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Revue Africaine de Santé et de Productions Animales © 2005 E.I.S.M.V. de Dakar
A RTICLE ORIGINAL Performances de croissance et viabilité des lapereaux nourris avec un aliment granulé à l’engraissement M. KPODEKON1*, A.K.I. YOUSSAO1, I. DJOGBENOU1 et Y. DJAGO2 1 Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi / LARBA - URCC, 01 BP 2009 Cotonou, Bénin. 2 Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI), 01 BP 2009 Cotonou, Bénin.
* Correspondance et tirés à part, e-mail : iyoussao@yahoo.fr
Résumé Cent quarante-quatre (144) lapereaux de race commune, âgés de 35 ± 1 jours, ont été utilisés dans l’étude des performances de croissance et de la viabilité des lapereaux nourris avec un aliment granulé à l’engraissement. L’expérimentation s’est déroulée sur trois fermes (CECURI, KIBBUTZ, MIKADO), à raison de 48 lapereaux par ferme. Dans chaque ferme, ces lapereaux ont été répartis au hasard dans deux lots (expérimental et témoin) à raison de 24 lapereaux par lot. Le lot expérimental a reçu un aliment granulé et le lot témoin un aliment farineux de composition différente (aliment standard ACP-LP), complémenté avec du fourrage vert : Elaeis guineensis. Les animaux ont été pesés hebdomadairement durant les 8 semaines d’engraissement. Au cours de l’essai, les animaux morts ont été enregistrés. Par rapport au poids initial, le gain total de poids pendant la période d’engraissement a été de 1340 g pour l’aliment granulé et 1250 g pour l’aliment farineux. La différence entre les deux aliments a été de 90 g, en faveur de l’aliment granulé soit un gain de 4 à 5 jours d’engraissement. Pendant la durée d’engraissement, les lapereaux nourris à l’aliment granulé avaient un GMQ (24 g/j) significativement plus élevé (P<0,001) que celui des lots ayant reçu l’aliment standard (22 g/j). Dans les lots des lapereaux nourris au granulé, le taux de mortalité a été de 1,39 %, contre 5,56 % pour les lapereaux nourris à l’aliment standard. Ainsi, l’aliment granuleux donne de meilleures performances par rapport à l’aliment standard.(RASPA, 3 (3-4) : 222-226).
Mots-clés : Lapereau - Engraissement - Aliment - Croissance - Viabilité. Abstract Growing performance and viability of young rabbits fed with a pellet diet for fattening One hundred and fourty –four young rabbits of 35 ± 1 days old were used to study the growing performance and viability of young rabbits feed with a pellet diet for fattening. The experiment was carried out in three farms (CECURI, KIBBUTZ, MIKADO), with 48 young rabbits in each. The young rabbits were distributed at random among two lots (experimental and control) in each farm, at the rate of 24 young rabbits per lot. In each farm, the experimental lots received a pellet diet and the control lots, a floury diet which composition differ from the first (the standard diet ACP-LP) with Elaeis guineensis supplementation. The animals were weighted once a week during 8 weeks, corresponding to the fattening period. In the course of the trials, the mortalities of the young rabbits were recorded. The total weight gain during the fattening period was 1340 g for pellet diet and 1250 g for standard diet. The difference between these weight gain was 90 g, corresponding to 4 to 5 days of fattening. During the fattening period, the young rabbits fed with the pellet diet, had a higher (P<0,001) average daily gain (24 g/d) than those receiving the control diet (22 g/d). Furthermore, the mortality rate was 1.39 % in the lots of young rabbits receiving the pellet diet, as against 5.56 % for the control lots during these trials. Thus, the pellet diet gave a better performance than the control diet
key-words: Young rabbit - Fattening - Diet - Growth - Viability.
