UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************ ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V)
ANNEE 2015
N°23
AMELIORATION DE LA CONNAISSANCE DE L’EPIDEMIOLOGIE DE LA RAGE AU BURKINA FASO : SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE ET CONNAISSANCESATTITUDES-PERCEPTIONS SUR LA RAGE DANS LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU THESE Présentée et soutenue publiquement le 08 Juillet 2015 à 10 heures devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par : Madi SAVADOGO Né le 31 décembre 1990 à Kamdogo (Burkina Faso)
Président :
Monsieur Alassane WELE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Directeur et Rapporteur de Thèse : Monsieur Philippe Soumahoro KONE Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Membres :
Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur à l’E.I.S.M.V. de Dakar Monsieur Serge Niangoran BAKOU Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Co-directeur de Thèse:
Docteur Bernard DOULKOM Chef du Service Protection Zoo-sanitaire, Direction Générale des Services Vétérinaires, Ouagadougou (Burkina Faso)
“Si la science n’a pas de pays, le scientifique doit en avoir un, et dédier à ce pays l’influence que ses travaux pourraient avoir dans ce monde” Rene Vallery-Radot, (1923) in “The Life of Pasteur”
Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires l'8J : 5077 - Dakar - Fann (SENEGAL) il': (221) 33 865 10 08 /Fax (221) 33 825 42 83 /Site web: www.eismv.org
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur Général : Professeur Louis Joseph PANGUI Le Coordonnateur des Stages et des formations Post-Universitaires: Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur à la Coopération Internationale : Professeur Yalacé Y. KABORET Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine : Professeur Serge N. BAKOU Coordonnateur Recherche/ Développement: Professeur Yaghouba KANE
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département : Papa El Hassane DIOP, Professeur - ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de conférences agrégé M. Gualbert Simon NTEME EUA, Maître-Assistant M. Félix NIMBONA, Moniteur
-PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de conférences agrégé M. Wilfried OYETOLA, Moniteur
-CHIRURGIE - REPRODUCTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de conférences agrégé M. Moussa WANE Moniteur
-PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître -Assistant M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche M . Grégorie BAZIMO, Moniteur
-ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur
-ZOOTECHNIE -ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maitre -Assistant M. Raoul ATIKPAKPE, Moniteur M. Bernard N'GUESSAN, Moniteur
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef du département : Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maitre -Assistant M. Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître -Assistante M . Anicet ZOBO, Moniteur M. Madi SAVADOGO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de conférences agrégé M . Zé Albert TRAORE, Vacataire M . Stanislas ZEBA, Moniteur
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE- CLLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maitre de conférences agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître Assistante M. N'Zi Kablan Roger, Moniteur M. Djidjoho Geoffroy DJOSSA, Monit eur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M . Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. lbrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoit DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire
PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d' Enseignement et de Recherche
PAHARMACIE -TOXICOLOGIE M. Assiongbon TEKO AGBO, chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maitre Assistant M . Abdou Moumouni ASSOUMY, Maitre-Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département : Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire} Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire
OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ELEVAGE (O.M.E.)
SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astou BATHILY, Agent administratif
DEDICACES Je dédie ce travail à : A Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, gloire à Toi, pour l’immense grâce dont Tu m’as comblée. Tu m’as permis d’être là aujourd’hui en m’accordant, durant mon séjour au Sénégal, beaucoup de Tes bienfaits : la santé, le savoir, la sagesse et la foi ; A mon défunt Papa, Allah t’a rappelé quand nous avions le plus besoin de toi. Pour m’avoir donné la vie, pour toute l’envie que tu avais pour la réussite de tes enfants. Malgré toutes les difficultés connues à ton absence, j’y suis aujourd’hui arrivé. Tu es un modèle et une inspiration pour moi. Qu’Allah, Le Tout Clément, t’accepte dans son Paradis ; A ma Maman, pour les 9 mois de grossesse que tu as endurés, les soins que tu n’as jamais cessés, avec amour, de me donner. Pour ton amour et tes bénédictions, l’éducation et les valeurs que tu m’as inculquées, tes prières, ton assistance et tes encouragements permanents durant toutes mes études. L’occasion m’est donnée ici de te remercier pour tous les sacrifices que tu as faits pour mes frères, pour mes sœurs et pour moi ; nous ne cesserons de t’aimer maman. Ce modeste travail est le témoignage de tous les sacrifices consentis pour ma réussite. Qu’Allah te garde aussi longtemps à nos cotés ; A mes grands parents paternels, vous avez toujours accompagné vos enfants par vos prières et bénédictions. Je sais que vous continuez toujours à nous orienter sur le droit chemin. Puisse Dieu vous accorder son Paradis ; A mon défunt grand père maternel, Allah t’a rappelé alors que j’arrivais à Dakar pour commencer mes études. Ta gentillesse et tes multiples enseignements me manquent énormément. Qu’Allah t’accorde son Paradis ; A ma grand-mère maternelle, respectueusement appelée Yaaba, merci pour les soins inégalés et pleins de sobriété tout le temps que maman n’était pas à côté de moi. Tu as été plus qu’une grand-mère pour moi. Qu’Allah te garde aussi longtemps pour tes petits enfants ; A mes Tantes et Oncles, je ne saurai exprimer ma joie sans manifester une pensée à votre égard. Vous avez toujours été présents pour moi. Ce travail est le fruit de nos efforts à tous ; A mes oncles, Rasmané Pousbilo OUEDRAOGO et Issouf OUEDRAOGO ; « C’est l’Homme qui fait l’Homme » dit-on. Vos multiples et inestimables soutiens ont beaucoup contribué à faire de moi la personne que je suis devenue. Votre sens de la bienveillance et de la bienfaisance est pour moi une valeur clé et un modèle de vie. Que Dieu vous donne longue vie ;
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A mes grands frères et Sœurs, Mahamoudou, Saïdou, Awa, Moumini, Rasmata ; Vous avez énormément contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Ce travail est le fruit de votre affection et vos encouragements constants. Restons toujours unis pour la vie ; A mes petits frères et sœurs, Alimatou, Oumarou et Salimata ; Vous êtes ce que je puis avoir de plus cher au monde. Puis ce travail vous inciter à la détermination, à l’endurance dans la vie de tous les jours, à faire davantage dans les études. Restons toujours unis pour la vie ; A mes cousins et cousines, Mahamadi OUEDRAOGO, Zénabou OUEDRAOGO, Yacouba OUEDRAOGO, Alima OUEDRAOGO, Souleymane OUEDRAOGO, Abrahim OUEDRAOGO, Zakaria SAWADOGO, Harouna SAVADOGO dit Bob Marley, Bibata OUEDRAOGO, Yacouba & Zénabou SAVADOGO et leurs frères et sœurs, Mariam SAVADOGO et ses frères et sœurs ; Ce travail est le vôtre ; A toutes mes merveilleuses « épouses », Zourata, Amsetou, Aïcha, Fati, Alimata, Salimata et Awa ; Acceptez que ce modeste travail soit le vôtre ; A mes nièces et neveux, Afin que vous ayez l’obligation morale de faire mieux que votre tonton, que ce travail puisse vous inspirer ; A Guy Sidwatta ILBOUDO, tu as toujours été un compagnon pour moi. Les moments que nous avons passés ensemble nous ont permis de cultiver un esprit fraternel. Nous constituons dorénavant une famille. Puisse Dieu nous unir pendant de très longues années et nous assister dans la réalisation de notre vocation ; A mes frères et compagnons de combats : Dr Hamidou OUANDAOGO, Moussa WANE, Dr Ahmadou Nour SOW, SISSOKO, Wilfried OYETOLA; Pour la complicité durant ces longues années d’études ; A Hélène YAMEOGO, Dialenli KAMBOULIGOU, Idrissa SAVADOGO, Abdoul Fataf SORE et Ibrahim BOGRE ; pour la confiance et l’amitié. A mes amis du Sénégal, Idrissa LECOR, Germain LANKOANDE, Thierry ZIDA, Kossi IMBGA, Jean Marie LEOSGHO, Fodé DOUMBOUYA, ATCHIWASSA, Khadidiatou KANE, DJOSSA, BEDEKELABOU, ABODI, Josiane KONE, Ibrahim COLY, Maxime SOME, TARPAGA, N’GUIA, NAABA, Valérie PARE, TULGEAT, Mohammed SANGOU, ATIPAKPE, Mama TRAORE, Oumarou & Moussa DOLO, Khalifa TOURE, KEMENANY, Karim & Moussa COULIBALY, IBK, BAGAYOKO, Mme COULIBALY, Dr Touty KIETA, Parfait OKOA et Mohammed SANGOU ; A mes frères et sœurs cadets de l’EISMV, Abdoul Fataf SORE, Idrissa SAVADOGO, Hélène YAMEOGO, Nadège MINOUNGOU, Hamidou ZANGRE, Ibrahim BOGRE, Désiré NANA, Mariam ALHAMDOU, Aristide KABORE, Dieudonné ILLY, Wilfried YODA, Arnaud TAPSOBA, Michaïlou DERA, Bruno OUOBA, Daouda DAO, Kadré SANFO, Martial NANA, Brice OUEDRAOGO,
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Rosario TRAORE, Arnaud YEYE, Epiphane SAWADOGO, Camille NIKIEMA, Reine OUEDRAOGO, Boris OUATTARA, Aristide COMPAORE ; A mes fils et filleuls de l’EISMV, Anlyou KONATE, Saliou ABDOULAYE, Fatou DIOUF, Madi NGARMONGOLA, Abdoul MADJID ; courage à vous ! Au Professeur Philippe Soumahoro KONE, pour la confiance à mon égard. Vous avez accepté avec promptitude de diriger ce travail malgré vos multiples occupations. Sachez que vous êtes un modèle de vie et une source inépuisable pour moi. Puisse Dieu vous accorder une longue vie afin que nous contunions à bénéficier de vos enseignements ; Au parrain de la 42ième Promotion de l’EISMV, Pr François Adébayo ABIOLA, Ministre d’Etat Chargé de l’Enseignement Supérieur de la République du Bénin ; A notre Professeur accompagnateur, Pr Germain Jérôme SAWADOGO pour son rôle de «Père» à l’endroit des étudiants vétérinaires burkinabè de l’EISMV ; A tous mes enseignants de l’EISMV, pour le partage très volontiers de vos connaissances et la qualité de vos enseignements ; en particulier Pr Serge Niangoran BAKOU, Pr Yalacé Yamba KABORET, Pr AKAKPO, Pr Rianatou BADA ALAMBEDJI, Pr Ayao MISSOHOU, Dr Adama SOW, Dr MUSABYEMARIYA, Dr ASSOUMY, Dr SYLLA et Dr DAHOUROU ; pour vos conseils ; A mes ainés de l’EISMV, Dr OUEDRAOGO, Dr ZABRE, Dr TAPSOBA, Dr DICKO, Dr SIE, Dr PARE, Dr ZERBO, Dr TIALLA, Dr GUIGMA, Dr ROAMBA, Dr TRAORE, Dr OULON, Dr COMBARI, Dr YOUGBARE, Dr DAHOUROU, Dr TOURE, Dr ISSOUFOU, Dr HAKIZIMANA, Dr KOMBATE, Dr DOSSO, Dr TARE, Dr KURAWIGE ; A mes compatriotes promotionnaires de l’EISMV, Dr Hamidou OUANDAOGO, Guy ILBOUDO, Dialenli KAMBOULIGOU, Stanislas ZEBA et Grégorie BAZIMO ; Nous constituons désormais une équipe ; A toute la 42ième Promotion de l’EISMV, Nous constituons désormais une famille. Que Dieu nous accorde longue vie et qu’il nous aide « à accomplir notre destin » et à réaliser nos projets ; A mes camarades d’écoles, Karim SAVADOGO, Souhaïbou TALL, Ousséni OUEDRAOGO, Lassané SAVADOGO, Ousséni SAWADOGO, Yacouba KINDO, Yacouba OUEDRAOGO, Abdoulaye dit konkondo, Yacouba SORE, Ismaël SAVADOGO, Sayouba SAVADOGO, Fati dite Paresseuse, Adam’scool, Haoua SAVADOGO, Tidiane MARE, Neblasida VALEA, Roger SAVADOGO, Idrissa NABALOUM, Emilienne DIENDERE, Michaël KOUDOUGOU, Samuel SOW, Souleymane KIENTEGA, Romain & Clément BADO, Saïdou KIROKOYA, Karim SANGA. En souvenir des moments passés ensemble. Vous avez tous été d’un grand réconfort et une source de motivation pour moi. Acceptez que ce travail soit le vôtre ;
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A mes amis au Burkina Faso, SEOGO, Boukari OUEDRAOGO, Saïdou OUEDRAOGO, Romain & Clément BADO, Assane ILBOUDO, M. CONGO, Elibié KANKOUAN, BAKALA, Dr Eméline KABORE, Evarist OUEDRAOGO ; A mes enseignants aux cycles primaires et au secondaires : Messieurs OUEDRAOGO, SAVADOGO, KONSEIBO, SAMA, OUBDA, NIKIEMA, ILBOUDO, KONATE, VALEA, KONVELBO, DRABO, DAMIBA, SEGDA, SANFO, PASSOT, ALI. Z, KANE, TOH, TANGA, COMPAORE, KAMBONE, ZOUNGRANA, KABORE, GAOUSSOU, BATIONO et madame AMY ; Très tôt vous avez trouvé en moi des qualités et vous n’avez point hésité à m’encourager et à m’accompagner à aller de l’avant. Ce travail est un modeste fruit de vos sacrifices ;
A mes camarades membres du Bureau Exécutif de l’AEVD 2013-2014 : Dialenli KAMBOULIGOU, Amadou Yahya MAHAMANE, Florentin NJEJIMANA, Tenimba DIALLO, Paterne Espérance MBOUZO FAGA, Loïc LE GARS, Boulkassim TOURE, Cedric Djolaud KILI, Raïssa KASHIME ; J’ai énormément appris avec vous. Vous avez été des managers pour moi ; A mes camarades de promotion du Master EGRS à l’EISMV de Dakar ; A mes camarades de promotion du MBA2 en Management des Projets à l’Institut Supérieur de Management de Dakar ; Je garderai de meilleurs souvenirs de vous ; A tous ceux que j’ai omis de citer le nom, sachez que ce travail est le vôtre ; A mon pays le Burkina Faso ; Au Sénégal pour l’accueil.
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TRES SINCERES REMERCIEMENTS Au Burkina Faso « Pays des Hommes Intègres» pour avoir supporté ma scolarité pendant toutes mes années de formation à l’EISMV ; Aux grandes familles SAVADOGO et OUEDRAOGO pour l’éducation et le soutien inconditionnel ; Au Dr. Bernard DOULKOM, Chef de service Protection Zoo-sanitaire, les mots me manquent pour vous traduire toute ma reconnaissance. Par votre détermination, vous m’avez permis de réaliser ce travail. Vos qualités humaines et d’homme de sciences sont pour moi un modèle de vie ; Au Professeur Louis Joseph PANGUI, Directeur Général de l’EISMV, Pour tous les conseils ; Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur accompagnateur de la 42ième Promotion de l’EISMV et parrain de l’AEVBD ; A mon maitre et enseignant, Professeur Philippe Soumahoro KONE, Pour votre contribution énorme à ma formation à l’EISMV. Malgré vos multiples occupations, vous avez accepté de conduire ce travail. Ce temps passé à vos côtés m’ont permis de découvrir en vous un homme plein de qualités scientifiques, humaines et de rigueur pour le travail bien fait. Audelà de la science, vous nous avez appris le savoir-être. Je suis très heureux et satisfait d’avoir réalisé ce travail sous votre conduite ; Au Professeurs Alassane WELE, Rianatou BADA ALAMBEDJI et Serge Niangoran BAKOU, pour avoir accepté de juger ce travail.
A mes maitres et enseignants à l’EISMV, Pr AKAKPO, Pr KABORET, Pr ALEMBEDJI, Pr BAKOU, Pr MISSOHOU, Pr ASSANE, Pr KANE, Dr SYLLA, Dr Adama SOW, Dr ASSOUMY, Dr DAHOUROU, Dr AKODA, Dr MUSABYEMARIYA, Pour votre constante disponibilité et vos sages conseils ;
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A M. BALDE, M. LAFIA, M. OLICHON, Mme. DIOUF, M. Ibrahima BA, Pour vos multiples conseils et votre compréhension ; A Karim SAVADOGO, Clément BADO, Tidiane MARE et Haoua SAVADOGO, Mme. SOW, Dr THOMBIANO, Dr DICKO, Dr PODA et Dr Emeline KABORE, Pour votre soutien inestimable durant mes travaux de terrain. Trouvez ici toute ma reconnaissance ; A toute la population de la ville de Ouagadougou, Pour la franche collaboration et le soutien lors de mes enquêtes ; A mes amis Moussa WANE, Martial GBOYOU, Guy ILBOUDO, Ibrahim BOGRE, Idrissa SAVADOGO, Dr Amadou Nour SOW, Hélène YAMEOGO, Abdoul Fataf SORE, Dr Adama SOW, Dr Hamidou OUANDAOGO, Mme BARA DIAW, Dr DAHOUROU, Dr Habib SALAMI, Dr TIONO et Dr Prisca NDOUR, Pour vos divers soutiens pour l’accomplissement de ce travail ; A la Direction Générale de l’EISMV, aux enseignants et tout le PATS, Pour la qualité de la formation que vous m’avez fait subir durant ces 6 dernières années ; A toutes les entreprises et institutions qui ont participé à ma formation : -
L’Institut Pasteur de Dakar ; La Direction Générale des Services Vétérinaires à Ouagadougou ; Le Laboratoire National d’Elevage à Ouagadougou ; La clinique et pharmacie vétérinaire VETSERVICES à Dakar ; La clinique vétérinaire du FERLO à Dahra ; Le Centre de Recherche Zootechnique de Dahra ;
A toutes ces structures qui ont contribué à la réalisation de ce travail : - MERIAL à Lyon (France) ; - Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar (Sénégal) ; - Direction Générale des Services Vétérinaires à Ouagadougou (Burkina Faso)
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- Service d’Hygiène à Ouagadougou (Burkina Faso) ; - Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale (ENESA) à Ouagadougou (Burkina Faso) ; - Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO à Ouagadougou (Burkina Faso) ; Ma profonde gratitude à : - Dr Lazare TANO et Dr Raphaël L. NEBIE à MERIAL ; - Dr Florence CLIQUET et Dr Emmanuelle ROBARDET: Laboratoire de référence OIE pour la rage (Nancy-France) ; - Dr Joseph SAVADOGO: Directeur de la Santé animale ; - Dr Germaine MINOUNGOU: Directrice de Laboratoire National d’Elevage ; - Dr Lassina OUATTARA: Directeur Générale des Services Vétérinaires ; - Dr Rigobert THOMBIANO: Chef du service des Maladies Infectieuses du CHU-YO ; - Mme SOW: Chef du Service d’Hygiène ; - Dr PODA: Chef de la clinique de l’ENESA ; - Tout le personnel des différents services et directions ; Aux familles TRAORE, ZOMBRE à Dakar, Pour votre accueil familial à mon égard ; A l’Ambassade du Burkina Faso au Sénégal ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD); A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Burkinabè de Dakar (AEVBD) ; Au Burkina Faso ma patrie, qu’Allah étende sa miséricorde sur toi; Au
SENEGAL
pays
hôte:
Merci
vii
pour
la
‘TERANGA’.
