UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************ ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V)
ANNEE: 2016
N° 25
ETAT DES LIEUX SUR L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES ELEVAGES PORCINS DE BINGERVILLE (COTE D’IVOIRE)
THESE Présentée et soutenue publiquement le Jeudi 07 Juillet 2016 à 15 heures devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par : M. Djolaud Hervé Cédric KILI Né le 21 Juillet 1992 à Alépé (République de Côte d’Ivoire) JURY Président :
Mr Emmanuel BASSENE Professeur à la Faculté de médecine, Pharmacie et d’Odontologie
Rapporteur de Thèse :
Mr Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre :
Mr Ayayi Justin AKAKPO Professeur à l’E.I.S.M.V. de Dakar
Directeur de Thèse:
Mr Assiongbon TEKO-AGBO Chargé de recherche au LACOMEV l’E.I.S.M.V de Dakar
de
DEDICACES A DIEU TOUT PUISSANT, je te dédie ce modeste travail. Tu as toujours été présent dans ma vie. Aujourd’hui je te rends toute la Gloire car Seigneur tu es fidèle même lorsque nous nous détournons de ta volonté. Tu as voulu que j’arrive à ce stade. Que ton œuvre continue dans ma vie.
A mon père, DJOLAUD KILI Dalet Aristide, tu as toujours suscité mon admiration et mon respect et tu m’as transmis les valeurs morales qui ont fait de moi l’homme que je suis actuellement. Je te suis éternellement reconnaissant pour tes sacrifices.
A ma mère, YEO Salimata, merci pour tous tes efforts consentis à notre réussite, Oui car cette réussite est la notre. Je me rappelle tous les moments de galère passés à deux. Mes mots ne sauraient refléter ce que je ressens réellement. Merci pour l’éducation, les conseils, les sacrifices. Maman, merci pour tes prières. Tu es la meilleure au monde, Maman. Que DIEU t’accorde longévité et santé afin que tu puisses bénéficier du fruit de tes labeurs.
A mon beau-père, KAHAUD LIN, merci pour tous tes conseils, ton soutien sans failles. Que DIEU t’accorde longévité et santé, qu’il te rende au centuple tous tes bienfaits.
A ma bien aimée, mon premier bébé, ma moitié Fafa, le Tout Puissant Dieu avait certainement déjà tout prévu. Tu es la première fille de la promo à qui j’ai adressé la parole en CPEV, je m’en souviens encore comme si cela datait d’hier. Que puis-je te dire que tu ne saches déjà? Merci pour toutes ces merveilleuses années passées ensemble, ton courage, ton éducation, ton respect et surtout ton amour font de toi mon UNIQUE. Que Le Seigneur consolide notre union et nous guide tout au long de notre vie. i
A mes amours, KILI Djolaud Louis François et Louise Madoussou, votre arrivée nous a comblés de bonheur. Je vous aime d’une façon inconditionnelle et vous souhaite de grandir dans la gaieté. Je serai toujours présent pour vous. Que DIEU vous guide tout au long de votre vie et vous comble de ses grâces. Mon amour pour vous est incommensurable et inconditionnel. Que DIEU vous guide tout au long de votre vie et vous comble de ses grâces. A ma Maman, TANOH Justine, merci les conseils, les sacrifices et toute l’attention envers toutes les personnes qui te côtoient. Merci d’avoir toujours cru en moi. Que DIEU t’accorde longévité et santé, qu’il te rende au centuple tous tes bienfaits.
A mes frères DJOLAUD KILI Dominique, Romina, Fredy, Guy Arnold, Guy Landry, Brandon et Grace, Emmanuel et Sylvie. En reconnaissance de l’affection que vous n’avez jamais cessé de me témoigner et de vos conseils qui m’ont toujours permis d’avancer, voyez en ce modeste travail, l’expression de mon amour fraternel. Du courage et bonne réussite dans vos projets futurs. Je vous aime.
A mon beau-père Feu Docteur AKIBODE Kokou Dodji François
A ma belle-mère Docteur AKIBODE AZIABLE Essivi Ablodé Pauline. Merci de m’avoir adopté comme un fils. Je ne saurai en ces quelques mots t’exprimer toute ma gratitude pour tous tes efforts, mais je prierai toujours afin que le Tout-Puissant te comble de ses grâces infinies.
A toute la famille AKIBODE et plus particulièrement à mes beaux frères Eric et Dominique courage à vous, puisse Dieu vous accompagner dans vos projets. A Germaine, Merci pour ta présence, l’affection que tu prodigues à nos enfants. Que Le Seigneur te bénisse et te comble de ses grâces.
Aux grandes familles DJOLAUD KILI et YEO, tontons, tanties, cousins et cousines ii
A mes oncles et tantes, Tonton Hervé, Zoumana YEO, Ali YEO, Yaya YEO, Tantie Fatou épouse KOIZAN. Ce travail est le vôtre.
A mes cousins et cousines, Daouda David, Abdoul, Charles-Henri, Adama, Momo, Ephraïm, Madoussou, Marie-Andréa, Marie-Claire, Colombe. Que Dieu vous bénisse.
A mes ainés : Dr TIECOURA Raoul, Dr ZOBO Aristide, Dr TOKPA Cécile, Dr DAGO Aline, Dr OYETOLA Wilfried…
A mes promotionnaires ivoiriens : Dr TRAORE, Dr TOLLA, Dr KOUMAN, DOUMBIA merci pour votre soutien. A mes camarades de la 43e promotion, dernière promotion de l’ancien système, la seule, l’unique, je me souviendrai toujours des moments extraordinaires passés ensemble en classe et dans la vie. Puisse cette famille vétérinaire rester soudée dans l’avenir.
A mes cadets et cadettes de la CEVIS: Bass, NDA, GNALI, Rita, Noel, Lionel, Boris, Anlyou, Phrégus, Josiane, Panele, Ehouman, Claverie, Zeynabou, Leti, Dua, Prince, Meité, Ouattara, Dosso, Beaucoup de courage. Soyez persévérants. Que le Tout Puissant consolide nos liens. Au Docteur ZOBO, Dieu a fait de toi une source d’inspiration inépuisable car audevant de tous tes projets Il est là. J’ai pleinement appris à tes cotés. Merci
A Koné Josiane, Tony et Mama, vous avez les remerciements de la Famille Kili pour votre soutien sans failles pendant les moments difficiles.
A Matembili et Grâce, je vous remercie pour toutes ces années passées ensemble. Nous formons désormais une seule famille.
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A Habib DOUMBIA, on a traversé dèh, trouves en ce travail une récompense à nos efforts et un soutien pour la suite. Que Dieu protège notre fraternité. A l’Amicale des Elèves, Etudiants et Stagiaires Ivoiriens au Sénégal (AMEESIS),
A la Communauté des Etudiants Vétérinaires Ivoiriens au Sénégal (CEVIS)
A la Communauté Togolaise de l’EISMV, A Toute les autres communautés de l’EISMV, A mon pays d’accueil, le SENEGAL, Dieuredieuf ; A ma patrie, la COTE D’IVOIRE
A vous tous que je n’ai pas pu citer et qui avez contribué énormément à ce succès, sachez que ce travail est aussi le votre. Je vous serai toujours énormément reconnaissant. Merci
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REMERCIEMENTS A Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, pour m’avoir soutenu tout au long de ce cursus et pour l’accomplissement de ce travail ; A toute ma famille pour l’éducation et leur soutien sans faille ; Au Professeur Yalacé KABORET, Directeur Général de l’EISMV ; A notre professeur et rapporteur de thèse, Professeur Oubri Bassa GBATI, Bonheur, Paix et Santé. Que Dieu vous garde. Merci pour votre disponibilité. A mon encadreur, Dr Assiongbon TEKO-AGBO, merci pour la confiance que vous avez eue en moi, pour votre disponibilité et pour le savoir que j’acquiers chaque jour auprès de vous. Aux Professeurs Philippe KONE, Serge N. BAKOU, vous nous avez donné les conseils quand il le fallait. Vous êtes pour nous des modèles dans le travail. Que Dieu vous bénisse et réalise vos projets. A Monsieur Joseph DABA, Directeur du centre d’apprentissage, de perfectionnement et de production de Bingerville. Merci pour votre disponibilité et pour toute l’aide que vous m’avez apportée tout au long de mes investigations. A mes ainés Dr ZOBO « mon parrain », Dr TIECOURA « mon bon vieux père », Dr BITTY, Dr PRIVAT, Dr TOKPA, Dr DIARRASSOUBA Abdoul, Dr KONE. Aux Docteurs Mireille KADJA, ASSOUMY, AKODA, TEKO-AGBO pour vos enseignements A mes « bons petits et mes fils » Nda, Bass pour tout leur soutien. Aux membres de notre jury de thèse A mes illustres maîtres de l’EISMV, pour la qualité de vos enseignements. Au personnel administratif de l’EISMV A la Direction des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire v
Au personnel de l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Sénégal A mes camarades de la 43ème promotion de l’EISMV A toute la CEVIS A tous les étudiants de l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (A.E.V.D) A ma très chère patrie la Côte d’Ivoire et Au Sénégal, mon pays hôte. A tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. A tout ceux dont je que je n’ai pas cité le nom. Veuillez recevoir toute ma gratitude.
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A NOS MAÎTRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Emmanuel BASSENE Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’odontologie de Dakar; Vous nous faites l’insigne honneur, malgré vos multiples occupations de présider ce jury. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde et sincère gratitude.
A notre Maître et Rapporteur de thèse, Monsieur Oubri Bassa GBATI Professeur à L’EISMV de DAKAR; La spontanéité avec laquelle vous accepté de juger ce travail nous a beaucoup touché. C’est pour nous un privilège d’avoir bénéficié de votre riche enseignement pendant notre formation. Soyez assuré, honorable maître, de notre respect et de nos sincères remerciements.
A notre Maître et Juge, Monsieur Ayayi Justin AKAKPO Professeur à L’EISMV de DAKAR; Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de siéger dans ce jury, malgré vos nombreuses occupations. Enseignant, vous nous avez impressionnés. Votre rigueur scientifique, vos qualités humaines et votre bienveillance toute paternelle nous ont marqué durant notre passage à l’EISMV et tout au long de notre séjour à Dakar. Soyez assuré, honorable maître, de notre éternelle reconnaissance et de nos sincères remerciements.
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A notre Maître et Directeur de thèse, Monsieur TEKO-AGBO Chargé de recherche au LACOMEV de l’E.I.S.M.V de Dakar Vous avez dirigé avec dynamisme et rigueur ce travail malgré vos multiples occupations. Vous nous avez inspiré, aidé et encouragé dans notre travail. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous de la bienveillance et de l’amour pour le travail bien fait. Cher maître recevez ici, nos chaleureux remerciements et soyez assuré Monsieur, de notre profonde considération.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie et l’Ecole Inter – Etats des sciences et Médecines Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation ».
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LISTE DES ABREVIATIONS ANADER
: Agence Nationale d’Appui au Développement Rural
ANMV
: Agence Nationale du Médicament Vétérinaire
APPORCI
: Association des Producteurs de Porcs de Côte d’Ivoire
CBIP
: Centre Belge d'Information Pharmacothérapeutique
CNPV
: Commission Nationale de Pharmacovigilance Vétérinaire
DPE
: Direction des Productions d’Elevage
DPP
: Direction de la Planification et des Programmes
EISMV
: Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires
FAO
: Organisation des Nations Unies
FIRCA
: Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles
GID
: Groupe Industrie et Distribution
INTERPORCI : Interprofession Porcine de Côte d’ivoire IRCP
: Institut de Renforcement des Capacités Pharmaceutiques
LANADA
: Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole
LMR
: Limite Maximale de Résidus
LMV
: Le Médicament Vétérinaire
Lr
: Landrace
Lw
: Large White
MIRAH
: Ministère des Ressources Animales et Halieutiques
OMS
: Organisation mondiale de la Santé
P
: Piétrain x
PE2C
: Projet d’Encadrement des Elevages à Cycle Court
PPA
: Peste Porcine Africaine
PPAAO
: Programme de Productivité Agricole en Afrique de l'Ouest
SAFAL
: Société Africaine d’Alimentation
SDRP
: Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin
SICS
: Société Internationale de Charcuterie et de Salaison
SIVAC
: Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie
UEMOA
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UNEGABY
: Union des Eleveurs de Porcs du Sud
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LISTE DES FIGURES Figure 1
: PPA : congestion et cyanose de la peau. .............................................. 7
Figure 2
: PPA : hémorragies et cyanose des oreilles. .......................................... 7
Figure 3
: Septicémie à Salmonella choleraesuis chez un porc à l’engrais : cyanose des oreilles ............................................................................ 11
Figure 4
: Salmonellose purpura septicémique. .................................................. 11
Figure 5
: Gale sarcoptique : lésions très accentuées. ......................................... 14
Figure 6
: Le corps tout entier recouvert par une carapace. ................................ 14
Figure 7
: Vendeuses de viande de porcs regroupées devant l’abattoir de porcs .................................................................................................... 44
Figure 8
: Zone d'étude (Bingerville) .................................................................. 49
Figure 9
: Personnel technique ayant suivi une formation en élevage. ............... 54
Figure 10
: Pourcentage d’élevage ayant recours au service d’agents de santé animale. ............................................................................................... 54
Figure 11
: Bâtiments modernes d’élevage de porcs. ........................................... 55
Figure 12
: Bâtiments modernes d’élevage de porcs à Sébia yao. ........................ 56
Figure 13
: Effectifs des fermes enquêtées dans la zone de Bingerville. .............. 56
Figure 14
: Porcelets sous mère............................................................................. 57
Figure 15
: Porcs à l’engrais .................................................................................. 57
Figure 16
: Principales pathologies signalées par les éleveurs lors de l’enquête ............................................................................................. 57
Figure 17
: Diarrhée chez un porcelet ................................................................... 58
Figure 18
: Diarrhée chez un porcelet ................................................................... 58
Figure 19
: Truie atteinte par la gale ..................................................................... 58
Figure 20
: Porcs ayant sucombé à la pasteurellose. ............................................. 58
Figure 21
: Proportion d’affection des différents stades physiologiques .............. 59
Figure 22
: Médicaments vétérinaires exposés dans une ferme porcine. .............. 60
Figure 23
: Proportions des différents groupes thérapeutiques utilisés dans les élevages porcins de Bingerville .................................................... 61 xii
Figure 24
: Proportion des élevages utilisant les antiparasitaires dans la zone de Bingerville...................................................................................... 61
Figure 25
: Proportion des élevages utilisant les antiparasitaires internes et externes. .............................................................................................. 61
Figure 26
: Fréquence d’utilisation dans les fermes porcines. .............................. 62
Figure 27
: Quelques antiparasitaires utilisés dans les élevages enquêtés. ........... 63
Figure 28
: Proportion des élevages utilisant les antibiotiques dans la zone de Bingerville...................................................................................... 63
Figure 29
: Proportion des élevages utilisant les antibiotiques à titre préventif .............................................................................................. 63
Figure 30
: Fréquence d’utilisation dans les fermes porcines. .............................. 64
Figure 31
: Quelques antibiotiques utilisés dans les fermes enquêtées . ............... 66
Figure 32
: Proportion des élevages utilisant les vitamines. ................................ 66
Figure 33
: Répartition des médicaments selon l’ordre d’achat ............................ 67
Figure 34
: Attitude des éleveurs et techniciens vis-à-vis du manque d’efficacité d’un médicament ............................................................. 68
Figure 35
: Niveau de connaissance des éleveurs sur les notions de résidus et de délai d’attente ................................................................................. 69
Figure 36
: Niveau de connaissance des agents de santé animale rencontrés sur les notions de résidus et de délai d’attente.................................... 69
Figure 37
: Statistique d’abattage de porcs à l’abattoir de 2011 à 2014 ............... 70
xiii
LISTE DES TABLEAUX Tableau I
: Différents types d'utilisation des médicaments vétérinaires .......... 19
Tableau II
: Les familles d’antibiotiques utilisés chez les porcs ....................... 22
Tableau III
: Les familles d’antiparasitaires externes utilisées chez les porcins ............................................................................................ 23
Tableau IV
: Les différentes familles d’endectocides utilisés chez les porcs ..... 23
Tableau V
: Les familles d’anticoccidiens ......................................................... 24
Tableau VI
: Les anthelminthiques utilisés chez les porcs .................................. 24
Tableau VII
: Les anti-inflammatoires utilisés chez les porcs .............................. 26
Tableau VIII : Les vaccins utilisés en élevages porcins ........................................ 26 Tableau IX
: Les médicaments de la reproduction des porcs .............................. 27
Tableau X
: Evolution des productions porcines de 2009 à 2013 ...................... 39
Tableau XI
: Tableau récapitulatif du statut socioprofessionnel des éleveurs de porc à Bingerville ...................................................................... 53
Tableau XII
: Tableau récapitulatif des caractéristiques des exploitations. .......... 55
Tableau XIII : Acteurs et fréquence du suivi sanitaire des fermes. ....................... 59 Tableau XIV : Principaux antiparasitaires utilisés dans les élevages enquêtés ...... 62 Tableau XV
: Principaux antibiotiques utilisés dans les élevages enquêtés .......... 65
Tableau XVI : Principaux compléments alimentaires utilisés dans les élevages enquêtés .......................................................................................... 67
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SOMMAIRE INTRODUCTION......................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................. 5 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PATHOLOGIES PORCINES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET LES MEDICAMENTS VETERINAIRES UTILISES CHEZ LES PORCS................................................................................... 6 1. Pathologies porcines en Afrique de l’ouest ............................................................. 6 1.1. Maladies virales ................................................................................................ 6 1.1.1. La peste porcine africaine ........................................................................... 6 1.1.2. La fièvre aphteuse ....................................................................................... 8 1.1.3. La maladie d’Aujesky ................................................................................. 8 1.1.4. La parvovirose ............................................................................................ 8 1.2. Maladies bactériennes ....................................................................................... 9 1.2.1. Le rouget du porc ........................................................................................ 9 1.2.2. Les colibacilloses ........................................................................................ 9 1.2.3. La salmonellose ........................................................................................ 10 1.2.4. La pasteurellose porcine ........................................................................... 11 1.3. Maladies parasitaires ....................................................................................... 11 1.3.1. Les endoparasitoses .................................................................................. 11 1.3.1.1. La ladrerie porcine ou cysticercose .................................................... 12 1.3.1.2. L’ascaridiose ...................................................................................... 12 1.3.1.3. La strongyloïdose ............................................................................... 13 1.3.1.4. La coccidiose du porc ......................................................................... 13 1.3.2. Les ectoparasitoses ................................................................................... 13 1.3.2.1. La gale sarcoptique ............................................................................. 14 1.3.2.2. Les infestations par les tiques............................................................. 15 1.3.2.3. La pédiculose ...................................................................................... 15 1.4. Les maladies nutritionnelles ............................................................................ 15 1.4.1. L’anémie ferriprive du porcelet ............................................................... 15 xv
1.4.2. Les avitaminoses ....................................................................................... 16 1.4.3. L’hypoglycémie des porcelets nouveau-nés ............................................. 16 1.4.4. La parakératose ......................................................................................... 16 1.4.5. Le syndrome de la truie maigre ................................................................ 16 1.4.6. Les ulcères gastro-intestinaux................................................................... 17 1.4.7. Les troubles du déséquilibre phosphocalcique ......................................... 17 2. Médicaments vétérinaires utilisés en production porcine ..................................... 17 2.1. Principes généraux d’utilisation des médicaments vétérinaires ...................... 18 2.1.1. Principaux usages des médicaments vétérinaires ..................................... 18 2.1.2. Utilisation non prévue par l’étiquette d’un produit .................................. 20 2.1.3. Prescription d’une ordonnance ................................................................. 20 2.1.4. Traitement ................................................................................................ 20 2.1.5. Délai d’attente ........................................................................................... 21 2.2. Classification des médicaments vétérinaires utilisés en élevage porcin ......... 21 2.2.1. Anti-infectieux .......................................................................................... 21 2.2.2. Antiparasitaires ........................................................................................ 22 2.2.2.1. Antiparasitaires externes .................................................................... 23 2.2.2.2. Les endectocides................................................................................. 23 2.2.2.3 Anticoccidiens .................................................................................... 24 2.2.2.4. Anthelminthiques ............................................................................... 24 2.3. Anti-inflammatoires ........................................................................................ 25 2.3.1. Anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) ..................................................... 25 2.3.2. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ........................................... 25 2.4. Les vaccins ...................................................................................................... 26 2.5. Médicaments utilisés au cour de la reproduction ............................................ 27 2.6. Oligo-éléments et vitamines ............................................................................ 28 2.7. Minéraux ......................................................................................................... 28 3. Les Risques liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires ............................... 28 3.1. Risques pour la santé publique ........................................................................ 29 3.1.1. Résidus médicamenteux ........................................................................... 29 3.1.2. Réactions allergiques ................................................................................ 29 xvi
