Joëlle Aline DAGO

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR  ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)

ANNEE : 2015

N°14

ETUDE DES MESURES DE BIOSECURITE DANS LES ELEVAGES DE PORCS CONFINES EN ZONE URBAINE ET PERIURBAINE D’ABIDJAN (COTE D’IVOIRE) THESE Présentée et soutenue publiquement le 05 Juin 2015 à 10h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le Grade de DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par

Joëlle Aline DAGO Née le 31 Mars 1983 à Abidjan en COTE D’IVOIRE Jury Président :

Mr Emmanuel BASSENE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Rapporteur de Thèse :

Mr Yalacé Y. KABORET Professeur à l’EISMV

Membre :

Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur à l’EISMV

Directeur de Thèse :

Mme Mireille Catherine KADJA WONOU Maître-Assistant à l’EISMV

Co-Directeur de thèse :

Mr Omer K. AKESSE, Vétérinaire Directeur de MAILVAGE, Gérant de BIRCOVET, Représentant CEVA en Côte d’Ivoire


ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR – Fann (Sénégal) Tel: (00221) 33 865 10 08 / Fax: (221) 33 825 42 83/ Site web : www.eismv.org

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Louis Joseph PANGUI

LES COORDONNATEURS Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Yalacé Yamba KABORET Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Serge Niangoran BAKOU Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement

Année Universitaire 2014 – 2015 i


LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES : Chef de département : Papa El Hassane DIOP, Professeur ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître-Assistant M. Félix NIMBONA, Moniteur CHIRURGIE-REPRODUTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa WANE, Moniteur ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Wilfried OYETOLA, Moniteur PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître-Assistant M. Miguiri KALANDI, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. Gregorie BAZIMO, moniteur ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître-Assistant M. Raoul ATIKPAKPE, Moniteur

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département : Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître-Assistant Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître-Assistante M. ZOBO Aristide, Moniteur M. Madi SAVADOGO, Moniteur

PATHOLOGIE MEDICALE- ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE M. YalacéYamba KABORET, Professeur M Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître Assistante M. N’Zi Kablan Roger, Moniteur M. Djidjoho Geoffroy DJOSSA, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire

MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur

PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître-Assistant M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître-Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur

PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département : Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste(Vacataire) Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire

OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ELEVAGE (O.M.E)

SERVICE AUDIO-VISUEL Mr Bouré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astou BATHILY, Agent administratif

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DEDICACES

A mon Père Général DAGO D. Charles Je n’ai pas toujours compris les choix que tu as faits pour nous, mais aujourd’hui une seule phrase me revient en tête : « je veux être le père de… et non que vous soyez les fils de… ». J’espère que la voie qu’aujourd’hui j’empreinte est à la hauteur de tes espérances. A ma Mère DAGO née KOMENAN W. Thérèse Tu m’as donné la vie et un modèle, tu es pour moi. Aujourd’hui que je suis mère je voudrais tant être pour ma fille la mère que tu as été pour moi. A ma très chère Fille DOUA M. Ruth Emmanuella Ton sacrifice pour moi fut grand et rien ne pourra remplacer ce que tu as perdu, mais je ferais de mon mieux pour le valoriser et être pour toi, une bonne mère dont j’espère tu seras fière. DIEU te bénisse et fasse de toi une personne d’exception. A LEGBRE Israël Tu es le premier avant même moi, à avoir cru en mes capacités à réussir cette formation. Tu m’as pratiquement forcée à embrasser cette carrière. DIEU te bénisse.

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REMERCIEMENTS A DIEU le Tout Puissant, l’Unique ; A son fils unique JESUS CHRIST, le ressuscité de Pâques ; A l’ESPRIT SAINT qui est vie. Tu es Maître et toute chose est, parce que tu l’as voulu. Je te rends grâce car tu as voulu dans ma vie ce que je vis en ce moment. Les mots ne suffiraient pas à dire combien je te suis reconnaissante, alors vois la joie de mon cœur. Que ta grâce repose sur tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à l’avenue de ce jour. A mon Père Général DAGO D. Charles ; A ma mère DAGO née KOMENAN W. Thérèse DIEU vous bénissent pour Tout ce que vous avez fait pour moi et vous le rende. C’est

grâce à vous que je suis la personne que je suis aujourd’hui. A ma très chère fille DOUA M. Ruth Emmanuella ; A son père Dr DOUA T. Privat Camille Vous êtes ce qui m’est arrivé de plus merveilleux dans cet exil. DIEU nous garde toujours unis, mes Amours à moi. A mes frères et sœurs DEZA Guy, BOUABEHI Solange, DAGO Gilles, BESSIN Carole, Dr DAGO Fabrice, DABO Sylvie, ADJEHI Rose, DAGO Patrick, DAGO Arnaud. Votre soutien à distance m’a été d’un grand secours. Que DIEU fasse descendre sa bénédiction sur vous et vos familles. A mes nièces et neveux, vous m’apportez tellement de joie, l’envie de vous revoir au plus vite me stimulait dans mon travail. A mes nourrices BADA Véronique, DAGO Antoinette, vous avez toujours pris soin de moi, même jusqu’aujourd’hui. DIEU vous le rendent en bénédiction. A mes oncles et tantes, cousins et cousines que DIEU vous ouvre les portes. iv


A LEGBRE Israël et BAZARE Clotaire, vous avez joué un grand rôle dans mes études au Sénégal. Aux familles DAGO, DADIE, DABO, DOUA, BLONDE et SIABA, pour tout. Que DIEU vous bénisse. A la famille KONAN, vous m’avez accueilli chez vous, Que votre famille reste uni et prospère. Au Dr AKESSE Omer, vos qualités humaines et professionnelles font de vous un grand homme, un modèle, un mentor de grande valeur. Que DIEU vous bénisse, vous et votre famille. Et qu’Il vous élève dans cette vie et dans la vie avenir. Amen. Au Dr DOUA, pour sa disponibilité. Vous avez dirigé ce travail avec professionnalisme et n’avez ménagé aucun effort. Que DIEU bénisse vos mains afin que tout ce que vous touchez ou entreprenez devienne prospère. A BIRCOVET et tout son personnel, travailler avec vous m’a beaucoup apporté. A MAILVAGE et tout son personnel, vous avez facilité mon travail sur le terrain, encore une fois, grand merci A LIVEL consulting, votre œil d’expert m’a bien guidé. A l’ensemble des éleveurs, pour leur accueil et leur disponibilité. Au Dr PHIEMY Directeur de Cabinet du MIRAH ; A la DSV et tout son personnel ; Au PASA-HPV et son personnel ; Au Dr TACLE et le FIRCA ; A M. YEO et l’INTERPORCI ; A la SIVAC ; A la DPP ; A la DPE ; A l’ANADER ; v


Au laboratoire de virologie du LANADA ; A M. Sidoine, M. ALLAH et le CAPP de Bingerville ; Votre appui m’a été d’un grand secours A mes très chers amis, les évènements ont été tel que nous nous sommes croisés et rapprochés. Certain de mes actes vous ont peut-être choqué, mais sachez aujourd’hui que vous m’êtes chères. J’espère que nos orientations professionnelles et la distance qui pourrait nous séparer ne nous éloignera pas les uns des autres. A mon ami, mon asso, mon frère…, la relation qui nous lie est telle que je ne trouve pas de mot pour la définir. Je te souhaite plein de bonne chose pour l’avenir. A mon amie, ma sœur…, on a vécu beaucoup d’évènement. Je regarde en arrière et un petit sourire se dessine sur mon visage. Je rends grâce à DIEU pour cette rencontre. Puissions toujours rester proche. A Tous mes promotionnaires, je garderais de vous de très bons souvenirs. A mes ainés de l’EISMV, vous m’avez accueilli dans cette école et donné les conseils qu’il faut pour en sortir avec un diplôme. Que vos enfants reçoivent la bénédiction afin qu’eux aussi trouve une aide lorsqu’ils seront loin de votre protection. A mes cadets de l’EISMV. Sachez que le «veto » ce n’est pas une course de vitesse soyez courageux. L’effort fait les forts. A la CEVIS, tu m’as appris beaucoup de chose sur la nature humaine. A l’AEVD, qui a défendu du mieux qu’elle pouvait nos intérêts. A l’EISMV, le corps enseignant, et tout le personnel, pour la qualité de l’enseignement et du service. Il était très instructif de vous côtoyer. Au Professeur accompagnateur Pr Moussa ASSANE et au Parain de la 41ème Promotion Dr Malik SENE, vous êtes des modèles de réussite Au Sénégal pays hôte, la vie en terre étrangère n’est pas facile, mais vivre ici a été une fabuleuse aventure. Je te ferais découvrir à ma descendance. vi


A l’ambassade de Côte d’Ivoire au Sénégal et à tout son personnel. Nos relations n’ont pas toujours été des plus calmes, mais la Côte d’Ivoire peut être fière de vous, vous faites un bon travail. A la Côte d’Ivoire ma patrie, je te souhaite de te relever de tes chutes et que ta renommée ne soit plus une histoire, que nos parents nous racontent, mais une réalité plus grande qu’avant. Brille plus qu’au temps de la jeunesse de nos parents. A l’inconnu qui un jour à croiser ma route et qui sans me connaître est intervenu dans ma vie. Que la lumière du CHRIST brille dans ta vie. A tous ceux qui ont pris le temps de se pencher sur mon travail. A tout ceux dont je que je n’ai pas cité le nom Ce n’est pas parce que vos noms ne sont pas écrits dans ce document que vous n’avez pas d’importance. Lisez bien ces mots vous verrez que je ne vous ai pas oublié. Vous avez tous joué un grand rôle dans ma vie. Si vous n’aviez pas été là, les choses seraient peut être différentes pour moi aujourd’hui. Veuillez recevoir toute ma gratitude.

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A NOS MAITRES ET JUGES

A notre Maître et Président de jury, Monsieur Emmanuel BASSENE, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous avez fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse malgré votre calendrier très chargé. Vos qualités scientifiques forcent notre admiration. Veuillez trouver ici, l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

A notre Maître et rapporteur de thèse, Monsieur KABORET Yalacé, Professeur à l’EISMV de Dakar, Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de rapporter ce travail. Vos qualités scientifiques et pédagogiques nous ont toujours beaucoup marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et notre admiration pour votre rigueur scientifique.

A notre Maître et juge, Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de Dakar, C’est un grand privilège que de vous compter dans notre jury de thèse vous nous faites un très grand honneur en acceptant de juger ce modeste travail. Vous êtes pour nous, femmes vétérinaires, un modèle de réussite, de persévérance et d’accomplissement. Veuillez trouver ici l’expression de notre respect et profonde gratitude. Sincères remerciements.

A notre maître et directeur de thèse Mme KADJA WONOU Mireille Maître-Assistant à l’EISMV de Dakar,

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Travailler sous votre direction a été pour nous un honneur. Votre disponibilité, votre patience et votre soutien nous ont beaucoup touchés. Les moments passés en votre compagnie nous ont permis de profiter de vos connaissances et de découvrir en vous l’exemple même de la bienveillance et de l’amour du travail bien fait. Veuillez trouver ici, cher Maître, l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration.

A notre co-directeur de thèse Dr AKESSE K. Omer, Représentant CEVA en Côte d’Ivoire, Directeur de MAILVAGE, Gérant du cabinet BIRCOVET Ce travail n’aurait pas pu arriver à son terme sans votre aide. Merci pour votre simplicité, vos conseils et l’abord facile qui vous caractérisent.

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“Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les options émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles

n’entendent

leur

approbation ni improbation”

x

donner

aucune


Liste des abréviations

ACCT: Agence de la francophonie /Agence de la Coopération Culturelle et Technique AEEMA : Association pour l’Etude de l’Epidémiologie des Maladies Animales AGP : Amélioration génétique Porcine ANADER : Agence Nationale d’Appui au Développement Rural BIRCOVET : Bureau Ivoirien de Représentation et de Conseil Vétérinaire BTS : Brevet de Technicien Supérieur CCSP : Conseil Canadien de la Santé Porcine CDPQ : Centre de Développement du Porc du Québec CNRA : Centre National de Recherche Agronomique COOP : Société coopérative CTA : Centre Technique de Coopération Agricole et Rural DPE : Direction des Productions d’Elevage DPP : Direction de la Planification et des Programmes DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FIRCA : Fonds Interprofessionnel pour la recherche et le Conseil Agricoles FNP : Fédération Nationale Porcine FPPQ : Fédération des Producteurs de Porcs du Québec GDS : Groupement de Défense Sanitaire GET : Gastroentérite transmissible xi


GMQ : Gain Moyen Quotidien I.C : Indice de Consommation IFIP : International Federation for Information Processing INAPORC : Interprofession Nationale Porcine INRA : Institut National de la Recherche Agronomique INTERPORCI : Interprofession Porcine de Côte d’Ivoire ITP : Institut Technique du Porc Lr : Landrace Lw : Large White LANADA : Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole MAP : Maladie de l’Amaigrissement du Porcelet MIRAH : Ministère des Ressources Animales et Halieutiques OIE : Organisation mondiale de la santé animale / Organisation Internationale des Epizooties OMS : Organisation Mondiale de la Santé P : Piétrain PAS : Programme d’Ajustement Structurel PASA : Programme d’Ajustement Structurel Agricole PPA : Peste Porcine Africaine PPAAO/WAAPP : Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest / West Africa Agricultural Productivity Programs PPC : Peste Porcine Classique

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PREFIPOR : Projet de Relance par l’amélioration génétique de la Filière Porcine ivoirienne PSEP : Programme Sanitaire d’Elevage Porcin en Côte d’Ivoire sd : sans date SDRP : Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin SIVAC : Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie SODEPRA : Société de Développement des Productions Animales UA-BIRA : Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine UGPVB : Union des Groupements de Producteurs de Viande en Bretagne

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Liste des tableaux

Tableau I: Survie de quelques organismes dans le milieu extérieur ........................... 25 Tableau II: Différents types de détergents et caractéristiques .................................... 41 Tableau III: Tableau récapitulatif du statut socioprofessionnel des éleveurs de porc confinés de la zone d’étude ........................................................................................... 56 Tableau IV: Tableau récapitulatif du statut socioprofessionnel des chefs de ferme .... 57 Tableau V: Tableau récapitulatif des caractéristiques des exploitations ..................... 59 Tableau VI: Caractéristiques des bâtiments d’élevage ................................................ 60 Tableau VII: Structure des cheptels ............................................................................ 62 Tableau VIII : Tableau des caractéristiques de la zone d’implantation des fermes ... 63 Tableau IX: Dispositifs physiques mis en place pour protéger l'exploitation ............. 64 Tableau X: Dispositifs de protection des animaux de la ferme ................................... 66 Tableau XI : Dispositif de contrôle sanitaire ............................................................... 67 Tableau XII: Tableau de la gestion du personnel des exploitations............................ 68 Tableau XIII: Tableau des modalités de nettoyage-désinfection ................................ 69 Tableau XIV : Tableau récapitulatif de la conduite d'élevage .................................... 70 Tableau XV : Gestion des déchets et cadavres dans les fermes .................................. 71 Tableau XVI : Gestion de la maladie .......................................................................... 73 Tableau XVII : Prophylaxie médicale ........................................................................ 74 Tableau XVIII : Tableau récapitulatif du mode d’alimentation des animaux ............ 75 Tableau XIX : Rongeurs et autres animaux ................................................................ 76 Tableau XX : Lutte menée dans les fermes contenant des rongeurs ........................... 77

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Liste des figures

Figure 1: Représentation schématique des catégories de facteurs de l'environnement pouvant jouer un rôle sur la réceptivité des animaux à un agent pathogène ................ 21 Figure 2: Mode de propagation des agents pathogènes ............................................... 23 Figure 3: Sources potentielles d’introduction de contaminants dans un élevage ........ 26 Figure 4: Règles à respecter pour l'implantation de l'élevage ...................................... 33 Figure 5: Déplacements conseillés à l'intérieur de l’exploitation ................................ 37 Figure 6: Mauvais déplacement à l'intérieur de l’exploitation .................................... 37 Figure 7: Charge microbienne (microbes/cm2) après lavage, désinfection et séchage 39 Figure 8: Biofilm (bactéries entourées d’une pellicule protectrice) ............................ 41 Figure 9: Zone d'étude (Abidjan et ses environs) ........................................................ 51 Figure 10: Secteurs d'activité des éleveurs ayant une activité autre que l'élevage ....... 55 Figure 11: Pourcentage d'élevage ayant recours au service de spécialistes de la santé animale .......................................................................................................................... 58 Figure 12: Exploitation mixte : bâtiment de volaille à proximité de bâtiment de porc 59 Figure 13 : Bâtiment d'élevage semi-ouvert en ciment recouvert par un toit en matériel artisanal ......................................................................................................................... 60 Figure 14: Porcins métis sous leur mère ...................................................................... 61 Figure 15 : Diagramme de répartition des sources d’approvisionnement en eau ........ 62 Figure 16: Clôture en matériau artisanal ...................................................................... 65 Figure 17 : Reproduction par insémination artificielle ................................................ 70 Figure 18 : Déchets de porcs jetés dans la nature ........................................................ 72 Figure 19: Porc atteint de pathologie respiratoire (rhinite atrophique) ....................... 72 Figure 20 : Utilisation des eaux grasses pour l'alimentation de porcs ......................... 74 Figure 21: Animaux en divagation dans les élevages de porcs ................................... 77

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Table des matières

Introduction ..................................................................................................................... 1 Première partie : Synthèse bibliographique .................................................................... 5 Chapitre I : Filière porcine en Côte d’Ivoire............................................................... 5 1.

Historique ........................................................................................................ 5

2.

Caractéristiques des systèmes d'élevage ......................................................... 8 2.1.

Elevage traditionnel ................................................................................ 8

2.1.1. Conduite d’élevage ............................................................................. 8 2.1.2. Habitat ................................................................................................ 8 2.1.3. Alimentation ....................................................................................... 9 2.2.

Elevage semi-intensif .............................................................................. 9

2.2.1. Conduite d’élevage ............................................................................. 9 2.2.2. Habitat ................................................................................................ 9 2.2.3. Alimentation ....................................................................................... 9 2.3.

Elevage intensif ..................................................................................... 10

2.3.1. Conduite d’élevage ........................................................................... 10 2.3.2. Habitat .............................................................................................. 10 2.3.3. Alimentation ..................................................................................... 10 Chapitre II : Pathologies porcines en Afrique de l’Ouest ......................................... 11 1.

Pathologies fréquemment rencontrées en Afrique de l’Ouest ...................... 11 1.1.

Maladies parasitaires............................................................................. 11

1.1.1. Ectoparasitoses ................................................................................. 11 1.1.1.1. Gale sarcoptique ........................................................................... 11 1.1.1.2. Infestation par les tiques ............................................................... 12 xvi


1.1.1.3. Infestation par les poux ................................................................ 12 1.1.1.4. Infestation par les mouches .......................................................... 12 1.1.2. Endoparasitoses ................................................................................ 13 1.1.2.1. Ascaridiose ................................................................................... 13 1.1.2.2. Ladrerie porcine............................................................................ 13 1.1.2.3. Verminose pulmonaire ................................................................. 13 1.1.2.4. Coccidiose .................................................................................... 14 1.2.

Maladies bactériennes ........................................................................... 14

1.2.1. Pasteurellose porcine ........................................................................ 14 1.2.2. Rouget du porc ................................................................................. 15 1.2.3. Colibacillose porcine ........................................................................ 15 1.2.4. Salmonellose..................................................................................... 16 1.3.

Maladies virales .................................................................................... 17

1.3.1. Peste Porcine Africaine .................................................................... 17 1.3.2. Fièvre aphteuse ................................................................................. 18 1.3.3. Parvovirose porcine .......................................................................... 18 1.3.4. La maladie d’Aujeszky ..................................................................... 19 1.4.

Autres pathologies ................................................................................ 19

1.4.1. Anémie ............................................................................................. 19 1.4.2. Ulcères gastro-intestinaux ................................................................ 20 2.

Notion d’épidémiologie analytique .............................................................. 20 2.1.

Sensibilité et réceptivité ........................................................................ 20

2.1.1. Notion de réceptivité ........................................................................ 20 2.1.2. Notion de sensibilité ......................................................................... 22 2.2.

Sources d’agents pathogènes ................................................................ 22

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2.2.1. Organismes vivants .......................................................................... 22 2.2.1.1. Catégories d’animaux sources d’agents pathogènes .................... 23 2.2.1.2. Variétés de matières virulentes..................................................... 24 2.2.2. Milieu extérieur de l’animal ............................................................. 24 2.2.3. Cadavres ........................................................................................... 25 2.2.4. Produits animaux .............................................................................. 25 2.3.

Transmission des agents pathogènes .................................................... 26

2.3.1. Contact direct.................................................................................... 26 2.3.2. Transmission par voie aérienne et digestive..................................... 27 2.3.2.1. Transmission par voie aérienne .................................................... 27 2.3.2.2. Transmission par l’alimentation ................................................... 27 2.3.3. Transmissions dues à l’homme et ses activités ................................ 27 2.3.3.1. Transmission par l’homme ........................................................... 27 2.3.3.2. Véhicules et autres vecteurs passifs ............................................. 28 2.3.4. Transmission par les autres animaux................................................ 28 2.3.5. Autres voies de transmission ............................................................ 29 2.3.5.1. Sperme .......................................................................................... 29 2.3.5.2. Fumier et litière des porcs ............................................................ 29 Chapitre III : Notion de Biosécurité ......................................................................... 30 1.

Définitions et principes ................................................................................. 30 1.1.

Définitions............................................................................................. 30

1.2.

Principes ................................................................................................ 30

1.2.1. Ségrégation ....................................................................................... 30 1.2.2. Nettoyage .......................................................................................... 31 1.2.3. Désinfection ...................................................................................... 31

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2.

