UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV)
Année 2015
N° 28
GESTION TECHNICO-ECONOMIQUE ET SANITAIRE DU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN : ETAT DES LIEUX, DEFIS ET PERSPECTIVES THESE Présentée et soutenue publiquement le mercredi 22 Juillet 2015 à 15h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Wilfried Délé OYETOLA Né le 21 Mars 1992 à Yopougon (République de Côte d’Ivoire) Jury Président :
Directeur et Rapporteur de thèse :
Mme Sylvie SECK GASSAMA Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar M. Serge Niangoran BAKOU Maître de Conférences agrégé à l’EISMV de Dakar
Codirecteur de thèse :
M. Inza KONE Maître de Conférences à l'Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d'Ivoire Directeur de la Recherche et du Développement du Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte-d'Ivoire
Membre :
M. Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences agrégé à l’EISMV de Dakar
Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires : 5077 – Dakar – Fann (SENEGAL) : (221) 33 865 10 08 / Fax (221) 33 825 42 83 / Site web :www.eismv.org
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DEDICACES A Dieu ; je puis tout par Toi mon Sauveur et chaque œuvre de mon être est tienne. Aux mémoires de : Mon arrière grand-mère N’zou ETCHIEN, mes grands-pères (Alagbé Joseph Oladélé OYENIYI et Samuel ASPA) vous avez été de véritables mines de sagesse. Puissent vos âmes être honorées par ce modeste premier pas scientifique que vous ne verrez que de « beaucoup trop loin ». Basile (soigneur au ZNA) que tous sache la grandeur de ta passion: merci pour ces connaissances sur les primates que tu as partagé avec moi. A mes parents : Papa, Samuel OYETOLA, tu es un modèle inégalé pour moi, que ce soit en vertu, en qualités humaines, professionnelles et scientifiques. Tes efforts en tout genre n’ont pas été vains ; Maman, Aya Apolline OYETOLA née ASPA, chacune de tes prières et tes efforts ont porté mes études à ce niveau, je t’en suis sempiternellement reconnaissant ; Ma grand-mère Kôkô Rosalie ETCHIEN, soit fière de ce que tu as fait de moi. Mes frères et sœurs, OYETOLA Oladélé Joseph, Djima Marc-Alain, Marie-Bola Jocelyne, Samuella Roselyne ; nul mot ne vous décrit : vous êtes mon MOI. Aux familles M.O.K.A. (Mama, Oladélé, Kadiri, Adekpaté),, ASPA et ETCHIEN ; A l’ethnique KOBROU (spécialement ceux d’Aboudé-Mandéké), l’on dit que nous sommes une minorité de la Côte d’Ivoire, notre histoire et l’empreinte de laquelle nous marquons le monde n’en n’est pas moins géante ; Aux Scouts, au Sachem, aux Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de Côte d’Ivoire, puisse ce travail servir à nos jeunes de leitmotiv ; Aux communautés des Eglises Méthodistes Unies de Galilée (Côte d’Ivoire) et Nord-Foire (Sénégal), à leur groupe de jeunes ; Au Professeur François Adébayo ABIOLA, Vice Premier Ministre, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Bénin, Président du Conseil d’Administration de l’EISMV, parrain de la 42ème promotion de l’EISMV ; et au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, professeur accompagnateur de la 42ème promotion de l’EISMV ; Aux anciens élèves de la terminale C4 du Lycée Classique d’Abidjan (2008-2009), nous nous sommes promis d’être de l’élite dans nos domaines respectifs pour que quand l’heure soit venue nous accomplissions de grandes choses : puisse ce travail motiver chacun de nous à honorer cet engagement. « Caïmans » nous restons ! A mes filleuls Harouna Mahamadou et Zenaba KODO, à mes cadets de la CEVIS et de l’EISMV ; puisse ce travail vous servir d’exemple de labeur.
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REMERCIEMENTS A Dieu, qui dans sa sainte trinité a toujours été avec moi. Seigneur, ta main puissante dans ma vie agit et devant l’œuvre de ta gloire, je me prosterne devant ta face. A Toi, je donne ma vie. A l’EISMV, à Monsieur le Directeur Général (Professeur Louis Joseph PANGUI); Au Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte-d'Ivoire (CSRS), à Monsieur le Directeur Général du CSRS (Professeur Bassirou BONFOH); Au Zoo National d’Abidjan (ZNA), à Monsieur le Directeur du ZNA (Dr Samouka KANE), ainsi qu’au Dr Daouda S. SORO (mon ainé et vétérinaire du ZNA), aux personnels et volontaires du ZNA, à ma co-stagiaire Koko ZAUSA (pour son amitié et son aide), aux visiteurs qui ont bien voulu se faire enquêter ; A l’association Calao, à sa présidente fondatrice Sophie DECELLE. A mes parents pour leurs prières, leurs conseils, leur soutien sans faille. Que Dieu vous bénisse au centuple. Au Professeur Inza KONE, mon infini gratitude envers ne saurais égaler l’immense et riche encadrement que vous nous avez fourni, merci Au Professeur Serge N. Bakou, sempiternel reconnaissance pour avoir favorisé et facilité la réalisation de mon rêve qui était d’être véto. Puisse Dieu vous bénir et vous récompenser. Au Professeur KONE Philippe, pour avoir « sauvé cette journée » et pour ses riches conseils et enseignements Au Prof KAMGA WALADJO, c’est en grand frère et ainé que vous m’avez accueilli, conseillé et enseigné. Soyez assurer de ma gratitude Aux Professeurs Papa El Hassane DIOP (EISMV) et NINDJIN (Côte d‘Ivoire merci infiniment pour tout. Aux pasteurs de l’EMU de Nord Foire, au Pasteur Bleck et à leur famille, aux Pasteurs ASSALE et GBEDJI. Au Dr DAHOUROU, mes mots seront probablement insuffisants pour satisfaire ta riche contribution à mon travail. Que Dieu te le rende au centuple. A ma brillante équipe de lecteur-correcteur : Emmanuel GNAMIAN, BOSSO Emmanuella, Joseph OYETOLA, Badra COULIBALY, Shalako COULIBALY. A mes amis Gilles YOUGOUBARE et Mélissa Z.DOGBO, les océans n’ont pas pu dénouer notre amitié : accomplissons de grandes choses.
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A mes compatriotes, amis et camarades de promotion : Dr Cécile TOKPA et Raoul TIECOURA (merci pour votre amitié et l’impression du document), Aristide ZOBO, Dr Bernard NGUESSAN et Kablan N’ZI ainsi qu’Anicet KOUMAN et Vamara TRAORE : merci pour chacun de nos moments. A mes amis et camarades : Dr Hamidou OUANDAOGO (merci pour ton amitié inopinée mais combien indispensable), SEHENO, Medoume KASSE, Geoffroy DJOSSA, Dr Ahmadou SOW, KAIMBA, Félix, Dr Raoul ATIKPAKPE, Diarha, Mya, Géraldine, Dr Madi SAVADOGO, Moussa WANE, à l’équipe de DOLO et à la team d’Usain Bolt (pour les mémorables et épique moments en stage rurale, DIATTA, Fama, Dr SCHELL, Dr LECLERC, KOSSADOUM et tous les autres membres de la 42e promo, sincère remerciement à vous. A la promotion des masters EGRS 2014-1015 ; A Carine, Karen, Maud, Lemissa, Adiaratou, Elvira, Bethel, Audrey, Phébée, Régina, PierreHugues, Fabrice, Vanessa et tous les autres, je serai sans nul doute votre véto ! A la famille KOFFI (Serge et Rosine) ; à Aude et Mira ; à mes majors Johanna, Esther et Edwige, sans oublier le Dr Emile ALLAH-KOUADIO ; merci d’avoir fait de moi l’un des vôtres et pour tous ces bons moments familiaux passés ensemble. A Edith KOUAME, merci pour ton amitié et tous nos partages ; que la petite famille avec Eric et la petite Suzanne ne manquent de rien. A Diane ADOPO, ma « fille », notre amitié m’est chère et nul doute est-il qu’elle sera longue paternelle et joyeuse ; suit mon exemple A Shalako COULIBALY (je suis au V), à mon tonton préféré Passionne ETCHIEN, voilà je suis au bout de cette tâche ; merci pour l’écoute. A mes oncles et tantes : Blaise ASPA, Marie-Louise ASPA épouse LIDA, Mélanie ASPA épouse ABOUA, Pascale ASPA, Rose ALAGBE, Elisabeth, François ASPA et sa famille pour vos appels et votre constant soutien. A mes amis de la FMPO : Alexandra (ma sœur), Marie-Pierre, Marie-Anne, Melisse, Dr Habib, Audrey, Mohamed, Liliane, Ursula, Arsène, Dr Emma, Stéphanie, Dr Guilaine, Proost… ; A mes amis du CESAG : Famien, KEBE, CISSE, Fatou; A Aziza KOUASSI, Khady KA, Oumy, Eugénie, Carène EFFOLY (Princess), Raïssa KOFFI ; votre amitié spéciale et singulière me marque et vos encouragements à tout égard m’ont ravi. A mes camarades de l’Université Gaston Berger : Edwige YODA (pour ses encouragements quand j’écrivais ce document), Almamy, Doukourey, Dorella, merci !
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A mes ainés parmi lesquels les docteurs, Marie-Thérèse, Adjé KOFFI, Camara TALNAN, Arnaud BITTY pour leur accueil à mon arrivée à l’EISMV ; les docteurs Clément ASSEU, Nicaise AKAFFOU (mes parrains), les docteurs SOFFO, Abdoul DIARASSOUBA, Abou KONE, Noël YOBOUE, Sinaly DOSSO, Habib SALAMI, DEKI, Bernadette YOUGBARE, Elise OULON, NYONSE… ; merci pour tout. Aux Dr Bernard Agré KOUAKOU et Aline Joëlle DAGO pour leur franche amitié et pour avoir été là aux moments où étudier était le cadet de mes soucis. A la CEVIS, à chacun de mes cadets : Anlyou KONATE (merci pour ta disponibilité et ton amitié), Idrissa OUATTARA, Lionnel, GNALI, Leticia TOLLA, Rita, Zeinabou, Noel, DUA, Prince, Phréjus, Cédric, DOUMBIA, Claverie, Boris, Dosso, KABORE, N’DA, Josiane, EHOUMAN, Safiatou, Letissia YABOUAFFO. A l’AEVD, singulièrement aux docteurs Tafsir THIAM, Omar HAKIZIMANA, Madina HADJER, TARE, à Awa YENA, Kachimou notre aventure à la tête de l’amicale avec les autres fut belle, merci. A MABOI, BOUARE, TENIMBA, MATEMBELI, LESSACS, Ladji, Kadizatou TOBILI, Solange, TIGANA, Siméon AKAKPO, OUASSA, Larissa, Khady, Wilfrid YODA… Au Personnel de l’Ambassade de la Côte d’Ivoire au Sénégal ; Aux enseignants de l’EISMV particulièrement les Dr AKODA, KADJA, ASSOUMY, les Professeurs Raniatou ALAMBEDJI, Yaghouba KANE, Bassa GBATI, Allister LAPO ; au PATS de l’EISMV (MM. SENE, DJEDJOU, LAFIA, Mmes NACRO et DIOUF …) ; A mes enseignants du Lycée Classique d’Abidjan, du Collège Moderne de Cocody, de l’EPP Résidence Latrille et maîtresse CAMARA de la maternelle ; merci d’avoir cru et fait de moi ce que je suis. Ce travail est vôtre. Au CACSUP et à son président, M Eloi SARR, Vice Médiateur de l’UCAD. Aux animaux du ZNA, spécialement à l’éléphante CAN (merci de ne plus avoir cassé mon téléphone cette fois-ci) ; vous avez nourri ma passion sans cesse. A la Côte d’Ivoire, ma terre natale, pour avoir investi en moi, aujourd’hui plus qu’hier, je vivrai pour t’aimer ; Au Sénégal, mon pays hôte, puisse ta quiétude et la terranga demeurer. A vous tous dont je n’ai pu citer le nom et que je porte dans mon cœur, qui avez durant mon cursus été présent et sympathique ; je vous dis infiniment MERCI !
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A nos maîtres et juges
A notre maître et président de jury de thèse, Madame Sylvie SECK BASSAMA Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie Vous avez accepté de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. La spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation témoigne de votre intérêt pour la profession vétérinaire. Votre rigueur scientifique, votre méticulosité, votre amour du travail bien fait et votre sens des relations humaines sont quelques-unes de vos qualités qui nous ont conduits à vous. Impressionné par votre personnalité, nous nous tenons en respect devant la singulière attention que vous nous avez portée. Puissiez-vous trouver ici l’expression de nos remerciements les plus sincères.
A notre Maître, directeur et « rapporteur » de thèse, Monsieur Serge Niangoran BAKOU, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, Vous avez accepté de diriger ce travail malgré vos multiples occupations et obligations ; en dépit de votre absence sur le territoire pour rapporter nos travaux, vous avez œuvré à ce que notre soutenance se fasse tout de même. Vous avez joué un rôle décisif qui nous a permis de réaliser nos études de médecine vétérinaire et avez indéniablement contribué à la réalisation du présent travail. Votre accessibilité, vos qualités de communicateur, d’homme de science et d’enseignant ne représentent qu’une infime partie de vos innombrables qualités que nous ne saurions toutes citer. Nous ne saurions, à la hauteur de vos actions, vous remercier ; trouvez ici cher maître, cher père, les marques de notre infinie gratitude et l’expression de notre profonde admiration.
A notre Maître, rapporteur de thèse, Monsieur Philippe Soumahoro KONE, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, Vous avez spontanément accepté de rapporter ce travail en l’absence de notre rapporteur de thèse. Nous sommes profondément marqués par la simplicité, l’humilité et la convivialité qui vous caractérise. En plus de vos qualités humaines, vos qualités d’homme de science
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font de vous une cheville ouvrière de l’EISMV mais également un modèle pour tous. Cher maître, vos enseignements au cours de toute notre formation (initiale et complémentaire), ainsi que vos conseils tant amicaux que professionnels, resteront gravé en nous et nous serviront certainement dans nos choix et décisions. Nous sommes honorés par vos attentions. Nous vous prions de trouver ici cher maître l’assurance de notre profonde gratitude et de tous nos remerciements.
A notre Maître et codirecteur de thèse, Monsieur Inza KONE, Maître de Conférences à l'Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d'Ivoire Directeur de la Recherche et du Développement du Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte-d'Ivoire (CSRS) La promptitude avec laquelle vous avez accepté d’encadrer ce travail nous marque indélébilement. Votre humilité, votre simplicité, votre disponibilité, votre diligence ainsi que vos qualités humaines et d’homme de science nous ont séduit tout au long de nos échanges. Vous n’avez ménagé ni votre temps, ni vos moyens personnels pour suivre chaque étape de notre travail. Votre présence dans notre jury témoigne de tout l’immense intérêt que vous nous avez porté ; nous en sommes honorés. Nous vous prions de trouver ici, honorable maître, l’assurance de toute notre reconnaissance.
