La Nouvelle Bible Segond

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GeneÁse Dieu creÂe l'univers et l'humanite 1 Au commencement Dieu creÂa le ciel et la terre. 2 La terre Âetait un chaos, elle Âetait vide ; il y avait des teÂneÁbres au-dessus de l'abõÃme, et le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux. 3 Dieu dit : Qu'il y ait de la lumieÁre ! Et il y eut de 4 la lumie Áre. | Dieu vit que la lumieÁre Âetait bonne, et 5 Dieu se Âpara la lumieÁre et les teÂneÁbres. | Dieu appela la lumieÁre « jour », et il appela les teÂneÁbres « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour. 6 Ãte au milieu des eaux Dieu dit : Qu'il y ait une vou 7 pour se Ãte ; il Âparer les eaux des eaux ! | Dieu fit la vou Ãte et les seÂpara les eaux qui sont au-dessous de la vou

1 1 Ce premier v. comporte sept mots en heÂbreu. Ð Au commencement : heÂbreu be-reÂ'shith : c'est le titre du livre dans la Bible juive. Pour souligner ce mot et son caracteÁre de commencement absolu, les mss heÂbreux en ont exceptionnellement eÂcrit la premieÁre lettre plus grande que les autres (il y a 31 grandes lettres de cette sorte dans la Bible heÂbraõÈque ; voir Dt 6.4n). Dans l'eÂcriture heÂbraõÈque telle qu'elle est fixeÂe depuis preÁs de 23 sieÁcles, cette lettre (beth, la seconde de l'alphabet heÂbreu) a la forme d'une parentheÁse ouverte. Les sages d'IsraeÈl y ont vu une barrieÁre interdisant de speÂculer sur tout preÂalable au commencement dont il est ici question. Autre traduction possible acte primordial : Dieu creÂa... ; meÃme mot heÂbreu Gn 49.3 (preÂmices, voir aussi Os 9.10n) ; Lv 2.12+ ; cf. Es 46.10 ; Am 6.1n ; Pr 1.7 ; 4.7 ; 8.22ss ; voir aussi Jn 1.1s ; 1Jn 1.1. Ð Dieu : le mot heÂbreu 'eÂlohim (qui, lui, commence par 'aleph, premieÁre lettre de l'alphabet heÂbreu) a la forme du pluriel (d'excellence ? d'abstraction ? voir aussi v. 26n ; 3.5n ; Ez 28.2n ; Jb 3.4n). LaÁ ouÁ il reÂgit un verbe au singulier, comme ici, il deÂsigne un dieu particulier ou le Dieu unique (cf. 2.4n) ; voir noms divins. Ð creÂa : le verbe heÂbreu bara', qui revient sept fois dans ce reÂcit, pourrait venir d'une racine signifiant couper, tailler (cf. ses emplois, aÁ une autre forme, en Jos 17.15,18, deÂfricher ; Ez 21.24, inscrire ; 23.47, abattre [par l'eÂpeÂe]), ici peut-eÃtre au sens de donner forme aux choses. Dans ce sens, il semble se rapporter toujours aÁ une action de Dieu ; il s'agit parfois d'une intervention qui suscite du nouveau dans l'histoire de son peuple (Es 43.1,7,15). Sur la creÂation du monde, voir l'emploi du meÃme terme en Dt 4.32 ; Es 42.5 ; voir aussi, quant aÁ l'ideÂe, Jr 32.17 ; Ps 8 ; 89.10-13 ; 104 ; 136.5 ; Jb 38±39 ; Mc 13.19 ; Ac 14.15 ; Rm 1.20 ; Ep 3.9 ; Ap 4.11. Ð le ciel (ou les cieux : le terme n'existe qu'au pluriel en heÂbreu) / la terre : cf. v. 8,10 ; Es 65.17+. Ð En modifiant quelquefois la vocalisation traditionnelle de l'heÂbreu, certains traduisent : Quand Dieu commencËa aÁ creÂer le ciel et la terre, (2) la terre eÂtait... ou Au commencement, quand Dieu creÂa le ciel et la terre, (2) la terre eÂtait... à me terme 2 La terre... : autre traduction or la terre... Ð chaos (me Dt 32.10 ; 1S 12.21n ; Es 24.10 ; 29.21 ; 40.17,23 ; 41.29 ; 44.9 ; 45.18s ; 49.4 ; 59.4 ; Ps 107.40 ; Jb 6.18 ; 12.24 ; 26.7) / vide : heÂbreu tohou / bohou (aussi Es 34.11 ; Jr 4.23), d'ouÁ vient notre expression tohubohu. Ð teÂneÁbres : cf. v. 4s. Ð au-dessus de ou aÁ la surface de : la meÃme expression revient ici deux fois ; elle sera rendue face aÁ au v. 20. Ð abõÃme : le mot heÂbreu tehom deÂsigne ici l'oceÂan primitif. Contrairement au mythe babylonien (Enuma Elish) ouÁ la creÂation reÂsulte d'un combat avec la deÂesse Tiamat (nom probablement apparente aÁ tehom), il joue dans ce v. un roÃle purement passif : c'est l'eÂtat anteÂrieur aÁ la creÂation proprement dite. On retrouve le meÃme terme dans des contextes comparables en Ps 33.7 ; 104.6 ; Jb 38.16 ; Pr 3.20 ; 8.24ss ; il peut eÃtre un simple eÂquivalent de « mer » (Ps 135.6 ; Jb 28.14 ; 38.30 ; 41.24), mais il peut eÂgalement eÂvoquer une inondation (Ez 26.19 ; Jon 2.6 ; Ha 3.10 ; Ps 42.8). L'abõÃme a un roÃle positif en Gn 49.25 ; Dt 8.7n ; 33.13 ; Ez 31.4 ; Ps 78.15 ; Pr 8.28 : c'est de lui que viennent les eaux souterraines qui alimentent les sources. Mais il apparaõÃt souvent comme une menace, notamment dans l'« anticreÂation » que repreÂsente le deÂluge Gn 7.11 ; 8.2 ; cf. Ex 15.5,8 ; Es 51.10 ; $

Ãte. Il en fut ainsi. eaux qui sont au-dessus de la vou Ãte « ciel ». Il y eut un soir et il y Dieu appela la vou eut un matin : deuxieÁme jour. 9 Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel s'amassent en un seul lieu, et que la terre ferme 10 apparaisse ! Il en fut ainsi. | Dieu appela la terre ferme « terre », et il appela la masse des eaux « mer ». 11 Dieu vit que cela  etait bon. | Dieu dit : Que la terre donne de la verdure, de l'herbe porteuse de semence, des arbres fruitiers qui portent sur la terre du fruit selon leurs espeÁces et qui ont en eux leur 12 semence ! Il en fut ainsi. | La terre produisit de la verdure, de l'herbe porteuse de semence selon ses espeÁces et des arbres qui portent du fruit et qui ont 8

