UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V)
ANNEE : 2015
N° 53
Contribution à l’étude des motifs de saisies de la viande des équidés aux abattoirs de Dakar : Prévalence et lésions rencontrées.
THESE INTRODUCTION ............................................................................................................... 1 Présentée et soutenue publiquement le 21 Décembre 2015 à 11h 00 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar PREMIERE PARTIE : SYNTHESE .................................... 4 Pour obtenirBIBLIOGRAPHIQUE le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE CHAPITREI : GENERALITE SUR L’ELEVAGE DES EQUIDES AU
(DIPLOME D’ETAT) SENEGAL ............................................................................................................................... 5 Par :
Florentin NJEJIMANA 1.1. Conduite des élevages .............................................................................................. 5 Né le 20 Février 1989 à Munini (Burundi) 1.1.1.Elevage traditionnel ........................................................................................... 5 JURY : M. Yerim MBagnick DIOP Président 1.1.2.Elevage moderne................................................................................................. 6 Professeur à la Faculté de Médecine, de 1.1.2.1. ........................................................................................................... L’habitat 7 Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
1.1.2.2. ................................................................................................ L’alimentation 7 Rapporteur de thèse : Mme Rianatou Bada ALAMBEDJI Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar La reproduction 8 1.1.2.3. ..............................................................................................
La gestion sanitaire 8 Membre : 1.1.2.4. ........................................................................................ M. Moussa ASSANE Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar
1.1.3.Bien être des équidés ......................................................................................... 9 1.2. Importances des équidés ........................................................................................ 10
Directeur de thèse:
M. Babacar Sérigne Khalifa SYLLA
1.2.1.Importance économique .................................................................................. 10 Maître-Assistant à l’E.I.S.M.V de Dakar 1.2.2.Importance socio-culturelle............................................................................ 11 1.2.3.Importance nutritionnelle ............................................................................... 11
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP: 5077-DAKAR – Fann (Sénégal) Tel: (00221) 33 865 10 08 / Fax: (221) 33 825 42 83/ Site web: www.eismv.org COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Louis Joseph PANGUI LES COORDONNATEURS Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur YalacéYamba KABORET Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Serge Niangoran BAKOU Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2014 – 2015
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A Dieu le Seigneur Tout Puissant, SEIGNEUR, merci pour tout ce que tu as accompli pour moi, tu m’as guidé dans les épreuves les plus difficiles et tu nous a promis que ta miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui te craignent. Je te dédie ce modeste travail !
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DEDICACES A mon Père, NIVYIMANA Salvator, tu m’as appris à aimer les études. Tu m’as inculqué le goût du travail, de la rigueur et de l’ambition. Tu as été à mes côtés dans les moments difficiles et tu n’as ménagé aucun effort pour que je puisse réussir. Ton éloquence est pour moi un modèle. Je te dédie ce travail en témoignage de ma profonde reconnaissance. Puisse Dieu te donner longue vie A ma très chère Mère, BANTEZE Virginie, l’amour qui nous unit est plus fort que le temps qui passe. Tu représentes pour moi le symbole de la bienveillance par excellence, la source de tendresse et l’exemple du dévouement absolu. Dans les moments les plus difficiles tu m’as toujours dit qu’il faut aller de l’avant et tu n’as pas cessé de m’encourager et de prier pour moi. Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que tu mérites pour tous les sacrifices que tu n’as cessé de faire depuis ma naissance, durant mon enfance et même à l’âge adulte. Tu as été la plus parfaite des mères et tu as toujours œuvré pour que tes enfants suivent le bon chemin dans leur vie et leurs études. Je n’ai jamais cessé de penser à toi malgré l’énorme distance qui nous sépare. Je te dédie ce travail en témoignage de ma profonde gratitude. Puisse Dieu, le Tout Puissant, te préserver et t’accorder santé, longue vie et bonheur.
A
mes
frères,
NIYONKURU
Bienvenu,
IRADUKUNDA
Bodin,
NZOYIKORERA Jucal, BUNTUBWIMANA Adi Béni. Je suis fier de vous avoir comme frères, quelle que soit la longueur de la nuit le soleil finira par se lever. Courage pour le reste de vos études.
iv
A mes sœurs, UWIZEYEYESU Sarah, NIYONYISHU Adda, votre amour à mon égard m’a permis d’atteindre mes objectifs avec succès. Je suis fier de vous avoir comme sœurs. Je vous souhaite beaucoup de courage dans vos études, le soleil apparaitra pour vous aussi.
A ma fiancée et future épouse, Parfaite CHIOKO FOMBENO, depuis que tu es entrée dans ma vie j’ai gagné en maturité et en sagesse. Puisse Dieu nous réserver le meilleur.
A mes grands-parents, SIBONIYO Eliphaz et NZINAHORA Léa, Vous m’avez accueilli dans votre maison comme petit fils, je n’ai manqué de rien pendant mon passage au lycée de KIREMBA SUD. Malgré vos âges avancés, vous m’avez pris sur vos ailes. Je vous dédie ce modeste travail. Puisse Dieu vous accorder longue vie.
A mes tantes et oncles, merci pour les efforts consentis pour que je réussisse. Ce modeste travail est le vôtre.
A la famille Tagum, merci pour votre hospitalité et conseils précieux. Je vous dédie ce modeste travail.
A mon ami et cousin, Dr NIYONSABA Adélin (Alias GIKOKO), vous avez été un grand frère pour moi, vos conseils, vos encouragements m’inspirent sans cesse. Que Dieu veille sur toi et ta future famille.
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A mon ami, Dr SIKAGUENG Constant, Vous êtes un ami et un grand frère, vous m’avez aidé et conseillé pendant notre séjour au Cameroun. Puisse Dieu vous accorder bonheur et bénédiction.
A ma grande sœur, Dr Hermine flore KWIN, vous avez contribué énormément à ma réussite, les moments passés dans votre clinique et sous votre encadrement ont été des moments d’apprentissage réussi. Je vous dédie ce modeste travail.
A Mme Judith NKENSHIMANA. Merci pour vos enseignements et conseils Les efforts que vous avez fournis en dispensant le cours de mathématique 4ème Moderne, ne sont pas vains. Je vous dédie ce travail en témoignage de l’énorme respect que je vous dois. Que Dieu veille sur votre famille pour toujours.
A mon père à l’EISMV de Dakar, Dr NDISANZE Oscar. Vous êtes pour moi un grand frère et un ami. Merci pour vos conseils et encouragements, les moments passés ensemble resteront gravés dans ma mémoire pour toujours.
Au Professeur Rianatou Bada ALAMBEDJI, vos qualités humaines et scientifiques serviront de modèle pour ma future carrière professionnelle. Vos conseils et vos enseignements m’ont permis de retenir de vous l’image d’un personnage humble. Merci pour votre soutien inestimable.
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Au Dr Khalifa Sérigne Babacar SYLLA, votre amour pour la recherche m’a fasciné. Votre abord facile et simple m’a permis de voir combien de fois vous considérer votre prochain. Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect. Vos sages conseils et vos encouragements m’éclaireront partout où j’irai.
A mes compatriotes promotionnaires : Dr NININAHAZWE P. Claver, Dr NDAYONGEJE Désiré, Félix NIMBONA, en témoignage de l’amitié qui nous unit et des souvenirs de tous les moments que nous avons passés ensemble, je vous dédie ce travail et je vous souhaite une vie pleine de santé et de bonheur.
A mes petits frères et compatriotes de la BVSD : HABONIMA Pacifique, NDAYIKEZA Canésius, NIYONSABA Gérard, KABURA Eric, IRIBAGIZA Albert, BISEKERE Hamilcar. Je vous dis merci pour tous les moments passés ensemble et je vous souhaite bon courage pour la suite de vos études.
A mes amis de l’EISMV : ils se reconnaîtront, je ne pourrai pas tous les citer de peur d’en oublier, en tous cas, j’y ai rencontré des gens tellement merveilleux et passionnants. Avec toute ma sympathie et mon amitié.
A l’équipe INFOGENIE : Merci pour avoir contribué à la qualité de ce document. Avec toute ma sympathie et mon amitié.
A monsieur Faustin RUTAYISIRE. Tu as été un ami fidèle, ton amitié est une bénédiction à mon égard. La nuit n’est pas éternelle, le Soleil finit par se lever. Courage. vii
Aux membres de l’AEVD, 2013-2014
A mes promotionnaires de la 42ème: Promotion Professeur Abiola
A tous les étudiants de master Hygiène et Qualité des Aliments de l’Homme 2014-2015
Au Burundi, ma très chère patrie
Au Sénégal, pays hôte.
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REMERCIEMENTS Nous adressons nos sincères remerciements : A l’ETERNEL DIEU Tout Puissant, pour m’avoir accompagné durant toutes mes études. A Mon Pays le BURUNDI, pour m’avoir donné l’opportunité d’embrasser la carrière vétérinaire. . Au Professeur Louis Joseph PANGUI, Directeur Général de l’EISMV, pour son implication dans la réussite totale des étudiants. Au Professeur Yerim Mbagnick DIOP, pour avoir présidé ce jury. Au Professeur Rianatou Bada ALAMBEDJI, pour avoir accepté derapporter ce travail. Au Professeur Moussa ASSANE, pour avoir jugé ce travail. Au Docteur Serigne Babacar Khalifa SYLLA, pour tous les efforts ménagés pour que ce travail soit réalisable. Au Professeur Yaghouba KANE, pour les conseils et la formation que vous nous avez offerts. A mon père, pour m’avoir encouragé et soutenu depuis ma naissance jusqu’ à ce succès indélébile A ma Maman, pour m’avoir donné la vie et pris soin de moi. Tes conseils et ton amour maternel m’ont aidé à surmonter toutes les difficultés. Merci pour tes prières. A mes frères compatriotes et promotionnaires : Dr NININAHAZWE P. Claver, Dr Désiré NDAYONGEJE, NIMBONA Félix. Notre rencontre a marqué le début d’une amitié solide. Merci pour vos conseils. A la SOGAS, pour avoir permis la réalisation de ce travail dans l’abattoir Aux Services Vétérinaires des abattoirs de Dakar pour leur simplicité et disponibilité ix
A la promotion Pr ADEBAYO Abiola, pour notre comportement exemplaire et le chemin couronné de succès que nous avons parcouru ensemble. Au corps enseignants de l’EISMV, pour le bagage intellectuel que je vous dois. A tout le personnel de l’EISMV. A la famille Tagum, pour son accueil et son hospitalité. Aux bouchers des abattoirs de Dakar, pour leur collaboration. A la Burundian veterinary student of Dakar (BVSD). Toutes les personnes qui ont de près ou de loin contribué à la réalisation de ce travail.
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A NOS MAÃŽTRES ET JUGES
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A notre Maître et Président du jury, Monsieur Yerim Bagnick DIOP, Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. La simplicité avec laquelle vous nous avez reçus et votre disponibilité malgré vos multiples occupations, nous ont profondément marqué. Vos immenses qualités humaines et intellectuelles sont connues de tous. Vous nous faites un grand honneur en présidant notre jury de thèse. Veuillez trouver ici, l’expression de nos sincères remerciements et de toute notre profonde gratitude. Hommage respectueux.
A notre Maître et rapporteur de thèse, Madame Rianatou Bada ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de Dakar. C'est un plaisir de travailler avec vous, nous avons été séduits par votre simplicité, votre gentillesse et votre abord facile. Votre généreuse disponibilité et vos qualités intellectuelles font de vous un maître estimé et respecté. Nous vous remercions d'avoir accepté de rapporter ce travail. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration pour votre dévouement au travail bien fait. Hommages respectueux.
A notre Maître et juge, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar. Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant avec enthousiasme de juger ce travail. Votre diligence, votre rigueur dans le travail et la qualité de vos enseignements ont gagné notre admiration. Trouvez ici l'expression de notre profonde reconnaissance. Hommages respectueux.
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A notre Maître et Directeur de thèse, Monsieur Serigne Babacar Khalifa SYLLA, Maître Assistant à l’EISMV de Dakar. Vous avez initié et encadré ce travail. Cela a été un réel plaisir pour nous de travailler avec vous, vue vos excellentes qualités humaines et votre passion pour la recherche. Soyez rassuré de notre profonde gratitude et de notre considération.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les options émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation ».
xiv
LISTE DES ABREVIATIONS
CCA
: Codex Alimentarius Commission
CMC
: Canadian Meat Council
DAOA
: Denrée Alimentaire d’Origine Animale
DSV
: Direction des Services Vétérinaires
MAAARO : Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires Rurales
de l’Ontario.
