UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)
No : 06
ANNEE : 2015
Amélioration de la production laitière des vaches dans les petits élevages par une ration à base des ressources alimentaires localement disponibles dans la Région de Kaolack (Sénégal) Thèse Présentée et soutenue publiquement le 14 Janvier 2015 à 12h30 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le Grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT)
Par
Oscar NDISANZE Né le 30 Septembre 1983 à RUBAVU (République du RWANDA) JURY PRESIDENT :
M. Bernard Marcel DIOP
Professeur à la faculté Médecine, de Pharmacie d’Odontologie de Dakar
de et
DIRECTEUR ET
M. Germain J. SAWADOGO
Professeur à l’EISMV de Dakar
MEMBRE :
M. Serge Niangoran BAKOU
Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
CO-DIRECTEUR :
M. Adama SOW
Maître Assistant à l’EISMV de Dakar
RAPPORTEUR DE THESE :
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83
COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Yalacé Yamba KABORET Coordonnateur à la Coopération Internationale Professeur Serge Niangoran BAKOU Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche/Développement Année Universitaire 2014 – 2015
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département: Papa El Hassane DIOP, Professeur ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé M. Gualbert Simon NTEME ELLA, Maître - Assistant M. Félix NIMBONA, Moniteur
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M.Wilfried OYETOLA,Moniteur
CHIRURGIE-REPRODUTION M. Papa El Hassane DIOP, Professeur M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa WANE, Moniteur
PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur M. Adama SOW, Maître - Assistant M. Sandaogo OUANDAOGO, Moniteur M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche M. Grégorie BAZIMO, Moniteur
ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant M. Guy ILBOUDO, Moniteur
ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître - Assistant M. Raul ATIKPAKPE, Moniteur DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef du département: Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître - Assistant Mme Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître - Assistante M. Anicet ZOBO, Moniteur MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé M. Zé Albert TRAORE, Vacataire M. Stanislas ZEBA, Moniteur
PATHOLOGIE MEDICALE ANATOMIE PATHOLOGIQUE - CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître - Assistante M. N’ZI Kablan Roger, Moniteur M. Omar FALL, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Alpha SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Abdoulaye SOW, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Ibrahima WADE, Docteur Vétérinaire Vacataire M. Charles Benoît DIENG, Docteur Vétérinaire Vacataire
PARASITOLOGIE - MALADIES PARASITAIRES -ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Louis Joseph PANGUI, Professeur M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître - Assistant M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître - Assistant M. Pierre Claver NININAHAZWE, Moniteur
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département: Yalacé Yamba KABORET, Professeur OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ELEVAGE (O.M.E.)
BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire) Mlle Ndella FALL, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Stagiaire Mlle Astou BATHILY, Stagiaire
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DEDICACES A Toi Dieu le Seigneur Tout Puissant, SEIGNEUR, merci pour tout ce que tu as accompli pour moi, tu m’as guidé dans les épreuves les plus difficiles et tu nous a promis que ta miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui te craignent. Je te dédie ce modeste travail !
A Notre Sauveur Jésus Christ, Tu m’as toujours encouragé, la lumière de ta sagesse a guidé mes pas jusqu’à ce jour mémorable. Je te confie ce travail !
A la vierge Marie Notre Dame de KIBEHO, Notre Mère, tu n’as pas cessé de nous montrer le bon chemin que nous devons traverser, heureux celui qui t’écoute avec humilité ! Je te confie ce travail !
A mon Père (In Memoriam), MUKINDIGIRI Damien, Tu nous as quittés avant de voir ce jour où l’un de tes Fils est promu Docteur. C’est toi qui m’as appris à aimer l’école et depuis ton départ je ne cesse de me souvenir de tes sages conseils. Tu m’as inculqué le goût du travail, de la rigueur et de l’ambition. J’espère que Dieu t’as accueilli dans son paradis et que tu pries pour nous comme tu n’as cessé de le faire. Je ferai tout pour honorer ton héritage et ton éloquence sera pour moi un modèle. A ma très chère Mère, NYIRAMUZIMA Joie Claire, l’amour qui m’unit à toi est plus fort que le temps qui passe. Tu représentes pour moi le symbole de la bienveillance par excellence, la source de tendresse et l’exemple du dévouement absolu. Dans les moments les plus difficiles tu m’as toujours dit qu’il faut aller vers l’avant et tu n’as pas cessé de m’encourager et de prier pour moi. Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que tu mérites pour tous les sacrifices que tu n’as cessé de me donner depuis ma naissance, durant mon enfance et même à l’âge adulte. Tu as été la plus parfaite des mères et tu as toujours œuvré pour que tes enfants suivent le bon chemin dans leur vie et leurs études. Je n’ai jamais cessé de penser à toi malgré l’énorme distance qui nous sépare. iii
Je te dédie ce travail en témoignage de ma profonde reconnaissance. Puisse Dieu, le Tout Puissant, te préserver et t’accorder santé, longue vie et bonheur. A mon grand frère, MUNYEHIRWE Jean Marie Protogène, nous avons la chance et la bénédiction de t’avoir comme Grand Frère. Tu as su mettre ton pied dans celui de notre Père qui n’a jamais douté de ta compétence. Mes paroles ne peuvent pas exprimer la joie immense qui est au fond de mon cœur. Soyez rassuré cher Grand Frère car à chaque fois que je prends une mauvaise décision tes merveilleux conseils me ramènent sur le bon chemin. Que Dieu le Très Haut t’accorde une longue vie sans fin et pleine de réussite. A mon grand frère, BABANE Jean Félix Martin, je n’oublierai jamais le soutien inconditionnel que tu m’as apporté quand j’étais à l’école secondaire. Tes conseils et tes encouragements m’ont permis de surmonter les étapes de la vie les plus difficiles. Ce travail est le fruit lointain de ton aide. A mes petites sœurs, NIYIGENA Léopoldine, KARIGIRWA Emeryne, votre amour à mon égard m’a permis d’atteindre mes objectifs avec succès. Vos encouragements et vos conseils suscitent mon admiration, ce travail vous appartient.
A mes petits frères, MUHOZA Edmond, BERABOSE Christian, je suis fier de vous avoir comme petits frères, quelle que soit la longueur de la nuit le soleil finira par apparaître. Courage pour le reste de vos études.
A mes tantes et mes oncles, merci pour tous les efforts consentis pour que je réussisse. Ce modeste travail est le vôtre. A ma chère patrie, le RWANDA, Pays des mille collines, merci pour m’avoir donné cette chance. A Monsieur HAKIZIMANA Antoine, Mon Directeur au Groupe Scolaire de Busasamana, merci pour tout le soutien et les conseils que vous m’avez apportés. Les efforts que vous avez fournis ne sont pas vains. Je vous dédie ce travail en témoignage de l’énorme respect que je vous dois. Que Dieu veille sur votre famille pour toujours.
A mon ami, SEBAGENI Athanase, merci pour tes conseils pleins de sagesse. Ton soutien reste gravé dans ma mémoire. Je te dédie ce travail en guise de ma reconnaissance.
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A mon ami de longue date, UWIZEYIMANA Pascal, merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Les bons moments passés ensembles me montrent combien de fois tu tenais à moi. A ma cousine HIRWA Rosine, merci pour ton affection A mon Fils de clinique, NJEJIMANA Florentin, merci pour ton amitié et courage pour le reste de tes études. Ton soutien moral et tes encouragements m’ont été très précieux. A son Excellence Gérard NTWARI, Mr François MURANGIRA, Mr Augustin MUHIZI, Dr Simon HAMBARUKIZE. Merci pour vos encouragements et vos précieux conseils.
Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, vos qualités humaines et scientifiques me serviront de modèle pour ma future carrière professionnelle. Vos conseils et vos enseignements m’ont permis de retenir de vous l’image d’un homme humble. Merci pour votre soutien inestimable à mon égard. Au Docteur Adama SOW, Votre amour pour la recherche m’a fasciné. Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect. Vos sages conseils et vos encouragements m’éclaireront partout où je serai. Aux
Dr KOUAMO, Dr MOUICHE, Dr MIGUIRI, Dr ZOUNONGO, Dr
HAKIZIMANA Jean Népomuscène, Dr ROAMBA. Merci pour votre soutien pour la réalisation de ce travail. A Monsieur Alphonse HABYARIMANA, votre cours d’Anglais me manque beaucoup. Chaque jour je prie le Tout Puissant pour que votre repos éternel ne soit pas troublé. Merci pour tous ce que vous m’avez appris. A la famille Eugène MWIZERWA. Merci pour votre hospitalité et vos conseils. A tous mes enseignants au Groupe Scolaire Busasamana. Merci pour la base solide que vous m’avez donné. Je n’oublierai jamais la qualité de vos enseignements. A madame Adama SOW, merci pour votre aide et votre soutien. A mes compatriotes promotionnaires : Dr HAKIZIMANA Népomuscène, Dr KURAWIGE Daniel, HAKIZIMANA Omar, en témoignage de l’amitié qui nous unit et des souvenirs de tous les moments passés ensemble, je vous dédie ce travail et je vous souhaite une vie pleine de santé et de bonheur. v
A mes aînés docteurs vétérinaires et compatriotes : Dr MUSABYEMARIYA Bellancile, Dr SAFARI Théogène, Dr NIZEYIMANA Innocent, Dr KARANGWA Célestin ka Nzungize,
Dr
MWENEDATA
Jean
Claude,
Dr
NYABINWA
Pascal,
Dr
NSANZABAGANWA Jean Marie Vianney, Dr NIYONDAMYA Enock, Dr NIYONZIMA Eugène, Dr NDAYISENGA Fabrice, Dr HABIMANA Sylvain, Dr HABIMANA Richard, Dr BYISHIMO Jean Claude, Dr AYABAGABO Jean de Dieu, Dr DUTUZE Marie Fausta, Dr MANISHIMWE Rosine, Dr UMUTONI Clarisse, Dr MUNYANEZA Célestin. A tous mes amis de l’EISMV : Nimbona, Ndayongeje, Nininahazwe, Ndayikeza, Niyonsaba, Hamilcar , Iribagiza, Kabura, Dr Dosso, Dr Kombaté, Dr Sani, Dr Bangue, Dr Bagna, Dr Tare, Dr Roamba, Dr Dahourou, Dr Camille, Dr Sabi, Dr Carole, Albert Traoré, Abass, Tino, Parfait, Njiemessa, Bagayoko, Dr Daouda, Martial, Dr Orou SEKO, Seynabou , Soumaré, Diatta, Diouf, Faye, Kablan N’zi, Dr Kaboré, Dr Deki,Vamara, Dr Vacher. Merci pour l’échange culturel et pour tous les moments passés ensembles.
A mes amis rwandais de Dakar : William, Alexandre, Faustin, Mugisha, Joselyne, Claude, Dr Francis, Dr Hope, Dr Albin, Rwamigabo, Félix, Dieudonné, Christian, Pierre, Angélique, Anatole. A mes amis du pays : NIYITEGEKA Jean de Dieu alias Marabar (Homme Fort), Abbé NIYOYITA Patient, Abbé DUKUZUMUREMYI Cyprien, MPIMUYE Jean Baptiste, HABIMANA Japhet, HABYARIMANA Yves, NGAMIJE Moses, SIBONIYO Alexander, DUSINGIZIMANA Théoneste, NDAHAYO Norbert, HABINEZA Longin, NIYIRERA Fabien, UWEMEYIMANA Fabien, DUSABE Marie , NSABIMANA Fidèle alias BUFFLE, BIZIMANA Laban, NIYONSABA Serge, NIWEJAMBO Bertrand, MUGIRASONI Gisèle, HABIYAKARE Janvier, NIYOMURENGEZI Aphrodis , KAMALI , NSHIMIYIMANA Olivier alias KMnO4 , Pascal ,MUNEZERO Aimable , NKURUNZIZA Aimable , SIBOMANA Jean Damascène , MANIZANE Théogène alias EZANA , NIYITEGEKA Théogène, DUSHIMIRE Emile Gonzague, SIBOMANA Aphrodis, UWANYIRIGIRA Alice, MUSABYIMANA Valentine, NDACYAYISENGA Valens, SENDEGEYA Jean d’Amour, HAKIZIMANA Théodomir alias KATAWUTI, BAYAVUGE Adèle. Au Groupe Scolaire Busasamana. Ma reconnaissance envers toi est éternelle. Tu m’as donné l’occasion de te représenter et je n’ai pas trahi les promesses auxquelles je me suis engagé et j’espère que les générations futures continueront à te rendre fier. vi
A mes promotionnaires « 2007 » au Groupe Scolaire Busasamana. Je ne tarirai jamais d’éloges envers vous chers camarades. Le très long chemin que nous avons parcourus ensemble a fini par prendre fin. Je vous dédie ce travail pour témoigner ma reconnaissance envers vous. A Rwanda Education Board (REB), Merci pour tous les efforts ménagés pour notre réussite A l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires de Dakar (EISMV). A tous les membres de la 41ème Promotion Dr MALICK SENE. A tous les étudiants de Master Qualité des Aliments promotion 2013-2014. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Rwandais (A.E.V.R.). A l’Association des Etudiants Rwandais au Sénégal (A.E.R.S.). A l’Association de la Communauté Rwandaise du Sénégal (A.C.R.S.). A l’Ambassade du Rwanda au Sénégal. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (A.E.V.D.) Au Sénégal, mon pays hôte.
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REMERCIEMENTS Nous adressons nos sincères remerciements : A l’ETERNEL DIEU Tout Puissant, pour m’avoir accompagné durant toutes mes études. A Mon Pays le Rwanda, pour m’avoir donné l’opportunité de faire la médecine vétérinaire. Au Professeur Louis Joseph PANGUI, Directeur Général de l’EISMV, pour son implication dans la réussite totale des étudiants. Au Professeur Bernard Marcel DIOP, pour avoir présidé ce jury. Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, pour avoir initié et dirigé ce travail. Au Professeur Serge Niangoran BAKOU, pour avoir jugé ce travail. Au Docteur Adama SOW, pour tous les efforts ménagés pour que ce travail soit réalisable. A Maman, pour m’avoir donné la vie et pris soin de moi. Tes conseils et ton amour maternel m’ont aidé à surmonter toutes les difficultés. Merci pour tes prières. A mes frères compatriotes et promotionnaires : Dr HAKIZIMANA Jean Népomuscène, HAKIZIMANA Omar, KURAWIGE Daniel. Notre rencontre a marqué le début d’une amitié solide. Merci pour vos conseils. A madame Adama SOW, pour l’hospitalité qu’elle nous a manifestée et pour son aide lors des travaux de terrain. A la promotion Dr Malick SENE, pour notre comportement exemplaire et le chemin couronné de succès que nous avons parcouru ensemble. Au corps enseignants de l’EISMV, pour le bagage intellectuel que je vous dois. A tout le personnel de l’EISMV. A Maman Julia, pour son accueil et son hospitalité. Aux éleveurs de Kaolack, pour leur collaboration. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Rwandais de Dakar (AEVR). Toutes les personnes qui ont de près ou de loin contribué à la réalisation de ce travail.
