UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR **************** ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES
N° 37
Année 2015
(E.I.S.M.V.)
ETAT DES LIEUX SUR LA PHARMACOVIGILANCE ET LA TRACABILITE DES MEDICAMENTS VETERINAIRES AU BENIN THESE Présentée et soutenue publiquement le 20 Juillet 2015 à 09h00 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de : DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par
Noudéhouénou Raoul Olivier ATIKPAKPE Né le 07 Juillet 1991 à Parakou (REPUBLIQUE DU BENIN) JURY Président :
Mme. Sylvie Seck GASSAMA
Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Rapporteur de thèse :
Mme. Rianatou BADA ALAMBEDJI
Professeur à l’EISMV de Dakar
Membre :
M. Philippe KONE
Maître de conférence agrégé à l’EISMV de Dakar
Directeur de thèse
M. Abdou Moumouni ASSOUMY
Maître-Assistant à l’EISMV de Dakar
Co-directeur de thèse
M.Komlan AKODA
Maître-Assistant à l’EISMV de Dakar
Dédicaces Tout vient à point à qui sait attendre. Je rends grâce à Dieu tout puissant pour cette chance qu’il m’a offerte. Ce parcours est le sien, espérant des lendemains épiques sous sa gouverne. Je dédie ce modeste travail A mes parents Vincent ATIKPAKPE et Lydia D’ALMEIDA, vous représentez pour moi l’exemple du dévouement et de la modestie. Les valeurs que vous m’avez inculqué m’ont permis de braver les difficultés rencontrées tout au long de mon cursus avec bravoure et beaucoup de sérénité. Réjouissezvous de ce travail, il est le fruit de vos énormes sacrifices. Trouvez ici le témoignage de ma profonde affection et de ma grande reconnaissance. A ma chère maman, toi qui a su convaincre papa afin qu’il me laisse partir. Je te dois cette belle expérience, tes conseils et tes prières m’ont été d’une grande aide. Puisses Dieu t’accorde santé et joie à travers nous tes enfants. A ma très chère Sandrine DAGBA, je ne trouve pas les mots pour qualifier ton courage. Ces nombreuses années de patience ne seront pas vaines, réjouistoi de ce travail qui j’oses espérer lèvera la distance enfin. Que Dieu nous assiste et nous aide à construire ensemble notre avenir. A mes frères et sœurs Casimir, Romain, Sandra et Françoise : que ce travail vous inspire à faire mieux. A mon tuteur Bruno NOUATIN et à toute sa famille pour leur soutien éminent. A mon oncle SOGLO Eudoxe pour tout le soutien. A mon « jumeau » Zico SOGLO, réjouis-toi de ce travail. Tu sais tout le bien que je pense de toi, je ne t’oublierai jamais. A mes aînés Fidèle ATAKOUN, Jean ZANMENOU, MICHOAGAN, Victor ALLANONTO pour tout le soutien.
Damien
A Seth ATHEMY et Gulio SOGLO pour vos conseils et encouragements. i
A Martial GBOYOU, Geoffroy DJOSSA, Malick OROU SEKO merci pour les moments passés ensemble. A mes amis (es) de l’EISMV : Khady NIANG, Mariétou FAYE, Diarha SANOGO, Nadège MINOUGOU, Pape Demba DIENG, Guy ILBOUDO, Elie Joseph DIATTA, Désiré KAIMBA, Wilfried OYETOLA, Hamidou OUANDAOGO, Madi SAVADOGO. Je ne peux trouver les mots justes et sincères pour vous exprimer mon affection et mes pensées, vous êtes pour moi des frères et sœurs sur qui je peux compter. Je suis sûr que notre amitié ne prendra pas fin ici. A mes amis (es) de Dakar, de Cotonou et de Parakou dont je préfère taire les noms de peur d’en oublier. A ma fille Clémence LARE, puisses ce travail t’inspires afin que tu finisses avec brillaud.Je te porterai à jamais dans mon cœur. A Hélène YAMEOGO et Loïc LEGARS, sachez que je serai toujours là pour vous soutenir et vous apporter mon aide tant que le besoin se fera senti. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Béninois de Dakar (AEVBD) A mon très cher pays le Bénin, j’expère participer activement à ton développement. A mon pays d’accueil le Sénégal, pays de la Téranga.
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REMERCIEMENTS : A l’EISMV, à Monsieur le Directeur Général (Prof. Louis Joseph PANGUI), à l’ensemble du corps enseignant ainsi que le personnel administratif et technique de l’EISMV. Au Centre National des Produits Biologiques à Usage Vétérinaire (CNPBV), à Monsieur le Directeur Général du CNPBV (Dr AKPLOGAN Dénis) et au Dr AHOUANGANSI Viviane. A la Direction de l’Elevage (DE), à Monsieur le Directeur de la DE (Dr Byll O. KPEROU GADO), à tout le personnel de la DE. Au Professeur Ayao MISSOHOU, vous êtes pour moi un modèle. Notre expérience à vos côtés a été les plus heureuses. A mon grand cousin HOUNNOU Romain, je te dois tout, absolument tout. Tu as su redresser un « bois qui se tordait » déjà. Je te suis vraiment redevable car tu as fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Réjouis-toi de ce modeste travail. A mon compatriote et désormais frère Geoffroy DJOSSA., merci pour ces moments passés ensemble. A mes amis de la Terminale C : SOUNNOUVOU Hope, DAHOU Nodiet, GNANVO Péneloppe, Manassé, IMOROU Madjid, vous resterez à jamais graver dans mon coeur. A tous les membres de la 42ème promotion, sincères remerciements. A la promotion des masters PADD 2014-2015 A la famille NOUATIN (Bruno, Alexandrine, Hermann, Harold, Murielle). A la famille SOGLO (Eudoxe, Ghislain, Gulio, Uriel, Edwige). A mes tantes D’ALMEIDA Edwige, D’ALMEIDA Georgettes et à ma mère Lydia, merci pour la tenue. A Raïssa KOFFI pour tout le soutien. iii
Au Dr Dahourou, pour sa contribution dans l’élaboration du document. A Awa YENA, Sylvie LAURE, Vanéssa, Sandra TCHOKANAKA, mon moniteur Franck, Solange ABOMA, Clémence FIATSI, Letissia KOFFI. A mes jeunes frères Augustin, Curiasse, Saliou, Sahidi, Sodjinin, Mathieu et ma sœur Yasmine, merci du fond du cœur, vous avez été et vous resterez ma famille. Aux enseignants de l’EISMV, particulièrement : les Dr KADJA, AYSSIWEDE, Dr AKODA, Dr TEKO-AGBO, les Professeurs Assane MOUSSA, Ayao MISSOHOU, Rianatou ALAMBEDJI. A vous tous dont je n’ai pu citer le nom et que je porte dans mon cœur, je vous un grand merci. Que Dieu vous garde.
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A nos maîtres et juges A notre maitre et président de jury de thèse, Madame Sylvie Seck BASSAMA Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie Vous avez accepté de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. La spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation témoigne de votre intérêt pour la profession vétérinaire. Votre rigueur scientifique, votre méticulosité, votre amour du travail bien fait et votre sens des relations humaines sont quelques-unes de vos qualités qui nous ont conduits à vous. Nous sommes impressionnés par votre personnalité et nous tenons en respect devant la singulière attention que vous nous avez portée. Puissiez-vous trouver ici l’expression de nos remerciements les plus sincères. A notre Maître, rapporteur de thèse, Madame Rianatou Bada ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de Dakar, Vous avez accepté de rapporter ce travail malgré vos multiples occupations et obligations. Votre accessibilité, votre amour du travail bien fait et votre rigueur scientifique ne représentent qu’une infime partie de vos innombrables qualités que nous ne saurions toutes citer. Nous ne saurions, à la hauteur de vos actions, vous remercier ; trouvez ici cher maître, les marques de notre infinie gratitude et l’expression de notre profonde admiration.
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A notre directeur de thèse, Monsieur Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître assistant à l’EISMV de Dakar La promptitude avec laquelle vous avez accepté d’encadrer ce travail nous marque indélébilement. Votre humilité, votre simplicité, votre disponibilité, votre diligence ainsi que vos qualités humaines et d’homme de science nous ont séduit tout au long de nos échanges. Vous n’avez ménagé votre temps pour suivre chaque étape de notre travail. Nous vous prions de trouver ici, honorable maître, l’assurance de toute notre reconnaissance. A notre Maître et juge, Monsieur Philippe KONE Professeur à l’EISMV de Dakar, Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous avez fait en acceptant spontanément de juger ce travail. Votre contribution à notre premier essai scientifique nous honore. Votre style singulier pour dispenser vos enseignements, votre dynamisme et votre amour pour le travail bien fait ainsi que vos qualités humaines et professionnelles forcent l’admiration de tous. Soyez assuré chez maître que chaque moment passé en votre compagnie à apprendre de vous nous a grandi. Veuillez trouver dans ces modestes mots, le témoignage de notre reconnaissance et de notre profond respect.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole InterEtats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation »
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LISTE DES ABREVIATIONS : ABSSA : Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments AINS : Anti-inflammatoire non stéroïdien AMM : Autorisation de Mise sur le Marché ANMV : Agence Nationale du Médicament Vétérinaire ANSES : Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ANSSA : Agence National de la Sécurité Sanitaire des Aliments ATCvet : Système de Classification Anatomique Thérapeutique et Chimique des médicaments vétérinaires CCN : Comité Consultatif National CMP : Centre Marocain de Pharmacovigilance CNPBV : Centre National des Produits Biologiques à usage Vétérinaire CNPV : Centre National de Pharmacovigilance CRMV : Comité Régional du Médicament Vétérinaire CSP France : Code de la Santé Publique de France DE : Direction de l’Elevage DNPIA : Direction Nationale des Productions et des Industries Nationales EISMV : Ecole Inter-Etat des Sciences et Médecine Vétérinaires ENVA : Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort FAO : Fonds des Nations Unis pour l’Agriculture et l’Alimentation FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine GALVmed: Global Alliance for Livestock Veterinary medicines ISO : International Standard Organisation LACOMEV : Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires
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LCSSA : Laboratoire Central de Contrôle de la Sécurité Sanitaire des Aliments LMR : Limites Maximales de Résidus MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale OMS : Organisation Mondiale de la Santé PIB : Produit Intérieur Brut PPCB : Péripneumonie Contagieuse Bovine RCP : Résumé des Caractéristiques du Produit SOC : System Organ Class UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine VICH: International Cooperation Harmonisation of Technical Requirement for Registration of Veterinary Product.
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Liste des Figures Figure 1 : Etapes et durées de la procédure d’AMM à l’UEMOA........................................... 18 Figure 2 : Schéma du circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires au Bénin 24 Figure 3 : Circuit parallèle de distribution des médicaments vétérinaires au Bénin ................ 26 Figure 4 : Voies d’entrée des résidus de médicaments dans l’environnement ......................... 34 Figure 5 : Lien de causalité entre la spécialité et les effets indésirables observés en France en 2012 .......................................................................................................................................... 49 Figure 6 : Localisation des lieux d’enquêtes ............................................................................ 60 Figure 7 : Répartition des cas d’évènements indésirables recensés chez l’animal et l’homme au Bénin .................................................................................................................................... 72 Figure 8 : Répartition des cas d’effets indésirables par espèce animale au Bénin ................... 73 Figure 9 : Répartition des cas d’effets indésirables par classe thérapeutique selon la classification ATCvet au Bénin ................................................................................................ 73 Figure 10 : Modalité d’utilisation des médicaments vétérinaires incriminés au Bénin ........... 74 Figure 11 : Répartition chez l’animal des types d’effets indésirables constatés au Bénin ....... 75 Figure 12 : Répartition des types d’effets indésirables constatés suite à l’utilisation des antiparasitaires, insecticides et insectifuges au Bénin .............................................................. 75 Figure 13 : Répartition des types d’effets indésirables constatés suite à l’utilisation des produits pour le traitement des maladies du tube digestif et du métabolisme au Bénin .......... 76 Figure 14 : Répartition des types d’effets indésirables suite à l’utilisation des anti-infectieux au Bénin .................................................................................................................................... 76 Figure 15 : Répartition des types d’effets indésirables suite à l’utilisation des produits immunologiques (Vaccins) au Bénin ....................................................................................... 77 Figure 16 : Répartition des types d’effets indésirables constatés après utilisation des produits agissant sur le système nerveux au Bénin ................................................................................ 77 Figure 17 : Répartition des types d’effets indésirables constatés après utilisation des produits agissant sur le système musculo-squelettique (anti-inflammatoire) au Bénin ......................... 78 Figure 18 : Répartition des types d’effets indésirables constatés suite à l’utilisation des produits du sang et organes hématopoïétiques (QB) au Bénin ................................................ 78 Figure 19 : Répartition des types d’effets indésirables constatés par espèce animale au Bénin .................................................................................................................................................. 79 Figure 20 : Evolution des cas d’effets indésirables depuis 1970 au Bénin .............................. 79
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Figure 21 : Répartition chez l’animal des types d’évolution des effets indésirables constatés au Béni n ....................................................................................................................................... 80 Figure 22 : Répartition des cas de suspicions d’inefficacité par espèce animale au Bénin ..... 81 Figure 23 : Répartition des suspicions d’inefficacité par classe thérapeutique selon la classification ATCvet au Bénin ................................................................................................ 81 Figure 24 : Répartition des types d’inefficacité présumée au Bénin ........................................ 82 Figure 25 : Evolution des suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires au Bénin . 83 Figure 26 : Evolution des cas de suspicions d’inefficacité au Bénin ....................................... 83 Figure 27 : Répartition des déclarations des cas présumés d’effets indésirables et d’inefficacité chez l’animal ...................................................................................................... 87 Figure 28 : Niveau de connaissance des acteurs sur la notion de pharmacovigilance vétérinaire .................................................................................................................................................. 89 Figure 29 : Niveau de connaissance des acteurs sur la définition de la traçabilité du médicament vétérinaire ................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Liste des tableaux Tableau I: Evolution du cheptel national de 2007 à 2011 .......................................................... 7 Tableau II: Liste des médicaments vétérinaires ayant obtenu des AMM de l’UEMOA ........ 19 Tableau III: Répartition des cabinets vétérinaires et des grossistes-répartiteurs au Bénin ...... 22 Tableau IV: Table de décision combinant les critères chronologiques (C) ............................. 45 Tableau V: Table de décision combinant les critères sémiologiques (S) ................................. 46 Tableau VI: Table de décision de l’imputabilité intrinsèque ................................................... 47 Tableau VII: Taux de recouvrement de l’enquête dans notre zone d’étude ............................. 71 Tableau VIII: Déclaration d’effets indésirables ou de suspicions d’inefficacité de médicaments vétérinaires par les différents acteurs ................................................................. 86
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SOMMAIRE
INTRODUCTION :.................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................... 5 CHAPITRE I : ELEVAGE AU BENIN .................................................................................... 6 I.1. Généralités ........................................................................................................................ 6 I.2. Opportunités ..................................................................................................................... 7 I.3. Contraintes ....................................................................................................................... 9 I.3.1. Contraintes politiques et institutionnelles................................................................ 10 I.3.2. Contraintes techniques ............................................................................................. 10 CHAPITRE II : GENERALITES SUR LE MEDICAMENT VETERINAIRE ...................... 13 II.1. DEFINITION DU MEDICAMENT VETERINAIRE .................................................. 13 II.2. ETAPES DE DEVELOPPEMENT D’UN MEDICAMENT VETERINAIRE ............ 13 II.2.1. Phase de recherche ................................................................................................. 13 II.2.2. Phase préclinique .................................................................................................... 13 II.2.3. Phase clinique ......................................................................................................... 14 II.2.4. Phase marketing ..................................................................................................... 14 II.3. Autorisation de Mise sur le Marché .............................................................................. 15 II.3.1. Définition ............................................................................................................... 15 II.3.2. Procédure d’Autorisation de Mise sur le Marché des médicaments vétérinaires dans l’espace UEMOA ..................................................................................................... 16 II.3.3. Contrôle post Autorisation de Mise sur le Marché................................................. 19 CHAPITRE III : MARCHE BENINOIS DU MEDICAMENT VETERINAIRE ................... 21 III.1. Importation des médicaments vétérinaires au Bénin ................................................... 21 III.2. Répartition des cabinets vétérinaires et grossistes-répartiteurs au Bénin .................... 22 III.3. Circuit officiel de distribution ..................................................................................... 22 III.3.1.Acteurs du circuit officiel du médicament vétérinaire ........................................... 23 III.3.2. Distribution au détail............................................................................................. 23 III.4. Circuit parallèle ........................................................................................................... 25 III.5. Qualité des médicaments vétérinaires en circulation au Bénin ................................... 27 III.5.1. Définition de la qualité.......................................................................................... 27 III.5.2. Critères de qualité des médicaments ..................................................................... 27 III.5.3. Catégorie de non-conformité des médicaments vétérinaires ................................ 27
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III.5.4. Non-conformités des médicaments vétérinaires au Bénin .................................... 28 CHAPITRE IV : Effets dus aux médicaments vétérinaires ..................................................... 29 IV.1. Toxicité ........................................................................................................................ 29 IV.1.1. Toxicité aiguë ....................................................................................................... 29 IV.1.2. Toxicité chronique ................................................................................................ 29 IV.2. Risques ........................................................................................................................ 30 IV.2.1. Risque embryo-toxique et tératogène ................................................................... 30 IV.2.2. Risque immunotoxique ......................................................................................... 31 IV.2.3. Risque cancérigène ............................................................................................... 31 IV.3. Problèmes sanitaires .................................................................................................... 31 IV.3.1.Antibiorésistance ................................................................................................... 31 IV.3.2. Résidus médicamenteux ....................................................................................... 32 IV.4. Effets indésirables ....................................................................................................... 36 IV.4.1. Classification des effets indésirables .................................................................... 36 IV.4.2. Facteurs à l’origine des effets indésirables des médicaments vétérinaires ........... 37 CHAPITRE V : PHARMACOVIGILANCE VETERINAIRE ............................................... 39 V.1. Généralités sur la pharmacovigilance vétérinaire ......................................................... 39 V.1.1. Définition ............................................................................................................... 39 V.1.2. Objectifs et missions de la pharmacovigilance vétérinaire .................................... 39 V.1.3. Déclaration des effets indésirables ......................................................................... 40 V.1.4. Définitions importantes, enregistrement, et évaluation des cas d’effets indésirables et/ou de manque d’efficacité des médicaments vétérinaires ............................................. 41 V.2. Imputation en pharmacovigilance vétérinaire............................................................... 44 V.2.1. Définition ............................................................................................................... 44 V.2.2.Principes de base des méthodes d’imputabilité....................................................... 44 V.2.3. Bilan d’imputabilité ............................................................................................... 48 V.2.4. Mesures correctives après l’imputation ................................................................. 50 V.3. Limites de la pharmacovigilance vétérinaire ................................................................ 50 V.3.1. Définition de la sous notification ........................................................................... 50 V.3.2. Conséquence de la sous notification ...................................................................... 50 V.4.Importance de la traçabilité en pharmacovigilance vétérinaire ..................................... 51 V.4.1. Définition de la traçabilité ...................................................................................... 51 V.4.2. Intérêt de la traçabilité des médicaments vétérinaires............................................ 51 V.4.3. Aspect économique de la traçabilité du médicament vétérinaire ........................... 53
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V.4.4. Moyens techniques de la traçabilité du médicament vétérinaire ........................... 54 V.4.5. Limites et obstacles de la traçabilité des médicaments vétérinaires ...................... 56 V.4.6. Outils complémentaires de la traçabilité du médicament vétérinaire .................... 57 DEUXIEME PARTIE : PHARMACOVIGILANCE VETERINAIRE AU BENIN ............... 59 Chapitre I : Matériels et méthodes ........................................................................................... 60 I.1. Zone d’étude ................................................................................................................... 60 I.2. Matériel .......................................................................................................................... 61 I.3.Méthodes ......................................................................................................................... 61 I.3.1. Enquête exploratoire ................................................................................................ 61 I.3.2. Enquête rétrospective............................................................................................... 62 Chapitre II : Résultats ............................................................................................................... 65 II.1. Règlementation relative à la pharmacovigilance vétérinaire ........................................ 65 II.1.1. Textes Réglementaires instituant la pharmacie vétérinaire au Bénin..................... 65 II.1.2. Textes Réglementaires instituant la pharmacovigilance au Bénin ......................... 65 II.1.3. Structures pouvant exercer des activités relatives à la pharmacovigilance vétérinaire ......................................................................................................................... 69 II.2. Effets indésirables et suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires ............. 71 II.2.1. Résultats globaux ................................................................................................... 71 II.2.2. Effets indésirables recensés chez l’animal ............................................................. 72 II.2.3. Suspicions d’inefficacité survenues chez l’animal ................................................. 80 II.2.4. Effets indésirables survenues chez l’homme.......................................................... 83 II.2.5. Déclaration des cas présumés d’effets indésirables et/ou d’inefficacité de médicaments vétérinaires .................................................................................................. 84 II.3. Niveau de connaissance des acteurs sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires ..................................................................................................... 88 II.3.1. Niveau de connaissance des acteurs sur la Règlementation pharmaceutique vétérinaire au Bénin .......................................................................................................... 88 II.3.2. Niveau de connaissance des acteurs sur la pharmacovigilance vétérinaire ............ 89 II.3.3. Niveau de connaissance des acteurs sur la traçabilité du médicament vétérinaire .................................................................................................. Erreur ! Signet non défini. Chapitre III : Discussions et recommandations........................................................................ 95 III.1. Discussion .................................................................................................................... 95 III.1.1. Limites de l’étude.................................................................................................. 95 III.1.2. Règlementation sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires ........................................................................................................................ 95
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III.1.3. Structures pouvant exercer des activités relatives à la pharmacovigilance vétérinaire ......................................................................................................................... 96 III.1.4. Effets indésirables et suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires ..... 97 III.2. Recommandations ..................................................................................................... 106 III.2.1. UEMOA .............................................................................................................. 107 III.2.2. Etat béninois ................................................................. Erreur ! Signet non défini. III.2.3. DE ....................................................................................................................... 109 III.2.4. Ordre National des Médecins Vétérinaires du Bénin.......................................... 109 III.2.5. Ministère de la santé ........................................................................................... 110 III.2.6. Cliniciens privés .................................................................................................. 110 III.2.7. Représentants de firme pharmaceutique ............................................................. 110 III.2.8. Grossistes-Importateurs-Distributeurs ................................................................ 111 III.2.9. Eleveurs ............................................................................................................... 111 CONCLUSION ...................................................................................................................... 113 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES: .............................................................................. 117
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INTRODUCTION : A côté des productions céréalières, l’élevage joue un rôle central dans l’économie de l’ensemble des pays Ouest-africains, avec une contribution au PIB agricole allant parfois jusqu’à 44% (MULUMBA et al., 2008). Il constitue également une des principales activités économiques dont sont tributaires les populations les plus pauvres en tant que source d’aliments et de revenus monétaires. De plus ce secteur constitue la principale assurance contre les risques pour des millions de populations pauvres dont les moyens d’existence reposent sur l’agriculture pluviale. Le Bénin est un pays à économie essentiellement agricole où l’élevage reste la seconde occupation après la production végétale. Toutefois, les productions animales demeurent importantes et contribuent pour 16% du PIB agricole, soit près de 5,8% du PIB national (INSAE, 2012). Au Bénin, la population d’éleveurs est estimée à 60% (APLOGAN, 2013). Pour faire face aux diverses pathologies animales qui menacent les ressources et moyens de subsistance desdites populations (KANE, 2008), les médicaments vétérinaires sont largement utilisés à des fins thérapeutiques et/ou préventives (SIDIBE, 2001). Mais, la chimiothérapie et la chimio-prévention ne sont pas sans danger. Ces médicaments étant des substances actives et étrangères à l’organisme vivant, leur utilisation peut produire des effets qui ne sont forcément pas tous souhaités ni prévisibles. Ils peuvent être à l’origine d’effets indésirables graves ou inattendus pour l’animal traité, mais également peuvent entraîner des accidents iatrogènes chez l’utilisateur (FRANCE/CNPV, 2004). De plus, certains médicaments vétérinaires commercialisés manquent d’efficacité (AFSSA/ANMV, 2007), ce qui peut se traduire par une absence totale de l’effet thérapeutique ou une efficacité inférieure à celle prévue sur le « Résumé des Caractéristiques du Produit » anciennement appelé « notice scientifique ». Ce manque d’efficacité peut être préjudiciable à la santé animale mais aussi à la santé publique, dans la mesure où certains sont utilisés dans le contrôle des zoonoses. Aussi, l’absence d’efficacité favorise ainsi l’apparition de souches de germes pathogènes résistantes transmissibles de l’animal à l’homme
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(AFSSA, 2006). Par ailleurs, les résidus de médicaments peuvent constituer des problèmes de santé animale, de santé publique et d’écotoxicité (ALAMBEDJI, 2008). Par conséquent, un médicament vétérinaire ne peut être commercialisé qu’après avoir reçu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) donnant à priori, des garanties sur la qualité, l’innocuité et l’efficacité de celui-ci (BOISSEAU, 1991 ; FOLIA VETERINARIA, 2010), permettant de conclure que les bénéfices liés à leur utilisation sont supérieurs aux risques encourus. L’AMM fait suite à des étapes mises en place dans un cadre scientifique et administratif bien établi (ORAND et al., 2012). Les différents essais précliniques et cliniques réalisés, dans le cadre d’une demande d’AMM, peuvent permettre de mettre en évidence un certain nombre d’effets indésirables susceptibles de survenir suite à l’utilisation d’un médicament. Cependant, ces essais étant réalisés sur un nombre limité d’animaux et dans des conditions d’utilisation standardisées, ils ne permettent pas de mettre en évidence tous les effets indésirables potentiels d’un médicament vétérinaire (ORAND et al., 2012). A cet effet, divers problèmes peuvent, de façon imprévisible survenir, une fois le médicament sur le marché (FOLIA VETERINARIA, 2010). L’évaluation des risques médicamenteux encourus, d’un produit vétérinaire au moment de l’octroi de l’AMM ne peut donc qu’être indicative et provisoire. Il faut donc l’utilisation du médicament vétérinaire à grande échelle et dans les conditions réelles du terrain dès lors qu’il a obtenu son AMM, pour préciser les effets indésirables de ce médicament et identifier de potentiels facteurs de risque (ORAND et al., 2012) ; d’où l’importance de la pharmacovigilance vétérinaire (BOISSEAU, 1991). Elle permet d’actualiser en permanence cette évaluation (bénéfice/risque), et de prendre les décisions nécessaires qui s’imposent dans l’intérêt de la santé animale et publique. Néanmoins, un système de pharmacovigilance performent nécessite une bonne traçabilité du médicament vétérinaire. En effet, la traçabilité est indispensable pour le rappel des lots défectueux d’un médicament après constat de défaut de qualité, d’innocuité et d’efficacité après sa commercialisation. Son intérêt est donc capital dans un réseau de pharmacovigilance vétérinaire (VAN GOOL, 2008). 2
Cependant, dans de nombreux pays africains, les enquêtes pilotes réalisées par le Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) de l’Ecole InterEtats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar, sur le système d’assurance qualité des médicaments vétérinaires, ont montré qu’il n’existe pas de système de pharmacovigilance (TEKO-AGBO, 2008 ; ASSOUMY, 2010). La libéralisation de l’exercice de la médecine vétérinaire d’une part, et le faible pouvoir d’achat de la plupart des éleveurs d’autre part, a fait développer les phénomènes de fraude et de contrefaçon des médicaments vétérinaires ainsi que leur mauvaise utilisation (non-respect des posologies). De même, les délais d’attente après l’utilisation des médicaments vétérinaires ne sont pas toujours respectés. Il se pose ainsi un problème de sécurité sanitaire des aliments, de santé publique (KANE, 2008). De plus, ces pays constituent un terrain favorable florissant du marché illicite de médicaments vétérinaires (BIAOU et al., 2002). Ainsi, ils sont envahis par d’importantes quantités de médicaments contrefaits ou par des génériques de qualité médiocre (VAN GOOL, 2008), parce qu’il existe peu de règlementations sur la pharmacie vétérinaire en Afrique (BOISSEAU et SECK, 1999). C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude qui a pour objectif général de faire l’état des lieux sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin. De façon spécifique, il s’agira de : inventorier les textes réglementaires relatifs à la pharmacovigilance vétérinaire au Bénin ; recenser les cas présumés d’effets indésirables et d’inefficacités des médicaments vétérinaires ; évaluer le niveau de connaissance des cliniciens privés et des éleveurs sur la pharmacovigilance
et
la
traçabilité
des
médicaments
vétérinaires.
