GUILLET Bertrand Aimé Daniel

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********* ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES

(EISMV)

ANNEE 2015

N° 48

Le Marché au Cadran de Châteaumeillant : Historique, Structure et Fonctionnement THESE Présentée et soutenue publiquement le lundi 21 Décembre 2015 à 9 h devant LA FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D'ODONTOTOLOGIE DE DAKAR Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par GUILLET Bertrand, Aimé, Daniel Né le 02 Juin 1987 à Bourges (France) JURY PRESIDENT :

Monsieur Bernard Marcel DIOP Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

RAPPORTEUR DE THESE :

Monsieur Yalacé Yamba KABORET Professeur à l’EISMV de Dakar

MEMBRE :

Monsieur Ayao MISSOHOU Professeur à l’EISMV de Dakar

DIRECTEUR DE THESE :

Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

CO-DIRECTEUR DE THESE :

Monsieur Walter OSSEBI Assistant à l’EISMV de Dakar



REMERCIEMENTS A ma Maman, qui sait que les compliments au sein de la famille sont des plus rares. Si j’en suis là aujourd’hui c’est grâce à toi, je suis très fier de toi. Merci de l’exemple que tu nous montres chaque jour. Je t’aime très fort.

A mes grands-parents, qui me font le plus grand plaisir d’être toujours présent et de me voir finir mes études. Je vous aime très fort.

A mon Frère, pour qui je ne suis pas toujours très démonstratif. Merci de m’avoir soutenu, je serais toujours là pour toi.

A mon Père, qui m’a accompagné et soutenu tout au long de ma présence au Sénégal. Merci pour tout. Je sais que tu seras encore là à mes côtés pour bien des années.

A Emmanuel, qui m’a transmis la passion pour ce métier, m’a soutenu et c’est toujours battu pour me faire progresser et réussir.

A Xavier, si tu ne m’avais pas orienté vers le Sénégal je n’aurai jamais été vétérinaire. Merci de ton accompagnement et de tes précieux conseils.

Au cabinet vétérinaire de Châteaumeillant, pour votre patience, votre amitié, votre formation, m’avoir encadré dans cette thèse et la transmission de votre passion. Je ne doute pas que vous serez encore présent dans mes premiers pas de vétérinaire. Encore merci.

A Poutrelle, pour toutes ces visites et ces moments passés à partager ton expérience.

A Gaston, pour croire en moi, et faire tout son possible pour m’aider dans ma formation. Vraiment merci.

I


Au cabinet vétérinaire de Pont-Audemer, pour m’avoir accueilli et formé. Je pense toujours à ces bons moments passés à vos côtés.

Au service de Pathologie du Bétail et de la Reproduction de Maison - Alfort, pour avoir enrichi ma formation de vos connaissances et de votre pratique, et pour tout le soutien que vous m’accordez. Je sais que vous serez encore à mes côtés pour la préparation de l’équivalence.

A l’EISMV de Dakar, qui m’a offert une dernière chance, accompagné, et formé. Je suis reconnaissant.

A la grande et belle famille des S’en Fout le Score, je suis arrivé chez vous en tant qu’enfant, je repars en tant qu’homme.

A Raphaël, Pierre-François, Camille et Anouck, sans qui le Sénégal aurait été fade pour moi. Merci de votre soutien, de votre bonne humeur et de votre patience.

A Côme, Romain, Arnaud, Cyril, je ne suis pas prêt d’oublier à quel point on aura profité de ce magnifique pays.

A ma famille, qui sait rester unie dans les bons et les mauvais moments. Merci de votre soutien.

A Village Pilote, pour m’avoir fait confiance et permis de faire mes premiers pas en tant que vétérinaire.

A Romain, Noémie et Marilyne, pour votre amitié, pour m’avoir encadré dans les premières opérations et tous vos judicieux conseils.

Au Sénégal, pour l’échange culturel, et la découverte du pays.

« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. » Marguerite YOURCENAR, Les yeux ouverts, 1980.

II


A NOS MAÎTRES ET JUGES

A notre Maître et Président de jury, Monsieur Bernard Marcel DIOP , Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. C’est un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury de thèse. Votre approche facile et cordiale imprégnée d’humilité, et la spontanéité avec laquelle vous avez accédé à notre sollicitation nous ont marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Hommages respectueux.

A notre Maître et Rapporteur de thèse, Monsieur Yalacé Yamba KABORET, Professeur à l’EISMV de Dakar. Délaissant vos occupations multiples, vous avez accepté de rapporter ce travail de thèse. Cet honneur que vous nous faites est la preuve de vos qualités scientifiques et surtout humaines qui imposent respect et admiration. Sincère reconnaissance. A notre Maître et Juge, Monsieur Ayao MISSOHOU, Professeur à l’EISMV de Dakar. La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail nous honore, Vos valeurs humaines et intellectuelles, imposent respect et admiration. Veuillez trouver ici toute notre gratitude et notre grande considération. Sincères remerciements.

A notre Directeur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. Votre simplicité, vos très grandes qualités scientifiques et votre modestie nous inspirent. Votre extrême sollicitude, vos conseils de sage et la qualité de vos enseignements sont pour nous un trésor. Veuillez accepter nos hommages respectueux ainsi que nos sincères remerciements.

A notre Maître et Co-Directeur de thèse, Monsieur Walter OSSEBI, Assistant à l’EISMV de Dakar. Votre rigueur, votre efficacité et votre amour du travail bien fait sont autant de qualités qui nous sont chères. Soyez assuré de nos profonds remerciements et de notre admiration.

III


“Par délibération, la faculté de Médecine, Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation.”

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LISTE DES ABREVIATIONS %

:

Pour cent

°c

:

Degré Celsius

g/j

:

Gramme par jour

A

:

Autoroute

ACERSA

:

Association pour la Certification de la Santé Animale

ANSES

:

Agence Nationale de Sécurité Sanitaire

AOC

:

Appellation d’Origine Contrôlée

ASDA

:

Attestation Sanitaire à Délivrance Anticipée

BTP

:

Bâtiment et Travaux Publics

CEE

:

Communauté Économique Européenne

CUMA

:

Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole

D

:

Départementale

DAUB

:

Document d’Accompagnement Unique de Bovins

DDCSPP

:

Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations

DRAAF

:

Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt

EHPAD

:

Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes

F

:

Francs

FCO

:

Fièvre Catarrhale Ovine

FEOGA

:

Fonds Européen d’Orientation et de Garantie Agricole

FMBV

:

Fédération Française des Marchés de Bétail Vif

GAEC

:

Groupement Agricole d’Exploitation en Commun

GB

:

Gros Bovins

GDS

:

Groupement de Défense Sanitaire

h

:

Heure

Ha

:

Hectare

HT

:

Hors Taxes

IBR

:

Rhinotrachéite Infectieuse Bovine

JB

:

Jeunes Bovins

JOCE

:

Journal Officiel de la Communauté Européenne

Kg

:

Kilogramme

V


Km

:

Kilomètre

Km2

:

Kilomètre carré

LGV

:

Ligne à Grande Vitesse

m

:

Mètre

m2

:

Mètre carré

3

m

:

Mètre cube

mm

:

Millimètre

:

Numéro

OIE

:

Office International des Epizooties

OP

:

Organisation de Producteurs

PAC

:

Politique Agricole Commune

PCR

:

Polymerase Chain Reaction

SA

:

Société Anonyme

SARL

:

Société à Responsabilité Limitée

SICA

:

Société d’Intérêt Collectif Agricole

t

:

Tonne

TVA

:

Taxe sur la Valeur Ajoutée

Tec

:

Tonne équivalent carcasse

UTA

:

Unité de Travail Annuel

VA/Km2

:

Vache Allaitante par Kilomètre carré

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : La région Centre ______________________________________________ 4 Figure 2 : Les régions naturelles du département du Cher ______________________ 5 Figure 3 : Evolution du nombre d’exploitations agricoles dans le Cher et projections 2020 - Ensemble des exploitations ________________________________________ 8 Figure 4 : Orientation socio-économique des exploitations ____________________ 12 Figure 5 : Effectif de vaches allaitantes par canton __________________________ 15 Figure 6 : Différents types de production en élevage charolais _________________ 16 Figure 7 : Devenir de la production régionale bovine ________________________ 17 Figure 8 : Evolution du nombre de vaches en France_________________________ 18 Figure 9 : Evolution du nombre de vaches nourrices dans le Cher ______________ 19 Figure 10 : Evolution du nombre de brebis en France ________________________ 21 Figure 11 : Répartition des brebis-mères nourrices en région Centre ____________ 22 Figure 12 : Répartition des marchés au cadran dans le Cher et les départements limitrophes. _________________________________________________________ 23 Figure 13 : Région d’abattage des bovins nés dans la région Centre _____________ 25 Figure 14 : Organisation de la filière allaitante en région Centre ________________ 26 Figure 15 : Zones de collecte des différentes organisations de producteurs pour les agneaux nés en région Centre ___________________________________________ 27 Figure 16 : Répartition des abattoirs en région Centre ________________________ 28 Figure 17 : Localisation des marchés de bétail en France _____________________ 33

VII


Figure 18 : Commune de Châteaumeillant _________________________________ 38 Figure 19 : Zone d’influence du marché au cadran __________________________ 44 Figure 20 : Accès au marché au cadran ___________________________________ 58 Figure 21 : Plan de masse du Marché au Cadran de Châteaumeillant ____________ 60 Figure 22 : Bascule présente dans la salle des ventes _________________________ 61 Figure 23 : Salle des enchères ___________________________________________ 62 Figure 24: Plan détaillé du marché au Cadran de Châteaumeillant ______________ 63 Figure 25 : Buvette ___________________________________________________ 64 Figure 26 : Fiche d’inscription à la vente des animaux _______________________ 69 Figure 27 : Fiche d’enregistrement des bovins à vendre ______________________ 70 Figure 28 : Circulation générale d’un bovin sur la structure du marché au Cadran lors de sa vente. _________________________________________________________ 71 Figure 29 : Mise en lot des animaux en fonction de leur élevage d’origine avant d’être présenté à la vente ____________________________________________________ 72 Figure 30 : Présentation de l’animal sur le ring aux vendeurs __________________ 73 Figure 31 : Schéma du tableau électronique ________________________________ 74 Figure 32 : Effectifs des apports bovins par département _____________________ 82 Figure 33 : Effectifs des apports ovins par département ______________________ 82 Figure 34 : Apport mensuel de bovins au cours de l’année 2012 ________________ 87 Figure 35 : Apport mensuel de bovins au cours de l’année 2013 ________________ 88 Figure 36 : Apport mensuel de bovins au cours de l’année 2014 ________________ 88

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Figure 37 : Activité commerciale en bovin du marché au Cadran de Châteaumeillant ___________________________________________________ 93 Figure 38 : Activité commerciale en ovin du marché au Cadran de Châteaumeillant ___________________________________________________ 94 Figure 39 : Grille de cotation EUROP en fonction de leur conformation _________ 96 Figure 40 : Répartition des ventes et le prix selon la grille de cotation EUROP ____ 97 Figure 41 : Etats appliquant programme d’éradication d’IBR, ou étant indemnes de la maladie ___________________________________________________________ 110 Figure 42 : Evolution de la proportion d’élevage indemne IBR en France _______ 111 Figure 43 : Disposition des cheptels qualifiés pour l’IBR en 2010 _____________ 112 Figure 44 : Zone de restriction au 4 Septembre 2008 ________________________ 113 Figure 45 : Zones réglementés de FCO au 11/09/2015 ______________________ 114 Figure 46 : Zones réglementés de FCO au 25/09/2015 ______________________ 115 Figure 47 : Zones réglementés de FCO au 01/10/2015 ______________________ 116

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Répartition des actifs par secteur d’activité ________________________ 9 Tableau II : Potentiel de bovins commercialisables __________________________ 46 Tableau III : Potentiel de brebis mères commercialisables ____________________ 46 Tableau IV : Potentiel du marché au cadran ________________________________ 47 Tableau V : Potentiel du marché au cadran à moyen terme ____________________ 48 Tableau VI : Dimensionnement du marché au cadran ________________________ 49 Tableau VII : Participations des communes en fonction du nombre d’habitants ____ 55 Tableau VIII : Les résultats de la SA Cadran Boischaut-Marche lors des cinq dernières années _____________________________________________________________ 79 Tableau IX : Apports des bovins de 2006 à 2014 ____________________________ 83 Tableau X : Part de marché des catégories les plus représentés _________________ 85 Tableau XI : Apport d’ovins par année et par marché en moyenne ______________ 86 Tableau XII : Apport d’ovins par année et par catégories _____________________ 87 Tableau XIII: Sortie d’animaux du département du Cher _____________________ 92 Tableau XIV : Cotation des bovins maigres de 2010 à 2014 ___________________ 99 Tableau XV : Chiffre d’affaire pour les marchés de bovins ___________________ 100 Tableau XVI : Chiffre d’affaire pour les marchés d’ovins ____________________ 101 Tableau XVII : Exigences sanitaires en fonction du statut du pays d’origine _____ 106 Tableau XVIII : Modalités d’identification bovine et ovine. __________________ 108 X


Table des matières

INTRODUCTION......................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : PARTICULARITÉS DU DÉPARTEMENT DU CHER ET DESCRIPTION DU MARCHÉ AU CADRAN EN FRANCE ........................... 3 CHAPITRE 1 : GEOGRAPHIE ET POPULATION ................................................................ 4 1- Caractéristiques du département du Cher .......................................................... 4 2- La Population du Cher...................................................................................... 7 CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE DU DEPARTEMENT DU CHER ....... 9 1- Généralités ........................................................................................................ 9 2- L’Agriculture ................................................................................................... 10 CHAPITRE 3 : L’ELEVAGE ALLAITANT DANS LE CHER............................................... 14 1- Particularité et mutation du cheptel bovin dans le Cher ................................ 14 2- Particularité et mutation du troupeau ovin dans le Cher ............................... 20 3- Vente des animaux .......................................................................................... 23 CHAPITRE 4 : LE MARCHE AU CADRAN EN FRANCE................................................... 29 1- Le marché dans sa globalité ........................................................................... 29 2- Caractérisation du marché au cadran : ......................................................... 30 3- Présentation et Caractéristique : .................................................................... 31 4- Histoire des marchés au cadran : ................................................................... 31 5- Contexte actuel des marchés au cadran en France :...................................... 32

DEUXIEME PARTIE : CREATION, ORGANISATION ET ASPECTS ECONOMIQUES DU MARCHE AU CADRAN DE CHATEAUMEILLANT35 CHAPITRE 1 : GENESE ET LANCEMENT DU PROJET .................................................... 37 1- Historique des foires de la ville de Châteaumeillant ...................................... 37 2- Etude de marché et enquêtes publiques .......................................................... 41 3- Intérêt du Marché au Cadran de Châteaumeillant ......................................... 49 4- Lancement du projet ....................................................................................... 52 XI


CHAPITRE 2 : ORGANISATION GENERALE DU MARCHE AU CADRAN ......................... 58 1- Particularités techniques et spécificités du personnel .................................... 58 2- Organisation de la structure ........................................................................... 67 3- Gestion ............................................................................................................ 78 CHAPITRE 3 : FONCTIONNEMENT ECONOMIQUE DU MARCHE AU CADRAN ............... 81 1- L’offre.............................................................................................................. 81 2- La demande ..................................................................................................... 89 3- Les transactions .............................................................................................. 93 4- Les prix ............................................................................................................ 95

TROISIEME PARTIE : ENGAGEMENTS SANITAIRES ET PERSPECTIVES ..................................................................................................................................... 104 CHAPITRE 1 : ETAT SANITAIRE DU CHEPTEL EN FRANCE........................................ 105 1- Spécification du Statut Sanitaire ................................................................... 105 2- IBR : Situation épidémiologique du cheptel français entre 2006 et 2010 .... 109 3- Etude épidémiologique de la FCO ................................................................ 113 CHAPITRE 2 : CONTROLE SANITAIRE SUR LE MARCHE AU CADRAN DE CHATEAUMEILLANT ................................................................................................ 117 1- Marché à carte verte obligatoire .................................................................. 117 2- Autres exigences sanitaires ........................................................................... 118 CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES ET ORIENTATIONS DU MARCHE ................................. 119

CONCLUSION ......................................................................................................... 121 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................... 123 ANNEXES ................................................................................................................. 134

XII


INTRODUCTION Jadis, l’agriculture avait comme principal objectif de produire des denrées alimentaires pour satisfaire les besoins nutritionnels des agriculteurs ainsi que de la population locale. Le nombre de personnes constituant la classe des agriculteurs était bien supérieur aux autres classes de la population. La plupart de la consommation de ces denrées se faisait sur les lieux de production. Le cycle économique de ce type de production était fermé. A cette période, les paysans vendaient très peu et ne prêtaient aucune réflexion aux problèmes économiques d’actualité.

C’est au XXème siècle, alors que la révolution industrielle est en marche, que ce système économique va muter et complètement disparaître. Alors que les campagnes sont progressivement désertées à cause l’exode rural, les villes se remplissent de nouveaux consommateurs ne pouvant satisfaire de façon autonome leurs besoins journaliers en nourriture. Conjointement, les techniques d’amélioration agricole sont devenues de plus en plus efficaces. Les rendements ont augmenté, les paysans ont développé la vente de leurs productions, afin de pouvoir acheter et investir dans des outils agricoles plus performants. Le commerce prend donc une place prépondérante dans la vie de tous les jours chez les agriculteurs. C’est à cette période que de nombreux sites et lieux d’échanges commerciaux sont apparus. La rencontre entre acheteur et vendeur s’organisait de façon plus fréquente. Les marchés sont nés. Le marché se définit donc comme le rassemblement de l’offre et de la demande où la libre concurrence fait partie intégrante de ce système. Le marché de bétail vif est un moyen de commercialisation moderne et bien adapté aux exigences des acteurs de la filière. Cette structure permet de réhabiliter les vieilles pratiques commerciales qui étaient rapides et simples. Localisé en plein centre de la France, dans une zone où l’élevage allaitant tient une grande part économique, le marché de Châteaumeillant attire la plupart des productions bovines et ovines du département du Cher et des départements limitrophes. Ouvert en 1999, sa particularité se situe dans le fait qu’il s’agit d’un marché aux enchères (ou « au Cadran ») d’animaux vivants.

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Aujourd’hui ce type de structure se multiplie dans tout l’hexagone et le marché financier est en perpétuelle mutation, c’est pour cela qu’il est important de bien cerner l’intérêt de ce type de marché et des différents enjeux pour les éleveurs. Cette étude a pour objectif général de présenter le marché au cadran de Châteaumeillant dans son environnement et son fonctionnement global. Les objectifs spécifiques sont de connaître l’origine du marché au cadran et sa création, de décrire la structure et de comprendre son fonctionnement, d’observer l’activité économique et commerciale ainsi qu’expliquer les garanties sanitaires qu’elle fournit. Dans un premier temps nous présenterons les données socio-économiques, géographiques et agricoles du département du Cher. Nous formaliserons également le marché dans sa globalité et nous définirons le marché au Cadran. Nous étudierons par la suite la création de cette structure, ainsi que son fonctionnement, ses particularités commerciales et financières, pour finir par les différentes garanties sanitaires qu’elle apporte et les recommandations que nous pouvons formuler.

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PREMIERE PARTIE : PARTICULARITÉS DU DÉPARTEMENT DU CHER ET DESCRIPTION DU MARCHÉ AU CADRAN EN FRANCE

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Chapitre 1 : Géographie et population Le Cher se situe au sein de la région Centre, en plein cœur de la France. L’activité économique de ce département est particulièrement marquée par son histoire, sa population et sa situation géographique.

1- Caractéristiques du département du Cher

a- Localisation Le Cher est l’un des six départements qui composent la région Centre (figure 1). Cette région comprend également l’Indre, l’Indre et Loire, le Loir et Cher, l’Eure et Loire, ainsi que le Loiret. Le Cher situé au sud-ouest de la région s’étend sur une superficie de 7235 km2, soit 18,48% de la superficie totale de la région Centre (la superficie totale étant de 39 150,9 km2).

Figure 1 : La région Centre (Chauveau, 2006)

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Le Cher se délimite en plusieurs régions naturelles que sont (figure 2) : - la Sologne qui est la région forestière naturelle du département ; - le Pays Fort et le Sancerrois ou la polyculture est pratiquée ; - le Val de Loire ; - la Champagne Berrichonne située dans l’ouest et le sud-ouest du département caractérisé par une culture intensive céréalière et oléagineuse ainsi que la production de vin de Quincy ; - la vallée de Germigny, l’élevage et les polycultures sont prédominants ; - le Boischaut Nord avec ses grandes étendues de polyculture et le Boischaut Sud plus axé sur l’élevage ; - La Marche où se côtoient polyculture et élevage (Chauveau, 2006).

Figure 2 : Les régions naturelles du département du Cher (Chauveau, 2006)

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b- Le terroir Le département du Cher se situe à une altitude moyenne de 200 m ; elle va croissante de façon importante lorsque l’on se dirige vers le sud du département. On y trouve des paysages très plats dans le nord, où l’altitude ne dépasse pas les 95 m, puis le relief devient plus accidenté dans le sud du département, avec l’apparition de collines, où le Magnoux, culmine à 504 m d’altitude dans la commune de Saint-Priest La Marche. La composition des sols du Cher peut se diviser en trois plateaux. Le premier, proche du Massif Central, se compose de terrains très riches en grès. Le deuxième plateau, au centre du Cher, est constitué essentiellement de calcaire. Le troisième et dernier plateau localisé dans le nord du département, est très riche en silex. Au nord de ce dernier gradin, le sol devient particulièrement sablonneux avec de la présence d’argile, qui caractérise parfaitement la région naturelle de Sologne. Cette structure des sols explique la disparité dans les productions au sein du département. Celui-ci séparé en deux, avec le nord du département, peu accidenté, caractérise une production céréalière intensive, alors que le sud lui, est tourné essentiellement vers la vigne et l’élevage (Provost, 1992).

c- Le climat Le département du Cher possède un climat océanique dégradé, marqué par un hiver doux et humide avec des intempéries épisodiques. L’été est sec et frais. Le climat est sous l’impact du climat continental venant de l’est de l’Europe avec des périodes en hiver très froides et des augmentations de température importantes en été. Dans l’extrême sud du département, de par la présence de collines, le climat change et correspond à un climat semi-continental, avec des hivers difficiles et des étés avec des températures élevées. De plus la pluviométrie est plus importante en été qu’en hiver. Le relevé des différentes données climatologiques au sein du département, par la station météorologique de Bourges, donne les résultats suivants : -

la pluviométrie moyenne entre 1961 et 1990 correspond à 722,6 mm d’eau par an ; la température moyenne entre 1961 et 1990 était de 11°C, avec un minimum moyen de 6,5°C et un maximum moyen de 15,5°C.