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A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président du jury, Monsieur Bernard Marcel DIOP, Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. La simplicité avec laquelle vous nous avez reçus et votre disponibilité malgré vos multiples occupations, nous ont profondément marqué. Vos immenses qualités humaines et intellectuelles sont connues de tous. Vous nous faites un grand honneur en présidant notre jury de thèse. Veuillez trouver ici, l’expression de nos sincères remerciements et de toute notre profonde gratitude. Hommage respectueux. A notre Maître Directeur et rapporteur de thèse, Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur à l’EISMV de Dakar. C'est un plaisir de travailler avec vous, nous avons été séduits par votre simplicité, votre gentillesse et votre abord facile. Votre généreuse disponibilité et vos qualités intellectuelles font de vous un maître estimé et respecté. Nous vous remercions d'avoir accepté de diriger ce travail. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration pour votre dévouement au travail bien fait. Hommages respectueux. A notre Maître et juge, Monsieur Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant avec enthousiasme de juger ce travail. Votre diligence, votre rigueur dans le travail et la qualité de vos enseignements ont gagné notre admiration. Trouvez ici l'expression de notre profonde reconnaissance. Hommages respectueux.
A notre Maître et Co-directeur de thèse, Monsieur Adama SOW, Maître Assistant à l’EISMV de Dakar. Vous avez initié et encadré ce travail de thèse. Cela a été un réel plaisir pour nous de travailler avec vous, vue vos excellentes qualités humaines et votre passion pour la recherche. Soyez rassuré de notre profonde gratitude et de notre considération.
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« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats de Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation »
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LISTE DES ABREVIATIONS
ACTH : Adeno Cortico Tropin Hormone ADN : Acide Désoxyribonucléique AG : Acides Gras AGNE : Acides Gras Non estérifiés AGV : Acides Gras Volatils AMPROLAIT : projet d’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie ATP : Adénosine Triphosphate CFA : Communauté Financière d’Afrique CIPEA : Centre International pour l’Elevage en Afrique CNCR : Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux CRZ : Centre de Recherche Zootechnique DIREL : Direction de l’Elevage E : Energie EGF : Epidermal Growth Factor EISMV : Ecole Inter Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar FAO : Food and Agriculture Organization FAOSTAT : Food and Agriculture Organization Statistics GH : Growth Hormone HPL : Human Placental Lactogen IA : Insémination Artificielle IGF : Insulin Growth-like Factor INRA : Institut National de la Recherche Agronomique INRAP : Institut National de la Recherche Agronomique et de la Production MA : Ministère de l’Agriculture MAD : Matière Azotée Digestible MAT : Matière Azotée Totale MS : Matière Sèche PAFILKA : Plateforme d’innovations Multi-acteurs de la Filière Lait Local de la région de Kaolack xi
PAPEL : Projet d’Appui à l’Elevage PDI : Protéine Digestible dans l’Intestin PDIA : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine Alimentaire PDIE : Protéines Digestibles dans l’Intestin, limitées par l’Energie disponible PDIM : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine Microbienne PDIME : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine Microbienne, limitées par l’Energie disponible PDIMN : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine Microbienne, limitées par l’Azote disponible pH : Potentiel Hydrogène PIB : Produit Intérieur Brut PV : Poids Vif Tb : Taux Butyreux Tp : Taux Protéique UFL : Unité Fourrager Lait UI : Unité Internationale
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: Coupe transversale de la mamelle passant par les quartiers caudaux (BARONE, 1990) .................................................................................................................................... 7 Figure 2 : Schéma du contrôle hormonal de la mammogenèse (GAYRARD, 2007). .............. 9 Figure 3 : Deux catégories de courbes de lactation moyenne de la vache Gudhali (MARICHATOU et al., 2005). ............................................................................................ 11 Figure 4 : Schéma de variation de la production laitière suivant le mode de traite (mécanique ou manuelle) (SVENNERSTEN et al., 1990). ..................................................................... 12 Figure 5 : Schéma simplifié de l’utilisation digestive des matières azotées et des glucides chez le ruminant .................................................................................................................. 18 Figure 6 : Les caractéristiques de l'animal et de la ration et leurs relations. Les apports alimentaires sont à quantifier en fonction des objectifs de production. ................................. 21 Figure 7: Villages de l'expérimentation ............................................................................... 33 Figure 8 : Réserves fourragères de quelques exploitations ................................................... 34 Figure 9 : Entretien avec les éleveurs sur leur stratégie d’alimentation et les différentes contraintes de production et de reproduction ....................................................................... 35 Figure 10 : Evolution de la production laitière moyenne durant la période d’essai ............... 36 Figure 11 : Evolution de la production laitière dans les deux lots ......................................... 37 Figure 12 : Evolution de la production laitière de la race Djakoré dans les deux lots ............ 38 Figure 13 : Evolution de la production laitière du zébu Gobra dans les deux lots ................. 39 Figure 14 : Evolution de la production laitière des métisses Guzéra ..................................... 40
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Recommandations pour une vache entretenue sur parcours ................................ 29 Tableau II : Table de composition de la ration complémentaire ........................................... 29 Tableau III : Coût total de la complémentation alimentaire par vache .................................. 41 Tableau IV : Revenus sur 90 jours de la vente de lait par vache selon les races .................... 41
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TABLE DE MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................ xi LISTE DES FIGURES ....................................................................................................... xiii LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................. xiv INTRODUCTION ................................................................................................................ 1 PREMIERE PARTIE : .......................................................................................................... 3 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ...................................................................................... 3 CHAPITRE I : PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL ................................................. 4 1.1. SYSTEME D’ELEVAGE ET RACES EXPLOITEES AU SENEGAL ....................... 4 1.1.1. Système pastoral................................................................................................... 4 1.1.2. Système agro-pastoral .......................................................................................... 4 1.1.3. Système périurbain intensif .................................................................................. 4 1.2. CONTRAINTES MAJEURES DE L’ELEVAGE DES VACHES LAITIERES AU SENEGAL ........................................................................................................................ 5 1.2.1. Contraintes alimentaires ....................................................................................... 5 1.2.2. Contraintes pathologiques..................................................................................... 5 1.2.3. Contraintes climatiques ........................................................................................ 5 1.2.4. Contraintes génétiques .......................................................................................... 6 1.2.5. Contraintes socio-économiques ............................................................................ 6 CHAPITRE II : RAPPELS PHYSIOLOGIQUES DE LA LACTATION .............................. 7 2.1. Anatomie de la mamelle.............................................................................................. 7 2.2. Physiologie de la sécrétion lactée ................................................................................ 8 2.2.1. Développement mammaire ................................................................................... 8 2.2.2. Contrôle hormonal ................................................................................................ 8 2.2.3. Lactogenèse.......................................................................................................... 9 2.2.4. Galactopoïèse ....................................................................................................... 9 xv
2.2.5. Constituants du lait ............................................................................................... 9 2.2.6. Tarissement ........................................................................................................ 10 2.2.7. Courbe de lactation d’une vache ......................................................................... 10 2.3. FACTEURS INFLUENCANT LA PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL....... 11 2.3.1. Facteurs liés à l’animal ....................................................................................... 11 2.3.1.1. Race ............................................................................................................. 11 2.3.1.2. Rang de lactation ......................................................................................... 11 2.3.1.3. Etat corporel ................................................................................................ 11 2.3.1.4. Etat de santé ................................................................................................. 12 2.3.2. Facteurs liés aux conditions d’élevage ................................................................ 12 2.3.2.1. Effet de la traite ........................................................................................... 12 2.3.2.2. Durée de tarissement .................................................................................... 12 2.3.3. Facteurs environnementaux ................................................................................ 13 2.3.3.1. Saison de vêlage........................................................................................... 13 2.3.3.2. Climat .......................................................................................................... 13 CHAPITRE III : GENERALITES SUR L’ALIMENTATION DES VACHES LAITIERES 14 3.1. PARTICULARITES DE LA DIGESTION CHEZ LES RUMINANTS ..................... 14 3.1.1. Anatomie de l’appareil digestif des ruminants .................................................... 14 3.1.2. Digestion microbienne ........................................................................................ 15 3.1.2.1. Microbes du réticulo-rumen ......................................................................... 15 3.1.2.1.1. Bactéries ................................................................................................ 15 3.1.2.1.2. Protozoaires ........................................................................................... 16 3.1.2.1.3. Champignons ......................................................................................... 16 3.1.2.2. Réactions de synthèse microbienne .............................................................. 17 3.1.2.3. Dégradation et utilisation des substances organiques .................................... 19 3.1.2.3.1. Digestion des glucides ........................................................................... 19 3.1.2.3.2. Digestion des composés azotés .............................................................. 19 xvi
3.1.2.3.3. Digestion des lipides .............................................................................. 20 3.2. APPORTS NUTRITIFS RECOMMANDES CHEZ UNE VACHE LAITIERE......... 21 3.2.1. Effets d’une sous-alimentation............................................................................ 21 3.2.2. Effets d’une suralimentation ............................................................................... 22 3.2.3. Apport énergétique chez une vache laitière ......................................................... 22 3.2.3.1. Besoins énergétiques d’entretien .................................................................. 22 3.2.3.2. Besoins énergétiques de production.............................................................. 22 3.2.3.2.1. Lactation ............................................................................................... 22 3.2.3.2.2. Croissance ............................................................................................. 22 3.2.3.3. Particularités des besoins énergétiques en début de lactation ........................ 23 3.2.3.4. Particularités des besoins énergétiques pendant la période de tarissement ..... 23 3.2.3.4.1. Début de tarissement.............................................................................. 24 3.2.3.4.2. Couvrir les besoins de gestation ............................................................. 24 3.2.4. Alimentation azotée de la vache laitière .............................................................. 24 3.2.4.1. Couverture des besoins azotées .................................................................... 25 3.2.5. Alimentation minérale de la vache laitière .......................................................... 26 3.2.5.1. Eléments majeurs ......................................................................................... 26 3.2.5.1.1. Calcium ................................................................................................. 26 3.2.5.1.2. Phosphore .............................................................................................. 26 3.2.5.1.3. Magnésium ............................................................................................ 26 3.2.5.2. Eléments mineurs ......................................................................................... 27 3.2.5.2.1. Sélénium ............................................................................................... 27 3.2.5.2.2. Manganèse ............................................................................................ 27 3.2.5.2.3. Cobalt .................................................................................................... 27 3.2.6. Alimentation vitaminique des vaches laitières..................................................... 27 3.2.7. Consommation de matière sèche ......................................................................... 28 3.2.8. Besoins en eau .................................................................................................... 28 xvii
3.2.9. Recommandations pour une vache de race locale ................................................ 28 3.2.10. Composition de la ration complémentaire ......................................................... 29 DEUXIEME PARTIE : ....................................................................................................... 30 PARTIE EXPERIMENTALE ............................................................................................. 30 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES .................................................................... 31 1.1. CADRE D’ETUDE................................................................................................... 31 1.2. SITE D’ETUDE ....................................................................................................... 31 1.3. Animaux d’expérience .............................................................................................. 33 1.4. Matériel technique .................................................................................................... 33 1.5. Protocole expérimental ............................................................................................. 34 1.5.1. Sélection des élevages ........................................................................................ 34 1.6. Collecte et analyse des données................................................................................. 35 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................... 36 2.1. RESULTATS ........................................................................................................... 36 2.1.1. Production laitière .............................................................................................. 36 2.1.1.2. Influence de la complémentation sur la production laitière dans les deux lots 36 2.1.1.3. Production laitière par race ........................................................................... 37 2.1.1.3.1. Djakoré.................................................................................................. 37 2.1.1.3.2. Gobra (zébu peulh sénégalais) ............................................................... 39 2.1.1.3.3. Métisses Guzéra .................................................................................... 40 2.1.1.4. Rentabilité économique de la complémentation ............................................ 40 2.2. DISCUSSION........................................................................................................... 42 2.2.1. Alimentation des animaux .................................................................................. 42 2.2.1.2. Valeur énergétique de la ration ..................................................................... 42 2.2.1.3. Couverture des besoins azotés des vaches .................................................... 42 2.2.2. Production laitière .............................................................................................. 43 2.2.2.2. Effet de l’alimentation sur la production laitière ........................................... 43 xviii
2.2.2.3. Production laitière par race ........................................................................... 44 2.2.2.3.1. Gobra (Zébu peulh sénégalais) ............................................................... 44 2.2.2.3.2. Djakoré.................................................................................................. 47 2.2.2.3.3. Métisses Guzéra .................................................................................... 47 2.2.3. Rentabilité économique ...................................................................................... 48 2.2.4. Bilan global de la complémentation des vaches .................................................. 48 CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ...................................................................... 49 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 51 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. 54 WEBOGRAPHIE ............................................................................................................... 62 ANNEXES ......................................................................................................................... 63
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INTRODUCTION
A l’instar des pays du sud du Sahara, le Sénégal est un pays à vocation pastorale dont l’économie est basée essentiellement sur le secteur primaire. La valeur ajoutée de l’élevage aux prix courants est évaluée à 263 milliards de francs CFA en 2010 (SENEGAL, 2011). Le poids de l’élevage dans la valeur ajoutée totale du secteur primaire se situait à 23,6% en 2010. L’élevage a représenté 4,1% du PIB en 2010 (SENEGAL, 2011). Le cheptel bovin est évalué à 3,379 millions de têtes (FAOSTAT, 2012) et il est composé majoritairement par des animaux de races locales, caractérisés par une faible production laitière, entre 1 et 4 litres par jour (CISSE, 1992 ; FAO, 1997). Malgré un si grand cheptel, la production laitière locale est estimée à 184 millions de litres en 2011 (DIREL, 2011). Cette production ne couvre pas les besoins nationaux, ce qui explique les importations massives de lait et produits laitiers évaluées en 2011 à 234,9 millions de litres en équivalent lait. La facture d’importations de lait et des produits laitiers n’a cessé d’augmenter depuis 1994 pour atteindre une somme colossale de 73,1 milliards de francs CFA en 2010 (ANSD, 2011). Pour satisfaire la forte demande en lait et lutter contre la pauvreté, le secteur de l’élevage est en train d’être modernisé pour augmenter la productivité du cheptel avec l’installation de fermes laitières modernes, l’introduction de nouvelles races à forte production laitière et l’insémination artificielle (IA). Mais cette intensification de la productivité (viande, lait) se trouve confrontée à plusieurs contraintes climatiques, agro-écologiques, anthropiques, etc. En effet, l’élevage au Sénégal est de type extensif dont l’alimentation repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles qui subissent de grandes variations saisonnières. Le bétail ne dispose d’un pâturage de qualité que pendant deux à trois mois pendant la saison des pluies (BA DIAO et al., 2003). Plusieurs études ont montré que l’alimentation est un outil incontournable pour améliorer la production laitière des vaches locales (MEYER et DENIS, 1999 ; WOLTER, 1997). C’est dans cette optique que l’état sénégalais s’est engagé à promouvoir la situation alimentaire du bétail et à chercher les voies et moyens pour assurer aux animaux, une alimentation appropriée basée sur une meilleure utilisation des parcours naturels et des sous-produits disponibles localement.
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Notre travail intitulé « Amélioration de la production laitière des vaches dans les petits élevages par une ration à base des ressources alimentaires localement disponibles dans la Région de Kaolack » s'inscrit dans le cadre du Projet d’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre (AMPROLAIT), coordonné par l’EISMV et exécuté dans la région de Kaolack au Sénégal. Ce travail est la suite d’une étude préliminaire réalisée par UMUTONI (2012) qui avait consisté au recensement des ressources alimentaires disponibles et utilisables comme suppléments dans l’alimentation animale dans les régions de Kaolack et de Kolda. L’objectif général de cette étude est d’améliorer la production laitière des vaches par utilisation des ressources alimentaires disponibles à Kaolack. De façon spécifique, il s’agit de : Evaluer la quantité de lait produite par les vaches laitières des petits élevages traditionnels de Kaolack et de sa zone péri-urbaine ; Déterminer l’effet de la ration améliorée sur la production laitière ; Evaluer la rentabilité économique de la complémentation des animaux.