A notre Maître et juge, Monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences à l’EISMV de Dakar, Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous avez fait en acceptant spontanément de juger ce travail. Votre contribution à notre premier essai scientifique nous honore. Votre style singulier pour dispenser vos enseignements, votre dynamisme et votre amour pour le travail bien fait ainsi que vos qualités humaines et professionnelles forcent l’admiration de tous. Soyez assuré, cher maître que chaque moment passé en votre compagnie à apprendre de vous et écouter vos conseils, nous a grandi. Veuillez trouver dans ces modestes mots, le témoignage de notre reconnaissance et de notre profond respect.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation »
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SIGLES %
Pour cent
AP
Aires Protégées
AZA
Association of Zoos and Aquariums = Association des Zoos et Aquariums
CDB
Convention sur la diversité biologique
CITES
Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages menacées d'extinction
EAZA
European Association of Zoos and Aquariums = Association Européenne des Zoos et Aquariums
OIE
Organisation Mondiale de la Santé Animale (ex Office International des Epizooties)
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PACO
Programme Afrique Centrale et Occidentale
PAZAAB
The African Association of Zoos and Aquaria = Association Africaine des Zoos et Aquariums
PNUE
Programme des Nations Unies pour l’Environnement
UA
Union Africaine
UICN
Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UNESCO
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
WAZA
World Association of Zoos and Aquariums = Association Mondiale des Zoos et Aquariums
WWF
World Wildlife Fund = Fond mondial pour la nature
ZNA
Zoo National d’Abidjan
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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Zonage schématique d'une aire protégée ---------------------------------------- 14 Figure 2 : Quelques faits marquant l'évolution des zoos ----------------------------------- 21 Figure 3 : Situation géographique et limites du ZNA ---------------------------------------- 35 Figure 4 : Répartition des effectifs d’animaux selon la classe taxonomique ---------- 41 Figure 5 : Répartition des spécimens selon leur statut de conservation UICN ------- 42 Figure 6 : Salle de conservation des aliments contenant le réfrigérateur ------------- 48 Figure 7 : Composition du personnel du ZNA ------------------------------------------------ 48 Figure 8 : Groupe de volontaires exécutant des travaux ----------------------------------- 50 Figure 9 : Agent du ZNA brûlant un cadavre d’animal -------------------------------------- 52 Figure 10 : Agent procédant à la désinfection d'un habitat du zoo ---------------------- 53 Figure 11 : Répartition des enquêtés par sexe ----------------------------------------------- 54 Figure 12 : Répartition des enquêtés par tranche d’âge ----------------------------------- 54 Figure 13 : Activités professionnelles des enquêtés ---------------------------------------- 55 Figure 14 : Proportions de raisons motivant les visites au ZNA -------------------------- 55 Figure 15 : Appréciation de l’entretien du zoo et ses animaux --------------------------- 56 Figure 16 : Proportion des types de visites effectuées au ZNA -------------------------- 57 Figure 17 : Appréciation de la qualité des types de visite --------------------------------- 57 Figure 18 : Appréciation du tarif d'entrée au ZNA ------------------------------------------- 58 Figure 19 : Actes posés durant la visite -------------------------------------------------------- 58 Figure 20 : Proportion des visiteurs désirant revisiter le ZNA ---------------------------- 59 Figure 21 : Intérêt des visiteurs pour le parrainage des animaux------------------------ 60 Figure 22 : Une volière réhabilitée --------------------------------------------------------------- 61 Figure 23 : Nouvel enclos de lion en construction ------------------------------------------- 61 Figure 24 : Sanctuaire des mangoustes offert par l'Etat Suisse ------------------------- 62 Figure 25 : Habitat détérioré des crocodiles nains ------------------------------------------ 63 Figure 26 : Dispositif utilisé pour l'incubation des œufs ------------------------------------ 63 Figure 27 : Cage bénéficiant de l'enrichissement du milieu ------------------------------- 64 Figure 28 : Image du bâtiment rénové ---------------------------------------------------------- 64 Figure 29 : Plaquette présentant le plan d’aménagement prévu------------------------- 66
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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Répartition des biens du patrimoine mondial par région en 2015 ---------- 7 Tableau II : Matrice des aires protégées ------------------------------------------------------- 11 Tableau III : Exemples de zones protégées appelées «parc national» dans les différentes catégories de l'UICN ------------------------------------------------------------------ 12 Tableau IV : Classification des Aires Protégées hors catégories ------------------------ 12 Tableau V : Dénombrement des animaux présents au ZNA par classe et par ordre 41 Tableau VI : Inventaire des espèces menacées et quasi menacées du ZNA -------- 43 Tableau VII : Différents types d’habitats des animaux du ZNA --------------------------- 44 Tableau VIII : Composition de l’alimentation des animaux du ZNA --------------------- 45 Tableau IX : Approvisionnement du ZNA par les fournisseurs --------------------------- 46 Tableau X : Aperçu budgétaire de quelques dépenses du ZNA ------------------------- 50
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------------------------- 1 PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE ----------------------------------------------------------------------------------------- 4 CHAPITRE 1 : OUTILS DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE ------------------------------- 5 1.1. Législations sur la conservation ------------------------------------------------------- 5 1.1.1. Conventions internationales ------------------------------------------------------- 5 1.1.1.1. Convention sur la Diversité Biologique -------------------------------------- 5 1.1.1.1. Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages menacées d'extinction (CITES) --------------------------------- 6 1.1.1.2. Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel --------------------------------------------------------------------------------------- 7 1.1.1.3. Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles ----------------------------------------------------------------------- 8 1.1.2. Législations nationales en Afrique ----------------------------------------------- 9 1.2. Aires Protégées (AP) --------------------------------------------------------------------- 9 1.2.1. Définition -------------------------------------------------------------------------------- 9 1.2.2. Catégorisation ----------------------------------------------------------------------- 10 1.2.3. Mise en place et zonage---------------------------------------------------------- 13 1.2.3.1. Installation d’une AP ----------------------------------------------------------- 13 1.2.3.2. Zonage ----------------------------------------------------------------------------- 13 1.2.4. Gestion -------------------------------------------------------------------------------- 14 1.3. Acteurs de la protection et de la conservation de la biodiversité ------------ 15 1.3.1. Principaux acteurs internationaux ---------------------------------------------- 15 1.3.1.1. Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) ---- 16 1.3.1.2. Fond Mondial pour la Nature (WWF) -------------------------------------- 16
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1.3.2. Autres Organismes Non Gouvernementaux -------------------------------- 17 1.3.3. Gouvernements et structures d’Etat ------------------------------------------- 18 1.3.4. Communautés locales ------------------------------------------------------------ 18 1.3.5. Centres de Recherche et scientifiques --------------------------------------- 18 CHAPITRE 2 : ZOOS DANS LE MONDE ------------------------------------------------------------ 20 2.1. Définition ----------------------------------------------------------------------------------- 20 2.2. Historique et évolution------------------------------------------------------------------ 20 2.3. Quelques associations de zoos ------------------------------------------------------ 22 2.3.1. Association Mondiale des Zoos et Aquariums (WAZA) ------------------ 22 2.3.2. Association des Zoos et Aquariums (AZA) ---------------------------------- 22 2.3.4. Association Africaine des Zoos et Aquariums (PAAZAB) ---------------- 23 2.4. Missions des zoos ----------------------------------------------------------------------- 24 2.4.1. Divertissement ---------------------------------------------------------------------- 24 2.4.2. Education ----------------------------------------------------------------------------- 24 2.4.3. Conservation ------------------------------------------------------------------------ 25 2.4.4. Recherche ---------------------------------------------------------------------------- 25 2.5. Acteurs de la gestion ------------------------------------------------------------------- 25 2.5.1. Personnel du zoo ------------------------------------------------------------------- 25 2.5.2. Organisations non gouvernementales ---------------------------------------- 26 CHAPITRE 3 : FACTEURS DE LA GESTION DES ZOOS ------------------------------------------ 27 3.1. Gestion des populations animales -------------------------------------------------- 27 3.1.1. Taille du cheptel -------------------------------------------------------------------- 27 3.1.2. Reproduction ------------------------------------------------------------------------ 27 3.2. Alimentation des animaux en captivité --------------------------------------------- 28 3.3. Sources de financement --------------------------------------------------------------- 28
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3.4. Affections pathologiques -------------------------------------------------------------- 29 3.4.1. Pathologies infectieuses et tumorales ---------------------------------------- 29 3.4.1.1. Maladies parasitaires ---------------------------------------------------------- 29 3.4.1.2. Maladies bactériennes --------------------------------------------------------- 29 3.4.1.3. Maladies virales ----------------------------------------------------------------- 30 3.4.1.4. Maladies tumorales ------------------------------------------------------------- 31 3.4.2. Autres pathologies ----------------------------------------------------------------- 31 3.4.2.1. Pathologie alimentaire --------------------------------------------------------- 31 3.4.2.2. Plaies et fractures --------------------------------------------------------------- 31 3.4.2.3. Stress de la captivité ----------------------------------------------------------- 32 DEUXIEME PARTIE : GESTION TECHNICO ECONOMIQUE ET SANITAIRE DU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN --------------------------------------------------------------------- 33 CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE --------------------------------------------------------------- 34 1.1. Présentation de la zone de l’étude : le Zoo National d’Abidjan -------------- 34 1.1.1. Historique et cadre institutionnel ----------------------------------------------- 34 1.1.2. Localisation et géographie ------------------------------------------------------- 34 1.1.3. Missions ------------------------------------------------------------------------------ 35 1.2. Matériel ------------------------------------------------------------------------------------- 36 1.2.1. Matériel vivant ----------------------------------------------------------------------- 36 1.2.2. Matériel non vivant ----------------------------------------------------------------- 36 1.3. Méthodes ---------------------------------------------------------------------------------- 36 1.3.1. Exploration des archives du ZNA ---------------------------------------------- 37 1.3.2. Interviews ----------------------------------------------------------------------------- 38 1.3.3. Enquête auprès des visiteurs --------------------------------------------------- 38 1.3.4. Observations personnelles------------------------------------------------------- 39 1.4. Traitement des données --------------------------------------------------------------- 40 xiv
CHAPITRE 2 : RESULTATS ET DISCUSSION ----------------------------------------------------- 41 2.1. Résultats ----------------------------------------------------------------------------------- 41 2.1.1. Situation technico-économique du ZNA -------------------------------------- 41 2.1.1.1. Identification de la faune ------------------------------------------------------ 41 2.1.1.2. Aménagement du domaine --------------------------------------------------- 44 2.1.1.3. Alimentation des animaux ---------------------------------------------------- 44 2.1.1.4. Personnel et attributions ------------------------------------------------------ 48 2.1.1.5. Budget de fonctionnement ---------------------------------------------------- 50 2.1.1.6. Sources de revenu-------------------------------------------------------------- 51 2.1.2. Situation sanitaire de la faune au ZNA --------------------------------------- 51 2.1.2.1. Prophylaxie mise en place ---------------------------------------------------- 52 2.1.2.2. Pathologies majeures ---------------------------------------------------------- 53 2.1.3. Résultats de l’enquête auprès des visiteurs --------------------------------- 54 2.1.3.1. Caractéristiques des enquêtés ---------------------------------------------- 54 2.1.3.2. Perception et attitude des visiteurs du ZNA ------------------------------ 55 2.1.4. Défis majeurs ------------------------------------------------------------------------ 60 2.1.4.1. Programme de réhabilitation du ZNA -------------------------------------- 60 2.1.4.2. Conservation ex situ------------------------------------------------------------ 63 2.1.4.3. Amélioration du volet éducatif ----------------------------------------------- 64 2.1.5. Perspectives de développement du ZNA ------------------------------------ 65 2.2. Discussion --------------------------------------------------------------------------------- 66 2.2.1. Limites et difficultés rencontrées pour l’étude ------------------------------- 66 2.2.2. Gestion technico-économique du ZNA --------------------------------------- 67 2.2.2.1. Aspects zoologiques ----------------------------------------------------------- 67 2.2.2.2. Aspects humains ---------------------------------------------------------------- 68
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2.2.2.3. Aspects économiques --------------------------------------------------------- 68 2.2.3. Gestion sanitaire -------------------------------------------------------------------- 69 2.2.4. Point de vue et comportement des visiteurs -------------------------------- 70 2.2.5. Défis ----------------------------------------------------------------------------------- 71 2.2.6. Perspectives ------------------------------------------------------------------------- 72 CHAPITRE 3 : RECOMMANDATIONS -------------------------------------------------------------- 73 3.1. A l’endroit de l’Etat de Côte d’Ivoire ------------------------------------------------ 73 3.2. A l’endroit de la direction et du personnel du ZNA ------------------------------ 73 3.2.1. A l’endroit de la direction du ZNA ---------------------------------------------- 73 3.2.2. A l’endroit du personnel du ZNA------------------------------------------------ 74 3.3. A l’endroit des visiteurs ---------------------------------------------------------------- 74 3.4. A l’endroit des institutions internationales ----------------------------------------- 74 CONCLUSION ---------------------------------------------------------------------------------------- 75 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES --------------------------------------------------------- 78 ANNEXES ---------------------------------------------------------------------------------------------- 85
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INTRODUCTION La Terre connait sa sixième extinction de masse de ses espèces (Olivieri et Vitalis, 2001; Maris, 2010). L’homme est accusé d’être à la base de la crise d’extinction des espèces (Eldredgze, 2001; Olivieri et Vitalis, 2001). Cet alarmant constat a conduit à la mise en place de mesures de conservation de la biodiversité. La biodiversité ou encore diversité biologique se définit comme étant la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes » (CDB, 1992). La conservation de la biodiversité s’est révélée être une problématique mondiale qui a pris de l’ampleur au sein de l’opinion publique. Très vite, des outils pour protéger puis conserver la diversité biologique ont été mis en place. Parmi ces outils, nous avons les Aires Protégées (AP) et les zoos. Les zoos se sont présentés comme l’un de ces outils en ce qui concerne la conservation ex-situ. Mais, à l’instar de tout établissement de détention des animaux, ils ont connu des mouvements de protestation animés par des associations contre les zoos (Salvador, 2001). Au fil des années, les zoos ont profondément changé et se sont améliorés. Ils se présentent, aujourd’hui, comme étant des garants de la survie des animaux sauvages captifs. L’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) définit l’animal sauvage captif comme « un animal dont le phénotype n'a pas été significativement modifié par sélection artificielle mais qui vit en captivité ou sous une autre forme de surveillance ou de contrôle direct par l'homme (y compris les animaux détenus dans des parcs zoologiques et les animaux de compagnie) » (OIE, 2014). Les zoos font partie de ces lieux dont la fréquentation est à la fois massive et quasiment universelle. En effet, seul un petit quart de pays n’en disposerait pas (Estebanez, 2010). La Côte d’Ivoire dispose du Zoo National d’Abidjan (ZNA) depuis
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1972. Il a subi de lourdes pertes ces dernières décennies à cause des crises sociopolitiques et militaires qu’a connues le pays. Il y a également le scandale des déchets toxiques déversés dans les environs du ZNA dont les préjudices sanitaires sur les animaux du zoo n’ont pas été véritablement évalués. Par ailleurs, il semblerait que les archives du ZNA aient été entièrement détruites en 2011. A tout ce qui précède, il faut ajouter la dégradation des infrastructures. L’Etat ivoirien a donc décidé de prendre les mesures idoines pour la rénovation et à la réhabilitation du ZNA (Côte d'Ivoire, 2013). Cependant, aucune étude n’a été faite pour mesurer l’impact des évènements sus cités sur le ZNA. Ainsi, l’absence d’étude sur la gestion du ZNA et la perception qu’en ont les visiteurs, nous a conduit à y mener nos travaux de thèse. La présente étude se propose de faire une description et une analyse de la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA, de ses défis et de ses perspectives. Plus spécifiquement, il s’agissait pour nous de : -
faire l’état des lieux de la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA ;
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sonder les visiteurs du zoo sur la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA ;
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examiner les défis et les actions entreprises face à ceux-ci au sein du zoo ;
-
étudier les perspectives d’amélioration du ZNA.
Les questions que nous nous sommes posés au vue de nos objectifs spécifiques sont les suivantes : Comment se fait la gestion technico- économique et sanitaire du ZNA ? Quels sont les défis auxquels fait face le zoo ? Quelles sont les perspectives d’exploitation du zoo ? Les trois hypothèses sous-tendant l’étude sont : -
la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA s’améliore, mais reste en deçà des normes souhaitées vu qu’elle ne permet pas d’atteindre entièrement les objectifs fixés au zoo lors de sa création ;
-
le ZNA fait face à des défis de plusieurs ordres et a du mal à les relever ;
2
-
les ambitions de valorisation du ZNA sont en inadéquation avec les ressources dont il dispose, mais il y a un potentiel d’amélioration de la qualité de la gestion du zoo.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons dans un premier temps réalisé une synthèse bibliographique sur la conservation de la biodiversité ainsi que l’outil « zoo ». Puis, nous avons mené une étude au Zoo National d’Abidjan. Outre l’introduction et la conclusion, le présent travail se présente en deux parties. Dans la première partie, nous abordons les généralités sur la conservation de la biodiversité. Cette partie commence par une revue des outils de la conservation de la biodiversité avant de se focaliser sur le rôle et les facteurs de la gestion des zoos comme outils privilégiés de la conservation ex situ des espèces. Dans la seconde partie consacrée à notre étude proprement dite sur la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA, nous présentons notre méthodologie puis nos résultats et leur discussion. Et nous terminons par des recommandations aux différents acteurs.
3
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE
4
Chapitre 1 :
OUTILS DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE
Les outils nécessaires et mis en place pour atteindre l’objectif de la conservation de la biodiversité à savoir des textes réglementaires, un environnement d’exécution et des acteurs engagés seront passés en revue. 1.1. Législations sur la conservation Les textes réglementaires permettent de situer les objectifs spécifiques à atteindre. Il s’agira de faire d’une part un état des lieux des textes internationaux qui servent de base à l’élaboration des législations nationales en la matière. D’autre part, nous apprécierons les législations nationales à ce sujet en Afrique. 1.1.1.
Conventions internationales
1.1.1.1.
Convention sur la Diversité Biologique
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) encore appelée « Convention de Rio » est certainement la plus importante convention sur l’environnement. Elle est née de l’alarmante dégradation de la biodiversité provoquée par des évènements naturels ou découlant des activités humaines. Ainsi, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a mis en place un groupe de travail spécial composé d'experts sur la diversité biologique en novembre 1988 (Sécretariat de la CDB, 2015). Les travaux de ce groupe ont abouti à la production d’un traité international juridiquement contraignant de 42 articles le 5 juin 1992 à Rio de Janeiro au Brésil. La convention compte aujourd’hui 194 parties avec 168 signatures. Les objectifs de la CDB sont la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de la diversité biologique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques (CDB, 1992). Cette convention est d’une telle importance que des conventions existantes au préalable telle que la Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, seront révisées pour cadrer selon ses directives.
5
1.1.1.1.
Convention sur le Commerce International des
Espèces de faune et de flore Sauvages menacées d'extinction (CITES) Cette convention est issue de l’urgence constatée par la menace que représente la commercialisation des espèces animales exotiques et des produits obtenus à partir de celles-ci. Elle a été adoptée en mars 1973. En plus des 25 articles qui fixent le cadre d’exécution de la convention, elle a trois annexes qui sont des listes portant les noms de certaines espèces animales regroupées, notamment, selon leur degré de menace. Ces listes sont couramment actualisées. L’article 2 de la convention expose les principes fondamentaux du CITES : L'Annexe I comprend toutes les espèces menacées d'extinction qui sont ou pourraient être affectées par le commerce. Le commerce des spécimens de ces espèces doit être soumis à une réglementation particulièrement stricte afin de ne pas mettre davantage leur survie en danger, et ne doit être autorisé que dans des conditions exceptionnelles. L'Annexe II comprend: -
toutes les espèces qui, bien que n'étant pas nécessairement menacées actuellement d'extinction, pourraient le devenir si le commerce des spécimens de ces espèces n'était pas soumis à une réglementation stricte ayant pour but d'éviter une exploitation incompatible avec leur survie ;
-
certaines espèces qui doivent faire l'objet d'une réglementation, afin de rendre efficace le contrôle du commerce des spécimens d'espèces inscrites à l'Annexe II ;
L'Annexe III comprend toutes les espèces qu'une Partie déclare soumises, dans les limites de sa compétence, à une réglementation ayant pour but d'empêcher ou de restreindre leur exploitation et nécessitant la coopération des autres Parties pour le contrôle du commerce. Cette convention impose une réglementation sur la commercialisation des espèces de la flore et de la faune sauvages et des produits qui en sont issus. Les espèces 6
inscrites aux annexes de la convention sont soumises à des dispositions spécifiques qui limitent voire interdisent leur commercialisation. Cela vise à favoriser la protection de ces espèces (CITES, 1973). 1.1.1.2.
