Karim COULIBALY

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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR  ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V.) 

Année 2015

N°51

Prévalence des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako au Mali. THÈSE Présentée et soutenue publiquement le 21 Décembre 2015 à 15heures, devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE (DIPLÔME D’ÉTAT) Par Karim COULIBALY Né le 31 Décembre 1962 à Djéconso (MALI)

Président :

JURY Monsieur Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et rapporteur de thèse :

Monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

Monsieur Moussa ASSANE Professeur à l’EISMV de Dakar

Co-directeur de thèse

Dr Koniba TRAORE Laboratoire Central Vétérinaire de Bamako (LCV) ~I~


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DEDICACES Je dédie ce travail :  A Dieu le père Tout Puissant Que ton Règne, ta Puissance et ta Gloire soient célébrés et magnifiés par toute l’humanité pour l’éternité. Merci Seigneur pour la santé, la force, le soutien et les grâces innombrables que tu me donnes. Amen!  A mon père Feu Bama COULIBALY Tu nous as quittés. Tu resteras toujours présent dans mon cœur et un modèle pour la vie. Ce travail est le sien, car c’était ta volonté. Paix à ton Âme et qu’Allah puisse t’accorder sa Miséricorde et le Paradis. Amen !  A ma mère Feue Haraba DEMBELE Tu nous as quittés, mais tu restes ancré dans nos cœurs et nos esprits. Tu nous as inculqué une éducation qui force aujourd’hui l’admiration de tous. Je te dis merci. Paix à ton Âme et qu’Allah puisse t’accorder sa Miséricorde et le Paradis. Amen !  A mes frères et sœurs, pour l’affection que j’ai reçue de vous, ce travail est le vôtre.  A ma grand-mère Feue Awou TANGARA Tu as été une seconde mère pour moi. Ce travail est aussi le tien.  A mon épouse Ramatou DEMBELE Tu peux le dire ce travail est le Nôtre. Merci pour tout ce que tu apportes dans ma vie. Puisse Dieu nous unir et nous rendre heureux. Sincère Amour !  A mes enfants : Ce travail sera pour vous, source d’inspiration et d’abnégation au travail bien fait. Je vous embrasse fort.  A mes neveux, nièces, oncles et tantes. Ce travail est également le vôtre.  A mes beaux parents Vous êtes ma seconde famille, toute ma considération et ma sympathie. Acceptez ce travail comme le vôtre.  A madame SISSOKO Haouwa CISSE et famille, pour tous les efforts consentis. Profonde gratitude.  Au Mali, ma chère patrie Puisse Dieu lui accorder la Paix et la Prospérité. Amen !  Au Sénégal, mon pays hôte.

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REMERCIEMENTS  A tous ceux qui nous aiment, pour leur pensée positive ;  Au Professeur Louis Joseph PANGUI, Directeur Général de l’EISMV ;  A notre Professeur accompagnateur, le Professeur Germain J. SAWADOGO, pour tout le sacrifice qu’il a fait pour accompagner la promotion ;  A notre parrain le Professeur François ADEBAYO ABIOLA, Vice-Premier Ministre du Benin et Président du Conseil d’Administration de l’E.I.S.M.V de Dakar. Vos sages conseils serviront à jamais.  Au Professeur Oubri Bassa GBATI, Directeur et rapporteur de thèse pour avoir spontanément accepté de diriger ce travail, malgré ses multiples occupations ;  Au professeur Bara N’DIAYE, pour sa grande disponibilité malgré son calendrier chargé ;  Au Professeur Moussa ASSANE pour son accueil combien chaleureux et sa grande disponibilité  Au programme PAPAM-Mali sans lequel cette formation n’aurait lieu ;  A mon Co-Directeur de thèse, le Docteur Koniba TRAORE pour l’effort consenti pour l’aboutissement de ce travail. Sincère reconnaissance!  Au Docteur Dieudonné DAHOUROU, pour sa grande disponibilité et sa franche collaboration ;  A tout le personnel enseignant de l’E.I.S.M.V et de l’IPR/IFRA de Katibougou, pour l’enseignement de qualité qu’ils m’ont légué ;  A Monsieur Cheick Sadibou BAMBA compagnon de tous les jours, pour son soutien ;  A Monsieur Issa DIARRA pour ses documents ;  A tous mes frères de l’Association pour le Développement du Bendougou Miankala pour votre soutien sans faille ;  A l’Ambassadeur du Mali accrédité auprès du Sénégal ;  A tous le personnel du service de Parasitologie-Maladies Parasitaires et Zoologie Appliquée : Mr DIATTA et Mlle EGUE pour leur collaboration ;  A tout le personnel de l’EISMV ;  A tous mes amis, pour la franche collaboration et le soutien.  A tous mes camarades de promotion de l’IPR/IFRA de Katibougou ;  Aux membres de la 42ème promotion de l’EISMV ;  Aux joueurs de la 42ème promotion et à tous les joueurs de l’équipe de football de l’EISMV (2013-2014) merci pour les moments de passion passés ensemble. Vous resterez une famille pour moi et je me rappellerais toujours de ces bon moments ;  Aux membres de toutes les Amicales de l’E.I.S.M.V (AEVD, AEVMD…) ;  Au Ministère du Développement Rural du Mali ;  A la Direction Nationale des Productions et Industries Animales (DNPIA) ;  A la Direction Régionale des Services Vétérinaires du District de Bamako ; ~ III ~


 Au Directeur Général du Laboratoire Central Vétérinaire de Bamako;  Au personnel du service de Parasitologie du Laboratoire Central Vétérinaire de Bamako ;  Aux gardiens du Laboratoire Central Vétérinaire de Bamako ;  Au Docteur Amadou TRAORE, gérant de PROVETOT-SARL et promoteur du CIFDP, pour son soutien inestimable ;  Au personnel de PROVETO-SARL et du CIFDP ;  A EL Hadj Ousmane TRAORE pour bénédictions et ses sages conseils ;  A EL Hadj Makandjan SIDIBE pour sa grande collaboration ;  Au Docteur Amadou B. CISSE pour ses conseils et son soutien sans faille ;  Au Docteur Sékou Abba CISSE pour son soutien ;  A mon oncle Sidi DEMBELE pour ses sages conseils et son appui ;  Aux chefs de Secteur des Services Vétérinaires Kati et de Postes Vétérinaires de Kalabancoro ;  A monsieur FOFANA, technicien au service de parasitologie du Laboratoire Central Vétérinaire;  A madame DIOUF, Responsable de la Bibliothèque de l’EISMV ;  A madame MISSOHO de la Bibliothèque de de l’EISMV ;  A mon jeune frère-ami et compagnon de tous les combats, Docteur Ibrahima KONE, merci pour ton amitié et ta contribution à ce travail ;  Au Docteur EL Hadj Thior YAHIYA pour son soutien;  Au Docteur EL Hadj TRAORE pour son amitié et son soutien ;  Au Docteur Souahibou Souroukou SABI, pour son bon accueil de notre communauté ;  A tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à la réussite de ce travail.

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A NOS MAITRES ET JUGES  A notre Maître et président de Jury, Monsieur Bara N’DIAYE, Professeur à la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie de Dakar Vous nous faites l’insigne honneur de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. Veuillez trouver ici l’expression de notre sincère gratitude et de notre profond respect.  A notre Maître, directeur et rapporteur de thèse, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Vous avez encadré avec rigueur et accepter de rapporter ce travail de thèse. Nous retiendrons de vous, votre simplicité, votre rigueur scientifique et votre amour du travail bien fait. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et notre profonde admiration. Hommages respectueux.  A notre Maître et juge, Monsieur Moussa ASSANE Professeur à l’EISMV de Dakar Vous nous faites un grand honneur en acceptant spontanément de juger ce modeste travail. C’est l’occasion pour nous de vous exprimer toute notre reconnaissance, pour le savoir reçu de vous. Sincères remerciements.  A notre Maître et co-directeur de thèse, Docteur Koniba TRAORE au service d’Helminthologie au Laboratoire Central Vétérinaire de Bamako (LCV) Vous nous avez inspiré avec votre franche collaboration, votre abnégation, votre disponibilité constante à diriger ces travaux et surtout vos suggestions combien précieuses pour l’élaboration du présent document. Hommage respectueux.

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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter – Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES ABREVAITIONS ANAM : Association Nationale des Aviculteurs Modernes APROFA : Association pour la promotion des filières agricoles ATAVI : Association des techniciens de l’aviculture CEDEAO : Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest CMDT : Compagnie Malienne de Développement Textile CMI : Cellule à Médiation Immunitaire CNOP : Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali COPROCHAIR : Coopérative des Producteurs de Poulets de Chair COPROMA : Coopérative des Provendiers du Mali DNPIA : Direction Nationale des Productions et des Industries Animales DNSI : Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique DNSV : Direction Nationale des Services Vétérinaires FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FIFAM : Fédération des Intervenants de la Filière Avicole du Mali IAHP : Influenza Aviaire Hautement Pathogène LCV : Laboratoire Central vétérinaire MEP : Ministère de l’Élevage et de la Pêche OAC : Œufs à couver OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale PDAM : Programme de Développement de l’Aviculture au Mali PIB : Produit Intérieur Brut UE : Union Européenne USA: United Stades of America VPV: Vermifuge Polyvalent Volaille

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LISTE DES FIGURES Figure 1: Carte du Mali ŔMilieu physique et hydrographie.................................. 6 Figure 2 : Repartion regionale des races locales de volaille (Mali-DNPIA, 2012) ............................................................................................................................... 8 Figure 3 : Repartion regionale des races exotiques de volaille (Mali-DNPIA, 2012) ...................................................................................................................... 8 Figure 4: Evolution des effectifs de volailles en aviculture villageoise (PDAM 2002-2005, RGA 2004, CPS 2006, Mali-DNPIA 2006-2012) ........................... 11 Figure 5: Evolution des effectifs en aviculture commerciale (Traoré, 2013) ... 13 Figure 6: Circuit de commercialisation des produits avicoles (Gueye, 2002) .... 15 Figure 7: Localisation lésionnelle et taille (en micromètres) des 7 espèces de coccidies chez le poulet (Yvore, 1992). .............................................................. 32 Figure 8: Cycle des coccidies (Ikeda, 1956 cité par Crevieu et Naciri, 2001) ... 36 Figure 9: Lésions nécrotiques et hémorragiques dans la coccidiose caecale (Boka, 2006 ; Conway and McKenzie, 2007 cités par Aitfellia, 2012) ............. 43 Figure 10: Carte de la zone périurbaine de Bamako (Koné, 2015)..................... 57 Figure 11: Méthode classique de flottation (Beugnet et al., 2004) ..................... 62 Figure 12: Catégorisation des fermes suivies selon le suivi technique ............... 67 Figure 13: Types d’élevage pratiqués dans la périurbaine de Bamako .............. 68 Figure 14: Les différentes souches rencontrées dans les élevages avicoles ....... 69 Figure 15: Signes cliniques de la coccidiose (1 : Poulette anémiée et ébouriffée ; 2 : Poussin chair en boule avec diarrhée hémorragique), Bamako, 2014. ......... 71 Figure 16: Taux d’infestation selon le type production. ..................................... 74 Figure 17: Taux d’infestation des poulaillers selon la souche. ........................... 75 Figure 18: Taux d’infestation chez les poulets de chair. ..................................... 76 Figure 19: Taux d’infestation chez les pondeuses. ............................................. 77 Figure 20: Taux d’infestation selon la prophylaxie. ........................................... 78 Figure 21 : Caecum d’un poulet atteint de coccidiose caecale, Bamako 2014. .. 79

LISTE DES TABLEAUX Tableau I: Symptômes et lésions par espèce du genre Eimeria (Dossou, 2008) 42 Tableau II: Quelques plantes utilisées contre la coccidiose aviaire .................... 49 Tableau III: Scores lésionnels selon l’échelle de REID (1970). ......................... 64

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SOMMAIRE DEDICACES........................................................................................................ II REMERCIEMENTS ........................................................................................... III A NOS MAITRES ET JUGES............................................................................. V LISTE DES ABREVAITIONS ......................................................................... VII LISTE DES FIGURES ..................................................................................... VIII LISTE DES TABLEAUX ................................................................................ VIII SOMMAIRE ....................................................................................................... IX INTRODUCTION ................................................................................................. 1 PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE.......................... 3 CHAPITRE I : ................................................................................................. 4 GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU MALI .................................... 4 1.1. Présentation du Mali ....................................................................................... 5 1.1.1. Milieu humain ............................................................................................. 5 1.1.2. Milieu physique ........................................................................................... 5 1.1.2.1. Relief et Climat ........................................................................................ 5 1.1.2.2. Hydrographie ............................................................................................ 6 1.1.2.3. Température.............................................................................................. 7 1.2. Productions avicoles au Mali ......................................................................... 7 1.2.1. Les systèmes de production avicole du Mali. ............................................. 9 1.2.1.1. Le système traditionnel .......................................................................... 10 1.2.1.2. Le système moderne ............................................................................... 11 1.2.2. Productions aviaires au Mali ............................Erreur ! Signet non défini. 1.2.2.1. Les différents types de production ......................................................... 14 1.2.2.1.1. Production nationale de la viande de volaille ..................................... 14 1.2.2.1.2. Production nationale d’œufs de consommation .................................. 14 1.2.2.2. Circuit de commercialisation des produits avicoles ............................... 14 1.2.2.3. Organisation de la production en élevage moderne ............................... 15 CHAPITRE II : ............................................................................................. 16 CONTRAINTES DE L’AVICULTURE AU MALI ................................... 16 2.1. Contraintes socio-économiques................................................................... 17 2.1.1. Contraintes liées à l’éleveur ...................................................................... 17

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2.1.2. Contraintes liées à la perception de la viande avicole ............................. 17 2.1.3. Contraintes liées à la commercialisation .................................................. 17 2.2. Contraintes techniques ............................................................................... 18 2.2.1. Contraintes liées à la souche ou la race.................................................... 18 2.2.2. Contraintes liées aux infrastructures et matériel d’élevage ..................... 19 2.2.3. Contraintes au coût des intrants ............................................................... 19 2.2.4. Contraintes liées à la gestion de la production ......................................... 20 2.3. Contraintes pathologiques ............................................................................ 20 2.3.1. Pathologies infectieuses ........................................................................... 20 2.3.1.1. Maladies virales ..................................................................................... 20 2.3.1.1.1. Maladie de Newcastle (pseudo peste aviaire) .................................... 20 2.3.1.1.2. Maladie de Gumboro .......................................................................... 21 2.3.1.1.3. Maladie de Marek................................................................................ 21 2.3.1.1.5. Variole aviaire ..................................................................................... 23 2.3.1.2. Maladies bactériennes ............................................................................ 23 2.3.1.2.1. Salmonelloses ...................................................................................... 24 2.3.1.2.2. Colibacillose ....................................................................................... 24 2.3.1.2.3. Maladies respiratoires chroniques (MRC) .......................................... 24 2.3.1.2.4. Coryza infectieux ou Haemophilose .................................................. 25 2.3.1.2.5. Choléra aviaire ................................................................................... 25 2.3.2. Maladies parasitaires ................................................................................ 26 2.3.2.1. Ectoparasitoses ....................................................................................... 26 2.3.2.2. Endoparasitoses ..................................................................................... 26 2.3.2.2.1. Helminthoses ...................................................................................... 26 2.3.2.2.2. Protozoaires ........................................................................................ 28 CHAPITRE III : ............................................................................................ 29 LES COCCIDIOSES AVIAIRES................................................................. 29 3.1. Définition..................................................................................................... 30 3.2. Etiologie ...................................................................................................... 30 3.2.1. Taxonomie ................................................................................................. 31 3.2.2. Caractères morphologique et localisation des lésions de coccidiose ...... 31 3.3. Le cycle évolutif ........................................................................................... 32 3.3.1. Développement exogène ou sporogonie ................................................... 32 ~X~


3.3.2. Développement endogène ........................................................................ 33 3.3.3. Excystation ou migration parasitaire ........................................................ 33 3.3.3.1. Schizogonie ou mérogonie .................................................................... 34 3.3.3.2. Fécondation ........................................................................................... 36 3.4. Epidémiologie ............................................................................................. 37 3.4.1. Epidémiologie descriptive ......................................................................... 37 3.4.2. Epidémiologie analytique .......................................................................... 37 3.4.2.1. Facteurs de réceptivité et de sensibilité.................................................. 37 3.4.2.2. Modalité d’infestation ............................................................................ 38 3.4.2.2.1. Sources du parasite .............................................................................. 38 3.4.2.2.2. Mode d’infestation .............................................................................. 38 3.4.3. Epidémiologie synthétique ........................................................................ 38 3.5. Pathogénie .................................................................................................... 38 3.5.1. Action pathogène....................................................................................... 38 3.5.1.1. Action traumatique et destructive .......................................................... 39 3.5.1.2. Action toxique ........................................................................................ 39 3.5.2. Conséquences de l’action pathogène ........................................................ 39 3.5.3. Action immunogène .................................................................................. 40 3.6. Etude clinique ............................................................................................... 41 3.6.1. Symptômes ................................................................................................ 41 3.6.1.1. Coccidioses cliniques ............................................................................. 43 3.6.1.1.1. Formes aigues ...................................................................................... 43 3.6.1.1.1.1. Coccidiose caecale hémorragique .................................................... 43 3.6.1.1.1.2. Coccidiose intestinale ....................................................................... 44 3.6.1.1.2. Formes chroniques .............................................................................. 44 3.6.1.2. Coccidiose subclinique ........................................................................... 44 3.6.2. Lésions....................................................................................................... 44 3.6.2.1. Lésions macroscopiques ......................................................................... 44 3.6.2. 2. Lésions microscopiques ........................................................................ 45 3.7. Diagnostic ..................................................................................................... 45 3.7.1. Diagnostic clinique .................................................................................... 45 3.7.1.1. Diagnostic sur l’animal vivant ............................................................... 45 3.7.1.2. Diagnostic post Ŕ mortem ...................................................................... 45 ~ XI ~


3.7.2. Diagnostic expérimental ............................................................................ 47 3.8.1. Traitement ................................................................................................. 47 3.8.1.1. Traitement moderne ............................................................................... 47 3.8.1.2. Traitement par les plantes médicinales .................................................. 48 3.8.2. Prophylaxie................................................................................................ 49 3.8.2.1. Prophylaxie sanitaire .............................................................................. 50 3.8.2.2. Prophylaxie médicale ............................................................................. 50 3.8.2.3. Chimioprévention ................................................................................... 50 3.8.2.4. Immunisation .......................................................................................... 51 3.9. Chimiorésistance .......................................................................................... 52 DEUXIEME PARTIE: .................................................................................. 54 ETUDE EXPERIMENTALE ....................................................................... 54 CHAPITRE I : ............................................................................................... 55 MATERIEL ET METHODES ...................................................................... 55 1.1. Description du milieu d’étude ...................................................................... 56 1.2. Matériel......................................................................................................... 58 1.2.1. Echantillonnage ......................................................................................... 58 1.2.2. Matériel de prélèvement et de laboratoire ................................................. 58 1.2.2.1. Matériel animal....................................................................................... 58 1.2.2.2. Matériel logistique.................................................................................. 58 1.2.2.4. Matériel de prélèvement et consommable de laboratoire ...................... 58 1.2.2.4.1. Matériel de prélèvement ...................................................................... 58 1.2.2.4.2. Matériel et/ou consommable de laboratoire ........................................ 59 1.3. Méthodes ...................................................................................................... 59 1.3.1. Enquêtes .................................................................................................... 59 1.3.1.1. Echantillonnage ...................................................................................... 59 1.3.1.2. Enquêtes de terrain ................................................................................. 60 1.3.1.2.1. Elaboration du questionnaire............................................................... 60 1.3.1.2.2. Validation et administration du questionnaire .................................... 60 1.3.2. Examen parasitologique ............................................................................ 61 1.3.2.1. Prélèvements .......................................................................................... 61 1.3.2.1.1. Matières fécales ................................................................................... 61 1.3.2.1.2. Tubes digestifs..................................................................................... 61 ~ XII ~


