UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************ ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V)
ANNEE: 2016
N° 29
EVALUATION DES PERFORMANCES DE REPRODUCTION ET PRODUCTION LAITIERE DANS LA FERME « THIEBOUDJEUNE »
THESE Présentée et soutenue publiquement le 09 juillet 2016 à 9h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par : Lissa Meïssa FALL Née le 17 Août 1991 à Louga (Sénégal)
JURY Président :
M. Emmanuel BASSENE, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Directeur et rapporteur de Thèse :
M. Alain Richi KAMGA WALADJO, Maitre de Conférences Agrégé à L’EISMV
Membre :
M. Papa El Hassane DIOP, Professeur à l’EISMV
Je rends grâce à ALLAH, le tout puissant Et dédie ce modeste travail
i
DEDICACES
A mon très cher oncle Chérif TOURE Ce travail n’aurait jamais vu le jour sans ton aide et ton soutien inconditionnels. Merci de me servir de modèle paternel et de m’avoir permis de réaliser mes rêves. Vois en ce travail toute ma reconnaissance. A ma très chère maman, Mame Bousso TOURE, ma déesse, ma reine, ma dame de silex Ce travail est le fruit de tous les sacrifices consentis pour la réussite de tes enfants. Que le tout puissant te bénisse, t’accorde longue vie et permet à tes enfants de te combler au-delà de tes attentes. Sempiternels remerciements. A mon papa, Boucar FALL Merci d’avoir choisi la meilleure maman de la terre pour moi. Puisse Dieu te garde très longtemps auprès de tes enfants A mon oncle feu colonel Lamdou TOURE Ce modeste travail est le fruit de tout le soutien que tu as apporté à maman pour réussir notre éducation. Merci d’avoir toujours été là pour nous. Que ton âme repose en paix. A toute la famille FALL : - A la meilleure des grandes sœurs, Adja Fatou Kiné Meissa FALL. J’admire ta gentillesse, ta nature protectrice et ton humanité. J’ai toujours voulu suivre tes pas et grâce à cette admiration j’en suis là aujourd’hui. Merci d’exister dans ma vie. Puisse Dieu te garde très longtemps à mes côtés.
ii
- A ma sœur préférée Adja Sidy Meissa FALL. Jumelle de même père. Je suis sûr que notre année de naissance était une année bénie pour papa, deux merveilleuses filles en une année, quoi demander de plus. Surtout que toi tu impressionnes tout le monde par ta gentillesse et ta bonne vertu. Merci pour tes encouragements et ton soutien. - A Salla Meissa FALL, J’admire ta bravoure et ta personnalité de battante - Khar Meissa FALL, Merci d’être toujours là - A mon petit trésor Mbacké FALL, Un trésor est toujours rare. Mon petit frère unique, tu as toujours été là pour me soutenir malgré tous nos désaccords. Puisse ce travail t’inspire afin que tu puisses aller très loin dans tes études - A mon petit sosie adoré, Aissatou Mbéne Meissa FALL Ma petite « taw » chérie, Tu apportes beaucoup de joie et d’amour dans la famille par ta joie de vivre et ton respect pour tes ainés. Que ce travail soit pour toi une source d’inspiration pour te permettre d’aller au-delà de nos attentes. - A Mor Meissa FALL - A Sokhna Meissa FALL - A Alune Meissa FALL, Merci de partager ta joie de vivre avec nous - A Ndioba Meissa FALL
iii
A mes fidèles amies Massata DIOP, Mame Diarra NDIAYE, Condéye WAR. Vous avez rendu mon adolescence très amusant. Merci pour votre loyauté et votre sincérité. Puisse Dieu nous garde sœurs. Au Dr. Anicet KOUMAN Tu m’as fait découvrir les plus grandes joies de la vie. A tes côtés, mes douleurs et mes peines se sont transformées en pur bonheur. Tu m’as permis de retrouver la confiance et de pouvoir aller de l’avant. Merci d’avoir apporté de l’essence dans ma vie. Reçois ici toute mon affection. A ma sœur de combat et de galère du véto Khadija DIALLO Le destin t’a mis sur mon chemin pour me guider et me rappeler à l’ordre toutes les fois où j’ai failli m’égarer. Tu as toujours partagé mes moments de stress et de joie au véto. Depuis PM jusqu’au 10A partageant le pain du midi et cherchant un lit pour se reposer le temps de la pause, des liens forts se sont établis entre nous. Aujourd’hui, tu es devenu une sœur sur qui je peux compter à tous instants et avec qui se confier devient naturel. Merci pour ta complicité A ma complice et amie, Mame Awa GAYE Tu m’as toujours impressionné par ta joie de vivre, ta bonne humeur et ta gentillesse. Tu as toujours su transformer mes peines en délires. Merci pour tout. Toutes mes affections. A mes tantes, tontons, cousins, cousines, neveux et nièces Puisse Dieu bénisse la grande famille que nous sommes A Dr Nafissatou NDIAYE TRAORE et à toute l’équipe de Vet conseils.
iv
Au Dr Moussa WANE, C’est pendant les moments difficiles que l’on reconnait ses véritables amis. Tu m’as toujours
soutenu à chaque fois que je t’ai sollicité. Merci pour ta
disponibilité A mon papa du véto, Mactar NIANG Merci d’avoir prononcé les mots magiques qui m’ont fait voir le bout du tunnel A mon poussin, Dr. Alassane NDIAYE De l’école à Mermoz, Loin du stress, on s’adonnait à des moments de fous rires. Ce chemin plein de confidences où tout à commencer nous a permis de se découvrir et de s’accepter malgré nos personnalités différentes. Ce travail est aussi le tien. A mon frère de cœur Ousmane SALL, La quête du savoir nous a fait quitter notre fief pour se retrouver à Dakar et depuis notre arrivée, j’ai trouvé en toi le grand frère qui manquait dans ma vie. Merci d’être toujours là A Fafadji, Venus d’horizon, nous nous sommes retrouvés avec les mêmes délires, le même style (les sacs à dos et les tapettes). Tellement insouciantes et pleines de gaieté nous étions. Je ris toujours de nos délires sur les rues de point E. Je suis très fière de toi quand je vois mes deux bouts de choux. Longue vie à eux et pleins de succès à ta petite famille. A mon petit docteur Moustapha DIENG, Toujours plein de vie et prêt à rendre service. Les moments de révisions derrière les salles de cours remplis de partages resteront de très beaux souvenirs pour moi. Longue vie à cette belle amitié qui nous lie.
v
A mon Francky Merci de partager ta joie de vivre avec nous. Tu crées toujours la bonne ambiance et bonne humeur autour de toi. Que ta le bonheur soit ton éternel compagnon dans ta vie. Reçois toute mon affection. A mon cousin Lindor, Que ce modeste travail te permette de réaliser dans tes études les meilleurs exploits dans la famille. Reçois ici toute mon affection A toute la famille du 10 A A tous mes confrères et amis A ma patrie, le Sénégal A l’AEVS A tout le personnel de l’EISMV A la 43 ème promotion, promotion Idrissa NASSA
vi
REMERCIEMENTS A tous ceux qui m’ont aidé à réaliser ce travail, recevaient toute ma reconnaissance Au Professeur Papa El Hassane DIOP, pour tout le soutien que vous m’avez apporté tout au long de ma formation à l’EISMV de Dakar ; Au Professeur Alain Richi KAMGA WALADJO, pour votre encadrement et votre soutien A Dr Moussa WANE qui m’a aidé dans la rédaction de ce document
vii
A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Emmanuel BASSENE, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar ; Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqués. Trouvez ici, cher Président, l’expression de notre profonde gratitude. Hommages respectueux.
A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, : Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar ; Vous avez accepté d’encadrer et de diriger ce travail avec rigueur scientifique, malgré vos multiples occupations. Votre modestie, votre sens de responsabilité, vos qualités humaines et d’homme de science suscitent respect et admiration. Au-delà de nos hommages respectueux, nous vous prions de trouver ici, honorable Maître, l’assurance de notre éternelle reconnaissance et de nos sincères remerciements.
A notre Maître et Juge, Monsieur Papa El Hassane Diop, Professeur à l’EISMV de Dakar ; Nous avons été touchés par la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de contribuer à l'évaluation de ce modeste travail. La clarté de votre enseignement, votre simplicité, vos qualités humaines et intellectuelles forcent respect et admiration de tous. Nous retiendrons de vous, la rigueur et le sérieux en toute chose. Nous vous prions d'agréer, cher Maitre, le témoignage de notre reconnaissance. Hommage respectueux. viii
Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation.
ix
LISTE DES ACRONYMES
%
: Pourcentage
°C
: Degrés Celsius
ANSD
: Agence National de la Statistique et de la Démographie
CIMEL
: Centre d’Impulsion pour la modernisation de l’Elevage
CIRAD
: Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
cm
: Centimètre
CNAG
: Centre National d’Amélioration Génétique
DIREL
: Direction de l’Elevage
F1
: Métisses de première génération
F2
: Métisses de deuxième génération
FAPPO
: Ferme agro pastorale de Pout
FCFA
: Franc de la Communauté Financière Africaine
FIARA
: Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources Animales
FSH
: Follicule – Stimulating Hormone
GnRH
: Gonadotropin releasing hormone
h
: Heure
IA
: Insémination Artificielle
IEMVT
: Institut d’élevage et de médecine vétérinaire tropicale
IV-I1
: Intervalle Vêlage - saillie ou première Insémination
IV-Sf
: Intervalle Vêlage - saillie fécondante
IVV
: Intervalle Vêlage – Vêlage
kg
: Kilogrammes
l
: Litres
LH
: Luteinising Hormone
m
: Mètres x
Med
: Médecine
MEF
: Ministère de l’économie et des Finances
MEL
: Ministère de l’Elevage
MEPA
: Ministère de l’Elevage et des Productions Animales
ml
: Millilitres
ng
: Nanogrammes
pg
: Picogrammes
PIB
: Produit Intérieur Brut
vet
: Vétérinaire
xi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Principaux système de production laitière au Sénégal ................... 8 Figure 2 : Zébu gobra dans un élevage extensif au Sénégal ......................... 10 Figure 3 : Zébu maure ................................................................................... 11 Figure 4 : Taurin ndama ................................................................................ 12 Figure 5 : Race djakoré au CIMEL de Mbakhana, Sénégal .......................... 13 Figure 6 : Holstein à Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG) de Dahra ......................................................................... 14 Figure 7 : Jersiaise ......................................................................................... 15 Figure 8 : Montbéliard au Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG) de Dahra ......................................................................... 16 Figure 9 : Guzérat à FIARA 2012 ................................................................ 17 Figure 10 : Répartition des productions laitières selon les différents systèmes d’élevage........................................................................ 18 Figure 11 : Le cycle ovarien chez la vache ..................................................... 24 Figure 12 : Décomposition de l’intervalle entre deux vêlages successifs et définition de la fertilité et fécondité. ......................................... 34 Figure 13 : Production laitière des F1 au nord du Sénégal ............................. 38 Figure 14 : Ferme Thiéboudjeune de Yoff ...................................................... 42 Figure 15 : Collecte des données à la ferme .................................................... 47 Figure 16 : Répartition des races dans la ferme .............................................. 44 Figure 17 : Age des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016) .......... 45
xii
Figure 18 : Nurserie des veaux de races exotiques provenant d’autres fermes ............................................................................................ 49 Figure 19 : Alimentation des animaux de la ferme « Thiéboudjeune » .......... 51 Figure 20 : Age mise à la reproduction des vaches de ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016) ....................................................... 52 Figure 21 : Age au premier vêlage des vaches de la ferme Thiéboudjeune .... 53 Figure 22 : Intervalle vêlage – saillie des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016) ....................................................... 54 Figure 23 : Intervalle vêlage - saillie fécondante des vaches de la ferme Thieboudjeune (Dakar, 2016) ....................................................... 55 Figure 24 : Intervalle vêlage – vêlage des vaches de la ferme thiéboudjeune (Dakar, 2016) ........................................................ 56 Figure 25 : Production laitière journalière des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016 ........................................................ 57
xiii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
: Evolution de l’effectif bovin au Sénégal .................................. 4
Tableau II
: Densité en élevage de bovins laitiers ...................................... 28
Tableau III
: Evolution des besoins alimentaires quotidiens de la vache selon son état physiologique ................................................... 31
Tableau IV
: Parité des vaches de la ferme .................................................. 45
Tableau V
: Nombre de vêlage des vaches multipares ............................... 46
Tableau VI
: Age mise à la reproduction en fonction du type génétique des vaches de la ferme Thiéboudjeune ................................... 52
Tableau VII : Age au premier vêlage des vaches de la ferme Thiéboudjeune en fonction du type génétique ........................ 54 Tableau VIII : Intervalle vêlage saillie – fécondante des vaches de la ferme Thiéboudjeune en fonction du type génétique. ............ 56 Tableau IX
: Production journalière moyenne des vaches de la ferme Thiéboudjeune en fonction du type génétique. ....................... 58
xiv
SOMMAIRE
INTRODUCTON ................................................................................................ 1 1ére PARTIE: GENERALITES SUR L’ELEVAGE ET PERFORMANCES DES PRODUCTIONS LAITIERES ................................................................... 3 CHAPITRE I : ELEVAGE DE BOVIN AU SENEGAL ................................ 4 I. Cheptel bovin au Sénégal .............................................................................. 4 1. Effectif du cheptel bovin au Sénégal ......................................................... 4 2. Place de l’élevage dans l’économie du Sénégal ........................................ 5 II. Typologies des élevages au Sénégal ............................................................ 5 1. Système extensif : type pastoral ................................................................. 6 2. Système semi intensif : type agro pastoral ................................................. 6 3. Système intensif : type périurbain .............................................................. 7 III. Races bovines exploitées au Sénégal .......................................................... 8 1. Races locales .............................................................................................. 8 1.1. Zébu peulh ou Gobra ............................................................................ 9 1.2. Zébu maure ......................................................................................... 10 1.3. Taurin Ndama ..................................................................................... 11 1.4. Djakoré ............................................................................................... 12 2. Races exotiques ........................................................................................ 13 2.1. Holstein .............................................................................................. 13 2.2. Jersiaise .............................................................................................. 14 2.3. Montbéliard ........................................................................................ 15 2.4. Guezérat ............................................................................................. 16 IV. Production laitière au Sénégal .................................................................. 17
xv
V. Importation de lait et des produits laitiers au Sénégal .............................. 18 VI. Contraintes de la production laitière au Sénégal ...................................... 18 1. Contraintes Génétiques ............................................................................ 19 2. Contraintes climatiques ............................................................................ 19 3. Contraintes alimentaires ........................................................................... 19 4. Contraintes sanitaires ............................................................................... 21 5. Contraintes socio-économiques ............................................................... 21 CHAPITRE II : GESTION DES TROUPEAUX DE VACHES LAITIERES ............................................................................................................................. 22 I.
