Michel Catheland
Gabriel
Rosset « Ne te dérobe pas à ton semblable »
Sur la route des saints
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Gabriel
Rosset (1904-1974) « Ne te dérobe pas à ton semblable » Michel Catheland Préface du professeur Guy Avanzini
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Dans la même collection (derniers titres parus) : Lambert Louis Conrardy, no 22 Alberto Hurtado, no 23 Ignace de Loyola, François Xavier, Pierre Favre, no 24 Eustache van Lieshout, no 25 Marie-Eugénie Milleret, no 26 Claude La Colombière, Marguerite-Marie Alacoque, no 27 Joseph Anciaux, no 28 Anne de Jésus, no 29 Mgr Oscar Romero, no 30 Saint Jean Eudes, no 31 Marie-Martine Bourtonbourt, no 32 Saint Dominique, no 33 Giovanni Cagliero, no 34 Sainte Philippine Duchesne, no 35 Collection dirigée par Hubert Jacobs, s.j.
Michel Catheland, alors jeune professeur de français, a rencontré Gabriel Rosset à la fin des années soixante. Il fut définitivement marqué par cette personnalité hors du commun. À la retraite désormais, Michel Catheland est bénévole au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri depuis 2007 et secrétaire de l’association des « Amis de Gabriel Rosset ».
© 2019, Éditions jésuites Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris info@editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com Dépôt légal : D.2019, 4323.03 ISBN : 978-2-87356-816-0 Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz Imprimé en U.E.
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Remerciements Je remercie très vivement le professeur Guy Avanzini qui n’a cessé de me prodiguer conseils et encouragements tout au long de l’écriture de ces pages. Je remercie chaleureusement Mme Annie Papillon qui a bien voulu relire mon manuscrit, m’évitant ainsi de possibles erreurs, Annie qui, comme l’a si justement écrit le P. Max Bobichon, est « pour nous aujourd’hui, ce témoin précis de la vie quotidienne de Rosset ». Je remercie enfin M. Sébastien Guth qui m’a fourni chiffres et statistiques précis pour rendre compte, dans l’annexe, de ce qu’est aujourd’hui le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri. Michel Catheland, Lyon, août 2018
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Rosset, jadis, était déjà un doux entêté ; du genre « guide de haute montagne », premier de cordée. Comme les vrais entraîneurs, il était de plain-pied avec tous. Jean Guitton (1901-1999)
de l’Académie française
L’Église a un besoin urgent de modèles parfaits et sûrs : Gabriel Rosset est certainement l’un de ceux-là. Cardinal Gabriel Marie Garrone (1901-1994)
Ancien archevêque de Toulouse, Ancien président de la Congrégation de l’Enseignement au Vatican
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Précisions liminaires
L
e nom de famille complet de Gabriel Rosset est RossetBoulon, mais, au Foyer et dans tous les milieux qu’il a fréquentés, on ne l’a jamais appelé que Gabriel Rosset. C’est donc cette façon de faire que nous adopterons dans cet ouvrage. Le premier immeuble que Gabriel Rosset fit construire en 1952 pour les sans-abri, à la place d’un vieux bistrot, dans le quartier de la Guillotière (Lyon 7e), le fut rue Dumoulin, qui devint ultérieurement la rue du père Chevrier et dont l’entrée est aujourd’hui rue Sébastien Gryphe. Dans les pages qui suivent, on pourra trouver ces trois noms. Ce ne sont pas trois lieux différents, mais toujours le même. C’est la rue qui change de nom ! Dans ce livre, on trouvera souvent le terme passager pour désigner la personne accueillie au Foyer. Il est utilisé depuis le début des années 1970. Nul ne sait plus qui en a instauré la pratique. Gabriel Rosset, pour parler des personnes accueillies, avait plutôt pour habitude de dire « nos hôtes ». On rencontrera également le mot serviteur. En effet, durant les années 1950-1960, c’est ainsi qu’en référence à l’Évangile, on appelait au Foyer celui qu’aujourd’hui on désigne par le nom de bénévole. On trouvera enfin le mot travailleur employé dans ces pages avec le sens que lui donnèrent les fondateurs du
