UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)
Année 2015
N° 20
ETUDE DES MOTIFS DE SAISIE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AUX ABATTOIRS DE PORT BOUËT DANS LE DISTRICT D’ABIDJAN : PREVALENCE DES LESIONS ET INCIDENCE ECONOMIQUE DE 2011 A 2013
THESE Présentée et soutenue publiquement le 22 Juin 2015 à 10h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Sita Cécile TOKPA Née le 20 Décembre 1989 à Blapleu (COTE D’IVOIRE) Jury Président :
M. Emmanuel BASSENE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Rapporteur de thèse :
Membres :
Mme. Rianatou Bada ALAMBEDJI Professeur à l’EISMV de Dakar M. Moussa ASSANE Professeur à l’EISMV de Dakar
Directeur de thèse : Dr Sylla KHALIFA, Maître Assistant à l’EISMV de Dakar Co-directeur : Dr Issa OUATTARA, Directeur de l’abattoir de Port Bouët i
Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires B : 5077 - Dakar - Fann (SENEGAL) ir : (221) 33 865 1O 08 / Fax (221) 33 825 42 83 I Site web: www.eismv.org
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur Général : Professeur Louis Joseph PANGUI Le Coordonnateur des Stages et des formations Post-Universitaires: Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur à la Coopération Internationale: Professeur Yalacé Y. KABORET Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine : Professeur Serge N. BAKOU Coordonnateur Recherche/ Développement: Professeur Yaghouba KANE
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département : Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de conférences Agrégé ·ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de conférences agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître-Assistant M. Félix NIMBONA, Moniteur -CHIRURGIE - REPRODUCTION M. Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de conférence s agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Moussa WANE Moniteur ·ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur
1-PHYSIOLOGIE·PHARMACODYNAMIE·THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de conférences agrégé M. W ilfried OYETOLA, Moniteur ·PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître· Assistant M . Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche M. Grégorie BAZIMO, Moniteur ·ZOOTECHNIE -ALIMENTATION M. Ayao M ISSOHOU, Professeur M. Simplice AY SSIWEDE, M aître· Assistant M. Raoul ATIKPAKPE, Moniteur M. Bernard N'GUESSAN, Moniteur
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef du département : Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)
MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maitre de conférences agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M . Yaghouba KANE, Maître de conférences agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître Assistante M. N'Zi Kablan Roger, Moniteur M. Djidjoho Geoffroy DJOSSA, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. lbrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire
PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maitre de conférences agrégé M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche
PHARMACIE - TOXICOLOGIE M. Asslongbon TEKO AGBO, chargé de recherche M . Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant M. Abdou Moumounl ASSOUMY, Maître-Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur
M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître - Assistant M . Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître - Assistante M . Anicet ZOBO, Moniteur M . Madi SAVADOGO, Moniteur
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département : Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire) Mme Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astau BATHILY, Agent administratif
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Je t’aime Seigneur, tu es ma force. Psaume 18,2 Je veux remercier le Seigneur en tout temps que ma bouche ne cesse pas de le louer. Oui, tous les jours de ma vie, ta bonté, ta générosité me suivront pas à pas. Seigneur, je reviendrai dans ta maison aussi longtemps que je vivrai. L’éternel est mon berger je ne manquerai de rien. Psaume23, 1,6 et 34,2
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DEDICACES Je rends grâce à l’éternel des armées, Seigneur quand je t’ai appelé tu m’as répondu tu m’as rempli de courage et de force. Gloire à toi mon créateur, que toute la terre glorifie ton saint nom. Je dédie ce modeste travail : A Dieu le père tout puissant, le MISERICORDIEUX A Jésus Christ, son fils et notre rédempteur A l’Esprit saint et à la vierge Marie In mémorium A mon père GBONGUE TOKPA Sinin Victor Papa, j’aurais aimé que tu sois là aujourd’hui à mes côtés pendant ma prestation de serment, mais Dieu en a décidé autrement. Les mots pour décrire mes sentiments n’existent pas dans les dictionnaires, mais une seule chose est sûre c’est que je t’aime beaucoup et je donnerai tout pour toujours protéger le nom de notre famille et faire ta fierté. Puisse Dieu t’accueillir dans son royaume. A ma grande mère chérie GBINDEULOU Sita Grande mère, tu me manques énormément ; très tôt tu m’as prise sous ta coupole j’ai passé toute mon enfance, ma tendre enfance avec toi. Merci pour tous ces cours de cuisine et d’éducation ; ton amour pour le prochain, ton sens du partage sont des piliers de ma réussite. Puisse ton âme reposer en paix. A ma maman d’amour MONNET SUZANE, Ô ma très chère, que puis-je dire à ton égard ? Ce travail est le fruit de toutes les nuits de prières et de tes bénédictions.
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Ta chaleur, ton sens de l’honneur, ton amour, ton courage, ta dignité, ta simplicité, ton honnêteté et ta confiance en un avenir meilleur, m’ont donné la force d’affronter les détours, les contours et les pourtours de la vie avec courage. Trouve dans ce travail le début d’une vie de récompense à toutes les souffrances endurées. Merci pour tout maman chérie. Puisse Dieu t’accorder une longue vie avec une santé de fer. Je t’aime maman. A mon grand frère TOKPA Aimé, merci pour ton soutien et ton aide, c’est grâce à toi que j’ai connu le collège Enfant Jésus de Gagnoa. Cette école qui m’a formé et m’a fait connaitre le Christ ; merci pour tout. Que Dieu te le rendre au centuple, je t’aime. A mon grand frère GBONGUE Guétoidety Bernard, ce travail est le fruit de tout ce que tu as fait pour moi. Merci pour ton affection, pour tes encouragements, pour ton amour et pour ton soutien financier et moral. Ton sens d’humour m’a toujours redonné le sourire même quand je me sentais seule. Je te dédie ce travail, qu’il soit à la hauteur de tes attentes. Je t’aime. A mon grand frère GBONGUE Sahi Théophile, que puis-je dire à ton égard ? Très tôt tu m’as prise sous ta coupole, tu as su trouver les mots et les manières pour assurer mon éducation. Tu m’as formée, tu m’as fait confiance dès le début tu t’es engagé à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. C’est grâce à toi que je suis arrivée ici à l’EISMV, tu as joué le rôle d’un père aimant et du coup j’ai toujours eu l’impression que je n’étais pas en réalité orpheline. Très jeune tu as dû sacrifier beaucoup de choses pour me donner tout ce à quoi j’aspirais. Ce travail est le fruit de ton amour pour moi ; que Dieu te bénisse et exauce tes prières. Je t’adore A ma grande sœur chérie TOKPA Toman Joséphine, merci pour ton amour, tes encouragements et surtout pour tous ces beaux vêtements que tu m’as toujours offert ; tu es une grande sœur d’amour. Tu as toujours rendu mes vacances merveilleuses avec tes bons mets tu as toujours pris soin de moi comme une mère
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qui protège son enfant. Trouve en ce travail toute ma reconnaissance. Que le Christ ressuscité guide tes pas. A mes belles sœurs Awa et Tina merci à vous de m’avoir supporté dans votre maison. Merci pour tous vos encouragements et vos sages conseils. Merci pour tout ce que vous faites pour mes frères et pour toute la famille ; que Dieu vous le rendre au centuple. A docteur Karim NDIAYE, mon tuteur, mon grand frère et mon parrain, dès mon arrivée à Dakar vous avez été prompte à faire de moi un membre de votre famille. A travers vous, je remercie toute la famille NDIAYE de votre soutien, de votre amour et votre aide. Grâce à vous et à votre aimable famille, mes six dernières années au Sénégal ont été comblées, vous m’avez ouvert les portes de votre maison et vous m’avez donné une place importante au sein de votre famille et maintenant je suis devenue une NDIAYE ; je suis fière de vous. J’aime être NDIAYE et j’adore ma famille NDIAYE. Que Allah Tout Puissant vous garde et vous récompense au-delà de vos espérances. A ma sœur, ma meilleure amie Ndeye Fatou Ndiaye je ne saurai jamais te remercier autant pour ce que tu as fait pour moi. Ton amitié et ton affection m’ont permis de me sentir chez moi dans ta famille. Jamais je ne t’oublierai merci pour tout. A toi mon ami, mon frère, mon complice Raoul TIECOURA merci pour tout. Nous avions supporté, vécu, bravé toutes les péripéties de notre milieu et pourtant nous sommes restés très proches et très attachés. Merci pour toutes ces nuits blanches passées en train d’étudier et de prier Dieu pour qu’il nous éclaire. Malgré toutes ces difficultés nous sommes devenus encore plus frère et sœur, tout cela me fit comprendre qu’on peut être de vrai frère sans partager le même sang, le plus important c’est ce qu’on peut faire pour l’amitié. Merci pour toutes les fois où tu m’accompagnais dans la nuit pour emprunter mon bus pour aller au stage. T’oublier un jour c’est comme si je suis plus docteur c’est comme si je n’avais pas
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prêté serment un jour. Je prie toujours le Seigneur pour qu’il te vienne en aide Quand à toi prie Dieu c’est lui ton seul appui. A mon gars sûr et petit frère chéri Anicet KOUMAN, que puis-je te dire en ce jour si spécial ? Tu es un vrai ami, ta simplicité et ta bonne humeur m’ont toujours réconforté. Merci pour ces bons moments passés ensemble. Je ne me suis jamais ennuyée avec toi, tu m’as soutenu quand j’étais dans le besoin. Tu seras toujours dans mon cœur mon petit frère adorable et sache que tu me manques déjà. Merci pour tout. A Dr DOSSO Sinaly l’homme que j’ai nommé affectueusement le ministre de la joie. Merci pour tes sages conseils ; tu as été là pour moi tu m’as redonné le sourire à travers tes sages conseils. Que Dieu te le rende au centuple. A mon guépard audacieux OYETOLA Wilfried, mon intellectuel merci pour ces bon moments passés ensemble. Merci pour ta contribution à la rédaction de ma thèse, sache que notre amitié ne fait que commencer. Que Dieu te bénisse A mes promotionnaires de la CEVIS ZOBO, NGUESSAN, VAMARA et tonton KABLAN les gars merci pour l’amitié. A mon ami NAMBELE Silué, tu as été là depuis le début jusqu’aujourd’hui merci pour cette amitié sincère et pour tout ton aide. Tu es un ami fidèle, la distance n’a pas eu d’effet sur notre amitié et tout cela grâce à toi. Qu’Allah te fortifie A mes nièces et neveux : Henri, Chigata, Largaton, Doléa, Daniel, Océane, Prince, Auréa, Jennifer, Raouni et Sita. Je vous aime mes chéris. A mon frère DJEDJE Stéphane merci pour toutes ces années d’amitié et de fraternité ; A mes ainés : Dr Doua mon papa chéri, Dr Abdoul mon pépé, Dr Gbagnon Nadège ma maman, Dr Céline ma mémé, Dr Loba ma mémé, Dr Kocoun mon oncle, Dr Bitty mon parrain Au professeur accompagnateur de la 42
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promotion : Professeur Jérôme
Germain SAWADOGO
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Au parrain de la 42
ème
Aux étudiants de la 42
promotion : Professeur ABIOLA Adébayor
ème
promotion merci à chacun de vous.
A tous les étudiants du Master qualité promotion 2015. A mes cadets et cadettes de la CEVIS : Richmonde, Leonel, Anlyou, Nda, Boris, Cédric, Habib, Abou, Ouattara, Rita, Safiatou, Claverie, Josiane, Gnali, Ehouman, Prince, Dua, Noel, Bass, Prejus, Leaticia Tolla A mes amis du veto : Amidou, Larrisa la camer, Soumaré, Kassé, Parfait, Mya, Christelle, Diarrha, Dr Gbognou, Dr Dahourou, Dr Sow, Dr NKOUATCHANG Carole, merci pour tous ces moments passés ensemble ; Aux Dr Decky et Dago, merci pour tous vos conseils, votre soutien sur tous les plans. Nous avions passé de bon moments ensemble, que Dieu consolide toujours ce lien d’amitié. Au frère GBALEMON Henri, merci pour toutes les prières, ton amitié, et ton soutien ; jamais je ne t’oublierai. Aux frères du sacre cœur de Jésus : Fr Joseph, Fr Désiré, Fr Augustin merci pour tout ; A mes amies de tous les jours : Koffi Raïssa, Nima, Isabelle, Charlène, Mireille, Murielle, Ange Marcelle, Florence, merci pour toutes les belles années passées ensemble. La distance n’a rien changé entre nous, sachez que je pense toujours à vous ; A frère FUTHER DE BORGIA, merci pour la formation spirituelle et tes prières, vous êtes un ami sûr. A ma marraine Jacqueline depuis Gagnoa, merci pour ton éducation, tes conseils de vie et tes prières. Je t’aime
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REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements vont : Au Directeur Général de l’EISMV de Dakar, prof. Joseph Louis PANGUI ; Au Directeur de l’abattoir de Port Bouët, Dr Issa OUATTARA mon co-directeur de thèse : sincères remerciements pour l’encadrement de qualité. Votre constante disponibilité, votre gentillesse et votre rigueur ont permis la réalisation de ce travail ; Au docteur Sylla KHALIFA mon directeur de thèse : merci pour votre disponibilité et tout le travail abattu pour ma thèse, que Dieu vous le rende au centuple ; A mes grands frères et ma grande sœur Aimé, Bernard, Théophile et Joséphine : vous avez tout fait pour ma réussite, merci pour tout ; Au personnel de l’Ambassade de Côte D’Ivoire au Sénégal ; Au docteur Abdoulaye SOUMBOUNDOU : merci tout pour ce que tu as fait pour moi. Merci pour le stage et pour ton amitié A M. BEKET Pierre, merci pour ton aide, ta disponibilité et ta contribution à la réalisation de ce travail ; Aux professeurs Serge Niangoran BAKOU et KONE Philippe, merci pour vos précieux conseils et tout ce que vous faites pour la CEVIS ; A la famille NDIAYE, merci pour votre accueil chaleureux et votre hospitalité ; Aux membres de notre jury de thèse ; A nos ainés de l’EISMV : Dr TEKO, Dr ASSOUMY, Dr AKODA, Dr KADJA, Dr OSSEBI, Dr MIGUIRI, Pr GBATI ; Pr KAMGA ; Pr LAPO A tous les enseignants de l’EISMV pour la qualité de vos enseignements ; A tout le personnel de l’EISMV ; A mes camarades de la 42
ème
Promotion de l’EISMV, promotion << Pr ABIOLA
Adebayor>> ; A la famille Tiémoko merci de votre soutien ; ix
A toute la CEVIS, merci de m’avoir appris sur la nature humaine ; A ma très chère patrie la COTE d’IVOIRE, je prie Dieu pour ta stabilité politique, sociale et économique ; Au SENEGAL, mon pays hôte, la terre de la teranga, merci pour ce que tu as fait pour moi. Grace à toi je retourne dans mon pays avec un bagage religieux, culturel, culinaire et intellectuel consistant. Tu m’as tout appris. A tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail.
