Dossou et al (Vol 4, N°1-2, 2006)

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Revue Africaine de Santé et de Productions Animales © 2006 E.I.S.M.V. de Dakar

A RTICLE ORIGINAL Evaluation participative de l’importance des tiques et méthodes endogènes de lutte au Nord Bénin : Perspectives et valorisation G.S.O. DOSSOU-GBETE1, S. SALIFOU2* A.B. ABOH1 et S.C. DOSSA1 1 Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) 01 BP 884 Cotonou, Bénin. 2 Laboratoire de Recherche en Biologie Appliquée (LARBA), Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi,

Université d’Abomey-

Calavi BP 2009 Cotonou - Bénin.

* Correspondance et tirés à part, e-mail : pasahid@yahoo.fr

Résumé

Les tiques, par leur impact direct et les maladies qu’elles transmettent, constituent une des contraintes majeures au développement de l’élevage en Afrique. Plusieurs procédés variables selon les zones agro-écologiques sont utilisés dans la lutte contre ces parasites du bétail. Une étude a été menée sur le savoir endogène et les pratiques traditionnelles de prévention et de traitement contre ces arthropodes dans la région Nord du Bénin. Un échantillon de quatre vingt-sept paysans-éleveurs appartenant aux couches socioprofessionnelles et ethnies majoritaires de la zone d’étude a été ciblé pour cette étude. La collecte des données a été effectuée lors d’assemblées et d’entretiens individuels organisés dans quatre sous-préfectures correspondant aux zones de prédilection d’élevage bovin. L’utilisation de la Méthode Accélérée en Recherche Participative (MARP) couplée avec la technique de la maïeutique a révélé que le savoir local est riche d’un répertoire de noms locaux des tiques parasites du bétail. Ceci a permis de comprendre l’importance spécifique et économique des tiques et des méthodes de lutte et de prévention les plus appliquées. Les techniques traditionnelles de lutte se répartissent en utilisation d’extraits de plantes (58%), de mélange de produits animaux (89%) et de procédés mécaniques (35%). (RASPA, 4 (1-2) : 61-68).

M o t s - c l é s : E v a l u a t i o n p a r t i c i p a t i v e - L u t t e e n d o g è n e - Ti q u e s - B é t a i l - B é n i n . Abstract Participatory evaluation of the importance of ticks and traditional control practices in northen Benin

Insects, Ticks and Tick Borne Diseases (TTBDs) constitute a major constraint to livestock development in Africa. Several control methods have been used to control them at farm level. There is a need to assess farmers’ awareness on TTBDs, since traditional cattle ticks control is compulsory to any sustainable TTBDs control. The study reported here, has been conducted in northern Benin with eighty-seven farmers drawn from different socio-professional groups and from main ethnic groups: cattle keepers, butchers, cattle dealers, and traditional therapists. Rapid Rural Appraisal (RRA) was used to collect information during group discussion meetings and/or individual interviews. Results indicate that farmers are aware of the negative impact of TTBDs on beef production. They identify ticks according to genera level and are aware of the economic losses to cattle through blood volume sucked by the arthropods.

k e y - w o r d s : P a r t i c i p a t o r y e v a l u a t i o n a p p r o a c h - Traditional contr ol p rac tices - Cattle Tick - Benin.

Introduction L’élevage des bovins et celui des petits ruminants sont importants au nord Bénin. Cette activité est cependant affectée par de nombreuses contraintes pathologiques dont les infestations par les tiques, la gale et la dermatophylose cutanée [2], [10]. L’avènement des méthodes d’élevage «modernes» a profondément bouleversé les relations entre le bétail et ses parasites. Parmi les facteurs de changement, nous pouvons citer l’élevage intensif ; l’engraissement du bétail avec des aliments énergétiques voire enrichis de médicaments et de fabrication industrielle ; l’automatisation ; l’élevage des races non indigènes et particulièrement le transfert de races européennes à haut rendement vers les régions chaudes ; le croisement de races européennes à haut rendement avec des races provenant de régions chaudes ; l’élevage de masse ; la mise en pâture de terres délaissées jusqu’à présent et qui présentent un haut niveau d’infestation par des parasites et des vecteurs. Lorsque l’accroissement des performances des animaux RASPA Vol.4, N0 1-2 2006

d’élevage est obtenu au moyen des pratiques précitées, le résultat conduit à la baisse de la résistance aux ectoparasites et aux maladies que ceux-ci véhiculent. Le parasitisme peut alors entraîner une perte de productivité, voire la mort par suite de : - perte de sang, réaction allergique ou simple irritation, causées par les tiques, les mouches piqueuses ou autres, les poux, les puces, les acariens, etc ; - lésions de la peau et des tissus musculaires par les mouches qui provoquent des myiases ; - paralysie ou toxicose due à des tiques ; - transmission d’organismes pathogènes. Les maladies et pertes économiques engendrées par les tiques sont très importantes et peuvent être évaluées à travers une augmentation de 36% du temps de travail, une diminution de la production de viande de 20%, une diminution de la production laitière de 16%, un taux de mortalité qui s’élève à 11%, une dépréciation de la valeur de la peau de 5% et une diminution de la force de traction de 5% [27].

