Sawadogo et al. (Vol 2, N°3-4, 2004)

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Revue Africaine de Santé et de Productions Animales © 2004 E.I.S.M.V. de Dakar

A RTICLE ORIGINAL Influence du niveau alimentaire du tourteau de coton sur les performances de ponte des poules pondeuses L. M. SAWADOGO1, C. L. OUEDRAOGO2*, V. M. C, BOUGOUMA-YAMEOGO3 et O. SAWADOGO4 1 Centrale des Nouvelles Productions Animales (CNPA), 06 BP 9207 Ouagadougou 01, Burkina Faso 2 Programme de Développement des Animaux Villageois (PDAV), 01 BP 1907 Ouagadougou 01, Burkina Faso 3 Institut du Développement Rural (IDR), Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB), 01 BP 1091 Bobo-Dioulasso 01, Burkina Faso 4 Ministère de Ressources Animales (MRA), 01 BP 7021 Ouagadougou 01, Burkina Faso

* Correspondance et tirés à part, e-mail : pdavdirection@zcp.bf

Résumé

Un essai a été conduit dans le but de déterminer le taux optimal d’incorporation du tourteau de coton dans des aliments pour poules pondeuses. Pour ce faire, 48 poules pondeuses ISABROWN pesant 1,479 kg de poids vif en moyenne à l’âge de 43 semaines (soit après environ 4 mois de début ponte) ont été utilisées. Logées dans des cages individuelles grillagées, les poules ont été réparties en 4 lots de 12 sujets correspondant aux 4 niveaux alimentaires de coton (10%, 12%, 14% et 16%) ayant les mêmes caractéristiques nutritionnelles. L’expérimentation menée en 38 jours a été précédée d’une phase d’adaptation de 14 jours. Les sujets ont été alimentés et abreuvés suivant un plan qui respecte une consommation ad libitum des régimes et de l’eau. Les résultats indiquent que l’optimum d’apport alimentaire de tourteau de coton est de 12%. Il permet 5,041 g/j/sujet de gain de poids, 83 g/j/sujet d’aliments ingérés, 25,8 œufs pondus/ sujet et 128 g d’aliments par œuf pondu pour toute la période de l’étude. (RASPA, 2 (3-4) : 223-228).

Mots-clés : Tou r t eau d e c ot on - Ta u x d ’ i n c o r p o r a t i o n - G o s s y p o l - P o n d e u s e s - P o n t e Abstract Influence of cotton cake feeding level on the laying performances of laying hens

Atest was carried out in order to determine the optimum incorporation rate of cotton cake in laying hens food. For that, 48 ISABROWN laying hens weighing 1.479 kg on average of 43 weeks old (approximately 4 months after they have started laying) were used. Put in individual grilled boxes, the hens were divided in 4 sets of 12 subjects corresponding to the four levels of cotton food (10%, 12%, 14%, and 16%) having the same nutritional characteristics. The experience, which was carried out in 38 days were preceded by an adaptation phase of 14 days. The subjects were fed and supplied in water according to a plan that respects an ad libitum consumption of diets and water. The results indicate that optimum food contribution of cotton cake is 12%. It allows 5.041 g/d/subject gain of weight, 83g/d/subject of ingested food, 25.8 eggs laid/ subject and 128 g of food per egg laid over the whole period of the study.

Key – Wo r d s : C o t t o n c a k e - I n c o r p o r a t i o n r a t e - G o s s y p o l - L a y i n g h e n s - L a y i n g

Introduction Au Burkina Faso, l’aviculture est une des principales activités du secteur d’élevage qui est le deuxième produit d’exportation après le coton. Cette aviculture principalement de type traditionnel exploite les races locales pour la production d’œuf et de chair [7]. L’émergence, d’une aviculture dite moderne, basée sur l’exploitation des races améliorées pontes et chairs, vise à accroître les productions avicoles afin de couvrir les besoins d’une population sans cesse grandissante. Les races modernes de volailles à grand potentiel de production ont de grandes exigences d’élevage dont une alimentation en quantité et qualité suffisante. Pour cette alimentation qui représente plus de 60% du coût des productions avicoles, les éleveurs et fabricants d’aliments disposent principalement de tourteau de coton et de farine de poisson comme sources de protéines, le tourteau d’arachide étant peu disponible au Burkina Faso. Les sources de protéines d’origine animale (viande, sang) sont souvent mal préparées. La farine de poisson qui est importée reste une matière première de luxe : le kg de protéines de poisson est payé à environ 645 F contre 220 F demandé en moyenne pour l’équivalent d’un kg de protéines de tourteau de coton local. RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004

