UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********* ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR *****
(E.I.S.M.V)
ANNEE : 2015
N° 13
CARACTERISTIQUES MORPHOBIOMETRIQUES DES ÂNES (Equus asinus) AU MALI THESE PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 24 JUIN 2015 A 10H00 DEVANT LA FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTOLOGIE DE DAKAR POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par
AHMED Hachi Dirir Né le 17 Février 1985 à Tadjourah (DJIBOUTI) JURY PRESIDENT:
DIRECTEUR ET RAPPORTEUR DE THESE :
Mme. Sylvie Seck GASSAMA Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
M. Germain Jérôme SAWADOGO Professeur à l’EISMV de Dakar
MEMBRE :
M. Yaghouba KANE Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
CO-DIRECTEUR DE THÈSE :
M. Adama SOW Maitre-assistant a l’EISMV de Dakar
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département : Papa El Hassan DIOP
ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître Assistant M. Felix NIMBONA, Vacataire CHIRURGIE-REPRODUTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa WANE, Moniteur ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Wilfried OYETOLA, Moniteur PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître Assistant M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche M. Grégoire BAZIMO, Moniteur ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître Assistant M. Raoul ATIKPAKPE, Moniteur
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur
HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître Assistant Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître Assistante M. Anicet ZOBO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur
PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégés M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître Assistante M. N’ZI Kablan Roger, Moniteur M. Geoffroy Djidjoho DJOSSA, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maitre-Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Yalacé Yamba KABORET, Professeur
BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire
OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ELEVAGE (O.M.E.)
SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Stagiaire Mlle Astou BATHILY, Stagiaire
DEDICACES
I
JE DEDIE CE TRAVAIL…… A ALLAH L’Eternel, Le Clément, Le Bienveillant, Le Dispensateur Louange à ALLAH, Seigneur du monde, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, Maitre du jour de la rétribution. Par essence et par excellence. Grâce à TOI, j’arrive au bout du tunnel. Merci pour TA protection et TES inestimables bienfaits pour ton serviteur ; « 161. Dis : “Moi, mon Seigneur m'a guidé vers un chemin droit, une religion droite, la religion d'Abraham, le soumis exclusivement à Allah et qui n'était point parmi les associateurs. 162. Dis : “En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'Univers. 163. A Lui nul associé ! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre.” » Sourate 6 : AL-ANAM (LES BESTIAUX)
II
AU Prophète MOUHAMAD (que la paix et la bénédiction d’ALLAH soit sur lui) « le sceau des Prophètes, l’imam de tous les pieux, le chef des Envoyés et le bien-aimé du Seigneur des mondes » Aux nobles compagnons du Prophète, les Mouhajirounes et les Ansars « ces hommes et femmes, qui ont grandi dans l’Ecole du Sceau des Prophètes, paix et bénédictions d’ALLAH sur lui, et qui ont puisé dans la lumière de sa guidance » A mes grands-parents paternels, à ma grand-mère maternelle… IN MEMORIAM Puisse ALLAH vous accorder sa clémence, sa miséricorde et vous accueillir dans Son paradis Eternel, AMIN. A ma tante NIMCA ALI MADAR, mes cousins Yacin AWALEH DIRIR et Omar ABDILLAHI… IN MEMORIAM
III
A MES PARENTS : WARIS ALI MADAR ET HACHI DIRIR KAMIL o MERE Merci pour cette rigueur que tu as toujours eue envers tes enfants. Aujourd’hui, je me rends compte que tu le faisais pour notre bien. Tu t’es toujours investie, tu t’es toujours battue sans recul pour que nous puissions aller loin dans nos études et nous t’en sommes très reconnaissant. Tu es partie si tôt que je n’ai pas eu le temps de recevoir ton amour et te montrer que je t’aime. J’aurais aimé que tu sois là avec moi en ce jour qui m’est si chères mais nul ne peut s’opposer à la volonté de notre Seigneur. Tu es toujours présente dans ma vie et je t’aime beaucoup. Puisse ALLAH t’accorder sa clémence, sa miséricorde et t’accueillir dans Son paradis Eternel, AMIN YA RABBI. IN MEMORIAM
IV
o PERE Beaucoup de circonstances de la vie ne nous ont pas permis de passer beaucoup de temps ensemble. Après ALLAH (Loué soit-Il) je te dois tout. Tu m’as élevé dignement. Tu t’es sacrifié pour moi se privant de tous les plaisirs d’une vie. Jour et nuit tu t’es attelé à me hisser au plus haut niveau. La dignité, la persévérance, l’honnêteté dans les actes et les paroles, l’attachement à ALLAH et à Ses préceptes, le respect de mes semblables et de leurs biens, la confiance en soi sont autant des valeurs que tu m’as inculqués père. Tes prières pour moi ont été durant ces longues années la force qui me poussait vers l’avant, et la clé de toutes mes réussites. Chaque jour à chacune de mes prières je prie LE TOUT PUISSANT de t’accorder et de m’accorder longue vie, force et santé afin que je puisse te rendre le meilleur qu’un fils peut offrir à son père. Ton affection, et ton amour m’ont toujours poussé vers l’avant. Tes conseils sur la vie d’un pragmatisme inégalé, tes prières et ton soutien indéfectible durant toutes ces longues années m’ont été d’une aide si précieuse. Trouve dans ce travail tout l’amour d’un fils à son père. Qu’ALLAH t’accorde longue vie pleine de santé et de bonheur, AMIN YA RABBI.
« ……ô mon Seigneur, fais-leur; à tous deux; miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit » (Sourate 17, verset 24)
V
A MES FRERES ET SŒURS Fatouma, Fathia, Filsan et Abdo Etre votre ainé a toujours été mon moteur et vous servir d’exemple un credo. Trouvez dans ce travail le témoignage de toute mon affection. A MA TANTE SAFIA DIRIR KAMIL ET SA FAMILLE Pour toute l’affection que je porte à votre égard, ce travail est le vôtre. A MON ONCLE AWALEH DIRIR KAMIL et toute sa famille A SAID ABDILLAHI et toute sa famille A HOUSSEIN ABDILLAHI KAYAH et sa famille A OMAR ABDILLAHI (IN MEMORIUN) et sa famille Aucune dédicace ne saurait exprimer la profondeur de mon amour fraternel et l’immense affection que je porte pour chacun de vous. Cette précieuse occasion me permet en ce jour de vous témoigner ma profonde gratitude et mon immense reconnaissance. Que ce travail soit l’expression de la profonde affection que je porte à votre égard. A MES COUSINS ET COUSINES ET LEUR FAMILLE en témoignage de tout mon amour à chacun de vous. A MON BEAU FRERE SOUGAL HASSAN HARBI La distance nous éloigne, les sentiments perdurent… Que ce modeste travail soit le témoignage de tout mon respect, mon estime, mon affection et mon amour à votre égard. Vous m’êtes cher.
VI
A TOUS MES PETITS NEVEUX ET NIECES. Je vous embrasse tous très fort ! A TOUS MES ONCLES ET TANTES PATERNELS ET MATERNELS En témoignage pour toute l’affection que je porte à votre égard, ce travail est le vôtre. A MES NOBLES COMPAGNONS DU SAVOIR, Dr Kaire ALI ELMI, Dr Saad OKIEH DJIRE, Dr Hasna ARAITA HEBANO, Dr Abdo ALAWAN ISSE Des joies, des pleurs, des rires, des fous-rires, que de souvenirs passés, que de beaux moments vécus dans l’enceinte du temple du savoir de l’EISMV. Chacun de vous m’est cher. Que de belles qualités ALLAH vous a gratifiées. Toutes ces années passées ensemble à nous former et nous forger ont crée des liens uniques. Que cette amitié et fraternité perdurent en tout lieu et tout temps. Toutes mes amitiés et excellente carrière à chacun de vous! A MES AMIS ET FRERES DJIBOUTIENS : Dr Yahya Osman, Ahmed Abdi Gabobeh, Aden et son grand frère Moustapha Abdi Bouh, Houssein Ismaël Egueh, Khalid Ahmed, Ayanleh Bilal Bouh, Liban dit Fat Joe, Saïd Jimmy, Radwan, Omar, Fathi, Zakaria, Gueldon, Osman, Adnan Olad, Mohamed Hassan dit Ougass, Ahmed-Amin Tourtour, Nourradine, Bachir, Ahmed Lampard, Amarreh, Abdi Gauché, Saleh. Merci pour votre soutien moral et pour les bons moments passés ensemble. Je vous souhaite tout le bonheur du monde. Avec toute mon affection.
VII
A MES AMIS (ES) SI CHERS (ES) DE L’EISMV : Dr BAGNA Binamlé, Dr Malik OROUSEKOU, Dr DAGO A. Joëlle, Dr MARANKANE A. Yacouba, Dr Martial GBOYOU, Dr DAHOUROU, Dr KONAN Valère, Dr TSOUMBOU Thierry, Dr BITTY, Dr Touty KEITA, Dr Bertony OTTORO, Dr COMBARI, Dr YOUGBARE, Dr Latsouck DIOUF, Dr KABORE, Dr Ameth FALL, Dr Mactar FALL, Dr Albert TRAORE, Dr DECKI, Parfait OKOUA BEKALE, Mr NZI KABLAN, Mohamed Daly, Maguette COULIBALY, Jule FAYE, Franck EZOUA. Amis (es) des moments difficiles, vous m’avez beaucoup aidé à surpasser les difficultés par votre présence à mes côtés à chaque instant. J’ai apprécié l’estime et la confiance que vous m’avez témoignées. Soyez convaincus qu’elles sont réciproques. Merci très chers (es) amis (es) et que notre solidarité et amitié puissent rester inébranlables. Bonne continuation a vous. A MES TRES CHERS AMIS: Martial, Parfait, Kaire. En souvenir de toutes ces années passées ensembles, vous resterez toujours pour moi des amis(e) exemplaires. Que ce travail soit le témoignage des sentiments fraternels que j’ai pour vous ! AUX BENJAMINS DE « LA STREET » : Amy, Emmanuel, Paul Henry. A vous trois « COURAGEZ » A MES AMIS DU C.O.U.D : Tahar, Fayçal, Yacin, Tapha, Serigne, Cheick Je n’oublierai jamais les bons moments passés ensembles, Merci pour tout les gars. Avec toute mon affection.
VIII
A LA 41ème PROMOTION DE l’EISMV DE DAKAR, La promotion MALICK SENE, en souvenir des moments passés ensemble. A NOTRE PARRAIN Dr MALICK SENE, Vous êtes un exemple pour nous, Merci pour Tous. A NOTRE PROFESSEUR ACCOMPAGNATEUR, LE PROFESSEUR MOUSSA ASSANE Merci pour cette confiance que vous nous avez accordée et d’avoir contribué à la réalisation de notre baptême de promotion. Je vous souhaite longue vie. A L’AMICALE DES ETUDIANTS VETERINAIRES DE DAKAR (AEVD) Merci de toujours défendre la cause des étudiants. A TOUS MES ENSEIGNANTS depuis le primaire, en passant par le collège et lycée jusqu’à l’université pour toutes les connaissances fournies. A TOUS MES AMIS ET FRERES : Ali Hid, Moustapha et son frère Rachid Vous êtes l’exemple type de l’amitié et de la fraternité pure et sincère. Qu’il me soit permis aujourd’hui de vous assurer mon profond attachement et ma grande reconnaissance. Trouvez dans ce travail tout l’estime d’un ami pour qui vous êtes si chers. A TOUS MES AMIS DES QUARTIERS 7BIS ET AMBOULI 8 MAI DE DJIBOUTI-VILLE pour tous les moments passés ensemble. IX
A TOUS MES AMIS D’ENFANCE DU QUARTIER CHEICK MOUSSA D’ALI-SABIEH pour tous les moments de notre enfance et adolescence. A TOUS MES AINES DU QUARTIER CHEICK MOUSSA D’ALISABIEH pour tous les moments de joie et de fraternité passés ensemble. A TOUTE LA COMMUNAUTE DJIBOUTIENNE AU SENEGAL A MA PATRIE DJIBOUTI Ma patrie, mon pays natal où mes racines sont profondément ancrées, et à laquelle toutes mes pensées et mon amour convergent. Qu’Allah te garde dans ses Bonnes Mains. AU SENEGAL, Pays Hôte Merci Pour Tout. A vous tous, si nombreux que je n’ai pas cité, sachez que ce travail est aussi le vôtre et je vous serai éternellement reconnaissant. Merci !
X
NOS SINCERES REMERCIEMENTS
XI
Notre sincère gratitude à tous ceux qui ont œuvré par leurs conseils ou par leur soutien à la réalisation de ce modeste travail. Je voudrais remercier tout d’abord l’Etat DIBOUTIEN pour avoir octroyé la bourse d’étude. o
A Tous le personnel du BGDEF pour leur disponibilité.
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A Monsieur le Directeur Général de L’EISMV, Pr Louis Joseph Pangui
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A l’UEMOA, pour avoir financé cette étude à travers le Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur (PAES).
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Au Dr Amadou DIOUMBIA, Mohamed Lamine KOÏTA et toute l’équipe de la SPANA Bamako, Mali pour leur inestimable contribution lors des enquêtes de terrain.
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A mon Directeur et Rapporteur de thèse Pr Germain Jérôme SAWADOGO, merci pour votre soutien, votre compréhension et vos sages conseils.
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A Mon Co-Directeur de Thèse Dr Adama SOW, sans vous je n’y serai pas arrivé, pour votre compréhension, votre encadrement sans faille et votre constante disponibilité. Merci sincèrement et qu’ALLAH vous bénis.
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Au Pr KANE, merci pour votre affection et vos conseils.
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A mon Président de jury Pr Sylvie Seck GASSAMA, merci d’avoir accepté avec spontanéité de présider ce jury.
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A Tous les membres de Mon Jury de thèse.
o
Au Docteur Malick SENE (notre parrain) et au Professeur Moussa ASSANE (notre professeur accompagnateur).
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Au Dr Moussa Cheikh, merci pour vos sages conseils et votre soutien.
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Au Dr MIGUIRI KALANDI, pour sa disponibilité et son soutien.
