UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR -------------------------------------------ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
ANNEE 2015
N°: 29
Evaluation des performances zootechniques des bovins métis de première (F1) et de deuxième génération (F2) dans les élevages semi-intensifs de la région de Louga (Sénégal)
THESE Présentée et soutenue publiquement le vendredi 31 Juillet 2015 à 9 heures devant la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Ontologie de Dakar pour obtenir le Grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par
Moussa WANE Né le 28 Septembre 1988 à Diohine (SENEGAL)
Jury Président :
M. Guata Yoro SY Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Directeur et M. Alain Richi KAMGA WALADJO Rapporteur de thèse : Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar Membre :
M. Papa El Hassane DIOP Professeur à l’EISMV de Dakar
Au nom d ’ALLAH, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux !
« La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quel qu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et a ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs, d’accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux! ».
Coran ; Sourate Al-Baqarah verset 177
Mahatma GANDHI (1869/1948) : « Je voulais mieux connaitre la vie de celui qui aujourd’hui détient indiscutablement les cœurs de millions d’êtres humains. Je suis désormais plus que jamais convaincu que ce n’était pas l’épée qui créait une place pour l’Islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie. C’est cette grande humilité, cet altruisme du Prophète (SAW), l’égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévolution intense à ses amis et adeptes, son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en DIEU et en sa propre mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès, et lui permirent de surmonter les problèmes ». Extrait du journal ‘’Young India’’ cité dans ‘’The Light’’, Lahare, 16/06/1924
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DEDICACES Je dédie ce travail : A ALLAH, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ; Qui nous a créés à partir du néant et Qui ensuite nous a dotés d’une force et d’une forme parfaite sans l’aide de qui que ce soit. Nous nous refugions auprès de Lui contre Satan ; Au Prophète Muhammad (SAW), que la bénédiction d’ALLAH soit sur Lui, sa famille, ses compagnons et tous ceux qui Le suivent sur le Droit Chemin jusqu’au jour de la Résurrection. Amine ! ; A notre chère patrie, le SENEGAL, Pays de la TERANGA ; A Alassane WANE et Binetou BOUSSO : Papa et Maman, voici un résultat de vos énormes sacrifices pour notre réussite. Qu’ALLAH vous accorde la santé et la longévité pour que vous puissiez bénéficier des fruits de vos sacrifices et que vous puissiez l’invoquer pour nous ; A mes grands frères et à leurs épouses: Abdourahmane (Amy YATT et Fatou DIOUF), Oumar (Hapsa WANE), Thidiane (Hawly DIALLO), Aboubacry (Bineta TENDENG) et Aliou (Hawa Bâ) ; pour le soutien constant ; A mes petits frères : Ousmane et Youssou ; A mes neveux et nièces : Bineta Diouma, Alassane, Mariame Anaîs, Mouhamad, Ibrahima. Papa Moussa vous aime beaucoup et Puisse ce travail vous porter inspiration ; A El Hadj Adama WANE et famille : grand merci pour tout le soutien que vous avez toujours apporté à notre famille ; A Mamadou WANE et famille : merci pour tout ; A Amadou KA, Amadou WANE, Hamath WANE, Oumar SALL, Siradji WANE, Ibrahima WANE merci infiniment pour le soutien et les conseils ; A ma future épouse ! A tous les Enseignants qui m’ont transmis du savoir depuis l’école primaire jusqu’à l’EISMV de Dakar. Ce travail est le vôtre.
Que Dieu le Tout Puissant nous bénisse tous. Amine !!!!!
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REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements à : A ALLAH, Le TOUT PUISSANT et à Son Noble PROPHETE Muhammad (SAW) ; A notre chère patrie le Sénégal : c’est grâce à Toi que j’ai pu réaliser ma vocation. Je ne saurais te remercier, je ne peux que prier à ALLAH pour que la PAIX règne dans ce beau pays à jamais. Puisse ALLAH me permettre de te servir avec dignité, humilité et honnêteté intellectuelle ; Au Professeur Louis Joseph PANGUI, Directeur Général de l’EISMV ; Au Professeur Papa El Hassane DIOP, pour tout le soutien que vous m’avez apporté tout au long de ma formation à l’EISMV de Dakar ; Au Professeur Alain Richi KAMGA WALADJO, pour la confiance, la générosité et les conseils ; Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, notre Professeur Accompagnateur ; Au parrain de la 42ème promotion, le Professeur François Adébayo ABIOLA ; Au Docteur Khalifa Babacar SYLLA, pour le soutien ; Au Docteur Miguiri KALANDI, pour les conseils et les encouragements ; Au Docteur Mame Nahé DIOUF, pour les conseils et les encouragements ; A Monsieur Théophraste LAFIA, pour la considération et les conseils ; A Monsieur Cheikhouna DIATTA, Monsieur Mactar NDIAYE et Mlle Astou BATHILY ; A tout le personnel de l’EISMV de Dakar ; Au Docteur Mame Fatou THIOUNE, Inspecteur Régional de l’élevage de Louga, pour l’assistance ; A Lamine DIOUF et au personnel de la Clinique Vétérinaire ROKHAYAVET de Dahra, pour l’accueil et l’assistance ; A papa Bouya SALL et famille à Louga, pour l’accueil chaleureux : Au Docteur CISSE et à M. Souleymane DIAW de la Clinique Vétérinaire Sylvovet de Louga, pour l’assistance ; Au Docteur Malal BÂ du Haras de Kébemer, pour l’accueil et l’assistance ; Aux Docteurs Médoune BADIANE et Maguette NDIAYE de la Clinique Vétérinaire de Kébémer, pour l’assistance ; Au Docteur Daouda GUEYE de la Clinique Vétérinaire de Linguère, pour l’assistance ; A M. CISSE, Inspecteur Départemental de l’élevage de Linguère, pour l’assistance ;
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Aux Chefs de Postes Vétérinaires : M. BITEYE (Dahra), M. Sidi DIA (Koki), M. Mouhamadou L. SOUANE (Nginndilé) et Mme Dama THIAM (Léona) pour l’assistance ; A M. SECK et famille et à M. SENE à Dahra, pour l’accueil ; A tous les éleveurs qui ont bien voulu acceptés de répondre à nos questionnaires : Au Dr El Hadj Abdoul TOURE, M. Etienne MANE, M. Moustapha NDOUR ; A mes amis : Charles DIOP, Lucien Waly DIOUF, Lucien NGOM, Michelle Diockel DIOUF, Diatta SENE et Yoro WAGNE, qu’ALLAH bénisse notre amitié à jamais ; A Maïmouna SENE, pour le soutien pendant toutes ces années ; A mes sœurs de l’école vétérinaire : Dr S. DIACK, Khady NIANG et Mariétou FAYE, A mes frères de l’école vétérinaire : Dr Madi SAWADOGO, Dr Ahmadou Nouh SOW, Dr Sandaogo Hamidou OUANDAOGO, Dr Wilfried Oyétola DELLE, Dr Elie Joseph DIATTA, Dr Médoune Sarra KASSE, Babacar GUEYE et Lamine DIOUF ; A mes aînés : Dr Ameth FALL, Dr Adama FAYE, Dr Abdoulaye DIEYE, Dr Maguette NDIAYE, Dr Ousmane NDIAYE, Dr Mamadou SYLLA, Dr Anta DIAGNE, Dr Mouhamadou L. DIALLO, Dr Fatou SARR, Dr El Hadj Yakhya THIOR, Dr Babacar NDIAYE, Dr Alioune Badara DIOUF, Dr Amadou Mactar GAYE, Dr Salif BA, Dr Tafsir A. THIAM, Dr Ismaïla THIAW ; Au Dr Isma NDIAYE (Président de l’ODVS), Dr Malick SENE et Dr Adama FAYE (PDG et DG de VETO’Partners), Dr Omar THIAM (DG de SOPRODEL), Dr Daouda GUEYE (DG de SOSEDEL), Dr Abdoulaye CISSE (Clinique VETCOMPLEX), Dr NDIAYE (SENEVET Dakar), pour le soutien au moment de ma présidence à l’AEVS ; Aux imams Dr Kader ISSOUFOU, Dr Mamadou TOURE, Dr Bocar HANNE, Dr Omar HAKIZIMANA, pour l’enseignement religieux ; A mes compatriotes de la 42ème promotion ; A la promotion du Professeur François Adébayo ABIOLOA ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais, ma famille ; A tous les membres du bureau de l’AEVS de l’année 2013. A la Communauté des Etudiants Musulmans Vétérinaires de Dakar ; A la section ALI IMRAN de l’UCAD ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar ; A l’Amicale des Elèves et Etudiants Ressortissants de Diohine ; Aux vigiles et dames de Nickel ; A toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
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A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Guata Yoro SY, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar ; Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqués. Trouvez ici, cher Président, l’expression de notre profonde gratitude. Hommages respectueux.
A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maitre de Conférences Agrée à l’EISMV de Dakar ; Vous avez accepté d’encadrer et de diriger ce travail avec rigueur scientifique, malgré vos multiples occupations. Votre modestie, votre sens de responsabilité, vos qualités humaines et d’homme de science suscitent respect et admiration. Audelà de nos hommages respectueux, nous vous prions de trouver ici, honorable Maître, l’assurance de notre éternelle reconnaissance et de nos sincères remerciements.
A notre Maître et Juge, Monsieur Papa El Hassane Diop, Professeur à l’EISMV de Dakar ; Nous avons été touchés par la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de contribuer à l'évaluation de ce modeste travail. La clarté de votre enseignement, votre simplicité, vos qualités humaines et intellectuelles forcent respect et admiration de tous. Nous retiendrons de vous, la rigueur et le sérieux en toute chose. Nous vous prions d'agréer, cher Maitre, le témoignage de notre reconnaissance. Hommage respectueux.
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P
ar délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation.
vii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACCRONYMES
°C : Degré Celsius % : Pourcentage ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie BVD/MD : Diarrhée Virale Bovine / Maladie des Muqueuses CNAG : Centre National d’Amélioration Génétique de Dahra DNCB : Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine F1 : Produit de Première Génération F2 : Produit de Deuxième Génération FNRAA : Fonds National de Recherche Agronomique et Agro-Alimentaire IA : Insémination Artificielle EIMVT/CIRAD : Institut d'élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux /Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles IV-1IA/S : Intervalle vêlage – Première Insémination Artificielle ou Saillie IV-ISf : Intervalle vêlage - Insémination ou Saillie Fécondante IVV : Intervalle vêlage-vêlage LNERV : Laboratoire National de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires MEPA : Ministère de l’élevage et des Productions Animales PAPEL : Projet d’Appui à l’Elevage PPCB : Pleuropneumonie Contagieuse Bovine SDE : Sénégalaise Des Eaux
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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Maladies animales suspectées en 2013 et leur fréquence ........................................ 20 Figure 2: Âge à la mise à la reproduction des F1 ..................................................................... 50 Figure 3 : Âge à la mise à la reproduction des F2 .................................................................... 51 Figure 4 : Âge au premier vêlage des F1 ................................................................................. 52 Figure 5 : Âge au premier vêlage des F2 ................................................................................. 53 Figure 6 : Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie des F1 ................... 55 Figure 7 : Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie des F2 ................... 56 Figure 8 : Intervalle Vêlage-Insémination Artificielle ou Saillie fécondante des F1 .............. 57 Figure 9 : Intervalle Vêlage-Insémination Artificielle ou Saillie fécondante des F2 .............. 58 Figure 10 : Intervalle vêlage-vêlage des F1 ............................................................................. 60 Figure 11 : Intervalle vêlage-vêlage des F2 ............................................................................. 61 Figure 12 : Production laitière journalière des F1 .................................................................... 62 Figure 13 : Production laitière journalière des F2 .................................................................... 63
LISTE DES PHOTOS Photo 1: Carte du Sénégal .......................................................................................................... 4 Photo 2 : Zébu Gobra à Kébemer (Sénégal) .............................................................................. 8 Photo 3 : Zébu Maure ................................................................................................................. 9 Photo 4 : Taurin Ndama dans un élevage extensif en Afrique de l’Ouest ............................... 10 Photo 5 : Métisse Djakoré à Dahra (Sénégal) .......................................................................... 11 Photo 6 : Géniteur de race Holstein (Salon Adam) .................................................................. 12 Photo 7 : Vaches de race Jersiaise ............................................................................................ 12 Photo 8 : Géniteur de race Guzérat au CNAG de Dahra .......................................................... 13 Photo 9 : Géniteur de race Montbéliarde au CNAG de Dahra ................................................. 14 Photo 10 : Carte des principaux systèmes pastoraux au Sénégal ............................................. 16 Photo 11: carte administrative de la région de Louga .............................................................. 37 Photo 12 : Distribution spatiale des localités enquêtées dans la région de Louga ................... 44 Photo 13 : (a) 1/2 Holstein ; (b) 1/2 Montbéliarde .................................................................. 45 Photo 14 : (a) Paille ; (b) Epis de mil ..................................................................................... 47 Photo 15 : la traite d’une 1/2 Montbéliarde à Linguère ........................................................... 49
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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Âge au premier vêlage par type génétique ............................................................. 23 Tableau II : Intervalle vêlage-vêlage pour les différents types génétiques .............................. 24 Tableau III: Production laitière journalière en fonction du type génétique ............................. 25 Tableau IV: Répartition des exploitations et des vaches par localités ..................................... 43 Tableau V: Répartition du cheptel en fonction du sexe ........................................................... 44 Tableau VI: Structure génétique de la population .................................................................... 46 Tableau VII : Âge à la mise à la reproduction en fonction du type génétique ......................... 51 Tableau VIII: Âge au premier vêlage en fonction du type génétique ...................................... 54 Tableau IX: Intervalle vêlage - 1ère IA/Saillie en fonction du type génétique ......................... 56 Tableau X: Intervalle vêlage- IA/S fécondante en fonction du type génétique ....................... 59 Tableau XI: Intervalle vêlage - vêlage en fonction du type génétique..................................... 61 Tableau XII: Production laitière en fonction du type génétique .............................................. 64 Tableau XIII: utilisation des taureaux F1 ................................................................................. 64 Tableau XIV : utilisation des taureaux F2 ............................................................................... 65
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Tabes des matières
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1 PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................ 3 CHAPITRE I : ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL.......................................................................... 4 1.
2.
Cheptel bovin au Sénégal .......................................................................................................... 4 1.1.
Situation géographique du Sénégal .................................................................................. 4
1.2.
Place de l’élevage dans l’économie du Sénégal ............................................................... 5
1.3.
Effectif du cheptel bovin au Sénégal ................................................................................ 5
1.4.
Marché du lait et des produits laitiers au Sénégal .......................................................... 5
1.4.1.
Production de lait locale................................................................................................ 6
1.4.2.
Lait et les produits laitiers importés ............................................................................ 6
Races bovines exploitées au Sénégal ........................................................................................ 7 2.1. 2.1.1.
Zébu Gobra .................................................................................................................... 7
2.1.2.
Zébu Maure.................................................................................................................... 8
2.1.3.
Taurin Ndama : ............................................................................................................. 9
2.1.4.
Métisse Djakoré ........................................................................................................... 10
2.2.
3.
4.
Races locales ou autochtones ............................................................................................ 7
Races exotiques ................................................................................................................ 11
2.2.1.
Holstein ......................................................................................................................... 11
2.2.2.
Jersiaise ........................................................................................................................ 12
2.2.3.
Guzérat ......................................................................................................................... 13
2.2.4.
Montbéliarde................................................................................................................ 13
Typologie des systèmes d’élevages ......................................................................................... 14 3.1.
Système pastoral ou extensif ........................................................................................... 14
3.2.
Système agropastoral ou semi-intensif .......................................................................... 15
3.3.
Système intensif ou moderne .......................................................................................... 15
Contraintes de l’élevage au Sénégal ...................................................................................... 16 4.1.
Contraintes climatiques .................................................................................................. 17
4.2.
Contraintes alimentaires ................................................................................................. 17
4.2.1.
Sous-alimentation ........................................................................................................ 17
4.2.2.
Sur-alimentation .......................................................................................................... 18
4.3.
Contraintes sanitaires ..................................................................................................... 18
4.4.
Contraintes zootechniques .............................................................................................. 20
4.5.
Contraintes politiques ..................................................................................................... 20 xi
Contraintes commerciales............................................................................................... 21
4.6.
CHAPITRE II : PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES BOVINS CROISES AU SENEGAL ............................................................................................................................................ 22 Performances de reproduction ............................................................................................... 22
1.
1.1.
Âge au Premier vêlage..................................................................................................... 22
1.2.
Intervalle entre vêlage et Première Insémination Artificielle ou Saillie ..................... 23
1.3.
Intervalle entre vêlage et Insémination Artificielle ou Saillie fécondante .................. 23
1.4.
Intervalle vêlage-vêlage ................................................................................................... 24
2.
Performances de production .............................................................................................. 25
3.
Performances pondérales.................................................................................................... 25
CHAPITRE III : AMELIORATION GENETIQUE POUR LA PRODUCTION DE LAIT AU SENEGAL ............................................................................................................................................ 27 1.
2.
3.
Généralités sur l’amélioration génétique ............................................................................. 27 1.1.
Définition .......................................................................................................................... 27
1.2.
Principales étapes de l’amélioration génétique ............................................................ 27
Méthodes d’amélioration génétique ....................................................................................... 27 2.1.