1.3.2.2. Coprologie .............................................................................................. 61 1.3.2.2.1. Examen direct ...................................................................................... 61 1.3.2.2.2. Flottation ............................................................................................. 61 1.3.2.2.3. Sédimentation ...................................................................................... 63 1.3.2.3. Examen des tubes digestifs .................................................................... 63 1.3.2.3.1. Examen macroscopique....................................................................... 63 1.3.2.3.2. Examen du contenu du tube digestif ................................................... 63 1.3.2.3.3. Scores lésionnels ................................................................................. 63 1.3.3. Analyse des données ................................................................................. 64 CHAPITRE II : RESULTATS...................................................................... 66 2.1. Situation générale ......................................................................................... 67 2.1.1. Différentes catégories d’aviculteurs. ......................................................... 67 2.1.2. Caractéristiques des fermes ....................................................................... 68 2.1.3. Les antécédents de coccidiose ................................................................... 70 2.1.3.1. Pathologies rencontrés............................................................................ 70 2.1.3.2. La coccidiose .......................................................................................... 70 2.1.4. Traitement ................................................................................................. 71 2.1.5. Prophylaxie................................................................................................ 72 2.1.5.1. Prévention sanitaire ................................................................................ 72 2.1.5.2. Chimioprévention ................................................................................... 73 2.1.5.3. La vaccination ........................................................................................ 73 2.2. Les taux d’infestation ................................................................................... 73 2.2.1. Le taux d’infestation selon le type de production ..................................... 74 2.2.2. Le taux d’infestation selon la souche ........................................................ 74 2.2.3. Le taux d’infestation selon l’âge ............................................................... 75 2.2.4. Le taux d’infestation selon la prophylaxie ................................................ 77 2.2.5. Fréquence lésionnelle ................................................................................ 78 CHAPITRE III : ............................................................................................ 80 DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............................................... 80 3.1. Discussion .................................................................................................... 81 3.1.1. Choix du milieu d’étude ............................................................................ 81 3.1.2. Matériel et des méthodes ........................................................................... 81 3.1.3. Discussion des résultats ............................................................................. 83 ~ XIII ~


3.1.3.1. Résultats d’enquête ................................................................................ 83 3.1.3.2. Résultats d’études cliniques et de coprologie ........................................ 83 3.1.3.3. Lutte contre la coccidiose ....................................................................... 85 3.2. Recommandations ........................................................................................ 87 3.2.1. A l’ endroit de l’Etat.................................................................................. 87 3.2.2. A l’ endroit des aviculteurs ....................................................................... 87 3.2.3. A l’endroit des vétérinaires pour la lutte médicamenteuse ....................... 88 3.3. Perspectives de recherche............................................................................. 90 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 95 ANNEXES

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INTRODUCTION Depuis plusieurs décennies, les pays sub-sahariens ont connu diverses calamités comme la sécheresse et les crises acridiennes. Ceci a eu comme conséquences l’exode rural vers les grandes villes qui ont alors connue une démographie galopante.

Cette urbanisation galopante

a eu comme conséquence, un

accroissement des besoins en protéines d'origine animale. Pour répondre à cette demande croissante en protéines animales engendrée par cette démographie urbaine, les populations se sont orientées vers les productions animales à cycle court et principalement l’aviculture. A l’image de la plupart des grandes capitales sub-sahariennes, Bamako a connu un développement de l’aviculture dans sa zone périurbaine. Ce développement de l’aviculture intensive a connu des problèmes notamment les aléas du climat, l’alimentation et surtout les maladies. Certaines grandes épizooties comme la maladie de Newcastle, la maladie de Gumboro ont d’abord attiré l’attention des éleveurs mais avec la vaccination nous remarquons une forte baisse des mortalités due à ces maladies. Ensuite des maladies bactériennes comme la colibacillose et les salmonelloses ont vu leur effet diminuer par l’utilisation des antibiotiques. De nos jours, les parasitoses et particulièrement les coccidioses aviaires restent toujours un facteur limitant dans la réussite de l’aviculture. En effet, l’intensification de l’aviculture et le non-respect des normes de construction et de prophylaxie ont beaucoup favorisé le développement des parasites comme les coccidies. Aussi, la situation géographique de nos pays en zone intertropicale favorise le développement des parasites. Kamara (1991) Algom (1994) et Bitty (2013), ont tous montré l’incidence des coccidioses dans l’aviculture.

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Vu le développement qu’a amorcé le Mali dans la production avicole, il est alors impérieux de faire le l’état des lieux par rapport aux différentes pathologies et particulièrement de la coccidiose. C’est dans ce contexte que nous nous sommes proposés d’étudier la prévalence de la coccidiose dans la zone périurbaine de Bamako, d’identifier et de proposer une correction des défaillances dans la lutte contre cette maladie. L’objectif général de cette étude est d’évalué la prévalence des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako. L’objectif général de cette étude est de faire mieux connaitre les coccidioses aviaires et les moyens de lutte mise en œuvre pour les contrôler dans la zone périurbaine de Bamako. De façon spécifique, il s’agit : -

de déterminer les taux d’infestation des poulaillers par les coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako ;

-

de faire l’état des lieux des moyens de lutte existant contre les coccidioses aviaires. Dans une première partie réservée à l’étude bibliographique, nous présenterons

les généralités sur les systèmes avicoles au Mali, puis des rappels sur la coccidiose. Dans une deuxième partie, réservée à l’enquête sur le terrain, le matériel et la méthode seront décrits, les résultats obtenus seront présentés et discutés et des recommandations seront formulées.

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PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE  Chapitre 1 : Généralités sur l’aviculture au Mali  Chapitre 2 : Contraintes de l’aviculture au Mali  Chapitre 3 : Généralités sur les coccidioses aviaires

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU MALI

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1.1. Présentation du Mali 1.1.1. Milieu humain Le Mali est un pays continental à vocation agropastorale. Il est situé au cœur de l’Afrique Occidentale et s’étend sur 1 241 238 Km2. Il partage environ 7000 km de frontière avec sept autres pays dont l'Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal (PDA, 2013). Le pays est divisé en huit régions administratives (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) et le District de Bamako totalisant 49 Cercles et 703 communes dont 37 urbaines. Sa population était estimée en 2013 à 16 872 000 habitants dont 50% de ruraux (PDA, 2013). 1.1.2. Milieu physique 1.1.2.1. Relief et Climat Le relief du Mali, de type soudano-sahélien et quasi-monotone, est caractérisé par ses multiples plaines et plateaux à soubassement granitique et métamorphique. Les plaines sont dominées par celle du delta central du Niger (la plus importante) caractérisé par ses terres alluviales argilo-sableuses très fertiles, mais quelquefois difficile à travailler, celles du Seno et du Gourma dans la boucle du Niger. La vallée du Niger qui s’étend sur plus de 1 500 km de long est très privilégiée pour la culture irriguée et constitue l’axe vital du pays à cause de l’apport qu’elle a dans le développement de l’agriculture et l’élevage. Les plateaux sont ceux de l’Azawad au Nord, du Fouta-Djalon (ou plateaux mandingues dont le rebord occidental est la falaise de Tambaoura) à l’Ouest, de la falaise de Bandiagara à l’Est (culminant à 1 155 m au mont Hombori), de l’Adrar des Ifoghas au Nord-Est (culmine à 890 m au mont Ad Esseli) et du Kénédougou au Sud.

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1.1.2.2. Hydrographie Le Mali est arrosé par deux grands fleuves et leurs affluents : Le fleuve Niger et le fleuve Sénégal (comme indiqué dans la figure 1). le fleuve Niger : long de 4 700 km dont 1 700 au Mali, prend sa source dans

-

le Fouta-Djalon en Guinée et rejoint l’Océan Atlantique au Nigéria. Ces deux principaux affluents sont le Sankarani et le Bani. Sur son trajet, plusieurs rapides sont à noter comme le Sotuba, le Tossaye et le Labézanga. Il est navigable sur 1 300 km, se divise en une multitude de bras dont le delta intérieur du Macina qui est inondé de Septembre à Décembre. A la décrue, ce delta devient une immense prairie parsemée de lacs dont le Débo, le Korientzé, le Galado et le Faguibine, le plus grand avec 650 km2. -

le fleuve Sénégal, long de 1 700 km dont 700 au Mali, est issu de la

rencontre à Bafoulabé du Bafing et du Bakoye. Il conserve toute sa beauté naturelle avec les chutes de Gouina et du Félou. Sur sa rive droite en amont de Bakel, il reçoit la Falémé qui forme la frontière avec le Sénégal.

Figure 1: Carte du Mali –Milieu physique et hydrographie

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1.1.2.3. Température Les températures sont celles d’un climat intertropical, les plus élevées se rencontrent au nord avec des moyennes mensuelles de 40°C à Mopti contre 35°C à Sikasso. Les plus basses températures se situent entre 23 et 24°C au nord et varient de 23 à 25°C entre décembre et janvier au Sud du pays (Coulibaly, 2003). 1.2. Productions avicoles au Mali L’aviculture, du fait de sa spécificité socioculturelle, regorge d’énormes potentialités. La masse monétaire engendrée à travers les différentes transactions commerciales liées à cette activité pouvait être estimée à environ 5.019.232.000 F CFA (PDAM, 2004). Ce faisant, la volaille locale est aussi un moyen efficace pour lutter contre la pauvreté en milieu rural (Mali-DNPIA, 2013). Au Mali, l’aviculture est caractérisée par deux systèmes de production avicole : -

l’aviculture traditionnelle, pratiquée surtout dans les zones rurales comme activité de diversification de revenu, estimée à plus de 90% des effectifs du pays ;

-

l’aviculture moderne, surtout

localisée dans les

zones périurbaines

de

Bamako, Ségou, Sikasso et Mopti. Le cheptel avicole etait estimé en 2012 à plus de 42 millions de sujets (MaliDNPIA, 2012). Les effectifs de volailles donnés entre 2006 et 2012 sont obtenus à la faveur d’estimation annuelles faites par les agents de la Direction Nationale de Production et Industries Animales au niveau régional, local et communal. On peut considérer à partir de la littérature que près de 80% des volailles sont composées de poulets et environ 18% de pintades. Le reste (2%) est constitué de canards, de dindons et de pigeons ; ces derniers sont élevés par les enfants (Sangaré , 2005).Les repartitions régionales des effectifs de volailles sont mentionnées dans les figures 2 et 3.

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Figure 2 : Repartion regionale des races locales de volaille (Mali-DNPIA, 2012)

Figure 3 : Repartion regionale des races exotiques de volaille (Mali-DNPIA, 2012)

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1.2.1. Les systèmes de production avicole du Mali. Au Mali, la production avicole est organisée en quatre grands secteurs (Traoré, 2013). Secteur 1: C’est le système industriel. C’est un système intégré avec un haut niveau de biosécurité et des oiseaux/produits vendus d’une manière commerciale. C’est le cas des fermes qui sont une partie d’une exploitation intégrée de poulets de chair avec des manuels de procédures standards de biosécurité clairement définis et exécutés. Secteur 2: Système commercial d’aviculture avec un niveau modéré à élever de biosécurité et des oiseaux/produits habituellement vendus d’une manière commerciale. C’est le cas des fermes avec des oiseaux en permanence élevés en confinement; empêchant rigoureusement tout contact avec d’autres volailles ou faune sauvage. Secteur 3: Système commercial d’aviculture avec un niveau faible à minimal de biosécurité et des oiseaux/produits vendus au niveau des marchés de volailles vivantes. C’est le cas des exploitations de pondeuses en cage avec des oiseaux dans des logements ouverts; une ferme avec des oiseaux ayant accès au plein air; une ferme où sont élevés des poulets et des palmipèdes. Secteur 4: Élevage villageois et de basse-cour avec un niveau minimal de biosécurité et des oiseaux/produits consommés localement. Tenant compte des données disponibles et de la situation spécifique du Mali, en référence à la classification de la FAO en quatre secteurs avicoles, on peut constater que l’aviculture « commerciale » est représentée principalement par les systèmes 2 et 3 de la FAO; l’aviculture villageoise ou dite de basse-cour correspondant au système 4 de la FAO avec 2 sous-systèmes: l’aviculture villageoise familiale et l’aviculture villageoise améliorée.

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1.2.1.1. Le système traditionnel Il constitue le secteur 4 de la classification de la FAO et se caractérise par un niveau minimal de biosécurité et des oiseaux/produits consommés localement. Il est caractérisé par des petits élevages familiaux. C’est un élevage surtout de subsistance avec un caractère extensif. Le produit d’élevage consommé est surtout la carcasse de poulet, l’œuf étant plutôt destiné pour la couvaison pour le renouvellement du cheptel. Elle est essentiellement à caractère rural et regroupe de petites unités de type familial et qui utilisent des systèmes extensifs avec des effectifs faibles par ferme (Ly et al., 2001). La taille moyenne de ces unités de production est de 10 sujets (Diop, 1982). Les ressources génétiques aviaires locales utilisées en aviculture traditionnelle au Mali sont peu différentes de celles rencontrées ailleurs dans la sous-région (Djiro, 1980 ; Traoré, 1981 ; Kané, 1990). Cependant, selon les mêmes auteurs, certaines des variétés et souches rencontrées au Mali du fait de la préférence locale, sont considérées comme « souche du terroir ». C’est le cas du poulet « Koko-ché » dans la région de Koulikoro, particulièrement la zone de Fana. Ce poulet de type de production mixte et relativement homogène du point de vue phénotypique, est devenue célèbre du fait de son exploitation par le Centre de Recherche Zootechnique de Sotuba comme matrice dans la création en station du poulet métis ¾ de sang Rhode Island Red et ¼ de sang Koko-Ché baptisé « Wassa-Ché » (Traoré, 1981 ; Diallo, 1982). C’est aussi le cas du poulet « Senba-Ché » que l’on rencontre dans certaines localités des régions de Ségou et de Sikasso. C’est une race locale de type chair, d’allure dégingandée pouvant peser jusqu’à 5 kg (Djiro, 1980). Comme signalé par Sangaré (2005) dans sa monographie sur l’aviculture traditionnelle en Afrique de l’Ouest, la grande majorité des poules rencontrées sont le produit d’un métissage continuel entre différentes variétés et souches locales. La conséquence est un phénotype très varié de couleurs, de plumage et de tarse, de taille et forme de la crête, etc. Toutes ces poules ont cependant en commun leur petite taille (1kg), leur faible aptitude de ponte (3 à 4 cycles de 10


ponte par an de 10 à 15 œufs) mais aussi une certaine rusticité et un bon instinct de couvaison et conduite des poussins. Par ailleurs, au regard de la figure 4 une bonne évolution s’observe au courant de la période 2002 à 2012 malgré une légère baisse constatée en 2006. Courbe d'évolution 45000 40000 35000

Effectifs

30000

25000 20000 15000 10000 5000 0

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Années

Figure 4: Evolution des effectifs de volailles en aviculture villageoise (Traoré, 2013) 1.2.1.2. Le système moderne En élevage moderne, les élevages sont concentrés autour du district de Bamako et de la région de Koulikoro. Après l’avènement de la grippe aviaire les effectifs de volailles modernes ont connu une forte progression dans certaines régions (Koulikoro, District de Bamako, etc.) comme l’indique la figure 5. Selon la Fédération des Intervenants de la Filière Avicole du Mali, l’effectif national des poussins mis en élevage est passé de 3 054 179 en 2011, à 7 434 600 en 2013 et 8 207 928 de sujets en 2014 (FIFAM, 2014).

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Selon Traoré (2013), l’élevage moderne est représenté au Mali par les secteurs 2 et 3 du système commercial. D’autre part, pour Lissot (1941), l’élevage industriel est un établissement qui possède des effectifs importants, utilise des poussins d’un jour provenant des multiplicateurs de souches sélectionnées, nourrit avec des aliments complets et qui pratique des mesures de lutte (prophylaxie, traitement). Il utilise des équipements modernes et des techniques perfectionnées en ce qui concerne les différentes opérations. Nous constatons que la plupart des élevages avicoles ne remplissent pas ces conditions au Mali (Traoré, 2013). Donc c’est l’élevage semi-industriel qui est pratiqué même s’il y a un début de progression avec des fermes modernes comme le complexe avicole « SODOUF ». Il représente le Secteur 1 du classement de la FAO.

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Effectis de volaille par région et par année

2500000

2000000

1500000

2006

2007 1000000

2008 2009 2010

500000

2011

2012 0

Régions du Mali

Figure 5: Evolution des effectifs en aviculture commerciale (Traoré, 2013)

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1.2.2. Productions aviaires 1.2.2.1. Les différents types de production Au Mali, nous avons les deux principaux types de production à savoir la production de poulets de chair et celle des œufs de consommation par l’élevage par. Cependant cette production d’œufs de consommation concerne plutôt l’aviculture moderne car les œufs de poules locales sont plutôt destinés à la couvaison pour le renouvellement du cheptel. 1.2.2.1.1. Production nationale de la viande de volaille La production de viande de poulet a connu un véritable essor ces dernières années. Le nombre total de poussins chair importés étaient de 118 218 sujets et l’importation assurait plus de la moitié de la demande. Cette importation est restée statique jusqu’en 2008 où le nombre de poussins chair importés étaient de 244 200 sujets (MALI-DRSV, 2008). C’est surtout pendant les cinq dernières années que la progression de la consommation de poulet de chair a été très forte. Les productions totales de poussins chair sont passées à 1 564 108 sujets en 2011 (FIFAM, 2011), à 4 240 800 en 2013 et à 4 974 696 en 2014 (FIFAM, 2014). 1.2.2.1.2. Production nationale d’œufs de consommation La production d’œufs de consommation a aussi connu un certain essor au Mali. En 2011, le nombre total de pondeuses étaient de 1 490 000. Il est passé à 2 970 600 en 2013 et à 3 208 240 en 2014 pour une production d’œufs de 811 684 775 unités et une valeur marchande de 43 019 293 075 FCFA (FIFAM, 2014). 1.2.2.2. Circuit de commercialisation des produits avicoles Le circuit de commercialisation des produits avicoles est un peu similaire dans les deux systèmes (moderne et traditionnelle) mais les intermédiaires sont souvent très nombreux dans les systèmes traditionnels. Selon Duteurtre et al. 14


(2010) on reconnait généralement quatre (4) acteurs dans la filière « poulet du pays » : les producteurs, les intermédiaires, les commerçants et les consommateurs. En ce qui concerne l’aviculture moderne, l’éleveur passe soit par un grossiste ou négocient directement avec le consommateur qui très souvent un hôtel. La figure 6 nous indique le circuit de distribution des produits avicoles au Sénégal.