M.E.F
: Ministère de l’Economie et des Finances
MRA
: Ministère des Ressources Animales
PHV
: Périhépatite Villeuse
SOGAS
: Société de Gestion des Abattoirs au Sénégal
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
: Nombres d’équidés abattus aux abattoirs de Dakar de 2008 à 2010 .............. 50
Tableau II
: Saisies prononcées en 2008 ............................................................................ 52
Tableau III
: Saisies prononcées en 2009 ............................................................................ 54
Tableau IV
: Saisies prononcées en 2010 ............................................................................ 56
Tableau V
: Répartition des motifs de saisie suivant les organes et la nature des motifs de saisie de 2008 à 2010 ..................................................................... 59
Tableau VI
: Lésions à l’origine des saisies chez les équins ............................................... 62
Tableau VII : Parasitoses gastro-intestinales ........................................................................ 63 Tableau VIII : Lésions à l’origine des saisies chez les Asins ................................................ 64 Tableau IX
: Parasitoses gastro-intestinales ........................................................................ 65
Tableau X
: Lésions à l’origine des saisies chez les équidés ............................................. 67
Tableau XI
: Parasitoses gastro-intestinales chez les équidés ............................................. 68
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Diagramme de préparation des animaux à l’abattoir .............................................. 36 Figure 2 : Ane et cheval couchés sur le canal pendant la saignée ............................................ 47 Figure 3 : Le cadavre du cheval après la dépouille .................................................................. 47 Figure 4 : Eviscération d'une anesse gestante .......................................................................... 48 Figure 5 : Evolution des abattages au cours de l’année ........................................................... 51 Figure 6 : Répartition des saisies par organe ........................................................................... 53 Figure 7 : Fréquence des motifs de saisie en fonction de leur nature ...................................... 53 Figure 8 : Répartition des saisies par organe 2009 .................................................................. 55 Figure 9 : Fréquence des motifs de saisie en fonction de leur nature 2009 ............................. 55 Figure 10 : Répartition des saisies par organe 2010 ................................................................ 57 Figure 11 : Fréquence des motifs de saisie en fonction de leur nature 2010 ........................... 57 Figure 12 : Fréquence des motifs de saisies de 2008 à 2010 ................................................... 60 Figure 13 : Abcès pulmonaire .................................................................................................. 69 Figure 14 : Abcès gastrique...................................................................................................... 69 Figure 15 : Bronchopneumonie suppurée du lobe apical ......................................................... 69 Figure 16 : La périhépatité villeuse. ......................................................................................... 70 Figure 17 : Emphysème pulmonaire ........................................................................................ 70 Figure 18 : Atélectasie sur le lobe apical ................................................................................. 71 Figure 19 : Dépôt de graisse sur le foie .................................................................................... 71 Figure 20 : Artérite vermineuse: épaississement, caillot et strongles. ..................................... 72 Figure 21 : Reins polykystiques. .............................................................................................. 72 Figure 22 : Lésions dues à la gastérophilose ............................................................................ 73 Figure 23 : Strongylus sp fixés sur la muqueuse du coecum ................................................... 73 xvii
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................... 4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE DES EQUIDES AU SENEGAL .................................................................................................................................. 5 1.1. Conduite des élevages ..................................................................................................... 5 1.1.1. Elevage traditionnel .................................................................................................. 5 1.1.2. Elevage moderne ...................................................................................................... 6 1.1.2.1. L’habitat ............................................................................................................ 7 1.1.2.2. L’alimentation ................................................................................................... 7 1.1.2.3. La reproduction ................................................................................................. 8 1.1.2.4. La gestion sanitaire ............................................................................................ 8 1.1.3. Bien être des équidés ................................................................................................ 9 1.2. Importance des équidés ................................................................................................. 10 1.2.1. Importance économique ......................................................................................... 10 1.2.2. Importance socio-culturelle .................................................................................... 11 1.2.3. Importance nutritionnelle ....................................................................................... 11 1.3. Contraintes majeures de l’élevage des équidés au Sénégal ........................................... 12 1.3.1. Contraintes alimentaires ......................................................................................... 12 1.3.2. Contraintes sanitaires ............................................................................................. 13 1.3.3. Contraintes socio-économiques .............................................................................. 13 1.3.4. Contraintes climatiques .......................................................................................... 14 CHAPITRE II : LES PRINCIPALES PATHOLOGIES DES EQUIDES AU SENEGAL ................................................................................................................................ 15 2.1. Les maladies virales ...................................................................................................... 15 2.1.1. La peste équine ....................................................................................................... 15 2.1.2. La grippe équine ..................................................................................................... 16 2.1.3. La rage équine ........................................................................................................ 16 2.2. Les maladies bactériennes ............................................................................................. 18 2.2.1. Les clostridioses intestinales .................................................................................. 18
xviii
2.2.2. La gourme............................................................................................................... 18 2.2.3. La morve................................................................................................................. 19 2.2.4. Le tétanos ............................................................................................................... 20 2.2.5. La lymphangite ulcéreuse ....................................................................................... 21 2.2.6. La fièvre charbonneuse........................................................................................... 22 2.3. Les maladies parasitaires ............................................................................................... 23 2.3.1. Les ectoparasitoses ................................................................................................. 23 2.3.1.1. La gale ............................................................................................................. 23 2.3.1.2. L’habronémose ................................................................................................ 23 2.3.1.3. La parafilariose équine .................................................................................... 25 2.3.2. Les parasitoses gastro-intestinales .......................................................................... 25 2.3.2.1. Les strongyloses des équidés........................................................................... 25 2.3.2.2. Ascaridose ....................................................................................................... 26 2.3.2.3. Gastérophilose ................................................................................................. 27 2.3.3. Les hémoparasitoses ............................................................................................... 27 2.3.3.1. La piroplasmose .............................................................................................. 27 2.3.3.2. La trypanosomose ........................................................................................... 28 2.3.4. Les maladies fongiques .......................................................................................... 29 2.3.4.1. La lymphangite épizootique ............................................................................ 29 2.3.4.2. Aspergillose ..................................................................................................... 30 2.4. Les pathologies du pied des équidés ............................................................................. 30 2.4.1. Fourbure ................................................................................................................. 30 2.4.2. Hygroma ................................................................................................................. 31 2.4.3. Fracture ................................................................................................................... 31 2.4.4. L’arthrose ............................................................................................................... 31 CHAPITRE III : L’INSPECTION DES CARCASSES EQUIDEES AUX ABATTOIRS DE DAKAR . ................................................................................................... 32 3.1. Les bases réglementaires de l’inspection ...................................................................... 32 3.2. Les techniques d'inspection des viandes à l'abattoir ...................................................... 33 3.2.1. Surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux de boucherie ........................................................................................................... 34 3.2.2. Inspection ante-mortem .......................................................................................... 34
xix
3.2.3. Surveillance des conditions hygiéniques de préparation et de stockage des viandes .................................................................................................................... 35 3.2.3.1. Les conditions de préparation de la viande ..................................................... 37 3.2.3.2. Le ressuage et stockage de la viande ............................................................... 38 3.2.4. Inspection post-mortem .......................................................................................... 38 3.2.4.1. Modalités de l’inspection ................................................................................ 39 3.2.4.2. Conséquences de l’inspection de la viande ..................................................... 39 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ....................................................... 41 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES .................................................................... 42 1.1. Cadre d’étude ................................................................................................................. 42 1.2. Matériel .......................................................................................................................... 42 1.2.1. Matériel animal ....................................................................................................... 42 1.2.2. Matériel technique ................................................................................................... 43 1.2.2.1. Fiches d’enquêtes ............................................................................................ 43 1.2.2.2. Matériel d’inspection....................................................................................... 43 1.3. Méthode .......................................................................................................................... 43 1.3.1. Les activités de terrain ............................................................................................. 43 1.3.2. Analyse des données ............................................................................................... 44 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................... 46 2.1 RESULTATS ................................................................................................................ 46 2.1.1. Les conditions de préparation de la viande des équidés aux abattoirs de Dakar ...................................................................................................................... 46 2.1.2. Analyse quantitative des saisies (2008 à 2010) et des lésions rencontrées aux abattoirs de Dakar ................................................................................................... 49 2.1.2.1. Nombres d’équidés abattus de 2008 à 2010 ..................................................... 49 2.1.2.2. Prévalence et distribution des saisies en 2008 ................................................. 51 2.1.2.3. Prévalence et distribution des saisies en 2009 ................................................. 54 2.1.2.4. Prévalence et distribution des saisies en 2010 ................................................. 56 2.1.2.5.Les motifs de saisie et leur distribution au cours de la période 2008 à 2010 ................................................................................................................. 57 2.1.3. Aspect macroscopique des lésions à l’origine des saisies. ..................................... 60 2.1.3.1. Distribution des lésions macroscopiques ......................................................... 60 2.1.3.2. Aspects morphologiques des principales lésions ............................................. 68
xx
2.2 DISCUSSION................................................................................................................ 74 2.2.1. Limites de l’étude .................................................................................................... 74 2.2.2. Choix du cadre d’étude ........................................................................................... 74 2.2.3. Méthodologie .......................................................................................................... 74 2.2.4. Résultats .................................................................................................................. 75 2.2.4.1. Les conditions de préparation de la viande des équidés aux abattoirs de Dakar ............................................................................................................... 75 2.2.4.2. Statistiques d’abattages de 2008 à 2010 ........................................................... 75 2.2.4.3. Motifs de saisie durant la période de 2008 à 2010 ........................................... 76 2.2.4.4. Lésions rencontrées sur les abats de 105 équidés abattus aux abattoirs de Dakar .......................................................................................................... 78 2.3 RECOMMANDATIONS .............................................................................................. 80 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................ 83 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 84 ANNEXES ................................................................................................................................ 84
xxi
INTRODUCTION Au Sénégal, l’élevage contribue à la valeur ajoutée à hauteur de 4, 3% à la formation du Produit Intérieur Brut (SENEGAL, 2013), donc il revêt un intérêt socio-économique certain. Les équidés occupent une place non négligeable dans l’économie. Ils sont plus adaptés à un travail rapide de faible intensité où leur plus grande vitesse de travail est mise à profit. En effet, le cheval est présent dans plusieurs activités comme le transport des hommes et des marchandises, les courses hippiques et l’équitation de loisir en milieu urbain, les travaux champêtres en milieu rural. Il garde son rôle social dans la communauté et dans les cours royales ou de l’ancienne noblesse de certains pays, et figure en bonne place dans le développement de nombreux métiers liés au cheval (AKAKPO et al., 2009). La viande chevaline est l’un des premiers aliments pour l’homme, datant au moins du paléolithique inférieur. Elle est essentielle à la filière cheval et permet le maintien de la biodiversité équine mais aussi le développement rural et l’animation locale. L’élevage du cheval à des fins de production de viande contribue de manière efficace à l’aménagement du territoire et à la prospérité économique de la filière cheval (MASSON, 2008). Par ailleurs, Elle est en outre très maigre et contient environ moins de 50% de gras que la viande de bœuf. Dans certaines régions du Québec, les médecins recommandent la consommation de viande chevaline aux personnes qui ont une carence en fer. On considère cette dernière comme un met délicat dans plusieurs pays. Elle est une source élevée de fer 50 % de plus que le bœuf. Comme elle est également tendre, on la privilégie pour les steaks saignants ou tartares (CMC, 2013). Cependant, certaines maladies du cheval sont des zoonoses. En 25 ans, 3326 cas de trichinellose humaine sur un total de 6250 pour toute l’Union Européenne ont 1
eu pour origine la viande de cheval (BOIREAU et VALLEE, 2000). D’autres maladies comme la tuberculose, la mélioïdose, la morve, les salmonelloses, les clostridies se rencontrent chez les équidés et peuvent également passer chez l’homme. Elles sont à l’origine des lésions très graves qui peuvent constituer un danger pour les consommateurs de la viande et abats des équidés. Malgré les multiples services rendus aux populations rurales et urbaines, l’âne demeure un animal négligé par ses utilisateurs et presque ignoré par la médecine animale et la recherche vétérinaire. Pour ce fait, l’inspection des organes et carcasse des équidés aux abattoirs s’avèrent indéniable pour écarter les lésions imputées aux maladies zoonotiques mais également les informations collectées suite à l’inspection permettent de comprendre et caractériser les maladies qui sévissent dans les élevages des équidés au Sénégal. Les équidés, devraient faire l’objet d’une attention particulière, ne serait-ce que pour amoindrir les contraintes liées à leur élevage, particulièrement les contraintes sanitaires qui occupent une place majeure dans la santé publique et dans l’économie. C’est dans ce cadre que nous avons entrepris cette étude dont l’objectif général est d’évaluer la prévalence des motifs de saisies et lésions rencontrées chez les équidés aux abattoirs de Dakar De façon spécifique cette étude a pour but de : évaluer les conditions d’abattage des équidés aux abattoirs de Dakar déterminer la prévalence des motifs de saisies et lésions rencontrés décrire macroscopiquement les lésions.
2
Cette étude comporte deux parties : une première partie, qui porte sur les généralités de l’élevage des équidés au Sénégal, les principales pathologies des équidés au Sénégal et l’inspection des carcasses aux abattoirs de Dakar. Une deuxième partie qui représente le travail proprement dit et qui porte sur la méthodologie, les résultats obtenus suivis de leur discussion assortie des recommandations.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE DES EQUIDES AU SENEGAL 1.1. Conduite des élevages Au Sénégal, l’élevage des équidés est caractérisé par la cohabitation d’un système traditionnel et d’un système moderne. Les systèmes de production à faible niveau d’intrants sont majoritaires, ils caractérisent le monde rural (SENEGAL, 2003). Ce qui explique la dominance du système traditionnel sur le système moderne. 1.1.1. Elevage traditionnel La quasi-totalité des chevaux (environ 99, 5 %) et la totalité des ânes et mulets sont élevés dans les systèmes agricoles ruraux à faible niveau d’intrants dans les zones nord et centrale du pays. Dans ces zones, le nombre d’équins est fortement corrélé à la surface agricole emblavée par le producteur (DIOUF, 1997). Dans le monde rural, le cheval est considéré comme un élément à part entière, ce qui lui confère un traitement de faveur par rapport à l’âne. Le cheval est considéré comme une source de revenu et de fierté. Par ailleurs, il arrive que le cheval porte le nom d’un membre de la famille. L’étalon est mis en écurie individuel ou attaché à un arbre, ce qui permet d’éviter les bagarres pouvant entrainer de grave blessure. Dans ce système traditionnel, l’écurie pour les chevaux est clôturée à moitié avec une palissade en tige de « Kel » (bois solide) et surmontée par une toiture en paille qui permet une bonne circulation de l’air à l’intérieur. Le sol est constitué de sable fin souvent renouvelé. Dans le monde rural, les logements des équidés sont rares et quand ils existent, ils sont exclusivement réservés aux étalons, sont réduits à la plus simple expression à savoir : un toit en chaume ou confectionné avec des tiges de mil et des branchages, soutenu par quatre pilotis (DIOUF, 2013). Les paravents 5
latéraux sont inexistants. D’autres sont attachés sous les arbres ou sur les piquets. Ce qui expose ces animaux aux vents, aux pluies et différentes intempéries. Quant à l’alimentation, en période pluvieuse, ces animaux broutent les pâturages. Quant aux ânes, du fait de leur rusticité, ils sont laissés aux pâturages aussi bien en période pluvieuse qu’en saison sèche et ne bénéficient pas de complémentation comme les chevaux. Les ânes sont souvent laissés à euxmêmes pour la recherche de leur alimentation même s’ils sont utilisés dans les cultures et le transport (SENEGAL, 2003). Des équidés surtout des asins commencent à être élevés dans la zone sud du pays qui leur est jadis proscrite. Ceci a été possible à cause de la baisse pluviométrique enregistrée ces dernières années et de la déforestation. Dans la zone nord du pays, à cause de la diminution de la biomasse végétale due à la baisse pluviométrique, il a été noté une forte propension à l’utilisation de l’âne à cause de sa rusticité et de son faible coût d’entretien (SENEGAL, 2003). Les chevaux sont complémentés, pendant la saison sèche, ils reçoivent de la paille ou des fanes d’arachides et un abreuvement suffisant
après les travaux
champêtres. En ce qui concerne la reproduction, c’est au moment des chaleurs de la jument que l’étalon est libéré, pendant ce temps le mâle et la femelle sont ensemble. Ainsi, dans le système traditionnel, les équidés femelles sont pour la plus grande majorité saillies par monte naturelle bien que actuellement certains éleveurs font recours à l’IA via les centres comme le Haras National de Dahra ou de Kaolack. 1.1.2. Elevage moderne L’élevage moderne se rencontre dans les zones urbaines, périurbaines et dans les centres équestres nationaux (HARAS). Les structures équestres, comme les autres productions, sont à la recherche d’optimisation de leur système et cela 6
passe par plus d’efficacité de la main-d’œuvre et des investissements. Les races exploitées sont les races locales et les races exotiques. 1.1.2.1. L’habitat Les bâtiments sont construits sur des terrains adaptés et sont constitués entièrement de mur en bêton. Il s’agit d’écurie où les chevaux bénéficient d’une bonne aération et d’un ombrage adapté. Le sol est couvert de paille pour éviter les plaies de décubitus. Le palefrenier s’occupe de l’écurie avec soins. On distingue deux types d’écuries : les écuries communes à un ou plusieurs bâtiments et les écuries individuelles. Parmi les écuries communes à un bâtiment, on distingue soit une seule rangée de chevaux placés têtes au mur et la face opposée à l’entrée du local ; soit deux rangées de chevaux placés croupe à croupe. Dans les écuries communes à plusieurs bâtiments, les stalles sont remplacées par des box reliés entre eux par des travées contigües. Les écuries individuelles, encore appelées écuries d’élevage ou box, sont souvent destinées aux chevaux de sport afin de leur permettre un meilleur repos. Il faut noter qu’en ville, les chevaux sont attachés soit au niveau de leurs charrettes, soit sur un piquet après le travail. 1.1.2.2. L’alimentation Le bon éleveur est aussi un bon nourrisseur. Ceci souligne la grande importance d'une alimentation bien conduite pour tirer le meilleur parti d'un animal en général et du cheval en particulier (TCHANILEY, 1998). L’alimentation des chevaux est dominée par l’utilisation des produits et sous-produits agricoles tels le mil, le sorgho et la fane d’arachide. L’aliment industriel est plutôt distribué aux chevaux de race exotiques. L’abreuvement des chevaux se fait deux fois par jour, le matin avant le début du travail et le soir après le travail. Dans certains centres équestres comme les Haras nationaux ou les centres hippiques, les écuries peuvent être dotées à l’intérieur de bac à aliments pour l’étalon et 7
d’abreuvoir automatiques pour plus d’économie et pour éviter l’humidité de la litière. 1.1.2.3. La reproduction L’élevage de chevaux consiste à disposer de juments et/ ou d’étalons pour la mise à la reproduction. Les éleveurs sont souvent spécialisés : chevaux de course, de trait ou de selle... Les modalités de mise à la reproduction seront différentes selon le type d’équidés élevés, mais les bases du métier sont les mêmes : alimentation, reproduction, et santé de l’animal. C’est dans cette mesure d’amélioration des performances des chevaux via les croisements que les Haras nationaux ont vus le jour. La création du Haras national par le décret n° 2004- 112 du 10 février 2004 portant en même temps son organisation et son fonctionnement rentre dans le cadre de la politique de l’élevage définie par le Chef de l’Etat du Sénégal. Pour promouvoir et développer la filière équine du pays, le Haras national constitue un cadre adéquat pour mieux répondre aux besoins des populations en termes d’amélioration génétique équine et œuvre pour la diversification de ses activités dans les domaines touristiques et ludiques. La performance d’un cheval est la résultante de ses prédispositions pour une activité donnée transmises par ses géniteurs à travers son génotype associées aux effets de l’environnement. 1.1.2.4. La gestion sanitaire La gestion sanitaire courante du cheptel consiste à surveiller attentivement l’état de santé des animaux. Des interventions courantes sont à réaliser sur les chevaux, avec l’aide du vétérinaire : traitements antiparasitaires adéquats, vaccinations, diagnostics et traitements de maladies. Les interventions doivent être consignées dans le carnet sanitaire du registre d’élevage. Par ailleurs, les maladies réputées contagieuses font systématiquement l’objet d’une déclaration
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à la DSV. Le bilan sanitaire de l’élevage est réalisé périodiquement et consiste à faire le point sur les pathologies rencontrées dans l’élevage. 1.1.3. Bien être des équidés Les notions de base sur le bien-être du cheval sont connues, il s’agit du contact social, disponibilité d’espace et une alimentation à base de fourrage (KESKINEN et al., 2014). Le cheval est synonyme de nature, de liberté et de grands espaces, concepts recherchés aujourd’hui. Son développement et la plénitude de ses moyens dépendent d’une part des espaces suffisamment étendues et planes où il pourra bénéficier du grand air et s’exercer librement. D’autre part, l’animal doit disposer de vastes pâturages pourvus en ombrages et en points d’eau ce qui semble être une nécessité en matière d'élevage du cheval. En ce qui concerne l’hygiène, certains éleveurs insistent sur le parage et la ferrure des chevaux de trait surtout en ville. Le cheval, à la fin de sa journée de travail, doit être toiletté soigneusement. Ses membres souillés de terre seront nettoyés et séchés, les pieds curés. Les lacunes bordant la fourchette évidées. L'on s'assurera en même temps de l'absence de tout objet pouvant porté atteinte à l'intégrité du tissu podophylleux sous la corne épine, caillou, bris de verre. La ferrure est très répandue parmi les chevaux de trait urbains. Les chevaux des clubs d'équitation sont régulièrement ferrés contrairement aux chevaux de course. Or, la profession de maréchal-ferrant est très peu courante. La plupart du temps, ce sont des artisans forgerons qui en tiennent lieu. Les organismes compétents, services vétérinaires et polices municipales doivent remédier à cette situation. Quant à la santé des chevaux, elle dépend du type d’élevage. C’est ainsi que l'élevage en station mené à Dahra a démontré la nécessité des mesures suivantes (NDIAYE, 1978) : 9
− une désinsectisation soigneuse et périodique des locaux d'élevage et de leurs alentours ; − une administration du sérum antitétanique aux nouveau-nés et aux mères ; − une vaccination contre la peste équine ; − une vaccination anti-salmonellique et anti-colibacillaire des juments au troisième mois puis au onzième mois de la gestation ; − un déparasitage interne périodique ; − une lutte soutenue contre les tiques et autres vecteurs des hématozooses ; − une séparation des jeunes, une fois sevrés des adultes, ce qui prévient efficacement la transmission des maladies contagieuses. Malgré l’importance de l’âne, il demeure le parent pauvre par rapport à d’autres espèces animales domestiques. De plus, la plupart des gens qui utilisent les ânes dans leur production agricole n’ont pas assez de moyens pour s’en occuper. C’est grâce à sa résistance aux maladies et sa rusticité que l’âne parvienne à survivre malgré les mauvaises conditions d’habitation, d’alimentation, de travail intense. 1.2. Importance des équidés Les chevaux et les ânes sont présents dans plusieurs secteurs d’activités, en particulier la traction hippomobile aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.