Gestion de la reproduction de troupeau de bovin laitier .......................... 22 1. Rappels sur la reproduction de la vache ................................................... 22 4.1. Cycle sexuel de la vache .................................................................... 22 1.1.1. Composante cellulaire du cycle œstral ........................................ 22 1.1.2. Composante comportementale ..................................................... 24 1.1.3. Composante hormonale ............................................................... 25 2. Maitrise de la reproduction ...................................................................... 25 4.1. Synchronisation des chaleurs ............................................................. 25 4.2. Détection des chaleurs ....................................................................... 26
II. Gestion de l’environnement de troupeau de bovin laitier ........................ 26 III. Gestion Sanitaire de troupeau de bovin laitier ......................................... 29 IV. Gestion de l’alimentation de troupeau de bovin laitier ............................ 30 1. Besoins Nutritifs Chez La Vache ............................................................. 30 2. Conduite de l’alimentation des vaches laitières ....................................... 31 3. Aliments utilises en production laitière ................................................... 32
xvi
CHAPITRE III : PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES BOVINS LAITIERS ......................................................................................................... 34 I.
Performances de reproduction .................................................................. 34 1. Age mise à la reproduction ...................................................................... 35 2. Age à la première mise bas ...................................................................... 35 3. Intervalle vêlage – saillie ......................................................................... 36 4. Intervalle vêlage saillie fécondante .......................................................... 36 5. Intervalle vêlage – vêlage ......................................................................... 36
II. Performances de production ..................................................................... 37 DEUXIEME PARTIE ....................................................................................... 39 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ............................................ 40 I.
Cadre expérimentale ................................................................................. 40 1. Présentation de la région de Dakar .......................................................... 40 1.1. Localisation ........................................................................................ 40 1.2. Démographie ...................................................................................... 40 1.3. Situation socio-économique ............................................................... 40 2. Situation de l’élevage dans la région de Dakar ........................................ 41 3. Présentation de la ferme thiéboudjeune ................................................... 41 3.1. Localisation ........................................................................................ 42 3.2. Races exploitées ................................................................................. 42
II. Matériel .................................................................................................... 43 1. Animal ...................................................................................................... 43 2. Fiches d’enquêtes ..................................................................................... 43 III. Méthode .................................................................................................... 43 1. Echantillonnage ........................................................................................ 43
xvii
2. Collecte des données ................................................................................ 46 3. Analyse et traitement des données ........................................................... 47 CHAPITRE II : RESULTATS ........................................................................ 48 I.
Présentation de la population ................................................................... 48 1. Races ........................................................................................................ 44 2. Age ........................................................................................................... 44 3. Nombre de mise bas ................................................................................. 45 4. Gestion des troupeaux à la ferme ............................................................. 48 4.1. Habitation ........................................................................................... 48 4.2. Mode d’élevage .................................................................................. 49 4.3. Santé ................................................................................................... 49 4.4. Alimentation ....................................................................................... 50 4.5. Abreuvement ...................................................................................... 51 5. Performances zootechniques des bovins laitiers ...................................... 51 5.1. Performances de reproduction ........................................................... 51 5.1.1. Age mise à la reproduction .......................................................... 51 5.1.2. Age à la première mise bas .......................................................... 53 5.1.3. Intervalle vêlage saillie ................................................................ 54 5.1.4. Intervalle vêlage saillie fécondante .............................................. 55 5.1.5. Intervalle vêlage vêlage ............................................................... 56 5.2. Production laitière .............................................................................. 57
CHAPITRE III : DISCUSSION, RECOMMANDATIONS ........................ 59 I.
Discussion ................................................................................................ 59 1. Limites de l’étude ..................................................................................... 59 2. Gestion de troupeaux de bovins laitiers ................................................... 59 xviii
2.1. Habitation ........................................................................................... 59 2.2. Santé ................................................................................................... 60 2.3. Alimentation ....................................................................................... 60 3. Performances zootechniques des bovins laitiers ...................................... 61 3.1. Performances de reproduction ........................................................... 61 3.1.1. Age mise à la reproduction .......................................................... 61 3.1.2. Age à la première mise bas .......................................................... 62 3.1.3. Intervalle vêlage saillie ................................................................ 62 3.1.4. Intervalle vêlage saillie fécondante .............................................. 63 3.1.5. Intervalle vêlage vêlage ............................................................... 64 3.2. Production laitière .............................................................................. 64 II. Recommandations .................................................................................... 65 1. Aux éleveurs ............................................................................................. 65 2. Aux autorités compétents ......................................................................... 66 CONCLUSION ................................................................................................. 67 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................... 70 WEBOGRAPHIE ............................................................................................. 78 ANNEXES
xix
INTRODUCTON A l’instar de tous les pays sahéliens, l’élevage occupe une place importante dans le développement du secteur primaire au Sénégal, il participe à hauteur de 7,5% du PIB national (SENEGAL, 2015a). En effet l’élevage constitue une activité très rentable pour la population sénégalaise en particulier en zone rurale. En 2012, la Direction de l’Elevage (DIREL) a recensé 3,379 millions de bovins sur l’ensemble du territoire sénégalais. Dans la même année, l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a évalué la production de viande bovine à 76 927 tonnes et la production laitière à 202 millions de litres. En effet, la production locale en viande couvre 97% de la consommation des sénégalais alors que la production laitière locale n’assure que 47% de la consommation de la population sénégalaise (NIANG et MBAYE, 2013). Cette faible production locale est à l’origine des importations de lait et de produits laitiers très élevées et qui ne cessent d’accroître du fait de la croissance démographique de plus en plus galopante. Le système traditionnel de nos élevages ne favorise pas la réduction de ces importations qui pèsent lourds sur la balance économique du pays. En 2003, SERY cité par DIOP et KAMGA WALADJO (2012) rapporte que 90% de la production locale est assurée par les fermes extensives où on ne retrouve que des vaches locales avec des potentiels génétiques très faibles et dont la production laitière journalière moyenne est de 2 à 3 Litres par jour. Fort de ce constat, l’Etat Sénégalais a mis en place des programmes d’amélioration génétique avec l’utilisation de l’insémination artificielle comme outil biotechnologique de choix et des stratégies pour développer des fermes laitières modernes intensives. La plupart de ces fermes modernes sont localisées dans la zone périurbaine de Dakar. Certains éleveurs se sont également installés sans l’appui de l’état dans la zone périurbaine de Dakar et même en zone 1
urbaine. C’est le cas de la ferme Thiéboudjeune localisée au cœur du quartier urbain de Yoff. Cette ferme est de type extensif amélioré où les vaches sont essentiellement nourries sur les dépotoirs d’ordures et avec les restes de la restauration collective et les résidus de maraichage. La particularité de cette ferme a attiré notre attention d’où l’intérêt de cette étude qui vise à évaluer les performances de reproduction et la production laitière des vaches de la ferme Thiéboudjeune. De façon spécifique, l’objectif de cette étude consiste à : - Décrire la gestion du troupeau de la ferme Thiéboudjeune. - Evaluer les performances de reproduction et la production laitière des vaches. Ce travail comporte deux parties. La première partie consacrée à la synthèse bibliographique rappelle en trois chapitres les généralités sur l’élevage bovin au Sénégal, la gestion des troupeaux de bovins laitiers et les performances des vaches laitières. La deuxième partie quant à elle relate les procédures expérimentales de l’étude : matériel et méthode, résultats, discussion et recommandations.
2
1ére PARTIE: GENERALITES SUR L’ELEVAGE ET PERFORMANCES DES PRODUCTIONS LAITIERES
3
CHAPITRE I : ELEVAGE DE BOVIN AU SENEGAL I. Cheptel bovin au Sénégal 1. Effectif du cheptel bovin au Sénégal Le Sénégal dispose d’un important effectif en bétail, composé de diverses races adaptées au milieu. En 2012, les effectifs étaient estimés à 3,379 millions de bovins alors qu’en 2000 le cheptel bovin du pays était estimé à 2,986 millions. (NIANG et MBAYE, 2013) Tableau I : Evolution de l’effectif bovin au Sénégal Années
Effectifs bovins (milliers)
2000
2986
2001
3061
2002
2997
2003
3018
2004
3039
2005
3091
2005
3037
2006
3163
2008
3210
2009
3261
2010
3313
2011
3346
2012
3379 Source : SENEGAL, 2012
4
2. Place de l’élevage dans l’économie du Sénégal Au Sénégal, plus de 60 % de la population est active dans le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, foresterie…). Le sous-secteur de l’élevage occupe une place importante dans l’économie nationale avec 35 % de la valeur ajoutée du secteur agricole et 7,5 % dans la formation du PIB national. L’élevage qui concerne un nombre varié d’espèces, connaît un croît d’environ 6% par an. Plus de 350.000 familles sénégalaises occupent le sous-secteur de l'élevage, soit environ 3 millions d'individus issus pour la plupart des couches les plus vulnérables du monde rural (SENEGAL, 2015a). II. Typologies des élevages au Sénégal Le sous-secteur de l’élevage, comme c’est le cas d’ailleurs presque partout en Afrique subsaharienne, a profondément évolué au Sénégal au cours des dernières décennies. Exceptés les zones où les conditions éco-climatiques ne permettent pas de mener des activités autres que l’élevage, les divisions autrefois très marquées entre pasteurs et agriculteurs se sont nettement estompées. L’évolution des systèmes de production s’est ainsi traduite par une extension des activités d’élevage au sein des exploitations autrefois essentiellement agricoles et un développement des activités agricoles au sein des systèmes qui vivaient essentiellement de l’élevage. Aujourd’hui, presque la totalité des ménages agricoles fondent leurs stratégies à la fois sur les cultures et sur l’élevage. Classiquement, trois principaux systèmes de production sont identifiés, sur la base du seul critère considérant la place de l’élevage dans le système de production (niveau de combinaison entre agriculture et élevage) : un système pastoral, un système agropastoral, un système périurbain. (NIANG et MBAYE, 2013)
5
1. Système extensif : type pastoral Le système de type pastoral est localisé au Nord du pays dans la zone sylvopastorale correspondant au bassin du Ferlo (Figure 1). Dans ce système, l’élevage extensif représente les principales activités et sources de revenus des ménages. Il contribue significativement à leur sécurité alimentaire, à la fois, à travers la consommation du lait et de la viande et l’échange des animaux en céréales. Dans la logique de ce système, qui assure l’essentiel de la production nationale de viande rouge, le mode de vie et l’ensemble des activités productives sont subordonnées à la sécurisation du cheptel. Ce système génère plus de 50% du revenu brut des ménages. Il concerne 30 % du cheptel national et produit 38% de la production nationale de lait (BA DIAO, 2003). Le système pastoral reste caractérisé par une grande mobilité des éleveurs (essentiellement des Peuls) et de leurs troupeaux (bovins et petits ruminants souvent associés). Il intéresse environ 32% des bovins et 35% des petits ruminants (SENEGAL, 2004). Les principales contraintes à la production dans le système pastoral sont la non disponibilité des ressources alimentaires, particulièrement en saison sèche et l’insuffisance de la couverture sanitaire des animaux, due à l’éloignement des campements d’élevage et des services de prestation vétérinaire. (NIANG et MBAYE, 2013) 2. Système semi intensif : type agro pastoral Dans ce système, l’élevage extensif pastoral est combiné avec l’agriculture, vivrière ou de rente. Les 10 à 20 % du revenu brut des éleveurs proviennent de l’élevage et 50 % ou plus de l’agriculture (WILSON, 1983). Le système s’est développé dans les zones où la pluviométrie et le mode de vie (sédentarisation) ont permis une activité agricole soutenue. L’amplitude des déplacements des troupeaux autochtones est relativement faible. On le retrouve dans les zones agro écologiques du Bassin Arachidier, de la Zone Cotonnière (Vélingara) et de la Basse Casamance (Figure 1). Il concerne environ 67% des effectifs de bovins 6
(SENEGAL, 2004). De plus en plus, ce système s’améliore avec une tendance de sédentarisation et évolue vers l’intensification. Cette sédentarisation amène les éleveurs à exploiter des races métisses à de faibles effectifs et une traite manuelle (MICHOAGAN, 2011). 3. Système intensif : type périurbain Le système périurbain est localisé essentiellement dans la banlieue de Dakar (zone des Niayes) (Figure1). Il est pratiqué dans des fermes (pour la plupart laitières) implantées par des opérateurs économiques privés (industriels, hommes politiques, cadres), avec l’appui d’institutions publiques (la recherche) ou de spécialistes de l’élevage (vétérinaires privés) (NIANG et MBAYE, 2013). La production de ce système d’élevage moderne est essentiellement assurée par des races bovines aux aptitudes bouchères et laitières très élevées. Il est essentiellement assuré par des privés du fait des lourds investissements qu’il nécessite (locaux d’élevage, cultures fourragères, matériel de traite, intrants vétérinaires,…). Il représente 1% du cheptel bovin national (SENEGAL, 2003).