Ce travail est divisé en deux parties. La première partie est la synthèse bibliographique et porte sur la production laitière au Sénégal, les rappels physiologiques de la lactation ainsi que les généralités sur l’alimentation des vaches laitières. Quand à la deuxième partie, elle s’intéresse à la présentation du cadre et du milieu d’étude, la méthodologie, les résultats, la discussion et enfin les recommandations.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL 1.1. SYSTEME D’ELEVAGE ET RACES EXPLOITEES AU SENEGAL Au Sénégal, la typologie des systèmes d’élevages est tributaire des conditions climatiques. C’est pour cette raison que les quantités du lait produites sont plus abondantes en saison des pluies où l’herbe est plus abondante (CISSE, 1992). Les systèmes traditionnels de production laitière sont au nombre de trois : système pastoral, système agro-pastoral et système périurbain intensif. 1.1.1. Système pastoral Le système pastoral est pratiqué au Nord du pays, dans la zone sylvopastorale correspondant au bassin du Ferlo. La race bovine principalement exploitée est le zébu Gobra et le zébu Maure. Il faut noter que l’alimentation du cheptel repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles qui subissent de grandes variations saisonnières. Le bétail ne dispose d’un pâturage de qualité que pendant deux à trois mois qui correspondent à la saison des pluies. Ce système couvre 32% du cheptel national (BA DIAO et al., 2003). 1.1.2. Système agro-pastoral Ce système d’élevage est caractérisé par la sédentarisation des pasteurs traditionnels Peuls et joue sur la complémentarité agriculture-élevage entretenue par l'utilisation de sous-produits agricoles par l'alimentation du bétail. Ce système est rencontré au centre du pays (Bassin arachidier) et au Sud du pays (Kolda, Ziguinchor, Tambacounda) avec à peu près 67 % du cheptel bovin national (MA, 1997). Ce système est centré sur l’exploitation des races Gobra et Djakoré en zone arachidière et Ndama au sud. Il faut noter aussi l’exploitation des métisses apparue avec l’introduction de l’insémination artificielle dans cette zone par le projet PAPEL (Projet d’appui à l’élevage) en 1994, dans le but d’améliorer le niveau de production laitière des races locales. 1.1.3. Système périurbain intensif Il est pratiqué essentiellement dans la zone des Niayes de Dakar à Thiès. Il concerne moins de 1% du cheptel bovin et repose principalement sur l’utilisation des vaches exotiques (Montbéliarde, Jersiaise, Holstein, Normande, Gir, Girolando) en stabulation permanente pour la production de lait. Leur existence est dictée par le désir de satisfaire la forte demande en lait et produits laitiers des agglomérations urbaines, en particulier la région dakaroise.
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C’est dans cette optique que les fermes modernes telles que WAYEMBAM, NIACOURLAB et PASTAGRI ont été créées dans la périphérie de Dakar ainsi que plusieurs petites fermes appartenant aux opérateurs privés (BROUTIN, 2005). 1.2. CONTRAINTES MAJEURES DE L’ELEVAGE DES VACHES LAITIERES AU SENEGAL 1.2.1. Contraintes alimentaires L'une des causes de la chute de production des vaches en zone tropicale est le facteur alimentaire. En effet, la sous-alimentation est mise en cause comme principal facteur compromettant la production laitière et elle est associée à la rareté et la pauvreté des pâturages en saison sèche. Chez les zébus, la sous-alimentation empêche les animaux d’extérioriser leur potentiel génétique car la fonction de la reproduction est touchée en premier lieu (CHICOTEAU, 1991). La suralimentation est très rare en milieu tropical et peut être à l'origine d'une infiltration graisseuse au niveau de l'ovaire. Cette suralimentation associée à un syndrome hypo hormonal, retarde considérablement l'involution utérine sans laquelle, la vache ne peut à nouveau concevoir. 1.2.2. Contraintes pathologiques La santé animale reste toujours une contrainte majeure au développement de la production laitière. Les problèmes sanitaires concernent tout d’abord les facteurs pathologiques et l’accès aux intrants sanitaires. Le Sénégal dispose généralement d’une bonne couverture sanitaire en matière de grandes épizooties. Il a été déclaré indemne de la peste bovine en 2004 (ASSEU, 2010). Néanmoins, d’autres pathologies restent redoutables. C’est notamment le cas de parasitoses transmises par des insectes (Piroplasmose transmise par des tiques, les trypanosomoses), et les maladies infectieuses affectant fréquemment les bovins exotiques et croisés. Les élevages traditionnels sont quant à eux confrontés à des maladies telluriques, en particulier le botulisme, le charbon bactéridien et le tétanos (KEITA, 2005). 1.2.3. Contraintes climatiques Le climat représente un problème majeur de l’élevage en zone sahélienne. La longue saison sèche fait que l’eau d’abreuvement n’est pas abondante, et les fourrages ne poussent que pendant une petite partie de l’année au Sahel. Pour pallier le problème d’eau, des forages ont été mis en place dans les différentes zones d’élevage (GASSAMA, 1996). 5
Sur le plan digestif, les températures élevées (supérieures à 25°C) entraînent une réduction de l’ingestion alimentaire, et par conséquent une chute de productions et de fertilité des animaux (MICHOAGAN, 2011). 1.2.4. Contraintes génétiques Le faible potentiel génétique des races locales africaines tant sur le plan de la production laitière que sur le plan de la production de viande constitue le plus grand handicap de l’élevage bovin en Afrique. Les races africaines qu’elles soient bovines, ovines ou caprines se caractérisent par des productions faibles en viandes (100 à 300 g de gain moyen quotidien au long et 50% de rendement boucherie) et en lait (1 à 4 l/jour, 200 à 250 kg/vache/lactation) ainsi que par des paramètres de la reproduction peu performants (DIOP, 1997). Par exemple, chez les bovins en milieu traditionnel, l’âge au premier vêlage se situe entre 48 et 68 mois et l’intervalle entre vêlages successifs est de 18 à 22 mois (DIOP, 1997). 1.2.5. Contraintes socio-économiques En Afrique subsaharienne, on note la défaillance du système d'encadrement des éleveurs. A cela s’ajoute l’accessibilité du crédit agricole difficile à obtenir et parfois accompagné de taux d'intérêt très élevé (AMAHORO, 2005). Au Sénégal, en particulier, ce sont les Peuls qui détiennent une grande partie du cheptel bovins à grande majorité constitué par des races locales. Selon eux, le facteur “nombre de têtes” prime sur “la production par tête” et une grande partie de ces pasteurs n’a pas de formation et de technicité adéquate d’où l’obstacle majeur au développement de l’élevage (KABERA, 2007).
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CHAPITRE II : RAPPELS PHYSIOLOGIQUES DE LA LACTATION 2.1. Anatomie de la mamelle La mamelle de la vache laitière est constituée de quatre glandes séparées comportant chacune un trayon. Le lait secrété par une glande ne peut pas passer par une autre glande. Les côtés gauche et droit sont séparés par un ligament médian tandis que les quartiers avant et arrière sont moins séparés. Chaque quartier est composé d’un corps, contenant le parenchyme glandulaire, et se termine par un trayon. Le parenchyme mammaire, qui constitue la majeure partie du quartier, est soutenu par une charpente conjonctive développée et richement vascularisée. Ce conjonctif mammaire subdivise le parenchyme en lobes et en lobules. Chaque lobule est formé d’éléments sécréteurs tubulo-acineux : les alvéoles glandulaires ou acini mammaires. Chaque alvéole est reliée à un bref conduit alvéolaire qui débouche dans un conduit intralobulaire. Les conduits intralobulaires s’unissent en conduits interlobulaires qui aboutissent à la sortie de chaque lobe à un conduit lactifère ou conduit galactophore. Ces conduits lactifères se déversent alors directement dans une dilatation anfractueuse à la base du trayon : la citerne du pis qui correspond à la partie glandulaire du sinus lactifère (Figure 1) (BOUDRY, 2005).
Figure 1: Coupe transversale de la mamelle passant par les quartiers caudaux (BARONE, 1990)
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2.2. Physiologie de la sécrétion lactée 2.2.1. Développement mammaire L’ensemble des phénomènes de développement et de différenciation structurales des tissus mammaires est appelé mammogenèse (FORSYTH, 1989). Avant la puberté, la glande mammaire se développe à la même vitesse que l’ensemble de l’individu. Au moment de la puberté, sous l’action des stéroïdes sexuels, survient une phase de croissance importante des canaux mammaires et du stroma. Pendant la première gestation, le développement lobulo-alvéolaire mammaire s’accompagne de la mise en place d’une petite activité sécrétoire. La structure canaliculaire représente environ 10% de la masse cellulaire en début de gestation, et va se transformer en un ensemble tubulo-alvéolaire qui en représente 90% en fin de gestation. Chez la vache, le développement de la glande mammaire est pratiquement complet au moment de la mise bas. (THIBAUT et LEVASSEUR, 2001). 2.2.2. Contrôle hormonal La croissance de la glande mammaire survient au cours de la gestation à un moment où la progestéronémie est élevée. Pendant la gestation, progestérone et œstrogènes d’origine ovarienne ou placentaire, sont responsables de la mise en place des canaux mammaires et des acini. L’hormone placentaire lactogène (HPL) participe également à la croissance de la mamelle. A côté des ovaires ou du placenta, l’antéhypophyse agit directement grâce à la prolactine, l’hormone de croissance (GH) et indirectement grâce à l’ACTH qui déclenche la production par les surrénales de cortisol. Parmi les facteurs de croissance impliqués dans la différenciation de la glande mammaire, les IGF et l’EGF jouent un rôle très important. Présente dans le milieu de culture de tissus mammaires, l’IGF stimule la synthèse d’ADN. L’EGF augmente la synthèse de collagène de type IV et favorise ainsi l’attachement de la cellule (KLEINBERG et al., 2000). La figure 2 illustre le contrôle hormonal de la mammogenèse.
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Figure 2 : Schéma du contrôle hormonal de la mammogenèse (GAYRARD, 2007). 2.2.3. Lactogenèse La lactogenèse est caractérisée par l’apparition, pendant la mammogenèse, de l’activité synthétique de la cellule mammaire, et les éléments du lait restent dans la lumière des alvéoles. Au moment de la mise bas, avec la mise en place des mécanismes de sécrétion, la synthèse du lait devient considérable (THIBAUT et LEVASSEUR, 2001). 2.2.4. Galactopoïèse Le maintien de la sécrétion lactée ou galactopoïèse est dépendant de la vidange de la mamelle provoquée par la tétée ou la traite. Le maintien du mécanisme de sécrétion est donc lié au mécanisme de vidange de la mamelle appelé éjection (INRAP, 1988). 2.2.5. Constituants du lait La teneur énergétique du lait de vache oscille habituellement entre 650 et 720 kcal/litre, et dépend surtout de la teneur en matières grasses (RENNER, 1989). Le lait est composé de quatre éléments majeurs : -
Protéines sont essentiellement constituées par les caséines qui sont insolubles mais également des protéines solubles telles que
-lactoglobuline, β-lactalbumine et les
immunoglobulines. Le taux protéique est proche de 35g/L ; -
lipides sont essentiellement constitués de triglycérides ;
-
glucides : le lactose est le seul sucre libre du lait. Sa teneur est comprise entre 48 et 50 g/L ; 9
-
les minéraux sont présents dans le lait à hauteur de 7g/L. Les plus représentés en quantité sont le calcium, le phosphore, le potassium et le chlore.
Le lait contient également plusieurs éléments mineurs : vitamines, oligo-éléments, gaz dissous, lécithine, enzymes, nucléotides. Certains d'entre eux jouent un rôle en raison de leur activité biologique (ALAIS, 1984). 2.2.6. Tarissement L’involution normale du tissu alvéolaire au cours de la lactation est plus ou moins rapide selon les espèces ; la disparition totale des alvéoles ou acini mammaires a lieu après 3 à 4 semaines chez la vache. Le tissu alvéolaire est remplacé par du tissu adipeux dans lequel se développera une nouvelle masse glandulaire au cours du cycle de reproduction suivant. Avec la dégénérescence du tissu, la glande mammaire est envahie par des lymphocytes et des macrophages. Les lymphocytes participeront à la production d’immunoglobulines lors de la phase colostrale du cycle de reproduction suivant (THIBAUT et LEVASSEUR, 2001). 2.2.7. Courbe de lactation d’une vache Une courbe de lactation décrit l’évolution de la production laitière de la vache depuis le vêlage jusqu’au tarissement. Elle a la forme d’une parabole. BOUJENANE (2010) décrit deux phases inégales de cette courbe de lactation que sont : Une phase ascendante qui va du vêlage jusqu’au pic de lactation. Sa durée est en moyenne de 3 à 8 semaines ; Une phase décroissante qui va du pic de lactation jusqu'au tarissement qui a lieu vers 300 jours après le vêlage. La phase descendante est caractérisée par sa persistance et affiche une diminution de 10% de la production chaque mois (HANZEN, 1996). La forme de la courbe de lactation varie selon la vache, la race, la conduite alimentaire du troupeau, le rang de lactation, l’âge, la saison de vêlage, etc. (BOUJENANE, 2010). La figure 3 montre un exemple de courbe de lactation chez la race Gudhali au Burkina Faso. Les courbes de lactation individuelles des femelles ont permis de différencier deux catégories de productrices : génisses à bonne et à faible production laitière (MARICHATOU et al., 2005).
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Figure 3 : Deux catégories de courbes de lactation moyenne de la vache Gudhali (MARICHATOU et al., 2005).
2.3. FACTEURS INFLUENCANT LA PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL 2.3.1. Facteurs liés à l’animal 2.3.1.1. Race Selon HANSEN (2000), Il existe clairement une relation génétique négative entre la production laitière et la reproduction. Au sein d’une même race il existe des différences individuelles et ce sont ces différences qui sont à la base de la sélection. 2.3.1.2. Rang de lactation La durée de lactation des vaches locales évoluent des numéros du premier vêlage au troisième vêlage pour se stabiliser au quatrième vêlage (MANIRARORA, 1996). BUTLER (2005) affirme que la production laitière augmente avec le rang de lactation. 2.3.1.3. Etat corporel En effet, les vaches de race Gobra lactantes ayant une note d'état corporel supérieure ou égale à 3,5 et de poids postpartum compris entre 300 et 340 kg ont une moyenne de production égale à 3,15 litres par jour, production qui est meilleure que celle des vaches légères 2,0 litres par jour (MANIRARORA, 1996).
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2.3.1.4. Etat de santé Pour que l’animal puisse produire du lait en quantité et en qualité, il faut qu’il soit en bonne santé donc indemne de toute pathologie susceptible d’altérer sa production. Les pertes engendrées par différentes pathologies telles que les mammites, boiteries peuvent atteindre 17% du revenu total des productions animales (CHESNAIS et al., 2004). 2.3.2. Facteurs liés aux conditions d’élevage 2.3.2.1. Effet de la traite Chez la vache laitière, il a été constaté que l’activation des mécanismes locaux est importante pour la capacité et la composition du lait. Lors d’une expérience, il a été démontré que la traite manuelle donnait plus de lait à un taux de gras plus élevé comparé à la traite mécanique, tel qu’illustré ci-dessous.