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A Nos Maîtres et Juges A notre Maître président de jury M. Emmanuel BASSENE, Professeur à la faculté de médecine, de Pharmacie et d’odontologie de l’université CHEIKH ANTA DIOP de Dakar. Merci d’avoir accepté de présider cette thèse, malgré votre calendrier chargé. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre profonde admiration. A notre Maître, Rapporteur de Thèse, Madame Rianatou Bada ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de Dakar. La spontanéité, avec laquelle vous avez accepté de rapporter ce travail, témoigne de vos qualités intellectuelles, maternelles et humaines qui nous ont toujours marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre profonde gratitude. A notre Maître, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar. Merci d’avoir accepté de juger, ce travail, votre rigueur et vos qualités d’enseignant suscite beaucoup d’admiration de notre part. Veuillez agréer l’expression de notre profonde gratitude. A notre Maître et directeur de thèse docteur Khalifa Sérigne Babacar SYLLA, Maitre assistant à l’EISMV de Dakar. votre promptitude, la compréhension ainsi que la diligence avec laquelle vous nous avez conduits pour ce travail, n’est que la preuve de votre amour pour le travail bien fait et vos qualités d’enseignant. Veuillez recevoir l’expression de notre profonde gratitude. A notre co-directeur de thèse, Dr Issa OUATTARA, Directeur de l’abattoir de Port Bouët, sincères remerciements pour l’encadrement de qualité. Votre constante disponibilité, votre gentillesse et votre rigueur ont permis la réalisation de ce travail. Veillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont arrêté que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation »
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LISTE DES SIGLES %
:
Pourcent
CEAO
:
Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest
CFA
:
Communauté Financière de l’Afrique
DAOA
:
Denrée Alimentaire d’Origine Animale
DGAT
:
Direction Générale de l’Administration du Territoire
DHAA
:
Direction de l’Hygiène Alimentaire et des Abattoirs
DPP
:
Direction de la Planification et des Programmes
F
:
Franc
INS
:
Institut National des Statistiques
IPRAVI
:
Interprofession Avicole Ivoirienne
MIARA
:
Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales
MIPA
:
Ministère de la Production Animale
MIRAH
:
Ministère des Ressources Animales et Halieutique
T
:
Tonne
TEC
:
Tonnes Equivalent Carcasse
TEL
:
Tonnes Equivalent Lait
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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : La production nationale des sources de protéine du district d’Abidjan en 2011 ............................................................................................................................................. 5 Tableau II : Les arrivages de bovins à l’abattoir de Port Bouët de 2011 à 2013 ................ 8 Tableau III : Les importations de viande de 2011 à 2013 dans le district d’Abidjan ....... 13 Tableau IV : Pourcentage du poids des abats rouges de bovins par rapport au poids vif et au poids de la carcasse ....................................................................................................... 23 Tableau V : Teneur en protéines et en acides aminés indispensables des abats rouges de bovins par rapport à la viande ........................................................................................... 24 Tableau VI : Teneur en vitamines des abats rouges de bovins ......................................... 25 Tableau VII : Teneur en acides aminés des abats rouges de bovins ................................. 26 Tableau VIII : Nombre de carcasses de bovins obtenu à l’abattoir de Port Bouët de 2011 à 2013 ................................................................................................................................... 52 Tableau IX : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët en 2011 ..... 54 Tableau X : Les saisies d’abats rouges de bovins a l’abattoir de port bouet en 2012 ....... 55 Tableau XI : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët en 2013 ..... 56 Tableau XII : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët entre 2011 et 2013. .................................................................................................................................. 58 Tableau XIII : Quantité en unité d’abats rouges de bovins saisis par année ..................... 61 Tableau XIV : les prix moyens indicatifs des abats rouges de 2011 à 2013 ..................... 61 Tableau XV : les pertes engendrées par les saisis d’abats rouges en 2011 à l’abattoir de Port Bouët .......................................................................................................................... 62 Tableau XVI : les pertes engendrées par les saisis d’abats rouges en 2012 à l’abattoir de Port Bouët .......................................................................................................................... 62 Tableau XVII : les pertes engendrées par les saisis d’abats rouges en 2013 à l’abattoir de Port Bouët .......................................................................................................................... 62 Tableau XIX : La valeur actuelle (2014) de ces pertes en tenant compte du taux d’inflation (2,5%) .............................................................................................................. 62
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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Principaux circuits d’approvisionnement des animaux de boucherie sur pied consommés dans le district d’Abidjan Avant Septembre2002. ......................................... 10 Figure 2: Circuit d’approvisionnement des animaux de boucherie Consommés dans le district d’Abidjan Apres Septembre 2002 ......................................................................... 11 Figure 3: Diagramme de 1ère transformation des animaux de boucherie .......................... 21 Figure 4 : Situation géographique de l’abattoir central de Port Bouët .............................. 45 Figure 5: Evolution mensuelle des abattages de bovins de 2011 à 2013 .......................... 53 Figure 6 : Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organe en 2011 .............. 54 Figure 7: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organe en 2012 ............... 55 Figure 8 : Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organe en 2013 .............. 56 Figure 9: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par motif de saisies entre 2011 et 2013 ............................................................................................................................... 58 Figure 10: Nodules tuberculeux sur le foie et le poumon d’un bovin ............................... 59 Figure 11: Cirrhose du foie de bovin due à Fasciola gigantica ........................................ 59 Figure 12: un poumon de bovin congestionné .................................................................. 60
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TABLE DES MATIERES DEDICACES ...................................................................................................................... iv REMERCIEMENTS .......................................................................................................... ix LISTE DES SIGLES ........................................................................................................ xiii LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................ xiv LISTE DES FIGURES ...................................................................................................... xv TABLE DES MATIERES ................................................................................................ xvi INTRODUCTION ............................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................. 3 Chapitre I : Consommation de viande dans le district d’Abidjan ....................................... 4 I.1. Evolution de la Population abidjanaise...................................................................... 4 I.2.Source de protéines animales ...................................................................................... 4 I.3. Consommation actuelle de viande et abats de la population abidjanaise. ................. 5 I.4.Origine de la viande bovine consommée dans le district d’Abidjan .......................... 6 I.4.1.La production locale ............................................................................................. 6 I.4.2. Importations d’animaux sur pied ......................................................................... 7 I.4.3. Importations de viandes ..................................................................................... 12 CHAPITRE II : Les abattoirs ............................................................................................ 14 II.1. Différents types d’abattoirs du district d’Abidjan .................................................. 14 II.1.1. Abattoirs traditionnels ...................................................................................... 14 II.1.2. Abattoirs modernes .......................................................................................... 14 II.2.Principes de construction et de fonctionnement hygiénique d’un abattoir ............. 15 II.2.1.Principes de construction .................................................................................. 15 II.2.2. Principes hygiéniques de fonctionnement d’un abattoir .................................. 16 II.3. Etapes de la préparation des abats rouges aux abattoirs ......................................... 17 II.3.1. Stabulation........................................................................................................ 17 II.3.2. Amenée ............................................................................................................ 18 II.3.3. Etourdissement et contention ........................................................................... 18 II.3.4. Habillage .......................................................................................................... 19 xvi
II.3.5.Eviscération ....................................................................................................... 20 II.4. Produits de la première transformation .................................................................. 22 II.5. Importance des abats rouges ................................................................................... 22 II.5.1.Valeur pondérale des abats rouges .................................................................... 22 II.5.2.Valeur nutritionnelle des abats rouges .............................................................. 23 CHAPITRE III : INSPECTION DE SALUBRITE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AUX ABATTOIRS ........................................................................................................... 27 III.1.Bases règlementaires de l’inspection en Côte d’Ivoire .......................................... 27 III.2. Contrôle sanitaire .................................................................................................. 27 III.3.Techniques d’inspection, surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux de boucherie ...................................................................... 28 III.4. Inspection ante mortem ......................................................................................... 29 III.4.1.But .................................................................................................................... 29 III.4.2.Conduite à tenir à l’issue de l’inspection sur pied ........................................... 30 III.5. Technique d’inspection des abats rouges dans les abattoirs ................................. 30 III.6. Sanctions de l’inspection des abats rouges de bovin. ........................................... 33 III.6.1.Libre consommation ........................................................................................ 33 III.6.2.Consigne .......................................................................................................... 33 III.6.3.Utilisation conditionnelle ................................................................................. 33 III.6.4. Saisie ............................................................................................................... 34 III.6.5.Conditions ........................................................................................................ 34 III.6.6.Classification des saisies .................................................................................. 34 III.6.7.Conséquences des saisies ................................................................................. 35 III.6.8.Devenir des pièces saisies ................................................................................ 35 III.6.8.1.Dénaturation .............................................................................................. 35 III.6.8.2. Destruction ............................................................................................... 36 III.7. Principaux motifs de saisies d’abats rouges de bovins rencontrés l’abattoir ........ 36 III.7.1. Tuberculose ..................................................................................................... 36 III.7.2.Distomatose hépatobiliaire .............................................................................. 38
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III.7.3. Echinococcose ................................................................................................ 39 III.7.4.Putréfaction ...................................................................................................... 39 III.7.5. Abcès .............................................................................................................. 40 III.7.6. Congestion ...................................................................................................... 40 III.7.7.Cysticercose ..................................................................................................... 41 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ..................................................... 42 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ................................................................. 42 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ................................................................. 43 I.1.Présentation du cadre d’étude ................................................................................... 43 I.2.Matériel ..................................................................................................................... 45 I.2.1.Matériel d’obtention des abats rouges ................................................................ 45 I.2.2.Matériel d’inspection des abats rouges .............................................................. 45 I.2.3.Matériel d’enquête .............................................................................................. 47 I.3.Méthodes ................................................................................................................... 47 I.3.1.Processus d’obtention des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët .................... 47 I.3.2.Méthode d’inspection des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët .................... 48 I.3.3.Méthode de saisies des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët ......................... 49 I.3.4. Méthode de récolte des données ........................................................................ 49 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................ 51 II.1. Résultats ................................................................................................................. 51 II.1.1.Conditions de l’inspection de salubrité des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët .............................................................................................................. 51 II.1.2.Volume des saisies des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët dans le District d’Abidjan.de 2011 à 2013 ........................................................................................... 51 II.1.3. Motifs des saisies d’abats rouges : prévalence des lésions d’abats rouges de bovin de 2011 à 2013 à l’abattoir de Port Bouët ........................................................ 57 II.1.4. Coût financier des saisies d’abats rouges à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan ........................................................................................................ 60 II.2.DISCUSSION.......................................................................................................... 63 II.2.1. Limites de l’étude ............................................................................................. 63 xviii
II.2.2 Choix du cadre d’étude ..................................................................................... 63 II.2.3.Conditions d’inspection des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët ............... 63 II.2.4. Statistiques d’abattage ...................................................................................... 64 II.2.5. Motifs ou pathologies dominantes à l’inspection ............................................ 64 II.2.6.Pertes dues à l’inspection sanitaire et de salubrité ............................................ 66 CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ...................................................................... 68 III.1.Etat de santé, augmentation et formation du personnel de l’abattoir de Port Bouët ........................................................................................................................................ 68 III.2.Réhabilitation des infrastructures et installation de nouveaux équipements à l’abattoir de Port Bouët .................................................................................................. 69 III.3. Mise en place d'un système d'indemnisation des bouchers ................................... 69 III.4. Coopération et échange d'informations avec les pays exportateurs ...................... 70 III.5.Coopération des services vétérinaires avec les services médicaux locaux ............ 70 III.6.Information et sensibilisation de la population ...................................................... 70 III.7.Lutte contre les pathologies animales .................................................................... 71 CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... 72 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................... 76 WEBOGRAPHIE .............................................................................................................. 81 RESUME ........................................................................................................................... 83
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INTRODUCTION L'animal de boucherie conduit à l'abattoir subit diverses opérations qui le transforment en carcasse et le cinquième quartier. Le cinquième quartier correspond aux autres éléments du corps de l'animal ne faisant pas partie de la carcasse. C'est un terme professionnel désignant les sous-produits alimentaires et industriels qui résultent de la transformation d'un animal vivant en carcasse de boucherie. Les abats rouges sont de ce groupe. La viande produite et les sous-produits sont soumis à une inspection de salubrité. Celle-ci vise principalement à protéger la santé publique contre les maladies que la viande et le cinquième quartier peuvent transmettre à l’homme (CODEX ALIMENTARIUS, 2005), mais également participe à l’épidémio-surveillance des maladies animales (MALLEY, 2001). Ainsi, l’inspection des viandes et des abats rouges, se fait en principe à tous les stades du circuit de commercialisation, mais de façon plus régulière, plus constante et plus efficace au niveau des abattoirs. Cependant, la principale sanction de l’inspection des viandes et du cinquième quartier, est la saisie et le retrait de la consommation humaine des produits impropres, du fait de certaines lésions ou altérations appelées motifs de saisie. Ces motifs de saisies risquent de rendre les viandes et sous-produits dangereux pour l’homme. Par conséquent, au moment où la Côte d’Ivoire intensifie ses efforts pour la revalorisation des productions animales et l’hygiène des denrées d’origine animale, l’action sanitaire des services vétérinaires, ne doit pas seulement se cantonner à la lutte contre des épizooties. Elle doit aussi couvrir l’ensemble des maladies affectant son cheptel et qui sont à l’ origine des pertes économiques considérables. Celles-ci liées au retrait de la consommation des quantités de viande et abats rouges rendu impropres à l’alimentation humaine du fait de ces maladies. Par ailleurs, peu d’études scientifiques ont été consacrées aux abats rouges en Côte d’Ivoire et en particulier aux abattoirs de Port Bouët dans le district d’Abidjan, et ceci malgré la contribution non négligeable des abats rouges dans la production nationale de protéine. Ainsi, pour contribuer à faire connaitre davantage l’importance des abats rouges 1
dans l’alimentation des abidjanais, des pertes qui résultent de leur retrait du circuit commercial et pour une meilleure protection de la santé publique nous nous sommes proposé de mener une étude sur les motifs de saisies des abats rouges de bovin aux abattoirs de Port Bouët. De ce fait, la présente étude vise à évaluer la prévalence des lésions et à estimer l’incidence économique des motifs de saisie des abats rouges de bovins aux abattoirs de Port Bouët. Pour atteindre cet objectif général, nous avons participé trois mois durant aux activités d’inspection aux abattoirs de Port Bouët, puis exploité les rapports annuels d’activités de la direction de l’hygiène alimentaire et des abattoirs (DHAA) du district d’Abidjan portant sur la période de 2011 à 2013. Les objectifs spécifiques assignés sont : Evaluer les conditions de l’inspection de salubrité des abats rouges de bovins, Déterminer le volume des saisies issues de l’inspection des abats rouges de bovin ; Déterminer les motifs de saisies dominants Estimer le coût financier des saisies d’abats rouges effectuées. Notre travail est présenté en deux parties. La première consacrée à la synthèse bibliographie, présente : La consommation de viande dans le district d’Abidjan les abattoirs Inspection de salubrité des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët Les pathologies dominantes. La deuxième partie sera consacrée à : l’approche méthodologique les résultats obtenus et la discussion Les recommandations qui en découlent et la conclusion.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE Chapitre I : Consommation de viande dans le district d’Abidjan
Chapitre II : Abattoirs
Chapitre III : Inspection de salubrité des abats rouges de bovins dans les abattoirs
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Chapitre I : Consommation de viande dans le district d’Abidjan I.1. Evolution de la Population abidjanaise Abidjan est à l’origine un petit village de pêcheurs où vit le peuple Atchan. Abidjan a connu en un demi-siècle, une croissance et un développement impressionnants qui se confondent avec l’histoire de l’expansion de la Côte d'Ivoire(Abidjan.net). Capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan est la ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone. Elle est également la deuxième plus grande ville d’Afrique de l’ouest (Wikipedia). Considérée comme le carrefour culturel ouest-africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante. La population abidjanaise est hétéroclite et croît à une vitesse impressionnante. Le recensement général de la population réalisé en 1998 indiquait 2.877.948 habitants pour la ville (INS, 2001). En 2006, la population était estimée à 3.796.677 habitants pour la ville et 5.060.858 d'habitants pour l’ensemble du district. En 2012, elle comptait 4. 351. 086 habitants et en 2014, 4. 707. 000 habitants soit 20 % de la population totale du pays (INS, 2014) Cette forte croissance démographique trouve son explication dans la crise sociopolitique que connait la Côte d’Ivoire, depuis le 19 septembre 2002 avec son cortège de déplacés de guerre, il faut dire aussi que la ville accueille beaucoup d'habitants à la recherche à la fois d'emplois et d'un hébergement plus sûr. Seule Lagos, l'ancienne capitale du Nigeria la dépasse en nombre d'habitants dans cette région. I.2.Source de protéines animales A l'origine, la Côte d'ivoire, n'avait pas une tradition pastorale mais progressivement un élevage national s'est mis en place après l'indépendance. C'est ainsi que la production nationale de viandes et abats exprimée en Tonnes Equivalent Carcasse (TEC) est passée 4
de 77509 T en 2011 à 87011 T en 2012 et à 91437 T en 2013(MIRAH, 2014 ; IPRAVI, 2014). A cette production nationale de viande et d'abats s'ajoute une production d'œufs et une production de lait. Les productions animales, sont diversement réparties à travers le territoire national. Si le nord est plus adapté à l'élevage des bovins, le sud, notamment aux alentours des grandes villes est favorable aux productions porcines et avicoles ainsi qu’à la pêche et la pisciculture. Entre ces deux régions, au centre on rencontre à la fois une production ovine, caprine et bovine. Mais, les productions nationales sont encore en deçà des besoins de la population. Les dépenses, pour combler ce déficit sont très importantes. Ainsi en 2011, l'Etat Ivoirien a décaissé 31.402 millions de francs CFA pour la viande et abats (MIRAH, 2014). Dans le district d’Abidjan et partout en Côte d’Ivoire les sources de protéine animales sont très diversifiées à savoir les bovins, les caprins, les ovins, les porcins, la volaille, les poissons le lait et les œufs. La production nationale de ces sources de protéine est consignée dans le tableau I. Tableau I : La production nationale des sources de protéine du district d’Abidjan en 2011 Bovins(TEC) Ovins-
Porcins(TEC) Poisson(T)
Poulet(T)
Œuf(T)
Lait(TEL)
8447
37394
40669
31337
caprins(TEC) 31315
15524
55864
Source : MIRAH, 2014 I.3. Consommation actuelle de viande et abats de la population abidjanaise. Les viandes et les abats trouvent un marché très favorable dans le district d’Abidjan, même si leur coût relativement élevé, ne permet pas toujours à l’ensemble de la population abidjanaise de pouvoir les consommer. La consommation de viande bovine est passée de 99 060 Tonnes en 2008 (3,59 kg/habitant/an) avant de connaitre une chute en 2011 avec 36060 Tonnes (1,63 kg/habitant/an) (wikipedia).