3.1.3. Risques cancérigènes ................................................................................ 30 3.1.4. Risques de toxicité .................................................................................... 30 3.1.5. Antibiorésistance ...................................................................................... 30 3.2. Risques pour la santé animale ......................................................................... 31 3.2.1. Réactions allergiques et toxiques aux antibiotiques ................................. 31 3.2.2. Résistance aux antibiotiques ..................................................................... 32 3.3. Risques pour l’environnement ........................................................................ 33 3.3.1. Effets sur les écosystèmes terrestres ......................................................... 33 3.3.2. Effets sur les milieux aquatiques .............................................................. 34 4. La règlementation des médicaments vétérinaires ................................................ 34 CHAPITRE II : LA FILIERE PORCINE EN COTE D’IVOIRE ................................ 37 1. Historique ............................................................................................................. 37 2. Cheptel porcin et sa répartition ............................................................................ 38 3. Importance socio-économique de l’élevage de porc ............................................ 39 4. Typologie des systèmes de production porcins en Côte d’Ivoire ........................ 40 4.1. Système traditionnel ...................................................................................... 40 4.2. Système traditionnel amélioré ....................................................................... 41 4.3. Système moderne ........................................................................................... 41 5. Organisation des acteurs de la Filière Porcine Ivoirienne.................................... 42 5.1. Structures publiques en charge de la production porcine .............................. 42 5.2. Organisation professionnelle de la filière ...................................................... 44 Figure 7 : Vendeuses de viande de porcs regroupées devant l’abattoir de porcs ......... 44 6. Contraintes de l’élevage porcin en Côte d’Ivoire ................................................ 44 6.1. Contraintes zootechniques ............................................................................. 45 6.1.1. Contraintes liées à l’approvisionnement des intrants alimentaires ......... 45 6.1.2. Faibles performances des élevages ......................................................... 45 6.2. Contraintes génétiques .................................................................................. 46 6.3. Contraintes économiques ............................................................................... 46 6.3.1. Difficultés de financement de l’élevage porcin ...................................... 46 6.3.2. Difficultés de commercialisation des porcs ............................................ 46 6.4. Contraintes techniques et sanitaires ............................................................... 46 xvii
DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX SUR L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES ELEVAGES PORCINS DE BINGERVILLE .................................................................................................... 48 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES............................................................. 49 1. Zone et période d’étude ......................................................................................... 49 2. Matériel .................................................................................................................. 50 2.1. Élevages .......................................................................................................... 50 2.2. Fiches d’enquêtes ............................................................................................ 50 3. Méthodes d’étude .................................................................................................. 50 3.1. Recherche documentaire ................................................................................. 50 3.2. Echantillonnage ............................................................................................... 51 3.3. Enquête de terrain ........................................................................................... 51 3.3.1. Elaboration du questionnaire .................................................................... 51 3.3.2. Pré administration des questionnaires ...................................................... 51 3.3.3. Enquête ..................................................................................................... 51 3.4. Analyse des données ....................................................................................... 52 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ....................................................... 53 1. Résultats ............................................................................................................... 53 1.1. Caractéristiques des élevages porcins de la zone d’étude ............................. 53 1.1.1. Répartition des fermes enquêtées ............................................................ 53 1.1.2. Statut socioprofessionnel des éleveurs .................................................... 53 1.1.3. Personnel technique ................................................................................ 54 1.1.4. Spécificité des élevages .......................................................................... 55 1.1.5. Structure du cheptel ................................................................................ 56 1.2. Pathologies dominantes et la gestion sanitaire des élevages porcins dans la zone d’étude ....................................................................................................... 57 1.2.1. Pathologies dominantes dans la zone de Bingerville................................ 57 1.2.2. Acteurs du suivi sanitaire des fermes ....................................................... 59 1.2.3. Elaboration des programmes de prophylaxie ........................................... 60 1.3. Les principales classes thérapeutiques de médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages porcins de la zone de Bingerville. ................................. 60 xviii
1.3.1. Les antiparasitaires .................................................................................. 61 1.3.2. Les Antibiotiques .................................................................................... 63 1.3.3. Les compléments alimentaires ................................................................ 66 1.4. Dépense en santé dans élevages de porcs ....................................................... 67 1.5. Pratiques médicales et notion de délais d’attente des médicaments ............... 68 1.5.1. Pratiques médicales .................................................................................. 68 1.6. Evaluation du niveau de connaissance sur les notions de résidus et délais d’attente .................................................................................................................. 68 2. Discussion ............................................................................................................ 70 2.1. Discussion de la méthodologie ....................................................................... 70 2.1.1. Choix de la zone d’étude .......................................................................... 70 2.1.2. Choix de la méthode d’étude .................................................................... 70 2.1.3. Limite de l’étude ....................................................................................... 71 2.2. Discussion des résultats................................................................................... 72 2.2.1. Caractéristiques des élevages de porcs ..................................................... 72 2.2.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs ............................................... 72 2.2.1.2. Personnel technique ............................................................................ 72 2.2.1.3. Spécificité des élevages ...................................................................... 73 2.2.2. Pathologies rencontrées et gestion sanitaire ............................................. 73 2.2.3. Principaux groupes thérapeutiques de médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages ......................................................................... 75 2.2.3.1. Les antiparasitaires ............................................................................. 75 2.2.3.2. Les antibiotiques................................................................................. 75 2.2.3.3. Les vitamines ...................................................................................... 76 2.2.4. Le respect du délai d’attente ..................................................................... 76 3. Recommandations ................................................................................................ 78 3.1. A l’Etat de Côte d’ivoire ................................................................................. 78 3.2. A la Direction des services vétérinaires de Côte d’Ivoire ............................... 79 3.3. Aux Vétérinaires ............................................................................................. 79 3.4. Aux éleveurs .................................................................................................... 80 CONCLUSION GENERALE ....................................................................................... 81 xix
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 83 WEBOGRAPHIE ....................................................................................................... 89 ANNEXES ................................................................................................................... 93
xx
INTRODUCTION
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La Côte d’Ivoire, pays de l’Afrique de l’Ouest avec une économie essentiellement basée sur l’agriculture et l’élevage, vise une émergence à l’horizon 2020. Elle fait de l’autosuffisance alimentaire l’une de ses priorités. C’est dans cette optique que les politiques d’élevage se tournent de plus en plus vers les exploitations des espèces à cycle court dont fait notamment partie l'élevage de porcs. L’élevage moderne de porcins présente plusieurs avantages. Le porc de par sa prolificité et sa capacité de transformation des aliments, permet aux éleveurs de mettre sur le marché, un produit de choix de grande valeur nutritive et accessible à un prix de revient relativement faible (GRAGNON, 1998). En ce sens, le développement de la filière porcine aux côtés de la filière avicole en Côte d’Ivoire n’est pas fortuit. Les autorités avaient compris que ce secteur, associé à celui de la volaille, pouvait contribuer de façon significative à l’autosuffisance alimentaire (FIRCA, 2013). Cependant l’intensification de l’élevage de porcs en Côte d’Ivoire est limitée par la présence de nombreuses maladies notamment la peste porcine africaine, la parvovirose, la fièvre aphteuse, la coccidiose, les colibacilloses, la pasteurellose et la gale qui influencent négativement la rentabilité des élevages et la qualité des produits (PPAO/CI, 2013). Pour faire face aux diverses pathologies animales, les médicaments vétérinaires sont largement utilisés à des fins thérapeutiques et/ou préventives (SIDIBE, 2001). Certes le médicament vétérinaire est un instrument servant à promouvoir la santé des animaux, mais le bénéfice d'une production animale améliorée par l'utilisation de médicaments vétérinaires n'est pas obtenu sans risque : ce risque est celui de la présence de résidus médicamenteux dans les tissus des animaux traités juste avant l'abattage (CRAWFORD, 1985). Etant des substances actives, étrangères à l’organisme vivant, tous les effets des médicaments vétérinaires ne sont pas forcément souhaités ni prévisibles. Leur administration peut entraîner des effets indésirables graves ou inattendus chez l’animal
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traité
et
peut
être
à
l’origine
d’accidents
iatrogènes
pour
l’utilisateur
(FRANCE/CNPV, 2004). Aussi, Il est reconnu mondialement que l’usage des médicaments vétérinaires doit être strictement encadré et qu’a contrario, l’absence de contrôles publics, les risques liés à leur utilisation imprudente peuvent être plus importants que les bénéfices liés à leur usage (VALLAT, 2010). Les traitements parfois administrés sans un diagnostic précis des pathogènes en cause peuvent avoir des conséquences qui seraient les échecs thérapeutiques, l’insalubrité des denrées issues des animaux suite à la présence de résidus et l’apparition de germes résistants aux molécules médicamenteuses (PARE, 2012). En effet, les résidus de médicaments peuvent constituer des problèmes de santé animale, de santé publique et d’écotoxicité (ALAMBEDJI, 2008). Par exemple au Ghana, pays voisin de la Côte d’Ivoire, des études réalisées sur les viandes porcines ont montré la présence de résidus de médicaments vétérinaires dépassant les limites maximales de résidus (DONKOR et al., 2011). Par ailleurs, parmi les causes d’apparition des germes résistants aux molécules médicamenteuses, on pense à leurs utilisations abusives dans les élevages intensifs comme la porciculture. Aussi, est-il nécessaire d’entreprendre une enquête en vue d’élucider l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins ? L'importance des risques et l'insuffisance de données sur les usages des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire montrent la nécessité de savoir si l’utilisation de ces médicaments respect les règles de bonnes pratiques dans élevages porcins . L’objectif général de ce travail est d’évaluer les conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins de la zone de Bingerville. Les objectifs spécifiques de l’étude sont : caractériser les élevages porcins de la zone de Bingerville ; identifier les pathologies dominantes dans cette zone d’élevage ;
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identifier les principaux groupes de médicaments vétérinaires utilisés dans ces élevages et la proportion des élevages qui les utilisent, leur fréquence d’utilisation et les principales molécules utilisées ; apprécier le respect des délais d’attente des médicaments. Ce travail est articulé en deux grandes parties. Dans la première partie consacrée à la synthèse bibliographique, nous aborderons d’abord les généralités sur les pathologies porcines en Afrique de l’ouest, ensuite les médicaments vétérinaires chez les porcs et enfin nous présenterons la filière porcine ivoirienne. La seconde partie est consacrée à notre travail personnel qui regroupe la description de la zone d’étude, du matériel et des méthodes utilisés lors de l’enquête de terrain et l’analyse des données. Nous terminerons par les résultats des enquêtes qui seront discutés et par la formulation des recommandations à l’égard des différents acteurs de la filière.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PATHOLOGIES PORCINES EN AFRIQUE
DE
L’OUEST
ET
LES
MEDICAMENTS
VETERINAIRES UTILISES CHEZ LES PORCS Les médicaments vétérinaires sont utilisés pour traiter de façon préventive et curative, les animaux de production contre les maladies. Il est donc nécessaire pour une bonne utilisation des médicaments vétérinaires de connaitre les pathologies porcines fréquentes en Afrique de l’ouest. Nous présenterons d’abord brièvement les principaux problèmes d’ordre pathologique en Afrique de l’Ouest à savoir, les maladies virales, les maladies bactériennes, les infestations parasitaires et les maladies nutritionnelles. Ensuite ce chapitre traitera les principes généraux d’utilisation des médicaments vétérinaires, la classification des molécules utilisées dans l’élevage de porcs. Enfin seront successivement abordés les risques liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires puis les dispositions prises en matière de législation et de réglementation. 1. Pathologies porcines en Afrique de l’ouest 1.1. Maladies virales Les maladies virales sont des pathologies dont l’agent pathogène est un virus. 1.1.1. La peste porcine africaine La peste porcine africaine (PPA) est une maladie des porcs domestiques due à un virus à ADN de la famille des Asfarviridae. Le virus de la PPA était fixé en Afrique par ses réservoirs naturels que sont les tiques de la famille des argasidés (Ornithodorus moubata et Ornithodorus erraticus) et les suidés sauvages qui font une infection inapparente, avant de faire sa première apparition en Europe en 1957 (GOURREAU et al., 2015). La PPA est une maladie très contagieuse, virulente et inoculable, caractérisée cliniquement par la fièvre, l’abattement, l’anorexie, une cyanose de la peau sous forme de plaques hémorragiques au niveau du ventre, des oreilles, de la région anale et du groin (Figure 1 et 2). L’homme n’est pas infecté par la peste porcine africaine,
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cependant, la consommation de viande et de charcuterie de porcins infectés peut provoquer des problèmes majeurs de santé (Ndiaye, 2007).
Figure 1 : PPA : congestion et cyanose
Figure 2 : PPA : hémorragies et
de la peau.
cyanose des oreilles. Source : (GOURREAU et al., 2015).
Source : PERESTRELO (1989).
La peste porcine africaine (PPA) est l’une des plus graves maladies transfrontières des porcs. Quasiment toute l’Afrique de l’Ouest a été touchée par la maladie entre 1996 et 1997 où elle a engendrée des pertes importantes. C’est le cas du Nigeria, du Togo, du Ghana et du Bénin (FAO, 2001). En Côte d’Ivoire, la PPA lors de son apparition en mai 1996 a entraîné une baisse du cheptel porcin de plus de 60% avec des pertes estimées à près de 7.510.131.000 FCFA. Cette somme regroupe les pertes en termes de mortalité des animaux ; celles de l'abattage sanitaire d'urgence et le montant de la lutte menée contre cette maladie (EL HICHERI, 1998). La dernière épizootie de Peste Porcine Africaine date de 2014, elle s’est déclarée dans le sud-ouest de la Cote d’Ivoire précisément à San Pedro entrainant des pertes économiques directes avec la mort de 6600 porcs estimées à 350.000.000 FCFA. Elle reste sans controverse l’une des pathologies majeures qui menacent la production porcine en milieu tropical (INFO-PORC, 2015).
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1.1.2. La fièvre aphteuse La fièvre aphteuse est une maladie fébrile, hautement contagieuse due à un virus à ARN de la famille des Picornaviridae et du genre Aphtovirus qui affecte les artiodactyles. Elle évolue de façon cyclique et se traduit par des vésicules et des érosions caractéristiques localisées aux portions revêtues d'un épithélium stratifié des muqueuses du tractus digestif (cavité buccale), ainsi qu'aux parties dépilées de la peau (AKILOU, 1976). Elle provoque donc l’apparition de vésicules et des aphtes douloureux sur les pieds, le groin, les mamelles, ainsi que la gorge. Il existe sept sérotypes (A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3, Asia1). Une vague épizootique de fièvre aphteuse due au type SAT2 a sévi en 1990 dans les élevages bovins, ovins et porcins en Côte-d'Ivoire (COUACY-HYMANN et al, 1991). 1.1.3. La maladie d’Aujesky La maladie d’Aujeszky est une maladie des suidés domestiques et sauvages due au Suid herpes virus 1 de la famille des Herpesviridae, et du genre Varicellovirus. Cette maladie est caractérisée par des troubles nerveux sévères chez les jeunes, des troubles respiratoires et troubles de la reproduction chez les adultes. La maladie se transmet principalement par la voie oro-nasale chez le porc domestique et de façon vénérienne chez les sangliers. Le virus est résistant dans le milieu extérieur et le lisier et n’est pas détruit lors de la maturation de la viande. Cette maladie peut être prévenue grâce à l’existence des vaccins (POL et LE POTIER, 2011). 1.1.4. La parvovirose La parvovirose porcine est une maladie infectieuse due à un virus à ADN (parvovirus porcin) de la famille des Parvoviridae. Les symptômes de la parvovirose apparaissent surtout chez les nullipares et primipares. Hormis l’infécondité, l’avortement, la mortinatalité et la réduction des portées, il s’agit de retours en chaleurs irréguliers, la naissance de porcelets faibles ou encore la présence de porcelets momifiés de différents âges (MARTINEAUX et al., 2010). L’infection peut se faire par voie oro-nasale, par contact des cochettes et des jeunes truies nouvellement introduites dans un élevage avec des animaux infectés excréteurs 8
de virus, mais aussi par la présence du virus dans l’environnement. La lutte contre cette pathologie nécessite le respect de la quarantaine et le contrôle de la reproduction suivis d’un bon programme vaccinal des reproducteurs. 1.2. Maladies bactériennes Les maladies bactériennes sont des pathologies dont l’agent pathogène est une bactérie. 1.2.1. Le rouget du porc Le rouget du porc une maladie infectieuse, virulente, inoculable, due à Erysipelothrix rhusiopathiae (bactérie Gram positif avec 28 sérotypes), généralement sporadique. Cette maladie se présente soit sous une forme septicémique généralisée, soit sous diverses formes localisées (formes cardiaque, cutanée et articulaire). Le rouget est caractérisé par des morts brutales et les animaux atteints présentent des signes de constipation, le fièvre , avec présence de plaques rouges violacées plus ou moins rectangulaires bien délimitées et surélevées par rapport à la surface de la peau au niveau des oreilles, de l’abdomen et des pattes (MARTINEAUX et al., 2010). Le rouget est une zoonose car transmissible à l’homme, les animaux atteints sont donc impropres à la consommation. D’après les auteurs, l’utilisation des antibiotiques constitue un bon traitement contre cette maladie. 1.2.2. Les colibacilloses Les colibacilloses englobent les affections dues à des infections par les souches pathogènes d’Escherichia coli. Ce sont : la diarrhée colibacillaire qui peut prendre trois dénominations suivant les périodes de vie du porc à savoir : diarrhée néonatale du porcelet (1 - 4 jours), diarrhée d’allaitement (3 semaines d’âge) et diarrhée du sevrage ou du postsevrage (au sevrage). la septicémie colibacillaire qui est plus fréquente chez les porcelets nouveaux nés entre 1 et 4 jours et peut s’accompagner de diarrhée avec une perte de
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conscience et des mouvements de convulsion entraînant la mort dans les 48 heures. la maladie de l’œdème qui est caractérisée par l’apparition d’œdème et des mortalités brutales des porcs après le sevrage. Les porcelets sont très sensibles à ces maladies qui constituent l’une des principales causes de leur mortalité (MARTINEAUX et al., 2010). La lutte commence par le respect des mesures de prophylaxie consistant à l’identification des facteurs de risques et leurs corrections puis par la mise en quarantaine des animaux s’ils sont atteints. Il est donc nécessaire que les animaux aient des conditions d’élevages convenables et que les porcelets soient protégés par la vaccination des mères. 1.2.3. La salmonellose Chez le porc, la salmonellose est une maladie cosmopolite. Les germes responsables sont Salmonella choleraesuis et Salmonella typhimurium. La salmonellose peut se manifester sous forme aiguë par une septicémie (Figure 3 et 4) et l’apparition de lésions cutanées puis sous la forme digestive par des épisodes diarrhéiques. Elle se rencontre surtout en post-sevrage et en début d’engraissement (GOURREAU et al., 2015). Toutes les salmonelles sont potentiellement pathogènes pour la totalité des espèces animales et pour l’homme. Les sources de contamination sont multiples (alimentation, homme, air, véhicules, autres animaux), mais la colonisation d’un organisme par les salmonelles se fait par voie digestive. Les salmonelles possèdent une grande résistance dans le milieu extérieur notamment dans le sol, dans l’eau douce dans les excréments desséchés. La lutte peut se faire en utilisant des antibiotiques. Mais, leur capacité de résistance aux antibiotiques, a pour conséquence l’apparition de souches résistantes aux antibiotiques. Le respect strict des mesures de biosécurité et la vaccination constituent une lutte efficace contre cette maladie (CORREGE, 2001).