7
Figure 1 : Principaux système de production laitière au Sénégal Source : DIEYE et al., 2005
III. Races bovines exploitées au Sénégal Du fait des faibles potentiels génétiques de nos races locales, l’Etat sénégalais a intégré dans sa politique d’élevage l’insémination artificielle et l’importation des races exotiques pour la promotion de fermes laitières intensives afin d’améliorer les performances de production des races autochtones. Par conséquent, des races locales, exotiques et métisses sont exploitées dans le pays. 1. Races locales Les races locales exploitées au Sénégal sont essentiellement le Zébu à bosse (Bos indicus) et le taurin (Bos taurus), il y a également le Djakoré issu du métissage entre les deux races. Il existe deux types de zébu : le Zébu peulh encore appelé Gobra et le Zébu maure.
8
1.1. Zébu peulh ou Gobra Le Zébu peulh viendrait de l’Inde et introduit au Sénégal dans la deuxième moitié du huitième siècle dans le bassin inférieur du Fouta Toro (DOUTRESSOULE, 1947). Il s’adapte bien dans la partie sahélienne du Sénégal du fait de sa sensibilité à la trypanosomose. Le Gobra est un bovin de grand format avec une hauteur au garrot estimée entre 1,25 et 1,5m et le poids de l’animal adulte varie de 350 à 450 kg chez les mâles et 250 à 350 kg chez les femelles. Généralement, ce sont des animaux à robe blanche ou parfois grisblanc, rouge-pie ou froment (KEITA, 2005). La tête est longue (0,40m à 0,50 m), le chanfrein rectiligne. Les cornes en forme de lyre, longues chez le mâle et plus courte chez la femelle (70 à 80 cm). Les orbites sont saillantes, le mufle dépigmenté ou foncé et sa bosse bien développée (Figure 2). Le squelette fin de l’animal peut fixer des masses musculaires importantes surtout à l’avant train. Cette bonne conformation fait du gobra le meilleur modèle de bovin de boucherie parmi les zébus de l’Afrique occidentale. L’engraissement est rapide et le rendement à l’abattage varie de 48 à 56% (PAGOT, 1985). Les mamelles et les trayons sont peu développés d’où ses aptitudes laitières limitées. La production journalière moyenne est de 1,5 à 2 litres de lait sur une lactation de 6 mois. Cette production peut doubler en saison pluvieuse. Le lait est assez riche en matière grasse avec un taux supérieur à 4% (RUKUNDO, 2009).
9
Figure 2 : Zébu gobra dans un élevage extensif au Sénégal Source : http://www.superstock.com
1.2. Zébu maure Il est élevé par les maures dans le Sahel mauritanien. On le rencontre aussi dans la vallée du fleuve Sénégal. Hormis le Sénégal, cette race se retrouve en Mauritanie, dans la partie nord du Mali et dans la boucle du Niger (CIRAD, 2016). C'est un animal de grande taille à plus forte ossature, à masses musculaires moins développées, à pattes plus longues, moins bon animal de boucherie que le zébu Peul. La tête est longue et fine avec des cornes. La couleur de la robe est variée et généralement rouge foncée (Figure 3). Les mamelles sont assez bien développées avec des trayons grands et longs ; ce qui fait de la femelle une meilleure laitière que celle du Zébu Gobra. La production laitière journalière peut varier entre 3,4 et 4,2 litres de lait, en élevage extensif avec une durée de lactation de 8 mois. Selon MBENGUE et al. 2007, le zébu maure possède aussi de bonnes aptitudes bouchères avec un rendement carcasse avoisinant 50% à l’âge adulte. 10
Figure 3 : Zébu maure Source : http://dico-sciences-animales.cirad.fr
1.3. Taurin Ndama Caractérisée par sa trypanotolérance, la race Ndama peuple les régions humides du Sénégal (Casamance et Sud-Est du Sénégal oriental), zone de prédilection des glossines (CISSE, 1992). Le taurin ndama est un animal rustique de petite taille avec une hauteur au garrot comprise entre 0,95 et 1,10 m. Sa robe est généralement fauve avec des extrémités foncées, il présente un corps rectiligne, une forte tête, des cornes courtes, un tronc massif et trapu, sans bosse. (Figure 4). Sa production laitière journalière est faible de l’ordre de 0,5 à 1 litre de lait /vache, soit 180 litres pour 5 à 6 mois de lactation cependant la Ndama est un animal de boucherie (NDOUR, 2003).
11
Figure 4 : Taurin ndama Source : http://dico-sciences-animales.cirad.fr
1.4. Djakoré Issue du croisement entre le zébu Gobra dont elle tient sa grande taille et de la Ndama de qui elle tient sa rusticité et sa trypanotolérance, la métisse Djakoré a un poids variant entre 300 et 400 kg. Sa robe, le plus souvent unie et assez claire, varie du blanc au gris ou jaune (Figure 5). Elle est rencontrée dans le bassin arachidier en compagnie du zébu Gobra et dans la zone de transition entre Ndama et Gobra. Sa production laitière est améliorée par rapport à celle de la Ndama (NDOUR, 2003).
12
Figure 5 : Race djakoré au CIMEL de Mbakhana, Sénégal 2. Races exotiques Du fait des faibles potentiels génétiques des races locales, le Sénégal a adopté une nouvelle politique d’élevage basée sur l’amélioration génétique dans le but d’augmenter la productivité des animaux surtout la production laitière afin de réduire les importations en denrées d’origine animale. C’est dans ce cadre que des campagnes d’insémination artificielles ont été menées dans le terroir national pour vulgariser les races métisses. Des races bovines réputées pour leurs bonnes aptitudes laitières et bouchères ont été également importées d’Europe ou du Brésil. Il s’agit particulièrement des races telles que : Holstein, Jersiaise, Montbéliard, Guezérat. 2.1. Holstein La Holstein est une race européenne de robe pie noire avec des taches blanches et noires bien délimitées (Figure 6). Sa taille moyenne est comprise entre 1,50 m et 1,60 m et son poids adulte moyen est de 675 kg. Sa croissance rapide, sa grande adaptabilité et surtout sa bonne production laitière lui valent son succès.
13
Sa production laitière moyenne au Sénégal est de 15 litres par jour/vache pour une durée de lactation de 305 jours (BA DIAO, 2005).
Figure 6 : Holstein à Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG) de Dahra 2.2. Jersiaise Originaire de l’Ile de Jersey, la jersiaise est une race bovine de petit format avec une hauteur au garrot de 1,25 m à 1,32 m et un poids moyen de l’animal adulte estimé à 400 kg. Sa robe est généralement fauve avec une tête foncée et des extrémités blanches (Figure 7). Elle fait partie des races spécialisées en vue de la production laitière mais aussi exploitées pour la production de viande. Son lait très riche en matière grasse avec un taux butyreux d’environ 4,6% est très apprécié. La production laitière moyenne est de 3 217 litres pour une durée de lactation de 306 jours. (RUKUNDO, 2009).
14
Figure 7 : Jersiaise 2.3. Montbéliard Originaire de la France dans la région montagneuse de Doubs dans le Jura, la Montbéliard est exploitée pour sa bonne production laitière. Elle se reconnaît à sa robe, aux taches bien délimitées de couleur pie-rouge (une variante du marron clair) sur fond blanc (Figure 8). Sa taille au garrot est comprise entre 1,38 et 1,44 m et son poids vif est compris entre 600 et 1000Kg. D’après DENIS et al. (1986) sa production laitière a été estimée au Sénégal entre 2 000 et 3 500 litres de lait pour 305 jours de lactation
15
Figure 8 : Montbéliard au Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG) de Dahra 2.4. Guezérat Le Guezérat est importé du Brésil. Il fait partie des races bovines les plus lourdes avec une hauteur au garrot de 1,3 à 1,5 m. Les cornes sont fortes, en lyre ou en coupe, Le mufle paraît retroussé. Les oreilles sont très caractéristiques, elles sont larges, ouvertes et pendantes. Les membres sont bien dessinés et bien plantés. La bosse est bien développée, en bonnet phrygien chez le mâle (CIRAD, 2016). La robe varie du gris argent au gris fer ou au noir d'acier (Figure 9). Le guzérat est exploité pour ses bonnes aptitudes bouchères. Sa production laitière varie de 201 litres en 133 jours de lactation à 1875 litres en 348 jours (RUKUNDO, 2009).
16
Figure 9 : Guzérat à FIARA 2012 IV. Production laitière au Sénégal La production laitière locale est essentiellement assurée par les bovins aux faibles potentiels génétiques, la contribution des petits ruminants reste très faible. Cette situation justifie l’écart entre la consommation et la production locale. La production de lait cru réalisée en 2014 porte sur un volume estimé à 217,8 millions de litres, dont 65% provenant du système extensif et 35% des systèmes semi-intensif et intensif (SENEGAL, 2014b) (Figure 10) En effet, La production laitière est répartie dans les trois systèmes de production. La contribution du système pastoral dans cette production est très faible due aux faibles potentiels génétiques des races utilisées et du caractère saisonnier de la production des élevages pastoraux. En outre, ce système est essentiellement axé sur l’autoconsommation. La production des systèmes semi-intensif et intensif contribuent fortement à la production laitière locale contrairement au système pastoral grâce à l’utilisation des races améliorées et exotiques, mais également à la stabulation des vaches et à une meilleure alimentation (LY et al. 1997).
17
Figure 10 : Répartition des productions laitières selon les différents systèmes d’élevage Source : SENEGAL, 2014b
V. Importation de lait et des produits laitiers au Sénégal Pour combler le déficit important de la production laitière nationale, l’importation de lait et des produits laitiers est inévitable pour le Sénégal afin de couvrir les besoins de la population. En effet, le Sénégal est un grand importateur de produits laitiers, les importations représentent plus de 50% des produits laitiers consommés et plus de 60 milliards de F CFA en 2013. Malgré tout, la consommation effective de lait et de produits laitiers reste très basse par rapport aux besoins nutritionnels des habitants (GAZETTE, 2015). VI. Contraintes de la production laitière au Sénégal La production laitière du Sénégal est entravée par plusieurs contraintes ce qui expliquerait cette faible production et la nécessité d’importation de produits laitiers pour couvrir les besoins de la population. Ces contraintes sont en particulier d’ordres génétiques, climatiques, sanitaires et socio-économiques.
18
1. Contraintes Génétiques Le faible potentiel génétique des races locales constitue un frein majeur pour la production laitière. En effet, la production laitière des races africaines est estimée en moyenne à 2-3 litres de lait en saison des pluies et à moins d’un litre en saison sèche (KABERA, 2007). Les races bovines africaines ont une production laitière presque insignifiante devant les races européennes qui sont de grandes productrices de lait. En effet, la race zébu Gobra produit 1 à 2litres de lait par jour, la Montbéliard quant à elle arrive à produire plus de 10 litres de lait par jour. 2. Contraintes climatiques Dans les zones sahéliennes, le climat est un facteur très déterminant de l’élevage car il conditionne les ressources alimentaires du bétail. D’ailleurs, le pâturage et l’abreuvement des animaux dépendent quasi entièrement de la pluie surtout dans le système traditionnel qui caractérise l’élevage sénégalais. Avec la rareté des pluies, l’alimentation des animaux est très insuffisant tant en qualité qu’en quantité. Les températures élevées peuvent également entraver la production de lait. En 2011, MICHOAGAN rapporte que les températures élevées (Supérieures à 25°C) des zones tropicales entrainent le stress thermique qui se traduit chez les vaches par des troubles de la reproduction dont l’allongement du cycle œstral, la perturbation de l’équilibre hormonale et des troubles de la gamétogenèse. En outre, le stress de chaleur peut causer la réduction de l’ingestion alimentaire et donc entrainer une chute de la production et de la fertilité des animaux 3. Contraintes alimentaires L’insuffisance alimentaire du bétail est certainement le plus grand obstacle de l’élevage bovin. Le système d’élevage dans nos contrées reste dépendant des pâturages naturels. Cependant, avec la rareté de ces pâturages qui s’accentue de 19
jours en jours du fait de la dégradation de l’écosystème, les performances des races locales restent très faibles. L’alimentation reste un facteur déterminant dans la reproduction des animaux. En effet le moteur de la production laitière est assurément l’alimentation ; la composition du lait et la quantité produite étant étroitement liées à la qualité de l’aliment. (FROMENT, 2007). Les animaux maigres voire cachectiques et à l’opposé des animaux gras ont généralement de mauvaises performances reproductives. L’impact de l’alimentation sur la production des animaux peut être analysé à deux niveaux : Sur alimentation Dans les pays tropicaux, le problème de suralimentation est plus rencontré dans les élevages modernes où il serait possible de trouver la nourriture en abondance contrairement aux élevages extensifs du système traditionnel qui reste dominant. La suralimentation peut freiner la productivité des animaux. En effet la suralimentation entraine une infiltration graisseuse sur l’ovaire et par conséquent le syndrome hypo hormonal qui retarde considérablement l’involution utérine sans laquelle la vache ne peut être gestante à nouveau. (ASSEU, 2010) Sous-alimentation En zone tropicale, l’alimentation reste déficitaire tant en qualité qu’en quantité surtout en saison sèche d’où le potentiel génétique des animaux est très limité. CHICOTEAU (1991) rapporte que la principale contrainte à la productivité du zébu est la sous-alimentation. Les réserves corporelles de l’animal conditionnent l’intervalle entre deux mises bas. En effet, les vaches les plus sous alimentées accusent un retard du retour des chaleurs après le vêlage, ce qui augmente l'intervalle entre deux mises bas et entraîne une baisse de la productivité du troupeau. DIOP (1997) montre que la sous-alimentation chez le zébu gobra a un effet néfaste sur les paramètres de reproduction et de production. La carence alimentaire allonge l’intervalle vêlage – saillie et l’intervalle vêlage – saillie 20
fécondante et réduit le taux de réussite en première insémination. Ceci retarde également la puberté chez les génisses. La production des animaux est en outre faible. 4. Contraintes sanitaires Les maladies d’élevages sont les principales contraintes dans les élevages laitiers. Les maladies abortives des ruminants telles que la brucellose, la fièvre Q, IBR, BVD etc. réduisent les performances des animaux et occasionnent d’importantes pertes au sein des exploitations. Dans les conditions de conduite d’élevage en Afrique, les infections virales, bactériennes ou parasitaires sont à l’origine
d’avortement,
de
mortinatalités
et
des
cas
d’infections
compromettantes ainsi que toute tentative d’amélioration génétique bovine (KOUAMO et al. 2010). 5. Contraintes socio-économiques En élevage moderne, la production laitière a une exigence financière très élevée pour assurer la bonne gestion technico-économique dans le but de maximiser le profit. Même si cette gestion technique existe, la capacité d’autofinancement des éleveurs est faible. Or, le crédit agricole est difficilement accessible (DIOP, 1997). En effet, les crédits accordés aux éleveurs sont souvent à court terme et sont destinés en priorité à l’embouche bovine alors que la production laitière nécessite des crédits à moyen et long terme (GASSAMA, 1996).