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La structure géographique du département, la composition des sols et le climat octroient au département un rôle important dans l’agriculture céréalière et une prédisposition à l’élevage (Infoclimat, 1990).

2- La Population du Cher La Région Centre fait partie des régions les plus peuplées de France, avec un nombre de 2 556 835 habitants et une moyenne de 65,3 habitants/km2 en 2011. En outre, cette population n’est pas répartie de façon équitable au sein de la région. Le Cher est le département le moins peuplé avec 311 614 habitants pour cette même année, ce qui correspond à une densité moyenne de population de 43,1 habitants/km2. L’ensemble des habitants du département est réparti sur les 290 communes regroupées en trois grands arrondissements, que sont Bourges, Saint-Amand-Montrond et Vierzon. La population se concentre autour de l’arrondissement de Bourges qui regroupe 40% de la population totale du département, car c’est à ce niveau que se situe l’emploi et la richesse produite au sein du département à hauteur de 50% de la valeur totale pour chacun des deux paramètres (Chauveau, 2006). La population rurale représente donc une faible part des habitants du Cher soit 1,6% des plus de 15 ans. Depuis la seconde guerre mondiale, le taux d’accroissement de la population entre 1946 et 2007 est de 10% dans le département du Cher, alors que le taux à l’échelle nationale atteint une valeur de 57%. Ces chiffres s’expliquent de plusieurs façons. Tout d’abord la population au sein du Cher est vieillissante. Les retraités représentent 33,1% de la population et les jeunes partent dans le but de poursuivre leurs études ou de trouver un travail dans les grandes agglomérations françaises (Insee, 2011). L’une des conséquences de ces flux migratoires est la disparition importante du nombre d’exploitations agricoles entre 1979 et 2010 (figure 3).

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Figure 3 : Evolution du nombre d’exploitations agricoles dans le Cher et projections 2020- Ensemble des exploitations (Méré, 2013) Durant cette période près de 5000 exploitations ont disparu, avec un taux de disparition moyen de -2,65% par an. Ce qui porte le nombre d’arrêt d’activité à trois par semaine. Au sein du département 4800 exploitants ont été recensés ainsi que 3600 unités de travail annuel. Ce sont donc des personnes pouvant être considérées comme des professionnels exploitants à temps complet. Les autres sont soit des retraités, soit des personnes exerçant plusieurs activités. Au sein de la population agricole on observe une diminution significative du nombre de personnes de moins de quarante ans, qui est passée de 25% en 2000 à 17% en 2010. Au cours de la même période la classe d’âge des cinquante à soixante ans est passée de 26% à 33%. Ce qui laisse présager une importante quantité de départ dans les années à venir (Chambre d’agriculture du Cher, 2013). Malgré le contexte économique instable, avec une tendance marquée pour la disparition des exploitations, 41% des exploitants agricoles âgés de plus de 50 ans connaissent leurs successeurs. Ce pourcentage est bien supérieur à celui de la région centre (37%) et également supérieur à la moyenne nationale (34%) (Direction départementale du territoire, 2014). Ces chiffres laissent penser que l’agriculture va avoir un rôle important dans l’économie du département avec un nombre d’exploitations qui sera réduit mais avec une surface d’exploitation plus importante.

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Chapitre 2 : Caractéristiques de l’économie du département du Cher

Le département du Cher est très peu attractif pour les entreprises. Il reste un département rural, ou l’agriculture occupe une place importante dans l’économie du département.

1- Généralités En 2005, le PIB du Cher s’évaluait autour de 7 milliards d’euros. L’agriculture dégageait une valeur ajoutée brute de 325 millions d’euros. La valeur ajoutée brute par Unité de Travail Annuel (UTA) s’évaluait à 45 000 euros, et était de 30% supérieure à la moyenne nationale (Chambre d’agriculture du Cher, 2012) comme indiqué dans le tableau ci-dessous (Tableau I).

Tableau I : Répartition des actifs par secteur d’activité (Insee, 2015)

Cher

France de province

Agriculture

5%

3,2%

France métropolitaine 2,5%

Construction

6,4%

6,8%

6,4%

Industrie

16,4%

13,9%

12,5%

Tertiaire marchand

37,9%

43,5%

47,6%

Tertiaire non marchand

34,2%

32,6%

31,0%

Le tourisme représente une place importante dans l’activité économique du département, et se concentre essentiellement autour du pays de Bourges.

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La composante économique du Cher arrive à supporter la crise par la variété d’entreprises présentes dans le département. Lorsqu’un secteur est en déclin, il est compensé par des domaines, qui eux, sont en plein essor. Par exemple le BTP vit des moments compliqués au sein du département. Ces pertes sont compensées par la montée en puissance de l’industrie. De plus, il existe une réelle volonté de certaines entreprises à vouloir investir dans le département. Par exemple, il y a la création d’un pôle d’innovation en agroalimentaire (Isaac-Newton) dans la ville d’Henrichemont. L’usine Sirops Monin, implantée dans la ville de Bourges, va doubler sa production au cours de l’année 2015. L’ouverture du centre commercial Avaricum, en plein centreville de Bourges, espère créer un certain dynamisme pour toutes les enseignes marchandes présentes dans le cœur historique de la ville ainsi que toutes les enseignes nationales implantées dans le dit-centre. Enfin, l’hypothétique projet de création de la Ligne Grande Vitesse Paris-Lyon, permettrait une réelle envolée économique au sein du département du Cher (Gonzalez, 2015). La richesse du département en forêts fait que la filière bois se porte bien. En 2005, la récolte départementale atteignait un volume de 278 m3. Pour l’année 2012, le rendement obtenu était de 399 m3. Ce volume classe le département à la troisième place régionale. Malgré ces constations, la filière reste fragile. Cette fragilité est causée par la diminution de la production de bois issus de forêts gérées de façon écoresponsable : -121 milliers de m3 de rond entre 2011 et 2012, alors que depuis 2005, l’augmentation était constante (Leprovost, 2014).

2- L’Agriculture Quatre-vingt neuf virgule cinq pour cent (89,5%) de la surface du Cher sont consacrés aux surfaces agricoles et boisées, ce qui fait de ce secteur un département rural par excellence. L’exploitation agricole va se définir comme une structure économique satisfaisant les trois postulats suivants : -

il faut produire des denrées agricoles ;

-

être autonome dans sa gestion courante ;

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-

posséder une certaine superficie (la surface agricole doit être supérieure ou égale à 1 hectare), ou un niveau de production suffisant (une surface en cultures spécialisées doit être supérieure ou égale à 20 ares), ou encore un certain nombre de têtes de bétail (la taille du troupeau ou le volume de production doit être suffisant) (Insee, s. d.).

La taille moyenne d’une exploitation agricole dans le département du Cher est de 117 ha. En 10 ans, la taille des structures a augmenté de 31%. L’augmentation de surface des structures moyennes à grandes est moins marquée (+16%). Ces exploitations représentent 86% des exploitations du département dont 46% sont des structures de plus de 200 ha de surface moyenne. L’ensemble de ces données place donc le département du Cher à la troisième place nationale, devancée par la Haute-Marne (136 ha en moyenne) et la Seine et Marne (127 ha en moyenne) (Méré, 2013). Les exploitations du département sont regroupées en secteurs spécifiques et mixtes. Les secteurs spécialisés sont au nombre de 5. On trouve les grandes cultures (dominées par les céréales et les oléagineux), l’horticulture, les vergers permanents (avec une forte régression de la surface allouée aux vergers), les herbivores (bovins, équidés, ovins, caprins) et les granivores. Les pôles mixtes sont au nombre de 3 : La polyculture, le polyélevage, et la cultureélevage (figure 4).

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Figure 4 : Orientation socio-économique des exploitations (Direction départementale du territoire, 2014) La Champagne Berrichonne est consacrée aux grandes cultures que regroupe le département. Le nord du département regroupe l’essentiel de l’élevage caprin, car dans cette zone, est produit le chavignol, un de cinq fromages AOC de la région centre.

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Le reste du département concentre les polycultures-élevages, avec quelques structures tournées vers l’élevage pur dans le sud du département. La surface agricole utilisée au sein du département se décompose de la façon suivante : Céréales Fourrages et surfaces toujours en herbe Oléo-protéagineux Jachère Vignes

44% 30% 21% 4% 1%

Le Cher est donc un département axé sur les grandes cultures et principalement celles des céréales. Toutefois, le sud et le nord-est du département possèdent des cheptels importants de bovins allaitants (Direction Départementale du Territoire, 2014).

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Chapitre 3 : L’élevage allaitant dans le Cher L’élevage allaitant qui dans le département du Cher ne concerne que les bovins et les ovins, se caractérise par le fait que les produits des mères nourricières sont élevés dans les exploitations avant d’être engraissés et abattus (pour les éleveurs engraisseurs) ou vendus (pour les éleveurs naisseurs).

1- Particularité et mutation du cheptel bovin dans le Cher a- Caractéristiques La spécificité de l’élevage français tient à la fois dans la quantité de têtes de bétail et de sa profonde modification. La France est le premier pays européen en nombre de têtes de Bétail. Avec 7 786 000 têtes, elle devance l’Allemagne (4 874 000 têtes) et le Royaume-Uni (3 442 000 têtes). De plus, depuis 2004 le troupeau français subit une profonde mutation : le nombre de vaches allaitantes est devenu supérieur au nombre de vaches laitières (FranceAgrimer, 2013). L’élevage allaitant français est une activité historique, qui a pour but la valorisation de l’espèce en production de viande. Sur l’ensemble du territoire se trouve cinq grandes races utilisées à ces fins : La Charolaise, la Limousine, la Blonde d’Aquitaine, la Salers et la Maine d’Anjou. Au sein du département du Cher, la race prédominante est la race Charolaise. L’implantation de la race dans le Cher a débuté de 1818 à 1864. Ce bovin était alors utilisé dans un premier temps comme animal de trait et apportait une aide précieuse dans le labour des champs. Au cours de ces années, Louis Massé, éleveur dans le sud du département, devient un précurseur dans la sélection et l’amélioration de la race Charolaise. Il choisit ses animaux, selon certains critères, lui permettant ainsi de valoriser les aptitudes de son troupeau. La vache charolaise possède des qualités bouchères très reconnues. De par sa capacité de croissance et de valorisation de l’aliment, du faible dépôt adipeux sur la carcasse, et de la présence du gène culard, cet animal est prédisposé à la production de viande.

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Enfin, en plus de ses caractéristiques génétiques, sa rusticité et son tempérament maniable, ne font qu’accroître sa popularité en France. La race Charolaise ne cesse de s’étendre à tout le territoire (figure 5). L’intérêt suscité pour cette race a même dépassé les frontières de la France. On la retrouve présente dans 70 pays différents (Spindler, 1991).

Figure 5 : Effectif de vaches allaitantes par canton (Bailly, 2002) L’engouement suscité pour cette race, provoquant l’augmentation du nombre d’animaux, accompagné de la diminution du nombre d’élevage, favorise l’augmentation de la taille des troupeaux. En moyenne, dans le département du Cher, un éleveur possédait 55 vaches nourrices en 2010. Alors qu’en 2000, la moyenne était de 43 vaches. Le Cher possède 33% du cheptel de la région Centre et est classé à la deuxième place. Quatre-vingt-dix-huit pour cent (98 %) du bétail est élevé dans des fermes de taille moyenne à grande (Direction Départementale du Territoire, 2014).

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b- L’importance du maigre De l’après-guerre à 1980, les herbages se maintiennent et permettent l’engraissement des bœufs à l’herbe. Ces surfaces ont régressé de 22% (soit 3 millions d’hectares environs) au cours des 30 dernières années, ce qui va profondément modifier l’élevage allaitant. Celui-ci va passer de l’engraissement à la vente de maigre. La race Charolaise possède un panel unique en ce qui concerne la production de viande (figure 6), égalé par aucune autre race (Pflimlin, Faverdin, et Béranger, 2009).

Figure 6 : Différents types de production en élevage charolais (Raboisson, 2011)

Les animaux sont engraissés de plus en plus tôt. Au cours des années 1970 est apparu un nouveau type de production : le taurillon. Ce produit est un animal de sexe mâle, mis à la vente entre 18 à 20 mois (parfois 14). De plus, on trouve également sur le marché des taureaux entiers âgés de 20 à 24 mois, ayant passé deux étés à l’herbe, ainsi que des bœufs finis vendus vers 30 mois. 16


La production de maigre a suivi l’évolution du marché : les châtrons ont presque disparu pour laisser la place aux broutards. Ce sont des mâles de moins de 1 an qui sont commercialisés autour de l’âge de 7 à 10 mois. Cette modification de la production a été fortement influencée par le marché italien. Les taureaux sont généralement engraissés à la ferme avant d’être vendus (Jussiau, Montméas, et Parot, 1999). Au sein de la région centre, les ventes se répartissent de la façon suivante (figure 7) :

Figure 7 : Devenir de la production régionale bovine (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, 2010) L’essentiel des bovins commercialisés dans le département sont issus de la production de bovins maigres (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, 2010). L’augmentation de la taille des troupeaux, combinée à la diminution des parcelles en herbes poussent les éleveurs à délaisser de plus en plus l’engraissement au profit du maigre. De plus, la meilleure valorisation du maigre, associée à des cours de la viande relativement médiocres, accentuent le désintéressement des éleveurs pour l’engraissement. 17


c- Modifications du cheptel bovin dans le Cher Le cheptel français était composé de 7 786 000 têtes en décembre 2011. Le recensement effectué lors de l’année 2010 s’était soldé par un total de 7 814 000 têtes. Bien que le nombre de vaches allaitantes n’ait cessé d’augmenter entre 1985 et 2008, au cours de ces dernières années, il s’en suit une diminution de 195 000 têtes de bétail en France (figure 8).

Figure 8 : Evolution du nombre de vaches en France (FranceAgrimer, 2013)

En cohérence avec le schéma national, le recensement du nombre de vaches nourrices dans le département du Cher, montre une baisse importante sur la période 2007-2013. Cette diminution équivaut à une perte de 3447 animaux (figure 9).

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Nombre de vaches nourrices (en millier de tête)

68 000

67 000

66 000

65 000

64 000

63 000

62 000 2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Année

Figure 9 : Evolution du nombre de vaches nourrices dans le Cher (Insee, 2013a) Cette diminution du troupeau au sein du Cher s’explique par : un nombre important de départs à la retraite, entrainant une disparition des exploitations ; un cours de la viande très instable ; des années de sécheresse conduisant à une diminution de la quantité de fourrage et donc une baisse de performance ou une augmentation des coûts de production au sein des élevages. La reprise pourrait s’amorcer avec la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC), dans laquelle la commission de Bruxelles aurait l’intention de rééquilibrer les aides. La revalorisation de ces subventions, si celle-ci est avantageuse, va permettre une augmentation de la taille des troupeaux en facilitant le travail des éleveurs (aides à l’emploi, investissements dans du matériel).

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2- Particularité et mutation du troupeau ovin dans le Cher Au cours du 19ème siècle, le mouton était le premier producteur d’élément fertilisant. Au début du siècle suivant, son utilisation s’est profondément transformée. La production de nouveaux engrais à fait disparaître l’utilisation première du mouton. De plus, avec le développement de l’importation en France, la laine de mouton produite sur le territoire a subi la concurrence directe avec la laine importée d’hémisphère sud. La production d’agneaux pour la boucherie est donc rapidement devenue le principal objectif de production. L’apparition de nouvelles races, telles que Charmoise et Southdown, ont absorbé la plupart des races locales. L’état sanitaire de l’ensemble des troupeaux était déplorable, la présence en masse de parasites et de maladies ont décimé les troupeaux, ce qui est la principale raison de la baisse considérable du nombre d’animaux dans les élevages. Pour observer une réelle augmentation dans le cheptel, il aura fallu attendre la fin de la seconde guerre mondiale. La principale source d’alimentation était l’herbe. La race Charmoise s’est considérablement développée, mais présentait des difficultés dans sa prolificité, et les agneaux avaient un poids trop faible lors des ventes. La solution est venue par le croisement avec d’autres races telles que la race Berrichon du Cher, Texel, Vendéen, Suffolk, Charolais, et Rouge de l’Ouest. De nos jours, les troupeaux ovins sont principalement issus de croisements multiples, mais les produits nés de ces métissages sont néanmoins très homogènes. Jusqu’au début des années 80, les ventes de moutons bénéficient en France d’une conjoncture propice. Par la suite, la situation s’est largement dégradée, lors de l’apparition d’un règlement communautaire. Ce qui a provoqué une modification du cycle de reproduction au sein des élevages, en faisant agneler certaines brebis en automnes. Cette modification de cycle permet aux éleveurs de rester compétitif (Spindler, 1991). La conjoncture actuelle ne s’est pas améliorée. Le troupeau français n’a cessé de diminuer. Malgré une légère hausse et stagnation depuis 2010 (figure 10).

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Figure 10 : Evolution du nombre de brebis en France (FranceAgrimer, 2013)

Le département du Cher est le berceau de la race Berrichon du Cher. Race particulièrement exploitée pour ses aptitudes bouchères, elle est issue de sélection de plusieurs races locales. Particulièrement demandée en Union Européenne, c’est une race utilisée dans les croisements afin d’augmenter la prolificité et les aptitudes bouchères des autres races. Tout comme l’élevage bovin allaitant, les ovins sont concentrés dans le sud de la région Centre, au sein des départements de l’Indre et du Cher (figure 11).

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Figure 11 : Répartition des brebis-mères nourrices en région Centre (Agreste Centre, 2014) Dans le département, les exploitations sont composées en moyenne de 110 têtes de bétail, ce qui est en dessous de la moyenne nationale (134 têtes en moyenne). Cependant, c’est supérieur à certains départements limitrophes comme l’Eure et Loire (41 têtes en moyenne). Malgré la forte concentration d’ovins dans le département, le nombre d’élevages diminue. Entre 2000 et 2010 la disparition des exploitations représentait 22% des exploitations du Cher (Agreste Centre, 2014). Malgré les chiffres inquiétants, la demande en consommation de viande est supérieure à l’offre tant au niveau national, qu’au niveau européen. Les éleveurs ne sont pas assez aidés et la rentabilité des exploitations est fragile, car en concurrence directe avec l’international. La réforme de la PAC, laisse espérer une augmentation des productions, en augmentant les aides allouées à ce secteur de production qui est particulièrement technique et contraignant. Il est d’autant plus important d’aider l’installation et le développement des productions d’ovins pour devenir compétitif au plan national et européen (Bailly, 2002).

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3- Vente des animaux a- Foires et marchés du département du Cher et des départements limitrophes Le marché peut être considéré comme une place où se rencontrent vendeurs et acheteurs. Le définir ainsi, c’est prendre en considération la concurrence au sein des différents circuits de commercialisation du bétail. Les marchés sont donc des lieux physiques où se confrontent l’offre et la demande, mais définissent également, par les cotations officielles qui en émanent, une base de référence indispensable pour toute personne utilisant les circuits hors marchés (Laurent et Soufflet, 1985). Le Cher et ses départements limitrophes regroupent quatre marchés aux bestiaux (figure 12).

Figure 12 : Répartition des marchés au cadran dans le Cher et les départements limitrophes. Deux des quatre marchés sont situés dans le département de la Nièvre, département très riche en bovins situé en plein cœur du berceau de la race charolaise. Les deux structures sont situées dans les localités de Moulins-Engilbert et de Corbigny. Les deux sont distantes de 38 km. Le marché de Corbigny est moins important et moins

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attractif que celui de Moulins-Engilbert. A titre de comparaison, lors de l’année 2010, le marché au cadran de Corbigny à accueilli 15 075 bovins, alors qu’au cours de la même année la structure de Moulins-Engilbert en accueillait 59 955 (ces chiffres ne prennent pas en compte les veaux) (Danel, 2012). Dans le Cher, le marché au cadran des Grivelles situé dans la commune de Sancoins possède une renommée européenne. Sa popularité est devenue moindre au fil des années et ce marché a failli fermer ses portes. La création d’une association et la modernisation des ventes de bovins et d’ovins, permettent la relance de ce marché (d’Alteroche, 2012). Malgré la forte concurrence du marché de Sancoins dans le département et les départements limitrophes, la structure de Châteaumeillant arrive à être tout aussi attractive, avec des acheteurs venant de l’ensemble des départements où l’élevage allaitant est prépondérant.

b- Moyens de commercialisation des animaux Le commerce entre régions La vente d’animaux est segmentée en trois circuits commerciaux : -

le circuit rural qui va assurer les ventes directes des animaux au boucher par l’éleveur ; le circuit vif traditionnel, dans ce mode de transaction les animaux sont vendus à travers les marchés. La vente de broutards y est particulièrement développée ; le dernier circuit est le circuit coopératif.

De plus, il existe des professionnels qui ont comme activité principale l’achat et la revente d’animaux de rente. L’essentiel de leurs achats se réalisent dans les fermes (60%), puis les marchés (25%), et quelques fois au sein de groupements (18%). A la différence de leurs achats, l’ensemble des ventes de leurs animaux se réalise au sein des différents marchés. Certains éleveurs, se refusant d’entrer dans un système dirigé par les acheteurs, avait développé un système coopératif. Ce système s’est présenté comme peu efficace, et beaucoup d’adhérents présents au départ se sont retirés par la suite (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, 2010).

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Répartition des animaux du Centre en France : Les éleveurs de la région Centre ont surtout une vocation de naisseurs, et la plus grande partie des animaux restent dans la région. Pour les autres, n’ayant pas de structure assez importante pour organiser les flux, les bovins se retrouvent éclatés dans toute la France (figure 13), principalement dans les régions des Pays de la Loire (30%), l’Auvergne (16%) et en Bourgogne (11%).