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Foyer. En effet, parmi les « passagers », quelques-uns, sur leur demande, demeuraient au Foyer en qualité de « travailleurs au pair » en attendant leur réinsertion sociale. Aujourd’hui, on parle de personnes en contrat d’insertion. Par commodité, nous écrirons souvent simplement « le Foyer » ; il conviendra alors de comprendre qu’il s’agit du « Foyer Notre-Dame des Sans-Abri ». De même, conduit à citer abondamment divers numéros de la revue trimestrielle du Foyer, L’Arche sous l’arc-en-ciel, publiée depuis avril 1954, nous écrirons souvent, tout simplement L’Arche. O
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Préface
L
’on a bien des raisons de se féliciter de la parution de cet ouvrage et d’en féliciter l’auteur. En effet, l’impressionnante personnalité spirituelle du fondateur du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri a marqué décisivement l’histoire de Lyon. Mais, si la force de son zèle caritatif suscite l’admiration unanime, elle constitue aussi une énigme : comment Gabriel Rosset a-t-il pu exercer sa tâche de professeur de lycée, tout en lançant et en promouvant cette initiative d’envergure, avec autant de grandeur que de simplicité et d’audace que d’humilité ? Plus précisément, comment est-il parvenu, pendant tant d’années, à assumer une triple tension, dont il a lui-même et à plusieurs reprises déclaré souffrir : d’abord entre cette dualité de rôles, ensuite entre son désir ardent de sacerdoce et la persévérance dans son statut de laïc, enfin et surtout entre l’intensité de son action et son aspiration à la vie contemplative ? Ce sont ces questions complexes et mystérieuses que Michel Catheland a entrepris d’analyser et d’éclairer. Et il y a réussi, grâce à cette intelligence de cœur que chacun lui connaît. Dans ces pages denses, il a su restituer ces problématiques en une magistrale synthèse et reconstituer ce que l’on peut à tant d’égards considérer comme la démarche héroïque de cette belle figure. On me permettra de rappeler ici que, dès ses origines et tout au long de sa stabilisation et de son déploiement, le
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Foyer a été soutenu et aidé par des membres de la Paroisse universitaire de Lyon, qui lui ont apporté un concours généreux. Personnellement c’est à elle que j’ai dû de connaître et de rencontrer régulièrement Gabriel Rosset car il était assidu et fidèle à ses réunions mensuelles. J’ai été impressionné en le voyant prier : on apprenait alors, en le regardant, ce qu’est le recueillement. Tel est donc celui dont tous ceux qui l’ont connu souhaitent ardemment la béatification, voire la canonisation. Aussi bien est-ce à cette fin qu’a été canoniquement constituée l’association des « Amis de Gabriel Rosset », dont Michel Catheland est le dévoué secrétaire général. Combien il serait beau que fût reconnue par l’Église la sainteté de ce professeur de l’Enseignement public. Puisse cet ouvrage y contribuer ! Guy Avanzini,
Président de l’AGR
« Les pauvres nous évangélisent toujours, ils nous communiquent la sagesse de Dieu mystérieusement. » Pape François,
lorsqu’il reçut une délégation du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, le samedi 13 décembre 2014
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Avant-propos
A
u début du Carême 2016, le pape François offrit un très beau texte de méditation aux chrétiens, dont voici un passage qui ne manque pas d’évoquer l’admirable figure de Gabriel Rosset, fondateur du Foyer NotreDame des Sans-Abri à Lyon à Noël 1950 : C’est à chaque fois un miracle que la miséricorde divine puisse se répandre dans la vie de chacun de nous, en nous incitant à l’amour du prochain et en suscitant ce que la tradition de l’Église nomme les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Elles nous rappellent que notre foi se traduit par des actes concrets et quotidiens, destinés à aider notre prochain corporellement et spirituellement, et sur lesquels nous serons jugés : le nourrir, le visiter, le réconforter, l’éduquer. C’est pourquoi j’ai souhaité que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Évangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine1. 1. Église catholique en France : https://eglise.catholique.fr/vatican/messages-du-saint-pere/415230-message-du-pape-francoispour-le-careme-en-2016 (consulté le 30 mars 2018).
