GĂŠrard Fomerand
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Gérard Fomerand
Le christianisme intérieur, une voie nouvelle ? Préface d’Yvon R. Théroux
« Béthanie »
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Du même auteur Renaissance du christianisme, le retour aux origines, Namur, Éditions Fidélité, 2013. La mémoire vive des mystiques chrétiens, Paris, L’Harmattan, 2012. Crise des valeurs et mutation de l’État, Paris, Éditions Loysel, 1994. L’audit des collectivités locales en France et dans les pays francophones, Paris, L.G.D.J., 1991. Écrits universitaires Intervention administrative et libertés publiques au Second Empire – le cas des libertés religieuses, thèse d’État, faculté de Droit de Nice, 1973. Les catholiques français face au Concile de Vatican I, mémoire de Sciences politiques, I.E.P. d’Aix-en-Provence, 1969.
© 2016, Éditions jésuites Belgique : 7, rue Blondeau, 5000 Namur France : 14, rue d’Assas, 75006 Paris www.editionsjesuites.com Dépôt légal : D.2016, 4323.25 ISBN : 978-2-87356-720-0 Maquette : Jean-Marie Schwartz Imprimé en Belgique
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Avant-propos de l’éditeur
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es Éditions Fidélité proposent depuis longtemps des ouvrages
destinés à nourrir leur réflexion et leur action dans une perspective catholique avec un souci de large ouverture à tout ce qui humanise. Le livre de Gérard Fomerand expose le point de vue d’un homme qui aspire à l’intériorité inspirée par les évangiles et la Tradition chrétienne, mais à distance par rapport aux Églises instituées et notamment par rapport à l’Église catholique romaine. Il entend prendre la question « de plus haut » et d’un point de vue privilégiant surtout l’expérience individuelle, relativisant l’importance de la réflexion théologique et des pratiques communautaires. Son propos n’est pas de se passer des Églises, mais d’en dépasser les clivages institutionnels et culturels. Ce faisant, ce texte exprime une espérance très actuelle : il appelle, en effet, à retrouver l’Église primordiale et l’unité intérieure, ce qui en nous rassemble et non divise, c’est-à-dire le souffle de l’infini s’incarnant dans le fini. Voilà pourquoi les Éditions Fidélité ont choisi d’éditer ce livre sans nécessairement souscrire à toutes les options de l’auteur. Que le lecteur lise avec intelligence !
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Préface
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oilà un livre phare qui, essentiellement, veut retrouver les bases simples et fondamentales d’un christianisme signifiant pour l’humanité contemporaine. Au moment où l’humanité est le témoin impuissant de tant de violences engendrées par des religions, il fait bon d’entendre une parole qui, comme une « brise légère » (1 R 19, 12) touche l’essentiel. Sur la place publique, ne se succèdent que trop d’aspects extérieurs de certaines traditions religieuses : port ou non du voile, accès ou non des divorcés remariés aux sacrements, toutes sortes d’interdits alimentaires, capillaires et quoi d’autre ? Gérard Fomerand témoigne dans ce livre libérateur du noyau spirituel – fondamental – oublié ou occulté – de l’expérience intérieure de la foi chrétienne. Et ce, dans un œcuménisme inclusif, favorisant la commune union des catholiques depuis la
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primitive Église, des chrétiens d’Orient (suite au schisme du XI e siècle) et des protestants depuis le XVI e siècle. Une parole de grande sagesse mûrie dans le maquis du silence durant près de quatre décennies à cause des contraintes professionnelles. Depuis son départ à la retraite en 2008, l’auteur a retrouvé sa liberté de parole et aligne livres, articles, conférences, émissions de radio et de télévision. L’ouvrage ici présenté met en exergue le chrétien intérieur. Réalité qui répond à l’axe central de la théologie des Églises d’Orient : « Car le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire Dieu » (S. Athanase, inc. 54, 3 : PG 25, 192B). La source même des Écritures guide notre auteur ainsi que les réflexions de grands spirituels d’hier à aujourd’hui. Reconstituer l’expérience spirituelle intérieure du christianisme est sans contredit sa mission. Il nous convie à la réalité évangélique adoptée par le christianisme primitif et fait observer le glissement progressif, tout au cours de l’histoire de l’Église, de l’intériorité vers les formes cléricalisées, instituées et hiérarchiques, souvent devenues complexes et imposantes. Nous rappelant d’ailleurs « que nulle logique cléricalisée n’a de racines évangéliques », Gérard Fomerand met l’accent sur la fin d’une religion intellectuelle qui cède le pas à l’expérience intériorisée permettant la rencontre au tréfonds de notre être avec le Tout-Autre. Le chapitre 1, « Le chrétien intérieur ». Une connaissance au centre de l’être de Dieu en Jésus Christ est le nouveau leitmotiv de toutes les traditions chrétiennes. Une intelligence du cœur interpellée par la découverte du sens, de la direction, de la signification du message central de Jésus pour nous tous aujourd’hui. Sa mise en pratique dans le quotidien de nos vies reflète l’émergence de l’homme intérieur défini et décrit d’abord par les
