UNIVE ERSITE CHEIKH ANT TA DIOP (U.C.A.D.) ECOLE IN NTER-ÉTA ATS DES SC CIENCES ET MEDECIINE VÉTÉR RINAIRES (E.I.S.M.V.)
ANN NÉE 2015
N°17 N
CON NTRIBUTIO ON DES VIA ANDES DE BROUSSE E A LA SECU URITE ALIIMENTAIR RE ET NUT TRITIONNE ELLE AU SENEGAL S : ETUDE DE E CAS DAN NS DEUX CO OMMUNAU UTES RURAL LES RIVER RAINES DU PARC NAT TIONAL DE E NIOKOLO O-KOBA
THÈSE Présentéée et soutenuue publiquem ment le 04 Juuillet2015 dev vant la Facullté de Médeccine, de Pharrmacie et d’Odoontologie de Dakar D pour obtenir o le graade de : DOCT TEUR EN MEDECINE M E VÉTÉRIN NAIRE (DIP PLOME D’ET TAT) Par Tafsir Abdoulaye A THIAM T Né le 18 Avril A 1985 à Pikine (Répu ublique du SENEGAL) S JURY Y Présiddent
:
M Yerim Mb bagnick DIO OP Prrofesseur à la Faculté de Médecine, de d Pharmaciee et d’Odonto ologie dee Dakar
Rappoorteur de thèsse :
Membbre
Directricce de thèse
:
Mme Rianatoou BADA ALAMBEDJ M A JI Prrofesseur à l’EISMV l de Dakar M Moussa ASSANE Prrofesseur à l’EISMV de Dakar D
: Docteurr Bellancille MUSABYEM MARIYA Maîttre-assistantee à l’EISMV
AGA Comm mandant des parcs p au MEP PN Sénégal Co-direccteur de thèsee : Docteur Marius NIA
ECO OLE INTER‐ÉTTATS DES SCIENCES ET M MEDECINE VÉÉTÉRINAIRESS D DE DAKAR BP : 5077 7‐DAKAR (Sénégal) Tel : (0022 21) 33 865 10 08 Télécop pie (221) 825 5 42 83
COM MITE DE DIRECTTION LE D DIRECTEU UR GENERAL Professseur Louiss Joseph P PANGUI
LES COORDO ONNATEU URS Prrofesseur Germain JJérôme SA AWADOG GO Coordonnateu ur des Staages et dess Formatio ons Post‐U Universitaires Professe eur Yalacé Yamba K KABORET Coord donnateurr de la Coo opération Internatio onale Professeur Serge N Niangoran n BAKOU Coordo onnateur d des Etudes et de la Vie Estudiantine Profe esseur Yaghouba K KANE Coord donnateurr de la Reccherche/D Développement Année Universitaire 2014 ‐ 2015
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: Papa El Hassane DIOP, Professeur ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître Assistant M. Felix NIMBONA, Moniteur
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de conférences agrégé M. Wilfried OYETOLA, Moniteur
CHIRURGIE-REPRODUTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de conférences agrégé M. Moussa WANE, Moniteur ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur
PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître-assistant M. Miguiri KALANDI, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche M. Sandaogo Wandaogo, Moniteur M. Gregorie BAZIMO, Moniteur ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître-assistant M. Raoul ATIKPAKPE, Moniteur
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître-Assistant Mme Bellancille MUSABYEMARIYA, Maitre-Assistante M. Anicet ZOBO, Moniteur M. Mady SAVADOGO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de conférences agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître-Assistante M. N’ZI Kablan Roger M. Djidjoho Geoffroy DJOSSA, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assiongbon TEKO AGBO, Chargé de recherche PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESM. Gilbert Komlan AKODA, Maître-assistant ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître-assistant M. Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire) Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire
OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ELEVAGE (O.M.E.)
SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astou BATHILY, Agent administratif
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JE RENDS GRACE A ALLAH LE TOUT PUISSANT, LE MISERICORDIEUX MAITRE DE L’UNIVERS, L’OMNIPOTENT ET L’OMNISCIENT AINSI QU’A SON PROPHETE MOUHAMMAD (PSL). IL EST L’UNIQUE QUI A FAIT DE MOI CE QUE JE SUIS AUJOURD’HUI ET MON AVENIR EST ENTRE SES MAINS.
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REMERCIEMENTS Je remercie tous ceux qui de loin ou de prés ont contribué à la réussite de ce travail. Je pense particulièrement : ¾
A Papa et maman vous avez toujours cru en moi et bien souvent plus que moi-même. Merci pour votre amour, pour l’éducation que vous m’avez offert et votre soutien sans relâche en particulier dans les moments difficiles.
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A Oumar THIAM : tu as été plus qu’un ainé, il me sera difficile de rendre un jour autant que ce que tu m’as donné. Tu as su être un père, une mère et un ami. Ta générosité et ta patience font de toi un sage. Vraiment merci.
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A Monsieur Mamadou GAYE : très cher ami, je te remercie pour les conseils, la compréhension, tu as été et tu resteras une référence pour moi. Qu’ALLAH pérennise notre amitié.
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A mes frères et sœurs : Ndeye Fatou, Oumar THIAM, Assane, Souleymane, Mame Marie, Moustapha, ainsi qu’à toute la famille de Papa Baye moussa THIAM.
¾
A mes amis de l’EISMV : Abdourakhmane SECK, El hadj THIOR, Idrissa LECOR, Ismaël THIAW, Ameth FALL, Souleymane FAYE, Justine SANI, Sabi, chers amis, vous avez contribué à mon épanouissement et à mon intégration. je vous remercie pour les bons moments passés ensemble. Que le bon DIEU maintienne les relations.
¾
A mes amis l’AEVD : l’amicale a été une riche expérience dans ma vie, v
elle m’a permis de découvrir ma véritable personnalité ainsi que cette fibre de leader qui dormait en moi. Je remercie tous les étudiants de l’EISMV, vous avez cru en moi, vous m’avez soutenu du début à la fin de mon mandat à la tète de l’AEVD. Mention spéciale aux membres de mon bureau, Wilfried OYETOLA, Ahmadou SOW, Titatifey Pouet TARE, Raoul
ATIKPAKPE,
Medoune
KASSE,
Awa
YENA,
Anliou
KACHIMOU, Hadjer MADINA, Omar HAKIZIMANA. Je vous remercie pour tous les sacrifices que vous avez faits pour la réussite des activités. Qu’ALLAH fasse que nos relations se maintiennent où que nous soyons sur cette terre. ¾
A l’AEVS : je remercie tous les étudiants sénégalais de l’EISMV. Vous m’avez accueillis et m’avez montré le chemin de la réussite. Merci du fond du cœur.
¾
Au CACSUP : vous m’avez donné confiance en moi-même, vous m’avez forgé et vous m’avez montré le sens de la vie en communauté, le sens de l’empathie et le sens de l’engagement sans rien attendre en retour. Grand merci au président du CACSUP Mr Eloi SARR, merci pour les conseils, que DIEU vous garde.
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Aux membres de notre jury de thèse
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A mes encadreurs pour leurs conseils et soutien :
- Professeure Rianatou BADA ALAMBEDJI : professeur, je n’ai pas oublié tout vos conseils en particulier quand j’avais certaines difficultés dans vos matières, mais aussi quand je me suis investi en tant que président de l’AEVD. Vous m’avez beaucoup aidé dans la réussite de mes taches respectives. - Dr Bellancille MUSABYEMARIYA, je ne saurais trouver les mots appropriés vi
pour vous exprimer ma gratitude et ma reconnaissance. Votre engagement et l’attention que vous m’accordiez m’ont vraiment marqué. Je vous remercie du fond du cœur. Que DIEU vous bénisse. - Dr Marius NIAGA - Dr Abdoulaye CISSE, Dr Mouhamadou Koundel DIAW, Dr Mathioro FALL : si j’ai le courage de pratiquer avec conscience tranquille les enseignements théoriques reçus à l’EISMV, c’est grâce à vous. Vous m’avez montré l’importance de la perfection dans ce que l’on fait. Merci pour tout. - Mr Abdoulaye SARR : merci pour les conseils et le soutien. Vous m’avez si bien guidé qu’aujourd’hui je n’ai pas peur de l’orientation post doctorale que j’aurai. Merci à vous. ¾
A notre parrain, Dr Malick SENE;
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A notre professeur accompagnateur, Pr Moussa ASSANE;
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A mon amie Mlle Khady NIANG : Merci du fond du cœur à toi qui m’a tendrement soutenu pour que j’arrive au bout de mon travail. Que DIEU te garde.
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Au Dr Evaris BASSENE
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Au Dr Anna DIOP
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Au Dr Anna Sagna SOW DIALLO
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A Mme DIOUF, bibliothécaire
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A tous les enseignants de l’EISMV
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A tout le personnel de l’EISMV
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A la 41ème promotion de l’EISMV
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A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Yerim Mbagnick DIOP, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Hommage respectueux.
A notre maître et rapporteur de thèse, Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur de Microbiologie et Immunologie à l’EISMV de Dakar. Votre gentillesse d’accepter de rapporter ce travail malgré vos multiples occupations professionnelles m’a profondément marqué. Nous gardons de vous le souvenir d'un Professeur qui, au delà de ses enseignements, n'a jamais hésité à prodiguer des conseils pour trouver des solutions aux problèmes que nous rencontrons dans cette école. Plus qu’un professeur, vous occupez la place d’une maman à nos yeux. Veuillez trouver ici, toute l’estime que nous vous portons et nos sincères remerciements.
A notre Maître et Juge, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’E.I.S.M.V. de Dakar, nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Votre rigueur scientifique, Votre dynamisme et vos qualités intellectuelles et humaines forcent respect et admiration. Sincères remerciements et Hommage respectueux !
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation. »
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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES AFSSA AEC ANSD ARS CITES
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CNA-CIMEL
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CSA CSE DEFCCS Direl DPN DRDR ENPS EFSA ECDC FAO FH GEF GREP IAHP MAB MAD MEPA MPAM MEPN OIE
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OCHA ONCFS PNNK SNDLF UICN UNEP UNESCO ZIC ZEE
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Agence Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments Afrique Emergence Conseil Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie Agences Régionales de Santé Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora Centre National d'Aviculture- Centres d'Impulsion pour la Modernisation de l’Elevage Commission de la Sécurité Alimentaire Centre de Suivi Ecologique Direction des Eaux, Forêts, Chasse et Conservation des Sols Direction de l’Elevage Direction des Parcs Nationaux Direction Régionale du Développement Rural Enquête Nationale sur le Paludisme au Sénégal European Food Security Authority European Centre for Disease prevention and Control Food and Agriculture Organization Fièvre Hémorragique Global Environment facility Groupe de Recherche Environnement et Presse Sénégal Influenza Aviaire Hautement Pathogène Man And Biosphère program Ministère des Affaires étrangères et du Développement international Ministère de l’Elevage et des Productions Animales Ministère de la Pèche et des Affaires Maritimes Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature Office International des Epizooties (actuel organisation internationale de la santé animale) Office for the Coordination of Humanitarian Affairs Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage Parc National de Niokolo-Koba Société de Nutrition et de Diététique de Langue Française International Union for Conservation of Nature United Nations Environment Program United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization Zone d’Intérêt Cynégétique Zone Economique Exclusive x
LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Variation de la température par région ............................................... 5 Tableau II : Répartition des effectifs estimés du cheptel par espèce et par département en 2012 ........................................................................................... 21 Tableau III : Importations contrôlées de viande au Sénégal de 2004 à 2013 ..... 22 Tableau IV : Evolution de la production locale de lait (en millions de litres) .... 24 Tableau V : Importations de produits laitiers en tonnes de produits .................. 25 Tableau VI : Composition approximative (g/100 g) de la viande de certaines espèces animales sauvages .................................................................................. 34 Tableau VII : Les espèces intégralement protégées ............................................ 51 Tableau VIII : espèces partiellement protégées .................................................. 53 Tableau IX : Villages enquêtés ........................................................................... 58 Tableau X : Chasseurs enregistrés pour la campagne cynégétique 2012-2013 .. 60 Tableau XI : Durée de séjour des chasseurs touristes reçus en 2013.................. 61 Tableau XII : Espèces prélevées dans les zones amodiées de la périphérie du PNNKK en 2013 ................................................................................................. 66 Tableau XIII : Permis CITES délivrés et produits exportés, 2013 ..................... 74 Tableau XIV : Niveau d’exploitation de certaines espèces d’oiseaux et de phacochères ......................................................................................................... 75
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Découpage administratif du Sénégal .................................................... 4 Figure 2 : Répartition de la production du lait par région ................................... 24 Figure 3 : Le PNNK et sa périphérie ................................................................... 55 Figure 4 : Localisation de la zone d'étude ........................................................... 57 Figure 5 : Evolution des effectifs des chasseurs touristes de 2007 à 2013 ......... 61 Figure 6 : Niveau d'instruction des enquêtés ...................................................... 63 Figure 7 : Evolution du nombre d'espèces abattues entre 2007 et 2013 dans les zones amodiées de la périphérie du PNNK ......................................................... 67 Figure 8 : Pourcentage de réponses positives pour le prélèvement de certains animaux en périphérie du PNNK ........................................................................ 68 Figure 9 : Motivations des prélèvements sur la faune sauvage........................... 70 Figure 10 : Préférence des enquêtés en matière de viande ................................. 72 Figure 11 : raréfaction de la faune du complexe de Niokolo-Koba .................... 77
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1 Ière PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................................. 3 CHAPITRE I : LE SENEGAL, DONNEES PHYSIQUES ET
SOCIOLOGIQUES ............. 4
I.1 Le milieu physique ......................................................................................................................... 5 I.1.1 Le climat ................................................................................................................................................. 5 I.1.2. Relief et hydrographie ........................................................................................................................... 7 I.1.3 Habitats naturels, flore et faune ............................................................................................................ 8 Le milieu humain ................................................................................................................... 11 I.2.1. Population ........................................................................................................................................... 11 I.2.2 Occupation du territoire ....................................................................................................................... 11 I.2.3 Activités socio‐économiques ................................................................................................................ 12 a) Activités de production primaire ..................................................................................................... 12 b) Activités de prélèvements ............................................................................................................... 16
I.2.
CHAPITRE II : CONTEXTE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNEL DU SENEGAL ........ 18 II.1.
Disponibilité en ressources céréalières .................................................................................. 18
II.1.1. Le mil .................................................................................................................................................. 18 II.1.2. Le maïs ................................................................................................................................................ 19 II.1.3. Le riz ................................................................................................................................................... 19
II.2. Disponibilité en huiles et oléagineux ......................................................................................... 20 II.3.
Sources de protéines d’origine animale au Sénégal .............................................................. 20
II.3.1. Le Cheptel des ruminants domestiques et leurs productions ............................................................ 20 a) Production de viande par le cheptel de ruminants domestiques ...................................................... 22 b) Production de lait ............................................................................................................................ 23 II.3.2. Volaille, animaux de la basse‐ cour et leurs productions ................................................................... 26 a) Répartition géographique des cheptels avicoles nationaux ............................................................. 26 b) Production d’œufs de consommation .............................................................................................. 27 II.3.3. Poissons et produits halieutiques ....................................................................................................... 27 a) La Pêche maritime ........................................................................................................................... 27 b) La pêche continentale ...................................................................................................................... 28 II.3.4. Viande de gibier .................................................................................................................................. 29
CHAPITRE III : LES VIANDES DES ANIMAUX SAUVAGES ET L’ALIMENTATION HUMAINE ............................................................................................................................... 31 III.1.
Espèces et origine de la faune sauvage comestible en Afrique ......................................... 31
III.2.
Valeur alimentaire et nutritionnelle de la viande de gibier ............................................... 33
III.3. Aspects sanitaire et hygiénique des viandes de brousse ........................................................... 35 III.3.1. Agents responsables de toxi‐infections alimentaire pouvant être transmis par la viande de brousse 35 III.3.2. Quelques agents de zoonoses dues aux viandes de gibier ................................................................ 38
xiii
III.4.
Impacts des activités de chasse sur la diversité biologique ............................................... 42
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL .......................................................... 44 CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODES ........................................................................ 45 I.1. Méthodologie générale d’approche ............................................................................................. 45 I.2.
Méthodes de recherche .......................................................................................................... 45 I.2.1. Le questionnaire d’enquête ................................................................................................................ 46 I.2.2. L’observation désengagée ................................................................................................................... 47 I.2.3. Les réunions de groupes ou focus groups ........................................................................................... 47 I.2.4. Les entretiens avec les personnes ressources ..................................................................................... 48 I.2.5. Collecte des données secondaires ...................................................................................................... 48
I.3.
Matériel d’enquête ................................................................................................................ 49
1.4.
Traitement et analyse des données ........................................................................................ 49
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION .................................................................. 50 II.1. Caractéristiques climatiques et fauniques de la zone d’étude .................................................... 50 II.1.1. Le complexe de Niokolo‐Koba ............................................................................................................ 50 II.1.2. L’espace, les hommes, et les ressources fauniques du complexe de Niokolo et de sa périphérie 51 II.1.3. Zone de l’étude ........................................................................................................................... 56 II.2. Prélèvements sur la faune chassable de la périphérie du Niokolo-Koba ................................... 58 II.2.1. Accès aux ressources fauniques de la périphérie du PNKK ................................................................ 58 II.2.2. Acteurs des prélèvements et leur profil socio‐économique .............................................................. 59 II.2.3. Espèces prélevées et quantités correspondantes .............................................................................. 65 II.2.4 Consommation des viandes de brousse dans les communautés riveraines du PNNK ........................ 68 II.2.5. Facteurs favorisant les prélèvements en périphérie du Niokolo‐Koba .............................................. 70 II.3.
Autres revenus générés par des animaux sauvages ou leurs dérivés ..................................... 73
II.4. Estimation de l’impact de l’activité de chasse sur la biodiversité du PNNK ............................ 74 II.4.1. Estimation de l’impact de la chasse licite sur une zone amodiée donnée ......................................... 75 II.4.2. Perceptions des communautés riveraines sur l’évolution de la faune du PNNK ............................... 76
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ............................................................................. 80 III.1. Surveillance accrue et inclusive de la ressource ....................................................................... 80 III.2. Faire participer la population riveraine à la gestion des ressources du complexe de Niokolo . 81 III.3. Aménagement des infrastructures pour la faune sauvage et domestique ................................. 82 III.4. Mise en place d’activités productives ou d’accès à un emploi rémunéré ................................. 84 III.5. Mise en place de stratégies de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments provenant de la faune sauvage .................................................................................................................................... 86
CONCLUSION ........................................................................................................................ 87
xiv
INTRODUCTION Le parc national de Niokolo-koba (PNNK) ou complexe écologique de NiokoloKoba, à cheval sur les régions de Tambacounda, de Kédougou et de Kolda est une vaste étendue de près de 913 000 ha qui abrite une faune diversifiée. Du point de vue historique, l’écosystème et sa faune ont connu plusieurs statuts et mutations. Créé en 1926, en tant que réserve de chasse, il a été classé réserve forestière en 1951, puis réserve de faune en 1953 et enfin parc national en 1954. Le parc a été agrandi par les décrets de 1962, 1965, 1968 et 1969. Sur le plan international, le PNNK a été classé « Réserve de la biosphère » sous l'égide de l’UNESCO et en 1981, il a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.
Les changements de statut de ce complexe ont entrainé les déplacements de la population riveraine. Ces mêmes changements étaient accompagnés des restrictions voire interdictions d’opérer des prélèvements sur les ressources naturelles du complexe. Or, pour ces communautés vivant à l’interface de cet écosystème, ces ressources animales sauvages et les milieux naturels qui leur sont associés contribuaient jadis à la satisfaction de leurs besoins alimentaires, économiques et culturels. Dès lors, il convient de s’interroger sur des solutions alternatives et concertées pour permettre à ces populations de réussir la transition et de s’assurer une sécurité alimentaire tout en diminuant les prélèvements à but alimentaire de la faune chassable des zones amodiées du parc national de Niokolo-Koba.
Vu sous l’angle de santé publique, l’exploitation du gibier sauvage revêt un enjeu important. En effet, le gibier peut être une source d’exposition de l’homme à des maladies zoonotiques ou toxi-infectieuses. Les animaux sauvages peuvent aussi constituer des réservoirs sauvages de certains agents infectieux ou parasitaires pour lesquels le cheptel domestique est sensible. 1
Sur le plan environnemental, l’exploitation de la faune chassable suscite un intérêt considérable au niveau mondial suite à la prise de conscience accrue de sa contribution à certains objectifs environnementaux, tels que la conservation de la diversité biologique et l’équilibre des écosystèmes.
C’est pour toutes ces raisons que nous avons entrepris ce travail dont l’objectif général est de contribuer à la connaissance de la filière gibier chassable en périphérie du PNNK et son rôle dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. De façon spécifique, cette étude a pour objectifs :
1. Apprécier le niveau de sécurité alimentaire de la population vivant en périphérie du PNNK ; 2. Analyser la filière viande de brousse en périphérie du PNKK: espèces chassables, les acteurs, leur motivation, les flux et les pratiques de chasse, de préparation et de consommation des viandes de brousse ; 3.
Evaluer l’impact des prélèvements à travers leur contribution dans la sécurité alimentaire, leur effet sur la santé des acteurs, du cheptel et sur la préservation de la biodiversité.
Ce travail comporte deux parties. La première partie porte sur une synthèse bibliographique comprenant la présentation du Sénégal, ses ressources naturelles, limites de ces ressources à satisfaire les besoins alimentaires des ménages et un paragraphe sur les viandes de brousse. La deuxième partie concerne le travail expérimental avec deux chapitres. Un chapitre sur le matériel et les méthodes et un autre chapitre dans laquelle nous présentons et discutons les résultats avant de dégager les recommandations.
