Terres de Foy - septembre 2015

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de s e r r e t foy Septembre 2015 - N°28

Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito

L’environnement et nous

Dès 1970, le pape Paul VI écrivait : « Déjà nous voyons se vicier l’air que nous respirons, se dégrader l’eau que nous buvons, se polluer les rivières, les lacs, voire les océans jusqu’à faire craindre une véritable mort biologique dans un avenir rapproché si des mesures énergiques ne sont pas sans retard courageusement adoptées et sévèrement mises en œuvre ». En décembre prochain se réunira à Paris la conférence mondiale sur le climat. à quelques mois de cette rencontre de l’ONU on s’organise. L’écologie, le respect de l’environnement ne doivent pas être la préoccupation des seuls gouvernants ou d’un parti politique mais le souci de tous les hommes et femmes de bonne volonté de cette planète. Tous les responsables religieux quels qu’ils soient, (chrétiens, musulmans, bouddhistes…), se sont associés à tous les groupes qui vont préparer ce rendez-vous. Comment et dès aujourd’hui se soucier davantage de l’environnement ? Comment arriver à mieux respecter notre terre à tous, « notre maison commune », expression du pape François dans sa récente encyclique « Laudato si’ » ? « Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? » interroge le pape. Maintenant, à mon échelle, comment m’impliquer concrètement dans le respect de l’environnement ? Quelles résolutions prendre ? De multiples petits gestes sont à ma portée comme vous le lirez dans le dossier central de ce journal. Je voudrais conclure avec cette phrase de Gandhi : « Vivre simplement pour que simplement tous puissent vivre ».

Abbé Jean Torcel, prêtre en Pays foyen

L’écologie en Pays foyen

Danièle Coq propose ses pêches bio au p’tit marché de la ferme des Gardes.

Trois questions à Evelyne et Jacques Boudieux, apiculteurs bio à Montazeau ■ Fait inquiétant et signe des temps, la disparition silencieuse et progressive des abeilles doit nous alerter. Ce signal alarmant présage l’extinction d’espèces végétales et animales et à terme, un sale temps pour l’humanité. Parole aux apiculteurs.

« Nous devons repenser nos modes de culture » - Avez-vous constaté une mortalité inhabituelle ? - Nous avons commencé en 1980 avec 40 ruches et une mortalité annuelle acceptable de 5%. Nous sommes aujourd’hui à 30% et plus avec un pic à 90% en 2012 dans notre cas. - Comment expliquez-vous cette progression ? - Il y eut tout d’abord la propagation du varroa (acarien qui attaque les larves, les nymphes et les abeilles par des piqûres qui les fragilisent). Puis, dans les années 90, l’apparition d’insecticides systémiques* neurotoxiques avec

concentration très élevée de matière active – 24 000 milliards de molécules dans un dé à coudre ! - Que signifie l’appellation bio en apiculture ? - Cela implique le choix de l’environnement éloigné des zones de grande monoculture conventionnelle et présentant un maximum de biodiversité végétale. Nous ne traitons pas le varroa avec des produits toxiques. Nous ne nourrissons pas les colonies et n’utilisons pas d’antibiotiques ni de répulsifs dangereux. L’effondrement des populations de ces fragiles

Evelyne et Jacques Boudieux.

sentinelles devrait nous amener à repenser tous les modes de culture agricole, horticole, ornementale. Propos recueillis par Armand Bertoni *Systémique : se dit d’un pesticide véhiculé par la sève d’une plante dans tous les tissus et qu’on retrouve dans le pollen et le nectar.


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