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évangiles de façon soit directe, métaphorique ou parabolique (Mt 23, 26), puis ensuite par des penseurs engagés qui, nombreux, jalonnent l’histoire du christianisme. Les chrétiens intérieurs s’abreuvent continûment à la musique de l’âme qu’est le silence. Fécondité inaltérable qui réalise pleinement l’humain dans son intégralité. Ce silence, substance fondamentale de la méditation. Les méditants, entre autres inscrits dans le sillon de John Main, o.s.b (Ordre de saint Benoît), se rappellent au début de leur pratique la nécessité d’être détendus et vigilants. Ils renouent avec l’essence même du christianisme, à savoir, cette union intime avec le Dieu de leur foi vécue et incarnée. Prière contemplative qui scande le rythme de sa journée et qui répond à l’impératif paulinien du « Priez sans cesse ». Car tous les enseignements de John Main, et de son fidèle successeur Laurence Freeman, sont enrichis des nombreuses références bibliques qui ouvrent spirituellement au mystère et incitent à la transformation radicalement intérieure, à la guérison de blessures auxquelles nul n’échappe. On est alors bien loin de ces lectures littérales et fondamentalistes qui excluent le travail de l’Esprit Saint, à des lieux d’un moralisme contraignant et abusivement extérieur. La bienveillante compassion est « un fruit du silence, du désert ». Elle mène au chemin de guérison pour soi et pour les autres. Premier de cordée, Jésus le fut et, à sa suite, nous gravissons la montagne pour atteindre la cime, toucher l’infini, et goûter intérieurement à un moment d’éternité. L’auteur met incidemment l’accent sur la dimension contemplative de l’Évangile. En quelque sorte, plonger au cœur de soi pour y contacter Celui qui m’habite déjà. S’ouvrir à un monde nouveau qui ne se laisse guère circonscrire facilement. Considérons
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cependant que les épreuves, les obstacles de toute vie humaine sont des questions soumises à l’homme par le Tout-Autre. Il y faut une liberté intérieure, une liberté d’esprit. Vatican II était construit sur deux piliers : la liberté religieuse et la liberté de conscience. Toutes deux enracinées dans la dimension intérieure de chaque être humain appelé à s’arracher de sa zone de confort rassurante pour oser l’aventure spirituelle, difficile et exigeante. Abandonner les modes, les conformismes, les idées toutes faites, quel travail ! Passer de l’extérieur à l’intérieur, du superficiel et de l’accessoire à l’essentiel, unique et révélateur. Toutes les approches méditatives visent l’atteinte de la sérénité : l’œil du cyclone est calme et paisible, mais son tourbillon extérieur est bruyant et destructeur. Ce centre paisible est convoité par tout chrétien intérieur qui cherche l’équilibre dans toutes les sphères d’activité de sa vie. Car il aspire à ancrer sa vie dans un essentiel qui le transforme et le dépasse. La paix intérieure acquise, le chrétien intérieur accède à un ultime dépouillement de lui-même. Il se love dans les replis de la quiétude en Christ. Il devient l’homme intérieur, un être de relation et de communion. Il s’engage vivement au sein de la société et se ressource dans une communauté spirituelle. Il se situe aisément dans l’écrin cosmique qui l’a vu naître et il tisse une relation épanouissante avec toutes celles et tous ceux avec qui il est en contact, et ce, dans un esprit d’unité universelle. Au faîte d’une certaine évolution intérieure, le chrétien intérieur, dégagé de la gangue de l’accessoire et du contingent, délivré en quelque sorte de lui-même, s’étonne de la rencontre rendue possible avec tous les autres pèlerins venus d’horizons différents. Commune union. Un chrétien transconfessionnel franchit les limites inhérentes aux institutions et ne s’arrête pas aux obstacles semés par le
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caractère extérieur d’un œcuménisme qui se dégage mal des joutes intellectuelles et où, trop souvent, sous un apparent dialogue, se profile l’antagonisme naturellement humain du gagnantperdant. Un chrétien transconfessionnel vit dans la communion partagée, dans l’entraide et la solidarité spirituelle. Il cueille, dès maintenant, les fruits déjà en germes dans la Constitution L’Église et les religions non chrétiennes (Nostra Aetate) de Vatican II, en 1965. Cinquante ans après, l’homme intérieur, le chrétien intérieur n’aspirent-ils pas à une fraternité spirituelle excluant toute discrimination ? L’auteur aborde cette question à la manière d’un visionnaire, c’est même un fil conducteur de tout son ouvrage. Gérard Fomerand aborde dans le chapitre 2 « L’Homme intérieur dans les occidents chrétiens ». Une tâche délicate, me dirait-on, mais incontournable pour faire émerger la vérité d’une histoire plus opaque que transparente. L’auteur y apporte un diagnostic juste et vrai. La vive tension entre la recherche de l’expérience intérieure et l’affirmation d’un pouvoir temporel, parfois sans limite, de l’institutionnalisation du christianisme occidental, s’est accentuée avec l’impérialisation de ce dernier. Ce qui a pu contrer cette dérive, ce sont tous les maîtres spirituels, femmes et hommes, qui nourriront les chercheurs de Dieu de toutes les époques, même les plus turbulentes. La séduction du pouvoir temporel avec tous ses aléas est contrecarrée. Une théologie apophatique se heurte à une théologie affirmative et spéculative. Le véritable théologien, du moins au regard des Églises d’Orient, est homme de prière (Mc 14, 38). L’auteur passe en revue certains d’entre eux jusqu’à l’évêque de Rome, François, dont il dit beaucoup de bien. Il fait partie de sa longue liste de chrétiens intérieurs qui sauvent le
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christianisme de lui-même ! Il aborde ensuite l’homme intérieur dans la tradition de la Réforme. L’auteur ne passe pas sous silence les nombreux conflits de religions, pas plus que les guerres civiles entre protestants. Le jeu du balancier a joué : les pays passés à la Réforme ont éradiqué le monachisme ou l’ont malmené. Il faut attendre le XIX e siècle pour observer une résurrection de la voie monastique via les Diaconesses de Reuilly (France), celles de Strasbourg, les sœurs de Pomeyrol. Un besoin intérieur de retourner aux origines du christianisme primitif. Il met en relief les personnages principaux, les mouvements, les courants d’une mutation évangélique rejoignant par conséquent le christianisme intérieur. Et que dire de l’expérience de la parole intérieure de la Réforme ? Deuxième vague d’une Réforme en perpétuelle transformation où la Fraternité spirituelle des Veilleurs, protestante et œcuménique, témoigne de ce souci d’être incarnée dans l’Esprit du Seigneur (2 Co 3, 17). Une « mouvance protestante » sous le Paraclet. Le troisième chapitre examine le christianisme oriental et sa destinée singulière qui ressemble étrangement à celle de Job qui a suivi « un long chemin, douloureux mais nécessaire, de dépouillement pour se diriger vers la lumière ». Ce qui a surtout caractérisé l’orthodoxie, ce fut l’effort soutenu de faire accéder l’humain à son intériorité. L’icône d’Andreï Roublev, La Trinité, et les nombreuses autres icônes, la plupart anonymes, représentant La Réconciliation des apôtres Pierre et Paul, témoignent et évoquent l’unité intérieure et extérieure nécessaire pour l’unité vraie et l’humanité accomplie en Christ. Un homme unifié dans sa quadruple dimension, corps, cœur, tête, âme. La tradition de l’Orient chrétien puise depuis toujours dans l’expérience de l’idéal monastique des déserts
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d’Égypte et de Syrie et elle n’a pas connu la dualité proprement occidentale. L’image trinitaire fournit l’étoffe de la vie quotidienne tant intérieure qu’extérieure du chrétien intérieur oriental. Il devient, dès lors, un contemplatif à l’écoute universelle. Un veilleur permanent porteur de l’Esprit. Un homme déifié dans une communion cosmique car « si Dieu est naturellement inconnaissable, il se révèle aux hommes dans l’énergie spirituelle qui le relie au Fils et à l’Esprit Saint ». Une source orientale intarissable pour l’homme intérieur qui veut méditer. Ainsi il devient un homme métamorphosé à l’image du Christ transfiguré et aspirant à « revêtir sa vie de la lumière intérieure de l’Évangile jusqu’à en être transformé en un être de lumière ». L’homme essentiel, l’homme intérieur décrit par des spirituels comme Silésius, Berdiaev se fait rare, car il évolue dans le monde temporel et matériel, mais demeure ouvert à l’intériorité manifeste et à tout l’univers cosmique. Cette voie de conversion radicale exige un tel dépouillement de tout ce qui nous noie, y compris de son moi. L’Orient chrétien propose un chemin difficile, mais non impossible dans la mesure où l’hommechercheur-de-Dieu se laisse guider par l’Esprit. Le chapitre 4, audacieux et perspicace, présente les chrétiens d’au-delà les Églises comme des précurseurs qui vivent à fond la fonction prophétique de leur être spirituel, mais dans les marges des Églises instituées. Ils ont des destins singuliers comme les Jakob Böhme, Friedrich Hegel, Søren Kierkegaard, Simone Weil, Etty Hillesum, Karlfried Graf Dürckheim, Alejandro Jodorowsky, mais tous partagent une vision intime que l’expérience chrétienne ne peut être qu’intérieure et les façons multiples de la manifester extérieurement sont en accord avec les particularités de la personne. J’apprécie l’expression de l’auteur à leur égard : des
