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Église et sexualité Trop souvent, en milieu catholique, la sexualité a été abordée sous l’angle du péché possible. Or, la sexualité, créée par Dieu et non par le diable, est le moteur de la vie. Un petit livre, tonique, qui s’efforce de décliner les composantes et les situations concrètes de la vie sexuelle, mais avec discrétion, pudeur et délicatesse, en s’appuyant sur le primat d’une « conscience éclairée » et « sans tenir la chandelle dans le lit d’autrui » ! En évitant toute con damnation inutile et en partant des faits, de la réalité, des évolutions actuelles, des attentes actuelles des personnes, croyantes ou non, il s’agit de redire quel est le sens profondément positif de la sexualité humaine. En raison de l’actualité, la douloureuse question de la pédophilie au sein de l’Église, en fonction notamment du célibat des prêtres, est également abordée.

Denis Lecompte, prêtre (docteur en philosophie et théologie, docteur d’État ès lettres et sciences humaines) a été conseiller spirituel et professeur de Séminaire, aumônier d’étudiants, curé, doyen, recteur de sanctuaires, directeur de pèlerinages… Il est actuellement chancelier du diocèse de Cambrai. ISBN 978-2-87356-768-2 Prix TTC : 9,50 €

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Que penser de… ?

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Photo de couverture : Lovers at sunset © yanlev | Fotolia

Préface de Mgr Luc Crepy, président de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie pour l’Église de France.

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Denis Lecompte

Que penser de… ?

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Mgr Denis Lecompte

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Du même auteur

• Le Baron d’Holbach et Karl Marx, 2 t., Cerf, Paris, 1980. • Marx et le baron d’Holbach, P.U.F., Paris, 1983. • Marxisme et athéisme. L’athéisme marxiste est-il de Marx ?, Presses universitaires de Valenciennes, 1986.

• De l’athéisme au retour du religieux. Dieu, toujours Lui ?, Plon/Mame, Paris, 1996.

• La cathédrale Notre-Dame-de-Grâce. De Cambrai à Lourdes, Signe, Stras• • • • • • • • • •

bourg, 2000. De Lui jaillit la vie, Sarment/Éd. du Jubilé, Paris, 2000. Guide Totus de l’existence de Dieu, Sarment/Éd. du Jubilé, Paris, 2004. Les Sectes, Sarment/Éd. du Jubilé, Paris, 2005. Nouvelles croyances, thérapies alternatives : des dérives possibles, (avec Bertran Chaudet) Sarment/Éd. du Jubilé, Paris, 2008. Croyances « nouvelles » et vie chrétienne. Sensibilités contemporaines et Révélation biblique, Sarment/Éd. du Jubilé, Paris, 2010. Le christianisme, avenir de la sécularisation ? Enjeu de la nouvelle évangélisation, Salvator, Paris, 2011. Guide Totus des pèlerinages, Sarment/Éd. du Jubilé, Paris, 2011. Les spiritualités nouvelles, Fidélité, coll. Que penser de… ? no 80, Namur, 2012. Au cœur des objections antichrétiennes, Cerf, Paris, 2013. Comment Dieu peut-il avoir un fils ?, Cerf, Paris, 2014.

Denis Lecompte, prêtre (docteur en philosophie et théologie, docteur d’État ès lettres et sciences humaines) a été conseiller spirituel et professeur de Séminaire, aumônier d’étudiants, curé, doyen, recteur de sanctuaires, directeur de pèlerinages… Il est actuellement chancelier du diocèse de Cambrai. Directeur de collection : Charles Delhez, s.j.