Sélection............................................................................................................................ 28
2.2.
Croisement ....................................................................................................................... 28
2.2.1.
Croisement à but génétique ........................................................................................ 28
2.2.2.
Croisement à but commercial..................................................................................... 30
Outils de diffusion du progrès génétique............................................................................... 31 3.1.
Monte naturelle................................................................................................................ 31
3.2.
Insémination artificielle .................................................................................................. 32
3.2.1.
Définition ...................................................................................................................... 32
3.2.2.
Avantages de l’insémination artificielle..................................................................... 33
3.2.3.
Inconvénients de l’insémination artificielle............................................................... 33
3.3.
Transfert d’embryon ....................................................................................................... 34
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE .................................................................... 36 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ................................................................................ 37 1.
Cadre et zone d’études ............................................................................................................ 37 1.1.
Cadre d’étude .................................................................................................................. 37
1.2.
Présentation de la zone d’étude ...................................................................................... 37
1.2.1.
Cadre physique ............................................................................................................ 37
1.2.2.
Cadre géographique .................................................................................................... 38
1.2.3.
Cadre humain .............................................................................................................. 39
1.2.4.
Cadre économique ....................................................................................................... 40 xii
Matériel technique ............................................................................................................... 40
2. 2.1.
Fiche d’enquête ................................................................................................................ 40
2.2.
Population cible ............................................................................................................... 41
Méthodes .................................................................................................................................. 41
3.
3.1.
Echantillonnage ............................................................................................................... 41
3.2.
Collecte des données ........................................................................................................ 41
3.3.
Traitement et analyse des données ................................................................................. 42
CHAPITRE II : RESULTATS ........................................................................................................... 43 Caractérisation de la population des bovins métis ............................................................... 43
1. 1.1.
Distribution spatiale des exploitations ............................................................................... 43
1.2.
Structure de la population .................................................................................................. 44
1.3.
Composition génétique du cheptel ..................................................................................... 45
2.
3.
Conduite d’élevage .................................................................................................................. 46 2.1.
Origine des animaux ....................................................................................................... 46
2.2.
Gestion des troupeaux ..................................................................................................... 46
2.3.
Habitat .............................................................................................................................. 47
2.4.
Alimentation..................................................................................................................... 47
2.5.
Abreuvement.................................................................................................................... 48
2.6.
Gestion de la reproduction ............................................................................................. 48
2.7.
Gestion sanitaire .............................................................................................................. 48
2.8.
Traite ................................................................................................................................ 49
Performances zootechniques des bovins métis...................................................................... 49 3.1.
Paramètres de reproduction des bovins métis .............................................................. 49
3.1.1.
Âge à la mise à la reproduction des bovins métis .................................................... 49
3.1.2.
Âge au premier vêlage ................................................................................................. 52
3.1.3.
Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie ............................... 54
3.1.4.
Intervalle Vêlage-Insémination Artificielle ou Saillie fécondante ........................... 57
3.1.5.
Intervalle vêlage-vêlage ............................................................................................... 59
3.2.
Production laitière des vaches métisses ......................................................................... 62
3.3.
Utilisation des taureaux métis ........................................................................................ 64
3.3.1.
Utilisation des taureaux F1 ........................................................................................ 64
3.3.2.
Utilisation des taureaux F2 ........................................................................................ 65
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................... 66 1.
Discussion ................................................................................................................................. 66 1.1.
Zone d’étude .................................................................................................................... 66
xiii
1.2.
Limites de l’étude ............................................................................................................ 66
1.3.
Caractérisation de la population des bovins métis ....................................................... 67
1.3.1.
Distribution spatiale des exploitations ....................................................................... 67
1.3.2.
Structure génétique de la population ......................................................................... 67
1.3.3.
Composition génétique de la population ................................................................... 67
1.5.
Performances zootechniques des bovins métis .............................................................. 69 Paramètres de reproduction ....................................................................................... 69
1.5.1.
2.
1.5.1.1.
Âge à la mise à la reproduction .............................................................................. 69
1.5.1.2.
Âge au premier vêlage ............................................................................................. 69
1.5.1.3.
Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie ........................... 70
1.5.1.4.
Intervalle vêlage-Insémination Artificielle ou saillie fécondante ........................ 71
1.5.1.5.
Intervalle vêlage-vêlage ........................................................................................... 71
1.5.2.
Production laitière journalière ................................................................................... 72
1.5.3.
Utilisation des taureaux métis .................................................................................... 73
Recommandations ................................................................................................................... 73 2.1.
Aux éleveurs ..................................................................................................................... 74
2.2.
Aux Vétérinaires .............................................................................................................. 74
2.3.
Aux Institutions de recherche......................................................................................... 74
2.4.
Au Gouvernement du Sénégal ........................................................................................ 75
CONCLUSION .................................................................................................................................... 76 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 80 ANNEXE .............................................................................................................................................. 81
xiv
INTRODUCTION L’élevage en Afrique subsaharienne joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. L’importance du cheptel des ruminants d’Afrique subsaharienne ne permet pas de couvrir les besoins en viande et en lait par habitant qui est de 11 kg pour le lait (FAYE et ALARY, 2001). L’effectif du cheptel bovin du Sénégal est estimé à 3 313 055 de têtes mais malgré cet important effectif, la production locale en viande et en lait reste faible. En 2013, la consommation du lait local est estimée à 53% de la consommation totale de lait et produits laitiers. Cette consommation locale est estimée à 217 000 000 de litres de lait dont 158 410 000 litres de lait fourni par le système extensif (73%) et 58 590 000 litres (27%) provenant des systèmes semi-intensifs et intensifs (SENEGAL, 2014b). Les 47% restants sont importés pour une facture laitière estimée à 43 milliards de F CFA (SENEGAL, 2014a). C’est dans le souci de pallier ce gap et de réduire considérablement cette hémorragie financière bien connues des importations en lait et produits laitiers que le Sénégal, à l’instar de beaucoup de pays Africains, a utilisé pendant deux décennies la biotechnologie de l’Insémination Artificielle comme outil de choix pour une meilleure productivité du cheptel bovin Sénégalais. C’est ainsi que de 1995 à 2013, plus de 160 000 vaches ont été inséminées au Sénégal (DIOP et KAMGA-WALADJO, 2012 ; KOUAMO et al., 2010 et SENEGAL, 2015). Malgré ces efforts, aucune étude n’a évalué l’impact de l’utilisation de cet outil biotechnologique au Sénégal. En effet, le recensement des produits métis de l’IA n’a pas été réalisé, la production et les paramètres de reproduction ne sont pas connus. Aucune base de données des produits de l’IA bovine n’a été constituée. Par ailleurs, aucun schéma de croisement n’a été défini. En raison de ces insuffisances constatées, nous avons réalisé cette étude dont l’objectif est de contribuer à une meilleure connaissance des performances
1
zootechniques des bovins métis de première (F1) et de deuxième génération (F2) dans les élevages semi-intensifs de la région de Louga. De manière spécifique, il s’agit entre autres de : évaluer les paramètres de reproduction des vaches métisses F1 et F2 au sein du même type génétique et entre types génétiques ; évaluer les paramètres de production des vaches métisses F1 et F2 au sein du même type génétique et entre types génétiques ; déterminer le devenir des taureaux métis F1 et F2. Pour atteindre ces objectifs, l’étude a été présentée en deux parties. La première partie qui est une synthèse bibliographique porte sur l’élevage bovin au Sénégal, les performances zootechniques des bovins croisés au Sénégal et l’amélioration génétique pour la production de lait. Quant à la seconde partie, elle a été consacrée à la présentation du cadre et du milieu d’étude, de la méthodologie, des résultats, de la discussion, et enfin à la formulation des recommandations.
2
PREMIERE PARTIE
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL 1. Cheptel bovin au Sénégal 1.1. Situation géographique du Sénégal Le Sénégal s’étend en zone tropicale approximativement entre les 13 ème et 16ème degrés de latitude nord, et entre les 12ème et 17ème degrés de longitude ouest. Il forme la partie occidentale la plus avancée de l’Afrique. Ça superficie est de 196 722 km2. Il est limité à l’Est par la Falémé et le Mali, au Nord par le fleuve Sénégal (Mauritanie), à l’Ouest par l’Océan Atlantique, au Sud par la frontière arbitraire de la Guinée-Bissau et de la Guinée-Conakry. La Gambie, ancien territoire anglais, constitue à l’intérieur du Sénégal une enclave longue de 300 kilomètres et large de 60 kilomètres (http://sen-exercice.com) (Photo 1).
Photo 1: Carte du Sénégal Source : (http://www.routard.com) 4
1.2. Place de l’élevage dans l’économie du Sénégal L’élevage constitue de nos jours une importante source de revenus pour une grande partie des populations dans les pays au Sud du Sahara. L’agriculture et l’élevage contribuent de manière significative à la lutte contre la pauvreté dans les pays en voie de développement. Au Sénégal, l’élevage est l’un des principaux secteurs d’activités où évolue la population rurale. Il est d’autant plus important qu’en 2010, ce secteur focalise 350 000 familles, soit un effectif de 3 millions d’individus concernés. La valeur ajoutée de l’élevage est évaluée à 287 milliards F CFA en 2011 contre 264 milliards de F CFA en 2010, soit une augmentation de 7,9%. Son poids dans la valeur ajoutée totale du secteur primaire a connu une hausse de 28% en 2011 contre 23,8% en 2010 (SENEGAL, 2013). L’élevage représente 28,8% du PIB du secteur primaire et revêt une importance capitale sur le plan économique et social par sa contribution aux revenus des ménages et à la création d’emplois. Il présente un potentiel important en termes de création de richesses avec une contribution au PIB national de 4,2% en 2012 (SENEGAL, 2014a). 1.3. Effectif du cheptel bovin au Sénégal Au Sénégal, l'élevage revêt une importance économique, sociale et culturelle. Le cheptel y est très important et varié. Les statistiques de la direction de l'élevage font état de 3 313 055 de têtes de bovins sans compter les autres espèces animales (SENEGAL, 2014b). 1.4. Marché du lait et des produits laitiers au Sénégal En matière d'alimentation, même si les nutriments indispensables à la croissance et au maintien de certaines fonctions vitales sont les mêmes pour tous les humains, les sources de ces nutriments dépendent très fortement des ressources disponibles localement. C’est ainsi qu’en Afrique, le lait des ruminants domestiques constitue l’une des sources de protéines animales les plus consommées. 5
Au Sénégal, l’offre en lait et produits laitiers est constituée du lait frais et fermenté produits localement mais aussi du lait et produits laitiers importés. En effet, l’insuffisance de la production locale fait que pour satisfaire la demande, le Sénégal est obligé d’importer les produits laitiers, surtout de la poudre de lait. Le secteur laitier Sénégalais est donc marqué par une forte opposition entre d'une part, une production locale majoritairement issue des systèmes extensifs et d’autre part un secteur industriel basé sur l'utilisation de la poudre de lait importée (FALL, 2014). 1.4.1. Production de lait locale Au Sénégal, la production laitière est assurée essentiellement par les races bovines. La production laitière des petits ruminants, notamment des caprins, reste très marginale même si on note quelques unités fromagères artisanales qui transforment le lait de chèvre. Par rapport à l’année 2012, la production laitière en 2013 qui est estimée à 217 000 000 litres connait une hausse de plus de 15 000 000 de litres, imputable principalement au système semi-intensif qui a progressé de 25%, en rapport avec l’augmentation du nombre de vaches métisses en production (SENEGAL, 2014b). Toutefois, la demande évaluée à près de 318 000 000 de litres de lait nécessite des importations pour la satisfaire. 1.4.2. Lait et les produits laitiers importés L’importation de produits laitiers est une nécessité impérieuse pour combler le déficit de la production nationale de lait. Ce phénomène est loin d’être nouveau car le Sénégal est un grand importateur de produits laitiers depuis la fin des années 1970. Cette période correspond à la maitrise de la technologie de production du lait en poudre. Le lait en poudre est le principal produit laitier importé au Sénégal. Pour l’année 2012, les importations des produits laitiers ont coûté environ 49,5 Milliards de 6
FCFA à l’Etat Sénégalais. Et en 2013, la facture des importations laitières et produits laitiers est estimée à plus de 43 milliards de F CFA malgré le niveau de production laitière locale (SENEGAL, 2014a). Même si chaque année, les importations de lait et produits laitiers demeurent élevées, depuis 2008, on observe une tendance baissière. Ainsi, d’après le Ministère de l’économie et des finances du Sénégal, en 2012 la part des importations de produits laitiers dans le niveau global des achats extérieurs a baissé de 1,7% (SENEGAL, 2014a). 2. Races bovines exploitées au Sénégal
Les bovins exploités au Sénégal sont de races locales d'une part et de races exotiques d'autre part. Divers métissages se sont opérés entre ces différentes races et les produits métissés représentent une fraction non négligeable du cheptel bovin. 2.1. Races locales ou autochtones Les principales races bovines sont le Zébu Gobra et le Zébu Maure dans la partie sahélienne (Nord et Centre du Sénégal) et le Taurin Ndama au Sud et à l'Est (Zone Soudano sahélienne) en raison de sa trypanotolérance. Aux zones de transition entre le domaine du Zébu Gobra et celui du Taurin Ndama, s'est développé un type génétique résultant du métissage entre ces deux races, le Djakoré (DIAKHOUMPA, 2003). 2.1.1. Zébu Gobra Il viendrait de l'Inde et aurait été introduit au Sénégal au cours de la migration sémitique de la deuxième moitié du huitième siècle, dans le bassin inférieur du Fouta-Toro (DOUTRESSOULE, 1947). Le Gobra ou zébu peul Sénégalais est un animal de grand format (1,25 m à 1,45 m de hauteur au garrot), à robe blanche ou crème, rarement pie où froment, avec une bosse très développée chez le mâle (KEITA, 2005). La tête est longue (0,40 7
m à 0,50 m), le chanfrein rectiligne. Les cornes sont longues chez le bœuf et la vache (70 à 80 cm), plus courtes chez le taureau en forme de haute lyre (MEYER, 2015) (Photo 2). L’âge au premier vêlage du zébu Gobra est de 44,8 mois. L’intervalle vêlagevêlage est de 15 mois pour les vaches élevées en milieu contrôlé (DENIS et THIONGANE, 1973) et proche de deux ans pour les zébus en milieu traditionnel (DIOUF, 1991). Selon KABERA (2007), le poids est estimé à 415 kg chez le mâle et à 322 kg chez la femelle. Son rendement carcasse varie entre 48 et 56% (PAGOT, 1985). Sa production laitière varie entre 450 et 360 litres pour une durée de lactation de 150 à 180 jours et le lait possède un taux de matière grasse supérieur à 4% (RUKUNDO, 2009).
Photo 2 : Zébu Gobra à Kébemer (Sénégal) 2.1.2. Zébu Maure Le zébu Maure est élevé par les Maures du Sahel Mauritanien et Soudanais (zone climatique semi désertique à 2 saisons des pluies où la pluviosité annuelle moyenne varie de 400 à 800 mm) (http://dico-sciences-animales.cirad.fr/).
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Il est très résistant et peut s'abreuver tous les deux jours. Il a des cornes courtes et sa robe est généralement noire ou pie noire (Photo 3). Outre le Sénégal, on le retrouve en Mauritanie et dans la boucle du Niger (TRAORE, 1973). La femelle est considérée comme une bonne laitière et produit dans les élevages extensifs 800 à 1 000 litres pour une lactation de 240 jours (RUKUNDO, 2009). C’est aussi une bonne race à viande, puisqu’à l’âge adulte, son rendement carcasse avoisine 50% (MBENGUE et al, 2007).
Photo 3 : Zébu Maure Source : (http://dico-sciences-animales.cirad.fr) 2.1.3. Taurin Ndama : Originaire du massif du Fouta-Djalon, sa forte résistance à la trypanosomose vaut à la Ndama sa large dispersion dans beaucoup de régions humides péri-forestières de l'Afrique (DOUTRESOULLE, 1947). Le Taurin Ndama est un animal de petit format de 0,95 m à 1,10 m de hauteur au garrot. De robe froment à froment rouge, il présente un corps rectiligne, une forte tête, des cornes courtes, un tronc massif et trapu, des extrémités noires et sans bosse.
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La vache Ndama a un âge au premier vêlage de 47 mois, il peut atteindre 35 mois en milieu intensif (COULOMB, 1976). L’intervalle vêlage-vêlage est de 18 et 24 mois en milieu traditionnel et de 14 à 15 mois en station (CIPEA, 1979). Le poids moyen à l’âge de 4 ans est estimé à 382,6 ± 20,0 kg chez le mâle et 286,7 ± 8,3 kg chez la femelle (DIADHIOU, 2001). La Ndama est surtout exploitée pour la production de viande, sa production laitière étant de 180 litres pour 5 à 6 mois de lactation (Photo 4).
Photo 4 : Taurin Ndama dans un élevage extensif en Afrique de l’Ouest Source : (http://dico-sciences-animales.cirad.fr) 2.1.4. Métisse Djakoré Issue du croisement entre le zébu Gobra dont elle tient sa grande taille et de la Ndama de qui elle tient sa rusticité et sa trypanotolérance, la métisse Djakoré a un poids variant entre 300 et 400 kg. Son phénotype est variable selon les niveaux respectifs de sang parental. Sa robe est le plus souvent unie et assez claire, allant du blanc au gris ou au jaune (Photo 5). La Djakoré est rencontrée gans le Bassin arachidier en compagnie du zébu Gobra et dans la zone de transition entre le Gobra et la Ndama (NDOUR, 2003).
