Abdou Khoudoss DIOP

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR -*-*-*ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E. I. S. M .V)

Année 2015

N° 24

INSEMINATION ARTIFICIELLE SUR CHALEURS NATURELLES DANS LA REGION DE KOLDA AU SENEGAL EN SAISON CHAUDE (CAS DU PDESOC) THESE Présentée et soutenue publiquement le 11 Juillet 2015 à 09 heures 00mn Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de

DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT)

Abdou Khoudoss DIOP Né le 30 Avril 1987 à Kaolack (SENEGAL)

JURY :

Monsieur Mamadou MBODJ Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de Dakar

Directeur et Rapporteur de thèse :

Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre

:

Monsieur Papa EL Hassane DIOP Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal

Co-directeur de thèse

:

Monsieur Paly CISSE Docteur vétérinaire au PDESOC

Président


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IN MEMORIAM Mon père Ibrahima DIOP,

Notre souhait était autre, mais Dieu a décidé comme tel, nous nous soumettons à sa volonté et prions pour qu’il vous accueille dans son paradis au plus haut niveau. Votre affection nous manque, mais vous restez toujours pour nous une référence et une source inépuisable de foi, de sagesse et de courage. Puisse ce modeste travail témoigner notre affection et notre grande reconnaissance. Que le bon dieu vous pardonne vos péchés et vous accueil dans son paradis. Ma grande sœur Ndeye Khady DIOP, Grande sœur que votre mémoire repose en paix je ne cesse de penser à vous, vous m’avez vu débuté mes études mais malheureusement vous ne m’avez pas vu les terminés. Ton amour pour nous et ta bonté de cœur m’ont toujours marqué. Ce travail est le fruit de tes œuvres. Retrouvez ici les le témoignage de ma profonde affection. Ma grand-mère Fatou NDIAYE et mon grand-père Sam SECK, Nous vous devons beaucoup. Votre humilité, votre croyance fervente en dieu, nous ont toujours guidés dans cette vie. J’aurais tant aimé que vous soyez là aujourd’hui. Jamais les mots ne pourraient suffire pour exprimer ce que je ressens. Que la terre vous soit légère. Amine !

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DEDICACES Je dédie ce modeste travail : A ALLAH le tout PUISSANT, le créateur et le miséricordieux : gloire, pureté et louange à toi, ô SEIGNEUR ! Béni soit ton nom et exaltée soi ta grandeur.et nul n’est digne d’être adoré en dehors de toi. Merci de m’avoir donné la santé, la force, la patience d’effectuer mes études et de réaliser aujourd’hui ce travail. Au prophète Muhammad(PSL) : puisse dieu accorde sa bénédiction et son salut à notre prophète Muhammad, à sa famille, à ses compagnons ainsi qu’à tous ceux qui se seront conformés à leur voie jusqu’au jour de la résurrection. A mon très cher guide spirituel Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul qui est un oasis de lumière et de droiture dans ce désert spirituel qu’est ce monde du vingt et unième siècle. C’est lui qui nous a éduqué dans la crainte révérencielle d’ALLAH, il nous a inscrit dans la droiture du chemin, que l’assistance qu’il n’a jamais cessé de nous apporter se pérennise. A ma mère Fatou SECK, Maman, c'est en devenant grand que j'ai pu apprécier à votre juste valeur, votre rigueur éducative qui a marqué mes temps de jeunesse. Chaque jour, comme la rose s’épanouit au soleil, tes pensées guident mes pas. Toute une page ne saurait me suffire pour faire tes éloges. Retrouvez ici le fruit de vos efforts et qu’ALLAH vous garde en bonne santé, vous accorde une longue vie et me permet de prendre soin de vous comme vous l’avez fait pour moi. Mille mercis maman. Je ne trouverais jamais assez de mot pour exprimer ma profonde reconnaissance et ma gratitude envers vous. A mes frères Mansour DIOP, Serigne DIOP, Youssou DIOP et mes sœurs Soda DIOP et Gangnsiri DIOP, Je témoigne toute mon affection et ma profonde reconnaissance pour votre soutient eternel et vos encourageants. Ne négligeons pas l’héritage inépuisable que papa nous a légué et qui est tant désiré. Dans l'amour et la solidarité nous irons de l'avant. Recevez ce travail en guise de remerciement pour les efforts consentis à mon endroit. Que le SEIGNEUR vous agrée. Au Professeur Papa El Hassane DIOP, Votre disponibilité, vos compétences pluridimensionnelles et votre amour par le travail bien fait ont donné à cette œuvre son cachet scientifique. Vous m’avez ouvert les portes de l’avenir. A travers ce travail, j’ai pu m’imprégner de la vie professionnelle et ca c’est à vous que je le dois. Veuillez trouvez ici l’expression déférente de ma profonde gratitude et de tout l’estime que je vous porte. A mon Directeur de thèse : Professeur Alain Richi KAMGA WALADJO, Professeur, votre disponibilité et votre simplicité sont une illustration de vos compétences et qualités scientifiques. Vous avez cultivé en nous le sens de la responsabilité et de l’esprit d’initiative. Malgré vos multiples occupations, vous avez suivi et encadré ce travail avec rigueur et diligence. Veillez trouver ici, cher professeur, notre profonde reconnaissance.

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A mes tantes Ndeye Seck, Cissé Seck et Mame Salla Seck, Etant sœurs de ma maman, vous m’avez toujours considéré comme votre propre fils. Vous ne m’avez jamais refusé à un service. Merci pour vos conseils et vos soutiens, que ce travail soit le fruit de vos bon actes. A mon papa Ibou THIAM et à toute la famille THIAM (tante Soukeye, tante Mariétou, Soukeye BEYE, Pape THIAM, Aminta, Boudaye, Awa Cheikh, Ousseynou, Astou, Adji, Maman, Khadim, Baba et Sidate), vous êtes ma deuxième famille. Vous m’avez apporté votre soutien permanent et sans faille. Je vous assure de ma profonde reconnaissance. Ce travail est le votre. A ma tante Gnagna NDIAYE et à toute la famille KA à Dakar notamment Grand Latif, Serigne KA, Mouhamed, Pape et As, Sans vous ma vie à Dakar serait infernale, vos encouragements et votre assistance ont largement contribué à ma réussite à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires. Soyez rassurée de ma profonde gratitude. A mon papa Ahmadou DIENG, ma maman Ramatoulaye et à toute la famille DIENG à Dakar (Tonton Boubou, Grand Mbaye et sa femme Rama, Maimouna, Tacko, Malick, Mame Bauy, Pape bou ndaw et Mami), Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, votre soutient sur tous les plans ont contribué fortement à ma réussite. Longue vie, santé de faire et beaucoup de bonheur a vous tous. Recevez ce travail en guise de remerciement pour les efforts consentis à mon endroit. A papa Xavier NGOM et à toute la famille NGOM (maman Aguathe, Léo, Sylvi et Paulette), Je suis très sensible à l’honneur que vous me faîtes par votre sympathie. Votre simplicité m’a marqué positivement, soyez rassurés que je vous porterai toujours dans mon cœur en reconnaissance de vos bonnes œuvres. A mes frères et compagnons : Pape Demba DIENG et Paul Phillip GNOM, Frère nous avons partagé l’envie d’aller de l’avant, le plus haut possible depuis le jour ou l’on s’est connu. Ce travail est la première pierre que j’apporte à l’édifice de notre empire, après les multitudes que vous avez posé. Le chemin reste long mais nous y arriverons ! Amitié pour la vie «LE TRIOS»! Au Dr Nafissatou NDIAYE TRAORE, vos conseils de qualité, votre soutient et vos encouragements nous ont beaucoup servi. Recevez ici nos sincères remerciements.

A ma famille de Kolda (Dr BADJI, Dr DIONE, Dr DIAO, Dr ACKA, Dr Aly Ba SOW, Dr Younousse CAMARA, Dr Fatou THIOUNE, Doyen BAO, Abdou Rahmane, Baldé ainsi que sa famille et tout le personnel de la fondation GUNE), durant tout le temps que j’ai vécu à Kolda, votre soutient et vos soins ne nous ont jamais fait défaut. Votre grande hospitalité restera toujours gravée dans mon cœur. A Mr NIANG, professeur de français au lycée commercial de Kaolack merci pour tous vos conseils et soutien, ce travail est le votre. A mes voisins de Kaolack, famille DIENG, famille KA, tante Mbayang MBOW et à mon oncle El Hadji SOW ainsi que sœur Ndeye Mareme SOW, Je vous exprime ma reconnaissance et mes profonds remerciements pour tout ce que vous avez fait et apporté à mon éducation. iv


A mes ainés : Dr Oumar FALL, Dr Mame Balla SOW, Dr Ouseynou DIOUF, Dr Fatou DIOP, Dr Isma NDIAYE, Dr Ousmane Ndiaye, Dr Alioune Badara Kane DIOUF, Dr Malal BA, Dr Mor Bigué DIOUF, Dr Ahlmet FALL, Dr Awa Gueye FALL, Dr SOW, Dr Ousmane FALL, Dr SEYDI, Dr SOUMBOUDOU et Dr THIOR, merci pour vos conseils et vos encouragements durant tout mon cursus à l’école vétérinaire. Soyez rassuré de ma profonde gratitude. Vos conseils de qualité et vos encourangements nous ont beaucoup servis. Recevez ici nos sincères remerciements. A mes frères de la chambre 36 C : Khadim THIAM dit Mame Kha, Aliou Badara NDOUR, Matar SYLLA, Thierno NDHIATE, Babs, THIAM et Diouga, je n’oublierais jamais les beaux moments qu’on a passé, votre assistance dans les moments difficiles de ma vie. Nos liens dépassent l’amitié ! Que Dieu le tout puissant les préserve et nous mène vers le droit chemin. Ce travail est le votre. Amitiés pour la vie. A mes amis et frères : Maguete COULIBALY, Fallou NDIAYE, Souleymane FAYE, Dr Matar Fall, Dr Saliou FAYE, Dr Seck, Dr Tafsir THIAM, Lamine DIOUF, Moussa WANE, Babacar SOUMARE, Babacar GUEYE, Lamine KANDE, Moustapha DIENG, Saliou CISSE, Amadou NDIAYE, Ousmane SALL, Bass, Omar Ngala, Madonedone, DIAGNE, Cheikh, Mafari, Ouzin, Modou, Issa et toute l’équipe de BST. A mes amies et sœurs : Ndeye BADIANE, ANA, Ramatoulaye SALANE (Maman), Alima, Ada, Souadou, Sali, Fatima, Seynabou DIACK, Fama Cheikh Gueye, Khady NIANG, Fatou, Madeleine, Awa, Sokhna et à tous les etudiants de l’EISMV. A mes amis du lycée Takha, Laye DIOP, Pa Aliou, Doki, Dieng, Tapha NIANG, Bara et Bambo, préservons l'amitié. Il n’y a rien de tel dans la vie. A tous les étudiants de la 41ème promotion, merci pour leur détermination ; Au parrain de notre promotion Dr Malick SENE ; Au professeur accompagnateur de notre promotion Pr. Assane MOUSSA ; A tous les membres de l’AEVS notre chère Amicale ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (A.E.V.D.) ; A ma très chère Patrie le SENEGAL ; A Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail ainsi que tous ceux qui m’ont accompagné et soutenu tout au long de ma formation. Recevez ici, mes sincères remerciements.

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REMERCIEMENTS Nous adressons nos sincères remerciements : A CHEIKH AHMADOU BAMBA MBACKE : « Dieuredieuf Serigne Touba » ; A ma mère, Merci pour l'éducation et la sagesse que vous m'avez donné ; A mon père, votre clairvoyance sera la devise de notre vie ; Au gouvernement du Sénégal, pour avoir payé ma scolarité à l’EISMV ; Au Professeur Papa El Assane DIOP, pour avoir dirigé ce travail. Vous avez été plus un père qu’un enseignant pour moi durant mon cursus a l’EISMV ; A notre directeur et rapporteur de thèse Professeur Alain Richi KAMGA WALADJO, pour avoir initié et encadré avec rigueur ce travail ; Au Professeur Mamadou MBODJ, pour avoir accepté d’être notre président de jury ; Au PDESOC, pour avoir financé cette étude ; Aux Docteurs BADJI, DIONE et DIAO, nous n'oublierons jamais votre aide inconditionnelle ; Au Dr Nafissatou TRAORE, pour votre soutien et votre collaboration ; Au Dr Oumar FALL et sa femme (Dr Fatou DIOP) ; A mes grands frères Mansour DIOP et Serigne DIOP, merci pour votre soutien dans le but d’améliorer ce document ; Au Dr Ze ALBERT, pour m’avoir aidé à analyser mes données ; A mes compatriotes promotionnaires : Pape Demba DIENG, Paul Philip NGOM, Dr Saliou FAYE, Dr Matar FALL, Maguette COULIBALY, Fallou NDIAYE et Lamine DIOUF, collaborer avec vous a été une grâce immense ; A la famille DIENG aux parcelles assainies et la famille KA à Dakar Plateau ; A la fondation GUNE de Kolda, pour votre soutien ; vi


Mme DIOUF et Mm MISSOHOU responsable bibliothécaire à l’EISMV de Dakar : merci pour votre disponibilité ; Maman veto, pour votre soutien.

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A NOS MAITRES ET JUGES

A notre maitre et président de jury, Monsieur Mamadou MBODJ. Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar, Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. La spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous a beaucoup marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde et sincère gratitude. A notre maître directeur et rapporteur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO. Maître de conférences à l’Ecole Inter-Etats de Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar, Vous avez initié ce travail et vous l’avez guidé avec rigueur malgré vos multiples occupations. Vos qualités intellectuelles et humaines, votre amour du travail et surtout du travail bien fait sera le souvenir le plus vivant que nous garderons de vous. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre profonde et sincère gratitude. A notre maitre et juge, Monsieur Papa El Assane DIOP. Professeur à l’Ecole Inter-Etats de Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar, Malgré vos multitudes occupations vous avez accepté de juger avec spontanéité ce modeste travail. Vos qualités scientifiques, et votre simplicité nous ont profondément marqué. Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre sincère gratitude.

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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter – Etats des sciences et Médecines Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES ABREVIATIONS

ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie AVSF : Agronome Vétérinaire Sans Frontière BADEA : Banque Arabe de Développement Economique en Afrique BGS : Brune Génétique Service BID : Banque Islamique de Développement CEP : Cellule des Etudes et de la Planification CIRDES : Centre International de Recherche-développement sur l’élevage en zone Subhumide CJ : Corps Jaune CRAAQ : Centre de Référence en Agriculture et Agroalimentaire de Québec DG : Diagnostic de Gestation DIREL : Direction de l’Elevage EISMV : Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires FAO : Food and Agriculture Organization FAQ : Foire Aux Questions FNRAA : Fond National de Recherche Agricole et Agroalimentaire FSH : Follicule Stimulating Hormone GIE : Groupement d’Intérêt Economique GnRH : Gonadotropin Releasing Hormone GOANA : Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance h : heure IA : Insémination Artificielle IM : Intra Musculaire x


INRA : Institut National de Recherche Agronomique ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole JJP : Jour Post Partum Kg : Kilogramme LH : Luteinizing Hormon m : mètre ml : millilitre mn : minute NEC : Note d’Etat Corporel NBL : Nombre de Lactation PAG : Protéines Associées à la Gestation PAPEL: Projet d’Appui à l’Elevage PDESOC : Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal oriental et en Haute Casamance PGF2α : Prostaglandine F2α PIB : Produit Intérieur Brute PIF : Prolactine Inhibiting Factor PRODELAIT : Programme National de Développement Laitier PRID: Progesterone Releasing Intra-vaginal Devices PSIA : Programme Spécial d’Insémination Artificielle PSPB : Protéines Spécifique de la Gestation SOELA : Société Souali d’Elevage et d’Equipement Agricole SONED : Société Internationale d’Ingénierie et d’Etude de Développement en Afrique .

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Zébu Gobra ………………………………………………………………………... 5 Figure 2 : Taurin N’dama …………………………………………………………………….. 6 Figure 3 : Vache Holstein ……………………………………………………………………. 8 Figure 4 : Vache Montbéliarde ……………………………………………………………..... 9 Figure 5 : Vache Jersiaise …………………………………………………………………... 10 Figure 6 : Taureau Guzerat ………………………………………………………………… 10 Figure 7 : Vache Brune des Alpes ………………………………………………………….. 11 Figure 8 : Vache Gir (a) et Vache Girolando (b) …………………………………………... 12 Figure 9 : Principaux systèmes de production laitière au Sénégal ………………………….. 13 Figure 10 : Schéma de l’appareil génital de la vache ……………………………………….. 18 Figure 11 : Cycle œstral de la vache ………………………...……………………………… 22 Figure 12 : (a’) Acceptation de chevauchement et (b’) Flairage et léchage de son Congénère …………………………………………………………………………………... 23 Figure 13 : schéma simplifié des évènements cellulaires et hormonaux du cycle sexuel de la vache ………………………………………………………………………………………....25 Figure 14 : Régulation hormonale de cycle sexuel chez la vache …………………………... 26 Figure 15 : les différentes phases de l’œstrus chez la vache …...…………………………… 36 Figure 16 : Moment idéal de l’insémination par rapport à la durée de l’œstrus chez la vache....……………………………………………………………………………………… 41 Figure 17 : Technique recto-vaginale de l’insémination artificielle bovine ………………... 42 Figure 18 : Evolution de la progesteronemie au cours du cycle sexuel de la vache ………... 44 Figure 19 : Carte administrative de la région de Kolda ……………………………………. 48 Figure 20 : Séances de formation des inséminateurs ……………………………………….. 54 Figure 21 : Sélection des vaches ……………………………………………………………. 56 Figure 22 : Injection de Prostaglandine F2α ………………………………………………... 58 Figure 23: Matériels et préparation du pistolet d’insémination …………………………….. 60 Figure 24 : Insémination des vaches ………………………………………………………... 60 Figure 25 : Entretien individuel ……………………………………………………………. 60 Figure 26 : Taux d’observation de quelques signes de chaleurs ……………………………. 67 Figure 27 : Proportion de vaches détectées en chaleurs en fonction du moment ..…………. 68 Figure 28 : Répartition des appels en fonction du moment ………………………………… 68 xii


Figure 29 : Intervalle détection des chaleurs-Insémination …………..…………………….. 69 Figure 30 : Résultats du DG en fonction de la classe d’âge ….…………………………….. 71 Figure 31 : Résultats du DG en fonction de la NEC ……...………………………………… 72 Figure 32 : Résultats du DG en fonction du nombre de jours post partum ……….………… 72 Figure 33 : Résultats du DG en fonction de la localité ……………………………………... 73 Figure 34 : Résultats du DG en fonction de l’inséminateur …............................................… 74 Figure 35 : Résultats du DG en fonction du taureau inséminateur ……………….………… 75 Figure 36 : Résultats du DG en fonction du moment d’IA ………………………………… 75 Figure 37 : Résultats du DG en fonction de l’intervalle début des chaleurs-insémination artificielle …………………………………………………………………………………… 76

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Evolution des effectifs du cheptel bovin au Sénégal de 2000 à 2012 ...…………...4 Tableau II : Performances zootechniques de la N’dama ………………………………………7 Tableau III : Performances laitières de la vache Holstein ...…………………………………...8 Tableau IV : performances de reproduction et de production de certains métis ...………….. 13 Tableau V : Echelle de notation de la mobilité massale des spermatozoïdes….……………. 31 Tableau VI : Diagnostic de gestation par palpation transrectale chez la vache...…………… 46 Tableau VII : Echelle d’appréciation de la NEC …………………………………………… 57 Tableau VIII : Répartition des vaches présélectionnées et sélectionnées par site …….……. 64 Tableau IX : Répartition des vaches sélectionnées en fonction de l’âge, la note d’état corporel et le nombre de jours post partum ………............................................................................... 64 Tableau X : Résultats de la détection des chaleurs ………..………………………………... 66 Tableau XI : Résultats du diagnostic de gestation ………………………………………….. 70 Tableau XII : Récapitulatif des résultats de l’insémination artificielle ………………..……. 70

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ..................................................................................................................1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ...................................................3 CHAPITRE 1 : ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL ..............................................................4 I.1. CHEPTEL BOVIN AU SENEGAL ..................................................................................4 I.2. RACES BOVINES EXPLOITEES AU SENEGAL ..........................................................4 I.2.1. Races locales .................................................................................................................5 I.2.1.1. Zébu Gobra.................................................................................................................5 I.2.1.2. Taurin N’dama ...........................................................................................................6 I.2.1.3. Race Djakoré ..............................................................................................................7 I.2.2. Races exotiques .............................................................................................................7 I.2.2.1. Race Holstein .............................................................................................................8 I.2.2.2. Race Montbéliarde ......................................................................................................9 I.2.2.3. Jersiaise ......................................................................................................................9 I.2.2.4. Zébu Guzérat ............................................................................................................ 10 I.2.2.5. Brune des Alpes........................................................................................................ 11 I.2.2.6. Gir et Girolando........................................................................................................ 11 I.2.3. Métis trouvés au Sénégal ............................................................................................. 12 I.3. TYPOLOGIE DES SYSTEMES D’ELEVAGE.............................................................. 13 I.3.1. Système pastoral .......................................................................................................... 14 I.3.2. Système agro-pastoral.................................................................................................. 14 I.3.3. Système périurbain ...................................................................................................... 14 I.4. CONTRAINTES DE L’ELEVAGE AU SENEGAL ....................................................... 15 I.4.1. Contraintes climatiques ............................................................................................... 15 I.4.2. Contraintes alimentaires .............................................................................................. 15 I.4.3. Contraintes sanitaires ................................................................................................... 16 I.4.4. Contraintes génétiques ................................................................................................. 16 I.4.5. Contraintes commerciales ............................................................................................ 16 I.4.6. Contraintes socio-politiques ......................................................................................... 17 CHAPITRE II : PHYSIOLOSIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE ................ 18 II.1. RAPPELS ANATOMIQUES DE L’APPAREIL GENITAL DE LA VACHE ............... 18 xv