21
CHAPITRE II : GESTION DES TROUPEAUX DE VACHES LAITIERES Une bonne gestion d’un troupeau définit le niveau de rentabilité d’une exploitation laitière et cette bonne gestion repose sur la maitrise de certains paramètres tels que : la reproduction, l’environnement, l’alimentation, la santé. I. Gestion de la reproduction de troupeau de bovin laitier 1. Rappels sur la reproduction de la vache 1.1. Cycle sexuel de la vache Chez tous les mammifères, l’appareil génital femelle subit des modifications histologiques et physiologiques au cours de la vie de la femelle. Elles se produisent toujours dans le même ordre et revenant à intervalle périodique suivant un rythme bien défini pour chaque espèce. Elles commencent au moment de la puberté, se poursuivent tout au long de la vie génitale et ne sont interrompues que par la gestation, le post-partum et le déséquilibre alimentaire. Ces manifestations dépendent de l’activité fonctionnelle de l’ovaire, elle-même tributaire de l’action hypothalamo-hypophysaire (DERIVAUX, 1971). Ainsi, trois composantes caractérisent le cycle sexuel chez la vache : - une composante cellulaire ; - une composante comportementale ou psychique ; - une composante hormonale. 1.1.1. Composante cellulaire du cycle œstral C’est l’ensemble des phénomènes cellulaires cycliques qui se produisent au niveau de l’ovaire, avec un événement exceptionnel qui est l’ovulation. L’intervalle entre deux ovulations constitue le cycle ovarien. Les événements cellulaires du cycle sexuel se subdivisent en deux phases que sont : La phase folliculaire qui correspond à la période qui s’étend de la fin de la croissance folliculaire à l’ovulation (phases de pro oestrus et oestrus). 22
Pendant cette phase les cellules de la granulosa du follicule ovarien assure la sécrétion des œstrogènes qui intervient dans l’évolution des follicules. Le pro oestrus C’est la période qui précède l’oestrus et qui correspond à la croissance folliculaire terminale, C’est également pendant cette période que se termine la lyse du corps jaune du cycle précédent. Cette phase dure 3à 4 jours chez la vache et abouti à la formation du follicule mûr. L’oestrus Cette
période est caractérisée essentiellement par des modifications
comportementales (les chaleurs) qui se manifestent par l’acceptation du mâle, le chevauchement et l’ovulation. La durée de cette période est brève chez la vache. Selon CISSE en 1991, elle dure environ 13 à 23h. La phase lutéale Elle débute après l’ovulation et s’achève avec la régression du ou des corps jaune. Le corps jaune assure la sécrétion de la progestérone. Cette phase comprend également deux étapes : Le metoestrus Pendant cette phase le corps jaune se forme à partir des ovules qui ont ovulé. Le met oestus dure environ quatre (4) jours. Le dioestrus Cette étape est caractérisée par la présence d’un ou plusieurs corps jaunes qui assurent leur fonctionnement par la sécrétion de progestérone. En l’absence de fécondation, le corps jaune régresse, les animaux retournent en prooestrus et ainsi débute un nouveau cycle (CUQ, 1973) (Figure 11).
23
Figure 11 : Le cycle ovarien chez la vache Source : WATTIAUX, 2006
1.1.2. Composante comportementale Elle se traduit par la manifestation des chaleurs. Il est très important de détecter les chaleurs à temps car la fertilité diminue rapidement après cette période. Le signe le plus visible des chaleurs est l’acceptation du mâle. Par ailleurs, des signes secondaires sont parfois observés. Il s’agit : o de la tuméfaction vulvaire o du beuglement o de l’agitation o d’un écoulement d’une glaire translucide o De l’émission fréquente de petits jets d’urine o De la déviation de la queue o De la diminution de l’appétit et de la production lactée
24
En zone tropicale, les chaleurs des vaches sont très fugaces En effet, DIOP et al. (1994) ont noté une durée de 10,1 ± 2,81 heures chez la race Ndama alors que CUQ (1973) note 14 à 16 heures chez la race Gobra. 1.1.3. Composante hormonale La variation des hormones ovariennes (oestrogénes et progestérone) et hypophysaires (FSH et LH) dans le sang est très caractéristique suivant les différentes phases du cycle sexuel. En effet pendant la phase folliculaire la sécrétion croissante de FSH (1ng/ml à 4ng/ml ou pic) conduit à la croissance folliculaire. Ces follicules sécrètent des oestrogénes (1 à 12pg/l au moment de l’oestrus) entrainant ainsi l’oestrus et la décharge de LH à la suite de laquelle surviendra l’ovulation 12h après (17,5 à 20ng/ml puis chute à 2ng/ml). Durant la phase lutéale, le follicule ovulé se transforme en corps jaune et assure la sécrétion de progestérone (2,5 à 7 ng/ml au 7e jour) sous l’effet de la LH. 2. Maitrise de la reproduction 1.1. Synchronisation des chaleurs La synchronisation des chaleurs permet d’inséminer au jour et à l’heure voulus afin d’éliminer l’effet de détection des chaleurs incomplètes ou des chaleurs silencieuses. La synchronisation hormonale est la méthode la plus utilisée pour maîtriser la reproduction. Deux techniques sont utilisées actuellement : l’administration de la progestérone ou de progestagènes ; l’administration des prostaglandines ou de leurs analogues. Pour optimiser la synchronisation des chaleurs, ces substances sont le plus souvent utilisées en association. Ainsi, le protocole le plus utilisé combine les progestagènes, la prostaglandine F2α et la Pregnant Mare Serum Gonadotropin (PMSG).
25
1.2. Détection des chaleurs La finalité de la maîtrise de la reproduction est l’apparition des chaleurs chez la femelle. Une bonne détection des chaleurs conditionne la rentabilité de l’élevage (Rukundo, 2009). La non maîtrise de la détection des chaleurs par l’éleveur constitue un facteur de risque important d’infertilité. Ainsi, des solutions existent pour une meilleure détection des chaleurs soit par des observations directes continues ou discontinues, soit par l’observation indirecte. Observation directe L’observation est dite continue, lorsque l’éleveur doit suivre continuellement son troupeau et ceci pose un problème de disponibilité. Néanmoins c’est la méthode de choix permettant de détecter 90 à 100 % de vaches en chaleurs (Diop, 1995). L’observation est discontinue, lorsque les chaleurs sont détectées à des moments précis comme au moment de la traite, au moment du repos à l’étable, pendant l’alimentation, etc. Cette observation permet de détecter 88% de vaches en chaleurs (Diadhiou, 2001). Observation indirecte Elle utilise des marqueurs ou révélateurs de chevauchement; outils permettant une détection efficace de chaleurs. Une détection de chaleurs manquée fait perdre 3 semaines dans la vie productrice d’une vache (Courtois, 2005). Or il n'est pas rare que, dans un élevage, les vaches soient fertiles, mais que le niveau de reproduction soit faible à cause du problème de détection des chaleurs (Michoagan, 2011). II. Gestion de l’environnement de troupeau de bovin laitier La conception du logement des vaches laitières doit leur permettre un confort pour une valorisation efficace des performances zootechniques. Le logement, s’il est défectueux, reste un facteur important d’infécondité. En Afrique tropicale, le stress thermique constitue un enjeu en matière de bien-être animal 26
et serait la principale cause de baisse des performances zootechniques de nos races locales et exotiques. Plusieurs études ont montré que l’influence de la température élevée peut être compensée par la mise des animaux à l’ombre. Ainsi, quels que soit les aménagements intérieurs envisagés la conception du bâtiment doit s’appuyer sur des principes de base pour garantir le logement du troupeau laitier dans les meilleurs conditions (EIMVT, 1988). Le logement doit tenir compte : du comportement social et de la hiérarchie sociale très développée pour réduire les causes de stress et de conflits entre animaux ; de l’orientation du bâtiment par rapport aux vents dominants pour assurer une ventilation efficace afin d’éviter les gros problèmes sanitaires et un ensoleillement maximum. Il revient de bien faire le choix des matériaux de construction; de la bonne luminosité ; de la surface du sol qui ne devra pas être glissante, souillée de boue ni d’excréments et drainée convenablement. Les bétons abimés (fissurés, irréguliers) peuvent provoquer des lésions des onglons qui diminuent considérablement l’expression des chaleurs (PERIE, 2009). A l’inverse, le sol entièrement paillé empêche l’usure normale des onglons. de la densité animale qui ne doit pas être élevée. Ainsi, PERIE (2009) montre qu’une densité animale trop élevée, un manque de paillage, des zones humides entraînent une macération de la sole et le développement de germes responsables des maladies infectieuses (par exemple Fusobacterium necrophorum). Le tableau II présente les densités en élevage laitier ; des abreuvoirs et mangeoires. Les animaux doivent avoir un accès facile à l’eau et à la ration. L’accès à la ration est un facteur de risque qui 27
influence la reproduction car il est source de diminution de la consommation alimentaire ; de l’évacuation régulière de fumier ; La non maîtrise des principes qui sous-tendent la conception du logement des vaches laitières est susceptible surtout dans nos conditions tropicales de compromettre leur rentabilité. Cependant, plusieurs paramètres d’ambiance peuvent avoir des répercussions sur le bien-être des animaux et par conséquent sur les performances de reproduction. Les paramètres incriminés sont : la température ; l’hygrométrie ; la vitesse de l’air. Tableau II : Densité en élevage de bovins laitiers Ages en mois Surface/ génisse 6 - 12 Longueur d’auge : Cm/génisse
45
12 -18 18 - 24
24 – vêlage
55
62
83
Aire paillée : m²/ génisse
3,4
4-5
6–7
10 – 12
Largeur aire alimentation en béton
1,80
1,80
2
3
(m) Source : MICHOAGAN, 2007
28
III. Gestion Sanitaire de troupeau de bovin laitier Les pathologies en élevage de bovins ont des origines diverses dont les infections, mauvaises conditions de logement, la mauvaise traite et le mauvais rationnement. La mauvaise conduite est souvent à l’origine des pathologies rencontrées dans les élevages. Ces pathologies constituent un frein majeur dans la productivité des animaux raison pour laquelle il faut mettre en place des mesures de préventions contre les maladies. Ces mesures de prévention sont souvent les mêmes que celles qui améliorent la production. Ainsi nous citons : L’hygiène : nettoyage et désinfection ; L’eau : assurez toujours un libre accès à l’eau propre et fraîche ; Nourriture de bonne qualité et alimentation régulière ; Abri contre les intempéries (pluie, vent, froid ou soleil intense) ; Exercice léger et régulier ; Environnement paisible (éviter l’agitation et le stress) ; La mise en quarantaine ; La vaccination ; Le traitement préventif ; La lutte contre les parasites Il est utile, dans certains cas, de traiter les animaux avant que la maladie ne se soit réellement déclarée, surtout quand il s’agit d’une maladie saisonnière. Il est conseillé, par exemple, de déparasiter les animaux avant et après la saison des pluies (Puk et al., 1996). En zone intertropicale où le climat est favorable au développement et à l'entretien des parasites, l'incidence des entités pathologiques sur la reproduction est dominée par les parasitoses (KAMGA, 2003). Il est également conseillé de vacciner contre toutes les maladies réputées contagieuses qui sévissent dans la région d’élevage. Depuis 2009, le ministère de l’élevage du Sénégal a recommandé aux éleveurs d’inclure dans leurs 29
programmes de prophylaxie la vaccination des bovins contre la pasteurellose, la dermatose nodulaire, la fièvre aphteuse et toute autre maladie à risque qui pourrait survenir (SENEGAL, 2009). IV. Gestion de l’alimentation de troupeau de bovin laitier L’influence de la nutrition sur les capacités de reproduction des mammifères domestiques et des bovins en particulier est connue des éleveurs depuis très longtemps. L’impact du statut nutritionnel de la vache sur sa reproduction est donc indéniable : bonne expression des chaleurs et réussite à l’insémination en sont les effets positifs. La nécessité d’alimenter les génisses et les vaches avec des rations adéquates s’impose. Les animaux en mauvaise condition ou perdant du poids ont généralement des performances reproductrices décevantes. Aristote a écrit que la nutrition est le facteur environnemental le plus important dans le contrôle de la conception. L’optimisation des performances zootechniques passe par une parfaite maîtrise de l’alimentation. D’une manière générale, les capacités de reproduction des animaux domestiques sont fortement perturbées si les besoins énergétiques et protéiques de l’organisme ne sont pas couverts en cas de sous-nutrition, de malnutrition dans les élevages extensifs ou de forte augmentation des besoins (lactation, gestation) en élevage intensif (MONGET, 2004). 1. Besoins Nutritifs Chez La Vache De façon générale, les animaux ont deux types de besoins énergétiques: les besoins d’entretien et les besoins de production (croissance, gestation, production de lait). L’état d’entretien et celui de production des vaches nécessitent non seulement des protéines et de l’énergie, mais également des minéraux et des vitamines (Ba Diao et al., 2006). Le tableau III résume les différents besoins par poids et selon l’état physiologique de l’animal.
