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ISBN 978-2-87356-767-5 Prix TTC : 9,50 €
9 782873 567675
Collection
Que penser de… ?
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Les homosexuels
Michel Salamolard, né en 1942, est prêtre du diocèse de Sion (Suisse), diplômé de l’Institut catholique de Paris. Il a travaillé en paroisse, auprès d’enfants et de jeunes en difficulté et auprès des adultes.
Michel Salamolard En couverture : défilé de la fierté LGBT à Madrid c 2008, Roberto Gordo Saez (R0b3rt0)
Les personnes LGBT, notamment homosexuelles, sont confrontées, souvent douloureusement, à une double limite. L’union corps et âme avec une personne de l’autre sexe n’est pas leur chemin. Et l’engendrement avec un partenaire de même sexe n’est pas possible de façon naturelle. Par ailleurs, l’existence de personnes LGBT déroute la majorité hétérosexuelle, pose question, dérange, fait peur. La peur engendre des mécanismes de protection, de défense : déni, marginalisation, voire répression. Mais tous, hétéros ou homos, nous sommes et nous nous efforçons de devenir toujours davantage des humains. À partir de cette conviction, on peut tracer les voies d’une homosexualité normale et digne coexistant avec une hétérosexualité inscrite à jamais dans la structure même de l’humain. Les repères de bonheur partagé sont fon damentalement les mêmes.
Michel Salamolard
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Les homosexuels Un regard neuf sur nos identitĂŠs sexuelles
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Michel Salamolard, né en 1942, est prêtre du diocèse de Sion (Suisse), diplômé de l’Institut catholique de Paris. Il a exercé des ministères variés : en paroisse, auprès d’enfants et de jeunes en difficulté, auprès des adultes (formation aux services de l’Église). Le fil rouge de ses engagements est l’annonce et l’approfondissement de la foi au contact de l’expérience humaine. Directeur de collection : Charles Delhez, s.j. © 2017, Éditions jésuites Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris info@editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87356-767-5
Dépôt légal : D.2017, 4323.16
Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Imprimé en Belgique
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Présentation : Hétéros et LGBT, vivre ensemble hors des placards e livre propose un nouveau regard sur les relations entre personnes aux orientations affectives et sexuelles différentes. La grande majorité de la population est hétérosexuelle ; une minorité se réclame de diverses tendances souvent résumées par l’abréviation LGBT (lesbiennes, gays, bi-, transsexuels). Dans nos sociétés occidentales, les personnes LGBT sont heureusement de mieux en mieux acceptées, avec des droits de plus en plus reconnus. La coexistence reste cependant encore difficile entre les uns et les autres, les majoritaires et les minoritaires. Cela n’a rien de surprenant. En effet, tout ce qui a trait à la sexualité engage immédiatement des enjeux essentiels, pour les individus comme pour les collectivités. En tout premier lieu, il faut citer les relations entre hommes et femmes, mais aussi les rapports entre générations. Les alliances de couple homme-femme sont l’élément structurant de toutes les sociétés et le principe de leur
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survie à travers la fécondité biologique et l’éducation des enfants. Les personnes LGBT, notamment celles qui sont homosexuelles, sont confrontées, souvent douloureusement, à une double limite. L’union corps et âme avec une personne de l’autre sexe n’est pas leur chemin. Et l’engendrement avec un partenaire de même sexe n’est pas possible de façon naturelle. D’où une difficulté particulière, pour elles, de trouver une voie d’épanouissement et de bonheur. À cette difficulté s’en ajoute une autre. L’existence de personnes LGBT déroute la majorité hétérosexuelle, pose question, dérange, fait peur. La peur engendre des mécanismes de protection, de défense : déni, marginalisation, voire répression. Malgré les progrès indéniables d’acceptation mutuelle et de compréhension, on a l’impression qu’une sourde guerre des tranchées se maintient entre les uns et les autres. Des hétéros irréductibles continuent, d’une part, de rejeter plus ou moins ouvertement celles et ceux qu’ils jugent « déviants ». Des lobbies LGBT jusqu’auboutistes s’efforcent, d’autre part, de nier toute différence entre hétéros et homos, voire entre hommes et femmes, réclamant une mise à plat non seulement de toutes les orientations affectives et sexuelles, mais purement et simplement de l’altérité sexuelle. Ce livre veut appeler à mettre fin à cette guerre des tranchées. Il propose un nouveau regard sur l’homo sexualité, sur l’homophobie et sur les relations normales et souhaitables entre les uns et les autres.
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Il sera question avant tout des rapports entre hétéros et homos, mais chacun peut élargir le propos, en bonne partie, aux autres minorités sexuelles1. Merci d’avance aux personnes et aux organisations qui voudront bien prolonger, étoffer et enrichir encore la réflexion ici proposée. Bonne lecture ! Merci à Hugues et à Marcel de leur relecture attentive de ce texte avant sa publication !