Introduction L’élevage du lapin (Oryctolagus cuniculus) est aujourd’hui une activité en pleine expansion au Bénin. L’un des facteurs les plus importants à maîtriser pour son développement demeure l’alimentation. Dans les pays tempérés, la durée de l’engraissement d’un lapin est généralement de 6 à 7 semaines en moyenne et la vitesse de croissance peut atteindre 37,4 g/jour [7]. L’alimentation est à base de granulé et les lapereaux atteignent généralement 2,5 kg à l’abattage. Les travaux menés par XICCATO et al. [14] sur les lapins sevrés à 30 jours et nourris à l’aide d’un aliment granulé, l’un riche en amidon et l’autre riche en fibre pendant 41 jours ont abouti à des poids vifs respectifs de 2,6 kg et de 2,8 kg alors qu’au Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI), il faut au total encore 84 jours pour atteindre 2 kg en moyenne [6] en dépit des améliorations dont l’aliment farineux a fait l’objet. Au Bénin, selon KPODEKON et al. [10], les lapins du CECURI, RASPA Vol.3 N03-4, 2005
soumis à l’engraissement pendant 8 semaines à un aliment composé farineux local et à un aliment granulé importé ont abouti à des gains moyens quotidiens (GMQ) de 23,4 g/j pour l’aliment farineux et 28,5 g/j pour l’aliment granulé. En Guadeloupe, deux aliments granulés de formule différente: l’un fabriqué localement et l’autre importé de France ont donné des gains moyens quotidiens identiques (27 g/j) chez des lapereaux en engraissement [3]. Mieux, le lapin est un rongeur lagomorphe et est en clin à trier les éléments grossiers au détriment des plus fins dans un aliment farineux [11], [12] et supporte mal les poussières présentes dans les farines. Le but de ce travail est de comparer les performances de croissance et la viabilité des lapereaux nourris avec un aliment granulé mis au point par le CECURI à celles des lapereaux nourris à l’aliment farineux standard habituellement commercialisé par l’Association Cunicole de Provenderie-La Providence (ACP-LP) et dont la composition est différente de celle de l’aliment granulé.
222
M. KPODEKON et al.
Matériel et Méthodes
Résultats
1. EFFET DES ALIMENTS GRANULÉ ET STANDARD
1. CADRE D’ÉTUDE
SUR LE POIDS ET LA CROISSANCE
Les expérimentations se sont déroulées pendant 8 semaines (Janvier à Mars 2004) dans trois élevages du Département de l’Atlantique : - le Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI), Unité d’Application de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) situé sur le campus Universitaire d’Abomey- Calavi à 600 mètres environ de la route inter-Etats (Bénin-Niger) ; - la Ferme agro-pastorale le « KIBBUTZ » sise à Abomey-Calavi dans l’arrondissement de Kanzounkpa, village d’Atadjè, à 3 km de la route-inter-Etats (Bénin-Niger) ; - la ferme « MIKADO » située dans l’arrondissement de Glodjigbé, à quatre kilomètres environ de la route Inter-Etats (Bénin – Niger).
2. ANIMAUX Cent quarante-quatre (144) lapereaux de race commune, âgés de 34 à 36 jours, ont été utilisés dans l’expérimentation, à raison de 48 lapereaux par ferme. Dans chaque ferme, ces lapereaux ont été répartis au hasard dans deux lots (expérimental et témoin) à raison de 24 lapereaux par lot. Les lapereaux ont été ensuite répartis dans huit cages de 3 animaux par lot. Les lots expérimentaux ont reçu un aliment granulé (aliment essai) et les lots témoins un aliment farineux de composition différente (aliment standard ACP-LP) complémenté avec du fourrage vert : Elaeis guineensis (aliment témoin). La composition centésimale des aliments granulé et farineux est donnée au tableau 1. Avant la constitution des lots, Trisulmycine® Forte (sulfadiazine 66,7 g et triméthoprime 13,3 g) a été utilisé pour prévenir la coccidiose à la dose de 2 mg/kg de poids vif pendant 3 jours. Tableau I : Composition centésimale des matières de l’aliment essai et de l’aliment témoin Matières premières
Formule alimentaire Aliment granulé (essai)
Maïs (%) Tourteau de palmiste (%) Tourteau de coton (%) Tourteau de soja (%) Son de blé (%) Son de riz (%) Coquille d’huître (%) Sel (%) Sciure de bois (%) Lysine (%) TOTAL (%) Matière sèche (%) Energie digestible (MJ/kg de MS) Matière azotée totale (%)
5 29 16 7 21 15 2,5 0,5 4 100 88,44 10,94 18,79
Aliment standard (témoin) 10 39,5 5 2,5 40 2,5 0,4 0,1 100 89,88 10,99 17,51
3. COLLECTE DES DONNÉES Après une pesée individuelle à Jo, jour du démarrage de l’expérience, les animaux ont été pesés chaque semaine à jour fixe. Au cours de l’essai, les animaux morts ont été enregistrés.