A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Alassane WELE, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar, Nous avons été particulièrement émus par l’enthousiasme et la spontanéité avec lesquels vous avez accepté de présider notre jury de thèse, malgré vos multiples occupations. Votre rigueur scientifique et votre sens des relations humaines sont des qualités qui nous ont particulièrement marqué. Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre profonde gratitude. A notre Maître, Directeur et Rapporteur de Thèse, Monsieur Philippe Soumahoro KONE, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, Vous nous avez aidé, encouragé et guidé avec rigueur dans ce travail. Cela ne surprend guère quand on connait vos hautes qualités d’homme de sciences, vos qualités humaines et votre rigueur pour le travail bien fait. Nous avons toujours trouvé de vous un accueil et une constante disponibilité malgré vos multiples occupations. Vos conseils nous ont servi et continueront à nous guider. Nous vous rendons un hommage respectueux et vous assurons de notre indéfectible attachement. Sincères reconnaissances. A notre Maître et juge, Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de Dakar, Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Nous apprécions très hautement votre esprit de simplicité et d’accueil. Vos hautes qualités scientifiques et humaines, votre amour du travail bien fait, sont des souvenirs que nous garderons de vous. Veuillez trouver ici notre profonde gratitude. A notre Maître et juge, Monsieur Serge Niangoran BAKOU, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar,
Vos multiples occupations ne vous ont pas empêché d’accepter avec promptitude de juger ce travail. Vos qualités scientifiques, la clarté et la rigueur de vos enseignements et votre grande disponibilité nous ont profondément marqué depuis notre cursus à l’EISMV. Veuillez trouver ici l’expression de notre admiration et de nos sincères remerciements.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation »
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES ADN : Acide désoxyribonucléique AFSSA: Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments AHP: Animal Health Programme ATE: Agent Technique d’Elevage BF : Burkina Faso CAP : Connaissances-Attitudes-Perceptions CHR : Centre Hospitalier Régional CHU : Centre Hospitalier Universitaire CMA : Centre Médical avec Antenne chirurgicale CNTAR : Centre National de Traitement Antirabique CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale DEP : Direction des Etudes et Planification DFID: Department for International Development DGSV : Direction Générale des Services Vétérinaires DLNE : Direction du Laboratoire National d’Elevage DMLPV: Direction du Médicament, de la Législation et de la Profession Vétérinaire DS : District Sanitaire DSA: Direction de la Santé Animale EISMV: Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ELISA : Enzyme-Linked Immunosorbent Assay ENESA : Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale ENVA : Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FCFA : Franc de la Communauté Française d’Afrique ha : hectare IC : intervalle de confiance
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IFD : Immunofluorescence directe INSD: Institut National de la Statistique et de la Démographie J : jour J.C. : Jésus Christ Km2 : kilomètre carré MRA : Ministère des Ressources Animales OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale OMC : Organisation Mondiale du Commerce OMS/WHO : Organisation Mondiale de la Santé p: valeur de p RT-PCR: Real Time Polymerase Chain Reaction PPE/PET: Prophylaxie Post-Exposition RESUREP : Réseau de Surveillance Epidémiologique SN : séroneutralisation TSE: Technicien Supérieur d’Elevage TSL: Technicien Supérieur de Laboratoire UI : Unité Internationale
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LISTE DES FIGURES FIGURE 1: Carte du découpage administratif du Burkina Faso. ........................ 9 FIGURE 2 : Carte administrative de la commune de Ouagadougou ................. 10 FIGURE 3: Structure du virus rabique. ............................................................. 12 FIGURE 4: Physiopathologie de la rage chez l’animal (à gauche) et chez l’homme (à droite) ............................................................................................... 15 FIGURE 5: Répartition de l’impact économique de la rage canine en Afrique 17 FIGURE 6: Chien laobe ou de race local ........................................................... 20 FIGURE 7: Cycle de transmission du virus rabique chez les différentes catégories de chiens. ............................................................................................ 23 FIGURE 8: Interaction entre les 3 types de cycles épidémiologiques : rage canine, rage selvatique et rage des chéiroptères.................................................. 26 FIGURE 9: Répartition géographique des secteurs enquêtés à Ouagadougou.. 36 FIGURE 10: Evolution annuelle du nombre de personnes mordues et de personnes traitées de 2001 a 2013 à Ouagadougou. ........................................... 41 FIGURE 11: Répartition annuelle des différents types de PPE chez les personnes traitées de 2001 à 2013 à Ouagadougou. ........................................... 42 FIGURE 12: Evolution annuelle de la demande en doses vaccinales pour la PPE de 2001 à 2013 à ouagadougou ........................................................................... 42 FIGURE 13: Répartition annuelle des animaux mis en observation de 2010 à 2013 à l’ENESA de Ouagadougou...................................................................... 43 FIGURE 14: Evolution annuelle des taux d’incidence rabique chez différentes espèces animales de 2001 à 2013 à Ouagadougou.............................................. 45 FIGURE 15: Statut vaccinal annuel chez les animaux mordeurs de 2001 à 2013 à Ouagadougou .................................................................................................... 45 FIGURE 16: Analyse combinée intégrant 6 variables de connaissance, Ouagadougou, 2014............................................................................................. 51
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LISTE DES TABLEAUX TABLEAU I : Types de contact, niveau d’exposition et PPE recommandée ... 19 TABLEAU II: Effectifs des échantillons et taux de positivité chez les différentes catégories animales testées à la DLNE de Ouagadougou ................. 44 TABLEAU III: Indicateurs sociodémographiques de la population enquêtée, ouagadougou, 2014.E .......................................................................................... 47 TABLEAU IV: Présence de chiens selon le type d’habitation et le niveau d’étude, ouagadougou, 2014. .............................................................................. 47 TABLEAU V: Variables de connaissances évaluées chez les enquêtés, Ouagadougou, 2014............................................................................................. 50 TABLEAU VI: Lutte contre la rage et responsabilités des propriétaires des chiens, Ouagadougou, 2014 ................................................................................ 53 TABLEAU VII: Connaissance sur la rage, la lutte et les responsabilités des propriétaires et les effets des déterminants de la connaissance. ......................... 54
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ................................................................................................. 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................... 4 CHAPITRE
I:
LE
BURKINA
FASO
ET
LA
COMMUNE
DE
OUAGADOUGOU ............................................................................................... 5 1.1. Généralités sur le Burkina Faso ..................................................................... 5 1.1.1. Géographie et organisation administrative.................................................. 5 1.1.2. Données sur la démographie humaine ........................................................ 5 1.1.3. Politique de santé et situation sanitaire ....................................................... 6 I.2. Présentation de la commune de Ouagadougou ............................................... 7 I.2.1. Géographie et organisation administrative .................................................. 7 1.2.2. Démographie humaine ................................................................................ 7 1.2.3. Organisation sanitaire .................................................................................. 8 CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA RAGE ............................................ 11 2.1. Rappel de l’historique de la rage dans le monde ......................................... 11 2.2. Physiopathologie et transmission de la rage à l’homme .............................. 11 2.3. Impact socio-économique de la rage ............................................................ 16 CHAPITRE III : LE CHIEN AU BURKINA FASO ET ROLE DU CHIEN DANS L’EPIDEMIOLOGIE DE LA RAGE ..................................................... 20 3.1. Place du chien dans la société burkinabè ..................................................... 20 3.1.1. Nombre et races de chien .......................................................................... 20 3.1.2. Utilité et fonctions du chien ...................................................................... 21 3.1.3. Ethnologie canine ...................................................................................... 22
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3.1.4. Mode de vie et alimentation du chien ....................................................... 24 3.2. Epidémiologie de la rage .............................................................................. 24 3.2.1. Rôles des carnivores sauvages .................................................................. 24 3.2.2. Rôles des animaux domestiques ................................................................ 25 3.2.3. Les cycles épidémiologiques de la rage .................................................... 25 CHAPITRE IV : MESURES DE LUTTE CONTRE LA RAGE CANINE ....... 27 4.1. Législation zoo-sanitaire et éducation de l’opinion publique sur la rage .... 27 4.2. Vaccination de masse des carnivores ........................................................... 27 4.3. Maîtrise des populations canines.................................................................. 29 4.4. Surveillance et Diagnostic de la rage ........................................................... 31 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ...................................... 34 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ................................................... 35 1.1.
Types et cadres d’étude .......................................................................... 35
1.1.1. Enquête rétrospective.............................................................................. 35 1.1.2. Enquête transversale ............................................................................... 36 1.2.
Matériel ................................................................................................... 37
1.2.1. Matériel technique et logistique ................................................................ 37 1.2.2. Population d’étude .................................................................................... 37 1.3.
Méthodologie de recherche..................................................................... 38
1.3.1. Réalisation des enquêtes ........................................................................... 39 1.3.2. Saisie des données et analyses statistiques ............................................... 39 CHAPITRE II : RESULTATS ............................................................................ 41 2.1. Situation épidémiologique de la rage à Ouagadougou de 2001 à 2013 ....... 41 2.1.1. Au Centre National Traitement Antirabique ............................................. 41
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2.1.2. A la Clinique de l’Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale......... 43 2.1.3. A la Direction du Laboratoire National d’Elevage ................................... 44 2.2. Enquête connaissances-attitudes-perceptions auprès des ménages ............. 46 2.2.1. Description sociodémographique de la population d’étude ...................... 46 2.2.2. Connaissances et comportements des populations sur la rage .................. 48 2.2.3. Responsabilités des propriétaires de carnivores dans la lutte contre la rage ............................................................................................................................. 52 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ......................... 56 3.1. Discussion .................................................................................................... 56 3.1.1. Lieu et période d’étude .............................................................................. 56 3.1.2. Méthodologie et difficultés rencontrées .................................................... 56 3.1.3. Situation épidémiologique de la rage à Ouagadougou de 2001 à 2013 .... 57 3.1.4. Enquête connaissances-attitudes-perceptions auprès des ménages .......... 61 3.2. Recommandations ........................................................................................ 66 CONCLUSION ................................................................................................... 70 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 74 WEBOGRAPHIE ................................................................................................ 83 ANNEXES .......................................................................................................... 85
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INTRODUCTION INTRODUCTION La rage est une maladie infectieuse due à un virus neurotrope appartenant au genre Lyssavirus de la famille des Rhabdoviridae [SABETA et al., 2003]. Elle compte parmi les pathologies virales les plus virulentes et mortelles communes à l’homme et aux animaux car l’expression clinique entraine inéluctablement la mort du malade. La rage constitue de nos jours une zoonose préoccupante dans le monde entier. Elle est cependant une maladie négligée [BOURHY et al., 2010], endémique dans la plupart des pays africains et asiatiques. Elle représente un grave problème de santé publique notamment dans les pays en développement [TALBI et al., 2009]. En 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait, lors de la réunion des experts, que les zoonoses sont souvent
oubliées
par
les
gouvernements,
les
organisations
non
gouvernementales et les donateurs. Le rapport de la réunion soutenait que : « ces maladies jouent un rôle clé dans la perpétuation de la pauvreté » et que « la lutte contre les zoonoses peut être un moyen à la fois efficace et économique de réduction de la pauvreté » [OMS/DFID, 2005]. La rage est une zoonose transmissible à l’homme par morsure, griffure, léchage sur une plaie par un animal enragé, par projection de matières virulentes sur les muqueuses ou par greffe de tissu issu de patient infecté [BOURHY, 2007]. Cette encéphalo-myélite mortelle connue depuis plusieurs siècles est maintenant évitable par l’administration à temps opportun du traitement antirabique et de la sérothérapie lors de la prise en charge médicale post-exposition [WARRELL et WARRELL, 2004]. Cependant, en dépit des énormes progrès de la médecine moderne et de la disponibilité de vaccins très efficaces [DODET et al., 2008], plus de 55 000 personnes par an meurent malheureusement de la rage dans le monde dont 24 000 à 30 000 décès en Afrique [KNOBEL et al., 2005]. Les enfants, qui jouent avec les chiens, sont parmi les plus exposés [KABORE, 2014]. Ces données font de la rage l’une des dix infections les plus
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effroyablement meurtrières dans le monde. Le chien est le principal réservoir et vecteur de la rage chez l’homme [HAMPSON et al., 2009]. Il est responsable de plus de 90% des cas humains surtout en Afrique et en Asie. Si la rage canine semble régresser dans plusieurs pays de l’Europe du fait de la vaccination orale massive des renards, il ne faut pas sous-estimer la gravité de cette maladie dans certaines parties du monde moins favorisées où elle demeure très peu maitrisée. Dans de nombreux pays africains, les statistiques sur cette pathologie
demeurent
insuffisantes
et
par
conséquent,
les
données
épidémiologiques sont éparses [TIEMBRE et al., 2010]. Face à la gravité de l’infection rabique, dans quelques pays à l’instar du Sénégal, des travaux en médecine vétérinaire et humaine ont été suscités dans le sens de répondre à la problématique de la sous-notification des cas de rage, rendant difficile la mobilisation des ressources auprès des bailleurs pour l’élimination de ce fléau [AKAKPO et al., 1986 ; AKAKPO, 1985]. Malheureusement, au Burkina Faso, pays connu endémique de rage, peu d’études ont été effectuées et il y a par conséquent une insuffisance de données statistiques relatives à la connaissance épidémiologique de la maladie et à la démographie canine, à même de pouvoir attirer l’attention des décideurs. En outre, à notre connaissance, aucune étude n’a été mise en place en vue d’évaluer le niveau de connaissance de la population sur cette pathologie. Cette étude vise ainsi à améliorer la connaissance de l’épidémiologie de la rage animale et humaine au Burkina Faso, afin de permettre une meilleure planification de la lutte. Dans ce cadre, elle s’attèle spécifiquement à: - Décrire la situation épidémiologique de la rage canine et humaine à Ouagadougou de 2001 à 2013; - Evaluer les connaissances, attitudes et perceptions (CAP) des populations de Ouagadougou en matière de rage ; et estimer la taille de la population canine ;
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- Formuler des recommandations pour une meilleure prise en charge de la pathologie au Burkina Faso. Afin
de
faciliter
et
de
bien
guider
la
réflexion,
les
deux
(02)
hypothèses suivantes ont été formulées : - La rage animale est endémique et constitue une véritable menace pour la santé publique au Burkina Faso. - Au Burkina Faso, le niveau de connaissance et les comportements de la population au regard de la maladie n’est pas suffisant pour aboutir à une lutte efficace. Pour atteindre ces objectifs, nous avons, d’abord conduit une enquête rétrospective sur la période de 2001 à 2013 et ce à travers une analyse de données colligées auprès de structures intervenant dans la lutte contre la rage : le Centre National de Traitement Antirabique (CNTAR), la clinique de l’Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale (ENESA) et la Direction du Laboratoire National d’Elevage (DLNE). En outre, une enquête transversale sur les connaissances, attitudes et perceptions a été conduite auprès des ménages de la ville de Ouagadougou. C’est ainsi que le présent document comporte 2 parties. La première partie consiste en une revue bibliographique sur le Burkina Faso, les aspects épidémiologiques de la rage et le chien qui en est le principal réservoir. La seconde partie fait essentiellement la synthèse des résultats sur la situation épidémiologique de la rage au Burkina Faso et les connaissances, attitudes et perceptions des populations à Ouagadougou.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE PREMIERE PARTIE :
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : LE BURKINA FASO ET LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU 1.1. Généralités sur le Burkina Faso 1.1.1. Géographie et organisation administrative Situé dans la boucle du Niger, le Burkina Faso ou « pays des Hommes intègres » est localisé au cœur de l’Afrique Occidentale et est sans débouché sur la mer. Depuis les indépendances en 1960, sa capitale est Ouagadougou. Le Burkina Faso s’étend sur 272 967 km² et est limité au Nord et à l'Ouest par le Mali, au Nord par le Niger, au Sudest par le Bénin et au Sud par le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Le pays est divisé en 13 régions administratives, 45 provinces, 350 communes urbaines et rurales, 3800 villages et arrondissements [Figure 1, page 9]. Le relief y est peu marqué et les trois quarts du territoire sont occupés par une vaste pénéplaine dont l'altitude moyenne ne dépasse pas 400 m [INSD, 2010]. Sur le plan hydrographique, trois fleuves, le Mouhoun, le Nazinon et le Nakambé, drainent le pays et le point le plus proche de l’Atlantique en est distant de 500 km. Positionné entre 9°200 de latitude Sud et 15°540 de latitude Nord, 2°200 de longitude Est et 5°300 de longitude Ouest, le Burkina Faso fait partie de la zone soudanienne et bénéficie d’un climat tropical sec à deux saisons : une saison sèche de novembre à juin et une saison pluvieuse de juillet à octobre [INSD, 2010]. Les précipitations sont, en général, faibles et mal réparties sur l’ensemble du territoire, variant entre 300 mm au Nord et 1200 mm au Sud [INSD, 2010]. 1.1.2. Données sur la démographie humaine Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2006 [INSD, 2006], la population du Burkina Faso s’élevait à 14 017 262 habitants dont 52 % de femmes et 48 % d’hommes. Le taux d’accroissement intercensitaire était estimé à 3,1 %. À ce rythme, la population du Burkina Faso doublerait en 2038. Cette croissance soutenue de la population minimise l’impact des initiatives publiques (politiques de santé notamment) pour le développement humain.