Figure 6: Circuit de commercialisation des produits avicoles (Gueye, 2002) 1.2.2.3. Organisation de la production en élevage moderne La filière avicole du Mali connait de plus en plus une certaine organisation des acteurs. Les différents acteurs se sont regroupés dans une fédération, dénommée FIFAM (Fédération des Intervenants de la Filière Avicole du Mali). La fédération a entrepris à partir de 2007 la restructuration du secteur par maillon de production. C’est ainsi que les professionnelles de l'aviculture se sont organisés en associations d’aviculteurs, en coopératives d’aviculteurs (commerciaux et villageoises), coopérative des producteurs de poulets de chair COOPROCHAIR, en associations des provendiers, des accouveurs, des marchands de volailles, des vendeurs d’œufs, des abatteurs de volailles et des techniciens en aviculture. Les techniciens en charge de l’encadrement du secteur sont regroupés au sein de l’Association des Techniciens de l’Aviculture (ATAVI) au Mali (Traoré, 2013). 15


CHAPITRE II : CONTRAINTES DE L’AVICULTURE AU MALI

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2.1. Contraintes socio-économiques 2.1.1. Contraintes liées à l’éleveur L’éleveur est le premier maillon de la chaine de production. Toute l’organisation de l’entreprise dépend de ses compétences. Au Mali, on observe une absence de professionnalisation du métier car la plupart des employés des élevages ne sont pas qualifiés (Biagui, 2002). La plupart des aviculteurs du Mali ne sont pas des professionnels du milieu et l’élevage constitue pour eux une activité secondaire. Les défaillances observées dans l’application des normes techniques d’élevage sont dues à des choix moins judicieux des éleveurs et à l’origine de mauvaises performances. Leur mauvaise organisation est la cause du difficile accès au crédit bancaire. Les producteurs éprouvent d’énormes difficultés pour obtenir des financements nécessaires à l’achat des équipements avicoles (Habamenshi, 1994). 2.1.2. Contraintes liées à la perception de la viande avicole Les habitudes de la population sont restées longtemps, un obstacle à l’évolution de l’aviculture au Mali. Tout d’abord, la situation géographique du Mali, à savoir, la zone intertropicale a favorisé le développement de l’élevage des ruminants. Selon la DNPIA (2013), avec 10 012 968 bovins, 13 735 520 ovins et 19 126 805 caprins, le Mali figure parmi les pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont les grands effectifs en ruminants. Ceci a contribué à créer une certaine habitude alimentaire beaucoup orientée vers la viande des ruminants. Ceci a été accentué en aviculture moderne à cause de la préférence de la population pour le poulet local qui aurait une chair plus ferme. 2.1.3. Contraintes liées à la commercialisation La commercialisation a été souvent un facteur limitant le développement de l’aviculture au Mali. Ceci concerne beaucoup plus l’aviculture moderne que le poulet local. Les méventes des produits avicoles, surtout le poulet de chair sont 17


généralement liées à des surproductions. Etant donné l’absence de chambre froide, la gestion des excédents de production devient difficile et entraine des chutes de prix en deçà du coût de revient du poulet. Ceci entraine beaucoup de pertes et compromettent la survie de certains élevages. Le phénomène est moins sévère chez les pondeuses car les œufs se conservent mieux donc il y a moins de pression et en plus la demande est plus forte car le nombre de personnes qui consomment les œufs est très élevé. A ces contraintes socio-économiques, s’associent des contraintes techniques 2.2. Contraintes techniques Ce sont des contraintes liées à la souche ou la race, aux infrastructures et au matériel d’élevage, au coût des intrants et à la gestion de la production. 2.2.1. Contraintes liées à la souche ou la race Le choix de la souche a une importance capitale dans la production avicole. Dans l’aviculture traditionnelle, c’est la petite taille de la poule locale et le faible taux de ponte qui limitent

la production.

Les

résultats

techniques

et

économiques de l’élevage villageois sont très faibles : 50 à 80 œufs /an et un poids vif de moins de 1 kg à 6 mois d’âge (Traore, 2013). Selon Sangaré (2005) toutes les poules locales ont en commun leur petite taille (1kg), leur faible aptitude de ponte (3 à 4 cycles de ponte par an de 10 à 15 œufs). Les poulets traditionnels pèsent rarement 1,5 kg de poids carcasse même après trois mois d’âge alors qu’en aviculture moderne les poulets de chair atteignent ce poids à 35 jours et finissent par faire 2,100 kg de poids entre 45 à 60 jours (Traoré, 2010). Concernant les souches exotiques (pondeuses et chair), leur problème est plutôt une question d’adaptation. Sous le tropiques comme c’est le cas, les conditions climatiques sont souvent mal supportées par les souches exotiques de volailles d’où une difficulté souvent rencontrée dans l’aviculture moderne dans la zone périurbaine de Bamako. 18


2.2.2. Contraintes liées aux infrastructures et matériel d’élevage La qualité des infrastructures est un facteur très important dans la réussite de l’aviculture. L’aviculture moderne utilise des sujets sélectionnés qui ont beaucoup d’exigences pour exprimer leur potentiel et parmi lesquelles le bâtiment occupe une place de choix. Le bâtiment doit permettre un meilleur cadre de vie et une bonne gestion de la biosécurité. Au Mali, souvent, les aviculteurs se font conseiller par leur voisin en lieu et place du technicien. Ce qui fait qu’en général les normes ne sont pas respectées au niveau du poulailler. Le bâtiment est souvent mal orienté, la hauteur est basse, la pente du toit faible. Souvent, compte tenu des difficultés pour acquérir du matériel adéquat, certains aviculteurs utilise du matériel non adapté (par exemple : des abreuvoirs qui humidifient la litière). En ce qui concerne l’aviculture traditionnel, les poules sont souvent en divagation, le poulailler est mal conçu et favorise la prolifération des agents infectieux et parasitaires, surtout les parasites externes. La volaille n’a ni mangeoire, ni abreuvoir dans certains cas ; ceci complique énormément son développement. 2.2.3. Contraintes au coût des intrants A cause de sa continentalité, l’approvisionnement du Mali en divers articles est difficile à cause du coût élevé du transport aérien. Le Mali importe la plupart des intrants avicoles : les poussins, les compléments alimentaires, les médicaments, le matériel d’élevage… Ainsi l'aviculture se trouve handicapée à plusieurs niveaux. Les frets ont considérablement augmenté le prix de ces différents intrants, ce qui a réduit considérablement la marge bénéficiaire surtout chez les poulets de chair qui semble plus sensibles à cause du renouvellement régulier des poussins. 19


2.2.4. Contraintes liées à la gestion de la production La conduite de l’élevage est un vrai problème dans la production des produits avicoles au Mali. A l’image de la plupart des entreprises du secteur informel, la gestion de l’aviculture au Mali a besoin d’être améliorer. L’aviculteur qui est le premier maillon de la chaine de production, doit penser à une bonne organisation des autres secteurs. Cette amélioration doit commencer par la qualité du conseil que le promoteur doit recevoir. Son premier partenaire doit être le vétérinaire car il ne faut pas que c’est une production animale. 2.3. Contraintes pathologiques Les pathologies aviaires constituent l’une des contraintes majeures du développement de la filière avicole au Mali. Ces pathologies sont nombreuses et peuvent être infectieuses et/ou parasitaires. 2.3.1. Pathologies infectieuses Elles sont virales ou bactériennes. 2.3.1.1. Maladies virales Ce sont les maladies les plus graves. Elles entraînent de fortes mortalités car il n’existe aucun traitement contre ces maladies. Elles doivent être prévenues par une bonne biosécurité et la vaccination. Parmi ces maladies on peut citer entre autres : la maladie de Newcastle, le Gumboro, la maladie de Mareck, la Bronchite infectieuse et la Variole. 2.3.1.1.1. Maladie de Newcastle (pseudo peste aviaire) C’est une maladie infectieuse virulente et très contagieuse due à un Paramyxovirus commun à de nombreuses espèces d’oiseaux domestiques et sauvages, transmissible à l’Homme dans certaines conditions. Elle a une forme digestive, une forme respiratoire et une forme nerveuse. Les signes cliniques observés sont surtout une diarrhée verdâtre, dans la forme digestive ; une toux, 20


un râle et/ou un éternuement dans la forme respiratoire et une paralysie ou un torticolis dans la forme nerveuse. Elle s'accompagne de lésions de type hémorragique caractérisées par des pétéchies au niveau du proventricule et du cloaque, des hémorragies au niveau du cœur, une forte congestion au niveau des intestins. Dans les formes aigües de cette maladie, la mortalité peut atteindre 100% de l’effectif et quand elle est déclarée, tout traitement s’avère inutile (Habyarimana, 1994). Le diagnostic différentiel est fait avec Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP). Dans le cas de l’IAHP, la contagion est plus rapide et la mortalité avoisine généralement 100%. Les moyens de lutte sont l’abattage et la destruction des cadavres et de la litière, la désinfection des bâtiments et du matériel et l’interdiction d’accès à la zone infectée. Les mesures prophylactiques médicales utilisent des vaccins à virus vivants ou virus inactivés. 2.3.1.1.2. Maladie de Gumboro C'est une maladie virale très contagieuse. Elle est due à un virus que l'on classe dans la famille des Birnaviridés, qui est très résistant dans le milieu extérieur. Elle se caractérise par un début brutal, une évolution foudroyante et la mortalité est très élevée. Cette maladie est encore appelée bursite infectieuse car elle se traduit sur le plan lésionnel par une inflammation de la bourse de Fabricius. C’est une maladie des jeunes sujets âgés entre 3 à 6 semaines. Les oiseaux sont en boule, prostrés, avec des plumes ébouriffées et font la diarrhée. Il n’y a pas de traitement, nous conseillons des électrolytes dans l’eau de boisson. 2.3.1.1.3. Maladie de Marek C'est une maladie virale, contagieuse qui se manifeste par des troubles de paralysie des membres; elle est due à un herpès virus. Généralement, les poulets 21


de moins de 16 semaines sont les plus exposés mais les poulets plus âgés peuvent être atteints. La position du grand écart (une patte en avant et une en arrière) est un signe caractéristique de la maladie. Les lésions sont des tumeurs dans les organes et une infiltration des nerfs périphériques surtout le nerf sciatique. Il n’existe pas de traitement pour cette maladie. Pour la prophylaxie, il faut des grandes mesures de biosécurité et la vaccination (qui se fait au couvoir).

2.3.1.1.4. Bronchite infectieuse C’est une maladie très contagieuse, touchant des poulets de tout âge, surtout grave pour les jeunes et due à un Coronavirus spécifique à ARN. La maladie siège au niveau de l'appareil respiratoire et également dans l'appareil génital. Elle provoque beaucoup de pertes chez les poussins, et une chute de ponte remarquable chez les pondeuses, avec des œufs de qualité médiocre. La mortalité parmi les poussins peut varier de 5 à 60% alors que peu d’oiseaux adultes en meurent habituellement, moins de 2% (Smith, 1992). Elle provoque des troubles respiratoires. Le taux élevé de mortalité résulte des infections secondaires provoquées par des bactéries. Le virus provoque des lésions au niveau de l’oviducte, ce qui entraine la production d’œufs anormaux et éventuellement, une baisse considérable de la production chez les pondeuses. Chez les jeunes les signes respiratoires sont caractérisés par la toux, le halètement, l’éternuement, les râles et les écoulements nasaux. Ceci est associé à un état de fièvre. Chez les pondeuses, les signes respiratoires sont accompagnés de chute de ponte. Il n’y a pas de traitement mais l’antibiothérapie permet de contrôler les infections secondaires.

22


La prophylaxie consiste à de bonnes mesures de biosécurité associées à la vaccination. On utilise un vaccin vivant, suivi d’un vaccin inactivé avec un adjuvant huileux. 2.3.1.1.5. Variole aviaire Elle est contagieuse et est le fait de plusieurs Poxvirus voisins entre eux. La maladie se manifeste sous deux formes : -une forme cutanée ou éruptive ; c’est la plus rencontrée dans les fermes avicoles caractérisée par des croûtes au niveau des yeux, de la commissure du bec et des pattes ; -une forme pseudomembraneuse ou diphtéroide ou encore muqueuse ; cette forme est plus mortelle mais plus rare. Les lésions sont dans la partie supérieure du tube digestif et les signes sont des difficultés respiratoires avec une forte mortalité très souvent par asphyxie. Dans la forme cutanée les lésions sont généralement suffisantes pour poser le diagnostic (EL Nouadfi, 1992). Il n’existe aucun traitement spécifique contre la variole aviaire, mais en cas de complication ou de risque de complication bactérienne, l’utilisation des antibiotiques pendant 4 à 5 jours peut aider à une récupération rapide. La prophylaxie est essentiellement basée sur la vaccination. 2.3.1.2 Maladies bactériennes Elles sont moins graves que les maladies virales car il existe un traitement qui peut être très efficace quand il est fait à temps.

23


2.3.1.2.1 Salmonelloses Ce sont des maladies infectieuses, contagieuses, causées par des bactéries du genre Salmonella. Elles sont dues à 2 espèces principales en aviculture qu sont Salmonella pullorum et Salmonella gallinarum. La première, S. pullorum, est responsable de la pullorose et frappe surtout les poussins et occasionnellement les adultes et la deuxième, S. gallinarum, est l'agent de la typhose qui atteint essentiellement les adultes (N’dri, 2009). Dans la pullorose, les sujets atteints présentent une diarrhée blanche, crayeuse, collante au point d’obstruer le cloaque. Dans la typhose, la diarrhée est associée à des signes généraux, des signes respiratoires (râles, écoulements nasaux). Le traitement est assuré par l’antibiothérapie avec des molécules comme la norfloxacine, l’enrofloxacine, la néomycine, la doxycycline etc . En plus de la biosécurité, des vaccins inactivés sont utilisés dans l’immunisation contre cette maladie : Hipratifus AV4, Hipratifus PAST ND. 2.3.1.2.2. Colibacillose Elle est due à des colibacilles, avec la souche pathogène qui est Escherichia coli. Elle se manifeste sous trois formes : - une forme septicémique rapidement mortelle chez les jeunes, - une forme respiratoire chez les jeunes et les adultes, - une forme chronique ou génitale chez les adultes. Elle se manifeste par un état de fièvre avec une diarrhée blanche, des signes respiratoires (larmoiement, jetage, râle) et une mortalité qui peut être forte. Dans le traitement on utilise des antibiotiques comme la polymyxine E ou colistine, l’enrofloxacine, la norfloxacine, la néomycine, la doxycycline etc. La prophylaxie s’articule surtout autour de la biosécurité. 2.3.1.2.3. Maladies respiratoires chroniques (MRC) Les plus importantes et redoutables sont les mycoplasmoses en aviculture car occasionnent une morbidité très élevée bien que la mortalité soit faible, ainsi 24


qu'une incidence économique très grave. Les espèces rencontrées chez la poule sont Mycoplasma. gallisepticum, M. gallinarum, M. synoviae, M. pullorum. Les symptômes sont principalement des troubles respiratoires. On observe des troubles articulaires avec M. synoviae. Le diagnostic se fait au laboratoire (écouvillonnages des trachées, fentes palatines, sinus, cloaque) (Kempf, 1992). Dans le traitement les molécules d’antibiotique utilisées sont : l’érythromycine, la doxycycline, la tylosine, l’enrofloxacine pendant trois à cinq jours. La prophylaxie tient compte de la sensibilité des mycoplasmes dans le milieu extérieur et leur persistance chez les sujets, donc il faut reformer les sujets atteints et faire une bonne désinfection. 2.3.1.2.4. Coryza infectieux ou Haemophilose Il est dû à des bactéries du genre Haemophilus ; la maladie se caractérise par une atteinte des fosses nasales et peut s’étendre au sinus et aux yeux, en provoquant une conjonctivite. Il y a un jetage séreux qui peut devenir mucopurulent et boucher les narines d’où le sifflement. Les paupières sont gonflées (N’dri, 2009). 2.3.1.2.5. Choléra aviaire Encore appelé Pasteurellose aviaire, le choléra aviaire est une maladie infectieuse, due à des bactéries comme Pasteurella multocida ou P. gallinarum. Elle sévit à l'état enzootique et s'observe chez les oiseaux de tous âges. Les symptômes se traduisent par des troubles respiratoires et digestifs, évoluent le plus souvent sous les formes aigue et chronique, la forme suraiguë étant rapidement mortelle et sans signes cliniques apparents, surtout chez les jeunes. Les signes cliniques sont l’abattement, les oiseaux en boule, la présence de diarrhée verdâtre et nauséabonde. Des arthrites peuvent aussi être observées chez les sujets atteints. 25


Plusieurs molécules d’antibiotique sont utilisées dans le traitement des maladies bactériennes : la norfloxacine, l’enrofloxacine, la doxycycline etc. La prophylaxie consiste à une bonne biosécurité. Des vaccins inactivés huileux sont utilisés contre cette maladie : Fowl Choléra, Hipratifus PAST ND. 2.3.2. Maladies parasitaires 2.3.2.1. Ectoparasitoses Ce sont les acariens et insectes ectoparasites des poules. Ce sont les ectoparasitoses hématophages, intermittents qui posent beaucoup de dommages à la volaille : Ornithonyssus sylviarum, Dermanyssus gallinae. Dermanyssus gallinae ou poux rouge est un acarien hématophage. C’est un parasite intermittent se reproduisant dans le milieu extérieur avec hématophagie nocturne (Chermette, 1992). Ornithonyssus sylviarum c’est aussi un hématophage qui se réfugie dans les anfractuosités après la prise de sang. Ils se reproduisent dans le milieu extérieur. La lutte contre ces parasites se fait par prévention et en faisant une rotation des différentes molécules (pyréthrinoïde, organophosphoré) pendant le vide sanitaire. 2.3.2.2. Endoparasitoses Dans ce groupe, on distingue les Helminthoses et les Protozooses 2.3.2.2.1. Helminthoses La plus connue des helminthoses est le téniasis dû à des parasites appartenant au genre Raillietina. Ils vivent dans l'intestin grêle des poulets, leur évolution est toujours indirecte, car nécessite un hôte intermédiaire (insecte ou mollusque). La maladie se caractérise surtout par des nodules dans les parois de l’intestin grêle, en plus des troubles généraux, troubles nerveux parfois. On dénombre d'autres helminthoses comme : 26


