UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (U.C.A.D) ************************ ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)
ANNEE 2016
N° 01
ANALYSE DE LA CHAÎNE DE VALEUR VIANDE BOVINE DANS LE DISTRICT DE BAMAKO (MALI) : PROPOSITIONS DE STRATÉGIES POUR THESE UNE RÉDUCTION DU PRIX DU KILOGRAMME DE LA VIANDE BOVINE Présentée et soutenue publiquement le 30 Janvier 2016 à 9h 00 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Mohamed NIARE Né le 21/05/76 à Bamako (Mali)
Jury Président
Monsieur Gora MBAYE Maître de Conférences Agrégé à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Rapporteur de thèse
Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO Maître de Conférences agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre
Monsieur Rock Allister LAPO Maître de Conférences agrégé à l’EISMV de Dakar
Directeur de thèse
Monsieur Lamissa DIAKITE ; PHD, Chercheur à l’IER, Bamako - Mali
Co-directeur de thèse
Monsieur Walter OSSEBI Assistant à l’EISMV de Dakar
i
IN MEMORIAL
Je dédie ce travail : A la mémoire de mon père, Bourama NIARE, A la mémoire de mes mamans, Fanta SOUMANO et Namania CAMARA, A la mémoire de mon oncle, Sekou SOUMANO Sincères reconnaissances que vos âmes reposent en paix et que la terre vous soit légère.
ii
DEDICACE
Après avoir remercié Allah le Tout Puissant, je dédie ce travail : A ma famille, Famoussa KANGAMA, Moussa NIARE, Fatoumata, Saran, Barou, Gaoussou, Moussa, Ousmane, Tamba, Kandia, Fanta, Bakari, Sitan, Bintou, Sira, Djenébakoroba, Djénbafitini, Ténin, Aly, Fouseni, Solomane A ma Tante, Magnoma A ma femme, Fatoumata Diarra et à ses sœurs Fatoumata Kouyaté et Fatoumata Fofana A mes enfants, Fanta, Ami, Mohamed, et Zakariaou. Ce travail est pour vous. A mes amis, Hady SECK, Diaafar M Daiabté, Dramane KONATE, Dr Moussa COULOUBALY, Dr Simber Moulaye HAIDARA, Makan, Fabou, Mamady, Kaba, Aly, Djéliman, Aldjouma Dama, Abdoul DIARRA, Aguibou SALL, Samba Diarra, Mohamoude, Moussa Fofana, Seydina Niagado, Dembelé, Abou, Seydou M TRAORE, Allassane KONE, FAYE, Mme Sissoko Fétou FALL. Pour votre assistance permanente. A mes compatriotes maliens de l’EISMV : Dr TOURE, Dr SOW, Dr KEMENANY, Grand DOLO, petit DOLO, Karim,
Dr IBK, Kassambara,
Broulaye KONE, Moussa COULIBALY, BAGA Fort, SISSOKO, Baba, Mme COULIBALY Himeidou, Dr Diarha SANOGO, Maboi KONE, Souleymane TRAORE, Awa Sadio YENA,
Ouassa COULIBALY, Boulkassim TOURE,
Aissatou COULIBALY, Elisabeth DEMBELE, Tenimba DIALLO, Alou DOLO, Oumarou SANGARE, Abdoul kader BOUARE, Mamadou SIMAGA, Douhadji KOITA. Souvenir de fraternité.
iii
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements vont à l’endroit : -
du Gouvernement du Mali à travers le Programme d’Appui à la Productivité Agricole au Mali (PAPAM), de m’avoir accordé cette bourse ;
-
de laDirection Générale de l’EISMVet son personnel pour l’accueil et le suivi particulier tout au long du cursus scolaire ;
-
duCorps professoralpour la qualité de la formation reçue ;
-
du Professeur François Adébayo ABIOLA : Vice-Premier Ministre du Bénin, Parrain de la 42ème promotion ;
-
du
Professeur
Germain
Jérôme
SAWADOGO :
accompagnateur de la 42ème promotion de l’EISMV ;
iv
Professeur
A NOS MAÎTRES ET JUGES
A notre Maître et Président de jury, Monsieur Gora MBAYE Maître de Conférences à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous faites un grand honneur de présider notre Jury de thèse, malgré vos multiples occupations. Vos qualités scientifiques et votre disponibilité nous ont marqués. Sincères remerciements.
A notre Maître, Rapporteur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar C'est avec un immense plaisir et une entière disponibilité que vous avez accepté de rapporter ce travail. Vos qualités scientifiques, et votre rigueur sont référentiels à tout égard. Profonde reconnaissance.
A notre Maître et juge, Monsieur Rock Allister LAPO Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar Vous avez accepté de nous faire honneur de siéger dans le jury de notre thèse. Vos qualités d’enseignant et votre rigueur scientifique nous ont toujours fascinés. Profonde reconnaissance.
v
A notre Maître Directeur de thèse, Monsieur Lamissa DIAKITE PHD, Chercheur à l’IER, Bamako - Mali Vous avez accepté de guider ce travail avec dévouement malgré votre emploi du temps chargé. Profonde reconnaissance.
A notre Maître Co-directeur de thèse, Monsieur Walter OSSEBI, Assistant à l’EISMV de Dakar, Vous avez dirigé ce travail avec simplicité. Votre sens de responsabilité et votre rigueur scientifique nous ont impressionnés. Sincère reconnaissance.
vi
«
Par délibération, la faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter – Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans
les
dissertations
qui
leurs
sont
présentées, doivent être considérées comme propres
à
leurs
auteurs
et
qu’elles
n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation».
vii
LISTE DES ABREVIATIONS
ALIVE
:
African Iivestock Development Initiative
APCAM
:
Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali
BIT
:
Bureau International du Travail
BNDA
:
Banque Nationale pour le Développement Agricole
BNETD
:
Bureau National d’Etude Technique et de développement
BRS
:
Banque Régionale de Solidarité
CCIM
:
Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali
CEDEAO
:
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CILSS
:
Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
COFANABEVI :
Confédération des Fédérations Nationales de la Filière Bétail Viande des pays membres de l’UEMOA
CPS – MDR
:
Cellule de Planification et de la Statistique du Ministère du Développement Rural
DNACPN
:
Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances
DNPIA
:
Direction Nationale des Productions et des Industries Animales
viii
DNSI
:
Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique
DNSV
:
Direction Nationale des Services Vétérinaires
EUROPAID
:
Direction Générale du Développement et de la Coopération
FAO
:
Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FEBEVIM
:
Fédération de la filière Bétail Viande au Mali
GTZ
:
Agence de Coopération Internationale Allemande pour le Développement
IER
:
Institut d’Economie Rurale
IITA
:
Institut International d’Agriculture Tropicale
IMF
:
Institutions de Microfinance
INSAT
:
Institut National de la Statistique et de l’Aménagement du Territoire
IRAM
:
Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement
LOA
:
Loi d’Orientation Agricole
MDR
:
Ministère du Développement Rural
ME
:
Ministère de l’Environnement
MEP
:
Ministère de l’Elevage et de la Pêche
MF
:
Ministère des Finances
ix
MIC
:
Ministère de l’Industrie et du Commerce
MS
:
Matière sèche
OMBVI
:
Office Malien du Bétail et de la Viande
ONG
:
Organisation Non Gouvernementale
ONUDI
:
Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
ORB/AOC
:
Observatoire Régional du Bétail et de la Viande en Afrique de l’Ouest et du Centre
PAPAM
:
Projet d’Accroissement de la Productivité Agricole au Mali
PCDA
:
Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole
PIB
:
Produit Intérieur Brut
PNB
:
Produit National Brut
PNDE
:
Politique Nationale de Développement de l’Elevage
PNISA
:
Programme National d’Investissement du Secteur Agricole
PNUD
:
Programme des Nations Unies pour le Développement
PROMISAM II
:
Projet de Mobilisation des Initiatives en Matière de Sécurité Alimentaire – Phase II
RGPH
:
Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SAFE
:
Fonds Sassakawa Pour l’Afrique
SDA
:
Schéma Directeur d’Assainissement
x
SDDR
:
Schéma Directeur du secteur du Développement Rural
SNSA
:
Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire
SNV
:
Organisation Néerlandaise de Développement
SYNELPROV
:
Syndicat National des Eleveurs Laitiers et Producteurs de Viande au Mali
UBT
:
Unité Bétail Tropical
UEMOA
:
Union Economique et Monétaire Ouest Africain
UNICEF
:
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
USAID
:
Agence des Etats Unis pour le Développement International
xi
LISTE DES FIGURES
Figure 1
: Carte administrative du Mali.......................................................... 6
Figure 2
: Carte de la zone d’étude ............................................................. 44
Figure 3
: Ancienneté des chevillards dans la profession de boucher ........ 51
Figure 4
: Niveau d’instruction des chevillards ............................................ 51
Figure 5
: Ancienneté des bouchers abattants dans la profession de boucher ....................................................................................... 52
Figure 6
: Niveau d’instruction des bouchers abattants à Bamako ............. 52
Figure 7
: Ancienneté des bouchers détaillants dans la profession de boucher ....................................................................................... 53
Figure 8
: Niveau d’instruction des bouchers détaillants à Bamako ........... 54
Figure 9
: Identification des catégories d’acteurs et des liaisons de la chaîne de gouvernance............................................................... 54
Figure 10 : Cartographie des acteurs au niveau méso de la chaîne de valeur .......................................................................................... 55 Figure 11 : Cartographie des acteurs au niveau macro de la chaîne ........... 56 Figure 12 : Les produits de charcuterie moderne (a) et traditionnelle (b) à Bamako. ................................................................................... 58 Figure 13 : Moyens de transport de la viande bovine utilisés par le chevillard de l’abattoir vers les points de vente dans le District de Bamako. ..................................................................... 59 Figure 14 : Moyen de transport de la viande bovine utilisé par le boucher abattant de l’abattoir vers les points de vente dans le District de Bamako. ................................................................. 60
xii
Figure 15 : Moyens de transport de la viande de l’abattoir de Sabalibougou vers les marchés .................................................. 60 Figure 16 : Identification des fonctions génériques et spécifiques ................ 61 Figure 17 : Types d’infrastructures utilisés pour la distribution de la viande bovine dans le District de Bamako. ................................. 66
xiii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
: Répartition du cheptel de 2004 à 2013, en nombre de têtes ..................................................................................... 14
Tableau II
: Evolution de l’offre, de la demande et du prix de bovin de boucherie sur les marchés à bétail de Bamako de 2009 à 2013. ........................................................................ 19
Tableau III
: Evolution des abattages contrôlés pour l’espèce bovine de 2009 à 2013. ................................................................... 21
Tableau IV
: Traits distinctifs de l’approche filière à l’approche chaîne de valeur................................................................... 35
Tableau V
: Types de gouvernance de la chaîne de valeur et leurs indicateurs ............................................................................ 40
Tableau VI
: Personnel employé par les chevillards ................................ 64
Tableau VII : Personnel employé par les bouchers abattants ................... 64 Tableau VIII : Personnel employé par les bouchers détaillants ................. 65 Tableau IX
: Compte d’exploitation du chevillard ..................................... 70
Tableau X
: Compte d’exploitation du boucher abattant ......................... 72
Tableau XI
: Compte d’exploitation du boucher détaillant ........................ 74
Tableau XII : Répartition de la valeur ajoutée par kg de viande................ 76 Tableau XIII : Répartition des gains par acteurs des différents maillons ................................................................................ 77
xiv
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION ............................................................................................. 1 PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE .............................. 4 CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR L’ELEVAGE AU MALI ........................... 5 1.1. Présentation du Mali ............................................................................ 5 1.1.1. Situation géographique................................................................. 5 1.1.2. Répartition de la population .......................................................... 7 1.1.3. Ressources foncières ................................................................... 7 1.1.4. Données socio-économiques ....................................................... 8 1.2. Elevage au Mali.................................................................................. 10 1.2.1. Systèmes d’élevage ................................................................... 10 1.2.2. Importance socio-économique de l’élevage ............................... 11 1.2.3. Contraintes et limitation au développement de l’élevage ........... 15 1.2.3.1. Les contraintes liées au régime foncier pastoral .................. 15 1.2.3.2. Les faiblesses des investissements publics et privés........... 15 1.2.3.3. Les insuffisances liées à l’alimentation du bétail .................. 16 1.2.3.4. Les contraintes sanitaires et pathologiques ......................... 16 1.2.3.5.
Les
faibles
performances
des
systèmes
de
commercialisation et de transformation des produits animaux ......... 17 CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA CHAÎNE DE VALEUR VIANDE BOVINE ......................................................................................................... 18 2.1. Production de la viande bovine .......................................................... 18 2.1.1. Approvisionnement en animaux de boucherie ........................... 19 2.1.2. Abattages contrôlés .................................................................... 20 2.2. Transformation ................................................................................... 21 2.3. Commercialisation.............................................................................. 21 2.4. Consommation ................................................................................... 22 2.5. Acteurs de la Chaîne.......................................................................... 23 2.5.1. Fournisseurs d’intrants ............................................................... 23
xv
2.5.1.1. Emboucheurs........................................................................ 23 2.5.1.2. Collecteurs de bétail ............................................................. 24 2.5.1.3. Commerçants grossistes ...................................................... 24 2.5.2. Producteurs de viande bovine .................................................... 25 2.5.2.1. Chevillards ............................................................................ 25 2.5.2.2. Bouchers abattants ............................................................... 25 2.5.3. Transformateurs ......................................................................... 26 2.5.3.1. La découpe ........................................................................... 26 2.5.3.2. Rôtisseurs ............................................................................. 26 2.5.4. Distributeurs ............................................................................... 26 2.5.5. Structures de financement.......................................................... 27 2.5.6. Acteurs Institutionnels ................................................................ 27 2.5.6.1. Services d’appui conseil ....................................................... 27 2.5.6.2. Services de contrôle et de règlementation ........................... 28 2.5.7. Chambres consulaires ................................................................ 29 2.5.8. Organisations socioprofessionnelles .......................................... 29 2.6. Hygiène .............................................................................................. 30 2.7. Structuration du prix de la viande bovine ........................................... 30 2.8. Gains économiques et financiers le long de la chaîne de valeurs ..... 31 CHAPITRE III : MÉTHODE D’ANALYSE DE LA CHAÎNE DE VALEUR....... 33 3.1. Première étape : la sélection de la chaîne ......................................... 36 3.2. Deuxième étape : la cartographie de la chaîne ................................. 36 3.3. Troisième étape : la mesure de la chaîne .......................................... 39 3.4. Quatrième étape : identification des contraintes et opportunités pour le développement de la chaîne .................................................. 39 3.5. Cinquième étape : analyse de la gouvernance de la chaîne ............. 40 3.6. Sixième étape : amélioration et renforcement de capacité de la chaîne ................................................................................................ 41
xvi
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ...................................... 42 CHAPITRE I : METHODOLOGIE .................................................................. 43 1.1. Concept de chaîne de valeur ............................................................. 43 1.2. Délimitation du concept de la chaîne de valeur viande bovine .......... 43 1.3. Méthode d’analyse de la Chaîne ....................................................... 43 1.4. Période et zone d’étude ..................................................................... 44 1.5. Collecte de données .......................................................................... 46 1.5.1. Echantillonnage .......................................................................... 46 1.5.2. Méthode de collecte des données .............................................. 46 1.5.2.1. Enquête exploratrice ............................................................. 46 1.5.2.2. Enquête transversale ou ponctuelle ..................................... 47 1.5.2.3. Discussions de groupes avec les acteurs de la chaîne ........ 47 1.6. Analyse des données ......................................................................... 48 CHAPITRE II: RÉSULTATS .......................................................................... 50 2.1. Cartographie de la chaîne de valeur .................................................. 50 2.1.1. Les acteurs de la chaîne de valeur............................................. 50 2.1.1.1. Les producteurs ....................................................................... 50 2.1.1.2. Les transformateurs ................................................................. 52 2.1.1.3. Les distributeurs ....................................................................... 53 2.1.1.4. Les supporteurs de la chaîne de valeur ................................... 55 2.1.1.5. Les facilitateurs de la chaîne de valeur ................................... 55 2.1.2. Les fonctions .............................................................................. 56 2.1.3. Le produit .................................................................................... 62 2.1.3.1. La viande fraîche .................................................................. 62 2.1.4. Performance ............................................................................... 62 2.1.4.1. Le personnel ......................................................................... 62 2.1.4.2. Infrastructures et équipements de distribution...................... 66 2.1.4.3. L’hygiène .............................................................................. 67 2.1.5. Le prix ......................................................................................... 68 2.1.6. Analyse économique de la chaîne.............................................. 68 2.1.6.1. Analyse économique chez les chevillards ............................ 68
xvii
2.1.6.2. Analyse économique chez le boucher abattant .................... 71 2.1.6.3. Analyse économique chez les bouchers détaillants ............. 73 2.1.7. Identification des contraintes et opportunités ............................. 77 2.1.7.1. Les contraintes ..................................................................... 77 2.1.7.2. Opportunités ......................................................................... 79 2.1.8. Analyse de la gouvernance ........................................................ 79 CHAPITRE III : DISCUSSION ....................................................................... 81 3.1. Limites de l’étude............................................................................ 81 3.2. Les acteurs ..................................................................................... 82 3.3. Performances ................................................................................. 84 3.4. Prix et analyse économique ........................................................... 86 3.5. Propositions de stratégies en vue d’une réduction du prix de kg de viande ............................................................................................... 88 CONCLUSION .............................................................................................. 90 BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................... 94 ANNEXES ..................................................................................................... 99
xviii
INTRODUCTION Le Mali est un Pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale. Le secteur rural représente plus de 40% du PIB et trois quarts des exportations (Konaté, 2011).Le sous-secteur élevage participe de façon importante entre 10 et 20% à la contribution au PIB (Mali, 2014) et constitue le troisième produit d’exportation du pays, après l’or et le coton (Mali, 2006).L’effectif du cheptel national est estimé à10 012 900 bovins, 13 735 500
ovins, 19
126 800 caprins, 517 600 équins, 939 800 asins, 978 900 camelins, 77 300 porcins et 37.000.000 de volailles (Mali, 2014). L’importance numérique du cheptel bovin offre au Mali un profit favorable à l’exportation du bétail vers les pays de la sous-région, en occurrence les pays côtiers (Togo, Bénin, Côte d'Ivoire), déficitaires en cette denrée. Le bétail génère chez ces derniers plusieurs dizaines de milliards de FCFA de valeur ajoutée et jusqu'à 200 milliards de FCFA pour le Mali (Makadji, 2014). Prenant en compte ce formidable potentiel du bétail malien, les pouvoirs publics ont mis en place depuis les années 80, l’Office Malienne de Bétail et de Viande (l’OMBEVI) afin de mieux valoriser la commercialisation de la viande tant au niveau national que sous régional. En dépit de ce potentiel fort intéressant, se pose au Mali la problématique de l’approvisionnement satisfaisant de la population, en viande rouge et ses produits dérivés. Les niveaux de consommation de la viande rouge sont estimés à 11,5 kg par personne par an en zones rurales et 15,7 kg en zones urbaines soit une moyenne de 12kg (FAO, 2006).Selon l’enquête budget consommation réalisée par la DNSI, ce niveau serait de 7,8kg (Mali, 2011). Soit une diminution
du
niveau
de
consommation
entre
2006
et
2011.Cette
consommation est semblable à celle observée dans les autres pays sahéliens (Makadji, 2014).
1
Ces chiffres sont toutefois loin de la norme minimum de référence de la FAO en matière de couverture des besoins en protéines qui est de 100 g par personne par jour soit 365kg par an (FAO, 2000). La pauvreté s’agrandissant (son incidence est de 43,6% en 2010 sur la base d’un seuil de pauvreté en termes réels de 165 431 F CFA),la viande est devenue donc un aliment de luxe dont le coût à l’état actuel (2000 à 2 200 F CFA le kilogramme) est jugé élevé par les consommateurs, suscitant ainsi l’interrogation suivante : Est-il possible à travers une analyse de la chaîne de valeur viande bovine, d’agir sur les différents maillons pour réduire le prix du kg de cette denrée? En vue d’y répondre cette étude formule l’hypothèse de recherche selon laquelle: il est possible à travers l’établissement des comptes d’exploitation de chaque acteur de la chaîne de valeur viande bovine, et un changement de pratique de réduire le prix du kg de viande bovine dans le district de Bamako. C’est dans cette optique que ce travail porte sur : «Analyse de la chaîne de valeur viande bovine dans le district de Bamako: proposition de stratégie pour une réduction du prix du kilogramme de la viande bovine ». L'objectif global de l'étude est de procéder à une analyse de la chaine de valeur viande bovine dans le district de Bamako en vue de dégager des propositions d’amélioration du fonctionnement de la chaîne pouvant contribuer à la réduction du prix de kilogramme de viande bovine livré au consommateur. Pour la réalisation de ce but, l’étude s’articule autour des objectifs spécifiques suivants : -
identifier et caractériser les principaux acteurs de la chaîne de valeur viande bovine dans le District de Bamako;
-
élaborer le compte d’exploitation de chaque acteur;
Ce document comporte deux parties. La première est consacrée à la synthèse bibliographique qui présente l’élevage dans sa généralité au Mali, l’état des lieux de la chaîne de valeur viande bovine au Mali, et les méthodes
2
d’évaluation d’une chaîne de valeur. La seconde partie est consacrée aux travaux de terrain et porte sur la méthodologie, les résultats et discussion assorti des recommandations et une conclusion.