30
Tableau III : Evolution des besoins alimentaires quotidiens de la vache selon son état physiologique Matières Types de
Poids vif
Energie
besoins
(Kg)
(UFL)
Minéraux
azotées PDI
MAT
(g)
(g)
Ca (g)
P(g)
Na (g)
Entretien
200
2,2
173
160
12
7
4
(Stabulation)
300
3,0
234
216
-
-
-
400
3,7
291
267
24
17
6
500
-
344
315
-
-
-
600
5,0
394
360
36
27
8
-
+20 – 50%
+50%
+50%
25 – 50%
+20- 50%
+ 25%
-
+0,41 – 0,54
48
60
3,5
1,7
0,5
Gestation (Trois derniers mois Lactation (par Kg de lait)
Source : MAYER et DENIS, 1999
2. Conduite de l’alimentation des vaches laitières Il existe deux périodes clés dans le cycle de production annuelle des vaches laitières : le tarissement et le début de lactation. Ces périodes correspondent aux moments précis où l'on doit prendre des décisions importantes relatives à l'alimentation, à la mise à la reproduction et à la gestion sanitaire des vaches. Pendant le tarissement Le tarissement est une période de 2 mois en général, au cours de laquelle la traite est arrêtée chez l’animal pour préparer le vêlage suivant. L'objectif à se 31
fixer durant cette période est de permettre aux vaches d'atteindre un bon état corporel au vêlage pour qu'elles puissent exprimer correctement leur potentiel. Les réserves corporelles sont indispensables pour faire face aux déficits énergétiques importants en début de lactation (Araba, 2006). La préparation des vaches à consommer ainsi qu’à bien digérer le fourrage et les concentrés, se fait par une distribution progressive de ces aliments au moins 3 semaines avant le vêlage pour que la flore ruminale puisse s'y adapter et que la transition ait lieu sans perturbation digestive (Araba, 2006). Période de début de lactation La période la plus critique pour une vache laitière se situe entre le vêlage et le pic de lactation. En effet, avec le démarrage de la lactation, les besoins de la vache en énergie montent en flèche ; ceux en protéine, en calcium (Ca) et en phosphore (P) augmentent rapidement à cause de leur rôle dans la constitution du lait. Pour satisfaire ses besoins, la vache doit consommer des quantités d’aliments 3 à 4 fois supérieures à celles consommées par la vache tarie. Un apport en minéraux dans l’alimentation des animaux en général, et de la vache laitière en particulier est très important. La supplémentation en vitamines n'a pas d'effet direct sur la production laitière, mais il existe des situations où il est recommandé de faire recours à des supplémentations. 3. Aliments utilises en production laitière Chez les ruminants, il existe deux types d’aliments généralement utilisés pour couvrir leurs besoins. Il s’agit de la ration de base (le fourrage) et du complément correcteur de la ration de base (concentré), nécessaire pour compenser les déséquilibres alimentaires des fourrages. Afin de disposer du fourrage en dehors de la période favorable à la végétation et assurer la couverture des besoins tout au long de l’année, les éleveurs constituent des réserves fourragères. Il s’agit du foin, de l’ensilage et de la paille. Au Sénégal, la 32
grande majorité du cheptel étant élevée en système extensif, le pâturage naturel constitue la base de l’alimentation des animaux (CISSE, 1992). Dans le système semi-intensif, par exemple dans la région de Fatick, la conduite alimentaire est basée sur le pâturage naturel, les résidus de récolte, les fourrages cultivés et la complémentation (N’DIAYE, 2006). En zone périurbaine de Dakar où se localisent plusieurs fermes laitières d’élevage intensif et semi intensif, l’alimentation est principalement composée d’intrants qu’on retrouve localement et la ration est conçue en tenant compte des niveaux de production des lots de vaches, mais également de la disponibilité des intrants. Dans la ferme de Niacoulrab, BA DIAO et al. (2006) rapporte que l’ensilage de maïs était normalement l’aliment de base pour les vaches laitières, la paille de riz était utilisée comme aliment de lest et que la composition des concentrés variait beaucoup en fonction de la disponibilité des intrants. Dans cette ferme, une forte variabilité dans la disponibilité des intrants entrant dans la composition des concentrés se traduit par un changement fréquent de régimes alimentaires. Quant aux petites unités de production de la zone des Niayes comptant une à dix vaches laitières, l’utilisation d’une alimentation sèche à base de sous-produits agricoles et agro-industriels est généralisée (BA DIAO et al., 2006). Pour aboutir à une meilleure production laitière, une bonne alimentation basée sur un bon rationnement est conseillée.
33
CHAPITRE III : PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES BOVINS LAITIERS I. Performances de reproduction Les paramètres de fertilité et de fécondité permettent l’évaluation des performances de reproduction (Figure 12). La fertilité est définie comme l’aptitude d’une femelle à se reproduire, c’est-à-dire à être fécondée et à poursuivre une gestation après une insémination. Les principaux indicateurs de la fertilité sont les taux de réussite des inséminations et l’indice de fertilité. La fécondité est une notion temporelle et exprime l’aptitude d’une vache à conduire à terme une nouvelle gestation dans un délai déterminé à partir du vêlage précédent. Chez les génisses, elle correspond à l’âge au premier vêlage alors que chez les vaches, elle est exprimée par l’intervalle vêlage-vêlage et l’intervalle vêlage-première insémination. Légende : Campagne N : Campagne en cours Camapagne N- 1 : Campagne précédente Vn-1 : Vêlage précédente Vn : Vêlage de la période C1 : Première retour des Chaleurs AI1 : Première insémination artificielle après vêlage AIf : Insémination artificielle fécondante Vn+1 : Vêlage suivant IV – IA1 : Intervalle Vêlage première saillie IV –IAf : Intervalle Vêlage saillie fécondante
Figure 12 : Décomposition de l’intervalle entre deux vêlages successifs et définition de la fertilité et fécondité. Source : MICHOAGAN, 2011
34
1. Age mise à la reproduction La carrière d’une femelle dépend d’une certaine mesure de l’apparition des premières chaleurs qui annoncent le début de la puberté chez une femelle. Toutefois l’âge mise à la reproduction dépend de certains facteurs notamment du poids de l’animal. L’animal est apte à la reproduction lorsqu’il atteint environ les 2/3 de son poids adulte. En effet, selon OKOUYI (2014) les femelles Ndama sont fécondées à 27 mois alors que les premières chaleurs apparaissent déjà à 15mois. Cependant en élevage traditionnel, la femelle zébu Gobra est mise à la reproduction entre 24 et 36 mois. (HAMA, 2005). 2. Age à la première mise bas En zootechnie, l’âge au premier vêlage occupe une place primordiale car étant un facteur déterminant de la carrière reproductrice d’une femelle. Les meilleures femelles mettent bas précocement et ont une longue et bonne carrière de reproduction (MBARUBUKEYE, 1988). L’âge à la première mise bas est conditionné par l’âge mise à la reproduction qui dépend de plusieurs facteurs tels que la race, le poids, l’état de santé, l’alimentation… En effet, une femelle peut être mise à la reproduction quand elle atteint 40 – 60% de son poids adulte. Au Sénégal, la majorité des métisses sont issus de croisements entre zébu Gobra/ Holstein ou Montbéliarde. Une étude réalisée dans les systèmes d’élevages traditionnels au bassin Arachidier (Kaolack et Fatick) indique que l’âge moyen au premier vêlage des métisses est de 40,3 ± 10,6 mois. La plus jeune des primipares est âgée de 2 ans (735 jours) et la plus âgée de 7 ans (1 887 jours). La proportion des vaches qui vêlent entre 25 et 32 mois est la plus importante avec 47%. Ainsi, 78% des primipares vêlent entre 2 et 4 ans (KEITA, 2005). La femelle Gobra quant à elle produit en moyenne son premier veau à 47,06 ± 1,51 mois (SOW et al., 1988).
35
3. Intervalle vêlage – saillie L’intervalle vêlage- saillie encore appelé intervalle vêlage – première insémination (IV-I1) correspond au nombre de jours entre le vêlage et l’IA première, qu’elle soit suivie d’une fécondation ou non. L’involution utérine qui dure environ 30 jours et la reprise de l’activité ovarienne sont des facteurs déterminants qui influencent sur la durée de cet intervalle. Selon la race de l’animal également, cet intervalle peut varier. En milieu d’élevage traditionnel, l'intervalle entre le vêlage et la première insémination ou saillie chez la Ndama serait de 165,1 ± 15 jours voire de 113,3 ± 16,5 jours en cas d'induction hormonale des premières chaleurs. (OKOUYI, 2014). 4. Intervalle vêlage saillie fécondante L’intervalle vêlage – Insémination artificielle ou saillie fécondante (IV-Sf) est la période entre le vêlage et l’IA ou la saillie qui a conduit à une gestation de la vache. A l’échelle de troupeau, cet intervalle se calcule en moyenne à partir de chaque vêlage et l’insémination reconnue fécondante ou saillie fécondante. L’IV – Sf recommandé varie entre 85 et 90 jours. Par ailleurs une étude menée sur les métisses de première génération (F1) et de deuxième génération (F2) dans des élevages intensifs au nord du Sénégal par WANE (2015) montre que la moyenne de l’intervalle vêlage-insémination artificielle ou saillie fécondante chez les femelles F1 est de 6,73 ± 3,29 mois alors que chez les femelles de deuxième génération cet intervalle est en moyenne 5,5 ± 4,06 mois soit une différence d’environ un mois entre les deux génération. 5. Intervalle vêlage – vêlage L’IVV représente l’intervalle entre deux mises - bas successives. Il varie en fonction de l’intervalle entre un vêlage et une nouvelle fécondation. Dans les normes, l’IVV recommandé est de 365 jours afin d’obtenir un veau par an. Toute fois un seuil de 380 jours est acceptable cependant il ne doit pas dépasser 36
400 jours. Une étude au Sénégal montre que les Holstein présentent un intervalle vêlage – vêlage moyen de 529,8 ± 139,5 jours contre 477,0 ± 102,5 jours pour les Normandes (MICHOAGAN, 2011). WANE (2015) quant à lui rapporte que les montbéliardes F1 ont un IVV de 15,13 ± 3,28 mois alors que les Holstein de première génération présentent un IVV de 15,17 ± 3,03 mois. Selon (SOW et al, 1988), l’intervalle moyen entre vêlages chez la Gobra est estimé 561 ± 15 jours soit 18 mois et 21 jours. II. Performances de production La production laitière permet d’évaluer les performances de production chez une vache laitière. L'effet du génotype sur la production est significatif. En effet, en race pure, la vache locale produit 1 à 2 litres de lait par jour en hivernage pour une durée de lactation de 200 à 280 jours alors que DIOP et KAMGAWALADJO (2012) ont enregistrés des productions de 20 litres chez les métisses Gobra au Sénégal. Selon WANE (2015), chez les métisses de première génération, l'étude de la distribution des productions journalières des lactations montre que 51,2% des vaches produisent entre 10 et 14 litres de lait et que 23,3% des vaches donnent moins de 10 litres. 11,6% et 14% des vaches ont respectivement produits quotidiennement entre 14 et 18 litres et plus de 18 litres de lait (Figure 13).
37
Figure 13 : Production laitière des F1 au nord du Sénégal Source : WANE, 2015
38
2éme PARTIE: PERFORMANCES DE REPRODUCTION ET PRODUCTION LAITIERE DANS LA FERME THIEBOUDJEUNE
39
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I. Cadre expérimentale Notre étude a été réalisée à Dakar, précisément dans la commune de YOFF qui est une zone très touchée par l’urbanisation. Cette commune abrite un élevage bovin extensif appelé ferme « thieboudjeune ». L’étude s’est tenue dans cet élevage au cours de la période du 06 février au 30 mars 2016. 1. Présentation de la région de Dakar 1.1. Localisation La région de Dakar est située dans la presqu’île du Cap Vert et s’étend sur une superficie de 550 km², soit 0,28 % du territoire national. Elle est comprise entre les 17° 10 et 17° 32 de longitude Ouest et les 14° 53 et 14° 35 de latitude Nord. C’est une région qui est limitée à l’Est par celle de Thiès et par l’Océan Atlantique dans ses parties Nord, Ouest et Sud. 1.2. Démographie La population de Dakar recensée en 2013 est de 3 137 196 habitants, soit près du quart de la population du Sénégal (23,2%) qui se chiffre à 13 508 715 habitants. Cette population est légèrement dominée par les hommes qui représentent 50,3%, soit 1 579 020 individus. Avec une telle situation démographique, Dakar est la région la plus peuplée du Sénégal et la densité de sa population est aussi la plus élevée avec 5 704 personnes/Km2. (SENEGAL, 2015b). 1.3. Situation socio-économique La ville de Dakar change de statut en 1958 pour devenir la capitale du Sénégal et concentre depuis lors l’essentiel du tissu industriel, des établissements commerciaux ainsi que financiers. Aucune autre région du pays ne peut concurrencer avec la capitale dans les secteurs de développement. La quasitotalité des infrastructures du pays se concentre dans la région de Dakar. Elle se 40
place également au premier rang des services publics, équipements, emplois ou des autres services. En d’autres termes, la région de Dakar se place aujourd’hui à la tête du pays sur le plan économique. 2. Situation de l’élevage dans la région de Dakar Au Sénégal, l’élevage occupe une place très importante dans la situation économique. En effet, bon nombre des ménages tirent leur profit dans l’activité pastorale. D’où la valeur ajoutée conséquente de l’élevage dans le secteur primaire. Toutefois, la région de Dakar n’a pas de vocation pastorale, ce qui pourrait se justifier par le manque d’espace dans la capitale sénégalaise. Si on s’en tient aux estimations de l’Agence National de la Statistique et de la Démographie (ANSD) en 2013, seulement 8,4 % des ménages dakarois pratiquent l’élevage. 3. Présentation de la ferme thiéboudjeune La ferme « Thiéboudjeune » se situe au cœur de la commune de Yoff, en pleine zone urbaine de Dakar où l’élevage est quasi inexistant. La ferme se présente dans un décor particulier avec les garages automobiles qui entourent au milieu de la ferme, le dépotoir d’ordure qui se situe à quelques mètres et les habitations s’implantant tout autour. (Figure 14). Dans cette ferme l’élevage est de type extensif amélioré, les animaux sont en divagation dans la journée pour s’alimenter sur les dépotoirs d’ordures de la ville. Ils sont souvent rencontrés sur les grandes voies de Dakar (VDN, liberté 6 etc.). Cette alimentation composée essentiellement de résidus de ménages, de restes de cuisine de la restauration collective et des résidus de produits maraîchers, donne à la ferme son nom « Thiéboudjeune ».
