N° 5 • juillet-août 2017 • Bureau de dépôt : Namur 1 • N° d’agr. : P 301046
SENS & SPIRITUALITÉS
ivages
BIMESTRIEL
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Se recentrer
Le sabbat juif 4
La coexistence 9 active
Clés des vacances 18
Calligraphie arabe 12
La Mecque 20 Éloge de la passivité 22
ivages | n° 5 | juillet-août 2017 Éditeur responsable : Pierre Sauvage, 7 rue Blondeau, 5000 Namur • Rédactrice en chef : Pascale Otten • Secrétaire de rédaction : Stéphane Dupuis • Comité de rédaction : Alain Arnould, Christian Deduytschaever, Charles Delhez, Stéphane Dupuis, André Füzfa, José Gérard, Vanessa Greindl, Jean-François Grégoire, Marie-Raphaël de Hemptinne, Armel Job, Hugues d’Oroc, Simon Malotaux, Samira Mhanzez Serghini, Constance Proux, Guy Ruelle, Jacques Scheuer, Luc Templier, Myriam Tonus, André Wénin, Lambert Wers, • Maquette et mise en page : Véronique Lux • Abonnements : Nicolas Tonus, 7, rue Blondeau, 5000 Namur, info@editionsjesuites. com, 081 22 15 51 • Prix abonnement Belgique 1 an, 6 numéros : 24,50 EUR (36,00 EUR pour l’étranger) ; abonnement 2 ans, 12 numéros : 45,00 EUR (68,00 EUR pour l’étranger) ; abonnement de soutien : 40,00 EUR ; à partir de 10 abonnements groupés à la même adresse : 21,50 EUR par abonnement (33,00 EUR pour l’étranger) • Prix au numéro : 5,00 EUR • BE64 0688 9989 0952, IBAN GKCCBEBB – Paraît tous les deux mois • ISSN 2506-9829 • Rivages est une publication des Éditions jésuites • www.rivages.be Crédits photographiques : photo de couverture : Van Gogh, Champ de blé aux corbeaux (détail), Musée van Gogh, Amsterdam – Godong-photo.com : © Fred de Noyelle p. 19 – Pixabay.com : prayer, harvest, mecca p. 2 – animal, p. 23 – walking-wall p. 8, family p. 24, landscape p. 26, sculpture p. 26 – Fotolia.com : © ollega p. 7, © Drobot Dean p. 10-11, © Seamartini Graphics p. 12-13, © Anna 2 Poguliaeva p. 20, © rudi 1976 p. 30, © Lucie Mach / Hans Lucas p. 2 – © Dotcame p. 28-29 – Metmuseum.org p. 32.
Éditorial Auvers-sur-Oise,1890. Une peinture vibrante et simple crée une atmosphère, une émotion.
Sommaire Pascale Otten
Van Gogh, poussé par une force créatrice, livre un de ses derniers tableaux et nous fait entrer dans l’été. Un temps privilégié pour être dans un autre rythme. Si c’est possible, faire un temps d’arrêt. La sagesse du sabbat nous montre l’importance de ce temps de pause. C’est une « divine expérience » décrite dans la Genèse. Au septième jour de la Création, Dieu impose une limite à son propre pouvoir. Nous voyons alors que le repos fait partie intégrante de l’œuvre créatrice. Une invitation à ne pas craindre « le vide », qui est en fait vivant et créateur. « En face du plein, le vide constitue une entité vivante. Ressort de toutes choses, il intervient à l’intérieur même du plein, en y insufflant les souffles vitaux1. »
Rencontrer • Un jour par semaine, se libérer du matérialisme ambiant ............................................ 4 Propos du rabbin Albert Guigui recueillis par Charles Delhez
• La coexistence active ....................................................... 9 Propos d’Hanane Khiel recueillis par Pascale Otten
• Loi, lien et juste distance ............................................. 27 Regards croisés entre Jean-François Grégoire et Vanessa Greindl
Contempler • Calligraphie arabe, entre ciel et terre .......... 12 Samira Mhanzez Serghini
• Un nouveau regard ............................................................. 14 Luc Templier
• Et pars et va. « À mon père », de Max Elskamp .................................................................... 15 Guy Ruelle
• Comment cela peut-il se faire ? ........................... 16 Marie-Raphaël de Hemptinne
• « Stéphane, 1956 » de Nicole Verschoore .. 30 Pascale Otten
Dans ce moment « creux », de vacance(s), l’essentiel prend forme. Un recentrement s’opère.
