Pinguedwindé Dieudonné ILLY

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************

Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (E.I.S.M.V)

Année : 2016

N°20

Analyse de la composition physico-chimique du lait cru des élevages traditionnels de la province duTuy (Burkina Faso) THESE Présentée et soutenue publiquement le 28 Juin 2016 à 9 Heures devant la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le Grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Pinguedwindé Dieudonné ILLY Né le 20 Octobre 1988 à Dédougou (Burkina Faso)

Jury Présidente

:

Madame Sylvie SECK GASSAMA Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et rapporteur de thèse :

Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO Professeur à l’EISMV de Dakar

Membre

Monsieur Rock Allister LAPO Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar

Co-directeurs de thèse

:

Dr. Vinsoun MILLOGO Assistant à l’IDR /Bobo Dioulasso Dr. Miguiri KALANDI Attaché Temporaire d’Enseignement Recherche à l’EISMV de Dakar

et


ii


Dédicaces Je dédie ce travail : A Dieu, lui qui est père, Fils et Esprit Saint.

A mes parents : ILLY Antoine et KAFANDO Angèle vous avez tout donné pour que j’en arrive là. Je prie le seigneur Dieu pour qu’il vous donne une longue vie afin que je puisse vous renvoyer l’ascenseur aussi longtemps que possible.

A mon oncle adjudant-chef ILLY Xavier à la retraite. Vous avez été là quand j’avais vraiment besoin de vous. Sachez que je vous suis éternellement reconnaissant. Puisse Dieu vous donner une longue vie afin que vous profitiez au maximum de votre retraite paisible. A ma grand-Mère chérie SAWADOGO Fatoumata. Pardon grand-Maman ne tailles plus mes fleurs, ne ballais plus ma terrasse chaque matin avant mon réveil, ne nettoie plus ma maison avant que je rentre de Dakar. Pries plutôt pour qu’elle vienne maintenant les faire à ta place. Reposes-toi, tu le mérites. A monsieur Théodore KABORE, grâce à vous j’ai pu poursuivre mes études alors que j’étais désespéré suite aux évènements de 2009 à la gendarmerie nationale. Soyez bénis. A mes compagnons de la 37ème promotion de la gendarmerie nationale du Burkina Faso, nos routes se sont séparées très tôt. Mais chacun dans ce qu’il est œuvrera pour un Burkina meilleur. A mes tuteurs, Amado, feu Boureima Ouédraogo, je ne me suis jamais senti loin de mes parents chez vous. Puisse Dieu bénir vos progénitures et vous récompenser au centuple. A mes frères et sœurs, Jean, Patrice, Marcel, Martin, Justine, Juliette, Noëlli, Jo,… ce travail est le vôtre. A mon frère feu Réné ILLY, que ton âme repose en paix.

iii


A mes amis : Dr Kabré ; Djalissa ; Moussa ; Ismael ;Tom Sy ; Djibril ;Freeman ; Bill ; Scorpi ;

Augustin ; Faycal ; Doudou ;Hermane ;Stéphanie ; Sandrine ; Nicolas et

André puisse Dieu nous unir d’avantage. A mes promotionnaires Aristide ; Arnaud ;Hélène ; Mikhailou ; Wilfried. A tous les étudiants de la 43ème promotion de l’EISMV. Au Professeur accompagnateur de la 43ème promotion Pr. Yamba Yalacé KABORET Au Parrain de la 43ème promotion de l’EISMV, Monsieur Idrissa NASSA A tout le personnel du service de Physiques et Chimie Biologiques et Médicales de l’EISMV, Pr SAWADOGO, Dr SOW, Dr MIGUIRI, Mlle EGUE.

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Remerciements A Dieu le père tout puissant, pour la santé, le courage, le soutien sans faille. A toi Maman Marie pour toutes les fois que tu as intercédé auprès de ton fils pour moi. J’ai toujours besoin de toi Maman. Nous remercions du fond du cœur nos parents pour tous les sacrifices consentis et l’éducation reçue. A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à notre éducation. A mon maître du primaire Monsieur Jacques TOE. Que dire de vous ? Contre la volonté de notre père vous avez exigé et assuré notre inscription à l’école. Nous vous devons beaucoup. A nos enseignants de l’EISMV pour le savoir dont nous avons bénéficié. Au CORAF/WECARD pour le financement de ce travail. Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO pour la confiance dont vous nous avez faite en nous confiant ce travail. A mes Maîtres, Dr SOW, Dr MILLOGO, Dr MIGUIRI pour avoir dirigé ce travail. Au Professeur accompagnateur de la 43ème promotion de l’EISMV, Pr.KABORET. Au parrain de la 43ème promotion de l’EISMV, Monsieur Idrissa NASSA. A l’AEVBD, l’AEVD, l’ASB. A tous les étudiants Burkinabè de l’EISMV de Dakar, nous sommes une vraie famille. Continuons toujours dans cette dynamique. A Mlle Pélagie YAMEOGO pour son soutien et sa contribution dans la finalisation de ce document. A Marjorie GASC pour son soutien et ses encouragements.

v


A nos Maîtres et Juges

A notre Maître et Présidente de Jury, Madame Sylvie SECK GASSAMA, Professeur à la faculté de Médecine, de pharmacie et d’Odontologie de l’UCAD. Vous nous faites un grand honneur en acceptant avec spontanéité de présider notre jury de thèse malgré vos multiples occupations. Vos qualités de femme de sciences, femme battante resteront à jamais graver dans notre mémoire. Puissiez-vous trouver ici chère Maître, l’expression de nos remerciements les plus sincères. Hommage respectueux !

A notre Maître Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur à l’EISMV de Dakar. Vous avez accepté de diriger ce travail avec rigueur scientifique malgré vos multiples occupations. Vos immenses qualités d’homme de science, vos qualités humaines, votre abord facile n’ont jamais cessé de nous fasciner. A vos côté, nous avons bénéficié d’enseignements de qualité, mais aussi de beaucoup de leçons de vie. Soyez rassurés cher Maître ne notre éternelle reconnaissance. Nous prions Dieu le Tout Puissant qu’il vous accorde une longue vie et une santé parfaite afin que la communauté scientifique puisse le plus longtemps possible profiter de vos immenses qualités.

A notre Maître et Juge, Monsieur Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. En acceptant spontanément de juger ce travail, vous nous faites un grand honneur. Durant notre cursus à l’EISMV nous avons pu apprécier la qualité de vos enseignements remplis de passion et de bonne maîtrise. Votre dynamisme, votre amour pour le travail bien fait, forcent admiration et respect. C’est l’occasion rêvée pour nous cher Maître, de vous témoigner toute notre reconnaissance et notre profonde gratitude. Sincères remerciements ! vi


« Par

délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie

et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation. »

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ANOVA

: Analysis Of Variance

APESS

: Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane

AVSF

: Agronome et Vétérinaire Sans Frontière

AMPROLAIT

: Appui à l’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre.

°C

: degré Celsius

CMV

: Complexe Multi Vitaminés

COPROLAIT

: Coopérative des producteurs de lait

CORAF/WECARD : Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole DGPSE

: Direction Générale de la Planification et des Statistiques de l’Elevage.

DMA

: Dairy Milk Analyser

EISMV

: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires

ENECII

: Deuxième Enquête Nationale sur les Effectifs du Cheptel

EqL

: Equivalent Lait

F CFA

: Franc des Communautés Financières d’Afrique

FAIJ

: Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes

FAO

: Organisation

des

Nations

Unies

pour

l’Alimentation FAPE

: Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi

FASI

: Fonds d’Appui au Secteur Informel

viii

l’Agriculture

et


FASPA

: Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage

FEB

: Fédération des Eleveurs du Burkina

IA

: Insémination Artificielle

INRA

: Institut National de la Recherche Agronomique

INSD

: Institut National de la Statistique et de la Démographie

ISRA

: Institut Sénégalais de Recherches Agricoles

Kg

: Kilogramme

L

: Litre

m2

: Mètre Carré

MEF

: Ministère de l’Economie et des Finances

MG

: Matière Grasse

mL

: Millilitre

MP

: Matière Protéique

MRA

: Ministère des Ressource Animales

MRAH

: Ministère des Ressources Animales et Halieutiques

MS

: Matière sèche

OP

: Organisation de Producteurs

PAF

: Projet d’Appui aux Filières bio alimentaires

PAL

: Phosphatases Alcalines

PAPISE

: Plan d’actions et programme d’investissements du soussecteur de

l’élevage

PNDEL

: Politique Nationale de Développement Durable de l’Elevage

PROMET

: Société de Promotion et d’Etudes

SOFAB

: Société de Fabrication d’Aliment de Bétail ix


SOPROLAIT

: Société de Production de Lait

SPA

: Sous-Produits Agricoles

SPAI

: Sous-Produits Agro Industriels

SPRA

: Service Provincial des Ressources Animales

UEMOA

: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UMPL/B

: Union des Mini laiteries et Producteurs de Lait du Burkina

VGA

: Variance Génétique Additive

ZAP

: Zone Agro Pastorale

x


LISTE DES FIGURES

Figure 1 : répartition des causes de mortalité chez les bovins en 2012 .................. 13 Figure 2 : Consommation du lait et produit laitiers en fonction du revenu ............... 16 Figure 3 : vache zébu azawak ................................................................................. 20 Figure 4 : Troupeau de Zébu Peul soudanien ......................................................... 21 Figure 5 : taureau Zébu Mbororo ............................................................................ 22 Figure 6 : vaches Lobi (Baoulé) .............................................................................. 23 Figure 7 : Vache et taureau de race Ndama .......................................................... 24 Figure 8: session d’information et de sensibilisation sur la préparation des vaches à l’IA, et leur conduite après l’IA. ................................................................................. 41 Figure 9: Sites des prélèvements ............................................................................ 42 Figure 10: 4QMAST® (DRAMINSKI)..................................................................... 45 Figure 11: Dairy Milk Analyser (DMA) ..................................................................... 45 Figure 12: Mesure de la résistivité à la conductivité du lait (Test de mammites) ..... 47 Figure 13 : séance d’analyse des échantillons ........................................................ 48 Figure 14 : Niveau d’instruction des éleveurs .......................................................... 50 Figure 15 : Répartition des élevages par catégorie ................................................. 51 Figure 16 : Mode d’alimentation des troupeaux ...................................................... 51 Figure 17: répartition des élevages par type d’habitat ............................................. 52 Figure 18: Enclos en bois simple plus des épineux ................................................. 52 Figure 19: Enclos en bois plus des fils de fer barbelés ........................................... 52 Figure 20: Parcage au piquet .................................................................................. 53 Figure 21: répartition des différentes pathologies rencontrées ................................ 54 Figure 22 : Système de traite du lait ........................................................................ 55 Figure 23: répartition des vaches en fonction des rangs de lactation ...................... 56

xi


LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Evolution des unités de transformation du lait au Burkina Faso de ......... 9 Tableau II : Composition chimique du lait de vache (Alais, 1984).Cité par Guigma (2013). ...................................................................................................................... 32 Tableau III : répartition des échantillons par commune ........................................... 49 Tableau IV : répartition des échantillons par tranche d’âge ..................................... 55 Tableau V : Proportion des vaches en fonction des stades de lactation .................. 56 Tableau VI : Comparaison des paramètres physico-chimiques avec les valeurs de référence. ................................................................................................................. 57 Tableau VII : variation de la composition physico-chimique en fonction l’âge des vaches ...................................................................................................................... 58 Tableau VIII : Variation de la composition chimique en fonction du rang de lactation ................................................................................................................................. 59 Tableau IX : variation de la composition physico-chimique du lait en fonction du stade de lactation ..................................................................................................... 60 Tableau X : variation de la composition physico-chimique en fonction du type d’alimentation ........................................................................................................... 61 Tableau XI : variation des paramètres physico-chimiques en fonction des différentes pathologies ............................................................................................................... 62 Tableau XII : influence des mammites subcliniques sur la composition physicochimique du lait ........................................................................................................ 63

xii


SOMMAIRE INTRODUCTION ....................................................................................1 PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .......................3 Chapitre I : Production laitière au Burkina Faso ................................4 1.1.

Typologie des systèmes laitiers au Burkina Faso ........................................ 4

1.1.1. Système traditionnel ou système rural ......................................................... 4 1.1.2. Système pastoral sédentarisé ...................................................................... 5 1.1.3. Système laitier périurbain ............................................................................. 6 1.1.3.1. Système laitier péri urbain traditionnel ....................................................... 6 1.1.3.2. Système périurbain moderne ...................................................................... 6 1.2.

Analyse de la filière laitière au Burkina Faso ............................................... 7

1.2.1.

Atouts de la filière ......................................................................................... 7

1.2.1.1. Cheptel laitier du Burkina Faso .................................................................... 7 1.2.1.2. Politique nationale en matière de production laitière ................................... 7 1.2.1.3. Organisation de la filière laitière ................................................................... 8 1.2.1.3.1. Principaux acteurs de la filière................................................................... 8 1.2.1.3.1.1. Producteurs ............................................................................................ 8 1.2.1.3.1.2. Laiteries et mini –laiteries ....................................................................... 8 1.2.1.3.1.3. Organisations à caractère associatif .................................................... 10 Organisation et fonctionnement de la Coprolait .................................... 10 Organisation et fonctionnement de la « Table laitière » ........................ 10 Union des Mini laiteries et Producteurs de Lait du Burkina (UMPL/B) .. 11 1.2.2. Contraintes de la filière laitière au Burina Faso ............................................. 12 1.2.2.1. Contraintes alimentaires ............................................................................. 12 1.2.2.2. Insécurité foncière ...................................................................................... 12 1.2.2.3. Contraintes sanitaires ................................................................................. 12 1.2.2.4. Contraintes économiques et sociales ......................................................... 14 xiii


1.2.2.4.1. Faiblesse du financement du secteur de l’élevage. ................................. 14 1.2.2.4.2. Accès aux crédits .................................................................................... 14 1.2.2.4.3. Contraintes politiques, sociales et organisationnelles des éleveurs. ....... 14 1.2.3. Marché du lait et des produits laitiers ............................................................ 15 1.2.3.1. Production interne. ..................................................................................... 15 1.2.3.1.1. Consommation du lait et produits laitiers au Burkina Faso ...................... 15 1.2.3.1.2. Typologie des consommateurs................................................................ 15 1.2.3.2. Importations de lait et produits laitiers ........................................................ 16

Chapitre II : Conduite des animaux en élevage traditionnel ............ 17 2.1.

Caractéristiques de la conduite d’élevage ................................................... 17

2.1.1.

Alimentation du troupeau ......................................................................... 17

2.1.2.

Conduite au pâturage ........................................................................... 17

2.1.3.

Complémentation ................................................................................. 17

2.1.4.

L’abreuvement ...................................................................................... 18

2.1.5.

Hydraulique pastorale et production animale .................................... 18

2.1.6.

Races bovines et leurs potentiels de production. ................................ 18

2.1.6.1.

Races bovines locales ........................................................................... 19

2.1.6.1.1. Zébus (Bos indicus)............................................................................... 19 2.1.6.1.2.

Les Taurins (Bos torus) ........................................................................ 22

2.1.6.2.

Races métisses utilisées ...................................................................... 24

2.1.6.3.

Quelques races exotiques importées sur pied...................................... 25

2.2.

Système de reproduction...................................................................... 26

2.2.1.

Amélioration génétique ........................................................................ 26

2.2.1.1.

Sélection.............................................................................................. 26

2.2.1.2.

Croisement .......................................................................................... 27

2.3.

Rôle de l’habitat ................................................................................... 28

2.3.1.

Type d’habitat ....................................................................................... 28 xiv


2.3.1.1.

Habitats dans les concessions ....................................................... 28

2.3.1.2.

Habitats en parc fixe ...................................................................... 29

2.3.1.3.

Parcage au piquet .......................................................................... 29

Chapitre III : Caractéristiques du lait cru de vache .......................... 30 3.1.

Généralités sur le lait cru....................................................................... 30

3.1.1.

Définition............................................................................................... 30

3.1.2.

Caractéristiques organoleptiques du lait cru ......................................... 30

3.1.3.

Caractéristiques du lait propre à la consommation ............................... 30

3.1.4.

Composition chimique du lait cru .......................................................... 31

3.2.

Propriétés physico-chimique du lait cru ................................................ 33

3.3.

Propriétés biologique du lait cru ............................................................ 34

3.4.

Contaminants du lait. ............................................................................. 35

3.5.

Facteurs influençant la production et la composition physico-chimique. 35

3.5.1.

Variations quantitatives .......................................................................... 36

3.5.1.1. Facteurs extrinsèques ............................................................................ 36 3.5.1.2. 3.5.2.

Facteurs intrinsèques..................................................................... 37 Variations qualitatives ....................................................................... 37

DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE ................................ 39 Chapitre IV : Matériel et Méthodes..................................................... 40 4.1.

Matériel .............................................................................................. 40

4.1.2.

