UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********* ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V)
Année 2015
Nº 02
ANALYSE DE LA COUVERTURE SANITAIRE DES BOVINS DANS LE DEPARTEMENT DE DAGANA AU SENEGAL. THESE PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 10 JANVIER 2015 A 11 HEURES DEVANT LA FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTOLOGIE DE DAKAR POUR OBTENIR LE GRADE DE:
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Khady DIOUF Née le 25 Février 1987 à Dakar MEMBRES DU JURY Président :
Monsieur Moussa Fafa CISSE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar.
Rapporteur de Thèse :
Monsieur Papa El Hassane DIOP Professeur à l’EISMV de Dakar
Membres:
Monsieur Moussa ASSANE Professeur à l'EISMV de Dakar
Directeur de Thèse:
Monsieur Guillaume BASTARD Représentant de GRET au Sénégal
Co-directeur de Thèse :
Dr. Walter OSSEBI Assistant à l’EISMV
ECOLE INTER-ETAT DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRE DE DAKAR BP 5077 – DAKAR (Sénégal) Tél. (221) 33 865 10 08 – Télécopie (221) 825 42 83
COMITE DE DIRECTION
Le directeur général Professeur Louis Joseph PANGUI
Les coordonnateurs Professeur Germain SAWADOGO Coordonnateur des Stages et des formations Post-Universitaires : Professeur Yalacé Y. KABORET Coordonnateur de la Coopération Internationale : Professeur Serges N. BAKOU Coordonnateur des études et de la vie estudiantine : Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherches / Développement
Année Universitaire 2013-2014
I
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
Directeur Général : Professeur Louis Joseph PANGUI Le Coordonnateur des Stages et des formations Post-Universitaires : Professeur Germain SAWADOGO Coordonnateur de la Coopération Internationale : Professeur Yalacé Y. KABORET Coordonnateur des études et de la vie estudiantine : Professeur Serges N. BAKOU Coordonnateur Recherches / Développement : Professeur Yaghouba KANE
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département : Papa El Hassane DIOP, Professeur
- ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU,Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître-Assistant M. Jean Narcisse KOUAKOU, Vacataire Mlle Ghislaine MBEURNODJI, Monitrice - CHIRURGIE-REPRODUCTION Papa El Hassane DIOP, Professeur Alain Richi KAMGA WALADJO,Maître de Conférences Agrégé M. Salifou KABORE, Moniteur
- PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE Moussa ASSANE, Professeur Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé - PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur Adama SOW, Maître-Assistant M. Zounongo Marcellin ZABRE, Vacataire - ZOOTECHNIE-ALIMENTATION Ayao MISSOHOU, Professeur Simplice ASSIWEDE Maître-Assistant M. Bekpable MANGUE LAMBONI, Moniteur
ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant Mlle Carole NKOUATCANG NYONSE, Monitrice
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef du département : Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur
- HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître-Assistant Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître-Assistante - MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI ,Professeur Philippe KONE Maître de Conférences Agrégé
- PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE Louis Joseph PANGUI, Professeur Oubri Bassa GBATI, Maître-Assistant M. Jean HAKIZIMANA, Moniteur
- PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE Yalacé Yamba KABORET, Professeur Yaghouba KANE, Maître de conférences agrégé Mireille KADJA WONOU, Maître-Assistante M. Abdourahmane SECK, Moniteur M.Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire 7M. Alpha SOW Docteur, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire
- PHARMACIE-TOXICOLOGIE Assiongbon TEKO AGBO, Chargé de recherche Dr Gilbert Komlan AKODA, Maître-Assistant Adbou Moumouni ASSOUMY, Assistant M. Arnaud TALNAN, Moniteur
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département : Yalacé Yamba KABORET, Professeur
- BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (vacataire) Mlle Ndella FALL, Documentaliste - SERVICE AUDIO-VISUEL Bouré SARR, Technicien M. Théophraste LAFIA, Chef de la scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Stagiaire Mlle Astou BATHILY, Stagiaire
- OBSERVATOIRE DES METIERS DE LELEVAGE (OME) Yalacé Yamba KABORET, Professeur
SCOLARITE
II
A ALLAH LE TOUT PUISSANT
Nous rendons grâce à ALLAH (SWT) qui nous a créés à partir du néant et qui ensuite nous a dotés d’une force et d’une forme parfaite sans l’aide de qui que ce soit. Nous nous refugions auprès de Lui contre Satan. Que Sa Grâce et Sa Lumière ne cessent de se répandre sur l’âme de Son messager et prophète : MOHAMED (PSL). Qu’Il répande également son Agrément éternel sur l’âme du Serviteur de Son Prophète (PSL), KHADIMOUL RASSOUL (RA) :
« DIEUREUDIEUF SERIGNE TOUBA »
III
DEDICACES Je dédie ce travail…
A mon père Latyr DIOUF PAPA, je ne trouverai jamais de mots pour te remercier suffisamment. L’avenir de tes enfants a toujours été au centre de tes préoccupations. Tu as mis un point d’honneur à mon éducation et, avec amour tu as tout sacrifié pour notre réussite. Papa ta dignité et ton endurance sur le travail nous a toujours servi de référence suis fière de toi. Réjouis-toi de ce modeste travail, qui est le fruit de l’effort que tu as consenti pour moi.
A mère Marie FAYE Femme d’honneur et de dignité, ton souci majeur est de voir réussir tes enfants. Ce travail est le fruit de tes conseils que tu n’as cessé de prodiguer, de ton amour éternel porté à tes enfants et les nombreux sacrifices consentis. Merci pour tout Maman.
A mes Parents, que le Seigneur Dieu vous prête encore longue vie avec une santé de fer afin que vous puissiez manger aux fruits de l’arbre que vous avez semé ; Très chers papa et maman, JE VOUS AIME BEAUCOUP et soyez rassurés que je ferai tout ce qui est à mon pouvoir pour vous rendre heureux! IV
A mon très cher guide spirituel CHEIKH AHMADOU MBACKE Maa-ul Hayaat qui est un oasis de lumière et de droiture dans ce désert spirituel qu’est ce monde du vingt -et -unième siècle. C’est lui qui nous a éduqué dans la crainte révérencielle d’ALLAH (SWT), nous a inscrit dans la droiture du chemin, que l’assistance qu’il n’a jamais cessé de nous apporter se pérennise. Qu’ALLAH (SWT) lui accorde une longue vie et une santé de fer.
A mon mari Cheikh DIOP Chéri depuis que nos chemins se sont croisés tu n’as jamais cessé de me combler d’amour et de m’assister sur toutes les épreuves.
Ton dévouement, ton sens de responsabilité, ta patience font de toi le meilleur époux. Ton amour me donne raison de vivre et d’espérer un avenir meilleur. Je ne remercierai jamais assez le bon Dieu de t’avoir mis sur mon chemin et de m’avoir fait prendre conscience que tu étais celui qui m’a toujours été destiné. Trouve dans ce travail tout mon amour et reconnaissance. Que Dieu soit satisfait de toi. Bénédiction et miséricorde de Dieu sur toi et ta famille.
A mon Fils Trésor Mouhamed DIOP « Rayonnant de lumière et fraîcheur de nos yeux » tu me donne la joie de vivre. Que ce travail te sert d’exemple. Sois un savant, un homme instruit, un homme épris de sciences, un auditeur attentif.
V
A mes frères et sœur : Rokhaya , Fatou, Diarra, Ami ,Siga , Mbagnick Les liens qui nous unissent sont forts. Vous m’avez apportés votre soutien permanant et sans faille. Que Dieu exauce vos prières et nous gardes toujours unis dans la fraternité et l’amour. Je vous assure de ma profonde reconnaissance. Ce travail est le vôtre.
A mes beaux-parents : Mafane DIOP et Daba DIONE Merci de m’avoir considéré comme votre propre fille.
A mon tuteur Momar yacinthe DIOP et
son épouse Fatou
NDIAYE
Papa Papis, tu m’as toujours apporté de l’amour et considéré comme ta propre fille. Soit rassurée de ma profonde gratitude.
Tan Fatou, l’amour ne se décrète pas mais il vient du cœur et sans rien demander en retour. Tu as fait de moi ta fille. Sincères remerciements. Je t’aime.
A mes oncles
tantes : Aliou Badara, Idrissa, Adama, Awa,
Mame Khar
Merci pour tout votre soutien.
VI
A mon papa Diogoye DIOUF et son épouse Rocki DIOUF A mon papa Coumba DIOUF et son épouse Rocki DIOP A mes grands-mères : Fatou DIOUF et Marie FAYE,
je vous
aime beaucoup. Que Dieu vous laisse encore à nos côtés. On a vraiment besoin de vous.
A nos Tontons : Ibrahima Ba, Léo DIOUF, Pa DIEDIHIOU, Abdou DIOP, NDIR, SYLLA: merci de m’avoir considéré comme votre propre fille
A mes amies et soeurs : Ndèye yacine Diop, Marième Pouye, Diana
Diop, Carole Diédhiou, Khady Guèye. Avec vous, j’ai
compris qu’on ne choisit pas les amis mais c’est un destin. Vous avez beaucoup participé à cette réussite. Que Dieu nous unisse d’avantage, le meilleur reste à venir.
A mes amis et frères : Serigne cheikh FAll, Ousmane Guèye, Babacar Bèye, Mor Fall, Latyr Ndiaye.
A mes sœurs à l’EISMV : Mame Diarra Ndiaye, Anta DIAGNE, Astou FALL, Aïda Diodio Kassé, Awa GUEUYE, Fama cheikh GUEYE, Seynabou DIACK, Khady DIALLO, Ma awa GUEYE, Rama, Fatou, Gisleine, Carole, Sani. Merci de m’avoir considéré comme votre propre sœur.
VII
A
mes
frères
à
SOUMBOUNOU,
LEISMV:
Mor
Bigué
Mathiorio
Fall,
Cheikh
DIOUF,
Abdoulaye
NDIAYE,
Adama
FAYE, Niokhor DIONE Ameth FALLA, Matar GAYE, Matar NIANG, Seck, Dosso, Khoudoss, Jule, Philipp, THiaw, Thiam, Thior. Merci pour vos pensées et vos encouragements.
A toute ma famille élargie.
A la mémoire de mes proches disparus, Que Dieu leur accueille dans son paradis céleste
A la 41ème promotion,
Merci pour les bons moments passés
ensemble. Je vous souhaite à tous plein succès.
A notre professeur accompagnateur Pr
Moussa ASSANE :
Merci pour cette confiance que vous nous avez accordée et d’avoir en grande partie contribué à la réalisation de
notre
baptême de promotion. J’ai beaucoup d’admiration pour vous et je vous souhaite longue vie.
A notre parrain Dr Malick SENE, Vous êtes un exemple pour nous, merci pour tout. A tous mes compatriotes de l’école vétérinaire A la communauté des étudiants vétérinaires musulmans A l’AEVS (Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais) A l’AEVD (Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar)
VIII
A mon pays le Sénégal, ma très chère patrie A vous tous si nombreux que je n’ai pas cité, sachez que ce travail
est
aussi
le
vôtre
et
reconnaissant. Merci.
IX
je
vous
serai
éternellement
REMERCIEMENTS Mes sincères remerciements :
A ALLAH LE TOUT PUISSANT
A mon directeur de thèse,
DR WALTER OSSEBI : Merci de
m’avoir encadré pour ma Thèse. Je vous souhaite plain de succès tout au long de votre carrière.
A mon co-encadreur de Thèse, Mr Guillaume BASTARD : Merci pour avoir accepté de financer cette étude, votre disponibilité et votre contribution à la réalisation de ce travail.
A tout le personnel du Gret (Sénégal) et du projet ASSTEL particulièrement à Mr Guillaume BASTARD. Merci pour toute votre assistance et disponibilité.
A tous les enseignants de l’EISMV : merci pour tout le savoir que vous m’avez transmis.
Au Professeur Malang SEYDI : merci pour vos conseils. Que Dieu vous accorde longue vie et une santé de fer.
Au Pr Pape El Assane DIOP : Merci pour votre soutien.
X
A l’AEVS : pour tout le rôle qu’elle joue sans faille.
Aux Docteurs : Dr El TRAORE, Dr Khalifa Sylla , Dr El.O.DIOUF, Dr Mor Bigué DIOUF, Dr SOUMBOUNOU ,Dr Moussa
DIOUF,
Cheikh
NDIAYE,
Dr
Adama
FAYE,
Dr
Mathioro FALL , Dr Mame Diarra NDIAYE, Dr Anta DIAGNE ,Dr Prisca NDOUR, Dr Daouda GUEYE, Dr Maodo NGOM, Dr Robane FAYE, Dr DIEYE, Dr Moustapha SARR, Dr Mame Fatou ,Dr Mamadou SYLLA : Merci pour vos conseils.
A tous les vigiles de l’EISMV A Madame Diouf et Ndella de la bibliothèque A Mr LAFIA, Mlle Fatima, Mr Abdallah, Mme Ma ami NACRO A mes frères et soeurs Sénégalais de promotion : Faye, Coulibaly, Fall , Diop, Ngom, Seck, Kassé.
A tous les éleveurs de Thiaroye Azur A Mr et Mme BARA DIAW, A toute ma famille A la 41ème promotion A l’amicale des étudiants vétérinaires de Dakar, A mon pays, le Sénégal
XI
A NOS MAITRES ET JUGES
A notre Maître et Président de jury, Monsieur, Moussa Fafa CISSE Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie de Dakar, C’est un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury de thèse. Votre approche facile et cordiale faite d’humilité et la spontanéité avec laquelle vous avez accédé à notre sollicitation nous ont marqué. Soyez assuré, honorable président, de notre éternelle reconnaissance.
A notre Maître et Rapporteur de thèse, Monsieur Papa El Hassane DIOP, Professeur à l’EISMV de Dakar. Délaissant vos occupations multiples, vous avez accepté de rapporter ce travail de thèse. Cher maître, nous en sommes émus. Cet honneur que vous nous faites est la preuve de vos qualités intellectuelles et surtout humaines qui imposent respect et admiration. Profonde gratitude, respectueuse considération et vive admiration.
A notre Maître et juge, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar : Vos valeurs intellectuelles et humaines imposent admiration et respect. Nous vous sommes très reconnaissante d’avoir accepté avec spontanéité de siéger dans ce jury et cela en dépit de vos multiples charges. Veuillez trouver ici, toute notre gratitude et notre grande considération. Sincères remerciements.
XII
A notre Maître et Directeur de thèse Mr Guillaume BASTARD, Représentant de l’ONG Gret en Afrique de l’ouest : Homme des sciences, vous avez initié ce travail et l’avez encadré. Merci pour avoir accepté de financer cette étude, votre disponibilité et votre contribution à la réalisation de ce travail, votre dynamisme et vos qualités intellectuelles et humaines forcent respect et admiration.
A notre Co-encadreur de thèse, Monsieur Walter OSSEBI, Assistant à l’EISMV de Dakar. Homme des sciences, vous avez initié ce travail et l’avez encadré. Votre modestie et votre amour du travail bien fait sont des qualités que nous avons découvertes tout au long de nos études à l’EISMV et de notre séjour dans votre service. Cher maître, ce travail est d’abord le vôtre. Veuillez trouver ici, toute l’estime que nous vous portons et nos sincères remerciements.
Sincères remerciements et Hommage respectueux !
XIII
« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’OdontoStomatologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation »
XIV
LISTE DES ABREVIATIONS AEF :
Afrique Equatoriale Française
ANCAR :
Agence Nationale de Conseil Agricole
ANSD :
Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
AOF :
Afrique Occidentale Française
ASSTEL :
Accès aux Services et Structuration des Eleveurs Laitier
ATE :
Agents Techniques d’Elevage
CIRAD :
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
CNERV :
Centre National d'Elevage et de Recherches Vétérinaires
CR :
Communauté Rurale
CSE :
Centre de Suivi Ecologique
CSS :
Compagnie Sucrière Sénégalaise
CRZ :
Centre de Recherche Zootechnique
DIREL :
Direction de l’élevage
DNCB :
Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine
DSRP :
Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté
DSV :
Direction des Services Vétérinaires
EISMV :
Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecines Vétérinaires
EISMV :
École inter états des sciences et médecine vétérinaires
EMVT:
Département d'élevage et de médecine vétérinaire)
FAO:
Food and Agriculture Organization
FCFA :
Franc de la communauté financière d’Afrique
FIDES :
Font d’Investissement pour le Développement Economique et Social
FVR :
Fièvre de la Vallée du Rift
GRET :
Groupe de Recherche et d’Echange Technologique
GIE :
Groupement d’Intérêt Economique
ITE :
Ingénieurs des Travaux d’Elevage
ISRA :
Institut Supérieur de Recherche Agricole XV
LDB :
Laiterie du Berger
LNERV :
Laboratoire National d’Elevage et de Recherches Vétérinaires
LOASP :
Loi d’Orientation Agro-sylvo Pastorale
LPDE :
Lettre de Politique de Développement de l’Elevage
ODVS :
Ordre des Docteurs vétérinaires du Sénégall
OIE:
Office International des Epizooties
OMS :
Organisation Mondiale de la Santé
OMVS :
Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal
ONG
Organisations Non Gouvernementales
PRODELOV :
Projet pour le Développement Ovin
PRODEAP :
Projet de Développement de l’Elevage et l’Aménagement des parcours naturels
PDESO :
Projet pour le Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental
PIB :
Produit Intérieur Brut
PNDE :
Plan Nationale de Développement de l’Elevage
PPCB :
Péripneumonie contagieuse bovine
PPR :
peste des petits ruminants
SAED :
Société d’Aménagement des Eaux du Delta
SERAS :
Société d’Exploitation des Ressources Animales du Sénégal
SNSE :
Système National de Surveillance Epidémiologique
SODEFITEX :
Société de Développement des Fibres Textiles
SODESP :
Société pour le Développement de l’Elevage dans la zone SylvoPastorale
SP :
Sociétés de prévoyance
UEMOA :
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
XVI
LISTE DES FIGURES Figure 1 : Zébus Gobra (Cirad EMVT, 2014) ............................................................... 4 Figure 2 : vache NDama en Casamance (PAUL, 2005) ................................................ 5 Figure 3 : zébu Maure (CIRAD EMVT, 2014) ............................................................. 6 Figure 4 : vache Montbéliarde (CIRAD EMVT, 2014) ................................................ 7 Figure 5 : vache Jersiaise (CIRAD EMVT, 2014) ........................................................ 7 Figure 6 : Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal (BA DIAO, 2004) ........................................................................................................... 9 Figure 7 : Organigramme du ministère de l’élevage du Sénégal (DSV, 2014) ........... 38 Figure 8 Organisation des circuits de distribution des médicaments vétérinaires au Sénégal (d'après ODVS, 2002) ................................................................................ 55 Figure 9 : Présentation du département de Dagana dans son contexte national (espaces agricoles et pastoraux) et à l’échelle de la zone de collecte (LECHENET, 2012) ....... 62
XVII
LISTE DES TABLEAUX Tableau I: Evolution des effectifs du cheptel en milliers de têtes entre 2008 et 2012 .. 3 Tableau II: Coupe schématique des sols de la vallée du fleuve Sénégal (CSE, 2005) 64 Tableau III : Répartition des éleveurs par zone et par village .................................... 71 Tableau IV : Niveau d’instruction des éleveurs .......................................................... 74 Tableau V : Répartition des races ................................................................................ 75 Tableau VI : Complémentation des bovins en fonction des périodes ......................... 75 Tableau VII : Maladies de la zone ............................................................................. 76 Tableau VIII : Mesures de précaution des éleveurs avant et après apparition des maladies .................................................................................................................. 76 Tableau IX : Périodes de mortalité et de maladie des animaux .................................. 77 Tableau X : Affections soignées par les éleveurs ........................................................ 78 Tableau XI : Méthodes de prises en charge des maladies par les éleveurs ................. 79 Tableau XII : Types de médicaments les plus achetés................................................ 81 Tableau XIII: Exemples de voies d’administration données par les éleveurs ............ 82 Tableau XIV : Coût des pratiques vétérinaires des éleveurs ....................................... 82 Tableau XV: Traitements les plus fréquemment utilisés par les vétérinaires ............. 84 Tableau XVI : Types de vaccins utilisés ..................................................................... 85 Tableau XVII : Vaccins faits aux bovins de la zone ................................................... 85 Tableau XVIII : Coût de la prise en charge des maladies par les vétérinaires privés 86 Tableau XIX : Coût des vaccins faits aux bovins de la zone ..................................... 86 Tableau XX : Coût des vaccins pris en charge par l’Etat ............................................ 87 Tableau XXI : Coût des médicaments vendus aux éleveurs ....................................... 88 Tableau XXII : Domaines de formation des auxiliaires ............................................. 89 Tableau XXIII : Périodes où les éleveurs traitent leurs bovins .................................. 89 Tableau XXIV : Méthodes de prise en charge des maladies par les auxiliaires d’élevage ..................................................................................................... 91 Tableau XXV : Coût de traitement des maladies par les auxiliaires d’élevage .......... 92 Tableau XXVI: Coût de prévention des maladies par les auxiliaires d’élevage ......... 92 Tableau XXVII: Conformité aux normes dose et conservation.................................. 92 XVIII
Tableau XXVIII : Méthodes de prise en charge des maladies par les agents de l’Etat .............................................................................................................................. 94 Tableau XXIX : Maladies prises en charge par l’ETAT ............................................. 94 Tableau XXX : Vaccins pris en charge par les éleveurs ............................................. 94 Tableau XXXI : Coût de la prise en charge des maladies par les agents de l’Etat ..... 95 Tableau XXXII : Coût de la vaccination des maladies prises en charge par l’Etat .... 96 Tableau XXXIII: Coût des vaccins pris en charge par les éleveurs ........................... 96 Tableau XXXIV : BESOINS EN SOINS VETERINAIRES DES ELEVEURS ........ 97 Tableau XXXV : Coût moyen du traitement des maladies par les différents acteurs . 99 Tableau XXXVI : Coût de la prévention des maladies ............................................. 100
XIX
TABLE DES MATIERES INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE CHAPITRE I : SITUATION DE L’ELEVAGE LAITIER AU SENEGAL ................. 3 I.1 CHEPTEL NATIONAL ..................................................................................... 3 I.1.1 Les effectifs ................................................................................................. 3 I.1.2 Races bovines exploitées au Sénégal........................................................... 4 I.1.2.1 Races locales ........................................................................................ 4 I.1.2.1.1 Zébu Gobra ................................................................................... 4 I.1.2.1.2 Taurin N’dama .............................................................................. 5 I.1.2.1.3 Zébu Maure ................................................................................... 5 I.I.2.2 Races exotiques ..................................................................................... 6 I.1.2.2.1 Montbéliarde ................................................................................. 6 I.1.2.2.2 Holstein ......................................................................................... 7 I.1.2.2.3 Jersiaise ......................................................................................... 7 I.1.2.2.4 Brune des Alpes ............................................................................ 8 I.1.2.2.5 Guzérat .......................................................................................... 8 I.1.2.3 Métis rencontrés au Sénégal ................................................................. 8 I.2 SYSTEMES DE PRODUCTION ....................................................................... 8 I.2.1 Définition ..................................................................................................... 8 I.2.2 Le système de production extensif ou système pastoral .............................. 9 I.2.3 Système agropastoral ................................................................................. 10 I.2.4. Système périurbain ou moderne ............................................................... 10 CHAPITRE II : LE CADRE JURIDICO-INSTITUTIONNEL ET LES PRATIQUES EN SOINS VETERINAIRES AU SENEGAL ............................................................. 12 II.1 Historique des prestations vétérinaires au Sénégal ......................................... 12 II.1.1. Période coloniale ..................................................................................... 12 II.1.2 Après 1960 ............................................................................................... 14 II.1.3 Contexte actuel ......................................................................................... 16 II.2 Lois et règlements sur la Médecine vétérinaire au Sénégal ............................ 18 II.2.1 Loi sur la profession vétérinaire .............................................................. 18 XX
II.2.1.1 Décret du 27 avril 1993 code de déontologie de la médecine vétérinaire ...................................................................................................... 18 II.2.1.2 Décret du 6 Juillet 1995 sur l’attribution du mandat sanitaire.......... 19 II.2.1.3 Loi n°2008-07 organisant la profession vétérinaire .......................... 19 II.2.1.3.1 Exercice de la profession vétérinaire ......................................... 19 II.2.1.3.2 Exercice illégal de la profession vétérinaire et usurpation de titre............................................................................................................. 21 II.2.2 Auxiliaires et législation........................................................................... 21 II.2.3 Lois sur la pharmacie vétérinaire ............................................................. 23 II.2.3.1 Détention, vente et distribution au détail des médicaments vétérinaires ..................................................................................................... 24 II.2.3.2 Importation des médicaments vétérinaires ....................................... 25 II.3 AXES DE PRIVATISATION ......................................................................... 25 II.4 Les Mandats sanitaires..................................................................................... 26 CHAPITRE III : SITUATION SANITAIRE DES BOVINS AU SENEGAL ............ 28 III.1 Les principales maladies affectant les bovins ................................................ 28 III.1.1 Les maladies bactériennes ....................................................................... 28 III.I.2 Les maladies virales ................................................................................. 30 III.1.3 Les maladies parasitaires ........................................................................ 33 III.2 Actions sanitaires ........................................................................................... 35 III.2.1 Les acteurs du service public .................................................................. 36 III.2.2 Prestataires privés ................................................................................... 38 III.2.2.1 Les docteurs vétérinaires ................................................................. 38 III.2.2.2 Les para professionnels vétérinaires ................................................ 39 III.2.2.3 Les acteurs extra-légaux .................................................................. 40 III.2.2.4 Les praticiens traditionnels .............................................................. 41 III.2.3 Les pratiques vétérinaires autochtones des éleveurs ............................... 42 III.2.3.1 Les éleveurs ..................................................................................... 42 III.2.3.2 Les groupements d’éleveurs ............................................................ 42 III.2.3.3 Auxiliaires d’élevage ....................................................................... 43 III.2.3.4 L’art vétérinaire des éleveurs .......................................................... 45
XXI
III.2.3.4.1 Appréciation du pâturage ......................................................... 45 III.2.3.4.2 Complémentation alimentaire .................................................. 45 III.2.3.4.3 Technique de traite ................................................................... 46 III.2.3.4.4 Sevrage ..................................................................................... 46 III.2.3.4.5 Intervention obstétrical ............................................................. 47 III.2.3.4.6 Soins à la femelle parturiente ................................................... 47 III.2.3.4.7 Pathologies de la femelle reproductrice ................................... 48 III.2.3.4.8 Pathologie commune du bétail ................................................. 49 III.2.3.4.9 Pathologie spécifique bovine ................................................... 51 III.3 Distribution des médicaments vétérinaires .................................................... 52 III.3.1 Le marché du médicament vétérinaire .................................................... 52 III.3.2 Le Circuit de distribution des médicaments vétérinaires ........................ 52 III.3.3 Les vaccinations obligatoires .................................................................. 56 III.3.4 Surveillance épidémiologique ................................................................. 57 DEUXIEME PARTIE : SYSTEME DE SANTE DANS LE DEPARTEMENT DE DAGANA CHAPITRE I : CADRE D’ETUDE .............................................................................. 60 I.1 La zone d'enquête .............................................................................................. 60 I.1.1 La population ............................................................................................. 60 I.1.2 Les services de base ................................................................................... 60 I.1.3 Hydrologie ................................................................................................. 61 I.1.4 Pédologie ................................................................................................... 63 I.1.5 Le climat .................................................................................................... 64 I.1.6 Les activités ............................................................................................... 66 I.2 CHOIX DES SITES D’ETUDES ..................................................................... 67 I.3 MATERIEL D’ETUDE .................................................................................... 69 I.3.1 Matériel de collecte des informations ........................................................ 69 I.3.2 Matériel d’exploitation des données .......................................................... 69 I.4 METHODOLOGIE D’ETUDE ........................................................................ 69 I.4.1 Revue documentaire .................................................................................. 69 I.4.2 Echantillonnage ......................................................................................... 70
XXII
I.4.3 Enquête ...................................................................................................... 70 I.4.3.1 Phase de pré-enquête .......................................................................... 70 I.4.3.2 Phase de l’enquête proprement dite ................................................... 70 I.4.3.2.1 Enquête au niveau des éleveurs .................................................. 71 I.4.3.2.2 Enquête auprès des vétérinaires privés ....................................... 72 I.4.3.2.3 Enquête auprès des auxiliaires d’élevage ................................... 72 I.4.3.2.4 Enquête auprès des agents de l’Etat ............................................ 72 I.4.4 L’analyse des données ............................................................................... 73 CHAPITRE II RESULTAT ET DISCUSSION ........................................................... 74 II.1 Résultat ............................................................................................................ 74 II.1.1 Caractéristiques des élevages ................................................................... 74 II.1.1.1 Le statut des éleveurs ........................................................................ 74 II.1.1.2 Statut du cheptel ................................................................................ 74 II.1.1.3 Alimentation du cheptel .................................................................... 75 II.1.2 Les maladies présentes dans la zone ........................................................ 75 II.1.3 Les pratiques vétérinaires faites par les éleveurs ..................................... 76 II.1.3.1 Précaution et alertes .......................................................................... 76 II.1.3.2 Mortalité et maladie des animaux ..................................................... 77 II.1.3.3 Affections soignées par les éleveurs ................................................. 77 II.1.3.4 Méthodes de prises en charge des maladies par les éleveurs ............ 78 II.1.3.5 Médicaments vétérinaires ................................................................. 80 II.1.3.5.1 Lieux d’achat des médicaments................................................. 80 II.1.3.5.2 Types de médicament achetés. .................................................. 81 II.1.3.5.3 Doses et voies d’administrations des médicaments .................. 81 II.1.3.5.4 Coût des pratiques vétérinaires des éleveurs ............................. 82 II.1.4 EVALUATION DU NIVEAU DE PRISE EN CHARGE DES MALADIES ....................................................................................................... 83 II.1.4.1 NIVEAU DE PRISE EN CHARGE PAR LES VETERINAIRES PRIVES.......................................................................................................... 83 II.1.4.1.1 Moyens et logistiques ................................................................ 83 II.1.4.1.2 Maladies les plus fréquentes selon les vétérinaires ................... 83
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II.1.4.1.3 Méthodes de prise en charge des maladies par les vétérinaires privés ......................................................................................................... 83 II.1.4.1.3.1 Fréquences de consultation ................................................ 83 II.1.4.1.3.2 Motifs de consultation dans des villages............................ 83 II.1.4.1.3.3 Périodes de traitement des animaux ................................... 84 II.1.4.1.3.4 Traitement .......................................................................... 84 II.1.4.1.3.5 Vaccination ........................................................................ 84 II.1.4.1.4 Distribution des Médicaments ................................................... 85 II.1.4.1.5 Coût de la prise en charge des maladies par les vétérinaires privés ......................................................................................................... 86 II.1.4.2 NIVEAU DE PRISE EN CHARGE DE CES MALADIES PAR LES AUXILIAIRES ..................................................................................... 88 II.1.4.2.1 Structures et durée de formation des auxiliaires ....................... 88 II.1.4.2.2 Domaines de formation ............................................................. 89 II.1.4.2.3 Activités des auxiliaires ............................................................. 89 II.1.4.2.3.1 Traitement des maladies .................................................... 89 II.1.4.2.3.2 PROPHYLAXE ................................................................. 91 II.1.4.2.3.3 Coût de la prise en charge des maladies par les auxiliaires d’élevage ............................................................................................... 91 II.1.4.3 NIVEAU DE PRISE EN CHARGE DE CES MALADIES PAR LES AGENTS DE L’ETAT .................................................................................. 92 II.1.4.3.1 Police sanitaire........................................................................... 93 II.1.4.3.2 Traitement .................................................................................. 93 II.1.4.3.3 Vaccination ................................................................................ 94 II.1.4.3.4 Distribution de médicaments vétérinaire ................................... 95 II.1.4.3.5 Coût de la prise en charge des maladies par les AGENTS DE L’ETAT ..................................................................................................... 95 II.1.5 BESOINS EN SOINS VETERINAIRES DES ELEVEURS................... 96 II.I.6 EVALUATION DU COUT DES BESOINS EN SOINS VETERINAIRES DES ELEVEURS ............................................................................................... 97 II.1.6.1 Coût Moyen du traitement des maladies par les différents acteurs .. 98
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II.1.6.2 Coût Moyen de prévention des maladies par les différents acteurs.. 99 II.2 DISCUSSION ................................................................................................ 101 II.2.1 Situation zoo sanitaire des bovins laitier du département de Dagana .... 101 II.2.2 Pratiques vétérinaires des éleveurs ........................................................ 102 II.2.2.1 Caractéristiques générales de l’exploitation ................................... 102 II.2.2.1.1 Statut des éleveurs ................................................................... 102 II.2.2.1.2 Races exploitées ...................................................................... 103 II.2.2.1.3 Complémentation .................................................................... 103 II.2.2.2 Précautions et alertes....................................................................... 105 II.2.2.3 Soins vétérinaires ............................................................................ 105 II.2.2.3.1 Méthodes de prise en charge des maladies .............................. 105 II.2.2.3.2 Utilisations de médicaments vétérinaires ................................ 107 II.2.3 Service des vétérinaires privés ............................................................... 108 II.2.4 Services des Agents de l’Etat ................................................................. 108 II.2.5 Services des Auxiliaires ......................................................................... 109 II.2.5.1 Statut des auxiliaires ....................................................................... 110 II.2.5.2 Formation des auxiliaires ................................................................ 110 II.2.6 Analyse comparative des coûts moyens des pratiques vétérinaires des différents acteurs ............................................................................................. 111 II.2.6.1Coût moyen des traitements des maladies ....................................... 111 II.2.6.2 Coût des préventions des maladies ................................................. 112 II.2.7 Les limites de l’étude ............................................................................. 112 CHAPITRE III: Recommandation .............................................................................. 113 III.1 Recommandation aux éleveurs ..................................................................... 113 III.2 Recommandation aux vétérinaires privés .................................................... 114 III.3 Recommandation aux auxiliaires d’élevage ................................................. 114 III.4 Recommandation à l’Etat ............................................................................. 115 III.5 Recommandation aux projets d’appui à l’élevage ...................................... 116 CONCLUSION GENERALE REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXE
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INTRODUCTION
Au Sénégal, l’élevage est la seconde activité du secteur agricole, il contribue à 23,6% du PIB du secteur primaire et 4,1% du PIB total en 2010 (ANSD, 2011). Cependant la production laitière nationale reste très faible. Cette production locale est estimée à 184 millions de litres de lait en 2011. Elle ne couvre pas les besoins du pays, ce qui explique les importations massives de lait et produits laitiers évaluées en 2011 à 234,9 millions de litres en équivalent lait
(DIREL, 2011).Le secteur laitier du Sénégal est
ainsi caractérisé par la coexistence de deux filières : une filière locale, témoin de l’implication ancienne des sociétés pastorales dans les échanges, et une filière d’importation de lait et de produits laitiers, témoin de la forte augmentation de la demande, liée à l’urbanisation et à l’ouverture aux marchés internationaux (DIA ,2013). Pour réduire les importations en lait le Sénégal a entrepris un ensemble d’actions qui vise à augmenter la quantité mais aussi à améliorer la qualité du lait produit. Toutes ces perspectives demeurent dans un dispositif précaire. (THIAM, 2005). En outre, après l’échec de plusieurs initiatives de collecte et de transformation du lait local, dans la moitié septentrionale du pays, une nouvelle dynamique vient d’être impulsée, en 2006 dans le département de Dagana à Richard-Toll avec la création de la Laiterie du Berger (LDB), une unité industrielle de collecte et de transformation du lait local. Elle organise une collecte autour de campements structurés en différents points deux fois par jour (matin et soir) dans le département de Dagana. (DIA, 2013). Ainsi en Décembre 2010 la LDB a permis à 600 éleveurs d’intégrer la collecte du lait avec une sécurité de vente à prix fixe ce qui leur assure un revenu monétaire régulier.de plus pendant les périodes de soudure la LDB apporte aux éleveurs des fournitures d’aliments de bétail et des services sociaux de proximités. (CORNIAUX et al. 2012) Cependant dans la région de Saint-Louis, les ressources humaines du secteur de l’élevage sont très déficitaires. Malgré la forte demande, la région compte aujourd’hui 15 docteurs vétérinaires dont 10 dans le secteur privé, 2 dans le secteur publique et 3 dans l’enseignement, 4 ingénieurs des travaux d’élevage et 27 agents techniques d’élevage. Ce personnel technique assure entre autre, la surveillance épidémiologique et l’assistance vétérinaire (Service Régionale de L’Elevage Saint-Louis, 2014).
