Mariétou FAYE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************* ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)

ANNEE 2015

N° 54

Etat du bien-être des chevaux de trait à Rufisque (Sénégal) THESE Présentée et soutenue publiquement le 23 Décembre 2015 à 10 heures devant la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par : Mariétou FAYE Née le 18 Janvier 1989 à Mar-lothie (Sénégal) JURY Président :

M. Bara NDIAYE Professeur à la faculté de Médecine, Pharmacie et D’Odontologie de Dakar

Directeur et

M. Yaghouba KANE

Rapporteur de thèse :

Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

M. Moussa ASSANE Professeur à l’EISMV de Dakar


ÉCOLE INTER-ÉTATS DES SCIENCES ET MÉDECINE VÉTÉRINAIRES DE DAKAR BP: 5077 - DAKAR - Fann (SENEGAL) Tél: (00221) 33 865 10 08 / Fax (221) 825 42 83 / Site web: www.eismv.org

COMITÉ DE DIRECTION  LE DIRECTEUR GÉNÉRAL Professeur Louis Joseph PANGUI  LES COORDONNATEURS Coordonnateur des Stages et des Formations Post- Universitaires Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Yalacé Yamba KABORET Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Serge Niangoran BAKOU Coordonnateur de la Recherche/Développement Professeur Yaghouba KANE

Année Universitaire 2014 – 2015


LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: Papa El Hassane DIOP, Professeur ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître - Assistant M. Felix NIMBONA, Moniteur CHIRURGIE-REPRODUTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de conférences agrégé M. Moussa WANE, Moniteur ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de conférences agrégé M. Wilfried OYETOLA, Moniteur PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jérome SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître - Assistant M. Kalandi MIGUIRI, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. Grégorie BAZIMO, Moniteur ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître - Assistant M. Ngbocho Bernard N’GUESSAN, Moniteur M. Raoul ATIKPAKPE, Moniteur

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître - Assistant Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître - Assistante M. Anicet ZOBO, Moniteur M. Madi SAVADOGO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de conférences agrégé M. Zé Albert TRAORE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître - Assistante M. Djidjoho Geoffroy DJOSSA, Moniteur M. N’zi Kablan Roger, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assiongbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître - Assistant M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître - Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Yalacé Yamba KABORET, Professeur BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire) Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien

OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ELEVAGE (O.M.E.)

SERVICE DE LA SCOLARITE

M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astou BATHILY, Agent administratif


BISMI LAHI RAHMANI RAHIMI LOUANGE A ALAH SOUBHANA WA TAHLA ET AU SCEAU DU PROPHETE SEYDINA MOUHAMED (PSL) POUR LES GRACES INNOMBRABLES


Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut… Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l’amour, Le respect, la reconnaissance… Aussi c’est tout simplement que

Je dédie cette thèse…


A mon très cher père EL HADJI FAYE, Toujours présent pour tes enfants. Tu nous as toujours comblés de bonheur. Aucune phrase aussi éloquente soit-elle ne saurait exprimer ma gratitude et ma reconnaissance. Papa, tu as su m’inculquer le sens de la responsabilité, de l’optimisme et de la confiance en soi face aux difficultés de la vie. Ta bénédiction et tes conseils ont toujours guidé mes pas vers la réussite. Je te dois ce que je suis aujourd’hui et ce que je serais demain ; je ferais toujours de mon mieux pour rester ta fierté sans ne jamais te décevoir. Que Dieu t’accorde longue vie et santé. Je suis fière de toi Papa. A ma maman chérie KHADY NDIAYE, Tu es la meilleure maman du monde. Tu m’as donné la vie, une très bonne éducation ; tu m’as accordé ton soutien dans les bons comme dans les moments difficiles de ma vie. Tu m’as comblé avec ta tendresse et ton affection tout au long de mon parcours. Tes prières et tes bénédictions n’ont jamais cessé de m’accompagner durant toutes les années de mes études. En ce jour mémorable, pour moi ainsi que pour toi reçoit ce travail en signe de ma vive reconnaissance et de ma profonde estime. Puisse dieu te donner santé, bonheur et longue vie pour que je puisse te combler à mon tour. Je t’adore Maman. A mon grand frère PAPA EL HADJI SOULEYMANE FAYE, Mon cher frère et idole, les mots ne suffisent guère pour exprimer l’attachement, l’amour et l’affection que je te porte. Mon ange gardien et fidèle compagnon dans les moments les plus délicats de cette vie. Tu m’as balisé le chemin ; ces années de durs labeurs passés ensemble durant cette formation resteront gravées dans ma mémoire.


A ma petite sœur MAIMOUNA FAYE, ma moitié, ma confidente. En souvenir d’une enfance dont nous avons partagé les meilleurs moments, les plus agréables. Je t’exprime à travers ce travail mes sentiments de fraternité, d’amour et surtout mes encouragements à persévérer dans le travail. A mes petites sœurs ADAM et YAYE DIEYNABA, Je suis tellement fière et contente de vous avoir comme petites sœurs ; vous êtes si gentilles, si bien éduquées. Trouvez en ce travail l’expression de mes sentiments d’affection et surtout une motivation. A ma grand-mère paternelle YA DIEYE. Que ce modeste travail soit l’expression des vœux que vous n’avez cessé de formuler dans vos prières. Que dieu vous accorde santé et longue vie. A mon chien bien-aimé Saccapus. A la mémoire de mes grands-parents maternels et paternels et de mes cousins. Que le seigneur vous accorde le repos éternel et vous accueille dans ses plus hauts paradis avec sa grande miséricorde. A mes oncles, tantes et à tous les membres de la famille élargie, trouvez en ce travail mon estime et ma profonde gratitude. A mes amis Médoune KASSE, Moussa WANE, Babacar SOUMARE, Raoul ATIKPAKPE avec qui nous avons combattu tout au long de notre formation. Je ne saurais vous remercier pour l’amour et l’attention particulière que vous me portez.


A Mansour BOCOUM, je te remercie pour ton amitié chère à mon cœur ; je te souhaite tout le bonheur du monde. Toute mon affection pour ton admirable famille que je remercie beaucoup. A mon cher ami Made SYLLA DIAGNE, aussi modeste qu’il soit ce travail est aussi le tien. Ta part dans sa réalisation est énorme ; sans toi il n’aurait pu aboutir. A mes amis de l’école vétérinaire : Khady Niang, Fama cheikh Gueye, Seynabou Diack, Astou Fall, Aby Ndiaye, Khadidiatou Diallo, Lissa Meissa Fall, Fallou Ndiaye, Madina Hadjer, Harouna Marankane, lamine Diouf, Pape Demba Dieng, D. Kambouligou, Amadou N. Sow, Ibrahima Koné, Florentin, Wouri Soumaré, Ndèye bouri, Seynabou Ndiaye, Mame Awa gaye, Awa Dieng, Elie joseph Diatta, Amadou Ndiaye, Alune Sadio, Babacar Gueye, Djossa, Philipe Ngom, Hamidou, néné Sylla, Saint Prestige. A tous mes amis du lycée de Foundiougne. A mes deux parrains Docteur Abdou Sané et Docteur Latsouk Diouf pour tous vos conseils. A M. Amadou Dia et à toute sa famille. Au Docteur Mamadou Diagne pour sa disponibilité et sa compréhension. Au Docteur Serigne Abdoulaye Cissé, Docteur Mathiro Fall, Iso ainsi qu’à toute l’équipe de Vetcomplex. Au Docteur Nafissatou Ndiaye Trawaré, vous êtes comme une mère pour nous.


REMERCIEMENTS Au DIEU tout puissant et à son prophète MOUHAMED (PLS). Nos sincères remerciements : o A Monsieur le Directeur Général de l’EISMV, Professeur Louis Joseph PANGUI. o A nos maîtres de l’EISMV pour la qualité des enseignements reçus. o Au professeur François Adébayo ABIOLA parrain de la 42 ème promotion de l’EISMV pour son soutien indéfectible et ses précieux conseils. o A notre professeur accompagnateur Pr Germain Jérome SAWADOGO pour sa confiance, pour ses conseils. o Au professeur Yaghouba KANE pour avoir accepté de diriger ce travail. o Au professeur Yalacé Yamba KABORET.

o A l’ONG WORLD HORSE WELFARE qui a permis la réalisation de cette étude o A mes promotionnaires de la 42ème promotion « François Adébayo ABIOLA » pour tous les moments passés ensemble. o A Mme DIOUF, responsable de la bibliothèque de l’EISMV. o A l’AEVD grâce à qui les conditions de vie des étudiants ont connu de nettes améliorations. o A l’AEVS pour son soutien.


A nos Maîtres et Juges A notre Maître et Président de jury, Monsieur Bara NDIAYE, Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqués. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

A notre Maître, Monsieur Yaghouba KANE, Directeur et rapporteur de thèse, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de DAKAR. Vous avez accepté de diriger et d’encadrer ce travail avec rigueur, malgré vos multiples occupations. Vos qualités humaines et intellectuelles ont guidé notre choix vers votre service. Votre amour pour le travail bien fait et votre rigueur scientifique ont forcé notre admiration. Veuillez trouver ici, honorable maître, l’assurance de notre éternelle reconnaissance et de nos sincères remerciements. Hommages respectueux.


A notre Maître et jury de thèse, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar. Nous vous sommes très reconnaissants de l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Vos qualités humaines et professionnelles jointes à votre compétence et votre disponibilité seront pour nous un exemple à suivre dans l’exercice de notre profession. Veuillez accepter cher maître, l’assurance de notre estime et profond respect.

Sincères remerciements


« Par délibération de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation »


LISTE DES ABREVIATIONS

ANSD

: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

ARPA

: Association Rufisquoise pour la Protection des Animaux

Ca

: Calcium

Co

: Cobalt

Cu

: Cuivre

DIREL

: Direction de l’Elevage

DPS

: Direction de la Prévision et de la Statistique

EISMV

: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar

Fe

: Fer

ESPI

: Entreprise Sénégalaise de Production Industrielle

I

: Iode

IASP

: International Association for the Study of Pain

INRA

: Institut National de Recherche Agronomique

Mg

: Magnésium

Mn

: Manganèse

Na

: Sodium

OIE

: Office International de lutte contre les Epizooties

ONG

: Organisation Non Gouvernementale

P

: Phosphore

RN

: Renforcement Négatif

RP

: Renforcement Positif

Se

: Sélénium

SOCOCIM

: Société Ouest Africaine des Ciments

WHW

: World Horse Welfare

Zn

: Zinc


LISTE DES FIGURES Figure 1

: Carte administrative du Sénégal ................................................... 7

Figure 2

: Répartition du cheptel en 2011 ................................................... 10

Figure 3

: Cheval Mbayar avec son harnachement ..................................... 12

Figure 4

: Cheval Mpar................................................................................ 13

Figure 5

: Cheval Fleuve ............................................................................. 13

Figure 6

: Échelle de fréquence des stéréotypies en fonction du bienêtre (Broom, 1983). ..................................................................... 34

Figure 7

: Carte de la région de Dakar ........................................................ 37

Figure 8

: Fréquence de migration des propriétaires de chevaux ................ 42

Figure 9

: Classes d’âge des chevaux par intervalles de 5 ans .................... 43

Figure 10 : Un équipement d'une calèche de mauvaise qualité .................... 44 Figure 11 : Un cheval tirant une charrette ..................................................... 45 Figure 12 : Les activités des chevaux ............................................................ 44 Figure 13 : Nombre de jours de travail par semaine des chevaux................. 45 Figure 14 : Un cheval s’alimentant ............................................................... 47 Figure 15 : Vie de chevaux en plein air......................................................... 47 Figure 16 : Fréquence de nettoiement des chevaux ...................................... 47 Figure 17 : Un cheval à score corporel de 3 .................................................. 50 Figure 18 : Proportion des chevaux recevant des traitements ....................... 51 Figure 19 : Taux de renseignement auprès des vétérinaires.......................... 51 Figure 20 : Types de traitements administrés aux chevaux .......................... 52 Figure 21 : Un cheval atteint de lymphangite……………………………...90


Figure 22 : Principales pathologies des chevaux de trait .............................. 53 Figure 23 : Types de matériaux utilisés pour la fabrication des harnais ....... 54 Figure 24 : Etat des harnais selon les réponses des propriétaires enquêtés. ...................................................................................... 55 Figure 25 : Un cheval avec des lésions cutanées dues à un mauvais harnachement .............................................................................. 55 Figure 26 : Nature et pourcentage des mors portés par les chevaux selon les réponses des propriétaires ..................................................... 56 Figure 27 : Fréquence du ferrage des chevaux selon les réponses des propriétaires enquêtés. ................................................................ 57 Figure 28 : Etat de la sécurité des chevaux ................................................... 58 Figure 29 : Disponibilité des services locaux ................................................ 58 Figure 30 : Qualité des services locaux ......................................................... 59


LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Evolution annuelle du cheptel équin national en milliers de têtes .... 9 Tableau II :Répartition régionale du cheptel équin en 2007 ............................ 11 Tableau III :Mensurations des chevaux de race locale .................................... 14 Tableau IV :Récapitulation des besoins nutritifs des chevaux et niveau de consommation (D’après R. WOLTER) ............................................................ 18


SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1 PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE................................................................... 4 CHAPITRE I : L’ELEVAGE DES CHEVAUX AU SENEGAL ...................................................... 5 I.1. Généralités ................................................................................................................................... 5 I.2. Situation actuelle de l’élevage équin au Sénégal .................................................................... 6 I.2.1.Présentation du Sénégal: ...................................................................................................... 6 I.2.1.1.La situation géographique............................................................................................. 6 I.2.1.2. Le climat ........................................................................................................................ 7 I.2.1.3. Le découpage administratif .......................................................................................... 7 I.3. Caractéristiques de l’élevage équin au Sénégal........................................................................ 8 I.3.1. Origines du cheval au Sénégal ............................................................................................ 8 I.3.2. Le chepteléquin .................................................................................................................... 9 I.3.2.1. Evolution des effectifs ................................................................................................... 9 I.3.2.2. Distribution régionale des effectifs ............................................................................ 10 I.3.3. Les racesde chevaux........................................................................................................... 11 I.3.3.1.1. Le Mbayar ............................................................................................................ 11 I.3.3.1.2.Le Mpar ou cheval du Cayor ............................................................................... 12 I.3.3.1.3. Le cheval Fleuve ................................................................................................... 13 I.3.3.1.4. Le Foutanké .......................................................................................................... 14 I.4.Conduite d’élevage des chevaux .............................................................................................. 14 I.4.1.Le logement des chevaux .................................................................................................... 15 I.4.3. Alimentation des chevaux................................................................................................. 15 I.4.3.2.2. Les besoins nutritionnels du cheval .................................................................... 15 I.4.3.2.2.1. Nature des besoins......................................................................................... 16 I.4.3.2.2.2. Les besoins d’entretien ................................................................................. 17