© 2017, Éditions jésuites Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris info@editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87356-768-2

Dépôt légal : D.2017, 4323.18

Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Imprimé en Belgique


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Préface ans l’Église, il est bon et urgent de pouvoir parler simplement et librement de la sexualité. Tel est l’intérêt de cet ouvrage où Mgr Denis Lecompte cherche à dire, sans complexe, à la fois le sens positif et toute la beauté de la sexualité, mais aussi dénonce clairement les violences et les blessures qu’elle peut engendrer. Trop souvent, la sexualité demeure un sujet tabou, difficile à aborder et, parfois, objet d’un lourd silence coupable comme l’ont manifesté les récentes affaires de pédophilie. Si, comme le souligne l’auteur, la morale sexuelle n’est pas un sujet majeur dans l’Écriture, la sexualité, pour sa part, s’inscrit dans le cadre de la Révélation chrétienne comme un lieu théologique important qui a pour horizon la rencontre de l’autre et l’amour. Comme nous le pressentons dans notre propre expérience, la sexualité est un sujet plus difficile qu’il ne paraît. Cette difficulté ne tient pas seulement à notre propre incapacité à mettre des mots sur ce qui est souvent peu maîtrisable ou peu raisonnable, mais à la complexité même de la sexualité : si le désir et l’amour sont les choses les plus ordinaires pour tous, ils sont aussi les plus difficiles à vivre dans la vérité et dans le temps. Oublier ou refuser la richesse et la complexité du désir sexuel de l’homme et de la femme, serait réduire la sexualité à peu de choses et, surtout, en appauvrir le sens. Comme nous y invite

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Préface

ce livre, il y a, pour chacun, un défi à affronter : oser approfondir les enjeux humains et spirituels de la sexualité pour mieux en poser le sens dans nos existences. Ce travail s’inscrit dans ce qu’on peut appeler l’effort moral — la recherche de ce qui est bon et bien pour chacun et pour tous — auquel contribue particulièrement le théologien, comme le fait aussi le philosophe, le psychanalyste, l’historien… C’est un de ses paradoxes : la sexualité, à la fois, nous détermine par bien des aspects et, à la fois, constitue un des lieux où nous faisons l’apprentissage de notre liberté. La sexualité est peut-être le lieu privilégié où nous faisons l’expérience que notre « liberté simplement humaine » (Paul Ricœur) n’existe pas en dehors des limites qui nous constituent. En ce sens, la sexualité manifeste que la liberté humaine se construit dans l’acceptation et la reconnaissance de la réalité telle qu’elle est et non telle que nous la rêvons. Pour chacun, vivre et donner sens à sa sexualité est une tâche — heureuse et difficile à la fois — à mener tout au long de sa vie. Pour les chrétiens, vivre sa sexualité de manière responsable et respectueuse de l’autre s’inscrit dans une conversion permanente car « l’Évangile concerne une humanité sexuée et heureuse de l’être » (voir ci-dessous, p. 54). Comme le souligne l’auteur : « Les chrétiens ont à témoigner sereinement, et sans fausse pudeur, que la sexualité est belle et bonne pour peu qu’elle soit humanisée » (voir ci-dessous, p. 70). Toute existence s’humanise quand elle devient apprentissage du don de soi : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Dans le mariage comme dans le célibat consacré, la sexualité constitue un puissant dynamisme pour mettre en œuvre l’appel de Dieu à aimer comme Lui-même nous a aimés, c’est-à-dire


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mettre en œuvre la charité qui seule subsistera à la fin des temps. Mais ce bel idéal ne doit jamais faire oublier que la fidélité à l’Évangile commande de prendre soin des plus petits et des plus fragiles face à la toute-puissance du désir sexuel, telle qu’elle se manifeste dans les faits récents, « insupportables et terribles » (voir ci-dessous, p. 82), d’abus au sein même de l’Église. + Luc Crepy Évêque du Puy-en-Velay Président de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie pour l’Église de France