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A Mr Ali Dell Waiss, pour votre soutien pendant ces longues années. XII
o
A mes collègues de la Direction de l’élevage et des Services Vétérinaires de Djibouti (ALI YABEH, IBRAHIM DJAMA, YONIS ADAR, MOUSTAPHA HASSAN, MOHAMED ABDALLAH, BLOCK) Merci pour vos conseils et votre disponibilité.
o
Aux Dr Khalifa SYLLA et Dr ASSOUMY pour leur sympathie et leur disponibilité durant notre stage rural.
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Au Dr Dieudonné DAHOUROU, pour son aide et sa sympathie.
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A Mrs Abdallah DIAME et DIOP et Mme Fatima, pour leur disponibilité et leur sens d’écoute.
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A Mr LAFIA Théophraste, pour sa disponibilité et son aide.
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A mes frères et sœur Djiboutiens de promotion (Dr HASNA, Dr KAIRE, Dr SAAD, Dr ALAWAN), merci pour vos conseils, et de votre aide. Ce travail est aussi le vôtre.
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A mes frères et amis (Dr Yahya Osman, Ahmed Iryo, Aden Abdi, Houssein Ismaël dit Yekini, Ali Hid, Ayanleh Bilal, Moustapha et son frère Rachid, Dr Tahar, Yacin, Tapha, Serigne, Cheick), merci pour vos conseils et de votre disponibilité à mes côtés.
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A Parfait, Martial, Malick, Aline, Anuarite, Joss, Daly, Serge, Faye, Levy, Kabore, Kablan, Albert, pour ces bons moments passés ensemble durant toutes ces années.
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Aux Benjamins de la Street (Amy, Emmanuel, Paul), pour ces bons moments passés ensemble.
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A Sokhna FAYE (Yaye) et ses filles (Aïcha et Zenabou) pour le repas de midi durant toutes ces années.
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Au Dr Evariste BASSENE, pour son soutien indéfectible et sa disponibilité. XIII
o
Aux Dr Armand SENOU et Dr Ismaël SY, pour leur encadrement sans faille de notre stage clinique de 3ème année.
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A mes amis et camarades de promotion, merci à tous et bonne chance dans la vie professionnelle et sociale.
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A Mr Nicolas Talimpa Lompo, pour l’impression de ce document et son aide.
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A Madame DIOUF, responsable de la Bibliothèque de l’EISMV.
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A tout le personnel administratif et technique de l’EISMV.
o
Aux vigiles et à tous les agents d’entretien de l’EISMV.
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A l’AEVD.
XIV
A NOS MAITRES ET JUGES
XV
A notre Maître et président de jury de thèse, Madame Sylvie Seck GASSAMA, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous faites un grand honneur en acceptant avec spontanéité de présider ce jury malgré vos multiples occupations. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. A notre Maître, Directeur et Rapporteur de Thèse, Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur à l’EISMV de Dakar. Vous avez accepté d’encadrer et de diriger ce travail avec rigueur, malgré vos multiples occupations. Votre modestie, votre sens de responsabilité, vos qualités humaines et d’homme de science nous ont beaucoup séduit pendant notre travail. Vos conseils nous ont servi et continueront toujours à nous orienter. Au-delà de notre profonde gratitude, nous vous prions de trouver ici, honorable maître, l’assurance de notre éternelle reconnaissance. A notre Maître et juge, Monsieur Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. Malgré vos multiples occupations, vous n’avez ménagé aucun effort en acceptant d’être membre de notre jury de thèse. Vous demeurez une fierté et un modèle de réussite pour cet établissement. Vos qualités humaines, votre rigueur scientifique et votre sens d’écoute des étudiants nous ont profondément marqué, notre stage rural à Sokone et Kaolack est un parfait exemple. Veuillez trouver ici, nos sincères remerciements et l’expression de notre profonde considération.
XVI
A notre Co-directeur de thèse, Monsieur Adama SOW, Maître-assistant à l’EISMV de Dakar. Vous avez su guider d’une main rationnelle le travail que nous présentons en ce jour. Vous n’avez jamais hésité à sacrifier votre temps pour veiller à la réalisation de ce travail. Vous nous avez marqué par votre disponibilité, votre ponctualité et votre dynamisme. Vous avez été à nos côtés, nous conseillant, nous épaulant, nous poussant à faire toujours mieux. Qu’il nous soit permis de vous témoigner cher maitre notre admiration et notre grande estime à votre égard.
XVII
«Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation».
XVIII
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
PIB :
Produit Intérieur Brut
CSAO :
Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest
CTC :
Centre Technique de Coopération
ANOVA:
Analyse of Variance
NEC:
Note d’état corporel
ADN:
Acide Désoxyribonucléique
GPS:
Global Positioning System
PV :
Poids Vif
PT :
Périmètre thoracique
LC :
Longueur du cou
HG :
Hauteur au garrot
LT :
Longueur du tronc
LOD :
Longueur de l’oreille droite
LOG :
Longueur de l’oreille gauche
XIX
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Zones climatiques et pluviométrie au Mali........................................ 6 Figure 2 : Relief et hydrographie du Mali ......................................................... 7 Figure 3 : Apparence extérieure de l’âne ......................................................... 17 Figure 4 : Famille avec attelage asine .............................................................. 26 Figure 5 : Transport en milieu rural a Kendié au Mali ..................................... 27 Figure 6 : Culture attelée pour la préparation des champs ............................... 28 Figure 7 : Localisation des 3 régions sur la carte du Mali. ............................... 36 Figure 8 : Mesure des paramètres morphobiométriques chez l’âne.................. 39 Figure 9 : Couleurs de robe d’ânes rencontrées au Mali. ................................. 43 Figure 10 : Quelques lésions traumatiques chez des ânes de traction............... 44 Figure 11 : Régression linéaire du poids vif en fonction du périmètre thoracique des ânes du Mali .............................................................................................. 51
XX
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Effectifs des ânes échantillonnés par village au Mali .................... 37 Tableau II : Caractérisation de la population d’étude selon l’âge, le sexe et la NEC des ânes au Mali ...................................................................................... 41 Tableau III : Répartition des ânes du Mali selon la couleur de la robe ............ 42 Tableau IV : Variations des paramètres morphobiométriques des ânes du Mali45 Tableau V : Variations des paramètres morphobiométriques des ânes du Mali selon le sexe. .................................................................................................... 46 Tableau VI : Variation des paramètres morphobiométriques des ânes du Mali selon la NEC. ................................................................................................... 47 Tableau VII : Variation des paramètres morphobiométriques des ânes du Mali selon la classe d’âge. ........................................................................................ 48 Tableau VIII: Corrélation entre les différents paramètres morphobiométriques des ânes du Mali. ............................................................................................. 49 Tableau IX : Récapitulatif des modèles de la régression linéaire en fonction du poids vif ........................................................................................................... 50 Tableau X : Correspondance du poids vif selon le périmètre thoracique ......... 52 Tableau XI : Quelques exemples d'estimation du poids des asins du Mali et leur prédiction ......................................................................................................... 53
XXI
TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ..........................................................................................1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ...................... 4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MALI .........................................5 I.1. Géographie ..............................................................................................5 I.1.1. Situation .................................................................................................................. 5 I.1.2. Importance de la pluviométrie en fonction des régions ........................... 5
I.1.3. Relief et hydrographie ........................................................................................ 6
I.2. Economie malienne .................................................................................7 I.3. Peuplement humain .................................................................................8 I.4. Importance de l’élevage au Mali..............................................................8
I.4.1. Fonction économique .......................................................................................... 8
I.4.2. Signification sociale et culturelle .................................................................... 9
I.4.3. Systèmes de production diversifiés ................................................................ 9
CHAPITRE II : GENERALITES SUR L’ESPECE ASINE ...................... 11 II.1. Âne : Rappel sur la classification ......................................................... 11 II.2. Origines préhistoriques et historiques des equidés................................ 11 II.3. Différentes races d’ânes ....................................................................... 12 II.3.1. Âne sauvage africain ...................................................................................... 12 II.3.2. Ânes domestiques ............................................................................................ 13
II.3.3. Les races d’ânes domestiques d’Afrique de l’Ouest ............................ 14
II.4. Caractères généraux des ânes ............................................................... 15 II.4.1. Allures ................................................................................................................. 15 II.4.2. Apparence de l’extérieur ............................................................................... 16
II.5. Hybrides ..............................................................................................17 II.6. Elevage de l’âne ...................................................................................18 II.6.1. Elevage de l’ânon ............................................................................................ 18 XXII
II.6.2. Elevage des asins ............................................................................................. 19
II.6.3. Sélection traditionnelle des asins d’élevage de trait ............................ 19
II.7. Reproduction........................................................................................21 II.7.1. Physiologie de la reproduction .................................................................... 21
II.7.2. Mise à la reproduction ................................................................................... 21
II.7.3. Chaleurs .............................................................................................................. 21
II.7.4. Saillies des ânesses ......................................................................................... 22 II.7.5. Gestation et mise-bas ..................................................................................... 22
II.8. Comportement et contention ................................................................ 23 II.8.1. Ethologie des asins .......................................................................................... 23
II.8.2. Techniques et astuces pour la contention ................................................ 23
CHAPITRE III : IMPORTANCE DES ASINS .......................................... 25 III.1. Cheptel asin du Mali ........................................................................... 25 III.2. Importance sociale .............................................................................. 25 III.3. Importance économique ...................................................................... 26 III.3.1. Traction des charrettes ................................................................................. 26
III.3.2. Moyen de transport .......................................................................... 27 III.3.3. Culture attelée ................................................................................................. 28
CHAPITRE IV : MORPHOBIOMETRIE DES ÂNES .............................. 29 IV.1. Identification des ânes ........................................................................ 29 IV.1.1. Signalement codifié ...................................................................................... 29
IV.1.2. Signalement graphique ................................................................................ 29
IV.1.3. Règles générales du signalement .............................................................. 30 IV.1.4. Signalement des ânes.................................................................................... 30 IV.1.4.1. Robe ............................................................................................................... 30
IV.1.4.2. Epi ................................................................................................................... 31 IV.1.4.3. Marques ......................................................................................................... 31
IV.2. Détermination de l’âge par la dentition chez l’âne .............................. 31
XXIII
IV.3. Note d’état corporel ............................................................................ 32 IV.4. Mensurations ......................................................................................32 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE .............................. 34 CHAPITRE V : MATERIEL ET METHODES ......................................... 35 V.1. Zone de l’étude ....................................................................................35 V.2. Echantillonnage ...................................................................................37 V.3. Matériel de terrain................................................................................ 38 V.4. Méthodes .............................................................................................38 V.4.1 Mesures des paramètres morphobiométriques chez l’âne ................... 38 V.4.1.1 Hauteur au garrot .......................................................................................... 38
V.4.1.2. Longueur du tronc (LT) ............................................................................. 38 V.4.1.3. Périmètre ou pourtour thoracique (PT)................................................. 38
V.4.1.4. Longueur du cou .......................................................................................... 39 V.4.1.5. Longueur des oreilles gauche et droite ................................................. 39 V.4.1.6. Poids vif .......................................................................................................... 39
V.5. Analyses statistiques ............................................................................ 40 V.6. Répartition des animaux en classes d’âges ........................................... 40 CHAPITRE VI : RESULTATS ET DISCUSSION .................................... 41 VI.1. RESULTATS .....................................................................................41 VI.1.1. Description de la population d’ânes ........................................................ 41 VI.1.2. Caractérisation morphobiométrique de la population........................ 42
VI.2. DISCUSSION ....................................................................................54 VI.2.1. Caractérisation de la population d’étude................................................ 54
VI.2.2. Caractérisation morphobiométrique de la population selon la robe54 VI.2.3. Valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques selon les régions .............................................................................................................................. 55 VI.2.4. Valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques selon la
NEC, l’âge et le sexe ................................................................................................... 56 XXIV
VI.2.5. Détermination d’équation du poids vif des ânes à partir des paramètres morphobiométriques ............................................................................. 57
CHAPITRE VII : RECOMMADATIONS ET PERSPECTIVES ............. 59 VII.1. RECOMMANDATIONS .................................................................. 59 VII.1.1. Aux éleveurs .................................................................................................. 59 VII.1.2. Aux agents de la santé animale ............................................................... 59 VII.1.3. Aux chercheurs ............................................................................................. 60
VII.2. PERSPECTIVES............................................................................... 60 CONCLUSION GENERALE ...................................................................... 62 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................... 66 ANNEXES .....................................................................................................73
XXV
INTRODUCTION
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A l’heure où le monde est à la recherche de liens entre les sociétés à travers les siècles mais aussi à travers les différentes civilisations, un animal apparaît comme porteur de cette universalité : l’âne. En effet, utilisé aussi bien pour l’élevage, la traite ou sa viande, il constitue un outil de travail très important. Il est principalement utilisé pour le transport des hommes ou des biens, pour les travaux champêtres et pour l’exhaure (TAPSOBA, 2012). Le Mali, vaste pays sahélien enclavé au cœur de l'Afrique de l'Ouest, couvre une superficie de 1 241 138 km2 dont près de 60% appartiennent à la zone désertique. Il est limité au Nord par l'Algérie, au Sud par la Guinée et la Côte d'Ivoire, à l'Est par le Burkina Faso et le Niger, à l'Ouest par la Mauritanie et le Sénégal (MALI, 2002). Au Mali, l'agriculture est marquée par la prépondérance des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux traditionnels extensifs. L’élevage de l’âne est encouragé par le climat chaud et sec du Mali. L’effectif national des ânes est estimé à 1 480 000 têtes (PRADERE et al., 2007). En raison de la faible mécanisation de l’agriculture, l’âne est utilisé pour la culture attelée, le transport des récoltes, mais également pour les travaux ménagers. En élevage, il est utilisé pour le transport des aliments, l’évacuation des fientes des poules et les bouses des vaches (SOW, 2012). C’est une activité traditionnelle qui se pratique depuis des siècles. En effet, sa rusticité et son endurance au travail ont fait de lui "un animal à tout faire". Il joue ainsi un rôle économique et social important. Sur le plan des races d’ânes rencontrées en Afrique de l’Ouest, l’unique documentation disponible est celle faite par DOUTRESSOULE (1947) pendant la période coloniale. Cet auteur a décrit six races d’ânes dans les pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest. Les six races d’ânes sont phénotypiquement identifiables et l’aire de répartition est la zone sahélo-soudanienne d’Afrique de l’Ouest. Ces races sont l’âne du Gourma, l’âne de l’Aïr, l’âne du Yatenga, l’âne du Sahel, l’âne de Mauritanie et l’âne Minianka. Malgré son importance, très peu d’études sont consacrées à cette espèce et l’âne est souvent abandonné à son seul
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propriétaire qui l’exploite au maximum au rythme des saisons sans nécessairement connaître ses besoins. C’est fort de toutes ces réalités, que l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar a entrepris une étude financée par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à travers le Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur (PAES), dont l’objectif général est de caractériser
les
races
d’ânes
au
Mali
à
l’aide
des
paramètres
morphobiométriques. Ce travail répondra aux objectifs spécifiques suivants : o
Déterminer les principaux paramètres morphobiométriques des ânes du Mali ;
o
Définir la diversité phénotypique des races d’âne du Mali à partir des paramètres morphobiométriques.