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chrétiens sans Église. Ils sont nombreux à travers toutes les époques, celles et ceux qui transcendent les institutions pour assumer une vision intérieure en communion avec leur liberté et vérité intérieures. C’est parfois au prix de nombreuses souffrances, voire de la mort. Ils sont à l’image de Jean le Précurseur qui vit au désert dans la vallée du Jourdain et prépare la venue du Seigneur. Personnage atypique que ce Jean, loin des lieux fastes de la religion juive officielle. Tous ces précurseurs ouvrent des voies nouvelles comme des visionnaires d’un horizon à faire advenir. Différents, cependant, de tous ces marchands du Temple qui foisonnent autour du New Age dont la source première, bien souvent, n’est pas le Livre de la Parole. Le chapitre 5 pose la pierre angulaire de l’ouvrage de Gérard Fomerand : un christianisme intérieur transconfessionnel ? L’auteur définit admirablement cette expression qui ne se veut guère une coquetterie passagère à la mode du temps qui damerait le pion aux nombreuses confessions chrétiennes. Il en appelle à « l’unité-pluralité du christianisme, mais rapatrié dans son cœur profond à savoir la parole du Christ ». Paul dirait en ses mots « plusieurs membres, et cependant un seul corps » (1 Co 12, 6). L’évêque de Rome, François, tout comme Maurice Zundel évoquent le christianisme d’héritage culturel qui s’impose d’emblée aux chrétiens, mais le chrétien intérieur transconfessionnel va au-delà des limites artificielles tracées par les Églises-institutions. La dynamique solidarité-solitude marque la part de chaque humain qui a besoin des deux dans cette ère de postchrétienté. L’accueil eucharistique partagé par les diverses confessions chrétiennes n’est pas une forme simplifiée d’intercommunion.
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Les différences sont là mais pour être accueillies et respectées car « dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » (Jn 14, 2). Les disciples de Jésus le Christ ne peuvent plus se satisfaire de quelques rencontres durant la semaine de l’unité des chrétiens pour tout oublier le lendemain et revenir à leur patrimoine spécifique ! L’auteur nous fait brièvement connaître Matta el Maskîne, moine copte égyptien qui récuse le « sectarisme des fidèles des Églises chrétiennes qui s’enferment dans des étiquettes étouffantes ». L’œcuménisme traditionnel ne répond plus aux attentes légitimes et défendables du chrétien intérieur. Vivre l’unité chrétienne à la manière de Taizé ou de nombreux forums de chrétiens de par le monde dépasse largement les concurrences impitoyables des pouvoirs implicites ou explicites des Églises historiques. Ce sillon de plus en plus profond et s’ouvrant toujours plus vers l’avant domine l’aspiration largement partagée d’une unité authentiquement vécue sous la mouvance de l’Esprit par des chrétiens de plus en plus nombreux et provenant de diverses confessions. Le sixième chapitre intitulé : « L’Homme intérieur et le monde » soumet d’abord à notre attention le souvenir immémorial des trois premiers siècles du christianisme qui vivait à fond le rêve de fraternité, solidarité, partage et de commune union sans comparaison possible. Le Journal de l’Église que sont les Actes des Apôtres relate un savoir-être inégalé depuis. L’auteur retrace les événements constitutifs de la fracture de ce rêve qui se brise littéralement sur un christianisme étatique, vidé de son utopie originelle et singulière. Un monde autre, phagocyté par le monde du pouvoir temporel. Mais la bienveillante nostalgie de l’essentiel rappelle la quête intérieure de
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Job qui devra se désapproprier de lui-même, se dépouiller en presque totalité pour accéder au divin. Quand il a « accepté de tout perdre et surtout de se perdre ». Que de contradictions entre les Écritures et le discours ecclésial. Jacques Ellul y traite intelligemment de la subversion du christianisme auquel se réfère l’auteur, pour ensuite nous indiquer que le Royaume de Dieu est au-dedans de nous et au milieu de nous. Une phrase clé synthétise toute la pensée de Gérard Fomerand : « L’intériorité s’inclut ou s’incarne dans l’extériorité comme le cœur de l’homme est contenu dans son corps… » Cela introduit le propos du dernier chapitre sur une direction ultime qui permettrait à l’humain de goûter à la plénitude de son être essentiel. À l’intégralité de son humanité, à la vérité de sa spiritualité. Vers le mont des Béatitudes ? L’homme intérieur de tous les espaces et de tous les temps ne veut-il pas faire jaillir une vraie « christianité », c’est-à-dire un attachement au Maître intérieur, Jésus de Nazareth, et à son message, en remplacement d’une « chrétienté » par trop temporelle et visible ? Alexandre Men, Henry Le Saux, deux grands spirituels du XXe siècle, mettent en avant la seconde naissance du christianisme, une réponse étrangement semblable de Jésus à Nicodème. Une question sousjacente : appartenir d’abord à une religion bien identifiée où l’uniformisation cultuelle, rituelle, morale, le tout agglutiné à un corps dogmatique figé ou bien vivre une foi intime avec le Père en réalisant tout pour que « sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel ? ». Jésus débute sa mission propre sur le sommet d’une montagne par un discours convaincant et incisif, Les Béatitudes. L’auteur développe généreusement tout le contexte allégorique et symbolique de ce premier pas dans l’enseignement d’« une Parole issue