Figure 13 : Région d’abattage des bovins nés dans la région Centre (DRAAF Centre, 2013) A l’échelle européenne, le marché italien absorbe l’ensemble des broutards produits. Ce qui représente environ 80% de la production régionale (figure 14). Les 20% restants vont se répartir dans les différents pays d’Europe (Espagne, Allemagne, PaysBas, mais aussi France).

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Figure 14 : Organisation de la filière allaitante en région Centre (DRAAF Centre, 2010)

Pour les ovins, le mode de commercialisation est sensiblement le même que celui des bovins. La plupart des ovins produits en région Centre sont abattu en dehors de la région. Les abattoirs où sont abattus les animaux se situent en Limousin (Bellac, Bessines sur Gartempe, Limoges), en Poitou-Charentes (Le Vigeant, Montmorillon, Thouars), en Bourgogne (Migennes), en Pays de la Loire (Challant) et en Ile-de-France (Ezanville, Jossigny). La commercialisation des ovins passe essentiellement par des organisations de producteurs qui réalisent une collecte d’animaux au sein de la région (figure 15).

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Figure 15 : Zones de collecte des différentes organisations de producteurs pour les agneaux nés en région Centre (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, 2012) La faible quantité d’animaux ne rentrant pas dans ce cadre de commercialisation, passe par un système plus classique, vente directe, marchés au cadran… (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, 2012)

c- Abattoirs départementaux Sur le territoire français, les structures d’abattage d’animaux rencontrent de nombreuses difficultés. Tout d’abord, la restructuration des outils d’abattages ainsi que la forte disparition des structures d’abattage (21% d’entre elles ont disparu), le phénomène de surcapacité d’abattage n’a pu s’inverser. De plus, la répartition géographique des abattoirs s’est faite de façon inégale, ce qui engendre l’existence directe de véritables déserts dans certaines régions de France (figure 16). En région Centre, le phénomène est bien présent. Sur 111 425 bovins issus de la région Centre, seulement 21 957 ont été abattus dans la région (DRAAF Centre, 2013).

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Figure 16 : Répartition des abattoirs en région Centre (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, 2010)

Malgré le nombre important d’abattoirs en région Centre, le manque d’opérateurs commerciaux permettant une utilisation des structures de la région, ont conduit à la fermeture de deux établissements que sont, l’abattoir de Bourges et celui d’Argentonsur-Creuse. Dans le département du Cher, pour ne pas voir la disparition de tous les abattoirs, les éleveurs se sont mobilisés. La création de la marque Berry Bocage, va permettre aux éleveurs qui se sont associés à ce projet de valoriser leurs produits. De plus, cette marque va relancer l’activité de l’abattoir de Saint-Amand-Montrond, car pour bénéficier de l’appellation, les animaux seront abattus dans cet établissement. A long terme, les actionnaires espèrent pouvoir maintenir l’élevage dans cette zone, augmenter l’activité de l’abattoir et renforcer les liens entre les différents acteurs locaux (Faucheron, 2015).

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Chapitre 4 : Le marché au cadran en France Au sein de ces structures, la commercialisation des animaux se fait de façon spécifique. Ce type de structure né dans l’Ouest de la France connaît immédiatement un franc succès, éclipsant ainsi les foires traditionnelles.

1- Le marché dans sa globalité Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on assiste à l’apparition de nouvelles formes de commercialisation et au contraire au déclin ou à la disparition de nombre de foires ou marchés agricoles traditionnels. Or il apparaît aujourd’hui, avec le recul, que des échanges fondés sur une rencontre physique des acteurs de la filière présente un intérêt tout particulier. Le rôle économique du marché se complète d’une fonction sociale : il est le reflet d’une volonté de maintien des traditions, associée à la nécessité d’échanges concrets entre les partenaires et de contacts humains indispensables à l’existence de dominances socio-économiques et à la résolution de situations conflictuelles. Les marchés physiques apportent une solution moderne face aux réalités économiques rencontrées par la petite ou moyenne entreprise. Ils s’imposent ainsi face aux marchés intégrés dits abstraits qui tendent à déconnecter la commercialisation de la production agricole en imposant au monde paysan des standards et en le privant du contrôle des mécanismes économiques. Ils expriment par là même une volonté de maintien d’une dynamique régionale, départementale ou locale. Plusieurs types de marchés sont à distinguer en fonction du type de concurrence présente (Wackermann, 1977). La forme du marché à concurrence pure et parfaite décrite par les économistes se caractérise par les cinq conditions suivantes : l’atomicité à la fois de l’offre et de la demande est définie par un nombre d’acheteur (côté demande) et de vendeurs (côté offre) très grand, et aucun des agents n’a de poids suffisant sur le marché pour l’influencer ;

le produit est homogène, c'est-à-dire qu'il a le même usage social et est identifiable indépendamment de son vendeur. Dans le cadre d’un marché au 29


cadran d’animaux vivants, la provenance des animaux est inconnue et la chronologie des ventes se fait selon l’âge des animaux ; le marché est fluide : il y a libre entrée et sortie sur le marché ; le marché est transparent : les agents économiques disposent d'une connaissance parfaite des quantités, qualités et prix des produits offerts. L’information n’a pas d’influence sur le marché. La présence d’un cadran dans la salle des ventes permet donc la diffusion de cette information à tous les acheteurs. La libre circulation des facteurs de production permet aux agents économiques de disposer du travail et du capital en fonction de leurs besoins. Il existe également des marchés à concurrence imparfaite qui désigne un marché qui ne vérifie pas au moins l’une des hypothèses de la concurrence parfaite.

Le marché au cadran a pour but de tendre vers un idéal économique à la fois pour les vendeurs et les acheteurs. Le marché économique qui règne au sein de la structure tend vers un marché à concurrence pure et parfaite (Garcia, 1986).

2- Caractérisation du marché au cadran : Le marché au cadran est un lieu où acheteurs et vendeurs sont regroupés dans un même endroit. La vente s’effectue dans un temps imparti déterminé par le chef de vente, par l’intermédiaire de mises. Les animaux pourront être présentés de manière individuelle, ou en lots. L’ensemble des informations concernant les animaux présentés ainsi que le prix, sont diffusées sur un tableau électronique : le cadran (Laurent et Soufflet, 1985). Les danois et les néerlandais sont les précurseurs de ce type d’enchères. Celles-ci étaient progressives ou dégressives avec une aiguille qui se déplaçait sur un cadran. Lorsque le prix de vente convenait à un acheteur, celui-ci arrêtait cette aiguille par pression sur un bouton (Aubry-Breton, 1980).

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3- Présentation et Caractéristique : Dès leur arrivée, les animaux sont pris en charge par les bouviers qui attribuent un numéro à chaque lot de bovins. Puis les différents lots sont pesés, et présentés seuls ou à plusieurs, par le chef des ventes aux différents acheteurs réunis autour du ring. Ce sont eux qui vont faire monter les enchères. Cette opération terminée, le vendeur peut accepter ou non le prix proposé pour le lot qu’il a présenté. Ce type de transaction permet d’assurer l’anonymat de l’éleveur et du vendeur pendant les enchères. Car, tout au long de la présentation de l’animal, et pendant la période où les enchères montent aucun renseignement n’est donné sur l’origine de l’élevage de l’animal. Seul le numéro du vendeur qui a fait la proposition la plus élevée apparaît sur le cadran, celui-ci reste donc également anonyme. Une fois l’accord de l’éleveur donné, et la vente réalisée, la facture est éditée en quelques minutes, et le vendeur est payé. Les frais prélevés par le marché représentent un pourcentage du montant de la vente encaissée au moment du règlement (SA Cadran Boischaut-Marche, s.d.). Le principal inconvénient généré par ce type de transaction est l’absence de contacts directs entre vendeurs et acheteurs.

4- Histoire des marchés au cadran : Le tout premier marché au cadran est apparu en Irlande en 1958, ainsi qu’au Canada. En Irlande le fonctionnement est oral, et les enchères se font de façon progressive. La part de la production bovine vendue par ce mode de commercialisation représentait 70% de l’ensemble de la production. Chaque marché regroupait environ 60 000 à 110 000 bovins. Pour l’année 1990, on dénombrait 110 marchés aux enchères dans tout le pays. La Société d’Intérêt Collectif Agricole des Marchés Organisés de Bretagne (SICAMOB) créa en Janvier 1972 le premier marché au cadran situé dans la ville de Guerlesquin, marché consacré aux bovins. Ce marché a été équipé dès sa création d’un système d’enchères électroniques, de la garantie de paiement ainsi que du règlement comptant au vendeur.

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En 1973, apparaissent les marchés au cadran de Landivisiau et de Saint-Mayeux situés dans le Finistère. A compter de cette période, chaque année on assiste à la création de nouvelles structures en Bretagne, dans le Nord de la France et en Normandie. De plus, le système va se diversifier extrêmement rapidement, et ainsi le mode de transaction s’appliquera pour les ovins, les porcs, les poules réformées, les lapins, les chevaux, les œufs et les fleurs. La société OMEGA, qui est à l’origine de la création des marchés dans le Sud-Ouest de la France, dispose d’une installation amovible de matériel de vente (comme la cabine pour le chef des ventes ou le cadran), lui permettant ainsi de se déplacer dans les différentes zones de marchés à moindre coût (Mathieu, 1993).

5- Contexte actuel des marchés au cadran en France : L’ensemble des marchés au bétail, que ce soit de gré à gré ou au cadran, pour bovins ou ovins sont regroupés au sein d’une même fédération : la Fédération Française des Marchés de Bétail Vif (FMBV). Les marchés de France, dispersés dans tout le pays, localisés au sein de 14 régions, se répartissent de la manière suivante (figure 17) :

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Figure 17 : Localisation des marchés de bétail en France (FMBV, 2015) En 2014, les 51 marchés adhérents à la FMBV ont fourni 1 280 000 animaux. Chaque semaine 30 000 transactions sont enregistrées réparties sur l’ensemble des sites. Le fait que ces marchés soient regroupés au sein d’une même fédération, permet d’assurer un nombre important de services (comme par exemple la traçabilité des animaux, leur sécurité ainsi que celle des propriétaires, un lieu d’échange…) rendant ces installations particulièrement attractives à la fois pour le vendeur, mais aussi pour l’acheteur. En marge des ventes hebdomadaires réalisées dans ces marchés, il existe des journées spécifiques où les ventes organisées concernent des catégories d’animaux bien précises (FMBV, 2015).

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Par exemple, le 28 Juillet 2015, s’est tenue au marché au cadran de Châteaumeillant, une foire aux béliers reproducteurs inscrits au Herd Book de leurs races respectives (Suffolk, Charolais, Bleu du Maine) (SA Cadran Boischaut-Marche, s. d.).

Le département du Cher apparaît donc, comme un département ou l’élevage possède une place économique importante. Appartenant au berceau de la race charolaise, la pérennité de l’élevage allaitant apparaît comme indispensable à la survie du sud du département. La mobilisation des éleveurs pour valoriser leurs productions et limiter les déséquilibres qui peuvent exister en aval de la production, laisse espérer des jours propices pour la filière allaitante dans le Cher. Pour valoriser de façon optimale cette production et tendre vers un modèle économique idéal, la réflexion de la création d’un marché au cadran dans la ville de Châteaumeillant va être lancée.

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DEUXIEME PARTIE : CREATION, ORGANISATION ET ASPECTS ECONOMIQUES DU MARCHE AU CADRAN DE CHATEAUMEILLANT

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Dans le cadre de cette thèse expérimentale, la recherche de l’ensemble des données s’est faite lors de déplacements sur la structure du marché au Cadran de Châteaumeillant. Après avoir formulé une demande auprès du Directeur, celui-ci a accepté ma présence sur la structure et mis à ma disposition l’ensemble des documents nécessaires au recueil et à l’analyse du fonctionnement de la structure. Le travail c’est aussi déroulé sous forme d’interviews suivies de discussions avec l’ensemble des acteurs présents sur le marché, pendant plusieurs jours au cours des mois d’Août et Septembre. Des rencontres et entretiens ont également eu lieu avec le cabinet vétérinaire de Châteaumeillant et les élus locaux qui ont tous joué un rôle particulièrement important pour l’apport de leurs connaissances ainsi que leurs conseils sur les analyses à formuler pour optimiser au maximum les données récoltées. Les informations se sont également articulées autour des renseignements récoltés par les différentes institutions départementales (Conseil Départemental par exemple), régionales, et nationales. L’intervention de tous ces acteurs a permis une analyse précise et juste sur le fonctionnement et l’état financier de la structure tout en mettant en avant l’importance de l’élevage dans le sud du département du Cher. Cette tradition ancestrale pour l’élevage a directement contribué à l’ouverture le lundi 6 août 1999, du marché au cadran de Châteaumeillant. Marché créé dans la continuité du succès de la foire annuelle, et de la tradition d’élevage de cette partie du département.

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Chapitre 1 : Genèse et Lancement du projet Dans les différentes régions d’élevage, les foires ont toujours tenu une place prépondérante au sein des différentes communes de la région. Lieu principal de commercialisation des animaux, ces animations servaient de point de rencontre entre les différents éleveurs de la zone, pouvaient récompenser les meilleurs, et apparaissaient comme un supplément de revenu pour les différents commerçants de la ville organisatrice.

1- Historique des foires de la ville de Châteaumeillant a- Ville de Châteaumeillant, présentation Châteaumeillant est le chef-lieu de canton du même nom. Il se compose de 38 communes. Les habitants de cette bourgade sont au nombre de 2008, répartis sur une superficie de 42,48 km2. L’altitude moyenne de la ville se situe aux alentours de 240 m. La commune est traversée par la départementale D943, permettant de rejoindre l’autoroute A71, conduisant à Paris (310 km), Clermont-Ferrand (151 km) et Lyon (299 km) (figure 18).

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Figure 18 : Commune de Châteaumeillant La population qui compose la ville est essentiellement âgée (plus de 30 habitants sur 100 ont 65 ans et plus). Le taux de mortalité est supérieur à celui de la natalité ce qui donne un solde naturel négatif. Au début de l’année 2013, on comptait 114 entreprises essentiellement dans les secteurs du commerce, des transports et des services divers. La commune a ouvert récemment un terrain de camping. Le Musée Emile Chénon situé au centre-ville attire de nombreux visiteurs et côtoie trois monuments historiques (Insee, 2013b).

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b- Comices agricoles, foires et ventes à la ferme Au cours de la période d’avant-guerre, le bétail élevé dans le département ne servait essentiellement qu’à la consommation locale et ne couvrait qu’une infime partie des besoins alimentaires des habitants. Lors des quelques rares ventes d’animaux, ceux-ci étaient emmenés à pied vers la gare la plus proche avant d’être chargés dans le train pour être acheminés vers la destination de leur acheteur.

Lorsque la seconde guerre mondiale éclatât, les réquisitions aux seins des fermes dans les zones libres se faisaient de façon fréquente. Les premiers animaux ciblés étaient les chevaux, outil indispensable à cette époque pour permettre aux agriculteurs de travailler dans leurs champs et récolter les céréales. N’ayant plus leur outil principal, les éleveurs utilisaient les bœufs pour réaliser les tâches comme le labour dans les champs. Les animaux n’étaient alors plus utilisés dans le but de produire de la viande. Et lorsque ceux-ci étaient réquisitionnés par l’armée afin de nourrir les troupes, les bovins étaient achetés à un prix fixe, quel que soit leur conformation et leur poids, sans possibilité de négociation. A la sortie de la guerre, les moyens de locomotion se sont développés. L’arrivée des camions a entrainé une augmentation de la circulation des maquignons. Originaires principalement de Saône et Loire, ils venaient dans les fermes du sud Berry, à la recherche d’animaux de conformation bien spécifiques pour alimenter un marché de première qualité. La terre n’étant pas assez riche pour permettre l’engraissement des animaux, il se disait souvent qu’il était plus difficile de faire du bon maigre que du mauvais gras. Les éleveurs locaux vendaient donc leurs animaux à des engraisseurs pour ainsi valoriser leur production. Tout au long de l’année, à des dates bien précises, les chefs-lieux de canton organisaient des foires aux bestiaux. Moment important pour les éleveurs, qui venaient avec les animaux qu’ils souhaitaient vendre. Parcourant généralement d’importantes distances à pied, les éleveurs arrivaient place du champ de foire de la ville, endroit préposé à l’accueil des éleveurs et de leurs animaux, le bétail pouvait être attaché à une barre ou gardé en petit troupeau par les femmes des éleveurs. Les acheteurs circulaient au milieu des animaux et faisaient leur choix. Seul l’œil avisé des acheteurs et la roublardise des vendeurs fixaient le prix d’un animal. Sans expérience il était difficile de ne pas se tromper lors de cette transaction.

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La parole et une poignée de main suffisaient pour conclure la vente. En plus des foires, régulièrement organisées dans les différents chefs-lieux de canton, avait lieu une manifestation bien plus importante : Le comice agricole. Cette fête, très attendue à l’époque était à la fois un moment de distraction pour tous les habitants du canton, et l’occasion de mettre à l’honneur les éleveurs les plus méritants. Les récompenses étaient attribuées en fonction de la taille d’exploitation et de la direction donnée à celle-ci. Les communes composant le canton participaient aux festivités en construisant un « char » sur le thème de leur choix, souvent en rapport avec les traditions locales et sur lequel on installait souvent des enfants. Ce défilé s’accompagne généralement de fanfares et de majorettes et donne lieu à ce qu’on appelle une cavalcade. Le comice agricole est une opportunité pour les éleveurs du canton d’exposer leurs plus beaux animaux et de montrer avec fierté la qualité de leur élevage (Duby et al, 1977).

c- Evolution des comices agricoles et des foires aux bestiaux

i-

L’apogée

Le premier comice agricole de Châteaumeillant remonte à 1689, puis il est organisé de façon régulière tous les cinq ans, jusqu’en 1975. De 1976 à 1988, le comice agricole, ne fut plus organisé dans la ville, et son retour créa une certaine effervescence au sein de ce gros bourg. C’est au cours de l’année 1989, lors du retour de cette manifestation que celle-ci a connu un succès sans précédent (Cluzel, 1989a). Fort de cette réussite, les organisateurs décidèrent de créer un événement qui aura lieu chaque année. Une foire annuelle aux broutards, qui se déroulera chaque premier mardi du mois de Septembre. Cette date est retenue car elle correspond à la meilleure période pour satisfaire l’offre et la demande (Cluzel, 1989b). L’événement débuta en 1990, et sa renommée fut grandissante d’année en année, conduisant à une augmentation de façon exponentielle du nombre d’animaux représenté lors de ce rassemblement (Cluzel, 1990).

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L’apogée de cette foire aux broutards apparaît en Septembre 1998, au cours de laquelle pas moins de 721 animaux sont présentés. Devant la popularité de ce rassemblement, les éleveurs locaux ont eu une idée (Cluzel, 1998)…

ii-

Naissance du projet

Suite au succès croissant des manifestations, les éleveurs ont voulu absolument trouver un moyen de valoriser tout au cours de l’année cette réussite. Et pour ce faire, le meilleur moyen de centraliser la présentation d’animaux et leurs ventes est la création d’un marché au cadran dans la ville. Ce marché au cadran deviendra un centre important dans la vente des animaux issus de l’atelier naisseur, prépondérant dans cette zone d’élevage. Après plusieurs entretiens avec le maire de la ville, et à l’issue de la visite d’une structure déjà implantée, le projet fut lancé par décision du conseil municipal le 18 Février 1998, à l’identique des marchés à enchère croissante, présents en France.

2- Etude de marché et enquêtes publiques Dans le but de mieux cerner le mécanisme et le fonctionnement d’une structure comme le marché au cadran, et de définitivement convaincre les élus locaux de son utilité, un voyage d’étude est organisé.

a- Voyage d’étude à Moulins – Engilbert Le 28 Octobre 1997, sous l’égide et à l’initiative du docteur vétérinaire MagninFeysot, une poignée d’éleveurs de Châteaumeillant accompagnés du maire de Châteaumeillant, sont partis à la découverte du marché au cadran de MoulinsEngilbert et de son fonctionnement. Le choix du cette structure s’explique par le fait que celle-ci était la plus proche géographiquement de la ville de Châteaumeillant, et surtout, est devenue depuis son ouverture, le 21 Janvier 1983, un marché de référence en France.

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Ce site est basé sur le fonctionnement des marchés aux cadrans de Normandie et de Bretagne, ainsi que ceux situés en Irlande. Avant son ouverture, plusieurs voyages d’études ont été réalisés dans ces régions et pays. A leur arrivée, ils ont été reçus par le président du Syndicat d’Intérêt Collectif Agricole des Foires Organisées à Moulins – Engilbert (SICAFOME), Monsieur Guy LAPORTE. La structure a immédiatement convaincu. La rigueur de la SICAFOME fait que le marché fonctionne bien. L’accueil des animaux se fait dès 6h, et le bétail n’est déchargé du camion que lorsque les cartes vertes bien en règle ont été présentées. La première vente débute à 7h et cela continue jusqu'à ce que l’ensemble des lots soit présenté. Le chef des ventes a un rôle important. Celui de Moulins-Engilbert, expert du milieu agricole anime les ventes et donne les ordres à son bouvier au bon moment. La bonne gestion du déroulement des enchères par le chef des ventes aide ainsi à faire grimper les prix par la pression d’un bouton, et surtout n’entraine pas la lassitude des acheteurs présents. A ses cotés se tient le vendeur du lot présenté sur le ring. A la fin de la vente celui-ci décide s’il accepte ou non le prix proposé pour son animal. L’anonymat du vendeur est préservé jusqu’à l’accord définitif, il peut se rétracter si le prix n’atteint pas ses espérances. En plus du site purement économique, ce marché au cadran apparaît également comme un endroit touristique, l’aménagement du parking offre une dizaine d’emplacements pour cars permettant une découverte du site et de la ville, offrant ainsi une véritable opportunité pour les commerçants locaux, en marge du secteur de l’agriculture. A la fin de la journée, après avoir assisté à la vente des 521 animaux proposés sur le site dont 155 broutards, l’ensemble des personnes présentes étaient convaincues et la décision était prise, un marché au cadran devait naître dans la ville de Châteaumeillant (Cluzel, 1997). A la suite de ce voyage, deux autres ont été organisés, un en Normandie et un dans le Nord de la France. Le 18 Février 1998, le Conseil Municipal de la ville de Châteaumeillant attribue l’étude de marché au Cabinet Blezat, situé à Lyon.

