Terres de Foy - Mars 2014

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de s e r r e t foy mars 2014 - N°22

Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito

L’élu idéal

S’engager pour le bien commun

En cette période électorale, pourquoi ne pas rêver le profil de l’élu idéal pour notre cité ? Quelqu’un de ni trop jeune ni trop vieux qui serait familier et modeste mais aussi fier et noble, sage mais avec un zest de fantaisie, prudent mais sachant prendre des risques, fougueux mais réservé, à l’écoute de chacun en même temps qu’arbitre et décideur, rassembleur, à la fois juste et fort, c’est tout un, car la justice doit être forte comme la force doit être juste. En résumé un être à la fois normal et d’exception. Ce portrait-robot n’est-il pas pure utopie ? Posonsnous les bonnes questions. Moi-même dois-je rester à l’écart, dans la critique stérile ou suis-je concerné, dans le désir de m’impliquer, à mon niveau, avec les compétences qui sont miennes, de m’afficher homme ou femme de bonne volonté, d’être acteur direct ou indirect dans la vie de ma cité, de toujours privilégier le mieux plutôt que le moins bien ? Nous sommes tous responsables, nous sommes responsables de tous. N’enterrons pas nos talents, faisonsles fructifier au service des autres. Et à toi qui t’engages : « Que l’amour soit ton royaume », comme le dit Jacques Brel. P.J. Sadoux

Trois questions à Serge Brezet ■ Serge Brezet, forgeron à Saint-Michel-de-Montaigne, est un artisan passionné et créatif, très proche de ses clients.

« J’adore dépanner mes clients » Comment êtes-vous devenu forgeron ? Enfant de la DDASS, placé chez des fermiers du Gers, je n’existais que par la force de mes bras. Clin d’œil de la vie peut-être, je rencontre Paul Bonneau, forgeron et motard passionné comme moi. Le courant passe entre nous ; apprenti à la forge, j’apprends vite de ce tuteur, un vrai père pour moi, « avec la soif de m’en sortir ». Je prends sa suite à 30 ans, quand la maladie

l’emporte. Trop tôt. Vous savez, là d’où je viens, j’aurais pu mal tourner. Aujourd’hui, marié, une fille de 23 ans, heureux de vivre et un peu fier de mon parcours, je m’évade dans la photo, internet, parfois je taquine un peu les mots mais là c’est entre moi et moi… Parlez-nous de votre métier, qui sont vos clients ? Je suis un touche-à-tout, je forge, soude, répare, invente parfois des

machines agricoles, ouvre des portes, légalement (rires). Mes clients sont des artisans, des particuliers en recherche de ferronneries hors normes. J’ai aussi forgé des clés d’église, ouvert un tabernacle sans clé, réparé la cloche de la chapelle de Bonnefare, là juste en face… J’ai rencontré Louis Dreyfus, ancien patron de Renault venu ici avec ses ingénieurs mettre au point un matériel. J’adore dépanner mes clients.

Ce métier a-t-il un avenir ? Il y a une place pour ce métier, dur certes, mais il faut l’aimer malgré la chaleur, la poussière, la noirceur et l’apprentissage long, car « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». À 60 ans, j’y crois moi à ce métier/ passion. J’ai formé ici vingt-et-un stagiaires dont deux filles. Tous ont du travail. C’est ma fierté. Propos recueillis par S. Bauvet

Serge dans sa forge.


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