63.13 ; Ez 26.19 ; Am 7.4 ; Jon 2.6 ; Ps 36.7 ; 71.20 ; 106.9 ; 107.26. Les textes le personnifient freÂquemment (Ps 42.8 ; 77.17 ; 148.7 ; Ha 3.10). Ð le souffle ou l'Esprit : le mot heÂbreu rouah signifie souffle, vent ; certains consideÁrent l'expression traduite par le souffle de Dieu comme une simple tournure intensive ou superlative, signifiant ici un vent violent ; cf. 30.8n ; 1S 14.15 ; Ps 36.7 ; 80.11 ; Ct 8.6n. Tg un esprit d'amour. Ð tournoyait ou planait : le verbe correspondant se retrouve en Dt 32.11 ouÁ il peut comporter une nuance de protection (voir aussi Gn 8.12-16) ; une forme proche, mais pas neÂcessairement apparenteÂe, est traduite par freÂmir en Jr 23.9n ; autre traduction agitait les eaux (cf. v. 6). 3 Dieu dit v. 6,9,11,14,20,24,26,28s (10 fois en tout). Targum (Tg ) Neofiti : La Parole de Yahve dit (de meÃme dans la suite). Sur le theÁme de la parole creÂatrice, voir Ps 33.6,9 ; Jn 1.1-3 ; He 11.3 ; 2P 3.5 ; cf. Sagesse 9.1 : « Dieu... qui as fait l'univers par ta parole... » Ð Qu'il y ait (cf. v. 6,14) de la lumieÁre : cf. 2Co 4.6. 4 Dieu vit... bonne v. 10,12,18,21,25 ; cf. v. 31 (7 fois en tout) ; voir aussi Jb 28.27. Ð Dieu seÂpara v. 6s,14,18 (5 fois en tout) ; cf. Lv 10.10+ ; 20.24n ; Ez 22.26+ ; ici la seÂparation des eÂleÂments en dualiteÂs ouvre le temps et l'espace de la vie, consideÂreÂe du point de vue de l'homme. Ð lumieÁre / teÂneÁbres : cf. 8.22 ; Ex 10.21ss ; Es 9.1 ; 45.7 ; 60.1-3,19s ; Jb 26.10 ; Jn 1.5,9ss ; 2Co 6.14 ; 1Jn 1.5 ; Ap 22.5. 5 jour / nuit v. 14-18 ; Ps 74.16. Les textes bibliques comptent les jours tantoÃt aÁ partir du soir, comme en MeÂsopotamie (Dn 8.14), tantoÃt aÁ partir du matin, comme en Egypte (Nb 11.32). Ð premier jour : litt. jour un ; cf. Za 14.6-7n ; Mc 16.2n. à te ou eÂtendue (heÂbreu raqia`, Ez 1.22-25 ; 10.1 ; Ps 19.2 ; 150.1 ; 6 vou Dn 12.3 vouÃte ceÂleste) ; Vg a traduit firmamentum, qui suggeÁre un eÂleÂment solide (ferme) et qui a donne notre mot firmament. Le terme heÂbreu eÂvoque une plaque ou une feuille de meÂtal aplatie ou courbeÂe aÁ coups de marteau (Ex 39.3 ; Es 42.5n ; 44.24 ; Ps 136.6n ; Jb 37.18n) ; ici il faut sans doute se repreÂsenter une sorte de plafond vouÃte qui seÂpare les eaux d'en haut et les eaux d'en bas pour meÂnager l'espace de la vie (v. 7 ; cf. 6.17n ; 7.11ss) ; sur les repreÂsentations de l'univers preÂsentes dans la Bible, voir aussi Ex 20.4 ; Es 40.22 ; Ps 104.2s,13 ; 148.4 ; Jb 26.10 ; Ap 4.6. Ð A la fin du v. LXX ajoute : Il en fut ainsi et l'omet au v. 7.  breu correspondant, comme son 7 Dieu fit : cf. v. 16,25 ; le verbe he eÂquivalent en francËais, est treÁs freÂquent et treÁs geÂneÂral (contrairement aÁ celui qui est traduit par creÂer au v. 1n). Ð il seÂpara... : autre traduction la vouÃte, qui seÂpara...  tait bon (v. 4+). 8 LXX ajoute : Et Dieu vit que cela e 9 en un seul lieu : LXX en une seule masse. Ð terre ferme, litt. la seÁche ; le meÃme mot revient en Ex 4.9 ; 14.16n,22,29 ; 15.19 ; Jos 4.22 ; Jon 1.9,13 ; 2.11 ; Ps 66.6 ; il est rendu par terre desseÂcheÂe en Es 44.3. Ð Il en fut ainsi : LXX ajoute : les eaux qui sont audessous du ciel s'amasseÁrent en leurs masses, et la terre ferme apparut ; Ps 24.2 ; 33.7 ; 104.6-9 ; 136.6 ; Jb 26.10 ; 38.8-11. 11 Que la terre... : ici comme aux v. 12 et 24 la terre participe aÁ l'action creÂatrice ; cf. Es 61.11 ; Mc 4.28. Ð verdure... : cf. Ps 104.14-16. Ð selon leurs espeÁces : litt. selon son espeÁce ; v. 12,21,24s ; meÃme expression en 6.20n ; 7.14 ; 11.14s,19,22,29 ; Dt 14.13ss,18 ; Ez 47.10. $

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GENEÁSE 1

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en eux leur semence selon leurs espeÁces. Dieu vit que cela Âetait bon. | Il y eut un soir et il y eut un matin : troisieÁme jour. 14 Ãte Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires dans la vou ceÂleste pour seÂparer le jour et la nuit ! Qu'ils servent de signes pour marquer les rencontres festives, les 15 jours et les anne Âes, | qu'ils servent de luminaires Ãte ceÂleste pour Âeclairer la terre ! Il en fut dans la vou 16 ainsi. | Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour dominer le jour et le petit luminaire 17 pour dominer la nuit, ainsi que les  etoiles. | Dieu les Ãte ceÂleste pour Âeclairer la terre, placËa dans la vou 18 pour dominer le jour et la nuit, et pour se Âparer la lumieÁre et les teÂneÁbres. Dieu vit que cela Âetait bon. 19 Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrie Áme jour. 20 Dieu dit : Que les eaux grouillent de petites beÃtes, d'eÃtres vivants, et que des oiseaux volent Ãte ceÂleste ! au-dessus de la terre, face Áa la vou 21 Dieu cre Âa les grands monstres marins et tous les 13

Ãetres vivants qui fourmillent, dont les eaux se mirent Áa grouiller, selon leurs espeÁces, ainsi que tout oiseau selon ses espeÁces. Dieu vit que cela Âetait 22 bon. | Dieu les be Ânit en disant : Soyez feÂconds, multipliez-vous et remplissez les eaux des mers ; 23 et que les oiseaux se multiplient sur la terre ! | Il y eut un soir et il y eut un matin : cinquieÁme jour. 24 Dieu dit : Que la terre produise des Ãetres vivants selon leurs espeÁces : beÂtail, bestioles, animaux sauvages, chacun selon ses espeÁces ! Il en fut ainsi. 25 Dieu fit les animaux sauvages selon leurs espe Áces, le beÂtail selon son espeÁce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espeÁce. Dieu vit que cela Âetait bon. 26 Dieu dit : Faisons les humains Áa notre image, selon notre ressemblance, pour qu'ils dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le beÂtail, sur toute la terre et sur toutes les bestioles 27 qui fourmillent sur la terre. | Dieu cre Âa les humains

La creÂation selon GeneÁse 1.1±2.3 êuvres de Dieu JOURS

LE CADRE DE VIE (SEÂPARATIONS)

1 (v. 3-5) lumieÁre / teÂneÁbres (jour / nuit) 2 (v. 6-8) eaux de dessus / de dessous (ciel / mer) 3 (v. 9-13) mer / terre ferme, veÂgeÂtation