I.4.3.2.2.3. Besoins de production ................................................................................... 18 I.4.4. Hygiène, suivi sanitaire et prophylaxie médicale ............................................................ 19 I.4.4.1. Hygiène et suivi sanitaire des chevaux ...................................................................... 19 I.4.4.2. Prophylaxie médicale et soins des chevaux ............................................................... 19 I.5. Dominantes pathologiques des chevaux au Sénégal............................................................... 20 I.5.1. Affections parasitaires ....................................................................................................... 20 I.5.2. Maladies bactériennes ....................................................................................................... 20 I.5.3. Maladies virales.................................................................................................................. 21 I.5.4.Maladies d’origines toxiques .............................................................................................. 21 I.5.5. Autres affections courantes ............................................................................................... 22 I.6. Importance socio-économique du cheval au Sénégal ......................................................... 22 I.6.1. Importance socio-culturelle........................................................................................... 22 I.6.2. Importance socio-économique ...................................................................................... 22 I.7. Rôle socio-économique de la traction équine...................................................................... 23 CHAPITRE II: BIEN-ETRE DES CHEVAUX................................................................................ 24 II.1. Généralités ............................................................................................................................... 24 II.2. Définition du bien-être ............................................................................................................ 24 II.3. Evaluation multi-critèrielle du bien-être animal .................................................................. 27 II.3.1. Critères pathologiques ..................................................................................................... 28 II.3.1.1. L’aspect général de l’individu .................................................................................. 28 II.3.1.2. L’absence de blessures .............................................................................................. 28 II.3.1.3. L’absence de maladies............................................................................................... 28 II.3.2. Critères zootechniques ..................................................................................................... 28 II.3.2.1. La production optimale............................................................................................. 29 II.3.2.2. Le niveau de performance ........................................................................................ 29 II.3.3. Critères physiologiques .................................................................................................... 31 II.3.4. Critères comportementaux .............................................................................................. 31


II.3.4.1. L’agressivité ............................................................................................................... 32 II.3.4.2. La dépression ............................................................................................................. 32 II.3.4.3. Les stéréotypies .......................................................................................................... 33 II.3.4.4. Autres troubles .......................................................................................................... 34 DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE ..................................................................... 36 CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ......................................................... 37 I.1. Introduction............................................................................................................................... 37 I.2. Géographie ................................................................................................................................ 38 I.3. L’économie de la ville ............................................................................................................... 38 CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES ............................................................................... 39 II.1.1.Les chevaux ............................................................................................................................ 39 II.1.2. Les fiches d’enquête et autres.............................................................................................. 39 II.2. Méthodes d’étude .................................................................................................................... 39 II.2.1. L’identification des chevaux ............................................................................................ 39 II.2.2. L’entretien avec les acteurs ............................................................................................. 40 II.2.2.1. Lespropriétaires............................................................................................................. 40 II.2.2.2. Les maréchaux-ferrants ................................................................................................ 40 II.2.2.3. Les Selliers ..................................................................................................................... 40 II.2.2.4. Les leaders d’Association .............................................................................................. 40 II.2.2.5. Les professionnels de la santé animale (vétérinaires)................................................. 41 II.2.3. L’analyse des données ...................................................................................................... 41 CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION .......................................................................... 42 III.1. Résultats.................................................................................................................................. 42 III.1.1. Données générales ........................................................................................................... 42 III.1.2. Les chevaux ..................................................................................................................... 43 III.1.2.1. Les activités des chevaux ........................................................................................ 43 III.1.2.2. L’alimentation et l’habitat des chevaux ................................................................. 46


III.1.2.3. L’état corporel des chevaux .................................................................................... 47 II.1.2.4. Les parasites externes et le déparasitage ................................................................. 50 III.1.2.5. La soins sanitaires des chevaux .............................................................................. 50 III.1.2.6. Le harnachement des chevaux ................................................................................ 54 III.1.2.6.1. Les harnais ........................................................................................................ 54 III.1.2.6.2. Les mors ............................................................................................................. 55 III.1.2.6.3. Les fers ............................................................................................................... 56 III.1.2.7. Gestion et dressage des chevaux ............................................................................. 57 III.1.3. Difficultés rencontrées .................................................................................................... 57 III.1.4. Niveau d’information des propriétaires........................................................................ 59 III.2. Discussion ............................................................................................................................... 60 III.2.1. Choix du sujet et de la zone d’étude .............................................................................. 60 III.2.2. La méthode d’étude ........................................................................................................ 61 III.2.3. Discussion des résultats .................................................................................................. 61 III.2.3.1. Typologie des activités des propriétaires de chevaux ........................................... 61 III.2.3.2. Les activités des chevaux ......................................................................................... 62 III.2.3.3. L’élevage des chevaux ............................................................................................. 63 III.2.3.3.1. Le logement ....................................................................................................... 63 III.2.3.3.2. L’alimentation ................................................................................................... 63 III.2.3.3.3. L’état corporel................................................................................................... 64 III.2.3.3.4. La santé .............................................................................................................. 64 III.2.3.3.5.Le harnachement et l’utilisation des accessoires............................................. 65 III.2.3.3.6. Gestion et dressage des chevaux ...................................................................... 66 III.2.3.3.7. Difficultés rencontrées ...................................................................................... 67 CHAPITRE IV: RECOMMANDATIONS ....................................................................................... 68 IV.1. Aux éleveurs ........................................................................................................................... 68 IV.1.1. Le logement...................................................................................................................... 68


IV.1.2. L’alimentation ................................................................................................................. 69 IV.1.3. L’état corporel ................................................................................................................. 70 IV.1.4. L’hygiène du travail et du harnachement ..................................................................... 70 IV.1.5. La gestion et le dressage des chevaux ............................................................................ 71 IV.2. Le suivi sanitaire .................................................................................................................... 71 IV.3.Aux professionnels de la santé animale ................................................................................. 72 IV.4. A l’Etat .................................................................................................................................... 72 CONCLUSION .................................................................................................................................... 74 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 77 WEBOGRAPHIE ................................................................................................................................ 84 ANNEXES ............................................................................................................................................ 85


INTRODUCTION Pendant longtemps, l'animal a été considéré par certains comme une machine, un être incapable de souffrir et pouvant donc être soumis à toutes contraintes (BOURDON, 2003 ; LE NEINDRE, 2003). Cette façon de juger l'animal, se rapproche de la vision mécaniste de l'animal par Descartes conduisant à nier tout problème éthique concernant les traitements cruels dont l'animal peut être l'objet (BURGAT et DANTZER, 1997). Cette manière de considérer l'animal a été favorisée par l'industrialisation et l'intensification de la production des animaux d'élevage, notamment au cours du XIXème siècle (VERLEY, 1997cité par BOURDON, 2003) mais aussi après la Seconde Guerre mondiale où un pacte productiviste est alors conclu entre le monde agricole et l'état français afin de nourrir la population (POULAIN, 1997). De nos jours, cette conception n'est plus soutenue (LE NEINDRE, 2003) du fait de l'évolution des mentalités vers le souci du bien-être animal. Cette évolution a été favorisée par plusieurs facteurs : le progrès scientifique ayant permis la connaissance de l’animal auquel on reconnait une sensibilité et des capacités analogues à celles de l’homme à ressentir des émotions, des peurs, des joies et des souffrances ; la prise de conscience par l’homme des abus constatés dans l’exploitation de l’animal, de la mainmise de l’homme sur la nature de façon générale et sur le monde animal en particulier ;de la prise de conscience que toute forme de vie a droit au respect et que le premier des droits auxquels chaque être-vivant doit pouvoir aspirer est celui du droit au bien-être. Mais pour certaines espèces, dont la position dans notre société n’est pas définie précisément, les recherches sont moins nombreuses. C’est le cas du cheval. En effet, cet animal est parfois considéré comme un compagnon, tantôt comme un outil de travail et des fois comme un animal de rente destiné à la boucherie. C’est pourquoi les conditions de vie de cet animal peuvent être très différentes

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selon les fins auxquelles il est destiné ; ce qui rend plus difficile l’évaluation de l’état de son bien-être dans ces différents contextes. Ainsi dans la plupart des pays occidentaux, la question du bien-être des animaux est devenue un thème d’actualité. Cependant, en Afrique en général, cette question est à peine abordée par des cercles restreints (Universités, O.N.G., Associations, etc.). En effet, en Afrique particulièrement au Sénégal, le cheval est utilisé, en milieu rural, comme animal de selle ou de bat pour tirer les charrettes, contribuer aux activités agricoles et d’élevage, acheminer les produits agricoles vers les marchés ; il reste un moyen de transport par excellence. En milieu urbain, plus particulièrement à Dakar, malgré la présence de voitures, le cheval contribue à l’urbanisation par le transport de matériaux de construction dans les chantiers, de personnes, de marchandises, d’ordures ménagères, etc. (FAYE, 1988 ; DJIMADOUM, 1994 ; FALL, 2011). Cette utilisation variée du cheval est surtout à des fins économiques sans une prise en compte réelle de l’état de bien-être du cheval. Ceci est révélé par peu d’études sur le bien-être des équidés dans nos pays(NDIAYE, 1978 ; BROOK, 2009). Ainsi donc face aux multiples services rendus par le cheval au Sénégal, il serait utile de voir comment est pris en compte son bien-être et les contraintes y afférentes. C’est dans ce cadre que cette étude a été entreprise son objectif général est d’apprécier l’état du bien-être des chevaux à Dakar particulièrement à Rufisque. De façon spécifique, cette étude vise à collecter des données fiables sur les conditions de vie des chevaux, déterminer les contraintes du bien-être du cheval à Rufisque, proposer des suggestions d’amélioration du bien-être des chevaux au Sénégal en général et à Rufisque en particulier. Ce travail est présenté en deux parties:  La première partie est consacrée à l’étude bibliographique relative aux généralités sur le cheval au Sénégal, au bien-être animal et à sa méthode d’évaluation. 2


 La deuxième partie est axée sur l’aspect expérimental comprenant le matériel et les méthodes puis les résultats suivis de leurs discussions et enfin des recommandations.

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PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : L’ELEVAGE DES CHEVAUX AU SENEGAL I.1. Généralités Le cheval (Equs caballus) est un mammifère herbivore, de la famille des Equidés et de l’ordre des Périssodactyles qui, bien avant l’apparition des hommes, peuplait déjà de vastes pâturages. Au cours des millénaires, le cheval fut d’abord chassé puis, après sa domestication, il servit d'animal de somme, de selle et de trait. Ainsi, autrefois, le cheval a servi comme animal de guerre et de transport, permettant ainsi le développement du commerce et la naissance de civilisations sur de grandes étendues. Considéré comme « la plus noble conquête de l’homme», le cheval, de tous les animaux, est celui qui, sans doute, a le plus marqué l'histoire et les progrès de l'humanité (NDAO, 2009). Dans les domaines du transport, de la traction et des loisirs, le cheval offre de multiples services qui lui donnent une grande importance socio-économique à travers la génération des revenus et l’offre de nombreux emplois. Au Sénégal, il y a une longue tradition multiculturelle de pratique équestre. En effet, dans ce pays, les grandes fêtes étaient l'occasion, pour les cavaliers, d’exhiber tout leur talent. L’attrait certain du grand public aux multiples réunions équestres et aux fêtes en milieux urbain et rural montre bien le réel intérêt pour le cheval. De même, la pratique des sports équestres remonte à la période coloniale. Avec la révolution industrielle, le cheval a été remplacé par les nouveaux moyens de transport et d’autres outils de traction surtout dans les pays développés. Par contre, dans la plus part des villes du Sénégal, malgré le développement de l’industrie automobile, le cheval contribue à l’urbanisation par le transport des matériaux de construction et de l’eau, dans les chantiers souvent inaccessibles aux véhicules, des marchandises et dans le transport des 5


ordures ménagères. Dans beaucoup de villes, les calèches et charrettes équines constituent le moyen de transport le plus utilisé par les populations pour effectuer leurs déplacements. En milieu rural, le cheval reste un animal de labeur pour le paysan. Presque toute l’agriculture du pays repose sur l’énergie animale produite en particulier par les équidés. Cette utilisation sera toujours d’actualité à cause des faibles revenus des producteurs et de l’inadéquation des véhicules à moteur pour les petites exploitations agricoles. De plus, les charrettes équines assurent le transport des personnes vers les marchés hebdomadaires et parfois, elles assurent les évacuations sanitaires vers les centres de santé (NDAO, 2009). I.2. Situation actuelle de l’élevage équin au Sénégal I.2.1.Présentation du Sénégal: I.2.1.1.La situation géographique Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain, entre 12°5 et 16°5 degrés de latitude Nord. Il s’étend sur une superficie de 196 712 Km² ; il est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la GuinéeBissau et la Guinée-Conakry, à l’Ouest par l’Océan Atlantique. La Gambie située entre les régions de Kaolack et de Ziguinchor, forme une enclave sur le cours inférieur du fleuve qui porte le même nom (figure 1).

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Figure 1 : Carte administrative du Sénégal Source: www.ausenegal.com

I.2.1.2. Le climat Le climat est de type Soudano-sahélien. Il est caractérisé par l'alternance d'une saison sèche allant de Novembre à Mai et d'une saison des pluies allant de Juin à Octobre. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient croissant du Nord au Sud du pays. Elle passe de 300 mm au Nord semi-désertique à 1200 mm au Sud, avec des variations d’une année à l’autre. Trois principales zones de pluviométrie correspondant aux trois zones climatiques sont ainsi déterminées Une zone forestière au sud, la savane arborée au centre et une zone semidésertique au Nord. I.2.1.3. Le découpage administratif L’organisation administrative territoriale et locale de la République du Sénégal est fixée par le décret du 10 Septembre 2008 fixant le ressort territorial et le chef-lieu des régions et des départements (figure 1)et la loi n° 2013-10 du 28 Décembre 2013 portant code général des collectivités locales. 7


Le territoire comprend ainsi : • Des circonscriptions administratives (14 régions, 45 départements et 117 arrondissements) • Des collectivités locales (45 départements et 557 communes) Depuis le 28 Décembre 2013, les anciennes communautés rurales sont érigées en communes. Les communes de Dakar et Thiès ont le statut de villes et sont divisées en communes d’arrondissement (AUSENEGAL.COM). I.3. Caractéristiques de l’élevage équin au Sénégal I.3.1. Origines du cheval au Sénégal D’une façon générale, l’entrée du cheval en Afrique de l’ouest s’est faite essentiellement par deux courants. Le premier, qualifié de courant Nord-Sud, est l’introduction des chevaux de type Aryen ou Arabe et Barbe par les berbères de l’Afrique du Nord. Les Arabes, venus d’Orient pour répandre l’islam au Maghreb vers le VIIème siècle, s’en servirent laissant parfois sur place les quelques chevaux arabes qui donnèrent plus tard la sous-race de chevaux barbes des régions berbères. Vers le XIIIème siècle, à la faveur des activités commerciales et de la conquête islamique, les races nord africaines ont été diffusées dans toute la zone soudano-sahélienne où, sous l’action de l’homme et de la nature, ces races ont donné naissance à différents types de chevaux dont le cheval du Sahel. Le second courant, désigné d’Est-Ouest, correspond à des migrations à partir de la Haute Egypte d’un type de cheval mongolique dénommé “Dongolow”. Un type chevalin (poney) qualifié d’autochtone car on ne le retrouve ni en Afrique du nord, ni en Egypte, ni sur le trajet des migrations. En effet, les premiers chevaux domestiques arabes descendants de la race mongole, furent introduits en Egypte par les tribus nomades Hyksos en provenance du Nord-est de la Syrie. Les populations chevalines actuellement rencontrées au Sénégal appartiennent 8


au type poney et aux dérives du croisement Barbe et Arabe. Ils sont de petite taille (1,25 m à 1,45 m) avec un poids compris entre 300 à 450 kg, et ils sont rustiques (DIOUF, 1997). Au Sénégal, il est décrit quatre principales zones d’élevage du cheval - la rive gauche du fleuve Sénégal, berceau du cheval du fleuve - Le Cayor représentant la zone d’élevage du cheval Mpar - Le Baol berceau du cheval Mbayar - Le Sine Saloum, zone du cheval Foutanké qui est issu du croisement entre jument Mbayar et étalon du Sahel (type Barbe) (DEHOUX ; DIENG et BULDGEN, 1996). I.3.2. Le cheptel équin I.3.2.1. Evolution des effectifs L’évolution des effectifs des chevaux de 2005 à 2013 figure dans le tableau cidessus. Tableau I : Evolution annuelle du cheptel équin national en milliers de têtes Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Effectifs 471000 492000 496000 500000 504000 514000 518000 518340 524000 518000 523000 529000 534000 9