Application des mesures de biosécurité dans les élevages porcins .............. 32 2.1.

Conception d’une ferme de façon à éviter les pathologies ................... 32

2.1.1. Critères d’implantation d’une ferme porcicole ................................ 32 2.1.2. Organisation des bâtiments d’élevage .............................................. 33 2.2.

Mesures de biosécurité externe ou bio-exclusion ................................. 34

2.2.1. Accès à la ferme ............................................................................... 34 2.2.1.1. Véhicules et visiteurs .................................................................... 34 2.2.1.2. Animaux ....................................................................................... 35 2.2.2. Quarantaine....................................................................................... 35 2.3.

Mesures de biosécurité interne ou bio-confinement ............................. 36

2.3.1. Mouvement du personnel ................................................................. 36 2.3.2. Gestion sanitaire ............................................................................... 37 2.3.2.1. Conduite d’élevage ....................................................................... 37 2.3.2.2. Nettoyage/désinfection ................................................................. 39 2.3.2.3. Gestion de la reproduction ........................................................... 43 2.3.2.4. Gestion des malades ..................................................................... 44 2.3.2.5. Gestion des cadavres .................................................................... 45 2.3.2.6. Prophylaxie médicale ................................................................... 45 2.3.3. Gestion de l’alimentation ................................................................. 45 2.3.4. Gestion des déchets .......................................................................... 46 2.3.5. Gestion des vecteurs ......................................................................... 47 2.3.6. Gestion du matériel et des médicaments .......................................... 47 2.3.6.1. Matériel d’entretien ...................................................................... 47 2.3.6.2. Médicaments et Matériel médical ................................................ 48

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Deuxième partie : Etat des lieux des mesures de biosécurité dans les élevages de porcs confinés en zone urbaine et périurbaine d’Abidjan ...................................................... 51 Chapitre I : Méthodologie ......................................................................................... 51 1.

Zone et période d’étude ................................................................................ 51

2.

Matériel ......................................................................................................... 52

3.

2.1.

Élevages ................................................................................................ 52

2.2.

Fiche d’enquête ..................................................................................... 52

Méthodes d’étude .......................................................................................... 52 3.1.

Recherche documentaire ....................................................................... 52

3.2.

Echantillonnage .................................................................................... 53

3.3.

Enquête de terrain ................................................................................. 53

3.3.1. Elaboration du questionnaire ............................................................ 53 3.3.2. Pré administration du questionnaire ................................................. 53 3.3.3. Enquête ............................................................................................. 54 3.4.

Analyse des données ............................................................................. 54

Chapitre II : Résultats et discussion .......................................................................... 55 1.

Résultats ........................................................................................................ 55 1.1.

Caractéristiques des élevages de porcs confinés .................................. 55

1.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs ............................................. 55 1.1.2. Personnel technique .......................................................................... 56 1.1.3. Spécificités des élevages .................................................................. 58 1.1.3.1. Caractéristiques des exploitations ................................................ 58 1.1.3.2. Structure du cheptel ...................................................................... 61 1.1.3.3. Alimentation des animaux ............................................................ 62 1.2.

Pratique des mesures de biosécurité ..................................................... 63

1.2.1. Mesure de biosécurité externe .......................................................... 63 xx


1.2.1.1. Implantation des fermes ............................................................... 63 1.2.1.2. Accès à la ferme ........................................................................... 64 1.2.2. Mesure de biosécurité interne........................................................... 67 1.2.2.1. Hygiène du personnel ................................................................... 67 1.2.2.2. Gestion sanitaire ........................................................................... 68 1.2.2.3. Prophylaxie médicale ................................................................... 74 1.2.2.4. Abreuvement et alimentation des animaux .................................. 74 1.2.2.5. Rongeurs et autres animaux ......................................................... 75 2.

Discussion ..................................................................................................... 78 2.1.

Discussion de la méthodologie ............................................................. 78

2.1.1. Choix de la zone d’étude .................................................................. 78 2.1.2. Choix de la méthode d’étude ............................................................ 78 2.1.3. Limites de l’étude ............................................................................. 79 2.2.

Discussion des résultats ........................................................................ 80

2.2.1. Caractéristiques des élevages de porcs ............................................. 80 2.2.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs ......................................... 80 2.2.1.2. Personnel technique ...................................................................... 80 2.2.1.3. Spécificités des élevages .............................................................. 81 2.2.2. Pratiques des mesures de biosécurité ............................................... 83 2.2.2.1. Mesures de biosécurité externes ................................................... 83 2.2.2.2. Mesures de biosécurité internes ................................................... 84 Chapitre III : Propositions pour l’amélioration des mesures de biosécurité et perspectives ............................................................................................................... 87 1.

Propositions pour l’amélioration des mesures de biosécurité....................... 87 1.1.

Aux autorités ......................................................................................... 87

1.2.

Aux éleveurs ......................................................................................... 88 xxi


2.

1.3.

Aux acheteurs et associations de consommateurs ................................ 89

1.4.

Aux structures d’accompagnement et associations d’éleveurs. ............ 89

Perspectives................................................................................................... 90

Conclusion générale ...................................................................................................... 91 Bibliographie................................................................................................................. 96 Webographie ............................................................................................................... 101 ANNEXES .................................................................................................................. 102

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Introduction

La maîtrise de la santé en élevage de porcs résulte de l’équilibre entre la présence d’agents pathogènes, la pression d’infection, le statut immunitaire de l’animal ou du troupeau et l’environnement des animaux, c’est-à-dire les conditions d’élevage. La variation accentuée de l’un de ces facteurs conduit à la rupture de cet équilibre puis à l’apparition de pathologie qui peut provoquer une baisse de productivité. Pour éviter cela il convient de mettre en place un certain nombre de mesures qui visent à protéger l’élevage contre l’introduction ou la propagation d’agents pathogènes : les mesures de biosécurité. Ces mesures jouent un rôle important dans la maitrise du risque d’introduction et de propagation des maladies dans les élevages de porcs. En effet, lorsque le niveau d’hygiène en élevage est faible et que la circulation du personnel au sein des bâtiments se fait sans respect des mesures de biosécurité, le risque qu’un lot d’animaux soit infecté par Lawsonia intracellularis (agent pathogène de l’entérite hémorragique proliférative ou iléite) est élevé (FABLET et al., 2005). De plus, l’application de mesure de biosécurité augmente la productivité des élevages. La mise en place d’un protocole de nettoyage‐désinfection correct des loges de maternité a un impact positif sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ). Aussi, la désinfection systématique en post‐sevrage et la conduite en tout plein tout vide améliorent l’Indice de Consommation (IC) (CORREGE et al., 2011). De nombreuses autres études ont mis en évidence le rôle déterminant de la pratique sanitaire dans la lutte contre les pathologies et l’amélioration des performances zootechniques (CASAL et al., 2002 ; RICHARD et al. 1993).

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La Côte d’Ivoire a connu en 1996 une épizootie de Peste Porcine Africaine (PPA) dont l’origine et la propagation seraient due au non-respect des mesures de biosécurité (GRAGNO 1998). Cette épizootie a entrainé des pertes économiques et une réduction des cheptels qui a conduit à une baisse de performances zootechniques des animaux. Pour la relance de la filière porcine ivoirienne, le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA) a initié sur requête des acteurs de la filière, un projet d’amélioration de la productivité des animaux par le relèvement du niveau génétique des élevages porcins. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest / West Africa Agricultural Productivity Programs (PPAAO/WAAPP) dont l’objectif est d’améliorer la productivité agricole. Cette augmentation de la productivité porcine est aussi visée par le Projet de Relance par l’amélioration génétique de la Filière Porcine ivoirienne (PREFIPOR) de la Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie (SIVAC). Certes, l’apport de sang nouveau dans les élevages porcins en Côte d’Ivoire constitue un socle pour un développement radieux de la filière. Toutefois, une interrogation demeure, celle de savoir si les bénéficiaires offrent des conditions sanitaires appropriées pour valoriser les animaux de races améliorées qui sont mis à leur disposition. Autrement dit, les mesures de biosécurité sont-t-elles planifiées et appliquées dans les élevages porcins en Côte d’Ivoire ? Pour répondre à cette interrogation, nous nous sommes proposés de faire l’état des lieux des mesures de biosécurité dans les élevages de porcs confinés en zone urbaine et périurbaine d’Abidjan, puis de formuler des recommandations pour améliorer leurs conditions sanitaires. Les objectifs spécifiques sont de trois (3) ordres : déterminer les caractéristiques des élevages de porcs confinés de la zone d’étude, déterminer le pourcentage d’élevage appliquant les différentes mesures de biosécurité, faire des propositions pour l’amélioration des mesures de biosécurité dans ces élevages.

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Cette étude comprend deux (2) parties. Dans la première partie consacrée à la synthèse bibliographique, nous aborderons la filière porcine en Côte d’Ivoire, les pathologies et la notion de biosécurité. La seconde partie qui fait l’état des lieux des mesures de biosécurité présente la méthodologie, les résultats, discussion, des recommandations et perspectives.

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PREMIERE PARTIE : Synthèse bibliographique

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Première partie : Synthèse bibliographique Chapitre I : Filière porcine en Côte d’Ivoire 1. Historique Depuis 1960, la politique nationale de la Côte d’Ivoire en matière de production animale était limitée à la création de stations et centres d’élevage tel que le ranch de Sipilou à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. L’approvisionnement national en viande était lié au flux de bétail vif en provenance des pays sahéliens. La sécheresse de 1972-1973 qui a touché les pays sahéliens a créé des difficultés d’approvisionnement en viande, ce qui a poussé l’Etat de Côte d’Ivoire à faire de l’élevage une priorité nationale. En 1972 a été la Société de Développement des Productions Animales (SODEPRA) qui était chargée de la recherche, de la vulgarisation, de la conception et de la mise en œuvre de tous les projets et programmes du secteur des productions animales. La réalisation de nombreux projets d’élevage de 1972 à 1994, à travers la SODEPRA, a permis d’atteindre des résultats probants. Pendant ces deux décennies, le développement de l'élevage a été considérable. La production de viande bovine a été multipliée par 2,5 et celle des œufs par 4,6. Le Nord de la Côte d'Ivoire a bénéficié d'un important programme d'aménagements pastoraux qui a facilité la croissance du cheptel bovin. Une filière avicole a été mise en place ainsi qu'une filière porcine. La production porcine en Côte d’Ivoire a pu connaitre un essor (MIRAH, 2013). Cette évolution s’est traduite par la mise en place d’un nombre croissant d’élevages, de même que la construction de points de vente de viande de porcs dans toutes les communes d’Abidjan. Dans les années 90, le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), mis en place pour résoudre la crise économique, s’est étendu à tous les secteurs. Au niveau agricole, le Programme d’Ajustement Structurel Agricole (PASA) a induit de nombreuses réformes qui ont conduit l’Etat ivoirien à se désengager des secteurs de production au profit du secteur privé. Ce désengagement de l’Etat s’est traduit, pour les ressources animales, par la fédération des acteurs en interprofession, la libéralisation de la 5


profession vétérinaire ainsi que la dissolution en 1993, de la SODEPRA et la création de nouvelles structures :  la Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie (SIVAC), structure d’économie mixte créée en 1990 ; pour l’appui, l’encadrement et le développement ;  le Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole (LANADA), créé en 1991 pour l’analyse et le diagnostic ;  l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), créée en 1994 pour la vulgarisation ;  le Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) en 1998 pour la recherche ;  le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA), créé en 2002 pour le financement et le conseil. Le PAS n’a pas empêché l’Etat d’œuvrer pour le développement de la filière porcine. Ainsi dès 1992, la SIVAC a initié, un projet d’amélioration génétique par absorption des animaux de race Korhogo (race créée en 1934 à la ferme de sélection porcine de Korhogo, par croisement d’absorption de la race locale et de la Lw) par la Large White (Lw), la Landrace (Lr) et le Piétrain (P). La voie utilisée a été celle de l’insémination artificielle. Le but recherché était de stabiliser des cheptels grands parentaux Lw, Lr et P proches de la race pure au bout de huit (08) ans tout en vendant au passage des géniteurs améliorés. La SIVAC a diffusé 864 reproducteurs améliorés de 1992 à 1995, mais n’avait pas encore stabilisé l’effectif de grands parentaux, lorsqu’en mars 1996, une épidémie de Peste Porcine Africaine (PPA) est apparue en Côte d’Ivoire (MIRAH 2013). Le cheptel porcin ivoirien était estimé avant l’épizootie à environ 464.000 porcs dont 130.000 (soit 28 %) de races améliorées (Lw, Lr, P et, Korhogo et leurs croisements) entretenus dans des élevages commerciaux. Le reste de la population porcine, 334.000 têtes (soit 72 %) était constitué de porcs locaux, de petits formats et à robe noire (EL HICHERI, 1998). Sur les 130.000 porcs d’élevage du secteur moderne, 100.000 se trouvaient dans les élevages de la zone d’Abidjan. La taille des troupeaux variant de 2 6


à 200 truies et les élevages totalisant plus de 10 truies représentaient environ 40% de l’ensemble des exploitations. Les élevages étaient de type naisseur/engraisseur. Si quelques exploitations avaient des performances de productivité très intéressantes (plus de16 porcs produits par truie / an), les autres avaient des performances faibles (moins de 12 porcs produits par truie /an) (FIRCA, 2009). En 1996, la filière porcine ivoirienne a fortement été affectée par l’épizootie de Peste Porcine Africaine (PPA) qui a provoqué une baisse de 64 % des effectifs de porcs modernes et de 32 % ceux des porcs traditionnels (MIRAH, 2003). De même, la crise politique survenue le 19 septembre 2002 en Côte d’Ivoire, a gravement affecté la filière porcine qui se relevait difficilement de l’épizootie de la Peste Porcine Africaine. De nombreux élevages privés ont été détruits. Suite à toutes ces crises qu’a traversées la filière porcine, les éleveurs ne disposaient que de très peu de variété génétique. D’où la réapparition de tares génétiques telles que la baisse de la prolificité chez les reproducteurs, l’augmentation de la mortinatalité des porcelets, la faiblesse de la vitesse de croissance des animaux et une mauvaise conformation des carcasses. Pour assurer la relance de la filière porcine, le FIRCA depuis 2008, sur financement de la Banque Mondiale a initié un projet d’amélioration génétique en deux phases, dont la première fut pilotée par la SIVAC. La deuxième, phase qui a débuté en 2012 et qui est toujours en cours, a pour maître d’ouvrage l’Interprofession Porcine de Côte d’Ivoire (INTERPORCI) et l’exécution technique a été confiée à un cabinet vétérinaire privé (BIRCOVET) sous la supervision d’un comité de suivi génétique. Cette deuxième phase qui s’inscrit dans le cadre du projet PPAAO/WAAPP 1B dont l’objectif est d’améliorer la productivité des animaux par le relèvement du niveau génétique des élevages porcins, a été baptisé projet d’Amélioration Génétique Porcine (AGP). Ce projet a pour but de contribuer à l’augmentation de la prolificité des truies, la réduction du délai de production des porcs charcutiers par la mise à la disposition des éleveurs des géniteurs de qualité.

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Ainsi en 2002, le cheptel porcin qui était estimé à 307.517 têtes, est passé en 2013, à 362.693 têtes composé de 80.867 porcs modernes et de 281.826 porcs traditionnels (Annexe I).

2. Caractéristiques des systèmes d'élevage Il existe, comme dans la plupart des pays, toute une gamme de systèmes de production porcine, à partir du plus simple qui demande un investissement minime jusqu’aux grandes entreprises commerciales. On les classe en trois catégories, en fonction de la taille du cheptel et du mode de gestion :

2.1. Elevage traditionnel L’élevage de porcs en divagation est le système traditionnel le plus simple, c’est aussi l’un des plus répandus dans les pays en développement, tant dans les zones urbaines que rurales (FAO, 2011). En Côte d’Ivoire, on les observe aussi bien en zone villageoise que péri-urbaine. Ce type d’élevage compte moins de cinq (5) femelles reproductrices. C’est un élevage de subsistance.

2.1.1. Conduite d’élevage Dans ce mode d’élevage en plein air, les porcs errent librement aux alentours des maisons familiales. L’élevage de porcs en divagation nécessite très peu d’intrants et de main-d’œuvre, et des dépenses très limitées. Ces élevages ne répondent à aucun critère sanitaire. Le troupeau est en général de petite taille (TRA BI, 2009). Sont concernées par cet élevage les races locales en raison de leur adaptation au milieu.

2.1.2. Habitat Les porcs sont rarement logés dans des abris. Ils sont parfois laissés en plein air pendant la plus grande partie de l’année et parqués dans des enclos durant la saison des pluies. Ils peuvent être hébergés, dans un petit abri, pendant la nuit pour les protéger des voleurs et des prédateurs. Ces abris s’ils existent sont de type traditionnel et ont 8


une toiture en matière plastique ou inexistante avec un plancher non cimenté ou inexistant. Les parois latérales sont en bois ou en ciment.

2.1.3. Alimentation Les animaux fouillent et se nourrissent des détritus qu’ils trouvent dans les rues, les poubelles ou sur les terres et dans les forêts aux abords des villages. Ils sont nourris par les propriétaires avec des sous-produits agricoles et des déchets de cuisine.

2.2. Elevage semi-intensif Ce type d’élevage est couramment pratiqué dans les pays en développement. Les petits exploitants élèvent des porcs aussi bien pour assurer leur propre subsistance que pour les vendre. Il se pratique en zones urbaine et péri-urbaine. L’élevage est de taille moyenne avec parfois plus de 50 têtes.

2.2.1. Conduite d’élevage En plus des races locales, on rencontre dans ce type de production des produits de croisement de races indigène et exotique, la productivité est plus élevée. La conduite en bande n’est pas effectuée. Après le sevrage, la truie est mise en attente pour la recherche des chaleurs en vue de la saillie. Dans la plupart des cas il n’existe pas de registre de suivi. Les femelles qui présentent des chaleurs sont mises à la reproduction sans suivi d’un calendrier de mise bas. La main-d’œuvre est généralement familiale.

2.2.2. Habitat Les porcs sont confinés dans un abri toute leur vie, qui peut être un simple enclos fabriqué avec des matériaux locaux ou une porcherie plus moderne (de type semi moderne). Les porcheries sont en matériaux semi-définitifs, avec une courette non bétonnée et des parois latérales en ciment (TRA BI, 2009).

2.2.3. Alimentation Les porcs sont entièrement nourris par l’éleveur, avec des branches d’arbres, des feuilles, des résidus de récolte, des sous-produits agricoles ou des aliments préparés. 9


2.3. Elevage intensif Ces fermes sont de type commercial et ont une taille variable. Elles ont une taille relativement plus grande que les fermes des catégories précédentes. L’enjeu commercial est beaucoup plus important.

2.3.1. Conduite d’élevage La production peut être concentrée sur un site unique ou répartie sur plusieurs sites qui font partie de la même structure. Les races exploitées sont surtout des races exotiques qui sont moins résistantes aux pathologies. Les différentes catégories d’animaux sont élevées dans des bâtiments ou sur des sites qui leurs sont spécifiques. Les catégories sont bien séparées les unes des autres en tenant compte des groupes formés imposés par la conduite d’élevage qui est la conduite en bande. Les protocoles de biosécurité sont plus ou moins appliqués. Du fait de leur grande taille, ces élevages ont des registres de suivi.

2.3.2. Habitat Ce sont des porcheries modernes. Elles sont construites en matériaux définitifs et bien compartimentées. Les parois latérales sont en ciment et bien crépies, le sol est bien bétonné et la toiture est en tôle ou en tuile (TRA BI, 2009). Chaque catégorie d’animaux (truies en gestation, truies allaitantes et leur portée, verrats, porcs sevrés, porcs à l’engraissement) a son propre bâtiment séparé.

2.3.3. Alimentation L’alimentation est composée de sous-produits agricoles, surtout des matières premières disponibles, en particulier de maïs. La constitution de la ration dépend des stades physiologiques.

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Chapitre II : Pathologies porcines en Afrique de l’Ouest 1. Pathologies fréquemment rencontrées en Afrique de l’Ouest Les répercussions économiques d’une maladie lorsqu’elle atteint un élevage peuvent prendre des dimensions énormes, tant en ce qui concerne le coût de son éradication qu’en terme de baisse de productivité. La connaissance des pathologies est nécessaire pour mettre en place un programme de biosécurité adapté. Outre les carences nutritionnelles, les principaux problèmes d’ordre pathologique (en milieu tropical) sont l’infestation parasitaire, les maladies infectieuses et quelques maladies non spécifiques (HOLNES, 1997).

1.1. Maladies parasitaires Un parasite du grec parasitein « manger auprès de » est un individu prenant sa subsistance aux dépens d’un autre être vivant, son hôte (EUZEBY et al., 2005). La reproduction du parasite comporte plusieurs stades, formant un cycle qui peut s’accomplir chez un même hôte ou parfois, de manière indispensable, chez plusieurs hôtes (TOMAS, 1991). La lutte contre les parasites consiste à briser leur cycle de vie. On distingue les endoparasitoses et les ectoparasitoses.

1.1.1. Ectoparasitoses Les ectoparasitoses sont des pathologies dues à des parasites qui vivent en dehors de l’organisme du porc. Les parasites externes les plus répandus sont les sarcoptes, les tiques, les poux et les mouches.

1.1.1.1.

Gale sarcoptique

La gale sarcoptique est due à des acariens qui passent toute leur vie au niveau de la peau du porc. L’espèce la plus commune est Sarcoptes scabiei var suis (HOLNES, 1997). Elle se manifeste par des croûtes et des démangeaisons au niveau de la partie superficielle de la peau. L’animal en se grattant laisse ces croûtes contenant des œufs à

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l’endroit où il s’est gratté, il peut ainsi contaminer un autre animal sain qui entre en contact avec ces zones infestées. Le cycle dure entre 10 et 15 jours et la multiplication a lieu sur l’hôte mais, les acariens peuvent survivre jusqu’à 2 ou 3 semaines dans les milieux humides. (TAYLOR, 1981).