Michel Salamolard salamolard-michel@netplus.ch
1. À l’exception des personnes aux tendances pédophiles prédominantes, qui posent des questions particulières, impossibles à envisager dans cet ouvrage. Notons simplement que l’indignation et la répression, nécessaires aussi, sont loin de suffire à régler le problème. Il faut aussi et surtout s’efforcer de mieux comprendre cette réalité, de prévenir les passages à l’acte, d’aider les victimes et de proposer un accompagnement thérapeutique aux abuseurs tout en les empêchant de nuire.
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1 L’histoire de Daniel our illustrer les réflexions qui vont suivre, imaginons une histoire, celle de Daniel, personnage virtuel, en qui pourtant plusieurs se reconnaîtront sans doute. En effet, cette « biographie » fictive est construite à partir de situations bien réelles, qu’il m’a été donné de connaître, de près ou de loin. Voici donc quelques épisodes de la vie d’un garçon découvrant son homosexualité et cherchant comment la vivre, mais les grandes lignes ici proposées valent aussi pour les filles qui se découvrent homo-affectives, même si bien des nuances seraient sans doute à préciser en ce qui les concerne.
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Suis-je normal ?
Quand il a dix-sept ans, Daniel prend conscience de sa « différence ». Impossible de la nier. Elle ne lui tombe pas dessus aujourd’hui comme la foudre. En revisitant ses souvenirs d’enfant et de préadolescent, il s’aperçoit que la tendance homosexuelle, dont il est maintenant
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convaincu, était présente depuis longtemps, plus ou moins dissimulée, y compris à ses propres yeux. Contrairement à l’immense majorité des garçons de son âge, il n’a jamais été attiré par les filles, ni affectivement ni érotiquement. En revanche, ses goûts, ses désirs se portent vers les individus masculins. Daniel est obligé de se l’avouer : il n’est pas « comme les autres ». Il est « différent », non sur un point relativement secondaire de sa personne, comme le serait un gaucher. Sa différence concerne un aspect essentiel de son être : son identité masculine, son rapport aux autres avec leur différenciation sexuée. « Pourquoi ne suis-je pas comme tout le monde ? Suisje normal ? » La question inquiète Daniel. Ce mot « normal » est piégé. D’un côté il désigne une réalité, une évidence : je ne suis pas comme les autres. Mais ce fait concerne son identité masculine, sa capacité de se situer « normalement » en rapport avec l’autre pôle de l’humanité, le pôle féminin. Suis-je un homme au plein sens du mot ? Ou un raté de la nature ? Voire un taré ? Les sentiments de honte, d’angoisse, de culpabilité ne sont pas loin. Le questionnement ébranle l’édifice entier de la personnalité de Daniel : son affectivité, son mental, son rapport au corps, le sien et celui d’autrui, son intégration sociale, ses projets de vie. C’est tout cela que met en jeu notre identité sexuelle. Les questions s’enchaînent. Puis-je espérer, tel que je suis, connaître un amour comparable à celui d’un homme et d’une femme ? Serai-je heureux — sans femme ni enfants ? Mon rapport aux
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personnes de mon sexe, aux hommes, sera-t-il troublé par mes désirs amoureux ? La découverte de son homosexualité suscite en Daniel des peurs, plus ou moins secrètes ou lancinantes. La forme la plus élémentaire d’homophobie est celle que ressent la personne homosexuelle elle-même quand elle prend conscience de sa « différence ». On voit facilement que cette homophobie-là, cette peur-là, n’est pas négative en soi. Au contraire, elle pousse à écarter un danger menaçant l’identité sexuée de la personne, à sortir d’une impasse, à chercher un chemin de vie et de bonheur. Qu’est-ce qui permettra à Daniel de s’accepter tel qu’il est, sans renoncer à une vie normale ni au bonheur d’aimer et d’être aimé ? Qu’est-ce qui lui permettra de faire son « coming out intime », qui consiste, face à lui-même, à se reconnaître à la fois « différent » et à la fois appelé à une vie normale, sans honte ni désespoir ? Il faut pour cela que Daniel puisse accéder à une autre conception de la normalité, fondée non sur l’orientation sexuelle, mais sur la dignité fondamentale et indestructible de toute personne humaine. Cela prendra peut-être du temps. Daniel aura sans doute besoin d’aide et de soutien pour passer d’une normalité fondée sur l’orientation sexuelle à une normalité plus importante, fondée sur la dignité de la personne humaine, sur son désir profond, qui vise la joie d’aimer et d’être aimé, en vérité. Le chemin sera probablement plus difficile pour Daniel que pour ses copains hétérosexuels, tellement le
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Chapitre 1
bonheur de vivre et d’aimer est lié habituellement à la condition hétérosexuelle, qui permet de réaliser l’union plénière et durable de l’homme et de la femme, leur fécondité biologique et sociale. La condition homosexuelle, en comparaison, comporte deux limites. Elle rend impossible ou difficile, d’une part, l’union dans la différence du masculin et du féminin, qui se réalise dans la conjugalité ; elle empêche, d’autre part, de procréer avec l’être aimé. En revanche, l’homosexualité possède en commun avec l’hétérosexualité une propriété essentielle : elles visent toutes deux l’union durable avec une autre personne, dans la globalité d’un amour impliquant l’esprit, le cœur et le corps, avec des effets positifs au sein de la communauté humaine. Cette remarque est capitale. Elle distingue nettement l’homosexualité en soi des perversions sexuelles. Ces dernières peuvent dénaturer aussi bien l’hétérosexualité que l’homosexualité : sadisme, masochisme, manipulation, utilisation de l’autre comme jouet ou esclave sexuel, viol, abus, pédophilie… Englobées dans la grande normalité fondée sur la dignité humaine, on peut alors parler d’une normalité hétérosexuelle habituelle, prédominante, et d’une normalité homosexuelle minoritaire. La normalité, dans les deux cas, consiste à viser, autant que possible, ce qu’avec le pape François on peut nommer la joie d’aimer en vérité. Nous venons donc de repérer un bon moyen d’empêcher l’homophobie-peur de se dénaturer en homophobie-haine : c’est l’acceptation de la réalité homosexuelle,
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chez soi ou chez autrui, avec le choix de la vivre dans le sens de l’amour vrai.