Convention concernant la protection du patrimoine
mondial culturel et naturel Partant du constat de la croissante menace des biens due aux désastres naturels mais également aux activités socioéconomiques, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a adopté en 1972 la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (Marcotte et Bourdeau, 2010). Cette convention fixe un cadre pour l’identification, la protection et la préservation de biens reconnus comme ayant une valeur exceptionnelle. Ces biens y sont désignés sous le terme de patrimoine. Le tableau présente le nombre de biens du patrimoine mondial par région. Tableau I: Répartition des biens du patrimoine mondial par région en 2015 Régions
Culturel Naturel Mixte Total
%
Etats parties avec des biens inscrits
Afrique États arabes Asie et pacifique Europe et Amérique du nord Amérique latine et Caraïbes Total
48 71 161 408 91 779
9% 8% 23% 48% 13% 100%
33 18 34 50 26 161
37 4 59 61 36 197
4 2 11 10 4 31
89 77 231 * 479 * 131 1007
* Le bien "Uvs Nuur Basin" (Mongolie, Fédération de Russie) est un site transrégional, situé à la fois en Europe et en Asie et Pacifique. Il est comptabilisé ici en Asie et au Pacifique. Source : (UNESCO, 2015) L’article 2 de ladite convention définit le "patrimoine naturel" en ces termes: -
monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique,
7
-
les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées constituant l'habitat d'espèces animale et végétale menacées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation,
-
les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle (UNESCO, 1972).
Le patrimoine naturel serait donc une aire protégée bénéficiant d’un statut singulier lui conférant un intérêt mondial primaire. Parmi les 1007 biens du patrimoine mondial, il y en a 197 désignés comme étant du patrimoine naturel et 31 biens mixtes (à la fois patrimoine culturel et naturel). Notons que 46 de ces biens dont 19 naturels figurent sur la liste du patrimoine mondial en péril (UNESCO, 2015). 1.1.1.3.
Convention africaine pour la conservation de la
nature et des ressources naturelles En septembre 1968, les pays africains réunis au sein de l’Union Africaine (UA), conscients que l’environnement africain et ses ressources naturelles sont une partie irremplaçable du patrimoine africain, ont adopté la Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles. L’article 2 de la convention présente les objectifs de la convention qui sont : d’améliorer la protection de l'environnement ; de promouvoir la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles ; d’harmoniser et coordonner les politiques dans ces domaines en vue de mettre en place des politiques et des programmes de développement qui soient écologiquement rationnels, économiquement sains et socialement acceptables. Par ailleurs, elle ne permet aucune réserve aux différents signataires quant à la mise en application des dispositions prises dans la convention. L’annexe 2 de la convention reconnait comme aires de conservation les espaces suivants : réserve naturelle intégrale, zone de nature sauvage, parc national, monument naturel, aire de gestion des habitats ou des espèces, paysage terrestre ou marin protégés et aire protégée de ressources naturelles gérée. Il y est défini et fixé des objectifs de gestion pour chacune de ces aires protégées (UA, 2003). 8
Avec la mise en place de la convention sur la diversité biologique, la convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles a été révisée. Ainsi, elle est sensée avoir un champ d’action plus élargi avec des dispositions en adéquation avec les politiques et le droit des Aires Protégées en Afrique. La convention révisée a été adoptée en 2003 pour s’aligner aux directives de la CDB (Lausche, 2012). 1.1.2.
Législations nationales en Afrique
En ce qui concerne l’Afrique, les textes nationaux qui existent sont inspirés pour la plus part des conventions pour la conservation et la protection de la nature. Féral décrit une « gouvernance importée ». Les politiques inspiratrices proviennent des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des bailleurs. Les principes et les objectifs de protection sont extraits de conférences et traités internationaux (Féral, 2007). Il y a très peu, voir absolument pas de différences entre les textes nationaux des pays et ceux des ex colonisateurs. Cependant le mécanisme juridique de création des aires protégées incite les Etats africains à mettre en place des décrets et arrêtés. 1.2. Aires Protégées (AP) 1.2.1.
Définition
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) définit une aire protégée comme étant « un espace géographique clairement défini, reconnu, dédié et géré, par des moyens légaux ou autres, afin de favoriser la conservation à longterme de la nature et des services éco-systémiques et des valeurs culturelles qui y sont liés » (UICN, 2012). Cette définition assez large des AP permet d’englober tous les sites voués au profit de la préservation de la nature. Les AP se révèlent être un outil efficace pour la conservation. Une liste des AP est régulièrement mise à jour par les Nations Unies.
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1.2.2.
Catégorisation
Le tableau de la Matrice des Aires Protégées (AP) établi par Rodary et Milan (tableau II) présente les deux types de classification les plus utilisés. L’une repose sur l’objectif de protection de l’AP et l’autre sur le type de gouvernance de l’AP. La plus ancienne est basée sur les travaux du congrès des Aires Protégées de Caracas (1992). Cette classification faite par l’UICN définit six catégories dont la première est divisée en deux. Ainsi la catégorisation des AP permet de légitimer les actions qui y sont entreprises à l’échelle internationale. La plus récente des deux classifications est basée sur une étude menée par l’UICN sur la typologie de gouvernance des AP. Cette classification catégorise les AP en quatre groupes selon leur mode de gestion (étatique, cogéré, privé, communautaire). Chacun de ces groupes est subdivisé en fonction du « gestionnaire » en charge de l’AP, il en découle 11 sous classes.
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Tableau II: Matrice des aires protégées
Catégorie de protection Ia. Reserve naturelle intégrale
Ib. Zone de nature sauvage
II. Parc national
III. Monument naturel
IV. Aire de gestion des habitats ou des espèces
V. Paysage terrestre ou marin protégé
VI. Aires protégée de ressources naturelle gérée
Hors catégorie
Faible utilisation durable des ressources
Non déterminée
Protection Intégrale, pour recherche scientifique
intégrale
Forte mais tourisme autorisé
Sur une espèce ou un écosystème particulier
Limitée à un site spécifique
Faible, milieux anthropisés
Type de gouvernance Gestion par : A. Aire protégée gérée par l’Etat un ministère ou une agence d’État
une structure gouvernementale décentralisée
une autre institution (délégation)
B. Aire protégée cogérée
une structure transfrontalière
une structure unique avec consultation et collaboration externes
différentes structures partenaires (cogestion)
C. Aire protégée privée
un propriétaire individuel
Source : (Rodary et Milian, 2009)
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une organisation sans but lucratif
une organisation lucrative
D. Aire protégée communautaire
Des peuples indigènes
des communautés locales (sédentaires et mobiles)
Soulignons que la dénomination de l’AP n’est pas un critère de classification. En effet, la catégorisation des AP répondait au souci de réduire les confusions possibles du fait des noms que peuvent avoir les AP alors qu’elles ne répondent pas au même objectif de gestion. C’est le cas par exemple des AP du tableau ci-dessous qui bien que portant la dénomination parc national dans leur nom, n’appartiennent pas à la catégorie II des AP (Dudley et Phillips, 2007). Tableau III: Exemples de zones protégées appelées «parc national» dans les différentes catégories de l'UICN Catégories
Noms
Localisation
Ia
Dipperu National Park
Australie
II III IV V
Guanecaste National Park Yozgat Camligi National Park Pallas Ounastunturi National Park Snowdonia National Park
Costa Rica Turquie Finlande Wales (Royaume Uni)
VI
Expedition National Park
Australie
Source : adapté de (Dudley et Phillips, 2007) La classe « hors catégorie » admise par Rodary et Milian (2009) permet de comptabiliser les AP qui échappent au listing des Nations Unies du fait de leur mode de gestion inconnu et de la structuration institutionnelle inadaptée aux exigences des catégories de l’UICN (tableau IV).
Les réserves indigènes et les forêts représentent plus de la moitié des surfaces des AP hors catégories. Cette classification permet d’intégrer les AP que les législations nationales ne reconnaissent pas comme des outils de conservation. C’est le cas des forêts mais également d’autres domaines comme les aires de chasse ou de récréation.
Tableau IV: Classification des Aires Protégées hors catégories Dénominations
Proportion spatial des AP hors catégories (en %)
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Réserves indigènes
36,60
Forêts Réserves naturelles
19,64 8,91
Parcs nationaux Parcs naturels Agriculture
8,10 4,13 3,40
Faune
2,95
Aires marines
2,85
Chasse
2,62
Monuments Zones humides
2,24 0,78
Habitats Aires de récréation
0,13 0,07
Désignation inconnue
7,58
Total
100,00 Source : (Rodary & Milian, 2009)
1.2.3.
Mise en place et zonage
1.2.3.1.
Installation d’une AP
La création d’une aire protégée doit répondre à un besoin de conservation. Cela doit être une initiative de laquelle les populations riveraines ne doivent pas être écartées. Elle doit aussi tenir compte du milieu (comportement de la faune et environnement). La création d’une AP est précédée par de large(s) étude(s) devant aboutir à la production d’un plan de gestion. Elle doit être accompagnée de textes juridiques clairs. 1.2.3.2.
Zonage
Le zonage est une définition spatiale des activités autorisées à l’intérieur des zones délimitées d’une AP (Naro-Maciel et al, 2007). La taille de chaque zone ainsi que les activités qui y sont permises sont étroitement liées au type de protection que l’on veut faire.
13
Figure 1: Zonage schématique d'une aire protégée Source adapté de (Mengue-Medou, 2002) La figure 1 présente les différentes zones couramment établies dans une AP. Au sein de l’aire centrale, la protection de la faune et la flore est appliquée dans toute sa rigueur. La zone tampon quant à elle permet la mise en place d’établissements humains essentiellement pour la recherche, l’éducation et la formation ainsi que des activités touristiques et de loisirs, tout cela sous un étroit contrôle. Dans la zone de transition, il est permis les établissements humains à savoir les habitations, mais également des activités touristiques et de loisirs. Rappelons que selon les objectifs et la catégorie d’AP, le règlement au sein des zones peut être plus sévère ou non. 1.2.4.
Gestion
La gestion de l’AP ne doit pas être improvisée. La mise en place d’un plan de gestion répondant aux objectifs de création de l’AP est indispensable. L’UICN, dans son Programme Afrique Centrale et Occidentale (PACO), énumère 13 étapes pour la mise en place d’un plan de gestion d’une AP: 1. Pré-planification : décision de préparer un plan de gestion, nomination d’une équipe de planification, définition de la portée de la tâche et du processus à utiliser ; 2. Collection des données : identification des problèmes, définition des types de données et d’informations à rechercher, consultations ; 14
3. Evaluation des données et des informations sur les ressources, identification des caractéristiques-clés (ou des valeurs exceptionnelles), déclaration de l’importance de l’aire protégée ; 4. Identification et analyse des contraintes, des opportunités et des menaces, priorisation des problèmes à prendre en compte ; 5. Développement d’une vision à long terme pour le site et formulation d’objectifs pour sa gestion, formulation éventuelle des limites de changements acceptables ; 6. Développement, évaluation et choix d’options de gestion pour atteindre les objectifs, y compris en ce qui concerne le zonage de l’aire protégée ; 7. Intégration des éléments de planification dans un projet de plan de gestion ; respecter la structure, le format et le style convenus pour le plan de gestion ; 8. Présentation publique du projet de plan de gestion et processus de consultation du public ; 9. Analyse des commentaires, rapport sur les résultats du processus de consultation, révision du projet de plan et production d’un plan de gestion final ; 10. Approbation et validation officielle du plan de gestion ; 11. Mise en œuvre du plan de gestion grâce à des plans opérationnels annuels; 12. Suivi et évaluation ; 13. Révision et actualisation du plan, fréquence des révisions, rétro-information du cycle de suivi (UICN/PACO, 2012). L’UICN prône par ailleurs une gestion participative des AP. La gestion participative est « une forme de partenariat par laquelle toutes les parties prenantes intéressées s’accordent pour partager les fonctions de gestion, les droits et les responsabilités sur une portion de territoire ou une gamme de ressources » (Larzillière et al, 2014). Par ce mode de gestion, les autorités légalisent la légitimité des communautés locales riveraines des AP sur les ressources qui composent ces AP. 1.3. Acteurs de la protection et de la conservation de la biodiversité 1.3.1.
Principaux acteurs internationaux
15
1.3.1.1.
Union Internationale pour la Conservation de la
Nature (UICN) L’UICN a été fondée en octobre 1948 comme l’Union Internationale pour la Protection de la Nature. Elle a pour objectif d’influer les sociétés, les encourager et les aider pour qu’elles conservent l’intégrité et la diversité de la nature et veillent à ce que toute utilisation des ressources naturelles soit équitable et écologiquement durable. Elle joue un rôle prépondérant sur les questions environnementales et de développement durable. Ses actions se résument en trois points qui sont : -
l’acquisition de connaissance sur les espèces, l’écosystème et la biodiversité et leur impact dans la vie de l’Homme ;
-
le soutien au gouvernement, aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) et aux communautés ;
-
les projets menés sur le terrain un peu partout dans le monde (UICN, 2014).
L’UICN a porté en son sein la création de la Commission Mondiale des Aires Protégées en 1958. Cette commission a pour mission de promouvoir la création et la gestion efficace d'un réseau d'aires protégées terrestres et marines représentant le monde entier comme une contribution intégrante de la mission de l'UICN. L’UICN est l’organisme phare dans le secteur de la conservation. Il apparait en tête de plusieurs des projets et programmes internationaux menés en faveur de la préservation de la nature et de sa gestion. 1.3.1.2.
Fond Mondial pour la Nature (WWF)
Le Fond Mondial pour la Nature a été créé en 1961 sous le nom World Wildlife Fund (Fond Mondial pour la Faune sauvage) avant de changer d’appellation en 1986 World Wide Fund for Nature (Fond Mondial pour la Nature). Depuis 2011, pour lever toutes confusions dues à la traduction de son nom dans différentes langues, elle porte le nom de WWF qui représente le sigle initial. La mission du WWF est de stopper la dégradation de l'environnement naturel de la planète et de construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature :
16
-
par la conservation de la diversité biologique de la planète ;
-
en veillant à ce que l'utilisation des ressources naturelles renouvelables soit durable ;
-
et par la promotion de la réduction de la pollution et la surconsommation (WWF, 2015a).
C’est une ONG internationale structurée en réseau de bureaux nationaux portant le nom de « WWF » suivi du nom du pays. On classe ces bureaux WWF en deux catégories : -
ceux qui peuvent lever des fonds et effectuer des travaux de façon autonome,
-
et ceux qui doivent travailler sous la direction de l'un des bureaux indépendants WWF (WWF, 2015b).
A l’origine, le WWF était spécifiquement axé sur la protection des animaux. Aujourd’hui, c’est la première organisation mondiale en ce qui concerne la protection de la nature. WWF mène des recherches scientifiques sur six thèmes principaux : le changement climatique, la forêt, l’eau douce, les océans et les côtes, les espèces, la toxicité (Richard et al 2004). 1.3.2.
Autres Organismes Non Gouvernementaux
Les ONG ont été très vite mises à contribution dans les politiques de protection de la nature. Au XVIIème et XVIIIème siècle, des mouvements environnementaux faisaient surface durant la période coloniale en Afrique. Au cours du XIXème siècle, les débats opposaient déjà les « conservationnistes » au « protectionnistes ». Les premières phases de création des AP datent de la période de création des premières ONG (Dumoulin et Rodary, 2005). La New York Zoological Society devenu plus tard la Wildlife Conservation Society créée en 1895 est l’une des ONG les plus actives. Elle a pour objectif la préservation de la nature et la préservation des zones de la flore et de la faune dans le monde. A l’instar de plusieurs autres ONG de grande envergure comme la African Wildlife Foundation créée en 1961 et Greenpeace en 1971, ces ONG mettent en place des 17
projets en faveur de la préservation de la nature mais également des communautés riveraines des AP. Il existe par ailleurs des ONG d’envergure plus modeste qui agissent au niveau national ou local. Il n’en demeure pas moins qu’elles se révèlent être indispensables à la gestion des AP. 1.3.3.
Gouvernements et structures d’Etat
De manière empirique, c’est à l’Etat que revenait la gestion des AP vu que les domaines sur lesquels étaient créées ces aires appartenaient à l’Etat ou étaient sous sa gouvernance. La plupart du temps, il revient à un organisme gouvernemental (Ministère de l’Environnement / des Eaux et Forêts / du Tourisme...) ou une composante para étatique (direction des parcs nationaux, service rattaché à un ministère…) de gérer les AP. Dans tous les cas, l’Etat reste garant de la création des AP par la législation en vigueur dans le pays. Il peut arriver que l’entité en charge des AP ait recours à d’autres entités gouvernementales ou non en fonction du service recherché (Lausche, 2012). 1.3.4.
Communautés locales
Les communautés locales ont été longtemps ignorées dans la gestion des AP. Elles étaient délocalisées voire expropriées pour que soient mises en place les AP. Mais très vite, l’UICN recommandera l’association des communautés locales à la gestion des AP. Ainsi l’on parle des « aires de conservation communautaire ou autochtone » (Lausche, 2012) et de la « gestion participative des AP ». Cette intégration des communautés locales par la gestion participative ou par des initiatives traditionnelles préexistantes permet d’établir des activités génératrices de revenus pour les populations. Par ailleurs, il faut souligner qu’il existe au sein de certains peuples, des « mécanismes non conventionnels » de préservation la faune et de la flore. Cela se fait à travers les domaines d’accès limité ou interdit (forêts/bois sacrés et autres sanctuaires). Ces aires sont le plus souvent sous la gestion des garants de la tradition au niveau de la communauté rurale. 1.3.5.
Centres de Recherche et scientifiques
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Les centres de recherche et les scientifiques sont les acteurs ressources de la gestion de la biodiversité. En effet, tout comme des ONG, les centres de recherche contribuent pour beaucoup à donner des lignes directives pour la gestion des AP. Les résultats des recherches sur la biodiversité par les scientifiques de toutes disciplines confondues permettent de comprendre la biodiversité et éveillent l’opinion publique sur l’importance de la protection. Les centres de recherche peuvent être amenés à agir de manière plus contributive à la conservation de la faune. C’est le cas du Centre de Primatologie hébergé par le Centre International de Recherches Médicales de Franceville au Gabon qui abrite un groupe de reproducteurs de Cercopithecus solatus, espèce ayant été reconnue endémique (Wilks, 1990). Par ailleurs, il faut souligner que les scientifiques bénéficient de largesses énormes en vue de jouer convenablement leur rôle au sein de la conservation. Le permis de chasse scientifique délivré au Gabon autorise l’abatage d’espèces sous protection intégrale par le détenteur dudit permis à des fins scientifiques (Wilks, 1990).