Les cours mondiaux du tourteau de coton sont inférieurs à ceux de la farine de poisson et du tourteau de soja. En plus de son excellent coût financier, les protéines du tourteau de coton sont de relative bonne qualité pour l’alimentation de la volaille [4]. Malheureusement, le tourteau de coton est une matière première pourvue de nombreux facteurs antinutritionnels parmi lesquels on peut citer les acides gras cyclopropéniques, les aflatoxines, et surtout le gossypol [5]. Le gossypol est un pigment inhibiteur des enzymes digestifs, un anti-oxydant biologique diminuant les performances de production des volailles [2]. L’élimination du gossypol ou sa neutralisation reste difficile et coûteux ce qui limite l’utilisation alimentaire des tourteaux de coton classiques (pourvus en gossypol). Du fait de l’importance du tourteau de coton classique pour l’alimentation animale, de nombreux travaux de recherche ont été menés en nutrition avicole pour optimiser son utilisation [4], [6]. Deux démarches peuvent être distinguées dans cette optimisation : - la détermination du niveau alimentaire du tourteau de coton classique (niveau de gossypol libre 223


L.M. SAWADOGO et al.

alimentaire) permettant le maximum performance de croissance ou de ponte ;

de

- la détermination de la limite d’incorporation de gossypol libre alimentaire (niveau du tourteau de coton classique) annulant l’effet bénéfique du tourteau de coton classique sur les performances de production. L’objectif de la présente étude est d’utiliser la première démarche pour optimiser l’utilisation du tourteau de coton classique (contenant 700 à 800 ppm de gossypol libre) produit localement par la SN-CITEC, chez la poule pondeuse.

Matériel et Méthodes

1. POULAILLER ET CAGES DE PONTE L’expérimentation est réalisée dans un poulailler classique, couvrant une superficie de 120 m2. Ce bâtiment à ventilation naturelle transversale a des ouvertures latérales grillagées orientées perpendiculairement (Nord Sud) aux vents dominants (harmattan et mousson).

Son axe central est à 4 mètres et ses axes latéraux à 3 mètres audessus du sol. La toiture, en simple pente est en tôles avec un débordement latéral de 0,65 m. Dans ce poulailler, étaient installées six (6) batteries en deux rangées. Chaque batterie2 comporte huit (8) compartiments de 40 cm x 41 cm, soit 1640 cm ce qui est largement au dessus de la nouvelle norme européenne fixée à 750 cm2 [1]. Les batteries étaient fixées à 54.5 cm du sol. Chaque compartiment ou cage est équipée d’une mangeoire et d’un abreuvoir. 2. ANIMAUX ET RÉGIMES

Quarante huit (48) poules pondeuses ISA BROWN de 43 semaines d’âge, régulièrement vaccinées contre la bronchite infectieuse, la variole aviaire, les maladies de Newcastle et de Gumboro et déparasitées ont été utilisées dans la présente expérience. Quatre régimes expérimentaux (R1, R2, R3, R4) ayant strictement les mêmes contraintes nutritionnelles (Tableau I) ont été constitués par des apports croissants de tourteaux de coton (respectivement 10, 12, 14 et 16%). 3. SCHÉMA EXPÉRIMENTAL

Les comparaisons des niveaux alimentaires (10, 12, 14 et 16%) de tourteau de coton sont effectuées entre poules logées dans les cages individuelles de ponte. Les 48 cages permettent de réaliser 12 répétitions pour chacun des quatre niveaux de tourteaux de coton.