II.1.1. Portion glandulaire ou ovaire ...................................................................................... 18 II.1.2. Portion tubulaire ......................................................................................................... 19 II.1.3. Portion copulatrice ..................................................................................................... 19 II.2. PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE .................................. 19 II.2.1. Cycle sexuel de la vache ............................................................................................. 20 II.2.1.1. Composante cellulaire du cycle sexuel..................................................................... 20 II.2.1.2. Composante comportementale du cycle sexuel ........................................................ 22 II.2.1.3. Composante hormonale du cycle sexuel .................................................................. 23 II.2.2. Contrôle hormonal du cycle sexuel ............................................................................. 25 CHAPITRE III : INSEMINATION ARTIFICIELLE ............................................................ 27 III.1. DEFINITION .............................................................................................................. 27 III.2. HISTORIQUE ............................................................................................................. 27 III.3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE ...... 27 III.3. 1. Avantages de l’insémination artificielle .................................................................... 27 III.3. 2. Inconvénients de l’insémination artificielle .............................................................. 29 III.4. PREPARATION DE LA SEMENCE ........................................................................... 29 III.4.1. Agréments sanitaires et zootechniques ...................................................................... 29 III.4.2. Récolte du sperme au vagin artificiel et à l’électro-éjaculateur ................................. 29 III.4.3. Examen du sperme .................................................................................................... 30 III.4.3.1. Examen macroscopique du sperme ......................................................................... 30 III.4.3.2. Examen microscopique du sperme ......................................................................... 30 III.4.3.3. Examen biochimique du sperme ............................................................................. 31 III.4.4. Dilution du sperme .................................................................................................... 32 III.4.5. Conditionnement du sperme ...................................................................................... 32 III.4.6. Conservation du sperme ............................................................................................ 32 III.5. PRATIQUE DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE ................................................ 32 III.5. 1. Insémination artificielle sur chaleurs induites ........................................................... 32 III.5. 1.1. Induction et synchronisation des chaleurs .............................................................. 33 III.5. 1.1.1. Définition ........................................................................................................... 33 III.5. 1.1.2. Intérêts ............................................................................................................... 33 III.5.1.1.3. Principe et méthode médicale de la synchronisation des chaleurs ........................ 33 III.5.1.1.3. 1. Principe de la synchronisation des chaleurs ..................................................... 33 III.5.1.1.3.2. Méthodes médicales de la synchronisation des chaleurs .................................... 34 xvi


III.5.1.1.4. Inconvénients de la synchronisation .................................................................... 35 III.5.2. Insémination artificielle sur chaleurs naturelles ......................................................... 35 II.5.2.1. Détection des chaleurs ............................................................................................. 35 II.5.2.1.1. Signes de reconnaissances des chaleurs ................................................................ 36 II.5.2.1.2. Observation directe des chaleurs ........................................................................... 37 II.5.2.1.2.1. Moment d’observation des chaleurs ................................................................... 38 II-5-2-1-3- Observation indirecte des chaleurs ...................................................................... 38 II.5.2.1.4. Effets de quelques facteurs sur l’expression et la détection des chaleurs ............... 39 II.5.2.1.4.1. Climat ............................................................................................................... 39 II.5.2.1.4.2. Stabulation ........................................................................................................ 40 II.5.2.1.4.3. Effectif du troupeau ........................................................................................... 40 II.5.2.1.4.4. Etat de santé ...................................................................................................... 40 III.6. PROCEDE DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE ................................................. 40 III.6.1. Moment de l’insémination artificielle ........................................................................ 40 III.6.2. Technique de l’insémination artificielle..................................................................... 41 III.7. CONSTAT OU DIAGNOSTIC DE GESTATION ....................................................... 43 III.7.1. Diagnostic précoce de gestation ................................................................................ 43 III.7.1.1. Absence de retour en chaleurs ................................................................................ 43 III.7.1.2. Dosage de la progestérone ...................................................................................... 43 III.7.1.3. Dosage des protéines associées à la gestation (PAGs)............................................. 44 III.7.1.4. Echographie ........................................................................................................... 45 III.7.2. Diagnostic tardive de gestation.................................................................................. 45 III.7.2.1. Palpation transrectale ............................................................................................. 45 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE .......................................................... 47 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ...................................................................... 48 I.1. PRESENTATION DE LA REGION DE KOLDA .......................................................... 48 I.1.1. Situation géographique et organisation administrative ................................................. 48 I.1.2. Milieu physique .......................................................................................................... 49 I-1-2-1- Climat ..................................................................................................................... 49 I-1-2-2- Relief ...................................................................................................................... 49 I-1-2-3- Hydrographie .......................................................................................................... 49 I.1.3.2. Elevage ..................................................................................................................... 49 I-1-3- Activités socio-économiques ...................................................................................... 49 xvii


I.1.3.1. Agriculture ............................................................................................................... 49 I.2. PROJET DE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE AU SENEGAL ORIENTAL ET EN HAUTE CASAMANCE (PDESOC) .................................................................................... 50 I.3. MATERIEL ................................................................................................................... 51 I.3.1. Matériel animal ........................................................................................................... 51 I.3.1.1. Vaches sélectionnées ................................................................................................ 51 I.3.1.2. Semences utilisées .................................................................................................... 51 I.3.2. Plateau technique ......................................................................................................... 51 I.3.2.1. Matériel pour la formation et le recyclage des inséminateurs..................................... 51 I.3.2.2. Consommables et médicaments ................................................................................ 51 I.3.2.3. Matériel pour l’insémination artificielle .................................................................... 52 I.3.2.4. Autres matériels ........................................................................................................ 52 I.4. METHODES .................................................................................................................. 53 I.4.1. Rencontre avec les différents acteurs ........................................................................... 53 I.4.2. Formation et recyclage des inséminateurs .................................................................... 54 I.4.3. Choix des inséminateurs prestataires ............................................................................ 55 I.4.4. Formation des éleveurs ................................................................................................ 55 I.4.5. Réalisation technique du programme ........................................................................... 55 I.4.5.1. Sélection des vaches ................................................................................................. 56 I.4.5.3. Observation des chaleurs par les éleveurs ................................................................. 58 I.4.5.4. Insémination artificielle sur chaleurs naturelles proprement dite ............................... 59 I.4.5.5. Diagnostic de gestation ............................................................................................. 62 I.4.4.6. Analyse statistique des données ................................................................................ 62 CHAPITRE II : RESULTATS .............................................................................................. 63 II. 1. RESULTATS DE LA SELECTION ............................................................................. 63 II. 2. RESULTATS DE LA STABULATION ....................................................................... 65 II. 3. RESULTATS DE LA DETECTION DES CHALEURS .............................................. 65 II. 3.1. Taux de détection des chaleurs .................................................................................. 65 II. 3. 2. Qualité des chaleurs ................................................................................................. 66 II. 3. 3. Moment de la détection des chaleurs ........................................................................ 67 II.3.4. Moment des appels émis par les éleveurs .................................................................... 68 II. 3. 5. Intervalle début des chaleurs-insémination artificielle .............................................. 69 II. 4. RESULTATS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE (IA) ...................................... 69 II. 4.1. Taux de réussite de l’insémination artificielle ............................................................ 70 xviii


II. 4.2. Influence de quelques paramètres sur le taux de réussite de l’IA ................................ 71 II. 4.2.1. Paramètres intrinsèques à l’animal .......................................................................... 71 II. 4.2.1.1. Age de la vache ................................................................................................... 71 II. 4.2.1.2. Note d’état corporel de la vache ........................................................................... 71 II. 4.2.1. 3. Nombre de jours post partum (JPP)..................................................................... 72 II. 4.2.2. Paramètres extrinsèques à l’animal ......................................................................... 73 II. 4.2.2.1. Localité ............................................................................................................... 73 II. 4.2.2.2. L’inséminateur .................................................................................................... 74 II. 4.2.2.3. Taureau inséminateur .......................................................................................... 74 II. 4.2.2.4. Moment de l’insémination artificielle .................................................................. 75 II. 4.2.2.5. Intervalle début des chaleurs-insémination artificielle .......................................... 76 CHAPITRE III : DISCUSSION............................................................................................ 77 III.1. SELECTION DES VACHES ....................................................................................... 77 III.2. EVALUATION DE LA STABULATION ................................................................... 77 III.3. DETECTION DES CHALEURS ................................................................................. 77 III.3.1. Taux de détection des chaleurs .................................................................................. 77 III.3.2. Moment de détection des chaleurs ............................................................................. 79 III.4. RESULTATS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE ............................................. 79 III.4.1. Taux de réussite de l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles ........................ 79 III.4.2. Etude de l’influence de quelques paramètres sur le taux de gestation ......................... 79 III.4.2.1. Paramètres intrinsèques .......................................................................................... 79 III.4.2.1.1. Age ..................................................................................................................... 79 III.4.2.1.2. Note d’état corporel (NEC) ................................................................................. 80 III.4.2.1.3. Nombre de jours post partum .............................................................................. 80 III.4.2.2. Paramètres extrinsèques ......................................................................................... 80 III.4.2.2.1. Localité ............................................................................................................... 80 III.4.2.2.2. Inséminateur ....................................................................................................... 81 III.4.2.2.3. Taureau inséminateur .......................................................................................... 81 III.4.2.2.4. Moment de l’IA................................................................................................... 81 III.4.2.2.5. Intervalle début des chaleurs-Insémination artificielle ......................................... 82 CHAPITRE IV : CONTRAINTES, RECOMMANDATIONS ET PERPECTIVES .............. 83 IV.1. CONTRAINTES ......................................................................................................... 83 IV.1.1. Contraintes liées à la stabulation et à l’alimentation .................................................. 83 xix


IV.1.2. Contraintes liées à la période d’expérimentation ....................................................... 83 IV.1.3. Contraintes liées aux éleveurs ................................................................................... 83 IV.1.4. Contraintes liées à l’inséminateur.............................................................................. 84 IV.1.5. Contraintes liées à l’encadrement et au PDESOC ...................................................... 84 IV.2. RECOMMANDATIONS ............................................................................................ 84 IV.2.1. Aux éleveurs ............................................................................................................. 84 IV.2.2. Aux inséminateurs .................................................................................................... 85 IV.2.3. Au PDESOC............................................................................................................. 85 IV .2.4. Aux autorités sénégalaises chargées du secteur de l’Elevage .................................... 86 IV.3. PERSPECTIVES : ....................................................................................................... 86 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 87 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................... 90 ANNEXES

xx


INTRODUCTION

Au Sénégal, malgré un cheptel estimé à 3,379 millions de bovins et 10,919 millions de petits ruminants (SENEGAL, 2012), la production laitière ne parvient toujours pas à couvrir les besoins de la consommation locale. Pour ainsi satisfaire cette demande nationale, le pays a recours aux importations de lait et produits laitiers dont la valeur ne cesse d’augmenter depuis 1994 pour atteindre une facture laitière annuelle de plus de 70 milliards de francs CFA en 2013 (REUSSIR BUSINESS, 2014). A la montée vertigineuse de la facture laitière s’ajoutent les risques d’ordre sanitaire liés à la présence de substances dangereuses telles que la mélanine dans le lait et les produits laitiers importés. Pour lever ces contraintes, les pouvoirs publics ont affiché une politique d’intensification des systèmes de production laitière à travers des actions portant sur l’amélioration du potentiel génétique des races locales (par des opérations d’insémination artificielle). Suite à la réussite des opérations-test réalisées par le Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL) en 1995, des campagnes nationales d’insémination artificielle ont été organisées à travers le pays. Le Programme National de Développement Laitier (PRODELAIT) conçu en 2007, a donné naissance au Programme Spécial d’Insémination Artificielle (PSIA) élaboré dans le cadre du volet élevage de la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA). Bien que ces programmes aient permis d’augmenter sensiblement la production laitière, les taux de réussite obtenus restent faibles. Ces résultats posent les problèmes fondamentaux rencontrés dans la mise en œuvre des campagnes d’inséminations artificielles notamment : 

le travail fastidieux des éleveurs par la multiplicité des rendez-vous ;

le coût élevé par vache inséminée (coût des hormones pour la synchronisation des chaleurs) ;

la non implication des éleveurs et des agents vétérinaires de l’Etat ;

l’absence de suivi des vaches inséminées et des produits de l’IA ;

l’augmentation des naissances doubles et triples parmi lesquelles la mortalité est assez élevée.

Pour pallier à ces problèmes, l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles a fait l’objet de plusieurs travaux de recherche au Sénégal. En 2006, les chercheurs de l’EISMV par le biais 1


du Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL) et du Fond National de Recherche Agricole et Agroalimentaire (FNRAA) ont mené une première étude sur l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles dans les régions de Kaolack, Fatick et Louga. Les résultats obtenus montrent qu’il est possible de réussir un programme d’IA sur chaleurs naturelles en milieu rural, en impliquant les éleveurs. En 2011, le FNRAA, l’EISMV, l’ISRA, l’ANCAR et le DIREL, d’après une étude portant sur l’évaluation des approches de l’IA sur chaleurs naturelles dans les petits élevages traditionnels, ont montré que cette technique peut être optimisée chez les vaches de races locales. Une autre étude menée en 2011, a permis d’évaluer le coût de l’IA sur chaleurs naturelles et les contraintes qui entravent son efficience. Toutes ces études ont été réalisées dans le bassin arachidier et dans la zone sylvopastorale. C’est ainsi que le Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance (PDESOC) en partenariat avec l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV), ont initié un travail de recherche dont l’objectif général est de contribuer à la modernisation et à l’intensification de l’élevage, par une meilleure maitrise des techniques de reproduction dans la zone d’intervention du projet (Tambacounda, Kédougou et Kolda). Plus spécifiquement, il s’agit :  d’expérimenter l’IA sur chaleurs naturelles sur les bovins de races locales  d’évaluer l’influence des paramètres intrinsèques et extrinsèques de la vache sur le taux de gestation ;  d’identifier les contraintes dans la mise en œuvre de l’IA sur chaleurs naturelles dans la zone d’emprise du projet et de proposer des solutions Ce travail comporte deux parties. La première partie est consacrée à l’étude bibliographique sur l’élevage bovin au Sénégal, la physiologie de la reproduction de la vache et l’insémination artificielle bovine. Dans la deuxième partie réservée à l’étude expérimentale, nous présenterons le matériel et les méthodes, les résultats, la discussion, les contraintes, les recommandations et quelques perspectives.

2


PREMIERE PARTIE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3


CHAPITRE 1 : ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL

I.1. CHEPTEL BOVIN AU SENEGAL Le Sénégal, pays sahélien par excellence, a un cheptel important et varié. En 2012 les statistiques ont fait état de 3,379 millions de bovins (Tableau I), 5,887 millions d’ovins et 5,038 millions de caprins (SENEGAL, 2012). L’élevage constitue une composante essentielle de l’économie nationale avec une contribution de l’ordre de 4,2% à la formation du PIB national, et une progression de sa valeur ajoutée en moyenne de 6,1% pour la période 20002012 (SENEGAL, 2013). Tableau I : Evolution des effectifs du cheptel bovin au Sénégal de 2000 à 2012 Années

Bovins(en millions de têtes)

2000

2,986

2001

3,061

2002

2,997

2003

3,018

2004

3,039

2005

3,091

2006

3,137

2007

3,163

2008

3,210

2009

3,261

2010

3,313

2011

3,346

2012

3,379 Source : SENEGAL, 2012

I.2. RACES BOVINES EXPLOITEES AU SENEGAL Au Sénégal le cheptel bovin est composé de plusieurs races, on y distingue les races locales et les races exotiques. Divers métissages se sont opérés entre ces différentes races et les produits métissés représentent une fraction non négligeable du cheptel bovin (RUKUNDO, 2009).

4


Ces races se sont réparties dans les différentes régions écologiques du pays selon leur spécificité d’adaptation.

I.2.1. Races locales Les races locales exploitées au Sénégal sont essentiellement constituées de zébus Gobra, de taurins N’dama et de métis Djakoré. I.2.1.1. Zébu Gobra Le zébu Gobra ou zébu Peul sénégalais (Figure 1) est un bovin à bosse très développée. Il est de grande taille (1,35 à 1,40m au garrot). Ses cornes en forme de lyre sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. Le fanon est large et plissé auprès des membres (PAGOT, 1985). Sa robe est généralement blanche ou blanche rayée. L’âge au premier vêlage de la femelle est de 4 à 5ans, ce qui correspond à une mise à la reproduction au 39-51eme mois (THIAM, 1989). Son poids adulte est estimé en moyenne à 322 kg chez la femelle et 415kg Chez le mâle (CISSE, 1991). Le zébu Gobra est surtout utilisé pour ses aptitudes bouchères, son rendement carcasse varie entre 48 et 56% (PAGOT, 1985). La production laitière de la femelle zébu Gobra est très faible puisqu’elle est comprise entre 1,5 litres et 2 litres par jour pour une lactation de 150 à 180 jours (DIADHIOU, 2001).

Figure 1 : Zébu Gobra (Source : CIRAD, 2013)

5


I.2.1.2. Taurin N’dama Le taurin N’dama ou bovin sans bosse (Figure 2), est une race trypanotolérante qui vit en zone soudano-guinéenne. Au Sénégal, c’est la seule race trypanotolérante rencontrée au sud du pays (zone peuplée par les glossines) (DIOUF, 1991). La N’dama est un animal de petite taille, la hauteur au garrot est de 113,6 ±08 cm chez la femelle et 116,4±1,6 cm chez le mâle. Le poids adulte est de 286,7±8,3 Kg chez la femelle et de 328,6±20 Kg chez le mâle (COULOMB, 1976). C’est une race à bonne aptitude bouchère présentant un rendement de carcasse compris entre 50 et 55%. La production laitière est estimée à 2-3 litres par jour au cours d’une lactation de 150 à 185 jours, avec un taux de matière grasse élevé, à savoir 4,75±1,5g/l (FAO, 1997).

Figure 2 : Taurin N’dama Le tableau II présente les performances zootechniques de la race N’dama dans quelques pays d’Afrique.

6


Tableau II : Performances zootechniques de la N’dama

Poids naissance mâle (kg) Poids naissance femelle (kg)

Guinée

Sénégal

17,5

18

16,8

17

Cameroun/Côte d’ivoire

Nigeria 18,1

17-18

15,9

Poids à trois mois (kg)

54,3-54,6

Poids à six mois (kg)

92,1-95,0 121-123

Poids à douze mois (kg)

124,6137,4

Poids adulte male (kg)

370

300

311

--

Poids adulte femelle (kg)

250

250

260

275

Mise à la reproduction (mois)

27

13,5

Age au premier vêlage (jour)

1095

684±35,3

363-420

363±31,16

288,2

280

Vêlage-vêlage (jours) Durée de gestation (jours)

Source : KAMGA WALADJO, 2003

I.2.1.3. Race Djakoré Dans le bassin arachidier et au Sénégal oriental, existe une population de bovins métis appelée Djakoré. Cette race issue du croisement entre la N’dama et le Gobra, a un poids adulte compris entre 300kg et 400kg, sa robe le plus souvent uniforme et assez claire, varie du blanc au gris. Elle hérite sa grande taille du zébu Gobra, sa rusticité et sa trypanotolérance de la race N’dama (KABERA, 2007). Le Djakoré est un animal de boucherie et sa production laitière est améliorée par rapport à celle de la N’dama (NDOUR, 2003). A coté de ces races élevées en milieu traditionnel, d’autres races à hautes performances génétiques font l’objet d’un élevage en station. I.2.2. Races exotiques Ces races ont été importées au Sénégal dans le cadre de l’amélioration des productions animales, en l’occurrence la production laitière essentiellement et dans une moindre mesure la production de viande. Il s’agit des races Holstein, Montbéliarde, Jersiaise, Guzerat, et Brunes des alpes.

7


I.2.2.1. Race Holstein Elle porte une robe pie noire avec des tâches blanches bien délimitées (figure 3). Son format est bien développé de même que la mamelle qui est bien enchâssée entre les cuisses bien écartées (Figure 3). C’est une race exploitée pour la production laitière, estimée en moyenne au Sénégal à 4551 litres pour une lactation de 305 jours (BA DIAO, 2005). Sa hauteur au garrot est comprise entre 1,50m et 1,60m et son poids adulte tourne autour de 675kg.

Figure 3 : Vache Holstein (Source : SOELA, 2014) Le tableau III montre les performances laitières de la vache Holstein dans quelques pays. Tableau III : Performances laitières de la vache Holstein Pays Cameroun Maroc

Production lait (l/lactation) 42 841 626 3300

Durée de lactation (j)

Source

315 36

NJWE et al., 2002

338

BOUJENANE, 1986

Kenya

4477

305

STAAR et al., 1998

Sénégal

4551±1730

305

BA DIAO, 2004

Source : RUKUNDO, 2009

8


I.2.2.2. Race Montbéliarde Elle porte une robe pie rouge aux tâches blanches bien délimitées à la tête et aux extrémités (Figure 4). C’est un animal bien conformé, le plus souvent exploité pour la production laitière. Sa taille est comprise entre 1,38 et 1,44 m pour un poids vif de 600 à 1000 kg. Au Sénégal, la production laitière de la Montbéliarde est estimée entre 2000 et 3500 litres pour une durée de lactation de 305 jours (DENIS, 1986).

Figure 4 : Vache Montbéliarde (Source : S.O.E.L.A, 2014)

I.2.2.3. Jersiaise Originaire de l’ile de jersey dans la manche (France), la jersiaise porte une robe fauve plus ou moins foncée à la tête (Figure 5). Animal de petite taille, la jersiaise mesure 1,25m à 1,32 m au garrot pour un poids moyen de 300 kg. La mamelle est très développée, on dit qu’elle est au service de sa mamelle. C’est une race utilisée dans les fermes laitières pour son lait riche en matière grasse (6,7 à 7%). Au Sénégal, sa production laitière annuelle à été évaluée à 3217±77kg pour une durée de lactation de 310 jours (SOW, 1997).