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I.4.Origine de la viande bovine consommée dans le district d’Abidjan L’essentiel de l’économie ivoirienne est basé sur l’Agriculture en générale mais plus particulièrement sur les cultures d’exportation notamment le café, le cacao, la banane, le bois, l’huile de palme et bien d’autre encore, qui font sa notoriété à travers le monde (MIARA, 1999). La conséquence majeure d’une telle politique est sa dépendance extérieure (notamment des pays Sahéliens) en matière de protéines animales. Conscients de cela, et suite à la grande sécheresse qui a frappé les pays sahéliens dans les années 1972-1973, les décideurs ivoiriens se sont réunis pour la première fois à Bouaké afin d’initier des projets de développement en matière de protéines animales en vue de sortir le pays de sa trop grande dépendance extérieure (MIPA, 1983). La viande et les abats consommés dans le district d’Abidjan ont deux origines : La première est constituée par une production locale disséminée sur tout le territoire national. La seconde, se compose des différentes importations tant d'animaux sur pieds venus des pays limitrophes que de carcasses et abats venus d'Europe et d'Amérique. I.4.1.La production locale Le cheptel bovin de la Côte d'Ivoire est estimé à 1.585.585 de têtes en 2013 (MIRAH, 2014). La production locale s'effectue selon deux systèmes : Le premier de loin le plus important est un système d'élevage traditionnel extensif. BARRY, (1978) parle plutôt d'élevage de cueillette car les animaux sont livrés à eux mêmes. Il se localise en zone soudanaise et soudano-guinéenne avec respectivement 85% et 15% des effectifs. Les animaux concernés sont les Taurins. Selon KOUAME, (1992) ; les motivations des éleveurs sont autres qu'économiques. Ils procèdent à une forte capitalisation des femelles, les mâles ne sont vendus qu'occasionnellement. Ils ne déstockent que pour faire face à une situation bien précise : achat de médicaments ou cérémonies religieuses (MIPA, 1986 ; MIPA, 1988). Le deuxième système de production est un système d'élevage moderne. Il est représenté en Côte d'Ivoire par les ranchs, les grandes stations d'élevage et les grands élevages privés. 6
L'élevage moderne se développe rapidement surtout depuis l'évolution de la conjoncture économique due à l'effet de la dévaluation dont l'incidence favorable sur l'élevage bovin est indéniable. Ces élevages modernisés sont caractérisés par une taille des animaux supérieure à la moyenne, et par une conduite rationnelle des troupeaux, l'application régulière de protocole sanitaire, (vaccination, déparasitage externe, déparasitage interne). A cela s’ajoute la distribution des sels minéraux et enfin par des efforts importants d'amélioration génétique sous la forme d'achats de génisses et de taureaux de races Ndama en provenance majoritairement du ranch de la Marahoué. Ces élevages modernisés dits progressistes sont de plus en plus nombreux dans les régions du Centre, de l'Ouest et même du Sud. On les trouve également dans la zone des savanes. Ainsi la production nationale de viande a connu une progression régulière de 2011 à 2013 avec 94009 T carcasses sur cette période. Soit 39,83 % de la production nationale de viandes et abats (MIRAH, 2014). I.4.2. Importations d’animaux sur pied Face à l’insuffisance de la production locale, la Côte d’Ivoire est contrainte d’importer des animaux sur pieds en provenance des pays limitrophes, essentiellement des pays sahéliens. Le Burkina et le Mali sont ses principaux pourvoyeurs en bétail vivant (tableau II). Ainsi, les services vétérinaires du parc à bétail de l’abattoir de Port Bouët du district d’Abidjan ont enregistré au total 322.096 bovins importés de 2011 à 2013 (DGAT, 2014). Les moyens de transport varient énormément en fonction de l’origine des animaux et des ressources des importateurs. Il est important de signaler que le transport des biens et des personnes au sein des pays de la CEDEAO a fait l’objet de plusieurs accords dont les derniers datent de 1987 (CEAO, 1973, 1987a, 1987b).
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Les animaux sont convoyés principalement en camion mais aussi en train, bien que ce moyen de locomotion soit de moins en moins utilisé du fait de son coût élevé et de la vétusté du réseau ferroviaire. Certains animaux sont convoyés à la marche mais cela est pratiqué seulement avec des troupeaux déjà présents sur le territoire national et pour des distances relativement courtes. Le tableau II montre arrivages de bovins à l’abattoir de Port Bouët de 2011 à 2013 avec les pays de provenance. Tableau II : Les arrivages de bovins à l’abattoir de Port Bouët de 2011 à 2013 Année Pays de Provenance Burkina Faso Mali Total
2011 Effectif 22962 65649 88611
Pourcentage
2012 Effectif
22,86 65,34 87,20
18702 102005 120707
Pourcentage
2013 Effectif
Pourcentage
11,07 60,37 71,44
14909 99669 114778
7,14 47,8 54,94
Source : DHAA, 2014 I.4.2.1.Circuit d’approvisionnement des animaux de boucherie Consommées dans le district d’Abidjan La grande partie des animaux de boucherie consommés dans le district d’Abidjan provient de l’intérieur du pays et des pays limitrophes. Ils sont acheminés via divers réseaux de transport (marche, camion et train) vers les différents parcs à bétail du district d’Abidjan (Port Bouët, principalement d’où les animaux sont redistribués vers les marchés à bétail secondaires que sont, Abobo, et Yopougon). On note une légère variation du circuit d’approvisionnement en liaison avec la crise sociopolitique de 2002 et la crise postélectorale de 2010 à 2011 qu’a traversé la Côte d’Ivoire.
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I.4.2.1.1. Avant Septembre 2002 Bien que les pourvoyeurs principaux en animaux sur pieds soient le Burkina Faso et le Mali, une enquête réalisée en 2006 par les services du parc à bétail du district d’Abidjan, a révélé qu’une frange des animaux reçue dans leurs locaux, provient également de la Mauritanie (Kieffa, Aioun-el-Atrouss) et du Niger (Ayorou). Ces animaux venus de la Mauritanie arrivent par le nord-ouest du Mali (Kayes, Nara et Léré), passent par Bamako et Ségou pour rejoindre le Sud du pays (Sikasso et Bougouni) d’où ils rentrent en Côte d’Ivoire par Tingréla et Odienné. Ceux venus du Niger et de Mopti (Mali) sont acheminés directement au Burkina Faso par Ouagadougou puis transitent par Bobo Dioulasso avant de rentrer en Côte d’Ivoire par Ferkessédougou. Quel que soit le point d’entrée en Côte d’Ivoire, les animaux convergent vers Bouaké avant de rejoindre Abidjan. Il est important de signaler que la voie ferrée relie uniquement l’axe OuagadougouAbidjan. La figure 1, illustre ces principaux circuits d’approvisionnement.
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Figure 1 : Principaux circuits d’approvisionnement des animaux de boucherie sur pied consommés dans le district d’Abidjan Avant Septembre2002. Source : DHAA I.4.2.1.2. Après Septembre 2002 La crise ivoirienne, dont le théâtre des opérations a été principalement les zones Nord, Centre et Ouest du pays, a abouti à la partition du pays en deux demi-territoires. Cette situation a vu la création d’une nouvelle voie de ravitaillement du district d’Abidjan en protéine animale à partir du Ghana via le Burkina Faso (Figure 2). Ainsi, les convoyeurs d’animaux passent par Léo, Po et Bitton au sud du Burkina pour rejoindre Han, puis Kumasi, Takoradi au Ghana avant d’atteindre la Côte d’Ivoire par le poste frontalier de Noé. 10
A partir de Noé, les animaux passent par Aboisso, Grand Bassam avant d’atteindre Abidjan.
Figure 2: Circuit d’approvisionnement des animaux de boucherie Consommés dans le district d’Abidjan Apres Septembre 2002 Source : DHAA
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I.4.2.1.3.Après les crises Depuis 2012 le circuit est redevenu normal c’est à dire conforme à celui d’avant septembre 2002 I.4.3. Importations de viandes Dans le souci d’accroitre la production en protéine animale, l’Etat ivoirien a mené divers projets et actions qui se sont matérialisés par la mise en place de moyens financiers, de structure d’encadrement et d'accompagnement des éleveurs. Force est de constater que la Côte d’Ivoire reste toujours tributaire des importations en matières de protéines d’origine animale. Cela est liée à la crise sociopolitique qui a secoué le pays pendant une décennie : laquelle est venue annihiler les quelques progrès qui avaient été réalisés dans le secteur de la production animale. Les carcasses de viande importées proviennent en grande partie de certains pays africains et des pays européens. Cependant, la Côte d’Ivoire s’approvisionne également dans certains pays du continent américain (USA, Canada, Argentine et Brésil) et depuis peu dans des pays asiatiques. Ces importations (tableau III) sont constituées de viandes et d’abats qui arrivent à l’aéroport ou au port dans des conteneurs frigorifiques sous la forme de viandes fraiches ou congelées. viandes fraîches réfrigérées : elles proviennent en grande partie de la France et de l’Afrique du Sud et sont transportées par voie aérienne. Leur commercialisation se fait par le biais des supermarchés et sont destinées à une clientèle européenne basée à Abidjan à un prix généralement élevée. viandes congelées : d’origine sud-américaine et asiatique, elles ont fait leur apparition en Côte d’Ivoire dans les années 1970. Leur volume est resté constant jusqu’en 1985, puis a connu une forte augmentation à la faveur de déstockage des
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frigos communautaires. En 2011, la Côte d’Ivoire a importé 12.619 T (MIPA, 1990 ; 2014). Il faut signaler que ces importations de carcasses dans le pays ont des effets néfastes sur les filières locales. En effet elles entraînent (KOUAME, 1992) : une baisse de l’activité des structures nationales, des marchés et des abattoirs ; une baisse du prix du kilogramme de gros de la viande ; Le tableau III montre l’évolution des importations de viande de 2010 à 2013 dans le district d’Abidjan. Tableau III : Les importations de viande de 2011 à 2013 dans le district d’Abidjan Importation vif Importation produits congelés
Quantité en TEC Quantité en TEC
2011 13 301 30 593
2012 16 131 30 218
2013 17 260 34 776
Source : MIRAH/DPP
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CHAPITRE II : Les abattoirs L’abattoir se définit comme tout local approuvé/homologué et/ou enregistré par l'autorité compétente, utilisé pour l'abattage et l'habillage d'animaux spécifiés destinés à la consommation humaine (CODEX ALIMENTARIUS, 2005). II.1. Différents types d’abattoirs du district d’Abidjan Selon MALLEY (2001) il existe deux types d’abattoirs dans le district d’Abidjan et partout en Côte d’Ivoire : abattoir traditionnels et abattoirs modernes. II.1.1. Abattoirs traditionnels Ce sont les plus nombreux en Côte d’Ivoire. Leur capacité n'excède pas 20 bovins par jour. L'équipement y est rudimentaire, le service sanitaire et d'inspection y est quasiment inexistant. Lorsqu'il existe, il est très insuffisant. Les conditions d'hygiène et de travail laissent très souvent à désirer. Les animaux sont traités à même le sol. Il n'y a pas d'installation de réfrigération ou de congélation de viande. De ce fait, les carcasses traitées sont rapidement écoulées le jour même de l'abattage. II.1.2. Abattoirs modernes Ils sont conçus pour l'approvisionnement en viande d'agglomération d'environ 100 000 habitants et produisent entre 1000 et 3000 tonnes de viande par an. Les abattages y sont réguliers du fait de l'existence d'un marché permanent important. Ils sont dotés d'un équipement suffisant mais non adapté. Ces abattoirs disposent d'un service vétérinaire permanent mais avec un nombre restreint d'agents. Ils sont équipés d'installation de réfrigération des viandes.
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II.2.Principes de construction et de fonctionnement hygiénique d’un abattoir II.2.1.Principes de construction Les abattoirs sont des établissements insalubres, incommodes et dangereux. Leur construction doit répondre à un certain nombre d’exigences (ERIKSEN, 1979). II.2.1.1.Lieu d’implantation L’abattoir doit être construit : en dehors des agglomérations et loin de ses zones d’extension ; en aval de l’agglomération ; dans le sens contraire des vents dominants ; en amont des mers ou fleuves. II.2.1.2.Accès Les voies d’accès à l’abattoir doivent en faciliter l’approvisionnement en facteurs de production et l’écoulement des produits. L’accès doit être facile par toutes les voies de communication ; qu’elles soient terrestres, ferroviaires, aériennes ou maritimes. II.2.1.3.Approvisionnement en eau L’approvisionnement en eau d’un abattoir doit être suffisant en quantité et en qualité. L’eau constitue l’un des postes de dépense les plus importants au niveau d’un abattoir. Elle est utilisée pour l’abreuvement des animaux en stabulation, le douchage des carcasses et le nettoyage des éléments du 5ième quartier, l’évacuation des eaux usées, l’entretien des locaux et du matériel, le fonctionnement des machines, les besoins du personnel etc. Pour diminuer les charges de fonctionnement, il faudra utiliser de préférence une source d’eau indépendante du réseau public (forage). Dans tous les cas, il faut prévoir une réserve d’eau pouvant assurer un fonctionnement de 24h pour pallier aux coupures d’eau et panne du forage. Il faut en moyenne : 1000 litres par bovin ; 100 litres par petit ruminant ; 450 litres par porcin.
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II.2.1.4.Evacuation des eaux résiduaires Les eaux résiduaires proviennent de la préparation des carcasses, les éléments du cinquième quartier ainsi que de l’entretien en général. Elles doivent être épurées totalement car sont chargées en déchets organiques et constituent, une cause de nuisance très importante. II.2.1.5.Possibilités d’extension Pour s’adapter à la démographie galopante des villes, les alentours de l’abattoir doivent offrir des possibilités d’extension de ses locaux. II.2.1.6.Clôture infranchissable La clôture doit être complète et très haute, de manière à empêcher les fuites d’animaux et à contrôler les entrées et sorties des personnes. Il est important de signaler que la construction d’un abattoir doit respecter un plan de masse permettant de distinguer trois types de locaux : les locaux techniques : essentiellement représentés par la salle d’abattage et de préparation des viandes, les chambres froides ; les locaux administratifs : représentés par les bureaux du personnel ; les locaux sanitaires : salle d’inspection, de consigne, de saisies et les toilettes. II.2.2. Principes hygiéniques de fonctionnement d’un abattoir Ils permettent de livrer au consommateur de la viande préparée dans de bonnes conditions d’hygiène. Ainsi donc la préparation des viandes aux abattoirs doit satisfaire aux 5 principes de fonctionnement que sont :
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la marche en avant : l’animal, le matériel et les ouvriers évoluent dans le même sens sans possibilité de retour. Par exemple, l’animal, entré sur pied à l’abattoir, ne doit en sortir que sous la forme de produit transformé ; le non entrecroisement des courants de circulation : les produits après leur séparation ne doivent plus se croiser. C’est le cas de la peau et de la viande, des abats et des issues ; la mécanisation des transferts des charges : en vue de faciliter le déplacement des produits à travers l’abattoir tout en minimisant le contact entre les produits et le personnel et aussi les maintenir loin du sol ; la séparation des secteurs sains et souillés : des zones géographiques distinctes doivent être délimitées pour chaque type d’opération de la chaine de préparation des viandes ; l’utilisation précoce et généralisée du froid : afin de freiner ou de stopper le développement des microorganismes et ainsi, faciliter la conservation des viandes. II.3. Etapes de la préparation des abats rouges aux abattoirs La préparation des viandes et abats à l’abattoir correspond à l’ensemble des opérations successives qui, à partir des animaux de boucherie, conduisent à l’obtention de carcasses et de sous-produits, dans le strict respect des impératifs de l’hygiène et de l’économie. Elle doit comprendre les étapes de saignée, d’habillage et d’éviscération (CODEX ALIMENTARIUS, 2005). II.3.1. Stabulation Elle débute par la réception des animaux à proximité de l’abattoir où ils sont mis dans un parc d’attente (parc de stabulation) pendant 24 heures. Les animaux observent une diète hydrique. La stabulation, en dehors de son utilité pratique, est un moyen pour corriger les défauts dû au transport (FROUIN et DANIEL, 1982).