Figure 4 : Schéma de variation de la production laitière suivant le mode de traite (mécanique ou manuelle) (SVENNERSTEN et al., 1990). Le rendement quotidien en gras par traite mécanique (ligne bleue) et le traite manuelle (ligne rouge) des trayons avant pendant trois périodes ; A-lorsque les deux trayons avant sont traits à la machine ; B-lorsqu’un trayon avant est trait à la main et l’autre à la machine ; C-lorsque les deux trayons avant sont traits à la machine de nouveau (SVENNERSTEN et al., 1990). 2.3.2.2. Durée de tarissement Le tarissement est obligatoire pour une bonne relance hormonale, et non pas pour une remise en état qui doit intervenir antérieurement (WOLTER, 1994). 12
Chez les vaches traites jusqu’au vêlage, la quantité journalière de lait sécrétée continue de diminuer avec l’avancement de lactation et de la gestation, dont l’effet commence à se faire sentir 20 semaines environ après la fécondation (COULON et al., 1995). La production laitière après tarissement a été généralement maximale pour une période de tarissement de 60 à 65 jours, quelle que soit la parité. Des périodes de tarissement inférieures à 20 jours entraînaient des pertes de lait importantes à la lactation suivante. Une période de tarissement courte chez des vaches hautes productrices et fécondées rapidement après le vêlage est la pire combinaison pour maximiser la production à la lactation suivante (MELVIN et al., 2005). 2.3.3. Facteurs environnementaux 2.3.3.1. Saison de vêlage La saison de vêlage n’a pas eu d’effet significatif sur la production laitière. Cependant, d’une manière générale, les vaches qui ont vêlé en pleine saison des pluies ont tendance à produire plus de lait que celles qui ont vêlé en saison sèche et au début de la saison des pluies (KAMGA et al., 2001). 2.3.3.2. Climat Les principales composantes du climat sont la température, l’humidité et la durée du jour. En effet, l’action déprimante des fortes chaleurs sur la production est due en grande partie à une diminution de l’ingestion et à une augmentation de l’évaporation pulmonaire. Le lait de vaches des pays tempérés produit en milieu chaud contient moins de matière grasse, de matière azotée et de lactose (MEYER et DENIS, 1999).
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CHAPITRE III : GENERALITES SUR L’ALIMENTATION DES VACHES LAITIERES 3.1. PARTICULARITES DE LA DIGESTION CHEZ LES RUMINANTS 3.1.1. Anatomie de l’appareil digestif des ruminants Les ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins, buffles) sont capables d'utiliser la biomasse cellulosique et des formes simples d'azote grâce à leur tube digestif qui a la particularité de posséder trois compartiments appelés "pré-estomacs", placés en avant de la caillette, laquelle est l'équivalent de l'estomac du monogastrique. Leur contenu représente 70 à 75% du contenu total du tube digestif. Le rumen (ou panse) est de loin le plus volumineux des pré-estomacs (environ 100 litres chez un bovin adulte pesant de 500 à 600 kg) ; il représente plus de 90% de leur volume total. Les autres pré-estomacs sont le réseau (ou bonnet) et le feuillet. L'ensemble rumen et réseau, souvent assimilé au rumen, présente toutes les caractéristiques essentielles d'un "fermenteur". Les conditions ambiantes sont définies par : un milieu riche en eau (85 à 90%) ; un apport régulier de nutriments fournis à la fois par l'ingestion des aliments et par la rumination (ainsi que par le recyclage de l'urée) ; un pH élevé (6,4 à 7,0) tamponné par l'apport de minéraux (bicarbonates et phosphates) de la salive ; une température de 39 à 40°C ; une élimination continue des produits terminaux de la digestion microbienne ; des échanges permanents à travers la paroi du rumen. Ces conditions sont propices au développement d'une population de micro-organismes (microbes du rumen), caractérisée par sa variété et sa densité. On y trouve : des bactéries au nombre de 109 à 1010 /ml de contenu de rumen et composée essentiellement de bactéries anaérobies strictes qui constituent plus de la moitié de la biomasse microbienne totale. Elle comprend plusieurs variétés de bactéries selon qu'elles sont cellulolytiques, amylolytiques, protéolytiques ou uréolytiques. des protozoaires, surtout des ciliés anaérobies, dont la population est comprise entre 105 et 106 /ml de contenu de rumen.
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des champignons anaérobies, plus fréquents chez les ruminants tropicaux (où, selon BAUCHOP (1979), ils sont au nombre de 103/ml de contenu de rumen) que les ruminants tempérés. 3.1.2. Digestion microbienne 3.1.2.1. Microbes du réticulo-rumen 3.1.2.1.1. Bactéries La flore ruminale se caractérise par son extrême diversité, le nombre d’espèces bactériennes colonisant le rumen étant important, et présentant des activités enzymatiques variées. Le rumen d’un adulte contient environ 1010 cellules bactériennes par millilitre. Les seules bactéries représentent environ 50% de la biomasse microbienne. Elle est composée essentiellement de bactéries anaérobies strictes non sporulées. Parmi les bactéries du réticulo-rumen, on distingue : Bactéries cellulolytiques C'est le groupe des bactéries le plus important. Les principales bactéries cellulolytique isolées du rumen sont : Ruminococcus albus, Ruminococcus flavefaciens, Bacteroides succinogenes, Fibrobacter succinogenes. Ces souches ruminales sont capables d'hydrolyser complètement la cellulose cristalline telle que le coton (FONTY et al., 1995). Bactéries amylolytiques Les espèces représentatives de ce groupe sont : Selenomonas ruminantium et Streptococcus bovis, la plupart des bactéries hydrolysant l'amidon sont incapables d'utiliser la cellulose. S. bovis produit de l'acétate et de l'éthanol, quand sa croissance est normale (RACHEDI, 2005). Bacteriodes annylophilus ne fermente que l'amidon, les dextrines et le maltose (YAAKOUB, 2006). Bactéries utilisatrices de glucides simples Au sein de la microflore ruminale, un nombre important d’espèces bactériennes sont capables de dégrader les glucides simples (on citera par exemple S. ruminantium, S. bovis, B. fibrisolvens, certaines souches de Succinivibrio dextrinosolvens et de Ruminocoques). Bactéries utilisatrices d’acide Au sein des bactéries ruminales utilisatrices d’acides, un certain nombre d’entre elles est capable d’utiliser le lactate. Il s’agit principalement de Selenomonas ruminantium, Megasphera elsdenii et Veillonella parvula. Un certain nombre de souches de Selenomonas ruminantium fermentent le lactate :
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ces souches sont placées dans une autre sous-espèce (S. ruminantium subsp. lactilytica) que celles qui ne le font pas (S. ruminantium subsp. ruminantium) (STEWART et al., 1988). Les produits de fermentation du lactate sont le propionate, l’acétate et le dioxyde de carbone. A côté de ces populations bactériennes, il en existe d’autres qui interviennent dans la digestion de différents types d’aliments, c’est le cas des bactéries protéolytiques, pectinolytiques, uréolytiques, etc.,… 3.1.2.1.2. Protozoaires Les protozoaires sont des organismes eucaryotes unicellulaires microscopiques. On distingue deux types dans le rumen : les flagellés et les ciliés. Les ciliés représentent près de la moitié de la biomasse microbienne et leur concentration varie de 10 4 à 106 cellules/ml, ils se trouvent entre les particules solides et de la phase liquide (JOUANY et al., 1994). Les protozoaires produisent des enzymes qui participent directement à la digestion des particules ingérées. Il est maintenant montré que des bactéries symbiotiques vivent à l’intérieur des ciliés, dans des vacuoles localisées au sein de l’endoplasme. Leur rôle précis est inconnu, on sait que les protozoaires meurent rapidement lorsque les bactéries sont éliminées après un traitement antibiotique (BONHOMME et al., 1982). Les protozoaires ciliés entodiniomorphes possèdent l’essentiel des enzymes impliquées dans la cellulolyse. Ils ingèrent les fibres, les mettant ainsi en contact étroit avec les enzymes dans le sac digestif, puis ils les digèrent dans leurs vacuoles digestives. Les protozoaires peuvent ainsi s’insérer sous l’épiderme des parois végétales (FONTY et FORANO, 1999), partiellement dégradées, où se fixer par ingestion des parties fibreuses appartenant aux grosses particules alimentaires, où adhérer par la partie antérieure du protozoaire. 3.1.2.1.3. Champignons Les champignons du rumen ont été découverts par ORPIN (1975), leur concentration est estimée à 103/ml. Trois genres ont été bien identifiés : Neocallimastix, Piromyces et Caecomyces. Neocallimastix est pluri-flagellé, alors que les autres sont uniflagellés. Les champignons produisent de grandes quantités d’enzymes impliqués dans la digestion des glucides de la paroi végétale (exocellulases, endocellulases, cellodextrinases) pour former du cellobiose qui est ensuite fermenté. Ils peuvent aussi solubiliser les formes les plus résistantes de celluloses cristalline, telles que les fibres de coton, mais ils ne peuvent pas utiliser les pectines (HILLAIRE et al., 1990). L’activité protéolytique des champignons est faible (MICHEL et al., 1993).
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Les champignons du rumen peuvent fermenter la plupart des mono-et disaccharides mais ils ne peuvent pas utiliser le mannose, le sorbitol et le fructose comme source de carbone. Les bactéries
cellulolytiques
diminuent
l'activité
des
champignons.
L'élimination des
champignons diminue la digestibilité et augmente la proportion de propionate (TIRET, 2001). 3.1.2.2. Réactions de synthèse microbienne Les bactéries du réticulo-rumen sont capables de synthétiser des protéines de haute valeur biologique, de la vitamine K et des vitamines du groupe B. Mais, les réactions de synthèse microbienne qui ont le plus d’intérêt pour le ruminant hôte, sont celles relatives à la synthèse des protéines. La synthèse microbienne de protéines est déterminée par la densité et le taux de croissance de la population microbienne et par le rendement avec lequel elle utilise les substrats et l’énergie disponibles. La synthèse de protéines microbienne peut se faire de deux manières : à partir de NH3 et de chaînes carbonées et par incorporation d’Acides Aminés issus de la protéolyse (voie minoritaire). L’existence des compartiments « peptides » et « acides aminés » peut engendrer un délai de 8 à 9 heures entre la dégradation ruminale d’une protéine et la synthèse microbienne qui en résulte. Les protéines microbiennes assurent 60 à 70 % de l’apport protéique des ruminants (DEMEYER et FIEVEZ, 2000). La figure 5 montre les mécanismes aboutissant à la synthèse de protéines chez le ruminant.
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Figure 5 : Schéma simplifié de l’utilisation digestive des matières azotées et des glucides chez le ruminant Source : FAO, 1997
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3.1.2.3. Dégradation et utilisation des substances organiques 3.1.2.3.1. Digestion des glucides Les rations des ruminants sont constituées de plusieurs types de glucides répartis dans les différents tissus des végétaux. La dégradation des glucides dans le rumen s’effectue en deux phases : l’hydrolyse, puis la fermentation. La phase d’hydrolyse consiste en la dégradation des polymères glucidiques en oses à 5 ou 6 atomes de carbone. Cette hydrolyse est réalisée par les enzymes produites par les microorganismes. Les oses ainsi produits sont ensuite fermentés par les microorganismes par le processus de glycolyse en molécules à 3 atomes de carbone (acide pyruvique). A partir de l’acide pyruvique, plusieurs voies métaboliques sont alors possibles aboutissant à la formation des AGV et du lactate (RUSSELL et WALLACE, 1988). Les AGV produits sont principalement les acides acétiques (C2), propionique (C3), butyrique (C4), valérique (C5) et caproïque (C6). Les différentes voies de dégradation des glucides sont associées à la production et/ou l’utilisation d’hydrogène moléculaire, d’énergie sous forme d’ATP et la production de CO2. 3.1.2.3.2. Digestion des composés azotés Les protéines ingérées par l’animal vont être dégradées par les bactéries et les protozoaires du rumen. Cette dégradation implique deux étapes : la protéolyse, qui produit des peptides et des acides aminés et la désamination, qui dégrade les acides aminés en ammoniaque (NH3) et squelettes carbonés (AGV). L’activité protéolytique des bactéries est associée à leur paroi cellulaire (NUGENT et MANGAN, 1981). Ainsi, la première étape dans la dégradation des protéines est l’interaction entre les microorganismes et le substrat. Les protéines solubles sont principalement dégradées par les bactéries (NUGENT et MANGAN, 1981), tandis que la contribution des protozoaires à cette dégradation est faible. Les protozoaires ingèrent les particules protéiques ainsi que des bactéries (COLEMAN, 1975 ; USHIDA et al., 1986). Les peptides produits sont plus rapidement utilisés que les acides aminés libres correspondants. Ce sont principalement les bactéries du rumen qui les dégradent. Les produits de dégradation des peptides sont principalement extracellulaires, bien que la plupart des enzymes soient associées à la cellule. Les oligopeptides de faibles poids moléculaires sont préférentiellement intégrés aux protéines bactériennes, après avoir été hydrolysés en acides aminés au sein de la cellule bactérienne.
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3.1.2.3.3. Digestion des lipides Les lipides de la ration sont principalement composés de galactolipides, phospholipides (pour les fourrages) et de triglycérides (pour les aliments concentrés). Ces lipides subissent tout d’abord une lipolyse libérant les AG des triglycérides. Anaerovibrio lipolytica est la principale bactérie impliquée dans cette lipolyse (LOURENÇO et al., 2010). Les AG libres insaturés peuvent alors subir des réactions d’isomérisation et de biohydrogénation. Les isomérases transforment les liaisons cis en liaison trans. Les réductases saturent quant à elles les doubles liaisons. La biohydrogénation du cis-9, cis-12 C18:2 et du cis-9, cis-12, cis-15 C18:3 conduit à la formation d’acide stéarique (C18:0) suite à une isomérisation et une série de réductions. Les bactéries responsables de la biohydrogénation peuvent être classées selon 2 groupes : les bactéries dont la croissance est inhibée par l’acide linoléique (dose inférieure à 200 μg/mL) et ayant une activité butyrate-kinase supérieure à 600 U/mg de protéines (Butyrivibrio proteoclasticus et Butyrivibrio hungatei) et les bactéries non inhibées par l’acide linoléique et ayant une activité butyrate-kinase inférieure à 40 U/mg de protéines (Butyrivibrio fibrisolvens et Pseudobutyrivibrio spp.) (LOURENÇO et al., 2010). Les microbes du rumen sont capables de synthétiser leurs propres lipides. Il s’agit d’AG à chaînes linéaires pairs et impairs et d’AG ramifiés (VLAEMINCK et al., 2006). Les précurseurs de ces synthèses sont l’acétate, le propionate, l'isovalérate, l'isobutyrate et les chaînes carbonées ramifiées issues de la dégradation des acides aminés ramifiés (valine, leucine, isoleucine).
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3.2. APPORTS NUTRITIFS RECOMMANDES CHEZ UNE VACHE LAITIERE Les apports nutritifs d’une vache laitière dépendent des besoins de l’animal. Ces besoins sont classés en plusieurs catégories : les besoins d’entretien, les besoins de production (lactation, croissance, gestation) et les besoins de déplacement. Pour cela, les quantités d’aliments à distribuer doivent donc être établies de façon à répondre aux besoins des animaux. Ces besoins sont calculés à partir des tables de recommandations. Ils correspondent aux dépenses de l’animal. La figure 6 schématise cette démarche en prenant en compte les paramètres nécessaires pour le calcul des rations.
Figure 6 : Les caractéristiques de l'animal et de la ration et leurs relations. Les apports alimentaires sont à quantifier en fonction des objectifs de production. Source : MEYER et DENIS, 1999.