Leur
rôle
dans
l’amélioration
des
productions
agricoles
et
l’approvisionnement en eau des populations rurales est particulièrement important (SENEGAL, 2004). 1.2.1. Importance économique Au Sénégal, le cheval joue des rôles très importants dans le développement socio-économique. Il constitue un moyen essentiel de travail de la terre et participe au transport des personnes et des biens, surtout en milieu rural. Il est ainsi au centre des dynamiques économiques des populations qui dépendent du 10
secteur primaire et contribue au Produit Intérieur Brut (PIB). Il assure également des fonctions sportives (courses hippiques, sauts d’obstacles, équitation) touristiques et culturelles. Par le commerce, le cheval permet à certaines familles de subvenir à leurs besoins. En milieu rural, ce sont surtout les ânes qui sont au cœur de l’activité de l’homme. Cet animal a été principalement utilisé pour les activités agricoles, l’exhaure de l’eau, le transport, mais également pour sa viande. Animal rustique, sobre et endurant, son élevage est favorisé par le climat chaud et semi-aride des pays sahéliens. Sa rusticité et son endurance au travail ont fait de lui « un animal à tout faire ». 1.2.2. Importance socio-culturelle Le cheval était autrefois considéré comme un précieux bijou, la marque de l'honneur des grands chefs traditionnels et militaires. Aujourd'hui, l'intégration grandissante des chevaux dans les travaux du monde rural a fait que le cheval est devenu un bien apprécié par tous. L'amélioration du transport constitue un facteur important d'intégration sociale. Le cheval permet de joindre un village à un autre en vue d'assister à des rencontres familiales et à des réunions. Il participe et égaie les manifestations et réjouissances populaires. Le cheval est utilisé aussi en milieu rural comme un moyen logistique pour la transmission de l'information surtout lors d'un décès. 1.2.3. Importance nutritionnelle La consommation hippophagique n’est pas officielle suite aux croyances religieuses et culturelles. En raison de maladie, les médecins recommandent aux patients la viande du cheval grâce à ses vertus surtout sa richesse en fer. Ce sont surtout les asiatiques et d’autres étrangers qui consomment la viande des équidés. Dans certains pays comme le Burkina Faso par exemple, elle intervient normalement comme source de protéines animales pour certaines franges de la 11
population, à hauteur d'environ 98,3 tonnes l’an (KABORET, 1984). Par exemple, en 2009, un effectif de 13 804 ânes a été abattu contre 8 678 ânes en 2003 (BURKINA FASO, 2010). La viande asine est également très prisée au Tchad (GRABER, 1970). Elle est surtout utilisée dans la confection des saucissons. Les ânes sont couramment consommés en Namibie et, occasionnellement, dans certaines régions de l’Afrique du Sud. Dans d'autres pays, comme le Zimbabwe, la consommation de la viande d’âne est considérée comme un acte répugnant (EPSTEIN, 1971). Le lait d’ânesse, autrefois, était un aliment très recherché et utilisé dans la pharmacopée traditionnelle. Il serait un antidote contre les intoxications au soufre et à la ciguë. Le lait d'ânesse serait un médicament miracle contre la goutte (Celse cité par ROSSIE, 1995). Donné avant ou après le repas, il améliore l’appétit des enfants chétifs, des malades ou des personnes âgées (MICHAEL et JANE, 2006). Au Sénégal, les chevaux inaptes à la traction et au sport sont détournés vers la boucherie. Les équidés abattus servent à l’alimentation des carnivores domestiques ou sauvages au niveau du parc zoologique en grande partie. 1.3.Contraintes majeures de l’élevage des équidés au Sénégal 1.3.1. Contraintes alimentaires Le foin est toujours le fourrage le plus communément utilisé pour les chevaux au box. Les équidés sont plus considérés comme des animaux de rente que des animaux de compagnie. Cela explique leur implication excessive dans le travail malgré une alimentation insuffisante ce qui conduit à un surmenage et à la malnutrition (NDAGIJIMANA, 1998)
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Même lorsqu'il est de bonne qualité, le foin contient des quantités significatives de particules respirables (PR) (<5 Um) (PR), qui peuvent induire des obstructions récurrentes des voies respiratoires aériennes ou Recurrent Airway Obstruction (RAO) chez le cheval (KESKINEN et al., 2014). 1.3.2. Contraintes sanitaires Manque de suivi sanitaire des chevaux de trait, absence d’un programme annuel de protection sanitaire caractérisent une grande part de l’élevage des équidés au Sénégal. L’utilisation non raisonnée des vermifuges suite à l’absence de coproscopie conduit aux résistances aux anthelminthiques. Ainsi, depuis les années quatre-vingt aucun antiparasitaire n’a été découvert (DORCHIES et al., 2007) Le taux de mortalité enregistré chaque année et imputable aux affections dues aux maladies prioritaires sont de 5% chez les équins (SENEGAL, 2004). Bien que relativement résistant, l’âne demeure néanmoins sensible à certaines affections non moins redoutables telles que la gourme et les lymphangites. L’importance de ces maladies est liée, d’une part, à leur impact néfaste sur la santé et les performances de cet animal, et d’autre part, au fait que l’âne peut constituer une source de contamination pour les autres équidés notamment le cheval. Ces maladies étant relativement bien étudiées chez le cheval, elles restent et demeurent mal connues chez l’âne. 1.3.3. Contraintes socio-économiques Les techniques d’élevage des asins ont très peu évolué en raison des contraintes sociales qui pèsent sur cette espèce (TAPSOBA, 2012). Le manque de maîtrise du matériel et équipement agricoles tels que les charrues, les houes, les semoirs sont souvent suivis de blessures des animaux. Faute de moyens financiers, la plupart des agropasteurs disposant à la fois de chevaux et d’ânes utilise les 13
mêmes harnachements pour ces deux espèces. Ces harnachements qui sont fabriqués par eux-mêmes assurent moins la sécurité de ces animaux, ce qui augmente les risques de blessures et par conséquent les risques de contamination bactériennes (tétanos, lymphangite etc.) à l’origine de certaines pathologies très fréquentes dans ces espèces (SEYDOU, 2013). 1.3.4. Contraintes climatiques Le climat représente un problème majeur de l’élevage en zone sahélienne. La longue saison sèche entraine une baisse d’eau d’abreuvement mais également les fourrages ne poussent que pendant une petite partie de l’année. De plus, l’existence d’un climat favorable à la prolifération de glossine limite l’élevage des chevaux dans le sud du pays.
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CHAPITRE II : LES PRINCIPALES PATHOLOGIES DES EQUIDES AU SENEGAL 2.1. Les maladies virales Les maladies virales représentent une préoccupation importante de la santé des équidés au Sénégal. Il s’agit de la peste équine qui est un danger majeur pour la santé des équidés. A cela, s’ajoutent la grippe équine, la rage équine qui ont une incidence non négligeable portant atteinte à la santé du cheptel sénégalais. (DIOUF, 2013) 2.1.1. La peste équine La peste équine est une maladie infectieuse non contagieuse, arbovirose due à un virus de la famille des Réoviridae et du genre Orbivirus, transmise par des moucherons hématophages du genre Culicoides. Elle affecte principalement les équidés et rarement les chiens par voie alimentaire. La peste équine est enzootique sur le continent africain au sud d’une ligne allant du Sénégal et de la Gambie à l’ouest, à l’Éthiopie à l’est et jusqu’en Afrique du Sud (ZIENTARA et al., 2012). Elle se caractérise par des troubles fébriles associés à des manifestations œdémateuses intenses dans le parenchyme pulmonaire, cardiaque et tissus conjonctif sous-cutané. Clinique Les animaux atteints peuvent présenter plusieurs formes : une forme fébrile se traduisant par une simple hyperthermie, une forme pulmonaire qui est aigue et foudroyante, une forme œdémateuse ou cardiaque. Ces deux dernières formes peuvent s’associer pour donner une forme mixte. Lésions Dans les cas les plus sévères, la maladie évolue vers la mort suite à l’œdème pulmonaire.
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Les lésions essentiellement observées sont des œdèmes pulmonaires, de l’hydropéricarde et de l’hydrothorax (PASTORET ET LECKEUT, 1988). Les lésions comme les œdèmes sous cutanés au niveau de la tête et de la nuque sont apparus dans certains cas. Cependant, d’autres lésions peuvent apparaitre, il s’agit de l’épanchement pleural, un œdème des ganglions du thorax, des pétéchies du péricarde, ecchymoses épicardiques et endocardiques, myocardite et une gastrite hémorragique (FOFANA, 2005). 2.1.2. La grippe équine La grippe équine est une maladie infectieuse hautement contagieuse due à un virus influenza de type A appartenant à la famille des orthomyxoviridae. Deux sous types sont pathogènes pour les équins : H7N7 et H3N8. Elle se manifeste par une hyperthermie (40°C et plus), une dyspnée, une anorexie, de la toux accompagnée par un jetage clair puis mucopurulent en cas de surinfection bactérienne. Ces signes régressent habituellement en 10 - 15jrs et la guérison se produit sans séquelles bien que des cas mortels ont pu être observés notamment sur des animaux jeunes ou remis à l’entrainement trop vite. La grippe équine sous sa forme aiguë est facilement identifiable par le grand abattement qu’elle occasionne et sa forte contagiosité, mais elle peut évoluer sous forme frustre notamment chez les animaux ayant été vaccinés de façon insuffisante et irrégulière (ROSSIER, 1994). 2.1.3. La rage équine La rage est une maladie virale du système nerveux pouvant affecter tous les mammifères. Elle est due à l’action pathogène d’un virus enveloppé neurotrope du genre Lyssavirus, de la famille des rhabdoviridae. Ce virus est fragile dans le milieu extérieur (d’où son mode de transmission par morsure). Le virus rabique est le virus le plus fréquemment responsable d’encéphalite virale chez l’Homme dans le monde (55 000 cas par an) selon l’OMS et457 769 personnes ont été 16
traitées après exposition en 1991. C’est probablement la première maladie virale décrite, elle était déjà connue au IVe siècle avant Jésus-Christ selon Theodorides (BOISSELEAU et al., 2012). Clinique et lésions Chez le cheval, la rage peut se présenter sous des formes cliniques très variées : « tout est rage, rien n’est rage ». Il existe trois formes décrites, en fonction de la localisation des lésions nerveuses : l’atteinte de la moelle épinière se manifeste par une forme paralytique, celle du tronc cérébrale par une forme muette et celle du cerveau par une forme furieuse (DIOUF, 2013). Après le début des symptômes, la rage évolue rapidement (de trois à six jours). La maladie débute par de l’inquiétude ou de la « tristesse » et il existe souvent un prurit au lieu de la morsure. L’appétit est capricieux et le goût perverti, le cheval lèche les murs, de la bave s’écoule en filet de sa bouche. Des accès de fureur sont provoqués par une excitation quelconque, le cheval se précipite pour mordre : les crises se renouvellent à des intervalles de plus en plus rapprochés. Cependant, certains chevaux ne deviennent jamais agressifs, d’autres présentent des périodes de rémission. La température monte à plus de 40 °C, la démarche est titubante, des paralysies apparaissent au niveau de la région d’inoculation du virus ou d’emblée étendues à tout le train postérieur. Elles progressent vite, le cheval tombe pendant une crise et meurt. Les symptômes les plus fréquents, à savoir une démarche anormale et le décubitus, ne sont pas pathognomoniques. Le décubitus est considéré comme le symptôme le plus fréquent (plus de 50 %) mais n’est pas présent au début, alors que l’ataxie et la parésie postérieure le sont dans 43 % des cas. La forme furieuse est plus rare (10 à 17 % des cas) (BOISSELEAU et al., 2012). Certains chevaux continuent à boire et à manger, même couchés. Les symptômes chez les mules et les ânes sont similaires. Les chevaux apparaissent plus sensibles que les bovins, dans les mêmes pâtures, alors qu’expérimentalement leur sensibilité est la même. La raison principale 17
semble être le comportement curieux et parfois agressif des chevaux vis-à-vis des carnivores ; cette attitude explique que les chevaux soient plus souvent mordus sur la partie antérieure du corps et notamment la tête. 2.2.Les maladies bactériennes 2.2.1. Les clostridioses intestinales Clostridium perfringens est une bactérie anaérobie, responsable chez le cheval de diarrhée et d’entérotoxémie. La maladie est très rare chez les animaux de moins d’un an et affecte les individus soumis à des stress (chirurgie, transport, antibiothérapie récente). Elle est caractérisée par un déséquilibre de la flore intestinale avec augmentation de population de C. perfringens type A. Symptômes et lésions La maladie est brutale : dépression, fièvre, diarrhée aqueuse profuse, déshydratation et forte congestion des muqueuses associée à la toxémie. Plus rarement, la diarrhée est absente et des coliques sont observées. La mort survient rapidement dans les 24 heures. Les chevaux qui survivent récupèrent totalement (ROSSIER, 1994). 2.2.2. La gourme La gourme, ou angine du cheval, est une infection redoutable et très contagieuse des chevaux et autres équidés qui est causée par une bactérie : Streptococcus equi. Elle se caractérise par une forte inflammation des muqueuses de la tête et de la gorge, accompagnée d’une hypertrophie des ganglions lymphatiques qui, souvent, crèvent et laissent échapper en abondance du pus épais et jaunâtre. Symptômes La période d’incubation varie entre 3 à 14 jours, période pendant laquelle l’animal manifeste une atteinte de l’état général : abattement, manque d’appétit et fièvre à 39–39,5 °C. Mais, surtout, il présente les signes plus caractéristiques de la gourme qui sont le jetage (écoulement ou catarrhe nasal, d’abord muqueux, 18
puis très vite grumeleux et purulent), une toux faible et un œdème léger mais douloureux entre les mandibules, et une enflure du ganglion lymphatique sousmaxillaire (PRESCOTT et WRIGHT ., 2003). Lésions Les lésions sont de nature inflammatoire : laryngite, pharyngite, abcès métastatique. Les lésions de pleurésie, péritonite purulente lors de la rupture d’abcès viscéraux mésentériques. Le purpura hémorragique, une inflammation aiguë à médiation immunitaire pouvant conduire aux pétéchies. Ces pétéchies déclenchent un œdème étendu et grave de la tête, des membres et d’autres parties du corps. Le purpura peut aussi être la complication d’une vaccination de routine. D’autres lésions qui sont décrites sont : la myocardite, l’anasarque, l’hémiplégie pharyngée l’anémie et l’empyème des poches gutturales (PRESCOTT
et
WRIGHT, 2003). 2.2.3. La morve La morve est une maladie bactérienne respiratoire ou cutanée, due àBurkholderia mallei. Elle touche principalement les équidés et transmissible à l’homme. La contamination se fait par ingestion d’aliment ou d’eau pollués ou par contact direct des chevaux malades. Symptômes Chez les chevaux infectés, la maladie peut se présenter sous deux formes : la forme pulmonaire et la forme cutanée « Farcin ». Les deux formes peuvent évoluer de manière aigue fatale ou chronique. La forme aigue se manifeste par une toux, la dyspnée, de la fièvre et des adénites mandibulaires. La forme chronique peut évoluer sur plusieurs années et se manifeste par un amaigrissement extrême, un jetage purulent, des adénites mandibulaires et des accès de fièvre. 19
La morve cutanée se traduit par des abcès, des ulcérations surtout au niveau du jarret (ROSSIER, 1994). Lésions Elle se traduit par des abcès pulmonaires, cutanés ou osseux, des ulcères cutanés laissant s'écouler un pus de consistance huileuse (« huile de farcin » et l'hypertrophie des ganglions sous-maxillaires fermes et adhérents. Des ulcères affectent les muqueuses respiratoires et des nodules purulents sont retrouvés dans les poumons et le foie (FORSE ET MEYER, 2002) Dans la forme aigue les lésions peuvent être attribuées à une septicémie et à une bronchopneumonie catarrhale diffuse et d’emblée très grave. Dans la forme chronique il s’agit d’une pneumonie de nature miliaire qui ressemble à la tuberculeuse et où le tissu pulmonaire se pointille de nodules éparpillés, discrets, ronds et fermes de diamètre variant de 0,5 à 1 cm. 2.2.4. Le tétanos Le tétanos est une maladie infectieuse due à une exotoxine neurotoxique produite par une bactérie tellurique, le Clostridium tetani. Cette bactérie peut survivre pendant longtemps dans le sol, dans le fumier, ou encore dans la paille des box. C’est l’une des maladies les plus redoutables des équidés. Le germe pénètre par une plaie, se développe et libère une exotoxine qui migre vers le système nerveux central par voie sanguine ou par les prolongements des cellules nerveuses (ROSSIER, 1994).