4. TRAITEMENT DES DONNÉES Pour le traitement des données, les poids hebdomadaires ont été enregistrés et les différents gains moyens quotidiens ont été calculés. Le traitement a été ensuite réalisé par le SAS [13]. Un modèle linéaire comprenant les effets fixes de l’aliment (granulé et standard) et de la ferme (CECURI, KIBBUTZ et MIKADO) a été ajusté aux données. L’analyse de la variance a été obtenue par la procédure des modèles linéaires généralisés (PROC GLM). Les moyennes moindres carrés ont été ensuite estimées et comparées par le test de t. Les moyennes ont été enfin calculées et comparées par type d’aliments par le test de t pour chaque ferme. Le logiciel Statistica a été utilisé pour la comparaison des taux de mortalité entre les lots nourris à l’aliment granulé et ceux nourris à l’aliment farineux en utilisant le test de Z.
223
Le tableau II présente les poids et les gains moyens quotidiens des lapereaux engraissés par les aliments granulé et standard pour l’ensemble des trois unités d’élevage (CECURI, KIBBUTZ et MIKADO). Au début de l’expérimentation, aucune différence significative n’a été observée entre le poids à l’engraissement des lots nourris à l’aliment granulé (578g) et ceux nourris à l’aliment standard (571g). La différence pondérale apparaît à partir du 21e jour, jusqu’à la fin de l’expérimentation (P<0,01). Pendant cette période, les poids des animaux nourris à l’aliment granulé ont été significativement plus élevés que ceux nourris à l’aliment standard. A la fin de l’expérimentation, les lapereaux nourris à l’aliment granulé pesaient 1918 g alors que ceux nourris à l’aliment standard pesaient 1822g, soit une différence pondérale de 96g. Par rapport au poids initial, le gain total de poids pendant la période d’engraissement a été de 1340g pour l’aliment granulé et 1250g pour l’aliment farineux. La différence entre les deux aliments est de 90 g en faveur de l’aliment granulé soit un gain de 4 à 5 jours d’engraissement. La figure 1a présente l’évolution du poids des lapereaux pendant la phase d’engraissement, pour toutes les unités d’élevages confondues. La différence pondérale observée entre ces deux aliments est liée à l’évolution du GMQ. Pendant les 4 premières semaines, les lapereaux nourris à l’aliment granulé avaient un GMQ significativement plus élevé (28 g/j) que ceux nourris à l’aliment standard (25 g/j) (P<0,001). En revanche, pendant les 4 dernières semaines, les GMQ étaient identiques. Pour toute la durée d’engraissement, les lapereaux nourris à l’aliment granulé avaient un GMQ (24 g/j) significativement plus élevé (P<0,001) que celui des lots ayant reçu l’aliment standard (22 g/j). En considérant l’évolution des GMQ pendant toute la période de l’expérimentation, il apparaît que le GMQ croît de la première à la deuxième semaine où il atteint son pic (32 g/j et 27 g/j, respectivement pour les aliments granulé et standard) et décroît jusqu’à la huitième semaine où il atteint son niveau le plus bas (16,7 g/j et 17,4 g/j, respectivement pour les aliments granulé et standard). La tendance de cette évolution est donnée à la figure 2a. Tableau II : Poids et gain moyen quotidien des lapereaux engraissés par des aliments granulé et standard pour l’ensemble des trois unités d’élevage (Cecuri, Kibbutz et Mikado) Variables
P0 P28 P56 Gmq4-0 Gmq8-5 Gmq8-0
Aliment Granulé
Standard
ANOVA
Moyenne
ES
Moyenne
ES
578,22 1361,59a 1918,21a 28,32 19,87 24,21
10,46 16,83 23,40 0,44 0,52 0,37
571,36 1265,58b 1821,51b 24,60 19,82 22,38
10,46 17,24 23,75 0,43 0,42 0,36
NS *** ** *** NS ***
* : Différence significative au seuil de 5 % ; ** : Différence significative au seuil de 1 % ; *** : Différence significative au seuil de 1 ‰. ; NS : différence non significative (p>0,05). Pi = poids à i jours ; Gmq j = gain moyen quotidien de la jème semaine. ; Gmq i j = gain moyen quotidien entre la ième et la jème semaine ; ES : erreur standard ; ANOVA : analyse de la variance.