19
Chapitre 2 :
ZOOS DANS LE MONDE
2.1. Définition « Le terme "Zoo" regroupe les établissements de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques tenus en captivité. Par définition, le "Zoo" est un établissement dit fixe, alors que les cirques et autres ménageries ambulantes sont dits mobiles » (Lecu et Petit, 2012). « Zoo » serait une abréviation apparut en 1847 en Angleterre, du terme zoological (zoologique), utilisé en référence de zoological garden qui se traduit par jardin zoologique (Rees, 2011). L’expression jardin zoologique provient de la disposition diffuse des animaux en cage. Etymologiquement le terme « zoo » aurait pour origine un terme grec signifiant « animal ». On parle également de parc zoologique (Baratay, 2003). 2.2. Historique et évolution A l’origine des zoos, il y’avait des ménageries animales. Il s’agissait de collections d’animaux pour la plupart exotiques appartenant aux riches dignitaires et la noblesse (Baratay, 2003). Ces animaux étaient un signe de luxe et de puissance. Dans certaines anciennes civilisations, des animaux sauvages représentant la puissance et la force du souverain étaient offerts en présent à ceux-ci et tenus captifs. Les œuvres picturales de l’Egypte ancienne, certains textes bibliques, des récits des voyages d’Alexandre le Grand et d’empereurs chinois laissent penser que les animaux sauvages ont été tenus captifs par l’homme depuis bien plus longtemps (Fowler, 1996; Rees, 2011). Il semble que les premiers zoos modernes soient apparus au XIXème siècle (Baratay, 2006). Ils se différenciaient des ménageries par le fait qu’ils soient accessibles au public. Les animaux des zoos provenaient de prélèvements faits dans la nature. Ce qui n’était pas sans conséquences, les pertes dans la nature ne se chiffraient pas seulement aux spécimens présents dans les zoos, il fallait compter ceux abattus ou morts durant les captures, ceux morts au cours du transport et ceux qui ne survivaient pas à la captivité.
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On estime par ailleurs au XXème siècle que pour chaque animal présent dans un établissement zoologique, il fallait compter 10 animaux morts (Baratay, 2006) voir plus. Tandis que dans les années 1980, on estimait que 90% des animaux dans les zoos étaient nés en captivité (Kohn, 1994). La figure 2 présente quelques-unes des étapes de l’évolution des zoos dans le temps.
Figure 2 : Quelques faits marquant l'évolution des zoos Source : (Hosey et al, 2013) Carl Heinrich Hagenbeck est un zoologiste allemand qui a entrepris plusieurs travaux sur les animaux sauvages. Ce qui lui a permis de révolutionner la conception des zoos en supprimant les cages avec des barreaux et en présentant les animaux dans un milieu assimilable au milieu naturel de ceux-ci (Hosey et al, 2013). Aujourd’hui, il existe une législation pour les zoos dans plusieurs pays ainsi qu’une forte éthique autour des activités des zoos (Tribe, 2011). A cela, s’ajoutent les réglementations des associations de zoos à l’image de la WAZA qui a mis en place un code d’éthique et de bien-être animal (WAZA, 2003). 21
2.3. Quelques associations de zoos 2.3.1.
Association Mondiale des Zoos et Aquariums (WAZA)
Créée en 1946 à Rotterdam (Pays-Bas), l’International Union of Directors of Zoological Gardens (Union Internationale des Directeurs de Jardins Zoologiques) changera d’appellation pour devenir la World Association of Zoos and Aquariums (WAZA, Association Mondiale des Zoos et Aquariums) pour mieux refléter la communauté des établissements zoologiques dont elle se veut le porte-voix au sein d’autres organismes internationaux. La WAZA, est une organisation mondiale qui regroupe en son sein plus de 1000 zoos et aquariums. Elle établit des normes pour une réussite croissante de la conservation. La WAZA définit ses objectifs comme étant de : -
promouvoir la coopération entre les jardins zoologiques et les aquariums en ce qui concerne la conservation, la gestion et l’élevage des animaux dont ils s’occupent ;
-
promouvoir et coordonner la coopération entre les associations régionales et nationales, ainsi qu’avec et entre leurs éléments constitutifs ;
-
promouvoir l’éducation relative à l’environnement, la conservation de la faune et de la flore, et les recherches sur l’environnement ;
-
aider à représenter les jardins zoologiques et les aquariums dans d’autres assemblées ou organisations internationales ;
-
promouvoir la coopération avec d’autres organisations de conservation ;
-
promouvoir et utiliser les méthodologies les plus avancées d’élevage et de bienêtre animal. (WAZA, 2004) 2.3.2.
Association des Zoos et Aquariums (AZA)
L’Association of Zoos and Aquariums (AZA, Association des Zoos et Aquariums) a été fondée en 1924. L’adhésion des zoos et aquariums à l’AZA est conditionnée par l’obtention d’une accréditation. L’accréditation est obtenue après une évaluation de la structure par des experts de la commission d’accréditation de l’AZA. Les points passés en revue sont entre autres le programme vétérinaire, la participation à la conservation
22
et à la recherche, le programme éducatif, la sécurité, les installations, les services à la clientèle et la qualité du personnel du zoo. Au cours de l’examen d’accréditation, les ressources financières ainsi que l’entité de tutelle du zoo sont évaluées. Cette accréditation est à renouveler tous les cinq ans. Ainsi, ce système d’accréditation est un gage de respect des normes pour la gestion des animaux (AZA, 2014). 2.3.3.
Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA)
L’European Association of Zoos and Aquariums (EAZA, Association Européenne des Zoos et Aquariums), représente et lie 345 institutions membres dans 41 pays. Formée en 1992, l’EAZA a pour but de faciliter la coopération au sein de la communauté européenne des zoos et aquariums vers les objectifs de l'éducation, la recherche et la conservation. Cela en veillant à ce que les zoos et aquariums membres puissent atteindre et maintenir les normes les plus élevées de soins et de reproduction pour les espèces qu'ils gardent. 2.3.4.
Association Africaine des Zoos et Aquariums (PAAZAB)
L’Association Africaine des Zoos et Aquariums (PAAZAB) a été créée en1989. Elle est comme les précédentes associations, membre de la WAZA. Cette institution africaine a aussi mis en place un programme d’accréditation tel que celui de l’AZA à la différence que les membres n’ont pas encore l’obligation d’être accrédités. A l’instar des associations précédentes, elle œuvre à fédérer les zoos et aquariums du continent de l’Afrique afin de les guider et les accréditer pour en faire des établissements efficaces et crédibles de bien-être animal, de conservation, d’éducation et de recherche. Cette mission, la PAAZAB veut l’atteindre par : -
la croissance et l’aide à ses membres ;
-
la mise en œuvre de normes opérationnelles ;
-
la facilitation du développement professionnel du personnel des zoos ;
-
la promotion et facilitation de la communication, la collaboration, l'interaction entre membres et les autres institutions internationales ;
23
-
l’aide et l’encouragement à la tenue de programmes d'éducation, de recherche, de conservation et de préservation appropriées et efficaces (PAAZAB, 2015). 2.4. Missions des zoos
Un bon zoo se définit par son engagement à couvrir les quatre objectifs principaux que sont le divertissement, l’éducation, la recherche et la conservation (Maple et al, 1995). 2.4.1.
Divertissement
C’est la mission la plus empirique des zoos. En effet, les zoos sont des espaces où les visiteurs peuvent apprécier les animaux sauvages. Les zoos jusqu’à récemment encore étaient aménagés pour divertir les visiteurs qui venaient observer des animaux sauvages, exotiques qu’ils n’avaient pas la possibilité d’observer autrement. Ainsi, il s’agissait d’assouvir la curiosité de l’homme (Servais, 1999). Aujourd’hui encore, les zoos malgré les modifications dans la gestion des animaux ainsi que les objectifs additifs qu’ils se fixent, gardent cette mission. 2.4.2.
Education
Dans son évolution, le zoo est devenu un cadre d’éducation des populations sur la nature. Ainsi, outre présenter les animaux, les zoos s’attèlent également à sensibiliser le public sur la nécessité de conserver la nature. Avec 600 millions de visiteurs par an et un cadre spécial et attractif, les zoos ont un fort potentiel d'éducation du public (Higginbottom et Tribe, 2004). Selon Hyson, l’éducation dans le zoo n’est pas comme celle d’un musée ou encore moins dans une école. C’est une éducation informelle qui est développée au zoo et ne peut pas être jaugée selon les normes conventionnellement conçues. Les visiteurs viennent pour se divertir sans la charge morale d’apprendre à tout prix, mais n’en sont pas moins susceptibles d’apprendre, d’être éduqués sur la nature et la faune sauvage (Hyson, 2004). La mise en place de programmes éducatifs à l’endroit des enfants est devenue un impératif pour les zoos.
24
2.4.3.
Conservation
L’engagement des établissements zoologiques pour la conservation est marqué par le fait même que la WAZA soit l’un des membres fondateurs de l’UICN. Les zoos réalisent de la conservation ex-situ. Selon l’article 2 de la CDB, la conservation ex situ est définie comme étant « la conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel » (CDB, 1992). Les zoos initient par ailleurs des programmes d’élevage et de réintroduction des animaux sauvages dont ils détiennent des spécimens (WAZA, 2015). Cette volonté d’œuvrer pour la conservation de la faune sauvage est devenue une obligation morale pour les zoos. 2.4.4.
Recherche
Les animaux des zoos sont représentatifs de la faune sauvage et permettent d’avoir un échantillon d’étude. Plusieurs disciplines trouvent par le zoo un cadre d’exercice adéquat. Les multiples études sur divers domaines que sont la reproduction, l’éthologie, l’alimentation, les soins, etc., menées dans les zoos témoignent de la forte contribution de ceux-ci à la recherche. 2.5. Acteurs de la gestion La gestion du zoo est confiée à une administration spécifique composée d’un personnel administratif et financier mais également d’un personnel technique répondant aux exigences des pensionnaires (les animaux) de l’établissement.
2.5.1.
Personnel du zoo
Le personnel du zoo peut être classé en deux groupes selon leur tâche. Il y a le personnel administratif et le personnel technique. Le personnel administratif assure le management et la gestion globale du zoo.
25
Le personnel technique lui est penché sur les aspects techniques de la gestion du zoo. Ce personnel est le plus en contact avec les animaux et comprend entre autre le vétérinaire et des soigneurs. Les soigneurs ont pour tâches de nourrir les animaux et assurer la propreté de leur lieu de vie, mais également d’assister le vétérinaire. 2.5.2.
Organisations non gouvernementales
Les ONG interviennent au niveau des zoos en leur apportant leur soutien dans l’atteinte de leur objectif. Outre la possibilité de service d’expertise dans des domaines spécifiques (éducation, conservation, alimentation, santé, etc.), les ONG apportent une contribution financière non négligeable.
26
Chapitre 3 :
FACTEURS DE LA GESTION DES ZOOS
3.1. Gestion des populations animales 3.1.1.
Taille du cheptel
L’espace réservé aux animaux est inférieur à celui occupé par les animaux dans leur milieu naturel. Par ailleurs les zoos sont souvent confrontés à un problème de surpopulation. La surpopulation est décrite par Lewandowski, comme étant l’excédent d’animaux non nécessairement relié à leur inutilité. Il peut s’agir d’animaux que le zoo ne se trouve plus en mesure de loger faute d’espace ou d’en supporter les charges financières ou de groupes d’animaux avec un sex-ratio déséquilibré. Les solutions employées pour gérer ce problème de surpopulation sont multiples : l’euthanasie, le transfert à d’autres zoos ou établissements zoologiques (Lewandowski, 2003)... Les carcasses des animaux euthanasiés sont « valorisées » par leur utilisation dans l’alimentation des carnivores, ce qui cause quelques fois des problèmes sanitaires mais également des réactions de mécontentement au niveau de l’opinion des visiteurs (Vincent, 2014). Des méthodes préventives existent à savoir la contraception ou la stérilisation des animaux ; mais aussi l’acquisition d’animaux uniquement dont le zoo a les moyens d’assurer l’entretien et la gestion durant tout le cycle de vie de l’animal. 3.1.2.
Reproduction
La fonction reproductive est la première fonction qu’un animal abandonne en milieu défavorable pour ne la réactiver qu’en dernière position quand les conditions s’améliorent. Ainsi le stress que représente la captivité est susceptible de faire disparaitre cette fonction. Hors, pour atteindre l’un de ses objectifs qu’est la conservation, le zoo doit réussir en plus de la survie des animaux, à les faire se reproduire. La gestion de la reproduction est primordiale pour maintenir la variabilité génétique intra espèce.
27
3.2. Alimentation des animaux en captivité Les animaux tenus en captivité sont restreints à un régime alimentaire qui leur est donné. Ils n’ont plus cette possibilité de choisir eux même leurs proies ou les aliments qui seront à leur menu. Il revient au personnel du zoo de leur fournir ces aliments. Cette alimentation se rapproche du mieux que possible de celle en milieu naturel, l’objectif étant de répondre aux besoins énergétiques nutritionnels de l’animal. Un régime spécifique est tout de même établi pour éviter certaines pathologies alimentaires comme l’obésité, mais également en vue de répondre au mieux au besoin nutritionnel des animaux. On peut de toute évidence croire que la suppression de la compétition alimentaire ainsi que la disponibilité de l’aliment puisse être de facto des avantages pour la faune en captivité. Mais les comportements et activités sociales liés à l’alimentation sont souvent supprimés. 3.3. Sources de financement La question financière est un déterminant majeur pour la vie des zoos. La source du financement dépend du gestionnaire, qu’il s’agisse d’un établissement étatique ou privé, ce sera l’Etat ou le privé qui sera la principale source de financement. Les activités internes aux établissements sont génératrices de revenu, qu’il s’agisse de spectacle, du ticket d’entrée ou de la vente de produits dérivés (souvenir) ou de prestations de service divers. Par ailleurs, les zoos bénéficient de fonds pour exécuter certains projets tels que les projets d’élevage, de recherche etc. Des organismes agissant au niveau de la conservation de la nature ainsi que des privés peuvent effectuer des dons à l’endroit des zoos. Le Parc Zoologique de Paris, par exemple, a mis en place un système de dons par lequel les entreprises ou des individus peuvent parrainer des animaux du zoo. Cette offre leur permet de mobiliser des fonds subsidiaires non négligeables (Muséum national d'Histoire Naturelle, 2015).
28
3.4. Affections pathologiques La santé des animaux est l’un des facteurs sur lesquels les zoos peuvent agir dans la conservation ex-situ. Ainsi, en plus des éléments qui précèdent, les pathologies de la faune sauvage représentent l’une des contraintes à contrôler pour accroitre les chances de vie et de prolifération des espèces. Quelques-unes des pathologies qui menacent la santé des animaux sauvages, en captivité sont passées en revue dans ce qui suit. 3.4.1.
Pathologies infectieuses et tumorales
3.4.1.1.
Maladies parasitaires
Les parasitoses représentent les principales pathologies animales sauvages et cela malgré la rusticité des animaux sauvages. Les animaux sauvages sont décrits comme étant des réservoirs asymptomatiques de plusieurs parasitoses mais peuvent présenter des signes cliniques. Parmi ces parasitoses, nous avons celles présentées ci-dessous. Parmi les protozooses, nous avons les trypanosomones. Les trypanosomoses africaines
sont
des
maladies
infectieuses,
inoculables,
non
contagieuses,
transmissibles par les insectes hématophages à l’exception de la dourine. Elles sont causées par des parasites du genre Trypanosoma, localisés dans la lymphe, le sang, les muscles cardiaques, le liquide céphalo-rachidien des mammifères. Trypanosoma rhodesiense infecterait un bon nombre d’espèces sauvages et causerait un fort parasitisme chez les antilopes, les hyènes et les lions (PAHO, 2003). Parmi les Nématodoses, nous pouvons citer la trichinellose. Elle est due aux vers du genre Trichinella, localisés au niveau des fibres musculaires des mammifères, rarement des oiseaux. La pathologie a une phase intestinale avec une diarrhée, du péritonisme, de l’inappétence parfois de l’hyperthermie et de la prostration. Les mammifères sauvages particulièrement les carnivores sont couramment infestés par la consommation des viandes trichinées ou comme c’est le cas pour les herbivores, après ingestion d’œuf de Trichinella souillant leurs aliments (PAHO, 2003). 3.4.1.2.
Maladies bactériennes
29
La faune sauvage est sensible à de multiples maladies d’origine bactérienne ; nous parlerons à titre indicatif de quelques-unes : la tuberculose et le tétanos. La tuberculose est une maladie due aux bactéries du genre Mycobacterium. Tous les vertébrés sont sensibles à cette infection. Elle est caractérisée par des lésions inflammatoires : les tubercules. Il s’agit d’une zoonose majeure. Plusieurs infections par Mycobacterium bovis ont été décrites chez les animaux sauvages qui sont suspectés d’être des réservoirs (De Lisle et al, 2001). Le tétanos est une pathologie tellurique due aux neurotoxines produites par Clostridium tetani au cours de l’infection de l’animal par ces clostridies. L’infection à lieu par une plaie et se caractérise par une rigidité premièrement localisée avec des convulsions toniques puis une rigidité généralisée. Le tétanos est incriminé dans la mortalité de la faune sauvage (Akakpo et al, 1993). 3.4.1.3.
Maladies virales
Parmi la pléthore des maladies virales qui sévissent dans la faune sauvage, nous présenterons quelques-unes uniquement à titre illustratif de l’impact de ces pathologies : la rage et l’influenza aviaire. La rage est une maladie causée par un membre du genre Lyssavirus, le virus rabique (connu auparavant sous le nom de virus rabique classique, génotype-1) ; tous les mammifères sont sensibles à l'infection (OIE, 2014). Il s’agit d’une zoonose majeure à déclaration obligatoire qui est incurable. Toutefois, il existe un vaccin. L’influenza aviaire est une infection due à des virus influenza de type A, de la famille des Orthomyxoviridae, qui peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques et que l’on retrouve dans le monde entier. Ces virus sont classés en sous-types en fonction des caractères antigéniques de leurs glycoprotéines de surface : l’hémagglutinine (16 sous-types H : H1 à H16) et la neuraminidase (9 soustypes N: N1 à N9) (Baroux et al, 2007). Elle se manifeste par une très forte mortalité et des symptômes nerveux. L’examen nécropsique présente des lésions congestivohémorragiques prédominantes (cavité thoraco-abdominale, cœur et reins)
30
3.4.1.4.