Notre travail se subdivise en deux parties : La première partie présente la synthèse bibliographique qui aborde les généralités sur le Mali et les ânes, leur importance socio-économique et leurs caractéristiques morphobiométriques. La seconde partie concerne l’étude expérimentale qui présente la méthodologie, les résultats obtenus ainsi que la discussion, les recommandations et perspectives enfin la conclusion.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MALI CHAPITRE II : GENERALITES SUR L’ESPECE ASINE CHAPITRE III : IMPORTANCE DES ASINS CHAPITRE IV : MORPHOBIOMETRIE DES ANES
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MALI I.1. Géographie I.1.1. Situation Situé au cœur de l'Afrique de l'Ouest entre les latitudes 10°30 et 25°00 Nord et les longitudes 12°00 Ouest et 4°00 Est, le Mali est un vaste pays sahélien qui ne bénéficie d’aucun accès à la mer.
I.1.2. Importance de la pluviométrie en fonction des régions Le climat est caractérisé par l’alternance d’une saison sèche (dont la durée varie de cinq mois dans la partie Sud à neuf mois au Nord) et d’une saison humide ou hivernage qui débute en avril-mai et se termine en octobre-novembre. La pluviométrie, très variable suivant les régions du pays, est le principal facteur qui détermine les quatre zones agro-écologiques du pays. Nous trouvons du Sud au Nord la zone soudano-guinéenne (>1100 mm de pluie par an), la zone soudanienne (600-1100 mm), la zone sahélienne (200-600 mm) et la zone saharienne ou désertique (moins de 200 mm) (Figure 1).
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Figure 1 : Zones bioclimatiques et pluviométrie au Mali Source : VAKSMANN, 2004.
I.1.3. Relief et hydrographie Le relief, peu contrasté, est constitué de plateaux et de plaines avec des systèmes dunaires bien développés dans les régions du Nord et de l’Est (Figure 2). Hormis le fleuve Niger, les cours d'eau permanents n'existent que dans les régions Ouest et Sud du pays (le fleuve Sénégal, le fleuve Bani). D’une longueur totale de 4200 km, le fleuve Niger traverse le Mali sur 1600 km et représente la principale voie de communication entre les différentes régions. Ressource primordiale pour les hommes, les cultures et les troupeaux, il joue un rôle prépondérant dans l'inondation du delta intérieur du Niger (MILET, 2007). 6
Figure 2 : Relief et hydrographie du Mali Source : RASSE, 2001.
I.2. L’économie malienne Une grande partie de l’économie malienne est basée sur le secteur agricole au sens large, comprenant les cultures (coton, riz, mil, arachide, canne à sucre, maïs) mais également la pêche et l’élevage. Ainsi, l’économie malienne est essentiellement agropastorale. Le Mali a également d’autres ressources, notamment les gisements miniers (or, phosphate, sel). Malgré ces richesses, l’économie du Mali est restée vulnérable aux chocs extérieurs (aléas hydroclimatiques, invasions acridiennes, chute des cours de coton). Au sein du secteur agricole, le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’élevage estimé contribue pour 40% au PIB du secteur primaire et pour 12% au PIB national. En dépit de ces contributions, les ressources budgétaires affectées à l’élevage pendant la
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période allant de 1992 à 2005 ne représentent que 4,8% du budget total affecté au secteur primaire (PRADERE et al., 2008).
I.3. Peuplement humain La population malienne, estimée à 13,9 millions d’habitants, est jeune et en croissance rapide (2,7% par an). Le Mali est un carrefour de cultures et d’ethnies (MILET, 2007), cela confirme ce que disait GALLAIS (1984) : « L’ethnicité commande en Afrique non seulement la culture, au sens le plus étroit du terme, mais aussi un grand nombre de composantes matérielles de l’existence – habitat, techniques de productions – et l’organisation sociopolitique de l’espace ».
I.4. Importance de l’élevage au Mali L’élevage est exercé historiquement par les peuples d’éleveurs : Peuls, Touaregs et Maures. Mais actuellement, il est en réalité pratiqué par au moins 80% de la population rurale. L’élevage assure des fonctions multiples et essentielles. Pour les maliens, son importance n’est pas seulement économique, elle est aussi sociale et culturelle.
I.4.1. Fonction économique Pour 30% de la population, l’élevage est la principale source de subsistance (VAUDAUX, 2010). Le revenu est tiré de la vente d’animaux ou de la vente du lait. Mais il peut être aussi un complément de revenu pour d’autres professions (commerçants, fonctionnaires, artisans). L’élevage est également une forme d’épargne (appelée épargne sur pieds) et une source de liquidités pour ceux qui n’ont pas accès au système bancaire (VAUDAUX, 2010).
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I.4.2. Signification sociale et culturelle Chez les éleveurs, le prestige social est fortement lié au bétail. S’il est vrai qu’il peut y avoir un souci de prestige tiré de la taille du troupeau, il s’agit aussi de pouvoir remplir certaines obligations sociales (dots, cérémonies) et de préserver la tradition pastorale (MANOLI, 2006 ; BA, 1982). Des échanges commerciaux ont lieu entre les éleveurs et d’autres groupes sociaux. Le lait et les animaux sur pieds sont vendus ou échangés contre d’autres produits alimentaires ou des biens matériels (BA, 1982). Il existe donc dans la société malienne un tissu social rural autour de l’élevage, qui procure des revenus à différentes catégories de la population.
I.4.3. Systèmes de production diversifiés I.4.3.1. Elevage sédentaire L’élevage sédentaire est lié au système agro-pastoral et se situe surtout dans la zone soudanienne et soudano-guinéenne. Même s’il concerne parfois de faibles effectifs, il existe dans tous les villages. Le plus souvent, les animaux sont gardés la nuit dans les concessions et rassemblés le matin afin d’être pris en charge par des bergers salariés (BA, 1982). Suivant la place de l’élevage, il peut y avoir : o
L’élevage par possession de cheptel de trait (qui représente actuellement près de 25% du cheptel malien).
o
L’élevage semi-sédentaire : Les campements d’élevage sont bien caractérisés dans le terroir d’accueil et l’intégration sociale des éleveurs est avancée (nombreux échanges économiques) ;
o
L’élevage de thésaurisation : Il est le fait de ruraux qui consacrent traditionnellement l’essentiel de leurs activités à l’agriculture. Les surplus dégagés sont épargnés sous forme d’animaux. C’est le système villageois traditionnel d’épargne (TRAORE et TRAORE, 2002).
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I.4.3.2. Elevage transhumant L’élevage transhumant se rattache au système pastoral. Dans le système transhumant, les déplacements sont cycliques et ont pour but la recherche de pâturages et de points d’eau (TRAORE et TRAORE, 2002). Suivant les ethnies ou les groupes sociaux, ils intéressent la totalité de la famille qui déplace son habitat et les animaux, ou seulement les gardiens ou bergers qui accompagnent les troupeaux (PAGOT, 1985). Dans un pays sahélien comme le Mali, ce système d’élevage représente au moins 70% du cheptel (CSAO et al., 2008).
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CHAPITRE II : GENERALITES SUR L’ESPECE ASINE II.1. Âne : Rappel sur la classification Règne :
Animal
Embranchement :
Vertébrés
Classe :
Mammifères
Famille :
Equidés
Super-ordre :
Ongulés
Ordre :
Périssodactyles
Genre :
Equus
Espèce :
Equus asinus Source : BERTONI, 2000.
II.2. Origines préhistoriques et historiques des equidés C’est au Pléistocène (il y a environ un million d’années) qu’apparurent les premiers équidés. Les données morphologiques, alliées à des éléments de caryologie, permettent d’assurer qu’il existe à l’heure actuelle trois rameaux principaux représentés par les chevaux, les ânes et les zèbres, tous dérivés de l’Equus du Quaternaire (LANGLOIS, 1973). Quoique les vestiges de l’existence du cheval et de certains asiniens à l’époque préhistorique soient assez nombreux, l’utilisation de ces animaux fut plus tardive et leur hybridation est certainement postérieure au néolithique ou période de la pierre taillée. La domestication de l’âne est, selon les auteurs, antérieure ou postérieure à celle du cheval. La question est difficile à résoudre. Il serait plus exact de dire qu’il n’a pas été primitivement utilisé dans la même aire géographique que le cheval. Il existait en Grèce, au temps d’HOMERE (Iliade, LIV XI). HEREDOTE dit que, dans l’armée de XERXES, « les Indiens se servaient tant de chevaux de selle que de chars attelés de chevaux et d’ânes sauvages ». L’âne est figuré sur les plus anciens monuments d’Egypte et il fait partie des objets que le pharaon donne à Abraham. Ainsi, PIETREMENT écrit en 1870: «les enseignements de
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l’histoire ne laissent aucun doute sur les lieux de la première domestication de l’âne ; ce sont les chaudes contrées aux environs de la mer rouge et des rivages du Sud-Est de la Méditerrané» (HARRY, 2010). Celui-ci mesurait 125 à 135 cm au garrot et marchait sur un véritable sabot (HARRY, 2010). Les détails de la spécification entre les deux cousins que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas connus précisément, mais une séparation géographique sous des climats différents a joué le plus grand rôle. Les migrations furent nombreuses et grandes au fil des millénaires. Ainsi dispersé sous différents climats, puis soumis à la domestication au cours du quatrième millénaire avant Jésus Christ, l’âne, par une ségrégation intraspécifique est à l’origine des races variées que l’on retrouve aujourd’hui (AUDIOT, 1978).
II.3. Différentes races d’ânes Bien que l’on connaisse de façon à peu près certaine l’origine des ânes domestiques, la famille asine est mal connue dans son ensemble. Des études récentes ont permis d’établir cette généalogie.
II.3.1. Âne sauvage africain Les ânes sont essentiellement localisés dans les zones arides de la Corne de l’Afrique. En général, il existe deux sous-espèces : le nubien et le somalien. Les deux sous-espèces descendent d’une même souche, l’Equus asinus africanus, l’âne sauvage qui peuple encore le Soudan, l’Éthiopie et la Somalie. Il se distingue de l’onagre asiatique dont la taille est légèrement supérieure, et encore plus nettement des différentes espèces d’hémiones (hémippe, kiang). L’âne sauvage se présente sous deux formes spécifiques : l’âne de Nubie (Equus asinus nubicus) et l’âne de Somalie (Equus asinus somaliensis). Ce dernier est localisé entre le massif éthiopien et la Mer Rouge. Sa robe est parfois dépourvue de la bande scapulaire alors que les zébrures des membres inférieurs sont 12
fréquentes ; le pelage est gris souris. L’âne de Nubie est un peu plus grand, son pelage est gris roussâtre et les zébrures sur les membres inférieurs font défaut ou sont très peu marquées. Dans les deux formes, le museau et la face interne des jambes sont blancs. La taille au garrot varie entre 1 mètre et 1,10 mètre, l’ossature est très résistante, la tête lourde et le front convexe. Les vertèbres dorsales légèrement tranchantes forment une ligne continue sans ensellure. Les vertèbres lombaires sont au nombre de 5. Les oreilles sont frangées de poils foncés. L’habitat de l’âne sauvage est limité aujourd’hui à l’est du Nil, de la 5e cataracte à Danakil ; il s’étendait autrefois à toute la partie nord de l’Afrique (CAMPS et al., 1985).
II.3.2. Ânes domestiques Dans la seconde moitié du XIXème siècle, SANSON cité par DENIS (1995), regroupait les races d’ânes domestiques en ce que nous appellerions aujourd’hui deux « races primaires ».
La race d’Afrique, peut-être originaire d’Egypte, qui s’est répandue dans le monde entier du fait de son aptitude au travail. Elle toise 1 m à 1,30 m, se présente, le plus souvent, sous robe grise souris à bande cruciale, mais d’autres couleurs existent (notamment le blanc). S’y rattachent, pour SANSON (1988), la race égyptienne souvent blanchâtre, restée dans son pays d’origine, et la race commune, qui a subi « toutes les dégradations possibles, sous l’influence de conditions d’existence moins bonnes », La race d’Europe, qui est fondamentalement la race des zones méridionales de l’Europe. Elle toise au minimum 1,30 m et fait souvent beaucoup plus. La robe est habituellement brun foncée avec quelques zones blanchâtres. Les ânes d’Europe sont, principalement, exploités pour la production des mulets.
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II.3.3. Les races d’ânes domestiques d’Afrique de l’Ouest L'âne domestique est rencontré d'une façon générale dans les zones sahéliennes subdésertiques, type sahélien, sahélo-soudaniennes et Nord-soudaniennes. Son habitat est un peu plus développé vers le Sud que celui du cheval. DOUTRESSOULE (1947) décrit six (6) variétés d’ânes en Afrique occidentale: Âne de l'Aïr D’une taille moyenne de 1m à 1,10m, à robe grise et blanche ou rouanne et blanche. Il est assez trapu et harmonique dans son ensemble. La tête est longue et fine, avec un crâne étroit et court, une face longue. L’encolure est moyenne, le garrot puissant, le dos droit, la croupe un peu avalée. Cet âne habite le nord de la boucle du Niger. Il est appelé Kobe par les populations locales. Âne de Mauritanie De petite taille 0,90m à 1,05m, à poils ras, à robe variant du gris clair au bai foncé, à bande cruciale marquée. L’âne de Mauritanie possède une tête carrée, un front large, des naseaux minces, un dos horizontal, une croupe courte et des membres nets. Âne du Gourma D’une taille moyenne 1,05m à 1,10m, il est à robe grise où le blanc domine. Ses lignes sont assez harmonieuses ; le corps est au dessus solide et de bonne qualité. Son habitat est la boucle du Niger.