61


9°00' 9 8°40'

Figure 2 : Réunion villageoise à Sakabansi

8°20'

3.1. Connaissances paysannes des types de tiques et leurs hôtes potentiels. 8°00 ' 8

Des figurines de tiques ainsi que celles des espèces animales élevées hôtes potentiels des tiques ont été présentées aux participants afin qu’ils identifient les tiques ainsi que leurs hôtes spécifiques (figure 3). Au cours de cette identification les participants rapportent leurs connaissances sur la biologie des différentes tiques, la période de leur apparition et les effets sur les hôtes qu’elles infestent. Pour l’évaluation de l’importance des tiques, chaque participant a reçu dix cailloux. Il lui a été ensuite demandé de donner cinq cailloux à la tique la plus importante, trois à la suivante et deux à la dernière (figure 4) . Pour la classification selon l’importance, le critère utilisé par les participants concerne surtout les dégâts causés par la tique sur l’hôte ainsi que la durée de passage sur ce dernier. Genres de tiques

Outils du diagnostic

12

12°00' 11°40' 11°20'

11

11°00'

10°40' 10°20' 10

1 0°00' 9°40' 9°20'

9

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9°00'

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8 °40'

10°00 ' 10

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10°20'

8

10°40'

8°00'

11°00' 11

L’étude a été réalisée au Nord du Bénin dans les départements l’Alibori, de l’Atacora et de la Donga, tous des départements de la zone soudano-sahélienne (figure1). Le choix des participants à la réunion villageoise s’est fondé sur l’âge, l’ethnie et la catégorie socioprofessionnelle (tradithérapeutes, commerçants de bétail, bouchers, éleveurs et agro-éleveurs). Un échantillon de 87 participants appartenant à toutes les couches socioprofessionnelles, d’ethnies variées (peuhl, bariba, otamari, nagot, germa et boo) et provenant de diverses régions (14 de Sakabansi I , 25 de Sakabansi II, 15 de Mamansy-Gourma , 21 de Kokey et 12 de Kouporgou) a été constitué. Les participants ont été choisis avec la collaboration du technicien spécialisé en production animale de la région concernée aidé éventuellement par le représentant des éleveurs. Pour une meilleure gestion des ateliers et en vue d’obtenir le maximum d’informations, un effectif de 15 participants environ a été retenu par village. Au cas où l’effectif des participants venus assister à l’atelier est supérieur à 15, les intéressés en leur sein désignent les 15 qui pourraient les représenter et participer aux opérations de pondération.

11°20'

1. ECHANTILLONNAGE

3. MÉTHODES La collecte des informations auprès de 60 participants en réunions de groupe (figure 2) et 27 individus pour les entretiens individuels. Un échantillon de 15 personnes a été choisi pour chaque assemblée villageoise. Le travail de groupe a été complété par des entretiens individuels avec des personnes n’ayant pas participé aux réunions de groupe. Au cours des réunions et des entretiens individuels, la technique utilisée pour la collecte des informations est basée sur la maïeutique, technique d’interview au cours de laquelle de petites questions sont posées en vue d’obtenir une réponse plus précise [6], [7]. 11°40'

Matériel et Méthodes

2. MATÉRIEL Les outils suivants ont été utilisés pour la réalisation de l’étude : des figurines schématisant les tiques, les principales espèces animales domestiques éventuels hôtes des tiques, et des camemberts (cercles tracés sur des cartons) pour la représentation des pourcentages de dépréciation des prix de vente des animaux infestés de tiques et/ou victimes des dégâts dus aux tiques.

12°00' 12

Le coût élevé des acaricides, la pauvreté des pays africains et particulièrement des producteurs locaux limitent l’utilisation des acaricides dans l’élevage au Bénin. L’apparition inquiétante de résistances croisées aux acaricides signalées par MATTHEWSON [19], le système traditionnel de conduite des troupeaux qui ne justifie pas l’utilisation intensive des acaricides synthétiques interpellent la recherche pour la mise au point d’un mécanisme de lutte participative. Cette lutte doit prendre en compte le point de vue des éleveurs dans la définition des stratégies de contrôle et de maintien de l’équilibre entre les animaux et les maladies à tiques, ceci à travers une méthode intégrée de lutte durable axée sur les connaissances endogènes . La présente étude a été initiée pour capitaliser les connaissances paysannes sur les aspects de la biologie des tiques, l’appréciation de l’importance économique par les paysans, des effets sur les bêtes et les méthodes endogènes de lutte et de prévention.

