Pierre Claver NININAHAZWE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************** ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E. I. S. M .V)

N° 30

Année 2015

EVALUATION DE LA QUALITE DES ANTIBIOTIQUES UTILISES EN AVICULTURE EN COTE D’IVOIRE : CAS DES TETRACYCLINES THESE Présentée et soutenue publiquement le 11 / 11 / 2015 à 16h 00 min devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Pierre Claver NININAHAZWE Né le 15/05/1987 à Gitega (Burundi) JURY PRESIDENT :

Monsieur Djibril FALL Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar- Sénégal

RAPPORTEUR DE THESE :

Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal

MEMBRES :

Monsieur Yalacé Yamba KABORET Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal Monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de DakarSénégal

DIRECTEUR DE THESE :

Monsieur Abdou Moumouni ASSOUMY Maître-Assistant à l’EISMV de Dakar- Sénégal


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Louis Joseph PANGUI LES COORDONNATEURS Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Yalacé Yamba KABORET Coordonnateur à la Coopération Internationale Professeur Serge Niangoran BAKOU Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche/Développement Année Universitaire 2014 – 2015


Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires ~

: 5077 - Dakar - Fann (SENEGAL)

a : (221) 33 865 1O 081 Fax (221) 33 825 42 83 I Site web: www.eismv.org LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur Général : Professeur Louis Joseph PANGUI le Coordonnateur des Stages et des formations Post-Universitaires : Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur à la Coopération Internationale : Professeur Yalacé Y. KABORET Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine : Professeur Serge N. BAKOU Coordonnateur Recherche/ Développement: Professeur Yaghouba KANE

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département : Papa El Hassane DI OP, Professeur - ANATOMIE·HISTOLOGIE·EMBRYOLOGIE M. Serge Nlangoran BAKOU, Maitre de conférences agrégé M. Gualbert Simon NTEME EllA, Maitre-Assistant M. Félix NIMBONA, Moniteur

·PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE· THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Alllster lAPO, Maitre de conférences agrégé M. Wilfried OYETOLA, Moniteur

-CHIRURGIE - REPRODUCTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Rlchl Kamga WALADJO, Maître de conférences agrégé M. Moussa WANE Moniteur

·PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître - Assistant M. Sandaogo OUANDAOGO , Moniteur M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche M. Grégorie BAZIMO, Moniteur

-ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur

-ZOOTECHNIE-ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître · Assistant M. Rnoul ATIKPAKPE, Moniteur M. Berna rd N'GUESSAN, Moniteur

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DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT ~--------C_ he _f_d_u département: Rianatou BADA ALAMBEOJI, Professe _u_r_ _ __ HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) M. Ser1gne Khallfa Babacar SYLLA, Maître -Assistant M. Bellanclile MUSABYEMARIYA, Maître -Assistante M. Anicet ZOBO, Moniteur M. Madi SAVADOGO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE M me Rlanatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maitre de conférences agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur

PATHOLOGIE MEDICALE·ANATOMIE PATHOLOGIQUE-ClllNIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de conférences agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître Assistante M. N'ZI Kablan Roger, Moniteur M. DJldjoho Geoffr oy OJOSSA, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Ootteur Vétérinaire vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. lbtahima WAOE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire

PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES··ZOOLOGIE APPLIQUEE M . Louis Joseph PANGUI, Professeur M . Oubrl Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé M . Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d'Enselgnement et de Recherche

PAHARMACIE -TOXICOLOGIE M. Asslongbon TEKO AGBO, chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maitre Assista nt M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maitre-Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département : Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Ma rla m DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire) Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire

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OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ELEVAGE (O.M.E.)

SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bou ré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste lAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astou BATHILY, Agent administratif

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DEDICACES

Au Dieu tout puissant, notre créateur et père de notre Seigneur et Sauveur Jésus christ ; A mon Père Sévérin BAMBARA, Je t’aime beaucoup. Que Dieu le tout puissant te garde en bonne santé le plus longtemps possible parmi nous pour que tu puisses récolter le fruit de ton dévouement ; A ma très chère Mère Euphémie BARANYIZIGIYE, Femme de courage et d’honneur que j’aime beaucoup, l’avenir de tes enfants a toujours été au centre de tes préoccupations. Accepte ce travail comme un témoignage de ma profonde sympathie. Maman, toi qui m’as appris que rien n'est comparable à l'amour du prochain, la simplicité et la tolérance, je travaillerai encore plus pour faire ta fierté. Que Dieu t’accorde une longue vie ! Tu es toujours présente dans mon cœur et mon esprit ; A ma chère Epouse Vanessa SY, Ce travail est le fruit de ton soutien indéniable et sans faille. Chaque jour que Dieu fait, je t’aime davantage, à chaque battement, mon cœur te dit je t’aime. Saches que tes attentes ne seront pas vaines….Je voudrais terminer par ce proverbe guinéen qui dit que « Le ciel et la terre ont tous été créés par amour »… ; A mes grands frères Serges NIYOKINDI, Abbé Giscard HAKIZIMANA et Donatien NIYOMWUNGERE, Vous n’avez pas cessé de vous battre et de me motiver dans les conditions parfois pénibles, merci pour tout le sacrifice que vous ne cessez de faire pour toute la famille. Aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de mon amour, de ma i


reconnaissance et de mon estime pour vous. Que ce modeste travail fasse votre fierté ; A

mes

grandes

sœurs

Espérance

NIRAGIRA

et

Marie

Chantal

HAVUGIYAREMYE, Rien n’est suffisant pour vous exprimer ma profonde gratitude pour votre affection et votre soutien sincère dont vous n’avez pas cessé de me manifester jour après jour. Sachez tout simplement que je vous porterai dans mon cœur à jamais ; A mes petites sœurs et petit frère Emélyne NSIMIRIMANA, Jacqueline TUYISHEMEZA et Eric ARAKAZA, Vous m’avez toujours soutenu par vos prières, je vous adore tous ! Que ce travail puisse vous servir d’exemple ! Ne croisez jamais les bras car le meilleur reste à venir ! Du courage et bonne réussite dans vos projets futurs ; A ma maman Joséphine KOUTA et sa famille, Je ne vous oublierai jamais. Vous m’avez pris comme votre propre fils. Sincères remerciements ! Que Dieu vous accorde toutes ses grâces ; A ma fille Madonna Jolie Monique, que ce modeste travail soit pour toi source de courage et de persévérance ; A mes oncles et tantes ; A mes cousins et cousines ; A mes beaux-frères et belles- sœurs : Claver, Gilbert, Marie et Jeanine ; A ma belle-famille Amadou SY ; A la famille Emile MANIRAKIZA ; A la famille Aliou NDIAYE ; A la famille Marcel NSABIMANA ; A la famille Jules ONI ; A la famille Georges LOROFI ; ii


A la famille Mansour DIOUF ; A la famille Thiowa KONE ; A la famille Pierre Marie BASENE ; A mon Directeur de thèse Docteur Abdou Moumouni ASSOUMY, au Docteur TEKO AGBO, au Docteur AKODA et à M. Mamadou NIANG ; A mes oncles et tantes ; A mes compatriotes promotionnaires : Mr NIMBONA, Mr NJEJIMANA et Mr NDAYONGEJE. Vous êtes plus que des amis ; A mes petits frères compatriotes membres de BVSD : Gérard, Canésius, Pacifique, Eric, Amilcar et Albert. « Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit par apparaitre » Du courage et bonne chance ; A mes amis compatriotes à Dakar ; A tous mes amis de l’EISMV, vous êtes tellement merveilleux et passionnants ; A mes amis burundais à Dakar ; Au petit Séminaire Ste Famille de Mugera, Je suis digne de ton éducation de base; A mes promotionnaires au Petit Séminaire de Mugera ; Au bureau de bourses d’études et stages (BBES) au Burundi ; A l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (E.I.S.M.V) de Dakar ; A tous les membres de la 42ème promotion, la Promotion Pr François A. ABIOLA ; Au Burundian Vet Students of Dakar (BVSD); A l’Association des Burundais au Sénégal (A.B.S.) ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (A.E.V.D) ; A ma chère patrie, le Burundi; Au Sénégal, mon pays hôte. iii


REMERCIEMENTS

A mes Parents, Merci de m’avoir donné la vie et d’avoir pris soin de moi. Vos paroles et vos mains bienveillantes ont toujours su apaiser mes craintes et calmer mes incertitudes. Merci pour votre amour inlassablement inconditionnel ; Au Burundi ma patrie, pour m’avoir donné l’opportunité de faire la médecine vétérinaire ; Au Dr Abdou Moumouni ASSOUMY, Dr Komlan AKODA, Dr TEKO AGBO, et à M. Mamadou NIANG qui n’ont ménagé aucun effort pour nous encadrer et rendre ce travail possible ; Au Pr Yalacé Yamba KABORET, pour ses conseils ; Au Pr Rianatou BADA ALAMBEDJI, pour sa maternité ; Aux membres du jury, pour avoir accepté de juger ce travail ; Aux membres de BVSD, vous avoir rencontré est un bienfait de Dieu, vous êtes une famille scrupuleusement loyale pour moi. Merci pour tout ; A la promotion Pr François Adébayo ABIOLA, merci pour le chemin couronné de succès que nous avons parcouru ensemble ; Au Directeur Général et le corps enseignant de l’EISMV, pour le bagage intellectuel que vous m’avez donné. A tout le personnel de l’EISMV ; A l’Association des Burundais au Sénégal (ABS) ; A l’AEVD ; Au Sénégal, merci pour « La Teranga ».

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Les travaux de cette thèse vétérinaire ont bénéficié de la contribution financière de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à travers son Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur (PAES) et de la Banque Africaine de Développement (BAD). N° DU PROJET : P- Z1 – IAD – 002 N° DU DON

: 2100155007376

 Au Directeur des Services Vétérinaires (DSV) de Côte d’Ivoire et ses collaborateurs dans les services décentralisés ;  Dr DAGNOGO Komissiri, Dr KALLO Vessaly, Monsieur Eugène et leurs collaborateurs du PASA-HPV (Côte d’Ivoire) ;  Dr COULIBALY Ziekpoho ;  Dr KONE Abou et son collaborateur Maxime ;  Dr SINAN Ehouni ;  Dr KOUAKOU Narcisse ;  Dr COULIBALY Tiecoura Raoul Pour leur aide à la collecte des prélèvements. Notre sincère gratitude à tous ceux que nous n’avons pas pu citer mais qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce modeste travail.

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A NOS MAITRES ET JUGES

A notre Maître et Président du jury, Monsieur Djibril FALL, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar : Vous nous avez fait l’honneur de présider ce jury malgré vos multiples occupations. Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre sincère gratitude et de notre profond respect. Hommage respectueux.

A notre Maître et Rapporteur de thèse, Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de DAKAR : Malgré votre calendrier très chargé, vous avez accepté de rapporter ce travail. Cet honneur que vous nous faites est la preuve de vos qualités scientifiques et surtout humaines qui imposent respect et admiration. Nous gardons de vous l’image d’une mère très attentionnée. Soyez rassuré, honorable maître, de notre éternelle reconnaissance et de nos sincères remerciements. Hommage respectueux.

A notre Maître et juge, monsieur Yalacé Yamba KABORET, Professeur à l’EISMV de Dakar : Vous avez toujours représenté à nos yeux un modèle humain, un maître bien aimé et respecté. Toujours prêt à écouter, à conseiller et aider, nous n’aurions pu souhaiter

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mieux que de vous voir participer à ce jury de thèse. Nous en sommes très honorés. Sincères remerciements et éternelle reconnaissance.

A notre Maître et juge, monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal : La spontanéité, avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail, témoigne de vos qualités intellectuelles et humaines qui nous ont toujours marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre gratitude et de notre grande considération. Sincères remerciements.

A notre Maître et Directeur de thèse, M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître-Assistant à l’EISMV de DAKAR : Vous avez dirigé avec dynamisme et rigueur ce travail malgré vos multiples charges. Vous avez toujours manifesté une disponibilité permanente à notre égard. Cher maître, soyez rassuré de notre profonde gratitude. Sincères remerciements.

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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole InterEtats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans

les

dissertations

qui

leurs

sont

présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur

donner

aucune

approbation

ni

improbation. »

« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie, d’Odonto-stomatologie et l’Ecole Inter-Etats

des

Sciences

et

Médecine

Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation. »

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SIGLES ET ABREVIATIONS

% : Pourcent ° C : Degré Celsius ACN : Acétonitrile AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments AGP : antibiotic growth promotors (antibiotiques promoteurs de croissance) AMM : Autorisation de Mise sur le Marché ANAREVCI : Association Nationale des Revendeurs de produits avicoles de Côte d’Ivoire. ANAVICI : Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire ARF : antibiotiques régulateurs de flore BPD : Bonne Pratique de Distribution BPF : Bonne Pratique de Fabrication BPL : Bonne Pratique de Laboratoire DEDD : Dictionnaire environnement et développement durable DMV : Dictionnaire des médicaments vétérinaires EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires EDQM : European Directorate for the Quality of Medicines & HealthCare FAO : Food and Agriculture Organization FAOSTAT : Food and Agriculture Organization Corporate Statistical Database

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FCFA : Franc des Communautés Financières d’Afrique FDA : Food and Drug Administration) GVG : Groupement des Vétérinaires Grossistes HPLC : High Performance Liquid Chromatography INS : Institut National des Statistiques INTERAVI : Association des Industriels Distributeurs d’Intrants et de Produits Avicoles IPRAVI : Interprofession Avicole Ivoirienne ISO : International Organization for Standardisation LACOMEV : Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires LMR : limite maximale de résidus MIRAH : Ministère des Ressources Animales et Halieutiques OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale OMCL : Laboratoire Officiel de Contrôle des Médicaments OMS : Organisation Mondiale de la Santé PIB : Produit Intérieur Brut REMED : Réseau Médicaments et Développement RMPD : Rapid Micro Product Development UACI : Union des Aviculteurs de Côte d'Ivoire UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine USA : United States of America

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Evolution du cheptel avicole ivoirien de 2003 à 2013............................. 8 Figure 2 : Evolution de production d’œufs de consommation de 2000 à 2013........ 9 Figure 3 : Evolution de production de viande de volaille de 2000 à 2013 .............10 Figure 4 : Evolution de la consommation de viande de volaille de 2000 à 2013... 11 Figure 5 : Evolution de la Consommation d’œufs de 2000 à 2013 ........................12 Figure 6 : Répartition des zones de prélèvement des antibiotiques en Côte d’Ivoire, 2014..........................................................................................................36 Figure 7 : Formule développée et structure du chlorhydrate d’oxytétracycline.....39 Figure 8 : Formule développée et structure de l’oxytétracycline dihydratée. ........40 Figure 9 : Formule développée et structure d’hyclate de doxycycline...................41 Figure 10 : Formule développée et structure de doxycycline monohydratée.........42 Figure 11 : Résultats du dosage. .............................................................................50 Figure 12 : Proportions des sous-dosés et des surdosés parmi les non conformes.. ................................................................................................................................. 50