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Photo 5 : Métisse Djakoré à Dahra (Sénégal)
2.2. Races exotiques Ces races sont importées d'Europe ou du Brésil dans le cadre de l'amélioration de la production laitière et dans une moindre mesure pour la production de viande. Il s'agit essentiellement de la Holstein, la Jersiaise, la Montbéliarde et la Guzérat. 2.2.1. Holstein Sa robe est pie noire avec des tâches blanches et noires bien délimitées. Son format est bien développé de même que la mamelle qui est enchâssée entre les cuisses bien écartées. Sa taille moyenne est comprise entre 1,50 m et 1,60 m et son poids adulte moyen est de 675 kg (MOUDI, 2004) (Photo 6). La sélection très forte a façonné une race dévouée à la production de lait. Sa production laitière moyenne au Sénégal est de 4 575 litres pour une durée de lactation de 305 jours (BA DIAO, 2004).
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Photo 6 : Géniteur de race Holstein (Salon Adam) Source : (SENEGAL, 2014b) 2.2.2.
Jersiaise
La Jersiaise est originaire de l’Ile de Jersey. Elle est principalement utilisée par les fermes laitières pour son lait riche en matières grasses (6,7 à 7 %). Elle est de petit format (1,25 m à 1,32 m et 400 kg), de robe froment clair à brun foncé. La tête est plus foncée avec un mufle blanc (Photo 7). La production laitière moyenne est de 3 217 litres pour une durée de lactation de 306 jours. (RUKUNDO, 2009).
Photo 7 : Vaches de race Jersiaise Source : (http://dico-sciences-animales.cirad.fr) 12
2.2.3. Guzérat La Guzérat est une vache d’origine indienne, elle est importée du Brésil et fait partie des races bovines les plus lourdes avec 1,3 à 1,5 m de hauteur au garrot. Sa robe varie du gris argent ou gris fer au noir acier. Ses cornes sont en forme de lyre (Photo 8). Sa production laitière varie de 201 litres en 133 jours de lactation à 1 875 litres en 348 jours (RUKUNDO, 2009).
Photo 8 : Géniteur de race Guzérat au CNAG de Dahra Source : (SENEGAL, 2014b)
2.2.4. Montbéliarde C’est un animal bien conformé et sa robe est pie rouge avec des taches blanches à la tête et aux extrémités, le rouge étant rouge vif ou pâle. Sa taille est comprise entre 1,38 m et 1,44 m au garrot pour un poids vif de 600 à 1 000 kg. (KABERA, 2007). D’après DENIS et al. (1986) sa production laitière a été estimée au Sénégal entre 2 000 et 3 500 litres de lait pour 305 jours de lactation (Photo 9).
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Photo 9 : Géniteur de race Montbéliarde au CNAG de Dahra Source : (SENEGAL, 2014b) 3. Typologie des systèmes d’élevages Selon la disponibilité des ressources fourragères et du type de conduite associé, trois systèmes de production laitière sont rencontrés au Sénégal. Ces systèmes de production sont essentiellement de type extensif et les animaux sont exploités par de petits producteurs. Ce sont des systèmes caractérisés par la non spécialisation de la production et le bétail joue divers rôles, économique (production de lait, viande, travail) et social. Néanmoins, dans la zone périurbaine de Dakar, le système de production de type intensif se développe de plus en plus.
3.1. Système pastoral ou extensif Ce système est caractérisé par la transhumance, avec comme objectif primordial, la recherche de pâturages (DIOP, 1997a) et il concerne près de 1/3 du cheptel soit 33% des bovins au Sénégal (SENEGAL, 2003). La transhumance est définie par PAGOT (1985) comme étant un déplacement saisonnier, cyclique des troupeaux, synchrone du régime des pluies, pour l'exploitation des ressources fourragères et hydrauliques temporaires dans un
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espace agraire dont les éleveurs ont la maîtrise technique par droit d'usage coutumier. C’est un système d’élevage localisé dans la zone sylvo-pastorale « le FERLO» (Figure 10), domaine d’élevage, où l’activité agricole est peu développée, voire inexistante du fait de la faible pluviométrie.
3.2. Système agropastoral ou semi-intensif Selon WILSON (1983) un système agro-pastoral se définit comme un système de production dans lequel les agents économiques tirent 10 à 50% de leurs revenus du bétail et 50% ou plus de l'agriculture. Il occupe 66% du cheptel bovin au Sénégal (SENEGAL, 2003). Ce système est caractérisé par une symbiose entre l’agriculture et l’élevage, et par une disponibilité des sous-produits agricoles et agro-industriels pour l’alimentation des animaux. Ainsi, l'élevage apporte à l'agriculture les facteurs essentiels à son développement, à savoir les fertilisants des champs et la force de travail, et en retour, les animaux reçoivent les résidus de récolte. Il est localisé dans les zones où la pluviométrie est élevée et où l’agriculture extensive a évincé l’élevage extensif à savoir le Centre-Nord du Bassin Arachidier, la vallée du fleuve Sénégal, la zone Sud et Sud-est du Sénégal (Figure 10) (NIANG, 2012). 3.3. Système intensif ou moderne Selon GASSAMA (1996), l'objectif majeur du système moderne est de satisfaire la forte demande en lait et produits laitiers des agglomérations urbaines. Au Sénégal, le système intensif est périurbain car localisé essentiellement dans la banlieue de Dakar (Niayes) (Figure 10). Cette zone est caractérisée par un climat doux du fait de l'influence maritime. Ce microclimat particulier des Niayes, avec un maximum thermique de 36°C pendant l'hivernage et un minimum de 10°C la nuit pendant la saison froide, explique son choix pour le développement de la
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production laitière à partir des races hautes productrices des pays tempérés (KEITA, 2005). Il représente 1% du cheptel bovin (SENEGAL, 2003). L'exploitation des animaux se fait surtout en race pure avec des performances nettement inférieures à celles enregistrées dans leur zone d'origine. Ce système permet de palier aux contraintes génétiques que posent les races locales mais, du fait des lourds investissements qu'il nécessite (bâtiments, matériels de traite, parcelles de cultures fourragères, intrants vétérinaires et alimentaires), il est limité à quelques privilégiés et le prix de revient élevé du lait restreint également les consommateurs sur le marché (KEITA, 2005).
Photo 10 : Carte des principaux systèmes pastoraux au Sénégal Source : (DIEYE et al., 2005b) 4. Contraintes de l’élevage au Sénégal Le secteur de l’élevage peut occuper une place de choix sur l’échiquier économique du pays. Malheureusement, il bute sur de nombreuses contraintes et se caractérise ainsi par de faibles performances. Ses principales difficultés sont 16
d’ordre climatiques, alimentaires, sanitaires, zootechniques, politiques et en fin commerciales. 4.1. Contraintes climatiques Le climat représente un problème majeur de l’élevage en zone sahélienne. La longue saison sèche fait que l’eau d’abreuvement n’est pas abondante et les fourrages ne poussent que pendant une petite partie de l’année au Sahel. Pour pallier à ce problème d’eau, des forages ont été mis en place dans les différentes zones d’élevages (GASSAMA, 1996). Les températures élevées dans les zones tropicales sont responsables du stress thermique. Il se traduit chez la femelle par les troubles de la reproduction, notamment l’allongement du cycle œstral, la perturbation de l’équilibre hormonal et les troubles de la gamétogénèse. Sur le plan digestif, les températures élevées (supérieures à 25°C) entraînent une réduction de l’ingestion alimentaire, et par conséquent une chute de production et de fertilité des animaux (MICHOAGAN, 2011). 4.2. Contraintes alimentaires Elles sont de loin les plus importantes et sont liées à la disponibilité en aliments et en eau. En effet, les animaux en général et les bovins en particulier ne sont pas correctement nourris et abreuvés. L’aspect quantitatif et qualitatif de l’alimentation sont mises en cause. 4.2.1. Sous-alimentation Les contraintes alimentaires sont des obstacles à l’élevage au Sénégal. En effet, l’alimentation est essentiellement à base de fourrages et les fourrages dépendent fortement de la pluviométrie. La courte période des pluies ainsi que l’absence de conservation des fourrages dans les élevages traditionnels exposent des animaux aux ruptures alimentaires en saison sèche.
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Les sous-produits agro-industriels sont utilisés dans le cadre de la
semi-
intensification de l’élevage, mais leur coût est souvent trop élevé pour les éleveurs. L’abreuvement constitue aussi un autre problème dans les élevages en zone sylvo-pastorale (BYUNGURA, 1997). La sous-alimentation empêche les animaux d’extérioriser leur potentiel génétique. En plus, on observe chez les animaux sous-alimentés une
pseudo-
hypophysectomie fonctionnelle qui provoque des troubles de gamétogénèse, voire une mise en veilleuse de l’activité ovarienne (CHICOTEAU, 1991). MBAYE (1993) affirme que la sous-alimentation du Zébu Gobra en élevage extensif retarde la reprise de l'activité ovarienne. Il signale qu'en station, ce délai de reprise de l'activité ovarienne est beaucoup moins long (54% des Zébu Gobra ont repris leur activité ovarienne entre 36 et 48 jours après le part).
4.2.2. Sur-alimentation Les problèmes liés à la sur-alimentation ne sont pas fréquents dans les élevages traditionnels, mais peuvent se rencontrer dans les élevages semi-intensifs et intensifs. La sur-alimentation est souvent due à l’utilisation excessive des concentrés dans l’alimentation des animaux. C’est ainsi que certains éleveurs distribuent de manière abusive les concentrés aux meilleures laitières du troupeau. En conséquence, des infiltrations graisseuses au niveau de l’ovaire et des autres organes entrainant le syndrome hypo-hormonal. De ce fait, elle retarde l’involution utérine et réduit la fertilité des vaches (ASSEU, 2010). 4.3. Contraintes sanitaires Rares sont les élevages tropicaux dont les animaux sont indemnes d’infections virales, bactériennes ou d’infestations parasitaires. Le Sénégal dispose généralement d’une bonne couverture sanitaire en matière de grandes épizooties. Il a été déclaré indemne de la peste bovine en 2004. Néanmoins, d’autres pathologies restent redoutables. C’est notamment le cas des parasitoses transmises 18
par des insectes (Piroplasmose transmise par des tiques, les trypanosomoses transmises par des piqûres de mouches Tsé-Tsé) et des helminthoses affectant fréquemment les bovins exotiques et croisés (ASSEU, 2010). La séroprévalence réelle de la Fièvre Q dans les populations animales au Sénégal n’est pas à négligée car étant de 31 ± 9,7% chez les bovins des communes de Mpal et Saint-Louis (Région de Saint-Louis) avec un taux d’avortement de 35,7% (DIOP et al., 2013). Cette séroprévalence est de 2,5% à Louga (KONTE, 1994). Selon KOUAMO (2010), les séroprévalences de la BVD/MD (Diarrhée Virale Bovine/Maladie des Muqueuses) et de la IBR (Rhinotrachéite Infectieuse Bovine) sont respectivement de 46,97% et de 77,27% dans les élevages de la région de Thiès. Ces maladies réduisent la fertilité des vaches en Afrique. Des foyers de fièvre de la vallée du Rift ont été enregistrés en 2013 dans plusieurs localités (Saint-Louis, Louga, Linguère, Thiès et Dakar) dont 13 confirmés par le Laboratoire Nationale de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires (LNERV) (SENEGAL, 2014b). D’après KOUAMO (2010), la séroprévalence de la brucellose est de 1,52% dans les élevages de la région de Thiès. Le Sénégal a perdu son statut de pays provisoirement indemne de la Pleuropneumonie Contagieuse Bovine (PPCB) depuis 2012, suite à l’apparition d’un foyer durant cette année, dans la région de Tambacounda (Figure 1). Chez la vache laitière, la persistance des pathologies telles que les kystes ovariens, les infections du tractus génital et autres pathologies du post-partum présentent des effets négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996). Certaines de ces affections sont susceptibles de provoquer des avortements, des mortinatalités et des cas d’infertilités compromettant ainsi toute tentative d’amélioration génétique bovine. A cela s’ajoute, le prix élevé des médicaments et matériels vétérinaires (TIALLA, 2011).
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Figure 1 : Maladies animales suspectées en 2013 et leur fréquence Source : (SENEGAL, 2014b)
4.4. Contraintes zootechniques Elles sont multiples, étant donné le contexte très complexe que présente l’environnement. Il s’agit du manque d’habitat, de la mauvaise conduite d’élevage et de la mauvaise gestion des pâturages. Ces facteurs exposent le cheptel bovin aux intempéries et au stress plus ou moins permanents qui vont contribuer à l’expression et à la pérennisation de certaines maladies. Le faible potentiel génétique des races locales Africaines tant sur le plan de la production laitière que sur le plan de la production de viande constitue le plus grand handicap de l’élevage bovin en Afrique (KABERA, 2007).
4.5. Contraintes politiques En Afrique, on note une défaillance du système d'encadrement des éleveurs. Rares sont les pays africains où l'intensification des productions animales est une
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priorité. Le crédit agricole est difficilement accessible avec le taux d'intérêt très élevé (AMAHORO, 2005). Pour l'éleveur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur prépondérant par rapport à la production par tête. Dès lors, la maximisation du profit par la production laitière plus rationnelle ne constitue pas la préoccupation majeure. A cela s'ajoute le manque de formation des éleveurs et leur faible niveau de technicité (KABERA, 2007). 4.6. Contraintes commerciales Le manque de maîtrise des circuits de commercialisation, associé à la dépendance du producteur vis à vis des intermédiaires intervenant dans la filière et la fixation du prix à la consommation font que le système de commercialisation du bétail n’offre pas de débouchés sûrs. Concernant la production laitière, l’enclavement de certaines zones de productions rend sa commercialisation difficile. En système intensif, le coût élevé des intrants et du crédit rend les produits peu compétitifs par rapport aux produits importés. Malgré toutes ces contraintes, les perspectives d’amélioration de la filière laitière au Sénégal sont nombreuses et passent entre autres par le développement des centres de collecte de lait et des mini laiteries, ainsi que le développement des unités de transformation du lait en d’autres produits laitiers (RUKUNDO, 2009).
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CHAPITRE II : PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES BOVINS CROISES AU SENEGAL 1. Performances de reproduction 1.1.
Âge au Premier vêlage
L'âge au premier vêlage est très important en zootechnie car il permet de prévoir la carrière reproductrice d'une femelle. Les femelles qui mettent bas précocement étant celles qui auront une longue et bonne carrière reproductrice (MBARUBUKEYE, 1988). L’âge de première mise bas dépend de l’âge à la mise à la reproduction, et ce dernier dépend de différents facteurs, à savoir la race, le poids, l’état de santé, l’alimentation, etc. D’une manière générale, une génisse est mise à la reproduction quand elle atteint 40-60% de son poids adulte. Certains éleveurs préfèrent mettre à la reproduction les génisses qui atteignent 2/3 du poids adulte. Au Sénégal, la majorité des métisses sont issus de croisements entre zébu Gobra / Holstein ou Montbéliarde. Une étude réalisée dans les systèmes d’élevages traditionnels au bassin Arachidier (Kaolack et Fatick) indique que l’âge moyen au premier vêlage des métisses est de 40,3 ± 10,6 mois. La plus jeune des primipares est âgée de 2 ans (735 jours) et la plus âgée de 7 ans (1 887 jours). La proportion des vaches qui vêlent entre 25 et 32 mois est la plus importante avec 47%. Ainsi, 78% des primipares vêlent entre 2 et 4 ans (KEITA, 2005). En fonction du type génétique, l’âge au premier vêlage des métisses Holsteins est de 40 ± 11,5 mois. Il est de 30 jours inférieurs à celui des vaches croisées Montbéliardes qui est de 41 ± 10,5 mois (1230 ± 313 jours) (Tableau I)
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Tableau I : Âge au premier vêlage par type génétique Types génétiques Croisées HOL
Nombre de vaches 20
Moyenne (en jours) 1204,4
Ecart-type Minimum (en jours) (en jours) 343,5 735
Maximum (en jours) 1887
Croisées MTB
26
1230
313,5
791
1797
Total
46
1219
323,3
735
1887
HOL : Holstein, MTB : Montbéliarde Source: (KEITA, 2005) 1.2.
Intervalle entre vêlage et Première Insémination Artificielle ou Saillie
Il se mesure en jours. Il correspond au nombre de jours entre le vêlage et la première IA ou saillie qu’elle soit suivie ou non d’une fécondation. Il dépend en grande partie de la durée de l’involution utérine et de la reprise de l’activité ovarienne après vêlage. Cette période est d’environ 30 jours chez la vache, mais la mise à la reproduction est toujours déconseillée avant 45 jours. 1.3.
Intervalle entre vêlage et Insémination Artificielle ou Saillie fécondante
C’est le nombre de jours entre le vêlage et l’IA ou la saillie qui a conduit à une gestation de la vache. Sa valeur moyenne à l’échelle du troupeau est calculée à partir de chaque vêlage et l’insémination reconnue fécondante ou saillie fécondante. Généralement, l’IV-ISf recommandé doit être de 85 à 90 jours. Toutefois, une étude menée en République de Guinée indique que l’IV-ISf des croisés N’dama avec des Holsteins, des Montbéliardes et Brunes des Alpes varie entre 60 à 120 jours. Le métissage réduit cet IV-ISf d’environ 150 jours chez la N’dama (KAMGA-WALADJO et al., 2005 ; 2006a et d)
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1.4.