Zone et période d’étude .................................................................... 41

4.1.2.1.

Zone d’étude ..................................................................................... 41

4.1.2.2.

Période d’étude ................................................................................. 43

4.1.3.

Matériel technique ............................................................................. 44

4.1.3.1.

Fiches d’enquête .............................................................................. 44

4.1.3.2.

Matériel de prélèvement ................................................................... 44

4.1.3.3.

Matériel d’analyse ............................................................................ 45 xv


4.1.3.4.

Matériel animal ................................................................................ 45

4.2.

Méthodologie .................................................................................. 45

4.2.1.

Echantillonnage ............................................................................... 46

4.2.2.

Activités ........................................................................................... 46

4.2.2.1.

Enquête sur les conditions d’élevage ............................................. 46

4.2.2.2.

Prélèvement du lait ........................................................................ 46

4.2.2.3.

Détermination de la composition physico-chimique du lait............. 46

4.2.2.6.

Analyses statistiques...................................................................... 48

Chapitre V : Résultats......................................................................... 49 5.1.

Répartition des échantillons par commune ....................................... 49

5.2.

Caractéristiques extrinsèques aux vaches ........................................ 49

5.2.1.

Statut social des éleveurs .................................................................. 49

5.2.2.

Système d’exploitation du troupeau ................................................... 50

5.2.3.1.

Alimentation du troupeau.................................................................... 51

5.2.3.2.

Abreuvement du troupeau ................................................................... 51

5.2.3.3.

Types d’habitats ................................................................................... 52

5.2.3.4.

Conduite sanitaire du troupeau ............................................................ 53

5.2.3.4.1.

Pathologies et suivi sanitaire du troupeau ........................................... 53

5.2.3.4.2.

Pathologies du pis ............................................................................... 54

5.3.

Caractéristiques intrinsèques aux vaches ........................................... 55

5.3.1.

Tranche d’âge des vaches.................................................................. 55

5.3.2.

Rang de lactation ................................................................................ 56

5.3.3.

Stades de lactation ............................................................................. 56

5.4.

Composition physico-chimique du lait cru de la province du Tuy ......... 57

5.4.1.

Composition physico-chimique moyenne ............................................. 57

5.4.2.

Constantes physico-chimiques ............................................................ 57

xvi


5.5.

Influences des facteurs intrinsèques sur la variation des paramètres

physico-chimiques du lait. ..................................................................................... 58 5.5.1.

Influence de l’âge des vaches ............................................................. 58

5.5.2.

Influence du rang de lactation. ......................................................... 58

5.5.3.

Le stade de lactation ......................................................................... 60

5.6.

Influences des facteurs extrinsèques ................................................. 60

5.6.1.

Influence de l’alimentation .................................................................. 60

5.6.2.

Influence des maladies ..................................................................... 61

5.6.3.

Cas des mammites............................................................................ 62

Chapitre VI : Discussion et Recommandations ................................ 64 6.1.

Discussion .......................................................................................... 64

6.1.1.

Caractéristiques des vaches et leur conduite ...................................... 64

6.1.2.

Paramètres physico-chimique du lait frais des élevages de la province

du Tuy 6.1.3.

66 Variation

des

paramètres

physico-chimiques

en

fonction

des

caractéristiques des vaches et de la conduite d’élevage.......................................... 68 6.2.

Recommandations ................................................................................ 70

6.2.1.

A l’Etat burkinabé ................................................................................. 70

6.2.2.

Aux éleveurs ......................................................................................... 70

6.2.3.

Aux organisations de producteurs et transformateurs du lait ................ 70

CONCLUSION...................................................................................... 72 Références Bibliographiques ............................................................ 75 Webographies ..................................................................................... 84

xvii


INTRODUCTION Selon un rapport de l’ONU publié en juillet 2015, la population mondiale pourrait augmenter pour atteindre 9, 6 milliards d’ici 2050. Cette augmentation de la population engendrera une augmentation considérable des besoins alimentaires notamment en protéine d’origine animale. Au Burkina Faso, ces besoins seront accrus du fait de l’urbanisation galopante qui imprime de nouvelles habitudes alimentaires. Pays agro- pastoral par excellence, Ie Burkina Faso compte plus de 8 millions de bovins et ovins, plus de 19 millions de caprins et plus de 35 millions de volailles (ENEC II, 2003). L’élevage constitue la troisième source de richesse après le coton et l’or soit 26% des exportations en valeur (DGPSE, 2012). Malgré cet atout considérable, le déficit en denrées alimentaires d’origine animale notamment celui du lait reste à combler. Les besoins en lait et produits laitiers du Burkina Faso s’élèvent à plus de 300 millions de litres, alors que le potentiel laitier n’est que de 250 millions de litres (EqL). Moins de 5% du lait Cela entraine des importations massives de lait

produit est collecté (Annexe2). sous forme de poudre

pour

combler les besoins non satisfaits. En effet, d’après Corniaux (2013) les importations en lait et produits laitiers sont estimées à près de 40 millions de tonnes (EqL) représentant une valeur de 6 à 10 milliards de FCFA. Pour résorber ces fuites de devises, le Burkina Faso s’est doté depuis quelques années d’une politique nationale de développement de la filière lait local. Dans le cadre de cette politique, plusieurs activités ont été menées allant dans le sens de la structuration des acteurs et de l’amélioration quantitative de la production de lait ainsi que sa transformation. Cependant, l’amélioration de la qualité nutritionnelle du lait produit localement reste encore une préoccupation majeure, qui rend ce lait non compétitif. Les conditions d’élevage ainsi que les maladies fréquemment rencontrées dans les élevages traditionnels ont-elles un effet sur la composition physico-chimique du lait ? A cette question nous émettons l’hypothèse selon laquelle, les conditions d’élevage et les maladies fréquemment rencontrées dans les élevages ont un effet sur la qualité physico-chimique du lait produit dans les élevages traditionnels au Burkina Faso.

1


Le projet d’appui à l’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières (AMPROLAIT), financé par la Banque Mondiale, coordonné par l’EISMV de Dakar et dont le pilotage est assuré par le CORAF/WECARD œuvre dans l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières laitières en Afrique de l’Ouest et du Centre. C’est dans le cadre des activités dudit projet dans la province du Tuy au Burkina Faso que nous réalisons cette étude. L’objectif général est de déterminer la qualité nutritionnelle du lait cru des élevages traditionnels de la province du Tuy. Il s’agit spécifiquement de :  Déterminer les caractéristiques des vaches laitières, les conditions d’élevage et les pathologies auxquelles elles sont confrontées ;  Analyser la composition physico-chimique du lait cru des élevages traditionnels de la province du Tuy ;  Evaluer l’influence des caractéristiques des vaches, les conditions d’élevage et les maladies sur les différents paramètres physico-chimiques du lait. Le document est subdivisé en deux parties :  La première sera une synthèse bibliographique Elle comporte trois chapitres. Le premier donne un aperçu de la production laitière au Burkina Faso ; le deuxième sur les conduites des animaux en élevage traditionnel, tandis que le troisième est consacré au lait cru de vache et ses caractéristiques.  La deuxième partie ou partie expérimentale Elle comporte également trois chapitres. Dans le premier chapitre nous présentons le matériel ainsi les méthodes utilisés pour obtenir nos résultats. Dans un deuxième chapitre nous présentons les résultats de notre étude. Puis, dans un troisième chapitre nous discutons et formulons des recommandations à partir de ces résultats obtenus.

2


Première Partie : Synthèse Bibliographique

3


Chapitre I : Production laitière au Burkina Faso 1.1.

Typologie des systèmes laitiers au Burkina Faso

Les systèmes laitiers sont classés selon les techniques et l’organisation socioéconomique de la production. Au Burkina la transhumance, est le mode de conduite des troupeaux longtemps pratiquée par les éleveurs. Plusieurs facteurs expliquent cela. Parmi ceux-ci, les facteurs économiques tels que le manque de moyens pour la stabulation des animaux; ainsi que les facteurs sociologiques

(élevage pratiqué en

grande partie par les peuples nomades) sont les plus incriminés. Mais les grandes sécheresses de 1970 et 1980 ainsi que l’accroissement de la population

ont

instauré des changements dans les systèmes de production animale en général et du système de production laitière en particulier (Sanon et al. ,2005).On distingue d’après ces mêmes auteurs, principalement trois systèmes de production du lait au Burkina Faso que sont :  Le système traditionnel ou rural  Le système pastoral sédentarisé  Le système périurbain (traditionnel et moderne) 1.1.1. Système traditionnel ou système rural Ce système de production se rencontre essentiellement en milieu rural. C’est le système de production le plus important. La production est organisée autour des points d’eau et des pâturages. C’est un type de production fortement vulnérable car il dépend des saisons et de la pluviométrie. Les animaux sont nourris presque exclusivement à base des végétaux verts pendant la saison pluvieuse et de la paille peu nutritive en saison sèche. La période de production et reproduction se situe en saison hivernale où les animaux arrivent à satisfaire leurs besoins d’entretien et de production. Les animaux sont en divagation pour la plupart du temps. Le génotype Zébu est le plus fréquemment rencontré dans ce système (Kamuanga, 2005). Dans ce type de production, la reproduction des animaux est moins ou pas du tout contrôlée. Néanmoins ils sont vaccinés contre certaines maladies comme la pasteurellose et le charbon mais le déparasitage n’est pas régulièrement pratiqué. Dans les zones plus humides, les traitements aux trypanocides sont les plus pratiqués. Ces traitements sont mis en place pour lutter contre la trypanosomose

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animale africaine transmise par glossina spp. Sur le plan sociologique, ce type de production est pratiqué par les sociétés d’éleveurs nomades (Peuls, Rimaïbè etc.) 1.1.2. Système pastoral sédentarisé Ce système de production qui est rendu possible grâce à la sédentarisation des pasteurs Peuls autour des zones d’aménagements agro pastorales (ZAP) est né au lendemain des grandes sécheresses des années 1970 et 1980. Ces grandes sécheresses avaient causé un déplacement important des éleveurs vers les pays voisins à la recherche de pâturages et d’eau. Ce phénomène a causé une baisse de la production. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont opté pour une sédentarisation des éleveurs par l’aménagement des ZAP dans lesquelles d’importantes structures (puits, couloirs de contention, parcelles fourragères) ont été mises en place (Sanon et al., 2005). Cependant jusqu’au début des années 1990 les pâturages naturels fournissaient la quasi-totalité de l’alimentation des animaux. La contrainte majeure se situe en saison sèche où les herbacées se lignifient d’une part et d’autre part, perdent leurs valeurs nutritives. Outre ces phénomènes naturels, les herbacées subissent l’action de l’homme à travers les feux de brousses qui les ravagent. On distingue trois ZAP au Burkina que sont : -

Yalé dans la province de la Sissili : région du Centre-Ouest ;

-

Samoragouan dans la province du Kénédougou : région des Haut-Bassins ;

-

Sidéradougou dans la province de la Comoé : région des Cascades.

Les contraintes dans ce système sont semblables à celles dans le système pastoral traditionnel et sont d’après Kamuanga et al ( 2000 ): -

la faible productivité des animaux constitués en grande partie de Zébu ;

-

l’inadaptation de cette race à des zones assez humides infestées par les glossines.

La production individuelle des vaches dans ce système est estimée par les mêmes auteurs en saison sèche plus longue (7 mois) à environ 0,5L/jour/vache, tandis qu’elle est d’environ 3L/jour/vache en saison pluvieuse plus courte (5mois).Cette production peut être augmentée à 4,6L/jour/vache en complémentant leur alimentation avec 5 Unités Fourragères (UF) et de 550 Matières Azotées Digestibles (MAD) par jour (SPRA ,1991).

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Ce système de production bénéficie de plusieurs actions tendant à améliorer l’organisation

des

éleveurs

et

leurs

techniques

de

production.

Plusieurs

groupements de producteurs ont été ainsi mis en place par les pouvoirs publics. Ceux-ci bénéficient de formations diverses sur la culture fourragère, la production de foin de brousse ainsi que les bonnes pratiques en matière de collecte, conservation et transformations artisanales du lait. 1.1.3. Système laitier périurbain 1.1.3.1.

Système laitier péri urbain traditionnel

Ce système se retrouve dans les périphéries des grands centres urbains. Il est pratiqué par des éleveurs Peuls, des agriculteurs, des commerçants, des fonctionnaires en activité ou à la retraite (Marichatou et al. ,2002). C’est un système de production dans lequel l’objectif est la création de revenu. Mais, les troupeaux sont conduits de manière traditionnelle. Le pâturage naturel y occupe une place importante dans l’alimentation du troupeau. A la différence du système traditionnel sédentarisé, on note dans ce système le salariat des bouviers ainsi que la vente permanente de produits laitiers (Hamadou et Kiendrebeogo, 2004). Cela permet aux propriétaires de troupeaux de subvenir aux dépenses et de constituer des stocks d’aliments (tiges, paille, résidus de récoltes, etc.) pour les périodes de soudures. Les vaches, surtout celles productrices de lait sont supplémentées en aliment et en minéraux afin d’assurer leurs besoins d’entretien et de production. Ces vaches ne transhument pas pendant la saison sèche et ont de l’aliment à leur disposition. Ce système a bénéficié de beaucoup d’actions surtout en recherche-développement. Cela a permis une assez bonne organisation des éleveurs et une amélioration de leur savoir-faire. Selon Lakouetene (1999), 79% des éleveurs de Bobo Dioulasso sont organisés dans des groupements ou associations. 1.1.3.2.

Système périurbain moderne

C’est le nouveau type d’élevage que l’on rencontre de plus en plus aux alentours des grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ce système est assez spécialisé et est pratiqué par les professionnels du domaine de l’élevage mais de plus en plus par des hauts fonctionnaires en activité ou à la retraite, des grandes

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sociétés, des associations ou encore des religieux. C’est le cas par exemple des Moines de KOUBRI qui sont les premiers à s’intéresser aux races exotiques au Burkina Faso (Hamadou et Sanon ,2005) .C’est un système de production assez organisé où certains producteurs disposent de la chaine complète de la production à la transformation de leurs produits. Les animaux y bénéficient d’un bon traitement (apport d’intrants vétérinaires), d’une assez bonne complémentation (apport d’intrants zootechniques).L’essentiel des aliments utilisés pour complémenter les animaux proviennent des Sous-Produits Agricoles (SPA) mais aussi des SousProduits Agro-Industriels (SPAI). Le fourrage naturel est aussi exploité dans ce système. A cet effet, les herbes sont fauchées à des périodes où ils conservent leurs qualités nutritives puis séchées, traitées et ensuite mise en bottes de dimensions variables. Cela constituera un stock utilisable durant les périodes de soudure. Les animaux sont également supplémentés en minéraux. Ce système de production s’appuie sur les races locales, mais aussi sur des races exotiques telles que la Montbéliarde, la Jersiaise ou la Holstein. Des métisses issues du croisement entre les races locales et les races exotiques sont également très utilisées. Mais si ce système améliore l’accessibilité en lait et produits laitiers aux populations urbaines, il demeure à l’image de tous les autres systèmes de production de lait au Burkina Faso moins compétitif. Cela est lié d’une part aux difficultés relatives aux coûts de gestion élevés mais aussi à l’accès au matériel génétique, à l’eau, aux aliments et aux intrants vétérinaires (FAO, 2005). 1.2.

Analyse de la filière laitière au Burkina Faso

1.2.1. Atouts de la filière 1.2.1.1.

Cheptel laitier du Burkina Faso

Le Burkina Faso est un pays agropastoral par excellence avec un cheptel laitier estimé à plus de 8 millions de bovins et 19 millions de petits ruminants (MRA, 2010). Mais l’essentiel du cheptel laitier est constitué de troupeaux allaitants, multi-espèces et surtout transhumant (Corniaux ,2013). 1.2.1.2.

Politique nationale en matière de production laitière

L’élevage est un secteur qui reçoit le moins d’investissement des pouvoirs publics au Burkina Faso. Et ce, en dépit de son importance économique et sociale. En effet, le 7


sous-secteur de l’élevage contribue à plus de 18% à la valeur ajoutée nationale (MRA, 2010). Sa part dans les exportations est estimée à environ 26% et constitue la troisième source d’exportation après le coton et l’or (MRA, 2010). Néanmoins, ces dernières années plusieurs projets et programmes étatiques ou non tentent d’améliorer la productivité et la compétitivité de ce sous-secteur. C’est le cas du PNDEL dont la mise en œuvre est assurée par le PAPISE. Aujourd’hui la politique laitière du Burkina est inscrite dans le programme national de développement de la filière laitière. Ces programmes ont pour objectifs : -

moderniser la production à travers la mise en place d’industries laitières ;

-

améliorer le potentiel de production des vaches locales à travers l’insémination artificielle (IA).

Cela, pour répondre à la demande en lait et produits laitiers sans cesse croissante due à la croissance démographique et à l’urbanisation galopante. Organisation de la filière laitière Principaux acteurs de la filière 1.2.1.2.1.1.