3
PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE AU MALI CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA CHAINE DE VALEUR VIANDE BOVINE CHAPITRE III : MÉTHODE D’ANALYSE DE LA CHAÎNE
4
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR L’ELEVAGE AU MALI 1.1.
Présentation du Mali 1.1.1. Situation géographique
Situé au cœur de l’Afrique occidentale, le Mali couvre une superficie de 1.241.231 Km² (Fouelifack, 2007). Il partage 7 000 km de frontière avec 7 pays : au Nord l’Algérie, à l’Ouest le Sénégal et la Mauritanie, au Sud-Est le Burkina Faso, à l’Est le Niger, au Sud la Côte d’Ivoire et enfin au Sud- Ouest la Guinée (Touré, 2010). Le relief est constitué de plaines entourées de montagnes dont les plus marquées sont le Mont Mandingue (734 km), le Mont Hombori (1150 m), le massif saharien du Hoggar (800m). Les terres désertiques ou semi désertiques représentent 65% de la superficie totale (Touré, 2010). L’hydrographie est dominée par les fleuves Sénégal et Niger qui prennent leur source au Fauta Djallon en Guinée et coulent respectivement sur 700 km et 1700 km au Mali (Touré, 2010). Le découpage administratif du Mali comprend 8 régions : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal (Figure 1, page 6) et la capitale Bamako.
5
Figure 1 : Carte administrative du Mali (Maplibrary.org) De l’indépendance à ce jour, différentes politiques et stratégies ont été définies par rapport à l’élevage, avec plus ou moins de succès. L’environnement politique
du sous-secteur
de l’élevage est marqué
aujourd’hui par l’existence de documents de politiques et stratégies au plan national dits fédérateurs. Ce sont entre autres, la Loi d’Orientation Agricole (LOA), le Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (Mali, 2013), le Schéma Directeur du Secteur Développement Rural, la Politique Nationale de développement de l’élevage et la Politique de Développement Agricole, le Programme National d’Investissement du Secteur Agricole.
6
1.1.2. Répartition de la population Recensée à 9, 810 millions en 1998 (RGPH, 1998), la population malienne, selon le 4ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2009, était de 14 517 176 habitants, dont 7,2 millions d’hommes (49,6%) et 7,3 millions de femmes (50,4%). La population agricole, selon les résultats du Recensement Général de l’Agriculture 2004-2005, était de 8 912 459 personnes, (soit 78 % de la population totale) dont 75% sont des agro-éleveurs, 10% des éleveurs purs et 9% des agriculteurs purs. Cette population agricole est répartie entre 805 194 exploitations agricoles composées de 1 374 215 ménages, soit une taille moyenne de 11 personnes par exploitation ou 6,5 personnes par ménage (Mali, 2006), contre 6,1 personnes par ménage au niveau national (RGPH, 2009) ; 87% des exploitations agricoles possèdent au moins un bétail (Touré, 2010). En 2007, environ 73 % de la population résidait en milieu rural et 27 % en milieu urbain contre 23 % en 2005. Même si la majorité de la population vit en milieu rural, l’accroissement naturel et l’exode massif suite aux années de sécheresse ont conduit à une plus forte augmentation de la population urbaine depuis 1976. La population malienne est jeune avec 46% âgée de moins de 15 ans. En dix ans le taux de croissance annuelle moyen a été de 3,6 % (RGPH, 2009). 1.1.3. Ressources foncières Selon la FAO les terres agricoles représentent environ 39 619 000 ha (32% de la superficie totale du Mali), mais seulement 8% de celles-ci sont utilisées comme terres pour les cultures permanentes ou temporaires (Santara et al., 2013). Il était estimé en 2008 que 43,7 millions d’ha sont utilisables au Mali pour l’agriculture et l’élevage (Mali, 2008). Sur l’ensemble des terres cultivables, seuls 3,2 millions d’ha (7%) sont cultivés annuellement, dont moins de 300 000 ha bénéficient d’autres sources d’eau que la pluie, avec
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120 000 ha irrigués en maîtrise totale de l’eau sur un disponible irrigable de 2,2 millions d’ha procuré par la présence des fleuves Niger et Sénégal et de leurs affluents. La vallée du fleuve Niger représente 1,8 million d’ha sur ce potentiel. La zone du sahel occidental est la plus riche en pâturages naturels et en eaux souterraines. Elle est très peu exploitée sur le plan agricole. Elle s’étend tout le long de la frontière avec la Mauritanie et couvre 5 millions d’ha de zone agropastorale. La superficie en terres pastorales représente 35 millions d’hectares (Touré, 2010). 1.1.4. Données socio-économiques Le Mali, malgré ses potentialités agro-sylvo-pastorales et minières avérées, compte parmi les pays à faible revenu, les moins avancés et à déficit vivrier selon les classifications de divers Organismes des Nations Unies comme le PNUD, la FAO, le PAM et la Banque Mondiale. Le Produit National Brut (PNB) par habitant est l’un des plus bas au monde : 1741,89 milliards de FCFA en 2012 (Mali, 2013). Le rapport du Programme des Nations Unies sur le développement humain 2009 classe le Mali au 178ème rang sur 182 pays. Le niveau actuel de développement socio-économique se reflète dans la situation sanitaire précaire de la population du Mali. Ainsi, l’espérance de vie à la naissance est de 48,1 ans (Touré, 2010). L’éducation au Mali reste limitée, la majorité des écoles se trouvant presque exclusivement dans les villes. Plus de 73% de la population adulte est analphabète, et les femmes (81%) sont plus défavorisées que les hommes (65%) (CPS Santé et éducation, 2006). L’incidence de la pauvreté (mesurée comme la proportion de la population définie comme pauvre) est passée, au Mali, de 55,6% en 2001 à 47,4% en 2006 et 43,6% en 2010 sur la base d’un seuil de pauvreté en termes réels de 165 431 CFA en 2010. Ainsi on observe une baisse de la pauvreté nationale de 12 points entre 2001 et 2010 et de 3,8 points de pourcentage entre 2006 et 2010 (Mali, 2011).
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Au cours de la dernière décennie, la pauvreté a baissé en milieu rural (de 65% à 51% soit 14 points), à Bamako (de 18% à 10% soit 8 points) ainsi que dans les autres milieux urbains (de 35% à 31% soit 4 points). La pauvreté monétaire affecte d’abord le monde rural mais elle y baisse constamment depuis 2001. À Bamako et autres milieux urbains, elle n’a baissé qu’entre 2001 et 2006. Entre 2006 et 2010, elle y progresse, vraisemblablement du fait de l’exode rural des plus pauvres (Mali, 2011). De manière structurelle, la pauvreté affecte surtout le milieu rural : 91% des pauvres vivent en milieu rural. De 2001 à 2010, les inégalités ont reculé : les 10 % des ménages les plus pauvres ont augmenté leur consommation de plus de 40%, tandis que celle des ménages les plus riches est restée stable. Si les inégalités n’avaient pas reculé de 5,9 % (effet « croissance redistributive »), la pauvreté n’aurait baissé que de 6,0 % (effet « croissance ») au lieu des 12 % constatés (Mali, 2011). En 2010, la croissance du secteur primaire est restée soutenue : +11,5 % en 2010. Ce taux de croissance a enregistré une baisse en 2012 et a été de 8,6%. Cette hausse est principalement imputable à la production agricole (+16%), elle-même tirée par la production rizicole (+26 %). L’élevage, la pêche et la sylviculture ont enregistré des taux de croissance moins élevés (respectivement 4,3 %, 4,0 % et 4,6 % en 2010). Le secteur primaire continue d’être le plus grand pourvoyeur d’emplois avec 83,4% des actifs occupés alors que les secteurs secondaire et tertiaire emploient respectivement 4,1% et 12,5%. La situation de l'emploi au Mali, particulièrement l’emploi des jeunes, demeure une préoccupation majeure du Gouvernement. Selon l’ELIM (2003 et 2006) cité par (Touré, 2010), le taux de chômage de l’ensemble de la population active se situe à 2,6 % en 2006 contre 7,1 % en 2003. Les régions les plus touchées sont Kidal (17,9 %), Bamako (7,2 %) et Kayes (3,1 %). Le chômage touche plus les femmes (3,5%) que les hommes (1,9 %). Les personnes travaillant à leur compte
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représentent près de 44,0% des personnes occupées sur l’ensemble du Mali, soit 47,0 % en milieu urbain et 43,0% en milieu rural. Les salariés représentent 7,6 % des travailleurs soit 22,0 % des emplois en milieu urbain et 2,0 % en milieu rural (Touré, 2010). 1.2. Elevage au Mali L’élevage au Mali est principalement destiné à la production de viande, de lait ainsi que les autres produits considérés comme des sous-produits d’élevage. 1.2.1. Systèmes d’élevage Il existe trois principaux systèmes de production au Mali en ce qui concerne le bétail :le système pastoral, le système agropastoral, et l’élevage semi-intensif. Les deux premiers sont basés essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles et la gestion rationnelle des troupeaux avec un faible taux d’exploitation du cheptel (Santara et al., 2013). La principale race de bovin élevée au Mali est le zébu peulh, que l’on retrouve dans tout le pays (FAO, 2003). Le système pastoral pur, soumis aux aléas climatiques est caractérisé par la grande mobilité des troupeaux, la disponibilité des ressources naturelles (pâturage, eau) pour l’alimentation et l’abreuvement du bétail ainsi que les possibilités de développer l’embouche (MEP, 2007). Ce système basé sur la transhumance et le nomadisme est pratiqué au nord du pays et à Mopti, avec 56 % des éleveurs nomades se trouvant dans les régions de Gao, Tombouctou et Mopti (Santara et al., 2013). Le système pastoral occupe 77 % du territoire national, gère 45 % du cheptel en UBT. Il fournit environ 81 % du revenu des éleveurs (Touré, 2010).Les principales races de bovin sont les Azawak, le Touareg, le Peul et Bororo, le Zébus Maure. La zone privilégiée du zébu Azawak se trouve dans le cercle de Ménaka, avec un rendement carcasse de l’ordre de 48 à 52% (Kaboré, 2010). Il peut atteindre 300-400 kg pour les mâles et 250 -300 kg pour les femelles (Samaké et al., 2013).
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− Le système agropastoral se caractérise par l’association agriculture élevage et le développement de l’embouche paysanne (MEP, 2007). Sa productivité en bétail est faible. Il est prédominant dans le Sud du pays avec 65,7 % d’éleveurs sédentaires dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou. Les races bovines exploitées dans ce système sont le zébu peul, le taurin N’Dama et le produit de leur métissage. La race N’dama est le type le plus représentatif, c’est une race connue pour sa trypanotolérance. Son aptitude bouchère est appréciable. Le taureau atteint 300 kg en moyenne et la vache 250 kg. Le rendement carcasse est de 45 à 50 %. − L’élevage semi-intensif tourne principalement autour de l’embouche bovine et se pratique surtout en périphérie des centres urbains. Sous ce système, le rendement carcasse du zébu peul Sambourou dans les régions de Kayes et de Koulikoro varie de 46 % en élevage extensif et de 55 % en embouche. Malgré leur constante augmentation, il ne contribue qu’à hauteur de 20 % de l’offre totale de produits animaux et de bétail sur le marché (PCDA, 2008). Ainsi, l’élevage intensif demeure rare, du fait de son coût élevé et d’une faible demande en viande de qualité (Samaké et al., 2008). Dans ce système, les éleveurs procèdent le plus souvent à des croisements entre des races endogènes (Ndama) au niveau local et avec des races exotiques (Montbéliard). Ceux-ci ayant permis l'amélioration en termes de gabarit et de productivité des produits obtenus. 1.2.2. Importance socio-économique de l’élevage L’élevage est un secteur clé de l’économie du Mali. Son rôle est perceptible tant au niveau de l’Etat que, des populations. Il représente la troisième source de recettes d’exportations après l’or et le coton (DNPIA, 2013). Au Mali, pratiquement toutes les exploitations agricoles possèdent du cheptel. Les résultats du Recensement Général de l’Agriculture (RGA, 2004) montrent que sur les 805 194 exploitations agricoles que compte le Mali, plus de 80 % (soit 776 141 exploitations) pratiquent une forme d’élevage (sans compter la
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volaille). Parmi celles-ci, 74% sont mixtes c'est-à-dire pratiquant en même temps l’agriculture et l’élevage). Les vrais éleveurs, pratiquant uniquement l’élevage, sont en grande partie nomades et représentent 11,4 % du total des producteurs agricoles. Ils sont principalement situés à Gao et à Mopti, respectivement 15,3 % et 7,5 % (IMPD, 2007 cité par Samaké et al., 2013). Pour la contribution de l’élevage à la réduction de la pauvreté, le Test du Guide méthodologique du Partenariat ALive au Mali a indiqué que plus l’effectif possédé augmente, plus la situation du ménage tend à s’améliorer, confirmant le rôle majeur de l’élevage dans la réduction de la pauvreté des ménages. Les éleveurs à revenu moyen et riches sont beaucoup moins vulnérables en termes de revenus. Il reste entendu que l’éleveur pauvre a plutôt tendance à posséder des petits ruminants voire de la volaille plutôt que des bovins. Une étude réalisée par le CERCAD (2008) a montré qu’en milieu rural, le revenu moyen du bétail était de 1 777 000 F CFA (soit 78% du revenu rural) contre un revenu moyen agricole de 510 667 FCFA (22% du revenu rural) selon Touré (2010). Le bétail est aussi utilisé comme animal de trait, pour ses vertus d’agent fertilisant, et comme une forme d’épargne. Le cheptel est plutôt destiné à la capitalisation qu’à la commercialisation. En effet, le bétail est souvent vendu en milieu rural pour acheter des vivres ou directement échangé contre des céréales. Les productions animales jouent par ailleurs un rôle important dans la sécurité alimentaire de la population et constituent, notamment le lait et la viande, une source importante de protéines. Le cheptel malien se caractérise par une grande richesse génétique, il comporte huit races bovines, six races ovines, cinq races caprines et cinq races équines qui représentent la quasi-totalité des races existant dans la sous-région. De plus, les éleveurs maliens ont procédé à des croisements entre des races endogènes au niveau local et avec des races importées d'Europe (Montbéliarde et Holstein pour l'essentiel), ceux-ci ayant permis l'amélioration en terme de gabarit et de productivité des cheptels. Les bovins
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sont la troisième composante la plus importante du cheptel derrière les caprins et les ovins. Le cheptel national a été estimé à 10 012 900 bovins, 13 735 500 ovins, 19 126 800 caprins, 517 600 équins, 939 800 asins, 978 900 camelins et 77 300 porcins (DNPIA, 2014). Le tableau I (page 14) donne l’évolution de l’effectif du cheptel national de 2004 à 2013.
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Tableau I: Répartition du cheptel de 2004 à 2013, en nombre de têtes Année
Bovins
Ovins
Caprins
Equins
Asins
Camelins
Porcins
2004
7 450 588
8 432 418
11 970 203
267 605
758 184
841 054
69 623
2005
7 532 000
8 408 000
12 000 000
265 000
919 000
674 000
69 000
2006
7 904 329
9 296 741
13 197 149
324 922
791 756
758 183
71 163
2007
8 141 459
9 761 578
13 593 063
357 414
807 591
852 880
71 875
2008
8 385 703
10 249 657
14 272 716
393 834
825 277
869 305
72 666
2009
8 896 392
11 300 247
15 735 670
478 187
861 820
904 425
74 272
2010
9 163 284
11 865 259
16 522 454
487 751
880 694
922 514
75 015
2011
9 438 182
12 458 522
17 348 576
497 506
899 981
940 964
75 765
2012
9 721 328
13 081 448
18 216 005
507 456
919 691
959 783
76 523
2013
10 012 968
13 735 520
19 126 805
517 605
939 832
978 979
77 365
Source : DNPIA, 2014.
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1.2.3. Contraintes et limitation au développement de l’élevage Le développement de l'élevage est confronté à un certain nombre de contraintes majeures à savoir : 1.2.3.1. Les contraintes liées au régime foncier pastoral Bien avant l’indépendance, les communautés pastorales appliquaient des systèmes et mécanismes coutumiers d’utilisation du foncier prenant en compte les autres acteurs, notamment les pêcheurs et les agriculteurs. Parmi ces droits coutumiers, la Dina de Sékou Amadou, Empereur Peuhl du Macina (5ème Région), a produit la forme la plus élaborée et la plus complète de la gestion du foncier en fonction du temps, des espaces, des acteurs et de leurs activités (Touré, 2010). Le Code domanial et foncier (notamment appelé droit positif) adopté en 2002 est resté silencieux sur les activités d’élevage, et ne définit ni ne décrit l’espace pastoral. La Charte Pastorale adoptée en 2001 consacre les droits essentiels des pasteurs en matière de mobilité du bétail et d’accès aux ressources pastorales. Bien que ces législations existent, les conditions d’élevage extensif et de l’exploitation des pâturages à travers la mobilité des animaux qui prédominent sont confrontées à l’occupation de l’espace pastorale et l’obstruction des passages d’animaux par les agriculteurs et les besoins d’habitat. Ce qui favorise les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs qui risquent de perdurer. 1.2.3.2. Les faiblesses des investissements publics et privés Le sous-secteur bétail/viande est caractérisée par la faiblesse des investissements tant publics que privés qui y sont consacrés au regard des besoins existants. Malgré les efforts consentis par l’Etat et les partenaires Techniques et Financiers, force est de constater que les besoins à satisfaire en matière d’investissements sont loin d’être couverts. Dans la répartition des investissements, sur les 646 079 732 FCFA investis de 2004 à 2010 dans l’agriculture, l’élevage et la pêche, 82 % ont été affectés à l’agriculture contre
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18 % pour l’élevage et la pêche (PNISA, 2010). Par contre, la contribution du secteur Agricole (agriculture, élevage, pêche) au PIB est de 34,2 % dont 57 % pour l’agriculture et 43 % pour l’élevage et la pêche (PNIP-SA, 2010). Ce qui dénote une forte disproportion dans la répartition des investissements du secteur Agricole. 1.2.3.3. Les insuffisances liées à l’alimentation du bétail L'élevage au Mali est caractérisé par le faible niveau de productivité en viande et en lait, et le faible potentiel génétique des races (Samaké et al., 2013). L’alimentation du bétail est encore fortement dépendante des pâturages naturels, qui malgré le potentiel existant (77 millions de tonnes de MS) sont faiblement utilisés du fait de la variabilité saisonnière liée à la pluviométrie, de la fréquence et de l’intensité des feux de brousse, des piétinements, du manque de points d’eau et leur répartition inégale sur le territoire. Le faible développement des cultures fourragères, et la faible utilisation des sousproduits agricoles dont les quantités produites sont loin de couvrir les besoins, sont autant de contraintes qui contribuent à limiter la production et la productivité du cheptel malien. Il convient de relever également l’insuffisance des unités de fabrique d’aliments pour bétail, qui ne fonctionnent pas à leur pleine capacité pour celles existantes, et fortement concentrées dans quelques grands centres urbains comme Bamako, Sikasso, Koutiala, Koulikoro (Touré, 2010). 1.2.3.4. Les contraintes sanitaires et pathologiques Les problèmes pathologiques constituent sans doute l'un des fléaux les plus importants qui pèsent sur l'élevage au Mali. Les maladies animales entraînent des pertes de bétail, une diminution de la qualité des peaux et cuirs, une baisse de la production et une diminution du revenu des éleveurs. Les principales pathologies rencontrées au Mali sont parasitaires, virales et bactériennes (Samaké et al., 2013).
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Comme maladies parasitaires, on peut citer les parasitoses gastro-intestinales fréquentes représentées par les nématodoses, les trématododes et la coccidiose. Les parasitoses sanguines avec la trypanosomose et les ectoparasites ; caractérisées par les teignes et les gales. Comme maladies virales et bactériennes, on peut citer la fièvre aphteuse, la dermatose nodulaire, la maladie des muqueuses, la blue-tongue, l'ecthyma contagieux, la péripneumonie contagieuse bovine (P.P.C.B), le charbon bactéridien, le charbon symptomatique, la pasteurellose, la brucellose et la tuberculose. Ces dernières limitent non seulement les performances d’élevage mais aussi les possibilités d’exportation. Les contraintes environnementales telles que l’ingestion des matières plastiques, l’utilisation abusive des pesticides et herbicides constituent non seulement un danger majeur pour l’élevage mais aussi un problème de santé publique. 1.2.3.5.
Les
faibles
performances
des
systèmes
de
commercialisation et de transformation des produits animaux Elles sont liées au manque d’infrastructures (marchés à bétail, routes et pistes, unités de transformation), de moyens de transport appropriés, à l’inorganisation des professionnels du sous-secteur et leurs faibles capacités techniques et financières, aux difficultés d’accès au crédit, aux entraves à la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace sous régional, l’absence de systèmes performants d’information et de communication. Aussi, la faible utilisation des résultats de la recherche dans le sous-secteur élevage, l’insuffisance et le peu de fiabilité des données statistiques, des systèmes de planification et de suivi évaluation et la faiblesse des systèmes de communication limitent considérablement le développement de l’élevage.