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de la source primordiale ». Discours sans pareil, tel un refrain qui scande les diverses étapes à franchir pour devenir progressivement un membre du Royaume dès maintenant, ici-bas. La qualité même de ce programme issu des Béatitudes ouvre à des perspectives que trop de chrétiens ignorent. À savoir l’intérêt marqué par des spirituels d’autres religions, et il en cite quelques-uns : Ramakrishna, Vivekananda, Prabhavânanda qui écrivait un ouvrage en 1995 intitulé Le Sermon sur la Montagne d’après le Vedanta. L’interreligieux ou le transreligieux du chrétien intérieur ? Ce Sermon sur la Montagne, noyau inaltérable de la foi de tous les chercheurs de Dieu, nés dans des cadres culturels et religieux hérités à la naissance, leur ouvre la porte d’une croissance intérieure exponentielle. Une voie de libération et d’accomplissement intégral de la vraie nature humaine déifiée. Tous deviennent, comme le dit si bien Gérard Fomerand, « artisans de paix et fils de Dieu ». La lassitude d’appartenance à une religion vient essentiellement de l’absence d’une proposition d’un chemin spirituel intériorisé. Plusieurs auteurs nomment cela de l’indifférence religieuse. Plutôt, à mon humble avis, une passivité cultuelle et rituelle ! Reprendre goût à se mettre en marche pour découvrir dans la joie le message de Jésus devient possible dès lors qu’on fréquente les évangiles. Des témoins, femmes et hommes de toutes les époques, en témoignent humblement mais aussi de façon lumineuse. L’auteur cite, à mon grand plaisir, Charles de Foucauld qui m’a mis personnellement sur la route du chrétien intérieur alors que j’étais dans la vingtaine et tiraillé par les contradictions de la religion catholique héritée en sol québécois. J’étais, déjà à cette époque, passé sur l’autre rive, même si par la suite j’ai fait des tentatives de retour sincère dans le giron de mon
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héritage religieux extérieur, mais en vain. J’ai, comme tant de gens de ma génération, les Baby Boomers, opté pour la traversée vers un inconnu. Chaque pays a son chemin de Compostelle. Cela demande courage et hardiesse pour se lancer sur cette route fréquentée par des gens qui cherchent l’essentiel et venant d’horizons tellement différents. Notre société occidentale contemporaine est en crise, engagée dans une profonde mutation. Gérard Fomerand la compare à celle du temps de François d’Assise. Il a fallu ce personnage inconnu, humble et à la fois plus grand que nature au plan spirituel pour interpeller le monde de son temps et provoquer une révolution des consciences et des pensées. Si le fil conducteur du chrétien intérieur, au temps de la primitive Église jusqu’à nos jours, s’exprime par les Béatitudes, c’est dire tout le travail à vivre pour intégrer les attitudes, les gestes et la Parole de l’Envoyé d’Abba, Son Père et notre Père. Il revient à la dernière page au grand spirituel John Main, o.s.b. et à la prière contemplative, charnière incontournable pour le chrétien intérieur. Un écrit majeur qui s’ajoute à d’autres, bien sûr, faisant écho à un tsunami spirituel qui n’épargne aucune tradition religieuse de l’Est et de l’Ouest. Si les Églises, notamment chrétiennes, se retrouvent aux soins intensifs (pas encore palliatifs), c’est qu’il y a urgence en la demeure pour rassasier un nombre toujours plus grand de personnes en dehors de cadres formels révolus, dépassés, obsolètes. Ce n’est plus tant une sécurité qui est recherchée mais une liberté consentie à l’authenticité. Être vrai avec soi pour l’être envers tous les autres de mon entourage. Le christianisme intérieur est fondé sur une espérance appuyée sur une foi radicale, aussi radicale que les Évangiles. Et cette espérance se porte bien dans l’exercice de la charité-amour comme
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l’Hymne de saint Paul le rappelle en 1 Co 13, 1-13 : bref, « la foi, l’espérance et la charité demeurent toutes les trois, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité ». Yvon R. Théroux •