Producteurs

On y rencontre les producteurs du système traditionnel qui ne transforment qu’une infime partie de leur produit et ceux du système moderne qui ont intégré la transformation de leur produit dans leur cycle de production. Les producteurs sont organisés en Organisations Professionnelles (OP), en organisations villageoises ainsi qu’en groupements d’éleveurs. Les OP peuvent être affiliées à une faîtière comme la Fédération des Eleveurs du Burkina (FEB). Les objectifs de ces organisations sont de : 

faciliter la communication entre éleveurs ;

permettre une bonne prise de décisions ;

fixer des règles de bonne conduite ;

Mais surtout de solidariser. 1.2.1.2.1.2. Laiteries et mini –laiteries

Elles sont des acteurs clefs de la filière lait local à travers la transformation et la commercialisation (Corniaux, 2013). Quasiment inexistants dans les années 1980, 8


elles sont à nos jours environ 200 laiteries et mini-laiteries reparties sur l’ensemble du territoire national (Tableau I). Leur fonctionnement s’adapte à la production locale de lait (faible en général) mais surtout aux contraintes liées à la consommation (demande). La majeure partie d’entre elles ne collectent que quelques dizaines de litres de lait par jour (Corniaux ,2013). Cette collecte est en général déficitaire surtout en saison sèche par rapport à la capacité des installations. Pour compenser ce déficit les laiteries ont recours à la poudre de lait dans la fabrication de certains produits laitiers comme les yaourts (AGECO, 2006). Au vu du Tableau I, on note une nette progression en nombre des laiteries. Mais, pendant ce temps certaines d’entre elles disparaissent également. Parmi les laiteries industrielles qui ont été mises en place par l’Etat Burkinabé dans les années 1990, la plupart ont cessé de fonctionner. On peut citer par exemple les cas de « Faso Kossom » à Bobo –Dioulasso de même que celle de Cissé dans la capitale Burkinabé. De nos jours la seule laiterie étatique fonctionnelle est celle de Fada N’Gourma dans l’Est du pays. Tableau I : Evolution des unités de transformation du lait au Burkina Faso de 2007 à 2011

2007

2008

2009

2010

2011

Boucle du Mouhoun

10

9

9

21

20

Cascades

5

3

12

9

5

Centre

7

33

30

37

43

Centre-EST

6

5

7

7

7

Centre Nord

8

10

8

17

11

Centre Ouest

11

8

6

8

17

Centre sud

6

5

3

3

3

Est

5

5

6

7

8

Hauts Bassins

26

25

21

23

31

Nord

1

6

4

12

Plateau Central

1

3

2

3

Sahel

12

18

23

28

22

Sud-Ouest

4

6

6

8

19

Total

102

130

137

174

209

Source : DGPSE (2012) 9


1.2.1.2.1.3. Organisations à caractère associatif Dans le secteur du lait, on distingue essentiellement trois organisations dont la Coprolait ; la Table laitière ainsi que l’Union des Mini-laiteries et des Producteurs de Lait du Burkina Faso (UMPL/B). Organisation et fonctionnement de la Coprolait La Coopérative des Producteurs de lait (Coprolait) a été créée en 2003 par un groupe de 20 fermiers privés produisant du lait local en système intensif dans les périphéries de Ouagadougou. Son objectif principal est de promouvoir la filière lait local. Elle intervient sur toute la chaine de la production du lait jusqu’à sa commercialisation. C’est le partenaire de premier rang sur lequel s’appuie le programme national de développement de la filière lait local pour le développement de son bassin laitier de Ouagadougou. Ce partenariat permet à la coopérative de bénéficier des aliments pour « vaches laitières » produits par la SOFAB à Koubri localité située à 25 km de Ouagadougou. Dans le principe de fonctionnement la coopérative doit fournir le lait produit à un prix forfaitaire de 350-400Fcfa/L de lait à la SOPROLAIT (Société de Production du Lait/Société à majorité Etatique) dont la mise en place a été adoptée en Conseil des Ministres le 19 septembre 2012. Organisation et fonctionnement de la « Table laitière » Les Tables Filières Lait ont été mises en place en 2001 à Bobo –Dioulasso et à Ouagadougou par le projet d’appui aux filières bioalimentaires (PAF) financé par la coopération canadienne. Elles ont été regroupées en 2006 formant une seule « Table filière lait ». Elles regroupent les acteurs directs de la filière lait autour de l’objectif global qui est de favoriser la croissance et la compétitivité des acteurs. Et cela, par la promotion des produits laitiers locaux (yaourts ; lait frais pasteurisé et les fromages) ; la promotion de la qualité et l’information. La Table se veut être un outil de concertation entre acteurs. Sont acteurs de la Table Filière Lait, les producteurs, transformateurs, les commerçants ainsi que les usagers du lait en poudre. La Table s’organise autour des « clubs thématiques » selon les besoins des membres.

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Comme thématiques traitées on a : -

l’encadrement technique de l’insémination artificielle(IA) ;

-

la normalisation et la traçabilité des produits laitiers avec volonté de professionnalisation du secteur. Union des Mini laiteries et Producteurs de Lait du Burkina (UMPL/B)

L’UMPL /B a été mise en place en 2007 avec pour objectif principal de défendre les intérêts des mini laiteries face aux programmes d’Etats orientés spécifiquement vers les élevages modernes et les transformateurs de lait en poudre (AVSF et al., 2011). Elle est régie par la loi N° /014/99/AN communément appelée loi « 14 » portant règlementation des sociétés coopératives et des groupements au Burkina Faso. Son siège est à Ouagadougou. Elle oppose un rapport de pouvoir face à la SOPROLAIT, la COPROLAIT et la Table Filière Lait qui ne s’intéressent qu’aux éleveurs et transformateurs de plus de 200 Litres de lait par jour (Corniaux ,2013). L’UMPL/B se positionne alors comme défenseur des petits producteurs(Peuls) ainsi que les petites laiteries majoritaires en nombres. Ses objectifs sont : -

défendre les intérêts matériels et moraux de ses membres ;

-

encourager et travailler à la professionnalisation de la filière lait local ;

-

promouvoir le développement de la production et de la transformation du lait local ;

-

lutter contre la concurrence déloyale du lait en poudre ;

-

faciliter l’accès de ses membres aux financements et aux intrants zootechniques et vétérinaires ;

-

proposer des services à ses membres ;

-

favoriser la concertation et la coopération entre ses membres et d’autres organisations faîtières nationales et internationales.

Conditions d’adhésion à l’UMPL/B : « Ne peuvent être membre de l’union que les mini laiteries utilisant uniquement du lait local, créées ou approvisionnées par les petits producteurs laitiers du Burkina.»

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Malgré ces atouts considérables la filière laitière du Burkina Faso souffre de plusieurs contraintes. 1.2.2. Contraintes de la filière laitière au Burina Faso Contraintes alimentaires L’élevage pastoral est confronté de nos jours à des difficultés alimentaires avérées à tel point que l’on qualifie ce phénomène « de crise pastorale ». Cela est dû sans doute aux effets des changements climatiques avec ses corollaires (avancée de la désertification ; diminution des pluviométries, allongement de la saison sèche). Ce qui entraine une diminution considérable de la capacité de résilience des pasteurs. A cela s’ajoute la mauvaise gestion des ressources naturelles (feux de brousses, coupes abusives). Insécurité foncière Elle se traduit essentiellement par une progression des zones agricoles, limitant l’accès des troupeaux aux ressources pastorales (pâturages, eau, etc.) En effet, du fait de la croissance démographique, on assiste à une extension des agrosystèmes. La conséquence est une réduction du temps de jachère et un accroissement des surfaces cultivées. Ce qui entraine une diminution des espaces longtemps réservés au pâturage (Hoffman, 1985). La conséquence est une sédentarisation forcée des éleveurs jadis transhumants occasionnant la surcharge des espaces exploités et des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Une autre conséquence est l’augmentation de l’amplitude de la transhumance avec des animaux qui transhument au-delà des frontières à la recherche du pâturage. Contraintes sanitaires Ces contraintes sont liées aux maladies infectieuses, parasitaires, des vecteurs mais également de leur prise en charge (traitements, prophylaxies etc.). Les pathologies en plus d’affecter la productivité des animaux peuvent également constituer un danger pour la santé publique. C’est le cas des zoonoses telles que la brucellose, la tuberculose etc.

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En 2012, le MRAH chiffrait à 34% les mortalités dues à la fièvre aphteuse, 25% celles dues à la pasteurellose et 25% les mortalités causées par le charbon symptomatique (Figure 1).

Figure 1 : Répartition des causes de mortalité chez les bovins en 2012 Source : MRA (2012) La gestion de ces pathologies se fait à travers les campagnes de vaccinations organisées périodiquement par l’Etat et les suivis réguliers des élevages par les services techniques décentralisés. Cette prise en charge reste de loin inférieure aux attentes. En effet, en 2009 par exemple, la vaccination contre la PPCB a touché 2 039 562 bovins tandis que celle contre la pasteurellose a concerné 1 978 893 bovins (Traoré, 2012) sur un effectif total de 8 233 845 bovins (DGPSE , 2009). Les taux de couvertures vaccinales restent très faibles par rapport aux objectifs des campagnes (100% dans les zones endémiques et 80% dans les autres). Pour les traitements dites de routine les éleveurs font de moins en moins appel aux services décentralisés du MRA. Ces traitements sont soit administrés par eux-mêmes (éleveurs) par des personnes n’ayant aucune formation dans le domaine. Ce phénomène constitue un danger réel pour l’élevage pastoral qui est confronté à des résistances aux antibiotiques.

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Contraintes économiques et sociales Faiblesse du financement du secteur de l’élevage Le secteur agricole en général et celui de l’élevage en particulier du Burkina Faso, à l’instar des autres pays de la sous-région Ouest africaine connaissent un faible financement (Zoundi et Hitimana, 2004).Cela s’explique par les systèmes d’élevages et de productions animales pratiqués par les éleveurs dont la transhumance, le nomadisme. Le système de production essentiellement extensif est marqué par une faible productivité et une vulnérabilité vis-à-vis des pathologies et des aléas climatiques. Accès aux crédits La vulnérabilité du secteur de l’élevage, le manque de professionnalisme ne constituent pas une garantie pour les structures privées telles que les Banques et les microcrédits qui sont retissants face aux besoins de financement des activités des petits éleveurs (MEF, 2014). Néanmoins, certains types de financement existent mais ceux-ci ciblent surtout les jeunes scolarisés ou diplômés porteurs de projet d’agriculture ou d’élevage. C’est le cas du FAIJ, du FASPA, du FASI, du FAPE qui sont logés au Ministère de la jeunesse. Contraintes politiques, sociales et organisationnelles des éleveurs En Afrique l’encadrement des éleveurs reste encore défaillant. On note également l’absence de bonnes politiques d’intensification de la production, la difficulté d’accès ainsi que les taux d’intérêt élevés des crédits agricoles (Amahoro., 2005). Ce volet est donc laissé aux promoteurs privés qui n’ont pas toujours les moyens et l’accompagnement technique qu’il faut pour rentabiliser leurs activités. Les réalités socio-culturelles des éleveurs traditionnels jouent également le rôle de facteurs limitants le développement du secteur de l’élevage. En effet, Pour l’éleveur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur prépondérant par rapport à la production par tête. Dès lors, la maximisation du profit par la production de lait ou viande plus rationnelle ne constitue pas la préoccupation majeure. A cela s’ajoutent le manque de formation et le faible niveau de technicité (Kabera, 2007).

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1.2.3. Marché du lait et des produits laitiers 1.2.3.1. Production interne La production annuelle est estimée à 170 000 tonnes d’EqL. Environ 72% de cette production provient de l’élevage extensif à petite et grande transhumance (MINEFI – DGTPE, 2006). Dans les exploitations traditionnelles majoritaires au Burkina Faso, le lait est d’abord destiné à l’allaitement des veaux. Dans la part traite, environ 80% soit 136 000 tonnes d’EqL est destinée à l’autoconsommation (Hamadou, 2005). Mais la part destinée à la vente est relativement importante dans le système sédentarisé. Consommation du lait et produits laitiers au Burkina Faso 1.2.3.1.1. Typologie des consommateurs Très peu d’études ont été menées au Burkina Faso afin de caractériser les consommateurs du lait et des produits laitiers. Les quelques études qui existent ont été conduites dans les grands centres urbains. Metzger (1993) distingue quatre groupes de consommateurs : -

les consommateurs non absolus ;

-

les consommateurs occasionnels (fête) ;

-

les consommateurs réguliers à faible niveau ;

-

les consommateurs réguliers à fort niveau.

L’étude de Le Troquer (1994) a quant à elle révélé 6 catégories de consommateurs. Les critères de différenciation entre ces catégories de consommateurs sont la taille de famille, le revenu, le bord religieux ainsi que le niveau de vie. De ces études, il est ressorti que le lait et les produits laitiers font partie des habitudes alimentaires des burkinabè surtout en milieu urbain. Les variables influençant le choix des consommateurs du lait frais pasteurisé dans la ville de Ouagadougou sont surtout la disponibilité, le gout, la taille du ménage (Ouédraogo et Doanio, 2007) (Figure 2). Le prix du litre est aussi un facteur déterminant.

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Figure 2 : Consommation du lait et produit laitiers en fonction du revenu (Ouédraogo et Doanio, 2007) L’avancée de l’urbanisation avec les changements d’habitudes alimentaires qu’elle engendre font du marché du lait et des produits laitiers un marché d’avenir. 1.2.3.2. Importations de lait et produits laitiers Le Burkina Faso figure parmi les pays les plus grands importateurs de lait et produits laitiers en Afrique subsaharienne. La FAO (2003) estimait à 85% la part des importations dans la consommation des produits laitiers au Burkina Faso. Les importations de lait et produits laitiers se chiffrent annuellement à quelques 30 000 tonnes d’Equivalent lait (EqL), représentant plus de 13 millions de dollars US (FAO, 2003). Cet état de fait est sans nul doute inhérent à plusieurs facteurs parmi lesquels les conditions d’élevage occupent une place importante.

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Chapitre II : Conduite des animaux en élevage traditionnel La conduite d’élevage est un terme utilisé parfois au sens restreint pour désigner la conduite au pâturage. Au sens large, ce terme est emprunté pour désigner l’alimentation, la reproduction, la production, le logement, les soins administrés aux animaux (Lhoste, 1981). Dans notre cas ce terme sera considéré selon son sens large. 2.1. Caractéristiques de la conduite d’élevage 2.1.1. Alimentation du troupeau L’alimentation du bétail constitue un élément capital de la chaine de production. Elle conditionne la santé des animaux ainsi que leur productivité. 2.1.2. Conduite au pâturage Dans les régions sahéliennes les ressources fourragères sont quantitativement et qualitativement dispersées dans l’espace et dans le temps. Au Burkina Faso les ruminants domestiques sont nourris essentiellement par les pâturages naturels (herbacés et ligneux) (Kagoné, 2001). Ces parcours contribuent à environ 75 % à l’alimentation du bétail (MRA, 2004). La culture fourragère reste donc très peu pratiquée. Dans les zones arides les potentialités agronomiques et fourragères sont restreintes par une pluviométrie limitée et une longue saison sèche (Landais et Lhoste, 1990). 2.1.3. Complémentation Pour la complémentation, les éleveurs ont recours aux résidus de récoltes et aux sous- produits agro-industriels (SPAI) à forte valeur énergétique et /ou protéique (aliment bétail ; tourteaux de coton ; son ; farine basse ; drèche de canne à sucre ; mélasse de bière etc.) pour la complémentation de leurs animaux (Traoré, 2012). Mais le coût élevé de ces produits en limite l’accès aux éleveurs moyens. Ces produits de complémentations sont en général utilisés en période de soudure (saison sèche) pour soutenir les animaux faibles incapables de parcourir de longues distances à la recherche de fourrages de qualité.

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La supplémentation en minéraux se fait à l’aide de pierres à lécher, de poudre de sel de cuisine et des complexes minéralo-vitaminés (CMV). 2.1.4. L’abreuvement L’abreuvement des animaux est un élément fondamental de la conduite d’élevage. L’accès aux points d’eau conditionne le déplacement des animaux d’une saison à une autre. Selon Thebau (1990) l’hydraulique pastorale joue un rôle indéniable dans l’économie pastorale notamment dans la gestion de l’espace par les pasteurs. 2.1.5. Hydraulique pastorale et production animale L’hydraulique pastorale est constituée des marres, marigots tous saisonniers mais aussi des lacs. Elle regroupe également les cours d’eau (rivières et fleuves) ; puisards, puits traditionnels et les ouvrages hydrauliques modernes (forages simples ; forages avec des châteaux d’eau). En effet pendant la saison des pluies l’abondance d’eau dans les basfonds (marigots) associée au verdissement du pâturage réduisent considérablement le déplacement des animaux. A l’opposé en saison sèche, les amplitudes des déplacements augmentent du fait de la diminution de la capacité de certains puits voire leur tarissement, mais aussi de la réduction du débit des forages. Cela montre le rôle important de l’hydraulique pastorale dans l’activité pastorale et partant de là la productivité des animaux dans ce milieu. Les études de Thebau (1990) et Karama (2009) ont montré l’impact de l’hydraulique pastorale dans la production animale dans le sahel. Pour Thebau(1990) la réalisation d’ouvrages hydrauliques dans le sahel a amélioré la santé des animaux grâce à l’organisation de campagnes de vaccinations systématiques facilitées par le regroupement des troupeaux autour des points d’eaux. 2.1.6. Races bovines et leurs potentiels de production. On dénombre deux principales races bovines locales au Burkina Faso (MRA, 2003). Ce sont : -

les Zébus ou bovins à bosse et ;

-

les Taurins ou bovins sans bosse.