41
Figure 14 : Ferme Thiéboudjeune de Yoff 3.1. Localisation La ferme se situe dans une zone en pleine urbanisation, limitée par les quartiers ouest foire et Yoff. Elle est à environ 500 mètres de la mairie de la commune de YOFF, à un kilomètre du marché de poisson et à environ 3 kilomètres de l’aéroport Léopold Sédar SENGHOR. 3.2. Races exploitées Plusieurs races sont exploitées dans la ferme « Thiéboudjeune ». On y trouve des races autochtones telles que la Gobra, la Maure, la Ndama ainsi que des races exotiques telles que Montbéliard, Holstein. Les métisses sont également représentées en grand nombre.
42
II. Matériel 1. Animal L’étude a porté sur 106 vaches toutes en âge en reproduction répertoriées dans les cinq troupeaux de la ferme « Thiéboudjeune ». Les vaches choisies sont âgées de 2 ans au minimum et étaient toutes relativement bien conformées. Parmi les vaches, certaines sont primipares alors que d’autres sont multipares. 2. Fiches d’enquêtes La fiche d’enquête élaborée pour la réalisation de cette étude a permis d’enregistrer les informations sur les femelles et les troupeaux de la ferme. La première page identifie le propriétaire du troupeau et enregistre les informations sur les élevages alors que la deuxième page renseigne sur la production de chaque femelle. Suite aux observations de l’environnement immédiat de la ferme, certaines questions ont été posées aux éleveurs pour recueillir plus d’informations sur la gestion des troupeaux (Alimentation, habitation, santé, mode d’élevage…) III. Méthode 1. Echantillonnage L’étude a portée sur toutes les 106 vaches de la ferme âgées d’au moins 2 ans et choisies dans les cinq troupeaux que compte la ferme. En d’autres termes, seules les vaches en âge de reproduction dans les différents troupeaux de la ferme ont été sélectionnées. Les mâles et les veaux étaient exclus de l’échantillonnage car ne renseignant pas sur les paramètres de reproduction recherchés et la production laitière.
43
1.1. Races Une variété de races a été rencontrée dans la ferme avec une majorité Gobra qui représente jusqu’à 40,6% suivi des Maures qui sont à 34% puis les métisses évaluées à 24,5% et enfin les Ndama qui font 1% (Figure 16).
Figure 15 : Répartition des races dans la ferme 1.2. Age L’âge des 106 vaches a été enregistré. Après analyse des résultats, il a été constaté que l’âge moyen des animaux de la ferme est de 6,07 +/- 2,07 ans. L’âge minimal est estimé à 2 ans et le maximal à 15ans. (Figure 17)
44
Pourcentages
45,00% 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00%
40,60% 29,20%
15,10% 10,40% 3,80% Moins de 4ans
4 à 6ans
0,90%
6 à 8ans
8 à 10 ans 10 à 12ans Plus de 12 ans Ages (ans)
Moins de 4ans
4 à 6ans
6 à 8ans
8 à 10 ans
10 à 12ans
Plus de 12 ans
Figure 16 : Age des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016) 1.3. Nombre de mise bas Le nombre de mise bas sur les 106 vaches a été enregistré et les résultats analysés. Ceci a révélé que 29,2% des vaches sont primipares contre 70, 8% multipares. Parmi les multipares 37,3% ont eu deux (2) MB alors que 38,6 % sont à leur troisième (3) MB, 10,6% à leur quatrième (4) MB et 13,5% ont eu plus de quatre (4) MB. (Tableaux IV et V). Tableau IV : Parité des vaches de la ferme Parité
Effectifs
Fréquence
Primipare
31
29,2%
Multipare
75
70,8%
Total
106
100%
45
Tableau V : Nombre de vêlage des vaches multipares Parité
Nombre
Fréquence
Deuxième MB
28
37,3%
Troisième MB
29
38,6%
Quatrième MB
8
10,6%
+ de Quatrième MB
10
13,5%
TOTAL
75
100%
2. Collecte des données La première étape de la collecte des données s’est basée sur l’observation de l’environnement de la ferme et de ses alentours pour s’acquitter de certaines informations concernant notamment la gestion des troupeaux. L’entretien avec les éleveurs de la ferme a permis de collecter les informations sur les éleveurs et les troupeaux notamment les caractéristiques d’élevage et de production (paramètres de reproduction et de production) de chaque femelle (Figure 15).
46
Figure 17 : Collecte des données à la ferme 3. Analyse et traitement des données Le traitement de données est fait avec le logiciel Sphinx Plus2 v.4.5 et le Tableur Microsoft Excel v.2013. Les différents pourcentages et moyennes sont obtenus suite à l’analyse des données. L’analyse statistique a été faite avec le test de Student au seuil de 5%.
47
CHAPITRE II : RESULTATS I. Présentation de la population 1. Gestion des troupeaux à la ferme Dans un élevage, plusieurs facteurs peuvent influencer la productivité des animaux. Dans ce chapitre nous allons passer en revue les principaux facteurs qui agissent sur les paramètres de production et de reproduction des animaux de la ferme. 1.1. Habitation Les animaux sont attroupés dans un endroit d’environ 500 m² dépourvu d’enclos. Il n’existe aucuns bâtiments pour les abriter. Ainsi ils ne bénéficient d’aucune protection contre les intempéries et sont donc exposés aux variations climatiques. L’absence de matériels d’élevage adéquats se fait remarquer par l’utilisation de récipients usés comme mangeoires et abreuvoirs. Dans l’environnement immédiat, on note les mauvaises odeurs des matières fécales et des restes d’aliments pourris et le manque de propreté. La fumée est quasi permanente dans la ferme du fait des déchets brulés fréquemment sur le dépotoir d’ordure. Dans certains troupeaux, des espaces aménagées à l’aide de fil de fer et des buches d’arbres font office de nurserie pour les veaux acquis dans d’autres fermes (Figure 18).
48
Figure 18 : Nurserie des veaux de races exotiques provenant d’autres fermes 1.2. Mode d’élevage La ferme « Thièboudjeune » est une ferme de type extensif amélioré exploitant, les races locales, exotiques et des métisses. Les animaux pâturent dans les ordures autour de la ferme et dans la ville après la traite matinale pour retourner dans les enclos le soir pour la deuxième traite. La reproduction se fait surtout par saillie naturelle et récemment l’insémination artificielle a été tentée pour améliorer la gestion de la reproduction. La ferme ne dispose pas d’organisation particulière pour séparer les nouveaux nés et les adultes ni les femelles des mâles. Les vaches gestantes sont détectées au stade avancé car ne disposant pas d’outils de diagnostic de gestation. Le mode d’élevage dans cette ferme reste très rudimentaire et ne respecte aucune norme sanitaire. 1.3. Santé Sur le plan sanitaire, aucun programme de prophylaxie particulier n’est mis en place. Les animaux ne sont vaccinés contre aucune maladie. Cependant, ils sont parfois déparasités à l’ivermectine et traités avec des antibiotiques d’origine douteuse. Une vitaminothérapie est également associée dans le traitement des 49
animaux. Aucune mesure d’hygiène n’est mise au point dans les troupeaux. Les morts subites sont très fréquentes chez les vaches surtout celles en gestation avancée mais l’autopsie n’est pas établie sur ces animaux, ce qui ne facilite pas la connaissance des maladies qui sévissent dans les troupeaux. Les seuls symptômes décrits par les éleveurs avant la mort subite des femelles en gestation avancées sont la paralysie des membres. Il a été également constaté que les animaux présentent après abattage de volumineux corps étrangers (sachets plastiques, métaux…) dans leur rumen. 1.4. Alimentation Les animaux se nourrissent essentiellement d’eaux grasses trouvées sur les dépotoirs d’ordures situés à quelques mètres des enclos et dans certains quartiers de la ville de Dakar. Toutefois, avant le départ et au retour de la divagation, les éleveurs distribuent aux veaux, aux femelles allaitantes et celles en gestation avancée les résidus des produits maraichers (légumes et épluchures de légumes) récupérés dans les marchés et les restes de cuisine de la restauration collective. Les restes de la restauration collective sont souvent composés de : - Riz au poisson : « Thieboudjeune » - Riz à la viande : « Thiebouyapp » - Riz sauce arachide : « Mafé » - Riz sauce gombo : « Soupe kandja » Ce mélange de différents plats constitue la base de l’alimentation des bovins dans cette ferme (Figure 19). Les aliments industriels (« Ripasse » et autres concentrés) sont quasi inexistants dans l’alimentation des animaux et sont distribués en fonction de l’état physiologique des animaux. Parfois, au moment de la traite du soir, le « ripasse » est distribué aux vaches allaitantes et si possible à celles gestantes et aux veaux.
50
Figure 19 : Alimentation des animaux de la ferme « Thiéboudjeune » 1.5. Abreuvement Les animaux sont abreuvés à l’eau de robinet (SDE) que les éleveurs achètent dans le quartier à raison de 500Fr CFA la barrique et pendant les coupures d’eau ils puisent de l’eau du puits situé un peu plus loin dans le quartier de Djamalay. L’eau n’étant pas très accessible, les animaux sont abreuvés une fois par jour. 2. Performances zootechniques des bovins laitiers 2.1. Performances de reproduction 2.1.1. Age mise à la reproduction L’âge de mise à la reproduction a été enregistré sur 102 vaches. L’analyse de ces résultats a révélé que l’âge moyen de la mise à la reproduction des vaches est de 2,46 +/- 0,77 ans et le minimum est de 1an pour un maximum de 5ans. Il en ressort également que 4,2% des vaches sont mises à la reproduction entre 1 à 2ans alors que une proportion de 86,3% entrent en reproduction de 2 à 4ans et 9,5 % à plus de 4ans (Figure 20). De plus les quatre types génétiques répertoriés dans la ferme ne représentent pas de différences significatives (p>0,05). 51
Sur le plan génétique, les métisses (N : 25) sont mises à la reproduction en moyenne à 2,2 ± 0,76 ans plus précocement que les Gobra (N : 42) et les maures (N : 35) qui sont mises à la reproduction en moyenne respectivement à 2,5 ± 0,77 ans et à 2,6 ± 0, 74 ans (Tableau VI). 100,00% 86,30%
90,00%
Pourcentages
80,00% 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00%
9,50%
4,20%
10,00% 0,00%
1 à 2ans
2 à 4ans 4 et Plus Titre Age mise à la reproduction (années)
1 à 2ans
2 à 4ans
4 et Plus
Figure 20 : Age mise à la reproduction des vaches de ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016) Tableau VI : Age mise à la reproduction en fonction du type génétique des vaches de la ferme Thiéboudjeune Race
race
Effectif
Moyenne
25
2,2 ± 0,76
Zébu Gobra
42
2,5 ± 0,77
Zébu Maure
35
2,6 ± 0,74
102
2,46 ± 0,77
Age à la mise à la métisse reproduction
Total
52
2.1.2. Age à la première mise bas L’évaluation de l’âge au premier vêlage sur 102 vaches a révélé que la moyenne est de 3,49 +/- 0,78 ans et l’âge au premier vêlage le plus petit est de 2 ans alors que le plus grand est de 6ans. L’étude a également montré que 86,8% de la population ont leur premier vêlage de 3 à 5ans contre seulement 4,7 % qui ont une première mise bas de 2 à 3 ans et 8,5% ont 5 ans et plus au premier vêlage (Figure 21). Aucun différence significative (p>0,05) n’est notée entre les quatre types génétiques répertoriés dans la ferme. Selon le type génétique, l’âge au premier vêlage des métisses (N : 25) est en moyenne 3, 24 ± 0,78 ans alors que celui des Gobra (N : 42) est de 3,55 ± 0,77 ans et les maures (N : 35) donnent en moyenne leur premier veau à 3,6 ± 0,77
Pourcentages
ans. Toutefois ces différences ne sont pas significatives (p>0,05) (Tableau VII). 100,00% 90,00% 80,00% 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%
87%
8,50%
4,70% De 2 à 3ans
de 3 à 5ans
5ans et plus
Age au premier vêlage (Année) De 2 à 3ans
de 3 à 5ans
5ans et plus
Figure 21 : Age au premier vêlage des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016)
53
Tableau VII : Age au premier vêlage des vaches de la ferme Thiéboudjeune en fonction du type génétique Race
Effectif
Moyenne
25
3,24± 0,78
Zébu Gobra
42
3,55 ± 0,77
Zébu Maure
35
3,6 ± 0,77
102
3,49 +/- 0,78
Age au premier Métisse vêlage
Total
2.1.3. Intervalle vêlage saillie L’intervalle vêlage saillie a été évalué sur 104 vaches. L’analyse a montré que 63,3% des vaches ont un intervalle vêlage saillie de un mois soit la majorité de la population étudiée et 27,4% ont un IV-I1 de moins d’un mois. Seules 2,8% sont à deux mois et 6,5% se retrouvent à plus de deux mois. (Figure 22) 70,00%
63,30%
60,00%
Pourcentages
50,00% 40,00% 30,00%
27,40%
20,00% 6,50%
10,00%
2,80%
0,00% moins d'1 mois
1mois
2mois
plus de 2 mois
IV - S1 (mois) moins d'1 mois
1mois
2mois
plus de 2 mois
Figure 22 : Intervalle vêlage – saillie des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016) 54
2.1.4. Intervalle vêlage saillie fécondante Après la collecte des données sur l’intervalle vêlage – saillie fécondante (IV-SF) et l’analyse des résultats il en ressort que la moyenne est de 3,57 +/- 1,35 mois et l’IV-SF le plus petit est de 2 mois alors que le plus grand est de 6 mois. Une proportion de 28,7% de la population étudiée a un IV- SF compris entre 2 à 3 mois, 34,5% sont entre 3 à 4 mois, 16% entre 4 à 5mois et 20,8% ont 5 mois et plus. Cette étude a été réalisée sur 88 vaches (Figure 23). Sur le plan génétique, l’intervalle vêlage – saillie fécondante des métisses (N : 18) est de 3, 56 ± 1,42 mois, celui des Gobra (N : 38) de 3,45± 1,31 mois et les maures (N : 31) de 3,65 ± 1,36 mois. Ces différences ne sont significatives (p>0,05) (Tableau VIII) 40,00% 34,50%
35,00%
Pourcentages
30,00%
28,70%
25,00% 20,80% 20,00% 16% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% De 2 à 3mois De 2 à 3mois
DE 3 à 4 mois DE 3 à 4 mois
De 4 à 5 mois De 4 à 5 mois
5 et plus
5 et plus
Figure 23 : Intervalle vêlage - saillie fécondante des vaches de la ferme Thieboudjeune (Dakar, 2016)
55
Tableau VIII : Intervalle vêlage saillie – fécondante des vaches de la ferme Thiéboudjeune en fonction du type génétique. Race
Effectif
Moyenne
18
3, 56 ± 1,42
Zébu Gobra
38
3,45± 1,31
Zébu Maure
31
3,65 ± 1,36
88
3,57 +/- 1,35
Intervalle vêlage métisse sailliefécondante
Total
2.1.5. Intervalle vêlage vêlage L’intervalle vêlage - vêlage a été enregistré sur 100 vaches. Suite aux enquêtes menées dans la ferme, 65,8 % des vaches ont un veau par an et 26,7% de la population ont un intervalle vêlage- vêlage à moins d’un 1 an et 7,5% sont à plus d’un 1 an (Figure 24). 70,00%
65,80%
60,00%
Pourcentages
50,00% 40,00% 30,00%
26,70%
20,00% 7,50%
10,00% 0,00% Moins d'1 an
1an IVV (mois)
Moins d'1 an
1an
Plus d'1 an
Plus d'1 an
Figure 24 : Intervalle vêlage – vêlage des vaches de la ferme thiéboudjeune (Dakar, 2016) 56
2.2. Production laitière La production laitière journalière a été enregistrée sur 105 vaches. L’analyse des résultats a permis de constater que la moyenne de la production laitière journalière est de 4,17 +/- 2,36 litres. La plus faible production est de 1 litre alors que la plus forte est de 10 litres. La majorité des vaches enregistrées soit 64,2% produisent entre 2 et 5 litres de lait par jour et 7,5% moins de 2 litres alors que 28,3% ont une production journalière moyenne de 5litres et plus (Figure 25). La production laitière des vaches métisses est plus importante que celle des races locales. La production des races locales est significativement inférieure à celle des métisses (p<0,05). Sur le plan génétique, les métisses (N : 26) produisent en moyenne 7, 58 ± 1,81 litres alors que la production des Gobra (N : 43) est de 3,21 ± 1,08 litres, celles des Ndama (N : 1) de 3 ± 0 litres et les maures (N : 35) ont une production moyenne journalière de 2,86 ± 1,17 litres. La différence de production en fonction des métisses est significativement supérieure à celle des races locales (p<0,05) (Tableau IX).
