Rassure mes copains

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Brice est le quatrième enfant de Bénédicte et Yves Oriou. Un cancer de la tête, venu d’on ne sait où, l’a foudroyé et l’a conduit à la mort le 22 décembre 2011, la veille de son huitième Noël. « Brice nous a apporté beaucoup de joie, de bonheur et je ne peux garder pour moi le chemin qu’il a parcouru avec nous et au travers de sa maladie », écrit sa maman. Il a réveillé dans le cœur de ses proches des richesses insoupçonnées. Il a surtout eu un parcours de foi extraordinaire pour un petit garçon de sept ans, témoignant de son lien avec Jésus, qui l’a accompagné et fait grandir au cours de sa maladie. En filigrane, trois lignes de fond : la foi des tout-petits, l’expérience de la mort et de la résurrection, et le consentement à la vie. Sans un tel consentement, comment se remettre debout après le drame ? Bénédicte Oriou en témoigne dans ces pages. Le bonheur n’est pas une vie sans épreuves, mais une vie dans laquelle on choisit d’aimer.

ISBN 978-2-87356-668-5 Prix TTC : 15,50 €

9 782873 566685

Collection « Béthanie »

Photo de couverture : © BO.

« En refermant le manuscrit de Rassure mes copains, je recueille une parole de feu qui pourrait résonner comme une parole d’envoi : Créons dès maintenant des liens d’éternité ! » « Un récit sobre, sans effets de style, puisant dans les mots simples de tous les jours. » Préface de Lytta Basset

Bénédicte Oriou

Rassure mes copains

Rassure mes copains

Bénédicte Oriou

Rassure mes copains

Préface de Lytta Basset



Rassure mes copains



Bénédicte Oriou

Rassure mes copains Préface de Lytta Basset

« Béthanie »


Directeur de collection : Charles Delhez, s.j.

©  2016, Éditions jésuites Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris info@editionsjesuites.com www.editionsjesuites.com Dépôt légal : D.2016, 4323.07 ISBN : 978-2-87356-668-5 Imprimé en Belgique


À Camille, Jules, Louise, Léopold, Sara, Noah, Nolan, Noémie et tous les enfants malades qui luttent au quotidien contre la maladie et nous apprennent ce qu’est vivre… À Marie, Audrey, Tony, Noëline, Enzo, Evan et tous les enfants emportés par la maladie qui sont avec notre Brice… À Yves, Myriam, Christelle et Céline et à toutes les familles frappées par la maladie et le deuil d’un enfant…


Si vous souhaitez réagir ou vous manifester, merci de me contacter par mail à l’adresse suivante : benedicte.oriou3@orange.fr


J’exprime ma gratitude à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce livre, par leur participation directe et leur soutien, par leur encouragement ou leurs initiatives, en particulier Aliette Gruget pour sa critique constructive, Lytta Basset pour sa préface, le Père Delhez et son équipe pour l’embellissement qu’ils ont apporté à la couverture et à la mise en page de cet ouvrage. Merci de votre confiance.



Préface

C

’est un chaud merci qui me vient du fond du cœur à l’adresse   de Bénédicte Oriou. Merci pour la lucidité qui a été, est et sera toujours la sienne face à la réalité… et Dieu sait qu’elle a été crucifiante, la réalité de la maladie et de la mort de son petit Brice. Lucidité qui va de pair avec une grande exigence de vérité — vérité face aux autres, ses proches et moins proches, vérité face à elle-même : vérité qui selon la Bible est le noyau dur de l’amour. Pas d’amour authentique sans parole vraie, sans ce regard lucide sur la réalité telle qu’elle est et advient. Un chaud merci, également, pour avoir osé témoigner par l’écriture : une histoire intime — et si blessée encore — rendue publique pour que d’autres puissent envisager de se relever un jour. Témoignage sans prétention qui, pourtant, nous reflète ce qui m’apparaît comme un modèle d’accompagnement spirituel. Il saura, à n’en pas douter, inspirer bien des personnes qui accompagnent autrui — enfant ou adulte — sur son chemin de souffrance et jusqu’au bout de son parcours terrestre : ma conviction s’enracine dans mon expérience de formatrice en accompagnement spirituel et dans ma propre pratique.