2013

539000

Source: MEPA, 2013

Les équins arrivent en quatrième position, dans le classement par ordre croissant, des effectifs du cheptel total au Sénégal selon les rapports statistiques de l’ANSD de 2011 soit 3,44% du cheptel total après les ovins (37,41%), les caprins (31,89%) et les bovins (21,90%).(figure 2)

2,38%

3,44%

0,03% 2,94% 21,90%

Bovins Ovins

31,89%

Caprins Porcins 37,41%

Equins Asins Camelins

Figure 2 : Répartition du cheptel en 2011 Source: DIREL/ ANSD

I.3.2.2. Distribution régionale des effectifs La répartition du cheptel équin est très inégale, car elle est tributaire des facteurs climatiques et de l’activité productive des hommes dans les différentes régions du Sénégal. L’essentiel de la population équine est concentré dans le bassin arachidier et dans le centre-ouest du pays. Dans le sud du Sénégal, où les conditions climatiques sont hostiles au cheval à cause de la présence des glossines, vecteurs de la trypanosomose, la présence équine est faible (FALL, 2003 ; AKPO, 2004). Selon le cahier de repère technique du ministère de l’élevage du Sénégal, le cheptel équin en 2007 est réparti comme suit (tableau II): 10


Tableau II : Répartition régionale du cheptel équin en 2007 Région Dakar Thiès Diourbel Kaolack Fatick Tambacounda Kolda Ziguinchor Louga Saint-Louis Matam Total 2007

Effectifs 7000 61000 71000 119000 86000 32000 43000 2000 60000 12000 27000 518340

Source: MEPA, 2007

I.3.3. Les races de chevaux Au Sénégal, on distingue principalement trois races: le Mbayar, le Mpar ou cheval de Cayor, et le Fleuve mais aussi une race croisée issue du Fleuve et du Mbayar (le Foutanké). I.3.3.1.1. Le Mbayar Il est originaire de la localité de Mbayar dans le Baol (région de Diourbel) ; il est reconnu comme un cheval d’une grande rusticité et d’une bonne endurance. Sa taille au garrot dépasse rarement 1,37m. C’est un animal assez solidement charpenté pour un corps trapu, une encolure courte, des cuisses fortes, musclées, des jarrets bien articulés et larges, une poitrine profonde et large(figure 3).Du fait de mauvais traitements (entravons constants aux pâturages, mise en service précoce), il est possible de rencontrer des sujets présentant des défectuosités acquises mais marquées (dos ensellé, jarrets clos). (NDOUR, 2010) 11


Figure 3 : Cheval Mbayar avec son harnachement Source: NDOUR, 2010

I.3.3.1.2.Le Mpar ou cheval du Cayor Son berceau est le Cayor, ce qui lui vaut l’appellation de cheval du Cayor. Il a le dos long, la poitrine plate, les aplombs défectueux, les membres grêles. Le cheval Mpar a une endurance et une rusticité exceptionnelles. Il est lourdement handicapé par une taille oscillant entre 1,25 m et 1,35 m. Cependant, dans des conditions d’élevage relativement favorables, certains sujets bien conformés peuvent ressembler à des pur-sang anglais en miniature. C’est le cheval de fiacre, apte au transport de très légères charges. Sa robe est loin d’être uniforme (NDIAYE, 1978 ; AKPO, 2004).(figure4).

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Figure 4 : Cheval Mpar Source : NDOUR, 2010

I.3.3.1.3. Le cheval Fleuve C’est une variante du cheval du Sahel, lui-même descendant du barbe; il est généralement gris truité, gris foncé ou clair. C’est un animal rectiligne dont la taille au garrot dépasse souvent 1,40m et dont le poids varie entre 300 et 350kg(figure 5). Il est harmonieux dans son ensemble du fait de son origine. Cependant, il est reproché à certaines variétés d’avoir des membres trop longs et trop grêles, une poitrine peu profonde et plate, une croupe ravalée.

Figure 5 :Cheval Fleuve Source:NDOUR, 2010 13


I.3.3.1.4. Le Foutanké Le Foutanké est issu du croisement d’un étalon Fleuve et d’une jument Mbayar. C’est un cheval généralement gris truité, gris foncé ou gris clair, voire très claire avec une taille au garrot de 1,42m. Il est longitudinal avec un poids compris entre 300 et 350 kg. Le cheval Foutanké est en général un sujet harmonieux, de grande taille, aux membres fins, énergétique, aux allures brillantes, à la tête fine et rapide (NDIAYE, 1978). Le tableau III résume les mensurations des principales races chevalines locales. Tableau III : Mensurations des chevaux de race locale Races

Fleuve

Mbayar

Mpar

Taille (m)

1,410

1,360

1,309

Longueur (m)

1,460

1,370

1,350

Périmètre thoracique (m)

1,530

1,520

1,430

Hauteur de la poitrine (m)

0,650

0,630

0,600

Indice dactylo-thoracique

0,184

0,178

0,174

Indice corporel

0,834

0,901

0,924

Tour du canon

18,50

18,50

18,30

57

57

52

Paramètres

Longueur de la tête (cm) Source : LARRAT, 1947

I.4.Conduite d’élevage des chevaux Le mode de conduite varie principalement selon la saison, le type d’activités, et le sexe. L’étalon est privilégié par rapport à la jument ; car, en plus des opérations culturales, il est utilisé dans le transport tout en restant un sujet prisé dans le vol de bétail. L’étalon est en stabulation permanente toute l’année au niveau de l’exploitation alors que les juments pâturent librement en saison sèche (DIOUF, 1997). 14


I.4.1.Le logement des chevaux Rares sont les animaux qui vivent dans un logement ou quand celui-ci existe il est uniquement réservé aux étalons qui sont privilégiés et n’est pas adapté. En effet, il s’agit d’un abri sommairement appelé «Mbaar» en wolof constitué d’un toit en chaume ou confectionné avec des tiges de mil et des branchages soutenus par quatre pilotis. Les paravents latéraux n’existent pas et de ce fait l’animal n’est pas protégé contre les vents, la pluie et la poussière. Le sol n’a aucun revêtement et la litière est absente. Dans la plus grande majorité des cas, les animaux sont attachés à un piquet près d’un arbre dont le feuillage sert de toit de fortune. Pire, dans d’autres cas, les animaux sont attachés à un simple piquet, à l’air libre, sans aucune couverture. Le logement et l’abri de fortune sont nettoyés régulièrement et les déjections sont entassées dans un coin en vue de les répandre dans les champs comme engrais organique. La valorisation de ces déjections est favorisée par la détention d’une charrette (DIOUF, 1997 ; NDAO, 2009). I.4.3. Alimentation des chevaux Les chevaux sont des animaux herbivores ; ils ont de ce fait une alimentation principalement d’origine végétale (fourrages, grains, résidus de culture et sousproduits de l’industrie agro-alimentaire) et, en moindre quantité, d’origine animale (farine de viande, graisse animale, lait et sous- produits). Afin d’établir une ration correcte, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs paramètres liés directement aux divers aliments qui composent la ration et aux besoins du cheval. I.4.3.2.2. Les besoins nutritionnels du cheval Les chevaux ont des besoins en éléments nutritifs et en eau qui résultent de leurs dépenses physiologiques. Pour couvrir les dépenses de leur organisme, les 15


chevaux, comme toutes les autres espèces animales, ont besoin d’éléments nutritifs qui leur sont fournis par la digestion des aliments consommés. Ces besoins se résument en besoins d’entretien et en besoins de production (FONTAINE et CADORE, 1995).

I.4.3.2.2.1. Nature des besoins L'énergie est le véritable carburant de la vie. L'énergie est indispensable au fonctionnement de l'organisme, au travail musculaire et à l'élaboration des tissus et produits animaux (lait, viande...). Les matières azotées constituent le principal matériau constitutif de la matière vivante. Elles sont apportées à l'organisme sous forme d'acides aminés nécessaires au fonctionnement de l'organisme et à la synthèse des protéines produites dans le lait ou fixées dans l'organisme de l'animal en croissance. L’apport azoté est rarement un facteur limitant dans les rations destinées aux animaux de selle, sauf pour des fourrages de très mauvaise qualité. Par contre, il le devient pour des rations destinées aux jeunes en croissance ou aux juments reproductrices (ROSSET, 1990). L’alimentation des jeunes nécessite de grandes quantités de protéines. La composition du régime en acides aminés essentiels est un facteur à prendre en compte; toutefois, seule la lysine a fait l’objet d’études approfondies :  il faut 0,65 à 0,70% de lysine dans la ration pour les jeunes cependant la lysine est souvent un facteur limitant des protéines végétales. Voici quelques normes d’apport en protéines brutes dans la ration: - de 4 mois au sevrage: 14 % ; - 1 an : 12% ; - gestation : 11 à 12 % ; 16


- lactation : 13 à 15 % Les minéraux : les macroéléments (P, Ca, Na, Mg) sont des constituants des tissus. Il faut toujours, chez le cheval, faire attention à l’équilibre minéral de la ration et en particulier à un apport suffisant en calcium, surtout chez les animaux recevant beaucoup de grains et peu de fourrage ; on évitera absolument les rations ayant un rapport calcium/phosphore inférieur à 1. Aussi tiendra- t-on grandement compte des pertes de sodium par la sueur au cours du travail. Les oligoéléments ou éléments traces (Fe, Cu, Co, Mn, Zn, I, Se…) sont indispensables au fonctionnement de l’organisme. Les vitamines sont nécessaires au maintien de l’activité cellulaire. Elles sont classées en vitamines liposolubles (A, D, E, K) et vitamines hydrosolubles (C et groupe B). Certaines peuvent être en partie synthétisées dans l’organisme : vitamine C, vitamine D, vitamine K et vitamines du groupe B dans le gros intestin. Les autres vitamines doivent être apportées par l’alimentation (ROSSET, 1990). L’eau représente en moyenne 70% de la masse corporelle ; elle est nécessaire aux réactions chimiques dans les cellules et aux échanges entre les différents compartiments des cellules, des tissus et du corps, à l’excrétion des composés toxiques dans l’urine et la régulation thermique (transpiration) ; elle est donc indispensable à la vie (ROSSET, 1990). I.4.3.2.2.2. Les besoins d’entretien Les besoins d’entretien servent à assurer, dans les conditions normales d’élevage, le juste nécessaire en énergie pour accomplir les mouvements spontanés, l’activité des tissus, le renouvellement cellulaire et les fonctions vitales (respiration, circulation sanguine, sécrétions,...). Globalement, les besoins augmentent avec le poids vif de l’animal, mais il existe aussi une variation importante entre les animaux selon le sexe, la race, et le tempérament. 17


Ces variations doivent être prises en compte dans les apports alimentaires recommandées (FONTAINE et CADORE, 1995). (Tableau IV) Tableau IV : Récapitulation des besoins nutritifs des chevaux et niveau de consommation (D’après R. WOLTER) Energie (UF/j)

MAD

Ca

P AppétitEncombrement

(g/MAD/UF) (g/j) (g/j)

(Kg/MS/100 Kgde PV)

ENTRETIN

0,5/100kg de PV + 2

TRAVAIL

Léger + 1 à 2 Moyen + 3

Env.6525-30 15-20

1,5

Cellulose (%) 27-31

26-29 +75g/ufs 30-40

20-30

Intense + 4 à 5

Env. 222-25 Env. 20

Très intense + 6

Env. 18

Source: WOLTER, 1999

I.4.3.2.2.3. Besoins de production Les besoins de production dépendent de la nature et de l'intensité de la production. Il s’agit de production d’énergie pour le travail musculaire, l’élaboration de fœtus, la production laitière, la croissance et l’engraissement (ou production de viande). Les besoins de croissance sont très complexes et dépendent du poids vif, du gain de poids et de l’âge. Durant le dernier tiers de la gestation, ces besoins d’entretien sont majorés de 5%. La majoration atteint 50 à 70 % pendant la lactation. Les besoins totaux de chaque animal correspondent à la somme des besoins d'entretien et de production (FONTAINE et CADORE,1995). 18


I.4.4. Hygiène, suivi sanitaire et prophylaxie médicale I.4.4.1. Hygiène et suivi sanitaire des chevaux La population de chevaux de trait urbains n'a pas échappé à certaines pathologies tant infectieuses que parasitaires mais compte tenu de leur activité, la situation sanitaire est surtout caractérisée par des affections liées au travail, Ces affections seront traitées un peu plus loin. Sur le plan hygiénique, tout reste à faire tant au niveau de l'hygiène du logement et de l'alimentation qu'au niveau de l'hygiène corporelle et du travail. Toutefois, il faut reconnaître que le bain est très pratiqué le matin avant le travail. I.4.4.2. Prophylaxie médicale et soins des chevaux Les propriétaires de chevaux

estiment que les prix de médicaments

pharmaceutiques sont un peu plus élevés par rapport à leur revenu ; ce qui explique le recours au traitement traditionnel plus fréquent qu'à la médecine moderne. L'immunisation des chevaux contre les principales maladies est laissée à l'initiative du propriétaire. La législation sanitaire rend la vaccination obligatoire seulement contre la peste équine et le tétanos. Le suivi sanitaire s'avère difficile du fait de l'inexistence de livret sanitaire. A ce propos, un arrêté ministériel, daté du 24 Janvier 1994, rend obligatoire l'usage d'un livret sanitaire et signalétique du cheval sur tout le territoire sénégalais (AKPO, 2004). Cependant, l’application de cet arrêté, comme tant d’autres, n’est pas rigoureuse. Il est souhaitable que les agents compétents veillent à l'exécution de cet arrêté dont l'importance est capitale sur le plan épidémiologique.