Pourcentages
Production laitière journalière (Litres) 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%
64,20%
28,30%
Moins de 2 De 2 à 5
7,50%
5 et plus Moins de 2 De 2 à 5 5 et plus Production laitière moyenne journalière (litres)
Figure 25 : Production laitière journalière des vaches de la ferme Thiéboudjeune (Dakar, 2016 57
Tableau IX : Production journalière moyenne des vaches de la ferme Thiéboudjeune en fonction du type génétique. Race
Effectif
Intervalle vêlage métisse sailliefécondante
Moyenne 26
7, 58 ± 1,81
Zébu Gobra
43
3,21 ± 1,08
Zébu Maure
35
2,86 ± 1,17
Ndama
1
3 +/- 00
Total
105
58
4,17 +/- 2,36
CHAPITRE III : DISCUSSION, RECOMMANDATIONS I. Discussion 1. Limites de l’étude L’absence de registres de suivi des animaux a été le frein majeur dans l’évaluation des performances de reproduction et la production laitière des vaches de la ferme « Thiéboudjeune ». Les éleveurs ne détenaient pas les réponses exactes sur les performances des vaches, il a fallu mettre des intervalles de réponses pour plusieurs questions.
La production laitière
journalière des vaches n’était pas mesurée. La quasi-totalité des questions posées aux éleveurs ont été répondues de manière estimative. En gros, les résultats obtenus dépendent du degré de fiabilité des déclarations faites par les éleveurs lors des enquêtes car aucune information enregistrée n’était consignée dans des registres de suivi des animaux. 2. Gestion de troupeaux de bovins laitiers 2.1. Habitation Les animaux de la ferme « Thiéboudjeune »
sont attroupés dans une aire
d’environ 500 m² dépourvu de clôture. Il n’existe aucun bâtiment pour les abriter. Des récipients usés servent de mangeoires et d’abreuvoirs. Les animaux sont en divagation dans la journée. Certains auteurs ont rapporté que dans les fermes modernes de la zone périurbaine de Dakar, les animaux sont en stabulation libres et groupés dans les bâtiments d’élevage en fonction de certains paramètres tels que : l’état physiologique des animaux, le niveau de production, la race, l’âge et le sexe (BYISHIMO,
2012,
MANISHMWE,
2012,
MICHOAGAN,
2007).
Cependant Une étude menée dans la région de Louga par WANE (2015) montre que les bovins métis sont logés dans les concessions au niveau des aires de parcage délimitées par des branchages tissées ou par un mur surtout chez les 59
éleveurs des villes. En plus, la totalité des métis sont en stabulation libre seul 13% des éleveurs conduisent leurs troupeaux au pâturage pendant l’hivernage. 2.2. Santé A la ferme « Thiéboudjeune », les animaux ne bénéficient d’aucunes préventions contre les maladies.
Le déparasitage n’est pas périodique et
l’origine des médicaments est douteuse. Les animaux reçoivent des soins médicaux qu’en cas de graves maladies. Dans la plupart des fermes laitières de la zone des Niayes telle que la FAPPO, les animaux sont vaccinés contre la pasteurellose, la fièvre aphteuse, la dermatose nodulaire cutanée et subissent un déparasitage externe et interne suivant un programme de prophylaxie bien élaboré (BIYISHIMO, 2012). 2.3. Alimentation L’alimentation des animaux est essentiellement constituée d’eaux grasses, des résidus de produits maraichers récupérés dans les marchés et les restes de cuisine de la restauration collective. A la ferme Past Agri, l’alimentation des animaux est essentiellement à base de paille de riz, d’ensilage de maïs et d’aliments concentrés (tourteaux d’arachide, son de riz, maïs grain, grain de coton, et compléments minéraux vitaminés) (MICHOAGAN, 2007). Alors qu’à la ferme de Dougar, l’alimentation des vaches laitières a été essentiellement à base de paille (principalement la paille de riz et secondairement la paille de brousse), d’ensilage de maïs et de concentrés industriels (MANISHIMWE, 2012).
60
3. Performances zootechniques des bovins laitiers 3.1. Performances de reproduction 3.1.1. Age mise à la reproduction Les vaches sont mises à la reproduction en général à 2,46 +/- 0,77 ans. Les quatre types génétiques répertoriés dans la ferme
ne représentent pas de
différences significatives (p>0,05). Nos résultats sont comparables à ceux obtenus par KAMGA – WALADJO et al (2005,2006a et b) sur des races locales avec une moyenne d’âge de 29 à 40 mois. Ils peuvent également être comparés aux observations de KEITA, 2005 qui montrent que la moyenne de l’âge mise à la reproduction chez les métisses du bassin arachidier est de 30 mois. WANE, 2015 obtient respectivement sur des métisses F1 et F2 23,94 ± 7,71 mois et de 20,16 ± 6,94 mois alors que MICHOAGAN, 2011 observe une moyenne d’âge mise à la reproduction de 18,7 +/- 2,2 mois chez les Holstein importées contre une moyenne de 24,7 ± 4,5 mois chez des Holstein nés dans la ferme PAST- AGRI. BYISHIMO, 2012 quant à lui a obtenu une moyenne de 23,94±3,50 mois sur les génisses de race Girolando dans la ferme agro pastorale de Pout. L’âge moyen de la mise à la reproduction obtenu par ces auteurs est nettement inférieur à ceux obtenus chez les vaches de la ferme Thiéboudjeune. Ainsi plusieurs facteurs notamment la race et le mode d’élevage agissent sur la précocité des animaux et par conséquent sur l’âge de la mise à la reproduction. Vu l’absence de programme de reproduction dans la ferme, on peut supposer que le terme n’est pas adapté aux réalités du terrain. La saillie des vaches se fait de façon naturelle, les mâles ne sont pas séparés des femelles.
61
3.1.2.
Age à la première mise bas
Il ressort de nos observations que l’âge au premier vêlage (3,49 +/- 0,78 ans) est fortement liée à l’âge de la mise à la reproduction. Ces résultats sont supérieurs à ceux trouvés par (WANE, 2015) sur des métisses F1 dans le nord-est du Sénégal (32,61 ± 7,58 mois) et également des résultats de MICHOAGAN, 2011 dont la moyenne est de 34,4 ± 4,6 mois, obtenus sur des Holstein nés au Sénégal plus précisément dans la ferme intensive PASTAGRI située dans la zone des Niayes. Les résultats de l’étude sur la race Kouri menée sur dix ans dans la région du lac Tchad peuvent être juxtaposés à nos résultats. L’âge moyen au premier vêlage obtenu à l’issu de cette étude est de 3ans (IEMVT, 1973). En revanche, certains auteurs tels que DEHOUX et HOUNSOU (1993) et SOUKOURI et al., 2010 ont observé des résultats plus élevés. Ils ont enregistré respectivement 47,43 mois chez le N’Dama et 50 mois chez les zébus en Côte d’ivoire. Ces observations permettent de constater que l’âge au premier vêlage des vaches de la ferme « Thiéboudjeune » est relativement satisfaisant malgré les mauvaises conditions d’élevage dans la ferme. 3.1.3.
Intervalle vêlage saillie
La majorité des vaches de la ferme Thiéboudjeune soit une proportion de 63,3% présente un IV – S1 d’un mois. Le mode d’élevage dans la ferme ne permet pas le bon suivi de la reproduction. L’IV – S1 doit être en moyenne 70 jours (FROMENT, 2007). WANE, 2015 enregistre respectivement chez des métisses F1 et F2 un IV – S1 moyen de 5,6 ± 3,24 mois et de 4,75 ± 2,49 mois. BYISHIMO, 2012 quant à lui observe une moyenne de 98,43 jours chez les vaches girolando de la ferme de Pout. . OKOUYI, 2014 rapporte que chez la Ndama en milieu d’élevage traditionnel, l'intervalle entre le vêlage et la première insémination ou saillie est de 165,1 ± 62
15 jours voire de 113,3 ± 16,5 jours en cas d'induction hormonale des premières chaleurs. 30 jours après le vêlage, l’involution utérine est complète et l’activité ovarienne reprend mais les premières chaleurs qui suivent cette période sont silencieuses et inapparentes. Cependant à la ferme Thiéboudjeune, les femelles sont saillies par les mâles 30 jours après le vêlage malgré que les chaleurs soient silencieuses à cette période. Avec la présence des taureaux, la saillie des vaches n’est pas du tout contrôlée 3.1.4.
Intervalle vêlage saillie fécondante
L’intervalle vêlage saillie fécondante enregistré en moyenne dans la ferme Thiéboudjeune est de 3,57 +/- 1,35 mois. Cet intervalle est très influencé par l’intervalle vêlage – saillie mais malgré la saillie précoce des femelles après la mise bas, la fécondation des vaches n’est observée qu’environ 3 mois post vêlage soit 2 mois après la saillie. Certains auteurs ont trouvé des résultats plus élevés. En effet, WANE, 2015 observe un IV – Sf moyen de 6,16 ± 3,14 mois chez les métisses F1 et de 5,5 ± 4,06 mois chez des métisses F2. TELLAH et al, 2015 ont obtenu une moyenne de 241,62 jours chez des vaches de race Kouri au lac Tchad. MICHOAGAN, 2011 et BYISHIMO, 2012 observent respectivement un IV- Sf de 265,8 ± 140,4 jours chez des Holstein dans la ferme PAST – AGRI et 119,14±35,96 jours chez des vaches Girolando dans la ferme de Pout. Dans la même ferme PAST – AGRI, MICHOAGAN, 2011 trouve chez des vaches normande un IV – SF de 213,3 ± 159,7 jours. Cet intervalle obtenu chez les vaches de la ferme « Thiéboudjeune » est relativement satisfaisant si on s’en tient aux objectifs que se fixe un élevage laitier : obtenir une fécondation dans les 90 jours qui suivent le vêlage.