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Les résultats de ce recensement avaient également montré que 77 % des habitants résidaient en milieu rural. Les moins de 15 ans représentaient 47 % de la population. Les enfants de moins de 18 ans représentaient 54 % de la population. Par ailleurs, le niveau d’instruction de la population était faible : 71 % des Burkinabè de 6 ans et plus n’avaient aucun niveau d’instruction, 21 % avaient un niveau primaire et seulement 9 % avaient un niveau secondaire ou plus. Toujours en 2006, l’islam était la religion majoritaire au Burkina Faso (61 % de la population). Ensuite venaient respectivement la religion catholique (19 %), l’animisme (15 %) et la religion protestante (4 %). 1.1.3. Politique de santé et situation sanitaire L’évolution du système de santé et de l’état de santé de la population burkinabè est tributaire des programmes et actions mis en œuvre depuis la période des indépendances. De 1960 à 1979, le système de santé disposait d’un plan cadre qui avait mis l’accent sur les campagnes de lutte contre les maladies transmissibles. Par contre, la période 19801990 s’était distinguée par la mise en œuvre du programme sanitaire national avec le renforcement de la décentralisation des services de santé. Entre 1991 et 2000, l’administration sanitaire a été marquée par une grande décentralisation des services de santé. De nos jours, le territoire est divisé en treize régions sanitaires correspondant aux régions administratives. Les structures publiques de santé sont organisées en trois niveaux : - Le niveau 1 : correspond au district sanitaire (DS) - Le niveau 2 : représenté par le Centre hospitalier régional (CHR). - Le niveau 3 : constitué par le Centre hospitalier universitaire (CHU). Malgré les efforts du gouvernement et l’appui des partenaires extérieurs, la situation sanitaire du Burkina Faso n’est toujours pas reluisante.
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I.2. Présentation de la commune de Ouagadougou I.2.1. Géographie et organisation administrative D’une superficie de 518 Km2, Ouagadougou est la plus grande agglomération du Burkina Faso [MAIRIE DE OUAGADOUGOU, 2011]. Située au cœur du pays, la ville est également le chef-lieu de la province du Kadiogo et de la région du centre. La commune de Ouagadougou est limitée au Nord par les communes rurales de Pabré et de Loumbila, à l’Est par la commune rurale de Saaba, au Sud par celles de Koubri et de Komsilga et à l’Ouest par celle de Tanghin-dassouri. Depuis la nouvelle répartition régie par la loi 2009-0066/an du 22 décembre 2009, la commune regroupe 12 arrondissements et 55 secteurs [Figure 2, page 10]. Du fait de son statut à la fois de capitale d’Etat et de chef lieu de région, de province et de département, Ouagadougou abrite le siège de tous les départements ministériels et les services centraux du pays. La ville bénéficie de l’influence du climat nord soudanien de par sa situation géographique. La faible densité du couvert végétal, résultat de l’action anthropique et le braconnage ont fortement contribué à la réduction importante de la faune sauvage. En dehors de la petite faune (rat, écureuil, lièvre, etc.) et des oiseaux, le gros gibier est quasi-inexistant. 1.2.2. Démographie humaine La commune de Ouagadougou avait une population estimée à 1 915 102 habitants en 2012 [KABORE, 2014]. Elle doit 54,6% de sa population à l’exode rurale. Près de 12 % de la population du Burkina Faso réside à Ouagadougou. En 2010, le taux d’accroissement de la population était à 6%. Entre 1997 et 2006, la surface lotie de la ville avait été multipliée par 2,8 (de 13 100 ha à 36 600 ha) et la commune a dû faire face aux effets d’une croissance démographique significative et au développement de zones périphériques d’occupation spontanée [BURKINA FASO, 2012].
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1.2.3. Organisation sanitaire Au plan sanitaire, Ouagadougou est le chef-lieu de la région sanitaire du centre qui est découpée en 5 districts sanitaires (DS) auxquels se rattache le Centre National de Traitement Antirabique (CNTAR). Les infrastructures sanitaires de la région sont pour l’essentiel situées dans la commune. Elles se composent de deux (02) Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), cinq (05) Centres Médicaux avec Antenne chirurgicale (CMA), sept (07) Centres Médicaux sans antenne chirurgicale (CM) et soixante et un (61) Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) [BURKINA FASO, 2012]. En ce qui concerne la santé publique vétérinaire, la ville abrite la Direction générale des Services Vétérinaires (DGSV), l’Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale (ENESA) et de nombreuses structures vétérinaires privées.
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Figure 1: Carte du dĂŠcoupage administratif du Burkina Faso [INSD, 2010].
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Figure 2 : Carte administrative de la commune de Ouagadougou [COMMUNE DE OUAGADOUGOU, 2011].
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CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA RAGE 2.1. Rappel de l’historique de la rage dans le monde La rage est une maladie connue depuis l’Antiquité (3500 ans avant J.C.). Les premières recherches datent de 1879 par GALTIER, puis en 1881, Pasteur et collaborateurs démontrèrent la virulence sur le système nerveux et l’intérêt de l’inoculation intracérébrale du virus dans la reproduction de la maladie. Les travaux de Pasteur sur l’atténuation du virus ont permis en 1885 la première vaccination antirabique chez l’Homme. En effet, le vaccin a été administré à un jeune berger alsacien de 9 ans, Joseph MEISTER, mordu par un chien enragé [HOENIG, 1986]. Plus tard, de nombreux autres travaux ont été effectués dans le domaine du diagnostic, du traitement, de l’épidémiologie, de la virologie, de l’immunologie et de la pathogénie de la rage. 2.2. Physiopathologie et transmission de la rage à l’homme Le virus appartient au genre Lyssavirus et à la famille des Rhabdoviridae. Il se présente sous la forme d'une balle de fusil. C’est une particule hémisphérique à une extrémité, et plane à l'autre, qui mesure en moyenne 180 nm de long et 75 nm de diamètre. De forme cylindrique, il possède une enveloppe qui recouvre une nucléocapside hélicoïdale et filamenteuse [Figure 3, page 12]. Dans l’enveloppe lipidique s’intercalent deux types de protéines : protéine G et protéine M. La nucléocapside qui renferme le génome viral est un agencement de trois protéines : protéine N, protéine P et la protéine L.
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Figure 3: Structure du virus rabique [BOURHY., 1999]. En Afrique, on rencontre trois clades de virus rabique selon l’origine géographique. On retrouve ainsi le clade cosmopolitain (avec la lignée Afrique 1) dominant en Afrique du Nord, le clade Afrique 2 en Afrique de l’Ouest et du Centre et le clade Afrique 3 des mangoustes dont la zone de répartition est limitée en Afrique du Sud. Les clades Afrique 1 et Afrique 2 qui regroupent les virus des canidés, principalement véhiculés par les chiens ont une large répartition géographique sur le continent [CLEAVELAND et al., 2006]. Tous les mammifères, domestiques ou sauvages et l’Homme sont réceptifs au virus rabique, toujours fatal une fois les signes cliniques apparus [HEMACHUDHA et al., 2002]. A l’exception de quelques rares pays indemnes (France, Grande-Bretagne, Suède, Japon et les îles du Pacifique), tous les continents sont endémiques du virus rabique et le chien reste le principal réservoir [HAYMAN et al., 2011].
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Le mode de transmission le plus courant est la morsure par un animal infecté par le virus rabique. La gravité de morsure permet de classer 3 catégories d’exposition [Tableau I, page 19]: Catégorie I : léchage sur une peau inerte. Catégorie II : mordillage ou griffures minimes avec abrasions cutanées mais sans saignement. Catégorie III : morsures ou griffures transdermiques uniques ou multiples ou léchage sur peau lésée. La rage peut également se transmettre par la consommation de la viande contenant le virus [HOFMEYR et al., 2004]. La transmission par les aérosols a été aussi évoquée, notamment lors des manipulations de laboratoire ou des visites de grottes habitées par des colonies très importantes de chauve-souris (1 cas aux Etats Unis d’Amérique). Néanmoins, ce mode de transmission par inhalation est exceptionnel [HAKIM, 2010]. Concernant la pathologie, la morsure permet l’inoculation du virus via la salive dans le tissu musculaire sous-jacent où il se multiplie localement pour créer une dose infectieuse. Le virus pénètre dans les terminaisons nerveuses des neurones périphériques. Ensuite survient l’invasion par voie axonale centripète du système nerveux. Il est transporté par flux rétrograde vers le corps cellulaire où il se multiplie. Les nouveaux virions sont transportés vers les synapses et infectent de nouveaux neurones. Le virus arrive au cerveau où il se réplique activement. Ce trajet correspond à l’incubation de la rage qui dure classiquement de 3 semaines à 3 mois (avec des extrêmes allant de 4 jours à 7 ans) [WHO, 2005 ; STRADY et al., 2009]. Il s’ensuit la diffusion par voie nerveuse centrifuge à partir du cerveau : c’est la période infectieuse et elle varie entre 2
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jours et 2 semaines chez les animaux [HAMPSON et al., 2009]. Le virus diffuse vers les autres organes et tissus notamment les glandes salivaires où il continue à se multiplier [Figure 4, page 15]. La production de particules virales dans les glandes salivaires permettra à l’animal infecté de transmettre la rage à un autre animal ou à l’Homme à l’occasion d’une morsure. Les symptômes de la rage sont variables suivant l’espèce animale. Les carnivores font une rage dite « furieuse » suivie d’une phase paralytique, alors que les herbivores et les rongeurs font d’emblée une rage paralytique (ENVA, 2006). L’atteinte du cerveau se caractérise par des lésions inflammatoires : infiltration cellulaire et périvascularite. L’altération des fonctions nerveuses permet de comprendre l’origine de l’expression clinique de la rage. Ainsi, les comportements d’agressivité sont liés à des altérations du métabolisme des neurotransmetteurs impliqués dans la régulation des fonctions. En effet, il y a décharge de la dopamine qui est une neurohormone qui agit sur le système limbique entrainant une exacerbation de l’agressivité. Les paralysies ultérieures, par contre, résultent de la lyse des cellules nerveuses. Les personnes victimes de morsure doivent bénéficier de la prophylaxie postexposition (PPE) le plus tôt possible durant la période d’incubation afin de prévenir la rage clinique. Une légère morsure au niveau des membres inférieurs ou des morsures très légères sont souvent associées à de longues périodes d’incubation [WARREL et WARRELL, 2004]. Il a été rapporté que la plus longue durée d’incubation a dépassé 6 ans [JOHNSON et al., 2008]. Cependant 90% des personnes mordues développent la maladie durant les 6 premiers mois après exposition [LAKHANPAL et SHARMA, 1985]. Dans 100% des cas, la rage conduit inévitablement à la mort une fois les signes cliniques apparus, exception faite d’un seul cas survécu dans l’histoire [WILLOUGHBY et al., 2005]. La durée de la maladie varie chez l’animal de 2 jours à 2 semaines approximativement [HAMPSON et al., 2009].
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Figure 4: Physiopathologie de la rage chez l’animal (à gauche) et chez l’homme (à droite) [DECOSTER et LEMAHIEU, 2007].
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2.3. Impact socio-économique de la rage Chaque année, plus de 10 millions de personnes sont traitées suite à une exposition au virus rabique [KNOBEL et al., 2005]. La grande majorité des cas de rage humaine survient dans les pays non développés en Afrique tropicale et en Asie [WARRELL et WARRELL, 1995] où les communautés rurales vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ainsi, le risque et le fardeau socioéconomique de la maladie sont importants chez les populations les plus vulnérables de la société. Les enfants demeurent les plus exposés, notamment en milieu rural où l’accès au vaccin antirabique demeure, cependant, difficile. Chaque fois qu’un cas de rage humaine survient, la souffrance du malade et sa mort connue inévitable entraine une psychose énorme pour la famille, la communauté et même le personnel soignant [WARREL et WARRELL, 2004]. Quant à l’impact économique de la maladie, il est très lourd pour les pays endémiques. Une étude conduite par KNOBEL en 2005, avait estimé la dépense annuelle globale due à la rage à plus de 500 millions de dollars en Afrique (pertes directes et indirectes). Des données obtenues par NITCHEMAN [1983] et actualisées au taux d’inflation de 8%, en 1985, évaluaient à 218 680 880 FCFA la dépense totale du Burkina Faso pour la PPE de 8800 personnes mordues en 12 ans. Par ailleurs, le coût très élevé de la PPE entraine un manque à gagner certain pour les personnes pauvres et les pays en développement. En outre, des mortalités dues à la rage peuvent être observées chez les animaux de production, entrainant des pertes économiques substantielles pour la subsistance des communautés agropasteurs. Les longues distances et les coûts liés aux multiples déplacements vers les centres de prophylaxie, peuvent retarder l’accès des personnes mordues au traitement augmentant le risque de faire la maladie [HAMPSON et al., 2009]. La figure 5 [page 17] est une illustration qui montrait qu’en 2010, 83% des dépenses liées à la rage en Afrique étaient consacrées à la PPE. Les coûts indirects engendrés par les nombreuses visites hospitalières des personnes mordues, l’arrêt de leurs occupations et les frais
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médicaux représentaient 59,5% des pertes économiques liées à la maladie. Ainsi selon KNOBEL et al [2005], plusieurs pays africains dépensent environ 196 millions de dollars chaque année pour l’importation des vaccins quand les pertes de bétails des populations sont estimées à 12,3 millions de dollars par an.
Figure 5: Répartition de l’impact économique de la rage canine en Afrique [LEMBO et al., 2010]. PET : Post Exposition Traitment
2.4. Prévention et traitement de la rage humaine L’incidence des personnes mordues peut être contrôlée à travers l’intervention chez les réservoirs canins. Bien que sous contrôle dans plusieurs pays développés [LEMBO et al., 2011], la rage semble une maladie négligée en Afrique et en Asie, en partie à cause de l’insuffisance des mesures d’épidémiosurveillance et du manque de statistiques fiables sur l’incidence de la maladie [KNOBEL et al., 2005 ; CLEAVELAND et al., 2002]. Le vaccin antirabique est généralement disponible pour la prévention animale et humaine [ERTL, 2009]. La vaccination pré-exposition est proposée aux personnes à risque élevé d’exposition comme le personnel de laboratoire qui travaille sur le virus rabique, les vétérinaires, les personnes manipulant des animaux ou celles qui sont chargées de surveiller la faune sauvage, ainsi que les
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personnes qui vivent ou qui voyagent dans des endroits connus endémiques de rage. Cette vaccination préventive, généralement par injection intramusculaire, nécessite trois doses de vaccin inactivé à raison de 2,5 UI par dose, administrées aux jours J0, J7 et J28. Une injection de rappel est administrée un an après la primovaccination, avec ensuite un rappel tous les cinq ans [OMS, 2007]. Presque toutes les mortalités dues à la rage humaine peuvent être évitées par une bonne gestion de la plaie de morsure et une prompte PPE [RUPPRECHT, 2006 ; QUIAMBAO et al., 2005]. Si le traitement post-exposition est une étape essentielle pour l’évitement de mortalités humaines, il n’est pas une solution économiquement viable [HAMPSON et al., 2011, SHIM et al., 2009]. En effet, il nécessite plusieurs consultations à l’hôpital. Les difficultés liées au déplacement et au coût du traitement constitue également une barrière pour les personnes pauvres au respect des protocoles recommandés par l’OMS à savoir: Le protocole d’Essen : il consiste en une série de 5 doses de vaccin par voie intramusculaire aux jours suivants : J0, J3, J7, J14 et J28 [OIE, 2014]. Le protocole de Zagreb : il totalise 4 injections par la voie intramusculaire dont 2 à J0, 1 à J7 et 1 à J21. Ce schéma vaccinal simplifié 2-1-1 a d’importants avantages notamment en termes de diminution des déplacements [OIE, 2014]. Le protocole de vaccination pré-exposition : dans ces conditions, on injecte une série de 3 doses en primovaccination en intramusculaire à J0, J7 et J21 ; suivi d’un rappel à un an puis tous les 5 ans [OIE, 2014]. Par rapport à l’administration courante par voie intramusculaire, la voie intradermique est tout aussi sûre et très immunogène. L’administration intradermique d’une PPE ne nécessite que de faibles doses de vaccins (0,1ml au lieu de 1ml), réduisant de 60 à 80% les coûts directs. On utilise des vaccins ayant la même activité en intramusculaire ou intradermique (OMS, 2010). Deux
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schémas vaccinaux par voie intradermique ont été validés par l’OMS en 1996 [AUBRY, 2013]:
Le protocole d’Oxford : 8 injections à J0, 4 à J7, 1 à J28 et 1 à J90. Le protocole de la Thaï Red Cross : 2 injections à J0, 2 à J3, 2 à J7, 1 à J28 et 1 à J90. Chez une personne ayant subi une morsure de catégorie III ou immunodéprimée ayant subi une morsure de catégorie II, l’application du protocole d’Essen en association avec des immunoglobulines est recommandée (DUCHE, 2014). Tableau I : Types de contact, niveau d’exposition et PPE recommandée [AUBRY, 2013] Type de contact avec un animal sauvage Type ou domestique chez lequel la rage est d’exposition avérée ou soupçonnée ou qu'on ne peut soumettre à des tests. La personne a touché ou nourri l'animal. L'animal a léché une surface Nulle I de peau intacte. L'animal a mordillé la peau exposée.
II
III
Egratignures ou éraflures mineures sans saignement. Mineure
Morsure(s) ou griffure(s) avec pénétration de la peau ou l'animal a léché une surface de peau lésée. La salive de l'animal a contaminé la Grave muqueuse. Exposition aux chauvessouris.
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Traitement recommandé après exposition
Aucun si les faits sont connus avec certitude Administrer immédiatement le vaccin. Arrêter le traitement si l’animal reste sain pendant une période d'observation de 10 jours ou est déclaré négatif pour la rage par un laboratoire compétent utilisant des méthodes diagnostiques appropriées. Administrer immédiatement immunoglobulines et vaccin antirabique. Puis, même conduite qu’en II.
CHAPITRE III : LE CHIEN AU BURKINA FASO ET ROLE DU CHIEN DANS L’EPIDEMIOLOGIE DE LA RAGE 3.1. Place du chien dans la société burkinabè 3.1.1. Nombre et races de chien Au Burkina Faso, le chien (Canis familiaris) est très important dans la société car on le retrouve dans plusieurs secteurs d’activités (élevage, chasse, commerce) et dans les agglomérations. En 1989, le nombre de chiens au Burkina Faso était estimé à 870 000 têtes [KOULDIATI, 1989]. La méthode d’estimation utilisée était celle de la FAO, selon laquelle le nombre de chiens représente environ 10% de la population humaine pour un pays donné [KOULDIATI, 1989]. Les chiens de race locale ou Laobés étaient les plus nombreux [Figure 6]. Toutes les robes qui caractérisent cette race y sont présentes avec une prédominance pour les robes fauve et noire. Ils sont prolifiques: quatre à huit chiots par portée [AKAKPO, 1985]. A côté de cette catégorie très majoritaire, on trouve dans les centres urbains, des chiens de races étrangères bien entretenus le plus souvent par des expatriés ou des personnes nanties. Il s’agit de chiens de race Berger Allemand, du Boxer, du Labrador, du Rottweiler [EVORA, 2002] dont la beauté est admirée par les propriétaires.
Figure 6: Chien Laobé ou de race locale [INSTITUT PASTEUR, 2005].