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II.3.2. Amenée Il s’agit du transfert des animaux du parc de stabulation à la salle d’abattage ou de saignée, en passant par le couloir d’amenée. La conception du couloir d’amenée dérive directement du choix des moyens d’étourdissement et de contention adoptés par l’abattoir. II.3.3. Etourdissement et contention C’est une insensibilisation temporaire de l’animal par sa mise en état d’inconscience totale, juste avant la mise à mort afin : de lui éviter des souffrances inutiles (bien-être animal) ; de protéger les ouvriers lors de la contention ; d’augmenter le rendement de la chaîne d’abattage ; L’étourdissement des animaux de boucherie utilise essentiellement des méthodes traumatiques. La contention quand à elle se fait à l’aide des cordes ou des appareils adaptés permettant de maitriser les animaux. II.3.4. Saignée C’est la mise à mort de l’animal, c’est une opération au cours de laquelle on procède à une section des vaisseaux du cou (les deux carotides et la veine jugulaire), l’œsophage et la trachée. Elle doit être rapide et complète. Plus elle est complète et rapide meilleure est la qualité de la viande (BOCCARD et al, 1982). La saignée doit immédiatement faire suite à l’étourdissement pour que les activités cardiaques et respiratoires subsistent et aident à éjecter le sang. Elle peut se faire de deux manières : la saignée sans étourdissement (saignée horizontale) : elle est encore appelée abattage ou sacrifice rituel musulman (Halal), Il y a section transverse de la gorge (veines jugulaires+trachée+œsophage), l’animal couché est dirigé vers la Mecque 18
chez les juifs on parle d’abattage KOSHER ou CASHER en bref c’est l’égorgement ; la saignée avec étourdissement (saignée verticale) : elle se fait en position suspendue. Elle est plus complète et plus rapide. La saignée se fait par section de la veine jugulaire, ce qui déprécie un peu le cuir. La plaie de saignée y est relativement petite. L’animal est alors amené au-dessus d’un bac de saignée en acier inoxydable, ou bien le sang coule dans un conduit vers un tank de récupération. On peut également utiliser le trocart relié au bac à sang par un tuyau collecteur souple. II.3.4. Habillage A partir de cette étape, le travail doit être effectué loin du sol (rails, plates-formes, berces, plaques tournantes) pour éviter la contamination de la viande et les positions incommodes qu’adoptent les ouvriers. L’habillage s’opère en deux temps : la pré-dépouille et la dépouille (DIEYE, 2011). La pré-dépouille Entre la saignée et l’habillage, prennent place diverses opérations dont l’ordre varie selon les abattoirs. Ces opérations dites de pré-dépouille préparent la dépouille. Il s’agit de : la section des pattes antérieures et postérieures ; le transfert du convoyeur de saignée au convoyeur de chaîne ; l’ablation de la mamelle ou de la verge et l’ablation de la tête. La dépouille Ensuite commence la dépouille ou dépouillement ou dépeçage ou arrachage de la peau. Elle a pour but l’enlèvement la peau des animaux dans les meilleures conditions pour une bonne présentation et une bonne conservation des carcasses. Elle vise également à la récupération de la peau dans les conditions favorables à la conservation de sa qualité.
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II.3.5.Eviscération C’est l’ablation des viscères thoraciques et abdominaux de l’animal sauf les reins. La technique d’éviscération comprend deux temps : Eviscération thoracique L’éviscération thoracique devrait se pratiquer sur une plate-forme mobile verticale. Après immobilisation de l’animal, le boucher procède à l’aide d’un couteau au dégagement des abats rouges qu’il accroche sur la balancelle d’accompagnement ou sur le chariot (GODEFROY, 1986). Eviscération abdominale L’éviscération se pratique sur une plate-forme fixe ou mobile. Après incision du ventre au couteau, du quasi au sternum, l’opérateur détache la masse abdominale et l’a glisse sur le plan incliné de l’auge de récupération (GODEFROY, 1986). Elle doit avoir lieu le plutôt possible (BRYAN, 1994) car toute éviscération tardive est préjudiciable à la viande parce que : l’odeur des gaz de l’estomac et des intestins se communique à la viande ; la fermentation gastrique et intestinale échauffe la viande qui se décolore et devient exsudative ; les microbes de l’estomac et des intestins passent dans la viande qui ne se conservera pas. Les différentes étapes de la préparation des abats rouges sont illustrées par la figure 3.
20
Figure 3: Diagramme de 1
ère
transformation des animaux de boucherie
Source : DIARASSOUBA, 2011
21
II.4. Produits de la première transformation Les produits de la première transformation sont les carcasses, les abats et les issus. Les abats sont des parties comestibles du cinquième quartier ou parties comestibles des animaux de boucherie ou de charcuterie autres que la viande. En fonction de l’espèce et du niveau de préparation (éviscération) ou de la présentation, les abats occupent une proportion très variable. On distingue les abats rouges qui font l’objet de notre étude et les abats blancs. II.4.1.1. Abats rouges Ce sont des abats commercialisés ou consommés sans traitement ou préparation particulière. Il s’agit généralement de : la tête entière ; la langue ; les poumons ; le cœur ; le foie ; les reins ou rognons ; la rate ou fagou ; les testicules ; II.4.1.2. Abats blancs Ce sont les abats commercialisés après traitement (blanchiment par grattage ou échaudage). Ce sont : les pattes ; les estomacs ou réservoirs digestifs ; les intestins ; la peau. II.5. Importance des abats rouges II.5.1.Valeur pondérale des abats rouges Le cinquième quartier (l’ensemble des abats rouges, abats blancs et issues) fait environ 24,37% du poids vif de l’animal. Les abats rouges excepté la tête représentent 9,93% de la carcasse (NDIAYE, 1997). Le tableau IV, donne le poids des abats rouges ainsi que leur pourcentage par rapport au poids vif et au poids de la carcasse pour un bovin de 350kg. Il ressort de l’analyse de ce tableau que du point de vue pondéral, hormis la tête qui représente 11,70% du poids de la carcasse, les abats rouges font moins de 10% du poids de la carcasse. Les valeurs pondérales les plus élevées sont données par les poumons et 22
l’ensemble foie-cœur, qui représentent respectivement 3,06% et 3,44% du poids de la carcasse. Tableau IV : Pourcentage du poids des abats rouges de bovins par rapport au poids vif et au poids de la carcasse Poids en kg
Pourcentage par rapport au poids vif
Pourcentage par rapport au poids de la carcasse
350
100
-
177,5 0,5
50,71 0,14
100 0,28
20,75 6,11 5,425 1,655 0,753
5,93 1,74 1,55 0,47 0,21
11,70 3,44 3,06 0,93 0,42
Nomenclature Poids vif Poids carcasse Cervelle Tête Foie-cœur Poumons Rate Langue Source : NDIAYE (1997)
II.5.2.Valeur nutritionnelle des abats rouges Les abats rouges de bovins représentent une bonne source de protéines, de vitamines et de minéraux pour l’alimentation humaine. Ils sont riches en vitamines B notamment B2, B6, B9 et B12.Les abats rouges ont une valeur alimentaire excellente. Leur teneur en protéines et en acides aminés sont semblables à celle de la viande (Tableau V). Du point de vue nutritionnel, le foie est le plus important des abats rouges avec 20% de protéines et une teneur en acides aminés indispensables de 43% contre respectivement, 18,6% et 39,1% pour la viande de bœuf. Il est également très riche en vitamine A et contient du fer. Le poumon, le cœur et la rate peuvent valablement remplacer la viande de bœuf car leur teneur en protéines et en acides aminés sont très proches de cette dernière (Tableau V). Aussi leur teneur en vitamines est largement supérieure à celle de la viande de bœuf.
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Les rognons sont aussi d’une grande valeur nutritionnelle car, si leur teneur en protéines est faible, ils représentent après le foie, les abats les plus riches en acide aminés indispensables. Ils sont également très riches en oligo-éléments tel que le fer. Quant à la langue et la cervelle, bien qu’elles soient les moins riches en protéines et en acide aminés indispensables (Tableau V), ces deux abats rouges constituent une bonne source de vitamines notamment B1 et B2 (Tableau VI). La teneur en acide aminés des abats rouges de bovins est présentée dans le tableau VII Tableau V : Teneur en protéines et en acides aminés indispensables des abats rouges de bovins par rapport à la viande Viande et abats rouges de bovins Langue Poumons Foie Cœur Rognons Rate Cervelle Viande de bœuf Viande de veau Viande de mouton Viande de poulet
Teneur en protéine (%)
Teneur en AA indispensables (%)
13,6 15,2 20,0
32,59 22,77 43,0
15,2 12,3 16 9
32,59 36,9 29,72 26,41
18,6 19,6 15,6 20,0
39,1 39,1 39,1 -
Sources : DAT, (1984) ; MAHAMAT, (1994)
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Tableau VI : Teneur en vitamines des abats rouges de bovins
Viande et abats de bovins Viande maigre Foie Rognons Poumons Rate Cœur Cervelle
VITAMINES A D E C B1 B2 PP (UI/100g) (µl/100g) (µl/100g) (mg/100g) (mg/100g) (mg/100g) (mg/100g)
50
30
Traces
1,60
0,11
0,22
3,7
12501630 1000
9-47
1,30
0,27
2,80
16,1
11
0,27
2,05
10,0
-
-
Très riche Très riche -
-
-
-
28 4 13
0,54 0,25
0,90 0,26
6,8 6
-
18
Source : NDIAYE, 1997 ; DRIEUX et al, 1962
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Tableau VII : Teneur en acides aminés des abats rouges de bovins AA organes
Arginine
Histidine
Isoleucine
Leucine
Muscle
1,35
Foie
Lysine
Méthionine
Phénylal anine
Thréonine
Tryptophane
0,81
1,13
1,86
1,96
0,54
0,91
0,97
0,26
1,06
0,5
0,86
1,74
1,35
0,41
0,95
0,78
0,27
Cœur
1,15
0,46
0,85
1,63
1,49
0,42
0,80
0,80
0,22
Rein
1,08
0,45
0,80
1,58
1,30
0,37
0,88
0,80
0,25
Langue
1,11
0,44
0,83
1,50
1,48
0,39
0,72
0,76
0,19
Cervelle
0,62
0,28
0,45
0,91
0,69
0,21
0,55
0,48
0,14
Thymus
1,05
0,28
0,56
1,06
1,33
0,22
0,46
0,58
0,11
Rate
1,12
0,47
0,69
1,71
1,39
0,36
0,82
0,76
0,22
Source : DRIEUX et al, 1962
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CHAPITRE III : INSPECTION DE SALUBRITE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AUX ABATTOIRS L’inspection de salubrité des abats rouges, est un ensemble de moyens mis en œuvre pour prévenir à la fois les risques engendrés par les animaux et les denrées alimentaires d’origine animale et les pertes qu’ils peuvent subir. III.1.Bases règlementaires de l’inspection en Côte d’Ivoire A Abidjan comme partout sur l’étendue du territoire national ivoirien, le texte réglementaire qui régit l’inspection sanitaire et de salubrité des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) est l’arrêté n° 02714 AE/EL (Affaire Economique / Service de l’Elevage) pris par le Gouvernement de la Côte d’Ivoire en date du 04 avril 1957. Cet arrêté a été adopté par le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire avant son accession à l’indépendance mais reste toujours en vigueur à l’heure actuelle. Ce texte porte sur la réglementation de l’inspection sanitaire et de salubrité des DAOA destinées à l’alimentation humaine et s’intéresse tant aux établissements inspectés qu’aux produits à inspecter, tout en stipulant l’organisation des inspections et la liste des personnes habilitées à la réaliser. Il donne des renseignements sur le fonctionnement et le règlement intérieur des abattoirs ainsi que les taxes qui y sont appliquées. Enfin, cet arrêté précise les mesures prises en ce qui concerne la répression des fraudes en Côte d’Ivoire ; mesures tirées de la loi n° 63-301 du 26 juin 1963. III.2. Contrôle sanitaire Le contrôle sanitaire, encore appelé l’inspection sanitaire et de salubrité des denrées animales ou d’origine animale est dévolu aux services vétérinaires. Il vise trois objectifs (LECLERQ, 1973) il s’agit de : protéger la santé publique par le retrait de la consommation des produits dangereux ; 27
protéger la santé du bétail grâce par le dépistage des maladies contagieuses qui sévissent dans les régions d’où proviennent les animaux examinés ; et d’assurer la loyauté du commerce en retirant de la vente les produits qui sans être dangereux, ont une valeur nutritive tellement faible qu’ils ne correspondent plus à la définition d’aliment, ni par conséquent à leur prix de vente. Ce contrôle est réalisé par les agents des services vétérinaires qui doivent disposer d’une technique professionnelle, de bonnes aptitudes physiques et surtout des capacités psychologiques leur permettant d’assurer au mieux leur mission. L’agent inspecteur assure l’inspection des viandes et abats aux abattoirs dans le but de livrer à la consommation les produits sains mais aussi d’empêcher la circulation de ceux qui sont malsains ou suspects. Pour cela, le vétérinaire inspecteur doit avoir des aptitudes physiques irréprochables, un esprit de décision et faire preuve d’autorité (LECLERQ, 1973). III.3.Techniques d’inspection, surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux de boucherie L’hygiène des DAOA, dont l’inspection sanitaire et de salubrité est l’une des techniques, impose des règles importantes à suivre. Leur non respect peut se révéler gravement préjudiciable à la santé du consommateur (JOURDAIN, 1965). Cette surveillance revêt une importance capitale. En effet, pour convoyer les animaux de boucherie aux abattoirs, divers moyens de transport sont utilisés à savoir le train, le camion et la marche. Au cours du transport, les animaux sont sujets à des agressions extérieures causées par l’homme, tels que la température, la soif, le bruit et la peur. La surveillance des conditions de transport permet de s’assurer, que durant son convoyage, l’animal a été bien nourri, bien abreuvé et bien traité. Elle vise également à éviter la fatigue et l’épuisement des animaux surtout que les troubles du métabolisme provoqués par les agressions survenant au cours du transport ne sont pas réversibles, et constituent un obstacle au processus normal de maturation de la viande (ROSSET, 1982). 28
III.4. Inspection ante mortem L’inspection ante mortem ou inspection des animaux sur pied est l’examen des animaux de boucherie avant leur abattage par une autorité compétente. Selon le comité du CODEX ALIMENTARIUS (2005) elle peut être qualifiée comme étant « l’élément essentiel de tout contrôle efficace des viandes, car elle est d’un secours certain pour l’inspection des carcasses ». Sans l’inspection ante-mortem, aucune inspection rationnelle des carcasses et des viandes n’est possible. Une garantie complète impose à la fois l’examen des animaux sur pied et le contrôle après abattage. III.4.1.But L’inspection ante mortem vise cinq buts (DIARRASSOUBA, 2011) : le contrôle du respect des mesures réglementaires d’interdiction d’abattage : mesures prises pour la préservation ou la reconstitution du cheptel ; le contrôle de l’origine des animaux : lutte contre l’abattage des animaux volés ; le contrôle de l’état sanitaire : afin de détecter les animaux présentant des états anormaux ; l’appréciation commerciale : elle n’est pas pratiquée systématiquement. Elle consiste à une classification des animaux en vue de l’établissement du prix du bétail vif ; la prévention des mauvais traitements : éviter que les animaux subissent de mauvais traitements avant leur abattage (respect du bien-être animal).
