marie Muller, Jacques Pohier, Christian Duquoc, Adolphe Gesché, Claude Geffré, Edgard Morin, Etty Hillesum, Hans Jonas, Marek Halter, Jacques Dupuis. * Note : je cite généralement la Bible selon la Traduction œcuménique de la Bible (TOB). Il arrive que je préfère la Bible de Jérusalem (BJ), lorsque je trouve le texte plus parlant : je le signale en ce cas. Pour les textes cités : sont incorporés à mon texte ceux qui sont intégrés à ma propre réflexion. Les textes encadrés, de même que les images, sont des illustrations, des élargissements ou parfois des provocations visant à stimuler la réflexion. Les notes ne se veulent pas un appareil scientifique : j’y indique les références des textes cités ou des documents auxquels je me réfère, j’y ajoute un éclairage particulier ou je précise l’une ou l’autre chose qui autrement alourdirait le texte, ou parfois j’y donne une précision un peu plus technique de façon à éviter des erreurs d’interprétation.



1. Croire en Dieu aujourd’hui

elon un courant relativement récent de la théologie, pour le chrétien, Jésus Christ est le seul point de départ légitime d’une réflexion sur Dieu. Dans le protestantisme, la théologie libérale, qui s’est largement imposée au cours du xixe siècle, a parfois été une réduction philosophique ou éthique de la foi chrétienne. Karl Barth et le mouvement qu’il a suscité ont fortement revalorisé la foi. Dans le même élan, ils ont discrédité la responsabilité de la philosophie comme instrument critique et ont dénoncé les religions non chrétiennes comme idolâtrie : le Christ seul est chemin vers Dieu et seule la Bible est source de théologie. Plus récemment, la sociologie a introduit le concept de sécularisation à partir du constat que la religion a cessé d’être la référence commune assurant le fondement de la société. La religion n’est plus et n’a plus à être le garant et le surveillant de la société politique et l’encadrement moral de la société civile. Cette approche sociologique faisait en outre l’hypothèse, tenue comme plus ou moins évidente, que la religion allait disparaître comme phénomène social public. Dans la foulée, une théologie de la sécularisation s’est construite sur l’hypothèse que la foi chrétienne pouvait se libérer complètement de la religion… Mais Dieu n’a pas disparu de notre société, et le phénomène du religieux, au lieu de s’effacer progressivement pour disparaître, connaît de nouvelles et multiples expressions. Le sentiment religieux est toujours bien présent. L’Église catholique se réjouit parfois de ce « retour du religieux ». Sans doute, un nouvel espace de sens et de questionnement s’est-il ouvert, mais ce n’est pas pour autant que le Dieu de l’Évangile apparaît plus largement accessible et crédible pour la société d’aujourd’hui.

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En lecture partielle‌


Bibliographie iconographique

Ilhan Akit, Le musée de Chora, Istanbul, Akşit, 2003. Alain Arnould et Jean-Michel Massing, Splendours of Flanders, Cambridge University Press, 1993. Joseph Jobé, Le Christ de tout le monde, Edita Lausanne, 1962. Gabriele Finaldi, The Image of Christ. The catalogue of the exhibition Seeing Salvation, London, National Gallery, 2000. Jeffrey F. Hamburger, The Rothschild Canticles, New Haven, Yale University Press, 1990. Philippe Pierret, Ces pierres qui nous parlent… Bruxelles, Didier Devillez, 1999. Maurice Pinazola, Brésil baroque, Genève, Bonvent, 1974. Teresa et Henryk Świebocki (texte) et Adam Bujak (photographies), Auschwitz. Résidence de la mort, Cracovie et Oświęcim, Biały Kruk, 2003. Fritz van der Meer et Hans Sibbelee, Imago Christi, Anvers, Mercator, 1980. Guide, Musée des Beaux-Arts de Lyon, 2002. Lexikon der christlichen Ikonographie. Allgemeine Ikonographie A–E, Freiburg im Breisgau, Herder, 1968 (1984). L’actualité religieuse dans le monde, « Jésus sans frontières », Hors-série, octobre 1994. Actualité des religions, « Les religions et leurs chefs-d’œuvre », Hors-série, septembre 2000. Le monde de la Bible, nº 114, « Le Christ dans l’art, des origines au xve siècle », octobre 1998. Le monde de la Bible, nº 126, « Le Christ dans l’art, de la Renaissance à nos jours », avrilmai 2000.

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Table des matières

Avant-propos. Trinité, bonne nouvelle de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1. Croire en Dieu aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Dieu ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Dieu n’est plus évident Dieu n’est pas nécessaire pour vivre du sens La revalorisation de la foi et le retour de la spiritualité Dieu source de vie et de violence

Un langage hérité et problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 L’usure des formules Dire et représenter Dieu ? La référence biblique

Dieu comme proposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Deux références Une tradition reçue et relue

Dieu source et fondement de l’être . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Dieu, origine, source et fondement Le mal comme contradiction Dieu en retrait L’être humain, image de Dieu

2. Dieu de la création et de l’alliance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Le Dieu de la création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Un Dieu créateur Un Dieu présent à l’humanité Une humanité une Un Dieu qui du chaos fait sortir un ordre Un Dieu qui confie à l’humanité une responsabilité historique Un monde fragile

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Une humanité blessée Caïn et Abel, le Déluge et la Tour de Babel

Le Dieu de l’alliance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 La protection du faible L’appel à l’égalité de tous Un Dieu violent ? Le jugement sur l’histoire

3. Dieu Père, révélé par Jésus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Dieu Père et la tradition biblique ancienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Le nom « Père » Dieu Mère ? Dieu Père et Mère ?