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Dédicace en mémoire vivante Ce livre est dédicacé en hommage à ma tendre épouse Colette qui tout au long de sa vie accompagna ma vie d’homme et d’auteur de son amour. Ce même amour se répandit autour d’elle, comme des flots d’eau vive, auprès de ses enfants et de son entourage amical et familial. L’amour n’est-il pas au cœur de nos vies et de la création, comme l’enseigne depuis toujours la spiritualité chrétienne, au-delà de nos ténèbres intérieures ? Dans le droit fil de l’héritage vivant de l’évangile de Jean qui, dans son prologue écrit : « Le Verbe était Dieu. […] De tout être, il était la vie. […] Et la lumière luit dans les ténèbres » (Jn 1, 1-5) ; puis encore dans son épître : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour » (1 J 4, 8), Colette nous le dit, en un court raccourci poétique. Elle évoque en très peu de mots cette immensité de l’homme qui est chez lui plus grand que lui, cet infini de l’Amour ou cette lumière qui nous habitent dont le nom est Amour. Elle le fait dans l’un un de ses derniers poèmes. Cet amour total et radical est au cœur de l’univers, malgré l’apparente vanité de nos vies où tout est éphémère (Qo 1, 2). Colette nous l’affirme magnifiquement dans l’un de ses ultimes vers : « Reflets d’ombre, reflets de lumière… Tout n’est-il pas dans l’univers Que reflets éphémères D’une grande lumière ? Seul l’Amour est réel. » Colette Fomerand (1947-2015)
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L’homme essentiel est semblable à l’éternité. Il reste inaffecté par toute extériorité. Angelus Silesius
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À propos des traductions de la Bible et des abréviations utilisées dans cet ouvrage
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a Bible est sans doute le livre le plus édité et le plus traduit dans des centaines de langues et d’idiomes. Pour les versions françaises, très nombreuses, elles ont été utilisées dans ce livre dans ses trois versions les plus répandues. En premier lieu, la Bible dite de Jérusalem et la traduction de Louis Segond servent de repères bibliques. La version récente d’André Chouraqui nous a aussi servi de référence. Elle a pour singularité d’être, du moins pour le Nouveau Testament, la première à avoir été traduite par un fils d’Israël. Son originalité réside dans la sensibilité particulière d’André Chouraqui à saisir, derrière les textes grecs et
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latins qui, seuls, ont survécu au naufrage du monde antique, les substrats hébraïques sous-jacents. Les textes chrétiens traduits par André Chouraqui redonnent une sève et une saveur qu’ils avaient pour une part perdue. Pour les lecteurs non avertis des usages des biblistes, les abréviations suivantes ont été adoptées, conformément à la pratique dominante, par exemple : Ancien Testament Le Pentateuque
Gn (La Genèse) Ex (L’Exode) Lv (Le Lévitique) Dt (Le Deutéronome) Les Livres historiques
1 S ; 2 S (Les livres de Samuel) 1 R ; 2 R (Les livres des Rois) Les Livres poétiques et sapientiaux
Jb (Job) Ps (Les Psaumes) Pr (Les Proverbes) Qo (L’Ecclésiaste ou Qohélet) Ct (Cantiques des Cantiques) Sg (Sagesse de Salomon) Les Livres prophétiques
Is (Isaïe) Jr (Jérémie) Os (Osée)
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note liminaire
Nouveau Testament Les Évangiles :
Mt (Évangile de Matthieu) Mc (Évangile de Marc) Lc (Évangile de Luc) Jn (Évangile de Jean) Ac (Les Actes des Apôtres) Les épîtres de Paul :
Rm (aux Romains) 1 Co (Première aux Corinthiens) 2 Co (Deuxième aux Corinthiens) Ga (aux Galates) Ép (aux Éphésiens) 1 Th (Première aux Thessaloniciens) Les autres épîtres :
(1 P) Première épître de Pierre (2 P) Deuxième épître de Pierre Ap (Apocalypse de Jean)
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Prologue
Le christianisme intérieur Une longue histoire ou une nouvelle naissance ?
S
ymboliquement, l’aventure de l’intériorité a commencé à l’aube de l’humanité, dans le jardin d’Éden, quand « Dieu créa l’homme à son image » (Gn 1, 27) et fit de lui « un être vivant » (Gn 2, 7). Cette vie, miroir du divin ancré au plus profond de son cœur, est le sceau de l’homme intérieur. Il est miroir, reflet, lumière incarnée et secrète, d’une force sans nom car Dieu ne peut être nommé, dans la tradition judéo-chrétienne, tant Il dépasse les catégories humaines. L’homme entre dans le mystère (Mc 4, 11), le Royaume du dedans (Lc 17, 21). L’incarnation du divin dans la chair de l’humanité réactualise au jour le jour cette dimension d’un homme capable de Dieu, puisque Dieu est venu habiter avec lui, et pouvant même le contempler, comme l’Évangile de Jean nous le rappelle :
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Le christianisme intérieur, une nouvelle voie ?
« Le Verbe s’est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire » (Jn 1, 14).
L’intériorité chrétienne a un côté mystérieux et subtil qui est donné à ceux qui veulent bien recevoir la Parole de vie et le souffle de l’Esprit saint. C’est un don parfaitement gratuit, mais destiné à tous et à toutes pour qu’ils deviennent « une royauté de prêtres » (Ap 5, 10). Le Christ frappe sans cesse à la porte intérieure pour qu’elle s’ouvre enfin et que la rencontre transfiguratrice avec lui ait lieu : « Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20).