9


Figure 5 : Vache Jersiaise (Source : CANALBLOG, 2012)

I.2.2.4. Zébu Guzérat Vache d’origine indienne de l’Etat du Gujarat, le zébu Guzérat a été importé au Sénégal en 1964 (DENIS, 1986). Il fait partie des races bovines indiennes de grande taille avec une hauteur au garrot comprise entre 1,3 et 1,5m. Sa robe varie du gris argent ou gris vert au noir acier, ses oreilles sont larges et pendantes et ses cornes en forme de lyre (Figure 6). Au Centre de Recherche Zootechnique (CRZ) de Dahra, le Guzérat a donné un minimum de 201 litres en 133 jours de lactation et un maximum de 1875 litres en 348 jours (NJONG, 2006).

Figure 6 : Taureau Guzerat (Source : WIKIPEDIA, 2013) 10


I.2.2.5. Brune des Alpes Originaire des montagnes de l’Est de la Suisse, la brune des alpes est une vache à grand format avec 1,4 à 1,5 m de hauteur au garrot, pour un poids de 650-750 kg. Sa robe est brune uniforme allant du gris foncé au gris argenté, sauf le mufle plus clair (Figure 7) (RUKUNDO, 2009). Sa production moyenne est de 7800kg de lait pour 334 jours de lactation (TIALLA, 2011).

Figure 7 : Vache Brune des Alpes (Source : BGS, 2013)

I.2.2.6. Gir et Girolando La race Gir est une race laitière originaire de l’Inde, dans la région de Gir. Elle est connue pour sa résistance au stress et aux maladies tropicales (KUMAR et SINGHAL, 2006). Sa robe varie : elle peut être blanche, fauve ou rouge (Figure 8a). Les cornes sont courbées et dirigées vers l’arrière, le pis est bien développé et les trayons volumineux chez la femelle. C’est un animal de grande taille, avec une hauteur au garrot de 135 cm chez le mâle et 130 cm chez la femelle (BYISHIMO, 2012). Le poids adulte est estimé en moyenne à 545 kg pour les mâles et 385 kg pour les femelles. La race Gir est très utilisée pour sa grande production laitière. Quant elle est bien traitée, sa production laitière peut aller jusqu’à 1150-1600kg sur une lactation de 300 jours (KUMAR et SINGHAL, 2006). Au Sénégal, sa production laitière journalière varie de 8 à 15 litre de lait (NJONG, 2006). Son croisement avec la Holstein a donné un produit appelé la Girolando. 11


La race Girolando est une race relativement nouvelle dans l’élevage bovin (Figure 8b), elle peut s’adapter à la production de viande grâce à sa grande taille au garrot qui dépasse 1,55 m et son poids de 450 kg en moyenne. Elle est douée d’une grande capacité de production laitière, estimée à 3600 kg de lait pendant 305 jours de lactation.

(a)

(b)

Figure 8 : Vache Gir (a) et Vache Girolando (b) (Source : BYISHIMO, 2012)

Malgré leur adaptation relativement difficile au Sénégal, toutes ces races étrangères ont une production laitière et des paramètres de reproduction meilleurs comparés aux races locales (NJONG, 2006). I.2.3. Métis trouvés au Sénégal Les métis sont des produits de croisement entre les races locales ou entre une race locale et une race exotique. Ils représentent une portion non négligeable sur l’effectif bovin au Sénégal. Cependant, quelques paramètres ont pu être étudiés chez quelques métis (Tableau IV).

12


Tableau IV : performances de reproduction et de production de certains métis

Métis

Age au premier vêlage (mois)

Intervalle vêlage-vêlage (jours)

Production laitière (litres)

Durée de lactation (jours)

N'dama X

_

_

13028

256

31,9±2,5

428,8±96,9

1239

360

32,8±3,8

382,7±67,2

_

_

Montbéliarde N'dama X jersey N'dama x frisonne Source : BYISHIMO, 2012 I.3. TYPOLOGIE DES SYSTEMES D’ELEVAGE Selon la situation agro-écologique, trois systèmes de production sont distingués au Sénégal (Figure 9) : un système pastoral localisé au nord dans la zone sylvo-pastorale, un système agro-pastoral dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et au sud-est du pays et un système intensif périurbain localisé dans la zone des Niayes (Banlieue de Dakar).

Figure 9 : Principaux systèmes de production laitière au Sénégal (Source : BA DIAO, 2004)

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I.3.1. Système pastoral Le système pastoral est un système caractérisé par une grande mobilité des éleveurs (essentiellement Peuls) et du bétail. Il intéresse environ 32% des bovins et 35% des petits ruminants (MEL, 2004). Dans ce système, l’élevage extensif représente la principale activité des ménages, il génère plus de 50% du revenu brut et contribue significativement à la sécurité alimentaire. Ce système assure l’essentiel de la production nationale de viande rouge. Cependant, sa principale contrainte est l’indisponibilité des ressources alimentaires en saison sèche. Face à cette menace, les éleveurs de la zone sylvopastorale n’hésitent pas à abandonner leurs parcelles pour conduire les animaux en transhumance vers les régions du sud (SONED, 1999).

I.3.2. Système agro-pastoral Ce système caractérisé par la sédentarisation, associe l’élevage extensif pastoral aux cultures pluviales (mil, arachide, coton, etc.) et irriguées (riz, tomate et oignon). En général, l’association de l’agriculture et de l’élevage se traduit par le recours à l’utilisation de la fumure animale pour fertiliser les champs et l’exploitation des résidus de récoltes pour l’alimentation des animaux. Ce système est rencontré principalement dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et la zone sud (de la Casamance au Sud Est du pays) ; il concerne environ 67% des effectifs bovins et 62% de ceux des petits ruminants (MEL, 2004). LY (1994) estime que dans ce système la traction animale contribue à hauteur de 40% dans la valeur des revenus brutes de l’élevage devant la viande (35%), le lait (20%) et le fumier (5%). L’exploitation des races métisses, ainsi que l’introduction des nouvelles technologies ont favorisé l’amélioration de la production laitière dans ce type d’élevage (DIAO, 2004). I.3.3. Système périurbain Localisé le plus souvent dans la zone des Niayes de Dakar, le système périurbain intéresse la production laitière et l’embouche industrielle. C’est un système où l’élevage est l’unique composante du système de production et les animaux sont conduits en élevage intensif ou semi-intensif selon le niveau d’investissement.

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Il concerne moins de 1% du cheptel bovin et repose principalement sur l’utilisation de races exotiques (Montbéliarde, Jersiaise, Holstein, Gir…) mises en stabulation dans des fermes (pour la plupart laitières), implantées par des opérateurs économiques privés avec l’appui d’institutions publiques ou de spécialistes d’élevage. I.4. CONTRAINTES DE L’ELEVAGE AU SENEGAL L’élevage occupe une place de choix dans l’économie du pays, seulement il se heurte à de nombreuses contraintes. Ces contraintes sont d’ordre climatique, alimentaire, sanitaire, génétique, commerciale et socio-sociopolitique. I.4.1. Contraintes climatiques Le climat est certainement la contrainte la plus déterminante car il conditionne les ressources alimentaires du bétail. Au Sénégal, la variabilité de la pluviométrie dans le système d’élevage traditionnel limite la disponibilité des pâturages en quantité et en qualité (PAGOT, 1985). En effet, une température élevée a une influence directe sur l’animal qui se traduit chez la vache par une réduction de l’ingestion alimentaire, par conséquent une chute de la production et de la fertilité (RUKUNDO, 2009). I.4.2. Contraintes alimentaires Les contraintes alimentaires sont des obstacles à l’élevage au Sénégal, En effet le fourrage provenant essentiellement des pâturages naturels est fortement tributaire de la pluviométrie. La courte saison des pluies et l’absence de conservation des fourrages sont à l’origine des ruptures alimentaires d’une part, et de l’utilisation des sous-produits agro-industriels dans le système semi-extensif d’autre part. Ce type d’élevage est limité par la disponibilité des sous produits agro-industriels et leur coût d’acquisition. La sous-alimentation empêche les animaux d’extérioriser leur potentiel génétique, en plus on observe chez les animaux sous-alimentés une pseudo-hypophysectomie fonctionnelle (CHICOTEAU, 1991). MBAYE (1993) affirme que la sous-alimentation du Zébu Gobra en élevage extensif retarde la reprise de l’activité ovarienne. Quant à la suralimentation (très rare en milieu tropical), elle peut être à l’origine d’une infiltration graisseuse au niveau de l’ovaire. Cette suralimentation associée à un syndrome hypo hormonal, retarde considérablement l’involution utérine sans laquelle la vache ne peut à nouveau concevoir.

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I.4.3. Contraintes sanitaires Elles sont en relation avec les sept millions de km² infestés par les glossines dans la zone sud du Sénégal (DIOP, 1996). A cela s’ajoute la persistance de certaines maladies (la fièvre aphteuse, la dermatose nodulaire, etc.) et le coût élevé des médicaments ainsi que le matériel vétérinaire. En revanche la situation zoosanitaire du pays est relativement satisfaisante en ce qui concerne la maitrise des grandes épizooties.

I.4.4. Contraintes génétiques Le faible niveau de production des races locales africaines constitue le plus grand handicap de l’élevage bovin en Afrique. En effet, la production laitière moyenne des races locales africaines est estimée entre 1 à 4 litres de lait par jour en saison de pluie, alors que certaines vaches locales en saison sèche produisent difficilement un demi-litre de lait par jour. A cela s’ajoute le faible rendement des carcasses, qui est de l’ordre de 48 à 56% chez le Gobra (PAGOT, 1985) et 50 à 55% chez la N’dama (DIADHIOU, 2001). I.4.5. Contraintes commerciales Le manque de maîtrise des circuits de commercialisation, associé à la dépendance des producteurs vis-à-vis des intermédiaires intervenant dans la filière font que le système de commercialisation du bétail n’offre pas de débouchés sûrs. Concernant la production laitière, l’excédent laitier obtenu en saison de pluies est difficilement commercialisé à cause de la détérioration des pistes et l’absence de chaines de froid. En système intensif, le coût élevé des intrants et du crédit rend les produits peu compétitifs par rapport aux produits importés.

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I.4.6. Contraintes socio-politiques En Afrique, on note une défaillance du système d’encadrement des éleveurs, car rares sont les pays africains où l’intensification des productions animales est une priorité (DIOP, 1996). A cela s’ajoute le manque de formation des éleveurs et leur faible niveau de technicité (KABERA, 2007). Par ailleurs, le crédit agricole est difficilement accessible avec un taux d’intérêt très élevé (LY, 1994). Malgré toutes ces contraintes, les perspectives d’amélioration de la filière laitière au Sénégal sont nombreuses. Cependant, une meilleure production laitière nécessite une bonne maitrise de la reproduction.

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CHAPITRE II : PHYSIOLOSIE DE LA REPRODUCTION DE LA VACHE II.1. RAPPELS ANATOMIQUES DE L’APPAREIL GENITAL DE LA VACHE L’appareil génital de la vache (Figure 10) est un ensemble d’organes dont la principale fonction est la reproduction. Comme l’a décrit AGBA (1975), il est constitué d’une portion glandulaire, d’une portion tubulaire et d’une portion copulatrice.

Figure 10 : Schéma de l’appareil génital de la vache (Source : WATTIAUX, 2006)

II.1.1. Portion glandulaire ou ovaire L’ovaire encore appelée glande génitale de la femelle, est un organe pair, ayant la forme d’une amande aplatie au niveau latéro-médial. Il est situé dans la cavité abdominale à l’entrée du bassin suspendu à la région lombaire, avec une position légèrement variable en fonction du stade physiologique de la vache (CUQ et AGBA, 1977). Sa surface est plus ou moins bosselée en raison de la présence de structures telles que les follicules ovariens à différents stades de développement et le corps jaune (BRESSOU, 1978). L’ovaire est pourvu d’une double fonction :

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Exocrine, par la production de gamètes femelles

Endocrine, par laquelle l’ovaire commande toutes les activités génitales à travers la sécrétion d’hormones sexuelles (œstrogènes et progestatives).

II.1.2. Portion tubulaire Les oviductes et l’utérus constituent la portion tubulaire de l’appareil génital de la vache. L’oviducte ou salpinx, formé par le pavillon, l’ampoule et l’isthme, est un conduit pair qui reçoit l’ovule au moment de l’ovulation, abrite la fécondation et assure le transfert de l’œuf fécondé vers l’utérus. L’utérus ou organe de la gestation, nourrit et protège le fœtus après la nidation. Il est composé de deux cornes, d’un corps et d’un col ou cervix. Les cornes utérines sont longues de 30 à 35cm (PAPEZ et DUPLAN, 1987). Elles sont recourbées vers le bas et affilées à leurs extrémités antérieures. Elles se fusionnent sur une longueur plus ou moins grande pour former le corps de l’utérus. Quant au col de l’utérus ou cervix (long, étroit, de paroi épaisse et rigide), il est très facile à identifier à la palpation transrectale grâce à sa consistance. Il est formé de 2 à 3 anneaux tubulaires, qui constituent un obstacle plus ou moins facile à franchir lors du cathétérisme.

II.1.3. Portion copulatrice Elle est constituée par le vagin et la vulve. Le vagin ou lieu de copulation, est un organe qui fait suite au col de l’utérus. Il correspond à un conduit cylindroïde musculo-membraneux, de consistance molle, entièrement logé dans la cavité pelvienne. La vulve représente la partie externe du tractus génital de la vache.

II.2. PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE La vache est une espèce animale caractérisée par une activité sexuelle continue sur toute l’année. Elle débute à la puberté, période à partir de laquelle l’animal atteint un poids minimum équivalent au 2/3 de son poids adulte, soit 50 à 60% de celui-ci. A partir de la puberté et durant la période adulte, il apparait chez la femelle une manifestation cyclique, dénommé cycle sexuel.

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II.2.1. Cycle sexuel de la vache Chez tous les mammifères, dés la puberté, l’appareil génital femelle présente des modifications morphologiques et physiologiques. Elles se produisent toujours dans le même ordre et reviennent à intervalles périodiques suivant un rythme bien défini pour chaque espèce (MIALOT et al., 2001). Ces modifications débutent à la puberté, se poursuivent tout au long de la vie sexuelle et ne sont interrompues que par la gestation, le postpartum et le déséquilibre alimentaire (NIBART, 1991). Elles dépendent de l’activité fonctionnelle de l’ovaire, ellemême sous dépendance étroite des hormones gonadotropes hypothalamo-hypophysaires (DERIVAUX, 1971). Ainsi le cycle sexuel dont la durée est de 21±2 jours chez la vache, peut être subdivisé en trois composantes : une composante cellulaire, une composante comportementale et une composante hormonale. II.2.1.1. Composante cellulaire du cycle sexuel Elle s’articule autour des phénomènes cellulaires cycliques qui se produisent au niveau de l’ovaire. La composante cellulaire du cycle sexuel se caractérise par la succession d’une phase folliculaire conduisant à l’ovulation et une phase lutéale (VAISSAIRE, 1977) (Figure 11).

Phase folliculaire

Caractérisée par la sécrétion des œstrogènes par les cellules de la thèque internes des follicules ovariens, la phase folliculaire est représentée par deux étapes qui se suivent de façon chronologique :  Pro œstrus Il correspond à la période de croissance folliculaire qui amène un follicule du stock cavitaire au stade de follicule mûr destiné à ovuler. Cette croissance se fait par un phénomène de vagues folliculaires successives, qui sont en moyenne au nombre de 2 à 3 par cycle (ENNUYER, 2000). C’est également pendant cette période que se termine la lyse du corps jaune du cycle précédent. Cette étape a une durée d’environ de 2 à 4 jours chez la vache.

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 Œstrus C’est la période de maturation folliculaire suivie de l’ovulation ou ponte ovulaire (libération de l’ovule après rupture du follicule mûr ou follicule de De Graaf). L’œstrus dont la durée en moyenne est de 13 à 23 heures (CISSE, 1991), se caractérise par des modifications comportementales dites chaleurs, période pendant laquelle la femelle accepte le chevauchement du mâle ou de ses congénères. Cependant, ces manifestations œstrales qui confèrent à la femelle ces comportements particuliers peuvent partiellement ou entièrement disparaitre chez certaines vaches. Dans ce cas, on parle d’œstrus sans signes externes visibles ou chaleurs silencieuses, souvent signalé chez la femelle zébu Bos indicus (THIAM, 1989). L’ovulation a lieu 6 à 14 heures après la fin de l’œstrus et est suivie par la formation du corps jaune, correspondant à la période d’installation de la fonction lutéale. 

Phase lutéale

Cette phase, caractérisée par la sécrétion de progestérone par le corps jaune, comporte également deux étapes :  Mét œstrus Le mét-œstrus encore appelé post-œstrus correspond à la période de formation du corps jaune. Après l’ovulation, le follicule rompu devient le siège de remaniements cytologiques et biochimiques qui conduisent à la formation du corps jaune. En fin de croissance, cet organite atteint un diamètre minimal de 20 mm (MIALOT et al., 2001). Cette phase a une durée d’environ de 4 jours chez la vache.  Di œstrus Le dioestrus est la période de fonctionnement du corps jaune, avec l’installation d’un état prégravide par le biais du produit de sécrétion du corps jaune, la progestérone. Cette phase dure environ 10 à 15 jours chez la vache. En absence de fécondation, on note une involution du corps jaune (luteolyse) en fin de cycle, caractérisée par la fin de l’activité du corps jaune. Sous l’effet de la prostaglandine F2α (PGF2α), la luteolyse permet un retour du cycle à l’état initial. Par contre, dans d’autres cas cette phase peut se prolonger : on parle d’anoestrus ou de repos sexuel. L’anoestrus ou absence de chaleurs chez la vache est observée lors de la gestation, du post-partum ou lors d’un déficit alimentaire.

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Phase folliculaire

Pro œstrus

Œstrus

(2-4 jours)

( 12h)

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Aneostrus - Gestation - Alimentation - Post partum

Di œstrus

Met œstrus

(10-15 jours)

(4 jours)

Phase lutéale Figure 11 : Cycle œstral de la vache (Source : OKOUYI, 2000)

II.2.1.2. Composante comportementale du cycle sexuel Dans la pratique, l’efficacité de la détection des modifications de comportement (œstrus) est essentielle. En effet, l’œstrus est la seule phase visible du cycle sexuel de la vache, il précède et accompagne l’ovulation. Il est caractérisé par des modifications de comportement (Figure 12). En dépit d’une multitude de signes psychiques ou comportementaux (baisse d’appétit, Inquiétude, agitation, flairage, recherche de mâle, beuglement, baisse de la production laitière), le signe caractéristique de l’œstrus est l’acceptation du chevauchement (DIOP et al., 1988).

La durée de l’œstrus est particulièrement brève chez les bovins tropicaux. En effet, DIOP et al. (1994) ont noté une durée de 10,1 ± 2,81 heures chez la race N’dama alors que CUQ (1973) note 14 à 16 heures chez la race Gobra.

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(a’)

(b’)

Figure 12 : (a’) Acceptation au chevauchement (Source : FAQ, 2014) et (b’) Flairage et léchage de sa congénère (Source : REUSSIR LAIT, 2003)

II.2.1.3. Composante hormonale du cycle sexuel Les modifications comportementales et les événements cellulaires du cycle sexuel de la vache sont sous contrôle hormonal. Ainsi, le complexe hypothalamo-hypophysaire, les ovaires et l’utérus, par le biais de leur sécrétion hormonale assurent la régulation du cycle sexuel de la vache. Trois groupes d’hormones interviennent dans ce mécanisme hormonal. -

Hormones hypothalamiques :

Il s’agit essentiellement de la Gonadoliberine ou Gonadotropin Releating Hormones (GnRH). Secrétée et libérée par l’hypothalamus sous forme pulsatile toutes les 50 minutes, la GnRH assure le contrôle de la sécrétion des hormones hypophysaires (BOUSQUET, 1989). Une autre hormone est également secrétée par l’hypothalamus, il s’agit de la Prolactine Inhibiting Factor (PIF). -

Hormones hypophysaires ou hormones gonadotropes :

Il s’agit de la FSH (Follicule Stimulating Hormone) et la LH (Luteinizing Hormone). Ces hormones hypophysaires sous l’influence de la GnRH, assurent la formation des gamètes et corps jaune ainsi que la sécrétion des hormones ovariennes. La FSH est l’hormone responsable de la croissance et de la maturation des follicules, elle possède en même temps une action sur la sécrétion d’œstrogènes par les follicules qu’elle stimule. La LH quant à elle intervient dans la maturation folliculaire, l’ovulation et la 23


lutéinisation des follicules. Elle présente dans son profil de sécrétion un pic en période périovulatoire avec un taux de 7,43±5,92 ng/ml chez le zébu Gobra (TRAORE, 1990) et 13,92ng/ml chez la N’dama (DIOUF, 1991). -

Hormones stéroïdes d’origine gonadique :

L’ovaire produit principalement deux types d’hormones stéroïdiennes : les œstrogènes et la progestérone. Une autre substance protéique non stéroïde classée dans le groupe des cybemines (l’inhibine) est également produite au niveau de l’ovaire. Les œstrogènes sont sécrétés principalement par les follicules ovariens plus précisément au niveau des cellules de la granulosa et de la thèque interne. La principale hormone oestrogeniques d’origine ovarienne est le 17 β-œstradiol. Elles sont sécrétées secondairement par le placenta chez la femelle gestante et les surrénales. Les œstrogènes dont leur concentration maximale dans le sang est atteinte au moment de l’œstrus, sont responsables du comportement œstral et des modifications du tractus génital observées à cette même période. La progestérone quant à elle est essentiellement sécrétée par les cellules lutéales du corps jaune. Chez certains mammifères, elle est également produite par la corticosurrénale et le placenta. THIBIER et al (1973) rapportent que le taux de progestérone est maximal en phase lutéale. La progestérone empêche toute nouvelle ovulation, prépare la muqueuse utérine à la nidation et assure le maintien de la gestation. -

Hormone d’origine utérine

En plus de ces trois groupes d’hormones, l’utérus intervient dans le cycle par le biais de la prostaglandine F2α (PGF2α), qu’il produit. Cette hormone a une activité luteolytique qui se traduit par la destruction du corps jaune, donc un arrêt de la production de progestérone. La figure 13 résume les événements cellulaires et hormonaux du cycle sexuel.