12°20'

12°20'

G.S.O. DOSSOU-GBETE et al.

Hôtes

Potentiels

Figure 1 : Localités concernées par l’étude

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Figure 3 : Outils du diagnostic RASPA Vol.4, N0 1-2 2006


Evaluation particpative de l’importance des tiques et méthodes endogènes de lutte au Nord Bénin

Figure 4 : Evaluation paysanne de l’importance des tiques 3.2. Connaissances paysannes de l’impact des tiques sur le prix de vente de la production bovine.

Des critères de caractérisation des effets des tiques ont été d’abord définis par les participants. La classification suivant l’importance économique des tiques a été faite sur la base des figurines de cercles correspondant à : cercle plein, aucune incidence sur le prix de vente du bovin ; cercle hachuré au quart, une dépréciation de 25% ; cercle hachuré à moitié, dépréciation égale à 50% et cercle hachuré aux trois quarts,, dépréciation supérieure à 50%. Il a été demandé aux participants de situer par rapport aux différentes figurines de cercle, les proportions correspondantes de dépréciation du prix de vente (pertes économiques) d’un bovin qu’aurait engendré l’infestation des tiques et dégâts causés par ces arthropodes en mettant un caillou dans la colonne de la figurine de leur choix. A la suite des notations, le décompte des différents points a été fait pour chaque cas de figure et ramené aux fréquences du nombre total des personnes ayant participé à l’opération. (tableau I). Tableau I : Les appartenances ethniques des groupes cibles. Ethnies Bariba Boo Germa Nagot Otamari Peulh Total

Effectifs des participants 08 13 02 01 07 58 89

terroir trois types de tiques correspondant à Amblyomma sp. , Boophilus sp. et Rhipicephalus sp. suivant le tableau II. Plusieurs dysfonctionnements physiques associés aux infestations des tiques ont été décrits par les paysans, éleveurs et agro-éleveurs. Les critères pris en compte par les participants pour ce qui concerne l’importance des tiques sont la période d’apparition et leur durée sur les animaux, les dégâts causés (perte de poids, difficulté de tétée, apparition de plaies, boiteries, dépréciation de la peau, destruction des tétines, difficultés d’accouplement et mort des jeunes), et la quantité de sang sucée. Aucune maladie transmise n’a pu être associée à la présence des tiques par les paysans sur les animaux. Les participants ont cependant affirmé que tous les dégâts causés ont été pris en compte dans l’appréciation donnée dans les tableaux III et IV qui montrent que le genre Amblyomma a été le plus cité (41%) contre une fréquence de 29% pour Rhipicephalus. Le genre Boophilus a été cité avec une fréquence de 30%. A partir des figurines, les participants ont associé les tiques Amblyomma, Boophilus et Rhipicephalus aux bovins, ovins, caprins, chiens, chats, volaille, porcs et même à l’homme. Tableau II : Noms locaux des genres de tiques en fonction des ethnies dominantes du Nord Bénin

Langues vernaculaires

Bariba

Boo

Haoussa

Otamari

Peulh/ Fulani

Amblyomma

Kirirou Kidou

Oossi-poua

Kaska

Inantika

Kidou Kirirou

Oossi-poua

Kaska

Dinamboni

Daamôl ou Ditchêrê

Kidou

Oossi-poua Kaska

Genres de tiques

Boophilus Rhipicephalus

Proportion

08,99% 14,61% 02,25% 01,12% 07,87% 65,17% 100 %

Résultats

1. CONNAISSANCES PAYSANNES SUR LES GENRES

DE TIQUES ET LEUR IMPORTANCE MORBIGÈNE ET HÔTES DANS LE NORD BÉNIN.

L’observation des figurines des différents genres de tiques a permis aux participants d’identifier dans les langues du RASPA Vol.4, N0 1-2 2006

Doutcho -Bodéo

Tableau III : Importance globale des différents genres de tiques selon la population interviewée Genres de tiques

Points

Total

Pourcentage (%)

Amblyomma

234

570

41,05%

Rhipicephalus

166

570

29,12%

Boophilus

3.3. Inventaire des méthodes endogènes de lutte contre les tiques.

L’inventaire des méthodes endogènes de lutte contre les tiques a eu lieu au cours des réunions et a été complété lors des entretiens individuels avec les éleveurs ou tradithérapeutes n’ayant pas participé aux discussions de groupe. Durant les discussions de groupe ou des entretiens individuels, les participants ont été invités à énumérer ou à présenter les différentes recettes de prévention ou de lutte contre les tiques dont ils disposent. Ils doivent prendre en compte les points suivants : recettes, composition, mode de fabrication, espèces traitées /maladies traitées, efficacité, coût du traitement, mode d’application, temps d’application, puis contraintes ou précautions pour l’application.