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3.1.2. Utilité et fonctions du chien Le chien occupe une place importante dans la société burkinabè à bien des égards. Il est en effet possible de distinguer plusieurs utilités du chien : La garde : Le chien de garde est le plus prisé tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Animal docile, il doit aboyer dès qu’un intrus s’approche de la maison de son propriétaire. C’est l’animal domestique au sens propre du terme. Il est attaché durant le jour et libéré la nuit, pour assurer sa fonction de gardien. En revanche, le chien de berger n’est jamais attaché car il garde le troupeau. La chasse : Certains chiens sont utilisés au Burkina pour leurs aptitudes à la chasse. Ils ont pour rôle de détecter et d’attraper le gibier pour leurs maîtres. Selon HADZI [1979], la récompense pour les bons services se révèle dans l’amélioration de la ration par l’apport d’aliments carnés. Notons que le chien de berger peut aussi jouer le rôle de chien de chasse. La vidange : Dans beaucoup de familles au Burkina Faso, le chien est requis pour nettoyer les restes d’aliments et les déjections que les enfants font à même le sol. Ceci témoigne une fois de plus des mauvaises conditions d'alimentation de ces carnivores. La valeur thérapeutique de la salive et du poil du chien : Une croyance populaire au Burkina Faso ajoute une note originale à l'utilité du chien. Ainsi, la salive de l'animal est réputée avoir certaines propriétés antimicrobiennes et curatives. C'est pourquoi, on se laisse donc lécher volontiers une plaie par son chien, convaincu que celle-ci guérit plus vite, tout en ignorant les conséquences hygiéniques dues à la présence éventuelle d'agents zoonotiques et en particulier du virus rabique dans la salive de l'animal. De même, après une morsure par un chien, beaucoup de personnes se contentent d'arracher les poils du chien mordeur pour les appliquer sur la blessure. Ces comportements des populations ont bien souvent des conséquences non négligeables sur le devenir de la personne mordue et de l’incidence de la rage.
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L’intérêt économique : Les chiens se reproduisent selon les lois de la nature. Leurs maîtres, loin de maitriser les naissances, souhaitent parfois avoir le plus de petits possibles, afin de les offrir gracieusement ou mieux de les vendre. Au Burkina Faso, le chien fait l'objet d'un abattage en vue de la consommation humaine. Il y a des marchés locaux réputés pour la vente de la viande de chien. 3.1.3. Ethnologie canine Quelques rares cas de chiens dits domestiques sont maintenus le jour dans la cour attaché ou dans un abri clos. La grande majorité des chiens dans les quartiers de Ouagadougou sont perpétuellement et librement en circulation. Dans la population canine en général, on peut distinguer trois sous-populations [Figure 6, page 20]: les chiens domestiques, les chiens errants occasionnels et les chiens errants permanents [AKAKPO, 1985] : Les chiens domestiques : ils ont un propriétaire, un domicile et sont bien entretenus (nourris, vaccinés et soignés). Ils sortent généralement avec une laisse [MIGAN, 2007]. C’est la catégorie de chiens la moins dangereuse pour la santé publique. Il s’agit couramment des chiens de races étrangères entretenus par des expatriés et des personnes nanties qui vivent dans les quartiers résidentiels de la capitale. Les chiens errants occasionnels : Le chien errant occasionnel a un domicile, un propriétaire qui ne s’occupe de l’animal qu’occasionnellement. L’animal est par moments dans les dépotoirs et les marchés à la recherche de nourriture. Il est en contact avec les chiens errants permanents ; et à la maison, avec les propriétaires et a pour partenaires de jeux les enfants du propriétaire et du voisinage. Ce sont les chiens les plus dangereux sur le plan zoonotique : « ils vont "chercher" les maladies dehors pour les ramener dans les maisons » selon la maxime populaire. Cette catégorie de chiens appartient généralement soit à des propriétaires démunis, soit à ceux qui se désintéressent de l’alimentation et de la
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santé de leurs animaux [KOULDIATI, 1989]. C’est la catégorie de chiens détenus par la majorité des propriétaires à Ouagadougou. Les chiens errants permanents : Le chien errant permanent n’a ni propriétaire, ni domicile. Il s’agit d’animaux abandonnés parce que devenus trop encombrants, improductifs ou trop vieux pour satisfaire aux exigences du maître, ou inaptes à la garde ou encore des chiots abandonnés. Ces différentes catégories de chiens jouent un rôle important dans l’épidémiologie de la rage canine, surtout les chiens errants permanents, qui semblent être la sous-population la plus nombreuse, assurant dans les agglomérations, le rôle de réservoirs incontrôlés (figure 7). Leur effectif varie en fonction des mortalités, des naissances mais aussi des interventions de l’homme telles que l’abandon des animaux par des propriétaires qui partent en vacances, l’abandon des animaux « non utiles », animaux malades, de mauvais présage ou de mauvais augures [AKAKPO et ALAMBEDJI., 2001].
Figure 7: Cycle de transmission du virus rabique chez les différentes catégories de chiens [AKAKPO et ALAMBEDJI., 2001].
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3.1.4. Mode de vie et alimentation du chien La population canine se définit par un mode de vie, des habitudes et des besoins divers. En général, le mode de vie est caractérisé - exception faite aux chiens de races étrangères - par l’absence d’abri ou de niche [KOULDIATI, 1989]. Ils ne passent qu’une partie de la journée dans les habitations des propriétaires où ils s’approprient un coin de la cour. Les activités sexuelles se déroulent en deux périodes par an – la première d’avril à mai et la seconde d’octobre à novembre – et demeurent toujours non contrôlées par les propriétaires. Pour se nourrir, l’animal est très souvent laissé à lui-même. Il va chercher à se nourrir en dehors de la maison, dans les poubelles, décharges publiques et les marchés. En effet, selon AKAKPO [1985], ces animaux n’ont bien souvent de carnivore que de qualificatif, car la proportion des produits carnés consommée est très faible dans leur alimentation constituée de restes de repas. Seuls quelques propriétaires « consciencieux » leur réservent des restes de repas à base de céréales. A la limite, des os sont souvent réservés aux chiens pour améliorer leur alimentation par l’apport de minéraux. Cependant, les chiens de races étrangères bénéficient plus des soins de leurs propriétaires qui les nourrissent et les entretiennent bien. 3.2. Epidémiologie de la rage Le cycle épidémiologique est dépendant en grande partie des espèces affectées et de leurs modes de vie. 3.2.1. Rôles des carnivores sauvages Dans une région donnée, une espèce sauvage peut jouer un rôle dominant soit dans le mode de transmission, soit en tant que victime. Les animaux réservoirs varient selon les régions géographiques. Ainsi, en Afrique de l’ouest, le chacal et l’hyène constituent des réservoirs sauvages du virus rabique [MATTER, 1982]. Ces derniers peuvent ensuite transmettre la maladie aux carnivores domestiques à la faveur de contact surtout en zones rurales.
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3.2.2. Rôles des animaux domestiques Après l’infection, certains animaux ne sont pas susceptibles de transmettre la maladie : ce sont des culs de sac épidémiologiques (notamment les ruminants). Cependant, le chien reste le principal vecteur de la rage humaine en Afrique tropicale d’où est apparu l’intérêt d’analyser les relations entre le chien et les sociétés humaines. La contamination rabique serait favorisée par un élevage fortement transhumant en Afrique [SENEGAL, 1980]. En milieu rural, le chien de garde est souvent sollicité dans la conduite du troupeau de son maitre lors de la recherche des pâturages. Ces conditions favoriseraient, toutefois, les contacts entre les chiens domestiques et les carnivores sauvages. 3.2.3. Les cycles épidémiologiques de la rage Trois types de cycles épidémiologiques de la rage ont été distingués [Figure 8, page 26]: La rage sauvage ou selvatique : les principales espèces sauvages impliquées varient dans le monde. Pendant qu’en Europe le renard en est responsable, en Afrique c’est le chacal et l’hyène qui assurent le maintien de la rage selvatique. Ils assurent la transmission de la maladie aux carnivores domestiques à l’occasion de rencontre, et exceptionnellement à l’homme. La rage canine ou citadine : les vecteurs sont de loin le chien (dans 90% des cas) et le chat qui vivent avec les hommes. En l’absence de mesures adéquates de lutte, les pays infectés entrent dans un état d’enzootie permanent et continu avec des fluctuations en relation avec la biologie du vecteur canin. Les pics d’incidence sont observés généralement après la période des chaleurs des femelles.
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La rage des chéiroptères : des chauves-souris infectées peuvent éliminer le virus dans la salive [RHONE-MERIEUX, 1987]. Chez ces espèces, la morsure constitue le mode d’alimentation habituel, mais le virus peut également se transmettre via les aérosols chez les frugivores et les insectivores. Cette situation augmente considérablement les possibilités de transmission de la maladie dans les zones où les chiroptères sont infectés.
Figure 8: Interaction entre les 3 types de cycles épidémiologiques : rage canine, rage selvatique et rage des chiroptères [AKAKPO et ALAMBEDJI., 2001].
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CHAPITRE IV : MESURES DE LUTTE CONTRE LA RAGE CANINE 4.1. Législation zoo-sanitaire et éducation de l’opinion publique sur la rage La rage est restée longtemps une préoccupation dans le monde entier. Les cas de rage chez l’homme surviennent dans les territoires où les populations animales réservoirs du virus en sont infectés, les chiens domestiques en particulier [KNOBEL et al., 2005 ; KREBS et al., 1995]. Il existe une législation au niveau international sur la rage, notamment avec l’encadrement de l’OIE. La rage est une maladie à déclaration obligatoire au Burkina Faso. Dans le cadre du contrôle de cette endémie, le pays, à l’instar des autres pays membres de l’OIE, s’est doté d’une législation : KITI N° AN VII 113 FP-AGRI-EL du 27 septembre 1989 portant règlement de la police sanitaire au Burkina Faso. La police zoo-sanitaire au Burkina Faso, consacre en son titre III, cinq (05) articles sur la rage [Annexe 1]. Au delà de cette législation, les autorités vétérinaires du pays mènent des campagnes d’information et de formation des populations sur la rage. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la rage (28 septembre de chaque année) des ateliers de formation des acteurs concernés, des mini-campagnes
de
vaccination
des
carnivores
domestiques
et
des
communications de sensibilisation à travers divers supports médiatiques sont organisés par les agents du ministère des ressources animales. 4.2. Vaccination de masse des carnivores La rage canine et humaine peut être contrôlée à travers l’intervention chez le réservoir animal. Un vaccin efficace contre la rage est disponible suite aux travaux de Pasteur en 1885. La vaccination de masse des chiens est une méthode économiquement efficace pour le contrôle de la rage animale [KAARE et al., 2009 ; KAYALI et al., 2006 ; CLEAVELAND et al., 2003]. Des observations empiriques, des études de modèles de la transmission de la rage ont montré que
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cette pathologie peut être éradiquée si 70% de la population canine est régulièrement vaccinée [COLEMAN et al., 1996 ; WHO, 1987]. Des exemples à travers le monde (France, Tanzanie, Tchad) ont à plusieurs reprises démontré que la rage canine peut être maitrisée et des morts humaines évitées à l’aide de campagnes de vaccination massive des chiens [COLEMAN, 1999]. Malheureusement, en général, les services vétérinaires des pays africains ne disposent pas de budget conséquent pour l’organisation de larges campagnes de vaccination de masse. Par ailleurs, ces ressources financières, lorsqu’elles existent, sont souvent mobilisées lors de l’apparition d’autres épizooties [WHO, 2003 ; WHO, 2001]. Cependant, la croissance des populations canine et humaine, des cas d’exposition humaine au virus rabique (d’où l’incidence de la rage canine) et des coûts de lutte montrent que prévenir la mortalité humaine à travers la PPE continuera invariablement d’être onéreux, à moins que l’on soit capable de contrôler cette maladie chez les chiens domestiques [ZINSSTAG et al., 2009]. En effet, il a été constaté que les coûts directs et indirects engendrés par la morsure d’une personne par un chien, suffisent pour immuniser au moins 50 chiens [DODET, 2006]. Plusieurs pays asiatiques tels que la Thaïlande, le Vietnam et le Sri Lanka ont considérablement réduit les cas de rage humaine avec une forte utilisation de la PPE mais à un coût très élevé [DODET, 2006]. Au Vietnam, par exemple, la mortalité a baissé de 285 en 1996 à 82 en 2006 suite à l’administration de plus de 600 000 doses de PPE par an avec un coût annuel estimé à 27 millions de dollars [NATIONAL INSTITUTE OF HYGIENE AND EPIDEMIOLOGY, 2007]. Par ailleurs, la faible volonté et les difficultés qu’ont des propriétaires à conduire leurs animaux aux lieux de vaccination constituent un problème. Une étude menée par l’OMS avait conclu que les chiens divagants inaccessibles pour la vaccination représentaient moins de 15% de la population canine [WHO, 1988]. Etant donné que la plupart des chiens peuvent être vaccinés, une bonne
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couverture vaccinale peut être atteinte à travers des campagnes de vaccination de masse. Des projets pilotes de vaccination gratuite dans des zones urbaines et rurales en Afrique ont pu atteindre plus de 60% de taux de couverture vaccinale [LEMBO et al, 2010 ; KAYALI et al, 2003 ; CLEAVELAND et al, 2003]. Une étude conduite à Ndjamena (Tchad) avait noté une forte participation des propriétaires de chiens à une campagne de vaccination gratuite et en même temps un faible taux de chiens errants inaccessibles pour les besoins de la vaccination [WHO, 2003]. Malgré des échecs connus en Afrique, des programmes locaux bien conduits en Tanzanie et au Tchad ont abouti à des campagnes de vaccination des chiens qui ont montré une efficacité dans la réduction de l’incidence de la rage animale et humaine [KAARE et al., 2009 ; CLEAVELAND et al., 2003]. Le manque de moyens financiers et la négligence expliqueraient le plus souvent le faible engagement des propriétaires à faire vacciner leurs chiens. En effet, une vaccination payante organisée par les services publics plutôt que des prestataires privés, peut s’avérer contreproductive, avec de faibles taux de participation et une couverture vaccinale de moins de 30% résultant ainsi peu ou pas d’impact sur l’incidence de la rage [DÜRR, 2008]. 4.3. Maîtrise des populations canines Dans le cadre des besoins de planification pour une lutte performante contre la rage canine, les interventions officielles se basent sur une taille de population canine qui, malheureusement, est largement
sous-estimée. Par exemple,
GSELL [2006] avait trouvé dans une municipalité de la Tanzanie, que la population des chiens domestiques était six fois plus grande que celle notifiée officiellement. Bien que les méthodes standards d’estimation des populations canines existent (chiens/ménages, ratio chien : Homme [COLEMAN, 1999 ; DE BALOGH et al, 1993 ; WHO, 1988; WANDELER, 1985]), elles ne sont pas sans difficultés en Afrique (double propriété de chiens). Une estimation de
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la population des chiens domestiques est possible à partir de la population humaine recensée, et peut être corrigée en tenant compte de différents paramètres démographiques et écologiques [KNOBEL et al., 2008 ; WORLD SOCIETY FOR THE PROTECTION OF ANIMALS, 2008]. En Afrique, des études plus poussées peuvent être menées en vue d’identifier les déterminants de la possession de chiens par les personnes (la religion, l’âge et le sexe de chef de ménage, la taille du ménage, le statut socio-économique, la présence ou absence d’animaux d’élevage dans le ménage) [KNOBEL, 2009 ; KNOBEL et al., 2008, KAARE, 2007, , KITALA et al., 2001]. En Tanzanie, ces déterminants avaient été utilisés pour générer une cartographie de la densité canine et cela avait aidé à une meilleure planification des campagnes nationales de vaccination antirabique des chiens. A côté des chiens domestiques, une maitrise de la population des chiens errants et divagants (ou semi-errants) est nécessaire dans le cadre des stratégies de contrôle de la maladie. Il est communément évoqué que la majorité des chiens en Afrique n’ont pas de propriétaire et donc sont des animaux errants [LEMBO et al., 2010]. Et par conséquent, ces animaux sont inaccessibles pour la vaccination parentérale. On peut aisément comprendre la raison pour laquelle cette perception a surgi puisque des chiens sans aucun signe visible de propriété sont régulièrement observés. De nombreuses investigations, cependant, ont habituellement révélé qu’une vaste majorité des chiens ont un propriétaire et que peu de propriétaires sont « conscients » de leur responsabilité de s’occuper de la vaccination de son chien [LEMBO et al., 2010]. Des études réalisées en Afrique, et qui quantifient la proportion de la population canine sans propriétaire, ne sont pas nombreuses [GSELL, 2006 ; KAYALI et al., 2003 ; WHO, 1988]. La technique de capture-marquage-recapture et les enquêtes auprès des ménages en Afrique ont toutes montré d’importantes sousestimations des chiens sans propriétaires (Tunisie ,7% [WHO, 1988] ; 1%, 8%
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et 11% dans trois districts de N’Djamena au Tchad [KAYALI et al., 2003], et 1% en zone périurbaine en Tanzanie [GSELL, 2006]). Particulièrement, en Tanzanie, le site d’étude était choisi sur la base des informations rapportées sur de nombreux chiens divagants. En Afrique subsaharienne, la divagation des chiens n’est pas seulement liée au manque de propriété mais à l’absence de volonté ou l’incapacité des propriétaires à confiner leurs chiens [LEMBO et al., 2010]. L’abattage des chiens est souvent privilégié par les autorités locales ou nationales comme moyen de lutte contre la rage, cependant la réduction de la population canine, à elle seule, s’est montrée inefficace et souvent contreproductive [WHO, 2005]. 4.4. Surveillance et Diagnostic de la rage Les faibles capacités de surveillance et de diagnostic font que les données épidémiologiques et économiques sont insuffisantes. Par conséquent, il est difficile de quantifier le fardeau socioéconomique dû à la rage afin de motiver les décideurs et les bailleurs. En outre, l’évaluation de l’impact des efforts de lutte est difficile [RUPPRECHT et al., 2008 ; COETZEE et al., 2007]. Même si elles ne sont pas exhaustives, les données sur les cas de morsures humaines dans les hôpitaux sont des sources facilement accessibles pour avoir certaines statistiques relatives à l’épidémiologie de la rage. Ces informations peuvent être un indicateur du lien entre l’incidence de la rage canine et celle des cas d’exposition humaine [HAMPSON et al., 2008 ; CLEAVELAND et al., 2003].
En
outre,
avec
la
vulgarisation
galopante
des
moyens
de
télécommunications, la téléphonie mobile peut être utilisée en vue de faciliter l’accès aux zones lointaines notamment rurales. Le téléphone peut ainsi s’avérer un outil efficace pour l’épidémiosurveillance de la rage en permettant de rapporter les données en temps réel [LEMBO et al., 2010].