- l'ascaridiose est une parasitose due au développement Ascaridia galli dans l’intestin grêle de la volaille. L'ascaridiose est fréquente dans les fermes, surtout chez les adultes (pondeuses). C'est le plus gros vers rond chez la volaille ; il vit la plupart du temps dans l’intestin grêle et se nourrit du chyme ; - la capillariose est une helminthose due au développement de Capillaria sp dans l’intestin et le caecum de la volaille ; - l'héterakidose est une helminthose due à des parasites des genres Heterakis et Subulura. Cette verminose est peu pathogène. - la syngamose est une parasitose de l’appareil respiratoire. Elle est due à un parasite interne, appelé Syngamus trachea qui vit dans la trachée ainsi que dans les grosses bronches chez la poule. C'est une parasitose extrêmement rare en élevage en claustration, en cage ou en batterie, mais beaucoup plus fréquente en élevage en plein air. C’est une maladie des jeunes (3 mois d’âge et moins). Le signe clinique principal est le bâillement : les oiseaux ouvrent le bec à la recherche de l’air. Ils sont maigres et anémiés. Ils meurent par asphyxie. A l’autopsie on observe au niveau de la trachée des vers accouplés en forme de Y. Les symptômes de ces parasitoses intestinales sont peu caractéristiques et se traduisent par des troubles généraux (retard de croissance, augmentation de l’indice de consommation, amaigrissement, chute de ponte) et des troubles digestifs comme des épisodes de diarrhée. Le diagnostic clinique de ces helminthoses est difficile et est basé sur la coproscopie mais l’autopsie permet la mise en évidence des vers. Le traitement repose sur l’administration d’antiparasitaires : levamisole, tétramisole, pipérasine, albendazole, niclosamide. Le VPV qui est une association de levamisole et de niclosamide donne de très bons résultats dans le traitement de ces parasitoses. Il est utilisé en traitement unique à raison d’un comprimé par sujet de deux kilogrammes. 27


2.3.2.2.2. Protozoaires Les protozooses rencontrés au Mali sont la trichomonose, l’histomonose et surtout la coccidiose. La trichomonose est due à un protozoaire flagellé, appelé Trichomonas phasiani, T. gallinarum, qui se multiplie dans la cavité buccale, l'œsophage, le jabot, l'intestin et les caeca. Elle atteint les poules mais se rencontre surtout chez les pigeons et les perroquets. Les signes cliniques se caractérisent par un jabot pendant et un amaigrissement. La nystatine (Mycostatine 20

ND

)

est utilisée dans le traitement de ces protozooses

(Chermette, 1992). L'histomonose est due à des parasites microscopiques appelés Histomonas meleagridis ; elle se caractérise essentiellement par une inflammation des caeca et du foie. Elle est rare chez la poule mais très fréquente chez les dindons. Elle se manifeste par une typhlite et une hépatite. La doxycycline est efficace dans son traitement. La Coccidiose est une protozoose très connue dans les pays où l’aviculture est très développée. Il s'agit d'une affection parasitaire due à la présence et à la multiplication des coccidies du genre Eimeria dans la cellule épithéliale de l’intestin (Fortineau et Troncy, 1985). Elle se manifeste par une entérite hémorragique d’évolution aigue et mortelle ou par une forme subclinique (Euzeuby, 1987). Le chapitre III sera consacré à l’étude de cette pathologie.

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CHAPITRE III : LES COCCIDIOSES AVIAIRES

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3.1. Définition Les coccidioses aviaires sont des protozooses dues à la présence et à la multiplication de diverses coccidies du genre Eimeria dans les cellules épithéliales de l’intestin ou des caecas des oiseaux. Elles se manifestent essentiellement par une entérite, parfois hémorragique qui peut s’accompagner de troubles nerveux (Bussieras et Chermette, 1992). Cette maladie a une double importance médicale et surtout économique. Sur le plan économique, elle se traduit par d’importantes pertes dues aux mortalités, aux baisses de performances liées à la morbidité et d’autre part par les coûts élevés de la médication (Buldgen, 1996). Selon la classification de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE), cette protozoose occupe le premier rang des maladies parasitaires des volailles (Lancaster, 1983 ; De Gussen et. al., 2OO8). C'est une maladie cosmopolite, présente dans tous les pays où se pratique l'aviculture. Son importance relève de son incidence économique grave. En effet, en 1981, aux USA, des pertes d'environ 200 000 000 de dollars ont été enregistrées, sans compter les coûts dus au traitement et à la prévention qui se sont élevés à 90 000 000 de dollars (Euzeby, 1987). En France en 1982, les pertes étaient de 70 000 000 de Francs (Lancaster, 1983). Au Sénégal, les pertes attribuables à la coccidiose se chiffraient à 225 173 174 FCFA de 1999 à 2000 (Koe, 2001). Ailleurs, les pertes dues à la coccidiose ont été tout aussi importantes que dans ces pays; il a donc fallu des mesures énergiques de lutte pour qu'aujourd'hui, la coccidiose soit une maladie à évolution subclinique dans la plupart des élevages spécialisés ; cependant, les conséquences qu'elle entraîne restent lourdes, du fait de la perte de poids, des retards de croissance et des chutes du taux de ponte qu’elle engendre. 3.2. Etiologie Les coccidioses aviaires sont des maladies dues à des protozoaires de la famille des Eimeridés et du genre Eimeria. Chez le poulet, il existe sept espèces qui 30


peuvent être identifiées : E. tenella, E. necatrix, E. maxima, E. acervulina, E. brunetti E. mivati, E. mitis. 3.2.1. Taxonomie Règne : Animal Sous Règne : Protozoaires Phyllum : Apicomplexa Classe : Sporozoasida Sous-Classe : Coccidiasina Ordre : Eucoccidiorida Sous-Ordre : Eimeriorina Famille : Eimeriidae Genre : Eimeria Espèces : E. tenella, E. necatrix, E. maxima, E. acervulina, E. brunetti, E. mitis, E. praecox. 3.2.2. Caractères morphologique et localisation des lésions de coccidiose Chez les poulets, le genre Eimeria compte sept principales espèces qui peuvent être identifiées en fonction de leur localisation (Figure 7), du type de lésions et de la taille de leurs ookystes. D’autres paramètres comme la durée de sporulation et la forme des ookystes (ovoïde, ellipsoïde, subsphérique, ou circulaire), peuvent aider à la l'identification des espèces d'Eimeria.

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Figure 7: Localisation des lésions engendrées par les huit espèces d’Eimeria (Conway and McKenzie, 2007).

3.3. Le cycle évolutif Les agents de la coccidiose aviaires ont un cycle diphasique, avec une phase de résistance et de dissémination du parasite, à l'extérieur de l’hôte et une phase de multiplication et de reproduction endogène, intérieur à l’hôte (figure 8 page 36). 3.3.1. Développement exogène ou sporogonie C’est la phase de résistance et de dissémination du parasite. Le poulet parasité émet avec les excréments des oocystes non infestant contenant un sporonte. Dans le milieu extérieur, il doit évoluer. Son évolution est surtout liée aux conditions de température, d’oxygénation et d’humidité. Lorsque toutes ces 32


conditions sont réunies, la sporulation ou sporogonie aboutie à la formation d’un oocyste sporulé contenant 4 sporocystes avec chacun 2 sporozoïtes ( Doran et Farr, 1962). La sporulation dure environ 24 heures à 25°C (Tyzzer, 1929). L’oocyste sporulé constitue la forme infectante du parasite. Sa résistance est élevée. Elle est fonction des conditions d’environnement. Si celles-ci sont favorables, l’oocyste peut rester infestant plusieurs mois. Cependant, il est sensible à la chaleur, à la sécheresse et ne supporte pas la congélation. Il est sensible à de rares agents chimiques comme les composés phénoliques ou ammoniaqués 3.3.2. Développement endogène Il commence dès que la poule sensible ingère avec les aliments ou l’eau de boisson les oocystes infectants. Cette phase comprend trois parties : - libération des sporozoïtes : excystation - multiplication asexuée : schizogonie ou mérogonie - multiplication sexuée : gamogonie ou gamétogonie. 3.3.3. Excystation ou migration parasitaire L’excystation commence par une destruction mécanique de la coque oocystique dans le gésier (Farr et Doran, 1962), libérant ainsi les sporocystes. Ils passent dans le duodénum où ils subissent l’action de la chymotrypsine et des sels biliaires. Les sporozoïtes sortent activement des sporocystes après digestion du corps de stieda sous l’action des enzymes. Les facteurs importants dans le déterminisme de l’excystation sont le pH, la température, le potentiel d’oxydoréduction et la tension superficielle (Aycardi, 1963). Les sporozoïtes libérés pénètrent dans les cellules épithéliales du duodénum. Selon Doran (1966), trois heures après l’ingestion des ookystes, 75% des sporozoïtes ont envahi l’épithélium des villosités intestinales. C’est au sommet de celles-ci que les éléments parasitaires pénètrent et migrent à travers les couches épithéliales

33


de la muqueuse duodénale. Cette traversée est intra et intercellulaire car il y a des « tubules de pénétration » sur le parcours des éléments parasitaires. Il semble que

les sporozoïtes sont phagocytés et transportés par les

macrophages de la Lamina propria au cryptes de Lieberkuhn (Van Doornink et Becker, 1958 ; Patilo, 1959). Ces auteurs pensent que le transport des sporozoïtes est un mécanisme de défense de l’organisme qui tente d’évacuer les parasites. Les sporozoïtes sont libérés dans le cytoplasme des cellules épithéliales de la base des cryptes de Lieberkuhn où ils poursuivent leur développement en 48 heures après l’ingestion, la plupart reste localisés dans ces cryptes (Doran, 1966). 3.3.3.1. Schizogonie ou mérogonie C’est la phase de reproduction asexuée. Elle commence dès la libération des sporozoïtes dans les cellules épithéliales des cryptes de Lieberkuhn. Elle se déroule selon un rythme de production de 4 générations successives d'éléments parasitaires:  Première génération Elle a lieu dans les cellules épithéliales de la base des cryptes de Lieberkuhn. Le sporozoïte grossit, s’arrondit et donne les trophozoïtes de première génération. La cellule parasitée s’hypertrophie également. Le trophozoïte de première génération se développe et au terme de sa croissance donne un schizonte de première génération qui possède un noyau central distinct et subit plusieurs divisions mitotiques. Le schizonte mûr contient 12 à 20 mérozoïtes ou schizozoïtes de première génération. Trente-six à trente-huit heures après l’infection on rencontre déjà des schizontes mûrs dans les cellules épithéliales des cryptes. Les schizontes entrainent l'éclatement des cellules épithéliales qui libèrent dans la lumière des cryptes les schizontes qui vont pénétrer dans de nouvelles cellules.

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 Deuxième génération Les mérozoïtes de de première génération vont faire une deuxième schizogonie, toujours dans les cellules épithéliales des cryptes mais cette fois dans le col de ses glandes. Le nombre de mérozoïtes de deuxième génération est inférieur au premier (12-16 par schizonte de deuxième génération). Ces mérozoïtes

de

deuxième génération sont dépourvus de corps résiduel contrairement à tous les autres stades. Cette deuxième génération a lieu entre la 40 è et 56è heure après l'infestation (Doran, 1966).  Troisième génération Les mérozoïtes de la deuxième génération vont donner une troisième mérogonie. Suivant les doses administrées, la troisième génération occupe les cellules épithéliales de la base des villosités et celles du col des cryptes de Lieberkuhn, mais lors de faibles et moyennes infections, elles se localisent uniquement à la base des villosités. Les mérozoïtes de troisième génération sont peu nombreux (8-12) mais très gros (Doran, 1966a). Les schizontes de cette génération sont pourvus de petits corps résiduel. On rencontre les mérozoïtes de troisième génération entre la 56è et 72è heure après la contamination (Doran, 1966).  Quatrième génération Les schizontes de 4è génération atteignent leur maturité vers la 96è heure après l'infestation et contiennent 28 à 32 mérozoïtes (Doran, 1966) très petits (9, 3 à 10µ) et un gros corps résiduel. En éclatant ils libèrent les mérozoïtes de 4è génération qui vont infecter de nouvelles cellules épithéliales des villosités. 3.3.3.2. Gamogonie ou gametogonie C’est la phase de la reproduction sexuée. Les mérozoïtes de 4 e génération pénètrent dans de nouvelles cellules épithéliales du sommet et des deux tiers supérieurs des villosités et donnent naissance à des gamontes ou gamétocytes. La gamogonie se déroule dans les vacuoles des cellules épithéliales. Au début 35


de ce stade, il est difficile de distinguer les microgamontes des macrogamontes. Les gamontes évoluent en donnant soit les microgamètes ou gamètes mâles, soit les macrogamètes ou gamètes femelles. 3.3.3.2. Fécondation Les microgamètes mobiles viennent féconder les macrogamètes. Après cette fertilisation, les zygotes obtenus s’entourent d’une coque constituée à partir des granulations périphériques des macrogamètes (Tyzzer, 1929. ; Jurajdjova, 1959.; Dubremtz et Yvore, 1971 ;). Les zygotes évoluent pour donner des oocystes qui seront libérés dans la lumière intestinale et rejetés avec les fèces. La gamétogonie se déroule entre la 95è et la 120è heure après l’infestation. Après la 120è heure on ne rencontre plus de forme endogène libre sauf en cas de réinfestation (Doran, 1966).

Figure 8: Cycle évolutif des coccidies chez le poulet (Crevieu et Naciri, 2001) 36


3.4. Epidémiologie 3.4.1. Epidémiologie descriptive La coccidiose est une maladie cosmopolite et connue dans tous les pays d'élevage et aucune exploitation n’est exempte. Dans les élevages modernes, elle sévit pendant toute l'année et persiste à l'état endémique d'années en années. Aussi, plusieurs paramètres rentrent en compte, en ce qui concerne les facteurs de sensibilité et les modalités d'infestation de cette maladie. 3.4.2. Epidémiologie analytique 3.4.2.1. Facteurs de réceptivité et de sensibilité Toute la volaille est réceptive mais il existe une différence fondamentale dans la sensibilité car celle-ci est variable en fonction de : - la souche de volaille ; - l’âge des sujets, les jeunes étant plus atteints ; - l’état général, les sujets atteints d’helminthoses comme l’ascaridiose ont une sensibilité plus élevée ; - l’alimentation : les malnutritions constituent des facteurs de stress qui entraînent la baisse de résistance organique des sujets. En effet, l’excès protidique élève la réceptivité en favorisant la sécrétion de trypsine nécessaire à l’ouverture des ookystes sporulés (Euzeby, 1987). Mais, ce sont surtout les carences vitaminiques qui ont un effet marqué sur l'apparition de la maladie ; - l’espèce de coccidie : Eimeria tenella provoque une maladie plus sévère ; - le degré d’infestation : plus la quantité d’ookystes ingérés est importante, plus le risque de faire la maladie est élevé. La mauvaise hygiène des locaux d’élevage augmente la réceptivité de la volaille.

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3.4.2.2. Modalité d’infestation 3.4.2.2.1. Sources du parasite La source principale est le sujet porteur de coccidiose. Le sujet porteur est plus dangereux quand il ne présente pas de signes cliniques de la maladie car aucune précaution n’est prise et cela favorise la dissémination de la maladie. 3.4.2.2.2. Mode d’infestation Il est réalisé par ingestion de l’ookyste sporulé contenu dans l’eau de boisson, l’aliment et la litière. Les poulets infectés qui rejettent les ookystes représentent la source principale du parasite. La litière, l’aliment et l’eau souillée par les ookystes sporulés de coccidie constituent les sources secondaires. 3.4.3. Epidémiologie synthétique Nous retenons donc que la coccidiose est une maladie cosmopolite et son incidence est élevée en saison chaude et humide (la température optimale pour la sporulation est de 25 à 30°). Les sujets âgés de 10 à 60 jours sont plus sensibles. Les élevages au sol sont les plus exposés et les foyers d'infections se situent surtout autour des abreuvoirs et des mangeoires. La persistance de la maladie est due à l'existence des formes de résistance dans le milieu extérieur qui sont les ookystes non sporulés. Lorsque la maladie se déclare dans un poulailler sensible, ce dernier peut être totalement décimé. La coccidiose est donc une maladie redoutable, des précautions sont donc à prendre afin de l'éviter, sinon d'en limiter les coûts. Cette solution passe inévitablement par une maîtrise du cycle de développement des coccidies. 3.5. Pathogénie Les coccidies exercent une action pathogène et une action immunogène. 3.5.1. Action pathogène Il s’agit d’une action traumatique et destructive et d’une action toxique. 38


3.5.1.1. Action traumatique et destructive Elle est directement liée au développement des schizontes II en raison de : - leur nombre élevé; - leur dimension importante (21 Ŕ 25 μm); - leur localisation dans les couches profondes sous épithéliales. Cette action se caractérise par : - une destruction des cellules épithéliales ; - l’inflammation et la desquamation de la muqueuse cæcale ; - l’éclatement des capillaires qui provoque des pertes importantes de sang par hémorragie. 3.5.1.2. Action toxique Les coccidies exercent une action toxique locale déterminante de la nécrose et aggravant les hémorragies. L’activité toxique est aussi liée à la libération d’une toxine, un polysaccharide appelé proglycogène qui entraîne la perturbation du métabolisme des glucides. Cela se traduit par une perturbation du fonctionnement musculaire avec une fatigue musculaire intéressant non seulement les muscles locomoteurs mais également les muscles lisses du tube digestif, d’où la flaccidité intestinale signalée (Euzeby, 1987). 3.5.2. Conséquences de l’action pathogène Les conséquences dues au développement des coccidies dans l’épithélium du tube digestif se traduisent par : - des lésions épithéliales qui conduisant à une hypoprotéinémie due à des fuites plasmatiques à travers l’épithélium détruit. Cette chute de la protéinémie et les perturbations ioniques (fuite de Na+) peuvent être à l’origine du choc ; - une diarrhée due aux lésions inflammatoires et aux modifications électrolytiques du plasma ;

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- une diminution de l’absorption des nutriments en raison de l’atrophie des villosités intestinales ; - une destruction des cellules qui résulte de l'action enzymatique (protéases à serine, trypsine, chymotrypsine…) dans la lamina propria. Cette action s’exerce aussi sur les vaisseaux, d’où l'hémorragie. Si l’action protéolytique est importante, il se crée des ulcères à la surface de la muqueuse intestinale. - des hémorragies dues à la perte de facteurs V; ce qui entraîne une anémie, la perte de nutriment et de pigments caroténoïdes ; - une modification de l’élimination rénale se caractérisant par une diminution de l’acide urique pendant les 3 premiers jours suivant l’infestation. Son taux s’élève au 4ème jour pour diminuer encore au 5ème jour puis s’élève à nouveau à partir du 10ème jour jusqu’au 20ème jour ; - une élévation de la flore bactérienne cæcale par l’accumulation du tissu nécrosé et éventuellement de sang. Ceci favorise cette pullulation bactérienne qui s’explique par les insuffisances de la thérapeutique anticoccidienne et les séquelles pathologiques après la disparition des coccidies. 3.5.3. Action immunogène De nombreuses recherches ont démontré que la phase de schizogonie stimule l’acquisition de l’immunité chez les poulets et le grand rôle est attribué aux schizontes II. Selon Froyman et al., 2008, l’immunité de la coccidiose est exclusivement dirigée par les cellules à médiation immunitaire (CMI) Toutefois la souche précoce WIS F 96 de E. tenella ne produit que des schizozoïtes I qui sont très immunogènes (Euzeby, 1987). C’est une immunité post-infectieuse qui se développe en 2-3 semaines et qui dure environ 3 mois. L’immunité est plus solide et durable lorsqu’elle est consécutive à des infections renouvelées que lorsqu’elle fait suite à une infection unique.