Signes cliniques Un cheval atteint de tétanos présentera des difficultés à marcher, à mastiquer, à avaler. Les symptômes sont caractérisés par des contractions spasmodiques et toniques des muscles striés : 20
− faciès : trismus (contraction des muscles des masséters), oreilles redressées ; − yeux : contraction des muscles oculaires entrainant une procidence du corps clignotant ; − attitude : opistotonos (repliement du cou sur un côté), orthotonos (tête, encolure et colonne vertébrale dans le même prolongement) Crises toniques lorsque les sources d’excitation sont la lumière, les bruits ou le déplacement. En phase terminale, le cheval meurt suite à une paralysie respiratoire ou une bronchopneumonie par fausse déglutition. 2.2.5. La lymphangite ulcéreuse C’est une maladie bactérienne due à Corynebacterium pseudotuberculosis. Elle est modérément contagieuse et elle est généralement associée à des mauvaises conditions d’hygiène. Signes cliniques Des petits nodules apparaissent sous la peau des membres surtout au niveau du jarret. Les membres sont gonflés et chauds. Ces nodules évoluent en abcès qui crèvent laissant écouler du pus blanc, jaune ou vert parfois avec du sang (FORSE et MEYER, 2002). Les vaisseaux lymphatiques efférents forment des cordes douloureuses et œdémateuses pouvant atteindre la grosseur d'un doigt. Il en résulte de nouveaux nodules et ulcères qui se développent sur le trajet des vaisseaux lymphatiques donnant l’aspect en chapelets. Une fois percés, les abcès se transforment en plaies ouvertes qui cicatrisent en 2 ou 3 semaines. Lésions En plus des nodules ulcérés décrits précédemment, d’autres lésions notamment rénales et pulmonaires peuvent être observées lors de la forme généralisée entrainant la mort de l'animal. 21
Toutefois, dans la forme localisée, les lésions peuvent guérir rapidement ou lentement, mais il y a des récidives fréquentes après une guérison apparente. 2.2.6. La fièvre charbonneuse Le charbon bactéridien est une maladie infectieuse bactérienne qui peut affecter tous les équidés, sauvages ou domestiques. Il est transmissible à l'homme (zoonose). Il affecte différents tissus, notamment la peau, les intestins, les méninges, les systèmes conjonctif et lymphatique. Il est provoqué par une bactérie (Bacillus anthracis), qui appartient à un groupe de bactéries capables de sporulation (germes telluriques). Chez les animaux, la maladie entraîne généralement la mort subite, et dans la plupart des pays, la déclaration des foyers de charbon aux autorités appropriées est obligatoire. Symptômes Après une période d'incubation de 10 à 14 jours, la maladie se manifeste par : une fièvre, des frissons, une anorexie, une dépression, des coliques intenses accompagnées de diarrhée sanguinolente. Il peut y avoir aussi une enflure à hauteur du cou, du sternum, du bas de l'abdomen et des organes génitaux externes. Les animaux touchés meurent habituellement en moins de 1 à 3 jours, mais ils peuvent survivre jusqu'à une semaine. Lésions L’autopsie d’un cheval mort de charbon bactéridien est interdite car le bacille sporule en contact de l’air. Les lésions rencontrées sont celles d’une septicémie : la splénomégalie à consistance boueuse, des œdèmes, un épanchement de liquide teinté de sang dans les tissus sous-cutanés, entre les muscles squelettiques et sous la séreuse des organes. Des pétéchies et ecchymoses sont notées à plusieurs niveaux abdomen, thorax, nœuds lymphatiques. Le sang est noirâtre
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2.3.Les maladies parasitaires 2.3.1. Les ectoparasitoses 2.3.1.1. La gale La gale est une maladie cutanée, prurigineuse, contagieuse, transmise par les acariens qui se localisent soit dans l'épiderme, soit sur la surface de la peau. Trois types de gale sont rencontrées chez les équidés (CARPENTIER, 1974 ; SEIGNOUR et TENEDOS, 2006) : la gale sarcoptique due à Sarcoptes scabiei equi, les lésions sont localisées sur tout le corps. La gale chorioptique due à Chorioptes equi, les lésions se localisent au niveau du paturon et du pied La gale psoroptique due à Psoroptes equi, la tête, la base du toupet, la crinière et la queue sont les zones les plus atteintes. Symptômes et lésions La gale se manifeste par un prurit important et régulier, les boutons de gale sur le pied. Ce sont surtout les complications qui entrainent des pertes considérables : atteintes de l’état général, croissance compromise et le cheval ou l’âne devient inactif. Ces complications sont : lymphangite avec œdèmes des membres et vaisseaux lymphatiques distendus et de crevasses au niveau du pâturon (DIOUF, 2013). 2.3.1.2. L’habronémose L’habronémose cutanée des équidés est une maladie transmise par divers muscidés et elle est due à la présence des larves erratiques de : Habronema muscae, Habronema microstoma, Habronema megastoma. Ces muscidés se déposent sur une plaie préexistante. L’affection se caractérise par le développement de plaies bourgeonnantes, granuleuses, rebelles à la cicatrisation, très prurigineuses et qui récidivent chaque année (CLARIN et al., 2006). 23
Signes cliniques et lésions : On distingue trois formes chez les équidés : L’habronémose cutanée caractérisée par un prurit intense ; lésions d’aspect uniforme, circulaire, délimité par un bourrelet saillant rose rouge, suintant. Des extensions bourgeonnantes charnues, bruns-rouges, molles, séparées par des sillons où s’accumulent des sérosités sanguinolentes, apparaissent. D’autres lésions évoluent vers la forme pseudo tumorale en « chou-fleur ». L’habronémose génitale : Lésions apparaissent sur l’appareil génital externe des mâles (pénis, gland, fourreau, anneau préputial et processus urétral) ce qui compromet la saison de monte. Chez les femelles, il y a parfois atteinte de la vulve avec prurit intense, œdème, inflammation, tissu de granulation exubérant, granulations typiques. Parfois: balanoposthite, paraphimosis, hémospermie dans les cas graves : dysurie, pollakiurie, hématurie, anurie. L’habronémose oculaire : elle se présente en deux entités : Forme conjonctivale : caractérisée par un canthus médial, conjonctive entière, sac conjonctival, troisième paupière. Les granulations typiques sont nodules de 1-5 mm de diamètre jaunâtres, caséeux puis calcifiés, comparables à des «grains de figue sèche», recouvrant la conjonctive proche du canthus médial ou la troisième paupière et / ou granulome conjonctival : jusqu'à 2cm de diamètre ulcéré, sanguinolent, recouvert de petites granulations jaunes typiques, parfois, kératite par irritation mécanique de la cornée: œdème, néovascularisation, ulcération parfois. Forme lacrymale : Conduit lacrymal, 1-5 cm du canthus médial ; granulome ulcéré, 2 cm de diamètre sanguinolent, dacryocystite (Infection du sac lacrymal) et du prurit. 24
2.3.1.3. La parafilariose équine Encore appelée « filariose hémorragique ou dermatorragie des équidés ». C’est une affection cutanée, généralement bénigne, due à Parafilaria multipapillosa. Les filaires adultes vivent dans le tissu sous cutané et intramusculaire, ils provoquent sur divers points de la surface de la peau de petites hémorragies locales. C’est une maladie cosmopolite. Lésions Les lésions consistent en petites élevures hémisphériques indolores de la dimension d’un poids ou d’une noisette, qui s’ouvrent à leur sommet, une heure ou deux après formation ; à ce moment, elles laissent sourdre un peu de sang. Il est toujours possible qu’il y ait une infection secondaire. Ces lésions siègent habituellement à l’encolure et au garrot, sur les épaules et sur les côtes et sur le dos. 2.3.2. Les parasitoses gastro-intestinales 2.3.2.1. Les strongyloses des équidés Les strongles sont des parasites du gros intestin dont les larves sont hématophages. On distingue deux groupes : les grands strongles : Strongylus vulgaris, Strongylus edentatus et Strongylus equinus dont l’adulte vit fixé sur la muqueuse de la paroi digestive ; les petits strongles comptent une quarantaine d’espèce (ROSSIER, 1994). Les larves exercent leur action pathogène soit dans la paroi digestive, soit dans les vaisseaux sanguins ou les organes profonds au cours de leur migration. Symptômes Les strongles sont la principale cause de coliques chez les chevaux. Du fait de leur action spoliatrice et hématophage, ils entrainent une anémie. Les autres 25
symptômes sont la maigreur, diarrhée pâteuse et éosinophilie sanguine. De manière spécifique, Strongylus vulgaris entrainent des coliques thromboemboliques suite à une oblitération d’une artère par un caillot. Lésions Ces lésions sont dues d’une part à la migration des larves à travers les viscères et la paroi abdominale et d’autre part suite à la fixation des adultes au niveau de la muqueuse digestive. Il s’agit de l’anévrisme vermineux, de l’hépatite villeuse pancréatite, splénite et de multiples ulcérations 2.3.2.2. Ascaridose L’ascaridiose est une maladie des équidés, due à Parascaris equarum. C’est un gros vers rond de 15 à 35 cm de long, de couleur blanchâtre qui vit dans l'intestin grêle des animaux. Ce parasite infecte principalement les jeunes équidés de moins de deux ans (MOUCHEL-VICHARD, 2010). Symptômes Elle se traduit par des troubles généraux (amaigrissement, asthénie, rachitisme), des troubles digestifs (diarrhée avec parfois constipation, nausées). Des complications d’ordre mécanique (obstruction intestinale, perforation) ou d’ordre toxique et allergique peuvent survenir (KARANGWA, 1998).
Lésions La migration des larves dans différents organes entraîne, des pneumonies, des péri-hépatites villeuses ou parasitaires. Leur présence dans l’intestin peut provoquer une occlusion intestinale.
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2.3.2.3. Gastérophilose La gastérophilose est une myiase digestive des équidés à grande importance économique (plus de perte par morbidité que par mortalité) (EUZEBY, 1971 ; VAN DE PONSEELE et LUX, 1992). Son agent étiologique est constitué par 8 espèces du genre Gasterophilus (ZUMPT, 1965) : nasalis, intestinalis, pecorum, inermis, haemorrhoidalis, ternicinctus, nigricornis et meridionalis dont les deux dernières espèces sont absentes en Afrique. Signes cliniques et lésions La gastérophilose affecte environ 40% des chevaux et demeure asymptomatique. Au point de fixation des larves, la paroi est ulcérée mais cela fait rarement la cause de la perforation. Lors d’une forte infestation on peut assister aux ulcérations de gencives associées à la migration buccale (ROSSIER, 1994). 2.3.3. Les hémoparasitoses 2.3.3.1. La piroplasmose La Babésiose ou piroplasmose des équidés est une maladie grave, transmise par des tiques, et due aux protozoaires non flagellés du groupe des Apicomplexa : Babesia equi et Babesia caballi. Signes cliniques et lésions Ces maladies se traduisent essentiellement par une anémie hémolytique, la fièvre protéique, thrombose capillaire et la coagulation intravasculaire disséminée (C.I.V.D.) et parfois l’ictère. L’anémie se traduit par une pâleur des muqueuses et une diminution des performances du cheval.
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2.3.3.2. La trypanosomose La trypanosomose est une affection grave, souvent mortelle, qui sévit dans les grandes zones d'Afrique surtout, et qui attaquent la plupart des animaux domestiques et l'homme. On distingue chez les équidés: LE NAGANA : dû aux Trypanosomes typiquement Africaines (Trypanosoma vivax, Trypanosoma congolense. Trypanosoma brucei), qui sont toutes transmises cycliquement par les Glossines. LE SURRA : dû à Trypanosoma evansi et transmise par les insectes piqueurs autre que les Glossines. LA DOURINE : Trypanosomose contagieuse des Equidés, due à Trypanosoma equiperdum, et transmise uniquement par coït. Signes cliniques Cette maladie chez les équidés peut évoluer sous une forme aiguë, subaiguë ou chronique avec des fièvres intermittentes, une ataxie locomotrice, des œdèmes des parties déclives du sternum jusqu'au niveau du prépuce et des membres postérieurs. Les cas aigus évoluent souvent vers la mort en 1 à 2 semaines. Quant aux cas chroniques, ils peuvent évoluer pendant 2 à 3 semaines. Les trypanosomoses dues à T. vivax et T. congolense sont le plus souvent chroniques avec anémie et amaigrissement progressifs, poussées thermiques irrégulières, opacité cornéenne et œdème de la partie inférieure des membres. La guérison peut être subite.
Lésions
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Les lésions qui sont constatées lors de l’autopsie d’un cheval mort de trypanosomose
sont
non
spécifiques.
Les
lésions
cardiaques
sont
particulièrement nettes dans les formes chroniques: une myocardite, en plages, à la surface du muscle cardiaque associée parfois à l’hydropéricarde. Les atteintes pulmonaires se traduisent par de la congestion en foyers et plages d’atélectasie. A la coupe, le poumon paraît œdémateux. La rate, de teinte rouge sombre, hypertrophiée dans les formes aiguës avec des corpuscules de Malpighi proéminents. Parfois, en particulier dans les formes chroniques de la maladie, la rate est petite, atrophiée, avec une pulpe blanche hyperplasique. La moelle osseuse du fémur est atrophiée, gélatineuse, parfois fibreuse, de couleur jaunâtre, notamment dans les formes chroniques. Les ganglions lymphatiques sont hypertrophiés (AHMADOU, 2009). 2.3.4. Les maladies fongiques 2.3.4.1. La lymphangite épizootique La lymphangite épizootique (ou histoplasmose) est une affection due à Histoplasma farciminosum et se traduit par une inflammation chronique du système lymphatique sous cutané des équidés. Cliniquement, elle se caractérise par une lymphangite suppurante, de la lymphadénite et des ulcères de la peau. Selon les localisations, il y a deux formes d’histoplasmose chez le cheval : la forme cutanée et la forme généralisée. Signes cliniques et Lésions La forme cutanée : on constate un épaississement typique des vaisseaux lymphatiques sous cutanés et la formation de nodules puis d’abcès le long de ces trajets. Ces lésions s’installent principalement aux sites de blessure : membres postérieurs, région péri-orbitaire.
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Au stade terminal, l’animal présente une anorexie, une fièvre et un amaigrissement (ROSSIER, 1994). L'histoplasmose généralisée (organes profonds et des muqueuses) les muqueuses: il s’agit des muqueuses oculaires, pituitaires, et génitales qui sont concernée par cette affection. Des micro-abcès jaunâtres évoluant vers des ulcères apparaissent sur la conjonctive, des papules et des ulcères sur la muqueuse pituitaire, des micro-abcès sur la muqueuse génitale. Les organes profonds: dans le système respiratoire, la muqueuse présente des nodules de couleur grise, de consistance ferme. On a décrit chez les ânes, des lésions au niveau du larynx, de l'épiglotte et des bronches. Lorsque le poumon est atteint, il y a une pneumonie lobulaire. Les zones affectées sont alors solides et remplies d'un pus jaune crémeux. 2.3.4.2. Aspergillose C’est une maladie due à des champignons, qui est rare chez le cheval mais insidieuse et grave. Les espèces en cause sont Aspergillus fumigatus, Aspergillus nidulans et Aspergillus flavus. La forme pulmonaire est la plus fréquente. L’évolution est souvent chronique et débilitante. On observe de la dyspnée, une toux humide, et parfois de l’hémoptysie. Des nodules miliaires dans le parenchyme pulmonaire sont formés à la suite de la maladie (ROSSIER, 1994). 2.4. Les pathologies du pied des équidés 2.4.1. Fourbure La fourbure est une inflammation congestive aigüe ou chronique du pied. Elle est la conséquence de l'arrêt de l'irrigation des tissus situés entre la troisième phalange et le sabot ; les vaisseaux sanguins irriguant le pied se bouchent. Elle entraîne donc un arrêt circulatoire localisé avec ischémie des tissus, notamment du tissu kéraphylleux. Le sang stagne et les tissus qui produisent la corne et 30
soutiennent l’os du pied se nécrosent, ce qui peut provoquer le basculement de la troisième phalange vers l’avant. À l'extrême, cette dernière peut perforer la sole. Il s'agit là d'un cas extrêmement grave nécessitant l’euthanasie. 2.4.2. Hygroma Le terme d'hygroma est un terme français qui désigne une bursopathie superficielle rétro-olécranienne ou pré-rotulienne. L'hygroma se développe à partir d'une dégénérescence mucoïde du tissu fibroconjonctif entre la peau et l'os (DUMONTIER, 2015). Les brucelles sont les principales bactéries incriminées dans cette maladie. Les lésions rencontrées sont des lésions de teno-synovite, bursites, arthrites ou de périarthrites qui apparaissent en des points divers du corps de l’animal. 2.4.3. Fracture La fracture de l’os du pied n’est pas une blessure rare. Elle survient suite à une commotion et provoque l’apparition soudaine d’une boiterie pendant l’effort ou une course. La plupart des fractures se produisent au niveau de l’aile latérale de la troisième phalange et s’étendent souvent à l’articulation phalangienne distale. Une boiterie aiguë sans suppression d’appui apparaît, et il existe habituellement une douleur à la compression du pied exercée par la pince à sonder. En tapotant légèrement le sabot avec un marteau, on peut mettre en évidence la douleur. 2.4.4. L’arthrose L'arthrose est une affection dégénérative siégeant au niveau des cartilages articulaires. Elle entraîne une boiterie « à froid », diminuant après échauffement. La prise d'appui en talon est un signe caractéristique. La radiographie confirmera le diagnostic en montrant un pincement de l'interligne articulaire, des ostéophytes et des géodes osseuses.
