Internationale de l’Education
2.
Partenariats entre gouvernements et entreprises
Les gouvernements et les ministères de l’éducation du monde entier se sont employés à fournir des solutions technologiques pour améliorer les possibilités d’apprentissage à distance pour les élèves, le plus souvent – et surtout dans les pays en développement – sous la bannière d’organisations internationales comme la Banque mondiale, l’UNESCO et l’OCDE, ou avec le soutien financier du Partenariat mondial pour l’éducation. Ces initiatives ont notamment permis de développer rapidement les plateformes d’apprentissage gouvernementales existantes, de diffuser gratuitement des programmes éducatifs à la télévision, à la radio et sur YouTube et de réaliser des investissements conséquents pour garantir que 1) les élèves aient accès aux équipements et à Internet et que 2) les écoles et les enseignant·e·s aient la capacité d’organiser des classes virtuelles en ligne34. Ces engagements, souvent pris dans un souci d’équité, ont révélé une dépendance particulière vis-à-vis du secteur des entreprises commerciales, ou du moins, des partenariats entre les gouvernements et les intervenants commerciaux. Au Royaume-Uni, par exemple, le gouvernement a dégagé plus de 100 millions GBP pour renforcer les capacités en termes d’enseignement à distance de l’ensemble des élèves35. Il s’agissait notamment de fournir des ordinateurs portables, des tablettes et des dispositifs 4G aux enfants défavorisés et de permettre également aux écoles d’accéder gratuitement à Google for Education ou à Microsoft Office 365 Education, afin de garantir que chacune d’entre elles dispose d’une plateforme pour organiser l’apprentissage à distance. Le ministère de l’Éducation a investi 14 millions GBP dans l’aide spécialisée en vue d’aider le personnel à installer les systèmes de Google ou Microsoft, malgré les affirmations selon lesquelles le gouvernement ne reconnaissait pas l’éventail plus large des plateformes d’apprentissage en ligne déjà utilisées par les écoles ou mises à leur disposition, et que ses investissements dans l’assistance technique pour les produits de ces deux sociétés étaient donc « restrictifs »36. En Chine, la fermeture des écoles et la transition rapide vers l’enseignement en ligne ont été caractérisées par une utilisation croissante des produits et services basés sur l’IA, comme VIPkids, Squirrel AI, SenseTime et Yuanfudao37. Durant la période de mise en veille des écoles dans les principales villes chinoises, la société de technologies de l’éducation Yuanfudao a bénéficié du plus grand investissement en capital-risque jamais réalisé dans une startup 34 35 36 37
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UNESCO (2020). National learning platforms and tools. UNESCO. https://en.unesco.org/covid19/ educationresponse/nationalresponses Ministère de l’Éducation du Royaume-Uni (24 avril 2020). Schools to benefit from education partnership with tech giants. Gov.UK. https://www.gov.uk/government/news/schools-to-benefit-from-education-partnership-withtech-giants Gibbons, A. (28 avril 2020). DfE’s focus on Google and Microsoft ‘is restrictive’. Times Educational Supplement. https://www.tes.com/news/dfes-focus-google-and-microsoft-restrictive Qu, T. (5 février 2020). China’s traditional schools embrace online learning as coronavirus forces students to stay home. South China Morning Post. https://www.scmp.com/tech/enterprises/article/3048891/chinas-traditionalschools-embrace-online-learning-coronavirus