1/La multiplication des végétaux
La multiplication des végétaux
Nous avons tous déjà tenté de multiplier une plante et ressenti de la fierté à voir apparaître une racine ou de petites pousses, ce sentiment presque magique de donner la vie… Le hasard fait souvent bien les choses.
Certaines plantes sont très faciles à propager, mais pour d’autres, un minimum de technique est nécessaire.
Les 4 techniques principales de multiplication
ON CHOISIT L’UNE OU L’AUTRE SELON LES PLANTES CONCERNÉES, L’ÉPOQUE, L’ÉQUIPEMENT NÉCESSAIRE ET LE TEMPS DONT ON DISPOSE POUR S’EN OCCUPER.
Dans la nature, les plantes se reproduisent essentiellement par semis, ce qui leur permet de conquérir de nouveaux territoires, parfois très lointains. Au jardin, les graines restent le moyen le plus facile pour obtenir de nombreuses plantes, mais d’autres procédés asexués sont couramment employés, pour obtenir des plantes identiques à celles d’origine.
Le semis
Méthode de multiplication sexuée qui consiste à déposer une graine en contact d’un substrat pour qu’elle germe. Toutes les plantes peuvent se multiplier ainsi, mais la germination est parfois très lente ou certaines graines ont besoin de subir une période de froid pour germer. Les jeunes plantes peuvent être similaires ou montrer de légères différences. Elles sont juvéniles et doivent parvenir à maturité pour fleurir ou porter des fruits (plusieurs années pour des arbustes, plusieurs dizaines d’années pour des arbres).
Le bouturage
Technique de multiplication asexuée qui consiste à faire raciner un morceau de tige, de racine, une feuille ou une partie de feuille dans un substrat léger. Selon la période de l’année, elle s’effectue sous abri ou en plein air et nécessite plus ou moins d’équipements. Souvent plus rapide que le semis, la bouture engendre des plantes génétiquement identiques à la plante mère et du même âge (qui fleurissent ou produisent des fruits rapidement).
Le marcottage
Technique de multiplication asexuée qui consiste à faire raciner une branche sans la séparer du reste de la plante. On y parvient, soit en accumulant un substrat léger et humide sur la branche, soit en plaquant la branche au sol. De nombreux arbres et arbustes difficiles à bouturer sont de très bons candidats au marcottage, comme certaines grimpantes ou d’autres végétaux à tige souple. Elle permet de fabriquer des haies rapidement dans les jardins et de multiplier certains arbustes sans trop de matériel ni d’équipement.
Le greffage
Technique de multiplication asexuée qui permet de fusionner deux végétaux. Cette technique est délicate et demande une certaine minutie. On l’utilise beaucoup pour les arbres fruitiers ou pour certains arbustes qui peuvent être exigeants sur les conditions édaphiques (le sol).
Mais si elle est bien réalisée, la mise à fruit est plus précoce. Nous pouvons espérer une mise à fruit au bout de 2 à 3 ans pour un arbre fruitier s’il est greffé (7 ans ou plus s’il est semé).
QUAND LES PLANTES SE CLONENT ELLES-MÊMES
Certaines plantes se multiplient seules végétativement, en produisant des pousses particulières :
- Le stolon : tige qui s’allonge sur le sol et forme de temps à autre une plantule qui s’enracine naturellement. Une fois les plantules enracinées, les tiges disparaissent. Cela concerne très peu de végétaux, mais pour le fraisier ou le Chlorophytum, la technique est très rapide, efficace et économise beaucoup de temps sur les cultures.
- Le drageon : bourgeon qui se développe à partir d’une racine. Quelques ligneux (arbres arbustes et arbrisseaux) ont la capacité de drageonner. Mais cette technique asexuée se fait assez spontanément et il n’est pas difficile de se faire plaisir sur les framboisiers par exemple !
Les bons substrats
UN SUBSTRAT EST UN SUPPORT PHYSIQUE POUR LES CULTURES. POUR RÉUSSIR LES MULTIPLICATIONS « HORS-SOL », IL NE DOIT PAS FORCÉMENT ÊTRE RICHE EN MATIÈRES NUTRITIVES, MAIS RESTER LÉGER ET AÉRÉ. ON UTILISE DIFFÉRENTS INGRÉDIENTS EN PROPORTIONS VARIABLES SELON LES PLANTES ET LES CONDITIONS DE MULTIPLICATION.
Pouzzolane
Granulométrie : 0 à 16 mm. Roche formée par des éruptions volcaniques, donc naturelle. Sa structure alvéolaire permet de drainer correctement le terreau. Proportions : pour le semis, ajouter 10 à 20 % ; pour le bouturage 15 à 30 % ; pour le rempotage 30 %.
Vermiculite
Granulométrie : 0 à 20 mm. Roche naturelle issue de mica expansé qui permet de drainer le terreau. Les quantités à utiliser sont moindres que la pouzzolane, car elle a une meilleure capacité drainante (mais plus coûteux que la pouzzolane ou le sable). On l’utilise surtout pour le semis et le bouturage. Ajouter 10 % à 15 % au mélange.
