La Ménagerie parisienne par Gustave Doré

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Franck Knoery

PHYSIONOMIES DU SECOND EMPIRE : LA MÉNAGERIE PARISIENNE DE GUSTAVE DORÉ (1854)

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fig. 2 Sommaire de Les Français peints par eux-mêmes : types et portraits humoristiques à la plume et au crayon : mœurs contemporaines, tome iii, Paris, Léon Curmer, 1841, Bibliothèque des Musées de Strasbourg.

fig. 1 Nadar (Félix Tournachon), Les Folies parisiennes n° 2, couverture illustrée par Edmond Morin, Paris, Le Journal pour rire, Petits albums pour rire n° 4, 1854, Bibliothèque des Musées de Strasbourg.


Cette impulsion expérimentale extrêmement fructueuse est cependant rapidement contrariée par ce qui semble être l’ambition sociale de l’artiste. Au milieu des années 1850, Doré voit en effet davantage son grand-œuvre dans le projet d’illustration, en éditions luxueuses, des chefsd’œuvre de la littérature, auxquels son nom demeure en effet attaché, que dans la poursuite de ces cahiers drolatiques ou dans les gravures de presse. Le projet qu’il formule n’est pas sans ambition, puisqu’il propose de confronter son dessin à quelques-uns des monuments de la littérature, avec le désir de porter l’illustration à la hauteur de cet art noble. Il exprime le souhait de « faire collection6 » et s’en donnera les moyens en sollicitant les meilleurs éditeurs et les plus habiles graveurs. Ce faisant, il se replace paradoxalement, du moins en apparence, dans la position de l’illustrateur subordonné au texte et, surtout, renonce à sa position d’auteur absolu qui contrôlait à la fois le récit et le dessin, dans une audacieuse économie du rapport texte-image. Cette ambition, dont la mise en œuvre sera couronnée de succès, n’est pas sans évoquer l’autre aspiration qui hante l’œuvre et la carrière de Doré : celle d’être reconnu comme peintre et d’intégrer le panthéon des artistes couronnés au Salon. Comme autodidacte, Doré se heurte en effet régulièrement à la critique,

La Ménagerie parisienne

Mais cette affirmation, dans une lettre adressée à un père soucieux de l’avenir de son fils, indique également un puissant désir d’émancipation et d’affirmation en tant qu’auteur. Parallèlement à son activité régulière et contractuelle pour l’hebdomadaire, Doré s’est en effet engagé dans la publication de plusieurs albums en son nom propre : Les Travaux d’Hercule en 1847, puis Trois artistes incompris et mécontens3 et Des-agréments d’un voyage d’agrément en 1851. L’année 1854 verra encore paraître son Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la sainte Russie, qui révèle le sens de la narration et l’acuité

satirique de l’artiste dans le contexte de la guerre de Crimée4. Ces albums d’histoires comiques en récits séquencés à légendes reprennent pour s’en émanciper aussitôt le procédé narratif, le trait et, pour certains d’entre eux, le format de la série des « Jabots » de Rodolphe Töpffer, qui passe pour l’inventeur de la bande dessinée5. La dimension expérimentale et l’ingéniosité graphique de ces albums expriment la part la plus moderne de l’œuvre du jeune artiste.

Gustave Doré

Au moment de la parution des deux albums lithographiques La Ménagerie parisienne et Les Différents Publics de Paris, en 1854 et 1856, Gustave Doré se trouve à un tournant de son œuvre graphique et de sa carrière. Entre la gravure de presse, à laquelle il s’initie dès 1847 sous l’aile de l’éditeur Charles Philipon, et l’ambitieux programme d’illustration des chefs-d’œuvre de la littérature qu’il s’emploiera à réaliser pendant près d’une trentaine d’années, le jeune artiste semble chercher à se positionner dans le paysage artistique parisien très concurrentiel du Second Empire. Il envisage en premier lieu de se détacher de la gravure de presse, qui lui a assuré ses premiers succès et la réputation de « prodige », que la fortune critique et l’historiographie ont largement cultivée à la suite de Philipon1, pour aborder un genre qu’il estime moins circonstancié et éphémère. Deux années après la conclusion de son contrat pour Le Journal pour rire, il indique vouloir abandonner ces « plaisanteries de circonstance » pour « appliquer [son] esprit […] à la caricature qui a pour but l’étude des mœurs, caricature qui est de tout temps et qui sera de tout temps2 ».

1 En 1847, Charles Philipon souligne la précocité de cet « artiste de quinze ans, qui s’est appris le dessin sans maître et sans études classiques », dans la préface à Gustave Doré, Les Travaux d’Hercule, Paris, Aubert, 1847, n. p. Par la suite, la première biographie de Doré, due à la journaliste Blanche Roosevelt, cultive ce mythe : La Vie et les œuvres de Gustave Doré, Paris, Librairie illustrée, 1847 (1845 pour l’édition anglaise). 2 Lettre autographe de Gustave Doré à son père Pierre Louis Christophe Doré, datée du 6 novembre 1847, Paris, collection privée, citée par Philippe Kaenel dans Le Métier d’illustrateur 1830-1880. Rodolphe Töpffer, J.-J. Grandville, Gustave Doré, Genève, Librairie Droz, 2005, p. 399. 3 Sur cet album, voir  Philippe Kaenel, « Ima(gi)ner la vie d’artiste en France au milieu du xixe siècle. Trois artistes incompris et mécontens » et les bohèmes de Gustave Doré, Actes du colloque international Gustave Doré (18832013), Lyon, Centre de recherche et d’histoire intermédias de l’École Émile Cohl, 2013, p. 40-49. 4 Sur cet ouvrage, voir  Laurent Baridon, « Un iconoclaste au pays des icônes : originalité et postérité des procédés visuels dans l’Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la sainte Russie (1854) », Ibid., p. 58-63. 5 Concernant les références à Rodolphe Töpffer, on pourra se reporter à l’étude d’Antoine Sausverd, dans Gustave Doré, Les Travaux d’Hercule, Strasbourg, Éditions 2024, p. 103-107. 6 Le projet éditorial de Doré est rapporté par Blanche Roosevelt, op. cit., p. 187-190, et reproduit en annexes de l’ouvrage de Philippe Kaenel, Le Métier d’illustrateur 1830-1880, op. cit., p. 609-610.

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C’est en arrivant à Paris que Gustave Doré développe son talent pour la caricature et c’est cette même ville qui devient un sujet de choix pour le jeune artiste. Dans cette série de lithographies, il campe la société parisienne des années 1850 dans un redoutable bestiaire et pose un regard tour à tour acerbe et amusé sur ses contemporains, qui sous ses traits se regroupent en meutes ou troupeaux, proies et prédateurs.

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