de s e r r e t foy décembre 2014 - N°25
Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito
Parler d’espérance ?
Aujourd’hui ce mot revient souvent dans les réflexions devant les profondes incertitudes de notre monde. Certes nouvelles technologies, nouveaux systèmes économiques, promesses merveilleuses de tous genres sont là. Cependant dans notre modernité tout paraît fragile et illusoire. Les craintes et les peurs sont à fleur de peau : accidents et conflits nucléaires ou bactériologiques, crash financiers, piratages et paralysie des systèmes informatiques, contrôle des énergies, dégradations grandissantes de l’environnement, raréfaction de l’eau potable, invasion des déchets, migrations, famines, terrorismes, exclusions de populations. Ami lecteur, je suis sûr qu’avec cette volontaire énumération, exhaustive, citée sciemment parce que réelle, je vous inquiète… parler d’espérance ? De fait, face aux désespérances, avec le sentiment qu’à ce point de non-retour il faut « s’ouvrir à autre chose, trouver de nouveaux repères ». Pour beaucoup viennent le temps, l’urgence, de partager expériences, convictions et témoignages dans les rencontres et le dialogue. L’invitation tenace demeure : espérer. Pour le chrétien, l’espérance est un moteur qui permet de jeter sur chaque évènement, chaque être, un regard renouvelé. Nous sommes habités par cette certitude que la proximité immédiate de Jésus et sa promesse de revenir définitivement traversent les moindres petits actes de nos vies, nos grands projets et nos façons d’appréhender l’avenir. Vivre dans l’espérance, c’est donc accepter l’angoisse mais, en même temps vivre dans la joie. Je partage la devise de François Varillon, éveilleur spirituel : « Une main sur la beauté du monde, une main sur les souffrances des hommes, et les deux pieds dans le devoir du moment présent ». Et l’Apôtre Pierre (1p 3,15) d’exhorter : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faitesle avec douceur et respect ».
Hugues Walser, prêtre au Pays foyen Gironde
Osez l’Espérance
Le chœur Voyageur chante les 40 ans du CCFD et de l’ACAT à Sainte-Foy.
Trois questions à Laura et Jean-Charles Bortolini ■ Alors que nos voisins européens connaissent une baisse de natalité, la France fait exception. Le témoignage d’un jeune couple de la paroisse peut nous éclairer.
Avoir des enfants : signe d’espérance ? - Laura, Jean-Charles, parlez-nous de votre famille - Jean-Charles : Installés à Caplong, nous avons deux enfants, Enzo et Nino âgés de 4 ans et demi et 1 an. Je suis artisan et Laura profite du congé parental. Nous avons célébré, cet été, notre mariage à l’église en même temps que le baptême de nos deux garçons. - Laura : Avoir des enfants était pour nous une évidence, ne serait-ce que pour notre vie de jeune couple. Enzo m’a révélée en tant que maman. Avoir des enfants tôt, c’est la perspective d’un avenir avec eux et la possibilité de consolider les liens entre générations : les grands-parents comptent beaucoup. - Avez-vous pensé au don de soi que cela entraînerait ? - On savait que ça allait changer notre vie de couple. Et puis on ne voulait pas d’enfant unique. On partage le bonheur de vivre à quatre. Cela aide à construire un projet de vie. Nous faisons tout pour leur transmettre les valeurs du travail, du respect, de la politesse. On se reproche même parfois d’être trop durs.
« On partage le bonheur de vivre à quatre.»
- Ils grandiront et vous échapperont ? - On ne les élève pas pour nous mais pour eux-mêmes. Ils partiront riches de leur éducation et de l’exemple de leurs parents. C’est un saut dans l’inconnu mais une aventure magnifique. Le papa : « Je rêvais de pouvoir jouer au foot avec un fils et j’en ai deux ». La maman : « Je rêvais d’une famille heureuse et je l’ai ». Propos recueillis par A. Bertoni