Ce travail comprend deux parties : la première est une synthèse bibliographique englobant les données d’une part sur l’élevage au Bénin, les contraintes auxquelles fait face cet élevage et d’autre
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part sur le marché des médicaments vétérinaires, ses effets nocifs, la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires ; la deuxième partie, consacrée au travail personnel, présente la méthodologie utilisée, les résultats obtenus puis la discussion et enfin les recommandations.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : ELEVAGE AU BENIN I.1. Généralités L’élevage occupe une place prépondérante dans le dispositif de production du secteur agricole. Il se situe certes à la seconde position après la production végétale, en termes de ressources naturelles potentiellement exploitables et convertibles en devises, mais contribue fortement aux services de l’agriculture et ce, à travers le fumier, la force de traction et de transport notamment dans les zones cotonnières (MAEP, 2002). Le taux d’accroissement naturel de la population qui est de 3,5% est élevé par rapport à la moyenne (2%) du groupe des pays les moins avancés dont le Bénin fait partie (INSAE et ICF International, 2013). La population du Bénin est estimée à 9 983 884 habitants en 2013 (INSAE, 2013). Il en découle logiquement une augmentation croissante de la consommation, d’où la nécessité de redynamiser l’élevage. La très grande majorité du cheptel bovin est concentrée dans la partie Nord du pays exempte de trypanosomose (FLOQUET et al., 2005). En effet, au Nord se trouvent les conditions agro-climatique favorables à l’élevage des grands ruminants notamment des bovins Il se justifie ainsi la répartition inégale du cheptel bovin béninois sur l’ensemble du territoire national, la majeure partie (85%) étant localisé dans les régions septentrionales (Borgou-Alibori, Atacora-Donga) (INSAE, 2004). De ce fait, l’offre de viande de bovin et de petits ruminants hors importation est assurée par le Nord qui réalise 74% de la production nationale contre 34% pour la viande de volaille dont 55% sont produits au Sud du pays. En revanche, l’essentiel du lait (90%) et du fromage de lait de vache provient du Nord (YERIMA et al, 2012). Le cheptel national de porc est de 340 000 têtes réparties sur tout le territoire national avec une plus forte concentration dans le Sud-Bénin (DE, 2008). Le nombre d’éleveurs de lapins dans les départements du Sud et du centre qui était autrefois de 330 pour un effectif de 5 085 lapines mères (ABeC, 2002) est passé à 667 pour un effectif de 8 724 lapines mères (KENOUKON, 2005). Le cheptel national est en nette croissance, comme le montre ici les données fournies par la FAO (Tableau I p 7). 6
Tableau I: Evolution du cheptel national de 2007 à 2011, Bénin.
Animaux Bovins
2007 1.857.000
2008 1.908.300
Année 2009 1.954.000
Caprins
1.453.700
1.483.300
1.523.000
1.605.000
1.640.000
Ovins
762.300
780.700
791.000
808.000
825.000
Porcins
327.000
340.000
354.000
368.000
383.000
14.955.000 15.425.000 15.999.000
16.550.000
17.087.000
Volailles Léporides (Lapins) Autres rongeurs (Aulacodes)
2010 2.005.000
2011 2.058.000
24.000
25.000
25.000
25.000
25.000
624.000
624.000
624.000
624.000
624.000
Source : FAO Stat, 2013
La position stratégique du Bénin, encadré par des pays à grande population tel le Nigéria, et fort de sa croissance démographique, et donc de sa population consommatrice croissante offre des opportunités à l’élevage béninois. I.2. Opportunités La population du Bénin est estimée à 9 983 884 habitants résidents avec un taux d’accroissement de 3,5% accéléré sur la période 2002-2013(INSAE, 2013). Au Bénin, la production de viande ne satisfait pas les besoins des populations (HOUNDONOUGBO et al., 2012). La réduction de ce déficit en protéines animales passe par le développement au niveau national de l’élevage d’espèces animales prolifiques et à cycle court comme le porc, la volaille, et la promotion de l’élevage d’espèces non conventionnelles telles l’aulacode (YOUSSAO et al., 2008). Le niveau de consommation de protéines d’origine animale au Bénin a été estimé à 8,3kg/habitant/an en 2010. Cette consommation de viande est en dessous de la moyenne annuelle des pays au Sud du Sahara (13kg/habitant/an), et des normes minimales
recommandées par la FAO pour les pays en développement
(21kg/habitant/an) (FAO, 2012).
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Selon les statistiques de la Direction de l’Elevage du Bénin, la volaille constitue la deuxième source de consommation de viande après les bovins (21% pour la volaille contre 51% pour les bovins, 13% pour les ovins/caprins et 7% pour le porc) (FAO, 2008). Avec l’augmentation de la demande mondiale en produits carnés, les espèces à cycle court comme le porc, avec des facteurs de conversion de l’aliment efficace vont continuer à participer de manière importante à la croissance du secteur de l’élevage (FAO, 2013). Et pour preuve, la consommation de viande de volaille et de porc dépassera celle de viande rouge d’ici 2030 dans la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne selon une organisation de recherche du Commonwealth, ajoutant que l’Afrique devrait atteindre une progression de 6 à 7% de la consommation de volaille d’ici 2050 (CSIRO, 2014). Aussi, le Nigeria, grand voisin du Bénin, constitue le plus grand marché de consommation d’Afrique avec une population estimée à 156 millions d’habitants en 2010 qui s’accroit à un rythme de 2,8% par an. Sur la base de la moyenne des données de la FAO, l’USDA, la FOS et New Post, sur la période 2007-2010, la demande nigériane en produits animaux est estimée à 7,688 millions de tonnes dont 2,496 millions de tonnes de viande de bétail, 1,872 millions de tonnes de viande d’ovinscaprins, 1,4 millions de tonnes de poissons et fruits de mer et 1,420 millions de tonnes de lait (YERIMA et al., 2012). Mais avec une croissance démographique aussi importante, le pays est loin de pouvoir subvenir à une telle demande par sa seule production intérieure. Il est ainsi contraint d’importer 25% de sa consommation de viande bovine en provenance du Niger, du Tchad et du Mali (CHRISTOPHE et al., 2010). Le marché de viande et de bétail du Nigéria est une énorme opportunité pour la production domestique béninoise et pour les autres pays de la CEDEAO. Mais l’élevage béninois est-il en mesure de contribuer à la satisfaction de la forte demande du marché nigérian en produits d’origines animales ?
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I.3. Contraintes En Afrique de l’Ouest et du Centre, la production de bétail n’a pas suffi de répondre aux exigences de l’accroissement des populations. Cette non satisfaction de la demande, a conduit à des niveaux croissants d’importation des produits d’élevage en Afrique dont la valeur actuelle s’élève à près de 2,3 milliards de dollars USA par an et augmentera encore (NEPAD, 2006). En 2008 au Bénin, les importations de viandes et abats congelés sont estimées à 32.285 tonnes (DE, 2008), et cela risque de s’amplifier au cours des prochaines décennies avec l’accroissement de la population. Il se pose ainsi certains problèmes tels que la dépendance vis-à-vis de l’extérieur, la sortie massive des devises, la non maîtrise de la qualité des produits importés et la non compétitivité des produits locaux face à ceux importés (HOUNDONOUGBO et al., 2012). En 2003, la FAO prédisait déjà que pour assurer la demande d’une population toujours croissante, et réduire les importations, le rendement des produits d’élevage devrait augmenter d’au moins 2,7% par an en Afrique subsaharienne et la production totale de bétail devrait croître à un taux annuel moyen de 4,2% d’ici l’horizon 2030. La croissance devrait être de 2,5% ; 4,9% et 4,4% par an respectivement pour la production de viande, de lait et d’œufs. Si la tendance actuelle de production demeure inchangée, les demandes futures devront être comblées par une augmentation des importations (CORAF/WECARD, 2010). Le niveau de l’offre en produits d’origine animale au Bénin est nettement en deçà de la demande sans cesse croissante, ce qui explique d’ailleurs la forte importation de produits congelés. L’élevage béninois est en réalité soumis à de nombreuses contraintes tant institutionnelles que sanitaires. Il faudrait de ce fait des réformes profondes pour réduire les importations et augmenter le rendement des produits d’élevage.
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I.3.1. Contraintes politiques et institutionnelles Au Bénin, il y a une inexistence de politiques et de stratégies de développement à long terme du sous-secteur de l’élevage. Cela se traduit entre autres par l’insuffisance des fonds alloués par l’Etat, l’absence de crédit adapté au financement des activités d’élevage et la politique de l’Etat tourné essentiellement vers la culture du coton. Le développement de l’agriculture menace la survie à long terme du pastoralisme. Dans la pratique des transhumances, les divers Etats se heurtent à : l’inadéquation des législations nationales modernes aux réalités locales du foncier rural ; la diversité de la trame foncière pastorale et de sa perception selon les pays ; la faible prise en compte des systèmes pastoraux, des gestionnaires traditionnels et des divers acteurs ; la faiblesse des moyens financiers, humains et matériels pour suivre et accompagner les mesures prises ; la faiblesse des structures d’appui-conseils et de tutelle pour assister les politiques de décentralisation (CILSS, 2010). I.3.2. Contraintes techniques I.3.2.1. Faible disponibilité et qualité des ressources alimentaires et hydriques La disponibilité en aliments de bétail à faible coût est le facteur le plus significatif qui déterminera si la croissance de la production annuelle requise de 4,2% sera atteinte. Dans les régions humides comme le Bénin, le problème est de nature beaucoup plus qualitative que quantitative : les fourrages sont souvent de moindre qualité, faibles en protéines et en énergie (CORAF/WECARD, 2010). L’élevage des ruminants est essentiellement extensif, où l’alimentation du cheptel est basée sur les pâturages naturels soumis aux aléas climatiques, aux feux de brousse et à la pression des cultures. Le fourrage est abondant en saison des pluies mais rare en saison sèche, dû notamment à la non maîtrise des techniques et méthodes de production et stockage de fourrages par les éleveurs. Quant à l’abreuvement, les 10
animaux se contentent de boire dans des flaques d’eau et les points d’eaux aménagés qui sont très souvent mal gérés. I.3.2.2. Précarité de la santé animale due à la persistance de certaines maladies Les maladies infectieuses et les maladies émergentes et ré-émergentes continuent d’être une contrainte sérieuse affectant la productivité animale. Les maladies sont responsables de pertes annuelles de plus de 4 milliards de dollars en Afrique subsaharienne ; ce qui représente environ un quart de la valeur totale de la production animale (NEPAD, 2006). Quatre contraintes pathologiques majeures de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre ont été identifiées (CORAF/WECARD, 2010) : les trypanosomiases animales, les tiques et les maladies transmises par les tiques, les helminthoses et les zoonoses parasitaires, ainsi que les maladies infectieuses. D’après le projet WECATiC, financé dans le cadre du partenariat CORAF/WECARDAusAID/CSIRO et dirigé par le CIRDES, Boophilus microplus, une des deux espèces de tiques affectant le plus les productions animales en Afrique de l’Ouest et du centre, a été identifiée en 2012 au Burkina-Faso et au Bénin, soit un an après la mise en place du projet. Cette espèce de tique serait résistante aux produits chimiques, les rendant insensibles aux stratégies actuelles de lutte contre les tiques (WECATiC, 2013). L’épidémiologie en matière de santé animale reste encore dominée par les maladies infectieuses et parasitaires (DE, 2003). Selon l’OIE (2014), les pathologies rencontrées au Bénin sont : chez les bovins : la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB), la Septicémie Hémorragique ou Pasteurellose Bovine, la Babésiose bovine, la Dermatose Nodulaire, la tuberculose bovine, la trypanosomose ; chez les petits ruminants : la Peste des Petits Ruminants (PPR), l’Ecthyma ; chez les volailles : la Pseudo Peste Aviaire ou maladie de Newcastle, la Typhose Aviaire, la maladie de Gumboro, la pullorose ; chez les suidés : la Peste porcine africaine et la Cysticercose porcine.
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La peste des petits ruminants sévit de façon enzootique sur toute l’étendue du territoire nationale (DE, 2004). En 2006, sa prévalence était de 0,01% et la létalité enregistrée était de 40% (DE, 2006). Sur le plan prophylactique, la vaccination est effective pour quatre maladies, à savoir la PPCB, la PPR, la Pasteurellose et la Newcastle (OIE, 2014). Ces nombreuses contraintes notamment la précarité de la santé animale suite à la persistance de certaines maladies, retardent fortement la hausse de production. Dans le souci d’atteindre une hausse moyenne de 4,2%, il est impératif de maîtriser les maladies animales et cela grâce à l’utilisation appropriée des médicaments vétérinaires.
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CHAPITRE II : GENERALITES SUR LE MEDICAMENT VETERINAIRE II.1. DEFINITION DU MEDICAMENT VETERINAIRE Selon l’article premier du Règlement N°02/2006/CM/UEMOA, un médicament vétérinaire est défini comme « toute substance ou composition possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou de modifier des fonctions organiques » (UEMOA, 2006). Cette définition est la même adoptée au Bénin à travers l’article premier du Décret N°2014-352 du 02 juin 2014. II.2. ETAPES DE DEVELOPPEMENT D’UN MEDICAMENT VETERINAIRE Dans la vie d’un médicament vétérinaire, quatre phases distinctes se succèdent. A chaque phase, correspond une durée déterminée. II.2.1. Phase de recherche La phase de recherche consiste à explorer de nouvelles cibles et à synthétiser les nouvelles molécules par la méthode de criblage ADMET (Absorption, Distribution, Métabolisme, Excrétion et Toxicité) (DELLALE, 2009). Le criblage ou screening consiste à trier les molécules et à sélectionner celles qui ont un effet sur la protéine cible et elles seules (les autres molécules étant éliminées), et à analyser les effets in vitro et in vivo d’une molécule à travers le crible d’un certain nombre de tests (ENVA, 2011). II.2.2. Phase préclinique La phase préclinique concerne les études toxicologiques. Cette phase utilise le support de la toxicocinétique. Elle prend aussi en compte la recherche de la forme d’administration
du
médicament
la
plus
adaptée.
Ensuite,
des
études
pharmacocinétiques sur des animaux sont effectuées et enfin, une étude du métabolisme in vitro est réalisée. Ici, le but est de découvrir d’éventuelles interactions médicamenteuses (DELLALE, 2009). 13
II.2.3. Phase clinique II.2.3.1. Etude clinique chez l’homme Les études cliniques chez l’homme se divisent en quatre sous-phases, de la phase I à IV. Elle est représentée par des essais sur l’homme dont le but est de s’assurer de l’efficacité du médicament (ENVA, 2011) : la phase I est réalisée sur des sujets sains et correspond à des essais de pharmacocinétique et de tolérance (doses augmentées progressivement et description des premiers effets d’intolérance) ; la phase II correspond au premier test d’efficacité sur un nombre limité de malades sous contrôle médical ; la phase III concerne un nombre de sujets malades beaucoup plus conséquent ; les études de la phase IV sont les études réalisées après la mise sur le marché d’une spécialité (pharmacovigilance). II.2.3.2. Etude clinique chez l’animal Pour le médicament vétérinaire, la distinction en phases d’études cliniques est plus difficile à établir puisqu’une étude expérimentale (en laboratoire) peut être réalisée sur l’espèce cible. On parlera donc le plus souvent d’études cliniques pour les essais réalisés sur des animaux de l’espèce de destination malades (pour les principes actifs curatifs) ou susceptibles de développer une affection (pour les principes actifs à visée prophylactique). Les études de pharmacocinétique et de tolérance sont ainsi considérées comme des études précliniques (ENVA, 2011). II.2.4. Phase marketing Elle correspond à la phase de commercialisation du médicament. Elle s’accompagne d’une campagne publicitaire de lancement et d’une grande information auprès des vétérinaires. Le médicament reste sous surveillance car certains effets indésirables rares ne peuvent être mis en évidence qu’après sa commercialisation en raison de leur faible incidence. Ce n’est qu’après la mise sur le marché que certaines interactions médicamenteuses pourront être décelées. Cette phase de surveillance du médicament 14
après sa commercialisation est la pharmacovigilance (CASTOT et KREFT-JAÏS, 2009 ; ENVA, 2011). II.3. Autorisation de Mise sur le Marché II.3.1. Définition L’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) est le processus au terme duquel l’autorité compétente, à l’échelle d’un marché national ou sous régional, signifie son accord pour la mise sur le marché du médicament vétérinaire, objet de la demande (BOUGUEDOUR, 2008) après examen des données scientifiques complètes prouvant l’efficacité du produit pour les usages prévus et son innocuité pour la santé humaine et animale, et pour l’environnement. Le dossier de demande d’AMM se compose de quatre parties (UEMOA, 2009 ; ENVA, 2011) : la partie I « résumé du dossier », comprend les renseignements administratifs, le résumé des caractéristiques du produit, l’étiquetage et les rapports d’experts ; la partie II « qualité pharmaceutique », fournit les informations sur la composition, la méthode de préparation, le contrôle des matières premières, le contrôle des produits intermédiaires, le contrôle du produit fini et la stabilité ; la partie III « sécurité », se décompose en deux sous-parties : -
une
sous-partie
IIIA,
«
innocuité
»,
rassemble
les
données
toxicologiques. -
une sous-partie IIIB, « résidus », présente la pharmacocinétique des résidus et leurs méthodes d’analyse ;
la partie IV « efficacité », expose les essais précliniques (pharmacodynamie, pharmacocinétique, tolérance, résistance) réalisés en laboratoire, et cliniques réalisés le cas échéant en station expérimentale, puis sur le terrain.
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II.3.2. Procédure d’Autorisation de Mise sur le Marché des médicaments vétérinaires dans l’espace UEMOA II.3.2.1. Pièces constitutives d’une Autorisation de Mise sur le Marché au niveau de l’UEMOA La demande d’AMM à l’UEMOA se compose des pièces suivantes : une lettre d’introduction ; un formulaire de demande d’AMM dûment rempli ; il est fourni par la Commission de l’UEMOA ; un dossier composé de quatre (4) parties séparées pour un médicament chimique ; Un dossier composé de quatre (4) parties séparées pour un médicament immunologique. Les différentes parties du dossier d’un médicament vétérinaire tiennent compte des trois critères essentiels : qualité, sécurité et efficacité qui conditionnent l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché (TEKO-AGBO et al, 2013). II.3.2.2. Evaluation des dossiers Dans le cadre de la mise en place de la procédure centralisée d’AMM au niveau de l’UEMOA, deux structures principales interviennent dans l’évaluation des dossiers des médicaments vétérinaires. Il s’agit du Secrétariat Permanent et du Comité Régional du Médicament Vétérinaire (CRMV). La Liste des Experts du Médicament Vétérinaire (LEMV) instituée par la Décision n°0049/2010/PCOM/UEMOA appuie également le Comité Régional au besoin. Le Comité Vétérinaire émet des avis sur les projets de décision d’AMM proposés par le CRMV. II.3.2.3. Différentes étapes et durées de la procédure d’AMM La durée de la procédure pour l’octroi de l’AMM n’excède pas deux cent quarante (240) jours à compter de la présentation d’une demande validée par le Secrétariat Permanent. Une fois le dossier reconnu valide par le Secrétariat Permanent donc, le Comité Régional procède à l’évaluation technique du dossier. 16
Un rapport d’évaluation est élaboré ainsi qu’une validation du Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) et des textes des notices et de l’étiquetage. L’ensemble de ces documents sont transmis avec une proposition de décision au Président de la Commission de l’UEMOA au plus tard soixante jours avant la fin du délai. Ce délai de soixante jours comprend la consultation du Comité Vétérinaire. Le Président de la Commission de l’UEMOA se prononce dans un délai de 240 jours à compter de la présentation d’un dossier de demande complet, régulier prolongé le cas échéant des périodes à la soumission des éléments complémentaires. La décision est notifiée au demandeur, aux autorités chargées de l’élevage, du commerce et de la douane des Etats membres. La décision d’octroi de l’autorisation de mise sur le marché est accompagnée du RCP et du projet de notice et d’étiquetage. Les décisions relatives aux AMM sont publiées au bulletin officiel de l’Union (TEKO-AGBO et al., 2013). Le schéma organisationnel de la procédure d’autorisation de mise sur le marché dans l’espace UEMOA est alors bien structuré (Figure 1 p 18). Grâce à cette procédure, quelques médicaments ont acquis l’AMM (Tableau II p 19) et sont donc libres de circulation dans l’Union.
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Industrie pharmaceutique vétérinaire
Distribution
Dépôt du dossier d’AMM
Recevabilité administrative Secrétariat du CRMV
Non Oui
Demande de compléments : *Administratifs *Techniques
Notification de recevabilité administrative au demandeur
J0 Comité Régional du Médicament Vétérinaire (CRMV) Demande d’avis
Experts du médicament vétérinaire (LEMV)
Recevabilité technique Non
Contrôle qualité par les laboratoires
Oui Proposition de décision Favorable/Défavorable
J 180 Commission de l’UEMOA Demande d’avis
Comité Vétérinaire J 240
Décision
Publication au bulletin officiel de l’Union
Figure 1 : Etapes et durées de la procédure d’AMM à l’UEMOA Source : DARE, 2007 LEMV : Liste des Experts du Médicament Vétérinaire
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Etats membres
Tableau II: Liste des médicaments vétérinaires ayant obtenu des AMM de l’UEMOA, 2012.
Nom du médicament
Forme pharmaceutique
Numéro AMM/titulaire
Date de décision
Référence du journal officiel de l’UEMOA
25/07/2011
N°81/2012
09/09/2011
N°81/2012
23/04/2012
N°81/2012
30/04/2012
N°81/2012
07/05/2012
N°81/2012
07/05/2012
N°81/2012
23/07/2012
N°81/2012
ND
UEMOA/V/00001/2011 /07/25 CEVA SANTE ANIMALE Solution injectable UEMOA/V/00002/2011 OXYTETR /08/29 A 20% LA INOUKO GENERICS Solution injectable UEMOA/V/00003/2012 TENALINE /03/30 20% LA CEVA SANTE ANIMALE Granulés solubles UEMOA/V/00004/2012 INOMAZE pour /04/230 NE solution injectable INOUKO GENERICS Granulés solubles UEMOA/V/00005/2012 SURVIDIM pour /04/30 solution injectable LAPROVET VERIDIUM Poudre pour solution UEMOA/V/00006/2012 injectable /04/30 CEVA SANTE ANIMALE Lyophilisat pour UEMOA/V/00007/2012 CEVAC solution buvable /07/20 GUMBO L ou instillation oculaire CEVA SANTE Source : UEMOA, 2012 ANIMALE CEVAC IBDL
Lyophilisat pour solution buvable
II.3.3. Contrôle post Autorisation de Mise sur le Marché II.3.3.1. Au niveau européen Le contrôle de la commercialisation est effectué durant les différentes procédures d’Autorisation de Mise sur le Marché et d’Enregistrement. Ainsi, une fois l’AMM obtenue, les détenteurs sont tenus de se conformer aux dispositions juridiques en matière de pharmacovigilance. Les titulaires doivent notifier toute suspicion de réaction grave dans des délais légaux stricts et soumettre des rapports périodiques sur la mise à jour des données d’innocuité contenant les analyses des réactions suspectes à intervalles réguliers et définis. Les autorités compétentes 19
effectuent une série de programmes de prélèvements et de tests destinés à garantir la qualité des médicaments vétérinaires sur leurs marchés. Ces programmes consistent généralement à effectuer des prélèvements sur des produits de la chaîne de distribution et à les soumettre à des analyses dans un Laboratoire Officiel de Contrôle des Médicaments (OMCL) (MACKAY, 2008). II.3.3.2. Au sein de l’UEMOA Les Etats membres de l’UEMOA sont chargés de mission d’inspection de la pharmacie vétérinaire et plus précisément (UEMOA, 2010) : du contrôle à l’importation et à la circulation des médicaments vétérinaires à l’intérieur de l’Union ; du contrôle de la mise sur le marché des médicaments vétérinaires (prescription et distribution du médicament vétérinaire, en conformité avec les orientations politiques décidées au niveau de l’Union) ; du contrôle des conditions d’ouverture et de fonctionnement des établissements de fabrication, de détention à des fins commerciales, d’importation et de distribution en détail et en gros des médicaments vétérinaires dans son espace. Afin de mieux comprendre le suivi post-AMM, il s’avère important de décrire la typologie du marché du médicament vétérinaire au Bénin.
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CHAPITRE III : MARCHE BENINOIS DU MEDICAMENT VETERINAIRE Le marché du médicament vétérinaire désigne l’ensemble des transactions financières concernant le médicament vétérinaire pendant une période et dans une région donnée (LY, 2010). III.1. Importation des médicaments vétérinaires au Bénin L’Arrêté interministériel N°425/MDR/MSP/MF/MCA du 7 octobre 1998 réglemente l’importation des médicaments vétérinaires au Bénin. Cet Arrêté stipule en son article 2 : « Est autorisé à importer les médicaments vétérinaires et les produits médicamenteux à usage vétérinaire destinés aux animaux, le Docteur vétérinaire, le Pharmacien d’officine et toute société pharmaceutique agréée ». De plus aux articles 3 et 4, il est dit que l’autorisation d’exercer en qualité d’importateur est délivrée par le Ministre chargé de l’élevage. A chaque importation, l’importateur reçoit un visa du Directeur de l’Elevage qui pour la circonstance est assisté d’un comité ad’hoc chargé de contrôler la conformité des produits importés avec les normes en vigueur. Aussi, est-il important que le médicament ait une AMM. C’est ainsi que le Décret N°2014-352 du 02 juin 2014 portant régime des médicaments vétérinaires en République du Bénin, plutôt récent stipule en ses articles 8 et 14 : « Exception faite des aliments médicamenteux, aucun médicament vétérinaire ne peut être mis sur le marché du territoire national, délivré au public ou administré à l’animal s’il n’a reçu au préalable une AMM délivrée par la commission de l’UEMOA dans les conditions mentionnées au Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 établissant des procédures communautaires pour l’autorisation de mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un Comité Régional du Médicament Vétérinaire. L’importation de tout médicament vétérinaire agréé est soumise à une autorisation préalable délivrée par l’autorité compétente».
21
III.2. Répartition des cabinets vétérinaires et grossistes-répartiteurs au Bénin Au total, il y a 55 cabinets vétérinaires privés et 06 grossistes répartiteurs répartis dans toutes les régions économiques du Bénin (Tableau III). Tableau III: Répartition des cabinets vétérinaires et des grossistes-répartiteurs par départements au Bénin, 2014.
Département
Cabinets vétérinaires
Alibori Atlantique Atacora Borgou Collines Couffo Donga Littoral Mono Ouémé Plateau Zou Total
02 11 05 05 02 01 01 15 03 06 01 03 55
Grossistesrépartiteurs 00 00 00 02 00 00 00 03 00 01 00 00 06
Source : CNPBV, 2014
La libéralisation de la profession vétérinaire au Bénin a permis l’installation de nombreux cabinets vétérinaires (55) mais a conduit également à l’existence de deux circuits de distribution du médicament vétérinaire : le circuit officiel et le circuit parallèle. III.3. Circuit officiel de distribution Le marché officiel constitue le circuit de distribution des médicaments vétérinaires autorisés par l’Etat. Les principaux acteurs sont les importateurs, les grossistes répartiteurs et les détaillants. Ils ont l’obligation de suivre les différentes dispositions prévues par la règlementation en vigueur.
22
III.3.1.Acteurs du circuit officiel du médicament vétérinaire La distribution des médicaments vétérinaires au Bénin est assurée aussi bien par des acteurs publics que par des privés. Acteurs privés La vague de libéralisation intervenue dans le secteur de l’élevage en Afrique a eu pour principale conséquence dans la filière du médicament vétérinaire la multiplication des opérateurs (DARE, 2007). Depuis le désengagement de l’Etat béninois de la filière des médicaments vétérinaires, se traduisant par l’Arrêté ministériel N°025/MSP/MF de février 1981 libéralisant l’importation (AKODA, 2002), elle est désormais assurée par des structures privées sous la direction d’un pharmacien ou d’un vétérinaire. Au Bénin, le secteur privé est constitué essentiellement des représentants de laboratoires et des vétérinaires qui interviennent dans l’importation des médicaments vétérinaires. Ces grossistes approvisionnent les vétérinaires du secteur privé, mais aussi les services de l’Etat. Acteurs publics L’Etat béninois a gardé l’exclusivité d’importation des vaccins, en mettant en place le Centre National des Produits Biologiques à Usage Vétérinaire (CNPBV) qui s’approvisionne auprès de laboratoires étrangers et ravitaille les détaillants (pharmacies et cliniques vétérinaires). III.3.2. Distribution au détail Au Bénin, les ayants droits du médicament vétérinaire sont les cliniques vétérinaires, les cabinets vétérinaires, les services étatiques, les pharmacies et les grossistes. Les grossistes ne sont pas autorisés à distribuer au détail. La distribution au détail est assurée majoritairement par les docteurs vétérinaires et les techniciens (sans tenir d’officine). Le circuit officiel du médicament vétérinaire au Bénin répond donc à un schéma précis, présenté ici par la Figure 2. 23
Laboratoires fabricants
PHARNAVET
Grossistes importateurs
Pharmacies Vétérinaires
Dépôt pharmaceutique
Cabinets /
CARDER et Projets
Cliniques vétérinaires
Eleveurs Médicaments vétérinaires Produits biologiques *PHARNAVET remplacé par : CNPBV : Centre National des Produits Biologiques à Usage Vétérinaire CARDER : Centre Régional pour le Développement Rural PHARNAVET : Pharmacie Nationale Vétérinaire
Figure 2 : Schéma du circuit officiel de distribution des médicaments vétérinaires au Bénin Source : AKODA, 2002
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III.4. Circuit parallèle Le marché parallèle ou illicite représente la vente illégale et non autorisée des médicaments vétérinaires. L’importance de ce marché et l’origine des produits varient en fonction des pays (BIAOU et al., 2002). En Afrique, 50 à 70% des produits vétérinaires consommés ne transiteraient pas par les circuits autorisés (SIDIBE, 2001). Le marché illicite s’élève en moyenne à 35% du marché total des pays de l’UEMOA selon TCHAO (2000). Ce marché est animé par des agents non professionnels (BIAOU et al., 2002). Il s’agit des commerçants grossistes, des auxiliaires paravétérinaires et des marchands ambulants qui assurent la vente en détail mais aussi des éleveurs qui pratiquent l’automédication (MESSOMO, 2006 ;VIAS, 2001). Ils s’approvisionnent au Bénin auprès des fournisseurs nationaux (les professionnels privés), des pays voisins (le Nigéria majoritairement) et des pays asiatiques (Inde, Pakistan, Corée, etc.). Le circuit informel est rencontré partout dans le pays mais, est plus alimenté dans les régions frontalières avec le Niger et le Nigéria (AKODA, 2002). Les médicaments vétérinaires rencontrés dans ce circuit sont : essentiellement des médicaments falsifiés (imitation des produits et des étiquettes originaux) ; des spécialités bien connues en provenance de professionnels privés ; des produits génériques. La vente de ceux-ci s’effectue sur les marchés hebdomadaires et les marchés à bétail sur lesquels les vendeurs (peuls en général) étalent les produits à l’air libre, très souvent par terre au soleil ou sous un arbre (AKODA, 2002). Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce circuit illicite des médicaments vétérinaires est très bien organisé (VIAS, 2001) comme le montre la figure 3 (Figure 3 p 26).