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3.6. Etude clinique 3.6.1. Symptômes En fonction des espèces de coccidies, l’âge des sujets, et le mode d’élevage, on peut distinguer deux types de coccidioses : les coccidioses cliniques et les coccidioses subcliniques. Les signes cliniques et lésionnels observés dans la coccidiose du poulet sont des éléments qui permettent de se faire une idée sur l’espèce de coccidie en cause, cependant, d’autres critères interviennent pour confirmer l’identité du parasite. Ceci est édifié par le Tableau I.

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Tableau I: Symptômes et lésions par espèce du genre Eimeria (Dossou, 2008) Espèces Eimeria tenella

Eimeria necatrix

Symptômes

Lésions

Déjections sanguinolentes ; diminution marquée de consommation d’aliment ; Caecum plein de sang, contenu caséeux prostration ; amaigrissement et strié de sang mortalités souvent élevée en l’absence de traitement. Atteinte de la partie moyenne de l’intestin (les lésions s’étendent lors d’infestations sévères) ; petites taches Diminution de la consommation blanches parsemées de tâches rouges, d’aliment, prostration, perte de ternes ou brillantes de taille variable sur la paroi intestinale non ouverte ; parois poids, baisse de production épaisse (œdème pouvant doubler le volume) hémorragie intestinale, le contenu caecal peut être teinté de sang.

Perte d’appétit ; chute de la production d’œufs, perte de poids, quelques diarrhées peu dangereuses, pas de mortalité. Quelques diarrhées peu Eimeria dangereuses, pas de mortalité praecox La diarrhée est le symptôme Eimeria mitis principal : pas de mortalité Eimeria acervulina

Atteinte de la première moitié de l’intestin, nombreuses stries grisâtres, visibles sur la paroi intestinale

Eimeria brunetti

Diarrhée, amaigrissement, un peu de mortalité dans le cas importants.

Eimeria maxima

Diarrhée, les déjections peuvent contenir du sang, perte d’appétit, amaigrissement, peu de mortalité, maladie de courte durée, dépigmentation

Premier tiers de l’intestin grêle atteint : un peu d’inflammation Tout l’intestin grêle peut être atteint, légère inflammation La seconde moitié de l’intestin est atteinte ; le rectum, le caecaux et le cloaque sont enflammés, épaissis. Toute la muqueuse peut desquamer dans les cas graves. Dilatation et épaississement de la seconde moitié de l’intestin plein d’exsudat muqueux gris-brun ou d’un mucus rosé.

Eimeria hagani

Diarrhée peu mortalité

Eimeria mivati

Première moitié de l’intestin grêle, petits points hémorragiques ronds, visibles à travers la séreuse du duodénum. Premier stade dans le premier tiers de Apathie ; une importante atteinte l’intestin grêle. Plus tard la partie provoque une mortalité non inférieure de l’intestin grêle, les caeca et négligeable ; chute de la le rectum. Lésions arrondies, congestion et plaques blanches , crottes production d’œufs sanguinolentes ou liquides grave,

pas

de

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3.6.1.1. Coccidioses cliniques Elles sont dues à Eimeria tenella, Eimeria necatrix, Eimeria brunetti et sont observés en absence ou lors d’inefficacité des anticoccidiens (Messaï, 2015). Deux formes de maladies sont généralement observées ; la forme aigue et la forme chronique. 3.6.1.1.1. Formes aigues 3.6.1.1.1.1. Coccidiose caecale hémorragique La coccidiose caecale hémorragique est due à Eimeria tenella et atteint les sujets âgés de 2 à 3 semaines (Vilate, 2001). Cette forme clinique se traduit par : -

une altération de l’état général marquée par l’abattement et l’inactivité, les plumes sont hérissés;

-

une modification du comportement

avec des poulets immobiles qui

restent en boule; -

une diarrhée hémorragique, un rejet de sang en nature, éliminé massivement, provoquant une anémie extrême ;

-

des lésions nécrotiques et hémorragiques des caeca qui sont illustrées par la Figure 9.

Figure 9: Lésions nécrotiques et hémorragiques dans la coccidiose caecale (Boka, 2006 ; Conway and McKenzie, 2007 cités par Aitfellia, 2012) 43


Dans cette forme clinique, la mort survient autour de 2 à 3 jours (Bussieras et Chermette, 1992). Selon Vercruysse (1995), 90% des malades succombent à la suite d’une coccidiose due à Eimeria tenella. Les oiseaux qui survivent après 8 jours, guérissent et demeurent des non-valeurs économiques (Fortineau et Troncy, 1985). 3.6.1.1.1.2. Coccidiose intestinale Elles sont surtout dues à Eimeria necatrix et Eimeria brunetti. Elles se traduisent par une diarrhée hémorragique, suivie de mort en quelques jours ; les survivants sont très amaigris, la convalescence est très longue. 3.6.1.1.2. Formes chroniques Elles sont en général observées chez les sujets âgés et se manifestent cliniquement par un abattement, un appétit capricieux, une diarrhée intermittente de mauvaise odeur, un retard de croissance, une chute de ponte chez les pondeuses. Il est possible d’observer des troubles nerveux, des convulsions, et des troubles de l’équilibre, évoquant ceux d’une encéphalomalacie de nutrition (Dossou, 2008).. 3.6.1.2. Coccidiose subclinique Elles sont dues essentiellement à Eimeria acervulina et à Eimeria maxima, chez les oiseaux ne recevant pas de coccidiostatiques, ou lors de chimiorésistance. Les coccidioses subclinique sont asymptomatiques, mais de grande importance économique, car elles entraînent la diminution du taux de conversion alimentaire et le mauvais aspect des carcasses notamment une décoloration de celle-ci (Bussieras et Chermette, 1992). 3.6.2. Lésions 3.6.2.1. Lésions macroscopiques L’intestin des malades est souvent flasque et dilaté. A l’ouverture, la muqueuse apparaît modifiée en des étages variables selon l'espèce en cause. Elle présente des lésions inflammatoires catarrhales avec parfois un léger piqueté 44


hémorragique, des formes banales ou des lésions inflammatoires diphtéroïdes avec présence de sang en nature et de caillot de sang dans le cas de Emiera tenella (Euzeby, 1987). Les lésions sont variables en fonction des espèces en cause (Annexe VII). 3.6.2. 2. Lésions microscopiques Elles se traduisent par l’atrophie des villosités intestinales, qui se raccourcissent, s’épaississent et la surface apparaît ponctuée de dépression. Dans les formes aigues, il est possible d'observer une destruction complète de l’épithélium et des villosités associées à des hémorragies. 3.7. Diagnostic En matière de coccidiose aviaire, ce n’est pas le diagnostic d’un cas isolé qui importe, mais le diagnostic de l’infection dans le poulailler. 3.7.1. Diagnostic clinique 3.7.1.1. Diagnostic sur l’animal vivant Selon Belot et Pangui (1986), le diagnostic clinique de la coccidiose est en général facile et est basé sur l’observation des signes cliniques. Les mêmes auteurs soutiennent que ce diagnostic peut se confirmer aisément à l’examen coprologique. Cependant, d'autres auteurs comme Bussieras et Chermette (1992) stipulent que les formes aigues de coccidiose sont de plus en plus rares actuellement. Ils soutiennent également que le diagnostic clinique est difficile dans les autres formes de coccidiose. 3.7.1.2. Diagnostic post – mortem Il repose sur l’autopsie et a pour but de rechercher les lésions de coccidiose et de faire des prélèvements (fragments d’intestin et de caecum) pour des examens microscopiques. La mise en évidence, soit des ookystes de coccidie, soit des lésions caractéristiques de la coccidiose (voir tableau I), confirme la présence de la maladie.

45


La classification des lésions selon la technique de Johnson et Reid (1970) permet d’apprécier la gravité de la maladie. Ainsi, on attribue une note de 0 à 4 à chacune des portions de l’intestin suivant le degré de sévérité de l’inflammation provoquée par les coccidies. Les informations concernant cette technique ont été regroupées dans le tableau III en page 64.

3.7.1.3. Diagnostic différentiel La coccidiose doit être différenciée d’autres maladies aviaires.  Histomonose L’histomonose est une maladie parasitaire, infectieuse, propre aux galliformes. Il s’agit d’une typhlo-hépatite qui affecte surtout la dinde et la pintade mais aussi les poulets. La diarrhée est jaune-soufre, puis on observe des lésions hépatiques et du magma cæcal jaune-soufre.  Pullorose La pullorose est la salmonellose des jeunes sujets due à Salmonella pullorum. La maladie est d’évolution classique biphasique avec 2 pics de mortalité, au 4 ème, 5ème jours puis vers le 15ème jour. Les symptômes observés dans les formes d’évolution aiguë comprennent des symptômes généraux d’intensité variable mais surtout une diarrhée blanche crayeuse collante au point d’obturer l’anus en séchant et qui est le symptôme le plus évocateur de la pullorose (Dossou, 2008). Les infections subaiguës ou chroniques prennent souvent un aspect localisé : arthrites tibio-métatarsiennes surtout torticolis, œdème sous-cutané ou simple hétérogénéité du lot avec un taux de mortalité parfois élevé (mort en coquille ou peu après éclosion).  Forme aiguë des salmonelloses chez les adultes Elle est due à S. gallinarum et se caractérise par des symptômes généraux graves comme l'abattement, la fièvre, une cyanose intense des appendices (maladie de 46


la crête bleue), Des symptômes digestifs avec diarrhée jaune-verdâtre striée de sang provoquant une soif intense. 3.7.2. Diagnostic expérimental Il est basé sur la recherche des ookystes dans les fientes. Mais il n’est pas utile puisque l’action destructrice des coccidies précède l’apparition des ookystes dans la litière. En effet, la grande action destructive des coccidies s’opère dès la 2è génération des schizontes c'est-à-dire entre le 4è et le 5è jour, et les symptômes sont apparents. Les ookystes n’apparaîtront dans les fientes que vers le 8è jour (Dossou, 2008). 3.8. Moyens de lutte La lutte contre la coccidiose n’est pas aisée ; plusieurs anticoccidiens sont utilisés dans le traitement mais la lutte ne peut être efficace que si elle est associée à la prophylaxie. 3.8.1. Traitement Nous distinguons deux types de traitements : le traitement moderne et le traitement par les plantes médicinales. 3.8.1.1. Traitement moderne En cas de coccidiose avérée, plusieurs médicaments anticoccidiens peuvent être utilisés. Les médicaments les plus utilisés sont les sulfamides associés à la diavéridine et aux dérivés de pyrimidine comme la triméthoprime. Certaines molécules comme la diclazuril sont de plus en plus utilisées et donnent de très bons résultats. L’amprolium à 20% est aussi utilisé. Les anticoccidiens sont généralement utilisés dans l’eau de boisson mais on peut les mélanger à l’aliment. Malgré les traitements des résistances sont souvent observées. Les animaux guéris deviennent des non valeurs économiques. Pour essayer une autre solution face à la coccidiose, l’utilisation des plantes médicinales constitue une autre voie.

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3.8.1.2. Traitement par les plantes médicinales Dans les élevages organisés de poulet de chair, l’utilisation des coccidiostatiques n’est autorisé que pour des sujets de moins de 12 semaines (Vercruysse, 1995). Pour pallier cette difficulté, des alternatives naturelles ont été testés au cours des 10-15 dernières années. Beaucoup de combinaisons de produits à base de plantes, maintenant vendus comme aromatisants dans les pays de l’Union Européenne ont d'abord été vendus sur le marché en remplacement de coccidiostatiques. Ils étaient constitués de mélanges soit libres d'huiles essentielles comme eucalyptol, carvacrol, l'eugénol ou l'utilisation de produits à base d'herbes hachées ou extraits dont certaines ont été revendiquées pour avoir des propriétés antiprotozoaires et des effets antimicrobiens (Nollet, 2008). Depuis quelques années plusieurs essais ont été réalisés pour mettre en évidence l’effet anticoccidien des plantes utilisées en pharmacopée africaine. Ainsi quelques plantes ayant une action contre la coccidiose ont été répertoriées dans le tableau II.

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Tableau II: Quelques plantes utilisées contre la coccidiose aviaire Nom de plante

la Partie et quantité utilisées

Effet obtenu

Auteur

Bauhina rufescens

Macération des bourgeons

Traitement de la coccidiose

Ba(1994)

Melia azadirachta

Bakin( extrait de plante)

Réduction de l’excrétion d’ookyste ; perte de poids

Hahat (1996)

et

al.

Momordica charitia

Karela (extrait des plantes)

Réduction de l’excrétion d’ookyste ; perte de poids

Hahat (1996)

et

al.

Acacia nilotica

Macération des bourgeons

Traitement de la coccidiose

nd

Carica papaya

Extrait aqueux de Inhibition de la sporulation de E. graines de papaye 80g/l tenella en 60 mn

Curcuma longa

Epice 1% dans l’aliment

Echinacea purpurea

Extrait 0,1-0,5 dans l’aliment

Sophora flavescens Racine Ulmus microparca Graine et écorce+ + racines Pulsatilla koreana Sinomenium Tronc et racines acutum Sylicodiscus gabunensis

Extrait éthalonique 30g /l

Aphania senegalensis

Extrait aqueux 50mg/ml Extrait aqueux Cassia italica 25mg/ml Extrait éthanolique Nauclea latifolia 50mg/ml Azadirachta indica Tourteau dans l’aliment A. Juss 2%

Réduction de : Lésions intestinales L’excretion d’ookystes Amélioration des scores lésionnels causés par E. acervulina et E. nécatrix

Tanyu (2000)

Allen et al. (1998)

Allen et al. (2000)

Diminution de taux de mortalité et diarrhée sanglante

Youn (2001)

et

Noh

Diminution du taux de mortalité et de lésions

Youn (2001)

et

Noh

Diminution des excrétions sanglantes Réduction des effets nocifs sur la muqueuse intestinale Amélioration de l’ic

Youn (2001)

et

Noh

Réduction de l’OPG

Fall (2007)

Réduction de l’OPG

Fall (2007)

Réduction de l’OPG

Fall (2007)

Essomba (2003)

Diminution de l’excrétion ookystale Dossou (2008) et de l’IC

3.8.2. Prophylaxie La prophylaxie est très importante et se distingue en prophylaxie sanitaire et prophylaxie médicale. 49


3.8.2.1. Prophylaxie sanitaire La conception du bâtiment est primordiale pour la prévention de la coccidiose. Pour ce faire, lors de la conception du bâtiment l'éleveur devra : - respecter les normes de construction de poulaillers; - éviter les installations dans les zones marécageuses ou trop humides; - construire dans des zones faciles d’accès et favorables à une bonne ventilation; - construire les poulaillers parallèlement aux vents dominants; - respecter les normes de matériels d’élevage (mangeoires, abreuvoirs); - respecter les normes d’élevage (densité, alimentation, âges des sujets); - établir un programme régulier de nettoyage - désinfection et de rotation de diverses volaille; - ventiler suffisamment pour éviter l’humidité ambiante favorable à la sporogenèse ; - faire une bonne installation des mangeoires et des abreuvoirs pour éviter la défécation dans les mangeoires et le déversement d’eau au sol; - éviter la surpopulation ; - utiliser les pédiluves. 3.8.2.2. Prophylaxie médicale La chimioprévention et la vaccination constituent l’essentiel de la prophylaxie défensive médicale. 3.8.2.3. Chimioprévention La chimioprévention a permis de réduire considérablement la coccidiose clinique. Elle se pratique de deux façons différentes : -soit par des traitements anticoccidiens périodiques toutes les 3 semaines ; -soit par la supplémentation permanente de coccidiostatiques (additifs alimentaires) dans l’aliment (Dossou, 2008)

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Notons que l’utilisation des anticoccidiens est réglementée. Ainsi, selon la directive 70/524/CEE, dix-sept (17) coccidiostatiques sont autorisés comme additifs alimentaires (Naciri, 2001) (Annexe III). En France, ces additifs ne sont autorisés que pour les sujets de moins de 12 semaines (Vercruysse, 1995). Pour les poulets de chair l’administration doit être interrompue 4 jours au moins avant l’abattage. Mais l’émergence de résistance aux anticoccidiens semble limitée son intérêt. Pour limiter les phénomènes de résistance, des programmes d’alternance d’anticoccidiens sont mis au point : - le « shuttle program » qui consiste à utiliser deux anticoccidiens pour une même bande dont l’un dans l’aliment de croissance et l’autre dans l’aliment de finition ; - la rotation qui consiste à changer d’anticoccidien après quelques bandes. La chimioprévention demeure une méthode de lutte efficace et la plus économique, contre la coccidiose (Naciri et Nouzilly, 2001). L’immunisation reste une alternative possible à la chimioprévention. 3.8.2.4. Immunisation La vaccination consiste une nouvelle forme de prévention de la coccidiose. Il existe deux types de vaccins à savoir, les vaccins vivants virulents et les vaccins vivants atténués. Les vaccins vivants virulents Il s’agit de : coccivac et de immucox utilisés respectivement aux Etats Ŕ Unis et au Canada contre la coccidiose des poulets et du dindon. Ces vaccins sont interdits en France car constituent des risques énormes d’introduction de coccidiose.

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Les vaccins vivants atténués Trois vaccins sont actuellement disponibles dont le Paracox-8, le Paracox-5 et le Livacox. Le Paracox-8 est constitué de 8 souches d’Eimeria et utilisé chez les oiseaux à longue vie (reproducteurs, poules pondeuses).

Le Paracox-5 est

destiné aux poulets de chair. Il est moins cher et plus disponible que le Paracox8. Pour éviter les problèmes de résistance un vaccin recombinant serait l’idéal (Naciri, 2001). L’inovocox est un vaccin introduit par Pfizer Poultry Health qui se fait sur l’œuf qui donne de bons résultats (Poston citée par Bal, 2009). Michael et al., 2007 ont eu des résultats satisfaisants en vaccinant les parentaux avec le CoxAbic. Néanmoins la prophylaxie médicale n’assure jamais à elle seule, une lutte efficace, contre les coccidioses, elle doit être obligatoirement associée à des mesures sanitaires. 3.9. Chimiorésistance Elle est liée à l’utilisation prolongée des anticoccidiens. La définition générale de la chimiorésistance, donnée par l’OMS, est « la capacité d’une souche parasitaire de se multiplier ou de survivre en présence de concentration d’un médicament qui, normalement, détruit un parasite de même espèce ou en limitent la multiplication » En matière de coccidioses, il a été admis qu’il y a chimiorésistance si malgré le traitement préventif, les volailles traitées rejettent 5% du nombre d’ookystes évacués par les sujets témoins (Euzeby, 1987). Cependant, le même auteur soutient que l’élimination des ookystes est irrégulière et le critère retenu est peu valable. Il vaut mieux établir la chimiorésistance sur la mortalité éventuelle des animaux « protégés », sur le gain de poids par rapport aux individus ne recevant pas d’anticoccidiens et surtout sur l’indice lésionnel évalué sur un petit nombre d’individus abattus à cet effet. La résistance est connue à l’action de la plupart des anticoccidiens. 52


L’amprolium, le Lasolicid et la Salinomycine, mis sur le marché en 1960, 1976, 1983, se sont heurtés très rapidement aux phénomènes de résistances acquises. Dès 1964, 1977 et 1984, des souches d’Eimeria ayant perdu toute sensibilité ont été décrites, en Europe, aux Etats-Unis (Chapman, 1994).