Maladies tumorales
Bien que rarement décrites dans la littérature, des tumeurs peuvent menacer la santé d’animaux sauvages tenus en captivité. Le dictionnaire illustré des termes de médecine GARNIER DELAMARE (30ème édition) définit la tumeur comme étant un « nom générique des productions pathologiques constituées par un tissu de nouvelle formation et distinctes d’un processus inflammatoire ». Elles peuvent être bénignes ou malignes. 3.4.2.
Autres pathologies
3.4.2.1.
Pathologie alimentaire
L’une des pathologies alimentaires les plus à craindre est la diarrhée d’origine alimentaire. La modification de l’alimentation ou un régime mal formulé peut être la source d’une diarrhée conduisant à une déshydratation de l’animal. L’animal ainsi affaiblit peut mourir. L’autre pathologie qui retient notre attention est la carence alimentaire. Le régime appliqué dans le zoo doit répondre aux besoins de l’animal. Toute carence est susceptible de créer des troubles se traduisant par du pica. D’autres pathologies alimentaires sont susceptibles de survenir. C’est le cas par exemple de l’obésité ou de l’anorexie. 3.4.2.2.
Plaies et fractures
« Une plaie peut être définie comme un état pathologique dans lequel les plans cutanés sont dissociés les uns des autres ou détruits » (Bulteel et al, 2009). Elles surviennent le plus souvent au cours de bagarres entre animaux confinés ensemble. Les plaies sont susceptibles de s’infecter aggravant ainsi le pronostic de rétablissement voir même de survie de l’animal. En plus des plaies, il y a aussi des accidents qui arrivent généralement au cours de la manipulation des animaux comme les fractures. Le dictionnaire GARNIER DELAMARE (30ème édition) définit une fracture comme étant une « lésion osseuse consistant en une solution de continuité complète ou incomplète avec ou sans déplacement des fragments ». 31
Par ailleurs des animaux présentant un handicap physique sont naturellement exclus des groupes sociaux et diminués dans leur capacité à pouvoir s’alimenter. 3.4.2.3.
Stress de la captivité
Selon le dictionnaire GARNIER DELAMARE (30ème édition) le stress désigne l’expression de « l’état réactionnel d’un organisme soumis à l’action d’un excitant quelconque ». L’origine de ce stress se situe en divers points que sont l’alimentation, les groupes sociaux anormaux, la proximité obligatoire avec l’homme, les restrictions comportementales et les nuisances sonores, lumineuses ou olfactives, qui résultent de la captivité des animaux (Morgan et Tromborg, 2007). Le stress de la captivité peut être à l’origine de troubles de la reproduction et du système immunitaire mais également de troubles comportementaux marqués par des stéréotypes et des déviations du comportement des animaux (Carlstead et Shepherdson, 2000).
Un zoo doit impérativement suivre ces différents paramètres pour assurer le bien-être de ses pensionnaires mais également accomplir au mieux les missions qui sont les siennes ; cela se traduit par la gestion technico-économique et sanitaire qui y est faite.
32
DEUXIEME PARTIE : GESTION TECHNICO-ECONOMIQUE ET SANITAIRE DU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN
33
Chapitre 1 :
METHODOLOGIE
1.1. Présentation de la zone de l’étude : le Zoo National d’Abidjan 1.1.1.
Historique et cadre institutionnel
Le Zoo National d’Abidjan (ZNA) fut une ménagerie privée créée en 1955 par Monsieur Ivan CHOLLEY, un planteur franco-belge. Ce n’est qu’en 1972 que l’Etat de Côte d’Ivoire rachète le domaine ainsi que les animaux pour en faire un patrimoine national ivoirien baptisé Zoo National d’Abidjan (ZNA). Depuis sa nationalisation, le ZNA est managé par une direction. Le ZNA est sous la tutelle du Ministère des Eaux et Forêts dont il est rattaché directement au Cabinet du Ministre. 1.1.2.
Localisation et géographie
Le Zoo National d’Abidjan est situé dans la commune de Cocody, en face de l’Hôpital Militaire d’Abidjan. Il se trouve précisément à l’intersection de la voie reliant les communes d’Abobo et d’Adjamé par le Plateau-Dokui et les Deux Plateaux (figure3). Il présente l’avantage de se trouver sur un axe routier facile d’accès. A l’origine, le ZNA s’étendrait sur une superficie de 20 hectares dont seulement quatre hectares exploités. Il serait réduit à 18 hectares voire moins, du fait des litiges fonciers avec les populations riveraines.
34
Figure 3 : Situation géographique et limites du ZNA Source : (GoogleMap, 2015) 1.1.3.
Missions
Le ZNA a pour mission de: -
servir de cadre d’éducation et d’instruction ;
-
servir de base scientifique pour la création, l’entretien et la gestion d’un réseau de parcs et établissements zoologiques en Côte d’Ivoire ;
-
permettre la mise en place d’un dispositif de contrôle et d’éradication des maladies affectant les animaux sauvages et susceptibles de nuire à l’homme et aux animaux domestiques ;
35
-
accueillir les animaux orphelins ou abandonnés par des particuliers ;
-
contribuer à la préservation des espèces animales rares ou menacées de disparition ;
-
gérer et assurer la conservation des espèces fauniques du zoo ;
-
assurer le tourisme et le loisir ;
-
entreprendre de la recherche et des formations dans le domaine de la faune sauvage ;
-
présenter au grand public la collection d’animaux de notre environnement dans un espace verdoyant. 1.2. Matériel 1.2.1.
Matériel vivant
Notre étude a porté sur le personnel, les visiteurs et les animaux pensionnaires du ZNA. 1.2.2.
Matériel non vivant
Pour réaliser notre enquête, nous avons eu recours au matériel suivant : -
un enregistreur audio pour enregistrer les entretiens avec les personnes ressources avec leur accord ;
-
un appareil photographique pour des prise de vue ;
-
des fiches d’enquête de visiteurs pour l’enquête ;
-
des grilles d’entretien ;
-
un bloc note pour prendre des notes au cours de différents entretiens et pendant les visites d’observation du zoo ;
-
le logiciel Sphinx Plus2 version 5 pour la saisie et l’analyse des données ;
-
le logiciel tableur Microsoft Excel 2007 pour la production des graphiques 1.3. Méthodes
Notre étude s’est déroulée en deux phases : une étude préliminaire et les travaux de l’étude proprement dite.
36
L’étude préliminaire avait pour objectifs l’identification des espèces pensionnaires du ZNA, la comparaison de l’alimentation de ces animaux en milieux naturel avec celle donnée par le zoo et la compréhension du fonctionnement du ZNA. Nous avons réalisé l’étude préliminaire sur le ZNA au cours de la période de juillet et août 2013. L’étude proprement dite a pour objectif général de faire une description de la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA, de relever les défis et de discuter les perspectives. L’étude a été réalisée du 22 septembre 2014 au 9 novembre 2014, soit une durée de 49 jours. Pour avoir nos données, nous avons utilisé quatre méthodes de recueil d’informations. Il s’agissait, entre autres, d’explorations des documents et archives, d’interviews, d’une enquête et d’observations. Selon la méthode, nous avons employé des outils spécifiques. 1.3.1.
Exploration des archives du ZNA
Nous avons effectué une recherche documentaire. Les documents recherchés étaient ceux portant sur la création et les missions du zoo, les projets exécutés au zoo et les rapports annuels financiers et d’activités du zoo. Dans le cadre de cette étude, nous avons dressé une liste de documents (Annexe 1) que nous avons souhaité consulter pour l’exploitation des données. Cette liste a été remise à la direction du ZNA pour validation et appréciation. Il s’agissait pour nous d’avoir des données générales sur le zoo ainsi que des données spécifiques liées au fonctionnement, à sa gestion administrative, technico-sanitaire et financière. Par extension nous avons consulté les rapports d’activités contenus dans les archives/bibliothèques de partenaires ayant intervenu au ZNA, à savoir le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire et l’Association Calao. L’objectif recherché par cette méthode était de relever des éléments relatifs à la gestion technique du zoo, aux sources de financement et aux flux financiers nécessaires pour 37
le bon fonctionnement du zoo, aux données sanitaires des animaux, aux dispositions réglementaires du zoo et tout autre élément pertinent pour notre étude. 1.3.2.
Interviews
Nous avons procédé à des interviews semi dirigées, à partir d’une grille d’entretien (Annexe 2). Dans cette grille, les questions prévisionnelles sont présentées en questions principales et en questions secondaires additionnelles pour éventuellement renforcer la question principale. L’interview a été effectuée avec des responsables des aspects clés faisant l’objet de notre étude : le directeur du zoo, le responsable du Service Sanitaire et Alimentation et la responsable du Service Administratif et Financier. Le guide d’entretien leur a été fourni au préalable dès le début de nos travaux et le choix de la date des interviews a été laissé à leur convenance. Ainsi, nous avons eu à faire l’interview du directeur du ZNA le 22 octobre 2014, celle de la responsable en charge du service administratif et financier le 24 octobre 2014 et celle du chef du service sanitaire et alimentation le 3 novembre 2014. Des entretiens informels ont eu lieu aux cours d’échanges avec les soigneurs, les volontaires travaillant au ZNA ainsi que certains fournisseurs du zoo. 1.3.3.
Enquête auprès des visiteurs
L’enquête auprès des visiteurs s’est déroulée durant la période du 29 septembre 2014 au 2 novembre 2014. Il s’agissait d’une enquête transversale par échantillonnage. La population d’étude est représentée par l’ensemble des visiteurs du ZNA. Les enquêtés ont volontairement accepté de participer à l’enquête après avoir été approchés par l’enquêteur. Les fiches d’enquête étaient remplies de façon anonyme par l’enquêté sous l’assistance de l’enquêteur. Les enquêtés étaient sélectionnés parmi les personnes achevant leur visite entre 10 heures et 17 heures et n’étant pas concernés par les critères d’exclusion. Etaient exclus de notre étude, les individus n’ayant pas payé l’entrée (ne disposant donc pas de ticket d’entrée) et déclarant ne pas avoir effectué une visite complète du ZNA ou signifiant avoir déjà répondu au questionnaire.
38
La taille de l’échantillon n’a pas été fixée au préalable. Le questionnaire a été proposé à chaque quatrième visiteur sortant du zoo. La fiche d’enquête (Annexe 3) est composée de 15 questions. Il s’agit de questions à réponses fermées à l’exception des questions 5 et 15. Les questions 1 à 3 portent sur l’identification de l’enquêté à respectivement savoir son sexe, sa tranche d’âge et son activité professionnelle. Les questions 4 et 5 portent sur la motivation de la visite du zoo. La question 6 porte sur l’appréciation du tarif du ticket de l’entrée. La question 7 porte sur la satisfaction par la propreté et l’entretien des lieux. La question 8 porte sur l’appréciation subjective de l’état des animaux. La question 9 porte sur le type de visite effectué. Les questions 10 et 11 portent sur la satisfaction de la visite selon les indicateurs utilisés pour le type de visite effectué. La question 12 porte sur les actes posés au cours de la visite. La question 13 porte sur l’envie de revisiter le zoo. La question 14 porte sur le parrainage des animaux. La question 15 permet de recueillir les commentaires et suggestions. Les questions de la fiche d’enquête ont été validées par la direction du ZNA. L’objectif recherché était d’obtenir la perception et l’appréciation des visiteurs sur les différents points du ZNA relatifs à l’entretien des animaux et des locaux ainsi que de recueillir des informations sur le respect des consignes de sécurité dans le zoo. 1.3.4.
Observations personnelles
Nous avons procédé durant la période de notre étude à diverses observations. Nos observations étaient passives et actives. Les observations passives ont consisté à l’exécution de rondes journalières à 9 heures, 12 heures et 17 heures. Les observations actives consistaient à prêter attention aux activités singulières qui mobilisaient plusieurs des travailleurs du zoo, par exemple les réunions, des interventions médicales, les réceptions des livraisons des aliments, l’aménagement d’habitats. Ces observations avaient pour objectifs de corroborer certains éléments obtenus au cours des entretiens et d’assister à l’exécution de certaines activités (alimentation, soins, nettoyage, réunions). Ces moments dédiés aux observations nous ont permis
39
d’apprécier le comportement des visiteurs face aux animaux ainsi que les réactions de ceux-ci. Nous avons consacré les jours de fortes affluences (période de fête) exclusivement à cette observation particulière en plus des remarques notifiées au cours des rondes. 1.4. Traitement des données La saisie et une partie du traitement des données de l’enquête ont été faites avec le logiciel Sphinx Plus2 version 5. Le logiciel tableur Microsoft Excel 2007 a essentiellement servi pour la réalisation des graphiques. Pour les questions portant sur un niveau d’appréciation sur une échelle de satisfaction, nous avons associé à chaque niveau d’appréciation, une valeur numérique par ordre croissant de 1 pour « très insatisfaisant », à 5 pour « très satisfaisant ». Ainsi, nous avons pu calculer une note moyenne sur 5 pour chaque variable. Cette opération a été faite avec le logiciel Sphinx Plus2. Nous avons eu recours aux banques de données en lignes pour l’identification des espèces animales ainsi qu’à la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (UICN, 2015).
40
Chapitre 2 :
RESULTATS ET DISCUSSION
2.1. Résultats 2.1.1.
Situation technico-économique du ZNA
2.1.1.1.
Identification de la faune
La faune du ZNA se compose de 262 animaux, pour au moins 48 espèces animales à la date du 3 novembre 2014. Ces pensionnaires appartiennent à la classe des mammifères, des reptiles, des oiseaux et des poissons (tableau V et figure 4). Tableau V : Dénombrement des animaux présents au ZNA par classe et par ordre Classes
Mammifère
Reptile
Oiseaux
Poissons
Nombre d’individus
103
119
28
12
Nombre d’individus
Nombre d’espèces
Primates
53
7
Proboscidien
1
1
Artiodactyles
22
8
Carnivore
27
7
Crocodiliens
61
3
Squamates
13
4
Tortues
45
8
Gruiformes
1
1
Galliformes
1
1
Accipitriformes
7
2
Musophagiformes
19
2
Cypriniformes
4
3
Perciformes
5
1
Siluriformes
3
1
Ordres
5% 11%
Mammifères 39%
Reptiles Oiseaux Poissons
45%
Figure 4 : Répartition des effectifs d’animaux selon la classe taxonomique (N=262)
41
La faune du ZNA se compose en grande partie de reptiles (119 spécimens, 45% des pensionnaires du zoo) et de mammifères (103 spécimens, 39% des pensionnaires du zoo). Parmi les reptiles, c’est l’ordre des crocodiliens qui est le plus important avec 61 (51,26%) spécimens pour trois espèces : Crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus), Faux gavials africains (Mecistops cataphractus), Crocodiles nains (Osteolaemus tetraspis). Tandis que chez les mammifères, l’ordre des primates est le plus présent avec 53 spécimens (51,46%) pour sept espèces : Chimpanzé (Pan troglodytes), Mangabeys (Cercocebus torquatus atys), Vervets (Chlorocebus sabaeus), Cercopithèques mones (Cercopithecus mona), Pétauristes ou Hocheur à nez blanc (Cercopithecus petaurista), Patas (Erythrocebus patas), Babouins de Guinée (Papio papio). L’annexe 4 présente les photos de quelque uns des pensionnaires du ZNA. Parmi les 262 individus répertoriés, nous n’avons pas pu déterminer l’espèce à laquelle appartiennent 14 spécimens de tortues. Tout de même, nous avons établi une répartition des 248 animaux identifiés en fonction de leur statut UICN (figure 5). En danger critique (CR)
4
En danger (EN) Vulnérable (VU)
Quasi menacé (NT) 112
36 Préoccupation mineure (LC) 15
57
24 Espèces non menacées
Espèces menacées
Données insuffisantes (DD) Non évalué (NE)
Espèces non catégorisées
Figure 5 : Répartition des spécimens selon leur statut de conservation UICN Le ZNA compte en son sein pas moins de 75 spécimens appartenant à neuf espèces menacées ainsi que quatre spécimens de trois espèces quasi menacées. En d’autres
42
termes, au moins 30,5% des spécimens pensionnaires du ZNA sont menacés d’extinction (tableau VI). Tableau VI : Inventaire des espèces menacées et quasi menacées du ZNA
Statut de conservatio
Nom
Nom
commun
scientifique
Faux gavial africain
Mecistops cataphractus
En danger critique
Pan troglodytes
Chimpanzé commun
Sexage Effecti
Non détermin é
Mâl
Femell
e
e
36
9
27
0
En danger
14
9
5
0
En danger
1
0
1
0
n UICN
f
verus
Hippopotam
Hexaprotodo
e nain
n liberiensis
Crocodile nain
Osteolaemus tetraspis
Vulnérable
4
2
1
1
Loxodonta cyclotis
Vulnérable
1
0
1
0
Grue couronnée
Balearica pavonina
Vulnérable
1
0
0
1
Mangabey
Cercocebus torquatus
Vulnérable
7
4
3
0
Tortue géante
Dipsochelys dussumieri
Vulnérable
1
0
0
1
Tortue sillonnée
Geochelone sulcata
Vulnérable
4
1
3
0
Babouin de Guinée
Papio papio
Quasi menacé
1
0
1
0
Panthère (Léopard)
Panthera pardus
Quasi menacé
1
1
0
0
Eléphant de forêt d’Afrique
43
Tortue à carapace molle
Cyclanorbis senegalensis 2.1.1.2.
Quasi menacé
2
0
0
2
Aménagement du domaine
Au total, il y a 65 habitats de types différents au ZNA. Il y a 36 cages, trois fosses, cinq bassins, trois aires ouvertes, douze enclos, quatre volières et deux aquariums. Les habitats peuvent être repartis en trois groupes : ceux sur sol dur (sol cimenté ou carrelé), ceux sur sol naturel (terre) et ceux sur sol mixte (sol naturel avec une partie cimentée ou carrelée) (tableau VII). Tableau VII : Différents types d’habitats des animaux du ZNA Types d’habitats Nombre
Sol
Aires ouvertes
3
Sol naturel
Aquariums Bassins Cages
2 5 36
Sol dur et sol naturel Sol dur et mixte
Enclos Fosses Volières
12 3 4
Sol naturel Sol dur (2) et naturel (1) Sol naturel (3) et sol dur (1)
Parmi les cages, il y a des cages sanitaires. Le public n’a pas accès à ces cages ainsi qu’à la salle des soins et aux locaux de conservation et préparation d’aliments. Il y a des tentatives d’enrichissement du milieu des habitats (essentiellement des cages). Les cages sont soit étroites, soit surpeuplées. Les dimensions de l’entrée de certaines d’entre elles sont tellement petites qu’elles rendent plus dangereux les travaux quotidiens des soigneurs.