Famatou -Kouafa

Doutché ou Routchêrê Hêirê

170

570

29,82%

Tableau IV : La vision paysanne de l’impact du parasitisme par les tiques du bétail sur le prix de vente du bovin Nombre de participants

Villages

Kokey Kouporgou Mamansy-Gourma Sakabansi I Sakabansi II

Ensemble des sites

11 7 11 14 14

Pourcentages de dévaluation du prix de vente

0%

5 – 25%

30 – 50%

>50%

18,2 09,1 -

57,1 33,4 35,7 28,6

18,2 14,3 54,50 50 50

63,6 28,6 14,3 21,4

05,50

31,0

37,4

25,6

63


G.S.O. DOSSOU-GBETE et al.

2. CONNAISSANCES PAYSANNES SUR LES PÉRIODES D’INFESTATION PAR LES TIQUES

Selon les informations recueillies, l’invasion par les tiques commence avec le début de la saison des pluies (mai-juin) et s’intensifie en juillet et août puis diminue jusqu’à disparaître complètement avec l’arrivée de la saison sèche entre octobre et novembre. Il a été rapporté par les éleveurs que les tiques du genre Boophilus, persistent durant toute l’année quelle que soit la saison. 3. PERCEPTION PAYSANNE SUR L’IMPACT ÉCONOMIQUE DES TIQUES.

Le tableau IV, indique que 18% des participants à Kokey rapportent que la présence des tiques n’a aucune incidence sur la valeur marchande d’un animal tandis qu’un pourcentage de 29 a reconnu qu’elle pourrait l’abaisser de 25 à 50%. Plus de la moitié des participants (53%) ont affirmé que cette baisse pourrait être supérieure à 50%. A Kouporgou (Boukoumbé), 54% des participants ont reconnu que l’incidence des tiques sur le prix de vente du bovin pourrait entraîner une baisse de 5 à 25% du prix tandis que 31% ont reconnu que la diminution pourrait être supérieure à 50%. A Mamansy-Gourma (Karimama), 12% des participants ont rapporté que la valeur marchande de l’animal sain est identique à celle de l’animal infesté de tiques contre 35% pour qui la valeur de l’animal parasité diminuait de 5 à 25%. Plus de la moitié (53%) des participants interrogés ont reconnu que le parasitisme pourrait affecter de 30 et 50% la valeur marchande de l’animal. A Sakabansi I (Nikki), tous les participants ont reconnu que le prix de vente de l’animal infesté par des tiques était inférieur à celui ne portant pas de parasites. Le tiers, soit 35% a rapporté que cette valeur pourrait diminuer de 5 à 25% et que cette diminution pourrait atteindre 50% selon 50% des participants et être de plus de 50% selon 15% des participants. ASakabansi II (Nikki), 35% ont reconnu que la diminution

de la valeur marchande d’un animal infesté fluctuerait entre 5 et 25%. Pour 50% la diminution se situerait entre 30 et 50%. Enfin 15% ont rapporté que la dépréciation du prix pourrait être dans certains cas de plus de 50%. 4. LES EMÉTHODES ENDOGÈNES DE LUTTE ET DE

PRÉVENTION DES TIQUES ET AUTRES ECTOPARASITOSES

Les assemblées villageoises et interviews individuelles ont permis de recenser 26 recettes intervenant dans la lutte contre les tiques du bétail (tableau V). Ces recettes peuvent être classées en trois grands groupes. Le premier groupe est composé d’éléments végétaux monospécifiques (figure 5) ou associés à plusieurs autres ingrédients sous diverses formes pour donner des produits médicamenteux. Elles sont au nombre de quinze et représentent 58% des médications traditionnelles courantes.les plus utilisées par rapport à toutes les autres. Les principales parties végétales utilisées dans la préparation de ces médications sont: l’écorce, la feuille, le fruit, la racine et la fleur. Les formes de préparations rencontrées sont la macération, la décoction, la poudre et les formulations pâteuses. Le rythme d’application varie selon la recette, la gravité de l’affection et l’efficacité du produit. Les recettes composées de produits animaux qui sont au nombre de deux et représentent moins de 08% des médications courantes. Les recettes utilisant des procédés mécaniques, chimiques et autres, quant à elles sont au nombre de neuf et représentent 35% des prescriptions. Les différentes recettes recensées ont des activités thérapeutiques diverses. Elles luttent non seulement contre les tiques mais aussi contre certains arthropodes dont les gales et les insectes. Les participants ont cité des recettes utilisées dans le traitement des plaies causées par les tiques et les myiases (association feuilles de Nicotiana tabacum, poudre de Tacca involucrata, etc.….). Ces recettes efficaces contre les tiques sont toxiques pour l’utilisateur et l’hôte. C’est le cas de la sève de Euphorbia poissinii).