3.2.1. Effets d’une sous-alimentation Une sous-alimentation est caractérisée par une chute des productions qui se termine par l’extériorisation de signes cliniques des maladies infectieuses ou parasitaire favorisée par l’affaiblissement de l’organisme, de maladies métaboliques (cétose) ou une carence minérale. Un problème alimentaire rencontré au cours des premiers mois de la vie de l'animal entraînera un ajournement de la puberté (MAHAMAN, 1998). 21
3.2.2. Effets d’une suralimentation La suralimentation se produit surtout vers la fin de la lactation et pendant le tarissement. La suralimentation est coûteuse en termes de valeur de production laitière, et elle peut entraîner l'engraissement des vaches à l'excès. Les vaches trop grasses ont plus de difficultés au vêlage, manquent d'appétit après le vêlage et sont plus sujettes à l'acétonémie, à la torsion d'estomac et à l'œdème du pis. En outre, ces vaches sont plus sensibles aux infections bactériennes comme la métrite et la mammite. Chez les génisses, les excès alimentaires sont néfastes à la fertilité ultérieure, à la productivité laitière et à la longévité de la vache (GATSINZI, 1989). 3.2.3. Apport énergétique chez une vache laitière 3.2.3.1. Besoins énergétiques d’entretien Il s’agit des besoins énergétiques que l’animal nécessite pour assurer son métabolisme de base. Ses besoins sont exprimés par la formule suivante : E(UFL) =1,4+0,006P où P est Poids vif de l’animal exprimé en kg. 3.2.3.2. Besoins énergétiques de production 3.2.3.2.1. Lactation Les besoins pour la production de lait sont souvent rapportés à une composition standard de lait à 4% de matière grasse. Ils sont alors de 0,44 UFL par kilogramme de lait (WOLTER, 1997). Les besoins seront plus élevés lorsque le taux butyreux est supérieur à 4%, et moins élevés dans le cas contraire. Les besoins énergétiques en unités fourragères lait pour la production d’un kilo de lait se calculent par la formule : UFL par kilo de lait = 0,44(0,4+0,15Tb). Où Tb est le taux butyreux en pourcentage. 3.2.3.2.2. Croissance La croissance des animaux correspond globalement à l'augmentation du poids vif, inégalement repartie sur les différentes parties du corps : os, muscle, gras,... De façon générale l'énergie nécessaire pour la croissance est estimée selon la formule : Energie ingérée/kg P 0,75 = a+b.G 1,4 Les coefficients a et b étant variables selon l'âge et le sexe de l'animal. Pour le coefficient a, la valeur moyenne pour des femelles et mâles en croissance est de 0,0493UFL/ Kg P 0.75 L'énergie nécessaire pour la croissance varie selon l'âge : importante chez les primipares, elle devient négligeable chez les multipares.
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3.2.3.3. Particularités des besoins énergétiques en début de lactation La période la plus critique pour une vache laitière se situe entre le vêlage et le pic de lactation. En effet, avec le démarrage de la lactation, les besoins de la vache montent en flèche, suite à l’augmentation de la production laitière qui atteint son maximum à la 3 ème ou 4ème semaine chez les faibles productrices, et à la 4ème et 5ème semaine chez les fortes productrices. Ces besoins représentent 5 à 6 fois ceux de l’entretien ou de la fin de gestation. Pour les satisfaire, la vache doit consommer des quantités d’aliments 3 à 4 fois supérieures à celles consommées par la vache tarie (ARABA, 2006). Or, en fin de gestation et au vêlage, l’appétit de la vache est faible et n’augmente pas aussi rapidement que ses besoins : il n’atteindra son maximum que vers le 3 ème mois ou 4ème mois, et après cette période la lactation diminue de façon sensible. Un bilan énergétique négatif est observé en début de lactation (l’énergie apportée par la ration est inférieure à celle exportée dans le lait). Cette sous-alimentation inévitable des vaches en début de lactation nécessitent qu’elles disposent des réserves et qu’elles soient capables de les mobiliser (ENJALBERT, 2003). Cette capacité de mobilisation augmente avec le potentiel des animaux. Une vache en bon état corporel peut mobiliser de 15 à 60 kg de lipides selon son potentiel sans que le démarrage de la lactation ne soit perturbé soit l’équivalent énergétique de 150 à 600 kg de lait. La période de déficit énergétique est marquée par des modifications métaboliques significatives ayant un impact négatif sur la fertilité et la fécondité. L’augmentation des concentrations en hormone de croissance (GH) à la suite du vêlage place la vache en état de catabolisme caractérisé par une augmentation de la lipolyse et une suppression de la sensibilité des tissus périphériques à l’insuline à l’origine d’un amaigrissement de l’animal (LUCY, 2003). Afin de limiter le déficit énergétique, il est recommandé de distribuer aux vaches en début de lactation une ration dont la densité énergétique est voisine de 0,95UFL par kg de MS (ENJALBERT, 2003). La ration sèche, avec une densité énergétique moyenne estimée à environ 1 UFL par kg de MS, et des niveaux d’ingestion, potentiellement élevés, semble donc correspondre aux exigences de maîtrise du déficit énergétique. 3.2.3.4. Particularités des besoins énergétiques pendant la période de tarissement Le rationnement pendant le tarissement doit assurer non seulement la fin de la gestation mais également la préparation de la lactation suivante (ENJALBERT, 1995).
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3.2.3.4.1. Début de tarissement Les besoins alimentaires en début de période sèche se caractérisent par un besoin énergétique relativement faible de l’ordre de 7,2 à 8 UFL par jour pour une vache de 700 kg dans le 8ème mois de gestation (BAREILLE et BAREILLE, 1995). La ration de début de tarissement doit donc être composée d’une grande partie de fourrages (OVERTON et WALDRON, 2004), en évitant le recours aux fourrages riches (ENJALBERT, 1995). Dans cette optique, la ration sèche propose le maintien du foin fibreux distribué à volonté comme base fourragère stable, évitant la transition en début de tarissement, complété par 1 à 2 kg du concentré unique utilisé en lactation. Le foin, présente là, le double intérêt d’une densité énergétique faible et d’un encombrement élevé (BAREILLE et BAREILLE, 1995). Le maintien d’une quantité faible de concentré peut permettre d’ajuster les apports énergétiques en cas d’utilisation d’un foin particulièrement pauvre, d’équilibrer la ration et d’apporter une partie du complément minéral et vitaminé. 3.2.3.4.2. Couvrir les besoins de gestation La période qui se situe autour du vêlage correspond à deux moments physiologiques différents : la fin de la période sèche, caractérisée par des besoins alimentaires modérés, et le début de la lactation, avec des besoins importants. Les 3 derniers mois de gestation sont caractérisés par les besoins qui augmentent de 0,9 à 2,6 UFL (INRA, 1988). Les besoins énergétiques d’entretien sont augmentés en stabulation libre. Un kilogramme de lait standard contient 40 g/kg de TB, 31 g/kg de TP et 48 g/kg de lactose pour une valeur énergétique de 740 kcal/kg. On rappellera la formule : Quantité de lait standard (kg) = Quantité de lait produit (kg) x [(0,4 + 0,15 TB(%)]. 3.2.4. Alimentation azotée de la vache laitière Une partie des matières azotées ingérées est dégradée dans le rumen. Cette dégradabilité des matières azotées est presque complète pour les constituants non protéiques, mais variables selon les aliments pour les protéines. Elle est aussi fonction de l’intensité de l’activité microbienne, donc de l’énergie disponible dans le rumen. Une grande partie de ces matières azotées fermentescibles va être transformée en ammoniac, capté ensuite par des microorganismes afin d’élaborer leurs propres protéines (MEYER et DENIS, 1999). Ce mécanisme d’utilisation des matières azotées dans le rumen a conduit à des nouvelles recommandations pour les besoins et les valeurs azotées des aliments : le système des protéines digestibles dans l’intestin (PDI). Dans ce système les constituants azotés des aliments sont distinguées en : 24
Protéines digestibles dans l’intestin d’origine alimentaire (PDIA), c’est-à-dire les protéines contenues dans l’aliment et non dégradées dans le rumen ; Protéines digestibles dans l’intestin d’origine microbienne (PDIM), synthétisées dans le rumen. Cette catégorie des protéines est sous la dépendance de la disponibilité de deux facteurs, l’énergie et l’azote dégradable. A chaque aliment correspondent deux valeurs de PDIM : Selon la teneur en énergie fermentescible, PDIME ; Selon la teneur en azote dégradable, PDIMN. Ces valeurs PDIM s’ajoutent à la valeur PDI. Au total la valeur azotée d’un aliment exprimé en gramme, est double : PDIE=PDI+PDIME ; PDIN=PDI+PDIMN. Les besoins des animaux seront donc également exprimés en protéines digestibles dans l’intestin (PDI). 3.2.4.1. Couverture des besoins azotées L’apport recommandé en PDI lors du tarissement avoisine 50g/kg de MS, ce qui est facilement permis par la majorité des fourrages. Cet apport peut toutefois s’avérer insuffisant pour la couverture des besoins en azote dégradable de la flore du rumen, justifiant l’utilisation préférable d’apports plus élevés [75 à 85 g de PDI ou 120 g de MAT (Matières Azotées Totales) par kg de MS]. En début de lactation, contrairement aux réserves énergétiques, les réserves protéiques sont peu abondantes et dépendent peu du niveau de production laitière. Le muscle utérin fournit l’essentiel de ces réserves au cours de l’involution. La mobilisation des protéines musculaires squelettiques reste tolérable, sans toutefois dépasser un déficit PDI cumulé supérieur à 10 kg au cours du premier mois de lactation, ceci correspondant à environ 200 kg de lait. Les apports recommandés sur les rations complètes proposent une teneur en PDI de 120 g/kg MS en début de lactation, contre 110 g/kg MS chez des vaches en milieu de lactation (CHENAIS et al., 1990). Un déficit en azote dégradable (apport PDIN inférieur à PDIE) limite l’efficacité de la digestion microbienne et entraîne une diminution de production laitière par diminution de l’ingestion.
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3.2.5. Alimentation minérale de la vache laitière 3.2.5.1. Eléments majeurs 3.2.5.1.1. Calcium Des apports calciques importants en début de lactation, associés à la vitamine D, permettent l’accélération de l’involution utérine et de la reprise de la cyclicité ovarienne. L’hypocalcémie semble souvent associée à la rétention placentaire, au retard d’involution utérine, et finalement aux métrites. Il est toutefois difficile de conclure sur l’influence réelle des épisodes d’hypocalcémie puerpérale sur le retard d’involution utérine et donc sur le retard à la fécondation, les vaches sujettes à cette pathologie métabolique présentant une production laitière supérieure et donc vraisemblablement un déficit énergétique plus prononcé (KAMGARPOUR et al., 1999). Besoins d’entretien : Pour la vache lactante : 0,0310 g/kg poids vif ; Pour la vache tarie : 0,0154 g/kg poids vif. Besoins de croissance : la croissance requiert beaucoup de calcium. Les apports recommandés pour une vache dont le poids est inférieur à 200kg sont de l’ordre de 17g/kg de gain. Besoins de gestation : Au début de gestation, les besoins en calcium d’une vache laitière sont minimes. Ces besoins connaissent une croissance exponentielle à partir du sixième mois de gestation jusqu’au vêlage (HOUSE et BELL, 1993). Besoins de lactation : 1,37g/kg de lait à 4% de matière grasse 3.2.5.1.2. Phosphore Les carences en phosphore sont classiquement invoquées lors de troubles de la fertilité chez les vaches laitières. Lorsque le déficit phosphorique excède 50 % des besoins, on constate une augmentation de la fréquence du repeat-breeding, des kystes ovariens, et des anoestrus. Les excès en minéraux (en particulier le phosphore) au tarissement influent défavorablement sur la fertilité (DANDALEIX, 1981). 3.2.5.1.3. Magnésium Des longs vêlages, des non délivrances, et des retards d’involution utérine suite à une diminution de contractilité du myomètre, ont été liés à des carences en magnésium (VALLET, 2000). L’apport excessif en Magnésium peut gêner l’absorption du calcium et du phosphore et prédispose ainsi à d’autres troubles métaboliques comme la fièvre du lait (PAYNE, 1983). 26
Des apports de 2 g/Kg de MS dans les troupeaux sujets aux vêlages difficiles, aux rétentions placentaires et aux métrites sont recommandés (SERIEYS, 1997). 3.2.5.2. Eléments mineurs 3.2.5.2.1. Sélénium Le sélénium est l’oligo-élément dont le rôle dans la reproduction chez la vache laitière a été le plus étudié. Il est déficitaire dans la quasi-totalité des aliments des vaches laitières à l’exception des tourteaux dont il contient 0,1 à 0,4 mg/kg de MS (SERIEYS, 1997). Les besoins en ce minéral, se situent entre 0,1 et 0,2 mg /kg de MS. Pendant la lactation, si la complémentation en cet élément est insuffisante, les vaches peuvent se trouver fortement carencées au tarissement et être particulièrement exposées aux rétentions placentaires, aux infections mammaires (SERIEYS, 1997). 3.2.5.2.2. Manganèse La carence en manganèse est responsable d’un retard de puberté chez les génisses, et d’une diminution de la fertilité chez les vaches. Elle peut aussi diminuer l’activité ovarienne et entraîner une baisse du taux de réussite ou des avortements (ENJALBERT, 1994). 3.2.5.2.3. Cobalt Cet élément est essentiellement présent dans la vitamine B 12. Chez les ruminants, le cobalt est indispensable à la flore du rumen, sans lequel, la flore est gravement perturbée et ne peut assurer la dégradation de la cellulose (LAMAND, 1970). 3.2.6. Alimentation vitaminique des vaches laitières En zone tropicale, les besoins vitaminiques des vaches portent sur les vitamines A et E lorsque les animaux vivent à l’air libre. Pour les animaux en stabulation couverte, il sera nécessaire de prendre en compte les besoins en vitamine D. Les autres vitamines, B et K, sont synthétisées dans les pré-estomacs et couvrent les besoins sauf si, par ailleurs, les aliments distribués sont carencés en Cobalt (MEYER et DENIS, 1999). Lorsque les vaches reçoivent des fourrages verts en abondance, les besoins en vitamines A et E sont couverts. En revanche, avec des fourrages secs, les apports sont insuffisants et des carences peuvent se manifester par des troubles pathologiques, dans le cas de la vitamine A (poil piqué, trouble de la vision) ou se répercuter sur la qualité du lait pour une insuffisance en vitamine E (lait et beurre sensible au rancissement). Pour plus de facilité, les besoins sont exprimés par rapport au kilo de matière sèche : 4000 UI pour la vitamine A et 15 UI pour la vitamine E. En cas de carence déclarée, les apports recommandés en vitamine D sont de 1000 UI par kilo de matière sèche. 27
3.2.7. Consommation de matière sèche La consommation de matière sèche est un facteur de production important en zone tropicale. Une faible consommation, due au fort effet d’encombrement des fourrages, est souvent la principale contrainte alimentaire (MEYER et DENIS, 1999). La capacité d’ingestion de la vache évolue selon son poids et son état physiologique. La consommation augmente avec le poids.