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Âne Minianka. Il est plus petit 0,90m à 1m, mais plus épais que les ânes du Nord. La tête est longue, à chanfrein rectiligne, les oreilles sont longues. Le dos est solide. Il est à robe beige avec une bande dorsale et une raie cruciale plus sombres. Clair sous le ventre et aux membres, légèrement zébré aux canons, les jambes et l’avantbras. Âne du Yatenga C’est un âne fortement charpenté, solide ayant de la taille, 1,05m à 1,15m. La tête est lourde, disgracieuse, à grandes oreilles avec un chanfrein rectiligne. Le squelette et la musculature sont plus développés que dans les autres variétés. Sa robe est gris ardoisée, quelquefois nuancée de noir à marque cruciale très apparente. Les poils sont fins, de longueur moyenne (3 à 5 cm) et la crinière assez forte. Âne du Sahel Un peu plus grand et plus étriqué que celui de l’Aïr, il est plus osseux, mais musclé. La tête est lourde disgracieuse avec un crâne étroit et une face longue. Son système pileux est plus grossier que celui de l’Aïr. Il est à robe grise quelquefois dépourvue de raie cruciale.
II.4. Caractères généraux des ânes II.4.1. Allures Le pas : les ânes marchent au pas le plus souvent. Le pas « normal » est une allure diagonale, mais beaucoup marchent de façon latérale droite, puis latérale gauche (comme les girafes ou les éléphants). Le trot: lors de jeux ou escapades, ou à l’attelage : diagonal droit, puis diagonal gauche, etc.
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Le galop: rare et inélégant. L’âne galope très rarement à quatre temps, le plus souvent à trois temps : antérieur droit, diagonal gauche, postérieur droit, ou l’inverse. Quand l’âne galope pour échapper à un danger (chien, etc.) il garde la tête de côté pour regarder derrière lui.
II.4.2. Apparence de l’extérieur La tête est souvent grosse, forte et charnue. Les naseaux sont assez petits. Le nez est une bande étroite entre les narines. Les yeux ont des apophyses très saillantes, les paupières épaisses et les cils très longs au-dessus de l’œil. L’apophyse forme la salière qui se creuse avec l’âge. La bouche a des lèvres épaisses. La lèvre inférieure pend lorsque l’âne dort, ou s’il est très vieux. L’encolure est droite, courte et puissante. Les crins sont courts et raides. Le garrot est peu prononcé. La croupe est plate et devient saillante chez les vieux (le rein se creuse aussi). La queue est longue mais peu fournie en crins qui forment au bout un pinceau. Le poitrail est étroit. Les muscles pectoraux s’appellent les ars. Le ventre est généralement assez développé. Quant aux organes génitaux, le pénis est beaucoup plus gros chez l’âne que chez le cheval. Le manchon est l’excroissance de chaque côté du fourreau. Les membres sont moins élégants que ceux du cheval, mais très solides. L’épaule est droite et courte. L’apparence extérieure d’un âne revient également à décrire l’animal à travers son corps (Figure 3).
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Figure 3 : Apparence extérieure de l’âne Source : https://monane.files.wordpress.com/2013/05/le-corps-de-lc3a2ne.jpg (consulté le 5 janvier 2015)
II.5. Hybrides Le baudet est le mâle de l’âne, la femelle l’ânesse et le jeune l’ânon. Le croisement entre un âne et une jument donne un hybride nommé le mulet ou la mule et celui issu du croisement entre étalon et ânesse se nomme le bardot ou la bardine. En Afrique de l’Ouest, les hybrides sont peu nombreux en raison des croyances. Ils sont importés de France et d’Afrique du Nord. Chez certains peuples noirs, si l’âne est méprisé, le mulet quant à lui est banni car personne ne veut qu’un baudet s’accouple avec sa jument. La mulasserie de Sotuba (Mali) produisait des mulets appréciés par les populations de cette région (OUMSONRE, 1987). Contrairement au cheval qui a 6 vertèbres lombaires,
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l’âne en possède 05 ; ce qui diminue la souplesse de ses reins, mais augmente sa force lui permettant de porter de lourdes charges (CHAPPEZ, 1994 ; BAROME, 1986). L’homme croise l’ânesse/jument et le cheval/âne depuis moins de 3000 ans, pour retrouver dans l’hybride bardot/mulet, la taille et la rapidité du cheval, ainsi que la résistance et l’endurance de l’âne (BRAUDEL, 2003). Les Romains auraient amené cette pratique en Gaule dès le 1er siècle (SIMEON, 2008). La plupart du temps, ces animaux sont stériles, leur caryotype est à 63 chromosomes. Par contre, ceux du cheval et de l’âne sont respectivement de 64, 62 chromosomes (PETRUS, 2003). Leur cri est intermédiaire entre le hennissement (cheval) et le braiment (âne). Leur gabarit est en effet remarquable, avec un poids avoisinant parfois les 600 kg.
II.6. Elevage de l’âne II.6.1. Elevage de l’ânon Il n’existe pas encore de procédés spéciaux d’élevage du nouveau-né. Quelques heures après la mise-bas, l’ânon commence à téter et le sevrage n’intervient que lors de la prochaine mise-bas. Il naît avec toutes les molaires, mais sans incisives. Ces dernières apparaissent dans la semaine suivant la naissance. Le taux de mortalité chez les jeunes est faible mais la croissance est lente. Le jeune à la naissance a le corps couvert de poils ressemblant à de la laine qu’il perdra par mues successives avant l’âge adulte. La composition du lait d’ânesse est proche de celle de la femme et pourrait être utilisé en allaitement artificiel (OUMSONRE, 1987). L’ânesse donne environ 3 à 6 litres de lait par jour. Son lait est très nutritif car il contient plus de lactose et moins de matières grasses que le lait de vache.
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II.6.2. Elevage des asins Les techniques d’élevage des asins ont très peu évolué en raison des contraintes sociales qui pèsent sur cette espèce. Il n’existe pas à proprement parler d’habitat pour cette espèce. Il s’agit très souvent d’un point choisi dans un coin de la concession ou dehors de celle-ci et pouvant être fixe ou déplaçable, couvert ou non, quelquefois sous un arbre ou en plein soleil. Les animaux de trait y sont entravés à l’aide d’une corde reliant un antérieur à un piquet solidement planté dans le sol. Ils y reçoivent nourriture et eau nécessaires à leur survie et ne sortiront de là que pour effectuer un travail. Le sol est parfois battu pour éviter la boue en saison de pluie. Quant aux asins d’élevage (ânesses et ânons), ils demeurent sans logement en saison sèche. Ils divaguent, se reposent pendant les heures chaudes de la journée dans les maisons abandonnées ou sous les arbres, et passent leur nuit à l’air libre en brousse ou au village. Ils ne bénéficient d’un semblant de logement qu’en saison des pluies où les adultes sont attachés à un point fixe. Toutefois, il n’existe pas d’aménagements spéciaux visant à protéger les animaux contre les intempéries (soleil, pluie, vent, etc.). Le matériel d’élevage y est totalement absent (mangeoires, abreuvoir, etc.). La superficie réservée à chaque animal est généralement suffisante. L’implantation d’un tel habitat ne semble pas tenir compte de certains critères (orientation, dérangement perpétuel des animaux, etc.) (OUMSONRE, 1987).
II.6.3. Sélection traditionnelle des asins d’élevage de trait En Afrique, certaines ethnies possèdent depuis toujours de solides connaissances empiriques permettant de reconnaître un bon âne. Basées sur de simples observations extérieures faites sur certains points du corps de l’animal, ces connaissances empiriques demeurent une affaire de croyance. Il n’y a pas de différence entre le choix d’une ânesse et d’un baudet. La race, l’âge, le format, la robe et les aplombs sont des critères qui interviennent secondairement lors du choix d’un animal. Après l’état sanitaire, l’éleveur insiste surtout sur 19
l’emplacement des épis et leur nombre. C’est ce dernier critère qui conditionne très souvent le choix d’un asin. Mais lorsqu’il s’agit d’animaux de boucherie, ce critère devient secondaire, voire nul car l’éleveur ne se préoccupera dans ce cas que de l’aspect sanitaire et de l’état d’embonpoint des sujets. Les épis sont en nombre et en position variables selon les individus. Ils sont fréquemment observés à l’entrée de la nuque et de chaque côté de la crinière, juste derrière les oreilles, au ventre, au poitrail, sur les flancs, à la croupe, au front, aux cuisses, etc. Les épis situés à l’entrée de la nuque, au poitrail et à la cuisse sont les plus importants et entraînent très souvent le rejet de l’animal. Selon donc l’emplacement et le nombre d’épis, l’interprétation des données est la suivante (OUMSONRE, 1987) : o
Deux épis situés chacun de part et d’autre de la crinière à l’entrée de la nuque : bon animal ayant une longévité, procurera santé et bonheur pour l’éleveur et sa famille ;
o
Un épi situé d’un seul côté à l’entrée de la nuque : un tel animal serait susceptible d’attirer des malheurs à son propriétaire et à sa famille. D’autre part, un tel animal ne doit pas porter ensemble sur son dos deux frères ou sœurs de même mère.
o
Un ou deux épis situés au niveau du poitrail de chaque côté du sternum : traduirait une surprise de l’éleveur par des malheurs
o
Deux épis situés de part et d’autre de chaque flanc : cet animal est économiquement rentable, infatigable ;
o
Un ou deux épis situés au niveau de la partie postérieure de chaque cuisse : l’éleveur aura une perte économique par la perte de l’animal (mort, vol, etc.). Sur le plan de la conformation générale, les animaux moyens seraient plus rapides que ceux possédant un grand format, mais ils se fatiguent vite et leur capacité de charge est faible (50 à 100 kg environ). Du point de vue des robes, la préférence de telle ou telle robe par rapport à telle autre dépend de chaque éleveur. 20
II.7. Reproduction II.7.1. Physiologie de la reproduction Le cycle œstral chez l’ânesse dure en moyenne 26 jours (23 à 30 jours). L’activité sexuelle saisonnière est relativement peu marquée mais sans véritable anœstrus comme chez la jument. Dans ce cycle, le diœstrus occupe en moyenne les 18 premiers jours (14 à 22) et l’œstrus les 8 jours restants, avec l’ovulation survenant le dernier jour dans 51 % des cas, sinon la veille ou le lendemain du dernier jour (CHABCHOUB et al., 2008). L’ânesse en chaleur diffère grandement de celui de la jument. En effet, les mâchonnements prédominent allant jusqu’à la salivation, avec un port très en arrière des oreilles, et l’acceptation du chevauchement par les autres femelles du troupeau comme c’est le cas chez les bovins. Les clignements de la vulve et les mictions fréquentes ne sont pas les signes les plus probants. Les chaleurs peuvent être silencieuses. Les gestations gémellaires sont difficilement menées à terme, et la fréquence en est relativement élevée dans les grands gabarits (CHABCHOUB et al., 2007).
II.7.2. Mise à la reproduction Les mâles et les femelles sont mis à la reproduction à l’âge de trois (3) ans afin de ne pas perturber leur croissance qui se termine entre 5 et 6 ans. Il est cependant bon de faire effectuer aux jeunes mâles 2 ou 3 saillies, à l’âge de 2 ans, pour faciliter le dressage par la suite.
II.7.3. Chaleurs Les périodes de saillies sont comprises entre mars et fin août. Les périodes de meilleure réussite seraient à l’époque de la mise au pré, en avril, et à l’époque de la mue, en juillet. Les ânesses présentent des chaleurs plus ou moins régulières de 3 à 5 jours et espacées de 3 semaines. La détection des chaleurs peut se faire par deux méthodes : 21
o
La méthode traditionnelle consiste à « faire souffler » l’ânesse par un baudet. Celui-ci est chargé de détecter les chaleurs. La femelle accepte le mâle juste avant l’ovulation et le refuse juste après.
o
La méthode moderne employée est l’échographie. Le diamètre de l’ovule est mesuré régulièrement. Lorsqu’il atteint la taille de 30 mm environ, la femelle est saillie tous les deux jours jusqu’à détection de l’ovulation par échographie.
II.7.4. Saillies des ânesses La saillie se fait soit en liberté soit guidée à l’aide de la main. Le baudet est agressif, de ce fait, il est seul dans son territoire. Pour faire saillir les ânesses, il faut les faire séjourner sur le terrain du baudet. Contrairement au cheval, le baudet peut chevaucher plusieurs fois avant de saillir. Un baudet peut, de cette façon, saillir jusqu’à plus d’une dizaine de femelles en une journée (LAGARDE, 2010).
II.7.5. Gestation et mise-bas La gestation est plus longue que chez la jument, soit 372 à 374 jours en moyenne, passant parfois les 400 jours, au terme de laquelle les mêmes signes annonciateurs de la mise bas sont exprimés. La mise-bas chez l’ânesse se nomme l’ânonnage. Le déroulement de l’ânonnage se fait selon les mêmes étapes. Au début du travail, l’ânesse s’agite, se couche et se lève plusieurs fois. Chez l’ânesse comme chez la jument, des chaleurs réapparaissent 5 à 13 jours après la mise bas. Elles peuvent être mises à profit pour une nouvelle saillie. L’ânon sera sevré idéalement entre 6 et 7 mois (LAGARDE, 2010).
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II.8. Comportement et contention II.8.1. Ethologie des asins L’âne est un animal qui peut être caractérisé par deux adjectifs principaux : il est grégaire et stoïque. Il s’attache énormément à ses congénères et à son entourage. A tel point d’ailleurs qu’il est fréquent qu’un âne seul déprime, et que la perte du congénère entraine un véritable état dépressif. Il est recommandé à ce sujet en cas d’euthanasie de laisser les autres ânes en présence du corps pendant de longues minutes. Le côté stoïque de l’âne est une difficulté pour le propriétaire comme pour le vétérinaire car la plupart des maladies ne sont exprimées que tardivement, tout au plus par de l’anorexie et de l’abattement. Même une colique grave n’entraînera pas une démonstration violente de douleur comme cela peut être le cas chez le cheval. Un âne qui a mal est un âne qui ne bouge pas, restant parfois couché plus que d’ordinaire. Au pré et en liberté, les ânes ont une organisation différente des chevaux. Un baudet vit en général seul en dehors des périodes d’accouplement. Il est extrêmement territorial. Il est formellement déconseillé d’avoir plusieurs baudets, car ils sont capables de se battre gravement. Les femelles, au contraire vivent en groupes de mères avec les jeunes. Le hongre lui est plus facile à gérer s’il a été castré assez tôt (HARRY, 2010).