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A ces contraintes s’ajoutent des pathologies récurrentes auxquelles l'élevage est confronté. En 2013, la Fièvre de la Vallée du Rift est apparue dans la région de SaintLouis, sous forme d'épizootie. Des cas de la fièvre du Rift sont également signalés dans la sous-région notamment en Mauritanie voisine (MBENGUE, 2013). Après de multiples expériences dans les terres tropicales, Pierre Gourou l’écrivait déjà en son temps (1982) : "Les techniques d'encadrement sont la clé du développement. Sans encadrement propice, aucun développement n’est possible». La productivité de l'ensemble du troupeau est limitée par un encadrement technique souvent inefficace. Face à ce constat, la question de la prise en charge des différentes maladies se pose pour le projet ASSTEL (Accès aux Services et Structuration des Eleveurs Laitier) qui a été élaboré par l’ONG GRET. Ce projet travaille en collaboration avec la LDB pour l’amélioration de la production laitière dans la zone de Dagana. Le projet ASSTEL vise à aider les éleveurs à assurer la livraison continue de lait à la LDB surtout pendant les périodes de soudures (saison sèche)
pour leur permettre d’avoir un revenu
monétaire régulier afin d’améliorer leur condition de vie. Cette présente étude a été financée par le GRET via le projet ASSTEL et vise à analyser la couverture sanitaire des bovins pour une meilleure orientation à la mise en place d’une couverture sanitaire des exploitations familiales pastorales dans le département de Dagana au Sénégal.
Ce travail comprend deux parties : -
la première partie est consacrée à la synthèse bibliographique. Nous y abordons les différents aspects de la couverture sanitaire des bovins au Sénégal.
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la deuxième partie est consacrée à notre travail personnel, où sont présentés la méthodologie, les résultats, les discussions et les recommandations.
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PREMIERE PARTIE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : SITUATION DE L’ELEVAGE DES BOVINS AU SENEGAL I.1 CHEPTEL NATIONAL I.1.1 Les effectifs L’élevage constitue une composante essentielle de l’économie sénégalaise. Les denrées d’origine animale comme la viande et le lait contribuent de façon significative à la lutte contre la malnutrition protéique et à la recherche de l'autosuffisance alimentaire. Pendant longtemps le cheptel sénégalais n’est pas recensé. Le dernier recensement du cheptel au Sénégal date de 2014 mais les résultats ne sont pas encore publiés. Néanmoins le cheptel a toujours fait l’objet d’estimations à partir des campagnes de vaccination obligatoires organisées par l’Etat. Les données sur les effectifs restent donc très approximatives. Le cheptel au Sénégal en 2012 comptait environ 3,3 millions de bovins, 5,8 millions d’ovins, 5 millions de caprins, 374 890 porcs, 23,9 millions de volailles familiales, 534 124 chevaux, 455 504 ânes et 4 794 dromadaires (DIREL, 2012) (tableau I). Tableau I: Evolution des effectifs du cheptel en milliers de têtes entre 2008 et 2012 Espèces animales Bovins Ovins Caprins Camelins Porcins Equins Asins Volaille traditionnelle Volaille industrielle
2008 3210 5251 4 477 4,7 327 524 442 21 889 13 633
2009 3261 5383 4 598 4,7 344 518 446 22 545 12 538
2010 3313 5571 4 755 4,7 354 523 450 23 222 14 669
2011 3346 5716 4887 4,8 364 529 453 23253 19926
2012 3379 5887 5038 4,8 375 534 456 23929 19464
Au Sénégal les bovins occupent une place importante sur le cheptel nationale et sont repartie en différentes races. Les principales races exploitées pour la production de lait et de viandes sont des races locales.
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I.1.2 Races bovines exploitées au Sénégal Les bovins exploités au Sénégal sont de races locales d’une part et de races exotiques d’autre part. Divers métissages se sont opérés entre ces différentes races. Les produits métissés représentent une fraction non négligeable du cheptel bovin. I.1.2.1 Races locales Les races locales exploitées au Sénégal sont essentiellement la race N’dama, le zébu Gobra, le zébu maure et la métisse Diakoré. I.1.2.1.1 Zébu Gobra Le zébu Gobra est un bovin à bosse. Il est de grande taille (1,25 à 1,40 m au garrot) et de format moyen (PAGOT, 1985). Le poids de l’adulte est estimé en moyenne entre 400 et 500 kg. Les cornes en forme de lyre sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. La bosse est très développée, la robe est généralement blanche ou blanc rayé. Le fanon est large et plissé près des membres (figure 1). La production laitière de la femelle zébu Gobra est estimée entre 1,5 et 2 litres de lait par jour et la durée de lactation entre 150 et 180 jours (PAGOT, 1985).
Figure 1 : Zébus Gobra (Cirad EMVT, 2014) -
Viande : le zébu Peul sénégalais représente le meilleur modèle de boucherie parmi les zébus de l'Afrique occidentale. Il est prêt pour l'abattage à 5 ans.
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Le Gobra a été croisé avec le zébu Guzerat et avec le Sahiwal pakistanais pour améliorer la production laitière. Il a été croisé avec le zébu Brahman pour améliorer la production de viande. I.1.2.1.2 Taurin N’dama Le taurin N’dama est caractérisé par sa trypanotolérance et vit en zone soudanoguinéenne. Au Sénégal, il est rencontré dans les régions du Sud et de l’Est. C’est un bovin sans bosse, de taille moyenne de 0,95 à 1,10 m au garrot. Il porte une robe de couleur variable, généralement unie, allant du noir au froment en passant par diverses nuances de brun fauve (figure 2). Le poids moyen à l’âge de 4 ans est estimé à 382,6 ± 20,0 kg chez le mâle et 286,7 ± 8,3 kg chez la femelle (DIEDHIOU, 2001).
Figure 2 : vache NDama en Casamance (PAUL, 2005)
I.1.2.1.3 Zébu Maure Le zébu Maure est très résistant et peut s’abreuver tous les deux jours. Il a des cornes courtes et sa robe est généralement noire ou pie noire (figure 3). La femelle est considérée comme une bonne laitière et produit en élevage extensif 800 à 1000 litres en 240 jours. Outre le Sénégal, on le retrouve en Mauritanie et dans la boucle du Niger (RUKUNDO, 2009).
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Figure 3 : zébu Maure (CIRAD EMVT, 2014)
I.I.2.2 Races exotiques La plupart des races exotiques sont importées au Sénégal pour la production laitière et dans une moindre mesure pour la production des viandes. Il s’agit des races Montbéliarde, Holstein, Jersiaise, Brune des alpes et Guzérat. I.1.2.2.1 Montbéliarde La vache montbéliarde est un animal bien conformé à robe pie rouge pouvant être vif ou pâle avec des taches blanches à la tête et aux extrémités. La taille est comprise entre 1,38 m et 1,44 m pour un poids vif de 600 à 1000 kg. Les cornes sont courbées vers l’avant (figure 4). C'est une des races laitières françaises qui a un bon potentiel en viande. D’après (DENIS et al. 1986) .Sa production laitière a été estimée au Sénégal entre 2000 et 3500 litres de lait pour 305 jours de lactation.
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Figure 4 : vache Montbéliarde (CIRAD EMVT, 2014)
I.1.2.2.2 Holstein La vache Holstein est un animal de grande taille à robe pie noire avec des taches blanches et noires bien délimitées ; la femelle pèse 800à 900kg .C’est la vache laitière par excellence, sa production laitière moyenne au Sénégal est de 4541 litres en 305 jours de lactation (BA DIAO, 2005). I.1.2.2.3 Jersiaise Elle est originaire de l’île de Jersey dans la manche (France) et mesure 1,25 m à 1,32 m au garrot pour un poids moyen de 300 kg. La robe est généralement fauve (figure 5). Au Sénégal, sa production annuelle a été estimée par SOW (1997) à 3217 ±77 Kg de lait en 310 jours de lactation. Dans d’autres pays sa production en 305 jours est de l’ordre de 4080 litres (USA) et 4870 litres (Danemark).
Figure 5 : vache Jersiaise (CIRAD EMVT, 2014) 7
I.1.2.2.4 Brune des Alpes Elle est originaire des montagnes de l’Est de la Suisse. C’est une vache à grand format avec 1,4 à 1,5 m au garrot pour un poids de 650-750 kg. Sa robe est brune uniforme allant du gris foncé au gris argenté, sauf le mufle plus clair. I.1.2.2.5 Guzérat Vache d’origine indienne, elle est importée du Brésil et fait partie des races bovines les plus lourdes avec 1,3 à 1,5 m de hauteur au garrot. Sa robe varie du gris argent ou gris fer au noir acier. Ses cornes sont en forme de lyre. Sa production laitière varie de 201 litres en 133 jours de lactation à 1875 litres en 348 jours. I.1.2.3 Métis rencontrés au Sénégal Les métis sont des produits de croisement entre les races locales ou entre une race locale et une race exotique. C’est le cas de la race Diakoré résultant du croisement entre la race Ndama et la race Gobra, ainsi que plusieurs produits de croisement entre les races locales et les races exotiques. La race Diakoré est issue du métissage entre le zébu Gobra dont elle a hérité la taille et le taurin N’dama de qui elle tient sa rusticité et sa trypanotolérance. Son poids adulte est compris entre 300 et 400 kg. Sa robe, le plus souvent unie et assez claire, varie du blanc au gris. Elle est rencontrée dans le bassin arachidier en compagnie du zébu Gobra et dans la zone de transition entre N’dama et Gobra. Sa production laitière est améliorée par rapport à celle de la N’dama. I.2 SYSTEMES DE PRODUCTION I.2.1 Définition Le système d’élevage se définit comme l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné des ressources végétales par des animaux en tenant compte de ses objectifs et des contraintes du milieu (LHOSTE al., 1993). Il existe trois grands systèmes qui fédèrent l’ensemble des zones agro-écologiques du Sénégal. On note le système extensif pastoral, le système agropastoral et le système moderne dit intensif (figure 6).
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Figure 6 : Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal (BA DIAO, 2004)
I.2.2 Le système de production extensif ou système pastoral Le système pastoral représente, sur le plan géographique, la zone sylvo-pastorale (ZSP) qui correspond au bassin du Ferlo. Cette zone est située au Sud de la vallée du fleuve Sénégal et s’étend sur une importante partie du domaine sahélien sénégalais marqué par un élevage de type extensif (SARR, 2011). Les ressources pastorales dans cette zone sont considérables et se caractérisent par un important cheptel de ruminants avec comme principale race le zébu Gobra. Les animaux d'une même concession sont regroupés en troupeaux de grande taille (24 têtes en moyenne) et sont conduits tous les matins au pâturage par des enfants ou de jeunes hommes (FAUGERE et al, 1990a). L’alimentation des bovins repose essentiellement sur les ressources naturelles qui subissent de grandes variations saisonnières. Le bétail ne dispose d’un pâturage de qualité que pendant deux à trois mois (saison des pluies). Les éleveurs se déplacent en saison sèche vers les régions du sud du pays plus favorables où les animaux peuvent profiter des résidus de cultures ou des pâturages (BA, DIAO et al. 2003).
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Les contraintes à la production demeurent principalement l’irrégularité des ressources alimentaires, en particulier en saison sèche, et l’insuffisance de la couverture sanitaire des animaux. En hivernage, période pendant laquelle les conditions alimentaires sont améliorées, l’augmentation de la production de lait se heurte à un problème d’écoulement lié à l’enclavement des zones de production (BA DIAO et al. 2005). I.2.3 Le système agropastoral Ce système se rencontre principalement dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et la zone Sud. Le système agropastoral se fonde sur l'association du pâturage à la complémentation qui est le plus souvent assurée par les résidus des cultures pluviales (mil, arachide, coton, etc.) et irriguées (riz, tomate et oignon). Le bétail est habituellement sédentaire, mais des déplacements s’observent parfois et se font, en général, sur de courtes distances (BA, 2001). En règle générale, l'association agriculture/élevage se traduit par l'utilisation de la fumure animale pour fertiliser les champs et l'exploitation des résidus de récoltes pour nourrir les animaux (DIOUF, 2012). Pendant l'hivernage, pour éviter les dégâts aux cultures, ils sont soit gardés au piquet sur les parcours naturel, soit confiés à un berger collectif. La mise au piquet le matin et l'abreuvement deux à trois fois par jour sont à la charge des femmes. Les animaux passent la nuit sous les toits des cases ou dans des abris le plus souvent couverts (FAUGERE et al. 1990b ; MOULIN et al. 1994).
I.2.4. Système périurbain ou moderne Ce système localisé dans la zone des Niayes intéresse l’embouche et la production laitière. Il concerne 1% des bovins et 3% des petits ruminants. Les élevages y sont intensifs et semi-intensifs. Le développement des activités périurbaines est lié à une forte urbanisation et la démographie galopante de la région de Dakar. Ce processus est favorisé par la concentration des industries et du commerce, sources potentielles d’emplois, mais aussi par des conditions de vie considérées clémentes (accès à l’eau potable, électricité et aux services sociaux) par rapport à celles qui prévalent dans certaines régions agricoles affectées par la sécheresse et la désertification (BA, 2001).
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L’élevage laitier au Sénégal est marqué par des contraintes de génétique du cheptel des bovins qui limite la production ; Dans cet environnement coexistent des systèmes d’élevage complexes, variés. La santé animale constitue toujours aujourd’hui un facteur limitant pour le développement de l’élevage au Sénégal malgré la présence de services structurés dans l’élevage. Il convient alors de s’interroger sur le cadre juridique de la profession vétérinaire au Sénégal.
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CHAPITRE II : LE CADRE JURIDICO-INSTITUTIONNEL ET LES PRATIQUES EN SOINS VETERINAIRES AU SENEGAL II.1 Historique des prestations vétérinaires au Sénégal L’histoire des pratiques et des soins vétérinaires au Sénégal remonte de la période coloniale où les colonisateurs avec leurs ambitions économiques ont visé la protection du bétail face aux grandes épizooties. Les stratégies de lutte contre ces épizooties ont connu une grande évolution selon des périodes bien définies. II.1.1. Période coloniale L'avènement du Service de l'Elevage dans l'administration coloniale a été un phénomène évolutif et non une action ponctuelle. En effet, 1’agriculture constituée surtout par la culture arachidière au Sénégal a été, d'abord, à la base de l'économie des colonies. Puis l'administration coloniale s'est occupée de la construction de routes, de ports, de chemins de fer, etc. Ce n'est plus tard que les pouvoirs publics coloniaux ont considéré l’activité pastorale et visé la protection du bétail face aux grandes épizooties de Peste bovine et la Péripneumonie contagieuse bovine. En 1819, Hasard Fils effectue la première mission vétérinaire Française en Afrique de l’Ouest au Sénégal. Le but de sa mission était « d’effectuer des recherches sur les races de chevaux et bêtes qui pourraient être introduites en France ainsi qu’aux Antilles et en Guyane, avec avantage ». L’intervention vétérinaire se faisait de manière épisodique avec pour but l’exploitation du cheptel (YOUM, 2002). C’est après la conférence de Berlin en 1855 qu’une politique pour le développement de l’élevage a été conçue et appliquée dans les colonies. En 1855 les premiers bilans effectués aboutissent à la création du Service Vétérinaire de l’Afrique Occidentale Française (AOF) (NDIAYE, 1996). En Décembre 1904, le gouverneur général Roume créa le Service Zootechnique et des Epizooties en vue de coordonner les efforts entrepris dans les différentes colonies. Un arrêté rattacha un vétérinaire aux services locaux de l’agriculture dans les colonies du Sénégal, Haut Sénégal et Niger Guinée et Dahomey. Cet arrêté montrait que la priorité portait sur la protection sanitaire des animaux et que les fonctionnaires vétérinaires avaient comme principale rôle de veiller à l’Etat sanitaire des animaux de
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la colonie. L’arrêté précisait également les actions envisagées par la réglementation sur la police sanitaire des animaux la lutte contre les maladies exotiques (FEUNTEUN, 1955). De 1904 à 1942, le Service Zootechnique et des Epizooties connût beaucoup de changement mais pas d’évolution notable. En 1948, les Services Vétérinaires sont substitués par les Services de l’Elevage et des Industries Annexes. En 1945, après la Seconde Guerre Mondiale on assiste à une reconstitution des politiques de l’élevage dont va hériter le Sénégal à l’indépendance (YOUM, 2002). Ainsi le 26 Décembre 1950, le Décret 50-1626 transforme l’appellation «Service de l’élevage et des Industries Annexes » en «Service de l’élevage et des Industries Animales d’outre-mer ». Ce décret est promulgué en 1955 par l’arrêté n°2965 du 18 Avril. Ce service avait pour rôle la protection sanitaire des animaux, le développement et le perfectionnement de l’élevage ainsi que l’amélioration de l’exploitation des produits animaux dans les territoires relevant du Ministère de la France d’Outre-Mer (YOUM, 2002). Pendant cette période le Service de l’Elevage bénéficie d’infrastructures solides, dont le Font d’Investissement pour le Développement Economique et Social (FIDES) et les sociétés de prévoyance (SP). Le FIDES a permis entre 1945 et 1954, la création du laboratoire de Dakar-Hann (1953), centre pour les recherches en pathologie animale de l’AOF, celui de Farcha pour l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et celui de Tanararive pour le Madagascar. Ces centres travaillaient avec les laboratoires territoriaux dont ceux de Saint-Louis, Bamako, Niamey et Ouagadougou pour l’AOE mais également avec de nombreux Postes Vétérinaires encore appelés centres d’immunisation et de traitement qui étaient dotés d’équipes mobiles. Le FIDES a permis la création du Centre de Recherche Zootechnique (CRZ) de Dahra qui ouvrait de nouvelles perspectives pour l’amélioration des espèces locales (FEUNTEUN,1955).
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Ces moyens ont permis une meilleure protection sanitaire du bétail et l’amélioration des espèces. Le Sénégal maintenait ces acquis avec l’indépendance. II.1.2 Après 1960 Au lendemain des indépendances le Sénégal a hérité de l’autorité coloniale des services structurés d’élevage plus ou moins bien équipés (DIOP, 1989). Malgré une bonne orientation pour le développement de l’élevage, on assiste à une marginalisation de ce sous-secteur au profit de l’économie agricole. Le sous-secteur de l’élevage fluctuait autour de 6% du PIB nationale et n’a reçu que 1% du budget de fonctionnement de l’Etat alors que l’agriculture en recevait 7% (LY, 1989). De 1973 à 1981, les systèmes d’élevage furent confrontés à des difficultés de financement et des sécheresses successives. Ces crises climatiques ont engendré des pertes qui ont remis en cause les options techniques économiques et sociales (YOUM, 2002). Avec la sécheresse l’Etat a supprimé les taxes sur le bétail et encouragé l’afflux des capitaux extérieurs. L’inéquation entre l’importance de l’élevage et les investissements alloués, ajoutés aux ravages de la sécheresse ont fait que l’élevage n’a pas beaucoup contribué à l’économie nationale (LY, 1989). Des projets d’élevage furent mis en place dans le double but de promouvoir l’élevage par l’organisation des producteurs afin que les intrants alimentaires soient disponibles et de lutter contre l’érosion et la stagnation des moyens d’actions des services d’élevage suite à la détérioration des conditions bioclimatiques avec la sècheresse. En 1975, la Société pour le Développement de l’Elevage dans la zone Sylvo-Pastorale (SODESP) fut créée avec pour mission la régulation et la stabilisation de la demande de viande. En 1976, le projet pour le Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental (PDESO) fut centré à Tambacounda avec pour mission l’amélioration de l’élevage extensif dans un espace agro-pastoral de 1 000 000 ha. Le PDESO a pu encadrer au total 5 400 familles et 132 000 têtes de bovins, l’encadrement se faisait par le biais de l’unité pastorale. Le Projet pour le Développement Ovin (PRODELOV) fut créé en 1983 à Kaolack dans le bassin arachidier grâce au concours financier de la France. Ce projet a eu pour mission de promouvoir le petit élevage en général et l’élevage ovin en
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particulier, de former les agro-pasteurs en matière de gestion du troupeau. L’amélioration de la race locale et l’organisation des producteurs en association locale faisait partie des objectifs du projet (YOUM, 2002). D’autres projets suivirent dont le Projet de Développement de l’Elevage et l’Aménagement des parcours naturels (PRODEAP) de Bakel en 1982, la Société de Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX) en 1985 (NDIAYE, 2003). En 1990 la Société d’Exploitation des Ressources Animales du Sénégal (SERAS) qui est spécialisée dans la commercialisation et la transformation des produits et sousproduits animaux est privatisée à 72% de même que le Centre Nationale Avicole de Mbao. L’arrêt de recrutement des Docteurs Vétérinaires dans la fonction publique fut pris pour encourager le secteur privé. L’évaluation des actions découle à des orientations vers les Nouvelles Politiques Agricole au lendemain des Années 1990 et à la mise en place d’un plan de relance de l’élevage. La loi portant la création de l’Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal fut promulguée en 1992 et le Code de Déontologie de la profession vétérinaire en 1993. En 1995, conformément à ses orientations la Direction de l’élevage a élaboré des actions à 2 niveaux : les plans d’opération et le volet élevage du programme agricole. Les plans d’opération représentaient des mécanismes de crise destinés à relancer les productions animales et à lever les contraintes dans le sous-secteur de l’élevage.Quatre plans d’opération furent élaborés et mises en œuvre entre 1995 et 1998. Ces plans étaient : -
Le plan d’opération pour la multiplication des espèces à cycle court ;
-
Le plan d’opération pour la généralisation de la pratique des réserves fourragères, le traitement de fourrages grossiers à l’urée et le développement de l’ensilage ;
-
Le plan d’opération pour l’amélioration de la production laitière en saison sèche ;
-
Le plan d’opération pour l’assainissement du circuit de commercialisation du bétail et de viande (YOUM, 2002).
En Juillet 1999, l’Etat Sénégalais a mis en place une nouvelle Lettre de Politique de Développement de l’Elevage (LPDE)
dans le cadre du programme d’ajustement
structurel et de réformes économiques mis en œuvre depuis 1994.
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Ces orientations visaient à promouvoir les exportations et découlaient des objectifs de déclaration de politique générale d’Août 1998. Les mesures institutionnelles facilitant la création d’interprofessions au niveau national et régional ont été mises en œuvre pour faciliter les opérateurs privés à contribuer fortement à la création de richesse. Ces mesures politiques visaient aussi le renforcement de l’organisation et de la professionnalisation des producteurs par la consolidation des organisations des éleveurs. A cet effet, l’Etat a encouragé la formation des auxiliaires d’élevage qui devaient travailler pour les associations d'éleveurs. L’Etat a veillé aussi à l’élaboration d’un plan de recrutement, de formation et de recyclage du personnel. Sur le plan du développement du secteur, ces mesures préconisaient à : -
Améliorer l’investissement privé dans l’élevage en favorisant l’accès au crédit ;
-
Prendre en compte les besoins en infrastructures de base ;
-
Poursuivre le désengagement de l’Etat des sociétés de production et de commercialisation des productions animales ;
-
Assurer la sécurisation du bétail à travers un système d’identification approprié et un contrôle plus efficace des mouvements des animaux ;
-
Poursuivre le processus de privatisation de la Médecine Vétérinaire avec une claire définition des rôles respectifs ;
-
Renforcer la lutte contre les épizooties ;
-
Soutenir la mise en place d’un laboratoire national de contrôle des médicaments à usage vétérinaire et des denrées d’origine animale ;
-
Procéder au recensement exhaustif du cheptel. II.1.3 Contexte actuel
De nos jours la privatisation a induit une complexification du système de santé animale. Au système public se superpose une nouvelle strate, celle du secteur privé. Ces deux composantes du nouveau système emploient vétérinaires, agents ou ingénieurs, qui se partagent l’ensemble des missions des services de santé animale. Alors que les services étatiques se recentrent sur leurs fonctions régaliennes, le secteur privé fait main mise sur les domaines de distribution du médicament vétérinaire, les
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soins curatifs, et par le biais du mandat sanitaire obtient l’autorisation d’exécuter les campagnes de prophylaxie collective (PAUL 2005). Avec la privatisation des Services vétérinaires, la Direction de l’élevage a vu son personnel se réduire. Les docteurs vétérinaires sont passés de 61 en 1984 à 58 en 1994 (soit une baisse d’effectifs de 5% environ). Quant aux agents et ingénieurs, la réduction de personnel a été plus sévère, puisqu’ils sont passés de 660 à 310, soit une baisse d’effectifs de plus de 50%. Ainsi, le ≪ dégraissage ≫ de la fonction publique induit par le processus de privatisation est loin d’avoir affecté les différentes catégories professionnelles de manière égale. Bien qu’ayant touché toutes les catégories, il a épargné les docteurs vétérinaires bien plus que les professions intermédiaires, lourdement affectées par les opérations de départ. L’étude de la mise en place de la privatisation au Sénégal a permis déjà de noter quelques points critiques qui sont autant de difficultés que le système de santé animale doit aujourd’hui surmonter (PAUL 2005). Le premier point, le plus visible, est le fait que la privatisation du réseau vétérinaire se soit fait sous l’impulsion de ce que l’on appelle un ≪ choc exogène ≫ : la pression des
institutions internationales (Ly, 2004). Le processus de privatisation n’est pas né d’une
initiative intrinsèque au pays, mais il s’est opéré au Sénégal comme dans de nombreux pays, sous la pression de la Banque Mondiale. Il s’est mis en place sous la forme du modèle préconisé par cette dernière. Le deuxième point de critique est la rapidité de sa mise en œuvre qui n’a pas, semblet-il, laissé le temps aux institutions locales d’internaliser ces réformes qui ont été subies plus que réellement adoptées. Cette rapidité va de pair avec un cadre législatif déficient ; l’ensemble des acteurs du secteur de la santé animale opère aujourd’hui dans un cadre aux contours mal définis. Ces acteurs se partagent aujourd’hui des tâches dans un environnement où les textes de loi sont flous et trop insuffisants pour délimiter clairement la nature des acteurs et les prérogatives de chacun. Aujourd’hui, les Agents Techniques d’Elevage (ATE) et les Ingénieurs des Travaux d’Elevage (ITE) ressentent une certaine aigreur contre le processus de privatisation, qu’ils accusent d’avoir été établi de manière unilatérale, sans tenir compte d’eux. Enfin, ces mutations des services vétérinaires s’inscrivent dans un contexte
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d’instabilité ministérielle où le secteur de l’élevage a été, depuis l’indépendance, constamment ballotté d’un ministère à un autre (GNING, 2004). De nos jours, les préoccupations d’ordre techniques ont pris l’ampleur sur les questions institutionnelles notamment celle liées à l’organisation des éleveurs et au renforcement de leurs capacités. Aujourd’hui, il existe une volonté politique de faire jouer à l’élevage un rôle moteur dans la stratégie de développement économique et de lui accorder un rang de priorité ; pour ce fait l’élevage a été considéré aussi bien dans la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale que dans le Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Le Plan National de Développement de l’Elevage (PNDE) a permis l’actualisation de ces politiques. Le PNDE s’inscrit dans le cadre du DSRP et est un cadre d’application de la Loi d’Orientation Agro-sylvo Pastorale (LOASP) dans le domaine de l’élevage. LY estime qu’en dépit de l’évolution institutionnelle que le Sénégal a connue en 2000, les interventions menées par l’Etat dans le secteur de l’élevage s’inscrivent dans une logique de continuité par rapport aux orientations définies dans la période préalternance politique. Les textes d’application de LOASP ne devront pas faire d’impasse et devront prendre en compte la multifonctionnalité de l’agriculture et de l’élevage, la diversité des problématiques et des choix à faire, les équilibres territoriaux, sociaux et intergénérationnels à rechercher le partage des rôles et des responsabilités entre les parties prenantes. Sur le plan organisation des éleveurs, l’objectif de professionnalisation tarde à se concrétiser. Depuis 1997, on assiste à l’émergence d’organisation professionnelle d’éleveurs en particulier la Maison Des Eleveurs structurée au niveau régional. Ce nouveau système de santé animale a de nombreuses difficultés et se voit de plus aujourd’hui confronté à des enjeux nouveaux, qui sont autant de défis à relever. II.2 Lois et règlements sur la Médecine vétérinaire au Sénégal II.2.1 Loi sur la profession vétérinaire II.2.1.1 Décret du 27 avril 1993 code de déontologie de la médecine vétérinaire Le décret N° 93 514 du 27 avril 1993 portant code de déontologie de la médecine vétérinaire s’applique à tous les docteurs vétérinaires inscrits au tableau de l'Ordre
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des Docteurs Vétérinaires du Sénégal et exerçant la profession vétérinaire à titre publique ou privé. Ce code établit le comportement moral qu’un Docteur vétérinaire doit adopter en organisant l'exercice de la médecine vétérinaire par fixation des sanctions et des honoraires des vétérinaires, également par l'organisation de la pharmacie vétérinaire. Dans son article 7, le décret interdit aux docteurs vétérinaires de faire exercer la profession vétérinaire à toutes personnes non autorisés. L’article 25 de ce décret institue que « les docteurs vétérinaires fonctionnaires ne pourront exercer leur fonction que dans le cadre de leurs attributions administratives ». Il apparait donc qu'au Sénégal, la profession vétérinaire est régie par deux codes: -
Le code de la santé publique ;
-
Le code de déontologie.
Il existe donc un cadre réglementaire permettant une libéralisation de la pratique vétérinaire au Sénégal (SENE, 1996). II.2.1.2 Décret du 6 Juillet 1995 sur l’attribution du mandat sanitaire Le décret 95-645 du 6 Juillet 1995 instituait au Sénégal l'attribution d'un mandat sanitaire officiel aux docteurs vétérinaires munis d'une autorisation d'exercer la médecine vétérinaire à titre privé. Ces praticiens peuvent désormais effectuer les campagnes de vaccination obligatoires contre les épizooties. Le texte dans son article 2 précise les conditions d'attribution du mandat sanitaire qui sont au nombre de quatre : -
être docteur vétérinaire ;
-
être bénéficiaire d'une autorisation d'exercer la médecine vétérinaire à titre privé ;
-
être inscrit à l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal ;
-
Ne pas être salarié d'aucune structure. II.2.1.3 Loi n°2008-07 organisant la profession vétérinaire II.2.1.3.1 Exercice de la profession vétérinaire
Le processus de la privatisation a été accompagné par L'Etat avec la loi n° 92-52 du 10 juillet 1992 portant création de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal, le décret
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n° 93-514 du 27 avril 1993 portant Code de Déontologie de la médecine vétérinaire et le décret n° 95-645 du 6 juillet 1995 instituant le mandat sanitaire. Toutefois, ce cadre législatif et réglementaire ne concerne que les docteurs vétérinaires. C’est pourquoi la loi n°2008-07 a été validée le 24 Janvier 2008 par l’Etat afin de mieux tenir en compte les autres professionnels de la santé animale comme les ingénieurs des travaux d'Elevage et les agents techniques d’élevage. Dans les articles 2 et 3, cette loi reprend l’article 2 de la loi N° 92 - 52 du 10 Juillet 1992 portant création de l'ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal redéfinissant les conditions d’exercice de la médecine vétérinaire. Dans ces articles, l’exercice de la médecine vétérinaire au Sénégal est plus élargi et réservé : -
aux Docteurs vétérinaires de nationalité sénégalaise titulaire d’un diplôme de Docteur vétérinaire inscrit au tableau de l’Ordre des Docteurs Vétérinaires ;
-
aux personnes de nationalité sénégalaise titulaires du diplôme d'ingénieur des travaux d'élevage ou d'agent technique d'élevage ou d'un diplôme équivalent;
-
aux Docteurs vétérinaires, ingénieurs des travaux d'élevage et les agents techniques d'élevage étrangers recrutés pour le compte exclusif d'entreprises privées après avis du Conseil de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal et autorisation du Ministre chargé de l'Elevage ;
-
aux docteurs vétérinaires, aux ingénieurs des travaux d'élevage et aux agents techniques d'élevage étrangers désireux de s'installer en clientèle privée, après reconnaissance du diplôme et à la condition que les docteurs vétérinaires, ingénieurs des travaux d'élevage et les agents techniques d'élevage sénégalais bénéficient officiellement de la même faveur dans leurs pays d'origine et après avis du Conseil de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal et autorisation du Ministre chargé de l'Elevage ;
-
aux élèves des écoles vétérinaires à partir de la 3ème année en qualité d'assistants de docteurs vétérinaires exerçant régulièrement la médecine et la chirurgie des animaux.
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Dans son article 5 cette loi institue que « les Docteurs vétérinaires, les ingénieurs des travaux d’élevage et les agents techniques vétérinaires du secteur public doivent consacrer leur temps d’activité professionnelle au service de l’Etat. L'exercice de tâches d'enseignement et de recherche leur est permis dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur. » Ils peuvent être requis en fonction de leur compétence par l'autorité judiciaire pour effectuer une expertise. II.2.1.3.2 Exercice illégal de la profession vétérinaire et usurpation de titre L’exercice illégale de la profession vétérinaire est assimilée aux personnes qui ne remplissent pas les conditions d’exercice de la médecine vétérinaire et qui l’exerce habituellement
ou
temporairement :en
matière
médicale,
chirurgicale
ou
pharmaceutique même en présence d'un vétérinaire, une personne qui consulte, établit des diagnostics ou des expertises, délivre des prescriptions ou certificats, pratique des soins préventifs ou curatifs ou des interventions de convenance, vend des médicaments vétérinaires . L’article 20 de la loi 2008-07 stipule que « Ne sont pas soumises aux dispositions relatives à l'exercice illégal des activités visées à l'article 19 de la présente loi, les interventions faites par : -
Les élèves des écoles recevant un enseignement, en santé animale dans le cadre de la formation ;
-
les propriétaires ou les détenteurs d'animaux qui pratiquent personnellement sur leurs propres animaux ou sur ceux dont ils ont la garde, dans le respect des dispositions légales ou réglementaires, et en particulier de celles qui régissent la protection animale, les soins et les actes d'usage courant, nécessaires à la bonne conduite de leur élevage ». II.2.2 Auxiliaires et législation
Au Sénégal,
malgré le fait que le gouvernement intègre progressivement les
auxiliaires dans le système officiel de santé animale (dans la surveillance épidémiologique notamment), la reconnaissance officielle des auxiliaires est une question toujours épineuse. 21
Cependant, l’analyse de la loi n°2008-07 permet d’avoir un aperçu plus net sur le statut des auxiliaires d’élevage au Sénégal qui peuvent être considéré comme des personnes exerçant la profession vétérinaire et non titulaire d’un diplôme vétérinaire. Cette loi stipule en son article 16 que les personnes de nationalité sénégalaise, non titulaires de diplôme vétérinaire peuvent exercer en clientèle privée à condition de ne pas usurper le titre de docteur vétérinaire et de signer un accord de collaboration avec un docteur vétérinaire exerçant dans la zone d'intervention qui est supervisée par l'autorité vétérinaire compétente dans cette zone. « L'accord définit les conditions et les modalités de la collaboration, répartit les fonctions constituant l'exercice de la médecine et de la pharmacie vétérinaires dans le respect des dispositions légales et réglementaires de chaque profession. Les modalités de supervision et de contrôle prévues à l'alinéa 2 du présent article sont fixées par arrêté du Ministre chargé de l'Elevage après avis du Conseil de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal et des syndicats des travailleurs de l'Elevage. » Cependant dans certains pays tels que le Tchad, la Guinée et le Cameroun ont des statuts bien définit sur les auxiliaires d’élevage. Selon DIOP et BESSIN (2004), au Tchad, les services publics et les ONG forment des auxiliaires d’élevage qui sont identifiés par des cartes délivrées par le ministère de l’Élevage qui leur permettent de s’approvisionner auprès des officines en médicaments vétérinaires. Le Ministère de l’élevage est doté d’une direction du développement des productions animales et du pastoralisme, au sein de laquelle la division vulgarisation et promotion des organisations professionnelles est chargée du suivi des auxiliaires d’élevage .Ces derniers sont supervisés par les chefs de postes vétérinaires. En Guinée, le statut des auxiliaires est fixé par une décision ministérielle du 20 juillet 1998. Ils doivent être éleveurs et résider dans le milieu éleveur, volontaires, alphabétisés et avoir une activité rémunératrice dans leur localité. La direction nationale de l’élevage approuve le thème de la formation et décline un manuel de formation des auxiliaires. Les auxiliaires sont formés, suivis et évalués par les Services de l’élevage (Centre de formation de l’élevage de Labé), les projets, les ONG et, de plus en plus, par les vétérinaires privés.