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Introduction Actualité et réalisme

epuis quelque temps, l’actualité n’épargne pas l’Église sur le sujet de la sexualité. Le point majeur est la pédophilie en son sein, objet du chapitre ultime de ce livre. Dans son discours d’ouverture le 28 mars 2017, pour l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, Mgr Georges Pontier, président de la Conférence, a dû déplorer que les mesures mises en place par l’Église de France — cellules d’écoute, outils de formation, mise en place d’une commission d’experts — soient peu évoquées dans le discours médiatique dominant : « Qu’on veuille bien nous croire : nous sommes profondément touchés par la souffrance des victimes et nous voulons les accueillir et les écouter de notre mieux. Nous sommes résolus à aider la justice à faire son travail. Rien ne peut nous en dispenser. Nous invitons les victimes à porter plainte auprès des autorités judiciaires auxquelles, pour notre part, nous signalerons les faits qui nous seraient révélés. » Par ailleurs, il a dénoncé les amal-

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Introduction

games calomnieux assimilant tout prêtre à un prédateur en puissance, nous y reviendrons. Avant d’examiner ces points, il convient d’approfondir ce que les sciences humaines et la théologie chrétienne nous renseignent sur la sexualité. D’abord, avec réalisme, écoutons ce qu’en dit le bon sens commun et prenons connaissance des évolutions de notre société. •


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1 Évolution des mœurs et Église Les statistiques

Au cours de l’année 2007 a été rendue publique une très sérieuse enquête : Contexte de la sexualité en France. Elle a été menée sous la responsabilité scientifique de Nathalie Bajos (Inserm) et de Michel Bozon (Ined), et coordonnée par Nathalie Beltzer (ORS Ile-de-France). Pluridisciplinaire, l’équipe de recherche associe des chercheurs en sociologie, démographie et épidémiologie de l’Inserm, de l’Ined, du CNRS, de l’InVS et de l’Université. L’enquête est réalisée à l’initiative de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Cette enquête fournit un panorama complet sur la sexualité des Français au xxie siècle, et également sur l’évolution des mœurs ; des enquêtes similaires ont été réalisées en 1970 et 1992. D’un point de vue général, les résultats sont con formes aux effets de la libération sexuelle :


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Chapitre 1

- Baisse de l’âge du premier rapport sexuel : en un demi-siècle, l’âge moyen du premier rapport chez les hommes est passé de 18,8 ans à 17,2 ans ; et de 20,6 ans à 17,6 ans chez les femmes. - L’augmentation du nombre de partenaires sexuels déclarés est en hausse chez la femme : 4,4 en moyenne, contre 1,8 en 1970 et 3,3 en 1992. De son côté, l’homme mentionne en moyenne un chiffre de 11,6. Cette importante différence s’explique par le fait que les femmes ne mentionnent pas l’ensemble de leurs partenaires, mais se limitent à ceux « qui ont compté dans leur vie ». - La fréquence des rapports sexuels varie peu, sauf pour les femmes de plus de 50 ans : les femmes en couple de plus de 50 ans n’étaient que 53 % à déclarer une activité sexuelle lors des 12 derniers mois dans l’enquête de 1970 ; elles étaient 77 % dans l’enquête de 1992 et sont près de 90 % aujourd’hui. - L’inactivité sexuelle frappe une partie des couples : 16 % des femmes et 15 % des hommes en couple depuis plus d’un an rapportent n’avoir eu aucun rapport sexuel pendant au moins trois mois consécutifs lors de l’année qui vient de s’écouler. Quand la relation dure depuis 2-3 ans, 13 % des femmes et 10 % des hommes déclarent ne pas avoir eu de rapports sexuels pendant au moins 3 mois, et 17 % des femmes et 16 % des hommes lorsqu’elle dure depuis plus de 6 ans. - Rapports homosexuels : 4,0 % des femmes et 4,1 % des hommes de 18 à 69 ans déclarent avoir déjà eu des pratiques sexuelles avec un partenaire du même