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CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA CHAÎNE DE VALEUR VIANDE BOVINE 2.1. Production de la viande bovine La production de viande est occasionnée par les besoins d’alimentation des populations en protéines animales d’une part et par les besoins d’exportation d’autre part. Le Mali est situé dans la zone agro-climatique sahélienne, région en proie depuis plusieurs années, à la sécheresse et à la désertification, en raison des effets anthropiques et du changement climatique. L’élevage pastoral est la principale activité agricole capable de s’adapter dans cette zone aride confrontée à la dégradation des écosystèmes et plus généralement des ressources naturelles. Il représente la troisième source de recettes d’exportations pour le Mali ; fournit en moyenne 30 % des recettes agricoles (Kabore, 2010). L’effectif du cheptel bovin au Sahel et l’Afrique de l’Ouest est estimé en 2007 à 62 123 698 têtes. Ce bétail est concentré au Nigéria (plus d’un quart du cheptel régional), et dans les pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Sénégal et Mauritanie) qui concentrent la moitié de l’effectif régional (Kagone, 2009). Selon le même auteur, la production de viande bovine de l’Afrique de l’Ouest contribue pour 23% à la production totale du continent. En 2005, elle était estimée à 919 500 tonnes, soit 3,17 kg/habitant. Elle a presque doublé depuis 1961 avec un taux de croissance annuelle moyen de 2%. Toutefois, elle ne représente que 2,13 kg/habitant, soit une production per capita inférieure à la moyenne régionale. On note ainsi un déphasage inquiétant entre l’évolution de la demande et de l’offre en produits animaux (qui n’est que de 2% par an) à l’échelle régionale (Kagone, 2010). Dans la chaîne de valeur bétail/viande au Mali, le maillon éleveur (producteurs) est fortement pénalisé. Il y a de nombreuses inefficiences (intermédiaire ; coût de transport élevé…) qui empêche la transmission d’un prix élevé jusqu’aux éleveurs. La pénalisation des producteurs découle
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largement de l’absence de politique gouvernementale pour améliorer l’efficience de la filière bétail/viande. (Santara et al., 2013). Au Mali le maillon production dans la chaîne de valeur bétail/viande subit l’influence du système d’élevage et de commercialisation du bétail (Mali, 2005). 2.1.1. Approvisionnement en animaux de boucherie L’approvisionnement en animaux de boucherie se fait principalement à travers les marchés terminaux de Niamana, Bamako abattoir, Kati et Djikoroni. Pour l’année 2013, 162 240 bovins ont été présentés aux marchés à bétail de Bamako dont 104 140 bovins vendus soit un taux de vente annuel de 64%. Au cours des 5 dernières années, les prix moyens des bovins de boucherie ont varié entre 219 000 FCFA à 257 500 FCFA (Mali, 2014). Le tableau II donne l’évolution de la demande, de l’offre ainsi que le prix moyen des bovins de boucherie sur les marchés à bétail de Bamako au cours des cinq dernières années. Tableau II : Evolution de l’offre, de la demande et du prix de bovin de boucherie sur les marchés à bétail de Bamako de 2009 à 2013. Animaux
Animaux
présentés
vendus
2009
185 787
2010
Année
Taux de vente
Prix moyen
105 778
57%
219 000
190 940
112 800
59%
243 491
2011
251 660
175 930
70%
257 500
2012
187 230
105 500
56%
231 500
2013
162 240
104 140
64%
254 429
Sources : DNPIA, 2009 à 2013
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2.1.2. Abattages contrôlés Les abattages contrôlés sont largement inférieurs à la production potentielle en raison du fait que les valeurs contrôlées ne prennent pas en compte les abattages traditionnels (fêtes religieuses, rites et sacrifices divers) et les abattages clandestins évalués à environ 40 % du total contrôlé (Koné, 1997). En 2012, les abattages contrôlés sont d’environ 328000 bovins, 338000 ovins et 545000 caprins, et les disponibles exploitables de 1166559 bovins et 9389236 ovins et caprins correspondant à 56 684, 275 tonnes de viande (Mali, 2013). Il semble donc se dégager ainsi des excédents importants pour l’exportation. Néanmoins, il est difficile d’appréhender le vrai niveau de la consommation domestique de la viande au Mali à cause de la faible tenue des statistiques et des abattages clandestins et familiaux (Makadji, 2014). Les principales structures d’abattage des animaux dans le pays sont : 9 abattoirs dont deux (2) à Bamako d’une capacité de 10 000 tonnes chacun, et 174 aires d’abattage de capacité non déterminée. Les deux abattoirs de Bamako produisent environ 46 % de viande contrôlée au Mali (DNPIA, 2014). Malgré l’investissement des Etats dont le Mali dans la réhabilitation des abattoirs, voire la construction de nouveaux abattoirs, les systèmes d’abattage et de boucherie restent en deçà des exigences des marchés internationaux de viandes (Touré et al., 2007). Les infrastructures et équipements d’abattoirs performants restent encore en faible nombre dans les pays sahéliens (Kaboré, 2010). Le tableau III (page 21) donne l’évolution des abattages contrôlés pour l’espèce bovine de 2009 à 2013 au Mali et dans le District de Bamako.
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Tableau III: Evolution des abattages contrôlés pour l’espèce bovine de 2009 à 2013. Années
Production Mali Nombre
Poids (kg)
Production Bamako Nombre
Poids (kg)
2009
273 176
30 654 407
112 028
13 443 360
2010
315 941
35 902 012
144 668
17 360 160
2011
315 644
36 001 225
135 978
16 317 360
2012
328 241
37 531 669
142 815
17 377 800
2013
302 999
34 691 374
136 576
16 389 125
Source : DNPIA, 2010 à 2014.
2.2. Transformation Il existe en effet peu d’infrastructures et d’équipement permettant la transformation des bovins maliens en viande, tant au niveau des abattoirs, du stockage, comme de la chaîne du froid. Le District de Bamako dispose de très peu d’unité de transformation de viande. Les unités de transformation se limitent à 2 unités artisanales de séchage de viande et des rôtisseries au nombre de 731 toutes catégories confondues (Mali, 2014). Il existe également quelques chambres froides gérées par des structures privées. Les unités spécialisées en découpe sont absentes sur le marché. 2.3. Commercialisation Le degré de coopération et de coordination tout au long de la chaîne de valeur détermine la compétitivité d’un secteur ou d’un canal de commercialisation. (BIT, 2012). Malgré les fortes potentialités existantes, la conservation, la distribution et la commercialisation de la viande constituent aujourd’hui les plus importants goulots d’étranglements de la chaîne de valeur de la viande rouge en général et particulièrement la viande bovine.
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L’absence d’accords zoo-sanitaires avec certains marchés potentiels est très caractéristique de la commercialisation de la chaîne. Il transparaît un manque d’organisation et une faiblesse du maillon production (fourniture en animaux de boucherie de qualité). Les acteurs manquent de professionnalisme et les animaux sont vendus à vue d’œil. Le transport de la viande est réalisé dans les conditions peu hygiéniques (camion non adapté, engins à deux roues, véhicule de transport en commun). Le conditionnement de la viande tel qu’actuellement pratiqué (découpe en carcasse) n’est pas économique et difficilement conservable en dehors des chambres froides (Mali, 2005). 2.4. Consommation En Afrique subsaharienne, comme dans tous les pays à faible revenu, l’apport en protéines animales est insuffisant et en diminution depuis les années 1980. Cette diminution est liée en partie à la baisse de consommation de viandes due à la baisse de pouvoir d’achat des populations. Il en résulte deux tendances opposées : une diminution de la consommation de viandes rouges (petits et gros ruminants) et une augmentation de la consommation de viandes blanches (volailles et porcs) qui ne réussit cependant pas à combler la première (Duvergé, 2006). La consommation moyenne de viande au Mali s’établit à 7,4kg/an/personne de viande bovine et 6,3kg/an/personne de viande de petits ruminants (FAOSTAT, 2006). Cette consommation est semblable à celle observée dans les autres pays sahéliens (Makadji, 2014). En 2007, elle a été évaluée à 8,9 kg/personne/an (Santara et al., 2013), avec un apport moyen journalier en protéines de 5 % et un apport moyen journalier en calories de 1,5 %. A titre d’exemple, la consommation de viande dans un pays comme la France était de 26,8kg/personne/an dans la même année (Santara et al., 2013). Cette faible consommation est en partie liée au faible taux d’exploitation du cheptel qui est de 11% chez les bovins, 37,5% chez les ovins et 13,7% chez les camelins. Ils marquent le caractère extensif de l’élevage pratiqué au Mali.
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A titre de comparaison, le taux d’exploitation des bovins est de l’ordre de 20% dans les pays maghrébins et de plus de 30% dans les élevages intensifiés et spécialisés européens. Il est de l’ordre de 50% pour les petits ruminants en Europe (Samaké et al., 2008). Une variation du taux d’exploitation du cheptel à la baisse de quelques points peut faire basculer le Mali du rang d’exportateur à celui d’importateur (en cas de forte sècheresse par exemple). En revanche, le gain de quelques points peut permettre au Mali de développer son marché rémunérateur à l’exportation. Ce gain semble à la portée des producteurs maliens en intensifiant, même modestement, leur élevage: il s’agit de « jouer » sur des paramètres techniques de production. 2.5. Acteurs de la Chaîne 2.5.1. Fournisseurs d’intrants L’animal sur pied constitue le principal intrant pour la production de viande à l’abattoir. Cet intrant est fourni aux producteurs de viande (chevillards et bouchers abattants) par les éleveurs et commerçants de bétail. 2.5.1.1. Emboucheurs L’emboucheur offre à l’animal les moyens d’exprimer ses performances génétiques en terme de production de viande, afin d’en tirer un profit financier. Pour cela, il consacre des moyens en alimentation, en soins vétérinaires et en entretien. Il est dit familial lorsqu’il achète ou prélève sur son troupeau au cours de la saison sèche deux ou trois animaux maigres pour constituer son atelier. Il peut être agro-pasteur ou agro-éleveur. L’emboucheur commercial de bovins est très souvent un commerçant de bovins qui spécule en saison sèche et réalise des ateliers de 10 à 40 têtes. Qu’elle soit de type familial ou commercial, l’embouche se fait sur la base d’une combinaison de fourrages naturels, de sous-produits agricoles, de sous-produits agro-industriels et de compléments minéraux (Coulibaly et al., 2008).
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2.5.1.2. Collecteurs de bétail Très proche de l’éleveur, le collecteur se déplace d’élevage en élevage pour n’acheter à chaque fois qu’une ou deux têtes de bovin car il est très rare qu’un éleveur traditionnel en vende plus, en une seule fois. Ils fréquentent aussi les petits marchés ruraux ou marchés de collectes (Santara et al., 2013). Sur les marchés de regroupement, les marchands procèdent à une homogénéisation des troupeaux par âge, sexe et gabarie. Il vend à l’occasion à des bouchers et particuliers mais le plus fréquemment à un commerçant grossiste. Comme c’est souvent le cas dans le commerce traditionnel, le collecteur fixe sa marge selon un taux fixe, entre 8 et 10% du prix d’achat de l’animal (Coulibaly et al., 2008). Il fixe le prix de vente en ajoutant au prix d’achat ses frais de collecte et d’entretien par tête en sus de sa marge. Dans la négociation avec le commerçant, il accepte de perdre sur le coût d’un animal pour gagner largement sur le coût d’un autre de bien meilleure conformation : il vise un gain global. 2.5.1.3. Commerçants grossistes Les grossistes représentent le chaînon principal de la chaîne de valeur bétail/ viande mais principaux fournisseurs des producteurs de la chaîne de valeur viande bovine. Ils disposent des plus larges ressources financières (ils prêtent également aux autres agents) et des plus importantes quantités d’animaux (Santara et al., 2013). Ils achètent sur les marchés de regroupement pour vendre sur les marchés terminaux voire sur les marchés extérieurs. Il achète généralement des animaux tout venants chez les mêmes collecteurs dont il s’attache les services sans un engagement formel. Il peut aussi acheter sur le marché avec des emboucheurs particuliers des animaux embouchés. Il peut arriver qu’il soit emboucheur lui-même. Il fonctionne sur fonds propres et il est généralement admis qu’il a une grande surface financière car il peut acquérir en un jour entre 30 et 60 bovins. Il est le fournisseur principal des
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chevillards et bouchers abattants. Les animaux sont le plus souvent fournis à crédit sans un engagement formel. Il s’agit plutôt de relations de confiance (Coulibaly et al., 2008). Le crédit informel joue un grand rôle dans les liens entre les acteurs mais aussi contribue à augmenter le niveau des prix tout le long de la filière (Duvergé, 2006). 2.5.2. Producteurs de viande bovine La viande est produite à l’abattoir. L’abattoir dispose de la technologie, du service d’inspection et de la main d’œuvre. Les propriétaires de la viande apportent l’intrant (l’animal) et louent les services de l’abattoir. Les producteurs sont : les chevillards et les bouchers abattants. 2.5.2.1. Chevillards Est considéré comme boucher de gros ou chevillard, toute personne physique ou morale qui achète sur les marchés les animaux à abattre et vend la viande et les abats en gros (Mali, 1992). Coulibaly et Sidibé (2008) ont estimé qu’un chevillard abat en moyenne 1,5 bovin au Mali. Dans bien des cas, le chevillard travaille à crédit et ne rembourse le marchand qu’une fois les carcasses vendues. Ondzié, (2013) rapporte une moyenne de 9 carcasses par jour au Congo et Duvergé, (2006) l’estime de 10 à une cinquantaine de carcasse au Sénégal. Le chevillard achète l’animal sur la base d’une évaluation à vue d’œil de sa valeur. La vente au kg d’un animal acheté sur pied par suite d’une appréciation à vue d’œil est le premier risque encouru par le boucher chevillard (Coulibaly et Sidibé, 2010). 2.5.2.2. Bouchers abattants Est considéré comme boucher abattant, toute personne physique ou morale qui achète sur le marché le bétail à abattre en vue de vendre sa viande au détail (Mali, 1992). A la différence du chevillard, le boucher abattant pratique l’abattage d’un ou de plusieurs animaux et vend au détail la viande à un point de vente.
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2.5.3. Transformateurs Il y a très peu de transformateurs de type industriel proprement dit au-delà de la viande fraîche issue de l’abattoir. Les principaux transformateurs sont les détenteurs d’unités de séchage de la viande; des supermarchés qui pratiquent la découpe et le conditionnement et les rôtisseurs (Mali, 2012). 2.5.3.1. La découpe La découpe est pratiquée de façon sommaire par les bouchers (Samaké et al., 2008). Par manque d’entreprise de découpe, les supermarchés s’approvisionnent en viande auprès des chevillards et pratiquent eux même la découpe et le conditionnement grâce à des agents formés et équipés pour satisfaire les exigences des consommateurs en viande de qualité. 2.5.3.2. Rôtisseurs La rôtisserie est pratiquée par deux types de bouchers : les bouchers abattants et les bouchers détaillants. Les premiers, vendent une partie de la carcasse crue et font griller l’autre partie, en générale les quartiers postérieurs qui contiennent plus de chair ; quant aux seconds, ils s’approvisionnent auprès des chevillards et privilégient aussi les quartiers postérieurs à l’achat (Mali, 2014). En 2014, 731 rôtisseries ont été répertoriées par la DNPIA mais très peu sont ceux qui rôtissent la viande bovine. 2.5.4. Distributeurs Les principaux distributeurs de la viande bovine dans le District de Bamako sont les bouchers détaillants. Est considéré comme boucher détaillant, toute personne physique ou morale qui achète la viande auprès des bouchers chevillards ou des bouchers abattants en vue de la revendre dans une boucherie de détail (Mali, 1992). Ses clients sont les ménagères achetant au kg ou au tas, certaines catégories de restaurateurs qui achètent par morceau ou portion de carcasse, les casernes et restaurants universitaires, etc.
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Les distributeurs vendent au niveau des marchés sur des étals, dans des boucheries modernes, des points de vente aménagés dans les rues de quartier. Ils opèrent à crédit, ne remboursant le chevillard qu’en fin de journée (Coulibaly et al., 2008). 2.5.5. Structures de financement Les institutions de financement intervenant dans la chaîne de valeurs sont de deux sortes. Les banques classiques dont certaines disposent de lignes spécifiques de crédit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, telle que la Banque Régionale de Solidarité (BRS), la Banque Nationale Agricole (BNDA) et les Institutions de Micro Finance (IMF). De façon générale, la première comme les secondes trouvent qu’il est très risqué de consentir des crédits aussi bien dans le domaine de la production que dans celui de la commercialisation, étant donné le caractère « périssable des denrées » de la chaîne de valeurs. Toutefois les IMF interviennent de plus en plus dans le financement des fournisseurs d’intrant (emboucheurs, à travers leurs associations) et des bouchers. Le coût effectif du crédit tient compte de l’intérêt nominal (qui peut atteindre 12% au niveau des banques et 24% au niveau des IMF), des frais de dossier, des frais d’assurance et d’éventuels frais de rapport. Ce qui réduit de façon considérable la rentabilité financière de l’activité (Kaboré, 2010). 2.5.6. Acteurs institutionnels 2.5.6.1. Services d’appui conseil L’organisation de la chaîne et le renforcement des acteurs sont dévolus aux institutions suivantes: la Direction Nationale des Productions et des Industries Animales, service déconcentré du Ministère du Développement Rurale chargé de traduire sous forme de programmes et projets les politiques et stratégies nationales en matière de productions, d’industries animales, d’aménagements et d’hydrauliques pastoraux. Elle est également chargée de superviser,
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coordonner et contrôler la mise en œuvre de ces programmes et projets. Elle collecte et diffuse les informations et les données statistiques sur la chaîne de valeur de la viande. l’Institut d’Economie Rurale, représente la principale structure de recherche sur la chaîne de valeur. les ONG, très peu interviennent dans la chaîne de valeur de la viande bovine dans le District de Bamako. Cependant, le principal partenaire des acteurs est l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV) qui fournit des appuis importants dans l’organisation et la formation des bouchers. 2.5.6.2. Services de contrôle et de règlementation Les opérations administratives d’inspection et de recouvrement fiscal sont tenues respectivement par : la Direction Nationale des Services Vétérinaires, service de contrôle de l’application des textes règlementaires. Elle intervient dans la chaîne de valeurs à travers l’inspection de la viande à l’abattoir, le contrôle du respect des textes sanitaires portant sur la pratique de la profession de boucher, le contrôle des points de vente de la viande et ses produits dérivés. Dans le souci d’obtenir de la viande saine et compétitive, elle veille en amont de la chaîne à la couverture sanitaire des animaux, à la prévention des maladies et aux soins sanitaires. la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence, service chargé de la règlementation commerciale et assure la tutelle des bouchers, des transformateurs et distributeurs. Ces acteurs doivent être enregistrés au registre du commerce et sont soumis au payement de la patente. la Direction nationale de la Douane est chargée de la réglementation douanière.
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2.5.7. Chambres consulaires La Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali, est une institution socio-professionnelle
représentative
des
commerçants
et
des
industriels. Elle joue un rôle d’interface entre les pouvoirs publics et leurs membres, et participe au renforcement de leurs capacités. L’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali, institution socio-professionnelle et représentatives des agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, et exploitants forestières. Elle a pour rôle principal de : − faire connaitre aux pouvoirs publiques et à tout autre partenaire de la profession les problèmes et souhaits ; − apporter aux agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, exploitants forestières et à leurs organisations professionnelles les appuis et capacités nécessaires pour leurs développement 2.5.8. Organisations socioprofessionnelles Elles sont composées d’organisations socioprofessionnelles régionales, sous régionales, nationales et locales. Les principales sont : l’Observatoire Régional du Bétail et de la Viande en Afrique de l’Ouest et du Centre (ORBV/AOC) ; la Confédération des Fédérations Nationales de la Filière Bétail/Viande des pays membres de l’UEMOA (COFENABVI) ; la Fédération de la filière Bétail/Viande au Mali (FEBEVIM) ; les Sociétés Coopératives des Bouchers ; l’Union des Sociétés Coopératives des Bouchers de Bamako ; le Syndicat des Bouchers de Bamako.
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2.6. Hygiène Les règles d’hygiènes envisageables pour la production de viande au niveau des abattoirs se situent à trois niveaux : l’hygiène des locaux et du matériel, l’hygiène des conditions de travail et du personnel (Touré et al., 2007). Les abattoirs d’une manière générale, souffrent d’un manque d’entretien et très peu d’efforts sont entrepris pour sauvegarder les locaux et les matériels de la dégradation. La présence de nuisibles et des animaux au niveau des abattoirs constituent aussi un danger pour l’hygiène de la viande. Au niveau des distributeurs dans les marchés et quartiers, l’inobservation des règles et le manque de formation conduisent à une mauvaise hygiène (Touré et al., 2007). Au Congo, 68% des étals ont une hygiène satisfaisante ou salubre, les lieux et matériaux de vente sont nettoyés à un rythme journalier chez 92 % des bouchers et 64% des bouchers effectuent les visites sanitaires (Ondzié, 2013). 2.7. Structuration du prix de la viande bovine Le prix de la viande est intimement lié au prix de revient de l’animal de boucherie. Le prix est aussi fonction de plusieurs paramètres dont la qualité (catégorie ou classe), l’offre et la demande, la position géographique des marchés (marchés de production, marchés de transit, marchés terminaux), les frais d’approche avant abattage (frais gardiennage, alimentation, frais transport jusqu’à l’Abattoir et des pertes). Aussi d’autres facteurs interviennent dans la détermination du prix. Ce sont : les frais et taxes d’abattage ; les frais d’approche après abattage (transport viande, droits Mairie, frais pour apprenti - boucher, frais de conservation de la viande). Traditionnellement, la valeur du 5ème quartier ne rentre pas en ligne de compte dans la fixation du prix du kilogramme de viande.