2.1.1.3.
Alimentation des animaux
L’alimentation des animaux est constituée en ce qui concerne les carnivores et les oiseaux rapaces (accipitriformes) de viandes de bovins mais également de poissons et parfois de poulets. Pour ce qui est des artiodactyles ainsi que de l’éléphante 44
(proboscidien), leur alimentation est composée de fruits, de légumes, de céréales, d’herbes et de pains. L’alimentation des primates est composée de fruits, de légumes, de céréales et tubercules préparés et de pains. Celle des reptiles est constituée de viandes et d’abats (saisie des abattoirs) pour les espèces carnassières. Les tortues non carnassières sont nourries de légumes, de fruits et de graminées. Les poissons quant à eux sont nourris à base d’aliments industriels pour poisson vendu dans le commerce (tableau VIII). Tableau VIII : Composition de l’alimentation des animaux du ZNA Ordres
Aliments composant le régime
Primates
Fruits, légumes, feuilles, céréales et ignames
Proboscidien
Plantes, fruits, légumes et ignames
Artiodactyles
Herbes, fruits, céréales et légumes
Carnivores
Viandes
Crocodiliens
Viandes, abats et poissons
Squamates
Poulets et œufs
Tortues
Légumes, fruits et graminées Viandes et poissons
Gruiformes
Graminées et arachide
Galliformes
Graminées et arachide
Accipitriformes
Viandes
Musophagiformes
Fruits
Ordres des Poissons
Aliments industriels pour poisson
Par « plante », nous désignons les herbes, les branches portant leurs feuilles et les écorces. Chaque régime est enrichi par l’ajout d’aliments spécifiques appropriés. Par exemple, les herbivores (proboscidien et artiodactyles) ont en supplément des minéraux par la
45
mise à leur disposition de pierres à lécher. Les varans du Nil (Varanus niloticus) reçoivent en semaine des œufs et occasionnellement des escargots. Les animaux ont un régime spécifique en fonction des besoins de leur espèce. Les quantités bien que fixées par le régime alimentaire du ZNA sont réajustées pour éviter des pathologies alimentaires (surpoids, diarrhées) et en fonction des aliments disponibles. L’approvisionnement en aliments pour les animaux se fait de diverses façons. Les principales sources d’approvisionnement sont les livraisons par des fournisseurs, les prélèvements au sein du milieu naturel et les achats directement exécutés par le zoo. Secondairement, il y a aussi des dons en nature de partenaires du ZNA. Les fournisseurs du zoo sont au nombre de trois. L’un fournit le ZNA spécialement en viandes (carcasses de bovins) et poissons. Les deux autres fournisseurs apportent des produits vivriers. L’approvisionnement est effectué selon un chronogramme établi par la direction du ZNA. Tableau IX : Approvisionnement du ZNA par les fournisseurs Nombre de fournisseurs 1
Produits
Quantités
Viandes
350 Kg
Poissons
100 Kg
Bananes
2
Unités
Fréquence moyenne d’approvisionnement Chaque quinzaine
9 Caisses
Carottes
60 Kg
Oignons
30 Kg
Choux
30 Kg
Concombre
60 Kg
Papaye
50 Kg
Orange
50 Kg
Igname
300 Kg
Arachides Maïs Mil
100 Kg 200 Kg 50 Kg
46
Hebdomadaire
Mensuel
Pour ce qui est des prélèvements dans le milieu naturel, il s’agit exclusivement de plantes pour les herbivores. Cela est fait dans le domaine du zoo ou parfois à l’extérieur. A cela, il faut ajouter que le ZNA a quelque fois recours à des achats directs sur le marché local. Il s’agit essentiellement de volailles pour les serpents, de cannes à sucre pour l’éléphant, de crevettes et petits poissons pour la nurserie de bébés crocodiles et d’aliments industriels pour les poissons de l’aquarium. L’un des produits moins fréquemment achetés est le miel. Pour ce qui est des dons reçus des partenaires, il s’agit globalement de dons non formels plus ou moins réguliers selon le donateur. Ainsi : -
les hypermarchés SOCOCE et HAYAT Deux plateaux remettent au ZNA presque quotidiennement des fruits et légumes invendus ;
-
les abattoirs d’Abidjan mettent occasionnellement à la disposition du zoo les saisies de carcasses ou des abats quand celles-ci peuvent être consommées par les animaux ;
-
la Société de Culture de Banane de Côte d’Ivoire donne environ 20 caisses de banane douce chaque semaine.
La conservation des aliments se fait dans trois salles. L’une des salles est équipée de deux congélateurs et sert à la conservation principalement de la viande et du poisson. Les deux autres salles servent de réserve aux autres aliments. Elles ne disposent pas de système de froid, mais l’une d’entre elles est équipée d’un réfrigérateur (figure 6).
47
Figure 6 : Salle de conservation des aliments contenant le réfrigérateur
2.1.1.4.
Personnel et attributions
Lors de notre étude, le personnel du zoo se composait de 38 personnes dont des fonctionnaires de l’Etat et des contractuels.
1 10 Fonctionnaire Contractuel Missionnaire 29
Figure 7 : Composition du personnel du ZNA
48
Les fonctionnaires sont des personnes titulaires de qualifications spécifiques et occupent des postes selon celles-ci. Parmi ceux-ci, il y a deux vétérinaires dont l’un est le Directeur du ZNA et le second est en charge de la santé des animaux, trois agents des Eaux et Forêts, deux adjoints administratifs et trois caissières. Le missionnaire est un zoologiste. Par contre, les contractuels au nombre de 29 ont un statut de soigneur quoiqu’une partie d’entre eux ait un rôle purement d’entretien. Ils sont repartis en six groupes en fonction des animaux dont ils prennent soins. Ils ont tous un niveau scolaire (certains sont titulaires de diplôme supérieur) mais aucun d’eux n’a reçu de formation spécifique pour les tâches de soigneur. Ils ont tous appris sur le tas au sein du ZNA. Le plus ancien d’entre eux à 26 ans d’expérience. Le ZNA a recours à des prestataires de services extérieurs pour plusieurs activités spécialisées d’entretien (plomberie, électricité, gardiennage, etc.).
En plus du personnel et des prestataires de services extérieurs, nous avons des volontaires qui contribuent fortement au fonctionnement du ZNA (figure 8). Ils jouent un rôle important dans les activités techniques du ZNA. La plupart du temps, ils exécutent les travaux de réparation, d’aménagement et d’enrichissement du milieu des habitats. Parmi ces volontaires, il y a les membres des associations collaboratrices du ZNA notamment l’association Calao. Il y a approximativement une dizaine de volontaires mais leur nombre est variable ; ils sont tous occidentaux.
49
Figure 8 : Groupe de volontaires exécutant des travaux Source : Association Calao
2.1.1.5.
Budget de fonctionnement
La direction du ZNA n’a pas été en mesure de nous fournir un bilan financier, ni des années antérieures à notre étude, ni de l’année de notre étude. Tout de même, nous avons pu voir le budget de dotation de 2014 ainsi que le budget demandé pour 2015. Le budget de dotation de 2014 qui s’élève à 137 843 300 francs CFA aurait été exécuté à 80%. Le Budget demandé pour 2015 quant à lui s’élève à 258 700 000 francs CFA. Le tableau X présente ces deux budgets. Les libellés des lignes budgétaires ont été choisis et/ou ajustés pour cadrer avec nos objectifs de recherche. Les éléments du budget de dotation de 2014 ne tiennent pas compte des montants exécutés.
Tableau X : Aperçu budgétaire de quelques dépenses du ZNA
50
Libellés
Budget de
Budget
dotation 2014
demandé 2015
(x1 000) de francs CFA Achat de matériels et produits médicaux vétérinaires
13 000,0
16 000
*
25 000
1 200,0
1 200
30 000,0
32 400
31 054,8
37 000
47 200,0
62 000
2 853,5
35 000
12 535,0
50 100
137 843,3
258 700
Achat d’aliments Cheptel Rémunérations et frais annexes du personnel contractuel Rémunérations de prestations et services extérieures Achat de matériel, mobilier, fourniture et consommable Frais d’entretien, de maintenance et de réparation des mobiliers et matériels Autres lignes budgétaires Total * Aucun montant ne figure dans cette ligne budgétaire.
2.1.1.6.
Sources de revenu
Le ZNA est entièrement financé par l’Etat de Côte d’Ivoire. Les fonds sont issus du Budget Général de Fonctionnement décaissé par le Trésor Public. Les revenus générés par le ZNA sont issus des recettes du droit d’entrée au zoo. Les tarifs pratiqués sont de 100 francs CFA pour les enfants, 200 francs CFA pour les élèves, étudiants et militaires et 300 francs CFA pour les adultes. Ces recettes sont déversées au niveau du Trésor Public ivoirien via la Régie du Ministère des Eaux et Forêt.
2.1.2.
Situation sanitaire de la faune au ZNA 51
2.1.2.1.
Prophylaxie mise en place
Les résultats de notre étude sur la prophylaxie des animaux du ZNA concernent les prophylaxies médicale et sanitaire. Au niveau de la prophylaxie médicale, elle concerne la vaccination et la prophylaxie médicamenteuse. Les animaux ne sont pas vaccinés par le service de santé du zoo. Il y a tout de même quelques animaux (des primates) qui sont vaccinés. Un programme prophylactique de déparasitage contre les helminthes digestifs utilisant le plus souvent des déparasitant à base d’Albendazole est mis en œuvre au zoo. Au niveau de la prophylaxie sanitaire, il y’a : -
la mise en quarantaine des animaux après leur acquisition et également en cas de pathologie ou de plaie grave ;
-
la désinfection des habitats avec du Crésyl (figure 10) ;
-
un vide sanitaire après désinfection des habitats en plus du nettoyage ;
-
la destruction des cadavres d’animaux par brulage en cas de mortalité (figure 9).
Figure 9 : Agent du ZNA brulant un cadavre d’animal
52
Figure 10 : Agent procédant à la désinfection d'un habitat du zoo 2.1.2.2.
Pathologies majeures
Il n’existe pas de banque de données sur les pathologies observées au ZNA. Toutefois, selon le vétérinaire, les pathologies les plus récurrentes sont les plaies dues aux bagarres à l’intérieur des groupes sociaux formés. Les secondes pathologies les plus observées sont les parasitoses. Nous avons noté à l’issue des examens coprologiques du service vétérinaire du ZNA des infestations dues à des parasites digestifs des genres Trichinella, Taenia, Isospora et de la famille des Strongylidae. De ce fait, il existe un programme de déparasitage général de tous les pensionnaires du ZNA afin d’éviter les surinfestations. Plusieurs mortalités ont été enregistrées à la suite de diarrhées dont l’étiologie n’a jamais été déterminée. Jusqu'alors, aucun cas de maladie à déclaration obligatoire ou de zoonoses n’a été enregistré au ZNA.
53
2.1.3.
Résultats de l’enquête auprès des visiteurs
2.1.3.1.
Caractéristiques des enquêtés
Nous avons pu enquêter auprès de 205 personnes. Les hommes sont majoritaires dans notre échantillon (figure 11). Par ailleurs, il y a une prédominance d’individus de 25 à 49 ans suivi de ceux de 15 à 24 ans. Cependant, il existe des visiteurs de 50 à 65 ans et même de plus de 65 ans (figure 12). 125
80 Homme Femme
Sexe Figure 11 : Répartition des enquêtés par sexe
111
79
10 moins de 15 - 24 15ans ans
25 - 49 ans
4
1
50 - 65 ans
Plus de 65 ans
Figure 12 : Répartition des enquêtés par tranche d’âge
54
Au plan socioprofessionnel, les individus exerçant dans le privé, suivi des étudiants et élèves, constituent la majorité de nos enquêtés mais toutes les couches professionnelles sont représentées dans notre échantillon (figure 13). Fonctionnaire Privé Recherche d'emploi/Chômage Retraité Elève Etudiante Reste au foyer Militaire/Service national Autres
8 81 12 1 33 46 10 3 11
Figure 13 : Activités professionnelles des enquêtés
2.1.3.2.
Perception et attitude des visiteurs du ZNA
Les raisons motivant les populations à visiter le zoo sont multiples (figure 14). La plupart du temps, les adultes déclarent effectuer la visite pour les enfants qu’ils accompagnent.
1% Découverte des animaux
Cadre paisible et naturel
35%
Activité scolaire/professionnelle
51%
Loisir/Détente 3%
Autres
10%
Figure 14 : Proportions de raisons motivant les visites au ZNA (N=205) La « découverte des animaux » est la première raison qui suscite la volonté de visiter le zoo avec 51% des réponses de nos enquêtés. Puis, vient la raison du « loisir/détente » qui représente 35% des réponses enregistrées. Le « cadre paisible et naturel » du zoo est la troisième raison avec 10% des réponses. « L’activité scolaire
55
ou professionnelle » représente 3% des raisons de la visite du zoo. Les autres motifs de visite (soit 1% des réponses) sont représentés par le besoin d’une retraite spirituelle ainsi que l’envie de se faire sa propre opinion sur la mauvaise réputation du zoo. Quelque soit la raison qui les mène au zoo, l’avis des visiteurs sur le zoo est important car ils restent les principales cibles du zoo. Les réponses des visiteurs ont permis d’attribuer une note à l’entretien du zoo et des animaux. La tendance des réponses, qu’il s’agisse de l’appréciation de la propreté et de l’entretien des lieux ou de celle de l’état des animaux est similaire (figure 15). La majorité des enquêtés se dit satisfaite ; puis viennent ceux qui se disent assez satisfaits. Les individus se disant très insatisfaits représentent la minorité dans les deux cas.
39 57 61
Entretien des lieux
Très satisfaisant
31
Assez satisfaisant
17
Satisfaisant 25
Insatisfaisant
59
Entretien des animaux
71
Très insatisfaisant
37 13
Figure 15 : Appréciation de l’entretien du zoo et ses animaux La note moyenne sur 5, attribuée à l’entretien et la propreté du ZNA est de 3,34±1,19. Tandis que celle accordée à l’état (entretien) des animaux est de 3,22±1,08. On en déduit une note globale pour l’entretien de 3,28±1,13 sur 5. Le ZNA ne dispose pas de guide spécialisé. Les visites sont généralement libres : le visiteur se promène seul dans le zoo. Mais, les soigneurs lorsqu’ils sont disponibles guident occasionnellement des visiteurs. Très peu de gens effectue une visite guidée du zoo. Les 91% des enquêtés déclarent effectuer une visite libre (figure 16). Ils ne
56
bénéficient donc pas de commentaires ou de réponses verbales à leurs observations et aux questions qu’ils se posent.
9% Visite libre Visite guidée 91%
Figure 16 : Proportion des types de visites effectuées au ZNA (N=205) L’appréciation des enquêtés qui ont effectué une visite guidée portent sur leur satisfaction de la qualité de cet accompagnement. La majorité des enquêtés effectuant une visite guidée, se dit être très satisfaite. En ce qui concerne les visites libres, l’appréciation portait sur la qualité des panneaux d’indication de chemin et de présentation des animaux. Les réponses les plus répétées par ordre décroissant sont « satisfaisant », « assez
satisfaisant »
et
« très
satisfaisant ».
Les
réponses
« insatisfaisant » et « très insatisfaisant » sont les moins enregistrés (figure 17).
7 4 5
Visite guidée (n=19)
Très satisfaisant
0
Assez satisfaisant
3
Satisfaisant 43
Insatisfaisant
49 Visite libre (n=183)
60
Très insatisfaisant
19
12
Figure 17 : Appréciation de la qualité des types de visite La note moyenne sur 5, attribuée aux visites guidées est de 3,63±1,42 tandis que celle attribuée aux visites libres est de 3,5±1,15.
57
Par ailleurs, nous avons voulu savoir comment les visiteurs apprécient les tarifs de l’accès au ZNA. Nous nous sommes rendu compte que 77% des visiteurs trouvent les montants des tickets d’entrée au ZNA raisonnable tandis que 13% des visiteurs estiment que ces montants sont dérisoires et 10% les jugent excessifs (figure 18).
13% 10% Excessif Raisonnable Dérisoire
77% . Figure 18 : Appréciation du tarif d'entrée au ZNA (N=205) Malgré l’affichage de consignes de sécurité sur quelques panneaux à l’entrée du ZNA, nous nous sommes rendus compte que les visiteurs ne respectent pas ces consignes interdisant de « toucher » et « nourrir » les animaux. En questionnant les visiteurs, pour savoir ce qu’ils avaient pu faire au cours de leur visite, nous avons obtenu les résultats de la figure 20.
23% 16% 28% 12%
49%
Avoir vu toutes les espèces annoncées Aucune des réponses présentées Toucher au moins un animal Nourrir au moins un animal
Figure 19: Actes posés durant la visite (N=230) Au total, 28% des réponses données montrent que les visiteurs ne respectent pas les interdits. Ce pourcentage est obtenu par la somme des 16 et 12% de réponses 58
désignant respectivement les pourcentages de réponses déclarant avoir touché et nourri au moins un animal.
L’attractivité du ZNA peut être perçue par l’envie que chaque visiteur a de revisiter ou non le zoo au terme de sa visite. Ainsi, la figure 20 présente les proportions de visiteurs désirant revisiter le ZNA après avoir fini leur visite.
12%
Oui Non
88%
Figure 20 : Proportion des visiteurs désirant revisiter le ZNA (N=205) Au terme de leur visite du zoo, 12% des enquêtés déclarent qu’ils ne visiteraient plus le ZNA. Mais les 88% autres enquêtés disent qu’ils envisagent revisiter le ZNA prochainement. Soulignons que certains enquêtés ont signifié qu’ils visitaient couramment le zoo. La figure 21 présente la proportion de visiteurs qui voudrait contribuer au pensionnat des animaux du ZNA en les parrainant.