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Figure 3 : Septicémie à Salmonella
Figure 4 : Salmonellose purpura
choleraesuis chez un porc à l’engrais :
septicémique.
cyanose des oreilles
Source : (GOURREAU et al., 2015)..
Source : (GOURREAU et al., 2015). 1.2.4. La pasteurellose porcine La pasteurellose porcine ou la maladie du porc à l’engrais est une affection respiratoire due à une bactérie opportuniste Pasteurella multocida. Elle se manifeste sous deux formes : la forme primaire, très aiguë caractérisée par une broncho-pneumonie qui se traduit par un amaigrissement, des troubles respiratoires associés à de la toux et/ou du jetage. La forme secondaire, plus fréquente et grave, est celle de la rhinite atrophique pouvant être progressive ou régressive se manifestant par la déformation du groin et des troubles respiratoires (MARTINEAUX et al., 2010). Les trois piliers de la lutte sont la qualité sanitaire des porcelets entrés en engraissement, le respect des normes d’environnement et la prophylaxie vaccinale car le traitement est assez souvent décevant. 1.3. Maladies parasitaires 1.3.1. Les endoparasitoses Les endoparasitoses sont des maladies provoquées par des parasites internes. Il s’agit essentiellement de vers dont la plupart siègent dans l’intestin. Les parasites détournent les aliments, irritent en permanence la muqueuse intestinale entraînant une gêne de
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l’absorption. Ils sont aussi responsables de sécrétion de produits toxiques qui perturbent la nutrition et la croissance de l’animal, donc de pertes énormes. 1.3.1.1. La ladrerie porcine ou cysticercose La cysticercose porcine est une cestodose larvaire très répandue dans les pays tropicaux avec une prévalence qui oscille entre 10 et 30% selon les abattoirs. Elle est due à la présence et au développement dans les muscles striés du porc, de larves vésiculaires blanchâtres de type cysticerque. L’espèce en cause est Cysticercus cellulosae, larve de Taenia solium, ver solitaire de l’homme (AYSSIWEDE, 2004). En effet, le porc joue le rôle d’hôte intermédiaire de Tænia solium qui vit dans le tube digestif de l’homme. La contamination des porcs se fait en consommant des aliments souillés par les fèces humaines infestées d’œufs contenant un embryon de Tænia. Les larves de Tænia solium s’enkystent alors dans les muscles de l’animal, au niveau du cœur et de la langue. Ainsi les porcs infestés sont déclarés impropres à la consommation (HOLNES, 1997). La lutte consiste à empêcher les porcs d’entrer en contact avec de la nourriture souillée par les fèces de l’homme par la construction de latrines et d’élevage en claustration. 1.3.1.2. L’ascaridiose L'infestation est due à Ascaris suum, spécifique au porc, et affecte surtout les jeunes en plein air ou en porcherie. Les symptômes apparaissent lors d’infestation massive vers l’âge de 3 à 5 mois. Durant sa migration dans les organes, la larve crée des troubles par action mécanique et grâce à ses toxines. Ce sont des troubles hépatiques (lésions de "tâches de lait"), digestifs (diarrhée, ballonnement, coliques), et surtout respiratoires (toux acaridienne, gêne respiratoire). Des troubles nerveux (convulsions), cutanés ("crasse du porcelet") ou une atteinte de l'état général sont parfois notés. L’adulte vit dans l’intestin grêle et les animaux se contaminent à partir de leur environnement souillé par les déjections contenant des œufs (HOLNES, 1997). Ces œufs peuvent rester infestants pendant au moins 5 ans dans une porcherie.
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1.3.1.3. La strongyloïdose La strongyloidose du porc est une helminthose provoquée par la présence, dans la muqueuse de l’intestin grêle, d’un nématode de la famille des Rhabditidés, Strongyloides ransomi , encore appelé anguillule. Connue dans toutes les zones tropicales, la maladie qu’il provoque est due à la migration de ce parasite vers la peau, les poumons et le cœur. L’infestation se fait soit par ingestion de lait contaminé par les larves issues du tissu adipeux de la mère, soit par voie transcutanée ou par ingestion directe de larves mobiles présentes dans les enclos humide et boueux (GOURREAU et al., 2015). Le passage des larves dans la peau entraine des démangeaisons cutanées qui sont accompagnées en cas d’infestation massive de signes respiratoires (toux, dyspnée) et digestifs (entérite modérée ou grave accompagnée d’une atrophie des villosités intestinales, d’hémorragies et de diarrhées). 1.3.1.4. La coccidiose du porc La coccidiose est une maladie digestive des porcs causée par des coccidies. La coccidie responsable, Isospora suis est différente de celle du genre Eimeria qui est fréquemment identifiée dans les selles des porcs mais ne semble pas pathogène pour eux (MARTINEAUX et al., 2010). La coccidiose due à Isospora suis, encore appelée diarrhée mayonnaise sévit chez les tout jeunes porcelets de moins de 15 jours entrainant une diarrhée de couleur jaunâtre, une perte de poids, une déshydratation parfois mortelle (HOLNES, 1997). Le contrôle de cette coccidiose s’appuie principalement sur une bonne hygiène, un principe d’élevage en bande avec vide sanitaire et désinfection et un traitement avec des anticoccidiens. 1.3.2. Les ectoparasitoses Les ectoparasitoses sont des pathologies dues à des parasites qui vivent à la surface du corps. Ce sont les insectes et les acariens parasites du porc. Parmi les parasitoses externes, la plus répandue est la gale sarcoptique provoquée par Sarcoptes scabei var.
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suis vivant à la surface ou dans l’épaisseur de l’épiderme des porcs (AYSSIWEDE, 2004). 1.3.2.1. La gale sarcoptique La gale sarcoptique du porc est due à un acarien Sarcoptes scabiei var. suis, considéré aujourd’hui comme l’ectoparasite ayant la plus grande importance économique chez le porc dans le monde. La gale sarcoptique se caractérise par une dermatite fortement prurigineuse. Les lésions débutent habituellement au niveau de l’oreille externe (figure 5) puis atteignent la face ensuite le tronc et les membres avant de s’étendre sur tout le corps (figure 6) (GOURREAU et al., 2015). La gale est très contagieuse car l’animal en se grattant laisse des croûtes contenant des œufs qui peuvent contaminer un autre animal sain qui entre en contact avec ces zones infestées. Une éradication est cependant possible si l’on traite tous les porcs de l’élevage avec des antiparasitaires externes et en les logeant dans des locaux non contaminés.
Figure 5 : Gale sarcoptique : lésions
Figure 6 : le corps tout entier recouvert
très accentuées.
par une carapace.
Source : (MARTINEAU, 1983)
Source : (MARTINEAU, 1983)
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1.3.2.2. Les infestations par les tiques Les tiques sont des acariens qui se nourrissent du sang de leurs hôtes. Elles peuvent être vecteurs de pathologies telles que la Peste Porcine Africaine ou encore la Babésiose à Babesia perroncitoi (MARTINEAU et al. 2010). L’infestation par la tique se fait principalement chez les adultes. A la suite d’une infestation, les animaux perdent l’appétit, ont une température élevée (41 à 42°C), sont affaiblis, constipés et meurent. De part leur impact direct et les maladies qu’elles transmettent, les tiques constituent une des contraintes au développement de l’élevage en zone tropicale et particulièrement en Afrique. 1.3.2.3. La pédiculose La pédiculose désigne l’infestation par les poux. Il s’agit aussi d’insectes suceurs de sang qui provoquent des irritations sur la peau. Haematopinus suis est la seule espèce de poux qu’on trouve chez le porc (HOLNES, 1997). Ces poux peuvent entrainer l’anémie chez les porcs, ils seraient même vecteurs du bacille du rouget. L’environnement reste la source de contamination et les animaux se les transmettent par contact direct entre eux. 1.4. maladies nutritionnelles Les maladies nutritionnelles sont des maladies relatives à des carences dues à une sous-alimentation dans les élevages. 1.4.1. L’anémie ferriprive du porcelet L’anémie est un déficit en globules rouges dans le sang. Il s’agit d’une maladie importante du jeune porc dont une des causes principales est la carence en fer associée à des conditions intensives d’élevage en milieu confiné. Les signes cliniques sont caractéristiques : pâleur, faiblesse générale, diarrhée, réduction du taux d’hémoglobine et de globules rouges. A cela s’associent les mauvaises performances des porcelets. Pour pallier ce déficit, il faut un apport de fer par voie orale ou en injection (MARTINEAUX et al., 2010).
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1.4.2. Les avitaminoses Les avitaminoses sont des maladies provoquées par le manque de vitamines. Les carences en vitamines A et D sont les plus fréquentes chez le porc. L’avitaminose A se traduit par une série d’avortements. Un signe pathognomonique est l’absence de développement des yeux chez les avortons. La distribution de concentrés vitaminés et de verdures fraîches aux truies en gestation permet de prévenir les risques d’apparition. L’avitaminose D s’observe chez les porcs maintenus dans un endroit obscur. Elle se traduit par le gonflement des articulations, des fractures fréquentes et parfois de la paralysie (SAMBOU, 2008). 1.4.3. L’hypoglycémie des porcelets nouveau-nés L’hypoglycémie désigne une réduction de la quantité de glucose dans le sang. Ce trouble est dû à une diminution de l’apport alimentaire chez les porcelets sous mère. Il intervient généralement à la suite d’une agalaxie chez la truie nourrice. Le porcelet présente une peau froide et jaunâtre, manque de vigueur et fait parfois de la diarrhée. Il s’ensuit des convulsions et la mort des animaux (MARTINEAUX et al., 2010). 1.4.4. La parakératose La parakératose est une dermatose généralisée qui est due soit à une carence en zinc, soit à un déséquilibre du rapport Ca/Zn avec un excès de calcium dans l’alimentation (GOURREAU et al., 2015). Elle est surtout rencontrée chez les jeunes porcs (2 mois). Elle se traduit par un retard de croissance et l’apparition de lésions prolifératives non inflammatoires de l’épiderme aboutissant à une hyperkératose. 1.4.5. Le syndrome de la truie maigre L’apport alimentaire en nutriment est indispensable à l’expression des performances des truies. Lorsque cet apport est insuffisant, les truies utilisent leur réserves corporelles (gras, muscle, os) pour maintenir leurs performances. Ce syndrome de la truie maigre résulte de la mobilisation abusive de réserves en période de lactation. il se manifeste par une faible production de lait, une croissance ralentie des porcelets, une
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sensibilité aux lésions traumatiques, des mises bas prématurées et des moins bonnes performances de reproduction (MARTINEAUX et al., 2010). 1.4.6. Les ulcères gastro-intestinaux Les ulcères sont des érosions de la paroi du tube digestif. Ce sont des pathologies du porc d’engraissement causées par une ration dont la taille des particules est inégale (aliment sous forme de pellet et farineux). Les porcs perdent souvent l’appétit et l’on constate des amaigrissements. Les ulcères sont le plus souvent asymptomatiques, ils peuvent être à l’origine de saignements chroniques avec des matières fécales noires. (MARTINEAU et al. 2010). 1.4.7. Les troubles du déséquilibre phosphocalcique L’apport en calcium et en phosphore est important dans l’alimentation des porcs pour assurer l’intégrité de la structure osseuse et la maintenance de plusieurs fonctions physiologiques. Le déséquilibre phosphocalcique est lié à l’insuffisance en calcium et se traduit par des troubles de croissance chez les jeunes (rachitisme), des troubles osseux (ostéoporose, ostéomalacie) et de reproduction chez les truies allaitantes (SAMBOU, 2008). En résumé, l’élevage de porc est un secteur entravé par diverses pathologies telles que les colibacilloses, la pasteurellose, la coccidiose ou la gale, exigeant des moyens de lutte. La maîtrise de ces pathologies implique entre autres une bonne pratique d’hygiène dans les élevages mais aussi l’utilisation adéquate des médicaments vétérinaires. 2. Médicaments vétérinaires utilisés en production porcine Le 1er article du règlement n° 02/2006/CM/UEMOA de l’UEMOA définit le médicament vétérinaire comme toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies animales, ou toute substance ou composition pouvant être administrée à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier des fonctions physiologiques chez l’animal (UEMOA, 2006).
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Le médicament vétérinaire est composé d'une ou de plusieurs substances actives et d'un ou de plusieurs excipients. La substance active désigne la molécule qui possède les propriétés pharmacologiques responsables de l'effet thérapeutique du médicament, alors que l’excipient est l'ensemble des éléments qui accueillent la substance active, permettent la mise en forme du médicament, la protection de la substance active et sa libération dans l'organisme (DMV, 2007). La présentation des médicaments vétérinaires se fait sous plusieurs formes : -
les formes solides (les comprimés, les bolus, les poudres, les granulés)
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liquides (les solutions injectables, les solutions buvables, les collyres)
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pâteuses (les pommades, les pâtes dermiques, etc.)
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gazeuses (les sprays). 2.1. Principes généraux d’utilisation des médicaments vétérinaires
L’utilisation des médicaments vétérinaires (aliment supplémenté, prévention ou thérapeutique médicale) doit obéir à des règles formelles dites de bonnes pratiques d’utilisation des médicaments vétérinaires. Ces règles intéressent les médicaments utilisés à des fins de diagnostic, de prévention, de traitement, de correction ou de modification de la fonction organique (ABIOLA et al., 1999). Les autres formes d'administration des médicaments vétérinaires qui utilisent des quantités relativement plus élevées de substances actives laissent des résidus dans les aliments issus des animaux traités (OULAI, 2004). 2.1.1. Principaux usages des médicaments vétérinaires Les médicaments vétérinaires sont utilisés pour le traitement des maladies, pour prévenir et maîtriser les infections; on parle d’utilisation thérapeutique. Ils sont également utilisés pour stimuler la croissance et enfin favoriser l'efficacité de la production correspondant à une utilisation dite subthérapeutique (BROES, 2003). Les traitements thérapeutiques peuvent être administrés à des animaux particuliers, cependant il est souvent plus pratique et efficace de traiter des groupes d'animaux par de l'eau ou des aliments médicinaux. Il s’agit de traitement prophylactique (préventif),
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métaphylactique (curatif et préventif) et curatif où l’on traite seulement les malades. (Tableau I). En élevage porcin, les traitements prophylactiques se font en cas de haut risque de maladie comme l'après sevrage ou transport. Le médicament est administré à tous les animaux d’un lot quand l’apparition de la maladie est prévisible et qu’il s’agit d’une maladie contagieuse (BROES, 2003). Les bonnes pratiques exigent que les médicaments vétérinaires soient détenus et/ou utilisés par les personnes ayant la qualification requise : le médicament doit être utilisé où il faut, quand il faut et comme il faut. La négligence de la responsabilité du vétérinaire en matière de santé publique conduit à des problèmes qui vont de la toxicité directe du médicament aux problèmes de résidus des médicaments y compris les risques d’inefficacité de ces produits actuellement en usage (ABIOLA et al., 1999). Tableau I : Différents types d'utilisation des médicaments vétérinaires (Ewen, 2002) Type d'utilisation
But
Métaphylactique (curatif préventif) Prophylactique
Voie mode Administration
Prophylaxie et maladie, traitement
Administration individuelle ou par Groupe
de Injection (animaux Groupe en enclos, d'engraissement), aliment, eau
Animaux malades Certains
Prévention de la Aliment maladie
Groupe
Rien d'évident, bien que certaines infections ne puissent être subcliniques
Stimulation de la Stimulation de Aliment croissance la croissance
Groupe
Aucun
Groupe
Aucun
(préventif)
Indice de consommation
Aliment
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2.1.2. Utilisation non prévue par l’étiquette d’un produit Les
produits vétérinaires sont utilisés d'une manière qui n’est pas indiquée sur
l’étiquette généralement en l'absence de médicaments ou de dosage approuvés efficaces pour une espèce ou dans des données. Cela est dû à la disponibilité limitée des médicaments approuvés pour des espèces mineures telles que la chèvre, le mouton (EWEN, 2002). 2.1.3. Prescription d’une ordonnance L’ordonnance est la matérialisation d’une prescription définissant l’ensemble des conseils thérapeutiques, ordres ou recommandations fournis à l’éleveur ou au propriétaire de l’animal par le vétérinaire. L’ordonnance est remise au propriétaire ou à l’éleveur. Dans les fermes, elle doit être conservée dans le registre d’élevage (LMV, 2016). 2.1.4. Traitement Le traitement doit être administré correctement afin qu'il soit efficace et n'entraîne pas de complications (GODKIN et RODENBURG, 2003). Selon OULAI (2004), un certain nombre d'attitudes peuvent être adoptées dans ce sens: se laver les mains avant et après toute manipulation de médicaments vétérinaires, se servir d'instruments appropriés, n'injecter le médicament que dans les parties propres du corps, n'employer que du matériel et des instruments propres, au moyen d’instruments (aiguilles, seringues) à usage unique et stériles, veiller à homogénéiser les médicaments utilisés dans l'eau et dans l'aliment. Pour tout traitement, l’éleveur doit indiquer dans un registre : l’identification des animaux qui ont reçu le traitement, la voie d'administration, la dose quotidienne administrée par animal, la date de début et la date de fin de traitement. Ces mentions peuvent être remplacées par une référence à l'ordonnance relative au traitement administré si ces indications figurent sur l'ordonnance (LMV, 2016). Le nombre de traitements à donner est déterminé selon l'étiquette du produit ou les recommandations du vétérinaire. La durée du traitement doit être suffisante pour
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apporter la guérison sans risque de rechute, tout en restant assez courte pour ne pas prolonger indûment le délai d'attente (OULAI, 2004). 2.1.5. Délai d’attente Le délai d’attente est la période nécessaire entre la dernière administration du médicament vétérinaire à l'animal dans les conditions normales d'emploi et l'obtention des denrées alimentaires provenant de cet animal, afin de garantir qu'elles ne contiennent pas de résidus en quantités supérieures aux limites maximales de résidus pouvant présenter des dangers pour la santé du consommateur (UEMOA, 2006). Ce temps minimum d’attente est déterminé pour un médicament, une espèce et un type de denrée (lait, œuf, miel, viande et abats) à la posologie recommandée. 2.2. Classification des médicaments vétérinaires utilisés en élevage porcin La classification des médicaments vétérinaires de façon générale peut se faire selon six critères qui sont : la classe thérapeutique, le principe actif (molécule), l’espèce animale chez laquelle le médicament est utilisé en première intention, la forme pharmaceutique, la présentation ou le conditionnement et la concentration ou la quantité (volume, poids net) (YAPO, 2011). Les sous-chapitres suivants aborderont la classification des médicaments vétérinaires selon leur classe thérapeutique : antibiotiques, anti-inflammatoires, antiparasitaires, oligo-éléments et vitamines. 2.2.1. Anti-infectieux Un anti-infectieux est une substance antibactérienne d'origine biologique (produite par des micro-organismes : champignons microscopiques et bactéries) ou de synthèse chimique et qui est capable d'inhiber la multiplication ou de détruire d'autres microorganismes (YALA et al. 2001). Il s’agit de substances qui inhibent le développement des bactéries (bactériostatiques) ou les détruisent (bactéricides). Les principales familles d’antibiotiques utilisés chez les porcs sont regroupées dans le tableau II.