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CHAPITRE III : L’INSPECTION DES CARCASSES EQUIDEES AUX ABATTOIRS DE DAKAR . 3.1. Les bases réglementaires de l’inspection Le Sénégal à l’instar de beaucoup de pays anciennement colonisés, s’est doté depuis très longtemps d’une législation en matière de contrôle des denrées alimentaires d’origine animale. Deux grandes périodes ont marqué la législation et la réglementation des denrées alimentaires d’origine animale : − la période coloniale : au cours de cette période, le fondement de la loi se trouvait dans le pouvoir législatif français. Les textes appliqués se basaient sur des textes d’hygiène et de santé publique et des textes réglementant la surveillance des denrées : loi fondamentale du 1er Août 1905 ; l’arrêté n° 53-5720 A.E du 31 août 1953. − la période postcoloniale : C’est en 1966 que fût élaborée une loi propre au Sénégal. Il s’agit de la loi fondamentale n° 66 - 48 du 27 mai 1966 relative au contrôle des denrées alimentaires d’origine animale et à la répression des fraudes. Le contrôle des D.A.O.A. pour être efficace, doit obéir à certaines règles. Au Sénégal, il est régi par les textes législatifs (lois) et des textes réglementaires (décrets, arrêtés). Certains d’entre eux sont de portée générale tandis que d’autres de portée spécifique traitent directement d’un ou de plusieurs groupes de produits. Textes de portée générale sont : loi fondamentale ; décret n° 68-507 du 7 mai 1968 ; décret n° 68-508 du 7 mai 1968.
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Textes spécifiques Il s’agit des textes régissant les viandes et sous-produits destinés à l’alimentation humaine : arrêté municipal n° 572/SG du 6 septembre 1958 ; décret n° 64-087 du 6 février 1964 ; décret n° 64-427 du 05 juin 1964 ; arrêté n°009350/M.E.R.H. du 22 août 1975 ; décret n°77-963 du 2 novembre 1977 ; décret n° 89-543 du 5 mai 1989 ; arrêté n° 006473 du 5 juin 2000 ; décret n° 2002-1094 du 4 novembre 2002. Ainsi, des lois et règlements se sont succédés jusqu’à nos jours. Certains de ces règlements et lois ont été remplacés par d’autres, les autres ont été modifiés ou abrogés. Décret n° 89-543 du 5 mai 1989, Il porte sur la réglementation de l’inspection sanitaire et de salubrité des animaux de boucherie, des viandes et sous-produits destinés à l’alimentation humaine. C’est en fait le seul texte qui réglemente l’inspection sanitaire au Sénégal (SENEGAL, 2011). 3.2. Les techniques d'inspection des viandes à l'abattoir L'inspection des viandes dans les abattoirs du Sénégal est effectuée par les agents assermentés de la Direction de l’Elevage ainsi que les agents des services d’hygiène selon des modalités bien déterminées. La tâche des services vétérinaires d'inspection est double. Il s'agit en effet, d'abord de vérifier et de garantir la salubrité de l'aliment lui-même ; ensuite de contrôler les conditions d'hygiène dans lesquelles il est préparé, manipulé, transporté et délivré au consommateur. Ainsi, le contrôle de salubrité des viandes débute par l'inspection
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sanitaire de l'animal avant sa mise à mort. Il se poursuit pendant toutes les opérations d'abattage et ne s'arrête qu'au plat du consommateur. 3.2.1. Surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux de boucherie Cette surveillance revêt une importance particulière. En effet, divers moyens de transport sont utilisés pour le convoyage des animaux : le train, le camion et la marche. La surveillance des conditions de transport permet d’assurer que, durant son convoyage, l’animal est bien nourri, bien abreuvé et bien traité. Cependant il est saisissant de constater que d’autres véhicules beaucoup moins adaptés sont utilisés pour le transport des animaux aux abattoirs de Dakar (camionnettes, camion remorques pour d’autres types de marchandises). L’embarquement et le débarquement des animaux se font très souvent avec brutalité. 3.2.2. Inspection ante-mortem L’inspection ante-mortem vise cinq buts : − contrôle du respect des mesures réglementaires d’interdiction d’abattage : ces mesures sont prises pour favoriser la préservation ou la reconstitution du cheptel ; − contrôle de l’origine des animaux : ce travail entre dans le cadre de la lutte contre le vol d’animaux ; − contrôle de l’état sanitaire : il permet de détecter les animaux présentant des états anormaux ; − appréciation commerciale : non pratiquée systématiquement, elle consiste à procéder à la classification des animaux en vue de l’établissement du prix du bétail vif ; − prévention des mauvais traitements : éviter que les animaux subissent de mauvais traitements avant leur abattage.
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Par ailleurs, l’inspection ante-mortem comporte : l'examende l'état général d'embonpoint, des grandes fonctions de l'organisme, de la tenure et de l'attitude de l'animal, de la peau, des poils et des muqueuses. On doit également prendre la température. Contrairement à ce qui devait être, l’inspection ante-mortem n’est pas une pratique courante au niveau de l’unité équidé. Elle se résume à un coup d’œil rapide au niveau de la salle de saignée où se passent toutes les étapes de la transformation. 3.2.3. Surveillance des conditions hygiéniques de préparation et de stockage des viandes La santé de l'animal n'est pas la condition suffisante. Pour que les denrées alimentaires d'origine animale soient parfaitement salubres, il faut ensuite éviter toutes les contaminations secondaires qui peuvent survenir au cours des nombreuses opérations que nécessitent leur récolte, leur transformation, leur conservation, leur mise en vente. L’abattage qui est la première transformation et la plus importante de la filière viande rouge du point de vue de l’hygiène se décompose en différentes étapes suivant ce schéma général présenté dans la figure1 :
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Stabulation
Amenée
Abattage
Saignée
Habillage
Pré-dépouille
Dépouille
Eviscération
Fente
Finition
Douchage – Estampillage
Réfrigération Figure 1 : Diagramme de préparation des animaux à l’abattoir (SENEGAL, 2011)
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3.2.3.1. Les conditions de préparation de la viande La surveillance des conditions hygiéniques de préparation est un élément essentiel du programme de contrôle dans tous les établissements d’abattage et de transformation. Afin d’assurer la salubrité des viandes, il est important de nettoyer les locaux de l’établissement et d’y maintenir un degré élevé d’hygiène. L’abattage, le parage des animaux de boucherie et la transformation des produits de viande ne doivent commencer, dans les locaux ou lieux agréés, que lorsque ceux-ci répondent aux exigences sanitaires prévues par la réglementation en vigueur. La surveillance doit être constante pendant toute la durée des diverses opérations. Elle est assurée par les agents chargés de l'inspection. Elles visent à: exiger le plus parfait état de propreté possible des locaux et du matériel, ceci à tous les niveaux (salle de préparation, de stockage et dehors); exiger du personnel préposé au travail des connaissances générales et une expérience suffisante du milieu; interdire les mauvais traitements appliqués aux animaux (coups de bâton, de barre de fer, contentions brutales) ; surveiller l'hygiène de la préparation des viandes à savoir : la saignée est une étape déterminante du processus d’abattage sur l’hygiène de la viande parce que très fréquemment source de dépréciation de la qualité sanitaire d’une partie de la carcasse ou des abats (fréquence de saisie de poumons élevée) (SENEGAL, 2011). Donc, elle doit être immédiate et complète ; une dépouille immédiate et complète loin du sol; cette opération requiert une attention particulière car elle permet le contact de la viande nue avec les conditions du milieu. Cela expose la viande aux risques de contamination. 37
une éviscération précoce (moins de 30 mn après la saignée) et complète; l'interdiction du <<soufflage>> d'organes et de l'essuyage des carcasses à l'aide de torchons. L'importance de cette surveillance n'est pas à démontrer dans nos pays à climat chaud et humide, où les installations des abattoirs sont sommaires, mal entretenues ou alors vétustes et où le personnel est souvent illettré. 3.2.3.2. Le ressuage et stockage de la viande Le refroidissement est nécessaire parce que la carcasse est à une température voisine de 38 à 40°C en fin d’abattage et que la conservation de la carcasse doit se faire aux environs de 0 à +2°C. Le ressuage, dont l’objet est d’abaisser le plus rapidement possible (24 heures) la température de la viande aux environs de 4°C, afin de limiter : les pertes de poids; le développement des moisissures et des germes mésophiles ; les changements de coloration de la viande. Ils permettent d’assurer la conservation à court terme et la maturation de la viande. La non réalisation ou ses conditions de réalisation peuvent engendrer des risques sanitaires élevés sur la viande. Les principaux sont : − l’absence de ressuage ou une réfrigération lente ou défectueuse ainsi qu’un ressuage trop court favorisent la multiplication des germes due à l’absence de froid ; − risque de contamination microbienne de la viande au cours du ressuage par le contact entre carcasses ou par l’air, le personnel et les locaux mal entretenus (SENEGAL, 2011). 3.2.4. Inspection post-mortem C'est l'inspection réalisée sur l'animal après son abattage. Elle porte sur la carcasse et les éléments du 5ème quartier. L’inspection post-mortem contribue largement à la sécurité sanitaire des viandes. Ainsi, elle doit être effectuée par 38
une personne compétente sur les parties d’animaux abattus afin d’émettre un jugement portant sur la sécurité, la salubrité et l’utilisation de la viande (FAO, 2006). 3.2.4.1. Modalités de l’inspection De façon général, l’inspection fait appel aux capacités sensorielles telles que la vue, l’odorat et le toucher. L’incision des organes et des ganglions lymphatiques permettant une inspection détaillée de ces parties. Premièrement, il faut procéder à une inspection globale de la carcasse, des abats et, s’il y a lieu du sang pour déceler les contusions, les œdèmes, les arthrites, l’état du péritoine et de la plèvre et tout gonflement ou anomalie. De manière spécifique, la technique à suivre comporte trois temps: − un examen à distance qui permet d’avoir une vue d’ensemble sur la qualité globale de la carcasse et de déceler d’éventuelles anomalies intéressant la couleur des différents tissus, le volume des masses musculaires, les déformations musculaires, les reliefs articulaires et les saillies osseuses ; − un examen rapproché qui permet d’apprécier de façon détaillé les différents tissus de la carcasse et les différents organes ; − un examen approfondi qui permet d’inspecter les organes, les muscles et les ganglions à l’aide des incisions réglementaires et exploratrices. Il faut préciser l’existence d’une technique particulière d’inspection de la carcasse et des viscères pour chaque espèce. Ces trois temps de l’inspection post-mortem peuvent être complétés par des examens de laboratoire. 3.2.4.2. Conséquences de l’inspection de la viande Après l’inspection, le vétérinaire doit prendre une décision vis-à-vis de la carcasse ou de l’organe en face de lui. Trois cas sont possibles : 39
l’estampillage : cette mesure constitue la première conséquence de la décision d’autoriser la mise en vente d’un produit. L’estampillage permet de distinguer les produits propres à la consommation et reconnus en tant que tels de ceux qui ne le sont pas. Cette opération ne s’applique qu’aux carcasses d’animaux de boucherie car il est pratiquement impossible de poser une estampille sur les abats ou d’autres produits d’origine animale. la consigne : il s’agit d’entreposer la carcasse ou l’abat sous la surveillance d’une autorité, dans un local (fermant à clé) duquel le propriétaire ne peut la sortir, en disposer, sans l’autorisation de cette autorité. La consigne s’applique dans plusieurs cas : en cas de suspicion d’altération sur la carcasse à la suite de l’inspection de routine. La carcasse est laissée à l’air libre ou mise en chambre froide durant quelques
heures afin d’apprécier
l’évolution des lésions dans toute leur netteté; en cas de saisie, l’agent vétérinaire ne disposant pas de ce pouvoir, procède à la consigne de la carcasse en attendant de se référer à l’inspecteur sous l’autorité de qui il exerce (Docteur Vétérinaire Inspecteur) ; La saisie : c’est l’opération par laquelle les produits alimentaires jugés impropres
à
la
consommation
sont
soustraits
du
circuit
de
commercialisation et confisqués par mesure administrative d’intérêt public. L’exécution d’une saisie comprend différentes étapes qui sont : le prononcé de la saisie : il doit respecter plusieurs impératifs, à savoir : la présence du propriétaire, la précision et l’irrévocabilité ; la confiscation des produits saisis : saisie partielle ou saisie totale ; La dénaturation et la destruction des produits saisies.
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1.1. Cadre d’étude La présente étude a été initiée par le Projet Asin UEMOA dont le but est de contribuer à décrire le rôle de l’âne dans la conservation des sérotypes du virus équipestique dans les pays sahéliens et de mieux connaître les dominantes pathologiques pour une meilleure prise en charge de cet animal relégué au second plan. Notre travail a consisté à étudier les différents motifs de saisie rencontrés lors de l’abattage des équidés. La conception de cette étude et les travaux se sont déroulés dans la période de février à juin 2015 aux abattoirs de Dakar. Situé entre 14°41′37″ Nord et17°26′38″ Ouest, Dakar s’étend sur 550 km2 qui représente 0,28% du territoire national. Fonctionnels depuis le 10 Septembre 1956, les abattoirs de Dakar sont situés à la sortie de la ville sur l'axe Dakar-Rufisque. Ils couvrent une superficie de 2006m2 et sont limités à l'Ouest par les foirails des ovins et caprins et par la SOGAS, au Sud par la clinique de l'EISMV et le marché de poisson, au nord et à l'Est par le quartier ThiaroyeGare. 1.2. Matériel 1.2.1. Matériel animal Pour la réalisation de cette étude, nous avons eu à inspecter 105 équidés dont 55 ânes et 49 chevaux et un bardot. Par ailleurs, nous avons eu à examiner le foie, les poumons, les reins, l’artère mésentérique crâniale, la rate, le cœur, la mamelle, l’estomac, les intestins, les ganglions, l’œsophage et la tête de ces équidés après abattage
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1.2.2. Matériel technique 1.2.2.1. Fiches d’enquêtes Deux sortes de fiches ont été utilisées au cours de ce travail : la fiche générale d’enquête Abattoir et la fiche individuelle. 1.2.2.2. Matériel d’inspection Manche et bistouri Pinces Couteaux Ciseaux Gants Sceau Appareil photo 1.3. Méthode 1.3.1. Les activités de terrain L’approche méthodologique a comporté d’une part l’exploitation des rapports de saisie de 2008 à 2010 et l’appréciation des conditions d’abattage. Et d’autre part, nous avons réalisé les examens ante-mortem et post –mortem sur 105 équidés, ce qui nous ont permis de remplir les fiches individuelles. Durant la première phase du travail, une fiche d’enquête a été conçue : la fiche portait sur les données générales (date, lieu, nombre d’équidés (ânes et chevaux) abattus et motifs de saisie effectués chaque année de 2008 à 2010) La deuxième phase de notre travail a consisté à : apprécier les conditions d’abattages suivant les 5 M (Matériel, Méthode, Matière, Main d’œuvre et Milieu) ; réaliser l’examen ante-mortem
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Avant l’abattage des animaux, un examen général de l’animal est réalisé. Un examen visuel à distance puis de façon rapprochée permettent d’apprécier l’état général de l’animal, les signes cliniques externes. L’examen ante-mortem permet également de déceler les causes d’abattage. Les informations recueillies sont enregistrés sur les fiches d’enquête. Ainsi les animaux ont été numérotés ce qui nous a permis de les suivre tout le long de la chaîne d’abattage. effectuer l’examen macroscopique des organes Après éviscération, les viscères sont récupérés : le cœur, les poumons, le foie, la trachée, l’œsophage sont accrochés sur les piquets. L’appareil digestif (estomac, intestins, le pancréas, la rate) ainsi que les organes uro-génitaux sont déposés sur le plancher. Il faut noter que les reins restent sur la carcasse. C’est après la fente que les reins sont examinés.
Après l’examen minutieux (palpation,
pression, appréciation de la couleur, de la forme et de la taille) de chaque organe, des photos sont prises avant et après l’incision des lésions recensées. Le tube digestif est ouvert portion par portion (estomac, pylore, duodénum, le jéjunum, iléon, caecum, colons, rectum) à la recherche des lésions ou des parasites. L’inspection ante-mortem et post-mortem nous a permis de remplir la fiche individuelle. Cette fiche portait sur l’espèce, saisies et organes concernés par la saisie, l’état général de la carcasse, l’examen de la carcasse (lésions observées selon l’organe (taille, forme, couleur et consistance), leur évolution et leur extension et la maladie suspectée. 1.3.2. Analyse des données Les rapports fournis par les services d’inspection de l’abattoir, les informations recueillies sur les fiches d’enquête , nous ont permis de déterminer :
44
Pour les abattages Le nombre d’animaux abattus chaque mois à partir des effectifs journaliers. Le nombre d’animaux abattus chaque année a été obtenu par la sommation des effectifs mensuels. Ce qui nous a permis de dresser des tableaux du bilan d’abattage par an tout ceci avec le MICROSOFT OFFICE EXCEL 2013 Pour les saisies : Le recensement des principaux motifs de saisies, la détermination des proportions selon les motifs de saisie et les organes ont été traités et analysés avec MICROSOFT OFFICE EXCEL 2013. Tous nos résultats sont consignés dans le chapitre suivant sous forme de tableaux et de figures.
