RiveDieu 34 by Éditions jésuites

Magazine bimestriel • no 34 • mars – avirl 2016 • Éd. resp. : Charles Delhez, 7 rue Blondeau, 5000 Namur • Bureau de dépôt : Namur 1 • No d’agr. : P 301046 • ISSN 2033-5377 • ISBN 978-2-87356-704-0

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Revue belge de spiritualité

RENCONTRE

Jean-Marie Pelt BIBLE

Il m’a aimé

UN LIEU DE SPIRITUALITÉ

The Blackfriars Pub

FAMILLES

Nos enfants sont-ils heureux ?

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Sommaire Rencontre |

Jean-Marie Pelt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Charles Delhez, s.j.

Témoignage |

Adeline, postulante à Soleilmont . . . . . . . . . . . . . . . 8 Christine Bolinne

Bible |

Il m’a aimé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Marie-Raphaël, o.s.b.

Chronique |

Départ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Myriam Tonus

Art religieux |

Frans Masereel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Pascale Otten

Un mot de spiritualité |

« Au-delà de l’amour, il y a le pardon ». . . . . . . . . . 16 Dominique Collin, o.p.

Un lieu de spiritualité |

The Blackfriars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Céline Baumet

Figures spirituelles |

Saint Pierre Favre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Pierre Ferrière, s. j.

Spiritualités d’ailleurs |

Khwâdja Abdallâh Ansârî . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Jacques Scheuer, s.j.

Question d’enfant |

Est-ce que je peux me replonger dans l’eau ? . . . . 24 Luc Aerens

Questions de familles |

Nos enfants sont-ils heureux ? . . . . . . . . . . . . . . . . 25 José Gérard et Donatienne Vanderghote

Conte |

Le mendiant et le roi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Jacqueline Poirier

Recension |

Schéma de la foi chrétienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Robert Scholtus

Billet |

Le paradoxe du mensonge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Armel Job

Dieu Rive

• no 34 • mars – avril 2016

Éditeur responsable Charles Delhez, 7 rue Blondeau, 5000 Namur f Secrétaire de rédaction Stéphane Dupuis f Comité de rédaction Luc Aerens, Alain Arnould, Céline Baumet, Chantal Berhin, Christine Bolinne, Dominique Collin, Charles Delhez, Anne De Poortere-Schillings, José Gérard, Jean Hanotte, Marie-Raphaël de Hemptinne, Armel Job, Nancy de Montpellier, Claude Raucy, Jacques Scheuer, Myriam Tonus f Maquette et mise en page Jean-Marie Schwartz f Abonnements Nicolas Tonus, 7, rue Blondeau, 5000 Namur, abonnements@dipromedia.be, www.rivedieu.be, 081 22 15 51 f Prix abonnement Belgique 1 an, 6 numéros : 24,50 EUR (36,00 EUR pour l’étranger) ; abonnement 2 ans, 12 numéros : 45,00 EUR (68,00 EUR pour l’étranger) ; abonnement de soutien : 40,00 EUR ; à partir de 10 abonnements groupés à la même adresse : 21,50 EUR par abonnement (33,00 EUR pour l’étranger) ; prix au numéro : 5,00 EUR f BE64 0688 9989 0952, IBAN GKCCBEBB f Paraît tous les deux mois f ISSN 2033-5377. RiveDieu est une publication des Éditions jésuites. Photo de couverture : Jean-Marie Pelt ; photo : C.D.