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sexe, ce qui représente une augmentation notable chez les femmes (2,6 % en 1992). - Plus de 90 % des hommes disent avoir déjà pratiqué la masturbation, contre seulement 60 % des femmes. En 1992, 42 % d’entre elles seulement disaient s’être masturbées. - Explosion des pratiques orales : aujourd’hui, plus de 80 % des femmes on déjà pratiqué la fellation. Dès l’âge de 25 ans, deux tiers d’entre elles déclarent la pratiquer régulièrement. 85 % des hommes et femmes ont expérimenté le cunnilingus, et 70 % le pratiquent souvent ou parfois. - La sodomie progresse : en 1992, 24 % des femmes et 30 % des hommes déclaraient en avoir fait l’expérience ; en 2006, ils sont respectivement 37 % et 45 %. Cependant, cette pratique semble occasionnelle : entre 25 et 49 ans, les femmes sont seulement 12 % à dire qu’elles la pratiquent souvent ou parfois (15 à 18 % pour les hommes de 20 à 49 ans). L’enquête conclut que « ces divergences s’inscrivent dans une vision du monde qui voit dans les différences biologiques la cause essentielle des différences entre les hommes et les femmes en matière de sexualité », avec à l’appui, la statistique suivante : Les femmes et, dans une moindre mesure, les hommes adhèrent majoritairement à l’idée selon laquelle les hommes auraient « par nature plus de besoins sexuels que les femmes » (75 % des femmes et 62 % des hommes).


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Chapitre 1

Les causes

Voir à ce sujet le travail remarquable de Pierre Dauptain, 50 ans de mariage. Réflexions d’un notaire sur l’évolution du couple ces cinquante dernières années*.

1965-2015: le couple, la société et la loi. l’évolution des mœurs Malgré le poids de l’économie qui pèse sur lui et qui l’entrave, le couple d’aujourd’hui est plus libre qu’il y a cinquante ans. Il ne craint plus le jugement de ses parents, de sa famille, du voisinage, et l’Église catholique a perdu de son influence. Quant au couple homosexuel, son intégration s’est accélérée depuis les dures « années sida ». Cette liberté accrue a eu deux corollaires : un mouvement vers l’égalité des sexes et une approche différente du mariage. D’une société de la permanence à une société de l’éphémère Il y a cinquante ans, un jeune avait devant lui la perspective d’une seule vie : fonder une famille issue d’un seul mariage, vivre dans un seul logement, exercer un seul métier. À présent, il voit se profiler à l’horizon plusieurs unions, célébrées ou non par un mariage, plusieurs familles avec des enfants nés de ces unions diffé* Les livres cités sans détails sont repris dans la bibliographie, p. 101-102.


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rentes, plusieurs domiciles, plusieurs métiers. La pérennité n’est plus ce qui caractérise le couple contemporain ; et la tendance s’inscrit dans un contexte général de mouvance et de fluidité opposé à la permanence qui imprimait la société du milieu des années 1960.

L’effacement progressif des signes distinctifs du mariage Les signes distinctifs du mariage s’effacent peu à peu. La frontière entre le mariage et la vie maritale semble de plus en plus poreuse au fur et à mesure de la désaffection des Français pour l’institution. Toutefois, et malgré même les réformes les plus audacieuses — Pacs, mariage pour tous —, des différences fondamentales demeurent, toutes assises sur une conception traditionnelle selon laquelle il n’y a pas de famille sans mariage.

Un relatif désintérêt pour le mariage Les Français se marient beaucoup moins qu’il y a cinquante ans et divorcent beaucoup plus. Le mariage, dans cette approche statistique, est en crise. Pourtant, les débats passionnés autour du mariage homosexuel ont démontré que ce désintérêt supposé des Français pour le mariage était très relatif : un grand nombre d’entre eux a ouvertement manifesté son hostilité envers une réforme qui venait bouleverser l’histoire plusieurs fois millénaire de cette institution.


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Chapitre 1

Vers l’acceptation généralisée du mariage homosexuel? Jusqu’au tout début des années 1990, l’idée même d’un mariage homosexuel n’aurait pas pu effleurer les esprits. En 1999, avec le Pacs, et en 2006 avec la réforme de ce contrat, la proposition d’un mariage ouvert à tous pouvait sembler avoir été définitivement abandonnée. Le choc de la loi de 2013 a donc été d’autant plus violent pour ses opposants qu’ils ont eu le sentiment d’être victimes d’une accélération fulgurante du mécanisme législatif, d’un emballement incontrôlé de la machine démocratique. Cependant, avec le temps, tout se banalise : les lois sur la contraception, sur l’avortement, sur le Pacs luimême, heurtèrent à leur époque une bonne partie de l’opinion. Pour être aujourd’hui acceptées par le plus grand nombre. Qu’en sera-t-il du mariage homosexuel ?