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Depuis l’avènement des biotechnologies, des progrès considérables ont été faits en terme de développement de nouvelles techniques simples, rapides et à moindre coût pour la conservation des prélèvements et le diagnostic rapide postmortem qui conviennent aux laboratoires à capacité de stockage limitée. Les techniques et moyens de diagnostics (directs et indirects) proposés permettent de renforcer les capacités de surveillance des maladies au sein d’un pays. Epreuves directes ou identification de l’agent pathogène: réalisées en général chez l’animal, elles peuvent se faire par des techniques histologiques et immunochimiques. Parmi les techniques histologiques la coloration des tissus nerveux par la méthode de Sellers (sur calque de corne d’Ammon) permet de détecter 60 à 95% des cas positifs en quelques minutes [BARRAT et al., 1989]. Des cellules nerveuses infectées sont mises en évidence au moyen d’épreuves histologiques qui révèlent des agrégats de matériel viral (les corps de Negri) dans le cytoplasme des neurones. Cependant, la sensibilité des techniques histologiques est bien inférieure à celle des méthodes immunologiques, surtout si l’autolyse de l’échantillon a commencé. Par conséquent, les techniques histologiques ne sont pas toujours recommandées. Quant aux techniques immunochimiques, l’identification de l’agent pathogène est faite de préférence au moyen de la technique d’immunofluorescence directe (IFD). Des anticorps dirigés contre l’antigène viral sont couplés à la fluorescéine afin de faciliter la détection de la présence ou non du virus. C’est un test rapide (en quelques heures) et beaucoup plus sensible (97 à 99%) que les épreuves histologiques [BARRAT et al., 1989]. L’identification de l’agent pathogène peut être effectuée dans des laboratoires spécialisés en identifiant des variants au moyen d’anticorps monoclonaux [OIE, 2008]. Cette technique permet de différencier les souches vaccinales des souches sauvages, elle permet aussi d’identifier l’origine géographique des souches sauvages. Ces techniques
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immunochimiques, très sensibles, ne devraient être utilisées que par un personnel bien formé dans des laboratoires spécialisés. D’autres épreuves d’identification existent et sont généralement utilisées dans les laboratoires de référence de l’OIE et de l’OMS. Il s’agit notamment de la RT-PCR qui permet d’identifier le virus. La PCR permet également, après séquençage de l’ADN viral, de différencier les souches vaccinales des souches sauvages et d’établir éventuellement l’origine géographique de la souche. Epreuves indirectes ou sérologiques [OIE, 2008] : elles sont prescrites pour les échanges et voyages internationaux et c’est l’épreuve de séroneutralisation virale (SN) sur culture cellulaire qui est la plus utilisée. On peut également utiliser une autre épreuve dont les résultats seront corrélés avec ces épreuves prescrites, en particulier la méthode immunoenzymatique (ELISA) utilisant les anticorps dirigés contre la protéine G ou l’épreuve de neutralisation sur souris. Les résultats sont exprimés en UI ou en unités équivalentes par rapport à un antisérum étalon international. Le seuil d’anticorps est jugé protecteur lorsque celui-ci atteint au moins la valeur de 0,5UI [OIE, 2008]. Ces connaissances générales sur la rage permettent de comprendre sa gravité non seulement pour les animaux mais également pour l’Homme. Il est par conséquent important de s’interroger sur la situation actuelle de la rage au Burkina Faso.
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DEUXIEME PARTIE : DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
ETUDE EXPERIMENTALE
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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1.1.
Types et cadres d’étude
L’étude a été conduite d’août à décembre 2014 dans la commune de Ouagadougou, ponctuée par des enquêtes épidémiologiques sur la rage. 1.1.1. Enquête rétrospective Elle a porté sur une analyse de données récoltées, auprès de structures de contrôle et de prévention de la rage animale et humaine, sur la période de 2001 à 2013: le Centre National de lutte Antirabique (CNTAR), l’Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale (ENESA) et la Direction du Laboratoire National d’Elevage (DLNE). Le CNTAR est logé au Service d’Hygiène à Ouagadougou. Il accueille les personnes mordues par des carnivores ou par tout autre animal susceptible de transmettre la rage, pour les prophylaxies post-exposition (PPE). Outre la PPE contre la rage, ce centre s’occupe de la vaccination antirabique préventive (préexposition) des personnes à risque et des autres vaccinations internationales recommandées par l’OMS notamment pour les voyageurs. Le fonctionnement du service est assuré par un personnel infirmier et supervisé par un médecin. Au CNTAR, notre enquête a permis de rassembler des données sur les cas de PPE réalisés de 2001 à 2013. L’ENESA, rattachée administrativement au MRA, est l’école de formation des professionnels de l’élevage au Burkina Faso : agents techniques d’élevage (ATE), techniciens supérieurs d’élevage (TSE) et plus récemment les techniciens supérieurs de laboratoire (TSL). Dans le cadre de la formation pratique des élèves, une clinique a été créée et reçoit en consultation plusieurs espèces animales dont les carnivores. Nous y avons collecté les données sur les cas de mises en observation des animaux mordeurs seulement de 2010 à 2013
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car toutes les informations de la clinique enregistrées avant cette période ont été emportées par les inondations de septembre 2009. La DLNE est une direction technique rattachée à la DGSV. Elle a été créée pour prendre en charge les analyses de laboratoire dans les domaines de la santé animale, des productions animales, de la sécurité sanitaire des aliments et de la bromatologie. Elle comprend actuellement 8 services dont celui de virologie, qui mène les activités de diagnostic de la rage animale. Nos travaux dans ce service ont consisté à colliger et analyser les résultats du diagnostic expérimental réalisés de 2001 à 2013.
1.1.2. Enquête transversale Il s’agit d’une étude CAP conduite auprès des ménages répartis dans 12 secteurs de la commune [Figure 9]. En guise de rappel, la commune de Ouagadougou est formée de 12 arrondissements subdivisés en 55 secteurs administratifs.
Source : Commune de Ouagadougou Réalisation : SAVADOGO M., EISMV 2015
Figure 9: Répartition géographique des secteurs enquêtés (CAP) à Ouagadougou.
36
1.2.
Matériel
1.2.1. Matériel technique et logistique Pour l’enquête CAP, il s’agissait des fiches d’enquête consacrées à la collecte de données auprès des ménages dans le cadre de l’évaluation des connaissances, attitudes et perceptions des personnes sur la rage. Dans chaque ménage, les chiens ont également été recensés. Chaque fiche d’enquête comprenait les parties suivantes : 1) l’identification de la personne enquêtée ; 2) les caractéristiques du ménage ; 3) les connaissances de la rage et des mesures de lutte contre la rage animale ; et 4) les responsabilités des propriétaires de carnivores [Annexe 2]. Une première version des fiches d’enquêtes a été pretestée auprès de 20 ménages. Les informations enregistrées ont permis de corriger et de reformuler certaines questions. La conception du questionnaire a été entièrement réalisée sous l’encadrement des responsables de la Direction de la Santé Animale (DSA). Concernant la logistique, une motocyclette a servi de moyen de déplacement aux fins de l’étude. Un ordinateur équipé d’imprimante, de logiciels de saisie et d’analyse des données de l’enquête rétrospective et de l’enquête CAP, a été mis à disposition par la Direction Générale des Services Vétérinaires (DGSV) durant le travail. 1.2.2. Population d’étude Ce travail a porté sur deux catégories de populations cibles: une population animale représentée par les chiens de la commune de Ouagadougou et une population humaine constituée des habitants de la commune. Enquête rétrospective : L’étude portant sur la PPE a concerné toutes les personnes admises au CNTAR, suite à une agression par un chien ou mammifère sensible à la rage, de 2001 à 2013.
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Pour les cas de mises en observation, nous avons tenu compte de tous les animaux mordeurs admis en observation de 2010 à 2013 au sein de la clinique de l’ENESA. Lors de la revue documentaire à la DLNE, les informations recueillies ont concerné tout animal dont le prélèvement a été analysé à l’immunofluorescence directe (IFD), durant la période allant de 2001 à 2013. Ce test est recommandé par l’OIE [OIE, 2008]. Enquête transversale (CAP) : un échantillon de 616 ménages a été sélectionné aléatoirement dans la commune. Ainsi, sur 55 secteurs qui composaient la commune, 12 secteurs (21,81%) ont été retenus, par tirage au sort, pour l’étude. A l’intérieur des secteurs, seuls des ménages situés le long des rues principales ont été pris en compte selon le principe suivant : de part et d’autre d’une rue prise au hasard, chaque troisième ménage a été visité et enquêté. Au niveau de chaque ménage, le chef du ménage ou à défaut toute autre personne capable de répondre au questionnaire a été interrogé. Au Burkina Faso, 40% des victimes de la rage sont des enfants de moins de 15 ans [KABORE, 2014]. Ainsi avonsnous jugé important d’inclure toute personne de plus de 10 ans lors de notre enquête. En résumé, seules les personnes ayant plus de 10 ans et habitant un ménage situé le long d’une rue principale, constituaient la population cible de l’enquête CAP.
1.3.
Méthodologie de recherche
La présente étude a nécessité une collecte de données sur la rage animale et humaine auprès des ménages et des structures intervenant dans le contrôle de la rage.
38
Elle s’est faite à l’aide de : - Une administration d’un questionnaire par interview directe. - Une consultation de registres et rapports des services visités.
1.3.1. Réalisation des enquêtes L’enquête a été réalisée par un étudiant de l’EISMV de Dakar, encadré par des vétérinaires de la DGSV qui ont une bonne expérience dans la méthodologie de réalisation des enquêtes.
Administration des fiches d’enquête: Elle a été faite pour la plupart en
Mooré et en Français et dans certains cas en Dioula ou Fulfuldé. Dans chaque ménage, la procédure utilisée était la suivante : - Présentation de l’enquêteur et de ses objectifs à l’interlocuteur; - Entretien et enregistrement des informations sur la fiche.
Consultation des registres et rapports de services : Elle a consacré la
collecte des informations auprès des services impliqués dans la problématique de lutte contre la rage.
1.3.2. Saisie des données et analyses statistiques Les données relatives aux cas de prises en charge PPE, les mises en observation et le diagnostic expérimental de la rage animale ont été saisies directement sur le Logiciel Microsoft Excel 2010. Les données de l’enquête CAP ont été collectées dans le logiciel Sphinx Plus V5, puis exportées dans le Logiciel Microsoft Excel 2010. L’analyse descriptive nous a permis d’obtenir les proportions, les moyennes, les écarts types, les valeurs minimales et maximales. Les résultats obtenus à l’aide du Logiciel Microsoft Excel 2010, ont été représentés sous forme de figures et de tableaux.
39
Pour l’analyse comparative des proportions ou test d’indépendance, nous avons exporté les données de l’enquête CAP depuis le Logiciel Microsoft Excel 2010 vers le Logiciel R 3.1.2. Quant à l’étude des variables explicatives (sexe, niveau d’étude, présence de chiens dans le ménage, âge, statut socioéconomique et type d’habitation), les fréquences des réponses ont été comparées en utilisant le test de Khi Carré [SAMBO, 2012]. Lorsque les fréquences attendues étaient inférieures à 5, le test exact de Fischer est utilisé. Le seuil de signification a été fixé à 5% et tous les résultats ont été déterminés au seuil de 95%. L’application de cette méthodologie a permis d’obtenir les résultats présentés dans le chapitre suivant.
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CHAPITRE II : RESULTATS 2.1. Situation épidémiologique de la rage à Ouagadougou de 2001 à 2013 2.1.1. Au Centre National Traitement Antirabique De 2001 à 2013, 54 238 personnes mordues y ont été reçues soit une moyenne de 4 172,2 ± 829,7 cas par an. Au total, 17 212 personnes (31,7%) ont bénéficié de traitement parmi lesquelles 11 918 (69,2%) pour la PPE complète et 5 345 (31,8%) pour la PPE incomplète. Toutes les PPE complètes ont été faites selon le protocole de Zagreb. De 2001 à 2013, au total 54 993 doses de vaccins (à 8500 FCFA/1 dose) ont été administrées, dont le coût actualisé au taux d’inflation de 3% a été évalué à 562 560 350FCFA, représentant ainsi les devises qui ont été dépensées par les populations pour l’acquisition de la PPE en 13 ans. Les Figures 10 ; 11 et 12 montrent que l’incidence des morsures, le nombre de personnes mises sous PPE et la quantité de vaccins administrés ont connu une hausse progressive jusqu’en 2013. Des campagnes d’abattage de chiens errants réalisées en 2006 et en 2010 sont suivies de chutes de l’incidence des morsures. 7000
personnes mordues personnes traitées : années de campagnes d'abattage de chiens errants
6000 5000
Effectifs
4000 3000 2000 1000 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Années
Figure 10: Evolution annuelle du nombre de personnes mordues et de personnes traitées de 2001 à 2013 à Ouagadougou.
41
2500 personnes traitées
PPE complète
PPE préventive
2000
Effectifs
1500 1000 500 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Années
Figure 11: Répartition annuelle des différents types de PPE chez les personnes traitées de 2001 à 2013 à Ouagadougou.
8000
: années de campagnes d'abattage de chien errants (2006 et 2010)
Quantités demandées
7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 2001
2002
2003
2004
2005
2006 2007 Années
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Figure 12: Evolution annuelle de la demande en doses vaccinales pour la PPE de 2001 à 2013 à Ouagadougou.
42
2.1.2. A la Clinique de l’Ecole Nationale d’Elevage et de Santé Animale L’exploitation des registres et rapports de gestion de la clinique a permis d’avoir des données sur les 5881 cas de mises en observation entre 2010 et 2013. La Figure 13 indique le nombre annuel de chiens, chats ou singes qui ont été mis en observation. Durant 4 ans, 5498 des animaux (93,5%) reçus pour la mise sous surveillance vétérinaire à la clinique étaient des chiens. Annuellement, une moyenne de 1371 ± 345 chiens mordeurs ont été mis en observation dans la clinique.
2000 chiens
1800
chats
singes
1600 1400
Effectifs
1200 1000 800 600 400 200 0 2010
2011
2012
2013
Années
Figure 13: Répartition annuelle des animaux mis en observation de 2010 à 2013 à l’ENESA de Ouagadougou.
43
2.1.3. A la Direction du Laboratoire National d’Elevage Nous y avons colligé les informations sur le diagnostic de la rage de 2001 à 2013. Durant la période, l’Immunofluorescence Directe (IFD) a été la technique d’analyse des échantillons. Au total, 3816 échantillons provenant de diverses espèces animales, ayant mordues 4461 personnes, ont été testés : un animal a mordu en moyenne 1,30 personnes. Par ailleurs, on a noté que les prélèvements reçus provenaient essentiellement de la commune de Ouagadougou (3351 soit 87,8%). Seulement 12,2% des échantillons provenaient d’autres régions du pays. Les animaux étaient principalement de l’espèce canine (3431 soit 90%) suivie de l’espèce féline (280 soit 7,3%). Le Tableau II donne les taux de positivité chez les différentes espèces animales dont des échantillons (1 échantillon par animal) ont été analysés. Chez les chiens, le test a révélé un taux de positivité de 70% (2401). La figure 13 montre que l’incidence chez les différentes espèces animales a connu une nette progression de 2001 à 2013. Tableau II: Effectifs des échantillons et taux de positivité chez les différentes catégories animales testées à la DLNE de Ouagadougou. Catégories animales
Echantillons
Positifs à l’IFD
Nombre
Nombre
Pourcentage (%)
Chiens
3431
2401
70,0
Chats
280
159
56,8
Singes
24
10
41,7
61
14
23,0
Equidés
9
4
44,4
Ruminants
6
1
16,7
Chauve-souris
1
1
100,0
Chacals
2
1
50,0
Camélidés
1
1
100,0
Porcs
1
0
0,0
3816
2592
67,9
Rongeurs
*
TOTAL * : souris, rats, musaraignes, lapins
44
La Figure 14 indique la distribution des animaux en fonction du statut vaccinal antirabique. Sur 3816 animaux mordeurs testés, la proportion des animaux vaccinés (28,2% soit 1078) a été largement inférieure à celle des animaux non vaccinés (71,7% soit 2738). De 2001 à 2013, le taux de couverture vaccinale des animaux enregistrés à la DLNE a été de 13% (soit 496) pendant que 15,2% (soit 582) avaient le statut vaccinal inconnu [Figure 15]. 100,00
chats
80,00
toutes catégories
70,00
incidence en %
Campagnes d’abattage (2006 et 2010)
chiens
90,00
60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 années
Figure 14: Evolution annuelle des taux d’incidence rabique chez différentes espèces animales de 2001 à 2013 à Ouagadougou. 300
vaccinés
non vaccinés
inconnus
250
Effectifs
200 150 100 50 0 2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Années
Figure 15: Statut vaccinal annuel chez les animaux mordeurs de 2001 à 2013 à Ouagadougou.
45
2.2. Enquête connaissances-attitudes-perceptions auprès des ménages 2.2.1. Description sociodémographique de la population d’étude Au total, l’enquête a concerné 616 ménages répartis dans les 12 secteurs étudiés [Tableau III, page 47]. Agées de 11 à 84 ans avec une moyenne d’âge de 33 ans (IC : 19-47), les personnes étaient représentées par des hommes (57,4%) et des femmes (42,7%). Les résultats ont montré que 17,4% des personnes avaient au maximum 18 ans et 78,4%
ont suivi des études (primaire, secondaire ou
universitaire). On a noté que 63% des familles enquêtées vivaient en cours individuelles. La taille moyenne des ménages visités était de 6 personnes (IC : 39), et de 3 enfants (IC : 1-5) âgés au plus de 18 ans. Dans plus de la moitié des ménages visités (57,6% soit 355/616), il y avait un chien, et 64,7% des propriétaires l’utilisaient pour la garde de la maison contre 24,2% pour la compagnie. Chez la plupart de ces propriétaires (89,6% soit 318/616), les chiens étaient semi-errants. L’enquête a permis de dénombrer 461 chiens (IC : 452470) dans les 616 ménages, soit un chien pour environ 1,48 ménage. L’extrapolation de cet effectif aux 55 secteurs de la ville de Ouagadougou a permis d’estimer sa population globale de chiens domestiques et semi-errants à 2113 chiens (IC : 1973-2253). L’enquête a également déterminé 3848 personnes (IC : 3 780 - 3 916) qui vivaient dans les 616 ménages visités. A partir du nombre obtenu de chiens et de personnes, il a ainsi été estimé le ratio Hommes/chiens à 8 Hommes pour 1 chien. Au moins 79,6% des habitants interrogés ont témoigné avoir déjà vu une personne mordue par un animal, le chien en particulier, dans la ville de Ouagadougou. Par ailleurs, la présence de chiens dans les ménages, était variable selon le type d’habitation et le niveau d’étude des personnes interrogées (p<0,05) [Tableau IV, page 47].
