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Revue Africaine de Santé et de Productions Animales © 2004 E.I.S.M.V. de Dakar
A RTICLE ORIGINAL Influence du niveau alimentaire du tourteau de coton sur les performances de ponte des poules pondeuses L. M. SAWADOGO1, C. L. OUEDRAOGO2*, V. M. C, BOUGOUMA-YAMEOGO3 et O. SAWADOGO4 1 Centrale des Nouvelles Productions Animales (CNPA), 06 BP 9207 Ouagadougou 01, Burkina Faso 2 Programme de Développement des Animaux Villageois (PDAV), 01 BP 1907 Ouagadougou 01, Burkina Faso 3 Institut du Développement Rural (IDR), Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB), 01 BP 1091 Bobo-Dioulasso 01, Burkina Faso 4 Ministère de Ressources Animales (MRA), 01 BP 7021 Ouagadougou 01, Burkina Faso
* Correspondance et tirés à part, e-mail : pdavdirection@zcp.bf
Résumé
Un essai a été conduit dans le but de déterminer le taux optimal d’incorporation du tourteau de coton dans des aliments pour poules pondeuses. Pour ce faire, 48 poules pondeuses ISABROWN pesant 1,479 kg de poids vif en moyenne à l’âge de 43 semaines (soit après environ 4 mois de début ponte) ont été utilisées. Logées dans des cages individuelles grillagées, les poules ont été réparties en 4 lots de 12 sujets correspondant aux 4 niveaux alimentaires de coton (10%, 12%, 14% et 16%) ayant les mêmes caractéristiques nutritionnelles. L’expérimentation menée en 38 jours a été précédée d’une phase d’adaptation de 14 jours. Les sujets ont été alimentés et abreuvés suivant un plan qui respecte une consommation ad libitum des régimes et de l’eau. Les résultats indiquent que l’optimum d’apport alimentaire de tourteau de coton est de 12%. Il permet 5,041 g/j/sujet de gain de poids, 83 g/j/sujet d’aliments ingérés, 25,8 œufs pondus/ sujet et 128 g d’aliments par œuf pondu pour toute la période de l’étude. (RASPA, 2 (3-4) : 223-228).
Mots-clés : Tou r t eau d e c ot on - Ta u x d ’ i n c o r p o r a t i o n - G o s s y p o l - P o n d e u s e s - P o n t e Abstract Influence of cotton cake feeding level on the laying performances of laying hens
Atest was carried out in order to determine the optimum incorporation rate of cotton cake in laying hens food. For that, 48 ISABROWN laying hens weighing 1.479 kg on average of 43 weeks old (approximately 4 months after they have started laying) were used. Put in individual grilled boxes, the hens were divided in 4 sets of 12 subjects corresponding to the four levels of cotton food (10%, 12%, 14%, and 16%) having the same nutritional characteristics. The experience, which was carried out in 38 days were preceded by an adaptation phase of 14 days. The subjects were fed and supplied in water according to a plan that respects an ad libitum consumption of diets and water. The results indicate that optimum food contribution of cotton cake is 12%. It allows 5.041 g/d/subject gain of weight, 83g/d/subject of ingested food, 25.8 eggs laid/ subject and 128 g of food per egg laid over the whole period of the study.
Key – Wo r d s : C o t t o n c a k e - I n c o r p o r a t i o n r a t e - G o s s y p o l - L a y i n g h e n s - L a y i n g
Introduction Au Burkina Faso, l’aviculture est une des principales activités du secteur d’élevage qui est le deuxième produit d’exportation après le coton. Cette aviculture principalement de type traditionnel exploite les races locales pour la production d’œuf et de chair [7]. L’émergence, d’une aviculture dite moderne, basée sur l’exploitation des races améliorées pontes et chairs, vise à accroître les productions avicoles afin de couvrir les besoins d’une population sans cesse grandissante. Les races modernes de volailles à grand potentiel de production ont de grandes exigences d’élevage dont une alimentation en quantité et qualité suffisante. Pour cette alimentation qui représente plus de 60% du coût des productions avicoles, les éleveurs et fabricants d’aliments disposent principalement de tourteau de coton et de farine de poisson comme sources de protéines, le tourteau d’arachide étant peu disponible au Burkina Faso. Les sources de protéines d’origine animale (viande, sang) sont souvent mal préparées. La farine de poisson qui est importée reste une matière première de luxe : le kg de protéines de poisson est payé à environ 645 F contre 220 F demandé en moyenne pour l’équivalent d’un kg de protéines de tourteau de coton local. RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004
Les cours mondiaux du tourteau de coton sont inférieurs à ceux de la farine de poisson et du tourteau de soja. En plus de son excellent coût financier, les protéines du tourteau de coton sont de relative bonne qualité pour l’alimentation de la volaille [4]. Malheureusement, le tourteau de coton est une matière première pourvue de nombreux facteurs antinutritionnels parmi lesquels on peut citer les acides gras cyclopropéniques, les aflatoxines, et surtout le gossypol [5]. Le gossypol est un pigment inhibiteur des enzymes digestifs, un anti-oxydant biologique diminuant les performances de production des volailles [2]. L’élimination du gossypol ou sa neutralisation reste difficile et coûteux ce qui limite l’utilisation alimentaire des tourteaux de coton classiques (pourvus en gossypol). Du fait de l’importance du tourteau de coton classique pour l’alimentation animale, de nombreux travaux de recherche ont été menés en nutrition avicole pour optimiser son utilisation [4], [6]. Deux démarches peuvent être distinguées dans cette optimisation : - la détermination du niveau alimentaire du tourteau de coton classique (niveau de gossypol libre 223