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Figure 13 : schéma simplifié des évènements cellulaires et hormonaux du cycle sexuel de la vache (Source : MARICHATOU et al, 2004)

II.2.2. Contrôle hormonal du cycle sexuel La régulation hormonale du cycle sexuel de la vache est sous contrôle neuro-endocrinien dans lequel interviennent les hormones hypothalamo-hypophysaires, les hormones stéroïdes d’origine ovarienne et la prostaglandine d’origine utérine (Figure 14). L’initiateur et le régulateur fondamental de la fonction reproductrice est la GnRH (gonadoliberine). Cette hormone synthétisée et libérée de façon pulsatile toute les 50 minutes par l’hypothalamus, est responsable de la sécrétion hypophysaire de FSH et de LH. Cependant sa régulation fait intervenir à la fois des facteurs internes à savoir l’alimentation, l’allaitement, la température, etc et des facteurs internes à savoir les œstrogènes et la progestérone (TERQUI, 1982). Une fois sécrétée, la GnRH agit sur l’hypophyse et cette dernière réagit par une production massive de FSH. La FSH stimule la croissance et la maturation du follicule dominant jusqu’au stade pré-ovulatoire, de même que son activité sécrétoire, qui conduit à une sécrétion d’œstrogènes en quantité croissante (DERIVAUX et ECTORS, 1980).

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Pendant l’œstrus, la forte quantité d’œstrogènes sécrétée par le follicule pré-ovulatoire, a une action rétroactive positive sur la sécrétion de GnRH, provoquant ainsi une décharge pulsatile de LH. La LH ou lutropine achève la maturation folliculaire, provoque l’ovulation et stimule la formation du corps jaune. Le corps jaune néoformé sous l’influence de la LH, sécrète de la progestérone. Cette dernière exerce un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamohypophysaire qui inhibe une éventuelle décharge pré-ovulatoire de LH, empêchant ainsi toute ovulation. Par contre sous l’effet de la progestérone, il n’y pas d’inhibition dans la sécrétion de FSH et la croissance folliculaire se poursuit. En absence de fécondation, la prostaglandine F2α (PGF2α) produite par l’utérus entraine une destruction du corps jaune, qui traduit un arrêt de la sécrétion de progestérone. Par cette action luteolytique, la PGF2α permet la reprise d’un autre cycle sexuel.

Figure 14 : Régulation hormonale de cycle sexuel chez la vache (Source : INRAP, 1995)

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CHAPITRE III : INSEMINATION ARTIFICIELLE

III.1. DEFINITION L’insémination artificielle est une technique de reproduction qui consiste à prélever la semence d’un taureau sain pour la déposer à l’aide d’un instrument adéquat dans les voies génitales femelles au moment le plus opportun (HANZEN, 2008-2009).

III.2. HISTORIQUE La pratique de l’insémination artificielle date de très longtemps. En 1779, LAURO SPALLANZANI réalisa la première insémination artificielle chez une chienne. Chez les bovins, les premiers essais ont été obtenus au début du 19eme siècle avec notamment l’équipe russe d’IVANOV (1907) et MILLOVANOV (1932), et l’équipe danoise de SAND et ROWENSEN (1936). En Afrique, l’insémination artificielle a été introduite pour la première fois au Kenya et en Afrique du sud par l’équipe d’ANDERSON. Au Sénégal, elle a été initiée en 1995 par l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires, dans les régions de Kaolack et Fatick où 250 vaches ont été inséminées (DIOP, 1997 ; KAMGA et DIOP, 2004). Les résultats intéressants obtenus à travers cette première expérience ont amené le programme d’appui à l’élevage (PAPEL) à prendre le relais en 1997. En 1999, l’état du Sénégal en fit un programme de développement national pour l’ensemble du pays via le programme national d’insémination artificielle (PNIA). Depuis lors, de nombreux programmes visant l’amélioration de la production laitière et viande par l’intermédiaire de cette biotechnologie ont vu le jour. III.3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE III.3. 1. Avantages de l’insémination artificielle L’insémination artificielle présente plusieurs avantages qui sont d’ordre sanitaire, génétique, économique, technique et pratique.

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Avantage d’ordre sanitaire

L’insémination artificielle est un outil de prévention de la propagation des maladies contagieuses et/ou vénériennes en l’occurrence la brucellose, la leptospirose, la vibriose, la peste bovine, la fièvre aphteuse, la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) grâce au non contact physique direct entre la femelle et le géniteur. Cependant, certains agents infectieux peuvent être transmis par la semence lors de l’IA, mais les normes sanitaires strictes exigées au niveau des centres producteurs de semences ont permis de réduire considérablement les risques de transmission de ces agents. L’insémination artificielle s’oppose également à la transmission de maladies génétique, liées le plus souvent à la consanguinité dans un même troupeau. Elle permet aussi d’exploiter des reproducteurs performants souffrant d’impotence à la suite d’accident ou d’engraissement, par l’application des méthodes de collecte avec l’électro-éjaculateur ou l’utilisation de doses congelées. 

Avantage d’ordre génétique

Considérée comme l’un des outils de l’amélioration du progrès génétique, l’insémination artificielle permet une précision élevée par la sélection des mâles sur descendance. Elle constitue une forte intensité de sélection pour les males, puisque le besoin en mâles reproducteurs pour un nombre déterminé de femelles est beaucoup plus faible qu’en monte naturelle. La semence des taureaux de grande valeur génétique est diffusée dans l’espace et dans le temps grâce à l’IA. Une seule éjaculation permet d’inséminer un grand nombre de femelles, alors qu’elle ne peut féconder qu’une en monte naturelle. 

Avantage d’ordre économique

L’insémination artificielle dispense l’éleveur d’entretenir un taureau, au profil d’une semence de taureau sélectionné. Grâce à l’insémination artificielle, on peut réaliser un croisement industriel et bénéficier ainsi d’un phénomène hétérosis. Associée aux techniques de groupage des chaleurs, l’insémination artificielle permet une meilleure gestion de l’élevage à travers la réduction de l’intervalle entre vêlages et le groupement des naissances. De ce fait, elle contribue à l’amélioration de la productivité du troupeau (lait et viande) qui se traduit par l’amélioration du revenu de l’éleveur. Cet aspect est particulièrement perceptible chez les métis dont la production s’améliore de 100% par rapport à la race locale. 28


Avantage d’ordre technique et pratique

L’insémination artificielle permet une meilleure organisation, par une planification et un suivi permanent du travail. En plus, elle offre à l’éleveur une grande possibilité de choisir le géniteur qu’il désire utiliser en fonction du type d’élevage et l’option de production à développer. Elle permet aussi de résoudre les problèmes d’accouplement rencontrés avec les femelles présentant des problèmes d’aplombs. III.3. 2. Inconvénients de l’insémination artificielle Les inconvénients de l’IA sont notamment : -

les dangers qui tiennent à un mauvais géniteur ;

-

une perte possible de gènes ;

-

la consanguinité, qui est observée dans les élevages où le nombre de géniteurs utilisé pour inséminer les femelles, est restreint. Elle augmente les risques de certaines maladies génétiques et entraine une baisse de performances de production.

III.4. PREPARATION DE LA SEMENCE La semence est un produit obtenu après récolte, examen, dilution et conditionnement du sperme. Cependant elle doit provenir des mâles à hautes valeurs génétiques répondant indemnes à certaines infections.

III.4.1. Agréments sanitaires et zootechniques Le taureau donneur doit subir un examen clinique et paraclinique, à partir duquel il doit être reconnu physiologiquement normal et indemne de maladies sexuellement transmissibles (brucellose, diarrhée virale bovine, leucose, tuberculose, rhinotrachéite infectieuse, campylobactériose, trichomonose). Sur le plan zootechnique, le taureau doit appartenir à un bon schéma de sélection. III.4.2. Récolte du sperme au vagin artificiel et à l’électro-éjaculateur C’est une technique qui consiste à faire éjaculer le taureau à l’aide d’un vagin artificiel, en présence d’une femelle en chaleur ou non, d’un taureau de la même espèce ou d’un mannequin. Le vagin artificiel offre au taureau toutes les conditions de température et de pression du vagin naturel au moment du coït (VAISSAIRE., 1977). L’électro-éjaculation est

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une autre méthode de récolte de sperme utilisée chez les taureaux de haut potentiel génétique âgés ou incapable de saillir suite à des problèmes articulaires (DIOP, 1995). Une fois collecté, le sperme est transmis et examiné au laboratoire.

III.4.3. Examen du sperme Apres sa récolte, le sperme subit divers examens. Ces examens d’ordre macroscopique, microscopique et biochimique ont pour objectif d’apprécier la quantité et la qualité du sperme. III.4.3.1. Examen macroscopique du sperme Il se fait par observation directe du tube de collecte, il permet de déterminer le volume, la couleur, et la consistance du sperme. Chez le taureau, le volume recueilli varie de 4 à 6 ml et le sperme normal est de couleur blanchâtre, de consistance lactocremeuse. Le sperme doit être propre et ne doit contenir ni pus, ni urine, ni trace de sang. III.4.3.2. Examen microscopique du sperme L’examen microscopique a pour but d’étudier la motilité, la concentration et la morphologie des spermatozoïdes. La motilité appréciée à l’aide de microscope optique avec plaque chauffante, permet de déterminer de manière subjective le pourcentage de mobilité progressive et la vigueur du déplacement des spermatozoïdes. Cette appréciation se fait à travers la mobilité massale et la mobilité individuelle. La mobilité massale déterminée à faible grossissement (x100 à x200), exprime la mobilité d’ensemble des spermatozoïdes. Elle est sanctionnée par une note allant de 0 à 5 selon l’ampleur des vagues ondulatoires (Tableau V).

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Tableau V : Echelle de notation de la mobilité massale des spermatozoïdes Note

Mobilité

0

Pas de mouvement

1

Légère ondulation ou vibration de la queue, sans progression

2

Lente progression, incluant des arrêts et reprise de mouvements

3

Progression continue à vitesse modérée

4

Progression rapide

5

Progression rapide avec des spermatozoïdes difficiles à survivre

Un sperme ayant une note inferieur à 3 est considéré comme inapte à l’insémination artificielle. La mobilité individuelle est appréciée au fort grossissement (x400). Elle permet d’évaluer le pourcentage de spermatozoïdes mobiles. Un sperme de bonne qualité doit avoir au moins 60 à 70 p.100 de spermatozoïdes mobiles. Le comptage des spermatozoïdes se fait à l’aide de spectrophotomètre, chez le taureau la concentration moyenne de spermatozoïdes est de 1000000000 de spermatozoïdes/ml d’éjaculat. Concernant la morphologie des spermatozoïdes, elle est étudiée à la coloration à l’encre de chine ou à l’éosine-nigrosine. Ce test permet de détecter les anomalies de forme, de la tête et de la queue des spermatozoïdes (duplication de la tête, macrocéphalie, queue courte ou enroulée, duplication de la queue). Ne sont retenus pour l’IA que les spermes ayant moins de 25% de spermatozoïdes anormaux et plus de 60% de spermatozoïdes vivants (PAREZ et DULPAN, 1987). III.4.3.3. Examen biochimique du sperme Le sperme est aussi soumis à un examen biochimique qui porte sur l’appréciation du pH et l’activité métabolique des spermatozoïdes. Le pH du sperme normal varie entre 6,5 et 6,8. L’étude de l’activité métabolique fait intervenir plusieurs tests dont le plus répandu est l’épreuve à la réductase.

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III.4.4. Dilution du sperme Le sperme récolté contient plusieurs milliards de spermatozoïdes, alors qu’un seul suffit pour féconder l’ovule. La dilution permet d’augmenter le volume de l’éjaculat afin qu’un nombre conséquent de femelles puissent en bénéficier. Cependant, elle se fait en deux temps : La prédilution, une technique qui consiste à ajouter au sperme récolté la moitié du volume total du dilueur non glycérolé puis le refroidir à 4°C pendant 30 minutes. Et la dilution finale consiste à ajouter goutte à goutte au sperme prédilué, le dilueur à 7,5 ou 9% de glycérol. Cette phase permet d’éviter la destruction des spermatozoïdes par choc thermique. Les dilueurs les plus utilisés sont le lait, le jaune d’œuf, les lipoprotéines à basse densité (LDL) et les dilueurs de synthèse (opticxell, Biocxell). III.4.5. Conditionnement du sperme C’est une opération qui consiste à répartir le sperme dilué en doses individuelles. Il permet ainsi une meilleure manipulation de la semence et facilite sa conservation. Le conditionnement se fait dans des paillettes en plastique, appelées paillettes de CASSOU. Ces paillettes de capacité 0,25 ou 0,5 ml contiennent environ 15 millions de spermatozoïdes. III.4.6. Conservation du sperme Une fois conditionnée, la semence est conservée au froid. La congélation ou méthode de conservation de la semence pendant longtemps, est une procédure au cour de laquelle les paillettes sont placées sur des grilles horizontales à 4°C, puis dans un récipient cryogénique à 10 cm de l’azote liquide pendant 10 mn, avant d’être plonger dans l’azote liquide à – 196°C. III.5. PRATIQUE DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE III.5. 1. Insémination artificielle sur chaleurs induites Chez la vache, il est possible de contrôler l’apparition des chaleurs et le moment de l’ovulation par des traitements hormonaux. Ces techniques que l’on désigne sous le terme général de maitrise des cycles sexuels, permettent à l’éleveur de réaliser une planification des naissances dans le troupeau.

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III.5. 1.1. Induction et synchronisation des chaleurs III.5. 1.1.1. Définition L’induction et synchronisation des chaleurs ou la maitrise de la reproduction regroupe un ensemble de techniques propres permettant de diminuer au maximum les périodes improductives. Elle permet de planifier, de contrôler et de programmer toutes les étapes de la reproduction à des moments propices pour l’éleveur (DERIVAUX et ECTORS, 1989). III.5. 1.1.2. Intérêts Selon DERIVAUX et ECTORS (1989), la synchronisation des chaleurs permet : -

de regrouper les chaleurs ;

-

d’inséminer au moment voulu ;

-

d’utiliser l’IA de façon judicieuse sans surveillance des chaleurs ;

-

de traiter l’anoestrus ;

-

de diminuer l’intervalle vêlage-vêlage et donc de minimiser les périodes improductives des vaches ;

-

d’utiliser la méthode de transplantation embryonnaire

La synchronisation des chaleurs est indispensable en Afrique, car elle permet de définir des dates précises de rendez-vous avec l’éleveur. En effet, en élevage traditionnel, les vaches ne sont pas en stabulation, mais en transhumance ; il faut donc absolument fixer des dates pour que l’éleveur se rende au centre d’insémination.

III.5.1.1.3. Principe et méthode médicale de la synchronisation des chaleurs III.5.1.1.3. 1. Principe de la synchronisation des chaleurs Le principe découle de la connaissance physiologique de la reproduction. Il consiste à bloquer momentanément la décharge cyclique de FSH et de LH, en vue d’induire ou de synchroniser la venue des chaleurs. L’induction des chaleurs repose donc sur deux actions : -

l’établissement d’une phase lutéale artificielle par administration de la progestérone ou ses analogues ;

-

le radoucissement de la phase lutéale normale par administration des prostaglandines ou leurs analogies.

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Par ailleurs, le traitement à base de progestérone ou des prostaglandines est associé à l’administration PMSG (Pregnant Mare Serum Gonadotropin) en vue de stimuler l’activité ovarienne.

III.5.1.1.3.2. Méthodes médicales de la synchronisation des chaleurs Deux méthodes de synchronisation des chaleurs sont actuellement utilisées : 

l’administration de la progestérone ou de progestagènes ;

et l’administration des prostaglandines ou de leurs analogues

Dans l’optique d’optimiser la synchronisation, ces substances sont le plus souvent utilisées en association. Ainsi, sur le terrain plusieurs protocoles sont utilisés. 

L’administration de la progestérone ou ses analogues

Cette méthode consiste à administrer un progestatif qui va bloquer le cycle en phase lutéale. La suspension du traitement entrainera l’apparition de l’œstrus en 2 à 3 jours. Si la femelle n’est pas cyclée, la progestérone aura un rôle de corps jaune artificiel et l’arrêt du traitement entrainera la maturation folliculaire et donc l’œstrus. Associées au traitement des progestatifs, la PMSG stimulera la maturation folliculaire et l’ovulation, alors que la PGF2α quant à elle assurera la luteolyse d’un éventuel corps jaune. Dans la pratique, les protocoles impliquant le PRID (spirale vaginale) et le PRID delta sont très utilisés. Leurs protocoles d’utilisation sont les suivants : - Le PRID (spirale vaginale) ou le PRID delta associé à la PMSG chez les vaches en anoestrus : -

J0 : désinfection (région vaginale) + Pose de la spirale vaginale

-

J9 (7-9j) : retrait de la spirale vaginale + injection de PMSG

-

J11 : chaleurs et insémination

- Le PRID (spirale vaginale) ou le PRID delta associé à la PMSG et la PGF2α chez les vaches cyclées : -

J0 : pose de la spirale vaginale

-

J8 : injection de PGF2α

-

J9 (7-9j) : retrait de la spirale vaginale + injection de PMSG

-

J11 : chaleurs et insémination

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L’administration des prostaglandines naturelles ou leurs analogues

Il s’agit de la PGF2α ou de ses analogues de synthèse ; elles sont luteolytiques, et ne sont actives qu’en présence d’un corps jaune d’au moins 5 jours. En pratique, la PGF2α s’applique aux animaux cyclés. A l’échelle d’un troupeau, il est nécessaire de réaliser deux injections à 11 jours d’intervalle (PAREZ, 1993). A la première injection, la prostaglandine assurera la luteolyse chez les vaches cyclées en phase lutéale (CJ˂ 5 jours) et un nouveau cycle redémarrera ; alors qu’elle n’aura aucun effet chez les vaches à corps jaune non fonctionnel et les vaches en phase œstrale. Onze jours plus tard, les deux lots seront au même stade du cycle et la deuxième injection entrainera la luteolyse chez toutes les vaches et le groupage des œstrus. En pratique, son protocole d’utilisation est le suivant : -

J0 : première injection de prostaglandine

-

J11 : deuxième injection de prostaglandine

-

J13-15 : apparition des chaleurs et insémination

III.5.1.1.4. Inconvénients de la synchronisation La synchronisation des chaleurs présente aussi bien des avantages que des inconvénients. Les inconvénients se retrouvent dans la multiplicité des rendez-vous, les naissances multiples (liées à l’utilisation de la PMSG) et l’élévation du coût. Ces différents facteurs limitent la vulgarisation de l’IA sur chaleurs induites en milieu rural. Ainsi, elle semble être délaissée au détriment de l’IA sur chaleurs naturelles.

III.5.2. Insémination artificielle sur chaleurs naturelles L’IA

sur chaleurs naturelles est une technique de reproduction qui ne nécessite pas

l’utilisation d’hormone, par contre, elle demande une bonne maitrise de la détection des chaleurs. II.5.2.1. Détection des chaleurs La détection des chaleurs fait partie des étapes fondamentales de la maitrise de la reproduction des animaux domestiques, de ce fait, une importance particulière doit lui être accordée. Elle permet de déterminer le début d’apparition des chaleurs qui conditionne surtout le choix judicieux du moment d’insémination. Ainsi une bonne connaissance des signes de chaleurs permettra aux éleveurs d’obtenir de bons résultats.

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II.5.2.1.1. Signes de reconnaissances des chaleurs Les chaleurs ou œstrus, telles que définies par PAREZ et al. (1987) représentent une période réceptive sexuelle caractérisée par des modifications comportementales (Figure 15). Cette période de réceptivité dure en moyenne 12 à 24 heures. Les modifications comportementales sont caractérisées par un signe majeur ou primaire et des signes mineurs ou secondaires.  Le signe majeur ou primaire de l’œstrus Le signe caractéristique des chaleurs est l’acceptation du chevauchement. En effet l’acceptation d’être montée par le taureau ou ses congénères est le signe le plus sûr permettant d’affirmer qu’une vache est en chaleurs, à défaut, c’est la femelle en chaleurs elle-même qui suscite le chevauchement en tentant de monter les autres femelles (TAMBOURA et al., 2004).

Figures 15 : Différentes phases de l’œstrus chez la vache (Source : WATTTIAUX, 2006)

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Les signes mineurs ou secondaires de l’œstrus

D’autres signes indicateurs précédent et accompagnent les chaleurs. Ces signes dits mineurs ou secondaires sont des signes d’alertes et irréguliers dans leur manifestation. Il s’agit essentiellement de :  La tuméfaction ou congestion vulvaire ;  L’écoulement d’un liquide ou mucus clair et filant entre les lèvres vulvaires ;  L’agitation avec des mouvements circulaires, parfois la vache essaye de reposer son museau sur le dos des autres vaches ; ceci peut être suivie ou non d’une tentative de monte ;  La diminution de l’appétit accompagnée d’une diminution de la production lactée ;  Esquisses de combat et recherche de la proximité des males ;  Beuglements fréquents, léchage du corps, flairage ou reniflement fréquent de la région vulvaires des autres femelles, déviation de la queue. L’apparition des chaleurs se fait de manière progressive chez la plupart des vaches. Autrement dit, une connaissance précise de cette graduation permet de déterminer si la vache est au début, au milieu, ou vers la fin de ses chaleurs. Par contre, chez certaines races bovines des pays tropicaux, les chaleurs sont en général discrètes (TRAORE BAKO, 1984), C’est pourquoi leur observation est autant un art qu’une science et demande un suivi des vaches. Plusieurs méthodes de détection des chaleurs sont proposées aujourd’hui, elles sont basées sur l’observation directe et indirecte. II.5.2.1.2. Observation directe des chaleurs Elle repose sur l’observation des modifications comportementales et morphologiques qui se produisent chez la vache au moment de l’œstrus (MEYER et YESSO, 1992). L’observation directe peut être continue ou discontinue. Etant la plus efficace, l’observation directe et continue est incompatible avec l’activité journalière de l’éleveur, néanmoins elle est la méthode de choix, permettant de détecter 90 à 100 % des vaches en chaleurs (DIOP, 1995). Quant à l’observation directe et discontinue, l’éleveur doit détecter les chaleurs à des moments précis de la journée. Cette observation permet de détecter 88% de vaches en chaleurs (DIADHIOU, 2001).