II.8.2. Techniques et astuces pour la contention L’âne est dit têtu, il est en réalité très réfléchi et ses arrêts sont la plupart du temps liés à un objet ou à une situation qui l’inquiète. Par exemple, une grille sur une rigole en travers du chemin, ou une bâche, l’âne s’arrête net là où le cheval ferait un écart. Il suffit en général de trouver la source de l’inquiétude et de la lui montrer pour débloquer la situation. En tentant de le faire aller en marche arrière, par exemple pour rentrer dans un box, il est constaté rapidement qu’un tord-nez est très peu efficace chez l’âne, peut-être à cause de sa lèvre supérieure très musclée. Les morsures d’âne sont fréquentes et pour éviter ces 23
morsures, il est conseillé de placer un panier sur le museau de l’animal (LAGARDE, 2010). La meilleure solution de contention physique est d’attacher l’âne court et de lui laisser quelques minutes pour tester le montage et comprendre l’absence de danger. Tenir fermement une oreille peut calmer efficacement un âne. Il se sent mieux s’il a la possibilité de voir ce qui se passe (exemple avec le maréchal ferrant).
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CHAPITRE III : IMPORTANCE DES ASINS III.1. Cheptel asin du Mali Il y a actuellement 1.480.000 asins et 93.000 équins au Mali (PRADERE et al., 2007). Le nombre d’asins a considérablement augmenté depuis 1960. En revanche, depuis la même année, le nombre de chevaux a diminué d’environ 20% (PRADERE et al., 2007). Au Mali, les ânes tirent de petites charrettes et assurent la plus grande partie des transports domestiques. L’âne est très largement utilisé dans toutes les régions du pays. Cette distribution dans le pays témoigne de l’importance socio-économique de cette espèce animale. Ainsi, l’importance des asins est double : économique et sociale.
III.2. Importance sociale L'intervention des asins, en agriculture pour le labour à la charrue, diminue l'effort physique du cultivateur et lui permet en une courte durée, des travaux qu'il lui serait difficile voire impossible de réaliser à la main. Une autre conséquence tangible de l'emploi de l'attelage asin, est l'augmentation de la surface cultivée. Leur utilisation dans les transports familiaux, soulage les femmes d'une corvée pénible. Les asins sont par excellence des animaux de bât, de la traction et aussi du portage (KABORET, 1984). Ils constituent par conséquent un facteur d'amélioration social. Sur le plan socio-culturel, par exemple au Burkina Faso, certaines sociétés mythifient l’âne. Ainsi, 1'âne peut être abattu à des fins rituelles et le sang donné aux mânes.
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III.3. Importance économique III.3.1. Traction des charrettes C’est l’activité principale des asins en milieu rural et même en zone urbaine. Bien attelés, deux ânes sont capables de tirer ensemble quatre fois la charge qu’ils peuvent porter sur leur dos (Figure 4).
Figure 4 : Famille avec attelage asine Source : http://www.ledesert.com/wp content/uploads/2013/10/Equimpement.jpg (consulté le 12 janvier 2015)
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III.3.2. Moyen de transport En l’absence quasi totale de routes, l’âne est un moyen de transport idéal pour les malades, les vieux et les enfants handicapés ou très jeunes (Figure 5).
Figure 5 : Transport en milieu rural a Kendié au Mali Source : http://kendie.org/IMG/jpg/Anes-2.jpg (consulté le 12 janvier 2015)
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III.3.3. Culture attelée Des animaux domestiques, l'âne est celui qui peut développer le plus grand effort de traction par rapport à son poids: 1/5 à 1/6 de son poids (COULOMB et al., 1982). Ainsi un âne de 150 Kg fournit en moyenne le même effort qu’un bœuf de 260 Kg (BERE, 1981) (Figure 6).
Figure 6 : Culture attelée pour la préparation des champs Source : RAOMBA, 2014.
III.3.4. Autres utilisations Avec un équipement adéquat, les ânes servent également à faire tourner les roues qui broient le grain et à manœuvrer les pompes à eau. Avec un manège relié à une pompe alternative, un âne peut pomper en 20 minutes 3600 litres d’eau de dix mètres de profondeur (CTC, 2002).
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CHAPITRE IV : MORPHOBIOMETRIE DES ÂNES IV.1. Identification des ânes L’identification ou la reconnaissance d’un âne consiste à faire son signalement. Ce signalement peut être soit graphique (à travers un dessin qui représente les marques naturelles de l’âne), soit codifié par l’utilisation des termes spécifiques aux asins. Le signalement d’un âne revient également à décrire l’animal à travers certains éléments les plus importants.
IV.1.1. Signalement codifié Le signalement codifié nécessite l’utilisation des termes spécifiques aux ânes (ROSET, 2004). Il s’agit du nez bouchard (ou nez noir), du nez de biche (ou nez gris), du nez de renard (ou nez roux), du liseré, la raie de mulet (ou bande dorsale), la bande scapulaire, la Croix de St André (ou bande cruciale), les zébrures. Le liseré est la bande de poils roux, gris ou noirs, qui sépare le nez du reste de la tête ou le contour de l’œil de la robe. La raie de mulet (bande dorsale) correspond à la bande de poils foncés qui se trouve le long de la ligne du dos ; par contre la bande scapulaire est celle qui descend sur les épaules. La combinaison des deux bandes forme la bande cruciale. Les zébrures représentent les bandes de poils foncés, horizontaux ou obliques, se trouvant sur les membres essentiellement.
IV.1.2. Signalement graphique Le signalement graphique des marques est commun aux chevaux et aux ânes. Toutefois, quelques particularités sont à connaître : o
Le nez bouchard, le nez de biche et le nez de renard sont délimités par un trait en pointillés ;
o
La bande cruciale, la raie de mulet et la bande scapulaire sont représentées par un trait chargé de rouge ; 29
o
La robe éclaircie sous le ventre est délimitée par un trait en pointillés ;
o
Les zébrures sont représentées par un trait dans le sens de la zébrure.
IV.1.3. Règles générales du signalement Quelques rappels sont utiles sur les règles générales du relevé de signalement sur le terrain: o
c'est la droite et la gauche de l'âne qu'il faut mentionner et non celle de l'opérateur ;
o
les termes choisis dans le signalement codifié doivent être surlignés et le chiffre reporté dans la case correspondante à droite ;
o
les termes ne doivent pas être modifiés, il faut se limiter aux termes proposés ;
o
le graphique doit être utilisé pour compléter et préciser le signalement codifié chez les ânes ayant très peu ou pas de marques blanches, l'identificateur doit prendre soin de relever et représenter tous les épis de la tête, des membres et du corps.
IV.1.4. Signalement des ânes La meilleure façon, tout au moins la plus synthétique et la plus complète, de décrire le signalement est de reproduire dans son intégralité la fiche de signalement d'un âne d'origine non constatée (ROSET, 2004). Cela permet de se familiariser avec la terminologie utilisée. Les éléments les plus importants à prendre en considération sont : la robe, les épis, les marques.
IV.1.4.1. Robe Elle permet une meilleure identification. Cette identification présente quelques difficultés compte tenu des variations saisonnières concernant les poils et les couleurs.
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IV.1.4.2. Epi Elément indispensable, il s'agit de poils divergents ou convergents autour d'un point. Tout équidé est en principe porteur d'un épi au moins, généralement sur la tête et sur l'encolure. Leur description et leur positionnement sont des éléments importants pour l'identification.
IV.1.4.3. Marques Les marques les plus connues sont la raie de mulet, la raie scapulaire, la bande cruciale et les zébrures.
IV.2. Détermination de l’âge par la dentition chez l’âne Très peu de différences sont relevées entre la dentition de l'âne et du cheval. Chez l'âne, la deuxième molaire définitive apparaît 5 à 9 mois plus tôt que chez le cheval, soit vers le 15ème mois. Les prémolaires et molaires (dents jugales) atteignent leur longueur maximale à l’âge de 4 ans. Chez les chevaux, les dents jugales continuent à croître en longueur jusqu'à ce que l'animal ait 6 à 7 ans. En général, les dents supérieures auraient trois racines et les molaires inférieures ont été rapportées d'avoir deux racines, comme chez le cheval, sauf la dernière molaire inférieure qui a trois racines, une racine supplémentaire par rapport au cheval. Les premières prémolaires (dents de loup) sont souvent présents (jusqu'à 90% du temps) sur l'arcade supérieure, mais rarement présentes sur l'arcade inférieure. Les canines sont semblables au cheval. Elles sont présentes chez le mâle, tandis que chez la femelle, les canines, ou vestiges de celles-ci, sont rarement observées (TAPSOBA, 2012). L'âne a un plus grand degré d’anisognathie par rapport au cheval. L’âge de l’animal est déterminé par l’observation des crochets (canines) chez le mâle. Les crochets apparaissent chez le sujet mâle à l’âge de 4 ans et 6 mois pour atteindre sa croissance normale à 5 ans, puis ils subissent une usure au fur et à mesure que l’animal vieillit. La détermination de l’âge par les crochets est délicate et requiert de la 31
part de l’observateur une solide expérience pour éviter des erreurs grossières. Chez les femelles, l’âge est estimé à partir de la taille chez les jeunes et par le nombre de mise bas chez les adultes. Quant aux jeunes mâles de moins de 3 ans, les testicules demeurent toujours en position abdominale. L’Annexe II montre l’évolution des dents avec l’âge.
IV.3. Note d’état corporel (NEC) La notation de l’état corporel est un indicateur du bilan énergétique qui est utilisé pour l’évaluation de l’état nutritionnel de l’animal mais aussi pour la détermination de ses relations avec les paramètres de production et de reproduction. Le maintien de l’âne dans un état nutritionnel correct est déterminant pour garantir une endurance à l’effort acceptable (VALL et al., 2001). L’état nutritionnel des ânes est caractérisé au moyen d’une grille de notation de l’état corporel (Annexe I). Une note de dos et une note de flanc sur une échelle de 1 à 4 (émacié=1, maigre=2, moyen=3, bon=4) sont attribuées à vue selon l’aspect du bassin, de la colonne vertébrale et du côté. La moyenne des deux notes, arrondie au demi-point supérieur donne la note globale dite note d’état corporel (VALL et al., 2001).
IV.4. Mensurations Chez l’âne, les mensurations qui sont le plus souvent collectées pour une caractérisation morphobiométrique sont le poids vif (PV), le périmètre thoracique (PT), la longueur du tronc (LT) et la hauteur au garrot (HG) (EBANGI et VALL., 1998). Mais d’autres paramètres comme la longueur du cou et la longueur des oreilles peuvent être relevés. Une caractérisation morphobiométrique sur des ânes éthiopiens s’est déroulée sur 12 variables (KEFENA et al., 2011) tandis qu’une autre sur les ânes du Cameroun n’a pris en compte que 7 variables (EBANGI et VALL., 1998).
32
Ces paramètres morphobiométriques permettent d’une part la mise en place d’une équation de prédiction du poids vif et d’autre part une caractérisation phénotypique (EBANGI et VALL, 1998 ; PEARSON et OUASSAT, 1996). La caractérisation morphobiométrique des ânes éthiopiens a permis de confirmer l’existence de six populations d'ânes distinctes mal identifiées précédemment. EBANGI et VALL (1998) quant à eux, ont pu, grâce à la caractérisation des paramètres morphobiométriques, déterminer que les ânes du Nord du Cameroun proviendraient de l’espèce Equus asinus nubicus.
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE CHAPITRE V : MATERIEL ET METHODES CHAPITRE VI : RESULTATS ET DISCUSSION CHAPITRE VII : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
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CHAPITRE V : MATERIEL ET METHODES V.1. Zone de l’étude La présente étude a porté précisément sur trois (3) régions administratives du Mali que sont les régions de Koulikoro, Ségou et Sikasso. La région de Koulikoro qui est la deuxième région administrative du Mali, située au centre Ouest du pays. Elle s’allonge du Nord au Sud sur 445 Km et d’Ouest en Est sur 340 Km. Cette région est limitée au Nord par la République Islamique de Mauritanie, à l’Est par la région de Ségou, à l’Ouest par la région de Kayes, au Sud-Ouest par la République de Guinée Conakry et au Sud par la région de Sikasso. La région de Koulikoro couvre une superficie de 90 210 Km2. Elle s’étend entièrement dans la zone tropicale marquée par l’alternance d’une saison des pluies (mai à octobre) et d’une saison sèche (novembre en avril). La température la plus élevée (40°C) s’observe entre Mars et Juin et les plus basses entre Décembre et Février. L’agriculture, l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière occupent l’essentiel de la population et procurent à ce titre la quasi-totalité de la production vivrière. La région de Sikasso est la troisième région administrative du Mali. Elle est limitée au Nord par la région de Ségou, au Sud-Ouest par la république de Côte d’Ivoire, à l’Ouest par la république de la Guinée Conakry et au Nord-Ouest par le Burkina Faso. Cette région à une superficie de 71790 Km2 soit 5% du Territoire National. La région se trouve dans la zone humide et subhumide dont la pluviométrie annuelle est comprise entre 900 et 1400mm. Elle dispose de 6.000.000 ha de terre cultivable dont 936.318 ha sont cultivés. En Importance numérique du cheptel bovin, Sikasso est la deuxième région d’élevage avec 16% du cheptel national.
35
La région de Ségou qui est la quatrième région administrative, couvre une superficie de 62.504 Km2 soit 5 % du territoire national. Elle est limitée au Nord par la république Islamique de Mauritanie, au Sud-Est par le Burkina Faso, au Nord-Est par la région de Tombouctou, au Sud par la région de Sikasso et à l’Ouest par la région de Koulikoro. Cette région se caractérise par un climat Soudano-Sahélien. On peut la diviser en deux zones d’aridités croissantes du Sud au Nord. L’âne est utilisé pour le transport et les travaux champêtres dans les campagnes. Toutes les trois régions sont présentées par la carte à la Figure 7.
Figure 7 : Localisation des 3 régions sur la carte du Mali.