Mais,
pour
un même aliment,
une vache de petit
format
consomme
proportionnellement plus qu’une vache de grand format lorsque les quantités consommées sont rapportées à 100 kilos de poids vif. En effet, les quantités de matière sèche ingérée par une vache laitière multipare de 600 kilogrammes de poids vif varient de 11 à 15 kg de matière sèche (MS) en fin de gestation pour une production de 4 à 5 kg de lait standard et en début de lactation à 23,4 kg pour une production de 40 kg de lait à 4% de matières grasses (INRA, 1988). 3.2.8. Besoins en eau D’après LENSIK et LERUSTE (2006), la quantité d’eau bue par l’animal dépend de la température ambiante, de la température de l’eau de boisson, du régime alimentaire et de la production laitière. En effet, plus la température est élevée, plus la consommation d’eau est importante. D’une manière générale les bovins ont une préférence pour l’eau tiède (15 à 27°C). Le régime alimentaire est un autre facteur déterminant en matière de consommation d’eau car un fourrage sec sera à priori accompagné de la consommation d’eau accrue. Quant à la production laitière, plus une vache produit beaucoup de lait, plus elle consomme beaucoup d’eau. Ainsi, une vache produisant 30kg de lait a besoin d’environ 102 litres d’eau par jour (DUBREUIL, 2003). 3.2.9. Recommandations pour une vache de race locale Pour les vaches de race locale des régions tropicales, les recommandations s’appliquent à une production de lait dont la teneur moyenne en matière grasse est de 50 grammes par kilogramme. Tableau I montre les apports alimentaires recommandés de différents nutriments chez la vache.
28
Tableau I : Recommandations pour une vache entretenue sur parcours Poids vif(en kg) 200 300 400
Production de lait (en kg) 2 3 3 5 4 6
UFL /kgMS
MAD g/kgMS
PDI g/kgMS
Ca g/kgMS
P g/kgMS
4,2 4,7 5,9 6,9 7,4 8,4
350 410 490 613 630 750
347 395 480 580 620 710
24,4 28,8 36,6 43,3 49,0 56,0
13,6 15,3 22,5 26 31,6 36,0
Source : INRA, 1988 3.2.10. Composition de la ration complémentaire Cet aliment est constitué par le tourteau d’arachide et les graines de maïs. Le tourteau d’arachide se présente sous forme de pellettes lorsqu’il provient de la transformation industrielle ou sous forme de galettes s’il s’agit du tourteau local. Ce tourteau est très riche et la version industrielle au Sénégal titre généralement par kg de MS : 1,06 UF et 510 g de MAD (LHORCA, 1995). En règle générale, les graines de maïs fournissent à peu près 1,02 UF et 88 g de MAD et peuvent donc être d’un apport nutritif considérable (INRA, 2007). Il faut retenir que MS= MB x %MS. Le pourcentage en MS du Tourteau d’arachide est de 94 tandis que celui de graines de maïs est 87. Ainsi, 1,5 kg de tourteau d’arachide équivalent à 1,41 kg de MS et 0,5 kg de graines de maïs équivaut à 0,435 kg de MS. La composition de la ration est consignée dans le tableau II. Tableau II : Table de composition de la ration complémentaire Aliment Tourteau d’arachide Graines de maïs TOTAL
MS en kg 1,41
UF/kg de MS 1,495
MAD g/kgMS 719,1
Ca g/kgMS 3,1
P g/kgMS 8,9
0,435
0,44
38,3
0,13
0,87
1,845
1,935
757,4
3,23
9,77
La ration composée par 1,5 kg de tourteau d’arachide et de 0,5 kg de graines de maïs donne 1,935 UFL, 757,7 g de MAD, 3,23 g de Ca et 9,77 g de P.
29
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
30
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1.1. CADRE D’ETUDE Cette étude a été initiée par le Projet d’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre (AMPROLAIT) dans le cadre de ses activités visant à la participation au programme d’intensification des productions animales. Au Sénégal, AMPROLAIT intervient autour des « noyaux laitiers » des zones de production agropastorales du bassin arachidier (Kaolack) et au sud dans le Fouladou (Vélingara), et appui la mise en place de la plateforme des acteurs dans ses différentes zones d’intervention. Dans ce cadre, les acteurs de la filière lait local de la région de Kaolack en partenariat avec le projet AMPROLAIT ont mis en place une plateforme de concertation intitulée : Plateforme des Acteurs de la Filière Lait Local de la région de Kaolack (PAFILKA). L’objectif général de la PAFILKA est de promouvoir la compétitivité et la productivité durable du lait local dans la région de Kaolack. Dans le cadre de ce projet, afin de proposer une solution pour réduire l’intervalle entre deux vêlages, une « Expérimentation de l’insémination artificielle (IA) sur chaleurs naturelles et utilisation d’une ration alimentaire à base de ressources localement disponibles pour l’amélioration de la production laitière dans la région de Kaolack » a été mise en place avec l’aide de la PAFILKA. Notre travail a consisté à une évaluation du profil nutritionnel des vaches sélectionnées dans ce cadre. 1.2. SITE D’ETUDE Située entre 14°30’ et 16°30’ de longitude ouest et 13°30’ et 14°30 de latitude nord, la région de Kaolack s’étend sur 5557 km2, représentant 3% du territoire national. Elle se situe ainsi entre la zone sahélienne sud et la zone soudanienne nord (ANSD, 2010). Elle est limitée : Au nord et à l’ouest par la région de Fatick ; Au nord-est par la région de Diourbel ; A l’est par la nouvelle région de Kaffrine ; Au sud par la République de Gambie. La population de la région de Kaolack est estimée en 2010 à 795 906 habitants, les femmes sont majoritaires avec 51,2 %. Le département de Kaolack est le plus peuplé avec 50,3% de la population suivi de Nioro 36,6% et le département Guinguinéo avec 13,1%. L’essentiel de la population habitent en zone rurale avec 68,3% contre 23,5 % en milieu urbain. 31
La densité par km2 est de 143 habitants (ANSD, 2011). La population de Kaolack est très jeune car 56,5% de la population totale est âgé de moins de 20 ans. Les ethnies les plus importants sont les Wolof (plus de 60%), les Pulaar (près de 20%) et les Serère (environ 10%) (ANSD, 2011). Le climat est de type soudano-sahélien caractérisé par des températures moyennes élevées avec un minima moyen de 20°C et un maxima moyen de 35°C. Cette zone se distingue par sa pluviométrie plus importante (600 à 800 mm) qui entraîne l’apparition de cultures plus exigeantes en eau telles que le maïs, le sorgho et le développement d’espèces forestières favorisant l’apiculture (CNCR, 2011). La région comporte 20 forêts classées, sur une superficie de 254 410 ha. Le fleuve Saloum et le Baolong qui est un affluent du fleuve Gambie sont les deux cours d’eaux qui drainent la région de Kaolack. La région de Kaolack présente 3 types de sols à savoir les sols sablonneux, les sols argileux et les sols salins. L'agriculture constitue l'activité économique dominante dans la zone du bassin arachidier. Cette zone concentre l’essentiel de la production agricole nationale et elle est la source pour les principales cultures comme l’arachide, le niébé, le mil, le sorgho et le maïs. L’élevage, encore extensif, est constitué de bovins, d’ovins, de caprins, d’équins, de porcins et de volailles. Cependant, les embouches bovine, ovine et l’aviculture se développent. Avec un cheptel de petits ruminants estimé à 1.220.597 têtes, elle est connue comme une véritable zone d’élevage pour contenir 11,21% du cheptel de petits ruminants du pays. La viande constitue la principale production chez les petits ruminants et la volaille. Quant à la production de lait, elle est essentiellement assurée par un cheptel bovin fort de 126.533 têtes (DIREL, 2012). La situation de l’élevage dans la région connaît une similarité entre celui des bovins et celui des petits ruminants.
32
Figure 7: Villages de l'expérimentation
1.3. Animaux d’expérience Cette étude a été effectuée sur 63 vaches de races différentes en lactation (Gobra, Djakoré, Maure et des métisses Guzera, Monbéliarde et Holstein). Ces animaux sont issus de 17 éleveurs répartis dans neuf villages situés dans le département de Kaolack. Ces animaux ont été répartis en lot expérimental (29) et lot témoin (34). Les vaches du lot expérimental étaient stabulées. Elles disposaient du fourrage naturel et de l’eau ad libitum et elles recevaient un complément à base de 1,5 kg de tourteau d’arachide et de 0,5 kg de maïs que le projet AMPROLAIT avait mis à la disposition des éleveurs. De leur part, les éleveurs devaient disposer des stocks de fourrage naturel. Tandis que l’alimentation des vaches du lot témoin était assurée par les éleveurs eux-mêmes. Le pâturage naturel constituait la principale source alimentaire pour ces animaux. 1.4. Matériel technique Pour estimer la quantité du lait, les gobelets plastiques gradués de 2 litres ont été distribués aux éleveurs.
33
1.5. Protocole expérimental Cette étude a été réalisée de novembre 2013 à juin 2014. La méthodologie comprend plusieurs étapes qui se suivent dans l’ordre chronologique. Il s’agit de : Sélection des élevages ; Collecte des données ; Analyse de données. 1.5.1. Sélection des élevages Pour choisir les animaux faisant partie du dispositif expérimental, plusieurs critères ont été établis. Tout d’abord les propriétaires des animaux devaient être membres de la plateforme, disponibles et dynamiques, accepter les protocoles de prélèvement du sang et du lait et se trouver dans un rayon de 20 km de Kaolack. Pour faire partie du lot expérimental, les propriétaires des animaux devaient disposer d’un enclos pour la stabulation de ces animaux et de constituer des réserves fourragères suffisantes pour l’alimentation des animaux (Figure 8). L’équipe technique s’était rendue sur le terrain pour vérifier l’effectivité de ces dispositions. Toutes les vaches sélectionnées des deux lots ont été identifiées par des boucles auriculaires puis ont été vaccinées contre la pasteurellose et ont subi un déparasitage interne et externe. Un entretien avec l’éleveur sur la gestion de son troupeau a été réalisé lors de l’expérimentation (Figure 9).
Figure 8 : Réserves fourragères de quelques exploitations
34
Figure 9 : Entretien avec les éleveurs sur leur stratégie d’alimentation et les différentes contraintes de production et de reproduction
1.6. Collecte et analyse des données Une évaluation de la production laitière a été effectuée durant 90 jours c’est-à-dire de J0, J12, J21, J35, J60 et J90. La production laitière a été appréciée sur 63 vaches qui étaient en lactation au démarrage de l’essai. L’objectif est de comparer le niveau de production des animaux du lot témoin et ceux du lot expérimental pour évaluer l’effet du complément sur la production laitière. Les différentes informations recueillies sur le terrain ont été codifiées et des variables ont été créées, puis saisies et enregistrées sur le tableur informatique Excel 2007. A partir des données traitées, les analyses statistiques, notamment descriptives (fréquence, moyenne, écart type, minimum, maximum) ont été réalisées à l’aide du logiciel R commander version 3.1.0. Les résultats ont été représentés sous forme de figures et de tableaux. Le test de l’écart réduit a été utilisé pour la comparaison des différentes proportions. Le seuil de signification choisi est fixé à 5%. Ce seuil représente la probabilité de se tromper ou la limite maximale de risque. Il est conventionnellement admis que l’effet est significatif si p < 0,05 et non significatif, si p > 0,05.
35
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION 2.1. RESULTATS 2.1.1. Production laitière L’aspect quantitatif du lait produit met l'accent sur la moyenne journalière de la production des vaches par lot pour l'ensemble de l'essai. La Figure 10 montre l’évolution de la quantité
moyenne de lait produite par jour. Les résultats de cette figure montre que la moyenne journalière de la production laitière est de 2,37 ± 1,48 litres par vache à J0, et augmente graduellement pour diminuer à partir de J60 à 2,61 ± 1,80 litres jusqu’au 2,23± 1,63 litres à
Quantité de lait en litres
J90. 6 5 4 3 2 1 0 J0
J12
J21
J35
J60
J90
Durée de lactation en jours
Figure 10 : Evolution de la production laitière moyenne durant la période d’essai
2.1.1.2. Influence de la complémentation sur la production laitière dans les deux lots Il ressort de cette figure que la production laitière moyenne journalière est significativement différente dans les deux lots (témoin et expérimental) car la valeur p est nettement inférieure à 0,05. La figure 11 illustre l’évolution de la production laitière moyenne dans les deux lots.
36
Quantité de lait en litre
7 6
5 4 Lot témoin
3
Lot expérimental
2 1
0 J0
J12
J21
J35
J60
J90
Durée de lactation en jours Figure 11 : Evolution de la production laitière dans les deux lots
La courbe montre que la production laitière moyenne d’une vache appartenant au lot témoin varie de 1,36 à 2 litres/vache/jour tandis que dans le lot expérimental varie de 2,81 à 4,12 litres /vache/jour. La production journalière moyenne par vache est égale à 3,65 ± 1,90 litres dans le lot expérimental, ce qui représente une augmentation de 51,8 % par rapport au lot témoin dont la moyenne se situe à 1,76 ± 0,90 litres. 2.1.1.3. Production laitière par race Pour comparer l’évolution de la production laitière par race, trois races appartenant au lot témoin et au lot expérimental ont été choisies. Il s’agissait de Zébu Gobra, Djakoré et métisse Guzéra. Le test de t indépendant a été utilisé pour faire la comparaison. 2.1.1.3.1. Djakoré La Figure 12 montre l’évolution de la production laitière des vaches de race Djakoré appartenant respectivement au lot expérimental et au lot témoin.
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Quantité de lait en litre
4,5 4 3,5 3 2,5 Lot témoin
2
Lot expérimental
1,5 1
0,5 0
J0
J12
J21
J35
J60
J90
Durée de lactation en jours Figure 12 : Evolution de la production laitière de la race Djakoré dans les deux lots
La courbe a montré que la production laitière est constante de J0 à J35 dans le lot témoin et au-delà de J35 jusqu’à J90 elle décroit progressivement. Quant au lot expérimental, la production laitière a augmenté de J0 à J60 et a commencé à diminuer après J60 jusqu’à J90.
La production laitière journalière moyenne par vache est égale à 2,07 ± 0,64 litres dans le lot expérimental, ce qui représente une différence de 1,18 litres soit une augmentation de 57% par rapport au lot témoin dont la moyenne se situe à 0,89 ± 0,13 litre. Dans le lot témoin, les animaux n’ont pas reçu de compléments, donc leur alimentation est était uniquement assurée par le pâturage naturel. La quantité de lait produit de J0 à J35 est invariable alors qu’à partir de J35 la quantité a diminué progressivent. Dans le lot expérimental l’apport des compléments a été régulier et associé avec des résidus de récolte et l’abreuvement suffisant, ce qui fait que la quantité de lait produit a augmenté de J0 à J35 avant de se stabiliser à J60 et décroître après.
38
2.1.1.3.2. Gobra (zébu peulh sénégalais) La Figure 13 montre l’évolution de la production laitière des zébus Gobra appartenant respectivement au lot expérimental et au lot témoin. 5
Quantité de lait en litres
4,5 4 3,5 3 2,5 Lot témoin
2
Lot expérimental
1,5 1 0,5 0 J0
J12
J21
J35
J60
J90
Durée de lactation en jours Figure 13 : Evolution de la production laitière du zébu Gobra dans les deux lots
D’après les résultats présentés sur la Figure 13, la moyenne de la production journalière par vache est de 2,99 ± 0,63 litres dans le lot expérimental alors qu'elle est de 1,77 ± 0,41 litres dans le lot témoin ; ce qui correspond à une différence de moyenne journalière de 1,22 litre soit une augmentation de 40,8% par rapport au lot témoin. A J0, il n’y a pas eu de différence entre la quantité moyenne journalière par vache dans les deux lots parce que le processus de distribution des aliments était dans la phase de démarrage, ce qui fait que tous les animaux étaient dans les mêmes conditions de production. La production maximale a été plus vite atteinte dans le lot expérimental (J21) que dans le lot témoin où l'évolution du niveau de lait produit est régulière de J0 à J12 avant de décroître progressivement. Dans le lot expérimental, la période de J0 à J21 était caractérisée par une augmentation du lait de façon significative parce que les animaux recevaient le complément et les éleveurs disposaient des stocks de paille.
