de s e r r e t foy Mars 2013 - N°18
Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito
Les temps changent
Aujourd’hui où le modernisme semble faire table rase de tout et l’emporter sur les réalités d’antan, on a l’habitude d’entendre dire que c’était mieux avant. Non pas dans une nostalgie qui regretterait le temps et les événements du passé, mais pour dire que l’ambiance sur presque tous les aspects de la vie était meilleure. Sur le plan social, par exemple, dans certains rassemblements familiaux, l’abattage d’un cochon faisait la joie et le bonheur de la famille, des voisins et du curé de « campagne » qui étaient, eux aussi, conviés au partage du jimboura (soupe locale bien prisée en Périgord). Si on pouvait mieux discuter et échanger le soir après le souper, cela n’est plus évident aujourd’hui. Il y a les nouvelles à écouter et à regarder, ce qui nous coupe des autres et l’on rentre dans une forme de mutisme. C’est ainsi que face à un écran, les gens sont présents sans être ensemble. Les générations, d’il y a quatre décennies au moins, se souviennent encore de ces joyeux jours d’autrefois (quand les vendanges réunissaient tout le monde) et évaluent l’ampleur du développement qu’a connu le monde tout entier, tandis que les jeunes générations, quant à elles, nées dans cette nouvelle société semblent s’y plaire et méconnaissent vraisemblablement les valeurs dites d’autrefois. Celles-là même qui favorisaient un échange, une certaine convivialité entre habitants d’un même village. Tout le monde se retrouvait et se faisait confiance. Les gens se connaissaient. Aujourd’hui, le voisin reste souvent un inconnu. Y a-t-il lieu de dire que c’était mieux avant pour autant ?
Alain-Simon Adama, prêtre du Pays foyen en Dordogne
C’était mieux avant ?
Trois questions à Jérôme Giron ■ Médecin de campagne à Sainte-Foy, Jérôme Giron a choisi son métier par vocation et par amour des autres.
Une médecine de proximité - Installé depuis quelques mois seulement dans un cabinet médical de Pineuilh, Jérôme Giron, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? - Foyen de naissance, né en 1973 à SaintMéard-de-Gurçon, je suis le quatrième enfant d’une famille d’agriculteurs. Enfant, je désirais être footballeur, j’ai fait mes études au lycée de Sainte-Foy puis je suis allé à Bordeaux étudier la médecine. Ensuite, pendant douze années, j’ai fait des remplacements sur le secteur foyen. - Êtes-vous content de la manière dont vous exercez actuellement votre métier sur Sainte-Foy ? - Par bien des aspects je suis satisfait. Je partage le cabinet médical avec les docteurs Garra et Lambert, nous avons la chance de très bien nous entendre. J’ai pris la succession du docteur Lamothe et après l’avoir côtoyé pendant
six ans, je partage tout à fait sa philosophie de notre métier : je m’efforce de pratiquer une médecine de proximité, une médecine de famille. Il n’est pas possible d’exercer ce métier, sans vocation, je peux ajouter aussi sans beaucoup d’amour pour les autres. Dans la région, il y a eu quatre départs de médecins et je suis le seul nouveau. C’est donc difficile car il y a beaucoup de patients. Pour les visites à domicile notre zone d’intervention est grande, elle va de Gardonne à Saint-Antoine et de Montfaucon à Margueron. - Est-ce que l’on peut dire que votre métier absorbe toute votre vie ? - Non, je m’efforce d’équilibrer mon activité avec mes loisirs. Je m’implique dans la vie associative de la région. Après avoir été président, je suis encore vice-président des « Rapideaux », un club de course à pied. C’est une passion à
Jérôme Giron, médecin à Sainte-Foy.
laquelle je réserve du temps chaque semaine. J’essaie aussi de faire trois marathons par an, avec les préparations sérieuses que cela implique. Il m’arrive enfin d’écrire quelques articles pour Sud-Ouest. Propos recueillis par Nelly Ancelin