Intervalle vêlage-vêlage
L’IVV représente l’intervalle entre deux vêlages successifs. Il est variable et dépend en grande partie de l’intervalle entre un vêlage et une nouvelle fécondation. L’objectif en élevage bovin laitier est d’avoir « Un veau par vache et par an » correspondant à un IVV de 365 jours mais le seuil de 380 jours est acceptable et ne doit pas dépasser 400 jours. L’intervalle moyen entre deux vêlages des vaches croisées dans le bassin Arachidier est de 23,3 ± 10 mois (699,2 ± 293,6 jours). L’intervalle le plus court enregistré entre deux vêlages est de 319 jours soit 10,7 mois alors que la période la plus longue est de 1500 jours soit 4 ans (KEITA, 2005). La majorité des intervalles vêlage-vêlage (56,7%) est comprise entre 12 à 24 mois (361 et 720jours). Des intervalles vêlage-vêlage de 2-3 ans (720 à 1080 jours) sont fréquents et représentent plus de 27% des intervalles vêlage-vêlage observés. La part des intervalles de moins d’un an et ceux dépassant 4 ans (1400 jours) est faible (KEITA, 2005). Si nous comparons les types génétiques, les valeurs moyennes des intervalles entre deux vêlages successifs donnent un avantage aux croisées Montbéliardes. En effet, celles-ci enregistrent une moyenne de 22,7 ± 8 mois (680 ± 233 jours) qui est inférieure de 45 jours de celle des vaches Holsteins qui présentent un intervalle moyen de 24 ± 12 mois (724,6 ± 367,2 jours). (Tableau II) Tableau II : Intervalle vêlage-vêlage pour les différents types génétiques Types génétiques
Nombre de Moyenne Ecart-type vaches (en jours) (en jours)
Minimum Maximum (en jours) (en jours)
Croisées HOL
13
724,6
367,2
390
1500
Croisées MTB
17
680
232,8
319
723
Total
30
699,2
293,6
319
1500
HOL : Holstein, MTB : Montbéliarde Source : (KEITA, 2005) 24
2. Performances de production La production laitière journalière moyenne des vaches croisées est de 6,5 ± 2,5 litres. L’étude de la distribution des productions journalières des lactations montre que plus de 71% des laitières produisent entre 4 et 8 litres de lait, 13% donnent entre 8 et 12 litres et 5% des laitières produisent quotidiennement plus de 12 litres (KEITA, 2005). Toutefois, DIOP et KAMGA-WALADJO (2012) ont enregistrés des productions de 20 litres chez les métisses Gobra au Sénégal. L'effet du génotype sur la production est significatif et fait que les croisées Holsteins (7,3 litres / jour) se révèlent meilleures productrices que les croisées Montbéliardes (5,7 litres / jour). Cette meilleure productivité des Holsteins se confirme au niveau de la production maximale (13,2 litres pour les Holsteins contre 11,4 litres pour les Montbéliardes) (KEITA, 2005) (Tableau III). En race pure, la vache locale produit 1 à 2 litres de lait par jour en hivernage pour une durée de lactation de 200 à 280 jours. Le métissage améliore la production laitière des vaches locales. Tableau III: Production laitière journalière en fonction du type génétique Types génétiques
Nombre de lactations
Nombre de vaches
Moyenne (en litres)
Ecart-type (en litres)
Croisées HOL
19
16
7,3
2,8
3,8
13,2
Croisées MTB
19
15
5,7
1,8
3,1
11,4
Total
38
3,1
13,2
31 6,5 2,5 HOL : Holstein, MTB : Montbéliarde
Minimum Maximum (en litres) (en litres)
Source : (KEITA, 2005) 3. Performances pondérales Dans le bassin Arachidier, des visites régulières ont permis de réaliser des pesées tous les 2 à 3 mois. Jusqu’à 1’âge de 18 mois, les poids des taurillons des deux types génétiques diffèrent peu. Le poids moyen des 0-6 mois, tous types 25
génétiques confondus, est d’environ 65 kg et les 100 kg de poids vif sont atteints pour la catégorie 6 à 12 mois (KEITA, 2005). A l’âge de trois ans en République de Guinée, le métis Gobra / Brunes des Alpes peut peser jusqu’à 600 kg alors que pour le même âge, la Gobra locale ne pèse que 300 kg. De même, le croisé N’dama / Holstein pèse jusqu’à 400 Kg au moment où le produit locale ne pèse que 250 kg. Cette différence de 150 à 300 kg explique que le métissage augmente les aptitudes bouchères (KAMGAWALADJO et al., 2005 ; 2006b et c).
26
CHAPITRE III : AMELIORATION GENETIQUE POUR LA PRODUCTION DE LAIT AU SENEGAL 1. Généralités sur l’amélioration génétique 1.1.
Définition
L'amélioration génétique est par définition le processus par lequel la fréquence des gènes favorables est accumulée dans une population. Elle vise à accroître les valeurs phénotypiques moyennes des populations animales en exploitant la variabilité intra-race (sélection) ou la variabilité inter-races (croisement). Il s'agit d'identifier les animaux qui portent les gènes désirés et de les utiliser comme parent de la future génération (LAMINOU, 1999).
1.2.
Principales étapes de l’amélioration génétique
L’amélioration génétique requiert une démarche méthodique dont la finalité doit être précisée. D’après BONNES et al. (1991), l’amélioration génétique des caractères quantitatifs comporte quatre (4) étapes qui se succèdent toujours dans le même ordre : le choix du (ou des) caractère(s) génétiques à améliorer; la description de la population cible ; l’évaluation génétique des reproducteurs ; le choix d’une méthode d’amélioration génétique. 2. Méthodes d’amélioration génétique L'amélioration génétique est réalisée à travers deux techniques: sélection et croisement de races. La sélection dans une population permet d'augmenter la valeur moyenne d'un ou de plusieurs caractères, choisis au préalable pour améliorer le potentiel génétique des animaux de cette population.
27
Le croisement des espèces permet de combiner les avantages de différentes races. En effet, les limites de la sélection et de l'élevage en race pure (consanguinité augmentée, manque d'efficacité de la sélection des caractères à faible héritabilité, etc.), ont conduit à rechercher des possibilités d'accouplement entre les représentants de races différentes (EIMVT/CIRAD, 1989). 2.1.
Sélection
La sélection est l'accumulation des effets additifs favorables d'une génération à une autre. Autrement dit, elle consiste à choisir parmi un nombre d'individus disponibles ceux qui ont la valeur génétique la plus favorable et à qui sera confié le mandat de procréer la génération suivante. C'est une méthode qui a pour objectif d’améliorer l'efficience de la production en augmentant la quantité de produits par unité d'intrants consommés (DIOP, 2001).
2.2.
Croisement
Le croisement est l'accouplement entre individus de races, de souches ou de types différents. Il a pour but d'exploiter la différence génétique additive, c'est-à-dire la différence de performances qui existe entre les deux races élevées dans un même milieu et l'hétérosis qui existe dans les produits croisés issus de ces deux races (LAMINOU, 1999). L'hétérosis qui représente la supériorité (ou l'infériorité) de la performance des croisés par rapport à la moyenne des races parentales (DIOP, 2001), devient plus important quand les croisés proviennent de parents génétiquement distants.
2.2.1. Croisement à but génétique Le croisement à but génétique vise à rassembler les caractères favorables au niveau d’une population ou à provoquer de nouvelles combinaisons de gêne et ils sont le plus souvent suivis de sélection.
28
2.2.1.1. Croisement de métissage Le croisement de métissage consiste à accoupler des métis issus de l’accouplement de deux ou plusieurs races de génération en génération en l’assortissant de sélection. On peut à tout moment accentuer l’orientation de la population vers tel ou tel autre caractère en faisant du croisement de retrempe. Lorsqu’on atteint un certain niveau d’homogénéité de production, on estime que la nouvelle race dite synthétique est créée, nouvelle race qui rassemble les atouts des races parentales. Plusieurs races ont été créées comme le Renitelo qui a été obtenu à partir du zébu Malgache, du zébu Africander et du Limousin dont il porte la robe. 2.2.1.2. Croisement d’absorption Il s’agit dans ce cas de remplacer une race autochtone par une race étrangère plus productive. Pour cela, on accouple de génération en génération les femelles avec les mâles de la race étrangère. Au bout d’un certain nombre de génération (Minimum de 5), soit 30 ans chez les bovins et 20 ans chez les ovins, la race locale est quasi totalement absorbée. L’absorption se fait lentement, ce qui permet à l’éleveur d’adapter les conditions du milieu aux exigences de la nouvelle race. Plusieurs races ont été ainsi absorbées, nous avons l’exemple de la frisonne française pie noire qui a été récemment absorbé par la Holstein. 2.2.1.3. Croisement d’amélioration Il consiste à infuser de façon transitoire du sang d’une race très productive dans une autre race. Dans ce schéma, on cherche à modifier le moins possible la structure génétique de la population receveuse, voire son phénotype en l’accouplant à une population phénotypiquement proche. C’est un croisement qui a été historiquement utilisé, puisque les grandes races bovines européennes ont reçu à des degrés divers du sang de la race Durham Short corn. Il semble aussi 29
que le Red Holstein ait été utilisé pour améliorer le niveau de productivité chez la Montbéliarde. 2.2.2. Croisement à but commercial Les croisements à but commercial permettent de produire des animaux de service pour la production ou la reproduction, et ces genres de croisement sont utilisés sur des animaux déjà sélectionnés. 2.2.2.1. Croisement industriel On parle encore de croisement de première génération. Elle consiste à accoupler une race A et une race B et abattre tous les produits issus de ce croisement qu’il s’agisse de mâles ou de femelles. Il permet d’exploiter la complémentarité. Mais il pose le problème de renouvellement de la population des femelles. Renouvellement qui peut se faire par propre renouvellement ou par acquisition de femelle à l’extérieur. Toutefois, lorsque les produits croisés ont des avantages comparatifs avérés, il est important de mettre en place un plan de gestion de la population de femelle pour ne pas la mettre en danger. On conseil de garder une partie des femelles en race pure et une en croisement. 2.2.2.2. Croisement alternatif ou rotatif Dans ce cas, on fait intervenir à tour de rôle les mâles des races impliquées. Lorsqu’il s’agit de deux races, on parle de croisement alternatif, quand il s’agit de plus de deux races, on parle de croisement rotatif. Dans le cas du croisement alternatif, au bout de la sixième génération, on atteint un état d’équilibre au cours duquel on passe d’un génotype : 1/3A, 2/3B à 2/3A, 1/3B en faisant agir les mâles A ; 2/3A, 1/3B à 1/3A, 2/3B en faisant agir les mâles B. Ce type de croisement permet l’auto-renouvèlement. Il permet également de bénéficier de l’hétérosis au niveau des différents étages du schéma de croisement. 30
Mais il suppose une gestion rigoureuse de la reproduction et lorsque les races sont très dissemblables, cela conduit à la mise sur le marché d’animaux déséquilibrés, peu appréciés des éleveurs. 2.2.2.3. Croisement à deux étages Le premier étage permet d’avoir des femelles croisées qui peuvent être accoupler soit à un mâle de l’une des deux races parentales, on parle de croisement retour ou back cross, qui peut aussi être accouplé à une troisième race C. On bénéficie à la fois de l’hétérosis sur les femelles AB et d’un hétérosis terminal avec la race C. On parle de croisement à trois voies. On peut enfin accoupler les femelles AB avec des croisés on parle de croisement à quatre voies. Son principal inconvénient est d’impliquer l’existence dans l’exploitation de plusieurs races. C’est pourquoi, il est mis en œuvre des groupements d’éleveurs ou sociétés privées qui ont plusieurs niveaux de structuration. En effet, ces sociétés sont structurées en sélectionneurs qui détiennent les races pures, en multiplicateurs qui détiennent les femelles AB et en producteurs qui élèvent et mettent sur le marché des produits commerciaux. 3. Outils de diffusion du progrès génétique La mise en pratique de ces différentes méthodes d’amélioration génétique repose sur l'insémination artificielle ou le transfert d'embryons ou la monte naturelle. 3.1.
Monte naturelle
La monte naturelle consiste à l'introduction et au maintien de mâle en liberté avec un lot de femelles pour réaliser la fécondation (DIENG, 2003). L’utilisation de la saillie naturelle peut paraître comme un paradoxe considérant les avantages génétiques de l’insémination artificielle. Cependant, il y a trois situations dans lesquelles la saillie naturelle peut rester le choix préféré :
31
lorsque le personnel n’accepte pas ou n’est pas entraîné correctement pour détecter les vaches en chaleur et accomplir l’insémination artificielle (ce qui conduit à de très pauvres résultats reproductifs) ; lorsque le gain génétique à long terme est d’importance secondaire ; lorsque les conditions locales n’offrent pas l’infrastructure nécessaire pour permettre une mise en-œuvre efficace de l’insémination artificielle (par exemple, accès à la semence, à l’azote liquide, ou à un téléphone). Les taureaux pour la saillie naturelle peuvent transmettre des maladies (vibriose et trichomonose) suite au contact sexuel. Les vaches infectées peuvent devenir infertiles pendant plus de quatre mois; ou, si elles conçoivent, la gestation est interrompue par la mort de l’embryon (une forme d’avortement) (WATTIAUX, 2006). Elle ne facilite pas l'établissement d'un programme des naissances à cause de l'imprécision et la méconnaissance des dates de mise-bas (DIENG, 2003). 3.2.
Insémination artificielle
3.2.1. Définition L’insémination artificielle (biotechnologie de 1ère génération) est une technique de reproduction sans rapprochement sexuel. Elle permet par le biais de traitement de la semence d’un taureau de haute valeur génétique et indemne de maladie sexuellement transmissible, de féconder des vaches le plus souvent situées loin des sites de production. Signalons pour l’histoire, que les biotechnologies ont été introduites en Afrique par le Kenya en 1935. Professeur Papa El Hassane DIOP a réalisé avec succès les premiers essais d’insémination artificielle en milieu villageois au Sénégal en 1995 avant de poursuive son aventure dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces initiatives ont permis de concevoir en Afrique des vaches laitières améliorées capables de produire 10 à 15 litres dans les mêmes conditions que nos 32
races locales qui ne produisent que 1 à 3 litres de lait. Aujourd’hui, l’IA est devenue le programme phare du développement de la production laitière au Sénégal (KAMGA-WALADJO et DIOP, 2013). 3.2.2. Avantages de l’insémination artificielle Les principaux avantages de l’insémination artificielle peuvent se résumer de la manière suivante: elle donne l’occasion de choisir des taureaux testés qui transmettent des traits désirables à leur descendance; elle élimine le coût et le danger associé à l’utilisation des taureaux à la ferme; elle minimise le risque de propagation des maladies transmises sexuellement et des défauts héréditaires; elle permet d’obtenir un gain génétique qui s’accumule au fil du temps (la valeur génétique des vaches augmente rapidement en réponse à la sélection d’une génération à l’autre). L’utilisation de l’insémination artificielle rend nécessaire le développement d’un système d’identification des animaux et un système de collection des données concernant les dates de chaleurs, de saillie, et l’identification des pères. Ces données sont à la base des activités des associations d’élevages. L’Insémination Artificielle constitue donc un outil biotechnologique de première génération qui a révolution les productions animales dans le monde, en particulier dans les pays du Nord. Les niveaux de production des vaches dans ces zones peuvent atteindre facilement 30 litres de lait par jour pour 300 jours de lactation (DIOP, 1993 ; 1994 ; 1997a et 1997b). 3.2.3. Inconvénients de l’insémination artificielle Cette technique connaît cependant des limites qui relèvent de son application, à l'égard de l'animal (fécondité de la femelle), de l'inséminateur (qualification), du 33
matériel utilisé, de l'environnement (climat, alimentation, mode de conduite du troupeau) et de la qualité de la semence (pureté et conservation). Selon DIENG (2003), la mise en œuvre de l'insémination artificielle impose des contraintes difficilement compatibles avec certaines techniques d'élevages; la mise au pâturage des vaches allaitantes pendant la saison des pluies explique en grande partie la faible utilisation de cette technique de reproduction dans ces troupeaux. L'autre contrainte majeure est le prix élevé de l'insémination en dehors des campagnes nationales. En effet, malgré des efforts considérables de réduction des charges, il faudrait 35 000 à 45 000 F CFA à un éleveur pour avoir sa vache inséminée (KEITA, 2005). 3.3.