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Ière PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : LE SENEGAL, DONNEES PHYSIQUES ET SOCIOLOGIQUES Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain, entre 12°5 et 16°5 de latitude Nord et 11°5 et 17°5 de longitude Ouest. D’une superficie de 196 722 km² pour environ 13508715 habitants (MEF, 2013), le Sénégal se distingue des autres pays sahélien par un large littoral de 700 kilomètres de côtes sur l’Océan Atlantique (Devey, 2000). Il est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la Guinée et la Guinée Bissau. La République de Gambie constitue une enclave de 300 km de long sur 20 km de large à l’intérieur du Sénégal et sépare les régions de Ziguinchor et de Sédhiou du reste du pays (Ndao, 2012). Administrativement, depuis 2012, le Sénégal compte 14 régions que sont : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Kédougou, Kolda Louga, Matam, Saint-Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor.
Figure 1 : Découpage administratif du Sénégal 4
I.1 Le milieu physique I.1.1 Le climat
Le Sénégal est situé dans la zone intertropicale marquée par un climat chaud et un ensoleillement important. Ce climat est aussi caractérisé par la présence d’une façade maritime qui entraîne des différences entre la zone côtière et les régions de l’intérieur du pays. Deux saisons sont généralement distinguées : la saison sèche qui va d'octobre à juin et la saison des pluies appelée communément hivernage et qui va de juillet à septembre. Les températures suivent généralement le rythme des saisons. Les minima thermiques sont atteints pendant le mois de janvier et les maxima pendant la saison des pluies. Le cours général des isothermes (lignes du globe ayant les mêmes températures en même temps) est Nord-Sud avec un effet atténuant très marqué de la mer. Sur le littoral Nord, les températures sont modérées (16-30°C) alors qu’elles peuvent monter jusqu'à plus de 40°C dans la zone Centre-Est du Ferlo (Linguère -Matam).
Tableau I : Variation de la température par région Dakar Kaolack Kédougou Kolda Matam Podor St Louis Tambacounda
36,2 36,2 34.8 35.2 37.3 36.4 31.7 35.6
Moyenne minimale annuelle (°C) 20,3 21 22,2 20.1 22,3 17.3 20.2 21.8
Ziguinchor
33.7
20.3
Région/station
Moyenne maximale annuelle (°C)
Sources : CSE 2013, portail d'information sur l'état de la terre, des ressources en eau et de la nutrition des plantes
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Du point de vue aérologique, le climat du Sénégal est soumis aux effets de l’alizé maritime, de l’harmattan et de la mousson. L'alizé maritime est un vent de direction Nord à Nord-est. Il est issu de l’anticyclone des Açores et est constamment humide, frais voire froid en saison sèche. Ce vent est aussi marqué par une faible amplitude thermique pendant la journée. L’alizé est plus ressenti sur les régions côtières qui s’amenuisent au sud avec la remontée de la mousson. Ce dernier provient de l’alizé issu de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud. Elle bénéficie d’un très long trajet maritime qui la rend particulièrement humide. La mousson pénètre dans le pays en période hivernale selon une direction Sud-est-Nord-Ouest. Elle est marquée par une faible amplitude thermique mais un peu plus élevée que celle de l’alizé maritime. Enfin, le dernier type de vents connu au Sénégal est l’harmattan. De direction Est, l’harmattan transporte souvent des particules fines en suspension qui constituent la brume sèche. Elle est caractérisée par une grande sécheresse liée à son long parcours continental et par des amplitudes thermiques très accusées. Les températures sont fraîches ou froides la nuit et chaudes voire même très chaudes le jour (Roux et Sagna, 2000).
S’agissant des précipitations, d’une manière générale, en tenant compte du critère pluviométrique l’année climatique est divisée en deux saisons principales : la saison sèche et la saison pluvieuse communément appelée hivernage. La saison sèche va d'octobre à juin et n’est vraiment sèche qu’à l’intérieur. Le littoral bénéficie d’une humidité relative élevée. Pendant cette période, de faibles pluies appelées « heug » peuvent se produire. Ces dernières sont associées à des invasions épisodiques d’air issu des régions tempérées (Roux et Sagna, 2000). La saison des pluies va de juillet à septembre mais le sud et le sud-est (Tambacounda Kedougou, Kolda, Ziguinchor) peuvent enregistrer les pluies dès avril avec l’arrivée de la mousson.
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Ces pluies augmentent d’abord lentement jusqu’au mois d’août où elles culminent. Dés le mois de septembre, les pluies diminuent progressivement jusqu’à disparaitre complètement en octobre.
Sur le territoire national, d’une manière générale, les précipitations décroissent du sud vers le nord. Ainsi, la moyenne nationale des précipitations est de 673,75 mm avec un minimum de 214,6 mm enregistré pour la région de Podor et un maximum de 1245,1 mm pour Ziguinchor. Les régions de Tambacounda et de Kédougou enregistrent respectivement 762,7 et 1192,3 mm, ce qui dépasse largement la moyenne nationale. La région de Dakar, capitale du Sénégal quant à elle reste en dessous de la moyenne avec 406.8 mm enregistrés.
I.1.2. Relief et hydrographie
Le Sénégal a un relief plat car 90% de son territoire ont une altitude qui ne dépasse pas les 100 mètres et 75% du même territoire ont une altitude inférieure à 50 m. Seul le Sud-est du pays fait exception puisque son relief, quelque peu accidenté, atteint les 581 mètres (SONED, 1999). De part et d’autre de la région de Dakar, le Sénégal dispose d’un littoral qui apparaît comme une côte basse, rectiligne et sableuse.
Les ressources hydriques du Sénégal reposent sur l'eau de surface d'une part et les eaux souterraines d'autre part. Les ressources en eaux souterraines sont composées de nappes situées à différentes profondeurs. Au niveau des Niayes, la nappe à une profondeur relativement faible, et constitue la nappe phréatique superficielle (MEPN, 2010). Les ressources en eau de surface sont relativement importantes. Cette disponibilité en eau de surface s'explique par la présence de cinq fleuves dont les plus importants sont le fleuve Sénégal et le fleuve Gambie.
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Ceux-ci prennent source dans les montagnes du Fouta Djalon en République de Guinée. Le fleuve Sénégal, long de 1700 km irrigue des milliers d’hectares de terres cultivées dans le nord du pays. Quant au fleuve Gambie, il traverse le parc national du Niokolo-Koba. A côté de ces deux grands fleuves, le Sénégal compte d’autres petits cours d'eau comme la Casamance, le Kayanga, l’Anambé, le Saloum et le Sine (Sénégal. MEPN, 2010). En plus de ces fleuves et rivières, le pays dispose de lacs dont les plus importants sont le lac de Guiers situé au Nord et le lac Tanma situé au centre ouest. Tous ces écosystèmes fluviaux et lacustres abritent une diversité biologique concentrée essentiellement dans les plaines d’inondation.
I.1.3 Habitats naturels, flore et faune
De par sa flore, le Sénégal présente divers habitats naturels parmi lesquels on peut citer des steppes, des savanes et des forêts.
Les steppes couvrent le tiers nord du pays. Elles sont constituées par un tapis herbacé plus ou moins continu dominé par des espèces telles que Borreria verticillata, Indigofera, oblongifolia, Chloris prieurii, Schoenofeldia gracilis. On y trouve aussi d’autres herbacées du genre Aristida et Cenchrus de même que des 'espèces ligneuses épineuses comme Acacia raddiana, A. sénégal, Acacia. seya et Balanites aegyptiaca.
Les savanes couvrent le tiers centre du territoire. Elles peuvent être arborées à arbustives au Nord alors qu’au sud, elles sont boisées. Les savanes arborées ou arbustives sont caractérisées par des espèces ligneuses tandis que les celles dites boisées sont dominées par des espèces tels que Sterculia setigera, Lannea acida, Sclerocarya birrea, Pterocarpus erinaceus, Parkia biglobosa, Terminalia macroptera et Daniellia oliveri. 8
Les forêts sont rencontrées généralement dans la partie sud du pays avec des forêts claires en Haute et moyenne Casamance, des forêts denses sèches et des forêts galeries en Basse Casamance sous forme de reliques et enfin des forêts galeries dans les vallées (Sénégal. MEPN, 2010).
A côté de ces écosystèmes classiques, d’autres écosystèmes particuliers sont rencontrés. Parmi ceux-ci, on peut citer : les Niayes, le Djoudj, les mangroves, les palmeraies, les bambouseraies et les gonakeraies. Ces écosystèmes sont dits particuliers car bien que localisés en zone sahélienne, ils ne peuvent être considérés comme typiques de ce domaine. Les Niayes sont situées sur le littoral nord en bordure de côte sur une longueur de 135 km pour une superficie d’environ 2759 km². Cette zone littorale est parsemée de dépressions dans lesquelles se réfugie une végétation typique du domaine guinéen. Situé au niveau du delta du fleuve Sénégal, le Djoudj est caractérisé par des conditions hydrologiques et pédologiques de la plaine inondable. Ces peuplements sont dominés par des espèces du genre Acacia, Balanites et Tamarix (Sénégal. MEPN, 2010).
Sur le plan de la biodiversité faunique, le Sénégal présente une diversité spécifique importante avec plus de 3500 espèces végétales et 4330 espèces animales (Sénégal. MEPN, 2009). Dans ces deux règnes, les plantes à fleurs et les mammifères sont les mieux connus. Les autres groupes taxonomiques notamment les virus, les bactéries et les champignons restent peu explorés. La diversité et la densité de la flore du Sénégal sont fonction des écosystèmes présents et varient du nord au sud. Les plus grandes densités d'espèces végétales sont observables dans les zones les plus arrosées, en l'occurrence tout le Sud, de la Casamance au Sénégal oriental. Les arbres les plus impressionnants comme le fromager (kapokier) ou le baobab (Adamsonia digitata) trônent aux côtés d'essences précieuses ou d'arbres fruitiers parfois plantés par l'homme. 9
Certaines espèces "importées" se sont particulièrement bien adaptées au climat de cette région ouest-africaine. C’est le cas de l'anacardier (cajou) ou de l'eucalyptus très utilisé pour le reboisement de grandes zones côtières.
En ce qui concerne la faune, environ 4330 espèces ont été identifiées au Sénégal (MEPN, 2009). Toutes les classes de vertébrés y sont représentées. Les Mammifères connus du Sénégal sont répartis en 192 espèces, 65 genres et 32 familles. Les grands mammifères sont rencontrés dans les parcs nationaux, le Niokolokoba, la Basse Casamance ou dans la zone d'intérêt cynégétique de la Falémé. La classe des oiseaux, avec 623 espèces réparties dans 100 familles constitue le groupe de Vertébrés le plus diversifié. Les oiseaux migrateurs en particulier arrivent en très grand nombre pendant la saison sèche fuyant l’hiver des pays tempérés. Le Parc national de Djoudj concentre à lui seul environ 300 espèces pendant cette saison. La classe des Poissons compte 110 familles regroupant 400 espèces alors que sur les 2900 espèces d’Amphibiens connus dans le monde, seuls 02 espèces représentant 02 genres différents appartenant au groupe des Anoures sont connus au Sénégal. Enfin, les Reptiles comptent 20 familles comprenant 100 espèces dont certaines comme le crocodile et les tortues sont menacées de disparition (MEPN, 2009).
A côté de ces animaux dits sauvages le Sénégal compte un certain nombre d’animaux domestiques essentiellement représentés par des bovins, des ovins, des caprins, des porcins, des équins, des asins, des camelins et de la volaille (MEPN, 2010).
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I.2. Le milieu humain
I.2.1. Population
Le Sénégal a une population estimée à 13508715 habitants d’après le recensement de 2013 (ANSD, 2013). Les jeunes occupent une place importante dans la population avec 42,6% en faveur de la tranche des personnes en âge d’activité qui est 53,8%. On observe également une prédominance numérique des femmes, singulièrement aux âges féconds; 15-49 ans. Les femmes représentent 50,1% contre 49,9% pour les hommes. (Sénégal. ANSD, 2013).
S’agissant de la diversité ethnique, le Sénégal compte plus de 20 ethnies dont les plus dominantes sont les Wolofs (35%), Sérères (20%), Peuls (15%), Toucouleurs (10%), Diolas (8%). Cette population est également à majorité musulmane (94 %), les Chrétiens n’étant que de 4%, l’animisme et les autres religions représentant 2 % de la population (Sénégal. MAD, 2015).
I.2.2 Occupation du territoire La population occupe un territoire de 196722 km², soit une densité moyenne de 65 habitants au kilomètre carré (Sénégal. ANSD, 2013). La population sénégalaise est inégalement répartie entre les 14 régions. La région de Dakar qui abrite la capitale administrative et économique du pays et qui dispose de la plus petite superficie (542 km², soit 0,3% du territoire national), regroupe à elle seule 20,6% de la population soit 2.647.751 habitants ce qui donne une densité de 4849 habitants au km². Autrement dit, plus d’un Sénégalais sur cinq vivent à Dakar. A l’opposé, la région de Tambacounda située à près de 700 Km de Dakar et qui est la région la plus vaste du pays (21,7% de la superficie totale), ne regroupe que 5% de la population du Sénégal, soit une densité de 16 habitants au km². 11
Les régions de Thiès (13,2%) et de Diourbel (10,9%) occupent respectivement les 2eme et 3eme places des régions les plus peuplées après Dakar. La région de Kédougou est la moins peuplée (1,0 %), suivie dans l’ordre croissant par les régions de Sédhiou, Matam, Kaffrine et Kolda qui abritent chacune moins de 5% de la population.
Les rapports de masculinité indiquent, pratiquement dans toutes les régions que les femmes sont plus nombreuses sauf dans les régions de Dakar et de Thiès où un quasi équilibre s’observe. Les variations régionales de la structure par sexe de la population sont à mettre en relief avec les effets sélectifs des migrations internes qui affectent, de façon différentielle, les hommes et les femmes vivant dans une région donnée. (Sénégal. ANSD, 2011).
I.2.3 Activités socio-économiques
a) Activités de production primaire
Les activités de production sont représentées par l’agriculture, l’élevage et l’aquaculture.
L’agriculture représente un des secteurs essentiels de l’économie sénégalaise. La diversité des sols, leur vocation agricole auxquelles s’ajoutent la diversité climatique et la disponibilité de ressources hydriques ont conduit à la détermination de 6 entités géographiques homogènes appelées zones écogéographiques que sont : - La vallée du fleuve Sénégal qui couvre l’extrême Nord et l’Est du territoire. Dans cette zone, on rencontre les cultures irriguées et de décrue (maraîchage et riziculture), les cultures industrielles comme la canne à sucre (Saccharum officinarum) et la tomate (Solanum 12
lycopersicum.). La vallée du fleuve Sénégal occupe 8% des terres arables du pays ; - La zone sylvo-pastorale situé immédiatement au sud de la vallée du fleuve et qui occupe une partie de la zone sahélienne et une partie de la zone sahélo-soudanienne. Près de 4% des terres arables du pays se trouvent dans cette zone mais compte tenu du caractère austère de l'environnement, l'élevage extensif constitue le principal système de production ; - La zone du littoral (zone côtière) des Niayes qui représente les 1% des terres arables du pays mais fournit près de 80% de la production horticole du Sénégal. L’élevage intensif y est pratiqué, notamment l’élevage bovin et l’aviculture ; - Le bassin arachidier correspond à la zone agricole où domine la culture arachidière. L’essentiel de la production agricole nationale provient de cette zone de cultures sous pluies qui fournit 57% des terres arables du pays. Elle est la source de près de 2/3 de la production nationale de mil (Pennisetum glaucum) et d’arachide (Arachis hypogaea), les deux principales cultures du pays ; - La Casamance qui est la partie la plus arrosée du Sénégal avec 20% des terres arables. La densité du réseau hydrographique rend cette zone très propice à la riziculture, surtout au niveau des bas-fonds ; - Le Sénégal oriental (Centre-Est et Sud-est) est une région où se développent de plus en plus l’agriculture et l’élevage extensif avec le fort courant migratoire provoqué par l’épuisement des terres de la partie Ouest du pays et la précarité des pâturages du Nord du Sénégal. Les terres de cette partie du Sénégal représentent près de 10% des terres arables du pays (FAO, 2007).
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Malgré ces différentes zones éco-géographiques, l’agriculture sénégalaise est peu diversifiée et repose sur des cultures de rente comme l’arachide, le coton (Gossypium sp.) et sur des cultures vivrières de subsistance telles que le mil, le sorgho (Sorghum bicolor), le maïs (Zea mays) et le riz (Oryza sativa). Elle est essentiellement pluviale et saisonnière, donc exposée aux aléas climatiques.
Parmi les cultures céréalières, le mil occupe la place la plus importante aussi bien du point de vue des surfaces emblavées (presque 75%) que de la production (60%). Le mil est cultivé soit en association avec une légumineuse le niébé (Vigna unguiculata.) ou en culture pure (Spencer et Sivakumar, 1987). Les variétés à cycle court (Souna) sont prédominantes du fait de la saison des pluies courte. Les agriculteurs ont un très faible recours aux intrants agricoles. Le système de gestion des exploitations est caractérisé par l’utilisation de la maind’œuvre familiale, des outils manuels, un faible accès au marché et une faible utilisation des produits phytosanitaires (Kouakou, 2013).
En ce qui concerne l’élevage en termes de contribution au PIB national, l’élevage constitue la deuxième activité du secteur primaire après l’agriculture. Le cheptel du Sénégal est constitué par les ruminants qui forme la base de l’élevage sénégalais et qui sont principalement représentés par les ovins (37,4%), les caprins (31,9%) et les bovins avec 21,9% (Sénégal. ANSD, 2011). Leur exploitation reste néanmoins fortement dominée par des modes extensif ou pastoral même si on note d’autres modalités de conduite telle que les systèmes agro-pastoral et intensif.
Le système extensif est un mode de production dominant tant du point de vue des effectifs d’animaux que de la population humaine concernée. Il est présent au Nord et au Centre-Nord du pays et exploite les animaux à faible potentiel.
14
La rareté des ressources alimentaires surtout en saison sèche et l’insuffisance de couverture sanitaire demeurent des contraintes majeures à la production dans ce système (Duteurtre et al., 2010). Quant au système agro-pastoral ou système semi-intensif, il est retrouvé au centre et dans le sud du pays. C'est un système de production mixte caractérisé par un élevage de type sédentaire et qui intègre des activités agricoles avec des cultures vivrières ou de rente comme l'arachide et le coton. Les animaux remplissent d'autres fonctions telles que l'amendement des terres et la culture attelée. Enfin, le système intensif se retrouve principalement à la périphérie de la région de Dakar, dans la zone des Niayes où le climat est propice à l'élevage des races importées à haut potentiel laitier. Des fermes laitières ont été créées, le plus souvent par des opérateurs privés. Leur existence est dictée par le désir de satisfaire la forte demande en lait de l’agglomération urbaine de Dakar. Le mode de conduite des troupeaux repose sur la stabulation permanente. Le régime alimentaire est à base de fourrages et de compléments sous forme de concentrés (Duteurtre et al., 2010).
A côté de ces ruminants domestiques, d’autres espèces animales sont exploitées pour leur viande ou autres. Il s’agit des porcins qui sont répartis essentiellement entre les régions de Ziguinchor, de Fatick, de Kaolack et de Thiès. L’espèce porcine fait l’objet d’une exploitation traditionnelle familiale selon un mode extensif basé sur la divagation et la valorisation des déchets ménagers. Enfin, les volailles, surtout celle issue de l’aviculture traditionnelle caractérisée par un mode d’exploitation basé sur la divagation et l’aviculture semi-industrielle qui a connu un développement spectaculaire au cours des deux dernières décennies avant de stabiliser ses effectifs autour de 5 à 6 millions de sujets. D’autres espèces comme les équins et les asins sont rencontrées au Sénégal. Leurs effectifs ont été évalués en 2012 à 989628 (Sénégal. MEPN, 2013).
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En ce qui concerne l’aquaculture, elle reste peu développée au Sénégal. En tant qu'activité principale de l’aquaculture, la pisciculture assure une production nationale de près de 200 tonnes par an, ce qui représente 0,07% seulement de la quantité de poisson consommée. La pisciculture traditionnelle est pratiquée principalement dans la région de Ziguinchor et assure une production de plus de 150 tonnes. Cependant, les récoltes sont pour l’essentiel composées d’espèces immatures (Duteurtre et Corniaux, 2012).
b) Activités de prélèvements
Les principales activités de prélèvement à but alimentaire sont constituées par la pêche et la chasse.