En 1989, de

nombreuses enquêtes ont souligné déjà la fréquence des résistances croisées visà-vis des anticoccidiens ionophores notamment entre salinomycine et le Lasolicid. Jeffers (1989) a montré l’échec thérapeutique de la Salinomycine. Yvore (1992) a souligné des insuccès fréquents dans le traitement de la coccidiose. Weppelman et al., (1999) ont décrit des cas de résistance des coccidies au Lasalocid. Plusieurs moyens ont été étudiés pour pallier la chimiorésistance comme : - l'augmentation de la posologie (élévation de la teneur d’un aliment en anticoccidien) ; - l’utilisation alternée des médicaments ; - l’association de plusieurs substances actives ; - l’interruption de l’administration du médicament à l’encontre duquel la résistance s’est installée ; - l’utilisation de l’Azadirachta indica a donné de bon résultats dans la diminution de l’excrétion ookystale et la diminution de l’indice de consommation chez les poulets de chair (Dossou, 2008).

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DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE

 Chapitre 1 : Matériel et Méthodes  Chapitre 2 : Résultats  Chapitre 3 : Discussion et Recommandations

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES

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1.1. Description du milieu d’étude La présente étude s'est déroulée au Mali, précisément dans la zone périurbaine de Bamako (figure 6) capitale administrative et économique du pays. Bamako est situé entre les 7°59’ de longitude Ouest et les 12°40’ de latitude Nord sur les deux rives du fleuve Niger : la rive Nord construite entre le fleuve Niger et le Mont Manding dans la plaine alluviale de 15km se réunissant à ses deux extrémités Est ŔOuest ; et la rive Sud, un site de plus de 12 000 ha de la zone aéroportuaire. Le district de Bamako comprend six communes urbaines et sa population est estimée à 1 800 000 habitants selon le dernier recensement administratif (DNSI, 2010).

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Figure 10: Carte de la zone pĂŠriurbaine de Bamako (KonĂŠ, 2015)

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1.2. Matériel 1.2.1. Echantillonnage L’étude a porté sur 123 élevages dont 55 fermes de poules pondeuses et 40 fermes de poulets de chairs et 28 fermes mixtes pondeuses et poulets de chair. Dans chaque ferme cinq d'échantillons ont été prélevés. Des informations ont été prises auprès de la Direction National des Productions et Industries Animales (DNPIA) pour savoir s’il y a un recensement des aviculteurs, de la Direction National des Services Vétérinaires (DNSV) pour s’imprégner des antécédents de coccidiose déclarés à leur niveau, du Laboratoire Centrale Vétérinaire pour se faire une idée des antécédents reçus. 1.2.2. Matériel de prélèvement et de laboratoire 1.2.2.1. Matériel animal Le matériel animal est constitué par les matières fécales et les tubes digestifs des poules pondeuses et de poulets de chair des élevages avicoles ciblés. 1.2.2.2. Matériel logistique Pour nos différents déplacements dans la zone d’étude, nous avons utilisé une moto (marque DIAKARTA) ; les enquêtes ont nécessité des fiches d’enquête (Annexe 1) et un stylo pour le recueil des données. 1.2.2.4. Matériel de prélèvement et consommable de laboratoire 1.2.2.4.1. Matériel de prélèvement Pour réaliser les prélèvements, nous avons eu recours à : - des gangs ; - des sachets en plastiques étiquetés ; - un thermos avec des glaçons ; - un scalpel ; - des pinces; 58


- des trousses d’autopsie. 1.2.2.4.2. Matériel et/ou consommable de laboratoire Nous avons utilisé le matériel courant de laboratoire comme : - des tubes à essai ; - une centrifugeuse ; - une balance ; - des béchers gradués à 100 ml ; - des tamis ; - un microscope optique ; - un micromètre oculaire pour mesurer la taille des ookystes ; - des lames porte-objet et couvre-objet ; - des spatules en bois ; - des baguettes de verre ; - des boîtes de pétri ; - des plateaux ; - une solution de chlorure de sodium à saturation. 1.3. Méthodes 1.3.1. Enquêtes La méthode des enquêtes a reposé sur une approche participative pour l’élaboration du questionnaire et les enquêtes elles-mêmes ont lieu sur le terrain. 1.3.1.1. Echantillonnage Compte tenu du manque de donnée sur la liste des aviculteurs dans la zone périurbaine de Bamako, nous avons procédé à un échantillonnage non probabiliste qui ne tient pas compte de la répartition géographique des fermes avicoles. Ainsi pour couvrir la zone périurbaine de Bamako, nous avons choisi

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les localités sur les grands axes routiers partant de Bamako. Dans chaque localité des fermes ont été choisies en fonction de leurs accessibilité, leur disponibilité et avec l’accord du responsable de la ferme. La personne enquêtée pouvait être le promoteur, le gérant ou tout autre employé de la ferme mandaté par le promoteur. 1.3.1.2. Enquêtes de terrain Elle a été réalisée au cours de la période allant d’Aout à Octobre 2014. Elle a consisté à l’administration d’une fiche d’enquête préalablement élaborée. 1.3.1.2.1. Elaboration du questionnaire Un questionnaire a été élaboré à partir des recherches documentaires, des visites de fermes et des interviews avec les professionnels de la filière. Les paramètres étudiés étaient : - la typologie des élevages avicoles modernes ; - les principales pathologies aviaires rencontrées ; - la prévalence des coccidioses aviaires ; - la lutte contre les coccidioses aviaires. 1.3.1.2.2. Validation et administration du questionnaire Après élaboration, la fiche d’enquête a été testée sur une ferme de poules pondeuses et une ferme de poulet de chair dans la commune rurale de Moribabougou puis validée par le superviseur. L’administration des fiches d’enquête a été faite sous forme d’interview, la ferme est visitée après l’entretien afin d’apprécier la qualité des réponses obtenues. Au total 123 fiches d’enquête ont été administrées dans des élevages de la zone périurbaine de Bamako.

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1.3.2. Examen parasitologique 1.3.2.1. Prélèvements 1.3.2.1.1. Matières fécales Dans chaque élevage enquêté, nous avons prélevé des fientes fraîchement émises, à l'aide des spatules en bois. Le prélèvement se fait sur les quatre angles et au centre du bâtiment. Chaque prélèvement est mis dans un sachet en plastique stérile portant une étiquette. Sur l'étiquette sont inscrits le nom de l'élevage, la zone concernée, l'effectif et l'âge du lot de volailles. Le sachet est placé dans le thermos contenant des morceaux de glace bien enveloppés pour le déplacement jusqu’au laboratoire. 1.3.2.1.2. Tubes digestifs Dans les poulaillers où des cas de maladie sont constatés, un examen clinique est fait ; des cadavres et souvent des malades dont le diagnostic est réservé, sont sacrifiés et autopsiés. Après l’autopsie, les tubes digestifs des cas suspects sont récupérés pour les différents examens (scores lésionnels, coproscopie). 1.3.2.2. Coprologie 1.3.2.2.1. Examen direct Il se fait soit sur les matières fécales récoltées lors de nos enquêtes ou celles obtenues après incision des intestins et des caeca. Sur une lame porte-objet, nous déposons une goutte d'eau dans laquelle est délayée une petite quantité de matières fécales, ceci, de façon à obtenir un liquide assez homogène et transparent ; après cette opération, nous avons déposé une lamelle sur la lame, et procédé à l'observation ookystes au microscope, au grossissement 40. 1.3.2.2.2. Flottation Nous avons recours à ce procédé, lorsque l'examen direct se révèle négatif. 61


 Principe Le principe de la méthode de flottation est de diluer le prélèvement dans une solution de densité élevée (liquide de flottation) afin de concentrer les éléments parasitaires à la surface du liquide (Beugnet et al., 2004). Pour avoir une densité spécifique, dans notre cas, nous avons utilisé un liquide d’enrichissement contenant du NaCl à saturation. Pour sa préparation, nous avons utilisé 4g de NaCl pour 10 ml d’eau.  Mode opératoire Nous avons délité 5g de fèces dans 70ml de notre solution saturée de NaCl dans un verre à pied, avant de tamiser le mélange dans un tamis en plastique ; le mélange est ensuite versé dans un tube à essai jusqu’à l’obtention d’un ménisque convexe, sur lequel est soigneusement déposée une lamelle à la surface pendant 20 à 30 minutes. Par la suite, nous avons récupéré la lamelle à l’aide d’une pince et déposé sur une lame, avant d’observer

l'ensemble

lame-lamelle

au

microscope

électronique

au

grossissement 40 pour la recherche des ookystes. Ceci est illustré dans la Figure 11.

Figure 11: Méthode classique de flottation (Beugnet et al., 2004) 62


1.3.2.2.3. Sédimentation Le principe de la méthode de sédimentation est de diluer le prélèvement dans une solution aqueuse de densité faible afin de concentrer les éléments parasitaires de densité supérieure dans le culot du tube à essai. Elle permet l’identification de plusieurs œufs sans distinction d’espèces de parasites (Beugnet et al., 2004). 1.3.2.3. Examen des tubes digestifs 1.3.2.3.1. Examen macroscopique Il commence par un examen macroscopique de l’ensemble des intestins et du caecum. Pour l’examen, étaler dans un plateau, le tube digestif est d'abord examiné macroscopiquement, en entier; ensuite il est découpé en 5 parties à l'aide d'un scalpel et selon les normes définies par Reid (1978). Ces normes sont illustrées dans le tableau III en page 64. 1.3.2.3.2. Examen du contenu du tube digestif Pour l’examen du contenu des tubes digestifs, chaque portion de l’intestin est ouverte, les lésions sont notées avant et après l'ouverture du

segment

d'intestin. La muqueuse est raclée avec un scalpel, le produit de raclage déposé dans une goutte d’eau sur une lame ; le tout recouvert par une lamelle. L'observation se fait à l'objectif de grossissement 40. Remarque : L'appréciation de la forme et de la taille des ookystes se fait au microscope optique. 1.3.2.3.3. Scores lésionnels Nous avons noté les lésions que nous avons observées, en nous référant à l’échelle de REID ci-après :

63


Tableau III: Scores lésionnels selon l’échelle de REID (1970). Cotes

Lésions caecales

Lésions intestinales

0

Absence de lésions

1

Quelques pétéchies

Absence de lésions Lésions nombreuses, discrètes épaississement de la muqueuse

2

Légère hémorragie, Lésions modérée, léger ballonnement, aspect du caecum peu contenu intestinal aqueux sans épaississement modifié des parois

3

Hémorragie modérée, Hémorragie, ballonnement modéré, parois parois épaissie épaissies, nombreuses lésions.

4

Forme de boudin, Hémorragie massive, ballonnement parois amincies, important, mortalité, lésions importantes, caillot de sang, inflammation intestinale aigüe. mortalité importante.

sans

1.3.3. Analyse des données A partir des fiches d’enquête et de suivi sanitaire, conçues à partir du logiciel Sphinx Plus2, les données brutes enregistrées ont été saisies sur un tableur Excel sous Windows 2007 de Microsoft. Ce tableur nous a permis de réaliser les graphiques présentant nos résultats.

Les données ont été analysées à

l’aide du logiciel de traitement statistique R (version 2.13.0) associé au package R-commander. Avec ce logiciel, des statistiques descriptives et les distributions de fréquences

ont été calculées

pour différents paramètres

comme l'âge moyen des volailles, les effectifs moyens des élevages, le taux d'infestation etc. Nous avons également réalisé des

tests statistiques

notamment le test Exact de Fischer en vue d’établir une relation entre deux variables qualitatives. Au cours de ces analyses, les variables étaient significativement différentes lorsque le test donnait une valeur de p-value inférieure à 0,05 (p <0,05). Pour faciliter les analyses statistiques, les données 64


de l'âge ont été codifiées en trois tranche d’âge et réparties comme suit: le démarrage, la croissance et la finition. Le logiciel SPHINX version 4.5.0.19 a servi à l’élaboration de la fiche d’enquête, la récolte des données, la détermination des moyennes. Le logiciel ArcGIS® version 9.3 pour la carte d’étude. Cette analyse de données a conduit aux résultats qui sont présentés au chapitre II, suivis de leur discussion et des recommandations dans le troisième chapitre.

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CHAPITRE II : RESULTATS

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2.1. Situation générale 2.1.1. Différentes catégories d’aviculteurs. Les résultats des 123 fermes enquêtées nous ont révélé que les promoteurs sont majoritairement des hommes. En effet 89% des propriétaires de poulailler sont des hommes contre seulement 11% de propriétaires femmes. Moins de la moitié des fermes ont un technicien permanent pour le suivi de la volaille. Cependant toutes les propriétaires femmes se font encadrer par prudence par un vétérinaire. Parmi les poulaillers enquêtés, nous constaté que 48% des aviculteurs ont des contrats de suivi avec les vétérinaires. 40%des promoteurs ne font intervenir les vétérinaires qu’en cas d’urgence tandis que 12% d’entre eux élèvent en demandant conseil auprès des voisins. La figure 12 nous révèle cette répartition. Les enquêtes nous ont révélé que pour seulement 35% des promoteurs, l’aviculture demeurent leur activité principale. Conseils des voisins 12%

Suivi regulier 48%

Suivi non regulier 40%

Figure 12: Catégorisation des fermes selon le suivi technique

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2.1.2. Caractéristiques des fermes Dans la zone périurbaine de Bamako, 44% des propriétaires élèvent des poules pondeuses contre 33% de chair. Par ailleurs 23% de fermes enquêtées sont mixtes. La figure 13 est la représente leur répartition. Elevages mixtes 23%

Pondeuses 44%

Poulets de chair 33%

Figure 13: Types d’élevage pratiqués dans la zone périurbaine de Bamako Les effectifs des oiseaux sont aussi variés que leur âge. L’effectif moyen global par ferme est de 3389 sujets. Le plus gros effectif rencontré comptait 75 000 sujets contre 250 sujets pour les plus petits. La moyenne des effectifs de pondeuses élevées est de 4860 sujets. Le plus gros effectif de pondeuses rencontré était de 75 000, et les plus petits 450 sujets. Quant aux poulets de chair l’effectif maximal rencontré était de 8 000, contre un minimum d'effectifs de 250 sujets avec une moyenne de 1563 sujets par ferme.

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Les résultats de notre étude font apparaitre un âge moyen de 142 jours. Les sujets les plus âgés lors de l’étude affichaient 570 jours et les plus jeunes, 5 jours. L’âge moyen calculé pour les pondeuses était de 258 jours, les plus âgées étaient à 570 jours, et 7 jours pour les plus jeunes. L’âge moyen calculé pour les poulets de chair était de 22 jours. Les plus âgés avaient 42 jours et 5 jours pour les plus jeunes. Cinq souches de volailles sont élevées en élevage moderne dans la zone périurbaine de Bamako reparties en pondeuses et en poulet de chair et leur répartition est illustrée par la figure 14. Les pondeuses : ISA-White (36%), Hy-Line (13%) et Lohman white (7%). Les poulets de chair : Cobb500 (37%) et Ross (7%). Ross 7%

ISA White 36%

Cobb 500 37% Lohman 7%

Hy-Line 13%

Figure 14: Les différentes souches rencontrées dans les élevages avicoles

69


2.1.3. Les antécédents de coccidiose 2.1.3.1. Pathologies rencontrés Différentes maladies ont été évoquées et/ou rencontrées lors de nos enquêtes parmi lesquelles, certaines qui sont plutôt sporadiques comme la maladie du Gumboro, la maladie de Newcastle, la maladie de Marek. D’autres sont plus régulières comme les maladies respiratoires, les salmonelloses et la colibacillose. Quant à la coccidiose, qui nous intéresse dans cette étude, elle est même endémique. 2.1.3.2. La coccidiose Le diagnostic ante mortem a été basé sur l’observation des signes cliniques et la presque totalité des cas ont été confirmés par l’examen coprologique. Les signes cliniques observés ont été le retard de croissance, la diarrhée hémorragique, le plumage ébouriffé, l’anémie, la paralysie des membres ainsi qu’à l’autopsie les lésions d'entérite hémorragiques et de typhlite hémorragique. La moitié des aviculteurs déclare observer la coccidiose dans leurs fermes. Les signes cliniques comme la diarrhée hémorragique associée à des plumes ébouriffées sont les plus évoqués par les aviculteurs. La figure 15 nous révèle des cas de sujets atteints de coccidiose.

70


1

2

Figure 15: Signes cliniques de la coccidiose (1 : Poulette anémiée et ébouriffée ; 2 : Poussin chair en boule avec diarrhée hémorragique. Nous avons observé la présence des schizontes et des mérozoïtes dans la muqueuse de l’intestin et du caecum. 2.1.4. Traitement Dans le traitement de la coccidiose aviaire les aviculteurs ont une gamme variée d’anticoccidiens. Parmi ces anticoccidiens, les sulfamides sont les plus utilisés et ils sont le plus souvent associés soit à la diavéridine (Anticox ND, VétacoxND), soit à un dérivé de pyrimidine (DiaziprimND). L’amprolium 20% et la diclazuril (DiclacoxND) sont aussi utilisés dans le traitement de la coccidiose. Plus de la moitié des aviculteurs utilisent l’anticoxND (56,60%) ; le vetacoxND est utilisé par 22,64% ; 9,43% d’entre-eux préfère le diaziprim ; tandis que le DiclacoxND et le SultrimND sont utilisés par 5,66% Cependant, il n’est pas rare d’observer des rechutes de la coccidiose après certains traitements. Du fait de ces échecs et les dommages causés dans la production avicole, les aviculteurs se dirigent de plus en plus vers la prophylaxie.