39
2.1.1.3.3. Métisses Guzéra La Figure 14 montre l’évolution de la production laitière des métisses Guzera appartenant respectivement au lot expérimental et au lot témoin. 7
Quantité de lait en litres
6 5 4 3
Lot témoin Lot expérimental
2 1 0 J0
J12
J21
J35
J60
J90
Durée de lactation en jours
Figure 14 : Evolution de la production laitière des métisses Guzéra
La différence entre les deux lots a été significative de J0, J12, J60 et J90 par contre, il n’y a pas eu de différence entre les deux lots à J21 et J35. 2.1.1.4. Rentabilité économique de la complémentation Cependant, compte tenu de la main d'œuvre familiale disponible en élevage traditionnel et de l'importance des frais accessoires liés à l'approvisionnement en aliments concentrés, cette analyse ne prend en compte que des dépenses d'exploitation pour l'achat des aliments et les revenus de la vente du lait trait. Les tableaux des coûts de la complémentation et des revenus de la vente du lait trait par vache ci-dessous montrent que l'essai est rentable, étant donné la marge brute qui est largement positive (tableaux III et IV).
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Tableau III : Coût total de la complémentation alimentaire par vache Ration de complémentation
Coût par
Temps d’utilisation
Coût total du
aliment/jour
(jours)
complément par vache
375*
90
33750
Maïs (0,5kg)
100*
90
9000
Total par vache en
475
90
42750*
Tourteau d’arachide (1,5kg)
FCFA * 1kg de tourteau et 1kg de maïs coûtaient 250 FCFA et 200 FCFA au moment de l’étude à Kaolack respectivement. Le coût journalier de la supplémentation était de (1,5 x 250 FCFA + 0,5 x 200 FCFA = 475 FCFA). La dépense d'exploitation par vache pour tout l'essai, soit 90 jours est donc égale à 90 x 475 FCFA = 42 750 FCFA.
Tableau IV : Revenus sur 90 jours de la vente de lait par vache selon les races Race de Vache
Quantité de lait par vache / j expériment
témoin
al
Différenc
Revenu/vache/
Revenu/vache
Marge/ 90j
j (FCFA) *
/90j (FCFA) *
(FCFA) *
e
Gobra
2,99
1,77
1,22
732
65880
23 130
Djakoré
2,07
0,89
1,18
708
63720
20 970
Métisses
4,3
2,73
1,57
944
84780
42 030
* 1 litre de lait coûtait en moyenne 600 FCFA au moment de l’étude. La marge brute par vache = revenu de la vente de lait-Coût du complément par vache.
La complémentation des vaches par le tourteau d’arachide et les graines de maïs a permis de dégager un bénéfice de 23.130 FCFA, 20.970 FCFA et 42.030 FCFA respectivement chez les zébus Gobra, Djakoré et métisses Guzéra. Ainsi, la marge brute et le revenu monétaire du lait provenant des métisses Guzéra ont été plus élevés par rapport aux autres races.
41
2.2. DISCUSSION 2.2.1. Alimentation des animaux 2.2.1.2. Valeur énergétique de la ration Le niveau énergétique de la ration utilisée dans le lot expérimental est égal à 4,33 UFL pour une ration à base du tourteau d’arachide (1,5 kg), des graines de maïs (0,5kg) et du fourrage naturel (à volonté). Cette valeur combine l’apport de la ration complémentaire (1,935 UFL) et celui de pâturage rapporté par BREMAN et al. (1982) qui ont estimé qu’une vache de race locale au Sahel conduite sur un pâturage sans complément consomme en moyenne 2,39 UFL. Cette valeur est supérieure à 2,39 UFL apportée par la ration du lot témoin composée essentiellement du pâturage naturel. Cette différence d’énergie entre deux rations explique l’écart entre le niveau de production des vaches du lot témoin et celui du lot expérimental. Ce niveau d’énergie est acceptable pour une production laitière escomptée à 3 litres par nos vaches locales. Cette valeur est similaire avec celle déterminée par MAHAMAN (1998) dans la zone périurbaine de Dakar pour les vaches laitières et qui est égale à 4,46 UFL/vache de 275 kg produisant 3kg de lait standard (à 4% de matière grasse). Cependant cette valeur reste supérieure à celle déterminée par GUEGEN cité par GREAUME (1975) pour les vaches laitière et qui est égale à 3,32 UFL/vache de 250 kg produisant en moyenne 3kg de lait standard. 2.2.1.3. Couverture des besoins azotés des vaches En ce qui concerne les besoins azotés, les besoins sont couverts uniquement par la ration complémentaire à cause de la pauvreté des pâturages pendant la période d’essai. Ceci se réfère aux travaux réalisés par BREMAN et al. (1982) qui ont confirmé que pendant la période de janvier-mars en zone sahélienne, les MAD des pâturages sont négatives et pendant la période allant de mars à juin cette valeur tourne autour de 10g/kg de MS. Ainsi, on estime que chaque vache appartenant au lot expérimental a consommé 757,4 g de MAD.
42
2.2.2. Production laitière 2.2.2.2. Effet de l’alimentation sur la production laitière L’évolution de la courbe montre que la production du lait est croissante de J0 à J35 dans le lot expérimental, cela s’explique par le fait que les animaux recevaient du complément régulièrement et les éleveurs du lot expérimental disposaient des stocks de fourrages où les animaux étaient nourris à volonté. Après J35 la production diminue progressivement jusqu’à J90 ; cette baisse est le résultat de la diminution de la valeur nutritive des pâturages et la période entre J60 et J90 est marquée par l’arrêt de distribution des compléments chez les éleveurs. Quant au lot témoin, on constate que la production décroît de J0 à J90. Cette baisse de production est occasionnée surtout par les conditions d’élevage de ces animaux, ce sont des animaux conduits suivant un mode purement extensif associé à la pratique de la complémentation des animaux qui est insuffisante. Parfois les animaux parcourent une certaine distance pour se nourrir et l’abreuvement est insuffisant, donc l’alimentation pauvre associée à l’abreuvement fait que ces animaux produisent moins. S’agissant de l’écart de production de 1,89l entre les deux lots, cela s’explique d’une part par un grand nombre des vaches métisses qui composent le lot expérimental et qui peuvent produire jusqu’à 10 litres de lait par jour et d’autre part par l’apport de la ration complémentaire qui est régulier. La complémentation alimentaire a eu une influence significative sur la performance laitière. En effet, la production potentielle des races locales excède la production actuelle dans les conditions de l'élevage traditionnel. Nos résultats montrent que la production laitière des animaux du lot expérimental est meilleure par rapport aux animaux du lot témoin. L’augmentation de la production laitière intervenue chez les animaux du lot expérimental dont la ration est à base du tourteau d’arachide, de graines de maïs, de la paille est de 51,8% par rapport à la production des animaux du lot témoin. Cette augmentation dépend d’une part du tourteau d’arachide qui a favorisé la synthèse des protéines microbiennes nécessaires pour la production de l’animal et d’autre part, par les graines de maïs qui ont apporté une énergie nécessaire à la flore microbienne pour pouvoir effectuer leurs activités de synthèse.
43
2.2.2.3. Production laitière par race 2.2.2.3.1. Gobra (Zébu peulh sénégalais) L’augmentation significative de la quantité du lait de J0 à J21qui est le résultat de la distribution de la paille à volonté associé avec le complément qui a permis de couvrir les besoins de l’animal ; après la quantité a diminué progressivement car il y a eu épuisement des stocks de paille chez les éleveurs suivi de l’arrêt de la distribution de l’aliment complémentaire par le projet. Ces deux facteurs combinés ont entraîné une réduction de la quantité d’aliment distribuée par animal et par conséquent une baisse de la production laitière des vaches. De nos résultats, il ressort que la différence de production journalière entre un zébu Gobra du lot expérimental et celui du lot témoin est de 1,22 litres correspondant à une augmentation de 40,8%. Ce résultat est inférieur à celui obtenu par SOW (1996), qui a trouvé que le complément à base de paille-mélasse-urée augmente la production laitière du zébu Gobra de 51,1% par rapport au lot témoin. Ceci s’explique par la ration utilisée par l’auteur qui est riche en composé azoté ; c’est-à-dire ration à base d’urée, ration similaire à la nôtre constituée par le tourteau d’arachide. Cependant, ce résultat reste supérieur à celui de KANE (1996) (33,3%) au Mali. Cet auteur a utilisé de la paille du riz et du tourteau de coton pour nourrir les zébus Peuls appartenant respectivement au lot témoin et expérimental et il a constaté une différence significative (p < 0,05) entre la quantité de lait produit par ces animaux en fonction de leurs lots. Par ailleurs, nos résultats en terme de quantité moyenne de lait obtenue par animal sont supérieurs à ceux de SOW (1996) qui a obtenu une production laitière moyenne journalière de 1,78 ± 0,41l pour les animaux ayant reçu le complément à base de la paille, de la mélasse et de l’urée. Cette différence est liée aux différentes zones d’études dans lesquelles les travaux ont été faits. Il a travaillé dans la zone sylvopastorale où des fortes températures journalières entraînent la baisse de l’ingestion des animaux. En effet, nos résultats sont supérieurs à ceux obtenus par VAITCHAFA (1996). Lors de son étude portant sur des effets de la production laitière sur les paramètres de reproduction chez la femelle zébu dans les petits élevages en zones périurbaines de Dakar (zone des Niayes). Cet auteur a utilisé le complément alimentaire à raison de 2 kilogrammes de tourteau d’arachide par vache et la quantité moyenne de lait par vache est de 2,15 ± 0,63 litres.
44
Ces deux résultats qui sont proches sont attribuables à une bonne alimentation équilibrée et à un environnement des animaux plus ou moins paisible. DENIS et THIONGANE (1978), quant à eux, avaient travaillé sur l’influence d’une alimentation intensive sur les performances de reproduction des femelles zébus Gobra au CRZ de Dahra. En effet, ces auteurs avaient trouvé une production moyenne par vache de 2,5 litres lorsque le complément était constitué de tourteau d’arachide, du son de mil et du son de maïs. La similarité entre nos résultats pourrait s’expliquer par le fait qu’on a utilisé le même type de ration. Néanmoins, DENIS (1981) a obtenu les mêmes résultats lors de son étude portant sur l’amélioration de la production laitière dans la zone de Niayes ; il trouvé qu’une vache complémentée par 2 kilos de l’aliment industriel produit 2,5 l/jour par rapport à un animal non complémenté dont la production est de 0,5 l/jour. KANE (1996), lors de son étude sur la supplémentation de la paille de riz avec le tourteau de coton dans l'alimentation des vaches laitières au Mali, a constaté qu’une vache zébu peul complémentée par 1kilo du tourteau de coton produit en moyenne 3kg de lait. Les résultats semblables ont été obtenus sur les zébus peuls au Burkina-Faso par OUEDRAOGO (2013) qui a travaillé sur l’étude des performances laitières des vaches zébus en utilisant les graines de coton (2kg/animal) comme complément et SANON (1989) dont le travail a porté sur influence de la complémentation alimentaire à partir de foin de légumineuses. Ces auteurs ont trouvé respectivement une moyenne journalière de lait de 3,2l/jour et 2,7l/jour. La petite différence serait due à la durée de lactation de chaque vache parce que nos résultats portent sur 90 jours de lactation alors que ces deux auteurs ont utilisé les durées de lactation qui sont respectivement de 180 jours et 40 jours.
Nos résultats restent supérieurs à ceux obtenus par HOSTE et al. (1983) qui ont rapporté que le taurin N’dama complémenté par 2kg de foin et 1 kg de farine de riz en Côte d’Ivoire donne en moyenne 2,3kg de lait/jour. La différence observée est due surtout sur la supériorité phénotypique de la race Gobra sur le taurin N’dama.
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Les travaux menés au CIPEA (1978) sur l’évaluation des productivités des races Maures et zébus peul à la station du Sahel de Niono (Mali) ont montré qu’une vache laitière de race zébu peul produit en moyenne 2,17±0,15 litres lorsque la quantité du complément distribué à chaque animal est de 2kg du concentré industriel. Ces résultats sont inférieurs à nos résultats parce que les régions d’étude n’ont pas les mêmes conditions météorologiques.
Par contre, le complément à base des graines de coton à raison de 1kg par jour et par animal utilisé par SOW (1996) pour complémenter les animaux se nourrissant sur un pâturage naturel montre que la quantité du lait a augmenté de 56% par rapport au lot témoin ; ces résultats sont supérieurs à ceux que nous avons obtenu parce qu’il a utilisé une ration très riche en énergie.
Cependant, nos résultats diffèrent de ceux obtenus par MAHAMAN (1998) qui voulait montrer l’influence de la complémentation alimentaire sur la production laitière bovine en élevage extensif dans la zone périurbaine de Dakar ; durant son travail, il a trouvé que la ration complémentaire à base du tourteau d’arachide et des résidus de mil augmente la production de 37,95% par rapport au lot témoin. Ces résultats sont inférieurs aux nôtres parce que les résidus de récolte de mil ont une valeur nutritive faible par rapport aux graines de maïs associés au tourteau d’arachide. Les travaux de BA DIAO et al., (2006) sur l’influence de la complémentation alimentaire et du déparasitage interne sur le développement économique de la production laitière des vaches Gobra en zone sahélienne du Sénégal ont montré que la complémentation a permis l’évolution de la production laitière du zébu Gobra de 0,7 kg à 2,1kg ce qui représente une augmentation de 66,6% par rapport aux animaux du lot témoin. Ces résultats sont supérieurs à nos résultats parce qu’il a utilisé une grande quantité de complément par rapport à nous ; c’est-à-dire 4 kg de paille de riz traitée à l’urée, 1 kg de concentré 50% de son de riz, 25% de mélasse et 25% d’aliment commercial (Jarga). La différence entre nos résultats serait due à l’aliment plus énergétique utilisée par l’auteur.
Toutefois, il faut noter que les résultats de notre étude sont inférieurs à ceux de NDONG (1982) qui a rapporté que les animaux complémentés (2,3 l /jour) ont produit une quantité de lait 5 fois supérieure à celle des animaux non complémentés (0,46 l /jour). La différence entre nos résultats serait due à la durée de complémentation très longue observée par l’auteur. 46
2.2.2.3.2. Djakoré La baisse de production observée au niveau du lot expérimental à partir de J60 correspond à une période d’arrêt de distribution de complément et en même temps de la période de soudure c’est-à-dire de mai à juin. Par contre, la baisse de la quantité du lait produit survenue à partir de J35 dans le lot témoin s’explique par le pâturage qui commençait à devenir rare et caractérisé par une faible valeur nutritive. Pendant cette période, la ration de base des animaux était constituée du fourrage aérien (feuilles des arbres) accompagné d’un complément très faible. Nos résultats sont supérieurs à ceux obtenus par DIEYE et al. (2002), qui ont utilisé les graines de coton à raison de deux kilos pour supplémenter les animaux (les taurins N’dama et les Djakoré qui sont plus exploités à Kolda) entretenus sur place. Ils ont rapporté qu’une vache complémentée a produit en moyenne 1litre de lait par jour alors qu’une vache du lot témoin produit en moyenne 0,3l/jour. La différence entre nos résultats est liée au type d’ aliment. Nous avons utilisé l’aliment riche en MAD et en énergie tandis que les autres ont utilisé une ration très riche en énergie mais pauvre en MAD. Nos résultats vont dans le même sens que ceux de PAGOT (1985) au centre de Recherche zootechnique de SOTUBA au Mali. En effet, l’auteur a trouvé chez les femelles N'dama (Bos taurus), une augmentation de la production du lait de 422 à 686 kg pour une durée de lactation de la production laitière de 300 jours ; soit une augmentation de 38,70% de la production laitière lorsque le niveau énergétique alimentaire en saison sèche passe de 1 à 2,5 UFL. 2.2.2.3.3. Métisses Guzéra On n’a pas constaté une différence significative entre les lots témoin et expérimental à J21 et J35 chez les métisses Guzéra parce que le propriétaire de ces animaux disposait du fourrage de niébé et des tiges de maïs dans son champ, donc pendant cette période il nourrissait ces animaux à volonté avec du fourrage de bonne qualité. Compte tenu de la richesse des légumineuses en MAD, cela a permis à ces animaux de couvrir une grande partie de leurs besoins de production.
