Ngbocho Bernard NGUESSAN

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR -*-*-*ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E. I. S. M .V.)

Année 2015

N° 19

L’AVICULTURE MODERNE DANS LA REGION DU SUD COMOE (CÔTE D’IVOIRE) : CARACTERISATION, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES THESE Présentée et soutenue publiquement le 17/06/ 2015 à 9 heures 00mn Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT)

Par

Ngbocho Bernard NGUESSAN Né le 26/10/1988 à Yopougon (Abidjan)

JURY Président

:

Monsieur Alassane WELE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar- Sénégal

Directeur et rapporteur de thèse :

Monsieur Ayao MISSOHOU Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal

Membre

:

Monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Louis Joseph PANGUI

LES COORDONNATEURS Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Yalacé Yamba KABORET Coordonnateur à la Coopération Internationale Professeur Serge Niangoran BAKOU Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche/Développement Année Universitaire 2014 – 2015

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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département: Papa El Hassane DIOP, Professeur ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître - Assistant M. Félix NIMBONA, Moniteur CHIRURGIE-REPRODUTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa WANE, Moniteur ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M.Wilfried OYETOLA, Moniteur PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître - Assistant M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. Grégorie BAZIMO, Moniteur ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître - Assistant M. Raul ATIKPAKPE, Moniteur M. Bernard N. NGUESSAN, Moniteur

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef du département: Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître - Assistant Mme Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître - Assistante M. Anicet ZOBO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur

PATHOLOGIE MEDICALE ANATOMIE PATHOLOGIQUE - CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître - Assistante M. N’ZI Kablan Roger, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire

PARASITOLOGIE - MALADIES PARASITAIRES -ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître - Assistant M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître - Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département: Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire) Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire

OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ELEVAGE (O.M.E.)

SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Stagiaire Mlle Astou BATHILY, Stagiaire

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DEDICACES Je dédie ce travail : Au tout puissant créateur de toutes choses! A mon père BEDE MARC et ma mère MARIE CLAIRE. Ce que vous faites pour moi est indescriptible car cela se vit. Je ne pourrais jamais vous le rendre, je n’ai que des mercis divins à vous offrir! A mes grandes sœurs GISELE et HENRIETTE. Merci pour tous vos efforts à mon égard. A mes frères JUNIOR, ERNEST, ERIC et DANIEL, vous êtes mes compagnons pour la vie et ce travail demeure le vôtre ! A monsieur DON EDOUARD qui a toujours cru en moi ! A ma tendre chérie STEPHANIE BOHO. MERCI pour tous! A mon ami et frère le plus fidèle KHADIM CISSE. Tes conseils, ta compréhension, ta sollicitude et la confiance que tu m’accordes sont pour moi des fortifiants. Merci infiniment et restons amis ! A mes frères, amis et associés de tout les temps VAMARA et CLAVER. Vous avez toujours été là pour moi, merci infiniment et restons amis ! A mon petit frère et ami KARIM. Tu es loyal, disponible et respectueux. Tu pourras toujours compter sur moi! A ma communauté la CEVIS A ma patrie la Côte d’Ivoire Au Sénégal ma terre d’accueil

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REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements vont particulièrement : Au professeur AYAO MISSOHOU qui a bien accepté de diriger ce travail avec beaucoup de sympathie, de disponibilité et de rigueur. Merci encore professeur et que Dieu vous assiste! A tous le corps enseignant de l’EISMV pour le savoir transmit A mon beau MEA THOMAS pour son soutien et sa générosité A tous les membres de la direction régionale du sud Comoé A tous les aviculteurs qui ont accepté de participer à l’enquête A mes Doyens GUILLAUME et BERNARD pour leurs aides précieuses lors de la réalisation de mes travaux A la 42ème promotion pour les bons moments passés ensemble A mes aînés KABORE, DOSSO, BANGUE, OROU et KOMBATE pour leurs conseils A mes promotionnels : ZOBO, CECILE, ROULIO, WILLY et ANNICET pour la bonne collaboration A mes collaborateurs : BORIS, MARTIAL, EHOUMAN, DOSSO, BASS, HABIB, DJEMISSA, ROMI, RAOUL et EZOUA pour tous leurs services iv


A NOS MAITRES ET JUGES

A notre maître et président du jury, monsieur Alassane WELE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar C’est un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury de thèse. Votre approche cordiale et la facilité avec laquelle vous avez répondu favorablement à notre sollicitation nous ont

marqué. Soyez assuré, honorable président, de notre profonde

reconnaissance. Veuillez accepter nos respectueuses considérations.

A notre maître directeur et rapporteur de thèse, monsieur Ayao MISSOHOU Professeur à l’EISMV de Dakar Vos qualités intellectuelles et humaines ont guidé notre choix sur votre service pour la préparation de notre thèse. C’est avec une

rigueur scientifique, un dynamisme et une

disponibilité constante que vous avez dirigé ce travail. Le temps passé à votre côté nous a permis de connaître un homme, travailleur, infatigable, simple. Nous prions Dieu pour qu’il vous garde longtemps. Trouvez ici, l’expression du grand respect et l’admiration que nous vous portons et toute notre reconnaissance pour cet insigne privilège que vous nous faites en acceptant d’encadrer ce travail.

A notre maître et juge monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar La spontanéité, avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail, témoigne de vos qualités intellectuelles et humaines qui nous ont toujours marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre profonde gratitude.

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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologies et l’Ecole Inter – Etats des sciences et Médecines Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES ABREVIATIONS AFD : ALCI : ANADER : ANAREVCI : ANAVICI : APVA : ARDCI : ASE : BAD : CEDEAO : CS : DPE : EGA : FACI : FAO : FDFP : FIRCA : FMI : FOANI : GMH : GMQ : h: IAHP : INTERAVI : IPRAVI : LANADA : LPA : MINAGRA : MIPARH : MIRAH : MPVA :

Agence Française de Développement Aliments de Côte d’Ivoire Agence Nationale d’Appui au Développement Rural Association Nationale des Revendeurs de produits avicoles de Côte d’Ivoire Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire Assistant à la Production Végétale et Animale Assemblée des Régions et Districts de Côte d’Ivoire Appui et Service aux Entreprises Banque Africaine de Développement Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest COCO Service Direction des Productions et d’Elevage Etats Généraux de l’Aviculture Société de Fabrication d’Aliments Composés Ivoiriens Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Fond de Développement de la Formation Professionnelle Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles Fonds Monétaire International Ferme Ouattara Ali Nanan Issa Gain Moyen Hebdomadaire Gain Moyen Quotidien Heure Influenza Aviaire Hautement Pathogène Association des Industriels Distributeurs d’Intrants et de Produits Avicoles Interprofession Avicole Ivoirienne Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole Laboratoire de Pathologie Animale Ministère de l’Agriculture Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques Ministère des Ressources Animales et Halieutique Moniteur en Production Végétale et Animale vii


PAS : PE2C : PIB : PME : PRO€INVEST : PSRA : RNPA : SIMA : SIPRA : SODEPRA : TEC : UACI : UEMOA :

Programme d’Ajustement Structurel Projet de Développement des Elevages à Cycle Court Produit Intérieur Brute Petites et moyennes entreprises Programme Européen d’Investissement Plan stratégique de Relance de l’Aviculture Ivoirienne Recensement National des Professionnels de l’Aviculture Système d’Information sur le Marché Avicole Société Ivoirienne de Productions Animales Société de Développement des Productions Animales Tonne-Equivalent-Carcasse Union Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Tableau II : Tableau III: Tableau IV : Tableau V : Tableau VI : Tableau VII : Tableau VIII : Tableau IX : Tableau X : Tableau XI :

Synthèse de la production des élevages en Côte d’Ivoire (2001-2011) ..... 6 Production de viande de volaille moderne en (TEC) ................................. 8 Productions et importations de volailles modernes en Côte d’Ivoire ......... 9 Classification simplifiée des systèmes d’aviculture selon la FAO ............ 18 Synthèse des sinistres subis ...................................................................... 26 Variation de la température optimale en fonction de l'âge ........................ 31 Surface de plancher et de mangeoire nécessaires pour 100 poussins ....... 36 Les départements administratifs de la région du sud-Comoé avec leurs superficies, leurs communes et sous préfectures respectives. ................... 51 Répartition des fermes enquêtées en fonction de la zone d’étude ............. 53 Calendrier de l’enquête .............................................................................. 54 Tranche d’âge des aviculteurs du sud Comoé ........................................... 56

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Evolution du cheptel des volailles (milliers de têtes), de 1974 à 2009 .................. 7 Figure 2 : Schéma de l'organisation professionnelle de la filière avicole .............................. 14 Figure 3 : Répartition des poussins sous l’éleveuse en fonction de la température ............. 35 Figure 4 : Carte de la Région du sud Comoé ......................................................................... 50 Figure 5 : Sexe ratio des aviculteurs du sud Comoé .............................................................. 57 Figure 6 : Répartition des aviculteurs selon la profession .................................................... 58 Figure 7 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé selon l’autochtonie ............................ 59 Figure 8 : Niveau d’étude des aviculteurs modernes du sud Comoé ..................................... 60 Figure 9 : Répartition des aviculteurs en fonction de la formation reçue .............................. 61 Figure 10 : Répartition des aviculteurs selon la volonté d’être formé .................................... 62 Figure 11 : Répartition des ouvriers en fonction de leur formation en aviculture .................. 63 Figure 12 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé selon la nature de l’investissement consenti. ................................................................................................................. 64 Figure 13 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé selon l’appartenance à une structure professionnelle ou interprofessionnelle. ................................................................ 65 Figure 14 : Répartition des aviculteurs n’appartenant à aucune structure en fonction de leurs arguments .............................................................................................................. 66 Figure 15 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé en fonction de leurs perspectives ..... 67 Figure 16 : Répartition des fermes du sud Comoé selon le site d’implantation ...................... 68 Figure 17 : Répartition des fermes selon l’électrification. ...................................................... 69 Figure 18 : Répartition des fermes avicoles en fonction du type de zone dans la région ....... 70 Figure 19 : Répartition des élevages en fonction de leurs orientations ................................... 71 Figure 20 : Bâtiment d’élevage en ‘‘banco’’ et bois puis recouvert de ‘‘papo’’(feuilles de palmes tressées). ................................................................................................... 72 Figure 21: Bâtiment d’élevage avicole recouvert de ‘‘ cloba’’. ............................................. 73 Figure 22 : Superficie des bâtiments d’élevage avicoles......................................................... 74 Figure 23 : Bâtiment d’élevage avicole recouvert avec les quatre faces latérales en filets..... 75 Figure 24 : Répartition des élevages en fonction du type de spéculation ............................... 77 Figure 25 : Cheptel avicole de la région du sud Comoé ........................................................ 78 Figure 26 : Proportion des élevages en fonction de(s) souche(s) utilisé(es) .......................... 79 Figure 27 : Mode de production .............................................................................................. 80 Figure 28 : Distribution des pathologies rencontrées .............................................................. 82 Figure 29 : Distribution de la clientèle des aviculteurs ........................................................... 83

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : ............................................................................................................... 3 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .......................................................................................... 3 CHAPITRE I : LA FILIERE AVICOLE IVOIRIENNE ........................................................... 4 I.1. Historique ............................................................................................................................. 4 I.2. Production nationale de viande de volaille .......................................................................... 5 I.2.1. Production traditionnelle ............................................................................................... 6 I.2.2. Production moderne ...................................................................................................... 7 I.2.3. Zones de production ...................................................................................................... 8 I.3. Besoin national en viande .................................................................................................... 8 I.4. Niveau d’importation de viande de volaille ......................................................................... 9 I.5. Organisation de la filière avicole ivoirienne ........................................................................ 9 I.5.1. Structures de formation ............................................................................................... 10 I.5.2. Structures d’encadrement des élevages ....................................................................... 10 I.5.2.1. Structure d’encadrement public ............................................................................ 10 I.5.2.2. Structures privées d’encadrement ......................................................................... 11 I.5.2.2.1. Encadrement libre .......................................................................................... 11 I.5.2.2.2. Encadrement contractuel ................................................................................ 12 I.5.3. Structures organisationnelles....................................................................................... 12 I.5.3.1. Au niveau de l’Etat ............................................................................................... 12 I.5.3.2. Organisations professionnelles et interprofessionnelles ....................................... 12 I.5.3.2.1. Organisations professionnelles avicoles ........................................................ 13 I.5.3.2.2. Organisation interprofessionnelle .................................................................. 13 I.5.3.2.2.1. Organigramme de l’IPRAVI ................................................................... 14 I.5.3.2.2.2. Objectifs et moyens d’actions de l’IPRAVI ............................................ 14 I.6. Caractéristiques des systèmes de production avicole ....................................................... 15 I.6.1. Typologie des systèmes d’élevage .............................................................................. 15 I.6.1.1. Typologie selon le système avicole ivoirien ......................................................... 15 I.6.1.2. Typologie selon la FAO........................................................................................ 17 xi


I.6.2. Situation de l’aviculture en Côte d’Ivoire ................................................................... 18 I.6.2.1. Situation actuelle de l’aviculture ivoirienne ......................................................... 18 I.6.2.2. Atouts et opportunités de la filière........................................................................ 19 I.6.3. Contraintes de l’aviculture en Côte d’Ivoire ............................................................... 20 I.6.3.1. Contraintes liées à la gouvernance du secteur ...................................................... 20 I.6.3.2 Contraintes liées à la coopération sous régionale et internationale ...................... 20 I.6.3.3. Contraintes zootechniques .................................................................................... 21 I.6.3.3.1. Contraintes liées à l’approvisionnement en intrants ...................................... 21 I.6.3.3.2. Contraintes liées à la qualité et la normalisation des produits avicoles ......... 21 I.6.3.4. Contraintes liées à la santé animale et Hygiène Publique Vétérinaire ................. 21 I.6.3.5. Contraintes liées au financement .......................................................................... 22 I.6.3.6. Contraintes organisationnelles .............................................................................. 23 I.6.3.7. Contraintes liées à la formation et à l’encadrement ............................................. 23 I.6.3.8. Contraintes liées à la production .......................................................................... 24 I.6.3.9. Contraintes liées à la commercialisation .............................................................. 24 I.6.3.10. Contraintes socio-environnementales ................................................................. 25 I.6.4. Conséquences des crises sur l’aviculture .................................................................... 25 I.6.4.1. Filière avicole ivoirienne face à la crise postélectorale ........................................ 25 I.6.4.2. Contraintes dues à la grippe aviaire (Influenza Aviaire Hautement Pathogène) .. 27 I.6.4.3. Contraintes dues à l’importation massive de poulets congelés ............................ 27 CHAPITRE II: FACTEURS DE REUSSITE D'UN ELEVAGE AVICOLE MODERNE. ... 28 II.1 - Facteurs lies a l’exploitation............................................................................................ 28 II.1.1 - Le bâtiment d’élevage .............................................................................................. 28 II.1.1.1 - Site d’implantation ............................................................................................. 28 II.1.1.2 - Conception des bâtiments .................................................................................. 29 II.1.1.3 - Choix du type de bâtiment ................................................................................. 29 II.1.1.4 - Annexes du bâtiment d’élevage ......................................................................... 30 II.1.1.5 - Maîtrise de l'ambiance des poulaillers ............................................................... 30 II.1.1.5.1 - Ambiance climatique................................................................................... 30 II.1.1.5.1.1 - Température ambiante .......................................................................... 30 II.1.1.5.1.2 - Humidité ............................................................................................... 31 II.1.1.5.1.3 - Ventilation ............................................................................................ 32 II.1.1.5.1.4 - Litière.................................................................................................... 32 xii


II.1.2 - Conduite de l'élevage ................................................................................................ 33 II.1.2.1 - Préparation des locaux ....................................................................................... 33 II.1.2.2 - Réception des poussins et démarrage ................................................................ 33 II.1.2.3 - Phase de croissance ............................................................................................ 37 II.1.2.3.1 - Poulets de chair ........................................................................................... 37 II.1.2.3.2 - Elevage des poulettes .................................................................................. 37 II.1.2.4 - Phase de productions.......................................................................................... 38 II.1.2.5 - Alimentation et abreuvement ............................................................................. 39 II.1.2.6 - Mesures d'hygiène et de prophylaxie ................................................................. 41 II.1.2.6.1 - Prophylaxie sanitaire ................................................................................... 41 II.1.2.6.2 - Prophylaxie médicale .................................................................................. 43 II.1.2.7 - Gestion technico-économique ............................................................................ 44 II.2 - Facteurs environnant l’exploitation ................................................................................. 45 II.2.1 - Facteurs géographiques ............................................................................................ 45 II.2.2 - Constantes socio-économiques ................................................................................. 46 II.2.2.1 - Rôle des producteurs .......................................................................................... 46 II.2.2.2 - Rôle des consommateurs .................................................................................... 46 II.2.2.3 - Circuit de commercialisation des produits avicoles ........................................... 47 II.2.3 - Facteurs institutionnels ............................................................................................. 47 II.2.3.1 - Organisation et encadrement technique ............................................................. 47 II.2.3.2 - Appui au financement ........................................................................................ 47 DEUXIEME PARTIE: ............................................................................................................. 48 PARTIE EXPERIMENTALE .................................................................................................. 48 CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODE D'ETUDE.......................................................... 49 I.1- Matériel .............................................................................................................................. 49 I.1.1-Zone et période d’étude ............................................................................................... 49 I.1.1.1- Présentation du milieu physique .......................................................................... 49 I.1.1.2- Situation géographique ......................................................................................... 49 I.1.1.3- Répartition administrative .................................................................................... 51 I.1.1.4- Relief et hydrographie .......................................................................................... 51 I.1.1.5- Climat ................................................................................................................... 52 I.1.1.6- Présentation du milieu humain ............................................................................. 52 I.1.2- Matériel utilisé ............................................................................................................ 52 xiii


I.2. Méthode de l’étude ............................................................................................................ 53 I.2.1- Echantillonnage........................................................................................................... 53 I.2.2-Enquête exploratoire .................................................................................................... 53 I.2.3- Elaboration des fiches d’enquête (questionnaire) ....................................................... 54 I.2.4-Enquête proprement dite .............................................................................................. 54 I.2.4.1. Calendrier de travail ............................................................................................. 54 I.2.4.2. Déroulement de l’enquête ..................................................................................... 55 I.2.5. Collecte, traitement et analyse des données ................................................................ 55 CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................... 56 II.1- Caractéristiques de l'aviculture moderne dans le sud Comoé .......................................... 56 II.1.1- Aviculteurs................................................................................................................. 56 II.1.1.1-Caractéristiques socio-économiques des aviculteurs ........................................... 56 a.

Age des aviculteurs ................................................................................................ 56

b.

Sexe des aviculteurs ............................................................................................... 57

c.

Profession de l’aviculteur....................................................................................... 58

d.

Autochtonie de l’aviculteur .................................................................................... 59

e.

Niveau d’instruction de l’aviculteur ...................................................................... 59

f.

Formation en aviculture des éleveurs et de leurs employés ................................... 61

g.

Capacité à l’investissement de l’aviculteur ............................................................ 63

h. Appartenance de l’aviculteur à une structure professionnelle ou interprofessionnelle ....................................................................................................... 64 i.

Rentabilité de l’activité avicole.............................................................................. 66

j.

Perspectives des aviculteurs ................................................................................... 67

II.1.2. Activité avicole .......................................................................................................... 68 II.1.2.1. Caractéristiques du bâtiment d’élevage avicole .................................................. 68 II.1.2.1.1. Site d’implantation ....................................................................................... 68 II.1.2.1.2. Conception du bâtiment d’élevage ............................................................... 71 a.

Orientation du bâtiment ......................................................................................... 71

b.

Matériaux de construction...................................................................................... 72

c.

Nature de la toiture................................................................................................. 73

d.

Nombre de bâtiments construits par exploitation .................................................. 74

e.

Type de bâtiment .................................................................................................... 75

II.1.2.2. Matériel et équipement d'élevage ........................................................................ 76 II.1.2.3. Caractéristiques des fermes ................................................................................. 76 xiv


II.1.2.3.1. Spéculations .................................................................................................. 76 II.1.2.3.2. Cheptel avicole ............................................................................................. 77 II.1.2.3.3. Souches utilisées ........................................................................................... 78 II.1.2.4. Conduite de l’élevage .......................................................................................... 79 II.1.2.4.1. Mode d’élevage ............................................................................................ 79 II.1.2.4.2. Alimentation ................................................................................................. 80 II.1.2.4.3. Santé ............................................................................................................. 81 II.1.2.5. Commercialisation .............................................................................................. 83 II.2. Contraintes en aviculture moderne dans le sud Comoé .................................................... 84 II.2.1. Contraintes institutionnelles....................................................................................... 84 II.2.2. Contraintes liées à la politique du conseil régional du sud Comoé ........................... 85 II.2.3. Contraintes liées aux caractéristiques socio-économiques de l’aviculteur ................ 85 a.

Contraintes liées à la société .................................................................................. 85

b.

Contraintes liées au gène de l’aviculteur ............................................................... 85

c.

Contraintes liées au professionnalisme .................................................................. 85

d.

Contraintes liées au financement de l’aviculteur ................................................... 86

e.