Vivre
Que serait cet essentiel pour chacun de nous ?
• Clés pour les vacances .................................................. 18 Christian Deduytschaever
« Si on continue à aimer sincèrement ce qui est vraiment digne d’amour […], on obtiendra peu à peu plus de lumière et on deviendra plus fort 2. » Une invitation à choisir et, pourquoi pas, à partir à la rencontre de cet essentiel qui nous ferait « naître à nouveau ». Chemin faisant, nous pourrions nous laisser toucher par l’autre et ses sagesses.
1. François CHENG, Vide et plein. Le langage pictural chinois, Seuil, coll. Points Essais, 1991. 2. Vincent VAN GOGH, Lettres à Théo, 3 avril 1878.
• Pèlerin à La Mecque ......................................................... 20 Jacques Scheuer • Éloge de la passivité ......................................................... 22 Myriam Tonus • Quand les désirs se bousculent ........................... 24 José Gérard • Sans un mot ............................................................................... 26 Armel Job Ont contribué ou participé à la rédaction de ce numéro .................................................................................. 31
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RENCONTRER | interview
Un jour par semaine, se libérer du matérialisme ambiant Propos recueillis par Charles Delhez
Temps des vacances, temps de repos. Du moins, en principe. Au cœur de la Bible, le repos du sabbat prend une place importante. Rencontre avec le grand rabbin de Bruxelles, Albert Guigui. « Le sabbat, c’est le passage à une dimension nouvelle. » Pour évoquer le caractère central du sabbat dans la religion juive, le rabbin Guigui, qui me reçoit à la grande synagogue de Bruxelles, me raconte cette histoire du temps de la Shoah. « Un vendredi après-midi, un train transportait ses occupants entassés comme du bétail, incapables de bouger. Soudain, une vieille femme juive réussit quand même à ouvrir son ballot. Elle en retira péniblement deux chandeliers et deux pains tressés préparés pour le sabbat ce matin-là, quand elle fut traînée hors de chez elle. Bientôt, les bougies éclairèrent les visages torturés de ces Juifs et le chant acheva de transformer la scène. Le sabbat, avec son atmosphère de paix, était descendu sur eux tous. » Pourquoi donc cet indéfectible attachement du peuple juif au sabbat ?
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L’existence du judaïsme dépend en fait du respect du sabbat. « Le sabbat a gardé Israël beaucoup plus qu’Israël ne l’a respecté », a pu dire A’had Ha’am. C’est un signe éternel entre Dieu et son peuple. Le précepte de garder le sabbat et de s’en souvenir est mentionné dans les dix commandements, juste après les paroles qui se rapportent à Dieu. Dans son poème intitulé « La mère du sabbat », Chalom Ash parle des deux mamans du petit enfant juif. Celle de tous les jours qui court au marché, qui se dispute avec les chalands, crie, pleure… et la mère sabbatique qui est d’une infinie douceur maternelle. Le jour du sabbat, nous recevons une « âme supplémentaire » que nous quittons à regret le samedi soir. Comment le définiriez-vous ? Le sabbat n’est pas un jour où je ne fais rien, mais un jour où je vais vivre différemment. Je prends de la distance par rapport au monde qui m’entoure : je ne stresse pas, je ne cours pas, je laisse de côté iPhone, ordinateur… On se retrouve en famille, avec les autres, soi-même et Dieu. Hélas, trop souvent, le dimanche, les gens vont mourir sur les
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Le rabbin A. Guigui est reçu par le pape François (avril 2015).