Tableau I : Composition des aliments expérimentaux Régimes

R1

R2

R3

R4

59,36

59,07

Composition Maïs (%)

Tourteaux de coprah (%) Tourteaux de coton (%)

Farine de poisson (%)

Remoulage de blé (%) Coquillage (%) Sel (%)

56,60

14,23

10,00

7,99

0,00

8,45

0,25

57,43

10,00

12,00

6,99

4,17

8,60

0,25

10,93

14,00

5,95

0,00

8,59

0,25

8,05

16,00

4,97

1,86

8,63

0,25

Phosphate bicalcique (%)

0,00

0,04

0,34

0,55

L-lysine (%)

0,00

0,02

0,05

0,07

Prémix ponte (%)

0,38

0,38

0,38

0,38

Sulfate de fer

DL-méthionine (%)

0,10 0,00

0,12 0,00

0,14 0,01

0,15 0,02

Composition nutritionnelle / kg d’aliment Protéines (g)

170

Méthionine (g)

4

Calcium (g)

40

Lysine (g)

EnergieKcal EM/kg

170

170

8

8

8

2860

2860

2860

2860

4

40

4

40

Phosphore disponible (g)

4

4

4

Vitamine D3 (UI)

3000

3000

3000

Vitamine A (UI)

Vitamine E (Mg)

Vitamine K3 (Mg)

224

170

8

13750 40

4000

13750

40

4000

13750

40

4000

4

40

4

13750 3000

40

4000

RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004


Influence du niveau alimentaire du torteau de coton sur les performances de ponte

4. MISE EN CAGE ET PÉRIODE PRÉ-EXPÉRIMENTALE Les poules, initialement élevées au sol sur copeaux de bois, sont pesées et placées deux semaines en adaptation dans les cages. Durant l’adaptation, les volailles reçoivent un aliment standard ponte qu’elles ont depuis l’âge de 21 semaines. Ce standard est le même que le régime expérimental 2 (12% de tourteaux de coton). Pendant cette période pré-expérimentale, la production journalière d’œufs de chaque sujet notée a permis de remplacer dans la première semaine les poules qui n’ont pas pondu. Ce travail a permis de sélectionner 48 poules qui pondent effectivement. 5. PÉRIODE EXPÉRIMENTALE

5.1. Alimentation, pesées des poules et collecte des oeufs

Pour l’expérience, les cages ont été numérotées de 1 à 48. A chaque poule a été attribuée le numéro de la cage qui l’abrite puis un des quatre régimes expérimentaux lui a été affectée. Pendant 38 jours, chaque poule a reçu quotidiennement en une distribution, 125 g d’aliment. Les refus cumulés de 7 jours d’alimentation ont été pesés pour chaque sujet. Chaque poule a été pesée en début et en fin d’expérience. Le service d’eau a été effectué 3 fois par jour à 7 h, 12 h et 16 h après nettoyage des abreuvoirs. La ponte de chaque poule a été enregistrée chaque soir à 17 h. Ensuite, chaque œuf ramassé a été directement placé dans une alvéole portant le numéro de la poule qui l’a pondu.

5.2. Pesées et mesure de la gravité spécifique des œufs

Le poids de l’ensemble des œufs des trois premières semaines d’expérimentation a été pesé pour les poules de chacun des quatre régimes. La gravité spécifique des œufs de la présente expérience est mesurée selon la technique de MORENG et AVENS (1985) citée par YAMEOGO [11] suivant laquelle les oeufs sont dans un premier temps plongés entièrement dans de l’eau pure. Dans un deuxième temps, ils sont successivement immergés dans neuf solutions de 3 litres ayant des concentrations salines croissantes (Tableau II). L’eau pure permet de minimiser l’absorption qui se produit dans la première solution. Les œufs flottant dans chacune des neuf solutions sont comptés et par exemple un lot de 100 œufs dont : 20 flottent dans la solution à gravité spécifique 1,075 ; 40 flottent dans la solution à gravité spécifique 1,080 ; 40 flottent dans la solution à gravité spécifique 1,085 ; la gravité spécifique des œufs est de : (20 x 1,075 + 40 x 1,080 + 40 x 1,085)/100 = 1,081