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b- Enquête au sein des élus locaux L’idée étant lancée par les éleveurs, les élus locaux ont été les premiers interrogés pour savoir s’ils soutenaient le projet. Treize (13) maires ont été consultés : les 11 maires du canton de Châteaumeillant, ainsi que les maires du Châtelet et de Vesdun. En plus des acteurs locaux, le pays Berry-Saint-Amandois a été consulté ainsi que les différents partenaires départementaux et régionaux. La première conclusion qui émane de l’ensemble des acteurs sollicités est le soutien total pour ce projet (excepté la ville de Culan). L’unanimité s’explique par le fait que l’élevage fait partie intégrante de l’économie locale, et ne pourra pas être en recul. La création de cette structure va entrainer un regroupement de l’offre des éleveurs et une transparence des informations, ce qui est donc positif (Cabinet Blézat, 2000).

c- Enquête au sein des éleveurs Les éleveurs étant à l’initiative de ce projet, il fait logiquement l’unanimité auprès d’eux. Cet engouement s’explique par le nombre important d’éleveurs présents lors des différents voyages d’études et surtout par leur participation aux nombreuses réunions programmées : sur les 484 personnes présentes aux réunions 54% était du Cher et l’Indre était représenté à 40% ; 42% des éleveurs du Cher présents appartenaient au canton de Châteaumeillant, du Châtelet, de Saulzais le Potier, de Lignières, de Châteauneuf sur Cher et de Saint-Amand-Montrond. De plus, lors de l’ouverture de la souscription au capital de la Société d’Intérêt Collectif Agricole (SICA), la mobilisation s’est tout de suite faite. Avec 273 souscriptions le 10 Mai 1998, représentant la somme de 160 000 F de capital. Ainsi : 146 de ces souscriptions (soit 53%) venaient des cantons de Châteaumeillant et du Châtelet ; 46% des 53% étaient des souscriptions réalisées par des éleveurs ;

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84 souscriptions (31%) étaient issues des cantons de La Châtre et de SaintSévère. Toute cette motivation n’a fait que conforter l’intérêt de l’étude sur le potentiel de commercialisation des animaux (Cabinet Blézat, 2000).

d- Estimation des ventes i-

Zone d’influence

Une zone d’influence a été retenue pour l’installation du marché. Celle-ci mesure 30/35 km de diamètre et a été déterminée par l’expérience antérieure du cabinet de Conseil (figure 19).

Figure 19 : Zone d’influence du marché au Cadran (Cabinet Blézat, 2000) Au sein de cette zone on retrouve :

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l’ensemble des cantons où l’élevage est présent. De plus ils sont centrés autour de la ville de Châteaumeillant ; l’absence de marché ressemblant au cadran ;

la présence de marchés traditionnels qui sont hors-zone :  le marché des Grivelles, installé dans la ville de Sancoins, est à 75 km de Châteaumeillant. De plus il est à équidistance entre Châteaumeillant et Moulins-Engilbert ;  la ville de Moulins lançait le projet de création de marché au cadran ainsi qu’un marché traditionnel. Celle-ci se situe à 100 Km de Châteaumeillant ;  l’existence d’un petit marché aux moutons organisé tous les deux mois dans la ville de Boussac, à 35 km de Châteaumeillant. le sentiment de proximité qui intéresse particulièrement les éleveurs :  dans un rayon de 15 Km permettant une grande proximité, et facilite donc le transport des animaux avec un tracteur et une bétaillère ;  dans un rayon de 35 Km, le transport peut être réalisé par des camions, limitant ainsi la perte de temps ;  au-delà de cette zone, il y a une perte d’intérêt pour la structure, en ce qui concerne les premiers mois post ouverture (Cabinet Blézat, 2000).

ii-

Potentiels de commercialisation

Lors du recensement de 1997, on a pu constater la présence de 71 400 vaches allaitantes ainsi que 8200 bovins mâles âgés de plus de un an au sein du canton. Cela représente une densité de 29 vaches allaitantes/km2 (VA/km2). Quant à l’élevage ovin, il représentait 23 200 brebis mères, avec des exploitations qui en possédaient en moyenne 176 dans le canton contre 82 au niveau départemental (tableau III).

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En s’intéressant à deux rayons, le premier proche (15-20 km) et le second élargi (3035 km) ceux-ci regroupent l’ensemble des apports pouvant être réalisés à l’ouverture du marché (tableau III). Pour les bovins : Tableau II : Potentiel de bovins commercialisables (en nombre d’animaux) (Cabinet Blézat, 2000)

Animaux

Rayon de 0 à 20 km

Rayon de 20 à 30 km

Total

Bovins maigres

17 600

10 200

27 800

Bovins gras

2300

2200

4500

Total

19 900

12 400

32 300

Pour les ovins : Tableau III : Potentiel de brebis mères commercialisables (en nombre d’animaux) (Cabinet Blézat, 2000)

Brebis Mères

Rayon de 0 à 20 km

Rayon de 20 à 30 km

Total

5400

5400

10 800

Pour fixer les différents objectifs du site, une comparaison entre les animaux présentés par les éleveurs et le potentiel d’achat est réalisée, donnant lieu au tableau suivant (tableau IV) :

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Tableau IV : Potentiel du marché au cadran (en nombre d’animaux) (Cabinet Blézat, 2000)

Apports

Achats

Bovins Maigres

27 800

29 000

Bovins Gras

4500

3500

Total Bovins

32 300

32 500

Ovins

10 800

Entre 9400 et 12 100

Ce tableau permet de constater que l’ensemble des apports en bovins maigres seront absorbés, que les achats en bovins gras sont inférieurs à l’apport sur le marché, et que les achats d’ovins sont à + ou – 12% des apports pour le marché.

A moyen terme, en prenant en compte les risques de concurrence avec les différents marchés, notamment Boussac, marché le plus proche, qui a reçu 5000 ovins en 1997, on obtient un potentiel à moyen terme résumer dans le tableau V.

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Tableau V : Potentiel du marché au cadran à moyen terme (en nombre d’animaux) (Cabinet Blézat, 2000)

Nombre d’animaux

Bovins Maigres

Bovins Gras

Ovins

28 000

3500

9500

En fonction de l’ensemble de ces données, une date sera fixée pour l’organisation des marchés (Cabinet Blézat, 2000).

iii-

Répétition des foires

Pour se faire, en tenant compte de l’ensemble des paramètres ainsi que l’avis des différents protagonistes du marché il est proposé : l’organisation du marché de façon hebdomadaire, pour les bovins maigres, en se basant sur 28 000 animaux soit 530 animaux par marché ; pour les bovins gras, il serait organisé de façon bi - mensuelle, avec une estimation d’apport de 3500 animaux soit 140 animaux par marché ; En ce qui concerne les ovins, il serait également organisé de façon bi – mensuelle en supposant un apport de 9500 animaux à l’année, soit 370 animaux par marché et en considérant de nombreuses fluctuations en fonction de la période de l’année.

Un tableau récapitulatif permet de donner le dimensionnement du marché au cadran de Châteaumeillant (tableau VI).

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Tableau VI : Dimensionnement du marché au cadran (en nombre d’animaux) (Cabinet Blézat, 2000)

Potentiel

Démarrage

Nombre de marchés

Nombre de bêtes par marché

Bovins Maigres

28 000

11 860

1 par semaine

230

Bovins Gras

3500

1320

1 par quinzaine

50

Ovins

9500

4320

1 par quinzaine

170

En fonction de l’organisation du marché ainsi que les différentes périodes de l’année des aménagements pourront être possibles pour un meilleur fonctionnement (Cabinet Blézat, 2000).

3- Intérêt du Marché au Cadran de Châteaumeillant A la suite des différents voyages, enquêtes et interviews, effectués par le Cabinet Blézat entre 1998 et 2000, de nombreux points positifs et négatifs se sont dégagés.

a- Motivations et Objectifs i-

Motivations

La motivation première a été de pérenniser le succès que rencontrait la foire aux broutards, et de pouvoir bénéficier tout au long de l’année des avantages que celle-ci procurait. Afin de satisfaire ce souhait la création d’un pôle d’activité agricole dans le canton de Châteaumeillant devenait une évidence. La perspective de dynamiser le canton laissait à penser que cela allait inciter les jeunes à rester, et rencontrait les faveurs de l’ensemble des éleveurs. La création du marché au cadran dans la ville de Châteaumeillant entrainait la formation d’un pôle attractif 49


permettant ainsi la relance des activités commerciales de la ville, dans un premier temps, puis du canton. La transparence des transactions permettra de surmonter les différentes difficultés liées au fonctionnement administratif, à l’état sanitaire des animaux vendus, à la garantie et au délai de paiement que les éleveurs rencontraient dans toutes les foires traditionnelles.

ii-

Objectifs :

Les objectifs globaux recherchés par la création de la structure sont les suivants : amélioration et promotion des conditions d’élevage ; amélioration de la production de viande ; développement des ventes des animaux du département ainsi que ceux des départements limitrophes ; moralisation du marché par respect des transactions ; connaissance des cours avant le marché. De plus, à travers le marché au cadran les éleveurs ont pour but la mise en concurrence entre les acheteurs, la garantie d’un paiement immédiat et la simplicité de l’ensemble des transactions. Les éleveurs poursuivaient l’objectif de posséder une structure qui permet de regrouper les achats et de pouvoir utiliser les infrastructures mises à leur disposition (Cabinet Blézat, 2000).

b- Avantages et Inconvénients i-

Les avantages Indispensable pour les jeunes : favoriser leur installation, leur offrir des perspectives d’avenir, compenser leur manque d’expérience (poids et prix juste, plus d’estimation pour la vente), comparaison avec d’autres animaux sur le rapport poids/prix, et la décision d’accepter la vente ou non. Information accessible à tous : L’affichage du poids réel de l’animal est indispensable pour à la vente d’animaux maigres. Le fait que certains éleveurs possèdent une bascule ou utilisent celles du contrôle de performance pour

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évaluer le poids des broutards ne peut être règlementaire. De plus, le passage des animaux sur le ring de présentation permet d’observer la conformation des animaux présentés ainsi que leur valorisation. Enfin le prix est transparent pour tous les acheteurs, ce qui permet une comparaison par rapport au poids, la conformation et les besoins du marché. L’accessibilité du site : Critère indispensable pour pouvoir alimenter le marché au cadran en animaux. Plus celui-ci est proche des éleveurs, plus leur motivation sera élevée. La forte affluence liée à cette proximité entraine des affiliations plus nombreuses (84% des adhésions à la SICA sont issues des quatre cantons du Cher et de l’Indre, sur un rayon de 15 à 20 km). La mise en concurrence : Cette concurrence se caractérise de deux façons. Dans un premier temps, les éleveurs redoutent la disparition d’un très grand nombre de négociants, marqué par la diminution de leurs fréquences de passage en ferme. La disparition de ces négociants conduirait au monopole des groupements. La rapidité de commercialisation et de paiement : l’ouverture du cadran va apporter une diminution importante du délai de commercialisation et de paiement le ramenant à 6 jours : les animaux sont annoncés le jeudi de la semaine précédente, la vente au cadran sera réalisée le lundi et le paiement le mardi.

ii-

Les inconvénients Commercialisation des bêtes grasses : Celle-ci sera plus compliquée par rapport à la vente du maigre. Cela est dû à la structure des circuits de la viande qui a des intermédiaires plus limités en nombre (Négociants, Groupements et Chevillards). Les invendus : En fonction des catégories d’animaux présentés, le retour dans l’élevage pourra entrainer stress et perte de poids. Lieu d’abattage inconnu : Ne connaissant pas la distance reliant le cadran au site d’abattage, le risque pour l’éleveur de voir son animal arrivé à l’abattoir avec un poids bien inférieur au poids de vente, est non négligeable. Plus la distance qui éloigne les deux structures est élevée, plus le risque de perte de poids de l’animal sera élevé. 51


Le déplacement des animaux : Pour se rendre au cadran, il faut obligatoirement posséder une bétaillère voir un camion si l’exploitation se situe au-delà de 20 km. Un système de ramassage a été envisagé mais Une organisation entre les éleveurs, où l’investissement dans une bétaillère ou un camion, a été privilégiée (Cabinet Blézat, 2000).

4- Lancement du projet Suite aux divers voyages, enquêtes, études, et réunions, le projet a pris forme au cours de l’année 2000, à peine deux ans après l’apparition de cette idée.

a- Société Cadran Boischaut-Marche

La Société Cadran Boischaut-Marche est une société anonyme coopérative à capital variable. L’assemblée générale constitutive de la Société Cadran Boischaut-Marche a eu lieu le 1er Février 1999. Le premier conseil d’administration était composé de 22 adhérents, qui ont désigné M. Jacky Perrot comme président. Une souscription sous forme de parts sociales a été lancée. Le capital social initial était de 127 000 F et composé de 254 parts sociales d'une valeur de 500 F chacune. En réalité les objectifs ont été dépassés, puisque le nombre d'actionnaires au départ était de 350. En comptabilisant une part sociale minimale par actionnaire (alors que certains en avait deux), le capital social de départ atteignait la somme de 175 000 F (Cluzel, 1999a). La Société Cadran Boischaut-Marche a pour objet : principalement, l’organisation et la gestion d’un marché au cadran avec pour objectif d’améliorer les conditions de vente de tous les produits issus des exploitations agricoles ;

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à titre accessoire, et dans l’optique de répondre aux exigences du niveau 2 des organisations de producteurs non commerciales, l’achat auprès des producteurs ainsi concernés de leurs animaux, puis la revente sur le marché des animaux sont gérés par cette structure.

b- Investissements et Financements

Lors du lancement de la création du marché au cadran, la volonté des éleveurs était de pérenniser et améliorer l’activité d’élevage. L’implantation de la structure et son aménagement ont été murement réfléchis. Le choix de la zone de création a permis l’installation d’autres entreprises qui sont en marge du milieu agricole. Le maitre d’œuvre retenu pour la construction du marché au cadran est l’atelier Carré d’Arche, situé dans la ville de Bourges. Ainsi deux tranches de travaux ont été prévues étalées sur une période d’un an et demi à deux ans, avec un budget total d’environ six millions de Francs (Athomas, 1999).

i-

Première tranche d’investissements

En premier lieu, le terrain destiné à la construction du marché a été cédé à la SA Cadran Boischaut-Marche pour un euro symbolique. Le terrain représente une superficie totale de 26 410 m2. L’ensemble des dépenses, que sont les travaux et les équipements, représente une somme totale de 6 055 631,88 F. Les travaux sont les suivants : voirie – Réseaux – Distribution : 800 000 F ; fondation – Dallages – Sols – Couverture – Etanchéité – Bardage – Charpente Réseaux : 2 100 000 F ; bureaux – Sanitaires – DSV – Buvette : 400 000 F ; enchères électroniques : 600 000 F ; 53


matériel de bureau : 200 000 F ; métallerie – Ventilation : 400 000 F ; bascules : 200 000 F ; prétraitement de la fosse à lisier : 300 000 F ; éclairage – Espaces verts : 200 000 F ; honoraires – Imprévus – Assurances – Contrôle : 60 000 F. L’investissement total représente la somme de 5 800 000 F HT. Cette première tranche d’investissement a permis la réalisation du bâtiment, ainsi que la création des parcs à bestiaux. Le financement a été réalisé grâce au soutien financier :    

du Conseil Régional à hauteur de 2 200 000 F ; du Conseil Général du Cher à hauteur de 300 000 F ; du FEOGA à hauteur de 2 140 000 F ; des Communes du Canton à hauteur de 1 160 000 F (Communauté de Communes Boischaut-Marche, 1998b)

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La participation par commune et par habitant se répartit de la façon suivante (tableau VII) : Tableau VII : Participations des communes en fonction du nombre d’habitants (Communauté de Communes Boischaut-Marche, 1998a) Commune

Beddes

Préveranges

Reigny

Saint-Christophe

Saint-Jeanvrin

Saint-Maur Saint-Priest

Saint-Saturnin

Sidiailles

Châteaumeillant

Total

Nombre d’habitants

Montant

Arrondi

112

21 374,08 F

21 374 F

779

148 664,36 F

148 664 F

278

53 053,52 F

53 054 F

121

23 091,64 F

23 092 F

171

32 633,64 F

32 634 F

287

54 771,08 F

54 771 F

230

43 893,20 F

43 893 F

520

99 236,80 F

99 237 F

384

73 282,56 F

73 283 F

2098

550 000 F

550 000F

4980

1 100 000,88 F

1 100 002 F

La commune de Châteaumeillant prend en charge la moitié de la participation globale (Communauté de Communes Boischaut-Marche, 1998a).

55


ii-

Deuxième tranche d’investissement en 2000

Le coût total atteint la somme de 537 500 F HT, cette tranche a permis l’aménagement de l’environnement extérieur ainsi que le mobilier au sein des bâtiments. Elle se décompose de la façon suivante : enrobés avec les aires de manœuvres, le parking visiteur, et les accès piétons. Investissement d’un montant de 268 000 F HT ; clôtures, portails et portillons pour une somme de 214 125 F HT ; aménagement du paysage avec des plantations, l’alignement des arbres, et l’engazonnement à hauteur de 30 000 F HT ; mobilier avec des bureaux, fauteuils, armoires pour une somme de 24 875 F HT (Atelier Carré D’Arche, 2000). Les subventions ont été apportées par la Région Centre, le Conseil Général du Cher, le Conseil Général de l’Indre. L’apport de nouvelles subventions du département du Cher (230 000 F) et de l’Indre (150 000F), a permis l’aménagement de l’extérieur du bâtiment (Communauté de Communes Boischaut-Marche, 2000).

c- Ouverture de la structure

Le marché au cadran ouvre ses portes le 16 août 2000, grâce aux soutiens de la Région Centre, de Groupama et du Crédit agricole. L’apport financier des dix communes proches et de la ville de Châteaumeillant complète le budget. On compte 400 adhérents au démarrage, portant le capital de la société à 240 000 F (Cluzel, 1999b). A l’ouverture, trois cents animaux étaient annoncés. A 6h30 on comptait 152 broutards sur les trois cents animaux arrivés. Et si les ventes n’atteignirent pas des sommes astronomiques, l’ouverture fut un succès, laissant espérer une augmentation des ventes en rapport avec l’adaptation des vendeurs dans l’utilisation de leur nouvel outil d’achat (Cluzel, 1999c).

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Alors que l’ensemble des foires a plus ou moins disparu, alors que la concurrence proche, comme le marché des grivelles à Sancoins ou la foire aux ovins de Boussac est importante, tout comme la concurrence lointaine, avec un marché au cadran extrêmement attractif qu’est celui du site de Moulins-Engilbert, la décision de créer et implanter ce type de structure à Châteaumeillant était un pari audacieux, mais qui méritait d’être lancé. L’acceptation de ce type de structure par les différentes filiales de l’activité commerciale au sein des productions animales a contribué à leurs améliorations. Son succès a engendré la création d’activités para-agricoles comme l’installation d’un contrôle technique et d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EPAHD) au sein de la commune, et donc la création de nouveaux emplois.

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Chapitre 2 : Organisation générale du marché au Cadran 1- Particularités personnel

techniques

et

spécificités

du

a- Disposition et abords On accède au marché au cadran par la D943, qui permet de traverser la zone d’Est en Ouest, reliant ainsi les départements de l’allier et de Saône et Loire, où sont généralement situés les acheteurs et les engraisseurs. Accès facilité par la création du contournement de la ville de Châteaumeillant sur cette D943, fluidifiant ainsi le trafic au sein de la ville. De plus la présence de l’autoroute A71, relie aisément le Nord et le Sud du département du Cher, ce qui facilite énormément le déplacement des exportateurs vers le marché, pouvant directement rallier les voies rapides pour transporter leurs animaux sans perte de temps (figure 20).

A71

D943

Figure 20 : Accès au marché au cadran 58


Les deux gares les plus proches sont Saint-Amand-Montrond et Châteauneuf sur Cher. La première est située à 35 km et la deuxième à 41 km. Les abords du marché au cadran présentent une route très large facilitant ainsi la circulation des camions, les trottoirs étroits ne permettent pas le stationnement de gros véhicules. Pour ce faire, dans l’enceinte du terrain où est situé le marché, un grand parking a été réalisé. De plus un parking pour poids lourds permet l’accès direct aux parcs à bestiaux, facilitant grandement leur déchargement. Enfin, pour égayer le site, un aménagement d’espace vert a été réalisé. La superficie totale du marché est de 24 000 m2.

b- Le marché en lui même i-

Les parcs à bestiaux

Les parcs à bestiaux sont orientés Nord-Est. La superficie totale actuelle des parcs à bestiaux représente une surface totale de 1300 m2.

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Figure 21 : Plan de masse du Marché au Cadran de Châteaumeillant (Atelier Carré D’Arche, 2000) La manipulation et le déplacement des animaux au sein des parcs sont grandement facilités par un système de couloirs communiquant entre eux. Les parcs mis à disposition des vendeurs sont bien évidemment séparés de ceux réservés aux acheteurs. L’ensemble est recouvert d’une toiture métallique.

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ii-

La bascule

C’est un passage obligatoire, qui relie les parcs à bestiaux avec le ring présent dans la salle des ventes (figure22).

Bascule

Figure 22 : Bascule présente dans la salle des ventes (Photo Personnelle) Elle possède une portée maximale de 5 tonnes.

iii-

La salle des enchères

L’animal seul ou les lots sont présentés sur un ring de 30 m2. Ce rond de présentation est dominé par cinquante pupitres devant lesquels vont pouvoir prendre place les différents acheteurs. Cette salle est bâtie en forme d’amphithéâtre, ce qui permet d’accueillir en hauteur une trentaine d’éleveurs et de visiteurs venus assister aux ventes (figure 23).

61


Figure 23 : Salle des enchères (Photo Personnelle) Cette grande salle des enchères de 200 m2, donne accès directement sur l’extérieur ou dans la partie des bâtiments administratifs. La pièce est surplombée par la cabine du chef des ventes.

c- Le bâtiment et son équipement i-

Le rez-de-chaussée

Le rez-de-chaussée s’ouvre sur le hall d’entrée avec une grande pièce sur la gauche, où se situe le bureau des secrétaires, ainsi que l’accès à la cabine des vendeurs (figure 24).