1.1.1.2.

Infestation par les tiques

Les tiques sont des acariens qui se nourrissent de sang. Ils peuvent être vecteurs de pathologies telles que la Peste Porcine Africaine ou encore la Babésiose à Babesia perroncitoi (MARTINEAU et al., 2010). Cette dernière touche principalement les adultes et se manifeste par une température élevée (41 Ŕ 42° C), la perte de l’appétit, l’affaiblissement, la constipation et la mort. (HOLNES, 1997).

1.1.1.3.

Infestation par les poux

L’infestation par les poux est encore appelée la pédiculose. Ces insectes sont aussi des suceurs de sang. Ils provoquent des irritations sur la peau, qui sont des solutions de continuité et peuvent augmenter la sensibilité des animaux si les conditions d’hygiène ne sont pas réunies. Chez le porc, il n’y a qu’une seule espèce de pou, Haematopinus suis qu’on trouve surtout dans leurs oreilles (HOLNES, 1997). Ils peuvent être vecteur du bacille du rouget ou causer de l’anémie chez les porcelets. Leur transfert sur le porc est assuré par contact direct mais aussi via l’environnement.

1.1.1.4.

Infestation par les mouches

La moindre écorchure de la peau de l’animal a pour effet d’attirer les mouches. Elles constituent une véritable nuisance, en ce sens que leur présence dérange la tranquillité des animaux et que certaines sont vectrices de maladies telles que la coccidiose, ou la trypanosomose. Cette dernière, en Afrique tropicale, chez les porcs, est due à Trypanosoma suis ou Trypanosoma simiae. Les animaux atteints de cette parasitose ont de la fièvre, une respiration accélérée et une perte d’appétit. Les porcelets peuvent en mourir mais les adultes résistent mieux à la maladie (ITARD, 2000).

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La lutte contre les ectoparasites nécessite un traitement de l’animal et de son environnement immédiat. Les moyens de prévention sont la chimio-prévention et la lutte contre les vecteurs.

1.1.2. Endoparasitoses Les endoparasitoses sont des pathologies dues à des parasites qui colonisent les tissus et les organes internes du corps de l’hôte. Les plus répandues en Afrique tropicale sont les verminoses (ascaridiose, verminose pulmonaire et Téniasis).

1.1.2.1.

Ascaridiose

Chez le porc l’ascaridiose est due à Ascaris suum dont l’adulte vit dans l’intestin grêle. Les animaux se contaminent à partir de leur environnement souillé par les déjections contenant des œufs. (HOLNES, 1997). Ces œufs, qui peuvent rester infestant pendant au moins 5 ans dans une porcherie, survivent aux désinfectants ordinaires.

1.1.2.2.

Ladrerie porcine

Le porc fait fonction d’hôte intermédiaire de Tænia solium qui vit dans le tube digestif de l’homme. Les porcs se contaminent en consommant des aliments souillés par les fèces humaines infestées d’œufs contenant un embryon hexacanthe de Tænia. Les larves de Tænia solium de l’homme ; Cysticercus cellulosae s’enkystent alors dans les muscles de l’animal, surtout au niveau du cœur et de la langue. Ainsi les porcs infestés (ladrerie porcine) sont déclarés impropre à la consommation, ce qui constitue une perte pour l’éleveur (TRONCY et CHARTIER, 2000 ; HOLNES, 1997). Le moyen de lutte est d’empêcher les animaux d’entrer en contact avec de la nourriture souillée par les fèces de l’homme. Lors de la manipulation de l’aliment ou de l’eau, les mains des ouvriers doivent être propres.

1.1.2.3.

Verminose pulmonaire

la verminose pulmonaire est due à des Nématodes Strongylida de la famille des Metastrongylidae. Le porc s’infeste en consommant l’hôte intermédiaire à savoir le vers de terre. Metastrongylus spp. est donc plus fréquent chez les animaux errants. 13


Les animaux contaminés manifestent comme symptômes : la toux, un peu de jetage, une légère dyspnée et un retard de croissance. Les porcs infestés deviennent plus sensibles aux pneumonies (TRONCY et CHARTIER, 2000 ; HOLNES, 1997).

1.1.2.4.

Coccidiose

La coccidiose est une pathologie due aux coccidies Les coccidies du genre Eimeria se voient régulièrement à la coproscopie sans que cela puisse être associé à une quelconque infection (TRONCY et CHARTIER, 2000). Par contre, La coccidiose due à Isospora suis, encore appelée diarrhée mayonnaise, provoque, chez les porcelets d’une à deux semaines, des lésions intestinales avec diarrhée de couleur jaunâtre, un retard de croissance avant le sevrage et parfois une mort par déshydratation. Les porcelets dès la naissance se contaminent en ingérant des oocystes sporulés présents dans le milieu extérieur (HOLNES, 1997). Ces oocystes sporulés sont résistants à de nombreux désinfectants classiques. Mais ils peuvent être détruits par la vapeur d'eau chaude sous pression, la dessiccation ou enfermé sous une couche de chaux vive. Le traitement curatif est inefficace (TAYLOR, 1981). Le contrôle des endoparasitoses repose sur la mise en place et le respect d’un programme de prophylaxie médical, de la conduite en bande et du vide sanitaire.

1.2. Maladies bactériennes Les maladies bactériennes sont des pathologies dont l’agent pathogène est une bactérie. Ces pathologies sont endémiques dans les pays d’Afrique tropicale.

1.2.1. Pasteurellose porcine La pasteurellose est due à Pasteurella multocida qui est une bactérie opportuniste se trouvant dans les élevages et qui vit au niveau des muqueuses respiratoire et digestive. La transmission se fait par aérosol, et l’infection par inhalation. Son pouvoir pathogène se déclare à la suite de stress (après les mélanges, la pesée, le transport…) et lorsque qu’il existe une pathologie respiratoire sous-jacente. 14


En fonction des souches en cause, la pasteurellose se manifeste sous forme de : Pasteurellose primaire caractérisée par une broncho-pneumonie qui se traduit par des troubles respiratoires associé à de la toux et/ou du jetage. Rhinite atrophique pouvant être progressive ou régressive qui se manifeste par la déformation du groin et des troubles respiratoires.

1.2.2. Rouget du porc Le rouget du porc est dû à Erysipelothrix rhusiopathiae. Les animaux atteints présentent des signes de constipation, une température élevée (41 - 42°C), avec présence de plaques rouges violacées plus ou moins rectangulaires sur les oreilles, l’abdomen et les pattes. Les animaux hébergent le germe au niveau des amygdales et des organes lymphoïdes digestifs, d’où la forte excrétion dans les matières fécales et l’importance de la contamination de l’environnement et la grande résistance de cette bactérie dans le milieu extérieur (Tableau II). Les voies d'inoculation sont essentiellement cutanée et intradermique (écorchures, lésions aux pieds) après contact avec le sol ou un animal atteint. La maladie est transmissible à l’homme, donc les animaux atteints sont impropres à la consommation. Le traitement consiste en une antibiothérapie.

1.2.3. Colibacillose porcine Le terme de colibacillose englobe des pathologies dues à différentes souches d’Escherichia coli. Nous pouvons citer entre autres :  La diarrhée colibacillaire qui peut atteindre le porcelet à tous les âges. Elle est due à la sécrétion par ETEC (Entero Toxinogen E. coli), d’entérotoxines qui agiraient d’une manière directe sur l’intestin. La maladie se manifeste donc par de la diarrhée, qui conduit à une déshydratation et un déséquilibre électrolytique qui peut conduire à la mort du porcelet ou disparaitre toute seule.

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 La Gastro-entérite hémorragique (ou colitoxicose) qui peut survenir avant le sevrage ou en engraissement. Elle fait suite à une modification brutale de l’écosystème intestinale, provoquant ainsi la multiplication intense d’ETEC (Entero Toxinogen E. coli), qui sécrètent des entérotoxines. Les symptômes associés sont la mortalité accidentelle le plus souvent des plus beaux porcelets qui ont des yeux enfoncés à cause de la déshydratation intense. On observe des lésions d’entérite hémorragique et le contenu intestinal est liquide et rosé.  La maladie de l’œdème chez les porcs sevrés. Elle est due à la sécrétion par l’EDEC (Edema Disease Escherichia coli) d’une vérotoxine responsable de dommage vasculaire et d’œdème et parfois d’une entérotoxine. Le symptôme dominant est la mort brutale des plus beaux porcelets, qui peut être précédé de trouble nerveux. On observe des lésions d’œdème au niveau de l’estomac. Le traitement est à base d’antibiotique à action sur l’intestin et doit être précoce Les colibacilloses constituent la principale cause de mortalité chez les porcelets. Elles sont d’origine multifactorielle. Les mesures de prophylaxie passent par l’identification des facteurs de risques et leurs corrections. Les malades doivent être mis en quarantaine. Les jeunes sont les plus atteints par cette pathologie. Il convient donc de leur offrir des conditions d’élevage appropriées. La vaccination chez la mère protège les porcelets.

1.2.4. Salmonellose La salmonellose est une maladie due à une bactérie du genre Salmonella qui est potentiellement pathogène pour la totalité des espèces animales et pour l’homme. Chez les porcs, elle atteint surtout les animaux à l’engrais et provoque une gastro-entérite grave qui peut se compliquer par de la fièvre si le microbe passe dans le sang. L’animal est alors prostré, et sans soins il peut mourir. La forme la plus rapide est due à Salmonella Cholerae suis et la moins sévère à Salmonella Typhimurium. Le porc, peut se contaminer par de multiples sources (alimentation, nuisibles, homme, air, véhicules, autres animaux…), mais la colonisation d’un organisme par les salmonelles se fait par voie digestive. Les salmonelles peuvent résister plusieurs 16


années dans des excréments desséchés, un an dans le sol et 120 jours dans l’eau douce (CORREGE, 2001). La lutte peut se faire en utilisant les sulfamides. Mais, leur capacité de résistance aux antibiotiques, amplifiée par la transmission de résistance par des plasmides d’Escherichia coli, a pour conséquence l’émergence de souches polyrésistantes aux antibiotiques. Il existe un vaccin mais la pléthore des souches rend le vaccin peu efficace. Une éradication des salmonelles, dans un élevage est illusoire.

Les bactéries étant très résistantes et leur éradication du milieu extérieur difficile voire illusoire. La contamination se faisant par contact des animaux sains avec celui-ci, le meilleur moyen de lutte reste la vaccination et le respect strict des mesures de biosécurité.

1.3. Maladies virales Les maladies virales sont des pathologies dont l’agent pathogène est un virus.

1.3.1. Peste Porcine Africaine La Peste Porcine Africaine est due à un virus à ADN de la famille des Asfarviridae. Ce virus est résistant dans les viandes putréfiées, non cuites réfrigérées, les salaisons, et même à la lumière solaire et à la plupart des antiseptiques. Il peut survivre pendant plusieurs années desséché à température ambiante. Les porcs domestiques et les sangliers sont sensibles, par contre les suidés sauvages sont porteurs sains et jouent le rôle de réservoirs du virus. La transmission se produit par contact des porcs sains avec des porcs atteints, des objets, de la viande (les eaux grasses sont souvent les causes de début d’épizootie) ou de l’eau contaminées. Elle peut également se faire par l’intermédiaire d’un vecteur, les tiques molles de la famille des Argasidés : Ornithodorus moubata. L’infection peut se faire par n’importe quelle voie, les porcs infectés présentent une virémie persistante et le virus est présent dans tous les fluides organiques.

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Cette forme de peste n’est pas dangereuse pour les humains. Il n’existe ni vaccin ni traitement pour cette maladie qui est quasiment toujours fatale pour les porcs, quel que soit leur âge. La prophylaxie est donc uniquement sanitaire. C’est une maladie à déclaration obligatoire. En cas d’infection, la ferme est mise en quarantaine et on procède à l’abattage systématique de tous les animaux.

1.3.2. Fièvre aphteuse La fièvre aphteuse est une maladie très contagieuse, due à un virus à ARN de la famille des Picornaviridae et du genre aphtovirus qui affecte les Artiodactyles. Il existe sept sérotypes (A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3, Asia1). En Côte d’Ivoire a sévi lors de l’épizootie de 1990 la souche SAT2 (COUACY-HYMANN et al, 1991). Elle provoque de la fièvre et l’apparition de vésicules et des aphtes douloureux sur les pieds, le groin, les mamelles, ainsi que la bouche et la gorge. Ce virus peut rester infectieux dans le liquide des vésicules, sur les poils, la peau et la viande. Il peut être présent dans le lait et dans la semence jusqu’à 4 jours avant l’apparition des signes cliniques. Les animaux guéris de l’infection peuvent être porteurs du virus. L’élimination du virus peut se faire sous forme d’aérosol lors de rupture des vésicules et l’infection de l’animal sain se fait par inhalation ou ingestion. Elle peut aussi résulter d’un contact d’une partie lésée de la peau Cette maladie est véhiculée par les buffles. Les porcs peuvent être infectés par ingestion de viande cuite ou d’os contaminé dans leur alimentation, l’utilisation des eaux grasses est donc à proscrire. Les porcelets sont contaminés à partir de la mamelle lors de la tétée. Il n’y a pas de traitement spécifique mais il existe un vaccin. Toutefois, le virus vaccinal doit correspondre à la souche qui sévit. C’est une maladie à déclaration obligatoire.

1.3.3. Parvovirose porcine La Parvovirose est causée par un virus à ADN de la famille des Parvoviridae. Le virus peut résister à une température de 56°C pendant 2 jours. 18


Elle n’est reconnaissable qu’aux troubles de la reproduction qu’elle provoque : avortements, momifications fœtales, petites portées, mortinatalités, mortalités néonatales, et naissance de porcelets fragiles. L’infection se produit le plus souvent chez les cochettes et les jeunes truies ou les truies qui viennent d’être introduites dans un élevage infecté ou par le sperme de verrat. Le virus peut traverser la barrière placentaire jusqu’à 80 jours après la fécondation. Le meilleur moyen de lutte est le respect de la quarantaine et le contrôle de la reproduction. Mais surtout la mise en place d’un programme de vaccination des reproducteurs.

1.3.4. La maladie d’Aujeszky Encore appelée Pseudorage, la maladie d’Aujeszky, est une maladie des Suidés domestiques et sauvages due au Suid herpesvirus 1 de la famille des Herpesviridae, et du genre Varicellovirus (POL et LE POTIER, 2011). Les symptômes varient selon l’âge des porcs, allant des troubles nerveux sévères chez les jeunes aux troubles respiratoires et troubles de la reproduction chez les adultes. La transmission de la maladie est principalement oro-nasale chez le porc domestique et vénérienne chez les sangliers (ROMERO et Al, 2001). Le virus est résistant dans le milieu extérieur et le lisier et n’est pas détruit lors de la maturation de la viande. Il existe des vaccins.

1.4. Autres pathologies 1.4.1. Anémie L’anémie est un déficit en cellules sanguines en l’occurrence les globules rouges. Cette maladie atteint les porcelets quelques semaines après leur naissance à cause du déficit en fer du lait maternel. Ils deviennent pâles et leur croissance ralentit. Il faut donc faire une complémentation des porcelets en fer et minéraux.

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1.4.2. Ulcères gastro-intestinaux Les ulcères sont des érosions de la paroi du tube digestif. Ils ont tendance à survenir en réaction à un stress surtout chez les porcs de races améliorées à l’engrais. Une ration trop finement moulue peut en être la cause. S’il n’y a pas d’hémorragie, l’affection passe inaperçue. Dans d’autres cas les porcs perdent l’appétit, se blottissent les uns contre les autres et maigrissent.

2. Notion d’épidémiologie analytique La mise en place de mesures de biosécurité efficaces repose sur la connaissance des agents pathogènes, leurs sources et modes de transmission.

2.1. Sensibilité et réceptivité Pour qu’un animal manifeste des symptômes d’une maladie, il faut qu’il soit à la fois réceptif et sensible à un agent pathogène.

2.1.1. Notion de réceptivité Selon le glossaire d’épidémiologie animale (TOMA, 1991), la réceptivité est l’« aptitude à héberger un agent pathogène, à en permettre le développement ou la multiplication sans forcément en souffrir». Ainsi, un animal non réceptif est résistant mais un animal réceptif peut ne pas être sensible. La réceptivité d’un organisme à un agent pathogène dépend de 2 types de facteurs :

 Facteurs intrinsèques Ce sont des facteurs propres à l’animal sur lesquels il est presqu’impossible d’influer dans la lutte contre les pathologies. Il s’agit entre autre de l’espèce animale, la race, l’âge, l’état physiologique, parfois le sexe, les différences individuelles d’ordre génétiques etc.

 Facteur extrinsèques Ce sont des facteurs liés à l’environnement de l’animal qui selon les cas peuvent augmenter ou diminuer la réceptivité (ou la sensibilité) de l’animal. On distingue 5 20


catégories de facteurs généralement présentés sous la forme du diagramme indiqué à la Figure 1. Tous ces facteurs interagissent et influencent la réceptivité mais aussi la sensibilité. Logement

Microbisme

Animal Conduite d’élevage

Alimentation

Eleveur

Figure 1: Représentation schématique des catégories de facteurs de l'environnement pouvant jouer un rôle sur la réceptivité des animaux à un agent pathogène Source : TOMA et al., 2010 Le microbisme est constitué par l’ensemble des contaminants microbiens qui sont dans l’élevage. En fonction de sa charge dans l’élevage (aliment, logement…), il peut être source de pathologie. L’animal peut exprimer ou non une pathologie en fonction de la quantité d’agents pathogènes qui entre dans son organisme et leur virulence. Le logement est le lieu de vie de l’animal. Dans la mise en application de la conduite d’élevage, les mauvaises conditions de vie (surcharge des loges, congénères agressifs, bâtiment sale, etc.), occasionnent un stress aux animaux. Il peut s’ensuivre une réduction de leur immunité, qui les rendra plus réceptifs aux pathologies. L’alimentation est la première porte d’entrée des pathogènes. Un aliment préparé dans des conditions non hygiéniques, rend favorable le développement des pathogènes. Par exemple, E. coli, fait partie de la flore digestive mais une mauvaise alimentation favorise son développement exagéré et provoque la colibacillose.

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L’éleveur, le plus souvent le porcher, est lui qui a la connaissance technique et qui choisit la conduite d’élevage. La conduite d’élevage est la gestion technico-économique de l’élevage. Une mauvaise gestion de l’élevage peut influencer la réceptivité des animaux. L’animal est au cœur de ces différentes composantes car étant celui qui subit l’influence de ces facteurs. Pour chacun des cinq (5) facteurs, la mise en place de mesures de biosécurité appropriées permet de diminuer la pression infectieuse de l’environnement et d’assurer une meilleure résistance des animaux.

2.1.2. Notion de sensibilité Selon le glossaire d’épidémiologie animale (TOMA, 1991), la sensibilité (à un agent pathogène) est l’« aptitude à exprimer cliniquement l’action d’un agent pathogène », c’est-à-dire qu’un organisme sensible est celui qui présente des signes cliniques de maladie. Un organisme sensible, est de ce fait forcément réceptif. Les facteurs extrinsèques qui peuvent influer sur la réceptivité ont un impact sur la sensibilité des animaux.

2.2. Sources d’agents pathogènes Il existe 4 catégories de sources d’agents pathogènes : Les organismes vivants, le milieu extérieur de l’animal, les cadavres, les produits animaux.

2.2.1. Organismes vivants Tous les organismes (mammifères ou non) réceptifs à un agent infectieux peuvent jouer le rôle de sources de cet agent. Les organismes non réceptifs peuvent au plus, jouer le rôle de support de contamination pour l’agent pathogène. La Figure 2 montre comment un agent pathogène peut se propager d’organisme vivant infecté (source) à un porc sain (cible).

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Le réservoir qui peut être une espèce différente du porc est l’espèce qui permet la fourniture pérenne de la maladie dans le milieu de vie des porcs.

Figure 2: Mode de propagation des agents pathogènes

2.2.1.1.

Catégories d’animaux sources d’agents pathogènes

 Les organismes infectés de façon inapparente ont un rôle limité dans la transmission de pathologie, dans la mesure où les agents pathogènes sont en nombre restreint. Ils constituent donc une source insidieuse. L’agent pathogène étant présent dans les tissus de l’animal, ils peuvent constituer des réservoirs de l’agent pathogène. Ces animaux ne présentant pas de symptômes, ils peuvent ainsi être transportés sur de longue distance et propager la maladie. Ils représentent la plus grande proportion des animaux infectés.

 Les organismes sensibles, à savoir les malades, les animaux en incubation, et les animaux guéris, représentent la source majeure d’agents pathogènes. Ces organismes peuvent excréter l’agent pathogène (la gale) ou l’avoir dans le sang (trypanosomose), dans ce cas la transmission se fait par des vecteurs. L’excrétion des agents pathogènes, peut précéder l’apparition des symptômes (fièvre aphteuse).

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Chez les animaux guéris (disparition des symptômes) l’agent pathogène peut rester présent dans l’organisme quelques jours encore ou définitivement après la guérison apparente.

 Les nuisibles (insectes, rongeurs etc.) peuvent constituer des vecteurs mécaniques de certaines pathologies. La lutte contre ceux-ci doit faire partie des mesures de biosécurité mises en place dans les élevages.

2.2.1.2.