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I.5. Dominantes pathologiques des chevaux au Sénégal L’Elevage équin au Sénégal est confronté à de nombreuses contraintes pathologiques qui ont un impact négatif sur son développement. En effet, plusieurs pathologies, d’étiologies diverses et variées, sont rencontrées au sein des animaux. I.5.1. Affections parasitaires Ces affections sont dues aux parasites externes (ectoparasites) et internes. Les ectoparasites les plus fréquemment rencontrées chez les équidés sont représentées par les agents de gale et les tiques. Les agents de gales rencontrés sont Sarcoptes scabiei, Psoroptes spp et Chorioptes spp. Les tiques sont représentées par les genres Amblyoma, Rhipicephalus, et Hyaloma. Les parasites hématophages sont principalement ceux transmis par les tiques et insectes hématophages comme les trypanosomes et les babésia. Le parasitisme gastro-intestinal est dominé par l’habronémose, due à H. muscae, H. microtoma, et H. mégastoma, les gasterophiloses, les strongyloses, les ascaridioses, les oxyuroses… (TCHANILEY, 1998). Les mycoses sont aussi diagnostiquées chez les chevaux comme la lymphangite épizootique et autres. Sur le plan clinique, les parasitoses sont caractérisées par des signes cliniques divers comme l’amaigrissement, l’anémie, l’œdème, la diarrhée, l’avortement, etc. Les mesures de contrôle sont constituées par le traitement antiparasitaire, l’hygiène et la biosécurité. I.5.2. Maladies bactériennes Ces maladies sont fréquentes et nombreuses. Parmi ces maladies, il y a le tétanos, le botulisme, la gourme, la lymphangite ulcéreuse, la fièvre 20


charbonneuse, les affections à salmonella (AKPO, 2004). Le tétanos et le botulisme sont relativement fréquents dans la zone sylvo-pastorale. La fréquence du tétanos dans les villes s’explique, entre autres, par les blessures liées au traumatisme et au harnachement défectueux. En raison de la diversité des agents bactériens, les signes cliniques sont aussi variés comme l’asthénie, la fièvre, la toux, la diarrhée, une boiterie, l’avortement, etc. Le traitement est basé sur l’emploi des antibiotiques et la prévention par l’hygiène et la biosécurité. I.5.3. Maladies virales La peste équine en est sans nul doute le chef de file en raison des foyers mortels de cette maladie au cours des dernières années entraînant des pertes importantes. Après viennent des maladies d'incidence moins élevée comme l'anémie infectieuse des équidés, l'encéphalomyélite et la grippe équine (AKPO, 2004). Dans cette catégorie de maladies, les signes cliniques varient selon le tropisme des virus. Ainsi, il peut avoir, en plus des signes généraux, des signes respiratoires, digestifs, nerveux, reproducteurs, etc. Le traitement est basé sur le traitement symptomatique et la prévention est axée sur la vaccination pour certaines maladies et la biosécurité (hygiène, isolement,…). I.5.4.Maladies d’origines toxiques Dans la zone sénégalaise les maladies toxiques les plus rencontrées sont les intoxications par les aliments et les intoxications aux AINS. Cependant aucun cas n’a été signalé auprès du ministère de l’élevage.

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I.5.5. Autres affections courantes Les blessures, les fractures, affections oculaires et coliques sont parmi les affections couramment rencontrées surtout chez les chevaux de trait. Les coliques, en raison de leur fréquence, la spontanéité de leur développement, la rapidité de leur évolution, leur gravité et la complexité de leur prise en charge, représentent un des plus importants problèmes rencontrés par les propriétaires des chevaux et les professionnels de la santé. En effet, elles occasionnent des pertes importantes liées au coût des traitements et les mortalités des chevaux atteints (AKPO, 2004). I.6. Importance socio-économique du cheval au Sénégal I.6.1. Importance socio-culturelle Au plan social, le cheval occupe une place importante dans les sociétés traditionnelles africaines comme au Sénégal. En effet, chez les Wolof et les Peulh du Sénégal, le cheval faisait partie, parfois, de la dote exigée au mari. Les chevaux danseurs du Cayor constituaient un régal pour les publics. L’attirance indéniable du grand public aux multiples réunions hippiques, aux fêtes données par les sociétés rurales et urbaines montre bien le réel intérêt accordé à ces manifestations. Le cheval a un pouvoir protecteur sur la famille en l’attachant au milieu du vestibule dans le but de chasser les mauvais esprits. Le cheval était utilisé aussi comme un moyen logistique pour la diffusion rapide de l’information (TCHANILEY, 1998 ; FALL, 2001 ; SENEGAL, 2008). I.6.2. Importance socio-économique Le cheval est présent dans plusieurs secteurs d’activités économiques. Il intervient dans la traction hippomobile urbaine et rurale, l’industrie des courses hippiques, l’équitation sportive ou d’agrément et, dans une moindre mesure, dans la chorégraphie équine et la boucherie hippophagique (FALL, 2001). 22


Après l’Ethiopie, le Sénégal est classé parmi les cinq premiers pays africains du point de vue des effectifs chevalins (SENEGAL, 2008). Ainsi, le cheval de trait et la traction hippomobile jouent un rôle fondamental dans les relations et les échanges ruraux, la commercialisation des produits agricoles, l’approvisionnement en intrants et produits de consommation et le transport des personnes (TCHANILEY, 1998). I.7. Rôle socio-économique de la traction équine Avec l’introduction au Sénégal, vers les années 1955, des voitures hippomobiles par les colons français, une autre forme d’utilisation du cheval s’est développée. Ainsi, la traction hippomobile et le cheval de trait agricole continuent de jouer un rôle fondamental dans les relations et les échanges en milieu urbain et rural notamment par la commercialisation des produits agricoles, l’approvisionnement en intrants et produits de consommation et le transport des personnes (LY et al.,1998). Malgré la présence de l’automobile dans les villes, le cheval contribue à l’urbanisation surtout pour le transport des matériaux de construction et de l’eau dans les chantiers souvent inaccessibles aux véhicules à moteur. Le cheval intervient également dans le transport des personnes, des marchandises et dans le transport des ordures ménagères (FAYE, 1988). Le développement de l’utilisation des charrettes équines comme moyen intermédiaire de transport est lié au faible coût de l’énergie équine comparée aux coûts de l’utilisation des véhicules à moteur. Dans la plupart des villes et villages, les calèches et charrettes constituent le moyen de transport le plus utilisé par les populations pour effectuer leurs déplacements. Leurs sollicitations augmentent en période d’hivernage du fait des inondations souvent impraticables pour les voitures. Ces véhicules à traction animale représentent une source de revenus importante et un moyen de lutte contre la pauvreté. Par exemple, une charrette équine fait, en moyenne, un chiffre d’affaire journalier de 6555 FCFA. Par le recouvrement des taxes, les collectivités locales obtiennent 23


ainsi des revenus supplémentaires dus à l’utilisation du cheval comme moyen de transport (LY, 2003). En milieu rural, les charrettes équines assurent le transport des personnes vers les marchés hebdomadaires ; parfois elles assurent les évacuations sanitaires des malades vers les centres de santé (NDAO, 2009).

CHAPITRE II: BIEN-ETRE DES CHEVAUX II.1. Généralités Le bien-être animal est un objectif recherché par tous, mais il est défini selon des sensibilités différentes car il est aujourd’hui au cœur de nombreuses discussions. Certaines ont lieu dans le cadre de la rédaction de cahiers des charges pour des productions de qualité différenciée, d’autres dans des confrontations d’opinions, notamment sur la productivité en agriculture, d’autres encore dans des débats relatifs à la protection animale. Ces discussions sont souvent centrées sur l’animal, sur les pratiques d’élevage, sur les souhaits de la société mais rarement sur l’éleveur qui partage son quotidien avec les animaux. Elles sont empreintes de la sensibilité des intervenants qui dictent la définition qu’ils ont du bien-être animal. Le bien-être est un concept difficile à définir bien que chacun s’accorde à reconnaître que les animaux éprouvent des sensibilités, communes ou spécifiques. La quantification de ces sensibilités est difficile et rend aussi difficile de définir, de façon générale, la notion de bien-être animal. (VANDIEST et FICOW, 2007). Cependant différentes lois relatives à la protection des animaux ont été adoptées dans divers pays. II.2. Définition du bien-être L’état de bien-être d’un animal est une notion subjective qui implique le fait de se porter bien (welfare en anglais), état physique, et de se sentir bien (welbeing), état psychique, plus délicat à évaluer car inévitablement soumis à notre interprétation. 24


La définition officielle du bien-être animal a été faite par l’OIE en 2010 à travers l’article N° 7.1.1 du chapitre 7.1 du code sanitaire des animaux terrestre.«On entend par bien-être la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être d’un animal est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant,

bon

état

nutritionnel,

sécurité,

possibilité

d’expression

du

comportement naturel, absence de souffrances telles que la douleur, la peur ou la détresse. Le bien-être animal requiert la prévention et le traitement des maladies, la protection appropriée, des soins, une alimentation adaptée, des manipulations réalisées sans cruauté, l’abattage ou la mise à mort effectués dans des conditions décentes. La notion de bien-être animal se réfère à l’état de l’animal, le traitement qu’un animal reçoit est couvert par d’autres termes tels que soins, conditions d’élevage et de bientraitance» BRLES (2012) dans la protection juridique du bien-être animal, soutient que le bien-être animal est un « état positif» résultant de l’absence de souffrances physiques et psychologiques des animaux, ainsi que de la satisfaction des besoins propres à chaque espèce animale ». La souffrance peut être physique (faim, soif, maladies, blessures, etc.) ou psychologiques (peur, stress, détresse, etc.). En ce qui concerne les besoins des animaux, ils sont classés en besoins fondamentaux (alimentation, soins, espace, etc.) et comportementaux variables selon les espèces. La recherche de la satisfaction de ces besoins a donné naissance aux principes directeurs internationaux sur le bien-être animal qui sont au nombre de deux:  Le principe des “5 libertés” (en élevage intensif): il s’agit des cinq besoins fondamentaux des animaux vivant en élevage intensif: 1- absence de faim, soif ou de malnutrition; 25


2- absence de douleur, lésion ou de maladie; 3- absence de stress climatique ou physique; 4- absence de peur ou d’angoisse; 5- possibilité d’exprimer des comportements normaux. En effet, les animaux, comme les chevaux, doivent avoir une ration correspondant à leur poids et adaptée à leur activité, âge, et à leur état de santé. L’eau d’abreuvement doit être distribuée à volonté, propre et à une bonne température. La maigreur, l’obésité ainsi que les signes de douleur et de maladie sont des signes d’un mal-être. Les animaux ont également besoin du confort et doivent, de ce fait, avoir un habitat bien tenu pendant toute l’année et à l’abri de toute nuisance, une bonne hygiène de base, et une bonne aération et ils doivent être transportés de manière saine. Les animaux doivent être en mesure de s’éloigner lorsqu’un danger se présente de même que les contentions agressives peuvent stresser l’animal; ils doivent aussi pouvoir mener une vie sociale avec la présence de congénères, faire des sorties et exercices sportifs mais surtout ils doivent avoir un temps de sommeil important.  Le principe des “3 R” (expérimentation animale): il concerne beaucoup plus les animaux de laboratoire et comprend les points suivants: 1. remplacement: méthodes alternatives aux animaux vivants; 2. réduction: diminution du nombre d’animaux testés; 3. raffinement: minimisation des souffrances pendant les tests. Le principe des «trois R» a été lancé au début des années 1960 par deux biologistes anglais, Russel et Burch, dans leur livre "Les principes de la technique expérimentale humaine"(RUSSEL et BURCH, 1959). Les 3 R signifient remplacement, réduction et raffinement.

26


Les alternatives de remplacement désignent les méthodes permettant d'éviter ou de remplacer l'utilisation d'animaux. Cela inclut à la fois le remplacement complet (c'est-à-dire remplacer les animaux par des modèles informatiques) et le remplacement relatif (c'est-à-dire remplacer les vertébrés par des animaux ayant un moindre potentiel de perception de la douleur, comme certains invertébrés). Les alternatives de réduction se réfèrent à toute stratégie débouchant sur l'utilisation moindre d'animaux pour obtenir des données suffisantes permettant de répondre à la question de recherche, ou sur la maximisation des informations obtenues par animal testé; ce qui permet donc potentiellement de limiter ou d'éviter l'utilisation subséquente d'animaux supplémentaires, sans compromettre le bien-être animal. Les alternatives de raffinement désignent les modifications apportées à l'élevage ou aux procédures expérimentales en vue de minimiser la douleur et la détresse, et d'améliorer le bien-être des animaux utilisés à des fins scientifiques, de la naissance à la mort. Dans le cas particulier du cheval, le bien-être est un état physique et mental, émotionnellement stable et adapté à son environnement interne et externe. Il participe ainsi à sa viabilité biologique lui permettant tout à la fois santé, croissance, reproduction, survie et capacité d’adaptation. Le bien-être, c’est donc laisser vivre le cheval et le laisser exprimer ses émotions en respectant sa capacité à s’adapter de façon adéquate et naturelle (BERTRAND, 2007). II.3. Evaluation multi-critèrielle du bien-être animal Le bien-être est un concept multidimensionnel. Son évaluation globale repose sur la prise en compte de manière conjointe d’un ensemble d’indicateurs - état général, sanitaire, ou comportemental, chacun lié à une facette du bien-être. Dans une approche analytique, on cherche à connaître les facteurs de variations du bien-être. A partir de la connaissance des besoins des animaux et des 27


conditions habituelles d’élevage, des points critiques pourront être identifiés et leurs conséquences évaluées (VEISSIER et al., 1998). II.3.1. Critères pathologiques La santé est l’un des critères majeurs de l’évaluation du bien-être; en effet un animal malade est obligatoirement dans un état de bien-être diminué. II.3.1.1. L’aspect général de l’individu Il suffira de voir les indicateurs de l’état de l’animal: son poids, l’aspect de son pelage, son allure et son attitude pour avoir une idée sur son bien-être. S’ils sont mauvais, c’est que le bien-être aussi est mauvais. II.3.1.2. L’absence de blessures Les blessures engendrent une douleur qui diminue le bien-être de l’animal. Les blessures peuvent être liées à la présence de dangers potentiels tels que les sangles. Elles peuvent aussi être révélatrices de troubles comportementaux tels que l’agressivité et les conflits entre congénères qui s’en suivent ou l’automutilation. II.3.1.3. L’absence de maladies Les maladies sont de nature et de gravité diverses. Indépendamment des douleurs et des gênes qu’elles occasionnent, les maladies entrainent un état débilitant et parfois la mort des animaux. C’est autant de facteurs qui affectent le bien-être des chevaux malades. II.3.2. Critères zootechniques Longtemps considérés comme uniques garants du bien-être, ils ne sont plus suffisants actuellement. En effet, trois critiques fondamentales leur sont destinées. D'abord, ces indices sont des moyennes et n’indiquent donc pas l'état de tous les individus. Ensuite, la sélection est dirigée principalement sur 28


l'amélioration des caractéristiques de productivité et on peut se demander quelle est encore la valeur d'une mesure comme l'âge à la première parturition pour des espèces qui ont été sélectionnées pendant des millénaires sur ce critère. Enfin, des animaux en souffrance peuvent encore présenter une productivité considérée comme suffisante. Néanmoins, quand il s'agit d'animaux de rente, ces critères sont indispensables. On utilisera par exemple les classiques comme le niveau de production, la survie, la pérennité, le gain quotidien, l’indice de consommation, la qualité de la carcasse, … II.3.2.1. La production optimale Dans un élevage, il est possible d’évaluer le bien-être à travers la productivité. En effet, on recherche la production optimale qui s’obtient par la satisfaction des besoins des animaux. Ces besoins sont d’abord d’ordre physiologique, car il est évident qu’un animal mal nourri, par exemple, sera moins productif que son bien-être sera mauvais. Le bien-être des animaux peut donc être estimé bon si la production est optimale d’autant plus qu’au fil du temps il a été observé une amélioration de la productivité grâce à une meilleure connaissance des besoins des animaux, une alimentation de meilleure qualité mais aussi une sélection génétique. Toutefois, il faut savoir que le profil de l’élevage est en ce sens biaisé car la production ne se mesure pas au niveau de l’individu mais de l’ensemble des individus, et surtout il fait intervenir des éléments totalement indépendants de l’animal tels que le coût des bâtiments, de la main d’œuvre, de l’alimentation etc…, et il est évident que ces paramètres n’ont rien à voir avec le bien-être. II.3.2.2. Le niveau de performance Le niveau de performance est un critère important permettant d’évaluer le bienêtre animal à travers les capacités de survie et de pérennité de l’animal. D’après Broom, cité par BOUSSELY (2003) l’état d’adaptation d’un animal est associé 29