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Taux de non-conformité des antibiotiques dans quelques Pays d’Afrique Subsaharienne .........................................................................................................28 Tableau II : Répartition du nombre d’échantillons prélevés par Région................43 Tableau III : Répartition du nombre d’échantillons prélevés par molécule ...........44 Tableau IV : Résultats du contrôle pharmaceutique des échantillons ....................49 Tableau V : Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des échantillons analysés ...................................................................................................................50 Tableau VI : Résultats de contrôle pharmaceutique en fonction des secteurs d’achat. ................................................................................................................................. 52 Tableau VII : Résultats de contrôle pharmaceutique en fonction des lieux de prélèvement. ............................................................................................................53 Tableau VIII : Analyse statistique des résultats du contrôle pharmaceutique……53

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Table des matières

INTRODUCTION .................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE :.............................................................................................. 5 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE......................................................................... 5 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE EN COTE D’IVOIRE .. 6 I.1. Structure du secteur avicole en Côte d’Ivoire ................................................... 6 I.1.1. Généralités................................................................................................ 6 I.1.2. Statistiques du cheptel avicole. ................................................................ 7 I.1.3. Production ................................................................................................ 8 I.1.4. Consommation........................................................................................10 I.2. Importance de l’élevage avicole................................................................... 12 I.2.1. Importance nutritionnelle .......................................................................12 I.2.2. Importance socio-économique ...............................................................14 I.3. Contraintes de l’aviculture en Côte d’Ivoire ................................................14 I.3.1. Contraintes liées au cadre réglementaire................................................15 I.3.2. Contraintes zootechniques......................................................................16 I.3.3. Contraintes sanitaires .............................................................................16 CHAPITRE II : MEDICAMENTS VETERINAIRES ET UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES EN AVICULTURE................................................................. 17 II.1. Médicaments vétérinaires ...........................................................................17 II.1.1. Définition du médicament vétérinaire ..................................................17 II.1.2. Classification des médicaments vétérinaires ........................................17 II.1.3. Marché des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire.......................19 II.2. Utilisation des antibiotiques en aviculture..................................................21 xiii


II.2.1. Définition ..............................................................................................21 II.2.2. Modalités d’utilisation des antibiotiques ..............................................22 CHAPITRE III : PROBLEMATIQUES DE LA QUALITE DES ANTIBIOTIQUES UTILISÉS EN AVICULTURE ..............................................24 III.1. Qualité des antibiotiques utilisés en aviculture .........................................24 III.1.1. Indicateurs de qualité des médicaments ..............................................24 III.1.2. Cas spécifiques des médicaments vétérinaires ....................................25 III.2. Données sur la qualité des antibiotiques en Afrique Subsaharienne et en Côte d’Ivoire. .......................................................................................................27 III.3. Catégories de non-conformité des médicaments vétérinaires ...................28 III.3.1. Contrefaçon..........................................................................................28 III.3.2. Malfaçon ..............................................................................................29 III.3.3. Génériques non-conformes.................................................................. 29 III.3.4. Médicaments périmés revendus ..........................................................29 III.4. Enjeux de l’utilisation des antibiotiques en aviculture..............................29 III.4.1. Résistance aux antimicrobiens.............................................................30 III.4.2. Residus d’antibiotiques et delai d’attente............................................31 III.5. Mesures de protection de la santé publique..............................................33 DEUXIEME PARTIE:............................................................................................34 EVALUATION DE LA QUALITE DES ANTIBIOTIQUES UTILISES EN AVICULTURE EN COTE D’IVOIRE :

CAS

DES TETRACYCLINES........................................................................................34 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES.......................................................35 I.1. Zone et période d’étude ................................................................................35 I.2. Matériel.........................................................................................................37 xiv


I.2.1. Matériel de terrain ..................................................................................37 I.2.2. Matériel de laboratoire ...........................................................................37 I.3. Méthodes ......................................................................................................38 I.3.1. Méthodes de terrain ................................................................................38 I.3.2. Méthodes de contrôle au laboratoire ......................................................44 CHAPITRE II : RESULTATS................................................................................49 II.1. Résultats des tests d’identification..............................................................49 II.2.1. Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des principes actifs analysés……………….....................................................................................51 II.2.2.

Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des circuits

d’achat…………………... ...............................................................................51 II.2.3.

Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des lieux de

prélèvement.......................................................................................................52 II.3. Analyse statistique des résultats du contrôle pharmaceutique....................53 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS .............................55 III.1. Discussion.................................................................................................. 55 III.1.1. Méthodes..............................................................................................55 III.1.2. Résultats du contrôle pharmaceutique au laboratoire..........................56 III.2. Recommandations......................................................................................62 III.2.1. Recommandations aux autorités ivoiriennes en charge de l’élevage. . 63 III.2.2. Recommandations aux importateurs et distributeurs des médicaments vétérinaires........................................................................................................64 III.2.3. Recommandations à l’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI) 64 III.2.4. Recommandations à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) .........................................................................................................65

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III.2.5. Recommandations à la coopération internationale..............................65 III.2.6. Recommandations aux chercheurs ......................................................65 CONCLUSION GENERALE.................................................................................66 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................70 ANNEXES ..............................................................................................................77

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INTRODUCTION Au moment où les pays du Nord (USA, Canada, pays européens) ne se soucient plus de l'autosuffisance alimentaire, au moment où la malnutrition ne fait même plus partie de leurs souvenirs, mais plutôt au moment où ces pays sont confrontés à un problème sérieux de surproduction jusqu'à vouloir même limiter les productions ; dans les pays du Tiers monde, singulièrement en Afrique, la sécurité alimentaire reste un des axes majeurs des interventions pour le développement (LY, 1996). Les pays d’Afrique au Sud du Sahara multiplient d’initiatives parmi lesquelles l’élevage des animaux à cycle court pour relever le défi de sécurité et de souveraineté alimentaires. En Côte d’Ivoire, ce défi a été alourdi par la violente crise sociopolitique postélectorale de 2011 qui a plongé le pays dans une situation dramatique. Pour faire face à ce défi, tous les secteurs de l’économie ivoirienne sont impliqués, en particulier le secteur agricole (FAO, 2012). En effet, l’économie de la Côte d’Ivoire est basée sur l'agriculture qui représentait 26% du PIB et 65% des recettes extérieures en 2008. Avant la crise de 2002, le secteur des ressources animales et halieutiques (élevage et pêche) contribuait pour 2,9% au PIB agricole et 1% au PIB national. La contribution de la filière avicole au PIB agricole en 1999 était de 56,475 milliards soit 45% de l’apport de la production animale au PIB (125,5 milliards de F CFA) (FAO, 2008). Ainsi, le développement durable de la filière avicole mérite une attention particulière de la part des autorités compétentes de la Côte d’Ivoire. Ce développement, du fait de nombreuses pathologies auxquelles les volailles restent confrontées, passe par des stratégies et des mesures visant à mettre en place une bonne protection sanitaire des volailles. Cette protection consiste à prévenir et à contrôler les pathologies aviaires dominées par des pathologies infectieuses classiques telles que la maladie de Newcastle, la maladie de Gumboro, la variole 1


ou diphtérie aviaire, la maladie de Marek, la bronchite infectieuse, les salmonelloses, le choléra ou pasteurellose aviaire, la colibacillose, etc. Pour lutter contre ces pathologies, on a recours à des méthodes de prévention et de traitement par des médicaments vétérinaires en particulier les antibiotiques. Ce qui permet de contribuer au bien-être des volailles afin de leur permettre de produire à la hauteur de leurs performances zootechniques. Selon DOSSO (2014), les aviculteurs ivoiriens utilisent couramment les tétracyclines, une famille d’antibiotiques ayant un large spectre d’action, représentée en l’occurrence par l’oxytétracycline et la doxycycline. Ces molécules sont les plus utilisées sur le terrain en raison de leur bonne efficacité et leur faible toxicité. Cependant, en Côte d’Ivoire, le manque d’efficacité des médicaments vétérinaires sont surtout rencontrés lors de l’utilisation des antibiotiques (COULIBALY, 2011). Ainsi, l’utilisation des antibiotiques sous-dosés serait à l’origine de l’inefficacité des traitements administrés aux animaux et favorise l’apparition de souches microbiennes résistantes aux antibiotiques utilisés et ces souches peuvent être transmises de l’animal à l’homme par contact direct ou par l’alimentation et elles peuvent à leur tour limiter l’efficacité des traitements ultérieurs (AFSSA, 2006). Par ailleurs, l’administration aux animaux des antibiotiques surdosés entraîne l’introduction dans l’organisme animal d’une quantité excessive du principe actif pouvant entraîner son accumulation sous forme de résidus. Or, la présence de résidus d’antibiotiques dans les aliments peut constituer des risques pour les consommateurs

parmi

lesquels

la

sélection

de

bactéries

pathogènes

antibiorésistantes (ALAMBEDJI ALAMBEDJI, 2008). En Côte d’Ivoire, une étude pilote réalisée par ASSOUMY (2009) a montré que 36,4 % des antibiotiques utilisés chez les ruminants étaient non conformes. Mais il n’y a pas d’informations sur la qualité des antibiotiques utilisés chez les volailles malgré que COULIBALY (2011) ait révélé que les manques d’efficacité des

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médicaments vétérinaires, en l’occurrence les antibiotiques, sont surtout rencontrés chez les volailles. C’est dans ce cadre que s’inscrit la présente étude intitulée : « Evaluation de la qualité des antibiotiques utilisés en aviculture en Côte d’Ivoire : cas des Tétracyclines. » L’objectif général de cette étude est de promouvoir l’utilisation des antibiotiques de qualité en aviculture ivoirienne dans le contexte de garantir la protection de la santé des volailles et de la préservation de la santé publique. Pour atteindre cet objectif général, il s’est agi de façon spécifique de :  contrôler la qualité des antibiotiques à base d’oxytétracycline et/ou de doxycycline utilisés en aviculture en Côte d’Ivoire ;  déterminer la proportion de non-conformité de ces antibiotiques ;  et d’informer les autorités compétentes et les acteurs de la filière avicole en Côte d’Ivoire sur des éventuels non conformités de ces antibiotiques afin que des mesures correctives soient apportées.

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Ce travail est présenté en deux parties : La première partie (synthèse bibliographique) est composée de trois chapitres :  le premier chapitre décrit les généralités sur l’aviculture en Côte d’Ivoire ;  le deuxième chapitre s’intéresse aux médicaments vétérinaires et à l’utilisation des antibiotiques en aviculture ;  et le troisième chapitre décrit les problématiques de la qualité des antibiotiques utilisés en aviculture. La deuxième partie comporte trois chapitres:  le premier chapitre est consacré aux matériel et méthodes utilisés dans cette étude ;  le second chapitre traite des résultats obtenus ;  et le troisième chapitre se consacre à la discussion des résultats obtenus et aux recommandations à apporter afin de garantir la protection de la santé des populations animale et humaine ivoiriennes par l’utilisation des médicaments vétérinaires de qualité.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE EN COTE D’IVOIRE I.1. Structure du secteur avicole en Côte d’Ivoire I.1.1. Généralités En Côte d’Ivoire, l’aviculture est principalement pratiquée par les populations rurales sous forme d’exploitation familiale de races de volailles locales à petite échelle. Il existe cependant une aviculture de type commerciale et moderne, notamment dans les périphéries des grandes villes du pays et les grandes agglomérations. En effet, l’aviculture familiale est présente sur toute l’étendue du territoire avec une forte concentration dans la partie septentrionale du pays, avec en moyenne plus de 1000 volailles par village. La région des Savanes (Nord) fournit 40% des effectifs de volailles du secteur familial tandis que la région du Zanzan (Nord -Ouest) fournit 30% des effectifs. Les productions avicoles modernes ont particulièrement été développées dans la région Sud, dans la périphérie d’Abidjan et des principales agglomérations de cette région. Ce secteur s’est développé autour des centres urbains pour combler une demande importante en protéines d’origine animale. Quant à la production de poulets de chair, elle est assurée par l'Union des Aviculteurs de Côte d'Ivoire (UACI) qui compte 545 aviculteurs membres répartis sur quinze zones dont 341 éleveurs de poulets de chair se trouvent autour d’Abidjan tandis que 204 éleveurs se répartissent entre les zones d’Adzopé, Agnibilékrou, Bouaké, Daloa, Gagnoa, et Man (FAO, 2008). Selon cette même source, la Côte d’Ivoire compte trois types de système d’élevage avicole :  le système d'aviculture industrielle ou intégré ou secteur 1 ;  le système d'aviculture commerciale ou secteur 2 et 3 ; 6


 le système d'aviculture villageoise et de basse-cour ou secteur 4.

La filière avicole ivoirienne est bien organisée et se caractérise :  au niveau des producteurs, par deux associations dénommées :  l’Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (UACI), créée en 1989, regroupant plus de 700 adhérents ; 

l’Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (ANAVICI), créée en juillet 2005.

 au niveau des Industriels (Accouveurs, Fabricants d’aliments, etc….), par une association dénommée l’Association des Industriels Distributeurs d’Intrants et de Produits Avicoles (INTERAVI), créée en 1989.  au niveau de la commercialisation, par la création en décembre 2008 de l’Association Nationale des Revendeurs de produits avicoles de Côte d’Ivoire (ANAREVCI). Ces différentes associations (UACI, ANAVICI, INTERAVI et ANAREVCI) forment l’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI), qui existe depuis 1995 et comprend 6 collèges (accouveurs, producteurs d’aliments, éleveurs de volailles de chair, producteurs d’œufs de consommation, abatteurs de volailles et conditionneurs d’œufs de consommation). Depuis décembre 1998, un contrat plan a été signé entre l’Etat et l’IPRAVI, pour confier la maîtrise d’œuvre des programmes de développement de l’aviculture à cette dernière (MIRAH, 2014). I.1.2. Statistiques du cheptel avicole. Selon la FAO (2008), les espèces aviaires rencontrées sur le territoire ivoirien sont essentiellement les poulets, les pintades, les canards, les dindes et les pigeons, mais aucune statistique fiable ne permet de déterminer les différentes proportions de ces espèces. Néanmoins, de 2003 à 2013, les cheptels des volailles traditionnelles, des poulets de chair et des poules pondeuses ont passé de 30560 à 58380 milliers de têtes (figure 1).

7


70000

Nombre en ('000) têtes

60000 50000 40000 30000 20000 10000 0

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Volailles 30560

29817

32241

31231

34760

40674

41533

45052

43133

53791

58380

Figure 1 : Evolution du cheptel avicole ivoirien de 2003 à 2013 Source : FAOSTAT, 2015 I.1.3. Production Les productions avicoles constituent un maillon essentiel du système de production animale en Côte d’Ivoire. I.1.3.1. Production des œufs La production commerciale d’œufs de consommation est, de 2000 à 2007, relativement constante à l’exception des années 2004 (troubles politiques de novembre à décembre 2004) et 2006 (épidémie de grippe aviaire). Ces baisses sporadiques n’ont pas profondément bouleversé la production (FAO, 2008) car à partir de 2008, cette production a beaucoup augmenté jusqu’ à atteindre des valeurs de 980 millions d’œufs en 2013 (figure 2).

8


1200

en million d'unité

1000

800

600

400

200

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production d'œufs 478 en million d'unité

518

473

488

423

435

311

445

708

648

695

644

749

980

Figure 2 : Evolution de production d’œufs de consommation de 2000 à 2013 Source : IPRAVI, 2014 I.1.3.2. Production de viande La production nationale de viande de volaille des élevages modernes a connu une nette progression à partir de 1998. La tendance s’est inversée avec une régression de 2002 jusqu’en 2004. Une légère reprise est notée en 2005. Les fluctuations décrites sont essentiellement liées aux variations de production des poulets de chair. La production de poule reformée n’a pas connu de variation notable (FAO, 2008). A partir de 2008, la production de viande de volailles a connu une progression accrue suite à la modernisation de l’élevage avicole. La production de viande de volaille, de 2000 à 2013, a passé de 8818 à 36140 tonnes équivalent-carcasse (figure 3).