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III.4.2.Conduite à tenir à l’issue de l’inspection sur pied L’inspection sur pied permet de constater l’existence des cas suivants en dehors des animaux reconnus en bonne santé : cas des animaux blessés ou accidentés : ils sont abattus en urgence. Ils présentent le plus souvent des fractures ou des hémorragies suite au débarquement. Ils sont inspectés généralement avec beaucoup d’attention par les agents d’inspection ; cas des animaux fatigués : généralement suite à un long voyage dans des véhicules surchargés. Dans ce cas, il est préférable de les laisser se reposer quelques jours avec un bon abreuvement avant de les abattre pour en obtenir une viande de meilleure qualité. La dérogation à cette règle conduit à des viandes surmenées, saigneuses et hydro-hémiques; cas des animaux douteux : les animaux suspects d’être en incubation d’une affection mais pour lesquels on ne peut établir un diagnostic précis seront isolés au lazaret. Ensuite, l’animal suspect est observé sur une certaine période au bout de laquelle deux éventualités sont à envisager. Soit l’animal se rétablit, auquel cas il est mis à la disposition de son propriétaire, soit l’animal présente des symptômes plus caractéristiques d’une pathologie, auquel cas il est abattu en urgence et inspecté minutieusement. Cependant cette inspection ante mortem ne garantit pas que les animaux qui en sont issus soient indemnes de toute pathologie ; ce qui donne à l’inspection post mortem une place importante. III.5. Technique d’inspection des abats rouges dans les abattoirs Cet examen est rendu assez spécifique par la recherche de lésions de tuberculose et de cysticercoses (CABRE et al, 2005). Elle permet de procéder à un diagnostic macroscopique des organes internes pour juger de l’état de salubrité de la denrée destinées à la consommation humaine. Lorsque les résultats de l'inspection 30
organoleptique ne suffisent pas pour déterminer si les organes concernés sont sains et propres à la consommation humaine, celles-ci devraient être mises de côté et soumises à des procédures et/ou tests d'inspection supplémentaires (CODEX ALIMENTARIUS, 2005). L'inspection des abats rouges comporte : une palpation des viscères ; l’incision d’organe et de ganglions ; la recherche des anomalies de consistance, de couleur et d’odeur et les examens de laboratoire. A la suite de cette inspection effectuée par une autorité compétente, on pourra juger de la salubrité ou de l’insalubrité des abats rouges. Technique d’inspection des abats rouges : elle comprend Les poumons : extraits de la cavité thoracique, les poumons sont présentés, la face dorsale tournée vers l’agent d’inspection. Il examine l’aspect général de l’organe, son volume, sa couleur et sa consistance par palpation. Il procède à une incision dans le parenchyme pulmonaire pour rechercher des abcès, des lésions d’œdème, de congestion, etc. Il termine par un examen d’une importance primordiale, celui des ganglions trachéo-bronchiques à travers leur incision ; Le cœur : le cœur est présenté attenant aux poumons. L’examen débute par celui du péricarde qui peut être épaissi, œdémateux en cas de péricardite. Le péricarde peut également renfermer un volume anormal de liquide, ou un liquide d’aspect anormal (présence de sang, de pus, de filament de fibrine, etc.). Après quoi, l’agent d’inspection procède à l’incision du péricarde pour mettre à nu le cœur dont la surface est soigneusement inspectée pour déceler des formes parasitaires (cysticerques) ou des lésions hémorragiques (pétéchies). L’inspection se termine par l’examen du muscle du myocarde et pour cela, il incise le cœur au niveau du ventricule gauche, parallèlement au sillon inter-ventriculaire ;
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la rate : de tous les organes abdominaux, la rate est celui qui présente le plus d’importance en inspection des viandes et abats dans nos régions et cela en raison de la présence à l’état endémique du charbon bactéridien. L’organe est palpé après que l’agent d’inspection ait apprécié sa forme, son volume et sa couleur puis une incision dans le sens de la longueur de l’organe permet d’apprécier la couleur, et la consistance du tissu splénique, qui en cas de charbon, est friable et laisse s’écouler une boue noirâtre ; le foie : l’examen du foie se fait sur une table, la face postérieure de l’organe tournée vers l’inspecteur. Il l’examine d’abord dans son ensemble pour juger de sa forme, de sa couleur, de son volume (hypertrophie, dégérescence), de l’aspect de sa surface (tâches sanguines, abcès, kystes, adhérences). l’agent d’inspection procède enfin à l’incision du parenchyme hépatique dans le sens de la longueur de l’organe jusqu’à atteindre les canaux biliaires afin de déceler la présence éventuelle de douves ; la langue : son examen commence d’abord par l’appréciation de son aspect général (forme, couleur) puis une palpation de l’organe en insistant sur les faces latérales pour déceler d’éventuels abcès ou des cysticerques. l’agent d’inspection incise l’organe à sa base pour rechercher les cysticerques ; les reins : encore appelés rognons chez les bovins, leur examen débute par l’appréciation de leur volume et de leur forme. Les lésions les plus fréquemment rencontrées sont des kystes. L’agent d’inspection ne pratique des incisions qu’en cas de suspicion de lésion interne (abcès). L’incision se fait suivant un plan médian allant de la grande courbure du bord externe convexe jusqu’au hile et on ouvre les deux moitiés ainsi séparées. Dans nos abattoirs, l’estomac, les intestins, les organes génitaux, la tête, les extrémités et le cuir (peau) ne sont inspectés que si des anomalies ou des lésions sont constatées sur la carcasse et les autres viscères. 32
III.6. Sanctions de l’inspection des abats rouges de bovin. III.6.1.Libre consommation L'apposition d'une marque de santé officielle sur les abats rouges, l'emballage ou le conditionnement devrait constituer la preuve que le produit a été produit conformément aux prescriptions légales et devrait, le cas échéant, faciliter l'identification de l'établissement d’origine (CODEX ALIMENTARIUS, 2005). III.6.2.Consigne Lorsque les résultats initiaux de l'inspection post-mortem ne suffisent pas pour déterminer si des parties comestibles sont saines ou propres à la consommation humaine, un jugement provisoire devrait être suivi de procédures et/ou tests d'inspection supplémentaires plus détaillés. Dans l'attente des résultats d'une inspection et/ou de tests de diagnostic plus détaillés, toutes les parties d'un animal requérant une enquête plus approfondie, devraient être retenues sous le contrôle de la personne compétente chargée de ces activités (CODEX ALIMENTARIUS, 2005). La consigne s’applique dans plusieurs cas : en cas de suspicion d’altération sur les abats rouges à la suite de l’inspection de routine. Dans ce cas, les parties d’abats rouges qui sont affectées sont épluchées et jetées ; en cas de saisie, l’agent inspecteur ne disposant pas de ce pouvoir, procède à la consigne des organes en attendant de se référer à l’inspecteur sous l’autorité de qui il exerce (Docteur Vétérinaire Inspecteur) ; III.6.3.Utilisation conditionnelle Le vétérinaire inspecteur décide de la destination de la denrée en vue de la consommation (sous son contrôle). Exemples : Abats de qualité insuffisante : détourné vers la fabrication de conserves (pour l’homme ou pour les animaux) ; 33
Abat à cysticercose discrète : livraison à la consommation humaine après assainissement (sous contrôle vétérinaire). III.6.4. Saisie C’est l’opération par laquelle les produits alimentaires jugés insalubres, insuffisants sur le plan organoleptique, insuffisants sur le plan nutritionnel et frauduleux sont soustraits du circuit de commercialisation et confisqués par mesure administrative d’intérêt public. III.6.5.Conditions La saisie doit être prononcée en présence soit du propriétaire, soit du détenteur de la denrée (ou de leurs représentants). Le motif de saisie doit être articulé en termes clairs et précis (langue locale si possible) donc compréhensifs. La denrée saisie doit être clairement identifiée. La séquestration des produits saisis doit avoir lieu dans le local de saisie. La dénaturation des pièces saisies doit se faire, sous le contrôle du service vétérinaire après, un délai permettant au propriétaire d’user de son droit de recours contre la décision de saisie. III.6.6.Classification des saisies La saisie est soit préventive, soit répressive. Saisie préventive Elle est destinée à protéger la santé publique. Elle suppose que le propriétaire est de bonne foi. Cette saisie ne donne pas lieu à la rédaction d’un procès-verbal d’infraction. Saisie répressive Elle suppose une fraude ou un acte de mauvaise foi de la part du propriétaire ou du détenteur. Cela peut être sur : Les animaux vivants : par la soustraction d’un animal à l’examen ante-mortem ou la non-délivrance d’un certificat d’information dans le cas d’abattage d’urgence. 34
Les animaux abattus soit par substituant d’organe ou de viscères, soit par épluchage des lésions (kystes parasitaires, vésicules ladriques, abcès, tumeurs, cholangites, etc. III.6.7.Conséquences des saisies Les pièces saisies doivent être identifiées, pesées puis enfermées dans un local spécial réfrigéré et fermant à clef ; la chambre de saisie. Cette disposition permet de soustraire les pièces saisies à d’éventuelles manipulations (épluchage des lésions, substitution, détournements). La durée du séjour en chambre de saisie ne doit pas dépasser 2 jours, mais elle doit être suffisante pour permettre une contestation éventuelle de la part du propriétaire. Toute saisie doit obligatoirement être suivie de deux mesures administratives : l’inscription sur le registre des saisies et la délivrance d’un certificat de saisies. III.6.8.Devenir des pièces saisies Au terme du délai d’attente de 2 jours, il y a 2 possibilités : Dénaturation et destruction ; Récupération pour une destination autre que l’alimentation humaine. Dès que la décision de destruction est définitivement prise, le vétérinaire-inspecteur doit faire dénaturer la pièce saisie sous son contrôle afin d’éviter tout détournement frauduleux. III.6.8.1.Dénaturation Les opérations réalisées sur des parties d'animaux considérées comme dangereuses ou impropres à la consommation humaine devraient faire l'objet de mesures d'hygiène spéciales. Ces mesures devraient empêcher la contamination croisée d'autres parties ou de viande
comestibles,
ainsi
que
toute
possibilité
de
substitution
(CODEX
ALIMENTARIUS, 2005).
35
III.6.8.2. Destruction Les parties animales considérées comme dangereuses ou impropres à la consommation humaine devraient être : • immédiatement placées dans des goulottes, récipients, wagonnets ou autres installations de manipulation bien identifiés ; • identifiées par le biais d'un élément adapté au type de tissu et à l'usage auquel il est destiné ; • lorsqu'elles sont saisies, elles devraient être traitées dans des locaux réservés à cet effet et amenées par transport sécurisé au lieu d'élimination comme, par exemple, une usine d'équarrissage. Elle doit se faire sous le contrôle direct du vétérinaire-inspecteur. III.7. Principaux motifs de saisies d’abats rouges de bovins rencontrés l’abattoir Les principaux motifs de saisies des viandes de boucherie dans les abattoirs des pays tropicaux sont la tuberculose et la distomatose (ALONGE et FASANMI, 1979 ; ODOU, 1980 ; DJAO, 1983 ; MUSENGARUREMA, 1983 ; MALLEY, 2001). Il n’est pas rare d’y retrouver en plus la cysticercose, les abcès, la congestion, l’échinococcose et la putréfaction. III.7.1. Tuberculose III.7.1.1.Définition La tuberculose bovine est une maladie infectieuse, contagieuse, virulente et inoculable dont les agents étiologiques sont des mycobactéries. C’est une maladie bactérienne chronique des animaux et de l’homme à évolution lente et progressive causée par Mycobacterium bovis. La fréquence et l’importance des formes cliniquement silencieuses d’une part, la grande variété des aspects cliniques d’autre part font de la tuberculose une affection d’étude clinique très difficile (RIBOT et al, 1974)
36
En effet, si l’infection est de règle, la maladie est l’exception ; ce qui justifie qu’on retrouve beaucoup plus d’infectés que de malades. Le risque de sa transmission à l’homme constitue un problème de santé publique majeur. III.7.1.2.Lésions macroscopiques A l'autopsie, les lésions tuberculeuses se présentent sous forme de nodules plus ou moins infiltrés de caséum, de calcaire et de fibrine dont la reconnaissance est relativement facile. La lésion de base est un petit nodule, le tubercule (lésions granulomatoses caractéristiques), d'abord de couleur grise, puis jaune par sécrétion d'un caséum. L’aspect des tubercules est variable selon leur stade évolutif. On note : le tubercule gris : c’est une granulation de la taille d’une tête d’épingle, de teinte grise ou translucide ; le tubercule miliaire : plus volumineux, son centre est occupé par une substance blanc jaunâtre, pâteuse : le caséum ; le tubercule cru ou caséeux : de la taille d’un poire ou d’une noisette, il est constitué par le caséum qui lui confère une teinte jaunâtre et la consistance du mastic ; le tubercule caséo-calcaire : encore plus gros que le précédent, il est de couleur blanc jaunâtre et crissant à la coupe le tubercule enkysté : il est entouré d’une enveloppe scléreuse ; le tubercule fibreux : de taille variable, il est homogène, blanc nacré, sans caséum et dur. Les infiltrations au niveau pulmonaire et les épanchements tuberculeux dans les cavités séreuses tels que la plèvre, le péricarde et le péritoine, les articulations ou les méninges sont autant de lésions que l’on retrouve lors des atteintes tuberculeuses. Cet exsudat inflammatoire, de nature séro-fibrineux ou séro-hémorragique est riche en cellules lymphocytaires. 37
III.7.2.Distomatose hépatobiliaire III.7.2.1.Définition La distomatose est une zoonose parasitaire. Elle est due à la présence des douves (distomes qui sont des vers plats) dans les canaux biliaires. Les parasites responsables de cette affection sont : Fasciola gigantica (grande douve) et Dicrocelium hospes (petite douve). Le déroulement du cycle évolutif de ces parasites nécessite la présence d’un ou plusieurs hôtes intermédiaires (MUSENGARUREMA, 1983). Cette affection évolue sous trois formes : la distomatose hépatobiliaire : c’est la forme la plus couramment rencontrée chez les animaux de boucherie ; la distomatose intestinale ; et la distomatose pulmonaire III.7.2.2.Lésions La lésion essentielle est une hépatite pure avec un foie hypertrophié, hémorragique ou parfois une hépatite traumatique doublée d’une infection à Clostridium. On note également la présence de taches ponctiformes à la surface de l’organe. A la coupe, le foie montre : une cholangite chronique ; une cirrhose plus ou moins nette de l’organe
une coloration brune de la bile ;
enfin les douves elles-mêmes qui sont facilement reconnaissables dans les canaux biliaires.
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III.7.3. Echinococcose III.7.3.1. Définition Encore appelée hydatidose uniloculaire ou boule d’eau, l’échinococcose est une zoonose provoquée par un ver plat échinocoque : Echinococcus granulosus. Il s’agit d’un cestode de 2 à 7 mm de longueur et moins de 0,5 mm de largeur au stade adulte. Il possède habituellement 3 ou 4 segments et un scolex qui porte des éléments de fixation : ventouses et crochets. La larve, plus grande, correspond au petit des tænidés et forme une vésicule blanche, globuleuse, de taille variable (DEVE, 1949). III.7.3.1.Lésions La lésion caractéristique de la maladie est le kyste hydatique qui se localise au niveau des viscères. Il se développe lentement (quelques mois) et se compose en deux parties : une enveloppe fibro-cellulaire : elle appartient à l’hôte et sa formation est provoquée par la présence du parasite ; une larve vésiculaire qui baigne dans un liquide sous tension à l’intérieur de l’enveloppe. III.7.4.Putréfaction La putréfaction est la dégradation des protéines sous l’action de bactéries protéolytiques. III.7.4.1.Causes La putréfaction des abats rouges aux abattoirs est généralement due à de nombreux facteurs parmi lesquels, nous pouvons citer : - l’éviscération tardive des carcasses : au-delà de 30 minutes après la saignée, le risque de putréfaction des viscères et de la carcasse des animaux de boucherie est élevé ; - l’exposition des carcasses et des abats à l’ambiance extérieure chaude et humide favorise leur putréfaction ; 39
- la non utilisation voire l’utilisation tardive du froid dans nos abattoirs rend difficile la conservation des viandes et favorise leur putréfaction. III.7.4.2.Différents types de putréfaction Selon GUEYE (1981), on distingue trois types de putréfaction à savoir : La putréfaction débutante, la putréfaction débutante vraie et la putréfaction verte profonde III.7.5. Abcès Les abcès sont des accumulations de pus dans une cavité, sous la peau (abcès interne) ou au sein d’un organe ou d’un tissu. Ils sont très fréquents chez les animaux d’abattoir et leur étiologie est fort variée. Les abcès sont surtout localisés dans le foie, le poumon et les ganglions. A coté des corps étrangers, des parasites, les causes infectieuses existent aussi avec au premier rang, les abcès à corynébacteries. La découverte de ces lésions aux abattoirs sur un organe s’accompagne généralement de sa saisie. En fonction de l’évolution et de la localisation on distingue plusieurs types d’abcès (KOMBATE, 1975) En fonction de l’évolution on distingue : les abcès chauds ; les abcès froids ; les abcès durs ; les abcès mous ; En fonction de la localisation on distingue au niveau du foie : les abcès pyléphlebitiques ; les abcès omphalophlebitiques ; les abcès cholangitiques multiples ; les abcès pyohemiques ; abcès traumatiques. III.7.6. Congestion C’est une lésion hémorragique qu’on découvre souvent au niveau du foie et des poumons. On en distingue deux types, celles qui ont une origine pathologique c’est à dire dues aux maladies spécifiques ; et celles qui sont dues à une saignée incomplète. En effet, dans la plupart de nos pays, la saignée est réalisée conformément aux exigences de l’Islam qui veulent que les animaux de boucherie subissent l’abattage rituel au sol. La saignée dans ce cas est incomplète ; lorsque l’animal n’est pas rapidement suspendu pour faciliter l’égouttage, il en résulte une accumulation importante de sang dans les viscères (foie, 40
poumon et rate).Ces accidents de saignée souvent confondus avec les congestions pathologiques, font l’objet de saisies partielles. III.7.7.Cysticercose III.7.7.1.Définition La cysticercose musculaire des bovins ou ladrerie bovine, est une parasitose due à la présence et au développement dans les masses musculaires striés principalement et parfois dans d’autres organes des bovins, de Cysticercus bovis, larve vésiculaire de Tænia saginata, parasite de l’intestin grêle de l’homme et rarement de Cysticercus cameli, larve de Tænia hyaenae, parasite de l’hyène. Il s’agit d’une zoonose sans signe clinique apparent. III.7.7.2.Lésions macroscopiques La cysticercose musculaire est une affection qui ne s’accompagne pas de manifestation clinique chez l’animal, même en cas d’infestation massive. Le diagnostic de la cysticercose bovine se fonde donc sur la détection des lésions pendant l’inspection à l’abattoir. Les lésions siègent surtout dans les masses musculaires très irriguées. Généralement les muscles les plus fréquemment parasités sont le myocarde, la langue, les masséters, les ptérygoïdiens et dans une moindre mesure l’œsophage, le diaphragme, les intercostaux. Ces lésions ou grains de ladre sont de petites vésicules blanchâtres et translucides de forme subsphérique, elliptique ou fusiforme.