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En regard, reprenons maintenant quelques lignes de la plume même de Gabriel Rosset, tirées de l’introduction de son autobiographie posthume Rencontres avec la nuée de feu : Rencontrer dans la rue un pauvre amaigri et hirsute, déguenillé et grelottant, un soir d’hiver quand on rentre chez soi pour manger et dormir, et réaliser en un éclair, qu’on peut avoir froid atrocement, jusqu’à en mourir, se souvenir qu’on peut être tenaillé par la faim et qu’actuellement dans le monde, des millions d’hommes et d’enfants sont soumis à la même lancinante torture […]. Une fois sa journée de travail terminée, chacun se hâte donc de rentrer chez soi pour manger, se reposer, dormir à l’abri, bien au chaud. C’est si naturel. Mais ce pauvre, cet infirme, qu’on vient de croiser dans la rue, lui, il n’a pas d’abri ; ni ce travailleur étranger, qui a tout de suite trouvé du travail, mais qui n’arrive pas à trouver une chambre. Gabriel Rosset s’exprime dans cette période faste qu’on a appelée les « Trente Glorieuses ». Aujourd’hui, malheureusement, on a régressé : non seulement le pauvre n’a pas de chambre, mais il n’a pas de travail non plus. Et, plus loin, il ajoute encore : Aborder des pauvres au Foyer, en leur tendant la main pour soulager immédiatement leur souffrance, ne dispense pas de chercher scientifiquement et politiquement à détruire les causes de cette souffrance. Bien au contraire, c’est la voie la plus droite et la plus sûre pour changer le cœur des hommes et faire aboutir les plus justes réformes sur le plan social et international. 12
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Et pour finir : Agir ainsi — c’est-à-dire accueillir le pauvre — c’est vivre une page d’Évangile : la parabole du Bon Samaritain que Jésus Christ nous demande d’être pour nos frères que nous rencontrons sur notre route, blessés et dépouillés de tout. […] C’est vraiment croire aux paroles du Christ au Jugement dernier : « Venez à moi, les bénis de mon Père, j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais nu et vous m’avez vêtu, en prison et vous m’avez visité, sans abri et vous m’avez accueilli… » Le cardinal Gerlier, alors archevêque de Lyon, quand il vint visiter le Foyer, s’écria, ému : « Ici, on est en plein Évangile2. » Arrêtons-nous là, non sans noter que toutes ces lignes de Gabriel Rosset, écrites il y a cinquante ans, font magnifiquement écho au texte du pape François. Avant d’aborder le détail de sa vie, revenons au titre de son autobiographie : Rencontres avec la nuée de feu. Ce titre, de prime abord énigmatique, évoque le passage du Livre de l’Exode, chapitre 13, où il est dit que le peuple juif en marche vers la Terre promise est guidé jour et nuit par la nuée dans le désert. De même Rosset, sa vie durant, s’est senti guidé. Cette autobiographie a été publiée en 1975, un an après sa mort. On peut s’étonner de ce qu’un homme comme lui, d’une discrétion absolue et d’une grande humilité, ait éprouvé le besoin de rédiger une autobiographie, exercice éminemment égocentrique et dans lequel il y a un grand risque de sombrer dans la vanité. En réalité, ce livre est le 2. Gabriel Rosset, Rencontres avec la nuée de feu, Ediprim, Lyon, 1975, p. 9-10.