9


40 000 Tonnes équivalent carcasse

35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Tec de poule de réforme 2 667 2 891 2 635 2 721 2 357 2 665 1 904 2 729 4 342 3 970 4 259 3 948 4 594 4 944 Tec de poulets de chair

6 151 6 778 6 385 6 115 5 180 6 541 6 402 8 943 13 52 14 39 18 88 18 40 27 58 31 19

Figure 3 : Evolution de la production de viande de volaille de 2000 à 2013 Source : IPRAVI, 2014 I.1.4. Consommation En Côte d’Ivoire comme dans beaucoup de pays subsahariens, le bilan entre offre de production et besoin de consommation des produits avicoles est négatif, ce qui traduit bien le caractère déficitaire de la production nationale en protéines animales. I.1.4.1. Viande La consommation de viande de volailles industrielles importées a toujours été en deçà de la consommation de volailles locales issues des élevages modernes (FAO, 2008). Selon les données de FAOSTAT, ce n’est qu’en 2003-2004 que la consommation de viande de volailles industrielles importées a surpassé celle des volailles modernes locales. La figure ci-dessous montre l’évolution de la consommation de viande de volaille de 2000 à 2013 :

10


1,8 1,6 1,4 Kg/hab/an

1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0

200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 201 201 201 201 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3

Viande de volailles modernes 0,29 0,24 0,31 0,83 0,68 0,27 0,03 0,03 0,02 0,03 0,01 0,01 0,04 0,05 importées/Kg/hab/an Viande de volailles modernes 0,53 0,56 0,5 0,48 0,39 0,46 0,4 0,55 0,84 0,89 1,1 1,04 1,47 1,61 locales/Kg/hab/an

Figure 4 : Evolution de la consommation de viande de volaille de 2000 à 2013 Source : IPRAVI, 2014 I.1.4.2. Œufs En Côte d’Ivoire, selon les données de l’IPRAVI, le niveau de consommation d’œufs par habitant et par an a diminué jusqu’à 2007. C’est à partir de 2008 que cette consommation a augmenté suite à l’augmentation de la production des œufs de consommation par le développement de l’élevage avicole. L’évolution de la consommation de viande de volaille de 2000 à 2013 est illustrée par la figure ci-dessous :

11


50

Nb d'œufs/habitant/année

45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Nb d'œufs/habitant/année

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 29

30

26

26

22

22

15

21

33

31

33

30

34

44

Figure 5 : Evolution de la Consommation d’œufs de 2000 à 2013 Source : IPRAVI, 2014 I.2. Importance de l’élevage avicole L'aviculture est un secteur d'élevage qui constitue une activité porteuse de croissance économique. Elle fournit les protéines animales sous la forme de viande et d’œufs. En outre, la volaille joue un rôle culturel et social non négligeable dans les sociétés africaines. En effet, l’aviculture est un élevage rapide dans sa réalisation et facile dans sa conception. Au fil des années, le secteur avicole a pris de l’ampleur et représente à ce jour, la meilleure activité pour produire une grande quantité de protéines animales (FAO, 2008). I.2.1. Importance nutritionnelle Les protéines d'origine animale, de par leur richesse et leur teneur en acides aminés essentiels, augmentent considérablement la valeur nutritionnelle du régime même lorsqu'elles sont apportées en faible quantité. Ces protéines sont de ce fait un élément capital de l'équilibre alimentaire surtout chez les groupes les plus vulnérables (les jeunes enfants et les femmes enceintes) qui devraient en consommer quotidiennement au moins une dizaine de grammes (FEDIDA, 1996). Parmi les sources de protéines animales, les produits avicoles occupent une place de choix. 12


I.2.1.1. Viande de volaille La viande de volaille a ses qualités nutritionnelles : apports en protéines, faible teneur en lipides et ses apports en acides gras polyinsaturés de type oméga 3. Mais selon l’espèce ou le muscle considéré, ces proportions diffèrent, comme pour les autres constituants tels que les vitamines, les acides gras ou les éléments minéraux, qui peuvent également varier selon les auteurs et les méthodes d’analyses employées. Ainsi, chaque viande a ses propres caractéristiques nutritionnelles qui, parfois, se rapprochent plus ou moins entre espèces. Certains facteurs sont susceptibles de faire varier les proportions de ces différents éléments constitutifs. Ainsi, l’âge, le sexe, le mode d’élevage ou encore l’alimentation sont autant de paramètres qui peuvent influer sur la composition nutritionnelle des viandes de volailles (BRUNEL V. et al., 2006). I.2.1.2. Œuf et ses dérivés L’œuf contient des protéines de haute valeur biologique servant surtout à former, à réparer et à maintenir en bon état les tissus dont la peau, les muscles et les os. Elles servent aussi à la formation des enzymes digestives et des hormones. Les protéines contenues dans l’oeuf sont dites complètes, car elles renferment les neuf acides aminés essentiels à l’organisme, et ce, dans des proportions optimales. En effet, la qualité protéique de l’oeuf est telle qu'on l’utilise comme aliment de référence pour évaluer la qualité des autres protéines alimentaires. Ainsi, comparé aux autres denrées alimentaires d'origine animale, deux œufs sont équivalents à 100g de viande (partie comestible) ou 100 g de poisson pour l'apport protéique (THAPON et BOURGEOIS, 1994). L’oeuf est une excellente source de choline, un composé qui joue un rôle important dans le développement et le fonctionnement du cerveau. En outre, le jaune d'oeuf contient deux puissants antioxydants issus de la famille des caroténoïdes : la lutéine et la zéaxanthine. Par ailleurs, certains constituants de l'œuf de poule sont utilisés dans les industries pharmaceutiques et laitières qui mettent à profit leurs propriétés antibactériennes et antitrypsiques (THAPON et BOURGEOIS, 1994). 13


I.2.2. Importance socio-économique En Côte d’Ivoire, l’aviculture occupe une place prépondérante dans la production animale. Comme partout ailleurs dans le monde, elle constitue une importante source de protéines animales et est génératrice de revenus pour les populations rurales et urbaines (FAO, 2008). Les poulets locaux constituent une importante source de revenu pour les paysans et représentent une des rares opportunités d’épargne et d’investissement (Sharma K., 2007). L’aviculture familiale concerne plus de la moitié de la population, aussi bien au niveau nutritionnel que dans l’amélioration des revenus. Selon les études menées par l’INS, les ménages ruraux consacrent plus de 60% de leur budget à l’alimentation: la part des revenus issue de l’aviculture familiale est utilisée essentiellement pour l’alimentation (FAO, 2008). La filière avicole moderne ivoirienne réalise un chiffre d’affaire d’au moins 80 milliards de francs CFA par an et offre 130 mille emplois dont 30 mille emplois directs et 100 mille emplois indirects. Elle représente aussi un débouché important pour les produits agricoles et sous-produits agro-industriels (maïs, tourteaux de coton, tourteaux de soja…) et pour les sous-produits de la pêche (farine de poissons) (IPRAVI, 2012b). Elle contribue pour près de 2% à la formation du PIB global et pour près de 5% à la formation du PIB agricole (BOKA, 2009). En plus de ces applications, s’ajoute la valorisation des déchets avicoles dans l’agriculture, et d'après SMITH (1992), cela constitue une synergie entre l'agriculture et l'élevage. Une exploitation rationnelle de cette synergie, permet de promouvoir ces deux activités sources principales de revenus pour un grand nombre de ménages. I.3. Contraintes de l’aviculture en Côte d’Ivoire Malgré des acquis importants et la réactivité des professionnels en termes d’investissements et de maîtrise de la biosécurité, la production de la filière avicole moderne reste insuffisante. Cet état de fait est dû à des contraintes exogènes et 14


endogènes. Il s’agit principalement des contraintes liées au cadre réglementaire, aux aspects zootechniques, économiques, organisationnels, formation et encadrement et aux aspects sanitaires (MIRAH, 2012). I.3.1. Contraintes liées au cadre réglementaire Elles se caractérisent par l’insuffisance dans l’application des textes de loi, le problème de racket et le problème foncier. I.3.1.1. Non application des textes de lois et de règlement existants Les professions d’aviculteurs, de fabricants d’aliments, d’accouveurs, de médecine vétérinaire, de vente de médicaments et de vente de produits avicoles sont régies par des lois et autres actes juridiques. On constate effectivement que les textes existent mais l’applicabilité fait grandement défaut par manque de moyens. Par ailleurs, certains décrets ou arrêtés ne sont pas adaptés à donner une impulsion à la filière. Par exemple, selon les opérateurs, l’Arrêté n°20/MIRAH/CAB du 9 avril 2009 instituant les frais d’inspection et de contrôles sanitaires et qualitatifs des denrées destinées à l’alimentation des animaux domestiques, d’élevage et d’aquaculture est inadapté car de nature à renchérir les coûts des aliments (MIRAH, 2012). I.3.1.2. Problème du racket dans la filière Le transport et la mobilité des marchandises ont un impact significatif dans le développement économique et social des pays en développement. En Côte d’Ivoire, on assiste à la multiplication des obstacles à la libre circulation des personnes et des biens à travers la multiplicité des barrages routiers, avec comme corollaire les tracasseries de tous genres dont le racket. Ainsi, le racket augmente les coûts du transport en Côte d’Ivoire. Concernant le secteur avicole, cela a pour conséquence une augmentation des prix des produits et des aliments. Il affecte également les échanges entre la Côte d’Ivoire et les pays voisins (MIRAH, 2012).

15


I.3.2. Contraintes zootechniques Les contraintes zootechniques se traduisent par les problèmes d’approvisionnement en intrants, les faibles performances des élevages et les problèmes liés à la qualité et à la normalisation des produits avicoles. I.3.3. Contraintes sanitaires L’apparition de maladies est liée à l’intervention de nombreux facteurs agissant le plus souvent en synergie avec l’agent infectieux primaire, considéré souvent comme le principal responsable. Peuvent être cités parmi ces facteurs :  des conditions d’élevages défectueuses : variations brutales de température, excès d’humidité et de gaz nocifs, densité trop élevée, etc… ;  un parasitisme important : helminthoses, protozooses,... ;  effet immunodépresseur de certains virus (Marek, Gumboro,..), qui favorisent le déclenchement des maladies bactériennes ;  une alimentation défectueuse, déséquilibrée (BRUGERE-PICOUX, 1992 ; CHIROL, 1992). Pour prévenir et traiter ces maladies aviaires, les éleveurs utilisent des médicaments vétérinaires afin de maintenir les animaux en bonne santé et de contribuer à leur bien-être.

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CHAPITRE II : MEDICAMENTS VETERINAIRES ET UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES EN AVICULTURE II.1. Médicaments vétérinaires II.1.1. Définition du médicament vétérinaire Un médicament vétérinaire est toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger voire modifier ses fonctions organiques (DMV, 2007). Le médicament vétérinaire est composé d'une ou de plusieurs substances actives et d'un ou de plusieurs excipients. La substance active est la molécule qui possède les propriétés pharmacologiques responsables de l'effet thérapeutique du médicament, alors que l’excipient désigne l'ensemble des éléments qui accueillent la substance active, permettent la mise en forme du médicament, la protection de la substance active et sa libération dans l'organisme (PARE, 2012). Ainsi, des médicaments peuvent avoir une substance active identique mais c’est l’excipient qui fait la différence dans leurs activités. Les médicaments vétérinaires se présentent sous plusieurs formes. C'est ainsi qu'on distingue les formes solides (les poudres, les bolus, les comprimés, les granulés, etc.), liquides (les collyres, les solutions injectables, etc.), pâteuses (les pommades, les pâtes dermiques, etc.) et gazeuses (les sprays, etc.) (PARE, 2012). II.1.2. Classification des médicaments vétérinaires Plusieurs critères de classification ont été définis en matière de médicaments vétérinaires mais nous allons nous intéresser à la classification selon la classe thérapeutique. Ainsi, on a la classe des

antibiotiques, anti-inflammatoires,

antiparasitaires, anticoccidiens, oligo-éléments et vitamines

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 Anti-infectieux Un anti-infectieux est une substance antibactérienne d'origine biologique (produite par des micro-organismes : champignons microscopiques et bactéries) ou de synthèse chimique et qui est capable d'inhiber la multiplication ou de détruire d'autres micro-organismes (YALA et al., 2001). Les anti-infectieux actuels peuvent être regroupés en plusieurs familles possédant un certain nombre de caractères communs : composition chimique ou origine apparentée, spectre d’action identique, comportement pharmacologique souvent similaire, résistances croisées entre elles (NEUMAN, 1979).  Anti-inflammatoires Les anti-inflammatoires constituent une classe thérapeutique largement utilisée en médecine vétérinaire depuis une trentaine d’années, pour la gestion des états fébriles et inflammatoires, chez les carnivores domestiques, les animaux de rente et les chevaux. On en distingue deux types : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) (PARE, 2012).  Antiparasitaires Les antiparasitaires sont des médicaments utilisés en médecine vétérinaire pour lutter contre les parasites externes (ectoparasites) et les parasites internes (endoparasites). On distingue deux groupes d’antiparasitaires en médecine vétérinaire : les endoectoparasiticides et les endectoparasiticides dont les anthelminthiques (DMV, 2007).  Anticoccidiens Les anticoccidiens sont des médicaments vétérinaires utilisés dans la thérapeutique préventive et curative de la coccidiose aviaire. Il existe deux groupes distincts d’anticoccidiens

(MANGER,

1991

;

FOWLER,

1995)

à

savoir

les

coccidiostatiques et les coccidiocides.

18


 Oligo-éléments et vitamines Les aliments commerciaux composés sont complétés par des mélanges (prémix) de vitamines et d’oligo-éléments (le fer, le cuivre et le zinc) dont les compositions sont prévues pour pallier toutes les carences. II est alors possible d’ajouter des vitamines et oligo-éléments dans l’eau de boisson pour prévenir les risques de carences (DAYON et ARBELOT, 1997).  Minéraux Chez le poulet de chair à croissance rapide, une bonne minéralisation du squelette est importante pour éviter les problèmes de boiteries ou de déformations articulaires. Chez la pondeuse, un manque de calcium ou un déséquilibre du rapport Calcium/phosphore (excès de phosphore) provoque une fragilité de la coquille (DAYON et ARBELOT, 1997). II.1.3. Marché des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire Les acteurs du marché des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire interviennent dans l’importation et la distribution. II.1.3.1. Importation de médicaments vétérinaires Les grossistes importateurs de médicaments vétérinaires sont regroupés en association dénommée le GVG qui collabore avec l’IPRAVI (FAO, 2008). Selon MIRAH (2010), plus d'une trentaine de firmes pharmaceutiques vétérinaires d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Europe exportent chaque année des médicaments vétérinaires en Côte d'Ivoire. II.1.3.2. Distribution de médicaments vétérinaires La distribution des médicaments vétérinaires est l'opération qui consiste à mettre les produits à la disposition des utilisateurs. Elle a pour objectif de garantir d'une manière générale la disponibilité dans les meilleures conditions des médicaments vétérinaires en vue d'une couverture pharmaceutique de toute la zone de distribution (GUINDO, 1996 et LOBRY, 1988).