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On y rencontre également la race Méré qui est un produit du croisement anarchique entre le taurin Baoulé (Lobi) et les zébus. Mais cette dernière ne figure pas dans les documents officiels comme étant une race bovine fixe au Burkina Faso. Elle est le fruit de la transhumance qui entraine un brassage des animaux venant de divers horizons et de leurs accouplements incontrôlés.

On rencontre également des

métisses issues du croisement entre les races locales et les races exotiques ainsi que des races importées sur pied ou à travers la semence (MRA, 2003). 2.1.6.1. Races bovines locales 2.1.6.1.1. Zébus (Bos indicus) Ils se caractérisent par la présence d’une bosse graisseuse au-dessus du garrot plus ou moins grosse suivant les races et le sexe (plus grosse chez les mâles que chez les femelles).La taille des cornes ainsi que le fanon sont également des critères de différenciation. On y trouve des bovins de plusieurs couleurs mais le rouge et le gris claire prédominent. On distingue trois (03) groupes de Zébus. Ce sont : -

les zébus à courtes cornes ; Azawak ; Goudali ; Maures ; Touareg ; Arabe ; etc.

-

les zébus à corne en lyre moyenne : Peul soudanien ; le djeli ; etc.

-

les zébus à corne en lyre haute : Mbororo.

Le zébu Peul soudanien est la race de zébu la plus couramment rencontrée au Burkina Faso (MRA, 2003). Nous ne ferons cas ici que des zébus azawak, Peul soudanien et Mbororo. 

Zébu Azawak

Il est originaire du Niger dans la vallée de l’azawak d’où il tire son nom. C’est un animal grand haut sur patte. Les cornes sont en lyre courte. Sa taille au garrot peut est comprise entre 1,20 et 1,30 m. Son poids moyen est de 300 à 500kg chez le mâle et 250 à 300 kg chez la femelle (Figure3) avec un rendement carcasse se situant entre 48 et 50%. Sa production journalière en lait est comprise entre 3 et 8 litres. La production totale peut atteindre 800 à 1000 litres de lait pour une durée de

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lactation de 7 à 8 mois. C’est une meilleure productrice de lait comparativement aux autres zébus. (Memento de l’agronome, 2002).

Figure 3 : vache zébu azawak Source : http://racesbovines.canalblog.com (visitée le 19 /01 /2016)

 Le zébu Peul soudanien C’est la race bovine la plus couramment rencontrée au Burkina Faso. Il fait partie des zébus à cornes en lyre courte. On le croise au Nord, au centre Nord et à l’Est du pays. Il a une taille moyenne entre 1,20 et 1,40m.Le poids moyen du zébu Peul soudanien (Figure4) est de 300 à 350 kg pour le mâle et 250 à 300 kg pour la femelle. Sa production journalière en lait est de 2 à 3 litres. Sur une lactation de 7 à 8 mois durant, le zébu Peul soudanien peut totaliser entre 500 et 600 litres (Memento de l’agronome, 2002). La vache zébu Peul soudanienne est visiblement moins performante en terme de production de lait par rapport l’azawak. Son rendement carcasse est de 48 à 55%.

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Figure 4 : Troupeau de Zébu Peul soudanien

Source :http://racesbovines.canalblog.com/archives/2014/05/30/ 29977256.html visité le09 /01/2016

 Le zébu Mbororo. C’est un zébu haut sur patte. La taille moyenne de cette race est d’environ 1,45m.Son poids moyen à l’âge adulte se situe entre 300 et 500 kg. Les cornes en lyre haute: Troupeau est très caractéristique de la race. La robe est en général fauve (Figure Figure5 de Zébu Peul soudanien 5).La vache Mbororo produit en moyenne 3 à 6 litres de lait par jour. En plus d’avoir Source :http://racesbovines.canalblog.com/archives/2014/05/30/ 29977256.html visité le09 /01/2016 de bonnes aptitudes laitières, cette race a également de bonnes performances bouchères. Son rendement carcasse est de 55 à 60%.

21


Figure 5 : taureau Zébu Mbororo

Source : http://racesbovines.canalblog.com (visitée le 20/01/2016) 2.1.6.1.2. Les Taurins (Bos torus) Les races taurines se rencontrent dans les zones humides d’Afrique de l’Ouest. La qualité de ces races est leur bonne auxMbororo zones humides en général Figure 6 :adaptation taureau Zébu défavorables à l’élevage des: Les mammifères domestiques et desligne) bovins en particulier Source races bovines du monde(en (Lhoste ; 1978). Au Burkina Faso la race taurine la plus couramment rencontrée est la race Lobi ou encore appelée Baoulé (Figure 6) du fait de sa forte présence en zone Baoulé en Côte d’ Ivoire d’où elle tire son nom (MRA, 2003). C’est une race très proche de la race lagunaire .Quant à la N’Dama (Figure7) elle a fait l’objet d’une introduction récente dans la partie sud et sud-Ouest du pays. Cette zone est connue pour sa forte pluviométrie pouvant atteindre 900 à 1200 mm/an. La race taurine est bien adaptée à cette zone où la trypanosomose animale sévit de façon endémique.

22


 Le taurin lobi ou Baoulé C’est animal de petite taille. Sa hauteur au garrot est comprise entre 92 et 113 cm .Son poids moyen à l’âge adulte est compris entre 197 kg chez le mâle et 179 kg chez la femelle (Sokouri et al. ,2007). Sa robe est Pie noire, Pie rouge ; quelque fois fauve (Figure 6). Les cornes sont courtes et fines. C’est une mauvaise laitière. Les productions records sont estimées à 2l environ (Daget et Lhoste, 1995, Nianogo et al. ,1996). Cependant, elle possède de bonnes aptitudes bouchères avec un rendement carcasse allant de 48 à 52% (Mopaté Logtène, 2015). Elevé de façon sédentaire, le taurin Lobi est aussi utilisé dans cette partie du pays pour sa force

de traction

(Kaboré, 2012).

C’est

également

un

animal

particulièrement ancré dans la culture des habitants de cette région (pays Lobi) car utilisé coutumièrement pour les dots lors des mariages et les rites culturels.

Figure 6 : vaches Lobi (Baoulé) Source : http://dico-sciences-animales.cirad.fr (visitée le 20/01/2016)

 Le taurin N’dama Encore appelé taurin d’Afrique de l’ouest, il a été importé du Fouta Djallon. Il provient de Bos torus d’Afrique orientale (Choquel, 1969). Ses cornes sont en lyre moyenne (Figure7). Le poids moyen à l’âge adulte de cette race se situe 23


entre 250 et 350kg.Sa taille au garrot dépasse rarement 1,20 m. Sa production laitière journalière est estimée à 2 litres environ (Pagot, 1985). Avec un rendement carcasse entre 41 et 53% (Gueye et al. ,1981) cette race présente visiblement plus de bonnes aptitudes bouchères que laitières. Elle est aussi utilisée pour des croisements avec les races zébus locales telles que l’azawak, le Gobra et certaines races exotiques comme la Brune des Alpes, la Montbéliard, la Jersiaise etc. Ceux-ci dans le but d’améliorer ses aptitudes laitières mais aussi de profiter de sa trypanotolérance.

Figure 7 : Vache et taureau de race Ndama Source :http://racesbovines.canalblog.com/archives/2014/05/20/ 29906825.html visité le 09/01/2016

2.1.6.2.

Races métisses utilisées Source :http://racesbovines.canalblog.com/archives/2014/05/20/ Deux types de métissages existent Faso : 29906825.html visitéauleBurkina 09/01/2016 -

Les métissages volontaires ou contrôlés ;

-

et les métissages involontaires.

Concernant le métissage involontaire, il est l’œuvre des pasteurs transhumants. En effet, au cours de la transhumance le brassage entre bovins engendre des saillies 24


incontrôlées donnant des métisses plus ou moins fixes. C’est le cas du Méré produit du croisement entre le Zébu peul soudanien et le Baoulé. Par ce même biais on note l’introduction de sang Goudali au Burkina. Cette race est originaire du Nigéria (CORAF/WECARD ,2013) Pour le métissage contrôlé il se déroule à travers des programmes d’amélioration génétique ou par des éleveurs particuliers dans les zones périurbaines pour la production de lait ou la viande. Il se fait à travers l’IA avec des semences de races exotiques (européennes) comme la Tarentaise, la Brune des Alpes, Montbéliarde, la jersiaise, la Holstein, la Limousine. Des taureaux des races sous régionales sont également utilisées dans ce type de métissage. Ils sont utilisés pour la monte naturelle. Ces taureaux sont préalablement sélectionnés sur la base de critères bien définis. C’est le cas du projet BKF /017 avec la race azawak. Ce projet consistait à croiser des taureaux azawak originaires du Niger avec des vaches zébus peuls soudaniennes afin d’améliorer leurs performances laitières (Sawadogo, 2013). 2.1.6.3.

Quelques races exotiques importées sur pied.

Ces importations sont effectuées soit par l’Etat ou des particuliers dits « Les nouveaux types d’éleveurs ».Ces derniers sont soit des hauts fonctionnaires, des commerçants ou des professionnels du domaine de l’élevage. Les buts les plus souvent recherchés sont la production de lait pour la plupart du temps et dans une moindre mesure la production de viande. On distingue parmi ces races :  La Holstein C’est un bovin de taille moyenne (1,5 à 1,6m) avec un poids adulte autour de 675kg. Sa robe est pie noire avec des taches blanches ou noires bien délimitées. Cette race s’adapte plus ou moins bien au climat tropical eu égard à son succès dans la plupart des zones où elle a été introduite. Au Sénégal par exemple sa production laitière moyenne par jour est de 20L (Moudi, 2004).  La Montbéliarde Elle possède une bonne conformation et sa robe est pie-rouge avec des taches blanches à la tête et aux extrémités. Sa taille moyenne est comprise entre 1,38m et 1,44m au garrot. Son poids moyen adulte est compris entre 600-1000kg. D’après 25


Denis (1986), la production laitière moyenne des femelles nées au Sénégal était de 3258 kg en 268jours de lactation.  La Brune des alpes Elle est originaire de l’Est de la Suisse. C’est un animal de grand format (1,4m1,5m). Son poids moyen adulte vari entre 650kg et 750kg. C’est une race laitière. Sa production moyenne par lactation est de 7800kg de lait. Elle est souvent utilisée en croisement avec la N’dama pour sa bonne adaptation au milieu tropical. La métisse issue de ce croisement est communément appelée « N’dama-Brune ».  La Gir et la Girolando. Ces deux races ont fait l’objet de récente introduction dans le pays. La Gir est issue du croisement entre le bœuf et le buffle. Elle est originaire de l’Inde. Ses oreilles ainsi que ces cornes sont longues et tombantes. La robe est fauve avec des taches rouges. Elle possède de bonnes aptitudes laitières (2564,35kg par lactation de 305 jours) et de bonnes aptitudes bouchères (700 kg de poids vif en moyenne) (Sawadogo et Kalmogho, 2001). Quant à la Girolando, elle est issue du croisement entre la Gir et la Holstein. Avec une robe pie noire en général elle ne possède pas de cornes ni de bosse. Elle a également une double aptitude (laitière et bouchère).Sa production laitière par lactation est estimée en moyenne 3600kg.. 2.2.

Système de reproduction

Dans les élevages traditionnels la reproduction des animaux se fait essentiellement par monte naturelle. 2.2.1. Amélioration génétique 2.2.1.1.

Sélection

La sélection est pratiquée de façon empirique par les éleveurs traditionnels. En général les taureaux bien conformés « dominants » sont laissés dans le troupeau pour la reproduction.

26


2.2.1.2.

Croisement

2.2.1.2.1. Cas de l’insémination artificielle  Définition L’insémination artificielle est une technique qui consiste à déposer à l’aide d’instruments appropriés la semence d’un mâle dans les voies génitales d’une femelle en période de chaleur en vue de la fécondation (Bizimungu, 1995). Avant l’acte d’insémination les différentes opérations vont de la récolte par des moyens divers, l’examen (microscopique, biochimique, macroscopique), la dilution, le conditionnement et la conservation (Yougbaré, 2013).  Intérêt de l’insémination artificielle L’IA présente de multiples avantages (Meyer, 1998). Sur le plan sanitaire  L’IA limite la dissémination des maladies contagieuse (Brucellose etc.) en évitant le contact direct entre le taureau et la vache mais également grâce aux examens préliminaires réalisés avant l’opération d’insémination.  L’IA permet d’éviter les maladies génétiques. Car, elle permet l’utilisation des taureaux performants tout en écartant les moins performants et ceux portant une tare génétique.

Sur le plan de la production Cette méthode de sélection a permis d’énormes avancées dans le domaine de la production animale notamment du lait et la viande en Europe. Dans le continent africain l’IA permet d’avoir des métisses qui ont de très bonnes aptitudes de production notamment en lait. Guigma (2013) estimait cette production à 5,50±1,1 L/jr pour les métisse alors qu’elle était de 1,25±0,5L/Jr pour les races locales .Cette amélioration de la productivité des races locales grâce à l’IA a sans doute

une

répercussion

positive

sur les

performances économiques des

exploitations et contribue à la sécurité alimentaire.

27


La gestion du troupeau L’IA permet de mieux gérer le troupeau grâce à la synchronisation des chaleurs par des moyens biochimiques. Ce qui permet de regrouper les naissances. Ainsi la prise en charge du troupeau est facile car l’éleveur pourra choisir la période qui lui est favorable pour la naissance de ses veaux (Bouyer, 2006). 2.3.

Rôle de l’habitat

L’habitat a pour rôle de protéger les animaux contre les intempéries (grands vents, pluies). Il joue également un rôle de protection contre les prédateurs. Il est le lieu de repos des animaux une fois de retour du pâturage dans le cas de l’élevage extensif. Dans le cas de l’élevage en intensif les animaux y passent presque toute la durée de leur vie ainsi que leur cycle de production. L’habitat est donc un élément capital du bien-être des animaux. Mal entretenu il peut être source de maladies (augmentation du microbisme, parasitisme, blessures, etc.), de stress ou d’inconfort. Ce qui peut affecter la productivité des animaux. 2.3.1. Type d’habitat Il existe trois(03) types d’habitats des bovins (Lhoste, 1981).Ce sont :  habitat dans les concessions ;  habitat en parc fixe ;  habitat avec parcage au piquet (sans clôture). En plus de ces trois types bien décrits il y a les habitats à l’aire libre. 2.3.1.1.

Habitats dans les concessions

Ils concernent le cheptel intégré et peut faire l'objet de nombreuses variantes : en enclos, sous abri, en case, au piquet, sur caillebotis. Ces types d’habitats se retrouvent chez les agro-éleveurs. Ils permettent une meilleure valorisation de la fumure organique (Lhoste ,1981). Ce mode de conduite ne peut être dissocié des problèmes sanitaires car les conditions de logement dans les concessions ne sont pas toujours bonnes au plan hygiénique et la promiscuité peut être l'occasion de diverses contaminations.

28


2.3.1.2.

Habitats en parc fixe

Ce sont essentiellement les parcs de nuit où les animaux se reposent une fois de retour du pâturage. Ces parcs souvent construits en bois, en épineux ou en grillage etc. On y adjoint dans certains cas des dispositifs de contention, des murs de séparation des adultes avec les veaux, mais aussi pour diviser le troupeau en cas de besoin (traitement, complémentation etc.). 2.3.1.3.

Parcage au piquet

Il consiste à rassembler les animaux dans un dispositif mobile constitué de piquets auxquels les animaux sont attachés le soir. Cette pratique a pour finalité l’épandage de fumure organique dans les champs de céréales (Sonko, 1985). Une autre forme de gestion de fumure existe et consiste à laisser les animaux dans les champs sans les attacher. Il est à l’origine des contrats de fumure entre éleveurs et agriculteurs. Ce type de parcage à l’aire libre se fait en général en saison sèche et permet de valoriser les sous-produits agricoles.

29


Chapitre III : Caractéristiques du lait cru de vache 3.1.