Transfert d’embryon
La transplantation embryonnaire ou transfert d'embryon (biotechnologie de 2ème génération) est une technique de reproduction artificielle qui consiste à prélever, après fécondation et avant la nidation, le ou les embryons dans l'appareil génital d'une femelle, dite donneuse, pour le ou les transplanter dans l'appareil génital d'une ou de plusieurs femelles, dites receveuses, dans lequel le ou les embryons vont se développer jusqu'à la naissance. Il se termine par la naissance d’un minimum de 4 produits. Le premier veau issu du transfert d’embryon au Sénégal a été l’œuvre du Professeur Papa El Hassane DIOP de l’EISMV de Dakar en 1989. C’est ainsi que le transfert d’embryon a permis de développer un noyau de femelles capables de produire 15 à 20 litres de lait dans un contexte africain parfois difficile (KAMGA-WALADJO et DIOP, 2013). Le transfert d'embryon représente un moyen sanitaire sûr non infectieux de transfert de gène d'un animal à l'autre grâce à l'intégrité de la zone pellucide, les différents lavages ainsi que la décontamination au moyen d'antisérums
34
spécifiques. Le transfert permet l'amélioration et la diffusion rapide du progrès génétique dans le troupeau à travers la multiplication de lignées génétiquement confirmées par la production de veau à haut potentiel génétique à partir de femelles ayant un faible potentiel génétique. Il est un moyen pour augmenter le nombre de descendants pour les meilleures vaches en récupérant les follicules atrétiques qui se développent en permanence et qui ne peuvent venir en maturité à cause de la sécrétion de progestérone du corps jaune et d'éviter ou de minimiser les importations d'animaux vivants. Le transfert d'embryon permet la constitution de banque d'embryons congelés pour la conservation du patrimoine génétique et la conservation des races en voie de disparition (KEITA, 2005).
35
DEUXIEME PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE
36
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1. Cadre et zone d’études 1.1.
Cadre d’étude
Notre travail a été mené dans les trois départements (Louga, Linguère et Kébemer) de la région de Louga au Sénégal du 26 mai au 17 juin 2015. 1.2.
Présentation de la zone d’étude
1.2.1. Cadre physique Située entre les latitudes 14°70 et 16°10 Nord et les longitudes 14°27 et 16°50 Ouest, la région de Louga couvre une superficie de 24 847 km2. Elle est limitée par les régions de Saint-Louis au nord; Diourbel et Kaolack au sud; Matam à l’est; Thiès et l’Océan Atlantique à l’ouest. La région est subdivisée en 3 départements, 60 communes et 11 arrondissements (Photo 11).
Photo 11: carte administrative de la région de Louga Source : (www.au-senegal.com) 37
1.2.2. Cadre géographique 1.2.2.1. Relief Le relief est plat, avec quelques formations dunaires surtout à l’Est. Les types de sols qui se partagent le territoire régional, sont très variés : les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés appelés couramment «sols dior», ils se trouvent dégradés en surface par suite d’une exploitation arachidière très accentuée et sans jachère et aussi fortement soumis à l’érosion éolienne; les sols bruns et bruns rouges renferment des organismes et de la matière argileuse apte à la culture irriguée. De ce point de vue, ces sols captent mieux l’eau. Ils se localisent principalement dans les Niayes et la vallée du Ferlo ; les affleurements latéritiques ; ces types de sols présentent une valeur agronome très faible et demeurent inaptes à la culture. Ce sont des sols de pâturage; ils sont constatés dans le Ferlo (SENEGAL, 2011). 1.2.2.2. Végétation Il s’agit d’une savane arborée qui comprend divers types selon la zone : dans la zone Nord, c’est le type Acacia tortilis alterné de gommiers et de Acacia seyal dans les bas-fonds, de Balanites aégyptiaca (soump) qui sont les plus représentés ; dans le Sud-Est, c’est la savane à Combrétacées; ces formations contribuent grandement à la fertilité des sols et à l’alimentation du bétail ; la partie centrale et méridionale est la zone du Kadd (Acacia albida) ; la partie occidentale avec son micro climat canarien présente : tortilis et albida, Parinari macrophylla, Prosopis africana (SENEGAL, 2011).
38
1.2.2.3. Hydrographie 1.2.2.3.1. Eaux de surface La courte durée de la saison des pluies (juillet à septembre) et la fluctuation des chutes d’eau ne favorisent pas l’existence d’un réseau hydrographique permanent. Le reste de la région ne recèle que des points d’eau et mares temporaires tarissant deux mois après la fin de la saison des pluies. 1.2.2.3.2. Eaux souterraines Les nappes qui sont captées dans la région sont les suivantes : les nappes phréatiques qui sont de nature faibles dans la zone centrale et sylvo-pastorale ; le Maestrichien (100 à 450 m) capté par la plupart des forages ; l’Ecocène inférieur : cet aquifère existe dans toute la région ; l’Ecocène moyen : c’est un aquifère productif dans les zones de Mbédiène et de Sagatta. Il est à la fois capté par les forages et puits forages ; le Continental terminal : c’est l’aquifère le plus exploité ; cette nappe est captée par les puits a tendance à baisser avec les cycles de sécheresse (SENEGAL, 2011). 1.2.3. Cadre humain La région concentre près de 7% de la population nationale soit 874 193 individus. La densité régionale moyenne est de l’ordre 35 habitants/km2. Cependant, la population est très inégalement répartie sur le territoire régional. Le département de Louga qui abrite la capitale régionale concentre 57% de la population urbaine régionale contre 28,2% et 14,7% pour Kébemer et Linguère respectivement. La région de Louga est à majorité peuplée d’ethnies Wolof et Halpular. En effet, ces deux peuples y représentent 95% des habitants. Plus de la moitié de cette population (66%) est Wolof. Le groupe HalPular occupe le second rang du point de vue nombre avec 29%. Des minorités ethniques comme les Sérères 2%, les 39
Maures 2 % et autres ethnies résident également dans la région en parfaite harmonie (SENEGAL, 2014a). 1.2.4. Cadre économique La région de Louga est une zone à vocation essentiellement agropastorale. En effet, l’économie régionale dépend essentiellement de l’agriculture et de l’élevage et dans une moindre mesure de la pêche du fait de la rareté des ressources halieutiques (SENEGAL, 2011). L’élevage constitue l’une des activités maîtresses de la région en raison de l’appartenance d’une grande partie de son territoire (65%) à la zone sylvopastorale. Il occupe avec l’agriculture plus de 80% de la population. Il est de type extensif et transhumant avec la disponibilité de parcours naturels et l’existence de forages pastoraux. Grâce à l’importance des zones de pâturage (21 000 km2), à l’expérience longtemps acquise par les éleveurs et la présence d’unités pastorales mise en place par le PAPEL (Projet d’Appui à l’Elevage), la région de Louga constitue véritablement une zone d’élevage (SENEGAL, 2011). 2. Matériel technique 2.1.
Fiche d’enquête
Deux types de fiche annexées à ce document ont été élaborées pour enregistrer les informations sur les exploitations et les animaux. La première a identifié les éleveurs et à décrit le mode d’élevage, les races exploitées, les pathologies rencontrées, le mode d’alimentation et l’abreuvement. La deuxième fiche quant à elle, a enregistré les informations nécessaires pour déterminer : les génotypes et les paramètres de production et de reproduction des vaches F1 et F2 ; les génotypes et l’utilisation des taureaux F1 et F2.
40
2.2.
Population cible
Les questionnaires ont été administrés aux éleveurs choisis de manière aléatoire parmi ceux qui détenaient des bovins métis dans la région de Louga. 3. Méthodes 3.1. Echantillonnage La taille de l’échantillon a été déterminée sur la base des données obtenues auprès du Service Régional de l’Elevage de Louga qui estime la population de métisses à 3 386 têtes répartis dans 833 exploitations. Par ailleurs, l’étude de KEITA (2005), estimait la production laitière moyenne des métisses à 6,5 ± 2,5 litres par jour dans les régions de Fatick et Kaolack, l’utilisation du Logiciel Win Episcope v.2.0 avec une erreur de 5% nous a permis de déterminer la taille de l’échantillon qui a été de 290 bovins. Ainsi, en réalisant un échantillonnage proportionnel, l’effectif retenu a été de 172, 60 et 58 à Louga, Linguère et Kébemer respectivement. C’est ainsi que nous avons pu enquêté 46 sur les 833 exploitations détenant des métis et les élevages enquêtés sont répartis dans 9 localités au niveau de la région de Louga. Sur les 290 animaux prévus initialement, nous n’avons obtenus que 157 car beaucoup d’éleveurs étaient en transhumance vers Saint Louis et Kaolack. Nous avons travaillé beaucoup plus au niveau du département de Louga car il comporte plus d’éleveurs de métis et l’accessibilité de ces localités est plus facile. 3.2.
Collecte des données
Nous avons mené une enquête transversale. La collecte des données sur la conduite du troupeau, les paramètres de reproduction et de production et l’utilisation des taureaux via nos deux questionnaires a été obtenue par entretiens directes avec les éleveurs.
41
3.3.
Traitement et analyse des données
Le traitement de données est fait avec le logiciel Sphinx Plus2 v.4.5 et le Tableur Microsoft Excel v.2013. La statistique descriptive a été utilisée pour l’analyse des données. Ce qui nous a permis d’obtenir les différentes proportions et moyennes. L’analyse statistique a été faite avec le test de Student au seuil de 5%.
42
CHAPITRE II : RESULTATS Dans ce chapitre, nous présenterons respectivement la caractérisation de la population, la conduite d’élevage et les performances zootechniques des bovins métis F1 et F2. 1. Caractérisation de la population des bovins métis 1.1.
Distribution spatiale des exploitations
Notre étude a porté sur 46 exploitations et 157 animaux répartis dans les trois départements de la région. Le département de Louga abrite 47,8% des exploitations, celui de Linguère 30,4% et celui de Kébemer 21,8% des exploitations enquêtées (Tableau IV). Tableau IV: Répartition des exploitations et des vaches par localités Départements Kébemer
Linguère
Louga
Total
localités
Eleveurs N % Kébemer commune 5 10,9 Mbénguène 5 10,9 Total Kébemer 10 21,8 Dahra 10 21,7 Linguère commune 4 8,7 Total Linguère 14 30,4 Diélerlou SYLL 3 6,5 Koki 1 2,2 Léona 10 21,7 Louga commune 7 15,2 Maka Braguèye 1 2,2 Total Louga 22 47,8 46 100 N : Effectif, % : Pourcentage
Animaux N % 21 13,4 15 9,5 36 22,9 28 17,8 13 8,3 41 26,1 13 8,3 7 4,4 24 15,3 34 21,7 2 1,3 80 51 157 100
La Photo 12 nous montre la distribution spatiale des localités enquêtées au niveau des trois départements de la région de Louga.
43
Département Linguère Département Louga Département Kébemer
Photo 12 : Distribution spatiale des localités enquêtées dans la région de Louga
1.2.
Structure de la population
Cet échantillon est constitué de 51,9% de femelles contre 48,05% représentant les taureaux (Tableau V). L’âge moyen des vaches est de 2 à 8 ans alors qu’il est de 2 à 5 ans pour les taureaux. Tableau V: Répartition du cheptel en fonction du sexe Sexe Femelle Mâle total
Effectif
Fréquence (en %)
81 76 157
51,6 48,4 100
44
1.3.
Composition génétique du cheptel
Quinze types génétiques sont retrouvés dans notre population d’étude. Ils sont répartis en produits de première génération (F1) et en produits de deuxième génération (F2) (Figure 13). Les bovins métis F1 représentent 60,5% et ceux de F2 39,5% de la population. Les produits de première génération (Holsteins, Montbéliardes et Guzérats) sont les plus représentées avec respectivement 27,4%, 19,7% et 7%. Tandis que chez les F2, les Holsteins et les Montbéliardes représentent respectivement 23,6% et 10,8% de la population (Tableau VI). Les bovins métis de deuxième génération proviennent de croisement en retour des produits F1 avec leurs races parentales. Les 1/4 de sang exotique sont issus de croisement des bovins métis F1 avec les races locales tandis que les 3/4 de sang exotique sont les produits de l'insémination ou de la saillie des F1 avec les races exotiques.
b
a
Photo 13 : (a) 1/2 Holstein ; (b) 1/2 Montbéliarde
45
Tableau VI: Structure génétique de la population Types génétiques des F1 et F2 1/2 Holstein 1/2 Montbéliarde 1/2 Guzérat 1/2 Jersiaise 1/2 Brunes des alpes 1/2 Normande 1/2 Nélor 1/2 Jir Total F1 3/4 Holstein 3/4 Montbéliarde 3/4 Normande 3/4 Guzérat 3/4 Jersiaise 1/4 Holstein 1/4 Guzérat Total F2 Total F1 et F2
Effectif et (%) Femelles Mâles 23 (14,7) 19 (12,1) 3 (1,9) 3 (1,9) 2 (1,3) 2 (1,3) 0 1 (0,6) 53 (33,7) 17 (10,8) 9 (5,7) 0 2 (1,3) 0 0 0 28 (17,8) 81 (51,6)
20 (12,7) 12 (7,6) 8 (5,1) 0 0 0 2 (1,3) 0 42 (26,7) 20 (12,7) 8 (5,1) 1 (0,6) 0 1 (0,6) 2 (1,3) 2 (1,3) 34 (21,7) 76 (48,4)
Total N (%) 43 (27,4) 31 (19,7) 11 (7) 3 (1,9) 2 (1,3) 2 (1,3) 2 (1,3) 1 (0,6) 95 (60,5) 37 (23,6) 17 (10,8) 1 (0,6) 2 (1,3) 1 (0,6) 2 (1,3) 2 (1,3) 62 (39,5) 157 (100)
2. Conduite d’élevage 2.1.
Origine des animaux
Les bovins métis F1 de notre étude (100%) sont des produits issus de l’insémination artificielle de nos races locales (zébu Gobra, zébu Maure et Djakoré) avec les semences des races exotiques importées (Europe et Brésil) ou produites au CNAG de Dahra. Les bovins métis F2 sont des produits de l’IA et de la saillie par les races exotiques des vaches métisses F1 (98,7%) et le résultat de la saillie des vaches F1 par des taureaux locaux (1,3%). 2.2.
Gestion des troupeaux
Les éleveurs qui possèdent moins de 10 vaches métisses (91,84%) laissent les vaches en permanence à l’enclos et les vaches sont suivies par la famille. Par 46
contre, chez les éleveurs qui détiennent des effectifs de métisses supérieurs à 10 têtes (8,16%), un berger salarié est chargé de suivre le troupeau au pâturage tandis que les vaches en production sont nourris à l’enclos avec de la paille et supplémenté en concentré le soir avant la traite qui se fait deux fois par jour, matin et soir. 2.3.
Habitat
La totalité des bovins métis sont logés dans les concessions au niveau des aires de parcage délimitées par des branchages tissées ou par un mur surtout chez les éleveurs des villes. Les animaux sont généralement en stabulation dans les enclos. Toutefois, 13% des éleveurs conduisent les troupeaux au pâturage pendant l’hivernage. 2.4.
Alimentation
L'alimentation de base est constituée de paille (Figure 14a) et de sous-produits agricoles et agro-industriels. 19,6% des éleveurs ont utilisé des sous-produits comme la coque d’arachide, l’épi de mil (Figure 14b), des tourteaux (arachide ou coton), du maïs et de la mélasse. Certains éleveurs (13%) ont fait des cultures fourragères pour l’alimentation des animaux. Cette pratique est en phase de vulgarisation. Cependant, les éleveurs ont supplémenté principalement les femelles en production avec de l’aliment commercial.
a
b Photo 14 : (a) Paille ; (b) Epis de mil 47
2.5.
Abreuvement
La part des éleveurs de bovins métis qui abreuve pendant la saison des pluies au niveau des mares et des puits non loin de la ville est de 21,7% contre 78,3% qui abreuvent avec l’eau de la SDE. Pendant la saison sèche, 95,6% abreuvent avec l’eau de la SDE contre 4,4% abreuvant avec l’eau des puits. 2.6.
Gestion de la reproduction
Les éleveurs n’ont pas de plan d’accouplement bien défini. La majeure partie des éleveurs (50,6%) font appel soit au vétérinaire privé de la région de Louga soit au CNAG de Dahra soit attendre tout simplement le programme national d’insémination artificielle du gouvernement pour l’insémination artificielle de leurs vaches. Par contre, certains éleveurs (28,2%) utilisent leurs géniteurs de race exotique. D’autres qui n’ont pas assez de moyens financiers utilisent des taureaux métis F2 (7,1%) ou bien les taureaux locaux (14,1%) pour saillir leurs vaches métisses. Pour les éleveurs qui inséminent leurs vaches, 76,1% utilisent à la fois l’insémination sur chaleurs naturelles et sur chaleurs induites tandis que 23,9% font exclusivement l’insémination sur chaleurs induites. 2.7.
Gestion sanitaire
Les principales maladies rencontrées chez les bovins métis dans la zone de Louga, pendant notre étude, sont la dermatose nodulaire contagieuse bovine (8,7%) et la fièvre aphteuse (10,4%). En plus de ces deux maladies, des morts subites surtout des veaux dû au coup de chaleur, des cas de carence en vitamine A (15,22%) conduisant à une cécité ont été enregistrées. En dehors de ces maladies, nous avons enregistrés des cas d'avortements, de dystocies et des mortalités néonatales. La prophylaxie médicale n’est pas bien régulière. Quelques éleveurs (60,87%) font le déparasitage quand la vache n’est pas en production. La couverture vaccinale contre les principales pathologies est insuffisante car 17,4%, 15,2% et
48
4,4% des troupeaux ont été vaccinées contre la dermatose nodulaire contagieuse bovine, la pasteurellose et la fièvre aphteuse respectivement. 2.8.
Traite
La traite des vaches métisses est biquotidienne; elle s'effectue le matin et le soir. Dans la plus part des élevages, elle est partielle car une partie du lait est laissée au veau. Elle est manuelle et faite sans règle d'hygiène (Figure 15). La durée moyenne de la lactation est de 8,3 ± 2 mois pour les vaches métisses avec une durée minimale de 2 mois et une durée maximale de 14 mois.
