Terres de Foy - juin 2015

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de s e r r e t foy juin 2015 - N°27

Journal de la communauté catholique du Pays Foyen édito

Plaidoyer

pour nos mains

Les mains ont la parole Stéphane, mécanicien à Saint-Antoine-de-Breuilh.

Que serions-nous sans nos mains ? Quel désarroi quand ce membre si sollicité devient inutilisable. Pourquoi cet organe sourd et muet nous parle-t-il avec autant de force ? Compagnes fidèles, obéissantes, délicates, généreuses, inclassables, trop facilement oubliées, elles nous mettent en relation avec le monde dès notre naissance. N’a-t-on pas dit d’elles qu’elles sont à l’origine de la conscience humaine ? Elles ne cessent de nous interroger dans la grande aventure de la vie. Êtres animés, libres et dévoués, doués d’un génie énigmatique, elles ont leurs aptitudes inscrites dans leur galbe et leurs lignes : mains expertes de l’analyste, doigts longilignes du raisonneur, mains prophétiques du visionnaire. Ce n’est pas un outil quelconque, sans âme : au repos, la volonté d’agir médite en elles. Les émouvantes empreintes de mains des grottes préhistoriques ou des tableaux célèbres de peintres plus récents nous content la fascination qu’elles ont exercée sur l’imagination des artistes. Toute l’œuvre de Rembrandt nous montre les mains dans la diversité des émotions, des âges, des types : main dressée dans la lumière de la résurrection de Lazare, main saisissante de saint Mathieu écrivant l’Évangile sous la dictée de l’ange. La main a aidé l’humanité à naître : elle a libéré l’homme d’une ancienne et naturelle servitude, elle a fait l’homme.

Armand Bertoni

Trois questions à Noëlie ■ Noëlie, jeune maman est enseignante en maternelle au Fleix. Quand elle parle de son métier c’est tout son visage qui s’anime ; enthousiasme et énergie la définissent bien.

Tiens, voilà main droite, tiens, voilà main gauche… - Quelle pédagogie mettez-vous en place dans votre classe ? - Je m’inspire de la pédagogie Montessori(1) où le matériel sensoriel proposé à l’enfant aide au développement de l’intelligence et de la main. Les premiers apprentissages de l’enfant se font à partir des sens, notamment le toucher, c’est donc primordial de commencer par là. - Comment procédez-vous ? - Par exemple pour la lettre O, j’appréhende d’abord la forme du rond par le corps en entier en faisant une ronde, pour passer au bras et suivre, par exemple, le contour du cerceau dans le bon

sens de rotation de gauche à droite, ensuite retrouver des objets ronds dans un sac et examiner leurs traces. On en vient alors au graphisme avec la motricité fine des doigts : faire le tour d’une gommette par exemple puis sans (tracer un rond seul). Quand le motif graphique du rond est maîtrisé, on se dirige alors vers l’écriture : le toucher des lettres rugueuses, la recherche des lettres en mousse dans le sac puis le tracé de la lettre dans le sable, puis sur feuille. - L’écriture est-elle prioritaire dans votre enseignement ? Avant d’écrire il faut apprendre à être habile de ses mains. Manipuler

est essentiel car pour installer et stabiliser l’acte d’écrire il faut que l’élève vive des expériences manuelles, qu’il exerce une motricité fine dans toutes ses dimensions (visser, dévisser, pincer avec le pouce et l’index, mettre ses deux mains aussi en action simultanée : tenir un bâton et faire glisser l’élastique dessus). Je vois ma pédagogie de cette façon, je ne déclare pas qu’elle soit la meilleure, j’apprends en même temps que mes élèves, mais c’est pour le moment de cette façon que je la vis avec envie et bon sens. Propos recueillis par M.-F. Rossignol

Avant d’écrire il faut apprendre à être habile de ses mains. La pédagogie Montessori est une méthode d’éducation dite ouverte. Sa pédagogie repose sur l’éducation sensorielle de l’enfant. Dans la pédagogie Montessori, l’éducation est considérée comme une « aide à la vie »

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