Variétés de matières virulentes

Tous les tissus et organes, secrétions et excrétions des animaux infectés apparents ou non sont potentiellement virulents. Le degré de virulence, la durée de virulence et le support de virulence sont conditionnés par la pathogénie de la maladie. Si la maladie est septicémique, tout l’organisme est virulent y compris les poils, la sueur, et les aérosols qui peuvent en résulter. Dans d’autres cas, l’agent pathogène se focalise préférentiellement dans les organes et tissus atteints. Lorsque les organes sont profonds sans communication avec l’extérieur, la virulence interne ne joue aucun rôle dans la transmission de la maladie. Pour les organes ayant une voie d’accès à l’extérieur, la virulence est « externe » car elle permet la sortie de l’agent pathogène.

2.2.2. Milieu extérieur de l’animal Un support présent dans le milieu extérieur peut être contaminé par un animal infecté ou un produit d’origine animale. Mais, la plupart des agents pathogènes ne peuvent pas se multiplier dans le milieu extérieur. Le milieu extérieur peut être support de transmission de pathologie en fonction de la résistance de l’agent pathogène dans celui-ci. On peut les classer en deux catégories :

 Les supports fixes Ils constituent un danger localisé. On peut citer le sol, le mur, les bâtiments, les instruments de soins, les vêtements des employés, les bottes, le matériel utilisé dans la ferme. 24


Les agents pathogènes peuvent se fixer sur ceux-ci et survivre pendant longtemps en attendant d’infecter d’autres animaux. Le Tableau I nous donne quelques exemples d’organisme pouvant survivre dans l’élevage. Tableau I: Survie de quelques organismes dans le milieu extérieur Organisme

Survie

Parvovirus

Même par temps chaud, il peut survivre pendant des mois

Salmonella spp

96 jours à 8°C et 54 jours à 20°C

Erysipelothrix rhusiopathiae (Rouget)

Jusqu’à 6 mois dans les matières organiques durant les températures froides

Streptococcus suis

Plusieurs semaines si la température est froide

Œufs d’ascaris

Plusieurs années

Source : adapté de BOUTIN, 2001.

 Les supports mobiles Ce sont des supports se déplaçant et pouvant donc transporter des agents pathogènes sur des distances. On peut citer : l’eau, l’air, l’homme et les véhicules qu’il emprunte, les animaux domestiques ou sauvages. Tous ces supports agissent comme simples vecteurs mécaniques, les agents pathogènes s’installant sur eux et se déplaçant en même temps qu’eux.

2.2.3. Cadavres Certains agents pathogènes tels que Bacillus anthraci peuvent survivre dans les cadavres. Cette possibilité de persistance des agents pathogènes dans les cadavres est à l’origine de la transmission des pathologies à travers la consommation de viande infectées par les porcs.

2.2.4. Produits animaux Les produits d’origine animale contaminés proviennent pour la plupart d’animaux infectés inapparents, les malades étant écartés lors de l’inspection. 25


Ces produits sont : La viande, la poudre d’os, le sérum à usage thérapeutique, les déjections et leurs diverses présentations utilisées pour la fertilisation des sols, la semence etc. Pour résumer tout ce qui précède, la Figure 3 présente les différentes sources d’agents pathogènes dans un élevage de porcs. Les mesures de protection à mettre en place sont basées sur l’assainissement des différentes voies d’entrées.

Figure 3: Sources potentielles d’introduction de contaminants dans un élevage Source : guides de bonnes pratiques d’hygiène version septembre (2009)

2.3. Transmission des agents pathogènes 2.3.1. Contact direct Lors de la transmission par contact direct, il y a contact direct entre un porc infecté excréteur et un porc sain. Ce contact se fait soit de la mère au petit lors de la gestation, soit lors d’un contact étroit, prolongé ou répété, entre des animaux infectés et des animaux sensibles, par exemple lorsqu’ils sont transportés.

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2.3.2. Transmission par voie aérienne et digestive 2.3.2.1.

Transmission par voie aérienne

Les microparticules issues des secrétions qui restent en suspension (aérosols) dans l’air peuvent transmettre une pathologie d’un porc malade à un autre porc sain. En effet, dans des conditions climatiques déterminées, certaines souches du virus de la fièvre aphteuse peuvent être transportés sur une distance pouvant aller jusqu’à vingt kilomètres (toutefois, il est peu probable que les porcs soient infectés par cette voie) (FAO, 2011).

2.3.2.2.

Transmission par l’alimentation

Les aliments et l’eau peuvent être contaminés et contribuer à la transmission d’une maladie dans l’élevage. L’eau et les aliments sont contaminés, lorsque la manipulation des intrants se fait sans mesure d’hygiène minimale (ladrerie porcine), ou lors d’utilisation d’intrants provenant d’animaux contaminés (PPA) ou de champs fertilisés par des déchets d’animaux malades (salmonellose).

2.3.3. Transmissions dues à l’homme et ses activités Le potentiel de transmission des maladies par l’homme, les véhicules et/ou l’équipement, les aliments, les litières ou le fumier varie avec la température : les basses températures renforcent la capacité de survie des agents pathogènes, alors que l’exposition à la lumière solaire et le séchage tendent à la réduire.

2.3.3.1.

Transmission par l’homme

Les personnes peuvent à travers leurs chaussures, leurs vêtements, leurs mains, leurs muqueuses nasales (portage nasal) en étant infectés ou en exprimant une maladie ou non, transporter des germes. Des ouvriers qui travaillent dans différentes zones de l’élevage ou dans différentes fermes dont les vêtements entrent en contact peuvent faire circuler les pathogènes d’une zone à une autre.

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2.3.3.2.

Véhicules et autres vecteurs passifs

Les équipements utilisés par les éleveurs de porcs doivent être considérés comme des objets susceptibles d’être contaminant. Le fumier infecté peut adhérer aux pneus des véhicules ou à la carrosserie. Il a été démontré que les camions de transports sont une source potentielle d’entrée de pathogène dans l’élevage (ROSSEL, 2006).

2.3.4. Transmission par les autres animaux Les oiseaux sauvages ou en divagation dans l’élevage se trouvent en contact avec les porcs lorsqu’ils cherchent de la nourriture, et ils peuvent contaminer d’autres bandes ou exploitations par leurs fientes ou par transfert mécanique (Rouget du porc). Ils peuvent se déplacer d’un élevage à un autre, c’est le cas des étourneaux qui peuvent voyager en bande sur une distance de 30 km (FAO, 2011). Chez les volailles de l’élevage en divagation on peut retrouver des microbes susceptibles d’affecter le porc. On peut citer les salmonelles présentes chez toutes les espèces, des leptospires et des souches toxinogènes de Pasteurella multocida (l’agent de la rhinite atrophique), le virus de l’influenza chez les canards, etc. (FAO, 2011). Les rongeurs, en particulier les rats et les souris, vivent couramment en contact étroit avec des porcs et ils contribuent à propager des maladies endémiques dans les élevages. Les rongeurs par leur déplacement peuvent propager une infection dans un rayon de 3 à 4 km autour des zones infectées où sont élevés les porcs. Ils jouent ainsi un rôle dans la transmission d’infection, telles que la rhinite atrophique, des diarrhées à E. coli, la salmonellose. (FAO, 2011). En plus d’être des vecteurs, les rongeurs sont responsables de nombreux dégâts matériels (gaspillage de l’aliment, destruction du matériel…) et donc de pertes économiques non négligeables. Les cochons féraux (porcs domestiques retournés à l’état sauvage) et suidés sauvages peuvent transmettre diverses maladies dont la PPC, la PPA, la fièvre aphteuse et la pseudo-rage (FAO, 2011). 28


Les chats peuvent transmettre la toxoplasmose aux porcs par leurs matières fécales, et devenir des vecteurs mécaniques lorsqu’ils chassent des rongeurs. Les chiens peuvent répandre le virus de la Gastroentérite Transmissible (GET) jusqu’à 14 jours après l’ingestion de porcelets contaminés (FAO, 2011). Les Arthropodes sont des vecteurs potentiels, soit par transmission mécanique, soit parce qu’ils sont infectés : les mouches, attirées par les matières organiques telles que le fumier et les carcasses, peuvent propager mécaniquement divers agents pathogènes, comme Streptococcus suis, lorsqu’elles volent d’une ferme à l’autre (FAO, 2011).

2.3.5. Autres voies de transmission 2.3.5.1.

Sperme

Le sperme peut être une source de transmission du parvovirus, du virus de la PPC ; mais dans le plus grand nombre de cas, les contaminants du sperme proviennent des matières fécales ou de l’environnement. Il est donc important de respecter les normes d’hygiène durant la collecte et la distribution du sperme et d’examiner régulièrement les verrats pour détecter d’éventuelles infections transmissibles par le sperme.

2.3.5.2.

Fumier et litière des porcs

Les pathogènes sont évacuées de l’organisme par les déjections et les secrétions. Ainsi, dans le fumier et la litière des porcs, on peut trouver de grande quantité de pathogènes qui peuvent être à l’origine de transmission oro-fécale. L’épandage de lisier sur les terres agricoles peut introduire des agents pathogènes dans la chaîne alimentaire humaine et du porc mais aussi dans l’écosystème. Les matières utilisées pour la confection des litières des porcs peuvent également propager des pathogènes.

En résumé, nous pouvons retenir que pour mener une lutte efficace contre l’introduction et la propagation d’une infection dans un élevage, la connaissance des sources et mode de contamination des microorganismes est indispensable. C’est sur cette base qu’une lutte peut être mise en place et des mesures de biosécurité appropriées choisies. 29


Chapitre III : Notion de Biosécurité 1. Définitions et principes 1.1. Définitions En anglais, il existe la notion de « Biosafety » et la notion de « Biosecurity ». Ces notions ont toutes deux été traduites en français par « Biosécurité». (FAO, 1994). Le terme « biosécurité » peut donc désigner l’ensemble des mesures prises pour la prévention des risques biotechnologiques : «biosafety», «sûreté biologique» ou encore l’ensemble des mesures prises pour empêcher l’entrée ou la propagation des pathologies : « biosecurity ». Dans notre exposé, nous parlerons de la notion de «biosecurity». Ainsi la biosécurité désigne : « l’ensemble des mesures visant à réduire le risque d’introduction et de propagation d’organismes pathogènes. La biosécurité nécessite que les individus adoptent un ensemble d’attitudes et de comportements propres à diminuer le risque dans toutes les activités en relation avec des animaux domestiques, en captivité, exotiques ou sauvages ainsi qu’avec les produits qui en sont dérivés» (FAO, OIE, Banque Mondiale, 2008).

1.2. Principes La biosécurité consiste à prendre des mesures pour éviter l’entrée en relation des animaux et des agents pathogènes. Pour ce faire, elle nécessite la mise en jeu d’un certain nombre de principes. Il existe plusieurs systèmes de classification, mais nous retiendrons la classification de la FAO qui répartit les principes en trois étapes : Ségrégation, Nettoyage et Désinfection (FAO/OIE/Banque Mondiale, 2011).

1.2.1. Ségrégation La ségrégation constitue l’étape la plus importante de la biosécurité. Il s’agit d’éloigner les animaux et le matériel de travail des autres animaux et/ou matériels susceptibles d’être des sources de contamination. Des trois étapes, la ségrégation est 30


considérée comme la plus efficace pour pouvoir obtenir un bon niveau de biosécurité, dans la mesure où elle permet d’empêcher les agents pathogènes de pénétrer dans une exploitation ou s’il y entre d’éviter leur propagation à tout l’élevage. La ségrégation consiste à ériger des barrières pour contrôler les accès à la ferme, aux animaux et au matériel. Les barrières doivent être matérielles et/ou temporelles lorsque cela est possible, et procédurales lorsque cela ne l’est pas. Ces barrières ne sont toutefois efficaces que si elles sont contrôlées pour veiller à ce qu’aucun animal, aucun homme ou objet susceptible d’être contaminé ne pénètre dans les unités de production.

1.2.2. Nettoyage Le nettoyage est une opération qui consiste à éliminer les salissures afin d’assurer la propreté et l’hygiène des bâtiments, selon des procédés mécaniques et/ou chimiques. C’est la deuxième étape la plus efficace de la biosécurité. La contamination se fait en général par des pathogènes présents dans les matières fécales, les urines ou les sécrétions des animaux infectés qui adhèrent aux surfaces (mur, matériel de travail…). Le bâtiment ainsi que tout le matériel qui franchit les barrières sanitaires (pour entrer ou pour sortir) doivent être nettoyées à fond. Cela signifie qu’aucune souillure ne doit être visible sur leurs surfaces. Un nettoyage bien effectué permet d’éliminer la plupart des pathogènes et optimise la désinfection.

1.2.3. Désinfection La dernière étape est la désinfection, qui, selon la définition du code sanitaire pour les animaux terrestres «désigne, après complet nettoyage, la mise en œuvre de procédures destinées à détruire les agents infectieux ou parasitaires responsables des maladies animales, y compris des zoonoses ; elle s’applique aux locaux, véhicules et objets divers qui ont pu être, directement ou indirectement, contaminés» (OIE, 2010). La désinfection est importante si elle est pratiquée de façon systématique et selon les règles (désinfectant et méthode d’utilisation appropriés). Elle n’est efficace qu’après un nettoyage minutieux. Elle doit donc être considérée comme une «étape de finition» de la biosécurité.

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2. Application des mesures de biosécurité dans les élevages porcins Les mesures de biosécurité consistent à éviter l’entrée de nouveaux agents pathogènes dans la ferme et à empêcher leur transfert à l’intérieur de la ferme c’està-dire entre les différentes zones. La biosécurité peut donc être scindée en deux composantes :  La bio-exclusion ou biosécurité externe qui regroupe toutes les actions menées afin d’empêcher l’entrée des maladies dans l’exploitation ;  Le bio-confinement ou biosécurité interne qui regroupe les activités visant à éviter que la maladie se propage au sein de l’exploitation ou s’étende à d’autres exploitations. Les mesures de biosécurité mises en application sont fonction des pathologies contre lesquelles on veut lutter mais aussi du type d’élevage et des aspects socioéconomiques de l’exploitation. La mise en place de ces mesures commence à partir de la construction de la ferme porcine.

2.1. Conception d’une ferme de façon à éviter les pathologies 2.1.1. Critères d’implantation d’une ferme porcicole Dans le choix du site d’implantation, il faut tenir compte de la présence d’autres élevages et d’agglomération. Les distances de sécurité à respecter sont fonction de la taille de l’exploitation à implanter, des maladies endémiques dans la zone et des conditions climatiques. Cette mesure vise à limiter les contaminations par l’air. Dans une zone de forte concentration en élevage, l’exploitation doit se trouver à au moins 200 m des autres à condition que celles-ci mettent en place des mesures de biosécurité. Autrement, la distance de 3 km est relativement sécuritaire pour plusieurs pathogènes (FIRCA/ INTERPORCI/ Banque Mondiale, 2013). Pour éviter la contamination des sources d’eau et des nappes phréatiques ainsi que les nuisances occasionnées aux populations, l’exploitation doit se situer en aval des agglomérations. La distance d’avec la barrière doit être à au moins :

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 100 mètres des habitations des tiers (…) ou des locaux habituellement occupés par des tiers ;  35 mètres des puits et forages, des sources, des aqueducs en écoulement libre, de toute installation souterraine ou semi-enterrée utilisée pour le stockage des eaux ;  500 mètres en amont des piscicultures (…).

2.1.2. Organisation des bâtiments d’élevage Les bâtiments à l’intérieur de l’exploitation doivent être construits de façon à éviter la transmission des pathologies à l’intérieur de l’exploitation. Il doit exister tout autour de l’exploitation une clôture avec une barrière à chaque entrée portant une interdiction d’entrée. Comme le montre la Figure 4, les bâtiments de l’exploitation doivent être implantés de telles sortes que les vents dominants se déplacent du circuit propre vers le circuit sale, des animaux les moins résistants vers les plus résistants.

Figure 4: Règles à respecter pour l'implantation de l'élevage Source: International Federation for Information Processing (IFIP), sd A chacune des entrées des bâtiments de l’élevage, doit se trouver, un pédiluve contenant une solution de désinfectant. Mais, il est préférable d’avoir accès à une douche ou une entrée danoise (entrée comprenant un vestiaire sale, un lavabo et un vestiaire propre) avant de pénétrer dans le bâtiment. 33


2.2. Mesures de biosécurité externe ou bio-exclusion 2.2.1. Accès à la ferme 2.2.1.1.

Véhicules et visiteurs

Les véhicules (de livraison comme celui des visiteurs) par leur roue peuvent transporter des pathogènes. Ils ne doivent donc pas avoir accès à l’intérieur de l’exploitation. Les bâtiments d’élevage desservis par ces camions doivent avoir une ouverture sur l’extérieur (Figure 4). Si le véhicule doit obligatoirement entrer dans l’exploitation, il doit passer dans un rotoluve ou les pneus doivent être pulvérisés avec une solution de désinfectant. Concernant les visiteurs ; il faut :  Réduire leur nombre au minimum ;  Exiger un rendez-vous avant la visite ;  Faire signer un registre par les visiteurs (date, nom, date et endroit de la dernière visite) ;  Laisser leur véhicule à l’extérieur de l’exploitation ;  Inscrire clairement à l’entrée la procédure à suivre pour entrer dans les bâtiments ;  Fournir les bottes et les vêtements pour les visiteurs appartenant à l’élevage ;  Laver et désinfecter régulièrement l’entrée ;  Installer un dispositif de lavage et séchage des mains des visiteurs ;  Maintenir les mêmes exigences pour tous les visiteurs ;  Exiger le port de masque et de gants pour les visiteurs étrangers en plus des autres mesures. Ces règles doivent également s’appliquer aux propriétaires, aux vétérinaires, aux conseillers, aux marchands, à la famille. Les travailleurs, lors de leur retour de sorties doivent se conformer à ces mesures, de plus ils ne doivent pas avoir contact avec des porcs d’autres exploitations. Les vêtements de la ferme ne doivent donc pas sortir du site. Ceux qui refusent de s’y conformer devront être interdits d’accès à la ferme.

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2.2.1.2.

Animaux

Le plus souvent les introductions concernent les reproducteurs ou leur semence, et les sorties, les porcs charcutiers. Les mouvements d’animaux (entrée, sortie) entraine un déplacement des pathogènes. Pour limiter cela il faut :

 Lors de l’entrée de nouveaux animaux :  provenir d’un nombre restreint d’élevage, préférentiellement un surtout s’il s’agit d’un élevage naisseur ; car le microbisme est différent d’un élevage à l’autre ;  connaitre le statut sanitaire et les mesures de biosécurité mise en place dans l’élevage d’origine avant de commander des animaux ;  s’assurer de la livraison sécuritaire des animaux de remplacement (lavage, désinfection, hiérarchie sanitaire lors de la livraison) ;  mettre les animaux en quarantaine.

 lors de la sortie des animaux :  vider et nettoyer le camion soit à son arrivée ;  aménager une salle d’expédition et qu’elle soit lavée et désinfectée après le chargement ;  favoriser le sens unique des animaux vers la sortie. Pour cela le quai d’embarquement des animaux pour l’abattoir doit se trouver proche de la sortie de l’exploitation comme l’indique la Figure 4 ;  effectuer le chargement des animaux par le personnel de la ferme et non par le chauffeur du camion ;  faire en sorte que l’eau de lavage ne revienne pas dans la salle d’engraissement : les pentes du plancher de la section expédition doivent être (<15%).

2.2.2. Quarantaine C’est une mesure qui consiste à isoler les nouveaux animaux, pour vérifier leur statut sanitaire et les adapter au nouveau microbisme. 35


La quarantaine dure au minimum 4 semaines (MARTINEAU et MORVAN, 2010) et comprend deux périodes :

 La période de protection qui vise à s’assurer que les animaux sont bien indemnes de pathologie. Cette étape est importante, car les animaux infectés ne présentent pas forcement des symptômes et ne sont donc pas détectables le jour de l’achat.

 La période d’acclimatation qui fait suite, permet à l’animal de s’acclimater au microbisme de l’élevage. Le bâtiment de quarantaine est donc plus proche de celui des porcs à l’engrais.

2.3. Mesures de biosécurité interne ou bio-confinement Ces mesures visent à empêcher la propagation dans l’élevage de pathogènes. Ce sont des mesures aussi bien défensives qu’offensives.

2.3.1. Mouvement du personnel Le personnel peut constituer une source d’introduction de pathogènes dans les élevages. Les travailleurs doivent se changer dans le sas (ou entrée danoise). Mais avant ils doivent se doucher ou à défaut se laver et se désinfecter les mains. Tous les employés malades (diarrhée ou grippe) ne doivent pas travailler avec les porcs ou, tout au moins, doivent porter des gants ou un masque qui peut réduire les risques de transmission par les mains, les sécrétions nasales ou les expectorations. Il faut éviter que le personnel qui travaille dans l’élevage ait des contacts avec d’autres porcs (leur interdire d’élever des porcs chez eux). A l’intérieur du bâtiment d’élevage, les déplacements doivent se faire de manière ordonnée et selon un trajet bien défini pour ne pas disséminer les pathogènes comme l’illustre la Figure 5. A chaque catégorie de bâtiment (maternité, post-sevrage, gestante, verrat, engrais et quarantaine) doit être affecté un personnel et des vêtements différents (couleur des pas de chaussures dans les Figures 5 et 6). A défaut, les déplacements doivent se faire selon le principe d’une bonne conduite d’élevage. 36


Figure 5: Déplacements conseillés à l'intérieur de l’exploitation Les déplacements sans ordre illustrés à la Figure 6 sont à proscrire car les pathogènes peuvent se déplacer d’une catégorie d’animaux à l’autre et contaminer les animaux moins résistants.

Figure 6: Mauvais déplacement à l'intérieur de l’exploitation

2.3.2. Gestion sanitaire Pour une bonne gestion sanitaire, l’éleveur doit disposer avant tout d’un cahier de suivi sanitaire.