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2.2.3. Rentabilité économique Les résultats économiques obtenus sont satisfaisants, car l’engouement pour la spéculation laitière au niveau des élevages réside dans la possibilité de compenser les dépenses monétaires par les gains financiers fournis par la vente de lait. Nos résultats sont en accord avec ceux obtenus par BA DIAO et al. (2006) et SOW (1996). En effet, ces auteurs ont dégagé respectivement une marge positive de 20.520 et 22.770 FCFA par vache ayant été complémentée. Par contre, nos résultats sont supérieurs à ceux obtenus par MAHAMAN (1998) qui a obtenu une marge brute positive de 11.460 FCFA. La différence entre nos résultats serait due d’une part à l’alimentation utilisée et d’autre part à la période d’étude parce que les prix de l’aliment et de lait ont évolué avec le temps. 2.2.4. Bilan global de la complémentation des vaches Cette étude a montré que la complémentation alimentaire a un impact positif sur les performances laitières des vaches locales mais également des vaches issues du croisement entre les races locales et exotiques. Elle offre également les meilleurs résultats économiques et financiers. Elle permet de retarder les chutes précoces de production habituellement observées dans les élevages traditionnels en période de faible disponible fourrager. Du point de vue reproduction les paramètres tels que reprise de l’activité ovarienne, l’intervalle entre vêlage, la viabilité des veaux et l’âge à la première mise bas n’ont pas été pris en considération.
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CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS Le bon suivi de la production laitière des vaches en élevage traditionnel, nécessite une bonne compréhension de tous les facteurs zootechniques, alimentaires, génétiques, pathologiques et socio-économiques qui s’y rapportent et qui retardent le décollage de la filière laitière au Sénégal. Au vue de nos résultats, nous recommandons ce qui suit : Aux décideurs politiques et services régionaux d’élevage : -
une gestion rationnelle des ressources pastorales existantes. L'exploitation des pâturages, de l'eau et la maîtrise foncière devront être réalisées dans le cadre de plans d'aménagement et de gestion des terroirs pastoraux ;
-
une organisation des séminaires pour former les éleveurs sur les différentes techniques d’alimentation des animaux ;
-
la vulgarisation de la pratique de complémentation en saison sèche ; grâce aux sousproduits agricoles. Ces sous-produits doivent faire l'objet d'une planification nationale et d'une affectation prioritaire aux pasteurs et agro-pasteurs. La mise en œuvre de cette stratégie tiendra compte des aspects liés au coût et à l'enclavement des zones concernées ;
-
une bonne politique incitative aux éleveurs à accepter des nouvelles biotechnologies par le biais de l’insémination artificielle.
Aux chercheurs et docteurs vétérinaires officiels : -
Elaborer de formules alimentaires moins coûteuses et adaptées en fonction des espèces, des objectifs de production et des stades physiologiques des animaux.
-
Identifier précocement, les vaches vides, saillies non gestantes ; le diagnostic de la gestation doit faire partie des opérations courantes lors de la visite du médecin vétérinaire.
-
Surveiller et évaluer la santé des mamelles, optimiser la traite et l’hygiène de traite. L'utilisation des antibiotiques hors de lactation, peut diminuer les risques des mammites.
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Aux éleveurs : -
Promouvoir le regroupement des éleveurs en coopératives pour mieux rentabiliser leur métier et bénéficier des programmes de développement ;
-
Mise en place des mutuelles communautaires d’épargne et de crédit pour pouvoir acheter des intrants alimentaires et sanitaires ;
-
Adopter les technologies de traitement de la paille comme le traitement de la paille à l’urée en vue d’augmenter sa valeur nutritive ;
-
Donner une importance à l’élevage des veaux laitiers, tout particulièrement les génisses laitières, car le renouvellement du troupeau est un investissement à moyen terme, qui pourrait participer à la rentabilité de l’élevage.
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CONCLUSION GENERALE
Au Sénégal, malgré un cheptel estimé à 3,379 millions de bovins et 10,3 millions de petits ruminants, la production laitière reste insuffisante et ne parvient toujours pas à couvrir les besoins de la consommation locale (DIREL, 2011). En effet, les races locales sont caractérisées par la faiblesse de leur potentiel laitier dont la production varie de 1 à 3 litres de lait par jour avec une durée de lactation de 180 jours. Cette faible productivité des races locales fait que le Sénégal reste tributaire des importations massives de lait et de produits laitiers dont la facture est estimée à 73 milliards de FCFA en 2010 (ANSD, 2011). Pour stopper cette fuite des devises, Il demeure alors nécessaire, de compter sur nos propres forces, et de gérer au mieux les ressources locales disponibles. Le système d'élevage traditionnel qui détient l'essentiel du cheptel laitier constitue un potentiel important pour satisfaire la demande laitière nationale. Ce système traditionnel à dominance pastorale est fondé sur la mobilité à outrance permettent de s'adapter à la forte variabilité dans l'espace et dans le temps des ressources hydriques et fourragères. Il constitue l'activité économique le mieux adaptée aux conditions biophysiques difficiles. L'objectif majeur du système d'élevage traditionnel est la production de lait. Le lait est doublement utile dans les sociétés pastorales. Autoconsommé ou commercialisé, le lait est une ressource renouvelable qui peut être recueilli quotidiennement sans porter atteinte aux effectifs reproducteurs, donc aux moyens de production de l'éleveur. Cependant plusieurs facteurs s'opposent au développement de la production laitière en milieu traditionnel. Ils sont d'ordre alimentaire, génétique, pathologique et socio-économique. Chacun d'eux étant susceptibles d'interférer avec les autres. Le facteur alimentaire est certainement celui qui limite le plus la production laitière. Son impact négatif sur les productions est plus marqué pendant la saison sèche où les pâturages pauvres constituent les principales ressources alimentaires des animaux. Cette contrainte majeure justifie le thème de l'étude intitulé « Amélioration de la production laitière des vaches dans les petits élevages par une ration à base des ressources alimentaires localement disponibles dans la région de Kaolack (Sénégal) » qui a été menée pour améliorer la production laitière dans les petits élevages (Kaolack) pendant la saison sèche.
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La région de Kaolack est située au cœur du bassin arachidier et sa superficie est de 5557 km2. Son climat est de type soudano-sahélien caractérisé par des températures élevées d’avril à juillet et une longue saison sèche de 8 à 9 mois. L’association entre l’agriculture et l’élevage permet à cette région de devenir l’une des grandes zones d’élevages au Sénégal. C'est ainsi qu'un effectif de 63 vaches laitières, réparties en lot expérimental (29) et lot témoin (34) ; a servi de base pour tester l'effet de la complémentation alimentaire sur les performances laitières des animaux. L’alimentation qui a été utilisée dans le lot expérimental est constituée de tourteau d’arachide (1,5 kg), graines de maïs (0,5 kg) et paille ou fourrage (distribution volontaire) alors que dans le lot témoin l’alimentation est à base du pâturage naturel. La collecte du lait a été faite pendant une période de 90 jours, c’est-à-dire de J0, J12, J21, J35, J60 et J90. La note d’état corporel de toutes les vaches était comprise entre 2,5 et 3,5 avec une moyenne de 3,0±0,9 ; l’âge moyen était de 6,9±2,1 et le nombre moyen de lactation par vache était de 2,5±1,5. Toutes les données ont été saisies à l’aide du logiciel Microsoft Excel 2007 et ont été analysées par le logiciel R commander 3.1.0. Au bout de cette étude, nous avons constaté : -
une augmentation significative de la production laitière chez les animaux du lot expérimental par rapport aux animaux du lot témoin (p < 0,05). Ce qui correspond à une performance laitière moyenne de 3,65±1,9l chez les animaux issus du lot expérimental dont l’alimentation est constituée du tourteau d’arachide, des graines de maïs et de la paille et 1,76± 0,9 litres chez les animaux du lot témoin dont l’alimentation est constituée de pâturage naturel.
-
On remarque aussi une augmentation significative de la production laitière chez les animaux de même race appartenant aux deux lots : La performance moyenne d’un zébu Gobra ayant reçu le complément est de 2, 99±0,63 litres alors que les vaches qui sont maintenues exclusivement sur les pâturages naturels, les performances laitières demeurent faibles et se situent à 1,77 ± 0,41 litres. L’apport du complément améliore la production laitière de l’ordre de 40,8%.
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La performance moyenne d’une vache Djakoré du lot expérimental est 2,07±0,64 litres contre 0,89±0,13 litre pour les vaches du lot témoin. L’amélioration de la production est de l’ordre de 57%. S’agissant des métisses Guzéra (Guzéra X Gobra), la performance de la production laitière varie de 4,3±1,08 litres et 2,73±0,82 litres respectivement chez les vaches du lot expérimental et témoin. L’amélioration est de l’ordre de 36,5%. Du point de vue économique, la complémentation a permis de réaliser un bénéfice non négligeable. En effet, la complémentation a permis un gain financier de 32,9%, 35,1% et 49,5% respectivement pour les vaches Djakorés, Gobra et métisses Guzéra par jour et par vache si on tient compte de la vente du lait. De l’analyse de ces résultats, il ressort que la complémentation animale a un effet bénéfique sur les performances laitières des vaches de races locales. Ainsi, nous recommandons : Aux éleveurs : o Une vulgarisation de la stratégie de complémentation alimentaire pendant la saison sèche dans la région de Kaolack à travers le développement des cultures fourragères et des techniques de leur conservation ; o Un regroupement en coopératives pour mieux rentabiliser leur métier et bénéficier des programmes de développement ; Aux décideurs politiques : o Une bonne politique incitative aux éleveurs pour accepter les nouvelles biotechnologies visant à améliorer le potentiel de production des races locales ; o Une mise en place des programmes de formation des éleveurs pour le renforcement des capacités en matière de productions animales.
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WEBOGRAPHIE 1. BROUTIN C., 2005. Note de réflexion sur le volet « marchés et consommation au Sénégal » - projet lait Coraf, Gret, septembre 2005, 12 p. [en ligne]. Accès internet : http://www.infoconseil.sn (Consulté le 20 juin 2014 à 08h45min). 2. CONSEIL NATIONAL DE CONCERTATION ET DE COOPERATION DES RURAUX (CNCR), 2011. Diagnostic environnemental de la filière arachide dans la zone du bassin arachidier. [en ligne]. Accès internet : http://www.cncr.org/IMG/pdf/Diagnostic_partie_1.pdf (Consulté le 01 Août 2014 à 18h10) 3. DUBREUIL L., 2003. L’abreuvement des animaux à l’étable. Ministère d’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation. Québec. [en ligne]. Accès internet : http:// www.agr.gouv.qc.ca. (Page consulté le 15 juillet 2014 à 16h55min). 4. FAOSTAT, 2012. Base de données statistiques sur la production agricole. [En ligne]. Accès Internet : http://www.faostat.fao.org/default.aspx?lang=fr (Consulté le 15 Juillet 2014)
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ANNEXES
Projet amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre (AMPROLAIT) Plateforme d’innovations Multi-acteurs de la Filière Lait Local de la région de Kaolack (PAFILKA)
FICHE RECAPITULATIVE D’EXPLOITATION Nom de l'éleveur :…………………………………………. Organisation d’éleveurs :………………… Contact:…………………… Localité : Lot : Date de sélection : Nombre de vaches sélectionnées :
Identification
Race
Contact : Vétérinaire Inséminateur : Dr Ndené FAYE : 776387896 Présidente PAFILKA : Mme Adama SOW : 779039887 Suivi-Evaluation Projet : Dr SOW : 777743727
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Etat
Projet amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre (AMPROLAIT) Plateforme d’innovations Multi-acteurs de la Filière Lait Local de la région de Kaolack (PAFILKA)
FICHE RECAPITULATIVE D’EXPLOITATION
Nom de l'éleveur :………… Contact:…………… ………
Organisation d’éleveurs :…………………Localité
Identifiant de l’animal :…………… Race…… Age de l’animal :… Note d’état
corporelle:………………………… Etat physiologique :……………... Nombre de lactation:……… Lot :………… Identifiant de l’échantillon : …… PRODUCTION LAITIERE
Date
Quantité de lait Matin
Soir
Total
ALIMENTATION
Date
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Ration distribuée
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’Enseignement Vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes Maîtres et mes Aînés : d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ».
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AMELIORATION DE LA PRODUCTION LAITIERE DES VACHES DANS LES PETITS ELEVAGES PAR UNE RATION A BASE DES RESSOURCES ALIMENTAIRES LOCALEMENT DISPONIBLES DANS LA REGION DE KAOLACK (SENEGAL)
RESUME Pour évaluer l’effet d’une complémentation alimentaire sur la production laitière des vaches locales constituées essentiellement de zébu Gobra, des Djakoré, zébu Maure et des métisses issus du croisement entre les races exotiques et locales (Guzéra, Montbéliarde, Holstein), un essai a été mené à Kaolack. Un troupeau de 63 vaches en lactation a été réparti en lot témoin composé de 34 vaches et lot expérimental composé de 29 vaches. Tous les animaux ont subi un déparasitage interne contre les trématodes et les strongles. Le lot expérimental a été alimenté par une ration complémentaire composé de 1,5kg de tourteau d’arachide, 0,5kg de graines de maïs et le reste est couvert par le pâturage. Soient 2kg de matière brute fournissant par jour et pour une vache 1,935UFL ; 757g de MAD. L’alimentation des animaux du lot témoin a été assurée essentiellement par le pâturage naturel. La collecte des données a duré 90 jours. Les quantités de lait prélevées par les éleveurs ont été évaluées chaque semaine grâce à des récipients gradués. Les données recueillies ont été saisies dans le logiciel R commander V.3.1.0 et soumises à l’analyse descriptive. De l’analyse de ces résultats, il ressort que la production laitière des vaches ayant été complémentées a augmenté de 57% ; 40,8% et 36,5% respectivement chez les Djakorés, Gobra et métisses Guzéra par rapport au lot témoin. Nos résultats montrent qu’il existe une différence significative entre la production laitière des animaux du lot expérimental et ceux du lot témoin (p < 0,05). Au terme de cette étude nous pouvons retenir qu’il est possible d’améliorer la production laitière bovine par l’alimentation à travers les ressources et compléments disponibles dans la région de Kaolack.
Mots-clés : Ressources alimentaires, Production laitière, Compléments, Vache, Sénégal.
Auteur : Oscar NDISANZE Adresse : Rubavu-Busasamana (Rwanda) E-mail : ondisanze@yahoo.fr Tél : +221 77 815 90 49 (Sénégal), +250 78 378 64 62 (Rwanda) 67