LES HABITANTS

JOURS

soleil / lune-eÂtoiles oiseaux / poissons animaux terrestres, humains

7 Repos de Dieu (2.1-3)

 breu est apparente au mot traduit par lu14 luminaires : le terme he

mieÁre au v. 3 ; deÂrive du verbe traduit par eÂclairer au v. 15, il deÂsigne parfois un porte-lampes (Ex 25.6 etc. ; voir aussi ses emplois en Ez 32.8n ; Ps 74.16n ; 90.8n ; Pr 15.30n). Le reÂcit preÂsente les astres comme des lumieÁres creÂeÂes (Es 40.26 ; Ps 136.79) qui ont pour fonctions essentielles d'eÂclairer la terre (v. 15,17 ; Jr 31.35) et de marquer les temps (sur le mot traduit par signes, voir 4.15n ; Jr 10.2), notamment les jours des rencontres festives ou feÃtes religieuses (Lv 23.2n ; voir calendrier et feÃtes ; le meÃme mot heÂbreu est traduit par temps fixe en Ex 13.10n etc. ; voir aussi Jos 8.14n ; 1S 20.35n). Il s'oppose ainsi aux religions qui les consideÁrent comme des diviniteÂs (Dt 4.19). Voir aussi Ps 74.16n ; 104.19n ; 148.3-6 ; Jc 1.17.  breu 16 pour dominer... : litt. pour la domination du jour ; verbe he apparente au v. 18 (autre verbe v. 26ss) ; 3.16 ; 4.7 ; il est traduit par administrer en 24.2, eÃtre le maõÃtre de en 37.8, ailleurs par diriger ou gouverner ; il eÂvoque souvent le gouvernement politique (voir aussi Pr 1.1n). à tes : les deux termes sont apparenteÂs en 20 grouillent / petites be heÂbreu (comparer l'emploi de bestioles et fourmiller aux v. 24n,26n) ; voir 7.21. Ð eÃtres vivants : le mot heÂbreu neÂphesh, ici rendu par eÃtre, est celui que les traductions traditionnelles ont traduit quelquefois, conventionnellement, par aÃme : ici il deÂsigne les animaux (de meÃme aux v. 21,24 ; 2.19 ; 9.10ss) comme ailleurs les humains (2.7). Dans ce dernier cas, on peut le traduire par personne ou individu (14.21), ou encore par un simple pronom (ma neÂphesh = moi, je, cf. 27.4n). Il peut aussi prendre les sens plus particuliers de souffle (v. 30), vie (9.4s ; 12.5n ; 19.17ss ; 32.31), deÂsir (23.8n), voire gorge ou gosier (Nb 11.6 ; Es 5.14 ; 29.8 ; Jon 2.6 ; Ps 63.6), qui correspondent peut-eÃtre mieux aÁ son eÂtymologie (respirant / aspirant ?) ; voir aussi Mt 10.28n ; Jn 10.11n. Ð face aÁ (v. 2n) la vouÃte ceÂleste v. 6n ; LXX ajoute et il en fut ainsi. à me terme est traduit par dra21 monstres marins Ps 148.7 ; le me gon(s) Dt 32.33 ; Es 27.1 ; 51.9 ; Jr 51.34 ; Ps 74.13 ; 91.13 ; Jb 7.12. n Ð fourmillent : cf. v. 26 . Ð oiseau : litt. oiseau d'aile ; l'expression peut englober des insectes ou des mammifeÁres aileÂs (cf. Lv 11.13ss ; Ps 78.27).  nit v. 28 ; 2.3 ; 5.2 ; 9.1 ; 12.2+ ; cf. Ag 2.19+. Ð Soyez feÂ22 be conds... : cf. v. 28 ; 8.17 ; 9.1,7 ; 17.6,20 ; 26.22n ; 28.3 ; 35.11 ; 41.52 ; $

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(v. 14-19) 4 (v. 20-23) 5 (v. 24-31) 6

47.27 ; 48.4 ; 49.22 ; Jr 3.16 ; Ez 36.10s ; Ps 105.24.

 tail ou beÃtes, selon la traduction la plus freÂquente du terme 24 be

heÂbreu correspondant (34.23 ; 36.6 etc.) ; cependant le mot semble ici deÂsigner les animaux domestiques, par opposition aux animaux sauvages ; cf. 7.21n. Ð bestioles : le terme heÂbreu deÂsigne tout ce qui se deÂplace aÁ ras de terre, petits reptiles, petits mammifeÁres (p. ex. souris), batraciens et insectes ; cf. v. 26n ; voir aussi 8.17. Ð animaux sauvages : litt. animaux de la terre, de meÃme dans la suite ; cf. v. 28-30 ; 9.10 ; expression probablement eÂquivalente en 2.19s ; 3.1,14n ; cf. Ez 34.28+ ; Jb 5.22 ; voir aussi 1S 17.46 ; Ps 79.2. 26 Faisons : sur le pluriel, cf. v. 1n ; 3.22n ; il faut probablement l'entendre ici comme une simple tournure de deÂlibeÂration, cf. 2S 24.14 ; Es 6.8 ; quelques-uns y voient cependant une reÂminiscence de la repreÂsentation de Dieu entoure d'un « conseil » ou d'une « cour », aÁ l'image des souverains (1R 22.19 ; Jb 1.6s ; 2.1s). Ð les humains : ici et en 5.1s, ce terme, au singulier ou au pluriel, traduit le mot heÂbreu 'adam, qui a donne le nom propre Adam et qui sera souvent rendu par homme ou hommes dans le reste de la Bible (2.5,7 etc.). Ici ce mot heÂbreu est avant tout un collectif qui deÂsigne le genre humain. Du reste le verbe qui suit (qu'ils dominent ) est au pluriel dans le texte ; cf. Jb 15.7n. Ð image / ressemblance 5.1-3 ; 9.6 ; cf. Es 40.18n ; Ez 1.5n ; 1Co 11.7 ; Col 3.10 ; Jc 3.9 ; Sagesse 2.23 : « Dieu a creÂe l'homme pour qu'il soit incorruptible et l'a fait image de ce qu'il posseÁde en propre. » Ð sur toute la terre : Syr porte ici sur tous les animaux de la terre (v. 24n). Ð qui fourmillent : le verbe heÂbreu (deÂjaÁ v. 21) est apparente au nom traduit par bestioles (v. 24n) ; de meÃme dans la suite. Ð Cf. Instruction de MeÂrikare 130ss : « Bienheureux les hommes, le troupeau du dieu. Il a fait le ciel et la terre selon leurs deÂsirs, et il a repousse le monstre des eaux. Il a fait le souffle de vie pour leurs narines. Eux, qui sont issus de son corps, sont ses images. Il se leÁve dans le ciel selon leur deÂsir. Il a fait pour eux des plantes, des animaux, des oiseaux et des poissons pour les nourrir. » Á re fois le pronom objet est au singulier dans 27 il les creÂa : la premie le texte, renvoyant au singulier collectif 'adam : il le creÂa, c.-aÁ-d. il creÂa les humains (v. 26n). Ð homme et femme : litt. maÃle et femelle, ou maÃle ou femelle. Cf. 2.21s ; 5.1s ; Mt 19.4// ; 1Co 11.7 ; Ga 3.28n. $

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GENEÁSE 1±2

Áa son image : il les creÂa Áa l'image de Dieu ; homme et femme il les creÂa. | Dieu les beÂnit ; Dieu leur dit : Soyez feÂconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux 29 qui fourmillent sur la terre. | Dieu dit : Je vous donne toute herbe porteuse de semence sur toute la terre, et tout arbre fruitier porteur de semence ; 30 ce sera votre nourriture. | A tout animal de la terre, Á a tout oiseau du ciel, Áa tout ce qui fourmille sur la terre et qui a souffle de vie, je donne toute herbe 31 verte pour nourriture. Il en fut ainsi. | Dieu vit alors tout ce qu'il avait fait : c'eÂtait treÁs bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : le sixieÁme jour. 2 Ainsi furent acheveÂs le ciel et la terre, et toute leur 2 arme Âe. | Le septieÁme jour, Dieu avait acheve tout le travail qu'il avait fait; le septieÁme jour, il se reposa 3 de tout le travail qu'il avait fait. | Dieu be Ânit le septieÁme jour et en fit un jour sacreÂ, car en ce jour Dieu se reposa de tout le travail qu'il avait fait en creÂant. 28

4

Le jardin d'Eden VoilaÁ la geÂneÂalogie du ciel et de la terre, quand ils furent creÂÂes.

28 feÂconds / multipliez v. 22+. Ð soumettez-la : cf. 9.2 ; Ps 8.5-9. Â signe sans doute en 29 L'expression herbe porteuse de semence de n

particulier les ceÂreÂales ; cf. 9.3 . Ð nourriture : cf. 2.16 ; 3.18s ; 9.13 ; Ps 104.14s.

30 animal de la terre ou animal sauvage : cf. v. 24n. Ð souffle de

vie : meÃme expression traduite par eÃtre vivant au v. 20n. 31 treÁs bon v. 4+.

2 1 toute leur armeÂe, c.-aÁ-d. tout ce qui s'y trouve ; cf. Es 34.2 ; 40.26 ; Ps 103.2 ; 148.2.