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Il faut signaler également que les bouchers payent une patente en fonction de leurs catégories. La plus faible est de 14 700 FCFA par an. Cette charge fixe n’est pas non plus prise en compte dans la formation du prix de la viande (Mali, 2008). La viande bovine avec os est la plus consommée, compte tenu de la faiblesse des revenus de la population (Mali, 2011). Les prix en gros pratiqués par les chevillards se distinguent de ceux au détail pratiqués par les bouchers abattants et / ou bouchers détaillants. Les premiers sont les prix à la cheville, tandis que les seconds sont les prix au consommateur. La différence entre les prix en gros et les prix au détail varie de 100 F à 250 FCFA. De 2006 à 2014, le prix du Kg de viande bovine est passé de 1 200 FCFA à 2 200 FCFA le kg soit une augmentation de 83% (Mali, 2007 ; Mali, 2014). Ce prix moyen de la viande est relativement très élevé au pouvoir d’achat du consommateur (Samaké et al., 2008). Cette augmentation du prix dans un pays d’élevage comme le Mali peut s’expliquer très particulièrement par le coût élevé du stockage frigorifique (mais celui-ci est en réalité peu utilisé) et surtout par la concurrence pour les exportations avec des commerçants sénégalais, ivoiriens, et guinéens qui viennent directement acheter sur le marché Malien (Samaké et al., 2008). 2.8. Gains économiques et financiers le long de la chaîne de valeurs La connaissance des gains économiques ou financiers que les agents captent tout au long de la chaîne de valeurs est cruciale pour une meilleur organisation de la chaîne de valeur viande bovine. Plus ces gains sont importants, mieux les acteurs s’en portent à condition toutefois que le marché n’en soit pas perturbé. Plus le partage de ces gains est équilibré, plus grande sera la capacité de développement de la chaîne de valeurs (Coulibaly et Sidibé, 2008).
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Toutefois, Fouélifack (2007) a trouvé un coût de production s’élevant à 687,802 FCFA par kilogramme de viande au niveau du chevillard de Bamako et 30 000 FCFA comme valeur du 5ème quartier. Coulibaly et Sidibé (2008) ont trouvé à Abidjan 40 000 à 50 000 FCFA comme valeur marchande du 5ème Quartier ; une marge de 71 500 FCFA pour le chevillard et 23 000 FCFA pour le boucher détaillant avec respectivement des taux de marge de 19% et 5,7%.
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CHAPITRE III : MÉTHODE D’ANALYSE DE LA CHAÎNE DE VALEUR Le concept de l' « analyse de la chaîne de valeur » a été défini en 1985 par Michael Porter, pour évaluer l'incidence des activités d'une organisation sur sa position concurrentielle. A l'origine, l'analyse de chaîne de valeur n'est pas un instrument destiné à la lutte contre la pauvreté: il vient d'un domaine qui vise essentiellement à maximiser les profits, à garder les parts de marché, une option bien différente de ce qui généralement caractérise les systèmes de production des petits producteurs (EuropAid, 2011). Il n'y a pas non plus de règle stricte concernant la manière d'aborder l'analyse de la chaîne de valeur (EuropAid, 2011). Le modèle Porter est une analyse structurelle de secteurs. Son objectif est d'évaluer les forces en présence, pour promouvoir la compétitivité des entreprises (Porter, 1985). Pour Russell et Hanoomanjee (2012), le concept de chaîne de valeur doit fournir aux décideurs politiques et aux responsables des entreprises un outil systématique qui leur permet de connaître les coûts liés aux différentes étapes de cette chaîne. Aussi la somme de la chaîne de valeur devrait créer une valeur supérieure à la somme de chaque activité prise individuellement, autrement dit, elle devrait créer une marge bénéficiaire. Par contre la chaîne de valeur mondiale, montre le degré d'intégration à l'économie-monde de certaines régions. Le model Palpacuer et Balas (2010), se basent sur la création de réseau inter-organisationnel construit autour d’un produit, qui relie des ménages, des entreprises et des Etats au sein de l’économie mondiale pour l’analyse de la chaîne. Gereffi (2015), s’intéresse à la séquence d’activités complémentaires impliquées par la conception, la production et la commercialisation d’un produit donné. Aussi la FAO (2005) intègre la destruction du produit après sa conception et sa distribution aux consommateurs finaux, dans sa méthode d’analyse (Agrifood appraisal). La méthode VALUE LINKS a été mise au point par la GTZ et propose 4 options-types qui ne sont d'ailleurs pas nécessairement exclusives entre elles:
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l'amélioration du produit, qui vise une augmentation des volumes et des prix de vente. La réduction des coûts, l'investissement, et la redistribution, qui vise à améliorer la position des petits producteurs en promouvant leur association. L’objectif est de "capter une partie de la valeur ajoutée" de la chaîne de valeur sans que cela ne joue sur l'élévation du niveau de confiance entre les acteurs. L’EuropAid a élaboré un parcours-type qui procède en quatre temps aussi : Le choix du sous-secteur, les critères utilisés seront techniques, financiers mais les deux principaux seront d'abord les opportunités de marchés et l'effet probable en termes de réduction de la pauvreté. Le sous-secteur choisi lors de la première phase fait l'objet d'une analyse approfondie, à la fois économétrique et participative. Dans la phase suivante, on identifie les opportunités et puis construire une stratégie, en tablant sur ses atouts. La dernière étape est la mise en œuvre de la stratégie accompagnée de son processus de suivi-évaluation. Pour l’ONUDI(2011), l’approche chaine de valeur a été conçue pour le diagnostic de la chaîne de valeur industrielle. Elle est un outil de diagnostic intégré utilisant en plus de la cartographie, 7 dimensions diagnostic : i) Approvisionnement en intrants et fournitures ; ii) Capacité de production et technologie ; iii) Marchés finaux et échanges ; iv) Gouvernance des chaînes de valeur ; v) Production durable et consommation d’énergie ; vi) Financement des chaînes de valeur ; vii) Environnement commercial et contextes sociopolitique. L’ONUDI met en exergue l’aspect environnemental dans sa dimension « Production durable et consommation d’énergie ». Cette dimension est surtout réservée aux grandes entreprises, à cause de leurs actions de dégradation de l’environnement par des émissions d’effet de serre dans les unités industrielles. Quant à l’IITA la chaine de valeur est un outil adapté à« l’analyse des Chaines de Valeur pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté ».
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Pour l'adapter, il faut assumer l'idée qui est bien exprimée dans les prémisses de l'ouvrage de référence de la GTZ (value links): "le concept de croissance en faveur des pauvres (pro-poor growth) se fonde sur la conviction que "seule la croissance économique et le succès commercial des pauvres sont capables de fournir une solution durable au problème de la pauvreté" (EuropAid, 2011). Les activités qui constituent une chaîne de valeur selon l’IITA peuvent être regroupées au sein d’une seule entreprise ou répartie entre différentes entreprises, être localisées au sein d’une même zone géographique ou réparties à travers plusieurs zones géographiques. Une chaîne de valeur est donc caractérisée par : un produit, un marché, des fonctions, des acteurs, des formes de relations/d’échanges/contrats (réseaux) entre acteurs, et un territoire spécifique : niveaux local, national, régional et international (IITASAFE, 2009). Le tableau IV donne les traits distinctifs entre l’approche filière et l’approche chaîne de valeur. Tableau IV: Traits distinctifs de l’approche filière à l’approche chaîne de valeur Facteurs
Approche filière
Approche chaîne de valeur
Orientation
Axée sur l’offre
Guidée par la demande
Stratégie
Produits bruts
Produits finis
Point focal
Coût/bénéfice
Valeur/qualité
Organisation
Acteurs indépendants
Acteurs interdépendants
Flux d’information
Faible
Intense
Philosophie
Compétitivité individuelle
Compétitivité de la chaîne
Source : IITA-SAFE, 2009
L’IITA propose une stratégie d’intervention de mise en œuvre et de suivi évaluation à travers un cadre logique assorti d’un plan d’affaire. Elle est conçue pour l’analyse de la chaîne de valeur de tous les domaines du secteur
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primaire, principalement de l’agriculture. Elle nous offre un cadre d’analyse approprié pour notre étude car adapté à la thématique étudiée, possibilité de diminution du prix de la viande bovine. Ce choix est motivé par le fait que l’approche analyse des chaines de valeur de l’IITA est adaptée aux secteurs primaires, et s’articule principalement autour de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. Selon l’IITA cette analyse passe par 6 étapes pour évaluer une chaîne de valeur. Ce sont : -
la sélection de la chaîne ;
-
la cartographie de la chaîne ;
-
la mesure de la chaîne ;
-
l’identification des contraintes et opportunités pour le développement de la chaîne ;
-
l’analyse de la gouvernance de la chaîne ;
-
l’amélioration et le renforcement de capacité de la chaîne. 3.1. Première étape : la sélection de la chaîne
Cette phase est souvent mise en œuvre par une ou plusieurs groupes d’organisme qui veut développer au sein d’une région donnée une ou plusieurs chaînes de valeur. La mise en œuvre doit être de façon participative avec les acteurs clés impliqués dans le processus de développement des chaînes de valeur. 3.2. Deuxième étape : la cartographie de la chaîne La cartographie consiste à visualiser tout au long de la chaîne le flux de produit et d’information, les services de soutien, les intrants depuis la production primaire à la vente au consommateur final. Elle est autant un outil d’analyse que de communication. Elle réduit la complexité de la réalité économique avec ses diverses fonctions, ses multiples acteurs, ses divers interdépendances et relations au sein d’un modèle visuel compréhensible. Les
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symboles de carte de même que la statistique descriptive sont les outils utilisés à cette étape. C’est un processus qui peut être réalisé de façon participative (atelier des parties prenantes) ou externe (en se basant sur les informations secondaires). La cartographie de la chaîne de valeur passe par : La réalisation de la carte de base de la chaîne de valeur La carte de base d’une chaîne de valeur doit montrer le flux des produits, les acteurs clés et le processus de création de la valeur ajoutée. Pour cela, elle doit : -
déterminer le marché final servi par la chaîne de valeur en question;
-
décrire les fonctions (activités économiques) de la chaîne de valeur; les
fonctions basiques d’une chaîne de valeur partent de l’approvisionnement en intrant spécifique pour un produit particulier, passent par la production, la transformation, la commercialisation, et enfin la consommation finale ; -
assigner les fonctions identifiées aux catégories d’acteurs. Ce sont les
opérateurs de la chaîne de valeur et doivent être placés exactement en dessous des fonctions, afin de montrer qui exécute qu’elle fonction. Il faut noter que le consommateur final fait partie de la chaîne de valeur ajouté, d’autant plus que c’est lui qui paye la valeur ajoutée et par conséquent le revenu de tous les opérateurs des prestataires de service dans la chaîne de valeur. Toutefois il n’est pas un opérateur de la chaîne et donc n’est pas représenté ; -
cartographier les liaisons de la chaîne et la gouvernance. La
gouvernance d’une chaîne se rapporte à la manière dont la coordination de la chaîne de valeur est réalisée le long des étapes de la chaîne. Elle est représentée par les flèches entre les opérateurs de la carte de la chaîne de valeur. Cette relation peut être un échange du marché libre (Liens « à vue ») ou des contrats obligatoires établis au préalable.
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La cartographie des supporteurs de la chaîne de valeur Le but visé par cette étape est de donner une vue générale des organismes qui fournissent des services d’appui à la chaîne de valeur ajoutée entière et /ou représentent les intérêts communs des acteurs de la chaîne de valeur. Ces organismes ou institutions peuvent être subdivisés en trois groupes : les organismes publics, les organismes privées et ceux de la société civile. Cette carte est d’une importance capitale pour la réalisation de l’analyse institutionnelle de la chaîne de valeur. Elle permet d’identifier les maillons qui reçoivent beaucoup d’appui et ceux qui n’en reçoivent pas du tout. La cartographie des facilitateurs de la chaîne de valeur Cette étape décrit le cadre macro-économique au sein duquel évoluent les acteurs et les supporteurs de la chaine de valeur. Elle permet de visualiser à travers une carte thématique le milieu d’affaire formé par le gouvernement et les autres organismes publics. Ce sont pour la plupart des institutions de régulation. La quantification de la chaîne de valeur de base La carte de base de la chaîne est un modèle conceptuel descriptif de la chaîne de valeur. Pour devenir utile à la prise de décision et à la planification, la carte de base de la chaîne de valeur doit être complétée par des informations qui permettent de comparer l’état actuel de la chaîne avec un état potentiel alternatif. La quantification de la chaîne permet d’attacher des nombres à des éléments de la carte de la chaîne. Par exemple : -
nombre d’opérateurs ;
-
nombre d’emplois et d’employeur pour chaque catégorie d’opérateurs (accordé aussi au genre) ;
-
prix payé au niveau de chaque maillon de la chaîne ;
-
volume produit et chiffre d’affaire au niveau de chaque maillon de la chaîne ;
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-
échanges du flux de produit entre différentes sous-chaînes /chaînes de distribution ;
-
part de marché de la chaîne de valeur défini comme le pourcentage des valeurs de vente sur le marché.
Chaque type d’information produit d’autres perceptives, un ‘’recouvrement’’ des informations quantitatives de la même carte de la base de la chaîne. La quantification bien sûr dépend de la disponibilité et de la fiabilité des données secondaires, et statistiques spécifiques. Les données utilisées doivent être triangulées à partir de sources différentes. Ceci est particulièrement vrai pour les informations basées sur les statistiques, qui dans plusieurs pays ne sont pas fiables. La triangulation aidera au moins à des estimations globales, qui sont généralement assez bons pour la prise de décision. 3.3. Troisième étape : la mesure de la chaîne Cette phase de l’analyse chaîne de valeur constitue un input important pour la prise de décisions que pour la conception de stratégies d’amélioration. En fait cette étape ne vient que compléter la carte de la chaîne avec des données qualitatives et quantitatives additionnelles. La mesure de la chaîne de valeur aide à avoir une vue globale de la performance de la chaîne. L’analyse économique de la chaîne a porté sur l’évaluation : -
de la valeur ajoutée globale produite par la chaîne et au niveau de chaque maillon de la chaîne ;
-
des coûts de production et de commercialisation à chaque étape de la chaîne, et la structure du coût le long des étapes de la chaîne ;
-
de la performance des opérateurs (utilisation de la capacité productive, de la productivité, de la rentabilité). 3.4. Quatrième étape : identification des contraintes et opportunités pour le développement de la chaîne
C’est une des étapes la plus capitale de l’approche chaîne de valeur. Elle peut être réalisée à travers des enquêtes de perception auprès des acteurs ou à
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travers des discussions de groupe avec les acteurs de la chaîne. Elle consiste à analyser les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces au développement de chaque maillon de la chaîne. 3.5. Cinquième étape : analyse de la gouvernance de la chaîne L’IITA propose une méthode d’analyse de gouvernance de la chaîne de valeur basée sur les types de relations existantes entre les acteurs de la chaîne. Elle propose 4 types de gouvernance avec leurs indicateurs, présentés dans le tableau V. Tableau V : Types de gouvernance de la chaîne de valeur et leurs indicateurs Types de gouvernance Gouvernance de type marché
Gouvernance de type réseau équilibré
Gouvernance de type réseau directif (captif)
Gouvernance de type hiérarchique (captif)
-
-
Indicateurs Plusieurs producteurs en face de plusieurs clients Peu d’échange d’information entre les acteurs Pas d’assistance technique (faible coordination) Le fournisseur n’est pas limité dans la possibilité de trouver des clients Échanges d’information intenses et dans les deux sens Aussi bien l’offreur que le demandeur ont la capacité de satisfaire les attentes l’un de l’autre et sont difficilement substituables Recherche de solution par la négociation Principal client absorbe environ 50% de l’offre Ce client spécifie le produit désiré Le client contrôle la performance de l’offreur Offreur a peu d’options alternatives Client apporte une assistance technique Client a une meilleure connaissance des coûts de production et de la capacité de l’offreur Intégration verticale de plusieurs maillons de la chaîne Maillon de fourniture possédé par le client du produit Faible autonomie du maillon de fourniture à prendre des décisions sans consulter la direction générale.
Source : IITA-SAFE, 2010
40
3.6. Sixième étape : amélioration et renforcement de capacité de la chaîne Elle consiste à concevoir un cadre logique, élaborer un plan d’affaire, procéder au choix des hommes pour la mise en œuvre du plan et anticipé l’impact du projet d’amélioration de la chaîne. La deuxième partie de notre étude s’articule autour de la méthodologie appliquée et la présentation des résultats, puis la discussion qui ont conduits à des propositions de stratégie pour une diminution du prix du kg de viande bovine dans le District de Bamako.
41
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE CHAPITRE I : METHODOLOGIE CHAPITRE II : RESULTATS CHAPITRE III : DISCUSSION
42
CHAPITRE I : METHODOLOGIE 1.1. Concept de chaîne de valeur La chaîne de valeur est une séquence de combinaisons spécifiques de facteurs qui permet aux producteurs, transformateurs et distributeurs, d’ajouter progressivement de la valeur sur le produit au niveau de chaque maillon jusqu’à la consommation, dans un environnement socio-économique, institutionnel, législatif et règlementaire favorable. 1.2. Délimitation du concept de la chaîne de valeur viande bovine Elle consiste à définir le produit étudié, délimiter sa hauteur et son épaisseur, afin d’éviter toute insuffisance, ou tout débordement. La définition du produit : le produit est la viande bovine (fraîche) ; et les aspects étudiés sont : la quantité, les prix en gros; en détail et l’hygiène. Sa hauteur : dans le cas de la présente étude, la chaîne de valeur viande bovine, intéresse le circuit mort de la chaîne de valeur bétail/viande, qui débute à l’abattoir et finit sur la table du boucher conformément au concept chaîne de valeur de l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA, 2007). Son épaisseur : ici, les acteurs de la chaîne sont des professionnels ; ils tirent l’essentiel de leurs revenus de l’activité. 1.3. Méthode d’analyse de la Chaîne La méthode d’analyse de la chaîne de valeur viande bovine dans le district de Bamako est basée sur celle utilisée par l’IITA sur « l’analyse des Chaînes de Valeur pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté ». L’étude a utilisé les cinq des six étapes de la méthode, que sont : -
la cartographie de la chaîne ;
-
la mesure de la chaîne ;
-
l’identification des contraintes et opportunités pour le développement de la chaîne ;
-
l’analyse de la gouvernance de la chaîne ;
43
-
l’amélioration et le renforcement de capacité de la chaîne.
La cinquième étape a été utilisée pour effectuer des propositions d’amélioration de la chaîne en vue d’une réduction du prix du kg de viande bovine à Bamako. 1.4. Période et zone d’étude L’étude a été réalisée sur la période de trois mois (décembre 2014 à février 2015). Elle a été menée dans les six (6) communes du District de Bamako au niveau de 12 marchés et de deux abattoirs. Le District de Bamako (zone d’étude) est situé sur le 7° 59’ de longitude ouest et le 12° 40’ de latitude nord sur les deux rives du fleuve Niger. Il est régi par la Loi 96.025 portant Code des Collectivités au Mali et qui lui confère un Statut particulier. Cette loi stipule en son article 1er que le District de Bamako est une Collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Le district de Bamako est composé de 60 quartiers regroupés en 6 communes (figure 2),
Figure 2 : Carte de la zone d’étude
44
Le District couvre une superficie de 375 km² pour une population de 1809106 habitants répartis entre 288176ménages (RGPH, 2009 cité par BM, 2011). Les Bamakois sont principalement commerçants, fonctionnaires et artisans. En 2002, le revenu mensuel moyen était de 53000 FCFA et la moitié des travailleurs gagnaient moins de 30000 FCFA par mois. Deux salariés sur cinq perçoivent moins de 22000 FCFA par mois à Bamako et 13% seulement gagnent plus de 80 000 FCFA par mois (SDA, 2007 cité par BM, 2011). D’après la direction nationale de la statistique et de l’informatique, la dépense totale annuelle est de 253 971 FCFA par tête en 1996, correspondant à une dépense totale mensuelle de 21 164 FCFA par tête. Les dépenses pour l’alimentation constituent environ la moitié des dépenses totales des ménages. Sur le plan des infrastructures d’élevage, le District possède : 2 abattoirs, 3 centres d’abattage pour volailles, 2 boucheries modernes, 56 boucheries collectives, 4 tanneries dont 2 artisanales, 11 mini-laiteries, 1 centre de collecte de lait, 2 séchoirs de viande, 2 séchoirs de cuirs et peaux, 270 étales pour la vente de viande, 731 Rôtisseries (Mali, 2014). Bamako compte sept marchés à bétail soit 2% du nombre de marchés à bétail national (334) (Samaké et al., 2008). Les deux abattoirs frigorifiques implantés dans le District de Bamako assurent à eux seuls près de 45% de la production totale de viande rouge contrôlée au Mali. Actuellement, ces deux abattoirs frigorifiques sont sous la tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances. Bien que le Ministère en charge de l’Elevage soit responsable de l’inspection sanitaire de la viande, cette situation soulève des problèmes de coordination notamment la gestion du marché de la viande et des mouvements sociaux au niveau des professionnels. (Makadji, 2014).
45
1.5. Collecte de données 1.5.1. Echantillonnage L’étude a porté sur un échantillon de 105 bouchers sur 313, répertoriés par les abattoirs et répartis comme suit : -
dix (10) chevillards,
-
quarante (40) bouchers abattants ;
-
cinquante-cinq (55) bouchers détaillants.