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En Côte d’Ivoire, selon KOUMI (2001), la distribution des médicaments vétérinaires est une véritable libéralisation de la filière « médicaments » avec l’installation de grossistes-répartiteurs et de vétérinaires en clientèle privée, animateurs du marché officiel des médicaments vétérinaires. II.1.3.3. Marché officiel Des acteurs publics et privés participent à la distribution des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire. Il s’agit de:  acteurs publics distribuant des médicaments vétérinaires pour le compte de l'Etat par la pharmacie nationale vétérinaire qui est un service de la SousDirection de la Pharmacie et des Médicaments Vétérinaires (SDPMV).  acteurs privés :  des sociétés privées vétérinaires disposant de plusieurs circuits de distributions dont :  circuit des groupements d'éleveurs ;  circuit des cliniques et cabinets vétérinaires ;  circuits des officines ;  circuit des dépôts ou points de vente ;  circuits des éleveurs individuels.  des groupements d’éleveurs qui importent les quantités de médicaments vétérinaires nécessaires aux élevages de leurs adhérents à qui ils sont chargés de les vendre au détail. Ces groupements importent et distribuent sous la supervision d’un vétérinaire (OULAI, 2004). II.1.3.4. Marché parallèle ou illicite des médicaments vétérinaires Le marché parallèle représente la vente illégale et non autorisée des médicaments vétérinaires (BIAOU et al, 2002). Le marché africain du médicament vétérinaire est envahi par d'énormes quantités de médicaments contrefaits ou par des génériques de qualité médiocre. A ce sujet, les conclusions de la conférence de l'OIE sur les médicaments vétérinaires en Afrique, tenue à Dakar (Sénégal) du 25 au 27 mars 20


2008 indiquent que les mouvements incontrôlés des médicaments vétérinaires entraînent non seulement d'importantes conséquences économiques sur le développement de l'élevage en Afrique, mais aussi constituent une menace pour la santé publique et pour l'environnement (MIRAH, 2010). La circulation des médicaments vétérinaires dans le circuit parallèle s’effectue de façon anarchique et sans contrôle. Pour cette raison, ce circuit constitue la voie potentielle d’entrée de médicaments vétérinaires de mauvaise qualité en Afrique (VAN GOOL, 2008). Ce qui limiterait le contrôle et la surveillance du marché des médicaments vétérinaires en Afrique subsaharienne. Un marché parallèle des médicaments vétérinaires existe aussi en Côte d’Ivoire. Il est animé par les non professionnels, notamment les marchands de bétail, qui s’approvisionnent au Burkina Faso, au Ghana, au Mali, parfois auprès des grossistes répartiteurs nationaux et ravitaillent en majorité les éleveurs individuels (OULAI, 2004). Le marché des médicaments vétérinaires permet aux éleveurs d’accéder aux produits médicamenteux dont ils ont besoin pour la sécurité sanitaire de leurs animaux. Ainsi, les aviculteurs se procurent des antibiotiques aux distributeurs des médicaments vétérinaires et les utilisent pour prévenir et traiter des maladies infectieuses dans leurs élevages avicoles. Mais comment utilise-t-on les antibiotiques en aviculture ? II.2. Utilisation des antibiotiques en aviculture II.2.1. Définition Sur un plan pharmacologique, les antibiotiques sont un sous ensemble des antiinfectieux. Les antibiotiques sont soit des substances d’origine naturelle, élaborées par des champignons microscopiques, soit des molécules obtenues par synthèse et qui ont le pouvoir de s’opposer à la multiplication des germes microbiens en

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inhibant leur multiplication (antibiotique bactériostatique) ou en les détruisant (antibiotique bactéricide). Les antibiotiques, bien que non toujours dépourvus d’effets secondaires pour les cellules eucaryotes, se distinguent essentiellement par leur toxicité sélectivement dirigée contre les bactéries, ce qui permet pour la plupart d’entre eux une administration par voie générale. Ils interagissent avec les bactéries (agents antibactériens) ou les champignons (agents antifongiques) par l’intermédiaire de cibles qui sont spécifiques soit d’un antibiotique soit d’une famille d’antibiotique (POYART, 2002). II.2.2. Modalités d’utilisation des antibiotiques II.2.2.1. Utilisation à titre préventif Les antibiotiques peuvent être administrés à des périodes critiques de la vie, sur des animaux soumis à une pression de contamination régulière et bien connue. Dans ces conditions, on parle d’antibioprévention car le traitement permet d’éviter totalement l’expression clinique. Cette modalité d’utilisation des antibiotiques est adaptée à une situation sanitaire donnée et doit être provisoire et ponctuelle (AFSSA, 2006). II.2.2.2. Utilisation en métaphylaxie Lorsqu'une infection collective et très contagieuse se déclare dans un élevage avec de grands effectifs et évolue sur un mode aigu, avec suffisamment d'éléments concordants pour incriminer une (des) bactérie(s), l’ensemble du groupe d’animaux est traité. Les sujets qui sont exposés mais ne présentant pas encore de signes cliniques (sains ou en incubation) font donc l’objet d’un traitement en même temps que ceux qui sont déjà malades. Cette pratique est qualifiée de métaphylaxie. Elle permet de traiter les animaux soumis à la pression infectieuse alors qu’ils sont encore en incubation ou lorsque les manifestations cliniques sont très discrètes (MAILLARD, 2002).

22


II.2.2.3. Utilisation à titre curatif La maladie bactérienne est considérée comme le dépassement des défenses immunitaires de l’organisme par une pression infectieuse (AFSSA, 2006). En élevage avicole, l’antibiothérapie curative est presque constamment métaphylactique. Elle consiste en l’administration d’antibiotiques à l’ensemble des animaux d’un lot lorsqu’une partie des sujets est malade et que l’agent pathogène suspecté est connu comme infectieux (SANDERS, 2005). II.2.2.4. Utilisation en tant qu’additifs alimentaires L'usage des antibiotiques dans l’aliment à titre d’additifs est très limité actuellement. Ces « antibiotiques régulateurs de flore (ARF) » ou « antibiotiques promoteurs de croissance (AGP) pour antibiotic growth promotors) » sont utilisés à des doses très faibles, non curatives et en vue d’améliorer la croissance des animaux par un effet régulateur au niveau de la flore intestinale (AFSSA, 2006). Néanmoins, l'utilisation d'antibiotiques en tant que facteurs de croissance, parce qu'elle n'a pas le caractère occasionnel de l'antibiothérapie curative ou prophylactique, et qu'elle possède une justification strictement économique, continue à être considérée comme facteur de risque pour la santé humaine, et ceci depuis la mise en évidence des facteurs de transmission des résistances plasmidiques (R-factors) entre bactéries appartenant à des familles différentes en particulier le gène commun à l'avoparcine, réservée à l'alimentation animale, et à la vancomycine, utilisée en dernier recours dans les maladies nosocomiales humaines (SANDERS, 2005).

23


CHAPITRE III : PROBLEMATIQUES DE LA QUALITE DES ANTIBIOTIQUES UTILISÉS EN AVICULTURE III.1. Qualité des antibiotiques utilisés en aviculture La qualité est définie comme l’ensemble des propriétés et caractéristiques d'un produit ou d’un service qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites. Le contrôle qualité est un aspect de la gestion de la qualité. Le contrôle est une opération destinée à déterminer, avec des moyens appropriés, si le produit (y compris, services, documents, code source) contrôlé est conforme ou non à ses spécifications ou exigences préétablies et incluant une décision d'acceptation, de rejet ou de retouche (DEDD). III.1.1. Indicateurs de qualité des médicaments Les exigences de qualité des médicaments sont décrites dans la pharmacopée. La pharmacopée est un Recueil officiel des médicaments, donnant leur constitution, leur activité et leur mode de préparation (Dict.Grand Robert). Beaucoup d’organismes et d’auteurs ont décrit des déterminants et indicateurs de qualité des médicaments en plus des normes de qualité publiées dans les pharmacopées.  Selon le Réseau Médicaments et Développement (REMED) Selon le REMED (2009), un médicament doit répondre à trois (3) critères (reconnus par le Conseil d’Europe) dont le respect est évalué lors de l’examen du dossier d’autorisation de mise sur le marché que le fabricant doit déposer. Ce sont :  la qualité ;  l’efficacité ; 24


 et la sécurité.  Selon l’OMS La qualité du médicament est déterminée par son efficacité et son innocuité, en accord avec ce qui est indiqué sur l’étiquette ou ce qui a été promu ou annoncé, et par sa conformité aux spécifications concernant son identité et sa pureté (OMS, 2005)  Selon le Management Sciences for Health D’après le « Management Sciences for Health » (1988), les caractéristiques les plus importantes pour évaluer la qualité des médicaments sont :  l’identité signifiant la présence de principe actif correct dans le produit ;  la pureté désignant l’absence de contaminants potentiels nocifs ou d’autres impuretés dans les excipients ;  l’activité traduisant la stabilité en quantité de principe actif présent dans le produit jusqu’à la date de péremption ;  l’uniformité se rapportant à la stabilité de la consistance, de la couleur, de la forme et de la taille des médicaments d’une dose à la suivante ;  la biodisponibilité désignant la vitesse et l’intensité de mise à disposition d’un médicament sous une forme pharmaceutique précise dans un organisme vivant. Souvent, un médicament paraîtra excellent et passera tous les tests analytiques mais une fois administré au malade, il ne sera pas absorbé correctement dans la circulation sanguine. Il n’aura pas, de ce fait, l’effet thérapeutique attendu. III.1.2. Cas spécifiques des médicaments vétérinaires Lors de l’atelier portant sur la qualité des médicaments vétérinaires tenu à Bamako (MALI), TANO (2005) a cité plusieurs éléments pouvant faire office d’indicateurs de qualité des médicaments vétérinaires :

25


 étiquetage qui informe de manière lisible sur : le nom de la spécialité, sa composition, le nom du fabricant, le pays d’origine, le numéro de lot, la date de fabrication, la date d’expiration et les principales indications ;  composition qui indique la nature et la quantité des principes actifs et des excipients;  numéro de lot qui est un élément de traçabilité ;  durée de vie qui désigne la période pendant laquelle le produit, s’il est stocké de façon correcte, doit rester en accord avec les spécifications du dossier de fabrication. Elle permet de déterminer la date d’expiration de chaque lot en ajoutant la durée de vie du médicament à la date de fabrication ;  date de fabrication est importante et obligatoire, car comparée à la date d’expiration, elle donne une idée du niveau de qualité du médicament ;  date d’expiration correspondant à la date limite d’utilisation au-delà de laquelle, il n’existe aucune garantie de qualité du médicament ;  conditions de stockage et de conditionnement qui garantissent la nature dynamique de ces médicaments vétérinaires ;  autorisation de Mise sur le Marché qui garantit la conformité d’une spécialité. A ces indicateurs de qualité cités ci-dessus, d’autres peuvent être ajoutés (DELAPLANQUE, 2009) :  application des normes de référence (européennes ou de la FDA : Food and Drug Administration) :  Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) ;  Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL) ;  Bonnes Pratiques de Distribution (BPD) ;  laboratoire

fabricant

qui

doit

détenir

le

statut

d’établissement

pharmaceutique dans son pays d’origine ;

26


 traçabilité qui est, selon l’ISO 8402, l’aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation ou la localisation d’une entité au moyen d’identifications enregistrées. Dans le cas du médicament vétérinaire, la traçabilité est possible grâce aux informations portées sur l’étiquette. Les médicaments vétérinaires doivent tenir compte également des particularités physiologiques de chaque espèce ainsi que des modalités d’élevage et d’intervention thérapeutique (traitement individuel ou traitement collectif) (TOUTAIN, 2007). A côté des médicaments vétérinaires de qualité qui protègent la santé des animaux et des hommes, subsistent des médicaments non-conformes qui foisonnent dans les marchés, aussi bien parallèle qu’officiel (MESSOMO, 2006). Des études portant sur la qualité des médicaments vétérinaires menées en Afrique Subsaharienne ont confirmé les constatations de cet auteur. III.2. Données sur la qualité des antibiotiques en Afrique Subsaharienne et en Côte d’Ivoire. En Afrique Subsaharienne, plusieurs études réalisées sur la qualité des médicaments vétérinaires prouvent la présence des médicaments de mauvaise qualité au niveau du circuit illicite mais aussi du circuit officiel de vente des médicaments vétérinaires. Parmi les classes thérapeutiques de mauvaise qualité révélées par ces études, la classe des antibiotiques figure en bonne place. Le Tableau I illustre les taux de non-conformité des antibiotiques dans certains Pays d’Afrique Subsaharienne.

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Tableau I : Taux de non-conformité des antibiotiques dans quelques Pays d’Afrique Subsaharienne Pays

Auteur

Taux de non-conformité des antibiotiques (en %)

Sénégal

WALBADET, 2007

93,3

Rwanda

NDAYISENGA, 2009

64,0

HARUNA YACOUBA, 2014

50,0

Cameroun

MESSOMO, 2006

71,0

Côte d’Ivoire

ASSOUMY, 2009

36,4

Niger

De ce qui précède, on en déduit qu’il est nécessaire de connaître les différentes catégories de non-conformité rencontrées sur le marché des médicaments vétérinaires afin d’adopter des stratégies efficaces permettant à l’assainissement du marché des médicaments vétérinaires en Afrique subsaharienne. III.3. Catégories de non-conformité des médicaments vétérinaires Les médicaments de qualité inférieure sont des produits dont la composition et les principes actifs ne répondent pas aux normes scientifiques et qui sont par conséquent inefficaces et souvent dangereux pour le patient (OMS, 2003). III.3.1. Contrefaçon La contrefaçon est un acte délibéré et illégal de falsification à but lucratif. Les médicaments contrefaits ne présentent pas nécessairement la qualité à laquelle ils prétendent et ils peuvent porter des étiquettes indiquant une fausse identité et/ou 28


une provenance. Ils peuvent être importés ou passés en contrebande. Ces produits peuvent être fabriqués localement par de grands consortiums dans de grandes usines et des établissements dotés du matériel le plus moderne, ou par de petits agents dans des locaux de taille réduite et souvent mal équipés (BARBEREAU S., 2006). III.3.2. Malfaçon On trouve la malfaçon liée à de mauvaises conditions de fabrication et/ou de mauvais systèmes d’assurance qualité et de contrôle de la qualité. Au contraire de la contrefaçon, la malfaçon ne résulte pas d’une falsification volontaire, mais d’une négligence, d’une erreur humaine, d’une insuffisance financière ou bien encore du manque de personnel (TEKO AGBO & al., 2003). III.3.3. Génériques non-conformes Ce sont des produits qui ne respectent pas les spécifications qualitatives et/ou quantitatives du produit d’origine par manque de contrôle analytique. Le plus souvent, la tricherie est volontaire pour produire à bas prix et maximiser les bénéfices (TANO, 2005). Ces génériques non-conformes peuvent contenir de la farine, du sucre dans le meilleur des cas, mais aussi des principes actifs frelatés (MFI HEBDO, 2002). III.3.4. Médicaments périmés revendus Les médicaments périmés revendus avec une nouvelle date de péremption constituent une autre catégorie de non-conformité (TANO, 2005). III.4. Enjeux de l’utilisation des antibiotiques en aviculture L’usage intensif des médicaments notamment les antibiotiques en médecines humaine et vétérinaire présente deux conséquences pouvant être associées en matière d’impact environnemental : la présence de résidus de molécules actives et la résistance antimicrobienne. 29


III.4.1. Résistance aux antimicrobiens Depuis l’introduction successive en thérapeutique des différents antibiotiques, la sensibilité des bactéries à ces drogues a beaucoup évoluée, de sorte que le pourcentage de souches résistantes dans les différentes espèces pathogènes est actuellement important (THRELFALL et al., 1998 ). Le phénomène d’adaptation des bactéries aux agents antimicrobiens remonte au tout début de la bactériologie. Les microbiologistes constataient que des souches microbiennes, appartenant à des espèces habituellement inhibées par une substance antibiotique donnée, peuvent devenir capables de croître en présence de concentrations plus élevées de cette substance : ces souches sont dites résistantes. Le phénomène de résistance modifie les spectres classiques d’activité des substances antibactériennes (DUVAL et SOUSSY, 1990). On distingue deux types de résistances d’une bactérie à un antibiotique :  naturelle ou intrinsèque lorsque la souche bactérienne n’est naturellement pas sensible à l’action de l’antibiotique. C’est un caractère présent chez toutes les souches appartenant à la même espèce bactérienne et est programmé sur le génome bactérien. Les bactéries naturellement sensibles définissent le "spectre d’activité" de l’antibiotique ;  acquise lorsqu’elle provient de l’acquisition d’un gène de résistance par mutation du chromosome ou, cas le plus fréquent, par intégration de ce gène dans un plasmide (BORIES et LOUISOT, 1998). En Côte d’Ivoire, une étude a été réalisée par COULIBALY et al. (2010) sur le Sérotypage et l’antibiorésistance des souches de Salmonella isolées dans les foies de poulets vendus sur les marchés de Yopougon (Abidjan, Côte d’Ivoire). De cette étude, 44 souches de Salmonella (14,7%) ont été isolées. Sept (7) sérovars ont été identifiés. Ces souches ont une forte résistance aux ß-lactamines (ampicillines 52,3%, amoxicilline plus acide clavulanique 52,3%) et aux quinolones de 1ère génération (acide nalidixique 36,4%).