Généralités sur le lait cru

3.1.1. Définition Le lait a été défini au cours du congrès international de répression de la fraude tenu à Genève en Suisse en 1908 comme étant « le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée. Le lait doit être recueilli proprement et ne doit pas contenir de colostrum » Selon Alais (1984), il y a autant de lait dans le monde qu’il y a de mammifères. L’on s’accorde en général que le lait sans aucun autre qualificatif fait allusion au lait de vache. 3.1.2. Caractéristiques organoleptiques du lait cru  Couleur Le lait est un liquide blanc mat, opaque à cause des caséinates, plus ou moins bleuâtre ou plus ou moins jaunâtre en fonction de sa concentration en β carotène (pigment de sa matière grasse) (Tahar, 2010).  Odeur Son odeur est faible et est caractéristique de l’animal l’ayant produit (odeur Sui generis). C’est une odeur agréable et varie en fonction de l’alimentation de l’animal.  Saveur Le lait a une saveur douceâtre. Cela grâce au lactose (principal sucre du lait) qu’il contient. Le lactose possède un pouvoir sucrant inférieur à celui de saccharose.  Viscosité. La viscosité résulte du frottement des molécules. Elle se traduit par la résistance plus ou moins grande du liquide à l’écoulement. Elle est fonction des espèces animales. La viscosité du lait des monogastriques (jument, ânesse, femme, etc.) est supérieure à celle des poly gastriques parmi lesquels on a la vache. 3.1.3. Caractéristiques du lait propre à la consommation Le lait pour être propre à la consommation ne doit pas contenir des éléments physiques tels que le sable les poils et des impuretés (débris, etc.).

30


3.1.4. Composition chimique du lait cru Le lait cru de vache (tableau II) est constitué par ordre décroissant : -d’eau qui est le constituant majoritaire ; -de glucide (lactose essentiellement) ; -des lipides (essentiellement des triglycérides rassemblés en globules gras) ; -Protéines (caséines en micelles, l’albumine et les globulines qui sont solubles) ; -des sels minéraux à l’état ionique et moléculaire ; -des éléments à l’état de trace et à rôle biologique important : les enzymes, les oligoéléments.

31


Tableau II : Composition chimique du lait de vache Substances

Quantité

Etats physiques

en g/l Eau

905

Eau libre (solvant) Eau liée (3,7%)

Glucides (Lactose)

49

Solution

Lipides

35

Matière grasse proprement dite

34

Lécithine (phospholipides)

0,5

En solution de globules

Lipides insaturables (stérols, carotènes,

0,5

gras (3-5µ)

Protéines

34

Suspension micellaire de

Caséines

27

phosphocaséinates

Protéines solubles (albumine, globulines)

5,5

tocophérols)

de

calcium (0,08 à 0,12µ) Solution colloïdale

Substance azotées non protéiques 1,5

Solution vrai

Sel

9

Acide citrique

2

Solution ou état colloïdale

Acide phosphorique(H2PO4)

2,6

(Sel K, Ca, Na, Mg…)

Acide chlorhydrique (HCl)

1,7

Constituant divers : Vitamines, enzymes, gaz dissous

Trace

Extrait sec total

127

Extrait sec non gras

92

Source : (Alais, 1984) cité par Guigma (2013). 32

-


3.2.

Propriétés physico-chimique du lait cru

 Le pH. Le pH du lait frais de vache qui vient de sortir de la mamelle est compris entre 6,66,8.Il est la résultante de la présence de caséine et de certains ions (phosphoriques, citriques essentiellement). C’est un paramètre plus ou moins stable. Cependant des variations peuvent exister d’une espèce à l’autre du fait de la différence de la composition en caséines et en phosphate. La variation du pH du lait dans une même espèce est faible. Cette variation dans une même espèce peut s’expliquer par la différence du niveau de l’alimentation des vaches au cours de la lactation.  Densité Au sein d’une même espèce animale la densité du lait ne prend pas toujours la même valeur. Un certain nombre de facteurs causent cette variation. 

Composition du lait

C’est le cas de composition en éléments dissouts. La densité varie dans le même sens que l’augmentation de cette concentration. On a également la composition en matière grasse. La densité varie dans le sens opposé à celui de la concentration en matière grasse. 

Température

La température y joue également un rôle important. A 20°C la densité des laits individuels peut prendre les valeurs entre 1,030 et 1,033 et de 1,020 à 1,038 pour les laits de mélange. D’après Seydi (2004) la densité du lait fraichement extrait de mamelle est instable et a tendance à varier au cours du temps.  Point d’ébullition Le lait boue à une température légèrement supérieur à celle de l’eau (100°C).Sa température d’ébullition se situe entre 100°17 et 100°15 (Larpent, 1990). Au cours du chauffage, il se produit des changements sous l’effet de la chaleur. A une température voisine de 80 à 90°C il se forme une membrane protéinocalcaire appelée « peau du lait (frangipane) » qui gêne l’ébullition (Boivert, 1980). 33


 Point de congélation ou point cryogénique Le lait se congèle à une température inférieure à 0°C.Cela est due aux substances dissoutes qui abaissent le point de congélation par effet « cryoscopique ».Le point de congélation est de -0,555°C pour le lait de vache. C’est une valeur assez stable. On l’utilise dans la répression de la fraude. Le mouillage l’approche de 0°C tandis que l’acidification et l’ajout de sels solubles l’abaisse.  Acidité Dornic ou acidité titrable. Elle mesure à la fois le pH initial et l’acidité développée après la traite par fermentation lactique qui entraine une diminution du pH jusqu’à 4 ou 5.Elle détermine le taux d’acide lactique formé à partir du lactose du lait. Le degré Dornic se définie comme étant le nombre de dixième de millilitres de soude utilisés pour titrer 10mL de lait en présence de phénophtaléine (Amarglio, 1986). 1°D=1 Millilitre d’acide lactique dans 10millilitres de lait, soit 0,1gramme d’acide lactique par litre. Le degré Dornic peut varier pour deux laits ayant le même pH. 3.3.

Propriétés biologique du lait cru.

 Les cellules somatiques Même à l’état normal le lait contient des cellules somatiques dans une certaine proportion. Le nombre normal de ces cellules dans un lait normal varie de 50000 à 100000 cellules/mL (Geaume, 1975). Mais, ce nombre peut varier en fonction de l’état de santé de la vache. Le taux de cellules permettant de différencier une vache saine de celle souffrant de mammites est fixé à 200 000 cellules /mL (Kouamé-Sina, 2013).Ces cellules sont des leucocytes (85%), et de cellules épithéliales. Le taux de cellule est fonction de la race bovine (Bodoh, 1975) mais aussi du stade lactation (Coulon ,1996).  Les biocatalyseurs Ce sont des éléments qui sont présents à l’état de trace mais dont les rôles biologiques sont importants. 

Les vitamines

Ce sont des coenzymes qui interviennent dans plusieurs réactions dans l’organisme. Les vitamines présentes dans le lait peuvent être classées en deux grands groupes :

34


 les vitamines hydrosolubles dans la phase aqueuse (vitamines du groupe B et la vitamine C) ;  vitamines liposolubles (A, D, E et K) qui sont associées à la matière grasse. Chez les ruminants seules les vitamines liposolubles sont d’origine alimentaire. Les conditions d’élevage, les saisons jouent sur la teneur en vitamine dans le lait de vache. Seule la vitamine C est stable car synthétisée par l’épithélium intestinal. 

Les enzymes

Le lait contient de nombreuses cellules (leucocytes) et des bactéries qui élaborent des enzymes. Elles jouent le rôle de catalyseurs des réactions biologiques. Certaines d’entre elles sont utilisées dans l’industrie laitière (lyse des constituants originels du lait) tandis que d’autres servent dans le contrôle du lait et des produits laitiers. Le rôle antibactérien des lactopéroxydases et des lysozymes permet la protection du lait. Les principales enzymes sont : -

les hydrolases : lipases, phosphatases alcalines (PAL), protéases ;

-

les oxydo réductases : xanthines oxydase, lactopéroxydase.

3.4.

Contaminants du lait.

Parmi ceux-ci on distingue des éléments naturellement présents dans le lait mais dont la teneur peut varier en fonction de l’état sanitaire de l’animal (agents microbiens) ou en cas de pollution industrielle (cuivre, fer, zinc). Les contaminants au sens propre du terme sont absents dans le lait qui satisfait les bonnes conditions d’hygiène (Annexe2).Ce sont des éléments qui peuvent avoir des conséquences diverses

à des degrés variables chez les consommateurs

(Annexe2). 3.5.

Facteurs influençant la production et la composition physicochimique.

Plusieurs facteurs influencent la production laitière chez les bovins. Certains sont liés à l’animal lui-même (la race ; l’âge, le stade de lactation) ; tandis que d’autres dites facteurs extrinsèques concernent essentiellement l’environnement de l’animal, la saison, l’alimentation. Ces facteurs peuvent agir sur la quantité de la production ou sur la qualité de celle-ci.

35


3.5.1. Variations quantitatives 3.5.1.1.

Facteurs extrinsèques

 Alimentation des vaches Le rôle de l’alimentation dans la production quantitative du lait n’est plus à démontrer. En effet, plusieurs travaux ont montré que la qualité de l’aliment notamment sa richesse en concentrés influençait positivement la production quantitative du lait. Le rôle de l’aliment se situe à divers niveaux. Par exemple, dans le dernier tiers de la gestation, où la capacité d’ingestion de la vache diminue inversement à ces besoins (entretien et gestation), la qualité de l’aliment est très importante. Mal alimentée à cette période, les conséquences sont perceptibles sur la courbe de lactation (retard du pic).Pour une vache en lactation, l’alimentation en quantité et en qualité permet de satisfaire ses besoins d’entretien et de production. Une ration ne permettant pas de les satisfaire se traduit par une baisse de la production. L’alimentation a également pour rôle de permettre de reconstituer les réserves et préparer le retour en chaleur des vaches en reproduction.  La traite Le nombre de traite par jour joue un rôle dans la quantité de lait produite par la vache. Elle peut augmenter de 40% si l’on passe de deux à trois traites par jour (Vaitchafa, 1996). Les conditions de traite sont également des facteurs pouvant affecter la qualité du lait. En effet, l’éjection du lait à travers la mamelle obéit à un réflexe neurohormonal pouvant être inhibé par le stress, le traumatisme etc. Cela se traduit par une rétention du lait par la vache. Ce qui a une répercussion sur la quantité produite. Pour cela il est conseillé de traire la vache : -

dans le calme ;

-

rapidement tout en la préparant psychologiquement ;

-

dans les bonnes conditions d’asepsie.

36


3.5.1.2.

Facteurs intrinsèques

 La race. 

variations inter raciales

Selon la capacité de production en lait on distingue des races hautes productrices (Holstein, jersiaise, etc.) ; les races mixtes combinant production de lait et de viande (Normande, Montbéliarde) ainsi que les races allaitantes (N’dama, Gobra etc.). 

Variations intra raciales

Des variations individuelles peuvent s’observer au sein d’une même race que prédisposent certaines vaches à mieux produire par rapport à d’autres. Ces variations intra raciales sont utilisées lors des programmes de sélection.  Le rang de lactation Le rang de lactation influence la quantité du lait produite. D’après Millogo (2010) la quantité de lait produite au cours des premières lactations est inférieure à celle des lactations suivantes. Cette évolution s’expliquerait selon ce même auteur, par le développement de la glande mammaire au fur et à mesure que les lactations se succèdent. Mais le maximum de ce développement serait atteint à la troisième lactation. Après celle-ci, il y aurait un vieillissement du tissu mammaire diminuant ainsi le rendement de la production de la vache. 3.5.2. Variations qualitatives Les principaux composants permettant de juger la qualité du lait sont les matières grasses (taux butyreux) et les matières protéiques. Leur teneur sont lié aux facteurs génétiques ; alimentaires mais aussi du stade de lactation et du moment de la traite.  causes génétiques « l’hérédité » La variation de la composition physico-chimique du lait est fonction de la génétique des vaches. Par exemple le lait des Normandes est plus riche en matières grasses que celui des Prim’Holstein (Danel, 2005).Les éléments chimiques ont également une très bonne héritabilité. Elle est de l’ordre de 0,5 à 0,6 respectivement pour les protéines et les matières grasses. L’index d’un animal pour ces différents paramètres constitue un bon reflet de la valeur génétique additive (VGA) et peut constituer un bon critère de choix d’un futur géniteur.

37


De plus, il existe une bonne corrélation entre la matière grasse du lait et la matière protéique (Rossetti et Jarrige, 1957).L’amélioration de l’un entraine celle de l’autre.  causes alimentaires L’alimentation joue un rôle indéniable dans la composition du lait en matière utiles. Elle permet d’agir à court terme et de manière directe sur le taux de matières grasses et de protéines. Le taux protéique évolue dans le même sens que les apports énergétiques (Hoden et Coulon, 1991).Les apports recommandés sont de 0,6g/kg UFL. Quant au taux butyreux il est fonction de la quantité de concentrés dans la ration. Ce taux diminue de façon considérable pour une ration en concentrés de 40 à 65% (Hoden et Coulon, 1991).Une ration pauvre en fibre donne un lait pauvre en matières grasses.  influence du stade de lactation Le taux de matières grasses et protéiques évoluent inversement à la production laitière au cours de la lactation (Rémond ,1987 et Schultz et al. ,1990).En effet, ces taux sont maximaux dans les premiers jours, minimaux au cours des 2 ième et 3ième mois de lactation puis s’accroissent jusqu’à la fin de la lactation.  Le moment de la traite Si la teneur en protéines est constante durant toute la traite, cela n’est pas le cas pour la teneur en matières grasses du lait. En effet, celle-ci augmente avec la durée de la traite. D’après Vaitchafa (1996), pour un lait contenant en tout 40g/L de matières grasses, le taux de gras dans les premiers jets est de 20g tandis qu’il est de 120g dans les derniers jets.  Influence du niveau de production La qualité du lait notamment sa teneur en matières grasse se détériore avec l’élévation du niveau de production. Ce taux évolue inversement par rapport à la quantité de lait produite. Par exemple les Frisonnes qui sont des meilleures productrices en lait (7890 kg/lactation) connaissent des faibles taux en matières grasses (3,61%) tandis que les meilleurs taux (5%) sont observés chez les vaches faibles productrices (Nabila, 2010).

38


Deuxième Partie : Etude Expérimentale

39


Chapitre IV : Matériel et Méthodes 4.1.

Matériel

4.1.1. Cadre de l’étude. L’étude a été menée dans le cadre des activités du projet d’Appui à l’Amélioration Durable de la Productivité et de la compétitivité des filières laitières bovines en Afrique de l’Ouest et du Centre (AMPROLAIT) au Burkina Faso. AMPROLAIT est un projet financé par la Banque Mondiale, coordonné par l’EISMV de Dakar. Son pilotage est assuré par le CORAF/WECARD. Le projet appui les petits producteurs en élevage extensif ainsi que ceux des zones périurbaines. Il intervient au Burkina Faso, au Cameroun, au Niger, au Tchad et au Sénégal. Au Burkina Faso les populations cibles du projet sont les producteurs laitiers en zone périurbaine ou en extensif, les associations de producteurs et de transformateurs de lait des provinces du Tuy et du Houet. L’objectif général du projet est d’améliorer la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le projet a pour objectif spécifique, d’améliorer durablement la productivité et la compétitivité des filières laitières au Burkina Faso, au Cameroun, au Niger, au Sénégal et au Tchad. Les activités du projet s’inscrivent dans les cadres suivants : -

stratégie de collaboration entre les acteurs de la chaine de valeur lait ;

-

technologies améliorées pour les performances de production du cheptel bovin laitier ;

-

technologies améliorées sur l’alimentation par valorisation des ressources localement disponibles ;

-

stratégie de maîtrise de la qualité du lait sur toute la chaine ;

-

renforcement des capacités des acteurs.

Les partenaires du projet sont les institutions d’enseignement et recherche dans les pays où celui-ci intervient. Il s’agit : Au Sénégal : EISMV, ISRA. Au Burkina Faso : UPB, INRA ; APESS Cameroun : Université de Yaoundé, APESS. 40


Au Niger : Faculté d’agronomie, Université Abdou Moumouni ; Au Tchad : Institut Universitaire des Sciences Afin de faciliter son intervention, le projet a mis en place dans la province du Tuy, une

plateforme

multi

acteurs

regroupant

les

éleveurs

(producteurs),

les

transformateurs, les collecteurs de lait ainsi que les agents des services déconcentrés du Ministère de l’élevage. La plateforme est présidée par un éleveur sur la base d’un consensus de toutes les parties. Des sessions de formation, d’information et de sensibilisation sont organisées par les responsables du projet à l’endroit des membres de la plateforme (figure8).

Figure 8: session d’information et de sensibilisation sur la préparation des vaches à l’IA, et leur conduite après l’IA. 4.1.2. Zone et période d’étude 4.1.2.1.