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Figure 24 : Plan détaillé du marché au Cadran de Châteaumeillant (Atelier Carré D’Arche, 2000)

On trouve également une salle de réunion, un local pour la DSV, servant également de salle d’archives. Un escalier conduit à la buvette puis à la salle des ventes. 63


ii-

L’étage

La buvette, d’une surface de 40 m2 se trouve à l’étage. Celle-ci possède l’ensemble des licences nécessaires pour permettre le débit de boisson (figure 25).

Figure 25 : Buvette (Photo Personnelle) Elle possède un accès direct vers la salle des ventes, ainsi qu’un petit écran permettant de suivre les ventes, véritable espace d’échange et de convivialité.

iii-

Cuves de récupération

En sous-sol, une cuve avec un système de récupération des eaux usées est installée. L’eau usée qui a été utilisée pour le lavage de la structure après les marchés, passe dans une grille pour récupérer les grosses particules. Le reste est stocké dans la cuve et celle-ci est vidée de façon réglementée pour limiter la pollution des sols.

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Pour chaque lavage on utilise un volume de 50 m3 d’eau. Pour limiter la consommation en eau, une cuve de récupération et de stockage des eaux de pluie a été installée plus tard, et favorise les économies.

d- L’ensemble du personnel en 2015 i-

Secrétariat

Une secrétaire de direction est employée à temps complet au sein de la structure. Lors des jours de marché, soit tous les lundis de chaque semaine et un mardi sur deux, deux autres secrétaires viennent à mi-temps, pour épauler la secrétaire de direction. Elles interviennent dans la gestion de la partie administrative autour des ventes et travaillent en lien direct avec le chef des ventes. Elles sont aussi la courroie de transmission des informations durant le marché.

ii-

Corps des bouviers

On compte 9 bouviers employés les jours de marché. Ils sont pour la plupart des commis des exploitations agricoles, ou des agriculteurs, mais aussi des jeunes agriculteurs en cours d’installation. On leur demande de veiller à la bonne contention, la manipulation et la surveillance des animaux. A la fin des ventes ils assurent également le nettoyage extérieur de la structure, et principalement des parcs à bestiaux.

iii-

Chef des ventes

Il occupe un poste à temps complet au sein de la structure. Il connaît parfaitement l’ensemble des élevages présents autour du marché au cadran, ce qui lui permet d’animer la vente en fonction des animaux, et de stimuler les acheteurs. Il s’occupe également des mises à prix de départ des différents lots de présentation.

iv-

Serveuse

Elle est employée les jours de marché à la buvette.

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v-

Comptable

Il gère la structure sur le plan comptable et en réfère au conseil d’Administration.

vi-

Président-Directeur Général

Le président qui se voit également confier le rôle de directeur, est le personnage le plus haut placé dans la société anonyme. Cette société fonctionnant sous un système moniste, c'est-à-dire avec un conseil d'administration et sans conseil de surveillance. Le Président-Directeur Général cumule les fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général dans la structure. Il exerce ses fonctions sous le contrôle du conseil d'administration et des actionnaires, les comptes sont approuvés en assemblée générale annuelle.

vii-

Vices Présidents

Ils sont au nombre de deux et épaulent le directeur Président-Directeur Général dans la gestion du marché.

viii- Trésorier Avec son adjoint, le trésorier est le gestionnaire responsable des fonds de la société. Il établit le budget prévisionnel nécessaire au bon fonctionnement de la structure et à la mise en œuvre des actions de celle-ci. Il soumet les choix financiers à faire au bureau, au Conseil d’administration. Une fois les décisions prises, il conduit le budget. Cette responsabilité exige une certaine méthode et de bonnes capacités de gestionnaire.

ix-

Secrétaire de direction

Il dispose également d’un adjoint et réalise l’ensemble des formalités de secrétariat pour le directeur général et les vices présidents.

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x-

Vétérinaire Sanitaire

Le vétérinaire est désigné par le marché au cadran et joue le rôle de vétérinaire sanitaire. En premier lieu, il s’assure du bon fonctionnement du marché d’un point de vue sanitaire. Il intervient en cas de litige, et lorsque la conciliation n’est pas envisageable entre le vendeur, l’acheteur et la commission d’arbitrage, pour statuer sur le conflit. Enfin, les animaux non vendus, et devant retourner sur l’exploitation, seront soignés en cas de besoins par le vétérinaire avant le départ de l’animal de la structure. Le cabinet vétérinaire choisi est le cabinet de Châteaumeillant. Le marché au cadran dispose d’un numéro de cheptel dans le cabinet et fonctionne donc avec les mêmes obligations sanitaires que l’ensemble des exploitations de la clientèle.

2- Organisation de la structure a- Règlement intérieur La forme de transaction réalisée lors des marchés respecte la théorie de la concurrence pure et parfaite, mais ce cadre économique a surtout inspiré les créateurs de la structure pour permettre la rédaction d’un règlement intérieur (Annexe 1). La réglementation de la structure va encadrer ce qui est admis ou non, et va influencer directement les transactions qui seront réalisées au sein de la structure. Les éleveurs, qui ont activement participé à la rédaction du document, ont mis l’accent sur l’importance de la libre concurrence lors de l’organisation des différents marchés. L’un des paragraphes les plus importants correspond à la vente des animaux, qui précise les conditions exactes dans lesquelles un lot trouvera un acquéreur, comme le montre l’article 15 : « Le vendeur se réserve le droit de retirer la marchandise de la vente, même après proposition d'achat d'un acquéreur éventuel. Il doit le faire immédiatement et sans délai. Le vendeur s'il est absent au moment de la vente, est réputé avoir donné délégation de pouvoir à La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE pour décider d'accepter ou non la proposition d'achat. » Et tout aussi important, les conditions de paiement assurant les garanties indispensables à l’éleveur, et rendant ce type de structure particulièrement attractif comme le montre l’article 22 : « Le paiement des animaux aux vendeurs, sera effectué 67


par la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE, par lettre chèque le jour du marché, sauf en cas de grève ou de force majeure et dans la mesure où les animaux sont annoncés dans les délais indiqués sur le marché (inscriptions au catalogue jusqu'au jeudi 18 h). Le règlement est garanti au vendeur, même en cas d'insolvabilité de l'acheteur. En l'absence de protestation du vendeur, au moment de la remise du règlement, les informations mentionnées sur la facture jointe, sont réputées exactes (notamment celles qui concernent l'assujettissement à la TVA, etc.). L'absence de protestation vaudra accord écrit du vendeur. L’ensemble du document permet à la structure de se protéger contre les différents évènements fortuits pouvant intervenir lors des ventes et après les ventes, ainsi que permettre la garantie de paiement pour les vendeurs, rendant la structure particulièrement attractive.

b- Déroulement d’un marché au bovin i-

Coordination du marché et accueil des animaux

Le marché au bovin a lieu chaque lundi, ce qui représente 50 marchés organisés sur une année. Les éleveurs doivent obligatoirement inscrire les animaux destinés à la vente avant le samedi soir. Pour ce faire, plusieurs moyens sont à leur disposition (figure 26).

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Figure 26 : Fiche d’inscription à la vente des animaux ( SA Cadran BoischautMarche, s. d) Ils peuvent appeler directement le marché au cadran, remplir la fiche d’inscription présente sur le site internet du marché au cadran ou envoyer un fax avec la fiche dûment remplie

. La fiche d’inscription sur le site internet, se présente sous la forme suivante (figure 27) :

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Figure 27 : Fiche d’enregistrement des bovins à vendre ( SA Cadran BoischautMarche, s. d) La majorité des apports est donc visible sur le site internet dès le samedi dans l’aprèsmidi. L’ouverture des portes du marché se fait dès 5h30 du matin. Le vendeur se dirige vers le bureau des secrétaires, où il dépose le Document d’Accompagnement Unique Bovin (DAUB), et se voit attribuer un numéro de lot.

Ce numéro doit être apposé sur l’animal et se présente sous la forme d’une plaquette en plastique numérotée qu’il accroche sur la tête des animaux qui compose le lot. Chaque centaine différencie une catégorie. Par exemple les taurillons maigres sont le 700, 1800 pour les vaches maigres, 1000 pour les laitonnes et le 1400 pour les animaux sans garantie. Pour cette catégorie, une annonce au micro est faite en plus lors de leur passage sur le ring. Les bêtes sont déchargées sur un quai et conduites dans un parc qui est attribué à l’éleveur (figure 28).

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Figure 28 : Circulation générale d’un bovin sur la structure du marché au Cadran lors de sa vente

Légende : Flèche rouge : Arrivée et déchargement de l’animal Rond bleu : Attente du bovin dans le parc vendeur Flèche verte : Transfert du parc vers la bascule Rond violet : Passage de l’animal de la bascule vers le ring Flèche noire : Transfert du ring vers le parc acheteur Rond jaune : Allotement du bovin avec les autres enchères dans le parc acheteur A compter de cet instant, les bovins sont pris en charge par les bouviers, et les animaux sont et resteront anonymes.

ii-

Description de la vente

Après avoir été déchargé et alloté (figure 29), les ventes débutent à 7h et se déroulent dans un ordre bien établi. La vente commence systématiquement par les broutards,

71


suivis des taurillons, des taureaux, des laitonnes, des génisses, des vaches et les animaux destinés à la boucherie passent en dernier.

Figure 29 : Mise en lot des animaux en fonction de leur élevage d’origine avant d’être présenté à la vente (Photo Personnelle) Les animaux sont dirigés vers le ring de vente, à l’entrée duquel ils sont pesés (grâce à la bascule), puis ils sont présentés aux acheteurs. Au niveau du pont à bascule, le bouvier possède un clavier électronique avec lequel il peut transmettre les premières informations qui vont s’afficher sur l’ordinateur du chef des ventes. Ces informations sont le numéro de lot ainsi que le nombre d’animaux. Le chef des ventes fixe un prix de base en fonction du lot présenté et du cours de la viande et ouvre les enchères (figure 30). Celles-ci sont croissantes de dix euros en dix euros pour les animaux vendus sur pieds. Les animaux vendus au prix de la carcasse, les enchères sont progressives de centime en centime. Le prix de départ est exprimé en euro par kilo vif. Sur le tableau de la salle des ventes s’affiche alors tous les renseignements concernant le lot présent sur le ring.

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Figure 30 : Présentation de l’animal sur le ring aux vendeurs (Photo Personnelle) Il est orienté face aux acheteurs et indique les informations suivantes (figure 31) : le numéro de lot ; le poids moyen ; l’enchère ; le prix au kilo ; vendu ou invendu ; le numéro de l’acheteur lorsque la vente est close.

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Animal suivant

Animal présent sur le ring Figure 31 : Schéma du tableau électronique (Réalisation Personnelle) Les acheteurs, après s’être présentés à l’accueil pour demander un pupitre et un parc (en échange d’une caution bancaire), se placent au niveau du pupitre qui leur est attribué. Sur ce pupitre les acheteurs disposent d’un boitier permettant ainsi de surenchérir. Le dernier acheteur avec la mise la plus élevée enlève le lot proposé. Grâce aux micros disposés dans la salle des ventes, le chef des ventes peut être en contact direct avec les acheteurs, permettant parfois de négocier un lot pour le vendeur sans contact direct entre vendeur et acheteur. Le vendeur, lui, assiste à la vente dans une pièce isolée, juste à côté du chef des ventes, à l’abri du regard des acheteurs. Il suit la vente sur un ordinateur où s’affiche le prix total et le prix au kilo. Une fois que les enchères se sont arrêtées, le vendeur reste le seul à décider si oui ou non, il accepte la vente.

74


Les animaux vendus sont dirigés par les bouviers vers le parc de l’acheteur dont le numéro s’affiche sur le cadran. Le chef des ventes, envoi par système informatique les informations du lot (numéro, poids, prix et numéro de l’acheteur) au secrétariat, d’où les factures seront imprimées dans les dix minutes qui suivent la vente.

iii-

Règlement de l’animal

La SA Cadran Boischaut-Marche paie l’animal comptant et avec garantie si le vendeur s’est bien inscrit avant le samedi matin précédant la vente. Pour les retardataires, ceuxci sont payés sous 14 jours. Le vendeur reçoit alors un chèque de règlement accompagné d’une facture de vente. Celle-ci contient les renseignements suivants : poids de l’animal ; prix de vente ; prix au kg ; son classement dans la grille EUROP ; les retenues réalisées par la SA Cadran Boischaut-Marche.

Les retenus réalisées par la SA Cadran Boischaut-Marche varient des acheteurs aux vendeurs. Les frais de marché sont de 1,30% pour les vendeurs et de 0,80% pour les acheteurs. La somme de 0,30 cent d’euro est facturée au vendeur et à l’acheteur pour l’assurance des bovins. L’acheteur ayant fourni une caution bancaire bénéficie d’un délai de 14 jours pour régler l’ensemble de ses achats. Il reçoit une facture portant les mêmes indications que celles du vendeur. Dans le cas où les animaux achetés sont destinés à l’exportation, ceux-ci ne sont pas assujettis à la T.V.A. La SA Cadran Boischaut-Marche fait signer à l’acheteur une « attestation d’achat en franchise » (Annexe 2).

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iv-

Les litiges

A l’occasion de chaque marché, deux à quatre administrateurs sont présents tout au long de la vente. Les administrateurs jouent le rôle de médiateur en cas de litige qui pourrait apparaître lorsque la vente est conclue. Lorsque le désaccord ne peut être résolu par les administrateurs, ceux-ci font appel au vétérinaire sanitaire de la structure qui vient statuer sur l’état de santé de l’animal (principal refus d’achat), et sur l’antériorité ou non, de l’apparition des symptômes par rapport à la vente. Le Président du cadran décide alors d’abonder dans le sens du vendeur, ou de l’acheteur, en fonction de l’inspection du vétérinaire. La décision du président peut aller jusqu’à l’annulation de la vente, donnant lieu à la reprise de l’animal par le vendeur et son remboursement.

c- Déroulement d’un marché aux ovins i-

Déroulement du marché et arrivée des ovins

Le marché aux ovins est organisé un mardi matin sur deux. Ce qui correspond à 25 marchés par an, avec une augmentation de marché (tous les mardis) trois semaines avant et jusqu’à la fête de l’Aïd el Kebir. Le mode d’inscription des animaux est identique à celui des bovins. L’ouverture des portes se fait à 6h30. Le vendeur se rend au secrétariat et se voit attribuer son numéro de lot ainsi que le parc où seront exposés les animaux. Les ovins sont pesés par lot et reçoivent leur numéro qui est apposé au-dessus de la porte du parc qui leur est attribué. A compter de ce moment, les animaux sont anonymes. Ils ne seront pas présentés sur le ring, car la laine présente sur leur corps empêche toute réelle appréciation fine des animaux.

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ii-

Observations des acheteurs

Les acheteurs peuvent accéder aux parcs qu’à partir de 7h du matin. A cet instant, les parcs sont interdits aux vendeurs. Ils ne peuvent pas entrer en contact avec les vendeurs. Les potentiels acheteurs observent avec minutie les différents lots d’animaux présentés. Ils écrivent sur leur bloc-notes l’état de préparation des animaux, la race, le sexe, l’âge et le rendement viande qu’ils ont estimés. L’état d’engraissement des animaux est jugé sur certaines parties du corps de l’animal où la graisse se loge de façon préférentielle. Les animaux à maniement ferme sont des sujets « pleins » à viande lourde. A contrario, des amas graisseux flasques, sans consistance, correspondent à des sujets « creux » avec un rendement inférieur.

iii-

La vente`

Les ventes commencent à 9H et se déroulent dans la même salle que pour les bovins. La seule différence se situe sur l’absence des animaux sur le ring. Le chef des ventes affiche au cadran le numéro de lot, son poids moyen et le prix d’estimation de départ. Les acheteurs consultent leurs notes, et décident de faire monter les enchères ou non. Celles-ci seront croissantes en euro. De la même façon que pour les bovins, le vendeur se voit en droit d’accepter ou de refuser la vente si le prix ne lui semble pas suffisant. Les lots non vendus pourront être représentés à la vente une deuxième fois.

iv-

Règlements des achats

Le paiement s’effectue exactement de la même façon que pour les bovins. On constate cependant une différence au niveau des retenues réalisées par la SA Cadran Boischaut-Marche, où le prix de l’assurance des ovins est de 0,03 cent pour les acheteurs et vendeurs.

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3- Gestion a- Conseil d’Administration Le Conseil d’Administration de la SA Cadran Boischaut-Marche se compose de 13 membres. L’ensemble des administrateurs de la structure, ont tous pour activité principale une activité agricole. En plus de leur première activité certains sont gérants de Groupement Agricole d’Exploitation en Commun GAEC, de Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA), ainsi que de Société à Responsabilité Limitée SARL. Parmi ces 13 membres, un bureau est élu. Il se compose d’un président-directeur général, de deux vice-présidents, d’un trésorier et d’un secrétaire (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015).

b- Bilan des exercices sur la période de 2010 à 2014 En juin 1999, à 2 mois de l’ouverture de la structure, le SA Cadran Boischaut-Marche atteint les 400 adhérents. Le capital social de cette société anonyme est donc passé de 160 000 F à 240 000 F (Athomas, 1999). Les recettes de la SA Cadran Boischaut-Marche sont réalisées par le prélèvement systématique sur les ventes de bovins et d’ovins, destinées à couvrir les charges suivantes : frais du personnel : salaires et charges sociales ; frais financiers : remboursement des prêts à la construction, loyer… ; frais administratifs : téléphone, chauffage, électricité, maintenance du matériel électronique, assurances… ; réserves de garanties en cas d’impayés.

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Tableau VIII : Les résultats de la SA Cadran Boischaut-Marche lors des cinq dernières années en euros (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015) En euro

2010

2011

2012

2013

2014

Capital social

473 021,98 €

497 869,69 €

518 372,84 €

540 705,30 €

562 961,50 €

Nombres d’actions ordinaires

6206,00 €

6532,00 €

6801,00

7094,00 €

7386,00 €

Chiffre d’affaires (H.T.)

1 410 376,10 €

2 302 437,87 €

2 276 209,66 €

2 391 589,35 €

2 253 811,10 €

Résultat avant impôt, participation, dotations aux amortissements et provisions

56 165,83 €

-71 257,87 €

86 829,18 €

70 934,89 €

80 987,77 €

3883,00 €

7741,00 €

14 948,00 €

5617,00 €

8282,00 €

24 962,87 €

33 917,39 €

50 378,81 €

37 687,56 €

49 444,78 €

8,42 €

-12,09 €

10,57 €

9,21 €

9,84 €

Résultats après impôts, participation dotations aux amortissements et provisions

4,02 €

5,19 €

7,41 €

5,31 €

6,69 €

Dividende distribué Personnel Effectif salariés

9 personnes

9 personnes

7 personnes

6 personnes

6 personnes

Montant de la masse salariale

177 403,78 €

187 140,68 €

179 397,07 €

159 363,06 €

159 740,79 €

Montant des sommes versées en avantages sociaux

75 634,02 €

81 629,55 €

77 702,49 €

63 060,57 €

60 637,16 €

Capital en fin d’exercice

Opérations et résultats

Impôts sur les bénéfices

Résultats après impôts, participation, dotations aux amortissements et provisions Résultats par action Résultats après impôts, participation avant dotations aux amortissements et provisions

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Il apparaît que l’augmentation du capital social est corrélée à l’augmentation du nombre d’actions souscrites. Le prix de celles-ci reste inchangé, soit 76,22 euros. Ce chiffre montre une réelle confiance croissante des actionnaires dans la société. Le chiffre d’affaires est en constante augmentation. Le résultat avant impôt enregistre une baisse significative en 2011, due à l’amortissement total de la deuxième tranche de travaux. Baisse immédiatement compensée par un apport des actionnaires. Au vu des résultats des exercices de ces cinq dernières années, la SA Cadran Boischaut-Marche apparaît comme une société saine et en expansion (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015).

80


Chapitre 3 : Fonctionnement économique du marché au Cadran 1- L’offre Le succès immédiat qu’a eu le marché au cadran de Châteaumeillant se révèle au travers de chiffres d’apport d’animaux, chiffres en régulière progression. En analysant successivement les caractéristiques de l’offre, de la demande et des prix pratiqués, nous mettrons en évidence la fidélisation des éleveurs et des acheteurs à ce type de marché.

a- Les Vendeurs Le nombre de vendeurs qui se sont fidélisés à la structure SA Cadran BoischautMarche n’a cessé de progresser au cours des années :

1607 actionnaires en 2008 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2008) 1721 actionnaires en 2010 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010) 1830 actionnaires en 2013 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2013) 1893 actionnaires en 2015 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015)

En 2006, l’apport des bovins était en majorité issu du département du Cher et particulièrement du sud en raison du nombre important de bovins sur ce territoire. De plus, de par la localisation de la ville de Châteaumeillant, qui est limitrophe avec le département de l’Indre, il n’est pas étonnant de voir que ce département arrive en deuxième position au niveau de la quantité d’apport d’animaux (figure 32). Le département de l’Allier ainsi que celui de la Creuse, sont représentés en plus faible proportion. Cela s’explique par la distance qui les sépare du marché au Cadran, ainsi que la proximité de structures concurrentes. Dans la Creuse, le marché au Cadran d’Ussel facilite l’accès pour la vente d’animaux, alors que dans l’Allier la proximité avec le marché de Sancoins ainsi que le marché des Hérolles, attirent les éleveurs du département.

81


Figure 32 : Effectifs des apports bovins par département (SA Cadran BoischautMarche, 2007) La même constatation se fait pour les ovins (figure 33).