46
Tableau III: Indicateurs sociodémographiques de la population enquêtée, Ouagadougou, 2014. variables
modalités
effectif
masculin féminin aucun niveau d'étude (n=616) primaire secondaire ou plus 11-18 ans classes d’âge (n=616) 18 ans et plus collective habitation (n=616) individuelle 18 ans et moins nombres de personnes dans le ménage (n=3 848) plus de 18ans oui présence de chien dans le ménage (n=616) non divaguant restriction des chiens (n=355) sorti contrôlée gardiennage utilité du chien (n=637) compagnie consommation chair sexe (n=616)
Combien pouvez-vous allouer annuellement à la vaccination de votre chien? (n=616)
faible (0-1000)
moyen (1001-5000) élevé (plus de 5000) déjà vu une personne mordue par un chien oui (n=616) non
pourcentage (%)
353 263 133 90 393 107 509 228 388 1673 2175 355 261 318 37 412 154 71
57,3 42,7 21,6 14,6 63,8 17,4 82,6 37,0 63,0 43,5 56,5 57,6 42,4 89,6 10,4 64,7 24,2 11,2
220
35,7
313 83 490 126
50,8 13,5 79,6 20,5
Tableau IV: Présence de chiens dans les ménages selon le type d’habitation et le niveau d’étude, Ouagadougou, 2014. niveau d’étude
type d'habitation
p-value
p-value présence de chiens dans le ménage oui non
individuelle
collective
291 97
64 164
aucun 2.2e-16
47
59 74
primaire secondaire et plus
51 39
245 148
13.63e-4
2.2.2. Connaissances et comportements des populations sur la rage De l’analyse du tableau V (page 50), il est ressorti que, d’une manière générale, la rage animale et/ou humaine n’était pas totalement méconnue de la population: 87,6% des personnes interrogées ont dit avoir déjà entendu parler de la rage animale ou humaine ou des deux, 94,2% ont pu citer au moins 2 animaux dont la morsure est associée au risque de transmission de la rage à l’homme, 65,8% ont pu décrire correctement 2 voies de transmission de la maladie. Cependant, une analyse combinant 6 variables de la connaissance et des comportements, révèle in fine que 51,1% des personnes connaissaient réellement la rage et avaient un comportement adéquat vis-à-vis de celle-ci [Figure 15, page 51]. Pour la conduite à tenir en cas de morsure, aucune mesure immédiate n’a été proposée par les enquêtés, mais la majorité (67,4%) ont suggéré que la victime consulte un médecin et l’animal mordeur mis en observation chez un vétérinaire. C’est ainsi que 59,4% ont dit avoir mis leur chien en observation chez un vétérinaire quand ce dernier avait mordu une personne. Selon 88,3% des interviewés, seuls la vaccination et le contrôle des mouvements (confinement dans les maisons) du chien sont les mesures efficaces de protection contre la rage. Malheureusement, 80,7% des personnes ne savaient pas l’âge minimal de vaccination du chien au Burkina Faso et seulement 37% connaissaient la fréquence de vaccination. A l’aide des analyses bivariées, les connaissances de la maladie ont été étudiées à travers divers déterminants présentés dans le tableau VII (page 54). Il existait une dépendance significative entre la connaissance de la rage et des facteurs tels que le niveau d’étude, le type d’habitation et la présence de chiens dans la famille. Les personnes qui ont suivi des études (secondaire et universitaire), celles qui habitaient dans les cours individuelles et les ménages qui possédaient
48
un chien disposaient d’une meilleure connaissance de la rage (p<0,05). La connaissance de la conduite à tenir devant un cas de morsure serait associée au sexe de l’individu, à son niveau d’étude, au type d’habitation et la présence de chien dans la famille (p<0,05). Les hommes, les personnes ayant suivi au moins des études secondaires, celles ayant un chien à la maison et celles vivant en habitations individuelles semblaient mieux connaitre la conduite à tenir vis-à-vis d’une personne mordue. A l’opposé, aucune différence significative n’a été observée entre la connaissance de la conduite à tenir et le statut socioéconomique ou l’âge de l’individu (p>0,05). La connaissance des mesures de contrôle de la rage chez les animaux serait associée au niveau d’étude, à la situation socioéconomique, à l’âge de l’individu et à la présence de chien dans son ménage (p<0,05). Plusieurs canaux étaient utilisés par les populations pour s’informer et s’éduquer sur la rage. Les 3 moyens cités étaient
la société
(voisins, parents, amis et cliniques vétérinaires : 41,8%), l’école (33,4%) et les médias (télévision, radio et journaux : 24,8%) [Tableau V, page 50].
49
Tableau V: Variables de connaissances de la rage évaluées chez les enquêtés, Ouagadougou, 2014 variables
modalités
effectif
pourcentage (%)
oui
497
80,6
non
119
19,3
oui
583
94,6
non
33
5,4
au moins 3 cités
242
39,3
moins de 3 cités
338
54,9
aucun
36
5,8
au moins 2 cités
405
65,8
1 cité
180
29,2
aucun
31
5,0
oui non
64 291
18 82
oui
38
59,4
non
26
40,6
réponse exacte
415
67,37 67,4
réponse inexacte
201
32,63 32,6
protection protection de de votre votre chien chien contre contre la la rage rage (n=616)
réponse exacte réponse inexacte réponse inexacte
544 72 72
88,31 88,3 11,7 11,69
âge de vaccination du chien (n=616) âge de vaccination du chien au Burkina
réponse exacte réponse exacte réponse inexacte
119 119 497
19,3 19,32 80,7
réponse inexacte réponse exacte
497 228
80,68 37,0
réponse exacte réponse inexacte
228 388
37,01 63,0
réponse inexacte écoles
388 412
62,99 33,4
écoles médias
412 307
33,33 24,8
médias société
307 517
24,84 41,8
société
517
41,83
entendu parler de rage humaine (n=616)
entendu parler de rage animale (n=616)
animaux vecteurs de la rage (n=616)
mode de transmission de la rage (n=616)
votre chien a agressé une personne (n=355)
si oui, mise en observation (n=64)
conduite conduite à à tenir tenir vis-à-vis vis-à-vis de de la la personne personne mordue mordue (n=616)
nombre annuel de vaccination antirabique du chien (n=616) fréquence annuelle de vaccination du chien au Burkina
canaux d'informations sur la rage (n=616) vos canaux d'informations sur la rage
50
Avez-vous entendu parler de la rage animale ? Rage animale
1
NON (5,4%)
OUI (94,6%)
Comment peut-on protégerdu le chien contre la Protection chien rage ?
2
Réponse inexacte NON (13,9%) (13,9%)
Réponse exacte OUI (84,1%) (84,1%)
Avez-vous entendu de la rage Rage parler humaine humaine ?
3
NON (28 ,6%)
OUI (71,4%)
4
CitezAnimaux des animaux vecteurs de de la vecteurs larage ragechez l’homme
humaine
Réponse NON (29,7%) inexacte (29,7%)
Réponse exacte OUI (70,3%) (70,3%)
5
Citez lesModes modes de de la rage detransmission transmission
Réponse NON (30%) inexacte (30%)
Réponse exacte OUI (70%) (70%)
6
Quelle est la àconduite à tenir de Conduite tenir en cas en decas morsure morsure par un chien ?
Réponse NON (48,9%) inexacte (48,9%)
Réponse exacte OUI (51,1%) (51,1%)
Figure 16: Analyse combinée intégrant 6 variables de connaissance de la rage, Ouagadougou, 2014
51
2.2.3. Responsabilités des propriétaires de carnivores dans la lutte contre la rage
Le Tableau VI (page 53) montre qu’une majeure partie des propriétaires de carnivores n’étaient pas en règle avec la législation sanitaire spéciale sur la rage. Pour une proportion de 49,4% de propriétaires qui avaient leurs chiens vaccinés, à peine 50,8% d’entre eux disposaient d’un carnet de vaccination valide. Aussi, 63% des personnes méconnaissaient le calendrier de vaccination antirabique des carnivores en vigueur au Burkina Faso. Parmi les ménages enquêtés, seulement 13,5% étaient en mesure d’allouer annuellement plus de 5000 FCFA aux soins de leurs chiens. A cet effet, ils suggéraient (79,3%) que la vaccination soit en partie prise en charge par les pouvoirs publics étatiques ou décentralisés. Néanmoins, il est ressorti que 82,3% des personnes interrogées pensaient qu’il faudrait amender ceux qui manqueraient à la vaccination car selon eux, la vaccination a été rendue obligatoire par la loi burkinabè d’une part (33,3%) et la rage est une maladie grave et une sérieuse menace pour la santé publique d’autre part (66,7%). La connaissance des responsabilités de propriétaire de chien apparaissait significativement en relation avec le statut socio-économique des personnes (p<0,05) [Tableau VII, page 54]. Les individus qui avaient un niveau de vie moyen (72,2%) à élevé (74,7%) pensaient que la responsabilité de la vaccination de l’animal repose sur son propriétaire.
52
Tableau VI: Lutte contre la rage et responsabilités des propriétaires des chiens, Ouagadougou, 2014 variables statut vaccinal de votre chien (n=358)
validité du carnet de vaccination (n=177)
raisons de non vaccination du chien (n=112)
prise en charge de la vaccination (n=616)
amende pour non vaccination de chien (n=616) si oui, les raisons (n=498) Si non, les raisons (n=94)
modalités vacciné non vacciné inconnu oui
effectif 177 19 162 90
pourcentage (%) 49,4 45,3 5,3 50,8
non inconnue manque de moyens méconnaissance propriétaires
72 15 65 47 411
40,7 8,5 58 42 66,8
pouvoirs publics les deux oui non loi santé publique manque de moyens méconnaissance
113 92 507 109 166 332 46 48
18,3 79,3 82,3 17,7 33,3 66,7 48,9 51,1
53
Tableau VII: Connaissance sur la rage, la lutte et les responsabilités des propriétaires et les effets des déterminants de la connaissance. sexe
Variables de connaissances
homme
femme
329 24
254 9
entendu parler de rage animale: oui non entendu parler de rage humaine:
aucun
niveau d'étude primaire secondaire et plus
266 87
animaux vecteurs de la rage: au moins 3 cités 132 moins de 3 cités 195 aucun 26 modes de transmission de la rage: au moins 2 cités 220 1 cité 112 aucun 21 conduite à tenir vis-à-vis d'une personne mordue: réponse exacte 221 réponse inexacte 132 protection de votre chien contre la rage: réponse exacte 312 réponse inexacte 41 âge de vaccination des chiens: réponse exacte 68 réponse inexacte 285 fréquence annuelle de vaccination: réponse exacte 139 réponse inexacte 214 prise en charge de la vaccination: propriétaires 231 pouvoirs publics 58 les deux 64 NS : Non significatif
231 32
84 6
385 8
84 49
65 25
348 45
31 83 19
29 55 6
182 200 11
68 50 15
56 26 8
281 140 8
76 57
57 33
282 111
232 31
111 22
69 21
364 29
16 117
16 74
87 306
36 97
25 65
167 226
NC : Non Calculé
152 187 16
90 151 20
0.04906(S)
0.01042(S) 147 97 11
158 83 20
253 102
162 99
0.01612(S)
0.03112(S) 322 33
222 39
75 280
44 217
144 211
84 177
0.1848(NS)
0.0009125(S)
0.4813(NS) 180 34 49
202 59
0.03555(S)
0.1592(NS) 89 174
295 60
1.731e-05(S)
0.9682(NS) 51 212
0,08(NS)
0.005424(S)
0.9475(NS)
0.0333(S)
0.4123(NS) 94 20 19
64 13 13
54
253 59 81
p-value 0.005808(S)
22 239
3.57e-06(S)
0.0034(S) 194 69
334 11
5.897e-08(S)
0.0994(NS) 185 68 10
présence de chiens dans le ménage oui non
2.417e-10(S)
0.1328(NS) 110 43 10
p-value 1.033e-06(S)
114 19 0.0001(S)
oui non
S : Significatif
p-value 0.0656(NS)
0.178(NS) 234 48 73
177 44 40
Suite (Tableau VII) âge 18 ans et moins plus de 18 ans
Variables de connaissances entendu parler de rage animale: oui non
101 6
482 27
entendu parler de rage humaine:
statut socio-économique Faible moyen élevé 205 15
300 13
5 78
0.08013(NS) oui non
93 14
404 105
au moins 3 cités moins de 3 cités aucun
46 58 3
186 280 33
animaux vecteurs:
170 50
256 57
71 12
70 134 16
130 164 19
40 42 1
0.301(NS)
modes de transmission de la rage:
0.3262(NS)
au moins 2 cités 1 cité aucun conduite à tenir vis-à-vis d'une personne mordue: réponse exacte réponse inexacte protection de votre chien contre la rage: réponse exacte réponse inexacte âge de vaccination des chiens: réponse exacte réponse inexacte fréquence annuelle de vaccination: réponse exacte réponse inexacte prise en charge de la vaccination: propriétaire pouvoirs publics les deux S : Significatif
p-value 0.8165(NS)
NS : Non significatif
76 28 3
329 152 28
64 43
351 158
131 74 15
214 83 16
60 23 0
149 71
207 106
59 24
0.06663(NS)
0.2458(NS) 98 9
446 63
13 94
106 403
29 78
199 310
196 24
280 33
68 15
29 191
70 283
20 63
65 155
129 184
34 49
0.0388(S)
0.01951(S)
0.161(NS) 69 22 16
NC : Non Calculé
342 70 97
123 54 43
55
226 33 54
62 5 16
type d'habitation p-value individuelle collective 0.3671(NS) 374 209 14 19 0.2268(NS) 347 150 41 78 0.01358(S) 158 84 215 123 15 21 NC 272 133 104 76 12 19 0.6869(NS) 274 141 114 87 0.1493(NS) 341 203 47 25 0.01504(S) 86 33 302 195 0.01668(S) 146 82 242 146 9.7e-06(S) 254 157 59 33 75 38
p-value 0.01191(S)
7.133e-13(S)
0.02209(S)
0.0015(S)
0.02488(S)
0.6684(NS)
0.01956(S)
0.6796(NS)
0.6521(NS)
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS 3.1. Discussion 3.1.1. Lieu et période d’étude La ville de Ouagadougou a été choisie pour notre étude parce qu’elle est l’une des plus grandes agglomérations cosmopolites du Burkina Faso et réunit ainsi toutes les conditions d’existence de la rage canine. De plus, la proximité des populations avec les structures intervenant dans le contrôle de la rage : - permet aux personnes mordues de se rendre au CNTAR, - se traduit par l’envoi des animaux mordeurs pour la mise en observation, - se traduit par l’acheminement des échantillons à la DLNE. Cette proximité faciliterait ainsi la surveillance et la prise en charge de la maladie. Par conséquent, on ne peut s’empêcher de penser aux populations rurales (humaines et canines) et de se demander qu’en est-il? La durée de 13 ans est suffisamment longue pour une bonne description des paramètres épidémiologiques. La durée de notre étude est légèrement différente de celle effectuée par BINGA [1989] sur l’épidémiologie de la rage canine à Bangui de 1976 à 1987.