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS
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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1.Présentation du cadre d’étude La présente étude expérimentale a pour objectif général l’évaluation de la prévalence des lésions et l’estimation de l’incidence économique des motifs de saisie des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët. La conception de cette étude et les travaux se sont déroulés dans la période d’Août à Novembre 2014 à la Direction de l’Hygiène Alimentaire et des Abattoirs du district d’Abidjan (DHAA) à Port Bouët. La DHAA est située dans l’enceinte de l’abattoir central de Port Bouët. Il s’agit du plus grand et important abattoir du district d’Abidjan, voire du pays, de par son statut, sa situation géographique et le nombre d’animaux qui y est traité chaque jour. L’abattoir central de Port Bouët est situé dans la commune du même nom (Port Bouët). Il se trouve en plein cœur de la commune non loin de l’Hôpital Général, de la mairie et de la cité universitaire de Port Bouët I (figure 4) et le bâtiment est entouré par de nombreuses habitations. Construit en 1959 pour accueillir soixante bovins par jour, l’abattoir de Port Bouët est le premier abattoir moderne de Côte d’Ivoire. En effet, dès sa construction, on y trouvait outre la salle d’abattage et de préparation des viandes, une chambre froide, une salle de consigne et un incinérateur pour la destruction des pièces saisies. Le bâtiment était équipé de rails aériens qui permettaient de faciliter le déplacement des carcasses tout en évitant leur contact avec le sol. Aujourd’hui, nous sommes très loin de ce qui est décrit plus haut car l’abattoir de Port Bouët traite environs 250 à 300 animaux par jour et cela sans que les installations ne soient adaptées à cette nouvelle réalité. L’abattoir est situé en plein cœur d’une zone d’habitation et le bâtiment est vétuste, délabré. La chambre froide a été transformée en salle de préparation des petits ruminants, les rails aériens, la salle de consigne et l’incinérateur ne fonctionnent plus et cela depuis très longtemps. Les rails sont actuellement maintenus au plafond grâce à des moyens de
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fortune et servent de crochets aux bouchers pour y accrocher leurs carcasses et les présenter à l’inspection sanitaire et aux clients. Les crochets sont en nombre insuffisant et reçoivent en moyenne 2, 3 voire 4 demicarcasses à la fois. Le sol est en ciment mais il faut signaler qu’il est abîmé par endroit créant des crevasses qui se remplissent d’eaux souillées (eau+sang+débris de viandes+contenu digestif). Les fosses d’évacuation des eaux usées sont ouvertes par endroit et les murs ne sont pas recouverts de carreaux. Les locaux de l’abattoir sont mal éclairés et facilement accessibles à tous (bouchers, apprentis, personnel de l’abattoir, clients, intermédiaires, vagabonds, vendeurs ambulants…). On note la présence de nombreuses chambres froides privées autour du bâtiment. Les locaux de ces chambres froides ne respectent pas toujours les normes en matière de température et d’hygiène.
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BdVGE : Boulevard Valéry Giscard d’Estaing
Figure 4 : Situation géographique de l’abattoir central de Port Bouët Source : DHAA I.2.Matériel I.2.1.Matériel d’obtention des abats rouges Ce matériel est composé de : L’animal, il s’agit des bovins qu’on trouve à l’abattoir de Port Bouët à savoir les zébus, les taurins et les métis. Partant de l’animal sur pied à l’obtention des abats rouges il faut des cordes pour la contention, des couteaux pour la saignée, l’habillage et des scies. I.2.2.Matériel d’inspection des abats rouges
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Au sein des abattoirs du district d’Abidjan, les inspecteurs des viandes disposent d’un matériel constitué : de couteaux d’inspection ; de matériel d’estampillage et d’une tenue de protection (blouse, bottes, charlotte, tablier) ; Couteaux d’inspection Instrument d’une importance capitale dans l’inspection des viandes de boucherie et des abats, le couteau utilisé doit être solide, à lame large et surtout bien affûté. Chaque agent dispose en moyenne de deux couteaux en acier inoxydable. Une tenue de protection Avant de commencer son travail, l’agent revêt une tenue vestimentaire qui doit lui permettre de se distinguer mais aussi et surtout de se protéger des souillures inévitables au cours de son travail. Ainsi, l’agent inspecteur revêt : une blouse de couleur blanche, portant sur sa face avant, en haut à gauche un macaron avec le logo du district d’Abidjan et sur sa face arrière l’inscription « District d’Abidjan » ; une paire de bottes en caoutchouc ; des gants en latex qui le protègent lors de la manipulation de viandes présentant des lésions. Généralement les agents n’utilisent qu’une paire de gant par prise de service. Autres matériels Dans l’exercice quotidien de leur activité, les agents des équipes de nuit de l’abattoir ont recours à des lampes torches électriques afin d’améliorer leur visibilité et renforcer leur capacité de décision face aux abats qu’ils ont à inspecter. Outre cela, certains agents disposent de fusils qui leur permettent d’affûter leurs couteaux.
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I.2.3.Matériel d’enquête Le matériel d’enquête utilisé dans notre étude est composé de rapport annuel d’activité de la DHAA, de fiches de collectes de données. Il s’agit, de données statistiques relatives aux abattages contrôlés et aux saisies d’abats rouges de bovins opérées à l’abattoir de Port Bouët de 2011 à 2013. I.3.Méthodes I.3.1.Processus d’obtention des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët Les animaux qui arrivent à l’abattoir de Port Bouët proviennent du nord de la Côte d’Ivoire mais surtout des pays voisins tel que le Mali, le Burkina Faso, le Niger et quelque fois de la Mauritanie. La réception des animaux se fait sur le quai de débarquement. Après vérification de l’effectif par rapport à celui inscrit sur le laissez-passer par le chef de parc, les animaux sont soumis à une inspection sanitaire permettant, de séparer les animaux sains des animaux malades et des animaux fatigués. Les bovins sains sont convoyés au parc de stabulation. Une fois au parc de stabulation les animaux destinés à l’abattage du lendemain vont être soumis à l’inspection ante mortem. Après cette inspection, tous les animaux indemnes de pathologie vont transiter par le couloir d’amenée pour arriver dans la sale d’abattage. Les abattages débutent à minuit et prennent fin au plus tard à douze heures. L’abattoir de Port Bouët ne dispose pas de box de contention. Pour être abattu les animaux sont amenés vers le local de saignée. Une fois dans le local de saignée, les bovins sont mis au sol pour être abattus. Après l’abattage, ils sont suspendus par une patte postérieure à une chaine métallique, ou l’habillage est réalisé. Une fois l’habillage terminé, la préparation se poursuit par l’éviscération, la fente et la finition.
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I.3.2.Méthode d’inspection des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët L’inspection des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët se réalise presque sans interruption durant toute la journée mais il faut signaler que le gros du travail a lieu la nuit entre 00 heure (ou 2 heures du matin selon les périodes) et 7 heures du matin. les poumons : après leur extraction de la cavité thoracique, les poumons sont présentés, le lobe crânial gauche tenu par le boucher, leur face dorsale tournée vers l’agent d’inspection. Il examine l’aspect général de l’organe, son volume, sa couleur et sa consistance par palpation. Il procède à une incision dans le lobe caudal du poumon droit pour rechercher des abcès, des lésions d’œdème, de congestion, etc. Ensuite, il procède par l’examen des ganglions trachéobronchiques en réalisant une incision ; le cœur : le cœur est présenté attenant aux poumons. L’examen débute par celui du péricarde (aspect extérieur). Après quoi, on procède à l’incision du péricarde en observant avec attention le liquide qui en est issu (nature, couleur, consistance). La surface du cœur est soigneusement inspectée puis le muscle cardiaque est incisé au niveau du ventricule gauche, parallèlement au sillon inter-ventriculaire pour mettre en évidence les cavités ventriculaires et les valvules ; la rate : l’agent inspecteur palpe l’organe, après avoir apprécié sa forme et sa couleur. Puis il réalise une incision dans le sens de la longueur, ce qui permet d’apprécier la couleur, et la consistance du tissu splénique ; le foie : l’examen du foie se fait à même le sol, la face dorsale de l’organe audessus. L’inspecteur l’examine d’abord dans son ensemble pour juger de sa forme, de sa couleur, de son volume, de l’aspect de sa surface. Il procède enfin à l’incision du parenchyme hépatique dans le sens de la longueur de l’organe jusqu’à atteindre les canaux biliaires ; la langue : son examen commence d’abord par l’appréciation de son aspect général (forme, couleur) puis une palpation de l’organe en insistant sur les faces latérales. L’inspecteur incise l’organe à sa base afin d’en conserver la valeur commerciale ; 48
les reins : l’examen débute par l’appréciation de leur volume et de leur forme. L’inspecteur ne pratique des incisions qu’en cas de suspicion de lésion interne (abcès). L’incision se fait suivant un plan médian allant de la grande courbure du bord externe convexe jusqu’au hile et l’inspecteur ouvre les deux moitiés ainsi séparées. I.3.3.Méthode de saisies des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët A l’issue de l’inspection des abats rouges, l’agent inspecteur prend une décision vis-à-vis de l’organe soumis à son inspection, il peut : Autoriser sa mise sur le marché s’il juge que la denrée est propre à la consommation humaine ; Procéder à la consigne de l’organe afin de la soumettre à une inspection approfondie ; Prononcer la saisie de l’organe s’il estime que sa commercialisation et sa consommation constituent un danger pour la santé humaine. Une fois la saisie prononcée, sous la supervision de l’agent inspecteur, un agent des abattoirs, procède à la dénaturation des pièces saisies aussi vite que possible à l’aide d’un produit dénaturant (crésyl en solution et acide sulfurique à 98%). Cette opération est effectuée dans l’ancien local d’incinération où la pièce saisie reste entreposée suffisamment longtemps pour être décomposée avant d’être évacuée à la décharge d’Akouédo. I.3.4. Méthode de récolte des données I.3.4.1.Enquête de terrain La présente étude s’est déroulée du 13 Août au 13 Novembre 2014. Au cours de cette étude nous avions procédés à une enquête rétrospective portant sur les abattages et les saisies effectuées à l’abattoir de Port Bouët dans le District d’Abidjan de 2011 à 2013. Elle s’appuie sur les différents rapports d’activités produits par la DHAA. Après avoir pris connaissance des documents fournis par la DHAA, nous avons recensé le nombre 49
d’abattage de bovins et les principaux motifs de saisie sur les trois années d’étude. Ensuite nous avons déterminé la proportion c’est à dire la nature de l’organe, le nombre et le pourcentage d’organes saisis. Par contre, pour la détermination des coûts liés aux motifs de saisies, les différents documents exploités ne précisent pas le poids moyen des différents organes saisis mais plutôt le nombre. Le prix unitaire des organes était fourni par le rapport des activités de la DHAA. I.3.4.2. Analyse statistique Les documents fournis par la DHAA, nous ont permis de déterminer : Pour les abattages Le nombre d’animaux abattus chaque mois à partir des effectifs journaliers. Le nombre d’animaux abattus chaque année a été obtenu par la sommation des effectifs mensuels. Ce qui nous a permis ainsi de dresser des tableaux du bilan d’abattage par an tout ceci avec le MICROSOFT OFFICE EXCEL 2007 et MICROSOFT OFFICE WORD 2007. Pour les saisies : Le recensement des principaux motifs de saisies, la détermination des proportions et l’estimation des coûts liés aux principaux motifs de saisies ont été traités et analysés avec MICROSOFT OFFICE EXCEL 2007 et MICROSOFT OFFICE WORD 2007. Tous nos résultats sont consignés dans le chapitre suivant sous forme de tableaux et de figures.
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CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION II.1. Résultats II.1.1.Conditions de l’inspection de salubrité des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët Les conditions d’inspection des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët restent à désirer. En effet, une fois l’habillage terminé la suite logique des opérations n’est pas respectée et l’on peut voir au même poste de travail des animaux à différents stades de préparation (non-respect des principes de marche en avant et de non entrecroisement des courants de circulation). Il n’existe pas de séparation entre les secteurs sains et les secteurs souillés. La saignée, l’habillage et l’éviscération se font parfois (sinon presque toujours) à même le sol et il n’est pas rare de voir les viscères traîner au sol. A cela s’ajoute un manque crucial de lumière. L’inspection se déroule en partie dans la salle d’abattage et dans la cour de l’abattoir à même le sol. Il y a une absence de poste spécifique d’inspection, de local de consigne à cela s’ajoute le non estampillage des abats rouges de bovins inspectés ce qui encouragent certains bouchers à subtiliser de l’inspection, certains éléments lorsqu’ils les soupçonnent lésés. Il faut noter que l’estomac, les intestins, les organes génitaux, la tête, les extrémités et le cuir (peau) ne sont inspectés que si des anomalies ou des lésions sont constatées sur la carcasse et les autres viscères. II.1.2.Volume des saisies des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët dans le District d’Abidjan.de 2011 à 2013 II.1.2.1. Nombre des abattages contrôlés de bovins de 2011 à 2013 Le tableau VIII donne le nombre de carcasses de bovins obtenu à l’abattoir de Port Bouët. De 2011 à 2013, 374.494 bovins ont officiellement été abattus à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan. On observe la répartition suivante 77.363 bovins abattu en 2011 ; 149.566 bovins en 2012 et147.565 bovins abattus en 2013. 51
En se rapportant au poids moyen obtenu d’une carcasse de bovin (141,3 kg), on estime à 52.915.719,6 kg la quantité de viande bovine traitée à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan durant la période de notre étude. Tableau VIII : Nombre de carcasses de bovins obtenu à l’abattoir de Port Bouët de 2011 à 2013 Mois Années
2011
2012
2013
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Total
5058 6179 3165 1790 6474 7500 6282 6253 6955 9431 8560 9716 77363
10549 10404 10014 10634 13403 13755 13772 13775 12976 12860 13083 14341 149566
13038 11214 11753 11269 12820 12437 13450 13295 11482 11801 12122 12884 147565
La figure 5 montre que le niveau des abattages de bovins en 2011 est très bas par rapport aux deux autres années. En avril 2011, nous remarquons une chute brutale du taux d’abattage mensuel des bovins 1790 environ trois quart (1/4) de celui du mois de Février qui était de 6179 avant d’augmenter en Mai. A partir de là, le niveau d’abattages va croitre au fur et à mesure des mois et atteindre 14341 en décembre 2012 et rester plus ou moins constant. Au regard de tout ce qui précède, on peut dire que les abattages des animaux de boucherie à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan évoluent de façon progressive et régulière depuis 2011. Cependant ces abattages de bovins varient suivant les années, les mois et les périodes.
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16000
Nombre danimaux abattus
14000 12000 10000 8000 6000
2011
2012 2013
4000 2000 0
Figure 5: Evolution mensuelle des abattages de bovins de 2011 à 2013 II.1.2.2.Nombre de saisies d’abats rouges de bovins en 2011 En sommes sur 77363 abats rouges de bovins inspectés 11994 saisies d’abats rouges de bovins ont été prononcées suite à l’inspection. Le poumon représente plus de la moitié des abats rouges saisis, soit 57%. Après le poumon nous avons le foie avec 22%. Le reste des abats rouges (rein, langue, cœur et rate) ne représente qu’environ un cinquième (1/5) des saisies, soit 21% (Figure 6)
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Tableau IX : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët en 2011 Organes Langue Foie Poumon Cœur Rein Rate Totaux/Motifs Motifs Abcès 104 166 105 4 379 Distomatose 1852 1852 Cysticercose 77 91 168 Dégénérescence 209 124 333 Echinococcose 1178 1178 Emphysème 1263 1263 Péricardite 647 647 Péripneumonie 49 49 Pleurésie 356 356 Tuberculose 255 2588 200 78 3121 Congestion 202 2446 2648 Total/organe 181 2684 6807 742 1378 202 11994
2% 2%
6%
11%
22%
Langue Foie Poumon Coeur
57%
Rein Rate
Figure 6 : Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organe en 2011 II.1.2.3.Nombre de saisies d’abats rouges de bovins en 2012 En 2012, le nombre d’abats rouges de bovins saisis a presque doublé par rapport à l’année précédente. Au total 21460 saisies d’abats rouges de bovin ont été effectuées dont 49% de poumon, 36% de foie 8% de rein et 6% de cœur (tableau X). Au cours de cette année 21 têtes, 89 langues et 104 rates ont été retirées du marché (Figure 7).