Figure 33 : Effectifs des apports ovins par département (SA Cadran BoischautMarche, 2007) 82


La zone d’influence maximale pour les bovins, ainsi que pour les ovins, possède un rayon maximal de 35 km autour de la ville de Châteaumeillant. Avec de temps en temps des apports qui sortent de cette zone, mais ce ne sont que des apports éphémères, qui n’interviennent pas dans la pérennisation de la structure (SA Cadran Boischaut-Marche, 2007).

b- Evolution de l’offre de 2006 à 2014

i-

Pour les bovidés Quantité d’Animaux présentés

En débutant l’étude en 2007, jusque juin 2015, on constate que la SA Cadran Boischaut-Marche a enregistré à la vente 215 076 bovins. Au cours de l’année 2014, le marché au Cadran a reçu 497 bovins en moyenne par jour de marché. Depuis 2006, la quantité d’animaux présentés à la vente se décompose de la façon suivante (tableau IX) : Tableau IX : Apports des bovins de 2006 à 2014 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010, 2015) Année

Nombre de bovins par année

Nombre de bovins en moyenne par marché

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

22 359 20 704 21 106 19 613 20 963 28 920 29 289 27 292 24 830

447 414 422 392 419 578 586 546 497

Total

215 076

83


En 2009, on constate une chute significative de la quantité d’animaux proposés par marché, conséquence de l’année 2008 qui fut catastrophique. L’apparition de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) provoque des désordres commerciaux et engendre la fermeture du marché Italien, acheteurs historiques d’animaux en France. Couplé à cela il faut ajouter une envolée des prix des matières premières telles que les céréales et le pétrole (Union du Cantal, 2008). Le manque de broutards résultant de l’ensemble de ces évènements, le marché, au cours de l’année 2009 a été fortement impacté. Après un début d’année propice, le bilan à l’issue de l’année 2015 s’annonce plus mitigé que prévu. La réapparition de la FCO dans le département limitrophe de l’Allier, place le marché au cadran dans la zone d’interdiction, ralentissant considérablement l’économie de la structure, celle-ci ne pouvant plus organiser de marché jusqu’à nouvel ordre (Bardelot, 2015). Types d’animaux vendus Au cours de l’année 2014, les différents animaux qui ont été présentés sur la structure de la SA Cadran Boischaut-Marche se répartissent de la façon suivante (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015) : Génisse de viande……………………………………… 100 têtes de bétail ; Vache de viande……………………………………….. 454 têtes de bétail ; Taureau de viande……………………………………... 164 têtes de bétail ; Bœuf de viande………………………………………….. 1 têtes de bétail ; Taurillon de viande……………………………………. 237 têtes de bétail ; Sans garantie…………………………………………… 76 têtes de bétail ; Bœuf maigre……………………………………………. 20 têtes de bétail ; Vaches suitées………………………………………… 288 têtes de bétail ; Taurillon maigre………………………………………. 433 têtes de bétail ; Taureau maigre………………………………………… 89 têtes de bétail ; Broutard…………………………………………… 11 656 têtes de bétail ; Laitonne…………………………………………….. 5739 têtes de bétail ; Génisse de moins de 2 ans…………………………… 892 têtes de bétail ; Génisse de plus de 2 ans……………………………... 835 têtes de bétail ; Veau maigre…………………………………………... 32 têtes de bétail ; Vache maigre……………………………………….. 3372 têtes de bétail ; Equidés…………………………………………………. 2 animaux.

84


On constate que la caractéristique principale des éleveurs du département du Cher est la production d’animaux maigres. Les éleveurs ont largement délaissé l’engraissement au sein du département, pour aujourd’hui, se consacrer à la commercialisation d’animaux maigres. Sur l’année 2015, la part des animaux maigres présentée à la vente représente près de 95%. Dès sa création, le marché au cadran de Châteaumeillant commercialise des animaux essentiellement jeunes. Le nombre d’animaux âgés de moins de deux ans, particulièrement marqués chez les jeunes (Broutards) a toujours été élevé au sein de la structure, alors que par exemple, le nombre de bœufs de viande a toujours été faible sur le marché. Cette particularité s’explique par le fait que les éleveurs ont besoin de faire tourner plus vite leurs capitaux, et donc de raccourcir les cycles de production, délaissant donc les cycles longs d’engraissement. Au marché au Cadran de Châteaumeillant, quatre catégories d’animaux représentent plus de 90% de l’ensemble des apports des marchés chaque année (tableau X) : Tableau X : Part de marché des catégories les plus représentés en nombre de bovins (SA Cadran Boischaut-Marche, 2012, 2013, 2014, 2015) Nombre de bovins

2011

2012

2013

2014

Broutards

13 273

11 355

11 762

11 656

Laitonnes

7 393

5 983

5 463

5 739

Génisses (de 18 à 30 mois)

2 187

1 900

1 652

1 727

Vaches maigres

4 673

4 037

3 136

3 372

Total

27 526

23 275

22 013

22 494

Part de bovins présenté

93%

92%

92%

92%

85


ii-

Pour les ovins : Quantité d’animaux présentés :

Le nombre d’animaux présentés à la vente, lors de l’organisation de chaque marché, dépasse largement le nombre d’ovins espéré lors de l’étude de marché. A compter de 2006 jusqu’à l’année 2014, 215 076 ovins ont été présentés aux différentes ventes du marché au cadran de Châteaumeillant, ce qui correspond à une moyenne de 820 ovins par marché. Les animaux sont essentiellement issus du département du Cher. L’évolution des animaux présentés depuis 2006 est regroupée dans le tableau suivant (tableau XI) : Tableau XI : Apport d’ovins par année et par marché en moyenne (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010, 2015) Nombre d’ovins par année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

22 359 20 704 21 106 19 613 20 963 28 920 29 289 27 292 24 830

Nombre moyen d’ovins par marché 859 796 844 754 806 1112 1046 1010 955

De la même façon que pour les bovins, l’inquiétude par rapport à l’apparition de la FCO, ainsi que le fait que le marché soit en zone d’interdiction, risque de faire chuter de façon importante, le nombre d’ovins présentés au cours de l’année 2015.

Catégories d’animaux : Les apports d’ovins se font selon les catégories suivantes : Agneaux, Brebis, Béliers. Le tableau XII présente les apports de 2006 à 2014 :

86


Tableau XII : Apport d’ovins par année et par catégories (SA Cadran BoischautMarche, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015) En nombre d’animaux 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Agneaux

Brebis

Béliers

18 355 17 078 17 774 16 524 17 380 23 058 23 464 21 582 19 738

3630 3351 2885 2724 3343 5402 5404 5186 4546

374 275 447 365 240 460 421 482 501

La présentation d’agneaux est particulièrement importante par rapport aux deux autres catégories. Ce sont des agneaux gras, à la différence des bovins présents sur le marché. Cela s’explique par le fait que les éleveurs engraissent eux même leurs agneaux à l’herbe. Sont vendus essentiellement les agneaux directement destinés à l’abattoir.

c- Fluctuation de l’offre tout au long de l’année

Nombre d’animaux

Les figures 34, 35 et 36 montrent les apports mensuels, ainsi que les achats réalisés au cours des années 2012, 2013 et 2014.

Figure 34 : Apport mensuel de bovins au cours de l’année 2012 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2013) 87


Nombre d’animaux Nombre d’animaux

Figure 35 : Apport mensuel de bovins au cours de l’année 2013 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2014)

Figure 36 : Apport mensuel de bovins au cours de l’année 2014 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015)

88


On remarque facilement que quelque soit le nombre d’animaux présenté au cours d’une année, deux périodes se distinguent. La première se situe de Février à Mai, et la seconde va de Septembre à Décembre. Ces deux périodes correspondent à l’afflux en nombre de bovins. Les catégories d’animaux qui sont présentés sur les marchés diffèrent en fonction de la période. En été et en hiver la mise en vente d’animaux gras est basse. Les marchés organisés du 15 Mars au 15 Juin, seront mieux approvisionnés en vache de réforme, taurillons de deux ans, ainsi que des génisses de 30 mois à 3 ans. Au mois d’octobre, on constate généralement une envolée des apports en vaches, génisses et bœufs. Pour les animaux maigres, la quantité de broutards présents sur le marché atteint son apogée de novembre à avril, et les taurillons de mai à octobre. Au printemps, sont également mis à la vente des vaches vides et des génisses de 2 ans. A partir de la fin Août l’offre de génisses et de châtrons de 18 mois, se voit fortement augmentée. Les différents apports sont tous complémentaires les uns avec les autres, même si les maxima sont généralement atteints à la fin de l’hiver/début du printemps et en automne.

2- La demande a- Les acheteurs Le marché au Cadran de Châteaumeillant a nettement mieux réussi à fidéliser les vendeurs que les acheteurs. Cependant, depuis son ouverture, le marché a vu passer plus de 600 acheteurs sur l’ensemble de son activité. Le nombre moyen d’acheteurs par marché est assez élevé. Les marchés aux ovins attirent un maximum de 12 acheteurs, alors qu’en ce qui concerne les ventes de bovins, la structure met à disposition à chaque vente, en moyenne, une cinquantaine de pupitre. La provenance des acheteurs est très diversifiée. De façon régulière, les camions en provenance d’Italie chargent et transportent directement les animaux du Cadran vers les ateliers d’engraissement présents dans ce pays. Un seul acheteur Italien est en relation directe avec le cadran, à savoir qu’il commande les animaux sans se déplacer et la facturation lui est envoyée sans intermédiaire.

89


D’autres acheteurs étrangers sont présents sur le marché. Ils sont originaires d’Espagne, Allemagne, ainsi que certains pays tiers comme la Turquie, qui achètent des animaux, et forment des lots chez divers éleveurs du Sud du département avant de les expédier dans leur pays d’origine. En ce qui concerne les acheteurs Français, très peu sont issus du département du cher, ils sont originaires de : l’Ain ; l’Allier ; la Corrèze ; la Creuse ; l’Indre ; la Loire ; la Loire-Atlantique ; le Lot ; la Manche ; la Mayenne ; la Nièvre ; le Puys de Dôme ; le Haut-Rhin ; le Rhône ; la Saône et Loire ; la Haute Savoie ; les Deux-Sèvres ; le Tarn et Garonne ; la Vienne. Les acheteurs ne sont pas tous des professionnels du commerce. Parmi ces acheteurs, on constate que la majorité est constituée des marchands de bestiaux ou maquignons. Au sein de la population du marché au Cadran, on rencontre également des grossistes en viande qui ne sont pas du département du Cher, comme : Covilim ; Sobevia ; Vivalim ; Sodem ; les entreprises Pierrepont.

90


De plus, quelques groupements régionaux participent aux transactions du marché au cadran. Ces groupements sont les suivants : Cialyn ; Bétail Viande Mauges Mayenne.

Parfois quelques grosses sociétés d’abattage sont présentes lors des ventes du marché au Cadran de Châteaumeillant, mais leur présence est peu significative, car la majorité des animaux présentés sont des animaux maigres.

b- Destination des animaux Le Cher a toujours été considéré comme étant un département où l’élevage allaitant est un élevage de type naisseur. La production est donc orientée vers des produits maigres, comme en témoigne le tableau XIII (page suivante). Malgré cette constatation, le marché au Cadran de Châteaumeillant est polyvalent. Les catégories d’animaux les plus diverses sont mises en vente régulièrement sur la structure. A partir de Châteaumeillant, les produits maigres sont dirigés vers les pays tiers comme par exemple la Turquie pour les veaux de l’année, les broutards seront dirigés vers les ateliers d’engraissement intensifs que l’on va retrouver par exemple en Italie ou en Pays de la Loire, alors que les animaux plus lourds partiront vers des destinations différentes comme par exemple la Saône et Loire. Les animaux gras achetés par les grossistes en viande partiront vers la Haute-Vienne, le Loiret et la Vienne.

91


Tableau XIII : Sortie d’animaux du département du Cher en nombre de têtes (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015)

Nombre par catégorie

2010

2011

2012

2013

2014

Animaux de l’année

28 600

28 300

31 600

36 600

29 800

Animaux de 12 à 24 mois

39 700

41 600

44 100

47 900

45 900

39 100

40 200

37 800

37 700

29 100

Vaches de réforme

26 500

25 500

28.200

31 600

25 500

Total des sorties

133 900

135 900

141 700

153 800

130 300

Animaux de plus de 24 mois

A destination de l’étranger on retrouve : taurillons et vaches vers l’Italie et l’Allemagne ; laitonnes vers l’Espagne ; veaux en direction des pays tiers ; taureaux vers la Russie. Par conséquence plus des trois-quarts des animaux achetés sur le marché au cadran de Châteaumeillant sont destinés à être engraissés hors du département du Cher. La perte en valeur ajoutée est donc considérable pour les éleveurs du département en livrant leurs animaux non finis (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015). 92


3- Les transactions

a- Importance et évolution Du début de l’année 2006, à la fin de l’année 2014, 228 950 têtes de bovins ont été achetés sur le marché au Cadran de Châteaumeillant. La part d’animaux invendus atteint la valeur faible de 8% (figure 37).

35000 30000

7,6%

8,1%

9,8

9,2%

8,4%

7,6%

5,1%

5,6%

6%

% d'invendus

25000 Bovins présentés

20000

Bovins vendus 15000 10000 5000 0 2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Figure 37 : Activité commerciale en bovin du marché au Cadran de Châteaumeillant (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010, 2015) Cette valeur moyenne, correspond à la valeur d’invendus que l’on retrouve chaque année, celle-ci n’excédant pas les 8%. L’exception est sur les années 2008 et 2009 où l’on constate une légère augmentation d’invendus de l’ordre de 10%. Cette légère hausse s’explique par la sécheresse de 2008 et sa répercussion en 2009. La vente d’ovins apparaît légèrement plus facile, car sur la même période la moyenne d’invendus est de 5%. 215 076 ovins ont été présentés et 204 334 ont été vendus entre

93


2006 et 2014. Tout comme les bovins, les années de sécheresse ont un taux d’invendus plus élevé que la moyenne. Et de 2010 à 2014, le marché semble être propice aux ventes avec un taux d’invendus ne dépassant pas les 4% (figure 38).

35000

3,1%

4,1%

3,7%

30000 7,1%

9%

4,5%

7,1%

25000

3,5%

4,6%

20000

% d'invendus

Ovins présentés Ovins vendus

15000 10000 5000 0 2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Figure 38 : Activité commerciale en ovin du marché au Cadran de Châteaumeillant (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010, 2015)

Il en ressort que la proportion d’invendus est assez stable au cours du temps. On peut en déduire que l’évolution des ventes suit donc celle des apports.

b- Fiches de commercialisation Les fiches de commercialisation sont rédigées sous la forme de factures détaillées. L’acheteur et le vendeur recevront chacun un exemplaire (Annexe 3). Les informations que contiennent ces documents sont les suivantes :

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numéro personnel du vendeur ou de l’acheteur. Les deux premiers numéros correspondent au département ; numéro de l’animal acheté ; la catégorie à laquelle appartient l’animal ; le nombre d’animaux, si ils sont regroupé en lot ; le numéro de boucle ; le poids moyen du lot ; le prix rapporté au kilo ; la place dans sa cotation EUROP ; le prix unitaire des animaux.

La facture délivre deux informations importantes. La première concerne l’acheteur, qui va pouvoir juger de la cotation de la viande lors de ses achats (Annexe 4). La deuxième concerne essentiellement l’éleveur, qui va obtenir un avis extérieur sur la qualité de son chept

4- Les prix a- La cotation en fonction de la grille EUROP Chaque jour de marché, le chef des ventes, qui a reçu une formation permettant le classement des animaux en fonction de la grille EUROP (figure 39), donne la catégorie de l’animal. Il ajoute le poids de l’animal ou du lot, le prix de départ de vente, et apprécie la catégorie de l’animal selon la grille EUROP.

95


Figure 39 : Grille de cotation EUROP en fonction de leur conformation (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015) La figure 40 donne un exemple de la répartition des ventes de bovins maigres par rapport à la grille de cotation EUROP, ainsi qu’à l’âge de l’animal et la race, sur le marché au cadran de Châteaumeillant au cours de l’année 2014.

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Figure 40 : Répartition des ventes et le prix selon la grille de cotation EUROP (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015)

A la fin de chaque marché, le prix de vente au Kg vif par catégories d’animaux ainsi que par classe qualificative est calculé par le chef des ventes. La moyenne par catégorie est transmise à la presse spécialisée comme la France Agricole et les valeurs sont consultables sur le site internet du marché au cadran de Châteaumeillant ou celui de la FMBV (SA Cadran Boischaut-Marche, 2015). Ce mode de fonctionnement assure à l’acheteur, que le prix du marché ne sera pas influencé par les vendeurs. Chaque année plusieurs réunions sont organisées entre les fédérations des éleveurs, des coopératives, des commerçants, des abatteurs et des marchés et des services de différentes directions du Ministère de l’Agriculture, permettant le contrôle et la modification si nécessaire des cotations des marchés (Fédération française des Marchés de Bétail vif, 2004).

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b- Evolution des prix i-

Facteurs généraux

A l’intérieur de tout système économique et particulièrement dans un système libéral, la loi de l’offre et de la demande tient une place particulièrement importante dans la création des prix. Dans le cas où l’offre est équivalente à la demande, le cours du marché est stable. Dès l’instant où le prix est suffisamment élevé, à savoir que l’offre est inférieure à la demande, les producteurs orientent leur production dans le sens de cette demande (Aghion et al., 2010). En conséquence, les éleveurs vont sans doute être amenés à conserver sur l’exploitation des animaux qui auraient dû être vendus ou abattus plus tôt. Ce qui a pour effet d’accentuer la demande. A la fin d’une période plus ou moins longue, les produits arrivent sur le marché. L’offre devient alors bien supérieure à la demande, et les cours chutent. Les producteurs sont alors obligés de brader une partie, voire la totalité de leur cheptel souche pour faire face à leur besoin de trésorerie. Ce qui conduit directement à la baisse des cours, et crée donc un déséquilibre inverse. Plus tard, l’offre redevient inférieure à la demande, et le cours remonte. Ce phénomène est le cycle de production de la viande. L’ensemble de ces variations est à la fois délétère pour le producteur ainsi que pour le consommateur. Et si la demande reste généralement stable, ce n’est pas le cas de l’offre. Celle-ci peut être influencée par différents éléments conjoncturels incontrôlables tels que les facteurs climatiques (Mathieu, 1993).

ii-

Variations des cotations sur le marché au Cadran de Châteaumeillant entre 2006 et 2014

La variation des cotations des bovins maigres sur la période de 2010 à 2014, au marché au cadran de Châteaumeillant (en euros par kg de poids vif), est présentée dans le tableau XIV.

98


Tableau XIV : Cotation des bovins maigres de 2010 à 2014 (SA Cadran Boischaut-Marche, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015) (en euros par kg de poids vif)

2010

2011

2012

2013

2014

Vaches U

1,59

1,69

1,94

2,19

1,99

Laitonnes U

2,16

2,19

2,44

2,60

2,60

Broutards U

2,58

2,58

2,86

2,84

2,83

L’évolution des prix du marché au cadran de Châteaumeillant a suivi celle de l’évolution au niveau national, avec une augmentation sensible des prix de la viande entre 2010 et 2011 au niveau national (+6,8%). De 2011 à 2013, les prix ont continué à augmenter. Cette hausse s’explique par le déséquilibre entre l’offre et la demande. Pour les animaux vivants, l’offre ne peut être que limitée quelque soit la finalité recherchée (abattage ou exportation). La demande, elle, depuis 2011 augmente régulièrement, particulièrement pour la filière destinée à l’export. Cette forte demande à l’international s’explique par le changement des comportements alimentaires en Europe du nord et de l’Est. A l’Est, cette évolution de la consommation alimentaire se traduit par l’augmentation de la demande de morceaux « nobles », au détriment des « bas » morceaux, alors qu’en Europe du Nord, les ménages consomment des morceaux bon marchés tels que les steaks hachés, ce qui bouleverse les échanges entre pays. Ce phénomène peut s’appliquer également à l’échelle mondiale. La majorité des pays émergeants voient leur consommation de viande augmenter de façon significative. Par exemple, en Chine, entre 1980 et 2012, la consommation annuelle de viande par habitant est passée de 14,6 Kg à 58,2 Kg. De plus, le pouvoir d’achat au sein des pays émergents est en pleine croissance, ce qui modifie leur façon de se nourrir. En particulier en matière de viande bovine, ce qui ne fait qu’accroître la demande dans ce secteur (Roux, 2014).

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Cette augmentation constante des prix se répercute sur les chiffres d’affaires du marché au Cadran de Châteaumeillant (tableau XV) : Tableau XV : Chiffre d’affaires pour les marchés de bovins (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010, 2015)

2006

Nombre de bovins présentés 30 116

% vendu 92,73

Chiffre d’affaires (euros) 26 372,830

Prix moyen d’un bovin (euros) 944

2007

28 975

91,91

24 401,842

916

2008

29 635

90,23

22 434 381,26

839

2009

27 542

90,78

21 119 654,45

845

2010

28 142

91,60

21 372 147,66

829

2011

29 544

92,37

23 376 055

857

2012

25 349

94,90

24 178 106

1005

2013

24 040

94,41

23 008 757

1014

2014

24 390

94,01

23 106 915

1009

Année

Au niveau local, on constate que l’ensemble du marché suit la conjoncture nationale. Entre 2006 et 2009, la crise de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) et la flambée des matières premières ont fait chuter l’ensemble du marché. Pour l’année 2015, avec la réapparition de la FCO, qui a placé le marché en zone d’interdiction, l’incertitude pour le fonctionnement de la structure et les résultats de fin d’année sont un sujet d’actualité. Pour ce qui est des ovins, les constations sont équivalentes à celles des bovins (tableau XVI).