45
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION 2.1 RESULTATS 2.1.1. Les conditions de préparation de la viande des équidés aux abattoirs de Dakar La salle d’abattage est nettoyée la veille après l’abattage. Le sol est nettoyé avec de l’eau sans désinfectant ni antiseptique. Les animaux qui arrivent dans la salle, sont soumis à une inspection ante-mortem très superficielle, qui se limite à l’observation des lésions extérieures qui sont visibles à l’œil nu. En fonction de ces lésions, l’agent inspecteur décide si l’animal sera abattu ou non. Du fait de cette défaillance de l’inspection ante mortem des femelles gestantes ou des animaux présentant des lésions sont abattus. Etourdissement traumatique : c’est une opération qui vise à désensibiliser l’animal à la douleur de la saignée. Mais les animaux sont frappés à l’aide d’une barre métallique sur la tête, ce qui entraine une chute brutale de l’animal qui, parfois, se fracture les pattes ou commence à saigner du nez ou des oreilles. Saignée : l’animal est couché latéralement et l’encolure est orientée sur un canal d’évacuation (figure 2). Le boucher a un couteau et une pompe à eau qui sert à pousser le sang dans le canal d’évacuation. On note qu’un couteau est utilisé pour saigner plusieurs animaux sans être désinfecté ou stérilisé ; ces couteaux ne sont pas bien aiguisés, le boucher est obligé de frotter un couteau contre un autre pour l’aiguiser au fur et à mesure qu’il saigne les équidés. Les porcs et les équidés étant abattus dans la même salle et par les mêmes personnes, il y a possibilité de contamination croisée (couteau, pic d’accrochage des viscères, utilisation de la même pompe d’eau). Le sang n’est pas complètement vidé de l’animal du fait de sa position couchée sur le sol d’où l’accumulation du sang dans les poumons (ecoffrage) ou d’autres organes.
46
Figure 2 : Ane et cheval couchés sur le canal pendant la saignée Pré-dépouille : Après la saignée, les animaux sont couchés en décubitus dorsal sur le sol. Le boucher coupe les organes génitaux externes, les pattes au niveau du jarret. Et ces parties sont jetées à côté de l’animal. Il n’y a ni de séparation entre les secteurs souillés et propres ni la marche en avant. Toutes les opérations se déroulent sur place. Cette opération est incomplète car l’étêtage ne se fait pas à ce stade. Dépouille : elle vise à enlever la peau de l’animal. Elle est réalisée au sol et les animaux sont couchés sur le dos. Elle n’est pas complète, la peau reste attachée sur l’animal pour servir de protection aux muscles contre la souillure du sol(figure3).
Figure 3 : Le cadavre du cheval après la dépouille 47
Eviscération Cette opération consiste à retirer les viscères de la cavité abdominale et de la cavité thoracique à l’exception des reins. L’animal est suspendu, le boucher utilise un couteau pour enlever ces viscères (figure4). Il ne respecte aucune règle : il ne fait ni ligature crâniale ni distale pour éviter que le contenu gastrique et intestinale se déversent dans la cavité abdominale. Les organes sont souvent mal enlevés. Les viscères sont jetés par terre à l’exception des poumons, du foie et du cœur qui sont accrochés sur les piquets pour inspection. L’habillement du personnel est déplorable (pas de tenu de travail et les habits sont très sales). Il n’y a pas de poste de lavage de couteau à l’eau chaude. Après éviscération, les viscères sont inspectés à l’exception du tube digestif et l’appareil uro-génital. Les estomacs sont récupérer et nettoyer à l’eau pour être remis au propriétaire de l’animal.
Figure 4 : Eviscération d'une anesse gestante
48
Fente Cette opération suit l’éviscération, elle consiste à diviser la carcasse en demicarcasse. C’est au cours de cette même opération que la tête est détachée de la carcasse. Il s’ensuit l’inspection post mortem qui se limite seulement à l’observation et la palpation de la carcasse (la couleur, la consistance du muscle), palpation du rein. Après cette opération, il n’y a ni douchage, ni d’’estampillage ni ressuage ni stockage réfrigéré. La demi- carcasse est découpée en plusieurs morceaux. Ces derniers sont entassés dans des sacs et sont remis aux propriétaires de l’animal. Le devenir des saisies et le nettoyage Les organes reconnus comme impropres à la consommation sont jetés au sol dans la salle d’abattage. Ainsi, les germes pathogènes peuvent se répandre dans la salle. C’est au moment du nettoyage après l’abattage que les déchets sont récupérés (saisies, issus, intestins) pour la destruction. Le nettoyage se fait en deux étapes : le ramassage des objets de grande taille et le lavage à l’eau seulement sans anti septique ni désinfectant. 2.1.2. Analyse quantitative des saisies (2008 à 2010) et des lésions rencontrées aux abattoirs de Dakar 2.1.2.1. Nombres d’équidés abattus de 2008 à 2010 Le tableau III montre le nombre d’équidés (Asins et Equins) abattus au cours de ces 3 années. Ainsi, 994 animaux ont été abattus en 2008 contre 1745 en 2009 et 1614 en 2010.
49
Tableau I : Nombres d’équidés abattus aux abattoirs de Dakar de 2008 à 2010 EQUINS
ASINS
2008
2009
2010
2008
2009
2010
JANVIER
62
48
52
27
62
76
FEVRIER
57
53
44
26
46
64
MARS
46
55
56
19
76
83
AVRIL
49
50
47
38
108
86
MAI
36
130
30
63
180
118
JUIN
40
34
33
48
184
128
JUILLET
41
34
34
49
102
109
AOUT
38
29
31
41
86
91
SEPTEMBRE
31
19
22
36
80
99
OCTOBRE
41
49
47
47
89
114
NOVEMBRE
51
54
38
37
59
70
DECEMBRE
51
65
56
20
53
86
543
620
490
451
1125
1124
TOTAL
La figure 5 montre que le nombre d’abattages varient au cours de l’année en fonction des mois. En 2008, les abattages sont nettement inférieurs par rapport aux autres années. En 2009, on remarque une nette augmentation sur la période d’Avril à Juin, mais c’est au mois de mai que les abattages atteignent leur pic alors que pour les autres mois la variation n’est pas très importante. Enfin, en 2010, le nombre d’abattages mensuels varie très peu mais reste supérieur par rapport à l’année 2008. Au vu de cette situation on peut voir que l’abattage des équidés a augmenté de 2008 à 2010 mais l’augmentation est lente. Cependant les abattages varient suivant les mois, la période et la saison car au cours de ces 3 années pendant la
50
période pluvieuse juillet à septembre, il y a une certaine baisse des abattages (figure5).
Figure 5 : Evolution des abattages au cours de l’année 2.1.2.2. Prévalence et distribution des saisies en 2008 Les motifs de saisies enregistrés sont de nature diverses et varient selon les organes atteints, le niveau de gravité et de l’extension (Tableau II). La majorité des saisies concernait les abats ; la carcasse est saisie rarement. La périhépatite villeuse et la congestion étaient les motifs de saisies les plus rencontrés à l’abattoir (Figure 6).
51
Tableau II : Saisies prononcées en 2008 Organes Motifs
Foie Poumon Rein Viande Carcasse Cœur Cuisse Totaux 3
0
0
0
0
0
0
3
44
3
0
0
0
0
0
47
cirrhose
2
0
0
0
0
0
0
2
Adhérences
1
1
0
0
0
0
0
2
ictère
0
0
0
0
2
0
0
2
néphrite
0
0
5
0
0
0
0
5
Shistosomose
1
0
0
0
0
0
0
1
congestion
10
24
2
6
0
1
1
44
emphysème
0
15
0
0
0
0
0
15
répugnance
0
0
0
1
0
0
0
1
pseudo mélanose
0
0
0
1
1
0
0
2
hydrocachexie
0
0
0
0
2
0
0
2
61
43
7
8
5
1
1
126
Abcès kystes parasitaires
Totaux
Sur 994 animaux abattus, 126 saisies ont été prononcées : 5 saisies totales soit 4% et 121 saisies partielles soit 96 %. Parmi les saisies partielles, 48% concernent le foie, 34% les poumons, 6% les reins, 6% la viande, 4% la cuisse, 1% le cœur, et 1% cuisse (Figure 6).
52
Figure 6 : Répartition des saisies par organe En outre, les motifs de saisie sont de nature diverses (Figure 7). Ils comprennent les abcès 2,4% , la péri hépatite villeuse 37,3%, la congestion 34,9%, la cirrhose 1,6%, l’ictère 1,6%, la schistosomose 0,8%, la néphrite 4%, l’emphysème11,9%, la répugnance 0,8%, l’hydrocachexie 1,6%, la pseudo mélanose 1,6% et les adhérences 1,6%.
Figure 7 : Fréquence des motifs de saisie en fonction de leur nature
53
2.1.2.3. Prévalence et distribution des saisies en 2009 En 2009, les saisies ont doublé par rapport à l’année 2008 (Tableau IV), soit 234 saisies prononcées en 2009 contre 124 saisies prononcées en 2008. Trois organes ont été principalement cibles de ces saisies (Figure 8): le poumon 57%, le foie 41% et la carcasse 2 %. Inversement à l’année précédente, le poumon est plus concerné par les saisies. La nature des motifs de saisie est très variable suivant les organes et les types de lésions qui sont à l’origine de saisies. C’est pour cela que la congestion 45,3%, les abcès 20,5% et la cirrhose 14,5% ont représenté 80 % des motifs de saisie. Les kystes, la néphrite, les adhérences, la lymphangite épizootique, la mélanose, la répugnance, la pleurésie et l’emphysème ont représenté 20% des motifs de saisie (Figure 9). Tableau III : Saisies prononcées en 2009 Organes Motifs
Foie
Poumon Carcasse
Totaux
Abcès
48
0
0
48
kystes
2
0
0
2
Cirrhose
34
0
0
34
Adhérences
10
0
0
10
Emphysème
0
6
0
6
congestion
0
106
0
106
pleurésie
0
20
0
20
Répignance
0
0
1
1
Lymp Epis
0
0
4
4
Mélanose
0
0
3
3
94
132
8
234
Totaux
54
Figure 8 : RĂŠpartition des saisies par organe en 2009
Figure 9 : FrĂŠquence des motifs de saisie en fonction de leur nature en 2009
55
2.1.2.4. Prévalence et distribution des saisies en 2010 Au cours de l’année 2010, nous avons recensé 154 saisies qui ont été réparties suivant les organes concernés, la nature des motifs de saisies (Tableau IV). Une baisse des saisies par rapport à l’année précédente a été constatée. Ainsi, le foie et le poumon restent les organes les plus atteints car ils ont représentés respectivement 34% et 52 % des saisies enregistrées. Le reste c’est-à-dire le cœur, la cuisse, les reins et la carcasse ont représenté 14% (Figure 10). Plusieurs motifs de nature variable ont été à l’origine des saisies. En effet, les abcès, la congestion, la cirrhose, l’emphysème, la pleurésie, néphrite et la péri hépatite villeuse ont été les plus importantes au cours de l’année 2010 (Figure 11). Tableau IV : Saisies prononcées en 2010 Organes Motifs abcès cirrhose adhérence emphysème congestion pleurésie mélanose fibrose kystes p. hypertrophie. Végétante. néphrite degeneresc. pustule septicémie Totaux
Foie
Poumon
Cœur Carcasse
Rein
9 13 2 0 0 0 1 0 26
9 0 1 17 30 12 0 0 11
0 0 0
0 0 1 0 0 52
0 0 0 0 0 80
0 12 0 0 0 15
0 0 3 0 0
56
0 0 0 0 2 0
Cuisse
Totaux
1 0
0 0 0 0 0 0 1 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0
18 13 3 17 32 12 5 1 37
1 0 0 0 0 4
0 0 0 0 1 2
0 0 0 1 0 1
1 12 1 1 1 154
Figure 10 : Répartition des saisies par organe en 2010
Figure 11 : Fréquence des motifs de saisie en fonction de leur nature en 2010 2.1.2.5.Les motifs de saisie et leur distribution au cours de la période 2008 à 2010 Au cours de cette période, 4353 équidés ont été abattus et 514 saisies ont été prononcées. Les motifs de saisies les plus importantes sont (Tableau V et figure 12) :
57
La congestion avec 182 pièces saisies, soit 35,4% Les kystes parasitaires avec 86 pièces saisies, soit 16,7% La cirrhose avec 69 pièces, soit 9,5% Les abcès avec 49 pièces saisies, soit 13,7% L’emphysème avec 38 pièces, soit 7,4% La pleurésie 32 pièces, soit 6,2% Par ailleurs d’autres motifs de saisie ont été cités malgré qu’ils ne soient pas statistiquement importants. Ils représentent tous ensemble 10,1% des saisies ; il s’agit de la néphrite, les adhérences, la répugnance, la mélanose, la lymphangite épizootique, l’hydrocachexie et la pseudomélanose. Il faut noter que ce sont ces 4 derniers qui ont été à l’origine des saisies totales. Les organes qui sont les plus concernés par les saisies sont respectivement le poumon, le foie. Le rein, la carcasse, la viande, le cœur et la cuisse sont les moins concernés (Tableau V).
58
Tableau V : Répartition des motifs de saisie suivant les organes et la nature des motifs de saisie de 2008 à 2010 Organes Motifs Abcès Cirrhose Adhérence Emphysème Congestion Pleurésie Ictère Shistosomose Mélanose Fibrose Kystes parasitaires Hypertrophie Végétante. Lymphangite épizootique Pseudo mélanose Répugnance Hydrocachexie Néphrite Dégénérescence. Pustule Septicémie Totaux
Foie 60 49 13 0 10 0 0 1 1 0 72 0 0 0 0 0 0 1 0 0 207
Poumon Rein Viande Carcasse Cœur Cuisse 9 0 2 38 160 32 0 0 0 0 14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 255
0 0 0 0 2 0 0 0 3 0 0 0 0 0 0 0 17 0 0 0 22
59
0 0 0 0 6 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 8
0 0 0 0 0 0 2 0 4 0 0 0 4 1 1 2 0 0 0 1 15
0 0 0 0 3 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 5
0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 2
Totaux 69 49 15 38 182 32 2 1 9 1 86 1 4 1 2 2 17 1 1 1 514
Figure 12 : Fréquence des motifs de saisies de 2008 à 2010 2.1.3. Aspect macroscopique des lésions à l’origine des saisies. Au cours de notre travail, nous avons eu à faire une inspection ante mortem, l’observation des conditions d’abattage et une inspection post mortem. Ainsi nous avons examiné 105 équidés dont 55 ânes, 49 chevaux et 1 bardot. Tous ces animaux ont présenté au moins une lésion. 2.1.3.1. Distribution des lésions macroscopiques Des lésions de nature diverses ont été rencontrées sur divers organes. En effet, ces lésions ont concerné principalement : le foie 45,6%, le poumon 20,7%, le cœur 1,6%, le rein 1,6%, les intestins, 5,7% , l’estomac16,1 %
et l’artère mésentérique crâniale et ses
collatéraux 8,8% chez les équins ( Tableau VI) Le foie 21,1%, le poumon 18,1%, le cœur 4,4%, le rein 2%, les intestins18,6%, l’estomac 24,5% et l’artère mésentérique crâniale et ses collatéraux 11,3 % chez les asins (Tableau VIII) L’estomac (la gastérophilose et érosion), intestin (strongles) et le poumon (emphysème) chez le bardot.
60
Par ailleurs, le type des lésions est très variable en fonction de l’organe (Tableaux VI et VIII). Il s’agit entre autre de : nodule, abcès, Péri hépatite villeuse (PHV), dépôt de graisse, adhérence, écophrage, emphysème, fibrose, tumeur, nécrose, hypertrophie, artérite vermineuse,
mélanose,
ascaris, atélectasie, gastrodicus, ulcère, gastérophilose,
strongles,
cardiomyopathies
dilatées. Parmi ces lésions, les plus fréquentes sont : Les nodules 11,8%, les abcès 13,7%, la périhépatité villeuse 19,9%, l’ecophrage 9,3%, l’emphysème 16,1%, l’artérite vermineuse 9,3% chez les équins (Tableau VI) La périhépatite villeuse 9,1%, dépôt des graisses 9,9%, l’artérite vermineuse 19%, l’emphysème 17,4%, la fibrose 11,6%, l’hypertrophie 9,1%, l’écophrage 11,6%, la gastérophilose 26,5%, hypertrophie 9,1% chez les asins (Tableau VIII) D’autres lésions sont moins fréquentes et ont été considérées comme des cas isolés: l’hépatite interstitielle, la splénomégalie, la mammite, la péritonite, l’ictère, la perforation, la congestion, l’hépatisation du poumon, les calculs rénaux.