Contraintes liées à l’organisation des aviculteurs .................................................. 86

II.2.4. Contraintes liées à l’habitat des oiseaux .................................................................... 86 II.2.5. Contraintes liées à la conduite de l’élevage ............................................................... 86 II.2.6. Contraintes sanitaires ................................................................................................. 87 II.2.7. Contraintes liées à l’encadrement des éleveurs.......................................................... 87 II.2.8. Contraintes liées à la commercialisation .................................................................... 87 II.3. Recommandations pour la redynamisation de l’aviculture dans le sud Comoé ............... 88 II.3.1. A l’ endroit de l’Etat .................................................................................................. 88 II.3.2. A l’ endroit des services vétérinaires ......................................................................... 88 II.3.3. A l’ endroit du Conseil régional du sud Comoé ........................................................ 88 III.1.4. A l’ endroit des aviculteurs ....................................................................................... 89 CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 90 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 93 WEBOGRAPHIE…………………………………………………………………………… 97 ANNEXES

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INTRODUCTION Aujourd’hui, plus de 50% de la population ivoirienne vit en dessous du seuil de pauvreté, contre 48% en 2008 et 10% en 1985 (FMI, 2013). Ce pays a une économie essentiellement basée sur l’agriculture qui emploie les 2/3 de la population active et contribue pour 34% au PIB total. L’élevage reste encore une activité économique secondaire avec une contribution de 4,5% au PIB agricole et de 2% au PIB total (MIRAH, 2014). En termes d’importance pour les populations rurales, plusieurs investigations (GRYSSELS, 1988; WESTLAKE, 1993) ont montré que l’élevage constituait une des principales sources de revenus pour les paysans. C’est dans cette optique que le Fonds Monétaire International (FMI) encourage les autorités quand au rôle fondamental du développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche comme sources de croissance et moteurs de réduction de la pauvreté (FMI, 2013). Cet objectif ne peut être atteint si la Côte d’Ivoire reste déficiente et dépendante de l’extérieur en matière de produits carnés (FOFANA, 2009). Ainsi, l’aviculture moderne se révèle être l’une des principales solutions permettant d’y remédier. Comparée aux autres productions animales, elle offre en effet les meilleurs rendements de conversion des calories végétales en calories animales et de transformation des protéines. Par ailleurs, outre l’excellent rendement carcasse du poulet, ces viandes de volailles possèdent des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables (FEDIDA, 1996). En Côte d’Ivoire, l’aviculture moderne connait une croissance rapide (MIRAH, 2014) mais elle est localisée en grande partie dans la région des Lagunes (Sud) et dans la région du Moyen Comoé (Sud-est) (FAO, 2008). Pourtant, la zone du sud-Comoé regorge d’énormes potentialités agricoles, avec une recette d’exploitation de plus de 100 milliards de FCFA/an (ARDCI, 2015). Toutefois, dans cette région à économie diversifiée, l’aviculture moderne reste marginale par

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rapport à l’agriculture, l’exploitation minière et hydro-électrique, la pêche et le tourisme (ARDCI, 2015). Or, la présence dans la plupart de ses villages d’un nombre important de jeunes déscolarisés, constitue une force inestimable que pourrait valoriser l’aviculture moderne dans le code des stratégies de lutte contre le chômage (Royaume du Sanwi, 2014). C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude qui a pour objectif général de contribuer à l’amélioration des performances de l'aviculture moderne dans le sud Comoé. Autrement dit, il s’agira de :  décrire les caractéristiques de l’aviculture moderne du sud Comoé ;  identifier les contraintes liées à cette aviculture moderne ;  proposer des solutions pour l'amélioration des performances de cette aviculture. Ainsi ce travail comprend deux parties. La première partie est une revue de la littérature sur les caractéristiques et les contraintes de la filière avicole moderne en Côte d’Ivoire ; La deuxième partie quant à elle correspond à la partie expérimentale, les résultats obtenus et discutés et enfin les recommandations.

2


PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3


CHAPITRE I : LA FILIERE AVICOLE IVOIRIENNE I.1. Historique C'est à partir de 1938 que débuta de façon assez timide, l'aviculture moderne avec la création de la ferme d'élevage de Bingerville et la mise en place de la toute première couveuse à pétrole (ADAMA, 1989). Il faudra attendre 1954 pour voir s'amorcer parallèlement aux structures traditionnelles, l'essor d'une aviculture moderne sur l'initiative d'un pionnier, M. André

BEY,

encouragé par le service de l'élevage de l'époque (MBARI, 2000). Les années qui suivront seront marquées par des tentatives de mise en place d'importants élevages intensifs qui seront voués à l’échec du fait du coût des installations nouvelles, constituées de matériels importés très onéreux, achetés à crédit. La conséquence directe était que certains éleveurs se sont retrouvés écraser par le poids conjugué des investissements inconsidérés et des pertes importantes dues aux mortalités (ADAMA, 1989). Ainsi, pour répondre aux besoins de plus en plus croissants des populations en protéines animales, l’état

ivoirien a initié à partir des années 1960, divers programmes de

développement de ressources animales (FIRCA, 2011). De 1972-1973, lorsque la sécheresse dans les pays sahéliens survint, rendant difficile l’approvisionnement en viande des pays côtiers, L’Etat fut poussé de faire de l’élevage une priorité nationale. Cette politique s’est traduite par la création par décret n°70-623 du 14 octobre 1970, de l’ex-Société de Développement des Productions Animales (SODEPRA) qui était chargée de la recherche-développement, de la vulgarisation, de la conception et de la mise en œuvre de tous les programmes et projets du secteur des productions animales (MIRAH, 2014) A partir de 1976, des structures à économie mixte telles que la Société Ivoirienne de Productions Animales (SIPRA)

se sont installées pour accompagner l’Etat dans

l’encadrement et la distribution des intrants. Malheureusement, vint

la crise

économique en 1990 qui contraignit l’Etat à appliquer le Programme d’Ajustement Structurel (PAS) dans tous les secteurs d’activités. Au niveau des ressources animales, 4


ce programme s’est traduit par le désengagement de l’Etat vis-à-vis des activités de production et de commercialisation au profit du secteur privé, avec la dissolution de la SODEPRA et la privatisation de la SIPRA (FIRCA, 2011). Malgré cette dissolution, deux des projets de la SODEPRA ont continué d’exercer leurs actions de développement. Il s’agit : du projet d’élevage phase I et II financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et du Projet de Développement des Elevages à Cycle Court (PE2C). Ces deux projets ont mis un accent particulier sur l’appui à l’organisation des opérateurs au niveau des différents maillons de la filière. Ceci a conduit, en 1995, à la création de l’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI) (FIRCA, 2011). Outre l’IPRAVI, d’autres structures ont contribué au développement la filière avicole ivoirienne. Ce sont : l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), créée en 1994, le Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole (LANADA), créé en 1991 et le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), créé en 2002 (MIRAH, 2013) I.2. Production nationale de viande de volaille En Côte d’Ivoire, la viande de volaille est beaucoup consommée, en occurrence celle du poulet. Même si la production nationale reste encore en dessous des résultats escomptés, sa contribution dans la production nationale est importante et constamment supérieure à celle des autres viandes (ESSOH, 2006). Sa production a évolué au fil des années avec 35,94% en 2001, 35,95% en 2007 et 40,35% en 2011(Tableau I). Cependant, deux formes de production coexistent à savoir les productions traditionnelle et moderne (ESSOH, 2006).

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Tableau I : Synthèse de la production des élevages en Côte d’Ivoire (2001-2011) (source : MIRAH, 2013) 2001

2007

2011

Espèces

quantités

%

quantités

%

quantités

%

Poulets

24 812

35,94

28112

35,95

37394

40,35

Bovins

26462

38,33

29850

38,17

31315

33,79

Petits

10925

15,82

12303

15,73

15524

16,75

Porcs

6845

9,91

7938

10,15

8447

9,91

Total

69043

100

78204

100

92679

100

ruminants

NB : Quantité en Tonne-Equivalent-Carcasse (TEC) et part en % I.2.1. Production traditionnelle L’aviculture traditionnelle est une activité pratiquée en Côte d’Ivoire depuis longtemps. L’effectif de cette aviculture a pu augmenter au fil des années, allant de moins de 5000 milliers de têtes en 1976, pour atteindre 8000 milliers de têtes en 1990, 22000 milliers de têtes en 2001, 24000 milliers de têtes en 2005 et plus de 25000 milliers de têtes en 2009 (MIRAH, 2014). Malgré cette augmentation, ‘‘les poulets bicyclettes’’ offrent peu d’opportunités pour satisfaire les besoins protéiques d’une population en pleine croissance (ESSOH, 2006). En 1980 et 1997, pour des effectifs respectifs de 13,6 millions et de 20,1 millions de têtes, les quantités de viandes obtenues sont, respectivement, de 8,4 et de 12,4 millions de kilogrammes de viande, soit en moyenne, un rendement carcasse de 62%. Quant aux croissances moyennes annuelles observées, elles ont été de 3% entre 1960 et 1980, de 3,7% jusqu’en 1990 et de 1,1% de 1990 à 1997. Alors que la production moderne triplait en moins de 30 années, celle traditionnelle n’a pu atteindre un tel niveau qu’en 37 années (ESSOH, 2006). Malgré ce faible rendement carcasse, la rusticité, le faible coût de production et l’importance socio-économique de cette aviculture font d’elle une activité enracinée dans les mœurs ivoiriennes (ESSOH, 2006). 6


Selon les estimations, 70% des effectifs de volailles proviennent de l’aviculture familiale et 30% du secteur moderne pour la production de viande blanche et des œufs (FAO, 2008). Nombre de Têtes

Années

Figure 1: Evolution du cheptel des volailles (milliers de têtes), de 1974 à 2009 (MIRAH, 2014) I.2.2. Production moderne L'aviculture moderne ivoirienne structurée au sein de l’IPRAVI, a connu une croissance rapide au cours des 20 dernières années, avec une production qui est passée de 7400 TEC en 1990 à 17866 TEC en 2008. Les poules de réforme représentent environ 25% de la production locale du secteur moderne (MIRAH, 2014). Depuis lors, cette production n’a cessé de croître, aboutissant ainsi en 2013 à 36139 TEC (Tableau II).

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Tableau II : Production de viande de volaille moderne en (TEC) (source : IPRAVI, 2014) Viandes

2001

2002

2003

2004

2005

2007

2011

2013

Poulets de chair Poules de reforme Total

6778

6385

6115

5180

6541

8 943

18 406

31196

2 891

2 635

2 721

2 357

2 665

2 729

3 948

4 944

9 669

9 021

8 836

7 538

9 206

11 672

22 354

36139

I.2.3. Zones de production L’aviculture est tout d’abord une activité secondaire en termes de revenus pour la grande majorité des exploitants ivoiriens. Elle intéresse surtout les populations rurales et périurbaines de la Côte d’Ivoire (ESSOH, 2006). En milieu rural, la majorité des ménages pratique l’aviculture familiale, avec une forte concentration dans la partie septentrionale et Nord du pays. En moyenne on dénombre plus de 1000 volailles par village. La région des Savanes (Nord) fournit 40% des effectifs de volailles du secteur familial tandis que la région du Zanzan (Nord Ouest) en fournit 30% (FAO, 2008). Quant à l’aviculture moderne, elle s’est développée autour des grandes villes avec des productions situées en majeure partie dans la région des Lagunes (Sud) et celle du Moyen Comoé (Sud-est) (FAO, 2008). I.3. Besoin national en viande Le secteur de l’élevage reste dominé par les pratiques traditionnelles. Les produits issus de cet élevage, ne garantissent pas une couverture complète des besoins en protéines animales, et traduisent la forte dépendance de la Côte d’Ivoire en produits carnés. Ce besoin est estimé à 10 kilogrammes par habitant /an (MIRAH, 2014). Avec la croissance démographique, le besoin national en produits carnés a été estimé à plus de 40000 tonnes en 2012.

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I.4. Niveau d’importation de viande de volaille L’évolution qu’a connu le secteur des ressources animales durant les deux décennies qui ont suivi l’indépendance, est le fruit d’un investissement important de l’Etat (+170 Milliards d’investissement direct en 30 années). Malgré ces acquis notables, le bilan alimentaire de la Côte d’Ivoire reste déficitaire d’où son niveau d’importation de produits carnés très élevé (MIRAH, 2014). En 2010, les importations des produits animaux et d’origine animale ont coûté plus de 120 milliards de francs CFA à l'Etat ivoirien (ADJOUMANI, 2013). Actuellement, les importations de volailles, sont de l’ordre de 3% (Tableau III). Cette estimation devrait être faite à partir de la production traditionnelle et de la production moderne, mais la première offre très peu de possibilités d’établissements de statistique précise (ESSOH, 2006). Tableau III: Productions et importations de volailles modernes en Côte d’Ivoire (source : IPRAVI, 2014) Viandes de volaille moderne Productions

2001

2002

2003

2004

2005

2007

2011

2013

9669

9021

8836

7538

9206

11672

22354

36139

Importations

2 212

5 623

15392

13134

5 353

556

233

1 143

Pourcentage d’importations

22,9

62,3

174,2

174,2

58,1

4,8

1

3,2

NB : Quantités en Tonne-Equivalent-Carcasse (TEC) et part des importations en pourcentage I.5. Organisation de la filière avicole ivoirienne La filière avicole est née à partir de 1972 par la volonté de l’Etat qui lui a accordé tous les moyens techniques et financiers. Depuis cette époque, son organisation a tourné autour de structures publiques. A partir de 1988, la filière avicole s’est réorganisée à travers différentes structures privées et étatiques qui lui assurent l’encadrement, la formation et la recherche.

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I.5.1. Structures de formation Les structures de formation des agents du secteur de l'élevage sont étrangères ou locales. Les docteurs vétérinaires sont formés à l'étranger dans des écoles vétérinaires, alors que les ingénieurs de conception et les zootechniciens sont formés localement à l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro (MBARI, 2000). Les Moniteurs en Production Végétale et Animale (MPVA) et les Assistants à la Production Végétale et Animale (APVA), sont formés dans les Ecoles Régionales d’agriculture Sud de Bingerville et Est de d’Abengourou. Les agents d’exécution sont formés à l’école d’élevage, au centre d’élevage et au Laboratoire de Pathologie Animale (LPA) de Bingerville où se déroule leur formation qualifiante (ESSOH, 2006). L'école d'élevage et le centre d'élevage de Bingerville sont les principaux lieux de formation des éleveurs et des techniciens avicoles. Ces structures dont la capacité d'accueil totale est de 100 participants, toutes filières confondues, offrent des sessions de formation en aviculture d'une durée maximale de trois mois (KOUAKOU, 1998). Outre ces structures de formation publique, des sessions de formation en aviculture peuvent être organisées par l’Union Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (UACI), par l’IPRAVI, par l’ANADER ou par des cabinets privés de formation. Depuis ces deux dernières années, le Fond de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP) apporte un appui appréciable au financement des formations (MBARI, 2000). I.5.2. Structures d’encadrement des élevages En Côte d'Ivoire, les aviculteurs bénéficient d’un encadrement assuré par des établissements publics et privés. I.5.2.1. Structure d’encadrement public L’élevage a débuté sa marche vers le progrès grâce à une structure d’encadrement qu’était la SODEPRA (ESSOH, 2006).

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Son intervention dans le domaine avicole concernait les élevages indépendants non intégrés dans une structure d’encadrement privé. Elle fournissait à ces aviculteurs, intrants et équipements et assurait aussi le suivi technique. Aussi, par l’intervention des encadreurs qu’elle formait, la SODEPRA suivait l’application des techniques améliorées, des programmes de prophylaxie sanitaire (BOUA, 1993). Toutefois, depuis sa dissolution en 1994, elle a été remplacée dans sa mission par l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER). Malheureusement cette dernière n’a pas su mener cette mission à terme abandonnant la charge aux structures d’encadrement privé (MBARI, 2000). I.5.2.2. Structures privées d’encadrement Le suivi technique des exploitations avicoles par les structures privées se fait par des firmes industrielles produisant les poussins et aliments ou des grossistes importateurs de produits vétérinaires. Aussi, les vétérinaires cliniciens installés en clientèle privée ne sont pas à exclure de cet encadrement. L’intervention de ces différents acteurs dans la filière se présente sous deux principales formes qui sont l’encadrement libre et l’encadrement contractuel (MBARI, 2000). I.5.2.2.1. Encadrement libre L’encadrement libre se fait par des provendiers et par les distributeurs de produits vétérinaires. En effet, chaque structure de production d’aliments possède une équipe d’encadrement technique, qui est chargée de suivre ses clients. L’encadrement libre découle d’un souci de management et de fidélisation de la clientèle, cependant il diffère d’un provendier à un autre (ESSOH, 2006). Dans le but de promouvoir leurs produits, les vétérinaires grossistes-répartiteurs ou représentants de firmes pharmaceutiques jouent un rôle de conseiller auprès de certains élevages qu’ils encadrent de façon bénévole (MBARI, 2000). Toutefois, un bon nombre de ces provenderies installées en Côte d’Ivoire durant ces dernières années ne dispose pas de vétérinaires.

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I.5.2.2.2. Encadrement contractuel Il se fait par les vétérinaires cliniciens installés en clientèle privée. Ainsi, il est établi entre l’encadreur et l’éleveur un contrat de suivi technique de l’élevage en contrepartie d’une rémunération (MBARI, 2000). Avant 2002, 13 vétérinaires étaient recensés sur toute l’étendue du territoire dont cinq dans la région d’Abidjan, pratiquent ce type d’encadrement (ESSOH, 2006) I.5.3. Structures organisationnelles I.5.3.1. Au niveau de l’Etat Avant 2004, le secteur de l’élevage était géré par des directions centrales au sein du Ministère de l’Agriculture (MINAGRA). En Avril 2004, un Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques (MIPARH) a été crée à la faveur de la formation du gouvernement de réconciliation nationale de la Côte d’Ivoire. Cette institution a constitué un outil de développement très important pour ce pays où la production en viande reste insuffisante malgré des potentialités considérables (ESSOH, 2006). Toutefois, le Décret n°2011-283 du 5 octobre 2011, viendra abroger celui portant création du MIPARH en MIRAH (ministère des ressources animales et halieutique) avec pratiquement les mêmes missions assignées. Ces missions consistent principalement dans le domaine de l’aviculture, à une réglementation, une organisation, une promotion du secteur et un contrôle sanitaire. Par ailleurs, le ministère assure ces taches par diverses directions centrales dont la Direction des Productions d’Elevage (DPE) qui est la pièce maîtresse du processus organisationnel. I.5.3.2. Organisations professionnelles et interprofessionnelles Les organisations professionnelles et interprofessionnelles constituent l’ossature du développement de l’aviculture en Côte d’Ivoire (ESSOH, 2006).

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I.5.3.2.1. Organisations professionnelles avicoles L’organisation professionnelle de la filière avicole est constituée de quatre composantes situées à 3 niveaux :  au niveau des producteurs, par deux associations dénommées : Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (UACI), créée en 1989, regroupant plus de 700 adhérents et Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (ANAVICI), créée en juillet 2005 ;  au niveau des Industriels (Accouveurs, Fabricants d’aliments, etc), par une association dénommée l’Association des Industriels Distributeurs d’Intrants et de Produits Avicoles (INTERAVI), créée en 1989 ;  au niveau de la commercialisation, par la création en décembre 2008 de l’Association Nationale des Revendeurs de produits avicoles de Côte d’Ivoire (ANAREVCI) (MIRAH, 2014). I.5.3.2.2. Organisation interprofessionnelle L’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI) a été créée en 1995. Elle compte aujourd’hui, quatre (4) associations de base de la filière avicole (IPRAVI, 2014). Ces différentes associations (UACI, ANAVICI, INTERAVI et ANAREVCI) forment l’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI). Celle-ci comprend 5 collèges (accouveurs, producteurs d’aliments, éleveurs de volailles de chair, producteurs d’œufs de consommation, abatteurs de volailles et conditionneurs d’œufs de consommation). Depuis décembre 1998, un contrat plan a été signé entre l’Etat et l’IPRAVI, pour confier la maîtrise d’œuvre des programmes de développement de l’aviculture à cette dernière (MIRAH, 2014).

