Terres de foy - septembre 2013

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de s e r r e t foy septembre 2013 - N°20

Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito

Inventaire d’automne

Une pierre, deux maisons, trois ruines, quatre fossoyeurs, un jardin, des fleurs, un raton laveur… à la Prévert, pourquoi pas ? La rentrée est encore proche : on pense forcément aux jeunes générations qui ont réinvesti les lieux pour faire leurs humanités, disait-on il n’y a pas si longtemps. Ce journal vous en partage un regard large. Elles ont du boulot en perspective ! Drôle d’inventaire de l’état du monde. En désordre : la gestion des populations, la spéculation des systèmes financiers, la mondialisation qui se développe dépourvue de règles et la sauvagerie des marchés, les écarts insupportables des niveaux de vie entre pays riches et pauvres, les atteintes gravissimes aux équilibres écologiques, la culture de guerre qui domine l’humanité avec ses horreurs et abominations, les terrorismes et persécutions, l’éthique des sciences et techniques au service de l’homme, et puis ces nouvelles maladies et épidémies endémiques, les nouvelles façons de produire, de travailler, de chômer, de communiquer, de se reposer, les cultures, les religions, etc. Il y a de quoi faire ! Pourtant, il faut en convenir avec les jeunes générations, comme chacun à son époque d’ailleurs : quelle chance d’émerger à la vie à un moment où l’humanité continue tant de bonds en avant dans la réalisation d’elle-même et pourquoi pas, si elle y croit, vers un bonheur ! Il importe donc qu’elle se forme en perspective, mais aussi dans des valeurs morales et spirituelles indispensables et nécessaires ; il est urgent et solidaire de s’y engager ensemble en confiance et foi.

Hugues Walser, prêtre du Pays foyen en Gironde Avec ce numéro, recevez un numéro de l’Église réformée devenue l’Église protestante unie de France.

Une rentrée en rythme Dossier p.4-5

Trois questions à Armand Bertoni ■ Armand Bertoni était professeur d’anglais. Il a côtoyé de nombreux jeunes gens de toutes nationalités. Cet été, il a fait découvrir la France à deux jeunes filles venant d’Italie.

Devoir de vacances ou le dialogue introuvable - Pourriez-vous nous conter une expérience vécue ? - Cet été, nous avons hébergé, pendant trois semaines, deux lycéennes italiennes de 17 ans, dans notre campagne de Bonneville. Nous avions rencontré les parents, ravis de faire découvrir à leur progéniture la France, sa culture, sa gastronomie, sa langue. De plus, ces jeunes nous font l’honneur d’apprendre le français. - Comment avez-vous préparé leur venue ? - Cela commence par la fièvre des préparatifs : mon épouse aménage les chambres, varie les menus pour tenir la distance, procède aux

achats, je programme les visites, j’établis un calendrier de séances de français oral et nous nous rendons disponibles pour toute la durée du séjour. Pourtant l’enthousiasme initial s’est vite essoufflé ! - Votre enthousiasme ou le leur ? - Certainement les deux ! Tout cela était sans compter avec l’existence d’un plan B inflexible : occuper la même chambre, faire la moue à ces étranges mixtures de la cuisine locale - leur préférer pâtes et hamburgers -, dégainer le téléphone portable toutes les trois secondes à table et durant les visites, invoquer la fatigue pour se

Armand et ses lycéennes.

replier dans la chambre avant de passer la nuit à s’éclater sur internet ! Il nous restait à nous consoler d’avoir échappé à pire : la drogue, les fugues, l’incendie ! Bonne leçon aux étranges adultes que nous sommes : souvenons-nous de nos 17 ans, de cet air désabusé, de cette indifférence affichée, du spleen de l’adolescence ! Difficile transition entre l’enfance insouciante et les responsabilités de l’adulte. Avouons qu’à notre âge, trois semaines de devoir de vacances, c’est peut-être trop ! Il y a un temps pour tout. Propos recueillis par M. Gavard


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