30


III.4.2. Residus d’antibiotiques et delai d’attente On entend par résidus de médicaments vétérinaires, toutes les substances pharmacologiquement actives, qu’il s’agisse de principes actifs, d’excipients ou de produits de dégradation, ainsi que leurs métabolites restant dans les denrées alimentaires obtenues à partir d’animaux auxquels le médicament vétérinaire en question a été administré (LAURENTIE et SANDERS, 2002). Les médicaments vétérinaires peuvent en effet, si leur utilisation est suivie d’un délai d’attente insuffisant, laisser dans les aliment d’origine animale des résidus qui conservent une activité antibiotique pouvant occasionner des accidents d’hypersensibilité ou des intoxications, tout en favorisant la sélection de bactéries résistantes à des traitements ultérieurs. La sélection de bactéries résistantes chez les animaux, peut favoriser la dissémination de gènes de résistance à des bactéries autochtones des flores de l’homme (ALAMBEDJI et al., 2004). III.4.2.1. Risques posés par les résidus La persistance des résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine est dangereuse, d’abord du point de vue sanitaire, mais aussi du point de vue économique. Pour le consommateur, deux types de risques peuvent exister :  risques directs : représentés par les effets toxiques sur certains organes (aplasie médullaire due au chloramphénicol), les allergies alimentaires (effet des pénicillines), et les effets tératogènes, mutagènes et cancérogènes (furannes) (CHASLUS-DANCLA, 2003).  risques indirects : liés à la sélection et le transfert de bactéries pathogènes résistantes, pouvant se transmettre à l’homme (salmonelles) et être difficilement contrôlables. Quatre situations potentielles sont théoriquement possibles dans ce cadre :  la sélection directe des bactéries résistantes chez l'homme par les résidus antibiotiques présents dans les denrées alimentaires ; 31


 le bouleversement de la flore intestinale par les résidus ;  la sélection dans le tube digestif de l’animal de bactéries pathogènes résistantes aux antibiotiques, pouvant contaminer les denrées alimentaires, et les conséquences de leur ingestion par le consommateur (salmonelles résistantes aux quinolones) ;  la sélection chez l'animal de bactéries résistantes non pathogènes, pouvant contaminer les denrées alimentaires, se transmettre aux consommateurs et conduire finalement à la transmission de leurs plasmides porteurs de gènes de résistance aux bactéries de la flore intestinale humaine (MOGENET et FEDIDA, 1998). III.4.2.2. Limite Maximale de Résidus (LMR) et délai (temps) d’attente Pour faire face aux problèmes posés par les résidus de médicaments vétérinaires, la législation actuelle a conduit, en élevage de rente, depuis le 1er janvier 1997, à la définition des Limites Maximales de Résidus (LMR) pour chaque produit vétérinaire (CHASLUS-DANCLA, 2003). La limite maximale de résidus (LMR) est la concentration maximale en résidus, résultant de l'utilisation d'un médicament vétérinaire (exprimée en mg/Kg ou en µg/Kg de poids vif), que la Communauté Européenne considère sans risque sanitaire pour le consommateur et qui ne doit pas être dépassée dans ou sur les denrées alimentaires (DEHAUMONT et MOULIN, 2005). Le délai d’attente est le temps entre la dernière administration de la spécialité à des animaux sous les conditions normales d’emploi et la production de denrées alimentaires issues de ces animaux, afin de garantir que ces denrées ne contiennent pas de résidus en quantité supérieures aux (LMR) Limites Maximales de Résidus (DEHAUMONT et MOULIN, 2005). La fixation des LMR de médicaments vétérinaires dans les aliments d’origine animale et le temps d’attente sont des conditions préalables, mais non suffisantes, pour l’obtention de l’Autorisation de Mise sur le Marché (A.M.M). 32


En Côte d’Ivoire, une étude réalisée par (KOUAMÉ-SINA et al., 2010) sur l’analyse des risques microbiens du lait cru local à Abidjan (Côte d’Ivoire) a montré que 24,7% des échantillons de lait contenaient des antibiotiques. III.5. Mesures de protection de la santé publique Face à ces dangers, la communauté internationale demande aux institutions concernées de mettre en place des mesures adéquates pour protéger la santé publique. Ainsi, le parlement européen insiste sur l’application des principes généraux et des prescriptions générales de la législation alimentaire notamment ceux relatifs à la sécurité des denrées alimentaires. En effet, le Codex Alimentarius évalue les risques liés aux résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires durant la procédure de fixation des limites maximales de résidu (AFSSA, 2006). L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), quant à elle, a établi des normes sur les mesures sanitaires et phytosanitaires ou accord SPS. Cet accord a trait à l’application

des

réglementations

concernant

l’innocuité

des

produits

alimentaires, ainsi que la protection de la santé des animaux et la préservation des végétaux dans tous les Etats membres. ABIOLA et al., (2005) ont toutefois remarqué que très souvent, les mesures SPS étaient utilisées de façon discriminatoire au détriment du commerce international, et notamment du commerce en provenance des pays en développement ou des pays moins avancés.

33


DEUXIEME PARTIE: EVALUATION DE LA QUALITE DES ANTIBIOTIQUES UTILISES EN AVICULTURE EN COTE D’IVOIRE : CAS DES TETRACYCLINES

34


CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. Zone et période d’étude Cette étude a été réalisée en deux phases : La 1ère phase correspondant à la phase de terrain a été menée d’Août à Octobre 2014 en Côte d’Ivoire précisément dans le district d’Abidjan et dans le département d’Agnibilékrou (Figure 6). Quant à la 2ème phase ou phase de laboratoire, elle a été effectuée au Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) à l’EISMV de Dakar, d’octobre 2014 à Juin 2015.

35


Figure 6 : Répartition des zones de prélèvement des antibiotiques en Côte d’Ivoire, 2014 Source : http://www.routard.com/guide carte/codedest/cote d ivoire.htm

36


I.2. Matériel I.2.1. Matériel de terrain Durant la phase de terrain, nous avons utilisé comme matériel :  un protocole de prélèvement spécifiant les modalités d’échantillonnage, les sites de prélèvement et les molécules à prélever. Ce protocole a été établi par le Laboratoire de Contrôle de Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) de Dakar ;  des fiches de prélèvement d’échantillons sur lesquelles sont décrites les informations concernant l’identification des antibiotiques utilisés en aviculture ;  du matériel de manutention et de conservation (sachets plastiques, caisses isothermes, …). I.2.2. Matériel de laboratoire Le matériel utilisé était constitué de verrerie, d’appareillage et de réactifs.  Verrerie La verrerie que nous avons utilisée était composée de :  pipettes de classe A ;  pipettes Pasteur ;  fioles jaugées de classe A ;  béchers ;  éprouvettes graduées ;  un dispositif de filtration, etc.  Appareillage L’appareillage utilisé était composé de :  une balance analytique de type METTLER TOLEDO ;  une balance analytique de type Précisa 205 A SCS ;

37


 un distillateur d’eau semi-automatique type Calypso Fistreem relié à un appareil de production d’eau ultra pure type UHQ-PS-MK3 ;  un bain ultrason de type DTH-B3510 ;  des plaques magnétiques de type MONOTHERMIE ;  une plaque chauffante de type IKTHERM-HCT ;  deux hottes aspirantes ;  un pH-mètre type METTLER TOLEDO ;  une chaîne HPLC (High Performance Liquid Chromatography) de type HP 1100, équipée de 6 modules dont un bac à solvant, un dégazeur à vide, une pompe quaternaire, un passeur automatique d'échantillons, une enceinte à colonne thermostatée et un détecteur à barrette de diodes, piloté par un ordinateur de type HP Compaq muni d'un logiciel HP Chem Stations ;  une chaîne HPLC (High Performance Liquid Chromatography) de type Waters alliance, équipée de Multy ʎ Détecteur de Fluorescence, Détecteur Photodiode Array et un séparateur de module. Cet ensemble est connecté à un ordinateur de type Lenovo Thinkstation.  Réactifs Les réactifs utilisés étaient constitués de :  substances médicamenteuses de titre connu (standards) servant d’étalons de référence ;  réactifs de type HPLC conformes aux standards de qualité reconnus (ISO, Pharmacopée Européenne). I.3. Méthodes I.3.1. Méthodes de terrain Les méthodes qui ont été utilisées sur le terrain avaient concerné l’échantillonnage d’antibiotiques qu’il fallait prélever pour la réalisation de cette étude.

38


I.3.1.1. Echantillonnage Les antibiotiques ont été prélevés sur la base d’un protocole d’échantillonnage utilisé en routine par le LACOMEV. Deux molécules de la famille des tétracyclines (oxytétracycline et doxycycline) ont été ciblées à cause de leur forte utilisation en aviculture en Côte d’Ivoire. I.3.1.1.1. Molécules ciblées Ces molécules sont décrites dans la Pharmacopée Européenne et ont une grande importance en aviculture pour la maîtrise des pathologies aviaires majeures. La dénomination exacte, la formule développée, la structure, la masse moléculaire (Mr) et les caractères de chacune de ces molécules sont présentés ci-après :  Oxytétracycline L’oxytétracycline peut être sous forme de chlorhydrate ou dihydratée (Pharmacopée Européenne, 2011).  Définition Le chlorhydrate d’oxytétracycline (figure 7) est le chlorhydrate de (4S,4aR,5S,5aR,6S,12aS)-4-(Diméthylamino)-3,6,10,12,12a-hexahydroxy-6méthyl-1,11-dioxo-1,4,4a,5,5a,6,11,12aoctahydrotétracène-2-carboxamide).

Figure

7

:

Formule

développée

et

structure

du

chlorhydrate

d’oxytétracycline. 39


Source : Pharmacopée Européenne, 2011. L’oxytétracycline dihydratée (figure 8) est le (4S,4aR,5S,5aR,6S,12aS)-4(Diméthylamino)-3,6,10,12,12a-hexahydroxy-6-méthyl-1,11-dioxo1,4,4a,5,5a,6,11,12aoctahydrotétracène-2-carboxamide dihydraté.

Figure 8 : Formule développée et structure de l’oxytétracycline dihydratée. Source : Pharmacopée Européenne, 2011. Ces deux substances ont la même teneur qui est de 95,0 à 102,0 % calculée sur la substance anhydre.  Caractères Le

chlorhydrate

d’oxytétracycline

est

une

poudre

cristalline,

jaune,

hygroscopique. Cette substance est facilement soluble dans l’eau, assez soluble dans l’éthanol à 96%. Au repos, les solutions aqueuses se troublent par précipitation de l’oxytétracycline ; Quant à l’oxytétracycline dihydratée, c’est une poudre cristalline jaune. Elle est très peu soluble dans l’eau et se dissout dans les solutions acides et alcalines diluées.

40


 Doxycycline La doxycycline est utilisée soit sous forme d'un sel (hyclate) ou sous la forme Monohydratée (Pharmacopée Européenne, 2011).  Définition L’hyclate de doxycycline (figure 9) est l’hémiéthanol hémihydrate du chlorhydrate de (4S,4aR,5S,5aR,6R,12aS)-4-(diméthylamino)-3,5,10,12,12apentahydroxy-6-méthyl-1,11-dioxo-1,4,4a,5,5a,6,11,12a-octahydrotétracène-2carboxamide.

Figure 9 : Formule développée et structure d’hyclate de doxycycline. Source : Pharmacopée Européenne, 2011. La doxycycline monohydratée (figure 10) est le (4S,4aR,5S,5aR,6R,12aS)-4(diméthylamino)-3,5,10,12,12a-pentahydroxy-6-méthyl-1,11-dioxo1,4,4a,5,5a,6,11,12a-octahydrotétracène-2-carboxamide monohydraté.

41


Figure 10 : Formule développée et structure de doxycycline monohydratée. Source : Pharmacopée Européenne, 2008.

Ces deux substances ont la même teneur qui est de 95,0 à 102,0 % calculée sur la substance anhydre.  Caractères L’hyclate de doxycycline est une poudre cristalline, jaune, hygroscopique. Cette substance est facilement soluble dans l’eau et dans le méthanol, assez soluble dans l’éthanol à 96%. L’hyclate de doxycycline se dissout dans les solutions d’hydroxydes et de carbonates alcalins. Quant à la doxycycline monohydratée, c’est une poudre cristalline, jaune. Elle est très peu soluble dans l’eau et dans l’alcool. La doxycycline se dissout dans les solutions diluées d’acides minéraux et dans les solutions d’hydroxydes et de carbonates alcalins. I.3.1.1.2. Description de l’échantillon Dans le cadre de cette étude, un échantillon correspond à un nombre variable d’unités du même lot d’un médicament. Ce nombre d’unités par échantillon permet de réaliser une analyse complète au laboratoire, ainsi qu’une éventuelle contre-expertise ou une analyse complémentaire.

42


I.3.1.2. Prélèvement des échantillons Les spécialités et génériques de médicaments destinés à l’aviculture contenant de l’oxytétracycline et/ou de la doxycycline et disponibles sur le marché ivoirien ont été prélevés. Au total, quatre-vingt (80) échantillons ont été prélevés dans les deux circuits (officiel et parallèle) de distribution dans le district d’Abidjan et dans le département d’Agnibilékrou. Dans le district d’Abidjan, cinquante-sept (57) échantillons ont été prélevés uniquement sur le marché officiel, tandis que dans le département d’Agnibilékrou, ce sont 23 échantillons qui ont été prélevés aussi bien sur le marché officiel que sur le marché parallèle (tableau II). Tous ces échantillons ont été achetés au comptant. Ces échantillons ont été individuellement scellés dans un sachet plastique puis identifiés par un numéro et une fiche de prélèvement (Annexe 1) conçue à cet effet. La répartition de ces échantillons en fonction des molécules ciblées est illustrée par le tableau III.