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Tableau X : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de port Bouët en 2012 Organes
Tête
Langue
Foie
Poumon
1
53
438
118
Cœur
Rein
Rate
Totaux/Motifs
Motifs Abcès Distomatose
609
5216
Cysticercose
5216
36
Dégénérescence
83
119
878
72
Echinococcose
1634
Emphysème
1634
1525
Péricardite
950 1525
1089
1089
Péripneumonie
409
409
Pleurésie
396
396
Tuberculose
20
709
3590
Cirrhose
152
Congestion
379
4493
7772
10531
Total/organe
21
89
1
136
32
4468 152 4872
1173
1770
104
21460
1% 0% 0% 6%
8%
Tete 36%
Langue Foie Poumon
49%
Coeur Rein Rate
Figure 7: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organe en 2012 II.1.2.4. Nombre de saisies d’abats rouges de bovins en 2013 Au cours de l’année 2013, nous avons enregistré 22093 saisies (tableau XI) suite à l’inspection sanitaire des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët, soit une légère augmentation par rapport à l’année 2012. Les poumons et le foie restent les organes les plus touchés avec 48% des saisies effectuées sur les poumons et 37% sur le foie (Figure 8). 55
Nous notons une augmentation des saisies effectuées sur les rognons contre une diminution de celles opérées sur le cœur. Soixante trois têtes et soixante sept langues ont été retirées de la circulation car impropre à la consommation humaine. Tableau XI : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët en 2013 Organes
Tête
Langue
Foie
Poumon
Cœur
24
396
45
37
Rein
Rate
Totaux/Motifs
Motifs Abcès Distomatose
502
4798
Cysticercose
4798
43
56
99
Dégénérescence
30
Echinococcose
2068
Emphysème
30 2068
947
947
Péricardite
819
819
Péripneumonie
1690
1690
Pleurésie
174
174
Tuberculose
63
1381
3672
4
115
5172
Cirrhose
383
383
Jaunisse
27
27
Ictère
40
40
Hypertrophie
67
Congestion Total/organe
63
67
1054
4160
8079
10688
67 5214
916
2183
97
22093
0% 1% 0% 4%
10%
37%
Tete Langue
Foie Poumon
48%
Coeur Rein Rate
Figure 8 : Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organe en 2013 56
Pendant la période de notre étude, les organes saisis le plus souvent sont les poumons, le foie, les reins et le cœur. On note néanmoins quelques variations suivant les périodes. Ainsi, l’on constate que le taux de saisies pour chaque organe reste globalement le même. Le poumon est l’organe dont la fréquence de saisie est la plus importante avec 28026 pièces saisies soit 50%. Le foie, le rein et le cœur, avec respectivement 33%, 10% et 5% constituent les autres organes saisis. II.1.3. Motifs des saisies d’abats rouges : prévalence des lésions d’abats rouges de bovin de 2011 à 2013 à l’abattoir de Port Bouët Les motifs de saisies les plus couramment rencontrés chez les bovins à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan sont la tuberculose avec 12. 761 pièces saisies soit 23% la congestion avec 12734 pièces saisies soit 23% ; la distomatose avec 11. 866 pièces saisies soit 21 % ; En effet ces trois pathologies représentent 67% de l’ensemble des saisies réalisées chez les bovins. Elles ont demeurées à un taux plus ou moins constant durant toute la période de l’étude ; l’échinococcose avec 4880 pièces saisies soit 9% ; ième
L’emphysème avec 3735 pièces saisies soit 7 % représente le 5
motif de
saisie.
57
Tableau XII : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët entre 2011 et 2013. Motifs Abcès Distomatose Cysticercose Dégénérescence Echinococcose Emphysème Péricardite Péripneumonie Pleurésie Ictère Hypertrophie Jaunisse Tuberculose Cirrhose Congestion Total/organe
Tête
Langue
Foie
Poumon
Cœur
1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 83 0 0 84
181
1000 11866
268
41
156
230 1087 3735 2555 2148 926 40
337
27 2345 535 1635 18535
9850
5
11099 28026
2831
Rein Rate Totaux Motifs 1490 11866 386 226 1313 4880 4880 3735 2555 2148 926 40 67 67 27 451 110 12761 535 12734 5331 403 55547
Totaux/Motifs 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000
Totaux/Motifs
0
Figure 9: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par motif de saisies entre 2011 et 2013
58
Figure 10: Nodules tuberculeux sur le foie et le poumon dâ&#x20AC;&#x2122;un bovin Source : Auteur
Figure 11: Cirrhose du foie de bovin due Ă Fasciola gigantica Source : Auteur
59
Figure 12: un poumon de bovin congestionné Source : Auteur Pendant la période de notre étude nous avons constaté que les motifs prédominants sont dû aux affections respiratoires (tuberculose) et parasitaires (distomatose, échinococcose) ce qui fait que les organes les plus souvent confisqués sont les poumons, le foie, le cœur et les reins. II.1.4. Coût financier des saisies d’abats rouges à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan II.1.4.1.Evolution annuelle des pertes d’abats rouges Le tableau XIII montre qu’en 3 ans, 55.547 abats rouges de bovins ont été perdus à l’abattoir de Port Bouët soit en moyenne 18516 par an. Cela représente 8,3% des abattages contrôlés de bovin. Chaque année les pertes enregistrées sur le poumon sont les plus importantes suivies de celle du foie.
60
Tableau XIII : Nombre d’abats rouges de bovins saisis par année Années 2011 2012 2013 Total
Tête 0 21 63 84
Langue 181 89 67 337
Poumon 6807 10531 10688 28026
Foie 2684 7772 8079 18535
Cœur 742 1173 916 2831
Rein 1378 1770 2183 5331
Rate 202 104 97 403
Total 11994 21460 22093 55547
II.1.4.2. Estimation du coût des pertes d’abats rouges Ces pertes économiques liées aux saisies des abats rouges, ont été évaluées à partir des prix moyens indicatifs des abats (tableau XIV) Tableau XIV : les prix moyens indicatifs des abats rouges de 2011 à 2013 Organes Représentation Prix moyen
Tête unité 20000
Langue unité 1300
Poumon unité 1500
Foie Kg 1400
Cœur unité 1300
Rein unité 550
Rate unité 1000
Les pertes engendrées par les saisies d’abats rouges de bovins par année à l’inspection sanitaire à l’abattoir de Port Bouët se présentent comme suit : 27.400.700 FCFA en 2011(tableau XV) 62.457.800 FCFA en 2012(tableau XVI) 65.109.950 FCFA en 2013(tableau XVII) La valeur cumulée des pertes s’élèvent à 154.968.450 FCFA soit une moyenne de 51.656.150 FCFA par an. Les pertes engendrées par les principaux motifs de saisie à l’issu de l’inspection sanitaire des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët se résument au cours de notre période d’étude à : 66.449.600 FCFA pour la distomatose ; 29.931.550 FCFA pour la tuberculose ; 25.804.500 FCFA pour la congestion ; 6.313.200 FCFA pour la dégénérescence ; 6.310.600 FCFA pour les abcès ; 5.602.500 FCFA pour l'emphysème ; 61
La valeur économique engendrée par ces principaux motifs de saisie représente environ 90,60% du coût total des abats rouges saisis, au cours de la période de notre étude. Tableau XV : les pertes engendrées par les saisis d’abats rouges en 2011 à l’abattoir de Port Bouët Organe Tête Langue Poumon Foie (kg) Cœur Rein Rate Total 2011 0 181 6807 10736 742 1378 202 11994 Prix 20000 1300 1500 1400 1300 550 1000 moyen Total 0 235300 10210500 15030400 964600 757900 202000 27400700 Tableau XVI : les pertes engendrées par les saisis d’abats rouges en 2012 à l’abattoir de Port Bouët Organes Tête Langue Poumon Foie (kg) Cœur Rein Rate Total 2012 21 89 10531 31088 1173 1770 104 21460 Prix moyen 20000 1300 1500 1400 1300 550 1000 Total 420000 115700 15796500 43523200 1524900 973500 104000 62457800 Tableau XVII : les pertes engendrées par les saisis d’abats rouges en 2013 à l’abattoir de Port Bouët Organes Tête Langue Poumon Foie (kg) Cœur Rein Rate Total 2013 63 67 10688 32316 916 2183 97 22093 Prix 20000 1300 1500 1400 1300 550 1000 moyen Total 1260000 87100 16032000 45242400 1190800 1200650 97000 65109950 La valeur cumulée des pertes s’élèvent à 154.968.450 FCFA soit une moyenne de 51.656.150 FCFA par an. Lorsque cette valeur cumulée des pertes est actualisée en 2014 en tenant compte du taux d’inflation qui était de 2,5% la perte s’élève à 161.864.981,86 F CFA (Tableau XIX ). Tableau XVIII : La valeur actuelle (2014) de ces pertes en tenant compte du taux d’inflation (2,5%) Année Pertes(FCFA) Nombre d’année écoulé Taux d’inflation(2014) Total(FCFA)
2011 27.400.700 3
2012 62.457.800 2
2013 65.109.950 1
2,5
2,5
2,5
29.507.556,95
65 .619.726, 16 66.737.698,75
Total 154.968.450
161.864.981,86 62
II.2.DISCUSSION II.2.1. Limites de l’étude L’abattoir de Port Bouët, principal abattoir du district d’Abidjan, n’a pas été en mesure de fournir le poids exacts des différents organes saisis sur la période de notre étude. Les valeurs utilisées pour l’analyse financière sont données par le prix unitaire des différents abats rouges de bovins. II.2.2 Choix du cadre d’étude Notre choix s’est porté sur l’abattoir de Port Bouët parce qu’il est non seulement le plus grand abattoir actuel de la Cote d’Ivoire selon DIARRASSOUBA (2011), mais aussi parce qu’il se trouve dans la grande ville du pays, la ville la plus peuplée d’après ABIDJAN.NET (2015), Abidjan est aussi la capitale économique de la Côte d’Ivoire. La consommation des abats rouges dans cette ville est très importante selon MALLEY (2001). II.2.3.Conditions d’inspection des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët La préparation des abats rouges, telle que réalisée à l’abattoir de Port Bouët est bien loin de répondre aux exigences du CODEX ALIMENTARIUS, tant en matière d’hygiène que dans le cadre du traitement des abats rouges dans les abattoirs. En effet, le principe de la marche en avant, de la séparation des secteurs sains et souillés, le non entrecroisement des courants de circulation, le transfert mécanisé des charges sont autant de principes qui ne sont pas respectées à l’abattoir de Port Bouët. En ce qui concerne les locaux, le non-respect des normes en matière de construction (emplacement, sols, murs, l’évacuation des déchets, éclairage…) tels que décrit par le CODEX ALIMENTARIUS (2005), leur usage au-delà de leur capacité d’origine et leur vétusté ne favorisent pas une bonne hygiène des abats rouges issus de l’abattoir de Port Bouët. L’inspection se fait dans des conditions non réglementaires. L’agent inspecteur réalise difficilement le « coup d’œil général » des abats rouges car ils sont sur le sol mêlés aux 63
déchets et la faible luminosité des locaux (inspection de nuit) vient aggraver la situation. Aussi, toutes les pièces de l’animal ne sont pas présentées en même temps au contrôle ce qui ne lui permet pas de se faire un avis global sur l’état sanitaire de l’animal comme le recommande JOURDAIN (1965). L’inspection se fait pour sa grande part dans la salle d’abattage, en présence des bovins qui rentre de partout en courant mais aussi sous le regard et la constante pression du boucher et il n’est pas rare que l’agent soit influencé voire même intimidé par ce dernier. L’absence de poste spécifique d’inspection, l’absence de local de consigne, le non estampillage des abats rouges de bovins inspectés encouragent certains bouchers à subtiliser de l’inspection, certains éléments lorsqu’ils les soupçonnent lésés. C’est ainsi, que certains produits potentiellement dangereux pour la santé humaine, échappent au contrôle des inspecteurs et sont mis sur le marché abidjanais. II.2.4. Statistiques d’abattage Le niveau des abattages de bovins en 2011 est très bas par rapport aux deux autres années à cause de la crise postélectorale qu’a connue la Côte D’Ivoire. Pendant cette période de crise les agents inspecteurs ne venaient pas à l’abattoir pour enregistrer les abattages ni faire l’inspection, les pays de provenance du bétail avaient rompu l’approvisionnement et enfin beaucoup d’abidjanais avaient quitté la ville donc il avait moins de demande. Pour les mêmes raisons, nous avons constaté une chute de consommation de viande en 2011. II.2.5. Motifs ou pathologies dominantes à l’inspection Au total, 15 pathologies ont justifiés les saisies d’abats rouges à l’abattoir de Port Bouët durant la période de notre étude. Les plus dominants de ces motifs étaient la tuberculose (23%), la congestion (23%), la distomatose (21%) et l’échinococcose (9%), traduisant le caractère endémique de leur présence à l’abattoir de Port Bouët dans le District d’Abidjan et sur le territoire ivoirien.
64
Sur le plan numérique, il apparait de façon générale que la tuberculose est le premier motif de saisie des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët tout comme dans le reste de la Côte d’ Ivoire (MALLEY, 2001). Les études réalisées par CISSE et al. (2005) ont confirmé la présence de la tuberculose à l’abattoir de Port Bouët et ont permis l’isolement, pour la première fois, Mycobacterium bovis. Leurs analyses avaient porté sur les lésions des organes saisis au cours des opérations d’inspection pour le motif de tuberculose. A plus grande échelle, la tuberculose subsiste en Afrique sub-tropicale comme le montre les études réalisées au Cap-Vert (GUEYE, 1981), au Togo (ODOU, 1980), au Nigéria (ALONGE et FASANMI, 1979), à Yaoundé au Cameroun (DJAO, 1983) et au Rwanda (MUSENGARURAMA, 1983). Cette pathologie, ainsi que les lésions qui en découlent sont bien connues dans nos abattoirs. Le caractère endémique de la tuberculose dans les zones tropicales pourrait se justifier par la promiscuité entre les animaux et la malnutrition (RIBOT et al, 1974) mais aussi par la contamination croisée existante entre l’Homme et l’animal comme le rapporte DUBOIS (2002) On note l’absence d’une politique efficace de lutte contre la tuberculose animale. A cela s’ajoute
de nombreuses difficultés liées essentiellement au
mode
d’élevage
(transhumance) et au manque de moyens financiers pour la mise en œuvre de la prophylaxie (dépistage et élimination des sujets atteints) comme le rapportait déjà SERE en 1966. L’abattoir est le principal lieu de sa mise en évidence en raison de son évolution chronique (lente et progressive) et asymptomatique car en matière de tuberculose si l’infection est de règle, l’affection, elle reste exceptionnelle chez les animaux comme le rapporte RUZINDANA (1984). La congestion est importante cela pourrait s’expliquer par la mauvaise condition de transport des animaux. L’on constate parfois à l’arrivée une surcharge des véhicules de transport des animaux au marché de bétail de Port Bouët. Surtout lors des périodes festives ou une rallonge du temps de voyage. Ce qui pourrait augmenter le risque 65
d’apparition sur les abats rouges de la congestion. Nos résultats sont conformes à ceux de TCHOUTCHOU (2004) quand il accorde à l’issue de ses travaux, une place de choix à la congestion dans les motifs de saisies aux abattoirs du Sénégal. Aussi, mentionne-t-il la schistosomose et la cachexie qui n’apparaissent pas dans nos résultats. Cette discordance entre les résultats, pourrait s’expliquer par le fait que les conditions climatiques sont peu clémentes au Sénégal à certaines périodes de l’année. Malgré tout, la tuberculose et la congestion ne sauraient à elles seules justifier la flambée des saisies de poumons et de cœur constatées de 2011 à 2013. La distomatose, quant à elle, occupe une place importante dans les saisies réalisées. Elle est le troisième motif de saisies des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët ainsi que dans toute la Côte d’Ivoire conformément à l’étude de MALLEY (2001). Elle apparait comme étant le premier motif de saisie des abats à l’abattoir de Yaoundé (DJAO, 1983) tandis qu’au Togo, elle se classe en troisième position après la tuberculose et la cysticercose. Nos résultats rejoignent également ceux de HAMAT MAL MAL (2002) et ZAGARE (2002) qui font état de l’importance épidémiologique des distomatoses dans les abattoirs du Sénégal et du Burkina Faso. Le mode d’élevage extensif, basé sur la mise au pâturage des animaux, la mauvaise gestion des points d’eau et l’absence de programmes de déparasitage systématique des animaux (CACOU, 1986 ; GADJI et al, 1987) sont autant de facteurs qui favorisent la persistance, dans le milieu de parasites tels que les douves et les tænias chez nos ruminants domestiques selon ANDRIAMANANTENA et al, (2005). En plus, l’expression généralement silencieuse et non spécifique de ces deux parasitoses justifient aisément qu’on ne les détecte que lors de l’inspection sanitaire des viscères (foie, rein, poumons…). II.2.6.Pertes dues à l’inspection sanitaire et de salubrité La valeur cumulée des pertes dues à l’inspection sanitaire des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët pendant la période de notre étude, s’évalue à 55.547 organes saisis, pour un équivalent de 154.968.450 FCFA. Les pertes enregistrées représentent 8,3% des 66
abattages. Nos résultats sont plus élevés par rapport à ceux fournis par MALLEY (2001) en Côte d’ivoire qui étaient de 0,18% correspondant à un montant de 205.205.200 F CFA. Cette différence pourrait se justifier par le fait que les études de MALLEY (2001) s’étendaient sur quatre ans et aussi sur toute la Côte d’Ivoire. L’on pourrait aussi penser que depuis la période d’étude de MALLEY (2001) les pathologies rencontrées aux abattoirs en Côte d’Ivoire ont augmenté et demeurent endémique dans ce pays. Les pourcentages obtenus par ALASSANE KPEMBI (2004) et DJAO (1983) qui donnent respectivement 0,48% et 0,53% sont moindres par rapport aux nôtres. Nos chiffres sont supérieurs à ceux de MUSENGARUREMA (1983) qui rapporte 1,41% de pertes au Rwanda et de TCHOUTCHOU (2004) au Sénégal qui étaient de 0,38%. Ces chiffres de par leur importance doivent alerter les pouvoirs publics car ces pertes constituent : Autant d’argent qui aurait pu servir à réduire la pauvreté chez les bouchers ; Autant d’abats rouges qui auraient contribué à satisfaire la forte demande et influer un tant soit peu sur le prix de la denrée ; Autant d’abats rouges qui auraient pu participer à la disponibilité en source de protéines animales pour les populations.