Á me jour : quelques versions anciennes portent ici le 2 Le septie

sixieÁme jour. Ð Dieu avait acheve : autre traduction Dieu acheva (tournures analogues 17.22 ; 24.19 ; 49.33 ; Ex 40.33 ; Lv 16.20 ; Nb 4.15 ; 7.1 ; 16.31). Ð il se reposa : litt. il cessa (de travailler) (cf. Es 14.4n). C'est le verbe heÂbreu shabath, associe au mot sabbat , qui deÂsigne l'aboutissement de la semaine ; il fait eÂgalement assonance avec le chiffre sept ; autre traduction il s'arreÃta (ou il fit sabbat ) apreÁs tout le travail qu'il avait fait ; cf. Ex 23.12 ; 31.17.  neÂdiction . Ð en fit un jour sacre ou saint ; autres tra3 Voir be ductions le consacra, le sanctifia ; cf. Ex 20.8,11. Ð de tout le travail... : litt. de tout son travail que Dieu avait creÂe pour faire ; cf. Jn 5.17. à tre consideÂreÂe comme la 4 VoilaÁ... ou voici... : cette phrase peut e conclusion de la section preÂceÂdente (depuis le deÂbut du chapitre 1) ou comme l'introduction d'une nouvelle section (jusqu'aÁ la fin du chapitre 3). Le reÂcit qui commence au v. 4 raconte la creÂation d'une autre manieÁre que Gn 1.1±2.3, et n'est pas aÁ prendre comme une simple suite. Ð la geÂneÂalogie ou la ligneÂe : heÂbreu toledoth, litt. les engendrements ou les geÂneÂrations (LXX genesis, d'ouÁ GeneÁse ; voir l'introduction), c.-aÁ-d., ici, les origines. Ce mot signale le deÂbut ou la fin de certaines sections du texte 5.1 ; 6.9 ; 10.1,32 ; 11.10,27 ; 25.12s,19 ; 36.1,9 ; 37.2 ; Ex 6.16,19 ; Nb 3.1 ; Rt 4.18 ; 1Ch 1.29+ ; cf. Ex 28.10n ; Nb 1.20. Ð le SEIGNEUR : lecture usuelle du nom personnel du Dieu d'IsraeÈl, YHWH, ici accompagne du terme plus geÂneÂral 'Elohim (Dieu, cf. 1.1n) ; cf. 4.26n ; 12.8 ; 15.2n ; Ex 3.14-15n ; 6.2s. 5 pleuvoir : cf. 7.4+. Ð pas d'homme (ou pas d'humain, ou encore personne) : heÂbreu 'adam, 1.26n. Ð pour la cultiver : litt. pour travailler (le verbe est souvent traduit par servir ) le sol (v. 15 ; Ps 104.14n) ; le mot correspondant ici aÁ sol n'est pas le meÃme que celui qui est rendu par terre dans ce qui preÂceÁde ; il s'agit de 'adama, de la meÃme racine que 'adam : l'eÃtre humain est indissociable de la terre qu'il cultive et qui le nourrit ; voir aussi 4.10n. 6 un flot : le sens du mot correspondant, rare (seulement ici et en Jb 36.27), est incertain ; on a aussi traduit une vapeur. LXX une source (cf. Nb 21.17). Ð en arrosait (ou irriguait, cf. 13.10) toute la surface : litt. arrosait toute la face du sol (v. 5n) ; cf. v. 10.  breu yatsar eÂvoque, entre autres, le travail 7 facËonna : le verbe he du potier sur l'argile ; dans les deux tiers des cas, c'est Dieu qui $

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Á le SEIGNEUR Dieu fit la terre et le ciel, | Au jour ou il n'y avait encore aucun arbuste de la campagne sur la terre, et aucune herbe de la campagne ne poussait encore ; car le SEIGNEUR Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait pas d'homme pour la 6 cultiver. | Mais un flot montait de la terre et en 7 arrosait toute la surface. | Le SEIGNEUR Dieu faËconna l'homme de la poussieÁre de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme 8 devint un à etre vivant. | Le SEIGNEUR Dieu planta un jardin en Eden, du coÃte de l'est, et il y mit l'homme 9 qu'il avait fac ËonneÂ. | Le SEIGNEUR Dieu fit pousser de la terre toutes sortes d'arbres agreÂables Áa voir et bons pour la nourriture, ainsi que l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance de 10 ce qui est bon ou mauvais. | Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de laÁ il se divisait 11 en quatre bras. | Le nom du premier est Pisho Ãn ; Á c'est celui qui contourne tout le pays de Havila, ou 12 l'on trouve l'or | Ð et l'or de ce pays est bon. La Á se 13 trouvent aussi le bdellium et la pierre d'onyx. | Le nom du deuxieÁme fleuve est GuihoÃn ; c'est celui 14 qui contourne tout le pays de Koush. | Le nom du troisieÁme fleuve est le Tigre ; c'est celui qui coule Áa 5

en est le sujet (cf. Jr 18.6+) ; voir v. 19 ; Es 43.1,7,21 ; Jr 1.5n etc. Ð homme / terre (heÂbreu 'adam / 'adama) v. 5n ; cf. Jb 1.21. Ð poussieÁre : cf. 3.19. Ð narines 3.19n. Ð souffle (heÂbreu neshama, autre terme qu'en 1.2,30 ; 6.3,17 ; 7.15) de vie 7.22n ; 1R 17.17 ; Es 2.22 ; 42.5 ; 57.16n ; Jb 27.3 ; 32.8 etc. ; voir aussi esprit . Ð eÃtre vivant 1.20n ; cf. 1Co 15.45-49.  breu l'ideÂe de deÂlices aux v. 10,15 ; 8 Eden : ce nom eÂvoque en he 3.23s ; 4.16 ; Es 51.3 ; Ez 28.13 ; 31.9,16,18 ; 36.35 ; Jl 2.3. Notre mot paradis vient du vocable grec (d'origine perse) utilise par LXX pour traduire jardin dans ce v., comme en 13.10. Ð du coÃte de l'est ou de l'orient ; le mot heÂbreu deÂsigne souvent la direction de l'est, litt. devant (on s'« oriente » face au soleil levant) ; mais il peut aussi eÂvoquer ce qui est avant, dans le temps (cf. Dt 33.15n,27 ; voir Jb 18.20n). 9 agreÂables aÁ voir... : cf. 3.6n. Ð bons pour la nourriture : litt. bons aÁ manger, de meÃme 3.6. Ð l'arbre de la vie 3.22ss ; cf. Pr 3.18 ; 11.30 ; 13.12 ; 15.4 ; Ap 2.7 ; 22.1s,14,19. On trouve une plante de vie dans l'EpopeÂe de Gilgamesh : il s'agit laÁ d'une plante magique qui peut faire rajeunir et rendre immortel celui qui en mange ; mais cette plante est devenue inaccessible aux humains. Ð au milieu du jardin : cf. 3.3. Ð connaissance... v. 17 ; 3.5,22. On pourrait aussi traduire connaissance du bon et du mauvais, du bonheur et du malheur ou du bien et du mal ; comme en heÂbreu l'opposition des contraires deÂsigne souvent la totalite (on dit volontiers « le petit et le grand » pour « tout le monde »), certains comprennent une connaissance universelle, ou bien la connaissance en geÂneÂral. Cf. 24.50n ; 31.24n ; Dt 1.39 ; 2S 14.17 ; 19.36 ; 1R 3.9 ; Es 5.20 ; 7.15 ; voir aussi Lv 27.10ss ; Nb 13.19 ; Dt 30.15 ; Jon 4.11n ; Jb 30.26 ; Ec 1.18 ; Lm 3.38 ; He 5.14. 10 Cf. Ez 47.1+. Ð bras : litt. teÃtes. à n (terme probablement deÂrive d'une racine signifiant 11 Le Pisho jaillir ) n'est pas connu par ailleurs. Il a eÂte conjecturalement identifie aÁ l'Indus, au Gange, au Nil ou aÁ d'autres fleuves. Le pays de Havila est une reÂgion d'Arabie proche de l'Egypte (10.7,29 ; 25.18 ; 1S 15.7 ; 1Ch 1.9). 12 Le bdellium est une gomme reÂsineuse provenant d'un arbre qui pousse au Proche-Orient, cf. Nb 11.7n. Ð onyx : cf. Ez 28.13. à n, fleuve, a souvent eÂte identifie au Nil. Mais c'est aussi 13 Le Guiho le nom de la principale source de JeÂrusalem (1R 1.33ss). Ð Koush : ce nom deÂsigne le plus souvent la Nubie, reÂgion situeÂe au sud de l'Egypte, entre la premieÁre et la quatrieÁme cataracte du Nil (l'actuel Soudan ; le terme grec qui le traduit dans LXX a donne notre nom Ethiopie) ; mais certains identifient le pays de Koush mentionne ici aÁ d'autres reÂgions, soit en MeÂsopotamie, soit aux confins de la peÂninsule arabique, preÁs du golfe d'Aqaba.  breu HiddeÂqel (Dn 10.4). Ð aÁ l'est de l'Assyrie 14 le Tigre : en he 10.11n ; autre traduction devant Ashour (l'ancienne capitale de l'Assyrie). Ð l'Euphrate, l'autre grand fleuve de MeÂsopotamie (15.18). $