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Tableau II : Les familles d’antibiotiques utilisés chez les porcs Classes
Principales substances actives
Pénicillines
Pénicilline G, ampicilline, amoxicilline
Céphalosporines de 3e et Ceftiofur, cefquinome 4e générations Quinolones et
Acide oxolinique, enrofloxacine, marbofloxacine
fluoroquinolones Érythromycine, tylosine, tylvalosine, tilmicosine,
Macrolides
Tulathromycine, gamithromycine Pleuromutilines
Tiamuline, valnémuline
Lincosamides
Lincomycine
Tétracyclines
Oxytétracycline, doxycycline, chlortétracycline
Sulfamides±
Sulfadimétroprime
triméthoprime Aminosides
Dihydrostreptomycine, néomycine, apramycine spectinomycine
Phénicolés
Florfénicol, thiamphénicol
Polypeptides
Colistine
Source : LMV / IRCP (2016) 2.2.2. Antiparasitaires Les antiparasitaires sont des médicaments utilisés en médecine vétérinaire pour lutter contre les parasites externes (ectoparasites) et les parasites internes (endoparasites). Les differents groupes d’antiparasitaires en médecine vétérinaire sont : les antiparasitaires
externes
(insecticide
et
acaricide),
anthelminthiques et les anticoccidiens (LMV, 2016).
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les
endectocides,
les
2.2.2.1. Antiparasitaires externes Les antiparasitaires externes utilisés chez les porcs sont représentés dans le Tableau III. Tableau III : Les familles d’antiparasitaires externes utilisés chez les porcins Famille
Principaux représentants
Activité
Organophosphorés
Dimpylate
Insecticide (puces…) et acaricide (gales)
Carbamates Semicarbazones
Métaflumizone
Insecticide (puces)
Formamidines
Amitraz
Acaricide
Source : LMV / IRCP (2016) 2.2.2.2. Les endectocides Ce sont des antiparasitaires d’origine fongique actifs à la fois aux mêmes doses et par les mêmes voies sur les formes adultes et larvaires des endoparasites (nématodes digestifs et respiratoires, ascaris, strongles) et des ectoparasites (arthropodes : insectes, poux, tiques, puces, mites) (DMV, 2007). Les endectocides utilisés chez les porcs présentés sont dans le tableau IV. Tableau IV : Les endectocides utilisés chez les porcs Famille
Principaux représentants
Activité
Avermectines
Ivermectine, doramectine
Insecticide (puces,mouches), acaricide (gales, poux), filaricide, nématocide (strongles, ascaris…)
Source : LMV / IRCP (2016)
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2.2.2.3 Anticoccidiens Les anticoccidiens sont des médicaments vétérinaires utilisés dans la thérapeutique préventive et curative de la coccidiose porcine (Tableau V). Ils se distinguent en coccidiostatiques et en coccidiocides. Tableau V : Les familles d’anticoccidiens Familles
Principaux représentants
Activité
Sulfamides
Sulfadiméthoxine
Anticoccidiens (et antiinfectieux)
Triazines
Toltrazuril
Anticoccidiens
Aminopyrimidines
Amprolium
Anticoccidiens
Source : LMV / IRCP (2016) 2.2.2.4. Anthelminthiques Les anthelminthiques sont des médicaments capables de prévenir ou de traiter les affections parasitaires des animaux dont l'agent pathogène est un ver ou helminthe (DMV, 2007). Les différentes familles ainsi que les molécules utilisées chez les porcs figurent dans le tableau VI. Tableau VI : Classification des anthelminthiques Familles Benzimidazoles
Principaux représentants et Fenbendazole, Flubendazole,
Activité Nématocide principalement,
probenzimidazoles
Oxibendazole, Mébendazole
Cestocide
Imidazothiazoles
Lévamisole
Nématocide
Source : LMV / IRCP (2016)
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2.3. Anti-inflammatoires Les anti-inflammatoires sont des médicaments symptomatiques utilisés en médecine vétérinaire dans des indications variées contre les états fébriles et inflammatoires, aussi bien chez les petites que les grandes espèces animales (MALLEM, 2014). Les anti-inflammatoires sont principalement divisés en deux grandes classes que sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les anti-inflammatoires stéroïdiens, encore appelés communément glucocorticoïdes. Les anti-inflammatoires utilisés en porciculture figurent dans le tableau VII. 2.3.1. Anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) Les anti-inflammatoires stéroïdiens constituent un groupe chimique assez homogène exerçant des effets anti-inflammatoire, immunosuppresseur et antiallergique, qu'ils doivent essentiellement à leur action génomique. Contrairement aux AINS, ils sont plus efficaces contre la suppression et/ou la prévention de l'inflammation dans toutes ses phases de développement. Ils sont indiqués dans de nombreuses affections inflammatoires ; néanmoins, leurs effets défavorables (métaboliques, endocriniens et/ou infectieux), survenant notamment lors d'administration prolongée, posent un problème majeur de prise en charge thérapeutique, qui nécessite des règles de prescription particulières (MALLEM, 2014). Leur effet anti-inflammatoire repose sur l’inhibition
du phospholipide A2,
la
diminution de l’afflux des leucocytes et des fibroblastes au niveau du site inflammatoire, la néogénese vasculaire et enfin la diminution de la perméabilité capillaire (DANGOUMAU, 2006). 2.3.2. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Les AINS, quant à eux, constituent d'un point de vue chimique un groupe très hétérogène, mais partagent en commun la propriété d'inhiber la synthèse des prostaglandines, qui est en grande partie à la base de leurs effets anti-inflammatoire, antipyrétique et analgésique. Ils sont surtout indiqués dans les affections articulaires et musculosquelettiques (MALLEM, 2014).
Les AINS agissent au niveau des
événements cellulaires et chimiques ayant lieu lors des réactions inflammatoires. 25
Tableau VII : Les anti-inflammatoires utilisés chez les porcs Corticoïdes
AINS
Dexaméthasone
Oxicams : méloxicam. Fénamates : flunixine, acide tolfénamique. Salicylés : acide (acétyl) salicylique et ses dérivés. Paracétamol (antipyrétique chez les porcins).
Source : LMV /IRCP (2016) 2.4. Les vaccins La vaccination est un moyen important pour la prévention des maladies infectieuses et elle est complémentaire aux mesures d’hygiène. Une exploitation de porcs est un milieu idéal pour le développement des germes pathogènes comme les bactéries et les virus. Il existe des vaccins contre les maladies bactériennes et virales dans le tableau VIII. Tableau VIII : Les vaccins en production porcine Porcs Vaccins antibactériens
Vaccins antiviraux
La Rhinite atrophique
La maladie d’Aujeszky
Le Rouget
Le Syndrome dysgénésique respiratoire porcin
L’Actino - bacillose
La Grippe porcine
Les Colibacilloses
La Parvovirose Le Circovirose (Maladie d’amaigrissement du porcelet)
Source : LMV /IRCP (2016)
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2.5. Médicaments utilisés au cour de la reproduction Les médicaments de la reproduction sont des substances à effet hormonal, antihormonal, beta-adrénergique ou encore stimulateur de la production chez les animaux L’usage de ces produits est limité aux cas thérapeutiques bien circonscrits (C.B.I.P, 2016). Les principales classes des médicaments de la reproduction sont regroupées dans le tableau IX. Tableau IX : Les médicaments de la reproduction des porcs Principaux
Famille Progestagènes
Activité
représentants Altrenogest
Déclenchement et synchronisation des chaleurs, troubles de la reproduction.
Prostaglandines
Cloprosténol
Déclenchement des chaleurs, troubles de la reproduction.
F2alpha
Utérotonique. GnRH et analogues
Buséréline
Déclenchement et synchronisation
Péforéline
des chaleurs, troubles de la reproduction
Hormones
L'hormone folliculo-
Déclenchement et synchronisation
gonadotropes
stimulante (FSH) et
des chaleurs, troubles de la
L'hormone lutéinisante
reproduction
( LH) Gonadotrophine chorionique (HCG) Ocytocine
Oxytocine
Vaccins
Vaccin
Utérotonique. anti-GnRH Immunocastration des porcs
(Gonadotropin
(alternative à la castration
Releasing Hormone)
sanglante des porcelets).
Source : LMV / IRCP (2016)
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2.6. Oligo-éléments et vitamines Les oligo-éléments sont le fer, cuivre ou zinc qui interviennent en quantités infimes dans l’aliment mais jouent un rôle important. Les carences de chacun de ces éléments entrainent des conséquences connues (GOURREAU et al., 2015). Les vitamines désignent des substances organiques définies sur le plan nutritionnel par deux caractéristiques (BLUM, 1989). Elles sont indispensables, sinon à la vie, du moins à l’existence d’un état fonctionnel normal ; incapable de les synthétiser, l’animal doit les trouver en nature dans sa ration ; en cas de déficience, sa santé est compromise ; Elles sont actives même à très faible dose. Il existe des recommandations précises pour les porcs en fonction de leur stade physiologique. Certains aliments composés commerciaux sont complétés par des mélanges de vitamines et d’oligo-éléments dont les compositions sont prévues pour pallier à toutes les carences (BLUM, 1989). 2.7. Minéraux Le phosphore, le calcium et le sodium sont les éléments minéraux qui manquent le plus souvent dans les rations des porcins (HENRY et al., 1989). Leur apport est indispensable pour les porcs car participe à la constitution du squelette. Les minéraux permettent une bonne minéralisation du squelette par conséquent évitent les problèmes de boiteries ou de déformations articulaires. 3. Les Risques liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires En matière d'utilisation de médicaments vétérinaires, des problèmes majeurs sont à prendre en considération. Il s'agit des risques pour la santé publique, pour la santé animale et pour l’environnement (ALAMBEDJI, 2008). Les problèmes de résidus médicamenteux et ceux de résistance notamment des bactéries sont exceptionnels.
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3.1. Risques pour la santé publique 3.1.1. Résidus médicamenteux L'expression résidus de médicaments vétérinaires désigne les substances mères et/ou leurs métabolites présents à toute portion comestible de produits d'origine animale, ainsi que les résidus des impuretés associées aux médicaments vétérinaires considérés. (CODEX ALIMENTARIUS, 2007). Ils sont souvent associés aux denrées alimentaires d’origine animale. Ainsi en Afrique on constate de plus en plus de résidus dans la viande de porc. En effet, des études menées par (RAKOTOHARINOME et al., 2013) ont montré une proportion élevée de viande de porc contaminées par les résidus d’antibiotiques à Madagascar (32% en 2010, 39,3% en 2011). Au Ghana, les taux de prévalence des résidus d’antibiotiques sont de 30,8 % pour la viande bovine, de 29,3 % pour la viande de chevreau, de 28,6 % pour la viande de porc (DONKOR et al, 2011). Le consommateur peut aussi y être exposé lors de la consommation d’eau. En France, les antibiotiques les plus retrouvés sont ceux appartenant à la famille des sulfamides et des tétracyclines. Ils sont retrouvés à la fois dans les eaux brutes et dans les eaux traitées. Le parconazole qui est un antiparasitaire interne a été mis en évidence l’état de traces dans les eaux brutes (DARNÉ, 2015). Le problème de résidus est une réalité qui suscite beaucoup d'inquiétudes chez les consommateurs à cause des effets à long terme qu'ils peuvent entraîner. En effet, les résidus de médicaments vétérinaires peuvent entrainer chez les consommateurs, des réactions allergiques, des risques de toxicité, des risques microbiologiques et des risques cancérigènes. 3.1.2. Réactions allergiques Les résidus de médicaments vétérinaires peuvent être à l’origine d’allergies humaines se manifestant par des urticaires, des dermatoses, du prurit, un choc. Deux cas peuvent se présenter (BIAGUI, 2002) :
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-
Un sujet peut être déjà sensibilisé par l'administration d'un médicament. Il peut alors développer une réaction allergique lors de l'administration du même médicament dans un but thérapeutique: on dit que le médicament est déclenchant.
-
Un sujet peut se sensibiliser en ingérant régulièrement des résidus d'un médicament. Il va alors présenter une réaction allergique lors de l'administration du même médicament dans un but thérapeutique : on dit que le médicament est sensibilisant. 3.1.3. Risques cancérigènes
Les propriétés carcinogènes de certains médicaments sont connues. Des résidus d’antibiotiques peuvent avoir un effet carcinogène sur le long terme, suite à une consommation régulière d’aliments contenant ces résidus. Ces antibiotiques ou composés utilisés comme antibiotiques sont alors interdits d’utilisation chez les animaux de production. C’est le cas des nitrofuranes, des nitroimidazoles et du chloramphénicol (STOLTZ, 2008). 3.1.4. Risques de toxicité La toxicité directe des antibiotiques est dans l'ensemble extrêmement limitée, le cas de toxicité potentielle fréquemment cité est celui du chloramphénicol , qui est responsable d'anémie aplasique chez l'homme (BOULTIF, 2009). Il s’agit en général de toxicité chronique. Cette toxicité ne s’exprime qu’après consommation répétée de denrées alimentaires contenant des résidus du même antibiotique, c’est-à-dire qu’après absorption répétée de nombreuses faibles doses de toxique (BOULTIF, 2009). 3.1.5. Antibiorésistance Avec une évolution de la sensibilité des bactéries à certains antibiotiques, la proportion de souches résistantes dans les différentes espèces pathogènes est actuellement importante.
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Au cours des deux dernières décennies, les agents pathogènes résistants aux antibiotiques sont devenus un sérieux problème de santé publique. Une des raisons de l'augmentation de cette résistance pourrait résider dans l'utilisation préventive et thérapeutique d'antibiotiques en production animale car les médicaments vétérinaires contiennent en partie les mêmes matières actives qu'en médecine humaine (BOULTIF, 2009). Les bactéries résistantes sont potentiellement transmissibles à l'homme via les denrées alimentaires. L'apparition de cette résistance peut être liée à des mauvaises pratiques thérapeutiques (posologie inadaptée, fréquence d'administration, non-respect de la prescription) ou à l'utilisation des antibiotiques comme facteurs de croissance, favorisant ainsi le développement rapide du phénomène de la résistance bactérienne aux antibiotiques (BOULTIF, 2009). 3.2. Risques pour la santé animale Les médicaments vétérinaires présentent des toxicités. Il s’agit de l’ensemble des manifestations
indésirables
consécutives
à
l’administration
d’une
substance
quelconque à un organisme vivant (AIACHE et al., 2001). Aussi, il existe des risques particuliers notamment les risques embryotoxiques, les risques mutagènes, les risques cancérigènes, les risques immunotoxiques et les risques d’allergies. 3.2.1. Réactions allergiques et toxiques aux antibiotiques Les allergies sont généralement consécutives à une injection ou une administration per os de béta-lactamines ,se manifestant par l’apparition de macules rouge-violacées puis de papules confluentes sur la totalité du corps. La réinjection de la même substance allergisante conduit à une réaction plus grave pouvant entrainer la mort de l’animal (GOURREAU et al., 2015). Chez le porc l’allergie à la pénicilline-procaïne ne serait pas due à la pénicilline mais à la procaïne associée à l’antibiotique. Ce mélange produirait de la fièvre, des tremblements , des vomissements et des avortements chez les truies gestantes ainsi qu’un gonflement et un érythème de la vulve accompagnés d’un écoulement muqueux. 31
Il s’agirait plutôt d’une réaction toxique que d’une réaction allergique (GOURREAU et al., 2015). Outre les problèmes de toxicité et les risques particuliers liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires, on peut noter le problème de résistance antibactérienne qui est à l’origine d’échecs thérapeutiques. 3.2.2. Résistance aux antibiotiques L’antibiorésistance s’explique par l’existence, chez les bactéries, de gènes leur permettant d’échapper à l’action des antibiotiques. Schématiquement, on distingue deux formes de résistance. Tout d’abord, il y a une forme dite constitutive. Certaines espèces bactériennes possèdent naturellement le bagage génétique leur permettant de résister à certains antibiotiques. Par exemple, les mycoplasmes, responsables de la pneumonie enzootique du porc, n’ont pas de paroi cellulaire et, dès lors, sont résistants à la pénicilline qui agit en inhibant la synthèse de la paroi bactérienne. Cette forme de résistance bien que gênante est moins préoccupante que le cas de la résistance dite acquise (BOUTIN, 2002). En effet, lorsque les bactéries se multiplient, il se produit parfois des mutations. Les gènes ainsi apparus peuvent parfois conférer aux bactéries la capacité de résister à l’action de certains antibiotiques et en présence de ces antibiotiques, les bactéries continuent à se multiplier comme si de rien n’était. Plus inquiétant, elles sont capables de transférer ces gènes à d’autres bactéries qui deviennent résistantes à leur tour. Il s’agit donc d’une forme transmissible de résistance (BOUTIN, 2002). A peine découverte, la résistance à la colistine, portée par le gène mcr-1, est déjà bien répandue: en Chine les chercheurs l’ont retrouvée chez 20,6% des 804 porcs testés à l’entrée d’un abattoir, et 14,9% des 523 échantillons de viande vendus au détail (porc, volaille) en étaient porteurs (YUN LIU, 2015). De plus, dans des hôpitaux des provinces orientales du Guangdong et du Zhejiang, l’E. coli résistante était observée chez 1,4% des 902 patients testés. De plus elle s’est déjà étendue à d’autres bactéries, dont Klebsiella pneumoniae responsable d'infections pulmonaires (YUN LIU, 2015).