Amoureux de Kevin
Daniel sort maintenant ses antennes pour découvrir « l’âme sœur », sachant qu’il s’agit aussi d’un corps, et d’un corps masculin. Le jeune homosexuel sait cela aussi bien que tout le monde : l’homme et la femme ne sont pas interchangeables. Toutes les théories niant l’existence et l’importance de cette différence naturelle contredisent l’expérience et cachent la réalité, n’aident pas à la vivre. Kevin n’est pas amoureux d’un « genre », mais d’un garçon. Il sait parfaitement que ce n’est pas la culture qui a fait que ce garçon est précisément un garçon, c’est la nature. Voilà donc Daniel amoureux de Kevin, passionnément comme on peut aimer à l’adolescence. Une amitié intense se développe entre eux : Kevin apprécie Daniel, se plaît en sa compagnie, échange avec lui des confidences. Un lien privilégié s’établit, pour le bonheur de l’un et de l’autre. Hélas pour lui, Daniel s’aperçoit de mille manières que Kevin n’est pas homosexuel. Il a une copine, se promène avec elle main dans la main, ce qu’il ne fait pas avec Daniel. La vie n’est pas facile pour Daniel. Presque tous les garçons qu’il connaît sont hétérosexuels et ne souhaitent manifestement pas « aller plus loin » avec lui, tout en lui témoignant de l’amitié.
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Voilà Daniel confronté maintenant à une autre forme normale d’homophobie. Les garçons qui évitent une relation érotique avec lui, et qui pourtant l’aiment bien, veulent sans doute protéger leur propre identité sexuelle et, par conséquent, répugnent à des comportements « différents », qu’ils ressentent confusément comme menaçant leur propre affectivité. Ce qui serait normal pour Daniel ne le serait pas pour eux. Comment expliquer cette homophobie normale, ce besoin de protéger son identité sexuelle, masculine dans le cas présent, contre un danger pressenti ? Comment se fait-il que la plupart des hommes et des femmes répugnent à des rapports explicitement homosexuels ? Contrairement à celle des animaux, réglée par l’instinct, la sexualité humaine conserve toujours une certaine plasticité. À la limite, elle pourrait aller, et va chez certains individus, dans tous les sens, même les plus aberrants. La sexualité humaine serait-elle donc moins parfaite que celle des animaux, gouvernée par un instinct plutôt sûr ? À première vue, tel est bien le cas. Mais s’il en est ainsi, c’est parce que la sexualité animale vise principalement, presque exclusivement la perpétuation de l’espèce. C’est sa grande force et sa grande limite. À l’inverse, la sexualité humaine vise avant tout l’épanouissement des personnes dans l’amour. Aucun instinct ne peut assurer cela. Il y faut impérativement le libre consentement de la personne elle-même, son engagement corps et âme dans l’aventure de son propre développement.
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Qu’est-ce Qui est contre nature ?
La nature humaine n’est pas une réalité abstraite. Concrètement, force est bien de reconnaître qu’elle existe en deux versions, la masculine et la féminine. Nous ne sommes pas purement, simplement des humains indifférenciés, mais des femmes et des hommes. Pour une femme, il est donc contre nature de se comporter en homme, et vice versa. La chose se complique si on prend en considération l’attirance amoureuse et érotique des uns et des autres. En principe, pour l’immense majorité, elle se dirige vers une personne de l’autre sexe. Mais, pour une minorité bien réelle, c’est vers quelqu’un du même sexe que l’attirance s’exerce. Pour les hétéros, il est donc contre nature d’engager une relation érotique avec quelqu’un de son sexe. Mais corrélativement, pour les homos, il est contre nature de vivre un rapport de type conjugal avec un individu de l’autre sexe. En revanche, il faut y insister à nouveau : ce qui fait que les uns et les autres sont des humains, revêtus de la même dignité, c’est leur désir et leur capacité d’aimer et d’être aimé. En vérité. En plénitude. Pour les uns et les autres, ce qui est foncièrement contre nature, c’est la haine ou le mépris, de soi ou d’autrui.