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I.5.3.2.2.1. Organigramme de l’IPRAVI

IPRAVI créée en 1995

REVENDEURS

ANAREV-CI créée en 2008

- Revendeurs de volailles - Revendeurs d’œufs de consommation

PRODUCTEURS

- UACI créée en 1989

INDUSTRIELS

INTERAVI créée en 1989

- ANAVICI crée en 2005

- Eleveurs de poulets de chairs - Producteurs d’œufs de consommation

- Accouveurs - Fabricants d’aliments de volailles - Abattoirs de volailles - Centre de conditionnement d’œufs de consommation

Figure 2 : Schéma de l'organisation professionnelle de la filière avicole (FIRCA, 2011) I.5.3.2.2.2. Objectifs et moyens d’actions de l’IPRAVI L’IPRAVI est administrée par un Conseil d’Administration composé de quatorze (14) membres. Son organe suprême est l’Assemblée Générale qui comprend vingt (20) membres. L’objectif principal de l’IPRAVI est de défendre les intérêts de la filière avicole ivoirienne et de promouvoir la production avicole locale. Cet objectif est: La promotion des produits avicoles locaux, 14


La recherche d’une plus grande compétitivité des produits avicoles. Pour réaliser cet objectif, l’IPRAVI dispose d’un Secrétariat Permanent animé par des agents salariés. Les ressources de l’IPRAVI sont constituées des cotisations professionnelles (qui lui assurent le fonctionnement) et des appuis que lui apportent les partenaires financiers, sous la forme de dons ou de subventions. Depuis sa création, l’IPRAVI a déjà bénéficié de l’appui des partenaires tels que : L’Union Européenne, à travers son activité de gestion PRO€INVEST ; ASE : Appui et Service aux Entreprises ; AFD : Agence Française de Développement, à travers une ligne de crédit ouverte auprès du Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques (IPRAVI, 2014). La filière avicole ivoirienne est dotée d’importantes potentialités et d’une volonté manifeste de l’Etat de faire d’elle une pionnière dans la sous région. Cependant cette course au succès reste effrénée par d’énormes contraintes. I.6. Caractéristiques des systèmes de production avicole I.6.1. Typologie des systèmes d’élevage I.6.1.1. Typologie selon le système avicole ivoirien Quelle que soit la forme, l’élevage de volaille est pratiqué dans la plupart des régions du globe (SMITH, 1992). La typologie de l’aviculture ivoirienne, telle que décrite dans la littérature en Côte d’Ivoire, considère la taille des exploitations et la technologie utilisée. Elle est décrite en aviculture traditionnelle ou familiale et en aviculture moderne (ADAMA, 1990 ; KONE, 2007).  L’aviculture familiale L’aviculture familiale, en Côte d’Ivoire, se localise de manière uniforme sur presque tout le territoire national mais est particulièrement plus développée dans le Nord du pays mais aussi au Centre et à l’Est. Elle est pratiquée sous un mode extensif (KONE, 2007). Les élevages sont situés essentiellement en zone rurale dans les villages et les 15


campagnes mais aussi dans les villes. Ce type d’élevage regroupe des exploitations de type familial et appartient à un nombre considérable de familles, dont la majorité est très pauvres. L’élevage des oiseaux est très souvent confié aux femmes et parfois aux jeunes.  L’aviculture moderne Encore appelée aviculture semi-industrielle (KONE, 2007), l’aviculture moderne est une activité pratiquée dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire, principalement dans les zones urbaines et périurbaines. Elle se pratique sur un mode intensif et la production est strictement à but commercial. Elle est plus implantée dans le sud du pays. La région des Lagunes (district d’Abidjan) et la région du Moyen-Comoé (Agnibilékro) constituent les principales zones de production. L’aviculture moderne utilise certaines techniques industrielles comme l’utilisation de matériel génétique de haute productivité (souche sélectionnée), mais aussi des techniques adaptées à l’environnement tropical pour limiter notamment les effets de la chaleur (FAO, 2008). Cependant, elle est caractérisée par deux (02) types d’élevages : D’un côté, les élevages améliorés, de loin les plus nombreux. Les sites de productions sont situés aux alentours des villes mais aussi à proximité des villages afin d’être proche des marchés potentiels. Ce sous-secteur compte 1460 fermes en Côte d’Ivoire (GUEYE, 2008). De l’autre côté, les élevages semi-industriels, situés principalement en zones urbaines. Les principaux producteurs de ce sous-secteur en Côte d’Ivoire sont :  dans la ″région″ d’Abidjan: COCO Service (CS), Aliments de Côte d’Ivoire (ALCI), Société Ivoirienne de Productions Animales (SIPRA), Société de Fabrication d’Aliments Composés Ivoiriens (FACI),  dans la ″région″ d’Agnibilékro : Ferme Ouattara Ali Nanan Issa (FOANI) (KONE, 2007)

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I.6.1.2. Typologie selon la FAO Les élevages avicoles ont fait l’objet d’une codification élaborée depuis 2004 par la FAO (FAO, 2008 ; GUEYE, 2008 ; KABORET, 2007). Cette codification a donné naissance à quatre (04) secteurs de production avicole (secteur 1 à 4) et tient compte de plusieurs caractéristiques (Tableau IV).  Le secteur 1 Ce secteur est encore appelé système industriel intégré. Les élevages dans ce secteur ont un niveau de biosécurité élevé. La production est à but commercial.  Le secteur 2 Encore appelé système commercial à grande échelle, le secteur 2 est caractérisé par des élevages dont le niveau de biosécurité est modéré à élevé.  Le secteur 3 Dans ce secteur le niveau, de biosécurité est faible et parfois minime. L’essentiel de la production est vendu au niveau des marchés de volailles vivantes. Il correspond au système commercial à petite échelle.  Le secteur 4 Il correspond à l’aviculture familiale dont l’essentiel de la production est consommé localement. Le niveau de biosécurité dans ces élevages est minime.

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Tableau IV : Classification simplifiée des systèmes d’aviculture selon la FAO (Source : FAO, 2008)

Système

Niveau de

Secteur1

Secteur2

Industriel

Commercial à

Commercial à

intégré

grande échelle

petite échelle

Haut

Moyen à haut

Faible à

Secteur4 Villageois ou de basse-cour minimal

minimal

biosécurité Commercialisation

Filière

Habituellement

des volailles et des

commerciale

filière commerciale

produits avicoles

Races exploitées

Secteur3

Habituellement vendus dans les marchés de volailles vivantes

Race commerciale/ ˝synthétique˝

Volailles et produits avicoles principalement consommés sur place ˝Race˝ indigène/ locale

I.6.2. Situation de l’aviculture en Côte d’Ivoire I.6.2.1. Situation actuelle de l’aviculture ivoirienne A ce jour, la filière avicole ivoirienne possède l’ensemble des maillons nécessaires au développement d’une filière moderne (FIRCA, 2011). Selon les résultats du Recensement National des Professionnels de l’Aviculture (RNPA) publié en 2014, la filière dispose de 1771 fermes avicoles, 998 revendeurs et 17 industriels (provendiers, accouveurs, transformateurs), tous repartis sur l’ensemble du territoire. Structurée au sein de l’IPRAVI, la filière a réalisé une croissance rapide au cours des 20 dernières années, avec une production qui est passée de 7400 TEC en 1990 à 36 139 TEC en 2013. Les poules de réforme représentant environ 14% de la production locale du secteur moderne en 2013 (Tableau II). A cela, il faut ajouter la production d’œufs de consommation, qui est passée de 276 millions d’unités en 1990 à 980 millions d’unités en 2013 (IPRAVI, 2014)

18


Toutefois, en 2012, le Ministère des Ressources animales et Halieutiques, en étroite collaboration avec l’IPRAVI, a adopté le Plan stratégique de relance de l’aviculture ivoirienne (PSRA) .Ce plan s’inscrit dans la politique de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire une nation émergente à l’horizon 2020. Pour ce secteur l’objectif est d’assurer à cet horizon 2020, une production de plus de 60.000 tonnes de volaille et 1,7 milliard d’unités d’œufs de consommation (MIRAH, 2014). I.6.2.2. Atouts et opportunités de la filière Le secteur de l’élevage présente un attrait certain au niveau des populations. La demande intérieure en viande, qui ne saurait être compensée par la production actuelle, à cause des habitudes alimentaires, des pratiques religieuses et du niveau de la demande relativement élevé, constitue un facteur favorable au développement du secteur (MIRAH, 2012). Les organisations professionnelles de la filière sont financièrement autonomes grâce à des cotisations professionnelles internes. L’IPRAVI, qui est la faîtière de toutes les organisations de la filière, est animée par un secrétariat permanent formé d’agents salariés. Elle dispose d’un Système d’Information sur le Marché Avicole dénommé SIMA, depuis 2007 (FIRCA, 2011). Les récentes réflexions sur la relance de la filière avicole ont abouti à l’élaboration du Plan Stratégique de Relance de la Filière Avicole (PSRA 2012-2022), adopté en Juillet 2012, dont l’opérationnalisation demande un financement de plus de 150 milliards de F CFA sur dix (10) années (MIRAH, 2014). Il s’agit d’une réelle opportunité pour le pays de résoudre à la fois le problème de sécurité alimentaire et l’équilibre de la balance commerciale avec pour finalité de mettre à la disposition des Ivoiriens, 2 kg de viande de volaille et 56 œufs de consommation par habitant et par an d’ici 2021 contre actuellement environ 1,1 kg de viande de volaille et 38 œufs de consommation. En outre, grâce à ce fond il y aura une démultiplication du nombre de petites et moyennes entreprises d’élevages dans le pays, permettant ainsi de créer 15.000 nouveaux emplois directs (MIRAH, 2014). 19


I.6.3. Contraintes de l’aviculture en Côte d’Ivoire La pratique de l’élevage avicole est un métier difficile. L’aviculteur n’est pas un amateur, mais un technicien qui est quotidiennement confronté à de nombreux problèmes (BULGEN et coll, 1996). Ainsi, malgré des acquis importants et la réactivité des professionnels en termes d’investissements et de maîtrise de la biosécurité, la production de la filière avicole moderne reste insuffisante. Cet état de fait est dû à des contraintes exogènes et endogènes. Il s’agit principalement des contraintes liées au cadre réglementaire, aux aspects

zootechniques,

organisationnels,

ainsi

sanitaires, qu’au

volet

économiques, formation,

socio-environnemental,

encadrement,

production

et

commercialisation (BITTY, 2013). I.6.3.1. Contraintes liées à la gouvernance du secteur Le cadre institutionnel et réglementaire ne répond plus aux réalités du moment. Les textes actuellement en vigueur ne couvrent pas la totalité des activités des ressources animales. Les mesures en faveur de l’exercice de la profession vétérinaire en clientèle privée constituent une avancée notoire devant garantir un accès plus facile aux soins vétérinaires, mais méritent d’être revues et renforcées. L’État a entrepris d’importantes réformes agricoles en 1993 pour se désengager de la production agricole dont l’élevage en créant l’ANADER pour le conseil agricole (1994) et le FIRCA (2002) pour le financement de la recherche et du conseil agricoles. En dépit de cette restructuration, le conseil agricole reste déficient du fait de l’approche, son coût élevé et de la capacité d’autofinancement limitée des agro-éleveurs (MIRAH, 2014). I.6.3.2 Contraintes liées à la coopération sous régionale et internationale La Côte d’Ivoire a paraphé plusieurs accords commerciaux internationaux relatifs à la libre circulation des produits alimentaires et à la politique agricole de l’UEMOA et de la CEDEAO. Malheureusement, ces accords restent encore faiblement appliqués. En outre, certains textes réglementaires qui encadrent l’action des opérateurs du secteur et de l’administration publique datent pour les plus récents de l’indépendance et pour les autres de la période coloniale (MIRAH, 2014). 20


I.6.3.3. Contraintes zootechniques Les contraintes zootechniques se traduisent par les problèmes d’approvisionnement en intrants, les faibles performances des élevages et les problèmes liés à la qualité et à la normalisation des produits avicoles (MIRAH, 2012). I.6.3.3.1. Contraintes liées à l’approvisionnement en intrants Le déficit et l’excédant en poussins d’un jour, à certaines périodes de l’année, constituent un problème réel sur le marché de l’offre et de la demande. Les difficultés d’approvisionnement en poussins d’un jour sont liées à plusieurs facteurs tels que l'insuffisance de production des accouveurs industriels, l’insuffisance de la planification de l’offre et de la demande, l’apparition à certaines périodes d’éleveurs occasionnels et la concentration des couvoirs à Abidjan, loin des élevages de l’intérieur du pays (DOSSO, 2014). Aussi, la disponibilité en qualité et en quantité du maïs est problématique. Cela est dû à deux principaux facteurs à savoir la compétition pour sa consommation entre les besoins humains et ceux des animaux et l’insuffisance de silos de stockage. Les prémix vitaminés et autres acides aminés pour la fabrication d’aliments de volaille sont également importés et donc reviennent chers (MIRAH, 2012). I.6.3.3.2. Contraintes liées à la qualité et la normalisation des produits avicoles La fabrication d’aliments industriels est assurée au plan national par huit (8) opérateurs dont cinq (5) sont dans la région d’Abidjan. La qualité des aliments n’est pas normalisée ; ce qui a été souvent source d’incompréhensions entre industriels et éleveurs. De plus, face à la cherté des aliments, une majorité des éleveurs commence à fabriquer de façon artisanale les aliments dans les fermes et ceci pourrait expliquer en partie la contreperformance des élevages modernes (MIRAH, 2012). I.6.3.4. Contraintes liées à la santé animale et Hygiène Publique Vétérinaire Malgré les efforts pour le respect des mesures de biosécurité dans les exploitations du secteur avicole ivoirien, des contraintes sanitaires subsistent, notamment en matière de :

21


 ressources humaines qualifiées pour l’encadrement sanitaire ;  hygiène d’habitat de la volaille ;  veille sanitaire et épidémiologique ;  normalisation de la biosécurité dans les élevages et sur les marchés. Concernant la filière moderne, l’environnement dans lequel les éleveurs opèrent est pour la majorité mal adapté. L’environnement physique est peu propice car les bâtiments sont inadaptés et construits avec du matériel précaire. Le climat trop humide lourd favorise l’apparition des pathologies. Les maladies telles que la maladie de Gumboro, la maladie de Newcastle et les coccidioses sont les pathologies dominantes. Le système de veille sanitaire est pratiquement absent à cause du faible niveau d’opérationnalité de la surveillance épidémiologique sur toute l’étendue du territoire national. Les normes de biosécurité ne sont pas toujours optimales dans les élevages modernes et la survenue de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) en Côte d’Ivoire en 2006, a montré les limites et/ou l’inexistence du système de veille sanitaire ivoirien (MIRAH, 2012). L’inégalité d’accès aux services vétérinaires, la faible couverture du territoire national en services vétérinaires adéquats et la faible disponibilité de vaccins et produits vétérinaires menacent les moyens d’existence et les perspectives de développement de nombreux élevages et favorisent l’introduction frauduleuse de médicaments vétérinaires de mauvaise qualité et l’exercice illégal de la médecine vétérinaire. De même, les services centraux et décentralisés du Ministère ont besoin d’être réhabilités et mis aux normes pour améliorer la couverture sanitaire des élevages (MIRAH, 2014). I.6.3.5. Contraintes liées au financement La majorité des acteurs de la filière rencontrée estime que les banques commerciales et bien d’autres institutions bancaires sont réticentes pour investir dans la filière avicole à cause du risque élevé de mortalité, de la survenue de tout autre sinistre et aussi de l’insuffisance des garanties offertes par les petits et moyens producteurs. De l’avis de certains grands exploitants qui ont accès aux crédits, les taux d’intérêt pratiqués par ces 22


institutions financières commerciales (plus de 18%) sont prohibitifs par rapport au niveau actuel de rentabilité des élevages. Ce qui relève les coûts de production et renchérit les prix de vente aux consommateurs. L’absence d’un système de financement adapté au secteur avicole constitue un frein à son développement (MIRAH, 2012). Par ailleurs, les mécanismes de remboursement des financements mis en place par l’Etat avant la cession du secteur au privé n’ont pas fonctionné du fait de la crise qui a provoqué la destruction du potentiel de production par endroits. En effet, les remboursements des subventions octroyées n’ont pas été effectifs dans la majorité des cas, avec 13% de remboursement pour le Fonds de Promotion des Productions Animales, 65% de remboursement pour l’Opération Noyau d’Elevage (MIRAH, 2014) I.6.3.6. Contraintes organisationnelles La majorité des opérateurs ignore l’existence de l’Interprofession Avicole et ne se soumet pas aux règles de cette organisation. En outre, il n’existe pas d’organisations représentatives au niveau de chaque maillon de la filière. Il n’existe pas aussi de plateforme d’échanges entre les diverses organisations professionnelles sur certaines questions comme la fixation des normes de qualité et des prix des produits avicoles (MIRAH, 2012). I.6.3.7. Contraintes liées à la formation et à l’encadrement La plupart des acteurs ne maîtrise pas suffisamment les techniques de production et de commercialisation des produits avicoles, faute de formation adaptée. L’insuffisance des structures de formation spécialisées pour les éleveurs et les conseillers d’élevage est également observée. En ce qui concerne l’encadrement, les éleveurs sont exposés à une multitude de personnes non qualifiées en la matière. L’ANADER, structure d’appui au monde rural, n’est pas suffisamment impliquée dans l’encadrement de l’aviculture moderne. Les vétérinaires installés en clientèle privée sont en nombre insuffisant et ne disposent pas de personnels qualifiés et de ressources matérielles adéquates pour l’appui conseil à l’aviculture moderne (BITTY, 2013).

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I.6.3.8. Contraintes liées à la production Ces contraintes sont à l’origine des problèmes de mise à disponibilité des poussins d’un jour et des prix exorbitants des produits avicoles locaux sur le marché. Ce qui conduit à : des coûts élevés des intrants, au non respect des normes zootechniques et à l’utilisation d’aliments ou matières premières alimentaires impropres à l’expression des performances zootechniques, (M’BARI, 2000 ; AHAMET, 2004). Par ailleurs, la fiscalité appliquée à ce secteur contraint très souvent les éleveurs à diminuer leur production. Cette fiscalité pèse énormément sur la production locale, surtout avec l’entrée en vigueur en 2000 du Tarif Extérieur Commun (TEC) au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) (DIOP, 2003). Cette situation renforce d’avantage l’importation de viande de volaille en Afrique de l’Ouest d’autant plus que les contraintes liées à la production influencent aussi la compétitivité des produits avicoles locaux par rapport aux produits avicoles importés sur les plans prix et qualité (GUEYE, 2001). I.6.3.9. Contraintes liées à la commercialisation Les contraintes liées à la commercialisation découlent des difficultés déjà rencontrées lors de la production. Ces contraintes font état de prix au consommateur trop élevé, d’un circuit de commercialisation défaillant et la non maîtrise des prix des produits sur le marché par les producteurs. Ces variations ont trois niveaux d’impact : un premier touche directement les revenus des consommateurs, un deuxième sur la prise de décision dans la production et un troisième niveau qui est la chaîne d’ajustement dans l’économie (WESTLAKE, 1993). Le développement de l’élevage, le niveau des facteurs et produits issus et l’efficacité de la commercialisation doivent constituer un ensemble cohérent (ABBOTT, 1987).

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I.6.3.10. Contraintes socio-environnementales La demande en protéines animales a atteint un niveau actuel de 166 231 tonnes par an, et est en réelle progression, du fait de la croissance démographique (3,3%) et des excédents monétaires dégagés par la commercialisation des productions de base que sont le café, le cacao, le coton, le palmier à huile, l’hévéa et l’anacarde (MIRAH, 2012). Les contraintes sociales résident dans les inégalités liées au genre (accès et contrôle des avantages entre hommes et femmes) et aux faibles taux d’instruction et d’alphabétisation des éleveurs. Aujourd’hui la problématique environnementale, réside dans la dégradation du couvert végétal et la vulnérabilité de l’élevage face au changement climatique. Ainsi, même si les systèmes d’élevage sont actuellement en pleine évolution pour répondre à la demande en produits d’origine animale qui croît deux fois plus vite que l’offre, cela doit se faire sans porter atteinte d’une manière ou d’une autre à l’environnement (MIRAH, 2013) I.6.4. Conséquences des crises sur l’aviculture Depuis 2002, le secteur avicole moderne traverse de nombreuses difficultés, d’une part, à cause de la concurrence déloyale des produits de volailles importés d’origine extraafricaine et d’autre part, en raison des effets pervers de la crise post électorale , depuis novembre 2010, lui faisant perdre plus de 5 milliards de FCFA (FIRCA, 2011). I.6.4.1. Filière avicole ivoirienne face à la crise postélectorale La crise militaro-politique survenue depuis septembre 2002, a porté un coup de massue à la filière avicole et celle-ci peinait réellement à se relever. C’est ainsi que dans un but de coordonner des actions de développement de l’aviculture moderne, l’Etat et les opérateurs privés de la Filière Avicole ont organisé conjointement en décembre 2009, les Etats Généraux de l’Aviculture ivoirienne (EGA). Ceux-ci se sont achevés par l’élaboration d’un Plan Stratégique de Relance du Développement de l’Aviculture moderne ivoirienne (PSRA) sur la période 2010 - 2020. C’est dans ce contexte de relance des activités qu’est survenue la crise post électorale entre décembre 2010 et avril 2011. Comme la plupart des secteurs de production, la Filière Avicole 25


moderne a été durement frappée par la crise post électorale qui a perturbé l’ensemble des activités économiques. La plupart des zones de production avicole ont été directement ou indirectement touchées par les effets de cette crise. L’impact de la crise a été plus durement ressenti dans certaines localités d’Abidjan (Abobo, Yopougon km17, Gonzagueville) et ses environs (Anyama, Azaguié, Dabou, Grand-Bassam, etc.), ainsi que dans des villes de l’intérieur comme Alépé, Agnibilékrou, Daloa, Gagnoa, Soubré, Duékoué, Bouaké ou encore Korhogo. Exploitants individuels, revendeurs de produits avicoles et sociétés agroindustrielles ont été tous sinistrés. Les dommages subis par la filière sont de divers ordres et portent tant sur des vols, que sur des pertes occasionnées par l’impossibilité pour les opérateurs de travailler pendant la période de crise. Les pertes liées à l’impossibilité de travailler ont occasionné la mort de milliers de poussins d’un jour produits pendant la période des combats. Aussi il faut souligner la mortalité massive de volailles dans les exploitations et la chute importante de ponte par manque d’alimentation, la réforme anticipée de pondeuses ou la vente de volailles de chair à des prix dérisoires pour éviter les mortalités et enfin la vente d’œufs de consommation à des prix dérisoires pour éviter qu’ils ne pourrissent (FIRCA, 2011). En 2011, la valeur globale du préjudice subi par l’ensemble des opérateurs de la Filière Avicole moderne se chiffre à 5 396 041 254 FCFA (Tableau V). Tableau V : Synthèse des sinistres subis (source: FIRCA, 2011) Nature du préjudice

Nombre d’opérateurs

Valeur du préjudice en CFA

Mortalité Total 58 9254

45

567 888 063

Vol

03

187 842 035

Destruction

03

1 161 003 900

Étouffement

04

3 474 867 256

Incendie

03

4 440 000

Total

58

5 396 041 254

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I.6.4.2. Contraintes dues à la grippe aviaire (Influenza Aviaire Hautement Pathogène) Les interprétations diverses et néophytes des conséquences de la grippe aviaire sur la santé publique ont créé une psychose au sein de la population ivoirienne, ce qui a provoqué une méfiance vis-à-vis des produits de volailles. Il y a eu plus de 80 % de baisse des ventes des produits avicoles. De nombreux éleveurs n’ayant plus de fonds de roulement ont dû abandonner leurs activités avicoles. Les poussins sortis des couvoirs ont été étouffés à défaut d’élevages fonctionnels. Les coûts supportés par les différents opérateurs ont été évalués à plus de 14 milliards FCFA en 2006. De plus, les restructurations des grands élevages modernes ont occasionné des chômages techniques et des pertes d’emploi pour de nombreux chefs de famille. Les mesures de lutte contre la grippe aviaire prises lors de l’apparition des foyers ont permis de maîtriser la maladie (FIRCA, 2011). I.6.4.3. Contraintes dues à l’importation massive de poulets congelés Les données statistiques sur les importations de viande de volaille montrent une hausse de ces importations à partir de 2003 (Tableau III) due à la crise militaro-politique. Les importations ivoiriennes qui étaient de 2 212 TEC en 2001 sont passées à 15 392 TEC en 2003. A partir de 2005, cette tendance s'est inversée avec une forte réduction des importations de viandes et abats de volailles congelées qui de 13 134 TEC en 2004 sont passées à 5353 TEC en 2005. Ceci à cause de la hausse du montant des prélèvements compensatoires qui est passé de 300 FCFA à 1 000 FCFA le kilogramme et du fait de l’épidémie de grippe aviaire déclarée dans de nombreux pays industrialisés (BITTY, 2013).