L’approvisionnement des auxiliaires en
médicaments et intrants d’élevage est assuré par les vétérinaires privés. Tous les
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auxiliaires sont recensés et inscrits à la Direction nationale de l’élevage dans un fichier informatisé (DIOP et BESSIN, 20O4). Selon DIOP et BESSIN (2004), au Cameroun des surveillants d’épizooties choisis parmi la chefferie locale sont chargés uniquement de la surveillance des animaux et non de leur apporter des soins. Les surveillants d’épizooties servent également de relais dans la transmission informations zoo sanitaires. Ils ne reçoivent pas de formation particulière mais leur statut est reconnu parce qu’ils sont intégrés dans la fonction publique comme des agents contractuels. II.2.3 Lois sur la pharmacie vétérinaire Au Sénégal, il n'existe pas de vide juridique sur la pharmacie vétérinaire. Au plan juridique, la réglementation en matière de médicaments vétérinaires reposait essentiellement sur les lois n°54-418 du 15 avril 1954 et n°75-409 du 29 mai 1975 de la République française reproduite intégralement comme telle au Sénégal et par des arrêtés ministériels, illustrant le fait qu'il ait été à un moment donné, jugé nécessaire de prendre des dispositions transitoires pour régler certaines questions. Les contradictions engendrées par ces lois au sein de la communauté des pharmaciens et des vétérinaires, à cause de leur imprécision et de leurs lacunes, ont nécessité que la nouvelle loi n°2008-07 « organisant la profession et la pharmacie vétérinaires au Sénégal » soit promulguée afin d’adapter les pratiques existantes. La loi n°2008-07 propose en son article 22 une définition qui prend en compte tous les aspects plus larges du médicament vétérinaire et le définit comme « toute substance, composition ou préparation présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques. Les additifs à propriétés pharmacologiques, contenant notamment des anticoccidiens, des antibiotiques ou des facteurs de croissance, sont considérés comme des médicaments vétérinaires. La liste de ces additifs, leurs conditions d'utilisation et leurs concentrations maximales sont fixées par voie réglementaire.
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II.2.3.1 Détention, vente et distribution au détail des médicaments vétérinaires La distribution du médicament vétérinaire au Sénégal était en effet seulement réglementée par la loi n°54-418 du 15 avril 1954 étendant aux territoires d'Outre-Mer, au Togo et au Cameroun certaines dispositions du Code de la Santé Publique relative à l'exercice de la pharmacie en son article 4. Ainsi sont réservées aux vétérinaires et aux pharmaciens dans les territoires d'Outre-Mer, au Togo et au Cameroun: la préparation des médicaments destinés à l'usage de la médecine vétérinaire, la vente en gros, la vente au détail et toute délivrance des mêmes produits". Cette distribution de médicaments vétérinaires est mieux prise en compte par la loi n°2008-07 en élargissant le cadre de ces derniers. Pour cette loi, la délivrance au détail des médicaments vétérinaires peut être assurée par les docteurs vétérinaires inscrits au tableau de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal et les pharmaciens titulaires d'une officine. Cependant, seul le docteur vétérinaire est habilité à prescrire une ordonnance. La loi n°2008-07 stipule en son article 28 que « Sous le contrôle et la responsabilité d'un docteur vétérinaire participant à l'encadrement d'un groupement, d'une coopérative, d'une société ou d'une association d'éleveurs, les dépôts de médicaments vétérinaires à caractère privé et communautaire font l'objet d'une autorisation d'ouverture par le Ministre chargé de l'Elevage, après avis du Conseil de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal ». L’article 29 de cette loi notifie que ces dépôts doivent être gérés par des Docteurs vétérinaires installés en clientèle privée ou par des agents techniques d'élevage exerçant dans les conditions de respect du code de déontologie de la profession vétérinaire. Les modalités pratiques de délivrance de l'autorisation d'ouverture d'un dépôt de médicaments vétérinaires sont fixées par arrêté. Ainsi en son article 30, cette loi précise que « les médicaments vétérinaires détenus dans les dépôts visés à l'article 28 de la présente loi sont délivrés aux membres d'un groupement, d'une coopérative, d'une société ou d'une association, pour l'exercice exclusif de leurs activités.
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La liste de ces médicaments est fixée par arrêté du Ministre chargé de l'Elevage après avis du Conseil de l'Ordre des Docteurs Vétérinaires du Sénégal ». Cette liste est choisie suivant le programme annuel de prophylaxie pour les animaux dont les propriétaires sont membres d'un groupement, d'une coopérative, d'une société ou d'une association ayant créé et gérant le dépôt.
L’article 32 de la loi organisant la profession et la pharmacie vétérinaires interdit la vente des médicaments vétérinaires à titre gratuit ou payant sur la voie publique, dans les foires, et dans les marchés à l'exception des structures légalement installées sur ces sites, à toute personne même titulaire du diplôme de docteur vétérinaire ou de docteur en pharmacie. II.2.3.2 Importation des médicaments vétérinaires La loi organisant la profession et la pharmacie vétérinaires stipule que seuls les Docteurs vétérinaires et les pharmaciens peuvent importer les médicaments vétérinaires. Les médicaments à importer sont soumis au préalable à une autorisation de mise sur le marché dans son pays d'origine. Au cas où le médicament vétérinaire n'est pas utilisé dans le pays d'origine ou d'importation, il est exigé un certificat d'origine. II.3 AXES DE PRIVATISATION Depuis le début des années 80, les politiques de redressement économiques et d’ajustement structurelles ont introduit des changements. Ces changements sont mises en œuvre par la plupart des Etats africains ; et sous l’impulsion des institutions financières internationales, la privatisation a été mise en place (YOUM, 2002). De plus, le contexte de l’ajustement structurel accentue cette perception renforcée par les mesures de réduction des effectifs de la fonction publique, dans lesquelles sont insérées les premières dispositions destinées à favoriser l’installation dans le privé de fonctionnaires licenciés. Cette image est renforcée par les facteurs pesant sur les capacités des Etats à mettre en œuvre des politiques cohérentes et à les faire appliquer. Ces facteurs sont politiques et économiques, dues à une raréfaction des ressources propres et une dépendance vis-à25
vis de l’aide extérieure mais également une marginalisation du secteur de l’élevage qui n’a jamais été prioritaire dans les politiques agricoles (YOUM, 2002). Sur le plan institutionnel les politiques consistaient à faciliter la création d’interprofessions au niveau régional pour mieux habiliter les opérateurs privés à contribuer fortement à la création de richesse, mais aussi à renforcer l’organisation et la professionnalisation des producteurs par la consolidation des organisations des éleveurs . Ainsi l’Etat a encouragé la formation d’auxiliaires qui devaient travailler pour les associations d’éleveurs et veiller à l’élaboration d’un plan de recrutement, formation et recyclage du personnel (NDIAYE, 2003). Sur le plan de développement du secteur, les mesures visaient l’amélioration de l’investissement privé dans l’élevage en favorisant l’accès au crédit ; d’assurer la sécurité du bétail à travers le système d’identification approprié et un contrôle plus efficace des mouvements des animaux ; de poursuivre le processus de privatisation de la médecine vétérinaire avec une claire définition du rôle respectif de l’Etat et du secteur privé ; de renforcer la lutte contre les épizooties ; de soutenir la mise en place d’un laboratoire national de contrôle des médicaments à usage vétérinaire et des denrées d’origine animale ; de procéder au recensement exhaustif du cheptel (YOUM, 2002). II.4 Les Mandats sanitaires Selon DOMENNECH (1994), le mandat sanitaire vétérinaire est définit comme une autorisation attribuée par l’autorité officielle compétente à un docteur vétérinaire privé pour exécuter des missions pour le compte de l’Etat. Bien que les rôles soient répartis entre secteur privé et public il n’est pas exclu que le vétérinaire privé soit « mandaté » par les services officiels pour remplir des fonctions relevant en principe des pouvoirs publics. Cette délégation se fait dans le cadre du mandat sanitaire conformément à la législation en vigueur (NDIAYE, 2003). Les activités relevant du mandat sanitaire permettent au vétérinaire privé : -
d’effectuer dans une zone bien définie la campagne de prophylaxie des maladies animales faisant l’objet d’une législation particulière ;
-
d’assurer l’inspection sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale ;
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-
de contrôler les mouvements des animaux tant à l’intérieur du pays qu’aux frontières et de délivrer des certificats officiels nécessaires à ces mouvements.
Le mandat sanitaire joue un rôle important dans le processus de privatisation. En effet, les ressources financières provenant de ces mandats au profit des privés participent considérablement à la consolidation des entreprises mise en place (NDIAYE, 2003). D’après cet auteur, le mandat sanitaire traduit aussi une volonté politique de l’Etat de se désengager des activités marchandes, de créer des emplois, d’insérer les diplômés des écoles de formation et enfin, d’améliorer les services des éleveurs. Au vu de l’importance qu’occupe la santé des troupeaux pour les éleveurs, et suite aux changements du système vétérinaire initiés par la privatisation et les lois et règlements de la profession vétérinaire, il convient de s’interroger maintenant sur la situation sanitaire des bovins laitiers au Sénégal.
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CHAPITRE III : SITUATION SANITAIRE DES BOVINS AU SENEGAL III.1 Les principales maladies affectant les bovins Le cheptel sénégalais est la cible de nombreuses maladies. Ainsi nous allons décrire certaines de ces maladies affectant le cheptel sénégalais afin d’aider à mieux les identifier. En vue de simplifier la lecture et de mettre en lumière leur étiologie, elles sont classées en : maladies bactériennes, maladies virales, maladies parasitaires. III.1.1 Les maladies bactériennes •
Les maladies bactériennes à transmission directe :
-
La péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) est une maladie infectieuse, contagieuse, affectant les bovins et les buffles domestiques, à évolution insidieuse et due à Mycoplasma mycoides. Les mycoplasmoses sont en règle générale des maladies chroniques à haute morbidité mais faible mortalité, et les porteurs sains jouent un rôle prédominant dans l’épidémiologie. Ce sont par excellence des maladies de troupeaux ; il n’y a apparemment pas de différence entre élevages intensifs et extensifs (NICOLET, 2003). La transmission de la PPCB se fait exclusivement par voie aérienne. La PPCB se caractérise sur le plan clinique par une pleuropneumonie aiguë, suraiguë ou subaiguë (SAINT-ALME, 2004). La PPCB est inscrite sur la liste A de l’OIE. Malgré le fait que le Sénégal ne connaisse plus de foyer depuis 1977, la maladie fait toujours l’objet d’une lutte collective via des campagnes de vaccination de masse en partie subventionnées par l’Etat (PAUL ,2005).
•
Les maladies d’origine hydro-tellurique :
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La fièvre charbonneuse ou charbon bactéridien est une maladie infectieuse bactérienne, affectant essentiellement les mammifères herbivores, pour lesquels elle est souvent mortelle. Dans certaines conditions épidémiologiques, la maladie peut se transmettre à l’homme ; elle est inscrite sur la liste B de l’OIE. La bactérie charbonneuse ou Bacillus anthracis est un bacille. Le germe se présente sous deux formes : une forme végétative qui se développe dans l’organisme réceptif et des spores, qui se forment hors de l’organisme et constituent la forme de résistance. La maladie est transmise par l’herbe et l’eau souillée par les
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produits infectieux. L’infection de l’herbivore est presque toujours fatale. La mort de l’animal boucle le cycle : les cadavres, qui contiennent d’innombrables spores, souillent le sol. Trois formes cliniques sont possibles. La forme suraiguë est observée surtout chez les bovins, ovins et caprins. Son apparition est brutale et son évolution très rapidement mortelle. Les animaux présentent des symptômes de congestion cérébrale et meurent en 2 à 3 h. Les formes aiguës et subaiguës sont fréquentes chez les bovins, équins et ovins. On observe de la fièvre, de l’inrumination, un état d’excitation suivi de dépression, des difficultés respiratoires, des déplacements incoordonnés, des convulsions et la mort qui survient en moins de 72 h. La forme chronique, enfin, apparaît surtout chez les espèces moins sensibles comme les porcs, mais on la rencontre aussi chez les bovins, les chevaux et les chiens. Le symptôme principal est l’œdème pharyngé et lingual ; on voit apparaître un jetage mousseux et hémorragique d’origine buccale. Les animaux meurent souvent d’asphyxie. Le traitement généralement recommandé consiste en une première injection de pénicilline suivie quelques heures plus tard d’une injection d’antibiotique retard. En ce qui concerne les méthodes de prophylaxie, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recommandé de prendre un certain nombre de mesures lors de l’apparition d’un foyer de fièvre charbonneuse. Ces mesures concernent notamment la destruction des cadavres d’animaux et la désinfection, la décontamination et le traitement des matériels contaminés. Quant à la prophylaxie médicale, on utilise un vaccin vivant à usage vétérinaire (SHLYAKHOV et al. 2003). - Le charbon symptomatique affecte principalement les bovins et ovins, occasionnellement les porcins et chevaux. Il est dû à des bacilles, principalement Clostridium chauvoei seul ou en association avec C. septicum. C’est une maladie du pâturage, d’apparition saisonnière. Les animaux sont contaminés par ingestion de spores sur les pâturages ; ces spores peuvent résister pendant des années dans les sols, en particulier ceux riches en matière organiques et ceux situés autour des points d’eau. Chez les bovins, la maladie affecte principalement les animaux de 4 mois à 3 ans. Elle débute par l’apparition de tuméfactions chaudes et douloureuses dans les muscles de la cuisse ou de la croupe. A la pression, ces tuméfactions sont crépitantes en raison du
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gaz formé dans les tissus. L’état général est profondément altéré avec des signes généraux : fièvre élevée, anorexie et abattement. Les animaux présentent des boiteries sévères. La mort survient en 24 à 48 h. La prophylaxie est principalement basée sur l’utilisation de vaccins à germes et/ou toxines inactivés (EL-IDRISSI, 2003). - Le botulisme est une grave intoxication, commune à l’homme et à de nombreuses espèces animales. Elle est due à l’ingestion d’aliments imprégnés de toxine ou de spores de Clostridium botulinum. Sous sa forme végétative ou mycélienne, le bacille possède une faible résistance. Par contre, la spore de C. botulinum est l’une des plus résistantes parmi celles des bactéries sporulées. La maladie se caractérise cliniquement par un syndrome neurologique paralytique, évoluant rapidement vers la mort. La symptomatologie générale est dominée par trois grands types de manifestations : les manifestations paralytiques, sécrétoires et oculaires (AKAKPO, 2003). Le traitement de la maladie fait intervenir un traitement symptomatique cependant inefficace dès lors que les symptômes sont apparus, et un traitement spécifique reposant sur la sérothérapie antitoxique instituée précocement. La prophylaxie médicale repose principalement sur l’utilisation de l’anatoxine botulinique spécifique (AKAKPO, 2003). III.I.2 Les maladies virales Parmi les nombreuses maladies virales recensées, on ne décrira ici que les maladies à forte importance socio-économiques : celles figurant sur la liste A de l’OIE. •
Maladies virales à transmission directe :
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La Peste Bovine n’a plus été signalée au Sénégal depuis 1978. Elle a cependant fortement marqué les esprits, et reste crainte par les anciens pour qui « c’est la ruine absolue ». L'OIE et la FAO ont déclaré en mai et juin 2011 l'éradication de la peste bovine dans le monde (OIE ,2014).
D’autres maladies de la liste A sévissent régulièrement au Sénégal. Parmi elles, la fièvre aphteuse (19 foyers sur bovins en 2001, 5 en 2004) affecte les ruminants et se caractérise par une forte contagiosité, une haute morbidité et les pertes de production importantes qu’elle induit. La dermatose nodulaire contagieuse (35 foyers en 2001, 2 en 2004) affecte les bovins et exceptionnellement les petits ruminants. Elle est liée à
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un virus du genre Capripoxvirus, famille des Poxviridae.
(FASSI-FEHRI et
LEFEVRE, 2003). • Maladies virales à transmission vectorielle : -La fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est une maladie virale transmise par des moustiques affectant principalement les ruminants et les humains. C’est une zoonose majeure, le virus de la fièvre de la vallée du Rift appartient à la famille des Bunyaviridae, genre Phlebovirus. Elle peut causer des avortements chez les animaux gestants et une forte mortalité chez les jeunes animaux. Cependant, la plupart des espèces indigènes de bétail en Afrique présentent un niveau élevé de résistance à la maladie. Chez les humains, la FVR provoque une grave maladie semblable à la grippe, pouvant occasionner des complications hémorragiques plus sérieuses et la mort. En dehors de sa zone de distribution géographique habituelle, elle entraîne des épidémies majeures à des intervalles irréguliers de 5 à 35 ans. « Certains groupes professionnels, comme les éleveurs, les agriculteurs, les employés des abattoirs et les vétérinaires, sont donc plus exposés au risque d'infection » prévient l’OIE. Qui ajoute que « le virus pénètre chez l'homme par inoculation, en cas de blessure avec un couteau souillé ou de lésion cutanée par exemple, ou par inhalation des aérosols produits au cours de l'abattage des animaux infectés ». Ce dernier mode de transmission a aussi abouti à la contamination de personnes travaillant dans des laboratoires. « Il semble bien que l'homme puisse également être contaminé en ingérant du lait cru ou non pasteurisé provenant d'animaux infectés » poursuit la même source. Qui conclut qu’il y a eu des infections humaines à la suite de piqûres de moustiques, le plus souvent des Aedes. En 1987 la FVR a sévi en Mauritanie le long du fleuve Sénégal et a entrainé un bouleversement écologique dû à la mise en eau d’un barrage sur le fleuve Sénégal. Au cours de cette épidémie, le nombre de morts a été estimé entre 200 et 300 pour la seule région de Rosso. (LEFEVRE, 2003a). Selon MBENGUE (2013), des cas de la fièvre du Rift sont signalés dans la sousrégion notamment en Mauritanie voisine. Les premiers cas de cette maladie qui tue des
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animaux et des humains ont été décelés dans des localités proches régions du Fleuve et de Matam. La vallée du fleuve Sénégal constitue, aujourd’hui, une zone à haut risque de la pathologie de la fièvre de la vallée du Rift, l’émergence de cette pathologie est lié à la pluviométrie, et que toutes les saisons des pluies où l’on enregistre des pauses supérieures ou égales à 13 jours, suivies de fortes précipitations supérieures ou égales à 23 millimètres, sont propices à l’émergence de la FVR (NDIONE rapporté par DIAW, 2013). La fièvre de la vallée du Rift fait partie des maladies surveillées par le Système National de Surveillance Epidémiologique, et des enquêtes sérologiques sont menées sur des troupeaux sentinelles situés dans le Delta et la vallée du fleuve Sénégal. La lutte contre les vecteurs étant illusoire, seule la vaccination des animaux domestiques peut prévenir l’apparition des épizooties et, par voie de conséquence, celle des épidémies. Des vaccins à virus vivants ou inactivés sont disponibles. Dans les régions où la maladie est épizootique, les vaccins à virus vivant modifié sont préférables en raison de leur moindre coût (LEFEVRE, 2003). -
Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine (DNCB)
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale des bovins causée par un virus de la famille des Poxviridae et du genre Capripoxvirus, proche des virus des varioles ovine et caprine. Cette maladie réputée contagieuse est inscrite sur la liste A de l’OIE. La DNCB est caractérisée par l’apparition brutale de nodules sur la peau et les muqueuses internes. Elle s’accompagne d’une forte fièvre, de lymphangite et d’adénite. Les modes de transmission de la dermatose nodulaire ne sont pas connus avec certitude. La transmission indirecte est possible, par l’eau des abreuvoirs notamment. Certains moustiques, ainsi que des stomoxes, ont été fortement soupçonnés de transmettre la maladie mais le virus n’a réellement été isolé que chez ces derniers. Selon MIME rapporté par DIBA ; 2008 la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNCB) a occasionné 264 pertes sur environ 5.500 sujets touchés dans la région de Saint-Louis.
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III.1.3 Les maladies parasitaires • Les helminthoses : Un inventaire des helminthes parasites des bovins au Sénégal témoigne de la grande diversité des espèces rencontrées (VASSILIADES, 1978). Parmi elles, les strongyloses digestives sont les plus répandues au Sénégal. Elles se traduisent par des troubles gastro-entériques avec une diarrhée persistante conduisant à un état d’anémie et de maigreur extrême ; dans les cas les plus graves, la maladie peut être mortelle, la plupart des cas de mortalité enregistrés chez les veaux. Ces cas surviennent en fin de saison sèche, en raison de l’extrême faiblesse des animaux consécutive à une longue période de disette, et au début de l’hivernage lors de la recrudescence du parasitisme causée par des infestations nouvelles (VASSILIADES, 1978). D’autres helminthes causent le téniasis et la cysticercose musculaire ; cette dernière est à l’origine de perte en viandes bovines qui sont saisies à l’abattoir. Enfin, on trouve également des parasites du type « trématode ». La distomatose est liée à la présence de la grande douve, Fasciola gigantica, dans les canaux biliaires du foie : cela entraîne un ictère, des troubles généraux avec maigreur et anémie, ce qui a pour conséquence une dépréciation importante de leur valeur commerciale. On trouve traditionnellement la grande douve dans deux foyers majeurs (: l’un au Nord dans le Delta du fleuve Sénégal et autour du lac de Giers, l’autre au Sud dans la région de Kolda (VASSILIADES ; 1978). Cette répartition est liée à celle du mollusque hôte intermédiaire : la limnée. La schistosomose se rencontre classiquement dans deux grandes zones : au Nord, la région de Saint-Louis, à l’Est et au Sud-Est les régions de Tambacounda et Kolda. En effet, c’est dans ces zones que les conditions écologiques sont les plus favorables aux mollusques qui sont les hôtes intermédiaires, et ce notamment grâce à la présence d’eau douce pendant toute ou une partie de l’année (DIAW et VASSILIADES, 1987). •
Les protozooses :
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La trypanosomose est une maladie parasitaire provoquée par des protozoaires appartenant au genre Trypanosoma, qui se multiplient dans le plasma sanguin, la lymphe et divers organes des mammifères.
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Le type d’affection trypanosomienne varie selon l’agent pathogène en cause et l’espèce infectée. Après une période d’incubation qui varie d’une à quelques semaines, la maladie évolue par accès ou « crises ». Dans les formes suraiguës, le premier accès est mortel ; dans les formes aiguës, on observe plusieurs accès qui vont en s’aggravant, et la mort survient en 7 à 8 semaines. Enfin, dans les formes chroniques, les accès sont légers et séparés par de longues périodes apparemment « silencieuses ». L’amaigrissement est un symptôme presque constant à une période avancée de la maladie. Dans sa phase ultime l’animal meurt dans un état de maigreur extrême. De plus, on rencontre fréquemment dans les formes chroniques des avortements, un tarissement de la sécrétion lactée, une stérilité chez les mâles, des retards de croissance, une faiblesse au travail (ITARD et FREZIL, 2003). Une étude sur l’impact économique des trypanomoses animales en Afrique subsaharienne a montré des coûts directs importants : taux de vêlage réduit de 1 à 12% chez les trypanotolérants et de 11 à 20% chez les bovins sensibles. Les coûts indirects sont liés à une plus faible utilisation des terres infestées par les tsé-tsé (ITARD et al. 2003). Les animaux infectés pendant la saison sèche pourront surmonter leur infection au cours de la saison des pluies grâce à une alimentation plus abondante. Les produits de première génération issus de croisements entre zébus et taurins conservent un degré de trypanotolérance, intermédiaire entre celui des parents (comme par exemple les produits de Gobra et N’Dama). Les moyens de lutte contre les trypanosomoses peuvent concerner les vecteurs (lutte écologique, biologique, génétique ou mécanique, ou des méthodes chimiques) ou les parasites (utilisation de médicaments chimiques à activité curative, l’emploi de médicaments à activité préventive (CUISANCE et al. 2003). - Parmi les babésioses animales, les babésioses bovines sont celles qui ont les plus grandes conséquences économiques. Ces maladies sont dues à des protozoaires parasites intra-érythrocytaires appartenant à quatre espèces du genre Babesia. En zone tropicale, on ne rencontre que B. bovis et B. bigemina. Chez les bovins, ces protozoaires ont un vecteur commun : la tique Boophilus microplus, mais d’autres espèces de tiques sont aussi incriminées dans la transmission. Bien que les pertes
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économiques dues aux babésioses soient toujours décrites comme considérables, peu de données chiffrées sont disponibles. Les coûts supplémentaires (liés à la mise en quarantaine et la lutte contre la propagation de la maladie) sont plus importants que ceux attribués directement à la maladie. La présence de la maladie constitue aussi un obstacle important à l’introduction de races bovines plus productives (PAUL, 2005). Les babésioses se présentent sous différentes formes, d’une forme suraiguë à des infections bénignes. Les premiers signes de la maladie apparaissent 8 à 16 jours après que les tiques infectées ont commencé à se nourrir. La température rectale et le taux de parasitémie augmentent en parallèle. Les animaux infectés sont apathiques, anorexiques ou leur poil se hérisse. L’hémoglobinémie et l’hémoglobinurie, suivies d’un ictère apparaissent alors, conjointement avec d’autres symptômes tels que constipation, déshydratation, tremblements, faiblesse, prostration. On observe fréquemment des signes d’atteinte cérébrale. La prophylaxie médicale au Sénégal fait principalement intervenir la chimiothérapie et la chimioprophylaxie (essentiellement à base de diminazène et d’imidocarbe). Cependant, il semble que la vaccination soit considérée aujourd’hui comme l’un des procédés qui offre les meilleures perspectives dans la lutte contre les babésioses bovines (FIGUEROA et CAMUS, 2003). III.2 Actions sanitaires Au Sénégal, les actions sanitaires évoluent selon des périodes de l’année. Elles sont intenses pendant la saison froide qui est la période des campagnes de vaccination mais aussi la période où sévissent plus de maladie chez les animaux. Après la campagne de vaccination, les actions sanitaires sont rares et se limitent le plus souvent aux déparasitages. De rares affections aiguës peuvent être observées au niveau des troupeaux non vaccinés (NDIAYE, 2003). Toutefois la distribution des médicaments vétérinaires et la surveillance épidémiologique est effectué tout au long de l’année. Ainsi nous allons essayer de décrire les actions des différents acteurs de la profession vétérinaire au Sénégal, à savoir les fonctionnaires vétérinaires de l’Etat, les vétérinaires privés, les éleveurs.
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III.2.1 Les acteurs du service public L’Etat a toujours exprimé sa volonté de libéralisation de la profession vétérinaire dans les différents programmes de politique d’élevage définis par le conseil Interministériel de 1987, le plan d’actions de 1988 et la Déclaration de Politique de Développement Agricole en 1994. Les structures d'encadrement de l'élevage sont constituées par les services traditionnels de l'élevage avec le Ministère de l'Elevage et ses démembrements auxquelles s'ajoutent les structures provisoires d'appui que sont les sociétés et les projets d'élevage (CISSE, 1996). Le cabinet du ministère de l’Elevage à un personnel de qualification diverse (ATE, ITE, Docteurs vétérinaires) qui évolue au sein d’une structure strictement hiérarchisée ; les docteurs vétérinaires sont placés au sommet de la pyramide (NIANG, 2004). Les vétérinaires officiels exercent aujourd’hui des missions centrées sur : -
la formulation et la mise en œuvre des politiques ;
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la santé publique vétérinaire ;
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la gestion et la préservation des ressources naturelles ;
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la recherche, l’enseignement et la formation ;
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la zoo prophylaxie collective ;
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le suivi de l’exécution du mandat sanitaire ;
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les haras nationaux (PAUL, 2005).
A côté de l’organisation centrale, le cabinet du ministère de l’élevage comprend des structures décentralisées (figure 7). -
la Direction de l’élevage chargé de l’amélioration des productions animales et de la sécurisation de l’élevage pastorale ;
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la Direction des services vétérinaires assure le suivi zoo sanitaire par la mise en œuvre du système national de surveillance épidémiologique ; l’élaboration et mise en application des règlements de la profession vétérinaire ; de la gestion à l’importation et la certification à l’exportation des animaux et produits animales ;
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La Direction du développement Equins assure l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de l’élevage équins ; de l’élaboration et la mise en application de la réglementation en matière équine ;(SENEGAL ,2014)
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Les Inspections Régionales des Services vétérinaires assurent les missions de contrôle et d’application de la réglementation dans le domaine vétérinaire. A leur tête, un docteur vétérinaire est assisté ou non par des cadres subalternes ;
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Les Inspections départementales des Services vétérinaires sont chargées d’assister les Inspections Régionales dans la mise en œuvre de la politique de protection zoo sanitaire et d’hygiènes publiques vétérinaires, de promotion des productions animales, de développement des organisations professionnelles et du pastoralisme. Elles ont pour mission d’assurer en particulier dans les domaines de la surveillance épidémiologique, la prophylaxie, l’hygiène publique vétérinaire, le suivi de l’exercice privé de la médecine et de la pharmacie vétérinaire, l’inspection des denrées alimentaires d’origine animale. Elles sont gérées par un Ingénieur des travaux d’élevage et ses assistants éventuels (DSV ; 2014) ;
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Les postes vétérinaires : les Chefs de poste vétérinaire (ATE ou Infirmiers d’élevage) assurent le travail de terrain : exécution des campagnes de prophylaxie, inspection des denrées animales (figure 7)
Le Laboratoire National d’Elevage et de Recherches Vétérinaires (LNERV) assure la production de vaccins. Parallèlement au laboratoire national, et conformément aux recommandations de l’OIE, la DIREL s’efforce de développer un réseau de laboratoires régionaux. Le LNERV a pour mission de contribuer à l’amélioration de la santé et des productions animales par la mise au point de méthodes de lutte contre les principales maladies et une meilleure connaissance des systèmes alimentaires (ISRA 2010).
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Figure 7 : Organigramme du ministère de l’élevage du Sénégal (DSV, 2014)
III.2.2 Prestataires privés III.2.2.1 Les docteurs vétérinaires Au Sénégal, la plupart des Docteurs Vétérinaires ont un diplôme d’Etat délivré par une école vétérinaire. Ce diplôme leur donne le titre de « docteur vétérinaire » et leur confère de manière explicite et conformément aux usages internationaux l’aptitude d’exercer la médecine, la chirurgie et la pharmacie vétérinaires (PAUL, 2005). Selon NIANG (2004), suite à la privatisation, les attributions du vétérinaire exerçant en clientèle privée sont : -
la pratique de la médecine, chirurgie et pharmacie vétérinaires ;
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la délivrance de certificats sanitaires officiels pour des actes accomplis dans l’exercice de leur clientèle ;
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la zoo prophylaxie collective grâce au mandat sanitaire.
Les Docteurs vétérinaires peuvent exercer à titre privé après en avoir fait la demande auprès de la Direction de l’Elevage.
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Les vétérinaires privés sont installés le plus souvent dans un « cabinet vétérinaire », et emploient un ou deux salariés qui les assistent dans la vente des médicaments au cabinet et dans les actes de soins et les tournées sur le terrain. Ces salariés sont des agents techniques mais aussi très souvent des parents ou amis formés par le vétérinaire directement. Ils emploient du personnel supplémentaire lors des campagnes de vaccination, agents techniques d’élevage (ATE) ou auxiliaires, qui sont payés « à la tâche » en fonction du nombre de têtes vaccinées (PAUL, 2005). Le chiffre d’affaires mensuel des cabinets varie entre 1 et 5 millions de F CFA (NIANG, 2004) ; Il varie selon les périodes et les zones (creux en hivernage pour les cabinets du bassin arachidier, en saison sèche pour la zone pastorale). Les vétérinaires des grands centres urbains connaissent une activité plus régulière. Les cabinets vétérinaires dépendent en grande partie de la vente de médicament qui occupe 80% de leur chiffre d’affaires. Les revenus dégagés par la rémunération des vaccinations effectuées dans le cadre du mandat sanitaire constitue pour de nombreux vétérinaires une « bouffée d’oxygène » et intervient pour 10 à 15% dans leur chiffre d’affaires. Les vétérinaires sont nombreux à diversifier leur activité pour atténuer les variations saisonnières et augmenter le chiffre d’affaires : vente d’aliments du bétail, production animale (embouche bovine ou ovine, aviculture), ou activités diverses. Les sorties des vétérinaires sur le terrain varient fortement selon les cabinets et le dynamisme du vétérinaire. On déplore souvent le manque de présence sur le terrain des vétérinaires, qui souvent ne se déplacent vers les élevages que durant la campagne de vaccination, ou parfois d’ailleurs ne s’y déplacent pas. Dans certains cabinets, la présence du vétérinaire est virtuelle : se consacrant essentiellement à ses « affaires », il s’absente souvent. (PAUL, 2005). III.2.2.2 Les para professionnels vétérinaires LEONARD et al. (2002) appliquent ce vocable à « tous les travailleurs en santé animale qui n’ont pas de qualification universitaire, en d’autres termes, qui ne sont pas vétérinaires ». Il désigne les ingénieurs des travaux d’élevage, les agents techniques d’élevage et les auxiliaires d’élevage.
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Les diplômés de l’Ecole Nationale des Cadres Ruraux de Bambey (Ingénieurs des travaux d’élevage ou ITE) ou du Centre National de Formation des techniciens de l’élevage et des industries animales de Saint-Louis (Agents techniques d’élevage ou ATE) s’installent en clientèle privée après avoir émis une « demande d’autorisation d’exercer les soins infirmiers vétérinaires à titre privé » auprès de la Direction de l’élevage (NIANG, 2004). Pour être valable, l’autorisation doit être renouvelée chaque année. Quant aux auxiliaires d’élevage, les textes réglementaires ne mentionnent pas leurs conditions d’exercice. Seuls les para professionnels diplômés peuvent faire une demande d’exercice privé. L’autorisation précise : -
les limites géographiques de la zone d’exercice (communauté rurale) ;
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l’exercice des soins se fait « sous contrôle » du Docteur vétérinaire le plus proche, ou de l’Inspecteur Régional ou Départemental des Services Vétérinaires ;
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le contrôle se rapporte plus particulièrement à l’approvisionnement et la détention des médicaments vétérinaires ;
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la vaccination contre la peste et la péripneumonie contagieuse des bovidés, ainsi que la délivrance de certificats sanitaire et de salubrité relèvent « exclusivement de la compétence des services vétérinaires ».