100


Tableau XVI : Chiffre d’affaires pour les marchés d’ovins (SA Cadran Boischaut-Marche, 2010, 2015) Année

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Nombre d’ovins présentés 22 359 20 704 21 106 19 613 20 963 28 920 29 289 27 292 24 830

% vendu

92,88 91,02 95,52 92,90 95,39 96,95 95,86 96,25 96,50

Chiffre d’affaires (euros) 1 751 301 1 586 751 1 800 751 1 658 248 1 922 058 2 852 791 2 983 415 2 875 415 2 639 772

Prix moyen d’un ovin (euros) 84 84 89 91 96 101 106 109 110

Pour 2015, les chiffres risquent également d’être à la baisse. Toujours pour cause de FCO, le marché a été placé en zone d’interdiction deux semaines avant l’Aïd-el-Kebir, période très propice à la vente d’ovins.

iii-

Evolution au cours d’une année

La variation des prix en fonction du mois, suit la courbe de production. Pour les bovins gras, on constate une chute des prix entre Février et Mars. A cette période, la demande est moins importante, ainsi qu’à l’automne où le consommateur est à la recherche de morceaux à braiser. La demande devient plus importante à compter du printemps, et ce, jusqu’à la fin de l’été, pour les morceaux de bonne qualité consommés en grillades. Pour les bovins maigres, la demande chute lors des mois de Mai-Juin-Juillet, ainsi que sur la période de Novembre à Décembre. Le marché est différent en ce qui concerne les ovins. Lorsque la C.E.E a permis l’ouverture des frontières, cela a eu pour principale conséquence de faire varier de façon importante le cours de l’agneau sur le marché de la viande. Le cours à tendance à chuter en été, car l’offre en provenance des Îles Britanniques est très importante. 101


Pour s’adapter au marché et augmenter la rentabilité de leur élevage, certains producteurs ont modifié le cycle de production. En décalant les périodes de reproduction de leur troupeau, ils évitent de commercialiser leurs produits au moment où l’offre est la plus importante et attendent que la demande s’intensifie pour bénéficier d’un meilleur prix de vente (Mathieu, 1993). Le marché au cadran de Châteaumeillant met à disposition pour toute personne ayant besoin d'information sur la structure un site internet regroupant toutes les données de fonctionnement. La page d’accueil indique la date des prochains marchés aux bovins et ovins ainsi que les informations essentielles sur le fonctionnement et l'organisation de la structure. En naviguant sur la page web il nous est possible de consulter l'histoire du marché au cadran, les vendeurs peuvent enregistrer directement les animaux qu'ils souhaitent présenter lors du prochain marché, les acheteurs ont la possibilité de consulter le nombre d'animaux provisoire pour le marché suivant en fonction des catégories. Acheteurs et vendeurs trouveront également le prix d'une part sociale leur donnant accès au marché, le pourcentage de prélèvement sur les ventes réalisées par la structure et le prix des assurances. L'information principale que vendeurs et acheteurs pourront observer est la cotation des animaux selon leur catégorie et leur classification EUROP. Ils auront à leurs dispositions le prix minimum ainsi que le prix maximum, exprimé en euro par kilo, au lequel ce sont vendus les animaux de la catégorie observée et leur prix moyen toujours exprimé en euro par kilo. Ces données informent directement les vendeurs et les acheteurs sur la situation du cours de la viande semaine par semaine. Ces cotations aident les éleveurs à décider si oui ou non ils doivent commercialiser leurs animaux au cours de cette période. La page web de la structure est consultable au http://www.cadranchateaumeillant.fr En conclusion, l’économie des élevages allaitants spécialisés est très fortement impactée par les variations de l’offre et de la demande, qui influent directement sur le cours de la viande. Depuis 2011, le marché français retrouve une activité en progression chaque année. Avec les modifications de la consommation des pays tiers, la demande pour les exportations vers ces pays n’a jamais été aussi importante. Cette évolution de la demande, ne facilite pas pour autant la santé financière des éleveurs. Le prix des matières premières fluctue à la hausse, et la grande distribution augmente ses marges en négociant le prix d’achat à l’éleveur en faisant jouer la concurrence directe entre éleveurs français et européens.

102


Dans une telle conjoncture, la création du marché au Cadran de Châteaumeillant a permis de maintenir l’activité économique et sociale dans ce secteur et d’aider les éleveurs à vendre leurs animaux en fonction de la demande, soit pour l’abattage, soit pour l’exportation.

103


TROISIEME PARTIE : ENGAGEMENTS SANITAIRES ET PERSPECTIVES

104


Le marché au cadran de Châteaumeillant est un maillon intervenant dans la chaine de la vente de viande vif et dans celle des animaux d’élevage. Il a pour objectif d’assurer le bon fonctionnement et l’augmentation du commerce, accroître l’intérêt des consommateurs et aider à la satisfaction des éleveurs. La circulation et la promiscuité des animaux augmentent de façon importante le risque de maladie transmissible. Pour constater le réel risque de contamination, nous étudierons l’état sanitaire du cheptel dans le Cher, et la surveillance mise en place au sein du marché au cadran de Châteaumeillant.

Chapitre 1 : Etat Sanitaire du Cheptel en France

1- Spécification du Statut Sanitaire a- Définition Le Statut Sanitaire décrit la situation d’un pays ou d’une zone géographique par rapport à l’existence d’une maladie dans la zone choisie. Il décrit le niveau sanitaire de la zone ou du pays sélectionné par rapport à cette maladie. A l’échelle internationale, l’OIE possède la responsabilité de créer et de gérer la liste des pays ou des zones considérées comme indemnes de certaines maladies animales. Lorsqu’un pays désire obtenir le statut d’indemne, il doit adresser une demande directement à l’OIE. Une fois la demande introduite, la procédure d’examen bien structurée, permet dans le cas où l’ensemble des conditions sont réunies, d’obtenir la reconnaissance officielle du statut indemne pour le pays d’où émane la demande. Les différents pays appartenant à l’OIE, sont alors obligés de considérer cette reconnaissance pour adapter les mesures sanitaires qu’ils appliquent à leurs importations. Pour conserver officiellement le statut indemne, et qu’il soit toujours reconnu par l’OIE, il faut un respect continu des différents protocoles de l’OIE ainsi que par la notification de toute apparition de maladie dans une zone ou dans l’ensemble du pays concerné. Si le pays ne respecte pas l’ensemble des exigences de l’OIE, il peut se voir retirer le statut accordé par celle-ci (Organisation Mondial de la Santé Animale, 2010a).

105


A l’échelle européenne, les obligations que les pays membres doivent remplir (où une partie des pays membres), pour être considérés officiellement indemnes d’une maladie animale donnée, les critères sont décrits par des règlements, des directives ou des décisions. Pour exemple, la directive 64/432/CE répertorie l’ensemble des obligations qu’un état membre doit remplir, ou une partie de l’état, pour voir son statut être déclaré officiellement indemne de tuberculose bovine. Ainsi ce cheminement permet une uniformisation des critères pour définir un statut indemne, pour une maladie donnée. C’est à dire, que pour une zone déclarée officiellement indemne de brucellose en France, elle remplira les mêmes obligations que la zone déclarée officiellement indemne, de cette même maladie en Allemagne. Les listes des états membres ainsi que des régions d’états membres qui sont déclarés indemnes officiellement d’une maladie donnée sont mises à jour par la Commission Européenne et publiées au Journal Officiel de la Communauté Européenne (JOCE). Pour conserver ce statut officiellement indemne, il faut de nouveau, se soumettre au respect assidu des normes établies par la Communauté Européenne (Giradet, 2001).

b- Utilité : Le statut sanitaire est utilisé contre la contamination entre pays par des maladies animales. En fonction de l’état sanitaire des pays, il va entraîner, lors des échanges, une augmentation ou une réduction des obligations pour tout mouvement des animaux entre les pays. De plus, le certificateur pourra attester de la non contamination des produits d’export, car ceux-ci proviennent d’un pays indemne pour les maladies concernées (tableau XVII). Tableau XVII : Exigences sanitaires en fonction du statut du pays d’origine (Ganière, 2011) Caractéristique du Mouvement

Incidence sur la garantie sanitaire exigée

Mouvement entre deux pays de statut sanitaire identique

Reconnaissance du statut qui simplifie le mouvement

Mouvement au départ d’un pays ayant un statut sanitaire supérieur au pays d’arrivé

Mouvement simplifié car le statut sanitaire supérieur est reconnu officiellement

Mouvement au départ d’un pays ayant un statut sanitaire inférieur au pays d’arrivé

Les garanties sanitaires vont être renforcées, avec demande de garanties supplémentaires délivrées par le pays d’origine.

106


La délivrance d’un statut sanitaire officiel aux élevages indemnes d’une maladie animale spécifique permet de justifier de la sécurité de leur troupeau lors de tout échange commercial. Généralement, le statut sanitaire est obtenu après les opérations de prophylaxie réalisées chaque année par le Contrôle Sanitaire Officiel. Cette opération permet à l’éleveur d’obtenir l’Attestation Sanitaire à Délivrance Anticipée (ASDA) en ce qui concerne les bovins, document essentiel au déplacement et à la commercialisation des animaux d’élevage (Ganière, 2011). Les attestations sont déposées par l’éleveur à la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) lorsque celui-ci réalise une demande de certificat sanitaire lors d’échange ou pour l’export d’animaux de son cheptel. L’Association pour la Certification de la Santé Animale en élevage (ACERSA) intervient également dans la délivrance de statut sanitaire à l’échelle nationale. A l’aide d’un cahier des charges précis, pour la maladie concernée, l’association délivre alors l’appellation d’élevage indemne. L’éleveur pourra faire la demande officielle pour obtenir le statut indemne via cette appellation, et obtenir le certificat pour la maladie considérée (Ganière, 2011). Par exemple, l’IBR est l’Infectious Bovine Rhinotracheitis ou encore la Rhinotrachéite Infectieuse bovine (IBR) ne fait pas parti des programmes de lutte au niveau national, il est donc important pour l’éleveur de passer par cette appellation pour pouvoir être considéré comme indemne IBR.

c- Identification des animaux : L’identification animale est indispensable pour le certificateur. Cette identification va autoriser la rédaction d’un certificat sanitaire permettant ainsi l’échange d’animaux, l’export des animaux concernés par le certificat, ainsi que les produits fournis par la filière animale. L’identification animale fait partie de la base de la traçabilité en agroalimentaire. Elle permet de reconnaître chaque produit tout au long de sa transformation, de toujours connaître son origine, et l’état sanitaire de sa provenance, base essentielle de la lutte contre les zoonoses par exemple (Organisation Mondiale de la Santé Animale, 2010b). L’identification des animaux, et particulièrement des animaux de rente, s’est démocratisée en France à partir de 1960. Au départ, seule la filière bovine était concernée. Au fil des années l’obligation s’est étendue à l’ensemble des filières de production animale. L’identification est gérée par les Etablissements Départementaux de l’Elevage.

107


Cette identification se fait par l’attribution, quand c’est possible, d’un numéro unique à chaque animal. Les modalités d’identification sont regroupées dans le tableau suivant (tableau XVIII) : Tableau XVIII : Modalités d’identification bovine et ovine (Ganière, 2011) Espèce Type de Réalisation de l’identification l’identification

Bovins

Ovins

Numéro unique à 10 chiffres apparaissant après le code du pays.

Numéro unique à 11 chiffres apparaissant après le code du pays.

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Poser sur les deux oreilles une boucle agrée. Elle doit être de couleur saumon. Cet acte doit être réalisé pendant les 20 premiers jours de la vie de l’animal, et avant toute sortie de l’exploitation.

Tout animal devra porter une boucle auriculaire sur l’oreille gauche. Elle devra être posée dans les 7 premiers jours de la vie de l’animal. Par la suite, une boucle conventionnelle sera apposée sur l’oreille droite avant les 6 mois de l’animal, ou sa sortie de l’exploitation.


Le mouvement de bovins ou d’ovins doit être notifié au sein d’une base de données (Ganière, 2011).

d- Inspection administrative et physique L’obtention d’une certification sanitaire officielle passe par des étapes de contrôles des documents au sein de l’élevage, ainsi que par l’inspection physique des animaux. Ces vérifications sont encadrées par les directives européennes suivantes : 89/62 (J.O.C.E, 1989), 90/425 (J.O.C.E, 1990), 92/65 (J.O.C.E, 1992). Elles ont pour rôle de vérifier le bon respect des normes sanitaires, ainsi que la bonne application de l’identification, et le respect de la condition animale lors du transport. Elles permettent également au certificateur de garantir les informations présentes sur les certificats sanitaires.

2- IBR : Situation épidémiologique français entre 2006 et 2010

du

cheptel

Cette maladie est provoquée par un virus de type BoHV-1, de la famille des herpes virus. Cette maladie a fait son apparition en France au cours des années 60. N’ayant plus de forme clinique déclarée en France depuis un certain temps, son impact économique reste, en revanche, encore très important. Certains pays ont décidé d’éradiquer la maladie de leur territoire (figure 41).

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(Pays en blanc : hors programme d’éradication) Figure 41 : Etats appliquant programme d’éradication d’IBR, ou étant indemnes de la maladie (Bronner et al., 2010)

Ces derniers exigent des garanties sanitaires pour permettre l’exportation des animaux issus du territoire français. Pour se faire, la certification d’un cheptel indemne est possible en France et croît chaque année depuis 2001(figure 42).

110


Figure 42 : Evolution de la proportion d’élevage indemne IBR en France (Mémeteau et al. , 2011)

On constate qu’entre 2002 et 2010, les proportions de cheptel indemne d’IBR, est passée de 33% à 58%, sur les dernières années l’évolution est moins significative. A compter du 27 Novembre 2006, la prophylaxie devient obligatoire, suite à la demande formulée par les éleveurs, impliquant directement l’Etat dans la lutte contre la maladie, ce qui n’était pas le cas précédemment. Les possibilités thérapeutiques dont nous disposons face à l’IBR sont très restreintes, il n’existe aucun traitement étiologique de la maladie. Seul les traitements symptomatiques peuvent être mis en place. La vaccination contre l’IBR a deux objectifs, premièrement, réguler la phase de réexcrétion pour un animal malade, deuxiémement, empêcher la contamination d’un animal indemne. Il existe une multitude de vaccins contre l’IBR (atténués, inactivés, recombinants, sousunitaires, génétiques) mais seulement cinq sont commercialisés en France. Ainsi, en 2010, la répartition des élevages qualifiés en France se faisait comme suit (figure 43) : 111


Figure 43 : Répartition départementale et pourcentages des cheptels qualifiés pour l’IBR en 2010 (Mémeteau et al. , 2011) La situation épidémiologique de ces dernières années progresse dans le sens favorable, de façon progressive et hétérogène en fonction des régions dans lesquelles on se place. Cette hétérogénéité peut être directement rattachée aux différents ateliers de production en fonction des régions. Forts de cette constatation, des aménagements ont été mis en place à compter de 2010, par un allègement du cahier des charges pour la certification IBR, ainsi que la création de zones à situation épidémiologique favorable. Désormais, les animaux en provenance des exploitations indemnes de la maladie ne font plus l’objet de contrôle à l’introduction.

Toujours dans le but de sensibiliser et impliquer les éleveurs dans la lutte contre cette maladie, la réflexion est passée de l’échelle nationale à l’échelle européenne. Cet élargissement de concertation a pour but de faciliter les échanges entre pays indemnes

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et la France, dans l’optique de ne pas se priver des ressources financières générées par l’export d’animaux (Mémeteau et al., 2011).

3- Etude épidémiologique de la FCO La Fièvre Catarrhale Ovine ou Bluetongue, est une maladie virale provoquée par un Orbivirus de la famille des Reoviridae. Elle est considérée comme une des maladies les plus graves chez les ruminants. Sa transmission se fait par la piqûre d’un Culicoide. Cette maladie doit faire l’objet d’une déclaration obligatoire. La première épizootie apparaît en 2006 au sein de l’Europe du Nord. Provoquée par le sérotype 8, cinq pays sont touchés par la maladie : l’Allemagne, la France, la Belgique, le Luxembourg ainsi que les Pays-Bas. Sur l’ensemble de ces cinq pays, 2000 foyers ont été déclarés, dont 7 concernaient la France. Au cours de l’hiver, le Culicoides est devenu inactif et la maladie semblait s’être estompée. Si la France fut épargnée au cours de l’année 2006, l’épizootie a été d’une grande ampleur au cours de l’été 2007. Quinze mille (15.000) foyers en France ont été déclarés. Alors que le reste de l’Europe était touchée par le virus BTV-8, la France a vu apparaître, en plus de ce sérotype, un nouveau : le BTV-1 (figure 44).

Figure 44 : Zone de restriction au 4 Septembre 2008 (Fontenille et al., 2013)

113


Compte tenu de la rapidité de la dissémination du virus au cours du Printemps 2008, l’Etat décide de mettre en place des campagnes de vaccinations obligatoires qui allaient durer jusqu’à l’automne 2010. Grâce à cette action soutenue par l’Etat ayant pris en charge l’ensemble du coût des vaccinations, la situation sanitaire de la France s’améliorait et le pays retrouvait son statut indemne en FCO (ANSES, 2015). Le 11 Septembre 2015, on déplorait un nouveau foyer de FCO de sérotype 8 dans le département de l’Allier. Après une enquête épidémiologique de voisinage, 11 élevages sur 13 ont réagi positivement aux analyses. L’Etat a immédiatement mis en place un plan sanitaire d’urgence en instaurant des zones réglementées (figure 45) :

Figure 45 : Zones réglementées de FCO au 11/09/2015 (GDS, 2015) Après la réalisation de nombreuses analyses autour de l’élevage où la maladie s’est déclarée, le zonage a été agrandi de la façon suivante (figure 46) :

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Figure 46 : Zones réglementées de FCO au 25/09/2015 (GDS, 2015) Cette première mesure a été suivie d’une surveillance nationale instaurée par l’Etat. Dans toutes les régions de France, 60 élevages vont être tirés au sort pour un dépistage à l’aide d’une P.C.R. sur 30 bovins de chaque troupeau sélectionné. En fonction de l’ensemble des résultats, les zones de réglementation seront adaptées. Au fur et à mesure des résultats, la zone réglementée a été modifiée (figure 47).

115


Figure 47 : Zones réglementées de FCO au 01/10/2015 (GDS, 2015) L’Etat est en négociation directe avec la Turquie et l’Algérie pour faire en sorte de maintenir les échanges entre pays, qui eux sont indemnes en FCO. Le marché au Cadran de Châteaumeillant fonctionne actuellement au ralenti. Après négociation avec la préfecture, la structure a obtenu l’autorisation préfectorale pour fonctionner uniquement avec les animaux destinés à la boucherie. Une fois vendu, l’animal doit être conduit immédiatement dans un abattoir situé en zone d’interdiction (GDS, 2015). La crise survient au moment où les éleveurs devaient mettre en vente les broutards. Ils n’ont à l’heure actuelle plus de trésorerie et ne peuvent conserver des animaux qui étaient destinés à l’exportation plus longtemps au sein de leurs exploitations pour de nombreuses raisons (telles que la surpopulation, le manque de nourriture…). Les répercussions à venir de cette crise sanitaire risquent d’être très difficiles à assumer financièrement pour une partie des éleveurs et des structures dépendantes du marché de la viande telles que les marchés au cadran.

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Chapitre 2 : Contrôle sanitaire sur le marché au Cadran de Châteaumeillant L’intérêt de mesures sanitaires et de réglementations exigeantes pour la commercialisation est indispensable dans un système de production tel qu’il est pratiqué dans le sud du département du Cher. Les producteurs d’animaux maigres n’ont d’autres choix que de respecter les conditions des acheteurs, ainsi qu’un cahier des charges extrêmement exigeant des autorités européennes pour permettre l’exportation des animaux. Le marché au cadran de Châteaumeillant se veut donc strict sur l’état sanitaire des animaux présentés afin de donner satisfaction à l’ensemble des acteurs de la filière.

1- Marché à carte verte obligatoire

Seuls les animaux identifiés et donc titulaires d’une carte verte seront acceptés à la vente sur le marché au Cadran de Châteaumeillant. Sans présentation de ce document, aucun numéro de vente, ni aucune autorisation de déchargement des animaux ne seront fournis au vendeur. Aucune vente cachée ne sera autorisée ou tolérée au sein de la structure. Au début de chaque marché, sans exception, une des secrétaires contrôle l’ensemble des Documents d’Accompagnement Unique de Bovin (DAUB) et la validité des cartes vertes. L’ensemble de ces réglementations constitue un atout majeur dans la commercialisation des animaux. L’acheteur peut obtenir des animaux de qualité bénéficiant d’un suivi sanitaire depuis la naissance. Un marché à carte verte obligatoire évite tout risque de contagion. Les animaux peuvent évoluer sur la structure avec la garantie lors de leur sortie (vendu ou non) de n’avoir contracté aucune maladie contagieuse.

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La fiabilité des cartes vertes offrant l’assurance de la bonne santé des animaux présents sur le marché facilite les exportations, rassure les exportateurs et les confortent dans leurs transactions à Châteaumeillant. Toujours dans un but de traçabilité et de connaissance de l’état sanitaire du troupeau d’où sont issus les animaux, l’identification électronique des ovins est devenue obligatoire sur le marché au Cadran de Châteaumeillant à compter du 1er Janvier 2015 ( SA Cadran Boischaut-Marche, s. d).

2- Autres exigences sanitaires Pour les animaux présentant des défauts qui ne sont pas parfaitement visibles, lors de leur passage sur le ring un code compris entre 1400 et 1500 leur est attribué. L’acheteur sait que l’animal possède une anomalie. Il sera précisé par une annonce micro que l’animal est vendu sans garantie. Le marché au Cadran de Châteaumeillant est systématiquement nettoyé et désinfecté à la fin de chaque journée de ventes. Depuis la réapparition de la FCO, tout transporteur doit être en mesure de justifier de la désinsectisation de son véhicule avec la date et le lieu inscrit sur la vignette du véhicule.

Grâce à la prise de conscience de l’intérêt du respect des mesures sanitaires au sein de la structure et à l’évolution des mentalités, tout est mis en œuvre pour maintenir une sécurité sanitaire optimale, ainsi que de faciliter l’action des différentes institutions dans la lutte des épizooties.

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Chapitre 3 : Perspectives et Orientations du marché Le modèle économique présenté au sein de cette structure est particulièrement intéressant. Le marché à concurrence parfaite protège à la fois l’éleveur qui vend ses produits et le maquignon qui les achète. L’enjeu majeur de la structure va être de résister à la pression des firmes et des groupes présents en France et de ne pas dériver vers un marché oligopolistique comme cela a pu se passer dans l’ouest de la France avec le marché du porc. La structure en elle-même ne restera viable que si l’ensemble des acheteurs et des vendeurs restent protégés dans cette structure. De plus, le nombre de marché étant florissant en France, il est important de réaliser une veille économique sur les marchés concurrents proches, ainsi que ceux à l’échelle nationale. Il est indispensable pour ce type de structure, de se moderniser au fur et à mesure des évolutions technologiques pour résister à la concurrence et rester attractif à la fois pour le vendeur et l’acheteur. Cette attractivité va permettre d’accroître de façon significative le nombre de vendeurs et d’acheteurs faisant en sorte de maintenir une offre et une demande équivalente pour limiter les fluctuations des prix des produits à la hausse ou à la baisse. L’augmentation des acteurs de cette filière va également permettre à la structure d’accroître ses bénéfices pour permettre des investissements.