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CHAPITRE II: FACTEURS DE REUSSITE D'UN ELEVAGE AVICOLE MODERNE. La pratique de l'élevage avicole est un métier difficile ; sa réussite dépend en premier lieu des facteurs inhérents à l'exploitation et en second lieu, des facteurs exogènes. II.1 - Facteurs lies a l’exploitation II.1.1 - Le bâtiment d’élevage Il joue un rôle capital car il protège les volailles contre les intempéries climatiques (soleil, pluies, ...) et les prédateurs (animaux sauvages, voleurs, ...) (DAYON

et

ARBELOT, 1997). Par ailleurs, le bâtiment d'élevage représente un investissement à long terme. Ainsi, sa conception et son implantation doivent se faire selon des critères bien définis (HABYARIMANA, 1998). II.1.1.1 - Site d’implantation Le poulailler doit être implanté dans un milieu où l'air est continuellement renouvelé. On doit éviter les zones inondables et les terrains trop humides. Il est important de rappeler que les exploitations avicoles doivent être suffisamment éloignées (20 à 30 mètres) les unes des autres, et implantées loin des agglomérations. La proximité des lieux de raccordement électrique et hydraulique permettrait de réduire le coût des infrastructures (HABYARIMANA, 1998). Il est intéressant de construire le poulailler à proximité de grands arbres, car ceux-ci procurent de l’ombre (SMITH, 1997). De même, au contraire d’un sol nu, l’entretien de verdure aux abords du local d’élevage évitera une trop grande réverbération et limitera également la charge en poussière dans le bâtiment : la température de surface d’une aire en terre battue ou en gravier peut être de 20°C plus élevé que celle d’une pelouse lorsque la température dépasse 30°C (FEDIDA, 1996). Enfin, le site d'implantation d'un poulailler doit être d'accès facile afin de permettre l’approvisionnement en intrants et l'écoulement des produits (HABYARIMANA, 1998).

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II.1.1.2 - Conception des bâtiments Les bâtiments d'élevage doivent être conçus de façon économique et rationnelle. Ils doivent être d'un entretien et d'un nettoyage faciles. Pour permettre une bonne ventilation, les bâtiments seront conçus de façon à ce que leur axe soit perpendiculaire à la direction des vents dominants. Ceci est très important dans nos conditions d'élevage où tout système de ventilation dynamique entraînerait des coûts insupportables par l'aviculteur. Par ailleurs, on a intérêt à orienter les bâtiments selon un axe Est-Ouest de façon à ce que les rayons du soleil ne pénètrent pas à l'intérieur du bâtiment. Au cas où ce critère n'est pas respecté, il faut prévoir des volets pour contrer les rayons solaires (DAYON et ARBELOT, 1997). Concernant l'hygiène, un bon bâtiment doit faciliter les opérations de nettoyage et de désinfection. Ainsi, les murs du bâtiment doivent être lisses et sans fissures, le sol doit être damé ou cimenté et avoir une pente légère (2%) afin de faciliter l'évacuation des eaux de nettoyage. Un pédiluve doit être aménagé à l'entrée de chaque bâtiment. Enfin, les murs du bâtiment ne devraient en aucun cas servir de clôture de l'exploitation car cela empêche une bonne aération du bâtiment et facilite le contact des volailles avec le milieu extérieur dont la teneur en germes pathogènes n'est pas négligeable (HABYARIMANA, 1998). II.1.1.3 - Choix du type de bâtiment En aviculture, il existe plusieurs types de bâtiment, mais en milieu tropical, le bâtiment à parois latérales grillagées demeure la meilleure solution technique (BIAOU, 1996). Cela est important pour éviter les incursions de prédateurs ou de voleurs (SMITH, 1997). Les poulaillers de ce type ont une toiture soit :  à pente simple ;  à double pente sans faîtière;  à double pente avec faîtière (BIAOU, 1996).

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Ils offrent une bonne ventilation à condition qu'ils soient étroits (largeur de 10 à 12 m), et munis d'une toiture en matériaux réfléchissant (les rayons solaires) comme les tôles d'aluminium (HABYARIMANA, 1998). Si l’on utilise d'autres matériaux, un badigeonnage à la chaux ou une couche de peinture blanche sur la toiture, permet de réfléchir la chaleur et ainsi abaisser la température de 3 à 5°C dans l’élevage (FEDIDA, 1996). II.1.1.4 - Annexes du bâtiment d’élevage En choisissant le site d'implantation de son bâtiment, l'aviculteur doit prévoir un terrain suffisamment grand afin de pouvoir aménager les annexes pour:  le stockage de l’aliment ou les matières premières ;  l’isolement et les soins aux animaux malades ;  le stockage du matériel d’élevage ;  le logement de(s) ouvrier(s);  le stockage des œufs  les lieux d'incinération des cadavres, des débris et détritus, etc. Toutes ces installations doivent être faites de façon à ce que le secteur ‘‘propre’’ soit séparé du secteur ‘‘sale’’. Ainsi conçu, un bon bâtiment doit être conforme aux normes d'élevage relatives à la densité d'occupation, et à l'ambiance climatique (HABYARIMANA, 1998). II.1.1.5 - Maîtrise de l'ambiance des poulaillers II.1.1.5.1 - Ambiance climatique La volaille est très exigeante en ce qui concerne l'environnement climatique. Certaines règles

doivent

être

respectées

pour

atteindre

les

objectifs

escomptés

(HABYARIMANA, 1998). II.1.1.5.1.1 - Température ambiante Elle doit être maîtrisée surtout dans les premiers jours d'élevage, car les poussins sont incapables d'assurer leur thermorégulation avant l'âge d'une semaine. La température optimale varie selon l'âge des oiseaux (Tableau VI). 30


Une température faible sous éleveuse entraîne chez les poussins le développement d'une pneumonie non spécifique (CAUQUELIN, 1957). De même, chez les volailles en croissance, une température supérieure à 25°C compromet la prise de poids (KOLB E., 1975) par réduction de la consommation alimentaire; ceci est d'autant plus marqué que la ration est riche en cellulose dont le métabolisme produit la chaleur supplémentaire. A des températures de 30 à 35°C, certaines souches de poules cessent de s'alimenter, ce qui évidemment entraîne une chute de production (DAYON et ARBELOT, 1997) et une fragilisation de la coquille des œufs (SMITH, 1997). Tableau VI : Variation de la température optimale en fonction de l'âge (Source : HABYARIMANA, 1998). Température (°C)

Age

Premier et deuxième jour

33-34

Troisième à septième jour

32

Deuxième semaine

30

Troisième semaine

27

Quatrième semaine

24

Cinquième semaine et suite

18-21

II.1.1.5.1.2 - Humidité Une hygrométrie élevée est favorable à la multiplication des microorganismes dont les répercussions sur l'élevage ne sont pas à négliger. Dans les bâtiments d'élevage, l’hygrométrie devrait varier entre 55 et 70%. Au delà de 80% d'humidité, les signes de perturbation du confort apparaissent rendant les oiseaux sensibles à différentes maladies (HABAMENSHI, 1994). 31


II.1.1.5.1.3 - Ventilation L’objectif de la ventilation est d’obtenir le renouvellement de l’air dans le bâtiment afin :  d’apporter l’oxygène nécessaire à la vie des animaux ;  d’évacuer les gaz toxiques produits dans l’élevage : ammoniac, dioxyde de carbone, sulfure d’hydrogène ;  d’éliminer les poussières ;  de réguler l’ambiance du bâtiment et d’offrir aux volailles une température et une hygrométrie optimale (FEDIDA, 1996). Une mauvaise aération du bâtiment associée à une élévation de l'hygrométrie favorise la fermentation de la litière. Il en résulte un dégagement d'ammoniac dont le taux ne doit pas dépasser 20 ppm sous peine de voir apparaître une irritation des voies respiratoires des oiseaux (HABYARIMANA, 1998). La toxicité de l’ammoniac est particulièrement insidieuse car son augmentation est progressive et souvent non décelée par l’éleveur qui s’est habitué petit à petit à cette odeur (FEDIDA, 1996). II.1.1.5.1.4 - Litière En aviculture moderne, la litière constitue un facteur d'ambiance à ne pas négliger. Elle isole thermiquement les oiseaux du sol ; contribue à leur confort thermique et absorbe l'humidité (LE MENEC, AUBERT, AMAND et al. 1997). C’est à son niveau que se produisent les fermentations des déjections, raison pour laquelle, en climat chaud on évitera les litières trop épaisses favorables à la libération d’ammoniac. L’humidité des litières doit être comprise entre 20% et 25%. Une humidité supérieure à 25% la rend humide, collante et propice à la prolifération des parasites (coccidies). Par contre, en dessous de 20% d’humidité, la litière risque de dégager trop de poussière. On utilisera de la paille hachée, des coques d’arachide, des copeaux de bois plutôt que la sciure. La quantité à étendre est de l’ordre de 5 kg/m² (FEDIDA, 1996).

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II.1.2 - Conduite de l'élevage Pour mener à bien sa tâche, l'aviculteur moderne doit avoir assez de connaissances dans la conduite et la gestion des exploitations. Il doit être disponible afin de pouvoir déceler à temps toute anomalie qui se présente dans l'élevage, et enfin, l'aviculteur doit maîtriser les différentes phases d'élevage ainsi que les besoins des oiseaux appropriés à chacune d'elles. Pour les poulets de chair, l'élevage se déroule en deux phases essentielles:  le démarrage de 0 à 21 jours ;  La croissance-finition de 22 à 45 jours et plus. Quant aux poules pondeuses, leur élevage comprend trois phases distinctes :  Le démarrage de 0 à 21 jours ;  l'élevage des poulettes de 3 à 20 semaines;  la phase de ponte de 20 à 72 semaines (HABYARIMANA, 1998). II.1.2.1 - Préparation des locaux A la fin du vide sanitaire de trois semaines (2 semaines au minimum), et deux jours avant l’arrivée des animaux, une nouvelle désinfection du local et du matériel remis en place est conseillée. De même, avant d’étendre la litière, il est conseillé d’étaler une couche de crème de chaux éteinte de 0,5 cm sur toute la surface du sol. Puis le cercle ou garde sera installé: 4 mètres de diamètre pour 500 poussins, ce qui correspond à 40 individus au m² ; une bâche sera éventuellement placée pour isoler le cercle du reste du bâtiment. La litière en place sera ensuite chauffée 5 à 10 heures avant l’arrivée des poussins, afin d’atteindre une température à cœur de 28°C. Le bâtiment est alors près à recevoir les poussins (FEDIDA, 1996). II.1.2.2 - Réception des poussins et démarrage Les préoccupations de l'éleveur au cours du démarrage sont presque les mêmes quelque soit la spéculation.

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Le démarrage commence le jour de l'arrivée des poussins. A la réception, les poussins sont examinés afin d'apprécier leur état sanitaire, pesés et installés dans une poussinière ou une portion du local d'élevage délimité au moyen des parois légères (carton ou contre - plaqué) que l'on déplacera au fur et à mesure que les poussins vont grandir. Lors de l'installation des poussins, les normes d'ambiance doivent être respectées. Ainsi, les poussins occupent le local selon une densité de 40 sujets par mètre carré (m²) et doivent être protégés contre les courants d'air. Le chauffage sera assuré au moyen d'un radiant à gaz ou des lampes chauffantes fournissant une puissance de 90 watts/m². La répartition des poussins dans le local d'élevage renseigne sur leur état de confort thermique (Figure 3).

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Figure 3 : Répartition des poussins sous l’éleveuse en fonction de la Température (source : QUEMENEUR, 1988)

35


Dans les trois premières heures, les poussins ne recevront que de l'eau propre additionnée d'un antistress tel que la vitamine C. Par la suite, la provende de démarrage sera distribuée sur de simples feuilles de carton ou dans des assiettes. Ce matériel permet aux poussins de s'alimenter facilement; le bruit provoqué par les coups de bec incite aussi les jeunes poussins à consommer d’avantage (BULDGEN; PARENT; STEYAERT et LEGRAND, 1996). A partir du deuxième jour, le matériel de démarrage est utilisé et subira des modifications vers le 15ème jour (Tableau VII). Il est constitué de :  mangeoires ;  abreuvoirs: en quantité suffisante pour permettre une consommation de 10 litres d'eau pour 100 sujets et par jour. Tableau VII : Surface de plancher et de mangeoire nécessaires pour 100 poussins (source : SMITH, 1992)

Age

Surface de plancher

Surface de mangeoire

(m²)

(m)

0-4

4

1,5

5-8

9

3

9-20

12

6

Pendant les trois premiers jours, une intensité lumineuse de 50 lux environ (5 Watt/m²) doit être fournie aux poussins 23h/24 ou 24h/24 afin de leur apprendre à se repérer et à se servir des mangeoires et des abreuvoirs. Cela correspond à une ampoule de 60 W suspendue à deux mètres de haut pour 10-12 m², soit la superficie d’un cercle de quatre mètres de diamètre (FEDIDA, 1996). Concernant l'alimentation, les poussins consomment 15 à 50 g d'aliment par jour. Cette alimentation doit être riche en énergie et protéines pendant toute la phase du démarrage jusqu'au 20ème jour. Les

mesures

de

prophylaxie

à

prendre

seront

données

ultérieurement

(Annexes 1 et 2).

36


II.1.2.3 - Phase de croissance II.1.2.3.1 - Poulets de chair Chez les poulets de chair, cette deuxième phase est généralement appelée "phase de croissance-finition" et se déroule du 22ème au 45ème jour (et plus). Au cours de cette phase, le matériel d'élevage et les normes d'ambiance changent pour mieux répondre aux besoins des oiseaux. Les poussins occupent la totalité du local d'élevage selon une densité de 10 à 12 sujets par m² (Cette densité peut être valable à partir du 15ème jour). Les sources complémentaires de chaleur sont progressivement réduites aussi bien en nombre qu'en intensité. Une température de 18 à 22°C dans la salle d'élevage est suffisante. Les mangeoires et abreuvoirs de deuxième âge sont mis en place:  mangeoires ou abreuvoirs linéaires: 5 cm/poulet soit 40 sujets/mangeoire ou abreuvoir d’un mètre  mangeoires ou abreuvoirs siphoïdes: 2,5 cm/oiseau soit 10-20 poulets pour un abreuvoir de 5 l. Ce matériel d'alimentation et d'abreuvement doit être accessible pour tous les sujets et permettre une consommation de 40 à 80 grammes d'aliment et 100 à 210 ml d'eau par sujet et par jour. En outre, il faut un matériel de bonne qualité afin d'éviter le gaspillage d'aliment ou la souillure d'eau par les fientes des oiseaux. Il est à noter que la provende de démarrage est progressivement remplacée par celle de croissance-finition qui est moins riche en protéines. Une transition brutale d'un aliment à un autre entraîne des troubles digestifs caractérisés par des diarrhées chez les volailles (FEDIDA, 1996). Par ailleurs, l'eau d'abreuvement doit être propre et avoir une température comprise entre 18 et 21°C. II.1.2.3.2 - Elevage des poulettes Chez les poulettes, la phase de croissance s'étend de la 3ème à la 20ème semaine d'âge. Les normes d'élevage que doit respecter, l'éleveur sont presque identiques à celles données pour les poulets de chair en ‘‘phase de croissance-finition’’: 37


 densité: 10 - 12 sujets/m² ;  consommation: 30 à 120 g d'aliment et 80 à 300 ml d'eau par sujet et par jour. Mais, la provende destinée aux poulettes est peu énergétique, ce qui permet d'éviter l'engraissement excessif à l’entrée en ponte, préjudiciable à la future carrière des volailles. Par ailleurs, les poulettes ont besoin d'un complément d'éclairage artificiel afin de stimuler la maturité sexuelle et l'entrée en ponte. Ainsi, à partir de la 17ème semaine, l'éleveur doit mettre en exécution un programme d'éclairement permettant d'augmenter la longueur du jour d'une demi-heure par semaine, pour atteindre 14 ou 16 heures d'éclairement par jour entre la 26ème et la

28ème semaine d'âge. Ce programme sera

suivi jusqu'à 72 semaines. L'intensité lumineuse doit être modérée (3 watts/m²) car l'excès de lumière entraîne la nervosité et l'agressivité chez les oiseaux, ce qui se manifeste par le picage et le cannibalisme (PARENT, BULDGEN, STEYAERT et LE GRAND, 1989). II.1.2.4 - Phase de productions Chez les poulets de chair, l'abattage a lieu le 45ème jour. L'éleveur doit respecter les règles d'hygiène d'abattage relatives à la mise à jeun des oiseaux, à la saignée etc., afin de mettre sur le marché un produit de bonne qualité. Dans l'élevage des poules pondeuses, cette phase correspond à la période de ponte qui s'étend de la 20ème à la 72ème semaine. Au cours de cette phase, la densité permise est de 5 à 6 sujets par m² ; la température optimale est de 18 à 21°C. Le programme d'éclairement entamé au cours de la phase précédente doit être maintenu. Toute diminution de la longueur du jour entraîne une chute de ponte et la couvaison (BULDGEN; PARENT; STEYAERT et LEGRAND, 1996). En outre, la consommation d'eau et d'aliment devient beaucoup plus importante. Elle est de 120 à 140 grammes d'aliment et de 300 ml d'eau par sujet et par jour. Compte tenu des exigences des poules pondeuses, au matériel d'élevage précédemment cité s'ajoute des pondoirs. Ceux-ci peuvent être collectifs mais les pondoirs individuels sont à préférer. 38


Pour les pondoirs collectifs, on doit prévoir un nid de 1,2 m pour 100 poules, tandis que pour les pondoirs individuels, il faut un nid pour 5 poules. Les pondoirs doivent être propres avec une litière suffisante (épaisseur supérieure à 10 cm) et régulièrement renouvelée ce qui permet d'obtenir des œufs propres. Les pondoirs ne doivent pas être trop obscurs ou excessivement éclairés. En outre, ils doivent être en nombre suffisant pour éviter les conflits entre les pondeuses, à l'origine des casses d'œufs et du picage. Notons que le picage peut être évité par un débecquage des poulettes. Le ramassage des œufs s'effectue deux fois par jour, et trois fois par jour en période de forte production. Les œufs doivent être stockés proprement dans un local approprié. A la réforme, les poules sont vendues sur pied ou abattues, le cas échéant, l'abattage se fait de la même façon que chez les poulets de chair (HABYARIMANA, 1998). II.1.2.5 - Alimentation et abreuvement Le ratio eau/aliment est habituellement cité comme étant proche de 2. Dans la réalité, ce ratio dépend beaucoup de la température : plus il fait chaud, plus la poule va boire et moins elle va consommer d’aliment, entraînant de ce fait une augmentation de ce ratio (DENNERY, DEZAT & AUBERT, 2012).  Eau L’eau est un nutriment essentiel, elle compose la majeure partie des tissus animaux et est requise dans toutes les fonctions du corps. L’eau doit être propre et libre de produits chimiques et de minéraux et ne pas contenir de parasites et de bactéries nuisibles. L’eau doit être disponible facilement et en tout temps (RICHARD, 2003). La consommation moyenne par poulet, selon le guide ISA (2000), est d’environ 200 ml/jour à 20 °C avec peu de variation d’un élevage à l’autre (DENNERY, DEZAT & AUBERT, 2012).