à la faculté de survivre et de se reproduire dans un milieu. Un échec d’adaptation est associé à un bien-être médiocre. L’évaluation des effets de l’environnement sur le succès potentiel en matière de reproduction, et sur la santé de l’individu (taux de mortalité et taux de morbidité) permet donc d’évaluer leur impact sur le bien-être de l’animal. Le taux de mortalité est le principal critère utilisé dans le cas des performances en matière de survie. En effet, un taux de mortalité élevé signifie que les animaux ne sont pas adaptés aux conditions de vie; ce sont des animaux très sensibles aux agents pathogènes et leur immunité est faible. Dans le cas de la capacité de pérennisation de l’espèce, il est pris en compte les retards de fécondation et les variations d’intervalles entre les portées. Ces facteurs sont très significatifs, car leur augmentation révèle un mal-être. En effet, si les besoins ne sont pas satisfaits, les fonctions métaboliques sont perturbées et l’énergie produite par l’organisme sera utilisée par l’individu et non pas pour la progéniture. La qualité des relations sociales intervient également dans l’apprentissage des comportements sexuels. Ainsi, les animaux isolés depuis le jeune âge seront dans l’incapacité d’interagir avec les autres individus des autres espèces ou auront un retard de chaleurs. BOUSSELY (2003) rapporte qu’une étude de ENGLAND et SPURR a montré que seulement 6% des jeunes truies élevées dans des cases où elles pouvaient se mouvoir librement ne venaient pas en œstrus, tandis que cela se produisait pour 17% d’elles lorsqu’elles étaient placées dans d’étroites stalles individuelles. Les chiens, séparés trop précocement de leur mère ou pour lesquels le détachement n’a pas eu lieu, présentent un hyper-attachement souvent associé à un retard des premières chaleurs. La progéniture est donc réduite par un comportement reproducteur inadéquat, un manque d’œstrus comme cité ci-dessus, mais aussi une impossibilité de conception, des avortements, et une mortalité précoce de la progéniture. Ce problème est constaté dans de nombreux systèmes: chez les 30


animaux sauvages maintenus en captivité, chez les animaux de compagnie et les animaux de rente. Il n’est pas à négliger car il peut aller jusqu’à mettre la survie de l’espèce en danger (animaux en voie de disparition dans les parcs zoologiques). Pour ces animaux, le bien-être n’est pas bon car les conditions physiques et/ou sociales sont défavorables à un certain moment. II.3.3. Critères physiologiques L’utilisation de critères physiologiques, pour apprécier le bien-être de l’animal, s’appuie sur la notion de stress. Ce terme désigne la réaction non spécifique à toute stimulation qui déborde les capacités d’adaptation de l’organisme. Cette réaction est non spécifique dans la mesure où elle mobilise les mêmes systèmes physiologiques quelle que soit la nature physique ou psychique de l’agression en cause. Que l’animal soit exposé au chaud, au froid ou à des contraintes sociales, dans tous les cas, il répondra à cette agression par une libération d’hormones provenant du cortex surrénalien (glucocorticoïdes), du système nerveux orthosympathique et de la médullosurrénale (catécholamines : adrénaline et noradrénaline). La difficulté vient du fait que la signification des concentrations sanguines de ces hormones dépend étroitement des conditions de prélèvement et de l’ activité physique des animaux, si bien qu’ il n’est pas rare de voir des niveaux plus élevés d’hormones dites de stress chez les animaux en liberté et en groupe que chez les animaux élevés en case individuelle. En dehors de conditions standardisées d’étude, l’utilité des critères physiologiques reste donc très limitée. II.3.4. Critères comportementaux Les

critères

comportementaux

dérivent

de

la

notion

de

besoins

comportementaux. Si un ou plusieurs besoins comportementaux ne sont pas satisfaits,

des

anomalies

apparaître

peuvent

dans

l’expression

des

comportements, et ces anomalies pourraient être d’autant plus nettes que les 31


besoins en question sont davantage compromis. Il est effectivement possible d’observer, chez les animaux, diverses anomalies dans l’expression des comportements, depuis des attitudes anormales (positions assises par exemple) jusqu’à des activités à caractère stéréotypé se produisant de manière répétée et sans fonction apparente (mâchonnements et léchages à vide ou d’objets). Les comportements anormaux sont difficiles à classer objectivement, mais plusieurs catégories sont distinguées. II.3.4.1. L’agressivité Chez le jeune, l’agressivité est un comportement normal inclus dans l’activité générale ainsi que l’alimentation. Bien que l’agressivité soit habituelle, les combats sont rarement intenses, les coups faibles et les menaces généralement suffisantes. Mais à partir du moment où la notion de hiérarchie apparait (pour les animaux sociaux) dans le contexte relationnel, l’agressivité prend tout un autre sens. Chez l’adulte, l’état d’agressivité est souvent lié à des stimuli déclenchant qui sont souvent d’ordre sexuels. Ainsi, la répétition des agressions serait forcément liée à un défaut de bien-être aussi bien pour les animaux faisant preuve d’une agressivité exacerbée que pour les animaux qui subissent les agressions. II.3.4.2. La dépression La dépression est un état réactionnel caractérisé par une diminution de la réceptivité aux stimuli et une inhibition spontanée irréversible. L’inhibition est un processus pathologique élémentaire. A l’origine, c’est un phénomène indispensable à la socialisation, car elle permet à l’animal de maîtriser ses compétences motrices et sensorielles (autocontrôle, homéostasies sensorielle, inhibition hiérarchique,…). Dans les conditions normales, l’inhibition est un processus spontanément réversible et donc adaptatif. Ce processus devient pathologique quand il perd sa réversibilité. Dès lors, on observe des animaux de 32


moins en moins actifs, avec, le plus souvent, une atteinte du comportement alimentaire et exploratoire. Ils présentent une nette perte d’initiative. Puis, ils ne bougent plus, sauf dans des périodes calmes, et uniquement pour se nourrir. Ils deviennent malpropres. On observe progressivement une atteinte du sommeil avec passage à l’état dépressif. Cette inactivité s’accompagne d’une perte de contrôle des réactions émotionnelles face à une stimulation forte ou inhabituelle. Remarquons que l’inhibition peut devenir pathologique sans être complète, souvent en début d’évolution, l’animal peut esquisser les gestes sans les mener à terme. Il est certain que de longues périodes inactives (un animal apathique) sont des indicateurs du fait que l’animal a des difficultés à faire face à son environnement. II.3.4.3. Les stéréotypies On définit habituellement une stéréotypie comme un comportement «répétitif, invariant et qui n’a aucun but ou fonction apparents » (MASON, 1991). Les stéréotypies se développent dans des environnements non optimaux qui fournissent trop peu de stimuli pour le développement normal de l’animal. Elles résultent donc d’une interaction anormale entre l’animal et son environnement (CARLSTEAD, 1998) et peuvent prendre différentes formes (Figure 16). La pauvreté de la vie sociale a une influence sur l’apparition de stéréotypies. En effet, ces stéréotypies peuvent être la manifestation d’un ennui ou de l’impossibilité pour un cheval de rejoindre un compagnon. Ainsi, des stéréotypies telles que le tic à l’ours et le tic à l’appui pourraient traduire la frustration qu’engendre l’incapacité qu’a un cheval de rejoindre un cheval voisin. Le fait de mordre les barreaux peut aussi traduire un acte agressif dirigé contre les barreaux qui empêchent le cheval d’avoir un contact physique avec ses congénères. Le fait que les tics à l’air et à l’appui soient moins fréquents 33


chez les chevaux logés en stalles que chez les chevaux logés en box laisse supposer que l’isolement est un facteur majeur, plus que le confinement, dans l’apparition de ces stéréotypies parce qu’en stalles, les contacts sociaux sont plus importants. Notons que le fait de mordre les barreaux peut aussi être interprété comme un acte d’agressivité redirigé, car ils auraient empêché un acte d’agression. Les chevaux ont besoin de vivre en groupe, lorsque ce n’est pas le cas, leur bien-être est diminué.

Optimal

Stéréotypies occasionnelles provoquées par des frustrations mineures.

Stéréotypies d’activité.

BIEN-ETRE

Stéréotypies pendant 40% du temps total d’activité.

Médiocre

Figure 6: Échelle de fréquence des stéréotypies en fonction du bien-être (BROOM, 1983). II.3.4.4. Autres troubles Des chevaux privés de contacts sociaux recherchent les contacts au point de créer des liens avec des animaux d’une autre espèce comme des chiens, des chats, des chèvres, l’homme, etc...

34


Par conséquent, les contacts sociaux sont un besoin manifeste. Un cheval isolé peut aller jusqu’à s’automutiler; ce qui laisse imaginer la détresse que peut provoquer l’isolement chez les chevaux.

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DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE

36


CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE I.1. Introduction Le département de Rufisque est l'un des 45 départements du Sénégal et l'un des 4 départements de la région de Dakar (Figure 17). C’est une ancienne ville qui a été créée au XVIe siècle par des pêcheurs Wolofs sous le nom de Teung-Guedj. Comme Dakar, Pikine et Guédiawaye, le département de Rufisque est découpé en trois communes d'arrondissement depuis le décret n° 96-745 du 30 avril 1996.Ces communes sont les arrondissements de Rufisque Ouest, de Rufisque Nord et de celle de Rufisque Est. La commune de Rufisque constitue la "porte sud" de l'agglomération de Dakar; elle est le passage obligé pour entrer dans la capitale ou en sortir (côté sud) par voie terrestre.

Figure 7: Carte de la région de Dakar Source: www.archivesdusenegal.gouv.sn

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I.2. Géographie Le département de Rufisque s’étend sur 372km2 avec une population de 307.463 habitants pour une densité de 827hab/ km2 selon le recensement de 2005 (DPS, 2005) alors qu’en 2002 on comptait 284 263 habitants(DPS, 2002). Sur le plan démographique donc la ville a connu une croissance soutenue. (Rufisquenews.com) I.3. L’économie de la ville La ville de Rufisque a longtemps été la capitale de l'arachide et de l’huile «La Rufisquoise» était une huile réputée. C'était aussi le principal port du Sénégal avant l'expansion de Dakar. Aujourd'hui, les emplois sont également dans les filatures, une cimenterie SOCOCIM, une usine de fabrication de produits alimentaires et cosmétiques VALDAFRIQUE, l'industrie de la chaussure en plastique New Team, l’Entreprise Sénégalaise de Production Industrielle (ESPI) ainsi que dans les services, la pêche, l’agriculture, le maraîchage et le tourisme. Pendant l'hivernage, il arrive que les pluies abondantes, associées à la montée de la marée, déclenchent des inondations, et l'on a pu taxer la ville de « petite Venise du tiers-monde ». La forte croissance démographique, le développement de l’industrie sont parallèles à un essor économique considérable, se traduisant par une intensification de la circulation des calèches. En plus, les fortes inondations de la période hivernale, l’existence de plusieurs chantiers de construction, de lieux difficiles d’accès aux automobiles, offrent désormais aux charrettes un rôle considérable dans le transport des biens de consommation (gaz, ravitaillement….) et des matériaux de construction (ciment, briques, sable…). Ainsi, on note dans cette zone une forte concentration de chevaux de trait.

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CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES Cette étude a été menée de mars à juin 2014, soit une période de quatre (4) mois et ce dans le cadre des activités de l’organisation non gouvernementale (O.N.G.) anglaise dénommée World Horse Welfare (W.H.W). Elle a concerné 29 sites (parkings des chevaux), 130 propriétaires de chevaux, 1 Association du bien-être des animaux, 6 maréchaux-ferrants, 2 selliers et 3 professionnels de la santé animale. II.1. Matériel II.1.1.Les chevaux Il s’agit de 374 chevaux de trait adultes, entiers, de sexe masculin et féminin, de race locale, regroupés dans des parkings (écuries) désignés localement par des « thioury » où les animaux sont entravés individuellement. II.1.2. Les fiches d’enquête et autres Plusieurs types de fiche d’enquête ont été élaborés afin de collecter des données auprès des différents acteurs (chevaux, propriétaires, professionnels, divers) impliqués dans les activités de la filière équine à Rufisque. Ces fiches présentées en annexe comportent des données générales et des données spécifiques D’autres outils comme un appareil photo et un véhicule ont servi aussi pour la réalisation des activités de terrain. II.2. Méthodes d’étude II.2.1. L’identification des chevaux Les chevaux sont identifiés par un numéro d’ordre attribué lors de l’enquête et ils sont rattachés aussi à leur propriétaire.

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II.2.2. L’entretien avec les acteurs II.2.2.1. Les propriétaires Des entretiens ont été menés sur les sites (enquête sur les chevaux et les propriétaires), à domicile (pour certains propriétaires). Ces entretiens ont été fondés sur les paramètres recherchés dans les fiches d’enquête tels que le mode vie du propriétaire, les activités du cheval et son management, ses équipements et la qualité des services qui lui sont données. II.2.2.2. Les maréchaux-ferrants Ils sont au nombre de 6 dont un seul a été formé par l’ONG WHW. Ils ont une expérience variant de 10 à 39 ans. Ils utilisent souvent les matériaux locaux et rarement ceux importés. Ils ont comme unique source de revenus la maréchalerie. Ils travaillent avec les chevaux de trait dans toute la commune de Rufisque. Ils sont intéressés par des formations à condition qu’on les aide à amortir les journées non travaillées pour subvenir aux dépenses de leur famille. II.2.2.3. Les Selliers Ils sont au nombre de deux dont l’un qui a été formé par l’ONG WHW. Ils ont une expérience variable de 19 à 30 ans. Ils utilisent les matériaux locaux et importés. Ils travaillent en majorité avec les chevaux de trait et parfois avec ceux de courses. Un seul est intéressé par des formations, l’autre étant âgé. II.2.2.4. Les leaders d’Association Un seul leader a été rencontré; c’est le Président de l’Association Rufisquoise pour la Protection des Animaux (ARPA). L’ARPA a été créée depuis 2004 ; elle est dirigée par un bureau composé d’un Président, d’un Secrétaire Général, d’un Trésorier et des Commissions. Elle fait des assemblées tous les 2 ans. L’adhésion est de 1000F; elle ne connait pas exactement le nombre de ses 40


membres actuels. L’Association n’a pas de chevaux mais certains de ses membres en ont. Ses principales activités sont axées sur le plaidoyer, la sensibilisation, et la communication. Elle est intéressée par un partenariat avec l’ONG WHW. Un autre leader d’association (SOS cheval) est répertorié mais il n’a pas pu être rencontré à cause de sa non disponibilité. II.2.2.5. Les professionnels de la santé animale (vétérinaires) Ils sont au nombre de 5 à Rufisque composés d’un docteur vétérinaire et 4 techniciens. Seuls 3 ont pu être rencontrés (le docteur vétérinaire et 2 techniciens : un public et un privé). Ils offrent des services divers aux chevaux des communautés comme les soins, la vaccination et les conseils. Selon ces professionnels, pour améliorer la situation sanitaire des chevaux à Rufisque, il y a lieu de faire l’éducation des propriétaires, vacciner les chevaux, renforcer les capacités des vétérinaires, aider les propriétaires à prendre en charge des frais des soins, etc. Ils sont tous intéressés à participer aux activités de l’ONG WHW selon leur disponibilité. II.2.3. L’analyse des données L’ensemble des données recueillies a été enregistré sur une page du tableur Excel et les différents calculs ont été effectués à l’aide de ce même tableur.