Photo 15 : la traite d’une 1/2 Montbéliarde à Linguère
3. Performances zootechniques des bovins métis 3.1.
Paramètres de reproduction des bovins métis
3.1.1. Âge à la mise à la reproduction des bovins métis L’âge à la mise à la reproduction de 73 femelles a été enregistré ; 48 vaches métisses F1 et 25 vaches métisses F2. Pour les femelles de première génération (F1) L’âge à la mise à la reproduction de 48 vaches métisses F1 a été analysé. Il en résulte que la moyenne d’âge à la mise à la reproduction est de 23,94 ± 7,71 mois 49
et que l’âge le plus petit à la mise à la reproduction est de 14 mois et celui plus grand est de 48 mois (Tableau VII, page 51). La proportion des vaches métisses F1 mises à la reproduction entre 22 et 26 mois est plus importante soit 29,4% de la population. Seulement les fréquences des génisses qui ont été mises à la reproduction entre 26 et 30 mois et entre 30 et 34 mois sont significativement inférieures à celles mises à la reproduction entre 22 et 26 mois (p<0,05) (Figure 2). 35 30 29,4
Pourcentage
25 23,5
20 15
17,6
15,7
10 7,8
5
5,9
0 moins de 18 De 18 à 22 De 22 à 26 De 26 à 30 De 30 à 34
34 et plus
Âge (en mois)
Figure 2: Âge à la mise à la reproduction des F1 Sur le plan génétique, les métisses Montbéliardes (N:19) sont mises à la reproduction (21,16 ± 5,03 mois) plus précocement que les métisses Holsteins (N:21) (26,1 ± 9,2 mois). Par contre, les métisses Holsteins sont mises à la reproduction avant les métisses Guzérats (N:3) (28 ± 6,93 mois). Toutefois, ces différences ne sont pas significatives (p>0,05) (Tableau VII, page 51). Pour les femelles de deuxième génération (F2) L’âge à la mise à la reproduction de 25 vaches métisses F2 a été analysé. Il en résulte que la moyenne d’âge à la mise à la reproduction est de 20,16 ± 6,94 mois et que l’âge le plus petit à la mise à la reproduction est de 12 mois et celui plus grand est de 36 mois (Tableau VII, page 51). 50
La proportion des vaches métisses F2 mises à la reproduction à moins de 18 mois (44%) est significativement plus importante que celles mise à la reproduction tardivement (p<0,05) (Figure 3). 50 45 40
44
Pourcentage
35 30 25 24
20 15 10
12
5
4
4
De 26 à 30
De 30 à 34
8
0 Moins de 18 De 18 à 22
De 22 à 26
36 et plus
Âge (en mois)
Figure 3 : Âge à la mise à la reproduction des F2 Sur le plan génétique, les métisses Holsteins (N:15) (20,2 ± 6,36 mois) ont un âge à la mise à la reproduction supérieur aux métisses Montbéliardes (N:9) (20,11 ± 8,59 mois) (Tableau VII). Il n’existe aucune différence significative entre les métisses Holsteins et Montbéliardes (p>0,05). Tableau VII : Âge à la mise à la reproduction en fonction du type génétique Paramètre
Types génétiques
reproduction
Moyenne
Ecart
Moyenne
Ecart type
(en mois)
type
(en mois)
(en mois)
(en mois) Âge à la mise Métisses HOL à la reproduction
26,10
9,2
20,2
6,36
Métisses MTB
21,16
5,03
20,11
8,59
Métisses GUZ
28
6,93
23,94
7,71
20,16
6,94
Tous types génétq.
HOL : Holstein, MTB : Mombéliarde, GUZ : Guzérat 51
3.1.2. Âge au premier vêlage L’âge au premier de 71femelles a été évalué parmi les quelles 49 vaches F1 et 22 vaches F2. Pour les femelles de première génération (F1) L’âge au premier vêlage de 49 femelles F1 a été étudié, il en ressort que l’âge moyen au premier vêlage est de 32,61 ± 7,58 mois (Tableau VIII, page 54). La plus jeune des primipares a vêlé à 23 mois et la plus âgée à 57 mois. En fonction de la classe d’âge, la majorité des métisses a vêlé entre 32 et 36 mois soit 30,6% de la population étudiée et la minorité des métisses a vêlé à moins de 24 mois (4,1%). Mais, 32,7% de métis ont vêlés à moins de 28 mois. Seules les fréquences des vaches qui ont vêlées à moins de 24 mois et entre 28 et 32 mois sont significativement inférieures à la fréquence des vaches qui ont vêlés entre 32 et 36 mois (p<0,05) (Figure 4). 35 30
30,6 28,6
Pourcentages
25
22,4
20 15 14,3 10
5 4,1 0
Moins de 24
De 24 à 28
De 28 à 32
De 32 à 36
36 et plus
Âge moyen (en mois)
Figure 4 : Âge au premier vêlage des F1 Sur le plan génétique, les vaches métisses Holsteins (N:20) (34,5 ± 8,89 mois) présentent une moyenne d'âge au premier vêlage supérieure à celle des vaches métisses Montbéliardes (N:19) (29,78 ± 5,14 mois). Les métisses Guzérats (N:3) 52
ont un âge moyen au premier vêlage (37 ± 6,93 mois) supérieur à celui des métisses Holsteins (Tableau VIII, page 54). Toutefois, ces différences sont non significatives (p>0,05). Pour les femelles de deuxième génération (F2) L’âge au premier vêlage de 22 femelles F2 a été analysé, il en résulte que leur âge moyen au premier vêlage est de 28,73 ± 6,56 mois (Tableau VIII, page 54). La plus jeune primipare a vêlé à 21 mois et la plus âgée a vêlé à 45 mois. La majorité des métis (54,6%) a vêlé avant 48 mois d’âge. La proportion des métis qui a vêlé après 36 mois est de 18,2%. Seulement 9,1 % ont vêlé entre 32 et 36 mois (Figure 5). Il n’existe aucune différence significative entre les fréquences d’âges au premier vêlage des vaches métisses F2 (p>0,05).
30
Pourcentage
25
27,3
27,3
20 18,2
15
18,2
10 9,1 5 0 Moins de 24
De 24 à 28
De 28 à 32
De 32 à 36
36 et plus
Moyenne d'âge (en mois)
Figure 5 : Âge au premier vêlage des F2 En fonction du type génétique, les métisses Montbéliardes (N:8) ont vêles avant les métisses Holsteins (N:14) avec respectivement des âges moyennes au premier
53
vêlage de (27,13 ± 6,62 mois) et de (29,64 ± 6,59 mois). Toutefois, ces différences ne sont pas significatives (p>0,05).
Tableau VIII: Âge au premier vêlage en fonction du type génétique Paramètre
Types génétiques
reproduction
Moyenne
Ecart
Moyenne
Ecart type
(en mois)
type
(en mois)
(en mois)
(en mois) Âge au
Métisses HOL
34,5
8,89
29,64
6,59
premier
Métisses MTB
29,78
5,14
27,13
6,62
Métisses GUZ
37
6,93
32,61
7,58
28,73
6,56
vêlage
Tous types génétq.
HOL : Holstein, MTB : Mombéliarde, GUZ : Guzérat
3.1.3. Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie L’intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie de 65 vaches a été évalué. Elle a concerné 45 vaches F1 et 20 vaches F2. Pour les femelles de première génération (F1) L’étude sur 45 vaches métisses F1 montre que la moyenne des Intervalles vêlagePremière Insémination Artificielle ou saillie est de 5,6 ± 3,24 mois (Tableau IX, page 56). Le plus petit IV-1IA/S est de 2 mois et tandis que le plus grand est de 14 mois. La majorité des vaches métisses ont un IV-1IA/S compris entre 3 et 5 mois soit 41,7% de la population et 20% ont un IV-1IA/S entre 5 et 7 mois. La proportion qui a un IV-1IA/S de moins de 3 mois est de 6,7% et celle de 12 mois et plus est de 11,1%. (Figure 6). L’IV-1IA/S compris entre 3 et 5 mois est statiquement significatif par rapport à tous les autres IV-1IA/S (p<0,05).
54
45 40
41,7
Pourcentage
35 30 25 20 20 15 10 5
11,1 8,9 6,7
6,7
0 Moins de 3
De 3 à 5
De 5 à 7
De 7 à 9
De 9 à 12
12 et plus
IV-1IA/S (en mois)
Figure 6 : Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie des F1 L’intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie des métis Guzérats (N:3) (5 ± 2,65 mois), Holsteins (N:19) (5,47 ± 2,84 mois), Montbéliardes (N:16) (5,19 ± 3,33 mois) est inférieure à la moyenne de l’échantillon (Tableau IX, page 56). Toutefois, la différence est non significative entre les trois types génétiques (p>0,05). Pour les femelles de deuxième génération (F2) L’étude sur 20 vaches métisses F2 nous renseigne que l’intervalle moyen vêlagePremière Insémination Artificielle ou saillie est de 4,75 ± 2,49 mois (Tableau IX, page 56). Le plus petit IV-1IA/S est de 2 mois et le plus long est de 12 mois. La proportion des vaches métisses qui a un IV-1IA/S compris entre 3 et 5 mois est plus importante avec 45% de la population étudiée (p<0,05). Les IV-1IA/S de moins de 3mois et ceux compris entre 9 mois et plus ont la même fréquence soit chacun 15 % de l’échantillon étudié et sont significativement inférieures à l’IV1IA/S (p<0,05) (Figure 7). 55
50 45 45
40
Pourcentage
35 30 25 20 20
15
10
15
15
5
5
0 Moins de 3
De 3 à 5
De 5 à 7
De 7 à 9
9 et plus
IV-IA/S (en mois)
Figure 7 : Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie des F2 L’étude de l’IV-1IA/S selon le type génétique des F2 montre que les métisses Holsteins (N:13) (4,46 ± 2,26 mois) ont un IV-1IA/S inférieur à celui des métisses Montbéliardes (N:7) (5,29 ± 2,98 mois) (Tableau IX). Il n’existe pas de différence significative entre ces types génétiques (p>0,05).
Tableau IX: Intervalle vêlage - 1ère IA/Saillie en fonction du type génétique Paramètre
Types génétiques
reproduction
Moyenne
Ecart
Moyenne
Ecart type
(en mois)
type
(en mois)
(en mois)
(en mois) Intervalle
Métisses HOL
5,47
2,84
4,46
2,26
vêlage- 1ère
Métisses MTB
5,19
3,33
5,29
2,98
Métisses GUZ
5
2,65
5,6
3,24
4,75
2,49
IA/Saillie
Tous types génétq.
IA : Insémination Artificielle, HOL : Holstein, MTB : Mombéliarde, GUZ : Guzérat
56
3.1.4. Intervalle Vêlage-Insémination Artificielle ou Saillie fécondante L’étude de l’intervalle vêlage-insémination artificielle ou saillie fécondante a porté sur 63 vaches dont 43 F1 et 20 F2. Pour les femelles de première génération (F1) La moyenne de l’intervalle vêlage-insémination artificielle ou saillie fécondante est de 6,73 ± 3,29 mois (Tableau X, page 59). Le plus petit intervalle est de 2 mois et le plus long est de 14 mois. Selon la classe d’âge, 34,9 % de l’échantillon étudié ont un IV-ISf compris entre 3 et 5 mois et 23,3% entre 5 et 7 mois. Seulement 4,7% de l’échantillon ont un IV-ISf inférieur à 3 mois et 11,6% ont un IV-ISf de plus de 12 mois. La fréquence des IV-ISf compris entre 3 et 5 mois n’est pas significative avec l’IV-ISf compris entre 5 et 7 mois (p>0,05), toutefois elle est significative avec les autres fréquences d’IV-1ISf (p<0,05) (Figure 8).
40 35 34,9
Pourcentage
30 25 23,3
20 15
14
10
11,6
11,6
De 9 à 12
12 et plus
5 4,7 0 Moins de 3
De 3 à 5
De 5 à 7
De 7 à 9
IV-IA/SF (en mois)
Figure 8 : Intervalle Vêlage-Insémination Artificielle ou Saillie fécondante des F1
57
Sur le plan génétique, les métisses Guzérats (N:3) (5,67 ± 3,21 mois) et métisses Montbéliardes (N:15) (5,4 ± 2,85 mois) ont des IV-ISf inférieurs à la moyenne de l’échantillon. Par contre, les Métisses Holsteins (N:19) (6,32 ± 2,94 mois) ont une moyenne IV-ISf supérieure à la moyenne obtenue (Tableau X, page 59). Il n’existe pas de différence significative entre ces trois types génétiques (p>0,05). Pour les femelles de deuxième génération (F2) La moyenne de l’intervalle vêlage-insémination artificielle ou saillie fécondante est de 5,5 ± 4,06 mois pour les métis F2 (Tableau X, page 59). Le plus petit intervalle est de 2 mois et le plus long est de 19 mois. Chez les F2, la proportion des IV-ISf compris entre 3 et 5 mois est plus important et correspond à 55% (p<0,05). Ensuite, nous avons l’IV-ISf compris entre 5 et 7 mois qui est de 15%. Seul 10% de l’échantillon sont respectivement à moins de 3 mois et de plus de 12 mois (Figure 9).
60 55
Pourcentage
50 40 30 20
15
10 10
10 5
5
0 Moins de 3 mois
De 3 à 5 mois De 5 à 7 mois De 7 à 9 mois De 9 à 12 mois 12 mois et plus IV-IA/SF
Figure 9 : Intervalle Vêlage-Insémination Artificielle ou Saillie fécondante des F2
58
Les métisses Montbéliardes (N:7) (4,57 ± 2,51 mois) ont un intervalle moyen vêlage-Insémination Artificielle ou saillie fécondante plus petit que les métisses Holsteins (N:13) (6 ± 4,71 mois) (Tableau X). Aucune différence statistique significative n’est notée (p>0,05).
Tableau X: Intervalle vêlage- IA/S fécondante en fonction du type génétique Paramètre
Types génétiques
reproduction
Moyenne
Ecart
Moyenne
Ecart type
(en mois)
type
(en mois)
(en mois)
(en mois) Intervalle
Métisses HOL
6,32
2,94
6
4,71
vêlage- IA/S
Métisses MTB
5,4
2,85
4,57
2,51
Métisses GUZ
5,67
3,21
Tous types génétq.
6,73
3,29
5,5
4,06
fécondante
IA : Insémination Artificielle, S : Saillie, HOL : Holstein, MTB : Mombéliarde, GUZ : Guzérat
3.1.5. Intervalle vêlage-vêlage L’étude de l’intervalle vêlage-vêlage a porté sur 63 vaches dont 44 F1 et 19 F2. Pour les femelles de première génération (F1) L’intervalle moyen entre deux vêlages des vaches métisses F1 est de 15,57 ± 3,37 mois (Tableau XI, page 61). L’intervalle vêlage-vêlage le plus court enregistré est de 11 mois et la période la plus longue est de 25 mois. La majorité des intervalles vêlage-vêlage (36,4%) est comprise entre 15 et 18 mois et 31,8% des intervalles entre deux vêlages sont compris entre 12 et 15 mois. La part des intervalles entre deux vêlages de moins de 12 mois est de 6,8% et 11,4% des intervalles entre deux vêlages sont à 21 mois et plus. Des intervalles vêlagevêlage entre 18 et 21 mois sont peu fréquents et représentent 13,6% (Figure 10).
59
40 35
36,4
Pourcentage
30
31,8
25 20 15 13,6
10 5
11,4 6,8
0
Moins de 12 mois De 12 à 15 mois De 15 à 18 mois De 18 à 21 mois
21 mois et plus
IVV (en mois)
Figure 10 : Intervalle vêlage-vêlage des F1 La fréquence des IVV compris entre 15 et 18 mois n’est pas significative avec l’IVV compris entre 12 et 15 mois (p>0,05), toutefois elle est significative avec les autres fréquences d’IVV (p<0,05). En fonction du type génétique, les métisses Guzérats (N:3) (15 ± 2,65 mois), Montbéliardes (N:16) (15,13 ± 3,28 mois) et Holsteins (N:18) (15,17 ± 3,03 mois) ont des Intervalles Vêlage-Vêlage très proches et inférieurs à la moyenne de la population (Tableau XI, page 61). Il n’existe pas de différence significative entre ces trois types génétiques (p>0,05). Pour les femelles de deuxième génération (F2) L’intervalle moyen entre deux vêlages des vaches métisses F2 est de 13,95 ± 3,54 mois (Tableau XI, page 61). L’intervalle vêlage-vêlage le plus court noté est de 11 mois et la période la plus longue est de 26 mois. La majorité des intervalles vêlage-vêlage (63,2%) est comprise entre 12 et 15 mois (p<0,05). Nous avons 10,5% des vêlages compris entre 15 et 18 mois. Les
60
intervalles entre deux vêlages de moins de 12 mois sont à 15,8% et ceux de 18 mois et plus à 10,6% (Figure 11). 70 60
63,2
Pourcentage
50 40 30 20 10
15,8 10,5
5,3
5,3
0 Moins de 12 mois De 12 à 15 mois De 15 à 18 mois De 18 à 21 mois 21 mois et plus IVV (en mois)
Figure 11 : Intervalle vêlage-vêlage des F2 Sur le plan génétique, les métisses Montbéliardes (N:7) (13,57 ± 2,51 mois) ont une moyenne IVV plus courte que celle des métisses Holsteins (N:12) (14,17 ± 4,11 mois) (Tableau XI) ; pas de différence significative (p>0,05).