RASPA Vol.3 N03-4, 2005
Performances de croissance et viabilité des laperaux à l’engraissement
2. EFFET DES ALIMENTS GRANULÉ ET STANDARD SUR LE POIDS ET LE GMQ AU CECURI
4. EFFET DES ALIMENTS GRANULÉ ET STANDARD SUR LE POIDS ET LE GMQ DANS LA FERME DE MIKADO
Les poids et les GMQ des lapereaux engraissés au CECURI sont présentés dans le tableau 3. L’évolution pondérale des lapereaux en engraissement au CECURI présente la même tendance que celles des trois unités d’élevage présentée à la figure 1a. Il n’y a pas de différences significatives entre les poids des animaux des lots nourris aux aliments granulé et standard au début de l’expérimentation. L’évolution de la courbe de croissance (figure 1b) montre que les poids des deux lots étaient identiques pendant les deux premières semaines et ce n’est qu’à partir de la troisième semaine que l’aliment granulé prend définitivement le dessus (P<0,01). Par rapport au poids initial, le gain total de poids pendant la période d’engraissement a été de 1450 g pour l’aliment granulé et 1313 g pour l’aliment farineux. La différence entre les deux aliments est de 137 g en faveur de l’aliment granulé soit un gain de 5 à 6 jours d’engraissement. Au CECURI, les GMQ des lapereaux des deux lots (granulé et standard) étaient similaires au début de l’essai et ce n’est qu’à partir de la deuxième semaine jusqu’à la quatrième semaine que les lapereaux ayant reçu l’aliment granulé ont présenté des GMQ significativement plus élevés (P<0,01) par rapport à ceux nourris à l’aliment standard. En conséquence, pour les quatre premières semaines, les lapereaux des lots nourris au granulé avaient un GMQ supérieur (P<0,001) à celui des lots nourris à l’aliment standard. En revanche, pendant les 4 dernières semaines, les GMQ étaient identiques (22 g/j). Pour toute la durée d’engraissement, les lapereaux nourris à l’aliment granulé avaient un GMQ (26 g/j) significativement plus élevé (P<0,001) que celui des lots ayant reçu l’aliment standard (23 g/j). L’évolution de la vitesse de croissance (figure 2b) montre que, quel que soit le type d’aliment, le GMQ croit de la première à la deuxième semaine et varie peu de la deuxième à la quatrième semaine avant de décroître globalement pendant les trois dernières semaines.
Les poids et les GMQ des lapereaux engraissés par les aliments granulé et standard sont présentés dans le tableau 5 et dans la figure 1d. Les performances pondérales des lapereaux nourris au granulé et ceux nourris à l’aliment standard sont également similaires car ne diffèrent pas significativement. Les poids des animaux nourris aux aliments granulé et standard avaient respectivement, au début de l’expérience un poids initial de 664 g et 652 g, et à la fin de l’engraissement un poids de 1841 et 1788 g. Malgré l’écart qui existe entre les poids des deux lots (53 g), les poids en fin d’engraissement ne diffèrent pas significativement. Par rapport au poids obtenuspour l’ensemble des trois fermes (tableau 2), les poids obtenus à MIKADO ont présenté des erreurs standard très élevées. Quant au GMQ, les animaux nourris au granulé ont présenté un gain élevé comparativement à celui des animaux nourris à l’aliment standard (P<0,05) dans les 4 premières semaines et la tendance inverse a été observée dans les 4 dernières semaines. Les GMQ des lapereaux obtenus pendant la durée d’engraissement sont similaires quel que soit le type d’aliment. En considérant l’évolution des GMQ pendant toute la période de l’expérimentation, il apparaît que le GMQ croît de la première à la deuxième semaine où il atteint son pic (31 g/j et 26 g/j, respectivement pour les aliments granulé et standard) et décroît jusqu’à la huitième semaine où il atteint son niveau le plus bas [14 g/j et 15 g/j, respectivement pour les aliments granulé et standard (figure 2d)].