Tableau II : Répartition du nombre d’échantillons prélevés par Région Lieux de

Marché officiel

Marché parallèle

Total

Abidjan

57

0

57

Agnibilékrou

16

7

23

Total

73

7

80

prélèvement

43


Tableau III : Répartition du nombre d’échantillons prélevés par molécule Molécules

Marché officiel

Marché

Total

parallèle Oxytétracycline

43

7

60

Doxycycline

28

0

28

Oxytétracycline &

2

0

2

73

7

80

Doxycycline Total

Ces échantillons (Annexe 2) ont été acheminés par avion au LACOMEV où ils ont été conservés dans l’échantillothèque avant leur analyse et suivant les limites indiquées par leurs dates de péremption. I.3.2. Méthodes de contrôle au laboratoire Les méthodes de contrôle qui ont été utilisées au laboratoire pour cette étude sont des méthodes validées en interne et utilisées en routine au LACOMEV. Ce sont des méthodes inspirées de la Pharmacopée Européenne et des recommandations du guide «Validation of analytical – Guidelines for OMCLs » qui est spécifique aux laboratoires officiels de contrôle des médicaments (OMCL) du Conseil de l’Europe (PA/PH/OMCL(05)47). Ces méthodes ont permis d’identifier et de doser les principes actifs contenus dans les échantillons d’antibiotiques qui ont subi le contrôle. I.3.2.1. Identification et dosage des principes actifs Les principes actifs contenus dans les échantillons ont été identifiés et dosés par HPLC selon le test de screening. Ce test est une méthode de détection rapide de non-conformité réalisée pour toute vérification de la conformité de la concentration de principe(s) actif(s) dans un médicament vétérinaire. 44


Le but du test de screening, tel que décrit dans le guide « Validation of analytical Guidelines for Official Medicines Control Laboratories (OMCLs)», n’est pas de déterminer exactement une concentration de(s) principe(s) actif(s) dans un médicament, mais de vérifier que la concentration trouvée est conforme aux spécifications se trouvant dans le dossier d’AMM du fabricant du médicament. Selon ce guide de validation, les critères minimum de validation des méthodes de screening sont la spécificité pour l’identification et la pureté pour le dosage. Cette pureté prouve l’absence d’interférence du principe actif avec les excipients et les impuretés. Elle prouve également la précision autour de la concentration prévue avec au minimum deux déterminations indépendantes de la concentration en principe actif.  Principe d’identification et du dosage par HPLC Le principe de base de l’identification et du dosage par HPLC repose sur les équilibres de concentration qui apparaissent lorsqu’un composé est mis en présence de deux phases non miscibles. L’une dite stationnaire, est emprisonnée dans une colonne, et l’autre dite mobile, se déplace au contact de la première. Si plusieurs composés sont présents au début de la colonne, et présentent des distributions différentes entre les deux phases, ils se trouvent alors entraînés à des vitesses différentes dans la colonne et séparés à la sortie. Le composé ayant le plus d’affinité pour la phase stationnaire sera le plus retenu dans la colonne. Deux composés séparés sont dits résolus. En HPLC, la colonne de séparation est judicieusement choisie dans la méthode de contrôle analytique en fonction des propriétés physico-chimiques du composé à analyser. Pour la détection en HPLC, on choisit généralement la longueur d’onde caractéristique du principe actif et donnant la meilleure réponse (l’absorption). A une longueur d’onde donnée, la réponse est proportionnelle à la concentration en principe actif (dans la limite de la linéarité de détection). 45


L’intensité de lumière transmise au travers de la cellule de détection du chromatographe est fonction de la concentration en principe actif selon la loi de Beer-Lambert qui s’écrit comme suit (LIGHT, 1994) :

DO : Densité optique I0 : Intensité de la lumière incidente I : Intensité de la lumière sortante [C] : Concentration de la solution contenant le principe actif ԑ : Coefficient d’extinction spécifique (si [C] est en gramme/litre) ou coefficient d’extinction molaire (si [C] est en mole/litre) L : Longueur de la cellule de détection  Conditions d’analyse Les conditions d’analyse sont présentées dans le tableau de l’annexe 3.  Expressions des résultats L’identification par HPLC est réalisée par la comparaison de la longueur d’onde et/ou du temps de rétention du principe actif contenu dans le produit fini avec celui de la substance de référence. Les calculs des concentrations des principes actifs sont basés sur la surface des pics des échantillons, à facteur de dilution connue, rapportée à celle de la substance de référence en solution de concentration connue. La teneur en principe actif est déterminée par la formule générale suivante :

46


Sech : Surface de l’échantillon Sstd : Surface du standard PesStandard : Prise d’essai du standard PesEssai : Prise d’essai de l’échantillon F : Facteur de dilution T : Titre du standard Y : Masse moyenne pour les bolus et les sachets des granulés, densité pour les solutions. I.3.2.2. Norme de conformité pour l’identification et le dosage Selon les recommandations du guide « Validation of analytical – Guidelines for OMCLs », le critère minimum pour valider l’identification d’un principe actif est la spécificité. La détermination de la spécificité consistera à effectuer le test de pureté du pic de la matière de référence et celui du composé à examiner et ensuite à effectuer leur test de comparaison spectrale. Les spectres doivent être superposés pour prouver l’absence de pics de dégradation sous le pic du principe actif. Quant à la quantification des principes actifs, les échantillons sont conformes lorsque les valeurs trouvées sont dans les limites de tolérance de ± 5% des teneurs nominales. Les contrôles sont faits en deux essais par échantillon. Le résultat n’est accepté que si l’écart des teneurs entre les deux essais est 3%. I.3.2.3. Saisie, traitement des données et calcul des proportions Les résultats d’analyses ont été saisis et traités à l’aide de deux logiciels informatiques, à savoir le tableur Microsoft Excel et le logiciel R Commander. En effet, les données ont été enregistrées dans le tableur Microsoft Excel 2013 qui a également servi au calcul des taux et à la construction des tableaux. Des tests statistiques ont été réalisés pour comparer les résultats entre les deux circuits (officiel et parallèle) d’achat, entre les deux lieux (Abidjan et Agnibilékrou) de prélèvements et entre les molécules analysés des échantillons.

47


Ainsi, les données ont été transférées dans le logiciel d’analyse R Commander version 2.13.0 et un degré de signification de 5%, donc un niveau de confiance de 95% a été considéré. Le test de Khi-deux a été réalisé quand les fréquences attendues étaient supérieures à 5. Au cas contraire (fréquences attendues inférieures à 5), c’est le test exact de Fisher qui a été réalisé. La différence est dite significative si la valeur de p (p value) est inférieure à 0,05. Dans le cas contraire, la différence n’est pas significative. Les résultats obtenus ont été exprimés sous forme de pourcentage par rapport au nombre d’échantillons analysés et sont présentés ci-après.

48


CHAPITRE II : RESULTATS Les résultats des travaux portant sur l’analyse au laboratoire des échantillons d’antibiotiques prélevés sur le terrain sont présentés dans ce chapitre. Ces résultats portent sur l’identification et le dosage des principes actifs. II.1. Résultats des tests d’identification Les principes actifs de tous les 80 échantillons analysés ont été identifiés. II.2. Résultats du dosage Le dosage des principes actifs a montré que 62 échantillons sur 80 échantillons analysés sont non conformes, soit 77,5 % (Figure 10). Parmi ces 62 échantillons non conformes, 46 (74,2 %) sont sous-dosés et 16 (25,8 %) sont sur-dosés (Tableau IV et Figure 11).

Tableau IV. Résultats du contrôle pharmaceutique des échantillons

Molécules

Echantillons

Echantillons non conformes

Total

conformes

Sous-dosés

Sur-dosés

Oxytétracycline

14

26

10

50

Doxycycline

3

19

6

28

Oxytétracycline

1

1

0

2

18

46

16

80

22,5

57,5

20

100

et Doxycycline Total Pourcentage

22,5

77,5 74,2

100 25,8

100

49


22,5%

77,5%

Conformes

Non conformes

Figure 11 : Résultats du dosage

25,8%

74,2%

Surdosés

sous-dosés

Figure 12 : Proportions des sous-dosés et des surdosés parmi les non conformes

Ces résultats seront présentés en fonction :  des principes actifs ;  des secteurs de prélèvement ;  et des zones de prélèvement des échantillons. 50


II.2.1. Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des principes actifs analysés. Les antibiotiques à base de doxycycline ont présenté le plus grand taux de nonconformité (89,3 %) par rapport aux antibiotiques à base d’oxytétracycline qui sont non-conformes à 72,0 % (Tableau V et Figure 12). La différence entre les proportions de non-conformité des antibiotiques à base d’oxytétracycline, des antibiotiques à base de doxycycline et des antibiotiques contenant à la fois l’oxytétracycline et la doxycycline n’est pas significative (p value = 0,09477) (Tableau VIII).

Tableau V: Résultats du contrôle pharmaceutique des échantillons en fonction des molécules analysées. Molécules

Echantillons

Echantillons

Echantillons

Taux de non-

analysés

conformes

non

conformité

conformes

(en %)

Oxytétracycline

50

14

36

74,0

Doxycycline

28

3

25

89,3

Oxytétracycline

2

1

1

50,0

et Doxycycline

51


II.2.2.

Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des circuits

d’achat. Les non-conformités sont rencontrées aussi bien dans le circuit parallèle (71, 4 %), que dans le circuit officiel (78, 1 %) (Tableau VI). La différence entre ces proportions de non-conformité des antibiotiques prélevés dans le circuit officiel et des antibiotiques prélevés dans le circuit parallèle n’est pas significative (p value = 0,6517) (Tableau VIII).

Tableau VI : Résultats de contrôle pharmaceutique en fonction des secteurs d’achat. Secteurs d’achat

Echantillons Echantillons analysés

conformes

Echantillons

Taux de non-

non conformes

conformité (en %)

Marché

73

16

57

78, 1

7

2

5

71, 4

officiel Marché parallèle

II.2.3.

Résultats du contrôle pharmaceutique en fonction des lieux de

prélèvement Il est ressorti de cette étude que 46 échantillons sur 57 provenant d’Abidjan sont non-conformes, soit un taux de 80,7 % tandis que 16 échantillons sur 23 provenant d’Agnibilékrou sont non-conformes, soit un taux de 69,5 % de non-conformité (Tableau VII). La différence entre ces proportions de non-conformité des antibiotiques provenant d’Abidjan et des antibiotiques provenant d’Agnibilékrou n’est pas significative (p value = 0,2803) (Tableau VIII).

52


Tableau VII : Résultats de contrôle pharmaceutique en fonction des lieux de prélèvement. Lieux de

Echantillon

Echantillons

Echantillons

Taux de non-

prélèvement

s analysés

conformes

non

conformité

conformes

(en %)

Abidjan

57

11

46

80, 7

Agnibilékrou

23

7

16

69, 5

II.3. Analyse statistique des résultats du contrôle pharmaceutique Des tests statistiques ont été réalisés pour vérifier les liens qui existent entre certaines variables. Ainsi, le test de Khi-deux avec R a été réalisé quand les fréquences attendues étaient supérieures à 5. Au cas contraire (fréquences attendues inférieures à 5), c’est le test exact de Fisher qui a été réalisé. La différence est dite significative si la valeur de p (p value) est inférieure à 0,05. Cette analyse statistique a montré qu’il n’existe aucune différence significative entre les prévalences observées pour les molécules analysées, pour les deux circuits (officiel et parallèle) d’achat, et pour les deux lieux (Abidjan et Agnibilékrou) de prélèvements (Tableau VII).

53


Tableau VII : Analyse statistique des résultats du contrôle pharmaceutique Molécules

p value

Conformité

C

NC

Oxytétracycline

14

36

Doxycycline

3

25

Oxytétracycline

1

1

0,09477

et Doxycycline

Secteurs d’achat

p value

Conformité

C

NC

Marché officiel

16

57

Marché parallèle

2

5

0,6517

Lieux de prélèvement

p value

Conformité

C

NC

0,2803

Abidjan

11

46

Agnibilékrou

7

16

54


CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS III.1. Discussion La discussion portera sur les méthodes utilisées dans cette étude et sur les résultats obtenus. III.1.1. Méthodes Cette étude menée sur l’évaluation de la qualité des antibiotiques (Oxytétracycline et Doxycycline) utilisés en aviculture en Côte d’Ivoire s’est déroulée en deux phases : une phase de terrain et une phase de laboratoire. La phase de terrain a consisté au prélèvement des échantillons d’antibiotique. Quant à la phase de laboratoire, elle a concerné l’identification et le dosage des échantillons d’antibiotique prélevés dans le district d’Abidjan et dans le département d’Agnibilékrou. Le choix du district d’Abidjan se justifie par le fait qu’on y trouve tous les grossistes importateurs de médicaments vétérinaires et la majorité des vétérinaires cliniciens privés, d’après COULIBALY (2011), qui commercialisent des médicaments vétérinaires pour prévenir ou traiter des maladies animales. Quant au département d’Agnibilékrou, son choix est lié à sa forte production avicole selon ESSOH (2006) et à l’utilisation dans les fermes d’antibiotiques frauduleux provenant du Ghana (DOSSO, 2014). Les molécules choisies (oxytétracycline et Doxycycline) s’expliquent par leur large utilisation en chimiothérapie et en chimioprévention pour la maîtrise des pathologies aviaires en Côte d’Ivoire (DOSSO, 2014). Les échantillons d’antibiotique ont été achetés au comptant aussi bien dans le marché officiel que dans le marché parallèle. Ce qui nous a permis de prélever des produits réellement proposés aux aviculteurs. Les caractères galéniques tels que le pH et la limpidité des formes liquides de médicaments n’ont pas été contrôlés au LACOMEV par manque de spécifications des laboratoires fabricants. 55


De plus les emballages de référence n’étant pas disponibles au laboratoire, l’authenticité des emballages des échantillons n’a pas été contrôlée. De même, les caractères organoleptiques tels que la couleur du produit fini qui est un aspect du médicament, n’a pas fait l’objet de contrôle au laboratoire par manque de spécifications du laboratoire fabricant. Dans cette étude, la vérification de l'uniformité de masse pour les poudres, le contrôle des excipients, des impuretés et des produits de dégradation des principes actifs n’ont pas été considérés. III.1.2. Résultats du contrôle pharmaceutique au laboratoire III.1.2.1. Résultat général Le contrôle de la qualité des échantillons d’antibiotiques prélevés sur le terrain a montré que 62 sur 80 échantillons, soit 77,5 % sont non-conformes. Cette étude s’est limitée à l’identification et au dosage des principes actifs. Elle ne pouvait donc pas détecter des non-conformités sur d’autres paramètres que ceux étudiés. De cette observation, il découle que des échantillons déclarés « conformes » pourraient être non conformes si le contrôle pharmaceutique prenait en compte les autres aspects du médicament tels que les caractères galéniques et organoleptiques. Ce qui pourrait augmenter le taux de non-conformité obtenu dans cette étude. Ces résultats (77,5 % de non-conformité) sont proches de ceux obtenus au Cameroun (71,0 %) par (MESSOMO, 2006) et inférieurs à ceux obtenus au Sénégal (93,3 %) par (WALBADET, 2007). Cette fréquence des antibiotiques de mauvaise qualité au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun pourrait s’expliquer par le fait que cette classe thérapeutique à savoir les antibiotiques fait l’objet d’une forte demande sur le marché des médicaments vétérinaires dans ces trois pays. Ce qui pourrait pousser les firmes pharmaceutiques peu fiables à exporter dans ces pays des antibiotiques contrefaits ou des génériques de qualité médiocre. 56


Par ailleurs, les résultats de cette étude (77,5 % de non-conformité) sont supérieurs à ceux obtenus au Rwanda (64,0 %) par NDAYISENGA (2009) et au Niger (50,0 %) par HAROUNA YACOUBA (2014). Cette supériorité serait liée au fait que nous avons considéré une limite de tolérance de +/- 5 % selon la Pharmacopée Européenne (2011) par rapport à la teneur nominale indiquée sur l’emballage, lors du dosage des principes actifs tandis que NDAYISENGA (2009) et HARUNA YACOUBA (2014) ont considéré comme conformes les échantillons dont les valeurs trouvées sont dans les limites de tolérance de ± 10% des teneurs nominales. En outre, l’aviculture est beaucoup plus développée en Côte d’Ivoire par rapport au Niger et au Rwanda. Ce qui implique la forte demande des médicaments vétérinaires dont les antibiotiques destinés à l’aviculture sur le territoire ivoirien où les firmes pharmaceutiques peu fiables pourraient commercialiser leurs produits. C’est le cas de certains laboratoires pharmaceutiques vétérinaires européens qui ne commercialisent pas leurs produits dans l’Union Européenne qui possède des procédures d’autorisation de mise sur le marché beaucoup plus strictes, subordonnées de contrôle à la fabrication, à la commercialisation et après la commercialisation (MACKAY, 2008). Ces laboratoires commercialisent leurs produits dans les pays en voie de développement où il existe peu de lois sur la pharmacie vétérinaire ; d’ailleurs quand elles existent, le plus souvent ne possèdent pas de textes d’application (BOISSEAU et SECK, 1999). Ce qui confirme le fait que le marché africain soit envahi par d’énormes quantités de médicaments vétérinaires contrefaits ou par des génériques de qualité médiocre (VAN GOOL, 2008).