Le bon usage et le bon pilotage de la sexualité humaine exigent donc que chaque personne s’efforce de tenir le gouvernail de sa pulsion sexuelle et de son affectivité, en exerçant pour cela son intelligence, sa volonté et son discernement.
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Toutefois, cette liberté humaine, bien réelle, n’est pas absolue. Elle s’exerce sur une réalité naturelle, non choisie : l’orientation affective et sexuelle de base, que chacune et chacun découvre en soi comme une donnée. On ne peut la changer, il faut « faire avec ». Cela signifie d’abord accepter cette donnée, ensuite la protéger et la renforcer, enfin lui donner la meilleure expression possible au service de l’amour. Il est donc parfaitement compréhensible et normal d’habiter son orientation sexuelle — hétéro ou homo — comme une maison, de la préserver et de l’affirmer. Une certaine phobie (peur) spontanée face à des comportements ressentis comme dangereux est donc parfaitement saine. Elle protège l’intégrité de la personne. Il y a donc une homophobie normale chez les hétérosexuels et une hétérophobie normale chez les homosexuels. Les uns et les autres ne souhaitent pas être entraînés sur un terrain dont ils sentent que ce n’est pas le leur. Ces deux sortes de phobies méritent d’être comprises et écoutées, sous peine de se dénaturer en haine, en rivalité, en opposition stérile. Pour son propre malheur et pour celui d’autrui. relative fluidité des identités sexuelles
Pourquoi les hommes ont-ils des seins ? La question n’est pas si saugrenue que cela. Elle permet d’illustrer sous un autre angle la plasticité de notre identité sexuelle. Dans les premières semaines embryonnaires, seul le chromosome féminin X s’exprime. Le chromosome masculin Y entrera en action un peu
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plus tard. Donc, au départ, nous sommes tous « féminins » (conçus sous X) ! Ou androgynes, si l’on veut. Les hormones mâles et femelles sont présentes et agissantes chez tous les humains, masculins et féminins, mais en des proportions variables. La testostérone domine chez les hommes et les œstrogènes chez les femmes. Quand nous attribuons une qualité spécifique à l’un ou l’autre sexe, nous avons raison en moyenne, en général, mais pas en détail. La tendresse et le feeling, apanage des femmes ? Oui, jusqu’à un certain point. La force et la rationalité, apanage des hommes ? Oui, jusqu’à un certain point. Entre le masculin et le féminin en chaque personne, le curseur connaît une infinité de positions. Mais il y a évidemment une dominante, la plupart du temps très nette. Quoi de plus normal que d’assumer cette dominante et de la protéger ? Sans pour autant refouler l’autre part de soimême. Si donc un homme ou une femme nourrit quelque crainte spontanée pour son identité sexuelle, c’est normal. À jouer avec cette identité de manière inconsidérée, on risquerait sa peau et son cœur. Et celle et celui d’autrui. Ceux qui aiment les grands textes philosophiques reliront avec plaisir l’exposition haute en couleur du mythe de l’androgyne primitif narré avec truculence par l’auteur comique Aristophane, dans Le Banquet de Platon ! Une vérité semble montrer le bout de son nez dans cette curieuse histoire…
« Papa, maman, j’ai quelque chose à vous dire »
Après le coming out intime, autrement dit la prise de conscience personnelle, Daniel ressent le besoin
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d’en parler avec ses parents. Il aimerait se montrer à eux tel qu’il est, différent. Il espère qu’il ne sera pas rejeté ni jugé ni condamné ni méprisé. Mais il pressent aussi que cela ne sera sans doute pas facile pour ses parents, qu’il admire et qu’il aime. Daniel sait qu’il pourrait rencontrer chez ses parents une autre forme normale d’homophobie, enracinée non dans un jugement moralisateur ni dans des préjugés, mais dans leur expérience même de couple hétérosexuel épanoui, de parents heureux de l’être, dans leur désir profond que leur fils soit heureux à son tour. L’homosexualité de leur