Malgré une présence que l’on peut supposer importante sur le terrain, on ne dispose que de peu d’informations sur le nombre d’agents et ingénieurs exerçant à titre privé ; ils ne font pour l’instant l’objet d’aucun recensement. Le chiffre d’affaires mensuel de leurs structures est évalué à 2 millions de F CFA (NIANG, 2004). III.2.2.3 Les acteurs extra-légaux Aujourd’hui plusieurs opérateurs de santé animale exercent hors du cadre légal. Il peut s’agir d’acteurs diplômés (ITE ou ATE) qui exercent les soins vétérinaires ou vendent des médicaments sans avoir demandé l’autorisation d’exercer auprès de la DIREL, ou dont l’autorisation n’est plus valable. Il peut également s’agir d’auxiliaires qui se sont détachés de l’organisme qui les employait et travaillent à titre privé en exerçant des soins de base, revendant des médicaments. Certains éleveurs sans formation aucune se livrent aussi à ces pratiques en s’autoproclamant « auxiliaires » (PAUL, 2005). Enfin,
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des commerçants divers (vendeurs de bétail, mais pas seulement) vendent des médicaments sur les marchés, parfois dans leurs boutiques alors que la distribution des produits vétérinaires est réservée aux pharmaciens et vétérinaires. III.2.2.4 Les praticiens traditionnels Ceux que l’on appelle « guérisseurs », « praticiens traditionnels », « tradipraticiens » jouent un rôle important dans le système de santé animale. Les voyages en brousse et l’interrogation des éleveurs et des divers prestataires de service privé relatent la place qu’occupe la médecine dite « traditionnelle » dans l’environnement quotidien des éleveurs. Les « guérisseurs » sont au plus proche des troupeaux, et constituent souvent le premier interlocuteur de l’éleveur en matière de santé animale. Ils conseillent, « soignent », ou « guérissent » (PAUL, 2005). Par « médecine traditionnelle », on pourra entendre « combinaison globale de connaissances et de pratiques, explicables ou non, utilisées pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer une maladie, et pouvant se baser exclusivement sur l’expérience et les observations anciennes transmises de génération en génération » (SOFOWORA, 1996). Le guérisseur traditionnel est défini par SOFOWARA (1996) comme « une personne reconnue par la communauté dans laquelle elle vit comme compétente pour procurer des soins de santé en utilisant des substances végétales, animales et minérales, ainsi que d’autres méthodes ». MATHIAS et al. , (2004) utilisent le même type de définition au profit de la santé animale, en soulignant que les guérisseurs sont des « gens dont la profession est de traiter hommes ou animaux malades. Leurs compétences dans le domaine de la médecine traditionnelle sont reconnues par la communauté (ou la région) dans laquelle ils vivent ». Malgré le rôle central des femmes dans les soins prodigués aux animaux (pour l’élevage des petits ruminants ou l’élevage laitier par exemple), la littérature ne s’est que peu attardée sur leurs pratiques (MATHIAS et MC CORKLE, 2004). Souvent, les praticiens traditionnels délivrent leurs services à la fois aux humains et aux animaux. Pour ces derniers, le domaine d’intervention touche à la santé ou aux productions animales. La clientèle est d’abord composée de la famille, des amis, des membres de la communauté ethnique ou villageoise. Mais les praticiens traditionnels
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élargissent souvent leur clientèle aux villages voisins et se déplacent jusqu’à eux (MATHIAS et MC CORKLE, 2004). III.2.3 Les pratiques vétérinaires autochtones des éleveurs III.2.3.1 Les éleveurs L’élevage est quasi présent pour les familles sénégalaises et est pratiqué par 68 % d’entre elles. La première préoccupation des éleveurs est la sécurisation de leur activité d’élevage. Selon le degré d’intensification, ils chercheront également une augmentation de la productivité de leur cheptel. Cependant, ils rencontrent tout temps des problèmes de santé animale qui apparaissent à des degrés divers dans la liste des priorités des éleveurs. Par exemple, si l’accès à l’eau est une priorité en élevage extensif sahélien, la lutte contre les épizooties est néanmoins classée dans les préoccupations fortes (MARTIN et DOMENECH, 1998). Les « éleveurs » ne constituent donc pas une catégorie homogène, mais présentent cependant des caractéristiques communes. Au sein du système de santé, ils jouent un rôle moteur car consomment de l’offre de service de santé animale. De plus ce sont les premiers détenteurs de l’information à la base. Les éleveurs connaissent mieux leurs troupeaux, et sont les premiers à détecter les maladies éventuelles, et ont à ce titre un rôle tout particulier à jouer dans la surveillance épidémiologique (PAUL, 2005). La minimisation des coûts sanitaires reste toujours un objectif technique et économique normal chez les éleveurs, dans ce cadre ils s’organisent en groupement de producteurs, ou prennent le statut d’auxiliaire à l’issue d’une formation (YOUM, 2002). III.2.3.2 Les groupements d’éleveurs Les éleveurs se rassemblent au sein de différents groupements, aujourd’hui très nombreux au Sénégal. Les organisations d’éleveurs peuvent être classées par échelles d’intervention : national, régionales, locales, etc… (PAUL, 2005). Les Organisations Professionnelles d’éleveurs et de pasteurs sont des acteurs-clés de la nouvelle approche prônée par le Gouvernement du Sénégal dès les années 1980 et surtout à partir de la première moitié des années 90 (20 ans après la naissance des « organisations paysannes ». Elles constituent une forme collective du secteur privé qui
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apparaît aujourd’hui comme centrale dans les discours sur le développement (CASTANEDA, 2004). Le concept d’Organisation Professionnelle reste assez flou tant au niveau de la littérature qu’au niveau de l’application. On pourra l’entendre ici comme un « rassemblement des acteurs, en majorité éleveurs et pasteurs, autour de l’élevage comme production pour coordonner une action collective, un groupe officiellement reconnu » (CASTANEDA, 2004). La plupart des organisations d’éleveurs ont des objectifs de type économique qui cherchent à satisfaire des besoins comme : les activités techniques pour la modernisation de l’élevage, l’accès aux services vétérinaires, l’accès au crédit, la mise en place d’unités de transformations laitières. Ces objectifs économiques sont souvent accompagnés d’objectifs de représentation, pour la défense des intérêts du groupe. A l’échelle locale, ces objectifs ne sont pas exprimés nettement. Par contre, à l’échelle régionale et nationale, les organisations professionnelles se présentent comme des organisations de contestation affichant clairement à travers leurs multiples objectifs celui de se faire représenter (CASTANEDA, 2004). Interlocuteurs privilégiés de l’Etat, elles ont un rôle majeur à jouer pour faire entendre la voix des éleveurs dans les processus d’élaboration des politiques. Ainsi, par exemple la Direction de l’élevage fait appel au Directoire National des Femmes en Elevage et aux représentants des Maisons des Eleveurs lors des cadres généraux de concertation entre acteurs (PAUL, 2005). III.2.3.3 Auxiliaires d’élevage Selon CHARANCLE (1994), l’auxiliaire est « un éleveur auquel est dispensée une formation qui le rend apte à reconnaître et traiter quelques-unes des principales pathologies animales présentes dans la région ». Au Sénégal, les premiers auxiliaires ont été formés par des sociétés de développement rural et des projets d’élevage sous la tutelle de la Direction de l’élevage. Par la suite, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des associations villageoises sont intervenues, notamment dans la zone sylvo-pastorale (DIOP et BESSIN, 2004). La formation des auxiliaires a démarré dès 1976 lorsque le Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental (PDESO) a formé des « agents de vulgarisation
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d’élevage » destinés à intervenir dans le domaine de la santé animale (vaccination, soins), la supplémentation des troupeaux en période de soudure, le suivi des troupeaux et le conseil en zootechnie (BERGASSOLI, 1986). La Plupart des auxiliaires ont un programme de formation diversifié et associé d’un suivi d’activité irrégulier coordonné par les services vétérinaires. Leur nombre et leur répartition territoriale ne sont pas connus (PAUL, 2005). Selon NIANG (2004), le nombre des auxiliaires au Sénégal en 2003 serait de plus de 2000. L’augmentation du nombre de vétérinaires privés, tisse une nouvelle relation entre les vétérinaires et les auxiliaires. Les premiers, qui ont longtemps dénoncé les auxiliaires comme une menace, ont aujourd’hui tendance à les recruter et à les employer comme des partenaires commerciaux chargés de distribuer des médicaments et des intrants d’élevage (DIOP et BESSIN, 2004). Ce qui fait que la plupart de ces auxiliaires se soient détachés de leur cadre de formation et opèrent à titre privé. Ils interviennent aussi en tant qu’assistants des professionnels lors de la campagne de vaccination, agents communautaires (soins, vaccination, conseil) et tiennent une place importante dans le réseau de distribution des médicaments vétérinaires (YOUM, 2002). Ces dernières restent floues pour l’instant et la législation sénégalaise ne mentionne nulle part les auxiliaires d’élevage. Il existe différentes conceptions de la place et du rôle, et tout particulièrement de leur lien avec les éleveurs. Dans certains cas, l’auxiliaire est conçu comme une fonction d’un ou de plusieurs membres d’un groupement d’éleveurs, dans d’autres cas, l’auxiliaire est plutôt conçu comme un opérateur privé de type individuel, voire comme un opérateur au service d’un vétérinaire privé (MESTRE, 1994). Ces deux aspects coexistent aujourd’hui au Sénégal. Selon PAUL (2005), les auxiliaires sont formés en ville ou au village. Ils sont formés par des Vétérinaires privés, Agent public, etc… Leur formation peut durer quelques jours à deux mois, et sont formés soit en santé animale, soit en production animale. L’auxiliaire formé peut avoir été désigné par la collectivité, rattaché à un groupement, avoir postulé de son propre gré.
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Les activités de l’auxiliaire sont le plus souvent limitées en fonction des besoins de la zone où il a une reconnaissance officielle ou est simplement toléré. L’auxiliaire peut agir bénévolement pour la collectivité, recevoir une indemnité fixe ou percevoir une marge sur chaque médicament qu’il vend ; il est plus ou moins contrôlé dans l’exercice de ses fonctions. Il n’existe pas de diplôme officiel délivré aux auxiliaires sénégalais ; au mieux, l’organisme formateur leur délivre une attestation. Les Services vétérinaires ont entrepris une démarche pour favoriser une relation plus forte entre les auxiliaires et les vétérinaires privés dans le cadre de la surveillance générale des maladies animales, et cela semble donner des résultats satisfaisants (DIOP et BESSIN, 2004). Les auxiliaires d’élevage, par leur nombre et leur proximité avec les éleveurs, constituent aujourd’hui au Sénégal une catégorie importante d’acteurs de santé animale. Cependant, celle-ci regroupe des intervenants aux profils hétérogènes et mal définis, qui interviennent dans un cadre réglementaire flou tendant à les marginaliser. III.2.3.4 L’art vétérinaire des éleveurs III.2.3.4.1 Appréciation du pâturage -
Appréciation quantitatif
Les pâturages sont appréciés en fonction de la densité et la hauteur des herbes, les étendues exploitables, le degré de couverture de la strate ligneuse. La quantité de pâturage détermine la direction des mouvements des éleveurs et la durée des séjours. (BA, 1982). -
Appréciation qualitatif
Selon BA (1982) les éleveurs accordent peu d’importance à la qualité du pâturage néanmoins les critères retenus par les peuls pour l’appréciation du pâturage sont la nature du sol, la composition floristique, la faune sauvage, l’impact de l’alimentation sur le bétail. III.2.3.4.2 Complémentation alimentaire D’après le résultat des travaux UMUTONI (2012), dans la région de Kaolack 98,6% des éleveurs interrogés pratiquent la complémentation. Seul 7% d’entre eux pratiquent la complémentation toute l’année et 90,7% la font pendant la saison sèche. Les 45
distributions de ces compléments alimentaires se font une fois par jour par 72,1% des éleveurs et deux fois par jour par 11,6 % de ces éleveurs. Les autres le font une ou deux fois selon le disponible alimentaire. Cinquante-cinq virgule huit pour cent (55,8%) des éleveurs distribuent ces compléments aux animaux en lactation, 65,1% aux animaux affaiblis et 27,9 % à tout le troupeau et 2,3 % aux vaches gestantes. III.2.3.4.3 Technique de traite Selon BA (1982), la traite
exige la présence du nourrisson chez la vache et la
charnelle. -
chez la brebis le trayeur utilise la technique de la pincée du trayon entre le pouce et l'index en massant de haut en bas.
-
chez la chèvre prévaut les techniques de la poignée et du pouce (le pouce replié coince le trayon contre les autres doigts) car les trayons sont suffisamment gros.
-
chez la vache ; le trayeur attachera le veau après un bref moment de tétée à l'antérieur droit de sa mère dont les postérieurs sont noués avec une corde audessus des jarrets. Il s'accroupit du même côté, tient l'écuelle en bois entre ses jambes et trait, selon les techniques de la pincée, du pouce ou de la poignée, selon la taille des trayons.
-
le procédé est le même chez la chamelle mais deux personnes sont nécessaires l'une tient l'écuelle et l'autre (BA ,1982). III.2.3.4.4 Sevrage
Selon BA (1982), les peuls identifient deux types de sevrage chez la vache : le sevrage naturel et le sevrage artificiel. -
Le sevrage naturel intervient par un refus catégorique, d’une femelle allaitante de faire téter son petit au bout d'une période de lactation plus ou moins longue.
-
le sevrage artificiel et le tarissement résultent d'une action de l'homme sur le jeune et sa mère avec diverses techniques :
•
Le badigeonnage de la mamelle avec les fèces des congénères chaque matin et soir. La femelle s'accompagne avec son petit qui ne peut plus téter jusqu'à la perte de cette envie.
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•
ToonDe : c'est un instrument en bâtonnets fourchus et pointus attaché au niveau du chanfrein du veau. Le jeune voulant têter pique sa mère qui réagit en refusant.
•
Laatagel : se confectionne de partir de vieilles écuelles en bois. Il pince la cloison nasale. Pendant la têtée le jeune pousse sur l'instrument qui lui inflige une vive douleur entrainant son retrait.
•
Cettal : c'est un bout de bois acéré aux extrémités, placé par perforation de la cloison nasale. Il traumatise à la fois la mère et son veau.
•
KeLBungot : spécifique aux petits ruminants, il est introduit comme un mors, le bâtonnet plaqué contre le palais rend la succion impossible (BA ,1982). III.2.3.4.5 Intervention obstétrical
Selon BA (1982) les Peul reconnaissent facilement tous les organes fœtaux rencontrés dans les voies génitales. Ils exploitent les manœuvres de renflouement, de rotation, de version, d'extraction forcée pour accoucher le fœtus, pendant les efforts expulsifs ou non selon les cas. L'opérateur doit au préalable se couper les ongles, se laver le bras. Apprêter son matériel comprenant une solution lubrifiante de Laalo (poudre d'écorce de baobab ou de feuilles de (Ceratotheca sesamoïdes), un couteau. La fœtomomie la plus simple consiste en l'arrachage des membres antérieurs après une incision circulaire au niveau des canons. Chez les petits ruminants, le "gynécologue" fera appel à un enfant ou une jeune fille pour intervenir en suivant ses conseils (BA, 1982). III.2.3.4.6 Soins à la femelle parturiente Après une dystocie Selon BA (1982) après la parturition peut entrainer une fatigue de la femelle conduisant à une paralysie du train postérieur. Chez les éleveurs, le traitement consiste à : -
faire une application matin et soir de sable chauffé contenu dans une étoffe sur les reins et le bassin durant deux jours. L'animal se rétablit en deux semaines.
-
badigeonner les reins et le train postérieur avec une préparation chauffée de bouses fraîches et d'eau. Les résultats sont les mêmes. On peut associer les deux traitements en débutant par le premier
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-
administrer par voie vaginale un filtrat d'une infusion de poudre de gawde (tanin d'Acacia nilotica) pour traiter les plaies internes. III.2.3.4.7 Pathologies de la femelle reproductrice
•
Avortements
Selon BA (1982) Il y a trois stades bien connus -
Tollaade retour en chaleur
-
HuLfaade avortement embryonnaire
-
Weddaaàe ou Woppude : avortement fœtal ;
Qui surviennent à la suite des maladies générales et génitales, de traumatismes divers. On connait des années d’' avortements épizootiques attribués à la consommation de chenilles (années de sauterelles notamment), de plantes toxiques telles ngaado (Dipcadi longifolium), ababo (Ipomea asarifolia). Certains avortements sont suivis de métrite purulente. L'éleveur est alerté par le mauvais état général, le dégagement d'une odeur putride suivie d'écoulements vulvaires purulents. Traitement des avortements Il n'en existe pas. Les Peul se contentent de l'administration par voie génitale d'un filtrat d'une macération de gawde (tanin) pour traiter les plaies internes (BA ,1982). •
Prolapsus (Seere)
Les éleveurs reconnaissent le prolapsus comme un renversement du tractus génital qui s'extériorise par la vulve surtout dans les derniers mois de gestation, pendant ou après la mise bas (BA ,1982). Traitement: L'opérateur doit se couper les ongles, se désinfecter les mains avec du savon local. La femelle est suspendue par les postérieurs, l'organe ectopié nettoyé à l'eau savonneuse ou avec un filtrat d'une macération de gawde (tanin) avant d’être réduit. Enfin, il suture la vulve avec deux bâtonnets secs, pointus, placés assez loin des bords pour éviter les déchirures, puis reliés par deux ligatures avec des fibres végétales, la guérison s'en suit en général.
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•
Les mammites
Selon BA (1982), l’étiologie des mammites a longtemps attiré l'attention des Peul qui accusent le trayeur, la prédisposition de la mamelle, les maladies générales telles safo (Fièvre aphteuse).
Traitement des mammites. Selon BA, (1982) les cinq techniques que nous avons le plus souvent rencontrées S’emploient surtout pour traiter felewere BaLeere (mammite noire) qui demeure très meurtrière. Elles peuvent être combinées ou non. On peut : -
cautériser au fer rouge sur la face externe de la jambe en deux traits obliques, puis brûler les poils autour du trayon sans toucher à la peau (BA, 1982).
-
laver le quartier malade avec du savon local, repérer la veine quittant latéralement le quartier et faire la saignée.
-
Traire fréquemment pour décongestionner la mamelle.
-
Appliquer soit une pommade de poudre de charbon de bois et de beurre frais soit un broyat de fe 1uilles fraiches de uulo (Cassiatora, Césalpiniacées).
Les résultats sont aléatoires même en associant plusieurs méthodes. La santé de la femelle est indispensable pour la fonction de reproduction. Elle a toujours pré occupée les éleveurs (BA, 1982). III.2.3.4.8 Pathologie commune du bétail •
Daaso (Trypanosomose, Babésiose)
Selon BA (1982) les Peuls lui reconnaissent deux formes: -
Une forme aigue : caractérisée par de la diarrhée, du larmoiement : de l'abattement provoquant parfois la confusion avec bade* ou yeedo*.
-
Une forme chronique débutant par une fièvre suivie d'une diminution progressive de l'appétit et du poids. Dans les 2 cas la colonne vertébrale devient dure à la palpation - pression avec une peau très adhérente, l'avortement ou la mise bas avec non délivrance sont fréquents. La chute des poils du toupillon de la queue
1
bade* : peste yeedo* : abattement
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annonce la guérison ils seront remplacés par d'autres plus courts. La convalescence est toujours longue, avec possibilité de rechute. L'ictère s'installe plus ou moins rapidement au niveau des muqueuses et du muffle. Le zébu et les petits ruminants du Sahel sont plus sensibles que les petites races du Sud. Les éleveurs pensent que la maladie provient des mauvaises eaux et des insectes piqueurs des régions humides. Elle sévit surtout au ndungu* et kawLe* (BA, 1982). Traitement: Les peuls administrent per os une macération de la poudre de feuilles ou d'écorce de Puuleemi (Terminalia avicennioides, Combrétacées) Ils donnent aussi par voie orale un mélange de poudre de bantinneewi (Ceiba pentendra, Bombacacées), de Laalo* et d'eau qui déclenche une diarrhée favorable. Le traitement par cautérisation au fer rouge existe. Ils font une croix sur le front, une autre sous chaque oreille, 2 lignes symétriques le long de la colonne vertébrale du garrot à la base de la queue. Les traitements médicaux donnent de meilleurs résultats (BA, 1982). Prophylaxie: Elle se fait par une administration périodique mais fréquente de poudre d'écorce de bantinneewi dans l'eau de boisson, a protection semble totale. La fumigation 2du matin et de l’après-midi pour chasser tous les insectes piqueurs est largement utilisée aux périodes favorables à la maladie. • Safo (Fièvre aphteuse) Selon BA (1982) cette maladie débute par une fièvre, l'animal est épuisé et polypnéique, fuit la chaleur pour se mettre à 1’ombre ou dans l'eau (mieux à l'ombre des arbres dans l'eau) en attendant les temps frais pour brouter l’herbe. Elle peut atteindre progressivement plusieurs animaux d'un troupeau ou être répandue dans la région. Les lésions sont des vésicules s'ouvrant facilement et situées sur la langue, les pieds et la mamelle. La convalescence peut aller jusqu'à deux ans surtout s'il y’a
ndungu* : hivernage kawLe* : Fin saison sèche Laalo* : feuille d’écorce de baobab
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exongulation. Elle sévit du dungu* au dabbunde* .La mortalité demeure faible malgré la fréquence des récidives. La maladie est supposée provenir des animaux sauvages. Elle donne le tableau clinique de la fièvre aphteuse (BA ; 1982). Traitement: Les éleveurs n’ont pas un traitement contre cette maladie Prophylaxie Il faut s'éloigner des régions atteintes (BA, 1982). • Kelol (La fracture) D’après les éleveurs elle survient au niveau d'un membre à la suite d'un choc occasionné par une chute, une bataille, un coup de bâton ou de pierre ... (BA ,1982). Traitement: Après avoir remis les bouts en place, le segment fracturé est entouré d'un chiffon puis immobilisé par un pansement contentif avec un morceau de natte. Le pansement reçoit chaque matin une douche froide. Il peut être renouvelé ou non jusqu'à la guérison (BA ,1982). III.2.3.4.9 Pathologie spécifique bovine • Ñedo (Botulisme) Selon BA (1982), d’après les éleveurs, cette maladie frappe les adultes en toutes saisons mais elle est plus rare en hivernage et se caractérise par une paralysie flasque progressive des membres antérieurs et postérieurs. Elle débute par une boiterie, puis le trainage d'un membre avec difficulté de se coucher et de se relever, décubitus permanent. La mort est précédée par le séchage du muffle et le ptylalisme. Le dos et le rein sont douloureux à la pression. La guérison spontanée existe, suivie d'une longue convalescence laissant des séquelles importantes telles la boiterie persistante. Traitement: La cautérisation de la colonne vertébrale et de l’épaule atteinte n'est pas convaincante. Il faut assurer la cure-salée pour éviter l’apparition de cette maladie qui correspond au botulisme (BA 1982).
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III.3 Distribution des médicaments vétérinaires III.3.1 Le marché du médicament vétérinaire Au Sénégal, le médicament vétérinaire représente un marché de 1,2 milliards de FCFA en 1999(BA, 2001). Lorsque l’on analyse la segmentation du marché au Sénégal par classe thérapeutique, on peut voir que la tendance au Sénégal est identique à celle du marché africain dans sa globalité : prépondérance des antiparasitaires, forte présence des antibiotiques et des vaccins. A l’image des pays sahéliens peu touchés par la trypanosomiase, la part des importations de trypanocides au Sénégal reste marginale par rapport aux autres médicaments. Le marché réel des médicaments pour les ruminants représente 73,6% du marché total des médicaments vétérinaires de 1994 à 1999 (BA, 2001). L’influence de la dévaluation a entraîné un doublement de la valeur des médicaments de 1994 à 1995. Cependant, les importations ont été multipliées par un facteur 2,5 entre ces deux années (BA, 2001). FALL (2003) voit dans ce phénomène un lien direct avec l’expansion de l’installation des vétérinaires privés à partir de 1993. La majorité des produits vétérinaires sont importés depuis la France (92% du volume importé) ; seuls quelques vaccins sont produits au Sénégal, par le LNERV de Dakar. Les importations et le secteur de « gros » sont aux mains de sociétés privées (une quinzaine au total), gérées par des vétérinaires. L’Etat s’est désengagé de ce secteur et les importations de la DIREL n’ont représenté que 0,5% des importations sur les années 1994 à 1999 (BA, 2001). III.3.2 Le Circuit de distribution des médicaments vétérinaires La distribution se fait par le biais des pharmaciens et vétérinaires. Ceux-ci délivrent les médicaments directement aux éleveurs après prescription, ou font appel à un réseau d’intermédiaires qui opèrent sous leur contrôle et permettent d’accroître la diffusion des médicaments : ONG, projets, groupements d’éleveurs, pharmacies vétérinaires villageoises, auxiliaires (BA, 2001). Il existe deux circuits (figure 8). Le circuit officiel est « court-circuité » à différents niveaux. Les grossistesimportateurs délivrent directement les médicaments aux groupements d’éleveurs, aux auxiliaires, aux agents du service public, mais aussi aux éleveurs. Sur une dizaine de sociétés importatrices et grossistes, seule une a adopté des mesures strictes de restriction de vente aux seuls vétérinaires et pharmaciens. Quant aux agents et
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ingénieurs de l’élevage, ils détiennent un stock important de médicament ; théoriquement placés sous « contrôle » d’un vétérinaire privé ou des services vétérinaires publics, ils s’approvisionnent souvent directement auprès des grossistes et vendent les médicaments sans autorisation. Un circuit illicite des médicaments fait intervenir les acteurs dans un réseau « clandestin ». Ce circuit, bien que dénoncé dans tous les documents officiels, sévèrement condamné par tous les acteurs, vétérinaires ou non, n’est que très peu connu. Selon l’ODVS (2002), des médicaments, d’origine diverse -Egypte, Pakistan, Brésil, Inde, Jordanie, ...-, sont importés depuis les pays voisins de la Mauritanie et de la Gambie. Ces pays frontaliers du Sénégal sont d’accès facile et la vente de médicaments y est libre, ce qui permet un ravitaillement facile. Les médicaments passent ensuite aux mains d’auxiliaires d’élevage, de commerçants, ou de vendeurs qui les mettent à la disposition des éleveurs, souvent à l’occasion des loumas* qui jouent un rôle central dans la diffusion de ces médicaments (figure 8). Les téfankés* cumulent souvent leur rôle de commerçant en bétail et de vendeur de médicaments. Ces médicaments, qualifiés de « frauduleux » par les officiels, sont disponibles à bas prix : l’ivermectine, est la molécule la plus utilisée pour le déparasitage. Il est vendu sur les loumas pour 2000 ou 3000 F CFA pendant qu’il est vendu au cabinet vétérinaire à 20 000 F CFA (BA, 2001). Les vétérinaires privés, tout comme les agents du public s’unissent pour dénoncer ces pratiques qui, selon eux, outre les pertes économiques qu’elles occasionnent pour leur activité, menacent la santé des consommateurs. La question de l’efficacité de ces médicaments fait couler beaucoup d’encre. On ne dispose pour l’instant pas de résultats sur d’éventuelles analyses de laboratoire pour la composition de ces médicaments. Il semble cependant régner une certaine confusion entre ce qui constitue de « vrais médicaments » importés à bas prix et ce qui est appelé « médicaments bidon ». Au Burkina Faso, THOME et al. (1996) ont déterminé une typologie en trois catégories des médicaments qui circulent sur l’ensemble du marché. Ils distinguent :
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De vrais médicaments :
-
Issus de laboratoires européens et commercialisés moins chers dans les pays limitrophes grâce soit à des systèmes de distribution plus efficiente (Mali), soit aux politiques de subvention réalisées dans ces pays (Togo) ;
-
Issus de laboratoires dont les coûts de production sont inférieurs (Nigéria, Egypte, Inde …).
De faux vrais médicaments :
C'est-à-dire de vrais médicaments mais qui sont commercialisés pour un usage qui ne correspond pas à leur composition. Ceci est illustré par THOME et al. au Burkina : le paracétamol fabriqué en Inde est vendu comme déparasitant pour les petits ruminants. Au Sénégal, on pourrait classer dans cette catégorie l’exemple donné par l’ODVS (2002) : des capsules d’oxytétracycline sont utilisées comme anti diarrhéiques chez les ovins, pour traiter des coliques chez les chevaux, ou contre la peste aviaire.
De vrais faux médicaments :
C'est-à-dire des produits de la contrefaçon (bolus en plâtre, comprimés de saccharose) qui ne contiennent aucun produit actif et sont vendus comme médicaments. Au Burkina Faso, beaucoup d’acteurs institutionnels estiment que les volumes du marché extra-légal sont du même ordre que ceux qui transitent par le marché légal. Les prix pratiqués ne sont bien sûr pas du tout transparents mais semblent être extrêmement attractifs (THOME et al. 1996). Le circuit extra-légal est très sévèrement dénoncé par l’ensemble des acteurs. Pour les vétérinaires privés, ils constituent une des raisons de leurs difficultés financières, et « une violation flagrante de la réglementation en vigueur .On ne saurait voir et laisser faire des personnes mal intentionnées ou avides de gain piétiner les lois, conventions et recommandations qui régissent la fonction de vétérinaire ». Mais de plus, on incrimine ces médicaments qui constituent « un grave problème de santé publique », et sont susceptibles « d’empoisonner le consommateur » (ODVS, 2002). Cependant ce circuit, bien que critiqué par tous, persiste et occupe visiblement une place de plus en plus importante. Les discours officiels le condamnent, les opérations « coup de poing »
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saisissent parfois aux frontières des stocks de médicaments, sur le terrain, au moment où les acteurs du public semblent faire preuve d’un étrange immobilisme. Pendant que les privés se scandalisent des vendeurs qui opèrent sur les loumas au vu de tous, rien ne semble être fait concrètement pour abolir ces pratiques. La question se pose alors de comprendre pourquoi l’Etat n’intervient pas avec plus de fermeté, puisqu’il condamne ce réseau parallèle. On peut penser que l’attitude de l’Etat, qui minimise le phénomène, tient en partie à son refus d’admettre l’incapacité qu’il a à satisfaire la demande et à offrir un service à l’ensemble des éleveurs (FASSIN en 1985 et 1986). Selon FASSIN (1986), dans une perspective fonctionnaliste, la vente illicite peut apparaître comme une réponse à l’impossibilité qu’ont les populations d’accéder à un médicament à bas prix : les conditions de possibilité du développement des commerces de médicaments sont indissociables de la situation des circuits officiels de distribution. Vendu au détail (donc en fonction du besoin immédiat), à bas prix (donc accessible sans recours à l’emprunt ou au crédit) et dans des lieux familiers, marchés, coins de rue (donc intégré à la vie quotidienne), le médicament illicite paraît plus adapté au contexte social que le produit d’officines (FASSIN, 1986).
Figure 8 : Organisation des circuits de distribution des médicaments vétérinaires au Sénégal (d'après ODVS, 2002) 55
III.3.3 Les vaccinations obligatoires Les vaccinations obligatoires sont recensées dans le décret n°2002-1094 relatif à la police sanitaire des animaux. Ce décret abroge et remplace le décret précédent, qui datait de 1962. Il impose une vaccination obligatoire pour les maladies suivantes : PPCB (péripneumonie contagieuse bovine), PPR (peste des petits ruminants), peste équine, mais aussi peste aviaire et maladie de Newcastle, charbon bactéridien et symptomatique dans les zones où ces maladies sévissent, clavelée autour des foyers éventuels. En 1995, l’arrêté relatif aux modalités d’exercice du mandat sanitaire a permis à l’Etat de déléguer l’exécution des campagnes de vaccination contre la PPCB, la PPR et la Peste équine aux vétérinaires du secteur privé. Depuis, les vétérinaires détenteurs du mandat sanitaire organisent et réalisent la campagne de vaccination dans la zone qui leur a été attribuée. Ils sont placés sous contrôle des services vétérinaires qui assurent la coordination et le contrôle des vaccinations. En plus de leurs salariés permanents, ils ont souvent recours à des auxiliaires ou ATE engagés spécialement pour cette période d’activité plus intense. Dans les zones non couvertes par les mandataires, les services de l’Etat continuent de travailler comme ils en avaient l’habitude avant la privatisation. Les inspecteurs départementaux et régionaux organisent et coordonnent le déroulement de la campagne. Sur le terrain, les agents des différents postes du département parcourent la brousse pour réaliser les vaccinations. Le plus souvent, ils se regroupent tour à tour dans chacune des zones pour vacciner successivement les troupeaux, sans faire appel à du personnel supplémentaire (PAUL, 2005). Chez les ruminants, pour l’année 2011, la DIREL a concentré ses efforts sur la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine (DNCB), la Peste des Petits Ruminants (PPR). Sur le terrain, pour les ruminants les inspections régionales et départementales n’exercent leur contrôle que pour les deux maladies citées précédemment (DSV, 2011). Des mesures de pression sont prévues pour inciter les éleveurs à vacciner : l’accès au forage, au marché est conditionné par la présentation d’une fiche d’immunisation. Mais en pratique, ces fiches sont rares et ne sont quasiment jamais contrôlées (PAUL, 2005). L’organisation des campagnes de vaccination de masse est du ressort des missions régaliennes de l’Etat. Pour la dermatose nodulaire contagieuse
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bovine il est payé : 105 FCFA dont 25 FCFA représentant le coût du vaccin fourni par l’Etat, 50 FCFA payés par l’éleveur et 30 FCFA payés par l’Etat pour le mandat, pour la peste des petits ruminants il est payé 106 francs par tête vaccinée dont 56 FCFA payés par l’Etat (vaccin 30 FCFA et 26 FCFA pour le mandat) et 50 F CFA par l’éleveur (DSV, 2011). Les dates de début et de clôture de la campagne sont fixées par la DIREL par exemple en 2011 : 1er décembre 2010 au 30 juin 2011. L’amplitude entre ces deux dates doit permettre aux intervenants de réaliser la campagne et de toucher les animaux avant le départ en transhumance (DSV, 2011). Pour la campagne de vaccination 2010-2011, les bovins étaient seulement vaccinés contre la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine, dans la région de Saint-Louis 67% ont été vaccinés pour un taux de couverture de 30,82% (DSV, 2011). Le rapport de campagne 2002-2003 (DIREL, 2003) a amorcé une réflexion sur les difficultés rencontrées : -
difficultés d’approvisionnement en vaccin ;
-
manque de sensibilisation des éleveurs sur le caractère obligatoire des vaccinations et refus de vacciner ;
-
contention et vétusté des parcs de vaccination.
PAUL (2005) complète ce diagnostic en soulignant le manque d’implication des vétérinaires privés et des éleveurs dans la préparation de la campagne, la démotivation des agents du service public, le manque de clarté dans la répartition des rôles entre secteur privé et public. III.3.4 Surveillance épidémiologique L’épidémiosurveillance est « une méthode fondée sur des enregistrements en continu permettant de suivre l’état de santé ou les facteurs de risque d’une population définie,en particulier de déceler l’apparition de processus pathologiques et d’en étudier le développement dans le temps et dans l’espace, en vue de l’adoption de mesures appropriées de lutte » (BONNET et al., 2002). Les systèmes de suivi et de surveillance constituent des outils d’aide à la décision pour la lutte collective contre les maladies. Pour des maladies en voie d’éradication (peste bovine), menaçantes (fièvre de la vallée du Rift), ou en expansion (PPCB, PPR), des systèmes de suivi et de surveillance sont nécessaires afin :
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-
de détecter rapidement la réapparition de foyers pour une intervention rapide ;
-
d’estimer l’occurrence et la distribution spatiale et temporelle avant l’établissement de stratégies de contrôle ;
-
d’évaluer l’efficacité des mesures de lutte mises en place (ROGER et al. 2004).