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Éditorial

ncore quelques semaines

Charles Delhez, s.j. Rédacteur en chef

et ce sera Pâques. Il nous faut bien tout ce temps pour nous prépa-

rer à un « événement » qui nous propulse hors du temps. Oui, un événement, parce qu’il s’est passé quelque chose. Des poltrons sont devenus les héros d’une histoire qui nous rejoint aujourd’hui encore et nous fait vivre. Si Jésus n’était pas ressuscité, son aventure si sublime — celle d’un « être qui a su conférer une rare noblesse à la honteuse confusion de l’existence humaine » (Laurence Freeman) — serait restée prisonnière du temps. Mais la résurrection est précisément cette lumière qui nous permet de relire sa vie, et notre vie. Mais « ressuscité, qu’est-ce que cela signifie ? » dira-t-on. Les évangélistes ont essayé de nous le faire comprendre par différents récits — impossibles à mettre en concordance —, mais l’essentiel pascal demeure au-delà des mots. Depuis ce jour-là, un souffle nouveau balaie la terre, un esprit vivifiant. Et on peut mettre désormais une majuscule à ces mots qui, en hébreu, en grec, en latin, sont identiques. L’Esprit qui, dès le commencement, planait sur les eaux souffle maintenant en rafales, pour qui ne se met pas à l’abri par peur ou pour son confort. Des femmes et des hommes parient sur l’amour vrai, quel qu’en soit le prix. Et ils espèrent, chacun pour sa part, changer le monde pour y voir germer ce Royaume qui, pourtant, n’est pas de ce monde. Il y a autre chose que ce monde, dirait Jean d’Ormesson. Au matin de Pâques, il « fait Dieu », selon la belle expression de Didier Decoin. Du coup tous les espoirs sont permis, mais au risque de cette vieci qui n’est désormais plus le dernier mot. Nous aurons bientôt cinquante jours pour écouter ce doux murmure qui n’attend que notre bouche pour continuer sa discrète course au cœur de notre humanité en quête d’espérance.

Si Jésus n’était pas ressuscité…

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Rencontre

Jean-Marie Pelt « La vie spirituelle est un levier essentiel » Propos recueillis par Charles Delhez, s.j., à Metz

Fils et petit-fils d’horticulteur, botaniste, Jean-Marie Pelt, décédé le 23 décembre dernier, était un amoureux de la nature. Fondateur de l’Institut européen d’écologie à Metz, en 1971, il était de plus en plus préoccupé de l’avenir de notre Planète bleue, riche jusqu’à présent, d’une étonnante biodiversité, véritable assurance-vie de l’humanité. La Terre met en eﬀet des ressources à notre disposition, que nous prélevons directement pour nous nourrir, nous vêtir… Elle nous fait également bénéficier de sols fertiles, de forêts prospères, d’eau pure, d’insectes pollinisateurs… Et, s’exclame Jean-Marie Pelt, ces services-là sont gratuits ! Une pensée dans la ligne de l’encyclique Laudato si’. Un itinéraire personnel centré sur le Christ.

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— L’écologie ne serait-elle pas aussi vieille que l’humanité, datant du jour où l’homme s’est distancé de la nature, tout en disant : « Et pourtant j’en fais partie » ? Justement, depuis quelques siècles, nous ne parlons plus ainsi en Occident. Les peuples premiers, eux, les Indiens, par exemple, ont un rapport fusionnel avec la nature. À la Renaissance, nous nous en sommes séparés. Cette dernière, devenue inerte, a perdu son sens. On en a fait un objet des sciences et de l’exploitation. C’est à tel point que Descartes parlait des animaux en termes de machines que l’on manipule. La nature n’était donc plus un lieu de contemplation, comme dans le christianisme jusqu’à la fin du Moyen Âge. Origène, lui, parlait des deux voies pour accéder à Dieu : la Bible et la nature. Maintenant, il y a un abîme entre l’homme moderne et la nature. — Parleriez-vous de développement durable, de modération joyeuse, de décroissance ? Je préfère parler d’économie durable, d’économie verte, d’économie en équilibre. L’économie doit devenir le mode ordinaire de production et de consommation des biens et des services, et le lieu ordinaire où les gens trouvent un emploi. La croissance, elle, fait la part grande à la production de richesses, expression que je n’aime pas. En eﬀet, en créant des richesses, on épuise les ressources qui serviraient aux suivants pour en produire eux-mêmes. Il faut repenser les axiomes de l’économie. Cette science s’est installée uniquement dans la société humaine et n’a pas du tout