57


III.1.2.2. Non-conformité dans les deux circuits de distribution Cette étude a révélé que les antibiotiques non-conformes proviennent aussi bien du circuit officiel que du circuit parallèle. En effet dans le circuit officiel 57 échantillons sur 73, soit 78,1 % sont non conformes, tandis que dans le circuit parallèle 5 échantillons sur 7, soit 71,4 % sont non-conformes. Cette situation est similaire à celle observée par WALBADET (2007) dans les régions de Dakar, de Kaolack et de Thiès au Sénégal où le taux de non-conformité enregistré dans le marché officiel (69%) est supérieur à celui du marché parallèle (65%). Néanmoins ces observations diffèrent de celles faites par MESSOMO (2006) au Cameroun où cet auteur a montré que le taux de non-conformité dans le marché officiel (64%) est inférieur à celui du marché parallèle (75%). Mais la comparaison des résultats de cette étude avec ceux obtenus au Cameroun par MESSOMO (2006) et ceux obtenus dans les régions de Dakar, de Kaolack et de Thiès au Sénégal par WALBADET (2007) est à relativiser car leurs résultats concernent la qualité des différentes familles des antibiotiques utilisées en élevage en général tandis que cette étude a porté sur la qualité d’une seule famille d’antibiotiques (tétracyclines) utilisée en aviculture. Dans tous les cas, les résultats obtenus dans cette étude ont montré que dans le circuit officiel, le taux de non-conformité est plus élevé (78,1 %) et semble inacceptable à notre sens pour un secteur dit légal ou de référence du marché des médicaments vétérinaires. Néanmoins, de nombreux pays africains ne disposent toujours pas de véritables autorités chargées de contrôler la qualité des dossiers d’enregistrement des médicaments vétérinaires qui sont présentés en vue de leur enregistrement. Ce qui fait que de nombreux médicaments de qualité médiocre soient enregistrés et commercialisés. En outre, de nombreuses pharmacies font la promotion des produits génériques de qualité médiocre qu'ils achètent à très bas prix et qui sont vendus dans leurs magasins à un prix de 5 à 10% inférieur à celui du produit de référence original, afin d’obtenir des marges très élevées (VAN GOOL, 2008). 58


La mauvaise qualité des antibiotiques que les aviculteurs ivoiriens achètent sur le marché officiel d’Abidjan et d’Agnibilékrou résulterait selon OULAI (2004) du manque de contrôle qualité des médicaments importés. Cependant, dans notre cas, la comparaison des résultats des deux circuits (officiel et parallèle) s’avère difficile parce que l’analyse statistique a montré qu’il n’existe aucune différence significative entre les taux de non-conformité des antibiotiques prélevés dans les deux circuits de distribution au niveau de confiance de 95% (Tableau VIII). Le taux de non-conformité dans le circuit parallèle ou illégal n’est pas surprenant et serait lié d’une part aux mauvaises conditions de stockage des médicaments vétérinaires et leur manipulation par des non professionnels (OULAI, 2004), et d’autre part aux sources douteuses d’approvisionnement des médicaments vétérinaires commercialisés dans ce circuit (MESSOMO, 2006). III.1.2.3. Types de non conformités et conséquences Cette étude a révélé des antibiotiques non-conformes par sous-dosage (n = 46) ou par surdosage (n = 16). Tous ces défauts peuvent être liés aux contrefaçons ou aux défauts de fabrication (malfaçons) des antibiotiques prélevés sur le terrain (VIDEAU, 2006). Le sous-dosage est à l’origine de l’inefficacité des traitements administrés aux animaux et favorise l’apparition de souches microbiennes résistantes aux médicaments utilisés et ces souches peuvent être transmises de l’animal à l’homme par contact direct ou par l’alimentation et elles peuvent à leur tour limiter l’efficacité des traitements ultérieurs (AFSSA, 2006). Ce qui confirme les résultats d’une étude réalisée par ZEBA (2015) sur la prévalence des souches d’Escherichia coli antibiorésistantes dans les fermes avicoles de notre zone de prélèvement des échantillons (Abidjan et Agnibilékrou) en Côte d’Ivoire. De cette étude, les taux de résistance les plus élevés ont été obtenus pour les tétracyclines (99%), les sulfonamides (83%), le triméthoprime-sulfaméthoxasole 59


(78%), la streptomycine (73%). Ces plus forts taux de résistance enregistrés concernaient trois familles : celle des cyclines (doxycycline, tétracycline), celle des sulfamides (sulfonamides et thriméthoprime-sulfaméthoxasole) et la famille des aminoglycosides (streptomycine) (ZEBA, 2015). Ainsi, la forte utilisation des tétracyclines sous dosées (74,2%) par des aviculteurs ivoiriens aurait pour conséquence ce taux plus élevé (99%) de résistance des bactéries aux tétracyclines. Ce qui se répercute aussi bien sur la santé animale que sur la santé publique. Par ailleurs, l’antibiorésistance est une préoccupation croissante pour la santé publique comme pour la santé animale. De nombreuses actions menées en faveur de la santé animale dépendent de la disponibilité et de l’utilisation appropriée de médicaments vétérinaires de bonne qualité, et notamment d’agents antimicrobiens (OIE, 2013). En effet, il se trouve que les antibiotiques les plus utilisés en aviculture ivoirienne soient des tétracyclines (DOSSO, 2014), ce qui augmente davantage les bactéries résistantes dans les élevages avicoles ivoiriens. Or, la quasi-totalité des maraîchers ivoiriens utilise les fientes de volailles pour fertiliser leurs champs, ce qui pourrait contaminer les produits maraichers. Ces produits pourraient occasionner la contamination de l’homme par les bactéries résistantes suite à une consommation des produits maraichers mangés crus si leur lavage n’a pas été bien fait. Par ailleurs, la résistance des bactéries à ces tétracyclines serait à l’origine de la présence des résidus des tétracyclines dans les denrées d’origine avicole. Quant à l’administration des médicaments surdosés, cela correspond à l’introduction dans l’organisme animal d’une quantité excessive du principe actif pouvant entraîner son accumulation sous forme de résidus. Or, la présence de résidus d’antibiotiques dans les aliments peut constituer des risques pour les consommateurs (ALAMBEDJI, 2008). En effet, la persistance des résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine est dangereuse, d’abord du point de vue sanitaire, mais aussi du point de vue économique. 60


Au niveau sanitaire, les résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires pourraient avoir des effets toxiques sur certains organes, provoquer des allergies alimentaires, avoir des effets tératogènes, mutagènes et cancérogènes (CHASLUS-DANCLA, 2003). Les résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires seraient également à l’origine de la sélection et du transfert de bactéries pathogènes résistantes, pouvant se transmettre à l’homme et être difficilement contrôlables (MOGENET et FEDIDA, 1998). Concernant la répercussion économique d’une éventuelle existence de résidus, il existe un risque élevé pour l’altération des ventes de denrées animales. A la lumière des diverses crises (ESB, listériose, dioxines,..), des mesures systématique de contrôle sont de plus en plus appliquées dans le domaine de l'hygiène alimentaire (DROUIN, 2000).

C’est ainsi que KLIMEK et PETER (1995) estiment que la dérégulation des marchés risque de transformer la distribution des médicaments dans les pays en voie de développement en une activité criminelle. Il est donc demandé aux autorités compétentes ivoiriennes de prendre des mesures correctionnelles pour protéger la santé des consommateurs, préserver le bien-être des volailles et promouvoir l’élevage en général et l’aviculture en particulier. Pour que ces mesures correctionnelles soient prises, notre contribution serait de formuler des recommandations à l’endroit des différents acteurs de la filière des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire.

61


III.2. Recommandations Considérant :  les résultats de la présente étude ;  le risque accru de sélections bactériennes résistantes aux antibiotiques pouvant occasionner des infections graves chez l’homme ;  l’importance des antibiotiques de qualité dans la promotion de l’élevage en général et de l’aviculture en particulier ;  l’importance des antibiotiques de qualité dans la protection de la santé des consommateurs;  la responsabilité de l’Etat en matière de protection de la santé publique et en matière de répression des fraudes ;  la diversité des sources d’approvisionnement en médicaments vétérinaires ;  les conséquences de l’utilisation des médicaments vétérinaires de mauvaise qualité sur la santé publique et sur l’environnement ;  les efforts importants consentis par l’OIE pour informer et sensibiliser les responsables des pays africains sur les procédures d’enregistrement et du contrôle des médicaments vétérinaires ;  l’adoption de la Directive N°07/2006/CM/UEMOA relative à la pharmacie vétérinaire et du Règlement N°02 au sein de l’UEMOA, nous allons formuler des recommandations aux autorités ivoiriennes en charge de l’élevage, aux importateurs et distributeurs des médicaments vétérinaires, aux aviculteurs, aux laboratoires fabricants des médicaments vétérinaires et à la coopération internationale.

62


III.2.1. Recommandations aux autorités ivoiriennes en charge de l’élevage. Nous recommandons aux autorités ivoiriennes en charge d’élevage de :  faire respecter l’application de politique de développement durable de l’élevage en général et de l’aviculture en particulier ;  garantir la qualité des médicaments vétérinaires en général et des antibiotiques en particulier en circulation sur le territoire ivoirien ;  collaborer avec les institutions étatiques concernées tels que les ministères en charge du commerce et de la santé publique, les services de la police et de la douane pour établir une réglementation assurant une lisibilité de tous les acteurs intervenants dans l’importation, la distribution et la dispensation du médicament vétérinaire afin de leur faire respecter les stratégies contribuant à l’assainissement du marché des médicaments vétérinaires ;  renforcer les capacités du personnel en matière de gestion de la qualité des médicaments vétérinaires ;  collaborer avec le gouvernement ivoirien pour homologuer des firmes pharmaceutiques autorisées à exporter les médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire sur la base d’une expertise ivoirienne ;  mettre en place un corps d’inspecteurs de la pharmacie vétérinaire chargé de contrôler l’application effective des textes réglementaires en la matière ;  sensibiliser les éleveurs sur le danger de l’utilisation des médicaments vétérinaires provenant du marché illicite.

63


III.2.2.

Recommandations aux importateurs et distributeurs des

médicaments vétérinaires Nous recommandons aux importateurs des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire de :  choisir des laboratoires pharmaceutiques de renommée mondiale comme leurs fournisseurs pour garantir la circulation des médicaments vétérinaires de bonne qualité;  respecter

les

conditions

de

conservation

des

différents

produits

médicamenteux pour éviter leur altération avant leur arrivée au niveau des autres maillons du circuit de distribution;

Nous recommandons aux distributeurs des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire de :  respecter les conditions de conservation des médicaments vétérinaires dans leurs dépôts pharmaceutiques ;  s’approvisionner auprès des grossistes importateurs agréés par l’état ivoirien ;  aider les autorités compétentes dans la répression des marchés illicites ;  sensibiliser leur clientèle sur les dangers résultants de l’utilisation des médicaments vétérinaires vendus au marché illicite. III.2.3. Recommandations à l’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI) Nous recommandons à l’IPRAVI de :  s’approvisionner auprès des structures agréées de vente de médicaments vétérinaires ;  rester vigilants afin qu’ils dénoncent toutes ventes illégales de médicaments vétérinaires ;  organiser des séminaires sur la maîtrise des pathologies aviaires pour faire comprendre aux aviculteurs qu’il ne faut pas acheter des produits vétérinaires en général et d’antibiotiques en particulier sur le marché illicite. 64


III.2.4. Recommandations à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) Nous recommandons à l’UEMOA de :  encourager les laboratoires du réseau dans leurs activités de contrôle de la qualité des médicaments vétérinaires ;  aider les pays membres à créer de nouveaux laboratoires en vue du renforcement du réseau existant.  Rendre effectif sa politique d’inspection et de surveillance du marché des médicaments au sein de l’union et fournir régulièrement aux laboratoires des médicaments à analyser avant et après l’Autorisation de Mise sur le Marché. III.2.5. Recommandations à la coopération internationale Nous recommandons à la coopération internationale de :  continuer à soutenir la politique d’assainissement de la filière des médicaments en Afrique subsaharienne en général et en Côte d’Ivoire en particulier ;  aider à créer un laboratoire de contrôle préliminaire de la qualité des médicaments en Côte d’Ivoire afin de renforcer les réseaux de laboratoire mis en place à cet effet, dans l’espace UEMOA ;  renforcer les capacités des laboratoires existants ;  appuyer l’élaboration d’un système d’assurance de la qualité des médicaments vétérinaires dans l’espace UEMOA à l’instar de l’Union Européenne. III.2.6. Recommandations aux chercheurs Nous recommandons aux chercheurs de :  poursuivre cette étude tout en consolidant le nombre d’échantillons à analyser ;  Mener une étude sur l’antibiorésistance dans les élevages avicoles en Côte d’Ivoire.