3. EFFET DES ALIMENTS GRANULÉ ET STANDARD SUR LE POIDS ET LE GMQ DANS LA FERME DE KIBBUTZ
Les poids et les GMQ des lapereaux engraissés par les aliments granulé et standard sur la ferme de KIBBUTZ sont présentés dans le tableau 4 et dans la figure 1c. Les performances pondérales des lapereaux nourris au granulé et ceux nourris à l’aliment standard sont similaires car ne diffèrent pas significativement (P>0,05). Les poids des animaux nourris aux aliments granulé et standard avaient respectivement, au début de l’expérience un poids vif de 609 g et 614 g, et à la fin de l’engraissement un poids de 2004 g et 1912 g. Malgré l’écart qui existe entre les poids des deux lots (92 g), en fin d’engraissement, cette différence n’est pas statistiquement significative. Par rapport au poids obtenus pour l’ensemble des trois fermes, les poids obtenus à KIBBUTZ ont présenté des erreurs standard élevées. Quant à la vitesse de croissance, les GMQ des lapereaux nourris au granulé et ceux nourris à l’aliment standard ont présenté une différence significative dans les deux premières semaines. De manière générale, les GMQ des quatre premières semaines des animaux issus des deux lots diffèrent significativement (P<0,01), alors qu’aucune différence n’a été observée dans les quatre dernières semaines. En considérant l’évolution des GMQ pendant toute la période de l’expérimentation (figure 2c), il apparaît que le GMQ décroît du début à la fin d’engraissement. RASPA Vol.3 N03-4, 2005
Tableau III : Poids et gain moyen quotidien des lapereaux engraissés par des aliments granulé et standard au CECURI
Variables
Aliment
Granulé Moyenne (g) ES P0 P28 P56 Gmq4-0 Gmq8-5 Gmq8-0
461,58 1293,56 1911,68 29,92 22,03 26,25
16 ,16 21,76 33,43 0,58 0,82 0,53
Standard Moyenne (g) 448 ,08 1157,81 1760,86 24,91 21,54 23,22
ES 16,16 22,77 34,22 0,58 0,84 0,53
ANOVA NS *** ** *** NS ***
* Différence significative au seuil de 5 % ; ** Différence significative au seuil de 1 % ; *** Différence significative au seuil de 1 ‰. ; ES : erreur standard. ; NS : différence non significative (p>0,05). Pi = poids à i jours ; Gmq j = gain moyen quotidien de la jème semaine. ; Gmq i j = gain moyen quotidien entre la ième et la jème semaine ; NOVA : analyse de la variance.
Tableau IV : Poids et gain moyen quotidien des lapereaux engraissés par des aliments granulé et standard au KIBBUTZ Aliment
Variables
P0 P28 P56 Gmq4-0 Gmq8-5 Gmq8-0
ANOVA
Standard
Granulé Moyenne (g)
ES
609,25 1411,17 2004,25 29,31 21,18 25,36
20,97 29,48 38,42 0,76 0,83 0,63
Moyenne (g) 613,67 1354,17 1912,35 26,07 19,93 23,38
ES 20,97 30,11 39,24 0,74 0,85 0,62
NS NS NS ** NS *
* Différence significative au seuil de 5 % ; ** Différence significative au seuil de 1 % ; *** Différence significative au seuil de 1 ‰. ; NS : différence non significative (p>0,05). Pi = poids à i jours ; Gmq j = gain moyen quotidien de la jème semaine. Gmq i j = gain moyen quotidien entre la ième et la jème semaine ; ES : erreur standard ; ANOVA : analyse de la variance.
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M. KPODEKON et al.