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GENEÁSE 2±3

l'est de l'Assyrie. Le quatrieÁme fleuve, c'est l'Euphrate. 15 Le SEIGNEUR Dieu prit l'homme et le placËa dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder. 16 Le SEIGNEUR Dieu donna cet ordre Á a l'homme : Tu 17 pourras manger de tous les arbres du jardin ; | mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de Á tu en ce qui est bon ou mauvais, car le jour ou 18 mangeras, tu mourras. | Le SEIGNEUR Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je vais lui 19 faire une aide qui sera son vis-a Á-vis. | Le SEIGNEUR Dieu facËonna de la terre tous les animaux de la campagne et tous les oiseaux du ciel. Il les amena vers l'homme pour voir comment il les appellerait, afin que tout Ãetre vivant porte le nom dont l'homme 20 l'appellerait. | L'homme appela de leurs noms toutes les beÃtes, les oiseaux du ciel et tous les animaux de la campagne ; mais, pour un homme, il ne trouva 21 pas d'aide qui fu Ãt son vis-aÁ-vis. | Alors le SEIGNEUR Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses coÃtes et referma la chair 22 Á a sa place. | Le SEIGNEUR Dieu forma une femme de la coÃte qu'il avait prise Áa l'homme, et il l'amena vers 23 l'homme. | L'homme dit : Cette fois c'est l'os de mes os, la chair de ma chair. Celle-ci, on l'appellera « femme », Â braõÈque correspondante 15 placËa : litt. posa (cf. 39.16) ; la racine he

est souvent associeÂe aÁ l'ideÂe de repos ; cf. 8.4n ; la meÃme forme du verbe est traduite par laisser en 19.16. Ð cultiver v. 5n. Ð le garder : autre traduction en prendre soin. 17 connaissance... v. 9n. Ð tu mourras : autre traduction il te faudra mourir ; c'est la formule qui prescrit la peine de mort dans les textes juridiques. LXX a ici calque la forme intensive de l'heÂbreu : de mort vous mourrez (tout le v. est traduit au pluriel). Cf. 3.4ns ; Jr 26.8n.  breu deÂ18 Cf. Ec 4.9-12 ; comparer avec 1Co 7.1s. Ð aide : le mot he signe souvent Dieu lui-meÃme comme secours de son peuple. Cf. Ex 18.4 ; Dt 33.7 ; Ps 20.3 ; 33.10 ; 115.9-11 ; 121.1 etc. Ð son vis-aÁvis : autres traductions qui lui convienne, qui lui corresponde : l'association des deux termes deÂsigne en la femme l'allieÂe naturelle de l'homme. Ð Dans l'EpopeÂe de Gilgamesh, Enkidou, l'homme sauvage qui vit avec les animaux, est eÂveille aÁ la connaissance par une relation avec une prostitueÂe (4.4) : « ApreÁs qu'il eut eÂte comble de ses charmes, il se tourna vers ses beÃtes sauvages. Quand elles le virent, lui, Enkidou, les gazelles s'enfuirent, les beÃtes sauvages de la steppe s'eÂloigneÁrent de lui. Enkidou eÂtait stupeÂfait : son corps eÂtait crispeÂ, ses genoux ne bougeaient plus Ð ses beÃtes sauvages eÂtaient parties. Enkidou dut ralentir le pas Ð ce n'eÂtait plus comme auparavant. Mais maintenant il avait la sagesse, une vaste intelligence. Il retourna s'asseoir aux pieds de la prostitueÂe. Il l'eÂcouta attentivement, tandis qu'elle lui disait, aÁ lui, aÁ Enkidou : ``Tu es sage, Enkidou, tu es devenu comme un dieu ! Pourquoi courir la steppe avec les creÂatures sauvages ? Viens, je t'emmeÁnerai aÁ Ourouk, la ville fortifieÂe, au temple sacreÂ, la demeure d'Anou et d'Ishtar, laÁ ouÁ vit Gilgamesh, celui qui est plein de force et qui domine le peuple comme un taureau sauvage.'' Comme il l'eÂcoute, les paroles de la femme gagnent sa faveur. Le cúur illumineÂ, il deÂsire avoir un ami. » 19 facËonna v. 7n. Ð animaux de la campagne : autre traduction animaux sauvages ; 3.1,14n. Ð afin que... : litt. et tout ce qu'appelait l'homme eÃtre vivant (1.20n), c'(eÂtait) son nom. Dans le monde biblique, donner un nom aÁ quelque chose ou aÁ quelqu'un suppose souvent qu'on exerce une autorite sur lui et qu'on influe sur sa destineÂe (cf. 1.5,28 ; 3.16,20 ; 17.5 etc. ; Es 43.1). 20 de leurs noms : litt. de noms. Ð pour un homme : certains traduisent pour Adam, cf. 1.26n ; d'autres modifient le texte heÂbreu traditionnel pour lire quant aÁ l'homme, il ne trouva pas (ou il n'avait pas trouveÂ) d'aide... (v. 18n). 21 une torpeur : autre traduction un profond sommeil ; cf. 15.12 ; 1S 26.12 ; Es 29.10 ; Jb 4.13 ; 33.15 ; Pr 19.15 ; Dn 8.18n. Ð coÃtes : le mot heÂbreu ainsi traduit signifie habituellement coÃte (d'un baÃtiment p. ex. : Ex 25.12,14 etc.). Il est phoneÂtiquement proche du

car c'est de l'homme qu'elle a Âete prise. C'est pourquoi l'homme quittera son peÁre et sa meÁre et s'attachera Áa sa femme, et ils deviendront une seule chair. 25 Ils Âetaient tous les deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en avaient pas honte. 24

ChasseÂs du jardin d'Eden Âetait le plus avise de tous les animaux Le serpent 3 de la campagne que le SEIGNEUR Dieu avait faits. Il dit Áa la femme : Dieu a-t-il reÂellement dit : « Vous 2 ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ! » | La femme dit au serpent : Nous pouvons manger du 3 fruit des arbres du jardin. | Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : « Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez 4 pas, sinon vous mourrez ! » | Alors le serpent dit Á a la femme : Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! 5 Dieu le sait : le jour ou Á vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux qui 6 connaissent ce qui est bon ou mauvais. | La femme vit que l'arbre Âetait bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, qu'il Âetait, cet arbre, deÂsirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi Áa son mari qui Âetait avec 7 elle, et il en mangea. | Leurs yeux Á a tous les deux s'ouvrirent, et ils surent qu'ils Âetaient nus. Ils coumot traduit par image en 1.26 (cf. 1Co 11.7-9).