2.3.2.1.

Conduite d’élevage

Elle est basée sur trois principes :

 La conduite en bande Le principe de tout plein tout vide (All In All Out), consiste à répartir les truies en lots de taille égale et à les synchroniser. 37


Les truies synchronisées sont logées ensemble et à intervalle de temps régulier les lots sont mis à la reproduction. Ainsi, les bandes sont-elles constituées et les animaux sont au même stade physiologique et les bandes de porcelets d’animaux de même âge, conduits ensemble jusqu’à l’abattoir. Sur le plan sanitaire, la conduite en bande autorise la conduite des salles de maternité, post-sevrage et engraissement en tout plein-tout vide, et donc la réalisation d’étapes de nettoyage, désinfection et de vide sanitaire, diminuant potentiellement l’impact de certaines infections sur la santé et les performances de croissance des animaux (HEBERT, 2007). Le choix du nombre de truie par bande doit être fonction de la capacité des loges, de façon à ne pas faire de surcharge et éviter les retards de croissance ou tous autres les problèmes dus à la promiscuité des animaux. Ce principe a pour but d’éviter le mélange d’animaux d’âges différents. En fonction de l’âge des animaux leurs résistances aux pathologies est différentes. Les plus âgés peuvent être porteurs sains de certains pathogènes auxquels les plus jeunes sont sensibles. Il faut surtout éviter :  de déplacer les porcs avec un retard de croissance dans des groupes plus jeunes ;  de remettre avec les autres de la même bande les animaux guéris d’une pathologie.

 La marche en avant La circulation des personnes lors des opérations s’opère depuis les secteurs les moins contaminés vers les secteurs les plus contaminés, compte tenu de leur niveau de contamination différentiel. La circulation doit se faire dans le sens maternité, post sevrage, engraissement et enfin les reproducteurs. L’objectif de ce principe consiste à préserver les zones assainies ou indemnes de tout risque, d’introduction d’agent infectieux, provenant des secteurs les plus contaminés de l’élevage ou depuis l’extérieur. 38


 Le non entrecroisement des circuits Dans ce principe le circuit suivi par une catégorie d’animaux ne doit pas passer par celui des catégories moins résistantes qu’elles. Par exemple, le passage des porcelets (à immunité instable) lors du sevrage ne doit pas passer par celui des porcs charcutiers. Pour le respect de cette mesure, les déplacements illustrés par la Figure 6 sont à interdire. 2.3.2.2.

Nettoyage/désinfection

C’est une étape très importante. Elle constitue le deuxième principe de mise en place de mesures de biosécurité. Le nettoyage/désinfection s’applique aussi bien aux véhicules de transport qu’aux bâtiments de l’exploitation et aux voies d’évacuation des déchets. Il a pour but d’enlever les souillures aussi bien visibles qu’invisibles. Comme le montre la Figure 7, du lavage, qui enlève à l’aide d’un savon les souillures visibles, à la désinfection qui détruit les souillures invisibles, il y a une réduction de la charge bactérienne. Par conséquent, l’application rigoureuse des procédures permet de : 

Contrôler, réduire et même prévenir les maladies dans l’élevage ;

 Rompre le cycle d’infection par lequel les animaux nouvellement introduits sont contaminés par les microbes du lot précédent ;  Améliorer la santé et le bien-être animal et ainsi augmenter la croissance et le rendement de l’élevage.

Figure 7: Charge microbienne (microbes/cm2) après lavage, désinfection et séchage Source : Fédération des Producteurs de Porcs du Québec (FPPQ), 2011 39


L’employé doit porter des habits de protection : bottes, gants et combinaison imperméable, lunette et masque. Pour une bonne application de ces mesures, les employés doivent recevoir une formation sur le bien-fondé d’un bon nettoyagedésinfection. Le nettoyage - désinfection se fait en 4 étapes à effectuer dans l’ordre :  Nettoyage Le nettoyage a pour but d’enlever les souillures visibles à l’œil nu, il doit se faire en déplaçant les souillures vers les voies d’évacuation. Le nettoyage comporte 4 phases :

 Raclage Le raclage consiste à désincruster toutes les souillures visibles. Il faut :  Retirer tous les objets amovibles présents dans la loge ou le véhicule, les laver, les désinfecter et les sécher avant de les remettre ;  Racler le maximum de litière avec une pelle, un râteau, une brosse ou un balai ;  Après usage, rincer, savonner et désinfecter tous les outils utilisés avant de les ranger ;

 Prélavage Il permet d’enlever les souillures que la première étape n’a pas pu enlever, de ramollir le fumier séché et durci facilitant ainsi son élimination lors du lavage. Il peut se faire avec une pompe délivrant une eau chaude ou froide sous pression, ou pour économiser de l’eau faire un trempage (mouiller abondamment et laisser l’eau dissoudre les déchets encore collés). Il ne faut pas laisser sécher les surfaces sinon les bienfaits du trempage sont annulés. Il faut donc retirer l’eau et passer à l’étape suivante.

 Lavage avec détergent (dégraisseur ou savon) On utilise un détergent pour détruire le biofilm sur toutes les surfaces et les équipements. Le biofilm qui est illustré à la Figure 8, est une mince couche invisible de microbes munie d’une enveloppe protectrice qui agit comme une armure résistante à l’action des désinfectants.

40


Figure 8: Biofilm (bactéries entourées d’une pellicule protectrice) Source : FPPQ, 2011 Il faut pour une bonne efficacité du détergent :  Appliquer le détergent en respectant le type de détergent à utiliser (Tableau II), sur toutes les surfaces et les équipements fixes et le laisser agir (20 à 30 minutes) mais sans le laisser sécher. Le temps de contact du détergent dégraisseur sur le biofilm est très important ;  Coupler l’action du détergent à une action mécanique de brossage ou utiliser un jet d’eau à haute pression pour détergent dégraisseur pour permettre de déloger efficacement le fumier avec l’eau de lavage ;  Enlever les résidus de fumier et les rediriger dans les voies d’évacuation qu’il ne faut pas oublier de nettoyer. Tableau II: Différents types de détergents et caractéristiques Types de détergent

Acide

Alcalin

Nom commun

Détartreur

Dégraisseur ou savon

pH

2à6

6 à 14

Matière minérale : tartre,

Matière organique : fèces, urine,

rouille.

fumier, moulée, litière.

Principale

Éliminer les dépôts de tartre

Éliminer le fumier, le biofilm et

utilisation

dans les conduites d’eau.

toute autre matière organique.

Cibles d’action

Source : FPPQ, 2011 41


 Rinçage Pour éviter des interactions négatives du détergent avec le désinfectant utilisé ultérieurement, il faut terminer par un rinçage avec un jet d’eau à basse pression, afin d’éliminer le détergent et toute la saleté. Ensuite, éliminer l’accumulation d’eau sur les surfaces et les équipements. Et enfin désinfecter les surfaces rapidement après le lavage, lorsque le biofilm est désorganisé et donc plus sensible au produit désinfectant. Attention : Lors du rinçage, ne pas éclabousser les endroits déjà rincés. Avant de poursuivre, faire une inspection visuelle pour s’assurer qu’aucune saleté n'est visible. S'il y a encore de la saleté, il faut relaver.  Désinfection Les désinfectants détruisent les microbes que l’on ne peut voir à l’œil nu et qui restent sur les surfaces, même après un bon lavage. Pour une bonne désinfection, il faut :  Préparer la solution désinfectante le jour de son application pour conserver toute son efficacité. Suivre l’indication du fabriquant à la lettre :  Appliquer la bonne concentration du produit et en quantité suffisante pour couvrir les surfaces, car trop dilué, le désinfectant perd son efficacité. Il ne faut donc pas l’appliquer dans des zones où il reste de l’eau, la concentration s’en retrouverait changée ;  Ne pas rincer le désinfectant sinon, respecter le temps de contact requis (10 minutes minimum) avant de rincer ;  Ne pas mélanger le désinfectant avec un produit non recommandé par le fabricant ;  Vérifier que toutes les surfaces ont bien été aspergées ; NB : Les désinfectants ont une efficacité optimale uniquement sur des surfaces sans fumier ni saleté. La solution désinfectante du pédiluve n’est donc active que sur des bottes propres : il faut donc prévoir, à proximité, un point d’eau courante (avec drain) et une brosse pour nettoyer les bottes (FPPQ, 2011).

42


 Séchage La présence d’humidité dans le bâtiment permet la survie et la multiplication des microbes. Le séchage permet donc de détruire ou de limiter la multiplication et le développement de microbes ou leur forme de résistance (oocystes sporulés) ayant échappé à la désinfection. Le séchage est essentiel pour éliminer les virus. Il faut donc sécher complètement, le plus rapidement possible. Dans les bâtiments ouverts la lumière du soleil aide à détruire les microbes. Dans les bâtiments fermés, il faudra chauffer et ventiler pendant un minimum de 24 heures ou jusqu’à ce que l’humidité dans le bâtiment soit dissipée et que les planchers soient parfaitement secs. Le bâtiment sec peut être enduit de chaux vive qui permettront de fixer les microbes survivants.  Vide sanitaire Le vide sanitaire qui se fait après le séchage consiste à laisser vide ou limiter les allées et venues dans les bâtiments. Il est réalisé, lorsque les bâtiments sont vidés et qu’une nouvelle bande doit être introduite dans les lieux. On le fait pour compléter l’effet du désinfectant, et permettre au local de bien sécher et ainsi d’être complètement assaini. Le vide sanitaire assure la rupture du microbisme entre les deux bandes successives. Les contaminants (bactéries et virus) étant capables de survivre plusieurs semaines dans les locaux mal nettoyés. La durée minimum du vide sanitaire correspond au temps nécessaire pour assécher complètement le bâtiment. Lors d’un bon séchage, il n’est plus nécessaire que le vide sanitaire dure plus de deux à trois jours (BROES, 2002) NB : Pour ne pas rendre vain le travail accompli, le personnel doit suivre le principe de la marche en avant.

2.3.2.3.

Gestion de la reproduction

Lors de la mise à la reproduction des animaux, il peut avoir une transmission des pathogènes que ce soit en monte naturelle ou insémination artificielle.

43


 Monte naturelle Les mâles doivent être douchés et lavés avec un shampoing au minimum deux fois par an, et leurs loges sont maintenues propres afin de limiter les souillures du fourreau. Avant chaque entrée en maternité, les truies sont douchées. Et avant l’insémination, les vulves doivent être lavées, désinfectées et séchées (ITP, 2000).

 Insémination artificielle La semence est susceptible de contenir certains microbes transmissibles par l’insémination artificielle. Pour prévenir les risques de contamination, l’éleveur doit s’assurer du statut sanitaire du centre de collecte de semence. Les verrats doivent être soumis à de nombreux contrôles sanitaires et les centres doivent appliquer des mesures rigoureuses de biosécurité. La santé de ses femelles et des petits à venir étant en jeu, il est donc important que l’éleveur se procure de la semence des centres qui peuvent offrir de sérieuses garanties sanitaires. L’acte d’insémination doit se faire par des professionnels dans le respect des mesures d’hygiène. En aucun cas, il ne faut utiliser de la semence ne provenant pas d’un centre agréé.

2.3.2.4.

Gestion des malades

Les individus exprimant une maladie sont susceptibles de contaminer les autres animaux. Des précautions sont à prendre en cas d’apparition de pathologie. Lorsqu’on observe des malades dans l’élevage, ils doivent immédiatement être isolés des autres animaux apparemment sains et mis dans une loge infirmerie ou ils seront traités. Il ne faut pas toucher les autres animaux après avoir touché les malades, sans d’abord s’être lavé les mains et sans avoir changé de vêtements, et de chaussures. En cas de maladie, toujours nettoyer et désinfecter la porcherie au moyen d’un désinfectant. Tous les animaux morts d’une maladie doivent être brûlés pour éviter toute contamination ultérieure. 44


2.3.2.5.

Gestion des cadavres

Les cadavres de porcs sont une source de contamination pour l’élevage et ses environs. Pour éviter une contamination, il faut :  que chaque élevage dispose d’un lieu d’incinération ou d’enfouissement des cadavres. Son emplacement doit être le plus loin possible des bâtiments de l’élevage (au moins 100m). Le site doit être choisi de telle sorte que les vents dominants ne ramènent pas vers l’élevage les fumées de l’incinération ;  la manutention des animaux morts vers le site doit faire l’objet d’une attention particulière. Idéalement, elle devrait être effectuée en fin de journée avec des chaussures et des vêtements qui ne reviennent pas dans l’élevage. Pour l’autopsie, la conservation doit se faire dans des récipients hermétiques hors de portée des mouches ou autres animaux.

2.3.2.6.

Prophylaxie médicale

Mieux vaut prévenir que guérir. La prévention des pathologies peut aussi se faire en utilisant des médicaments pour renforcer le système immunitaire des animaux. Une bonne prévention passe avant tout par l’alimentation ; les animaux doivent être correctement nourris. Le plan de prophylaxie est fonction des dominantes pathologiques existant dans la zone où se situe l’élevage. Notre étude se déroulant en Côte d’Ivoire, nous vous proposerons donc le programme de prophylaxie proposé dans le Programme Sanitaire d’Elevage Porcin (PSEP) en Côte d’Ivoire (FIRCA/ INTERPORCI/ Banque Mondiale, 2013) (Annexe II). Un programme de prophylaxie doit être respecté scrupuleusement et réadapté en fonction du contexte épidémiologique.

2.3.3. Gestion de l’alimentation Du fait de la possibilité de transmission de pathologie par l’aliment, les éléments apportés lors de la composition de l’aliment définitif du porc doivent être contrôlé et le mélange des aliments doit se faire dans des conditions aseptiques. 45


Par ailleurs, les véhicules servant à la livraison et leurs chauffeurs, ainsi que l’utilisation de sacs réutilisables constituent un risque potentiel. Pour minimiser les risques, on peut :  Faire la livraison en vrac ou dans les sacs à usage unique ;  Conscientiser les chauffeurs au respect des consignes de sécurité ;  Désinfecter les sacs avant de les faire introduire ;  Préférer l’utilisation d’aliments contenant de la farine de poisson ou de la protéine d’origine végétale, aux farines d’origine animale, ou les eaux grasses ;  Bannir l’utilisation des eaux grasses ou dans les cas extrêmes, les traiter thermiquement (65°C à cœur pendant 30 mn) avant de les donner aux animaux ;  Vérifier occasionnellement, la qualité bactériologique et physico-chimique de l’eau provenant de puits pour évaluer les risques éventuels de contamination de celle-ci. La chloration de l’eau peut être recommandée comme mesure de prévention des contaminations microbiennes.

2.3.4. Gestion des déchets Certains microbes peuvent survivre pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines dans le lisier, surtout par temps froid. C’est le cas du microbe de la dysenterie porcine (Brachyspira hyodysenteriae) ou des salmonelles. Les équipements (citernes, camions, tracteurs) qui servent à l’épandage du lisier de l’élevage peuvent contribuer à contaminer les alentours de l’élevage. Par conséquent, il est recommandé de ne pas employer d’équipements qui auraient été utilisés sur d’autres élevages. Par ailleurs, les risques de transmission des microbes par voie aérienne lors d’épandage sont mal connus. Certaines observations circonstancielles laissent à penser que ce risque existe. Dès lors, il est recommandé de ne pas épandre de lisier, ou tout au moins par aéro-aspersion, à proximité de bâtiments d’élevage. L’enfouissement de lisier directement dans le sol doit diminuer beaucoup ce risque (BOUTIN, 2001).

46


2.3.5. Gestion des vecteurs Plusieurs espèces animales sont susceptibles d’agir comme des vecteurs mécaniques ou biologiques de différents microbes. En effet, les chiens et chats ne devraient pas pouvoir circuler entre et dans les bâtiments. La clôture autour de l’exploitation doit la protège contre l’entrée des animaux errants. Un contrôle efficace de la rongeurs (rat, souris) est important à instaurer. Des bâtiments bien entretenus, le désherbage au pourtour des bâtiments, la pose de trappes ou d’appâts, l’installation d’une zone de pierre concassée, le nettoyage régulier des alentours des lieux de conservation des aliments sont des pratiques recommandées. Les oiseaux peuvent facilement se déplacer d’un élevage à l’autre. Les oiseaux ne devraient pas avoir accès à l’élevage, aux silos à moulée ou encore à la meunerie à la ferme. Les ouvertures des bâtiments et des silos devraient être munies de grillages afin qu’ils ne puissent y pénétrer. L’élevage de volaille en divagation est à proscrire. Un dispositif de lutte contre la transmission directe ou indirecte de microbes par d’autres espèces d’élevage comme les ruminants doit être envisagé. Idéalement, la présence de ces espèces sur le même site qu’un élevage de porcs devrait être évitée, surtout dans les élevages de sélection et de multiplication. D’autre part, si des employés étaient amenés à travailler avec l’une ou l’autre de ces espèces, ils devraient au minimum changer de chaussures et de vêtements et se laver les mains avant d’entrer dans l’élevage.

2.3.6. Gestion du matériel et des médicaments 2.3.6.1.

Matériel d’entretien

Le matériel d’entretien quel qu’il soit ne doit jamais être prêté à un autre élevage. Lors du nettoyage, il transporte de nombreux germes. Il doit donc être utilisé avec précaution et toujours subir un nettoyage/désinfection avant d’être réutilisé. 47


Chaque catégorie d’animaux doit disposer de son propre matériel de nettoyage ou à défaut, il faudra les désinfecter d’une catégorie à l’autre dans le respect de la marche en avant.

2.3.6.2.

Médicaments et Matériel médical

Les médicaments et le matériel médical entreposés dans de mauvaises conditions peuvent être source de contamination. L’éleveur doit disposer d’un registre de gestion des produits pharmaceutiques. a) Les vaccins Ils doivent être conservés entre +2 et +8°C et jamais congelés. Un flacon entamé doit être totalement utilisé ou le reste détruit. b) Les médicaments Les médicaments ne doivent jamais être administrés par les éleveurs, mais ceux-ci doivent demander conseil à un spécialiste (qui a suivi une formation) de la santé animale. Les médicaments doivent être conservés dans un endroit sec et propre entre 6 et 18°C et la date de péremption surveillée. Les aiguilles ne doivent pas rester enfoncées dans le flacon lorsque le médicament n’est pas utilisé car, cela constitue une porte d’entrée pour les pathogènes. Pour une bonne gestion des stocks, il faudra utiliser les produits les plus anciens (non périmés) avant les nouveaux ; c) Le petit matériel de chirurgie et d’injection Les effractions de la peau qui sont provoqués lors de l’utilisation de ce matériel sont des portes d’entrée pour les microbes. Il faut donc :  maintenir au maximum le matériel à l’intérieur de l’élevage ;  élaborer une procédure d’entrée du matériel ;  ne pas utiliser de matériel qui provient d’un autre élevage sans lavage et désinfection ;

48


 que les aiguilles pour les injections soient être à usage unique, ou si possible disposer de plusieurs aiguilles réutilisables et les désinfecter entre deux animaux avec de l’eau chaude ;  qu’après utilisation, le matériel réutilisable soit nettoyé et désinfecté puis conservé dans un linge blanc propre.

d) Les résidus et déchets sanitaires doivent être détruits et éliminés dans des conditions satisfaisantes et non jetés en pleine nature. La mise en place des mesures de biosécurité ainsi présentées dans les élevages nécessite une volonté des propriétaires et surtout une coopération des travailleurs. Car une maitrise de l’infection, dépend de la rigueur d’application de ces mesures. Les avantages de ces mesures ont été démontrés par CORREGE à travers ses études sur l’impact de la mise en place de mesures de biosécurité dans les élevages (CORREGE, 2012 et CORREGE, 2011). Ces études montrent que les mesures de biosécurité permettent d’augmenter les performances des animaux et donc les profits des éleveurs. Ainsi la biosécurité est certes contraignante mais elle est avantageuse.

La deuxième partie réservée à notre travail personnel, sera consacrée à l’état de lieux de l’application des mesures de biosécurité, dans les élevages de porcs vivant en confinement et des propositions adaptées au système d’élevage existant seront faites.

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DEUXIEME PARTIE : Etat des lieux des mesures de biosécurité dans les élevages de porcs confinés en zone urbaine et périurbaine d’Abidjan

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Deuxième partie : Etat des lieux des mesures de biosécurité dans les élevages de porcs confinés en zone urbaine et périurbaine d’Abidjan Chapitre I : Méthodologie 1. Zone et période d’étude L’étude s’est déroulée d’Octobre à Décembre 2014, dans la zone urbaine et périurbaine d’Abidjan (Abidjan, Anyama, Bingerville, Songon), (Figure 9). Cette zone représentait, dans l’ancien découpage administratif, le District d’Abidjan. Les élevages de porcs sont regroupés dans des zones d’élevage situées à la périphérie de la ville d’Abidjan et dans les villes environnantes. Légende N

Limite de la ville d’Abidjan

N

Zone d’élevage visitée Réseau routier

Figure 9: Zone d'étude (Abidjan et ses environs) Source : Google map 51


2. Matériel 2.1.

Élevages

L’étude a porté sur les élevages de porcs confinés dans la zone d’étude. Nous avons considéré comme élevage de porcs confinés (FAO, 2011), toutes les structures ayant des porcs vivants dans un enclos indépendamment de leur répartition dans les bâtiments ou de l’effectif du cheptel.

2.2.

Fiche d’enquête

L’enquête a consisté en l’administration d’un questionnaire. La fiche d’enquête (Annexe III) est divisée en trois (3) sections : Section 1 : Renseignement sur la ferme Dans cette section, les questions posées ont pour but de collecter des informations sur les élevages ainsi que les propriétaires et le personnel d’encadrement technique de la ferme. Section 2 : Mesures de biosécurité externes Cette partie du questionnaire vise à faire l’état des lieux des mesures de biosécurité externes mises en application par les éleveurs. Section 3 : Mesures de biosécurité internes Les questions de cette section ont pour but de déterminer le pourcentage des éleveurs appliquant les mesures de biosécurité internes.