71


2.1.5. Prophylaxie La prophylaxie est très importante dans la lutte contre la coccidiose aviaire et elle se distingue en prophylaxie sanitaire et prophylaxie médicale. 2.1.5.1. Prévention sanitaire Pour prévenir la coccidiose, les aviculteurs entreprennent beaucoup d’actions de nettoyage et de désinfection afin de réduire les autres contaminations qui peuvent accroitre la sensibilité aux coccidies. Tout d’abord, des améliorations sont de plus en plus apportées dans le poulailler avec une meilleure orientation, des murets assez bas pour la ventilation, le sol en béton. Entre deux bandes, le nettoyage et la désinfection se fait mais pas très souvent avec rigueur ; le vide sanitaire se fait mais le délai n’est pas toujours respecté. Après le nettoyage, la désinfection du sol est faite avec le sulfate de soude + la chaux vive qui sont étalés sur le sol et pulvérisés d’eau ; ce qui provoque un dégagement de l’ammoniac gazeux. D’autres désinfectants comme le TripuricideND (composé de dérivés phénoliques) qui est ookycide à 3% sont utilisés dans la désinfection des poulaillers. Pour garantir un confort correct, des améliorations ont été apportées par rapport à la densité et les infrastructures, mais des insuffisances existent toujours. Ceci a souvent des répercutions sur l’entretien de la litière qui doit être sèche pour éviter une augmentation de la sporulation des ookystes. Pour la maintenir sèche, beaucoup de paramètres interviennent : la densité, la température, la ventilation, la variation de la qualité de l’aliment, le mode d’abreuvement, qu’il convient de contrôler.

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Enfin, pour accroître la résistance des oiseaux, ces derniers doivent être nourris avec une alimentation de bonne qualité et riche en vitamines A et D. 2.1.5.2. Chimioprévention Pour prévenir la coccidiose aviaire, 35,77% des aviculteurs (44 sur 123 enquêtés) incorporent des coccidiostatiques dans l’aliment. C’est la salinomycine (famille des ionophores) qui est surtout utilisé. Elle est payée avec le concentré d’aliment qui est importé d’Europe. En plus de l’emploi des coccidiostatiques, d’autres procèdent à des distributions d’anticoccidiens à trois semaines d’intervalle. Ces différentes pratiques ont contribué beaucoup à réduire les effets néfastes des coccidioses aviaires pendant les dernières années. 2.1.5.3. La vaccination La vaccination est une alternative à la lutte contre les coccidioses aviaires, mais elle est très mal connue au Mali. Quelques essaies ont cependant été menés avec la réception de l’Europe par quatre aviculteurs des poussins de chair vaccinés au Paracox 5ND soit 3,25% des aviculteurs concernés par les enquêtes. Ces sujets n’ayant pas reçu d’anticoccidien n’ont pas fait de coccidiose clinique et ont eu une croissance normale. Le plus grand problème de ces bandes a été le prix très élevé des poussins. 2.2. Les taux d’infestation Les résultats d’analyse effectuée sur les 123 poulaillers enquêtés ont révélé 57 cas positifs, soit un taux d’infestation de 46,34%. Ce taux d’infestation résulte du cumul des différents taux, déterminés en fonction du type de production, de la souche de volaille élevée, de l’âge des oiseaux, et de la prophylaxie. Le détail sur ses taux est donné en Annexe II. Les p-values calculées et correspondant à ces taux y sont également insérées.

73


2.2.1. Le taux d’infestation selon le type de production Selon les résultats consignés en Annexe II, les poulets de chair se sont avérés plus sensibles (25% de taux d’infestation) que les poules pondeuses (21%). Ce résultat est bien illustré par la figure 16. Positifs

Negatifs

34%

25%

21%

20%

Poulets de chair

Poules pondeuses

Figure 16: Taux d’infestation selon le type production. La p-value obtenue à partir des taux d’infestation selon la production, nous donne une valeur de 0,045 ˂ 0,05, ce qui nous indique que la différence est significative. Le type de production a donc une influence sur le taux d’infestation par les coccidioses. 2.2.2. Le taux d’infestation selon la souche Les résultats d’analyse ont très variables selon les souches. Ces résultats consignés en Annexe II, sont illustrés par figure17. Ils font ressortir une très forte sensibilité de Cobb500 et de la Hy-Line par rapport à l’ISA White, la Ross et la Lohman.

74


Ces résultats nous ont permis de calculer une plus-value est de 0,0097 inférieure à 0,05 ce qui atteste une différence significative et par conséquent, nous indique que la souche a une influence sur le taux d’infestation. Positifs

Negatifs

24%

23%

14%

13%

7%

6%

6%

6%

2%

1%

ISA White

Hy-line

Lohman

Cobb 500

Ross

Figure 17: Taux d’infestation des poulaillers selon la souche. 2.2.3. Le taux d’infestation selon l’âge Les résultats nous révèlent aussi des variations dans l’infestation selon les tranches d’âge qui correspondent à phases de développement de ces volailles : démarrage, croissance et finition. Poulets de chair Selon que les poulets chair sont en démarrage, en croissance ou en finition, nous constatons certaines variations dans les résultats d’analyse. La figure18 nous indique une très forte sensibilité en phase de croissance et en phase de finition tandis qu’elle est beaucoup plus faible au démarrage. Pendant la phase de croissance, le taux d’infestation atteint 75% alors qu’elle est 13% chez les poussins en démarrage.

75


Ces résultats nous ont permis de calculer une plus-value de 3,7.10-4 inférieure à 0,05 ce qui indique qu’il y a une différence est significative. Donc l’âge a une influence sur le taux d’infestation des coccidioses aviaires chez les poulets de chair dans la zone périurbaine de Bamako. Positifs

Negatifs

38%

24%

13%

15% 7%

4%

Demarrage

Croissance

Finition

Figure 18: Taux d’infestation chez les poulets de chair. Les pondeuses Tout comme les poulets de chair, les résultats de la coprologie chez les pondeuses sont variables, comme indiquer dans la figure19. C’est pendant la phase de croissance que les pondeuses sont plus sensibles. Le taux d’infestation est plus faible pendant la phase de démarrage et celui de finition. Malgré les variations, ces résultats nous ont permis de calculer une plus-value est de 0,08 qui supérieur à 0,05 ce qui atteste que la différence n’est pas significative. Donc, chez les pondeuses, l’âge n’a pas une influence significative sur le taux d’infestation des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako. 76


Positifs

Negatifs

49%

22% 12% 4%

7%

Demarrage

6%

Croissance

Finition

Figure 19: Taux d’infestation chez les pondeuses. 2.2.4. Le taux d’infestation selon la prophylaxie Selon les résultats de l’Annexe II, nous constatons que les taux d’infestation des coccidioses aviaires sont très variables selon la prophylaxie. La figure 20 nous montre un très fort taux d’infestation dans les poulaillers ne recevant pas de coccidiostatiques dans leur aliment. Le taux d’infestation a été nul dans les quatre poulaillers qui ont reçu des poussins vaccinés au PARACOX 5ND. Ces résultats ont permis de calculer une plus-value de 7,36.10-7 inférieure à 0,05 ce qui nous permet de dire qu’il y a une différence significative. Par conséquent, nous remarquons que la prophylaxie a une influence sur le taux d’infestation des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako.

77


Positifs

Negatifs

41%

27% 24%

6% 3% 0% Coccidiostatiques

Pas de coccidiostatiques

Vaccins

Figure 20: Taux d’infestation selon la prophylaxie. 2.2.5. Fréquence lésionnelle Les résultats de l’analyse des fientes prélevées systématiquement dans les fermes montrent que les poulets sont fortement infestées (57 poulaillers étaient infestés sur un total de 123, ce qui donne un taux d’infestation de 46,34%). Sur les 57 poulaillers les signes cliniques de la maladie s’est développée dans 48 d’entre eux soit un taux d’infection de 39% infestés. Dans neuf poulaillers, nous n’avons pas observé des signes cliniques, malgré l’infestation. Nous avons aussi constaté que les poules élevées dans ces poulaillers avaient plus de 60 jours d’âge. Différentes lésions ont été observées sur les divers sections des intestins (duodénum, le jéjunum, iléon, colon et caecum). Dans les 16 fermes où les cadavres ont été prélevés des lésions ont été observées au niveau des caeca. La figure 21 en page 79 nous révèle des lésions sur le caecum d’un poulet atteint de coccidiose caecale. Ces lésions étaient limitées au caecum dans neuf fermes. Parmi ces neuf, quatre avaient des hémorragies modérées donc à une côte de 3 78


selon l’échelle de REID. Dans trois cas, auxquels nous avons donné la côte de 2, nous avons remarqué des légères hémorragies. Dans les deux il y avait quelques pétéchies sur la muqueuse du caecum, ce qui correspond à la côte de 1. Dans les échantillons des sept autres fermes, nous avons observé des lésions au niveau des intestins. Parmi ces échantillons, dans cinq cas, nous avons remarqué des hémorragies et ballonnements modérés ce qui correspond à la côte 3 de l’échelle de REID. Dans les deux autres cas il y avait un ballonnement léger, un contenu intestinal aqueux, ce qui correspond à la côte 2. Dans cinq fermes nous avons observé, en plus, sur les parois de l’intestin moyen (jéjunum et iléon), des petites taches blanchâtre et rougeâtre.

Figure 21 : Caecum d’un poulet atteint de coccidiose caecale.

79


CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS

80


3.1. Discussion 3.1.1. Choix du milieu d’étude Nous avons privilégié la zone périurbaine de Bamako, à cause de la forte concentration des fermes à ce niveau. En effet cette concentration est due au marché que constitue le district de Bamako avec son importante population. Une raison est la proximité du centre avicole de Sotuba avec la présence des techniciens avicoles qui a été le propulseur de l’aviculture moderne au Mali. La grande majorité des élevages modernes se trouvent dans la zone périurbaine de Bamako mais l’absence de statistiques fiables nous a empêchés de donner des précisions. En ce qui concerne la période de l’étude elle s’est déroulée entre août et Octobre 2014. Cette période été suffisamment pluvieuses et quand on sait que la grande hygrométrie est favorable à l’éclosion de la coccidiose on pourrait être amené à penser que ceci pourrait contribuer à biaiser un peu les résultats. L’humidité et la chaleur sont des facteurs favorisant l’infection (BrugerePicoux et Savad, 1987). 3.1.2. Matériel et des méthodes Notre étude a porté sur les fermes modernes (semi industrielles) uniquement, du fait de la raréfaction des fermes traditionnelles dans la zone périurbaine de Bamako. Elle a concerné les deux types de production, à savoir la production de poulets de chair et la production des œufs de consommation. Même si la production des œufs à couver (OAC) connait un début dans notre pays, elle n’a pas été concernée par cette étude. Une enquête effectuée au niveau des fermes nous a permis de connaitre des moyens de lutte contre la coccidiose que les aviculteurs utilisent et aussi leur réussite et échecs. Les prélèvements des fientes ont eu lieu dans 123 élevages

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de la zone périurbaine de Bamako. Nous nous sommes limités à ce nombre à cause de la difficile accessibilité de certaines fermes en saison pluvieuse. Nous avons pensé que si le nombre de poulaillers enquêtés est assez représentatif, leur choix pouvait être amélioré. Notre pensons que notre méthodologie ne pouvait pas avoir une influence négative sur les résultats obtenus car les habitudes des aviculteurs ont beaucoup de similitudes. Cette même méthodologie avait été utilisée par Kamara (1991) dans la contribution à l’étude des dominantes pathologies dans les élevages avicoles semiindustriels de la région de Dakar : enquêtes anatomopathologiques et Bitty (2013) dans la contribution à l’amélioration de la gestion sanitaire et des pratiques médicales en élevage avicole moderne dans la zone périurbaine d’Abidjan (Côte d’Ivoire). La méthode de flottation utilisée pour identifier la présence des ookystes dans les matières fécales, se fait avec un liquide d'enrichissement (ici, solution de chlorure de sodium à 35 p.l00) car les ookystes, ayant un poids spécifique légèrement supérieur à 1 (= poids spécifique de l'eau) couleraient dans l'eau ordinaire. La solution de chlorure de sodium ayant une densité (1,19 à 20°C) nettement supérieure à celle des ookystes, convient pour cette manipulation. C’est une méthode qui permet une meilleure observation car il n’y a pas de débris. Cette méthode de flottaison a été utilisée par Algom (1994) dans la contribution à l’étude anatomopathologique dans les élevages avicoles sémiindustriels de la région de Dakar : enquête anatomopathologique et Doussou (2008) dans l’effet du tourteau de neem (Azadirachta indica A.juss) sur les coccidioses aviaires. En ce qui concerne les tubes digestifs, ils ont été utilisés pour déterminer les scores lésionnels sur les différentes parties des intestins et des caeca qui permettent d'estimer les risques de coccidiose maladie. Ensuite leur contenu a

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été observé au même titre que les fientes pour observer des ookystes non sporulés. 3.1.3. Discussion des résultats 3.1.3.1. Résultats d’enquête Les résultats d’enquête nous donnent une très forte prévalence de la coccidiose (46,34%) dans la zone périurbaine de Bamako où elle sévit de façon endémique. Ainsi près de la moitié des aviculteurs déclarent avoir rencontré cette pathologie dans leur élevage. Ces résultats sont plus élevés que ceux obtenus par Bitty (2013), dans l’étude de la contribution à l’amélioration de la gestion sanitaire et des pratiques médicales en élevage avicole moderne dans la zone périurbaine d’Abidjan (Côte d’Ivoire) qui a trouvé un fort taux d’infestation (37%). Algom (1994) avait eu un taux beaucoup moins élevé dans la région de Dakar (28,85%). Après traitement, 70% des cas traités connaissent une guérison donc 30% des aviculteurs reconnaissent ne pas avoir une totale satisfaction et ont des récidives après traitement. Cependant le taux de mortalité dû à la coccidiose aviaire dans la zone périurbaine demeure assez faible (2%), mais ils déclarent des rendements plus faibles que prévus dans les lots atteints. En plus ces aviculteurs déplorent le coût élevé de la lutte contre la coccidiose. Ceci est confirmé par De Gussem et al. (2008) qui estiment qu’en Suisse, la coccidiose coûte €o.023 par kg de viande de poulet. Nollet (2008), a estimé le coût de la coccidiose à €0.05 pour 2.2kg soit 15 FCFA par kg. 3.1.3.2. Résultats d’études cliniques et de coprologie Les analyses coprologiques nous ont révélé un très fort taux d’infestation général de 46,34%. Ces résultats sont supérieurs au taux d’infestation de 37% ceux obtenus par Bitty (2013) dans les fermes avicoles modernes de la zone périurbaine d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et encore plus à ceux de Boka (2006) 83


qui a eu une prévalence de 28,85% au cours de ces travaux dans la région de Dakar. Cette différence semble s’expliquer par le niveau de développement de l’aviculture plus élevé dans ces pays. Ce taux a été significativement influencé par le type de production, la souche, la prophylaxie et l’âge chez les poulets de chair. L’âge n’a pas eu une influence significative sur les pondeuses. L’influence de l’âge, sur le taux d’infestation des poulets de chair semble être plutôt due à leur durée de vie qui n’excède pas 60 jours. En effet, plusieurs auteurs situent la période sensible de la volaille à la coccidiose entre deux semaines et 60 jours. En effet Villate (2001), qui affirme que la coccidiose caecale hémorragique est due à E. tenella soutient qu’elle atteint des sujets de 2 à 3 semaines. Ceci confirme les résultats de Kamara (1991) qui a trouvé que E. tenella se développe entre 13 et 61 jours. Rose (1978) et Turk (1978) ont démontré que E. tenella se développe entre 10 et 60 jours. En ce qui concerne le faible taux d’infestation rencontré chez les poussins de moins de 15 jours, il semble être dû à l’absence ou à la faible présence des ookystes sporulés qui sont les éléments infectants. Quant au faible taux d’infestation des oiseaux de plus de 60 jours, il y a une immunité que les poules développeraient après une première infection. Cette hypothèse est partagée par Girgis (2007) qui pense qu’une immunité s’installe chez la volaille après une première infection mais que son installation est lente à cause de l’absence d’immunité croisée entre les différentes espèces d’Eimeria. Des recherches ont démontré que la phase de schizogonie stimule l’acquisition de l’immunité chez les poulets et un grand rôle est attribué au schizontes II. Toutefois la souche WIS F96 d’E. tenella ne produit que des schizontes I qui sont très immunogènes (Euzeby, 1987). 84


D’autre part, nous avons constaté que les lésions observées chez les sujets de la tranche d’âge de 15 à 60 jours se situent au niveau des caeca et sont les plus nombreuses. Ce qui dénote la prédominance de la coccidiose à E. tenella. Ceci confirme les résultats de Kamara (1991) qui a trouvé que E. tenella se développe entre 13 et 61 jours. Rose (1978) et Turk (1978) ont démontré que E. tenella se développe entre 10 et 60 jours. En ce qui concerne les pondeuses, l’influence non significative de l’âge sur le taux d’infestation, est due au fait que la croissance et la finition se situent à plus de 60 jours. La période sensible de la volaille étant située entre 15 et60 jours, nous estimons que ces poules échappent à l’effet de la maladie car elles acquièrent une immunité. En effet selon Girgis (2007) une immunité s’installe chez la volaille après une première infection mais que son installation est lente à cause de à cause de l’absence d’immunité croisée entre les différentes espèces d’Eiméria.

Euzeby (1987) a démontré que la phase de schizogonie

stimule l’acquisition de l’immunité chez les poulets et un grand rôle est attribué au schizontes II. Toutefois la souche WIS F96 d’E. tenella ne produit que des schizontes I qui sont très immunogènes. Concernant les variations dues au type de production, ce sont les poulets de chair qui sont les plus sensibles. Cette forte sensibilité semble plutôt liée à l’âge de sujet qu’à autre chose. Par rapport aux différentes souches, des différences significatives ont été observés. Nous pensons que ces différences seraient dues à l’état des poussins à la réception. Des poussins reçus avec des problèmes de santé comme la pullorose restent très sensibles à la coccidiose. 3.1.3.3. Lutte contre la coccidiose Dans la lutte contre la coccidiose dans la zone périurbaine de Bamako, plusieurs aviculteurs n’appliquent pas les mesures de biosécurité. En effet dans 85


la désinfection du sol des poulaillers, 24,39% des aviculteurs (30 sur 123) ont utilisé la chaux vive ; 15,45% (19 sur 123) ont utilisé le tripuricideND qui est composé de 100g/l de Chloro 4 Méthyl 3 Phénol et de 50g/l de 2 Benzyl 4 Chlorophénol (ookycide à 3%). Plus de la moitié des aviculteurs de la zone périurbaine (60,16%) utilise des bactéricides et virucides qui n’ont pas d’effet sur les ookystes. En ce qui concerne le traitement ce sont les sulfamides qui sont les plus utilisés ; ils sont soit associés à la diavéridine (77,35%), soit au triméthoprime (15%), la diclazuril (5,66%) et l’amprolium (2%). Ces traitements donnent des résultats satisfaisants s’ils sont faits dès l’apparition des premiers signes. Nous avons remarqué que certains aviculteurs utilisent systématiquement les anticoccidiens chaque trois semaines en prophylaxie. Cette pratique connait des échecs car certains continuent à faire la coccidiose. Cette méthode ne semble donc pas appropriée. A cause des échecs dans le traitement, les aviculteurs utilisent les coccidiostatiques dans l’aliment. Cette chimioprévention a fortement réduit le taux d’infestation. Ceci a été confirmé par Boka (2006) qui affirme que l’addition d’anticoccidien ionophore dans la ration des poulets de chair permet d’améliorer leur performance. Cependant, nous avons constaté que c’est sa rotation avec l’utilisation des anticoccidiens qui a donné les meilleurs résultats. A côté de ses mesures, nous avons constaté que les aviculteurs qui arrivent à maintenir la litière en bon états arrivent à éviter la coccidiose ceci a été confirmé par Vercruysse (1995) qui pense que le défaut d’hygiène est le facteur principal favorisant l’apparition de la coccidiose. Boka (2008) a remarqué une absence de signes cliniques et de lésions chez des poulets qui ont été élevés en respectant les conditions d’hygiène.