Tableau XI: Intervalle vêlage - vêlage en fonction du type génétique
Types génétiques
Paramètre reproduction
1ère Génération (F1)
2nde Génération (F2)
Moyenne
Ecart type
Moyenne
Ecart type
(en mois)
(en mois)
(en mois)
(en mois)
Intervalle
Métisses HOL
15,17
2,65
14,17
4,11
vêlage-
Métisses MTB
15,13
3,28
13,57
2,51
Métisses GUZ
15
2,65
15,57
3,37
13,95
3,54
vêlage
Tous types génétq.
HOL : Holstein, MTB : Mombéliarde, GUZ : Guzérat
61
3.2.
Production laitière des vaches métisses
La production laitière de 67 vaches métisses dont 43 F1 et 24 F2 a été évaluée. Pour les femelles de première génération La moyenne de la production laitière journalière est de 11,86 ± 3,55 litres pour une durée moyenne de lactation de 8,35 ± 2,23 mois. La plus faible production est de 7 litres et la plus grande production est de 21 litres. L'étude de la distribution des productions journalières des lactations montre que 51,2% des vaches produisent entre 10 et 14 litres de lait et que 23,3% des vaches donnent moins de 10 litres. 11,6% et 14% des vaches ont produits quotidiennement entre 14 et 18 litres et plus de 18 litres de lait (Figure 12).
60 50
51,2
Pourcentege
40 30 20
23,3
10
11,6
14
0 Moins de 10 L
De 10 à 14 L
De 14 à 18 L
18 L et plus
Moyenne journalière (en litres)
Figure 12 : Production laitière journalière des F1 Sur le plan génétique, les métisses Holsteins (N:18) (12,22 ± 4,45 litres) ont une production laitière journalière similaire à celui des métisses Montbéliardes (N:15) (12,13 ± 3,11 litres) et les deux ont une production supérieure à la moyenne. Les métisses Guzérats (N:3)
(10,33 ± 3,21 litres) ont une production laitière
62
journalière en dessous de la moyenne obtenue bien que les différences ne soit pas significatives (p>0,05) (Tableau XII, pages 64). Pour les femelles de deuxième génération La production laitière journalière moyenne est de 13,5 ± 3,55 litres pour une durée moyenne de lactation de 8,29 ± 1,83 mois. La plus faible production obtenue est de 8 litres et la plus grande production notée est de 19 litres. L'étude de la distribution des productions journalières des lactations montre que 41,5% des vaches produisent entre 14 et 18 litres de lait, 29,3% donnent entre 10 et 14 litres, 16,7% des vaches F2 ont produit moins de 10 litres et 12,5% ont produit plus de 18 litres de lait (Figure 13). Il n’existe pas de différence significative entre les F2 qui produisent entre 14 et 18 litres (p>0,05) et celles produisant entre 10 et 14 litres mais la production du groupe 14-18 litres est significativement différente de celles des lots de moins de 10 litres et plus de 18 litres (p<0,05). 45 40
41,5
35
pourcentage
30 29,3
25 20 15
16,7
10
12,5
5 0 Moins de 10 L
De 10 à 14 L
De 14 à 18 L
18 L et plus
Moyenne jounalière (en litres)
Figure 13 : Production laitière journalière des F2
63
Les métisses Montbéliardes (N:9) (14,56 ± 2,83 litres) donnent une meilleure production laitière journalière que les métisses Holsteins (N:15) (12,87 ± 3,87 litres) ; toutefois cette différence n’est pas significative (p>0,05). La production des Holsteins est en dessous de la moyenne de l’échantillon (Tableau XII). Tableau XII: Production laitière en fonction du type génétique
Types génétiques
Paramètre production
1ère Génération (F1)
2nde Génération (F2)
Moyenne
Ecart type
Moyenne
Ecart type
(en mois)
(en mois)
(en mois)
(en mois)
Production
Métisses HOL
12,22
4,45
12,87
3,87
Laitière
Métisses MTB
12,13
3,11
14,56
2,83
Métisses GUZ
10,33
3,21
Tous types génétq.
11,56
3,55
13,5
3,55
HOL : Holstein, MTB : Mombéliarde GUZ : Guzérat 3.3.
Utilisation des taureaux métis
Cette étude a portée sur 76 taureaux dont 42 de première génération et 34 de deuxième génération. 3.3.1. Utilisation des taureaux F1 L’étude effectuée sur 42 taureaux métis F1 révèle que 4,8% ont servi comme géniteur et 95,2% ont été destinés à l’embouche (Tableau IX). Ces deux taureaux ont été utilisés pour la saillie des races locales. Tableau XIII: utilisation des taureaux F1 Paramètres
Effectif
Fréquence (en%)
Embouche
40
95,2
Géniteur
02
4,8
Total
42
100
64
3.3.2. Utilisation des taureaux F2 Cette étude montre que 44,1% des taureaux F2 sont utilisés comme géniteur tandis que 55,9% sont destinés à l’embouche. La fréquence des taureaux destinés à l’embouche est de 55,9% (Tableau X). Tableau XIV : utilisation des taureaux F2 Paramètres
Effectif
Fréquence (%)
Embouche
19
55,9
Géniteur
15
44,1
Total
34
100
65
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS 1. Discussion Elle va porter sur la zone d’étude, les limites de l’étude, la caractérisation de la population, le mode d’élevages et les performances zootechniques des bovins métis. 1.1.
Zone d’étude
Le choix de la zone sylvo-pastorale a été motivé par plusieurs raisons. D’abord, la région de Louga constitue le poumon du Sénégal en matière d’élevage. Ensuite, la région abrite le Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG) situé à Dahra (Linguère) et elle a bénéficié des campagnes d’IA organisées par l’Etat du Sénégal. De plus, il existe un Docteur Vétérinaire installé en clientèle privée à Louga commune qui offre des prestations en insémination artificielle. Autant de raisons ont orienté notre choix vers la région de Louga qui possède un important effectif de bovins métis. 1.2.
Limites de l’étude
Le nombre réduit de vaches métisses en lactation a été une limite pour meilleure évaluation des paramètres de reproduction et de production laitière. La faiblesse de cet effectif résulte du fait que notre échantillon de départ a été biaisé car l’effectif sur lequel l’échantionnage a été réalisée n’était pas actualisé ; elle date de 2012. Par ailleurs, la période d’étude (Mai et Juin) n’était pas très propice pour ce genre de travail car il se trouve que la majorité des éleveurs étaient en transhumance et certains parmi eux détiennent des bovins métis. De plus, nous n’avons pas obtenus toutes les informations sur les paramètres de certains animaux enquêtés d’où la variation de la taille de l’échantillon en fonction des paramètres étudiés. En fin, les résultats obtenus dépendent du degré de fiabilité des déclarations et des mesures effectuées par les éleveurs car aucune information enregistrée n’était consigné dans les registres de suivi des animaux. 66
1.3.
Caractérisation de la population des bovins métis
1.3.1. Distribution spatiale des exploitations Nous avons travaillé principalement dans le département de Louga car il comporte plus d’éleveurs de bovins métis et l’accessibilité de ces localités est plus facile. Par ailleurs, un seul vétérinaire installé en clientèle privée dans Louga Commune offre des prestations en l’insémination artificielle. Ce qui explique en partie l’important effectif à Louga. Par contre, Linguère à cause de la température ambiante parfois élevée (42°C) en saison sèche, est devenue une zone de naissance des métis (les génisses sont vendues) et non une zone où la production laitière est exploitée par les éleveurs. 1.3.2. Structure génétique de la population La prédominance des effectifs de métisses Montbéliardes, Holsteins et Guzérats s’explique par le fait que leurs semences ont été plus vulgarisées pendant les campagnes Nationales d’Insémination Artificielle au Sénégal. De plus, ces mêmes semences sont disponibles au CNAG de Dahra. Les produits de première génération sont plus nombreux car ils sont les premiers produits issus de l’insémination artificielle des races locales. 1.3.3. Composition génétique de la population L’existence du génotype 1/4 de sang exotique est le résultat du croisement en retour (back-cross) pratiqué par les éleveurs. Ce back-cross peut s’expliquer par le faible taux de réussite de l’IA et le coût de l’IA qui semble être chère pour certains éleveurs (30 000 à 35 000 F CFA). Ce prix est inférieur à celui rapporté par DIAKHOUMPA (2003) qui est de 48 143 F CFA dans le bassin arachidier et par POUSGA (2002) qui l’estime à 37 680 F CFA dans les projets d’insémination artificielle au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal. Par contre, ce coût est similaire à celui rapporté par KOUAMO et al. (2009) qui est de 33 796,67 sur chaleurs induites et 25 176,67 sur chaleurs naturelles. Il s’y ajoute que d’autres éleveurs préfèrent saillir leur F1 primipare avec un taureau local car selon eux, de telles 67
vaches font de vêlages faciles réduisant ainsi la fréquence des dystocies. Ce croisement en retour réduise l'effet hétérosis qui est maximum en F1. Les 3/4 de sang exotique sont le fruit de l’IA des F1 avec les semences des races exotiques. La diversité des types génétiques indique l'absence de schéma de croisement. 1.4.
Mode d’élevage
Une grande diversité dans le mode d’élevage des bovins métis a été observée. Malgré qu’il soit réservé un traitement privilégié aux bovins métis par rapport aux bovins autochtones surtout du point de vue alimentaire, les éleveurs n’ont pas d’habitats adéquats pour les bovins métis, ni une bonne conduite d’élevages. Ce mode d’élevage est similaire aux observations de KEITA (2005) dans les élevages traditionnels de Fatick et Kaolack. Bien que l’alimentation des bovins soit améliorée, il demeure l’handicap majeur. Cela s’explique par le fait que les animaux sont en stabulation et il faut aller chercher de la paille ou du foin (ration de base) qui sont devenues rarissimes à cause l’irrégularité des pluies. A cela s’ajoute, le fait que la zone accueille beaucoup de transhumants pendant la saison des pluies justifiant ainsi l’absence de pâturage juste après la saison des pluies. Il faut y ajouter que nombreux sont ceux qui font une fauche excessive du fourrage juste après l’hivernage (Octobre à Décembre) pour vendre pendant la période de soudure (mars à juin). La complémentation n’est pas suffisante, ni adapté pour permettre d’obtenir de meilleures performances. Peu d’éleveurs (3/46) utilisent l’aliment vache laitière comme concentré. A côté du problème alimentaire, s’ajoute l’inexistence de plan de prophylaxie sanitaire et médicale. Les éleveurs font rarement le déparasitage et la vaccination contre les principales pathologies de la zone ; cela est dû en partie au respect du délai d’attente de certains médicaments après utilisation. Ce manque de prophylaxie au sein du cheptel peut être à l’origine des cas de fièvre aphteuse, de
68
dermatose nodulaire contagieuse bovine et des avortements qui sont assez fréquentes dans ces élevages. 1.5.
Performances zootechniques des bovins métis
1.5.1. Paramètres de reproduction 1.5.1.1. Âge à la mise à la reproduction La moyenne d’âge à la mise à la reproduction des vaches métisses F1 est de 23,94 ± 7,71 mois et de 20,16 ± 6,94 mois pour les F2. Les trois types génétiques (métisses Holsteins, Montbéliardes et Guzérats) ne présentent aucune différence significative (p>0,05). La différence entre les deux âges moyens à la mise à la reproduction (3 mois) des métisses F1 et F2 car les F2 sont plus proches des races exotiques. Notre moyenne d’âge à la mise à la reproduction s’explique par le respect des conseils du CNAG et du vétérinaire inséminateur qui demande aux éleveurs de mettre à la reproduction les génisses entre 18 et 24 mois. Notre moyenne d’âge à la mise à la reproduction est similaire à la moyenne d’âge des métis F1 (18 à 20 mois) obtenue en République de Guinée en milieu traditionnel par KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d) et à l’âge moyen de mise à la mise à la reproduction des vaches européennes (21 à 25 mois) révélé par BOUYER (2006). Nos résultats sont inférieurs à la moyenne d’âge à la mise à la reproduction des races locales (29 à 40 mois) selon KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d) et à la moyenne obtenue par KEITA (2005) qui observe que les métisses du bassin arachidier sont mises à la reproduction à partir de 30 mois. Ainsi, plusieurs facteurs comme la race, le poids, l’état de santé, l’alimentation, la conduite de l’élevage influencent l’âge à la mise à la reproduction des vaches. 1.5.1.2. Âge au premier vêlage L’âge à la première mise bas dépend fortement de l’âge à la mise à la reproduction. L’âge moyen au premier vêlage des vaches métisses F1 est de 32,61 ± 7,58 mois 69
tandis que celui des F2 est de 28,73 ± 6,56. La différence notée entre les types génétiques n'est pas statistiquement significative (p>0,05). L’écart entre l’âge à la mise à la reproduction des F1 et F2 se confirme au premier vêlage (4 mois). Nos résultats sont inférieurs à ceux obtenus par KEITA (2005) et REGET et al. (1993) qui ont enregistrés respectivement un âge moyen au premier vêlage de 40,3 ± 10,6 mois dans les élevages traditionnels dans le bassin Arachidier et de 40,8 mois au Ghana. Notre moyenne d'âge obtenue est comparable à celle observée en Gambie (31,8 ± 3 mois) chez les génisses F1 en station où les conditions d’élevages sont maitrisées (SANYANG et DIACK, 2005). Mais aussi en milieu traditionnel en République de Guinée (27 à 29 mois) KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d). Toutefois, les résultats de notre étude sont similaires à l’âge au premier vêlage (30 à 34 mois) connue chez les vaches européennes mais inférieurs à l’âge au premier vêlage des races locales en élevage traditionnel (47 à 60 mois) selon BOUYER (2006) et de 45 mois en Guinée selon KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d). Cette étude confirme la précocité des femelles métisses, produits de l’IA dans la région de Louga. 1.5.1.3. Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie L’Intervalle vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie (IV-1IA/S) moyenne des vaches F1 est de 5,6 ± 3,24 mois et de 4,75 ± 2,49 mois pour les F2. Aucune différence significative n’a été observée entre les trois types génétiques (p>0,05). L’IV-1IA/S des F2 est inférieur à celui des F1 mais tous les deux intervalles restent très supérieurs à 60jours ; ce qui est recommandé en élevages laitiers.
70
L’offre continue des services d’insémination artificielle par le vétérinaire installé en clientèle privée à Louga et les agents du CNAG est un acte qui permet la prise en charge précoce des vaches. Le service de proximité en insémination artificielle tant souhaité par les éleveurs Sénégalais semble être assuré dans la région de Louga. 1.5.1.4. Intervalle vêlage-Insémination Artificielle ou saillie fécondante L’intervalle moyen vêlage-insémination artificielle ou saillie fécondante (IV-ISf) des vaches métisses F1 est de 6,16 ± 3,14 mois et de 5,5 ± 4,06 mois pour les F2. Aucune différence significative n’est notée (p>0,05). Les IV-ISf sont supérieurs aux IV-1IA/S de près d’un mois. Cela vaudrait dire que la plupart des vaches nécessite au moins deux inséminations pour être fécondées. Nos résultats sont supérieurs à ceux trouvés par KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d) sur les métisses en République de Guinée (1,5 à 4 mois) et par BYISHIMO (2012) dans la ferme agropastorale à POUT (3 à 5 mois). Par contre, nos travaux sont inférieurs à la moyenne d’IV-ISf des vaches locales (9 à 12 mois) obtenue par KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d) en République de Guinée en milieu traditionnel. 1.5.1.5. Intervalle vêlage-vêlage L’intervalle moyen entre deux vêlages (IVV) des vaches métisses F1 est de 15,57 ± 3,37 mois et de 13,95 ± 3,54 mois pour les métis F2. Il n’existe pas de différence significative entre les trois types génétiques (p>0,05). L’intervalle obtenu au niveau des F2 est assez proche de celui conseillé dans les élevages bovins laitiers qui est d’un veau par vache tous les 12 mois alors que l’IVV pour les F1 est un peu long. Nos résultats sont inférieurs à ceux de KEITA (2005) qui note un IVV de 23,3 ± 10 mois dans le bassin Arachidier. 71
Toutefois, les résultats de cette étude sont similaires à ceux de plusieurs auteurs qui ont conduit des travaux dans des conditions identiques aux nôtres, il s’agit de : MOUDI (2004) qui a observée en ferme laitière périurbaine une moyenne d’IVV de 13,2 ± 3,5 mois, REGET et al. (1993) qui ont obtenus une moyenne d’IVV de 14,5 mois en station, SANYANG et DIACK (2005) qui observent un IVV moyen de 13,11 ± 2,7 mois à la station Kerr Serigne en Gambie, LETENNEUR (1978) qui note un IVV moyen de 13,44 mois chez les N’Dama et un intervalle moyen de 11,6 mois pour les métis F1 obtenue au centre de recherches zootechniques de Bouaké-Minankro (RCI) et enfin KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d) qui révèlent qu’en République de Guinée l’IVV moyen est de 11 à 13 mois chez les métisses N’dama. Notre IVV est similaire à celui des vaches européennes (12 mois) (BOUYER, 2006). Par contre, nos IVV sont inférieurs à ceux des vaches locales trouvés par KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a et d) en République de Guinée (18 à 21 mois) et par BOUYER (2006) qui a note 18 à 24 mois chez les Ndama et Gobra. Les IVV élevés (>13 mois) sont dus à des problèmes d’alimentation et de gestion de la reproduction. En effet, une mauvaise alimentation ainsi que le non-respect d’une période de tarissement des vaches retardent le retour des chaleurs. De même les avortements (DIOP, 2013) ainsi que l’attente des campagnes d’insémination artificielle par certains éleveurs pour la mise en reproduction des vaches croisées, augmentent l’intervalle vêlage-vêlage. 1.5.2. Production laitière journalière La moyenne de la production laitière journalière est de 11,86 ± 3,55 litres pour les F1 et de 13,5 ± 3,55 litres pour les F2 avec une durée de lactation de 8,3 ± 2 mois. Pas de différence significative entre les génotypes (p>0,05).