Cette parole nous met là au centre d’un changement radical, ici et maintenant, dans notre monde tel qu’il est, rongé par les désespérances de nos sociétés, dans les douleurs de l’enfantement d’un monde nouveau. Car il est grand temps, après deux mille ans d’histoire instituée du christianisme, d’en dresser un bilan, pour qu’enfin le christianisme commence réellement, pour reprendre les termes du prêtre orthodoxe Alexandre Men. Il ne s’agit en aucun cas d’abandonner cette spiritualité de la transformation intérieure, mais d’en redécouvrir le feu créateur qui couvait sous les cendres de l’histoire, comme l’écrit Marie-Madeleine Davy :
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Le christianisme intérieur
« Le christianisme étant institutionnalisé depuis des siècles, il importait non pas de le quitter mais de le redécouvrir dans sa profondeur, en abandonnant ses caricatures qui l’ensevelissaient en le défigurant 1. »
Tel est bien l’enjeu essentiel de notre époque ressemblant fort à un temps de décomposition-recomposition qui marque la fin d’un cycle de près de deux mille ans. L’institutionnalisation du christianisme a très tôt commencé, en 313, dès le règne de l’empereur romain Constantin et de ses successeurs immédiats qui ont transformé cette spiritualité de la mutation intérieure en religion d’État, potentiellement impérieuse et répressive. Nombre des chrétiens de cette époque, comprenant parfaitement où cela allait mener, partirent au désert en Égypte et en Syrie. Les sables ocre et calcinés devinrent la verte prairie des saints, donnant naissance au mouvement monastique qui allait préserver l’idéal premier de la vie en Christ. Actuellement toutes les Églises chrétiennes sont confrontées à une double tendance : soit s’en tenir à des formes et des théologies identitaires et codifiées d’un christianisme peu ou prou institutionnalisé (voire descendre dans l’arène politique pour d’ultimes soubresauts des mirages constantiniens qui seront analysés plus loin), soit redécouvrir les trésors cachés de l’intériorité. Mais nous assistons depuis peu à une renaissance discrète d’abord, puis de plus en plus affirmée, d’un christianisme 1. Marie-Madeleine Davy, Le désert intérieur, Paris, Albin Michel, 1983, p. 13.
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En lecture partielle‌
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Table des matières
Avant-propos de l’éditeur …………………………………
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Préface, par Yvon R. Théroux ………………………………
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Note liminaire …………………………………………… 23 À propos des traductions de la Bible et des abréviations utilisées dans cet ouvrage ………………………………………… 23
Prologue. Le christianisme intérieur. Une longue histoire ou une nouvelle naissance ? ……………………………… 27 Une très ancienne histoire ………………………………… 30 Une nouvelle naissance ? ………………………………… 44 Chapitre premier. Le chrétien intérieur …………………… L’homme du silence ……………………………………… Le méditant chrétien, un Veilleur ? ………………………… L’homme du rythme ……………………………………… L’écriture incarnée ou vivre l’Écriture ……………………… Bienveillance et compassion ………………………………
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Le christianisme intérieur, une nouvelle voie ? L’ascension de la montagne ………………………………… La liberté de l’Esprit ……………………………………… La maîtrise des pensées …………………………………… Être en paix …………………………………………… L’homme en communion ………………………………… Un homme ensemencé ou l’ouverture universelle ……………… Un chrétien interconfessionnel ………………………………
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Chapitre 2. L’Homme intérieur dans les occidents chrétiens 93 L’homme intérieur dans l’univers catholique occidental ……… 96 L’homme intérieur dans la tradition de la Réforme ……………107 Chapitre 3. Homme essentiel et christianisme oriental ……123 Un homme unifié …………………………………………127 Une image trinitaire ………………………………………130 Un contemplatif à l’écoute universelle ………………………131 Un homme déifié dans une communion cosmique ……………132 Un homme transfiguré ……………………………………135 Nouvelle naissance et homme essentiel ou l’eschatologie chrétienne 136 Chapitre 4. Des chrétiens sans Églises… qui interpellent les Églises ? ………………………………141 Des visages multiples ………………………………………143 Des précurseurs ou des contestataires de l’ordre établi ? …………157 Le New Age, une inversion du christianisme intérieur ? ………161 Chapitre 5. Un christianisme intérieur transconfessionnel ? 165 Qu’est-ce que le christianisme intérieur transconfessionnel ? ……165 Les rapports avec les Églises historiques ………………………167 Accueil eucharistique, communion d’amour et chrétien intérieur 169 Christianisme intérieur et unité chrétienne …………………174 Chapitre 6. L’homme intérieur et le monde ………………179 Mon royaume n’est pas de ce monde …………………………184