Tableau II : Mesure de la gravité spécifique (MORENG et AVENS, 1985) d’après V.M.C. YAMEOGO (1988) N° Solution 1 2 3

Quantité d’eau (litres) 3

3 3

Quantité de sel de cuisine (g) 276

1,060

320

1,070

298

4

3

342

6

3

390

5 7 8 9

3 3

3

3

6. CALCULS ET ANALYSES STATISTIQUES Des analyses de variance / covariance et des régressions sont effectuées selon les procédures GLM et REG du logiciel SAS. L’effet du tourteau de coton est testé par rapport à la variation résiduelle entre les poules par la méthode des contrastes polynomiaux (effet linéaire, quadratique). Les différences entre les régimes (niveaux de tourteaux de coton) sont testés par rapport à la variation résiduelle entre lots. Les résultats présentés sont les moyennes ajustées, accompagnées du coefficient de variation (CV = 100 x (écart type résiduel / moyenne)).

Résultats

1. POIDS DES ANIMAUX

Les poids initiaux des pondeuses au début de l’essai (Tableau III) ne diffèrent pas significativement entre les régimes. L’incorporation de tourteaux de coton a un effet quadratique sur le gain de poids et implicitement sur le poids final : les sujets soumis aux régimes à 10% et 16% de RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004

Gravité spécifique

365 414

438

462

1,065 1,075

1,080 1,085 1,090

1,095

1,100

tourteaux de coton ont subi des pertes de poids (- 22 et 6% respectivement) tandis que ceux soumis aux régimes à 12 et 14% de tourteau de coton ont gagné en poids (+ 29 et + 15% respectivement). Le gain de poids des sujets ayant reçu le régime à 12% de tourteau de coton est significativement élevé par rapport à ceux de l’ensemble des autres animaux. 2. INGESTION D’ALIMENT ET D’EAU

Les variations de l’ingestion alimentaire observées sur toute la période expérimentale, reflètent globalement celles dans les différentes semaines expérimentales (Tableau IV) : l’incorporation de tourteaux de coton a un effet quadratique sur l’ingestion alimentaire qui augmente significativement (+ 7%) dès le régime à 12% de tourteaux de coton, se stabilise puis régresse significativement (-17%) avec le dernier régime à 16% de taux de tourteaux de coton. Les moyennes d’ingestion 225


L.M. SAWADOGO et al.

d’aliment par semaine témoignent d’une bonne adaptation aux régimes expérimentaux. Tableau III : Influence du niveau de tourteaux de coton alimentaire sur le poids des poules pondeuses % tourteaux de coton alimentaire

Poids (g)

10 12 14 16

CV(1)

initial

Final

Gain de poids (g/j)

1500a 1416a 1667a 1333a

1166a 1833b 1916b 1250a

0,334a 5,041b 1,316a -0,866a

34,18

P(2) L =

24,93

0,703

Q=

0,396

3.2. Quantités d’ aliments par oeuf pondu

251,17

0,5052

0,128

0,0001

tourteaux de coton a un effet quadratique sur le nombre d’œufs pondus par poule qui augmente significativement de + 39 et + 14% respectivement avec les régimes à 12% et 14% de tourteaux de coton, puis régresse significativement avec le dernier régime à 16% de taux de tourteaux de coton. Les moyennes de ponte sont voisines (4,4 à 4,5 œufs) de la semaine 1 à 4 mais baissent considérablement dans les semaines 5 et 6 (respectivement de 3,6 et 1,8 œufs). D’une manière générale on constate que les valeurs de ponte exception faite des poules du régime à 14% ont des coefficients de variation (CV) élevés (> 25%).