La surveillance épidémiologique représente aujourd’hui un enjeu international d’une part, dans le cadre de l’obligation de déclarations régulières de la situation zoo sanitaire du pays à l’OIE ; d’autre part, pour l’analyse des risques liés aux échanges d’animaux et de produits d’animaux, dont une composante importante est l’évaluation du système d’épidémio surveillance produisant les informations sanitaires (BONNET et al. 2002). Au Sénégal, le dispositif de surveillance des maladies animales s’appuie sur le Système National de Surveillance Epidémiologique (SNSE). Celui-ci compte un réseau peste bovine, un réseau fièvre de la vallée du Rift (soutenu par le programme EMERCASE) et un réseau de surveillance des maladies aviaires qui implique les élevages industriels et semi-industriels. L’implication des différents acteurs dans le réseau reste un point critique (PAUL, 2005). La méthodologie du programme repose sur trois principes (COLY et PFISTER, 2004) : -
faire jouer à chacun des acteurs son rôle : les associations et Maisons des éleveurs encouragent l’adhésion des éleveurs au principe de surveillance ; l’éleveur ou le berger donne l’alerte ; le praticien privé ou public se rend auprès des animaux, recueille les données et prend les premières mesures conservatoires ; l’administration, c’est-à-dire les services vétérinaires gère la suite de l’alerte en assurant le contrôle de la maladie ;
-
être suffisamment démonstratif et significatif, en touchant massivement chaque catégorie d’acteurs ;
-
favoriser le développement de relations entre les différentes catégories d’acteurs afin de favoriser l’existence d’un cadre de concertation durable permettant de pérenniser le programme. Il est important de noter que le manque de présence sur le terrain des vétérinaires privés, ce qui nuit au bon fonctionnement du système. Les vétérinaires privés sont déçus, notamment à cause de l’absence de retour des
58
informations qui les discrédite auprès des éleveurs en attente des résultats et qu’ils ont dû convaincre pour pouvoir faire un prélèvement. Les éleveurs, eux, sont réticents face au vétérinaire qui souhaite faire un prélèvement, parce que ce geste présente une valeur symbolique importante ; c’est un acte qui nécessite toute la confiance de l’éleveur envers son vétérinaire. Les agents du public, qui se sentent parfois dépossédés de leur rôle dans le cadre de la privatisation, se raccrochent aux missions qui subsistent et ont tendance à considérer la surveillance comme domaine réservé (COLY et PFISTER, 2004). Après avoir analysé la couverture sanitaire des bovins au Sénégal sur ses différents aspects, nous allons passer à la seconde partie de notre travail où nous allons aborder la méthodologie d’étude, les résultats, la discussion et les recommandations.
59
DEUXIEME PARTIE SYSTEME DE SANTE DANS LE DEPARTEMENT DE DAGANA
CHAPITRE I : CADRE D’ETUDE I.1 La zone d'enquête Situé dans la région de Saint-Louis, le département de Dagana est limité au nord et à l’ouest par le fleuve Sénégal, frontière naturelle entre le Sénégal et la Mauritanie ; au sud-ouest par l’arrondissement de Rao; à l’Est par le département de Podor ; et au sud par la région de Louga
Il compte six
communes : DAGANA, GAE,
NDOMBOSANDJIRY, RICHARD TOLL, ROSS BETHIO, ROSSO SENEGAL I.1.1 La population Dagana a longtemps été une zone d’attraction de populations à la recherche de terres cultivables ou d’espaces vitaux pour divers besoins ruraux. La population du département a connu un taux de croissance de 2,4% entre les recensements généraux de la population et de l’habitat de 1976 et de 1988, passant de 204 371 habitants en 1976 à 286 532 habitants en 1988 (CSE ,2005). Toutefois, il faut noter que la réorganisation administrative intervenue en 2002 a amputé cet espace géographique du nouveau département de Saint-Louis. La population est estimée à plus 300 000 habitants sur l’ensemble du département et la densité moyenne est de 47 hab/km2. La répartition est très hétérogène, le Diéri est une zone peu peuplée (18,3 hab/km2). Les ethnies wolof et peuhl représentent 82 % de la population. Plus de 50 % de la population activent ont une activité de riziculture ou de maraîchage. L’élevage en occupe 15 %. Avec cet effectif, le département accueille aujourd’hui 28% de la population de la région de Saint-Louis (CSE, 2005). I.1.2 Les services de base Au niveau du département de Dagana la situation semble plus ou moins satisfaisante par rapport à l’accès aux services sociaux de base. -
Accès à la santé
Dans les quatre CR, l’accès aux services de santé est faible. L’état des infrastructures est le plus souvent vétuste et elles sont mal réparties dans l’ensemble des CR. Le personnel et le matériel médical sont insuffisants. Il n’existe aucun hôpital dans le département, mais seulement des postes et des cases de santé. Le personnel soignant du département compte seulement 2 médecins résidents, 1 pharmacien, 15 infirmiers et agents sanitaires, 2 sages-femmes, 7 agents d’hygiène et 35 matrones (CSE, 2005). 60
-
Accès à l’éducation
La CR de Mbane est très bien dotée en équipements éducatifs, tandis que Gaé en compte quatre fois moins. -
L’accès à l’eau potable
Dans le Diéri. , Les forages et les puits sont régulièrement en panne et l’eau à une forte teneur en sel et en magnésium. (LECHENET, 2012). Dans les CR de Ross-Béthio et Mbane, les populations s’approvisionnent à partir des eaux du fleuve, de ses affluents et du lac de Guiers. Ce phénomène accentue la prolifération des maladies hydriques, ce qui pose un réel problème de santé humaine et animale. (PNIR, 2002). I.1.3 Hydrologie • Le Walo La zone d’étude correspond à une partie du delta du fleuve Sénégal qui décrit un arc de cercle est-sud-ouest longeant le nord du département de Dagana et matérialise la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Cette zone dispose d’un réseau hydrographique dense. Le fleuve est composé de différents bras ce qui est caractéristique des deltas. Certains de ces bras ont été aménagés comme canaux d’irrigation. C’est le cas de la rivière Taouey, qui passe à Richard-Toll et alimente le lac de Guier. La Taouey a été canalisée dans les années 70 par la Compagnie Sucrière Sénégalaise afin d’augmenter les quantités d’eau déversées dans le lac et les bassins d’irrigations. Ce lac d’une superficie de 200 km2 est situé au sud-ouest de la ville de Richard-Toll .Il faut noter la présence de nombreux marigots (des bras isolés du fleuve). Les CR de Ronkh et Ross-Béthio sont traversées par : -
le marigot de Lampsar, le Diar, le Djeuss issu du Lampsar , le Kassak alimenté par le Gorom…
-
des cuvettes (Djoudj, Djeuss…) alimentées selon le rythme des crues par les défluents.
-
En outre, le delta est parcouru de cours d’eau intermittents (Diowo, Thiou, Tahr, Diahel) (OMVS, 2003).
61
• Le Dieri La zone du Diéri possède des terres sableuses, perméables. Lors de la saison des pluies, certaines zones dépressionnaires forment des mares temporaires. En fonction de la durée de ces mares et de la végétation qui s’y développe, on distingue 2 environnements : le ceno et le tiangool. Le thiangool correspond au bas-fond. La teneur en argile élevée et la forte accumulation de biomasse confèrent au sol un fort pouvoir de rétention. C’est sur ce type de sol que les mares se forment en saison des pluies. Les arbustes à feuilles caduques préfèrent les bas-fonds (ROUVEIROLLES, 2007). Les cenos possèdent un sol perméable, et accueillent des espèces peu hydrophiles comme Cenchrusbiflorus (LECHENET ,2012). Au fur et à mesure que l’on avance dans le Diéri, les eaux souterraines sont dans l’ensemble de qualité acceptable, mais elles sont quelquefois saumâtre (CSE, 2005).
Figure 9 : Présentation du département de Dagana dans son contexte national (espaces agricoles et pastoraux) et à l’échelle de la zone de collecte (LECHENET, 2012)
62
I.1.4 Pédologie -
Le Walo
Dans le Walo les sols sont principalement argileux, on observe trois grands types de sols. La teneur en argile étant le principal critère de distinction entre ces différents types (SAED, 2011). Les holladés sont situés dans les zones dépressionnaires ou dans les grandes cuvettes de décantation qui étaient autrefois (avant la construction des digues et des barrages) inondées lors des crues. La teneur en argile est supérieure à 50 %. Ces sols sont lourds, difficiles à travailler, mais très riches en éléments nutritifs. Ce type de sol convient parfaitement à la culture du riz du fait de sa forte perméabilité (facilitant l’irrigation) et sa richesse. -
Les fondés sont des sols argilo-limoneux (moins de 30 % d’argile). Ces sols sont adaptés à la riziculture et au maraîchage mais pas aux tubercules.
-
Les falo, sols sablo-limoneux. Ces sols conviennent aux tubercules (patates douces, manioc, igname, etc.).
Sur les terres du Walo, on rencontre des taux élevés de salinité dans le sol. Le riz suivant les variétés a une capacité plus ou moins forte à résister à la salinité. Les agriculteurs qui mettent en placent des cultures maraîchères sont dans l’obligation d’effectuer des rotations (maraîchage/riz) pour limiter la teneur en sel. Des espèces halophiles indiquent la présence de sel dans le sol. On rencontre principalement Arthrocnemum macrostachum, Suedavermiculata, Salsolabaryosma (LECHENET, 2012). -
Le Diéri
Les sols du Diéri situés à l’abri des crues sont des sols bruns-rouges, à textures sableuses. Leur composition varie en fonction de leur présence sur les bas-fonds ou sur les dunes. Ces sols font parties des sols ferrugineux tropicaux également appelés sols dior (Tableau II).
63
Tableau II : Coupe schématique des sols de la vallée du fleuve Sénégal (CSE, 2005)
I.1.5 Le climat •
les saisons
En fonction des différents paramètres climatiques et de leurs activités, les populations locales ont élaboré un calendrier avec différentes saisons. Celui des peuls est notamment basé sur les activités d’élevage. CORNIAUX (2005) distingue cinq saisons : -
dabbundé: novembre à février. Cela correspond à la saison sèche froide. Les températures observées sont les plus basses de l’année.
-
ceedu : mars à mai. C’est le début de la saison sèche chaude. Les températures s’élèvent
-
déminaré : juin à mi-juillet. Cette période correspond à la période de préhivernage. Cette période est difficile pour les populations car il s’agit d’une période de soudure. Les récoltes de l’année précédente sont épuisées et celle de l’année n’a pas encore été récoltée.
-
ndsungu : mi-juillet à septembre. Cela correspond à l’unique saison des pluies également appelée hivernage. C’est une période de fortes chaleurs avec des taux d’humidité élevés. 64
-
kawlé : septembre à octobre. Cette période est la fin de saison des pluies. Les pluies se raréfient et le taux d’humidité diminue.
•
Les précipitations
Le Sénégal ne connaît qu’une seule saison des pluies qui s’étale de juillet à octobre avec un pic de pluviométrie en septembre. La pluviométrie annuelle est comprise entre 150 et 400 mm avec une moyenne de 250 mm (DIARRA et HAMIDOU, 2004). Cela correspond à la zone agro-écologie semi-aride à aride. Une forte variabilité interannuelle existe. Ainsi des critères comme dates de début et d'arrêt des pluies, nombre de jours de pluie, situation et durée des périodes déficitaires, intensité des précipitations évoluent d’une année à l’autre (MILLEVILLE, 1989). La répartition inter-annuelle de la pluviométrie à Dagana permet d’observer une baisse de la pluviométrie depuis 1970 (CSE, 2005). Les crises climatiques font partie intégrante de l’environnement sahélien. Ces crises peuvent être cycliques, c’est le cas chaque année, lorsque la saison des pluies laisse place à la saison sèche. Mais elles peuvent être également aléatoires, comme c’est le cas lorsque la saison des pluies a été déficitaire comme ce fut le cas en 2011 sur la zone d’étude. (LECHENET, 2012) •
.La végétation
-
Le Walo
Le Walo est connu pour ses rizières à perte de vue. Cet espace a fortement été modifié ces cinquante dernières années pour permettre le développement de la riziculture. Il y a également du maraîchage avec des cultures telles que le gombo, l’aubergine, la patate douce, et la tomate. En ce qui concerne la végétation spontanée, une partie importante des arbres ont disparu. Il subsiste quelques rôniers et eucalyptus. Il y a présence également de graminées comme Sporobolus robustus et Echinochloa colona et d’arbustes épineux tels qu’Acacia nilotica et Prosopis. Ces végétaux offrent un fourrage apprécié des animaux (CORNIAUX, 2005). Deux espèces aquatiques ont proliféré dans le delta après la création du barrage anti sel de Diama. Il s’agit de Typha australis et Phragmites vulgaris. Ces plantes se développent dans des lames d’eau douce. Il s’agit de plantes envahissantes qui s’avèrent être une réelle menace pour les années à venir.
65
Tamarix senegalensis est bon indicateur de la présence ou non de sel car il s’agit d’un arbuste halophile. -
Le Diéri
Dans la zone du Diéri, la steppe est la formation végétale naturelle avec des graminées annuelles en tapis herbacé et des épineux pour la strate ligneuse. La strate arbustive est composée d’Acacia raddiana, de Balanites aegyptiaca, d’Acacia senegal dont les feuilles constituent des fourrages riches pour les animaux. Les arbustes sont représentés par Calotropis procera, Leptadenia pyrotechnica, Prosopis juliflora, Boscia senegalensis. La strate herbacée est composée de Cenchrus biflorus, Aristida sp. , et Schoenefeldia gracilis, Cassia obtusifolia, Eragrostis tremula et Dactylocteniuma egyptium. . I.1.6 Les activités Les principales activités dans le département de Dagana sont l’agriculture, l’élevage, le commerce et la pêche. L’agriculture dans le département de Dagana est surtout pratiquée dans le Walo et est essentiellement basée sur le système irrigué. Néanmoins, en raison de la diversité des agroécosystèmes, il y est également pratiqué les cultures sous pluie et les cultures de décrue (CSE, 2005). L’élevage dans le département de Dagana est pratiqué par toutes les ethnies mais traditionnellement, il constitue une spécificité des peuhls et, dans une moindre mesure, des Maures. Toutefois, il n’est pas la seule source de revenus. Chez les Wolofs, il occupe la deuxième ou la troisième place après l’agriculture et/ou le commerce (CSE, 2005). L’importance donnée à l’élevage par chaque ethnie dépend de plusieurs considérations sociales, culturelles et économiques. La pêche est très importante dans le département de Dagana, notamment dans les CR de Gaé, Ross-Béthio, et Ronkh qui sont traversées en plusieurs parties de leurs territoires par le fleuve Sénégal. C’est une pêche très artisanale et pratiquée par les populations situées dans les villages du Walo. Le commerce occupe une place importante dans les secteurs productifs du département de Dagana. En effet, les activités agricoles fournissent beaucoup de produits
66
notamment le riz et la tomate qui permettent au secteur du commerce d’être occupé à tout moment (CSE, 2005). Ces produits sont acheminés vers l’intérieur du pays, mais contribuent également à l’approvisionnement des populations locales en denrées de première nécessité. Il faut aussi noter que la position frontalière du département avec la République Islamique de Mauritanie en fait une importante zone d’échanges, notamment dans les CR de Ronkh avec le village de Rosso-Sénégal où les échanges sont très intenses. Les principaux produits qui transitent dans ce secteur sont le matériel électronique, le sucre, la tomate, les tissus, … (CSE ,2005). Le département compte trois entreprises agro-industrielles. Deux usines de fabrication de concentrés de tomates et une usine de fabrication de sucre. La zone de Richard-Toll s’est particulièrement développée ces 40 dernières années par la présence de la Compagnie Sucrière Sénégalaise. Cette entreprise fait partie des plus gros investisseurs du Sénégal et est le premier employeur privé. La CSS a mis en place 8800 ha en culture de canne à sucre et de nombreux aménagements. Des mares, ont été mises en place aux autour de l’exploitation agricole afin de permettre l’abreuvement des animaux. De plus, les canaux d’irrigation de la CSS sont utilisés par les agriculteurs pour irriguer leur parcelle et ainsi pratiquer le maraîchage. L’environnement économique est fortement impacté par la présence de cette entreprise. La CSS a un besoin en main d’œuvre conséquent. En effet, elle emploie 5000 salariés dont 2000 travailleurs saisonniers (LECHENET, 2012). I.2 CHOIX DES SITES D’ETUDES Les sites d’études ont été choisis suivant les axes de collecte de la Laiterie du Berger (LDB). Cette zone où la superficie est égale à 50 km2 est limitée par le Lac de Guiers à l’ouest, le fleuve Sénégal au Nord, la zone sylvopastorale au Sud. Cette zone du département de Dagana (région de Saint-Louis) recouvre les communautés rurales de Dagana, Mbane, Bokhol, Ronkh, Richard Toll, Ross Béthio. La zone d’étude comprend 2 grands ensembles : le Walo et le Diéri En fonction des axes de collectes de la laiterie du Berger et de l’accessibilité des éleveurs à un
centre de service de proximité (service vétérinaire ou un marché
67
hebdomadaire) dans un rayon de 7 km autour de la zone, les zones suivantes ont été retenues : •
Ross Béthio inférieur à 7km
•
Ross Béthio supérieur à 7km
La zone de Ross Béthio est caractérisée par la présence d’un marché hebdomadaire et de services vétérinaires déterminant la nécessité des éleveurs d’y aller tous les 2 ou 3 jours. Dans cette zone le diagnostic du secteur de l’élevage laisse apparaître des contraintes dont le soubassement demeure toujours la question de l’eau. En effet, les maladies récurrentes qui gangrènent le cheptel sont dues aux eaux souillées du lac dont la cause principale ciblée est les eaux de drainage de la CSS. On note aussi une diminution des aires de pâturage des animaux liée au développement de l’agriculture (riziculture), mais il existe de plus en plus des poches d’espace dans Walo constituant des pâturages post-culturaux accessibles seulement une partie de l’année. •
Bokhol inférieur à 7km
•
Bokholsupérieur à 7km
La zone de Bokhol située dans le département de Dagana, arrondissement de Mbane est une zone intermédiaire dans le Diéri, Cette zone est marquée par la présence d’air de pâturage naturel pour les animaux. L’élevage est la seconde activité économique dans le développement de la communauté rurale. Il est cependant peu productif à cause des facteurs socioculturels. En effet, le cheptel de par le nombre de têtes, est un signe de rang social chez les Peulhs, tandis que chez les Wolofs, il est une forme d’épargne. •
Niassanté inférieur à 7km
•
Naissanté supérieur à 7km
La zone de Naissante est située dans la communauté rurale de Mbane. Le problème d’abreuvement des animaux ne se pose pas durant la saison hivernale. En effet, il existe dans cette zone les mares temporaires qui constituent de véritables abreuvoirs pour le bétail. L’élevage occupe plus de 50% de la population de la communauté rurale. Cependant le Sud de la communauté rurale reste une zone pastorale. On note la présence d’un marché hebdomadaire, lieu de rencontre et d’échange, mais aussi la présence d’un forage.
68
•
Zone intermédiaire
Située le long de la route nationale et caractérisée par la présence de services vétérinaires de proximité. Cette zone regroupe une partie des communautés rurales de Dagana et Richard Toll. Au vue de tous ces atouts, ces zones ont été retenues pour la réalisation de notre travail et du fait qu’elle soit le lieu d’exécution du projet ASSTEL. I.3 MATERIEL D’ETUDE I.3.1 Matériel de collecte des informations Le matériel utilisé est constitué des fiches d’enquête destinées aux personnes à enquêter. Il s’agit essentiellement des : •
Fiches pour éleveurs laitiers ;
•
Fiches pour agents de l’Etat ;
•
Fiches pour vétérinaires privés ;
•
Fiches pour auxiliaires d’élevage. I.3.2 Matériel d’exploitation des données
Pour la saisie, le traitement et l’analyse des données nous avons eu recours au logiciel Sphinx. I.4 METHODOLOGIE D’ETUDE La méthodologie est basée sur la collecte des informations utiles à travers une revue documentaire, la confection des fiches d’enquêtes, l’échantillonnage et la collecte des données de terrain, le traitement et l’analyse des données. I.4.1 Revue documentaire Au cours de cette étape, il a été collecté le maximum d’informations possibles à travers les travaux antérieurs ayant un intérêt pour notre étude à partir de l’internet, du centre de documentation de l’EISMV, de la direction de l’élevage du Sénégal ,de la direction des services vétérinaire du Sénégal, de l’ISRA, du Service Régional de l’élevage de Saint-Louis, de l’inspection départementale de l’élevage de Dagana et des personnes ressources. Ces différentes informations nous ont permis d’avoir des outils nécessaires pour la rédaction de la partie bibliographique mais aussi d’élaborer les différents
69
questionnaires pour les Agents de l’Etat, les éleveurs laitiers, les vétérinaires privés et auxiliaires d’élevage. I.4.2 Echantillonnage La méthode d’échantillonnage utilisée pour les éleveurs est un tirage aléatoire avec choix raisonné. Elle a consisté à prendre en considération des zones choisies en fonction de la proximité de l’éleveur à un service de proximité : marché, pharmacie vétérinaire, forage et services vétérinaires. Ainsi 7 zones ont été définies : Ross Béthio inférieur à 7 km, Ross Béthio supérieur à 7km, Bokhol inférieur à 7km, Bokhol supérieur à 7 km, Zone intermédiaire (Dagana, Richard Toll), Niassanté inférieur à 7 km, Niassanté supérieur à 7km. Cinq éleveurs par zone ont été choisis par un tirage aléatoire raisonné ce qui a abouti à un effectif de 35 éleveurs. Le choix est orienté sur la répartition des éleveurs dans les différentes zones, la quantité de lait produite et leur régularité au niveau de la laiterie du berger. Les vétérinaires privés de la zone d’étude au nombre de 3 ont été tous enquêtés. Les vétérinaires de l’inspection départementale de Dagana (Agents de l’Etat) au nombre de 4 ont été tous enquêtés en particulier ceux travaillant sur les maladies animales, la production laitière et l’inspection des médicaments vétérinaires dans la zone. Concernant les auxiliaires d’élevage, nous avons opté d’enquêter le maximum des auxiliaires possibles qui interviennent parmi les éleveurs de la zone de Dagana, du fait de la méconnaissance de leur nombre. I.4.3 Enquête I.4.3.1 Phase de pré-enquête Des entretiens avec les personnes ressources nous ont permis d’avoir des informations sur la localisation des vétérinaires privés et des éleveurs que nous avons rencontré. Pour tester le questionnaire, une enquête prospective a été menée au cours d’un premier passage auprès de quatre éleveurs réparti dans les différentes localités. Cela a permis de corriger et de reformuler certaines questions. I.4.3.2 Phase de l’enquête proprement dite Les questionnaires ont été administrés en un seul passage de manière directe aux personnes à enquêter. Ce travail s’est fait par pallier en utilisant l’approche amont70
aval. Il a débuté par les enquêtes au niveau des éleveurs. Les éléments de réponse obtenus auprès de ces derniers nous ont permis d’amorcer l’enquête au niveau des auxiliaires, des agents de l’Etat et des vétérinaires privés en essayant de collecter le maximum d’informations sur les services que ces derniers offrent aux «éleveurs ». I.4.3.2.1 Enquête au niveau des éleveurs Les éleveurs interrogés sont au nombre de 35 et sont répartis entre communes et communautés rurales selon des villages bien définies dans le département de Dagana (tableau III). Les informations collectées à l’aide de ce questionnaire (Annexe I) ont concerné : -
L’identification de l’éleveur
-
Les caractéristiques de l’exploitation
-
les maladies de la zone
-
l’approvisionnement en médicament vétérinaire
Zonage
Localité
Zone intermédiaire
Tableau III : Répartition des éleveurs par zone et par village
DAGANA
GAE
Diéri
MBANE
BOKHOL
Walo
ROSS BETHIO
DIAMA
Villages Mbodiène Soutoura
Nombre 1 1
Galodéni
1
Keur Mbaye Goumel
1 1
Bofel Darou Hayré Lewani Belinamari Kouel1 Mapoudji Tethialmalal Bounama Tethianbade Belelthili AFO Beliharmanabé Hadial Mery Loumboul KeurBiram WanabéNawabé Ngaw Diadiam Fourarate Soutouboulbé Masargabou
1 1 1 1 1 1 3 1 1 1 2 1 1 3 1 3 2 1 1 1 1 1
71
Total
5
20
10
I.4.3.2.2 Enquête auprès des vétérinaires privés Les vétérinaires privés interrogés sont au nombre de trois (3) :
un docteur vétérinaire et un technicien d’élevage installés en clientèle privés dans la commune de Richard Toll ;
un docteur vétérinaire installé en clientèle privé dans la commune de Ross Béthio.
L’intervention de chacun d’eux est basée sur le choix de l’éleveur. Les informations collectées à l’aide de ce questionnaire (Annexe II) ont concerné : -
L’identification du vétérinaire privé
-
Ses rapports avec les éleveurs
-
Ses activités (traitement, prophylaxie)
-
la distribution des médicaments vétérinaire
-
Ses moyens et logistiques
-
le cadre juridico-institutionnel I.4.3.2.3 Enquête auprès des auxiliaires d’élevage
Les auxiliaires d’élevage interrogés sont au nombre de 4 et sont répartis entre communes et communautés rurales selon des villages bien définies dans le département de Dagana. Les informations collectées à l’aide de ce questionnaire (Annexe III) ont concerné : -
L’identification de l’auxiliaire d’élevage
-
Ses rapports avec les éleveurs
-
Ses activités (traitement, prophylaxie)
-
la distribution des médicaments vétérinaire
-
Ses moyens et logistiques
-
le cadre juridico-institutionnel I.4.3.2.4 Enquête auprès des agents de l’Etat
Les agents de l’Etat interrogés sont au nombre de 4. Pour ce questionnaire (Annexe IV) nous avons prix des informations relative à : -
L’identification de l’agent de l’Etat
-
Ses rapports avec les éleveurs
-
La police sanitaire 72
-
Ses activités (traitement, prophylaxie)
-
la distribution des médicaments vétérinaire
-
Ses moyens et logistiques
-
le cadre juridico-institutionnel I.4.4 L’analyse des données
Après la codification des réponses, un traitement informatique des données a été fait avec le logiciel Sphinx 2 plus. Pour les variables quantitatives sont calculées la moyenne et l’Ecart-type. Pour les variables qualitatives une comparaison est faite grâce aux calculs de fréquence. La méthode différentielle de coût est utilisée pour déterminer le niveau de prise en charge optimale de la santé qui améliore la production laitière. Elle consiste à faire la différence du coût moyen des pratiques des éleveurs avec le coût moyen des services de chaque acteur (vétérinaires privés, auxiliaires d’élevage, agents de l’Etat).
Après avoir présenté notre zone d’étude, nous allons passer au deuxième chapitre qui a porté sur la présentation et la discussion des résultats de notre étude.
73
CHAPITRE II RESULTAT ET DISCUSSION II.1 Résultat Les résultats de cette étude seront présentés en fonction des acteurs : éleveurs, vétérinaires privés, auxiliaires d’élevage et agents de l’Etat. Les résultats de l’enquête comporte six rubriques : le statut des éleveurs ; les maladies présentes dans la zone ; les pratiques vétérinaires faites par les éleveurs ; le niveau de prise en charge de ces maladies par les vétérinaires privés, les auxiliaires d’élevage et les agents de l’Etat ; les besoins en soins vétérinaires des éleveurs ; l’évaluation du coût des besoins en soins vétérinaires des éleveurs. II.1.1 Caractéristiques des élevages II.1.1.1 Le statut des éleveurs Les éleveurs interrogés ont une moyenne d’âge de 52,31±11,44 ans avec un maximum de 74 ans et un minimum de 28 ans (tableau V). Ils sont en majorité des hommes (85,71%), les femmes étant représentées à une faible proportion (14,3%). Parmi les éleveurs enquêtés, 88,6% sont propriétaires et gérants tandis que 20% sont des gérants. Le taux d’alphabétisation des éleveurs est faible. Soixante-onze virgule quatre pour cent (71,4%) des éleveurs ne sont pas instruits, ne savent ni lire ni écrire (tableau IV). Tableau IV : Niveau d’instruction des éleveurs Niveau d’instruction Ecole Française Ecole Arabe Ecole Poular Illettré
Nombre de citations 5 8 5 25
Fréquence (%) 14,3 22,9 14,3 71,4
Tous les éleveurs interrogés font la production laitière tandis que 88,6% d’entre eux exploitent également leurs animaux à des fins de production de viandes. II.1.1.2 Statut du cheptel D’après les éleveurs, la race Gobra est la plus exploitée dans le département de Dagana mais aussi il y’a un nombre important de la race GUZERA et MAURE. Le croisement de ces différentes races donne des Métisses (tableau V).
74
Tableau V : Répartition des races Race Gobra Guzera Maure Metisse
Nombre de Citation 32 19 7 10
Fréquence (%) 91,4 54,3 20,0% 28,6%
II.1.1.3 Alimentation du cheptel Pendant la saison sèche, 97,1% des éleveurs interrogés assurent l’alimentation de leurs bovins par le pâturage et 48,6% font la stabulation. Pendant l’hivernage tous les éleveurs assurent l’alimentation de leurs bovins par le pâturage. Parmi les éleveurs interrogés, 97,1% font la complémentation. Tous ces éleveurs font cette pratique pour les animaux en période de production tandis que 62,9% font la complémentation pour les animaux en sous nutrition. Dans le département de Dagana, les éleveurs assurent surtout la complémentation avec les graines de coton, l’aliment de bétail industriel, le son de riz, les drèches de tomates (tableau VI). Tableau VI : Complémentation des bovins en fonction des périodes Type complément Phase complémentation Animal en période de production Animal en sous nutrition
Graine de coton
Aliment bétail industriel
Tourteau d’arachide
Son de riz
Drèches de Tomates
5
31
28
24
1
5
21
17
17
0
II.1.2 Les maladies présentes dans la zone Les maladies recensées par les éleveurs de la zone d’étude sont consignées dans le tableau IV. Elles sont au nombre de 10. D’après les éleveurs interrogés, la Fièvre aphteuse et la Dermatose nodulaire contagieuse bovine sont les maladies les plus fréquentes dans le département de Dagana. Les maladies telles que la Distomatose, le Botulisme, la Trypanosomose sont aussi notifiées. Les enquêtes ont révélé de rare cas de Pneumonie, de Furoncle, de Thélériose et de Fièvre de la vallée du Rift (tableau VII). 75
Tableau VII : Maladies de la zone Maladies Fièvre Aphteuse
Appellation en poular Safa
Nombre de citation 35
Fréquence (%) 100
Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine Distomatose Botulisme Trypanosomose Charbon Symptomatique Téilériose Pneumonies Fièvre de la vallée du Rift
Badé=Pouthi
27
77 ,1
Walo=Balki Ngédio Ndasso Filt Lahil Dioffé
16 16 10 6 4 4 3
45,7 45,7 28,6 17,1 11,4 11,4 8 ,6
II.1.3 Les pratiques vétérinaires faites par les éleveurs II.1.3.1 Précaution et alertes D’après les éleveurs interrogés, 71,4% choisissent les zones de pâturage de leurs bovins pour éviter les maladies. Avant l’apparition des maladies, la plupart des éleveurs font la vaccination préventive ; d’autres la vaccination tardive et un pourcentage considérable (22,9%) ne prennent aucune précaution. Quand la maladie attaque leurs animaux, la plupart font appel aux vétérinaires. Certains éleveurs affirment que les vétérinaires ne sont pas disponibles. Ce qui fait qu’ils tentent leur pratique avant l’appel du vétérinaire ; d’autres achètent leurs médicaments pour faire leur propre traitement (tableau VIII). Tableau VIII : Mesures de précaution des éleveurs avant et après apparition des maladies Avant Maladie Précautions Vaccination tardive Vaccination préventive Eviter les zones contaminées Stockage de médicaments Aucune précaution TOTAL
Nombre de citation. 7 14
Fréquence (%) 20 40
3
8,6
3
8 ,6
8 35
22,9 100
Après Maladie Précautions Appel Vétérinaire Appel vétérinaire après échec du traitement Achat médicaments puis traitement
76
Nombre de citation. 22 9
Fréquence (%) 62,9 25 ,7
8
22 ,9
II.1.3.2 Mortalité et maladie des animaux Les éleveurs interrogés affirment qu’ils constatent plus de mortalité et de maladies dans leur cheptel pendant la saison sèche. La saison sèche est divisée en 2 périodes : saison sèche froide et saison sèche chaude. La saison sèche froide caractérisée par un taux de morbidité élevé où les animaux sont en incubation des maladies après avoir consommé l’herbe et les eaux contaminées de l’hivernage. Pendant cette période, avec les revenus de l’élevage (vente de lait et d’animaux), les éleveurs parviennent à prendre en charge les maladies ; ce qui diminue les mortalités. -La saison sèche chaude caractérisée par un taux de mortalité élevé avec une période marquée par la sécheresse où les animaux n’ont pas de pâturage avec une sousalimentation conduisant à un déficit immunitaire, avec une chute de la production laitière et une diminution du rendement carcasse des bovins. Ainsi la plupart des éleveurs ne parviennent pas à prendre en charge les maladies de leurs animaux. Ce qui entraine un taux de mortalité élevé. Pendant cette période, la plupart des éleveurs tente la vente des bovins mâles pour avoir de l’argent et traiter les malades (tableau IX). Tableau IX : Périodes de mortalité et de maladie des animaux Période de mortalité Début hivernage Pendant l’hivernage Fin hivernage Pendant la saison sèche
Nombre de citation 5 13 10 18
Fréquence (%) 14,3 37,1 28,6 51,4
II.1.3.3 Affections soignées par les éleveurs Parmi les éleveurs interrogés, 94,3% affirment avoir pu soigner leurs bovins par euxmêmes. La plupart des éleveurs affirment pouvoir soigner la Fièvre Aphteuse (62,9%), Distomatose (28,6%), Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine (20%) et d’autres pathologies tels que la trypanosomose, le Botulisme, le charbon symptomatique les fractures (tableau X).
77
Tableau X : Affections soignées par les éleveurs Affection Fièvre Aphteuse Charbon symptomatique Dermatose nodulaire Contagieuse Bovine Trypanosomose Botulisme Distomatose Fracture Boiterie Abcès Dystocie Parasitose Eventration Pneumonie
Nombre de citation 22 1 7 5 5 10 3 1 2 1 1 2 1
Fréquence (%) 62,9 2 ,9 20 14,3 14,3 28,6 8,6 2,9 5,7 2,9 2,9 5,7 2,9
II.1.3.4 Méthodes de prises en charge des maladies par les éleveurs Le tableau suivant nous indique les différentes pratiques vétérinaires faites par les éleveurs. Ainsi pour une meilleure compréhension de ce tableau, certaines pratiques sont expliquées en dessous du tableau (tableau XI).
78
Tableau XI : Méthodes de prises en charge des maladies par les éleveurs Maladies
Fièvre aphteuse
Dermatose nodulaire
Trypanosomose Botulisme
Distomatose
Fracture
Boiterie Abcès Dystocie Parasitose Eventration Pneumonie Amaigrissement
Médicaments utilisés
Posologie (cc)
Ivomec et Oxy 20% Oxy 20% Oxy20%
5 10 10 10 pendant 3 jours 6 10
Oxy 20% Oxy 20% et poudre d’Acacia Oxy20% et Bleu Méthylène Oxy10% Oxy10% Oxy20% et Pétrole Application de la poudre* d’Acacia sur les plaies 5 bolus Discocinq Oxy 10% Oxy 20% Oxy 20% Clavosec Bolus Discocinq Sachet Trypanocide et eau tiède Oxy20% Oxy10% Anaboot Oxy20% Bolus Discocinq Douvenix Discocinq et Ivomec Ligature 2Fagot de bois massage* Oxy 10% Oxy20% Bolus Discocinq Feu sel incision Chirurgie et Oxy10% Chirurgie et sel* Manipulation Tera anti-diarrhée Ivomec Suture cautérisation Antibiotique Mil huile cautérisation* Pasteurelox Oxy20%
79
10 3 6
Nombre Fréquence de (%) citation. 1 2,9 11 3
31,4 8,6
1 1
2,9 2,9
1 2 2 1 1
2,9 5,7 5,7 2,9 2,9
1 6 1 10 4 10 pendant 1 3jours 1 5 1 1 3 10 2 6 1 4 1 10 1 5 7 20 5 1 1 2 6 1 6 1 5 1 1 5 1 1 2 20 1 1 2 1 1 1 1
2,9 2,9 11,4 2,9 2,9 2,9 8,6 5,7 2,9 2,9 2,9 20 14,3 2,9 2,9 5,7 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 5,7 2 ,9 2,9 2,9 2,9
FIEVRE APHTEUSE La Plupart des éleveurs traitent la fièvre aphteuse par injection de l’oxytétracycline 10% ou 20%et affirment avoir de bons résultats avec ce traitement cependant les posologies changent d’un éleveur à l’autre. D’autres associent l’Oxy20% et le Pétrole* : d’après ces éleveurs pour le traitement de la Fièvre Aphteuse, ils nettoient les plaies avec du pétrole et font une injection d’Oxytétracycline 20%. Certain éleveurs font l’application de la poudre* d’Acacia nilotica sur les plaies : Ces éleveurs soignent les plaies de la Fièvre Aphteuse avec la poudre d’acacia qui a des vertus thérapeutiques scientifiquement démontrées. FRACTURE 2 Fagot de bois massage* : Les éleveurs posent 2 fagots de bois de part et d’autre de la fracture, l’immobilise en l’attachant avec un cordon puis ils font le massage traditionnel. ABCES Chirurgie et sel* : Pour cette pratique les éleveurs chauffent un couteau jusqu’à ce qu’il soit rouge font une incision pour vider le contenu de l’abcès. EVENTRATION Mil –huile- cautérisation* Pour cette pratique les éleveurs chauffe un couteau jusqu’à ce qu’il soit rouge, remplissent la plaie avec de l’huile et du mil puis font la cautérisation de la plaie avec le couteau chauffé. Pour le traitement de la plupart des pathologies citées dans le tableau ci-dessous nous notons une utilisation permanente de l’oxytétracycline par les éleveurs II.1.3.5 Médicaments vétérinaires Tous les éleveurs interrogés achètent des médicaments vétérinaires. II.1.3.5.1 Lieux d’achat des médicaments La plupart des éleveurs enquêtés achètent les médicaments pour le traitement de leurs animaux au niveau des pharmacies vétérinaires privés (91,4%) mais aussi sur des marchés hebdomadaires (12%).