fils, pour toutes ces raisons, a de quoi leur inspirer des craintes. « Notre fils trouvera-t-il le bonheur qu’il cherche ? Trouvera-t-il un partenaire avec qui un amour authentique et durable sera possible ? Comment vivra-t-il la frustration de ne pas pouvoir procréer avec celui qu’il aime ? Et nous, accepterons-nous de devoir renoncer à l’espoir de cajoler un jour des enfants de lui ? » Sans compter d’éventuels relents de culpabilité : « Avonsnous commis une erreur dans son éducation ? » Heureux sont Daniel et ses parents, s’ils parviennent à s’écouter sans jugement, à se respecter, à tout faire pour se comprendre, à se redire leur affection, sans condition, même si c’est avec souffrance ! Pour les parents aussi, mais non sans peine, le chemin libérateur consiste à accepter la réalité, à faire avec, dans le meilleur sens possible. C’est sans aucun doute cette première expérience d’être accepté par ses parents
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qui permettra à Daniel de vivre sa différence le mieux possible, sans honte ni découragement. Comment les parents de Daniel parviendront-ils à dépasser l’homophobie bien compréhensible qu’ils ressentent, les craintes quant à l’avenir de leur fils ? Pour accepter comme un fait l’homosexualité de Daniel, il leur faudra sans doute, eux aussi, relativiser leur vision d’une normalité centrée sur l’orientation sexuelle, pour parvenir à une compréhension plus profonde de la normalité, centrée sur la dignité inaliénable de leur fils, appelé comme tout un chacun à trouver son épanouissement dans la joie d’aimer et d’être aimé. En vérité. L’orientation affective et sexuelle constitue certes une dimension importante de notre personne, mais elle n’est pas le centre de notre être. Que nous soyons masculins ou féminins, hétéros ou homos, d’une race ou d’une autre, jeunes ou vieux, bien-portants ou handicapés, notre égale dignité est enracinée dans notre qualité de personnes humaines. Il s’agit de notre moi essentiel, de notre âme, qui transcende toutes nos particularités… Pour un chrétien, notre âme, c’est notre relation à Dieu qui nous aime tels que nous sommes et veut nous partager sa vie, son bonheur.
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Chapitre 1 en amont, créer un lien de confiance entre parents et enfants
C’est à l’adolescence que la sexualité se réveille et se manifeste avec toutes ses dimensions : corporelle, affective, intellectuelle. C’est donc à cet âge aussi que d’éventuels problèmes peuvent surgir et compliquer la communication en famille. Ces difficultés seront d’autant moins vives et moins envahissantes qu’un fort lien de confiance aura été créé auparavant entre parents et enfants. Des expériences prometteuses existent, par exemple les ateliers « mère et fille » et « père et fils », mis en place en Valais (Suisse) par l’Avifa (Amour Vie Famille). [Ces ateliers — CycloShow™ et XY-évolution™ — se sont par la suite développés en France et en Belgique, nde.] Ils ne sont pas centrés sur un problème particulier, homosexualité ou autre, mais visent l’établissement ou le renforcement d’un climat de confiance et d’ouverture entre mère et fille, entre père et fils, pour tout ce qui concerne la vie affective et sexuelle. Quand un problème se présentera, et si un tel problème se présentait, le dialogue aurait été préparé et facilité.
Daniel s’efforce de vivre son homosexualité dans une normalité sereine
Retrouvons Daniel bien des années plus tard, après la prise de conscience de son homosexualité, son impossible amour avec Kevin et son coming out familial, quand il a avoué sa différence à ses parents.
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Pour rappel, Daniel n’est pas un être réel, mais une silhouette virtuelle laissant apparaître quelques reflets, pas tous, de la réalité homosexuelle dans sa version masculine. J’ai construit ce personnage à partir de diverses confidences de personnes bien réelles. Supposons aujourd’hui Daniel âgé d’une soixantaine d’années, il revoit les étapes principales de son parcours.