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recueil de plusieurs articles publiés dans la revue du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, L’Arche sous l’arc-en-ciel, qu’il avait précisément intitulés Rencontres avec la nuée de feu. Après son décès, ses amis ont réuni ces articles en un seul ouvrage. Mais que furent donc, pour Rosset, ces rencontres avec « la nuée de feu » ? Il y en eut cinq dans sa vie, qu’il mettra ainsi en mots : - Celle de mon enfance. - À la fin de mes études, ma conversion. - Ce qui m’a guidé au cours de ma vie professionnelle d’enseignant. - Enfin, ce qui se passa en moi dans le cadre du Foyer des Sans-Abri. Quant à la cinquième rencontre, curieusement, il ne la nomme pas en p. 10 de son autobiographie, à la différence des quatre premières. Mais on la perçoit en filigrane tout au long de ce qu’il nous livre de sa vie intérieure dans cet ouvrage. Rosset, homme d’action s’il en fut, aspirait à mener une vie contemplative. Nous sommes tentés d’écrire que son cœur était tout autant à la Trappe des Dombes, où il séjourna très régulièrement durant quarante ans, qu’au Foyer, rue du Père Chevrier. Rosset a probablement ressenti quelque chose d’assez semblable à ce que vécut jadis le Curé d’Ars quand, un soir de 1840, si l’on en croit Mgr Trochu, son célèbre biographe, il s’enfuit « dans la nuit noire » vers le monastère. Cette tentative d’évasion fit cependant vite long feu car le saint curé, pris de remords de « déserter » ainsi, revint bien vite à son confessionnal. Il semble bien que Rosset ne se soit jamais enfui dans « la nuit noire », mais la Providence faisant toutes choses de manière admirable… c’est en son dernier séjour à la
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Trappe des Dombes qu’il fut frappé par l’accident vasculaire cérébral qui devait l’emporter. Il était si souvent venu rencontrer le Seigneur en ces lieux ! Il n’était donc pas tout à fait anormal que le Seigneur vînt l’y chercher. Dans les pages qui suivent, nous allons aborder ce que furent ces cinq rencontres avec « la nuée de feu ». Citons ce que dit Rosset au moment où il commence à écrire ces articles autobiographiques : Si le Foyer est avant tout une aventure spirituelle, comme nous le croyons, son histoire, la vraie source de tout, ne peut être qu’une histoire d’âmes. Son développement n’est pas dans des pierres et dans des chiffres : il a une autre dimension : intérieure […]. Mais comment faire parler des âmes qui ont surtout envie de se taire. « Le moi est haïssable », disait Blaise Pascal. Cependant, s’il est ridicule de raconter sa vie, il ne l’est pas de raconter les grâces de sa vie3. Il n’est pas ridicule de raconter les grâces de sa vie, affirmait donc Gabriel Rosset. Les lignes qui suivent se proposent, bien modestement, d’en narrer quelques-unes. Devant une vie aussi remplie, aussi active, toute donnée à Dieu et aux autres, il serait prétentieux de prétendre à l’exhaustivité. O