Zone d’étude

L’étude a été menée dans la province du Tuy (Figure 9) au Burkina Faso.  Situation géographique de la province du Tuy. La province du Tuy est située entre les latitudes 11° et 12 ° Nord ; 3° et 4° Ouest. Elle forme avec le Houet et le Kénédougou les trois provinces composant la région des Hauts-Bassins. La province du Tuy a été créée en 1996 par la loi additive N°09/96/ADP du 24 Avril 1996 créant 15 nouvelles provinces. Elle couvre une superficie de 5632m2 soit 2,07% du territoire national. 41


Figure 9: Sites des prélèvements

 Découpage administratif La province du Tuy compte sept (07) communes. Elle est limitée au Nord et à l’Est par les provinces des Balés et du Mouhoun, à l’Ouest par la province du Houet et au Sud par les provinces de la Bougouriba et du Ioba.  Climat Le Tuy bénéficie d’un climat sud soudanien et Nord soudanien caractérisé par deux grandes saisons : -

saison humide : d’Avril à Octobre.

-

saison sèche : Novembre à Avril.

A l’intérieur de ces deux grandes saisons, il existe de petites variations climatiques qui sont : -

période fraiche : décembre à février ;

42


-

période chaude : mars à mai.

Située entre les isohyètes 800 et 1000 millimètres, la province est relativement bien arrosée.  Végétation La formation végétale de la province du Tuy est constituée essentiellement de forêts claires, forêts galeries le long des cours d’eaux, mais aussi en savane arborée et arbustive. On y trouve également des forêts rupicoles dans les départements de Boni, Houndé (Kiéré, Kari, Dankari). Les espèces ligneuses sont les plus nombreuses.  Relief du Tuy Les grands ensembles de reliefs sont : -

les petites collines de 450m en moyenne (Kongolikan, Kari et Boni).

-

les plaines de 320 mètres qui se trouvent dans les communes de Kombia ,Koti, Founzan, Béréba et Békuy.

-

les vallées de grands Balé et de Son ;

-

les plateaux cuirassés.

 Secteurs d’activités de la province L’agriculture était la principale activité économique de la province. Elle était dominée par la culture du coton suivie de celle du maïs. L’élevage occupait le second rang. Il était pratiqué par des éleveurs Peuls, des autochtones agro-éleveurs, des commerçants mais aussi des fonctionnaires à la retraite ou en activité. Le troisième secteur économique de la province était occupé par les mines dominées par l’or. Son extraction se faisait de façon artisanale. 4.1.2.2.

Période d’étude

L’étude a été menée d’Août à Novembre 2015. Cette période qui correspond à la saison pluvieuse est également la période de mise bas des vaches. La période était particulièrement marquée par un retard des premières pluies qui a engendré un déficit généralisé en pâturage au début de l’étude.

43


4.1.3. Matériel technique 4.1.3.1.

Fiches d’enquête

Les fiches d’enquête (annexe3) comprenaient chacune 4 parties :  identité de l’éleveur ;  caractéristique de l’exploitation ;  conditions d’élevage ;  pathologies rencontrées. A travers le questionnaire administré plusieurs informations ont été recueillies. Ces informations ont concerné essentiellement le niveau d’instruction des éleveurs ; leur âge ; la conduite d’élevage qui regroupait, l’alimentation ; le suivi sanitaire ; la reproduction. Des informations sur l’effectif du troupeau ; l’âge des vaches échantillonnées ; leur rang de lactation ainsi que le stade de lactation auquel elles se trouvent ont été recueillies. 4.1.3.2.

Matériel de prélèvement

Les échantillons de lait utilisés pour effectuer l’analyse physico-chimique ont été prélevés dans des tubes stériles de 50mL.Ils ont été conservés dans une glacière pour être transportés au lieu d’analyse. Les échantillons ayant servi pour le test de mammite ont été récoltés directement sur la vache. Ces échantillons ont été prélevés à l’aide de l’appareil de conductimétrie 4QMAST® du fabriquant DRAMINSKI (figure 10).

44


Figure 10: 4QMAST® (DRAMINSKI) 4.1.3.3.

Matériel d’analyse

Pour l’analyse de la composition physico-chimique nous avons utilisé le : -

Dairy Milk Analyser (DMA) (Figure 11) ;

Figure 11: Dairy Milk Analyser (DMA)

-

De l’eau distillée ;

-

Des réactifs pour le nettoyage du DMA ;

-

Une casserole pour chauffer les échantillons de lait ;

-

Un chauffe-eau ;

-

Thermomètre.

4.1.3.4.

Matériel animal

Au total 155 vaches ont été concernées par notre étude. Elles étaient toutes de races locales. Aucune d’elles n’avait déjà fait l’objet d’insémination artificielle. Ces vaches étaient réparties dans 35 élevages de 5 départements de la province du Tuy dont Houndé, Kombia, Koti, Founzan et Boni. L’âge des vaches allait de 3 à 17 ans. Le stade de lactation moyen était de 7 mois. 4.2.

Méthodologie

Les prélèvements ont été effectués dans cinq départements de la province du Tuy. Toutes les analyses physico-chimiques ont été effectuées à Houndé. La méthode utilisée comprend plusieurs étapes. 45


4.2.1. Echantillonnage En tout, 34 élevages ont été concernés par cette étude. Les élevages des différents départements ont été identifiés en collaboration avec l’agent d’élevage responsable de ladite localité. Le choix des vaches s’est fait de façon aléatoire. Une fois le nombre de vaches en lactation de l’exploitation connu, le tirage a été fait en prenant une vache sur deux en suivant l’ordre de la traite. Le minimum d’échantillons par élevage était fixé à 2 tandis que le maximum était de 6 vaches. Et cela en fonction du nombre de vache en lactation dans l’exploitation. 4.2.2. Activités Pour obtenir les données recherchées un certain nombre d’activités ont été menées. 4.2.2.1.

Enquête sur les conditions d’élevage

Il s’est agi d’interviewer les éleveurs sur les conditions d’élevage. Un certain nombre d’informations étaient recherchée à travers cette enquête. Ce sont :  l’âge des vaches concernées par notre étude ;  leurs rangs de lactation ;  les stades de lactation ;  l’alimentation,  les soins,  les types de pathologies fréquemment rencontrées ; 4.2.2.2.

Prélèvement du lait

Les prélèvements ont été effectués directement au pis de la vache. Les échantillons ont été prélevés très tôt le matin entre 5 heures et 7 heures. 4.2.2.3.

Détermination de la composition physico-chimique du lait

Certains paramètres ont été pris à la ferme. Ceux qui ont nécessité des analyses plus poussées comme la composition physico-chimique du lait ont été effectué dans les locaux de la direction provinciale des ressources animales du Tuy situés à Houndé chef-lieu de la province. 4.2.2.4.

Paramètres pris à la ferme

Ce sont :

46


 Résistivité à la conductivité du lait (test de mammites). Pour la mesure de la résistivité du lait il a consisté à remplir les godets du 4QMAST® (Figure12) avec le lait des quartiers correspondant jusqu’au tiers supérieur puis d’appuyer sur l’interrupteur. Des chiffres correspondant à la résistivité du lait de chaque quartier apparaissent sur l’écran. Une résistivité inférieure à 230 unités signifie que le quartier concerné est infecté. Entre 250 et 300 unités le quartier est suspect. Au-delà de 300 unités le quartier est en bon état sanitaire. Une seconde pression sur l’interrupteur fait apparaitre des chiffres correspondant à la différence de la résistivité la plus élevée avec les autres (moins élevées).Si la différence dépasse 40 ou 50 unités, le quartier ayant la résistivité la plus faible est considéré comme étant infecté. Ces différentes informations sont données par le fabriquant ainsi les interprétations. Pour ce qui nous concerne, n’ayant pas effectué d’autre test pour la confirmation de l’état sanitaire des mamelles, nous avons considéré tous les quartiers suspects comme étant positifs.

Figure 12: Mesure de la résistivité à la conductivité du lait (Test de mammites)  pH et température du lait Ces paramètres ont été pris avec le pH-mètre et thermomètre du fabriquant HANNA. Cet appareil permet de prendre la température et le pH du lait en plongeant le bout de dans l’échantillon pendant le temps nécessaire pour que les différents chiffres correspondant au pH et à la température se stabilisent.

47


4.2.2.5.

Analyse des échantillons de lait frais

Ces analyses ont concerné les teneurs en matière grasse (MG), matière protéique (MP), matière sèche (MS), lactose, la densité du lait, ainsi sa teneur en eau. Ces paramètres ont été analysés par spectrophotométrie à l’aide de l’appareil portatif « Dairy Milk Analyser ® (DMA) » (Figure 13). Les échantillons étaient analysés 30 minutes à 2 heures de temps après leur prélèvement. Avant de passer à l’analyse tous les échantillons étaient d’abord filtrés puis chauffés légèrement pour élever leur température au niveau accepté par l’appareil (40°C). Le chauffage a été effectué par un « chauffe-eau » et une casserole. La température a été régulièrement vérifiée à l’aide d’un thermomètre.

Figure 13 : séance d’analyse des échantillons 4.2.2.6.

Analyses statistiques.

Les données brutes ont été saisies sur le tableur Excel version Microsoft office® 2013.Cette table a constitué la base de données sur lesquelles ont porté les diverses analyses statistiques. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel R version 2.13.0. Les moyennes des constantes physico-chimiques et de la production journalière de lait par vache ont été analysées par la méthode de la statistique descriptive. Le test ANOVA a été réalisé pour comparer les moyennes des différents paramètres physico-chimiques (MP ; MP ; Lactose ; et Densité) en 48


fonction des groupes d’âge ; de rang de lactation ; de stade de lactation et des conditions d’élevage. Le seuil de significativité a été fixé à 5%.La différence entre les valeurs d’un paramètre dont la p<0,05 a été considérée statistiquement significative.

Chapitre V : Résultats 5.1.

Répartition des échantillons par commune

La répartition des échantillons par commune est résumée dans le tableau III .Houndé et Koumbia ont été les deux communes où les prélèvements ont été les plus nombreux. Tableau III : répartition des échantillons par commune Communes

Boni

Founzan

Houndé

Kombia

Koti

Total

Nombre

23

16

50

44

22

155

15,4%

10%

32%

28,4%

14,2%

100

d’échantillons Pourcentage

5.2.

Caractéristiques extrinsèques aux vaches

5.2.1. Statut social des éleveurs Les éleveurs concernés par l’étude étaient majoritairement illettrés (82,9%). Les éleveurs qui avaient un niveau primaire représentaient 11,4%. Seulement 5,7% d’entre eux avaient fait des études secondaires. Les chefs d’exploitation étaient tous des hommes. Parmi eux, 14,3% avaient moins de 30 ans ; ceux dont l’âge était compris entre 30 et 50 ans représentaient 54,3 % tandis que 31,4% étaient âgés de plus de 50 ans. La quasi-totalité des éleveurs enquêtés étaient des Peuhls. La figure 14 montre la répartition des éleveurs par niveau d’instruction

49


5,7% 11,4%

Aucun 82,9%

Primaire Secondaire

Figure 14 : Niveau d’instruction des éleveurs 5.2.2. Système d’exploitation du troupeau Les élevages qui ont été concernés par l’étude étaient tous conduits en mode extensif. La figure 15 montre la répartition des échantillons par catégorie d’exploitation. Aucune exploitation ne pratiquait l’insémination artificielle. Les bovins exploités étaient de race locale et étaient très majoritairement des zébus Peuls. Quelques Méré ont également été observés. Les taurins N’dama ont été plus rencontrés à Founzan et à Koti qui sont les départements les plus humides de la province. L’élevage sédentaire était pratiqué dans 28,57% des cas. Il concernait les petites exploitations (inférieur à 30 têtes). La transhumance quant à elle était le mode d’élevage le plus répandu (71,43%).Elle était utilisée dans les grandes exploitations (supérieur à 30 têtes).

50


13

Nombre d'exploitation

12 10 Inférieur à 30 têtes ]30 à 60 têtes] Plus de 60 têtes

Figure 15 : Répartition des élevages par catégorie 5.2.3. Conduite d’élevage 5.2.3.1.

Alimentation du troupeau

Les troupeaux étaient en majorité alimentés sur parcours naturel (77,2%).Seuls 22,9% des éleveurs ont affirmé qu’ils ont recours au moment de l’étude à la supplémentation de leurs troupeaux (figure16). L’enquête a montré que cette supplémentation est destinée aux animaux malades et aux femelles qui ont nouvellement vêlé. Le supplément utilisé était exclusivement le tourteau de coton.

22,9%

Parcours naturel unique 77,2%

Parcours naturel+supplément ation

Figure 16 : Mode d’alimentation des troupeaux 5.2.3.2.

Abreuvement du troupeau

Les animaux étaient presque tous abreuvés au niveau des retenues d’eaux telles que les marres et les marigots au moment de l’étude. 51


5.2.3.3.

Types d’habitats

La figure 17 montre la répartition des différents types d’habitats rencontrés lors de nos enquêtes. Il ressort que 28,6% des troupeaux étaient parqués dans des enclos faits en bois uniquement, 37,1% dans des enclos en bois plus des épineux (figure18), 20% dans des enclos en bois reliés entre eux par des fils de fers barbelés (Figure 19), Seulement 2,9% des troupeaux étaient parqués au piquet (figure20) tandis que 11,4% étaient quant à eux parqués à l’air libre. Aucun enclos n’était construit avec du matériel définitif (briques).

Types d'habitats

Bois plus des épineux Bois uniquement Bois plus fer barbelés Aire libre Parcage au piquet 0,0%

10,0%

20,0% 30,0% Pourcentages

40,0%

Figure 17: répartition des élevages par type d’habitat

Figure 18 : Enclos en bois simple plus des épineux

Figure 18

52

Figure 19 : Enclos en bois plus des fils de fer barbelés

Figure 19


Figure 20: Parcage au piquet

5.2.3.4.

Conduite sanitaire du troupeau

5.2.3.4.1. Pathologies et suivi sanitaire du troupeau L’enquête a révélé que les pathologies les plus couramment rencontrées dans les élevages de la province du Tuy sont les parasitoses (60%) ; les affections respiratoires (22,9%) ; les affections cutanées (14,3%) et des maladies digestives (2,9%). Les motifs de visite des agents d’élevage dans les différentes exploitations sont respectivement pour des vaccinations (85,7%), des soins (14,3%). Par ailleurs, aucun responsable d’exploitation n’a reconnu au cours de l’enquête faire appel à un agent d’élevage pour des déparasitages systématiques. La figure 21 montre les proportions des pathologies rencontrées dans les élevages du Tuy au moment de l’étude.

53


2,9% Parasitoses

14,3%

Affections respiratoires

22,9%

60%

Affections cutanées Maladies digestives

Figure 21: répartition des différentes pathologies rencontrées 5.2.3.4.2. Pathologies du pis L’enquête a révélé que 3,23% des vaches n’avaient que deux quartiers du pis qui étaient fonctionnels .Parmi elles, 15,48% n’avaient que trois quartiers fonctionnels contre 81,29% qui disposaient de la totalité des quartiers qui fonctionnaient normalement. Aucune des vaches concernées n’avait de trayons surnuméraires. Le test de la résistivité à la conductivité du lait qui permettait de déceler les laits suspects de vaches susceptibles de souffrir de mammites subcliniques a permis de détecter 30,33% de cas suspects sur un total de 121 échantillons testés. La résistivité moyenne du lait par quartier était 440 unités. Aucun cas clinique avéré n’a été constaté. 5.2.3.5.

Système de traite du lait

La technique de traite était exclusivement manuelle (Figure22). Sur toute les exploitations enquêtées 100 % des trayeurs ne pratiquaient pas le lavage des mains ni du pis de la vache avant et après la traite. Le lavage des mains avant de passer à une autre vache n’était également pas respecté dans toutes les exploitations concernées par l’étude. La traite était faite une seule fois très tôt le matin entre 5 heures et 7 heures du matin sauf à Koti et Founzan où elle atteignait 9 heures voire 10 heures du matin. La traite était réalisée en grande 54


majorité par des femmes. La quantité moyenne de lait produite par vache a été 0,85±0,38 litre.

Figure 22 : Système de traite du lait 5.3.

Caractéristiques intrinsèques aux vaches

5.3.1. Tranche d’âge des vaches Le tableau IV résume le nombre de vaches par tranche d’âge. Il ressort que la grande partie des animaux concernés par l’étude avaient entre 3 et 9 ans. L’âge au premier vêlage était de 58,8±13,2mois. Tableau IV : répartition des échantillons par tranche d’âge Tranche d’âge

[3-5]

47 Nombre d’échantillons Pourcentage 30,32%

[6-9]

[10-13]

[14-et+]

80

21

7

51,61%

13,55%

4,52%

55


5.3.2. Rang de lactation La figure 23 résume la répartition des vaches en fonction des rangs de lactation. La figure montre qu’il y avait peu de vaches qui avaient des rangs de lactation élevés.