routes de leurs vacances, ils font leurs achats, ils restent plongés dans les mêmes choses que durant la semaine. Or il s’agit de s’arracher à l’emprise de la semaine. Que doit-on observer le sabbat ? Observer le sabbat ne signifie pas seulement se reposer. Ne pas tourner un bouton pour obtenir la lumière, ce n’est pas pour ne pas se fatiguer. Nous voulons nous interdire toute relation avec l’objet et nous libérer ainsi du monde qui pendant toute la semaine nous domine. En refusant de répondre au téléphone, j’interromps l’engrenage dans lequel je suis projeté. Je récupère ma liberté vis-à-vis de l’objet. Ce qui est en jeu, c’est de mettre l’homme au cœur de l’économie, et non l’inverse, de rendre à l’homme sa place, lui permettre de vivre en tant qu’homme et non en tant que robot. Le sabbat est une révolution. Quand je pense qu’il m’arrive de faire six fois le tour du quartier en voiture pour trouver une place devant chez moi. J’en suis gêné. Il suffirait pourtant d’accepter de marcher un petit peu. Le jour du sabbat, on ne peut pas prendre la voiture, donc il faut marcher.
Quel lien entretient-il avec les autres jours ? Le sabbat est l’inspirateur des autres jours. Il représente le résultat tangible des efforts de l’homme. Il apporte à l’homme libéré l’apaisement après la tension. Il est non seulement l’âme de la création, mais aussi l’âme du travail fourni durant la semaine. Les trois derniers jours de la semaine précédente attendent l’arrivée du sabbat et les trois premiers jours de la semaine qui suit le sabbat se rattachent à lui. Ainsi, tous les jours de la semaine aspirent vers le sabbat. Il est le couronnement de toute notre activité matérielle. Comment la Bible présente-t-elle le sabbat ? En fait, il y a deux versions des dix Paroles : dans le livre de l’Exode, lorsque Dieu promulgue les dix paroles devant le peuple rassemblé au pied du mont Sinaï, et dans le livre du Deutéronome, quarante ans après, lorsque Moïse les répète pour la nouvelle génération. Les variantes importantes concernent la formulation et le motif du sabbat. (suite page 7)
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Q UE LQ U ES N OTI ONS Grand rabbin de Bruxelles et grand rabbin attaché au Consistoire central israélite de Belgique, Albert Guigui dit :
« Je suis né dans un pays arabe, j’ai évolué dans une communauté juive tout en recevant une culture occidentale. » Dans son livre Le Judaïsme, toute une vie (Racine, Bruxelles, 2015), il nous aide à comprendre les nuances et les richesses de sa religion.
DÉFINIR « Le judaïsme n’est pas seulement une foi, une forme de culte […]. Il constitue la somme des expériences du peuple juif à travers les âges » (Le Judaïsme, toute une vie, p. 7). La religion s’identifie intimement avec le peuple, son histoire, sa culture, sa civilisation. Le judaïsme est l’ensemble des souvenirs et des espérances de toute une communauté. Être juif, c’est porter un passé parfois lourd de menaces, mais illuminé par la promesse du Messie, d’un avenir meilleur. Ainsi, le judaïsme nous ancre dans la vie […]. En son nom, on a le droit de transgresser tous les commandements (p. 8). Une grande importance est accordée à l’étude des textes.
LES TEXTES La Bible hébraïque compte 24 livres répartis en trois parties : la Torah (5 livres), les Nebiim (Prophètes) et les Ketoubim (écrits poétiques et philosophiques). Cela correspond essentiellement à ce que l’on retrouve dans l’Ancien Testament des chrétiens. Le Talmud est l’ensemble des interprétations et des commentaires depuis le IVe siècle avant J.-C. Il est parfois appelé Torah orale.