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V.2. Echantillonnage Pour cette étude, trois (3) villages ont été choisis par région pour l’échantillonnage soit 09 villages au total. Les effectifs de 100, 101, et 102 ânes ont été sélectionnés dans les régions de Ségou, Koulikoro et Sikasso (Tableau I) respectivement. Au total, 303 ânes ont été sélectionnés dans les 3 régions. Les ânes sélectionnés étaient utilisés dans la traction asine. L’échantillon a été constitué de mâles et de femelles tous apparemment sains. Les détails sur les sites d’échantillonnage et les effectifs concernés sont résumés dans le Tableau I. Les sujets, visiblement malades, trop jeunes ou trop âgés étaient exclus. Pour chacun des sujets sont recueillis des informations concernant le mode d’élevage, l’âge selon la dentition, le sexe, le signalement (couleur de la robe et d’autres signes), le poids vif, les mensurations (hauteur au garrot, longueur du tronc, périmètre thoracique, longueur des oreilles, longueur du cou) qui ont été consignées sur une fiche d’enquête (Annexe III). Les coordonnées géographiques du site d’échantillonnage ont été relevées à l’aide d’un GPS. Tous les ânes qui ont fait l’objet d’étude ont été déparasités.
Tableau I : Effectifs des ânes échantillonnés par village au Mali Région Koulikoro
Village Fana Dioïla Zantiguila
Nombre d’ânes 35 40 26 101 7 50 45 102 20 40 40 100 303
Sous total région Sikasso
Bougouni Molasso Niéna
Sous total région Ségou
Markala Niono Siengo
Sous total région Total
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V.3. Matériel de terrain Un GPS (GARMIN®) a été utilisé pour relever les coordonnées géographiques de tous les sites d'échantillonnage. Les ânes ont été pesés à l’aide d’une balance électronique (RUDDWEIGH KM-2E Electronique Weighing System®). Les mensurations ont été effectuées à l’aide d’une toise pour la taille au garrot et un mètre-ruban pour les autres paramètres (LOG, LOD, LT etc.).
V.4. Méthodes V.4.1 Mesures des paramètres morphobiométriques chez l’âne V.4.1.1 Hauteur au garrot La hauteur au garrot a été mesurée avec une toise au niveau des pattes antérieures lorsque l’animal est bien sur ses aplombs sur une surface plane et horizontale. La HG représente la distance entre le plancher et le point le plus élevé du garrot (Figure 8).
V.4.1.2. Longueur du tronc (LT) La longueur du tronc a été mesurée avec un mètre ruban. La longueur du tronc s’étend de la pointe de l’ischium jusqu’à la base de la scapula. L’âne doit être bien arrêté sur ses aplombs pour une bonne mesure de ce paramètre (Figure 8).
V.4.1.3. Périmètre ou pourtour thoracique (PT) Le PT se mesure avec un mètre-ruban en passant verticalement en arrière du garrot et au niveau du passage des sangles, l’âne étant en expiration (Figure 8).
V.4.1.4. Longueur du cou La longueur du cou est la distance entre la pointe de l’épaule (scapula) et la région parotidienne (base de la mandibule). Elle se mesure lorsque l’âne est en position debout avec un port de la tête normal (Figure 8).
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V.4.1.5. Longueur des oreilles gauche et droite La longueur de l’oreille se mesure à partir de la base de l’insertion de l’oreille jusqu’au sommet, l’oreille étant bien tendue et l’animal étant immobilisé (Figure 8).
V.4.1.6. Poids vif Il est obtenu à l’aide d’une balance électronique, l’animal étant immobilisé sur la balance, les 4 pattes posées sur la balance (Figure 8).
E B D
C
A
Figure 8 : Mesure des paramètres morphobiométriques chez l’âne : A : longueur du tronc ; B : hauteur au garrot ; C : périmètre thoracique ; D : longueur du cou ; E : longueur de l’oreille. V.5. Analyses statistiques Les données ont été saisies sur le tableur Excel (Microsoft Office 2007®) puis les analyses ont été effectuées à l’aide du logiciel Stata 9 SE®. Les moyennes et les écarts-types des paramètres morphobiométriques ont été calculés. Le t-test
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de Student et l’analyse de variances (ANOVA) ont été utilisés pour comparer les moyennes selon les groupes spécifiques d’animaux. Les corrélations entre les différents paramètres morphobiométriques ont été estimées grâce à la régression linéaire. Ainsi, une équation pour l’estimation du poids vif en fonction des autres paramètres morphobiométriques a été établie. La différence entre les valeurs d’un paramètre ne sera estimée statistiquement significative que si p- value < 0,05 à un niveau de confiance de 95%.
V.6. Répartition des animaux en classes d’âges Au total, 303 ânes ont été échantillonnés. L’âge moyen était de 7,1±3,9 ans. Selon les classes d’âges, l’échantillon comportait 85 ânons ([0-4 ans]), 164 adultes ([5 ans-10 ans]) et 54 adultes âgés ([10 ans et plus [) tel que décrit dans le tableau VII du chapitre VI.
40
CHAPITRE VI : RESULTATS ET DISCUSSION VI.1. RESULTATS VI.1.1. Description de la population d’âne Notre travail a porté sur un échantillon de 303 ânes. Le Tableau II présente la répartition des ânes selon la Note d’Etat Corporel (NEC) et la classe d’âge. Concernant la NEC, les animaux n’étaient ni trop cachectiques ni trop gras. Les animaux avaient un assez bon embonpoint avec une NEC moyenne de 2,3±0,7. L'âge moyen de la population d'ânes échantillonnée est de 7,1±3,9 ans. Relativement au sexe, l’échantillon était composé de 208 mâles (68,64%) et de 95 femelles (31,36%). Excepté les sujets très jeunes, tous les ânes étaient des animaux employés pour la traction de charrettes et les travaux champêtres et ménagers. L’âge moyen des ânes des Régions de Koulikoro et de Ségou étaient proches (7,3±3,8 ans et 7,8±3, 8 ans respectivement). Les ânes de la région de Sikasso avaient un âge moyen de (6,1±4,1 ans) mais inférieur à ceux des régions de Koulikoro et de Ségou.
Tableau II : Caractérisation de la population d’étude selon l’âge, le sexe et la NEC des ânes au Mali Paramètres
Koulikoro
Ségou
Sikasso
Moyenne
Age
7,3 ± 3,8
7,32 ± 3, 8
6,1 ± 4,1
7,1 ± 3,9
NEC
2,1 ± 0,7
2,5 ± 0,7
2,2 ± 0,6
2,29 ± 1,87
41
VI.1.2. Caractérisation morphobiométrique de la population VI.1.2.1. Couleurs de la robe Le Tableau III donne la répartition des ânes du Mali selon la couleur de la robe. La couleur dominante était la couleur grise et sa variante (gris clair) soit 82,50% suivie de la couleur baie et sa variante soit 14,85%. Cinq (5) ânes de robe noire soit 1,65% ont été recensés dans les régions enquêtées lors de cette étude.
Tableau III : Répartition des ânes au Mali selon la couleur de la robe Couleur robe
Koulikoro
Ségou
Sikasso
Total
Pourcentage
Baie
18
16
10
44
14,52
Bai clair
1
0
0
1
0,33
Gris clair
3
5
0
8
2,64
Grise
77
78
90
245
80,86
Noire
2
1
2
5
1,65
Total
101
100
102
303
100
La Figure 9 illustre les différentes couleurs de robes des ânes rencontrées au Mali. Au total cinq (5) couleurs de robes distinctes ont été observées chez les ânes du Mali. Ce sont : o La robe grise et sa variante (la robe gris clair), o La robe noire o Et la robe baie et sa variante (la robe baie claire).
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Figure 9 : Couleurs de robe d’ânes rencontrées au Mali. 9A : robe grise 9B : robe noire. 9C : robe baie. 9D : robe baie claire. 9E : robe gris claire Source : KABORE, 2014.
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Cependant la robe des ânes se voit souvent esthétiquement atteinte à cause du mauvais traitement ou du manque de traitement. Les ânes sont maltraités lors de leur utilisation à la tâche, soit par les propriétaires qui les assènent de coups de badines, soit par les pièces de harnachement, soit par les cordes utilisées pour les attacher au pré (Figure 10).
Figure 10 : Quelques lésions traumatiques chez des ânes de traction. A. Lésions dues au manque d’hygiène B, C. Blessures causées par des coups reçus D. Blessures causées par les pièces d’harnachement Source : ROAMBA, 2014.
44
VI.1.2.2. Valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques des ânes Le
Tableau
IV
présente
les
valeurs
moyennes
des
paramètres
morphobiométriques et leur variation chez les ânes au Mali. Les valeurs moyennes
des
paramètres
morphobiométriques
(poids
vifs,
périmètre
thoracique, longueur du tronc, hauteur au garrot, longueur du cou, longueur des oreilles gauche et droite) étaient plus élevées dans la région de Ségou que dans les deux autres régions. Il n’y a pas eu de différences significatives (p>0,05) entre les valeurs des paramètres morphobiométriques d’une région à une autre.
Tableau IV : Variations des paramètres morphobiométriques des ânes au Mali Paramètres Moyennes
Koulikoro Sikasso
Ségou
p
F
PV (kg)
116,5±23,7 113,5±23,7 114,4±25,8 121,4±20,8 0,06
1,29
PT (cm)
105,1±8,2
104,4±8,5
104,1±8,6
106,8±7,2
0,436
1,02
LT (cm)
104,8±7,7
104,7±8,01 104,3±8,3
105,7±6,8
0,783
0,81
HG (cm)
98,2±5,1
97,9±5,7
97,5±4,9
99,02±4,4
0,5479 0,95
LC (cm)
28,5±2,2
28,03±2,3
28,1±2,2
28,96±1,9
0,403
1,05
LOD (cm)
24,1±1,2
24,03±1,2
23,97±1,2
24,2±1,2
0,729
0,63
LOG (cm)
24,2±1,2
24,3±1,2
24,1±1,1
24,16±1,2
0,0822 1,83
PV : poids vif ; PT : périmètre thoracique LT : Longueur du tronc ; HG : Hauteur au garrot ; LC : Longueur du cou ; LOD = longueur de l’oreille droite ; LOG= longueur de l’oreille gauche.
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VI.1.2.3. Variation des paramètres morphobiométriques selon le sexe Les résultats relatifs à la variation des paramètres morphobiométriques des ânes au Mali selon le sexe sont consignés dans le Tableau V. A part la hauteur au garrot
et
la
longueur
de
l’oreille
gauche,
les
autres
paramètres
morphobiométriques n’ont pas présenté de différences significatives (p >0,05). Les valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques étaient légèrement élevées chez les mâles que les femelles sauf le poids vif.
Tableau V : Variations des paramètres morphobiométriques des ânes au Mali selon le sexe. Paramètres
Mâles
Femelles
t-test
p
PV (kg)
115,93±20,5
117,66±29,6
0,585
0,720
PT (cm)
105,21±6,9
104,87±10,6
0,370
0,331
LT (cm)
105,23±6,5
104,06±9,9
1,212
0,113
HG (cm)
98,57±4,4
97.23±6,3
2,15
0,016*
LC (cm)
28,5±2,1
28,34±2,3
0,56
0,286
LOD (cm)
23,99±1,2
24,25±1,3
1,74
0,95
LOG (cm)
24,06±1,2
24,42±1,3
2,342
0,009*
PV : poids vif ; PT : périmètre thoracique LT : Longueur du tronc ; HG : Hauteur au garrot ; LC : Longueur du cou ; LOD = longueur de l’oreille droite ; LOG= longueur de l’oreille gauche.
* Différence significative p < 0,05 t – test (t=2,15 ; p=0,016) t – test (t=2,342 ; p=0,009)
46
VI.1.2.4. Variation des paramètres morphobiométriques selon la NEC Le Tableau VI présente la variation des paramètres morphobiométriques des ânes au Mali selon la NEC. Le poids vif, le périmètre thoracique, la longueur du tronc, la hauteur au garrot, la longueur du cou, la longueur des oreilles gauche et droite ont présenté de différences significatives (p<0,05) entre les différentes NEC allant de 1 à 4. Les valeurs moyennes des paramètres tels que, le poids vif, le périmètre thoracique, la longueur du tronc, la hauteur au garrot, la longueur du cou, la longueur des oreilles gauche et droite ont augmenté au fur et à mesure que leur NEC augmente. Tableau VI : Variation des paramètres morphobiométriques des ânes au Mali selon la NEC. NOTE D’ETAT CORPOREL Paramètres 1 (n=32)
2 (n=167)
3 (n=86)
4 (n=18)
F
p
PV (kg)
105,81±12,5 109,98±24,6 127,66±18,0 142,11±15,3 24,13 0,0000*
PT (cm)
102,81±3,3
102,8±9,2
LT (cm)
105,31±4,1
HG (cm)
108.80±5,5
113±3,7
19,55 0,0000*
103,20±8,98 106,57±5,2
111,33±4,1
8,90
0,0000*
98,25±2,3
97,10±5,9
99,45±3,8
101,5±2,7
7,29
0,0001*
LC (cm)
28,84±2,1
28,18±2,4
28,61±1,6
29,5±1,9
2,82
0,0391*
LOD (cm)
24,20±1,03
23,84±1,2
24,44±1,2
24,33±1,2
5,15
0,0018*
LOG (cm)
24,36±1,2
23,92±1,2
24,55±1,2
24,40±1,1
5,82
0,0007*
PV : poids vif ; PT : périmètre thoracique LT : Longueur du tronc ; HG : Hauteur au garrot ; LC : Longueur du cou ; LOD = longueur de l’oreille droite ; LOG= longueur de l’oreille gauche. * Différence significative p < 0,05 47
VI.1.2.5. Variation des paramètres morphobiométriques selon l’âge Le Tableau VII donne les valeurs moyennes et les variations des paramètres morphobiométriques observées chez les ânes au Mali. Les variations significatives (p<0,05) des paramètres morphobiométriques des ânes selon les classes d’âge ont concerné le poids vif, le périmètre thoracique, la longueur du tronc, la hauteur au garrot, la longueur du cou, et la longueur des oreilles gauche et droite.