80
II.1.3.5.2 Types de médicament achetés. Les éleveurs achètent surtout les antibiotiques mais aussi des déparasitant. Il faut noter que les déparasitants sont surtout achetés par les éleveurs du Walo où la Distomatose est endémique. Les animaux sont atteints de la maladie par consommation de l’eau du fleuve. Les éleveurs affirment maitriser la situation avec le déparasitage des animaux. Les vaccins et les vitamines sont rarement acheter par les éleveurs (tableau XII). Tableau XII: Types de médicaments les plus achetés Types de médicaments
Nombre de citation
Fréquence (%)
Antibiotique Vitamine Déparasitant Vaccin
35 9 23 9
100 25,7 65,7 25,7
II.1.3.5.3 Doses et voies d’administrations des médicaments Pour voir si les éleveurs maitrisent les doses et voies d’administration des médicaments vétérinaires nous les avons évalués sur la dose à administrer à un bovin qui pèse 200 à 250 kg, nous avons comparé leurs réponses à la norme, ce qui nous a permis d’avoir les résultats suivants (tableau XIII). Ainsi parmi les éleveurs interrogés 82,9% affirment maîtriser les doses et voies d’administrations des médicaments, seuls 17,1 % disent qu’il ne les maitrise pas. Ainsi ces éleveurs ont essayé de nous donner un aperçu sur leurs pratiques par rapport aux doses et voies d’administrations de l’Ivermectine et de l’Oxytétracycline (tableau XIII). En comparant les réponses des éleveurs interrogés à la norme : -
65,7 % maitrisent les voies d’administration de l’Ivermectine avec une dose moyenne acceptable de 4,76 pour les animaux de 200 à 250Kg.
-
80% maitrisent les voies d’administration de l’Oxytétracycline avec une dose moyenne de 11,83 pour les animaux de 200 à 250 Kg. Donc pour la posologie de l’Oxytétracycline 100% sont en dessous de la dose normale.
81
Tableau XIII : Exemples de voies d’administration données par les éleveurs Voie d’administration IM SC Ivermectine 8,6% 65,7% Oxytetracycline 80% 2,9% Exemples de médicaments
Dose moyenne (ml)
Normes Voie d’administration SC IM
4,76 11,83
Dose 1ml/50Kg 1ml/10Kg
II.1.3.5.4 Coût des pratiques vétérinaires des éleveurs Le coût moyen global des pratiques vétérinaires des éleveurs pour une maladie est de 1402,065 FCFA. Le coût moyen de traitement le plus élevé est le coût du traitement de l’éventration qui est de 5000 FCFA. Nous notons aussi des coûts moyens élevés pour le traitement de la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine 1866,67 FCFA avec un maximum de 3500 FCFA et un minimum de 200 FCFA. Le coût moyen pour le traitement de la Distomatose est aussi important (1470,4 FCFA) avec un maximum de 4050 FCFA et un minimum de 100 FCFA. Le coût moyen de traitement le plus bas est le coût du traitement de la boiterie 25 FCFA (tableau XIV). Tableau XIV: Coût des pratiques vétérinaires des éleveurs Maladies Fièvre Aphteuse Charbon Symptomatique Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine Trypanosomose Botulisme Distomatose Fracture Boiterie Abcès Dystocie Parasitose Eventration Pneumonie
Coût moyen de la prise en Minimum charge/animal (FCFA) (FCFA) 918,42 50 100 100 1866,67 200
Maximum (FCFA) 3 500 100
1010 662,5 1470,4 750 25 3000 0 500 5000 2000
1 250 1 400 4 050 3 000 25 3 000 0 500 5 000 2 000
800 150 100 500 25 3000 0 500 5000
82
II.1.4 EVALUATION DU NIVEAU DE PRISE EN CHARGE DES MALADIES II.1.4.1 NIVEAU DE PRISE EN CHARGE PAR LES VETERINAIRES PRIVES II.1.4.1.1 Moyens et logistiques
Tous les vétérinaires occupent un bâtiment en location pour leur intervenions et la vente.
Un parmi eux affirme que le transport est une contrainte à son travail.
Le coût du transport est pris en charge par l’éleveur en fonction de la distance où il se trouve. II.1.4.1.2 Maladies les plus fréquentes selon les vétérinaires
Les maladies les plus fréquentes dans la zone sont au nombre de huit (8). Les plus importantes maladies sont la fièvre aphteuse, la distomatose et le charbon symptomatique. Elles sont suivies par le botulisme et la pasteurellose. En dernière position, on retrouve la dermatose nodulaire contagieuse bovine, les dystocies et les pneumonies. II.1.4.1.3
Méthodes de prise en charge des maladies par les
vétérinaires privés II.1.4.1.3.1 Fréquences de consultation Ces acteurs attestent que les éleveurs consultent aussitôt après suspicion de maladie, soit en fin de maladie ou après avoir essayé leur propre traitement. Les consultations tardives sont notifiées par les vétérinaires privés. Les éleveurs consultent généralement les vétérinaires privés individuellement et en cas de maladie. II.1.4.1.3.2 Motifs de consultation dans des villages Les motifs de déplacement des vétérinaires privés pour des consultations dépendent en priorité de la sollicitation des éleveurs, suivis par leur disponibilité et enfin des périodes de marché hebdomadaire.
83
II.1.4.1.3.3 Périodes de traitement des animaux D’après les vétérinaires privés interrogés les éleveurs traitent leurs animaux surtout en saison sèche et pendant l’hivernage. La saison sèche est caractérisée par 2 périodes : -
la saison sèche froide (Décembre ; Janvier ; Février)
-
la saison sèche chaude (Mars ; Avril ; Mai ; Juin ; Octobre ; Novembre).
Les éleveurs traitent surtout leurs
bovins pendant la saison sèche froide où les
maladies sont plus fréquentes et où les éleveurs ont plus de revenus liés à la vente de lait pendant l’hivernage. II.1.4.1.3.4 Traitement Tous les vétérinaires privés interrogés traitent la Fièvre Aphteuse, le Charbon Symptomatique avec l’Oxytétracycline 20%. Ils traitent la Distomatose avec le Douvenix, un parmi eux traitent aussi la Distomatose avec le Distokel. Un des vétérinaires privés interrogés traite le Botulisme avec de l’Oxytétraycline 20% et de l’Anaboot. Un autre traite cette affection avec l’Oxytétracycline 20% et du complexe vitaminé (tableau XV). Tableau XV : Traitements les plus fréquemment utilisés par les vétérinaires Maladies Fièvre aphteuse Distomatose DNCB Charbon symptomatique Botulisme Carence Pneumonie
Médicaments utilisés Oxy 20% Douvenix Distokel Oxy20% Oxy20% Oxy20% + Complexe vitaminé Anaboot + Oxy 20% Complexes vitaminés Sulfamides
Nombre de citation 3 3 1 1 3 1 1 1 1
II.1.4.1.3.5 Vaccination Depuis l’année dernière tous les vétérinaires interrogés disent que la vaccination se fait massivement dans la zone. Tous les vétérinaires privés interrogés affirment maîtriser la zone en termes de prévention des maladies ; et sont à 50% informés par les éleveurs pour cette maitrise.
84
• Types de vaccins utilisés D’après les vétérinaires privés interrogés la plupart des vaccins utilisés dans la zone sont des vaccins atténués ; cependant eux tous affirment avoir un réfrigérateur pour la conservation des vaccins (tableau XVI). Tableau XVI : Types de vaccins utilisés Types de vaccins Vaccin vivant Vaccin atténué
Nombre de citation 1 3
Les vaccins les plus utilisés dans la zone sont : le Pasteurellox, le Dermapox, l’Anaboot, le Carbosymto, l’Aphtovax est très rarement utilisé dans la zone car il y’a une rupture permanente de stock malgré la présence de la maladie (tableau XVII). Tous les vétérinaires installés en clientèle privé dans le Département de Dagana ont un mandat sanitaire. Tableau XVII : Vaccins faits aux bovins de la zone Vaccins Pasteurellox Aphtovax Dermapox Anaboot Carbosympto
Maladie Pasteurellose Fièvre Aphteuse DNCB Botulisme Charbon Symptomatique
Nombre de citation 3 1 2 2 2
• Parcs de vaccination Parmi les vétérinaires interrogés 3 jugent les parcs de vaccination de la zone sont insuffisants pour répondre aux Objectifs et attente des éleveurs pendant la vaccination et en plus ils ne sont pas sûre de la prise en charge de la totalité des maladies de la zone. II.1.4.1.4 Distribution des Médicaments Les vétérinaires installés en clientèle privé ont une pharmacie clinique pour leurs interventions et la vente des médicaments vétérinaires. • Classe des médicaments les plus fréquemment vendus aux éleveurs D’après les vétérinaires privés interrogés, les médicaments les plus fréquemment vendus aux éleveurs sont les Vitamines, les Déparasitants et les Antibiotiques
85
II.1.4.1.5 Coût de la prise en charge des maladies par les vétérinaires privés • Coût des traitements Selon les vétérinaires privés, le coût moyen du traitement d’une maladie le plus élevé est le coût du traitement contre le botulisme 2250 FCFA avec un maximum 3000 FCFA et un minimum de 2250 FCFA. Le coût moyen du traitement le plus bas est le coût du traitement du traitement du charbon symptomatique avec un maximum de 2100 FCFA et le minimum de 1000 FCFA (tableau XVIII). Tableau XVIII : Coût de la prise en charge des maladies par les vétérinaires privés Maladies Fièvre Aphteuse Distomatose DNCB Charbon Symptomatique Botulisme
Coût de la prise en charge/animal (FCFA) 1833,33 1833,33 3000 1366,67 2250
Minimum (FCFA) 1000 1500 3000 1000 1500
Maximum (FCFA) 2500 2500 3000 2100 3000
• Coût des vaccinations faites aux bovins de la zone Selon les vétérinaires privées le coût moyen le plus bas des vaccins faits aux bovins de la zone est 100 FCFA .Ce coût est appliqué pour la vaccination contre la pasteurellose, la dermatose nodulaire contagieuse bovine et le charbon symptomatique. Le coût moyen le plus élevés des vaccins fait aux bovins de la zone est le coût de la vaccination contre la Fièvre Aphteuse 750FCFA avec un maximum de 1000 FCFA et un minimum de 500 FCFA (tableau XIX). Tableau XIX : Coût des vaccins faits aux bovins de la zone Vaccins
Pasteurellox
Aphtovax Dermapox Anaboot Carbosympto
Maladies
Périodes
Pasteurellose
Fin Octobre Décembre/Mars 2 fois par an Octobre/Décembre
Fièvre Aphteuse DNCB Décembre Botulisme Décembre 2 fois par an Charbon Décembre/Mars Symptomatique Décembre
86
Coût moyen
Minimum (FCFA)
Maximum (FCFA)
100
100
100
750 100 300
500 100 200
1000 100 400
100
100
100
• Coût des vaccins pris en charge par l’Etat D’après les vétérinaires privés sur les 5 vaccins faits dans la zone l’Etat prend en charge 3 vaccins mais de façon irrégulière. Le coût moyen le plus bas des vaccins pris en charge par l’Etat est le coût moyen du vaccin contre la Dermatose nodulaire contagieuse bovine 50 FCFA. Le coût moyen le plus élevé des vaccins pris en charge par l’Etat est le coût moyen du vaccin contre la Fièvre Aphteuse 375 FCFA avec un maximum de 500 FCFA et un minimum de 250 FCFA (tableau XX). Tableau XX : Coût des vaccins pris en charge par l’Etat Vaccins
Maladies
Périodes
Pasteurellox
Pasteurellose Irrégulier
Aphtovax
Fièvre Aphteuse
Dermapox
DNCB
Décembre /Mars Fin hivernage Octobre /Décembre Septembre /Février Irrégulier
Coût moyen 100
Minimum (FCFA) 100
Maximum (FCFA) 100
375
250
500
50
50
50
• Coût des médicaments vendus aux éleveurs Selon les vétérinaires privés le médicament le plus cher vendu aux éleveurs est l’Ivomec D (déparasitant) avec un coût moyen de 5512,5 avec un maximum de 17500 FCFA sous forme de flacon et un minimum de 1000 FCFA au détail. Le coût moyen le plus bas des médicaments vendu aux éleveurs est le coût du Discocinq (déparasitant) 233,33 FCFA avec un maximum de 300 CFA et un minimum de 150 FCFA (tableau XXI).
87
Tableau XXI : Coût des médicaments vendus aux éleveurs Classes
Médicaments
Déparasitant
Antibiotique
Vitamine
Albendazole
Coût moyen 350
Minimum Maximum (FCFA) (FCFA) 200 500
Douvenix Discocinq Ivomec simple Ivomec d Cypermetrine Veriben Oxyetracycline 20% Oxyetracycline 10% Oxyetracycline 5% Fredop Olivitasol Multiphos Coophacalcium
1533,33 233,33 6250 5512,5 8000 1500 737,50 475 200 2166,67 400 1500 1000
1000 150 500 1000 8000 1500 500 250 200 1000 400 1500 1000
2000 300 12000 17500 8000 1500 1000 750 200 4000 400 1500 1000
Tous les vétérinaires de la zone affirment pouvoir satisfaire les besoins en soins vétérinaires des animaux. • Coût du transport Les éleveurs paient le déplacement des vétérinaires pour le traitement de leurs animaux. Le transport est payé en fonction de la distance. Ainsi, l’éleveur situé à 30 km paie 15 000 à 20 000 FCFA pour le carburant soit en moyenne 666 FCFA/Km. II.1.4.2 NIVEAU DE PRISE EN CHARGE DE CES MALADIES PAR LES AUXILIAIRES Les Auxiliaires interrogés ont une moyenne d’âge de 54±6,78 ans avec un maximum de 59 ans et un minimum de 44ans. Ils sont tous de sexe masculin. II.1.4.2.1 Structures et durée de formation des auxiliaires Tous les auxiliaires interrogés sont formés par des structures bien définies pour une durée donnée et dans un domaine précis de la Médecine vétérinaire. Parmi les auxiliaires d’élevages interrogés, un d’entre eux était formé par l’IPAD pour une durée d’une année. Deux sont formés par la SAED pour une formation qui a duré une année et un d’entre eux est formé au Maroc pour une durée de formation de 4 ans.
88
II.1.4.2.2 Domaines de formation Parmi les auxiliaires interrogés, 3/4 savent lire et écrire le français, les 1/4 qui ne sont pas instruits demandent conseils aux vétérinaires par rapport à la posologie et voie d’administration des médicaments vétérinaires. Selon les auxiliaires d’élevage, 3 ont reçus une formation en alimentation contre 1 en Pharmacie vétérinaire, en clinique vétérinaire et en virologie. En outre, 1/4 des auxiliaires souhaitent recevoir une formation complémentaire en production laitière, en alphabétisation, en dépistage des maladies en insémination artificielle. Le tableau cidessus représente les formations de base reçus par les auxiliaires et les formations complémentaires que ces derniers souhaitent avoir (tableau XXII). Tableau XXII : Domaines de formation des auxiliaires Rubrique
Formation de base
Formation complémentaire souhaité
Domaines de formation Pharmacie vétérinaire Alimentation Clinique vétérinaire Virologie Production laitière Alphabétisation Dépistage des maladies Insémination artificielle
Effectif 1 3 2 1 1 1 1 1
II.1.4.2.3 Activités des auxiliaires II.1.4.2.3.1 Traitement des maladies D’après les auxiliaires, les éleveurs traitent le plus leurs bovins en début d’hivernage. Trois quart des auxiliaires suivent les animaux jusqu'à rémission et 1/4 suivent les animaux une semaine après (tableau XXIII). Tableau XXIII : Périodes où les éleveurs traitent leurs bovins Traitement Saison sèche Début hivernage Pendant hivernage Fin hivernage Total.
89
Effectif 1 2 1 1 4
• Diagnostic des maladies Concernant les interventions sur l’animal, tous les auxiliaires affirment poser un diagnostic avant de faire le traitement mais la plupart d’entre eux ne possèdent pas les outils de diagnostic vétérinaire tels que le stéthoscope et le thermomètre, ils se basent sur l’examen à distance. • Maladies traités par les auxiliaires La majeure partie des auxiliaires sont des éleveurs qui vivent dans les villages et jouent un grand rôle dans la surveillance épidémiologique des maladies car étant plus proche des éleveurs. Ils assurent le rôle de relais communautaires en travaillant avec les vétérinaires pour le dépistage des maladies. D’après les auxiliaires interrogés, la Distomatose et les diarrhées sont parmi les maladies les plus fréquentes dans le département de Dagana. On remarque un pourcentage considérable de la Fièvre Aphteuse ; la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine ; le Charbon symptomatique et de rare cas de Botulisme ; de Fièvre et de Pasteurellose. • Périodes d’apparition des maladies Selon les auxiliaires interrogés pendant la période hivernale, il apparait les maladies telles que la Fièvre Aphteuse (fin hivernage), la Distomatose, la DNCB, le charbon symptomatique, les Diarrhée. D’autres auxiliaires affirment que pendant la saison sèche, ils notent la présence de la Distomatose, le charbon symptomatique, la trypanosomose et les Fièvres ; et que les maladies telles que la Fièvre aphteuse la Distomatose, apparaissent à tout moment quant au Botulisme il apparait de façon épizootique
.
• Méthodes de prise en charge des maladies par les auxiliaires d’élevage Pour le traitement de la Fièvre Aphteuse et de la dermatose nodulaire contagieuse bovine, 3/4 des auxiliaires d’élevage utilisent l’Oxytétracycline 20%. Un seul d’entre eux utilise l’Aphtovax pour ces deux traitements. Selon les auxiliaires pour le traitement de la Distomatose, la majeure partie utilise 5 bolus de Discocinq pour un bovin adulte. Un d’entre eux utilise de l’ivomec D.
90
Deux auxiliaires affirment pouvoir traiter le Botulisme avec le Pasteurellox et pour le traitement de la pasteurellose, un parmi eux le fait avec de l’Oxytétracycline 20%, un autre le fait avec le pasteurellox (tableau XXIV). Tableau XXIV : Méthodes de prise en charge des maladies par les auxiliaires d’élevage Maladies Fièvre aphteuse Distomatose Nodulaire contagieuse bovine Charbon symptomatique Trypanosomose Botulisme Pasteurellose
Médicaments utilisés Oxy 20% Aphtovax 5bolus Discocinq Ivomec D Oxy20% Aphtovax Pasteurelox Trypanocide IvomecD +Douvenix Calcium+Anaboot+Oxytétracycline Oxy20% Pasteurellox
Nombre de citation 3 1 3 1 3 1 2 1 1 1 1 1
II.1.4.2.3.2 PROPHYLAXE • But de la prophylaxie Tous les auxiliaires interrogés dans la zone affirment savoir vacciner, parmi ces auxiliaires 2/4 disent que le but de la vaccination est la prévention contre les maladies, 1/4 affirment que la vaccination a pour but de protéger contre les maladies et le reste disent que c’est pour le traitement des maladies. • Provenance et conservation des vaccins Tous les auxiliaires interrogés affirment que les vaccins qu’ils utilisent proviennent des cabinets vétérinaires privés et la majorité confirme qu’ils n’ont pas de matériels de froid pour la conservation de vaccins. Cependant un parmi eux utilise une glacière. II.1.4.2.3.3 Coût de la prise en charge des maladies par les auxiliaires d’élevage • Coût de traitement des maladies par les auxiliaires d’élevage Selon les auxiliaires d’élevage le coût moyen le plus élevé pour le traitement d’une maladie est le coût moyen du traitement du botulisme 8000 FCFA.
91
Le coût moyen le plus bas est le coût moyen du traitement contre le charbon symptomatique et la dermatose nodulaire contagieuse bovine 1500 FCFA (tableau XXV). Tableau XXV: Coût de traitement des maladies par les auxiliaires d’élevage Maladies
Coût moyen de la prise en charge/animal
Minimum (F CFA)
Maximum (F CFA)
Fièvre aphteuse Distomatose DNCB Charbon symptomatique Trypanosomose Botulisme
1 833,33 2 375 1 500 1 500 2 250 8 000
1 000 2 000 1 500 1 500 1 000 8 000
3 000 2 750 1 500 1 500 3 500 8 000
• Coût de prévention des maladies par les auxiliaires d’élevage Selon les auxiliaires d’élevage, le coût moyen le plus élevé pour la prévention d’une maladie est le coût de la prévention contre la trypanosomose et les fièvres. Ils sont respectivement de 2250 FCFA pour la trypanosomose et les fièvres. Le coût moyen le plus bas pour la prévention d’une maladie est le coût de la prévention contre le botulisme, 200 FCFA (tableau XXVI) Tableau XXVI: Coût de prévention des maladies par les auxiliaires d’élevage Maladies Fièvre aphteuse Distomatose DNCB Charbon Symptomatique Trypanosomose Botulisme
Coût moyen de la prise en charge/animal 1250 950 1500 1500 2250 200
Minimum (F CFA) 1000 750 1500 1500 1000 200
Maximum (F CFA) 1500 1500 1500 1500 3500 200
II.1.4.3 NIVEAU DE PRISE EN CHARGE DE CES MALADIES PAR LES AGENTS DE L’ETAT Ils ont une moyenne d’âge est de 50,25 ± 11,87 ans avec un maximum de 59 ans et un minimum de 33 ans. Parmi le personnel interrogé, un (1) est un technicien vétérinaire et 3 sont des Agents de l’Etat.
92
II.1.4.3.1 Police sanitaire Les trois quart (3/4) des Agents de l’Etat interrogés n’ont pas lu le code de déontologie de la profession vétérinaire. Parmi les Agents de l’Etat interrogés, 3/4 affirment avoir maîtrisé la zone en termes d’approvisionnement en médicaments vétérinaires ; ils affirment que des médicaments vétérinaires proviennent des Pharmacies Vétérinaires Privés et de la fraude La plupart des agents interrogés affirment que les produits vendus dans la zone ne sont pas conformes aux normes et doses de conservation sauf ceux vendus aux niveaux des pharmacies privés (tableau XXVII). Tableau XXVII : Conformité aux normes dose et conservation Secteurs
Doses
Nombre de citation
Pharmacies vétérinaires
Conformes aux normes
1
Secteur informel
Non conformes aux normes
3
D’après les Agents de l’Etat interrogés, il existe quatre
points de ventes de
médicaments vétérinaires dans la zone, une moitié juge ces structures capables de satisfaire les besoins en soins vétérinaires des éleveurs ; l’autre moitié ne le pense pas. 3/4 des Agents de l’Etat interrogés affirment faire la surveillance épidémiologique de la zone et sont pour la plupart informés par les éleveurs. II.1.4.3.2 Traitement Tous les agents de l’Etat affirment faire la consultation des animaux des éleveurs par des produits non subventionnés par l’Etat. • Méthodes de prise en charge des maladies par les agents de l’Etat Les agents de l’Etat traitent la fièvre aphteuse avec injection de l’Oxytétracycline 20% par voie parentérale et du spray qu’ils appliquent sur les plaies. Pour le traitement des diarrhées, ils utilisent l’Oxytétracycline 20% associé au veto anti diarrhée. L’Oxytétracycline 20% est aussi utilisé pour le traitement de la fièvre et pour les pneumonies, ils utilisent les sulfamides (tableau XXVIII).
93
Tableau XXVIII : Méthodes de prise en charge des maladies par les agents de l’Etat Maladies Fièvre aphteuse Distomatose Pneumonie Carence Dystocie
Médicaments utilisés Oxy 20% + Spray Distokel Sulfamides Vitamines Manipulation
Nombre de citation 1 1 1 1 1
II.1.4.3.3 Vaccination D’après les Agents de l’Etat interrogés, 75% des vaccins utilisés dans la zone sont des vaccins vivants atténués, et ils ont un réfrigérateur pour la conservation des vaccins. Ils font leur vaccination en se déplaçant. Un quart (1/4) des Agents interrogés affirment qu’il existe plus de 14 parcs de vaccination dans la zone et jugent ces parcs insuffisants pour répondre aux objectifs et attentes des éleveurs pendant la campagne de vaccination. • Maladies prises en charges par l’ETAT D’après les Agents de l’Etat interrogés, les vaccins faits aux bovins pris en charge par l’Etat sont le Pasteurellox, l’Aphtovax, le Dermapox, ces vaccins sont faits de façon irrégulière (tableau XXIX). Tableau XXIX : Maladies prises en charge par l’ETAT Maladies Pasteurellose Fièvre aphteuse Dermatose nodulaire
Période de vaccination Octobre/Décembre Irrégulier Septembre/Octobre Irrégulier Décembre/Mars Irrégulier
Nombre de citation 1 1 1 1 1 1
• Vaccins pris en charge par les éleveurs D’après les Agents de l’Etat, les éleveurs prennent surtout en charge le Pasteurellox et l’Anaboot (tableau XXX). Tableau XXX : Vaccins pris en charge par les éleveurs Vaccins Pasteurellox Anaboot Carbosympto
Maladies Pasteurellose Botulisme Charbon symptomatique
94
Nombre de citation 3 3 2
II.1.4.3.4 Distribution de médicaments vétérinaire Tous les Agents de L’Etat interrogés ont un stock pour leur usage personnel. Ils s’approvisionnent en médicament vétérinaires au niveau des pharmacies privés. Les 3 agents de l’Etat sur 4 interrogés affirment que les médicaments les plus fréquemment achetés par les éleveurs sont les antibiotiques et les déparasitants. II.1.4.3.5 Coût de la prise en charge des maladies par les AGENTS DE L’ETAT • Coût des traitements Selon les Agents de l’Etat, le coût moyen le plus élevé est de 2000 FCFA pour le traitement contre la Fièvre Aphteuse, les Dystocie et les Fièvres. Le coût moyen du traitement le plus bas est le coût du traitement contre les carences (1000 FCFA). Tous les Agents interrogés affirment qu’ils traitent mais ne font pas la prévention contre les maladies. Cette tâche est laissée aux vétérinaires mandatés. Les agents interrogés jugent que les éleveurs supportent ces prix et ces derniers leur permettent d’avoir des bénéfices (tableau XXXI). Tableau XXXI : Coût de la prise en charge des maladies par les agents de l’Etat Maladies Fièvre aphteuse Distomatose Pneumonie Carence Dystocie
Coût moyen de la prise en charge/animal 2000 1500 1500 1000 2000
Minimum (F CFA) 2000 1500 1500 1000 1000
Maximum (F CFA) 2000 1500 1500 1000 3000
• Coût de la vaccination des maladies prises en charge par l’Etat D’après les Agent de l’Etat, le coût moyen le plus élevé pour la vaccination prise en charge par l’Etat est le coût de la vaccination contre la Fièvre Aphteuse (250 FCFA). Le coût moyen de la vaccination le plus bas est le coût de la vaccination contre la pasteurellose (50 FCFA) (tableau XXXII).
95
Tableau XXXII: Coût de la vaccination des maladies prises en charge par l’Etat Maladies
Coût de la prise en charge/animal
Pasteurellose Fièvre aphteuse Dermatose nodulaire
50 250 125
Minimum (F CFA) 50 250 50
Maximum (F CFA) 50 250 200
• Coût des vaccins pris en charge par les éleveurs Selon les vétérinaires privés, le coût moyen le plus élevé pour les vaccins, pris en charge par les éleveurs, est le coût de la vaccination contre le botulisme (187,5 FCFA) avec un minimum de 75 FCFA et un maximum de 300 FCFA. Le coût moyen de la vaccination contre le charbon symptomatique est le plus bas (65 FCFA) (tableau XXXIII). Tableau XXXIII : Coût des vaccins pris en charge par les éleveurs Maladies Pasteurellose Fièvre aphteuse Dermatose nodulaire
Coût de la prise en charge/animal 50 250 125
Minimum (F CFA) 50 250 50
Maximum (F CFA) 50 250 200
II.1.5 BESOINS EN SOINS VETERINAIRES DES ELEVEURS Les éleveurs interrogés ont souligné des besoins qui différent en fonction des localités où ils habitent (tableau XXXIV). De manière globale, les besoins les plus importants notifiés par les éleveurs sont : subvention des médicaments, disponibilité des vétérinaires, la construction des parcs de vaccination, mise en place des magasins de vente d’aliments et de médicaments, formation des éleveurs et disponibilité des médicaments vétérinaires sur le marché.
96
Tableau XXXIV : BESOINS EN SOINS VETERINAIRES DES ELEVEURS Besoins exprimés
MBANE
Disponibilité des médicaments vétérinaires Contrôle des médicaments vétérinaires Subvention des médicaments Disponibilité vétérinaire Magasin de vente d’aliment et de médicaments Formation des éleveurs sur les pratiques d’élevage Parc de vaccination Prêt bancaire pour l’entretien et l’achat des médicaments Pharmacies vétérinaires villageoises Formation des auxiliaires Parc de stabulation Vaccination préventive des maladies Subvention de l’Etat
11,4
II.I.6
BOHKOL
DIAMA
ROSS BETHIO
GAE DAGANA
Nombre de citation
2 ,9
5,7
7
20
1
2 ,9
17
48,6
11
31,4
9
25,7
7
20
11 4
31,4 11,4
4
11,4
2,9
5
14,3
5,7 5,7
2 6
5,7 17,1
2,9
1
2,9
2,9
8,6
17,1
5,7
14,3
11,4
8,6
2,9
2,9
8,6
11,4
2,9
11,4
5,7
2,9
2,9 2,9
8,6 5,7
8,6 2,9
2,9
2,9
2,9
8,6
2,9
DU
5,7 2,9
11,4
2,9
11,4
EVALUATION
2,9
COUT
DES
BESOINS
EN
Fréquence (%)
SOINS
VETERINAIRES DES ELEVEURS Coût moyen de traitement par maladies Les maladies les plus fréquents citées par les éleveurs sont : la Fièvre Aphteuse, Distomatose, Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine et d’autres pathologies tels que la trypanosomose, le Botulisme, le charbon symptomatique. Le coût moyen global de traitement de maladie le plus élevé dans la zone de Dagana est le Coût moyen global du traitement du Botulisme 3637,5 FCFA, le coût moyen global du traitement d’une maladie le plus bas est le coût du traitement du Charbon Symptomatique 947,19 FCFA.
97
Le coût moyen global des maladies les plus fréquentes dans la zone est de 2029,57 FCFA (tableau XXXV). II.1.6.1 Coût Moyen du traitement des maladies par les différents acteurs Pour mieux appréhender le coût des besoins en soins vétérinaires des éleveurs, nous avons calculé le coût moyen de traitement des maladies par les différents acteurs (Eleveurs, Vétérinaires privés, Auxiliaires, Agent de l’Etat) (Tableau XXXVI). Ainsi, nous avons fait la différence de ces différents coûts par le coût moyen des pratiques des éleveurs enfin de faire la comparaison des coûts des pratiques des différents acteurs.
Coût Moyen Vétérinaires privés
Coût Moyen Agent Etat
2056,67 FCFA
1750 FCFA
Besoins éleveurs
Coût Moyen Eleveurs
Coût Moyen Auxiliaires
1474,6 FCFA
3427,08 FCFA
- L’analyse de ces résultats montre une différence de 1952,48 FCFA du coût moyen entre le traitement d’une maladie par l’auxiliaire et par l’éleveur. On remarque une différence 582,07 FCFA entre le coût moyen de traitement d’une maladie par le vétérinaire privé et par l’éleveur. - D’après ces résultats, on remarque une différence de 275,4 FCFA entre le coût moyen de traitement d’une maladie par l’Agent de l’Etat et par l’Eleveur.
98
Tableau XXXV : Coût moyen du traitement des maladies par les différents acteurs Maladies
Eleveur
Fièvre Aphteuse Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine Distomatose Botulisme Charbon Symptomatique Pneumonies Fracture Boiterie Abcès Dystocie Eventration Coût moyen/ traitement des maladies
Vétérinaire
Auxiliaire
918,42 1866,67
1833,33 3000
1833,33 1500
1470,4 662,5 527,7
1833,33 2250 1366,67
2375 8000
2000 750 25 3000 0 5000 1474,60
Agent de l’Etat 2000
CMT/maladie
1500
1794,68
1646,27 2122 ,22
3637,5 947 ,19 1500
2000 2056,66
3427,08
1750
2029,57
II.1.6.2 Coût Moyen de prévention des maladies par les différents acteurs Le coût moyen le plus élevé pour de la prévention d’une maladie dans le département de Dagana est le coût moyen de la prévention contre la Fièvre Aphteuse 666,67 FCFA, le coût moyen le plus bas pour la prévention d’une maladie est le coût moyen de la prévention contre la Pasteurellose 75 FCFA (tableau XXXVI). Le coût moyen global pour la prévention d’une maladie dans le département de Dagana est de 420,17 FCFA. Pour la prévention des maladies, les éleveurs sollicitent les vétérinaires privés, les Agents de l’Etat et les auxiliaires (tableau XXXVI). Nous notons aussi une différence importante entre le coût de la prévention par les auxiliaires d’élevage et les autres acteurs : 892,5 FCFA entre auxiliaires et vétérinaires privés et 977 FCFA entre auxiliaires d’élevage et Agents de l’Etat.
99
Coût Moyen Vétérinaires privés
Coût Moyen Agent Etat
220 FCFA
135,5 FCFA
Besoins éleveurs
Coût Moyen Auxiliaire 1112,5 FCFA
Tableau XXXVI : Coût de la prévention des maladies Vaccins
PASTEURELOX APHTOVAX DERMAPOX ANABOOT CARBOSYMPTO COUT MOYEN PREVENTION
Coût Vétérinaires 100
Coût Auxiliaires
500 100 300 100 220
1250 1500 200 1500 1112,5
Coût Agent Etat 50
CMT/maladie
250 125 187,5 65 135,5
666,67 575 229 ,17 555 420,17
75
Pour une analyse plus fine des coûts moyens de l’offre de service des différents acteurs, supposons qu’un éleveur qui ne maîtrise pas les doses et voies d’administration des médicaments et qui habite à 1Km de Dagana essaie de traiter son animal à un coût moyen de 1640,05 FCFA. Si l’animal ne guérit pas, il contactera : -
Soit le vétérinaire privé et dans ce cas, en plus des 1640,05 FCFA qu’il a déjà dépensé il paie 2056,67 FCFA associé au coût du transport évalué à 666 FCFA. L’éleveur dépense alors globalement 4362,72 FCFA, alors que s’il avait contacté directement le vétérinaire privé il allait dépenser moins.