65


CONCLUSION GENERALE

En Afrique Subsaharienne, l’élevage des animaux à cycle court apparait comme une stratégie à privilégier pour atteindre l'autosuffisance alimentaire en protéines d'origine animale. Ainsi, l’aviculture constitue une importante source de protéines animales et est génératrice de revenus et d’emplois pour les populations rurales et urbaines. Mais l’aviculture reste confrontée à de nombreuses maladies infectieuses dont le contrôle se fait largement par l’utilisation des antibiotiques. A cet effet, les pays africains au sud du Sahara ont fait participer leurs experts ces dernières années aux instances internationales d’évaluation des médicaments dont les antibiotiques pour renforcer les stratégies visant à préserver la santé publique. A l’issu de ces instances, l’insuffisance de contrôle de qualité des médicaments vétérinaires en Afrique subsaharienne a été reconnue comme un problème important pour la protection de la santé publique. C’est dans ce sens que des études ont été entreprises dans plusieurs pays africains

au sud du Sahara

notamment au Bénin, au Togo, en Mauritanie, au Mali, au Tchad, au Cameroun, au Sénégal, au Madagascar, en Côte d’Ivoire et au Rwanda. Ces études ont montré que la filière du médicament vétérinaire en Afrique subsaharienne présente encore d’énormes lacunes sur les plans réglementaire, organisationnel et de la qualité. Des études similaires beaucoup plus spécifiques sont nécessaires pour faire face à cette problématique de santé publique. La présente étude en Côte d’Ivoire s’inscrit dans ce cadre et a porté sur l’évaluation de la qualité des antibiotiques utilisés en aviculture en Côte d’Ivoire afin

d’envisager

les

mesures

propres

pouvant

permettre

l’utilisation

d’antibiotiques de bonne qualité en aviculture ivoirienne. Cette étude a été conduite en deux phases à savoir une phase de terrain et une phase de laboratoire. 66


La phase de terrain a été menée en Côte d’Ivoire précisément dans le district d’Abidjan et dans le département d’Agnibilékrou. Elle a permis de prélever quatre-vingt (80) échantillons des spécialités et génériques d’antibiotiques destinés à l’aviculture contenant de l’oxytétracycline et/ou de la doxycycline et disponibles sur le marché ivoirien en vue de leur analyse au laboratoire. Ces échantillons ont été analysés pendant la phase de laboratoire qui s’est déroulée d’octobre 2014 à juin 2015 au LACOMEV de l’EISMV de Dakar. Les résultats du contrôle de la qualité de ces échantillons ont permis d’analyser la situation à travers une discussion et de formuler des recommandations à l’endroit des différents acteurs de la filière des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire en vue de garantir la qualité des médicaments contribuant à la protection de la santé animale et publique. Les résultats de cette étude montrent que 62 sur 80 échantillons d’antibiotiques analysés, soit 77,5 % sont non-conformes. Parmi ces 62 échantillons non conformes, 46 (soit 74,2 %) sont sous-dosés et 16 sont surdosés (soit 25,8 %). Les antibiotiques non-conformes proviennent aussi bien du marché parallèle que du marché officiel. Ainsi, 57 échantillons d’antibiotiques sur 73 prélevés dans le circuit officiel, soit 78,1 % se sont révélés non-conformes contre 5 sur 7, soit 71,4% dans le circuit parallèle. L’analyse des résultats en fonction des molécules concernées montre que 25 échantillons d’antibiotiques à base de doxycycline sur 28 analysés, soit 89,3 % sont non conformes tandis que 35 sur 50 échantillons d’antibiotiques à base d’oxytétracycline, soit 72,0 % sont non-conformes. Quant aux antibiotiques contenant à la fois l’oxytétracycline et la doxycycline, 1 sur 2 échantillons analysés s’est révélé non conforme.

67


Cette étude a révélé l’utilisation d’antibiotiques non-conformes par sous-dosage ou par surdosage dans l’aviculture ivoirienne. Tous ces défauts peuvent être liés aux contrefaçons ou aux défauts de fabrication (malfaçons) des antibiotiques prélevés sur le terrain. Or l’utilisation d’antibiotiques sous-dosés entraîne l’inefficacité des traitements administrés aux volailles et favorise l’apparition de souches microbiennes résistantes aux antibiotiques utilisés et ces souches peuvent être transmises de l’animal à l’homme par contact direct ou par l’alimentation et elles peuvent à leur tour limiter l’efficacité des traitements ultérieurs. Quant à l’administration aux volailles des antibiotiques surdosés, la conséquence en est l’introduction dans l’organisme animal d’une quantité excessive du principe actif pouvant entraîner son accumulation sous forme de résidus alors que la présence de résidus d’antibiotiques dans les denrées avicoles peut constituer des risques toxicologiques pour les consommateurs. Considérant l’apport de l’aviculture dans l’économie ivoirienne par le fait qu’elle constitue une source de protéines animales et qu’elle est génératrice de revenus et d’emplois ; Vu l’importance de l’utilisation d’antibiotiques de bonne qualité dans l’amélioration de la productivité du cheptel avicole ivoirien ; Vu que la santé animale constitue une composante clé des politiques de bien-être animal, de sécurité alimentaire et de sécurité sanitaire des aliments ; Et vu l’enjeu économique et sanitaire que présente l’antibiorésistance et la présence de résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires d’origine avicole ; Nous exhortons l’Etat ivoirien, l’UEMOA, les acteurs de la filière des médicaments vétérinaires, les aviculteurs et la coopération internationale à conjuguer leurs efforts pour garantir la qualité des antibiotiques utilisés en aviculture en Côte d’Ivoire à travers :

68


 l’homologation

des firmes pharmaceutiques autorisées à exporter les

médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire sur la base d’une expertise ivoirienne et communautaire et le contrôle de qualité des médicaments avant et après l’Autorisation de Mise sur le Marché ;  l’élaboration d’un système d’assurance de la qualité des médicaments vétérinaires dans l’espace UEMOA en général et en Côte d’Ivoire en particulier.

69


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Sa

valeur

nutritionnelle

présente

bien

des

atouts.

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C.,

1992.

-

Manuel

de

pathologie

aviaire,

édition : Jeanne Brugere-Picoux et Amer Silim, 219-224. 13. CORPET D. E., BRUGERE H. B., 1995. Résidus des antibiotiques dans les aliments d’origine animale : conséquences microbiologiques, évaluation de la dose sans effet chez l’homme. Revue de la Médecine Vétérinaire, 1995, 146 (2), 73-82. 14. COTE D’IVOIRE. Ministère des Productions Animales et Ressources Halieutiques (MIRAH), 2010. Grandes réformes dans les domaines du médicament vétérinaire et de la sécurité sanitaire. Abidjan : Mai, 2010. 15. COTE D’IVOIRE. Ministère des Productions Animales et Ressources Halieutiques, 2012. Plan stratégique de relance de l’aviculture ivoirienne 2012-2021. Abidjan : MIRAH.-48p. 16. COULIBALY E. K., BAKAYOKO S., KAROU T. G., COULIBALY K. J., GOUALIE G. B., DOSSO M. et DIOPOH K. J., 2010. Sérotypage et antibiorésistance des souches de Salmonella isolées dans les foies de poulets vendus sur les marchés de Yopougon (Abidjan Côte d’Ivoire) en 2005. RASPA, 8 (S) : 25-30. 17. COULIBALY F., 2011. Pharmacovigilance vétérinaire en Côte d’Ivoire : état des lieux et perspectives. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 4. 71


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76


ANNEXES

77


Annexe 1 : FICHE D’IDENTIFICATION D’UN ECHANTILLON

78


Annexe 2 : LISTE DES ECHANTILLONS ANALYSES EN FONCTION DE SECTEURS ET REGIONS DE PRELEVEMENT.

N° COTE D'IVOIRE CIV001

NOM DE

PA

SECTEURS DE

REGIONS DE

PRELEVEMENT

PRELEVEMENT

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

SPECIALITE TERROXY SOLUBLE POWDER

CIV025

ND-VET

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV042

TERROXY SOLUBLE

OX

DEPOT

ABIDJAN

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

POWDER CIV082

TERROXY SOLUBLE POWDER

CIV099

COLIDOX FORTE

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV002

BIO-TYLODOX PLUS

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV043

BIO-TYLODOX PLUS

DOX

DEPOT

ABIDJAN

100g CIV073

BIO TETRA SPRAY

OX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV083

BIO-TYLODOX PLUS

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV095

BIO TETRA SPRAY

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV003

OXY-DOXY 250G

OX et

GROSSISTE

ABIDJAN

DEPOT

ABIDJAN

DOX CIV041

OXY-DOXY 250G

OX et DOX

CIV004

NEOXYVITAL 100G

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV007

DOXYVETO - SOS

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV071

NEOXYVITAL

OX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV084

NEOXYVITAL

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV086

DOXYVETO-50S

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV005

DOXYCYCLINE 20%

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

100G CIV006

ALFACERYL 100g

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV012

PANTADOX

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN 79


CIV018

OXYTETRA-VIT

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV019

OXY PLUS

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

FORMULA WSP CIV020

DOXYVET 200 WSP

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV021

NEOTREAT WSP

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV022

TYLO-DOX EXTRA

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

WSP CIV029

NEMOVIT WS

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV030

DOXIN-200 WS

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV031

ALISERYL WS

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV032

LIMOXIN WS

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV034

NEOTREAT WSP

OX

DEPOT

ABIDJAN

CIV035

TYLO-DOX EXTRA

DOX

DEPOT

ABIDJAN

WSP CIV036

DOXYVET 200 WSP

DOX

DEPOT

ABIDJAN

CIV055

NEMOVIT WS

OX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV056

DOXIN-200 WS

DOX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV057

ALISERYL WS

OX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV058

LIMOXIN - WS 100G

OX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV059

GENTADOX WS 100G

DOX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV066

PANTERYL

OX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV067

DOXIN-200 WS

DOX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV070

ALFACERYL

OX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV078

KEPROCERYL

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE CIV085

ALFACERYL

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV090

PANTADOX

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV091

PANTERYL

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV092

OXYTETRA-VIT

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV009

SUPER LAYER

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV010

OXYMEG 50 100g

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV011

TYL - DOX 100g

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN 80


CIV015

SUPER LAYER

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV016

COLIDOX FORTE

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV026

COVIT

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV037

COLIDOX FORTE

DOX

DEPOT

ABIDJAN

CIV038

OXYTETRACYCLINE

OX

DEPOT

ABIDJAN

50% CIV039

MAXI LAYER

OX

DEPOT

ABIDJAN

CIV060

SUPER LAYER 100G

OX

DEPOT

AGNIBILEKROU

CIV063

OXYMEG 50

OX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV064

TYL-DOX 100G

DOX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV068

SUPER LAYER

OX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV069

MAXI-LAYER

OX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV072

DOXYLOBS

DOX

CABINET

AGNIBILEKROU

VETERINAIRE CIV088

SUPER LAYER

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV089

OXYMEG 50

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV097

OXYTETRACYCLINE

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

50% CIV014

HIPRADOXI – P

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV023

HIPRAOXIVIT EGG

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

FORMULA CIV024

SUPERHIPRACOX-P

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV027

HIPRADOXI-P

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV028

HIPRASERYL

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV040

HIPRASERYL

OX

DEPOT

ABIDJAN

CIV044

SUPERHIPRACOX-P

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

OX

GROSSISTE

ABIDJAN

100g CIV093

HIPRAOXIVIT EGG FORMULA

CIV098

HIPRASERYL

81


CIV100

HIPRADOXI-P

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV017

TYLO-DOX PLUS

DOX

GROSSISTE

ABIDJAN

CIV074

OXY-VIT 125G

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE CIV075

OXYFURAVIT

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE CIV077

OXYFURAVIT

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE CIV079

ANTIBACT 3X

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE CIV080

ANTIBACT 3X

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE CIV081

ANTIBACT 3X

OX

MARCHE

AGNIBILEKROU

PARALLELE

OX : Oxytétracycline

DOX : Doxycycline

PA : Principe actif

82


Annexe 3 : CONDITIONS D’ANALYSE PAR HPLC Principes actifs

Phase mobile

Solvants d’extraction

Oxytétracycline

Doxycycline

H3PO4 0,02M / ACN

MeOH (55%) + NaH2PO4 0,1M

(70/30;V/V)

(45%)

Débit : 0,7 ml / min

Débit : 0,7 ml / min

MeOH/EUP (50/50 ; V/V) à

MeOH/EUP (50/50 ; V/V) à

2% HCl

2% HCl

1000 ml de solvant

1000 ml de solvant d’extraction :

d’extraction :

 500 ml MeOH

 500 ml MeOH

 200 ml HCl

 200 ml HCl

 480 ml EUP

 480 ml EUP Caractéristiques de la colonne

KROMASIL C18

KROMASIL C18

150 X 4,6 mm

150 X 4,6 mm

355 nm

357 nm

Longueur d’onde

de

détection UV

83


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ».

84


LE (LA) CANDIDAT (E)

vu

vu

LE PROFESSEUR RESPONSABLE DE L'ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR

LE DIRECTEUR GENERAL DE L'ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR

~~~

~atou BADAALAMBEDJI V é té ri na ire Mi crobio l o g iste

vu LE DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE L'UNVERSITE CHEIKH ANT A DIOP DE DAKAR

LE PRESIDENT DU JURY

VU ET PERMIS D'IMPRIMER._ _ _ _ _ _ __ DAKAR, LE·------------~

LE RECTEUR, PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE DE L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR


EVALUATION DE LA QUALITE DES ANTIBIOTIQUES UTILISES EN AVICULTURE EN COTE D’IVOIRE : CAS DES TETRACYCLINES

RESUME DES ANTIBIOTIQUES EVALUATION DE LA QUALITE Ce travailUTILISES avait pourEN objectif l’évaluation la qualité des antibiotiques AVICULTURE ENdeCOTE D’IVOIRE : utilisés en aviculture CAS en Côte d’Ivoire. Cette étude a été conduite en deux DES TETRACYCLINES phases dont une phase de terrain qui a consisté au prélèvement des échantillons d’antibiotiques et une phase de laboratoire consacrée au contrôle pharmaceutiques de ces échantillons. Les résultats de ces deux phases révèlent l’existence de l’utilisation des antibiotiques de mauvaise qualité en aviculture ivoirienne. Ces antibiotiques de mauvaise qualité proviennent aussi bien du marché officiel que du marché parallèle. Or l’utilisation des antibiotiques de mauvaise qualité en aviculture porte atteinte à la protection sanitaire du cheptel avicole et à la sécurité alimentaire du consommateur des denrées alimentaires d’origine avicole. La Côte d’Ivoire doit donc faire respecter l’application de politique de développement durable de l’élevage en général et de l’aviculture en particulier en garantissant la qualité des médicaments vétérinaires, en l’occurrence les antibiotiques en circulation sur son territoire. Ce qui permettra d’améliorer la productivité et la qualité des produits d’origine avicole pour la population ivoirienne et contribuera à relever le défi de sécurité et de souveraineté alimentaires. Mots clés : Aviculture, qualité, antibiotique, Côte d’Ivoire, Evaluation.

Auteur: Pierre Claver NININAHAZWE Adresse: Gitega (Burundi) E-mail : ninaclaver@yahoo.fr RESUME Tél : +221 77 722 42 23 (Sénégal), +257 77 761 516 (Burundi) Auteur: Pierre Claver NININAHAZWE RESUME Adresse: Gitega (Burundi)

CeE-mail travail: ninaclaver@yahoo.fr avait pour objectif l’évaluation de la qualité des antibiotiques utilisés : +221 77 722 42 23 (Sénégal), +257 77 761 516 (Burundi) enTél aviculture en Côte d’Ivoire. Cette étude a été conduite en deux phases dont


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