3. Ibid., p. 16.
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Une jeunesse studieuse
Première rencontre avec la nuée de feu : « Celle de mon enfance » Gabriel Rosset est né le 28 novembre 1904 à Champier, à côté de La Côte-Saint-André, en Isère. Il est baptisé un mois plus tard, le 21 décembre 1904, toujours à Champier. Son père était gendarme à La Tour-du-Pin. Décédé le 11 mai 1929 à l’âge de 69 ans, il est inhumé à La CôteSaint-André. Sa maman, née Célestine Collavet, est décédée le 15 janvier 1953, à l’âge de 81 ans. Elle est inhumée aux côtés de son mari. Gabriel Rosset avait une sœur aînée, Noëlie, née le 8 août 1894. Demeurée célibataire, elle fut institutrice. Décédée le 14 septembre 1978, elle est inhumée aux côtés de ses parents et de Gabriel. De 1916 à 1920, Gabriel fréquente l’école primaire supérieure de La Tour-du-Pin. Le 11 juin 1916, il fait en même temps sa communion solennelle et sa confirmation, toujours à La Tour-du-Pin. De sa vie chrétienne, il dit alors : J’appris à prier sur les genoux de ma mère et mon âme lavée par le baptême restera pénétrée des vérités de la foi que m’enseigna le catéchisme. La grâce des sacrements de pénitence, de communion et de confir17
En lecture partielle‌
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Repères biographiques 1904 1904 1916-1920 1920-1923 1920
1923 1925 1925 1925-1927 1927
1937
(28 novembre) Naissance de Gabriel Germain Rosset-Boulon à Champier (Isère). (21 décembre) Baptême à Champier. École primaire supérieure à La Tour-du-Pin (Isère). École normale d’instituteurs à Grenoble (Isère). (20 juillet) Brevet de capacité pour l’Enseignement primaire délivré par l’Académie de Grenoble. Inscription à la Faculté des Lettres de Lyon. Certificat d’études supérieures de Géographie, délivré par la Faculté de Lyon. (octobre) Admission à l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Fréquente le groupe Talas. Conversion. (octobre) Débute sa carrière d’enseignant. Gabriel Rosset enseignera successivement à Albert (Somme) en 1927 ; à Thonon et Bonneville (Haute-Savoie), de 1928 à 1935 ; puis à Lyon (Rhône), de 1935 à 1965, date de son départ à la retraite de l’Éducation nationale. (24 juillet) Consécration, à la Trappe NotreDame des Dombes (Ain), signée par Georges Belleville, Gabriel Rosset, Émilienne Cantrel, enseignants dans l’enseignement public. Ils s’engagent à « servir l’Université et ramener nos élèves au Christ ».
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Gabriel Rosset et Georges Belleville s’installent au 19, rue Burdeau (Lyon 1er). Henri Tournissou les y rejoindra plus tard. G. Rosset, en même temps que G. Belleville, prononce à Notre-Dame des Dombes les vœux de pauvreté, chasteté, obéissance, à titre privé. G. Rosset, G. Belleville, H. Tournissou deviennent membres des Conférences Saint Vincent de Paul dans leur quartier de la Croix-Rousse. (23 mai) Déclaration à la Préfecture du Rhône de l’Association « Foyer des Sans-Abri ». (23 décembre) Ouverture du Foyer, 3, rue Dumoulin, dans le quartier de la Guillotière (Lyon 7e). Ce soir-là, se présentèrent onze sans-abri. Des milliers devaient suivre au fil des décennies. (1er janvier) Gabriel Rosset accepte la responsabilité du Foyer. (7 décembre) Modification des statuts de l’association à la Préfecture. Le « Foyer des Sans-Abri » devient le « Foyer Notre-Dame des Sans-Abri ». Les membres de la petite communauté de la rue Burdeau rédigent les règles d’une Pieuse Union qu’ils appellent Lumen Christi. (13 mars) Visite de l’abbé Pierre au Foyer. Il encourage vivement Rosset à continuer son action. Rosset fait construire 1 500 logements en divers points de l’agglomération lyonnaise.
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1965 1969
1970 1974 1974
1974 1975
1983
1984-2007 2007
Création de la société anonyme d’HLM du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri. (17 juin) Il reçoit les insignes de la Légion d’honneur au titre de l’Éducation nationale. (3 septembre) Rosset est reçu par le pape Paul VI à Castelgandolfo. Le Saint-Père l’encourage à poursuivre son travail au service des plus démunis. (septembre) Il rencontre Jean Vanier, le P. Christian et le P. Joseph Wresinski. (21 septembre) Il accueille mère Teresa de Calcutta qui vient visiter le Foyer. (27 décembre) En retraite à la Trappe NotreDame des Dombes, Rosset est victime d’un accident vasculaire cérébral. (30 décembre) Il décède à l’Hôpital de l’Hôtel-Dieu (Lyon 2e). (2 janvier) Funérailles présidées par le cardinal Renard à l’église Saint-André à la Guillotière (Lyon 7e). Inhumation au cimetière de La Côte-Saint-André (Isère). (8 juillet) Le cardinal Garrone, alors président de la Congrégation de l’Enseignement au Vatican et qui avait jadis connu Rosset à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, invite les responsables du Foyer à engager les démarches pour son procès de béatification. Procès diocésain en vue de la béatification de Gabriel Rosset. Le dossier diocésain étant achevé, le cardinal Barbarin le transmet au Vatican où il est étudié.