Le Dieu de Jésus Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Continuité Appel prophétique à la mémoire de l’Alliance Mise en cause d’une culture discriminante, du pouvoir et de l’argent Dieu au carrefour des interprétations Le visage du Père

Croire aujourd’hui en un Dieu Père . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Un Dieu non interventionniste Une présence bienveillante, un Père compatissant Un Dieu qui prend parti Dieu, un tu personnel auquel je m’adresse Un appel à la responsabilité Dieu Père : au-delà de l’image

4. Jésus, Fils de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 L’homme Jésus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Jésus, un homme de notre histoire Jésus le croyant Un Dieu de bonté qui se fait proche

La mort sur la croix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Jésus prophète assassiné Jésus condamné par l’alliance des pouvoirs et des intérêts L’affrontement libre à la mort Un Dieu impuissant ? Jésus mort pour nous ? La fécondité de la mort du prophète

Le témoignage de la résurrection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 La croix n’est pas la fin de l’histoire L’expérience de la résurrection, un chemin spirituel : les disciples d’Emmaüs

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La confession de foi de l’Église. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Relance de la foi, relance de la question : qui est Jésus ? Jésus, Fils de Dieu

Dieu partie prenante de notre histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168 Le sérieux de l’incarnation Cet homme est le Fils de Dieu Au commencement était le Verbe…

Quel sens a pour nous la reconnaissance de Jésus Fils de Dieu ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179 Dieu se lie à notre histoire Un Dieu passible Une fois pour toutes Le renvoi au quotidien de l’amour efficace et de la responsabilité Un monde et une histoire ouverts à une promesse L’espoir d’une réconciliation universelle ?

5. L’Esprit, don du Père par le Fils. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 Incarnation et révélation de Dieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 L’homme Jésus et l’infini de Dieu Présence et absence de Dieu Révélation et vérité Une fois pour toutes

L’Esprit dans la Bible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 Le Premier Testament Dans le Nouveau Testament

L’Esprit dans l’expérience de l’Église. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 Hésitations et maturation L’appel à l’Esprit Sur l’interprétation de l’Écriture et de la tradition en Église

L’Esprit souffle de liberté et d’universalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 Du modèle d’exclusion au modèle concentrique Quel œcuménisme ? L’Esprit au-delà des frontières

Le triple visage de Dieu, responsabilité et liberté de la foi . . . . . . . . . . 225 Bibliographie iconographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227 Table des matières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229


Deuxième édition achevée d’imprimer le  mars  sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à  Gilly (Belgique)



Ignace Berten, dominicain belge, théologien, enseignant, ancien vicaire général des dominicains de Belgique francophone. Il est directeur du bureau de Bruxelles de l’association « Espaces – Spiritualités, cultures et société en Europe », qui cherche à valoriser les dimensions sociales, éthiques, culturelles et spirituelles de la construction européenne. Il a notamment publié La nouvelle Europe, Fidélité, 2005 et Christ pour les pauvres, Cerf, 1989.

ISBN 978-2-87356-428-5 Prix TTC : 24,50 €

9 782873 564285 2e édition corrigée

Ignace Berten

Croire en un Dieu trinitaire

Ce livre repose sur la conviction profonde que ce qui se dit ou cherche à se dire dans le mot « Trinité » est porteur de sens en lien avec notre expérience et notre existence. Il cherche à répondre aux questions : Si nous disons croire que Dieu est Père, Fils et Esprit, quel sens cela a-t-il pour nous ? Que disons-nous ainsi de Dieu ? Que disons-nous de nous-mêmes, de notre existence dans le monde présent ? L’auteur veut montrer, d’une part, comment cette doctrine s’enracine dans l’expérience que les disciples et les premières communautés ont faite de Jésus et dans les Écritures qu’ils nous ont transmises et, d’autre part, comment et en quoi une telle représentation de Dieu peut être porteuse de sens pour nous. Cette réflexion s’accompagne d’un certain nombre de textes, du présent et du passé, d’horizons très divers, qui cherchent à éclairer la réflexion, ainsi que de nombreuses représentations, en couleurs, issues de l’art religieux.

Photos de couverture : Les deux Trinités, Murillo © The National Gallery, London ; Crucifixion, Pierre Deuse © photo : Hans Fischer ; La Trinité sur son trône, détail, Gerard Horenhout © The J. Paul Getty Museum, Los Angeles ; Les trois anges reçus par Abraham, Ravenne

Croire en un Dieu trinitaire

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Croire en un Dieu

trinitaire


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