Ces investissements peuvent permettre de moderniser la structure dans une logique écologique, ce qui semble être le défi majeur de l’élevage moderne dans les années à venir. Cette stratégie devrait également permettre d’ouvrir des marchés hors des frontières de France. Les pays de l’Union Européenne mais également les pays tiers pourraient accueillir des bureaux pour gérer les commandes directement depuis ces postes. De plus, la race Charolaise étant particulièrement plébiscitée dans le monde entier, il est important de rester informé et d’anticiper les futurs marchés pour valoriser la génétique présente dans le sud du département du Cher.

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La DDCSPP, appuyée dans sa tâche par le Groupement de Défense Sanitaire (GDS), avec le soutien sans réserve des vétérinaires de terrain, est à même de réagir à tout instant aux urgences des épizooties, comme le montre le combat contre la FCO. Elle est également en mesure de maintenir un état sanitaire des élevages du Sud du département permettant aux éleveurs de réaliser leurs transactions sans aucun risque d’anomalie sur le plan sanitaire. L’économie des élevages allaitant du sud du Cher, ayant pour principale vocation d’être des éleveurs naisseurs, se tourne de plus en plus vers l’exportation des animaux au sein de l’Union Européenne et vers les pays tiers. Les ateliers d’engraissement situés en Italie, ou ceux présents en Turquie sont devenus des acheteurs réguliers dans cette partie du département. Cette ouverture vers l’export doit être accompagnée de mesures visant à simplifier les documents administratifs ainsi que les exigences sanitaires pour réduire les délais avant l’expédition des animaux. Dans cette optique, le marché au Cadran de Châteaumeillant intervient pour aider les éleveurs à remplir les conditions optimales et ainsi pérenniser et développer leurs exploitations.

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CONCLUSION Tout au long de cette étude, nous avons pu nous imprégner de l’agriculture présente dans le Sud du département du Cher par l’intermédiaire du marché au Cadran de Châteaumeillant. L’étude a été donc menée en vue de faire ressortir l‘importance de posséder ce type de structure dans une région particulièrement marquée par l’élevage bovin et ovin allaitant. De plus, l’étude nous a permis d’entrevoir différentes recommandations pour pérenniser la structure à très long terme et voir celle-ci se développer et s’agrandir. Pour réaliser ce travail, les données nécessaires ont été obtenues auprès des acteurs privés de la filière, au niveau des services publics comme l’INSEE, AGRESTE, le Conseil Départemental du Cher, et à travers certaines références électroniques. Ces données ont permis d’avoir un aperçu général sur le marché bovin et ovin en France et au sein du département du Cher. Par la suite, l’analyse des données fournies par la structure sur une période équivalente aux 10 dernières années de fonctionnement, a permis d’aboutir à différentes conclusions. La structure joue un rôle primordial dans la vie économique tout autour de la ville de Châteaumeillant, en aidant les éleveurs dans la valorisation de leurs produits et attire des entreprises issues d’autres secteurs d’activité. De plus, ce type de marché correspond à un modèle de marché presque idéal, où les vendeurs et les acheteurs travaillent dans un esprit gagnant-gagnant. L’ensemble des communes ayant participé au projet, et particulièrement la commune de Châteaumeillant, a montré sa volonté de maintenir le succès des foires, ainsi que d’aider l’économie locale à se développer. Mener à bout le projet d’implanter dans une zone rurale, à la conjoncture économique difficile, une structure de marché aux bestiaux, était un pari risqué audacieux qui a été relevé avec brio. La SA Cadran Boischaut-Marche, reste et restera, comme pour l’ensemble des marchés aux cadrans de France, sous le contrôle et la gestion des éleveurs locaux. Si cela peut paraître évident pour la plupart des structures, il est important de le mentionner. En élevage charolais, la plupart des marchés sont sous l’emprise des acheteurs. C’est pour cela que la création et la pérennisation de cette structure est en tous points remarquables.

121


Fort de ses 16 ans d’activité, la société continue d’être enthousiaste et positive. Malgré la crise naissante avec l’apparition de FCO, le marché au Cadran de Châteaumeillant met tout en œuvre pour permettre aux éleveurs de continuer à vendre une partie de leurs animaux. L’ouverture des marchés de plus en plus importante vers les pays de l’Union Européenne, ainsi que vers les pays émergents, offre de nouvelles perspectives au Cadran, qui doit évoluer pour faciliter l’ensemble des démarches administratives dans le respect des normes d’échanges dictées par l’Union Européenne, afin que vendeurs et acheteurs trouvent leurs transactions facilitées assurant ainsi à l’économie locale de se stabiliser voire de performer.

Pays de naisseurs, le Sud du département du Cher se doit d’innover pour permettre à ce type de production bien spécifique de résister à la pression croissante des négociations commerciales exercée par les différents acteurs du marché.

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s’ouvre

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une

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consultée

le


ANNEXES

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Annexe 1 : Règlement intérieur du marché au cadran de Châteaumeillant

Article 1 : L'accès aux marchés de la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE implique l'acceptation sans réserve du présent règlement. Celui-ci s'appliquera même dans l'hypothèse ou vendeurs et acheteurs stipuleraient des conditions particulières dans leurs papiers commerciaux. Ce règlement prévaudra sur lesdites conditions. Article 2 : Sauf dans les cas prévus à l’article 2-1 ci-après, la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE n'est pas propriétaire des animaux, même si elle assure les règlements et formalités administratives: la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE est dépositaire des animaux mis en vente pendant la période ci-après. La SA Cadran Boischaut Marche est autorisée à prendre toutes dispositions permettant l'adaptation de la situation de vente à toutes législations et réglementations en vigueur. Article 2-1 : En sa qualité d’acheteur identifié, membre d’un collège acheteur adhérant à une organisation de producteurs non commerciale, et pour répondre aux besoins des producteurs désirant bénéficier du niveau 2 desdites OP, la société peut directement se rendre acquéreur d’animaux auprès de ces producteurs. Les animaux ainsi acquis seront ensuite vendus par la société, sur le marché, dans les mêmes conditions que les animaux dont la société est dépositaire. PRISE EN CHARGE DES ANIMAUX DONT LA SOCIETE SERA DEPOSITAIRE Article 3-1 : Les animaux sont débarqués des véhicules dans les cases de déchargement par les soins des vendeurs ou des transporteurs et à leurs risques et périls. Article 3-2 : Les bouviers sont seuls habilités à effectuer les mouvements d'animaux sur le marché. Les éleveurs disposent de couloirs permettant la pose des étiquettes de mise en lot. Une bascule est à leur disposition, elle est uniquement destinée aux animaux de boucherie et elle n'a qu'une valeur indicative. En aucun cas elle ne pourra servir de référence pour une transaction.

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Article 4 : L'accès au parc est strictement interdit : aux animaux qui ne sont pas destinés à la vente au Cadran, aux bovins provenant d'élevage non indemne de brucellose et de tuberculose (élevage sans carte verte) aux bovins sans boucle d'identification. Toutefois, la SA Cadran Boischau-Marche se réserve le droit de permettre des manifestations spéciales au sein du Cadran et ce après accord du conseil d'administration.

Article 5 : la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE deviendra gardien des animaux à partir de leur prise en charge par les bouviers. Il est précisé que : Article 5-1 : En ce qui concerne les Gros Bovins, la prise en charge se fait à la sortie des cases de débarquement, cette sortie étant effectuée par les bouviers qui conduisent les animaux vers les couloirs d'amenée. Article 5-2 : Les animaux blessés ou malades dans les parcs de réception pour les gros bovins et d'une façon générale avant leur prise en charge par la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE feront l'objet de réserve ou de refus auprès du vendeur ou du transporteur. Le propriétaire sera averti d'urgence. Article 5-3: La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE se réserve le droit de refuser de prendre tout animal ne paraissant pas sain, loyal et marchand. Le fait d'avoir accepté cet animal n'engage cependant pas la responsabilité de la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE en cas de vice propre à la chose, de façon majeure ou de faute imputable à l'apporteur. Article 5-4 : Le vendeur s'engage à signaler à La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE tout animal impropre à son usage ou à sa destination et à le faire enregistrer dans une catégorie d'animaux, réservée à cet effet «bovins sans garantie». Article 5-5 : Tout animal présenté au marché est destiné à l'élevage ou à l'embouche. Les animaux vendus présentant des vices cachés devront être repris et remboursés par le vendeur. Vendeurs et acheteurs s'engagent à respecter l'arbitrage de La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE. En cas de

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contestations un expert désigné d'un commun accord ou par La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE statuera sur le litige. Les frais seront à la charge du propriétaire qui devra conserver l'animal. Article 6: La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE cesse d'être gardien des animaux qui sont réputés être pris en charge et réceptionnés par les acheteurs à partir de leur entrée dans les cases d'embarquement. Article 7 : Cas d'invendus définitifs : La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE cesse d'être gardien des animaux dès leur entrée dans les cases réservées aux invendus. Article 8 : Pendant la période où l'animal est sous garde, La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE pourra se dégager de sa responsabilité en prouvant que la cause de l'accident, de l'infirmité ou de la mort est antérieure à la prise en charge par les bouviers. Article 9 : Les animaux difficiles ou méchants doivent être signalés impérativement par les apporteurs au moment du déchargement et avant la prise en charge par les bouviers. Article 10 : Les dégradations et frais occasionnés avant ou après la période de garde de La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE par des animaux méchants, farouches venant à s'échapper, seront imputables aux propriétaires ou aux transporteurs.

LA VENTE

Article 11 : Les vendeurs sont tenus de justifier qu'ils se sont conformés aux règlements sanitaires en vigueur, et de remettre à La SA Cadran Boischaut Marche tous documents prévus par les règlements au jour de la vente. Tout bovin sans exception, devra provenir d'un élément possesseur de la « carte verte ». Article 12 : Les véhicules utilisés pour le transport des animaux devront être désinfectés conformément à la réglementation en vigueur.

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Article 13 : L'accès des vendeurs, transporteurs, de leurs représentants et d'une façon générale de toute personne étrangère à La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE aux endroits où sont parqués les animaux: cases, rings, couloirs de circulation, salle de stockage, etc..., autres que cases de chargement ou déchargement est rigoureusement interdit. Article 14 : Les ventes sont réalisées suivant le système dit du « cadran ». Si pour un cas de force majeure, le système du cadran ne pouvait être utilisé, la Direction de La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE ou son représentant peut choisir un autre système, de façon à ce que les animaux présentés puissent être vendus. Article 15 : Le vendeur se réserve le droit de retirer la marchandise de la vente, même après proposition d'achat d'un acquéreur éventuel. Il doit le faire immédiatement et sans délai. Le vendeur s'il est absent au moment de la vente, est réputé avoir donné délégation de pouvoir à La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE pour décider d'accepter ou non la proposition d'achat. Le vendeur, s'il n'a pas retiré l'animal de la vente ou s'il est absent, ne pourra ultérieurement contester la vente, ni le prix dans la mesure où le prix de retrait n'a pas été communiqué par écrit au chef des ventes. Article 16 : Seuls les animaux présentés dans les 10 premiers lots et invendus une première fois, seront représentés une seconde fois à la fin de leur catégorie. En cas de nouveau refus de la part du vendeur, l'animal sera considéré comme invendu définitif. Les animaux vendus dans les parcs ou intéressant au moins un acheteur pour le prix de retrait indiqué, seront automatiquement représenté à la vente. Article 17-1 : L'accès aux pupitres acheteurs sera réservé aux acheteurs sociétaires: cependant, tout acheteur non sociétaire, dans la mesure des pupitres disponibles, pourra demander à participer à un marché moyennant une prise de part sociale et la présentation d'une caution. Article 17-2: L'acheteur sera celui dont le numéro apparaîtra sur le tableau. L'acheteur désigné ne pourra invoquer d'erreur et devra, sauf si l'animal est retiré de la vente, faire face à ses obligations. Article 18 : La propriété des animaux vendus est transférée à l'acheteur dès l'adjudication prononcée par le Chef des Ventes. Tout animal vendu est considéré comme acquis et ne peut donner lieu ni à reprise, ni à réduction de prix s'il est reconnu conforme à sa destination. Tout animal présenté et vendu ne pourra en aucun cas revenir sur le ring pour une revente éventuelle (le même jour).

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Article 19 : Tous les animaux devront avoir quitté les places de marché à18 Heures le jour du marché sauf accord préalable de La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE et ce sous l'entière responsabilité du vendeur ou de l'acheteur. Article 20 : Dans le cas d'exploitations ne possédant pas la carte verte, La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE ne peut intervenir dans les ventes à la ferme et réalisées au Marché. Pour accepter les acheteurs possibles, Pour assurer la bonne fin des opérations, Pour l'établissement officiel du prix Ces ventes ne peuvent donc s'effectuer, et ne seront prises en compte que si un représentant de la Société assure la négociation, sauf accord préalable. Les vendeurs seront alors tenus d'informer les acheteurs que la facturation sera effectuée par La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE.

Article 21 : Les acheteurs pourront se faire représenter, La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE se réserve le droit de demander aux mandataires justification de leur mandat.

PAIEMENTS

Article 22 : Le paiement des animaux aux vendeurs, sera effectué par la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE, par lettre chèque le jour du marché, sauf en cas de grève ou de force majeure et dans la mesure où les animaux sont annoncés dans les délais indiqués sur le marché (inscriptions au catalogue jusqu'au jeudi 18 h). Le règlement est garanti au vendeur, même en cas d'insolvabilité de l'acheteur. En l'absence de protestation du vendeur, au moment de la remise du règlement, les informations mentionnées sur la facture jointe, sont réputées exactes (notamment celles qui concernent l'assujettissement à la TVA etc...) L'absence de protestation vaudra accord écrit du vendeur.

Article 23 : Le principe général est que les animaux sont payables comptant par les acheteurs, avec justification de solvabilité. Toutefois La SA CADRAN BOISCHAUT

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MARCHE se réserve le droit d'accorder à l'acheteur un délai de paiement de 14 jours moyennant une caution bancaire. En ce qui concerne les achats effectués occasionnellement par des éleveurs sociétaires de La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE, ils seront soumis au même titre que les acheteurs à fournir une caution ou un chèque de banque.

Article 24 : Les frais de marché, charges annexes (assurances, etc...) seront affichés dans le marché. Ils sont acceptés au même titre que le présent règlement par les acheteurs et les vendeurs. Ils sont payables selon les modalités indiquées. Article 24-1 : Le paiement des animaux acquis par la société sera effectué au producteur par lettre chèque au plus tard le jour du marché suivant l’achat, et sur présentation à la SA de la facture. La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE garantit le paiement au producteur par la remise à ce dernier d’une caution bancaire.

SAISIES – LITIGES SUR LES ANIMAUX

Article 25: La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE lorsqu’elle a la qualité de dépositaire des animaux, ne pourra être tenue responsable, sauf en cas de faute lourde, dans l'exécution de ses obligations, des dépréciations de valeur, vices, tares, infirmités, des animaux mis en vente ou des préjudices que ceux-ci pourraient entraîner notamment lors de leur introduction ou de leur réintroduction dans un élevage. Article 26: Si des animaux meurent sur le Marché, une autopsie contradictoire sera opérée. Si la mort est due à un vice propre de l'animal, le vendeur supportera la perte. Si l'animal meurt dans les jours suivants la vente, un télégramme suivi d'une lettre recommandée avec accusé de réception devra être parvenu sous 48 h, passé ce délai la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE décline toutes responsabilités du vendeur qui doit pouvoir l'identifier et assister à l'autopsie qui sera obligatoirement pratiquée. Article 27 : Le présent article définit les droits des acheteurs en cas de vices cachés des animaux ayant fait l'objet de transactions.

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Article 27-1 : Tout problème quel qu'il soit, doit être signalé au bureau dès qu'il est constaté ou au plus tard dans les 24 h suivant la vente, par fax ou autre moyen écrit. Article 27-2 : En ce qui concerne les animaux vendus comme animaux de boucherie, les vendeurs garantissent les animaux vendus de tous vices cachés pouvant les rendre impropre à la consommation ou en réduire la valeur, ceci pendant les deux jours suivant la vente. Toute femelle vendue en catégorie viande (N° de lot allant de 200 à 299) et ayant subi une césarienne est susceptible d'un retour de certificat de saisie partielle imputable au vendeur. Le délai d’abattage est de trois jours francs (le jour de marché ne comptant pas). En ce qui concerne les ovins, la responsabilité du vendeur sera engagée pour les péritonites provoquées uniquement par un abcès ancien éclaté. Il reviendra à l'acheteur de prouver l'antériorité du vice. Article 27-3 : En cas de consigne et de saisie des animaux, les acheteurs s'engagent à prévenir immédiatement et sans délai la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE par fax. Ils s'engagent à maintenir les animaux saisis pendant 48 h à compter du prononcé de la saisie à la disposition des vendeurs ou de leurs représentants, afin qu'ils puissent identifier les animaux. Si les vendeurs ne se présentent pas dans les 48 h suivant le fax des acheteurs, ils ne pourront plus contester l'identification de leurs bêtes.

Dans l'hypothèse où ils contesteraient l'identification de leurs bêtes, les vendeurs devront en aviser la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE avant le délai d'expiration soit 48 h. Vendeurs et acheteurs s'engagent à respecter l'arbitrage de l'expert désigné par La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE sans recours possible. Ces dispositions ne peuvent s'appliquer aux ovins qui ne sont pas identifiés. Article 27-4 : Pour que la demande de remboursement des parties saisies soit recevable, le certificat vétérinaire officiel de saisie de l’abattoir et les documents comptables doivent parvenir à la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE dans un délai qui n'excède pas 8 jours après le jour de son établissement.

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Article 27-5 : Toutes précautions étant prises à la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE pour éviter les chocs et les traumatismes préjudiciables à la qualité de la viande, les saisies pour motif : infiltration, viande saigneuse et congestionnée, ne pourront être imputées à la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE sauf si la preuve est faite qu'elle est responsable. Article 27-6 : En ce qui concerne les ovins, la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE donne toutes possibilités aux acheteurs de voir et de toucher les animaux, avant la vente, les acheteurs seront réputés être d'accord sur la qualité des animaux présentés. Article 27-7 : Pour tout ce qui n'est pas vices rédhibitoires et maladie légalement contagieuse, l'acheteur ne pourra prétendre à la réclamation, passé le délai de 7 jours francs suivants la vente (néphrite 21 jours délai légal de réclamation). Tout bovin devra obligatoirement être identifié de façon pérenne selon le programme d'identification en vigueur dans le département d'origine. Article 27-8 : Pour tout animal mort ou étant abattu en urgence dans les 3 jours suivant la vente, la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE devra être prévenue immédiatement par fax s'il y a réclamation de l'acheteur. La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE, si elle le juge nécessaire, demandera une expertise vétérinaire. Le vétérinaire désigné se mettra en rapport si possible avec le vétérinaire de l'acheteur afin de pouvoir constater les lésions mises en évidence sur le cadavre ou la carcasse qui devra être conservé 48 h. Les frais seront à la charge de celui qui supportera la perte de l'animal. Article 27-9 : Toutes réclamations de l'acheteur à propos d'un animal venant d'être acheté et ayant un vice non caché (notamment des affections traumatiques) ne pourront avoir lieu que si l'animal est toujours dans l'enceinte du marché, que si la réclamation est faite à la fin du marché, et que si l'animal n'a pas été vendu sans garantie. Le vendeur sera alors convoqué et un arbitre désigné par la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE réglera le litige. Le vendeur et l'acheteur s'engagent à respecter les décisions de l'arbitre. Article 28 : Les frais de marchés restent dus, que la saisie soit partielle ou totale. Article 29 : Dans le cas de maladies indemnisées par les fonds de garantie, l'éleveur donne procuration à La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE pour régler au mieux le dossier de saisie.

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Article 30 : Le règlement des saisies se fera par l'intermédiaire de La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE. Les acheteurs s'engagent a n'opérer aucune compensation entre les sommes pouvant leur être dues et les sommes qu'ils pourraient devoir à la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE à raison des bêtes achetées par eux.

Le remboursement n'interviendra qu'après paiement par les vendeurs à la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE et à cette seule condition. A défaut de restitution du prix, par les vendeurs, la SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE se réserve le droit de leur refuser l'accès au marché. Article 31 : En cas de non-respect d'une seule des conditions stipulées au présent règlement, La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE se réserve le droit de refuser, soit à l'acheteur soit au vendeur, l'accès aux Marchés. La SA CADRAN BOISCHAUT MARCHE se réserve la même possibilité à l'égard des acheteurs ou vendeurs de mauvaise foi (acheteurs n'ayant pas réglé, vendeurs n'ayant pas respecté les règlements sanitaires, etc...). Seront passibles d'une amende : Toute personne occupant un pupitre sans autorisation (les pupitres étant réservés aux acheteurs ayant fait une demande au secrétariat). Toute personne cherchant à faire du commerce à l'intérieur du marché. Article 32 : En cas de litige sur l'interprétation du présent règlement, les parties désigneront d'un commun accord, un arbitre. Article 33 : Les tribunaux compétents pour statuer sur les litiges opposants la SA CADRAN BOlSCHAUT MARCHE aux vendeurs ou aux acheteurs sont les tribunaux de Bourges. Cette clause concerne l'attribution de compétence ratione loci (compétence de lieu), la compétence ratione matériae (compétence selon la nature de l'acte) n'étant pas notifiée.

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Annexe 2 : Attestation d’achat en franchise

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Annexe 3 : Facture vendeur

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Annexe 4 : Facture acheteur

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SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :

D’avoir en tous moment et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;

D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;

De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;

De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.

« Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ». i



Le Marché au Cadran de Châteaumeillant : Historique, Structure et Fonctionnement.

Le marché au Cadran de Châteaumeillant a ouvert ses portes en 1999 dans le Sud du département du Cher, localisation où l’élevage allaitant est la principale activité économique offrant des débouchées sur le plan régional, national et international pour les bovins et les ovins. Par la mise en place de la vente aux enchères anonyme et de sa rigueur sur le plan sanitaire, la structure offre une cotation objective des animaux, assure l’honnêteté des transactions, l’assurance du bon état sanitaire des animaux, et le soutien inébranlable aux éleveurs, actionnaires de la structure.

Mots clés : Marché au Cadran, Ventes aux enchères, Cher, Ovins et Bovins

Auteur : Mr Bertrand GUILLET Email : guilletbertrand@gmail.com Téléphone : +221 774798756

+33 6 27834546

Villa 11, rue 38, Point E Dakar Sénégal

14 rue Jean-Louis Boncoeur 18160 Touchay, France

ANNEE 2015 – N°48


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