Figure 5 : Evaluation paysanne des recettes à base de plantes pour le contrôle des tiques

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RASPA Vol.4, N0 1-2 2006


Evaluation particpative de l’importance des tiques et méthodes endogènes de lutte au Nord Bénin Tableau V : Recettes décrites par les participants

Plante ou produit utilisé

Composition et préparation

Mode d’administration

Activités acaricides ou acarifuges

Noms scientifiques

Nom local

Nicotiana tabacum (Solanaceae)

Titaafanti (D)

Feuille verte pilée, eau, cendre de cuisine ou Feuilles vertes pilées mélangées au mentholatum ouFeuilles vertes pilées et délayées dans de l’eau

Application locale unique et les tiques disparaissent au bout de 3 jours. Per os plusieurs fois dans la journée et les parasites disparaissent au bout de 8 jours.

Lutte contre les tiques, les poux et traite les cas de gale. Accélère la cicatrisation des plaies dues aux tiques.

Khaya senegalensis (Meliaceae)

Dalihi (P) Kahi (P) Kaï (P)

Jus de l’écorce

Application locale du jus;

Décocté de l’écorce mélangé à l’urine de bovin.

Application locale pour des lavements quotidiens.

Cicatrisation des plaies et destruction des larves de mouches présentent dans ces plaies; Accélère la cicatrisation des plaies;

Tacca involucrata (Taccaceae)

Pouragnelbodi (P)

Bulbe racinaire séché et pilé

Application locale durant 3 jours consécutifs et les tiques disparaissent

Lamnea microcarpa (Anacardiaceae)

Balil (P) Yôdoun (B)

Feuille verte pilée et délayée dans une petite quantité d’eau et en extraire le jus.

Per os ou application locale du résidu après pressage.

Accélère la cicatrisation des plaies ; agit comme répulsif des mouches. Accélère la cicatrisation des grandes plaies

Balanites aegyptiaca (Zygophyllaceae ou Balanitaceae)

Taani (P) Kouérou (B)

Feuille verte pilée et séchée plus une quantité égale de Sclerocarya birrea Ecorces séchées et pilées

Une application locale unique.

Traitement des plaies

Application locale tous les matins. Une seule application locale sur les endroits infestés

Traitement des plaies Lutte contre les tiques qui meurent dès le lendemain. Active la cicatrisation des plaies.

Butyrospermum parkü (Sapotaceae)

Boukpêtêtimou (D)

Beurre chauffé

Application locale durant 2 jours consécutifs.

Accélère la cicatrisation des plaies et tue les larves des mouches (myiases).

Parkia biglobosa (Mimosaceae)

Bounouan (D)

Farine de la graine délayée dans l’eau

Badigeonner tout le corps de l’animal.

Traitement des gales et autres dermatoses.

Ipomea asarifolia (Convolvulaceae)

Mansahi (P) Wababô (P) Gnimbôtô (B)

Feuille verte pilée à délayer dans une grande quantité d’eau.

Per os, en quantité suffisante.

Traitement préventif des infestations des tiques.

Mitracarpus villosus (Rubiaceae)

Tibeti (D)

Feuilles verte pilée ou triturée et en extraire le jus.

Une application locale unique sur les zones infestées.

Traitement des tiques qui meurent dès le lendemain ; actif dans le traitement des plaies.

Thevetia nereifolia (Apocinaceae)

Bâtonnet

Feuille verte pillée et ajouter une petite quantité d’eau puis en extraire le jus ou fleur pilée et ajouter une petite quantité d’eau puis en extraire le jus.

Une application unique sur les endroits infestés. Traitement à répéter après environ un mois.

Lutte contre les tiques.

Euphorbia poissonii (Euphorbiaceae)

Sesserou (B) Bourohi (P)

Prélever la sève

Une seule application locale sur les endroits infestés

Traitement très efficace contre les tiques qui meurent presque instantanément ; très dangereux du fait de la grande toxicité de la sève.

Kigelia apiculata (Bignoniaceae)

Tiotooti (D) Djalahi (P) Bian (B)

Rhizome séché et pilé

Application locale de la poudre

Cicatrisation des plaies et destruction des larves des mouches (myiases)

Taccazea apiculata

Bérérou (B)

Feuille verte pilée et en extraire le jus.

Application locale, 2 jours consécutifs.

Destruction des larves des mouches (myiases). Traitement des tiques qui meurent et disparaissent dès la fin de l’application.