La pêche
Au Sénégal, la pêche est une composante importante du secteur primaire. Elle est pratiquée en zone maritime ou au niveau des rivières à l’intérieur du continent. La pêche maritime se décompose en deux sous-secteurs : la pèche industrielle et la pêche artisanale. La production annuelle de la pêche industrielle s’élève à 10 % de la production totale de la pêche maritime, soit 40 000 tonnes. La flottille se compose de chalutiers pêchant principalement des espèces démersales, de thoniers et quelques sardiniers. Les captures sont débarquées au port autonome de Dakar et des ports secondaires de Saint Louis, Kaolack et Ziguinchor. Quant à la pêche artisanale, elle domine largement le secteur de la pêche au Sénégal et est concentrée dans sept régions maritimes et fluviales du pays : Dakar, Thiès, Saint Louis, Fatick, Ziguinchor, Louga et Kaolack. Le site de Kayar dans la région de Thiès correspond à la principale zone de débarquement. Chaque année, c’est environ prés de 70% de débarquements qui sont effectués. 16
La flotte de pêche artisanale a été estimée en 2012 à 13000 pirogues et plus de 60% des produits de la pêche artisanale sont destinés à l’exportation et la transformation. Enfin, la pêche continentale est essentiellement artisanale et concerne des espèces d’eau douce et d’eau saumâtre. Elle se pratique dans huit régions : Saint-Louis, Matam, Louga, Kaolack, Tambacounda Kédougou, Kolda, et Sédhiou. Elle profite d’un vaste réseau hydrographique : le lac de Guiers, le fleuve Sénégal, le fleuve Gambie, le fleuve Casamance, le Saloum et de leurs principaux affluents. Elle se pratique également dans les mares et autres points d’eau de l’intérieur du pays (Kolda et Tambacounda). Cette activité est exercée par des populations de pêcheurs autochtones ou nomades (saisonniers). Ces derniers utilisent des embarcations de type traditionnel généralement non motorisées et des engins de pêches allant du filet à la ligne simple en passant par les cages. La production annuelle est environs de 14000 tonnes. (Duteurtre et Corniaux, 2012)
La chasse
Au Sénégal, la chasse se distingue en chasse traditionnelle et en chasse sportive ou touristique. La chasse traditionnelle qui est une chasse de subsistance ne possède pas de statistiques fiables vu qu’elle s’opère principalement dans la clandestinité. Quant à la chasse sportive, elle est assez bien organisée, et contribue à l’économie du pays à travers son aspect touristique. Chaque année, la quantité de viande moyenne obtenue par saison de chasse touristique est estimée à 28 922 kilogrammes (Diop, 2004).
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CHAPITRE II : CONTEXTE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNEL DU SENEGAL Au Sénégal, l’offre alimentaire est composée des céréales, des huiles végétales, des denrées d’origine animale, du sucre, des légumes, des fruits, des racines et des tubercules. Ces aliments sont soit produit sur place soit importés.
II.1. Disponibilité en ressources céréalières Les principales céréales produites au Sénégal sont le mil, le maïs et le riz. Ces spéculations sont produites pour l’essentiel dans les régions de Kaolack et de Tambacounda pour le mil et le maïs, de Fatick pour le mil, de Kolda pour le maïs et le riz et de Ziguinchor et Saint-Louis pour le riz.
II.1.1. Le mil
Le mil est globalement produit sur l’ensemble du territoire national où il représente 44% de la production totale céréalière nationale. Il occupe la deuxième place des céréales consommées après le riz. Les productions les plus importantes sont enregistrées dans les régions du centre et au Sénégal oriental. En valeur relative, la région de Kaolack occupe largement la première place avec 36% de la production nationale. Les autres régions viennent loin derrière avec des taux respectifs de production de 17% pour Fatick, et de 10% pour les régions de Diourbel, Thiès et Tambacounda. Dans ces régions, compte tenu des baisses progressives des superficies emblavées et des difficultés de commercialisation de l’arachide qui est la principale culture de rente, la culture du mil s’est confirmée au fil des années comme l’une des principales activités agricoles (Ndiaye et Niang, 2010).
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II.1.2. Le maïs
Le maïs est la deuxième céréale la plus produite dans le pays avec 22% de la production céréalière nationale. Il est produit dans tout le pays avec cependant des quantités plus importantes à Kolda, Kaolack et Tambacounda. Ces trois régions produisent à elles seules 89% de la production, Kolda étant en tête avec 39%, suivi de Kaolack (29%) et de Tambacounda à raison de 21% (Ndiaye et Niang, 2010).
II.1.3. Le riz
Au Sénégal, le riz est essentiellement produit dans les régions de la vallée du fleuve Sénégal (Matam, St-louis) et dans celles du sud du pays (Kolda, Ziguinchor). La vallée du fleuve Sénégal produit à elle seule 56% de la production nationale, les zones Sud, 40% et les 4% restants étant produits dans les régions de Fatick et de Kaolack. Toutefois, malgré les importants investissements consentis et les aménagements réalisés dans les zones de production, le riz ne représente encore que 21% de la production céréalière nationale. La production moyenne annuelle ne dépasse guère les 200 000 tonnes de paddy, soit 140 000 tonnes de riz décortiqué.
Malgré ces productions en mil, riz et maïs, le Sénégal reste un pays structurellement déficitaire en céréales. Au cours des 10 dernières années, le taux de couverture variait entre 30% et 65%. Pour la campagne agricole 20132014, ce taux avoisinait les 40%. Le gap des besoins est couvert par les importations notamment celle du riz dont le volume moyen au cours des 10 dernières années est de 834 885 tonnes. Cet état de fait démontre une forte dépendance au marché international (Faye et al, 2014).
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II.2. Disponibilité en huiles et oléagineux La culture de l’arachide reste la principale culture d’oléagineux au Sénégal. Celle ci revête une importance économique, sociale et culturelle. Elle concerne 10% de la population soit un million de producteurs et 842 000 ha de terre emblavés. Cependant, cette spéculation est actuellement dans une situation difficile, entraînant une chute de la production et des exportations. Cette situation est due au fait que depuis les années 80, le choix a été fait d’importer des huiles végétales pour la consommation humaine et d’exporter l’huile d’arachide industrielle. L’huile d’arachide produite localement étant trop chère pour les consommateurs locaux. De ce fait, la production d’arachide destinée au marché local est consommée sous forme de pâte d’arachide, d’arachide de bouche et de fane pour le bétail (Montfort, 2005).
II.3. Sources de protéines d’origine animale au Sénégal Toutes les cellules, qu’elles soient animales ou végétales sont composées de protéines. On trouve donc des protéines dans tous les aliments qu’ils soient d’origine végétale ou animale. Toutefois, les protéines d’origine animale sont considérées comme les protéines nobles dans ce sens qu’elles sont bien équilibrées en acides aminés essentiels. Au Sénégal, les aliments protéinés d’origine animale sont constituées par la viande, le lait et leur dérivés provenant d’animaux comestibles, les poissons et autres produits de la mer, la viande de volaille et autres animaux de la basse cour, sans oublier celle de gibier appelé communément viande de brousse.
II.3.1. Le Cheptel des ruminants domestiques et leurs productions Le cheptel du Sénégal est constitué de 37,4% d’ovins, 31,9% de caprins et 21,9% de bovins (Sénégal. MEF, 2011). 20
En 2012, les effectifs étaient estimés à 3,379 millions de bovins, 5,887 millions d’ovins, 5,038 millions caprins. A coté des ruminants les autres animaux domestiques producteurs de viande étaient estimés à : 386 milles porcins, 534 milles équins, 456 milles asins et 5 000 camelins (Sénégal. MEF, 2013). La répartition du cheptel varie également d’une région à une autre comme indiqué dans le tableau II.
Tableau II : Répartition des effectifs estimés du cheptel par espèce et par département en 2012 Régions
Bovins
Ovins
Caprins
Porcins Equins Asins
Camelins
Volailles Volailles familiales industrielles
Dakar
22048
158517
54024
1384
6760
996
-
2 183332
19464169
Thiès
189648
251557
217376
30973
67099
57744
-
4223839
-
Diourbel
167610
250702
228717
14715
73253
49244
-
2723506
-
Kaolack
126533
846094
733309
21712
98914
62573
-
2297037
-
Kafrine
174154
204867
103368
29160
26760
-
1295490
-
Fatick
257601
396447
334817
89297
48841
-
2168988
-
Tambacounda
730533
1268260
1159669
40813
-
953760
-
Kédougou
52783
16830
15805
154
28
902
-
76146
-
Kolda
466489
211778
241099
67348
42883
41347
-
1442730
-
Sédhiou
172276
167787
138876
60680
1211
5734
-
1215043
-
Ziguinchor
103283
108099
224552
66576
1715
25744
-
1353948
-
Louga
414767
1097053
989554
62255
24748
3065
2108936
-
St Louis
310747
369018
343014
12411
40612
1508
1809239
-
Matam
190526
540060
253935
27445
29446
221
77278
-
Total
3378995
5887068
5038116 374890 534124 455504
4794
23929272
19464169
111348
21694
Source : CEP, DIREL/ MEPA
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La croissance d’une année à l’autre de ce cheptel est relativement faible (1,1 à 3,5%) pour l’ensemble des espèces, à l’exception de la volaille industrielle, qui a enregistré une croissance de 13,5% (Sénégal. ANSD, 2013).
a) Production de viande par le cheptel de ruminants domestiques
La production de viande par le cheptel des ruminants domestiques a été évaluée à 193 311 tonnes en 2011 contre 176844 tonnes en 2010, soit un accroissement de 9,3%. Cet accroissement est imputable à la hausse de la production d’ovins et de caprins. Cependant, la production reste insuffisante face aux besoins. Le Sénégal est obligé de faire appel aux importations, notamment en viande de bœuf et de buffle en provenance d’Argentine, d’Inde et de Pakistan et dans une moindre mesure d’Europe et de la sous-région ouest africaine.
Tableau III : Importations contrôlées de viande au Sénégal de 2004 à 2013 Quantités de viande entonne Années
Viande Viande Viande Abats bovine de buffle ovine/caprine
2004
700,1
-
95,2
2005
5903,5
-
2006
8750,0
2007
659,2
Viande Volailles Charcuterie Conserves porcine
Totaux
5 830,5
69,4
29,3
-
7383,7
158,6
2 013,2 11288,9
318,6
9,3
-
19692,0
-
335,1
2 861,6
-
205,4
11,3
-
12163,4
987,6
8390,9
357,0
2 954,3
-
133,7
133,7
133,9 13091,0
2008
857,6
5887,7
241,2
2158,7
8,5
135,1
71,5
124,1
9 484,4
2009
615,2
5065,8
186,6
2 302,7
3,5
96,1
174,0
24,7
8468,6
2010
682,3
5057,5
138,3
1 519,0
15,6
117,3
54,6
96,7
7681,3
2011
600,6
3937,5
70,6
623,5
308,3
145,4
77,5
762,1
6525,7
2012
745,7
3380,0
95,9
1086,8
34,2
70,6
80,8
73,5
5567,5
2013
590,3
2807,2
235,0
1 783,7
48,2
199,8
78,5
130,7
5873,4
Source : Service vétérinaire Port et Aéroport (MEPA)
22
b) Production de lait
Sur le territoire national, la production de lait est essentiellement assurée par les races bovines, celle de lait de chèvre reste très marginale. Le cheptel bovin est constitué de races locales, de races exotiques à haut potentiel laitier ainsi que de produits de leur croisement. L’essentiel de ces animaux sont exploités en mode extensif avec une productivité limitée, le rendement laitier par vache étant de 1 à 3 litres par jour. Pour pallier à cette faible productivité, les races ou les gènes des espèces bovines à hautes potentialités laitières ont été introduits à partir des années 1960. Les gènes exotiques les plus communément exploités sont la Montbéliarde, la Jersiaise, le Girolando et la Holstein (Séry, 2003).
Pour l’année 2013, la production nationale du lait a été estimée à 217,4 tonnes avec 62,0% pour le lait de vache, 23,0% pour celui de chèvre et 15,0% pour le lait de brebis. La production extensive représente plus de 84% de la production totale (Sénégal. ANSD, 2013). Au Sénégal, la production du lait est très saisonnière et est caractérisée par une production plus élevée pendant la saison des pluies, un ralentissement voire un arrêt au cours des 7 mois de la saison sèche.
23
Tableaau IV : Evvolution de d la prod duction lo ocale de laait (en milllions de litres) l Année
Elevage extensif e
Ellevages sem mi-intensif eet
Pro oduction
Vachees
Brrebis/Chèvres
intensif
totale t
2004
95,9
18,3
Non déterrminé (nd)
114,2
2005
97,3
18,9
N Nd
116,1
2006
100,77
19,4
N Nd
120,2
2007
102,33
20,0
155,0
137,3
2008
111,00
19,9
155,0
145,9
2009
125,33
24,4
177,0
166,7
2010
127,88
24,9
288,2
180,9
2011
129,33
25,9
299,2
184,5
2012
128,00
25,4
488,6
202,0 2
2013
132,22
26,9
588,4
217,4 2
Sourrces: CEP P, DIREL/ MEPA
La production duu lait variee d’une réégion à une autre. Ellle est fonnction du nombre n d’éleveeurs que compte c chaaque régioon, de la riichesse dees pâturages et de l’adapttation des animaux aux condiitions du milieu. m Cette répartiition est matériaalisée par la Figure 2.
Région Matam R m 6% R Région St Louuis 9%
Région Louga 14%
Région Ziguinchoor 2% Régionn Kolda Séddhiou 133%
Régioon Dakar 4 4%
Région Thiès R 5% Région Dioourbel 5% Région Kaollack Kaffrinee 11%
Région Faatick 7% Réégions Tambbacounda Kéddougou 2 24%
Figuree 2 : Répaartition de la producttion du laiit par régioon 2 24
Au Sénégal, la quantité de lait produit ne satisfait pas la demande, et ne permet non plus de produire du lait de conserve. Face à cette situation, le pays a régulièrement fait partie des plus grands importateurs de lait en Afrique au Sud du Sahara à côté du Nigéria et de la Côte d’ivoire. En 2013, le volume des importations laitières se sont élevés à 28521 tonnes (Sénégal. ANSD, 2013). Le tableau V fait le point de ces importations du lait et produits laitiers de 2004 à 2013.
Tableau V : Importations de produits laitiers en tonnes de produits Années
2004
Lait concentré sucré Lait concentré non sucré Stérilisé Poudre de lait
2005
2006
182
152
67
637
815
789
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
264
72
797
96
165
238
325
300
1 202
437
586
-
195
-
-
2595
3204
4376
1490
2206
1151
1280
1593
1811
30370
35198
40789
25495
25479
40359
35591
28358
36029
24462
367
1874
1824
2365
417
662
129
434
364
249
548
848
1115
1106
739
874
935
1070
1066
1259
138
158
205
272
143
313
4179
9839
1549
415
33031
41639
47505
35081
28776
45795
42081
41341
40838
28521
Beurre et Graisse butyrique Fromage Crème et yaourts Totaux
Source : Service vétérinaire Port et Aéroport (MEPA)
25
II.3.2. Volaille, animaux de la basse- cour et leurs productions
Au Sénégal, les productions avicoles ont été dominées par le système d’élevage familial surtout même s’il n’y a pas encore eu un recensement exhaustif du cheptel. Au cours de la dernière décennie, l’aviculture industrielle et semi industrielle se sont considérablement développées principalement en périphérie des grands centres urbains. En effet, l’arrêt de l’importation de produits avicoles consécutif à l’avènement de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP), a fait augmenter la production de la spéculation chair, qui était alors en déclin et concurrencée par les importations. En 2012, les effectifs avicoles du secteur intensif ont été évalués à 20.998.220 alors qu’ils étaient de 13.000.000 en 2009 (Traoré, 2014). Selon les enquêtes menées par Ndaw (2010) dans la région de Dakar, les aviculteurs sont à plus de 60 % des producteurs de poulets de chair; 30 % élèvent des poules pondeuses et environ 10 % possèdent des poulaillers mixtes (ponte et chair). Cependant, il faudra préciser que le nombre d’éleveurs est difficile à évaluer du fait des installations d’élevage le plus souvent intégrées dans les habitations, mais aussi de leur instabilité. En effet, certains aviculteurs pratiquent l’activité de manière occasionnelle, particulièrement à l’approche des fêtes (Traoré, 2006).
a) Répartition géographique des cheptels avicoles nationaux
L’aviculture industrielle et semi industrielle se rencontre principalement dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis dans la bande de terre qui longe la frange maritime (zone des Niayes). Les effectifs de l’élevage villageois de poulets familiaux de races locales sont répartis dans tout le territoire. Au Sénégal, 72 % des ménages possèdent des volailles. En milieu rural, il est rare de trouver une concession qui n’en possède pas. Il faudra préciser que les statistiques nationales ne font pas de distinction entre les différentes espèces de volaille au niveau 26
villageois. Néanmoins, on peut estimer que plus de 90 % des effectifs sont des poulets, les autres espèces étant marginales. Seuls quelques dindons sont élevés pour les fêtes de Noël alors que l’élevage des canards est rencontré essentiellement dans le sud du pays et celui des pintades à l’est (Traoré, 2014).
b) Production d’œufs de consommation
La production d’œufs de consommation suit la même allure que les effectifs de poules pondeuse. La production réalisée en 2013 porte sur un volume de 519,2 millions d’unités. On note que la production d’œufs connaît ainsi sa première baisse depuis 2009, même s’il faut relever que la production de 2012 a été particulièrement importante (Sénégal. MEPA, 2013). II.3.3. Poissons et produits halieutiques
Avec une façade maritime d’environ 718 Km, une Zone Economique Exclusive (ZEE) de 200 mille marins et une riche biodiversité halieutique, le Sénégal possède de bons atouts pour la pêche maritime. Au niveau continental, le pays dispose de plans d’eaux dans lesquelles se pratique la pêche. Toutefois, l’essentiel des débarquements proviennent de la pêche maritime, soit plus de 95% des apports. (Sénégal. MPAM, 2013).
a) La Pêche maritime
La zone maritime sénégalaise se caractérise par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées comprennent deux grands groupes ayant des caractéristiques bioécologiques différentes : les ressources pélagiques et les ressources démersales. 27
Les ressources pélagiques ou côtières constituent plus de 70% des prises réalisées dans la ZEE Sénégalaise ainsi que l’essentiel des captures de la pêche artisanale. Ces ressources représentent également la part la plus importante de la consommation annuelle en poisson des populations sénégalaises avec notamment la sardinelle ronde Sardinella aurita (35%), la sardinelle plate Sardinella maderensis (25%) et l’ethmalose Ethmalosa fimbriata (2%). Les dernières évaluations des potentiels halieutiques ont permis de constater un état de surexploitation pour les sardinelles. Il a été recommandé de réduire l’effort de pêche dans les pêcheries de sardinelles à 50%. Pour les chinchards, une réduction de 20% de l’effort de pêche a été préconisée (Sénégal. MPAM, 2013).
Les ressources démersales sont celles à même le fond ou dans son voisinage. Elles se répartissent types côtiers et en types profondes. Le premier type comprend principalement les crustacés (crevettes côtières, langoustes, crabes) alors que le second est constitué de poissons dits nobles (soles, rouget, capitaines, mérous, dorades) et de céphalopodes (poulpe, seiche, calmar). Les principales espèces de ce dernier groupe sont dans une situation de surexploitation également.
b) La pêche continentale
La pêche continentale se pratique dans les plans d’eaux appartenant à quatre grands systèmes hydrographiques : le fleuve Sénégal, le cours moyen du fleuve Gambie, le Sine Saloum et la Casamance. Cette activité est aussi pratiquée dans les eaux de surface comme les lacs et rivières dont les plus importants sont : le lac de Guiers ; le lac Tanma, le lac Retba, les lacs de Fass Boye la kayanga. Les principales espèces de poisson exploitées dans ces plans sont le tilapia, le clarias (poisson chat), le mulet, les crevettes et les coquillages (huitres et coques). 28
Cette richesse des côtes sénégalaises en poisson et en autres produits de la pèche fait que ces derniers jouent un rôle important dans la satisfaction des besoins des populations en protéines. En effet, la consommation de poisson per capita de 26 kg se situe au dessus de la moyenne mondiale (16,8kg). Aussi, le Sénégal figure parmi les plus gros consommateurs de poisson en Afrique. A titre de comparaison, cette consommation est pour la Tunisie 10,1 kg/personne/an, la Mauritanie 10 kg/personne/an et le Maroc 7,5 kg/personne/an. Toutefois, il a été constaté une baisse de la consommation ces dernières années, passant de 41 kg en 2003 à 26 kg en 2010. Cette baisse est liée à la diminution du pouvoir d’achat, à la croissance démographique et à la concurrence exercée par le marché sous régional, qui cible les espèces traditionnellement destinées à la consommation locale comme les sardinelles, les chinchards, les sompat, etc (Sénégal. MPAM, 2013). II.3.4. Viande de gibier La viande de brousse est surtout consommée dans les régions où la faune sauvage potentiellement comestible est présente. Il s’agit des régions de Kédougou, de Tambacounda, de Ziguinchor, de Saint-Louis, de Kaolack, de Fatick, de Kolda et de Matam ; soit huit sur les 14 régions que compte le Sénégal. Cette consommation varie énormément d’une zone à une autre, en fonction des habitudes alimentaires et surtout de la disponibilité de la ressource et des moyens mis en œuvre pour se l’approprier. Chaque année, la quantité de viande obtenue régulièrement par saison de chasse est estimée à 28 922 kilogrammes. La viande de brousse est consommée par les chasseurs ou offerte gracieusement par les chasseurs touristiques aux populations des zones de chasse. Toutefois à la périphérie des parcs nationaux du Niokolo-koba et de la Basse Casamance, dans des zones habitées par des populations essentiellement non musulmanes (Bassari, Bedick, Mandjack, Diola etc.), la consommation de viande de brousse est quasi permanente. En effet, dans les communautés vivant à la limite Sud-ouest du Parc National du Niokolo-koba dans le département de Kédougou, 83% des ménages vivent en dessous du seuil de la pauvreté. Le braconnage reste ainsi la seule alternative pour la survie. 29
Les espèces comme le phacochère, les singes, le guib harnaché, les céphalophes et le lièvre sont les plus ciblées (Diop, 2004).
30
CHAPITRE III : LES VIANDES DES ANIMAUX SAUVAGES ET L’ALIMENTATION HUMAINE Pour les populations africaines vivantes à l’interface des écosystèmes forestiers, la viande de brousse constitue le plus souvent la seule source de protéines socialement et économiquement accessible.
III.1.
Espèces et origine de la faune sauvage comestible en Afrique
En Afrique toutes les espèces d'animaux sauvages sont pratiquement comestibles. En effet, certaines espèces qui sont taboues pour un groupe ethnique peuvent se révéler des mets délicieux pour un autre. Les espèces consommées vont des antilopes aux singes, aux rongeurs, aux reptiles et à toute une gamme d'invertébrés tels que les escargots, les termites et les scolytes (Jardin, 1970).