39


Les sources d’approvisionnement en eau que sont les puits et les forages peuvent présenter un risque de contamination par des germes d’origine fécale ou de développement important de flore totale s’ils ne sont pas correctement protégés et entretenus (ITAVI, 2007). En cas d’utilisation d’eau de puits, il faut faire au moins deux analyses d’eau par an (avant et après la saison des pluies) (DAYON & ARBELOT, 1997).  Alimentation L'aliment distribué aux volailles doit permettre de couvrir leurs besoins en énergie, protéines, minéraux, vitamines et acides aminés essentiels. Ces besoins varient selon l'âge et la carrière des animaux. Ainsi, l'aliment destiné aux poulets de chair doit être riche en énergie et protéines car on cherche un engraissement rapide des oiseaux. Chez les poulettes par contre, l'aliment sera moins riche en énergie, l'engraissement rapide n'étant pas l'objectif principal. Chez les pondeuses, l'aliment sera riche en minéraux surtout en calcium et phosphore car ces deux minéraux jouent un rôle important dans la composition de la coquille des œufs. Dans tous les cas, l'aliment doit apporter aux volailles les vitamines et les acides aminés essentiels surtout la lysine et la méthionine. Ainsi, dans la formulation des provendes, le fabricant d'aliment doit respecter les normes d'incorporation des différentes matières premières afin d'éviter certaines erreurs pouvant compromettre les objectifs visés par l'éleveur. Un contrôle sérieux de chaque tonnage d'aliment est nécessaire pour s'assurer de sa qualité. Par ailleurs, l'aliment sera fabriqué en tenant compte du prix des matières premières. On doit donc chercher à fournir un aliment le plus complet possible et à un prix acceptable. L'aliment représente environ 70 % des coûts de production du poulet (SMITH, 1992). Concernant la distribution, l'aliment est distribué à volonté chez les poulets de chair, mais dans les premières semaines, un rationnement peut-être nécessaire surtout chez les souches à croissance rapide. Ceci permet de réduire les problèmes de pattes (DAYON 40


et ARBELOT, 1997). De même, pendant les périodes de forte chaleur, l'aliment sera distribué très tôt le matin et en fin de journée pour permettre aux volailles de mieux supporter la chaleur. Chez les poulettes, le rationnement est aussi nécessaire surtout chez les races à œufs roux qui ne se rationnent pas d'elles-mêmes (FEDIDA, 1996). Selon la même source, un léger rationnement chez les pondeuses permet d'améliorer l'indice de consommation. II.1.2.6 - Mesures d'hygiène et de prophylaxie II.1.2.6.1 - Prophylaxie sanitaire Elle a pour but de limiter l'action de différents vecteurs de germes pathogènes ou de parasites dans l'élevage. Ces vecteurs sont nombreux et variés: poussières, air, litière, aliment et eau, insectes, volailles, homme etc. Les mesures de prophylaxie sanitaire concernent toute la chaîne de production. Au niveau du couvoir, le matériel d'incubation et d'éclosion doit être régulièrement nettoyé et désinfecté. Le matériel de transport des poussins doit bénéficier des mêmes soins. Au niveau de l'élevage, la prophylaxie sanitaire se base sur trois notions essentielles :  l'élevage en bande unique;  la désinfection ;

 le vide sanitaire.  L'élevage en bande unique Le système ‘‘all in all out" constitue le principe de base en aviculture intensive. Il consiste à n'élever dans une même ferme, que les animaux de même espèce, même âge et même spéculation. Cette pratique permet d'éviter les contaminations croisées entre les animaux d'une part et la contamination des bâtiments au repos d'autre part.  La désinfection La désinfection par définition consiste en l’application d’un désinfectant (bactéricide et/ou fongicide et/ou virucide) (DROUIN & TOUX, 2000).

41


C’est un ensemble d’opérations aux résultats momentanés permettant de tuer les microbes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes (environnement externe) contaminés en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux microorganismes et/ou aux virus présents au moment de l’opération. La destruction des germes infectieux se fait à l’aide de produits chimiques ou d’agents physiques (AGABOU, 2006). Les principales étapes d'une désinfection type sont les suivantes: 1. enlèvement du matériel et des litières; 2.

dépoussiérage général ;

3.

nettoyage complet avec humidification des parois à l'aide d'une pompe à faible pression (utiliser un détergent) suivi d'un lavage quelques heures plus tard ;

4. désinfection du bâtiment par la vapeur d'eau surchauffée ou à l'aide de désinfectants (utiliser un produit facile d'emploi et puissant tel que la chaux) ; 5. désinfection du matériel; 6. désinsectisation et dératisation; 7. nettoyage et désinfection des abords du poulailler. Les désinfectants utilisés au cours de ces différentes étapes sont choisis en fonction des objectifs visés et des contraintes auxquelles l'aviculteur est confronté. Aucun de ces produits n'est actif sur tous les germes ; leur utilisation doit se référer aux normes prescrites par le fournisseur. Les désinfectants couramment utilisés sont: le formol (10%), crésyl (3 à 5 %) ; eau de Javel; chaux fraîchement éteinte; soude caustique ; sulfate de cuivre. Il est important de noter que la réussite de cette opération dépend de l'état des bâtiments et du matériel d'élevage à désinfecter (HABYARIMANA, 1998).  Le vide sanitaire Le vide sanitaire permet de prolonger l’action du désinfectant et d’assécher le sol et le bâtiment. Les poulaillers représentent un milieu propice à la survie et même à la multiplication des agents pathogènes : bactéries, virus, parasites. En l’absence de désinfection et de vide sanitaire efficace, les germes présents dans l’élevage pourront se transmettre aux bandes suivantes (FEDIDA, 1996).

42


Le vide sanitaire est le prolongement logique de la désinfection. En effet, le nettoyage et la désinfection ont permis de détruire la presque totalité des micro-organismes ; cependant, certains ont pu être épargnés et seront alors tués par les agents physiques naturels : oxygène de l’air, rayons ultraviolets de la lumière solaire, dessiccation… Le vide sanitaire ne doit pas être inférieur à 8 jours pour une salle, 15 jours pour un bâtiment complet et un mois pour un élevage (BISIMWA, 1991). II.1.2.6.2 - Prophylaxie médicale Il s'agit de la vaccination contre les maladies infectieuses, mais aussi du traitement préventif des maladies parasitaires et du stress. Concernant la vaccination, il faut souligner que c'est une action qui nécessite beaucoup de précautions (utilisation de l'eau de puits ou de pluie, le maintien du vaccin dans de la glace, la destruction du reste de la solution vaccinale etc.), dont l'exécution devrait être confiée au vétérinaire ou à un autre encadreur bien formé. Cela permettrait d'éviter des erreurs vaccinales qui sont à l'origine des foyers épizootiques amenant les éleveurs à se méfier de certains vaccins (LE GRAND, 1988). Les programmes de vaccination doivent être élaborés en tenant compte de la situation géographique de l'élevage (promiscuité ou non d'autres élevages avicoles), des caractéristiques des locaux, de la situation sanitaire de la zone (CHAMPAGNE, 1997). Les exemples de programme de vaccination seront donnés en annexe (Annexes 1 et 2). Quant à la thérapeutique préventive, elle concerne essentiellement les helminthiases et les coccidioses. Ici, l'éleveur doit se référer aux instructions du vétérinaire clinicien. Ces mesures de prophylaxie sanitaire et médicale ne peuvent être efficaces que si elles sont accompagnées d'une bonne hygiène de l'élevage. Ainsi, une main d'œuvre qualifiée et expérimentée est nécessaire pour respecter certaines règles d'hygiène générale : 

vider et nettoyer les mangeoires avant de les remplir d'aliment;

vider les abreuvoirs et les nettoyer chaque matin avec un désinfectant ;

nettoyer les abords du poulailler;

vider le pédiluve et le renouveler;

éliminer les cadavres dans les fosses à cadavres ou les incinérer ; 43


évacuer les fientes et échanger les litières (sol et nids chez les poules pondeuses etc.).

Les maladies bactériennes et virales pour l'essentiel, bénéficient du concours des parasites internes (ascaris, taenia, hétérakis, ...) et externes (poux, tiques, acariens, ...), parfois même des accidents (coup de chaleur, picage,...) pour réduire considérablement la productivité de nos élevages. Cependant, il faut remarquer que l'aviculture moderne étant une activité économique, la bonne conduite du troupeau ne suffit pas pour maximiser les bénéfices, une bonne gestion de l'exploitation est indispensable (HABYARIMANA, 1998). II.1.2.7 - Gestion technico-économique Il s'agit de la connaissance et de la maîtrise de toutes les composantes influençant la rentabilité de l'exploitation. La gestion technico-économique a pour but de connaître les résultats obtenus par l'éleveur, de les analyser et les interpréter afin de permettre aux différents acteurs de la filière (éleveurs, provendiers, sélectionneurs, vétérinaires), d'évaluer leur savoir-faire, et d'apprécier de façon objective l'efficacité de leurs services et interventions dans les élevages (FEDIDA, 1996). Un tel travail ne peut s'effectuer normalement que si l'éleveur est consciencieux et vigilant. Ainsi, l'éleveur doit disposer des fiches techniques et économiques qui lui servent de tableau de bord. Sur ces fiches, il mentionne les données de son exploitation:  mortalité journalière et cumulée ;  consommation d'eau et d'aliment ;  température mini-maxi ;  vaccination (date, type, quantité) ou autre traitement effectué ;  nombre d'œufs ramassés ;  poids des animaux: chaque semaine, un échantillon d'oiseaux est pesé et on compare la croissance à celle prévue par le fournisseur de poussins ;  prélèvement d'oiseaux pour des analyses (bactériologique et parasitaire) ;  intrants achetés et produits vendus (œufs, fumiers, viande) ;  autres opérations effectuées telles que le débecquage, la pose des lunettes, etc. 44


A la fin de chaque bande, ces fiches d'enregistrement permettront de calculer les paramètres indicateurs à savoir :  le taux de mortalité;  le gain moyen quotidien (GMQ) ou hebdomadaire (GMH) ;  l'indice de consommation ;  le taux de ponte (HABYARIMANA, 1998). Sur la base de ces paramètres, l'aviculteur pourra évaluer sa marge bénéficiaire. La faible productivité de certains élevages connaît une origine multifactorielle, car à la mauvaise maîtrise des facteurs de réussite que nous avons évoqués, viennent s'ajouter les influences négatives de certains facteurs exogènes. II.2 - Facteurs environnant l’exploitation La viabilité d'un élevage avicole dépend certes, des facteurs inhérents à l'exploitation, mais une localisation géographique mal choisie, un mauvais cadre socio-économique, un mauvais encadrement technique, un environnement institutionnel défavorable sont des éléments exogènes qui peuvent réduire à néant les efforts consentis par l'aviculteur (HBYARIMANA, 1998). Ainsi, trouvons-nous utile de parler du rôle de ces différents facteurs dans la réussite de l'aviculture. II.2.1 - Facteurs géographiques Le milieu physique joue un rôle déterminant pour donner aux volailles une ambiance thermique adéquate. La localisation de l'exploitation peut également jouer un rôle dans l'apparition chez les volailles des stress d'ordres divers (bruit intempestif ou permanent) dont l'effet sur la production n'est pas négligeable. Un exemple de ce type de stress est représenté par un élevage de pondeuse installé auprès d'une menuiserie, les poules étant soumises à un stress constant, leur taux de ponte n'a jamais dépassé 50 % (LE GRAND, 1988). La proximité des voies ferrées peut produire le même effet. Par ailleurs, l'absence d'infrastructures routières rend difficile l'approvisionnement en intrants et l'écoulement des produits; elle ne permet pas un bon confort des poussins lors du transport, ce qui

45


entraîne une augmentation du taux de mortalité dans les premiers jours du démarrage (LE GRAND, 1988). On n'oubliera pas également que l'inondation des poulaillers pendant l'hivernage oblige 10,2 % des éleveurs de poulets de chair à cesser leur activité (HABAMENSHI, 1994). Tout ceci interpelle une fois de plus l'éleveur à choisir judicieusement le site d'implantation de son élevage. II.2.2 - Constantes socio-économiques Elles interviennent surtout dans la commercialisation et la consommation des produits avicoles. En effet, l'aviculture moderne étant une activité à caractère commercial, sa réussite dépendra des producteurs mais également des consommateurs. Ces deux acteurs sont souvent mis en contact par un intermédiaire qui est un commerçant (HABYARIMANA, 1998). II.2.2.1 - Rôle des producteurs Ils constituent le premier maillon de la filière avicole car, sans eux, il n'y a pas de production. Leur rôle a été exposé précédemment (III.1.2.). Retenons simplement que la technicité, de l'éleveur, sa disponibilité et sa rigueur contribuent largement à la réussite de son exploitation (HABYARIMANA, 1998). II.2.2.2 - Rôle des consommateurs Il est déterminant surtout en Afrique où beaucoup d'éleveurs n'ont pas d'infrastructures nécessaires pour conserver leurs produits sur une longue période. Aussi, faut-il écouler rapidement ces denrées avant qu'elles ne se détériorent. Or la viande du poulet est considérée par beaucoup de ménages comme une viande de luxe même lorsque son prix est compétitif. Cela s’explique par la conjoncture économique engendrée par la dévaluation du FCFA, laquelle, rend timide les investissements consentis dans le secteur avicole (HABYARIMANA, 1998).

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II.2.2.3 - Circuit de commercialisation des produits avicoles Le secteur moderne n'a pas pu échapper à la loi du marché traditionnel en vertu de laquelle les intermédiaires (marchands de viandes de brousse, rabatteurs) sont incontournables. Les revendeurs communément interviennent dans la commercialisation des œufs et de la viande blanche, partageant ainsi avec l'éleveur ses propres bénéfices (HABAMENSHI, 1994). Néanmoins, un petit nombre d'aviculteurs dispose d'infrastructures adéquates (congélateurs, aires d'abattages propres, moyens de déplacement) leur permettant d'obtenir des produits de bonne qualité qu'ils livrent eux-mêmes à une clientèle sûre et permanente (HABYARIMANA, 1998). Dans tous les cas, le marché n'est pas structuré et les infrastructures permettant de livrer au consommateur un produit de qualité manquent cruellement (HABYARIMANA, 1998). II.2.3 - Facteurs institutionnels Le secteur de l’élevage est très mal organisé surtout en Afrique, très peu de pays africains disposent de texte réglementant la profession avicole. C’est l’exemple de la Côte d’Ivoire qui ne dispose d’aucun texte à cet effet (MIRAH, 2014). Aussi, pour accroître ses performances, l'élevage doit bénéficier de la part des pouvoirs publics, d’un appui remarquable notamment en ce qui concerne l'organisation et l'encadrement technique des éleveurs, l'octroi de crédits et la mise en place des textes réglementaires régissant le secteur etc.(HABYARIMANA, 1998). II.2.3.1 - Organisation et encadrement technique Il est un facteur extrêmement important pour assurer l’excellence et la pérennité du secteur avicole. Il est assuré par l’Etat et les structures privées en place (MBARI, 2000). II.2.3.2 - Appui au financement En aviculture, le coût des investissements est élevé. Le crédit est nécessaire pour aider les éleveurs à s'investir d’avantage. Or, les conditions d'octroi de crédit sont généralement difficiles, parfois même incompatibles avec la rentabilité des exploitations (HABYARIMANA, 1998). 47


DEUXIEME PARTIE: PARTIE EXPERIMENTALE

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CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODE D'ETUDE

I.1- Matériel I.1.1-Zone et période d’étude I.1.1.1- Présentation du milieu physique Notre étude a été menée dans la région du sud Comoé ; l’une des principales zones ’’pourvoyeuse de fonds à la Côte d’Ivoire’’. Elle a été réalisée d’août à octobre 2014 dans les trois départements avicoles de cette région et dans les localités situées dans un rayon de 10 kilomètres autour des villes d’Aboisso, de Grand-Bassam et d’Adiaké. L’étude a concerné les aviculteurs. I.1.1.2- Situation géographique Située dans le Sud-est de la Côte d’Ivoire, la région du sud Comoé s’étend entre 5°30’latitude nord et 3°15’ longitude ouest. Elle couvre une superficie de 7 189 km² et est limitée au nord par le département de Bettié (Région de l’Indenie-Djuablin), au sud par l’Océan atlantique, à l’est par le Ghana, à l’ouest par le département d’Alépé (région de la Mé) et le district autonome d’Abidjan (Figure 4).

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Figure 4 : Carte de la Région du sud Comoé (Source : Abidjan.net, 2013; ARDCI, 2015) 50


I.1.1.3- Répartition administrative Sur le plan administratif, la région du sud-Comoé comprend dix sept (17) souspréfectures réparties dans quatre (4) départements avec comme chef lieu de région le département d’Aboisso (Tableau VIII) (ARDCI, 2015). Tableau VIII : Les départements administratifs de la région du sud-Comoé avec leurs superficies, leurs communes et sous préfectures respectives. Départements

Superficies

Communes

Sous-préfectures

Aboisso

4 452 km²

Aboisso, Ayamé, et Maféré

Aboisso, Adaou, Adjouan, Ayamé, Bianouan , Kouakro, Maféré et Yaou.

Grand Bassam

1 011 km²

Grand Bassam et Bonoua

Bongo; Bonoua et Grand Bassam

Tiapoum

940 km²

Tiapoum

Noé, Nouamou et Tiapoum

Adiaké

786 km²

Adiaké

Adiaké, Assinie et Etuéboué

I.1.1.4- Relief et hydrographie C’est le relief qui conditionne l’hydrographie (HABYARIMANA, 1998). Dans cette région, le relief est assez varié en fonction des départements. Dans le département de Grand Bassam, le relief est fait de sol plat et sableux, des basfonds plus ou moins marécageux avec la présence par endroit d'îlots forestiers (KOUADIO, 2012). A Adiaké, au nord et au centre, on retrouve un relief constitué du plateau sédimentaire légèrement incliné vers le sud qui est de relief plat (ADIAKE, 2015). Quant au relief du département d’Aboisso, il est très accidenté (KOUA, 2007) tout comme celui de Tiapoum (RESEAU, 2014). 51


Toutefois, au niveau de l’hydrographie, le sud Comoé a été bien servi par la nature. Plusieurs fleuves et cours d’eaux traversent la région : l’océan atlantique, les fleuves Comoé, Bia, Tanoé, la lagune Aby ou encore la lagune Ebrié se complètent harmonieusement pour offrir aux populations, bien-être et moyens de subsistance. Le bien-être se trouve dans la réalisation du premier barrage hydroélectrique du pays, Ayamé 1 auquel s’ajoutera plus tard Ayamé 2 (ARDCI, 2015). I.1.1.5- Climat Le climat du sud Comoé dans son ensemble est tropical, caractérisé par de nombreux mois de fortes pluies et une courte saison sèche peu marquée en janvier. La carte climatique de Köppen-Geiger y classe le climat comme étant de type Am (climat de mousson) (CLIMATE, 2015). Cette région forestière enregistre l’une des pluviométries les plus fortes de la Côte d’Ivoire avec des précipitations annuelles supérieures à 1800 mm et une température moyenne annuelle de 26,5°C. Le mois le plus chaud est celui de mars et le mois le plus doux est celui d’août. I.1.1.6- Présentation du milieu humain La population de la région du sud Comoé est estimée à 656 150 habitants en 2010, soit une densité de 90,2 habitants/km². Elle est peuplée par les Akan frontaliers notamment des Agni. I.1.2- Matériel utilisé  Deux bloc-notes, un stylo, un crayon à papier et des motos ;  Des fiches d’enquêtes préalablement conçues et réadaptées aux contraintes de terrain après l’enquête exploratoire (Annexe 3) ;  Un téléphone Nokia N9 8 mégapixels permettant de faire des photos et de prendre rendez vous avec les aviculteurs ;  Un ordinateur mini Hp contenant des logiciels Excel et Spss pour l’analyse de données.

52


I.2. Méthode de l’étude I.2.1- Echantillonnage L'échantillon d'aviculteurs a été choisi selon la méthode empirique (Accidental Sampling). Il s'agit d'une méthode non probabiliste dans laquelle les individus sont retenus lorsqu'on les rencontre jusqu'à ce que l'on obtienne le nombre d'individus souhaité. Ce nombre peut être fixé au départ de l'étude ou au contraire déterminé en fonction des renseignements

obtenus au cours de l'étude. Dans cette méthode, la

probabilité qu'a un individu d'être retenu n'est pas connue (LANDAIS, 1986). Nous sommes partis de l’hypothèse selon laquelle, l’aviculture moderne est performante dans le sud Comoé de la Côte d’Ivoire et avons pu enquêter 36 aviculteurs: 17 dans le département d’Aboisso, 13 à Grand-Bassam et 6 à Adiaké (Tableau IX). Tableau IX : Répartition des fermes enquêtées en fonction de la zone d’étude Localités

Nombre de fermes enquêtées

Aboisso

17

Grand-Bassam

13

Adiaké

06

Total

36

I.2.2-Enquête exploratoire Elle est constituée de deux phases : une phase de recherche bibliographique qui a consisté à lire et synthétiser des informations relatives à l’aviculture moderne. Puis une seconde phase consacrée aux entretiens avec les personnes ressources (agents de la direction régionale et aviculteurs). Elle s'est déroulée sous forme d'un stage de trois mois à la direction régionale du ministère des ressources animales et halieutiques du sud Comoé, à l’occasion de laquelle nous avons pris contact avec les aviculteurs et repéré les élevages. Au terme de ces deux phases, nous avons confectionné un questionnaire destiné aux aviculteurs et élaboré un calendrier de travail.