59
2%
Oui 39%
Eventuellement Non Sans réponse
55%
4% Figure 21 : Intérêt des visiteurs pour le parrainage des animaux (N=205) Bien que 55% des visiteurs disent ne pas être intéressés par le parrainage d’un animal du zoo, 39% d’entre eux disent être intéressés à contribuer aux frais de pensionnat d’un animal ; 4% d’entre eux déclarent qu’en cas de disponibilité financière, ils y contribueraient et 2% des enquêtés ne se sont pas prononcés sur la question.
2.1.4.
Défis majeurs
2.1.4.1.
Programme de réhabilitation du ZNA
Le zoo a bénéficié d’un fond spécial du gouvernement de Côte d’Ivoire. Un montant de 600 millions a été déboursé pour les années 2013 et 2014. Ce montant est reparti en deux parts : 300 millions de francs CFA pour la réhabilitation du ZNA et 300 millions de francs CFA pour le renforcement des effectifs des animaux. Ainsi, des enclos d’animaux ainsi que des bâtiments ont été réhabilités (figure 22). En outre, il y a eu l’acquisition de certains équipements de transports et de travail.
60
Figure 22 : Une volière réhabilitée Le montant destiné au renforcement du cheptel devrait permettre l’achat, le transport ainsi que les frais des formalités pour l’acquisition d’espèces animales qui n’existent pas au zoo. A ce propos des échanges sont en cours avec d’autres établissements zoologiques, pour l’acquisition d’animaux. Ainsi, une partie de ce montant a été allouée à la construction d’un nouvel habitat pour des lions dont l’acquisition est en cours de négociations (figure 23).
Figure 23 : Nouvel enclos de lion en construction 61
L’acquisition par le ZNA d’un lion et deux lionnes (ou au moins un couple) était prévue pour le mois d’avril 2015. D’autres projets d’acquisition d’animaux sont en cours, il s’agit entre autre de zèbres et d’autruches. Le volet de renforcement des effectifs est encore en cours durant l’année 2015 ; il permettra de faire le pont avec le plan de développement du ZNA. Par ailleurs, pour accompagner ce programme, le gouvernement Suisse par l’intermédiaire de son ambassade en Côte d’Ivoire a fait don de la construction d’un habitat pour les mangoustes (figure 24).
Figure 24 : Sanctuaire des mangoustes offert par l'Etat Suisse Nous avons pu constater que la réhabilitation du zoo n’a pas été totale. L’on peut voir dans la figure 25, l’habitat des crocodiles nains qui n’a pas été réhabilité. Il en est de même pour l’aire ouverte qui sert d’habitat à l’éléphant et qui n’a bénéficié d’aucune amélioration.
62
Figure 25 : Habitat détérioré des crocodiles nains 2.1.4.2.
Conservation ex situ
Au titre de la conservation des espèces, le zoo entreprend de relever ce défi en commençant par la mise en place d’un programme de reproduction des Crocodiles. Ce programme porte sur l’espèce Faux gavial africain (Mecistops cataphractus). Le projet a été fait avec des moyens de bord. Les œufs sont récupérés des habitats (bassins) des animaux et mis dans des incubateurs de fortune (figure 26).
Figure 26 : Dispositif utilisé pour l'incubation des œufs
63
Après un premier essai en 2013 qui n’a pas porté de fruits étant donné que les petits obtenus n’ont pas survécu, le ZNA en est à son deuxième essai. En plus de la reproduction, le ZNA a depuis 2013 démarré un programme d’enrichissement du milieu. Ce programme consiste à insérer des éléments naturels dans les cages ou à faire des installations distractives pour les animaux.
Figure 27 : Cage bénéficiant de l'enrichissement du milieu 2.1.4.3.
Amélioration du volet éducatif
L’amélioration du volet éducatif du zoo est corrélée au programme de réhabilitation. En effet, l’un des bâtiments rénovés par le programme de réhabilitation du ZNA est dédié à l’éducation (figure 28).
Figure 28 : Image du bâtiment rénové 64
Une équipe a été spécialement mise sur pied et prépare un plan et des activités éducatifs à l’endroit des enfants. Cette équipe est constituée de volontaires, de membres de l’association Calao et de quelques agents contractuels. L’association Calao qui accompagne la direction du zoo a offert trois ordinateurs à l’équipe en charge de développer le volet éducatif du ZNA.
2.1.4.4.
Autres défis du ZNA
Globalement le ZNA doit faire face à de nombreux défis. Ceux que l’administration du ZNA, le personnel appuyé par les volontaires ainsi que les autorités de tutelle essaient de relever sont importants. Malgré cela, il reste d’autres problèmes tous aussi urgents : -
l’absence de textes officiels définissant clairement le statut et les attributions du ZNA ;
-
les violations récurrentes de l’intégrité du domaine du ZNA par les riverains ;
-
la vétusté et la détérioration de certaines barrières ou cage d’animaux et de la clôture du ZNA ;
-
le statut salarial des soigneurs constituant la majorité du personnel du ZNA.
2.1.5.
Perspectives de développement du ZNA
La direction du ZNA a élaboré un plan de développement du zoo qui devrait permettre de le voir muter de façon plus concrète en véritable parc zoologique (figure 29). Ce plan prévoit l’élargissement du domaine exploité pour les installations du zoo. Il doit y être construit de nouveaux habitats et des activités récréatives et éducatives devraient y être développées.
65
Figure 29 : Plaquette présentant le plan d’aménagement prévu Source : Zoo National d’Abidjan Parmi les innovations, figure la mise en place d’un « zoo pour enfant » avec des animaux domestiques inoffensifs Ce plan de développement est toujours en cours d’étude au niveau des institutions de tutelle. Nous n’avons pas eu accès au document présentant le projet. 2.2. Discussion 2.2.1.
Limites et difficultés rencontrées pour l’étude
L’étude était initialement prévue pour une durée de 30 jours mais au vu des contraintes de travail (difficulté à accéder à certaines informations, indisponibilité des responsables du ZNA que nous devrions interviewer), nous avons dû rallonger la durée de l’étude à 49 jours. L’une de nos principales contraintes était que la récolte d’informations s’est faite par une seule personne en un laps de temps relativement restreint. Ce qui a eu pour conséquence de perturber occasionnellement le respect stricto sensu de la méthode
66
de sélection des visiteurs. Ce fut le cas par exemple au cours des rendez-vous et des interviews et lorsque des opérations spéciales requéraient notre présence. Nous n’avons pas eu accès à des documents qui nous auraient permis d’approfondir certains points de notre étude, en l’occurrence, les taux de fréquentations du zoo, les états financiers, les projets en cours d’exécution ou de préparation (projet éducatif et plan de développent du ZNA…). 2.2.2.
Gestion technico-économique du ZNA
2.2.2.1.
Aspects zoologiques
Contrairement aux observations faites en juillet 2013 au Jardin Zoo-Botanique de Mvog-betsi au Cameroun, où la population animale la plus importante était celle des mammifères (47,67% des effectifs d’animaux), suivie de celle des reptiles (31,61%) et des oiseaux (20,73%) (Kanga, 2014), au ZNA les reptiles sont les animaux les plus nombreux et il y existe des espèces de poissons. Les conditions souvent inappropriées d’hébergement des animaux du ZNA s’expliqueraient par le fait que l’aménagement du ZNA n’a pas connu de grande évolution depuis sa création et son ouverture au grand public. Contrairement à la tendance normative observée dans les zoos, la plupart des pensionnaires du ZNA vivent dans des cages. Cette utilisation des cages a été abandonnée dans plusieurs zoos afin de réduire les stéréotypes dus au stress de la captivité. Pour réduire le stress des animaux vivant en cage, le ZNA procède de temps en temps à un enrichissement du milieu. Bien que des efforts soient faits pour que l’alimentation des animaux du ZNA s’apparente au mieux à celle de leurs congénères en liberté, l’alimentation de certaines espèces comme les rapaces du ZNA est peu variée. Cela s’expliquerait par le fait que les rations données aux animaux sont dépendantes de la qualité et la quantité des aliments disponibles sur le marché. L’ajout de « compléments » au régime courant serait pour répondre au souci de couvrir certains déficits en éléments nutritionnels mais également de permettre de varier l’alimentation des animaux. 67
2.2.2.2.
Aspects humains
Le personnel du zoo s’avère être en grande partie composé de contractuels alors que l’établissement est étatique. Cela est d’autant plus intriguant du fait que certains d’entre eux sont sous contrat depuis plusieurs années et auraient dû bénéficier de révisions de leur statut et de leur salaire. Ce paradoxe prête à croire que le ZNA ne serait pas une priorité pour l’Etat de Côte d’Ivoire. Le fait que les soigneurs n’aient pas de qualifications préalables avant leur embauche est dû à l’absence de structures de formation pour ce type de profession en Côte d’Ivoire. La remarquable présence de volontaires est due à l’intérêt qu’ils portent aux animaux. Cependant, il s’agit surtout d’occidentaux. Cela amène à se demander si les ivoiriens ou africains ne sont pas assez sensibles au sort du zoo ou s’ils manquent simplement d’information sur les possibilités d’interventions en tant que volontaires. Le rôle joué par une stagiaire du Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire en 2011 dans la reprise de l’alimentation des animaux du zoo après les conflits militaires mérite d’être souligné. Cet exemple montre en effet qu’il y des personnes ressources en Côte d’Ivoire qui pourraient s’approcher du zoo pour apporter leur contribution à son amélioration. 2.2.2.3.
Aspects économiques
Les lignes budgétaires ainsi que les montants auxquels nous avons eu accès nous semblent peu crédibles. Les montants pourraient éventuellement ne pas refléter la réalité des dépenses en ce sens qu’il s’agit d’un budget et que les dépenses budgétisées sont soldées par le Trésor Public aux fournisseurs et aux entreprises réalisant des services extérieurs. L’absence de rapports financiers nous conforte dans cette position. L'existence d'une ligne budgétaire dédiée au cheptel traduirait peut-être la volonté de la direction et sa tutelle de renouveler ou accroitre les effectifs et espèces d'animaux dont dispose le zoo. Mais cette volonté nous semble inappropriée vu l'état des habitats du zoo qui sont plus ou moins exigus et dont quelques-uns sont détériorés.
68
"L'achat de matériel, mobilier, fourniture et consommable" a le montant budgétaire le plus élevé. Plus élevé même que le budget dégagé pour l'achat d'aliments ou encore au soin des animaux à travers l'achat de matériels et produits médicaux vétérinaires. Cela est discutable surtout que le centre d'intérêt premier du zoo est ses pensionnaires et que l'alimentation et les soins sont des déterminants majeurs de la survie des animaux dans le zoo. Toutefois cela s’expliquerait par le fait que le zoo soit dans une dynamique d’extension ce qui justifierait le besoin en divers équipements. Les montants alloués aux rémunérations de prestations et services extérieures sont supérieurs à ceux des rémunérations et frais annexes du personnel contractuel. On pourrait en déduire que le zoo à un besoin supplémentaire en personnel de qualifications diverses. Le fait que les fonds ne soient pas à la portée immédiate de la direction du ZNA pourrait expliquer pourquoi malgré l'existence d'une ligne budgétaire destinée aux "frais d'entretien, de maintenance et de réparation des mobiliers et matériels", il n'y a pas de réaction rapide à certaines difficultés qui se posent au quotidien au zoo comme par exemple des dommages au niveau de la clôture du zoo. 2.2.3.
Gestion sanitaire
La fréquence des pathologies observées s’expliquerait par le mode d’aménagement et de gestion des animaux même du zoo. Les combats entre congénères seraient dus à des problèmes de densité et à la composition même des groupes sociaux. En effet dans certains groupes sociaux, les animaux se battent soit pour grimper dans la hiérarchie de leur groupe ou devenir le dominant, soit pour s’accoupler aux femelles en chaleur comme le décrit Tutin dans ces travaux sur les primates (Tutin, 2000). Le faible taux de prophylaxie vaccinale des animaux du ZNA s’expliquerait en partie par le fait qu’il n’y ait pas de vaccins commercialisés spécifiques aux espèces présentes dans les zoos comme le signale Petit dans ses observations faites en France (Petit, 2008). Néanmoins ce manque de prévention pourrait s’avérer être dévastateur en cas d’apparition d’une pathologie contagieuse dans le ZNA. 69
La vaccination des quelques animaux serait due au fait qu’ils appartenaient à des propriétaires privés qui avaient pris le soin d’effectuer la vaccination contre la rage, vu que les animaux résidaient au sein de leur famille. 2.2.4.
Point de vue et comportement des visiteurs
La composition de notre échantillon démontre bien que le zoo est une attraction qui n’est pas restreinte à une catégorie socioprofessionnelle de personnes ou d’une classe d’âge. Cette attractivité du ZNA est encore démontrée par le fait que pas moins de 88% de notre échantillon a déclaré vouloir revisiter le ZNA prochainement. La principale raison qui les motive à visiter le ZNA est la découverte des animaux. Cela s’expliquerait d’une part par le fait que les adultes veuillent faire découvrir les espèces animales qui font rêver les enfants. Selon un rapport retranscrit par Prescott, les enfants joueraient un rôle prépondérant en incitant les visites au jardin zoologique du Québec dans respectivement 29% et 41% des cas lors d’une première et d’une seconde visite (Prescott, 1981). D’autre part, l’on pourrait penser que les animaux ne finissent pas d’émerveiller l’homme qui ne se lasse pas de vouloir se rapprocher d’une certaine façon d’eux. L’absence de véritables guides expliquerait pourquoi la majorité des visites effectuées sont libres. Tout de même, il semble que les visiteurs au-delà d’un accompagnateur qui répondrait à leurs questions, préfèreraient pouvoir trainer à leur rythme sur le parcours ou ne seraient pas à leur première visite du zoo. L’appréciation du tarif de l’entrée est sujette à deux types de raisonnement. D’un côté, il y a ceux qui essaient de faire la balance entre les prix des tickets d’entrée et les charges d’entretien du zoo. Ceux-ci finissaient par estimer que les prix des tickets d’entrée étaient dérisoires. De l’autre côté, il y a ceux qui évaluent les prix des tickets d’entrée par rapport aux services proposés (quantité et variété d’animaux et d’espèces présentées), ces derniers répondaient que les prix des tickets étaient excessifs. Ainsi, ils ajoutaient des commentaires tels que : « Il n’y a même pas beaucoup d’animaux et on paie cher» ou encore « Avant, c’était moins cher ». Pourtant, il semble que les tarifs employés sont restés inchangés depuis l’ouverture du zoo. La forte proportion des gens
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qui déclarent que les prix sont raisonnables s’expliquerait peut-être par le fait que les enquêtés pensaient que leur réponse induirait une modification des prix. Le non-respect des consignes de sécurité est probablement dû à l’envie des visiteurs d’interagir avec les animaux ou alors il s’agit pour les visiteurs d’essayer de forcer l’animal à se mouvoir. En effet quelques soigneurs ont eu à nous relater qu’il était courant de surprendre des visiteurs qui lançaient divers objets aux animaux. La note attribuée à l’entretien général du ZNA par les visiteurs est de 3,28±1,13 sur 5, permet de dire que les visiteurs sont satisfaits dans l’ensemble. Cela est dû à l’entretien régulier des espaces mais également au travail fourni par le service de santé et alimentation du ZNA. En comparant les notes attribuées aux visites guidées (3,63±1,42) et libres (3,5±1,15), l’on ne peut pas désigner lequel de ces types de visites serait le meilleur. Peut-être estce parce que les panneaux d’indication et de présentation des animaux arrivent en partie à remplacer l’apport des guides. Au cours d’une visite libre, le visiteur a plus d’autonomie et peut se soustraire aux éventuelles contraintes de la visite guidée (Deshayes, 2001). Encadrer les visites par la présence d’un guide pourrait tout de même être bénéfique pour contrôler les écarts de comportement des visiteurs envers les animaux mais également pour éduquer au mieux ceux-ci. 2.2.5.
Défis
L'exécution du programme d’élevage de Faux gavials africains, est une très belle initiative. En effet, malgré le peu de moyens dont disposait le ZNA pour ce projet, il a réussi à avoir un résultat positif avec l’éclosion des œufs récoltés. Cela serait éventuellement dû à « l’expérience » présumée du ZNA qui avait à son actif un centre d’éclosion et de reproduction de crocodiles. La récolte des œufs pour une incubation externe à l’environnement des crocodiliens, employé au ZNA, est reconnue pour avoir de bons résultats (Ross et Godshalk, 1994). Les efforts d’enrichissement du milieu rentreraient dans le cadre l’amélioration du bienêtre des animaux. L’enrichissement du milieu de vie des animaux fait partie des
71
obligations pour l’obtention de l’accréditation de l’AZA. Par ailleurs, l’enrichissement du milieu est pratiqué dans plusieurs zoos (Delfour, 2010;Maple et Perdue, 2013). En ce qui concerne le volet éducatif, bien que nous n’ayons pas pu consulter les documents y afférents, ni participer à une réunion de l’équipe en charge des réflexions sur le plan ainsi que le programme d’activités éducatives, nous trouvons que la mise en place de cette équipe éducative est déjà une avancée. Les études de Chamove et collaborateurs ont montré que les animaux des établissements zoologiques, particulièrement les primates, subissaient des modifications de leur comportement dues en partie à la présence des visiteurs (Chamove et al, 1988). Il est donc opportun de mettre en place un plan d’apprentissage correctif et complémentaire à ce que pourraient déduire les visiteurs à la simple vue des animaux. En effet, Les visiteurs déduisent à partir des comportements stéréotypés qu’ils voient le comportement typique de l’animal alors que dans le milieu naturel, il n’en est rien. Les animaux du zoo subissent juste des déformations de leur comportement ou de leur habitude alimentaire à cause de la captivité. 2.2.6.
Perspectives
La direction du ZNA pense à la croissance de l’établissement. Cela serait une réalité si le plan de développement qu’elle a érigé était adopté par l’Etat. Au vu de la mobilisation entreprise pour le programme de réhabilitation du ZNA, nous pensons qu’il y a un réel intérêt de l’Etat pour le ZNA. Il ne serait donc pas étonnant que le plan de développement soit validé et financé par l’Etat ivoirien. Tout de même la réalisation d’un plan de développement de cette envergure nécessiterait quelques préalables qui ne sont pas encore réunis. Les difficultés que nous avons pu voir ainsi que la lenteur de la direction et de la tutelle à régler certains problèmes pressants (détérioration de certaines cages, réhabilitation de la clôture du ZNA, occupation du domaine du zoo par les riverains et même certains conflits fonciers), nous laissent perplexe. Par ailleurs, il semble inopportun d’augmenter le nombre d’espèces du ZNA sans réel investissement pour leurs conditions de pensionnat.