La gamme des espèces prélevées et leur importance relative ont été documentées pour diverses régions africaines, elles varient d'un endroit à un autre en fonction essentiellement des espèces exploitables et des restrictions imposées sur la chasse dans chaque pays. Les rongeurs appartiennent à un large éventail d'espèces et sont prélevés un peu partout en Afrique. Ce ci est sans doute due à l'absence de normes sur leur capture dans de nombreux pays et de leur capacité élevée de reproduction. En Afrique centrale, la viande de brousse est encore relativement abondante et contribue à la satisfaction en protéines animales des ménages. En Afrique de l'Ouest la contribution de la viande de brousse à la ration protéique totale reste faible. Une étude réalisée au Ghana a montré que la viande de brousse ne faisait pas régulièrement partie du régime alimentaire pour plus de 70% des personnes interrogées. La part de la viande de brousse dans les protéines animales consommées représentait moins de 5% (Tutu et al., 1993). Au Sénégal, la chasse n’est pas très développée. 31
Elle est pratiquée surtout dans certaines zones en milieu sérère et est orientée vers le petit gibier et les oiseaux. Un autre type de chasse est pratiqué par les populations vivant en périphérie des aires protégées et concernant des espèces plus diversifiée et allant des oiseaux au phacochère mais, elle reste pratiquement incontrôlée.
A côté de la chasse traditionnelle, il est observé au Sénégal une chasse sportive dans les zones amodiées et celles d'Intérêt Cynégétiques (ZIC). Ce type de chasse est bien réglementé et est surtout porteur de devise pour l’état car pratiquée par les touristes européens. La chasse sportive s’opère suivant différentes modalités et se distingue en petite et en grande chasse. La petite chasse vise principalement le tir des oiseaux. Elle peut s'exercer sur le gibier d'eau (canards) ou sur le gibier terrestre (francolins, pintades, tourterelles, gangas,...). On notera que le Phacochère et parfois les céphalophes et l'Ourébi relèvent, selon les pays, de la petite chasse. Les zones de chasse sont constituées de lacs, rivières, rizières, zones humides pour le gibier d'eau ; de zones de brousse et de champs pour le petit gibier terrestre. Les principales zones sont donc constituées des bas fonds situés à l'interface avec les zones agricoles. Ces zones étant des espaces habitées et en partie cultivées. On ne peut donc, la plupart du temps, les considérer comme des aires protégées.
La grande chasse quant à elle, a pour objectif le tir des grands mammifères. Elle concerne les espèces dites non dangereuses (antilopes, zèbres et suidés) et les espèces réputées dangereuses regroupées dans les "big five" que sont l'éléphant, le lion, le léopard, le buffle et les rhinocéros, l'hippopotame. Cette chasse se déroule sur des territoires exclusifs entièrement dévolus à la grande faune et à cette activité. La gestion de ces zones tend à empêcher les impacts humains qui entravent son bon déroulement (UICN, 2009). 32
III.2.
Valeur alimentaire et nutritionnelle de la viande de gibier
Il ressort d'un grand nombre d'études menées sur la valeur nutritionnelle de la viande d'animaux sauvages qu'elle est comparable à celle d'animaux domestiques et dans certains cas meilleur. En effet, la viande des animaux sauvages a une plus faible teneur en matières grasses et un pourcentage égal ou plus élevé de protéines et de vitamines que les viandes de boucherie (Malaisse et Parent, 1981).
Les espèces "non traditionnelles" comme les rongeurs, les insectes et les escargots ont également fait l'objet d'études nutritionnelles. Une étude concernant les rongeurs consommés dans les forêts du Zambèze indiquait une teneur moyenne en protéines de 24%, alors que la matière grasse était comprise entre de 2,8 à 16,8%. La teneur en cendres étant de 2% (Malaisse et Parent, 1982). Sur la base de ces résultats les auteurs ont rangé, du point de vue nutritionnel, les rongeurs aux côtés du bœuf et du poulet. Avec une teneur en matières grasses de seul 1,3% et de fer de 12,2 mg/100g de la carcasse comestible. La valeur nutritionnelle des escargots serait comparable à celle de la viande de bœuf (Ajayi et al. 1978). Quant aux insectes, Hickin et col (Hickin, 1971) ont montré que plusieurs d’entre eux consommés en Afrique ont une teneur calorique et protéique élevée. Les larves du ver à soie Anaphe venata, mangées en grandes quantités dans les campagnes du Nigéria, contenaient davantage de protéine brute que d'autres types de viande comme l'agneau et le porc. Leur teneur en fer était supérieure à celle du poulet et contenaient également six des huit acides aminés essentiels, à savoir la thréonine, la valine, l'isoleucine, la leucine, la phénylalanine et la lysine. De ce fait, l'Anaphe. venata pourrait être considéré comme un aliment d'appoint dans les régimes pauvres en protéines et minéraux (Ashiru, 1988). Le tableau VI répertorie les teneurs en nutriments de certaines viandes de brousse en fonction des espèces. 33
Tableau VI : Composition approximative (g/100 g) de la viande de certaines espèces animales sauvages Espèces
Humidité
Protéines
Matières grasses
Rongeurs
Aethomys kaiseri : rats des rochers
73,1
19,1
3,0
Cricetomys gambianus : rat de Gambie
49,1
42,6
4,7
71,7
21,0
4,0
66,7
27,5
2,9
72,7
18,8
1,9
31,8
55,4
9,3
23,8
1,6
74,5
23,4
0,9
59,5
33,4
2,0
47,6
50,9
12,2
Dasysmys sp : Feeschum, nom local cameroune Lophuromys flavopunctatus : Souris rayée
Carnivores Herpestes naso : Mangouste à long museau Genetta pardina : Genette
Suidés Potamochoerus aethiopicus : Potamochère d’Afrique
70,1
Artiodactyles Neotragus pygmaeus : Antilope royale Sylvicapra grimmia : Céphalophe de Grimm Tragelaphus scriptus : Guib
Source: (Tewe et Ajayi, 1978; Ajayi, 1979; Malaisse et Parent, 1981).
34
Pour le cas des animaux domestiques, l’humidité est respectivement de : 73,8 pour le bœuf, 78,5 pour le mouton et 64,8 pour le porc alors que pour le taux de protéines, on a : 19,6 pour le bœuf, 17,2 pour le mouton et 19,4 pour le porc. S’agissant du taux de matières grasses, on observe respectivement 12 pour le bœuf, 2,9 pour le mouton et 13,4 pour le porc (Tewe et Ajayi, 1978; Ajayi, 1979; Malaisse et Parent, 1981).
La viande de brousse constituerait donc une excellente source d’aliments protéinés pour couvrir les besoins des populations vivant en brousse et qui n’ont pas d’autres alternatives pour satisfaire leur besoins alimentaires. III.3. Aspects sanitaire et hygiénique des viandes de brousse Comme toute autre denrée alimentaire d’origine animale, la manipulation ou la consommation des viandes de gibier pourrait présenter des risques pour l’homme. Celui-ci pourrait être exposé à une diversité d’agents infectieux dont l’animal vivant était porteur. Certains de ces agents sont dits zoonotiques dans ce sens qu’ils sont transmis de l’animal à l’homme alors que d’autres sont responsables de toxi-infections dites alimentaires. Le risque lié à la consommation du gibier est d’autant plus élevé que celui-ci ne subit pas d’inspection sanitaire et de salubrité comme c’est le cas pour les animaux de boucherie. A cela s’ajoute l’hygiène précaire lors de la préparation, le transport et la distribution des viandes de gibier.
III.3.1. Agents responsables de toxi-infections alimentaire pouvant être transmis par la viande de brousse Les toxi-infections alimentaires sont « des infections causées par l’ingestion d’un produit alimentaire contenant une forte population d’agents infectieux et/ou leurs toxines ». Dans ce dernier cas, on parle d’intoxination (Marty, 2014). 35
La plupart du temps, lorsqu’il y une toxi-infection alimentaire, on observe au moins deux cas présentant une symptomatologie similaire, en général de nature gastro-intestinale (diarrhées, vomissements, maux de ventre, fièvre), dont on peut rapporter la cause présumée à une même origine alimentaire. On parle alors de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) (ANSSA, 2014; ARS, 2014). Les principaux germes toxi-infectieux transmis par la viande de brousse sont Salmonella spp, Campylobacter spp, Clostridium botulinum, Clostridium perfringens, Bacillus cereus, Staphylococcus aureus ou Yersinia enterocolitica.
Les Salmonelles
Les salmonelles peuvent être responsables, chez l’homme, selon le sérotype en cause et en fonction de l’état physiologique de l’hôte, d’une simple diarrhée accompagnée ou non de fièvre, ou d’une infection généralisée parfois mortelle (EFSA et ECDC, 2014). En fonction de la gravité de leur symptomatologie, les salmonelles sont réparties en deux classes. D’une part, on a les salmonelles typhiques ; dites aussi majeures responsables de la fièvre typhoïde (la forme la plus grave des salmonelloses humaines) et la paratyphoïde. Il s’agit respectivement des sérovars Typhi et Paratyphi (A, B et C) et sont strictement spécifiques à l’homme. D’autre part, on a le groupe des salmonelles non typhiques dites aussi mineures, constitué entre autre de S. Typhimurium, S. Dublin, S. Virchow et S. Enteritidis. Ces derniers sont zoonotiques et fréquemment isolés des produits d’environnement et dans les matrices alimentaires (AFSSA, 2002). S. Enteritidis et S. Typhimurium sont les plus fréquemment isolés lors des TIAC à Salmonelles (Aubry, 2011; INRS, 2005a).
36
Clostridium perfringens
Clostridium perfringens est une bactérie à Gram positif de la famille des Bacillaceae, de forme bacillaire, anaérobie stricte, sporulante et immobile. Elle se caractérise par une vitesse de multiplication, de l’ordre de 8 à 10 mn, sous des conditions optimales (Popoff, 2006). Cette bactérie induit une diarrhée qui survient 10 à 12 heures après l’ingestion de l’aliment contaminant. La contamination se fait le plus souvent par l’intermédiaire de viandes préparées, refroidies et consommées plus tardivement. L’évolution est généralement bénigne. Toutefois, des nécroses intéressant l’intestin grêle ont été observées. Dans ces cas, la diarrhée est sanglante et il existe des signes cliniques alarmants.
Les staphylocoques présumés pathogènes
L'intoxication staphylococcique est l'une des causes majeures de Toxi-infections alimentaires d'origine bactérienne. Sur le plan mondial, elle représente de 10 à 25 % des cas d'origine bactérienne enregistrés. L’incubation est généralement courte et varie de 1 à 4 heures. Les symptômes sont déclenchés par l’ingestion d’aliments contenant le germe à la suite d’une manipulation des aliments par un sujet porteur d’une staphylococcie cutanée ou rhinopharyngée. Elles se distinguent sur le plan clinique par des vomissements précoces suivis d’une diarrhée abondante sans fièvre. Des signes de choc peuvent survenir (SNDLF, 2001).
Escherichia coli producteur de shigatoxines Le genre Escherichia appartient à la famille des Enterobacteriaceae. Cette famille compte 6 espèces dont coli, le plus fréquemment rencontré ; blattae, hermannii, vulneris fergusonii, et albertii les autres espèces sont récemment decouvertes (Abbott et al., 2003; Huys et al., 2003; Nimri, 2013). 37
Chez le patient, les manifestations cliniques de l’infection varient du portage asymptomatique à des formes sévères en passant par une diarrhée légère (Baylis, 2009). La toxi-infection à Escherichia coli O157:H7, le sérotype le plus pathogène se traduit par : 9 une colite hémorragique se traduisant par des crampes abdominales, une diarrhée initialement aqueuse puis sanglante chez un patient généralement apyrétique ou subfébrile (Cieslak et al., 1997; Griffin et al., 1988; Vernozy-Rozand, 2004) et ; 9 des complications graves appelées « syndrome hémolytique et urémique communément appelé « SHU » et le purpura thrombotique thrombocytopénique, ce qui peut entraîner des lésions rénales suivies d’une insuffisance rénale et même la mort (Griffin et al., 1988; Tarr et al., 1990, 2005).
Campylobacter spp.
Jusqu’aux années 1960, les Campylobacter étaient assimilés aux Vibrio et considérés comme non pathogènes pour l’homme. Actuellement, ils sont identifiés comme une espèce bactérienne à part entière et sont des pathogènes émergents (Altekruse et al., 1999). Ils sont connus par la maladie qu’ils causent chez l’homme : la campylobactériose digestive.
III.3.2. Quelques agents de zoonoses dues aux viandes de gibier
Trichinella spp.
La «trichinose» anciennement dénommée «trichinellose» est due au Trichinella spp qui est un petit ver rond (nématode) filiforme à sexe séparé. 38
On connaît aujourd’hui huit espèces dans le genre Trichinella, en particulier Trichinella spiralis (cosmopolite) et Trichinella nelsoni, rencontré en Afrique subsaharienne (Aubry, 2012). Les symptômes engendrés par la maladie dépendent du stade de l’infection et peuvent être regroupés en deux catégories : ceux qui sont relatifs à la présence des vers dans l’intestin grêle, et ceux qui sont provoqués par la dissémination des larves dans d’autres organes.
cysticercus
La cysticercose est une maladie transmise à l’homme suite à la consommation de viandes contaminées par des cysticerques, Cysticercus bovis et Cysticercus cellulosae qui sont des formes larvaires respectivement de Tænia saginata et Tænia solium formes adultes qu’on retrouve chez l’homme. Les manifestations cliniques de la cysticercose chez l’homme sont très variables tant en type qu’en sévérité. Elles sont en relation directe avec la localisation, le nombre, la taille des kystes et la sévérité de la réponse immunitaire de l’hôte face à l’infection parasitaire (Aubry et al., 1995). Il s’agit d’une infection habituellement bénigne, sauf en cas d’atteinte du cerveau ou de l’œil (OMS, 2013). Les symptômes se manifestent lorsque la larve s’est développée soit au minimum 60 jours après l’infection (ANSSA, 2014). La forme cérébrale appelée « neurocysticercose » est celle la plus grave mais rare. Elle se traduit par un tableau clinique dominé par quatre symptômes évocateurs : les crises épileptiques ; les céphalées inhabituelles, évolutives, atypiques ; les déficits neurologiques focaux ; un syndrome d’hypertension intracrânienne inexpliqué (Sinha et Sharma, 2009).
39
En pratique, tout signe neurologique de cause inexpliquée doit évoquer, en zone d’endémie, une neurocysticercose qui est une des causes les plus fréquentes de l’épilepsie dans les pays en développement (Aubry et al., 1995; Ndimubanzi et al., 2010).
Dans la forme oculaire, on peut noter 10% de formes extra-oculaires (paupière supérieure, orbite, conjonctive) et, 90% de formes intraoculaires avec souvent une localisation dans le vitré entraînant une uvéite plus ou moins sévère et une perte de la vue soudaine ou progressive (Anofel, 2014). Les localisations dans la chambre antérieure sont moins fréquentes. Le cysticerque est visible à l’examen du fond d’œil. C’est une vésicule sphérique, d’aspect grisâtre avec une tâche blanche interne ou externe (scolex invaginé ou dévaginé) et des tâches jaunes ou des cristaux autour du parasite. Dans les localisations proches de la rétine, l’inflammation peut provoquer un décollement rétinien, des hémorragies ou, rarement, un glaucome (Bourgeois et al., 1984; Guigon et al., 1994).
Enfin, la forme sous cutanée et musculaire est la plus fréquente mais souvent asymptomatiques. Les localisations des cysticerques (masséters, muscles du cou, de la poitrine, de la paroi abdominale, du dos, de l’aine et de la cuisse) peuvent rarement se traduire par l’œdème et la myopathie (Anofel, 2014).
Mycobactérium bovis
Mycobactérium bovis est une bactérie de la famille des mycobactéries (M. tuberculosis, M. africanum) et est responsable de la tuberculose chez l’homme. Cette bactérie, comme la plupart des mycobactéries tuberculeuses, est résistante à de nombreux désinfectants et à certains facteurs environnementaux (dessiccation, pH...). Les mycobactéries résistent plusieurs mois dans le milieu extérieur. 40
Les animaux de rente (bovins, ovins, caprins) ainsi que certains animaux sauvages (cerfs, sangliers) représentent le principal réservoir de M. bovis. Ces animaux excrètent la bactérie dans leurs secrétions bronchiques lorsqu'ils sont
"tousseurs".
Ils
peuvent
ainsi
contaminer
l'environnement
(eau
d'abreuvement, fourrage, abreuvoirs...). L'infection se transmet donc des animaux à l'Homme principalement par inhalation d'aérosols ou poussières contaminés par les animaux «tousseurs». D'autres modes de contamination de l'Homme sont possibles : • une transmission par piqûre ou blessure lors de la manipulation d'un objet ou d'une carcasse contaminée; •
une transmission par ingestion de lait cru d'animaux contaminés ou insuffisamment traité par la chaleur. Les populations à risque sont celles dont l'activité professionnelle favorise la promiscuité homme-animal (professionnels de l'élevage, du commerce d'animaux, vétérinaires, employés d'abattoirs et d'équarrissage, gardes-chasses).
Les Filovirus
La FH Ebola est causée par un virus du genre Filovirus. Quatre d’entre eux peuvent causer la maladie chez l'homme: virus Ebola Zaïre, Soudan, Taï (anciennement virus Ebola Côte d’Ivoire) et le virus de Bundibugyo. Le cinquième, virus Reston, provoque une maladie chez les primates et pas chez l'homme. Le réservoir naturel du virus Ebola n'a pas encore été complètement identifié, et le mode d’apparition au début d’une épidémie, est encore mal connu. Cependant, les chercheurs ont émis l'hypothèse que le premier patient devient infecté par contact avec un animal infecté.
41
La transmission inter humaine se fait par le contact direct avec le sang ou les sécrétions d'une personne infectée et l'exposition à des objets qui ont été contaminés par des sécrétions infectées (tels que des aiguilles). Les patients présentent en général: de la fièvre, des céphalées, des douleurs articulaires et musculaires, de la faiblesse, de la diarrhée , des vomissements, des douleurs abdominales, un manque d’appétit, des yeux rouges, du hoquet, de la toux, des maux de gorge, des douleurs à la poitrine, des difficultés à respirer et à avaler, des saignements à l'intérieur et à l'extérieur du corps. L’incubation se situe en général entre 8 à 10 jours mais peut aller jusqu’à 21 jours. Cependant des incubations courtes de 2 jours ont étés observées.
III.4. Impacts des activités de chasse sur la diversité biologique La chasse a un impact quantitatif sur les espèces, en diminuant les effectifs des populations principalement par la mortalité directe et les déséquilibres provoqués au niveau de l’écosystème en général. Chaque animal tué constitue un reproducteur en moins pour les années suivantes. Parfois, les prélèvements peuvent même être supérieurs au taux de renouvellement de l’espèce.
L’activité de chasse, à travers les coups de fusils, les allées-venues des chasseurs et pisteurs perturbent la quiétude de la faune non ciblée. De même, les battues, par définition très bruyantes et dérangeantes, ont elles aussi de ce point de vue un impact très important. Des espèces protégées sensibles au dérangement peuvent être considérablement perturbées (rapaces notamment). Enfin, La « divagation » des chiens de chasse représente un danger pour les espèces fauniques. D’autres interventions de l’homme sur l’écosystème telles que les activités agricoles et de cueillette des essences végétales et autres produits forestiers, des activités minières fragilisent certaines espèces et menacent la survie d’autres. 42
Des études ont montré que ces dérangements se traduisent notamment par une modification de la distribution géographique, des pertes d’énergie entrainant une diminution de survie, et une diminution de la capacité reproductive avec par conséquent une diminution des effectifs des espèces.
43
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
44
CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODES
I.1. Méthodologie générale d’approche
Cette étude est la résultante d’une recherche bibliographique et des enquêtes menées sur le terrain et auprès des parties prenantes impliquées dans la gestion de la faune sauvage. Le travail de terrain s’est effectué à Dakar, à Tambacounda et à Kédougou. Dans ces deux régions,
le questionnaire d’enquête a été
appliqué dans deux communautés rurales situées en périphérie du complexe de Niokolo-Koba ; la communauté rurale de Dialakoto (Tambacounda) et celle de de Tomboronkoto (Kédougou). Le choix de ces deux communautés est justifié par la proximité du Parc du Niokolo-Koba, milieu riche en ressources naturelles et plus particulièrement en ressources animales sauvages. La pluralité ethnique de ces deux communautés pourrait aussi supposer une multiplicité d’utilisation des ressources animales. Au niveau des parties prenantes, à Dakar, Tambacounda et Kédougou, nous avons consulté les documents administratifs, les rapports techniques, et mener des entretiens semi-directifs auprès des experts et personnes ressources ayant travaillé ou travaillant directement dans la gestion de la faune sauvage. Il s’est agi des responsables de la Direction des Parcs Nationaux (DPN), et de la Direction des Eaux, Forêts et Chasse et Conservation des Sols, des leaders communautaires riverains du parc, des acteurs d’associations de la protection des animaux et des responsables des quelques projets de développement conduits dans cette zone.
I.2. Méthodes de recherche Pour collecter les informations sur le terrain, nous avons fait appel à des enquêtes formelles avec le questionnaire d’enquête. Les méthodes informelles avec les outils de diagnostic rapide tels que des entretiens semi-directifs, des 45
réunions de groupes (focus group) et des observations directes ont été aussi utilisés. Ces méthodes ont pour avantage de permettre au chercheur d’intégrer la communauté ou le milieu qui fait l’objet de son étude.