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II.5.2.1.2.1. Moment d’observation des chaleurs L’expression des chaleurs suit un cycle journalier très prononcé. La plupart des tentatives de monte se produisent pendant la nuit ou aux premières heures de la journée. Il est donc essentiel d’observer les chaleurs aux premières heures de la matinée, aux heures tardives de la soirée et à intervalle de 4 à 5 heures pendant la journée (WATTIAUX, 2006). Dans les conditions d’élevage africain (températures ambiantes élevées, alimentation généralement précaire), plusieurs périodes d’observation sont nécessaires dans la journée pour détecter la monte. II-5-2-1-3- Observation indirecte des chaleurs Cette méthode basée sur l’utilisation d’outils, augmente l’efficacité de la détection des chaleurs. Elle permet de faire un constat indirect de l’état œstral des animaux du troupeau. Ces outils sont : 

Les révélateurs de chevauchement

Plusieurs systèmes on été définis pour mettre en évidence l’acceptation du chevauchement, signe caractéristique de l’état œstral (HANZEN, 2006).  Application de peinture Il s’agit d’une technique qui consiste à appliquer la craie ou la peinture sur le sacrum et les premières vertèbres coccygiennes des vaches. L’animal chevauchant son partenaire en état d’acceptation effacera ou dispersa ces marques colorées lors de sa retombée sur le sol. Cette technique très économique est appliquée tous les 3 à 4 jours.  Les systèmes « Kamar » et « Oesterflash » Il s’agit d’une pochette de colorant sensible à la pression, fixé sur la croupe des vaches dont on veut détecter les chaleurs. La pochette sous la pression d’un chevauchement se colore en rouge dans le système Kamar et en rouge phosphorescent

dans le système Oesterflash

(SAUMANDE, 2000). 

Les détecteurs électroniques de chevauchement

Un capteur de pression de chevauchement (Pressure sensing radiotelemetric system) est placé dans une pochette fixée sur la croupe de l’animal à proximité de la queue. Lorsque ce capteur enregistre une pression d’une intensité et d’une durée minimale définie par le constructeur, 38


cette information est, soit envoyée par radio transmission à une unité centrale, soit traitée par un programme associé au capteur de pression. Ce système est doté d’une grande efficacité car elle a permis de détecter 54 à 61 % des chaleurs chez les vaches Holstein (HANZEN, 2006). 

Les méthodes annexes de détection

D’autres dispositifs d’assistance de détection des chaleurs ont été également testés. Il s’agit entre autres :  Des cameras L’enregistreur vidéo est relié à un poste de télévision. Cette méthode couteuse, permet l’observation continue du troupeau et facilite la détection des vaches en chaleurs.  D’une sonde : Elle mesure la baisse de la résistance électrique du vagin et des secrétions vaginales au cours de l’œstrus.  Des podomètres Il est clair qu’une vache en chaleur est plus active que normalement. Ces appareils mesurent l’activité physique de la vache qui au début des chaleurs augmente de 2 à 3 fois.  Diminution de la consommation alimentaire, la température du lait et la production laitière sont des indices utiles pour détecter les chaleurs.

II.5.2.1.4. Effets de quelques facteurs sur l’expression et la détection des chaleurs L’expression des chaleurs chez la vache est soumise à de multiples influences dont leur connaissance est fondamentale. Il s’agit entre autre : II.5.2.1.4.1. Climat Il a été démontré qu’une hausse de la température ambiante a un impact significatif sur la performance reproductive de la vache. Elle entraine la réduction non seulement de la durée de l’œstrus mais aussi son intensité et l’œstrus se manifestera d’avantage par des signes secondaires que primaires (HAZEN, 2006). Par contre en Afrique, où les températures tropicales sont élevées on observe des cas d’aneostrus et de chaleurs silencieuses.

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II.5.2.1.4.2. Stabulation L’œstrus des animaux en stabulation entravée est sensiblement plus court que celui des animaux en stabulation libre, cette différence relevant vraisemblablement de l’absence d’interactions sexuelles de la part d’autres vaches en chaleurs. De ce fait la probabilité de détection des chaleurs est plus forte en stabulation libre. De même le confinement des animaux dans une espace trop réduite peut interférer avec la détection des chaleurs. La nature du sol revêt aussi une importance certaine, la durée des chaleurs est plus longue sur un sol boueux que sur un sol dur. II.5.2.1.4.3. Effectif du troupeau Dans les grands élevages, les vaches en phase œstral ont tendance à former pendant la nuit surtout des groupes sexuellement actifs au sein desquels l’effet stimulant réciproque de la monte se manifeste, facilitant ainsi la détection des chaleurs. Le nombre de montes observées chez une vache en chaleur se trouve multiplié lorsque les vaches qui viennent en chaleurs en même temps sont nombreuses. II.5.2.1.4.4. Etat de santé Les boiteries, les lésions de la sole et la mauvaise conformation sont responsables d’un allongement de l’intervalle vêlage-insémination. Ceci est d’autant plus vrai que les lésions apparaissent au cours du deuxième moi du postpartum, moment ou se manifestent les chaleurs chez la vache laitière. Ainsi, une bonne maîtrise de la détection des chaleurs, constitue un atout dans un programme d’insémination artificielle. III.6. PROCEDE DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE Pour optimiser les chances de fécondation, il est essentiel de connaitre le moment d’insémination et de bien maitriser les méthodes d’intervention. III.6.1. Moment de l’insémination artificielle Le moment de l’insémination artificielle prend en compte de plusieurs facteurs dont la fécondation de l’ovocyte, c’est pourquoi l’insémination doit être réalisée à un moment proche de l’ovulation. En effet, l’ovulation a eu lieu 10 à 12 heures après la fin des chaleurs avec une grande variabilité individuelle. 6 à 10 heures après le dépôt, les spermatozoïdes atteignent

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l’ampoule de l’oviducte (lieu de fécondation) et perdent leur pouvoir fécondant 24h après. Alors que la durée de fécondabilité de l’ovule après l’ovulation est d’environ 6 à 8 h. La mise en coordination de ces différents paramètres montre que le meilleur moment pour obtenir une insémination fécondante, se trouve dans la deuxième moitié de l’œstrus, à savoir dans les 9-24h qui suivent le début des chaleurs tel que démontrer dans la figure 16. DIOP (1994) conseille de réaliser l’insémination 9±3,5 heures après le début des chaleurs. Dans la pratique, les vaches reconnues en chaleurs le matin sont inséminées le soir du même jour et celles dont les chaleurs débutent le soir sont inséminées le lendemain matin (BROERS, 1995). Par ailleurs l’insémination doit être préférentiellement réalisée pendant les périodes fraiches de la journée.

Début des chaleurs

Fin des chaleurs

Figure 16 : Moment idéal de l’insémination par rapport à la durée de l’œstrus chez la vache (Source : REPROLOGY, 2009)

III.6.2. Technique de l’insémination artificielle L’insémination artificielle par voie recto-vaginale est la méthode la plus utilisée chez la vache, grâce à la rapidité et l’hygiène qu’elle procure. Elle est précédée de la préparation du matériel d’insémination et la contention de la vache. Cependant sa réalisation se fait comme suit : 41


Après l’avoir prélevé de la bombonne d’azote, la paillette contenant la semence est décongelée dans l’eau tiède (35 à 37º C) pendant 15-30 secondes. Puis elle est introduite dans le pistolet d’insémination de « CASSAU » par son bout non serti (extrémité comportant le bouchon) ; le bout serti est sectionné aux ciseaux. Le pistolet est par la suite revêtu d’une gaine en plastique puis d’une chemise sanitaire avant d’être placé derrière soi contre la peau. Dans la pratique, l’inséminateur introduit une main gantée dans le rectum, saisit et immobilise le col de l’utérus à travers la paroi rectale, pendant que l’autre main saisit le pistolet de « CASSAU » et l’introduit au travers des lèvres vulvaires selon un angle de 30°C et ce dernier progresse vers le col en suivant le plafond du vagin. La cathetérisation du col est facilitée en imprimant à ce dernier des mouvements latéraux et verticaux pour contourner les replis cervicaux. Le dépôt de la semence peut s’effectué à différents niveaux, il peut en effet se faire au niveau du corps utérin, des cornes utérines ou dans certains cas au niveau du 3eme repli (jonction utero-cervicale). Le dépôt de la semence dans les cornes utérines présente des risques et de traumatisme de l’utérus (KAMGA, 2002). De préférence, la semence est déposée au niveau du corps utérin (Figure 17).

Figure 17 : Technique recto-vaginale de l’insémination artificielle bovine (Source : HANZEN, 2009)

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III.7. CONSTAT OU DIAGNOSTIC DE GESTATION Le constat de gestation revêt une importance économique dans la gestion de la reproduction du troupeau. Il doit être réalisé le plus tôt possible, afin de détecter avec certitude l’état physiologique des vaches. En d’autres termes il permet : -

de réduire les périodes improductives

-

de constituer des lots d’animaux présentant des états physiologiques similaires et de là optimiser leur alimentation.

-

d’éliminer les vaches infertiles,

-

de faire un choix sur le traitement médicamenteux des vaches (corticoïdes, PGF2α, ocytocine….).

Cependant, il existe diverses méthodes de diagnostic de gestation chez la vache et les adaptations sont variables en fonction du stade de la gestation (THIAM, 1996). III.7.1. Diagnostic précoce de gestation Il repose sur l’utilisation de méthodes cliniques dont l’absence de retour en chaleurs et de méthodes paracliniques parmi lesquelles on peut citer le dosage de la progestérone, le dosage des protéines associées à la gestation (PAGs) et l’échographie. III.7.1.1. Absence de retour en chaleurs C’est une méthode qui consiste à observer les chaleurs entre le 18eme et le 23eme jour après l’IA, en vu de d’apprécier de façon précoce l’état gestatif des vaches. En principe si une vache n’est pas venue en chaleur 3 semaines après l’insémination, elle est généralement considérée comme gestante. Cependant, cette méthode est peu fiable, car 2 à 5% des chaleurs sont silencieuses chez les races bovines locales, mais aussi, certaines femelles gestantes (1%) peuvent aussi présenter des manifestations de chaleurs. De plus un non retour en chaleurs ne signifie pas toujours une gestation, il peut correspondre à un aneostrus d’origine pathologique (persistance du corps jaune) (THIAM, 1996). III.7.1.2. Dosage de la progestérone La progestérone produite par le corps jaune puis le placenta, est une hormone dont la concentration s’élève progressivement à partir du 3-4eme jour de l’ovulation, pour atteindre un maximum de 6 à 9 ng/ml entre le 7eme et le 10eme jour (Beckers et al., 1975). Cette concentration reste stable jusqu’au environ 17-18eme jour du cycle, pour ensuite chuter brutalement suite à la luteolyse induite par la prostaglandine F2α (PGF2α) (MCCRAKEN et 43


al., 1972). En cas de fécondation cette concentration reste égale voire supérieure à celle observée en phase lutéale (Figure 18).

Suspicion de gestation Non gestante ²²

Figure 18 : Evolution de la progesteronemie au cours du cycle sexuel de la vache (Source : HUMBOLOT et DALLA PORTA, 1984) Dans la pratique la progestérone est dosée dans le sang, le lait ou dans la crème du lait entre le 21eme et le 23eme jour après l’insémination (HUMBOLOT, 1988). Un taux de progestérone supérieur à 1ng/ml dans le sang ou 11ng/ml dans le lait constitue une forte présomption en faveur d’un état gestatif chez la vache. Par contre un niveau inferieur à 1 ng/ml dans le sang ou 8 ng/ml dans le lait indique l’absence de corps jaune et exclut par conséquent la gestation. Ce test offre des valeurs d’exactitude de diagnostic de gestation d’environ 80 à 85% (DERIVAUX et ECTORS, 1980), alors que les valeurs de diagnostic de non gestation approchent les 100%. Donc cette méthode correspondrait plutôt à un diagnostic de non gestation et par conséquent, elle doit être confirmée par exploitation rectale vers la fin du 2 eme mois de gestation. III.7.1.3. Dosage des protéines associées à la gestation (PAGs) Les protéines associées à la gestation (PAGs), encore appelées protéines spécifiques de la gestation

(PSPB) ou protéines sériques de la gestation (PSP60) sont des fœtoproteines

synthétisées par le placenta dés le début de la gestation (MIALON et al., 1993). Ces signaux embryonnaires de nature protéique, dont le rôle est le maintien de la gestation, sont détectés dans le sang à partir du 24eme jour après la conception (2 ng/ml), ensuite elles augmentent pour atteindre une concentration sérique de 150 ng/ml au 9 eme mois de gestation. Les concentrations

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maximales sont atteintes 1 à 5 jours avant le vêlage, puis elles décroissent régulièrement après le vêlage et reviennent en dessous du seuil de détection (≤ 0,2 ng/ml). L’évolution de la concentration des PAGs dans le sang permet de diagnostiquer l’état gestatif des vaches dés le 24eme jour de gestation. A raison de sa rémanence après la mise bas, l’utilisation des PAGs dans le diagnostic de gestation doit être confirmée plus tard par la palpation transrectale. III.7.1.4. Echographie C’est une méthode précoce de diagnostic de gestation par laquelle les structures fœtales sont viabilisées à l’aide d’un écran. Elle permet également d’apprécier la viabilité embryonnaire par la détection des battements cardiaques dés la 4eme semaine après conception (LIEGEOIS cité par BYUNGURA, 1997). L’échographie est utilisée dans la détermination du nombre et de l’âge des fœtus. C’est un moyen fiable qui donne 96% d’exactitude à 40 jours après conception (HUMBLOT et THIBIE, 1984). III.7.2. Diagnostic tardive de gestation C’est un diagnostic de confirmation de la gestation. Il utilise des méthodes cliniques reposant sur la palpation transrectale. III.7.2.1. Palpation transrectale Elle permet d’apprécier les modifications morphologiques de l’appareil génital qui apparaissent de façon chronologique à des stades déterminés de la gestation (Tableau VI). La palpation transrectale donne un bon diagnostic avec une efficacité de l’ordre de 100% à partir du 45eme jour après l’IA (MAZOUZ, 1997 et BROERS, 1995).

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Tableau VI : Diagnostic de gestation par palpation transrectale chez la vache

DONNEES FOURNIS PAR LA PALPATION

AGE GESTATION

Présence de corps jaune sur l’ovaire

1 moi et plus

Asymétrie des cornes

(Bouton embryonnaire = 1cm visible à

Amincissement de la paroi

L’échographie)

Vésicule amniotique à la largeur de la main

2 moi

Sensation de fluctuation (Fœtus = 7cm)

(taille d’une souris)

Sensation du fœtus (Fœtus = 7 cm)

3 mois (Taille d’un rat)

Sensation de cotylédons (fœtus= 20 cm) Dissymétrie très nette

4 mois (taille d’un rat)

Diagnostic très facile Utérus dans la cavité abdominale Utérus non entièrement palpable

5 mois

Membres et tête du fœtus au niveau du bord antérieur du pubis

6-7 mois

Fœtus remonte dans la cavité pelvienne

8-9 mois

(Source : DELAHAUT et al., 1996) En dehors de ces méthodes, il existe d’autres méthodes cliniques de diagnostic de gestation reposant sur le développement mammaire et le développement abdominal, mais ces méthodes sont généralement très tardives.

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DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. PRESENTATION DE LA REGION DE KOLDA I.1.1. Situation géographique et organisation administrative La région de Kolda est située en Haute Casamance, dans le centre sud du pays. Elle est limitée au nord par la république de Gambie, au sud par la république de Guinée Bissau, tandis que les régions de Ziguinchor et Tambacounda constituent respectivement ses limites Ouest et Est (Figure 19). Elle couvre une superficie de 13718 km2 et sa population est estimée à 662 455 habitants en 2013, soit une densité de 48 habitants au km2 (SENEGAL, 2014). La région comprend les départements suivants : -

Le département de Kolda, avec trois communes (Dabo, Salikigné et Sare Yoba Diega)

-

Le département de Medina Yora Foulah nouvellement formé, avec deux communes qui sont Medina Yoro Foulah et Pata.

-

Et le département de Vélingara, qui en plus de l’ancienne commune de Vélingara s’est renforcé avec deux nouvelles communes qui sont Kounkané et Diaobé-Kabendou.

Figure 19 : Carte administrative de la région de Kolda (Source : www.au-senegal.com) 48


I.1.2. Milieu physique I-1-2-1- Climat Le climat est de type soudano-guinéen recevant des précipitations qui s’étalent de juin à octobre avec une pluviométrie annuelle moyenne de 1000 mm et une saison sèche allant de novembre à mai. Les températures moyennes mensuelles les plus basses sont enregistrées entre décembre et janvier, elles varient de 25 à 30° C, les plus élevées entre mars et septembre avec des variations de 30 à 400C (SENEGAL, 2011). I-1-2-2- Relief Le relief est constitué de gré sablo-argileux formant un plateau monotone entrecoupé de vallées. Il y a ainsi une alternance de plateaux de versants et de bas fonds (vallées). Les plateaux souvent cuirassés sont en bas et cloisonnés par un réseau de cours d’eau. Les vallées ont des versants doux, en fait ce sont de petites vallées ayant des largeurs de 800-1200m occupées par des alluvions récentes (SENEGAL, 2011). I-1-2-3- Hydrographie Le réseau hydrographique est dense et se compose de cours d’eau très importants qui sont : le fleuve Casamance et le fleuve Kayenga. I.1.3.2. Elevage I-1-3- Activités socio-économiques I.1.3.1. Agriculture L’économie de la région repose essentiellement sur les activités rurales du fait de la grande disponibilité des ressources naturelles. Aussi, la forte proportion rurale (environ 80%) de la population de la région y a fortement contribué. Grâce à une longue saison des pluies, la grande majorité de la population rurale de Kolda pratique une agriculture sous pluie. Cependant, seules 25% des surfaces cultivables sont utilisées. Les cultures principales pour la consommation domestique sont surtout le sorgho, le mais, le riz, l’haricot et le manioc. Les cultures pour l’exploitation sont les arachides, le coton, et le sésame (SENEGAL, 2009). L’élevage occupe dans cette région la deuxième place dans le secteur primaire, avec une production laitière exclusivement bovine estimée pour l’année 2008 à 6500000 litres et une production de viande de 1284 tonnes en 2008 contre 1396,771 tonnes en 2007 (SENEGAL, 2011). Il est pratiqué essentiellement par les peuls qui de plus se livrent à l’activité agricole. 49


Le bétail joue un rôle capital dans la sécurité alimentaire par les ressources financières qu’il génère. A Kolda, c’est le système d’élevage extensif qui domine. Cependant, il faut noter des tentatives d’élevage en stabulation avec l’avènement des programmes d’insémination artificielle bovine. Le système extensif exerce plus de pression sur l’environnement que le système moderne intensif. Ce type d’élevage traditionnel est souvent source de conflit entre agriculteurs et éleveurs autour des zones de pâturages. Pour améliorer les conditions de vie des éleveurs et apporter une solution au problème d’insuffisance alimentaire, plusieurs projets se sont implantés dans la région de Kolda, parmi lesquels nous pouvons citer le Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance (PDESOC). I.2. PROJET DE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE AU SENEGAL ORIENTAL ET EN HAUTE CASAMANCE (PDESOC) Le projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en haute Casamance (PDESOC), sous la tutelle du ministère de l’élevage du Sénégal, intervient dans les régions de Kolda, Tambacounda et Kédougou. Il est financé par la Banque Islamique de Développement (BID) (56%), la Banque Arabe de Développement Economique en Afrique (BADEA) (33%) et le gouvernement du Sénégal (11%). La réduction de la pauvreté et l’amélioration de la production et de la sécurité alimentaire sont entre autres les objectifs fixés par le projet. Ainsi, plusieurs stratégies sont mises en œuvre, il s’agit de : -

l’appui à la production par le développement des infrastructures rurales et à l’amélioration de la productivité de l’élevage ;

-

la préservation de l’environnent, la gestion des ressources naturelles et hydrauliques et la lutte contre la désertification ;

-

l’appui aux activités transversales à travers la mise en place des microcrédits ;

-

la création d’emplois, la contribution à l’augmentation et à la diversification des ressources ;

-

l’amélioration des conditions de vie des populations bénéficiaires et l’allégement des travaux des femmes à travers l’approvisionnement en eau potable.

-

le développement de la filière laitière locale par le biais des outils de la biotechnologie dont l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles.

50


I.3. MATERIEL I.3.1. Matériel animal I.3.1.1. Vaches sélectionnées Nous avons sélectionné 163 vaches de races N’dama et métisse. Le système d’élevage des vaches sélectionnées est de type semi-extensif, c’est-à-dire les vaches sont conduites au pâturage naturel le matin et le soir elles retournent aux enclos avec ou sans complémentation selon les moyens financiers de l’éleveur. Compte tenu des contraintes financières, certains éleveurs gardaient leurs taureaux dans le troupeau des femelles. Cette situation liée à l’entretien du taureau peut être à l’origine d’une saillie non désirée des femelles sélectionnées pour l’IA. I.3.1.2. Semences utilisées Les semences utilisées lors de notre étude proviennent de deux taureaux d’élites sélectionnés (REMANSO et BEAULI). Elles sont conservées dans des bombonnes contenant de l’azote liquide à -196°C. I.3.2. Plateau technique Il s’agit du matériel utilisé pour la formation et le recyclage des inséminateurs, la pseudosynchronisation des chaleurs, l’insémination artificielle et autre. I.3.2.1. Matériel pour la formation et le recyclage des inséminateurs Le matériel didactique utilisé pour la formation des inséminateurs est composé : 

D’un vidéo projecteur ;

D’un ordinateur portable ;

Des clés USB contenant des supports numériques sur la reproduction (distribuées aux inséminateurs formés).