Le choix a été fait de façon raisonnée. La disponibilité, l’accessibilité et la capacité de l’acteur à fournir assez d’informations sur la chaîne ont été les principaux critères de choix. Ce dernier critère a été suggéré par les acteurs institutionnels qui ont indiqué certains acteurs comme personnes ressources dans la chaîne de valeur viande bovine. L’enquête a porté sur quatre types d’acteurs à savoir : les acteurs institutionnels, Les chevillards, les bouchers abattants et détaillants. 1.5.2. Méthode de collecte des données Dans le cadre de notre étude la collecte des données a été participative en trois phases. 1.5.2.1. Enquête exploratrice L’étude extensive de terrain a permis la collecte et l’analyse de l’ensemble des documents recueillis sur le sujet notamment auprès du Ministère du Développement Rural, des services techniques de l’élevage (DNPIA et DNSV), des Institutions Consulaires (APCAM ; FEBEVIM), des Organisations Internationales et des ONG, les leaders des faîtières, les leaders syndicaux, les grands fournisseurs, les leaders au sein des différents maillons de la chaîne. Une fiche de collecte de données générales portant sur la population (effectif et structure), les indicateurs économiques de la chaîne de valeur (données micro et macroéconomiques), les institutions en place (type et
46
mission) ont été conçues. L’enquête a été réalisée à l’aide d’un guide d’entretien traitant des aspects suivants : -
la structuration et le fonctionnement de la chaîne ;
-
l’environnement politique ;
-
la gouvernance ;
-
les contraintes et propositions d’amélioration.
Les résultats de cet exercice ont permis de faire l’état des lieux et d’élaborer des questionnaires qui ont été adressés aux différents acteurs de la chaîne pour la suite de la collecte des données. 1.5.2.2. Enquête transversale ou ponctuelle Elle a été réalisée auprès des acteurs internes de la chaîne en un seul passage au moyen des fiches d’enquêtes. Ces fiches ont été élaborées grâce aux informations issues des différents entretiens et enquêtes préliminaires. Après leur élaboration, elles ont été d’abord testées afin de détecter les limites, les informations inutiles ou manquantes liées à l’étude puis corrigées avant leur administration. Ainsi, sur la base des informations de l’enquête exploratoire, 3 questionnaires (annexes II, III et IV) ont été élaborés et adressés aux bouchers chevillards, bouchers abattants et bouchers détaillants. 1.5.2.3. Discussions de groupes avec les acteurs de la chaîne Au total nous avons rencontré 18 bouchers détaillants, 13 bouchers abattants et chevillards. Ces assemblées ont été facilitées par les autorités municipales du District de Bamako. Elles ont eu lieu après les enquêtes et ont permis de poser une série de questions, de faire des observations et des remarques afin de susciter des justifications et des explications sur les aspects de gouvernance, des contraintes, des opportunités et des propositions de stratégies d’intervention sélectionnées avec les acteurs.
47
La méthode de collecte a permis de réaliser l’analyse de la chaîne de valeur de la viande bovine en 5 étapes que sont : -
la cartographie de la chaîne ;
-
la mesure de la chaîne ;
-
l’identification des contraintes et opportunités de la chaîne ;
-
l’analyse de la gouvernance ;
-
et
les
propositions
d’amélioration
de
la
chaîne
de
valeur
(recommandations). 1.6. Analyse des données Les données ont été saisies sur le Tableur Microsoft Excel, version 2010. Ainsi, les moyennes, les fréquences, les diagrammes ainsi que les différents résultats d’analyse économique ont été obtenus à la suite des opérations suivantes : -
Le chiffre d’affaires (CA) = somme des viandes et abats vendus;
-
Les charges (viande) = (Charge totale – la part des abats vendus)/(Quantité de viande produite) ;
-
La part des abats = (Vente des abats )/(Chiffre d'affaires)×100 ;
-
Les amortissements = (Valeur initiale des équipements – valeur résiduelle)/(Nombre de mois d’utilisation) ;
-
La
valeur
ajoutée
=
Bénéfice+Amortissement+Impôts
taxes+Frais personnel ;
48
et
-
Le coût de production du kg de viande = (Total charge – la part des abats)/(Quantité de viande produite ) ;
-
Coût de commercialisation du kg de viande = ([(Charge par kg X quantité de viande commercialisée) + l’achat de viande])/(quantité de viande commercialisée) ;
-
La marge totale = Chiffre d’affaires – Charge totale ;
-
Marge par kg de viande = (Marge Total – part des Abats)/(quantité de viande commercialisée ).
Les résultats obtenus sont présentés au chapitre II.
49
CHAPITRE II: RÉSULTATS 2.1. Cartographie de la chaîne de valeur 2.1.1. Les acteurs de la chaîne de valeur Les acteurs de la chaîne de valeur sont composés d’acteurs principaux qui manipulent le produit, créent la valeur ajoutée tout au long de la chaîne et les acteurs institutionnels qui soutiennent le développement de la chaîne. Les principaux acteurs de la chaîne sont : -
les producteurs ;
-
les transformateurs ;
-
les distributeurs. 2.1.1.1. Les producteurs
La production de la viande bovine est assurée par les bouchers abattants et les chevillards. Les chevillards Le chevillard pratique l’abattage contrôlé de plusieurs animaux et cède les carcasses au prix en gros à des bouchers détaillants, des transformateurs, des supermarchés, des casernes et des restaurants collectifs. Dans le cadre de notre étude, l’âge moyen des 10 chevillards enquêtés est de 48,3±5,812 ans ; le minimum est de 39 et le maximum 60 ans. Dans la pratique du métier, la moitié des chevillards cumule une ancienneté (expérience) comprise entre 10 et 20 ans (figure 3, page 51).
50
1
4
5 moins 10 ans 10 à 20 ans plus 20 ans
Figure 3 : Ancienneté des chevillards dans la profession boucher La figure 4 montre que la proportion des chevillards instruits et non est
NIVEAU D'INSTRUCTION
équivalente. Ils possèdent la carte professionnelle.
Non Instruits
5
Primaire
2
Secondaire
1
Ecole coranique
2 0
1
2
3
4
5
6
EFFECTIF DES CHEVILLARDS
Figure 4 : Niveau d’instruction des chevillards Les bouchers abattants Est considéré comme boucher abattant, le producteur qui abat des animaux et se charge de la vente de la viande sur le marché de consommation.
51
Chez les 40 bouchers abattants enquêtés, leurs âges varient entre 24 et 63 ans avec une moyenne de 39,7± 9,8ans. Dans l’exercice de la fonction, plus de la moitié présente une expérience de plus de 20 ans (figure 5).
13
16
11 mois 10 ans 10 à 20 ans Plus de 20 ans
Figure 5 : Ancienneté des bouchers abattants dans la profession boucher Quant au niveau d’instruction des bouchers abattants, on constate que plus de la moitié est alphabétisé (figure 6).
NIVEAU D'INSTRUCTION
Non Istruits
18
Primaire
14
Secondaire
3
Ecole coranique
5 0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
EFFECTIF DES BOUCHERS ABATTANTS
Figure 6 : Niveau d’instruction des bouchers abattants à Bamako 2.1.1.2. Les transformateurs Les transformateurs sont représentés par les charcutiers, il s’agit des bouchers détaillants qui procèdent au traitement de certaines parties de la
52
viande (principalement le filet) et les vendent aux consommateurs dont en majorité les restaurants et les hôtels. 2.1.1.3. Les distributeurs Les principaux distributeurs sont les bouchers détaillants qui procèdent à la vente directe aux consommateurs (par kg). Ils s’approvisionnent auprès des chevillards mais aussi des bouchers abattants (achat en gros). En plus des bouchers détaillants, les supermarchés et rôtisseurs procèdent à la distribution après transformation. Leur âge varie de 22 à 64 ans avec une moyenne de 48.3±5.81ans. La majorité des bouchers détaillants ont moins de 10 ans d’expérience dans la profession (figure 7).
13 29 13 mois 10 ans 10 à 20 ans Plus de 20 ans
Figure 7 : Ancienneté des bouchers détaillants dans la profession boucher Dans la répartition des bouchers détaillants, on remarque la présence de tous les niveaux d’instruction (figure 8, page 54).
53
18
Niveau d'instruction
Ecole coranique 1
Supérieur
7
Secondaire
13
Primaire
16
Non instruit 0
5
10
15
20
Effectif bouhers détaillants
Figure 8 : Niveau d’instruction des bouchers détaillants à Bamako Les bouchers détaillants distribuent non seulement la viande (54 des 55 bouchers détaillants), mais aussi les abats (39 sur 55 bouchers détaillants) et le filet (12 sur 55 bouchers détaillants). Sur le plan règlementaire, 48 sur 55 bouchers détaillants n’ont pas de carte professionnelle. Les principaux acteurs ainsi identifiés ont des liens de marché à vue ou des liens de prestation de service (figure 9) Intrants
Production
Transformation
Distribution
spécifiques
Rôtisseurs Marchands de bétail
Chevillards 10
Unité de découpe
Eleveurs Agro-éleveurs
Bouchers abattants
Emboucheurs
40
Unité de séchage
Bouchers détaillants 55 Supermarchés Alimentations
Abattoir 2 Transporteurs
Lien marché à vue Lien prestation de service
Figure 9 : Identification des catégories d’acteurs et des liaisons de la chaîne de gouvernance
54
Le cadre institutionnel est composé par les supporteurs de la chaîne de valeur au niveau méso et les facilitateurs au niveau macro. 2.1.1.4. Les supporteurs de la chaîne de valeur Les supporteurs de la chaîne de valeur fournissent des services d’appui conseil mais aussi jouent les fonctions régaliennes de l’Etat (figure 10). Intrants spécifiques
Production
Transformation
Distribution
DNPIA DNSV DNACPN IER Abattoir Mairie Organisations socioprofessionnelles APCAM CCIM
CCIM
ONG
Figure 10 : Cartographie des acteurs au niveau méso de la chaîne de valeur 2.1.1.5. Les facilitateurs de la chaîne de valeur Les facilitateurs de la chaîne de valeur constituent le cadre macroéconomique au sein duquel évoluent les acteurs et les structures d’appui. Ainsi, l’élaboration de politique et stratégies de la chaîne de valeur relève du Ministère du Développement Rural à travers ses structures déconcentrées. A cela s’ajoutent d’autres structures, parties prenantes dans la promotion de la filière (figure 11, page 56).
55
Intrants spécifiques
Production
Transformation
Distribution
MDR MF MIC ME MS Figure 11 : Cartographie des acteurs au niveau macro de la chaîne 2.1.2. Les fonctions Approvisionnement en intrants L’animal de boucherie est l’intrant principal de la chaîne de valeur viande bovine. Les catégories abattues sont les taureaux, les bœufs, les vaches réformées et les taurillons. L’approvisionnement s’effectue principalement au niveau des marchés à bétail de Bamako et de Kati. Les principaux fournisseurs sont les collecteurs, les marchands de bétail et les emboucheurs. Aussi, il arrive que les bouchers s’approvisionnent auprès des éleveurs et agro-éleveurs. Le type d’animaux présentés dans les marchés est fonction des périodes. -
De décembre à février, les marchés sont bien fournis en animaux
d’élevage extensif bénéficiant de bon pâturage et leur prix baissent avec l’augmentation de l’offre. -
De mars à juin, les animaux de boucherie présentés sont issus
d’élevage intensif ou semi-intensif (animaux d’embouche), de grande gabarie. Au cours de cette période le prix des animaux peut observer une augmentation de huit 8 à 15%. La fréquence d’approvisionnement est journalière à hebdomadaire. La durée de collecte des animaux par les bouchers est de 2 à 15 jours.
56
L’achat des animaux passe par des intermédiaires. Ces derniers ont un rôle de facilitateurs, ils sont garants de la traçabilité des animaux et parfois garants du prêt fournisseur. Leur rôle a une incidence sur le prix des animaux avec le payement du droit d’intermédiaire qui s’élève à 1000 F CFA par animal vendu. La méthode métrologique utilisée à l’achat des animaux est l’estimation du poids carcasse. Les animaux sont payés à crédit et le délai de remboursement n’est pas fixé mais généralement est fonction de la durée de séjour prévu par le fournisseur qui va de 3 à 15 jours. Le marché des bovins est un marché à vue s’exécutant par des contrats verbaux fondés sur la confiance mutuelle entre fournisseurs et bouchers. Les animaux après achat, sont convoyés à pied du marché à bétail vers les abattoirs pour le district de Bamako et Kati avec 1000 F CFA comme frais de convoyage. Pour les marchés régionaux, le convoyage s’effectue par les camions avec des frais de convoyage variant entre 3000 à 5000 FCFA par tête selon les distances. Production La production est assurée par les chevillards et les bouchers abattants. Elle est effectuée au niveau des abattoirs de Bamako, il s’agit de l’abattoir frigorifique de Bamako et l’Abattoir frigorifique de Sabalibougou. La fréquence d’abattage est journalière chez le chevillard et irrégulière chez les bouchers abattants (1,5±096). L’abattage moyen journalier est de 7,2 têtes pour les chevillards et d’une tête (0,84) pour les bouchers abattants. Ce qui correspond, respectivement, à une capacité de production mensuelle de 32 153±110kg et 2 910±122 kg de viande. Comme moyen de conservation, les bouchers utilisent des congélateurs / réfrigérateurs pour la conservation de la viande du jour. Au niveau du marché (Dibida), il existe de chambre froide privée pour la conservation des viandes invendues.
57
La transformation Pour satisfaire les besoins des clients au niveau des supermarchés en produits de charcuterie, ces derniers recrutent des bouchers formés pour ladite tâche. Les bouchers détaillants, pratiquent la découpe à la demande de certains restaurants. On y distingue des produits de charcuterie tels que: le plat de côte, la bavette, le gîte à la noix, la tranche de grasse mais la production reste encore faible.
a. Plat de côte, gîte à la noix
b.Filet nettoyé à droit (enroulé), déchet à gauche
Figure 12: Les produits de charcuterie moderne (a) et traditionnelle (b) à Bamako. Le filet transformé a trois parties : le corps du filet sans tête et exempte des déchets qui représentent 55% du poids brut, la tête représente 30% et les déchets 15%. On note également une forte transformation artisanale dans la catégorie des aliments de rue et des restaurants de la place (viande grillée ou des plats à base de viande). Distribution Il existe deux types de distribution, la distribution en gros et la vente au détail. Le premier type est effectué par les chevillards et les bouchers abattants, le deuxième est réalisé par les bouchers abattants, les bouchers détaillants, les supermarchés, les charcutiers et les rôtisseries.
58
• La distribution en gros Les chevillards procèdent à la vente en gros au niveau de l’abattoir, des supermarchés, des hôtels, des restaurants et dans les boucheries au niveau des marchés. Les bouchers abattants, procèdent non seulement à la vente en gros au même lieu que les chevillards, mais font aussi la vente au détail. Le moyen de transport, le plus utilisé est le transport en commun pour l’acheminement de la viande vers les points de vente (9 chevillards sur 10)
Moyens de transport dela viande
(figure13).
Tricycle
1
Motocycle
1
Véhicule personnel
1
Transport en commun
9 0
2
4
6
8
10
Effectif chevillards
Figure 13 : Moyens de transport de la viande bovine utilisés par le chevillard de l’abattoir vers les points de vente dans le District de Bamako. Chez les bouchers abattants, les véhicules de transport en commun sont en majorité utilisés pour l’acheminement de la viande vers les points de vente suivi des tricycles. (figure 14, page 60).
59
moyens de transport de la vinade
15
Tricycle
3
Charrette
5
Véhicule personnel
30
Transport en commun
2
Voiture isotherme 0
5
10
15
20
25
30
35
Effectif bouchers abattants
Figure 14 : Moyen de transport de la viande bovine utilisé par le boucher abattant de l’abattoir vers les points de vente dans le District de Bamako. Aussi, parfois des bouchers utilisent des motocycles comme moyen de transport ou portent le quartier (viande) sur le dos (pour les courtes distances) pour distribuer la viande entre les boucheries. La figure 15 présente un véhicule de transport public et un Pick-up transportant la viande de l’abattoir de Sabalibougou vers les marchés.
Figure 15: Moyens de transport de la viande de l’abattoir de Sabalibougou vers les marchés
60
• La distribution au détail La viande est vendue au détail, aux ménages, restaurants et consommateurs directs (cas de la viande rôtie et de la viande séchée). La vente au détail est effectuée par : -
les bouchers abattants, dont la plupart deviennent détaillant ou abattant
temporaire pendant la période de mars à juin, où le prix des animaux de boucherie est élevé ; -
les bouchers détaillants, les supermarchés, et les rôtisseurs qui
s’approvisionnent auprès des chevillards et bouchers abattants. La figure 16 donne les différentes fonctions génériques et spécifiques de la
Acteurs
Fonctions
Maillon
chaîne par maillon avec les différents acteurs.
Intrant
Approvisionnement en animaux de boucherie
Production
- Transport bovin - Mise en stabulation - Abattage - Vente en gros
Fournisseurs animaux de boucherie Marchands de bétail Eleveurs
Transformation
- Approvisionnement chez le chevillard ou abattage - Découpe/Hachage - Séchage - Rôtissage
Distribution
- Achat en gros de la viande ou production - Transport - Découpe - Vente au détail
Chevillards
Rôtisseurs
Bouchers abattants
Bouchers abattants
Unités de découpe
Bouchers détaillants
Unités de séchage
Supermarchés
Agro-éleveurs Emboucheurs
Bouchers détaillants
Figure 16 : Identification des fonctions génériques et spécifiques
61
2.1.3. Le produit 2.1.3.1. La viande fraîche La viande fraîche bovine est l’un des produits carnés les plus vendus dans le District de Bamako. Elle provient de la première transformation qui permet d’obtenir la carcasse et le 5ème quartier à partir des animaux de boucherie. Les différentes opérations de production de viande utilisées dans les abattoirs de Bamako sont présentées à l’annexe 1. 2.1.4. Performance 2.1.4.1. Le personnel L’organisation du travail est de type traditionnel. La profession est pour la plupart transmise de père en fils. Il n’existe aucune formalité administrative dans l’emploi du personnel. La rémunération est journalière pour l’apprenti, mensuelle pour l’ouvrier mais le professionnel boucher est payé à la tâche (en rapport avec la quantité vendue). -
Les chevillards recrutent des ouvriers et des professionnels bouchers pour
la commercialisation de leur production. Ils emploient en moyenne 3,45±1,34 personnes. Sur les 36 personnes employées par les chevillards, la majorité est constituée des professionnels bouchers ayant des liens strictement professionnels avec une rémunération à la tâche (tableau VI, page 64). Les bouchers abattants emploient en moyenne 1 à 3 personnes avec une moyenne de 1,425±06. Sur les 59 personnes employées par les bouchers abattants, on note plus des apprentis bouchers, des ouvriers et des professionnels bouchers (tableau VII, page 64). Le choix de celles-ci est orienté plus par la relation sociale que professionnelle. Cependant, les bouchers abattants ayant recruté des professionnels ont au moins deux points de vente. Ainsi, sur les 59, -
cinquante-huit employés ont un statut permanent contre un temporaire ;
62
-
la rémunération est en quasi-totalité journalière (38) suivie par le mode à la tâche (14).
Les bouchers détaillants n’emploient que des apprentis bouchers dont le nombre ne dépasse pas 1 et n’ont que 1 seul point de vente ; 33 sur 55 d’entre eux travaillent seul contre 18 détaillants qui se font appuyer par un employé (tableau VIII, page 65). Ces derniers sont en presque totalité des apprentis bouchers avec un statut permanent, rémunérés par jour et recrutés sur la base des liens sociaux.
63
Tableau VI : Personnel employé par les chevillards Statut Catégories
Lien social
Type de rémunération
Nombre Permanent Temporaire Parenté Amitié Voisinage Professionnel Mensuel Journalier A la tâche
Apprenti
4
4
0
3
0
1
0
0
4
0
Ouvrier
2
1
1
0
0
0
2
1
1
0
Professionnelle
30
30
0
2
3
0
25
0
0
30
Total
36
35
1
5
3
1
27
1
5
30
Tableau VII : Personnel employé par les bouchers abattants Statut Catégories
Lien social
Type de rémunération
Nombre Permanent Temporaire Parenté Amitié Voisinage Professionnel Mensuel Journalier A la tâche
Apprenti
35
35
0
25
1
9
0
0
35
0
Ouvrier
14
13
1
1
2
3
8
6
3
5
Professionnelle
10
10
0
0
7
0
3
1
0
9
Total
59
58
1
26
10
12
11
7
38
14
64
Tableau VIII: Personnel employé par les bouchers détaillants Statut Catégories
Lien social
Type de rémunération
Nombre Permanent Temporaire Parenté Amitié Voisinage Professionnel Mensuel Journalier A la tâche
Apprenti
17
17
0
11
0
4
2
2
13
2
Ouvrier
1
1
0
1
0
0
0
1
0
0
Professionnelle
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Total
18
18
0
12
0
4
2
3
13
2
65
Dans le cadre du renforcement des capacités, 7 chevillards sur 10 ont reçu des formations contre 19 bouchers abattants sur 40, et 8 bouchers détaillants sur 55. Le taux de recyclage est presque nul chez les chevillards et les bouchers détaillants, 8 sur 19 chez les bouchers abattants formés. Aucun boucher n’a connaissance des normes sanitaires de la viande. 2.1.4.2. Infrastructures et équipements de distribution Les bouchers investissent très peu dans le bâtiment. Les points de vente se situent dans les boucheries de marché de quartier où ils installent leurs étals pour assurer la distribution rapprochée pour les ménages. Comme infrastructure de distribution, les étals au niveau des marchés des quartiers représentent une part importante des biens utilisés par les bouchers abattants
Infrastructures de distribution de la viande
et détaillants (figure 17).