Quel est l’avenir du Pacs? À présent que le mariage est ouvert à tous les couples, le Pacs devrait, en toute logique, disparaître du droit français. Pourtant, l’adhésion massive de la population hétérosexuelle à ce nouveau mode de conjugalité vient immédiatement contredire cette proposition. De la même façon qu’ils ne pourraient plus vivre sans ordinateur ou sans téléphone portable, les Français — hétérosexuels en tête — ne pourraient plus, semble-t-il, aujourd’hui se passer du Pacs. Pour autant, la question de l’avenir de ce contrat mérite d’être posée. Le Pacs doit-il poursuivre son évolu-


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tion qui, peu à peu, le fait se rapprocher du mariage ? Ou la loi doit-elle envisager de décourager ses adeptes, ne serait-ce que par une mesure fiscale qui consisterait à rétablir les droits de succession entre partenaires ?

Le fait des divorces Après avoir augmenté régulièrement depuis les années 1970, la propension au divorce baisse légèrement depuis la fin des années 2000. Si les conditions de divorce se maintenaient, 44 % des mariages de l’année se termineraient aujourd’hui par un divorce. Par ailleurs, de nos jours, comme depuis les années 1970, le risque de divorce est maximal à cinq ans de mariage. En 2014, un quart des mariages sont des remariages pour au moins un des deux conjoints ; et un sur dix l’est pour les deux conjoints. L’âge au remariage augmente depuis 1980. En 2014, les hommes mariés cette annéelà et précédemment divorcés avaient 50 ans en moyenne, les femmes 46 ans. Avec près de 2 divorces pour 1 000 habitants par an, la France se situe en 2013 dans la moyenne européenne (source Insee).

Une augmentation des naissances hors mariage En 2012, la proportion de naissances hors mariage dans l’Union Européenne à 28 États était de 40 % ; elle a continué d’augmenter. Ceci indique l’apparition de nouveaux schémas de formation des familles parallèlement au schéma plus traditionnel dans lequel les enfants sont issus d’un mariage.


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Chapitre 1

En 2014, le nombre de naissances hors mariage a dépassé, dans plusieurs États membres de l’Union, le nombre de naissances survenues dans le cadre d’un mariage ; à savoir : en Bulgarie (58,8 %), en Estonie (58,4 %, données de 2012), en Slovénie (58,3 %), en France (56,7 %, données de 2012), en Suède (54,6 %), au Danemark (52,5 %), en Belgique (52,3 %, données de 2012), ainsi qu’en Norvège (55,5 %). Une proportion encore plus élevée de naissances vivantes hors mariage a été enregistrée en 2012 en Islande (66,9 %). Des pays méditerranéens comme la Grèce, la Croatie, Chypre, l’Italie et Malte, ainsi que la Pologne et la Lituanie se situaient généralement à l’opposé : plus de 70 % des naissances dans chacun de ces États membres surviennent dans le cadre d’un mariage. En Turquie, cette proportion s’élevait à 97 %. Dans l’Europe des 28, la part d’enfants nés hors mariage a augmenté de 27,3 % en 2000 à 40,0 % en 2012. Les dernières données disponibles montrent qu’en 2014, les naissances hors mariage ont augmenté dans la quasitotalité des États membres de l’Union par rapport à 2013 (2012 par rapport à 2011 pour certains États membres), sauf pour l’Estonie (2012 par rapport à 2011), la Lettonie, la Lituanie et la Bulgarie (Informations Eurostat — Direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique officielle à l’échelle communautaire).