0,002

1)CV : Coefficient de variation = 100x (écart –type résiduel / moyenne) (2)P : Probabilité sous l’hypothèse nulle ; L : effet linéaire ;Q : effet quadratique. a b c : Dans la même colonne, les valeurs portant des lettres différentes sont différents (P<0,05)

3. PERFORMANCES DE PONTE 3.1. Nombre d’œufs pondus par poule

L’évolution du niveau de ponte (Tableau V) a la même tendance dans les différentes semaines expérimentales. Dans la totalité de ces semaines, l’incorporation de

Dans la semaine 1, la quantité d’aliment ingérée par œuf pondu est au plus bas niveau avec le régime 2 (12% de tourteaux de coton) qui diffère significativement du régime 3. Il n’y a pas d’effet linéaire ou quadratique de l’incorporation du tourteau de coton (Tableau VI). Dans la semaine 3, la quantité d’aliment ingérée par œuf pondu est significativement faible (effet quadratique) dès le deuxième niveau d’apport de tourteaux de coton. Cette quantité augmente (effet linéaire) mais sans signification statistique entre les régimes à 14 et 16% de tourteaux de coton. Dans les autres semaines et dans l’ensemble de la période expérimentale il n’y a pas d’effet linéaire ou quadratique de l’incorporation du tourteau de coton sur la quantité d’aliment ingérée par œuf pondu. Il n’y a pas non plus de différence significative entre les valeurs des différents régimes expérimentaux. Par ailleurs, les coefficients de variation (CV) sont élevés (> 25%).

Tableau IV : Influence du niveau de tourteau de coton alimentaire sur l’ingestion d’aliment Tourteaux de coton (%)

Semaine 1 74ab

65a

74ac

14

78ab

80bc

80cb

82b

16

69a

Moyennes P(2)

Semaine 3

10 12

CV(1)

Semaine 2

Aliments ingérés par période(g / jour/sujet)

L=

Q=

79bc 71ac

76

74

0,222

0,379

15,51

0,010

18,63

0,005

Semaine 4

Semaine 5

Semaine 6

72ab

75ac

67a

72a

78ab

79bc

83b

80b

85b

79a

71a

67b

78

74

12,81

0,301

0,0008

18,567

0,363

0,027

85bc 68a 77

16,86

0,112

0,008

87b 70a 77

16,02

0,660

0,0001

Total période 83b 69a 76

14,15

0,453

0,001

1)CV : Coefficient de variation = 100x (écart –type résiduel / moyenne) (2)P : Probabilité sous l’hypothèse nulle ; L : effet linéaire ; Q : effet quadratique. a b c : Dans la même colonne, les valeurs portant des lettres différentes sont différents (P<0,05)

226

RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004


Influence du niveau alimentaire du torteau de coton sur les performances de ponte

Tableau V : Influence du niveau de tourteau de coton alimentaire sur le nombre d’œufs pondus par poule Tourteaux de coton (%)

Nombre d’œufs pondus par poule Semaine 2

Semaine 1

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

Semaine 6

Total

période

10

3,9a

4,2a

3,4a

3,5a

3,5a

1,8bc

18,6ac

14

3,9a

4,2a

4,5b

4,7a

4,0a

2,0ac

21,2bc

12

5,3b

16

4,8a

4,7ba

Moyennes P(2)

4,2a

4,5

CV(1)

L=

Q=

5,5c

4,3ab

4,4

25,50

4,4

27,03

0,5635

24,28

0,7245

0,4064

0,2686

0,3732

0,0020

1)CV : Coefficient de variation = 100x (écart –type résiduel / moyenne) (2)P : Probabilité sous l’hypothèse nulle ; L : effet linéaire ;Q : effet quadratique. a b c : Dans la même colonne, les valeurs portant des lettres différentes sont différents (P<0,05)

4,8a

3,9a

4,5a 4,4

37,48

0,240

0,148

3,0a 3,6

33,09

0,3740

0,0510

2,0ac 1,3b

1,8

31,34

0,080

0,007

25,8b

18,2ac 21,0

32,30

0,467

0,013

Tableau VI : Influence du niveau de tourteau de coton alimentaire sur les quantités d’aliments par œuf pondu Tourteaux

Quantité d’aliment (g) par œuf pondu

de coton (%)