Boucherie Moderne
2 1
Kiosque/Hangar
4
6
Etal
32 0
10
20
30
50 40
50
60
Effectif boucher Bouchers abattants
Bouchers détaillants
Figure 17 : Types d’infrastructures utilisés pour la distribution de la viande bovine dans le District de Bamako. Le moyen de conservation utilisé est le réfrigérateur/congélateur. Ainsi, 12 des 40 bouchers abattants possèdent au moins un réfrigérateur/congélateur et 4 sur 55 chez les bouchers détaillants. Il a été identifié une chambre froide, installée dans le marché Dibida dans la commune II qui sert de moyen de conservation des viandes invendues moyennant une somme de 250 FCFA par quartier et par jour.
66
2.1.4.3. L’hygiène Hygiène du personnel L’insuffisance de contrôle sanitaire, l’inobservation des règles d’hygiène, l’insuffisance de formation conduisent à une mauvaise condition d’hygiène du personnel. Les résultats ont montré que seulement 2 chevillards sur 10 ont effectué des visites sanitaires contre 5 sur 40 chez les bouchers abattants et 6 sur 55 chez les bouchers détaillants. La fréquence des visites est irrégulière chez tous les bouchers. Hygiène des abattoirs L’hygiène générale au niveau des abattoirs n’est pas satisfaisante. Aucune règle d’accès à l’abattoir n’est respectée. Les ouvriers et les apprentis bouchers en charge des opérations d’abattage ne respectent pas les règles de séparation entre les secteurs sains et les secteurs souillés. On note (i) la présence de crevasse rendant difficile le nettoyage et la désinfection des locaux, (ii) l’absence de sanitaire spécialement équipé pour le lavage des mains, et (iii) l’absence de stérilisation de matériels d’abattage et d’inspection. Hygiène du transport Les moyens de transport ne sont pas appropriés. La viande est transportée de l’abattoir vers les points de vente à l’aide des véhicules de transport en commun, des tricycles utilisés pour le transport des personnes, des motos, des véhicules personnels. Les carcasses sont transportées avec les abats sans séparation. Hygiène des boucheries L’appréciation de l’hygiène a été faite au niveau des infrastructures et matériels, du comportement des acteurs, et de l’environnement. Au niveau des infrastructures, les kiosques et hangars sont mal entretenus, les matériels de travail ne sont pas désinfectés avec l’utilisation de papier ciment comme emballage.
67
Des fautes d’hygiène sont fréquentes : contact entre l’argent et la viande, présence d’abats et de la viande sur la même table. L’environnement est sale, avec la présence d’ordures dans les marchés. Tous les bouchers enquêtés ont leur viande exposée à l’air libre sur la table du boucher. 2.1.5. Le prix Le prix de la viande est libre et est étroitement lié au prix des animaux de boucherie. A l’achat de l’animal, le boucher estime le poids de l’animal sur la base du prix de vente du kg de viande. Il conclut l’achat si dans son estimation, la carcasse peut couvrir le prix d’achat de l’animal. Pour l’achat d’animal embouché, il se trompe moins sur le poids carcasse estimé. Par contre, si l’animal est de l’élevage extensif, le risque est plus grand. Le prix en gros est de 1850 FCFA chez le chevillard, 1900 FCFA chez les bouchers abattants au niveau des boucheries et 2000 FCFA chez les détaillants. Le cinquième quartier intervient dans la prise en charge des frais d’abattage et la recherche de profit. 2.1.6. Analyse économique de la chaîne La rentabilité financière des différents acteurs a été évaluée sur la période d’enquête qui s’est déroulée de décembre 2014 à février 2015. La même évaluation a été faite pour les chevillards sur la base du prix des animaux observés de mars à juin 2014, période à laquelle le prix des animaux de boucherie est plus élevé. 2.1.6.1. Analyse économique chez les chevillards La capacité de production mensuelle des chevillards est de 32 153±11082,58 Kg de viande soit 216±71,3 têtes avec une moyenne de 149 kg la carcasse. Les charges sont évaluées à 66 733 610 de FCFA par mois. Elles sont constituées d’achat des animaux, des frais d’intermédiaire, des frais de convoyage des animaux, des frais de transport de la viande, des frais de
68
stockage, des frais du personnel, des impôts et taxes, des frais de déplacement pour se rendre aux marchés à bétail et à l’abattoir, des amortissements, des autres dépenses non communes telles que les frais d’électricité, d’eau et financier. Les recettes sont évaluées à 69 843 125 FCFA et composées de la vente en gros des carcasses et des abats. Le chevillard réalise un résultat mensuel de 3 109 515 FCFA, avec un Coût de production de 1 702 FCFA. Le tableau IX (page 70) présente le compte d’exploitation du chevillard.
69
Tableau IX: Compte d’exploitation du chevillard Charge
Unité
Quantité
Achat bovin Intermédiaire Convoyage Abattage transport viande Déplacement Personnel Impôt et taxe Amortissement Autres frais Valeur ajoutée
Tête Tête Tête Tête Tête Forfait Mois Mois Mois Mois
216 216 216 216 216 1 1 1 1 1
Résultat Total
Prix Unitaire (FCFA) 299 745,4 1000 1000 5000 1500 60 000 31 500 4210 26 900 30 000
Montant (FCFA)
Produit
Unité
Quantité
64 745 000 216 000 216 000 1 080 000 324000 60 000 31 500 4210 26 900 30 000 113
Vente carcasse Vente abats
Kg Tête
32153 216
3109515 66 733 610
70
Total
Prix Unitaire (FCFA) 1850 47968
Montant (FCFA) 59 482 125 10 361 000
69 843 125
2.1.6.2. Analyse économique chez le boucher abattant La capacité de production mensuelle du boucher abattant est de 2 910 Kg de viande soit 25 têtes avec une moyenne de 115 kg la carcasse. Les charges sont évaluées à 6 059 085 FCFA. Aux charges engagées par le chevillard s’ajoute les frais d’emballage pour les bouchers abattants. Les recettes sont évaluées à 6 638 271 FCFA et composées de la vente en gros des carcasses, de la vente au détail et celle des abats. La viande est cédée à 1900 FCFA au prix de gros, 2 000 FCFA la viande avec os et 2500 FCFA la viande sans os aux consommateurs, avec un coût de production de 1 732 FCFA. Le boucher abattant réalise un résultat mensuel de 579 186 FCFA. Le tableau X (page 72) présente le compte d’exploitation du boucher abattant.
71
Tableau X : Compte d’exploitation du boucher abattant Charge
Unité
Qua
Prix
Montant
ntit
Unitaire
(FCFA)
é
(FCFA)
Produit
Unité
Quant
Prix
Montant
ité
Unitaire
(FCFA)
(FCFA)
Achat bovin
Tête
25
226614
5722000
Vente carcasse
kg
2884
1974
5692821
Intermédiaire
Tête
25
1000
25250
Vente abats
Tête
25
37444
945450
Convoyage
Tête
25
1000
25250
Abattage
Tête
25
5000
126250
transport viande
Tête
25
1500
37875
Emballage
Mois
1
22500
25575
Déplacement
Forfait
1
48375
48375
Personnel
Mois
1
26250
26250
Impôt et taxe
Mois
1
4210
4210
Amortissement
Mois
1
12050
12050
Stockage
Mois
1
2125
2125
Autres frais
Mois
1
3875
3875
Valeur ajoutée
223
Résultat
579186
Total
6059085
Total
72
6638271
2.1.6.3. Analyse économique chez les bouchers détaillants Les bouchers détaillants sont les principaux fournisseurs des ménages. En considérant l’effectif des bouchers détaillants pour chaque produit distribué, la capacité de commercialisation mensuelle par acteur est de 1528 Kg de viande pour les 54, 226 kg d’abats (foie, cœur, rognon) pour les 22 détaillants, et 179 kg de filet pour les 12 détaillants. Pris globalement, leur capacité de commercialisation en moyenne est de 1500±553,77 Kg de viande 91±124,43kg d’abats et 39±115,56kg de filet kg de filet. Les charges sont évaluées à 3 212 076 FCFA. Elles sont constituées des mêmes rubriques que chez les bouchers abattants. Les recettes sont évaluées à 3545967 FCFA. Elles sont constituées de la vente au détail de la viande avec os, de la viande sans os des abats et du filet. Le boucher détaillant réalise un résultat mensuel de 333891 FCFA. Le tableau XI (page 74) présente le compte d’exploitation du boucher détaillant.
73
Tableau XI : Compte d’exploitation du boucher détaillant Charge
Unité
Prix Quantité unitaire (FCFA)
Montant (FCFA)
Produit
Prix Montant Unité Quantité unitaire (FCFA) (FCFA)
Achat Viande
Kg
1500
1850
2775000
Vente viande
kg
1500
2100
3150000
Achat Abats
Kg
91
2800
254800
Vente abats
kg
91
3000
273000
Achat filet
Kg
39
2600
101400
Vente filet
kg
39
3153
122967
Frais personnel
Mois
1
13200
13200
Impôt et taxe
Mois
1
4200
4200
Déplacement
Mois
1
31364
31364
Emballage
Mois
1
20691
20691
Amortissement
Mois
1
10400
10400
Frais stockage
Mois
1
1022
1022
Valeur ajoutée
169
Résultat
333891
Total
3212076
74
Total
3545967
Le coût de production du Kg de viande est de 1 894 FCFA, il est de 2 854 FCFA pour les abats et 2 665 FCFA pour le filet. Par ailleurs la valeur ajoutée totale par kg de viande bovine le long de la chaîne est de 505 FCFA. Le tableau XII (page 76) donne la répartition de cette valeur ajoutée par kg entre les acteurs.
75
Tableau XII: Répartition de la valeur ajoutée par kg de viande Acteurs
VA/kg
Personnel Montant
Chevillard Bouchers
113
Etat %
Montant
Amortissement %
Montant
%
Lui-même Montant
%
1,12
0,99%
0,15
0,13%
0,96
0,85% 110,65
98,03%
169
6,15
3,65%
1,96
1,16%
4,85
2,88% 155,59
92,31%
223
9,40
4,22%
1,52
0,68%
4,32
1,94% 207,62
93,16%
détaillant Bouchers Abattant
76
Le tableau XIII représente la répartition des gains par acteurs des différents maillons. Tableau XIII: Répartition des gains par acteurs des différents maillons
Acteurs
Production
Coût de
Valeur
mensuelle
production
ajoutée
(FCFA)/ (kg)
(FCFA)/ (kg)
(FCFA)/ (kg)
Bénéfice (FCFA)/ (kg)
Bénéfice mensuel (FCFA)
Chevillard
32 153
1 702
113
111
3 109 515
Bouchers
2 910
1 732
223
209
579186
1 528
1 894
169
152
333891
abattants Bouchers détaillants
2.1.7. Identification des contraintes et opportunités La chaîne de valeur de la viande bovine connaît d’énormes contraintes tant sur le plan professionnel que règlementaire ainsi que des opportunités. 2.1.7.1. Les contraintes Les différentes contraintes relevées lors de l’étude sont entre autres : Sur l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur : -
mauvaise organisation des acteurs ;
-
insuffisance de formation ;
-
méconnaissance des textes des normes sanitaires et de qualité ;
-
insuffisance de concertation entre acteurs
-
difficulté d’accès au financement;
-
relations commerciales personnalisées, non contractualisées ;
77
-
capacité institutionnelle insuffisante (service de vulgarisation, service de
contrôle, la recherche, les ONG…) ; -
mauvaises conditions d’hygiène dans le processus de production, de
transformation, de transport, dans les conditions de vente de la viande et dans le comportement des acteurs ; -
faible pouvoir d’achat des populations et la méconnaissance des
risques de contamination justifient le fait que la population ne soit pas préoccupée par la qualité, mais plutôt par la quantité. Approvisionnement -
forte exportation des animaux sur pied, occasionnant l’élévation du prix
des animaux de boucherie ; -
saisonnalité de la disponibilité d’animaux de boucherie ;
-
risque d’obtention de résultat négatif dû à des erreurs d’estimation du
poids vif à l’achat. Production -
duplication des fonctions au niveau des producteurs (abattant qui vend
en gros et chevillard qui vend de la viande détaillée) ; -
faible équipement des structures de production (abattoirs) ;
-
qualité inférieure de la viande (présentation, tendreté, salubrité) ;
-
non-conformité des produits aux normes internationales.
Transformation -
faible équipement des transformateurs ;
-
insuffisance de compétences techniques.
Distribution -
moyens de transport de la viande inappropriés ;
-
réception de viande non ressuée entraînant une perte de poids tout au long de la journée et même plus en cas d’impayé et que la viande dépasse la journée ;
78
-
exposition de la viande à l’air libre et envahie par des mouches. 2.1.7.2. Opportunités
La chaîne de valeur viande bovine dispose de quatre grandes opportunités à saisir pour son développement. Ce sont entre autres : -
existence d’un cheptel bovin important
-
existence de marchés solvables pour la viande bovine, au niveau local et international notamment
les
marchés Ghanéen, Sénégalais,
Nigérian, Ivoirien et des pays Magrébins ; -
existence d’une dynamique sous régionale d’intégration favorable à l’exportation de la viande bovine notamment en politiques tarifaires et commerciales,
réglementaires,
institutionnelles,
infrastructures
de
désenclavement, etc ; -
existence de volonté politique en faveur du développement de la chaîne de valeur de la viande bovine par des initiatives concrètes (PCDA, PDA). 2.1.8. Analyse de la gouvernance
La gouvernance de la chaîne de valeur viande bovine dans le District de Bamako est de type marché. En effet, c’est une chaîne de valeur mal structurée, avec un nombre de producteurs variant en fonction des périodes d’augmentation du prix des animaux, aucun contrôle de pilotage, seul les variables prix et quantité sont déterminantes dans la chaîne au niveau de sa gouvernance. Il n’existe pas de contrat formalisé entre les fournisseurs et leurs clients, mais parfois, on observe des engagements verbaux entre des structures spécialisées (hôtels, supermarchés, restaurants) et les bouchers abattants ou les chevillards. Cependant, les relations sont des liens de marché
à
vue
où
un
client
(consommateur,
transformateur)
peut
s’approvisionner auprès de plusieurs producteurs ; de même, le nombre de clients d’un producteur est fonction du prix et de la qualité (viande grasse) de
79
la viande du jour. Il existe aussi des liens de prestation entre les producteurs et l’abattoir (abattage) d’une part et entre les transporteurs (transport de viande vers les points de distribution) et producteurs d’autre part. Le niveau d’information entre les acteurs est très bas caractérisé par une insuffisance de concertation, faible restitution des formations et informations. L’encadrement technique est insuffisant, les statistiques sont faibles et leur fiabilité est parfois contestée. La fixation du prix n’est pas consensuelle, elle est fonction de l’augmentation du prix des animaux de boucherie et du coup, les abattants réagissent en augmentant le prix en gros du kg de viande sans consultation avec les autres acteurs (détaillants, transformateurs) de la chaîne. les résultats sont discutés dans le chapitre III.
80
CHAPITRE III : DISCUSSION 3.1. Limites de l’étude L’étude a été réalisée dans des conditions souvent peu favorables. En effet, la direction nationale des services vétérinaires avait lancé un ultimatum aux bouchers de se conformer à l’arrêté interministériel N°64-629/MD du 11/08/64, portant règlementation des conditions d’installation du point de vue sanitaire, de vente de viande et des produits d’origine animale. De ce fait, il a été instruit à tous les bouchers d’effectuer les visites sanitaires, de se munir de cartes professionnelles et s’identifier au niveau des services vétérinaires et des mairies où résident les points de vente. L’étude a coïncidé avec la fin de l’ultimatum, suscitant ainsi chez les bouchers un sentiment de réticence pour éviter toute surprise. L’insuffisance des données statistiques et leur variation entre structures ont fait que le choix a été difficile sur l’utilisation des données. A ceux-là il faut ajouter le cumul de fonctions (abattant et détaillant ou chevillard et détaillant), et le changement fréquent de statut (de boucher abattant en période de baisse du prix des animaux sur le marché en boucher détaillant en période de hausse de prix des animaux) ont rendu difficile les calculs économiques à ce niveau. La chaîne de valeur viande bovine comprend quatre maillons principaux, à savoir : le maillon fourniture d’intrant, le maillon production, le maillon transformation et le maillon distribution. Le maillon production constitue le seul maillon à haut risque économique. Les autres sont considérés comme des maillons
économiquement
stables
dus
en
grande
partie
au
mode
d’approvisionnement en intrant. La chaîne utilise une multitude d’acteurs évoluant dans une dynamique de marché mal structurée, à compétence limitée, non compétitive sur le marché international. Malgré la forte potentialité d’élevage (quatrième pays producteur
81
de bétail en Afrique de l’Ouest), la production de viande reste limitée à la consommation nationale. 3.2. Les acteurs Au niveau du maillon production, les principaux acteurs y évoluant sont les chevillards et les bouchers abattants ; au niveau des transformateurs, il y a les rôtisseurs, les charcutiers, les sécheurs de viande et au niveau des distributeurs, se trouvent les bouchers détaillants, les bouchers abattants et les supermarchés. Le statut de bouchers abattants est lié à sa capacité financière. Il devient abattant non pas qu’il ait l’autorisation d’abattre, mais parce qu’il a les moyens de se procurer d’animaux de boucherie même s’il ne dispose pas de carte professionnelle. Ce qui fait que plusieurs bouchers non immatriculés abattent sous le numéro des bouchers immatriculés. Sur le plan socio-économique des acteurs de la chaîne de valeur viande bovin dans le District de Bamako, il ressort que la fonction boucher (chevillard; abattant et détaillant) est exclusivement exercée par les hommes. La tranche d’âge dans cette fonction est comprise entre 36 ans et 48 ans un intervalle d’âge relativement jeune, cela nous paraît logique qu’elle soit une fonction de jeunesse du fait que son exercice demande un grand déplacement permanant entre les marchés. La longue expérience des acteurs dans la profession (50% ont plus de 10 ans d’ancienneté) montre une certaine stabilité dans l’activité ce qui sous-entend une certaine rentabilité. Cela nous expliquerai le caractère de reconversion observée au niveau de la profession boucher avec une carrière allant de boucher détaillant en passant par boucher abattant puis chevillard ; par contre d’autres à partir du commerce de bétail sont devenus chevillards. La moitié des chevillards et bouchers abattants est non instruite. Par contre, plus de deux tiers des bouchers détaillants sont instruits mais la plupart ont fréquenté l’école coranique. Aucun acteur de la chaîne ne tient les outils de gestion de leur activité, cela est vraisemblablement lié au faible niveau
82
d’instruction de ces acteurs, ce qui ne favorisera pas une connaissance réelle de la rentabilité de la fonction boucher. Aucun exportateur n’a été signalé au cours des études au niveau des deux abattoirs de Bamako contrairement à Santara et al. (2013) qui ont notifié une exportation de 1038 kg de viande en 2010 et Coulibaly et Sidibé (2010) citent les exportateurs comme parmi les acteurs de chaîne de valeur viande bovine au Mali. Cela nous montre que l’activité n’est pas stable et serait due à la mauvaise qualité du produit (condition d’abattage et de conditionnement peu hygiénique). La compatibilité de la chaîne, la mauvaise réputation (incitation à réduire la consommation de viande rouge) au tour de la viande rouge principalement la viande bovine, et le prix élevé du kg de viande bovine et la mauvaise organisation des acteurs ont été relevés comme des insuffisances notoires de la chaîne de valeur viande bovine. Ce qui pourra orienter; les consommateurs vers d’autres sources protéiques à savoir : la viande blanche principalement le poison. Les chevillards représentent 3% des abattants (chevillards et bouchers abattants) produisent 40% de la production totale de viande bovine. La capacité journalière de production chez le chevillard est de 7 bovins par jour. Ce résultat est largement supérieur à celui trouvé (1,5 bovin) par Coulibaly et Sidibé (2008). Ondzié (2010) a rapporté une moyenne de 9 carcasses par jour au Congo supérieure au nôtre. La capacité de production selon des périodes de l’année, augmente chez les chevillards de mars à juin et diminue de décembre à février. C’est aussi au cours de cette première période que les chevillards augmentent le prix du kg de viande de 100 FCFA à 150 FCFA. Par contre, la plupart des bouchers abattants abattent rarement pendant la période de mars à juin et se transforment en bouchers détaillants, ce qui justifie l’augmentation de la capacité de production journalière chez les chevillards à partir du mois de mars jusqu’en hivernage (juin).