61
Tableau VI : Lésions à l’origine des saisies chez les équins
ORGANES
Poumon Cœur Rein Estomac AMC Intestins TOTAL/LESION
Foie
Fréquence /Lésions
LESIONS Nodule
5
9
Abcès
9
9
PHV
32 1
1
3
1
4
1
19
11,8%
22
13,7%
32
19,9%
7
4,3%
3
1,9%
Dépôt de graisse
5
Adhérence
2
Ecophrage
1
14
15
9,3%
Emphysème
0
26
26
16,1%
Fibrose
2
1
3
1,9%
Tumeur
1
1
2
1,2%
Nécrose
2
1
3
1,9%
Hypertrophie
3
6
3,7%
15
15
9,3%
2
2
1,2%
4
2,5%
2
1,2% 100,0%
1
1
2
Artérite vermineuse Mélanose Atélectasie
4
Ulcère Total /Organe Fréquence/organe
2 62 38,5%
66
3
3
41,0% 1,9% 1,9%
9
17
1
161
5,6% 10,6%
0,6%
100,0%
62
Tableau VII : Parasitoses gastro-intestinales à l’origine des saisies chevaux ou équins Organes Parasites Gastérophilose
Estomac Intestin
fréquence/parasite
2
24
75,0%
strongles
1
1
3,1%
gastrodicus
5
5
15,6%
ascaris
2
2
6,3%
22
10
32
100%
68,8%
31,3%
100,0%
Total fréquence/organe
22
total
63
Tableau VIII : Lésions à l’origine des saisies chez les Asins
Organes Lésions
Foie
abcès
2
PHV Dépôt de graisse
Poumon Cœur Rein Estomac AMC intestin TOTAL/LESION Fréquence /Lésion 1
3
2,5%
11
11
9,1%
12
12
9,9%
Ecophrage
14
14
11,6%
Emphysème
21
21
17,4%
14
11,6%
1
11
9,1%
0
23
19,0%
5
4,1%
3
2,5%
4
3,3%
Fibrose Hypertrophie
11
3
7
3 23
Artérite vermineuse 1
Kystes
4 3
Cardiomyopathie dilatée
4
Ulcère Total /Organe Fréquence/organe
43 35,5%
37
9
4
30,6% 7,4% 3,3%
4
23
1
3,3% 19,0%
0,8%
64
121
Tableau IX : Parasitoses gastro-intestinales à l’origines des saisies chez les asins Organes
Estomac
Intestin
TOTAL
Fréquence/parasites
46
8
54
65,1%
Gastrodicus
6
6
7,2%
Ascaris
10
10
12,0%
Strongles
13
13
15,7%
46
37
83
100%
55,4%
44,6%
100,0%
Parasites Gastérophilose
Total Fréquence/organe
En somme, les lésions observées chez les équidés comprennent principalement : l’emphysème (16,6%), la périhépatite villeuse (15,2%), l’anévrisme ou artérite vermineuse (13,4%) l’ecoffrage (10,2%), les abcès divers (8,8%), les nodules (6,7%), le dépôt de graisse (6,7%), la fibrose (6,0%) et l’hypertrophie (6,0%). D’autres lésions sont mineures et sont représentées par : la tumeur, la nécrose, l’adhérence, les kystes, les cardiomyopathies dilatées, la mélanose, l’atélectasie et les ulcères (Tableau X). Les parasites rencontrés au niveau des différentes portions du tube digestif sont (Tableau XI) : les gastérophiles dont la plupart sont localisés au niveau de l’estomac, les strongles qui se localisent au niveau de la muqueuse du caecum soit libre ou fixés au niveau de la muqueuse, les stades larvaires s’enkystent
65
dans la paroi du colon. Les larves se logent également dans la paroi de l’artère mésentérique crâniale et ses collatéraux Gastrodicus qui est surtout libre au niveau du colon mais il peut se fixer également sur la muqueuse. Les ascaris dont Parascaris equorum vivent dans la lumière de l’intestin grêle
66
Tableau X : Lésions à l’origine des saisies chez les équidés ORGANES LESIONS Nodule Abcès PHV Dépôt de graisse Adhérence Ecophrage Emphysème Fibrose Tumeur Nécrose Hypertrophie Kystes cardiomyopathies dilatées Artérité vermineuse Mélanose Atélectasie Ulcère TOTAL /ORGANE Fréquence/organe
Foie 5 11 43 17 2 1 0 13 1 2 10
Poumon Cœur Rein 9 10
1
1
1
Estomac AMC Intestins Total/Lesion 3 4
1
1 28 47 1 1 1
3
4 1
2 4
1
3 38 2 4 105 103 37,1% 36,4%
12 7 4,2% 2,5%
7 14 4,9%
67
40 14,1%
2 0,7%
19 25 43 19 3 29 47 17 2 3 17 5 3 38 2 4 7 283 100,0%
Fréquence /Lésions 6,7% 8,8% 15,2% 6,7% 1,1% 10,2% 16,6% 6,0% 0,7% 1,1% 6,0% 1,8% 1,1% 13,4% 0,7% 1,4% 2,5% 100,0%
Tableau XI : Parasitoses gastro-intestinales chez les équidés Organes Parasites
Estomac Intestin
total
fréquence/parasite
69
10
79
67,5%
0
15
15
12,8%
Gastrodicus
11
11
9,4%
Ascaris
12
12
10,3%
69
47
115
100,0%
60%
41,7%
100,0%
Gastérophilose Strongles
Total Fréquence/organe
2.1.3.2. Aspects morphologiques des principales lésions A l’examen macroscopique, les lésions sont décrites suivant la couleur, la consistance, l’évolution, l’extension, la taille. C’est ainsi que nous avons eu recours à l’observation, à la palpation et à l’incision des lésions. Les différentes entités lésionnelles sont : Les nodules, les abcès, la périhépatité villeuse, l’écophrage, l’emphysème, atélectasie, la fibrose, l’artérite vermineuse les kystes rénaux, lésions dues à la gastérophilose et aux strongles. Les nodules : il s’agit des lésions punctiformes ou pouvant atteindre la taille d’un poing ; leur centre est constitué par un tissu de granulation pouvant être ulcérés ou non. A la coupe, ces lésions sont crissantes ou laissent jaillir par pression un pus grumeleux contenant de minuscules grains jaunes non calcifiés. Les abcès : c’est une collection circonscrite entourée par une coque, de taille variable et pouvant se localiser sur plusieurs organes. A la coupe l’abcèslaisse couler un pus jaunâtre ou verdâtre ou le pus se calcifie en fonction de la durée de vie de l’abcès (figure 13 et 14).
68
Figure 14 : Abcès gastrique
Figure 13 : Abcès pulmonaire
Les bronchopneumonies suppurées : Les lésions observées étaient différentes et diverses suivant le stade d’évolution de la maladie. Pour certains cas, on a observé au niveau du lobe apical des zones d’hépatisation grise avec présence de liquide mucopurulent dans les voies aérifères (bronches et bronchioles), de couleur blanchâtre (figure 15).
Figure 15 : Bronchopneumonie suppurée du lobe apical La périhépatite villeuse : elle se traduit par un épaississement de la séreuse avec un aspect lardacé (figure16) créant des adhérences entre le foie et la paroi abdominale, en particulier avec le diaphragme mais le plus souvent ne persistent que de brides villeuses conjonctives. Elle est due à la migration des parasites à travers le foie.
69
Figure 16 : La périhépatite villeuse. L’ecoffrage : c’est un accident de saignée, lorsque la trachée est coupée accidentellement lors de la saignée ou lors d’un abattage rituel ou lors de l’égouttage surtout chez les équidés qui sont couché par terre après la saignée, il y a aspiration et pulvérisation du sang jusque dans les ramifications de l’arbre bronchique. Le poumon présente des tâches rouge foncées parsemées dans le parenchyme. L’emphysème : C’est une distension gazeuse exagérée et permanente des poumons. Elle est caractérisée par des plages de parenchyme distendues par l’air, de taille variable, translucides claires à rose pâle, visibles sous la plèvre constituant des territoires surélevés (figure 17).
Figure 17 : Emphysème pulmonaire L’atélectasie : c’est un affaissement de certaines zones du parenchyme pulmonaire. Ces zones prennent la couleur rouge foncée. (figure 18). 70
Figure 18 : Atélectasie sur le lobe apical La fibrose ou la sclérose : ce sont des lésions caractérisées par l’abondance du tissu conjonctif fibreux. L’organe atteint est parfois de taille normale ou diminué et montre des étoiles ou bandes ou travées blanches, dures souvent rétractées. Le dépôt de graisse : il s’agit d’une accumulation de graisse de couleur blanchâtre sous la capsule de Glisson surtout et éventuellement sous la plèvre ( figure 19).
Figure 19 : Dépôt de graisse sur le foie L’artérite vermineuse : C’est une lésion le plus souvent rencontrée au niveau de l’artère mésentérique crânial chez les équidés. Elle est due aux larves de Strongylus vulgarus ou Strongylus edentatus ou Strongylus equinus qui se logent au niveau de la paroi de l’artère. Ainsi la paroi de 71
l’artère devient dure, s’hypertrophie ou s’atrophie (cas rares). A l’ouverture de l’artère, on note la présence de caillot et des strongles (figure20).
Figure 20 : Artérite vermineuse: épaississement, caillot et strongles. Les kystes rénaux ou reins polykystiques : la corticale est déformée par de très nombreux kystes lui conférant un aspect en grappe de raisin (figure 21), voire spongieux, quand ils sont très nombreux. La coupe du rein montre une série de cavités de taille variable, indépendantes, séparées par un tissu fibreux ou par des restes de parenchyme atrophié.
Figure 21 : Reins polykystiques. La gastérophilose : Il s’agit des larves de mouches qui se fixent le plus souvent sur les parties glandulaire et non glandulaire de l’estomac des 72
équidés. Ils sont à l’origine des lésions de types nodulaires ou granulomateuses au niveau du point de fixation de ces parasites (figure 22).
Figure 22 : Lésions dues à la gastérophilose La strongylose : il s’agit des larves des strongylidae qui se fixent sur la paroi du gros intestin (figure 23). Ces larves migrent à travers la paroi suivant leur stade d’évolution. Ils sont à l’origine des petites tâches hémorragiques (pétéchies).
Figure 23 : Strongylus sp fixés sur la muqueuse du coecum
73
2.2 DISCUSSION 2.2.1. Limites de l’étude Les noms de lésions se trouvant dans le registre de saisie ne sont pas toujours exacts et lors de l’enregistrement le sexe et l’espèce de l’animal ne sont pas mentionnés. Les données disponibles pour certaines périodes ne sont pas complètes. 2.2.2. Choix du cadre d’étude Les abattoirs de Dakar se trouvent être le seul établissement reconnu dans la ville qui peut permettre de mener cette étude du fait de la disponibilité des agents capables d’identifier les lésions mais également la disponibilité des installations pouvant permettre l’abattage des équidés. Les abattoirs de Dakar constituent un site privilégié pour l’étude des lésions chez des animaux de boucherie (PENE, 1991; SY, 2004 ;FOFANA, 2005 ; NAKURE, 2008; BAMAMBITA, 2009). En effet, il s’agit d’un site d’abattage de grande capacité pour plusieurs espèces animales domestiques. En outre, les animaux qui y sont abattus proviennent de différentes régions du Sénégal et de pays limitrophes. Par conséquent, ces animaux peuvent présenter différentes affections représentatives du contexte épidémiologique de la sous-région. De plus, c’est dans la ville de Dakar que l’on trouve beaucoup de ménages qui possèdent les carnivores domestiques, le parc zoologique et les asiatiques qui consomment la viande des équidés. En outre suite au surpeuplement de la ville, les gens achètent la viande des équidés en cachette. 2.2.3. Méthodologie L’étude a consisté, d’une part, à la collecte des données. Nous avons eu à recenser les motifs de saisies enregistrés de 2008à 2010. D’autre part, nous avons éffectué l’inspection ante-mortem et post- mortem et le suivie des conditions d’abattages. C’est une méthodologie qui a été fréquemment utilisée 74
par plusieurs auteurs pour étudier les lésions d’origine parasitaire, microbienne ou autre (COLLOBERT et al., 1997; SY.I, 2004; FOFANA, 2005, NAKURE, 2008 ; MWENEDATA, 2008 ). 2.2.4. Résultats 2.2.4.1. Les conditions de préparation de la viande des équidés aux abattoirs de Dakar Les conditions de préparation de la viande des équidés ne sont pas conformes à la règle d’hygiène applicable dans l’abattoir telle qu’elle a été décrite par CCA (1991). Il n’y a pas de séparation de secteurs souillés et secteurs propres, il n’y a pas de marche en avant. Nous avons noté des entrecroisements de circuits. Il n’y avait pas de poste de désinfection de matériel d’abattage. Par ailleurs l’abattage des équidés se déroule dans la même salle que celui des porcs, par conséquent il y a un échange de matériel de l’unité porcine à l’unité équidé et vice versa. La tenue du personnel n’est pas adéquate ; seul l’inspecteur porte la blouse et les bottes. L’inspection du tube digestif n’est pas réalisée chez les équidés aux abattoirs de Dakar. Ces résultats sont identiques à ceux décrits dans le Guide de Bonne pratique d’Hygiène pour la viande rouge au Sénégal : « l’inspection ante-mortem, la tenue du registre des saisies, la surveillance des conditions d’hygiène ne sont pas visiblement des pratiques courantes dans les abattoirs industriels du Sénégal » (SENEGAL, 2011). 2.2.4.2. Statistiques d’abattages de 2008 à 2010 Les abattages ont augmenté de 2008 à 2010 : 994 animaux ont été abattus en 2008 contre 1745 en 2009 et 1614 en 2010. Cela pourrait s’expliquer d’une part par l’augmentation dela population urbaine qui a engendré par la suite l’augmentation des carnivores
ou même les asiatiques qui sont devenus
nombreux à Dakar. D’autre part, en 2009, la peste équine a été aussi très fréquente avec un taux de morbidité de 1,62% et de mortalité de 20% (DIOUF, 75
2013). En revanche, on note une faible diminution des abattages en 2010 mais le nombre d’équidés abattus restent supérieur par rapport à l’année 2008. Cette baisse pourrait être due aux campagnes de vaccination encouragées et soutenues par l’Etat (DIOUF, 2013). 2.2.4.3. Motifs de saisie durant la période de 2008 à 2010 Au cours de cette période plusieurs lésions ont été identifiées par les inspecteurs et ont abouti à la décision de saisie. Les plus importantes sont : la congestion (35,4%), les kystes parasitaires (16,7%), la cirrhose (9,5%), les abcès (13,7%), l’emphysème (7,4%) et la pleurésie (6,2%). D’autres motifs couvrent 10, 1 %, il s’agit : de
la néphrite, les adhérences, la répugnance, la mélanose, la
lymphangite épizootique, l’hydrocachexie et la pseudomélanose. La congestion, les kystes parasitaires et les abcès ont entrainés le plus de saisies. Nos résultats rejoignent ceux obtenus par GUEYE (1981) quand il affirme que les abcès hépatiques et les congestions pulmonaires ont entrainé le plus de pertes. La congestion représente le motif de saisie le plus important. Cela pourrait s’expliquer
surtout par l’accident de saignée vu les conditions de
l’étourdissement et de saignée mais aussi les mauvaises conditions de transport. Nos résultats sont conformes à ceux de TCHOUTCHOU (2004) qui, à l’issue de ses travaux a observé une place de choix à la congestion parmi les motifs de saisies aux abattoirs du Sénégal. Aussi, mentionne-t-il la schistosomose et la cachexie. Ces deux derniers apparaissent négligeables chez les équidés. Cette différence peut être due au fait que les équidés abattus proviennent en grande partie des régions aux alentours de Dakar. Ces régions ne connaissent pas le climat et la présence des cours d’eau qui sont favorables à la schistosomose. Au Sénégal, la schistosomose étant plus décrite vers la région de Saint Louis.
76
En considérant d’autres pays et d’autres espèces tels que les bovins, nos résultats s’écartent de ceux trouvés à travers les travaux réalisés au Togo (ODOU, 1980), au Nigéria (ALONGE et FASANMI, 1979), à Yaoundé au Cameroun (DJAO, 1983), au Rwanda (MUSENGARUREMA, 1983) et en côte d’Ivoire (TOKPA, 2015). Ces résultats ont montré que le motif de saisie le plus représenté est la tuberculose. Les kystes parasitaires sont élevés, cela pourrait être dû au fait que la plupart des équidés abattus aux abattoirs sont infestés par les parasites gastro-intestinaux ou pulmonaires dont pour la plupart, les stades larvaires migrent à travers le foie et les poumons. Ainsi des études ont montré que des parasites (adultes ou larves) tels que Dictyocaulus amfieldi, Parascaris equorum, habronema/Drashia, Echnococcus granulosus, les kystes hydatiques (MACKAY et coll, 1979, LYONS et coll 1985 ; ROUND, 1976 ; SRI HAKIM et SWERZECZER, 1978 ; EDWARDS, 1982) et d’’autres parasites comme strongylus sp passent au niveau du foie et du poumon au cours de leur cycle de vie. Les maladies parasitaires demeurent un souci majeur pour l’élevage sénégalais. Les organes qui sont le plus souvent saisis sont le foie (40, 3 %) et le poumon (49,6%). Nos résultats confirment ceux de FOFANA (2005) qui a trouvé une fréquence des lésions pulmonaires très élevées (89,11%) chez les chevaux abattus aux abattoirs de Dakar. La fréquence des saisies pulmonaires est faible par rapport à celle des lésions cela peut s’expliquer par le fait que toutes les lésions ne font pas l’objet de saisie. En ce qui concerne notre étude la fréquence élevée des saisies pulmonaires et hépatique peut s’expliquer par le fait que les équidés abattus sont âgés et en mauvais état général mais aussi par les mauvaises conditions de saignées.
