de s e r r e t foy décembre - N°21
Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito
L’Art d’être grand-père
Nous venons tous d’un même pays, celui de notre enfance. Nul besoin de s’appeler Françoise Dolto pour savoir que cette période est à protéger, qu’elle réclame tous les soins. Racines à développer, terreau, bêchage, arrosage, tuteur, y a-t-il un jardinier pour l’homme ? Voilà peut-être le rôle des grandsparents. Complémentaires des père et mère, ils sont le superflu si nécessaire. À une période où, jeunes encore, les contraintes matérielles se font moins fortes, prenons le temps de regarder avec le cœur. Être grands-parents, c’est s’acquitter d’une façon heureuse de tout ce que l’on a reçu, en faisant passer à nos jeunes, avec nos valeurs, leurs racines, pour qu’ils puissent s’orienter : « Je sais où je vais car je sais d’où je viens ». C’est encore prendre du temps, tout le temps nécessaire, tout le temps suffisant pour être à l’écoute, partager les jeux, répondre aux demandes, raconter le passé : « je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans… ». Être grandsparents, c’est bien sûr le bonheur de vivre, avec ses petits-enfants, une relation unique, privilégiée. Nous ne pouvons souscrire à la formule de Gide : « Famille, volets clos, je vous hais. » Bien au contraire, la famille, cellule de base de la société, est le creuset de l’ouverture aux autres. À partir d’elle l’amour diffusé se propage. Dans « Feuilles d’automne » Victor Hugo écrit : « Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit. » Le merveilleux arrive. Mais où crèche-t-il donc ? Dieu se fait petit enfant. C’est Noël !
P. J. Sadoux
Être grands-parents aujourd’hui
Trois questions à Bernard Dudon ■ Sa passion pour l’aéronautique, dont il a fait son métier et son loisir, a fait de lui un homme avec le sens du partage et de la collectivité.
« Le collectif crée la performance » - Pilote et ex-aiguilleur du ciel, vous êtes très investi dans l’associatif. Pouvez-vous nous dire dans quels domaines ? - J’ai été président de l’aéroclub de Sainte-Foy et, outre le plaisir de piloter, j’aime faire partager cette passion pour l’aviation qui ouvre notamment aux jeunes des portes vers des métiers liés à l’aéronautique dont la plupart ne sont pas élitistes et restent accessibles. Je suis aussi investi dans l’association interparoissiale du Pays gensacais qui a pour objet d’assurer l’animation et l’entretien des églises et d’une maison paroissiale grâce à
l’argent récupéré lors de quines. La fête de l’Amitié en juillet est l’occasion d’une messe en plein air suivie d’un repas champêtre. Enfin je suis investi dans la vie communale de mon village afin de participer à l’action collective et être à l’écoute des autres. - Comment expliquez-vous votre implication dans le domaine associatif ? - Je suis issu d’une famille nombreuse avec un père altruiste. J’ai le sentiment d’avoir beaucoup reçu en étant jeune et de mon métier qui m’a fait prendre conscience
que c’est le collectif qui crée la performance ; l’addition des individualités n’aura jamais le même impact que l’action d’un groupe uni par un même idéal. Il m’apparaît naturel de donner de mon temps, d’apporter mes compétences, mon savoir au service du bien commun. - Qu’aimeriez-vous transmettre aux jeunes de notre territoire ? - La pratique du pilotage est une expérience formidable qui permet aux jeunes, filles ou garçons, de s’intégrer dans une structure associative riche en contact humain.
« Il m’apparaît naturel d’apporter mon savoir au service du bien commun. »
Cette activité, pratiquée sur l’aérodrome de Sainte-Foy, ne nécessite pas de compétence particulière et qui plus est, reste financièrement abordable, notamment le pilotage de planeur. Il n’est pas obligatoire d’être un scientifique pour réussir dans l’aéronautique, il faut juste de la rigueur, être capable de se concentrer et savoir se remettre en question. M.F. R