I.2.1. Le questionnaire d’enquête
Un questionnaire d’enquête (annexe 1) a été élaboré en fonction des réponses attendues par rapport aux différents objectifs de cette étude. Ce questionnaire d’enquête comprenait un volet socio-économique dans lequel l'interlocuteur était identifié (sexe, âge, ethnie, activité, famille, sources de revenus, accès aux infrastructures socio-sanitaires et éducatives de base). Le deuxième volet était relatif à la consommation des viandes de gibier et le troisième aux aspirations, attentes des enquêtés pour une meilleure gestion des ressources fauniques des zones amodiées et celles du PNNK.
Pour une question de temps et de moyens, à défaut de faire une enquête systématique auprès de toute la population des 6 communautés rurales qui encerclent le parc de Niokolo-Koba, il a été décidé de procéder à un échantillonnage au 1/3 des communautés rurales, soit deux communautés rurales, celle de Dialakoto (région de Tambacounda) et de Tomborokoto (région de Kédougou). Le même taux d’échantillonnage a été appliqué pour le choix des villages et des ménages auxquels le questionnaire a été administré. Le ménage étant l’ensemble des personnes qui prennent leur repas ensemble au sein du ménage, c’était le chef de famille qui devrait être interviewé. Sur le terrain, cette méthodologie a été revue et réajustée du fait de certaines réalités. En effet certain chefs de ménages étaient absents ou ne voulaient pas participer à l’enquête. Au total, le questionnaire a été administré à 43 chefs de ménages, tous des hommes adultes donc potentiellement chasseurs et/ou braconniers.
46
I.2.2. L’observation désengagée
L’observation désengagée appelée aussi observation ouverte est un outil d’enquête utilisé lorsque les phénomènes que l’on cherche à décrire peuvent être simplement constatés ou observés sans qu’il soit nécessaire de connaître comment ils sont vécus de l’extérieur. Toutefois, même si l’observation désengagée ne requiert pas une intégration au groupe ou une mise en scène particulière, il a été nécessaire d’obtenir du groupe l’acceptation d’être observé et surtout sans que cela n’influence la manière habituelle d’exécuter les tâches pour lesquelles ils étaient observés. L’observation désengagée a été mise à profit pour étudier par exemple la composition des repas lors de leur confection, la présentation et la composition des aliments présentés aux niveau des points de vente villageois ou dans les marchés hebdomadaires et au niveau des paniers de quelques ménagères que nous avons suivies.
I.2.3. Les réunions de groupes ou focus groups
Les autres outils de diagnostic rapide que nous avons utilisés sont les Focus groups qui sont une méthode d’enquête qualitative rapide. Le but de ces discussions de groupe était d'obtenir des informations relatives aux opinions et attitudes des gens face à des idées ou des produits donnés, d'obtenir des idées sur l’usage d’un produit et son contexte d'utilisation. Par rapport aux entretiens individuels, l'intérêt des « focus groups » réside dans le fait que les commentaires d'un participant peuvent susciter la réaction d’un autre. De même, des idées peuvent ainsi être développées et plus facilement qu'au cours d'entretiens individuels. Pour la conduite de ces discussions de groupe, il a été nécessaire de constituer des groupes homogènes, par genre et par classe d’âge. Les focus group avec les femmes et les jeunes ont apporté le point de vue de ces derniers sur les différentes questions. 47
Ceci était important dans la mesure où le questionnaire a été administré aux chefs de concession qui restent généralement des hommes d'un âge avancé alors que jeunes et femmes sont des acteurs clés dans la sécurité alimentaire des ménages et dans l’exploitation des ressources forestières.
I.2.4. Les entretiens avec les personnes ressources
Les interviews individuelles ont été réalisées avec le personnel des différents départements ministériels impliqués dans la gestion de la faune et du développement rural au Sénégal. Il s’agit du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature à travers la Direction des Eaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols et la Direction des Parcs Nationaux. Il s’est agi également des Inspections Régionales Vétérinaires, des Inspections Régionales des Eaux et Forêts et des Directions Régionales de Développement Rural (DRDR) dans les régions de Tambacounda et de Kédougou. Ces entretiens étaient axés sur la gestion et la protection de la faune du PNKK et de sa périphérie (zones amodiées), sur les problèmes rencontrés dans l’exécution de leur travail. Ces mêmes entretiens semi-structurés ont été organisés avec des leaders d’opinion et responsables communautaires des 6 villages ciblés pour recueillir leurs opinions et attentes.
I.2.5. Collecte des données secondaires
Cette étude ayant été réalisée en dehors des périodes de chasse autorisée, les données relatives aux prélèvements sur le gibier ont été compilées à partir des rapports annuels des campagnes cynégétiques pour la chasse autorisée fournis par la Direction des Eaux, Forêts, Chasse et Conservation des Sols (DEFCCS).
48
Ces informations ont été complétées par des données issues des enquêtes qualitatives sur les espèces chassables par les communautés riveraines du complexe. La part relative des prélèvements par le braconnage a été partiellement estimée à travers les statistiques sur les saisies et les accrochages opérés par les autorités compétentes, les autorités du PNNK pour le noyau et la zone tampon et les services des Eaux Forêts et Chasse pour les zones amodiées. Cependant, compte tenu du caractère illégal de cette activité, il n’a pas été possible de quantifier la totalité de la biomasse prélevée par les populations vivant à l’interface du PNNK. Il faut aussi noter, que les prélèvements légaux n’ont pas donné de quantités, car l’étude ne s’est pas déroulée lors de la période de chasse et que les rapports sur les campagnes cynégétiques précédentes ne mentionnent pas les poids des espèces abattues.
I.3. Matériel d’enquête Les déplacements ont été réalisés à l’aide d’un véhicule, parfois à pieds pour les zones plus enclavées. Des blocs notes, des stylos et un dictaphone ont été utilisés pour collecter les données. Enfin, un ordinateur a été également utilisé pour enregistrer et traiter les données.
1.4.Traitement et analyse des données Les données analytiques ont été saisies sous Excel puis analysées par le logiciel SPSS 16.0 sous Windows. Pour les données quantitatives, l’étude est basée sur une analyse des tendances générales qui se sont dégagées à travers les résultats des enquêtes. Les réponses sont exploitées sous forme de tableau de comparaison des fréquences, de distribution des connaissances et attentes des enquêtés. Les données issues des études qualitatives enregistrées à l’aide d’un dictaphone ou prise de note directe ont été traitées par l’analyse des contenus. 49
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION II.1. Caractéristiques climatiques et fauniques de la zone d’étude II.1.1. Le complexe de Niokolo-Koba D’une superficie de 913 000 ha, le Parc National du Niokolo-Koba (PNNK) s'étend à l'extrême sud-est du Sénégal entre les frontières de la Gambie, de la Guinée-Bissau, de la Guinée et du Mali. Il est situé entre les 12°30' et les 13°20' de latitude nord et entre les 12°20' et les 13°35' de longitude ouest. Administrativement, le PNNK est à cheval sur les régions de Tambacounda, de Kédougou et de Kolda.
Du point de vue floristique, le PNKK est caractérisé par une végétation variant du type soudanien méridional au type guinéen dans lequel la savane est dominante. Cette flore est beaucoup plus luxuriante le long des rivières où d'épaisses galeries forestières, vertes toute l'année, sont visibles. Les vallées et les plaines sont de vastes aires couvertes de vétivers et de savanes herbacées. Les espèces végétales rencontrées varient donc beaucoup d'un endroit à un autre. S’agissant de la Faune, le PNKK compte plus de 80 espèces de mammifères, 330 espèces d'oiseaux, 36 reptiles, 20 amphibiens et 60 espèces de poissons ainsi qu'un grand nombre d'invertébrés (MEPN, 2010). Cette partie du Sénégal est donc dotée d’un important potentiel naturel. Cependant, il faut noter que ce potentiel qui va des animaux aux autres produits forestiers n’est plus au même stade tel que décrit par le rapport du MEPN (2010) car ayant subi les effets de la surexploitation.
50
II.1.2. L’espace, les hommes, et les ressources fauniques du complexe de Niokolo et de sa périphérie Situé en zone soudano-guinéenne et arrosé par des grands cours d'eau tel que la Gambie, le Niériko, le Niokolo et le Koulountou, le Complexe écologique du Niokolo-Koba est caractérisé par l'ensemble des écosystèmes typiques de cette région. Les biotopes du PNNK et sa périphérie abritent une faune extrêmement diversifiée. Parmi cette faune, certaines espèces potentiellement comestibles sont présentes. Il s’agit du buffle, de l'éland de Derby, de l'hippotrague, du cercopithèque, du cobe de Buffon, du bubale, du phacochère, du potamochère, du daman, de l'ourébi etc. Ces espèces sont présentées dans les tableaux VII et VIII et sont identifiées en espèces intégralement ou partiellement protégées.
Tableau VII : Les espèces intégralement protégées Famille Hippopotamidés Trichechidés Pongidés Colobidés Cercopithecidés Lorisidés Orycteropididés Mamidés Elephantidés Giraffidés
Bovidés
Les Mammifères Nom scientifique Hippopotamus amphibius Trichechus senegalensis Pan troglodytes Colobus badius temmincki Cercocebus torquatus Cercocebus galeritus galeritus
Cercopithéque mone Cercopithecus ampbelli Galago du Sénégal Galago sénégalensis Orycterope Orycteropus afer Pangolins Genres Smutsia et Uremanis Loxodonta africana Eléphant d'Afrique Girafe Giraffa camelopardalis Eland de Derby Taurotragus derbianus Gazelle à front roux Gazella rufifrons Gazelle dorcade Gazella dorcas Gazelle dama Gazella dama
Suidés
Limnotragus spekei Cephalophus sylvicultor Panthera pardus Potamochoerus porcus
Anomaluridés
Anomalurops beecrofti
Cétacés
Nom vernaculaire Hippopotame Lamantin d'Afrique Chimpanzé Colobai Cercocèbe à collier blanc Mangabey Cercocèbe à crête
Situtonga ou Guib d'eau Céphalophe à dos jaune Léopard Potamochère Anomalure de Beecroft ou Ecureuil volant
Toutes espèces 51
Oiseaux Struthionidés Pélicanidés Phaëthontidés
Threskiornithidés
Phoenicopteridés
Ciconiidés
Ardeidés
Rhynchopidés Gruidés
Struthio camalus Pélicanus onocrota Pélicanus roseus Pélicanus rufescens Phaëton aethereus Hagedashia hagedash Threskiornis aethiopicus Plegadis falcinellus Platalea alba Phoeniconaias minor Phoenicopterus roseus Ciconia ciconia Dissoura episcopa
Ibis hagesgash Ibis sacré Ibis falcinelle Spatule d'Afrique Petit flamant Flamant rose Cigogne blanche Cigogne épiscopale
Sphennorrhynchus abdimi
Cigogne d'Abdim
Leptoptilos crumeniferus Ibis ibis Ephippiorhynchussenegalensis Bubulcus ibis Egretta alba Egretta garzetta Egretta intermedia Ardea goliah Rhynchops flavirostris Balearica pavonina Neotis cafra denhami
Otididés
Autruche Pélican blanc lus Pélican rose Pélican gris Paille en queue à bec rouge
Choriotis arabe
Marabout Tantale ibis Jabiru Héron gardes-bœufs Grande aigrette Aigrette gazelle Aigrette à bec jaune Aigrette gorge blanche Bec-en-oiseaux Grue couronnée Grande outarde de Denham Outarde arabe
Falconidés Toutes les espèces : vautours, Milans, aigles, faucons, buses, circaètes, bateleurs, balbuzards Sagitarius Accipitridés
Serpentarius
Messager serpentaire Ogilby
Strigidés Toute les espèces effraies, Chouettes, ducs, chevechettes, Hiboux.
Bucerotidés
Calaos Tous les calaos: Laridés Sternes, mouettes et goélands
52
Reptiles Testudinidés
Tortues de terre (Toutes les espèces)
Cheloniidés
Tortues de mer Toutes les espèces : Genres chelonia, caretta, lepidochelys, eretmochelys, dermochelys
Emydidés
Tortues des marais, Toutes les espèces
Crocodylidés
Crocodylus ataphractus
Faux gavial d'Afrique
Crocodylus niloticus
Crocodile du Nil
Osteoloemus tetraspis tetraspis
Crocodile à museau court
Mollusques Cypréidés
Cypraea Sanguinolenta
Cyprée
¾ Espèces partiellement protégées Ici, la chasse ou la capture, y compris celle des jeunes, n'est autorisée dans les limites fixées à l'article D.4 alinéa 2, qu'aux porteurs de permis de grande chasse, de chasse au gibier d'eau, de capture commerciale ou scientifique. Le ramassage des œufs n'est autorisé qu'aux porteurs de permis scientifiques. Les animaux concernés par se statut sont indiqués dans le tableau VIII. Tableau VIII : espèces partiellement protégées Mammifères Félidés Canidés
Bovidés
Lion Félis Léo Tous les petits carnivores servals, caracal, chat sauvage, civette, ginette, zorille, outre, Mangouste Lycaon Lycaon pictus Buffle Tous les buffles Hippotrague ou antilope Hippotragus equinus Cheval Bubale Alcelaphus major Cobe de Buffon Adenota Kob Cobe redunca Redunca redunca Cobe onctueux Kobus defassa Ourebi Ourebia ourebi Céphalophes Genres cephalophus, sylvicapra et philantomba Guib harnaché Tragelaphus acriptus 53
Oiseaux Anatidés
Rallidés
Psittacidés
Alopochen aegytiacus Plectropterus gambiensis Sarkidiornis melanotos Thalassornis leuconotus leuconotus Porphyrio madagascariensis Aegyptiacus Porphyrula alleni Poicephalus robustus fascicollis Poicephalus senegalus
Otidiés
Oie d'Egypte Oie de Gambie Oie caronculée Canard à dos blanc Poule sultane Poule sultane d'Allen Perroquet robuste Perroquet du Sénégal Perruche à longue queue Outarde à ventre noir
Psittacula krameri krameri Lissotis melanogaster Eupodotis senegalensis
Poule de Pharaon
Lophotis ruficrista salvilei
Outarde naine Reptiles
Boïdés
Python regius
Varanidés
Python sebae Varanus niloticus niloticus Varanus exanthematicus
Python royal Python de seba Varan du Nil Varan des savanes africaines
Source : MEPN 1986
Le sous-sol du PNNK est également riche en minerais, ce qui explique la présence de nombreux sites d’orpaillage traditionnels et des sociétés d’exploration et d’exploitation de ces minerais.
S’agissant de l’occupation de l’espace, schématiquement, le complexe du Niokolo-Koba, en tant que réserve de la biosphère, est organisé en trois zones de cercles concentriques avec l’aire centrale, la zone tampon et la périphérie. L’aire centrale qui s’étend sur 913.000 ha est une zone sous haute protection pour la conservation biologique, la recherche scientifique et d’autres activités à faible impact (éducation, écotourisme). La zone tampon, large d’un ha, est une zone immédiatement périphérique de l’aire centrale. Des activités compatibles avec la conservation, comme la récréation et la recherche peuvent y être conduites. Enfin, la périphérie qui est une zone de terroir et dans laquelle la population peut s’installer et mener des activités de production. 54
La périphérie du PNNK polarise 304 villages et hameaux répartis dans 15 communautés rurales et une commune pour une population totale d’environ 100.000 habitants. Dans cette même périphérie, sont aménagées des zones de chasse appelées «zones amodiées».
Figure 3 : Le PNNK et sa périphérie Au départ, le droit de chasse dans les zones amodiées était exclusivement réservé à l’Etat puis ce dernier l’a concédé aux exploitants cynégétiques privés. L’amodiation est une location du droit de chasse sur le terrain qui en est l’objet au bénéfice de l’amodiataire. L’amodiation permet de concentrer l’activité de la chasse dans des zones bien aménagées à cette fin pour mieux la contrôler. L’exploitant cynégétique est détenteur d’une licence renouvelable chaque année et doit s’acquitter de certaines obligations dont l’aménagement de l’habitat dans les limites des zones placées sous leurs responsabilités, une licence de 300.000 FCFA quelle que soit la superficie de la zone exploitée et une taxe d’amodiation de 25 FCFA/ha. 55
Bien que la périphérie du PNNK compte 39 zones amodiées dont la superficie varie entre 30.000 et 60.000 ha pour chaque zone, (voir annexe 2), pour les 100.000 âmes qui vivent à l’interface de cet écosystème, il est devenu impossible d’exploiter, du moins légalement la faune «des territoires de leurs ancêtres». Les prélèvements sont totalement interdits au niveau de l’aire centrale et dans la zone tampon. La chasse est autorisée dans les zones amodiées mais celle-ci se limite à des espèces non protégées constituées essentiellement d’avifaune et de phacochères. De plus, la chasse est ouverte pendant une certaine période de l’année, environ 4 mois et moyennant le paiement d’un permis de 3.000 FCFA.
Il faut également signaler que toutes les communautés rurales ne bénéficient pas de zone amodiée. De ce fait, en absence des mesures alternatives viables, le braconnage reste souvent le seul moyen de satisfaction des besoins en protéines animales de la population riveraine du complexe de Niokolo.
II.1.3. Zone de l’étude
L’étude a été réalisée au niveau de deux (02) communautés rurales qui jouxtent le PNNK (figure 4). Il s’agit des communautés rurales de Dialakoto (région de Tambacounda) et celle de Tomboronkoto (région de Kédougou). Ces deux communautés font donc partie de la périphérie du PNNK qui est une zone de cantonnement de toutes les communautés rurales riveraines du Parc. Les communautés rurales de Dialakoto et Tomboronkoto ont été choisies en raison de la diversité ethnique et les relations que ces populations entretiennent avec les ressources fauniques du PNNK et de sa périphérie. Bien que situé en périphérie du PNKK, Dialakoto ne dispose pas de zone amodiée et la plupart de sa population a toujours été là alors que certains villages de Tomboronkoto sont 56
peuplés des déguerpis du parc et que cette communauté dispose de deux zones amodiés, Mako -Niokolo et Haute Gambie totalisant 120.000 km².
Figure 4: Localisation de la zone d'étude
57
Dans les deux communautés rurales, six (06) villages ont été ciblés (tableau IX). Tableau IX : Villages enquêtés Sites visités
Date de création
Communauté rurale de Dialakoto (région de Tambacounda)
- (400 ans)
-
Village de Bady
1975
750
1975
-
1975
400
Village de Mako
-
-
Village de Badian
1969
500
Niemeniké Tomboronkoto (région de Kédougou)
d’habitants
Village de Dialakoto
Village. de Communauté rurale de
Nombre
V. de Sibikiling Bassari
Les six (6) villages visités accusent un déficit en infrastructures et équipements socio-sanitaires de base (école, puits ou forage etc.). Quant bien même les cases de santé existent, les médicaments et le personnel médical font défaut.
II.2. Prélèvements sur la faune chassable de la périphérie du NiokoloKoba Dans ce manuscrit, le terme «prélèvements» inclut à la fois le gibier chassé pendant la période réglementée et celui issu du braconnage. En effet, les biotopes du PNNK et sa périphérie abritent une faune extrêmement diversifiée: 80 espèces de mammifères, 330 espèces d’oiseaux, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d’amphibiens et 60 espèces de poissons (Traoré, 1997).
II.2.1. Accès aux ressources fauniques de la périphérie du PNKK La faune du PNKK et de sa périphérie inclut des espèces potentiellement comestibles comme le buffle, l'éland de Derby, l'hippotrague, le cercopithèque, le cobe de Buffon, le bubale, le phacochère, le potamochère, le daman, l'ourébi 58
etc. A travers la description faite ultérieurement sur la structuration du parc, des activités légales de chasse peuvent y être effectuées en particulier à travers l’amodiation. L’amodiation est la location par l’État des droits de chasse portant sur un domaine qui peut être compris dans une zone d’intérêt cynégétique ou une zone de terroir. Ainsi, au Sénégal, la chasse est généralement pratiquée sous trois formes : la chasse dite banale, celle en Zone d’Intérêt Cynégétique (ZIC) et celle en zone amodiée.
La Chasse banale est la forme de prélèvement qui intéresse surtout les résidents. Chaque année, elle est organisée par un arrêté qui fixe les modalités de son exercice et qui fournit des informations relatives aux zones partiellement ou définitivement fermées. Quant à la chasse réglementée, elle est exclusivement pratiquée dans les périmètres amodiés qui peuvent se trouver aussi bien en zone d’intérêt cynégétique qu’en zone de terroir. Enfin, la chasse en ZIC de la Falémé constitue le seul territoire où s’effectuent les prélèvements de la grande faune.
II.2.2. Acteurs des prélèvements et leur profil socio-économique
Au cours de la campagne de chasse de 2013, les zones amodiées situées en périphérie du PNKK ont enregistré 1146 chasseurs contre 1160 pour l’année 2012. Les détails sur la catégorisation de ces chasseurs sont donnés dans le tableau n° X.
59
Tableau X : Chasseurs enregistrés pour la campagne cynégétique 20122013 Coutumier
Résident
Touriste
Total
Rappel
Variation
2013
2012
(%)
Tambacounda
-
20
606
626
593
5,6
Kédougou
-
9
187
196
229
-14,4
Kolda
2
1
321
324
338
-4,1
Total
2 30
1114
1146
1160
-1,2
Dans la zone périphérique du complexe de Niokolo, les expéditions de chasse guidée sont organisées par des amodiataires. Ces derniers sont le plus souvent des expatriés européens installés au Sénégal depuis longtemps ou des sénégalais installés en Europe depuis plusieurs années. La liste de tous les amodiataires des zones de chasse de la périphérie est répertoriée dans l’annexe 2.