53


Le questionnaire ainsi réalisé a permis d’effectuer notre enquête sur une population restreinte ou échantillon d’aviculteurs du sud Comoé. I.2.3- Elaboration des fiches d’enquête (questionnaire) Le questionnaire a été élaboré à partir des objectifs mentionnés dans l'introduction, à savoir: décrire les caractéristiques de l’aviculture moderne du sud Comoé, identifier les contraintes liées à cette aviculture afin de mieux situer la problématique de la contreperformance de cette aviculture et de formuler des recommandations pour faire d’elle un véritable facteur de réduction de la pauvreté et un outil de renforcement de la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. Ce questionnaire a permis de récolter des informations sur l’aviculteur et les caractéristiques générales des élevages. Il a traité du statut socio-économique de l’aviculteur, des caractéristiques du ou des bâtiment(s) et du cheptel, de la

conduite

d’élevage et des différents aspects liés à la commercialisation des produits avicoles. I.2.4-Enquête proprement dite L’enquête a été menée selon un calendrier de travail prédéfini. I.2.4.1. Calendrier de travail Le calendrier suivi pour mener à bien notre enquête est présenté dans le tableau suivant (Tableau X): Tableau X : Calendrier de l’enquête

Enquête effectuée Enquête aviculteurs département d’Aboisso

Période de l’enquête 10 Août au 08 Septembre 2014

Enquête aviculteurs département de Grand-Bassam 10 Septembre au 5 Octobre 2014 Enquête aviculteurs département d’Adiaké

7 Octobre au 10 Novembre 2014

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I.2.4.2. Déroulement de l’enquête L’enquête a concerné 36 aviculteurs de la région du sud Comoé. Dans un premier temps, le questionnaire a été distribué aux aviculteurs. Mais au moment de récupérer ces questionnaires, certains ont été

retissent et ont évoqué

incessamment un problème de disponibilité. La stratégie d’enquête a été donc changée par la méthode d’interview jugée beaucoup plus efficace. Ces interviews se sont déroulées avec un agent technique d’élevage mis à notre disposition par la direction régionale. Pour chaque ferme, nous avons obtenu des rendez-vous avec l’aviculteur ou le propriétaire de la ferme. Des questions ont été directement posées aux aviculteurs ou propriétaires de la ferme et les fiches d’enquête ont été remplies en conformité avec les réponses données par ces derniers. Certains aviculteurs ont

refusé de répondre à certaines questions jugées trop

personnelles. Aussi l’insécurité sur certaines pistes villageoises nous a contraint à ne pas accéder à certains élevages. I.2.5. Collecte, traitement et analyse des données Les données recueillies auprès des aviculteurs à l’aide des fiches d’enquête nous ont permis d’obtenir deux types de variables : les variables qualitatives et quantitatives. Ces données ont fait l’objet dans un premier temps d’une codification des différentes variables (qualitatives). Ensuite, elles ont été saisies et enregistrées dans le tableur Microsoft Excel, puis transférées dans le logiciel SPSS statistics version 20. Pour les différentes analyses statistiques. L’analyse descriptive des données, nous a permis de calculer les proportions (pourcentages) des différentes variables qualitatives. Pour les variables quantitatives, les moyennes et les écart-types ont été calculés. Enfin, le tracer des graphiques a été fait au moyen du tableur Microsoft Excel.

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CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION II.1- Caractéristiques de l'aviculture moderne dans le sud Comoé II.1.1- Aviculteurs II.1.1.1-Caractéristiques socio-économiques des aviculteurs Les aviculteurs de la région du sud Comoé sont inégalement répartis en fonction de leurs caractéristiques socio-économiques à savoir : l’âge, le sexe, la profession, l’autochtonie, le niveau d’instruction, la formation en aviculture, la capacité à l’investissement, l’appartenance à une structure professionnelle ou interprofessionnelle, la rentabilité de leur exploitation et leurs perspectives. a. Age des aviculteurs L’échantillon de notre enquête a révélé que les aviculteurs du sud Comoé sont d’âge varié. La majorité de ces aviculteurs ont la quarantaine (34,3%), suivie de ceux de la trentaine (28,6%), puis viennent les quinquagénaires (17,1%) et ceux de la vingtaine (11,4%). Les sexagénaires et les septuagénaires sont au bas de l’échelle avec respectivement 5,7% et 2,9% (Tableau XI). Tableau XI : Tranche d’âge des aviculteurs du sud Comoé

Age des aviculteurs

Pourcentage

≥ 20 ans

11,4%

[21-30]

28,6%

[31-40]

34,3%

[50-59]

17,1%

[60-69]

5,7%

[70-79]

2,9%

Ce résultat montrant un engouement des adultes pour l’aviculture moderne, pourrait s’expliquer par le fait que les personnes de cette tranche d’âge seraient des pères de familles. L’aviculture serait donc pour eux, un moyen d’augmenter leurs gains afin de 56


mieux subvenir aux besoins de leurs familles. Il confirme celui obtenu par BITTY (2013) en Côte d’Ivoire. En effet, pour ce dernier, la moyenne d’âge des propriétaires de fermes avicoles est de 43,6 ± 10,6 ans dans la zone péri urbaine d’Abidjan. b. Sexe des aviculteurs L’échantillon de notre enquête révèle que l’aviculture moderne dans le sud Comoé compte 91,7% d’hommes contre seulement 8,3% de femmes (Figure 5).

8,3% Hommes Femmes

91,7%

Figure 5 : Sexe ratio des aviculteurs du sud Comoé Ces résultats montrant une faible participation des femmes au secteur avicole moderne confirment ceux de BITTY (2013) qui décrit une participation de 14% des femmes à l’aviculture moderne dans la zone périurbaine d’Abidjan. Le même constat est fait par BANGUE (2014), qui rapporte 6% de femmes contre 94% d’hommes dans le secteur avicole moderne du Togo. Cette forte présence des hommes serait due aux exigences du secteur avicole africain en général et de la Côte d’Ivoire en particulier. En effet, les aviculteurs du sud Comoé utilisent faiblement les matériels avicoles automatiques, ce qui les contraint à l’usage de force physique dans la distribution de l’aliment et de l’eau aux oiseaux. A cela peut s’ajouter l’investissement initial d’une ferme avicole qui pourrait être hors de la portée des femmes. 57


c. Profession de l’aviculteur Notre étude à révélé que dans le sud Comoé, plus de la moitié des éleveurs (57,1%) sont des salariés, 26,6% sont des aviculteurs et 14,3% sont des agriculteurs (Figure 6).

28,6%

Aviculteurs Agriculteurs

57,1% 14,3%

salariés

Figure 6 : Répartition des aviculteurs selon la profession Ce résultat montrant une présence marquée des salariés dans le secteur avicole, corrobore celui de BITTY (2013) en Côte d’Ivoire. Celui-ci rapporte une participation de 52% des salariés à l’activité avicole dans la zone péri-urbaine d’Abidjan. Cet engouement des salariés pour le secteur avicole serait lié, au fait qu’ils auraient beaucoup plus de chance d’avoir un prêt bancaire contrairement aux agriculteurs et aux aviculteurs. En effet, disposant de leurs salaires, les banques auraient donc beaucoup plus d’assurance d’être remboursées par ceux-ci.

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d. Autochtonie de l’aviculteur L’échantillon de notre enquête révèle que l’aviculture moderne dans le sud Comoé est pratiquée par 72,2% d’allogènes contre seulement 27,8% d’autochtones (Figure 7).

27,8% Autochtones Allogènes

72,2%

Figure 7 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé selon l’autochtonie Ces résultats montrent une faible participation des autochtones à l’activité avicole moderne. Cela serait dû aux habitudes de vie des Akan, beaucoup plus axées sur l’agriculture, la pêche et la chasse. A cela s’ajoute la politique de développement du conseil régional du sud Comoé qui serait plus en faveur de l’agriculture, de la pêche, des mines et de l’énergie e. Niveau d’instruction de l’aviculteur Notre étude montre que seulement 6,5% des aviculteurs de la région du sud Comoé sont illettrés, 12,9% ont fait l’école primaire, 51,6% l’école secondaire et 29% ont un niveau universitaire (Figure 8).

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6,5% 29%

12,9% Non instruits primaires

51,6%

Secondaires Universitaires

Figure 8 : Niveau d’étude des aviculteurs modernes du sud Comoé Ces résultats montrant que l’aviculture moderne est majoritairement pratiquée par les individus du niveau secondaire, sont similaires à ceux obtenus par BANGUE (2014) au Togo. A la seule différence que dans les résultats obtenus par BANGUE (2014), les proportions des universitaires (34,3%) et des niveaux secondaires (57,1%) sont plus élevées. Il en est de même des résultats obtenus par

BITTY (2013) qui rapporte 56%

d’universitaires et 21% des niveaux secondaires en aviculture moderne dans la zone peri-urbaine d’Abidjan. Cette plus grande proportion des universitaires serait liée au fait que les enquêtes de BITTY (2013) et de BANGUE (2014) ont été réalisée autour de capitale. En effet, la majeure partie des universités et autres infrastructures éducatives se trouvant à la capitale, les apprenants qui y vivent, auraient beaucoup plus de chance de faire de longues études par rapport à ceux des villes qui en sont reculées. Cependant le taux de chômage grandissant en ville serait la cause du retour de ces universitaires à la profession avicole. Les réalités sont tout autres au Sénégal, car les études de SECK (1997) montrent que plus de la moitié des aviculteurs sénégalais (50,9%) n’ont pas été à l’école et seulement 6% ont le niveau universitaire. 60


f. Formation en aviculture des éleveurs et de leurs employés Il ressort de notre étude que 19,4% des aviculteurs de cette région ont reçu une formation en aviculture contre 80,6% qui n’en ont pas reçu (Figure 9).

19,4%

Formation Pas de formation

80,6%

Figure 9 : Répartition des aviculteurs en fonction de la formation reçue Ces résultats attestant le manque de formation des aviculteurs, sont proches de ceux obtenus par HABYARIMANA (1998) qui rapporte que 80% des aviculteurs de la région de Dakar n'ont pas de formation technique dans le domaine de l'élevage avicole. Ce manque de formation des aviculteurs serait dû à un manque d’organisation des éleveurs, ainsi qu’à des difficultés d’accès à certains sites d’élevage, par les encadreurs fournisseurs d'intrants et les vétérinaires privés. Il faut noter aussi le coût de l’encadrement par les vétérinaires privés qui serait trop élevé pour certains aviculteurs.

61


Plus de la moitié (61,3%) de ces aviculteurs (Figure 10), affirment vouloir suivre une formation afin de pouvoir mieux gérer leur(s) élevage(s). Cette volonté manifeste des aviculteurs de se faire former serait due aux problèmes rencontrés dans leurs exploitations.

38,7% 61,3%

Non Oui

Figure 10 : Répartition des aviculteurs selon la volonté d’être formé Les aviculteurs du sud Comoé emploient en moyenne 2 ouvriers par ferme qui n'ont dans la majorité des cas (74,3%), aucune formation en technique avicole contre seulement 25,7% qui ont bénéficié de formation (Figure 11). Ils sont choisis souvent sur la base de l'expérience acquise sur le terrain.

62


25,7%

Oui

74,3%

Non

Figure 11 : Répartition des ouvriers en fonction de leur formation en aviculture Ce résultat attestant le manque de formation en techniques avicoles des ouvriers, confirme celui de DOSSO (2014) en Côte d’Ivoire qui décrit un manque de formation de 98% des ouvriers de fermes dans le département d’Agnibilékrou. Le même constat est fait au Sénégal par HABYARIMANA (1998) qui a montré que 95% des ouvriers de fermes de la région de Dakar n’ont bénéficié d’aucune formation en techniques avicoles. Ce manque de qualification des ouvriers dans les élevages serait du à une question d’ordre économique. En effet, pour ces éleveurs l’emploi d’ouvriers formés sur le tas serait beaucoup plus économique que ceux qui disposent d’une formation dans le domaine. Il faut ajouter à ce fait, la conception générale des éleveurs, selon laquelle, l’aviculture serait une activité assez simple menée sans qualification à la portée de tous. g. Capacité à l’investissement de l’aviculteur Notre enquête a révélé que 94,3% des aviculteurs ont entrepris leurs projets d’élevage sur fonds propres contre 5,7% qui ont bénéficié d’un emprunt (Figure 12).

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5,7%

Fonds propre Fonds empruntés

94,3%

Figure 12 Répartition des aviculteurs du sud Comoé selon la nature de l’investissement consenti. Cette faible accessibilité au crédit, observée dans la filière avicole au sud Comoé, serait liée à une réticence des banques commerciales et bien d’autres institutions bancaires à investir dans la filière avicole à cause du risque élevé de mortalité, de la survenue de tout autre sinistre et aussi de l’insuffisance des garanties offertes par les petits et moyens producteurs. Et même pour les grands exploitants, le taux d’intérêt appliqué serait trop élevé. Nos constats corroborent ceux de HABYARIMANA (1998). En effet, cet auteur, trouve que l'investissement consenti à la réalisation d’activité avicole dans la région périurbaine de Dakar provient principalement des fonds propres de l’aviculteur (87,5%). h. Appartenance

de

l’aviculteur

à

une

structure

professionnelle

ou

interprofessionnelle Notre étude révèle que seulement 16,7% des aviculteurs appartiennent à une structure professionnelle ou interprofessionnelle, contre 83,3% qui n’appartiennent à aucune de ces structures (Figure 13).

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16,7%

Oui

83,3%

Non

Figure 13 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé selon l’appartenance à une structure professionnelle ou interprofessionnelle. Ce résultat montrant un manque d’organisation des aviculteurs est proche de celui enregistré par HABYARIMANA (1998) au Sénégal. Cet auteur affirme que seulement 62,5% des éleveurs interrogés dans la région périurbaine de Dakar, n’appartiennent pas à une structure interprofessionnelle. Cette désorganisation au niveau des aviculteurs serait liée à l’inexistence de représentation de ces structures à proximité des éleveurs. A cela s’ajouterait un manque de sensibilisation des aviculteurs sur l’importance d’adhérer à ces structures, qui pourraient les aider à lutter pour leurs intérêts communs. Parmi les aviculteurs qui n’appartiennent

à aucune structure professionnelle et

interprofessionnelle, 25,8% affirment qu’ils ne voient pas l’importance de ces structures, 35,5% ne savent pas que ces genres de structures existent. Les autres 38,7% évoquent la raison selon laquelle aucune de ces structures n’existent dans leur département (Figure 14).

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35,5%

38,7%

Ne sais pas l'existence Ne vois pas l'importance Coopérative n'existe pas

25,8%

Figure 14 : Répartition des aviculteurs n’appartenant à aucune structure en fonction de leurs arguments i. Rentabilité de l’activité avicole L’enquête a révélé que dans le sud Comoé, tous les aviculteurs de l’échantillon (100%) sont unanimes quant à la rentabilité de l’activité avicole. HABYARIMANA (1998) arrive à la même conclusion dans son étude réalisée dans la zone péri-urbaine de Dakar, mais le pourcentage obtenu par ce dernier est beaucoup plus bas. En effet, cet auteur trouve que 62,5% des aviculteurs enquêtés dans la région péri-urbaine de Dakar, jugent l’activité avicole rentable. Cette similitude des remarques serait due à une préférence plus accentuée des ménages pour cette protéine animale. Car, comparée aux autres productions animales, elle offre en effet les meilleurs rendements de conversion des calories végétales en calories animales et de transformation des protéines. De plus, outre l’excellent rendement carcasse du poulet, les viandes de volailles possèdent des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables (FEDIDA, 1996).

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j. Perspectives des aviculteurs Notre étude révèle que tous les aviculteurs du sud Comoé (100%) ont des perspectives pour leur(s) ferme(s). 91,2% des aviculteurs enquêtés souhaitent agrandir leur(s) exploitation(s), les 8,8%, eux, optent plutôt pour une amélioration de leur(s) élevage(s) (Figure 15).

8,8%

Agrandir

91,2%

Améliorer

Figure 15 : Répartition des aviculteurs du sud Comoé en fonction de leurs perspectives Ce résultat montre le caractère ambitieux des aviculteurs de la région. Selon eux, leurs ambitions seraient dues aux multiples opportunités que pourrait offrir ce secteur à la région, en occurrence une valeur ajouté conséquente et une réduction du chômage et de la pauvreté. En effet, selon plusieurs auteurs, (GRYSSELS, 1988 ; WESTLAKE, 1993), l’élevage constitue l’une des principales sources de revenus pour les paysans.

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II.1.2. Activité avicole II.1.2.1. Caractéristiques du bâtiment d’élevage avicole II.1.2.1.1. Site d’implantation Nous avons constaté suite à nos enquêtes que plus de la moitié des fermes du sud Comoé (65,6%) sont installées sur un site sablonneux, 28,1% sur des collines, 3,1% dans des zones marécageuses et 3,1% sont exposées à la route (Figure 16).

3,1%

3,1%

28,1% Marécageux Colline

65,6%

Sablonneux Exposé

Figure 16 : Répartition des fermes du sud Comoé selon le site d’implantation Ces résultats montrent que les fermes avicoles du sud Comoé sont majoritairement installées sur un sol sablonneux. Les 28,10% de fermes installées sur les collines sont localisées dans le département d’Aboisso (17) qui a un relief très accidenté (collines). Les éleveurs sont aussi conscients des risques auxquels ils s’exposent lorsque la ferme est installée dans une zone marécageuse (risque de pathologies élevées à cause de l’humidité).

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L’électricité est présente dans 61,1% des fermes avicoles de la région contre 38,9% qui ne sont pas électrifiées (Figure 17).

38,9% Electrifiés

61,1%

Non électrifiés

Figure 17 : Répartition des fermes selon l’électrification. :

Le pourcentage élevé de fermes électrifiées serait lié à la présence de barrages hydroélectriques dans la région (2 barrages), facilitant ainsi l’accès à l’électricité. La non électrification de certaines fermes, serait liée selon les aviculteurs, au fait qu’elles sont installées dans des zones beaucoup plus reculées. Nos résultats sont différents de ceux de HABYARIMANA (1998) au Sénégal. En effet, cet auteur trouve que dans la région périurbaine de Dakar, seulement 22,5% des fermes avicoles enquêtées sont électrifiées.

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La zone d’implantation des fermes avicoles enquêtées sont de deux types : péri-urbaine ou urbaine. Dans 94,4% des cas, les fermes enquêtées sont installées en zone périurbaine contre 5,6% en zone urbaine (Figure 18).

5,6%

Urbaine

94,4%

Péri-urbaine

Figure 18 : Répartition des fermes avicoles en fonction du type de zone dans la région La prédominance de ces élevages dans les zones périurbaines serait liée à un souci de confort pour les oiseaux (plus calme que les zones urbaines). En effet, la localisation de l'exploitation peut jouer un rôle dans l'apparition chez les volailles des stress d'ordres divers (bruit intempestif ou permanent) dont l'effet sur la production n'est pas négligeable. Un exemple de ce type de stress est représenté par un élevage de pondeuse installé auprès d'une menuiserie, les poules étant soumises à un stress constant, leur taux de ponte n'a jamais dépassé 50 % (LE GRAND, 1988).

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II.1.2.1.2. Conception du bâtiment d’élevage a. Orientation du bâtiment Dans la région du sud Comoé, 53,1% des bâtiments avicoles sont orientés Est-Ouest et 46,9% sont orientés Nord-Sud (Figure 19).

46,9%

53,1% Est-Ouest Nord-Sud

Figure 19 : Répartition des élevages en fonction de leurs orientations La proportion assez élevée de bâtiments bien orientés dans la présente étude, confirme les observations de BITTY (56% ; 2013) et NGUESSAN (49,1% ; 2009) en Côte d’Ivoire. L’orientation Nord-sud de certains bâtiments d’élevage avicole aurait soit pour but, d’éviter que les rayons du soleil ne pénètrent dans le bâtiment ou soit à une méconnaissance des aviculteurs de ce paramètre. Cette dernière hypothèse semble plus plausible étant donné qu’une forte proportion (55,6%) des aviculteurs de notre étude, n’ont pas consultés un spécialiste avant d’entreprendre la construction de leur(s) bâtiment(s) d’élevage.

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b. Matériaux de construction Dans cette région, 94,3% des bâtiments avicoles enquêtés utilisent comme matériaux de construction des briques et du bois. 5,7%

des bâtiments ont pour matériaux de

construction le ‘‘banco’’ (terre battue) et le bois (Figure 20).

Figure 20 : Bâtiment d’élevage en ‘‘banco’’ et bois puis recouvert de ‘‘papo’’(feuilles de palmes tressées). (Source : Auteur, 2014)

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c. Nature de la toiture La toiture des bâtiments d’élevage est pour la plupart (66,7%) en tôles de zinc et dans 33,3% des cas en ‘‘papo’’(feuille s de palmes tressées) ou en ‘‘cloba’’(feuilles de cocotier tressées).

Figure 21: Bâtiment d’élevage avicole recouvert de ‘‘ cloba’’. (Source : Auteur, 2014) L’utilisation du ‘‘papo’’ ou du ‘‘ cloba’’, selon les aviculteurs, serait liée à l’accessibilité du prix et au fait que le ‘‘papo’’ ou le ‘‘cloba’’, favoriseraient une ambiance thermique beaucoup plus confortable par rapport au tôles en zinc. Ces bâtiments possèdent dans 72,2% des cas des lanterneaux, dans 83,3% des cas, des auvents et dans 91,7% des cas, sont entourés d’arbustes. Ces dispositifs permettent, respectivement, une bonne aération du bâtiment par l’évacuation des gaz (SH2 et NH3), une protection des oiseaux contre les pluies et les rayons solaires et enfin une rétention de la charge microbienne.