Tableau VII : Variation des paramètres morphobiométriques des ânes au Mali selon la classe d’âge. Paramètres
[0-4
ans] [5-10
ans] Plus de 10 ans
F
p
(n=85)
(n=164)
(n=54)
PV (kg)
97,05±28,60
123,01±15,50
127,17±18,01
53,81
0,0000*
PT (cm)
98,22±10,99
107,62±4,70
108,30±4,50
56,87
0,0000*
LT (cm)
98,34±10,30
107,07±4,30
108,30±4,62
57,92
0,0000*
HG (cm)
94,53±6,96
99,41±3,21
100,05±2,92
37,95
0,0000*
LC (cm)
27,12±2,31
28,90±1,99
29,26±1,51
26,20
0,0000*
LOD (cm)
23,72±1,34
24,09±1,09
24,61±1,14
9,44
0,0001*
LOG (cm)
23,94±1,33
24,16±1,12
24,61±1,14
5,23
0,0058*
PV : poids vif ; PT : périmètre thoracique LT : Longueur du tronc ; HG : Hauteur au garrot ; LC : Longueur du cou ; LOD = longueur de l’oreille droite ; LOG= longueur de l’oreille gauche. * Différence significative p < 0,05
48
VI.1.3. Caractérisation morphobiométrique des races d'ânes du Mali VI.1.3.1. Corrélations entre les paramètres morphobiométriques Les valeurs corrélatives entre les paramètres morphobiométriques révèlent l’existence d’une corrélation entre le poids vif et le périmètre thoracique, entre le poids vif et la longueur du tronc, entre le poids vif et la hauteur au garrot. La corrélation entre le poids vif et le périmètre thoracique était la plus élevée. Par contre, celle entre le poids vif et la longueur du cou, du tronc, la longueur de l’oreille gauche et droite était faible (Tableau VII).
Tableau VIII: Corrélation entre les différents paramètres morphobiométriques des ânes au Mali. Paramètres PV
PT
LT
HG
LOC
LOD
LOG
PV
1,0000
-
-
-
-
-
-
PT
0,9263
1,0000
-
-
-
-
-
LT
0,8585
0,8586
1,0000
-
-
-
-
HG
0,8145
0,8809
0,8281
1,0000
-
-
-
LOC
0,5584
0,5755
0,5998
0,5852
1,0000
-
-
LOD
0,4515
0,4845
0,4640
0,4420
0,2860
1,0000
-
LOG
0,4284
0,4593
0,4419
0,4737
0,2704
0,8423
1,0000
PV : Poids vif ; PT : Périmètre thoracique ; LT : Longueur du tronc ; HG : Hauteur au garrot ; LOC : Longueur du cou ; LOD: Longueur OD ; LOG : Longueur OG
49
VI.1.3.2. Estimation du poids vif en fonction des paramètres morphobiométriques A partir des corrélations les plus fortes, une équation de prédiction du poids vif a été établie à travers une étude des modèles de régression linéaire (Tableau VIII). Les coefficients de corrélation entre le poids vif et le périmètre thoracique, la longueur du tronc et la hauteur au garrot étaient les plus élevés. L'équation de prédiction sera établie à partir du périmètre thoracique qui présente la corrélation la plus forte (R=0,9263). Pour établir une équation de prédiction du poids vif, nous allons procéder à une analyse de la régression linéaire. Cette analyse nous propose deux modèles qui permettent de prédire le poids vif. Le Tableau IX fournit les deux équations les plus intéressantes pour l'estimation du poids des asins du Mali grâce aux mensurations.
Tableau IX : Récapitulatif des modèles de la régression linéaire en fonction du poids vif Modèle
R
Equation 1
0,9263
Equation 2
ajusté 0,8575
0,8570
0,9141
0,9138
Erreur standard 6.621
Equation 1: PV = 2.65957 x PT - 163.0602 Equation 2: Log (PV) = Log [2,79696 PT - 3,6042] ou
50
Dans la pratique c'est l'équation 1 qui nous paraît la plus adaptée pour l'estimation du poids des ânes chez les praticiens en milieu rural. En effet, la
0
Poids vif/Fitted values 50 100 150
200
droite de régression confirme bien cela (Figure 11).
60
80
100
120
Peri_Th Poids vif
Fitted values
Figure 11 : Régression linéaire du poids vif en fonction du périmètre thoracique des ânes au Mali
51
Le Tableau X met en exergue quelques correspondances pour un ruban barymétrique. Ce ruban permettrait de donner le poids estimatif des ânes grâce à la mesure du périmètre thoracique.
Tableau X : Correspondance du poids vif selon le périmètre thoracique PV=2,65957PT-
Différence
PT (cm)
PV pesé (kg)
Différence
57
84
-11,5
95,5
19,81
64,19
60
85
-3,5
88,5
22,95
62,05
63
84
4,5
79,5
26,4
57,6
68
87
17,8
69,2
32,85
54,15
70
89
23,1
65,9
35,7
53,3
75
97
36,4
60,6
43,5
53,5
83,5
92
59,01
32,99
59,2
32,8
89
102
73,6
28,4
71,04
30,96
91
102
79,0
23,0
75,71
26,29
95
99
89,6
9,4
85,65
13,35
98
102
97,6
4,4
93,6
8,4
99,5
99
101,6
-2,6
97,8
1,2
100
100
102,9
-2,9
99,2
0,8
102
102
108,2
-6,2
105,0
-3,0
105
100
116,2
-16,2
114,1
-14,1
106,5
104
120,2
-16,2
118,8
-14,8
109
104
126,8
-22,8
127,01
-23,01
110
102
129,5
-27,5
130,4
-28,4
115
101
142,8
-41,8
148,1
-47,1
120
107
156,1
-49,1
167,3
-60,3
125
108
169,4
-61,4
188,1
-80,1
163,0602
PV : poids vif ; PT : périmètre thoracique ; cm : centimètre ; kg : kilogramme
52
Le Tableau XI illustre quelques exemples d’asins face aux équations de prédiction du poids vif par le périmètre thoracique.
Tableau XI : Quelques exemples d'estimation du poids des asins au Mali et leur prédiction Sexe
Age (ans)
Femelle
6
Femelle
Poids
PeriTh
PVEQ1
PVEQ2
DifEq1
DifEq2
152
115
142,79
148,10
-9,21
3,90
4
131,5
111
132,15
133,81
0.65
-2,31
Mâle
8
125
108
124,17
123,70
-0,83
1,30
Mâle
6
126,5
106
118,85
117,25
-7,65
9,25
Mâle
4
87,5
94
86,94
83,09
-0,56
4,41
Femelle
7
125,5
113
137,47
140,84
11,98
-15,34
Mâle
5
91,5
99
100,24
96,40
8,74
-4,90
Femelle
10
127
108
124,17
123,70
-2,83
3,30
Femelle
5
124
107
121,51
120,45
-2,49
3,55
Mâle
15
117
108
124,17
123,70
7,17
-6,70
Femelle
10
133
112
134,81
137,30
1,81
-4,30
Mâle
10
129,5
103
110,87
107,98
-18,63
21,52
Femelle
5
119
109
126,83
127,02
7,83
-8,02
Mâle
10
151
114
140,13
144,44
-10,87
6,56
Femelle
7
115,5
109
126,83
127,02
11,33
-11,52
réel
PeriTh : périmètre thoracique; PVEQ1: poids vif estimé selon l'équation 1; PVEQ2: poids vif estimé selon l'équation 2; DifEq1: différence entre le poids réel et le poids estimé selon l'équation 1; DifEq2: différence entre le poids réel et le poids estimé selon l'équation 2.
53
VI.2. DISCUSSION VI.2.1. Caractérisation de la population d’étude Les animaux de notre étude ont présenté en nombre élevé une NEC= 2 (maigre, soit 55,12%) et une NEC=3 (moyen, soit 28,38%). En plus, la NEC était plus élevée à Ségou (2,5±0,7) que dans les autres régions avec les valeurs de 2,1±0,7 (Koulikoro) et 2,2±0,6 (Sikasso). La présence en nombre élevé des animaux ayant une NEC=2 peut s’expliquer par le fait qu’ils sont soumis à des travaux champêtres intenses comme l’a noté KABORE (2014) en travaillant sur les ânes du Burkina Faso avec une NEC=l (émacié) et une NEC=2 (maigre, soit 50,4% de l’effectif). Mais ces résultats restent différents de ceux de RAOMBA (2014) au Sénégal qui a constaté un bon embonpoint avec une population concentrée avec la NEC de 2 ou 3 (91%). Selon l’auteur, ce bon état d’embonpoint serait dû au traitement médical et alimentaire adéquat prodigué aux asins de cette région du Sénégal. Dans notre échantillon, il y avait plus des mâles (68,64%) que de femelles et l’âge des animaux était pour la plupart compris entre 5 et 10 ans. En effet, l’amaigrissement des animaux se justifie par le fait que les travaux champêtres très intenses nécessitent assez d’énergie qui n’est pas compensée par une alimentation adéquate. PEARSON et al. (1996) indiquent que l'équation de ELEY et FRENCH (1993) pour les ânes adultes a été obtenue à partir d'animaux sédentaires, avec un bon état corporel et ne travaillant pas.
VI.2.2. Caractérisation morphobiométrique de la population selon la robe Les robes des ânes observées n’étaient pas représentées dans toutes les régions de l'étude puisque à Ségou et Sikasso nous avons noté l’absence de la couleur de robe baie claire et la couleur de robe grise claire à Sikasso seulement. Mais de toutes ces robes observées, les ânes de robe grise étaient les plus nombreux au Mali. Les ânes de robe grise représentent un pourcentage de l’ordre de 80,86% 54
de l’effectif des ânes. Cette couleur de robe grise représentée massivement a été observée au Burkina Faso par KABORE (2014) à un pourcentage de l’ordre de 81% de l’effectif et au Sénégal par ROAMBA (2014) à 65,7% de l’effectif. En effet, cela pourrait être due à l’origine des ânes qui pourraient provenir de la Nubie et correspondent à celles décrites par RAVENEAU et DAVEZE (1987) concernant Equus asinus nubicus ou Equus asinus africanus ; âne de Nubie ou âne sauvage d’Afrique, ces ânes proviendraient de la corne de l’Afrique, au nord du Soudan. Selon ces auteurs, ce sont des animaux qui présentent une bande noire au niveau de la région de l'épaule et des nuances de blanc autour des narines, les régions ventrales et la partie interne des jambes.
VI.2.3. Valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques selon les régions Pour les valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques tels que le poids vif, le périmètre thoracique, la hauteur au garrot, la longueur du cou et la longueur des oreilles gauche et droite, il n’y a pas eu de différence significative (p>0,05) d'une région à l'autre. KABORE (2014) a trouvé une différence significative des valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques selon les régions au Burkina Faso. Et au Sénégal, ROAMBA (2014) a noté une différence significative selon les régions dans les valeurs de la longueur du cou et la longueur moyenne des oreilles des ânes au Sénégal. Ainsi, ROAMBA (2014) a souligné avec toutes réserves que ceci pourrait être dû à des phénomènes génétiques bien que des études moléculaires ultérieures soient nécessaires. Pour KABORE (2014), la différence significative des paramètres morphobiométriques serait due au fait que les animaux utilisés n’appartenaient pas à la même classe d’âge. Mais l’auteur a noté aussi que les valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques des ânes du Burkina Faso sont très proches de celles des ânes du Cameroun obtenues par EBANGI et VALL (1998). En effet, cela est dû au fait que les travaux au Cameroun ont été réalisés dans des 55
régions similaires à celles du Burkina Faso. En effet, les résultats de KABORE et RAOMBA (2014) ne corroborent ceux obtenus dans notre étude.
VI.2.4. Valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques selon la NEC, l’âge et le sexe Les valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques tels que le poids vif, le périmètre thoracique, la hauteur au garrot, la longueur du cou et la longueur des oreilles gauche et droite ont présenté une différence significative (p<0,05) d’une NEC à l’autre. En effet, les valeurs des paramètres morphobiométriques augmentent avec l’état d’embonpoint de l’animal, plus l’animal présente un bon état d’embonpoint, plus les valeurs des paramètres morphobiométriques sont élevées, lorsque l’animal présente un mauvais état d’embonpoint, les valeurs des paramètres morphobiométriques diminuent. Ces résultats confirment ceux de KABORE (2014) sur les ânes du Burkina Faso qui a constaté que les études d’EBANGI et VALL (1998) avaient conduit aux mêmes résultats. Ces auteurs ont démontré à travers leurs travaux, effectués chez les ânes de trait dans la zone soudano-sahélienne
du
Cameroun,
que
les
valeurs
des
paramètres
morphobiométriques cités précédemment sont plus élevées chez les sujets mâles que les femelles jusqu’à l’âge adulte mais après l’âge adulte les valeurs enregistrées deviennent plus élevées chez les femelles que chez les mâles. Dans notre échantillon les ânes étaient majoritairement adultes. Par ailleurs, RAOMBA (2014) en travaillant sur les ânes du Sénégal a remarqué que VALL et al., (2001) ont démontré que les paramètres morphobiométriques définissent l’état nutritionnel. Ce qui expliquerait la différence significative pour les valeurs du poids vif, la longueur du tronc, le périmètre thoracique, la hauteur au garrot et la longueur moyenne des oreilles. Notons que l’effet du sexe n’a été significatif (p<0,05) que sur la longueur de l’oreille droite et la hauteur au garrot. Pour KABORE (2014), à l’exception de la longueur des oreilles gauche et droite les autres paramètres morphobiométriques ont présenté des différences 56
significatives sur les ânes du Burkina Faso. Par contre au Sénégal, RAOMBA (2014) a estimé que le sexe n’a pas affecté de manière significative le poids vif.