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Nigéria Inde Corée
Pharmacie/ cabinets vétérinaires privés
Commerçants importateurs/non vétérinaires
Vendeurs ambulants
Auxiliaires para-vétérinaire
Eleveurs
Médicaments vétérinaires
Figure 3 : Circuit parallèle de distribution des médicaments vétérinaires au Bénin Source : AKODA, 2002
La présence du marché parallèle du médicament vétérinaire et l’absence de contrôle du marché officiel posent le problème de garantie de la qualité et de l’innocuité des médicaments vétérinaires présents sur le marché béninois.
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III.5. Qualité des médicaments vétérinaires en circulation au Bénin III.5.1. Définition de la qualité Selon la norme ISO 9000, la « qualité » est l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques d’un produit (biens et services) à satisfaire les exigences des clients et autres parties intéressées. III.5.2. Critères de qualité des médicaments Selon le « Management Sciences for Health » (1988), les caractéristiques les plus importantes pour évaluer la qualité des médicaments sont : l’identité qui signifie la présence de principe actif correct dans le produit ; l’activité qui traduit la stabilité en quantité de principe actif présent dans le produit jusqu’à la date de péremption ; la pureté qui désigne l’absence de contaminants potentiels nocifs ou d’autres impuretés dans les excipients ; l’uniformité qui exprime la stabilité de la consistance, de la couleur, de la forme et de la taille des médicaments d’une dose à la suivante ; la biodisponibilité désigne la vitesse et l’intensité de mise à disposition d’un médicament sous une forme pharmaceutique précise dans un organisme vivant.
III.5.3. Catégorie de non-conformité des médicaments vétérinaires III.5.3.1. Malfaçon Les médicaments de qualité inférieure sont des produits dont la composition et les principes ne répondent pas aux normes scientifiques. Ils sont par conséquent inefficaces et souvent dangereux pour le patient. La malfaçon est un produit non conforme aux normes exigées par le pharmacien de référence. Cette malfaçon peut être faite avec ou sans intention frauduleuse (PAVAGEAU, 2015). Il peut être donc le résultat d’une négligence, ou d’une erreur humaine, ou de ressources humaines et financières insuffisantes (OMS, 2003).
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La malfaçon touche aussi bien les médicaments originaux que les génériques (PAVAGEAU, 2015). III.5.3.2. Contrefaçon Le médicament contrefait est la reproduction frauduleuse d’un médicament dont le nom et l’emballage sont copiés, mais dont la composition et la qualité ne sont pas forcément correctes (TANO, 2005). La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques, et les médicaments contrefaits peuvent comprendre des produits qui contiennent soit les principes actifs authentiques mais un emballage imité, ou soit d’autres principes actifs, soit aucun principe actif, soit des principes actifs en quantité insuffisante (OMS, 2003). III.5.4. Non-conformités des médicaments vétérinaires au Bénin En 2001, dans le but d’apprécier la qualité de certains médicaments vétérinaires au Bénin et au Togo, une enquête a été menée sur les anthelminthiques à base d’albendazole et les trypanocides contenant du diminazène. Les résultats obtenus confirment la circulation de faux médicaments (48%) dans ces deux pays. Les nonconformités observées concernent le sous-dosage avec ou sans défaut d’emballage et/ou sans défaut de pH (36%), l’absence complète de principe actif (6%), des défauts de délitement et d’uniformité de masse (3%) et le surdosage (3%). Les faux médicaments sont plus fréquents sur les marchés parallèles et concernent davantage les trypanocides (diminazène) que les anthelminthiques (albendazole) (TEKO-AGBO et al., 2003). Les médicaments vétérinaires sont utilisés dans le but de traiter les maladies animales mais également dans le but de préservation de la santé animale. L’utilisation des médicaments n’est pas sans risques. Les risques concernent les animaux, les êtres humains mais également l’environnement (MOULIN et al., 2008).
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CHAPITRE IV : Effets dus aux médicaments vétérinaires Etant des substances actives, étrangères à l’organisme vivant, tous les effets des médicaments vétérinaires ne sont pas forcément souhaités ni prévisibles. Il est donc important de montrer la toxicité, les risques, les problèmes et les effets liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires. IV.1. Toxicité La toxicité est l’ensemble des manifestations indésirables consécutives à l’administration d’une substance quelconque à l’organisme vivant (AIACHE et al., 2001). Il existe deux grands types de toxicité : la toxicité aiguë et la toxicité chronique. IV.1.1. Toxicité aiguë Elle apparaît rapidement et immédiatement après une prise unique de médicament, ou se manifeste à court terme, après plusieurs prises rapprochées. Tel est le cas d’une substance administrée à une dose très supérieure à la dose usuellement utilisée en thérapeutique (AIACHE et al., 2001). La caractéristique d’être dose-dépendants (leur intensité croît avec la dose) différencie notamment les effets toxiques des réactions allergiques ou immunitaires pour lesquelles il est impossible d’établir une telle relation, et même il est très difficile de déterminer une « dose seuil » (Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes, 2005). En médecine vétérinaire, le surdosage des antiparasitaires tels que les avermectines et les milbemycines chez les équins peut provoquer une toxicité aiguë se traduisant par des réactions graves comme la paralysie, l’ataxie et souvent la mort de l’animal (AFSSA et ANMV, 2007). IV.1.2. Toxicité chronique Elle se manifeste à retardement à la suite de l’administration répétée et prolongée dans le temps d’une substance active. C’est la conséquence d’une accumulation de cette substance dans l’organisme jusqu’à atteindre une valeur critique. Cette toxicité peut être également due à une irritation prolongée de certains organes par le médicament, irritation qui se transforme à la longue, en lésions graves (AIACHE et al., 2001). Cela 29
est observé après administration des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et des sulfamides vétérinaires qui provoquent respectivement une ulcération de l’estomac (ou du duodénum) et une hépato-toxicité (ABDENNEDI et LAMNAOUER, 2002). Le risque est ici mesuré par la quantité totale absorbée par le patient (exposition, dose cumulée) plutôt que par la dose journalière (Faculté de Médecine MontpellierNîmes, 2005). Outre ces types classiques de toxicité, il existe des risques particuliers. IV.2. Risques IV.2.1. Risque embryo-toxique et tératogène On entend par embryo-toxicité, la toxicité d’une substance pour l’embryon et/ou le fœtus. Celle-ci présente dans la pratique deux manifestations principales : l’embryolétalité et la tératogénicité. L’embryo-létalité intervient quand le produit a pu exercer sa toxicité dans les premiers stades de la multiplication de l’œuf (stade blastula). Ce risque diminue au fur et à mesure de la gestation. La tératogénicité, quant à elle, se traduit par des malformations plus ou moins graves qui sont généralement compatibles avec la survie de l’individu. Elle ne se manifeste que pendant l’organogénèse (ENVA, 2011 ; REICHL, 2004). Le risque embryotoxique est observé avec les tétracyclines vétérinaires dont la prise entraîne un effet tératogène après l’organogénèse (ABDENNEDI et LAMNAOUER, 2002). L’étude expérimentale de l’embryo-toxicité s’est surtout développée après les accidents survenus à la suite de l’utilisation à partir de 1958 de la thalidomide comme sédatif et anti-nauséeux chez les femmes en début de grossesse. Cela a été confirmé par des observations cliniques chez l’animal de laboratoire où la thalidomide était tératogène pour le lapin et embryo-létal pour le rat (ENVA, 2011).
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IV.2.2. Risque immunotoxique Il concerne certains médicaments connus pour supprimer la fonction immunitaire. D’autres déclenchent des réponses immunitaires exagérées provoquant des réactions systémiques ou locales, ou des réactions auto-immunitaires (LU, 1992). Ce risque s’observe aussi avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui provoquent une modification de la fonction placentaire, un allongement du temps placentaire et souvent un allongement de la durée de gestation chez l’animal (ABDENNEDI et LAMNAOUER, 2002). IV.2.3. Risque cancérigène C’est l’action favorisante des médicaments dans l’apparition d’un cancer (AIACHE et al., 2001). Il s’agit par exemple des nitrofuranes, considérés comme des substances cancérigènes chez l’animal (ABDENNEDI et LAMNAOUER, 2002). IV.3. Problèmes sanitaires Les problèmes sanitaires qui se posent sont surtout liés à l’usage intensif des médicaments, notamment les antibiotiques en médecines humaine et vétérinaire. Cet usage présente deux conséquences, pouvant être associées en matière d’impact environnemental : la présence de résidus de molécules actives et la résistance antimicrobienne (LEVI, 2006). IV.3.1.Antibiorésistance Depuis les années 50, les antibiotiques sont utilisés pour le traitement des maladies infectieuses d’origine bactérienne chez les animaux producteurs de denrées alimentaires et les animaux de compagnie, ils constituent la première classe de médicaments vétérinaires (SANDERS, 2005). Aussi, l’incorporation d’antibiotiques à très faibles concentrations dans les aliments des animaux améliore les performances zootechniques et par conséquent procure des avantages économiques (MARTEL et CHASLUS-DANCLA, 2001 ; BORIES et LOUISOT, 1998). Cela est démontré par TOUTAIN (2007) qui estime qu’environ 99% des antimicrobiens fabriqués sont utilisés chez les animaux destinés à l’alimentation. Mais l’usage abusif de ces 31
antibiotiques est à l’origine de la sélection des souches résistantes chez les animaux et chez l’homme. En effet, leur utilisation induit une pression de sélection de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries d’origine animale notamment celles constituant la flore intestinale. Le développement de cette résistance fait courir plusieurs types de risques. Le premier concerne le vétérinaire en entraînant l’échec des traitements chez l’animal, le second est la sélection de bactéries zoonotiques résistantes aux traitements antibiotiques prescrits chez l’homme, le troisième est la constitution d’un réservoir de gènes de résistance capables d’être véhiculés jusqu’à l’homme via l’alimentation ou l’environnement (SANDERS, 2001). Les voies de transmission possible de la bactérie résistante de l’animal à l’homme sont donc soit par contact direct, soit par l’alimentation (AFSSA, 2006). Parmi les exemples les plus importants, on retrouve Streptococcus pneumoniae résistant à la pénicilline, les entérocoques résistants à la vancomycine, le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (OMS, 2002). IV.3.2. Résidus médicamenteux Selon l’article 2 du Règlement (CE) N°470/2009 du Parlement Européen et du Conseil du 06 mai 2009, les « résidus de substances pharmacologiquement actives »sont toutes les substances pharmacologiquement actives exprimées en mg/Kg ou en µg/Kg sur la base du poids frais, qu’il s’agisse de substances actives, d’excipients ou de produits de dégradation, ainsi que leurs métabolites restant dans les aliments produits à partir d’animaux. IV.3.2.1. Résidus dans l’aliment Dans les denrées alimentaires, on peut retrouver à l’état de traces des résidus de médicaments vétérinaires mais aussi des résidus d’additifs alimentaires, des contaminants de l’environnement (BURGAT, 1991). La présence de résidus d’antibiotiques dans les aliments peut constituer des risques pour les consommateurs parmi lesquels la sélection de bactéries pathogènes antibiorésistantes (ALAMBEDJI, 2008).
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Pour protéger la santé du consommateur, des dispositions ont été prises pour fixer des Limites Maximales de Résidus (LMR) et un temps d’attente. La LMR est la teneur maximale en résidus acceptable, pour la consommation humaine, dans les denrées alimentaires issues d’animaux traités. Ainsi est déterminé le délai d’attente qui est le temps s’écoulant entre la dernière administration à l’animal et le moment où les teneurs de résidus dans les tissus ou productions (lait, œufs) sont inférieures ou égales aux LMR (PONCELET, 2012). Après évaluation toxicologique correcte des résidus, ceux-ci ne pourront avoir un effet toxique que s’ils se retrouvent en concentration supérieure aux LMR. Il advient en cas de non-respect du délai d’attente ou en cas d’utilisation non conforme à l’AMM du produit (LEFEUVRE, 2003). La problématique des résidus médicamenteux reste d’actualité en Afrique subsaharienne. En effet, TALNAN (2013) a mis en évidence la présence de chloramphénicol (molécule interdite) dans le lait provenant des fermes péri-urbaines de Dakar. La présence de ces résidus de médicaments vétérinaires dans les produits d’origine animale constitue une réelle menace pour la santé publique mais également pour notre environnement. IV.3.2.2. Résidus dans l’environnement (Ecotoxicité) Selon le dictionnaire Environnement et Développement Durable, l’écotoxicité désigne l’effet néfaste d’une substance chimique sur les organismes vivants et leur organisation fonctionnelle (Dictionnaire Environnement, 2010). La présence de résidus de médicaments dans l’environnement est devenue un problème de santé publique. Les médicaments vétérinaires ou humains se caractérisent par des mécanismes d’action biologiques spécifiques et variés, susceptibles d’être actifs non seulement sur leur cible initiale mais également, de manière directe ou indirecte, sur l’ensemble des organismes vivants, et en conséquence d’engendrer des réponses biologiques à tous les niveaux de l’organisation biologique (cellule, individu, population) (GARRIC, 2008). 33
Selon la Directive 2001/82/CE du Parlement Européen et du Conseil du 06 novembre 2001, l’étude de l’écotoxicité d’un médicament vétérinaire a comme double objectif d’évaluer ses effets nocifs potentiels sur l’environnement et de rechercher toutes les précautions d’emploi qui peuvent permettre de réduire ces risques. IV.3.2.2.1. Devenir des médicaments dans l’environnement Les médicaments administrés dans l’organisme, après avoir été bio-transformés au niveau du foie, vont être rejetés par les urines, accessoirement dans les selles sous forme de résidus. Les milieux contaminés par les résidus et métabolites des médicaments sont l’atmosphère par contamination directe ou lors d’incinération de médicaments, les sols, les milieux aquatiques et les ressources en eau (LEVI, 2006). Pour les animaux de rente, les résidus contenus dans les déjections rejoignent en partie les eaux souterraines en fonction de leurs caractéristiques physico-chimiques et de celles des sols. Pour les animaux de compagnie, les résidus se retrouvent directement dans le milieu aquatique (BOUVIER et al., 2010). Les résidus de médicaments sont retrouvés dans l’environnement selon plusieurs voies (Figure 4). Usine pharmaceutique
Assainissement individuel
Station d’épuration
Eaux épurées
Excrétion par les animaux
Excrétion par l’homme Entreposage des déjections animales
Boues Sol
Eaux superficielles
Eaux souterraines
Eau destinée à la consommation humaine
Figure 4 : Voies d’entrée des résidus de médicaments dans l’environnement Source : BOUVIER et al., 2010
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Pâturage
L’étude du devenir des médicaments vétérinaires dans l’environnement est précédée de l’évaluation du risque, liée à l’utilisation de ceux-ci. Elle se fait en deux phases : la première phase, dite « Phase I », est une phase d’évaluation du potentiel d’exposition de l’environnement au médicament vétérinaire ; la seconde phase, dite « Phase II », a pour but de caractériser les effets du médicament vétérinaire sur les espèces animales vivant dans l’environnement, dans les milieux aussi bien terrestres qu’aquatiques. IV.3.2.2.2. Impact des médicaments vétérinaires sur la faune L’utilisation des médicaments vétérinaires a un impact considérable sur la faune. Et pour preuve, le déclin catastrophique des vautours à dos blanc oriental du Pakistan suite à une insuffisance rénale et à une goutte viscérale, qui serait la conséquence du fait qu’ils se nourrissaient de carcasses d’animaux inconsidérément traités et contenant des résidus de diclofénac (OAKS et al., 2004). D’ailleurs en 2006, les gouvernements de l’Inde, du Pakistan et du Népal en ont tous interdit la fabrication au profit du méloxicam qui serait sans danger pour les vautours (JONCOUR et al., 2010). En Afrique, l’usage vétérinaire du diclofénac pourrait rapidement mettre en péril le vautour du Cap (Gyps coprotheres) déjà en grand danger d’extinction et de plus menacer le vautour de Rüppell (Gyps rueppellii), le vautour à dos blanc (Gyps africanus) et le vautour fauve (Gyps fulvus) (JONCOUR et al., 2010). IV.3.2.2.3. Impact des médicaments vétérinaires sur la flore Les résidus de médicaments vétérinaires agissent directement ou indirectement sur la flore. Une des actions directes sur la microflore est, entre autres, une modification de la flore intestinale humaine (BOISSEAU, 1993). Indirectement, les résidus de médicaments vétérinaires agissent sur la flore par leur action sur la nature du sol (DROGUET et al., 2002).
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IV.4. Effets indésirables Un effet indésirable est une réaction nocive et non voulue, se produisant aux posologies normalement utilisées chez l’animal pour la prophylaxie, le diagnostic, le traitement d’une maladie, la modification d’une fonction physiologique, ou résultant d’un mésusage du médicament ou produit (UEMOA, 2006). IV.4.1. Classification des effets indésirables IV.4.1.1. Effet indésirable grave L’effet indésirable est considéré comme grave lorsqu’il entraîne la mort, lorsqu’il est susceptible de mettre la vie en danger, provoque un handicap important ou une incapacité importante, se traduit par une anomalie/malformation congénitale ou provoque des symptômes permanents ou prolongés chez l’animal traité (FOLIA VETERINARIA, 2003 ; UEMOA, 2006). IV.4.1.2. Effet indésirable inattendu L’effet indésirable est inattendu lorsque sa nature et sa gravité ne sont pas mentionnées dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP), ou si l’effet ne concorde pas avec le RCP (FOLIA VETERINARIA, 2003). C’est un effet indésirable non prévisible et non lié à la dose ou à la concentration de principes actifs. C’est le cas des réactions d’hypersensibilité ou de réactions allergiques, provoquées par un agent immunogène (ENVA, 2011). IV.4.1.3. Effet suite à une utilisation hors recommandation On appelle effet indésirable, suite à l’utilisation hors recommandation, l’effet indésirable survenant lors d’utilisation non conforme aux recommandations du RCP (FOLIA VETERINARIA, 2003). Il fait aussi allusion à une utilisation du produit en dehors des recommandations définies par son AMM (surdosage, utilisation d’une voie non recommandée, utilisation chez des espèces autres que les espèces cibles, etc.) (YASSIN, 2007).
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IV.4.1.4.Effet indésirable chez l’être humain Il s’agit d’une réaction nocive et non voulue, se produisant chez un être humain à la suite d’une exposition à un médicament vétérinaire (FOLIA VETERINARIA, 2003 ; UEMOA, 2006). IV.4.2. Facteurs à l’origine des effets indésirables des médicaments vétérinaires Plusieurs facteurs contribuent à l’apparition des effets indésirables des médicaments vétérinaires. Il y a entre autres les facteurs intrinsèques au médicament, l’association médicamenteuse, les facteurs liés à l’individu et à l’environnement. IV.4.2.1- Facteurs intrinsèques au médicament Bon nombre de médicaments présentent des effets parallèles. Ces effets peuvent être en rapport ou non avec leur activité thérapeutique. C’est le cas du risque d’infection ou d’immunodépression accompagnant le traitement par certains anti-inflammatoires, la détresse respiratoire accompagnant le traitement avec les morphiniques. Ces effets parallèles font partie du risque thérapeutique qui doit être pris en compte face à l’efficacité clinique attendue (RUCKEBUSCH et DANTZER, 1979). IV.4.2.2. Facteurs dus à l’association médicamenteuse L’administration de plusieurs médicaments, simultanément ou de façon différée dans le temps, multiplie le risque d’effets indésirables. Il s’agit le plus souvent de l’exacerbation des effets provoqués par un ou plusieurs médicaments, plutôt que de l’apparition de nouveaux effets. Il peut également s’agir d’une réduction ou d’une inhibition de l’effet thérapeutique par association. Les mécanismes sont divers mais relèvent principalement d’une interférence avec la phase métabolique des médicaments (RUCKEBUCSH et DANTZER, 1979).
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IV.4.2.3. Facteurs liés à l’environnement de l’animal La chronopharmacologie concernant l’effet d’un médicament n’est pas la même suivant le moment auquel il est administré. Ce fait bien connu pour les corticoïdes qui agissent sur un système soumis à une forte rythmicité, semble en cause pour la plupart des enzymes qui interviennent dans le métabolisme des médicaments. L’alimentation des animaux joue également un rôle important, soit par ses conséquences sur les fonctions intervenant dans la phase métabolique des médicaments, soit par interaction de constituants du régime alimentaire avec le médicament. La température ambiante mais aussi la densité des animaux augmentent l’activité des médicaments de type neuro-excitants (RUCKEBUSCH et DANTZER, 1979). IV.4.2.4. Facteurs métaboliques Les accidents médicamenteux proviennent de l’ignorance de différences entre espèces ou entre races dans les mécanismes d’absorption, de transport et de métabolisation des médicaments par l’organisme. Le médicament vétérinaire peut se comporter comme un allergène entraînant la synthèse d’anticorps spécifiques et sensibilisants dans l’organisme. La ré-administration du même médicament, qui se fixera à ces mêmes anticorps,
déclenchera
des
manifestations
allergiques
(RUCKEBUSCH
et
DANTZER, 1979). Les risques médicamenteux ne pouvant être totalement identifiés dans le cadre des essais cliniques au moment de l’AMM, les médicaments doivent donc être surveillés après leur commercialisation (CASTOT et KREFT-JAIS, 2009), impliquant ainsi la notion de pharmacovigilance.
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CHAPITRE V : PHARMACOVIGILANCE VETERINAIRE V.1. Généralités sur la pharmacovigilance vétérinaire V.1.1. Définition La Pharmacovigilance est un outil de surveillance des effets indésirables imputables à un médicament vétérinaire et survenant chez l’animal et/ou chez les personnes qui administrent le médicament ou sont en contact avec l’animal traité (ENRIQUEZ, 2008). V.1.2. Objectifs et missions de la pharmacovigilance vétérinaire V.1.2.1. Objectifs Les objectifs de la pharmacovigilance vétérinaire dépassent actuellement le cadre de la seule surveillance des effets indésirables des médicaments vétérinaires chez l’animal et chez l’homme (ENRIQUEZ, 2008). Elle permet d’assurer : l’innocuité des médicaments vétérinaires chez l’animal ; l’innocuité pour les personnes en contact avec les médicaments vétérinaires ; l’innocuité des denrées alimentaires d’origine animale (issues d’animaux traités) ; la protection de l’environnement. Par ailleurs, selon ENRIQUEZ (2008) la pharmacovigilance s’est dotée d’objectifs complémentaires toujours en liaison avec les spécificités du médicament vétérinaire qui sont: la recherche d’absence d’efficacité (éventuellement corrélée avec l’apparition de phénomène de résistance) ; la surveillance des résistances ; la recherche d’un éventuel impact environnemental d’origine physique ou chimique des médicaments et/ou de leurs métabolites ; le respect des limites maximales de résidus (LMR).
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V.1.2.2. Mission La mission de la pharmacovigilance repose sur un ensemble d’acteurs intervenant de façon coordonnée : depuis le signalement des effets indésirables et le recueil des informations les concernant, en passant par l’enregistrement, l’évaluation et en finissant par l’exploitation de ces informations à l’origine d’un bilan sur le rapport bénéfice/risque du médicament (ENRIQUEZ, 2008). V.1.3. Déclaration des effets indésirables V.1.3.1. Importance de la déclaration Le profil d’innocuité et d’efficacité d’un médicament peut donc changer au fil du temps. Afin de constater ces changements et d’en apprécier la fréquence, il est indispensable que les vétérinaires rapportent toute suspicion d’effet indésirable soit à l’autorité vétérinaire compétente, soit à la firme titulaire de l’AMM. Afin d'augmenter l'efficacité du système de surveillance et la probabilité de détecter les effets les plus rares, toutes les notifications de suspicions d’effets indésirables sont centralisées dans une banque de données : c’est le cas d’Eudravigilance vétérinaire pour l’Europe. L'analyse statistique de ces données permet ensuite de confirmer l'existence des effets indésirables, ce qui demande de la part des acteurs de terrain et des laboratoires pharmaceutiques une notification systématique de toute suspicion d'effet indésirable (FOLIA VETERINARIA, 2012). V.1.3.2. Déclaration à faire Il est important que les professionnels de la santé déclarent tous les effets indésirables, même s’ils ne sont pas sûrs que le médicament vétérinaire soit en cause (AFSSA, 2007), notamment dans les cas suivants : un effet indésirable à l’origine d’une mortalité ; un effet indésirable à l’origine de symptômes marqués, prolongés ou permanents ; un effet indésirable inattendu (non mentionné sur la notice du produit) ; un effet indésirable survenant sur l’être humain ;
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un effet indésirable observé lors de l’utilisation différente de celle indiquée sur la notice ou sur le RCP (hors AMM) ; un manque d’efficacité (par rapport à l’efficacité attendue, qui peut être l’indicateur d’un éventuel développement de résistance) ; un problème lié au temps d’attente, pouvant être à l’origine d’un dépassement des limites maximales de résidus ; une suspicion de problème environnemental (pollution) ; un effet indésirable connu (mentionné sur la notice de médicament), mais sévère ou semblant augmenté de fréquence et/ou de gravité.
V.1.4. Définitions importantes, enregistrement et évaluation des cas d’effets indésirables et/ou de manque d’efficacité des médicaments vétérinaires V.1.4.1. Définitions importantes V.1.4.1.1. Notification La notification ou déclaration est la transmission des informations sur l’effet indésirable présumé d’un médicament à une structure de pharmacovigilance (CSP France, 2007). Elle peut être spontanée ou obligatoire. V.1.4.1.2. Notificateur Un notificateur est tout professionnel de la santé ayant constaté un effet indésirable présumé d’un médicament et qui transmet les informations sur cet effet à une structure de pharmacovigilance (CSP France, 2007). V.1.4.1.3. Fiche de notification La fiche de notification ou fiche de recueil est un document rempli par le notificateur et comportant l’ensemble des données nécessaires à la constitution d’un dossier de notification.
Elle
peut
également
être
pharmacovigilance (CSP France, 2007).
41
remplie
par
un
responsable
de
V.1.4.2. Informations nécessaires pour la notification de cas d’effet indésirable ou d’inefficacité des médicaments vétérinaires La notification des cas d’effets indésirables ou de manque d’efficacité est réglementée par la ligne directrice 42 de la coopération internationale pour l’harmonisation des exigences techniques pour l’enregistrement des produits médicaux vétérinaires (VICH). Ainsi, selon cette ligne directrice, la notification doit comporter les informations suivantes : un notificateur ou déclarant identifiable ; un animal identifiable (espèce, race, âge, nombre, état physiologique, etc.) ; le(s) médicament(s) ou produit(s) suspect(s) ; la mention d’un ou des effets suspects. V.1.4.3. Procédure de recueils de données La procédure commence par le signalement des effets indésirables. Les notifications peuvent être adressées aux autorités du Centre de Pharmacovigilance pour les médicaments à usage vétérinaire (CPV) ou directement à la firme détentrice d’AMM qui informe à leur tour le CPV (FOLIA VETERINARIA, 2012). Ces fiches de notification sont envoyées à la structure de pharmacovigilance soit par courrier, soit par fax ou par courriel. La déclaration est possible en ligne dans certains pays (cas de la France). Mais lors de la déclaration par téléphone, c’est le pharmacovigilant qui remplit la fiche de déclaration (ANSES, 2015). Le recueil des données peut se faire soit selon un dispositif centralisé, soit selon un dispositif décentralisé. Le système européen de pharmacovigilance est basé sur le recueil d’informations décentralisé par les Etats membres (HENNEL, 2005 ; KECK et IBRAHIM, 2001). Dans le dispositif centralisé, les notifications sont collectées par une seule structure de pharmacovigilance à l’échelle d’un pays permettant d’obtenir une vision globale des cas d’effets indésirables. Dans le cas du recueil d’informations centralisé, il est nécessaire d’assurer une bonne collaboration et un échange de données entre le centre national et les centres régionaux (cas de l’Union Européenne).