3. Méthodes d’étude 3.1.

Recherche documentaire

La recherche documentaire a porté sur la porciculture et les mesures de biosécurité dans les élevages porcins. Cette recherche a eu pour support les documents issus des bibliothèques de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar, des structures du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques 52


(MIRAH) de Côte d’Ivoire, des Associations des éleveurs de porcs de Côte d’Ivoire mais également des documents provenant de sites Internet.

3.2.

Echantillonnage

L’enquête s’est effectuée dans 76 élevages de porcs confinés de la zone d’étude. L’échantillonnage a été effectué par une méthode non probabiliste basée sur la technique dite d’échantillonnage en «boule de neige ». Dans cette méthode l’échantillon se construit progressivement. Dans chaque zone visitée, les élevages à enquêter sont trouvés sur indication des précédents élevages visités. Ainsi lorsque nous visitons un élevage correspondant au profil recherché, nous lui demandons de nous indiquer d’autres élevages "similaires". La localisation des zones d’élevage de porcs de la ville d’Abidjan et ses environs a été obtenue auprès des personnes ressources à savoir les vétérinaires privés, les agents du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, les associations des éleveurs et des structures d’appui (INTERPORCI, FIRCA…).

3.3.

Enquête de terrain

3.3.1.Elaboration du questionnaire L’élaboration du questionnaire est faite à partir des documents de la recherche documentaire, des informations obtenues auprès des acteurs de la filière porcine et les structures du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques de Côte d’ Ivoire.

3.3.2.Pré administration du questionnaire Lors de cette étape, le questionnaire a été administré à dix personnes constituées d’éleveurs, de vétérinaires, d’enseignants et d’autres acteurs de la filière porcine. Ce questionnaire a été ensuite affiné pour obtenir sa forme définitive.

53


3.3.3.Enquête Lors de l’enquête proprement dite, les questionnaires ont été administrés dans 76 élevages. L’administration du questionnaire a été faite par un seul auditeur, sous forme d’interview avec un travailleur de la ferme ou le propriétaire.

3.4.

Analyse des données

L’administration du questionnaire nous a permis de récolter des données aussi bien qualitatives que quantitatives, dans les élevages. Pour la conception de la fiche d’enquête, l’enregistrement et l’analyse des données, nous avons utilisé le logiciel SPHINX Plus2 V5. Les données fournies par ce logiciel nous ont permis de calculer des moyennes, pourcentages, minimum et maximum. Ces résultats ont été exportées sur le tableur Microsoft Office EXCEL pour la conception des tableaux et graphiques. .

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Chapitre II : Résultats et discussion 1. Résultats 1.1.

Caractéristiques des élevages de porcs confinés

1.1.1.Statut socioprofessionnel des éleveurs L’enquête a montré que 93,4% des propriétaires de ferme, constitués majoritairement d’homme (82,67%) contre 10,67% de femme, étaient des particuliers âgés entre 25 et 50 ans, dans 58,10% des cas. La plupart des éleveurs (75%) n’avaient reçu aucune formation en élevage. L’élevage des porcs représentait la principale activité pour 52,24% des particuliers et une activité secondaire pour les autres dont 30% étaient fonctionnaires d’état (Figure 10). Les autres en plus de la ferme exercent une autre activité. Le tableau III indique les caractéristiques socioprofessionnelles des éleveurs interrogés. Les éleveurs qui ont une autre activité travaillent soit à la fonction publique (30%), soit dans le secteur privé (44%). Quelques-uns d’entre eux exercent une activité libérale (22%). seulement 4% sont des étudiants. La figure 10 montre la répartition des éleveurs ayant une activité autre que l’élevage.

Figure 10: Secteurs d'activité des éleveurs ayant une activité autre que l'élevage

55


Tableau III: Tableau récapitulatif du statut socioprofessionnel des éleveurs de porc confinés de la zone d’étude Caractères

Particuliers

Observation

Pourcentage

Homme

82,67

Femme

10,67

Structure privé

6,67 Supérieur

48,90

Secondaire

31,90

Primaire

6,40

Aucun

12,80

Moins de 25 ans

1,60

De 26 à 35 ans

58,10

Plus de 50 ans

40,30

Elevage de porc

52,24

Autres activités

47,76

Formation diplômante

2,30

Formation qualifiante

22,70

Aucune formation

75,00

Niveau d’étude des particuliers

Tranche d’âge des particuliers

Principale activité des particuliers

Formation en élevage des particuliers

1.1.2.Personnel technique Le suivi des fermes est assuré par un chef de ferme. Dans certaines fermes ce dernier travaillait sous la supervision d’un spécialiste de la santé animale. Le Tableau IV montre les caractéristiques socioprofessionnelles du chef de ferme.

56


La majorité (62,90%) des fermes était dirigée par des personnes qui n’ont suivi aucune formation en élevage et parmi ces chefs de ferme, 43,30% avaient moins de 5 ans d’expérience professionnelle. Tableau IV: Tableau récapitulatif du statut socioprofessionnel des chefs de ferme Caractéristiques

Pourcentage Homme

98,70

Femme

1,30

Moins de 25 ans

13,00

De 26 à 50 ans

71,00

plus de 50 ans

15,90

Etude supérieur

27,50

Secondaire

46,40

Primaire

8,70

Aucun

17,40

Diplôme supérieur (Bac et plus)

12,90

Certificat

24,20

Aucune formation en élevage

62,90

Moins de 5ans

43,30

De 5 à 10 ans

17,90

De 10 à 15 ans

17,90

De 15 à 20 ans

10,40

Plus de 20 ans

10,50

Genre

Age

Niveau d'étude

Formation

Nombre d’année d’expérience professionnelle

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Sur l’ensemble des fermes visitées, seules 8% faisait appel aux services des Docteurs vétérinaires (Figure 11)

Figure 11: Pourcentage d'élevage ayant recours au service de spécialistes de la santé animale

1.1.3.Spécificités des élevages 1.1.3.1. Caractéristiques des exploitations Dans la zone enquêtée, les exploitations de porcs confinés étaient à 14,90% des reprises d’anciens élevages en faillite dans lesquels les bâtiments d’élevage étaient mis en location à un ou plusieurs éleveurs. Les exploitations dans lesquelles se trouvaient les élevages de porcs visités sont à 29,30% des exploitations mixtes (Figure 12) c’està-dire qu’en plus de l’élevage de porc, nous avons trouvé d’autres espèces. Certaines exploitations abritaient une à 5 spéculations autres que le porc. La spéculation la plus associée à l’élevage de porc était la volaille rencontrée dans 26,67% des élevages visités. Trois types d’élevages ont été rencontrés avec une prédominance nette (90,70%) d’élevage naisseur-engraisseur (Tableau V)

58


Tableau V: Tableau récapitulatif des caractéristiques des exploitations Caractéristiques

Mode d’acquisition des élevages

Pourcentage Investissement d’un particulier

78,40

location de bâtiment

14,90

Groupement

6,80

Exclusivement porcine

70,70

Mixte

29,30

Naisseur/engraisseur

94,70

Engraisseur

2,70

Naisseur

2,70

Type d'exploitation

Type d'élevage

Figure 12: Exploitation mixte : bâtiment de volaille à proximité de bâtiment de porc Dans l’élevage de porc confiné, les animaux étaient certes élevés dans des bâtiments mais, ceux-ci présentaient différentes caractéristiques qui sont illustrées dans le Tableau VI. Les bâtiments des élevages étaient semi-ouverts dans 98,70% des élevages (figure 13) ce qui auraient pour inconvénient de permettre le contact entre les 59


porcs et les oiseaux ou les nuisibles à la recherche de nourriture. Tous les bâtiments étaient cimentés et presque tous (98,70%) étaient recouverts d’un toit en tôle. Tableau VI: Caractéristiques des bâtiments d’élevage Caractéristiques

Pourcentage semi-ouvert

98,70

Fermé

1,30

Matériau de construction du

ciment

100

bâtiment

Autre

0,00

Ciment

98,60

Sable

1,40

Autre

0,00

Couvert avec des tôles

96,00

Couvert avec du matériel artisanal

2,67

Non couvert

1,33

Type bâtiment

Matériau du sol

Etat du toit

Figure 13 : Bâtiment d'élevage semi-ouvert en ciment recouvert par un toit en matériel artisanal

60


1.1.3.2. Structure du cheptel Dans les élevages enquêtés, plusieurs races de porcs ont été rencontrées à savoir : des porcs de races pures exotiques (Landrace, Duroc, Largewhite…), des métisses et des races locales. Dans une ferme nous avons pu rencontrer plusieurs races. Par ordre d’importance, nous avons recensé les métisses dans 93,42% des élevages, les races pures dans 10,53%, et les races locales dans seulement 1,32% des élevages (figure 14).

Figure 14: Porcins métis sous leur mère Dans les fermes visitées, les effectifs variaient entre 5 et 4000 porcs (Annexe III), avec une moyenne de 269,45 porcs par élevage. Les élevages de moins de 100 animaux représentaient 55,10%. Dans ces élevages, l’effectif total varie en fonction des naissances et des sorties des porcs ayant atteint le poids de vente. Le noyau reproducteur constitue le meilleur moyen d’évaluer la taille d’un cheptel. Ainsi, 37,3% des élevages avaient moins de 10 truies reproductrices. Le Tableau VII présente la structure des fermes visitées.

61


Tableau VII: Structure des cheptels Caractéristiques

Moyenne Minimum Maximum

Nombre total d'animaux

269,45

5

4000

Nombre de truie reproductrice

27,31

2

400

Nombre de verrat

2,56

0

15

Nombre de petit à la naissance

9,30

6

20

1.1.3.3. Alimentation des animaux L’alimentation prend en compte aussi bien l’eau que l’aliment lui-même. Les sources d’abreuvement utilisées par les éleveurs sont diverses (figure 15). La majorité (65%) des éleveurs utilisait l’eau de puits contre 16% (eau de forage), 14% (eau courante) et 5% (eau de pompe).

Figure 15 : Diagramme de répartition des sources d’approvisionnement en eau Concernant l’aliment, l’étude montre que seuls 5,30% des éleveurs utilisaient de l’aliment industriel issu de sociétés spécialisées en production d’aliment de bétail. Les 94,70% restants composent eux même leur aliment.

62


La composition des rations est propre à chaque élevage mais les 5 matières premières les plus utilisés étaient par ordre d’importance : le son de blé (69,33%), le tourteau de coco encore appelé coprah (64,00%), la farine basse de riz (57,33%), la poudre de coquillage (52%) et le mais concassé (52%). Notons que le son de mais était aussi utilisé par 45,33% des éleveurs.

1.2.

Pratique des mesures de biosécurité

1.2.1.Mesure de biosécurité externe 1.2.1.1. Implantation des fermes Les fermes de porcs confinés avaient pour la plupart (85,20%) des cas pour voisins d’autres fermes porcines situées à une distance de moins de 200m dans 75,40% des cas. Les habitations les plus proches des fermes enquêtées étaient à moins de 100m (Tableau VIII). Tableau VIII : Tableau des caractéristiques de la zone d’implantation des fermes Critères d’implantation des exploitations

Pourcentage porc

85,20

volaille

11,10

ruminants

1,90

lapin

1,90

moins de 200 m

75,40

200m à 3000 m

21,30

plus de 3000m

3,30

moins de 100m

35,80

plus de 100m

64,20

Ferme la plus proche de l’exploitation

Distance séparant l’exploitation de la ferme la plus proche

Distance séparant l’exploitation des habitations

63


1.2.1.2. Accès à la ferme Pour empêcher l’entrée dans la ferme d’agents pathogènes provenant de l’extérieur, des dispositifs de protection sont mis en place. Ces dispositifs sont présentés dans les Tableaux IX, X et XI. Les informations rapportées dans le Tableau IX montrent que 53,33% des fermes enquêtées étaient clôturées. Le matériau le plus utilisés pour la clôture était le ciment dans 21,33% des exploitations visitées suivi de matériau artisanal dans 17,33% des fermes (Figure 16). Des barrières étaient présentes à l’entrée de 37,5% des exploitations mais seules 2,8% d’entre elles présentaient des affiches d’interdiction. La plupart des exploitations (91,18%) ne disposait d’aucun dispositif de désinfection des véhicules à l’entrée. Tableau IX: Dispositifs physiques mis en place pour protéger l'exploitation Dispositifs de protection de l’exploitation

Pourcentage

Aucune clôture

46,67

Clôture en Brique

21,33

Clôture sous forme de couvert végétal

17,33

Clôture en matériel artisanal

13,33

Clôture en grillage

1,33

Barrière avec affiche d'interdiction

2,80

Barrière à l’entrée de

Barrière sans affiche d'interdiction

34,70

l’exploitation

Absence de barrière

55,60

Présence d'affiche sans barrière

6,90

Dispositif de pulvérisation

2,94

Dispositif de désinfection des

Dispositif pour aspersion

1,47

véhicules à l’entrée

Entrée interdite au véhicule

4,41

Aucun dispositif de désinfection

91,18

Clôture autour de l’exploitation

64


Figure 16: Clôture en matériau artisanal Les résultats du Tableau X révèlent que l’accès de personnes étrangères aux bâtiments dans 72,97 % des élevages contre seulement 24,32% qui exigent une autorisation du propriétaire avant l’accès. L’absence de pédiluve à l’entrée des bâtiments d’élevage a été notée dans la presque totalité des exploitations visitées (93,20%). Dans 79,03% des fermes, la mise en quarantaine des nouveaux animaux est notée Mais seules 29,03% respectent le temps de quarantaine préconisé. Divers échanges se font entre les fermes dans 46,80% des cas mais 33,90% concernent des animaux.

65


Tableau X: Dispositifs de protection des animaux de la ferme Dispositifs de protection des bâtiments d’élevage

Pourcentage

Accès avec autorisation du propriétaire

24,32

Accès même sans autorisation

48,65

Accès interdit

27,03

Pédiluve à l’entrée des

Présence de pédiluve

6.80

bâtiments d’élevage

Absence de pédiluve

93,20

Pas de quarantaine

20,97

Quarantaine de moins de 4 semaines

50,00

Quarantaine de plus de 4 semaines

29,03

Echange de matériel

12,90

Echange d’animaux

33,90

Aucun échange

53,20

Accès des personnes étrangères aux bâtiments d’élevage

Mise en œuvre de la quarantaine

Echange avec d’autre ferme

A propos du dispositif du contrôle sanitaire, les résultats de l’enquête, (Tableau XI) montrent que le protocole d’accès au bâtiment d’élevage était quasiment inexistant dans les élevages (98,60%). Le statut sanitaire des fermes d’origine était inconnu par 46,7% des propriétaires. Cependant ces derniers prenaient presque tous (96,90%) la précaution de vérifier l’état de santé apparent de l’animal avant de le faire entrer dans leur élevage. Ces animaux entrant dans 70,60% des fermes enquêtées sont achetés dans différentes fermes.

66


Tableau XI : Dispositif de contrôle sanitaire Contrôle sanitaire

Pourcentage

Existence d’un protocole d’accès au bâtiment d’élevage

Connaissance du statut sanitaire des fermes de provenance des animaux Vérification de l’état sanitaire des animaux entrant dans l’élevage

Provenance des nouveaux animaux

Oui

1,40

Non

98,60

Oui

53,30

Non

46,70

Oui

96,90

Non

3,10

De la même ferme

22,10

De différente ferme

70,60

Pas d'entrée d'animaux

7,40

1.2.2.Mesure de biosécurité interne 1.2.2.1. Hygiène du personnel Dans le Tableau XII, on remarque que dans la grande majorité des fermes (89%), les employés possédaient des tenues vestimentaires utilisées exclusivement pour le travail dans les bâtiments d’élevage. Cependant dans 56,70% des cas, les ouvriers sortaient de l’exploitation avec les tenues de travail. Il a été aussi constaté que dans la plupart des fermes investiguées, les employés utilisent le même matériel de nettoyage, dans les loges des différentes catégories de porc (83,80%), sans respect d’un ordre précis (74,30%). Après utilisation, le matériel est simplement nettoyé à l’eau dans 25% des fermes.

67


Tableau XII: Tableau de la gestion du personnel des exploitations Hygiène du personnel

Pourcentage

Possession de tenues vestimentaires de travail par le personnel Sortie du personnel hors de l’exploitation avec les habits de travail

Répartition des employés pour le service

89,00

Non

11,00

Oui

56,70

Non

43,30

Aucune affectation particulière

74,30

En fonction des tâches à accomplir

10,80

En fonction des catégories

9,50

En fonction des loges

5,40

Oui

83,80

Non

16,20

Utilisation par le personnel du même matériel pour toutes les catégories d’animaux

modalité de nettoyage du matériel

Oui

Eau + désinfectant

30,00

Eau simple

25,00

Mélange eau+ détergent + désinfectant

20,00

Eau + produit vétérinaire

7,50

Eau + détergent

5,00

jamais nettoyé

12,50

1.2.2.2. Gestion sanitaire

 Nettoyage-désinfection des bâtiments d’élevage Les résultats de l’enquête reportés dans le Tableau XIII montrent que les loges des animaux sont nettoyées préférentiellement 2 fois par jour, et que cela consistait en un balayage et un rinçage à l’eau simple. La désinfection dans la plupart des élevages se faisait avec de l’eau de javel ou du grésil qui est ajouté à l’eau de rinçage des loges. 68


Tableau XIII: Tableau des modalités de nettoyage-désinfection Nettoyage-désinfection des loges

Fréquence de nettoyage des loges

Pourcentage

2 fois par jour

60,30

1 fois par jour

31,50

3 fois par jour

5,50

2 fois par semaine

1,40

4 fois par jour

1,40

Balayage + rinçage à l'eau

93,20

Balayage

2,70

Balayage + nettoyage au détergent

2,70

Modalité de nettoyage des loges

Balayage + lavage avec mélange (eau+désinfectant + détergent)

1,40

Rinçage avec désinfectant

46,50

Mélange désinfectant + détergent

35,20

Pas d'utilisation de désinfectant

12,70

Application de chaux vive

4,20

Pulvérisation bactéricide

1,40

Eau de javel

59,74

Grésil

25,12

Produits utilisés pour la

Virkon

6,68

désinfection

Grésil + eau de javel

3,08

Solution iodé

3,08

haux vive

2,31

Modalité de désinfection des loges

69


 Conduite d’élevage Le Tableau XIV résume la conduite d’élevage existant dans les fermes investiguées. Pour la gestion, un cahier de suivi de l’élevage est utilisé dans 53,80% des fermes. La monte naturelle était effectuée dans 96,1% des fermes dont 83,10% avaient leur propre reproducteur, et seules 3,90% des fermes pratiquaient l’insémination artificielle (Figure 17). La conduite en bande se faisait dans 47,90% des élevages. Tableau XIV : Tableau récapitulatif de la conduite d'élevage Conduite d'élevage

Pourcentage Oui

53,80

Non

46,20

existence d'un cahier de suivi

mode de reproduction

Reproducteur de la ferme

83,10

Verrat provenant d'une autre ferme

13,00

Insémination artificielle

3,90

mise en place de la conduite

Oui

47,90

en bande

Non

52,10

Figure 17 : Reproduction par insémination artificielle 70


 Gestion des déchets et cadavres Les résultats de l’enquête reportés dans le Tableau XV, montrent que les cadavres étaient jetés par les fermes directement dans la nature (33,70%), enterrés (32,60%) ou consommés par le personnel (26,10%). Dans la majorité des cas, les déchets des fermes, étaient jetés dans la nature dans 44,40% des cas, ou juste derrière le bâtiment dans 30,90% des élevages (Figure 18). Tableau XV : Gestion des déchets et cadavres dans les fermes Gestion des déchets et cadavres

Pourcentage Jetés dans la nature

33,70

Enterrés

32,60

Consommés

26,10

Méthode d’élimination des cadavres Jetés dans une fosse

Méthode d’élimination des déchets

3,30

jetés dans le caniveau

3,30

Brulés

1,10

Compostés

0,00

Jetés dans la nature

44,40

Jetés derrière le bâtiment

30,90

Utilisés pour l'agriculture

11,10

Versés dans une fosse

7,40

Compostés

3,70

Utilisés pour la pisciculture

1,20

Jetés dans les caniveaux

1,20

71


Figure 18 : Déchets de porcs jetés dans la nature

 Gestion de la maladie Les résultats du Tableau XVI indiquent que les pathologies les plus fréquemment observées dans les élevages étaient surtout les diarrhées (80% des fermes), suivies des parasitoses avec une prédominance de la gale dans 56% des élevages, puis des pathologies respiratoires dans 46,67% des élevages, (Figure 19). On remarque que les porcs les plus affectés sont les porcs sevrés. En cas d’apparition de pathologie dans un élevage, 63% des éleveurs isolent les animaux malades pour leur administrer un traitement, contre 30% qui les traitent sur place. En l’absence d’amélioration de l’état de santé, malgré le traitement, l’abattage des animaux est effectué pour la vente dans 38,50% des fermes.