VI.2.5. Détermination d’équation du poids vif des ânes à partir des paramètres morphobiométriques Une analyse de la régression linéaire a permis d’obtenir deux équations de prédiction du poids vif. De ces deux équations, l’équation n°1 parait la plus pratique pour l’estimation du poids vif chez les praticiens. En plus, cette équation permet une détermination facile du poids vif par un calcul mathématique simple. Elle utilise comme variable le périmètre thoracique. Notre choix porté sur l’équation qui permet la détermination du poids vif des ânes à partir du périmètre thoracique est dû au fait que le périmètre thoracique est une variable fiable et varie peu contrairement à certaines variables telles que la circonférence et la longueur du tronc qui peuvent augmenter lorsque l’animal présente un abdomen distendu suite à une gestation ou à une suralimentation. Cette assertion est confirmée par KABORE (2014) et RAOMBA (2014). Ces auteurs ont suggéré qu'il serait préférable d'utiliser le périmètre thoracique plutôt que la longueur du tronc comme une variable pour déterminer le poids vif des ânes adultes nourris avec un régime à haute teneur en fourrage grossier, car ils ont tendance à être ventrus. Les autres paramètres morphobiométriques, la hauteur au garrot et la longueur du cou, restent constants à l’âge adulte même si l’animal présente un bon ou mauvais état d’embonpoint. C’est pourquoi il est difficile de les utiliser comme variable pour déterminer le poids. Mais l’utilisation du périmètre thoracique comme variable pour déterminer le poids vif des ânes est plus fiable si les animaux ne sont pas très maigres ou émaciés. Selon PEARSON et OUASSAT (1996), on pourrait surestimer le poids vif des ânes émaciés en utilisant le périmètre thoracique comme variable de l’équation de prédiction du poids vif. Dans notre échantillon, la plupart des animaux étaient maigres et moyens, les animaux émaciés étaient en nombre faible. La 57
population étudiée était constituée majoritairement d’âne de couleur grise (80,86%). Les ânes de couleur grise seraient des ânes de Nubie (Equus asinus nubicus) ou âne sauvage d’Afrique (Equus asinus africanus) tel que décrit par RAVENEAU et DAVEZE (1997). De ce fait, les ânes rencontrés au Mali seraient de la Nubie. Les robes autres que la grise observée seraient dues à une métamorphose compte tenu du milieu écologique (KEFENA et al., 2011). Ils avaient démontré que les ânes d’Ethiopie avaient pour ancêtre l’âne sauvage d’Afrique, par la suite cette population a connu une variation éco-géographique qui a conduit à des diversités morphobiométriques de la population d’âne en Ethiopie. Cette assertion a été confirmée par les travaux de GUBITZ et al., (2000), qui ont montré que les paramètres morphologiques reflètent les milieux écologiques. Pour plus confirmer ou infirmer cette assertion, il serait mieux de pousser les recherches en faisant une étude de l’ADN des ânes du Mali par la caractérisation génétique.
58
CHAPITRE VII : RECOMMADATIONS ET PERSPECTIVES VII.1. RECOMMANDATIONS Compte tenu des résultats obtenus et l’importance socio-économique de l’âne au Mali, il serait intéressant de dégager des propositions et suggestions à l’endroit des propriétaires d’ânes et des praticiens sur le terrain. Ces recommandations permettront d’améliorer les conditions sanitaires et la productivité de l’élevage asin.
VII.1.1. Aux éleveurs Les ânes se fatiguent le moins en travaillant en ce sens qu’ils fournissent relativement dans la traction animale 22% de leur énergie alors que les chevaux et les bœufs de traction fournissent respectivement 24% et 55% (BERE, 1981). Ainsi, pour l’ensemble des propriétaires d’ânes le traitement se limite souvent à une alimentation de base à peine suffisante. Le suivi médical se résume pour la plupart à une consultation médicale seulement en cas de complications. A cela, il faut ajouter le mauvais traitement infligé aux ânes qui travaillent à longueur de journée. Ainsi donc, nous recommandons aux éleveurs d’octroyer aux ânes : o Une bonne alimentation ; o Une prise en charge médicale régulière ; o Un meilleur traitement des animaux.
VII.1.2. Aux agents de la santé animale o Aux vétérinaires cliniciens Puisque les machines de pesages sont rarement disponibles, l'estimation de poids vif par l’utilisation de ruban que nous avons confectionné serait une méthode fiable pour évaluer le poids vif des ânes. Cela pourrait être utile dans la précision des doses des médicaments administrées pendant les traitements, pour l’évaluation des effets du traitement ou des changements du régime alimentaire.
59
o Sensibilisation et éducation La sensibilisation et l'éducation sont primordiales pour faire comprendre aux propriétaires d'ânes l’importance des soins vétérinaires, des bonnes conditions d’entretiens et d’élevage de ces animaux. En effet, si les paysans reconnaissent l’importance sociale et économique des asins, la plupart d’entre eux ignorent complètement l’impact de la négligence et du mauvais traitement qu’ils leurs infligent, sur leur revenu.
o Campagne de déparasitage Des campagnes de déparasitage doivent être organisées par les agents de l’état et assurer une formation minimale aux propriétaires d’animaux sur l’application des premiers soins pour le traitement des plaies et déparasitage de leurs animaux.
VII.1.3. Aux chercheurs En dépit de sa grande importance socio-économique et culturelle, peu d’études ont été consacrées aux ânes d’Afrique de l’Ouest. Une seule étude conduite pendant la période coloniale, faisait la description des races asines en Afrique Occidentale Française (DOUTRESSOULE, 1947). Des études sur les ânes permettront une meilleure prise de décision des autorités en ce qui concerne cette espèce.
VII.2. PERSPECTIVES Cette étude a permis d’une part d’établir les valeurs morphobiométriques des ânes du Mali et d’autre part l’établissement d’une équation de prédiction du poids vif des asins du Mali. Il serait intéressant de procéder à une caractérisation morphobiométrique des ânes de l’Afrique de l’ouest avec un échantillon de plus grande taille et élargi à tous les pays d’élevage d’ânes. Il s’avère alors nécessaire d’évaluer les ressources génétiques des races d’ânes d’Afrique de 60
l’Ouest. Un tel projet devrait faire une évaluation des ressources par caractérisation génétique des races asines à l'aide de marqueurs microsatellites et de l’ADN mitochondrial. Les résultats de cette étude permettraient d'avoir un aperçu sur la diversité génétique des ânes d'Afrique de l'Ouest en général et du Mali en particulier. En dépit de sa grande importance socioéconomique et culturelle, il serait judicieux de prévoir une conservation des différentes races d’ânes par la mise en place des centres d’amélioration génétique des ânes où certaines populations se verront améliorer par l’insémination artificielle, la création des asinéries pour mettre à la disposition de la population des animaux plus performants pour la traction et les travaux champêtres. Ces centres pourront être exploités à des fins éducatives à partir des études primaires. Ainsi, l’âne sera valorisé et considéré comme les autres animaux et les populations en tireront profit.
61
CONCLUSION GENERALE
62
Le Mali est un vaste pays Ouest-africain où l’élevage constitue avec l’agriculture, la base du développement socio-économique du pays. Il est caractérisé par sa diversité écologique et son potentiel élevé en ressources animales. Cependant les activités de l’élevage et le travail de la terre demeurent toujours traditionnels pour la plupart du temps en milieu rural. Face à des travaux champêtres pénibles auxquels sont confrontés les éleveurs et les agriculteurs, certains animaux tels que les ânes sont utilisés en vue d’exploiter leurs forces physiques. Ainsi, l’âne joue un rôle socio-économique important au Mali. En raison de la faible mécanisation de l’agriculture, il assure la traction des charges lourdes et dans l’agriculture, il contribue à l’amélioration du travail du sol. Il est aussi utilisé pour le transport des personnes et des biens depuis le village jusqu’au marché ainsi que le transport des récoltes du champ jusqu’à la concession. En zone urbaine, il est utilisé pour le transport des matériaux de constructions. L’âne est également impliqué dans le transport d’eau potable et des ordures. Malgré tout le service rendu à l’homme, l’âne est négligé par les ressources allouées à la recherche vétérinaire. A la fin des années 1940, il existait six variétés en Afrique Occidentale à savoir l’âne de l'Aïr, l’âne de Mauritanie, l’âne du Gourma, l’âne Minianka, l’âne du Yatenga, l’âne du Sahel. Or au lendemain des indépendances, il y a eu un important brassage des différentes races dû aux célèbres sécheresses des années 1970 et 1980 entrainant ainsi un exode rural des populations ouest-africaines de zone aride vers les zones plus favorables où les ânes ont joué un rôle important dans ces migrations notamment dans le transport. De ce fait, nous avons douté de la présence actuelle de ces races d’ânes au Mali. C’est ainsi que nous nous sommes fixés l’objectif de déterminer les principaux paramètres morphobiométriques des ânes du Mali et de définir la diversité phénotypique des races d’ânes du Mali à partir des paramètres morphobiométriques.
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Cette étude, conduite dans neufs villages répartis dans trois régions à savoir Koulikoro, Sikasso et Ségou, a permis de collecter des informations auprès des éleveurs. Dans ces régions, des informations ont été collectées auprès des propriétaires grâce à une enquête et des mensurations sur les ânes ont été faites pour l’obtention des données morphobiométriques qui ont permis de définir les diversités phénotypiques. Les paramètres morphobiométriques observés nous ont permis d’établir un ruban barymétrique standardisé qui est très important dans le traitement des animaux. Les valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques tels que le poids vif, le périmètre thoracique, la hauteur au garrot, la longueur du cou et la longueur des oreilles gauche et droite n’ont pas présenté de variation significative (p<0,05) d’une région à une autre. En ce qui concerne la distribution des paramètres morphobiométriques en fonction de la NEC, il y a eu de différence significative entre les valeurs des différents variables. Quant aux variations des paramètres morphobiométriques selon le sexe, il n’y a eu de différence significative que sur la hauteur au garrot et la longueur de l’oreille gauche. Par contre, les paramètres morphobiométriques ont présenté une variation significative (p<0,05) selon la classe d’âge. En effet, les valeurs moyennes des paramètres morphobiométriques sont élevées chez les sujets âgés de plus de 10 ans que ceux de 0 à 4 ans et de 5 à 10 ans. Dans notre étude, la plupart des animaux étaient maigres et moyens, les animaux émaciés étaient en nombre faible. La population étudiée était constituée majoritairement d’âne de couleur grise (80,86%). Les ânes de couleur grise du Mali seraient des ânes de Nubie (Equus asinus nubicus) ou âne sauvage d’Afrique (Equus asinus africanus) qui ont pour origine une même souche l’Equus asinus africanus. Ainsi, cette étude a permis la caractérisation morphobiométrique des ânes du Mali. Compte tenu des résultats observés, il serait très intéressant d’approfondir les investigations par la caractérisation génétique à travers l’étude de l’ADN mitochondrial et des marqueurs microsatellites afin de mieux caractériser les ânes. Par contre, le ruban confectionné serait très utile pour éviter le surdosage 64
ou le sous-dosage des médicaments chez les asins par les cliniciens et une meilleure prise en charge des ânes qui sont très négligés dans la recherche vétérinaire alors qu’ils sont très importants sur le plan socio-économique.
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péripneumonie
ANNEXES
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o Annexe I : Grille de notation de l’état corporel de l’âne o
o
Figure 1: Planche des notes de dos
Figure 2: Planche des notes de flanc.
Source: E. Vall E., Ebangi A.L. Abakar O. (2001). Mise au point d’une grille de notation de l’état corporel des ânes de trait au Nord Cameroun. Revue Elev. Méd. vét. Pays trop
Annexe II : Dentition et âge chez l’âne
Source : DAVEZE J., RAVENEAU A.- LE LIVRE DE L’ANE - ed. Rustica R 2002
Annexe III : Questionnaire
Projet PAES/UEMOA/EISMV : Caractérisation génétique des races d’ânes d’Afrique de l’Ouest FICHE ANIMAL N° :………………………………………….. Localisation Région :……………..Province/département :…………………….Village :…………………. Coordonnées Géographiques : X :………………………….Y :…………………………. Elevage Nom propriétaire :………………………………………………………………………… Taille du troupeau :…………………………………………………………………… Composition par races :………………………………………………………………………… Animal échantillonné Numéro d’identification de l’animal :…………………………………………………………. Appellation local de la race :…………………………………………………………………... Sexe Mâle Femelle Age :…………………………………………………………………………………… Utilisation : Transport Travaux champêtres Reproduction Autre :……………………… Affiliation :……………………………………………………………………………………… Origine :…………………………………………………………………………………… Etat de santé Hématocrite :………………………………………………… Paramètre morphobiométrique Note d’état corporel (NEC) :……Poids vif : estimé :…………….……Pesé :………………… Périmètre thoracique(PT) …………………. Longueur du tronc(LT) :……………….. Hauteur au garrot(HG) :………Longueur du cou(LC) :……………………………… Longueur des oreilles (LOD) :…………(LOG) :………Couleur de la robe :……………… Traits majeurs de signalement :……………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLÔMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’Enseignement Vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes Maîtres et mes Aînés : d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure
CARACTERISTIQUES MORPHOBIOMETRIQUES DES ANES (Equus asinus) AU MALI
RESUME En Afrique de l’Ouest et plus particulièrement au Mali, l’élevage constitue avec l’agriculture la base du développement socio-économique du pays. En raison de la faible mécanisation de l’agriculture, l’âne assure la traction des charges lourdes et dans l’agriculture, il contribue à l’amélioration du travail du sol. Ainsi, l’âne joue un rôle socio-économique important au Mali. A part la présence des six variétés de races d’ânes décrits avant les indépendances en Afrique de l’Ouest, les ressources allouées à la recherche vétérinaire sur les asins sont limitées malgré tout le service rendu à l’homme. De ce fait, nous avons douté de la présence actuelle de ces races d’ânes au Mali. Notre étude avait pour objectif de déterminer les principaux paramètres morphobiométriques des ânes du Mali et de définir la diversité phénotypique des races d’ânes du Mali à partir des paramètres morphobiométriques. Cette étude, conduite dans neufs villages repartis en trois régions à savoir Koulikoro, Sikasso et Ségou, a permis de collecter des informations auprès des éleveurs concernant le mode d’élevage, l’âge selon la dentition, le sexe, le signalement (couleur de la robe et d’autres signes), le poids vif, les mensurations (hauteur au garrot, longueur du tronc, périmètre thoracique, longueur des oreilles). La collecte des informations a été faite grâce à une enquête basée sur un questionnaire. Les valeurs des paramètres morphobiométriques obtenues pour les ânes du Mali ont permis de fournir des informations sur ce domaine d’étude nouvellement explorée au Mali. Ces paramètres ont permis l’établissement d’une équation de prédiction du poids vif avec la mise en place d’un ruban barymétrique standardisé qui est un outil important dans la thérapeutique pour les cliniciens. Ces ânes seraient issus de ceux de Nubie (Equus asinus nubicus). Pour confirmer ou infirmer cette assertion, il serait judicieux d'approfondir les recherches pour la caractérisation génétique à l’aide de l’ADN mitochondrial et des marqueurs microsatellites pour une description exacte des races d’ânes du Mali. Mots clés : Âne- Paramètres morphobiométriques- Mali Auteur: AHMED Hachi Dirir Tel : 00221 77 732 83 11/00253 77 88 49 65 (Djibouti) Email : hachi2012@gmail.com / veterinaire.senegal@yahoo.com