42
V.1.4.4. Enregistrement des données Une fois les notifications recueillies, les informations sont codées et enregistrées dans une base de données créée et développée à cet effet : le VICH (coopération internationale pour l’harmonisation des exigences techniques pour l’enregistrement des médicaments vétérinaires) a établi des codages pour les espèces et races animales, le statut physiologique de l’animal, la forme pharmaceutique, la voie d’administration et le dosage du médicament vétérinaire (VICH, 2010) ; VeDDRA (Veterinary Dictionnaire for Drug Regulatory Affairs) est un thesaurus répertoriant les signes cliniques observés et des précisions sur le médicament impliqué : classe, espèce de destination et voie d’administration (KECK et IBRAHIM, 2001) ; ATCvet est un système de classification anatomique, thérapeutique et chimique des médicaments vétérinaires qui peut être utilisé en pharmacovigilance vétérinaire pour l’enregistrement des effets indésirables. Il est basé sur les mêmes principes que le système de classification anatomique, thérapeutique et chimique des médicaments humains (ATC) (DAHLIN et al., 2001). V.1.4.5. Evaluation des données Les informations collectées sont évaluées par les instances compétentes. Le lien de causalité est établi par le centre de pharmacovigilance vétérinaire et conduit à un classement de type A (Probable), B (Possible), O1 (Non-concluant), O (Non-classable) et N (improbable). Plus le nombre de cas classés A et B augmente pour un médicament donné, plus le système d’alerte attire l’attention du système de pharmacovigilance (ENRIQUEZ, 2008). Des mesures peuvent être alors prises pour éviter que ces effets indésirables surviennent à nouveau, allant de la mise en garde en adaptant le contenu du RCP jusqu'à l'interdiction de commercialisation du médicament. Des rapports annuels de pharmacovigilance sont publiés à ce sujet par diverses administrations (FOLIA VETERINARIA, 2012). 43
V.2. Imputation en pharmacovigilance vétérinaire V.2.1. Définition L’imputation correspond à une analyse au cas par cas du lien de causalité entre la prise d’un médicament et la survenue d’un effet indésirable. Il s’agit d’une analyse individuelle pour une notification donnée, qui ne peut prétendre estimer le potentiel de dangerosité du médicament dans l’absolu ou l’importance du risque induit par ce médicament dans une population (BEGAUD, 1998). Les méthodes d’imputabilité servent à harmoniser et standardiser la démarche d’imputation, à la rendre reproductible d’un évaluateur à un autre. Elles servent également à améliorer la qualité des données, un cas ne pouvant être imputé que si l’on dispose de suffisamment d’informations (AFSSAPS, 2006). Elles représentent la seule démarche garantissant un minimum de fiabilité et de reproductibilité dans l’estimation d’un cas. V.2.2.Principes de base des méthodes d’imputabilité Une dizaine de méthodes d’imputabilité sont actuellement connues et reposent d’une part sur des approches de type algorithmique (méthodes d’imputabilité classiques) et d’autre part sur la théorie des probabilités conditionnelles (BENYOUSSEF, 2009). La méthode française d’imputabilité se compose en imputabilités intrinsèque et extrinsèque (CMP, 2011). Ces deux types d’imputabilité se font séparément pour chaque médicament qui serait en cause (BEGAUD et al., 1985). V.2.2.1. Imputabilité intrinsèque Elle repose sur sept critères : chronologiques au nombre de trois (tableau IV p 45) et sémiologiques au nombre de quatre (tableau V p 46). Elle prend un score compris entre I0 et I4 (CMP, 2011). Critères chronologiques et évolutifs : l’administration (challenge), consistant à évaluer l’intervalle entre le début du traitement par un médicament et l’apparition des premières manifestations des effets indésirables. Cela revient donc à exclure tous 44
les cas où la manifestation a débuté avant les premières prises de médicament. l’arrêt du médicament (dechallenge) visant à caractériser l’évolution de l’évènement après cet arrêt. En effet, cette évolution peut être suggestive, non suggestive ou non concluante. la réadministration (rechallenge) du médicament. -
réadministration positive (R+) ou rechallenge positif si le traitement entraîne la réapparition de l’effet indésirable ;
-
réadministration négative (R-) ou rechallenge négatif si le traitement n’entraîne pas la réapparition de l’effet indésirable.
Tableau IV: Table de décision combinant les critères chronologiques (C)
Délai d’apparition de l’évènement
Administration du médicament Arrêt du médicament
Très suggestif
Compatible
Incompatible
Réadministration du médicament (R)
R (+)
R (0)
R (-)
R (+)
R (0)
R (-)
Suggestive
C3
C3
C1
C3
C2
C1
C0
Non concluante
C3
C2
C1
C3
C1
C1
C C00
Non suggestive
C1
C1
C1
C1
C1
C1
C0
Evolution
Source : CMP, 2011
Quatre éventualités s’avèrent possibles :
C3 : Chronologie vraisemblable C2 : Chronologie plausible C1 : Chronologie douteuse Co : Chronologie paraissant exclure le rôle du médicament
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Critères sémiologiques : Ils concernent la sémiologie proprement dite, les facteurs favorisants éventuels, une autre explication non médicamenteuse possible et les examens complémentaires spécifiques. Tableau V: Table de décision combinant les critères sémiologiques (S)
Sémiologie Sémiologie clinique ou paraclinique
Autres éventualités sémiologiques
L(+)
L (0)
L (-)
L (+)
L (0)
L (-)
Absente
S3
S2
S1
S2
S2
S1
Possible (ou non recherchée)
S3
S3
S1
S2
S1
S1
Test spécifique
Cause non médicamenteuse
Evocatrice du rôle du médicament ou facteur favorisant
Source : CMP, 2011
Les trois résultats possibles sont :
S3 : Sémiologie vraisemblable S2 : Sémiologie plausible S1 : Sémiologie douteuse
Bilan d’imputabilité intrinsèque : la combinaison des deux tables de décision précédentes servent d’entrée à une troisième table (Tableau VI p 47), qui donne l’imputabilité intrinsèque finale comportant cinq possibilités allant d’I0 à I4. Ainsi, le rôle du médicament apparaît comme exclu, douteux, plausible, vraisemblable ou très vraisemblable (ALLAIN et al., 2012).
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Le tableau VI ci-après présente le bilan d’imputabilité en pharmacovigilance vétérinaire de l’imputabilité intrinsèque. Tableau VI: Table de décision de l’imputabilité intrinsèque
Sémiologie Chronologie
S1
S2
S3
I0
I0
I0
I1
I1
I2
I1
I2
I3
I3
I3
I4
C0 C1: Challenge C2: dechallenge C3: rechallenge Source : CMP, 2011
I4 : Très vraisemblable I3 : Vraisemblable I2 : Plausible I1 : douteuse I0 : Paraissant exclue
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V.2.2.2.Imputabilité extrinsèque L’appréciation de l’imputabilité extrinsèque est orientée sur une cotation systématisée de données bibliographiques sur l’effet inattendu ou toxique soupçonné avec quatre niveaux standards allant de B3 à B0. Cette cotation est utile pour qualifier le degré de nouveauté de cet effet au moment de son constat, puis éventuellement par la suite. B3 : si l’effet indésirable est déjà décrit dans au moins un ouvrage pharmacologique de référence ; B2 : si l’effet indésirable est publié au moins une fois, s’il est décrit avec une sémiologie proche ou rapporté avec un médicament apparenté ; B1 : si l’effet indésirable est décrit dans d’autres éventualités que B3 et B2 ; B0 : si l’effet indésirable est nouveau et n’a jamais été publié. V.2.3. Bilan d’imputabilité L’ensemble des données disponibles confrontées aux données bibliographiques et aux précédents cas enregistrées conduit à une imputation, c’est-à-dire à un classement du cas dans l’une des quatre catégories (A, B, O, N) prévues par les lignes directrices de l’agence européenne du médicament. Elle exprime le lien entre le médicament administré et les signes cliniques observés (ORAND et al., 2013) : « A » (Probable). Pour une inclusion dans cette catégorie, il est recommandé qu’au minimum tous les critères suivants soient remplis : -
il doit avoir une raisonnable correspondance dans le temps entre l’administration du médicament vétérinaire, la survenue et la durée des effets rapportés ;
-
la description des éléments cliniques doit être cohérente ou du moins plausible, compte tenu du profil pharmacologique et toxicologique connu du médicament ;
-
il ne doit y avoir aucune autre cause possible et un tant soit peu pertinente susceptible d’expliquer le cas (si une ou plusieurs sont néanmoins suggérées, sont-elles valides ? Quelle est leur degré de certitude ?). L’évaluation doit
48
notamment prendre en compte toute administration concomitante d’un autre médicament (ou tout possible interaction), ainsi que toute maladie intercurrente. « B » (Possible), il est recommandé d’appliquer cette classification quand l’imputabilité au médicament est l’une de plusieurs causes plausibles pouvant expliquer l’effet décrit, mais que les données disponibles ne remplissent pas l’ensemble des critères justifiant une inclusion dans la catégorie « A ». « O1 » (Non-concluant) : tous les cas où un lien avec le médicament ne peut être écarté mais où d’autres facteurs empêchent de conclure sont inclus dans cette catégorie. « O » (Non-classable) : tous les cas où des données fiables concernant l’effet indésirable sont indisponibles ou insuffisantes pour évaluer l’imputabilité sont inclus dans cette catégorie. « N » (Improbable) : les cas où des données suffisantes existent pour établir avec un degré raisonnable de certitude qu’une cause alternative et indépendante du médicament permet d’expliquer l’effet rapporté sont inclus dans cette catégorie. La Figure 5 montre le bilan des déclarations spontanées d’effets indésirables (2 909 cas) rapportées en France en 2012.
7% 15%
31% A- Probable B- Possible
19%
O- Non classable 28%
O1-Non concluant N- Improbable
Figure 5 : Lien de causalité entre la spécialité et les effets indésirables observés en France en 2012 Source : ORAND et al., 2013
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V.2.4. Mesures correctives après l’imputation Dès que le lien de causalité est établi entre la prise d’un médicament vétérinaire et la survenue d’un effet indésirable, des mesures correctives sont prises telles que des modifications de l’étiquetage, de la posologie, des extensions des précautions d’emploi ou des restrictions d’utilisation. Si le besoin est, des mesures plus sévères, telles que des suspensions voire des retraits d’AMM, peuvent être prises (KECK et VERMOREL, 2003). V.3. Limites de la pharmacovigilance vétérinaire La principale limite de la pharmacovigilance est la sous-notification puisque les notifications reposent sur la motivation de l’observateur. En effet, de nombreux effets indésirables ne sont pas déclarés et cette sous-notification n'a pas une valeur constante. V.3.1. Définition de la sous notification La sous-notification est l’absence de notification à une structure de surveillance d’une partie des cas d’un effet indésirable survenus dans une région donnée (CMP, 2006). Certains éléments peuvent participer à la sous-notification et exigent un minimum d’attention : certains cliniciens privés craignent que la reconnaissance d’un effet indésirable puisse avoir un effet négatif sur leur compétence, voire même avoir des répercussions légales ; d’autres professionnels sont réticents à déclarer un cas d’effet indésirable car ils n’arrivent pas à établir le lien de causalité entre la manifestation de l’effet indésirable et le médicament (sachant qu’il est essentiel de déclarer toute réaction suspecte) ; la sous-notification est sous-tendue par des causes techniques et psychologiques (méconnaissance de l’intérêt, peur du ridicule, manque de temps) (UMC, 2000). V.3.2. Conséquence de la sous notification La sous-notification peut retarder la détection de signal et peut sous-estimer l’ampleur d’un problème. En effet, le signal est un évènement indésirable qui a dépassé le seuil accepté ou fixé. Il est déclenché par le Centre International ou par le Centre National de pharmacovigilance et attirant l’attention sur le médicament concerné, il incite à une surveillance plus étroite, et peut aboutir au déclenchement d’une alerte. L’alerte est un signal plus fort qui aboutit à la mise en place d’enquêtes ou d’études pour valider la responsabilité du médicament (CMP, 2011). En pharmacovigilance, la détection d’un signal dépend du nombre 50
de notifications mais également de la pertinence des rapports et de la qualité des données rapportées. V.4.Importance de la traçabilité en pharmacovigilance vétérinaire V.4.1. Définition de la traçabilité Selon la norme ISO 8402-1994 relative à l’assurance qualité, la traçabilité est : « l’aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation ou la localisation d’une entité aux moyens d’identifications enregistrées ». L’entité que l’on souhaite ici tracer est le médicament vétérinaire. Les identifications sont : le nom du médicament, le numéro d’AMM, le numéro de lot et la date de péremption qui seront enregistrés sur un support informatisé ou papier. La notion de lot est à la base de la traçabilité du médicament (RAJNCHNCHAPEL-MESSAI, 2000). V.4.2. Intérêt de la traçabilité des médicaments vétérinaires V.4.2.1. Principe et éléments de base de la traçabilité du médicament vétérinaire Le médicament vétérinaire est un intrant de la production animale, ce qui signifie qu’il entre dans la chaîne alimentaire en étant administré aux animaux dont les produits sont destinés à la consommation humaine. Par conséquent, la traçabilité du médicament vétérinaire doit être envisagée depuis son élaboration jusqu’à l’assiette du consommateur en passant par l’élevage au sein duquel il est utilisé, ceci dans un objectif de sécurisation de la chaîne alimentaire (VEDEAU, 2003). Les identifications permettant de faire la traçabilité du médicament vétérinaire sont : le nom du médicament, le numéro d’AMM, le numéro de lot et la date de péremption. Le rappel de lot est très capital en matière de traçabilité car il est à la base de la traçabilité du médicament (RAJNCHNCHAPEL-MESSAI, 2000). Ainsi la traçabilité du médicament vétérinaire se distingue d’une part en traçabilités ascendante et descendante pour désigner le sens de la traçabilité sur toute la chaîne et d’autre part en traçabilités amont et aval qui correspondent au point de vue d’un acteur dans la chaîne d’approvisionnement (SOROSTE, 2002).
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la traçabilité ascendante est l’aptitude à retrouver l’historique d’un produit. Elle sert notamment à trouver la cause d’un problème qualité ; la traçabilité descendante est l’aptitude à retrouver la mise en œuvre ou l’emplacement d’un produit. Elle sert notamment en cas de rappel ou de retrait de produits ; la traçabilité amont sert à l’identification des fournisseurs et la traçabilité aval concerne l’identification des clients. Par ailleurs, il existe la traçabilité produit qui désigne le suivi qualitatif des produits et la traçabilité logistique qui désigne le suivi quantitatif des produits (SOROSTE, 2002). La traçabilité peut, en dehors de son utilisation dans les systèmes d’assurance qualité ou de logistique, servir à deux objectifs distincts : l’information et la sécurité sanitaire (LEFEUVRE, 2003). V.4.2.2. Information La traçabilité peut être un outil de communication pour répondre aux attentes du consommateur en matière d’informations afin de le rassurer, et de promouvoir sa confiance dans la sécurité et la qualité des produits alimentaires d’origine animale. Les acteurs de la filière du médicament sont quant à eux, à la base de l’information à travers les enregistrements qu’ils effectuent. V.4.2.3. Sécurité sanitaire La traçabilité contribue à la sécurité sanitaire en permettant un retrait ou un rappel des lots d’un médicament vétérinaire dans le circuit de commercialisation (DICHARD, 1995). Ainsi le rappel de lot d’un médicament vétérinaire peut être envisagé suite à l’identification d’un défaut de qualité et/ou d’un problème de pharmacovigilance et/ou suite à une décision de suspension/suppression d’AMM (AFSSA, 2005). Par conséquent, il y a trois catégories de classes de rappel de lots qui sont (AFSSA, 2005) : le rappel de classe 1 : tout rappel de lot effectué suite à l’identification d’un problème susceptible de mettre la vie en danger ou d’entraîner des risques graves pour la santé humaine et/ou animale ;
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le rappel de classe 2 : tout rappel de lot effectué suite à l’identification d’un problème pouvant être responsable de troubles pour la santé humaine et/ou animale ou d’un traitement inapproprié mais qui n’est pas de classe 1 ; le rappel de classe 3 : tout rappel de lot effectué suite à l’identification d’un problème pouvant ne pas constituer un risque significatif pour la santé humaine et/ou animale mais ayant justifié un rappel pour d’autres raisons, et qui ne sont ni de classe 1 ni de la classe 2. Par ailleurs, en cas de risque sanitaire grave, la traçabilité permet un rappel des denrées provenant d’animaux auxquels ont été administrés ces lots de médicament. V.4.3. Aspect économique de la traçabilité du médicament vétérinaire V.4.3.1. Coût Mettre en place un système de traçabilité, engage à se mettre dans une démarche d’assurance qualité qui entraîne obligatoirement un coût (formation du personnel, logistique, etc.) Il est évident que ces modifications seront plus difficiles à réaliser pour les petits laboratoires et pourraient donc entraîner un retrait de certains médicaments du marché, voire une disparition de certains laboratoires (LEFEUVRE, 2003). V.4.3.2. Bénéfice Selon LEFEUVRE (2003), un système de traçabilité peut permettre : une meilleure gestion des stocks (suivi des dates de péremption) ; un retrait possible de certains lots et non de tous les lots de médicaments ; un abattage sélectif des animaux auxquels un lot de médicament défectueux aurait été administré car aujourd’hui le principe de précaution imposerait un abattage total ; un retrait des denrées provenant uniquement d’animaux auxquels ont été administrés les médicaments provenant des lots incriminés ; de rassurer le consommateur et donc d’éviter une baisse de consommation de denrées qui a toujours des conséquences financières importantes ; l’obtention de certifications, de labels pour l’éleveur.
53
Certes la rentabilité de la traçabilité du médicament vétérinaire en termes de couts/bénéfices n’est pas d’une grande évidence. Néanmoins, sa mise en place est avantageuse pour tous les acteurs de la filière du médicament et pour un système de pharmacovigilance performant. V.4.4. Moyens techniques de la traçabilité du médicament vétérinaire V.4.4.1. Principe du système d’identification des médicaments vétérinaires Afin de pouvoir assurer une traçabilité performante, le Centre Européen d’Etudes pour la Santé Animale (CEESA) a élaboré une proposition pour mettre en place un système d’identification des médicaments vétérinaires en Europe (EAHSC, 2002). Ce système repose sur 2 éléments : un code à barre EAN et une base de données centralisée. le code à barre EAN est un standard mondial permettant une identification claire et unique. Le numéro EAN (EAN-13, EAN-128) peut être lu de manière optique par un scanner par l’intermédiaire de sa forme codifiée et constitue la base pour un contrôle efficient et bon marché des flux de médicaments depuis le fabricant jusqu’à l’utilisateur final et inversement. Le numéro EAN-13 est rattaché à l’AMM et imprimé sur le conditionnement secondaire du médicament. Quant au numéro EAN-128, il intègre au minimum le numéro de lot et est attribué en plus lors de l’expédition de ce lot ; une base de données associée à ce système de code EAN centralise les informations suivantes : fabricant, nom du produit, numéro d’AMM, numéro EAN, pays. L’accès à cette base de données serait réservé au fabricant (qui attribue le numéro EAN-13), aux autorités nationales et européennes ainsi qu’aux autres acteurs de la chaîne du médicament. V.4.4.2. Etiquetage du médicament vétérinaire L’étiquetage est l’opération qui consiste à porter des indications sur les produits. Il doit présenter de manière bien lisible le nom de la spécialité, sa composition qualitative et quantitative, le nom du fabricant, son pays d'origine, le numéro de lot, la date de fabrication, la date d'expiration et les principales indications (TANO, 2005).
54
V.4.4.3. Ordonnance La délivrance des médicaments pour les animaux ne peut se faire que sur prescription vétérinaire. Cette prescription se traduit par l’élaboration d’une ordonnance (PONCELET, 2012). L’ordonnance est le seul support qui peut assurer une traçabilité mais toutefois partielle. En effet, celle-ci ne prend pas en compte les numéros de lots, exclut les médicaments non soumis à une prescription et bien entendu les médicaments délivrés sans ordonnance. Même quand elle existe, elle ne permet pas d’effectuer des retraits de lots de façon satisfaisante (LEFEUVRE, 2003). Selon AIRIEAU (2003), les ordonnances délivrées par les vétérinaires: définissent précisément les modalités d’utilisation des médicaments (doses, voie d’administration, etc.) et les délais d’attente ; permettent de garder une information précise sur les traitements passés pour mieux raisonner les traitements futurs ; permettent d’assurer la traçabilité et la transparence des pratiques ; constituent une garantie de protection en cas de problème. V.4.4.4. Registre d’élevage Le registre d’élevage permet l’enregistrement de tous les événements qui se déroulent dans l’élevage. Selon AIRIEAU (2003), il comprend: une fiche synthétique de l’exploitation, clé d’entrée dans le registre (numéro de l’exploitation, coordonnée du détenteur de l’exploitation, espèces concernées) ; une fiche synthétique concernant l’encadrement zootechnique, sanitaire et médical de l’exploitation, qui permet de savoir de manière simple qui intervient (vétérinaires, techniciens, etc.) auprès de quel animal ; les données relatives à l’entretien des animaux et aux soins qui leur sont apportés. Il s’agit là de protéger l’éleveur en lui proposant de conserver les étiquettes, les factures et les bons de livraisons des aliments qu’il achète ; les données relatives aux mouvements d’animaux ;
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les données relatives aux interventions vétérinaires. Il s’agit de noter les pratiques sanitaires, de conserver une trace des traitements prescrits, ainsi que les ordonnances. En consignant dans son volet sanitaire les traitements appliqués à des animaux identifiés, le registre d’élevage assure le passage de la traçabilité du médicament à celle de l’animal et permet, sous les réserves précédentes, de rendre totale la traçabilité du médicament (DELAGE, 2003).
Ainsi, le registre d’élevage est un document fondamental qui d’une part garantit aux consommateurs les conditions de l’administration des médicaments aux animaux de rente et d’autre part qui consigne pour les éleveurs et son vétérinaire traitant, les informations sur lesquelles se fondent en partie leurs attitudes thérapeutiques et prophylactiques. Par ailleurs, il peut fournir à la santé publique vétérinaire des informations importantes relatives à la pharmacovigilance et à l’épidémiosurveillance.
V.4.5. Limites et obstacles de la traçabilité des médicaments vétérinaires V.4.5.1. Limites de la traçabilité du médicament vétérinaire La traçabilité totale du médicament vétérinaire consisterait à suivre le médicament depuis sa fabrication jusque dans l’assiette du consommateur. Mais cette traçabilité, dans la réalité, ne peut se faire uniquement que pour les filières animales où l’identification des animaux (individuellement ou par lots) est réalisée, comme pour la filière bovine par exemple. Néanmoins, la traçabilité du médicament vétérinaire doit au moins être assurée du fabricant jusqu’à l’éleveur (LEFEUVRE, 2003). V.4.5.2. Obstacles de la traçabilité du médicament vétérinaire La traçabilité des médicaments vétérinaires est confrontée à des obstacles majeurs : le point critique pour un système de traçabilité est une rupture dans l’enregistrement des informations au niveau d’un des maillons de la chaîne (SOROSTE, 2002) ; l’investissement en temps et en moyens pour assurer la traçabilité est perçu comme une contrainte supplémentaire, au lieu d’être considéré comme un engagement vers une démarche qualité au profit du consommateur ; 56
la difficulté d’établir le lien entre le médicament administré et les denrées d’origines animales vis-à-vis du consommateur ;
l’utilisation de la traçabilité comme outils de contrôle et non pas comme outils de gestion des risques sanitaires ;
un système de traçabilité ne peut empêcher l’utilisation de substances illégales, mais il peut permettre d’identifier un usage détourné de médicaments autorisés ; des difficultés techniques, notamment l’absence de mise en place du code barre (LEFEUVRE, 2003). V.4.6. Outils complémentaires de la traçabilité du médicament vétérinaire La traçabilité apparaissant comme un outil indispensable à la maîtrise des risques sanitaires, il est donc indispensable de définir d’autres dispositifs également utiles dans la maîtrise des risques sanitaires. Ainsi, selon LEFEUVRE (2003) ce sont : la valorisation de la prescription Elle consisterait à rénover la classification des médicaments vétérinaires. Plusieurs catégories de médicaments pourraient exister : médicaments prescrits et administrés par le vétérinaire ; médicaments sur prescription d’un vétérinaire ; médicaments vendus librement par les trois ayant-droits (pharmaciens, vétérinaires, groupements d’éleveurs) mais avec des obligations en matière de traçabilité pour ceux destinés aux animaux de rente. La répartition des médicaments dans ces trois catégories doit se faire sur des critères sanitaires (risque pour la personne qui administre le médicament, pour l’animal traité, le consommateur, l’environnement). L’existence d’un système de traçabilité fiable offrant une garantie aux consommateurs et aux autorités, permet d’envisager l’utilisation de certains médicaments sans prescription. l’élaboration des bonnes pratiques Bonnes Pratiques Vétérinaires Elles pourraient rappeler les conditions de prescription des médicaments vétérinaires dans le respect de l’AMM ou hors AMM et les obligations en matière de traçabilité (LEFEUVRE, 57
2003). La prescription d’un médicament vétérinaire ne peut faire suite qu’à un diagnostic vétérinaire qui se pose nécessairement après une consultation comprenant un examen clinique de l’animal. Les règles de la prescription sont fixées par l’article 5143-4 du Code de la Santé Publique (CSP) que le vétérinaire est tenu de suivre. La cascade de la prescription hors AMM, est un dispositif issu du droit communautaire et repris dans le CSP et qui permet au vétérinaire prescripteur pour les espèces et les indications ne disposant pas d’AMM d’utiliser d’autres médicaments et cela dans un cadre défini par la législation (MOURGUES, 2008).
Bonnes Pratiques de Distribution des médicaments vétérinaires Pour les grossistes-répartiteurs, l’élaboration des Bonnes Pratiques de Distribution des médicaments vétérinaires, comparables à celles des médicaments à usage humain, est un préalable à la mise en œuvre de la traçabilité. De plus, ces bonnes pratiques s’intègrent dans un projet de sécurisation de la filière du médicament initié par le Syndicat de l’Industrie du Médicament Vétérinaire (SIMV). En effet, les laboratoires ont la responsabilité de mettre sur le marché des médicaments mais aussi celle d’en garantir le suivi jusqu’à son utilisation ou sa destruction. Bonnes Pratiques d’Elevage La traçabilité fait partie intégrante du dispositif des signes officiels de qualité (AOC, labels, certification de conformité, agriculture biologique) qui permettent d’identifier et de faire reconnaître les produits possédant des caractéristiques particulières ou obtenues selon des méthodes de fabrication particulières. La charte de Bonnes Pratiques d’Elevage engage l’éleveur sur différents points : identification d’animaux, qualification sanitaire, traitements sanitaires, alimentation saine, hygiène, bien-être des animaux, environnement. L’identification correcte des animaux est essentielle si on veut faire le lien entre les traitements administrés à l’animal et les denrées issues de ce même animal. Pour les traitements sanitaires, l’éleveur doit respecter les prescriptions (doses, durée, temps d’attente), enregistrer tous les traitements effectués dans le registre d’élevage, conserver les ordonnances, veiller aux conditions de stockage des médicaments. Promouvoir les Bonnes Pratiques d’Elevage, c’est aussi diminuer la consommation d’antibiotiques et donc lutter contre l’antibiorésistance.
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DEUXIEME PARTIE : PHARMACOVIGILANCE VETERINAIRE AU BENIN
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Chapitre I : Matériels et méthodes I.1. Zone d’étude La présente étude s’est déroulée d’Août à Octobre 2014 dans trois communes : Cotonou (département du Littoral), Porto-Novo (département de l’Ouémé) et Abomey-Calavi (département de l’Atlantique) toutes situées au Sud du Bénin comme le montre la figure 6. Dans ces trois communes se trouvent en effet, la majorité des importateurs de médicaments vétérinaires, des représentants de firmes pharmaceutiques et des cliniciens privés (Tableau III p 22).
Figure 6 : Localisation des lieux d’enquêtes,Bénin,2014. Source : d-maps.com, 2015
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I.2. Matériel Il s’est agi d’un questionnaire destiné à chaque catégorie d’acteurs de la filière du médicament vétérinaire, c’est–à-dire les importateurs-grossistes-distributeurs de médicaments vétérinaires, les représentants de firme pharmaceutique, les responsables de cabinets vétérinaires et les responsables de groupements d’éleveurs. I.3.Méthodes Elle a nécessité deux types d’enquête : une exploratoire et l’autre rétrospective par questionnaire. I.3.1. Enquête exploratoire Elle a consisté d’une part, à des entretiens avec les autorités en charge de l’élevage, notamment les responsables des services vétérinaires et a permis de recueillir des informations concernant : les textes juridiques en vigueur, portant sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin ; les déclarations d’effets indésirables et d’inefficacité présumée de médicaments vétérinaires survenant chez l’animal et/ou chez l’homme, et la provenance de ces déclarations ; l’organisation et le fonctionnement d’une éventuelle structure chargée de la pharmacovigilance au Bénin ; l’adresse des acteurs de la filière médicament vétérinaire à enquêter : -
les importateurs de médicaments vétérinaires ;
-
les représentants de firmes pharmaceutiques ;
-
les cliniciens privés ;
-
les représentants d’association d’éleveurs.
D’autre part, un entretien a été tenu avec le responsable du Laboratoire National des Stupéfiants et de Toxicologie (LNST), situé à la Faculté des Sciences et de la Santé (FSS) (où sont convoyés des échantillons pour analyse en cas d’intoxications humaines.), en vue de 61
recueillir des informations sur l’organisation et le fonctionnement du laboratoire mais surtout d’éventuels cas d’intoxications humaines susceptibles d’être imputés à un médicament vétérinaire. I.3.2. Enquête rétrospective I.3.2.1. Identification du public cible L’enquête rétrospective a concerné 31 acteurs de la filière du médicament vétérinaire à savoir : 03 grossistes-importateurs-distributeurs, 03 représentants de firme pharmaceutique, 21 cliniciens privés (cliniciens privés) et 04 responsables de groupements d’éleveurs. Nous avons choisi d’enquêter tous les cliniciens privés, grossiste-importateurs-distributeurs et représentants de firme pharmaceutique dont la liste nous a été fourni par le Centre National des Produits Biologiques à usage Vétérinaire (CNPBV) vu leur effectif peu considérable (Tableau III p 22). Quant aux responsables de groupements d’éleveurs, nous avons réalisé un échantillonnage aléatoire simple par tirage au sort de quatre (04) responsables sur une liste de huit (08) fournie par l’Union National des Aviculteurs Professionnels (UNAP) du Bénin. I.3.2.2. Collecte de données La collecte de données a été faite grâce à un questionnaire qui comprend 2 ou 3 parties selon les acteurs (Annexes I à IV). La première partie est relative à l’identification des acteurs (grossistes-importateursdistributeurs, représentants de firmes pharmaceutiques, cliniciens privés et responsables des groupements d’éleveurs). La deuxième partie a consisté au recensement des cas présumés d’effets indésirables et d’inefficacité des médicaments vétérinaires survenus chez l’animal et/ou chez l’homme, mais aussi à l’estimation du niveau de connaissance des différents acteurs sur la notion de pharmacovigilance vétérinaire et les textes juridiques portant sur celle-ci. La troisième partie a consisté, quant à elle, à l’évaluation des efforts fournis par les différents acteurs en matière de traçabilité du médicament vétérinaire et à l’estimation de leur niveau de connaissance sur cette notion.