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Bibliographie Œuvres de Gabriel Rosset • Gabriel Rosset et alii, Actualités d’Antoine Martel. Le Monde et l’Esprit, Casterman, s.l., 1969. • —, Étude géographique de la Haute-Savoie, Imprimerie Abeille, Annecy, 1935. • —, Carnet intime de 1954-1974, Lyon, Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, 2006. • —, « La méditation sur l’Apostolat », dans Marcel Légaut, Prières d’un croyant, Grasset, Paris, 1934, p. 221-229.
Œuvres posthumes • Gabriel Rosset, J’étais sans abri et tu m’as accueilli (textes présentés par des amis du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri), Nouvelle Cité, Montrouge, 1981, 20042. • —, Rencontres avec la nuée de feu, Ediprim, Lyon, 1975.
Autres • Jean Barbier, Gabriel Rosset, l’apôtre des sans-abri, Éditions SOS, Paris, 1979. • Philippe Barbarin et alii, Figures lyonnaises de la foi, Parole et Silence, Lyon, 2014. • Roger Pons, « Préface », dans Martel Antoine, Lettres et témoignages, Éditions de la Revue des Jeunes, Paris, 1948.
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• « 1950-2010 : le Foyer, 60 ans d’accompagnement », dans L’Arche sous l’arc-en-ciel, Hors-série (avril 2010). • Colloque Gabriel Rosset-Boulon, professeur de Lettres, fondateur du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, tenu à la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu le 26 mai 2010, Soluprint, Lyon, 2010. • Colloque Spiritualité de Gabriel Rosset tenu au Centre Jean Bosco le 28 novembre 2014, Soluprint, Lyon, 2014.
Périodique • Les 86 numéros — de 1954 à 1974 — de la revue trimestrielle du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, L’Arche sous l’arc-en-ciel, dans lesquels Gabriel Rosset écrivit régulièrement.
Sites internet consultés • eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi • fondation-thiers.institut-de-france.fr/historique • www.ouest-france.fr O
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Table des matières Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Précisions liminaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1. Une jeunesse studieuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 2. Une vocation d’enseignant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 3. Pour qu’ils aient une soupe et un toit… . . . . . . . . . . . . . . . 45 4. Un infatigable bâtisseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 5. 1950-1974, un quart de siècle de rencontres et d’événements déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 6. « Si le grain ne meurt… ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 7. « C’est à la Trappe que se trouvait son cœur » . . . . . . . . . 127 Annexes Le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri en 2018 . . . . . . . . . . . . 143 Repères biographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
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Sur la route des saints
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Gabriel Rosset Véritable « abbé Pierre » de la région lyonnaise, Gabriel Rosset (1904-1974) a consacré sa vie à venir en aide aux sans-abri, aux travailleurs immigrés, à toutes les personnes en état de précarité. Ayant fortement ressentit la terrible crise du logement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il fonda le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri et construisit plusieurs cités d’urgence et près de 1 500 logements dans les banlieues de Lyon. Il s’employa aussi à ouvrir des ateliers d’insertion pour que ceux qui étaient accueillis puissent retrouver une vie digne par le travail. Sur la suggestion du cardinal Garrone, un dossier en vue de sa béatification a été constitué.
ISBN 978-2-87356-816-0 Prix TTC : 12,00 €
9 782873 568160