L’analyse du tableau n° X révèle que pour l’année 2013, 1.146 chasseurs sportifs se sont enregistrés contre 1.160 en 2012. La majorité de ces chasseurs est constituée de touristes, soit 97%. Ces derniers sont essentiellement de nationalité française, avec quelques Portugais. En effet, malgré la crise économique, le Sénégal continue à être fréquenté par les touristes chasseurs. La durée de séjour pour les touristes varie d’une semaine à un mois (tableau n° XI) et la majorité des chasseurs fait une semaine.
60
Tableau XI : Durée de séjour des chasseurs touristes reçus en 2013 Durée de séjour
Total chasseurs
Régions 1 semaine
2 semaines
01 mois
Tambacounda
449
141
16
606
Kédougou
10
4
-
14
Kolda
303
96
9
408
Total 2013
762
241
25
1028
On remarque une légère baisse sur le nombre de chasseurs touristiques enregistrés entre les campagnes cynégétiques de 2012 et 2013. Cette tendance à
Nombre de chasseurs
la baisse est également observée depuis 2007 comme le montre la figure 5.
Touristes Chasseurs enregistrés de 2007 à 2013 2000 1500 1000 500 0
2007 Effectifs enregistrés 1701
2008 1611
2009 1488
2010 1445
2011 1240
2012 1160
2013 1146
Figure 5 : Evolution des effectifs des chasseurs touristes de 2007 à 2013
La deuxième catégorie pratiquant la chasse guidée est constituée de résidents, soit 26 et 30 chasseurs résidents respectivement pour les campagnes cynégétiques de 2012 et 2013.
61
Le troisième groupe d’acteurs de prélèvement sur la faune de la périphérie du complexe de Niokolo est constitué par la population riveraine composée à la fois des anciens occupants et usagers du Parc. Actuellement, la périphérie du PNNK polarise 304 villages et hameaux répartis dans 15 communautés rurales et une commune. Selon le dernier recensement, la population riveraine du PNKK avait été évaluée à environ 100.000 personnes. Pratiquement, dans le passé, tout homme adulte de toutes les ethnies présentes dans cette zone (Mandingue, Bassari, Koniagui, Peul) était susceptible de s’adonner à la chasse. Cette dernière était considérée comme une activité noble à travers laquelle l’homme démontrait son courage et son habileté. Le statut de chasseur conférait un prestige et une valorisation sociale.
Avec le nouveau code, la chasse villageoise est devenue très réglementée. La part de la chasse villageoise dans les statistiques officielles est très faible pour ne pas dire nulle. Au cours de l’année 2013, seulement 2 permis de chasse coutumière ont été délivrés pour les 100.000 âmes qui vivent en périphérie du PNNK. Cependant, il est évident que malgré ce faible taux d’enregistrement des chasseurs villageois, les habitudes alimentaires et surtout le manque d’alternatives en termes d’aliments protéinés poussent la population riveraine à pratiquer le braconnage de subsistance. Toutefois, le sujet devient presque un tabou
compte
tenu
du
dispositif
répressif
mis
en
place
par
les
conservateurs/gestionnaires de la faune du PNNK et de sa périphérie.
Pour appréhender le profil socio-économique des « chasseurs potentiels », nous avons administré le questionnaire à un échantillon aléatoire de 43 hommes adultes appartenant à six villages riverains du PNNK. Au regard des résultats du questionnaire, la majorité de cet échantillon est constitué de Mandingue (54%), de Bassari (23%°), de Bédick, de Peul et de Koniagui. La moyenne d’âge est de 38 ans avec les extrêmes de 19 et 78 ans. 62
Le nivveau d’instruction était é relativvement bon pour une u zone rrurale com mme le montree la figuree 6.
N Niveau d'in nstruction des d enquêtéés 21%
19% % Aucun
9%
Primaire 28%
Secondaire Supérieur
23%
Coranique
u d'instrucction des enquêtés Figure 6 : Niveau La situuation mattrimonialee de l’échaantillon faiisait ressoortir une prrédominan nce des mariéss qui repréésentaientt 77% de l’effectif. La religiion dominnante est l’Islam, l soit 722% contree 28 % pour p le chhristianism me. Les principaless activités socioéconom miques ou o de prooduction de notree échantilllon sontt principaalement Près de 90 % dess enquêtéss pratiquaiient l’agriiculture l’agricuulture et l’élevage. l alors que q 86 % avaient auu plus un animal do omestiquee : bœufs, petits rum minants ou autrres animauux de bassse-cour.
L’élevage est de d type extensif, e a avec un faible tauux de désstockage et une dépenddance totaale aux reessources fourragèrres et hyddriques naaturelles. Or, O ces dernièrres connaissent unee grande variation v dans d le teemps. Penndant l’hiv vernage les pâtturages soont variés et luxuriiants, les cours d’eeau et maares bien remplis r alors que q pendaant la saisoon sèche, le tapis herbacé h esst quasi-innexistant avec a un tarissem ment des mares m et une u diminuution du débit d des cours c d’eauu. 6 63
D’autres activités de production comme la pêche, l’apiculture, l’artisanat (et particulièrement la confection des éponges, nattes, paniers…), le commerce, l’orpaillage étaient aussi pratiquées. Seuls 13% de l’échantillon ne pratiquaient aucune activité alors que 4% ont reconnu leur statut de «chasseur» pour la vente du gibier. En ce qui concerne l’accès au revenu, 55% de l’échantillon estimaient ne pas avoir de revenus réguliers.
Enfin, le dernier groupe de chasseurs occasionnels est constitué d’Ouvriers des sociétés minières et sites traditionnels d’orpaillage auxquels pourraient s’ajouter les éleveurs transhumants. En effet, la présence des chantiers miniers et des sites aurifères traditionnels génère un nouveau type d’acteurs de prélèvement constitué de travailleurs migrants provenant essentiellement des pays de la sousrégion notamment le Ghana, le Nigeria, le Burkina et le Mali. D’après nos sources, ces derniers achèteraient souvent de la viande auprès des braconniers locaux et peuvent eux-mêmes à l’occasion braconner. Cependant, sur un autre plan, la présence des sites miniers aurait un effet positif sur le braconnage par les autochtones. «Travailler dans une mine rapporte plus et sans pour autant risquer d’aller en brousse chercher un animal qu’on ne va pas à tous les coups trouver au risque de se faire appréhender par les brigades» dit un de nos interlocuteur. Les transhumants, en raison du manque d’aires de pâturage dans leurs terroirs villageois d’origine et les riverains du PNNK propriétaires de troupeaux, dès le début de la saison sèche (novembre/décembre), font des incursions avec leurs cheptels dans l’aire centrale du Niokolo. Les bergers qui accompagnent ces troupeaux font des prélèvements sur le gibier chassable qu’ils vont par la suite écouler sur le marché clandestinement. A ces prélèvements effectués par des bergers résidents, il faut ajouter ceux de bergers transhumants provenant du nord du Sénégal (Louga, Saint-Louis et Matam) mais aussi des pays limitrophes, la Mauritanie et le Mali essentiellement. 64
Pour les populations vivant à la périphérie du parc, l’installation de ce dernier a été mal vécue à cause de l’interdiction d’exploiter de la faune comme l’avait bien démontré les rapports de MEPN (2009). Ces derniers avaient identifié l’existence d’une bonne collaboration entre les populations et l’Etat pour gage d’une meilleure gestion de la ressource, à travers une stratégie dite d’implication participative. Cette même stratégie est décrite par Boureima (2008) qui souligne que les communautés villageoises gardent d’étroites relations avec les réserves de la biosphère.
Les prélèvements sur la faune sauvage, lorsqu’ils sont bien gérés revêtent une importance capitale dans la vie des populations vivant à l’interface des écosystèmes forestiers. Ces prélèvements participent à la lutte contre l’insécurité alimentaire. En effet dans beaucoup de pays africains en particulier en Afrique centrale, la faune contribue directement ou indirectement à la sécurité alimentaire. Ces prélèvements assimilés au braconnage s’opèrent de facto dans la clandestinité selon Niagate et Al (2005).
II.2.3. Espèces prélevées et quantités correspondantes
Deux permis de chasse sont délivrés au Sénégal : le permis de petite chasse et celui de grande chasse. La grande chasse, celle des grands mammifères n’est autorisée que dans la zone d’intérêt cynégétique de la Falémé. Cette grande chasse est basée annuellement sur un plan de tir avec les quotas pour chaque espèce. Dans les zones amodiées de la périphérie du PNNK, n’est autorisée que la petite chasse essentiellement l’avifaune appartenant aux ordres de Phasinidae (francolins, cailles), de Columbidae (tourterelles et pigeons), de Numididae (pintades), de Pteroclididae (gangas ou cailles de Barbarie).
65
La faune mammalienne chassée est composée principalement du lièvre et du phacochère (Phacochoerus aethiopicus). ¾ Espèces prélevées au niveau de la chasse touristique guidée
Les données issues des rapports techniques de la Direction des eaux, forêts, chasses et de la conservation des sols sur la chasse touristique guidée (tableau XII), démontrent que les oiseaux sont les plus fréquemment chassés et que ces derniers appartiendraient aux ordres des Phasinidae et des Columbidae.
Tableau XII : Espèces prélevées dans les zones amodiées de la périphérie du PNNKK en 2013 Tambacounda
Kédougou
Kolda
Total 2013
Rappel 2012
Ganga ou caille de Barbarie
1879
153
602
2634
3399
Pigeons
965
142
1332
2439
1771
Tourterelles
30304
2608
8541
41453
30608
Pintade
279
9
169
457
420
Francolin
9765
1069
5123
15957
16629
Lièvre
62
2
88
152
132
Phacochère
144
184
46
374
337
Total
43398
4167
15901
63466
58706
Les spécimens de l’avifaune des zones amodiées de la périphérie du PNNK les plus fréquemment abattus sont représentés par les tourterelles (Streptopelia sp. et Turtur sp.) avec un taux de capture de 65,8 % suivies des Francolins (Francolinus sp.) avec 25,3 %. La caille (coturnix sp) et la pintade commune (Numida meleagris) ont enregistré le plus faible volume de prélèvement. 66
Pour les mammifères dont la chasse est autorisée dans les zones amodiées de la périphérie du Niokolo, en 2013, 374 phacochères et 152 lièvres ont été également abattus en périphérie du parc.
Les restaurants des campements de chasse représentent la destination de la majorité de la venaison.
S’agissant de l’évolution des espèces abattues en 2013, on note une augmentation de près de 8 % par rapport à 2012. Ces six dernières années, les prélèvements ont évolués en dents de scie. Les taux les plus élevés ont été observés en 2008 et 2011 comme le montre la figure 7.
100000
Nombre d'espècs
90000 80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Figure 7 : Evolution du nombre d'espèces abattues entre 2007 et 2013 dans les zones amodiées de la périphérie du PNNK
67
II.2.4 Consomm C mation des viandes de broussse dans lees commu unautés riveraines du PNNK P S’agisssant des espèces e p prélevées p les au par utochtones, il n’a pas été possible p d’estim mer quanttitativemennt les donnnées, la populatioon organissant souveent des battuess en dehorrs de la péériode autoorisée pou ur la chassse (en génnéral de jaanvier à avril de d chaquee année). L’activitéé devenan nt de faccto illicitee, il est difficile d d’estim mer les quuantités prélevées. p En interrrogeant unn paysan ressortisssant du villagee de Niém méniké, ill nous coonfie qu’een leur teemps il nn’y avait pas de préféreence sur lees espècess consomm mées, il diisait je citee « on connsommait tout ce qui bouuge ».
Pour connaître les espècess potentiellement « braconnaables », noous avons posé la questioon indirecctement à savoir « dites-n nous si lees espècees ci-aprèès sont comesttibles ou pas p ? ». Les pourrcentages de réponsses positivves pour chaque espècee de la listee préétabliie sont réssumés dan ns la figuree 8.
100
Colobe
Python …
Autruche
Potamoch…
Hérisson
Lamantin
Pélican
Rat …
Outarde
Varan
Pangolin
Oie
Aulacode
Singe
Bubale
p p Céphalop…
Girafe
Antilope
Cob
Gazelle
Guib …
Tortues
Canard
Francolins
Biche
Pigeons
Porc‐épic
Buffle
Ecureuil
Lièvre Liè
0
Pigeons
50
Figuree 8 : Pourrcentage de d réponses positiv ves pour lee prélèvem ment de certain ns animau ux en périphérie du PNNK
6 68
Les résultats indiquent que la chasse villageoise concernait aussi bien des artiodactyles (buffle, biche, guib harnaché, colobe, gazelle, antilope, girafe, bubale, céphalophe, phacochère et potamochère), des rongeurs (porc-épic, écureuil, aulacode, hérisson et rat sauvage), des reptiles (tortues, varan, pangolin, python), des oiseaux (pigeons, canard, oie, outarde, pélican et autruche) et même des primates (singe et colobe). Les espèces les plus chassées étaient par ordre d’importance le lièvre sauvage avec un taux de citation de 81% (autant pour les pigeons). Le buffle (Syncerus caffer), l’écureuil et le porc-épic viennent en troisième position avec un taux de citation de 78,3% alors que la biche et le canard fermaient ce top des 7 espèces les plus chassées avec des taux respectifs de 75,6% et 72,9 %. Parmi les artiodactyles, les bovidés étaient les plus cités avec en tête de fil le buffle, qui constitue de loin l’espèce la plus prisée, soit 81%. Par ailleurs, 6 autres espèces de bovidés ont fait l’objet d’abattage : la biche citée 28 fois soit 75,6 %; le guib harnaché (Tragelaphus scriptus) avec 56,7 %, le cob avec 48,6 %.
Les résultats de cette étude ont montré également que la plupart des espèces chassées par les communautés riveraines du PNNK sont intégralement ou partiellement protégées suivant le statut de protection du code de la chasse du Sénégal (MEPN, 1986). C’est le cas de l’écureuil (78,3 % des citations), de la gazelle (45,9 %), de la girafe (43,2 %), des céphalophes (35,1 %), du varan de forêt (Varanus ornatus) avec 29,9 %, des pangolins (Manis sp. et Uromanis sp.) avec 24,3 % et du potamochère (Potamochoerus porcus) avec 13,5 % des réponses positives. D’autres espèces partiellement protégées comme les buffles, le guib harnaché, les céphalophes, les oies, les outardes et les pythons ont également fait l’objet de prélèvements mais dans une moindre mesure.
69
Concerrnant les braconnie b rs appréheendés par les brigaddes mobilles du PNN NK, au cours de d l’annéee 2013, 166 interpellaations ont été faites avec la saisie des espèces e ci-aprèès : 1 cobe, 2 Guibb harnachéé, 2 porcss-épics, 1 civettte (Viverrra civetta), 1 céphhalophe ouu petite anttilope.
nt les prélèvements en périp phérie du Niokolo--Koba II.2.5. Facteurss favorisan Les prrélèvemennts effectuués par lees autochttones sur les ressoources fau uniques sauvagges de la périphérie p du PNNK K sont mo otivés par un ensem mble complexe de facteurrs. Ces deerniers com mprennennt la subsiistance enn termes dde rechercche des protéinnes animaales, la reecherche des reven nus monéttaires, la contraintte et la rechercche de tropphée com mme l’illusttre la figu ure 9.
Répartition sellon les raisoons qui pou usseraient au a prélèvem ment
23%
27%
20% %
20% 8%
2%
Consommatiion C C Commerciali isation C Chasse pour trophée T Tradition Protection dees cultures C Chômage
Figure 9 : Motivaations dess prélèvem ments surr la faune sauvage
7 70
Environ 84 % de notre échantillon avoue consommer la viande de brousse régulièrement alors que 98 % du même échantillon souhaite augmenter leur niveau de consommation de viande en général. Les viandes de brousse qui arrivent au village sont essentiellement consommées sur place pour les besoins nutritionnels des ménages mais une partie peut être cédée sous forme de don ou vendue. Environ 61 % des enquêtés affirment avoir reçu la viande sauvage d’un tiers. La vente de la viande de chasse dans les villages est limitée par son caractère illicite et informel. Cependant, le braconnage commercial serait plus important dans la ville de Kédougou. En effet, la présence des sociétés minières et des sites d’orpaillage traditionnels attirent une catégorie de personnes souvent d’origine étrangère et qui constitue des acheteurs potentiels de viandes de brousse. Par ailleurs, le gibier est chassé pour d’autres raisons. Dans 20% des cas, les animaux sauvages sont tués pour protéger les cultures, ce qui rentre dans la résolution des conflits entre faune sauvage/agriculture. Le chômage pousserait également 20 % des enquêtés à se rabattre sur la faune sauvage chassable pour régler leurs besoins primaires.
Si le braconnage à but de subsistance constitue la principale motivation des prélèvements de viande de brousse, celle-ci n’est pas la plus prisée. Nous avons ainsi cherché à évaluer leur préférence en matière de viande. Et il ressort des enquêtés que les viandes sauvages sont venues loin dernière les autres viandes d’animaux de boucherie comme le montre la figure 10. On comprend ainsi, que c’est parce que les communautés riveraines du PNNK n’ont pas d’autres alternatives pour satisfaire leurs besoins en protéines animales qu’ils sont obligés de se rabattre sur la viande de brousse.
71
Classement des viandes par rapport aux préférences des enquêtés
Figure 10 : Préférence des enquêtés en matière de viande
Si la viande de brousse est bien consommée par l’échantillon, il ressort de cette étude que celle-ci n’est pas la plus prisée. Pour les communautés riveraines du PNNK, l’exploitation et la consommation de la viande de brousse s’expliquent essentiellement par l’inaccessibilité et l’indisponibilité des autres sources de protéines animales; viandes de boucherie, poisson et autres produits halieutiques.
En ce qui concerne la chasse touristique guidée; elle est motivée essentiellement par la recherche des trophées et autres plaisirs culturels. Ainsi, les spécimens préférés des touristes traduisent souvent l’envie de chasser l’espèce qui ressemble biologiquement à celle chassée dans leurs pays de départ. Les chasseurs de perdrix se plaisent de tirer sur les francolins, ceux de sanglier sur le phacochère. La bonne qualité des infrastructures d’accueil et le bon potentiel faunique justifient la présence des chasseurs touristiques européens. La chasse est devenue alors un sport entrainant dans son exécution une véritable machine économique.
72
Dès lors, le faible niveau de revenus de la majorité des sénégalais expliquerait le faible taux de participation de nos concitoyens à la chasse sportive, activité assez coûteuse en termes d’acquisition du matériel de chasse.
II.3. Autres revenus générés par des animaux sauvages ou leurs dérivés Pour la population riveraine du PNKK, la vente des trophées ou de certaines parties d’animaux sauvages, peaux et cuirs, cornes, onglons etc., constitue une source de revenus. La vente des animaux sauvages ou de leur partie peuvent faire l’objet d’un commerce local ou international. En effet, depuis 1977, le Sénégal a ratifié la Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Celle-ci avait été adoptée en 1973 et son objectif est de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles appartiennent ces dits spécimens. La mise en œuvre de la CITES est évaluée toutes les trois (3) années et permet aux Etats de statuer sur le niveau de protection des différentes espèces. En vertu de l’application des dispositions de la CITES, pour l’année 2013, 221 permis dont 16 permis scientifiques et 90 permis hors scientifiques ont été établis. Le tableau XIII montre les spécimens exportés.
73
Tableau XIII : Permis CITES délivrés et produits exportés, 2013 Spécimens par espèce Divers articles
Python sebae
Varanus niloticus
Varanus exanthematicus
Crocodylus niloticus
Sacs
2670
238
108
147
Portes feuilles
672
60
0
30
Chaussures
768
25
0
2
Lancers
300
0
0
0
Ceintures
1000
298
6
139
Portes billets
82
29
0
0
Portes monnaies
10
0
0
10
Bracelets
598
0
0
0
Peaux
70
0
0
1
Pochettes
1089
484
30
73
Sacoche
15
0
0
0
Pantalon
1
0
0
0
0
20
0
0
Portes clés
0
10
0
0
Totaux
7275
1164
144
402
Portes documents
II.4. Estimation de l’impact de l’activité de chasse sur la biodiversité du PNNK En l’absence d’inventaires exhaustifs sur l’ensemble de la faune du complexe de Niokolo-Koba et des données sur la longévité, la structure sociale et les capacités reproductives des différents taxons sur lesquels s’effectuent les prélèvements, nous n’avons pas pu évaluer quantitativement l’impact des prélèvements sur la biodiversité faunique du complexe de Niokolo-Koba.
74
La Seule estimation qui a été faite est basée sur les informations qualitatives issues des entretiens informels avec les personnes ressources et/ou du questionnaire d’enquête.
Pour finir, un essai d’appréciation quantitative a été réalisé pour une zone amodiée pour laquelle il existait des données chiffrées sur les prélèvements. Et un recensement exhaustif avait permis de connaître la biomasse faunique de cette zone amodiée.
II.4.1. Estimation de l’impact de la chasse licite sur une zone amodiée donnée
Pour voir l’impact qu’aurait la chasse touristique sur la faune des zones amodiées, nous avons pris pour exemple celle pour laquelle les effectifs et les prélèvements sur certaines espèces d’oiseaux étaient disponibles au cours de l’année 2009/2010.