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d. Nombre de bâtiments construits par exploitation Plus de la moitié des aviculteurs enquêtés (51,4%) possèdent un seul bâtiment. 48,4% d’entres eux ont des poulaillers d’une superficie comprise entre 100-500 m² (Figure 22).

50 45 40 35 30 25 Effectifs

20

Pourcentages

15 10 5 0

Figure 22 : Superficie des bâtiments d’élevage avicoles Ces résultats montrent que l’aviculture moderne dans cette zone est encore une activité secondaire. Cela serait dû à l’insuffisance des ressources financières des aviculteurs et à un manque de promotion de l’activité avicole dans cette région.

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e. Type de bâtiment Les bâtiments sont conçus soit avec deux faces latérales ouvertes (type semi-ouvert), ou soit avec quatre faces latérales ouvertes (type ouvert). Les matériaux utilisés pour recouvrir ces faces latérales sont : le grillage en fer ou le filet. Presque tous les bâtiments d’élevage avicole (97,2%) sont de type ouvert, avec les quatre faces latérales recouvertes de filets. Les bâtiments semi-ouverts (2,8%) ont plutôt leurs deux faces latérales recouvertes de grillages.

Figure 23 : Bâtiment d’élevage avicole recouvert avec les quatre faces latérales en filets (Source : Auteur, 2014) Ces résultats montrent la forte préférence des aviculteurs pour le filet. Cela serait lié selon eux à une question de prix et de durabilité. En effet, le filet coûterait moins cher que le grillage. A cela s’ajoute le fait que le filet serait facilement lavable et pourrait être utilisé maintes fois. Contrairement au grillage qui lui, serait facilement détérioré par la rouille compte tenu de l’humidité importante en relation avec une pluviométrie élevée.

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II.1.2.2. Matériel et équipement d'élevage Il s'agit essentiellement du matériel d'alimentation et d'abreuvement dont les caractéristiques sont variables en fonction des moyens de l’aviculteur. Dans les élevages, le matériel d'alimentation est constitué de mangeoires linéaires ou de mangeoires siphoïdes (de fabrication artisanale ou importées). Les pondoirs utilisés sont dans la majorité des cas (94,7%) de type collectif, contre 5,3% qui sont de type individuel. 50% des aviculteurs respectent les normes de densité dans les bâtiments d’élevages, contre 50% qui ne les respectent pas. Les normes de densité d’abreuvoirs et de mangeoires ne sont pas respectées dans 61,1% des cas pour chacun des matériels, contre 38,9% pour chacun. Les normes d’épaisseurs de la litière ne sont jamais respectées (100%). Ces résultats montrent que les normes d’élevage en aviculture moderne ne sont pas suffisamment respectées dans cette zone. Pour la densité de peuplement, nos résultats sont inférieurs à ceux de BITTY (2013) en Côte d’Ivoire. Celui-ci trouve que la majorité des fermes enquêtées (90%) dans la zone périurbaine d’Abidjan respectent les normes de densité de peuplement. Cette grande différence, serait due à une question d’encadrement. En effet selon FAO (2008), la région des lagunes (Abidjan) est une des deux zones de production avicole de la Côte d’Ivoire. Ceci étant, l’encadrement des éleveurs y serait beaucoup plus effectif que dans les autres régions (sud Comoé,…) Aussi, dans la région du sud Comoé, aucun vétérinaire privé ne s’est encore installé. Contrairement à Abidjan qui en compte un nombre quand même important. II.1.2.3. Caractéristiques des fermes II.1.2.3.1. Spéculations La majorité des fermes enquêtées (44,4%) sont des élevages de poulets de chairs, 36,1% des élevages de pondeuses et 19,5% des élevages mixtes (Chairs et pondeuses) (Figure 24). Dans la catégorie des spéculations mixtes, nous avons identifié 3 fermes ayant des coquelets.

76


19,5%

44,4% Chair Ponte

36,1%

Mixte

Figure 24 : Répartition des élevages en fonction du type de spéculation Ce résultat montrant la prédominance des élevages de poulets de chair corrobore celui obtenu par BITTY (2013) en Côte d’Ivoire. Cet auteur a observé en zone péri-urbaine d’Abidjan, une prédominance des élevages de poulets de chair (61%). C’est également le cas d’ARBELOT et al. (1997) au Sénégal avec une proportion de 50%. Cette proportion élevée des élevages de poulets de chair s’expliquerait par la courte durée du cycle de production. En effet, la durée moyenne d’élevage d’une bande de poulets de chair est de 45 jours contrairement à celle des poules pondeuses qui peut s’étendre jusqu’à 18 mois. De plus, la production de poulets de chair demande moins d’investissement que celle des poules pondeuses. II.1.2.3.2. Cheptel avicole La plupart des aviculteurs du sud Comoé (69,4%) ont moins de 1000 sujets dans leurs fermes. 19,4% ont entre 1000-2000 sujets et 5,6% ont entre 2000-3000 sujets. Les aviculteurs ayant un cheptel de 4000 à 6000 sujets et ceux ayant plus 10000 sujets, représentent chacun une proportion de 2,8% (figure 25).

77


70 60 50 40 30

Effectifs

20

Pourcentages

10 0

Figure 25 : Cheptel avicole de la région du sud Comoé Ce résultat montre qu’en aviculture moderne, la proportion des petits aviculteurs est beaucoup plus élevée. Cela confirme le résultat obtenu par HABYARIMANA (1994) au Sénégal, à la seule différence que le sien est plus bas. Cet auteur rapporte que, dans la région de Dakar, les petits aviculteurs c'est-à-dire ceux ayant moins de 700 têtes occupent une proportion de 40,2% contre les 29,3% pour les grands aviculteurs, c'est-àdire ceux ayant plus de 2100 sujets. Cet écart de proportion serait lié au fait que cet auteur n’ait pas pris en compte, contrairement à nous, les aviculteurs ayant un nombre de sujets compris entre 701 et 999. II.1.2.3.3. Souches utilisées Les souches utilisées dans les élevages de cette zone sont : Cobb, Isa Brown et Warren. La souche Isa Brown est exploitée dans 41,9% des fermes, 35,5% élèvent uniquement des souches Cobb, 19,4% élèvent des souches Cobb et Isa Brown et enfin 3,2% élèvent des Isa Brown et des Warren (Figure 26).

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3,2%

19,4% 35,5% Cobb Isa Brown

41,9%

Cobb+IsA Brown Isa brown+Waren

Figure 26 : Proportion des élevages en fonction de(s) souche(s) utilisé(es) Ces résultats montrent la préférence des aviculteurs pour les souches Cobb et Isa Brown. Cela s’expliquerait selon eux par l’accessibilité et la disponibilité de ces deux types de souches contrairement aux autres. II.1.2.4. Conduite de l’élevage II.1.2.4.1. Mode d’élevage Dans le sud Comoé, l’aviculture moderne se fait sur sol cimenté (100%). 94,4% de la production se fait de façon continue, contre 5,6% qui se fait de façon périodique (Figure 27).

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5,6%

Continue

94,4%

Périodique

Figure 27 : Mode de production Ces résultats montrent le caractère continu de la production, qui serait lié à l’importance de la demande en produits avicoles. Lors du démarrage le chauffage des poussins se fait au charbon de bois (48,6%), au gaz (48,6%) et à la lampe électrique (2,8%). Cette utilisation marquée de charbon par les aviculteurs serait liée à son accessibilité à son prix. Or le charbon de bois lors de sa combustion libère du dioxyde de carbone ce qui pourrait entrainer des affections respiratoires. Aussi le charbon de bois pourrait être à l’origine d’incendies. II.1.2.4.2. Alimentation Les aviculteurs enquêtés disent acheter l’aliment dans 75% des cas, 16,7% font un mélange d’aliment acheté et d’aliment fabriqué par eux-mêmes et 8,6% fabriquent euxmêmes leurs aliments. Cette forte proportion de la pratique d’achat d’aliment, serait due à la taille du cheptel. Selon ces aviculteurs, il serait préférable d’opter pour une production à la ferme de l’aliment pour plus de rentabilité, lorsque l’on a un effectif supérieur à 2000 sujets. L’aliment est accessible dans 78,8% des cas par les aviculteurs et sa qualité n’est pas remise en cause par ceux-ci. L’inaccessibilité attestée par les 22,2% d’aviculteurs serait

80


due, selon leur propos, à leur situation géographique jugée trop éloignée des points de distribution. L’eau de puits et de robinet assurent l’abreuvement des oiseaux à 50% chacune. Cette utilisation assez élevée d’eau de puits serait liée aux nombreux cours d’eau qui parcourent la région, rendant la nappe souterraine beaucoup plus facile à atteindre. Tous les aviculteurs sont unanimes sur la bonne disponibilité de l’eau et n’ont rien remarqué de néfaste concernant sa qualité. Cependant, qu’elle provienne de puits ou de robinet, l’eau doit être propre et libre de produits chimiques et de minéraux et ne doit pas contenir de parasites et de bactéries nuisibles (RICHARD, 2003). (DAYON & ARBELOT, 1997). II.1.2.4.3. Santé Le système de la marche en avant avec séparation des secteurs propres et sales n'existe pas. Les pédiluves ne sont présentent que dans 31,4% des élevages enquêtés contre 68,6% qui n’en n’ont pas. Seulement 25% des élevages enquêtés possèdent une litière de bonne qualité alors que les autres (75%) ont leurs litières soit mouillées ou soit poussiéreuses. Dans 71,4% des cas, les élevages enquêtés abritent d’autres animaux, contre seulement 28,6% qui n’en abritent pas. L’élevage se fait chez la plupart (69,4%) en bande unique ; chez les autres (30,6%) 2 bandes voire plus ont été observés. Même si tous les aviculteurs enquêtés admettent faire la désinfection avant peuplement et observé un vide sanitaire d’au moins 15 jours, les mesures de prophylaxie sanitaire ne sont pas pour autant respectées. Toutes ces observations seraient dues à un manque d’encadrement (ou de suivie par un spécialiste) des aviculteurs qui disent ignorer pour la plupart ces aspects, témoignant ainsi leur manque de professionnalisme. Or, ces différentes mesures de prophylaxie sanitaire ont pour

but de limiter la

pénétration et/ou l'action de différents vecteurs de germes pathogènes ou de parasites dans l'élevage.

81


La même situation est observée concernant les mesures de prophylaxie médicale qui ne sont pas respectées par 80,56% des aviculteurs. Au niveau des pathologies rencontrées dans les fermes, les affections respiratoires occupent la premières place (45,5%) suivit de la maladie de Gumboro et des affections digestives qui ont chacune une proportion de 21,2%. La coccidiose, la Newcastle, les déformations osseuses occupent chacune une proportion de 4% (Figure 28). 4%

4%

4% Affection respiratoire

21,2%

45,5% 21,2%

Gumboro Affection digestive Coccidiose Newcastle Déformation osseuse

Figure 28 : Distribution des pathologies rencontrées Cette prédominance des affections respiratoires observée dans notre étude est en accord avec celle rapportée par BITTY (2013) en Côte d’Ivoire. Pour celui-ci, les affections respiratoires sont les plus courantes et représentent 81% de cas. Cela serait dû au climat de la Côte d’Ivoire beaucoup plus favorable aux maladies à tropisme respiratoire. La situation est tout autre au Sénégal selon les observations faites par HABYARIMANA (1998). Pour ce dernier, en hivernage, la coccidiose prédomine avec un pourcentage de 65%. Cette différence serait liée au climat qui diffère d’un milieu à un autre. En effet, au Sénégal le climat est de type soudano-sahélien ce qui expliquerait qu’en période d’hivernage, le transport par les eaux de ruissellements et les grands vents des spores de coccidies soit beaucoup plus important. Lors de pathologies, 68,6% des aviculteurs traitent par eux-mêmes, contre 31,4% qui font appel à un technicien. 82


Les problèmes majeurs des aviculteurs sont assez variés. Ils sont relatifs à la technique d’élevage (28%), à l’écoulement de produits d’élevage (24%), au manque de financement (20%), au suivi sanitaire (16%), aux taxes et impôts (12%). Toutes ces difficultés seraient liées au manque d’encadrement et de soutien de ceux-ci. II.1.2.5. Commercialisation Plus de la moitié des aviculteurs (55,6%) commercialisent leurs produits à la ferme et 11% les vendent au marché. 22,2% vendent leurs produits à la ferme et au marché et 11,1% font appel à d’autres sortes de vente. Cette proportion assez élevée de ventes à la ferme serait liée aux grossistes qui y viennent se ravitailler. Les grossistes représentent plus de la moitié des clients (52,8%), suivis des ‘‘braiseurs’’ et des Haoussa qui représentent chacun 19,4%. Les supermarchés, hôtels-restaurant et les vendeuses ambulantes occupent chacun une proportion de 2,8% (Figure 29). 2,8% 19,4%

2,8% 19,4%

2,8% Hôtels-restaurants Supermarché Haoussa braiseur

52,8%

Vendeuses ambulantes Grossistes Particuliers

Figure 29 : Distribution de la clientèle des aviculteurs Cette proportion élevée de grossistes serait liée aux difficultés d’écoulement des produits. En effet ces difficultés d’écoulements sont inhérentes au manque d’infrastructures notamment

pour

la conservation, l’abattage et le transport des

produits. L’aviculteur est donc obligé de vendre à moindre coût, afin d’éviter les dépenses supplémentaires causées par l’alimentation des volailles non encore achetées. 83


Les revendeurs interviennent ainsi dans la commercialisation des œufs et de la viande blanche, partageant ainsi avec l'éleveur ses propres bénéfices (HABAMENSHI, 1994). Presque tous les poulets sont vendus sur pied (94,1%), contre 5,9% qui sont vendus abattus à la demande des clients. Cette proportion élevée des ventes de volailles sur pied serait liée aux grossistes qui préfèrent acheter les oiseaux vivants. II.2. Contraintes en aviculture moderne dans le sud Comoé II.2.1. Contraintes institutionnelles Les contraintes institutionnelles mises en évidence sont les suivantes:  l'absence de textes juridiques spécifiques à l'élevage et à l'aviculture en particulier (code de l'élevage);  l'absence de dispositifs réglementaires régissant l'implantation et l'exploitation des fermes en général et avicole en particulier;  l'absence d'une réglementation qui fixe les normes de qualité des aliments volailles destinés à la commercialisation;  l'absence de contrôle sanitaire et de suivi épidémiologique des exploitations avicoles;  la non application des textes juridiques régissant la détention et la commercialisation des intrants vétérinaires;  l'absence de textes spécifiques engageant les responsabilités civiles et pénales des provendiers et des accouveurs ;  l'absence d'un système cohérent et logique pour déterminer et prélever la contribution fiscale des aviculteurs. En ce qui concerne le financement, il n'existe pas d'institutions financières ou bancaires spécifiques à l'agriculture, encore moins à l'élevage. Les conditions d'attribution de crédit (taux d'intérêt, garanties) imposées par les banques commerciales sont peu accessibles aux P.M.E. avicoles, en raison des taux d’intérêt élevés (12 %).

84


II.2.2. Contraintes liées à la politique du conseil régional du sud Comoé Le conseil régional du sud Comoé a une politique de développement

axée

essentiellement sur l’agriculture, la pêche, les mines et les énergies. Elle n’a jusqu’à ce jour mené aucune action concrète pour accompagner l’élevage et l’aviculture en particulier. II.2.3. Contraintes liées aux caractéristiques socio-économiques de l’aviculteur a. Contraintes liées à la société Les autochtones du sud Comoé sont

des Akan et ont cependant pour activités

principales l’agriculture, la pêche et la chasse. Il en ressort que le secteur avicole est détenu par les allogènes. Or l’exercice de cette activité par les fils et filles de la région contribuerait à lutter contre la pauvreté et le chômage, car les allogènes transfèrent les ressources obtenues à partir de l’aviculture dans leurs régions. b. Contraintes liées au gène de l’aviculteur L’aviculture moderne dans le sud Comoé compte un effectif très restreint de femme. Or, comme on le dit en Afrique ‘‘le foyer repose sur la femme’’, c'est-à-dire que l’implication de celle-ci dans tous les secteurs d’activité générateurs de revenus devrait se faire autant que celle des hommes. Cela contribuerait à améliorer l’équilibre financier du foyer. c. Contraintes liées au professionnalisme La majeure partie des aviculteurs du sud Comoé et leurs ouvriers ne sont pas des professionnels. Or, l’aviculture dans son exercice doit se faire avec un minimum de connaissances afin d’optimiser la rentabilité de la ferme et mettre ainsi à la disposition des consommateurs des produits économiquement accessibles et de qualité.

85


d. Contraintes liées au financement de l’aviculteur Les aviculteurs ont des perspectives de développement d’où la nécessité de fonds pour les réaliser. Pourtant, les institutions bancaires sont très réticentes aux demandes de prêts des éleveurs, d’où la fermeture de nombreuses fermes avicoles. Les aviculteurs ayant un peu de moyens financiers, réalisent l’aviculture à petite échelle pour pouvoir supporter le coût d’investissement. e. Contraintes liées à l’organisation des aviculteurs La région du sud Comoé compte trois départements où se déroule l’activité avicole. Seul le département d’Aboisso a une coopérative qui n’existe que de nom. Les aviculteurs membres ne vont pratiquement plus aux réunions. Pour cause elle manquerait de dynamisme et ne profiterait qu’aux grands aviculteurs qui l’utilisent à leurs profits. II.2.4. Contraintes liées à l’habitat des oiseaux Le choix du site d'implantation et la conception des bâtiments d'élevage dépendent d'un grand nombre de paramètres qui ne sont toujours pas pris en compte. Or le bâtiment joue un rôle capital car il protège les volailles contre les intempéries climatiques (soleil, pluies, ...) et les prédateurs (animaux sauvages, voleurs, ...) (DAYON et ARBELOT, 1997). Par ailleurs, le bâtiment d'élevage représente un investissement à long terme. Ainsi, sa conception et son implantation doivent se faire selon des critères bien définis afin d’apporter le confort aux oiseaux et optimiser la rentabilité de l’exploitation. Les bâtiments d’élevages en ‘‘Banco’’ et superficiellement crépis seraient un danger sanitaire pour les oiseaux puisqu’ils sont fais en terre battue et comportent des fissurations. II.2.5. Contraintes liées à la conduite de l’élevage Pour mener à bien sa tâche, l'aviculteur moderne doit avoir assez de connaissances dans la conduite et la gestion des exploitations. Il doit être vigilant afin de pouvoir déceler à temps toute anomalie qui se présente dans l'élevage, et enfin, l'aviculteur doit maîtriser

86


les différentes phases d'élevage ainsi que les besoins des oiseaux appropriés à chacune d'elles. Or, dans le sud Comoé bon nombre d’aviculteurs ignorent les techniques les plus basiques en élevage, puisqu’ils n’ont pour la majorité aucune formation dans ce domaine. Il en en ressort une entrave à la productivité et à la rentabilité maximale du cheptel avicole. II.2.6. Contraintes sanitaires Les maladies aviaires constituent une des contraintes majeures de l'aviculture moderne ivoirienne (MBARI, 2000). En effet, les éleveurs ont signalé la présence dans les exploitations de nombreuses affections qui seraient inhérentes au non respect des normes de biosécurité (relatives à l’installation de pédiluve, au bon état de la litière ainsi qu’au principe d’unicité de la bande). Les écarts à ces normes entraînent l’infection dans les élevages, la contamination croisée des bâtiments et une dissémination des pathologies. II.2.7. Contraintes liées à l’encadrement des éleveurs L’encadrement technique des élevages en Côte d’Ivoire est assuré par différents acteurs de la filière avicole moderne à savoir: le service technique des couvoirs et celui de l'UACI, les distributeurs d’intrants vétérinaires et les vétérinaires installés en clientèle privée. Or certains aviculteurs dans le sud Comoé rechignent encore à l’idée de se faire former, car ils ne l’estimeraient pas nécessaire. II.2.8. Contraintes liées à la commercialisation L’écoulement des produits avicoles est un réel problème pour les aviculteurs du sud Comoé à cause du relief, notamment accidenté à Aboisso et sableux à Grand Bassam et Adiaké. Il représente une contrainte énorme pour les véhicules qui, devant effectuer le transport des produits, peinent à accéder aux élevages. En plus du relief s’ajoute l’état des routes qui ne serait pour la plupart pas bitumées. 87


Ainsi, les grossistes qui disposent de véhicules beaucoup plus adaptés à l’état des routes, vont chercher les produits des éleveurs et leurs imposent un prix d’achat. Ceuxci sont contraints d’accepter, vu qu’ils ne disposent pas de moyens de transport et de conservation de leurs produits.