La même année, une autre étude rétrospective sur 7
ans (1979 à 1986) de la situation épidémiologique de la rage avait été déjà réalisée au Burkina Faso par KOULDIATI. 3.1.2. Méthodologie et difficultés rencontrées La définition de l’échantillon a été un des points critiques de notre étude. Au vue des moyens qui étaient disponibles au moment de l’étude, 616 ménages ont été visités dans 12 secteurs à Ouagadougou. Seuls des ménages situés le long des rues principales choisies au hasard, ont été pris en compte selon le principe suivant : de part et d’autre d’une rue donnée, chaque troisième ménage a été
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visité et enquêté. Cependant, l’absence d’informations sur le nouveau découpage de la ville a diminué la précision de l’échantillonnage. Afin de mieux apprécier les paramètres spécifiques aux classes d’âge, il aurait été également plus intéressant de réserver un questionnaire spécial aux enfants de 11 à 18 ans. 3.1.3. Situation épidémiologique de la rage à Ouagadougou de 2001 à 2013 Le virus rabique constitue une véritable menace de santé publique au Burkina Faso où la rage des chiens demeure non maitrisée. Selon KOULDIATI [1989], elle est inégalement répartie sur tout le territoire national et en fonction de la densité des populations humaine et canine. La morsure du chien est couramment le mode de transmission de la maladie à l’Homme. De 2001 à 2013, près de 54238 personnes (soit 4172/an) ont été mordues par des chiens à Ouagadougou et se sont présentées à la consultation rage. Ces chiffres seraient largement sous-estimés car nombreux sont les cas de morsures et de rage non notifiés en Afrique [KNOBEL et al., 2005]. Au Maroc, 21 862 personnes avaient consulté pour la rage sur une période de 5 ans [INSTITUT PASTEUR, 2014]. Face au coût élevé du traitement (34000 FCFA/PPE complète), seulement 31,7% des personnes ont eu le traitement antirabique. En outre, 22% des personnes, qui s’étaient rendues pour la consultation postexposition, ont bénéficié de la PPE complète tandis qu’au Maroc où les hommes et les enfants étaient les plus exposés, respectivement 43% et 35,5% de ceux-ci avaient bénéficié du traitement complet [INSTITUT PASTEUR, 2014]. En effet, des personnes mordues ont témoigné n’avoir pas été en consultation parce qu’elles manquaient de moyens pour payer le traitement. Mais les véritables raisons sont peut être liées à la négligence et au manque d’informations des populations sur le risque rabique. Certains patients (10%) chez qui l’agression aurait été jugée sans risque majeur ont reçu un traitement incomplet. Cependant une étude réalisée dans la même ville avait montré, à la différence de nos
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résultats, que de 1981 à 1987 un total de 1618 cas de morsures avaient été enregistrés soit une moyenne annuelle de 231 cas [KOULDIATI, 1989]. En outre, les années 2012 et 2013 ont connu une hausse sensible du nombre moyen de personnes mordues (>5000). Ces situations seraient liées à une hausse de la population canine due à l’urbanisation grandissante de la ville. Par ailleurs, elles peuvent être dues à une meilleure prise de conscience par la population de la gravité de la rage, ce qui amènerait les gens à consulter plus qu’auparavant les services de santé en cas d’agressions. De plus en plus, des campagnes médiatiques de sensibilisation sont effectivement organisées à diverses occasions (activités de vacances des étudiants vétérinaires, célébrations annuelles du 28 septembre). De 2012 à 2013, le nombre de personnes agressées a connu une croissance alors que la demande en vaccin (PPE) diminuait. Ce constat s’expliquerait par une hausse de la proportion des patients bénéficiant que de PPE incomplète. Toutefois, la tendance globale est une hausse de cette quantité de vaccin depuis 2001, et si aucune mesure n’est prise il se pourrait que l’augmentation réapparaisse après 2013 ; puisqu’une étude similaire réalisée à Fatick (Sénégal) avait révélé que la quantité de vaccin vendue (pour la PPE) augmentait d’une année à une autre [NODJIMADJI, 2008]. En effet, l’estimation du nombre de chiens - uniquement détenus par un maitre - de la commune a donné un ratio Homme/chien de 8, deux fois plus élevé que celui de 4,10 trouvé en 2007 en zone urbaine au Nigéria [El-YUGUDA, 2007]. Il est connu que toute concentration de population favorise la pullulation d’animaux commensaux et vecteurs potentiels de nombreuses zoonoses [AKAKPO et al., 1986]. Les campagnes d’abattage des chiens errants réalisées en 2006 et 2010 par les autorités communales semblent avoir eu un impact immédiat puisque les années 2007 et 2011 ont enregistré une chute sensible des cas de morsures. Cependant, la baisse de l’incidence des morsures a été éphémère, les années juste après enregistrant à nouveau des nombres plus importants de cas de morsures. L’abattage des chiens ne serait donc pas une mesure efficace pour le
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contrôle de la rage. La même observation avait été faite par le comité des experts de l’OMS pour la rage. Selon l’OMS, souvent privilégié par les autorités locales ou nationales comme moyen de lutte contre la rage, l’abattage des chiens à lui seul est inefficace et même contreproductif [WHO, 2005]. En effet, les années suivant les campagnes d’abattage sont marquées par une augmentation de la demande de doses vaccinales pour la PPE. Durant la période de 2010 à 2013, près de 93,5% des animaux placés en observation à la clinique de l’ENESA étaient des chiens. En effet, l’utilité et les multiples fonctions du chien dans la société burkinabè font qu’il reste l’animal de compagnie le plus détenu par les ménages. En outre, l’espèce canine est reconnue responsable de 90% des cas de rage humaine, elle constitue le principal vecteur de la maladie chez l’homme [INSTITUT PASTEUR, 2005]. A cause des dégâts entrainés par les inondations survenues à Ouagadougou en fin 2009, toute autre information relative aux animaux mis en observation n’a été obtenue. On a constaté que le nombre moyen annuel de chiens mis en observation à l’ENESA (1371) est au moins 3 fois inférieur à celui de personnes mordues ayant consulté le CNTAR (4172). D’une part, cette situation s’expliquerait par le fait que la plupart des chiens mordeurs sont, par méconnaissance, abattus par la population ou ont disparu. L’étude a, par ailleurs, révélé que seulement 59,4% des propriétaires ont dit avoir mis leur chien en observation quand ce dernier avait mordu une personne. D’autre part, elle peut être due à une absence de collaboration étroite entre les médecins et les vétérinaires. Les médecins qui reçoivent les personnes mordues procèdent à la prise en charge sans exiger le résultat d’une mise en observation lorsque l’animal mordeur est vivant ou d’un test de laboratoire pour les animaux morts. Cette inadéquation entre le nombre de personnes mordues et le nombre de chiens mis en observation serait également liée au fait que certains chiens
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mordeurs ont été mis en observation par des vétérinaires en clientèle privée dans la ville de Ouagadougou. Les résultats obtenus à la DLNE ont montré que le chien est la première espèce victime de rage. Le chat représentait la deuxième espèce animale la plus fréquemment testée. En effet, 90% des prélèvements étaient d’origine canine. Des études faites par MANGUÉ [2009] en Centrafrique, MORVAN [1992] au Mali et SELLY ESSIS [1992] en Côte-d’Ivoire avaient déjà trouvé respectivement que 93,2%, 84% et 74,3% des échantillons traités étaient issus de chiens mordeurs ou suspects. Concernant les rongeurs (souris, rats, lapins et musaraigne), ils venaient après l’espèce féline avec un taux de positivité de 23% à l’IFD. Ces rongeurs joueraient alors un rôle important dans l’épidémiologie de la rage. Le taux de positivité était de 70% chez les chiens. Ce fort taux confirme que le chien constitue la principale espèce animale réservoir de la rage. Il est cependant faible par rapport au résultat de 90% trouvé par KOULDIATI en 1989 ; dû probablement à une meilleure maitrise de la technique avec le temps, réduisant ainsi le nombre des faux positifs. En effet, au-delà des formations continues offertes aux agents du laboratoire, le personnel est de plus en plus composé de vétérinaires et serait donc plus qualifié. D’une manière générale, ces taux d’incidence sont élevés et inférieurs à ceux signalés par DAO (95,97%) [2006] au Mali et par CLIQUET (75%) [2004] en France. Ces constats peuvent justifier que l’espèce canine soit la plus sensible et la plus impliquée dans le cycle épidémiologique de la rage. Le nombre de chiens positifs serait largement sous-estimé puisque tous les cas ne sont pas signalés par les populations ; comme c’est le cas dans certains pays de la sous région : Sénégal [MIGAN, 2007] et Côte d’Ivoire [SELLY ESSIS, 1992]. La situation s’expliquerait par une absence de programmes nationaux d’intervention dans le cadre de la lutte contre la rage, le manque d’information et de sensibilisation de la population sur
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la menace que représente la rage pour la santé publique [DODET et al., 2008]. La proximité des populations avec le laboratoire d’analyses serait un facteur qui favorise l’acheminement des prélèvements puisque l’essentiel des échantillons (87,8%) provenait de la ville de Ouagadougou. L’analyse du taux de positivité de la rage montre qu’il connait des fluctuations d’une année à l’autre, avec une moyenne de 75,5% chez les carnivores (chiens et chats), probablement due à la faible couverture vaccinale (13%) révélée par l’étude. Le taux de couverture vaccinale chez les chiens mordeurs, obtenu lors de la consultation des rapports du laboratoire, était de 13%. Ce taux d’immunisation est largement faible comparé à celui de 70% recommandé par l’OMS pour une éradication de la rage en zone connue endémique. Notre enquête auprès des ménages a révélé que les raisons principales de non vaccination des chiens dans la ville de Ouagadougou sont la méconnaissance de la maladie par la population, le manque de moyens et les difficultés liées au déplacement avec les chiens vers les sites de vaccination. A cela, s’ajouterait la honte qu’ont certains propriétaires de faire preuve d’un attachement très affectif pour un animal, chose encore mal vue dans la société burkinabè [KOULDIATI, 1989]. Les propriétaires de chiens ont, par conséquent, recommandé aux services vétérinaires l’approche basée sur la vaccination des chiens de porte à porte. 3.1.4. Enquête connaissances-attitudes-perceptions auprès des ménages Jusqu’à présent, aucun programme d’envergure nationale n’a été adopté par l’Etat burkinabè pour lutter contre la rage et promouvoir la connaissance et la bonne conduite à tenir des communautés en matière de prévention. En effet, il y a un manque de statistiques sur la connaissance et les comportements des populations en matière de rage. A notre connaissance, cette étude constitue la première enquête CAP menée sur la rage au Burkina Faso.
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Au total, l’enquête a concerné 616 ménages répartis dans 12 secteurs de la commune. Les personnes interrogées étaient représentées par des hommes (57,3%) et des femmes (42,7%). La structure de population d’étude était telle que 57,6% des ménages possèdent au moins un chien (ratio ménage/chien de 1,3). Une étude similaire en Tanzanie [SAMBO, 2012] avait concerné 5140 personnes : femmes (55%) et hommes (45%). Une enquête CAP réalisée en 2007 à 2008 en Afrique du Nord avait également concerné 100 ménages en Tunisie, 120 en Algérie et 700 au Maroc [PROJECT RABMEDCONTROL, 2009]. La grande majorité (84%) des personnes avait suivi au moins des études secondaires. La proportion de 57,6% de ménages ayant un chien, révélée par notre étude, serait liée au fait qu’elle s’est déroulée exclusivement en milieu urbain alors que l’étude réalisée en Tanzanie [SAMBO, 2012] concernait des zones urbaines (32%) et rurales (68%). Par ailleurs, les ménages caractérisés par un niveau d’étude élevé (secondaire et plus) et les ménages type habitation individuelle ont plus tendance à avoir un chien. En outre, le chien est très utile dans la société burkinabè en raison de ses multiples fonctions: 64,7% des familles disent avoir un chien pour la garde, 24,2% pour la compagnie et 11,1% pour sa chair. De nombreux propriétaires (90%) laissent leurs chiens en divagation dans la ville. Les raisons possibles de la divagation des chiens sont l’absence d’un espace aménagé pour retenir l’animal et l’incapacité à satisfaire ses besoins nutritionnels quotidiens. Par ailleurs, la forte divagation des carnivores serait responsable du nombre élevé des cas de morsures notifiés dans la ville. En effet, 79,5% des habitants interrogés disent avoir vu une personne mordue par un chien. Lorsque les variables de connaissances sont analysées de manière bivariée, les résultats montrent un niveau de connaissance assez élevé chez les habitants de Ouagadougou. La majorité connait la rage (87,6%), sait qu’elle se transmet à la
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suite d’une morsure par un chien infecté (94,2%) et est capable de citer correctement 2 voies de transmission de la maladie (65,7%). Ce niveau de connaissance, apparemment important (94,6%), baisse à 51,1% quand on combine 6 variables de connaissance [Figure 13, page 51]. La situation actuelle traduit une absence d’un cadre formalisé de sensibilisation et formation des populations sur le danger. Il y aurait une dépendance significative entre les variables de connaissance de la rage et des facteurs tels que le niveau d’étude, le type d’habitation et la présence de chiens dans la famille. Les personnes qui ont suivi des études, celles qui habitent dans les cours individuelles et celles qui vivent dans les ménages possédant un chien seraient mieux informés et connaitraient bien les modalités de transmission de la rage (p<0,05). En 2008, dans le cadre du projet « RabMedControl » en Afrique du Nord, une enquête CAP avait montré que la rage était connue par la population à 88,5% (Algérie) et à 99% (Tunisie); et que la connaissance de la maladie était favorisée par le niveau d’études [PROJECT RABMEDCONTROL, 2009]. Une autre étude conduite en Tanzanie [SAMBO, 2012] avait montré que : 96% de la population avait déjà entendu parler de la rage, 81% savait qu’elle se transmet par morsure d’un animal suspect et seulement 7% était capable de nommer au moins 3 animaux vecteurs de la rage. D’après les résultats de cette étude [SAMBO, 2012], la connaissance des modalités de transmission était meilleure non seulement chez des personnes instruites mais aussi chez les familles où un membre a une fois été mordu, chez les habitants en milieu rural ou dans des zones qui ont connu une intervention de lutte contre la rage. Quant à la conduite à tenir en cas d’exposition, les mesures immédiates simples (lavage de la plaie à l’eau savonneuse) pouvant réduire le risque de contamination de la rage, n’ont pas été évoquées par les personnes enquêtées. En outre, personne n’a précisé la nécessité de consulter les services sanitaires dans des délais assez courts après l’agression. Or, les consultations tardives peuvent
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favoriser l’incubation du virus et l’apparition de la maladie. En Afrique du Nord, une étude avait trouvé des résultats suivants : lavage immédiat de la plaie au savon (48% en Algérie et 78% en Tunisie), consultation rapide de médecin (91% en Algérie et 98% en Tunisie) [PROJECT RABMEDCONTROL, 2009]. SAMBO [2012] en Tanzanie, avait rapporté que 10% des personnes interrogées, surtout celles qui étaient membres d’une famille ayant anciennement hébergé une victime de morsure, proposaient le lavage immédiat de la plaie et la consultation de médecin. Les variables de connaissance de la conduite à tenir semblent associées au sexe de l’individu, à son niveau d’étude, au type d’habitation et la présence de chien dans la famille (p<0,05). Les hommes, les personnes ayant suivi au moins des études secondaires, celles ayant un chien à la maison et celles vivant en habitations individuelles semblent mieux connaitre la conduite à tenir vis-à-vis d’une personne mordue. L’amélioration du niveau d’instruction associée à des séances de sensibilisation régulière dans les écoles, serait une voie à utiliser pour une bonne diffusion de l’information sanitaire. Quant à la mise en observation vétérinaire des chiens mordeurs, 59,4% des propriétaires ont dit avoir mis leur chien en observation quand ce dernier avait mordu une personne. Mais cette proportion pourrait être relativisée car elle peut résulter de la tendance qu’auraient les propriétaires à donner une réponse satisfaisante au vétérinaire enquêteur. Puisqu’une étude avait montré que seulement 4,3% des chiens mordeurs avaient été mis en observation au Maroc [INSTITUT PASTEUR, 2014]. Nos résultats ont montré que 88,3% des personnes savaient que la vaccination était le principal moyen de prévenir la rage canine. Pourtant, le taux d’immunisation des chiens demeure faible. En Algérie et en Tunisie respectivement 78% et 93% des personnes interrogées savaient que la vaccination était le moyen de protéger le chien contre la rage [PROJECT RABMEDCONTROL, 2009]. La connaissance des mesures de contrôle de la
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rage chez les animaux est associée au niveau d’étude, la situation socioéconomique, l’âge de l’individu et la présence de chien dans son ménage (p<0,05). Une consultation de vaccination chez un vétérinaire privé pouvait coûter 10 000FCFA au propriétaire à Ouagadougou, mais seulement 13,5% des ménages étaient en mesure d’allouer annuellement plus de 5 000 FCFA aux soins de leurs chiens. Des raisons d’ordres financières expliqueraient la faible couverture vaccinale des chiens. Par conséquent, des campagnes gratuites de vaccination de masse pourraient enregistrer des réussites dans le cadre de la lutte contre la rage. Plusieurs canaux de communication pourraient être utiles pour informer les populations dans le cadre des politiques de lutte contre la rage. Les 3 moyens ont été : la société à 41,83% (voisins, parents, amis et vétérinaires), l’école à 33,33% et les médias à 24,84% (télévision, radio et journaux). L’enquête CAP en Afrique du Nord avait conclu à l’importance de l’école et des médias qui permettaient
ensuite
la
diffusion
de
la
connaissance
[PROJECT
RABMEDCONTROL, 2009] ; tandis qu’en Tanzanie la population s’informait à 70% par le contact personnel (voisins, parents et amis), 15% par les médias (radio, télévision, journaux), 12% auprès des professionnels de santé, des chercheurs, de l’école et 3% à travers des prospectus. Il y est ressorti également que les interventions en matière de lutte contre la rage et le statut socioéconomique élevé favorisaient l’information via les médias [SAMBO, 2012]. Le taux de vaccination canine révélé par l’enquête CAP reste faible au Burkina Faso (49,4%), en raison probablement de la méconnaissance du bien fondé de la vaccination (42%) associée aux difficultés financières évoquées par les personnes enquêtées. De nombreux propriétaires de chiens (79,3%) suggèrent le financement de la vaccination par les pouvoirs publics. Cette volonté manifestée par ces derniers pourrait favoriser de forte participation à d’éventuelles
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campagnes de vaccination de masse. En outre, l’étude a montré que 18,3% des propriétaires considéraient que la vaccination des chiens était du ressort des pouvoirs publics. De la même manière, en Algérie et en Tunisie, respectivement 13% et 30% des propriétaires considéraient que la vaccination des chiens était de la responsabilité du gouvernement [PROJECT RABMEDCONTROL, 2009].
3.2. Recommandations La rage, maladie endémique au Burkina Faso, est une zoonose majeure qu’il faut à tout prix combattre par l’adoption de stratégies nouvelles pour un meilleur contrôle et une lutte efficace. A la lumière de notre étude, il convient donc de faire des recommandations aux différents acteurs de la santé animale, de la santé humaine, aux autorités politiques et aux populations. Aux autorités vétérinaires du Burkina Faso Le rôle moteur de la prévention revient indéniablement aux vétérinaires. Il faut donc: - Conduire des études plus approfondies afin de disposer des statistiques sur l’impact économique réel de la rage, la taille et les dynamiques de populations canines domestiques et errantes ; - Mettre en place et en collaboration avec le ministère de la santé, un Plan National de Lutte contre la Rage (PNLR) au Burkina Faso et prioriser dans le
fonctionnement
du
réseau
de
surveillance
épidémiologique
(RESUREP), la surveillance épidémiologique et le diagnostic de la maladie sur le territoire national surtout les réservoirs ; - Etablir une collaboration étroite avec les médecins sur le terrain pour un meilleur suivi des personnes mordues par les animaux suspects de rage ; Une réflexion, dans le cadre l’initiative One Health, doit permettre de
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mettre en place des éléments de formation commune à ces différents agents de la santé publique sur la gestion des cas; - Concevoir et mettre en œuvre de stratégies nationales de sensibilisation et d’informer (ateliers, émissions radiophoniques ou télévisées, autocollants) en vue d’améliorer les mesures de prévention et de contrôle de la rage ; - Inscrire la commémoration de la journée mondiale de la rage dans la continuité et œuvrer à diversifier les activités et à toucher plusieurs régions ; - Inciter les propriétaires des carnivores domestiques à vacciner leurs animaux et à amener les chiens mordeurs pour la mise en observation ; - Inciter la population à ne pas abattre les chiens mordeurs mais, si cela arrivait, leur demander d’amener les cadavres au niveau du service vétérinaire pour le diagnostic ; - Mettre en place des équipes spécialisées permanentes pour la gestion des animaux errants en milieu urbain et rural et d’expérimenter sur le terrain la méthode des appâts vaccinaux antirabiques spécifiques aux chiens. Cette technique est actuellement en cours au Maroc avec des résultats satisfaisants. - Veuillez à la mise en application de l’article 19 de la législation zoosanitaire spéciale sur la rage. - Organiser des campagnes de vaccination de masse des carnivores puisque le taux de couverture vaccinale est faible alors que l’abattage des animaux est inefficace. Au ministère de la santé du Burkina Faso : - Suggérer une meilleure prise en compte de la rage dans les programmes scolaires et ateliers éducatifs afin d’informer davantage sur la rage surtout à l’endroit des enfants ;
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- Accorder une attention particulière aux morsures de personnes par tout animal suspect en veillant à la disponibilité régulière du vaccin et en dotant tout le pays de la possibilité de sérothérapie antirabique ; - Décentraliser les centres de traitement antirabique dans les 13 régions du pays afin de faciliter l’accès aux populations rurales ; - Promouvoir et renforcer l’éducation sur la santé par les chercheurs, les enseignants et les professionnels de la santé pour favoriser l’information sur la rage auprès des populations ; - Elaborer un algorithme de décision dans le cadre de la gestion des cas de morsures en tenant compte de plusieurs facteurs notamment les circonstances de morsure. Cet outil pourrait être mis à la disposition des centres de santé sur tout le territoire burkinabè. Aux chercheurs et institutions de recherche en santé au Burkina Faso : - Orienter davantage la recherche dans le domaine de la rage notamment sur le diagnostic, l’immunisation de masse des animaux, la socio-écologie et la maitrise des populations des réservoirs ; - Aider les autorités publiques à la prise de décisions à travers des évaluations de l’impact économique et sanitaires de la rage sur le pays. Aux vétérinaires et para-vétérinaires en clientèles privés: - Renforcer la communication avec les autorités vétérinaires dans le cadre de la surveillance pour la prévention et le contrôle de la rage ; - Informer davantage les clients sur les intérêts de la vaccination des animaux sensibles, de la mise en observation des animaux mordeurs. Aux populations et propriétaires de carnivores - Consulter sans délais des services de santé ou des services vétérinaires en cas d’agression d’une personne par un carnivore, que celui-ci soit vacciné ou non
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- Veiller sur l’alimentation, les soins, la vaccination et le confinement de leurs chiens ; - Amener les chiens chez le vétérinaire pour la mise en observation lorsqu’il mord une personne ; - Rapporter tout cas suspect de rage aux autorités vétérinaires, sanitaires ou administratives les plus proches. - Veuillez à l’hygiène publique, en particulier les décharges et dépotoirs dans les centres urbains, afin de limiter l’activité des chiens errants. Ces recommandations, bien qu’en rapport avec la situation particulière de la maladie au Burkina Faso, sont applicables dans d’autres pays en développement et endémiques de rage.