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Chapitre 3 :
RECOMMANDATIONS
3.1. A l’endroit de l’Etat de Côte d’Ivoire A l’Etat ivoirien, nous recommandons de : -
rééditer les documents officiels portant création, attributions et fonctionnement du ZNA ;
-
réviser le « statut salarial » des soigneurs qui sont sous des contrats inchangés depuis plusieurs années déjà pour certains, surtout qu’ils représentent la majorité des employés du ZNA ;
-
augmenter substantiellement le budget de fonctionnement du ZNA ou à défaut, il serait convenable qu’il penche pour une cogérance de ladite structure avec une entité privée (personne/entreprise) comme c’est le cas dans les partenariats public-privé ;
-
accompagner (techniquement et financièrement) la direction du ZNA dans l’exécution des recommandations que nous avons faites à leur endroit.
Aussi, il serait intéressant que l’organe de tutelle (le Cabinet du Ministère des Eaux et Forêts) favorise la collaboration entre le ZNA et toute autre institution de l’Etat susceptible de rehausser son image et son attractivité (la télévision nationale, les musées et les jardins botaniques nationaux et les institutions de recherche). 3.2. A l’endroit de la direction et du personnel du ZNA 3.2.1.
A l’endroit de la direction du ZNA
Nous recommandons à la direction du ZNA de : -
renforcer la sécurité au sein du ZNA notamment en réparant au préalable les clôtures détériorées des habitats d’animaux ainsi que la clôture du zoo ;
-
organiser un programme de formation pour ses agents (soigneurs) afin que ceuxci puissent avoir un bon niveau et une expertise dans l’exécution de leurs tâches ;
-
procéder aux démarches pour l’inscription du ZNA dans les associations internationales telles que la PAAZAB et la WAZA ;
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-
entreprendre les procédures pour obtenir l’accréditation de la PAAZAB afin de permettre au ZNA d’avoir de la notoriété et de répondre aux exigences internationales de qualité dans le domaine ;
-
mettre en place des programmes attractifs qui susciteront l’intérêt du public pour la faune et sa conservation ; par exemple le parrainage des animaux par des individus, des associations ou des entreprises. 3.2.2.
A l’endroit du personnel du ZNA
Au personnel du ZNA, nous suggérons en plus des efforts déjà fournis de : -
passer beaucoup plus de temps à proximité des habitats pour éventuellement dissuader les visiteurs de nourrir ou toucher les animaux et fournir accessoirement quelques informations sur ceux-ci ;
-
signaler expressément au service de santé vétérinaire du zoo, toutes suspicions de maladies ou toute modification quelconque du comportement ou de l’aspect chez l’un des animaux qu’ils pourraient observer. 3.3. A l’endroit des visiteurs
Aux visiteurs, nous recommanderons de : -
respecter scrupuleusement les consignes du ZNA qui consistent àne pas nourrir et/ou toucher les animaux ;
-
éviter tout comportement imprudent dans l’enceinte du ZNA tel que traverser les barrières de sécurité ou s’assoir au rebord des (habitats à) bassins ;
-
ne pas perturber ou exciter les animaux durant leur visite. 3.4. A l’endroit des institutions internationales
Nous suggérons aux institutions internationales telles que la PAAZAB, la WAZA et l’UICN de fournir leur expertise et d’accompagner le ZNA pour qu’il s’aligne aux exigences internationales en termes de bien-être animal, de conservation et d’éducation.
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CONCLUSION L’urgence d’une réaction efficace aux maux qui menacent la biodiversité a amené les zoos à se transformer en de réels centres de conservation. Les missions des zoos se sont largement étendues du simple divertissement du public à de la recherche, de l’éducation et la conservation des espèces (Maple, McManamon et Stevens, 1995). Les activités des zoos se sont étroitement développées avec des programmes d’élevage et de réintroduction des espèces, de recherche sur divers axes de la conservation comme l’enrichissement du milieu, les pathologies, la physiologie de la reproduction, etc. En Côte d’Ivoire, le Zoo National d’Abidjan qui devait servir de centre pilote pour les activités de conservation dans le pays a subi de fortes dégradations avant sa réhabilitation partielle par l’Etat (Côte d'Ivoire, 2013). L’absence de toute étude sur le ZNA, plus précisément sur sa gestion et la perception qu’en ont les visiteurs, nous a conduit à y mener nos travaux de thèse. L’objectif de notre étude était de faire une description et une analyse de la gestion technico-économique et sanitaire du Zoo National d’Abidjan, de ses défis et de ses perspectives. Plus spécifiquement, il s’agissait pour nous de : -
faire l’état des lieux de la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA ;
-
sonder les visiteurs du zoo sur la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA ;
-
examiner les défis et les actions entreprises face à ceux-ci au sein du zoo ;
-
étudier les perspectives d’amélioration du Zoo National d’Abidjan.
Notre étude s’est déroulée en 49 jours du 22 septembre au 9 novembre 2014. Nous avons exploré des documents, interviewé trois responsables du ZNA, enquêté auprès de 205 visiteurs et fait des observations de terrain. L’étude révèle que la gestion technico-économique et sanitaire du ZNA est en deçà des normes souhaitées. A la date du 3 novembre 2014, la faune du ZNA se compose d’au moins 48 espèces avec 262 animaux parmi lesquels des animaux menacés d’extinction. Il s’agit de 75 75
spécimens appartenant à neuf espèces menacées et de quatre spécimens appartenant à trois espèces quasi menacées. Le zoo dispose de 65 habitats dont 36 cages, pas tous adaptés pour accueillir des animaux et permettre un travail peu risqué du personnel. L’alimentation
des
animaux
bénéficie
d’un
soin
particulier
avec
des
approvisionnements chez des fournisseurs mais également par prélèvement dans le milieu naturel et achats dans les marchés locaux. Des réserves d’aliments relativement bien conservés sont faites en plus des dons plus ou moins irréguliers d’aliments perçus par le ZNA. Le personnel du zoo se compose majoritairement de contractuels (au nombre de 29) mais également de fonctionnaires (au nombre de 8) et d’un missionnaire. On note la présence régulière de bénévoles (une dizaine en tout) qui contribuent aux différents travaux. Le budget de dotation de 2014 s’élèverait à 137 843 300 francs CFA et aurait été exécuté à 80%. Le ZNA est entièrement financé par l’Etat de Côte d’Ivoire. Les recettes des tickets d’entrée sont reversées à la régie du ministère de tutelle du ZNA pour le compte de l’Etat. Il y a un suivi sanitaire des animaux du ZNA par un vétérinaire mais pas de couverture vaccinale à l’exception de quelques animaux donnés au zoo et vaccinés. Il y a tout de même un programme prophylactique de déparasitage et un dispositif de prophylaxie sanitaire comprenant la mise en quarantaine, la désinfection et la destruction des cadavres. Les principales pathologies observées au ZNA sont les plaies, les parasitoses digestives et des diarrhées causant des mortalités. Les visiteurs du ZNA se composent de toutes les tranches d’âge et les catégories professionnelles. Ils viennent principalement pour « découvrir les animaux » (51%), mais également pour le « loisir et/ou la détente » (35%). Ils sont globalement satisfaits de l’entretien des lieux (3,34±1,19 sur 5), de l’entretien des animaux (3,22±1,08 sur 5) et des visites qu’ils réalisent au zoo. Soulignons que
76
91% des visites sont libres. Les tarifs des tickets d’entrée sont jugés raisonnables par 77% des visiteurs. Les visiteurs ne respectent pas les consignes de sécurité interdisant de toucher ou nourrir les animaux. Le ZNA fait face à des défis de plusieurs ordres et a du mal à tous les relever. La direction du zoo, sa tutelle ainsi que ses partenaires ont procédé à la réhabilitation partielle des habitats et des bâtiments et à l’acquisition de quelques équipements de gestion. Un projet d’élevage d’espèces menacées a démarré avec le Faux gavial africain (Mecistops cataphractus) et un programme d’activités éducatives est en cours de réalisation. Mais d’autres chantiers restent sans suite comme par exemple le statut salarial des soigneurs. Nous n’avons pas pu nous faire une idée de la faisabilité des perspectives d’exploitation du ZNA. Ces perspectives se résument dans le plan de développement du zoo qui est en incubation auprès des instances de tutelle du ZNA. Nous n’avons pas pu avoir accès à suffisamment d’éléments critiques qui nous auraient permis de conclure. Au vu de nos résultats, nous avons dressé une liste de recommandations à l’endroit de l’Etat ivoirien, de la direction et du personnel du ZNA, des visiteurs ainsi que des institutions internationales. Ces recommandations s’axent autour de la réédition des documents officiels portant création, attributions et fonctionnement du ZNA, la révision du statut salarial (contrat de travail) des soigneurs du zoo, l’inscription et l’accréditation du ZNA dans les associations internationales de zoos, l’accroissement de l’attention pour les animaux, le respect du bien-être des animaux et des consignes de sécurité. La mise en application de ces recommandations devrait relever le niveau de la gestion technico-économique et améliorer la prise en charge sanitaire des animaux.
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Fund). [en ligne]. Accès Internet: http://wwf.panda.org/who_we_are/organization/ (page consulté le 02/05/2015).
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ANNEXES
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Annexe 1 : LISTE DE DOCUMENTS DEMANDES Dans le cadre de l’exécution de notre thèse, nous aurons besoin des documents cidessous comme données à exploiter dans la seconde partie de nos travaux. Nous rappelons que notre sujet de thèse s’intitule : « Gestion technico économique et sanitaire du Zoo National d’Abidjan : état des lieux, défis et perspectives » et a reçu un accord de principe de la direction du Zoo National d’Abidjan. Nom du document demandé Décret de création du Zoo National d’Abidjan Document de présentation du ZNA Organigramme/structur ation et fonctionnement du ZNA Plan du ZNA Liste présentant le personnel (statut, fonction, état de service…) Taux mensuels de visite janv. 2013 à oct. 2014 Taux journaliers de visite durant la période du 29 sept. au 3 nov. Budgets des années 2013 et 2014 Bilan financier de l’année 2013 Projet de réhabilitation du ZNA Liste des animaux du ZNA (espèces, nombre, sexage, statut) Fiches de suivi sanitaire du ZNA Programme d’Alimentation Inventaire des matériels Documents de présentation des
Réponse/ Disponibilité
Date de retrait
Consignes et observations
Projets en cours et en perspective … Tous documents pouvant contribuer à fournir un maximum d’informations sur le ZNA *Tableau à faire remplir par le Directeur du ZNA. La page doit porter le cachet de ce dernier.
Annexe 2 : GUIDE D’ENTRETIEN Dans le cadre de l’étude portant sur la gestion technico-économique et sanitaire du Zoo National d’Abidjan ; Nous avons pu nous entretenir avec Mme/ M _____________________ qui occupe la fonction de ____________________ au sein du Zoo National d’Abidjan depuis __________. Grille d’entretien Questions de recherches
Généralités
Comment se fait la gestion technicoéconomique et
Questions principales
Questions secondaires
Eléments recherchés Motivations de la création du ZNA ; Quels sont les Textes portants évènements/motivations création du ZNA ; ayant conduit à la Objectifs et création du ZNA ? missions ; Date de création du Zoo ; Historique du zoo ; Superficie ; Localisation Nombre d’espèces Pouvez-vous faire une et de présentation pensionnaires ; Pouvez-vous nous signalétique du ZNA ? Nombre de présenter le Zoo visiteurs/an National Association ou d’Abidjan ? structures affiliés Inventaire des animaux/espèces Pouvez-vous nous Sexage parler des animaux de Statut de votre zoo ? conservation UICN Comment gérez-vous Surpopulation vos populations Approvisionnement animales ? Programme Comment gérez-vous alimentaire l’alimentation de vos Qualité de animaux ? l’alimentation Quels sont les Effectifs Quels sont les moyens moyens technico Catégories, humains dont vous économique dont qualifications et disposez ? Comment dispose votre attributs des les exploitez- vous? structure ? employés
sanitaire du zoo ?
Quels sont les défis auxquels fait face le zoo ?
Quels sont les moyens financiers dont vous disposez ? Comment les gérez-vous ?
Budget de fonctionnement ; Source de financement ; Partenaires
Quels sont les moyens matériels dont vous disposez ? Comment les exploitez-vous ?
Inventaire du matériel de bureau, techniques
Comment réalisez-vous le suivi sanitaire de vos pensionnaires ?
Qui effectue le suivi sanitaire de vos animaux ? En quoi consiste ce suivi sanitaire ?
Vaccins Déparasitage Soin Quarantaine Natalité Mortalité (taux, cause, gestion des cadavres)
Arrivez-vous à atteindre vos objectifs de création ?
Comment vous y prenez-vous ? Quels sont vos limites ? Répondez-vous aux attentes des visiteurs ?
Pouvez-vous nous parler des programmes/ Avez-vous des projets projets dont en cours d’exécutions ? bénéficie A quoi répondent-ils actuellement le ZNA ?
Quels sont les contraintes auxquels vous faites face ?
Quelles sont les perspectives d’exploitation du zoo ?
De quels genres sont vos contraintes ? Répondez-vous aux exigences internationales des zoos ? Vous êtes-vous adaptez à l’air de l’internet ? Quels sont les projets en cours de préparation ? Quelles sont vos ambitions personnelles pour la gestion du zoo ? De quel moyen pensezvous mobilisé pour y arriver ?
Contraintes Solutions entreprises et résultats obtenus
Projets à monter Ambitions Moyens
Annexe 3 :
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
F
idèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire; D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure.
LE (LA ) CANDIDAT (E)
vu
vu
LE PROFESSEUR RESPONSABLE DE L 'ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
LE DIRECTEUR GENERAL DE L'ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
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LE DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE L 'UNVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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LE PRESIDENT DU JURY
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VU ET PERMIS D'IMPRIMER _ _ _ _ __ _ _ DAKA R L E._ _ _ _ _
LE RECTEUR, PRESIDENT DE L 'ASSEMBLEE DE L 'UNIVERSITE CHEIKH ANT A DIOP DE DAKAR
GESTION TECHNICO-ECONOMIQUE ET SANITAIRE DU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN : ETAT DES LIEUX, DEFIS ET PERSPECTIVES RESUME L’objectif de notre étude était de faire une description et une analyse de la gestion technico-économique et sanitaire du Zoo National d’Abidjan (ZNA), de ses défis et de ses perspectives. L’étude s’est déroulée du 22 septembre au 9 novembre 2014. Nous avons exploré des documents, interviewé trois responsables du ZNA, enquêté auprès de 205 visiteurs et fait des observations de terrain. La gestion technico-économique et sanitaire du ZNA est en deçà des normes avec 65 habitats pas tous adaptés pour accueillir des animaux et permettre un travail peu risqué du personnel. Le personnel du zoo se compose de 29 contractuels, huit fonctionnaires et d’un missionnaire, aidés dans leur tâche par une dizaine de bénévoles. Ils ont la gestion de 262 animaux pour au moins 48 espèces dont neuf menacées et trois quasi menacées. Le Zoo National d’Abidjan est entièrement financé par l’Etat mais enregistre des contributions non négligeables essentiellement en nature, de ses partenaires. Il y a un suivi sanitaire passif des animaux du ZNA par un vétérinaire. Les visiteurs du ZNA se composent de toutes les catégories professionnelles et les tranches d’âge. Ils viennent principalement pour « découvrir les animaux » (51%) et bien qu’ils soient globalement satisfaits de la gestion du ZNA, des efforts restent à faire pour motiver les 12% d’entre eux qui n’envisagent plus revisiter le zoo. Le ZNA fait face à des défis de plusieurs ordres (réhabilitation des infrastructures, conservation des animaux, éducation du public…) et a du mal à tous les relever. Des perspectives d’exploitation du ZNA à travers un plan de développement, sont en incubation et pourraient voir le jour. Des recommandations ont été formulées pour relever le niveau de la gestion technico-économique et améliorer la prise en charge sanitaire des animaux. Mots clés : Gestion, Zoo, Biodiversité, Conservation ex-situ, Zoo National d’Abidjan
TECHNICAL, ECONOMIC AND HEALTH MANAGEMENT OF “ZOO NATIONAL D’ABIDJAN” : SITUATION, CHALLENGES AND PROSPECTS ABSTRACT The goal of our study was to describe and analyze the technical, economic and health management of the “Zoo National d’Abidjan (ZNA)”, its challenges and its future perspectives. The study took place from September 22nd to November 9th of 2014. We explored documents, interviewed three officials of ZNA, surveyed 205 visitors and made several field observations. The technical, economic and health management of ZNA is below standards with 65 habitats many of which are not suitable to accommodate animals and allow a safe work environment for the staff. The zoo staff members consist of 29 contractors, eight officers and a missionary. They are assisted in their tasks by a dozen of volunteers. They manage 262 animals for at least 48 species including 9 threatened species and 3 species on the verge of extinction. The “Zoo National d’Abidjan” is fully funded by the government but also registers a significant support via donations which are mainly non-monetary from its partners. There is a basic health monitoring of the animals of the ZNA by a veterinarian. Visitors to the ZNA consist of all professional groups and age groups. They come mainly to "discover the animals" (51%) and although they are generally satisfied with the management of the ZNA, efforts are still needed to encourage 12% of them to visit the zoo again. The ZNA faces challenges of several kinds (infrastructure rehabilitation, animal conservation, public education ...) and is struggling to face them all. Future perspectives for the ZNA through development plans are incubating and are likely to emerge. Recommendations were made to raise the technical and economic management and take better care of the animals’ health.
Keywords : Management, Zoo, Biodiversity, Ex-situ conservation, Zoo National d’Abidjan
Auteur/Author : OYETOLA Wilfried Délé Adresse/Address : 17 BP 434 Abidjan 17 Email: oyetolaw@yahoo.fr Contact: 00221 77 735 51 45
Annexe 4 :
Eléphante CAN du ZNA
Jeune Chimpanzé du ZNA
Bébés crocodiles dans le bassin nurserie de fortune, ZNA