tenu compte des ressources ni de leurs limites. Économie et écologie doivent finir par coïncider, sinon l’économie sera une sorte de cancer se développant sur le monde des vivants, qui va finir par s’épuiser et tomber gravement malade. C’est à la mécanique économique à entrer dans la nature. L’économie est un sous-système de l’écologie et pas l’inverse. — Quel serait votre échéancier ? Le challenge majeur est au cœur même du système mondial actuel, c’est-à-dire du capitalisme. Pourra-t-il tenir compte d’un monde limité et répartir les richesses avec équité ? La charte du développement durable de l’ONU parle de la répartition équitable des ressources de la planète. Or, la répartition actuelle est extrêmement injuste. Si l’on n’arrive pas à rétrécir la fourchette de revenus dans la population et le gouﬀre entre le Nord et le Sud, tout peut exploser. Nous risquons d’avoir des catastrophes bien avant le réchauﬀement de la planète.

L’ensemble des valeurs portées par l’écologie est en train de s’imposer et de prendre à contre-pied les valeurs du système antérieur, le système capitaliste — Assisterions-nous à un changement radical de civilisation ou peut-on se contenter de rustines ? Un changement radical, sans aucun doute, non seulement de culture, mais de civilisation. Il s’opère très vite et dans la confusion. Les Grecs appelleraient cette période un kairos, une crise, un moment où ce qui marchait dans la période du chronos (le temps ordinaire) ne fonctionne plus. Il faut donc discerner. Les Latins, eux, traduisent par opportunitas. Il s’agit de comprendre ce qui se passe et d’y rentrer. L’ensemble des valeurs portées par l’écologie est en train de s’imposer et de prendre à contre-pied les valeurs du système antérieur, le système capitaliste.

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Cette revue est en lecture partielle.

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Merci de l’intérêt que vous portez à nos publications.

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En avant-première de RivEspérance 2016

Une écologie intégrale pour demain À propos de l’encyclique Laudato si’ du pape François, conférence à Namur, le 17 mars 2016, à 20 h 15 à l’amphithéâtre Pedro Arrupe* « La grande richesse de la spiritualité chrétienne offre une belle contribution à la tentative de renouveler l’humanité », rappelle-t-il. • Olivier De Schutter, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU • Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur • Charles Delhez s.j. • Marthe Nyssens, professeur d’économie à l’UCL • des acteurs de terrain Inscription et réservation souhaitées : Prix : 10 EUR (étudiants : 3 EUR) ; membres des associations partenaires : 5 EUR (Altercité, Grandes Conférences Namuroises, RiveDieu).

www.rivesperance.be Peter Annegarn, Charles Delhez, s.j., Philippe de Mûelenaere, Gilles Deschepper, Annick Ghysens, Nancy de Montpellier, François Nuttin et Philippe Petit. * Entrée par le sentier Thomas qui relie le no 7 de la rue Grandgagnage et la rue Grafé.

2016 Namur > 4, 5, 6 novembre Habiter « notre maison commune »

L’aventure intérieure Prends-moi, Seigneur, dans la richesse divine de ton silence, plénitude capable de tout combler en mon âme. Fais taire en moi ce qui n’est pas toi, ce qui n’est pas ta présence toute pure, toute solitaire, toute paisible. Impose silence à mes désirs, à mes caprices, à mes rêves d’évasion, à la violence de mes passions.

Couvre, par ton silence, la voix de mes revendications, de mes plaintes. Imprègne de ton silence ma nature trop impatiente de parler, trop portée à l’action extérieure et bruyante. Impose même silence à ma prière, pour qu’elle soit élan vers toi. Fais descendre ton silence jusqu’au fond de mon être et fais remonter ce silence vers toi en hommage d’amour! Saint Jean de la Croix, mystique espagnol (1542-1591)

ISBN 978-2-87356-704-0 Prix TTC : 5,00 €

9 782873 567040

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