I.3.2.2. Consommables et médicaments Les consommables et les médicaments utilisés dans notre étude sont composés de : 

Gants de fouille ;

Gel PRIDND (gel lubrifiant) ;

Seringues de 10 ml à usage unique pour les injections ; 51


ENZAPROST (T) qui se présente sous forme de flacon de 30 ml contenant 150 mg de Dinopros. Le Dinoprost ou analogue de synthèse de la PGF2α entraine l’involution du corps jaune chez la plupart des mammifères, par cette action il induit l’œstrus chez les vaches cyclées dans les 2-3 jours qui suivent son administration.

I.3.2.3. Matériel pour l’insémination artificielle Le matériel d’insémination artificielle est composé de : 

Gants de fouille ;

Cordes pour la contention ;

Gel PRIDND (gel lubrifiant) ;

Pistolets de CASSAU ;

Gaines protectrices ;

Chemises sanitaires ;

Pince de Brucelle ;

Paire de ciseaux ;

Thermostat pour la décongélation de la semence et un thermomètre ;

Valise ;

Serviettes pour essuyer les paillettes ;

Bombonne d’azote liquide contenant les paillettes ;

Lampe torche.

I.3.2.4. Autres matériels D’autres matériels ont été également utilisés lors de cette étude. Il s’agit de : 

Pince à boucle et des boucles pour l’identification des animaux ;

Téléphones portables remis aux responsables de site (moyen de communication pour être en contact avec les inséminateurs)

Fiches de sélection et d’insémination artificielle sur chaleurs naturelles.

52


I.4. METHODES L’étude s’est déroulée de Février à Juillet 2014. Son but était d’expérimenter l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles dans la région de Kolda (zone d’intervention du PDESOC) et d’évaluer ses contraintes. Pour mener à bien ce travail, les activités suivantes ont été menées sur le terrain : 

Rencontre avec les différents acteurs du programme ;

Formation et recyclage des inséminateurs ;

Formation des éleveurs ;

Réalisation technique du programme.

I.4.1. Rencontre avec les différents acteurs Deux mois avant le démarrage de l’expérience, une tournée de trois jours a été organisée dans la région de Kolda. Cette tournée avait pour but d’identifier les différents acteurs du programme à savoir les agents de l’Etat, les inséminateurs et les éleveurs afin de les sensibiliser sur les avantages du programme. Ainsi, une rencontre a été tenue au Service Départemental de l’Elevage de Kolda en présence de l’inspecteur départemental, des membres du GIE des inséminateurs de Kolda, des éleveurs et des animateurs du monde rural. Lors de cette rencontre, les objectifs et les activités du programme ont été exposés ainsi que les critères de sélection des éleveurs et des vaches. Pour les éleveurs ces conditions sont :  la nécessité d’être dans un rayon de 30 à 50 km de l’inséminateur ;  la capacité de pratiquer la stabulation permanente des vaches sélectionnées ;  la disposition de réserves fourragères pour l’alimentation des vaches sélectionnées ;  la nécessité d’avoir des animaux en bonne santé ;  la disponibilité et l’attention pour la surveillance et la détection des chaleurs pour les vaches à inséminer. A leur tour, les acteurs ont salué la pertinence et l’aspect novateur du programme qui est considéré comme le début d’un service de proximité de l’insémination artificielle longtemps réclamé. La difficulté liée à la nécessité de la stabulation des vaches sélectionnées a été également évoquée par les éleveurs pour justifier une demande d’appui en complémentation alimentaire (aliment bétail).

53


Une liste de 20 sites a été proposée lors de la rencontre en prenant en compte les communautés rurales et également les éleveurs impliqués dans les fournitures du lait aux laiteries de Kolda. Des visites ont été également consacrées aux 20 sites proposés, afin de voir les conditions de stabulation des animaux et apprécier la distance entre ces derniers et l’inséminateur. I.4.2. Formation et recyclage des inséminateurs La formation était destinée aux inséminateurs sélectionnés par le projet, dont 03 docteurs vétérinaires et 08 agents techniques d’élevage (Figure 20). Elle s’est tenue en trois jours au siège de l’AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière) de Kolda et a porté sur les modules suivants :  Physiologie de la reproduction de la vache ;  Maitrise de la reproduction de la vache ;  Technique d’insémination artificielle bovine ;  Diagnostic de gestion ;  Gestion d’un programme d’insémination artificielle sur chaleurs naturelles. Des séances de manipulations d’utérus isolés et d’examen de l’appareil génital de la vache ont fait l’objet de plusieurs travaux pratiques. En outre, l’objectif de cette formation était de forger l’expérience des inséminateurs sur l’IA sur chaleurs naturelles

Figure 20 : Séances de formation des inséminateurs

54


I.4.3. Choix des inséminateurs prestataires En plus de l’éleveur, l’inséminateur représente un maillon essentiel à la limite le plus exposé dans un programme d’IA de proximité. C’est ainsi que le programme a été confié au GIE FOULADOU BIOTECHNOLOGIE. Ce GIE est composé de 03 docteurs vétérinaires et un technicien supérieur vétérinaire. Sur le terrain seul 03 inséminateurs ont assuré la prestation des services. Ces inséminateurs seront symbolisés par les numéros I, II et III. Il faut noter que ces inséminateurs ont été choisis sur la base de leurs expériences et de leurs résultats dans les activités d’insémination passées. Ils ont reçu du matériel nécessaire pour leurs interventions ainsi que des consignes techniques conformes au protocole. I.4.4. Formation des éleveurs La formation était destinée aux éleveurs dont leurs vaches avaient été retenues à la sélection finale. Elle s’est déroulée dans les différents sites, concomitamment avec la sélection finale des vaches et l’administration des premières doses de prostaglandines F2α (PGF2α). Au cours de cette formation, les signes de reconnaissances des chaleurs ont été montrés aux éleveurs en portant leur attention sur l’acception de chevauchement comme principal signe de reconnaissance des chaleurs. La détection des chaleurs étant sous responsabilité de l’éleveur, il leur a été recommandé de regrouper les vaches sélectionnées dans un enclos et les surveiller de façon discontinue ( deux séances d’observation par jour) durant les 5 jours qui suivent l’administration de la PGF2α, cela surtout en période fraiche de la journée, très tôt le matin et tard dans la soirée. Il s'agit en fin de compte de faire comprendre à l'éleveur, qu'il est l'élément central dans ce programme. Car c’est de sa facilité à détecter les signes de chaleurs et de la

rapidité avec laquelle il appelle l’inséminateur que va dépendre la réussite du programme. Ainsi, un téléphone portable a été octroyé à chaque site, permettant aux éleveurs d’entrer en contact avec l’inséminateur dés la détection des chaleurs. I.4.5. Réalisation technique du programme Plusieurs actions ont été menées dans cette étape notamment la sélection des vaches, la pseudosynchronisation des chaleurs,

l’observation des chaleurs par

les éleveurs,

l’insémination artificielle proprement dite et le diagnostic de gestation :

55


I.4.5.1. Sélection des vaches L’évaluation de l’aptitude des vaches candidates a été réalisée sur la base d’un contrôle individuel (Figure 21). Une fiche de sélection a été élaborée à cet effet, prenant en compte toutes les informations sur les vaches (Annexe I). Les conditions requises pour la sélection des vaches étaient : 

Etre en âge de procréer ;

Avoir moins de 7 ans ;

Avoir vêlé au moins une fois ;

Avoir une bonne note d’état corporelle et être en bonne santé ;

Avoir une bonne intégrité de l’appareil génital ;

Avoir un post-partum d’au moins 60 jours.

Figure 21 : Sélection des vaches Tous ces renseignements ont été obtenus sur la base de l’anamnèse, des commémoratifs et d’un examen clinique effectué sur chaque vache. Ainsi une fouille transrectale a été également réalisée sur toutes les vaches candidate, ce qui nous a permis d’apprécier le statut physiologique des vaches. Les vaches retenues, ont été ensuite identifiées grâce aux boucles auriculaires pour pouvoir les suivre tout au long de l’expérimentation. L’appréciation de l’état corporel a été faite suivant une échelle à 5 points et une note a été attribuée à chaque vache sélectionnée selon le Tableau VII.

56


Tableau VII : Echelle d’appréciation de la NEC Note

Catégorie

Caractéristique

0

Cachectique

Animal très émacié, squelettique

1

Trop maigre

Animal trop maigre

2

Maigre

Aspect général bien couvert

3

Bon

Aspect général bon

4

Très bon

Aspect général bien couvert

5

Trop gras

Aspect général gras et lisse

(Source : VAL et al, 2002) Les vaches sélectionnées ont été reparties en 3 lots selon leur note d’état corporel : -

Lot 1 : vaches à note d’état corporel 2

-

Lot 2 : vaches à note d’état corporel 2,5

-

Lot 3 : vaches à note d’état corporel 3

Concernant l’âge, elles ont été regroupées en trois classes : -

[3 ; 6] : pour les vaches âgées de 3 à 6 ans ;

-

[7 ; 9] : pour les vaches âgées de 7 à 9 ans ;

-

[10 ; 12] : pour les vaches âgées de 10 à 12 ans.

Trois classes ont été formées selon les jours post-partum (JPP) : -

[1 ; 5] : regroupe les vaches à post-partum compris entre 1 et 5 mois ;

-

[6 ; 9] : regroupe les vaches à post-partum compris 6 et 9 mois ;

-

[12 ; 18] : regroupe les vaches à post-partum compris 12 et 18 mois.

Au terme de cette sélection finale, une réunion de clarification a été tenue en présence des responsables

locaux

des

services

vétérinaires

et

des

inséminateurs.

Certaines

recommandations ont été formulées : -

Renforcer l’adhésion des éleveurs, permettant au programme d’atteindre les 200 vaches ;

-

Coordonner localement les activités à effectuer et informer les éleveurs sur les différentes activités à réaliser.

57


Les conditions de terrain à savoir l’impossibilité de disposer de 20 vaches par site, expliquent la deuxième phase de sélection entreprise dans certains sites et l’intégration dans le programme des vaches de plus de 7 ans d’âge et celles de 30 jours de post partum. I.4.5.2. Pseudo-synchronisation des chaleurs Pour permettre un démarrage effectif du programme, les chaleurs des vaches sélectionnées ont été induites par administration de prostaglandines F2 alpha (PGF2α) (Figure 22), tout en sachant que les inséminateurs laisseront passer les chaleurs induites, pour réaliser les IA sur chaleurs suivantes, 21 jours plus tard. Avant le traitement de la pseudosynchronisation des chaleurs, le statut ovarien a été relevé par palpation transrectale afin d’identifier les vaches cyclées. Le protocole consistait à faire deux injections (en IM) de 25 mg de PGF2α, espacées de onze jours et d’observer les chaleurs.

Figure 22 : injection de Prostaglandine F2α (Enzaprost T)

I.4.5.3. Observation des chaleurs par les éleveurs Partant des connaissances acquises par les éleveurs lors de la formation et de leurs expériences personnelles, des séances d’observation de chaleurs de 30mm à 2h de temps ont été organisées durant 5 jours suivant le traitement de la pseudo-synchronisation. Dans chaque localité, les vaches traitées, étaient regroupées dans un enclos et les éleveurs surveillaient les chaleurs de façon discontinue. Le critère d’appréciation des chaleurs était l’acceptation de chevauchement. Une fois, les signes de chaleurs (artificielles) détectés chez une ou plusieurs vaches, le responsable de site entrait directement en contact avec l’inséminateur; ce dernier enregistre le numéro de la vache concernée, le jour et l’heure d’apparition des chaleurs, avant de programmer les inséminations 21 plus jours plus tard, sur chaleurs naturelles.

58


I.4.5.4. Insémination artificielle sur chaleurs naturelles proprement dite Vingt et un jours (21 jours) après les chaleurs artificielles, les manifestations de chaleurs naturelles ont été observées. Et à chaque fois qu’un éleveur détectait les chaleurs (naturelles), il identifie la ou les femelles concernées et interpelle le responsable de site, qui téléphonait l’inséminateur. En général, les vaches vues en chaleurs le matin étaient inséminées le soir et celles vues le soir étaient inséminées le lendemain matin. L’inséminateur pour confirmer les chaleurs avant l’insémination, devrait en plus du chevauchement en plus du chevauchement, apprécier l’écoulement vulvaire, la tuméfaction utérine et/ou la tonicité utérine. Avant l’insémination, certains paramètres concernant la vache et le propriétaire ont été notés dans la fiche d’insémination (Annexe II), il s’agit : 

du nom, prénom et numéro de téléphone de l’éleveur ;

du numéro de la (ou des) vache (s) vue (s) en chaleurs ;

du jour et l’heure de début des chaleurs ;

de l’heure d’appel ;

de la nature des chaleurs, c'est-à-dire si l’éleveur a repéré un chevauchement, de la glaire vaginale ou une tuméfaction vulvaire ;

de l’heure d’arrivée de l’inséminateur.

Les vaches ont été inséminées par la méthode recto-vaginale (Figure 23 et 24). Une fois l’insémination effectuée, les paramètres suivants ont été également notés dans la fiche d’insémination (Figure 25)

:

le nom de l’inséminateur et l’heure de l’IA ;

le nom du taureau ;

la date prévue, pour le diagnostic de gestation.

59


Figure 23 : Matériels et préparation du pistolet d’insémination

Figure 24: Insémination des vaches

Figure 25 : Entretien individuel

60


Ainsi, l’évaluation des opérations d’IA sur chaleurs naturelles a été axée sur :  le taux de détection des chaleurs : Suite à l’appel de l’éleveur, les IA se faisaient sans une moindre confirmation des chaleurs. Ce manque de vigilance des inséminateurs a conduit à l’encadrement d’infirmer les chaleurs de certaines vaches déclarées par les éleveurs. Ainsi, deux groupes de vaches ont été obtenues :  groupe 1 : vaches en chaleurs détectées par les éleveurs ;  groupe 2 : vaches à chaleurs confirmées par l’encadrement. Le taux de détection des chaleurs a été déterminé par le rapport entre le nombre de vaches dont les chaleurs ont été confirmées par l’encadrement et le nombre de vaches sélectionnées et mises sous observation de chaleurs.  La qualité des chaleurs : Les signes de chaleurs ont été repartis sur 04 fourchettes, chaque fourchette présente le taux de détection du signe de chaleurs correspondant :  fourchette 1 : taux de détection des chevauchements ;  fourchette 2 : taux de détection de glaire vaginale ;  fourchette 3 : taux de détection de la tuméfaction vulvaire ;  fourchette 4 : taux de détection des autres signes de chaleurs.  moment de la détectons des chaleurs : Les vaches ont été reparties en 03 lots en fonction du moment de la détection des chaleurs :  lot 1 : vaches à chaleurs détectées le matin ;  lot2 : vaches à chaleurs détectées autour de midi ;  lot 3 : vaches à chaleurs détectées le soir. 

le moment des appels émis par les éleveurs :

Les appels ont été regroupés en classes :  classe 1 : appels émis le matin ;  classe 2 : appels émis le soir.  Le moment de l’IA : Selon le moment d’IA, les vaches ont été reparties en 03 groupes:  groupe 1 : vaches inséminées le matin (07h-11h) ;  groupe 2 : vaches inséminées en fin de journée (18h-20h) ;  groupe 3 : vaches inséminées le soir (20h-22h). 61


 Intervalle début des chaleurs-insémination artificielle : Les IA ont été réparties en fonction de l’intervalle début des chaleurs-insémination artificielle :  Classe 1 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 09h ;  Classe 2 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 10h ;  Classe 3 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 11h ;  Classe 4 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 12h ;  Classe 5 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 13h ;  Classe 6 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 14h ;  Classe 7 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 15h ;  Classe 8 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 16h ;  Classe 9 : nombre d’IA réalisés sur un intervalle de 24h ; I.4.5.5. Diagnostic de gestation Il a été effectué 60 jours après la réalisation des IA et la méthode utilisée est la palpation transrectale. Les résultats obtenus nous ont permis de déterminer le taux de réussite de l’IA. I.4.4.6. Analyse statistique des données Les données recueillies à la sélection, la détection des chaleurs, l’insémination artificielle et au diagnostic de gestation ont étés enregistrées sur des fiches avant d’être saisies sur le support informatique Excel. Le logiciel R. Commender a été utilisé pour l’analyse statistique descriptive de nos résultats et le test de Khi2 d’indépendance pour étudier l’influence des paramètres intrinsèques et extrèsinques de la vache sur le taux de gestation. Le seuil de signification P de ce test à été fixé à une probabilité de 5%. L’effet obtenu est :  Significatif si P˂ 0,05 ;  Non significatif si P˃ 0,05.

62


CHAPITRE II : RESULTATS Dans ce chapitre, nous allons présenter les résultats de :  la sélection ;  la stabulation ;  la détection des chaleurs ;  l’insémination artificielle.

II. 1. RESULTATS DE LA SELECTION La sélection a porté sur un effectif de 247 vaches, parmi lesquelles 163 ont été retenues sur des critères bien définis (Tableau VIII). Quatre vingt quatre (84) vaches ont été éliminées pour les raisons suivantes : -

Non conforme aux critères de sélection;

-

Mauvaises conditions d’élevage ;

-

Appartenance aux sites où le taux de sélection est inferieur à 50% ;

-

Gestante du taureau.

En effet, deux sélections ont été effectuées, la première a permis une sélection de 145 vaches sur les 209 vaches présentées. Pour combler le gap des 55 vaches (200 vaches prévues pour l’expérimentation), une phase de rattrapage a été entreprise dans certains sites. Cette phase a permis l’adhésion de 18 nouvelles vaches et l’effectif définitif sur lequel nous avons travaillé figure dans le tableau VIII.

63


Tableau VIII : Répartition des vaches présélectionnées et sélectionnées par site Village (Site)

Vaches sélectionnées au premier tour Présentées Sélectionnées

Vaches sélectionnées au deuxième tour Présentées Sélectionnées

Total Présentées

Sélectionnés

Sare seydou Ba

12

10

8

5

20

15

Sare ilia mamadou

14

10

6

3

20

13

Missira Mamadou et Sare

7

5

3

2

10

7

Boké sintian

21

14

-

-

21

14

Marakissa

13

10

-

-

13

10

Sintian assana

13

8

4

1

17

9

Saré demba sy

12

9

2

1

14

10

Saré yoro bana

10

6

5

2

15

8

Djiré yoro samba

16

9

6

2

22

11

Sare samba tchika

14

12

-

-

14

12

Sare dianko

20

12

-

-

20

12

Sare dembodo

12

9

4

2

16

11

Sare Boubel

15

8

-

-

15

8

Diambanouta

15

11

-

-

15

11

Sare Gardiel

15

12

-

-

15

12

209

145

38

18

247

163

keita

Total

Ces vaches sélectionnées devant avoir atteint l’âge à la puberté, une note d’état corporel acceptable et une bonne involution utérine. Le tableau IX récapitule les effectifs sélectionnés en fonction de l’âge, la note d’état corporel (NEC) et le nombre de jours post partum (JPP). Tableau IX : Répartition des vaches sélectionnées en fonction de l’âge, la note d’état corporel et le nombre de jours post partum Paramètres Age

NEC

JJP

Vaches sélectionnées [3 ; 6] [7 ; 9] [10 ; 12]

19 72 72

2 2,5 3

27 64 72

[1 ; 5] [6 ; 9] [12 ; 18]

69 58 36

64


II. 2. RESULTATS DE LA STABULATION Le principal critère de sélection des éleveurs était de pouvoir assurer la stabulation des vaches devant participer au programme. Des sacs d’aliments bétail ont été distribués aux éleveurs sélectionnés pour supplémenter les vaches au moment de la stabulation (un sac d’aliment bovin JARGA de 40 kg pour chaque vache devant être inséminée). Ainsi, tous les éleveurs sélectionnés disposaient de réserves fourragères et pratiquaient la stabulation au début. Mais au fil du temps, les réserves fourragères n’étaient plus suffisantes pour assurer la stabulation permanente des vaches et l’aliment bétail prévu pour la supplémentation des vaches au moment de la stabulation, était distribué aux éleveurs tardivement. En somme, ces difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs, expliqueraient en parti le relâchement de 89 vaches au moment de la stabulation. Et d’autre part, les éleveurs renonceraient à la stabulation lorsque les chaleurs tardaient à se manifester. Malgré ces contraintes, nous avons constaté que 74 vaches ont été stabulées et mises sous observation de chaleurs. II. 3. RESULTATS DE LA DETECTION DES CHALEURS Sur les 15 sites retenus au départ (Tableau VIII), 08 ont été éliminés au moment de l’observation des chaleurs. Cette élimination s’explique par : 

le relâchement de la stabulation des vaches, à cause du déficit alimentaire ;

le manque d’attention des éleveurs envers les manifestations de chaleurs ;

le non respect de la mise en lot des vaches, défini dans le cadre de la détection des chaleurs.

Les résultats qui vont être présentés dans la suite, ont été obtenus dans les 07 sites restants (Tableau X). II. 3.1. Taux de détection des chaleurs Les chaleurs ont été détectées par les éleveurs, en se basant sur le comportement des vaches observées. L’acceptation du chevauchement a été le principal critère de reconnaissance de la survenue des chaleurs. Les résultats de la détection des chaleurs obtenus dans les 07 sites sont présentés dans le tableau X.

65


Tableau X : Résultats de la détection des chaleurs Village (Site)

Vaches sélectionnées

Vaches à chaleurs Vaches à chaleurs détectées par les confirmées par éleveurs l’encadrement 9 9

Taux de détection (%) 90

Sare Demba SY

10

Sare Dembodo

11

10

5

46

Djire yoro

11

8

4

36

Sare Boubel

8

6

3

37,5

Sare yero

8

8

5

62,5

Sare Seydou Ba

15

4

4

27

Diambanouta

11

2

1

9

Total

74

47

31

41,90

Samba

Banna

Les résultats de la détection des chaleurs ont montré que sur les 74 vaches mises en observation, 47 ont été détectées en chaleurs par les éleveurs dont 31 ont été confirmées par l’encadrement, ce qui fait un taux de détection de 41,90%. Il en résulte que le nombre de vaches dont les chaleurs ont été détectées par les éleveurs n’est pas égal à celui confirmé par l’encadrement. Ceci explique l’élimination des 16 vaches à chaleurs infirmées dans les résultats qui vont suivre.