II.3. Recommandations pour la redynamisation de l’aviculture dans le sud Comoé Nos recommandations vont à l’endroit de quatre principales entités que sont : l’Etat, la direction des services vétérinaires, le conseil régional du sud Comoé et les aviculteurs. II.3.1. A l’ endroit de l’Etat L’Etat devrait :  mettre en place une base juridique spécifique au domaine de l'élevage (code d'élevage);  Organiser des séances de formation des aviculteurs sur la gestion sanitaire et les pratiques médicales dans les élevages ;  Accorder un appui financier aux aviculteurs ;  Doter les directions départementales des moyens financiers et matériels pour leur permettre de mener à bien leur rôle de contrôles des fermes ;  Identifier les agents de santé animale intervenant dans la région et procéder à leur recyclage ;  Vérifier la compétence des agents techniques d’élevage des provenderies intervenant dans le suivi après vente des éleveurs et les recycler ; II.3.2. A l’ endroit des services vétérinaires Les agents des services vétérinaires devront être plus proches des aviculteurs. Ils devront les sensibiliser sur l’importance du suivi sanitaire et les personnes habilitées à le faire. II.3.3. A l’ endroit du Conseil régional du sud Comoé Le conseil général doit jouer un rôle extrêmement important dans l’amélioration des performances avicoles de la région à travers : 88


 La prise en compte de l’aviculture dans les projets de développement de la région.  L’organisation de colloques pour sensibiliser la jeunesse sur l’importance de l’aviculture.  La mise en place d’un fond de financement de projets avicoles  La mise en place d’un réseau mobile de spécialistes pour aider les aviculteurs de la région.  L’apport d’assistance aux aviculteurs pour l’obtention de prêts bancaires III.1.4. A l’ endroit des aviculteurs  Créer des coopératives qui permettraient de mettre en œuvre des opérations de crédit, de rendre plus commodes les conditions d'approvisionnement en intrants et d'assurer la formation et l'information.  Prendre en compte le caractère économique et professionnel de l'activité avicole en utilisant un personnel technique compétent et en faisant appel à un encadrement spécialisé pour toutes les questions liées à la filière avicole notamment la conception des bâtiments et la conduite sanitaire de l'élevage.

89


CONCLUSION GENERALE

En Afrique, la recherche de l'autosuffisance alimentaire en protéines d'origine animale apparait comme une urgence. A cet effet, la Côte d' Ivoire à l'image de nombreux pays en voie de développement, a vu la nécessité de mettre un accent particulier sur l'élevage des animaux à cycle court. Ainsi, l'aviculture moderne, en particulier la production de poulets de chair et d'œufs de consommation a connu un développement durant ces dernières années. Elle s’est développée autour des grandes villes avec des productions situées en majeure partie dans la région des Lagunes (Sud) et celle du Moyen Comoé (Sud-est) (FAO, 2008). Malgré cette performance, le secteur avicole moderne rencontre des insuffisances, puisque la demande des populations reste toujours supérieure à une offre estimée à plus de 40000 TEC en 2012. C’est dans ce cadre que s’est inscrit ce travail qui vise à optimiser la production avicole nationale à travers l’exploitation d’autres zones à haut potentiel agricole comme la région du sud Comoé. Dans cette zone, nous avons caractérisés l’aviculture moderne et identifiés les contraintes qui entravent son développement. Ainsi, il a été constaté au terme de cette étude que l’aviculture moderne dans le sud Comoé est majoritairement pratiquée par les allogènes (72,2%). Les aviculteurs sont pour la plupart des hommes (91,7%) salariés et de niveau secondaire. L’investissement se fait essentiellement (94,3%) sur fond propre ; les élevages

sont presque tous

localisés en zone péri-urbaine (94,4%) sur site sablonneux (65,6%) et électrifiés à 61,1%. Bon nombre des éleveurs (80,6%) ainsi que leurs ouvriers (74,3%) n’ont reçu aucune formation en aviculture. 83,3% des aviculteurs n’appartiennent à aucune structure professionnelle. Les bâtiments d'élevages sont mal construits dans l'ensemble, sans l'avis des personnes compétentes. Seulement 53,1% de bâtiment sont édifiés suivant les normes d’orientation 90


recommandées. Les matériaux de construction les plus utilisés sont les briques et le bois (94,3%) et les toitures des bâtiments sont faites dans 66,7% des cas en tôles de zinc. Les aviculteurs possèdent en moyenne un seul bâtiment et la superficie des poulaillers est pour la plupart comprise entre 100-500 m². Ces bâtiments sont généralement de ‘‘types ouvert’’ (97,2%). Les normes de densité dans les bâtiments d’élevages et du matériel sont très peu respectées : 50% de normes respectées pour les densités dans le bâtiment et 38,9% pour les densités du matériel. Les spéculations rencontrées : chairs (44,4%), pondeuses (36,1%) et mixtes (19,5%), portent sur des souches Isa Brown, Cobb 500 et Warren. Les oiseaux sont élevés de façon continue (94,4%) sur sol cimenté, nourris à 75% avec de l’aliment acheté dans les provenderies et abreuvés à l’eau de puits (50%) et de robinet (50%). Une minorité de fermes dispose de pédiluves et de litière de bonne qualité. Le principe d'élevage en bande unique n'est guère respecté et la majorité des élevages abritent d’autres animaux. Tous les aviculteurs pratiquent la désinfection avant peuplement et disent observer un vide sanitaire d’au moins 15 jours. 80,56% d’entre eux ne respectent pas la prophylaxie médicale. Toutes ces insuffisances exposent les élevages à de multiples pathologies dont les plus fréquentes sont à en croire les éleveurs, les affections respiratoires (45,5%), la maladie de Gumboro (21,2%) et la coccidiose (21,2%). Lors de pathologies, seulement 31,4% des éleveurs enquêtés font appel à un technicien. Les problèmes qui minent le plus souvent ces aviculteurs sont d’origine diverse, entre autres liés à la technique d’élevage, à l’écoulement des produits avicoles, au financement, au suivi sanitaire et aux taxes et impôts. Plus de la moitié (55,6%) des éleveurs vendent leur produit à la ferme aux grossistes qui représentent 52,8% de la clientèle ; les oiseaux étant à 94,1% vendus sur pied. Les défaillances observées dans les élevages ont permis de relever les différentes contraintes à l’épanouissement de l’aviculture moderne dans cette région. Celles-ci sont d’ordre institutionnel, politique, socio-économique, technique et commercial. Tous ces facteurs limitent l’émergence de l’aviculture moderne qui pour l’instant reste désorganisé et ne répond pas aux attentes de la population ivoirienne en général et du sud Comoé en particulier. A savoir fournir aux consommateurs des produits avicoles de 91


qualité à un prix abordable et permettre aux producteurs de réaliser le maximum de bénéfices. L'amélioration de cette situation nécessite la participation de l’Etat, des services vétérinaires, du conseil régional et des aviculteurs à travers :  La mise en place d'une réglementation spécifique à la filière, la formation et le financement des aviculteurs ;  L’organisation en coopérative et la consultation de spécialistes avant et pendant l’exercice de toutes activités avicoles.

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CLIMATE-DATA.ORG, 2015 : Climat Aboisso [En ligne] Accès internet : http://fr.climate-data.org/location/58586/ (page consultée le 02/02/15)

48.

CÔTE D’IVOIRE. Ministère des ressources animales et halieutiques, 2012. Plan stratégique de relance de l'aviculture [En ligne] Accès internet : http://www.poultryindustrycouncil.ca/french.pdf (page consultée le 15/03/2015)

49.

Fond interprofessionnel pour le conseil et la recherche avicole (FIRCA) 2001. La filière du progrès [En ligne] Accès internet : www.firca.ci/images/sw_journaux/09052013143535.pdf (page consultée le 02/01/2015)

50.

FOFANA N., 2009. Prospection pour l’amélioration de l’aviculture semiintensive[En ligne] Accès internet : http://www.memoireonline.com/11/11/4936/m_Prospection-pour-lameliorationde-laviculture-semi-intensive-periurbaine2.html (page consultée le 22/11/14)

51.

FMI, 2013. Côte d’Ivoire -Plan national de développement -Note consultative conjointe [En ligne] Accès internet : https://www.imf.org/external/french/pubs/ft/SCR/2013/cr13173f.pdf (page consultée le 20/08/14)

52.

Interprofession avicole ivoirienne (IPRAVI), 2014 : Mot du président de l’IPRAVI [En ligne] Accès internet: http://www.ipravi.ci/presentation/10/motdupresident (page consultée le16/02/14)

53.

KOUA G. H., 2007. Situation de la production de café en Côte d’Ivoire. Cas du département d’Aboisso, état des lieux et perspectives [En ligne] Accès internet : http://www.memoireonline.com/10/07/663/m_situation-productioncafe-cote-d-ivoire-aboisso8.html (page consultée le 02/02/15) 97


54.

KOUADIO L., 2012 : Aspects parasito-cliniques de l’épidémiologie du paludisme dans les districts sanitaires d’Adzopé et de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire avant et après distribution de moustiquaires imprégnées [En ligne] Accès internet : http://www.memoireonline.com/12/12/6634/m_Aspectsparasito-cliniques-de-l-epidemiologie-du-paludisme-dans-les-districts-sanitairesd-Adzope12.html (page consultée le 22/11/14)

55.

RESEAU IVOIRE, 2014. A la découverte d'Adiaké [En ligne] Accès internet :http://www.rezoivoire.net/cotedivoire/ville/39/a-la-decouverte-dadiake.html#.VMazOdKG_t0 (page consultée le 22/11/14)

56.

RICHARD J. J., 2003. La régie de l’élevage des volailles. Université de Guelph,Ontario. Canada [En ligne] Accès internet : http://www.poultryindustrycouncil.ca/french.pdf (page consultée le 15/03/2014)

57.

ROYAUME DU SANWI, 2014 : Aboisso [En ligne] Accès internet : http://royaumesanwi.org/index.php/aboisso/105-aboisso (page consultée le 02/02/15)

98


ANNEXES

ANNEXE 1 : Exemple de programme sanitaire poulet de chair ANNEXE 2 : Exemple de programme sanitaire futures pondeuses ou reproductrices ANNEXE 3 : Fiche d’enquête


ANNEXE 1 : Exemple de programme sanitaire poulet de chair vaccin Avant l’introduction des poussins Premier jour

Vaccin Gumboro vivant (Bur 706) + vaccin Newcastle vivant (HB1) (en mélange)

voie

Lavage désinfection des locaux et vide sanitaire de 15 jours au moins Oculaire ou trempage Aliment poussin pré de bec démarrage pendant la première semaine

Antistress (antibiotique)

1 à 5 jours 12ème jour 13ème jour 16ème à 18ème jour 19ème jour 23ème jour Jusqu’à 45ème semaine

Autres opérations

Vaccin Newcastle vivant (HB1)

Oculaire ou trempage de bec Anticoccidien Antistress

Vaccin Newcastle vivant (Lasota) ou Ita-new Vaccin Gumboro vivant

Eau de boisson Injection Eau de boisson Vitamines, antiparasitaires et anticoccidiens éventuels


ANNEXE 2 : Exemple de programme sanitaire futures pondeuses ou reproductrices vaccin Avant l’introduction des poussins Premier jour

Marek au couvoir Vaccin Gumboro vivant (Bur 706) + vaccin Newcastle vivant (HB1) (en mélange)

voie

Lavage désinfection des locaux et vide sanitaire de 15 jours au moins. Oculaire ou trempage Aliment poussin pré de bec démarrage pendant la première semaine

Antistress (vitamines, antibiotique) Antistress

2 à 6 jours

17 à19 jours 20ème jour

Vaccin Gumboro vivant (Bur 706) + vaccin Newcastle vivant (HB1 ou Lasota)/ vaccin bronchite infectieuse

Eau de boisson, Oculaire ou Trempage bec

22 à 26ème jour 6ème semaine 9ème semaine 10ème semaine

12ème semaine

Vaccin inactivé huileux ou vivant (Lasota) + vaccin de variole Vaccin pasteurellose inactivé Vaccin laryngotrachéite vivant

Injection Transfixion

-vaccin Gumboro inactivé -vaccin Newcastle inactivé -vaccin bronchite infectieuse inactivé

Anticoccidien Anthelmintiques Anticoccidien + antistress Débecquage

Injection Intraoculaire

14ème semaine 18ème semaine

Autres opérations

Injection

Anticoccidien + antistress Vitamins Anthelminthiques


ANNEXE 3 : Fiche d’enquête L’AVICULTURE MODERNE DANS LA REGION DU SUD COMOE (CÔTE D’IVOIRE) : CARACTERISATION, CONTRAINTES, PERSPECTIVES. Questionnaire destiné aux aviculteurs

Contact :

STATUT SOCIO ECONOMIQUE DE L’AVICULTEUR

I.

1) Date ……………………………………………………………………………………… 2) Nom de la ferme………………………………………………………………………… 3) Localité…………………………………………………………………………………… 4) Spéculation : chair/_/

ponte/_/

mixte/_/

5) Renseignement sur le propriétaire NOM/PRENOM : SEXE AGE ETHNIE : RELIGION : NIVEAU D’INSTRUCTION : PROFESSION : FORMATION EN AVICULTURE : Oui/_/ Non/_/ si oui dans quel domaine ? ADRESSE : 6) Si vous n’avez pas reçu de formation êtes vous prêt à la financer? Oui/_/ Non/_/ 7) Avez-vous été conseillé par un spécialiste avant d’entreprendre la construction de votre bâtiment d’élevage ? Oui/_/ Non/_/ 8) L’investissement est-il sur fond : Propre/_/ Emprunté/_/ 9) Est-ce une activité principale pour vous ? Oui/_/ Non/_/ même si oui, quelle autre activités faites vous ? 10) Si non que faites vous d’autres ?......................................................................................... 11) Combien de temps consacrez-vous à cette activité ? 100%/_/ 50% /_/ 25%/_/ Ne sait pas/_/ 12) Combien d’employés avez-vous ? 13) Parmi vos employés ya-t-il un agent d’élevage ? Oui /_/ Non/_/ 14) Vos employés on t-ils reçu une formation ? Oui /_/ Non/_/ 15) Trouvez-vous l’activité avicole rentable ? Oui/_/ Non/_/


16) Appartenez-vous à une structure professionnelle et interprofessionnelle ? Oui/_/ Non/_/ pourquoi ? 17) Avez-vous des perspectives pour votre ferme ? Non/_/ Oui/_/ si oui lesquelles ? BATIMENT D’ELEVAGE 18) Conception et installation des bâtiments Site : marécageux /_/ Colline/_/ Sablonneux/_/ Exposé/_/ Autre/_/ Orientation : Est-Ouest/_/ Nord-Sud/_/ Matériaux de construction : Banco/_/ Briques/_/ Toiture en : Aluminium /_/ Zinc/_/ Papo/_/ Lanterneaux : Oui/_/ Non/_/ Auvent : Absent/_/ Présent/_/ Y a-t-il des arbustes autour de la ferme : Oui/_/ Non/_/ Ya t-il un muret ? Oui/_/ Non/_/ Ouvertures : localisation urbaine/_/ périurbaine/_/ Ferme électrifiée : Oui/_/ Non/_/ 19) Elevage au sol/_/ Sur grillage/_/ En batterie/_/ 20) Si élevage au sol est ce que le sol est crépis : Oui/_/ Non/_/ 21) Ferme électrifiée : Oui/_/ Non/_/ 22) Locaux : Surface totale (m2) : Nombre : Bâtiment à face latérales :

II.

Entièrement grillagées/_/ A moitié grillagées/_/ Moins de la moitié grillagées/_/

Bois/_/


III.

CHEPTEL : Effectif :………………………………………………………………………… Nombre de bande :…………………………………………………………………………… ………………………. Souche élevée :………………………………………………………………………………… ………………………… L’accessibilité à cette souche est-elle aisée ? Oui/_/ Non/_/ si non, pourquoi ? Qualité sanitaire des poussins : Bonne/_/ Mauvaise/_/ La production est-elle : continu/_/ périodique/_/ si elle est périodique, quelle est cette période ? L’élevage se fait-il en bande unique : Oui/_/ Non/_/ A combien s’élève la production annuelle :………………………………………………………………………… ………………………. 23) Normes d’élevage : Pondeuse /_/ Densité : Mangeoire : Perchoir : Nid individuel/_/

IV.

Chair/_/

Mixte/_/

Epaisseur de la litière : Abreuvoir : Type de pondoir : Collectif/_/

CONDUITE DE L’ELEVAGE :

24) Chauffage : Electrique /_/

Au gaz/_/

Charbon de bois/_/

Alimentation 25) Types d’aliments offerts aux animaux : Démarrage Croissance Finition Ponte 26) Alimentation : Achetée/_/ quelle est la matière utilisée.

période ? période ? période ? période ? production locale/_/

si production locale,

27) Où achetez-vous l’aliment ?......................................................................................................................... 28) L’accessibilité à l’aliment est-elle aisée ? Oui /_/ Non/_/ si non pourquoi ?


29) A quel coût l’achetez-vous ? Démarrage : Croissance : Finition : Ponte : 30) Abreuvement : Eau de puits/_/

Eau de robinet/_/

31) Comment qualifiez-vous l’accessibilité à l’eau : Bonne/_/ Mauvaise/_/ si elle est mauvaise dites Pourquoi ? 32) Quelle est la qualité de l’eau ? Bonne /_/ pourquoi ?

Mauvaise/_/

si elle est mauvaise dites

Santé 33) Quels sont les vaccins effectués ? fréquence d’utilisation et coût?

34) Antiparasitaires utilisés ?fréquence d’utilisation et coût et ?

35) Anticoccidiens utilisé ?fréquence d’utilisation et coût ?

36) Antibiotique utilisés ?fréquence d’utilisation et coût ?

37) Vitamines utilisées et fréquence d’utilisation ? 38) Pédiluve à l’entrée : Oui/_/ Non/_/ 39) Etat de la litière : Mouillé/_/ Sec/_/ poussiéreux/_/ 40) Existe-t-il d’autres animaux sur la ferme : Oui /_/ Non/_/ 41) Désinfection avant peuplement : Oui /_/ Non/_/ 42) Vide sanitaire : Non/_/ Moins de 5jours/_/ Moins de 10 jours/_/ Moins de 15 jours/_/ 43) principales pathologies rencontrées ? 44) En cas de pathologie Appel d’un vétérinaire /_/


Traitement par soi-même/_/ Elimination /_/ Vente /_/ 45) Recevez-vous la visite de vétérinaire ou d’agent d’élevage mandaté par l’état ? Oui/_/ Non/_/ 46) Comment trouvez-vous la prestation des vétérinaires ou autres agents d’élevage ? Satisfaisant/_/ Non satisfaisant/_/ pourquoi ? 47) Quels sont les problèmes majeurs que vous avez ? Technique/_/ Suivi d’élevage/_/ Taxes et impôts/_/ Autres à préciser :

V.

COMMERCIALISATION: 48) Présentation du poulet : Sur pied /_/ Prix ? Abattu /_/ Prix ? 49) A quel moment la vente de poulet atteint son maximum ? 50) Prix de la plaquette d’œufs ? 51) A quel moment la vente d’œufs atteint son maximum ? 52) Lieu(x) de vente de vos produits : A la ferme/_/ Au marché/_/ Autre à préciser : 53) Qui sont vos clients : Hôtels-restaurants/_/ Supermarchés /_/ Haoussa /_/ Vendeuses ambulantes/_/ Autres à préciser :

Sanitaire/_/


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

«

Fidèlement

attaché

aux

directives

de

Claude

BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire;  de ne point mettre à trop haut prix les avoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure».


L’AVICULTURE MODERNE DANS LA REGION DU SUD COMOE (CÔTE D’IVOIRE) : CARACTERISATION, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES

RESUME La présente étude a pour objectif général de contribuer à l’amélioration des performances de l'aviculture moderne dans le sud Comoé de la Côte d’Ivoire. Elle s’est déroulée dans la période d’août à novembre 2014. Un échantillon de 36 fermes a été enquêté dont 44,4% de poulets de chairs, 19,5% d’élevages mixtes et 36,1% de poules pondeuses. Les résultats de l’enquête révèlent que l’aviculture moderne dans le sud Comoé est majoritairement pratiquée par les allogènes (72,2%). Les aviculteurs sont pour la plupart des hommes (91,7%) salariés et de niveau secondaire ; les élevages sont localisés en zone péri-urbaine (94,4%) sur site sablonneux (65,6%) et électrifiés à 61,1%. Bon nombre des éleveurs (80,6%) ainsi que leurs ouvriers (74,3%) n’ont reçu aucune formation en aviculture. 83,3% des aviculteurs n’appartiennent à aucune structure professionnelle. Les bâtiments d'élevages sont mal construits dans l'ensemble, sans l'avis des personnes compétentes. Ces bâtiments sont généralement de ‘‘types ouvert’’ (97,2%) et les normes de densité de ceux-ci et de leurs matériels d’élevage sont très peu respectées. Les spéculations rencontrées portent sur des souches Isa Brown, Cobb 500 et Warren. Les oiseaux sont élevés de façon continue sur sol cimenté, nourris à 75% avec de l’aliment acheté et abreuvés à l’eau de puits et de robinet. Une minorité de fermes dispose de pédiluves et de litière de bonne qualité. Le principe d'élevage en bande unique n'est guère respecté et la majorité des élevages abritent d’autres animaux. 80,56% d’élevages ne respectent pas la prophylaxie médicale ; les pathologies les plus fréquentes sont les affections respiratoires, la coccidiose et la maladie de Gumboro. Lors de pathologies peu d’éleveurs (31,4%) font appel à un technicien. La plupart des éleveurs vendent leurs produits à la ferme aux grossistes qui préfèrent acheter les oiseaux vivants. Des recommandations ont été faites sur la base des résultats obtenus afin de remédier à ces contraintes

Mots clés : Aviculture moderne, sud Comoé, Côte d’Ivoire, caractérisation, contraintes et perspectives. Auteur : Ngbocho Bernard NGUESSAN Email : nnbprofessionnel@gmail.com Téléphone : 00225 59963365 (CÔTE D’IVOIRE)/ 00221 775384018 (SENEGAL) Adresse : ABOISSO (Rive Gauche)


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