5. MORTALITÉS GLOBALES
Tableau V : Poids et gain moyen quotidien des lapereaux engraissés par des aliments granulé et standard dans la ferme cunicole MIKADO
Variables
Aliment
Standard
Granulé Moyenne (g) P0 P28 P56 Gmq4-0 Gmq8-5 Gmq8-0
663,83 1380,87 1840,92 25,76 16,43 21,33
Moyenne (g)
ES 17,19 34,24 47,33 0,91 1,00 0,71
652,33 1285,92 1787,95 22,79 17,93 20,48
Le taux de mortalité a varié en fonction du type d’aliments. Parmi les lapereaux nourris au granulé, 1 cas de mortalité a été enregistré dans l’élevage MIKADO, soit un taux de mortalité de 1,39% , contre 4 dans le groupe des lapereaux nourris à l’aliment standard (3 au CECURI et 1 à KIBBUTZ), soit un taux de mortalité de 5,56%. Le taux de mortalité a été donc significativement plus élevé dans le lot témoin, comparativement au lot expérimental (P<0,05). Pour l’ensemble des fermes, le taux de mortalité global est de 3,47%.
ANOVA ES 17,19 34,24 47,33 0,87 1,00 0,68
NS NS NS * * NS
* Différence significative au seuil de 5 % ; ** Différence significative au seuil de 1 % ; *** Différence significative au seuil de 1 ‰. ; NS : différence non significative (p>0,05). Pi = poids à i jours ; Gmq j = gain moyen quotidien de la jème semaine. ; Gmq i j = gain moyen quotidien entre la ième et la jème semaine ; ES : erreur standard ; ANOVA : analyse de la variance. Granulé
2500
Standard
(a) (d)
1000 500 0
J0
J7
J14
J21
J28
Age (j)
Granulé
J35
J42
J49
(b)
Standard
500
2000
2000
1500
1500
(c)
1000 500 0
J0
J7
J14
J21
J28
Age (j)
J35
J42
J49
J0
J7
J14
J28
Age (j)
J35
J42
J49
J56
J49
J56
Standard
1000 500 0
J56
J21
Granulé
2500
Poids (g)
Poids (g)
1000
0
J56
2500
Standard
1500
1500
Poids (g)
Poids (g)
2000
Granulé
2000
J0
J7
J14
J21
J28
Age (j)
J35
J42
Figure 1 : Evolution du pods des lapereaux nourris avec les aliments granulés et standard pour l’ensemble des fermes (a), au CECURI (b), à la ferme de KIBBUTZ (c), à la ferme de MIKADO (d) Figure 1: Evolution du poids des lapereaux nourris avec les aliments granulés et standard pou r l’ensemble des fermes (a), au CECURI (b), à la ferme de KIBBUTZ (c), à la ferme de MIKADO (d). Granulé Standard
Gmq (g/j)
35 30
(a)
30 25
20
(d)
15 10
5 J7
J14
J21
J28
J35
J42
J49
J56
Standard
35 30 20 15
15 10
0
(b)
J7
J14
J21
J28
J35
J42
J49
J56
Age (j)
Granulé
Gmq (g/j)
Standard
35
(c)
25
20
5
Age (j)
Granulé
Gmq (g/j)
30 25 20 15 10
10
5
5 0
Standard
35
25
0
Granulé
Gmq (g/j)
J7
J14
J21
J28
J35
J42
J49
J56
Age (j)
0
J7
J14
J21
J28
J35
J42
J49
J56
age (j)
Figure 2 : Evolution du gain moyen quotidien des lapereaux nourris avec les aliments granulés et standard pour l’ensemble des fermes (a), au CECURI (b), à la ferme de KIBBUTZ (c), à la ferme de MIKADO (d)
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Performances de croissance et viabilité des laperaux à l’engraissement
Discussion
l’aliment farineux et 8,3% pour le lot expérimental, nourri à l’aliment granulé. Selon BABA [2], les pathologies observées (entérites et maladies respiratoires) sont intimement liées à l’aliment puisque le taux élevé de mortalité a été constaté dans le lot des animaux nourris à l’aliment farineux dans les trois fermes. Dans une autre étude, 16 lapins sur 60 sont morts de troubles digestifs avant la fin des 49 jours d’essai avec la mouture fine, contre 8 lapins sur 60 seulement avec la mouture grossière [1]. Enfin, il est important de souligner que si les 16 lapins morts de troubles digestifs avec le broyage fin étaient tous atteints de diarrhée, 4 des 8 lapins morts avec le broyage grossier avaient un blocage du caecum (parésie caecale), les quatre autres ayant des symptômes de diarrhée.