62
Pour estimer le niveau de connaissance des différents acteurs de la filière sur la notion de pharmacovigilance vétérinaire, un certain nombre de critères a été retenu : définition de la notion de pharmacovigilance vétérinaire (pour tous les acteurs) ; importance de la déclaration des présumés cas d’effets indésirables ou de suspicions de manques d’efficacité d’un médicament vétérinaire (pour tous les acteurs) ; existence d’un système de pharmacovigilance dans la firme (pour les représentants de firmes pharmaceutiques) ; niveau de connaissance des textes juridiques portant sur la pharmacovigilance en vigueur au Bénin (pour tous les acteurs) ; et besoin ou non, d’informations ou de formations sur la pharmacovigilance vétérinaire (pour tous les acteurs). L’estimation du niveau de connaissance des différents acteurs de la filière sur la notion de traçabilité du médicament vétérinaire a pris en compte les critères suivants : définition de la notion de traçabilité (pour tous les acteurs) ; avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires (pour tous les acteurs) ; délivrance ou non des médicaments vétérinaires sans ordonnance (pour les cliniciens privés) ; enregistrement ou non de toute entrée et sortie de médicaments vétérinaires dans la structure (pour les cliniciens privés, les éleveurs, les grossistes-importateursdistributeurs) ; et possession ou non d’un registre d’élevage (pour les éleveurs).
63
Dans la présente étude, un cas d’évènement indésirable (effet indésirable ou défaut d’efficacité) est défini comme un animal ou un groupe d’animaux traités au même moment par le même produit. I.3.2.3. Saisie et analyse des données Les données récoltées à partir des questionnaires ont été saisies avec le logiciel SPHINX PLUS2 version 5-0. Les fiches de notifications ont été saisies sur le tableau Excel « Microsoft 2007 » et ensuite, l’analyse a été faite avec le logiciel statistique R commander version 3.1.0. Les résultats de cette enquête sont exprimés sous forme de proportions calculées selon les catégories à partir du nombre d’observations sur le nombre total de cas d’évènements indésirables déclarés.
64
Chapitre II : Résultats II.1. Règlementation relative à la pharmacovigilance vétérinaire II.1.1. Textes Réglementaires instituant la pharmacie vétérinaire au Bénin L’exercice de la profession vétérinaire et la commercialisation des médicaments vétérinaires au Bénin sont régis par une Règlementation. En effet, l’article 11 de la loi N°98-017 du 07 juillet 2000 fixant les conditions et modalités d’exercice de la profession de médecins vétérinaires stipule qu’en cas de détention de stock de produits pharmaceutiques ou de médicaments nécessaires à l’exercice de leur profession, les praticiens sont tenus de se soumettre à la Règlementation en vigueur en matière d’achat, de détention et de délivrance de médicaments, spécialités et produits pharmaceutiques. Le Décret N°2014-352 du 02 juin 2014 portant régime des médicaments vétérinaires en république du Bénin stipule en son article 19 : « les médicaments vétérinaires sont commercialisés par des cliniciens privés habilités » et en son article 25 : « Tout établissement agréé de préparation , de vente en gros ou de distribution en gros de médicaments vétérinaires doit être la propriété d’un docteur vétérinaire, d’un docteur en pharmacie ou d’une société dont la direction technique est confiée à un docteur en pharmacie dans les conditions fixées par voie réglementaire». II.1.2. Textes Réglementaires instituant la pharmacovigilance au Bénin II.1.2.1. Textes communautaires sur la pharmacovigilance vétérinaire Le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA) a adopté en sa session du 23 mars 2006, cinq textes (4 Règlements et 1 Directive) afin de donner une base juridique à la réforme de la pharmacie vétérinaire et d’assurer le fonctionnement du système centralisé d’enregistrement et de contrôle de qualité ainsi que la distribution de médicaments vétérinaires. Les textes relatifs à la pharmacovigilance sont :
65
II.1.2.1.1. Règlements Le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006, établissant des procédures communautaires pour l’AMM et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un Comité Régional du Médicament Vétérinaire (CRMV), fait mention de la pharmacovigilance dans les articles 6, 7, 13, 17, 18, 43, 44,45 et 46. l’article 6 stipule que le CRMV est chargé à la demande de la commission de l’UEMOA, d’évaluer les dossiers d’AMM et de se prononcer sur toutes les mesures relatives à la pharmacovigilance vétérinaire ; dans l’article 7, le Secrétariat du CRMV est chargé de la gestion de la pharmacovigilance ; l’article 13 stipule que l’AMM est délivrée à un titulaire établi dans l’un des Etats membres de l’Union. Si ce dernier n’est pas établi dans un des Etats, il désigne un représentant local en charge du suivi de la procédure d’AMM et après son obtention de la pharmacovigilance, de la gestion des réclamations ; selon l’article 17, l’AMM est suspendue pour une durée ne pouvant excéder un an par le président de la commission de l’UEMOA lorsqu’il apparait que le médicament vétérinaire est nocif dans les conditions d’emploi indiquées dans le dossier de demande d’AMM d’après les données après sa mise sur le marché dans le territoire de l’Union ou en provenance d’un Etat tiers ; selon l’article 18, le Président de la Commission de l’UEMOA peut modifier d’office l’AMM d’un médicament vétérinaire pour en restreindre les indications, en limiter les conditions de délivrance, en modifier la posologie, ajouter une contre-indication ou tout autre mesure préventive lorsqu’il apparait, à la suite de l’évaluation des données de pharmacovigilance, que le médicament vétérinaire ne satisfait plus aux conditions mentionnées à l’article 25 ; l’article 43 stipule que la Commission de l’UEMOA et les Etats membres encouragent les notifications d’effets indésirables par les cliniciens privés. Toutes ces notifications doivent être adressées aux autorités vétérinaires qui les transmettent à la commission de
66
l’UEMOA. Cette Commission prendra, après consultation du Président du CRMV, les mesures adéquates ; selon l’article 44, le titulaire de l’AMM doit avoir de façon permanente et continue un responsable en matière de pharmacovigilance ; l’article 45 exige que le titulaire de l’AMM est tenu de garder des rapports détaillés de tous les effets indésirables présumés survenus à l’intérieur de l’UEMOA. Il est aussi tenu d’enregistrer toute présomption d’effets indésirables graves et d’effets indésirables sur l’être humain ayant accompagné l’utilisation de médicament vétérinaire et de les notifier aux autorités vétérinaires ; selon l’article 46, si à la suite de l’évaluation de données sur la pharmacovigilance vétérinaire, le CRMV considère qu’il faut suspendre, retirer ou modifier l’AMM, il en informe immédiatement la Commission de l’UEMOA. En cas d’urgence, cette Commission peut suspendre l’AMM d’un médicament vétérinaire selon les modalités prévues dans l’article 17. II.1.2.1.2. Directive La Directive N°07/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 relative à la pharmacie vétérinaire fait mention de la pharmacovigilance en ses articles 13, 15,19, 31 et 33. l’article 13 stipule qu’en vue de l’application des règles édictées dans l’intérêt de la santé publique, les Etats membres veillent à ce que le responsable pharmaceutique organise et surveille l’ensemble des opérations pharmaceutiques de l’entreprise ou de l’organisme dans le domaine de la fabrication, la publicité, l’information, la pharmacovigilance ; l’article 15 : les fabricants de médicaments vétérinaires, outre les obligations générales prévues à l’article 14, doivent enregistrer et immédiatement déclarer à l’autorité vétérinaire lorsqu’ils en ont connaissance, après la commercialisation d’un lot de médicaments vétérinaires, tout incident ou accident survenu lors de la fabrication ou de la distribution de ce lot et susceptible d’entrainer un risque pour la santé publique ;
67
l’article 19 : les dirigeants des entreprises fabricants, important ou distribuant des aliments médicamenteux doivent faire appel à un pharmacien ou un docteur vétérinaire qui organise et contrôle les activités de fabrication, d’importation ou de distribution dans le respect des bonnes pratiques applicables à ces activités et assure la liaison avec la personne chargée de pharmacovigilance vétérinaire au sein des entreprises exploitant les pré-mélanges médicamenteux utilisés ; l’article 31 : l’autorité vétérinaire peut interdire l’importation d’un lot de médicament en provenance de pays tiers en cas de suspicion d’un problème de qualité ou en cas de problème de pharmacovigilance. Cette décision doit faire l’objet d’une information préalable de la commission de l’UEMOA. En cas d’urgence, l’interdiction peut être décidée sans information préalable ; l’article 33 : les Etats membres encouragent les docteurs vétérinaires et autres cliniciens privés à déclarer à l’autorité vétérinaire tout effet indésirable grave survenant chez l’homme ou l’animal susceptible d’être imputé à un médicament vétérinaire. Les informations sont transmises sans délai à la commission de l’UEMOA en cas d’effet indésirable sur l’homme ou l’animal. II.1.2.2. Textes nationaux sur la pharmacovigilance vétérinaire Seul le Décret N°2014-352 du 02 juin 2014 portant régime des médicaments vétérinaires en République du Bénin, fait mention de la pharmacovigilance vétérinaire en son article 45 qui stipule : « Les docteurs vétérinaires et autres cliniciens privés doivent déclarer à l’autorité vétérinaire tout effet indésirable survenant sur l’homme ou l’animal susceptible d’être imputé à un médicament vétérinaire. Les informations sont transmises sans délai à la Commission de l’UEMOA en cas d’effet indésirable sur l’homme ou l’animal. ». Ce Décret est en effet une transposition de la Directive N°07/2006/CM/UEMOA relative à la pharmacie vétérinaire.
68
II.1.3. Structures pouvant exercer des activités relatives à la pharmacovigilance vétérinaire II.1.3.1. Direction de l’Elevage La Direction de l’Elevage à travers son Service de Santé Animale (SSA) peut exercer des activités relatives à la pharmacovigilance vétérinaire au Bénin. En effet, l’Arrêté N°1145/MAEP/D-CAB/SGM/DA/DE/CSRH/SA du 02 décembre 2002 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction de l’Elevage stipule en son article 6 : le Service de la Santé Animale veille à la protection des cheptels par une couverture et un suivi sanitaire adéquats. A ce titre, il est chargé entre autres de : organiser, animer et coordonner, en rapport avec les structures déconcentrées et décentralisées du ministère, la surveillance épidémiologique, les campagnes de prophylaxie, de soins vétérinaires et toutes autres interventions dans le domaine de la santé animale ; définir les conditions d’ouverture, d’organisation et de fonctionnement des cliniques et laboratoires vétérinaires appartenant à l’Etat ou aux privés et en assurer le contrôle technique ; étudier les demandes d’ouverture de pharmacies et cabinet vétérinaires privés ; procéder à l’homologation des produits pharmaceutiques à usage vétérinaire et à la mise à jour du catalogue des produits homologués ; préparer en rapport avec la Direction de la Promotion et de la Législation rurales, les textes réglementaires relatifs à la santé animale.
69
II.1.3.2. Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA) L’ABSSA peut également mener des activités relatives à la pharmacovigilance. En effet, selon l’article 4 du Décret N° 2011-113 du 08 mai 2012 portant création, attribution et fonctionnement de l’ABSSA, l’Agence a pour objet d’assurer la sécurité sanitaire des produits au niveau de tous les maillons de la chaîne alimentaire, en conformité avec les exigences internationales en matière d’innocuité des produits alimentaires, de protection de la santé des animaux et de préservation des végétaux. L’ABSSA a pour attribution entre autres de : recueillir, rassembler et analyser les données scientifiques et techniques fournies par le Laboratoire Central de Contrôle de la Sécurité Sanitaire des Aliments (LCSSA) afin de caractériser les risques ; fournir aux décideurs des informations et des données pour asseoir les orientations de politiques en matière de gestion des risques, pour élaborer les textes législatifs et réglementaires sur des bases scientifiques, en proposant aux autorités, en vue de leur permettre de prendre les décisions appropriées, toutes destinées à l’homme et aux animaux et en mettant en place les mécanismes du réseau d’alerte chargé de la veille et de la transmission rapide de l’information ; donner aux autorités compétentes, dans un souci d’harmonisation et d’actualisation, des avis relatifs à la Règlementation existante ou future, y compris la transposition ou l’implémentation des Règlementations régionales ou internationales ; assurer la communication sur les risques ; apporter un soutien scientifique et technique aux associations de consommateurs ; coordonner les activités des institutions de contrôle. II.1.3.3. Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires Depuis 2006, l’UEMOA a opter pour une harmonisation des procédures d’AMM dans l’Union. De ce fait, il a été mis en place entre autres un dispositif unique de contrôle de qualité par la mise en réseau de laboratoires performants des Etats membres de l’Union (DARE, 2007) notamment le Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) de Dakar. 70
La mission principale du LACOMEV est de contrôler la qualité, l’efficacité et l’innocuité des médicaments vétérinaires pour contribuer au développement socio-économique des Etats membres de l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo qui sont également des Etats membres de l’UEMOA. Elle fait du LACOMEV un acteur clé d’appui aux ministères en charge de l’élevage des Etats, dans leur mission de contrôle et de surveillance de l’usage des médicaments vétérinaires et de la sécurité sanitaire des aliments. L’ensemble de ces missions découle de son statut de laboratoire de référence de l’OIE. (EISMV, 2012). II.2. Effets indésirables et suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires Certains acteurs n’ont pas pu être enquêtés en raison de leur non disponibilité pendant la période d’étude. Il s’agit notamment d’un grossiste-importateur-distributeur et de trois (03) docteurs vétérinaires (Tableau VII). Tableau VII: Recouvrement de l’enquête dans notre zone d’étude, Bénin, 2014.
Commune d’étude
Cabinets vétérinaires
Nombre enquêtés
Grossistesrépartiteurs
Nombre enquêtés
AbomeyCalavi
05
04
00
00
Cotonou
15
13
03
02
PortoNovo
04
04
01
01
Total
24
21
04
03
II.2.1. Résultats globaux L’enquête par entretien avec les différents acteurs a permis de recenser au total 165 cas présumés d’effets indésirables et/ou de manque d’efficacité de médicaments vétérinaires. Ces cas survenus de 1970 à 2014 sont répartis comme suit (Figure 7 p 72) :
71
Effets indésirables chez l'homme
15
Effets indésirables chez l'animal
67
Manque d'inefficacité présumée chez l'animal
83
Figure 7 : Répartition des cas d’évènements indésirables recensés chez l’animal et l’homme au Bénin, 2014.
II.2.2. Effets indésirables recensés chez l’animal L’ensemble des 67 cas d’effets indésirables chez l’animal constatés par les acteurs de la filière du médicament vétérinaire seront classés en fonction des espèces animales, des classes thérapeutiques concernées (suivant le système ATCvet utilisé pour classer les médicaments vétérinaires selon l’organe ou le système sur lequel ils agissent et/ou leurs caractéristiques thérapeutiques et chimiques), des modalités d’utilisation des médicaments, des types d’effets indésirables constatés (suivant la nomenclature « System Organ Class (SOC )» du VeDDRA) et de leur évolution. II.2.2.1. Espèces animales concernées La majorité des cas d’effets indésirables enregistrés concernent les chiens (62,7% soit 42/67), suivis des porcs (10,4% soit 07/67) et des bovins (7,5% soit 05/67) (Figure 8 p 73).
72
Nombre de cas d'effets indésirables
45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Chiens
Porcs
Bovins
Ovins
Chats
Volailles
Lapins
Caprins
Espèce animale
Figure 8 : Répartition des cas d’effets indésirables par espèce animale au Bénin, 2014.
II.2.2.2. Classes thérapeutiques incriminées Les produits antiparasitaires (QP : 43% soit 29/67) représentent la classe thérapeutique la plus associée aux effets indésirables survenus chez l’animal, suivi des produits utilisés pour le traitement des maladies du tube digestif et du métabolisme (QA : 31% soit 21/67) (Figure 9).
3% 8%
3%
12%
43%
QP QA QJ QI
31%
QN *Autres
Figure 9 : Répartition des cas d’effets indésirables par classe thérapeutique selon la classification ATCvet au Bénin, 2014.
73
QP : Produits antiparasitaires, insecticides et insectifuges ; QA : Produits pour le traitement des maladies du tube digestif et du métabolisme ; QJ : Anti-infectieux à usage systémique ; QI : Produits immunologiques ; QN : Produits agissant sur le système nerveux ; *Autres : QM : Produits agissant sur le système musculo-squelettique ; QB : Produits du sang et organes hématopoïétiques. II.2.2.3. Modalité d’utilisation des médicaments vétérinaires incriminés Les effets indésirables constatés surviennent dans 82% (soit 55/67) des cas suite à l’utilisation du médicament vétérinaire en conformité avec la notice et dans 16% (soit 11/67) après utilisation sans respect de la notice. Dans 2% (soit 01/67) des cas, les acteurs ne savaient pas si l’utilisation du médicament s’est faite en conformité ou non de la notice (Figure 10).
2% Utilisation en conformité avec la notice
16%
Utilisation sans respact de la notice 82%
Ne sais pas
Figure 10 : Modalité d’utilisation des médicaments vétérinaires incriminés au Bénin, 2014.
II.2.2.4. Effets indésirables constatés II.2.2.4.1. Types d’effets indésirables constatés Les effets indésirables sont principalement des troubles systémiques (25,5% soit 25/98), des troubles du système immunitaire (20,4% soit 20/98), des troubles de l’appareil digestif (15,3% soit 15/98) (Figure 11 p 75).
74
Types d'effets indésirables
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques 0
5
10
15
20
25
30
Effectifs
Figure 11 : Répartition chez l’animal des types d’effets indésirables constatés au Bénin, 2014.
II.2.2.4.2. Répartition des effets indésirables constatés par classe thérapeutique Les produits antiparasitaires, insecticides et insectifuges (QP) constituent la classe thérapeutique qui a provoqué la plus grande variété d’effets indésirables (n=08/10). Les produits du sang et organes hématopoïétiques (QB) provoquent seulement des troubles du
Types d'effets indésirables
système immunitaire. Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques
QP
0
5
10
15
20
25
Effectifs
Figure 12 : Répartition des types d’effets indésirables constatés suite à l’utilisation des antiparasitaires, insecticides et insectifuges au Bénin, 2014.
75
Types d'effets indésirables
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire
QA
Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques 0
2
4
6
8
10
12
Effectifs
Types d'effets indésirables
Figure 13 : Répartition des types d’effets indésirables constatés suite à l’utilisation des produits pour le traitement des maladies du tube digestif et du métabolisme au Bénin, 2014.
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques
QJ
0
2
4
6
8
10
Effectifs
Figure 14 : Répartition des types d’effets indésirables suite à l’utilisation des anti-infectieux au Bénin, 2014.
76
Types d'effets indésirables
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire QI
Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques 0
1
2
3
4
5
Effectifs
Figure 15 : Répartition des types d’effets indésirables suite à l’utilisation des produits immunologiques (Vaccins) au Bénin , 2014.
Types d'effets indésirables
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire QN
Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques 0
0,2 0,4 0,6 0,8
1
1,2
Effectifs
Figure 16 : Répartition des types d’effets indésirables constatés après utilisation des produits agissant sur le système nerveux au Bénin, 2014.
77
Types d'effets indésirables
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire
QM
Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques 0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
Effectifs
Figure 17 : Répartition des types d’effets indésirables constatés après utilisation des produits agissant sur le système musculo-squelettique (anti-inflammatoire) au Bénin, 2014.
Types d'effets indésirables
Troubles de la peau et phanères Troubles cardio-vasculaires Troubles du comportement Troubles au site d'application Troubles nerveux Troubles de l'appareil respiratoire QB
Troubles reproducteurs Troubles de l'appareil digestif Troubles du système immunitaire Troubles systémiques 0
0,2 0,4 0,6 0,8
1
1,2
Effectifs
Figure 18 : Répartition des types d’effets indésirables constatés suite à l’utilisation des produits du sang et organes hématopoïétiques (QB) au Bénin, 2014.
II.2.2.4.3. Répartition des effets indésirables constatés par espèce animale L’espèce canine est celle qui a manifesté une plus grande variabilité d’effets indésirables (10), suivie de l’espèce féline (05) et de l’espèce porcine (04). Les volailles ont manifesté essentiellement des troubles systémiques. (Figure 19 p 79).
78
Lapins Caprins
Troubles systémiques Troubles du système immunitaire
Volailles
Troubles de l'appareil digestif Troubles reproducteurs
Ovins
Troubles de l'appareil respiratoire Porcs
Troubles nerveux Troubles au site d'application
Bovins
Troubles du comportement Troubles cardio-vasculaires
Chats
Troubles de la peau et phanères Chiens 0%
20%
40%
60%
80%
100%
Figure 19 : Répartition des types d’effets indésirables constatés par espèce animale au Bénin, 2014.
II.2.2.4.4. Répartition des cas d’effets indésirables constatés en fonction des années d’apparition Les cas d’effets indésirables les plus anciens datent de 1970 et les cas les plus récents de 2014. Mais il y a une disproportion de nombre de cas en fonction des années. La plupart des cas sont apparues en 2008 (22,4% soit 15/67) et en 2012 (16,4% soit 11/67) (Figure 20).
16 14 12 10 8 6 4 2 0 1960
1970
1980
1990
2000
2010
2020
Figure 20 : Evolution des cas d’effets indésirables chez l’animal au Bénin, de 1970 à 2014.
79
II.2.2.4.5. Evolution des effets indésirables Les effets indésirables ont évolué dans 73% (50/69) des cas vers une guérison sans séquelle et dans 26% (18/69) vers la mort (Figure 21).
1% 26% Guérison sans séquelle 73%
Morts Guérison avec séquelle
Séquelle* : chute de ponte chez des volailles après traitement avec un médicament vétérinaire Figure 21 : Répartition chez l’animal des types d’évolution des effets indésirables constatés au Bénin, 2014.
II.2.3. Suspicions d’inefficacité survenues chez l’animal II.2.3.1. Espèces animales concernées L’inefficacité présumée des médicaments vétérinaires est rencontrée principalement chez les chiens (50,6% soit 42/83), suivis des lapins (14,46% soit 12/83) et des volailles (12,05% soit 10/83) (Figure 22 p 81).
80
Nombre de présumés cas d'nefficacité
45 40 35 30 25 20 15 10 5 0
Espèce animale concernée
Figure 22 : Répartition des cas de suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires par espèce animale au Bénin, 2014.
II.2.3.2. Classes thérapeutiques incriminées Les classes thérapeutiques les plus incriminées sont les antiparasitaires (41% soit 34/83), suivies des anti-infectieux à usage systémique (34% soit 28/83) et des produits agissant sur le système nerveux (20% soit 17/83) comme le montre la figure 23. 1% 4% 20%
41%
QP QJ QN QI
34%
QA
Figure 23 : Répartition des suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires par classe thérapeutique selon la classification ATCvet au Bénin, 2014.
QP : Produits antiparasitaires, insecticides et insectifuges ; QJ : Anti-infectieux à usage à usage systémique ; QN : Produits agissant sur le système nerveux ; QI : Produits
81
immunologiques ; QA : Produits pour le traitement des maladies du tube digestif et du métabolisme. II.2.3.3. Modalités d’utilisation des médicaments vétérinaires incriminés Les défauts d’efficacité présumés ont été suspectés après utilisation des médicaments vétérinaires selon la notice dans 100% des cas. II.2.3.4. Manifestations à l’origine des suspicions d’inefficacité Les suspicions d’inefficacité se traduisent surtout par une absence d’effet thérapeutique (59% soit 49/83) et un effet thérapeutique insuffisant aux doses usuelles (37% soit 31/83) (Figure 24 p 82). 3% 1%
Absence d'effet thérapeutique
37% 59%
Effet thérapeutique insuffisant aux doses usuelles Aggravation des symptômes Protection insuffisante par rapport à la maladie
Figure 24 : Répartition des types d’inefficacité présumée des médicaments vétérinaires au Bénin, 2014.
II.2.3.5. Répartition des cas en fonction des années d’apparition Les cas de suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires les plus anciens datent de 2000, et les plus récents de 2014. Il y a une disproportion de nombre de cas en fonction des années. La plupart des cas de suspicions d’inefficacité sont apparus en 2013 (36,1% soit 30/83), 2010 (24,1% soit 20/83) et 2014 (12% soit 10/83) (Figure 25 p 83).
82
35 30 25 20 15 10 5 0 1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
Figure 25 : Evolution des suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires au Bénin, de 2000 à 2014.
II.2.3.6. Evolution Au total, 77% (74/96) des cas de suspicions d’inefficacité ont évolué vers une guérison sans séquelle. Cependant, l’évolution de ces 74 cas s’est fait après changement de la molécule (44), après augmentation de la dose (29) et après traitement symptomatique (01) (Figure 26).
2% 1% 1% 19%
Guérison sans séquelle Morts Guérison avec séquelle 77%
Absence de guérison Inconnue
Figure 26 : Evolution des cas de suspicions d’inefficacité au Bénin, 2014.
II.2.4. Effets indésirables survenus chez l’homme Notre étude a permis de recenser 15 cas d’effets indésirables survenus chez l’homme. Ces cas ont été manifestés pour la plupart par les acteurs du médicament, soit rapportés à ces derniers. 83
II.2.4.1. Effets indésirables manifestés par les acteurs Les cas manifestés par les acteurs sont au nombre de onze (11). Ils ont été manifestés par 08 Docteurs vétérinaires, 01 Technicien d’élevage, 01 Agent d’élevage et 01 éleveur. Ces cas d’effets indésirables sont dus essentiellement aux antiparasitaires (QP). Les effets indésirables des médicaments vétérinaires survenus chez les acteurs sont d’ordre cutané (04), respiratoire (03), oculaire (04) et cardiaque (02). Les voies d’exposition sont : la voie cutanée (07), la voie respiratoire (04) et la voie musculaire (01). Pour cette dernière voie (musculaire), il s’agit d’un cas d’accident. Ces cas d’effets indésirables ont évolué vers une guérison sans séquelle. II.2.4.2. Effets indésirables rapportés aux acteurs Au total, 04 cas ont été rapportés aux différents acteurs dont 01 cas d’intoxication. Il s’agit d’un cas d’intoxication accidentelle chez un enfant de 02 ans dû à un antiparasitaire. Les signes cliniques rapportés étaient digestifs (vomissement et diarrhée) suite à une exposition par voie orale. Les 03 autres cas ont concerné 02 Agents d’élevage et 01 Docteur vétérinaire. Les effets indésirables survenus sont d’ordre cutanée (n=03) et oculaire (n=01). La voie d’exposition est essentiellement cutanée. Tous les cas d’effets indésirables rapportés aux acteurs ont évolué vers une guérison sans séquelle. II.2.5. Déclaration des cas présumés d’effets indésirables et/ou d’inefficacité de médicaments vétérinaires II.2.5.1. Déclaration de cas survenus chez l’animal Cliniciens privés Au total 95,2% (20/21) des cliniciens privés interrogés ont déclaré avoir constaté des cas d’effets indésirables. La moitié de ceux-ci (10/20) déclare les avoir signalés pour la plupart à des collègues (Figure 27 p 86).
84
Aussi 76,2% (16/21) des cliniciens privés interrogés ont déclaré avoir constaté des cas d’inefficacité d’un médicament vétérinaire suite à son utilisation. Trente-sept virgule cinq pour cent (37,5%) de ces cliniciens (6/16) déclarent les avoir signalés (Tableau VIII p 86). Représentants de firmes pharmaceutiques Tous les représentants de firme pharmaceutique (n=03) déclarent n’avoir reçu aucune plainte concernant des cas présumés d’effets indésirables, et/ou d’inefficacité d’un médicament vétérinaire (Tableau VIII p 86). Seulement un (01) des représentants de firme pharmaceutique enquêtés est responsable du système de pharmacovigilance des médicaments vétérinaires que la firme met sur le marché. Il serait en mesure de fournir à tout moment aux autorités compétentes vétérinaires les informations complémentaires nécessaires à l’évaluation des bénéfices et risques que représente l’utilisation d’un médicament vétérinaire, y compris son volume de vente. Importateurs-Grossistes-Distributeurs Un (01) importateur sur trois (03) enquêtés déclare avoir reçu une plainte relative à des effets indésirables ou des suspicions d’inefficacité de médicaments vétérinaires commercialisés (Tableau VIII p 86). Responsables de groupements d’éleveurs Chez les responsables des groupements d’éleveurs, un (01) sur quatre (04) enquêtés déclare avoir constaté l’apparition d’effets indésirables chez ses animaux suite à un traitement avec un médicament vétérinaire et avoir signalé ce cas. Les 04 groupements d’éleveurs enquêtés déclarent avoir constaté des cas de manques d’inefficacité, et la moitié d’entre eux (02/04) a signalé ces cas (Tableau VIII p 86).