-
Soit l’Agent de l’Etat et dans ce cas, en plus des 1640,05 FCFA qu’il a déjà investi, il dépense 1642,86 FCFA. L’éleveur dépense alors globalement 3282,9 FCFA alors que s’il avait contacté directement l’Agent de l’Etat il allait dépenser moins.
100
-
Soit l’Auxiliaire d’élevage et dans ce cas en plus des 1640,05 FCFA qu’il a déjà dépensé il paie 2915,28 FCFA. L’éleveur dépense en tout 4555,33 FCFA alors que s’il avait contacté directement l’auxiliaire d’élevage, il allait dépenser moins.
En faisant la comparaison de l’offre de service des différents acteurs nous avons constaté que :
si l’éleveur sollicite l’Agent de l’Etat au lieu du vétérinaire privé il a un bénéfice de 1079,82 FCFA.
Si l’éleveur sollicite l’Agent de l’Etat au lieu de l’auxiliaire il fait un bénéfice de 1272,42 FCFA.
Si l’éleveur sollicite le vétérinaire privé au lieu l’auxiliaire il fait un bénéfice de 192,61 FCFA.
II.2 DISCUSSION II.2.1 Situation zoo sanitaire des bovins laitier du département de Dagana L’analyse des résultats fournis par les différents acteurs montre que les principales maladies présentes dans le Département de Dagana sont la Distomatose, la Fièvre Aphteuse et la Dermatose nodulaire contagieuse bovine. Ces dernières ont des répercussions en élevage laitier. On note aussi de rare cas de charbon symptomatique, de Botulisme, de trypanosomose et de pasteurellose. Les pathologies qui ont un impact direct sur la production laitière telles que la brucellose et les mammites ne sont pas trop fréquents dans la zone. C’est pendant l’hivernage, période des mises-bas des vaches, qu’on note des cas de dystocies. Ces dernières années la Fièvre de la vallée du Rift est réapparue et mérite une considération importante car ayant une répercussion directe sur la production laitière. Les vaccins fait aux bovins de la zone sont le Pasteurellox, l’Aphtovax, le Dermapox, l’anaboot, le Carbosympto. Et parmi tous ces vaccins, l’Etat ne prend en charge que le Dermapox et l’Aphtovax de manière irrégulière. Dans le département de Dagana les éleveurs collaborent avec les vétérinaires privés pour la surveillance épidémiologique. Les éleveurs alertent les vétérinaires en cas de suspicion de maladie, les vétérinaires privé ou public font les prélèvements, prennent les mesures de conservation et envoient les prélèvements aux services vétérinaires
101
compétents pour les résultats éventuels. Le plus souvent, il n’y a pas de retour d’information qui les discrédite auprès des éleveurs en attente des résultats qu’ils ont dû convaincre pour pouvoir faire un prélèvement. Ces résultats sont en parfait accord avec les travaux de COLY et PFISTER (2004) au Sénégal. II.2.2 Pratiques vétérinaires des éleveurs II.2.2.1 Caractéristiques générales de l’exploitation II.2.2.1.1 Statut des éleveurs A travers les résultats obtenus, nous pouvons dire que l’élevage des bovins dans le département de Dagana est dominé par les hommes qui représentent 85,71% de l’effectif alors que les femmes sont représentées par une faible proportion (13%). Cela concorde avec les résultats d’UMUTONI (2012) à Kaolack. Les femmes s’occupent surtout de la traite des vaches et de la vente de lait. Chaque femme trait ses propres animaux, les animaux du mari ainsi que ceux des enfants. Chez les peuls, les femmes qui n’ont pas d’enfants sont souvent écartées par certaines familles pour la traite et la vente du lait. Ces résultats concordent avec ceux obtenus par LECHENET (2012) dans le département de Dagana. L’âge des éleveurs varie de 28 à 74 ans, 14,3 % des éleveurs sont âgés de moins de 38 ans. Trente et un virgule quarante et deux pourcent (31,42%) des éleveurs ont un âgé compris entre 38 à 48 ans, et 34,3 % ont un âge supérieur à 58 ans. Ce qui montre que l’élevage est surtout pratiqué par les vieux. Les jeunes ne font pratiquement pas l’élevage de bovins. Ces résultats concordent avec ceux obtenus par DIOUF (2012) dans la région de Fatick. Nous avons vue qu’une grande partie des éleveurs assurent la gestion de leurs troupeaux par eux même. Mais ils désignent un berger et font souvent le regroupement des troupeaux lorsqu’ils partent en transhumance. C’est ce qui explique le faible pourcentage des bergers. Il faut aussi noter que les troupeaux regroupent des animaux de différents propriétaires. Ces résultats concordent bien avec les travaux de LECHENET (2012) dans la même zone.
102
II.2.2.1.2 Races exploitées La principale race bovine exploitée dans le département de Dagana est le zébu Gobra (91,4%) également appelé zébu peul qui est reconnu pour sa grande rusticité, ses capacités de grand marcheur. Ce qui est en accord avec les résultats obtenus par LECHENET (2012) dans le même Département. Par ailleurs, ces résultats restent supérieurs à ceux d’UMUTONIE (2012) à Kaolack. Les éleveurs exploitent la race Gobra pour la production laiterie et de viande. Cette race ne produit que 1,5 à 2 litres par jour. Ce qui nous permet de dire qu’elle n’est pas appropriée pour la production laitière mais la race Gobra a un bon rendement carasse. La race Maure n’est pas trop exploitée dans la zone (20%) ce qui n’est pas en accord avec les travaux de LECHENET (2012) dans le département de Dagana qui souligne que la race Maure est la deuxième race exploitée dans la zone. En effet, la deuxième race la plus exploitée dans la zone est la race Guzéra (54,3%). Cette race est croisée avec le Gobra pour donner des métisses qui assurent l’amélioration de la production laitière. Le taux de métisse est faible dans la zone du Diéri. Les éleveurs de cette zone sont retissants à l’insémination artificielle car ils affirment que le taux de réussite de vaches inséminées dans cette zone est faible. Les attentes en termes de production laitière n’ont pas trouvé réponse mais cela n’a pas empêché un engouement certain de la part des éleveurs, séduits par le format imposant de l’animal. Ce qui est en accord avec les résultats de LECHENET dans la même zone. II.2.2.1.3 Complémentation Dans le départent de Dagana, le mode de distribution des compléments alimentaires ainsi que les animaux privilégiés sont similaires aux résultats de CORNIAUX et al. (1999) dans le delta du fleuve Sénégal, sur l’utilisation de sous-produits par les animaux. Il a souligné que ce sont majoritairement des animaux faibles en saison sèche qui bénéficient d’une supplémentation à base des sous-produits. Cette étude a également montré que peu de vaches sont complémentées pour la production laitière. Ce qui n’est pas le cas dans le département de Dagana où 97,1% des éleveurs font la complémentation des vaches en lactation pendant la saison sèche pour augmenter leurs productions. Ce qui est en accord avec les résultats d’UMUTONIE (2012) dans la région de Kolda. UMUTONI (2012) souligne que dans la région de Kolda, 73,3% des
103
éleveurs distribuent les suppléments deux fois par jour pendant la saison sèche. Dans la région de Kolda, les vaches en lactation sont plus privilégiées pour la complémentation. Les différents compléments alimentaires utilisés dans la zone pour les bovins sont : les graines de coton, les tourteaux d’arachide, le son de riz et les drèches de tomates. Le choix entre ces différents compléments est fonction de l’objectif souhaité, du prix, des possibilités de financement de l’éleveur et de la disponibilité de la ressource. Ces résultats concordent avec ceux de LECHENET (2012) dans la même zone. Au sein des exploitations, on distingue deux grandes pratiques de complémentation : - Une complémentation de production qui vise à assurer des apports supérieurs à ceux nécessaires pour l’entretien afin d’assurer une production (viande et/ou lait). Certains éleveurs ont mis en place une complémentation régulière pour chaque vache dans un souci de production laitière. Cette complémentation est stoppée seulement pendant les trois mois de saison des pluies. La ration évolue en fonction de la présence d’herbe. Si l’herbe est présente en quantité, l’éleveur distribue un kilogramme de tourteau d’arachide. Par contre, si l’herbe est plus rare, il distribue deux kilogrammes de tourteau d’arachide auxquels il associe un kilogramme de son de riz. - Une complémentation de maintien a pour objectif de maintenir l’état corporel de l’animal (parfois déjà dégradé) afin d’éviter un amaigrissement important. Cette complémentation est fréquente en saison sèche. Un amaigrissement important de l’animal rend l’animal plus vulnérable et le risque de mortalité augmente. De plus, cette complémentation permet à l’éleveur la possibilité de déstocker un animal en cas de besoin financier et obtenir un prix convenable. Pour financer les achats de compléments, les éleveurs utilisent l’argent issu de la commercialisation du lait. Cet argent ne suffit pas pour acheter l’aliment. Ils vendent en priorité les bœufs pour s’approvisionner en concentrés qui seront achetés dans le marché. Les sommes dépensées par les éleveurs sont importantes. Ce qui est en accord avec les travaux de (CORNIAUX et al., 2012) dans la région de Saint-Louis. Avec la Laiterie Du Berger, les éleveurs ont la possibilité de recevoir l’aliment de bétail en retour du lait qu’ils fournissent. Pour les fournisseurs constants, la laiterie peut livrer ces aliments à crédit (le recouvrement aura lieu en saison des pluies). Les
104
fournisseurs achètent également des aliments sur les marchés car les quantités permises (fonction des volumes de lait livré) par la Laiterie du Berger sont faibles. Ce qui est en accord avec les travaux de LECHENET (2012) dans la même zone. Il faut aussi noter que pour cette complémentation, les éleveurs du Walo ont plus de problèmes pour le transport avec les aménagements hydro-agricoles. La zone d’élevage devient de plus en plus inaccessible. II.2.2.2 Précautions et alertes Nos résultats montrent que les éleveurs prennent des mesures de précaution pour protéger leurs animaux des maladies. En effet, les compétences des éleveurs en santé animale, l’idée qu’ils se font de la maladie, ses répercussions sur la productivité du troupeau, tout comme la connaissance qu’ils ont de la gestion des risques sanitaires interviennent dans leur stratégie. Il faut aussi noter que le taux d’éleveurs qui font la prévention des maladies est faible. Ils attendent que la maladie soit là pour jouer le rôle de « sapeurs pompier ». Ce qui est partagé par les travaux de PAUL (2005) au Sénégal. II.2.2.3 Soins vétérinaires II.2.2.3.1 Méthodes de prise en charge des maladies Le niveau d’éducation et les connaissances influent sur la gestion de la santé animale. Le taux d’alphabétisation des éleveurs est faible. Soixante-onze virgule quatre pour cent (71,4%) des éleveurs ne sont pas instruits, ne savent ni lire ni écrire. Selon CHILONDA et VAN HUYLENGROECK (2001), l’éducation formelle augmente les compétences des éleveurs en matière de gestion et la compréhension d’une information complexe relative à l’adoption de nouvelles techniques (d’élevage, de lutte contre les maladies, …). Ce paramètre est cependant loin d’être le plus important en matière de gestion de la santé animale. Cependant, nos résultats nous montrent que la plupart des éleveurs du département de Dagana ne sont pas instruit et font des pratiques vétérinaires qui sont plus orientées à la médecine moderne qu’à la médecine traditionnelle. Les éleveurs sont très impliqués dans le suivi de leur troupeau et ont l’art de reconnaitre la plupart des maladies qui affectent leurs animaux. Ces résultats sont en accord avec les travaux de PAUL (2005). 105
• Méthodes modernes Nos résultats montrent que pour le traitement de la Fièvre Aphteuse, la dermatose nodulaire contagieuse bovine, la distomatose, le Botulisme, la trypanosomose … les éleveurs utilisent surtout l’Oxytétracycline à des posologies qui diffèrent d’un éleveur à un autre. Ils affirment qu’ils ont de bons résultats avec l’utilisation de ces médicaments. Mais nos résultats ont montré que l’interrogation de ces mêmes éleveurs sur les posologies et les voies d’administration des médicaments montre que 100% des éleveurs font un sous dosage de l’Oxytétracycline ; d’où la nécessité de bien revoir leurs pratiques. Dans la zone de Dagana la plupart des éleveurs font leur traitement en cas de maladie, rare sont ceux qui font appel au vétérinaire. Les éleveurs expliquent qu’ils ont accédé à ces connaissances de par leur propre expérience et leur contact avec les professionnels de santé animale. Les éleveurs qui habitent dans les zones enclavés se déplacent pour acheter des médicaments vétérinaires et affirment que ce sont les vétérinaires privés qui leurs expliquent les usages des médicaments qu’ils leur vendent. Ces résultats sont en accord avec les travaux de Paul (2005) au Sénégal. • Méthodes traditionnelles Dans le département de Dagana, la plupart des éleveurs utilisent des médicaments vétérinaires pour le traitement des maladies. Cependant, certains éleveurs sont très impliqués dans le suivi de leur troupeau. Les transhumants rencontrent aussi de nombreuses pathologies qui leur confèrent beaucoup d’expérience en matière de connaissance des maladies. La dénomination des maladies en « peuhl » renvoie souvent aux symptômes de la maladie. Ces résultats sont partagés avec les travaux de BA (1982). Pour le traitement traditionnel des lésions de la Fièvre Aphteuse, les éleveurs du département de Dagana utilisent de la poudre d’Acatia nilotica qu’ils appliquent sur les plaies associées à une injection d’Oxytétracycline. Ces résultats ne sont pas en encore avec ceux de BA (1982) en Afrique ; car, pour ce dernier, les éleveurs ont souligné qu’il n’existe pas de traitement contre la Fièvre Aphteuse. Pendant les travaux de Ba (1982), la médecine vétérinaire n’était pas très développée, les moyens étaient réduits et la privatisation n’était pas encore structurée. Ce qui expliquerait que les éleveurs avaient plus recours aux pratiques traditionnelles. 106
Pour le traitement des fractures, les éleveurs remettent les bouts en place, les immobilisent et font le massage traditionnel. Ce qui est en accord avec les travaux de BA (1982) en Afrique. Pour le traitement de l’éventration, ils comblent la plaie avec du mil, de l’huile puis font la cautérisation. Dans les travaux de BA (1982), cette cautérisation est aussi utilisée pour le traitement des trypanosomoses. Les feuilles de baobab sont aussi utilisées. Ces pratiques nécessitent des séances d’expérimentation pour voir leurs validités. Nos résultats ont reflété peu de pratiques traditionnelles faites par les éleveurs du département de Dagana. Les pratiques traditionnelles des éleveurs de la zone de Dagana sont minimes par rapport aux pratiques traditionnelles décrites par les travaux BA (1982). Ceci s’expliquerait par la forte présence des médicaments vétérinaires dans la zone qui est frontalier avec la Mauritanie où de nombreux médicaments proviennent. II.2.2.3.2 Utilisations de médicaments vétérinaires Nos résultats ont montré que dans le département de Dagana, 91,4% des éleveurs achètent les médicaments vétérinaires au niveau des pharmacies vétérinaires mais aussi au niveau des marchés hebdomadaires. Ils achètent le plus souvent des antibiotiques et des déparasitants. Malgré l’usage courant de médicaments vétérinaires, la plupart des éleveurs ne maîtrisent pas les doses et les voies d’administration de ces médicaments. Le souci principal des éleveurs est de minimiser le coût des traitements et cherchent le médicament le moins cher possible qu’ils trouvent au niveau des marchés hebdomadaires. Les acteurs de la zone sont conscients de la présence de ce circuit mais ont du mal à le maîtriser car ce circuit est protégé par les éleveurs. Certains éleveurs dénoncent même les vétérinaires privés de vendre parallèlement des médicaments qu’ils qualifient frauduleux, dans leurs pharmacies vétérinaires. Ces résultats concordent avec les travaux de PAUL (2005) au Sénégal. A Dagana, la demande en médicament vétérinaire est forte alors qu’il n’existe seulement que trois (3) pharmacies vétérinaires qui ne sont pas proches des villages des éleveurs. Ces derniers ont de nombreuses difficultés d’approvisionnement en médicaments vétérinaires qui explique aussi l’achat des médicaments frauduleux.
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II.2.3 Service des vétérinaires privés Les vétérinaires installés dans le département de Dagana travaillent pour leur compte. Ils ont aussi des mandats sanitaires et interviennent pendant les campagnes de vaccination organisés par l’Etat. Ils travaillent pour leur propre compte et ne se déplacent sur le terrain que sous la demande de l’éleveur qui est obligé de payer les frais de déplacement. Leurs activités se résument au traitement des cas de maladies présentés, à la vaccination et à la vente de médicaments vétérinaires. Leur manque de déplacement sur le terrain s’explique par leur nombre réduit et le coût du transport du fait qu’ils ne reçoivent pas de subvention de la part de l’Etat. Ils se déplacent le plus souvent vers les éleveurs que pendant les campagnes de vaccination organisées par l’Etat. Ces résultats sont partagés avec les travaux de Paul (2005) au Sénégal. Les vétérinaires privés collaborent avec des auxiliaires qu’ils affirment avoir formé. Ces auxiliaires travaillent avec les vétérinaires privés pour la vente des médicaments dans les villages mais aussi leur servent de main d’œuvres pendant les campagnes de vaccination. Les vétérinaires privés dépendent surtout de la vente des médicaments vétérinaires. La privatisation a entraîné une redistribution des fonctions. Les vétérinaires privés se cantonnent souvent à l’administration de leurs affaires. Leur présence sur le terrain est parfois minime. Le contact direct avec l’éleveur, le diagnostic, les opérations de soins, les conseils de posologie ne sont pas donnés par eux-mêmes, mais par le personnel qu’ils emploient : auxiliaires, agents ou vendeurs. Ce personnel est généralement mal formé alors qu’il remplit la fonction la plus importante. II.2.4 Services des Agents de l’Etat Dans le département de Dagana, l’effectif des Agents de l’Etat, au nombre de quatre (4) seulement, est petit et ce personnel est surtout composé de trois (3) agents techniques d’élevage. Les agents de l’Etat n’ont pas de moyens de transport efficace et disponible pour répondre aux besoins des éleveurs. Ils n’ont pas de carburant pour assurer le suivi vétérinaire des animaux. Dans le département de Dagana, les agents de l’Etat n’ont pas un laboratoire ou un matériel pour diagnostiquer les maladies. La priorité, pour beaucoup d’agents de l’Etat, est d’exercer leurs activités « rentables »:
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traitements des animaux pour les éleveurs ou d’autres activités rémunératrices. Ces résultats sont en accord avec les travaux de PAUL (2005) au Sénégal. Par ailleurs, trois (3) des Agents de l’Etat de la zone de Dagana n’ont pas lu le code de déontologie de la profession vétérinaire et ne connaissent pas les différentes lois et les règlements organisant la profession et la pharmacie vétérinaire. La difficulté des agents à remplir leur fonction rend difficile le contrôle ou la critique envers d’autres opérateurs surtout les vétérinaires privés et les éleveurs. Tous les Agents de l’Etat de la zone de Dagana sont bien informés de l’existence et de la vente de médicament frauduleux dans la zone mais ils ne s’estiment pas aptes à contrôler cette vente illicite des médicaments vétérinaires car ils affirment être menacés à plusieurs reprises par les éleveurs pour l’interdiction de la vente des médicaments frauduleux. Ces propos sont partagés avec les résultats de PAUL (2005) au Sénégal. Dans la commune de Richard Toll, il n y a pas de postes vétérinaires. L’Agent vétérinaire sur place fait la plupart de ses activités dans sa maison. Ce qui est une menace à la santé publique. La vaccination faite par l’Etat est irrégulière. Le programme annuel de vaccination, fixé par décret ministériel, ne tient pas compte de la demande des éleveurs ni des pathologies les plus fréquentes dans la zone. II.2.5 Services des Auxiliaires Dans le département de Dagana, les auxiliaires interviennent dans le traitement et la prophylaxie des maladies. Ils tentent de traiter toutes les maladies que les éleveurs les présentent. S’ils ne parviennent pas à traiter une maladie, ils font appel au vétérinaire privé avec qui ils collaborent. Dans le département de Dagana, beaucoup d’éleveurs soulignent la présence de nombreux auxiliaires qui ne veulent pas s’identifier car n’ayant pas été formés. L’auxiliaire peut agir bénévolement pour la collectivité, recevoir une indemnité fixe ou percevoir une marge sur chaque médicament qu’il vend ; il est plus ou moins contrôlé dans l’exercice de ses fonctions, ce qui est en accord avec les travaux de DIOP et BESSIN (2004).
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II.2.5.1 Statut des auxiliaires Les auxiliaires du Département de la zone de Dagana sont âgés. Tous les auxiliaires ont un âge compris entre 44 et 59 ans avec une moyenne d’âge de 54 ans. Par ailleurs, trois (3) auxiliaires ont fréquenté l’école française ; ce même nombre a reçu l’alphabétisation en langue nationale. Ils soutiennent que l’alphabétisation est nécessaire pour leur travail. Ces résultats concordent avec ceux de YOUM (2002) dans la zone sylvo-pastorale. II.2.5.2 Formation des auxiliaires Plusieurs structures de formation ont intervenu dans la formation des auxiliaires dans la zone de Dagana parmi lesquelles la Société d’aménagement des Eaux du Delta (SAED) et l’IPAD. Ces sociétés ont contribué à la formation de ces auxiliaires en collaboration avec des docteurs vétérinaires. Ces résultats sont en parfaites accord avec les travaux de YOUM (2002) dans la zone sylvopastorale. Cependant, dans les travaux de YOUM (2002) beaucoup plus de structures ont intervenu dans la formation des auxiliaires d’élevage. Il faut noter que dans le département de Dagana les formations des auxiliaires datent de longtemps et ces derniers sont susceptibles d’oublier certaines pratiques sur lesquelles ils ont été formés. Les auxiliaires ont été formés par les projets suivant les besoins des éleveurs, de plus les vétérinaires privés forment des auxiliaires pour le relais communautaire et la main d’œuvre. Or, l’interprétation de la loi n°200807 organisant la profession vétérinaire permet d’avoir un aperçu plus net sur les auxiliaires qui peuvent être considérés comme toute personne non titulaire d’un diplôme vétérinaire et exerçant la profession vétérinaire. Vue l’article 16 de cette loi, les auxiliaires peuvent être formés suite à une signature d’accord de collaboration avec un docteur vétérinaire exerçant dans la zone d'intervention qui est supervisée par l'autorité vétérinaire compétente. Les termes de cet accord doivent être revus au préalable par l’Ordre des Docteurs Vétérinaires, validés et fixés par arrêté du ministre chargé de l’élevage.
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II.2.6 Analyse comparative des coûts moyens des pratiques vétérinaires des différents acteurs II.2.6.1Coût moyen des traitements des maladies En comparant le coût moyen de traitement d’une maladie entre les différents acteurs, on remarque que le coût moyen de traitement d’une maladie par l’éleveur est nettement inférieur au coût moyen de traitement d’une maladie par les autres acteurs. Ceci peut se comprendre par nos résultats précédents. D’après ces résultats les éleveurs associent les connaissances empiriques aux pratiques modernes par l’utilisation des médicaments vétérinaires. Les résultats nous ont encore montré que les éleveurs ne maîtrisent pas les doses et les méthodes de conservation des médicaments. Ils font un sous dosage des médicaments et ne se soucient pas trop de l’efficacité de leur traitement. Ils traitent le plus souvent avec les moyens de bord disponibles. La plupart des éleveurs achètent aussi des médicaments frauduleux qui sont moins chers que les médicaments vendus au niveau des pharmacies vétérinaires. D’après ces éleveurs, l‘Oxytétracycline peut les revenir à 1000 FCFA au niveau des marchés hebdomadaires tandis qu’ils l’achètent à 4000 FCFA à la pharmacie. Ces résultats sont en accord avec ceux de PAUL (2005) au Sénégal. Le coût moyen de traitement d’une maladie par l’éleveur est sensiblement égal au coût moyen de traitement d’une maladie par l’Agent de l’Etat. Cela peut se comprendre par le fait que les Agents de l’Etat avouent qu’ils ne cherchent pas de grand bénéfice mais seulement à aider les éleveurs et à rentabiliser leurs produits. De plus, les Agents de l’Etat ne font pas de déplacement et pratiquent souvent leur activité en cachète. Ils justifient leurs pratiques marchandes par le manque de personnel vétérinaire dans la zone de Dagana. Il n’y a pas une différence énorme entre le coût moyen de traitement d’une maladie par les auxiliaires d’élevage et celui des vétérinaires privés. Cela peut être lié à l’étroite collaboration des auxiliaires de la zone avec les vétérinaires privés. Les trois quart (3/4) des auxiliaires d’élevage rencontrés se trouvent dans la zone de Ross Béthio. Ils affirment travailler en parfaite collaboration avec le Docteur vétérinaire privé de la zone. Comparés aux travaux de PAUL (2005) au Sénégal, le coût des pratiques des auxiliaires de Dagana est cher. Les travaux de Paul (2005)
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montrent que les coûts des interventions des auxiliaires est faible comparé à celui des professionnels. II.2.6.2 Coût des préventions des maladies La différence entre le coût moyen des préventions entre les vétérinaires privés et les Agents de l’Etat n’est pas très élevé (84,5 FCFA). Ceci s’explique par le fait que tous les vétérinaires privés de la zone ont un mandat sanitaire et travaillent en collaboration avec les Agents de l’Etat pendant les campagnes de vaccination et sollicitent les Agents de l’Etat pour la vaccination. La différence entre le coût moyen de la prévention des maladies par l’auxiliaire et les autres acteurs est élevée : 892,5 FCFA entre auxiliaires et vétérinaires privés et 977 FCFA entre auxiliaires d’élevage et Agents de l’Etat. Cette situation s’explique par le fait que les auxiliaires confondent la prévention avec le traitement. Ils ne détiennent presque pas de vaccins et font le plus souvent la prévention des maladies avec l’Oxytétracycline et l’Anaboot. Au terme de notre étude, plusieurs contraintes à la couverture sanitaire des bovins laitiers du Départements de Dagana ont été répertoriées. Ainsi, pour promouvoir l’essor de l’élevage des bovins laitiers beaucoup de points doivent être améliorés. II.2.7 Les limites de l’étude Les limites de l’étude résident sur le nombre réduit d’éleveurs enquêtés lié à une contrainte de temps, de moyens et surtout à l’enclavement des zones d’enquête. Notre interprète a eu aussi des difficultés à traduire exactement les termes médicaux donnés par les « peuhls » au cours des interrogations ; ce qui pourrait introduire un biais sur les données recueillies.
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CHAPITRE III : Recommandation Compte tenu des nombreuses difficultés que rencontrent les éleveurs pour assurer la couverture sanitaire des bovins du département de Dagana, nous leurs faisons les recommandations suivantes : III.1 Recommandation aux éleveurs Les éleveurs doivent s’organiser en groupement bien structuré avec un dirigeant qui va défendre leurs intérêts auprès des autorités. Au sein de ces organisations, ils doivent demander aux autorités de promouvoir leur alphabétisation et d’être formés sur les bonnes pratiques en élevage. Les éleveurs doivent aussi se regrouper par localité pour programmer ensemble le suivi vétérinaire de leur troupeau afin de réduire le coût du transport pour les intervenants. Ils doivent avoir des objectifs clairs pour la production de lait et de viande et mettre les moyens nécessaires. Pour cela, ils doivent d’abord améliorer la race Gobra en le croisant avec la race Maure ou Guzérat, et accepter de faire l’insémination artificielle avec de bonnes semences orientées à la production de lait et de viande. Ils doivent miser sur la qualité du troupeau et non sur la quantité d’animaux, vendre les mâles pour avoir de l’argent qui va assurer la complémentation des femelles en production et le suivi vétérinaire surtout pendant la saison sèche. Bien abreuver les animaux surtout les vaches en production. Acheter les médicaments vétérinaires au niveau des pharmacies vétérinaires pour exiger la qualité. Bien connaitre la posologie et les voies d’administration des médicaments avant de faire des injections aux animaux. Eviter la transhumance même si l'utilisation des pâturages naturels est incontournable dans l'élevage des bovins. Toute proposition d’amélioration de l’alimentation bovine passe d’abord par l’intégration des pâturages naturels comme aliment de base et faire une complémentation éventuelle. Faire une meilleure utilisation des pailles de céréales et des compléments. Malgré qu’ils aient de faible valeur nutritive, le son de riz et la paille peuvent être mieux 113
valorisés par les animaux si on les améliore. Ils pourraient être mélangés avec d’autres composantes de la ration comme la mélasse et l’urée. La complémentation est nécessaire pendant la saison sèche et doit tenir compte des besoins nutritionnels des animaux. Elle peut se faire sur la base des compléments existants localement comme des gosses d’Acacia albida et raddiana, des concentrés (concentrés commerciaux, tourteau d’arachide, de son de riz…), des drèches de tomate ou de paille de brousse. Les éleveurs doivent aussi faire l’ensilage d’herbe naturel qui consiste à conserver l’herbe après la coupe en la tassant très fortement dans des silos de forme diverse. L’ensilage constitué pourra être utilisé pendant la période de soudure. Vu que les zones de Diama et de Ross Béthio sont dotées d’aménagements hydrauliques, les éleveurs peuvent faire de cultures fourragères pour diminuer la salinité des sols pour les cultures de riz, les réhabiliter et faire la fertilisation minérale des pâturages. En utilisant des espèces de fourrage appropriées, et en adoptant des pratiques de cultures et d'exploitation convenables, l'agriculteur peut améliorer la ration alimentaire et la santé des animaux. III.2 Recommandation aux vétérinaires privés Les vétérinaires privés doivent être disponibles pour les éleveurs ; ils doivent collaborer avec l’Etat et les projets d’appui à l’élevage pour avoir des moyens pour assurer le suivi des bovins du département de Dagana. Les vétérinaires privés doivent éviter la vente abusive des médicaments vétérinaires aux éleveurs surtout les antibiotiques. Ils doivent respecter le code de déontologie de la profession vétérinaire et ne pas former des auxiliaires pour leur propre compte. III.3 Recommandation aux auxiliaires d’élevage Les auxiliaires d’élevage doivent se limiter à leur domaine de formation en travaillant en collaboration avec les vétérinaires de la zone. Les auxiliaires doivent jouer le rôle de relais communautaire pour la surveillance épidémiologique.
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Ils ne doivent pas intervenir dans la vente ou la distribution des médicaments vétérinaires Chaque auxiliaire doit savoir lire ou écrire au moins, pour cela chaque auxiliaire doit être alphabétisé. Ils doivent chercher à être reconnu afin d’intervenir sur la santé des bovins en fonction de leur compétence mais pas agir de manière clandestine. III.4 Recommandation à l’Etat L’Etat doit faire connaître à tous ses Agents le code de déontologie de la profession vétérinaire ainsi que toutes les lois et les règlements organisant la profession vétérinaire et veiller à l’application de ces règlements en organisant des séminaires et des réunions pour la sensibilisation de son personnel. Mettre les moyens pour le fonctionnement à toutes ses structures (Ministère, Direction, Services Régionaux de l’Elevage, Services départementaux de l’Elevage, Postes Vétérinaires). Mettre les moyens nécessaires sur le contrôle et la distribution des médicaments vétérinaires en collaborant avec la police avec une saisie automatique des médicaments frauduleux. L’Etat doit augmenter le personnel public vétérinaire du département de Dagana, construire des postes vétérinaires surtout dans la commune de Richard Toll mais aussi à Bokhol et à Ross Béthio. Il faut aussi une collaboration de l’Etat avec les vétérinaires privés et les projets d’appui à l’élevage pour développer l’élevage dans le Département de Dagana. Réhabiliter les anciens parcs de vaccination et construire de nouveaux parcs dans la zone de Ross Béthio de Mbane et de Bokhol. Veuillez à l’épidémiosurveillance de la zone, orienter le programme national de vaccination sur les maladies présentes à Dagana telles que la Dermatose nodulaire contagieuse bovine, la Fièvre Aphteuse, la Fièvre de la vallée du Rift ... L’Etat doit aussi faire un recensement de tous les auxiliaires d’élevage du département de Dagana, les former en fonction des besoins des éleveurs et leur exiger à se limiter à leur domaine de compétence en assurant leur suivi.
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Donner des terres pour la culture fourragère et des zones de pâturage des bovins surtout pour les éleveurs du Walo qui sont toujours en conflit avec les agriculteurs à cause des dommages engendrés par les animaux dans les champs de riz. L’Etat doit renforcer la subvention de l’aliment du bétail. En effet, l’alimentation des bovins est très fluctuante et souvent insuffisante pour couvrir les besoins nutritionnels des vaches au cours de l’année. Cette situation a de graves conséquences sur la santé des animaux et la production de lait et de viande. De ce fait, il serait souhaitable que l’Etat subventionne les aliments concentrés afin qu’ils soient accessibles aux éleveurs surtout pendant la saison sèche et faire des dons de concentrés aux éleveurs les plus pauvres. III.5 Recommandation aux projets d’appui à l’élevage Les projets d’appui à l’élevage doivent : Collaborer avec l’Etat et les vétérinaires privés pour la construction de pharmacies vétérinaires villageoises qui doivent nécessairement être supervisés par des Docteurs vétérinaires en respectant les conditions fixées par l’article 28 de la loi n°07 2008 organisant la profession vétérinaire. Organiser des ateliers de formation des éleveurs sur les pratiques d’élevage et la complémentation. La formation et l’encadrement des éleveurs constituent la recommandation la plus déterminante pour le développement de l’élevage des bovins afin d’augmenter la production laitière. Des résultats de l’enquête, il ressort que le besoin de formation technique des éleveurs est certain et ce dans différents domaines que sont la conduite du troupeau, la prophylaxie, la gestion de la reproduction, etc. Il est donc nécessaire de faire des séminaires regroupant tous les éleveurs, des stages de formation dans des centres spécialisés. Subventionner les éleveurs pour la construction de magasins de stock et de vente d’aliment de bétail surtout dans la zone de Bokhol et de Mbane. Vue qu’il y a un déficit de personnel vétérinaire dans la zone et beaucoup d’éleveurs qui prétendent être des auxiliaires sans aucune formation, il faut former les auxiliaires en respectant les conditions fixées par l’article 16 de la loi n°07 2008 organisant la profession vétérinaire c’est-à-dire collaborer avec les 116
vétérinaires de la zone, définir les thèmes de formation qui seront validés par décret ministériel. Pour une bonne couverture sanitaire des bovins laitiers de la zone de Dagana, les projets d’appui à l’élevage doivent aider les éleveurs à assurer la prophylaxie des bovins. Pour cela, ces projets doivent consulter l’Etat lors des campagnes nationales de prophylaxie pour que les vaccinations soient faites avant l’apparition des maladies. Organiser les campagnes de vaccination juste en fin d’hivernage et début de saison sèche contre les maladies telles que la fièvre aphteuse, la Fièvre de la vallée du Rift, la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine. Pour la Distomatose, la plupart des éleveurs du département de Dagana font la prévention de la maladie. Aider les éleveurs à construire des parcs de stabulation surtout pour les éleveurs de la zone de Ross Béthio (Walo) qui ont une orientation plus moderne pour l’élevage et qui associent l’élevage avec l’agriculture. Avec la stabulation, ils pourront utiliser les résidus agricoles pour la complémentation. Il faut surtout sensibiliser les éleveurs sur l’importance de la prophylaxie des animaux et les difficultés et risques lié à la transhumance et aider les éleveurs du Diéri à réserver beaucoup de paille juste après l’hivernage. Tout ce dispositif va leur permettre de réduire la transhumance qui expose les bovins à des pathologies. Il faut aussi aider les éleveurs à valoriser les produits qu’ils utilisent pour la complémentation avec le traitement de la paille à l’urée, la fenaison, l’ensilage. Promouvoir l’appui financier aux éleveurs. Pour cela l’Etat et les organisations d’appui à l’élevage doivent promouvoir des structures susceptibles d’octroyer des crédits aux éleveurs leur permettant d’acheter de bonne race de bovins, de construire des logements adéquats voire d’acheter de l’aliment, d’assurer le suivi sanitaire des bovins. Leur faible pouvoir d’achat ne leur permet pas de réaliser des investissements importants. Il est donc nécessaire qu’ils soient encadrés, soient initiés à un mode de financement.