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Et l’Église ? La demande populaire

Selon un sondage Ifop pour Sud Ouest dimanche (publié le 2 mars 2013), les Français dans leur ensemble se prononcent massivement pour que l’Église catholique modifie ses positions afin de tenir compte des changements intervenus dans la société. Lorsqu’il est question de savoir si l’Église catholique doit modifier ses positions ou si elle doit défendre les valeurs auxquelles elle croit — même si elles sont parfois en décalage avec ces bouleversements —, les Français dans leur ensemble se prononcent massivement pour le changement, note l’Ifop. Ainsi, la contraception (90 %), le mariage des prêtres (83 %) et le remariage des divorcés (82 %) apparaissent pour l’ensemble des Français comme un enjeu de société dont l’Église catholique devrait tenir compte. L’ordination des femmes est souhaitée par 79 % des Français, et l’euthanasie par 77 %. Une majorité de Français estime aussi que l’Église catholique doit modifier ses positions au sujet de l’avortement (80 %) et de l’homosexualité (68 %), l’attente sur ce dernier thème s’avérant toutefois sensiblement moins forte que pour les autres enjeux. Ceci étant, l’enquête note également que l’avortement et l’homosexualité font l’objet d’une moindre demande de changement de la part des catholiques par rapport à


En lecture partielle‌


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Petite bibliographie • Abbé Pierre avec Frédéric Lenoir, Mon Dieu… pourquoi ? Petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie, Plon, Paris, 2005. • Michel Aupetit, Contraception : la réponse de l’Église, Téqui, Paris, 2009. —, L’homme, le sexe et Dieu : pour une sexualité plus humaine, Sal• vator, Paris, 2011. • François Boespflug, Pourquoi j’ai quitté l’Ordre… et comment il m’a quitté, Éd. J.-C. Béhar, Paris, 2016. Olivier Bonnewijn, Éthique sexuelle et familiale, Éd. de l’Em• manuel, Paris, 2006. • Frédéric Boyer, Dieu, le sexe et nous, Éd. P.O.L., Paris, 2013. • Stéphane Clerget, Comment devient-on homo ou hétéro, Éd. J.-Cl. Lattès, Paris, 2006. • Conférence des évêques de France, Lutter contre la pédophilie, Bayard/Cerf/Mame, Paris, 2017 (éditions en 2002 et 2010). Pierre Dauptain, 50 ans de mariage. Réflexions d’un notaire sur • l’évolution du couple ces cinquante dernières années, L’Harmattan/ Pepper, Paris, 2015. • Charles Delhez et Armand Lequeux, Le sexe et le goupillon. Regards croisés d’un prêtre et d’un sexologue, Fidélité, Namur, 2010.


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Bibliographie

• Dominique Foyer, L’éthique en questions. Entretiens sur la morale, Éd. Saint-Léger, Le Coudray-Macouard, 2017. • Jean-Marie Gueullette, Pas de vertu sans plaisir. La vie morale avec saint Thomas d’Aquin, Cerf, Paris, 2016. • Antoine Hérouard, « “Aider à grandir en liberté”. Conditions pour vivre le célibat », dans Prêtres diocésains no 1530, novembre 2016, p. 396-409. Xavier Lacroix, Le corps de chair : les dimensions éthique, esthé• tique et spirituelle de l’amour, Cerf, Paris, 1992. • Lucie Licheri et Jeannine Marroncle, La chasteté, Éd. L’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2001. André Paul, Éros enchaîné. Les chrétiens, la famille et le genre, • Albin Michel, Paris, 2014. • —, La « famille chrétienne » n’existe pas. L’Église au défi de la société réelle, Albin Michel, Paris, 2015. Yvon Quiniou, Critique de la religion, Éd. La ville brûle, Mon• treuil, 2014. • François Rose, La révolution d’amour expliquée à mon filleul, Salvator, Paris, 2017. Jean-Eudes Tesson, La chasteté n’est pas ce que vous redoutez ! • Mieux vivre sa relation à l’autre, Mediaspaul, Paris, 2016. • Xavier Thévenot, Mon fils est homosexuel, Éd. Saint-Augustin, Saint-Maurice, 2001.