83
De décembre à février, les marchés à bétail sont bien fournis en animaux issus de l’élevage extensif, et comportent toutes les catégories d’animaux. Ainsi les bouchers abattants s’approvisionnent en animaux de poids moyen pour son coût bas et aussi pour ne pas dépasser la limite de la capacité de vente de deux jours au maximum en raison des difficultés de moyen de conservation. Par contre, de mars à juin, la plupart des animaux de boucherie sont issus de l’embouche. Ce sont des animaux de grand gabarit vendus à prix élevé. Pour satisfaire la demande des détaillants dont le nombre a augmenté avec le changement de statut de certains bouchers abattants en détaillants, les chevillards augmentent leur capacité de production. Ceci confirme les études de BIT (2012) selon laquelle le degré de coopération et de coordination tout au long de la chaîne de valeur détermine la compétitivité d’un secteur ou d’un canal de commercialisation. 3.3. Performances Le personnel de la chaîne de valeur de la viande bovine est non qualifié. Le niveau de formation est très bas, tant sur le plan technique que règlementaire. Il n’existe pas de plan de formation des bouchers. Le taux de formation de ce personnel est de 20% avec un taux de recyclage de moins de 1%. Cela a été signalé par Touré et al. (2007), Coulibaly et Sidibé (2010) et Santara et al. (2013) qui évoquent l’absence de plan de formation des acteurs de la chaîne. En 2011, la fédération nationale des bouchers a initié des séries de formation des bouchers sur les bonnes pratiques d’hygiène et de découpe de la viande, ce qui aurait amélioré le taux de bouchers formés. Il n’existe pas de transformation industrielle (production de conserves et autres dérivés) de viande au Mali. Des activités de transformation artisanale et semi-industrielle sont réalisées par des bouchers, rôtisseurs/grilleurs et charcutiers au niveau des supermarchés. Les principaux produits obtenus par ces différents acteurs sont, les viandes traitées au niveau des boucheries, les
84
charcuteries au niveau des supermarchés, des grillades au niveau des rôtisseries. Certaines femmes sont appuyées par des ONG en termes de formation et équipement pour le séchage de la viande et elles sont irrégulières dans l’activité. L’offre de viande bovine rôtie est très faible dans le District de Bamako. Elle est produite par des bouchers détaillants qui s’approvisionnent généralement en viande sans os. Le processus de transformation est traditionnel avec l’utilisation de four traditionnel ou amélioré en faisant recoure au bois comme source d’énergie (combustible). La qualité sanitaire de la viande n’est pas conforme aux normes internationales. Aussi, la qualité commerciale n’est pas compétitive : viande peut tendre, parfois très graisseuse. Il n’existe pas de catégorisation (âge de l’animal, sexe, état d’engraissement…) de la viande, le prix est fonction de la quantité de viande. Les conditions d’hygiène de production à l’abattoir ne sont pas respectées, les acteurs se déplacent entre les secteurs sains et les secteurs souillés et manipulent en même temps que les viscères, la peau et la viande. Les matériels utilisés ne sont pas désinfectés. Les carcasses sont chargées avec les éléments du 5ème quartier pour être transportées vers les marchés comme le montre la figure 14 (pages 35). Ces différentes fautes d’hygiènes ont été constatées et confirmées à travers des examens bactériologiques par Touré et al. (2007). Ces auteurs ont détecté des coliformes fécaux sur des échantillons de viande et aussi une forte charge microbienne qui va de 1 533 à 111 000 germes par gramme de viande contre une norme de 100 germes par gramme pour une viande fraîchement abattue à 500 germes par gramme pour une viande mature. Au cours des enquêtes, il s’est avéré qu’aucun boucher n’effectuait des visites sanitaires dans le cadre professionnel. La Direction Nationale des Services Vétérinaires après constat de cette situation sanitaire des bouchers, elle leur avait fixé un délai butoir pour qu’ils se mettent tous en règle sous peine d’interdiction d’exercer la profession boucher. Cette mesure en cours
85
d’exécution nous a permis d’avoir un certain nombre de boucher (11) ayant effectué des visites sanitaire et ce fut la première fois pour la plupart. La chaîne est pauvre en infrastructures. Déjà, les deux abattoirs dont dispose le district de Bamako ont dépassé leur capacité de production rien que pour satisfaire la demande locale. La capacité de production des deux abattoirs est de 20 000 tonnes par an dont 10 000 tonnes chacun et la production en 2012 sans exportation est de 20 468 tonnes selon la DNPIA. Très peu de distributeurs 4 sur 55 possèdent une chaîne de froid et celle existante sert à conserver les viandes impayées du propriétaire et celles de plusieurs bouchers détaillants, ce qui est source de contamination croisée entre les différentes viandes. L’absence des exportateurs constatée contrairement à Coulibaly et Sidibé (2010) qui l’ont identifié au niveau de la chaîne de valeur viande bovine nous indique que l’activité n’est pas permanente et témoigne de la faible performance de la chaîne sur le marché international. C’est aussi le cas des sécheurs
de
viande
qui
parfois
arrêtent
leur
activité
à
défaut
d’accompagnement par les partenaires techniques et financiers. 3.4. Prix et analyse économique Le prix du kg de viande livré au consommateur à 2 000 FCFA ou 2 200 FCFA en période de soudure reflète le prix d’achat des animaux de boucherie. Pour un coût de production de 1 702 FCFA avec une capacité de production de 30 tonnes par mois, le chevillard réalise une marge bénéficiaire de 111 FCFA par kg de viande produite. La vente de la viande ne couvre pas les charges totales de l’exercice. Cependant le prix élevé des abats permet de couvrir une partie des charges et dégage le résultat obtenu. Quant aux détaillants, ils achètent le kg de viande à 1 850 FCFA, découpe une partie de chair qui est vendue comme viande sans os. Ainsi la viande avec os
qui représente
environ 80% de la quantité achetée est vendue à 2 000 FCFA ; la viande sans os représentant 20% celle-ci est vendue à 2 500 FCFA. Le coût de production de viande s’élève à 1 894 FCFA le kg et avec une partie de viande vendue
86
sans os permet de dégager une marge bénéficiaire de 152 FCFA par kg. Cette marge est affectée par la perte de poids en cas d’impayé à cause de la nature de la viande livrée immédiatement après abattage sans terminer le processus de maturation au niveau des abattoirs (première transformation) l’occurrence le ressuage. En plus, il réalise un bénéfice de 489 FCFA et 148 FCFA respectivement sur chaque kg de filet et abas vendu. Le boucher abattant produit le kg de viande à 1732 FCFA, légèrement supérieur à celui du chevillard. Il cumule un bénéfice de 209 FCFA par kg de viande produite. Selon Coulibaly et Sidibé (2010), le bovin du Mali exporté sur pied et abattu à l’abattoir d’Abidjan dégage une marge bénéficiaire de 75 000 FCFA par bovin abattu chez le chevillard, ce qui est 5 fois plus supérieur à celle dégagé par le chevillard Malien ; par contre, le boucher détaillant de la Côte d’Ivoire (23 236 CFA) a une marge bénéficiaire presque similaire à celle du Mali (23 000 F CFA). Le tableau XIII page 77, présente la répartition des gains par acteurs des différents maillons. Toutefois il arrive que l’augmentation du prix du kg par les détaillants ne soit pas proportionnelle que celle appliquée par les grossistes. Le prix peut augmenter de 50 FCFA par kg chez le grossiste et à la même période rester intact chez les détaillants aux dires de certains acteurs lors de nos enquêtes. Le chiffre d’affaire mensuel moyen chez le chevillard s’élève à 69 843 125 F CFA, contre 6 638 271 FCFA chez le boucher abattant et 3 544 600 FCFA chez le boucher détaillant. Ces trois acteurs économiques dégagent respectivement un résultat mensuel de 3 109 515 FCFA, 591 636 FCFA et 333 891 FCFA. Ce résultat rapporté à l’animal, est de 15 774 FCFA par animal pour le chevillard contre 23 550 FCFA chez le boucher abattant. Coulibaly et Sidibé (2010) ont trouvé une marge de 71 500 FCFA pour le chevillard et 23 000 FCFA pour le boucher détaillant. Pour un taux de marge de (4)% chez le chevillard et (8)% chez le détaillant, la répartition des bénéfices est raisonnable. Ces bénéfices permettent aux
87
chevillards de prévoir des investissements et surtout des pertes enregistrées en période de prix élevé des animaux de boucherie, aux détaillants qui commercialisent avec une marge sûre d’être moyennement rémunérés. L’achat de l’animal par estimation du poids rend impossible une répartition relativement équitable des gains et la fixation d’une marge assez étroite. Ceci risque d’entraîner des pertes considérables chez les producteurs. Ce qui atteste la définition du concept chaîne de valeur selon Cheriet (2015) l’analyse de la chaine doit s’intéresser donc à la séquence d’activités complémentaires impliquées par la conception,
la
production et
la
commercialisation d’un produit donné. Une diminution du prix de kg de viande de 100 FCFA chez le chevillard entraîne une perte de 490 FCFA avec une variation de résultat de – 12 156 F CFA à 25 000 FCFA par animal. Cet écart de marge confirme les propos de Coulibaly et Sidibé (2010) qui affirment que l’achat de l’animal sur pied par suite d’une appréciation à vue d’œil est le premier risque encouru par le boucher chevillard. Par contre le détaillant qui achète la viande au Kg et revend au kg, en court moins de risque de perte. 3.5.
Propositions de stratégies en vue d’une réduction du prix de kg de viande
La possibilité d’ajuster les gains et d’envisager une réduction de prix du kg au sein d’un maillon et entre les maillons repose sur l’organisation de la commercialisation du fournisseur d’intrant au boucher détaillant. Pour cela, il faudra qu’au niveau de chaque maillon qu’on puisse déterminer à l’avance le prix de revient du kg de viande et fixer par consensus le prix de vente par kg. Toute la difficulté réside au niveau de la pratique métrologique qui consiste à payer l’animal sur estimation du poids à vue et la vente du produit (viande) obtenu par Kg. La stratégie proposée, consiste à instaurer au niveau des marchés à bétail après concertations, des bascules pèse-bétails, permettant la vente au poids
88
vif des animaux de boucherie. L’adoption et la diffusion de cette pratique métrologique sera précédé par un test au niveau de 2 marchés terminaux (Bamako et Kati). Des acteurs seront formés sur les techniques de détermination du poids carcasse des animaux à partir du poids vif. Une Interprofession bétail-viande sera mise en place et sera renforcée par l’institutionnalisation d’un cadre de concertation. Ce cadre aura comme tâche d’échanger sur les opportunités de développement de la chaîne, les contraintes et proposer des solutions pour l’approvisionnement en viande de qualité à un coût accessible au consommateur à revenu moyen. Une étude sera menée sur la pratique dont le résultat servira de base de discussion pour la fixation des prix lors des cadres de concertation.
89
CONCLUSION Le Mali est un pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale. Le sous-secteur élevage participe de façon importante entre 10 et 20% de contribution au PIB et constitue le troisième produit d’exportation du pays, après l’or et le coton. L’effectif du cheptel bovin national est estimé à plus de 10000 000 de bovins, premier dans l’espace UEMOA et deuxième des pays CDEAO après le Nigéria. Cette importance numérique du cheptel bovin offre au Mali un profit favorable à l’exportation du bétail vers les pays de la sousrégion. En dépit de ce potentiel fort intéressant, se pose au Mali la problématique de l’approvisionnement satisfaisant de la population, en viande rouge et ses produits dérivés. Le niveau de consommation de la viande rouge est estimé à 12 kg par personne par an, loin de la norme minimale de référence de la FAO (62 kg). La viande est devenue donc un aliment de luxe dont le coût à l’état actuel (2000 à 2 200 FCFA le kg) est jugé élevé par les consommateurs. Par ailleurs, toutes les études portées sur la chaîne de valeur ou filière bétail/ viande désignent l’éleveur comme maillon le plus lésé de la chaîne. A l’état actuel de la situation de ladite chaîne, l’Etat malien intervient sur le maillon du circuit mort pour maintenir ou baisser le prix du kg de viande. Ce qui justifie cette étude portant sur «Analyse de la chaîne de valeur viande bovine dans le district de Bamako: proposition de stratégie pour une réduction du prix du kilogramme de la viande bovine». L’étude s’est déroulée dans le District de Bamako de décembre 2014 à février 2015. L’approche méthodologique adoptée a permis de sélectionner de manière raisonnée105 bouchers au niveau de 12 marchés des six communes que compte le district de Bamako. Les données recueillies ont fait l’objet d’un traitement au moyen du Tableur Microsoft Office Excel version 2013. Comme résultats, trois types d’acteurs principaux ont été identifiés. Les producteurs, les transformateurs et les distributeurs. La production est assurée par les chevillards et les bouchers abattants, avec une capacité de
90
production respective de 32 153 kg et 2 910 kg de viande. La transformation est peu développée et la distribution est en majeure partie assurée par les bouchers détaillants mais aussi par les bouchers abattants et les supermarchés. L’âge moyen est compris entre 36 et 48 ans. Près de 40% de ces acteurs sont non instruits, moins de 3% ont bénéficié d’une formation professionnelle. Les chevillards possèdent leur carte professionnelle, près de la moitié des bouchers abattants n’en possèdent pas et seulement 9% des bouchers détaillants possèdent la carte. Moins de 12% des bouchers effectuent des visites sanitaires. La tenue de travail est portée par 33% des bouchers et est généralement mal entretenue. Le mode de transport de la viande n’est pas approprié, et s’effectue à l’aide des véhicules de transport en commun, de tricycles découvert voire des motocycles. Le niveau d’investissement est bas, très peu de boucherie moderne, les ventes de viande ont lieu pour la plupart au niveau des étals dans les marchés. Moins de 17% des bouchers disposent de chaîne de froid. L’hygiène constitue un goulot d’étranglement pour l’exportation de la viande malienne. Les conditions d’hygiène à l’abattoir ne sont pas respectées, la qualité commerciale n’est pas compétitive (viande peut tendre, parfois très graisseuses). Les carcasses sont chargées avec les éléments du 5ème quartier pour être transportées vers les marchés. Le prix du kg de viande est étroitement lié au prix des animaux de boucherie et est sous le contrôle de l’Etat. L’animal qui constitue le principal intrant est acheté par estimation et vendu après l’abattage au kg. Le coût de production du kg de viande bovine est de 1 702 FCFA chez le chevillard, 1 732 FCFA chez le boucher abattant et 1863 FCFA chez le boucher détaillant. La valeur ajoutée le long de la chaîne est de 113 FCFA pour le chevillard, 169 FCFA pour le détaillant et 223 FCFA pour le boucher abattant.
91
Le chevillard dégage un résultat de 111 FCFA par kg contre 152 FCFA chez le détaillant et 209 FCFA chez le boucher abattant. Une diminution du prix du kg de viande de 100 FCFA peut entraîner une perte de 490 FCFA par animal avec une variation de -12156 à 25 000 FCFA. Cet écart est dû aux erreurs d’estimation du poids de l’animal à l’achat. Cependant, le fonctionnement actuel de la chaîne avec l’achat de l’animal par estimation constitue un risque pour le producteur (chevillard et boucher abattant) et la moindre diminution du prix peut conduire en faillite certains d’entre eux. Toutefois, en vue de rendre possible une diminution du prix du kg de viande, il faudra : -
diminuer considérablement le risque de résultat négatif dû à l’achat de l’animal de boucherie par estimation du poids carcasse en évoluer vers des marchés de cadran (achat au poids vif des animaux sur pieds);
-
réduire l’exportation du bétail sur pieds au profit de la viande.
-
identifier et catégoriser les acteurs de la chaîne de valeur viande bovine (chevillards, bouchers abattants, bouchers détaillants, transformateurs)
-
créer et appliquer un cadre politique favorable au développement de la chaîne de valeur (subvention des fournisseurs d’intrants, supprimer les taxes sur l’exportation de la viande…)
-
renforcer les capacités techniques et organisationnelles des acteurs de la chaîne de valeur viande bovine ;
-
faciliter le financement de la chaîne par la mise en place d’une ligne de crédit spéciale adapté au mouvement financier des différents acteurs ;
-
vulgariser et appliquer les textes législatifs et règlementaires de la chaîne de valeur viande bovine en vigueurs ;
-
sensibiliser la population sur les risques et dangers liés aux mauvaises conditions d’hygiène de transport, de distribution de viande dans les points de vente et de l’abattage clandestin ;
92
-
exiger la distribution de la viande par des moyens de transport appropriés (véhicule frigorifique…) ;
-
mettre en place un cadre de concertation avec tous les acteurs de la chaîne en établissant des contrats entre les éleveurs et les bouchers,
-
procéder à la commercialisation des animaux de boucherie au poids vif ;
-
favoriser des contrats commerciaux fructueux entre les professionnels de la sous-région.
93
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98
ANNEXES
Annexe 1 : Diagramme de préparation de la viande OPÉRATIONS Stabulation :
CO-PRODUITS
- repos - diète hydrique
⇓
Amené – contention
⇓
Abattage -
Etourdissement (Electrique ou Traumatique)
-
Saignée (rituelle)
Sang
⇓
Habillage - Pré dépouille
Pattes, tête, mamelle, verge
- Dépouille
Cuir
Eviscération
Estomac, intestins, poumons,
⇓
cœur, foie, rate
Fente
⇓
Finition
⇓
Pesée
⇓
Expédition Annexe 2 : Fiche questionnaire Chevillard
xix
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
THESE : Analyse de la chaîne de valeur de la viande bovine dans le District de Bamako : Proposition stratégie de réduction du prix de Kg de viande.
QUESTIONNAIRE : FICHE CHEVILLARD Nom et Prénom de l’enquêteur :
Fiche
Date :………………………… I-
IDENTIFICATION DU CHEVILLARD
Nom et Prénom : ………………………………………………….. Age :………
Sexe :………Commune …………. Quartier………………
Nationalité …………..
Ethnie……………………………….
Niveau d’instruction : 1- Non instruit
2- Primaire 3- Secondaire
4- Supérieur
5- Ecole coranique
Existence d’une carte professionnelle ? oui
Non
si oui, numéro d’abattage de l’abattoir…….. Depuis combien de temps effectuez-vous la fonction de Chevillard ?……… moins de 10 ans
de 10 à 20 ansplus de 20 ans
Exercez-vous d’autres activités ? oui
Non
Si oui, que représente la part de cette (ces) activité (s) dans vos revenus ? 1- Insignifiant
2- Part égale
xx
3- Elevé
II-
ORGANISATION DU TRAVAIL
Employez-vous un personnel ? Oui □ Non □ Si oui, Personnel/
Nombre
Fonction
Statut
Lien social
Type de rémunération
1-permmenant
1-Parenté
1-salaire mensuel
2-temporaire
2- amitié
2-journalier
3-voisinage
3-à la tâche
4-autre
4-autres à préciser
1- Apprenti 2- Ouvrier 3- Professionnel 4- Autre à préciser
Avez-vous reçu des formations sur les techniques de gestion de la qualité ? ouinon Etes-vous régulièrement recyclé sur les pratiques et gestion de la Qualité ? ouinon Connaissez-vous les normes sanitaires de la viande ? ouinon Si oui les quelles ? Vos viandes respect-elles ces normes ? ouinon Effectuez-vous des visites sanitaires ? ouinon Si oui, quelle est la fréquence des visites sanitaires ? 1- une fois/3 mois 2- une fois/6 mois 3- une fois/an 4- Irrégulièrement
5- Non effectué
Que pensez-vous de l’hygiène des abattoirs ? 1- Non hygiénique
III-
2- Moyen
3- Hygiénique
APPROVISIONNEMENT ET PRIX D’ACHAT
Où achetez-vous vos animaux ? 1- Bamako
2- Marché extérieur
Par qui approvisionnez- vous en bovins : 1- Collecteurs
2- Eleveurs 3- Emboucheurs 4- Grossiste
Quel est le prix des animaux par saison et par catégorie ?
xxi
Saison pluie Catégories Prix min
Prix max
Saison sèche Prix moyen
Prix
Prix
min
max
Autre saison Prix
Prix
Prix
Prix
moyen min
max
moyen
Taurillons Taureau Bœuf Vache Autre
Selon vous, au cours de ces dernières années, de quelle manière se présente le prix d’un bovin? 1- Stationnaire
□
2- A la hausse □ 3- A la baisse
□
Existe-t-il des périodes de l’année ou vous trouvez de bovins facilement ? Oui □ Non □ Si oui, lesquelles ?..................................................……………………………… Et pour quelles raisons ?......................................................................................... …………………………………………………………………………………… Que faites-vous dans ces conditions ? 1- Baisser le prix de la viande □
2- Augmenter le volume d’abattage □
3- Autres (à préciser) ……………………………………………..
Existe-t-il des périodes de l’année ou vous trouvez de bovin difficilement ? Oui□ Non
□
Si oui, lesquelles ?...................................................…………………………………….. Et pour quelles raisons ?......................................................................................... ……………………………………………………………………………………
Que faites-vous dans ces conditions ? 1- Augmenter le prix de la viande □ 2- Diminuer le volume d’abattage □
xxii
3-Autres □ (à préciser) …………………………………………….. Abattez-vous des petits ruminants ? Oui□ Non□ Si oui, pourquoi ? ……………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… . Quel type d’animaux achetez-vous fréquemment ? 1- Animaux d’élevage extensif □
2- Animaux d’embouches □
Expliquez vos motivations……………………………………………………… …………………………………………………………………………………… . Quelle est la fréquence d’approvisionnement ? 1- hebdomadaire □
2- Mensuelle □
3-Autres (à préciser) ……………..
Quelle est la durée de collecte des animaux ? 1- quelques jours □
2- un mois □
3- plus d’un mois □
Traitez-vous directement avec les fournisseurs ? Oui □Non □ Si
non,
quel
est
le
rôle
de
la
personne
intermédiaire ?
…………………………... …………………………………………………………………………………... Pensez-vous que celle-ci soit incontournable ? Oui□ Non□ Pourquoi ?.............................................................................................................. Le rôle de cette personne a-t-il une incidence sur le prix d’achat de l’animal ? Oui□ Non□ Expliquez………………………………………………………………………… .
xxiii
Modalités d’achat Comment les animaux sont-ils achetés ? 1- au poids □
2- par estimation □
Quels sont les modalités de paiement de l’animal acheté 1- comptant □
2- acompte □
3- Crédit
4-Autre.. …………..