32
3.3. Risques pour l’environnement Selon HAGUENOER (2010), une prise de conscience récente des conséquences des rejets de résidus de médicaments dans l’environnement s’est développée. Ces résidus proviennent soit de sources diffuses, les plus importantes, par le rejet dans les urines et fèces et donc dans les eaux usées des substances médicamenteuses et de leurs métabolites, soit de sources ponctuelles avec parfois des concentrations très élevées dans les rejets des industries chimiques ou pharmaceutiques, mais aussi des élevages intensifs et dans l’aquaculture. D’autre part, l’utilisation de médicaments vétérinaires conduit les animaux à contaminer les sols soit directement, soit par l’intermédiaire des lisiers et des purins. La contamination atteint également les eaux superficielles, les eaux souterraines et parfois les eaux destinées à l’alimentation humaine. Plusieurs catégories de médicaments sont plus préoccupantes : les anticancéreux, les antibiotiques et les dérivés hormonaux qui contribuent, à côté d’autres molécules, aux effets perturbateurs endocriniens dans l’environnement (HAGUENOER, 2010). Ainsi, suite à leur usage sur les animaux, les médicaments vétérinaires présentent un impact certain sur l’environnement, notamment sur ses trois composantes : l’eau, l’air et le sol ; effets potentiels qu’il convient d’étudier, afin de déterminer des précautions d’emploi qui ont pour but de les limiter. 3.3.1. Effets sur les écosystèmes terrestres La présence d’antibiotiques dans les sols peut les affecter en perturbant leur communauté bactérienne de par leurs activités ou en créant des résistances parmi ces bactéries environnementales, transmises par les fumiers et purins, c'est-à-dire créées dans le tube digestif des animaux traités (KEMPER, 2008). Le déclin catastrophique des vautours à col blanc du Pakistan par défaillance rénale serait la conséquence du fait qu’ils se nourrissaient de carcasses d’animaux inconsidérément traités et contenant des résidus de diclofénac (WOODFORD et al., 2008).
33
3.3.2. Effets sur les milieux aquatiques Selon LEVI (2006), les antibiotiques peuvent influencer les biomasses bactériennes de l’environnement que ce soit dans les sols, les eaux superficielles, les stations d’assainissement de traitement des eaux ou les réseaux de distribution d’eau potable. Dans ce cas, des perturbations peuvent se produire au sein des cycles épurateurs naturels ou artificiels et des dysfonctionnements peuvent apparaître au sein des systèmes d’assainissement. Au vu de l’importance du médicament vétérinaire et des nombreux risques liés à son utilisation, il est important de se référer à la règlementation des médicaments vétérinaires existante pour leur bonne gestion. 4. La règlementation des médicaments vétérinaires Les médicaments vétérinaires sont commercialisés soit en gros ou au détail. Tout Etat définit les conditions pour leur bonne gestion selon la législation. En 2006 la commission de l’UEMOA a engagé une réforme sur l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique vétérinaire dans l’espace
de l’union. Cette
règlementation décrit des dispositions que les Etats membres doivent mettre en œuvre en matière de réforme et a abouti à l’adoption par le Conseil des Ministres(CM) de l’union d’un ensemble des textes communautaires (WALBADET, 2007). Il s’agit notamment du: Règlement
n°01/2006/CM/UEMOA
portant
création
et
modalités
de
fonctionnement d’un comité vétérinaire au sein de l’espace UEMOA. Ce texte crée le comité vétérinaire de l’UEMOA et précise les dispositions essentielles relatives à sa composition, son domaine de compétence et son fonctionnement. Règlement n°02/2006/CM/UEMOA établissant des procédures communautaires pour l’autorisation de mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et instituant un comité régional du médicament vétérinaire. Actuellement, ce texte communautaire est le socle de la législation pharmaceutique vétérinaire dans les Etats membres de l’UEMOA. Il définit le cadre réglementaire, les procédures et les dispositifs institutionnels, nécessaires
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au fonctionnement du système centralisé d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des médicaments
à usage vétérinaire, à l’organisation de leurs
contrôles et à la surveillance du marché du médicament vétérinaire. Directive n°07/2006/CM/UEMOA relative à la pharmacie vétérinaire. Ce texte détaille l’application sur le terrain du règlement n°02/2006/UEMOA. Il a pour objet de décrire des dispositions que les Etats membres doivent mettre en œuvre en matière de contrôle à l’importation, à la circulation à l’intérieur de l’Union, de la mise sur le marché, de contrôle des conditions d’ouverture fonctionnement des établissements de fabrication, de détention à
et de des fins
commerciales, d’importation et de distribution en gros des médicaments vétérinaires. Règlement n°03/2006/CMC/UEMOA instituant des redevances dans le domaine des médicaments vétérinaires au sein de l’UEMOA ; ce règlement institue les redevances et précise les différents types d’autorisations et de services pour lesquels une redevance est payée, ainsi que les montants respectifs de ces redevances. Règlement n°04/ 2006/CM/UEMOA instituant un réseau de laboratoire chargé de contrôle de la qualité des médicaments vétérinaires dans la zone UEMOA Ce texte institue le réseau, définit ses objectifs, ses modalités de fonctionnement et d’organisation. Sur le plan national, les dispositions portant sur la distribution en gros des médicaments vétérinaires en Côte d’Ivoire sont toujours définies par les articles 17 alinéas 2 et 21 de la loi N° 96-561 du 25 Juillet 1996 relative à la pharmacie vétérinaire. Ces articles précisent que les établissements agréés de distribution en gros de médicaments vétérinaires doivent appartenir à un vétérinaire ou à un pharmacien. Le cas échéant, la direction générale ou la direction technique est confiée à un vétérinaire ou un pharmacien. Ces établissements ne sont pas autorisés à vendre au détail les médicaments vétérinaires.
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Les articles 26 de la loi N° 96-561 du 25 Juillet 1996 relative à la pharmacie vétérinaire et 23 du décret N°2001-487 du 9 Août 2001 portant modalités d’application de ladite loi accordent le droit de distribution au détail aux pharmaciens titulaires d’une officine, aux vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre, aux vétérinaires des services de l’Etat et les agents intervenant sous leur contrôle et aux groupements d’éleveurs agréés sous la surveillance et la responsabilité d’un vétérinaire . La loi N° 96-561 du 25 Juillet 1996 interdit la vente au détail des médicaments vétérinaires par l’entremise d’un courtier, sur les voies publiques, dans les foires, les marchés et manifestations publiques. Elle interdit aussi la vente des médicaments vétérinaires à domicile à l’exception des vétérinaires dans l’exercice de leur art. Il est important de signaler que le non-respect de ces dispositions législatives et réglementaires expose les individus ou les établissements fautifs à des sanctions. Ces sanctions sont accompagnées du paiement d’une amende. Elles peuvent passer de la suspension provisoire des agréments, à la fermeture temporaire voire définitive des dits établissements avec confiscation spéciale ou générale au bénéfice de l’Etat. Le médicament vétérinaire est important pour la préservation de la santé animale et l’augmentation de la productivité dans les élevages. Il est fondamental pour les animaux de races exotiques peu adaptées aux conditions climatiques tropicales (Land race, large white, piétrain). Toutefois la mauvaise utilisation de ces produits peut engendrer des risques pour la santé animale et plus particulièrement un problème de santé publique. En effet la résistance aux médicaments des germes transmissibles à l’homme constitue un problème majeur. L’emploi abusif des produits dans les élevages fait partie des causes d’apparition de la résistance des pathogènes aux médicaments. D’où l’importance de ce travail pour déceler les conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires dans les fermes porcines de Bingerville. En occurrence nous présenterons la filière porcine ivoirienne dans le chapitre suivant.
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CHAPITRE II : LA FILIERE PORCINE EN COTE D’IVOIRE 1. Historique En Côte d’ivoire, l’élevage porcin constitue l’une des spéculations animales dont le développement peut contribuer de façon significative à l’autosuffisance alimentaire. Ainsi en 1988, dans le cadre des actions de développement de l’élevage, le gouvernement a mis en place dans les régions du Sud-est de la Côte d’Ivoire, un projet d’encadrement des élevages à cycle court (PE2C) dans le but d’améliorer rapidement la couverture de la demande nationale en viande (FIRCA ,2013). Suite à ce vaste programme de développement entrepris par l’Etat, autour des années 90, les premiers résultats se font voir avec l’essor remarquable que connut la production porcine en Côte d’Ivoire. Cette évolution s’est traduite par un nombre croissant de création d’élevages, une utilisation rationnelle de l’aliment industriel et de reproducteurs performants. Dans le même temps, la SIVAC (Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie) a vu le jour de même que la construction de points de vente de viande de porcs dans toutes les communes d’Abidjan (FIRCA, 2009). Malheureusement en 1996, la Peste Porcine Africaine (PPA) a décimé plus de 60% du cheptel porcin, entrainant ainsi la destruction des acquis de la filière (TRA BI, 2009). Le cheptel porcin ivoirien était estimé avant l’épizootie à environ 464 000 porcs dont 130 000 (soit 28%) de races améliorées (Lw, lr, P et Korhogo et leurs croisements) entretenus dans les élevages commerciaux. Le reste de la population porcine 334 000 têtes (soit 72%) était constitué de porcs locaux, de petit format et à robe noire (EL HICHERI, 1998). Après la PPA et en l’absence d’appui du gouvernement ivoirien pour le repeuplement des élevages, la relance de la filière porcine s’est faite timidement avec les éleveurs à partir d’élevages indemnes. Mais la filière reste confrontée à des contraintes multiples (matériel génétique peu performant, faiblesse de la formation technique des acteurs, rareté des financements, manque de promotion des produits porcins, faible structuration de la filière) (FIRCA, 2013).
37
De même, la crise politique survenue le 19 septembre 2002 en Côte d’ivoire a gravement affecté la filière porcine qui se relevait difficilement de l’épizootie de la PPA. De nombreux élevages privés ont été détruits (DAGO, 2015). A partir de 2008, plusieurs projets ont été soutenus par le gouvernement à travers le Ministère des ressources
animales et
halieutiques (MIRAH)
et le Fond
interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (FIRCA). C’est ainsi que pour assurer la relance de la filière porcine le FIRCA, sur financement de la banque mondiale a initié un projet d’amélioration génétique (FIRCA, 2009). La dernière épizootie de Peste Porcine Africaine date de 2014, elle s’est déclarée dans le sud-ouest de la Cote d’Ivoire précisément à San Pedro entrainant, l’abattage de 3000 porcs (INFO-PORC, 2015). 2. Cheptel porcin et sa répartition Les statistiques officielles donnaient pour l’année 1992 le chiffre de 370 000 têtes. Ce chiffre est passé à 400 000 têtes deux années plus tard (FAO, 1994). Les races exploitées sont à dominante locale avec 75% (soit 300 000 têtes) de porcs exploités en élevage traditionnel et 25% (soit environ 100 000 têtes) de porcs en élevage semimoderne (GRAGNON, 1998). L’évolution du cheptel de 2003 à 2013 est caractérisée par une croissance régulière. Le cheptel qui était estimé à 312 999 têtes en 2003, est passé en 2013 à 362 693 têtes. Toujours avec une dominance de porcs traditionnels 281 826 têtes contre 80 867 porcs modernes. Les informations relatives aux données statistiques portant le cheptel porcin national figurent dans le tableau X.
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Tableau X : Evolution des productions porcines de 2009 à 2013 (Nombre de têtes) Année Espèces
2009
2010
2011
2012
2013
274 261
277 497
278 932
280 375
281 826
69 367
71 093
70 807
72 646
80 867
343 628
348 590
349 739
353 021
362 693
animales Porcs traditionnels sur pieds Porcs modernes sur pieds Production nationale Source : MIRAH/DPP (2014) Durant ces 5 années, la population porcine a crû en moyenne de 1,35 % par an. L’élevage traditionnel de porc est assez uniformément répandu en Côte d’Ivoire. La grande majorité des élevages modernes de porcs était avant l’épizootie de la PPA de 1996 concentrée dans la région du sud-est, principalement dans les dix (10) communes d’Abidjan et les communes environnantes : Bingerville , Anyama , Dabou et GrandBassam (GRAGNON,1998). 3.
Importance socio-économique de l’élevage de porc
L’élevage de porc est très avantageux. En effet, le porc est un animal prolifique : 7 à 12 porcelets par mise bas avec, en moyenne, 2 mises bas par an. Il est considéré comme l’animal domestique présentant le plus grand rendement carcasse : 73-75% contre 64-65% pour le poulet, 50-51% pour le mouton, 48-50% pour le bœuf et le lapin (ANADER, 2012).
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En 1975 avec un chiffre d’affaire de 1.410.000.000 de FCFA, la production porcine contribuait à 0.2% du PIB ivoirien alors que pour l’année 2014, la filière porcine réalise un chiffre d’affaires de FCFA 6 milliards (€ 9,1 millions) . La filière porcine ivoirienne compte 1 500 éleveurs avec un cheptel de plus de 50 000 truies. Elle procure 20 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects dont environ 500 femmes qui commercialisent de la viande fraîche et des plats cuisinés (GUEHI, 2015). 4. Typologie des systèmes de production porcins en Côte d’Ivoire Comme dans le cas des ruminants, trois systèmes se répartissent la production porcine. En fonction de la taille du cheptel, de la conduite d’élevage ainsi que de l’habitat et l’alimentation ce sont : le système traditionnel
le système traditionnel amélioré
le système moderne
En Côte d’ivoire l’élevage porcin est dominé par le système traditionnel qui exploite 75% de l’effectif national mais produit la même quantité de viande de porc que celle du système moderne qui n’en exploite que 25% (BITTY, 2014). 4.1. Système traditionnel L’élevage traditionnel de porc est le plus simple et le plus économique car nécessite peu d’investissements en argent et en temps. Les porcs sont élèvés dans et autour des villages, sous aucune surveillance, en plein air avec pour conséquences une exposition à diverses pathologies se traduisant par un élevage à mortalité élevée, avec une croissance lente et une productivité faible. En raison de leur adaptation à l’environnement, leur plus grande aptitude à résister aux maladies et à supporter les conditions locales, ce sont les porcs de races locales qui sont utilisés. Les animaux sont élevés pour autoconsommation et leur nombre est généralement assez bas, moins de 5 femelles reproductrices par troupeau (HOLNES, 1994).
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Dans le système traditionnel les porcs se nourrissent en errant dans les villages à la recherche de déchets de cuisine et de sous-produits agricoles et sont rarement logés dans des abris (DAGO, 2015). 4.2. Système traditionnel amélioré Le système traditionnel amélioré se compose d’exploitations de taille moyenne avec parfois plus de 50 têtes et utilisent des porcs de race locale ou les produits issus de croisements avec des races exotiques. Les animaux sont nourris avec des déchets de cuisine récoltés à travers le village. Ils bénéficient
occasionnellement de soins
élémentaires (déparasitages). Les porcs sont logés toute leur vie dans un simple enclos fabriqué avec des matériaux locaux ou dans une porcherie semi-moderne avec une courette non bétonnée et des parois latérales en ciment (TRA BI, 2009). Dans ce système traditionnel amélioré les porcs sont consommés par les exploitants pour assurer leur subsistance ou commercialisés sur place à l’occasion des fêtes de fin d’année. 4.3. Système moderne Le système moderne est représenté par les élevages concentrés autour des centres urbains. Ces élevages s’insèrent dans une filière dotée d’outils industriels en amont et en aval (firmes d’aliments, abattoirs, charcuterie, etc.). Les exploitations sont de grande taille et sont à vocation commerciale. Elles utilisent les races exotiques qui ont des performances zootechniques supérieures aux races locales. Toutes les différentes catégories d’animaux (verrats, truies gestantes, truies allaitantes et leur portée, porcs en croissance et à l’engraissement) sont logés dans des bâtiments spécifiques. Il s’agit de porcheries modernes construites en matériaux définitifs et bien compartimentées. Les parois latérales sont en ciment et bien crépis, le sol est bien bétonné et la toiture est en tôle ou en tuiles (TRA BI, 2009).
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Les porcs sont nourris avec des aliments fabriqués à base de sous-produits agricoles, surtout des matières premières disponibles (le maïs en particulier). La constitution de la ration dépendent du stade physiologique (DAGO, 2015). 5. Organisation des acteurs de la Filière Porcine Ivoirienne Le concept de filière fait l’objet des nombreuses définitions et varie selon les objectifs, mais ses définitions reste tout de même complémentaires (LOSSOUARN, 2003) . la filière d’un produit ou d’un groupe de produits est un ensemble de flux de matières, qui font intervenir des acteurs économiques exerçant des fonctions complémentaires et interdépendantes en vue de satisfaire une demande finale; la filière d’un produit ou d’un groupe de produits consiste en l’articulation d’un ensemble d’opérations techniques assumées par des acteurs économiques qui mettent en œuvre des stratégies. Dans cette étude, la filière porcine est caractérisée sur la base de trois éléments constitutifs essentiels: un ensemble d’acteurs économiques présidant à la mise en valeur des moyens de production ; des acteurs de transformation ; un ensemble des relations commerciales, financières et de services. De façon concise, elle intègre la chaîne Production – Transformation Commercialisation. La Filière Porcine Ivoirienne regroupe en son sein des organisations professionnelles qui jouent un rôle important dans son animation et des structures d’accompagnement étatiques ou partenaires. 5.1. Structures publiques en charge de la production porcine Le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) exerce la tutelle administrative et le contrôle technique des établissements et organismes dont la mission entre dans le cadre de ses attributions conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur.