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Ce mode de financement devra faire intervenir l’Etat, les structures bancaires, les projets de développement à travers des structures de garantie telles que les coopératives et les GIE.
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CONCLUSION GENERALE
L’élevage a toujours occupé une place importante dans l’économie sénégalaise. Il représente 4,1 % du PIB national et 23,6 % du PIB du secteur primaire (ANSD, 2011). Mais, du fait de sa forte croissance démographique, le Sénégal, pays à vocation pastorale bien connue, connait un déficit en produits d’origine animale, à l’instar des pays de l’Afrique subsaharienne, avec comme conséquence l’importation de viandes et de produits laitiers. La demande en produits laitiers est de plus en plus importante avec la croissance démographique et l’urbanisation. Cet approvisionnement des marchés est assuré à 46 % par les importations qui sont en concurrence avec les produits laitiers locaux sur les marchés domestiques. Dans le département de Dagana, la production laitière occupe une place importante. L’élevage est une activité compensatoire de l’agriculture et occupe 15 % de la population active en moyenne (PNIR, 2002). Cet élevage se maintient dans la zone en s’adaptant aux aménagements hydro agricoles. De plus, le département est doté de la présence de projets et de structures œuvrant dans la production laitière telle que la laiterie du Berger (LDB). Ces structures aident les éleveurs à améliorer la production laitière et assurent la collecte et la vente du lait à un prix fixe pour un revenu monétaire régulier. L’analyse de la couverture sanitaire des bovins du département de Dagana s’est faite par une étude des pratiques vétérinaires des éleveurs et du coût des pratiques et des offres de service des différents acteurs de la santé animale. Notre étude a montré que la majorité des zébus de la zone de Dagana sont de race Gobra avec une productivité laitière moyenne de 0,5 à 2 litres par jour et une période de lactation courte. Dans le département de Dagana, les éleveurs sont généralement de l’ethnie peulh et pratiquent l’élevage extensif avec l’accès aux soins vétérinaires réduit. Le taux de mortalité du bétail est encore élevé. La couverture sanitaire des bovins est insuffisante du fait du nombre relativement faible des vétérinaires privés, des agents de l’Etat et du manque de moyens de ces derniers. Les produits vétérinaires sont encore chers. Leur distribution et leur
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accessibilité sont limitées. Ils sont caractérisés par la vente de médicament frauduleux. La mortalité du bétail constitue des pertes énormes pour les éleveurs. Les principales maladies de la zone sont la Distomatose, la Fièvre Aphteuse, la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine et de rare cas de Botulisme de trypanosomose et de charbon symptomatique. Ces pathologies ont des répercussions indirectes sur la production. Les mammites, la brucellose, la Fièvre de la vallée du Rift, la pasteurellose engendrent des pertes économiques directes importantes mais ne sont pas fréquentes dans la zone. Dans le département de Dagana, les éleveurs participent de manière accrue aux soins vétérinaires via le développement du réseau des auxiliaires d’élevage. La plupart des éleveurs font un abus d’utilisation des antibiotiques pour traiter les animaux et ne maîtrisent pas les doses de ces médicaments. Le traitement et la prévention des maladies dans le département de Dagana coûtent respectivement en moyenne 2029,57 FCFA et 420,17 FCFA. En termes de coût, l’étude des services des différents acteurs comparés aux pratiques des éleveurs montre que l’offre de service des vétérinaires privés est le plus élevée du fait que ces derniers travaillent par leur propre moyen sans aucune subvention. Le coût des pratiques des éleveurs reste au plus bas compte tenu de l’utilisation de médicaments frauduleux et le sous dosage mais aussi par leur recours à la médecine traditionnelle. Pour une couverture sanitaire partagée entre les acteurs, le projet ASSTEL, les vétérinaires privés, l’Etat et les auxiliaires doivent collaborer avec les éleveurs afin d’harmoniser l’offre de service.
Les éleveurs doivent être au centre, donc signaler les animaux malades et se regrouper par zone lors des traitements pour diminuer le prix du transport.
Les vétérinaires privés doivent être disponibles et sensibiliser les éleveurs sur le danger des médicaments frauduleux.
Le projet ASSTEL doit collaborer avec les vétérinaires publiques et privés de la zone pour former les éleveurs sur les bonnes pratiques d’élevages, mais former aussi des auxiliaires d’élevage qui vont assurer le rôle de relais communautaires.
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L’Etat et le projet ASSTEL doivent axer la couverture sanitaire sur les maladies telles que la Fièvre Aphteuse, la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine, la Distomatose et la Fièvre de la Vallée du Rift.
Le projet ASSTEL doit veiller à la mise en place de pharmacies vétérinaires villageoises gérées par des auxiliaires bien formés sous la supervision des vétérinaires privés.
L’Etat doit jouer le rôle d’arbitre et bien assurer la surveillance épidémiologique.
Le système de santé du département de Dagana doit évoluer vers une meilleure accessibilité, rendre aux éleveurs une offre de service adaptée aux besoins et aux contraintes qu’ils rencontrent. Ce système doit aussi surtout inciter les éleveurs à faire la prophylaxie pour éviter les maladies.
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133
ANNEXES
ANNEXE I GUIDE D’ENTRETIEN AUPRES DES ELEVEURS
Guide d’entretien auprès des éleveurs N° de fiche :
Date :
Communauté rurale :
Région :…… Département :
Arrondissement :
Commune :.... Village :…………
I. La personne enquêtée : . Prénom : … Nom :…Age :…… Sexe ….. Quel est votre statut dans l’exploitation ?....... □ Propriétaire □ Gérant □ autres (à préciser)… 4. Quel est votre niveau d’instruction Ecole française, Ecole arabe, Maîtrise Poular , Ouolof Lire Ecrire 5. A quel âge avez-vous commencé à élever ? 6. Êtes-vous membre d’une organisation de producteurs ? Oui Non Si oui, de quel type d’organisation s’agit-il? -Groupement d'Intérêt Economique
-Coopératives d'éleveurs
-Maisons Des Eleveurs
-Autre (préciser)
7. Quels sont les avantages que vous en tirez ?
II : Caractéristiques de L’exploitation 8. Quel sont vos orientations en matière de production ? Production laitière
Production de viande
Les deux
9. Quel sont les races que vous exploitez ? GOBRA
GUZERA MAURE
METISSE
Autres (à préciser)
Alimentation 10. Comment assurez-vous l’alimentation de vos bovins? En saison sèche :
Pâturage
En saison des pluies : Pâturage
Stabulation Stabulation
11. Faites-vous la complémentation ? Oui
les deux les deux
Non
Si oui dans quel cas pratiquez-vous la complémentation ? Animal en période de production (à préciser: lactation, embouche, vêlage ...) Animal en sous-nutrition…. Autre (préciser) ..... 12. Quels types de compléments alimentaires utilisez-vous? Graine de coton Aliment bétail industriel (à préciser) Tourteau d'arachide Son de riz Autres 13. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez lors de l'approvisionnement en aliment bétail? 14. Quelles sont vos solutions alternatives? 15. Est-ce que l’aliment que vous utilisez pour la complémentation est cher ?
Oui
Non Si oui est ce que vos revenus vous permettent de couvrir les frais pour la complémentation
Oui
Non
Si non pourquoi ? .....
16. Est-ce que l’aliment que vous utilisez pour la complémentation vous permet d’augmenter vos revenus pour mieux prendre en charge les soins vétérinaires de vos bovins ?
IV : Maladies 17. Choisissez-vous les zones de pâturage de vos bovins ? Oui Non Si oui pourquoi ?....... 18. Quels sont les maladies les plus fréquentes qui affectent vos bovins ? Combien vous coûte le traitement de chaque maladie ? Maladie s
Période s
Intervenants Vétérinaire Auxiliaire Agent Etat
Traitement
Préventio n
Coût/vach e
Coût total :
19. Quels sont vos précautions prises à chaque période en matière de prévention et d’alerte ? Avant l’apparition de la maladie ………Quand la maladie attaque vos bovins……. 20. A quelle période de l'année (mois ou saison) surviennent le plus les mortalités ou maladies dans votre troupeau? …………………………………………………………………………… 21. Est-ce qu’il vous arrive de soigner vos animaux par vous-même ? Oui Non Si oui contre quelle affection et comment ?
AFFECTION
METHODES DE PRISE EN CHARGE
COUT/VACHE
22. Disposez-vous d'un encadreur ou d'un conseiller d'élevage? Oui Non 23. Combien de vétérinaires privés existent –ils dans votre zone ? 24. Êtes-vous satisfait de l’offre de services des vétérinaires privés? Oui Non Si non quels sont les manquements ? …….. 25. Quel est le nombre d’auxiliaires d’élevage qui intervient dans votre localité ? … 26. Êtes-vous satisfait de l’offre de services des auxiliaires ? Oui
Non ?
Si Non quels sont les manquements ? …… 27. Qu’est-ce que l’Etat fait pour vous aider à traiter ces maladies ?
Affection
Méthode de prise en charge
Coût /vache
V : Distribution de médicaments vétérinaires 28. Achetez-vous des produits vétérinaires ? OUI NON 29. Si oui qui vous les vend ? Pharmacie vétérinaires Pharmacie humaine Agent de l’Etat Auxiliaires
Marché hebdomadaire
Coût Total
30. Quels types de médicaments vétérinaires achetez-vous le plus? Antibiotiques, Vitamines, Déparasitant, Vaccins, Autre (à préciser)... 31. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez lors de l'approvisionnement en médicaments vétérinaires? ….. 32. Quelles sont vos solutions alternatives?...... 33. Maitrisez-vous les doses et voies d’administration des médicaments ?Oui Non Si oui donnez deux exemples ?
Produits
Posologie
Voie d’administration
34. Parvenez-vous à satisfaire les soins de vos bovins avec vos revenus ? Oui non Si Non, pourquoi vous ne parvenez pas à satisfaire leurs soins ?.... 35. Quelles sont vos sources de revenus? 36. Par quels moyens aimerez-vous qu’on vous aide à couvrir les soins minimaux de vos animaux ?..............................................................................................................................
ANNEXE II GUIDE D’ENTRETIEN AUPRES DES VETERINAIRES PRIVES
Guide d’entretien auprès des Vétérinaires privés N° de fiche : Date :
Région :…Département :…
Communauté rurale :….
Commune :
I. INFORMATIONS GENERALES : Prénom…Nom :… Age :… Sexe :… Quel est votre statut ?..........
II - RAPPORTS AVEC LES ELEVEURS 4. Les éleveurs amènent-ils généralement leurs animaux en consultation ? Aussitôt après suspicion de maladie En fin de maladie
Tardivement
Après avoir essayé leur propre traitement
5. Les éleveurs acceptent-ils les traitements préconisés ? Oui Non
Vous ne savez pas
6. Les éleveurs achètent-ils les médicaments prescrits ? Oui Non Vous ne savez pas Si oui : Immédiatement
Si non, pourquoi ?................
Après un délai admissible
Trop longtemps après prescription
Vous ne savez pas
7. Depuis l’année dernière comment la vaccination se fait dans votre Zone ? Massivement
Moyennement
Pas du tout
8. Les éleveurs vous consultent- ils généralement ? En groupe
Individuellement
Les deux
9. Êtes-vous en contact avec un groupement fonctionnel d’éleveur ? Oui Non 10. Travaillez-vous en collaboration avec les auxiliaires d’élevage ? Oui Non 11. Si oui, combien sont-ils dans votre zone ?....... 12. Maîtrisez-vous la zone en termes de prévention des maladies ? Oui Non 13. Si oui, qui vous informe et comment ? 14. Quand est-ce que vous vous déplacer pour rendre visite aux éleveurs ?
Quand vous avez le temps Vous ne vous déplacez pas Quand les éleveurs vous sollicitent pour un traitement
III ACTIVITES -TRAITEMENT 15. Est-ce que les éleveurs traitent leurs bovins ? □ Oui
□ Non
16. Si oui, à quelle fréquence ? Une fois dans l’année Chaque 6 mois En cas de maladie
Pas du tout
17. A quelle période les éleveurs traitent leurs bovins ? 18. Quels sont les cas cliniques les plus fréquents ? Quels sont leurs coûts ? Maladies/Acte médical
Médicaments
Posologie
Coût du traitement
19. Les éleveurs supportent-ils ces prix ?.................
PROPHYLAXE Vaccination 20. Est-ce que les éleveurs vaccinent leurs troupeaux ? Oui Non 21. Si oui, à quelle fréquence ?........... 22. A quel moment les éleveurs vous sollicitent ils pour la vaccination ? Bien avant l’apparition de la maladie Au moment où la maladie est apparue dans les zones environnantes Au moment où il y a déjà des cas de maladie dans la zone 23. Par quel moyen vous avisent-ils? Par téléphone
Par envoi d’une personne
Par présence personnelle
24. D’où est ce que vous recevez les vaccins que vous utilisez ? A partir de l’étranger. Citez les pays d’exportation…Au Sénégal. Citez les structures….. 25. Quel est le type de vaccins utilisés dans votre zone ? Vaccin vivant
Vaccins atténué
26. Avez-vous un matériel de froid pour la conservation de vos vaccins ?Oui Non Si oui, indiquer sa nature ……………………………………………………………………….. 27. La vaccination se fait-elle : Sur place (clinique ?) Ou en vous déplaçant chez l’éleveur 28. Et avec quel outil ? Seringue Injecteur Autres (à préciser)………… 29. Indiquer les différents vaccins utilisés chez les bovins, leur niveau de prise en charge par les éleveurs et donner leur coût par animal
Période
Vaccins
Achat
30. Avez-vous un mandat sanitaire? Oui
Vente
Non
Si oui, indiquer les différents vaccins administrés aux bovins et pris en charge par l’Etat période
vaccins
Achat
Vente
31. A quel moment sont faits ces vaccins ? Bien avant l’apparition de la maladie Au moment où la maladie apparaît dans les zones environnantes Au moment où il y a déjà des cas de maladie dans la zone 32. Avez-vous déjà observé la circulation d’un vaccin périmé dans votre zone Si oui, à quelle période et où ? Louma
Eleveurs
Autres (à préciser) ….
33. Quel était l’origine probable des vaccins défectueux ? Structures de l’Etat.. . ONG... .
Privés informel ….
Vous ne savez pas
34. Existent- ils des parcs de vaccination dans la zone ? □ Oui
□ Non
Si oui, combien ? ......................................................................................................................
35. Ces parcs sont-ils suffisants pour répondre à vos objectifs et aux attentes des éleveurs pendant la vaccination ?......................................................................................................... 36. Avec cette vaccination, êtes-vous sûr de la prise en charge de la totalité des maladies de la zone ? Oui
Non
37. Si non, quelles sont les maladies de la zone non prises en charge ni par l’Etat ni par les éleveurs ? période
maladie
vaccins
Posologie/bovin Coût
IVDISTRIBUTION DE MEDICAMENTS 38. Concernant l’approvisionnement en médicament, avez-vous une : Pharmacie de distribution pour la vente seulement ? Une pharmacie clinique pour vos interventions et la vente ?
Un stock pour votre usage seulement ? Rien du tout
39. Comment vous approvisionnez-vous en médicament ? Importation
A partir d’une société de la place.
Laquelle ?....................................................... 40. Quelles sont vos difficultés dans ce domaine ? …………………………………………….. 41. Quels sont les médicaments les plus fréquemment vendus aux éleveurs ? Classe
Nom du médicament
Posologie
V- MOYENS ET LOGISTIQUE 42. Occupez-vous un bâtiment ? De l’Etat
Dont vous êtes propriétaire
Dont vous payez la location mensuelle ou annuelle
Coût
43. Comment jugez-vous votre moyen de transport pour l’année écoulée ? Très souvent utilisable Souvent inutilisable Pas de problème important Très souvent utilisé à d’autres fins Souvent utilisé à d’autres fins 44. Le transport est-il une contrainte pour votre travail ?.................................................. VI CADRE JURIDICO I NSTITUTIONNELS 45. Avez-vous pris connaissance du code de déontologie de la profession vétérinaire ?............. 46. Êtes-vous membre d’une association de professionnels ? □ Oui
□ Non
Si oui, laquelle ? ........................................................................................................................... 47. Votre clinique ou cabinet est-il reconnu par l’autorité de tutelle ? □ Oui
□ Non
Si non, pourquoi ? ...................................................................................................................... 48. Avez-vous déjà reçu une visite d’une autorité du secteur de l’élevage ? □ Oui
□
Non Si oui, quelle étaient son titre et la nature de sa visite ?............................................................... 49. Quelle est le rythme des visites ? Mensuel
Annuel
50. Avec vos moyens, êtes-vous capable de répondre aux besoins en soins des vaches laitières de la zone ? □ Oui
□ Non
51. Quelles propositions donneriez-vous pour une meilleure prise en charge des bovins laitiers du département de Dagana ?.........................................................................................................
ANNEXE III GUIDE D’ENTRETIEN AUPRES DES AUXILIAIRES
Guide d’entretien auprès des auxiliaires N° de fiche : Date :
Région :………Département : ……
Communauté rurale :
Commune :
Village :……………….
I. INFORMATIONS GENERALES : 1. Prénom : … Nom :… Age :……Sexe :………3. Quel est votre statut ?................ 4. Avez-vous reçu une formation d’auxiliaire ? □ Oui
□ Non
Si oui, par qui et pour quelle durée ? …………………………………………………………... 5. Vous étiez initiés dans quel domaine de la médecine vétérinaire ?.......................................... 6. Savez-vous lire et écrire le français ?
Oui
Non
7. Avez-vous reçu une formation par rapport aux voies d’administration et à la posologie des médicaments ?
Oui
Non
. Si non, comment faites-vous pour connaître la posologie des médicaments ?.......................... 8. Souhaitez-vous recevoir un complément de formation? Oui
Non
Si oui, dans
quel domaine ?.................................................
II : RAPPORTS AVEC LES ELEVEURS 9. Les éleveurs amènent-ils généralement leurs animaux en consultation ? Aussitôt après suspicion de maladie
Tardivement
En fin de maladie
Après avoir essayé leur propre traitement
10. Acceptent-ils les traitements préconisés ? Oui
Non
. Si non, Pourquoi ? ……………………………………………………………………………. 11. Achètent-ils les médicaments prescrits ? pourquoi ?.........................
Oui
Non
Si non,
Si oui : Immédiatement
Après un délai admissible
Trop longtemps après
12. Depuis l’année dernière, comment pouvez-vous qualifier la vaccination dans votre zone ? Massive
Moyenne
Inexistante
13. Comment les éleveurs vous consultent-ils, généralement ? En groupe
Individuellement
Les deux
14. Etes-vous en contact avec des groupements fonctionnels d’éleveurs ?Oui
Non
Si oui, quels sont ces groupements ? 15.Après un premier service, les éleveurs reviennent-ils souvent? Pourquoi?................................................................................................................. 16. Comment jugent-ils le service offert? 17. Acceptent-ils de payer le service séparément du produit utilisé?
III : TRAITEMENT 18. Est-ce que vous aidez les éleveurs à traiter leurs bovins? 19. Si oui, à quelle fréquence ?
Une fois dans l’année
Oui
Non
Chaque 6 mois En cas de
maladie 20. Pendant combien de temps suivez-vous des animaux après le traitement?............................ 21. A quelles périodes les éleveurs traitent plus leurs bovins ? Avant la saison sèche
Pendant la saison sèche
En début d’hivernage Pendant
l’hivernage 22. Faites-vous des diagnostics ? Oui
Non
23. Si oui, comment, avec quel matériel?..................................................................................... 24. Quels sont les soins les plus fréquents que vous apportez aux éleveurs? Quels sont leurs coûts ? Maladies
Traitement
Prévention Médicaments
Posologie
Coût du traitement
25. Est-ce que les éleveurs supportent ces prix ? Oui Non 26. Ces prix vous permettent-ils d’augmenter votre chiffre d’affaires ?
Oui
Non
IV. PROPHYLAXE 27. Savez-vous vacciner ?
Oui
Non
28. Si oui, connaissez-vous le but de la vaccination ?................................................................. 29. Est-ce que les éleveurs vaccinent leurs troupeaux ? 30. Si oui, à quelle fréquence ? Souvent
Oui Non
Rarement
Très
rarement 31. A quels moments les éleveurs vous sollicitent pour la vaccination ? Bien avant l’apparition de la maladie Au moment où la maladie apparaît dans les zones environnantes Au moment où il y a déjà des cas de maladie dans la zone 32. Par quel moyen, les éleveurs vous avisent ? Par téléphone Par envoi d’une personne
Par présence personnelle
33. Quels sont les provenances des vaccins que vous utilisez ? Structure..........vétérinaires privés ………Agents de l’Etat 34. Avez-vous un matériel de froid pour la conservation de vos vaccins ? Oui
Non
Si Oui, indiquer sa nature et sa contenance ?............................................................................... 35. Vaccinez-vous sur place ou en vous déplaçant ? Sur place En se déplaçant Les deux 36. Vaccinez-vous avec une seringue automatique ou un injecteur ? Seringue automatique
Injecteur
37. Quels sont les vaccins administrés aux bovins ?
Les deux
38 .Indiquer les différents vaccins administrés aux bovins, pris en charge par les éleveurs et donner leur coût par animal Période
Vaccins
39. Avez-vous un mandat sanitaire ? Oui
Achat
Vente
Non
Indiquer les différents vaccins administrés aux bovins et pris en charge par l’Etat période
vaccins
Achat
Vente
40. A quel moment ces vaccinations sont faites? Bien avant l’apparition de la maladie Au moment où la maladie est apparue dans les zones environnantes Au moment où il y a déjà des cas dans la zone 41. Avez-vous déjà observé la circulation d’un vaccin ou médicament périmé dans votre zone ?
Oui
Non
42. Si oui, à quelle période et où ? Louma
Eleveurs
Autres, (à préciser)................
43. Quelles sont les origines probables des vaccins ou médicaments défectueux ? Structures de l’état
ONG
Privés informels
44. Existent- ils des parcs de vaccinations dans la zone ?
Oui
Non
45. Si oui, combien de parcs y’ a-t-il dans votre zone ?................................. 46. Les parcs de vaccination sont-ils suffisants pour répondre à vos objectifs et aux attentes des éleveurs pendant la vaccination ? Suffisant Insuffisant 47 .Travaillez-vous avec un comité' des gestions des Parcs à vaccination? Si oui, quelles sont vos relations? Quel est votre rôle durant la période de vaccination? 48. Avec cette vaccination êtes-vous sûr de la prise en charge de la totalité des maladies de la zone ? Oui Non 49. Quels sont les maladies de la zone qui ne sont prises en charges ni par l’Etat ni par les Eleveurs ?
Période
Maladie
Vaccins
Posologie/bovin Coût
V : DISTRIBUTION DE MEDICAMENTS 50 .Concernant l’approvisionnement en médicament, avez-vous ? Un dépôt de distribution pour la vente seulement Un stock pour votre usage seulement Rien du tout 51. Comment vous approvisionnez vous médicament ? A partir d’une société de la place, laquelle ? A partir des vétérinaires privés…..Par l’Etat……. 52 .Existent-ils des pharmacies vétérinaires villageoises dans votre zone ?
OUI
NON 53 .Qui contrôle la gestion de la pharmacie vétérinaire villageoise et comment ?..................... 54 .Quels sont les outils de gestion ? Cahiers Registres spéciaux
Autres (à
préciser) 55. Quels sont les médicaments les plus fréquemment vendus aux éleveurs ? Classe
Nom du médicament
Posologie
Coût
. Quelles sont vos difficultés dans domaine de l’approvisionnement en médicaments vétérinaires ? ………………………………………………………………………….. VI : MOYENS ET LOGISTIQUE 56. Occupez-vous un bâtiment pour votre travail ? Oui
Non
Si non, comment faites-vous pour le stock et la conservation de vos médicaments ?................. 57. Le transport est-il une contrainte pour votre travail ?
Oui
Non
VII : CADRE JURIDICO I NSTITUTIONNELS 58. Travaillez-vous en collaboration avec un vétérinaire ? Oui
Non
59. Quels sont vos relations de travail avec le vétérinaire du poste?............................................ 60. Faites- vous appel à d'autres professionnels vétérinaires dans votre travail?
Oui
Non Si oui, quand et pourquoi?.......................................................................................................... 61. Quelle catégorie de professionnels sollicitez-vous le plus? ITE
ATE DrV
Auxiliaires 62. Quel a été le résultat ? Quelles sont les différences entre votre travail et celui de l'agent du poste?................................................................................................................................. ........... 63. Pensez-vous qu'il vous considère comme faisant la même chose que lui?............................ 64. Pourquoi les éleveurs viennent-ils vous voir?........................................................................ 65. Avez-vous lu le code de déontologie de la profession vétérinaire ? Oui 66. Êtes-vous membre d’une association de professionnels ?
Oui
Non
Non
Si oui laquelle ?......................................................................................................................... 67. Quels aménagements souhaiteriez-vous pour une meilleure prise en charge des besoins en soins vétérinaires des éleveurs ?................................................................................................
ANNEXE IV GUIDE D’ENTRETIEN AUPRES DES AGENTS DE L’ETAT
Guide d’entretien auprès des agents de l’Etat N° de fiche : Date :
Région :…Département : …
Communauté rurale :
Commune :
Village
:……………….
I. INFORMATIONS GENERALES : 1. Prénom : ……Nom :… Age :… Sexe :……….. Quel est votre statut ?.................... 4. Quelles sont les maladies les plus fréquentes dans la zone ? Quel est le niveau de prise en charge préventive et curative à l’heure actuelle ? Période
maladie
vaccination
traitement
5. Y a-t-il des auxiliaires d’élevage dans votre zone ? Oui Non Si oui combien ? … 6. Travaillez-vous en collaboration avec eux ? Oui Non Si oui, dans quel cadre ? …… 7. Y a-t-il des cliniques vétérinaires dans votre Zone ? Oui Non Si oui, combien ? …. 8. Travaillez-vous en collaboration avec eux ? □ Oui
□ Non
Si oui, dans quel cadre ?.............................................................................................
II-RAPPORTS AVEC LES ELEVEURS 9. Aidez-vous les éleveurs à traiter leurs animaux ?.......................................... 10. Les éleveurs amènent-ils généralement leurs animaux en consultation : Aussitôt après suspicion de maladie ? Tardivement ? En fin de maladie ? Après avoir essayé leur propre traitement ? 11. Les éleveurs acceptent-ils les traitements préconisés ? Oui Non Si non, pourquoi ?....
12. Les éleveurs achètent-ils les médicaments prescrits ? Oui Non
Si non,
pourquoi ?..........Si oui : Immédiatement Après un délai admissible Trop longtemps après Vous ne savez pas 13. Depuis l’année dernière, comment la vaccination se fait-elle dans votre zone ? Massivement
Moyennement
Pas du tout
14. Les éleveurs vous consultent-ils généralement ? En groupe
Individuellement
Les deux
15. Êtes-vous en contact avec un groupement fonctionnel d’éleveurs ? Oui Non .Si Oui le quel....
III - Police sanitaire 16. Savez-vous comment se fait l’approvisionnement en médicaments dans votre zone ? Si oui, quels sont leurs origines ?............................................................................... 17. Les produits vendus dans la zone sont-ils conformes aux normes préconisés (dose, conservation) ? .............................................................................................................. 18. Combien de points de vente de médicaments vétérinaires et de pharmacies vétérinaires existe-t-il dans votre zone ? □ Point de vente : □ pharmacie vétérinaire 19. Jugez-vous ces structures capables de satisfaire les besoins des éleveurs en matière de soins ? Oui Non Si non, quelle solution préconisez-vous ?...................................... 20. Faites-vous une surveillance épidémiologique des maladies de la zone ? Oui Non 21. Si oui, quels sont vos collaborateurs et vos moyens d’alerte ?..............................
IV ACTIVITES TRAITEMENT 22. Faites-vous la clinique ? □ Oui
□ Non Si oui, Pourquoi ?..................................
23. Avez-vous des tarifs moins chers par rapport à d’autres prestataires? Oui Non 24. Vos produits sont-ils subventionnés par l’Etat ? Oui Non
25. Traitez-vous tous les cas que les éleveurs vous présentent ? Oui Non Si oui, quels sont les cas les plus fréquents ? Période
Cas clinique
Médicaments utilisés
Nombre de cas
Coût traitement
du
Si non, pourquoi ?........................................................................................................ 26. Est-ce que les éleveurs supportent ces prix ?......................................................... 27. Ces prix vous permettent-ils d’avoir des bénéfices ? ………………………………. 28. A quelle période les éleveurs traitent plus leurs vaches ? Pendant la saison sèche En début d’hivernage
Pendant l’hivernage
PROPHYLAXE Vaccination 29. Participez-vous au programme annuel de vaccination des vaches prévu par l’Etat ? Oui Non Si oui, contre quelles maladies période
maladie
vaccin
achat
vente
30. Est-ce que les éleveurs vaccinent leurs troupeaux ? Oui Non Si oui, à quelle fréquence ? Souvent Rarement
Très rarement
31. Arrive-t-il que les éleveurs vous sollicitent pour la vaccination des autres maladies en dehors du programme de l’Etat ? Oui Non 32. Par quel moyen les éleveurs vous avisent ? Par téléphone
Par envoi d’une personne Par présence personnelle
35. Répondez-vous à cette demande ? Oui
Non
36. Si oui, à quel prix ? Au prix subventionné
Au prix non subventionné
37. Quel est le type de vaccins utilisés dans votre zone ? Vaccin vivant
Vaccins
atténué 38. Avez-vous un matériel de froid pour la conservation de vos vaccins ? Oui Non Si oui, indiquer sa nature et sa contenance ……………
39. La vaccination se fait-elle :
Sur place (clinique ? Ou en vous déplaçant chez
l’éleveur 40. Et avec quel outil : Seringue Injecteur 41. Quels sont les vaccins que vous administrés aux bovins ? Indiquer les différents vaccins administrés aux bovins : non subventionnés par l’état et prise en charge par les éleveurs et donner leur coût par animal Période
Vaccins
Achat
Vente /animal
42. Avez-vous déjà observé la circulation d’un vaccin périmé dans votre zone ? □ Oui□ Non Si oui, à quelle période et où ? Louma
Eleveurs
Autres
43. Quelle était l’origine probable des vaccins défectueux ? Structures de l’état
ONG
Privés informels
Vous ne savez pas
44. Existent- ils des parcs de vaccination dans la zone ? Oui Non Si oui, combien ? ………………………. 45. Ces parcs sont-ils suffisants pour répondre à vos objectifs et aux attentes des éleveurs pendant la vaccination ?.......................................... 46. Avec cette vaccination êtes-vous sûr de la prise en charge de la totalité des maladies de la zone ? Oui
Non
47. Quelles sont les maladies de la zone non prises en charge ni par l’Etat ni par les éleveurs ? Période
Maladie
Vaccins
Posologie/bovin Coût
V-DISTRIBUTION DE MEDICAMENTS 48. Concernant l’approvisionnement en médicament avez-vous une ? Pharmacie de distribution pour la vente seulement
Une pharmacie clinique pour vos interventions et la vente Un stock pour votre usage seulement Rien du tout (pas de médicament) 49. Comment vous approvisionnez-vous en médicament ? Importation
A partir d’une société de la place
Par l’Etat
50. Quelles sont vos difficultés dans ce domaine ? ........................................................................................................................................... 51. Quels sont les médicaments les plus fréquemment vendus aux éleveurs ? Classe thérapeutique
Nom médicament
du Posologie
Coût
VI -MOYENS ET LOGISTIQUE 52. Occuper vous un bâtiment ? De l’Etat Dont vous êtes propriétaire Dont vous payez la location mensuelle ou annuelle 53. Comment jugez-vous votre moyen de transport pour l’année écoulée ? Très souvent utilisable Souvent inutilisable Très souvent utilisés à d’autres fins
Pas de problème important
Souvent utilisés à d’autres fins
54. Le transport est-il une contrainte pour votre travail ?....................................... VII- CADRES JURIDICO I NSTITUTIONNELS 55. Avez-vous le code de déontologie de la profession vétérinaire au Sénégal ?Oui Non 56. Si oui, veuillez-vous à l’application de ce code ? □ Oui
□ Non
57. Si oui, Comment et par quel moyen ?..................................................................... 58. Êtes-vous membre d’une association de professionnels ? Oui
Non
Si oui,
laquelle ?...... 59. Avez-vous déjà reçue une visite d’une autorité du secteur de l’élevage ? 60. Si oui, quel était son titre et la nature de sa visite ? 61. Quels aménagements souhaiteriez-vous avoir pour une bonne amélioration des soins vétérinaires dans votre zone ?............................................................................. ?
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes ainés :
-
d'avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l'honneur de la profession vétérinaire ;
-
d'observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;
-
de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l'on a, que dans celui que l'on peut faire;
de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m'ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s'il advient que je me parjure. »
ANALYSE DE LA COUVERTURE SANITAIRE DES BOVINS DANS LE DEPARTEMENT DE DAGANA AU SENEGAL.
RESUME Cette présente étude a été réalisée dans le département de Dagana en partenariat avec l’ONG GRET, et vise à analyser la couverture sanitaire des bovins. Ce travail a été fait par palier en utilisant l’approche amont-aval. Il a débuté par une enquête aux niveaux de 35 éleveurs choisis par un tirage aléatoire avec un choix raisonné. Les éléments de réponses obtenus auprès de ces derniers ont permis d’amorcer l’enquête auprès de 4 auxiliaires d’élevage, 3 vétérinaires privés et 4 agents de l’Etat. Les résultats ont été obtenus par dépouillement des questionnaires d’enquêtes. La très grande majorité des zébus de la zone de Dagana sont de race Gobra (91,4%) qui produit 1,5 à 2 litres de lait par jour. Les éleveurs pratiquent l’élevage extensif avec l’accès aux soins vétérinaires réduit du fait du faible effectif du personnel vétérinaire et du manque de moyens de ces derniers. Les produits vétérinaires sont encore chers. Leur distribution et leur accessibilité sont limitées. Le marché est caractérisé par la vente de médicament frauduleux. Les principales maladies de la zone sont la distomatose, la fièvre aphteuse et la dermatose nodulaire contagieuse bovine. Ces pathologies ont des répercussions directes sur la production laitière. Les mammites, la brucellose, la fièvre de la vallée du rift, la pasteurellose engendrent des pertes économiques importantes mais ne sont pas fréquentes dans la zone. Sur cette liste de maladie, l’Etat ne vaccine que contre la dermatose nodulaire contagieuse bovine de manière irrégulière. Dans le département de Dagana, les éleveurs participent de manière accrue aux soins vétérinaires via le développement du réseau des auxiliaires d’élevage. La plupart des éleveurs font un abus d’utilisation des antibiotiques pour traiter les animaux et ne maîtrisent pas les doses de ces médicaments. L’étude des coûts de l’offre de services des différents acteurs comparés au coût des pratiques des éleveurs montre que le coût le plus élevé est le coût de l’offre de service des vétérinaires privés. Le coût des pratiques des éleveurs est le coût le plus bas. Pour augmenter la production laitière, le système de santé du département de Dagana doit évoluer vers une meilleure accessibilité, rendre aux éleveurs une offre de service disponible adaptée aux besoins et aux contraintes qu’ils rencontrent. Ce système doit surtout inciter les éleveurs à faire la prophylaxie pour éviter les maladies. Mots clés : couverture sanitaire, bovins, acteurs de santé animale, médicament frauduleux, offre de services, Dagana, Sénégal Auteur : DIOUF Khady E-mail : vetokhady@yahoo.fr Téléphone : +22177 4590723 (Sénégal) Adresse : Thiaroye Azur cité ISRA Villa N°154