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CONCLUSION CONCLUSION La rage est une maladie infectieuse due à un virus neurotrope, qui appartient au genre Lyssavirus de la famille des Rhabdoviridae [SABETA and al, 2003]. Elle compte, de nos jours, parmi les pathologies virales les plus virulentes et mortelles communes à l’homme et aux animaux, car l’expression clinique entraine inéluctablement la mort. Malgré la découverte de la vaccination antirabique par Louis Pasteur en 1885, la rage continue de faire plus de 70 000 décès humains par an dans le monde entier et compte de nos jours parmi les 10 premières maladies les plus meurtrières de la planète [KNOBEL et al., 2005]. Au Burkina Faso, plus de 40% des personnes qui meurent de la rage sont des enfants de moins de 15 ans [KABORE, 2014]. En dépit de son caractère fortement meurtrier, la rage reste une pathologie négligée dans le monde, en partie à cause de l’absence de statistiques capables de montrer l’impact socio-économique réel de l’endémie surtout dans les pays les moins avancés. Cet impact demeure toujours mal perçu par les autorités en charge de la santé publique. En Afrique, moins d’un cas de rage humaine sur 160 est déclaré [KNOBEL et al., 2005]. Au Burkina Faso, il n’existe pas de programme national de lutte contre la rage. Cependant, une planification de la lutte dans le but d’obtenir des interventions plus efficaces nécessite, au préalable, une bonne connaissance d’un certain nombre de paramètres à savoir : I) l’écologie du réservoir canin, II) la situation épidémiologique nationale de la rage, III) le niveau de connaissance réel et les habitudes et comportements des populations en matière de rage, IV) mais également la maitrise du réservoir canin du virus rabique, en particulier l’importance et l’écologie de la population canine en rapport avec les populations humaines au Burkina Faso.
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Afin de répondre à cette problématique, notre étude a traité d’une part de la situation épidémiologique de la rage à Ouagadougou; et d’autre part de l’état des connaissances, attitudes et pratiques des populations de cette ville à l’égard de la maladie. A nôtre connaissance, il s’agit de la première étude d’évaluation des connaissances-attitudes-perceptions de l’opinion publique sur la rage, réalisée au Burkina Faso. La démarche méthodologique de ce travail a consisté dans un premier temps à conduire une enquête rétrospective sur la période de 2001 à 2013 et dans un second temps à mener une enquête transversale sur l’état des connaissances, attitudes et perceptions de la population en matière de rage. Le travail a duré d’août à décembre 2014 et s’est déroulé en 2 étapes : Il s’agissait d’abord de faire un état des lieux sur la situation épidémiologique de la rage et la gestion des personnes mordues de 2001 à 2013 dans la commune de Ouagadougou. Les résultats obtenus ont montré que : - La rage canine sévit effectivement à Ouagadougou avec un taux de prévalence très élevé (70%). Chez les animaux, la rage est essentiellement canine car le chien est le principal réservoir du virus rabique. Le taux de vaccination chez les chiens mordeurs reste cependant faible et ne dépasse pas 13% ; - La rage est un véritable problème de santé publique au Burkina Faso car de nombreux cas d’agression (4172 cas) sont notifiés annuellement à Ouagadougou ; - Il n’y a pas une collaboration adéquate entre les vétérinaires et les médecins dans la prise en charge des personnes mordues. En effet, la moyenne annuelle du nombre de personnes reçues dans les centres de santé pour cause de morsure (4172 cas) est largement supérieure à celle des chiens mordeurs mis en observation vétérinaire (1371 chiens);
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- De 2001 à 2013, la PPE a coûté plus de 500 millions de FCFA aux personnes mordues, en dépit de cela, moins de 31% de celles-ci ont bénéficié du traitement post exposition ; - Il existe une sous notification de la maladie due en partie à la méconnaissance du risque par les populations, la pauvreté et l’éloignement des centres de prise en charge. Quant à l’évaluation des connaissances-attitudes et pratiques de l’opinion publique sur la rage, il est ressorti que : -
Le chien est un animal d’une grande utilité dans la vie quotidienne des
burkinabè ; en effet 57,6% des ménages disposent d’un chien domestique essentiellement pour la garde. -
Le niveau de connaissance sur la rage en milieu urbain (51,1%) et les
comportements des populations ne sont pas satisfaisants pour une lutte efficace. -
La méconnaissance et les coûts élevés de vaccin constituent des obstacles
à l’élargissement de la vaccination des chiens par les propriétaires. -
Une franche majorité de la population a accès aux principaux canaux
utilisables pour une meilleure sensibilisation et information sur la rage, en particulier les médias (radios et télévisions) et l’éducation scolaire. Au Burkina Faso, après plusieurs décennies de lutte, la rage reste difficile à combattre à la fois chez l’Homme et chez l’animal. Les causes de cet échec sont multiples et restent à élucider par des études épidémiologiques voire sociologiques et économiques. Parmi elles, on peut retenir : Une population canine mal contrôlée ; Des populations ne donnant que très peu d’importance à la vaccination de leurs chiens contre la rage ; Une couverture vaccinale canine toujours insuffisante ;
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Un manque de sensibilisation des populations sur le risque rabique et l’intérêt de la vaccination ; Un engagement politique timide. Face à ces constats et en vue de mieux cerner la problématique de la rage, une amélioration des stratégies de lutte s’avère impérative. Par conséquent, à la lumière de notre travail, nous avons formulé des recommandations à l’endroit des différents acteurs de la santé publique du pays et en particulier : Les autorités vétérinaires du Burkina Faso ; Le ministère de la santé du Burkina Faso ; Les chercheurs et institutions de recherches en santé publique au Burkina Faso ; Les vétérinaires et para-vétérinaires praticiens, les professionnels de la santé humaine; Les populations et les propriétaires de carnivores.
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WEBOGRAPHIE
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84
ANNEXES
85
ANNEXE 1 : Législation spéciale sur la rage au Burkina Faso
Législation spéciale sur la rage au Burkina Faso Extrait de : KITI n° AN VII 113 FP-AGRI-EL portant règlement de la police ZooSanitaire au Burkina. TITRE IV Mesures spéciales à chacune des maladies transmissibles, réputées contagieuses La rage Article 19 : L’immunisation préventive contre la rage de tous les animaux de compagnie est obligatoire en tout temps et en tout lieu sur toute l’étendue du territoire national. Article 20 : Lorsqu’un cas de rage aura été constaté dans une localité, le Maire ou le Représentant local de l’Administration Générale ordonnera sur proposition du Responsable du Service d’Elevage, la séquestration de tous les chiens et chats dans un rayon déterminé pendant une période de deux mois pour compter de la date du raabo d’infection. Cette période pourra être renouvelée. Pendant ce temps, la circulation de tous les chiens et chats est interdite à moins qu’ils ne soient tenus en laisse. Tout chien ou chat sera abattu sans délais. Les chiens munis d’un collier portant une marque distinctive seront cependant mis en fourrière, mais abattues dans un délai de 48 heures à partir de la date de publication. En cas de non réclamation par le propriétaire ou en cas de récidive, ils seront abattus sur le champ.
Article 21 : Tout animal de toute espèce atteint de rage sera immédiatement abattu. Tout animal mordu ou roulé par un autre animal atteint ou suspect de rage sera de même abattu sauf dans les cas suivants: -
Des chiens vaccinés préventivement par un procédé agréé par le service
de l’Elevage sous réserve qu’ils se trouvent encore dans la période de validité de la vaccination et qu’ils soient revaccinés dans les 7 jours qui suivent les morsures ; -
Des herbivores et porcins qui seront sacrifiés pour la boucherie dans les
huit jours suivant la morsure. Article 22 : Les chiens, chats, singes ou tous autres animaux vaccinés ou non qui, même sans présenter des symptômes morbides, auront mordu une ou plusieurs personnes, devront, si l’on peut s’en saisir sans les abattre, être mis en observation. Pendant une période de 15 jours sous la responsabilité de leurs propriétaires et sous la surveillance d’un agent du service de l’élevage ou à défaut d’un agent du service de la santé humaine à charge pour cv celui-ci d’en informer le service de l’Elevage le plus proche. -
Il est interdit aux propriétaires des animaux visés à l’alinéa premier du
présent article de les abattre ou de s’en dessaisir pendant la période de surveillance. -
Un certificat sera délivré par le service de l’élevage à l’issue de cette mise
en observation. Article 23 : les contrevenants à l’article 19 seront punis d’une amende de 300 à 3600 FCFA et en cas de récidive, d’une peine de 1 à 3 jours de prison et expropriation
de
ou
des
animaux
concernés.
ANNEXE 2 : Fiche d’enquête auprès des ménages
Evaluation des Connaissances-Attitudes-Perceptions sur la rage auprès des ménages à Ouagadougou Sept-Oct-Nov-Déc 2014 - EJSMV-DGSV Cette étude est réalisée dans le cadre de la préparation d'une thèse de doctorat d'Etat en médecine vétérinaire à f'EJSMV de Dakar (Sénégal). Elle a pour objectifl'évaluation des connaissances, des attitudes et des perceptions de la population de la commune de Ouagadougou (Burkina Faso) en matière de rage animale et humaine. Madi SAVADOGO; Tél: +226 67 48 86 83; Email: savadogo.madi@yahoo..fr 1. IDENTIFICATION DE LA PERSONNE ENQUETEE '_:·.l _. __ N om __e_t_P_r_é_n_o_ms ________________________________~ 1
5. Niwau d'étude Q 1. Ecole primaire Q 4. Université
1
1
Q Q
Q
2. Collège 5. Aucun
!j 3. Lycée
~I========~==========~ ~----------~ l::::~•<(urtm<tlo<) ! 1 1 1 1 1 1 1 1 111L6'.::=Pro=fes=sion= = = = = = = j = : : J 1
j
o___1_.l\.f__as__cu_lin_·___0__2_._F_e_m_in_i_n ____________________~.
I L·
1
__
l::::;:l=:;:I::;::I:::;::I:;:::CTJJ;::::;:::;-11
~4.1Âg~e--------;::::I
;::::;!
2.CARACTERISTIQUES DU MENAGE 7. Type d'habitation Q 1. Cours coummune
Q Q
l
2. céhbaterium
4. autres (précisez) 0 3. Cours individuelle ~--------------~ 1
1
l3. no~bre de chiennes dans le menage
l
14.no~bresdechiots(6moiset
j 1 1 1 1
1
1 1 1 1 1
1
1
L.
1 1 1
J
J
~·=:::::=======~~~=~==~===~§§§§§§~~~·
111. menage no~bre total de personnes dans le
1
!
J
·
i
1
I .
1 [ 1 1 IJ
j j '
.
1
lJ
1
1
10. nombre d'enfants dans le ménage 1 1 (18 ans et moins)
1 [ 1
~ 11 11 11
moms) · · · DT! j -~---_----------------------~ l l5. n~bre total de chiens dans le j 1 j j 9. nombre de femmes dans le ménage : ! 1 j 11 · menage
8. nombre d'hommes dans le ménage
j
1 1 1 1 1
16. Niwau de restriction w(s) chien(s) Q 1. Semi-errant Q 2. Sort jamais
Q
3. Sort en laisse
· 17. Utilité w chien dans la -Wlle de Ouagadougou
j
1 J 2. nombre de chiens dans le ménage j
1 1 1 1 1 1 1 1 1
j
1
i
1
•
1 1j j IJ:lj 1
3.CONNAISSANCES DE LA RAGE ET DES MESURES DE LUTTE 18. Awz-wus déjà entenw parler de la rage chez l'animal? Q l.Oui Q 2.Non
~_1-9Q._A
23. Votre chien a t-il déjà agressé une personne? Q !.Oui Q 2.Non
--e?_·----~ l·2=4=.=S=i=o=u=i=qu=='=aw==z=\O==us==f=ai=t?==========================:::'J
!.Oui Q __ w_z_'° __u_s_dé _"_jà-2.Non e-n_ te __ n_w__par __l_e_r_de __r_a_g_e_c_h_e_z_l'_h_o_mm _.
20. Animaux capaljes de transmettre la rage à l'homme
0 0
l. O!ien 4. Autres (à préciser)
0
2. Otat
0
3. Singe
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
r
l. Quel est le mode de transmission de la rage à l'homme? L Morsure 2. Giffure 3. Léchage 4. Autres( à précisez)
0 , 0 1
0
0
Vous pouvez cocherplllsieurs cases.._________________________
22. Awz \005 déjà w une personne agressé par un chien? l.Oui Q 2.Non
0
1
25. Si \Oire chien a été mise en observation, awz \OUS reçu un certificat de mise en observation Q L Oui Q 2. Non 26. Où awz \OUS fait la mise en observation de \Otre chien? 1
Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maitres et mes ainés : D’avoir en tout moment et en tout lieu, le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;
D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;
De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;
De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation Que toute confiance me soit retirée s’il advienne que je me parjure.
LE (LA) CANDIDAT (E)
vu
vu
LE PROFESSEUR RESPONSABLE DE L'ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE AKAR
LE DIRECTEUR GENERAL DE L'ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERiNÂii3_ES DE DÂKÂR
vu LE DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE L'UNVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
LE PRESIDENT DU JURY
DE DAKAR
VU ET PERMIS D'IMPRlMER,_ _ _ _ _ _ __ DAKAR, LE_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
LE RECTEUR, PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE DE L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
AMELIORATION DE LA CONNAISSANCE DE L’EPIDEMIOLOGIE DE
IMPROVEMENT OF KNOWLEDGE OF THE EPIDEMIOLOGY OF RABIES IN
LA RAGE AU BURKINA FASO : SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE ET
BURKINA FASO: EPIDEMIOLOGICAL CONTEXT AND KNOWLEDGES-
CONNAISSANCES-ATTITUDES-PERCEPTIONS SUR LA RAGE DANS
ATTITUDES-PERCEPTIONS
LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU.
OUAGADOUGOU.
ON
RABIES
IN
THE
DISTRICT
OF
RESUME
ABSTRACT
La rage, zoonose endémique sur tous les continents, cause plus de 70000 décès chaque année dans le monde dont la majeure partie dans les pays en développement. L’approche de lutte contre cette endémie passe par une bonne connaissance épidémiologique et de son impact socio-économique au sein des communautés et surtout par les décideurs. Depuis plusieurs décennies de nombreuses mesures de lutte ont été mises en œuvre au Burkina Faso, néanmoins la rage y fait toujours des victimes. Cette étude vise à améliorer la connaissance épidémiologique de la rage au Burkina Faso.
Rabies, an endemic zoonosis across all continents, causes
Les données ont été colligées auprès des services de santé publique et animale (CNTAR, de l’ENESA et de la DLNE). Parallèlement, une enquête sur les connaissancesattitudes-perceptions a été conduite auprès de 616 ménages dans la commune de Ouagadougou. Les données collectées ont été saisies et analysées à l’aide des Logiciel Excel 2010 et SphinxV5, le Logiciel R 3.1.2 a été utilisé pour les analyses statistiques. Les résultats ont montré que la rage sévit à Ouagadougou avec un taux de prévalence de 70% chez les chiens. Chaque année, en moyenne 4172 personnes sont admises pour consultation post-exposition à la rage, contre 1371 chiens mordeurs mis en observation vétérinaire. Par conséquent, le risque de transmission de la rage aux personnes est important dans la commune. Cependant, le niveau de connaissances de la population de la commune concernant cette maladie est faible (51%) au regard de sa gravité. La vaccination de masse des carnivores et la sensibilisation de l’opinion publique burkinabè pourraient permettre un contrôle de la rage si les recommandations formulées sont prises en compte.
knowledge of rabies in Burkina Faso.
L’ensemble des recommandations vont à l’adresse des
control of rabies if the recommendations made are taken into
différents acteurs de la santé humaine et animale afin que
account.
la lutte contre la rage contribue à l’amélioration des conditions sanitaires des populations.
Our entire recommendations are intended for different actors of human and animal health to contribute in improving people’s sanitary conditions.
Mots clés : épidémiologie, rage, chien, connaissances-attitudes-
Key words: epidemiology, rabies, dog, knowledges-attitudes-
perceptions, commune de Ouagadougou.
perceptions, district of Ouagadougou.
more than 70000 deaths annually in the world, with a high proportion in developing countries. The fight’s approach against this endemic disease passes through a good epidemiological knowledge and its socio-economic impact on communities and mostly by decision-makers. From many decades, numerous measures have been put in place in Burkina Faso. However, rabies is still making victims in that country. This study aims to improve the epidemiological
The data were collected from health and animal services (CNTAR, ENESA and DLNE). Meanwhile, a survey on knowledge-attitude-perception
was
conducted
on
616
households of the Ouagadougou district. The collected data were entered and analyzed with Excel 2010 and Sphinx V5 softwares. The R 3.1.2 software was used for statistical analysis. The results showed that rabies rages in Ouagadougou with a prevalence level of 70% in dogs. Every year, on average 4172 persons get rabies post exposed consultation, against 1371 biter dogs put on veterinary observation. Therefore, the risk of transmission of rabies to human is important in the district. However, the knowledge level of the population of the district on rabies is low (51%) regarding its seriousness. The mass vaccination of carnivores and the sensitization of the Burkinabe public opinion could allow the
Auteur : Madi SAVADOGO Adresse : Burkina Faso: Secteur 26, Ouagadougou / tél: (226) 67 48 86 83 Sénégal : BP 5077 Dakar Fann / tél : (221) 77 387 99 52 Email : savadogo.madi@yahoo.fr, madi.savadogo@ism.edu.sn