85
Tableau VIII: Déclaration d’effets indésirables ou de suspicions d’inefficacité de médicaments vétérinaires par les différents acteurs, 2014. Effectif Enquêté
Acteurs
Déclarations
Cas d’effets indésirables
Cas de manques d’efficacité
n
n
n
n
Constatées
Signalées
Constatées
Signalées
Cliniciens privés
21
20
10
16
06
Responsables groupements d’éleveurs
04
01
01
04
02
Reçues
Signalées
Reçues
Signalées
de
Plaintes ImportateursGrossistesDistributeurs
03
0
0
01
01
Représentants de firmes pharmaceutiques
03
0
0
0
0
Total
31
21
11
21
09
Au total, un peu plus de la moitié (52,4% soit 11/21) des acteurs ayant constaté des cas d’effets indésirables les ont déclaré. Et 42,9% (soit 09/21) des acteurs ayant constaté des cas d’inefficacités présumées du médicament vétérinaire les ont également déclarés. Les cas présumées d’effets indésirables et d’inefficacité ont surtout été signalés à des cliniciens privés (43% soit 12/28) (Figure 27).
86
Cliniciens privés 7%
4%
14%
43%
Importateurs-GrossistesDistributeurs Représentants de firme
14% *Autres 18% Direction d'Elevage Ordre des docteurs vétérinaires
*Autres : Pharmacien, Dépositaire, Stagiaire, Eleveur. Figure 27 : Répartition des déclarations des cas présumés d’effets indésirables et d’inefficacité chez l’animal au Bénin, 2014.
Par ailleurs, 47,6% (soit 10/21) des effets indésirables et 57,1% (12/21) des inefficacités présumées du médicament vétérinaire constaté par les acteurs n’ont pas été signalés. Les raisons évoqués par les acteurs sont : Pour les effets indésirables la méconnaissance de l’attitude à adopter (60%) ; l’absence de règlementation sur la déclaration des effets indésirables ou des suspicions d’inefficacité (50%). Pour les inefficacités présumées du médicament vétérinaire la méconnaissance de l’attitude à adopter (58,33%) ; l’absence de règlementation sur la déclaration des effets indésirables ou des suspicions d’inefficacité (33,33%) ; l’absence de diagnostic de certitude avant traitement (25%). II.2.5.2. Déclaration de cas d’effets indésirables survenus chez l’homme Sur la totalité des acteurs enquêtés, 11 ont manifesté des effets indésirables. Cependant, seulement 02 acteurs ont signalé ces effets : un à un collègue et l’autre à l’hôpital. Les raisons évoquées par les acteurs (09) qui n’ont pas signalé les effets manifestés sont : l’absence de Règlementation sur la déclaration des effets indésirables (05), la méconnaissance 87
de l’attitude à adopter (01), la connaissance des effets du médicament (02), l’établissement du lien s’est fait par le médecin à l’hôpital (01). Par ailleurs, quatre (04) acteurs ont entendu parler des cas d’effets indésirables ou d’intoxication chez l’homme, causés par des médicaments vétérinaires. II.2.5.3. Devenir des déclarations faites Les plaintes recueillies après constat des effets indésirables chez des bovins liés à un vaccin, ont fait l’objet d’investigations ayant conduit à un changement de l’adjuvant du vaccin par la firme. Toutes les autres déclarations d’effets indésirables ou de suspicions d’inefficacité du médicament vétérinaire chez les animaux sont restées sans suite. II.3. Niveau de connaissance des acteurs sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires II.3.1. Niveau de connaissance des acteurs sur la Règlementation pharmaceutique vétérinaire au Bénin Parmi les acteurs interrogés : 88,9% (soit 24/27) ne savent pas si le Décret N° 2004-292 du 20 mai 2004, fixant les modalités d’exercice de la profession vétérinaire au Bénin fait mention de la déclaration par les cliniciens privés des cas d’effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires aux autorités compétentes ; 81,5% (soit 22/27) ne savent pas si le Décret N° 2004-295 du 20 mai 2004 portant code de déontologie de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des cas d’effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires aux autorités compétentes ; 70,4% (soit 19/27) ne savent pas si le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 établissant les procédures communautaires pour l’autorisation de la mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un Comité Régional du Médicament Vétérinaire, encourage la notification des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires par les cliniciens privés.
88
II.3.2. Niveau de connaissance des acteurs sur la pharmacovigilance vétérinaire II.3.2.1. Niveau de connaissance des acteurs sur la définit ion de la pharmacovigilance vétérinaire Sur la totalité des acteurs interrogés, 55% (soit 17/31) ont trouvé la bonne réponse (réponse 2) relative à la notion de la pharmacovigilance (Figure 28).
3% 10% Réponse 2
10%
Réponse 4 55%
22%
Réponse 2-Réponse 4 Aucune réponse Réponse 1
Figure 28 : Niveau de connaissance des acteurs sur la notion de pharmacovigilance vétérinaire au Bénin, 2014.
Réponse 1 : L’ensemble des effets imputables à un médicament vétérinaire survenant chez l’animal et/ou chez les personnes qui manipulent le médicament ou qui sont en contact avec l’animal traité ; Réponse 2 : La surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables survenant chez l’animal et/ou chez l’être humain ; Réponse 3 : L’ensemble des effets indésirables imputables à un médicament vétérinaire survenant après administration chez l’animal et/ou chez l’homme ; Réponse 4 : La vigilance par rapport à l’ensemble des effets bénéfiques et indésirables des médicaments vétérinaires utilisés chez l’animal.
89
II.3.2.2. Avis des acteurs sur l’importance de déclaration des effets indésirables et/ou d’inefficacité des médicaments vétérinaires L’ensemble des acteurs interrogés (31) pense qu’il est important de déclarer les cas d’effets indésirables et ou de suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires. Les raisons justifiant leur avis sont : la prise de mesures correctives par les autorités compétentes (74,19%) ; le retrait du marché des médicaments défectueux (67,74%) ; la protection de la santé animale (64,52%) ; l’établissement du lien de causalité entre la prise du médicament et la survenue de l’effet indésirable (51,61%) ; la réévaluation du rapport bénéfice/risque des médicaments incriminés (38,71%) ; la protection de l’environnement (25,8%) ; la prise en charge des victimes (22,58%) ; la communication des cas avérés à tous les acteurs (3,22%). II.3.2.3. Besoins d’informations et de formations des acteurs sur la pharmacovigilance vétérinaire Sur la totalité des acteurs interrogés 96,8% (soit 30/31) ont affirmé avoir besoin d’informations sur la pharmacovigilance vétérinaire et 90% (soit 27/31) de formations sur cette notion. Par ailleurs, 16,3% (soit 5/31) ont affirmé n’avoir besoin ni d’informations ni de formations sur la pharmacovigilance vétérinaire. II.3.3. Niveau de connaissance des acteurs sur la traçabilité du médicament vétérinaire II.3.3.1. Niveau de connaissance des acteurs sur la définition de la traçabilité du médicament vétérinaire Parmi les acteurs interrogés 13% (soit 04/31) ont trouvé la bonne réponse (Réponse 2) relative à la définition de la traçabilité du médicament vétérinaire (Figure 29).
90
Réponse 4
3% 3% 3% 7%
Réponse 2
13%
Réponse1 71%
Réponse 3 Réponse2-Réponse 4 Réponse 1-Réponse 4Réponse 5
Figure 29 : Niveau de connaissance des acteurs sur la définition de la traçabilité du médicament vétérinaire au Bénin, 2014.
Réponse 1 : L’historique d’un médicament ; Réponse 2 : L’aptitude à retrouver l’historique d’une entité au moyen d’identification enregistrée ; Réponse 3 : L’identification du numéro du lot, d’AMM, et de date de péremption d’un médicament ; Réponse 4 : Le suivi des médicaments depuis leur fabrication. II.3.3.2. Avis des acteurs sur les avantages de la traçabilité du médicament vétérinaire La totalité des acteurs interrogés (31) trouve des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires. Les raisons évoquées sont : la protection des différents acteurs en cas de problème (83,87%) ; l’amélioration de la sécurité sanitaire (38,71%) ; situer les responsabilités en cas problème avéré avec un médicament (9,6%) ; un meilleur suivi des cas (9,6%) ; une meilleure gestion des stocks de médicaments (3,2%).
91
II.3.3.3. Importance de l’ordonnance Sur l’ensemble des acteurs commercialisant les médicaments vétérinaires, seulement 9,5% (soit 02/21) délivrent toujours les médicaments sur présentation d’une ordonnance. Selon eux l’ordonnance : constitue une garantie de protection en cas de problème (02/02) ; permet de garder une information précise sur les traitements passés pour mieux raisonner les traitements futurs (02/02) ; l’ordonnance assure la traçabilité des pratiques vétérinaires (01/02). Par ailleurs 66,7% (soit 14/21) délivrent des médicaments vétérinaires sans ordonnance et 23,8% (soit 05/21) délivrent les médicaments vétérinaires à la fois sans ordonnance et avec ordonnance. Les acteurs délivrant les médicaments vétérinaires sans ordonnance évoquent les raisons ciaprès : la négligence de la règlementation exigeant la présentation d’une ordonnance (64,28%) ; l’existence de médicaments vétérinaires vendus sans ordonnance (28,57%) ; le risque de réduire la clientèle au profit des autres collègues qui n’exigent pas d’ordonnance (7,14%) ; l’absence d’intérêt à rédiger une ordonnance et ensuite délivrer des médicaments, aux clients venus en consultation dans la même structure (cabinets vétérinaires), vu que la consultation est gratuite (7,14%). Les acteurs délivrant les médicaments vétérinaires à la fois sans ordonnance et avec ordonnance évoquent les raisons suivantes : Pour la vente sans ordonnance l’existence de médicaments vétérinaires vendus sans ordonnance (03/05); la négligence de la règlementation exigeant la présentation d’une ordonnance (01/05); la délivrance des médicaments vétérinaires à un client suite à l’appel d’un confrère (01/05) ;
92
la consultation des animaux est en général non payante, donc pas d’investissement en termes d’ordonnance (01/05). Pour la vente sur présentation d’une ordonnance l’interdiction de vente des vaccins et anesthésiques sans ordonnance ou présentation d’un document attestant être un professionnel de santé animale (05/05); l’ordonnance permet de garder une information précise sur les traitements passés pour mieux raisonner les traitements futurs (01/05). II.3.3.4. Importance du registre II.3.3.4.1. Registre d’élevage L’ensemble des éleveurs enquêtés (n=04) disposent d’un registre d’élevage. Les informations enregistrées sont : les interventions des cliniciens privés dans l’encadrement zootechnique, sanitaire et médical (04/04) ; l’identification de l’exploitation (02/04) ; les ordonnances (01/04) ; les pratiques sanitaires (01/04). II.3.3.4.2. Enregistrement des entrées et sorties des médicaments vétérinaires Parmi les acteurs interrogés, 96,4% (soit 27/28) enregistrent les entrées et sorties des médicaments vétérinaires dans leur structure. Les informations enregistrées sont : Cliniciens privés la quantité (20/20); le nom de la spécialité (20/20) ; la date de péremption (12/20) ; le nom du fabricant (05/20) ; le fournisseur (02/20); le nom et l’adresse du client (02/20) ; le jour de réception du médicament (01/20) ; 93
le numéro du lot (01/20) ; Grossistes-Importateurs-Distributeurs la quantité (03/03); le nom de la spécialité (03/03) la date de péremption (02/03) Nom du fabricant (01/03) Eleveurs la quantité (04/04) le nom de la spécialité (04/04) la date d’utilisation du médicament à l’intérieur de la ferme (01/04).
94
Chapitre III : Discussion et recommandations III.1. Discussion La discussion portera sur la méthodologie utilisée durant notre étude et sur les résultats obtenus. III.1.1. Limites de l’étude Lors de la présente étude, tous les cliniciens privés n’ont pas pu être enquêtés comme prévu car certains n’étaient pas présents. Aussi est-il que, certaines données n’ont pas pu être enregistrées car un certain nombre d’acteurs avaient du mal à se souvenir du nom du produit ou du principe actif à l’origine de l’effet indésirable observé. Par ailleurs, certains acteurs n’ont pas donné le nom du produit responsable de l’effet indésirable observé sous prétexte de protéger leur marché. Ainsi, nous n’avons pas pu classer les types d’effets indésirables (graves, inattendus, ou suite à une utilisation hors recommandation) car ignorant le nom du produit, nous ne pouvons pas avoir accès au RCP. III.1.2. Règlementation sur la pharmacovigilance et la traçabilité médicaments vétérinaires
des
La pharmacovigilance et la traçabilité du médicament vétérinaire au Bénin reposent aussi bien sur des textes nationaux que sur des textes communautaires de l’UEMOA. En effet, au plan national, seul le Décret N° 2014-352 du 02 juin 2014 portant régime des médicaments vétérinaires en république du Bénin fait mention de la pharmacovigilance et de la traçabilité du médicament vétérinaire en son article 45. Cet article stipule que les docteurs et autres cliniciens privés doivent déclarer à l’autorité vétérinaire tout effet indésirable survenant sur l’homme ou l’animal susceptible d’être imputé à un médicament vétérinaire. Cependant, il faut noter que non seulement ce Décret est très récent, mais il est également non explicite, car ne spécifie pas clairement l’autorité vétérinaire compétente ayant les prérogatives d’enregistrement des effets indésirables constatés par les cliniciens privés. Il ne fait également pas cas de la suspicion d’inefficacité des médicaments vétérinaires. Au niveau communautaire, il s’agit du Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 établissant les procédures communautaires pour l’AMM, la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un Comité Régional du Médicament Vétérinaire 95
(CRMV), et de la Directive N°07/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 relative à la pharmacie vétérinaire. Depuis 2006, la règlementation pharmaceutique communautaire est en vigueur mais elle est peu explicite sur le système de pharmacovigilance vétérinaire dans les Etats membres. En effet, concernant la pharmacovigilance vétérinaire, cette règlementation incite les Etats membres à encourager les docteurs vétérinaires et autres professionnels de la santé à déclarer aux autorités vétérinaires tout effet indésirable survenant chez l’homme ou chez l’animal susceptible d’être imputé à un médicament vétérinaire et qui sera ensuite transmise à la commission de l’UEMOA. Mais, elle ne décrit pas clairement comment ces professionnels de santé doivent la faire, et ne spécifient pas les informations nécessaires pour une déclaration. Aussi est-il que, les rôles des différents acteurs concernés ne sont pas clairement définis, de même que l’organisation de la pharmacovigilance vétérinaire. ASSOUMY (2010), COULIBALY (2011), MAMAN (2012), KOMBATE (2014) et SOW (2015) ont fait le même constat respectivement au Sénégal, en Côte d’ivoire, au Burkina-Faso, au Togo et au Mali. Quant à la traçabilité, les Etats membres doivent veiller à ce que le titulaire de l’AMM lors de défaut de qualité de médicaments vétérinaires mis sur le marché, se charge de la gestion des réclamations mais aussi du suivi des lots et de leur retrait ou rappel. Cependant, cette règlementation pharmaceutique communautaire ne décrit pas comment les détenteurs de stocks doivent s’y prendre pour faire cesser la distribution de stocks dans les délais compatibles avec la santé animale et par ricochet avec la santé publique. III.1.3. Structures pouvant exercer des activités relatives à la pharmacovigilance vétérinaire Le Service de Santé Animale (SSA) de la Direction de l’Elevage, structure susceptible de mener des activités relatives à la pharmacovigilance au Bénin reçoit rarement des déclarations de cas présumés d’effets indésirables et/ou d’inefficacité des médicaments vétérinaires. Même après réception d’éventuels cas, aucune action n’est entreprise. Ce fait pourrait s’expliquer par l’absence d’un système de pharmacovigilance, une négligence des informations reçues, une absence de règlementation et quand bien même elle existe, on note une absence de vulgarisation et de sensibilisation nationale en matière de pharmacovigilance. En effet, concernant la règlementation, la passivité du SSA pourrait se justifier vu que le Décret national faisant mention de la pharmacovigilance vétérinaire n’est que très récent. Néanmoins, 96
les autorités compétentes béninoises auraient pu s’appuyer sur les dispositions du Règlement communautaire N°02/2006/CM/UEMOA relatif à la pharmacovigilance vétérinaire même si elle n’est pas très explicite. Par ailleurs, le Laboratoire Central de Contrôle de la Sécurité Sanitaire des Aliments (LCSSA) pourrait jouer un rôle important en matière de pharmacovigilance à travers son département de microbiologie et surtout de physico-chimie. En effet, le LCSSA est capable d’analyser les résidus de médicaments vétérinaires et de ce fait pourrait jouer un rôle dans la prise des mesures adéquates visant le respect du délai d’attente. Le Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) pourrait jouer un rôle déterminant en matière de traçabilité des médicaments vétérinaires. Sur la base des analyses du LACOMEV, les médicaments de mauvaise qualité pourraient être interdits de commercialisation sur le marché national. III.1.4. Effets indésirables et suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires III.1.4.1. Résultats globaux L’enquête rétrospective par questionnaire a permis de recenser 165 cas d’effets indésirables et/ou d’inefficacité présumée des médicaments vétérinaires survenant chez l’animal (90,91%) et chez l’homme (9,1%). Ces effets ont été observés de 1970 à 2014. Ce nombre de cas ne semble pas refléter la réalité et pourrait être plus élevé pour diverses raisons : certains acteurs ne se souvenant plus exactement des cas d’effets indésirables ou d’inefficacité, et de peur de donner des informations erronées ou incomplètes se sont abstenus de répondre au questionnaire ; d’autres cliniciens privés malgré la note de la Direction de l’Elevage, ne nous ont pas accordé assez de temps au cours de l’entretien, nécessaire pour recueillir le maximum d’informations ; quelques professionnels n’étant pas sûrs du lien de causalité entre l’utilisation du médicament et l’apparition des effets indésirables ont préféré ne rien mentionner ; des enquêtés ont même refusé de répondre malgré le caractère anonyme du questionnaire sans avancer de raisons valables.
97
Pourtant en pharmacovigilance vétérinaire, il est important que les cliniciens privés déclarent tous les effets indésirables même s’ils ne sont pas sûrs que le médicament vétérinaire soit réellement en cause (AFSSA, 2007). La déclaration peut être obligatoire ou spontanée selon les pays (UMC, 2000). Toutefois, ce nombre de cas (165) est non négligeable et prouve l’existence réelle des effets indésirables et/ou de manques d’efficacité des médicaments vétérinaires nécessitant la mise en place d’un système national de pharmacovigilance vétérinaire. En effet, ce système permettrait de surveiller les médicaments vétérinaires après l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) à travers le recensement des cas d’effets indésirables et la conduite d’enquêtes d’imputabilité. Mais, le récent Décret ne prévoit pas la mise en place d’un système de pharmacovigilance vétérinaire au Bénin. Sur les 150 cas d’évènements indésirables des médicaments vétérinaires survenus chez l’animal, 44,67% sont des cas d’effets indésirables tandis que 55,33% relèvent d’une suspicion d’inefficacité des médicaments vétérinaires. Ces résultats sont similaires à ceux observés lors d’une étude réalisée dans les provinces de Kadiogo, Bougouriba et Houet au Burkina-Faso où 43,3% étaient des cas d’effets indésirables et 56,7% des manques d’efficacité (MAMAN, 2012). Ces résultats diffèrent de ceux obtenus en France en 2012 où les cas d’effets indésirables chez l’animal sont toujours nettement prépondérants puisqu’ils représentent 94% des déclarations (ANSES, 2013). Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que la France dispose d’un système de pharmacovigilance bien structuré qui facilite le recueil des cas d’effets indésirables constatés par les acteurs. De plus les médicaments vétérinaires circulants seraient de meilleure qualité dans ce pays et le diagnostic complémentaire largement pratiqué ce qui réduirait ainsi les cas d’inefficacité du médicament vétérinaire. Nos résultats ne corroborent pas également ceux observés lors d’études similaires, dans le district de Bamako au Mali (SOW, 2015), dans les communes de Lomé et Dapaong au Togo (KOMBATE, 2014),dans la région de Dakar au Sénégal (ASSOUMY, 2010) où il a été recensé respectivement 49,6%, 73,33%, 31% de cas d’effets indésirables et 50,4%, 26,67%, 69% de manques d’efficacité. Les manques d’efficacité présumée des médicaments vétérinaires observés dans notre étude seraient la conséquence de l’envahissement des pays 98
africains dont le Bénin, par d’énormes quantités de médicaments contrefaits (AKODA, 2002) ou par des génériques de qualité médiocre (VAN GOOL, 2008). En effet, selon une étude réalisée conjointement par l’OIE et la GALVmed en Afrique de l’Ouest en 2010, 67% des médicaments vétérinaires sont faux ou contrefaits (HAMEED NURU, 2014). III.1.4.2. Cas présumés d’effets indésirables et de suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires Les résultats de la présente étude montrent que les effets indésirables apparaissent le plus souvent chez les chiens (62,7%). Ils sont suivis des porcs (10,4%), des bovins (7,5%), des ovins (6%), des chats (6%), des volailles (3%), des lapins (3%) et dans un moindre degré des caprins (1,5%). En effet, dans notre zone d’étude les cabinets vétérinaires en zone urbaine pour la plupart sont à propension canine. Cette répartition des effets indésirables par espèce animale est différente de celle obtenue par SOW (2015) dans une étude similaire conduite dans le district de Bamako. En effet, cet auteur a montré que 34% des effets indésirables surviennent chez les chiens, 29% chez les bovins, 29% chez les ovins et 3% chez les volailles. La différence de répartition des cas d’effets indésirables par espèce animale pourrait se justifier par le fait que, ce sont d’une part les chiens et les ruminants qui sont le plus souvent reçus en clinique, d’autre part le Mali qui est une population essentiellement musulmane (92,4%) (WIKIPEDIA, 2009) ne s’intéresserait pratiquement pas à l’élevage de porcs. Et pour preuve, en 2013, le cheptel national porcin était évalué à 77 365 têtes, loin derrière le cheptel bovin qui s’élevait à 10 012 968 de têtes (DNPIA, 2013). Les cas de suspicions d’inefficacité observés lors de notre étude ont concerné essentiellement les chiens (50,6%) suivis des lapins (14,46%), des volailles (12,05%), des ovins (7,22%), des porcs (6,02%) et dans une moindre mesure les bovins (2,41%). Cette observation est différente de celle de SOW (2015) d’une part qui a montré que les manques d’efficacité présumée des médicaments vétérinaires ont concerné dans 45% les ovins, 30% les bovins, 14% les bovins et 5% les chiens. D’autre part elle est différente de celle de COULIBALY (2011) qui a observé 45,9% des cas chez les volailles, 21,31% chez les bovins, 13,11% chez les chiens, 11,48% chez les ovins, 4,92% chez les chats, 1,64% chez les porcs et 1,64% chez les lapins. La différence de nos résultats par rapport à ceux de ces deux auteurs, pourrait s’expliquer par l’orientation plus importante des activités cliniques urbaines vers les chiens majoritairement.
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Les classes thérapeutiques qui sont soupçonnées être à l’origine de l’apparition d’effets indésirables sont surtout les antiparasitaires (43%) et les produits pour le traitement des maladies du tube digestif et du métabolisme (31%). Nos résultats diffèrent de ceux obtenus par COULIBALY (2011) en Côte d’ivoire qui a trouvé que les antibiotiques constituaient la première classe thérapeutique (86%) à l’origine des effets indésirables suivis des antiparasitaires (10%). La prédominance des antiparasitaires comme cause d’apparition des effets indésirables pourrait se justifier d’une part par le fait que les antiparasitaires représenteraient la classe thérapeutique la plus vendue au Bénin et d’autre part par la mauvaise qualité de ceux-ci. En effet, une étude pilote réalisée en 2007 au Burkina-Faso a montré qu’un antiparasitaire sur deux (52,67%) est de mauvaise qualité (NIANG, 2007). Aussi, d’après une étude réalisée par AKODA(2002) sur la qualité des médicaments vétérinaires notamment des trypanocides et des anthelminthiques (antiparasitaires) au Bénin et au Togo, il a été recensé 48% de non-conformité. Cela justifierait pourquoi les défauts d’efficacité sont plus rencontrés avec les antiparasitaires (41%) qui représentent la première classe de médicaments vétérinaires à l’origine des inefficacités présumées chez l’animal dans notre étude. Les antibiotiques (34%) représentent la seconde classe à l’origine d’inefficacité présumée. En effet, la libéralisation de la filière du médicament vétérinaire en Afrique sub-saharienne pourrait expliquer la baisse de la qualité des médicaments vétérinaires notamment des antibiotiques en circulation au Bénin. Par ailleurs, l’incrimination des antibiotiques dans les suspicions de manque d’efficacité des médicaments vétérinaires pourrait se justifier par le fait que les antibiotiques, très utilisés en clinique seraient à l’origine de la sélection de souches résistantes chez les animaux avec pour conséquences des échecs de traitements (FOLIA VETERINARIA, 2002). Or, l’inefficacité des traitements administrés aux animaux favoriserait l’apparition de souches microbiennes résistantes qui peuvent être transmises de l’animal à l’homme par contact direct ou par l’alimentation et elles peuvent à leur tour limiter l’efficacité des traitements chez l’homme (AFSSA, 2006). Les défauts d’efficacité présumée des médicaments vétérinaires sont apparus après leur utilisation selon la notice dans 100% des cas. Cela suscite cependant des doutes car il est possible que les acteurs pour se défaire de toute responsabilité dans l’apparition de ces échecs thérapeutiques ont tous préféré affirmé avoir utilisé le médicament vétérinaire selon la notice. 100
Il est important de ne pas perdre de vue que le diagnostic, étant essentiellement clinique et rarement de laboratoire, pourrait être faux conduisant ainsi à des échecs thérapeutiques. Aussi n’est-il pas rare de voir les éleveurs eux-mêmes pratiquer de l’automédication sans aucun encadrement. Les suspicions d’inefficacité se sont traduites par une absence d’effet thérapeutique dans 59% des cas et un effet thérapeutique insuffisant aux doses usuelles dans 37% des cas. Ces résultats sont différents de ceux obtenus par SOW (2015) au Mali qui a observé des suspicions d’inefficacité se traduisant par une absence d’effet thérapeutique dans 65% des cas et un effet thérapeutique insuffisant aux doses usuelles dans 18% des cas. Ces résultats pourraient s’expliquer par un degré de non-conformité relativement élevé des médicaments vétérinaires en circulation en Afrique, comme a pu d’ailleurs le constater TEKO-AGBO (2008) lors d’une étude sur la qualité des médicaments vétérinaires en circulation au Cameroun et au Sénégal. Aussi, le marché africain est envahi par des génériques de qualité médiocre (VAN GOOL, 2008). Par ailleurs, un doute subsisterait quant à la réalité de ces défauts d’efficacité. En effet, pour 30% des déclarations relatives à une suspicion de manque d’efficacité enregistrée de 2001 à 2006 en France, il n’a pas été possible de conclure si l’effet observé était dû au médicament. Pour 17% d’entre elles, les informations fournies ont permis d’exclure le rôle du médicament, ce qui signifie que l’efficacité du médicament n’est pas toujours remise en cause (AFSSA et ANMV, 2007). Les effets indésirables des médicaments vétérinaires apparaissant dans 82% des cas suite à l’utilisation du médicament selon la notice, n’ont pas pu être qualifiés de graves ou d’inattendus par comparaison avec ceux décrits par le résumé des caractéristiques du produit. En effet, certains cliniciens privés enquêtés ont préféré donner les principes actifs ou les classes thérapeutiques des médicaments incriminés sans donner leur dénomination commerciale afin, de protéger selon eux, leurs fournisseurs. Les manifestations de ces effets indésirables étaient d’ordre systémique (25,5%), immunitaire (20,4%), digestif (15,3%). Ces résultats diffèrent de ceux de SOW (2015) qui a observé des réactions d’ordre comportemental (25%) et systémique (24%).