45

42

42

40 35

Rang de lactation

33

30

Nombre d'animaux

Nombre d'animaux

25 20

18

15 10 10 5

5

4 0

0

1

0 1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Rang de lactation

Figure 23: répartition des vaches en fonction des rangs de lactation 5.3.3. Stades de lactation Sur les 155 vaches en lactation sur lesquelles a porté l’étude 10,32% étaient entre le premier et le deuxième mois de lactation, 60% étaient entre le troisième et le neuvième mois tandis que 29,68% étaient à 10 mois de lactation et même plus. Le stade moyen de lactation pour l’ensemble des vaches était de 7 mois.

Tableau V : Proportion des vaches en fonction des stades de lactation Stade de lactation(en mois) Nombre d’échantillons Pourcentage

[1-2] 16

[3-9] [10 et +] Total 93

10,32% 60%

56

46

155

29 ,68% 100%


5.4.

Composition physico-chimique du lait cru de la province du Tuy

5.4.1. Composition physico-chimique moyenne Le tableau VI montre la comparaison des différents paramètres physico- chimiques du lait cru la province du Tuy avec les valeurs de référence. Les moyennes sont inférieures aux valeurs de références mais se situent dans l’intervalle des valeurs limites pour la matière grasse et la matière protéique. Les moyennes de lactose, de matière sèche et la densité sont inférieures aux valeurs limites. Tableau VI : Comparaison des paramètres physico-chimiques avec les valeurs de référence.

Paramètres Physico-

Moyennes et

Variations

Valeurs de

chimique

Ecart-Type

limites

référence

Matière Grasse (g/l)

36 ,17±1,60

24-55

37

Matière Protéique (g/l)

34,74±0,54

29-50

32

Lactose (g/l)

20,48±0,65

36-56

49

Matière sèche (g/l)

98,43±2,41

114-137

127

Densité à 20°C

1,019±0,00

1,028-1,033

1,031

5.4.2. Constantes physico-chimiques Les constantes mesurées étaient le pH, la température ainsi que le pourcentage en eau du lait. Le pH moyen était de 6,62±0,10.La température moyenne mesurée était 31,90°C±1,93°C, tandis que le pourcentage moyen en eau du lait pris directement au pis a été 74,34%±14,08%.

57


5.5.

Influences des facteurs intrinsèques sur la variation des paramètres physico-chimiques du lait.

5.5.1. Influence de l’âge des vaches

Le tableau VII indique la variation des paramètres physico-chimiques en fonction de l’âge. On en déduit que les différents paramètres physico-chimiques n’ont pas varié significativement avec l’âge des vaches (p>0,05). Tableau VII : variation de la composition physico-chimique en fonction l’âge des vaches Tranche d’âge

Paramètres physico-

[3-5]

[6-9]

[10-13]

[14 et +]

p-value

chimiques 34,91±1,47

35,95±1,60

39,98±1,73

35,56±2,15

0,697

34,61±0,48

34,84±0,56

34,98±0,60

33,93±0,62

0,97

Lactose (g/l)

19,95±0,58

20,58±0,69

21,72±0,57

18,73±0,87

0,694

Matière sèche

98,54±2,39

97,72±2,37

102,61±2,62

93,23±2,72

0,815

1,018±0,003

1,019±0,003

1,019±0,003

0,112

Matière grasse (g/l) Matière Protéique (g/l)

(g/l) Densité à 20°C

1,020±0,002

5.5.2. Influence du rang de lactation. La variation des paramètres physico-chimiques en fonction du rang de lactation sont portées dans le tableau VIII. L’analyse a montré une variation non significative des paramètres physico-chimiques en fonction du rang de lactation (p>0,05).

58


Tableau VIII : Variation de la composition chimique en fonction du rang de lactation

Paramètres

Rang de lactation

p-value

physico1ère

2ième

3ième

4ième

5ième

6ième

7ième

10ième

36,74±1,59

37,90±1,64

29,72±1,42

36,88±1,20

38,21±1,45

44,89±1,88

40,90±3,48

48,75

0,323

34,91±0,41

35,97±0,59

32,57±0,61

34,23±0,38

35,66±0,60

37,05±0,43

36,61±1,01

31,82

0,246

Lactose (g/l)

19,85±0,70

20,58±0,65

20,36±0,63

21,60±0,60

24,04±0,56

15,57±0,76

18,25±0,38

24,17

0,403

Matière sèche

99,56±2,46

101,49±2,33 88,56±2,22

102,61±2,10

99,65±2,41

105,56±2,64

100,98±4,76

109,34

0,415

1,018±0,00

1,019±0,00

1,019±0,00

1,019±0,00

1,018±0,00

1,020±0,00

1,020

0,88

chimiques Matière grasse (g/l) Matière protéique (g/l)

(g/l) Densité à

1,018±0,00

20°C

59


5.5.3. Le stade de lactation La variation des paramètres physico-chimiques en fonction du stade de lactation est portée dans le tableau IX. L’analyse statistique a révélé une variation significative de la teneur en lactose avec le stade de lactation (p<0,05).La teneur en matière grasse ainsi que la densité ont varié significativement avec le stade de lactation (p<0,01). Celles de la matière protéique et de la matière sèche ont varié significativement avec le stade de lactation (p<0,001).

Tableau IX : variation de la composition physico-chimique du lait en fonction du stade de lactation

Paramètre physico-

Stade de lactation en mois

chimique [1-2]

[3-9]

[10 et +]

p-value

Matière grasse (g/l)

28,37±1,43 34,10±1,50

43,04±1,65

0,001 **

Matière protéique (g/l)

31,12±0,44 34,00±0,50

37,43±0,55

0,000***

Lactose (g/l)

16,27±0,67 21,47±0,63

19,89±0,64

0,011 *

Matière sèche (g/l)

81,56±1,72 96,60±2,29

107,81±2,52

0,000 ***

Densité à 20°C

1,017±0,00 1,018±0,00

1,020±0,00

0,001 **

* =p<0,05 ; **=p<0,01 ; ***= p<0,001

5.6.

Influences des facteurs extrinsèques

5.6.1. Influence de l’alimentation Les variations de la composition physico-chimique du lait en fonction du type d’alimentation sont résumées dans le tableau X .L’analyse statistique a révélé une variation significative des teneurs en matière protéique et en matières sèches (p<0,05).Ces teneurs ont été relativement faibles pour les animaux nourris sur parcours naturel avec supplémentation à l’appui. Le mode d’alimentation a eu un

60


effet significatif sur la teneur en lactose du lait (p<0,01).Elle a également été faible pour les animaux bénéficiant d’une supplémentation en plus du parcours naturel Tableau X : variation de la composition physico-chimique en fonction du type d’alimentation Type d’alimentation

Paramètres Physico-

p-value

Parcours naturel

Parcours naturel+

uniquement

Supplémentation

37,49±1,64

33,08±1,48

0,129

35,46±0,55

33,18±0,49

0,024 *

21,39±0,68

18,32±0,52

0,006 **

Matière sèche (g/l)

101,49±2,41

91,21±2,27

0,017 *

Densité à 20°C

1,019±0,00

1,018±0.00

0,789

chimiques

Matière grasse (g/l) Matière protéique (g/l) Lactose (g/l)

*= p<0,05 ;** = p<0,01 5.6.2. Influence des maladies La variation des différents paramètres physico-chimiques en fonction des différentes pathologies rencontrées est contenue dans le tableau XI. L’analyse statistique a révélé une variation significative de la teneur en matière sèche et de la densité du lait en fonction des pathologies (p<0,05). La teneur en lactose a été influencée significativement par les différents types de pathologies (p<0,01). A l’opposé de ces paramètres, les concentrations de matières grasses et de matières protéiques n’ont pas subi de variation (p>0,05).

61

statistiquement significative


Tableau XI : variation des paramètres physico-chimiques en fonction des différentes pathologies Catégories de pathologies

Paramètres physico-

Cutanées

Parasitoses

Digestives

p-value

33,69± 1,71

38,98± 1,32

36,17± 1,63

43,37± 1,20

0,533

34,00± 0,58

34,30± 0,41

34,95± 0,56

37,23± 0,09

0,671

Lactose (g/l)

17,61± 0,57

20,15± 0,71

21,19± 0,64

28,23± 0,06

0,002**

Matière sèche

88,46± 2,26

102,71±2,11 100,47± 2,47 113,96±1,26 0,031 *

1,018± 0,00

1,018±0,00

chimiques Matière grasse

Respiratoires

(g/l) Matière protéique (g/l)

(g/l) Densité à 20°C

1,019± 0,00

1,023±0,00

0,030*

*=p<0,05 ;**=p<0,01 5.6.3. Cas des mammites L’effet des mammites sur la variation de la composition physico-chimique du lait est résumé dans le tableau XII. La densité du lait a varié assez significativement en fonction de la présence ou de l’absence de mammites (p<0,01). Les laits où les mammites ont été suspectées ont été plus concentrés que les laits négatifs. Les concentrations de matières grasses, protéiques et sèches ainsi qu’en lactose n’ont pas varié significativement avec la présence ou l’absence de mammites (p>0,05).

62


Tableau XII : influence des mammites subcliniques sur la composition physicochimique du lait Paramètres physico-

Mammites

chimiques

p-value Lait suspecté positif

Lait négatif

Matière grasse (g/l)

39,10±1,50

41,43±1,40

0,396

Matière protéique (g/l)

37,06±0,50

35,73±0,50

0,266

Lactose (g/l)

22,66±0,74

20,97±0,68

0,233

Matière sèche (g/l)

105,16±2,09

106,48±2,15

0,71

Densité à 20°C

1 ,021±0,00

1,018±0,00

0,001 **

**=p˂0,01

63


Chapitre VI : Discussion et Recommandations 6.1.

Discussion

6.1.1. Caractéristiques des vaches et leur conduite Concernant les tranches d’âges des animaux, nos résultats sont similaires à ceux de Dehoux et Hounsou-Ve (1992) observés lors de leurs études dans les élevages traditionnels du Nord-Est du Bénin où ils ont constaté une diminution du nombre de vache entre les classes d’âge de 4-5 ; 5-6 ; 6-7.Ces auteurs ont estimé que cette diminution du nombre de vache serait dû aux épizooties des années 80 qui ont entrainé une mortalité élevée des vaches âgées. Mais nous pensons que ceci peut être également dû par la réforme des vaches qui est de plus en plus pratiquée par les éleveurs. Pour ce qui est de l’âge moyen à la première mise-bas, nos résultats sont supérieurs à ceux de Wagenaar et Diallo (1988) qui ont trouvé dans les élevages bovins peuls transhumants du Delta du Niger au Mali un âge moyen au premier vêlage de 50,2±9,1 mois. Guigma (2013) a trouvé des âges au premier vêlage plus élevés que nos résultats notamment chez la N’Dama (73 mois), la Djakoré (64 mois). De ces différents résultats il ressort que les vaches élevées traditionnellement sont tardives. Cela confirme les observations de Tellah et al. (2015). En effet dans les élevages traditionnels dominés en général par la transhumance, le suivi alimentaire des génisses est défaillant. Si bien que les animaux obtiennent le poids requis pour la mise à la reproduction tardivement. Adamou- N’Diaye et al.(2003) a constaté une différence de la précocité sexuelle entre des bovins Bourgou élevés en système traditionnel (39,1mois) et d’autres de la même race élevés en système semi-intensif (30,1mois) au Bénin. S’agissant de la production moyenne journalière de lait par vache, les résultats de nos recherches restent inférieurs à ceux de Bonfoh cité par Lizeaux et Baude (2011). Cet auteur a trouvé dans les zones périurbaines de Bamako au Mali une production moyenne journalière de lait qui atteignait 3,5l/vache. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les vaches qui ont été concernées par l’étude de ce dernier évoluaient en système traditionnel péri-urbain. Elles bénéficiaient alors de meilleures conditions alimentaires contrairement aux nôtres. En effet, le potentiel de

64


production des vaches est fonction des facteurs génétiques (race) mais aussi des conditions d’élevage. Parmi ces conditions, l’alimentation est la plus importante. Les élevages conduits de façon sédentaire (28,57%) étaient composés de troupeaux numériquement moins importants que ceux conduits en mode transhumant (71,43%). Ces observations corroborent celles de Dehoux et Hounsou - Ve (1992). Ces auteurs avaient attribué à cette variation, la différence de famille ethnique des éleveurs peuls. Contrairement à ces derniers nous pensons que dans notre cas, l’insécurité foncière caractérisée par une pression des terres cultivées sur celles jadis réservées au pâturage serait la cause. En effet, l’élevage sédentaire qui est pratiqué autour des villages souffre de certaines contraintes dont le manque d’espace de pâture, de parcage. Ce qui contraint les éleveurs de ce système à avoir un nombre réduit d’animaux afin de mieux les alimenter. De nos résultats, il ressort que l’alimentation sur parcours naturel est la plus pratiquée. La complémentation est rare et concerne quasiment l’utilisation du tourteau de coton comme concentré. Ces résultats sont similaires à ceux trouvés au Mali par Bonfoh (2010).Nos observations concernant la complémentation diffèrent de celles de Asseu (2010) dont les travaux menés dans les élevages périurbains de la ville de Kaolack ont révélé que le tourteau d’arachide était le concentré le plus utilisé en complémentation (90%). En effet, la province du Tuy est une zone cotonnière où se trouve l’une des plus grandes usines d’égrainage de coton. Ce qui facilite l’utilisation des sous-produits dans l’alimentation animale. De même, cette localité est proche de la ville de Bobo-Dioulasso où se trouvent plusieurs huileries utilisant des graines de coton. Cela justifie l’utilisation du tourteau de coton comme seul complément dans ces élevages. De ces observations nous retenons que la complémentation des animaux en élevage traditionnel est basée sur les ressources locales disponibles. En plus de l’alimentation, l’eau est un facteur de mobilité des troupeaux et joue un rôle essentiel dans l'élevage de types traditionnel. Nos résultats montrent que les troupeaux étaient abreuvés avec les eaux de surfaces (100%). Ces résultats diffèrent de ceux rapportés par Nkolo (2009) à Thiès et Ilboudo(2003) à Linguère qui ont trouvé que les animaux étaient abreuvés à l’eau de forage respectivement à l’ordre de 63,9% et 90 %. La présence d’un nombre important de forages expliquait 65


cela. Dans notre cas, il est à noter que l’étude a été menée en saison pluvieuse. La présence d’eau de pluie dans les marigots, couplée aux besoins de main d’œuvre pour les travaux champêtres qui réduisent le nombre de personnes s’occupant du troupeau expliquent nos observations. Mais l’utilisation abusive de pesticides dans les champs qui polluent ces eaux pourrait constituer un danger sur la santé des animaux. De nos enquêtes sur l’état sanitaire des troupeaux, le parasitisme était le type de pathologie la plus rencontrée. Cela peut s’expliquer par le fait que le déparasitage systématique du troupeau est quasi inexistant dans les élevages visités. Le test de la résistivité à la conductivité électrique du lait a permis de détecter 30,33% de cas de mammites subcliniques. Cette technique qui paraît une première dans nos conditions a donné des résultats largement inférieurs à ceux de Bonfoh et al. (2002) .En effet ces derniers après avoir effectué des analyses microbiologiques des laits provenant des fermes aux alentours de Bamako ont trouvé une prévalence de mammites subcliniques de 72%. Nos résultats corroborent ceux rapportés par PROMET (2008) pour qui le taux d’infection mammaire du cheptel Tunisien était de 30%. Ces taux d’infection élevés peuvent en partie trouver leur origine au niveau l’hygiène de la traite. Il est à noter que dans les élevages enquêtés la traite était manuelle. Le lavage des mains ainsi que celui du pis avant et après la traite n’était pas pratiqué. Cela constitue un danger pour la santé de la mamelle de la vache. 6.1.2. Paramètres physico-chimique du lait frais des élevages de la province du Tuy Les résultats obtenus à l’issue de l’analyse physico-chimique montrent la concentration en matières grasses (MG) est inférieure à la valeur de référence (37g /l). Celle de la matière protéique (MP) était supérieure à celle d’un lait de référence (32g/l). Mais ces valeurs sont toutes comprises dans les limites de variation admises qui sont respectivement de 24 à 55g /l pour les matières grasses et 29 à 50g/l pour les matières protéiques. La moyenne des matières protéiques de nos échantillons est proche de celle de Kamoun (2011) qui a trouvé dans les élevages du Nord Tunisien une teneur en matière protéique de 34g/l.