1. POIDS ET GAIN MOYEN QUOTIDIEN En considérant la moyenne des trois élevages, l’aliment granulé a induit un GMQ de 24,31 g/j vs 22,38 g/j pour l’aliment standard. L’analyse statistique des résultats montre qu’il y a de différence significative entre ces deux valeurs (p<0,001). Des résultats similaires ont été obtenus par KPODEKON et al. [10] avec un autre aliment standard du CECURI comparé à un autre aliment granulé importé de Toulouse. En effet, l’aliment granulé importé avait induit un GMQ de 28,5 g/j vs 23,37 g/j pour l’aliment local. Selon BABA [2] la quantité d’aliment granulé consommée (1555,4 kg) a été plus importante que celle de l’aliment farineux (1108,4 kg) lors de l’engraissement des lapereaux et peu d’aliment granulé (14,9g) ont été gaspillés par rapport à l’aliment farineux (41,7g). Dans notre étude, la différence de poids ou de gain de poids entre les lapereaux des deux lots serait due à la quantité d’aliment consommée. Cependant les présents résultats diffèrent de ceux obtenus par HOUEDETE [9] qui avait montré qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux aliments utilisés dans le même essai (p>0,05). La vitesse de croissance des lapereaux est presque linéaire pendant les quatre premières semaines d’engraissement quel que soit le type d’aliments. L’analyse statistique des résultats de ces quatre premières semaines montre qu’il y a une différence significative entre les deux aliments (p<0,001) comme l’a montré HOUEDETE [9], mais avec une différence significative moins importante (p<0 ,05). Cependant, dans les dernières semaines (5ème au 8ème), on n’observe plus de différence significative entre les aliments (p>0,05). Ce phénomène est identique pour l’ensemble des trois élevages ; ce qui va dans le même sens que les observations de HOUEDETE [9] qui a pensé à la présence éventuelle dans l’aliment granulé d’un facteur anti-nutritionnel induisant une baisse de la vitesse de croissance par effet cumulatif. En effet, la chute de vitesse de croissance des lots nourris à l’aliment standard est moins importante que celle des animaux du lot expérimental et ceci dans les trois fermes. Il faut noter tout de même que le lapin a une vitesse de croissance linéaire entre le sevrage (4 à 5 semaines) et l’âge de 9 à 10 semaines, ensuite la croissance ralentit rapidement jusqu’à la stabilisation du poids de l’animal [8]. Par ailleurs, certains auteurs tels que LEBAS (1973), KING (1974), MACHIN et al. (1980) cités par LEBAS et al. [12], ont travaillé sur des aliments farineux et granulé de même composition centésimale et ont montré que l’aliment granulé avait induit dans tous les cas une meilleure vitesse de croissance. DJAGO [4] a aussi obtenu de bonnes performances avec un aliment granulé dans lequel des copeaux de bois ont été incorporés comme source de fibre. Dans une autre expérimentation, de par ce meilleur gain de poids, l’aliment granuleux a permis d’obtenir un bénéfice de 535 FCFA par lapin contre 177 FCFA pour l’aliment farineux [9].
Conclusion Au terme de cette étude sur les performances de croissance et la viabilité des lapins nourris à l’engraissement avec un aliment granulé, l’analyse des résultats a permis de conclure que l’aliment granulé a induit des performances nettement meilleures que l’aliment standard chez les lapereaux en engraissement pendant les quatre premières semaines. Dans les quatre dernières semaines, il n’y a pas eu de différence significative entre les aliments. Les effets de l’aliment granulé sur la viabilité et les performances de croissance sont toutefois observés avec des degrés différents d’une ferme à l’autre.
Bibliographie
2. TAUX DE MORTALITÉ
Parmi les lapereaux nourris au granulé, le taux de mortalité a été de 1,39%, contre 5,56% pour les lapereaux nourris à l’aliment standard au cours de notre étude. Une tendance similaire a été obtenue par BABA [2], avec un taux de mortalité de 50% chez les lapereaux nourris à RASPA Vol.3 N03-4, 2005
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