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Ce livre aurait pu avoir pour titre Le livre de Brice et Jésus, comme avait désiré l’écrire lui-même ce petit garçon hors du commun. En effet, j’y discerne en filigrane trois chapitres essentiels qui se complètent et nous font signe : Le premier s’intitulerait « La foi des tout-petits ». Ce que Bénédicte Oriou raconte de sa vie, de leur vie quotidienne avec Brice, et avec toutes ces personnes qui les ont accompagnés, m’a remise en contact avec la jubilation de Jésus en Luc 10, quand il voyait les tout-petits-enfants et adultes au cœur d’enfant — si proches de Dieu dans leur dénuement et leur confiance. D’où ce récit sobre, sans effets de style, puisant dans les mots simples de tous les jours. Le deuxième aurait pour titre : « Mon/notre expérience de la mort et de la résurrection ». Bénédicte Oriou le note avec justesse : tant de personnes préfèrent fuir que d’entendre parler de la mort… passant, du coup, à côté de l’expérience de la résurrection ! Fort sentiment d’accomplissement le jour de la mort de Brice, raconte l’auteure : « Tout est accompli », disait Jésus à l’heure de sa mort, au moment d’entrer dans la Vie… Personnellement, je suis bien davantage atterrée par la disparition de la conviction que Jésus est vivant, chez beaucoup de chrétiens, que par la désertion des Églises. Voilà pourquoi un témoignage tel que celui-ci est à mes yeux de la première importance. Pour le troisième chapitre, j’hésite entre « Le consentement à la bienveillance » et « Le consentement à la vie ». En fait, c’est les deux. Sans un tel consentement, comment se remettre debout après le drame ? Bénédicte Oriou a consenti, et elle continue de le faire, quel qu’en soit le prix, au jour le jour. Il y a la décision — personnelle, intime — et il y a ce qui la conforte : la solidarité de tous, y compris des plus jeunes, des plus humbles… et la puissance de l’intercession, dans sa lumineuse gratuité — la bienveillance divine au travers de tant d’initiatives humaines !

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préface

En refermant le manuscrit de Rassure mes copains, je recueille une parole de feu qui pourrait résonner en quelques lecteurs et lectrices comme une parole d’envoi : « Créons dès maintenant des liens d’éternité ! ». Qu’y a-t-il de plus urgent, en effet ?

Lytta Basset

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N

ous avons un fils, il s’appelle Brice, il est notre quatrième   enfant chéri après Myriam, Christelle et Céline. Le porter, lui donner la vie et vivre avec lui les six premières années de sa vie nous a comblés de joie, mais un gliome infiltrant du tronc cérébral, nom barbare d’un cancer de la tête, venu d’on ne sait où, l’a foudroyé et l’a conduit inéluctablement à la mort le 22 décembre 2011, à la veille de fêter son huitième Noël. Notre famille est un corps. Amputé mais résigné à être fort. Jamais un corps n’oublie un de ses membres. Un corps amputé fait vivre davantage les autres membres pour pallier un manque. Un corps amputé d’un pied a des doigts de pieds qui le démangent. Toute notre vie nous continuerons à sentir Brice. Parfois c’est douloureux et insupportable… Parfois c’est frais et agréable, comme un petit chatouillis. La vie de Brice a été lumineuse. Il nous a apporté beaucoup de joie, de bonheur et je ne peux garder pour moi le chemin qu’il a parcouru avec nous et au travers de sa maladie. Il a réveillé dans notre cœur et dans celui de beaucoup des richesses insoupçonnées et je crois qu’il peut maintenant toucher même des personnes inconnues. Il a surtout eu un parcours de foi extraordinaire pour un petit garçon de sept ans. Brice est un enfant qui a su se rendre disponible à Jésus et l’accueillir. Nous lui avons proposé la foi, l’avons vu touché et 13


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saisi par cet amour de Dieu et s’attacher à lui. Du coup, du haut de ses sept ans, il nous a confié avec beaucoup de sensibilité et de fraîcheur son lien avec Jésus, qui l’a accompagné et fait grandir au cours de sa maladie. Il prêtait une attention toute particulière aux essentiels de ce monde. Sa vie nous entraîne sur de nouveaux chemins, elle nous transforme et nous fait advenir. La maladie de Brice, nous ne la souhaitons à personne, et nous soutenons les associations et la recherche qui luttent pour que plus jamais des enfants en meurent, mais nous souhaitons témoigner de ce que le bonheur n’est pas une vie sans épreuves, mais une vie dans laquelle on choisit d’aimer. La mort n’est ni la fin de notre activité, ni la fin de notre existence, la vie continue toujours. Je continue toujours à inventer au jour le jour la manière d’être la maman de Brice, des filles. Rien ne s’arrête, ce livre en témoigne, et dit comment nous reconnaissons la présence de notre petit garçon dans notre vie, aujourd’hui. Comme l’a si bien dit et expérimenté notre fille Céline : « La mort ne nous empêchera pas de nous aimer ! »