ÉViTEr LA TErrE DE JArDiN POUr LE hOrS-SOL
La terre du jardin contient souvent des germes qui, en se développant, pourraient affaiblir ou anéantir les jeunes plantes. Mieux vaut éviter d’en incorporer dans les pots.
Sable
Granulométrie : très fine, 2 mm de diamètre maximum. Sédiment issu d’une dégradation de roches diverses (quartz, mica, dégradation de coquillage…). Il permet le drainage et l’allégement du sol. On considère qu’un sol sableux est quand la proportion dépasse les 70 %. Pour faire un semis, il ne faudra pas moins de 40 % de sable. Nous verrons que certaines boutures sont à disposer directement dans le sable.
Attention, choisissez bien votre sable ! En horticulture, on préfère le sable de Loire, avec une forme ronde. Les sables à forme angulaire peuvent blesser les racines.
LE MÉLANGE iDÉAL
Un bon mélange de multiplication doit être léger, mais pas riche. Son but est de maintenir des conditions optimales d’humidité et d’aération, pour éviter à la fois le dessèchement et les moisissures dues aux excès d’eau. On peut acheter un mélange tout prêt dans le commerce (intéressant car désinfecté, donc sans germes de maladies ni graines de mauvaises herbes). il est également possible de le fabriquer soi-même en dosant à volonté les différents ingrédients suivants.
Billes d’argile
Granulométrie : 0,5-1 cm. L’argile a la capacité de retenir l’humidité en plus de drainer. Les billes d’argile expansées, qui contiennent aussi beaucoup d’air, offrent des conditions idéales pour l’enracinement. On les utilise mélangées au substrat ou parfois pures. Plus généralement, elles servent aussi dans les fonds des pots, à la fois pour assurer un bon drainage et une petite réserve d’eau.
Mélange tourbe blonde et brune
La tourbe blonde structure le sol durablement grâce à sa texture fibreuse, c’est-à-dire qu’elle permet de retenir quelques éléments nutritifs pour les végétaux et éviter que tout soit lessivé.
La tourbe brune est un stade de dégradation un peu plus avancé (jusqu’à 5 000 ans). Elle est un peu moins acide et apporte plus de minéraux. Elle permet de retenir l’eau. Seule, elle aura une capacité de rétention d’eau trop importante. Il est donc important de la mélanger.
- Pour le bouturage et le semis : 40 % de chaque tourbe avec 20 % de vermiculite ou de perlite constituent un bon mélange. Si vous mettez trop de tourbe, le risque est d’avoir une stagnation de l’eau.
- Pour les semis : 40 % de chaque tourbe, 20 % de vermiculite, de perlite ou de pouzzolane. Ou 60 % de terreau maison, 20 % de sable pour limiter la compaction et 20 % de perlite, pouzzolane ou vermiculite.
Fabriquer son terreau
AU JARDIN, LES VÉGÉTAUX ACCUMULÉS EN TAS SE DÉCOMPOSENT ET PRODUISENT UN TERREAU
Vous pouvez fabriquer un bon terreau composé d’un mélange de matière organique (surtout végétal). Pour cela, prévoir environ 30 % de bois finement broyé, mélangé avec de la tonte de gazon, des feuilles de feuillus caducs. Couvrez-le d’une bâche plastifiée noire pour augmenter la température et éliminer d’éventuelles graines de « mauvaises herbes » ainsi que certains pathogènes. Les vers mélangeront les couches, les champignons dégraderont la matière organique. De cette manière, le mélange se décompose en 6 mois environ.
Stade 1
C’est le début. En général à l’automne, récupérez et mélangez en tas vos matériaux (bois broyé, feuilles mortes, et gazon). Les conifères peuvent faire partie du mélange, mais à très faible dose. N’hésitez pas à arroser régulièrement votre mélange, pour nourrir les micro-organismes divers, et cela évitera les mauvaises odeurs.
Stade 2
Après 3 mois, vous commencez déjà à avoir une belle consistance de terreau. Cette couleur est belle, mais trompeuse. Attendez encore pour que la majorité des matériaux soit mieux décomposée (moins grossière). Également, environ 1 fois par mois, pour que la décomposition soit homogène et faire circuler l’air, mélangez avec une fourche. Si vous voyez beaucoup de vers de terre et de petits insectes, c’est bon signe. Sinon, si c’est pour incorporer au jardin, c’est bon !
Stade 3
Félicitations ! Votre terreau est prêt. Il restera encore des éléments grossiers, mais vous pourrez vous en débarrasser en tamisant votre terreau. Récupérer uniquement les particules les plus fines. Ce que vous récupérez dans le tamis, utilisez-le pour le jardin, ajoutez-le au compost. Ce terreau a tendance à sécher rapidement et à se compacter. Il est donc conseillé de l’alléger avec un minéral léger, comme de la pouzzolane ou de la perlite.
TOUrbE : LE MOiNS POSSibLE !
La tourbe est un substrat issu d’un milieu naturel appelé « tourbière » et résulte d’un long processus de dégradation. Les tourbières sont des écosystèmes fragiles qu’il faut absolument préserver. Ce substrat n’est bien sûr pas à proscrire, mais à utiliser le moins possible. Mieux vaut essayer de produire son propre terreau.
Tous les procédés de multiplication expliqués pas à pas
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