Application locale tous les 8 jours sur les endroits infestés, de la pâte obtenue.

RASPA Vol.4, N0 1-2 2006

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G.S.O. DOSSOU-GBETE et al. Tableau V : Recettes décrites par les participants (suite et fin)

Plante ou produit utilisé

Composition et préparation

Noms scientifiques

Nom local

Cassia nigricans (Caesalpiniaceae)

Wangaraboubé (P) Sanfingou (B) Titounditi (D)

Mode d’administration

Feuille verte pilée et en extraire le jus Feuille pilée et mélangée à l’eau acidulée du maïs concassé, filtrer et ajouter du lait caillé.

Application locale, 2 jours consécutifs Per os.

Délayer la cendre de cuisine dans de l’eau puis filtrer et utiliser le filtrat pour préparer le décocté des feuilles.

Un seul badigeonnage des endroits infestés.

Pierre, feu, bouse de vache.

Arracher et détruire avec le Feu ou étouffer en les enfouissant dans la bouse de vache.

Lait de vache

Banamia

Arrachage

Kahouta (D)

Aiguille à coudre

Fayarfa (D)

Morceau de fer

Dimatké (D)

Fer, chauffer au rouge

Application directe.

Charbon de bois ou morceau de pierre.

Yakouan (D) Ditanri (D)

Charbon incandescent ou morceau de pierre incandescente.

Feux de brousse précoce

Bouan (D)

Application d’un morceau de charbon de bois ou de pierre incandescent sur la tique.

Morceau de tissu

Diaké (D)

Fumée

Crésyl

Activités acaricides ou acarifuges Cicatrisation des plaies et destruction des larves des mouches puis lutte contre les infestations des plaies. Traitement des tiques qui meurent au bout de quelques heures.

Beurre de lait chauffé et mélangé avec la farine de graines de sorgho

Cicatrisation des plaies et destruction des larves des mouches (myiases). Destruction des tiques.

Trois perforations suffisent généralement.

Mettre le feu aux pâturages. Tissu, brûler

Application locale des cendres.

Solution concentrée non diluée.

Application locale 2 fois par semaine sur les zones colonisées.

Kouyougou (D)

Feu, herbes vertes, bouse de vache

Enfumer les animaux au parc avec des herbes vertes mélangées à la bouse de vache.

Suie de cuisine

Bouafon (D)

Collecter la suie et la stocker.

Application locale quotidienne pendant 8 jours.

Urine de bovin

Banagniagouba

Urine, sable

Application locale du mélange sur les endroits infestés et inflammés.

(P) = Peuhl ; (B) = Bariba (D) = Ditamari.

Discussion

Destruction des tiques dans les cas d’infestation légère de l’animal. La tique se vide de son sang, dessèche et meurt. Dessèchement et mort des tiques dès le lendemain du traitement.

Pour détruire les larves des mouches dans les plaies et accélérer leur cicatrisation.

Pour détruire les tiques attachées aux pâturages et leurs œufs. Cicatrisation des plaies.

Faire tomber les tiques fixés aux animaux et empêchent d’autres de s’y attacher.

Empêche les tiques d’attaquer les animaux et fait tomber celles qui y sont fixées

Pour éloigner les mouches des plaies et accélérer leur cicatrisation. Repousse les tiques et résorbe les inflammations.

Cette étude a permis de documenter pour la première fois au Bénin les connaissances locales des tiques et les perceptions sur les pertes économiques dues aux dégâts causés par les tiques sur les animaux.

les animaux et les Peuhl et Bêtamaribé permettant d’observer les détails et d’identifier des caractères distinctifs des différents types de tiques. Certaines populations rurales ont une connaissance très précise des genres de tiques qui infestent leur bétail comme rapporté chez les peuples nomades de la corne de l’Afrique [8].

Cette étude a permis de constater que les Bariba et Boo qui sont plus agriculteurs qu’éleveurs n’ont pas d’appellation spécifique pour les différents genres ou types de tiques. Kirirou et Kidou désignent autant en bariba les genres Amblyomma sp, Boophilus sp que Rhipicephlus sp . Seul Boophilus sp aurait une appellation différente. Chez les Boo tous les genres sont appelés Oossi-poua. Les Haousa qui sont commerçants désignent indifféremment les genres par Kaska. Les Bêtamaribé pour qui le bœuf a une grande importance économique et sociale sont sensibles aux parasites des bêtes. Chaque espèce a un nom ; ainsi Amblyomma sp est appelé Inantika, Boophilus sp Dinamboni et Rhipicephalus sp Famatou-kouafa. Il existe des relations étroites entre