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table des matières Le Royaume, au-dedans de nous ou au milieu de nous ? ………187
Chapitre 7. Vers le mont des Béatitudes ? …………………191 Les Béatitudes ou la croissance de l’homme intérieur …………196 Passons sur l’autre rive ……………………………………205 Postface
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Remerciements ……………………………………………217 Table des matières …………………………………………219
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Dans la collection « Béthanie » Francesco Lorenzi, La route du Soleil, 2016. Ghislain du Chéné, Marie, femme de Cléophas. Autobiographie, 2016. Gérard Bénéteau, Quelque 2000 ans après… Osez encore y croire, 2016. Tommaso Guadagno, Un chemin du cœur. Enseignement et prières pour entrer dans le Réseau Mondial de Prière du Pape, l’Apostolat de la Prière, 2016. Dolores Aleixandre, Aux portes du soir. Vieillir avec splendeur, 2016. Bénédicte Oriou, Rassure mes copains, 2016. Nikolaas Sintobin, Moquez-vous des jésuites… Humour et spiritualité, 2016. Christian Vinel, La maladie peut faire grandir. Témoignage et réflexions, 2015. Pape François, 100 textes sur la miséricorde, 2015. René Stockman, La boîte de Pandore. Réflexion sur l’euthanasie sous une perspective chrétienne, 2015. Jacques Naedts, Saint Monon. Le saint ermite de Nassogne, 2015. Robert De Coster, La Parole qui a changé le monde. Six révolutions de Jésus de Nazareth, 2015. Nicole Timbal, Pierre Teilhard de Chardin. Un homme de Dieu au cœur de la matière, 2015. Monique Hébrard, Pour une Église au visage d’Évangile. Douze urgences, 2014. Luc Lannoye, Car ils seront consolés. Les grâces de l’écoute et prière, 2014. Rosario Carello, 80 fioretti du pape François. Récits authentiques, 2014. Juvénal Rutumbu, La Pâque du chrétien, 2014. Corinne Delalande, Quand je rencontre mon frère malade, 2014. José Davin, Les personnes homosexuelles. Un arc-en-ciel près des nuages, 2014. Michel Salamolard, Communautés chrétiennes. Osez la crise !, 2014. José Davin, Lorsque la vie prend de l’âge. Pour continuer sereinement la route, 2013. Marthe Mahieu, L’étoile de Nativitas. Monica Nève au cœur des Marolles, 2013. Jean-Marie de Marneffe, La joie d’un moine. Journal mystique, 2013. José Mpongo Ponte, Les voies du bonheur conjugal, 2013. Henri Weber, Quand bourgeonne l’espérance. 24 récits tout simples, 2013.
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Arthur Buekens, Quand la Bible parle de pardon, 2013. Gérard Fomerand, Renaissance du christianisme. Le retour aux origines, 2013. Giorgio Gonella, Le vent parfumé du désert. Sur les traces de Dieu, entre solitude et communion, 2013. José Davin et Paul-Emmanuel Biron, Quand germe la semence. Chemins pour l’Église de demain, 2012. Christophe Rouard, Quinze regards sur les apparitions de Beauraing, 2012. Mgr André-Joseph Léonard, La Divine Tragédie. Libre parcours dans la foi chrétienne, 2012. Dan Beaurain-Gaël, François d’Assise, l’insoumis de Dieu, 2012. Pascale Dalcq, Et votre joie sera parfaite. Témoignage. Itinéraire d’une résurrection, 2012. Pierre Favre, La foi dans la peau. Témoignage, 2012. Didier Vandevelde et Bruno Senny, Dieu en rit encore. Perles d’ados, 2012. Hubert Jacobs s.j. (dir.), Saints et bienheureux de Belgique, 2012.
Achevé d’imprimer le 29 juillet 2016 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique)
L’homme intérieur est au cœur de la tradition chrétienne. Dès l’époque apostolique, l’apôtre Paul le mentionne comme étant l’un des socles de la parole évangélique et le chemin incontournable d’une transformation réelle de l’homme et de l’humanité. Cette dimension ne fut jamais oubliée au cours de la longue histoire des Églises chrétiennes même si souvent elle s’effaça devant les tentations temporelles de l’institutionnalisation d’une voie avant tout spirituelle. De nos jours, il y a une véritable soif de ce retour à l’authenticité de la première parole du Christ. Le christianisme intérieur apparaît dès lors comme un témoignage essentiel pour les hommes et les femmes de notre temps. L’actuel et apparent désintérêt pour la verticalité première de l’homme a engendré en contre-réponse des fuites en avant dans une violence nihiliste d’une partie de nos jeunes générations. Ce livre analyse les alternatives possibles et notamment la redécouverte d’une voie à la fois ancienne et nouvelle que l’on peut qualifier du nom d’expérience de sagesse ou sapientielle du christianisme.
Gérard Fomerand Gérard Fomerand est historien du christianisme et conférencier. Il a publié en 2012 La mémoire vive des mystiques chrétiens, chez L’Harmattan. Et en 2013 Renaissance du christianisme, le retour aux origines chez Fidélité. ISBN 978-2-87356-720-0 Prix TTC : 15,50 €
9 782873 567200
Collection «Béthanie»
Photo de couverture © Colette et Gérard Fomerand, Sur un chemin sans fin.
Le christianisme intérieur, une voie nouvelle?