Premiers pas dans la « communauté » gay
Par des amis et par ses propres recherches sur l’Internet, Daniel apprend qu’il existe des lieux, des réseaux et des organisations pour des hommes comme lui, attirés affectivement et sexuellement par des personnes de même sexe. Il espère trouver dans ces espaces non seulement la confirmation qu’il n’est pas seul de son espèce, que d’autres hommes parfaitement respectables sont comme lui, mais il espère y rencontrer enfin l’homme de sa vie. En partie, cet espoir se vérifie. Daniel trouve à qui parler, sans être jugé, il est souvent très bien compris. De vraies amitiés naissent. Elles donnent à Daniel de précieuses gratifications affectives, la découverte du don qu’un autre lui fait de soi-même, par sa beauté, sa proximité, ses idéaux. Avec certains, des gestes de tendresse s’échangent tout naturellement, comme une expression normale de l’union des cœurs. Daniel pressent maintenant plus vivement que l’une ou l’autre de ces relations privilégiées pourrait peut-
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Chapitre 1
être se prolonger, devenir plus étroite, plus durable, jusqu’à se transformer en projet de vie commune. Promesse ou illusion ? Daniel ne peut s’empêcher de nourrir quelques doutes ou quelques craintes. Son homosexualité, confrontée à celles des autres, lui inspire des sentiments partagés. D’un côté, c’est la conviction intime qu’elle peut, qu’elle devrait offrir un chemin d’épanouissement et de bonheur. D’un autre côté, Daniel constate que ce chemin n’est ni certain ni facile à parcourir. Pas seulement pour des raisons extérieures, sociales, mais aussi, surtout peut-être, pour des raisons inhérentes à la nature même de l’homosexualité. La complémentarité des corps n’est pas aussi évidente que dans l’étreinte hétérosexuelle. Un projet parental avec l’être aimé, si motivant pour la plupart des couples hétérosexuels, est impossible, sauf à recourir à des artifices que la technologie permet, mais qui posent des problèmes lancinants, notamment en ce qui concerne l’intérêt et le bien d’enfants à naître par le truchement d’un faisceau d’interventions (médicales, juridiques) étrangères au couple homosexuel et étrangères les unes aux autres. Daniel constate aussi que les lieux de rencontres gay sont parfois aussi des lieux de drague et de satisfactions charnelles fugitives. Il lui arrive d’y chercher, lui aussi, un apaisement de sa libido, mais il sent bien en même temps le danger de ces expériences, où les gratifications purement physiques ne calment pas le désir affectif, tendent au contraire à l’étouffer, à le nier. Il sent aussi le risque d’être entraîné, faute de sécurité affective, dans la recherche obsédante de jouissances phy-
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siques. Celles-ci, n’étant pas nourries par l’échange des cœurs et des esprits, ne se renouvellent pas de l’intérieur, mais par la multiplication des partenaires, des occasions, des techniques, des artifices. Daniel ne peut s’empêcher de craindre non l’homosexualité en soi, puisqu’il assume maintenant la sienne, mais certaines manières de la vivre. C’est là, pense-t-il, une peur, une phobie qu’il a tout intérêt à comprendre. Une bonne homophobie.
Coming out ou pas ?
Daniel s’interroge aussi sur l’intérêt pour lui de faire son coming out public, de révéler son homosexualité hors du cadre strictement familial et privé. De nouveau, il hésite beaucoup. Pourquoi ? Il y a évidemment les craintes compréhensibles concernant les réactions des gens, de son milieu professionnel et associatif. Mais ces craintes-là, Daniel, âgé maintenant de trente ans, se sent assez fort pour les surmonter. Deux autres peurs le retiennent. La première est que, même si « les gens » acceptaient qu’il soit homosexuel déclaré, ces gens, aussi bienveillants qu’on les suppose, risqueraient de se fixer par trop sur ce seul aspect de son identité. Or, Daniel tient à rester Daniel, point. Sans étiquette. La seconde crainte repose sur un constat. Daniel a l’impression, à tort ou à raison, qu’il vaut mieux être célèbre et admiré pour se lancer dans un coming out avantageux. Un écrivain ou un artiste connu, un politicien en vue, un avocat ou un homme d’affaires de haut vol ont des
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chances que leur coming out ajoute encore à leur notoriété. Ils se présenteront et seront perçus assez facilement comme les défenseurs courageux d’une noble cause. Un citoyen lambda n’aura peut-être pas les mêmes chances. N’étant ni artiste ni politicien ni entrepreneur fameux, le risque existe qu’il ne devienne relativement connu que pour son homosexualité, et non pour ses qualités personnelles.
Vers une normalité sereine
En partie par chance, en partie grâce à son idéal de vie, Daniel connaîtra de belles rencontres amoureuses. Ce fut d’abord Julien, dont il fait la connaissance dans une association d’aide au quart-monde. Ces deux bénévoles font preuve d’une sensibilité particulière aux souffrances d’autrui et d’un engagement généreux. Rapidement, ils se découvrent des affinités plus personnelles et attirantes. Ce n’est pas le coup de foudre, mais l’expérience exaltante d’un amour qui naît, s’affirme, grandit, s’impose avec autant de force que de douceur. Daniel et Julien vivront ensemble six années de bonheur. Ils se donneront mutuellement la preuve que l’amour est capable de se fortifier, de se purifier à travers les crises normales de tout amour, hétéro ou homosexuel : expérience des limites, celles de l’autre et les siennes propres, exigences de la fidélité et du don de soi… Mais un jour, Julien se voit offrir un poste très intéressant à l’étranger par la compagnie internationale qui l’emploie. Daniel et lui se téléphonent, s’envoient