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Février, le plus court des mois est de tous le plus sournois

L

e lundi 21 février, Yves emmène Brice à son cours de piscine,   mais pour la première fois, notre fils n’est pas motivé. Peu de temps après le début du cours, un manque de coordination de ses gestes surprend son moniteur qui demande à son papa de le reprendre. En rentrant chez nous, il vomit et s’endort sur le canapé. Yves pense à une gastro-entérite. Il mange cependant son repas du soir, en disant que la tête tourne. Cette expression est nouvelle, il a dû la dire deux, trois fois, ces derniers jours. Puis il passe une bonne nuit. Le lendemain, il n’a pas le courage d’aller à l’école. Nous lui proposons un compromis : y aller le matin et passer l’après-midi chez sa grand-mère Myvonne, qui habite le même village que nous. Brice semble heureux de ces heures à venir chez sa grandmère. Myvonne tient une place particulière dans son cœur. Il a beaucoup d’affection pour elle, même si parfois son franc-parler la bouscule un peu, comme : « T’es vieille, mamie, tu vas bientôt 15


En lecture partielle‌


Table des matières Préface par Lytta Basset . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Février, le plus court des mois est de tous le plus sournois. . . . 15 Mars prépare en secret le printemps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Au mois d’avril, pris dans le fil des traitements . . . . . . . . . . . 69 Mai ne va jamais sans fleurs, les bienfaits du traitement . . . . 77 Beau mois de juin, que de soins ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Juillet ensoleillé remplit le cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 C’est le mois d’août qui donne le bon goût . . . . . . . . . . . . . . 99 Septembre se nomme le mois de l’automne . . . . . . . . . . . . . . 107 En octobre, le vent met les feuilles aux champs . . . . . . . . . . . 121 Novembre le mois noir est celui de l’espoir . . . . . . . . . . . . . . 143 Mois de décembre : au plus fort de l’hiver songe au printemps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 207


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Vivre tout ce qu’il est encore possible de vivre . . . . . . . . . . . . 161 Brice, ses dernières heures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 « Il faut rassurer mes copains » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 Sa maladie et sa mort nous ont rendus malades . . . . . . . . 179 Sa vie continue en nous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 Brice, élément soudant de notre couple et de notre famille . 185 Texte composé et lu par Myriam pour la sépulture de Brice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 Page Facebook de Myriam un an après le départ de Brice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 Ces liens tissés avec Brice sont des liens d’éternité . . . . . . . 193 Décembre 2012 - Un an après le passage de Brice . . . . . . 197 Postface : hommage à Brice, hymne à la vie . . . . . . . . . . . 201 Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203 Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207

Achevé d’imprimer le 29 février 2016 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique).



Brice est le quatrième enfant de Bénédicte et Yves Oriou. Un cancer de la tête, venu d’on ne sait où, l’a foudroyé et l’a conduit à la mort le 22 décembre 2011, la veille de son huitième Noël. « Brice nous a apporté beaucoup de joie, de bonheur et je ne peux garder pour moi le chemin qu’il a parcouru avec nous et au travers de sa maladie », écrit sa maman. Il a réveillé dans le cœur de ses proches des richesses insoupçonnées. Il a surtout eu un parcours de foi extraordinaire pour un petit garçon de sept ans, témoignant de son lien avec Jésus, qui l’a accompagné et fait grandir au cours de sa maladie. En filigrane, trois lignes de fond : la foi des tout-petits, l’expérience de la mort et de la résurrection, et le consentement à la vie. Sans un tel consentement, comment se remettre debout après le drame ? Bénédicte Oriou en témoigne dans ces pages. Le bonheur n’est pas une vie sans épreuves, mais une vie dans laquelle on choisit d’aimer.

ISBN 978-2-87356-668-5 Prix TTC : 15,50 €

9 782873 566685

Collection « Béthanie »

Photo de couverture : © BO.

« En refermant le manuscrit de Rassure mes copains, je recueille une parole de feu qui pourrait résonner comme une parole d’envoi : Créons dès maintenant des liens d’éternité ! » « Un récit sobre, sans effets de style, puisant dans les mots simples de tous les jours. » Préface de Lytta Basset

Bénédicte Oriou

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