Figure 19: Porc atteint de pathologie respiratoire (rhinite atrophique)

72


Tableau XVI : Gestion de la maladie Gestion de la maladie

Pourcentage Pathologies diarrhéiques

80,00

Parasitoses

56,00

Troubles respiratoires

46,67

Porcelets sevrés

58,20

Porcelets sous mère

27,80

Porcs à l'engrais

7,60

Truies

5,10

Cochettes

1,30

Verrats

0,00

Isolement du reste des animaux

63,00

Gestion des animaux

Traitement sur place

30,10

malades

Traitement de tous les animaux

4,10

Abattage

2,70

Abattage pour vendre

38,50

Arrêt du traitement et reforme

23,10

Traitement jusqu'à mort de l'animal

19,20

Arrêt du traitement et mise en observation

11,50

Propre consommation

7,70

Pathologies les plus fréquentes

Catégorie des porcs les plus affectés

Gestion des animaux non guéris

73


1.2.2.3. Prophylaxie médicale Notre étude montre que 64,80% des exploitations enquêtées ont mis en place une prophylaxie médicale, mais seuls 10% des éleveurs affirmaient vacciner leurs animaux contre la parvovirose (Tableau XVII). Tableau XVII : Prophylaxie médicale prophylaxie médicale

Pourcentage

Mise en place d’une prophylaxie

Oui

64,80

médicale

Non

35,20

Vaccination des animaux

Aucune vaccination

90,00

vaccin contre la parvovirose

10,00

Autre vaccin

00,00

1.2.2.4. Abreuvement et alimentation des animaux L’abreuvement des animaux se faisait dans la grande majorité des fermes (64,90%) avec de l’eau de puits et dans 16,20% et 13,50% des fermes respectivement avec l’eau de forage et l’eau courante (Tableau VIII). Cette eau subissait un traitement dans 69,01% des élevages. Le produit le plus utilisé pour le traitement est l’eau de javel (60,56% des fermes). Pour l’alimentation des animaux, parmi les 17,33% qui incorporaient des eaux grasses (Figure 20) dans la composition de la ration, seuls 1,33% des élevages procédaient à leur traitement thermique. Le mélange de l’aliment se faisait dans 65,10% des élevages sur le sol nu.

Figure 20 : Utilisation des eaux grasses pour l'alimentation de porcs 74


Tableau XVIII : Tableau récapitulatif du mode d’alimentation des animaux Gestion de l’alimentation

Pourcentage Eau de puits

64,90

Forage

16,20

Eau courante

13,50

Pompe

5,40

Eau de cours d'eau

0,00

Aucun traitement

30,99

Traitement eau

Traitement à l’eau de javel

60,56

d’abreuvement

Filtre

7,04

comprimé désinfectant

1,41

Pas d’utilisation d’eaux grasses

82,67

Utilisation d’eaux grasses non traitées

16,00

Utilisation d’eaux grasses traitées

1,33

sur le sol nu

65,10

Lieu de mélange de

dans un récipient

14,30

l'aliment

Mélangeuse

12,70

sur le sol recouvert de bâche

7,90

Eau d'abreuvement

Utilisation d’eaux grasses dans l’alimentation

1.2.2.5. Rongeurs et autres animaux Dans 25,40% des élevages visités, nous avons trouvé des animaux en divagation (Figure 21). Dans 43,48% des élevages, ces animaux peuvent entrer dans les bâtiments d’élevage, 33,33% d’entre eux sont des animaux domestiques. Dans 32,70%

75


des fermes, les porcs peuvent sortir de leur loge et être en divagation dans l’exploitation. Les nuisibles dans les élevages sont constitués par les rongeurs retrouvés surtout dans les magasins de stockage des aliments des élevages (Tableau XIX). Tableau XIX : Rongeurs et autres animaux Nuisibles et autres animaux

Pourcentage

Présence d’animaux en

Non

74,60

divagation

Oui

25,40

Non

56,52

Entrée d’animaux dans le

Oui animaux domestiques

33,33

animaux sauvages

10,15

Divagation des porcs dans

Non

67,30

l’exploitation

Oui

32,70

bâtiment d’élevage

Aucun rongeur

14,86

Magasin de stockage

66,22

Bâtiments d'élevage

12,16

sur l'exploitation

6,76

Présence de rongeur

76


Figure 21: Animaux en divagation dans les élevages de porcs Le Tableau XX montre que parmi les élevages où nous avons trouvé des rongeurs, 27,42% d’entre eux ne menaient aucune lutte contre ces nuisibles, par contre dans 32,26%, 20,97% et 16,13% des élevages, des chats, des pièges et des raticides sont respectivement utilisés pour lutter contre les rongeurs. Tableau XX : Lutte menée dans les fermes contenant des rongeurs lutte contre les rongeurs

Pourcentage

Aucune lutte

27,42

Chats

32,26

Pièges

20,97

Raticides

16,13

Protection des aliments

3,23

77


2. Discussion 2.1.

Discussion de la méthodologie

2.1.1.Choix de la zone d’étude La meilleure accessibilité des fermes grâce au développement du réseau routier et la forte concentration des élevages de porc de cette zone par rapport au reste du pays sont les critères qui ont motivés le choix de cette zone d’étude. En effet, cette zone compte 26,64% des élevages modernes et 37,29% des reproducteurs de l’ensemble du territoire ivoirien. (FIRCA/ANADER 2009). Cette zone est aussi indiquée, pour l’étude de la biosécurité dans les élevages de porc, dans la mesure où, l’épizootie de PPA de 1996 y a pris son origine là (EL HICHERI, 1998).

2.1.2.Choix de la méthode d’étude Lors de la recherche bibliographique, aucune étude sur les mesures de biosécurité en élevage porcin en Afrique n’a été trouvée. Les études portaient surtout sur l’aviculture. Face à ce constat, la méthode d’enquête utilisée s’est inspirée de celle des études effectuées en aviculture. Le questionnaire administré lors de l’enquête, a été élaboré à partir du formulaire d’évaluation vétérinaire (CCSP, 2011), et l’analyse des résultats de l’enquête s’est inspirée des travaux réalisés dans les élevages avicoles en Côte d’Ivoire. Pour faire l’état des lieux des mesures de biosécurité, CORREGE (2012) au Québec a utilisé une autre approche : les modalités de réponse ont été pondérées afin de calculer, pour chaque élevage, différents scores de biosécurité. Mais le but de cette étude était au final de déterminer l’impact de ces mesures sur les performances, Or, le nôtre s’arrête à faire l’état des lieux.

78


2.1.3.Limites de l’étude La première limite de cette étude réside dans le fait que les résultats analysés dans cette étude ne reposent que sur les dires des éleveurs, qui peuvent ne pas refléter la réalité. La deuxième se situe dans le choix des élevages à enquêter. Ne disposant pas d’une liste donnant des informations sur la localisation exacte des élevages, lors de l’exploration des zones d’élevage figurant dans le registre du recensement des élevages modernes de porcs les premières fermes visitées ont été choisies au hasard des rencontres. La troisième se situe au niveau des difficultés qui ont entravé le bon déroulement de la présente étude. Parmi elles, on peut citer :  Les difficultés liées à l’accessibilité des fermes. En effet, Les routes pour atteindre les fermes existent, mais dans certaines zones comme Songon, l’absence de moyens de transport nous a obligé à enquêter les fermes les plus proches de la route principale.  L’incapacité des personnes rencontrées à répondre à toutes les questions. En effet, dans certains élevages, les personnes rencontrées ne disposaient pas de toutes les informations notamment celles relatives à la gestion sanitaire, parce que n’étant pas associées lors des pratiques médicales ou craignant de dire des choses que le propriétaire n’apprécierait pas.  La réticence des éleveurs car ces derniers pensaient que nous sommes envoyés par l’Etat.

79


2.2.

Discussion des résultats

2.2.1.Caractéristiques des élevages de porcs 2.2.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs Les résultats obtenus au cours de l’enquête indiquent que 93,4% des élevages appartiennent à des particuliers. De plus, l’élevage porcin constitue la principale activité de 52,24% de ces éleveurs. Ces résultats sont presque identiques à ceux obtenus par TRA BI en 2009 53,8% en Côte d’Ivoire. Cependant, ils diffèrent de ceux de ABDALLAH-NGUERTOUM (1997) qui a montré qu’à Bangui (Centrafrique) l’élevage porcin était une activité secondaire avec seulement 12% d’éleveurs à temps plein. Aussi, contrairement à cette étude, nos résultats montrent que l’élevage porcin, constitue une véritable source de revenus pour les éleveurs. Le développement de cette activité semble lié à la forte demande de la viande porcine en Côte d’Ivoire (TRA BI, 2009). L’élevage de porc en Côte d’Ivoire, se fait majoritairement par les hommes, ce qui corrobore les constats faits dans d’autres pays par ABDALLAH-NGUERTOUM (1997) en Centrafrique, AYSSIWEDE (2004) au Bénin, TRA BI (2009) en Côte d’Ivoire et de UMUTONI (2012) au Burkina Faso. Par contre, au Sénégal, les études effectuées en milieux villageois, ont montré que ce sont les femmes qui s’investissent plus dans la porciculture (MISSOHOU et al., 2001 ; BULDGEN et al., 1994).

2.2.1.2. Personnel technique Les fermes investiguées étaient suivies au quotidien dans la grande majorité (62,90% des cas) par un personnel technique qui n’a suivi aucune formation en technique d’élevage. Seules 8% des fermes étaient suivies par des docteurs vétérinaires. Ces résultats pourraient s’expliquer par le souci des éleveurs de réduire leur charge salariale. De façon générale, les éleveurs considèrent qu’employer un personnel technique formé sur le tas est moins coûteux. Bien que disposant d’une certaine expérience acquise sur le terrain, le niveau de formation technico-sanitaire des employés en élevage reste encore faible. C’est d’ailleurs, ce qu’a révélé l’ANADER 80


lors du recensement général des éleveurs modernes de porcs de Côte d’Ivoire (FIRCA/ ANADER, 2007). A travers cette étude, il apparait aussi clairement que le niveau de collaboration entre les éleveurs de porc et les spécialistes de la santé animale demeure insuffisant.

2.2.1.3. Spécificités des élevages Les enquêtes révèlent que 29,3% des élevages associaient dans leur exploitation, l’élevage de porcs à d’autres espèces animales. Parmi les cinq espèces recensées, la volaille prédominait avec une prévalence de 26,67%. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par TRA BI (2009). Toutefois ils différent de ceux obtenus par ABDALLAH-NGUERTOUM (1997) en Centrafrique (55%) et MISSOHOU (2001) au Sénégal (40%). Bien que ce type d’exploitation (élevage multi-espèce) ait une proportion relativement inférieure à ceux pratiquant l’élevage exclusivement porcin (élevage uni espèce), les risques sanitaires peuvent être importants. En effet, selon ROSSEL et al., (2006), le contact des élevages de porcs avec des volailles constitue un facteur de risque de séropositivité en salmonelles des porcs en fin d’engraissement. Les bâtiments d’élevage sont à 14,90% loués. Les mêmes constats ont été faits par ANADER/FIRCA (2007). Par contre, au Sénégal, les enquêtes révèlent un pourcentage (48,1%) d’éleveurs plus élevé qui loue les bâtiments (BASSENE, 2010). Aussi, les bâtiments d’une même ferme peuvent être loués à un ou plusieurs éleveurs. Ce type de location constitue un risque sanitaire dans la mesure ou deux ou plusieurs élevages différents avec des pratiques et un microbisme différents se retrouvent proche. Le non-respect des distances recommandées entre élevages peut favoriser la contamination inter-élevage. C’est d’ailleurs ce qu’a démontré ROSE et MADEC (2000) dont les études indiquent que plus le nombre d’élevages porcins dans un rayon de 2 km est élevé, plus le risque de survenue d’au moins deux (02) syndromes grippaux par an est élevé.

81


Le type d’élevage le plus fréquent, est le type naisseur/engraisseur. En effet, les éleveurs ont préféré élever leurs propres reproducteurs et engraisser les porcelets issus de ces derniers. Ce type d’élevage est le plus fréquent en France (ITP, 2000), au Québec (CALVAR et al., 2012) et au Bénin (AYSSIWEDE, 2004). Toutefois, la pratique du type naisseur engraisseur, pourrait favoriser la contamination des plus jeunes dans la mesure où, nos enquêtes ont montré que, le même personnel ainsi que le même matériel sont utilisés pour toutes les catégories d’animaux dans plus de 70% des élevages visités et ce matériel était juste rincer avec de l’eau. En Bretagne (France), ROSE et MADEC (2000) ont montré que le risque d’apparition de maladies respiratoires était plus élevé dans 20,9% d’élevages naisseur-engraisseur contre 12,9% d’élevages engraisseur. Dans les élevages de porc visités, les bâtiments étaient de type moderne, le sol recouvert de ciment, et dans la grande majorité des cas, le toit était en tôle et les murs cimentés. Ces résultats corroborent ceux des études effectuées sur les normes des bâtiments d’élevage par DELATE (1994). En effet, ces types de matériaux sont relativement faciles à nettoyer et à désinfecter ce qui facilite ainsi la mise en application des mesures de biosécurité. Par contre, les enquêtes d’ABDALLAHNGUERTOUM (1997) en Centrafrique ont montré que la majorité des bâtiments d’élevage péri-urbains sont conçus avec des matériaux locaux. Concernant la race, une prédominance de porcs métissés issus de croisement de plusieurs races, a été notée avec un effectif moyen supérieur à 250 têtes. La bonne gestion de ces exploitations demande un certain niveau de maîtrise technique et sanitaire. . A Bangui, par contre, 86,7% des élevages sont constitués de races locales, avec un effectif moyen de 10,33% de porcs (ABDALLAH-NGUERTOUM, 1997).

82


2.2.2.Pratiques des mesures de biosécurité 2.2.2.1. Mesures de biosécurité externes

 Implantation des fermes Les fermes de porcs confinés investiguées avaient dans 85,20% pour voisin d’autres fermes porcines et étaient à 75,40% situées à moins de 200m. La distance qui sépare donc ces fermes parait non satisfaisante, ce qui exposerait ces différentes fermes à d’importants risques de contamination exogène. En effet, selon le PSEP, les élevages devraient être implantés le plus loin possible des autres exploitations, soit à 2 Km en milieu rural. Un minimum de 200m pourrait être toléré en zone de forte concentration, à condition que tous les élevages voisins respectent les mêmes mesures de biosécurité (FIRCA/INTERPORCI/Banque Mondiale, 2013).

 Accès à la ferme Les mesures de biosécurité externe visent à réduire le risque d’introduction de maladie venant de l’extérieur de l’exploitation. L’absence de dispositifs de protection de l’exploitation à savoir ; la clôture dans 46,67% des fermes, la barrière avec affiche d’interdiction dans 97,2%, le dispositif de désinfection des véhicules à l’entrée dans 91,18% des fermes, pourrait augmenter le risque d’introduction d’agents biologiques pathogènes dans la ferme. CASAL et al. (2002) ont montré que le risque moyen annuel d'introduction de nouvelles infections plus importantes se produit par l'entrée de personnes dans la ferme, à savoir le personnel y travaillant (2,79%) ou bien les visiteurs (5,17%). Ce qui représente respectivement 23% et 42% du risque total d’introduction des maladies encouru par l’élevage. Aussi, l’absence de pédiluve à l’entrée des bâtiments a été notée dans 93,2% des élevages. Ce qui est contraire aux observations faites en Bretagne (France) où plus de 50% des éleveurs disposent de pédiluves à l’entrée des bâtiments (CALVAR et al., 2012). En effet, les éleveurs de porc enquêtés avaient tendance à croire que l’utilisation des pédiluves serait exclusivement réservée à l’élevage de volailles qu’ils jugent plus sensibles aux maladies. 83


Par ailleurs, environ 21% des éleveurs n’observaient pas la quarantaine, tandis que 50% observaient une quarantaine courte (inférieure à 4 semaines), pourtant plus de 46% d’entre eux ignorent l’état sanitaire des nombreuses fermes de provenance des porcs achetés. Les enquêtes en Bretagne (France) de CALVAR et al. (2012) ont montré que 44% des éleveurs pratiquaient la quarantaine longue (plus de 6 semaines), 27% utilisaient la quarantaine courte et 29% la quarantaine classique (6 semaines). Le manque de quarantaine ou sa mauvaise pratique révélée par notre étude pourrait être lié à la non prise en compte du local de quarantaine lors de l’élaboration du plan de construction des fermes en question ou encore la méconnaissance de l’importance de cette pratique. La mauvaise application de la quarantaine couplée aux nombreuses origines des animaux, exposeraient les élevages à l’introduction de divers pathogènes provenant de leurs élevages d’origine. Ainsi, selon ROSSEL (2006), la multiplicité des origines des animaux pourrait expliquer un risque accru d’avoir des porcs séropositifs en salmonelles. De même, LO FO WONG (2004) a montré que le risque de séropositivité augmente avec le nombre d’élevages fournisseurs.

2.2.2.2. Mesures de biosécurité internes

 Hygiène du personnel Dans 89% des fermes enquêtées, le personnel disposait d’une tenue de travail, cependant 57% d’entre eux l’utilisaient aussi en dehors de la ferme. De plus, dans 74% des fermes le déplacement entre les bâtiments d’élevage se faisait sans ordre précis. Selon FAO (2011), la mise en place de vêtements et chaussures spéciaux réservés à l’exploitation est la mesure la plus appliquée dans les élevages de porc confiné. Par ailleurs, le sens de circulation du personnel au sein des bâtiments pourrait constituer un facteur de risque significatif d’infection des porcs comme l’a noté FABLET et al., (2006).

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 Nettoyage-Désinfection Les résultats de l’enquête ont montré que les loges des animaux étaient nettoyées préférentiellement 2 fois par jour, et que cela consistait en un balayage et un rinçage à l’eau simple. La désinfection dans la majeure partie des élevages se faisait avec de l’eau de javel ajoutée à l’eau de rinçage des loges. Pour le matériel, 30% utilisaient une solution désinfectante, 25% nettoyaient avec de l’eau simple et 12,5% ne le nettoyaient jamais. Ces résultats montrent que les élevages concernés connaissent bien la notion de nettoyage/désinfection. Cependant, le protocole mis en œuvre n’était pas toujours adapté. La solution désinfectante ne devant pas être mélangée au détergent. Or c’est le cas dans les élevages enquêtés Ce qui pourrait influencer considérablement les performances technico-économiques des exploitations et être à l’origine du coût élevé du traitement des pathologies. Selon CORREGE et al. (2011), les variables relatives au protocole de nettoyage-désinfection expliquent de bonnes performances technicoéconomiques. Il s’agit notamment de la réalisation d’une désinfection systématique, du lavage des fosses ou encore du nettoyage‐désinfection des couloirs et du local d’embarquement.

 Conduite d’élevage La conduite en bande n’était effectuée que dans 48% des fermes enquêtées. Toutefois, les modalités de cette conduite n’ont pas été toujours données. Ce qui pourrait favoriser le mélange d’animaux d’âges différents en engraissement. Le multi âge peut occasionner des déséquilibres immunitaires favorables à la multiplication des agents infectieux. D’où l’importance de l’agencement des compartiments lors de la construction des bâtiments. La non-application de la conduite en bande dans toutes les fermes serait due à un manque de connaissances sur le respect plus ou moins strict de cette pratique. De plus, certains éleveurs prétendaient que la mise en place de la conduite en bande constituerait une perte économique, dans la mesure où le vide sanitaire imposé par la conduite en bande, laisserait les loges vides donc sans production. Les études de HEBERT et al. (2007) montrent à juste titre que le non85


respect de la conduite en bande est un facteur de dégradation de la santé des animaux en élevage. Il s’agit en particulier des pratiques susceptibles de générer des contacts entre animaux de bandes différentes, à l’origine d’une augmentation de la probabilité de transmission d’agents pathogènes.

 Alimentation des animaux Les résultats de l’enquête montrent que dans l’alimentation des animaux seulement 18% des élevages utilisent les eaux grasses, contre 91,7% à Bangui (ABDALLAHNGUERTOUM, 1997). Cette faible prévalence d’utilisation des eaux grasses montre qu’en Côte d’ Ivoire et en particulier dans la zone péri-urbaine d’Abidjan, les éleveurs se tournent de plus en plus vers les matières premières appropriées pour la formulation de l’aliment des porcs. Mais, le coût élevé de l’aliment industriel disponible sur place ou encore des matières premières essentielles (maïs, tourteau de soja, etc.) entraine le recours des éleveurs à des aliments peu recommandés comme les eaux grasses (en plus non stérilisées). L’utilisation d’aliment de qualité douteuse peut entrainer d’énormes conséquences sanitaires. L’épizootie de peste porcine africaine survenue en Côte d’Ivoire en 1996, illustre parfaitement ce qui précède. Car, l’origine de la maladie, selon EL HICHERI et al., (1998), serait liée à la distribution de restes de nourriture contenant de la viande, de produits de charcuterie, et autres, en provenance très certainement d’un pays infecté.

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Chapitre III : Propositions pour l’amélioration des mesures de biosécurité et perspectives 1. Propositions pour l’amélioration des mesures de biosécurité Les mesures de biosécurité proposées dans ce document, sont des mesures qui visent à protéger les élevages de l’entrée et de la propagation de maladies venant de l’extérieur. Cependant cette enquête montre qu’il existe de nombreuses fermes qui ignorent ou ne mettent pas en application ces mesures. Cette situation peut avoir des conséquences économiques et sanitaires, telles la baisse de la productivité des élevages, la mort des animaux ou la transmission de zoonose comme la salmonellose aux consommateurs. Des propositions seront donc adressées aux autorités, aux éleveurs, aux consommateurs, aux structures d’accompagnement et associations d’éleveurs, pour une amélioration des conditions d’élevage.

1.1.

Aux autorités

Il est proposé :  A l’Etat :  de mettre en place un programme d’appui technique et financier aux éleveurs pour la mise aux normes des élevages. Car, la mise en application des mesures de biosécurité nécessite un investissement de la part des éleveurs qui pourraient ne pas disposer de moyens financiers.  au MIRAH :  d’encourager la création des Groupements de Défense Sanitaire (GDS) qui sont des Association d’éleveur et de spécialiste de la santé animale qui veille au bon état sanitaire des élevages ;  d’initier des campagnes nationales de vaccination contre les maladies endémiques dont les vaccins existent.