II. 3. 2. Qualité des chaleurs Les critères de reconnaissance des chaleurs utilisés par les éleveurs étaient pratiquement les mêmes, avec comme prédominance l’acceptation du chevauchement. La figure 26 présente le taux d’observation des signes de chaleurs.

66


93,75

100

Taux d'observation

90 80 70 60 50

37,5

40 30 9,68

20

3,23

10 0 Chevauchement Glaire vaginale

Tuméfaction vulvaire

Autres signes

Signes de chaleurs Figure 26 : Taux d’observation des signes de chaleurs Les chaleurs ont été qualifiées sur la base des signes observés. Les signes détectés par les éleveurs sont entre-autres l’acceptation du chevauchement, l’écoulement d’un glaire vaginal et la tuméfaction vulvaire. D’autres signes de chaleurs ont été également notés, il s’agit de l’agitation, la déviation de la queue et du suivi par ces congénères. Le signe de chaleurs le plus caractéristique qui est l’acceptation de chevauchement a été observé chez 93,75% des vaches vues en chaleurs, 37,50% des femelles en œstrus ont présenté des écoulements vulvaires, les autres signes de chaleurs ont été observés que chez 9,68% des vaches vues en chaleurs. La tuméfaction vulvaire a été observée que chez 3,23% des vaches lors de la détection des chaleurs.

II. 3. 3. Moment de la détection des chaleurs Pour analyser le moment de détection des chaleurs, la journée a été subdivisée en trois parties : -

Matin : 07h-10h ;

-

Midi : 12h ;

-

Soir : 17h-20h.

Les chaleurs ont été détectées à des moments différents de la journée, comme l’indique la figure 27.

67


32,25% Matin 64,52%

Midi Soir

3,23%

Figure 27 : Proportion de vaches détectées en chaleurs en fonction du moment

Sur les 31 vaches venues en chaleurs, 20 soit 64,52% ont eu leurs chaleurs le matin ; 10 (32, 25%) le soir et une seule (3,23%) a présenté des signes de chaleurs vers midi.

II.3.4. Moment des appels émis par les éleveurs Cinquante huit pour cent (58%) des appels ont été émis dans la soirée (13h-20h) et quarante deux pour cent (42%) entre 08h et 11h (Figure 28).

42% 58%

Matin (08h-11h) Soir (13h-20h)

Figure 28 : Répartition des appels en fonction du moment

68


En comparant le moment de la détection des chaleurs à celui des émis, nous pouvons dire qu’un bon nombre d’appels avaient été effectués indirectement après que la vache soit vue en chaleurs.

II. 3. 5. Intervalle début des chaleurs-insémination artificielle Compte tenu de l’appel de l’éleveur suite à la détection des chaleurs, nous avons jugé nécessaire d’apprécier le temps qui sépare le début des chaleurs de l’IA (Figure 29).

7 7 6 5

5

5

Nombre d'IA

5 4 3 3 2

2

2 1

1

816

924

1 0 19

210

311

412

513

614

715

Ecart (Heure) G

Figure 29 : Intervalle début des chaleurs-Insémination

Après lecture de la figure ci-dessus, nous pouvons dire que l’écart de temps qui sépare le début des chaleurs et l’IA varie, tout en respectant la règle M/S (les vaches reconnues en chaleurs le matin étaient inséminées le soir du même jour et celles dont les chaleurs Glaire vaginale débutaient le soir, étaient inséminées le lendemain matin) sauf chez 3,22¨% des vaches où les

chaleurs ont été déclarées tardivement (insémination réalisée 24h après le début des chaleurs). 70,97% des vaches ont été inséminées 10h, 11h, 14h et15h après le début des chaleurs. II. 4. RESULTATS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE (IA) A l’issue d’unTumefaction tour d’IA, 31 vaches ont été inséminées sur les 74 stabulées et mises en vulvaire observation de chaleurs, soit un taux d’insémination de 42%. 69


II. 4.1. Taux de réussite de l’insémination artificielle Parmi les 31 vaches inséminées, 30 se sont présentées pour le diagnostic de gestation (DG), soit un taux de présence au DG de 96,77%. Les résultats du diagnostic de gestation sont présentés dans le tableau XI.

Tableau XI : Résultats du diagnostic de gestation Diagnostic de gestation

Effectif

Pourcentage (%)

Positif (+)

12

40

Négatif (-)

18

60

30

100

Total

Sur les 30 vaches diagnostiquées, 12 ont été révélées gestantes, ce qui fait un taux de gestation de 40%. En résumé, le tableau XII récapitule l’évolution des effectifs de la sélection au diagnostic de gestation en fonction de l’âge, la note d’état corporel et le nombre de jours post partum. Tableau XII : Récapitulatif des résultats de l’insémination artificielle Paramètres

Age

NEC

JJP

Vaches sélectionnées

Vaches stabulées

Vaches en chaleurs

Vaches inséminées

[3 ; 6]

19

13

10

10

Vaches présentent au DG 10

[7 ; 9]

72

27

11

11

11

[10 ; 12]

72

34

10

10

9

2 2,5 3

27 64 72

10 28 36

5 6 20

10 9 12

10 9 11

[1 ; 5]

69

34

12

12

12

[6 ; 9]

58

25

11

11

10

[12 ; 18]

36

15

8

8

8

Effectif obtenu

163

74

31

31

30

70


II. 4.2. Influence de quelques paramètres sur le taux de réussite de l’IA II. 4.2.1. Paramètres intrinsèques à l’animal Dans cette partie nous allons étudier la relation entre le taux de gestation et quelques paramètres intrinsèques à la vache tels que l’âge, la note d’état corporel (NEC) et le jour post partum (JPP). II. 4.2.1.1. Age de la vache La figure 30 présente la répartition des résultats du DG en fonction de la classe d’âge.

88,89% 90%

Résultats du DG dgdDG

80% 70%

60%

54,55%

60% 40%

50%

45,45% Positif

40%

Negatif

30% 11,11%

20% 10% 0% [3 ; 6]

[7 ; 9]

[10 ; 12]

Classe d'age Figure 30 : Résultats du DG en fonction de la classe d’âge Les résultats du diagnostic de gestation montrent que le taux de gestation le plus élevé (60%) semble être observé chez les vaches âgées de 3 à 6ans. Ce taux semble supérieur à celui des vaches âgées de 7 à 9 ans et 10 à 12 ans qui sont respectivement 45,45% et 11,11%. Toutefois, il n’y a pas de différence significative du taux de gestation selon l’âge des vaches (P˃0,05). II. 4.2.1.2. Note d’état corporel de la vache La note d’état corporel, paramètre d’état d’embonpoint, a été déterminée pour toutes les vaches diagnostiquées gestantes. La figure 31 permet d’apprécier la relation entre les résultats du DG et la note d’état corporel des vaches.

71


90% 90%

72,73%

80%

66,67%

Résultats du DG dgdDG

70% 60% 50%

Positif

33,33%

40%

27,27%

30%

Negatif

10%

20% 10% 0%

2 1

2 2,5

3 3

Note d'etat corporel (NEC) Figure 31 : Résultats du DG en fonction de la NEC Le taux de gestation des vaches ayant une note d’état corporel de 3 est d’ordre 72,73%, alors que celui des vaches de note d’état corporel 2,5 est de 33,33%. Le taux de gestation de 10% est observé chez les vaches dont la note d’état corporel est de 2. Néanmoins, l’influence de la note d’état corporel sur le taux de gestation n’est pas significative (P˃0,005).

II. 4.2.1. 3. Nombre de jours post partum (JPP) Les vaches sont regroupées en 03 classes suivant le nombre de jours post partum. La figure 32 présente les résultats du diagnostic de gestation en fonction du nombre de jours post partum.

70,00%

66,67% 60%

60,00%

50% 50%

Résultats du DG dgdDG

50,00% 40,00%

40% 33,33% Positif

30,00%

Negatif

20,00% 10,00% 0,00% [1 ; 5]

[6 ; 9]

[12 ; 18]

Jours post partum (JPP) en mois Figure 32 : Résultats du DG en fonction du nombre de jours post partum 72


Un taux de gestation de 50% est observé chez les vaches à post partum compris entre 12 et 18 mois. Les vaches de 6 à 9 mois de post partum ont un taux de 40% tandis que chez celles dont le JPP est compris entre 1 et 5 mois, le taux de gestation est de 33,33%. Néanmoins, l’influence du jour post partum sur le taux de gestation n’est pas significative (P˃0,05). II. 4.2.2. Paramètres extrinsèques à l’animal Nous avons tenu compte de cinq paramètres extrinsèques à l’animal à savoir : la localité, l’inséminateur, le taureau inséminateur, le moment d’insémination artificielle et l’intervalle détection des chaleurs-insémination artificielle.

II. 4.2.2.1. Localité Les IA ont été menées dans des localités situées sur un rayon de 30 à 50 km de la région de Kolda. La figure 33 présente le taux de gestation obtenu dans les différentes localités.

100% 100%

85,71%

90%

87,50%

83,33%

Résultats du DG dgdDG

80%

71,50%

70% 60%

50% 50%

50% 50%

50%

40%

28,50%

30% 14,29%

20% 10%

12,50%

16,67%

Positif Negatif

0%

0%

Localité Figure 33 : Résultats du DG en fonction de la localité Apres analyse de la figure 31, nous remarquons que le taux de gestation (50%) semble meilleur dans les localités de Sare Demba SY et Sare Seydou BA. Il est de 28,57% dans la localité de Sare Yero BANNA ; alors qu’à Sare Boubel, Sare Dembodo et Diambanouta, ce taux est respectivement 16,67%, 14,29% et 0% .

73


L’analyse des résultats ne montre pas de différence significative du taux de gestation selon la localité (P˃0,05). II. 4.2.2.2. L’inséminateur Au cours de cette étude, 03 inséminateurs que nous désignerons par les numéros I, II et III ont assuré les prestations de service. La figure 34 présente les résultats du diagnostic de gestation en fonction de l’inséminateur.

100% 100%

Resultats du DG

90% 80%

75%

67%

70% 60% 50%

Positif

33%

40%

Negatif

25%

30%

20% 10%

0%

0%

I

II

III

Inseminateur

Figure 34 : Résultats du DG en fonction de l’inséminateur L’analyse de la figure 32 montre que l’inséminateur I a obtenu le meilleurs taux de gestation (67%) par rapport aux inséminateurs II et III qui enregistrent respectivement des taux de 25% et 0%. L’analyse statistique a porté sur les inséminateurs I et II, vu que le nombre de vaches inséminées par ces derniers est plus conséquent. Ces résultats nous montrent une différence significative du taux de gestation en fonction de l’inséminateur (P˂0,05).

II. 4.2.2.3. Taureau inséminateur La semence utilisée dans notre étude est obtenue à partir de deux taureaux à savoir REMANSO et BEAULIE. Ces taureaux appartiennent à deux races exotiques différentes (Holstein et Montbéliard). Les résultats de la fertilité des taureaux inséminateurs sont présentés dans la figure 35.

74


66,67% 70,00% 53,33%

60,00%

Résultats du DG dgdDG

46,67%

50,00% 33,33%

40,00%

Positif

30,00%

Negatif

20,00% 10,00% 0,00% REMANSO

BEAULIE

Taureau inseminateur Figure 35 : Résultats du DG en fonction du taureau inséminateur Les inséminations artificielles faites avec la semence du taureau BEAULIE présentent un taux de réussite de 46,67%, alors que ce taux est de 33,33% pour le géniteur REMANSO. Néanmoins, l’influence du taureau sur le taux de gestation n’est pas significative (P˃0,05). II. 4.2.2.4. Moment de l’insémination artificielle Les inséminations ont été réalisées à des moments différents de la journée. Ainsi trois tranches horaires ont été retenues, afin de déterminer le taux de gestation correspondant à chaque tranche (Figure 36).

72,72

80

Résultats du DG dgdDG

70 54,55

60 50

50

45,45

40

50

Positif

27,27

30

Negatif

20 10

0 Matin (07h-12h)

Fin de journée (18h-20h)

Soir (20h-22h)

Moment de l'IA

Figure 36 : Résultats du DG en fonction du moment d’IA 75


L’analyse du tableau montre que le taux de gestation varie en fonction de la tranche horaire. En effet ce taux est plus élevé chez les vaches inséminées entre 20h-22h (50%), alors que celui des vaches inséminées entre 07h-12h est de 45,45%. Le plus faible taux de gestation (27,27%) est enregistré chez les vaches inséminées entre 18h-20h. Toutefois, il n’y a pas de différence significative du taux de gestation selon le moment de l’insémination artificielle (P˃0,05).

II. 4.2.2.5. Intervalle début des chaleurs-insémination artificielle Trois classes d’heure ont été formées pour regrouper les vaches selon le temps qui sépare le début des chaleurs et le moment d’insémination artificielle. Les résultats sont consignés dans la figure 37.

100 100

Resultats du DG

90 80

71,43

69,23

70

60

60 50 40

40 30,77

Positif 28,57

Negatif

30 20 10

0

0 [9 ; 11]

[12 ; 14]

[15 ; 16]

24

Intervalle début-insemination artificielle Figure 37 : Résultats du DG en fonction de l’intervalle début des chaleurs-insémination artificielle

Après analyse du tableau, nous remarquons que les vaches inséminées 12 à 14h après le début des chaleurs ont le meilleur taux de gestation (60%), alors que les vaches à intervalle de 09 à 11h présentent un taux de 30,77%. Le taux de gestation de 28,57% a été observé dans l’intervalle de 15 à 16h. Au cours de notre étude, nous avons noté un cas d’insémination réalisé 24h après le début des chaleurs, dont la réussite est de 0%. Néanmoins, l’influence de cette intervalle sur le taux de gestation n’est pas significative (P˃0,005). 76


CHAPITRE III : DISCUSSION III.1. SELECTION DES VACHES Dans l’ensemble des sites d’expérimentation, 163 vaches ont été sélectionnées sur les 247 vaches présentées, soit un taux de sélection de 65,99%. Ce taux est supérieur aux taux obtenus par HAKOU (47,18% en 2006) et TIALLA (48,74% en 2011) dans le bassin arachidier. Les résultats de la sélection montrent que le quota de 200 vaches attribué à la région n’a pas été atteint. Cela peut être expliqué par la période de démarrage de l’étude, période pendant laquelle la plus grande partie des vaches sont en repos sexuel (inactivité ovarienne) et d’autres présentent un état d’embonpoint insatisfaisant. Nous pouvons sans remettre en cause la période d’expérimentation, dire que la sélection a coïncidé avec des conditions climatiques défavorables et une raréfaction des pâturages. Plusieurs vaches n’ont pas été présentes à la sélection, du fait qu’elles ont été déjà prises par le programme d’IA sur chaleurs induites. III.2. EVALUATION DE LA STABULATION Une partie des vaches sélectionnées n’a pas été stabulée. Pour la plus part des éleveurs c’est le déficit alimentaire qui est à l’origine du relâchement de la stabulation, tandis que d’autre ont renoncé à la stabulation lorsque les chaleurs tardaient à se manifester. Ce même constat a été révélé par ASSEU (2010). Selon cet auteur le coût de l’alimentation d’une vache stabulée correspond à 89,74% des contraintes de l’IA. Pour GRIMARD et al. (2003), l’alimentation représente le facteur le plus déterminant de la faisabilité des IA sur chaleurs naturelles, d’autant plus que les animaux ne présentent leurs chaleurs que quand elles ont une bonne note d’état corporel. La non stabulation des vaches rencontrées dans certains sites, nous a conduits à éliminer 89 vaches du programme. III.3. DETECTION DES CHALEURS III.3.1. Taux de détection des chaleurs Sur la base des observations faites à partir des 74 vaches, 47 ont été détectées en chaleurs par les éleveurs dont 31 ont été confirmées par l’encadrement, ce qui fait un taux de détection de 41,90%. Ce taux est inferieur à celui obtenu par HAKOU (2006) dans les régions de Fatick, Kaolack et Louga (64%). Par contre, il reste supérieur aux taux de 14,28% et 21,05% obtenus par ABDOU (2014) dans la zone périurbaine de Niamey. 77


Cependant, quelques facteurs tels que le non respect des conditions de stabulation et le déficit alimentaire ont fortement influencé le taux de détection des chaleurs. Selon ABDOU (2014), l’alimentation apparait comme un facteur essentiel de variation de la reproduction du bétail. D’après l’auteur, la sous-alimentation peut conduire à une pseudohypophysectomie fonctionnelle et par conséquent l’anœstrus. Cette hypothèse est conforme à celle de AMOU’OU (2005) selon laquelle, l’alimentation et la stabulation sont les deux piliers qui conditionnent une bonne détection des chaleurs. D’autres études effectuée par CHICOTEAU et al.(1990) et MEYER et YESSO (1991), ont montré une faible expression des chaleurs chez les vaches nourries au pâturage de qualité moyenne. Ce taux de détection des chaleurs trouve également ses explications dans la période d’expérimentation, période pendant laquelle, les températures les plus élevées de la région sont enregistrées. Cette observation partagée par ABILAY et al. (1974) ; HANZEN et ARECHIGA (1999), se justifierait par l’influence négative des températures ambiantes élevées sur la reproduction. Chez plusieurs espèces animales, elles peuvent provoquer des anœstrus courts, une chute du taux de fertilité et des mortalités embryonnaires. A ces explications viennent s’ajouter le manque de rigueur noté dans la détection des chaleurs et la qualité de surveillance des vaches. Comme les éleveurs ont bénéficié d’une petite formation sur la détection des chaleurs, il était convenu de rassembler les vaches sélectionnées dans un enclos et de les surveiller. Si une vache vient en chaleurs, le responsable du site informe l’inséminateur. Malgré cette formation, plusieurs éleveurs ne savaient pas détecter les chaleurs. Autrement dit, si une vache venait en chaleurs, le responsable appelait l’inséminateur pour lui faire part de la venue en chaleurs de toutes les vaches sélectionnées. D’autres refusaient de mettre en lot leurs vaches sélectionnées. Nous avons également noté des retards dans la déclaration des chaleurs. En effet, quelques appels reçus de la part des éleveurs n’étaient pas effectués directement après que la vache est vue en chaleurs, ce qui explique les déplacements non effectués des inséminateurs suite à certains appels. Par contre, certains éleveurs ont pratiqué la stabulation et savaient détecter les chaleurs. L’acceptation au chevauchement a été le critère le plus utilisé pour détecter les chaleurs, puisqu’elle a permis de déceler 93,75% des chaleurs. Contrairement à nos résultats, GOFAU (1974) observe une non tolérance à la monte chez certaines vaches quand elles sont en chaleurs.

78


III.3.2. Moment de détection des chaleurs Il ressort de cette étude que les chaleurs ont été détectées à des moments différents de la journée (Matin-Midi-Soir). Toutefois, la majorité des chaleurs des vaches ont été détectées le matin et le soir. Ces résultats sont en accord avec ceux rapportés par TIALLA (2011). HAKOU (2006), suite aux travaux qu’il a effectué dans le bassin arachidier et dans la zone sylvo-pastoral, rapporte qu’une bonne partie des vaches de son expérimentation ont manifesté leurs chaleurs entre 7h-11h. Les résultats obtenus dans le cadre de notre étude nous permettent de confirmer l’observation de DIOP (1995), qui note un caractère nocturne et matinal de l’œstrus des vaches en milieu tropical. En effet, le stress causé par les températures élevées de la journée entraine un impact significatif sur la performance reproductive des vaches qui se traduit par une diminution de la durée de l’œstrus et une réduction du nombre de chevauchement. III.4. RESULTATS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE III.4.1. Taux de réussite de l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles Le diagnostic de gestation par palpation transrectale réalisé 2 mois après les inséminations, a permis d’identifier 12 vaches gestantes sur les 30 diagnostiquées, soit un taux de gestation de 40%. Ce taux est comparable à ceux obtenus par ABDOU (2014) dans la zone périurbaine de Niamey, HAKOU (2006) dans la région de Fatick et KOUAMOU et al (2009) dans la région de Kaolack qui sont respectivement 40%, 38%, et 42,57%. Il est supérieur aux taux de 30% obtenu par TAILLA (2011) dans le bassin arachidier et de 35,56% enregistré par HAKOU (2006) dans la région de Louga. Par contre, KOUAMOU et al (2009) en menant cette même étude dans la région de Fatick ont eu un taux de gestation supérieur au nôtre (55,14%). Toutefois, la non stabulation des vaches et la présence de taureaux notés dans certains troupeaux nous poussent à remettre en cause le taux de gestation. Cependant, il est influencé par certains paramètres. III.4.2. Etude de l’influence de quelques paramètres sur le taux de gestation III.4.2.1. Paramètres intrinsèques III.4.2.1.1. Age De l’analyse de nos résultats, il en ressort que le taux de gestation observé chez les vaches de classes d’âges de 3 à 6ans (60%) semble plus élevé que chez celles de la classe d’âges de 7 à 9 ans (45,45%) et celles âgées de 10 à 12 ans (11,11%). Il en est de même pour HUMBLOT

79


(1986) qui constate une diminution de la fertilité avec l’âge et l’attribue à l’augmentation des mortalités embryonnaires tardives avec l’âge. Cependant l’âge n’a pas d’influence significative sur le taux de gestation. Selon RUKUNDO (2009), cette absence d’influence de l’âge sur le taux de gestation est liée à la rigueur appliquée lors de la sélection avec une élimination systématique du programme des vaches suspectées infertiles. III.4.2.1.2. Note d’état corporel (NEC) Les vaches gestantes dans leur ensemble avaient des notes d’état corporel de 2 ; 2,5 et 3 à la sélection. L’analyse de nos résultats montre que 72,73% des vaches gestantes ont une note d’état corporel de 3, contre 33,33% et 10% respectivement enregistrés chez les vaches de note d’état corporel 2,5 et 2. Nos résultats sont différents de ceux obtenus par ISSOFOU (2012) qui sont de 31,57%, 33,33% et 80% pour les vaches dont les NEC sont respectivement 2 ; 3 et 4. Néanmoins, tout comme l’a rapporté cet auteur, la NEC n’influence pas le taux de gestation. Ceci est dû à l’élimination des vaches trop maigres (NEC˂ 2) et des vaches trop grasses lors de la sélection. Selon GRIMARD et al. (2003) la réussite de l’insémination artificielle dépend de la NEC des vaches au moment de l’IA.