Modalités de paiement du reliquat …………………………………………….. Quel est le délai de remboursement du crédit ?………………………………… Risques encourus par vos fournisseurs :………………………………………… …………………………………………………………………………………… Quelle
est
la
nature
des
liens
que
vous
entretenez
avec
vos
fournisseurs………... …………………………………………………………………………………… .
TRANSPORT Quelles sont les moyens de transport utilisés ? 1-convoyage à pieds□ Quel
est
le
2-Par camion□3- Autres (à préciser)……………… prix
du
transport
par
animal
?………………………………………… TRANSFORMATION Où abattez-vous vos animaux? 1-Abattoir de Bamako
2- En dehors de Bamako
Fréquence d’abattage : 1- journalière□2- hebdomadaire□ 3- irrégulière □4- Autre (à préciser) ……………………………………… Combien d’animaux abattez-vous en moyenne par semaine ? Quels sont les coûts liés à la transformation ?
xxiv
Espèces
Taxe communale
Frais d’abattage + stockage
Bovin Petits ruminants Disposez-vous d’un moyen de conservation ? Oui□ 1- Chambre froide□
Non□
2- Congélateur /Frigo□ 3- Abattoir□
4- Autres□(à préciser)……………………………………………………… S’il s’agit d’une location, précisez le montant dans chaque situation : Quelle est votre capacité de production mensuelle ? Catégorie
Nombre Poids carcasse
Quantité vendue
Quantité
Quantité
consommé/offerte
mévendue
DISTRIBUTION Quels sont vos différents clients ? 1- Restaurants □ 2- Bouchers□3- ménages □4- Transformateurs □ 5- autres à préciser ………………………………………………. Où livrez-vous vos produits ? 1- Abattoir
□ 2- hors de l’abattoir □
Si hors de l’abattoir, Quel moyens de transport utilisez – vous ? 1-Voitures isothermes charrettes
□
□2-véhicule de transport □3-véhicule personnel □4-
5- Motocycle
□ 6- autres (à préciser)………………………
xxv
Coût du transport par moyen choisi…………………………………………. COMMERCIALISATION Type
Quantité
Unité
Prix Unit
Montant
Carcasse Viande avec os Viande sans os Tête et Pied Cœur-foie
Cuirs Existe-t-il un contrat de vente avec vos clients ?Oui □ Non □ Si oui, quelle la nature du contrat ? 1- Ecrit □
2- Verbal □
3- Autres □(à préciser) …………………………………………………………. Comment le prix de la viande est fixé et qui en est responsable ? ………………………………………………………………………………… Les prix varient-ils suivant l’état d’engraissement des animaux et le quartier ? Oui □Non □Si oui, expliquez comment ?....................................................... …………………………………………………………………………………… Quelles sont les exigences de vos clients ? 1- Prix 2- Qualité 3- Hygiène □4- Autres □(à préciser)………………… ………………….. Que pensez-vous du prix actuel de la viande ? 1- Cher
2- moins cher
Comment financez-vous vos opérations commerciales ? 1- fonds propres
2- prêt à la Banque 3- Autres à préciser…………
Avez-vous un compte bancaire ? Oui Non Bénéficiez-vous de prêts ou de subventions pour vos activités ? Oui □Non □ Si oui, auprès de qui ?.............................................................................................
xxvi
Avez-vous des difficultés de trésorerie ? Oui □Non □ Si oui, les quelles : 1- Créances
2- Dettes
Quels sont vos projets ?.......................................................................................... Qu’attendez-vous de l’Etat ?.................................................................................. La réglementation en vigueur des professions de la viande vous satisfait-elle ? Oui □Non □ Si oui, dites pourquoi ?.......................................................................................... Si non, dites pourquoi ?.......................................................................................... Qu’attendez-vous de l’Etat ?................................................................................... Les prestations de l’abattoir vous satisfont-elles ? Oui □Non □ Si oui, dites pourquoi ?........................................................................................... Si non, dites pourquoi et quelles solutions proposez-vous?...................................
Selon vous, quelles sont les principales contraintes auxquelles vous faites face dans votre profession ? (par ordre d’importance) …………………………………………………………………………………… ………………………………….……………………………………………… … Quelles sont les améliorations que vous souhaiterez voir dans votre fonction et pour diminuer le prix au kg de la viande? …………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………
Merci de votre aimable collaboration
xxvii
Annexe 3 : Fiche questionnaire boucher abattant ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
THESE : Analyse de la chaîne de valeur de la viande bovine dans le District de Bamako : Proposition stratégie de réduction du prix de Kg de viande.
QUESTIONNAIRE : FICHE BOUCHER ABATTANT Nom et Prénom de l’enquêteur :
Fiche
Date :………………………… IV-
IDENTIFICATION DU BOUCHER
Nom et Prénom : ………………………………………………….. Age :………
Sexe :………Commune …………. Quartier………………
Nationalité …………..
Ethnie……………………………….
Niveau d’instruction : 1- Non instruit
2- Primaire 3- Secondaire
4- Supérieur
5- Ecole coranique
Existence d’une carte professionnelle ? oui
Non
si oui, numéro d’abattage de l’abattoir…….. Depuis combien de temps effectuez-vous la fonction de boucher ? moins de 10 ans
de 10 à 20 ansplus de 20 ans
Exercez-vous d’autres activités ? oui
Non
Si oui, que représente la part de cette (ces) activité (s) dans vos revenus ? 1- Insignifiant
2- Part égale
xxviii
3- Elevé
V-
ORGANISATION DU TRAVAIL
Employez-vous un personnel ? Oui □ Non □ Si oui, Personnel/ Fonction Nombre
Statut
Lien social
Type de rémunération
1-permmenant
1-Parenté
1-salaire mensuel
2-temporaire
2- amitié
2-journalier
3-voisinage
3-à la tâche
4-autre
4-autres à préciser
1- Apprenti 2- Ouvrier 3- Professionnel 4- Autre à préciser Type de bâtiment :1- Boucherie moderne2- Kiosque 3-Hangar 4- Etale 5- Autre à préciser …………………………………………………………
Disposez-vous d’une chaîne de froid ? ouinonsi oui la quel ? 1- chambre froid 2-Congélateur/réfrigérateur 3-Bac à glace ………… 4- Autre à préciser……………………………………………………………………….
Avez-vous reçu des formations sur les techniques de gestion de la qualité ? ouinon Etes-vous régulièrement recyclé sur les pratiques et gestion de la Qualité ? ouinon Connaissez-vous les normes sanitaires de la viande ? ouinon Si oui les quelles ? Vos viandes respect-elles ces normes ? ouinon Vos travailleurs portent-ils de tenue ? oui non Effectuez-vous des visites sanitaires ? ouinon Si oui, quelle est la fréquence des visites sanitaires ? 1- une fois/3 mois 2- une fois/6 mois 3- une fois/an 4- Irrégulièrement
5- Non effectué
Comment la viande est-elle présentée ?
xxix
1- suspendu/déposé à l’air libre 2- protégé dans un endroit à l’abri des insectes et poussière 3-Protégé
par
un
sac
ou
4-
plastique
Autre
à
préciser……………………………… VI-
APPROVISIONNEMENT EN ANIMAUX
Où achetez-vous vos animaux ? 1- Bamako
2- Marché extérieur
Par qui approvisionnez- vous en bovins : 1- Collecteurs
2- Eleveurs 3- Emboucheurs4- Grossiste
Quel est le prix des animaux par saison et par catégorie ? Saison pluie Catégories Prix min
Prix max
Saison sèche Prix moye
Prix
Prix
min
n
max
Autre saison Prix moye
Prix min
Prix
Prix
max
n
moye n
Taurillons Taureau Bœuf Vache Autre
Selon vous, au cours de ces dernières années, de quelle manière se présente le prix d’un bovin? 1- Stationnaire
□
2- A la hausse □ 3- A la baisse
□
Traitez-vous directement avec les fournisseurs ? Oui □Non □ Si non, quel est le rôle de la personne intermédiaire ? ………………………... …………………………………………………………………………………... Pensez-vous que celle-ci soit incontournable ? Oui□ Non□ Pourquoi ?..............................................................................................................
xxx
Le rôle de cette personne a-t-il une incidence sur le prix d’achat de l’animal ? Oui□ Non□ Expliquez………………………………………………………………………… .
Quelle la pratique métrologique lors de l’achat des animaux ? 1- au poids □
2- par estimation □
Quelle est la modalité de paiement la plus fréquente de l’animal acheté ? 1- comptant □
2- acompte □
3- crédit
4-Autre.. …………..
Abattez-vous des petits ruminants ? Oui□ Non□ Si oui, pourquoi ? ……………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… . Quelle est la fréquence d’approvisionnement ? 1- Journalière
2- hebdomadaire □
3- Mensuelle □
4-Autres (à préciser) ……………..
Quelle est la durée de collecte des animaux ? 1- quelques jours □
2- un mois □
3- plus d’un mois □
Quelles sont les moyens de transport utilisés ? 1-convoyage à pieds□
2-Par camion□3- Autres (à préciser)………………
Quel est le prix du transport par animal ?……………………………………… TRANSFORMATION Où abattez-vous vos animaux? 1-Abattoir de Bamako
2- En dehors de Bamako
xxxi
Fréquence d’abattage : 1- journalière□2- hebdomadaire□ 3- irrégulière □4- Autre (à préciser) ……………………………………… Combien d’animaux abattez-vous en moyenne par semaine ? Quels sont les coûts liés à la transformation ? Espèces
Taxe communale
Frais d’abattage + stockage
Bovin Petits ruminants
Quelle est votre capacité de production mensuelle ? Catégorie
Nombre
Poids carcasse Quantité vendue
Quantité consommé/offerte
Quantité mévendue
DISTRIBUTION Quels sont vos différents clients ? 1- Restaurants □ 2- Bouchers□3- ménages □4- Transformateurs □ 5- autres à préciser ………………………………………………. Quels sont les moyens de transport utilisés ? 1-Voitures isothermes □2-véhicule de transport
□4-charrettes
□
5- Motocycle
□3-véhicule personnel
□ 6- autres (à préciser)…………………
Coût du transport par moyen choisi…………………………………………. Existe-t-il un contrat de vente avec vos clients ?Oui □ Non □ Si oui, quelle la nature du contrat ? 1- Ecrit □
xxxii
2- Verbal □
3- Autres □(à préciser) …………………………………………………………. Les prix varient-ils suivant l’état d’engraissement des animaux et le quartier ? Oui □Non □Si oui, expliquez comment ?....................................................... Quelles sont les exigences de vos clients ? 1- Prix 2- Qualité 3- Hygiène □4- Autres □(à préciser)………………… ………………….. Que pensez-vous du prix actuel de la viande ? 1- Cher
2- moins cher
COMMERCIALISATION Type
Quantité
Unité
Prix Unit
Montant
Carcasse Viande avec os Viande sans os Tête et Pied Cœur-foie Cuirs
Comment financez-vous vos opérations commerciales ? 1- fonds propres
2- prêt à la Banque 3-
Autres
à
préciser………… Avez-vous un compte bancaire ? Oui Non Bénéficiez-vous de prêts ou de subventions pour vos activités ? Oui □Non □ Si oui, auprès de qui ?............................................................................................. Avez-vous des difficultés de trésorerie ? Oui □Non □ Si oui, les quelles : 1- Créances
2- Dettes
xxxiii
Quels sont vos projets ?.......................................................................................... Qu’attendez-vous de l’Etat ?.................................................................................. La réglementation en vigueur des professions de la viande vous satisfait-elle ? Oui □Non □ Si oui, dites pourquoi ?.......................................................................................... Si non, dites pourquoi ?..........................................................................................
Qu’attendez-vous de l’Etat ?................................................................................... Les prestations de l’abattoir vous satisfont-elles ? Oui □Non □ Si oui, dites pourquoi ?........................................................................................... Si non, dites pourquoi et quelles solutions proposez-vous?................................... Selon vous, quelles sont les principales contraintes auxquelles vous faites face dans votre profession ? (par ordre d’importance) …………………………………………………………………………………… ………………………………….……………………………………………… … Quelles sont les améliorations que vous souhaiterez voir dans votre fonction et pour diminuer le prix au kg de la viande? …………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………
Merci de votre aimable collaboration
xxxiv
Annexe 4 : Fiche questionnaire boucher détaillant
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR THESE : Analyse de la chaîne de valeur de la viande bovine dans le District de Bamako : Proposition stratégie de réduction du prix de Kg de viande.
QUESTIONNAIRE : FICHE BOUCHERDÉTAILLANT Nom et Prénom de l’enquêteur :
Fiche
Date :………………………… 1. Identification Nom et Prénom : ………………………………………………….. Age :………
Sexe :………Commune …………. Quartier………………
Niveau d’instruction : 1- Non instruit 4- Supérieur
2- Primaire 3- Secondaire 5- Ecole coranique
Depuis combien de temps pratiquez-vous ce métier ? 1- Moins de 10 ans2- entre 10et 20 ans3- plus de 20 ans
Quel type de boucher êtes-vous ? 1- Boucher abattant
2- Boucher détaillant3- Rôtisseur
Possédez-vous une carte professionnelle ? oui
Exercez-vous d’autres activités ? oui
Non
Non
Si oui, que représente la part de cette (ces) activité (s) dans vos revenus ? 1- Insignifiant
2- Part égale
3- Elevé
2. Bâtiments et Equipements Type de bâtiment: 1- Boucherie moderne
2- Kiosque 3-Hangar 4- Etale
5- Autre à préciser …………………………………………………………
Disposez-vous d’une chaîne de froid ? oui
non
si oui la quel ?
1- chambre froid 2-Congélateur/réfrigérateur 3-Bac à glace …………
xxxv
4- Autre à préciser……………………………………………………………………… Quelle technologie utilisez-vous ? 1- Traditionnelle
2- Moderne
3- Semi-moderne
3. Fonctionnement générale de la boucherie 3.1. personnels (nombre) Catégorie
Nombre
Statut
Lien social
Type de rémunération
1-permmenant
1-Parenté
1-salaire mensuel
2-temporaire
2- amitié
2-journalier
3-voisinage
3-à la tâche
4-Professionnel 5-autre
4-autres
1-Apprenti 2-Ouvrier 3-Professionnel 4-Autre
à
préciser
Avez-vous reçu des formations sur les techniques de gestion de la qualité ? oui
non
Etes-vous régulièrement recyclé sur les pratiques et gestion de la Qualité ? oui
non
Si oui quelles sont les structures ayant offertes ces formation ? Connaissez-vous les normes sanitaires de la viande ? oui Si oui les quelles ? Vos viandes respect-elles ces normes ? oui
non
3.2. Hygiène générale de la boucherie Vos travailleurs portent-ils de tenue ? oui non Effectuez-vous des visites sanitaires ? ouinon Si oui, quelle est la fréquence des visites sanitaires ? 1- une fois/3 mois 2- une fois/6 mois 3- une fois/an 4- Irrégulièrement
5- Non effectué
Quel est le personnel s’occupant du nettoyage ?
xxxvi
non
1- Service spécialisé de nettoyage 2- personnel travaillant 3- Autre …………..…… Quelle est la fréquence de nettoyage ? 1- deux (2) fois par jour
2- une fois par jour
3- irrégulièrement
4- Autre à préciser ………………………………………………………………………….. Comment la viande est-elle présentée ? 1- suspendu/déposé à l’air libre 2- protégé dans un endroit à l’abri des insectes et poussière 3-Protégé par un sac ou plastique 4- Autre à préciser…………………………………. Appréciation de l’hygiène du local et de son environnement (réservé à l’enquêteur par observation) 1- Non hygiénique
2- Moyen
3- Hygiénique
3.3. Production/approvisionnement Quels types de viandes vendez-vous ? 1-bovin 2- Bovin et Ovin 4-Autres …….............................................................................................................. Où procurez-vous de la viande bovine que vous vendez ? 1- Abattage personnel
2-Chez le chevillard
3- Boucher abattant
3-Autres ………………………………………………………………………… 4-Vendez-vous de la viande importée ? Oui Non Si oui De quelle espèce ?
1- bœuf 2mouton3chèvre 4-Autre………………
La quantité par rapport à la viande locale ? plus moins Qui est le fournisseur ? ………………………………………………………………………. Quelle est l’origine de la viande ? ……………………………………………………………. Observez-vous des pertes de production ? Oui Si oui, quelle est l’importance ? 3- perte de valeur
1- une partie
Non 2- la totalité
4- autre à préciser ………………………………………
Quelles sont les causes de cette perte ? 1- Insalubrité
2- défaut de conservation
3-Transport
4- Vol
5- autres à préciser ………………………………………………………………………….. Le volume des ventes a-t-il varié par rapport aux années précédentes ? Oui 1- en hausse
2- en baisse
xxxvii
3- Stationnaire
Non
Que peut être la cause de cette variation ? Comment financez-vous vos opérations commerciales ? 1- fonds propres
2- prêt à la Banque
3- prêt au niveau du chevillard
4- Autres à préciser……………………. Avez-vous des difficultés de trésorerie ?
0 – Non
1- Créance
2- dette
Boucher détaillant
Catégorie de viande
Lieu approvisionne ment
Quantité payé/mois
Consom mation
Perte
Mévente
Ventes Viande cru (Kg) Vente viande rôti (kg) Quantité Prix Prix Montant Quantité Montant unitaire unitaire
Viande avec os Viande sans os Foie et cœur Tête Patte Filet Autre à préciser
xxxviii
Calcul de la rentabilité Désignations
Montants
Recette Coûts variable - Achat viande - Frais d’alimentation - Coût de transport - Frais stockage - Frais financier - Impôts et taxes - Frais de rôtisserie - Autres à préciser Coûts fixe -
Coût du personnel Coût des amortissements Coût location par mois Frais d’entretien (quel matériel nécessite l’entretien, combien d’argent y est consacré par mois ou autre rythme, etc.) - Autres à préciser Total coûts
Que pensez-vous des abattages clandestins………………………………….. ……………………………………………………………………………….. Que pensez-vous du commerce du Poisson…………………………………. ……………………………………………………………………………. Selon vous, quelles sont les principales contraintes auxquelles vous faites face dans votre travail ?................................................................................................. ………………….. …………………………………………………………………………………… ……… Quelles sont les améliorations que vous souhaiterez voir dans votre fonctionde boucher ? ……………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………
Merci de votre aimable collaboration
xxxix
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : - d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; - d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; - de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; - de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »
ANALYSE DE LA CHAÎNE DE VALEUR VIANDE BOVINE DANS LE DISTRICT DE BAMAKO (MALI) : PROPOSITIONS DE STRATÉGIES POUR UNE RÉDUCTION DU PRIX DU KILOGRAMME DE LA VIANDE BOVINE
RESUME Le Mali est un pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale. Le sous-secteur élevage participe de façon importante entre 10 et 20% au PIB et constitue le troisième produit d’exportation du pays, après l’or et le coton. Le cheptel bovin national est estimé à plus de 10 000 000 de têtes et offre au Mali un profit favorable à l’exportation du bétail. En dépit
de ce potentiel
fort
intéressant,
se pose au
Mali
la
problématique de
l’approvisionnement satisfaisant de la population, en viande rouge et ses produits dérivés. Le niveau de consommation de la viande rouge est estimé à 12 kg par personne par an contre 62 kg fixé comme norme minimale de référence de la FAO. La viande est devenue donc un aliment de luxe dont le coût à l’état actuel qui est de 2000 à 2 200 FCFA le kg est jugé élevé par les consommateurs Malien, d’où l’importance de la présente étude. L'objectif de l'étude est de procéder à une analyse de la chaîne de valeur viande bovine dans le district de Bamako et de proposer un modèle de fonctionnement pouvant contribuer à la réduction du prix de kilogramme de viande bovine chez le consommateur. L’étude a porté sur 105 bouchers composés de chevillards, bouchers abattants et bouchers détaillants. L’étude a révélé une faible performance, caractérisée par : la mauvaise hygiène, la faible communication, une mauvaise gouvernance, la mauvaise répartition des gains entre les maillons et au sein des maillons. Avec un résultat de 111 FCFA de bénéfice par kg chez le chevillard (producteur) et un écart-type de 85 FCFA, une diminution de 100 FCFA peut entraîner une perte considérable chez la moitié des producteurs. Cet écart de marge est en grande partie dû aux erreurs d’estimation du poids de l’animal à l’achat. La possibilité de diminution du prix repose sur l’organisation de la commercialisation. La stratégie proposée, consiste à améliorer la pratique métrologique en instaurant au niveau des marchés à bétail après concertations, des bascules pèse-bétails, permettant la vente au poids vif des animaux de boucherie. Toutefois, en vue de rendre possible une diminution du prix du kg de viande, il faudra diminuer considérablement le risque de résultat négatif dû à l’achat de l’animal de boucherie par estimation du poids carcasse en évoluer vers des marchés de cadran (achat au poids vif des animaux sur pieds) et réduire l’exportation du bétail sur pieds au profit de la viande. Mots clés : Chaîne - Valeur – Viande – Bovine – Prix – Stratégie – Bamako Mohamed NIARE, (Mali)
Email: niaremohamed40@yahoo.fr
Adresse :Boulkassoumbougou-Bamako
Tel : (+221) 77822 82 14 / (+223)77589759