Semaine 1

Semaine 2

10

144ab

115a

173a

14

187b

134a

133b

111a

12 16

137a

116ab

Moyennes P(2)

L=

Q=

113b

126a

140

CV(1)

Semaine 3

121b

128

62,14

135

42,96

0,9568

28,539

0,690

0,0165

0,0482

0,378

0,4814

1)CV : Coefficient de variation = 100x (écart-type résiduel / moyenne) (2)P : Probabilité sous l’hypothèse nulle ; L : effet linéaire ; Q : effet quadratique. a b c : Dans la même colonne, les valeurs portant des lettres différentes sont différents (P<0,05)

3.3. Poids et gravité spécifique des oeufs

Du fait de l’absence de répétition des données, il n’a pas été possible de faire des tests statistiques sur le poids et la gravité spécifique des œufs (Tableau VII). On peut toutefois noter que les plus faibles poids et gravité spécifique ont été obtenus avec les œufs des poules ayant consommé le régime à 16% de tourteau de coton. Tableau VII : Influence du niveau de tourteau de coton alimentaire sur le poids moyen et la gravité spécifique des œufs N° Lot

Poids (g)

1 2 3 4

54,04 54,00 53,92 52,47

RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004

Gravité spécifique 1,066 1,069 1,068 1,067

Semaine 4

Semaine 5

Semaine 6

Total période

178a

162a

128a

155a

142a

159a

142a

143a

150a 111a 145

187a 191a 175

65,40

52,20

0,9571

0,892

0,1200

0,624

151a 183a

128a 152a

151

189

0,0841

0,673

42,67

0,6425

170,49

0,460

Discussion Sur la base des indications fournies par le fabriquant de notre tourteau de coton expérimental, les teneurs en gossypol libre des régimes seraient les suivantes : R1 (7080 ppm) ; R2 (84-96 ppm) ; R3 (98-112 ppm) ; R4 (112-128 ppm). Nous n’avons pas de données précises sur les teneurs en acides gras cyclopropéniques des tourteaux de coton expérimentaux. Nous ne pouvons donc pas les utiliser pour étayer les interprétations de nos résultats. Dans notre essai, il y a une baisse considérable de la ponte des semaines 5 et 6, et de la semaine 4 à la semaine 6, cette baisse est 49, 58 , 57 et 71% respectivement avec les poules des régimes à 10, 12, 14 et 16% de tourteau de coton. Ces observations nous permettent d’émettre l’hypothèse suivante : Les effets néfastes du gossypol alimentaire sur la ponte peuvent se manifester plusieurs semaines après le début d’une ingestion en continue d’un 227


L.M. SAWADOGO et al.

de coton et que ces méfaits sont d’autant plus accentués que le régime est pourvu en gossypol. Cette hypothèse doit être confirmée par des expériences ultérieures car bien que nous n’ayons pas fait de relevés climatologiques au cours des semaines 5 et 6, une perturbation (essentiellement une hausse de la température) de l’ambiance dans le bâtiment expérimental nous reste de mémoire. De plus, bien que les régimes aient été formulés pour une durée de conservation deux fois supérieure au temps d’exécution de notre expérience, il aurait été préférable de vérifier une éventuelle variation avec le temps de la composition des régimes expérimentaux.