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des courriels et des images tous les jours. Leur amour semble même devenir plus intense à travers cette séparation physique. Jusqu’au jour où Julien fait savoir à Daniel qu’il ne supporte plus une séparation qui dure. Il a rencontré un autre homme, en est tombé amoureux, c’est réciproque, cet amour a grandi… Julien s’exprime dans les larmes, conscient de la peine causée à son bien-aimé, il demande pardon, mais avoue ne pas être capable d’agir autrement. Daniel est effondré, même si, avec son intellect, il comprend Julien. Même si, avec son amour intact, il ne lui en veut pas. Julien restera à jamais l’homme de sa vie, mais c’est maintenant dans la souffrance et la détresse. À 40 ans environ, Daniel rencontrera un autre homme, Philippe, à peu près de son âge. Il le trouve beau, séduisant, intelligent, cultivé, plein d’attentions et de délicatesse. La communication entre eux devient de plus en plus riche, personnelle, profonde. Un nouvel amour s’offre comme un cadeau. Il n’est pas aussi spontané ni passionné qu’avec Julien. En revanche, il s’enrichit de l’expérience vécue par les deux hommes, de leur discernement, de leur maturité. Bref, ce sera une union où la raison et la volonté ont leur place, pour sublimer les sentiments et intégrer une sexualité pleine de respect, de tendresse et d’humanité. Ce compagnonnage dure depuis vingt ans, avec des hauts et des bas, comme dans tous les couples. Il n’est pas question de l’interrompre. Quoique sans enfants, Daniel et Julien exercent une vraie fécondité sociale, reconnue. Ils trouvent dans leur vie commune des res-
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Chapitre 1
sources pour s’engager au service d’autres personnes et dans la cité. Daniel vit pleinement sa normalité humaine, s’efforce d’accomplir son « métier » d’homme, de devenir toujours davantage celui qu’il est devant les hommes et devant Dieu. Son affectivité et sa sexualité sont intégrées dans cette évolution qui se poursuit… ***
On peut trouver l’histoire de Daniel trop « exemplaire », trop ceci ou pas assez cela. Peu importe. Elle nous a été utile pour parler de l’homosexualité masculine. Tant mieux si elle suscite des compléments, des nuances, un débat, une réflexion. Essayons maintenant de pousser notre analyse à partir de ce que l’histoire de Daniel nous a déjà permis d’évoquer. Au fond, qu’est-ce que l’homophobie ? Un délit ? Un vice ? Autre chose ? •
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2 L’homophobie est une peur es personnes homosexuelles sont de mieux en mieux acceptées et respectées dans la plupart des pays d’Europe et d’Amérique. Heureusement. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour faire disparaître toute forme de discrimination injuste. Sur ce chemin, on avancera d’autant plus résolument que tous, hétéros et homos, uniront leurs efforts. Est-il possible, quand on parle d’homosexualité, de trouver un point commun entre les uns et les autres ? On assiste encore trop souvent à un combat frontal entre deux positions extrêmes. D’un côté, on voit l’homosexualité soit comme une tare, soit comme une maladie à soigner. De l’autre côté, on considère que cette orientation sexuelle est non seulement normale, mais en tous points équivalente à l’hétérosexualité. Il est dans l’air du temps, notamment dans les médias, de classer les gens en deux groupes. Il y aurait, d’une part, des gentils « gays friendly » et, face à eux et contre eux, des méchants homophobes. Entre les deux groupes, l’antagonisme serait non seulement total, mais obligatoire. Le combat devrait être mené jusqu’à la vic-
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En lecture partielle‌
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Bibliographie Les ouvrages suivants offrent de quoi compléter ou recouper les propos du présent livre, avec aussi d’intéressantes indications bibliographiques.
• Association Devenir un en Christ, Foi, homosexualité, Église, préface de Mgr Gérard Daucourt, Bayard, Paris, 2016. Nombre d’autres réflexions, témoignages, documents et in• formations se trouvent sur le site de cette association : www.devenirunenchrist.net. • José Davin, Les personnes homosexuelles. Un arc-en-ciel près des nuages, préface de Mgr J.-P. Delville, Fidélité, Namur, 2014. • José Davin et Michel Salamolard, Gays et lesbiennes. Humanité, amour et spiritualité, Saint-Augustin, coll. Aire de famille, Saint-Maurice (Suisse), 2009. • Xavier Thévenot, Mon fils est homosexuel. Comment réagir ? Comment l’accompagner ?, Saint-Augustin, coll. Aire de famille, Saint-Maurice (Suisse), 2001. • Congrégation pour la Doctrine de la foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles, 2003, www.vatican.va/roman_curia/ congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_2003073 1_homosexual-unions_fr.html
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Table des matières Présentation. Hétéros et LGBT, vivre ensemble hors des placards ........................................................ 1. L’histoire de Daniel ............................................ 2. L’homophobie est une peur ................................ 3. Esquisse d’un nouveau paradigme .................... 4. Vers une éthique ouverte des comportements sexuels humains ................................................ 5. Jalons sur le chemin du bonheur........................ 6. Vers une proposition catholique renouvelée......