L’étude a permis la confirmation des résultats des travaux de recherches antérieures. Ainsi les résultats des discussions de groupe ont confirmé que les tiques représentent une entrave à la production des animaux à travers les critères définis par les producteurs eux-mêmes [11], [12], [18], [21], [22], [26], [27]. Ils savent que la durée de la période d’infestation est un critère très important dans l’appréciation de l’importance. A Mamansy-Gourma et à Kokey une grande importante est accordée à Boophilus sp qui selon les paysans reste collé à l’animal toute sa vie lui prenant par conséquent beaucoup de sang. Les participants ont pu décrire quelques aspects du cycle biologique des tiques relatant qu’après la prise de sang, Amblyomma sp et Rhipicephalus sp disparaissent pour

1. CONNAISSANCES LOCALES DES TIQUES AU NORD BÉNIN

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2. PERCEPTION PAYSANNE SUR L’IMPORTANCE DES TIQUES

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Evaluation particpative de l’importance des tiques et méthodes endogènes de lutte au Nord Bénin

revenir après sur l’animal alors que Boophilus sp reste accroché à son hôte toute sa vie. La prépondérance de Amblyomma sp sur les autres serait en partie due à la capacité de cette tique de s’ancrer profondément dans son hôte selon les paysans. Toute tentative de séparation selon les paysans reste vaine et entraîne l’occurrence de plaies et le début d’une dépréciation de la peau de l’animal parasité. Les problèmes comme les boiteries ont été bien notés, argumentés et justifient selon les paysans, la classification de Amblyomma sp en tête avec 41 % suivi de Boophilus sp et après de Rhipicephalus sp. L’appréciation de l’impact des tiques sur la perte de valeur marchande des bovins (25 à plus de 50%) corrobore ces affirmations et montre que le savoir endogène des populations rurales doit être pris en compte en dépit des insuffisances où les paysans affirment que Amblyomma sp et Boophilus sp parasitent les chiens, les chats, la volaille. Ils savent cependant que Amblyomma sp parasite les hommes mais n’arrivent pas à différencier les stades larvaires ou nymphaux de Amblyomma sp qui peuvent parasiter les hommes. Selon MOREL [21], les pertes en viande varient en fonction des espèces de tiques. Ainsi les pertes dues à une tique Boophilus sp peuvent atteindre 1,3g, 3,5g pour une femelle Rhipicephalus sp et 45 à 60g pour une femelle gorgée de Amblyomma variegatum. Les participants ne sont pas cependant arrivés à associer des maladies dans le cadre du rôle vectoriel des tiques. Les résultats de cette étude confirment les différents travaux de laboratoire et de recherches appliquées qui indiquent que les tiques constituent une entrave à la production animale. En effet, FAO [12] et SURTHERST [27] rapportent que Amblyomma sp, Boophilus sp et Rhipicephalus sp seraient les espèces les plus importantes en Afrique de l’Ouest. Amblyomma sp serait l’espèce la plus rencontrée en Afrique de l’Ouest et la plus pathogène [28]. Selon LAFIA[17], Boophilus sp est prédominant sur Amblyomma sp suivi de Rhipicephalus sp au Bénin. Toutefois, on note une tendance inverse dans le Nord Bénin [10],[14]. Les paysans ont indiqué que la dynamique des populations suit le rythme saisonnier avec un accroissement des populations de tiques dès la mise en place de la saison des pluies suivie d’une diminution pendant la saison sèche. Ils savent aussi que Boophilus sp dès son apparition sur l’hôte y prospère toute sa vie malgré les essais de déstabilisation de l’hôte. 3. RECETTES ENDOGÈNES DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE LES TIQUES

Une grande proportion des recettes obtenues (58%) dérive de plantes. La plupart des recettes contiennent un ou plusieurs ingrédients. Les plantes citées possèdent de la sève apparente blanche ou incolore. Elles ne seraient pas spécifiques pour les tiques sauf les décoctions de Ipomea ascarifolia, Cassia nigricans, Tacca involucrata qui seraient très actives sur les tiques selon les participants. Euphorbia poissonii est une plante de choix dans la lutte contre les tiques du bétail selon les paysans. Des plantes comme Balanites aegyptiaca et quelques unes de la famille des Anacardiaceae et Convolvulaceae évoquées par les producteurs du Nord Bénin ont été rapportées comme ayant une action galactogène et une action curative des coccidioses [3]. Les recettes qui comportent des produits ou sous-produits animaux et celles utilisant des procédures mécaniques ont RASPA Vol.4, N0 1-2 2006