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3.2. Recommandations Au vu des résultats obtenus, la coccidiose se présente comme un vrai obstacle au développement de l’aviculture de la zone périurbaine de Bamako et partant du Mali. Sa maitrise nécessite l’implication de l’état et de tous les autres acteurs de la filière avicole. 3.2.1. A l’ endroit de l’Etat L’Etat doit assurer son rôle régalien en veillant aux règles d’installations des élevages avicoles qui ne sont pas toujours respectées. Il doit veiller à une formation continue de ses agents afin de les permettre de mener à bien leur rôle de conseillers auprès des aviculteurs apportant ainsi leur aide au développement de la filière avicole. Il doit appuyer les différents acteurs de la filière en leur facilitant l’accès au crédit bancaire, en servant d’interface ou en créant des fonds de garantie qui vont permettre à ces acteurs de se procurer des infrastructures modernes qui facilitent les bonnes pratiques d’hygiène. 3.2.2. A l’ endroit des aviculteurs Les aviculteurs doivent s’organiser d’avantage et évoluer beaucoup vers un professionnalisme pour les permettre d’avoir plus de crédit auprès des banques. Ils doivent implanter des poulaillers modernes avec des dimensions et une orientation permettant une bonne aération. Ils doivent utiliser dans la construction des matériaux permettant un bon nettoyage et une désinfection correcte. Le matériel d’élevage doit être adapté et aussi permettre un nettoyagedésinfection correcte. Dans les élevages où il y a plusieurs poulaillers respecter la distance réglementaire entre les bâtiments. Les aviculteurs doivent éviter le plus possible les bandes multiples, afin de permettre un vide sanitaire correcte. L’existence des pédiluves et des autoluves doit être une réalité dans les

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élevages. Tout cela doit se faire avec la complicité du vétérinaire qui est le conseiller privilégier de l’éleveur. Donc ne jamais élever sans vétérinaire. 3.2.3. A l’endroit des vétérinaires pour la lutte médicamenteuse  Traitement Le traitement doit être fait avec beaucoup d’attention pour éviter les cas de résistance et avoir toujours en vue le problème de résidus donc respecter les délais d’attente. Pour plus d’efficacité, faire des rotations entre les anticoccidiens d’une bande à une autre ou même lors d’une rechute. Il ne faudra faire un traitement qu’à l’apparition des premiers signes confirmés par un diagnostic. Donc, il faut éviter les traitements de routine avec les anticoccidiens. Certains produits doivent faire l’objet d’une attention particulière dans ce traitement à savoir la Diclazuril pour son spectre d’action assez large et sa toxicité faible et la Toltalzuril pour sa courte durée de traitement et son aptitude de ne pas s’interférer dans l’installation de l’immunité pendant le traitement. Le Baycox (Toltalzuril) n’empêche pas le développement de l’immunité contre la coccidiose, car il n’interfère pas dans la production de Cytokines IFN Gamma et IL-4 qui sont composantes importantes à la réponse de l’immunité à médiation cellulaire.  Coccidiostatiques Les coccidiostatiques sont largement utilisés dans l’aviculture moderne au Mali. Leur utilisation a fortement contribué à réduire l’effet de la coccidiose dans les élevages avicoles. Il est difficile d’espérer une élimination totale des coccidies dans un poulailler. Il faut plutôt chercher à maintenir un niveau raisonnablement bas du parasite, qui permette aux oiseaux d’acquérir progressivement une immunité sans pour autant souffrir de lésions coccidiennes graves. 88


Malgré leur utilisation, la prévalence de la coccidiose demeure toujours élevée. Ce qui semble nous indiquer que l’emploie seul des coccidiostatiques n’est pas suffisant pour maîtriser la coccidiose. En plus, il faudrait veiller au problème de résidus médicamenteux dans les produits avicoles (chair de poulet, œufs).  Utilisation des plantes médicinales En plus des coccidiostatiques, plusieurs plantes médicinales sont utilisées à travers le monde avec des apports non négligeables dans l’amélioration des résultats. L’utilisation de ces plantes pourrait offrir des alternatives à nos aviculteurs. En effet, ces plantes médicinales pourraient nous aider à éviter les problèmes de résistance et de résidus médicamenteux dans les denrées alimentaires d’origine animale.  Vaccination dans la lutte contre la coccidiose La vaccination peut être une sérieuse option dans la lutte contre la coccidiose. Vu les multiples problèmes structurels et organisationnels, la lutte contre la coccidiose pourrait s’articuler autour de la vaccination qui offrirait l’avantage de juguler les questions de résistance et de résidus qui sont d’actualité. Le nombre de poussins vaccinés semble très faible. Le nombre de poussins chair vaccinés au niveau de l’union européenne varie entre 5 et 10% et l’Italie est le pays qui applique le plus cette technologie. Le Paracox est un vaccin contre la coccidiose qui est beaucoup utilisé. Pfizer a introduit un vaccin (Inovocox), qui est injecté à l’œuf entre le 18è et 19è jours d’incubation et qui confère une immunité à l’éclosion. Des essais de vaccination des reproducteurs sont menés avec succès en Argentine cependant, la vaccination ne suscite pas beaucoup d’intérêt à cause du coût relativement élevé du vaccin.

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3.3. Perspectives de recherche La coccidiose reste un facteur limitant dans la production avicole, pour cela une attention doit être accordée à sa maitrise. Les recherches doivent continuer pour améliorer les moyens de lutte. Les perspectives de recherche doivent se situer à deux niveaux : - au niveau de la biosécurité, approfondir les connaissances sur certains désinfectants comme le tripuricide (ookycide à 3%) pour une application judicieuse dans la lutte contre la coccidiose ; - au niveau du traitement, certains anticoccidiens comme la toltrazuril mérite des études plus approfondies dans le but de trouver une alternative pour la lutte contre la coccidiose à cause de sa capacité à permettre un développement de l’immunité en période de traitement ; - par rapport à la vaccination, nous pensons que les recherches commencées par rapport à la vaccination des parentaux, doit se poursuivre.

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CONCLUSION GENERALE Au cours des dernières décennies, Bamako a connu une démographie galopante à l’image de la plupart des grandes villes de l’Afrique subsaharienne. Ceci a eu comme conséquence, l’accroissement du déficit protéinique déjà important. Dans le but d’apporter une solution à cette carence, les populations du district de Bamako se sont orientées vers l’élevage des animaux à cycle court. Les éleveurs pratiquent davantage l’élevage des porcins, et particulièrement de la volaille. Ainsi les poulaillers se sont multipliés dans la zone périurbaine de Bamako. Cependant le développement de l’aviculture connait des obstacles importants parmi lesquels, les différentes maladies aviaires. Parmi ces maladies, la coccidiose fait partie de celles qui affectent le plus la volaille. C’est une maladie cosmopolite qui se rencontre aussi bien en élevage traditionnel que dans les unités avicoles modernes. Bien qu’elle frappe toutes les espèces aviaires, elle cause plus de pertes économiques dans les productions de poulets de chair. Ces pertes sont surtout dues soit à la mortalité soit à la morbidité qui suit l’apparition de la coccidiose. La morbidité entraine plus de dépenses économique que la mortalité, car au plan économique, les résultats consistent en un faible gain de poids et un mauvais indice de conversion alimentaire. Coût de son traitement reste toujours élevé. Pour apporter notre contribution à la lutte contre cette maladie, nous proposons une étude sur la prévalence des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako. Notre étude s’est étendue sur la période allant du 1 erAoût au 31 Octobre 2014 dans des élevages avicoles modernes situés dans la zone périurbaine de Bamako. Le choix du district de Bamako se justifie par la forte concentration des élevages avicoles modernes dans la zone périurbaine.

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Notre étude a consisté à faire une enquête auprès des aviculteurs, prélever systématiquement des fientes dans les poulaillers et faire des autopsies sur les cadavres suspects de coccidiose. L’enquête a porté sur 123 fermes situées dans un rayon de 50km autour de Bamako sur les grands axes routiers qui desservent la ville. Le choix des fermes enquêtées a été fait sur la base de la facilité d’accès à la ferme et de la disponibilité de ses responsables. Les enquêtes ont consisté à administrer des fiches élaborées avec le logiciel SPHINX Plus2 . Les informations recueillies ont plutôt porté sur les systèmes et les conditions d’élevage. Les fientes prélevées ont subi une analyse coprologique et c’est la méthode de flottation qui a été utilisé pour observer les ookystes sporulés. Les tubes digestifs des cadavres suspects ont été utilisés pour observer les scores lésionnels. Les résultats des enquêtes nous ont révélé un non-respect des conditions d’élevage et les mesures de biosécurité. Les résultats coprologiques ont révélé une très forte infestation des poulaillers de la zone périurbaine par les coccidioses aviaires avec un taux globale de 46,34%. Ce taux varie selon le type production, la souche élevée, l’âge des sujets et la prophylaxie. Concernant les types production, les poulets de chair ce sont avérés plus sensibles

que les pondeuses avec un taux d’infestation de 57% dans les

élevages à poulets de chair et 38% pour les pondeuses.

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Par rapport à l’âge, ce sont les oiseaux ayant un âge situé entre entre 15 et 60 jours qui étaient les plus affectés. C’est ce qui explique d’ailleurs la forte prévalence chez les poulets de chair qui sont abattus avant 60 jours. Entre 15 et 30 jours le taux d’infestation des poulets de chair était de 75% contre 13% pour les poussins chair de moins de 15 jours. Les mesures prophylactiques ont aussi entrainé des variations dans les taux d’infestation des coccidioses aviaires. Ainsi dans les poulaillers où les sujets ont reçu des coccidiostatiques, le taux d’infestation était de 17,5% contre 63,29% dans ceux n’ayant pas reçu de coccidiostatiques. Dans les poulaillers ayant reçu les poussins vaccinés, le taux d’infestation était nul. La p-value calculée pour vérifier ces différentes variations a été inférieure à 0,05 à l’exception des variations dues à l’âge chez les poules pondeuses (0,08). Ce qui nous confirme que l’âge n’a pas d’influence sur le taux d’infestation chez les poules pondeuses. La lutte contre la coccidiose se distingue en traitement et

prophylaxie.

Plusieurs molécules sont utilisées dans le traitement comme les sulfamides associés à la diavéridine ou aux dérivées de la pyrimidine, l’amprolium 20%, la diclazuril. Des rechutes sont fréquentes dans les traitements d’où le recours des aviculteurs à la chimioprévention. L’utilisation des plantes médicinales n’est pas connue dans le traitement de la coccidiose au Mali. La prophylaxie sanitaire comporte beaucoup de défaillance. Les normes ne sont pas très bien respectées dans le bâtiment, le matériel d’élevage (mangeoires, abreuvoirs) ne répond pas aux normes de quantité et de qualité. Certains produits utilisés dans les opérations de nettoyage-désinfection n’agissent pas sur les ookystes. L’élevage des bandes multiples dans les fermes ne facilite pas les bonnes pratiques d’hygiène. C’est sur la chimioprévention que les aviculteurs focalisent avec l’utilisation des ionophores dans l’aliment. 93


Par rapport à la vaccination quelques aviculteurs ont reçu des poussins vaccinés de l’Europe qui n’ont pas fait la coccidiose clinique et leur développement a été bon. Mais le coût élevé du prix des poussins a diminué. Pour mieux lutter contre la coccidiose, l’état doit assurer son rôle régalien en veillant aux règles d’installations des élevages avicoles qui ne sont pas toujours respectées. Il doit appuyer les différents acteurs de la filière en leur facilitant l’accès au crédit bancaire, en servant d’interface ou en créant des fonds de garantie qui vont permettre à ces acteurs de se procurer des infrastructures modernes qui facilitent les bonnes pratiques d’hygiène. Les aviculteurs doivent s’organiser d’avantage et évoluer beaucoup vers un professionnalisme. Ils doivent se faire conseiller par des docteurs vétérinaires avant de poser tout acte.

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ANNEXES


Annexe 1 : Fiche d’enquête sur les coccidioses aviaires à Bamako


Annexe 2 : Les différents taux d’infestation de la volaille à la coccidiose dans la zone périurbaine de Bamako en 2014 Positifs Négatifs Totaux p-value Nbre % Nbre % Nbre % Taux d'infestation selon les souches élevées ISA White 16 13% 28 23% 44 36% Hy-Line 9 7% 7 6% 16 13% Lohman 1 1% 7 6% 8 7% 0,0097 Cobb 500 29 24% 17 14% 46 37% Ross 2 2% 7 6% 9 7% Totaux 57 46% 66 54% 123 100% Taux d'infestation selon les types de production Poulets de chair 31 25% 24 20% 55 45% Pondeuses 26 21% 42 34% 68 55% 0,045 100% Totaux 57 46% 66 54% 123 Taux d'infestation selon les catégories d’âge des poulets de chair Démarrage 2 4% 13 24% 15 27% Croissance 21 38% 7 13% 28 51% 37x10-5 Finition 8 15% 4 7% 12 22% Totaux 31 56% 24 44% 55 100% Taux d'infestation selon les catégories d’âge des pondeuses Démarrage 3 4% 5 7% 8 12% Croissance 8 12% 4 6% 12 18% 0,08 Finition 15 22% 33 49% 48 71% Totaux 26 38% 42 62% 68 100% Taux d'infestation selon la prophylaxie Coccidiostatiques 7 6% 33 27% 40 33% Pas de coccidiostat. 50 41% 29 24% 79 64% 7,36x10-7 Vaccins 0 0% 4 3% 4 3% Totaux 57 46% 66 54% 123 100% Nbre : nombre, % : pourcentage, coccidiostat. : Coccidiostatiques Variables


Annexe 3 : Principaux anticoccidiens utilisés chez la volaille (Naciri, 2001). Principe actif

Famille

Posologie

Délai d’attente

Espèces autorisées

Synthèse

62,5-125ppm

3jrs

Poulet de chair, dinde, pintade, poulette

Amprolium+ Ethopabate

Synthèse

62,5-125 amprolium+2-4 éthopabate

3jrs

Poulet de chair, dinde, pintade

Décoquinate

Synthèse

20-40 ppm

3jrs

Diclazuril

Synthèse

1 ppm

5 jrs

Clopidol

Synthèse

125 ppm

5 jrs

Halofuginone

Synthèse

3 ppm

5 jrs

Methylbenzoquate+ Synthèse Clopedol

110 ppm

5 jrs

Robenidine

Synthèse

33 ppm

5 jrs

Nicarbazine

Synthèse

100-125

9jrs

Monensin

Ionophore

100-120

3 jrs

Salinomycine

Ionophore

60ppm

5jrs

Lasalocid sodium

Ionophore

75-125pp

5jrs

Narasin

Ionophore

60-70ppm

5jrs

Maduramycine

Ionophore

5ppm

nd

Narasin+ Nicarbazine

Ionophore

80-100ppm+2040ppm

5jrs

Amprolium

Nd : non donné, jrs : jours, ppm : partie par million

Poulet de chair Poulet de chair, dinde, pintade Poulet de chair, pintade Poulet de chair, Poulet de chair, dinde, poulette Poulet de chair, dinde Poulet de chair, dinde Poulet de chair, pintade Poulet de chair Poulet de chair, dinde, pintade Poulet de chair Poulet de chair, dinde Poulet de chair


SERMENT DES VÉTÉRINAIRES DIPLÔMÉS DE DAKAR

Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : «

 d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure.»


Prévalence des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako au Mali. RÉSUMÉ L’autosuffisance alimentaire est un des défis majeurs que l’Afrique doit relever. Le défi chronique et persistant en protéines animales a poussé nos pays à mettre un accent particulier sur le développement des espèces à cycle court, notamment l’aviculture moderne. C’est un élevage qui constitue une solution au chômage et contribue à la lutte contre le déficit alimentaire en protéines animales. Mais l’essor de l’aviculture dans nos pays subsahariens se heurte à plusieurs obstacles dont l’alimentation, la chaleur et les maladies parmi lesquelles, la coccidiose aviaire constitue une pathologie majeure.

Dans le but de contribuer au développement de la production avicole et de promouvoir ainsi les besoins protéiniques de la population, cette étude a été menée pour évaluer la prévalence des coccidioses aviaires dans la zone périurbaine de Bamako. Des enquêtes ont été menées auprès de 123 aviculteurs qui ont été choisi en tenant compte de leur accessibilité et leur disponibilité. Ces enquêtes ont été effectuées par l’administration de questionnaires. Ces enquêtes ont été associées à des analyses coprologiques systématiques des fientes. Nous avons effectué des autopsies sur des cadavres de poulets suspects de coccidioses. Les tubes digestifs des cadavres autopsiés ont été récupérés et analysés. Les résultats nous ont révélé un taux d’infestation de 46,34% des poulaillers de la zone périurbaine de Bamako. Ce taux est variable selon, le type de production, selon les souches élevées, selon l’âge de la volaille et selon la prophylaxie. Selon la production, les poulets de chair qui représentent 45% des effectifs avec 55 poulaillers sur 123 ont un taux d’infestation de 25% contre 21% pour les pondeuses qui représentent 55% de l’effectif des poulaillers. En ce qui concerne les souches, c’est Cobb500 qui s’est révélé plus sensible avec 24% de taux d’infestation pour seulement 38% de l’effectif. La Lohman et la Ross se sont révélés moins sensibles avec seulement 1% et 2% de taux d’infestation. En ce qui concerne l’âge c’est la tranche d’âge comprise entre 15 et 60 jours qui s’est révélée la plus sensible, ceci aussi bien chez les poulets de chair que chez les pondeuses. Ainsi chez les poulets de chair, nous avons une prévalence de 4% seulement pour les poussins contre 53% pour les poulets de 15 à 60 jours. En ce qui concerne la prophylaxie, l’utilisation des coccidiostatiques dans l’aliment a une grande influence sur le taux d’infestation. Ainsi plus de 40% des cas de prévalence sont remarqués dans les élevages n’ayant pas reçu de coccidiostatiques dans l’aliment contre seulement 6% pour les poulaillers les ayant reçu. Les 4 poulaillers ayant reçu des poussins vaccinés. Les analyses statistiques des différents résultats nous ont permis de calculer une p-value qui a été inférieure à 0,05 ce qui confirme qu’il y a des différences significatives dans la prévalence de la coccidiose dans la zone périurbaine de Bamako selon la production, l’âge, la souche et la prophylaxie. Mots clés: Prévalence Ŕ coccidioses Ŕ volaille Ŕ Bamako. Auteur : Karim COULIBALY Adresse: Moribabougou-MALI E-mail : k.coulibaly96@yahoo.com & coulibalykarim338@gmail.com Tél. : Mali (+223) 76 17 64 74 Sénégal (221) 77 767 68 71


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