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Conformément au décret n°2011-283 du 05 octobre 2011, la Direction des Productions d’Elevage (DPE) a pour mission de coordonner l’ensemble des actions publiques et privées tendant à l’amélioration et à l’intensification des productions animales (MIRAH, 2012). La DPE est la principale structure chargée de la production porcine à travers la sousdirection des Elevages à Cycle Court (SDECC). Cette dernière est chargée de : -
participer à la conception des programmes de développement des élevages à cycle court (avicoles et porcins) et d’organiser la mise en œuvre de ces programmes ;
-
participer à l’élaboration des stratégies de production des élevages à cycle court ;
-
proposer la réglementation en matière de production des élevages à cycle court et de suivre soin application ;
-
promouvoir tout projet de développement des productions des élevages à cycle court.
Pour soutenir la DPE dans le développement de la filière porcine, l’état œuvre à travers d’autres structures qui sont : la Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie (SIVAC), structure d’économie mixte créée en 1990 ; pour l’appui, l’encadrement et le développement ; le Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole (LANADA), créé en 1991 pour l’analyse et le diagnostic ; l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), créée en 1994 pour la vulgarisation ; le Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) en 1998 pour la recherche ; le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA), créé en 2002 pour le financement et le conseil (MIRAH, 2013).
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5.2. Organisation professionnelle de la filière Aujourd’hui, la Filière Porcine Ivoirienne est animée, en amont principalement par l’Interprofession Porcine de Cote d’Ivoire (INTERPORCI). Créée en novembre 2012, elle regroupe les principales organisations de producteurs (APORCI et UNEGABY) (FIRCA, 2013) : APPORCI (Association des Producteurs de Porcs de Côte d’Ivoire) : créée en 1997, elle assure, depuis le 1er janvier 1999, la maîtrise d’œuvre des programmes de développement de la filière. Elle compte 570 adhérents et regroupe à la fois des groupements et des éleveurs individuels. UNEGABY (Union des Eleveurs de Porcs GABY). Ces deux groupements contrôlent plus de 80 % du secteur moderne de porc qui compte 53.500 têtes et 1.300 éleveurs et regroupe tous les acteurs (éleveurs, industriels, vétérinaires, praticiens, structures d’encadrement, de recherche et de gestion, consommateur, etc.) de la filière porcine en Côte d’Ivoire. L’aval de la filière est dominé par les charcuteries, dont les principales sont SICS, GID, SAFAL et les vendeuses de viande de porcs regroupées au sein de la coopérative GRACE DIVINE (Figure 7) et reparties sur tous les marchés d’Abidjan (FIRCA, 2013).
Figure 7 : Vendeuses de viande de porcs regroupées devant l’abattoir de porcs Source : (Info-porc, 2015). 6. Contraintes de l’élevage porcin en Côte d’Ivoire La filière porcine ivoirienne est encore confrontée à des contraintes multiples (matériel génétique peu performant, absence d’un programme de prophylaxie adapté, mauvaise
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qualité des aliments utilisés, faiblesse de la formation technique des éleveurs, rareté des financements, manque de promotion des produits porcins, faible structuration de la filière) (PPAAO / CI, 2013). Ces contraintes ralentissent le développement de l’élevage porcin et peuvent être agencées de la manière suivante : les contraintes zootechniques, économiques, techniques et sanitaires. 6.1. Contraintes zootechniques Les contraintes zootechniques se traduisent par les problèmes d’approvisionnement en intrants alimentaires, les faibles performances des élevages et des problèmes génétiques. 6.1.1. Contraintes liées à l’approvisionnement des intrants alimentaires Le coût élevé de l’aliment ou des matières premières, les pénuries fréquentes et les difficultés d’approvisionnement des intrants, représentent les contraintes majeures auxquelles sont confrontés les élevages porcins quelle que soit leur taille. La plupart des éleveurs fabriquent eux-mêmes l’aliment complet à la ferme sans avoir acquis au préalable de formation en technique de formulation d’aliment. Aussi certaines usines de fabrication d’aliments mettent à la disposition des éleveurs des aliments de qualité douteuse, le contrôle qualité n’étant pas effectué. Les animaux sont en général mal conformés et ne donnent pas de bon rendement en viande avec un allongement de la durée d’engraissement (TRA BI, 2009). 6.1.2. Faibles performances des élevages La faible productivité des élevages ne permet pas une meilleure rentabilisation des investissements car les performances actuelles réalisées dans les élevages (10 porcs vendus par an par truie) sont loin des possibilités qui sont de 17 porcs vendus par truie et par an (FIRCA, 2009).
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6.2. Contraintes génétiques L’un des problèmes importants auquel est confronté l’élevage porcin, est celui du renouvellement du sang car l’épizootie de PPA a réduit à néant le travail d’amélioration génétique des élevages. Alors que cette activité de production et de diffusion de géniteurs améliorés se développait, les autorités ont été contraintes d’abattre le troupeau de Bingerville et des élevages de multiplication qu’il approvisionnait. Le travail pour améliorer la génétique des élevages, surtout après l'épizootie de la peste porcine reste insuffisant et l’absence de recherche locale pour améliorer la génétique ou tester de nouvelles souches a contribué à une augmentation de la consanguinité (TRA BI, 2009). 6.3. Contraintes économiques Les contraintes économiques sont liées au financement
et à la difficulté de
commercialisation des produits porcins. 6.3.1.
Difficultés de financement de l’élevage porcin
En absence de toutes possibilités d’accès aux sources de financement (crédits) adapté au secteur porcin, les éleveurs de porcs ne comptent que sur leur autofinancement. Cette situation constitue un véritable obstacle au développement de cet élevage (FIRCA, 2009). 6.3.2.
Difficultés de commercialisation des porcs
Les contraintes liées à la commercialisation sont essentiellement liées au manque de promotion des produits porcins et à une défaillance de structuration de la filière constituant un frein à une meilleure valorisation des produits (FIRCA, 2009). 6.4. Contraintes techniques et sanitaires La conduite technique de l’élevage porcin est confiée aux éleveurs qui manquent de formation (TRA BI, 2009).
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Les contraintes sanitaires sont souvent parasitaires mais également bactériennes. Celles liées au risque de réapparition de la Peste Porcine Africaine (PPA) sont fatales. Elles. Les problèmes sanitaires sont de loin les contraintes les plus graves et importantes dont la solution passe par un travail de longue haleine à travers le respect des mesures de biosécurité. (TRA BI, 2009). Cette synthèse bibliographique montre que l’élevage de porc est un secteur en plein expansion en Côte d’Ivoire et que de nombreux progrès ont été faits pour une amélioration de la productivité de ce secteur. Cependant, le développement de la filière reste entravé par des pathologies entrainant l’utilisation des médicaments vétérinaires. Toutefois cette utilisation n’est pas exempte de dangers divers qui parfois peuvent être graves avec des risques pour la santé animale et la santé publique qui sont connus. Parmi les causes d’apparition de la résistance des pathogènes aux médicaments et des résidus médicamenteux l’emploi abusif des produits et le non-respect de leur délai d’attente dans les élevages, notamment en porciculture sont souvent indexés. Il parait opportun d’élucider les conditions d’utilisation de ces produits dans les élevages porcins de la zone de Bingerville.
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DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX SUR L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES ELEVAGES PORCINS DE BINGERVILLE
48
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1. Zone et période d’étude L’étude s’est déroulée d’Août à Octobre 2015 en Côte d’Ivoire, plus précisément dans une des villes environnantes d’Abidjan (Bingerville), (Figure 8). Cette zone est, selon l’actuel découpage administratif une sous-préfecture du District d’Abidjan. Les élevages de porcs sont regroupés dans des zones d’élevage situées à la périphérie de la ville d’Abidjan et dans les villes environnantes.
Légende : Réseau routier Zone d’élevage visitée
Figure 8 : Zone d'étude (Bingerville) Source : Google map
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2. Matériel 2.1. Élevages L’étude a porté sur les élevages de porcs dans la zone de Bingerville. Nous avons considérés toutes les structures ayant des porcs vivant dans un enclos, indépendamment de leur répartition dans les bâtiments ou de l’effectif du cheptel et qui utilisent des médicaments vétérinaires. 2.2. Fiches d’enquêtes Notre enquête a consisté en l’administration de questionnaires. Les fiches d’enquêtes (Annexe I) étaient destinées à 3 acteurs essentiels de la filière porcine qui sont : Les éleveurs de porcs Dans ce questionnaire, les questions posées ont pour but de collecter des informations sur la typologie des fermes porcines et leur suivi sanitaire, les principales pathologies rencontrées dans ces fermes, les conditions d’utilisation des médicaments. Les agents de la santé animale Ce questionnaire vise à faire l’état des lieux des suivis des fermes par les agents de santé animale et à connaitre leur niveau de connaissance sur les notions de délais d’attente et résidus médicamenteux. Les pharmacies vétérinaires L’entretien avec les tenants des pharmacies vétérinaires avait pour but de quantifier les médicaments vétérinaires spécifiques aux porcs qui ont été vendus et chercher d’éventuels produits contrefaits. 3. Méthodes d’étude 3.1. Recherche documentaire La recherche documentaire a porté sur les médicaments vétérinaires et leur utilisation dans les élevages porcins. Cette recherche a eu pour support les documents issus des bibliothèques de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar, des structures du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques
50
(MIRAH) de Côte d’Ivoire, des Associations des éleveurs de porcs de Côte d’Ivoire mais également des documents provenant de sites Internet. 3.2. Echantillonnage L’enquête s’est effectuée dans 86 élevages de porcs de la zone d’étude. N’ayant pas la liste actualisée des différentes fermes, nous avons opté pour une méthode de sélection non probabiliste basée sur la technique dite d’échantillonnage en «boule de neige ». Dans cette méthode l’échantillon se construit progressivement. Dans la zone visitée, les élevages à enquêter sont trouvés sur indication des précédents élevages visités. Ainsi lorsque nous visitons un élevage correspondant au profil recherché, nous lui demandons de nous indiquer d’autres élevages "similaires". 3.3. Enquête de terrain 3.3.1. Elaboration du questionnaire L’élaboration du questionnaire est faite à partir des documents de la recherche documentaire, des informations obtenues auprès de vétérinaires ayant travaillé sur la même thématique mais pour une espèce différente. 3.3.2. Pré administration des questionnaires Lors de cette étape, les questionnaires ont étés administrés à des personnes ressources constituées d’éleveurs, de vétérinaires, d’enseignants et d’autres acteurs de la filière porcine. Ce questionnaire a été ensuite affiné pour obtenir sa forme définitive. 3.3.3. Enquête Lors de l’enquête proprement dite, les questionnaires ont été administrés dans 86 élevages. L’administration des questionnaires a été faite de deux manières : soit sous forme d’interview avec un travailleur de la ferme ou le propriétaire par un seul auditeur soit par dépôt auprès du propriétaire et retrait par la suite.
51
3.4. Analyse des données L’administration du questionnaire nous a permis de récolter des données aussi bien qualitatives que quantitatives, dans les élevages. Pour la conception des fiches d’enquêtes, l’enregistrement et l’analyse des données, nous avons utilisé le logiciel Sphinx Plus2. Les données fournies par ce logiciel nous ont permis de calculer des moyennes, pourcentages, minimum et maximum. Ces résultats ont été exportés sur le tableur Microsoft Office Excel pour la conception des tableaux et graphiques.
52
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION 1. Résultats 1.1. Caractéristiques des élevages porcins de la zone d’étude 1.1.1. Répartition des fermes enquêtées Sur les 86 élevages porcins concernés par notre enquête, la grande majorité, précisement 56 élevages (environ 65%) est située dans les villages environnants de Bingerville notamment : le village marchoux (34%) , Sébia yao (8%) , Campement gris (6%) , Santai (6%), Berlin (3%), Anan (4%), Brébo (2%), Korogho Bougou (1%) et Adjamé Bingerville (1%). 1.1.2. Statut socioprofessionnel des éleveurs L’enquête a montré que 97,70% des propriétaires de ferme, constitués majoritairement d’hommes (89,60%) contre 8,1 % de femmes, étaient des particuliers âgés entre 20 et 60 ans avec une moyenne de 42 ans. L’élevage de porcs représentait la principale activité pour 59,30% des particuliers et une activité secondaire pour les autres. Les éleveurs qui ont une autre activité travaillent dans divers secteurs allant de commerçant, maçon à médecin en passant par le Maire de la ville, Tableau XI. Tableau XI : Tableau récapitulatif du statut socioprofessionnel des éleveurs de porc à Bingerville Caractères Particuliers
Observation Homme Femme
Structure privée Niveau d’étude particuliers
des
Tranche d’âge particuliers
des
Principale activité
Supérieur Secondaire Primaire Aucun Moins de 20 ans De 20 à 50 ans Plus de 50 ans L’élevage de porcs Autres activités
53
Pourcentage 89,60 8,10 2,30 27,90 48,80 12,80 10,40 1,20 49,90 48,90 59,30 40,70
1.1.3. Personnel technique Le travail dans les fermes était assuré par un personnel technique dont certains étaient sous la supervision d’un agent de la santé animale. La majorité (54,70%) des fermes était dirigée par des personnes qui n’ont suivi aucune formation en élevage. La figure 9 montre la répartition de personnel technique des fermes ayant suivi une formation en élevage.
45,30%
Aucune formation 54,70%
Formation en élevage
Figure 9 : Personnel technique ayant suivi une formation en élevage. Sur l’ensemble des fermes visitées, seules 6% faisait appel aux services des Docteurs vétérinaires (Figure 10).
24 % Aucun agentde santé animale Un Docteur vétérinaire
6% Un technicien d'élevage
70 %
Figure 10 : Pourcentage d’élevage ayant recours au service d’agents de santé animale. 54
1.1.4. Spécificité des élevages Les exploitations dans lesquelles se trouvaient les élevages de porcs visités sont à 39,50% des exploitations mixtes (Tableau XII). Cela signifie qu’en plus de l’élevage de porc, nous y avons trouvé d’autres espèces. La spéculation la plus associée à l’élevage de porc était la volaille rencontrée dans 24,41% des élevages visités et le lapin dans les autres. 54,70 % des bâtiments sont modernes (figure 11 et 12). Trois types d’élevages ont été rencontrés avec une prédominance nette (94,20%) d’élevage naisseur-engraisseur. Tableau XII : Tableau récapitulatif des caractéristiques des exploitations. Caractéristiques
Type d’exploitation Type d’élevage
Bâtiment
Pourcentage Exclusivement porcine
60,50
Mixte
39,50
Naisseur/engraisseur
94,20
Engraisseur
4,70
Naisseur
1,20
Moderne
58,10
Traditionnel
41,90
Figure 11 : Bâtiments modernes d’élevage de porcs.
55
Figure 12 : Bâtiments modernes d’élevage de porcs à Sébia yao. 1.1.5. Structure du cheptel Dans les fermes visitées, les effectifs variaient entre 20 et 10000 porcs, avec une moyenne de 488.22 porcs (figure 11). Les élevages de moins de 1000 porcs représentent 91,90% de l’ensemble des fermes enquêtées. L’effectif total varie en fonction du nombre et la taille des portées. Ainsi dans 97,70 % des élevages les truies avaient 2 portées par an avec une moyenne de 9.69 porcelets par portées.
80%
74%
60% 40%
18%
20%
4%
1%
2%
1%
0% Moins de 500
500 à 1000 1000 à 2000 2000 à 3000 3000 à 4000
Plus de 4000
Figure 13 : Effectifs des fermes enquêtées dans la zone de Bingerville.
56
Figure 15 : Porcs à l’engrais
Figure 14 : Porcelets sous mère
1.2. Pathologies dominantes et la gestion sanitaire des élevages porcins dans la zone d’étude 1.2.1. Pathologies dominantes dans la zone de Bingerville Les résultats de notre enquête indiquent que parmi les pathologies les plus fréquemment observées (figure 16), il y a d’abord la coccidiose du porcelet (figures 17 et 18) dans 80,20% des fermes, ensuite la gale (figures 19) avec une prédominance de 75,60 % et enfin les maladies respiratoires (figures 20) dans 41,90 % des élevages. 64,00%
Les Colibacilloses du Porcelet
24,40%
La Strongylose chez le Porc
80,20%
La Coccidiose du Porcelet
75,60%
La Gale du Porc
57,00%
La Parvovirose Porcine
41,90%
La Pasteurellose Porcine
27,90%
Le Rouget du Porc
39,50%
La Fièvre Aphteuse La Peste Porcine Africaine (PPA)
0,00%
La Peste Porcine Africaine (PPA) La Pasteurellose Porcine La Coccidiose du Porcelet
La Fièvre Aphteuse La Parvovirose Porcine La Strongylose chez le Porc
Le Rouget du Porc La Gale du Porc Les Colibacilloses du Porcelet
Figure 16 : Principales pathologies signalées par les éleveurs lors de l’enquête
57
Figure 17 : Diarrhée chez un porcelet
Figure 18 : Diarrhée chez un porcelet
Figure 19 : Truie atteinte par la gale
Figure 20 : Porcs ayant sucombé à la pasteurellose.
On remarque que le stade physiologique le plus affecté est celui des porcs sevrés figure 21.
58
Figure 21 : Proportion d’affection des différents stades physiologiques 1.2.2. Acteurs du suivi sanitaire des fermes Parmi les 86 élevages de porcs enquêtés, 21 élevages (24,40%) n’avaient pas de conseillers en production porcine. Alors que le suivi technique, sanitaire et médical des 65 autres fermes était assuré soit par des Docteurs vétérinaires, soit par des techniciens d’élevages . Nos investigations ont révélé que très peu de Docteurs vétérinaires 7,69% interviennent dans le suivi technico-sanitaire des élevages (Tableau XIII). Ce suivi est assuré en majorité (92,31%) par des techniciens d’élevages. Tableau XIII : Acteurs et fréquence du suivi sanitaire des fermes. Conseiller porcins
Nombres de
Nombres et fréquence des visites par bande
fermes Permanent
Pas de
Docteur vétérinaires Techniciens Sous total
Total
2fois
3fois
1 (20%)
3 (60%)
1 (20%)
Plus de 3 fois
21
conseillers Conseillers
1fois
5 (7,69%) 60 (92,31%)
4 (6,6%)
5 (8,3%)
13 (21,6%)
7 (11,6%)
29 (48,3%)
65
4
6
16
8
29
86
59
1.2.3. Elaboration des programmes de prophylaxie Pour prévenir l’apparition des pathologies dans les élevages, les éleveurs suivents des programmes de prophylaxie. Dans les 86 fermes sur lesquelles a porté notre enquête, environ 75,60% disposent d’un programme de prophylaxie établi par l’agent de santé animale chargé du suivi sanitaire de la ferme. Malgré l’application de programmes de prophylaxies de nombreuses pathologies sévissent encore dans les fermes porcines de la zone de Bingerville. Face à la présence de ces diverses pathologies dans les élevages porcins, les éleveurs entreprennent des moyens de lutte. Cette lutte fait intervenir l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les fermes (figure 22).