Tableau XIV : Niveau d’exploitation de certaines espèces d’oiseaux et de phacochères Espèces
Dénombrement effectif
Effectifs estimés
Prélèvements
Taux de prélèvement
Francolin Tourterelles Ganga Poule de roche Pigeons vert Pintade Phacochère Lièvre
6447 35490 213 329 358 380 383 06
189500 208800 12940 11440 27960 14254 10942 1024
11396 26395 2777 93 403 619 191 84
13% 13% 21% 0,8% 1,5 % 4,3% 1,7% 8,2%
Chez les oiseaux, le taux de prélèvement le plus élevé, 21 % a été observé au niveau du Ganga, le plus faible taux était celui de la poule des roches. 75
En ce qui concerne les deux espèces de mammifères pour qui les prélèvements sont autorisés le phacochère et le lièvre, les taux de prélèvement sont respectivement de 1,7% et 8,2 %. Compte tenu de la prolificité relativement bonne des espèces étudiées, les taux d’exploitation paraissent écologiquement compatibles avec les potentialités de cette zone. Ces prélèvements contrôlés ne mettent donc pas en péril la biomasse des espèces concernées. La méthode utilisée a été basée essentiellement sur les contacts visuels des animaux et/ou la présence de leurs empreintes et, le dénombrement pourrait avoir concerné un petit nombre d’individus par espèces. Il faudra cependant relativiser cette affirmation car dans cette zone, il est régulièrement signalé le braconnage orchestré sur les petites antilopes même au niveau de l’aire centrale du complexe. Si les dispositions appropriées ne sont pas prises, le renouvellement de ces espèces risque d’être à la longue compromis.
II.4.2. Perceptions des communautés riveraines sur l’évolution de la faune du PNNK De la compilation des résultats, il ressort que l’essentiel des espèces chassées proviennent des zones amodiées situées en périphérie du PNNK. Cependant, compte tenu du fait que l’aire centrale du complexe renferme des espèces de gibier devenues rares dans les zones amodiées ou celles dont la chasse est interdite, la population riveraine serait tentée de faire des incursions au niveau de la zone tampon et du noyau du PNNK. A cela s’ajoute le fait que les limites des différentes composantes du complexe ne sont pas toujours matérialisées et/ou visibles pendant une certaine période de l’année.
Pour préserver la biodiversité faunique du PNNK, l’Etat du Sénégal a mis en place des mesures conservatoires.
76
Celles-ci comprennent entre autres la diminution du nombre d’espèces dont la chasse est autorisée, la réduction du nombre de jours de chasse et la limitation des latitudes d’abattage par catégorie de permis et d’espèces de gibier.
Au cours de ce travail de terrain, il a été remarqué que la population riveraine ignore souvent ces mesures. En effet, seulement 14 % des personnes enquêtées savaient qu’il y a des espèces dont la chasse est prohibée. A l’opposé, plus de la moitié de l’échantillon, soit 53,4 % savaient qu’il y a une période de l’année où la chasse est interdite. Toutefois, malgré ce manque de communication et surtout d’appropriation du dispositif réglementaire par les communautés locales pour préserver la biodiversité du PNNK, la population est consciente de la diminution progressive de la faune. Environ 60% des enquêtés reconnaissent que la faune du complexe de Niokolo ne fait que régresser. Dans le même échantillon, 53 % estiment qu’il faut protéger davantage la faune du PNNK et de sa périphérie.
Parmi les causes de la raréfaction; le braconnage, les feux de brousse, la surexploitation par la chasse touristique et villageoise figurent en bonne position comme le montre la figure 11.
19%
9%9% 56%
21% 21% 51%
46% 49%
Braconnage Feux de brousse Chasse touristique Assèchement cours d'eau et mares Manque de pluie (Sécheresse) Chasse villageoise Exploration minière Pâturage par le bétail Coupe d'arbre
Figure 11 : raréfaction de la faune du complexe de Niokolo-Koba
77
D’autres facteurs physiques comme l’assèchement précoce des mares et des cours d’eau et la faible pluviométrie expliquent aussi la raréfaction de la faune. Cet état de fait menace l’écosystème et son intégrité. Nos résultats confirment ceux des autres chercheurs qui avaient affirmé que certaines espèces avaient disparu. Certains chercheurs qualifient même le parc d’un sanctuaire en péril (Sénégal. MEPN, 2009).
Les communautés riveraines du complexe estiment que la chasse touristique guidée vient en troisième position parmi les principaux facteurs responsables de la raréfaction des animaux sauvages du complexe de Niokolo-Koba. Cependant, cet avis n’est pas partagé par les autres partenaires notamment les amodiataires et les services techniques impliqués dans la conservation et la gestion de la faune. Ces derniers affirment que la chasse autorisée a plutôt un impact positif sur la quantité de la faune du PNNK : «Avec les coups de feu lors de chasse dans les zones amodiées les animaux retournent dans le parc». Hors campagne de chasse, les amodiataires protègent leurs zones respectives du braconnage. Et indirectement, ils participent à la lutte contre le braconnage du PNNK. A cela s’ajoute le fait que les amodiataires, en application des dispositions des clauses des cahiers de charges, ont l’obligation de contribuer au développement local à travers les activités socioculturelles ou génératrices de revenus. Cette contribution peut participer de façon efficace à la mise en place d’activités alternatives à celles du braconnage au niveau des villages. Les activités appuyées par les amodiataires concernent la santé, l’éducation, l’agriculture, la préservation de l’environnement, l’aménagement des aires récréatives, de forage de puits. Cependant, aucun dispositif ne contraint les amodiataires à honorer leurs obligations, ce qui fait que les taux de réalisation sont faibles.
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Les résultats de nos recensements ont montré que le trafic et le braconnage sont les moyens les plus utilisées par les populations locales pour accéder aux ressources du parc. Malgré l’autorisation de chasse qui leur est attribué pour exploiter les ressources, nos résultats prouvent que très peu de permis sont délivrés chaque année alors que nos enquêtes nous montrent un nombre bien plus important de chasseurs traditionnels. A cela s’ajoute le nombre important d’individus, identifiés comme braconniers qui sont interpellés chaque année dans le parc, données obtenus de la DPN (2013). La population estime que la plus grande part d’exploitation de la faune revient à la chasse touristique qui enregistre un grand nombre d’animaux abattus chaque année.
Ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays d’Afrique centrale. Mbete (2012) nous montre qu’au Congo par exemple, il ya une plus grande liberté des populations vis-à-vis de la faune. Le même exemple a été montré par Czudek (2001) pour qui, au Zimbabwe le cadre juridique et institutionnel permet d’associer effectivement des populations locales à la question de la gestion de la faune. Ainsi, le système foncier et la législation en vigueur au Zimbabwe, autorisent les propriétaires terriens à gérer de manière autonome la faune présente sur leurs terrains. Ce qui a permis aux éleveurs d’envisager l’utilisation commerciale de la faune et l’organisation de la chasse sportive qui constitue de loin le mode le plus rentable d’exploitation des animaux sauvages.
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CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS Une bonne préservation des ressources fauniques du PNNK et de sa périphérie peut être assurée à travers les activités conjointes et inclusives où se retrouvent les deux parties prenantes, les gouvernants et les communautés de base. L’Etat du Sénégal à travers ses services techniques et administratifs impliqués dans la gestion de ressources fauniques doit aider les communautés riveraines qui ont été obligées de quitter leurs terres ancestrales à accéder aux moyens de subsistance réguliers et conséquents. Ceci pour limiter le braconnage de subsistance et ses effets négatifs sur la biodiversité des écosystèmes du PNKK et sa périphérie. Certaines actions prioritaires peuvent être retenues à cet effet.
III.1. Surveillance accrue et inclusive de la ressource Le braconnage, qu’il soit l’œuvre des autochtones ou des étrangers venus des pays limitrophes, reste la principale menace de la faune du PNNK et de sa périphérie. Il convient de communiquer l'intérêt que les riverains peuvent avoir à préserver la diversité biologique dans cette zone avant de mettre en place un système de surveillance inclusive, dans lequel les autochtones se sentent utiles et motivés. A cet effet, les 15 communautés rurales et la commune situées en périphérie du Niokolo pourraient créer un réseau pour mettre en synergie leurs efforts pour protéger ce bien commun. C’est seulement à cette condition que les communautés riveraines pourront jouer un rôle clé dans le système de veille et d’alerte qui devra être mis en place par les services chargés de la gestion et de la conservation de cet écosystème.
Les services techniques doivent disposer des équipes mobiles suffisantes en nombre et en qualité pour couvrir toute la superficie du PNNK. De nouveaux outils de communication et d’investigation modernes doivent être également disponibles. 80
Enfin, les frontières avec les pays limitrophes mitoyens du complexe; Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry et le Mali doivent être étroitement surveillées pour éviter la circulation d’armes et outils qui pourront être achetés par les braconniers et ainsi nuire à la faune.
III.2. Faire participer la population riveraine à la gestion des ressources du complexe de Niokolo Une bonne gestion des ressources du complexe de Niokolo ne peut être possible sans la participation active des riverains, anciens locataires et usagers de cet écosystème et de ses ressources. En effet, si la population autochtone riveraine du PNNK tire un profit immédiat des ressources de ce dernier, elle va par conséquent contribuer à leur gestion rationnelle pour un usage futur. L’autorité compétente, en collaboration avec les amodiataires pourrait organiser des «campagnes de chasse coutumière» sans paiement d’une taxe ou permis de chasse. Ces campagnes de chasse coutumière devraient être programmées hors période de chasse touristique et pendant un temps relativement court; une semaine maximum. La période propice pour la chasse coutumière pourrait correspondre aux fêtes de la moisson organisées annuellement par presque tous les groupes ethniques qui cohabitent dans la périphérie du PNNK. Ces campagnes pourraient redonner à la chasse villageoise son cachet culturel d’antan et aider les communautés surtout les moins jeunes à affirmer leur identité. Sur le plan technique, ces sorties de chasse coutumière devraient aussi être encadrées pour ne toucher que les espèces dont les stocks sont relativement bons comme l’avifaune et le phacochère. De même, un appui en matériel de chasse plus conforme serait d’un grand apport.
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Il faudra aussi appuyer des systèmes de productions locaux basés sur l’exploitation du milieu naturelle à travers la cueillette. Cette dernière permet aux groupes socioéconomiques les plus vulnérables d’accéder à des ressources productives. L’existence d’une route nationale permettra l’écoulement aisé des produits vers les grands centres de consommation.
Deux chaînes de valeur, le «mad» et bambou pourraient être appuyées. En effet, le mad, fruit sauvage issus de Saba senegalensis, est très prisé par les consommateurs de tout âge et plus précisément les femmes et les enfants. Le fruit saisonnier (mai-aout) brut de mad fait l’objet d’un commerce très florissant sur toute l’étendue du territoire. Les bénéfices générés par la filière mad peuvent être augmentés à travers sa valorisation sous forme de jus de fruit ou de marmelades, ce qui permettra une meilleure disponibilité dans l’espace et dans le temps et favorisera l’accès aux marchés plus rémunérateurs et donc plus exigeants en termes de qualité et régularité. Quant au bambou, il est utilisé à différents niveaux dans l’habitation telle que la confection des charpentes, des murs des cases. Sa durée de vie est compris entre 8 et 12 ans et s’il n’est pas exploité, il meurt et constitue souvent le point de départ pour les feux de brousse. Un plan d’aménagement et de gestion participatif des bambouseraies du PNNK pourrait permettre à la population riveraine de tirer profit de cette ressource.
III.3. Aménagement des infrastructures pour la faune sauvage et domestique Les limites des différentes aires du complexe ne sont pas souvent matérialisées et les mouvements d’animaux, faune sauvage et cheptel domestique des zones de terroirs vers l’aire centrale et vice versa sont fréquents. Cette mobilité animale engendre des conflits, dont le braconnage des espèces sauvages, la prédation des animaux domestiques et des cultures etc. 82
Au cours des enquêtes, il nous a été rapporté que pendant la saison sèche, les animaux du PNNK sortent de l’aire centrale vers la périphérie à la recherche des points d’eau alors que le motif d’entrer du bétail domestique dans le sanctuaire du PNNK est la recherche des pâturages plus fournis surtout pendant la saison sèche.
Pour maintenir la faune sauvage dans son sanctuaire et minimiser les mouvements illégaux du bétail vers les aires protégées, il faut aménager des micro-barrages pour retenir l’eau à l’intérieur du PNNK, les zones de pâture et les puits pastoraux de même que les étables fumières en périphérie. L’aménagement des points d’abreuvement à l’intérieur devrait être facilité par le fait que le complexe est un bassin versant et que le matériel notamment la pierraille existe. Ainsi en profitant de la topographie, il est possible d’aménager les micro-barrages, les retenues collinaires ou les digues filtrantes pour retenir l’eau et les animaux à l’intérieur longtemps après la saison des pluies. La construction de ces infrastructures dans la zone de terroirs permettra à la population riveraine d’améliorer les rendements agricoles grâce à l’irrigation des bas fonds. De même, ces retenues d’eau peuvent servir à la pisciculture ou à la réalisation de points d’abreuvement du bétail. Enfin, le parcage des animaux et les étables fumières permettront d’augmenter les rendements agricoles dans cette zone où l’éloignement et le manque de moyens financiers ne permettent pas à ceux qui pratiquent l’agriculture d’accéder aux intrants ni à l’outillage agricoles pour intensifier la production et ne pas tenter d’aller vers les zones de terroirs les plus éloigner au risque de réduire l’habitat pour la faune.
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III.4. Mise en place d’activités productives ou d’accès à un emploi rémunéré La résilience des populations autochtones vivant en périphérie du PNNK peut être améliorée à travers la fourniture des moyens de subsistance décents à travers les activités de production à fort impact environnemental et social ainsi que les activités socio-éducatives à fort impact économique et environnemental. L’une des activités éducatives à fort impact social, économique et environnemental serait le financement d’une formation modulaire des pisteurs et guides de chasse au profit des jeunes de la périphérie. Les éléments constitutifs de ce module pourraient inclure entre autre la réglementation de la chasse, la gestion durable et intégrée de la faune, les règles de sécurité, l’écologie, l’éthologie, la reconnaissance des espèces, de leur sexe et des catégories d’âge; le fonctionnement des outils de chasse, le secourisme etc. Dans le montage du module l’on devra s’appuyer sur les anciens chasseurs qui ont accumulé des connaissances énormes sur la faune du complexe dont certains taxons sont menacés de disparation. La plupart des vieux chasseurs sont décédés, ceux qui sont là sont d’âge assez avancé et si on ne profite pas pour transmettre ce savoir empirique aux générations actuelles, c’est toute une série d’information et de savoir sur les espèces présentes, disparues ou en voie de l’être qui disparaitra avec cette génération des chasseurs professionnels.
Cette formation qualifiante permettra à cette jeunesse d’accéder à des emplois temporaires de gardiennage générés par les campements de chasse touristique. Le reste de l’année, ils pourront s’employer dans l’éducation environnementale au sein des établissements scolaires, dans les communautés ou même dans la lutte anti-braconnage moyennant une petite motivation à la charge des amodiataires, de la collectivité et même de l’Etat, qui pourrait ponctionner sur les recettes générées par la chasse touristique.
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D’autres activités productrices et génératrices de revenus telles que les microprojets d’élevage d’animaux sauvages pour la production de viande, l’appui à l’aviculture villageoise, l’embouche ovine et/ou caprine et la commercialisation des produits de la pêche constituent des activités à haut potentiel. Dans cette zone, la présence des sociétés minières et les sites d’orpaillage traditionnels crée un marché pour les aliments d’origine animale dont on sait que la consommation augmente lorsque les revenus sont améliorés.
L’élevage intensif de gibier comme alternative potentielle pour en freiner le braconnage de subsistance. Pour cette option, il s’agirait préférentiellement du petit gibier comme la pintade, les pigeons et le canard. Ces petits animaux s’apprêtent mieux au déstockage et de facto seraient à mesure de contribuer de façon significative à la satisfaction des besoins en protéines animales de la population riveraine. Le surplus sera écoulé pour générer des revenus monétaires pour acquérir d’autres biens de consommation échangés sur le marché. Des expériences d’élevage existent dans quelques villages. Pendant les périodes de Noël, les enfants organisent des battus avec des pièges naturels pour capturer les pigeons et récupèrent les œufs qu’ils font couver avec les poules locales. Il suffira d’encourager ces activités par l’amélioration de l’habitat et de l’alimentation des volatils, de mettre en relation les bénéficiaires pour un accès aux intrants, au paquet technique et au marché etc. La domestication de petites antilopes tel que le Cob de Buffon, le Guib harnaché et l’ourébi a été également sollicitée lors de nos entretien mais celle-ci demande beaucoup de moyens en termes d’investissements et de technicité. Pour les activités d’aviculture villageoise, d’embouche bovine, caprine et/ou ovine, il serait préférable que ces unités soient conduites individuellement avec certains facteurs fédérateurs tels que l’accès aux intrants, à la formation, à l’information et au marché.
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Enfin, compte tenu de l’éloignement des régions de Tambacounda et de Kédougou par rapport aux côtes sénégalaises qui sont très poissonneuses, il serait intéressant d’organiser un réseau de femmes pour distribuer du poisson frais et/ou transformer artisanalement sur l’axe Tambacounda-Kédougou pour servir d’alternative à la viande de brousse. Ce réseau sera mis en relation avec les femmes transformatrices de la petite côté pour un approvisionnement régulier et sécurisé.
III.5. Mise en place de stratégies de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments provenant de la faune sauvage Ceci pourra se faire au niveau de la chasse touristique et pourra ainsi permettre de diagnostiquer les maladies de la faune et éventuellement les éviter. On pourra ainsi impliquer les vétérinaires qui se chargeront de faire l’inspection des carcasses qui sont prélevées au moment des campagnes de chasse. De même l’état devra mettre à la disposition des populations des formations pour les identifier et aussi comment faire pour les éviter. Les chasseurs et tout autre personnes impliquées dans la filière viande de brousse devraient être sensibilisés dans la prévention des maladies d’origine animale spécialement celles transmises par la manipulation et/ou la consommation des viandes de chasse.
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CONCLUSION Le Parc National de Niokolo-Koba (PNNK) est une vaste étendue de près de 913000 ha qui abrite une faune et une flore diversifiée. Jadis, les communautés qui vivaient à l’interface de cet écosystème avaient le loisir d’utiliser les ressources animales sauvages et les milieux naturels qui leur sont associés pour satisfaire leurs besoins alimentaires, économiques et culturels. Les changements de statut qu’a connu ce complexe depuis sa création en 1926 en tant que réserve de chasse, puis réserve forestière en 1951, réserve de faune en 1953, parc national en 1954 avec des agrandissement en 1962, 1965, 1968 et 1969 sans oublier ses derniers attributs de réserve de la biosphère et de patrimoine mondial en 1981, ont entrainé les déplacements des populations riveraines et des restrictions voire interdiction d’opérer des prélèvements sur les ressources naturelles du complexe. Du jour au lendemain, ces communautés se sont retrouvées sans ces ressources nécessaires à leur subsistance. Dès lors, il convient de s’interroger sur des solutions alternatives pour permettre à ces populations de satisfaire leurs besoins en vue d’une sécurité alimentaire tout en diminuant les prélèvements sur la faune chassable des zones amodiées du parc national de Niokolo-Koba.
Sur tout un autre plan, les produits forestiers non ligneux constituent des aliments d’appoint pour les communautés riveraines des écosystèmes forestiers. Certaines de ces ressources alimentaires telles que les viandes de gibier peuvent être une source d’exposition de l’homme à des maladies. De plus, au niveau mondial, l’exploitation de la faune chassable suscite un grand intérêt à l’ égard de leur contribution à la conservation de la diversité biologique et à l’équilibre des écosystèmes.
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C’est pour toutes ces raisons que nous avons entrepris ce travail dont l’objectif général est de contribuer à la connaissance de la filière gibier chassable en périphérie du PNNK et son rôle dans la satisfaction des besoins en protéines animales. De façon spécifique, il s’est agit de : 1. Apprécier le niveau de sécurité alimentaire de la population vivant en périphérie du PNNK ; 2. Analyser la filière viande de brousse en périphérie du PNKK: espèces chassables, les acteurs, leur motivation, les flux et les pratiques de chasse, de préparation et de consommation des viandes de brousse ; 3. Evaluer l’impact des prélèvements à travers leur contribution dans la sécurité alimentaire, leur effet sur la santé des acteurs, du cheptel et sur la Préservation de la biodiversité. Pour atteindre ces objectifs, la méthodologie utilisée a consisté à une recherche bibliographique et à des enquêtes menées sur le terrain et auprès des parties prenantes impliquées dans la gestion de la faune sauvage.
Pour les acteurs des prélèvements, il a été constaté que les touristes constituaient l’essentiel des chasseurs; soit 97% des acteurs, les chasseurs sportifs résidents étaient au nombre de 30 pour les campagnes cynégétiques de 2012-2013. Le troisième groupe d’acteurs potentiels de prélèvement sur la faune de la périphérie du complexe du Niokolo est constitué par la population riveraine composée à la fois des anciens occupants et usagers du Parc. Ces derniers sont à la fois agriculteurs et éleveurs. Seuls 13% de l’échantillon ne pratiquaient aucune activité alors que 4% ont reconnu leur statut de «chasseur» pour la vente du gibier. En ce qui concerne l’accès au revenu, 55% de l’échantillon estimaient ne pas avoir de revenus réguliers.
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Enfin, le dernier groupe est constitué de chasseurs occasionnels que sont les ouvriers des sociétés minières et sites traditionnels d’orpaillage auxquels pourraient s’ajouter les éleveurs transhumants. S’agissant des espèces prélevées par les autochtones, il n’a pas été possible d’approcher quantitativement les données à cause du caractère illicite de l’activité. Pour ce qui est de la chasse contrôlée, au cours de la campagne 2013, 40187 espèces d’oiseaux, et 144 phacochères ont été prélevés. Les prélèvements effectués par les autochtones sont ainsi motivés par différents facteurs que sont la subsistance en termes de recherche des protéines animales, la recherche des revenus monétaires, la valeur culturelle et la recherche de trophée. En effet Environ 84 % de notre échantillon dit consommer la viande de brousse régulièrement alors que 98 % du même échantillon souhaite augmenter leur niveau de consommation de viande en général. Le gibier est aussi chassé pour régler certains problèmes. Dans 20% de cas, les animaux sont tués pour protéger les cultures, ce qui rentre dans la résolution des conflits entre faune sauvage/agriculture. Le chômage pousserait également 20 % des enquêtés à se rabattre sur la faune sauvage chassable pour régler leurs besoins primaires. L’étude a ainsi montré que la plupart des espèces chassées par les communautés riveraines du PNNK sont intégralement ou partiellement protégées. Cependant, la population riveraine ignore ces mesures de protection. En effet, seulement 14 % des personnes enquêtés savaient qu’il y a des espèces dont la chasse est prohibée. A l’opposé, 53,4 % savaient qu’il y a une période de l’année où la chasse est interdite. Le braconnage, les feux de brousse, la surexploitation par la chasse touristique et villageoise, l’assèchement des cours et la faible pluviométrie expliquent ainsi la raréfaction de la faune. Cet état de fait menace ainsi l’écosystème et son intégrité.