5 9 27 35 43 49 59
Annexe. Quel type d’union civile ?.......................... 81
Bibliographie .......................................................... 99 •
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du même auteur (sélection)
• Deviens qui tu es. Jalons pour orienter sa vie, Saint-Augustin, coll. Aire de famille, Saint-Maurice, 2006. Trad. en tchèque. • La Suisse a-t-elle mal à son mariage ? « Mariage pour tous », Avenir du droit de la famille, série « Débats et société », SaintAugustin, Saint-Maurice, 2014. • Communautés chrétiennes, osez la crise ! Fidélité, Namur, 2014. En • finir avec le « péché originel » ? Fidélité, coll. Petits traités, Namur, 2015. Avec José Davin
• 2001 raisons d’espérer, Fidélité/Salvator, Namur/Paris, 2001. • Halloween ou la Toussaint, Fidélité, Namur/Paris, 2005. • À quand ce concile ? Manifeste pour un renouveau de l’Église, Fidélité/Saint-Augustin, Namur/Saint-Maurice, 2008. • Gays et lesbiennes. Humanité, amour et spiritualité, Saint-Augustin, coll. Aire de famille, Saint-Maurice, 2009. • Et si l’Église revenait à l’Évangile ? Fidélité/Saint-Augustin, Namur/Saint-Maurice, 2011. • Tant que je vis j’espère. L’espérance face aux joies et aux peines de l’existence, Éditions Mols, Wavre, 2017. Principaux articles
• « Le mal : Dieu responsable et innocent. Réflexions inspirées par A. Gesché », Nouvelle revue théologique 127-3, 2005, Bruxelles. • « Eucharistie et transsubstantiation : du bon usage d’un concept », Nouvelle revue théologique 129-3, 2007, Bruxelles.
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dans la même collection (derniers titres parus)
67 Charles Delhez et Jacques Vermeylen, Le Jésus des chrétiens, 2006. 68 Alban Massie, L’Évangile de Judas décrypté, 2007. 69 Estelle Villeneuve, Jean Radermakers, Jean Vervier, La découverte du tombeau de Jésus, 2007. 70 Marie-Gabrielle Lemaire, Les apparitions mariales, 2007. 71 Philippe Cochinaux, L’éthique, 2008. 72 Philippe Wargnies et Pierre Warin, Saint Paul, 2008. 73 Geneviève Comeau, Le dialogue interreligieux, 2008. 74 Guilhem Causse, Les banlieues, 2009. 75 Silvana Panciera, Les béguines, 2009 ; 2e éd. 2011. 76 Arnaud Join-Lambert, Les expériences de mort imminente, 2010. 77 Dominique Collin et Dominique Lawalrée, La musique sacrée, 2010. 78 Pierre de Riedmatten, Le Saint Suaire, 2011 ; 2e éd. 2015. 79 Jacques Vermeylen, Vatican II, 2012. 80 Denis Lecompte, Les spiritualités nouvelles, 2012. 81 Pierre Mourlon Beernaert, Les quatre évangiles, 2013. 82 Jacques Dessaucy, Les diaconesses, 2013. 83 Jérôme Rousse-Lacordaire, L’ésotérisme, 2014. 84 François Mathijsen, Les expériences paranormales, 2014. 85 Jean-Michel Maldamé, Création et créationnisme, 2014. 86 Michel Mallèvre, Les évangéliques, 2015. 87 Benoît Malvaux, La vie consacrée, 2015. 88 Philippe Cochinaux, La miséricorde, 2015. 89 Emilio Platti, L’islamisme, 2015. 90 Xavier Dijon, Les réfugiés, 2016. 91 Silvana Panciera, Le yoga, 2016. 92 Xavier Dijon, Le transhumanisme, 2017.
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Achevé d’imprimer le 17 mai 2017 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique)
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ISBN 978-2-87356-767-5 Prix TTC : 9,50 €
9 782873 567675
Collection
Que penser de… ?
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Les homosexuels
Michel Salamolard, né en 1942, est prêtre du diocèse de Sion (Suisse), diplômé de l’Institut catholique de Paris. Il a travaillé en paroisse, auprès d’enfants et de jeunes en difficulté et auprès des adultes.
Michel Salamolard En couverture : défilé de la fierté LGBT à Madrid c 2008, Roberto Gordo Saez (R0b3rt0)
Les personnes LGBT, notamment homosexuelles, sont confrontées, souvent douloureusement, à une double limite. L’union corps et âme avec une personne de l’autre sexe n’est pas leur chemin. Et l’engendrement avec un partenaire de même sexe n’est pas possible de façon naturelle. Par ailleurs, l’existence de personnes LGBT déroute la majorité hétérosexuelle, pose question, dérange, fait peur. La peur engendre des mécanismes de protection, de défense : déni, marginalisation, voire répression. Mais tous, hétéros ou homos, nous sommes et nous nous efforçons de devenir toujours davantage des humains. À partir de cette conviction, on peut tracer les voies d’une homosexualité normale et digne coexistant avec une hétérosexualité inscrite à jamais dans la structure même de l’humain. Les repères de bonheur partagé sont fon damentalement les mêmes.
Michel Salamolard
Les homosexuels
Que penser de… ?
LES HOMOSEXUELS