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CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION III.1. Résultats III.1.1. Données générales Les données générales ont été collectées auprès de 130 propriétaires dont la plupart sont des hommes, soit 129 hommes (99,23%) et une femme. Leur tranche d’âge varie entre 18 et 62ans, soit un âge moyen de 34 ans. Ils sont résidents en permanence dans la commune de Rufisque pour la plupart (62%) avec quelques saisonniers venant de l’intérieur du pays (36%) et dont les localités d’origine sont situées à 60 voire 90 km de Dakar (Figure 18). Parmi les résidents en permanence à Rufisque, 33% vivent seuls et 29% vivent avec leur famille. Parmi les saisonniers, 30% vivent en famille.

2% 36% Migrants Non migrants

62%

Sans réponse

Figure 8: Fréquence de résidence des propriétaires de chevaux Le nombre de chevaux détenus par les propriétaires varie d’un (1) à dix (10) chevaux et 95% des propriétaires ont 1 à 2 chevaux. La majorité (90%) des propriétaires ne loue pas leurs chevaux; même si des cas de locations existent ils sont très rares car seulement 10% des chevaux sont loués de temps en temps; le reste travaille uniquement avec leur propriétaire.

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III.1.2. Les chevaux Sur un total de 374 fiches, 347 réponses ont été obtenues contre 27 sans réponse. Sur les 347 réponses, l’âge des chevaux varie de moins d’un an à plus de 20 ans. La majorité des chevaux (76%) a un âge compris entre 2 et 3 ans. Selon les classes d’âge, le pourcentage est le suivant: 1-4 ans (22%), 5-10 ans (54%), 1115 ans (16%), 16- 20 ans (7%) (Figure 19).

6,70% 1%

0,30% 5 - 10 ans 11 - 15 ans

22% 54%

1 - 4 ans 16 - 20 ans

16%

Inférieur à 4 ans

Figure 9: Classes d’âge des chevaux Selon les réponses, la durée de possession des animaux varie de quelques mois à 21 ans. III.1.2.1. Les activités des chevaux Les chevaux sont utilisés pour différents types d’activités (Figure 20). Ainsi, sur 371 fiches, 367 ont répondu (et 4 sans réponse). Selon les réponses, 193 chevaux (52%) sont utilisés pour la traction de calèche (Figure 21) contre 169 chevaux (46%) pour la traction de charrettes (Figure 22) et 5 chevaux (2%) pour les deux (calèche et charrette).

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2%

Traction de calèches

46%

52%

Traction de charrettes Mixtes

Figure 20: Les activités des chevaux

Figure 21: Un équipement d'une calèche de mauvaise qualité

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Figure 22: Un cheval tirant une charrette Par rapport à l’âge du démarrage des activités, les chevaux débutent les activités à des âges variables selon les réponses, allant de 1 à 7ans. La majorité des chevaux (75%) débute l’activité entre 2 à 3ans. Pour les activités, les chevaux effectuent 4 à 7jours par semaine avec 75% des chevaux travaillant 7 jours sur 7 et 24% pour 6 jours sur 7 (figure 23).

75,00% 80,00% 60,00%

NF : Non Fixe

Effectifs de chevaux en 40,00% pourcentage

24%

7j/7: 7 jours par semaine

20,00% 1,00%

6j/7: 6 jours par semaine

0,00% 7j/7

6j/7

NF

Nombre de jours de travail par semaine

Figure 10: Nombre de jours de travail par semaine des chevaux

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Par rapport au nombre d’heures de travail par jour, il varie de 3 à 11 heures par jour avec 88% des chevaux travaillant 5 à 8 heures par jour et 76% de 6 à 8 heures par jour. III.1.2.2. L’alimentation et l’habitat des chevaux Les principales matières

constituant l’aliment des chevaux sont l’aliment

concentré industriel, le mil, le foin et parfois le maïs et du blé. L’eau est celle du robinet ou des puits. Sur 374 réponses, les quantités distribuées par cheval et par matière sont: - Aliment concentré: 1 à 15 kg avec 3 à 6 kg pour 65% des chevaux - Mil: 2 à 8 kg avec 2 à 5 kg pour 94% des chevaux - Blé: 2 kg (3%) - Mais: très rare Le concentré est distribué trempé dans l’eau et les autres matières sont distribuées à l’état sec dans différents types de mangeoires (Figure 24). Par rapport à l’eau, les quantités distribuées par jour varient de 30 à 80 litres avec 30 à 40 litres chez 60% des chevaux.

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Figure 11: Un cheval s’alimentant dans une mangeoire en ciment Sur l’habitat, tous les chevaux se retrouvent sur des aires libres sans clôture, ni toit aussi bien au moment du repos de la journée que la nuit (Figure 25).

Figure 12: Milieu de vie de chevaux en plein air III.1.2.3. L’état corporel des chevaux Habituellement, il est procédé au toilettage des chevaux le matin avant le travail. Celui-ci consiste à de simples frottements et un rinçage d’une partie ou tout le corps de l’animal. Selon les résultats de l’enquête, 90% des chevaux sont lavés tous les matins et le reste tous les deux ou trois jours (Figure 26).

47


6%

1% 3%

1j/1 1j/2 1j/3 90%

NF

Légende: 1j/1: Tous les jours 1j/2: Tous les deux jours 1j/3: Tous les trois jours NF: Non Fixe

Figure 13: Fréquence de toilettage des chevaux

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Pour l’état corporel, les scores de 1 à 5 ont été considérés (Tableau VI). Tableau VI: Notation corporelle de 1 à 5 Notes

Etat corporel

0

Emacié

1

Très maigre

1,5

Maigre

2

Insuffisant

2,5 Optimum selon le type d’animaux

3 3,5 4

Gras

4,5

Très gras

5

Suiffard-Obèse

Source: ARNAUD et al., 1997 Sur 372 réponses, les scores ont varié de 2 à 4,5. La majorité des chevaux ont un état corporel situé entre 2,5 (32,5%) et 3 (32%). L’écrasante majorité des chevaux (95%) a un score situé de 2 à 3,5 (Figure 27).

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Figure 14: Un cheval à score corporel de 3 II.1.2.4. Les parasites externes et le déparasitage Sur 373 réponses, la présence de parasites externes est déclarée chez 23,6%. Par rapport au déparasitage, à la question « depuis combien de temps votre cheval n’a pas été déparasité », les réponses ont été de quelques jours à plusieurs années. De façon détaillée, les réponses sont les suivantes :  Quelques jours à un mois : 67%  2 à 4 mois : 13%  5 à 12 mois : 7%  Plus 12 mois : 12% 80% des chevaux ont été déparasités depuis 1 à 4 mois contre 20% à plus 5 mois. III.1.2.5. Les soins sanitaires des chevaux Lorsque surviennent des pathologies, les propriétaires utilisent des méthodes traditionnelles et empiriques pour les traiter. Il s’agit de pratiques largement répandues. Selon les propriétaires, ce fait est lié au coût élevé des médicaments modernes par rapport à leurs revenus. A noter également que 1% des chevaux

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n’ont jamais été traités malgré les pathologies dont ils ont dû souffrir (Figure 28).

1%

Chevaux traités Chevaux non traités 99%

Figure 15: Proportion des chevaux recevant des traitements Lorsque le problème devient plus sérieux, ils font recours à des vétérinaires privés de la zone pour des traitements médicalisés. La Figure 29 montre que les propriétaires de chevaux demandent rarement des conseils aux vétérinaires concernant l’entretien de leurs animaux. En effet, 80% des détenteurs de chevaux, rencontrés lors de l’étude, ont répondu non à la question contre seulement 20% qui demandent fréquemment l’avis du vétérinaire. 80% 80% 60% Effectifs des propriétaires en 40% pourcentage 20%

20%

0% Oui

Non

Demande de conseils

Figure 16: Taux de renseignement auprès des vétérinaires 51


Parmi les propriétaires qui ont l’habitude de traiter leurs chevaux, rares sont ceux qui optent uniquement pour un traitement médical lorsque les chevaux tombent malades. Comme on peut le voir sur la figure 30, seulement 8% des chevaux sont traités uniquement par la médecine moderne; la grande majorité, soit 71%, associe la médecine moderne et les pratiques traditionnelles.

8% 21% Traitement médical Traitement traditionnel 71%

Traitement mixte

Figure 17: Types de traitements administrés aux chevaux Le traitement traditionnel est donné sous forme de feuilles d’arbres ou de décoction. Les plantes les plus utilisées sont l’acacia, le Prosopisgranulosa, le baobab ou Adansoniadigitata, le fromager ou Ceiba pentadra, l’Acacianilotica, le Cissusarcaloides, le Rogeriaadenophylla, le Ceratothecasesamoides. Parfois aussi, les propriétaires font recours à des gris-gris (talismans) attachés au corpsdu cheval. Les problèmes sanitaires des chevaux à Rufisque sont nombreux et divers comme le parasitisme, les coliques, les lymphangites, les boiteries, les lésions cutanées, l’asthénie, les problèmes respiratoires et autres infections. La figure 31 illustre un cas de lymphangite au cou.

52


Figure 31: Un cheval atteint de lymphangite au cou Sur 140 réponses, les maladies rencontrées sont diverses. Ces maladies sont dominées par les coliques (36%), l’asthénie (21%), la lymphangite (19%), les affections respiratoires (10%), les nodules cutanés (3%), le tétanos (1%), la diarrhée, les atteintes locomotrices (1%) et autres (gonflement, douleurs pattes). (Figure 32)

9%

Autres

Affections

Aff. locomotrices

1%

Tétanos

1% 3%

Nodules cutanés

10%

Aff. respitatoires

19%

Lymphangites 0%

5%

10%

15%

20%

Effectifs en pourcentage

Figure 32: Principales pathologies des chevaux de trait Sur 358 réponses, les atteintes oculaires ont représenté 4%. Sur 324 réponses, les boiteries ont représenté 6,17%).

53


III.1.2.6. Le harnachement des chevaux III.1.2.6.1. Les harnais Les propriétaires de chevaux achètent généralement les harnais. En effet, 91% ont choisi d’acheter contre seulement 8% qui ont fabriqué eux-mêmes leurs harnais. Ces harnais sont faits de matériaux de différents types comme le nylon, le synthétique, et matériau mixte (mélange de nylon, de caoutchouc, de cuir, de synthétique). Selon les résultats de l’enquête, 65% des chevaux portent des harnais en nylon contre 2% en synthétique et 33% en mixtes (Figure 33).

33% Nylon 65%

Synthétique Mixte

2%

Figure 33: Types de matériaux utilisés pour la fabrication des harnais L’état des harnais est jugé: bon (35%), moyen (33%) ou mauvais (32%) selon les réponses obtenues (Figure 34); ils sont généralement épais et ne sont pas serrés sur le cheval.

54


32%

35% Bon Moyen Mauvais 33%

Figure 34: Etat des harnais selon les réponses des propriétaires enquêtés. Les harnais de mauvaise qualité sont souvent à l’origine de lésions cutanées chez les chevaux (Figure 35)

Figure 35: Un cheval avec des lésions cutanées dues à un mauvais harnachement

III.1.2.6.2. Les mors La majorité (95%) des chevaux porte des mors. Le type de mors utilisé est aussi variable; il peut être en fer, en nickel, en aluminium ou mixte mais les mors en 55


fers sont plus fréquents. En effet, 77% des chevaux ont des mors en fer (Figure 36). 77% 80% 70% 60% 50% Nombre de mors en 40% pourcentage 30% 20%

10%

8%

5%

10% 0% Fer

Nickel

Aluminium

Mixte

Types de matériaux

Figure 36: Nature et pourcentage des mors portés par les chevaux selon les réponses des propriétaires III.1.2.6.3. Les fers Presque tous les chevaux (environs 99%) portent des fers, et les propriétaires font recours aux services de quatre (4) maréchaux-ferrants sur place. La périodicité du ferrage varie de 7 à 30 jours. La majorité le fait à 2 semaines (31%) et à un mois (27%). Comme l’indique la figure 37 la majorité des propriétaires fait le ferrage de leurs chevaux toutes les deux semaines ou une fois le mois.

56


31%

35%

30%

30% 25% 20% Effectifs en pourcentage

17%

15%

9%

10%

7%

6%

5% 0% 1f/7j

1f/10j

1f/14j

1f/20j

1f/30j

SR

Périodicité

Figure 37: Fréquence du ferrage des chevaux selon les réponses des propriétaires enquêtés. Légende: 1f/7j= 1 fois/ 7 jours SR = sans réponse

Le coût du ferrage est de 500 (15%), 600 (79 %) et de 750 (4%) FCFA par pied, soit en moyenne 620F par pied. III.1.2.7. Gestion et dressage des chevaux Grace au transport des biens et des personnes, les détenteurs de chevaux gagnent des recettes journalières variant entre 2000 et 20000F CFA, soit en moyenne 6215F par jour. Cependant , il n’ya presque pas de budget alloué à l’entretien des chevaux, car, sur l’ensemble des propriétaires consultés, seul 5%

des

propriétaires affectent un budget mensuel pour les besoins du cheval. Concernant le dressage des chevaux elle est assurée par les propriétaires euxmêmes. III.1.3. Difficultés rencontrées Les difficultés rencontrées par les éleveurs de chevaux sont, entre autres, les problèmes de sécurité, la non disponibilité et la qualité moyenne des services 57


des prestataires locaux. En effet, le vol d’animaux est très récurent et les chevaux peuvent être confrontés à des accidents de la circulation ou à des traumatismes d’origines diverses (Figure 38).

3%

45%

52%

Animaux en séscurité Animaux pas en séscurité Sans réponse

Figure 18: Etat de la sécurité des chevaux Excepté quelques cas, les services locaux sont disponibles (Figure 39); en effet, les propriétaires parviennent à trouver, quand il le faut, des vétérinaires, maréchaux ferrants et selliers non loin et disponibles pour répondre à leurs préoccupations.

2%

Services disponibles Services non disponibles

98%

Figure 19: Disponibilité des services locaux

58


Les services donnés par ces derniers sont en général de bonne qualité selon les propriétaires sauf quelques cas où le fer est mal mis ou les harnais de mauvaise qualité, (Figure 40).

9% Bon service Mauvais service

91%

Figure 20: Qualité des services locaux III.1.4. Niveau d’information des propriétaires Les propriétaires de chevaux que nous avons rencontrés, au cours de notre étude, sont, dans l’ensemble, peu informés. En effet, beaucoup d’entre eux ignorent l’existence d’organisation de santé animale et sont très rarement impliqué dans les programmes de formation organisés soit par l’état, soit par les ONG. Ainsi, 59% des propriétaires de chevaux ont affirmé ne pas connaitre l’ONG Word Horse Welfare (WHW) contre 41% qui ont reçu soit des dons (charrette, médicaments, autres équipements), des services gratuits (pose de fers), soit reçu des

visites

de

l’équipe

de

l’ONG

ou

formé

par l’organisation.

Par rapport à la formation, 67% des enquêtés n’ont jamais assisté à une formation quelle qu’elle soit et seulement 30% ont eu une fois à faire une formation sur le code de la route organisée par le Ministère de l’Elevage et des Productions animales.