III.4.2.1.3. Nombre de jours post partum Les résultats ont montré que le taux de gestation le plus élevé (50%) est enregistré chez les vaches à post partum compris entre 12 et 18 mois, alors que le plus faible (33,33%) est obtenu chez les vaches dont le nombre de jours post partum est compris entre 1 et 5 mois. Cependant, le nombre de jours post partum n’a pas d’influence significative sur le taux de gestation. Cette observation partagée par RUKUNDO (2009) et KABERA (2007), se justifierait par la rigueur appliquée au moment de la sélection et de l’insémination faite uniquement sur les femelles dont l’involution utérine est complète.

III.4.2.2. Paramètres extrinsèques III.4.2.2.1. Localité De nos résultats il apparait que la localité n’a pas d’influence significative sur le taux de réussite de l’IA. Cependant, un taux de gestation de 50% est observé dans les localités de Sare Demba SY et Sare Seydou BA. Dans ces localités, les éleveurs ont pratiqué la stabulation et les vaches étaient bien alimentées.

80


III.4.2.2.2. Inséminateur La différence observée entre les taux de gestation obtenus par les inséminateurs I et II est significative. Cette observation bien partagée par RUKUNDO (2009) et LAMINOU (1999) se justifierait par le fait que les inséminateurs n’ont pas assimilés toutes les techniques d’IA sur chaleurs naturelles. En effet, lorsqu’une vache venait en chaleurs, l’éleveur entrait en contact avec l’inséminateur ; ce dernier après un temps passait directement à l’insémination sans pour autant confirmé les chaleurs. Alors qu’il est primordial de s’assurer de la venue en chaleurs de la vache au moment de l’appel par une vérification de la tonicité utérine ou l’état des ovaires avant de passer à l’IA. Mais aussi le nombre de vaches inséminées par chacun d’entre eux n’est pas le même. Signalons que les inséminateurs ont fait état de quelques vaches inséminées avec des difficultés de passage du col. Nous pouvons dire que l’insémination artificielle est une science, une activité qui nécessite une bonne connaissance de la physiologie sexuelle, mais aussi beaucoup de dextérité.

III.4.2.2.3. Taureau inséminateur Nous avons noté une absence d’influence significative des taureaux inséminateurs sur le taux de gestation. Cette observation partagée par NISHMWE (2008), confirment la thèse selon laquelle le taureau doit appartenir à un bon schéma de sélection et que la congélation de la semence ainsi que sa décongélation doivent être adéquates. III.4.2.2.4. Moment de l’IA Les taux de gestation les plus élevés sont observés chez les vaches inséminées entre 07h-12h et 20h-22h (45,45% et 50%), alors que le plus faible est noté chez celles inséminées entre 18h-20h (27,27%). WALADJO (2002) a eu un meilleurs taux chez les vaches inséminées au coucher du soleil (86,40%) contre 13,6% au lever du soleil. Par ailleurs, l’influence de l’heure d’insémination n’est pas significative sur le taux de gestation. Cette absence d’influence du moment d’IA sur le taux de gestation peut s’expliquer par le fait que la majorité des vaches ont été inséminées pendant les heures les plus fraiches de la journée (Matin-fin de journée-soir). Pendant ces heures, les vaches ont une température corporelle adéquate permettant la migration des spermatozoïdes vers le lieu de fécondation.

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III.4.2.2.5. Intervalle début des chaleurs-Insémination artificielle Conformément au protocole, les inséminations se réalisaient quelques heures après le début des chaleurs. Cet intervalle de temps est très important car il conditionne une meilleure fertilité en prenant en compte le pouvoir fécondant des spermatozoïdes et de l’ovule. Par ailleurs, l’intervalle de temps qui sépare le début des chaleurs et l’insémination artificielle, comme le montre l’analyse de variance n’a pas d’influence significative sur le taux de gestation. Cela peut s’expliquer par le fait que toutes les inséminations fécondantes ont été réalisées dans les 9-16h qui suivent le début des chaleurs. Ces résultats concordent avec les recommandations faites par certains auteurs. Selon PAREZ et DUPLAN (1987), le moment le plus indiqué pour l’insémination est 12 à 18h après le début des chaleurs. Alors que DIOP (1995) conseille d’inséminer 9,5± 3,5 h après le début des chaleurs. Néanmoins, parmi les vaches inséminées, une seule a fait l’objet d’un appel tardif, ce qui explique le retard de 24h accumulé par les inséminateurs avant l’IA. . Ainsi, le bon moment de l’IA dépend du début de manifestation des chaleurs d’où l’intérêt de bien surveiller les vaches.

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CHAPITRE IV : CONTRAINTES, RECOMMANDATIONS ET PERPECTIVES IV.1. CONTRAINTES L’amélioration du potentiel génétique de nos races par l’insémination artificielle figure désormais parmi les solutions retenues par les pouvoirs publics pour développer la filière laitière locale. C’est dans ce contexte que l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles considérée comme une alternative d’avenir, a été expérimentée dans la région de Kolda. Les résultats obtenus lors de cette étude font apparaitre plusieurs contraintes : IV.1.1. Contraintes liées à la stabulation et à l’alimentation La stabulation qui constitue une des conditions importantes de la réussite d’un tel programme n’a pas été respectée par certains éleveurs. Ceci est lié à la rareté des pâturages observée pendant la saison sèche, au retard observé dans l’approvisionnement en intrant alimentaire et à l’impatience des éleveurs face aux manifestations de chaleurs. IV.1.2. Contraintes liées à la période d’expérimentation Cette présente étude a été menée pour mettre en évidence les contraintes dans la mise en œuvre de l’IA sur chaleurs naturelles en période sèche. Parmi ces contraintes, nous pouvons citer : -

l’Alimentation déficitaire ;

-

le mauvais état d’embonpoint et l’inactivité sexuelle notés chez les vaches ;

-

l’impact négatif des températures sur la manifestation des chaleurs.

IV.1.3. Contraintes liées aux éleveurs Les éleveurs sont les bénéficiaires directs du programme, cependant quelques contraintes rencontrées sur le terrain leur est directement imputable. Il s’agit: -

du non respect des recommandations prodiguées par l’encadrement notamment sur la mise en lot, la détection des chaleurs des vaches et la communication des heures de manifestation des chaleurs (Certaines heures prononcées par les éleveurs n’étaient pas correctes) ;

-

du manque d’expérience des bergers dans la reconnaissance des chaleurs ;

-

du manque de volonté des éleveurs dans la détection des chaleurs ;

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-

de la réticence des éleveurs vis-à-vis du programme par ignorance des avantages de l’insémination sur chaleurs naturelles ou bien par des préjugés

par rapport à cette

dernière ; -

la non appropriation du programme d’IA sur chaleur naturelles.

IV.1.4. Contraintes liées à l’inséminateur Le succès d’un programme d’IA sur chaleurs naturelles passe par un changement d’aptitude à procéder aux inséminations. En effet, sur le terrain, les inséminateurs ne confirmaient pas les chaleurs déclarées par les éleveurs. Ce manque de dextérité s’explique par l’inexpérience des inséminateurs qui venaient d’être formés sur l’IA sur chaleurs naturelles. Le manque de communication et de collaboration observé entre inséminateurs et agents de l’Etat ont rendu difficile la coordination de certaines activités. IV.1.5. Contraintes liées à l’encadrement et au PDESOC Certaines contraintes liées à l’encadrement et au PDESOC ont été décelées au cours de notre étude. Il s’agit notamment : -

du retard noté dans la fourniture d’intrants alimentaires aux éleveurs par rapport au délai initialement prévu ;

-

l’insuffisance de l’assistance des inséminateurs et des éleveurs dans les phases de détection des chaleurs et d’IA.

IV.2. RECOMMANDATIONS Au terme de notre étude, nous pouvons avancer que l’IA sur chaleurs naturelles

peut

contribuer à l’amélioration génétique du cheptel plus particulièrement à la production laitière de nos vaches locales. C’est ainsi que nos recommandations s’adresseront d’une part aux différents intervenants sur l’IA sur chaleurs naturelles et d’autre part aux autorités du Sénégal :

IV.2.1. Aux éleveurs o pratiquer la culture fourragère ; o mettre en réserve des sous-produits agricoles tels que les résidus de récoltes, les graines de coton et les tourteaux d’arachide, pour assurer une bonne couverture alimentaire des animaux pendant la saison sèche ;

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o améliorer les conditions d’élevage surtout la distribution des aliments pour éviter les problèmes de reproduction liés à l’environnement alimentaire ; o aménager des aires de stabulation ; o mettre les vaches en stabulation durant le programme d’IA (de la sélection à l’IA) ; o se former sur la détection des chaleurs ; o reconnaitre le début de manifestation des chaleurs et prévenir l’inséminateur à temps ; o s’adhérer volontairement au programme. IV.2.2. Aux inséminateurs o veillez à la stabulation des animaux ; o se former et s’offrir des recyclages réguliers en IA sur chaleurs naturelles afin de garantir des résultats fiables ; o s’assurer toujours que la vache est en chaleurs avant de l’inséminer ; o encourager la collaboration avec les agents d’élevage ; o encadrer les éleveurs ; o travailler avec des éleveurs engagés possédant chacun au minimum 10 vaches; o faire de l’IA sur chaleurs naturelles un service de proximité continue et non de type campagne.

IV.2.3. Au PDESOC Le PDESOC est l’acteur le plus important, car il est impliqué dans toutes les activités, de la préparation à l’exécution du programme, en passant par le financement de la quasi-totalité de toutes les étapes. Face aux contraintes liées au PDESOC, nous lui faisons les recommandations suivantes : o mettre en place un plan sanitaire avant la réalisation des IA ; o introduire des cultures fourragères dans les élevages et former les éleveurs sur les techniques de conservation des fourrages ; o s’assurer de la présence effective des intrants alimentaires avant le démarrage du programme ; o procéder à une vulgarisation de l’IA sur chaleurs naturelles, de ses avantages et une bonne sensibilisation des éleveurs. Ceci permet de sélectionner les éleveurs les plus intéressés et les plus motivés ; o favoriser la formation et l’installation d’inséminateurs de proximité et aussi veiller à leur opérationnalité par des recyclages et mettre à leur disposition des consommables ; 85


o réduire le rayon d’intervention ; o organiser des formations régulières sur la détection des chaleurs au profit de l’éleveur. En plus de cette formation, il faut faire un suivi permanente afin de les aider à mieux détecter les chaleurs ; o veiller sur la collaboration inséminateurs-agents de l’Etat, car l’agent a un rôle déterminant dans le programme d’IA sur chaleurs naturelles de proximité. IV .2.4. Aux autorités sénégalaises chargées du secteur de l’Elevage o donner à l’IA sur chaleurs naturelles une place appréciable dans la politique du secteur de l’Elevage ; o mettre à la disposition des programmes d’IA les moyens nécessaires (logistique, finance et ressources humaine) ; o suivre et évaluer les programmes mis en place.

IV.3. PERSPECTIVES : Ce travail mené durant la saison sèche à Kolda, nous a permis d’aboutir à des résultats qui ouvrent ainsi de nouvelles perspectives :  reprendre l’étude en période hivernale, pour identifier les contraintes de l’IA sur chaleurs naturelles pendant cette période ;  porter une attention particulière à la détection des chaleurs, en utilisant par exemple un marqueur de chevauchement ;  déterminer le coût de l’IA sur chaleurs naturelles et faire une analyse comparative des coûts entre l’IA sur chaleurs naturelles et l’IA sur chaleurs induites ;  proposer un schéma de vulgarisation de l’IA sur chaleurs naturelles.

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CONCLUSION GENERALE

Le Sénégal à l’instar de beaucoup de pays, est confronté à un problème d’insuffisance alimentaire et de malnutrition surtout en milieu rural. Cette situation est entretenue par la grande vulnérabilité des systèmes de reproduction agroalimentaire. A titre d’exemple, le secteur laitier en représente une part non négligeable. Face à la demande croissante en lait et à la fuite des devises liée aux importations de lait et produits laitiers, l’Etat sénégalais a affiché une politique d’appui aux productions animales, à travers de vastes programmes d’amélioration génétique du cheptel autochtone. Mais les taux de réussite obtenus restent faibles. Comme facteurs incriminés dans cette faiblesse des résultats, nous pouvons citer le coût élevé de la synchronisation, la non implication et le travail fastidieux des éleveurs. Fort de ces constats, le projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en haute Casamance (PDESOC) en partenariat avec l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar a opté de contribuer à la modernisation et à l’intensification de l’élevage dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda, par une meilleure maitrise des techniques de reproduction. L’étude s’est déroulée dans la région de Kolda et avait comme objectifs spécifiques :  d’expérimenter l’IA sur chaleurs naturelles sur les bovins de races locales ;  d’évaluer l’influence des paramètres intrinsèques et extrinsèques de la vache sur le taux de gestation ;  d’identifier les contraintes dans la mise en œuvre de l’IA sur chaleurs naturelles et de proposer des solutions. Pour atteindre ces objectifs, un travail de terrain a été mené dans quinze (15) localités de la région de Kolda. Ce travail qui s’est déroulé de Février à Juillet 2014, a débuté par une sensibilisation des différents acteurs. Puis des séances de formation ont été tenues à l’endroit des éleveurs et inséminateurs, avec comme objectif principal le renforcement des capacités des éleveurs en ce qui concerne la détection des chaleurs et l’orientation des inséminateurs vers une nouvelle technique d’IA, qui est l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles. Aussitôt après les phases de sensibilisation et de formation, la phase technique du programme a été amorcée par des opérations de sélection. Les conditions retenues pour la sélection des éleveurs étaient :

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la nécessité d’être dans un rayon de 30 à 50 km de Kolda ;

la capacité de pratiquer la stabulation permanente des vaches sélectionnées ;

la disposition de réserves fourragères pour l’alimentation des vaches sélectionnées ;

la nécessité d’avoir des animaux en bonne santé ;

la disponibilité et l’attention pour la surveillance et la détection des chaleurs.

Pour les vaches, les critères de sélection étaient : 

être en âge de procréer ;

avoir moins de 7 ans ;

avoir vêlé au moins une fois ;

avoir une bonne note d’état corporel et être en bonne santé.

avoir une bonne intégrité de l’appareil génital et un post-partum d’au moins 60 jours.

Les vaches sélectionnées ont été pseudo synchronisées avant d’être mises sous observation de chaleurs. Vingt et un jours (21jours) après les chaleurs artificielles, des manifestations de chaleurs naturelles ont été enregistrées et les inséminations se faisaient suite aux appels. Des informations sur

les paramètres de reproduction des vaches ont été également collectées lors de la phase technique du programme. Ces informations ont été ensuite traitées et analysées afin d’évaluer l’influence de quelques paramètres sur la réussite de l’IA. Apres le traitement des données ; les principaux résultats obtenus sont les suivants :  163 vaches ont été sélectionnées sur des critères bien définis, parmi les 247 vaches présentées ;  74 vaches ont été mises en observation de chaleurs ;  47 vaches ont été détectées en chaleurs par les éleveurs ;  sur les 47 vaches vues en chaleurs par les éleveurs, 31 étaient confirmées par l’encadrement ;  31 vaches ont été inséminées, soit un taux d’insémination de 42% ;  sur les 31 vaches inséminées, 30 ont été présentées au diagnostic de gestation et 12 ont été diagnostiquées gestantes, soit un taux de réussite de 40%. Il ressort de l’analyse statistique de nos résultats que la variation du taux de gestation en fonction des facteurs intrinsèques et extrésinques comme l’âge, la note d’état corporel, le nombre de jours post partum, la localité, le taureau inséminateur, le moment de l’IA et l’intervalle début des chaleurs-inséminateur artificielle n’est pas importante. Par contre, le manque d’habilité des inséminateurs a significativement influencé le taux de gestation.

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Les résultats obtenus à travers ce travail montrent qu’il est possible de réaliser une insémination artificielle sur chaleurs naturelles dans le Sud du Sénégal. Cependant, son efficience est limitée par le non respect des conditions de stabulation lié au déficit alimentaire, le manque de volonté des éleveurs, les difficultés rencontrées dans la reconnaissance des signes de chaleurs, la non confirmation des chaleurs avant l’IA, la défaillance de l’encadrement des éleveurs et le manque de collaboration entre inséminateurs et agents de l’état. Dans la perspective d’une amélioration des résultats de l’IA sur chaleurs naturelles, une série de recommandations a été formulée. Il s’agit de : o reproduire l’étude en période hivernale, pour identifier les contraintes de l’IA sur chaleurs naturelles pendant cette période ; o sélectionner les éleveurs engagés, possédant chacun un minimum de 10 vaches ; o former les éleveurs sur la détection des chaleurs. En plus de cette formation, il faut les encadrer pour qu’ils puissent mieux détecter les chaleurs et prévenir les inséminateurs à temps ; o mettre les vaches en stabulation durant tout le programme d’IA (de la sélection à la l’IA) ; o faire une formation et des recyclages réguliers des inséminateurs sur l’IA sur chaleurs naturelles ; o promouvoir une bonne proximité et un bon contact entre inséminateurs et éleveurs, pour les conseils et l’assistance technique ; o faire de l’IA sur chaleurs naturelles un service de proximité continue et non de type campagnes ; o déterminer le coût de l’IA sur chaleurs naturelles et faire une analyse comparative des coûts entre l’IA sur chaleurs naturelles et l’IA sur chaleurs induites ; o proposer un schéma de vulgarisation de l’IA sur chaleurs naturelles.

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ANNEXES  Fiche de Sélection  Fiche d’insémination artificielle  Fiche de renseignement des éleveurs


FICHE DE SELECTION (IA Chaleurs Naturelles PDESOC) Région : Kolda Département : Commune communauté rurale : Centre : Date : IDENTIFICATION

Présence Taureau Type Elevage

Prioritaire

Localité

Chargé de déparasitage ………………. Produits utilisés ………………………..

Product. laitière vache

(oui/non)

AGE

JPP NEC

(Années) (litre)

N.B.

RACE LACT

(mois)

Etat Ovarien


FICHE D’INSEMINATION ARTIFICIELLE SUR CHALEURS NATURELLES PDESOC Région……………………………Département……………………..…..Arrondissement………………………………………………………...… Commune ou Communauté rurale……………………………………....Centre……………………………………………………………………..

Identification N°

Propriétaire

Gestion des chaleurs Téléphone

Jour et Heure début chaleurs

H. appel Inséminateur

Chevauchement

Tuméfaction vulvaire

Insémination Artificielle Tonicité utérine

Glaire vaginale

H. arrivée inséminateur

H. insémination

Nom inséminateur

Nom du taureau

Date DG


FICHE DE RENSEIGNEMENTS DES ELEVEURS - PDESOC Région……………………….Département………….………..Arrondissement………………………………………… Date d’enregistrement :……………… Commune ou Communauté rurale……………………..Centre………………………………………………… Identification Nom propriétaire

Troupeau et gestion des vaches Téléphone

Déjà participé à l’IA ? (V-----E) V: E: V: E: V: E: V: E: V: E: V: E: V: E:

Mode d’élevage Stabulation Groupe

Isolée

Site et gestion des inséminations Taille du

Pâturage

troupeau

Nombre de vache sélectionnée

Accessibilité du site

Distance

Facile

ferme

Difficile

inséminateur

Temps entre appel et arrivé inséminateur dans la ferme

Nombre de vache Inséminée



SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

«

Fidèlement

attaché

aux

directives

de

Claude

BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire;  de ne point mettre à trop haut prix les avoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure».


INSEMINATION ARTIFICIELLE SUR CHALEURS NATURELLES DANS LA REGION DE KOLDA AU SENEGAL (CAS DU PDESOC) RESUME Au Sénégal, depuis quelques décennies, de nombreux programmes d’insémination artificielle ont été effectués dans le but d’améliorer la production laitière locale. Cependant les taux de réussite obtenus restent toujours peu satisfaisants. Le coût de la synchronisation, la mortalité des veaux nés doubles ou triples, la non implication et le travail fastidieux des éleveurs sont entre autres les contraintes qui limitent la bonne exécution des programmes. Pour lever ces contraintes, le PDESOC en partenariat avec l’EISMV, ont expérimenté l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles dans la région de Kolda. L’étude a été menée sur des vaches N’dama et quelques métisses. Ainsi, sur 163 vaches sélectionnées, 74 ont été mises en observation de chaleurs, 31 étaient venues en chaleurs et inséminées. Sur ces 31 vaches inséminées, 30 ont été présentes au DG et 12 ont été diagnostiquées positives soit un taux de réussite de 40%. De nombreuses contraintes notamment le non respect des conditions de stabulation lié au déficit alimentaire, le manque de volonté des éleveurs, les difficultés rencontrées dans la reconnaissance des signes de chaleurs, la non confirmation des chaleurs avant l’IA, la défaillance de l’encadrement des éleveurs et le manque de collaboration entre inséminateurs et agents de l’état ont été enregistrées. Toutefois, les résultats obtenus à travers cette étude montrent que l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles peut être mise en œuvre dans la zone sud du Sénégal, en prenant en compte les recommandations faites. Ainsi, nous recommandons vivement à tous les acteurs de l’élevage bovin de la zone sud notamment le PDESOC, d’organiser les IA sur chaleurs naturelles pendant les périodes favorables à l’alimentation, encadrer les éleveurs dans la stabulation et la détection des chaleurs et faire de l’IA sur chaleurs naturelles un service proximité continue tout en impliquant les agents de l’état.

Mots clés : Insémination artificielle, Chaleurs naturelles, Kolda, Sénégal, PDESOC

Auteur : Abdou Khoudoss DIOP Adresse : Parcelles Assainies Unité 26- Villa N0 567- Dakar (Sénégal) E-mail : DIOPVET87@gmail.com Tel : 779970750/ 775596264


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