à tit en une femme la coÃte... ; cf. Ep 22 forma une femme... : litt. ba

5.22s ; 1Tm 2.9-15. Ð amena v. 19. 23 c'est l'os..., la chair ... : l'expression exprime d'ordinaire l'appartenance aÁ la meÃme famille ou au meÃme peuple ; elle signifie naturellement nous sommes bien lieÂs l'un aÁ l'autre ; cf. 29.14 ; Jg 9.2s ; 2S 5.1 ; 19.13s. Ð femme / homme : heÂbreu 'ishsha / 'ish. 24 quittera / s'attachera (34.3 ; Jr 13.11n) : cf. Rt 1.14nss ; on pourrait voir dans cet aphorisme la description d'une socieÂte matrilineÂaire ou matrilocale (ouÁ c'est la femme qui deÂtermine le lieu du foyer et assure la continuite d'une geÂneÂration aÁ l'autre) ; toutefois la porteÂe de ce texte semble beaucoup plus geÂneÂrale. Ð ils deviendront : LXX les deux deviendront. Ð Mt 19.5// ; 1Co 6.16 ; Ep 5.31.  voque au moins au25 nus : dans la Bible le terme correspondant e tant la faiblesse attacheÂe aÁ l'ideÂe de deÂnuement que l'atteinte aÁ n la pudeur associeÂe aÁ la nuditeÂ. Voir 3.1 ,7,10 ; cf. Es 58.7 ; Os 2.5 ; Jb 1.21 ; 22.6 ; 24.7,10. $

3 1 Le serpent a souvent eÂte consideÂre comme un eÃtre magique, ayant pouvoir sur la vie et la mort, aÁ cause de sa capacite de produire du venin et de changer de peau ; cf. Nb 21 ; 2R 18.4 ; 2Co 11.3 ; Ap 12.9 ; 20.2 ; voir aussi Mt 4.1-11// ; 6.13 ; Jn 8.44 ; Jc 1.13-15 ; Siracide 21.2 : « Comme devant un serpent, fuis devant le peÂcheÂ, car, si tu t'en approches, il te mordra. » Ð avise ou ruse : le mot heÂbreu (`aroum) rappelle celui qui vient d'eÃtre traduit par nus (`aroummim, 2.25). Il est souvent oppose aÁ naõÈf (Pr 14.15,18 ; 22.3 ; 27.12 etc. ; cf. Jb 5.12 ; 15.5) ; LXX l'a rendu par un mot habituellement positif, qui est eÂgalement traduit par avise en Mt 10.16. Ð animaux de la campagne v. 14n ; 2.19s. Ð Vous ne mangerez pas... : l'heÂbreu, ambigu, peut aussi bien signifier vous ne mangerez d'aucun arbre... (cf. v. 2s ; 2.16s). 2 Nous pouvons manger : autre traduction nous mangeons. 3 au milieu du jardin : cf. 2.9.  ralement la tournure intensive 4 Pas du tout... : LXX a rendu litte de l'heÂbreu : de mort vous ne mourrez pas ; cf. 2.17n ; Jr 14.13. Á ... : cf. 2.17. Ð yeux s'ouvriront v. 7. Ð comme des 5 le jour ou dieux : autre traduction comme Dieu, voir v. 22 ; 1.1n ; 11.4 ; Es 14.13 ; Ez 28.2n ; 2Th 2.4. Ð qui connaissent... 2.9n. 6 Cf. Ex 20.17 ; Rm 7.7ss ; 2Co 11.3 ; 1Jn 2.15-17. Ð bon pour la nourriture... 2.9. Ð deÂsirable : le meÃme terme a eÂte traduit par agreÂable en 2.9. Ð discernement Pr 10.5,19 ; 14.35 ; 15.24 etc. Ð son mari... : litt. son homme (aussi v. 16) avec elle v. 12 ; 2.24 ; Rm 5.12-17 ; 1Tm 2.14. à me 7 surent ou connurent : cf. v. 5. Ð nus 2.25n. Ð pagnes : le me mot heÂbreu deÂsigne une ceinture en 2S 18.11 ; 1R 2.5 ; Es 3.24 ; n cf. 32.11 ; Pr 31.17,22 ; voir aussi Ex 25.7 ; Jb 38.3. $

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GENEÁSE 3

sirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes. 8 Alors ils entendirent le SEIGNEUR Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L'homme et sa femme alleÁrent se cacher parmi les arbres du jardin pour ne pas Ãetre vus par le SEIGNEUR 9 Dieu. | Le SEIGNEUR Dieu appela l'homme ; il lui 10 dit : Ou Á es-tu ? | Il reÂpondit : Je t'ai entendu dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j'eÂtais nu ; je me suis 11 donc cache Â. | Il reprit : Qui t'a dit que tu Âetais nu ? Aurais-tu mange de l'arbre dont je t'avais deÂfendu 12 de manger ? | L'homme re Âpondit : C'est la femme que tu as mise aupreÁs de moi qui m'a donne de 13 l'arbre, et j'ai mange Â. | Alors le SEIGNEUR Dieu dit Áa la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme reÂpondit : C'est le serpent qui m'a trompeÂe, et j'ai 14 mange Â. | Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les beÃtes et tous les animaux de la campagne, tu te deÂplaceras sur ton ventre et tu mangeras de la poussieÁre tous les jours de ta vie. 15 Je mettrai de l'hostilite entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t'eÂcrasera la teÃte, et tu lui mordras le talon. 16 A la femme, il dit : Je multiplierai la peine de tes grossesses. C'est dans la peine que tu mettras des fils au monde. Ton deÂsir se portera vers ton mari, et lui, il te dominera. 17 A l'homme, il dit : Puisque tu as  ecoute ta femme et que tu as mange de l'arbre dont je t'avais deÂfendu de manger, la terre sera maudite Áa cause de toi ; c'est avec peine que tu en tireras ta nourriture 8 le SEIGNEUR : litt. la voix de YHWH, cf. Ex 29.8n ; Ps 29.3s ; mais

comme le mot qui correspond aÁ voix peut aussi signifier bruit, on peut eÂgalement comprendre le bruit (des pas) du SEIGNEUR (cf. 2S 5.24 ; 1R 14.6 ; 2R 6.32). Ð qui parcourait... : autre traduction qui se promenait dans le jardin ; cf. Dt 23.15n ; 2S 7.6n. Ð avec la brise du soir : litt. au souffle (ou au vent, voir esprit ) du jour (cf. 1.2n,5 ; Ct 2.17 ; 4.6). Ð alleÁrent se cacher : cf. Jb 13.16. Ð pour ne pas eÃtre vus... : litt. de devant le SEIGNEUR Dieu. 10 Je t'ai entendu : litt. j'ai entendu ta voix ou le bruit de tes pas v. 8n. Ð peur : voir crainte . 11 Il reprit : il s'agit de Dieu. 12 aupreÁs de moi ou avec moi, cf. v. 6n.  breu fait assonance avec les mots traduits 13 trompeÂe : le verbe he par femme et serpent ; cf. Jr 29.8 ; 49.16 ; 1Tm 2.14.  breu 'arour ; le mot rappelle celui qui a eÂte traduit par 14 maudit : he avise au v. 1n ; voir aussi v. 17 ; 4.11 ; 9.25 ; 12.3 ; 27.29 ; 49.7 ; cf. Ap 22.3 ; voir beÂneÂdiction . Ð toutes les beÃtes (ou tout le beÂtail ) / tous les animaux de la campagne (ou tous les animaux sauvages) : cf. 1.24n ; Lv 26.22n. Ð tu te deÂplaceras : litt. tu marcheras. Ð sur ton ventre Lv 11.42. Ð poussieÁre : cf. v. 19 ; Es 65.25 ; Mi 7.17.  breu est deÂrive du mot traduit par ennemi, 15 hostilite : le terme he cf. Nb 35.21s ; Ez 25.15 ; 35.5. Ð ta descendance / sa descendance : litt. ta semence / sa semence ; autre traduction ta progeÂniture / sa progeÂniture. Le terme heÂbreu zeÂra`, au singulier, est le plus souvent employe dans un sens collectif ; on pourrait aussi bien traduire tes descendants / ses descendants (ainsi en 12.7 ; 13.15s ; 22.17s etc.) ; cf. 9.9 ; 12.7 ; voir aussi Esd 9.2 ; Mt 3.7// ; Jn 8.44. Ð celle-ci (sa descendance) t'eÂcrasera ou ils (ses descendants) t'eÂcraseront... LXX a traduit par un masculin, il t'eÂcrasera, Vg par un feÂminin : elle (= la femme) t'eÂcrasera ; c'est le meÃme verbe qui est traduit plus loin par mordras (eÂgalement en Ps 139.11 submerger ; Jb 9.17 assaillir ). Certains s'efforcent de rendre la reÂpeÂtition de l'heÂbreu en utilisant ici, dans les deux $

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Deux personnages preÁs d'un « arbre de vie » ? (Cf. Gn 2.9 n.) D'apreÁs la gravure d'un cylindre-sceau de MeÂsopotamie. De tels sceaux, utiliseÂs comme marques de proprieÂte ou pour authentifier des documents, comportaient souvent des motifs religieux ou mythologiques.