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Au terme de notre travail, nous avons formulé des recommandations allant dans le sens d’une surveillance accrue et inclusive de la ressource pour contrecarrer la principale menace de la faune du PNNK et de sa périphérie à savoir le braconnage. Des solutions altératives pour faire face au déficit d’aliments d’origine animale dans ces zones devront aussi être trouvées.
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48SENEGAL. Ministère de l’environnement et de la protection de la nature, 1986. Code de la chasse et de la protection de la faune au Sénégal. Dakar : MEPN. 63p. 49SENEGAL. Ministère de la pèche et des affaires maritimes, 2013. Conseil interministériel sur la pèche. Dakar : MPAM. 38p. 50Séry A., 2003. Typologie des fermes laitières périurbaines de Dakar et Thiès. These: med. vét ;10. 51Sinha S. et Sharma B.S., 2009. Neurocysticercosis: a review of current status and management. J Clin Neurosci. 16(7):867–876. 52SNDLF, 2001. Toxi-infections alimentaires collectives Cah. Nutr. Diét., 36, hors série 1. 25P 53SONED, 1999. Supervision et Contrôle du Programme d’Hydraulique Villageoise toutes régions sauf Dakar - SENEGAL1996-1999. Dakar : Ministère de l‘Hydraulique. [en ligne] Accès internet : http://sonedafrique.org/spip.php?article19. 54Spencer, D.S.C. et Sivakumar M.V.K., 1987. Pearl millet in African agriculture (19-31) : in WITCOMBE, J.R. & BECKERMAN, S.R. (eds.), Proceedings of the International Pearl Millet Workshop, 7-11 april 1986, ICRISAT Center, Patancheru. 55Takforyan A., 1990. Conservation et développement local au Niokolo-koba. Dakar, SN : EHESS-CIRAD. 63p. 56Tarr P.I., Gordon C.A. et Chandler W.L., 2005. Shiga-toxinproducing Escherichia coli and haemolytic uraemic syndrome. Lancet, 365(9464):1073–1086. 57Traoré E. H., 2006. Première évaluation de la structure et de l’importance du secteur avicole commercial et familial au Sénégal. Rome: FAO. 52p. 58Traoré E., 2014. Secteur avicole au Sénégal. Revues nationales de l’élevage de la division de la production et de la santé animales Rome : FAO. 70p.
96
59Traoré S. A., 1997: Analyse de la flore ligneuse et de la végétation de la zone Simenti (Parc National du Niokolo-Koba), Sénégal Oriental. Thèse : Biologie végétale: Dakar ; 6447. 60Tutu K. A., Ntiamoa-Baidu Y. et Asuming-Brempong S., 1993. The economics of living with wildlife in Ghana. Rapport préparé pour la Banque mondiale, Division de l'environnement. Washington : banque mondiale. 85p. 61UICN, 2009. La grande chasse en Afrique de l’ouest, quelle contribution à la conservation. Ouagadougou, BF: UICN/PACO. 114p.
97
Â
ANNEXES
98
Annexe 1 : le questionnaire d’enquête I.
LOCALISATION Date
Village : Date de création Nombre d’habitant Communauté rurale : Département :
Nom de l’enquêteur :
Accessibilité du village/hameau : Existence routes/pistes menant au village (hameau) : 1 Oui Distance village/hameau centre de santé : Distance village/hameau centre de école Distance village/hameau centre marché hebdomadaire II.
2 Non
DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES 1 Masculin
Genre et âge de l’enquêté
2 Féminin
Age : / ____
/ 1 Célibataire 2 Marié 3 Veuf/veuve 1 Chef de ménage Relation avec le chef de 2 Mari/épouse ménage 3 Fils / Fille 4 frère/ Sœur 1 Musulmane Religion 2 Chrétienne 1 Mandingue Ethnie 2 Bassari 3 Koniagui 1 Chasse Domaine d’Activités agricoles (possible d’en avoir 2 Agriculture plusieurs) cueillette 3 Maraîchage manufacturés 4 pêche 5 apiculteur 6 Orpailleur 1 aucun Niveau d’étude du répondant 2 Primaire 3 Secondaire Statut matrimonial du répondant
4 Séparé 5 Divorcé 5 Père/ Mère 6 Autre parenté 7 Pas de parenté 3 sans religion 4 autre religion 2 Peulh Autre ethnie : 7 vendeur produits 8 vendeur produits de 9 vendeur produits 10 artisan 11 chômeur Autres : 4 supérieur 5 coranique Autre :
Possession et accès aux facteurs de production
Bien &facteurs de production
Oui
Non
Maison en dur (toiture en zinc ou terrasse) Case en paille ou en bambou
1
2
1
2
Accès à l’eau potable
1
2
Accès à l’électricité
1
2
Mobylette
1
2
Bicyclette
1
2
Bien &facteurs de Oui Non production Animaux d’élevage : Ovins Animaux d’élevage : caprins Animaux d’élevage : volaille Animaux d’élevage : porcins Eau pluviale suffisante
2 1 2 1 2 1 2 1
Radio
1
2
Terres cultivables (champs) Eau pour maraîchage
2 1 2 1
Téléphone portable
1
2
Champs pour maraîchage
2 1
Animaux d’élevage : bœuf
1
2
Champs pour céréales
2 1
Autres bien (à précisez) : Superficie pour les cultures s’il y en a et nombre de bétail s’il y en a
Spéculation Riz Mil Arachide Maraichage Coton Autres
Superficie
Bétail Bœufs Ovins Caprins Volailles Porcins Autres
Quantité
Pensez-vous avoir assez d’eau pluviale pour faire de l’agriculture de saison ? 1 Oui 2 Non Pensez-vous avoir assez d’eau pour faire du maraichage toute l’année ? 1 Oui 2 Non Quelles suggestions ferez-vous pour augmenter les rendements des vos champs ? Êtes-vous satisfaits du rendement de vos animaux de rente ? Quelles suggestions ferez-vous pour en augmenter la productivité ?
1 Oui
2 Non
Quelle est le nombre de personnes vivants dans votre foyer ; le foyer équivaut au nombre de personnes qui prennent leur repas ensemble (marmite) ? /____/ Pouvez-vous nous en donner la composition par classe d’âge ? Filles (moins de 15 ans) /____/ Garçons moins de 15 ans) /____/ Femmes adultes (plus de 15 ans) /____/ Hommes adultes (plus de 15 ans)
/____/ Parmi les enfants (moins de 15 ans) combien vont-ils à l’école ? Filles scolarisées /____/ Garçons scolarisés /____/ Parmi les adultes ; combien participent aux dépenses du ménage ? /____/ Disposez-vous des revenus monétaires Si oui sont-ils réguliers ? Quelle en est sa (ou ses) source (s) ?
Pouvez-vous en estimer le montant par mois ? :
1 Oui
2 Non
1 Oui
2 Non
1 vente gibier (chair) maraîchers 2 gibier (peau, cornes etc.)
5 vente produits 6 ventes céréales
3 produits de cueillette 4 produits d’élevage autres Si autre, précisez : _ 1 moins de 25.000 fcfa milles 2 entre 25 et 50 milles milles
7 pêche 8 artisanat
5 entre 100 et 150 6 entre 150 et 200
3 entre 50 et 75 milles milles 4 entre 75 et 100 milles III.
7 entre 200 et 300 8 300 milles et plus
PRELEVEMENTS SUR LA FAUNE SAUVAGE
Quelles sont les raisons qui pourraient vous pousser à faire la chasse ?
Motivation Subsistance Commercialisation (chair) Commercialisation produits dérivés Chasse pour trophée
Oui Non 2 1 2 1 2 1 2 1
Motivation C’est une tradition de mon ethnie Protection des culture Chômage
Oui 1
Non 2
1
2
1
2
Autres bien (à précisez) :
Parmi les espèces animales ci-après dites nous celles qui sont comestibles (mangeables) ou pas
Espèces Antilope (Dakoyo/Koba)
Comestibilité 1 oui 2
Espèces Pangolin
Comestibilité 1 oui 2 non
Guib harnaché (Minangho/Diawaré) Cob (sinsin/Ndoussa) Girafe Gazelle Céphalophe Hippotrague ou antilope Bubale Colobe Buffle Hippopotame Lamantin Cercocebe Potamochère Biche Singe Pangolin Ecureil Aulacode
non 1 oui non
2
Anomalure
1 oui
2 non
1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non
2
Tortues
1 oui
2 non
2
Python de séba
1 oui
2 non
2
Hérisson
1 oui
2 non
2
Pigeons
1 oui
2 non
2
Francolin
1 oui
2 non
2
Porc-épic
1 oui
2 non
2
Oie
1 oui
2 non
1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non 1 oui non
2
Outarde
1 oui
2 non
2
Varan
1 oui
2 non
2
Canard
1 oui
2 non
2
Pélican
1 oui
2 non
2
Autruche
1 oui
2 non
2
Lapin sauvage
1 oui
2 non
2
Pigeon sauvage
1 oui
2 non
1 oui non 1 oui non 1 oui non
2
Perdrix
1 oui
2 non
2
hérisson
1 oui
2 non
2
Rat sauvage
1 oui
2 non
Connaissez-vous des tabous ou des raisons culturelles qui empêcheraient de consommer la viande de gibier Si oui dites nous quelles viande et quel tabou Espèces animales Interdits correspondants 1. 2. 3.
1=non
2=oui
4. 5.
Quelles sont les différentes utilisations faites avec des animaux de brousses ou leurs dérivés
Espèces
Partie utilisée
Usage
Pensez-vous que la quantité du gibier du NK diminue ces dernières années ? Non 3 sais pas Si oui, pourquoi ? Motif de la raréfaction gibier Surexploitation chasse
Oui Non Motivation 2
Feux de brousse
1 Oui
2
Oui
Non
1
2
touristique
1
Surexploitation chasse autochtone
1
Surexploitation chasse commerciale
1
Braconnage
2
Assèchement cours d’eau et mares
1
2
2
Coupe d’arbre (charbon, artisanat)
1
2
2
Exploration minière
1
2
2
Manque de pluie (sécheresse)
1
2
1
2
1 Pâturage par le bétail 1 Défrichement pour les cultures
2 1
Autres raisons (à précisez) :
Quelles seraient les espèces les plus touchées ? 1. 2. 3. 4. 5. A quand remonte votre dernière sortie de chasse ?------------------------------------------------------Pouvez-vous nous dire les espèces et les quantités correspondantes que vous avez ramenées ?
Espèce
Quantité
Espèce
Quantité
-------------------------
-----------
--------------------
------------
------------------------
------------
---------------------
------------
En allant du plus fréquent au moins fréquent quelles sont les 5 espèces de gibier les plus prises ? (vous pouvez donner les noms en langue vernaculaire ou maternelle) 1) 2) 3) 4) 5) Qu’est-ce qui explique cela d’après vous ?
Vos prises de gibier ont-elles évolué ces dernières années (2 à 3 ans) ? 1 Oui, à la hausse 2- Oui, à la baisse
3 Non, elles sont stables
Pourquoi cette baisse (hausse) ?
Qu’est ce qui vous satisfait le plus dans la viande de chasse? 1- Le goût 2- La diversité des espèces 4- Le mode de présentation 5- L’hygiène préparation Autre (Précisez) :
3-La fraîcheur 6-Mode de
Vous est-il arrivé d’acquérir/acheter la viande de chasse par une tierce personne ? 2 Non
1 Oui
Si oui, par qui et pourquoi ?
A quelle fréquence faites-vous vos sorties de chasse?
Pensez-vous que votre chasse à vous puisse faire diminuer le gibier chassable du Niokolo ? 1 Oui 2 Non 3 sais pas Savez-vous s’il existe une période de l’année où la chasse est autorisée ?
1 Oui
2 Non
1 Oui
2 Non
Si Oui, laquelle au cours de cette année écoulée ? Début (date, mois) : Fermeture (date, mois) : Comment êtes-vous informé de l’ouverture/ fermeture de chasse ? 1- Service Eaux et forets Amis 5- Radio 2- Service Parcs Nationaux 6- Journaux 3- Autorité coutumière 7- Télévision 4- Autorité administrative 8- Amis Autre moyens d’information (Précisez) : Savez-vous s’il existe des espèces de gibier dont la loi interdit la chasse? 3 sais pas Si oui, pouvez-vous en citer au moins cinq (05) ? 1. 4. 2. 5.
3. Comment avez-vous été mis au courant de l’existence de ces lois ? 1- Service Eaux et forets Amis 5- Radio 2- Service Parcs Nationaux 6- Journaux 3- Autorité coutumière 7- Télévision 4- Autorité administrative 8- Amis Autre moyens d’information (Précisez) : Pensez-vous que ces restrictions et loi sont justifiées ? Espèces protégées : 1 Oui 2 Non Fermeture de la chasse pendant une partie de l’année 1 Oui 2 Non ah Pensez-vous qu’il faille protéger davantage les animaux du PNK ? sais pas
1 Oui
3 sais pas 3 sais pas
2 Non
3
Si oui ; avez-vous des suggestions pour cela ? Lesquelles ?
Si vous le pouviez, souhaiteriez-vous augmenter la durée de la période?
1 Oui
2 Non
Si vous le pouviez, souhaiteriez-vous voir modifier la liste des espèces dont la chasse est autorisée? 1 Oui 2 Non Si oui, espèces à ajouter : 1. 2. 3.
4. 5. 6
Si oui, espèces à enlever : 1. 2. 3.
4. 5. 6
Consommez-vous vous-mêmes la viande de brousse ?
1 Oui
2 Non
Si oui, pourquoi? 1- plus bon (goût) que les autres viandes 2- c’est moins cher que les autres viandes 3- on la voit plus que les autres viandes
4- C’est plus nourrissant 5- Par habitude
Autres raisons (précisez) : Classez les viandes ci-après selon votre préférence, en allant simplement de 1 celle que vous aimez le plus à 11 celle que vous aimez le moins. Bœuf /____/ Poulet /____/ Mouton /____/ Porc /____/ Chèvre /____/ Canard /____/
Pigeon /____/ Lapin /____/
Gibier /____/ Poisson /____/
Classez par ordre de prix selon votre conception, les viandes ci-après, en allant simplement de 1 le plus cher à 11 le moins cher Bœuf /____/ Poulet /____/ Mouton /____/ Porc /____/ Chèvre /____/ Canard /____/ Pigeon /____/ Gibier /____/ Lapin /____/ Poisson /____/ Si vous le pouviez, souhaiteriez-vous augmenter votre consommation de viandes ? 1- Oui /____/ 2- Non /____/ Si oui, Quelles viandes seraient prioritaires ? 1. __________________________________ 2.__________________________________ 3.__________________________________
Quels sont les cinq espèces de viandes de gibier que vous préférez ? 1. /________________________________/ 2. /________________________________/ 3. /________________________________/ 4. /________________________________/ 5. /________________________________/ IV.
OPTIONS D’ATTENUATION DES PRELEVEMENTS
Connaissez-vous un élevage de gibier (consommation) dans pays ou hors du pays ? Non Connaissez-vous un élevage d’animaux sauvages (besoins non alimentaires) ?
1 Oui
1 Oui
2
2 Non
Si vous aviez le choix entre la viande de gibier sauvage et celle d’élevage, quel choix feriez-vous ? 1- Ne sait pas 2- Gibier sauvage 3- Gibier d’élevage Expliquez la (les) raison (s) de votre choix ? Quels rapports entretenez-vous avec les amodiataires du Parc de Niokolo ?
Comment voyez –vous leur activité et le respect de la réglementation ? Avez-vous des suggestions pour augmenter vos moyens de subsistance/revenus en dehors de la chasse? 1 Oui 2 Non Si oui lesquelles ?
1 Oui
Pour votre consommation auriez-vous la volonté d’élever du gibier en substitution au gibier sauvage si vous en avez la possibilité? Citez nous au moins 3 espèces de gibier que vous souhaiterez domestiquer pour la consommation de viande
1. 2. 3.
Citez nous au moins 3 espèces de gibier qui pourraient être 1. élevés pour une autre utilité autre que la consommation ? 2. 3.
2 Non
Anneexe 2 : LIS STE DES ZONES AMODIÉES PAR RÉGION ADMINIS STRATIV VE
35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49
KOLDA Fafacourou Dabo Diakaly Marsassoum Sédhiou Anambé Kantora Bonkonto Némataba Salikenié Sud Découverte Ndorna Saré Loly Sallé Linbering Bona 15 ZONES
TOTAL 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59
FATICK
Les palétuviers Iles / Paradis Keur SambGuèye Mbellane Relais Saloum Les Caïmans Les Baracudas Les Pirogues Le Goliath Niombato II 10 ZONES
60 61 62 63 64 65 66 67 TOTAL
KAOLACK
TOTAL GENERAL
8 ZONES
Mamadou S. Diallo ‘’ ‘’’ Philip Bertrand ‘’ ‘’ Chantal Bertrand Sana Poyat Kantora Lorsir Mounir Bourgi SERNACT Mr Sonko Samba Thiam Alpha Diallo Ibrahima Diallo Cheikhou Bathily Lamine Sané
J. P. Pieters ‘’ ‘’ Paul Mochet ‘’ ‘’ Serge Cassin Issa Barro James Lucas I. Kérémol Michel Salignon A.O. Fall
211 000
Baobolong Niombato I Niombato II Saly I Nganda Latmingué Keur Madiabel Malème Hodar
Found 35 000 " 20 000 “ 30 000 “ 15 000 35 000 10 000 24 000 35 000 15 000 19 000
TOTAL
Kolda „ 60 000 Sédhiou 60 000 60 000 60 000 ‘’ 60 000 Véling 60 000 ‘’ 35 000 ‘’ 40 000 „ 19 250 „ 10 000 Sédhiou 5 000 Kolda 30 000 Véling 34 275 ‘ ‘ ‘’ 40 000 Sédhiou 20 000 593 525
60 000 45 000 45 000 20 000 60 000 50.000 26.388 60.000 366.388
Nioro Nioro/Foundiou. Kaolack Kaffrine Kaffrine" Nioro “ Kaffrine
Serigne B. SECK Abdoul O. FALL Maréme FALL Commune Kaffrine Moussa DIOP Emile Wardini Mamadou Thiam Jean Michel Rezk
67 Zones Pour une superficie de: 2.505.857 ha
SERMENT DES VÉTÉRINAIRES DIPLÔMÉS DE DAKAR
« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’Enseignement Vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes Maîtres et mes Aînés :
9 d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; 9 d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; 9 de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; 9 de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ».
RESUME
Cette étude vise à apprécier la filière gibier chassable en périphérie du parc national de Niokolo-koba (PNNK) et son rôle dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et évaluer l’impact des activités de chasse sur la diversité biologique et le renouvellement des espèces du parc. L’étude a été ainsi réalisée au niveau de la communauté rurale de Dialakoto et celle de Tomboronkoto qui jouxtent le PNNK. Les résultats de cette étude ont montré que la chasse était pratiquée suivant deux modalités : la chasse touristique guidée ou chasse sportive qui est réglementée et la chasse traditionnelle qui est non réglementée. Ainsi en 2013, la chasse sportive a enregistré 1146 chasseurs étrangers contre 30 chasseurs résidents. Le troisième groupe d’acteurs de prélèvement est constitué par la population riveraine du parc qui y procède de manière illicite. S’agissant de l’évolution des espèces abattues de manière illégale en 2013, on note une augmentation de près de 8 % par rapport à 2012. 16 braconniers ont étés appréhendés par les brigades mobiles du PNNK, au cours de l’année 2013. Dans 20% de cas, les animaux sont tués pour protéger les cultures, ce qui rentre dans la résolution des conflits entre faune sauvage/agriculture. Le chômage pousserait également 20 % des enquêtés à se rabattre sur la faune sauvage chassable pour régler leurs besoins primaires. Si le braconnage à but de subsistance constitue la principale motivation des prélèvements de viande de brousse, nos enquêtes nous ont montré que celle-ci n’est pas la plus prisée. A coté de ce type de braconnage, il y a le braconnage commercial qui est surtout l’œuvre d’étrangers. Les résultats de cette étude ont ainsi montré que la plupart des espèces chassées par les communautés riveraines du PNNK sont intégralement ou partiellement protégées. Cependant, la population riveraine ignore ces mesures de protection. En effet, seulement 14 % des personnes enquêtés savaient qu’il y a des espèces dont la chasse est prohibée. A l’opposé, 53,4 % savaient qu’il y a une période de l’année où la chasse est interdite. Le braconnage, les feux de brousse, la surexploitation par la chasse touristique et villageoise, l’assèchement des cours et la faible pluviométrie expliquent ainsi la raréfaction de la faune. Cet état de fait menace l’écosystème et son intégrité. Mots clés : viande de brousse – sécurité alimentaire – Sénégal – communauté rurale – parc de niokolo-koba Adresse de l’auteur : Tafsir Abdoulaye THIAM Pikine icotaf pell 5559 tafsirabdoulayethiam@yahoo.fr Tel : (221) 77 4276733 (Sénégal)