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LE RABBIN Un rabbin, c’est d’abord un enseignant. Cependant, chacun peut étudier la Torah et en livrer son propre commentaire. Chaque personne peut créer un sens nouveau. « C’est cela la Tradition : apporter du nouveau à ce qui est déjà là » (Marc-Alain Ouarknin, La Tora expliquée aux enfants, Seuil, 2009, p. 35). « La beauté du Talmud, c’est d’abord le respect de l’autre » (Le Judaïsme, p. 8). Il faut sans cesse étudier, découvrir la Torah, s’ouvrir à la pluralité du sens, car « le commentaire talmudique est un long voyage qui invite à l’urgence de renoncer à ce besoin, souvent passionné, de tirer des conclusions, de se forger une opinion et un jugement définitifs » (M.-A. Ouarknin cité par le rabbin Guigui, p. 17). Découvrir la Torah, c’est s’ouvrir à une autre vision du monde, car l’hébreu se lit « à l’envers » et ne comporte ni le verbe avoir, ni le verbe être au présent, sans voyelles ni ponctuation. « Rencontrer la Torah, c’est se familiariser avec une manière d’être qui n’établit pas de relations sur le mode de la possession, mais sur les modes plus fragiles d’un juste lien à construire » (La Tora expliquée aux enfants, p. 158).
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Dans l’Exode, il est dit : « Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. » Et dans le Deutéronome, « Garde le jour du sabbat. » Garder est plus passif ; se souvenir, par contre, laisse place aux initiatives à prendre pour donner à ce jour son caractère sacré. On peut comparer le sabbat à un jardin. On l’entretient par des actes concrets, mais il faut le garder de toute intrusion. Il faut marquer ce jour par des signes et ne pas le laisser être envahi par le quotidien. Et quelles motivations en donne la Bible ? Dans l’Exode, il est rappelé que Dieu a cessé le septième jour son œuvre. Il a achevé et interrompu en ce jour l’œuvre de la création. Ce septième jour, jour du repos, fait partie intégrante de l’œuvre créatrice. Dieu a imposé lui-même une limite à son pouvoir infini. Il s’est retiré pour laisser à l’homme le soin de parfaire son œuvre. Quant au Deutéronome — « Vous vous souviendrez que vous avez été esclaves en Égypte » —, l’homme est tenu d’établir une distance à l’égard du monde et de la nature. Il doit savoir s’arrêter. Cette distance libère l’homme du joug du matérialisme. S’il est libre durant la semaine d’exploiter les ressources et les richesses de la nature, il n’en est pas pour autant le dominateur ni le véritable propriétaire.
Et quand il arrive au seuil du septième jour, il devra renoncer à tous ses pouvoirs et les déposer humblement au pied du Seigneur, maître absolu de la création. En ce jour, l’homme doit pouvoir dire : « Assez ! », tout comme Dieu a dit : « Assez ! » Nous pourrions en effet aisément succomber à la tentation de la croissance illimitée et, au lieu de dominer le monde, en devenir l’esclave. Le sabbat, mot qui signifie « cesser », est un arrêt, un passage à une dimension nouvelle, celle du repos et de la réflexion. Il libère l’homme de tous les soucis quotidiens pour le plonger dans une vie familiale harmonieuse et délicate. Laquelle des deux versions a-t-elle été prononcée par Dieu ? demanderez-vous. Les rabbins répondent : l’une et l’autre ! Les deux verbes (Chamor et Zachor) ont été énoncés en une seule émission de voix. Autrement dit, c’est Dieu qui a révélé la double finalité du sabbat. À vous entendre, la Bible garde une profonde actualité… En effet ! Si on avait lu la Bible, on se serait aperçu que tout se trouve dedans. Il a fallu de nombreuses révolutions pour que l’homme moderne comprenne que tout s’y trouvait déjà. Et dès la première page. Ainsi, le repos du sabbat n’est pas
Livre de la Torah à usage rituel : parchemin fixé et déroulé sur deux poignées de bois.
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LUC TEMPLIER
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Childe Hassam, Surf, Isles of Shoals, huile sur toile, 1913.
Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est. (Marcel Proust, La prisonnière, 1923)
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