tous les jours de ta vie. Elle fera pousser pour toi des Âepines et des chardons, et tu mangeras l'herbe de la campagne. 19 C'est Áa la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'aÁ ce que tu retournes Áa la terre, puisque c'est d'elle que tu as Âete pris ; car tu es poussieÁre, et tu retourneras Áa la poussieÁre. 20 L'homme appela sa femme du nom d'Eve (« Vivante »), car elle est devenue la meÁre de tous les 21 vivants. | Le SEIGNEUR Dieu fit Á a l'homme et Áa sa femme des habits de peau, dont il les reveÃtit. 22 Le SEIGNEUR Dieu dit : L'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Que maintenant il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de la vie, 23 en manger et vivre toujours ! | Le SEIGNEUR Dieu le renvoya du jardin d'Eden, pour qu'il cultive la terre 24 d'ou Á il avait Âete pris. | ApreÁs avoir chasse l'homme, 18

cas, un meÃme verbe francËais, meurtrir ou viser p. ex. Ð talon : cf. 25.26 ; 49.17,19 ; la racine heÂbraõÈque correspondant aÁ ce mot suggeÁre parfois l'ideÂe de reÂciprociteÂ. Ð A partir d'IreÂneÂe (IIe s. apr. J.-C.), l'Eglise ancienne a vu dans ce texte, qu'elle a qualifie de « ProteÂvangile », une allusion au Christ ; cf. Lc 10.19 ; Rm 16.20 ; Ap 12. 16 Je multiplierai... : cf. 1.28. Ð la peine... : litt. ta peine (terme apparente dans la suite) et ta grossesse. Ð Ton deÂsir... 4.7 ; Ct 7.11n. Ð dominera 1.16n ; 4.7 ; cf. 1Tm 2.14s ; Tt 2.5 ; 1P 3.1-6.  coute : litt. eÂcoute la voix de, cf. v. 8n,10 ; 21.12. Ð terre : heÂbreu 17 e 'adama, 2.5n. Ð maudite v. 14n. Ð aÁ cause de toi : cf. Os 4.3+.  pines / chardons Os 10.8. 18 e à me mot est traduit par narines en 2.7. Ð pain : cf. 19 visage : le me 1.29 ; 2.9,16 ; 14.18. Le terme heÂbreu deÂsigne souvent la nourriture en geÂneÂral (cf. 37.25n), de sorte qu'on pourrait aussi traduire, plus simplement, que tu mangeras. Ð terre : heÂbreu 'adama, 2.5n. Ð poussieÁre v. 14 ; 2.7 ; 18.27 ; Ps 104.29 ; Jb 34.15 ; Ec 3.20 ; 12.7 ; sur l'ensemble, cf. Jb 1.21.  breu Hawwa, nom appa20 Eve ou Vivante, porteuse de vie, en he rente aÁ la racine signifiant vivre et qui fait assonance avec le terme traduit par vivants ; LXX a traduit ZoeÂ, du mot grec qui signifie vie. Ð Lorsque le texte heÂbreu joue explicitement sur un sens attribue aÁ un nom propre, ce sens est indique entre parentheÁses dans la traduction (qu'il s'agisse de l'origine reÂelle du nom, d'une eÂtymologie populaire ou d'un simple jeu d'assonance). à me mot est traduit par tunique en 37.3,23,31ss ; Ex 21 habits : le me 28.4,39ss etc. Ð peau : cf. 27.16. 22 l'un de nous : cf. 1.1n,26n ; voir aussi 11.7 ; 2S 24.14 ; 1R 22.19ss ; Es 6.8 ; Ps 82.1ss ; Jb 1.6ss. Ð connaissance... / arbre de la vie 2.9n. Ð toujours ou eÂternellement.  breu 'adama 2.5nss. 23 Eden 2.8n. Ð terre : he Á l'est : cf. 2.8n. Ð keroubim : ce 24 il posta : litt. il fit demeurer. Ð a terme heÂbreu (pluriel de keroub) a donne notre mot cheÂrubin, $


GENEÁSE 3±4

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il posta, Áa l'est du jardin d'Eden, les keroubim et l'eÂpeÂe flamboyante qui tournoie, pour garder le chemin de l'arbre de la vie. CaõÈn et Abel L'homme eut des relations avec Eve, sa femme ; elle fut enceinte et mit au monde CaõÈn. Elle dit : 2 J'ai produit un homme avec le SEIGNEUR. | Elle mit encore au monde Abel, son freÁre. Abel devint 3 berger de petit be Âtail et CaõÈn cultivateur. | ApreÁs quelque temps, CaõÈn apporta du fruit de la terre en 4 offrande au SEIGNEUR. | Abel, lui aussi, apporta des premiers-neÂs de son petit beÂtail avec leur graisse. Le SEIGNEUR porta un regard favorable 5 sur Abel et sur son offrande ; | mais il ne porta pas un regard favorable sur CaõÈn ni sur son offrande. 6 Caõ Èn fut treÁs faÃcheÂ, et il se renfrogna. | Le SEIa CaõÈn : Pourquoi es-tu faÃche ? GNEUR dit Á 7 Pourquoi es-tu renfrogne  ? | Si tu agis bien, ne

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mais il eÂvoque une image treÁs diffeÂrente de celle que nous lui associons spontaneÂment (anges aÁ visage d'enfant) ; il semble correspondre au terme akkadien karibou, qui deÂsignait les gardiens des temples, des eÃtres repreÂsenteÂs par une combinaison de traits humains et animaux aÁ l'instar des sphinx eÂgyptiens ; ils exercËaient sans doute aussi une fonction d'intercesseurs (voir illustration p. 1041) ; cf. Ex 25.18n ; Ez 1.10s ; 9.3 ; 10.1ss,14nss ; 28.1416 ; Ps 18.11+. Ð l'eÂpeÂe (Es 34.5 ; Jr 46.10 ; 47.6 ; Ez 21.20 ; So 2.12) flamboyante : litt. la flamme de l'eÂpeÂe ; cf. Ps 104.4 ; Jb 39.23. Ð qui tournoie Jb 37.12.

4 1 L'homme : cf. v. 25 ; 1.26n. Ð eut (ou avait eu) des relations

avec : litt. connut ou avait connu ; de meÃme aux v. 17,25 ; 19.5,8 ; 24.16 ; 38.26 ; Nb 31.17ss ; Jg 11.39 ; 19.22 ; 21.11. Ð J'ai produit ou, selon certains, j'ai acquis, j'ai concËu, j'ai enfante : le nom de CaõÈn (heÂbreu qayin) est rapproche du verbe qana, que l'on peut comprendre dans l'une ou l'autre de ses acceptions : produire, voire creÂer ou procreÂer (14.19n,22 ; Dt 32.6 ; Ps 78.54 ; 139.13n ; Pr 8.22n), mais aussi acheter, acqueÂrir (Gn 25.10 ; 33.19). Cf. CaõÈnaÃn ou QeÂnaÃn 5.9 et les CaõÈnites ou QeÂnites 15.19 ; Nb 10.29 ; 24.21ss ; Jg 1.16 ; 4.11n. IndeÂpendamment du meurtre d'Abel (v. 2-16), la geÂneÂalogie rattachera aÁ CaõÈn toutes les acquisitions de la civilisation : les villes, les arts, le travail des meÂtaux, mais aussi la violence (v. 17,21ss). Ð avec : c'est le sens le plus courant de la preÂposition qui apparaõÃt ici ; certains comprennent avec l'aide du SEIGNEUR ; d'autres au meÃme titre que le SEIGNEUR (YHWH).  breu heÂvel ) signifie souffle, vapeur, fumeÂe et 2 Le nom Abel (he deÂsigne souvent la futilite du transitoire, de ce qui passe (cf. Ps 39.6s,12 ; 144.4 ; Jb 7.16 ; Ec 1.2n). Ð petit beÂtail : le terme heÂbreu correspondant deÂsigne habituellement les moutons et les cheÁvres. Ð cultivateur : litt. cultivateur du sol ('adama), comme en 2.5n. Á la fin de jours ; cf. 1R 17.7n ; Jr 13.6n. 3 ApreÁs quelque temps : litt. a Ð fruit de la terre 3.17ss ; cf. Dt 26.2,10. Ð offrande : le meÃme terme heÂbreu est traduit par preÂsent en 32.14ss ; 33.10 ; 43.11ss ; il prend ailleurs le sens plus preÂcis d'offrande religieuse, puis d'offrande veÂgeÂtale (voir Lv 2.1n) ; cf. Jg 3.15ss ; 6.18n ; 13.19n ; voir aussi sacrifice .  . Ð premiers-neÂs Ex 4 apporta : autre traduction avait apporte 13.12 ; Dt 12.6,17 etc. Ð graisse : voir Lv 3.3n. Ð regard favorable : cf. He 11.4. 5 il se renfrogna : litt. sa face tomba ; cf. Nb 6.26 ; Jr 3.12n. 6 Pourquoi... : cf. Jon 3.4,9.  leÂvation ? On 7 ne releÁveras-tu pas la teÃte : litt. n'(y aura-t-il) pas e peut comprendre le terme correspondant aÁ eÂleÂvation soit au sens d'enleÁvement de la faute, c.-aÁ-d. de pardon, comme en 18.24n,26 ; 50.17 ; Ps 32.5, soit au sens de retour en graÃce, comme en 40.13, en interpreÂtant relever le visage par opposition aÁ 4.5n (cf. 19.21n). Relever le visage est traduit par accueillir favorablement en 32.21, faire bon accueil aÁ en Ml 1.8 et favoriser en Ps 82.2. L'expression vient sans doute du geste d'accueil consistant aÁ relever celui qui se prosterne. LXX Si tu as preÂsente (ton offrande) correctement, mais que tu n'aies pas partage correctement, n'as-tu pas peÂche ? Reste tranquille. Ð tapi (ou coucheÂ) aÁ ta porte (litt. aÁ la porte) : le verbe heÂbreu rabats, qui se dit geÂneÂralement d'un animal au repos (29.2 eÃtre au repos ; 49.9,14 se coucher, 25 eÂtendu), peut faire penser au deÂmon babylonien Rabitsou qui, tapi sur le seuil, se tenait preÃt aÁ bondir sur celui qui $