été rapportées par les agro-éleveurs ou gardiens d’animaux comme les Dendi, Bariba ou les Bêtamaribé. Les résultats de cette étude montrent que le savoir endogène est vaste mais ignoré de certaines populations des autres départements, alors qu’il existe de multiples avantages en les intégrant au patrimoine des populations utilisatrices bénéficiaires. A part les études réalisées par DIPEOLU et NDUNG’U [9] sur le rôle acaricide de Kupetaba et le rôle acarifuge de Gynantropis gynandra, la plupart des études effectuées en matière de traitement des maladies animales par les plantes concernent les parasitoses intestinales [4]. Ambrosia maritima est reconnue efficace sur les mollusques hôtes intermédiaires de certains trématodes [1]. Des plantes utilisées contre les verminoses ont été citées dans la lutte contre les tiques [16]. Les ingrédients de plantes ne sont pas des objets inertes mais la partie de la plante utilisée apporte à la recette en dépit de la molécule active, une certaine énergie qui aide à la guérison [15]. En effet, les plantes en Afrique et plus précisément au Bénin doivent être cueillies avant le coucher du soleil et non la nuit. En Inde, 75% des éleveurs et agro-éleveurs utilisent les recettes endogènes à base de plantes ou dérivés animaux pour traiter la plupart des maladies animales à cause du coût élevé des médicaments conventionnés, de l’éloignement des centres de traitement et des effets néfastes comme les cas d’avortement qu’engendreraient les produits modernes [25]. Selon HAREYA [13], plus de 80% des populations rurales ont recours à l’ethnomédecine qui n’est en réalité pas l’apanage d’un groupe ou d’une ethnie. La pratique n’est pas toujours l’apanage d’un groupe d’initiés ni d’une famille. Le traitement n’est pas souvent payant dans la plupart des cas, mais des dons en nature peuvent être offerts en compensation. Au regard de ces acquis, l’ethnomédecine vétérinaire au vu de son importance dans la couverture des besoins en santé animale et de sa coexistence avec la médecine moderne doit mériter plus d’attention de la part des partenaires au développement, des chercheurs, et des décideurs politiques. Plusieurs facteurs sont à la faveur de l’ethnomédecine vétérinaire. Le médicament ou recette traditionnelle est intégré au milieu social ; il est d’utilisation facile avec un coût faible, un approvisionnement aisé, etc [3]. Les actions de valorisation doivent comprendre non seulement l’ethnomédecine vétérinaire mais aussi le guérisseur qui doit être considéré comme un véritable professionnel. Ainsi pris, il pourrait être plus enclin à collaborer avec les chercheurs et l’administration publique. Le rôle de la recherche dans la mise au point des doses a été bien souligné par HAREYA [13]. Il faut enfin protéger toutes les actions entreprises et aussi intensifier la culture des plantes médicinales menacées de même que la documentation du savoir des sages de nos villages et campagnes. L’élevage au Bénin exploite jusqu’à nos jours des races dont les performances sont peu exploitées. L’utilisation combinée des recettes endogènes éprouvées en combinaison avec les produits acaricides synthétiques permettra de minimiser les effets néfastes observés lors de l’utilisation des bains de détiquage [23].

Conclusion

Cette valorisation des recettes en fonction des spécialités permettrait aux tradipraticiens de mieux apporter leur

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contribution à la consolidation de la santé du cheptel. La présente étude a permis de mettre en évidence les connaissances endogènes sur les tiques et quelques aspects de leur cycle biologique. Les paysans perçoivent les tiques comme une entrave au développement des productions animales par les pertes économiques qu’elles causent. Elles ont spécifié que Amblyomma sp représente la tique la plus dangereuse car il cause des plaies au niveau des tétines et du corps de l’animal. Plusieurs recettes à base de plantes et de produits animaux ont été recensées lors des interviews. Pour une meilleure valorisation des méthodes endogènes et pour en tirer plus d’efficacité, il serait nécessaire d’orienter les actions futures vers les point suivants : - étendre ce type d’étude à d’autres régions afin que l’analyse des résultats obtenus précédemment puisse permettre de dégager les premières concordances entre différents praticiens ; - engager des recherches en vue de la validation de l’efficacité et de l’innocuité des recettes proposées par des analyses pharmacotoxicologiques, phytochimiques et biochimiques.

Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier tous ceux qui ont contribué physiquement ou moralement à la réalisation de ce travail notamment les populations des zones d’enquête et tous les partenaires au développement notamment à travers le projet Appui aux Programmes Régionaux de la Recherche Agricole du Nord Bénin et le Docteur Gervais N’Dah SEKOU Socio-Anthropologue et Ousmane COULIBALY, Agroéconomiste Principal à l’IITA-Station de Cotonou pour avoir amendé de façon pertinente le manuscrit ainsi qu’au personnel de la Direction du Contrôle Vétérinaire et Phytosanitaire (DCVP) au niveau des Centres Régionaux pour la Promotion Agricole (CeRPA).

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