72
Nos résultats sont supérieurs à la production journalière moyenne (6,5 ± 2,5 litres) des vaches croisées obtenue par KEITA (2005) dans le bassin arachidier et aux résultats de SANYANG et DIACK (2005) en Gambie où la production laitière moyenne journalière maximale était de 4,34 ± 2,58 litres. Nos résultats sont similaires aux résultats de KAMGA-WALADJO et al. (2006b et c) qui observe que la production laitière moyenne des F1 Gobra est de 12 litres avec un maximum de 20 litres tandis que les F1 zébu maure produisent de 14 à 15 litres par jour. Cette variabilité s'expliquerait par la diversité de la gestion des troupeaux surtout du point de vue alimentaire, sanitaire et gestion de la reproduction. La traite est partielle dans la plus part des élevages, ce qui nous laisse penser, en a croire aux mesures et aux déclarations faites par les éleveurs, que nos résultats sont inférieurs à la production laitière réelle des vaches métisses étudiées. 1.5.3. Utilisation des taureaux métis L’utilisation des taureaux F1 pour la reproduction n’est pas fréquente (4,8%) et ils sont accouplés avec les vaches locales se trouvant dans un troupeau qui n’a pas de géniteur de race locale. Cette forme de gestion des taureaux F1 est déconseillé, ceux sont des animaux destinés à l’embouche car réduisant l’effet hétérosis. Contrairement aux taureaux F1, ceux de F2 sont fréquemment utilisés pour la reproduction avec un taux de 44,1%. Les éleveurs les utilisent comme géniteur en raison du coût élevé de l’IA ainsi que son faible taux de réussite dans certaines régions. 2. Recommandations Au regard des résultats obtenus et des manquements notés au court de notre étude sur les paramètres zootechniques des bovins métis, il serait judicieux de faire des recommandations à l’endroit des éleveurs, des vétérinaires, des institutions de 73
recherche et de l’Etat du Sénégal dans l’optique d’améliorer les conditions d’élevages et d’obtenir de meilleures performances de production et de reproduction avec les bovins métis. 2.1.
Aux éleveurs
Les éleveurs de bovins métis doivent s’investir dans l’amélioration des conditions d’élevages en pratiquant la stabulation totale car les bovins métis sont sensibles aux fortes températures (>38°C). Ils doivent pratiquer les cultures fourragères. Ils doivent consulter les vétérinaires et le CNAG de Dahra pour améliorer la gestion sanitaire et élaborer un programme de reproduction afin d’optimiser les productions. Ils doivent avoir un cahier d’enregistrement des données pour une gestion efficience de la conduite du troupeau surtout pour les paramètres de reproduction et la production laitière. En fin, ils doivent créer une interprofession bovine qui sera l’unique interlocuteur auprès de l’Etat et des bailleurs potentiels. 2.2.
Aux Vétérinaires
Il serait intéressant que les autres vétérinaires de la zone puissent élargir leur domaine d’activités en y ajoutant l’insémination artificielle. Ceci, dans l’espoir d’avoir une réduction du coût de l’IA, de pouvoir satisfaire la demande et afin de contribuer à une hausse du taux de réussite de l’IA qui est faible au niveau de la région de Louga. Les vétérinaires doivent participer à l’encadrement des éleveurs et au suivi des vaches. D’enregistrer les informations (élevages et vaches) pour en faire une bonne base de données des vaches au Sénégal. Au CNAG, d’élargir sa zone d’intervention au-delà de la région de Louga. 2.3.
Aux Institutions de recherche
La maitrise de la biotechnologie de l’IA, les techniques de productions, de transformations, de conservations ainsi qu’une connaissance parfaite des circuits de commercialisation du lait sont autant de chantiers que les structures de recherche comme l’ISRA, l’EISMV, le FNRAA pourraient s’approprier avec le 74
soutien de l’Etat pour aider au développement de la filière lait au Sénégal. Vu que le sex-ratio est élevé (avoisinant les 50%), les chercheurs doivent trouver une technique pour dévier le sexe vers les femelles car l’objectif principal est la production laitière. 2.4.
Au Gouvernement du Sénégal
Il serait intéressant que l’Etat procède à un recensement exhaustif de la population de bovins métis au Sénégal et faire un suivi évaluation de leur performance. L’Etat pourrait favoriser la multiplication des centres de collecte et de transformations du lait. Faciliter aux éleveurs l’accès au crédit agricole compétitif. De faire une évaluation du coût/bénéfice de l’IA et de l’état des lieux de l’IA au Sénégal. De doter plus de moyens au CNAG de Dahra pour qu’il puisse jouer pleinement son rôle dans l’intensification de la production laitière au Sénégal. D’assurer un service de proximité en IA avec la disponibilité des semences et l’implication des services déconcentrés. D’adopter un schéma d’amélioration génétique (degré de sang F1 ou F2) en tenant comptes de l’environnement, de la fragilité des F2 et des autres contraintes. De promouvoir d’avantages la culture fourragère.
75
CONCLUSION Au Sénégal comme dans la majorité des pays africains, l’élevage qui constitue un secteur important dans l’économie des pays est caractérisé par des faibles performances. Les causes de ces faibles performances sont variées, mais les plus importantes sont le faible potentiel génétique des animaux, l’alimentation, le climat, les aspects socio-économiques et politiques. La majorité de l’effectif est constitué de races locales avec de faible production (1 à 4 L/j). C’est pourquoi, l’insémination artificielle a été utilisée en milieu réel depuis les années 1995, par les pouvoirs publiques, pour une intensification des productions animales surtout pour la filière laitière. Cette politique s’inscrit dans la réduction de la facture laitière des importations en laits et produits laitiers qui constituent une hémorragie financière, en termes de devise, à l’Etat du Sénégal. Les importations en laits et produits laitiers sont estimées à plus de 82 milliards en 2008 et à plus de 43 milliards en 2013. Cette tendance baissière de cette facture laitière est due principalement à l’augmentation du nombre de métis en production qui ont boosté la production laitière locale. C’est ainsi que cette étude a été menée dans le souci de contribuer à une meilleure connaissance des paramètres de reproduction, de production vaches métisses et l’utilisation des taureaux métis. . Ces travaux, qui ont été effectué au niveau de la région de Louga du 26 mai au 17 juin 2015, ont porté sur 46 élevages semi-intensifs et 157 bovins métis dont 81 femelles et 76 mâles répartis dans 09 localités au niveau des trois départements de la région (Louga, Linguère et Kébemer). L’échantillonnage a été effectué avec le logiciel Win Episcope v.2.0. Le traitement de données est fait avec le logiciel Sphinx Plus2 v.4.5 et le Tableur Microsoft Excel v.2013. L’analyse statistique a été faite avec le test de Student au seuil de 5%. 76
Il ressort de notre enquête transversale que : Concernant la gestion des exploitations : La population de bovins métis est issue principalement du croisement entre les races locales (zébu Gobra, zébu Maure et Djakoré) et les races exotiques (Holsteins, Montbéliardes et Guzérats) et d’une moindre mesure avec la Jersiaise, la Normande, la Brunes des Alpes, la Nélor et la Jir. La conduite et la gestion des troupeaux, malgré les efforts consentis surtout au niveau alimentaire, restent encore à améliorer pour optimiser les productions. Il manque un suivi sanitaire avec une vaccination contre les principales pathologies de la zone négligée (17,4% pour la DNCB, 4,4% pour la fièvre aphteuse et 15,2% pour la pasteurellose) et un déparasitage irrégulier (60,87 des éleveurs) et absence de programme d’accouplement (50,6 % font l’IA contre 49,4% pour la monte naturelle). Quant aux paramètres de reproduction : L’âge à la mise à la reproduction moyen des produits de première génération est de 23,94 ± 7,71 mois et celui de deuxième génération est de 20,16 ± 6,94 mois avec le plus petit âge à la mise à la reproduction à 12 mois et le plus grand à 48 mois. L’âge au premier vêlage moyen des produits de première génération et de deuxième génération sont respectivement de 32,61 ± 7,58 mois et de 28,73 ± 6,56 mois avec le vêlage précoce à 21 mois et le vêlage tardif à 57 mois. L’Intervalle Vêlage-Première Insémination Artificielle ou saillie moyen des produits de première génération est de 5,6 ± 3,24 et celui de deuxième génération est de 4,75 ± 2,49 mois avec un plus petit intervalle de 2 mois et la plus grande période à 14 mois.
77
L’Intervalle vêlage-Insémination Artificielle ou saillie fécondante moyen des produits de première génération et de deuxième génération sont respectivement de 6,16 ± 3,14 mois et de 5,5 ± 4,06 mois avec le court intervalle à 2 mois et le plus long à 19 mois. L’intervalle vêlage-vêlage des produits de première génération est de 15,57 ± 3,37 mois et celui de première génération est de 13,95 ± 3,54 mois avec un minimum de 11 mois et un maximum de 26 mois. Pour la production laitière : la production laitière journalière moyenne des produits de première génération est de 11,56 ± 3,55 litres et celui des produits de deuxième génération est de 13,5 ± 3,55 litres avec une plus faible production de 7 litres et une plus grande production de 21 litres. La durée de lactation moyenne est de 8,3 ± 2 mois pour les deux générations. Parlant de l’utilisation des taureaux métis : Nous avons 8,4% des taureaux de première génération qui sont utilisés comme géniteur des races locales contre 44,1% chez les taureaux métis de deuxième génération pour les vaches métisses. Malgré qu’il existe des écarts entre les métisses Holsteins, Montbéliardes et Guzérats pour les paramètres de production et de reproduction, il n’y a pas de différence significative entre ces trois types génétiques (p>0,05). A la lumière des manquements enregistrés, nous recommandons aux éleveurs de consulter les vétérinaires et le CNAG de Dahra pour améliorer la gestion sanitaire et élaborer un programme de reproduction afin d’optimiser les productions. Aux vétérinaires d’encadrer les éleveurs et de collecter les données pour en faire une base de données des bovins au Sénégal. A l’Etat de favoriser la création de l’interprofession bovine en intégrant tous les acteurs de la chaine de valeurs lait et viande et de faciliter l’accès au crédit agricole compétitif. 78
Toutefois, les objectifs escomptés dans l’amélioration de la production laitière ne pourront être effectives que s’il existe un bon système de collecte, de conservation et de transformation du lait. D’où la nécessité de multiplier les centres de collecte de lait, les mini-laiteries et les unités de transformation du lait en produits laitiers partout au Sénégal et principalement dans les zones de forte production comme la zone sylvo-pastorale.
79
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85
ANNEXE
86
Performances Zootechniques des bovins mĂŠtis F1 et F2
28. Âge du \Cau au momment de l'b1sèntinaeio11 1\rtificielle ou Saillie récondanté
1
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42. Utlisation 1. Embouche 0 3. Travaux Olanlpêlrcs
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2. Géniteur 4. Autres
43. s i Giénit-eur a'ec qu'elle race Cl 1>0orcruoi
29. lnten~lle ,;;iagM~lagl 1
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30. L'animal c.st-il né tbtns le troupeau l. oui 2.noo
0
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31. Si oui, critères dé choix clc la race exotique parent Q 1. vL1nde 2.lan Q 3.auircs Lu q11estitJ1t 11'est p erti1te11ft ' 'Jllt' si Scl1b11n d e <"l'fli!ft•111('11f6 • " tJ11i"
44. Géniteurs de F2 ou son Génof)·1>e 1. 3/4 Holstein 2. 3/4 MornbélL1rde 3. 114 Guzérat 4. 3/4 Jersiaise 5. 114 Holstein 6. 3/4 Nom.,ude
0
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32. Race croisée a\'CCF2 1:10ur la repe·oclucrion l. Gobra 2. Moni>éLiardc 3. Holstein 0 4. Nornl:lndc S. 3/4 Mombéliardc 6. 3/4 Holstein
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34. Pourquoi ce choix (lA ou Saillie)et de cette race
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2. 2êuv: lactatioo 4. 4ènr . ~1cta1ion
48. Apréciation cJc l'insémination Artificielle
Vnus J'011ve:. cnch~r p1'uie11rs t:a~ ( 1 011 nta.'(Înrunt) .
36. Nombre de traite 1<1r jour 0 l. 1na1in 2. soir 0 3. 1n.11in/ soir
1
0
Vou.\· pu11"e: coc'11t•,. p/11.Ut:11~ cu:Ks
1
49. Insémination.sur chaleur naturels ou induitc-s
(2 uu n1u>.·in1un1) .
3 7. durée de la traite 1
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38. Non:tbrc de Lltrc.s au 1ninin1un1 39. Nonlbrc de litres au n1a).'imun1
Il 11
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41. Cén.i1curs de FI ou son GénOtYJ)C 1. 1n GuzfrJt 2. 112 Mombeliarde 3. 1/2 HolstCul 4. 112 Nèlor
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1
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50. Prérrcncc entre F1 et F2 cl Pourcllloi
1
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR «Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure»
Evaluation des performances zootechniques Evaluation of growth performance of Métis des bovins métis de première (F1) et de cattle first (F1) and second generation (F2) deuxième génération (F2) dans les élevages in the semi-intensive farms in the region of Louga ( Senegal ) semi-intensifs de la région de Louga (Sénégal) Résumé
Summary
Au Sénégal, près de 50% du lait consommé est importé principalement sous forme de poudre de lait et ceci constitue une forte hémorragie financière en termes de devise. Pour pallier à ce déficit dû au faible potentiel laitier de nos vaches locales (1 à 4 litres par jour), le Sénégal utilise depuis 1995 l’insémination artificielle comme outil d’intensification de la production laitière.
In Senegal, nearly 50% of the milk consumed is imported mostly in the form of milk powder and this provides a strong financial hemorrhage in terms of currency. To overcome this deficit due to the low potential of our local dairy cows (1-4 liters per day), Senegal uses artificial insemination since 1995 as a tool for increasing milk production.
Cette étude, menée dans la région de Louga, a pour objectif une meilleure connaissance des paramètres de reproduction et de production des bovins métis ainsi que l’utilisation des taureaux métis.
This study, conducted in the Louga region, aims a better understanding of the parameters of reproduction and production of Métis cattle and the use of Métis bulls.
Il ressort de notre étude que, pour les produits de première et de deuxième génération respectivement, l’âge moyen à la mise à la reproduction est de 23,94 ± 7,71 mois et 20,16 ± 6,94 mois, l’âge au premier vêlage est de 32,61 ± 7,58 mois et 28,73 ± 6,56 mois, l’intervalle vêlage-première insémination artificielle ou saillie est de 5,6 ± 3,24 mois et 4,75 ± 2,49 mois, l’intervalle vêlage-insémination artificielle ou saillie fécondante est de 6,73 ± 3,29 mois et 5,5 ± 4,06 mois, l’intervalle vêlage-vêlage est de 15,57 ± 3,37 mois et 13,95 ± 3,54 mois. La production laitière journalière moyenne est de 11,56 ± 3,55 litres pour une durée de lactation moyenne de 8,35 ± 2,23 mois concernant les produits de première génération et de 13,5 ± 3,55 litres pour ceux de deuxième génération pour une durée de lactation moyenne de 8,29 ± 1,83 mois. La fréquence des taureaux de première génération utilisée comme géniteur est de 4,8% et 44,1% pour ceux de deuxième génération.
It appears from our study that for the first and second generation products respectively, the average age at release for reproduction of 23.94 ± 7.71 months and 20.16 ± 6.94 months, the age at first calving was 32.61 ± 7.58 months and 28.73 ± 6.56 months, the calvinginterval first artificial insemination or projection is 5.6 ± 3.24 months and 4.75 ± 2 , 49 months, artificial insemination and calving interval is fertilizing projection of 6.73 ± 3.29 months and 5.5 ± 4.06 months, the calving interval is 15.57 ± 3.37 months and 13.95 ± 3.54 months. The average daily milk yield is 11.56 ± 3.55 liters for the average lactation period of 8.35 ± 2.23 months on the first generation products and 13.5 ± 3.55 liters to those of second generation for an average lactation length of 8.29 ± 1.83 months. The frequency of the first generation of bulls used as a parent is 4.8% and 44.1% for the second generation.
Mots clés : bovins métis, reproduction, production laitière, insémination artificielle, saillie naturelle.
Keywords: mongrel cattle breeding , milk production, artificial insemination, natural mating
Monsieur Moussa WANE E-mail : wan.28@hotmail.fr / waneveto@gmail.com Tel : (+221) 77 258 40 24 / 76 520 96 56 BP : 13 Fatick/Sénégal