Millogo

(2010) dans les fermes autour de la ville de Ouagadougou a trouvé des concentrations des matières grasses supérieures aux nôtres (5% en moyenne). En 66


effet, la variation des matières grasses est fonction de la race, du stade de lactation, de l’alimentation et du système de traite du lait. Elle varie inversement par rapport à la quantité journalière de lait produite. Plus la quantité de lait produite par jour est importante moins ce lait contient de la MG. Les taux les plus faibles sont rencontrés en début et au pic de lactation. Plusieurs expériences ont montré que la matière grasse est plus élevée dans le lait de la fin de traite (4 à 5 fois) qu’en début de traite. Le rôle de l’alimentation dans la variation de la matière grasse a été démontré. Lanet (2005) affirmait que la synthèse en matière grasse est favorisée par une alimentation en sucre (Betterave, mélasse, ensilage de maïs). Pour les matières protéiques, en plus de la génétique, l’alimentation et plus précisément l’apport énergétique influencerait la teneur en matières protéiques. Donc un apport énergétique déficient impacte négativement sur le taux de matière protéique. Ce qui diminue la capacité fromagère du lait. Les teneurs en lactose et en matières sèches sont inférieures à celles rapportées par Labioui et al. (2009) au Maroc, Mathieu (1998). Ces auteurs dont les travaux ont été menés sur des races exotiques ont trouvé des taux respectifs de 43,51g/l et 117,5g/l de MS. La teneur en lactose était inférieure aux variations limites (48 à 50g/l). En effet, la synthèse du lactose du lait est faite grâce à l’uridine diphosphogalactase (UDPGal).Cette enzyme est secrétée par la glande mammaire à partir du glucose suite à diverses réactions enzymatiques. La synthèse est ensuite effectuée grâce à la lactose synthétase. En cas de sous-alimentation glucidique, l’animal peut donc être dans l’incapacité de produire suffisamment de lactose. Dans notre cas les animaux ne bénéficiaient

pas de complémentations glucidiques. Cela pourrait en partie

expliquer les faibles teneurs en lactose constatées. Les concentrations en lactose et la quantité de

lait produite sont corrélées

positivement. La faible production par vache (0,85±0,38 litre) peut expliquer ces résultats. Il s’avère également nécessaire de ne pas écarter la technique de traite (manuelle sans asepsie) et le temps mis entre les prélèvements et les analyses qui pourraient permettre un développement de bactéries lactiques capables de réduire la teneur en lactose du lait.

67


La matière sèche a également été inférieure aux variations limites (114 à 137g/l). Les mêmes commentaires pour la MG sont valables pour ce paramètre.

L’analyse a révélé une densité moyenne à 20°C des laits du Tuy faible par rapport au lait standard. Alais (1984) a trouvé une moyenne supérieure au nôtre (1,031). La moyenne dans notre étude était inférieure aux variations limites (1,028 et 1,033). Nos échantillons de lait étant prélevés au pis de la vache, les seuls facteurs pouvant être incriminés sont la teneur en MG, en MS ainsi que la température. Pour la température, notons que les échantillons sont légèrement chauffés (40°C) avant leurs analyses. Cela pourrait jouer sur la densité qui diminue avec la température. Nos résultats concernant le pH étaient dans les limites de variations admises (6,6 à 6,8). Ces résultats corroborent ceux de Sissao et al. (2015) pour les laits pasteurisés au Burkina Faso. La différence avec les nôtres se situe au niveau de la nature du lait. Malgré que ces auteurs aient utilisé du lait pasteurisé, nos résultats ont été proches. Cela signifie que le pH du lait est un paramètre relativement stable. La température du lait frais prise directement après la traite était supérieure à celle obtenue par Bonfoh (2002) au niveau des points de vente du lait en saison chaude dans le district de Bamako au Mali (23,9°C). Cette différence s’explique par le fait que les laits analysés par ce dernier, après avoir été traits et transportés jusqu’au point de vente ont pu se refroidir. Néanmoins, cette moyenne reste inférieure aux résultats de Labioui et al. (2009) qui ont quant à eux trouvé des valeurs moyennes de l’ordre 36,5 et 37,5°C. Plusieurs auteurs affirment que le lait à la sortie du pis doit avoir une température voisine de celle de l’animal (37 à 38°C). Les faibles températures constatées dans notre cas peuvent être dues au matériel utilisé. 6.1.3. Variation des paramètres physico-chimiques en fonction des caractéristiques des vaches et de la conduite d’élevage. L’âge de la vache, son rang de lactation n’avaient aucune influence sur les paramètres physico-chimiques. Ces paramètres ont été particulièrement influencés par le stade de lactation, le type d’alimentation des vaches, les types de pathologies généralement croisées dans les élevages enquêtés et en particulier les mammites.

68


Le stade de lactation des vaches a eu un effet significatif sur

la composition

physico-chimique du lait. La matière grasse, matière protéique, matière sèche ainsi que la densité du lait ont respectivement augmenté avec les différents stades de lactation de la vache. La teneur en lactose quant à elle, a augmenté à partir du deuxième mois de lactation, puis a diminué à partir du 10 ième mois de lactation. Il existe une corrélation positive entre la quantité du lait produit et la concentration en lactose. Or, à partir du 10ième mois une vache ayant mis bas et normalement cyclée doit être en début de tarissement donc diminution de quantité de lait produit. Labouche et Pe Ytavin (1957) ont également démontré que les matières grasses du lait augmentaient au cours de la lactation tandis que le lactose diminuait après la saillie progressivement jusqu’au tarissement. Les concentrations en matières protéiques, en matières sèches et en lactose ont varié significativement en fonction du mode d’alimentation. Ces paramètres ont été faibles chez les vaches nourris sur pâturage naturel et bénéficiant d’une complémentation. Les vaches complémentées dans notre cas sont des animaux malades ou qui ont nouvellement vêlé. Cette complémentation qui était exclusivement à base de tourteau de coton n’a pas augmenté

ces différents

paramètres comme l’a prôné Stoll (2002). Cela pourrait s’expliquer par le fait que la maladie entraine une diminution de la capacité fonctionnelle de l’organisme de l’animal, d’où un défaut de synthèse de ces différents composés. Ce même constat est fait avec les différents types de pathologies où on a noté des variations significatives de la teneur en lactose, de la matière sèche mais aussi de la densité du lait. Cette même densité a significativement varié dans le cas des mammites. Les laits suspectés positifs au test de la résistivité à la conductivité avaient une densité plus élevée que les laits négatifs (1,021 contre 1,018). Cela pourrait être dû à la présence de cellules somatiques principalement les leucocytes qui augmentent la densité du lait. Ces observations corroborent celles de Sissao et al.(2015).

69


6.2.

Recommandations

Nos recommandations sont adressées à l’Etat burkinabé, aux éleveurs ainsi qu’aux organisations de producteurs de lait. 6.2.1. A l’Etat burkinabé A l’Etat burkinabé, nous recommandons de :  Subventionner les aliments utilisés comme complément pendant les périodes difficiles comme la saison sèche. Cela pourrait améliorer significativement la production de lait pendant cette période.  Former les éleveurs sur les techniques de récolte, stockage du fourrage vert.  Mettre en place un plateau technique à même de répondre aux besoins des éleveurs en terme de

nouvelles techniques de reproductions (IA) ; la

production, conservation et transformation du lait ;  Organiser le secteur de la collecte et la transformation du lait pour que le lait produit dans les élevages puissent arriver dans les villes et les lieux de transformation en quantité et en qualité ; 6.2.2. Aux éleveurs Aux éleveurs nous recommandons de :  Mieux s’organiser pour bénéficier de beaucoup plus d’attention de la part de l’Etat et des institutions financières (Banques et microcrédits) ;  Se former et s’informer sur les techniques de production et de conservation du lait afin d’améliorer quantitativement et qualitativement leur production ;  Opter pour la rentabilité économique de leurs exploitations ;  Soins vétérinaires réguliers des troupeaux tout en améliorant l’hygiène de la traite du lait afin d’améliorer la santé des animaux. 6.2.3. Aux organisations de producteurs et transformateurs du lait A ces derniers nous recommandons de :  collaborer parfaitement avec les structures étatiques comme le MRAH basée sur le partage de l’information ;  soutenir les petits producteurs qui ne disposent pas assez de moyens pour s’imposer dans les maillons de la chaine de valeur lait ;  Jouer pleinement leur rôle de défenseurs de la production laitière locale.

70


6.2.4. Au projet AMPROLAIT.  Sensibiliser les éleveurs sur l’importance des soins vétérinaires ;  Apprendre aux éleveurs les techniques de fauchage et conservation du fourrage vert ;  Apprendre aux éleveurs les bonnes pratiques de traite et de conservation du lait.

71


CONCLUSION

Le lait et les produits laitiers constituent des aliments de haute valeur nutritive. Ils occupent une place de choix dans l’alimentation des populations rurales surtout chez les éleveurs peuls mais aussi en milieu urbain où ils constituent des sources importante de protéines, de vitamines et de minéraux. Ils assurent également des revenus substantiels pour d’autres. Ces dernières années la consommation de lait et produits laitiers n’a cessé d’augmenter. Cela grâce à l’augmentation de la population et à l’urbanisation galopante. Face à la production locale quantitativement insuffisante, les besoins en lait et produits laitiers sont en partie comblés par des importations massives de lait sous forme de poudre. Ces importations sont soutenues par un marketing publicitaire qui vante les qualités de ces produits. Devant cette problématique, le Burkina Faso en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers a mis en place des projets et programmes pour booster la production locale de lait et améliorer sa qualité nutritionnelle. Si cette qualité nutritionnelle est influencée par des facteurs intrinsèques aux vaches (âge, rang de lactation, stade de lactation), son amélioration requiert quant à elle des conditions d’élevage rationnelles (habitat, santé des animaux) et des conditions favorables d’alimentation. Le projet d’appui à l’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité des filières laitières en Afrique de l’Ouest et du Centre (AMPROLAIT) à travers la plateforme multi acteurs du Tuy œuvre dans cette localité pour améliorer la production de lait. C’est dans ce cadre que nous avons réalisé cette étude. Elle s’est déroulée durant la période allant d’Aout à Novembre 2015. L’objectif général du travail était d’analyser la composition physico-chimique du lait cru des élevages traditionnels de la province du Tuy en rapport avec les conditions d’élevage. Il s’agissait spécifiquement de :  Déterminer les caractéristiques des vaches laitières et les conditions dans lesquelles elles évoluent ;

72


 Analyser la composition physico-chimique du lait cru des élevages traditionnels de la province du Tuy ;  Evaluer l’influence des caractéristiques des vaches

et des conditions

d’élevage sur les différents paramètres physico-chimiques du lait cru. Pour atteindre ces objectifs, nous nous sommes rendus sur le terrain pour mener des enquêtes auprès des éleveurs sur les conditions d’élevage et prendre les caractéristiques des vaches (âge, stade de lactation, rang de lactation). Nous avons également prélevé des échantillons de lait individuel pendant la traite pour analyser la composition physico-chimique. Au total, 155 échantillons de lait cru ont été prélevés dans 35 élevages de cinq départements de la province du Tuy à savoir : Boni, Houndé, Kombia, Koti et Founzan. Parmi les échantillons, 121 ont subi le test de la résistivité à la conductivité électrique afin de déceler les laits suspects de mammites subcliniques. De nos résultats il ressort que :  Les élevages étaient majoritairement conduits par transhumance (71,43%). Seulement 28,57% d’entre eux étaient conduit en mode sédentaire. L’insémination artificielle n’était pas pratiquée dans les différents élevages. L’âge moyen à la première mise bas était de 58,8±13,2 mois. La production journalière de lait par vache était de 0,85±0,38 litre. L’alimentation de 77,14% des troupeaux était assurée par l’exploitation des pâturages naturels exclusivement. Cependant, 22,86 % des exploitations avaient recours à la complémentation des sujets malades ou convalescents avec du tourteau de coton.  Le test de la résistivité à la conductivité électrique du lait a révélé que 30,33% des

échantillons

provenaient

de

vaches

suspectes

composition

physico-chimique

de

mammites

subcliniques.  L’analyse

de

la

fait

état

de

faibles

concentrations en lactose et en matière sèche dans le lait des élevages traditionnels du Tuy. La densité du lait était faible et hors de la limite de variation admise. Les concentrations moyennes en matières grasses ; matières protéiques étaient satisfaisantes. 73


 Le stade de lactation ; le mode d’alimentation ont eu un effet significatif sur les paramètres physico-chimiques du lait. Les concentrations en matières grasses, en matières protéiques, en matières sèches et la densité du lait ont connu une augmentation du 2ème jusqu’au 10ème mois de lactation. Si le taux de lactose dans le lait a connu une augmentation entre le 2 ème et le 9ème mois de lactation, il a subi une baisse à partir du 10ème mois de lactation.  Les types de pathologies ont eu un effet significatif sur la concentration du lactose, des matières sèches et la densité du lait.  Les échantillons de lait provenant des vaches suspectes de mammites subcliniques étaient

plus denses que ceux provenant de vaches

apparemment saines. Nos résultats font état d’un déficit en lactose et en matière sèche dans le lait des élevages traditionnels du Tuy. Les objectifs de l’étude ont été atteints. L’étude a permis une meilleure connaissance des facteurs agissant de façon significative sur la composition physico-chimique du lait produit de façon traditionnelle dans cette partie du Burkina Faso. Ainsi trois groupes de facteurs ayant eu un effet significatif parmi lesquels, l’alimentation, et la santé des animaux ont été identifiés en vue de formuler des recommandations pour une meilleure maîtrise de la qualité du lait.  Alimentation : La conduite alimentaire des vaches doit être revue. Il conviendrait de complémenter suffisamment les vaches pour augmenter la quantité et améliorer la qualité nutritionnelle du lait produit.  Santé des animaux : Les exploitations doivent être indemnes de maladies. Les mammites étant responsables d’une chute de la production et d’une dépréciation de la qualité du lait, doivent recueillir l’attention des acteurs de la filière lait. L’hygiène de la traite doit être améliorée afin de garantir la qualité sanitaire du lait.

74


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périphérie

deDioulasso.

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préoccupation.


Annex1 :Shema du circuit de commercialisation du lait et produit laitiers au BF (Hamadou et Sanon,2005)


Annexe2 : contaminants du lait. Occasion de contamination Contaminants

Risque chez le consommateur

Microbes (bactéries,

-Pathologies

-infection

champignons, etc.)

-La traite

-Toxi-infection -intoxication alimentaire

Les antibiotiques

-traitement

intra

mammaires -allergies,

cancers,

(résidus)

(mammites)

résistances

-traitements systématiques

antibiotiques,

aux

maturation du fromage. Pesticides

Conservation du fourrage

-accumulation dans les

(Beroza et Bowman ,1966)

graisses de réserve -intoxication par relargage

Radioéléments

-explosions atomiques

-effets cancérigènes

-isotopes radioactifs

-intoxications graves

(Madelmont et Michon, 1964) Mycotoxines

Production

végétale Intoxication (dangereux

(aflatoxine)

surtout enfants)

Autres (débris, poussière, eaux sales)

-traite, traitement, conservation

chez

les


Annexe 3 : questionnaire d’enquête.



Serment de Claude BOURGELAT

Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes ainés :  D’avoir en tous moment et en tous lieux le souci de la dignité et l’honneur de la profession vétérinaire ;  D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure.



Analyse de la composition physico-chimique du lait cru des élevages traditionnels du Tuy (Burkina Faso)

Résumé La composition physico-chimique du lait des élevages traditionnels du Tuy (Burkina Faso) a été analysée. Au total 155 échantillons de lait individuels ont été étudiés. Le test de la résistivité à la conductivité électrique du lait à l’aide du 4QMast® a intéressé 121 d’entre ces échantillons. Le but a été d’étudier l’effet des conduites d’élevage ainsi que des maladies couramment rencontrées dans les élevages traditionnels sur la variation de la composition physico-chimique du lait. Les teneurs de la MG, MP, Lactose et MS du lait cru ont été respectivement 36,17± 1,6g/l ; 34,74± 0,54g/l ; 20,48± 0,6g/l ; 98,43± 2,41g/l. Le test de la résistivité à la conductivité électrique du lait a permis de détecter 30,33% de cas de mammites subcliniques. Si les teneurs en MG et MP ont été satisfaisantes, celles du Lactose et de la MS ont été inférieures aux variations limites. Le stade de lactation, l’alimentation ont eu un effet significatif sur la variation de la composition physico-chimique du lait. De même les paramètres physicochimiques ont significativement variés en fonction des maladies rencontrées fréquemment dans les élevages. De ce fait, des recommandations basées entre autres sur l’alimentation, le suivi sanitaire, ainsi que l’hygiène de la traite ont été formulées afin d’améliorer la qualité nutritionnelle du lait produit dans le système traditionnel au Burkina Faso. Mots clés : Analyse physico-chimique-Lait cru-Elevages traditionnelsprovince du Tuy-Burkina Faso Auteur : Pinguedwindé Dieudonné ILLY Adresse : Dédougou (Burkina Faso) Email : dieudonnilly@yahoo.fr ; ddnnilly@gmail.com Tel : (+221) 77 278 65 85 (Sénégal) ; (+226) 71 98 85 79 (Burkina Faso)


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