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 de créer une structure de contrôles des élevages, à l’image de celle en charge de l’inspection des entreprises agro-alimentaires, dont le travail sera basé sur le contrôle de l’application des normes de biosécurité en élevage.  De proposer des textes de loi pour permettre à leurs agents d’exercer librement leur rôle de contrôle d’application par les élevages de mesures de biosécurité minimales. Car, les textes existants sont relatifs à l’implantation des fermes, mais aucun ne fait référence au suivi et contrôle des fermes après leur implantation ;  D’appliquer les textes en matière de création d’élevage -

A l’EISMV de :  procéder à une étude sérieuse et poussée des pathologies dominantes dans les élevages et isoler les pathogènes responsables. En effet, la mise en place de mesure de biosécurité efficace nécessite la connaissance réelle des maladies sévissant dans les élevages ;  de rédiger un manuel d’information en français facile sur les normes de biosécurité applicables dans les élevages de porcs de la sous-région.

1.2.

Aux éleveurs

Les éleveurs, principaux acteurs de la filière, doivent prendre conscience de l’importance de la mise en place et de l’application des mesures de biosécurité pour la santé de leurs animaux, dans l’accroissement de leur revenu mais surtout la préservation de la santé des consommateurs. Aussi les éleveurs devraient :  recevoir une formation en élevage et à la mise en place des mesures de biosécurité ;  avoir recours aux spécialistes de la santé animale pour le suivi sanitaire des animaux ;  respecter le minimum de mesures de biosécurité, à savoir :  restreindre l’accès des visiteurs ; 88


 éviter l’accès des bâtiments d’élevage aux autres espèces domestiques ;  mettre des pédiluves à l’entrée des bâtiments d’élevage et renouveler régulièrement la solution désinfectante ;  nettoyer et désinfecter correctement les bâtiments d’élevage, le matériel d’élevage avant et après chaque utilisation ;  mettre en place des registres de suivi du cheptel ;  faire la conduite en bande et respecter la durée du vide sanitaire ;  faire un traitement des eaux grasses avant utilisation ;  mettre obligatoirement les nouveaux animaux achetés en quarantaine et respecter la durée d’au moins 4 semaines ;  faire vacciner les animaux. Participer pleinement au fonctionnement des GDS

1.3.

Aux acheteurs et associations de consommateurs

La qualité des produits mis à la consommation dépend aussi de la qualité des produits achetés. Les acheteurs ainsi que les associations de consommateurs, pourront exiger des éleveurs dans leurs cahiers de charge la mise en place de mesure de biosécurité comme garanti de la salubrité de la viande.

1.4. Aux structures d’éleveurs.

d’accompagnement

et

associations

 Faire des campagnes de sensibilisation sur le bien-fondé des mesures de biosécurité ;  Assurer des avantages conséquents aux fermes ayant mis en place un minimum de mesures de biosécurité ;  mettre à la disposition des éleveurs un guide explicatif des mesures de biosécurité et un guide d’auto-évaluation des mesures de biosécurité ;  analyser les déjections de porc pour éviter qu’elles soient source de contamination pour l’agriculture ;  sensibiliser les éleveurs sur l’utilité des GDS 89


 S’associer aux agriculteurs pour la gestion des effluents et exprimer la nécessité de créer un corps de métier spécialisé dans la gestion des effluents dans la filière porcine.

2. Perspectives Les résultats de cette étude montrent que très peu d’éleveurs mettent en pratique les mesure de biosécurité ce qui constitue un danger pour les élevages et les consommateurs de la viande de porc. En effet, les éleveurs préfèrent traiter les pathologies quand elles surviennent plutôt que de mettre en place des pratiques qui protègeront leurs élevages. L’utilisation des médicaments leur donne certes des résultats, mais notre enquête a montré que 60% des élevages n’emploient pas de spécialiste de la santé animale, nous devons donc nous interroger sur la manière dont ces médicaments sont utilisés dans les élevages et le risque probable de résidus de médicaments dans la viande. Face aux résultats issus de notre enquête, il serait opportun de mener une étude qui aurait pour objectif d’évaluer le niveau de biosécurité et l’utilisation des médicaments dans les élevages porcins. Les objectifs spécifiques seraient :  de classer en catégorie les élevages existants ;  de déterminer le niveau de biosécurité des différentes catégories. Pour se faire il serait établi une grille d’évaluation de la biosécurité dont les différentes questions et modalités de réponse seraient pondérées afin de calculer, pour chaque élevage, différents scores de biosécurité ;  de déterminer l’importance de l’utilisation des médicaments (en particulier des antibiotiques).  déterminer la relation qui pourra exister entre les catégories d’élevage, le niveau de biosécurité et l’importance de l’utilisation des médicaments.

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Conclusion générale

La biosécurité désigne « l’ensemble des mesures visant à réduire le risque d’introduction et de propagation d’organismes pathogènes ». Ces mesures présentent donc une importance dans la lutte contre les pathologies. En effet, l’absence de mesures de biosécurité peut entrainer de lourdes pertes pour les élevages en cas d’apparition de maladies contagieuses. En Côte d’Ivoire, lors de l’épizootie de Peste Porcine Africaine de 1996, cette maladie est passée d'un foyer identifié, bien circonscrit et géographiquement bien délimité à 58 foyers situés sur toute l’étendue du territoire ivoirien. La mortalité totale enregistrée aurait atteint 135 000 porcs et le coût financier de cette maladie s’élèverait à 7.510.131.000 F CFA Les études menées ont montré que la propagation de cette maladie était due à certaines attitudes des éleveurs qui ne respectaient pas les règles de biosécurité. Ce sont entre autres : La distribution des eaux grasses non traités. C’est ce qui est à l’origine du déclenchement de l’épizootie ; Le déplacement des curieux entre les zones non infectées et infectées ainsi que l’abattage pour la commercialisation, ou la fuite avec les animaux apparemment sains plutôt que l’abattage sanitaire, ont contribué à la dissémination de la maladie par transport passif de l'agent infectieux. Malgré cet épisode destructeur qu’a connu la filière porcine, l’élevage tente tant bien que mal de se relever avec le soutien des autorités, qui mettent en place des projets d’amélioration génétique. La filière porcine ayant déjà donc subi les conséquences d’une épizootie due aux mauvaises conditions d’élevage, l’investissement de l’état trouvera-t-il en face des acteurs qui pourront le rentabiliser ? Y a-t-il eu une amélioration, des conditions sanitaires dans les élevages de porcs confinés ? Pour répondre à cette interrogation, nous nous sommes proposé de faire l’état des lieux des mesures de biosécurité dans les élevages de la plus grande zone d’élevage de porcs moderne de la Côte d’Ivoire. Cette 91


étude a pour objectifs de déterminer les caractéristiques des élevages de porcs confinés, déterminer le pourcentage d’élevages appliquant les différentes mesures de biosécurité et faire des propositions pour l’amélioration de la mise en application des mesures de biosécurité dans ces élevages. Pour atteindre ces objectifs une enquête s’est déroulée d’octobre à décembre 2013 et a porté sur 76 élevages de la zone urbaine et périurbaine d’Abidjan. Le choix des fermes à enquêter a été fait par une méthode non probabiliste basée sur la technique dite d’échantillonnage de «boule de neige». L’enquête proprement dite, a consisté en l’administration d’un questionnaire aux propriétaires ou autres personnes travaillant sur les fermes. Les réponses ont été traitées avec des logiciels SPHINX et tableur EXCEL et nous ont permis d’obtenir les résultats suivants. Les données générales recueillies dans les exploitations ont montré que 6,6% des fermes appartenaient à des structures privées tandis que 93,4% à des particuliers. Ces derniers étaient majoritairement des hommes (82,67%) contre 10,67% de femmes, 48,90% d’entre eux avaient un niveau d’étude supérieur au baccalauréat et étaient âgés de plus de 50 ans dans 40,30% des cas. L’élevage constituait la principale activité de 52,24% des éleveurs qui pour la plupart, soit 75% n’avaient reçu aucune formation en élevage. Aussi, dans 62,90% des fermes, les responsables n’avaient suivi aucune formation en élevage, et 43,30% d’entre eux avaient moins de 5 années d’expérience professionnelle. Concernant le suivi sanitaire, seules 8% des fermes faisaient appel aux docteurs vétérinaires, 32% avaient recours à des ingénieurs ou techniciens en production animale et 60% des élevages enquêtés n’utilisaient pas les services d’un spécialiste de la santé animale. Dans la zone enquêtée, les élevages à 14,90% étaient des reprises d’anciens élevages en faillite dans lesquels les bâtiments d’élevage ont été mis en location à un ou plusieurs éleveurs. Les exploitations qui hébergeaient les élevages de porcs étaient à 29,30% des exploitations mixtes. Il pouvait donc avoir des exploitations avec une voire jusqu’à cinq (5) spéculations autres que le porc. La spéculation la plus associée était la volaille, rencontrée dans 26,67% des élevages investigués. Une prédominance des élevages de type naisseur-engraisseur a été notée. 92


La quasi-totalité des bâtiments d’élevages (98,7%) étaient de type semi ouvert avec pour la plupart (96,00% des cas), un toit en tôle. Les porcs élevés, dans 93,42% des élevages, étaient de races métissées issues de croisements entre races locales et races exotiques (Duroc, Landrace, Largewhite et Piétrain). L’effectif moyen des élevages a été de 269,45 têtes, mais les élevages de moins de 100 animaux représentaient 55,10% et 37,3% des élevages avaient moins de 10 truies reproductrices. Ces animaux étaient dans 65% des fermes abreuvés avec de l’eau de puits. Dans la grande majorité des fermes (94,70%), l’aliment distribué était formulé par l’éleveur lui-même. Les cinq (5) matières premières les plus utilisées dans la formulation était : le son de blé, le tourteau de coco encore appelé coprah, la farine basse de riz, la poudre de coquillage et le mais concassé. L’analyse de la mise en place des mesures de biosécurité nous a montré que 85,20% des fermes étaient voisines d’autres fermes porcines et la distance les séparant était inférieure à 200m dans 75,40% des cas, et 35,80% des fermes étaient situées à moins de 100m des habitations. Les données sur les mesures de bio-exclusion, ont révélé que 53,33% des fermes enquêtées étaient clôturées mais seulement 21,33% des clôtures ont été faites avec des briques de ciment. Il existait des barrières à l’entrée de 37,5% mais seules 2,8% des exploitations possédaient des affiches d’interdictions d’entrée. L’accès des bâtiments d’élevage aux personnes étrangères était possible dans 72,97, pourtant la présence de pédiluves à l’entrée des bâtiments n’a été notée que dans 6,8% des fermes, et le protocole d’accès aux bâtiments dans 1,4% des élevages enquêtés. Le dispositif de désinfection des véhicules à l’entrée des exploitations n’existe que dans 8,82% des fermes. Aux dires des éleveurs, dans 79,03% des fermes, les animaux entrant subissaient une quarantaine, mais qui durait moins de 4 semaines dans 50% des fermes. De plus, ces animaux dans 70,60% des fermes enquêtées ont été achetés dans différentes fermes dont le statut sanitaire était inconnu dans 46,70% des cas. Néanmoins, la quasi-totalité 93


des éleveurs (96,90%) prenaient la précaution de vérifier l’état de santé apparent de l’animal avant de les introduire dans leur élevage. Les échanges d’animaux se faisaient dans 33,90% des fermes. Les données récoltées sur les mesures de bio-confinement ont indiqué que dans 89,00% des fermes, les employés possédaient des tenues de travail, cependant dans 56,70% des cas les ouvriers sortaient de l’exploitation avec ces tenues. Pour l’entretien des bâtiments d’élevage le même matériel était utilisé sans distinction pour toutes les catégories de porcs dans 83,80% des fermes et ce matériel après utilisation était simplement rincé avec de l’eau dans 25% des fermes ou à l’eau additionné de désinfectant dans 30% des fermes. Le nettoyage des bâtiments d’élevage se faisait dans plus de la moitié (60,30%) des fermes 2 fois par jour et cela consistait surtout en un balayage et un rinçage à l’eau simple. La désinfection des loges quant à elle, dans la plupart des élevages (46,50%) se faisait avec de l’eau de javel ou du grésil. L’eau d’abreuvement des animaux subissait une désinfection dans 69,01% des élevages, et le produit le plus utilisé pour ce traitement était l’eau de javel (60,56% des fermes). Pour l’alimentation des animaux, 17,33% des fermes incorporaient des eaux grasses dans la composition de la ration, mais seuls 1,33% d’entre elles procédaient à un traitement thermique. Le mélange de l’aliment se faisait dans 65,10% des élevages sur le sol nu. Pour la gestion, 53,80% des fermes disposaient d’un cahier de suivi de l’élevage. La reproduction se faisait par monte naturelle dans 96,1% des fermes et 83,10% avaient leur propre reproducteur. La conduite en bandes se faisait dans 47,90% des élevages. Pour la gestion des déchets et cadavres, les résultats de l’enquête ont montré que les cadavres sont jetés directement dans la nature (33,70%), enterrés (32,60%) ou consommés par le personnel (26,10%). Les déchets, quant à eux, sont dans 44,40% des fermes jetés dans la nature ou juste derrière le bâtiment d’élevage (30,90%). Les pathologies les plus fréquemment observées dans les élevages étaient surtout les maladies diarrhéiques (80% des fermes) suivies des parasitoses avec une prédominance de la gale dans 56% des élevages. Les porcs sevrés étaient les plus 94


atteints par ces pathologies. Pour la prévention des maladies, l’existence d’un programme de prophylaxie a été notée dans 64,80% des exploitations, mais seules 10% vaccinent leurs animaux contre la parvovirose. Les animaux en divagation dans les élevages entraient dans les bâtiments dans 43,48% des élevages enquêtés et dans 33,33% des fermes ces animaux sont d’autres espèces (poulet, canard à la recherche de nourriture) élevé dans l’exploitation. La présence de rongeurs a été signalée dans 85,14% des exploitations visitées et surtout dans le magasin de stockage des aliments (dans 66,22% des élevages). Pour lutter contre ces rongeurs, 32,26%, 20,97% et 16,13% de ces élevages utilisaient respectivement des chats, des pièges et des raticides. Par contre, dans 27,42% des élevages aucune lutte n’était menée. En somme, cette enquête nous a permis de noter que les mesures de biosécurité sont appliquées dans très peu d’élevages. Pour remédier, à cela il faudra :  former et sensibiliser les éleveurs de porcs confinés sur l’application des mesures de biosécurité et les nombreux avantages qui en découlent ;  leur démontrer la nécessité d’associer des professionnels formés en élevage à la gestion sanitaire de leur élevage. Quant à l’Etat, il doit veiller au respect de ces mesures et mettre à la disposition des éleveurs un guide de bonne pratique des mesures de biosécurité et un accompagnement pour la mise à niveau des fermes car la santé des populations est tributaire de la santé des animaux qu’elles consomment.

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-

Côte

d’Ivoire

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ANNEXES

103


Annexe I : Evolution des productions porcines de 2002 à 2013 (nombre de têtes)

Année 2002

2003

2004

2005

2006

2007

2009

2010

2011

2012

2013

57.924

59.662

61.452

63.296

65.195

54.855

69.367

71.093

70.807

72.646

80.867

Espèces animales Porcins modernes

Porcins traditionnels 249.593 253.337 257.137 260.994 264.909 268.615 274.261 277.497 278.932 280.375 281.826 Ensemble porcin

307.517 312.999 318.589 324.290 330.104 323.470 343.628 348.590 349.139 353.021 362.693

Source : DPP/MIRAH, 2014


Annexe II : plan de prophylaxie sanitaire













Annexe III : Nombre d'animaux par ferme Nombre d’animaux Nombre de ferme Nombre d’animaux Nombre de ferme 5

1

85

2

10

3

90

2

15

1

92

1

17

1

100

5

19

1

110

1

20

2

130

1

23

2

140

1

28

1

150

2

30

3

163

1

32

1

170

1

33

1

200

4

37

1

240

1

40

1

258

1

50

5

350

1

51

1

380

1

52

1

510

1

57

1

600

1

60

3

900

1

66

1

1000

2

68

1

1600

1

70

1

2000

2

76

2

4000

1

80

2


Annexe IV : Questionnaire





SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure. »


ETUDE DES MESURES DE BIOSECURITE DANS LES ELEVAGES DE PORCS CONFINES EN ZONE URBAINE ET PERIURBAINE D’ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE) RESUME La biosécurité désigne « l’ensemble des mesures visant à réduire le risque d’introduction et de propagation d’organismes pathogènes ». En effet, l’absence de mesures de biosécurité peut entrainer de lourdes pertes pour les élevages en cas d’apparition de maladies contagieuses. Cette étude qui a porté sur 76 élevages visait à faire l’état des lieux des mesures de biosécurité dans les élevages de porcs confinés. Elle a consisté à administrer un questionnaire aux éleveurs de la zone urbaine et périurbaine d’Abidjan et s’est déroulée d’octobre à décembre 2013. Les données générales recueillies dans les exploitations ont montré que 6,6% des fermes appartenaient à 93,4% à des particuliers. Ces derniers étaient majoritairement des hommes (82,67%). L’élevage constituait la principale activité de 52,24% des éleveurs qui pour la plupart, soit 75% n’avaient reçu aucune formation en élevage. Aussi, dans 62,90% des fermes, les responsables n’avaient suivi aucune formation en élevage pour le suivi sanitaire, seules 8% des fermes faisaient appel aux docteurs vétérinaires. Dans la zone enquêtée, les élevages à 14,90% étaient des reprises d’anciens élevages en faillite. Les exploitations qui hébergeaient les élevages de porcs étaient à 29,30% des exploitations mixtes avec une prédominance des élevages de type naisseur-engraisseur. La quasi-totalité des bâtiments d’élevages (98,7%) étaient de type semi ouvert avec pour la plupart (96,00% des cas), un toit en tôle. Les porcs élevés, dans 93,42% des élevages, étaient de races métissées et l’effectif moyen a été de 269,45 têtes, L’analyse de la mise en place des mesures de bio-exclusion nous a montré que 85,20% des fermes étaient voisines d’autres fermes porcines et la distance les séparant était inférieure à 200m dans 75,40% des cas et 35,80% des fermes étaient situées à moins de 100m des habitations. Les fermes enquêtées étaient à 53,33% clôturées. Il existait des barrières à l’entrée de 37,5% mais seules 2,8% des exploitations possédaient des affiches d’interdictions d’entrée. La présence de pédiluves à l’entrée des bâtiments n’a été notée que dans 6,8% des fermes. Le dispositif de désinfection des véhicules à l’entrée des exploitations n’existe que dans 8,82% des fermes. Aux dires des éleveurs, dans 79,03% des fermes, les animaux entrant subissaient une quarantaine, mais qui durait moins de 4 semaines dans 50% des fermes. Les données sur les mesures de bio-confinement ont indiqué pour l’entretien des bâtiments d’élevage le même matériel était utilisé sans distinction pour toutes les catégories de porcs dans 83,80% des fermes et ce matériel après utilisation était simplement rincé avec de l’eau dans 25% des fermes. Le nettoyage des bâtiments d’élevage se faisait dans plus de la moitié (60,30%) des fermes 2 fois par jour et cela consistait surtout en un balayage et un rinçage à l’eau simple. La désinfection des loges quant à elle, dans la plupart des élevages (46,50%) se faisait avec de l’eau de javel ou du grésil. L’eau d’abreuvement des animaux subissait une désinfection dans 69,01% des élevages. Pour l’alimentation des animaux, 17,33% des fermes incorporaient des eaux grasses dans la composition de la ration et le mélange de l’aliment se faisait dans 65,10% des élevages sur le sol nu. Pour la gestion, 53,80% des fermes disposaient d’un cahier de suivi de l’élevage. La reproduction se faisait par monte naturelle dans 96,1% des fermes et la conduite en bandes se faisait dans 47,90% des élevages. Pour la gestion des déchets et cadavres, les résultats de l’enquête ont montré que les cadavres et déchet sont jetés directement dans la nature (33,70%) et les déchets, quant à eux, sont dans 44,40% des fermes jetés dans la nature Les pathologies les plus fréquemment observées dans les élevages étaient surtout les maladies diarrhéiques (80% des fermes). Les porcs sevrés étaient les plus atteints par ces pathologies. L’existence d’un programme de prophylaxie a été notée dans 64,80% des exploitations, mais seules 10% vaccinent leurs animaux contre la parvovirose. La présence de rongeurs a été signalée dans 85,14% des exploitations visitées et surtout dans le magasin de stockage des aliments (dans 66,22% des élevages). Pour lutter contre ces rongeurs, 32,26% de ces élevages utilisaient des chats. Cette enquête nous a permis de noter que les mesures de biosécurité sont appliquées dans très peu d’élevages. Pour remédier, à cela il faudra former et sensibiliser les éleveurs de porcs confinés sur l’application des mesures de biosécurité et les nombreux avantages qui en découlent et leur démontrer la nécessité d’associer des professionnels formés en élevage à la gestion sanitaire de leur élevage. Quant à l’Etat, il doit veiller au respect de ces mesures et mettre à la disposition des éleveurs un guide de bonne pratique des mesures de biosécurité et un accompagnement pour la mise à niveau des fermes car la santé des populations est tributaire de la santé des animaux qu’elles consomment. Mots clés : Porcs Ŕ Biosécurité Ŕ Gestion sanitaire Ŕ Abidjan - Côte d’Ivoire AUTEUR : Joëlle Aline DAGO Tél : (+225) 59 96 62 90 (Abidjan - Côte d’Ivoire) / (+221) 777 338 777 (Dakar - Sénégal). E-mail : aline.dago@yahoo.fr / jaline.dago@gmail.com.



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