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Table des matières Préface, par Mgr Luc Crepy..........................................

Introduction ............................................................ 1. Évolution des mœurs et Église .......................... 2. Sexualité, moteur de la vie, voulue par Dieu et non par le diable ................................................ 3. Le péché, c’est réduire l’autre en objet de jouissance .......................................................... 4. S’aimer soi-même .............................................. 5. « Qui veut faire l’ange fait la bête » .................... 6. Sexualité et vie chrétienne.................................. 7. Discrétion, pudeur et délicatesse ...................... 8. Pédophilie et célibat des prêtres ........................ Conclusion ..............................................................

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Petite bibliographie ................................................101 •


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dans la même collection (derniers titres parus)

Philippe Cochinaux, L’éthique, 2008. Philippe Wargnies et Pierre Warin, Saint Paul, 2008. Geneviève Comeau, Le dialogue interreligieux, 2008. Guilhem Causse, Les banlieues, 2009. Silvana Panciera, Les béguines, 2009 ; 2e éd. 2011. Arnaud Join-Lambert, Les expériences de mort imminente, 2010. Dominique Collin et Dominique Lawalrée, La musique sacrée, 2010. Pierre de Riedmatten, Le Saint Suaire, 2011 ; 2e éd. 2015. Jacques Vermeylen, Vatican II, 2012. Denis Lecompte, Les spiritualités nouvelles, 2012. Pierre Mourlon Beernaert, Les quatre évangiles, 2013. Jacques Dessaucy, Les diaconesses, 2013. Jérôme Rousse-Lacordaire, L’ésotérisme, 2014. François Mathijsen, Les expériences paranormales, 2014. Jean-Michel Maldamé, Création et créationnisme, 2014. Michel Mallèvre, Les évangéliques, 2015. Benoît Malvaux, La vie consacrée, 2015. Philippe Cochinaux, La miséricorde, 2015. Emilio Platti, L’islamisme, 2015. Xavier Dijon, Les réfugiés, 2016. Silvana Panciera, Le yoga, 2016. Xavier Dijon, Le transhumanisme, 2017. Michel Salamolard, Les homosexuels, 2017.

Achevé d’imprimer le 19 juin 2017 sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique)



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Église et sexualité Trop souvent, en milieu catholique, la sexualité a été abordée sous l’angle du péché possible. Or, la sexualité, créée par Dieu et non par le diable, est le moteur de la vie. Un petit livre, tonique, qui s’efforce de décliner les composantes et les situations concrètes de la vie sexuelle, mais avec discrétion, pudeur et délicatesse, en s’appuyant sur le primat d’une « conscience éclairée » et « sans tenir la chandelle dans le lit d’autrui » ! En évitant toute con damnation inutile et en partant des faits, de la réalité, des évolutions actuelles, des attentes actuelles des personnes, croyantes ou non, il s’agit de redire quel est le sens profondément positif de la sexualité humaine. En raison de l’actualité, la douloureuse question de la pédophilie au sein de l’Église, en fonction notamment du célibat des prêtres, est également abordée.

Denis Lecompte, prêtre (docteur en philosophie et théologie, docteur d’État ès lettres et sciences humaines) a été conseiller spirituel et professeur de Séminaire, aumônier d’étudiants, curé, doyen, recteur de sanctuaires, directeur de pèlerinages… Il est actuellement chancelier du diocèse de Cambrai. ISBN 978-2-87356-768-2 Prix TTC : 9,50 €

9 782873 567682

Collection

Que penser de… ?

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Photo de couverture : Lovers at sunset © yanlev | Fotolia

Préface de Mgr Luc Crepy, président de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie pour l’Église de France.

Église et sexualité

Denis Lecompte

Que penser de… ?

ÉGLISE ET SEXUALITÉ


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