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Les effets indésirables et manques d’efficacité sont apparus de 1970 à 2014 avec un pic de 22,4% en 2008 et 36,1% en 2013 respectivement. Des résultats similaires ont été obtenus par SOW (2015), HAROUNA YACOUBA et KOMBATE (2014). Ces résultats pourraient s’expliquer par le fait que les cliniciens privés se souviennent beaucoup plus des cas récents. Les effets indésirables ont évolué dans 73% des cas vers une guérison sans séquelle et dans 26% des cas vers une mort de l’animal. Ces résultats sont semblables à ceux de SOW (2015) qui a observé une évolution des effets indésirables vers une guérison sans séquelle dans 63% des cas et vers une mort de l’animal dans 22% des cas. Cependant, il est important de signaler que la guérison sans séquelle a été obtenue dans 28% des cas après un traitement symptomatique des effets indésirables observés par les cliniciens. III.1.4.3. Cas d’effets indésirables survenus chez l’homme Les effets indésirables (15) dont un cas d’intoxication survenus chez l’homme sont dus aux antiparasitaires dans 100% des cas. La dominance de cette classe thérapeutique dans l’apparition des effets indésirables se justifierait par le fait que d’une part, ce serait la classe la plus vendue et donc la plus utilisée et d’autre part, parce qu’elle serait la plus affectée par la contrefaçon en Afrique. Les antiparasitaires seraient donc la classe thérapeutique la plus manipulée et de ce fait entrainerait une exposition plus élevée de l’homme. Ces cas d’effets indésirables sont essentiellement de nature cutanée (irritation). La majorité des acteurs ayant manifesté ces effets affirment avoir connaissance de ces effets. Par ailleurs, le cas d’intoxication est survenu accidentellement après exposition d’un enfant (02 ans) à un antiparasitaire (voie orale). La totalité des cas a évolué vers une guérison sans séquelle, cela pourrait s’expliquer par une prise en charge rapide des cas les plus graves. La répartition de ces évolutions est différente de celle observée par SOW (2015) dans une étude similaire conduite dans le district de Bamako. En effet, cet auteur a observé une évolution des effets indésirables chez l’homme vers la guérison avec séquelle dans 7% des cas. Notre étude a permis de recenser 01 cas d’intoxication et 14 d’effets indésirables chez l’homme. Par ailleurs, certains acteurs ont préféré ne pas évoquer certains effets indésirables qu’ils ont manifestés, ou dont ils ont entendu parler sous prétexte qu’ils étaient mentionnés sur
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le RCP ou qu’ils n’étaient pas graves. Ce qui impliquerait donc, un nombre de cas d’effets indésirables beaucoup plus élevé chez l’homme. Dans un souci de préservation de la santé animale et surtout de la santé publique, il est impérieux de mettre en place un système de pharmacovigilance suivi de sensibilisation sur les effets indésirables des médicaments vétérinaires afin de réduire au minimum les cas d’intoxications humaines parfois mortels. III.1.4.4.Déclaration de cas d’effets indésirables et d’inefficacité et leur devenir De 1970 à 2014, 52% de cas d’effets indésirables survenant chez l’animal et près de 43% de cas d’inefficacité constatés suite à l’utilisation des médicaments vétérinaires ont été signalés. Ces cas ont surtout été signalés aux cliniciens privés (42,9%), aux importateurs-grossistesdistributeurs (17,8%), aux représentants de firme (14,3%), à la Direction d’élevage (7,1%). Cette répartition ainsi présentée des déclarations relèverait d’une insuffisance de contact des autorités vétérinaires avec les acteurs de la filière du médicament vétérinaire. Quant aux manifestations d’effets indésirables survenus chez l’homme, seulement deux (02) cas d’effets indésirables constatés ont été signalés. Ceux-ci ont été signalés à un (01) collègue et une fois à l’hôpital (01). On note une absence de déclaration aux autorités vétérinaires qui pourrait se justifier d’une part par l’absence de fiche de notification et d’autre part par une méconnaissance de la règlementation et de l’attitude à adopter face aux cas d’effets indésirables constatés. Cette même observation a été faite lors d’une étude similaire réalisée dans le district de Bamako où aucune déclaration n’a été faite aux autorités compétentes (SOW, 2015). Par ailleurs, des cas d’effets indésirables survenus chez des bovins de 2006 à 2009 après un programme de vaccination national qui se tient annuellement ont été signalés à l’autorité compétente chargée de la commande du vaccin. Au terme d’investigations menées par la firme après avoir été saisi sur le sujet, il s’est avéré que les animaux réagissaient mal à l’adjuvant. La firme a donc décidé de changer l’adjuvant par un, beaucoup plus stable. Cette action entreprise par la firme, montre tout l’avantage de la déclaration des présumés cas d’effets indésirables et/ou d’inefficacité du médicament vétérinaire.
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III.1.4.5. Niveau de connaissance des acteurs de la filière du médicament vétérinaire sur la pharmacovigilance vétérinaire Sur l’ensemble des acteurs de la filière du médicament vétérinaire interrogé, 45% ne connaissent pas la définition de la pharmacovigilance vétérinaire. Ce taux non négligeable justifierait le fait que près de 97% de ces acteurs affirment avoir besoin d’informations sur la pharmacovigilance vétérinaire et 90% d’entre eux, de formations sur cette notion. Néanmoins, la totalité des acteurs interrogés trouve qu’il est important de déclarer les cas d’effets indésirables et/ou de suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires. Les raisons évoquées sont entre autres : la prise de mesures correctives par les autorités compétentes, le retrait du marché des médicaments défectueux, la protection de la santé animale, l’établissement du lien de causalité entre la prise du médicament et la survenue de l’effet indésirable, la réévaluation du rapport bénéfice/risque des médicaments incriminés. Ces raisons sont en conformité avec les objectifs de la pharmacovigilance vétérinaire. De ce fait, il en ressort que la notion de « pharmacovigilance » est méconnue par les acteurs. Par ailleurs, la plupart (81,5%) des acteurs interrogés ne savent pas si les textes nationaux tels que le Décret N° 2004-295 du 20 mai 2004 portant code de déontologie de la profession vétérinaire au Bénin, font mention de la notion de pharmacovigilance vétérinaire. Aussi est-il que, 70,4% des acteurs interrogés, ignorent les textes communautaires notamment le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 qui encourage la notification des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires par les cliniciens privés. La méconnaissance des textes réglementaires aussi bien nationaux que communautaires relatifs à la pharmacie vétérinaire par les acteurs, relèverait surtout d’un manque de sensibilisation quant à l’importance de ces textes, et d’une insuffisance cruciale de vulgarisation par l’Etat. Cela justifie d’ailleurs la non disponibilité du seul Décret national faisant mention de la pharmacovigilance vétérinaire auprès des acteurs, même s’il est récent. A cela s’ajoute un désintéressement des acteurs qui s’expliquerait par le fait que, l’Etat n’encourage pas la mise en place de mesures concrètes (fiche de notification) par les institutions compétentes, visant au respect des textes aussi bien nationaux que communautaires.
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III.1.4.6. Niveau de connaissance des acteurs sur la traçabilité des médicaments vétérinaires Parmi les enquêtés de la filière du médicament vétérinaire, seulement 13% ont trouvé la définition de la traçabilité vétérinaire, ce qui témoignerait de la méconnaissance de la notion de traçabilité par la majorité des acteurs. Néanmoins, la totalité des acteurs trouve des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires, car elle permettra selon eux : une protection des différents acteurs en cas de problème, une amélioration de la sécurité sanitaire, une responsabilisation en cas de problème avéré avec un médicament vétérinaire, un meilleur suivi des cas et une meilleure gestion des stocks de médicaments. Ces justifications vont dans le même sens que les objectifs de la traçabilité qui sont entre autres la contribution à la sécurité sanitaire. Par ailleurs, 66,7% des acteurs commercialisant les médicaments vétérinaires interrogés délivrent toujours des médicaments vétérinaires sans ordonnance et 23,8% des acteurs délivrent parfois les médicaments vétérinaires sans ordonnance selon le type souhaité. Selon eux, d’une part il y a une négligence de la règlementation exigeant la présentation d’une ordonnance, d’autre part il existe un risque éminent de réduire la clientèle au profit des autres qui n’en exigent pas. Néanmoins, les acteurs délivrant les médicaments vétérinaires sur ordonnance évoquent l’interdiction de la vente de vaccins et anesthésiques sans présentation d’une ordonnance ou d’un document attestant être un professionnel de santé animale. Ils affirment que l’ordonnance permet de garder une information précise sur les traitements passés pour mieux raisonner les traitements futurs. Nos résultats diffèrent de ceux de SOW (2015) et MAMAN (2012). Ces auteurs ont constaté respectivement que 87 et 71% des acteurs délivrent parfois les médicaments vétérinaires sans ordonnance. La différence entre nos résultats et ceux des deux auteurs pourrait se justifier par le fait qu’il existe une part importante d’acteurs (66,7%) délivrant toujours les médicaments vétérinaires sans ordonnance. Ces acteurs ont sans doute omis de nous dire qu’il était interdit de délivrer les vaccins et anesthésiques sans présentation d’une ordonnance, ce qui augmente en effet la proportion d’acteurs délivrant toujours les médicaments vétérinaires sans ordonnance. 105
Toutefois, 9,5% des acteurs interrogés affirment délivrer les médicaments vétérinaires uniquement sur présentation d’une ordonnance. Cela suscite beaucoup de doutes, il est possible que ces acteurs nous aient répondu ainsi afin de ne pas se sentir coupable de mauvaises conduites. En outre, 96,4% des acteurs interrogés enregistrent les entrées et sorties des médicaments vétérinaires dans leur structure. Ce résultat est similaire à celui de SOW (2015) qui a observé que 89% des acteurs enregistrait les entrées et sorties des médicaments vétérinaires. Les informations très souvent enregistrées par les acteurs sont la quantité de médicament vétérinaire à l’entrée (100%), le nom de la spécialité (100%), la date de péremption (51,85%). Cependant, ils enregistrent très rarement le nom du fabricant (22,22%), le fournisseur (7,4%), le nom et l’adresse du client (7,4%), le jour de réception du médicament (3,7%), le numéro du lot (3,7%), la date d’utilisation du médicament à l’intérieur de la ferme (1,2%). Cette répartition des informations enregistrées en matière de traçabilité est différente de celle obtenue par SOW (2015) dans une étude similaire conduite au Mali. En effet, dans ladite étude, 89% des acteurs répertoriant les entrées et sorties de médicaments vétérinaires relèvent entre autres la quantité (24%), le nom de la spécialité (23%), la date de péremption (12%), le nom du fabricant (11%), mais très rarement le numéro du lot (8%), le numéro d’AMM (5%). Aussi est-il que, nos résultats paraissent assez élevés en regard de ceux de YASSIN (2007) obtenus dans une étude similaire conduite au CMP disposant d’un système de pharmacovigilance. Selon cet auteur, tous les acteurs répertoriant les entrées et sorties de médicaments vétérinaires relèvent entre autres le nom de la spécialité, 60,78% enregistrent la quantité, 33,33% la date de péremption et 17,64% le numéro de lot. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les acteurs de la filière du médicament dans un souci de bonne gestion du stock enregistreraient les informations le leur facilitant (quantité, nom de la spécialité, date de péremption). Bien que 100% des acteurs reconnaissent les avantages de la traçabilité, peu sont ceux qui s’impliquent suffisamment dans la réalisation de cette traçabilité puisque seulement 1,2% des acteurs enregistrent le numéro du lot des médicaments, élément essentiel dans ce concept. III.2. Recommandations Eu égard à nos résultats d’une part, l’importance de la pharmacovigilance dans l’évaluation des risques pour le renforcement de la sécurité sanitaire mais aussi dans l’optimisation de la sécurité d’emploi des médicaments vétérinaires et l’importance de la traçabilité pour une 106
pharmacovigilance performante d’autre part, nous adressons des recommandations à l’endroit de l’UEMOA, de l’Etat béninois, de la Direction de l’Elevage (DE), de l’Ordre National des Docteurs Vétérinaires du Bénin, le Ministère de la santé mais aussi des cliniciens privés, des représentants de firme pharmaceutique, des grossistes-importateurs-distributeurs et des éleveurs. III.2.1. UEMOA L’UEMOA, dans un souci de mise en commun des ressources et de l’expertise en gestion et en évaluation des médicaments vétérinaires, , a opté depuis 2006 pour une harmonisation des Règlementations pharmaceutiques vétérinaires notamment en matière d’enregistrement et de contrôle de qualité des médicaments vétérinaires au sein de l’union (DARE, 2007). Toutefois, la situation peine à évoluer dans l’ensemble des pays car la transposition de la Directive N°07/2006/CM/UEMOA n’est que récente pour certains (Bénin, Togo) et non effectuée pour d’autres (Mali). C’est le cas du Bénin qui adopté seulement en 2014 le Décret N°2014-352 portant régime des médicaments vétérinaires au Bénin et faisant mention de la pharmacovigilance vétérinaire. Ce Décret est en réalité une transposition de la Directive 07 relative à la pharmacie vétérinaire de l’UEMOA. Face à cela, nous recommandons à l’UEMOA : rendre plus explicite le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 (établissant les procédures communautaires pour l’AMM et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un CRMV), en détaillant les informations à fournir lors d’une notification d’effets indésirables et/ou de suspicion d’inefficacité afin que les pays n’ayant pas encore une législation nationale en matière de pharmacovigilance puissent utiliser celles communautaires aisément ; veiller à la transposition effective de la Directive N°07/2006/CM/UEMOA dans l’ensemble des pays de l’Union ; organiser un cadre d’échange annuel pour s’acquitter de l’état d’avancement des pays dans la mise en place d’un système de pharmacovigilance vétérinaire et recenser les difficultés rencontrées ; encourager la mise en place d’un organe de pharmacovigilance en mettant à la disposition des pays, d’experts en la matière prenant en compte les difficultés des pays,
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pour la mise en place d’une structure opérationnelle tenant compte de la répartition géographique des cliniciens privés ; continuer à appuyer financièrement et techniquement les laboratoires de référence de l’union tels le LACOMEV en vue de permettre un contrôle de qualité efficace ; procéder à l’AMM de plus de produits vétérinaires (moins d’une dizaine actuellement) et mettre annuellement sur le site de l’UEMOA les produits autorisés à circuler dans l’espace. III.2.2. Etat béninois A l’Etat béninois, nous recommandons de : rendre plus explicite le Décret N°2014-352 du 02 juin 2014 portant régime des médicaments vétérinaires au Bénin, en son point faisant référence à la pharmacovigilance vétérinaire, en spécifiant les informations à fournir en cas de notification d’effets indésirables et/ou de suspicions d’inefficacité, et en désignant clairement l’autorité vétérinaire compétente habilitée à recevoir les notifications en attendant la mise en place d’une structure de pharmacovigilance ; sensibiliser tous les acteurs de la filière sur les risques que représentent les médicaments de mauvaise qualité sur la santé animale, la santé publique et l’environnement ; renforcer les organes de contrôle des médicaments vétérinaires existants afin de faire face à la contrefaçon ; renforcer la règlementation afin qu’il y ait des mesures punitives réelles (saisie des produits illégaux) contre ceux qui sont impliqués dans le commerce des médicaments vétérinaires illicites ; encourager l’installation des vétérinaires dans les zones rurales à travers un appui financier et logistique afin de permettre aux éleveurs des zones reculées d’avoir accès aux médicaments et aux soins de qualité ; mettre en place à moyen terme, une structure nationale de pharmacovigilance vétérinaire ; appuyer financièrement et techniquement le Laboratoire Central de contrôle et de la Sécurité Sanitaire des Aliments (LCSSA) du Bénin et l’enrôler dans le système de pharmacovigilance qui sera mis en place. 108
III.2.3. Direction de l’Elevage Nous recommandons à la Direction de l’Elevage de : mettre à la disposition des cliniciens privés le Décret N°2014-352 portant régime des médicaments vétérinaires au Bénin ; divulguer tous les textes relatifs à la pharmacie vétérinaire ; procéder à une sensibilisation des cliniciens privés relative aux dangers des médicaments vétérinaires, à l’importance de déclarer les effets indésirables et/ou les suspicions d’inefficacité et comment les déclarer ; sensibiliser aux avantages de la traçabilité du médicament vétérinaire en termes d’imputabilité et encourager les différents acteurs à enregistrer le numéro de lot du médicament entre autres ; mettre à disposition des cliniciens privés une fiche de notification simple à remplir qui permettra d’avoir une base de données sur les effets indésirables et/ou les suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires ; actualiser chaque année la liste des médicaments vétérinaires reconnus et en circulation sur le territoire national et la mettre à disposition des cliniciens privés ; exiger l’utilisation des médicaments seulement présents sur la liste officielle par les cliniciens privés ; inspecter les cabinets vétérinaires périodiquement, surtout les nouveaux. III.2.4. Ordre National des Médecins Vétérinaires du Bénin A l’Ordre National des Médecins Vétérinaires du Bénin, nous recommandons de : organiser des séminaires pour sensibiliser les cliniciens privés sur la nécessité et l’intérêt de connaître les Règlementations relatives en général, à la profession vétérinaire et à la pharmacovigilance et à la traçabilité du médicament vétérinaire en particulier ; mettre sur le site de l’ordre une version téléchargeable du Décret N°2014-352 portant régime des médicaments vétérinaires au Bénin et une liste des médicaments vétérinaires dont la circulation est autorisée au Bénin ;
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organiser des ateliers pour sensibiliser les éleveurs sur les dangers que représentent les médicaments contrefaits ou de mauvaise qualité pour leurs animaux, la santé publique et l’environnement ; encourager les cliniciens privés dans la notification des effets indésirables et/ou des suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires ; promouvoir la prescription et la délivrance des médicaments vétérinaires sur ordonnance dans le souci d’une traçabilité efficace nécessaire dans un système de pharmacovigilance qui se veut performant ; sensibiliser les éleveurs sur l’importance du registre d’élevage et leur faire part des informations essentielles qui doivent y figurer. III.2.5. Ministère de la santé Nous recommandons au Ministère de la Santé disposant d’un système de pharmacovigilance opérationnel de collaborer avec les services vétérinaires en encourageant la notification par les professionnels de santé humaine des cas d’effets indésirables ou d’intoxication susceptibles d’être imputé à un médicament vétérinaire afin que des mesures soient prises lors de cas avérés (retrait du lot du marché) en vue de protéger la santé publique. III.2.6. Cliniciens privés Nous recommandons aux cliniciens privés de : se mettre à jour vis-à-vis des Règlementations communautaires et nationales relatives à la pharmacie et à la profession vétérinaires ; notifier au Service de Santé Animale, les effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires, même s’ils ne sont pas sûrs du lien de causalité entre l’administration du médicament vétérinaire et l’apparition des effets indésirables ; sensibiliser les éleveurs à la notification des effets indésirables et/ou des suspicions d’inefficacité aux cliniciens privés qui suivent leurs animaux ; délivrer les médicaments vétérinaires sur ordonnance pour ceux qui en nécessitent et enregistrer toute entrée et sortie de médicaments vétérinaires ; enregistrer les informations nécessaires à la traçabilité du médicament vétérinaire notamment le numéro de lot. III.2.7. Représentants de firme pharmaceutique 110
Nous recommandons aux représentants de firme de : notifier aux autorités compétentes les plaintes qu’ils reçoivent relatives aux effets indésirables et/ou la suspicion d’inefficacité des médicaments vétérinaires qu’ils commercialisent même s’ils ne sont pas sûrs que le médicament soit en cause ; organiser des ateliers visant à présenter aux cliniciens privés et aux éleveurs les risques d’utilisation des médicaments contrefaits et leur montrer si possible des exemples de contrefaçon ; continuer à lutter contre les médicaments contrefaits en changeant périodiquement les étiquettes de leurs produits tout en prenant la peine d’informer leurs clients ; poursuivre les efforts avec l’Etat béninois pour un assainissement du marché du médicament vétérinaire où subsiste un marché parallèle important. III.2.8. Grossistes-Importateurs-Distributeurs Quant à cette catégorie d’acteurs de la filière, nos recommandations sont les suivantes : avoir une base de données où toutes les entrées et sorties de médicaments vétérinaires seront enregistrées notamment le numéro de lot ; notifier au Service de Santé Animale, les plaintes relatives aux effets indésirables et/ou suspicions d’inefficacité des médicaments qu’ils commercialisent même s’ils ne sont pas sûrs que le médicament soit en cause ; s’enquérir les textes communautaires et nationaux relatifs à la pharmacie vétérinaire pour savoir la démarche à suivre en cas de plaintes ; éviter d’animer le marché parallèle en fournissant aux éleveurs des médicaments vétérinaires ; sensibiliser leur clientèle sur les conséquences néfastes de l’utilisation des médicaments vétérinaires vendus sur le marché parallèle. III.2.9. Eleveurs A l’endroit des éleveurs, nous recommandons de : s’approvisionner auprès de détaillants agréés faisant leurs commandes chez des grossistes légalement installés ; se référer aux vétérinaires traitants pour la prescription de médicaments vétérinaires ; 111
participer aux séminaires de sensibilisation visant à la préservation de la santé animale, de la santé publique et de l’environnement ; dénoncer toute vente illégale de médicaments vétérinaires ; disposer d’un registre d’élevage où seront enregistrées les informations nécessaires à la traçabilité du médicament vétérinaire ; notifier au vétérinaire intervenant sur leurs animaux ou aux cliniciens privés les effets indésirables et/ou suspicions d’inefficacité présumée même s’ils ont des doutes.
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CONCLUSION Les analystes de politique dans le secteur de l’élevage s’accordent sur le fait que la demande en produits d’origine animale ira en augmentant au rythme de la croissance de la population et tenant compte de l’urbanisation galopante. Dans l’espace Ouest africain, les statistiques indiquent aussi une forte demande en produits animaux tant dans les pays côtiers tels que le Bénin, qualifiés de bassin de consommation, que dans les pays sahéliens, bassin de production. Malheureusement, force est de constater que la productivité animale est sérieusement affectée par les maladies infectieuses, les maladies émergentes et ré-émergentes. En effet en Afrique subsaharienne, les maladies sont responsables de pertes annuelles de plus de 4 milliards de dollars, ce qui représente environ un quart de la valeur totale de la production animale. Pour y remédier les médicaments vétérinaires sont largement utilisés. Cependant, l’utilisation de ces derniers comporte parfois des risques pour la santé animale, la santé publique et l’environnement. En effet, bien que la qualité, l’innocuité et l’efficacité des médicaments vétérinaires soient évalués avant leur autorisation de mise sur le marché, l’assurance qu’aucun risque ne soit encouru par l’animal ou l’homme n’est pas totale. Car si les différents essais précliniques et cliniques sont réalisés dans le cadre d’une demande d’AMM, ils ne permettent pas de mettre en évidence un certain nombre d’effets indésirables susceptibles de survenir suite à l’utilisation d’un médicament. Il faudrait donc une utilisation du médicament vétérinaire à grande échelle et dans les conditions réelles du terrain pour permettre d’identifier les effets indésirables dudit médicament ; lesquels effets doivent être surveillés en permanence pour une évaluation continue de la balance bénéfice/risque des médicaments vétérinaires d’où l’importance de la pharmacovigilance vétérinaire. Par ailleurs, la traçabilité contribue à la sécurité sanitaire en permettant un retrait ou un rappel des lots de médicaments vétérinaires dans le circuit de commercialisation. Elle est donc indispensable pour une pharmacovigilance performante et ce grâce au numéro de lot. Or en Afrique subsaharienne, il n’existe pratiquement pas de dispositif de pharmacovigilance vétérinaire. En outre, les marchés sont envahis par des médicaments contrefaits ou par des génériques de qualité médiocre.
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La présente étude dont l’objectif général est de faire l’état des lieux sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin, s’inscrit dans ce contexte. Cette étude qui s’est tenue d’Août à Octobre 2014 (3mois) a été conduite en deux phases. La première a consisté en une enquête exploratoire sur les textes réglementaires et les activités relatives à la pharmacovigilance et à la traçabilité du médicament vétérinaire au Bénin. La deuxième phase quant à elle a consisté en une enquête rétrospective par questionnaire, auprès de 31 acteurs de la filière du médicament vétérinaire des communes de Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi. Cette deuxième phase nous a permis de recenser les cas d’effets indésirables et de suspicions d’inefficacité du médicament vétérinaire, mais surtout d’estimer d’une part le niveau de connaissance des acteurs de la filière sur la pharmacovigilance vétérinaire, et d’autre part le niveau de connaissance et le degré d’application en matière de traçabilité du médicament vétérinaire. Les résultats obtenus révèlent l’inexistence d’un système de pharmacovigilance et de traçabilité du médicament vétérinaire au Bénin. Le Décret N° 2014-352 du 02 juin 2014 portant régime des médicaments vétérinaires en République du Bénin et la Règlementation pharmaceutique communautaire de l’UEMOA du 23 mars 2006 font mention de ces deux notions. Mais ces textes réglementaires ne sont pas explicites. Néanmoins cette étude a permis de recenser d’une part 67 cas d’effets indésirables et 83 cas de manques d’efficacité présumée des médicaments vétérinaires survenus chez l’animal et d’autre part 15 cas d’effets indésirables survenus chez l’homme. Les effets indésirables, apparaissent surtout chez les chiens (62,7%), les porcs (10,4%) et les bovins (7,5%). Les médicaments incriminés sont principalement les antiparasitaires (43%). Ces cas sont survenus à 82% suite à l’utilisation du médicament vétérinaire en conformité avec la notice. Les effets observés sont essentiellement des troubles systémiques (25,5%), des troubles du système immunitaire (20,4%), des troubles de l’appareil digestif (15,3%). Les cas ont évolué à 73% vers une guérison sans séquelle et à 26% vers la mort. Quant aux manques d’efficacité présumée des médicaments vétérinaires, ils sont surtout rencontrés chez les chiens (50,6%), les lapins (14,46%) et les volailles (12,05%). Les médicaments incriminés sont principalement les antiparasitaires (41%). Ils sont suivis des 114
anti-infectieux à usage systémique (34%). Tous ces manques d’efficacité présumée ont été suspectés après utilisation des médicaments vétérinaires selon la notice dans 100% des cas. Les manques d’efficacités se sont traduits surtout par une absence d’effet thérapeutique (59%) et un effet thérapeutique insuffisant aux doses usuelles (37%). Ils ont évolué à 77% vers une guérison sans séquelle souvent après changement de la molécule ou augmentation de la dose, et à 19% vers la mort. Par ailleurs, l’apparition de cas d’intoxications ou d’effets indésirables chez l’homme est due exclusivement aux antiparasitaires. Les effets indésirables chez l’homme sont de nature allergique et respiratoire. Les voies d’exposition sont essentiellement cutanées et respiratoires. L’évolution s’est faite vers une guérison sans séquelle dans la totalité des cas. Ces cas d’intoxications ou d’effets indésirables et/ou d’inefficacité présumée des médicaments vétérinaires, qui nécessitent la conduite d’enquête d’imputabilité ne sont pratiquement pas signalés aux autorités vétérinaires compétentes. Néanmoins, l’ensemble des acteurs pense qu’il est important de déclarer les cas d’effets indésirables bien que seulement 55% des acteurs connaissent la notion de pharmacovigilance vétérinaire. D’où le fort besoin d’informations (96,8%) et de formations (90%) sur la notion ressenti par ces derniers. Quant à la notion de traçabilité, elle est méconnue par 77% des acteurs interrogés. Néanmoins l’ensemble des acteurs interrogés trouvent des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires. Bien qu’ils trouvent avantageux d’effectuer cette traçabilité, la majorité d’entre eux délivre presque souvent les médicaments vétérinaires sans ordonnance. Par ailleurs, 96,4% des acteurs interrogés enregistrent les entrées et sorties des médicaments vétérinaires au sein de leur structure. Parmi les informations enregistrées, seulement 3,7% enregistrent le numéro de lot, élément indispensable pour la traçabilité. Il ressort donc de ce travail que d’une part, les antiparasitaires représentent la principale classe thérapeutique à l’origine de l’apparition des effets indésirables chez l’animal et chez l’homme et des manques d’efficacité présumée chez l’animal. D’autre part, la pharmacovigilance importante dans l’optimisation de la sécurité d’emploi des médicaments vétérinaires après AMM mais aussi dans l’évaluation des risques pour le renforcement de la sécurité sanitaire, demeure un concept assez nouveau dans plusieurs pays de l’Union malgré l’adoption par l’UEMOA depuis 2006 de textes communautaire faisant mention de cette notion.
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Par ailleurs, de nombreux efforts doivent être faits pour assurer une traçabilité des médicaments vétérinaires, notion importante pour un système de pharmacovigilance performant. Considérant la pharmacovigilance vétérinaire comme un outil de protection de la santé animale et de la santé publique, vu l’importance des médicaments vétérinaires dans l’amélioration de la productivité du cheptel béninois et vu l’enjeu économique que représente ces médicaments, nous exhortons l’état Béninois à la mise en place d’un système de pharmacovigilance sur des bases juridiques nationales et communautaires solides. Cette mise en place nécessite la prise de conscience des acteurs de la filière du médicament vétérinaire qui sera obtenu par des séances d’informations et de formations sur cette notion. Aussi, est-il indispensable que ceux-ci s’engagent fortement dans une démarche de traçabilité encouragée par la Direction de l’Elevage.
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89- TEKO-AGBO A., 2008. Qualité des médicaments vétérinaires en circulation au Cameroun et au Sénégal. [Communication] In Conférence de l’OIE sur les médicaments
vétérinaires
en
Afrique
:
Harmonisation
et
amélioration
de
l’enregistrement, de la distribution et du contrôle qualité. Dakar, 25 au 27 mars 2008.
90- TOUTAIN P. L., 2007. Médicaments vétérinaires et médicaments humains : similitudes, différences et enjeux de santé publique. In IIème Congrès de physiologie, de pharmacologie et de thérapeutique. Toulouse, 11 au 13 avril 2007. 91- UMC, 2000. Surveillance de la sécurité d’emploi des médicaments : guide pour la création et le fonctionnement d’un centre de pharmacovigilance. -Uppsala : UMC. 32 p. 127
92- VAN GOOL F., 2008. Comment encourager l’industrie à commercialiser des médicaments vétérinaires en Afrique. [Communication] In Conférence de l’OIE sur les médicaments
vétérinaires
en
Afrique
:
Harmonisation
et
amélioration
de
l’enregistrement, de la distribution et du contrôle qualité. Dakar (EISMV), 25 au 27 mars 2008. 93- VEDEAU F., 2003. Traçabilité du médicament vétérinaire, un des rôles du registre d’élevage : les aspects européens et internationaux. Bull. Acad. Vét. France, 156 (4): 29-32.
94- WECATiC, 2013.Contrôle intégré des tiques et des maladies transmises émergentes en Afrique de l’Ouest et du Centre [en ligne].Accès internet : http://wecatic.overblog.com/identification-d’une-nouvelle-tique-invasive-en-afrique-de-l’ouest
(page
consultée le 12/06/2015).
95- WILFRID PAVAGEAU, 2015.Contrefaçon des médicaments [en ligne].Accès internet : http://www.docteurclic.com/encyclopedie/contrefacon-des-medicaments.aspx (page consultée le 14/06/2015). 96- WOLFF M., 2002. Gestion de l’échec du traitement des infections à staphylocoque. Ann Fr Anesth Réanim., 21: 418-423.
97- YASSIN Z., 2007. Traçabilité et pharmacovigilance du médicament vétérinaire au CMP. Thèse : Méd.Vét. : Rabat (Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II).
98- YOUSSAO, A.K.I., G.B. KOUTINHOUIN, T.M. KPODEKON, A.G. BONOU, A. ADJAKPA, C.D.G. DOTCHO, F.T.R. ATODJINOU, 2008.Production porcine et ressources génétiques locales en zone périurbaine de Cotonou et d’Abomey-Calavi au Bénin. Revue d’Élevage et de Médecine Vétérinaire des Pays tropicaux, 61(3-4): 235243.