59


III.2. Discussion Dans cette discussion, seront abordés des aspects comme le choix du sujet et de la zone d’étude, la méthodologie adoptée et les résultats obtenus après enquête. III.2.1. Choix du sujet et de la zone d’étude Un des défis de l’Organisation Internationale des Epizooties (OIE) est d’améliorer le bien-être des animaux au niveau mondial dans les années à venir (OIE, 2010). De ce fait, la notion de bien-être a été abordée et étudiée sous plusieurs angles par les chercheurs. Grâce aux progrès de la médecine vétérinaire, une meilleure connaissance des pathologies animales a permis d’atténuer les effets de ces maladies et améliorer ainsi le statut sanitaire des animaux. Aujourd’hui, on s’intéresse, de plus en plus, aux conditions de vie des animaux et plus précisément à leurs besoins comportementaux et à leur bien-être en général. De nombreuses études ont été réalisées dans le monde, notamment en France, en Angleterre, aux États-Unis, etc.,sur l’état du bien-être des animaux. Ils abordent tous les besoins des animaux et les techniques d’optimisation du bien-être des animaux basées sur la maitrise de ces besoins. Cependant, en Afrique, ce type d’études est, à notre connaissance, très rare. En effet, à ce jour, on compte une seule étude portant sur la douleur animale, une composante du bien-être, réalisée au Sénégal en 2012 (ISSOUFOU, 2012). A rappeler qu’au Sénégal, il y a environ 518000 chevaux de trait selon le Ministère de l’Elevage et des Productions animales (MEPA, 2013). Cette population est particulièrement concentrée en zones urbaines surtout à Dakar et sa périphérie où ces chevaux jouent des rôles économiques importants mais dont le bien-être est peu considéré par les acteurs de la filière. C’est ce qui a motivé le choix porté sur l’étude des conditions de leur bien-être à Dakar et particulièrement à Rufisque où il y a une forte concentration de ces chevaux d’origines diverses.

60


III.2.2. La méthode d’étude Notre étude a consisté à faire des entretiens avec les principaux acteurs de la filière équine employant les chevaux de trait à Rufisque. Cette méthode a été utilisée par AKPO (2004) qui a mené une enquête sur les métiers du cheval au Sénégal, et DJINADOUM (1994) pour étudier les dominantes pathologiques des chevaux de trait urbains de Dakar. Pour pallier certaines difficultés pour ce type d’enquête, il faut impérativement une étroite collaboration avec les propriétaires et les autres acteurs, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir. En effet, on a souvent eu à faire face à la réticence de certains propriétaires par rapport aux questions et à l’ignorance par les propriétaires des informations médicales concernant leurs animaux. Toutefois, des astuces ont été trouvées pour contourner certaines de ces difficultés comme, entre autres, la clarification de l’objectif

de l’étude et

l’intérêt qu’il apporte, le don de médicaments ou l’octroi des services de maréchaux ferrants sur les lieux. III.2.3. Discussion des résultats III.2.3.1. Typologie des activités des propriétaires de chevaux De nos résultats, il apparaît que de nombreuses professions sont impliquées dans la traction équine (cochers, charretiers, éleveurs, agriculteurs, commerçants, couturiers,…), mais à des proportions très variables. Ce qui dénote l’importance socio-économique des chevaux de trait à Rufisque comme dans tout le Sénégal. Les chevaux de trait sont impliqués dans divers es activités (transport, activités agricoles).Il a été noté que certains commerçants possèdent leurs propres charrettes équines pour transporter leurs marchandises non seulement parce que cela augmente leur gain, mais aussi en raison de l’accessibilité, la modicité des tarifs pratiqués, et la disponibilité des charrettes à sillonner certains quartiers. 61


La particularité des chevaux de trait à Rufisque est liée à la saisonnalité de leur séjour à Rufisque. En effet, certains propriétaires sont des saisonniers et font des séjours alternés entre Rufisque et leur village d’origine. Ce qui diversifie davantage les activités menées par leurs chevaux. En effet, à la fin des récoltes, les agriculteurs propriétaires de chevaux se déplacent vers les zones urbaines avec leurs chevaux pour y travailler jusqu’à la prochaine saison de pluies pour retourner aux villages et s’adonner aux travaux champêtres. III.2.3.2. Les activités des chevaux De nos résultats, il apparaît que les chevaux de traits sont relativement surexploités et maltraités dans le département de Rufisque. En effet, ces chevaux supportent des charges lourdes avec des matériaux à risque pour les chevaux et les personnes. Ce qui traduit la non prise en compte du bien-être des chevaux en raison de la maltraitance et l’insécurité. Ainsi, les charges très

lourdes

provoquent des maux de dos en raison du poids énorme sur lx ne ses vertèbres thoraciques et dorsales mais elles peuvent aussi causer des pathologies des pieds tels que les mauvais aplombs et les fourbures. Selon certaines études (CHEVALMAG, 2008; LA-CRINIERE-BLONDE, 2015) le poids du cavalier et du matériel ne devrait jamais excéder de 20% à 29% celui du cheval. En tenant compte de ces critères, il ressort de nos enquêtes que les conditions de vie naturelle du cheval à Rufisque, sont loin d’être respectées; en effet, certains chevaux travaillent plusieurs heures (plus de 6h) et presque sans un jour de repos par semaine. Les conditions de vie domestiques influencent le budget-temps des chevaux (la quantité de temps consacrée par l’animal à chacune de ses activités). Chez le cheval, en condition de vie naturelle, l’activité nettement prédominante dans le budget-temps est l’alimentation (15-16h), suivie du repos (5-6h), de la veille / observation (1-2h), des déplacements (1h), le reste du budget-temps étant réparti

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entre les comportements sociaux, liés à la reproduction et autres activités ponctuelles (WARING, 2003).

III.2.3.3. L’élevage des chevaux III.2.3.3.1. Le logement Les chevaux de trait constituent une source de revenus importante en zones périurbaines des grandes villes comme Dakar et sa périphérie. Malheureusement, ces chevaux souffrent à cause de très mauvaises conditions de vie. Il ressort de notre étude que tous les animaux étaient entravés au niveau de terrains vagues sans délimitations. Il s’agit d’endroits humides, très sales, couverts de crottins et de déchets, y compris des déchets ménagers, dépourvus de systèmes d’évacuation d’eau et difficiles à nettoyer. Alors que le logement joue un rôle important pour les animaux domestiques et surtout pour le cheval de trait, car il est le lieu de repos et où les chevaux s’alimentent et récupèrent des forces pour le prochain jour ou prochaines heures de travail dans des conditions climatiques souvent pénibles (chaleur, humidité, poussière). Le logement correct permet aussi au cheval d’éviter de nombreuses affections notamment les maladies de l’appareil respiratoire et d’autres maladies contagieuses. Ce qui est loin d’être le cas des chevaux de trait à Rufisque. Ces mauvaises conditions de vie des chevaux rencontrées, lors de notre enquête, ont aussi été relatées par certains auteurs comme DJIMADOUM (1994), FALL (2011) et NDOUR (2010). III.2.3.3.2. L’alimentation La ration alimentaire des chevaux, rencontrés au cours de notre étude, est composée d’aliments grossiers tels que le foin et le mil et d’aliments concentrés. Bien que les chevaux soient relativement bien nourris, certaines rations ne 63


semblent pas bien équilibrées et les modes de distribution des aliments ainsi que les quantités données sont très variables. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur la couverture des besoins de ces chevaux qui effectuent un travail intense dont les dépenses énergétiques sont probablement supérieures aux apports des aliments distribués. Cet aspect d’alimentation a largement été évoqué par DJIMADOUM (1994) qui souligne la prédominance du mil et de la fane d’arachide, alors que le mil ne répond pas toujours aux besoins à couvrir. Il s’agit d’un aliment essentiellement énergétique, peu riche en cellulose et surtout pauvre en calcium, par conséquent, ces déficiences ne sont pas totalement comblées par la seule fane d'arachide. En plus, sa digestibilité reste lourdement handicapée par la petitesse de ses grains qui échappent souvent au broyage et passent dans les interstices de la table dentaire et se retrouvent souvent dans les fèces. III.2.3.3.3. L’état corporel Selon nos résultats, un effort notoire est déployé par les propriétaires des chevaux sur le plan de l’hygiène corporelle des chevaux. En effet 90% des chevaux sont lavés tous les matins, même si des écarts sont notés entre les propriétaires. L’état corporel des chevaux est pour l’essentiel satisfaisant car 64,5% ont un score situé entre 2,5 et 3 qui indique que l’état général de l’animal est optimum. III.2.3.3.4. La santé L’absence de livret sanitaire, pour le suivi des chevaux, a été la première remarque lors de notre étude. Cette même remarque a été faite par NDOUR (2010) qui affirme que le manque d’information sur le passé médical des animaux est un handicap épidémiologique important. Ceci est également valable pour les vaccinations (généralement confondues avec la sérothérapie tétanique et les déparasitages) et les traitements antérieurs. 64


On a aussi constaté que les propriétaires de chevaux font plutôt recours aux méthodes de traitement traditionnelles. En effet, ils estiment que le coût des médicaments modernes est au-dessus de leurs moyens ; ce qui n’est pas le cas pour tous, car ces propriétaires gagnent de l’argent quotidiennement grâce au labeur de leurs chevaux. A signaler que le recours au traitement traditionnel comporte de nombreux inconvénients, car la tradithérapie ne peut pas apporter le traitement efficace dans tous les cas, d’une part, et elle peut être dangereuse pour les chevaux en raison des mutilations et des complications graves occasionnées, d’autre part. En effet, les principes et les méthodes des traitements traditionnels sont empiriques et les résultats sont très aléatoires. Par contre, le traitement moderne est mis en place par un professionnel de la santé animale selon des règles précises et ce après un diagnostic raisonné ; ce qui conduit souvent à une bonne guérison de l’animal en évitant aussi des complications. Contrairement à ce qu’a affirmé COULOMB (1984), les maladies des animaux de trait, dans la zone semi-aride, peuvent constituer un facteur limitant majeur. Il faut veiller également aux facteurs d’aggravation de ces maladies par la malnutrition et le surmenage (TCHANILEY, 1998). III.2.3.3.5.Le harnachement et l’utilisation des accessoires La mise au travail des chevaux implique l’utilisation d’une grande variété de matériel: les aides artificiels du type harnais, mors, fers… Au cours de notre étude, il a été noté que les harnais utilisés sont en nylon et très rarement en bon état. Quant aux mors, ils sont en général en fer et souvent les chevaux sont ferrés tous les 15 ou 30 jours. L’utilisation de ces matériaux induit un contact plus ou moins étroit avec la peau du cheval. C’est ainsi que NEVZOROVA(2010) distingue quatre degrés de sévérité dans l'impact du matériel: l'absence de sensation particulière, l'inconfort, la douleur et la lésion (blessure). Il estime que le matériel ne devrait jamais franchir le seuil de l'inconfort. Les mors peuvent agir sur la langue, les 65


commissures labiales et les dents du cheval en fonction de la position de sa tête et crée ainsi une pression qui devient douloureuse si les rênes sont trop tendues. Au stade chronique, cette douleur dégénère en névralgie qui irradie la tête du cheval, jusqu'à ses oreilles et au bout de son nez. C’est pourquoi, il est important de vérifier les aides artificiels car les cavaliers ont tendance à utiliser des mors et harnais sévères, pour pousser le cheval dans l'attitude qu'ils recherchent au lieu de l'obtenir de l'animal lui-même. Enfin au lieu de ferrer les chevaux tous les 15jours à un moi, il est préférable de le faire tous les deux mois pour réduire les risques de traumatisme du pied du cheval. III.2.3.3.6. Gestion et dressage des chevaux Les résultats de notre étude ont montré que malgré l’importance économique des chevaux de trait, il reste encore beaucoup d’efforts à faire pour leur entretien. Ainsi, la majorité des enquêtés déclare ne pas réserver une part de leur budget pour l’entretien des chevaux. Dans quelques cas exceptionnels où un budget leur est réservé, celui-ci ne couvre même pas les besoins alimentaire des animaux. C’est une attitude est à déplorer, car le cheval de trait a besoin de plus de soins et d’attention pour son bien-être comme tout autre être vivant capable de sentir la douleur, la soif, la tristesse…. En effet, en tant qu’être vivant, il a droit à la santé, au bien-être physique et psychique. Les charges lourdes familiales supportées par certains propriétaires, surtout les saisonniers, font que la part des recettes réservée aux chevaux est très faible. En effet, les migrations saisonnières impliquent un certains nombres de charges supplémentaires, car les saisonniers, venus travailler dans les villes, doivent s’entretenir sur place et entretenir également leur famille aux villages. Dans le même sillage, les travailleurs permanents dans la ville ont aussi des charges familiales qui dépendent des revenus tirés des activités des chevaux. En conséquence, afin de satisfaire ces besoins, certains conducteurs de calèches mènent d’autres activités telles que l’élevage, l’agriculture, le commerce… 66


III.2.3.3.7. Difficultés rencontrées Les conducteurs de calèches et leurs chevaux rencontrent certaines difficultés parmi lesquelles l’insécurité telle que le vol d’animaux, les accidents de circulation et les traumatismes récurrents. Ces problèmes sont liés au fait que, aux heures de repos, les chevaux vivent dans des espaces en plein air où ils sont attachés vaguement à un piquet sans aucune surveillance. On note également un manque d’organisation dans la circulation routière dans les villes, car les calèches et voitures circulent au même titre sans aucun respect du code de la route; ce qui participe à accroître les accidents de circulation. Par rapport aux services disponibles, quelques manquements ont été notés comme les fers mal mis et le harnais de mauvaise qualité. Cela est probablement lié au fait que certains maréchaux-ferrants n’ont pas subi une formation dans le domaine comme celle de l’ONG W.H.W. et exercent en tant que maréchauxferrants traditionnels dont les connaissances ont été acquises par l’apprentissage auprès des parents. Le manque d’expérience et la qualité des matériaux utilisés peuvent également influer sur la qualité des harnais et les fers. En effet, certains matériaux comme le nylon peuvent entrainer des irritations de la peau surtout en période de forte chaleur et d’humidité.

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CHAPITRE IV: RECOMMANDATIONS A l’issu de cette étude, il ressort que les conditions de vie des chevaux de trait de Rufisque sont très précaires. En effet, les chevaux n’ont pas de logement et leur alimentation est constituée en majeur partie de granulés. Leur temps de travail est largement supérieur aux normes avec un matériel d’attelage souvent défectueux. Sur le plan sanitaire les chevaux n’ont pas accès aux services vétérinaires et les soins sont laissés à l’initiative des propriétaires. A cet effet certaines recommandations ont été adressées aux différents acteurs de la filière de chevaux de trait afin d’améliorer le bien-être du cheval en général. IV.1. Aux éleveurs IV.1.1. Le logement Le cheval est un être habitué aux grands espaces. Il ne se développe et n’acquiert la plénitude de ses capacités que lorsqu’il dispose de suffisamment d’étendues planes où il pourra bénéficier du grand air et exercer librement ces activités. Pour leur bien-être, les chevaux doivent être placés, en dehors de leurs heures de travail, dans des conditions aussi confortables que possible. En effet, l’habitat représente le lieu où ils s’alimentent, digèrent et se reposent pour se soulager de leur fatigue. Ainsi, à défaut d’avoir une écurie, le logement doit être propre, sec, couvert, avec une litière en paille surélevée protégeant le cheval contre la pluie, les vents et le soleil. Les entraves au pied ont des méfaits graves sur le pâturon et laissent des cicatrices disgracieuses. Il faut aussi éviter le surpeuplement des écuries et les maintenir propres par: - le nettoyage et la désinfection périodiques, le drainage des purins ; - la lutte contre les insectes; - les sols en terre battue peuvent être arrosés d'une solution de crésyl (5 %) ou d'eau de Javel (5 %). 68


En effet, c'est en stabulation que les animaux risquent le plus de se contaminer et dans le cadre de leur bien-être ses sources de maladies doivent être réduites au minimum. IV.1.2. L’alimentation Une bonne alimentation est une condition nécessaire pour parvenir au bien-être d’un animal. Vu les manquements observés lors de notre étude, des suggestions sont proposées. - Le mauvais conditionnement et la conservation inadéquate des aliments sont sources de nombreuses maladies; de ce fait il est important de conserver lesaliments dans un endroit sec, propre, à l’abri de la poussière et de toute sorte de contamination. - Les fourrages doivent être la base de la ration et servis en quantités suffisantes pendant la journée; les granulés doivent servir de compléments à la ration. - Les habitudes et les heures de repas du cheval doivent être respectées si possible 2 à 3 repas par jour. Cependant il faut éviter de mettre l’animal au travail immédiatement après le repas. - L’eau doit être propre, limpide et fraiche, et disponible à volonté; une quantité de 20 à 40 litres, voire plus, peut être consommée journalièrement par le cheval selon la chaleur. - En cas de changement de ration, une transition d’au moins une semaine est nécessaire. - Enfin, le propriétaire doit bien connaitre son cheval de sorte à pouvoir pallier les problèmes d’appétence et de comportement de l’animal.