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releÁveras-tu pas la teÃte ? Mais si tu n'agis pas bien, le peÂche est tapi Áa ta porte, et son deÂsir se porte 8 vers toi ; Á a toi de le dominer ! | CaõÈn parla Áa Abel, son freÁre ; comme ils Âetaient en pleine campagne, 9 Caõ Èn se jeta sur Abel, son freÁre, et le tua. | Le Á est Abel, ton freÁre ? Il SEIGNEUR dit Áa CaõÈn : Ou reÂpondit : Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon 10 fre Áre ? | Alors il reprit : Qu'as-tu fait ? Le sang de 11 ton fre Áre crie de la terre jusqu'aÁ moi. | Maintenant, tu seras maudit, chasse de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton 12 fre Áre. | Quand tu cultiveras la terre, elle ne te donnera plus sa force. Tu seras errant et vagabond 13 sur la terre. | Caõ Èn dit au SEIGNEUR : Ma faute est 14 trop grande pour à etre prise en charge. | Tu me chasses aujourd'hui de cette terre ; je serai cacheÂ, tu ne me verras plus, je serai errant et vagabond sur la terre ; et si quelqu'un me trouve, il me 15 tuera. | Le SEIGNEUR lui dit : Alors, si quelqu'un passait ; cf. Dt 29.19n ; voir aussi Pr 24.15n. Ð ta porte : litt. l'ouverture ou l'entreÂe. Ð deÂsir / dominer : cf. 3.16. Ð aÁ toi de le dominer : on pourrait aussi traduire toi, domine-le ou le domineras-tu ? Ð Targum (Tg ) du pseudo-Jonathan : N'est-il pas vrai que si tu agis bien, ta faute te sera pardonneÂe ? Mais si tu n'agis pas bien en ce monde, ton peÂche est retenu pour le jour du grand jugement. Aux portes de ton cúur gõÃt le peÂcheÂ, mais entre tes mains j'ai remis le controÃle du mauvais penchant ; son deÂsir le portera vers toi et tu pourras le dominer soit pour la justification, soit pour le peÂcheÂ. Á s Abel, son freÁre : Allons dans la 8 parla : litt. dit. LXX porte, apre campagne ! La phrase est eÂgalement attesteÂe dans Smr , Syr , Vg et Tg (voir ci-apreÁs) ; sa forme heÂbraõÈque pourrait signifier simplement : sortons ! Ð tua 1Jn 3.12-15. Ð Targum du pseudoJonathan : CaõÈn dit aÁ son freÁre Abel : « Viens, sortons tous deux dans la campagne. » Et il advint que lorsque tous deux furent sortis dans la campagne, CaõÈn reÂpondit et dit aÁ Abel : « Je vois que le monde a eÂte creÂe par amour mais [Neofiti : n'a pas eÂte creÂe par amour (et)] qu'il n'est pas reÂgi selon le fruit des bonnes úuvres et qu'il y a, dans le jugement, acception de personnes. Pourquoi ton offrande a-t-elle eÂte accueillie avec faveur et mon offrande aÁ moi n'a-t-elle pas eÂte accueillie avec faveur ? » Abel reÂpondit aÁ CaõÈn, en disant : « Le monde a eÂte creÂe par amour et il est reÂgi selon le fruit des bonnes úuvres et il n'y a point dans le jugement acception de personnes. Parce que les fruits de mes úuvres eÂtaient meilleurs que les tiens et anteÂrieurs aux tiens, mon offrande a eÂte accueillie avec faveur. » CaõÈn reÂpondit et dit aÁ Abel : « Il n'y a ni jugement ni juge ni un autre monde ! Point de remise de reÂcompense pour les justes ni de chaÃtiment pour les meÂchants ! » Abel reÂpliqua aÁ CaõÈn, en disant : « Il y a un jugement et il y a un juge et il y a un autre monde ; il y a remise de reÂcompense pour les justes et un chaÃtiment pour les meÂchants ! » Sur ces questions, ils se querellaient en pleine campagne. Et CaõÈn se dressa contre son freÁre Abel et, lui enfoncËant une pierre dans le front, le tua. Á : cf. 3.9. Ð gardien : cf. berger au v. 2. 9 Ou 10 Qu'as-tu fait ? 3.11,13 ; cf. 2S 12 ; 1R 21. Ð Le sang : litt. la voix des sangs 9.4-6 ; 37.26 ; Es 26.21 ; Ez 3.18n ; Jb 16.18n ; Mt 23.35. Ð crie 18.21 ; Ps 34.18 ; Jc 5.4 ; cf. He 11.4 ; 12.24. Ð terre le terme heÂbreu ('adama, 2.5n) fait assonance avec celui qui est traduit par sang (dam) 9.6n ; Nb 35.33 ; Ez 24.7ns.  (sous-entendu dans le texte) de la terre 11 maudit (3.14n,17), chasse ('adama, v. 2 ; 2.5n) : autres traductions maudit de la terre ou maudit aÁ cause de la terre. Voir beÂneÂdiction . 12 cultiveras la terre v. 2n. Ð sa force : autre traduction son produit. Ð errant / vagabond : heÂbreu na` (Am 4.8 ; 8.12 ; 9.4,9 ; Ps 109.10 ; Jb 15.22s ; Lm 4.14s) / nad (proprement : en mouvement, cf. Nod v. 16 ; Jr 4.1 ; Ps 56.9). Cf. Pr 28.17. à tre 13 Ma faute... : autre traduction ma peine est trop lourde pour e supporteÂe (un meÃme mot heÂbreu deÂsigne la faute et la peine qui en reÂsulte) ; mais on pourrait aussi comprendre ma faute est trop grande pour eÃtre enleveÂe, c.-aÁ-d. pardonneÂe (v. 7n ; cf. 50.17n ; Ez 4.4n). 14 Tu me chasses 3.22. Ð de cette terre : litt. de la face du sol ('adama, 2.5n) ; cf. 4.2n. Ð je serai cacheÂ, tu ne me verras plus : litt. je serai cache (ou je devrai me cacher ) de ta face (ou de devant toi ) ; cf. Am 9.3s ; Ps 139.7-12.  breu traditionnel pour lire 15 Alors... : certains modifient le texte he pas du tout ! si quelqu'un... ; cf. v. 24 ; 26.11 ; 31.32 ; 44.9s. Ð $

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