77
2.2.4.4. Lésions rencontrées sur les abats de 105 équidés abattus aux abattoirs de Dakar Les fréquences des lésions macroscopiques observées au cours des examens post mortem sont très variables en fonction des espèces, des organes et de la nature de lésions. Nos résultats ont montré que 79 % des animaux abattus étaient infestés par les strongles, les gastérophiles et gastrodicus. Cette fréquence est relativement élevée par rapport à celle des autres auteurs : NILSSON et Coll ont trouvé une fréquence de 11% tandis que BAIN et coll ont trouvé une prévalence de 77%. Par
SY(2004) qui a travaillé sur les lésions gastro-
intestinales d’origine parasitaire chez les chevaux abattus aux abattoirs de Dakar et qui a obtenu une prévalence lésionnelle de 91,18%. Cette fréquence élevée de lésions parasitaires s’explique probablement par le fait que les équidés abattus, sont soit malades soit en reforme ou accidenté et qui sont pour la plupart après l’abattage, destinés à la consommation des carnivores domestiques et sauvages et une faible quantité est destinée à l’alimentation humaine. D’une manière générale chez les équidés, les lésions les plus importantes sont : l’emphysème (16,6%), la périhépatite villeuse (15,2%), l’anévrisme ou artérite vermineuse (13,4%) l’écophrage (10,2%), les abcès divers (8,8%), les nodules (6,7%), le dépôt de graisse (6,7%), la fibrose (6,0%) et l’hypertrophie (6,0%) Des lésions parasitaires dues à la gastérophilose (67,5%), des strongles (12,8%) et gastrodicus (9,4%) ont été identifiés chez les équidés aux abattoirs de Dakar. Nos résultats corroborent ceux de SY, 2004 ; COLLOBERT et coll., (1997) quand ils affirment que les lésions parasitaires sont souvent localisées au point de fixation des parasites principalement sur la muqueuse. Ces lésions sont constituées
par
des
formations
nodulaires,
des
lésions
congestivo-
hémorragiques, des ulcérations, des érosions, des obstructions et d’anévrismes (artérite vermineuse). Les lésions dues à la gastérophilose sont fréquentes dans l’estomac et le duodénum et sont de types nodulaires. Ce résultat confirme les 78
travaux de SY(2004) qui dit que les lésions de types nodulaires sont principalement localisées au niveau de l’estomac et du duodénum. La différence entre la fréquence de la gastérophilose chez les équidés et chez les asins pourrait s’expliquer par le fait que les asins ne bénéficient pas de la même attention du propriétaire que les chevaux. Les chevaux reçoivent
le traitement anti
parasitaire alors que les asins sont abandonnés à eux-mêmes. Cela expliquerait également pourquoi les asins présentent beaucoup plus l’anévrisme (41,9%) que les chevaux (34,7%). Contrairement aux résultats de SY(2004) sur la prévalence de l’anévrisme (91,18%), nos résultats montrent une baisse de la prévalence de l’anévrisme (38,1%). Cette baisse peut s’expliquer par les efforts fournis par les vétérinaires, les éleveurs et l’état dans la lutte contre les parasitoses digestives. Les motifs de saisie diffèrent parfois des lésions rencontrées, la congestion est la principale raison de saisie alors que dans les lésions, la congestion est moins fréquente. De même les kystes parasitaires sont très importants au niveau des saisies. Cette situation s’expliquerait par le fait qu’à la place de l’ecoffrage, les inspecteurs ont considéré cette lésion comme une congestion pour la plupart des cas et la périhépatite villeuse a été prise dans le même lot que les kystes parasitaires. Pour conclure, nos résultats ont permis de montrer l’importance des motifs de saisie et lésions chez les équidés abattus à Dakar. Ces lésions reflètent des affections d’étiologie multifactorielle et d’intensité variable. A noter que certaines affections des équidés sont des zoonoses (hydatidose, la tuberculose, la morve, la mélioidose) qu’il faut prendre en considération car elles peuvent constituer un risque pour la santé publique. Les conditions de travail, d’habitat et d’hygiène sont très médiocres et contribuent, à grande échelle, à l’apparition d’affections diverses notamment pulmonaires, hépatiques et infestations parasitaires. 79
2.3 RECOMMANDATIONS Au vu des données bibliographiques, et en s’appuyant sur les résultats obtenus par notre étude, les équidés abattus à l’abattoir souffrent des maladies responsables des pertes économiques importantes, les conditions d’élevage, la prise en charge vétérinaire n’est pas effective. L’inspection sous ces 3angles : inspection ante-mortem, conditions hygiéniques de préparation et l’inspection post-mortem n’est pas suffisante pour la protection complète de la
santé
publique. C’est pourquoi nous formulons quelques recommandations destinées à ces différents acteurs. Aux éleveurs
Une amélioration des conditions de vie des équidés (habitat, hygiène, alimentation) pour réduire les facteurs de stress favorisant la contamination microbienne et parasitaire des équidés responsables des pathologies diverses.
Une consultation régulière des animaux par un vétérinaire pour, d’une part, diagnostiquer précocement les maladies et les traiter efficacement, et d’autre part, mettre en place un plan de prophylaxie conforme au contexte épidémiologique local et national.
Plus
d’attention
(d,
déparasitage
traitement)
accordée
aux
pathologies parasitaires et respiratoires. Aux agents des services de santé animale
la création d’une structure (réseau) dont la tâche principale est de récolter des informations relatives aux principales pathologies des équidés dans les différents systèmes d’élevage y compris les abattoirs. Ces données serviront à alimenter le réseau d’épidémiosurveillance des maladies animales au Sénégal.
80
Un renforcement de l’inspection (ante et post mortem) de salubrité des équidés abattus au niveau des abattoirs pour contribuer à alimenter la base de données
Un renforcement des capacités des agents inspecteurs sur les techniques d’inspection et l’identification des lésions y compris l’inspection du tube digestif car elle n’est pas faite chez les équidés afin de fournir les données fiables.
A la SOGAS
Mettre à la disposition des bouchers des tenues de travail.
Aménager une salle réservée uniquement à l’abattage des équidés.
A l’Etat
Doter les vétérinaires inspecteurs d’ordinateurs car les données ne sont pas disponibles du fait que les inspecteurs sont obligés de rédiger les rapports à la main. Cela entraine les pertes de données car l’archivage n’existe presque pas au niveau des services vétérinaires de l’abattoir.
Aux chercheurs Nos résultats montrent une fréquence relativement élevée des lésions et saisies pulmonaires, hépatiques et des parasitoses gastro -intestinales chez les équidés abattus à Dakar, et que d’autres paramètres restent à déterminer afin de mieux connaître les affections et infections en causes. De plus, ces lésions pourraient être dues aux agents pathogènes entraînant des conséquences néfastes dans les élevages des équidés et sur la santé des consommateurs. C’est pour ces raisons que des recommandations sont formulées pour d’autres investigations afin :
d’effectuer
une
étude
plus
détaillée
associant
les
aspects
épidémiologiques, étiologiques et anatomo-cliniques en rapport avec
81
les
lésions
pulmonaires, hépatiques et gastro-intestinales
des
équidés abattus aux abattoirs de Dakar ;
de déterminer les facteurs de risque des lésions pulmonaires, hépatiques et gastro-intestinales des équidés dans les différents systèmes d’élevage (pastoral, agropastoral, et/ou intensif périurbain);
d’évaluer l’impact socioéconomique et hygiénique des pathologies respiratoires, hépatiques et gastro -intestinales des équidés.
82
CONCLUSION GENERALE Au Sénégal, à l’instar des autres espèces animales, l’importance sociale, économique et nutritionnelle des équidés se révèle indéniable. Toutefois, cet élevage est ralenti par plusieurs contraintes. Le manque de maitrise des conditions d’élevage adéquat, la rareté des études scientifiques sur les équidés et en particulier sur
les asins
prédisposent ces animaux à de nombreuses
maladies. Ces maladies sont à l’origine des lésions très graves qui peuvent constituer un danger pour les consommateurs (humains et animaux) de la viande et abats des équidés. Les pertes économiques occasionnées par ces maladies sont énormes d’autant plus que les équidés sont utilisés dans les travaux champêtres, la traction hippomobile, et les courses hippiques. Ainsi Le coût économique total de l’épizootie de la peste équine de 2007 épizootie a été estimé à environ 896 800 000 FCFA (AKAKPO et al., 2009) Cette situation justifie l’importance de l’inspection de ces organes aux abattoirs afin d’écarter ceux présentant des lésions imputées aux maladies zoonotiques mais également la collecte d’information issue de l’inspection permet de comprendre et caractériser les maladies qui sévissent dans les élevages des équidés au Sénégal. A notre connaissance, aucune étude n’a été menée sur les motifs de saisie chez les équidés abattus au Sénégal, même si les lésions pulmonaires et lésions dues aux parasites gastro-intestinales chez les chevaux ont
été déjà abordées.
L’abattoir de Dakar, par son activité quotidienne constitue un lieu privilégié pour cette étude. L’Objectif général de cette étude était d’évaluer la prévalence des motifs de saisies et lésions rencontrés chez les équidés aux abattoirs de Dakar.
83
De manière spécifique, il s’agit : d’évaluer les conditions d’abattage des équidés aux abattoirs de Dakar de déterminer la prévalence des motifs de saisies et lésions rencontrés de Décrire macroscopiquement les lésions. Pour atteindre nos objectifs, notre étude a porté sur 105 équidés (55 Anes, 49 chevaux et 1 bardot) sur une période allant de février à mai 2015. Mais également au cours de ce travail, nous avons eu à recensé les motifs de saisies enregistrés de 2008 à 2010. Cela nous a permis d’obtenir les résultats suivants : Les conditions d’abattages sont mauvaises : l’hygiène est défectueuse à tous les niveaux (matériel, la méthode, la main d’œuvre, le milieu, la matière), la technique d’étourdissement est très traumatisante, il n’y a pas de la marche en avant, l’eau est insuffisante car une seule pompe est utilisée pour l’abattage de porc et celui des équidés. L’abattage des porcs et des équidés se fait dans la même salle. L’abattoir ne dispose pas de salle d’inspection pour les abats. En ce qui concerne les saisies, de 2008 à 2010, 4353 équidés ont été abattus et inspectés et 514 saisies ont été prononcées. Les organes qui étaient le plus saisis sont le foie (40, 3 %), le poumon (49,6%) et le rein (4,3%). Le cœur, la cuisse, la carcasse et la viande ne faisaient que 5,8%. Les motifs les plus importants étaient la congestion (35,4%), les kystes parasitaires (16,7%), la cirrhose (9,5%), les abcès (13,7%), l’emphysème (7,4%) et la pleurésie (6,2%). D’autres motifs couvrent 10,1 %, il s’agit : de la néphrite, les adhérences, la répugnance, la mélanose, la lymphangite épizootique, l’hydrocachexie et la pseudomélanose. Sur les 105 équidés abattus aux abattoirs, chacun a présenté au moins une lésion. C’est ainsi que les lésions sont distinguées:
84
D’une part en fonction des organes ; foie (37,1%) poumon (36,4 %), artère mésentérique crâniale et ses collatéraux (14,1%), estomac (4,9%) , Cœur (4,2%), rein (2,5%) , intestins (0,7%). D’autre part en fonction de la nature de la lésion : L’emphysème (16,6%), la périhépatite villeuse (15,2%), l’anévrisme ou artérite vermineuse (13,4%) l’ecoffrage (10,2%), les abcès divers (8,8%), les nodules (6,7%), le dépôt de graisse (6,7%), la fibrose (6,0%) et l’hypertrophie (6,0%) Enfin les parasites ont également occasionné des lésions, parmi ces parasites, il y a : les gastérophiles (67,5%), les strongles (12,8%), ascaris (10,3%) et Gastrodicus (9,4%). Les lésions les plus importantes sont: l’emphysème, l’artérite vermineuse, la périhépatite villeuse, l’hypertrophie, la fibrose, les abcès, reins polykystiques, nodules, la gastérophilose, les bronchopneumonies suppurées, la congestion et l’atélectasie. Au vu de ces résultats, la préparation de la viande des équidés à l’abattoir de Dakar n’est pas conforme aux règles d’hygiène. Les mauvaises conditions d’abattage sont à l’origine de la perte des abats à l’exemple de l’ecoffrage et l’accumulation du sang dans le parenchyme hépatique. Les kystes parasitaires, l’emphysème, la cirrhose, les abcès, la gastérophilose, l’artérite vermineuse et la pleurésie témoignent de la présence dans les élevages sénégalais des maladies à étiologie très variée (bactéries, virus, parasites, autres) mais en particulier les maladies parasitaires. Aucune lésion du tube digestif n’est mentionné dans les motifs de saisies ce qui prouve que le tube digestif n’est pas inspecté.
85
Pour cela, nous recommandons : A l’endroit des services vétérinaires : la création d’un réseau spécialisé dans la récolte des données relatives aux maladies suspectées chez les équidés en particulier l’âne. Ce dernier peut servir de réservoir de plusieurs pathologies dont la peste équine, maladie très mortelle des chevaux. La réalisation de l’inspection sanitaire complète, carcasses et abats car son objectif principal est de réduire le risque de contamination tant au niveau animal qu’au niveau humain A l’endroit des éleveurs, nous proposons le déparasitage régulier des équidés suivant le contexte épidémiologique des parasitoses gastro-intestinales car les parasitoses digestives sont endémiques au Sénégal. Ainsi, les éleveurs doivent nettoyer et désinfecter périodiquement les boxes, épandre les substances larvicides sur les lieux de repos et traiter les animaux à la fin de la saison sèche. A l’endroit de la SOGAS, nous proposons la séparation des abattages équidés et porcins car il y a la possibilité de contamination croisée.
86
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ANNEXES
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Projet ASIN UEMOA 2014 Fiche spécifique d’enquête Abattoir 1. Fiche N° : 2. Date : 3. Abattoir (localité, pays) : 4. Investigateurs (EISMV, local) : 5. Nombre d’équidés abattus : Chevaux : 6. Inspection : OUI
Anes : NON
SI OUI : Saisies : OUI
NON
Si saisie : organes et motifs de saisie
7. Examens de carcasses Espèce : Etat général de la carcasse : Bon
moyen
maigre
cachectique
Autres (préciser) Lésions observées : Description
selon
les
organes
(taille,
forme,
consistance)
Gravité (extension et évolution récente ou chronique)
Maladie (s) suspectée (s)
couleur,
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMÉS DE DAKAR
« Fidèlement attachée aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :
D’avoir en tous moment et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;
D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;
De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;
De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ».
CONTRIBUTION A L’ETUDE DES MOTIFS DE SAISIE DE LA VIANDE DES EQUIDES AUX ABATTOIRS DE DAKAR : PREVALENCES ET LESIONS RENCONTREES.
RESUME Les équidés occupent une place de choix dans la vie sociale et économique des Sénégalais. Or ces animaux sont sujet à
plusieurs pathologies qui entrainent des pertes économiques
énormes et certaines de ces pathologies sont des zoonoses. C’est dans cette optique que nous avons effectué cette étude qui a pour but l’étude des motifs de saisie de la viande des équidés et lésions rencontrées aux abattoirs de Dakar. A cet effet, des données sur les motifs de saisie enregistrés de 2008 à 2010 ont été analysés ; dans le même temps, 105 équidés dont 55 ânes, 49 chevaux et 1 bardot ; ont été inspectés. Les résultats ont montré que : les conditions de préparations de la viande des équidés ne sont pas satisfaisantes. les motifs de saisies enregistrés de 2008 à 2010 sont dominés par la congestion (35,4%), les kystes parasitaires (16,7%), les abcès (13,7%), la cirrhose (9,5%), l’emphysème (7,4%) et la pleurésie (6,2%). Sur les 105 équidés, chacun a présenté au moins une lésion. Ainsi, les principales lésions rencontrées étaient : l’emphysème (16,6%), la périhépatite villeuse (15,2%), l’anévrisme ou artérite vermineuse (13,4%), l’ecoffage (10,2%), les abcès (8,8%), les nodules (6,7%), les dépôts de graisse (6,7%), la fibrose (6,0%) et l’hypertrophie (6,0%) Enfin des parasites ont également provoquées des lésions, parmi ces parasites, il y a : les gastérophiles (67,5%), les strongles (12,8%), les ascaris (10,3%) et les gastrodicus (9,4%) Au terme de cette étude, nous avons formulé des recommandations à l’endroit de tous les acteurs de la filière des équidés. Cela permettrait de réduire les pertes économiques mais également de protéger la santé publique. Mots-clés : Equidés, Motifs de Saisie, Lésions, Abattoir, Dakar Auteur : Florentin NJEJIMANA Adresse : Gatara- Kayanza- Burundi E-mail : njejiflor@yahoo.com Tel : +221774641173 (Sénégal) +25779551284 (Burundi)