Commercialisation et privatisation de/au sein de l’éducation dans le contexte de la pandémie de Covid-19
uniquement dans la fermeture urgente des écoles une occasion à court terme d’apporter un soutien caritatif aux enseignant·e·s, aux élèves et aux parents, mais aussi une opportunité à plus long terme de développer leurs intérêts commerciaux, générer des bénéfices, collecter des données, façonner les méthodes pédagogiques et influencer les programmes politiques pour l’avenir. L’industrie mondiale de l’éducation a poursuivi et considérablement accéléré son développement durant la situation d’urgence provoquée par la Covid-19, avec des conséquences qui, à ce jour, demeurent incertaines, mais pouvant potentiellement avoir une influence significative sur les systèmes éducatifs à travers le monde. Ces développements ne cessent d’évoluer et devront faire l’objet d’une étude plus approfondie pour comprendre leurs répercussions et leurs conséquences à plus long terme. Il est encore trop tôt pour prédire à quoi ressemblera le paysage de l’éducation publique après la pandémie. Les problématiques présentées ciaprès sont des conclusions provisoires, des indicateurs de tendances, ainsi que le point de départ de ce travail longitudinal.
2. Réseaux politiques mondiaux et nationaux, publics et privés Si les organisations commerciales ont effectivement joué un rôle considérable dans l’éducation durant la fermeture des écoles, nous ne pouvons pas pour autant affirmer d’emblée qu’il s’agit d’une commercialisation de l’éducation publique. En revanche, nous observons une convergence des positions des organisations multisectorielles et des perspectives nationales concernant certaines aspirations et objectifs communs qui, sur une très courte période, ont occupé une place centrale dans les programmes politiques internationaux dont les technologies de l’éducation commerciales constituent une composante majeure. Au-delà des activités des sociétés commerciales et du secteur privé, la pandémie a été considérée comme un contexte catalyseur pour les nouvelles formes de politiques éducatives en réseau, intersectorielles et transfrontalières. Ces dynamiques politiques opèrent aux niveaux mondial, national et régional, englobant un mélange d’organisations multilatérales internationales, d’entreprises technologiques et d’industries de l’éducation mondiales, des programmes philanthropiques de subvention et d’investissement, des autorités gouvernementales nationales et sous-nationales, des institutions publiques et des organisations de la société civile, ainsi que d’autres entreprises et associations locales dans divers pays, actives dans les technologies de l’éducation. En ce sens, nous pouvons considérer que la distribution de ces différentes activités politiques se traduit par des formes de « politiques rapides » et de « mobilité politique » particulièrement accélérées et réticulaires, où les responsabilités des États fusionnent avec 65