Figure 22 : Médicaments vétérinaires exposés dans une ferme porcine. 1.3. Principales classes thérapeutiques de médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages porcins de la zone de Bingerville. Plusieurs classes de médicaments vétérinaires sont utilisées dans les élevages porcins à Bingerville. Notre enquête a
permis d’énumérer les plus utilisées. Il s’agit des
antibiotiques, des antiparasitaires externes et internes, des vaccins et les compléments alimentaires. Sur l’ensemble des médicaments vétérinaires utilisés, les antiantiparasitaires et les antibiotiques occupent les premières places avec respectivement des proportions de 39 % et 38 % (figure 23).
60
16%
7%
39%
Vac AP
38%
AB CA
AP= antiparasitaires ; AB= antibiotiques ; CA= compléments alimentaires (vitamine, oligoélément, minéraux) ; Vac = vaccins. Figure 23 : Proportions des différents groupes thérapeutiques utilisés dans les élevages porcins de Bingerville
1.3.1. Antiparasitaires La figure 24 montre que tous les élevages enquêtés, 100 % utilisent les antiparasitaires. La majorité 90,70% utilise les deux types d’antiparasitaires (interne et externe). Les principaux médicaments du groupe des antiparasitaires utilisés dans les élevages enquêtés figurent dans le Tableau XVI.
AP= antibiotiques ; ABS= absence d’utilisation
Figure 25 : Proportion des élevages Figure 24 : Proportion des élevages utilisant les antiparasitaires dans la zone de Bingerville.
utilisant les antiparasitaires internes et externes.
Les antiparasitaires sont administrés aux moins 3 fois/ bande dans 47 fermes (soit 55%) (Figure 26). La figure 27 montre quelques antiparasitaires trouvés dans les fermes porcines enquêtées. 61
Nombre de fermes
50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Série1
1 fois /bande
2 fois /bande
3 fois /bande
4 fois /bande
15
9
47
5
en cas de problème 10
Figure 26 : Fréquence d’utilisation dans les fermes porcines.
Tableau XIV : Principaux antiparasitaires utilisés dans les élevages enquêtés Antiparasitaires
Nom déposé
Principe actif
Délai d’attente (Viande et abats)
INTERNES
LEVAMISOLE 20% ND
Levamisole
3 jours
VALBAZEN ND
Albendazole
5 jours
TENIA STOP ND
Niclosamide
CITRATE DE
Pipérazine
7 jours
BAYCOX 5% ND
Toltrazuril
77 jours
AMPROLIUM 20% ND
Amprolium
3 jours
KELAMECTIN 1% ND
Ivermectine
21 jours
IVOMEC ND
Ivermectine
66 jours
BIVERMECTIN 0,25% ND
Ivermectine
14 jours
BUTOX 50% ND
Deltaméthrine
28 jours
TAKTIK ND
Amitraz
42 jours
BESTOX ND
Alpha-cypermétrine
28 jours
PIPERAZINE 35 COOPHAVET ND
MIXTES
EXTERNES
62
Certains porciculteurs utilisent du grésil pour le déparasitage externe de leurs animaux.
LEVAMISOLE 20%
ND
KELAMECTIN 1%
ND
CITRATE DE PIPERAZINE
ND
Figure 27 : Quelques antiparasitaires utilisés dans les élevages enquêtés. 1.3.2. Antibiotiques La figure 28 montre qu’environ 98,80% des élevages enquêtés utilisent les antibiotiques. Ces antibiotiques sont utilisés pour traiter les maladies infectieuses ou pour accroitre la croissance des porcs (utilisation comme facteur de croissance). Parmi les élevages utilisant les antibiotiques, 64,70 % les utilisent comme facteurs de croissance chez les porcelets et porcs sevrés contre seulement 35,30 % des élevages qui les utilisent pour le traitement des maladies (Figure 29).
AB= antibiotiques ; ABS= absence d’utilisation
Figure 29 : Proportion des élevages
Figure 28 : Proportion des élevages
utilisant les antibiotiques à titre
utilisant les antibiotiques dans la zone
préventif
de Bingerville Les antibiotiques sont administrés en prévention au moins 6 fois dans 11 fermes (soit 14%) (Figure 30). Les principaux médicaments du groupe des antibiotiques utilisés
63
dans les élevages enquêtés figurent dans le tableau XV. La figure 31 montre quelques antibiotiques trouvés dans les fermes porcines enquêtées.
Nombre de fermes
35 30 25 20 15 10 5 0 Série1
1 fois/bande
2 fois/bande
3 fois/bande
4 fois/bande
5 fois/bande
6 fois/bande
En cas de maladie
0
0
14
18
7
11
30
Figure 30 : Fréquence d’utilisation dans les fermes porcines.
64
Tableau XV : Principaux antibiotique utilisés dans les élevages enquêtés Nom déposé PENSTREP 20/20ND
Principe actif Pénicilline procaïne
Délai d’attente en jours 28 jours
Dihydrostreptomycine STREPTOPEN ND
Dihydrostreptomycine
9 jours
Procaïne Pénicilline G Oxytétracycline
21 jours
AMOXY-KEL ND
Amoxycilline
53 jours
COLIVET ND
Colistine
21jours
COLISULTRIX ND
Colistine
7 jours
OXYTETRACYCLINE 20% LA ND
Triméthoprime COLIPRA JET ND
Gentamycine,Sulfadiméthoxine
28 jours
Triméthoprime, dexametasone OXYMEG 50 ND
Oxytétracycline
ENROSOL-10 ND
Enrofloxacine
7 jours
TYLAN 200 ND
Tylosine
14 jours
TENALINE 20% L A ND
Oxytetracycline
24 jours
TRISULMIX ND
Sulfadiméthoxine
12 jours
Triméthoprime TYLOVET ND
Tylosine
21 jours
MARBOX ND
Marbofloxacine
4 jours
65
COLIPRA JET
ND
OXYTETRACYCLINE 20% LA
ND
PENSTREP 20/20
ND
Figure 31 : Quelques antibiotiques utilisés dans les fermes enquêtées . 1.3.3. Compléments alimentaires Il ressort de nos résultats que parmi les élevages enquêtés, environ 43,30% utilisent les vitamines, oligoéléments et minéraux (Figure 32). Les principales vitamines utilisées dans les élevages enquêtés figurent dans le tableau XVIII.
Figure 32 : Proportion des élevages utilisant les vitamines.
66
Tableau XVI : Principaux compléments alimentaires utilisés dans les élevages enquêtés Nom déposé
Délai d’attente en jours
Principe actif
MULTIVITAMINES ND
Vit A, D3, E, B1, B2,
0 jour
B6, B12 Nicotinamide VITAMINE AD3E ND
Vit A, D3, E
0 jour
HIPRAVIT AD3E ND
Vit A, D3, E
0 jour
VITAMINE E SELEN 100 ND Sélénium, Vit E
0 jour
FERCOBSANG ND
0 jour
Fer de citrate ammoniacal, cyanocobalamine, nicotinamide
COFAFER ND
Fer
0 jour
BIO-FER + B12 ND
Fer , Vit B12
0 jour
1.4. Dépense en santé dans élevages de porcs Les résultats portant sur l’achat des médicaments montrent que les antibiotiques et les antiparasitaires sont les médicaments les plus achetés dans les exploitations porcines de la zone de Bingerville. L’achat des antibiotiques est l’élément qui occasionne le
Nombre de fermes
plus de dépenses dans 59 fermes (soit 68,60%) (Figure 33). 70 60 50 40 30 20 10 0 Vaccins Antiparasitaires Antibiotiques Vitamines
rang 1 0 16 59 7
rang 2 0 37 16 14
rang 3 5 28 9 23
rang 4 10 4 1 0
Figure 33 : Répartition des médicaments selon l’ordre d’achat 67
1.5. Pratiques médicales et notion de délais d’attente des médicaments 1.5.1. Pratiques médicales Les médicaments utilisés dans les exploitations sont principalement (70,90%) prescrits par les techniciens d’élevage. 23,30 % des chefs de ferme affirment effectuer eux même la prescription des médicaments après avoir fait leur diagnostic. En cas de persistance des symptômes après un premier traitement, la majorité des éleveurs 52,30% utilisent un autre médicament (figure 34). Par contre 62,50% des agents de santé animale de la zone préconisent la prolongation de la durée du même traitement.
Figure 34 : Attitude des éleveurs et techniciens vis-à-vis du manque d’efficacité d’un médicament 1.6. Evaluation du niveau de connaissance sur les notions de résidus et délais d’attente L’étude portant sur la connaissance de la notion de résidus médicamenteux nous a permis de constater que la totalité des éleveurs (100%) ainsi que 88 % des agents de santé animale n’avaient aucune notion de ce terme (Figure 35). Par ailleurs, sur l’ensemble des 8 agents de santé animale enquêtés, seulement 12,50 % n’avaient de notion sur le délai d’attente contre 71 % des éleveurs (Figure 36).
68
La majorité (75%) des agents de santé animale est consciente du fait que la mauvaise utilisation des médicaments est susceptible d’engendrer des soucis de santé publique .Seulement 10% des éleveurs pensent que l’usage des médicaments vétérinaires en élevage porcin peut présenter un risque pour la santé publique.
100%
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
80% 60%
100%
71%
88,50%
40% 20% 0%
29% 10,50%
0%
notion de notion de risque sur résidus délai la santé d'attente publique Oui
87,50%
87,50%
25%
75%
12,50% notion de résidus
Non
12,50%
notion de risque sur délai la santé d'attente publique Oui Non
Figure 35 : Niveau de connaissance
Figure 36 : Niveau de connaissance
des éleveurs sur les notions de résidus
des agents de santé animale rencontrés
et de délai d’attente
sur les notions de résidus et de délai d’attente
69
2. Discussion 2.1. Discussion de la méthodologie 2.1.1. Choix de la zone d’étude La forte concentration des élevages de porc dans la zone de Bingerville comparativement au reste du pays est le critère qui a motivé le choix de cette zone d’étude. En effet, d’après le dernier recensement des exploitations porcines effectué par l’ANADER (Agence Nationale d’Appui au Développement Rural) en 2007, la ville de Bingerville renfermait au total 88 éleveurs de porcs et était classée au premier rang en termes de nombre d’exploitations porcines en Côte d’Ivoire. Les statistiques d’abattage de porcs de 2011 à 2014 présentées dans la figure 37 montrent
la
production annuelle de porcs en 2014. Ces animaux proviennent majoritairement du District d’Abidjan avec 52,85 % des animaux venant de la localité de Bingerville (INFO-PORC, 2015).
Figure 37 : Statistique d’abattage de porcs à l’abattoir de 2011 à 2014 Source : INFO-PORC (2015) 2.1.2. Choix de la méthode d’étude Au cours de la recherche bibliographique, aucune étude sur l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins en Afrique n’a été trouvée. Les études portaient surtout sur l’aviculture. Face à ce constat, la méthode d’enquête utilisée s’est inspirée de celle des études effectuées en aviculture. Les questionnaires administrés lors de l’enquête, ont été élaborés à partir de ceux utilisés pour les fermes
70
avicoles et réadaptés aux élevages porcins. L’analyse des résultats de l’enquête s’est inspirée des travaux réalisés dans les élevages avicoles en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Pour faire l’état des lieux sur l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les fermes avicoles, BITTY (2013) en Côte d’ivoire et PARE (2012) au Sénégal ont utilisé la même approche. 2.1.3. Limite de l’étude La première limite de cette étude réside dans le fait que les résultats analysés dans cette étude ne reposent que sur les dires des éleveurs, qui peuvent ne pas refléter la réalité. La deuxième se situe dans le choix des élevages enquêtés. Ne disposant pas d’une liste donnant des informations sur la localisation exacte des élevages, lors de l’exploration des zones d’élevages figurant dans le registre du recensement des élevages modernes de porcs les premières fermes visitées ont été choisies au hasard des rencontres. La troisième se situe au niveau des difficultés qui ont entravé le bon déroulement de la présente étude. Parmi elles, on peut citer : l’incapacité des personnes rencontrées à répondre à toutes les questions. En effet, dans certains élevages, les personnes rencontrées ne disposaient pas de toutes les informations notamment celles relatives à l’utilisation des médicaments, parce que n’étant pas associées lors des pratiques médicales la réticence de certains éleveurs à cause de la réapparition de la Peste Porcine Africaine sur le territoire national, ces derniers pensaient que nous étions envoyés par l’Etat. l’impossibilité d’enquêter sur les pharmacies vétérinaires de la zone d’étude. En vérité tous les vendeurs de médicaments vétérinaires, environ 13 dans cette zone n’avaient pas d’agrément de vente car n’étant pas qualifiés pour cela. L’obtention d’un agrément d’ouverture d’un cabinet vétérinaire par un Docteur vétérinaire a poussé les autorités à faire décamper ces vendeurs clandestins. Ainsi lors de notre enquête il n’y avait aucune structure de vente de médicaments vétérinaires.
71
2.2. Discussion des résultats 2.2.1. Caractéristiques des élevages de porcs 2.2.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs Les résultats de notre étude indiquent que 97,70% des élevages appartiennent à des particuliers. De plus, l’élevage de porcs constitue la principale activité de 59,30% de ces éleveurs. Ces résultats se rapprochent de ceux obtenus par DAGO (2014) (52,24%) dans les élevages situés en zone urbaine et peri-urbaine d’Abidjan. Cependant, ils diffèrent de ceux d’ABDALLAH-NGUERTOUM (1997) qui avait trouvé que seulement 12% des éleveurs en région peri-urbaine de Bangui avaient comme activité principale l’élevage de porcs. En Côte d’Ivoire, le développement de l’élevage de porcs semble lié à la demande importante de la viande porcine (TRA BI, 2009). En Côte d’ivoire l’élevage de porcs se fait majoritairement par les hommes. Ce constat est le même que celui de TRA BI (2009) en Côte d’Ivoire, mais aussi celui de AYSSIWEDE (2004) au Bénin et UMUTONI (2012) au Burkina Faso. Par contre, au Sénégal, les études effectuées en zone rurale, ont montré que les femmes s’investissent plus dans l’élevage de porcs que les hommes (MISSOHOU et al, 2001). 2.2.1.2. Personnel technique La majorité (54,70%) des fermes était dirigée par un personnel n’ayant suivi aucune formation en technique d’élevage. Seules 6% des fermes faisaient appel aux services des docteurs vétérinaires. Ce faible taux d’intervention des docteurs vétérinaires est constaté par DAGO (2014), à hauteur de 8% en Côte d’Ivoire. Par contre 70% des fermes étaient suivies par des techniciens d’élevage. Ce résultat pourrait s’expliquer par la présence de deux écoles de formation de techniciens d’élevage à Bingerville, notamment l’Ecole régionale d’agriculture du sud de Bingerville, l’Ecole de spécialisation en élevage et métiers de la viande de Bingerville.
72
2.2.1.3. Spécificité des élevages Le type d’élevage le plus fréquent est le type naisseur-engraisseur à hauteur de 94,2%. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par AYSSIWEDE (2004) au Bénin, DAGO (2014) en Côte d’ivoire et CALVAR et al., (2012) au Québec. En effet, les éleveurs préfèrent que leurs porcs charcutiers soient issus de leurs propres reproducteurs à la ferme. Néanmoins, la pratique de type naisseur-engraisseur pourrait favoriser la contamination des animaux plus jeunes par les adultes présents au sein de l’exploitation si des mesures de biosécurité ne sont pas prises. Une étude menée par ROSE et MADEC (2000) en France montre que le risque d’apparition des maladies respiratoires était plus élevé dans 20,9% d’élevages naisseurs-engraisseurs contre 12,9% d’élevages engraisseurs. Les enquêtes révèlent que 39,50% des élevages de porcs visités étaient associés à d’autres espèces animales. La volaille prédominait dans cette diversification pour 24.41% des élevages. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par TRABI (2009) et DAGO (2014). Toutefois, ils diffèrent de ceux obtenus par ABDALLAH-NGUERTOUM (1997) en Centrafrique (55%). Ce type d’exploitation multi-espèces entraîne des risques sanitaires importants. 2.2.2. Pathologies rencontrées et gestion sanitaire Parmi les 86 fermes enquêtées, le suivi technique, sanitaire et médical est assuré dans 76% des cas par un agent de santé animale. Ce pourcentage serait dû au fait que les éleveurs ont compris le bien-fondé de la présence d’un agent de santé animale dans les élevages. Cette proportion est quasi identique à celle de PARE (2012) qui constatait que 77,77% des fermes de la zone périurbaine de Dakar disposaient pour leur suivi, d’agents de santé animale (vétérinaires, ingénieurs ou techniciens d’élevage). Nos investigations ont révélé que très peu de Docteurs vétérinaires, précisément 7,69%, interviennent dans le suivi technico-sanitaire et médical des élevages. Ce suivi est assuré par en majorité (92,31%) par des techniciens d’élevage. Le faible taux de Docteurs vétérinaires pourrait s’expliquer par le coût élevé de leurs prestations. Aussi
73
faut-il souligner qu’en Côte d’ivoire, il existe très peu de Docteurs vétérinaires installés en clientèle privée (BITTY, 2013). A cet effet, au moment de notre enquête, aucun vétérinaire privé n’était installé à Bingerville. La majorité des fermes enquêtées disposent d’un programme de prophylaxie permettant de lutter contre les pathologies. Cela peut être lié d’une part à l’utilisation de porcs de races exotiques à forte productivité mais peu rustiques et donc très sensibles aux pathologies et d’autre part, à la prise de conscience des éleveurs quant à l’utilité de cette prophylaxie dans la protection de la santé de leurs animaux. Malgré la présence et le respect des programmes de prophylaxie, les élevages restent confrontés à des problèmes pathologiques. En effet, les pathologies les plus fréquemment observées sont d’abord les maladies diarrhéiques telles que la coccidiose du porcelet et les colibacilloses avec des prévalences respectives de 80,2% et 64%. Nos résultats corroborent ceux de DAGO (2014) qui ont rapporté que les pathologies les plus fréquemment observées dans les élevages périurbains d’Abidjan étaient les diarrhées dans 80% des fermes. De même LEMOINE et al., (2014) affirment que les pathologies les plus fréquemment rencontrées sont la diarrhée, les problèmes de colibacillose ou problèmes digestifs dans 65 élevages de porcs en Bretagne. Ensuite, nous avons la gale dans 75,6% des élevages. Nos résultats sont supérieurs à ceux de DAGO (2014) qui a rapporté une prédominance de la gale dans 56% des élevages. Cette différence peut s’expliquer par la taille de la zone d’étude. En effet, nos travaux ont porté sur la zone de Bingerville, contrairement à DAGO (2014) qui a travaillé sur la zone périurbaine d’Abidjan. La prévalence nulle enregistrée pour la maladie de la Peste Porcine Africaine n’est due au fait que depuis son apparition en 1996, elle n’est pas apparue à Bingerville. A cet effet, sa dernière apparition en Côte d’Ivoire date de 2014 à San Pedro.