128
Annexes
129
Annexe I : Questionnaire destiné aux représentants de firmes pharmaceutiques vétérinaires
I
Enquête sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin Cadre : Thèse de Doctorat vétérinaire 2014-2015 UNIVERSITE CHEICK ANTA DIOP DE DAKAR Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) Dakar
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
Département de Santé Publique et Environnement Direction de l’Elevage Service de Pharmacie Toxicologie (DE) Questionnaire destiné aux représentants des firmes pharmaceutiques vétérinaires Questionnaire N°……
Date…../……./2014 A.
1.
IDENTIFICATION
Etes-vous ? Docteur vétérinaire privé Docteur vétérinaire publique Technicien d’élevage Ingénieur d’élevage Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………………
2. Quelle firme représentez-vous ?.............................................................................................................................................................. Représentez-vous cette firme dans d’autres pays ?
Oui
Non
Si oui, lesquels ?………………………………………………………………………………………………………………………. B. PHARMACOVIGILANCE
3. Selon vous, qu’est ce que la pharmacovigilance vétérinaire ? L’ensemble des effets imputables à un médicament vétérinaire survenant chez l’animal et/ou chez les personnes qui manipulent le médicament ou qui sont en contact avec l’animal traité. La surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables survenant chez l’animal et/ou chez l’être humain. L’ensemble des effets indésirables imputables à un médicament vétérinaire survenant après administration chez l’animal et/ou chez l’homme. La vigilance par rapport à l’ensemble des effets bénéfiques et indésirables des médicaments vétérinaires utilisés chez l’animal. 4. Votre structure dispose-t-elle d’un système de pharmacovigilance des médicaments vétérinaires qu’elle met sur le marché ? Oui Non Si oui, en êtes-vous le responsable ? Oui Non Si oui, êtes-vous en mesure de fournir à tout moment aux autorités compétentes vétérinaires des informations complémentaires nécessaires à l’évaluation des risques et bénéfices que représente l’utilisation d’un médicament vétérinaire y compris le volume de vente de ce médicament vétérinaire ? Oui Non Si non, qui en est le responsable ?............................................................................................................................. …………………………………………………………………………………………………………………………….. 5. Enregistrez-vous toute présomption d’effets indésirables chez l’animal et chez l’être humain ayant accompagné l’utilisation de médicaments vétérinaires au Bénin et dans les pays où vous représentez la firme ? Oui Non Si oui, à qui sont transmises les informations enregistrées? A la firme que vous représentez II Aux autorités vétérinaires Autre (préciser)……………………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………..
6. Avez-vous reçu des plaintes d’effets indésirables ou de suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires que vous commercialisez suite à leur utilisation chez l’animal ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche1 et/ou la fiche2 (chez l’animal) la fiche3 (chez l’homme) Qu’avez-vous fait après la réception de ces plaintes ? Retirer le lot du marché Faire une enquête sur le produit concerné Informer les autorités compétentes Interpeller la firme pharmaceutique qui vous emploie Autre (préciser)……………………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………… 7. Etes-vous en mesure de fournir à tout moment aux autorités compétentes vétérinaires des informations complémentaires nécessaires à l’évaluation des risques et bénéfices que représente l’utilisation d’un médicament vétérinaire y compris le volume de vente de ce médicament ? Oui Non Si non, qui en est responsable ?................................................................................................................................................. ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………..
8. Selon vous, est-il important de déclarer les cas d’effets indésirables ou de suspicions d’inefficacité d’un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, pourquoi ? Etablissement de lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Prise de mesures correctives par les autorités compétentes pour l’amélioration des médicaments vétérinaires mis sur le marché Protection de la santé animale et de la santé publique Retrait du marché des médicaments défectueux Prise en charge des victimes Réévaluation du rapport bénéfice/risque des médicaments incriminés Autre (préciser)………………………………………………………………………………………………. ................................................................................................................................................................. Si non pourquoi ? Utilisation du médicament vétérinaire en dehors des instructions de la notice Manque de certitude sur le lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………………………
9. Savez-vous si le Décret N ° 292 du 20 mai 2004, fixant les modalités d’exercice de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires à vos autorités compétentes ? Oui Non
10. Savez-vous si le Décret N° 295 du 20 mai 2004 portant code de déontologie de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires à vos autorités compétentes ? Oui Non
III
11. Le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 Mars 2006 établissant les procédures communautaires pour l’autorisation de la mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un comité régional du Médicament vétérinaire, encourage la notification des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires par les professionnels de santé. Le savez-vous ? Oui Non 12. Avez-vous besoin d’informations sur la pharmacovigilance vétérinaire ?
13. Avez-vous besoin de formation sur la pharmacovigilance vétérinaire ?
Oui Oui
Non Non
C. TRAÇABILITE
14. Selon vous qu’est-ce que la traçabilité ? L’historique d’un médicament L’aptitude à retrouver l’historique d’une entité au moyen d’identification enregistrée L’identification du numéro du lot, d’AMM, et de date de péremption d’un médicament Le suivi des médicaments depuis leur fabrication Retrouver un médicament parmi plusieurs lots 15. Trouvez-vous des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires ? Oui Si oui, lesquels ? Un meilleur suivi des cas Une protection en cas de problème Une amélioration de la sécurité sanitaire Une meilleure gestion des stocks de médicaments Autre (préciser)………………………………………………………………………………………..……
IV
Non
Annexe II : Questionnaire destiné aux importateurs et distributeurs des médicaments vétérinaires
V
Enquête sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin Cadre : Thèse de Doctorat vétérinaire 2014-2015 UNIVERSITE CHEICK ANTA DIOP DE DAKAR Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) Dakar
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
Département de Santé Publique et Environnement Service de Pharmacie Toxicologie
Direction de l’Elevage (DE)
Questionnaire destiné aux importateurs et distributeurs des médicaments vétérinaires Questionnaire N°……
Date…../……./2014
A.
1.
Etes-vous ? Importateur
2.
IDENTIFICATION
Distributeur
Grossiste importateur
Grossiste-répartiteur
Etes-vous ? Docteur vétérinaire privé Docteur vétérinaire publique Technicien supérieur d’élevage Ingénieur d’élevage Pharmacien (humain) Autre (préciser) ………………………………………………………………………………………….. B.
PHARMACOVIGILANCE
3. Selon vous, qu’est-ce que la pharmacovigilance vétérinaire ? L’ensemble des effets imputables à un médicament vétérinaire survenant chez l’animal et/ou chez les personnes qui manipulent le médicament ou qui sont en contact avec l’animal traité. La surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables survenant chez l’animal et/ou chez l’être humain. L’ensemble des effets indésirables imputables à un médicament vétérinaire survenant après administration chez l’animal et/ou chez l’homme. La vigilance par rapport à l’ensemble des effets bénéfiques et indésirables des médicaments vétérinaires utilisés chez l’animal. 4. Avez-vous reçu des plaintes relatives à des effets indésirables ou des suspicions d’inefficacité des médicaments vétérinaires que vous commercialisez, suite à leur utilisation chez l’animal ? Oui
Non
Si oui, veuillez remplir la fiche 1 et/ou 2 Qu’avez-vous fait après la réception de ces plaintes ? Retirer le lot du marché Faire une enquête sur le produit concerné Informer le fournisseur Informer les autorités compétentes Informer le représentant de la firme Autre(préciser)…………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………
VI
5. Avez-vous manifesté des effets indésirables après exposition à un médicament vétérinaire? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche 3 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? Hôpital Direction de l’Elevage Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Collègue Pharmacie humaine pour un antidote Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Services de santé publique vétérinaire Ordre National des Docteurs Vétérinaires du Bénin Centre antipoison Pharmacie vétérinaire Représentant local de la firme pharmaceutique commercialisant le médicament en cause Autre (préciser)……………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile à remplir Autre (préciser) …………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………….. 6. Vos employés ont-ils manifesté des effets indésirables après exposition à un médicament vétérinaire? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche 4 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? Hôpital Direction de l’Elevage Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Collègue Pharmacie humaine pour un antidote Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Services de santé publique vétérinaire Ordre National des Docteurs Vétérinaires du Bénin Centre anti poison Pharmacie vétérinaire Représentants local de la firme pharmaceutique commercialisant le médicament en cause Autre (préciser)…………………………………………………………………………… … ………………………………………………………………………………………………... Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile ou longue à remplir Autre (préciser) …………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………. 7. Avez-vous déjà entendu parler de cas d’intoxication ou d’effets indésirables chez une personne après exposition à un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche 5
VII
8. Selon vous, est-il important de déclarer les cas d’effets indésirables ou de suspicions d’inefficacité d’un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, pourquoi ? Etablissement de lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Prise de mesures correctives par les autorités compétentes pour l’amélioration des médicaments vétérinaires mis sur le marché Protection de la santé animale et de la santé publique Retrait du marché des médicaments défectueux Prise en charge des victimes Protection de l’environnement Réévaluation du rapport bénéfice/risque des médicaments incriminés Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………….. Si non, pourquoi ? Utilisation du médicament vétérinaire en dehors des instructions de la notice Manque de certitude sur le lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………….
9. Savez-vous si le décret N° 292 du 20 mai 2004, fixant les modalités d’exercice de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires à vos autorités compétentes ? Oui Non
10. Savez-vous si le décret N° 295 du 20 mai 2004 portant code de déontologie de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires à vos autorités compétentes ? Oui Non 11. Le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 Mars 2006 établissant les procédures communautaires pour l’autorisation de la mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un comité régional du Médicament vétérinaire, encourage la notification des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires par les professionnels de santé. Le savez-vous ? Oui Non 12. Avez-vous besoin d’informations sur la pharmacovigilance vétérinaire ?
13. Avez-vous besoin de formation sur la pharmacovigilance vétérinaire ? C.
Oui Oui
Non Non
TRAÇABILITE
14. Selon vous qu’est -ce que la traçabilité ? L’historique d’un médicament L’aptitude à retrouver l’historique d’une entité au moyen d’identification enregistrée L’identification du numéro du lot, d’AMM, et de date de péremption d’un médicament Le suivi des médicaments depuis leur fabrication Retrouver un médicament parmi plusieurs lots 15. Trouvez-vous des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires ? Oui Non Si oui, lesquels ? Un meilleur suivi des cas Une protection en cas de problème Une amélioration de la sécurité sanitaire Une meilleure gestion des stocks de médicaments Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………………………………………… 16. Enregistrez-vous toute entrée et sortie de médicaments vétérinaire dans votre structures ? Oui Si oui, quelles sont les informations enregistrées ? Nom de la spécialité Nom du fabricant Nom et adresse du client Numéro d’autorisation de la mise sur le marché (AMM) Quantité Numéro du lot Date de péremption Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………
VIII
Non
Annexe III : Questionnaire destiné aux responsables de groupements d’éleveurs
IX
Enquête sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin Cadre : Thèse de Doctorat vétérinaire 2014-2015 UNIVERSITE CHEICK ANTA DIOP DE DAKAR Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) Dakar
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
Département de Santé Publique et Environnement Service de Pharmacie Toxicologie
Direction de l’Elevage (DE)
Questionnaire pour les groupements d’éleveurs Questionnaire N°…… 1.
Date…../……./2014
Quel niveau d’étude avez-vous ?
Simple alphabétisation Primaire Collège Lycée Université Autre (préciser)………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………. A. PHARMACOVIGILANCE 2.
Avez-vous constaté l’apparition d’effets indésirables chez votre animal suite à un traitement par un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche1 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? Direction de l’élevage Direction de la santé animale Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Vendeurs ambulants Pharmacie vétérinaire Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Professionnels de santé qui suivent vos animaux Grossistes-importateurs Grossiste-répartiteurs Collègue Autre (préciser)………………………………………………………………………………………… Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Méconnaissance de l’attitude à adopter Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile à remplir Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………….
X
3. Avez-vous constaté des cas d’inefficacité d’un médicament vétérinaire suite à son utilisation ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche2 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? La Direction de l’élevage La Direction de la santé animale Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Vendeurs ambulants Pharmacie vétérinaire Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Professionnels de santé qui suivent vos animaux Grossistes-importateurs Grossistes-répartiteurs Collègue Autre (préciser)………………………………………………………………………………………….. Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Méconnaissance de l’attitude à adopter Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile à remplir Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………….
4. Avez-vous manifesté des effets indésirables après l’exposition à un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche 3 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? Hôpital Direction de l’Elevage Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Collègue Pharmacie humaine pour un antidote Services de santé publique vétérinaire Ordre National des Docteurs Vétérinaires du Bénin Centre anti poison Pharmacie vétérinaire Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Représentant local de firme pharmaceutique commercialisant le médicament en cause Autre(préciser)……………………………………………………………………………………………………………........................... Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile à remplir Autre (préciser)……………………………………………….……….……………………………….
5. Avez-vous déjà entendu parler de cas d’intoxication ou d’effets indésirables chez une personne après exposition à un médicament vétérinaire ?
Oui
Non
Si oui, veuillez remplir la fiche 5
XI
6. Selon vous, qu’est -ce que la pharmacovigilance vétérinaire?
L’ensemble des effets imputables à un médicament vétérinaire survenant chez l’animal et/ou chez les personnes qui manipulent le médicament ou qui sont en contact avec l’animal traité. La surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables survenant chez l’animal et/ou chez l’être humain. L’ensemble des effets indésirables imputables à un médicament vétérinaire survenant après administration chez l’animal et/ou chez l’homme. La vigilance par rapport à l’ensemble des effets bénéfiques et indésirables des médicaments vétérinaires utilisés chez l’animal.
7. Selon vous, est-il important de déclarer les effets indésirables ou les suspicions d’inefficacité d’un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, pourquoi ? Etablissement de lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Prise de mesures correctives par les autorités compétentes pour l’amélioration des médicaments vétérinaires mis sur le marché Protection de la santé animale et de la santé publique Retrait du marché des médicaments défectueux Prise en charge des victimes Protection de l’environnement Réévaluation du rapport bénéfice/risque des médicaments incriminés Autre(préciser)…………………………………………………………………………………………………………………........................................ Si on, pourquoi ? Utilisation du médicament vétérinaire en dehors des instructions de la notice Manque de certitude sur le lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Autre (préciser)……………………………………………………………………………………………………….
8. Avez-vous besoin d’informations sur la pharmacovigilance vétérinaire ? Oui Non 9. Avez-vous besoin de formation sur la pharmacovigilance vétérinaire ? Oui Non B.
TRACABILITE
10. Selon vous qu’est-ce que la traçabilité ? L’historique d’un médicament L’aptitude à retrouver l’historique d’une entité au moyen d’identification enregistrée L’identification du numéro du lot, d’AMM, et de date de péremption d’un médicament Le suivi des médicaments depuis leur fabrication Retrouver un médicament parmi plusieurs lots 11. Trouvez-vous des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires ? Oui Non Si oui, lesquels ? Un meilleur suivi des cas Une protection en cas de problème Une amélioration de la sécurité sanitaire Une meilleure gestion des stocks de médicaments Autre(préciser)…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
XII
12. Enregistrez-vous toute entrée et sortie de médicaments vétérinaire dans votre structure ? Oui Si oui, quelles sont les informations enregistrées ? Nom de la spécialité Nom du fabricant Numéro d’autorisation de la mise sur le marché (AMM) Quantité Numéro du lot Date de péremption Autre (à préciser)……………………………………………………………………………………………
13. Disposez-vous d’un registre d’élevage dans votre ferme ou dans votre élevage ?
Oui
Non
Non
Si oui, quelles sont les informations enregistrées ? Mouvement des animaux Identification de l’exploitation (numéro, coordonnées du détenteur, espèces) Les interventions des professionnels de santé dans l’encadrement zootechnique, sanitaire et médical Les ordonnances Les pratiques sanitaires
XIII
Annexe IV : Questionnaire destiné aux cliniciens privés
XIV
Enquête sur la pharmacovigilance et la traçabilité des médicaments vétérinaires au Bénin Cadre : Thèse de Doctorat vétérinaire 2014-2015 UNIVERSITE CHEICK ANTA DIOP DE DAKAR Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) Dakar
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
Département de Santé Publique et Environnement Service de Pharmacie Toxicologie
Direction de l’Elevage (DE)
Questionnaire destiné aux professionnels de santé animale
Questionnaire n°……
Date :………. /……. /2014 A.
1.
IDENTIFICATION
Etes-vous ? Docteur vétérinaire privé Docteur vétérinaire publique Technicien d’élevage Ingénieur d’élevage Autre (préciser)……………………………………………………………………………………………. B.
PHARMACOVIGILANCE
2. Dans l’exercice de votre profession, avez-vous constaté l’apparition d’effets indésirables chez un animal suite à l’utilisation d’un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche1 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? Direction de l’élevage Direction de la santé animale Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Grossistes-importateurs Grossiste-importateur-répartiteurs Ordre National des Docteurs Vétérinaires du Bénin Représentant local de la firme pharmaceutique commercialisant le médicament en cause Dépositaire Collègue Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………. Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Méconnaissance de l’attitude à adopter Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile ou longue à remplir Autre (préciser)………………………………………………………………………………………….
XV
3. Avez-vous constaté des cas d’inefficacité d’un médicament vétérinaire suite à son utilisation
Oui
Non
Si oui, veuillez remplir la fiche2 Les avez-vous signalés ? Oui Non Si oui, à qui ? Direction de l’élevage Direction de la santé animale Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Service de l’enregistrement et du contrôle du médicament vétérinaire Direction de la réglementation de la profession et du médicament vétérinaires Pharmacie humaine commercialisant les médicaments vétérinaires Grossistes-importateurs Grossistes-répartiteurs Ordre national des Docteurs Vétérinaires du Bénin Représentant local de la firme pharmaceutique commercialisant le médicament en cause collègue Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………. Si non, pourquoi ? Doute sur le rôle du médicament Absence de réglementation sur la déclaration des effets indésirables Méconnaissance de l’attitude à adopter Manque de retour d’information Fiche de déclaration très difficile ou longue à remplir Autre (préciser)………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………..
5. Avez-vous déjà entendu parler de cas d’intoxication ou d’effets indésirables chez une personne après exposition à un médicament vétérinaire ? Oui Non Si oui, veuillez remplir la fiche 5
6. Selon vous, qu’est-ce que la pharmacovigilance ? L’ensemble des effets imputables à un médicament vétérinaire survenant chez l’animal et/ou chez les personnes qui manipulent le médicament ou qui sont en contact avec l’animal traité. La surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables survenant chez l’animal et/ou chez l’être humain. L’ensemble des effets indésirables imputables à un médicament vétérinaire survenant après administration chez l’animal et/ou chez l’homme. La vigilance par rapport à l’ensemble des effets bénéfiques et indésirables des médicaments vétérinaires utilisés chez l’animal.
7. Selon vous, est-il important de déclarer les effets indésirables ou suspicions d’inefficacité d’un médicament vétérinaire ? Oui
Non
Si oui, pourquoi ? Etablissement de lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Prise de mesures correctives par les autorités compétentes pour l’amélioration des médicaments vétérinaires mis sur le marché Protection de la santé animale et de la santé publique Retrait du marché des médicaments défectueux Prise en charge des victimes Protection de l’environnement Réévaluation du rapport bénéfice/risque des médicaments incriminés Autre (préciser)……………………………………………………………………………………………………… Si on, pourquoi ? Utilisation du médicament vétérinaire en dehors des instructions de la notice Manque de certitude sur le lien de causalité entre la prise de médicament et la survenue de l’effet indésirable Autre (préciser)……………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………….
XVI
8. Savez-vous si le décret N° 292 du 20 mai 2004, fixant les modalités d’exercice de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires à vos autorités compétentes ? Oui Non
9. Savez-vous si le décret N° 295 du 20 mai 2004 portant code de déontologie de la profession vétérinaire au Bénin, fait mention de la déclaration par les professionnels de la santé des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires à vos autorités compétentes ? Oui Non
10. Le Règlement N°02/2006/CM/UEMOA du 23 Mars 2006 établissant les procédures communautaires pour l’autorisation de la mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un comité régional du Médicament vétérinaire, encourage la notification des effets indésirables présumés des médicaments vétérinaires par les professionnels de santé. Le savez-vous ? Oui Non
11. Avez-vous besoin d’informations sur la pharmacovigilance vétérinaire ? Oui Non
12. Avez-vous besoin de formation sur la pharmacovigilance vétérinaire ? Oui Non
C.
TRACABILITE
13. Selon vous qu’est-ce que la traçabilité ? L’historique d’un médicament L’aptitude à retrouver l’historique d’une entité au moyen d’identification enregistrée L’identification du numéro du lot, d’AMM, et de date de péremption d’un médicament Le suivi des médicaments depuis leur fabrication Retrouver un médicament parmi plusieurs lots 14. Trouvez-vous des avantages à effectuer une traçabilité des médicaments vétérinaires ? Oui Si oui, lesquels ? Un meilleur suivi des cas Une protection en cas de problème Une amélioration de la sécurité sanitaire Une meilleure gestion des stocks de médicaments Autre (préciser)………………………………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………………….. 15. Délivrez-vous des médicaments vétérinaires à des clients sans ordonnance ?
Oui
Non
Non
Si oui, pourquoi ? Existence des médicaments vendus sans ordonnance Manque de temps Montant de la facture faible Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………… Si non, pourquoi ? Constitue une garantie de protection en cas de problème Assure la traçabilité Assure la traçabilité des pratiques vétérinaires Permet de garder une information précise sur les traitements passés pour mieux raisonner les traitements futurs Autre (préciser)…………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………… XVII
16. Enregistrez-vous toute entrée et sortie de médicaments vétérinaires dans votre structure ?
Oui
Si oui, quelles sont les informations enregistrées ? Nom de la spécialité Nom du fabricant Nom et adresse du client Numéro d’autorisation de la mise sur le marché (AMM) Quantité Numéro du lot Date de péremption Autre (à préciser)…………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………
XVIII
Non
Annexe V : Fiches d’enquêtes
XIX
Année
Fiche 1 : Enregistrement des cas d’effets indésirables ou inattendus survenus chez les animaux susceptibles d’être imputés à un médicament vétérinaire Fiche N° ….... Questionnaire N°……… Date : ……../……./2014 Motif du Animal Description des Utilisat. traitement effets indésirables : selon (diagnostic/ Médicament administré Test Nb. notice Nb. Symptôme Diagnostic Esp. Poids Effets Traités traité) Indés. Autopsie Oui Nom de la spécialité………… Dose utilisée………………………………… ………………………………………… Voie d’administration…………………… Non Principe (s) actif (s)…………… …………………………………………………… ……………………………………….. Date de péremption…………..……… Forme Pharmaceutique…… ……………………………………………………… Ne ………………………………………… Association Médicamenteuse (Nom et Sais Classe Thérapeutique………… principe actif)…………………………… Pas ………………………………………… ……………………………………………………… Nom de la spécialité………… ………………………………………… Principe (s) actif (s)…………… ……………………………………….. Forme Pharmaceutique…… ………………………………………… Classe Thérapeutique………… …………………………………………
Oui
Dose utilisée………………………………… Voie d’administration…………………… …………………………………………………… Date de péremption…………..……… ……………………………………………………… Association Médicamenteuse (Nom et principe actif)…………………………… ………………………………………………………
Non
Ne Sais Pas
Cas N° …….. * : décrire les séquelles …………………………………..………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ** : décrire les autres évolutions ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….….. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Cas N° …….. * : décrire les séquelles ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ** : décrire les autres évolutions ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….….. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
20
Evolution Type d’évolution Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles * Mort Euthanasie Inconnue Autres évolutions** Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles* Mort Euthanasie Inconnue Autres évolutions**
Nb.
Année
Fiche 2 : Enregistrement des cas de suspicions d’inefficacité survenus chez les animaux susceptibles d’être imputés à un médicament vétérinaire Fiche N° ….... Questionnaire N°……… Date : ……../……./2014 Motif du Examen Animal traitement compl. Utilisat. (diagnost. (Confirma selon Médicament administré Inefficacité se traduit par : Nb. Symptom. tion du notice Nb. Esp. Poids (Susp. Traitemt) diagnosti Traités Ineff.) c) Une protection Nom de la spécialité… Dose utilisée……………………… insuffisante par rapport à ………………………………………… Voie d’administration……… Oui la maladie …………………………….. ………………………………………… Oui Une aggravation des Principe (s) actif (s)…… Date de péremption………… Non symptômes ou de la ………………………………………… ………………………………………… maladie ……………………………… Association Médicamenteuse Un effet thérapeutique Forme Pharmaceutique (Nom et principe Non Ne insuffisant aux doses …………………………………… actif)……………………………………… Sais usuelles Classe Thérapeutique… ……………………………………………… Pas Absence d’effet …………………………………… …………………………………………….. thérapeutique Autres* Une protection Nom de la spécialité… Dose utilisée……………………… insuffisante par rapport à ………………………………………… Voie d’administration……… Oui la maladie …………………………….. ………………………………………… Oui Une aggravation des Principe (s) actif (s)…… Date de péremption………… Non symptômes ou de la ………………………………………… ………………………………………… maladie ……………………………… Association Médicamenteuse Un effet thérapeutique Forme Pharmaceutique (Nom et principe Non Ne insuffisant aux doses …………………………………… actif)…………………… Sais usuelles Classe Thérapeutique… ……………………………………………… Pas Absence d’effet …………………………………… …………………………………… thérapeutique Autres*
Evolution
Type d’évolution Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles ** Mort Euthanasie Inconnue Autres évolutions*** Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles** Mort Euthanasie Inconnue Autres évolutions***
Cas N°……………. * :préciser…….……………………….…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ** : décrire les séquelles …………………….………………….…………..……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….….. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. *** : décrire les autres types d’évolutions………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Cas N°…………….
* :préciser…….……………………….…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ** : décrire les séquelles …………………….………………….…………..……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….….. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 21 *** : décrire les autres types d’évolutions………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
N b
FICHE3 : Enregistrement des cas d’effets indésirables ou d’intoxication chez l’homme, susceptible d’être imputés à un médicament vétérinaire Fiche N°…….. Questionnaire N°……… Date de N° Produit en cause survenue du cas
Date :…… ./………/ 2014 Personne exposée Age
Profession
sexe
Voie d’exposition
Examens complémentaires *
Effets indésirables
Evolution
Nb
Nb
Nom………………………………. …………………………………….. Principe(s) actif(s)……………….. ……………………………………. Forme pharmaceutique…………………… ……………………………………. Classe pharmaceutique…………………… ……………………………………..
Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles ** Mort
Nom………………………………. ……………………………………. Principe(s) actif(s)……………….. ……………………………………. Forme pharmaceutique…………………… ……………………………………. Classe pharmaceutique…………………… ……………………………………..
Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles** Mort
Autre évolution*** Inconnue
Autre évolution*** Inconnue
Cas N°…………… * Examens conplémentaires………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… **Décrire les sequelles…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................. ***Préciser autres évolutions……………………………………………………………………………………………………………………………………………………............................................... Cas N°……………. * Examens conplémentaires………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… **Décrire les sequelles…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................. 22 ***Préciser autres évolutions……………………………………………………………………………………………………………………………………………………...............................................
FICHE4 : Enregistrement des cas d’effets indésirables ou d’intoxication chez l’homme, susceptible d’être imputés à un médicament vétérinaire Fiche N°…….. Questionnaire N°……… Date de N° Produit en cause survenue du cas
Date :…… ./………/ 2014 Personne exposée Age
Profession
sexe
Voie d’exposition
Examens complémentaires *
Effets indésirables
Evolution
Nb
Nb
Nom………………………………. …………………………………….. Principe(s) actif(s)……………….. ……………………………………. Forme pharmaceutique…………………… ……………………………………. Classe pharmaceutique…………………… ……………………………………..
Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles ** Mort
Nom………………………………. ……………………………………. Principe(s) actif(s)……………….. ……………………………………. Forme pharmaceutique…………………… ……………………………………. Classe pharmaceutique…………………… ……………………………………..
Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles** Mort
Autre évolution*** Inconnue
Autre évolution*** Inconnue
Cas N°…………… * Examens conplémentaires………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… **Décrire les sequelles…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................. ***Préciser autres évolutions……………………………………………………………………………………………………………………………………………………............................................... Cas N°………… * Examens conplémentaires………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 23 **Décrire les sequelles…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................. ***Préciser autres évolutions……………………………………………………………………………………………………………………………………………………...............................................
FICHE5 : Enregistrement des échos de cas d’effets indésirables ou d’intoxication chez l’homme, susceptible d’être imputés à un médicament vétérinaire Fiche N°…….. Questionnaire N°……… Date de N° Produit en cause survenue du cas
Date :…… ./………/ 2014 Personne exposée Age
Profession
sexe
Voie d’exposition
Examens complémentaires *
Effets indésirables
Evolution
Nb
Nb
Nom………………………………. …………………………………….. Principe(s) actif(s)……………….. ……………………………………. Forme pharmaceutique…………………… ……………………………………. Classe pharmaceutique…………………… ……………………………………..
Guérison sans séquelles Guérison avec séquelles ** Mort
Nom………………………………. ……………………………………. Principe(s) actif(s)……………….. ……………………………………. Forme pharmaceutique…………………… ……………………………………. Classe pharmaceutique…………………… ……………………………………..
Guérison sans séquelle
Autre évolution*** Inconnue
Guérison avec séquelles** Mort Autre évolution*** Inconnue
Cas N°…………… * Examens conplémentaires………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… **Décrire les sequelles…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................. ***Préciser autres évolutions……………………………………………………………………………………………………………………………………………………............................................... Cas N°…………… * Examens conplémentaires………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… **Décrire les sequelles…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................. ***Préciser autres évolutions……………………………………………………………………………………………………………………………………………………............................................... 24