67
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS Les recommandations que nous formulons à l’issue de notre étude, vont dans le cadre d’une amélioration globale de la qualité des abats rouges de bovins mis sur le marché ivoirien en général et en particulier sur le marché du district d’Abidjan. III.1.Etat de santé, augmentation et formation du personnel de l’abattoir de Port Bouët Trois éléments essentiels sont à prendre en compte : la santé du personnel ; La formation du personnel et l’augmentation de l’effectif du personnel : Etat de santé du personnel La santé du personnel est un élément très important. Des visites médicales complètes devront être régulièrement organisées en vue de détecter au plus tôt les éventuelles maladies. Des traitements adéquats devront être préconisés pour les malades. Formation du personnel En ce qui concerne la formation du personnel, une politique de formation continue doit être instituée. L'organisation de stages permettrait au personnel non seulement de consolider les acquis antérieurs mais aussi et surtout de se mettre au diapason des nouvelles réalités du terrain. L'importance des différentes étapes depuis le transport, le débarquement jusqu'à la mise sur le marché doit être mise en évidence. Car « Aucun service d'inspection des viandes ne peut prétendre fonctionner efficacement tant que le personnel chargé des inspections courantes, à l'abattoir, sur les marchés ou ailleurs, n'aura pas reçu au préalable une formation théorique et pratique suffisante. » NB : Sensibilisation du personnel par la mise en pratique. Par exemple l’estampillage Augmentation des effectifs Il faut augmenter le nombre d’agents car lorsqu’ ils sont en sous effectifs pour plusieurs taches moins ils sont performants. 68
Des moyens adéquats et suffisants doivent être mis à la disposition des agents d'inspection. D'abord les abattoirs devront respecter les normes permettant l'hygiène et le bon déroulement des opérations de préparation et d'inspection. Ensuite mettre à la disposition du personnel, des moyens de déplacement leur permettant d'accomplir les opérations de contrôle dans le district pour lutter contre les abattages clandestins. III.2.Réhabilitation des infrastructures et installation de nouveaux équipements à l’abattoir de Port Bouët A nos autorités administratives, il est urgent d’entamer des travaux de réhabilitation des locaux de l’abattoir de Port Bouët afin qu’il réponde le mieux possible aux exigences en la matière. Et cela passe dans un premier temps par la réfection du sol, des murs, des crochets, de l’éclairage, installer un incinérateur pour une meilleure destruction des cas de saisies totales et partielles et dans un second temps par la mise à disposition de la DHAA, de moyens matériels et financiers adéquats et suffisants pour garantir sa mission de sécurisation des produits issus des abattoirs. Le district d’Abidjan doit, à l’instar de Dakar et de Ouagadougou, se doter d’un abattoir frigorifique moderne digne de son statut de capitale économique de la Côte d’Ivoire. Car la Côte d’Ivoire, ne l’oublions pas, représente 39% de la masse monétaire et 40% du PIB de l’UEMOA (MIARA, 1999). III.3. Mise en place d'un système d'indemnisation des bouchers Ce système chargé de couvrir une partie des pertes enregistrées par les saisies. Ces pertes pourraient être en partie financées par l'Etat, les bouchers, les clients, et si possible par des banques. Par ailleurs comme cela se fait à Dakar, les professionnels du bétail et de la viande peuvent signer les contrats d’assurance pour se faire rembourser en cas de saisie de leurs produits.
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III.4. Coopération et échange d'informations avec les pays exportateurs A l’intention des pays exportateurs de bovins, une coopération permettra un retour à l'information qui renseignera ces pays sur les pathologies sévissant sur leur territoire. La Côte d’Ivoire en général et l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan en particulier constitue un marché intéressant pour le bétail en provenance du Burkina et du Mali. Il doit donc exister, entre eux et la Côte d’Ivoire, une excellente coopération garantissant le partage d’informations sur les pathologies animales sévissant sur leurs territoires respectifs. Cela permettra d’engager très rapidement la lutte contre ces pathologies afin d’éviter les pertes dues aux saisies lors des inspections ante ou post mortem. Veiller à ce que les animaux importes soient accompagnes d’un certificat d’origine. III.5.Coopération des services vétérinaires avec les services médicaux locaux Les services médicaux après les consultations des patients ils doivent enregistrer tous les cas survenus après consommation d’abats rouges. Ensuite ils doivent faire un rapport aux services vétérinaires. Ce rapport permettra de renseigner les services vétérinaires sur la recrudescence chez les populations de maladies susceptibles d'être transmises par la consommation d’abats rouges de mauvaise qualité. III.6.Information et sensibilisation de la population Ces informations devront être orientées vers l'importance des abats rouges dans l'alimentation de l'homme d'une part, et d'autre part, sur les dangers auxquels l'homme s'expose s’ils ne sont pas de bonne qualité. Sensibiliser également la population sur la nécessité que les abats rouges qu’elle consomme proviennent d’un abattage contrôlé et qu’ils sont certifiés par les services compétents comme étant de bonne qualité. Pour cela, il dispose de plusieurs moyens, parmi lesquels, nous citerons l’achat exclusif des abats rouges inspectées, la réalisation d’audits des abattoirs par l’association des
70
consommateurs, le recensement des cas de maladies et d’intoxication liés à la consommation des abats rouges de mauvaise qualité. Toutes ces mesures auront l’avantage de mettre la pression sur l’ensemble des acteurs de la filière bétail-viande en vue de mettre sur le marché des produits répondant aux normes de qualité. III.7.Lutte contre les pathologies animales Les informations fournies par les inspections et couplées à celles obtenues lors d'enquêtes épidémiologiques sur le terrain devraient permettre la mise en place de campagnes efficaces de lutte contre les pathologies qui entravent le développement des productions animales.
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CONCLUSION GENERALE La consommation des organes que sont le poumon, le foie, la langue, les reins, la rate et la tête est devenue très importante parce que ces organes constituent une véritable source de protéine. Ces organes sont appelés abats rouges dans le milieu d’inspection des denrées d’origine animale. Leur richesse en protéines, en acides aminés indispensables, en vitamines A, D, C, B2, B6, B9, B12 et en oligo-éléments tel que le fer sont très importants dans l’alimentation des populations ivoiriennes car, assurent la couverture des besoins alimentaires au même titre que la viande. A cela il faut ajouter que ses abats rouges sont à moindre coût donc accessible à toutes les couches sociales mais aussi constituent la principale source de bénéfice des bouchers et commerçants aux abattoirs. Des études ont montré que les abats rouges sont le siège de lésions d’origine diverse dont parasitaires, virales et bactériennes. Cette situation présente des dangers pour les consommateurs dans le sens ou certaines lésions sont zoonotiques. En effet nous avons le cas de la tuberculose et de la cysticercose qui siègent respectivement au niveau du poumon et de la langue. Cette situation justifie l’importance de l’inspection de ces organes aux abattoirs afin d’écarter ceux présentant des lésions de zoonose. L’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan, de par son activité quotidienne constitue, l’une des structures étatiques qui joue un rôle prépondérant dans la protection du consommateur abidjanais, par le retrait du circuit commercial, des abats rouges impropres à la consommation humaine. C’est dans ce cadre que cette étude a été mise en place dans le but d’évaluer la prévalence des lésions et estimer l’incidence économique des motifs de saisie des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët. Il s’agissait de manière spécifique D’évaluer des conditions de l’inspection sanitaire des abats rouges de bovins, D’estimer les volumes des saisies issues de l’inspection des abats rouges de bovins ; D’estimer le coût financier des saisies d’abats rouges effectuées ; D’identifier les pathologies dominantes et autres anomalies affectant le cheptel et justifiant les saisies d’abats rouges. 72
Pour atteindre ces objectifs nous avions effectué un stage de trois mois à l’abattoir de Port Bouët allant de la période d’Août à Novembre 2014 ensuite nous avions exploité les rapports d’abattages et de saisies des abats rouges de la DHAA du District d’Abidjan de 2011 à 2013.Cela nous a permis de mettre en évidence: Les mauvaises conditions d’hygiène de préparation des abats rouges, un manque d’installation (défaut d’éclairage) et de matériels d’inspection à l’abattoir de Port Bouët. En effet à l’abattoir de Port Bouët les abats rouges sont inspectés à même le sol, au même endroit ou s’effectuent la saignée et l’habillage et tout cela dans une salle très peu éclairée. En ce qui concerne les saisies d’abats rouges, de 2011 à 2013, sur 664.425 bovins abattus et inspectés 55.547 abats rouges ont été saisies, soit 8,3% des abats rouges inspectés. Les poumons ont représenté 50% des pièces saisies, le foie 33%, les reins 10%, le cœur (5%), la rate, la tête et la langue n’ont fait que 2% des saisies. Les motifs dominants ayant justifié les saisies sont : la tuberculose (23%), la congestion (23%), la distomatose (21%), l’échinococcose (9%), l'emphysème (7%) et la péricardite (5%) et autres (12%). Le coût global des saisies d’abats rouges de bovins opérées de 2011 à 2013 s’élève à 154.968.450 FCFA. Les pertes engendrées par chaque motif dominant de saisies est de 29.931.550 FCFA pour tuberculose, 25.804.500 FCFA pour la congestion, 66.449.600 FCFA pour la distomatose, 5.602.500 FCFA pour l’emphysème 2.684.000 FCFA pour l’échinococcose et 24.496.300 FCFA autres motifs. Il ressort de l’analyse des motifs de saisies que les bovins de la Côte d’Ivoire et des pays qui approvisionnent la Côte d’Ivoire en bétail sont atteints par les maladies infectieuses avec principalement la tuberculose et la distomatose. Ces pathologies contribuent, à réduire la productivité du bétail et sont responsables d’énormes pertes pour les bouchers aux abattoirs. Vu les dysfonctionnements et l’importance des pertes financière et sociale, il est donc urgent d’entreprendre des actions afin de lutter efficacement contre ces affections mais
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aussi contre les autres facteurs de saisies des abats rouges à l’abattoir de Port Bouët dans le district d’Abidjan. Pour cela, nos recommandations s’articulent autour d’un engagement et d’une franche collaboration entre les principaux acteurs de la filière bétail-viande en Côte d’Ivoire. Tout cela dans le but de : partager les informations sanitaires entre les services vétérinaires ivoiriens et ceux des pays frontaliers, pourvoyeurs en viande de notre pays et cela en vue d’entreprendre des programmes de lutte efficaces contre les pathologies animales ; respecter les conditions de transport et de débarquement des animaux de boucheries ; respecter les mesures d’hygiène lors des différentes étapes de préparation et de manutention des abats rouges ; mettre à niveau les agents des services vétérinaires du district d’Abidjan par l’instauration de formations continues (description des lésions et normes d’hygiène) ; Mettre en place une base de collaboration entre les services médicaux et les services vétérinaires en vue de déceler rapidement les maladies humaines qui peuvent être liées à la consommation ou à la manipulation des abats rouges insalubres ; Réhabiliter les locaux de l’abattoir de Port Bouët ou mieux encore, construire un abattoir frigorifique moderne digne du district d’Abidjan et de sa population ; et sensibiliser les consommateurs sur des dangers liés à la consommation d’abats rouges de mauvaise qualité. Nous pensons réellement que la mise en application de ces mesures devrait permettre un meilleur contrôle de l’incidence et des conséquences des pathologies rencontrées dans les élevages. Cela réduirait les saisies aux abattoirs et améliorerait la qualité des viandes et abats rouges qui en sont issues. 74
Si ces mesures ne sont pas prises en compte, le consommateur abidjanais d’abats rouges sera toujours exposé à certaines pathologies. Puisqu’il n’existe sur les marchés aucune différence entre les abats rouges provenant d’un abattage clandestin et ceux issus des abattoirs et reconnus salubres puis qu’ils ne sont pas estampillés. De plus, la mauvaise hygiène des locaux de l’abattoir de Port Bouët prédispose les abats rouges à un risque de contamination initiale très élevé, aussi, il serait judicieux de poursuivre l’évaluation de la salubrité des abats rouges issus des abattoirs du district d’Abidjan en y incluant des analyses microbiologiques ainsi que l’inspection des chambres froides privées situées autour de l’abattoir de Port Bouët.
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SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
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idèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure.
ETUDE DES MOTIFS DE SAISIE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AUX ABATTOIRS DE PORT BOUËT DANS LE DISTRICT D’ABIDJAN : PREVALENCE DES LESIONS ET INCIDENCE ECONOMIQUE DE 2011 A 2013
RESUME La présente étude a pour objectif d’évaluer la prévalence et d’estimer l’incidence économique des motifs de saisie des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët. Elle s’est déroulée du 13 Août au 13 Novembre 2014. Au cours de cette étude nous avions dû participer aux activités d’inspection et procéder à une enquête rétrospective portant sur les abattages et les saisies effectuées à l’abattoir de Port Bouët dans le District d’Abidjan de 2011 à 2013. Elle s’appuie sur les différents rapports d’activités produits par la DHAA. Les résultats de cette étude montrent que l’inspection sanitaire et de salubrité des abats rouges de bovins à l’abattoir de Port Bouët se fait dans de mauvaises conditions d’hygiène. A cela il s’y ajoute à l’abattoir de Port Bouët un manque d’installation (défaut d’éclairage) et des matériels d’inspection. De 2011 à 2013 sur 664.425 bovins qui ont été abattus et de leurs abats, qui furent l’objet d’inspection 55.547 abats rouges ont été saisis, soit 8,3% des abats rouges inspectés. Les pertes engendrées par ces saisies s’élevaient à 154.968.450 FCFA. Les poumons ont représenté 50% des pièces saisies, le foie 33%, les reins 10%, le cœur (5%), la rate, la tête et la langue n’ont fait que l’objet de 2% des saisies. Les motifs dominants des saisies sont : la tuberculose (23%), la congestion (23%), la distomatose (21%), l’échinococcose (9%), l'emphysème (7%), la péricardite (5%) et les autres (12%). Des recommandations ont été formulées sur la base des résultats obtenus afin d’interpeller tous les acteurs de la filière mais aussi les autorités en charge de l’inspection sanitaire et de salubrité des abats rouges sur le bien fondé de la mise à la disposition des consommateurs des produits de qualité. Mots clés : Abattoirs, Inspection, Abats rouges, Motifs de saisies, Incidence économique. TOKPA Sita Cécile Email : tokpa_cecile@yahoo.fr Téléphone : +221 771491127/ +22558779010 Adresse : 04 BP 83 Abidjan 04 (Côte d’Ivoire)