74
2.2.3. Principaux groupes thérapeutiques de médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages Les médicaments vétérinaires sont utilisés pour lutter contre les maladies présentes dans les exploitations. Notre étude a révélé que les antiparasitaires et les antibiotiques constituent les groupes thérapeutiques les plus utilisés dans les élevages de la zone de Bingerville. Cela peut s’expliquer par la grande prévalence des maladies parasitaires et bactériennes dans cette zone. 2.2.3.1. Les antiparasitaires Les antiparasitaires sont utilisés dans la totalité des élevages enquêtés. Ces résultats corroborent ceux de UMUTONI (2012) au Burkina Faso ainsi que
ceux de
AYSSIWEDE (2004) pour qui 75 % des éleveurs de porcs au Bénin avaient recourt au antiparasitaires .Cette utilisation peut s’expliquer
par la prise de conscience des
éleveurs face à cette grande prévalence de maladies parasitaires, la nécessité de les prévenir pour éviter les retards de croissance, mais également le fait que le déparasitage ne se limite pas à une seule catégorie d’âge. Son utilisation se justifie à tous les stades physiologiques des porcs. D’abord par une importance des conditions favorisant les infestations parasitaires à savoir le surpeuplement, l’alimentation défectueuse, la mauvaise hygiène des élevages mais aussi par l’humidité de la zone qui facilite le pullulement des strongles. 2.2.3.2. Les antibiotiques La quasi-totalité (98%) des fermes utilisent des antibiotiques. Nos résultats sont en accord avec ceux de CORPET (2000) qui rapporte que 99% des porcs en Europe reçevaient des antibiotiques puis de ceux de l’agence nationale du médicament vétérinaire qui a rapporté qu’en France presque tous les porcs qui ne sont pas issus de l’agriculture biologique sont élevés avec des antibiotiques. A cet effet 44% des ventes d’antibiotiques sont destinés aux élevages porcins (ANMV, 2011). Pour expliquer cette utilisation importante d’antibiotique, le mauvais état sanitaire domine. D’abord avec les problèmes digestifs des porcelets sous la mère et en post‐sevrage puis les problèmes respiratoires, digestifs des porcs en engraissement ; ensuite la conduite à risque des animaux avec le surpeuplement et la mauvaise hygiène des élevages. Par 75
contre, ils diffèrent de ceux de AYSSIWEDE (2004) qui révèle qu’au Bénin les antibiotiques sont utilisés quelquefois (44%) pour traiter des affections. Ce résultat s’explique du fait que ces éleveurs n’utilisent pas les antibiotiques en prévention et aussi certains éleveurs béninois possèdent un savoir-faire local
et traitent leurs
animaux à base de certaines plantes médicinales (dont l’efficacité n’est pas toujours vérifiée). 2.2.3.3. Les vitamines Les vitamines sont des substances nécessaires à la vie qui jouent, même à très faibles doses, de grands rôles dans l’assimilation et l’utilisation des nutriments. Notre travail a montré que les vitamines sont moyennement
utilisées à hauteur de 43%. Cette
utilisation assez faible des vitamines pourrait s’expliquer par le fait que pour limiter les dépenses en santé la majorité des éleveurs n’utilisent pas les vitamines et ceux qui les utilisent les administre rarement à tout leur effectif. Pour ces éleveurs, l’objectif est de limiter au maximum les charges de production. Les vitamines ne sont alors utilisées dans ces élevages qu’en cas de nécessité. Ce sont aux truies reproductrices que sont administrées le plus les vitamines. D’abord pendant la saillie, ensuite les premier mois de gestation et enfin au moment du sevrage pour leur permettre de reconstituer rapidement leur réserves corporelles. 2.2.4. Le respect du délai d’attente Le délai d’attente d’un médicament est le «délai à observer entre la dernière administration du médicament à l’animal dans les conditions normales d’emploi et l’utilisation des denrées alimentaires issues de cet animal, garantissant qu’elles ne contiennent pas de résidus pouvant présenter des dangers pour le consommateur » (BEN AZZEDDINE, 2009). Le respect de ce délai a pour objectif de garantir une teneur en résidus de médicaments dans les aliments en dessous de la limite maximale de résidus (LMR) (FAO/OMS, 1996). Le délai d’attente est donc déterminé pour chaque formulation de médicaments vétérinaires et dépend du produit, de la posologie et de la voie d’administration.
76
Il ressort de nos travaux que la grande partie des fermes ne respecte pas les délais d’attente. Le non-respect de ce délai d’attente serait lié
en grande partie à une
ignorance de l’éleveur mais aussi à des raisons économiques. En effet la plupart des éleveurs ont des contrats de livraison régulière des porcs dans des restaurants. De plus pendant les périodes de forte demande (Noel, Pâques et nouvel an), l’éleveur peut à tout moment abattre ces animaux sans tenir compte des délais d’attentes même si ces derniers sont sous traitement. Le non-respect des délais d’attente peut être l’une des causes de la présence de résidus de médicaments vétérinaires notamment ceux des antibiotiques. Ce non-respect des délais d’attente a été d’ailleurs évoqué par ces auteurs pour justifier les teneurs dépassant parfois les LMR observées dans leurs études, ce qui constitue un risque important pour le consommateur.
77
3. Recommandations Partant de nos résultats qui montrent l’emploi de diverses molécules médicamenteuses dans les élevages porcins mais surtout l’ignorance des éleveurs concernant les délais d’attente, le risque probable de résidus de médicaments dans la viande de porc n’est pas nul. Il est nécessaire d’établir des lignes directrices sur l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins afin d’améliorer la salubrité des denrées alimentaires issues du porc. Des recommandations seront donc adressées à l’Etat de Côte d’Ivoire, à la Direction des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire et aux éleveurs de porcs. 3.1. A l’Etat de Côte d’ivoire -
Mettre en place un système d’accompagnement des éleveurs de porcs à travers des formations et des sensibilisations afin de leur permettre de bien utiliser les médicaments vétérinaires et les amener à respecter les délais d’attente.
-
Surveiller les filières d’approvisionnement en médicaments vétérinaires pour éviter l’utilisation des médicaments de mauvaise qualité (contrefaits ou mal faits).
-
Réglementer les conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins, notamment les antibiotiques comme au Canada où ceux-ci ne sont autorisés que sous certaines conditions en porciculture.
-
Doter la Direction des Services Vétérinaires de moyens financiers et matériels pour leur permettre de mener à bien leur rôle de contrôles des fermes.
-
Réorganiser le secteur de l’élevage porcin à travers la mise en place d’agréments de production en fonction du respect des conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires et de leurs délais d’attente.
-
Organiser de façon régulière des contrôles pour la recherche de résidus de médicaments vétérinaires dans les produits porcins et procéder à des saisies dans les cas où les résultats de recherche séraient positifs.
78
3.2. A la Direction des services vétérinaires de Côte d’Ivoire -
Sensibiliser les porciculteurs sur : l’importance du suivi sanitaire et les personnes habilitées à le faire afin qu’ils respectent les mesures de biosécurité permettant de réduire le recours aux antibiotiques. l’usage abusif des antibiotiques l’importance du respect du délai d’attente en santé publique
-
Elaborer et mettre à la disposition des éleveurs des registres - types d’élevages où seront mentionnées toutes les activités médicales réalisées sur les animaux. Dans ce registre, devront également être mentionnés les médicaments vétérinaires utilisés, la date de début de traitement, la durée du traitement, les doses administrées, la voie d’administration et les dates d’abattage ;
-
Encourager l’installation des vétérinaires en clientèle privée afin de garantir une bonne couverture sanitaire et un meilleur suivi des éleveurs ;
-
Organiser des séminaires sur les risques liés à l’usage et la résistance aux antibiotiques ;
-
Promouvoir la recherche de nouvelles alternatives aux antibiotiques utilisés chez les animaux de rente.
3.3. Aux Vétérinaires Du fait que les vétérinaires sont les prescripteurs et assurent la délivrance des médicaments, nous leur recommandons de sensibiliser les éleveurs sur les règles à respecter pour une utilisation raisonnée des médicaments vétérinaires lors de la prescription. Ils doivent insister sur le respect des délais d’attente auprès des éleveurs et aussi veiller à la non délivrance des produits pouvant contenir d’éventuelles molécules interdites d’utilisation chez les porcs.
79
3.4. Aux éleveurs Les éleveurs doivent être sensibilisés et formés sur les questions touchant les médicaments vétérinaires. Il est indispensable qu’ils prennent conseil auprès des vétérinaires en ce qui concerne les doses à administrer et les durées de traitement des médicaments vétérinaires. Il leur faut comprendre la notion de délai d’attente, la nécessité de son respect afin de tenir des fiches d’abattage facilitant le contrôle. A cet effet nous voulons rencontrer les porciculteurs de Bingerville pour initier le debat sur les risques liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires et les lignes directrices de l’utilisation des antibiotiques en élevages porcins.
80
CONCLUSION GENERALE La croissance démographique est une tendance actuelle dans la grande majorité des pays africains. Face à une telle situation, les besoins en protéines d’origine animale de la population augmentent. Pour répondre à ces besoins sans cesse croissants, les acteurs du secteur de l’élevage se sont orientés vers des animaux à cycle de production court, notamment le porc. Actuellement en Côte d’Ivoire, l’élevage de porc est devenu une option stratégique pour satisfaire les besoins en protéine d’origine animale des populations. C’est ainsi que l’on assiste à la création de plusieurs élevages porcins autour des grands centres urbains du pays notamment de la ville d’Abidjan afin d’apporter rapidement des produits carnés aux populations surtout urbaines. Cette porciculture utilise de façon rationnelle de l’aliment industriel et exploite des reproducteurs exotiques performants. Inadaptées aux conditions climatiques tropicales ces animaux sont souvent confrontés à des pathologies .Pour réduire l’impact de ces maladies, les éleveurs ont recours à plusieurs médicaments vétérinaires utilisés pour prévenir ou traiter les pathologies. Cependant, la plupart de ces médicaments ne sont pas utilisés conformément aux prescriptions des vétérinaires traitant ou à celles du fabriquant. Cette mauvaise utilisation peut avoir de nombreuses conséquences notamment, la contamination de la viande de porcs par les résidus de médicaments vétérinaires et constituer ainsi un risque majeur pour la santé du consommateur. Les dangers potentiels des résidus de médicaments vétérinaires pour le consommateur sont les réactions allergiques, les risques bactériologiques (modification de microflore digestive, apparition de souches résistantes), la toxicité hématologique et le risque cancérogène. C'est dans ce contexte que cette étude a été entreprise. Elle avait pour objectif l’évaluation des conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins de la zone de Bingerville. Cette zone était classée première en termes de nombre d’exploitations porcines avec 88 élevages en 2007. Le choix de cette zone se justifie par le fait que 52,85% des porcs abattus entre 2011 et 2014 soit 48 273 porcs provient de la localité de Bingerville. Pour atteindre notre objectif, une enquête
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transversale a été réalisée dans 86 fermes porcines de cette zone durant la période d’août à octobre 2015 à l’aide de fiches d’enquêtes. Les informations récoltées ont été regroupées en trois grandes rubriques à savoir : les caractéristiques des fermes; les pathologiques couramment diagnostiquées et le suivi sanitaire dans les fermes ; les conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires ; L’analyse des résultats a montré qu’environ 39,50% exploitations porcines était associé à d’autre espèces, les élevages naisseurs-engraisseurs représentaient 94,20% des fermes enquêtées et des bâtiments modernes ont été trouvés dans 58,10% des fermes. 75,60% des élevages disposent d’un programme de prophylaxie. Pour ce qui concerne les contraintes pathologiques, il ressort que les maladies diarrhéiques telles que la coccidiose et les colibacilloses sont les plus observées avec des prévalences respectives de 80,2% et 64% ; ensuite la gale avec une prédominance de 75,60% et enfin les maladies respiratoires dans 41,90% des élevages. La lutte contre les diverses pathologies fait intervenir plusieurs médicaments vétérinaires dont les antiparasitaires (anticoccidiens et anthelminthiques), les antibiotiques mais aussi des vitamines. Ces différentes classes de médicaments représentent respectivement 39% ; 38% et 16% des médicaments utilisés. Les antibiotiques sont utilisés par 98,80 % des fermes. Ils sont utilisés soit en prévention (64,70% des élevages) soit pour le traitement des maladies bactériennes (36,30% des élevages). Quel que soit l’objectif visé ils sont utilisés au moins 6 fois par bande dans 14% des élevages. Les antiparasitaires sont utilisés dans tout les élevages de la zone d’étude. La fréquence d’utilisation des médicaments du groupe des antiparasitaires est de 3 fois par bande dans 55% des élevages. Quant aux vitamines, elles sont utilisées par 43,30% des fermes. Les résultats de l’enquête ont aussi montré que la majorité des éleveurs (71%) ne tenait pas en compte les délais d’attente recommandés pour les médicaments vétérinaires, ils n’avaient aucune notion des résidus médicamenteux et
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88,50 % ignoraient que la mauvaise utilisation des médicaments était susceptible d’engendrer des soucis de santé publique. Au vu de ces résultats, nous formulons des recommandations à l’endroit des pouvoirs publics, des vétérinaires et des éleveurs de porcs. Il s’agit de : mettre en place un système d’accompagnement des éleveurs de porcs à travers des formations et des sensibilisations pour leur permettre de bien utilisés les médicaments vétérinaires et les encourager à respecter les délais d’attente ; de faire une meilleure surveillance des filières d’approvisionnement en médicaments vétérinaires pour éviter la mise à la disposition des éleveurs des médicaments dont la toxicité pour l’homme est reconnue et dont l’utilisation est interdite chez les animaux de rente ; d’organiser de façon régulière des contrôles pour la recherche de résidu des médicaments vétérinaires dans la viande porcine et procéder à des saisies dans les cas où les résultats des recherches seraient positifs ; d’observer une grande rigueur à la prescription, la vente et la délivrance des médicaments vétérinaires aux porciculteurs.
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les
mêmes
erreurs
?
http://www.oie.int/doc/ged/d4933.pdf
93
[en
ligne]
accès
internet
:
ANNEXES
94
ANNEXE : FICHE D’ENQUETE DESTINEE AUX ELEVEURS DE PORCS Tableau n°1 (Question 20 ) Plein aire Bâtiment Semi-plein aire Maternité/Nais sage Post-sevrage Engraissement Saillie Gestation
Durée d’occupation
Densité de peuplement
Tableau n°2 (Question 24 ) Nombre d’animaux
Races / Type génétique
Truies Verrats Porcs vendus /an
Tableau n°3 (Question 52 ) Maladies
Période d’apparition
Stade physiologique
Signes observés
Tableau 4 (Question n°70) Anti stress
Nom déposé
PA
Durée traitement
Voie d’administration
Respect délais d’attente
Anti
Anti
coccidiens
infectieux
Anthelminthique
vitamine
ANNEXE : FICHE D’ENQUETE DESTINEE AUX AGENTS DE SANTE ANIMAL Quelle est pour chaque categorie d’age la maladie que vous rencontrez le plus ? SIGNES CLINIQUES OBSERVES
MATERNITE
POSTSEVRAGE
ENGRAISSEMENT
MALADIES
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
« Fidèlement
attaché
aux
directives
de
Claude
BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:
d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »
ETAT DES LIEUX SUR L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES ELEVAGES PORCINS DE BINGERVILLE (COTE D’IVOIRE)
RESUME Ce travail a pour objectif général de ce travail est d’évaluer les conditions d’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages porcins de la zone de Bingerville. Afin d’atteindre cet objectif, une enquête a été réalisée d’Août à Octobre 2015 dans 86 élevages de porcs en Côte d’Ivoire, plus précisément dans la ville de Bingerville et les villages environnants. Le recueil des données s’est fait par interview direct et au moyen de fiches d’enquêtes. Les résultats issus de ce travail ont montré que plusieurs classes de médicaments vétérinaires sont utilisées dans les élevages porcins de la zone de Bingerville. Les plus utilisés sont les antiparasitaires externes et internes (39 %) et les antibiotiques (38%). Les vaccins et les compléments alimentaires sont également utilisés. En effet, tous les élevages enquêtés, utilisent les antiparasitaires. La majorité (90,70%) utilise les deux types d’antiparasitaires (interne et externe). Ils sont administrés au moins 3 fois/ bande dans 47 fermes (soit 55%). 98,80% des élevages enquêtés utilisent les antibiotiques. Ces antibiotiques sont utilisés pour traiter les maladies infectieuses ou pour accroitre la croissance des porcs (utilisation comme facteur de croissance). Les antibiotiques sont administrés en prévention au moins 6 fois dans 11 fermes (soit 14%). Il ressort de nos résultats que parmi les élevages enquêtés, environ 43,30% utilisent les vitamines, oligoéléments et minéraux. Les résultats portants sur l’achat des médicaments montrent que les antibiotiques et les antiparasitaires sont les médicaments les plus achetés dans les exploitations porcines de le zone de Bingerville. L’achat des antibiotiques occasionne le plus de dépense dans 59 fermes (soit 68,60%). Les médicaments utilisés dans les exploitations sont principalement (70,90%) prescrits par les techniciens d’élevage, 23,30 % des chefs de ferme affirment effectuer eux même la prescription des médicaments après avoir fait leur diagnostic. En cas de persistance des symptômes après un premier traitement, la majorité des éleveurs 52,30% utilisent un autre médicament. Par contre 62,50% des agents de santé animale de la zone préconisent la prolongation de la durée du même traitement. L’étude portant sur la connaissance de la notion de résidus médicamenteux nous a permis de constater que la totalité des éleveurs (100%) ainsi que 88 % agents de santé animale n’’avaient aucune notion sur ce terme. Par ailleurs, sur l’ensemble des 8 agents de santé animale enquêtés, seulement 12,50 % n’avaient pas de notion sur le délai d’attente contre 71 % des éleveurs. Les résultats de l’enquête ont aussi montré que la majorité 75% des agents de santé animale est consciente du fait que la mauvaise utilisation des médicaments est susceptible d’engendrer des soucis de santé publique. Seulement 10% des éleveurs pensent que l’usage des médicaments vétérinaires en élevage porcin peut présenter un risque pour la santé publique. Au vu de ces résultats, nous recommandons une formation et une sensibilisation des porciculteurs sur le bon usage des médicaments vétérinaires à savoir le respect des dose, de la durée du traitement, et surtout le respect des délais d’attente pour ne pas compromettre la salubrité des denrées provenant des animaux traités. Mots clé : Médicaments vétérinaires, élevages de porcs, Bingerville, Côte d’Ivoire.
Djolaud Hervé Cédric KILI Email : cedric8dolo@hotmail.fr Tel : 00225 07744964 / 00221 707794097 Adresse : Cocody riviera 3 les coteaux villa 173 / 30 BP 388 Abidjan 30