régime contenant du tourteau de coton et que ces méfaits sont d’autant plus accentués que le régime est pourvu en gossypol. Les résultats des semaines 2 et 4, n’indiquant aucun effet de l’apport de tourteau de coton ne contredisent pas les observations de WALDROUP et GOODNER [12], REID et al [10], qui n’ont pas noté un effet négatif du gossypol (respectivement 50, 58 et 47 ppm alimentaire) sur le taux de ponte. Ces résultats ne contredisent pas non plus les travaux de NARAIN et al [8] qui n’ont pas enregistré une chute de ponte avec les niveaux respectifs de 320 et 200 ppm de gossypol libre alimentaire. En revanche, les résultats des semaines 1 et 3 (avec de plus faible coefficients de variations) sont contraires aux observations de ces auteurs et iraient en faveur des résultats de HEYWANG et VAVICH [3] selon lesquels la ponte baisse avec une ration titrant 160 ppm. Les résultats de la semaine 3 en particulier nous permettent de penser que 12% de tourteau de coton alimentaire contenant 84 à 96 ppm de gossypol serait l’optimum d’apport pour une meilleure ponte des poules (5,5 œufs par semaine et par poule). Le poids moyen (54 g) et la gravité spécifique (1,069) de ces œufs restent relativement plus faible que les valeurs (poids moyen = 56,42 g, gravité spécifique = 1,085) obtenues avec des poules alimentées avec un régime sans tourteau de coton dans l’expérience de PALO et al. [9]. L’optimum de 12% de coton alimentaire pour nos pondeuses est confirmé par une meilleure ingestion alimentaire (79 à 87 g/j) et une plus faible quantité d’aliment ingéré (128 g) par œuf pondu.

Bibliographie 1- BURKINA FASO. Ministère des Ressources Animales., 2000.Plan d’action et programmes d’investissements du secteur de l’élevage au Burkina Faso.- Ouagadougou : MRA.- 133 p.(version finale) 2- F I L I È R E S AV I C O L E S., 2003.- Le guide de l’éleveur de pondeuses.- Rennes : Editions du Boisbaudr.- 74 p. 3- GO H L B.O., 1982.- Les aliments du bétail sous les tropiques.Rome : FAO.- 542 p.- (Collection FAO; 12) 4- HEYWANG B.W. et VAVICH M.G., 1965.- Comparaison of performance of layers fed soybean, glandless or glandled cottonseed meals. Poult. Sci., 44 (5) : 1240-1244. 5- I TAVI., 1999.- La production de poulets de chair en climat chaud.- Paris : ITAVI.- 112 p. 6- LARBIER M. et LECLERCQ B., 1992.- Nutrition et alimentation des volaille.- Pari : Editions INRA.-355 p. 7- MARTHUR C.R. et AHMED M.T., 1969.- The feeding value of cottonseed meal-screanings in chick ration. Ind. Vet. Journal, 46 (9) : 804-806. 8- NARAIN R.; LYMAN C.M.; DEYOE C.W. et COUCH J.R., 1960.- Effect of protein level of the diet on free gossypol tolerance in chicks. Poult. Sci., 39 (4) : 1556 -1559. 9- PALO P.E.; YAMEOGO V.M.C. et NIANOGO A.J., 1991.Observations préliminaires sur l’utilisation des graines de Parkia biglobosa (Jacq.) Benth. (néré) pour l’alimentation des pondeuses et des poulets de chair au Burkina Faso. Revue Elev. de Méd. vét. Pays trop, 44, (2) :179-184. 10- REID B.L.; GALAVIZ-MORENO S. et MAIORINO P.M., 1984.- A comparaison of glandless and regular cottonseed meals for laying hens. Poult. Sci., 63 (9) :1803-1809. 11- YAMEOGO V.M.C.,1988. Utilisation des graines de Néré, Parkia Biglobosa (Jacq), Benth, dans l’alimentation des poulets et des pondeuses. Mémoire de fin d’études :Institut de Développement Rural : Ouagadougou 12- WALDROUP P.W. et GOODNER T.O., 1973.- Tolerance levels of free gossypol in layer diet as influenced by iron : gossypol ratios. Poult. Sci., 52 (1) : 20-28.

Conclusion L’optimum d’apport alimentaire de tourteau de coton est de 12% (84 à 96 ppm de gossypol libre) pour la poule pondeuse. Ce taux d’incorporation permet de réaliser les meilleurs performances d’ingestion d’aliment (85 g/j) de ponte (5,5 œufs/semaine) de quantité d’aliment ingéré par œuf pondu (113) et de poids de l’œuf (54 g). Ce travail nous a également permis d’émettre l’hypothèse que les effets néfastes du gossypol alimentaire sur la ponte peuvent se manifester plusieurs semaines après le début d’une ingestion en continue d’un régime contenant du tourteau ²²²

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RASPA Vol.2, N0 3-4, 2004


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