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IV.1.3. L’état corporel Le cheval est un animal qui, au cours de ses activités, transpirent beaucoup; de ce fait il lui faut obligatoirement une bonne hygiène corporelle. Voici quelques recommandations importantes: - le lavage des chevaux doit se faire tous les jours le matin avant le travail et le soir à la descente; - les animaux ne doivent pas être lavés tout en étant en sueur; - des massages et frictions peuvent être apportés pour permettre aux animaux de mieux se détendre. IV.1.4. L’hygiène du travail et du harnachement Le nombre d’heures de travail par jour des chevaux doit être revu à la baisse pour leur bien-être. En effet, dans nos conditions climatiques, les chevaux peuvent faire jusqu’à 4h de travail par jour; ce qui est largement inférieur à ce qu’on a constaté sur le terrain. Il faut également éviter de faire travailler les chevaux aux heures très chaudes de la journée. Les équipements et accessoires pour le travail doivent être conçus et placés de sorte à ne pas occasionner de traumatismes sur l’animal. Il faut éviter de les serrer sur l’animal; les clous et vis ne doivent pas déborder et les mors doivent être adéquats. Les harnais doivent être fabriqués à partir de matériaux convenables et maintenus propres; pour ce faire, ils doivent être lavés périodiquement et désinfectés si nécessaire à l’eau de javel à 3%.Ils doivent être aussi remplacés lorsqu’ils sont usés. Le changement du fer des chevaux doit se faire environ toutes les 6 semaines; quant aux chevaux non ferrés, ils doivent être parés minimum 6- 8 fois par an. La nuit comme la journée, même entre deux périodes d’utilisation, les chevaux doivent être libérés de leur harnachement, en particulier au moment des repas, afin de déceler d’éventuelles blessures. 70


IV.1.5. La gestion et le dressage des chevaux Les chevaux de trait urbains ont une grande importance économique malheureusement leur entretien n’est pas des meilleurs du fait du faible pourcentage des recettes alloué pour leur nourriture et leur santé. Une part plus importante de ces recettes devrait être destinée aux chevaux; ainsi, l’amélioration des conditions de vie des chevaux va augmenter leurs performances qui bénéficieront aux propriétaires. Le propriétaire doit aussi assurer un bon dressage de son cheval; ce qui rendra son cheval plus docile et lui évitera d’éventuelles mutilations d’origine traumatique lors des accidents par agressivité et mauvaise conduite en circulation. Ainsi, il devra apprendre au cheval les bonnes manières pour une meilleure complicité entre le propriétaire et son cheval (obéissance, communication, apprentissage facile, réponses adéquates aux attentes). IV.2. Le suivi sanitaire Le suivi sanitaire des chevaux de trait de Rufisque est peu satisfaisant. Ces chevaux n’ont ni livret signalétique, ni livret sanitaire et ils sont rarement conduits aux structures sanitaires pour des consultations en cas de maladie. Le suivi sanitaire comprend: - des vaccinations régulières; - des vermifugations semestrielles; - des détiquetages tous les dix à quinze jours; - des soins aux plaies et autres maladies. Ce suivi sanitaire est contrôlé grâce aux livrets sanitaires des chevaux. Malheureusement, les soins sont laissés à l’initiative des propriétaires qui ne respectent pas les calendriers et les conseils donnés, et ce à cause probablement

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de leur ignorance des bienfaits du suivi sanitaire. De ce fait, certaines actions doivent être menées auprès de ces propriétaires. Il s’agit, entre autre, de: - sensibiliser sur l’importance des livrets sanitaire et signalétique; - sensibiliser sur la vaccination et son importance; - organiser les propriétaires de chevaux pour faciliter une communication entre les propriétaires et les agents d’élevage. IV.3.Aux professionnels de la santé animale Les professionnels de la santé animale (vétérinaires et para-vétérinaires) ont un rôle majeur dans le bien-être des chevaux de trait. En effet, ils ont des connaissances sur ces animaux et sur leurs propriétaires et ils offrent des soins aux animaux et des conseils aux propriétaires. Pour améliorer le bien-être des chevaux de trait, ils doivent davantage s’impliquer en apportant plus de formation et d’éducation aux propriétaires et usagers de ces chevaux. Ainsi, une étroite collaboration entre vétérinaires, propriétaires et divers utilisateurs de chevaux de trait estplus que nécessaire pour l’amélioration des conditions de vie des chevaux et par conséquent de leur bien-être. IV.4. A l’Etat L’Etat a une grande responsabilité dans le bien-être des animaux en général et celui des chevaux en particulier. Ainsi, la création de la Direction du Développement de l’élevage équin et la promotion des programmes de développement de la filière équine sont des initiatives à saluer. Pour atteindre les nobles objectifs fixés, l’Etat devrait accroître les moyens à mettre à la disposition des structures chargés d’appliquer les programmes et projets élaborés. Comme le bien-être des chevaux englobe plusieurs aspects (alimentation, habitat, santé, sécurité, etc.), l’Etat doit veiller à ce que chaque acteur de la filière puisse jouer pleinement son rôle dans le bien-être des

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chevaux de trait. Il doit aussi favoriser l’acquisition des infrastructures adéquates. Il faut saluer les efforts du Ministère de l’Elevage et des Productions animales pour la formation des conducteurs de calèches sur le code de la route. Les efforts de ce Ministère en collaboration avec d’autres Ministères (Sécurité, transport) doivent être poursuivis afin de rendre la circulation routière moins dangereuses pour les chevaux de trait et les personnes. Ainsi, la création des garages ou parking et des couloirs de circulation pour les chevaux, et l’instauration de permis de conduire pour conducteurs de calèches et charretiers pourraient améliorer nettement la sécurité de circulation urbaine. Par ailleurs, la création d’une structure de contrôle, en l’occurrence une police hippomobile, à l’instar de la police de la circulation pour automobiles, aiderait à l’application des bonnes pratiques de conduire (NDOUR, 2010).De même, l’application des règles de la police sanitaire par les agents des services d’Elevage est une nécessité pour réduire la maltraitance et les souffrances des chevaux de trait au Sénégal en général et à Rufisque en particulier. Des formations, des séances d’information et de sensibilisation doivent être organisées dans le cadre de la promotion etde l’application de bonnes pratiques d’utilisation des chevaux de traits afin d’améliorer le bien-être des chevaux de trait. L’Etat devrait enfin appuyer davantage les ONG et les organisations qui œuvrent pour le bien-être du cheval dans leurs actions. En effet, il a été a constaté que ces organisations sont très proches des utilisateurs des chevaux de trait et connaissent bien les réalités du terrain.

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CONCLUSION Le cheval occupe une place importante au Sénégal plus particulièrement dans les zones de fortes concentrations de populations équines notamment en zones péri-urbaines de Dakar comme Rufisque. En effet, à ce jour son rôle socioéconomique et culturel n’est plus à démontrer. Beaucoup de progrès ont été faits dans le domaine de la filière équine tels que l’importation de chevaux de races exotiques en vue de l’amélioration génétique et la création de haras mais les chevaux de trait restent toujours marginalisés. Ces chevaux de trait assurent d’importants rôles socio-économiques. Malgré cette importance, leurs conditions d’élevage connaissent de nombreuses contraintes parmi lesquelles les contraintes sanitaires, les mauvais traitements et les mauvaises conditions de vie (sans abris adéquats, environnement insalubre, etc.). Ces mauvais traitements ont un impact négatif considérable sur les performances et le bien-être des chevaux, compte tenue de la sensibilité de cette espèce et l’aspect important que revêt sa relation avec l’homme dans le cadre de son épanouissement. Comme il y’a pas d’études réalisées sur le bien-être des chevaux de trait au Sénégal, notre étude a été menée afin d’avoir un aperçu sur les conditions de vie des chevaux de trait et d’identifier les principales contraintes à leur bien-être. A cette fin, l’étude a porté sur 374 chevaux de trait adultes, répartis dans 29 sites (parkings des chevaux), et appartenant à 130 propriétaires dans la commune de Rufisque (région de Dakar). Les données ont été recueillies lors des entretiens réalisés auprès de différents acteurs de la filière de chevaux de trait à Rufisque (propriétaire, association, professionnels de la santé animale, maréchaux-ferrants, selliers). Les données obtenues ont permis la description des conditions d’élevage et de travail des chevaux; ce qui a permis de déceler la précarité des conditions de vie des chevaux de trait. L’analyse des résultats collectés a permis de faire l’état des lieux sur un certain nombre de paramètres. 74


- Les chevaux de trait urbains interviennent dans le transport de matériaux lourds qui dépassent largement leur capacité de charge; - Leur temps de travail est trop long, en effet 88% des chevaux travaillent 5 à 8 heures par jour et 76% de 6 à 8 heures par jour alors que normalement ils ne doivent pas dépasser 4heures de temps par jour ; - Sur l’habitat, tous les chevaux se retrouvent sur des aires libres sans clôture, ni toit tant au moment du repos de la journée que la nuit. -Les maladies rencontrées sont diverses. Ces maladies sont dominées par les coliques (36%), l’asthénie (21%), la lymphangite (19%), les affections respiratoires (10%), les nodules cutanés (3%), le tétanos (1%), la diarrhée et les atteintes locomotrices (1%). - Concernant le traitement de ces affections, le traitement traditionnel est le plus appliqué. Parfois, surtout dans des cas graves, les propriétaires font recours au traitement moderne. Souvent aussi le traitement mixte qui combine la médecine traditionnelle et celle moderne est employé. L’utilisation fréquente du traitement traditionnel se justifie, en partie, par la cherté des médicaments modernes; mais il faut noter surtout que les propriétaires connaissent plus l’usage du traitement traditionnel depuis fort longtemps. - Par rapport au harnachement, 32% des harnais utilisés sont dans un mauvais état; 77% des mors sont en fer et 61% des chevaux sont ferrés tous les 15 ou 30 jours, alors qu’il est préférable d’espacer le ferrage à 2 mois par exemple afin d’éviter le traumatisme répétitif du pied. - Enfin 45% des chevaux sont dans l’insécurité en effet le vol d’animaux, les accidents de la circulation, et les traumatismes divers sont autant d’évènements qui traduisent cet état d’insécurité. Au regard de ces résultats, nous pouvons dire que les chevaux de trait de Rufisque sont dans un état de bien-être très précaire. En effet, en assurant la 75


survie de leur propriétaire, ces chevaux supportent de très lourdes charges pendant de longues heures sous le soleil et la pluie avec un matériel d’attelage souvent défectueux. Ensuite, leur état sanitaire est très fragile et peu d’attention leur est accordée sauf pour les alimenter et les soulager de la sueur par des douches. Dans l’optique d’atténuer les effets néfastes des mauvais traitements des chevaux de trait et d’améliorer en conséquence leur bien-être, les programmes élaborés par l’Etat ou toute autre structure devraient, de plus en plus, tenir compte du droit de l’animal, et plus particulièrement le cheval de trait, au bienêtre afin de rendre leur exploitation acceptable et durable. De même, il est nécessaire de procéder à des séances de formation, d’information et de sensibilisation des propriétaires de chevaux pour qu’ils accordent plus d’attention à l’entretien et au bien-être de leurs chevaux et respectent les mesures d’hygiène et de prophylaxie sanitaire à observer pour la bonne santé de leurs chevaux. L’Etat doit aussi veiller au renforcement des capacités des différents acteurs de la filière équine pour une meilleure qualité de leurs interventions. Enfin, les professionnels de la santé animale doivent s’impliquer davantage surtout auprès des propriétaires pour une meilleure prise en compte du bien-être des chevaux de trait à travers de bonnes pratiques d’élevage et d’exploitation de ces chevaux.

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ANNEXES

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Annexe 1



Annexe 2


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l'enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : - d'avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l'honneur de la profession vétérinaire ; - d'observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; - de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l'on a, que dans celui que l'on peut faire ; - de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m'ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s'iI advient que je me parjure.


ETAT DU BIEN-ETRE DES CHEVAUX DE TRAIT A RUFISQUE (SENEGAL)

RESUME Cette étude a été réalisée de Mars à Juin 2014. L’objectif visé était de contribuer à l’appréciation de l’état du bien-être des chevaux à Dakar particulièrement à Rufisque. De façon spécifique cette étude vise à collecter des données fiables sur les conditions de vie des chevaux, déterminer les contraintes du bien-être du cheval de trait et à proposer des suggestions d’amélioration bien-être des chevaux au Sénégal en général et à Rufisque particulièrement. Menée dans le cadre de l’ONG anglaise WHW (World Horse Welfare) ; elle a concerné 29 sites, 130 propriétaires de chevaux, une association du bien-être des animaux, 6 maréchauxferrants, 2 selliers et 3 professionnels de la santé animale pour un total de 374 chevaux. Il ressort de cette étude que 52% des chevaux sont utilisés pour la traction de calèches contre 46% pour la traction de charrettes et 2% pour les deux. 75% des chevaux débutent les activités entre 2 et 3ans et travaillent 7jours par semaine. 88% travaillent entre 5 et 8h de temps par jour et 76% entre 6 et 8h par jour. Pour l’état corporel, l’écrasante majorité des chevaux (95%) a score situé de 2 à 3,5. Les services donnés par les professionnels de la santé sont en général de bonne qualité sauf quelques cas où le fer est mal mis ou le harnais de mauvaise qualité soit 91%. 97% des chevaux vivent en plein-air sans protection contre les vents et la pluie. Les pathologies rencontrées chez les chevaux sont diverses et sont dominées par les coliques 36%, l’asthénie 21%, les lymphangites 19% et les affections respiratoires 10%. Soit 1% des chevaux reçoivent des traitements parmi lesquels 8% fait l’objet d’un traitement médical ; 21% traités par la médecine traditionnelle et 71% associe les deux. Plus de la moitié des chevaux (52%) sont en sécurité. L’analyse et la discussion des résultats obtenus ont permis de formuler des recommandations pour l’amélioration du bien-être des chevaux en général et de celui des chevaux de trait en particulier dans la région de Dakar. Mots clés : Bien-être – Cheval de tait – Etat des lieux - Sénégal Adresse de l’auteur : Mariétou Faye Médine II Sokone/Fatick, Email : m.faye@outlook.fr Tel : 775280528/775609712


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