63
3.1.5. Intervalle vêlage vêlage L’étude a révélé que la majorité des vaches soit 65,8 % ont un veau par an. Cette valeur standard n’est quasiment jamais retrouvée chez les races bovines africaines. En effet il a été enregistré en Côte d’ivoire sur des races locales une moyenne de 428 jours (SOKOURI et al, 2010), en Ethiopie une valeur de 474 jours et au Lac Tchad l’IVV sur la race Kouri en moyenne est de 477, 23 +/118,58 jours soit 1,31 +/- 0,32. KAMGA-WALADJO et al. (2005 ; 2006a) qui révèlent qu’en République de Guinée l’IVV moyen est de 11 à 13 mois chez les métisses N’dama. La biodisponibilité en ressources alimentaires, les pratiques de l’élevage, l’environnement en plus du potentiel génétique et la maîtrise des méfaits des pathologies sont des facteurs qui influencent énormément la reproduction des animaux. Malgré les conditions d’élevage très médiocres de la ferme « Thiéboudjeune », les enquêtes avec les éleveurs ont fait ressortir que les objectifs d’une ferme laitière sont atteints avec l’obtention d’un veau par an avec la majorité des femelles de la ferme. Mais les informations n’étant pas consignées dans des registres de suivi, on s’en tient aux dires des éleveurs. 3.2. Production laitière La Production laitière moyenne journalière recueillie dans la ferme est de 4,17 +/- 2,36 litres. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par SANYANG et DIACK (2005) en Gambie où la production laitière moyenne journalière maximale était de 4,34 ± 2,58 litres. Par contre, ces résultats sont très faibles par rapport à ceux obtenus par BYISHIMO, 2012 sur la race Girolando dans la ferme de Pout (12 litres par jour). Il en est également de même chez les métisses F1 et F2 dans la région de
64
Louga où WANE, 2015 enregistre respectivement une moyenne de 11,86 ± 3,55 litres et 13,5 ± 3,55 litres. Les paramètres de production dépendent fortement de l’alimentation et du potentiel génétique des animaux. Mais vu les mauvaises conditions de l’élevage et de l’alimentation des animaux jugées inappropriées pour des ruminants et qui semblent insuffisantes pour satisfaire leurs besoins d’entretien encore moins leurs besoins de production, on pourrait penser que les vaches étudiées arrivent à valoriser au maximum l’aliment ingéré qui est essentiellement à base d’eaux grasses. II. Recommandations Vu les résultats obtenus à la suite de l’évaluation des performances de reproduction et la production laitière des vaches de la ferme « Thiéboudjeune », il serait nécessaire de faire des recommandations à l’endroit des autorités communales compétentes et aux éleveurs de la ferme pour une meilleure gestion des troupeaux et une bonne amélioration de la productivité des vaches. 1. Aux éleveurs Aux éleveurs de la ferme nous formulons les recommandations suivantes : - Améliorer les conditions d’hygiènes de la ferme - Intensifier leurs élevages - Construire des bâtiments pour les animaux afin de les protéger contre les aléas climatiques - Consulter un vétérinaire pour le suivi technique et sanitaire de leurs troupeaux - Mettre en place un registre pour une meilleure gestion de la reproduction dans la ferme. - Améliorer la qualité de l’alimentation des animaux en associant à la ration du fourrage et des compléments alimentaires pour une meilleure 65
performance de production et éviter les pertes subites des vaches en gestation avancée. 2. Aux autorités compétentes Des consignes à l’endroit de la mairie : - Eloigner les élevages des zones d’habitations - Faire une analyse bromatologique des eaux grasses pour connaître leurs apports nutritifs aux vaches. - Faire analyser la qualité du lait pour une protection sanitaire des populations consommatrices de ce produit.
66
CONCLUSION Dans le but d’assurer une sécurité alimentaire à la population, le gouvernement sénégalais a mis en place un programme d’intensification de l’élevage. Pour relever ce défi, des programmes d’insémination artificielle sont effectués chaque année dans toutes les régions du pays. En outre, certains promoteurs ont été financés pour réaliser des projets d’élevages modernes qui sont essentiellement localisés dans la zone des Niayes. Cette politique s’inscrit dans la dynamique de satisfaire la demande accrue de la population en lait et en produits laitiers essentiellement couverte par les importations qui constituent une part importante du budget de l’état. En effet, la population bovine du Sénégal est constituée majoritairement de races locales à faible production et les élevages modernes introduits dans le pays depuis ces dernières décennies participent à la production à environ 1%. Ce qui laisse la production locale toujours très faible Certes des efforts ont été ressentis durant ces dernières années mais l’élevage reste toujours rudimentaire dans certaines parties du pays comme c’est le cas de la ferme « Thiéboudjeune » localisée en pleine zone urbaine de Dakar. L’aspect atypique de cette ferme a suscité l’intérêt de notre étude qui a pour objectif général d’évaluer les performances de reproduction et la production laitière des vaches de ladite ferme. Pour cela, les données relatives à notre étude ont été récoltées sur 106 vaches âgées de 2 ans au minimum et toutes en âge de reproduction. A l’issue de cette étude dont l’objectif spécifique est d’évaluer les performances de reproduction et la production laitière des vaches et décrire la gestion du troupeau
dans la ferme « Thiéboudjeune », les résultats suivants ont été
obtenus :
67
La moyenne de l’âge mise à la reproduction des vaches est de 2,46 +/- 0,77 ans avec un minimum de 1an et un maximum de 5 ans L’âge au premier vêlage obtenu après analyse des données enregistrées auprès des éleveurs est en moyenne de 3,49 +/- 0,78 ans avec le vêlage précoce à 2 ans et le vêlage tardif à 6 ans. L’intervalle vêlage saillie est de un mois dans la majorité de la population soit un pourcentage de 61,3% L’intervalle vêlage – saillie fécondante moyen obtenu est de 3,57 +/- 1,35 mois dont le minimum est de 2 mois et le maximum de 6 mois. Pour l’intervalle vêlage – vêlage, il a été constaté que 62,3 % des vaches ont un veau par an soit environ 2/3 de la population. La Production laitière moyenne journalière dans la ferme est de 4,17 +/2,36 litres. La plus faible production observée est de 1litre et la plus importante de 10 litres. Le fourrage qui est l’aliment de base des ruminants est complétement absent dans l’alimentation des animaux, en plus la consommation de métaux et de sachets plastiques est souvent observée chez les animaux après abattage. Sur le plan sanitaire, les pathologies fréquentes sont mal connues, seules les morts subites ont été observées. Aucun programme de prophylaxie n’est adopté et le traitement médical des animaux se fait avec des médicaments d’origine douteuse. La ferme est dépourvue de bâtiments et de zones d’ombres (absences d’arbres, de toit…). Ainsi les animaux ne sont pas protégés contre les aléas climatiques. Au total, il ressort de cette étude que malgré l’alimentation très inappropriée des vaches, les conditions d’élevage très médiocres, les performances des vaches sont satisfaisantes.
68
En effet, l’objectif standard d’une ferme laitière : un veau par année n’est presque jamais atteint dans les exploitations même les mieux structurées. Certes certaines informations peuvent être considérées comme erronées du fait de l’absence de registre de suivi au sein des troupeaux, toutefois on peut considérer que l’alimentation jugée inappropriée n’a pas d’impact négatif sur les bonnes performances de production des ruminants. Au vue de ces résultats, des recommandations ont été formulées à l’endroit des éleveurs et aux autorités communales compétentes. Les autorités compétentes de la commune doivent éloigner les élevages des zones d’habitations et faire une analyse de la qualité du lait pour une protection sanitaire des populations consommatrices de ce produit. A la suite de ce déplacement, les éleveurs doivent dans leur nouvel environnement moderniser leurs exploitations en améliorant les conditions d’élevage par la construction de bâtiments pour protéger les animaux du soleil et de la pluie et améliorer les conditions d’hygiène. Ils devraient également Consulter un vétérinaire pour le suivi technique et sanitaire de leurs troupeaux et mettre en place un registre pour une meilleure gestion de la reproduction dans la ferme. En outre, il serait judicieux d’améliorer la qualité de l’alimentation des animaux en associant à la ration du fourrage et des compléments alimentaires pour une meilleure performance de production et éviter les pertes subites des vaches en gestation avancée.
69
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1.
AGBA C. K. ,1975. Particularités anatomiques et fonctionnelles des organes génitaux de la femelle zébu. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 12
2.
ARABA A., 2006. Conduite alimentaire de la vache laitière. Transfert des technologies en agriculture, 131 : 1-3.
3.
BA DIAO M., 2005. Situation et condition de développement de la production laitière intensive dans les Niayes au Sénégal. Thèse : Biologie animale : Dakar (UCAD).- 132 p.
4.
BA DIAO M., 2003. Le marché du lait et des produits laitiers au Sénégal. Forum commerce des produits agricoles Pays ACP. Np.
5.
BA DIAO M., DIENG A., SECK M.M. et NGOMIBE R.C., 2006. Pratiques alimentaires et productivité des femelles laitières en zone périurbaine de Dakar. Rev. Elev. Méd. vét. Pays Trop., 59 (1-4) : 43-49.
6.
BA DIAO M., SECK P. M., MBAYE M., 2004. Système de production périurbaine et approvisionnement de la ville de Dakar en produits laitiers locaux ;- Dakar : ISRA/LNERV.- 15p.
7.
BONAITI B. et MOCQUOT J.C., 1982. Etude sur la production laitière des bovins : paramètres génétique en première lactation
8.
BYISHIMO J.C. 2012. Contribution à l’évaluation des performances de reproduction et de production des bovins Girolando dans la ferme agropastorale de pout Au Sénégal. Thèse: Méd. Vét. : Dakar ; 22
9.
CHANVALLON A., GATIEN J., SALVETTI P., BLANC F., PONSART C., AGABRIEL J., FRAPPAT B., DISENHAUS C., CONSTANT F., GRIMARD B., SEEGERS H., 2012. Améliorer la détection
des
chaleurs
dans
les
Agronomiques, 283-297 70
troupeaux
bovins
Innovations
10. CHICOTEAU P., 1991. La reproduction des bovins tropicaux. Rev. Méd. Vét., 167 (3/4) : 241-247. 11.
CISSE D. T. ,1991. Folliculogénèse et endocrinologie chez la vache Gobra surovulée. Thèse : Méd.Vét. : Dakar ; 28
12. COURTOIS V.C.M., 2005. Etude des facteurs de risque de l’infertilité des élevages bovins laitiers de l’île de la réunion : élaboration d’un guide destiné aux éleveurs. Thèse Vétérinaire, Toulouse, n°3, 156p. 13. CUQ ,1973. Bases anatomiques et fonctionnelles de la reproduction chez le zébu (Bos indicus). Rév. Elev. Méd. Vét. Pays trop. 26 (4) : 21-28 14. DEHOUX J.P et HOUNSOU V., 1993. Productivité de la race bovine Bourgou selon les systèmes d’élevage traditionnels au nord – est du Bénin. Revue mond. Zootech. (74/75) : 36- 48. 15.
DENIS J.P., DIAO M. et TRAORE B., 1986. Développement d'une production laitière intensive et semi-intensive au Sénégal. Méthodes et conséquences: communication à l'atelier « Méthode de la recherche sur les systèmes d'élevage en Afrique intertropicale». Dakar : ISRA/LNERV. - 8p.
16. DERIVAUX J., 1971. Reproduction chez les animaux domestiques, Tome I: physiologie.-Liège Edition Derouaux.-175p. 17. DIADHIOU A., 2001. Etude comparative de deux moyens de maîtrise de la reproduction (l’implant CRESTAR et la spirale PRID) chez les vaches Ndama et Gobra au Sénégal. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 2. 18. DIALLO A.A., 2005. Production et commercialisation du lait dans la zone de Nguekokh (Sénégal) Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 14. 19. DIEYE P.N., BROUTIN C., BA DIAO M., DUTEURTRE G. et LY C., 2005. Synthèse bibliographique : filières lait et produits laitiers au Sénégal.- Dakar : Réseau de recherches et d’échanges sur les politiques laitières (Repol), document de travail.- 40p. 71
20. DIOP P.E.H., 1997. Dossier biotechnologie animal –II. Production laitière en Afrique subsaharienne : problématique et stratégique. Cahiers Agriculture, 6 (3) : 213 – 224. 21.
DIOP P.E.H., FALL R., MBAYE M., FAYE L., FALL A. et FAYE A., 1994. Le transfert d’embryon en milieu villageois au Sénégal. Dakar Médical, 39 : 135-141p.
22. DIOP P.E.H. et KAMGA-WALADJO A.R., 2012. L’insémination artificielle au Sénégal : enjeux et perspectives. Acte des conférences organisées par le système national de recherche Agro-sylvo-pastorale en 2001. 58-68. 23. DIOP P.S., KAMGA-WALADJO A.R., KONE S.P., KADJA WONOU M.C.,
ALLANONTO
V.,
KANTE
S.,
CHATAGNON
G.
et
TAINTURIER D., 2013. Séroprévalence de la fièvre Q dans les populations animales et humaines de Saint Louis du Sénégal. Dakar Med, 58 (1) : 49 – 58. 24. DOUTRESSOULE G., 1947. L’élevage en Afrique Occidentale Française. Paris, Larousse, 1947 :298p. 25. EIMVT, 1988. Manuel vétérinaire des agents techniques de l’élevage tropical. Paris : documentation française.-533p. 26.
FROMENT P., 2007. Note d’état corporel et reproduction chez la vache laitière. Thèse : Méd. Vét. : Alfort.
27.
GASSAMA M.L., 1996. La production laitière au Sénégal : cas de la petite côte. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 14.
28. HADDADA B., GRIMAD B., EL ALOUI HACHMI A., NAJDA J., LAKHISSI H. et PONTER A., 2003. Performances de reproduction des vaches natives et importées dans la région de Talda (Maroc). Actes Inst.Agrom.Vét., 23 (2-4) : 117-126. 72
29. IEMVT, 1973. Rapport annuel 1973. Etude du Kouri. N’Djaména, L.R.VZ., Farcha, tome 2 : 341 – 349 et 378 – 426. 30. KABERA F., 2007. Contribution à l’amélioration du taux de réussite de l’insémination artificielle bovine dans les campagnes d’insémination artificielle réalisées par le PAPEL au Sénégal. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 42. 31. KAMGA WALADJO .A.R., 2002. Réalisation d’un programme d’insémination artificielle bovine en République de Guinée. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 13. 32. KAMGA-WALADJO A.R., MBAÏNDINGATOLOUM F.M., LAPO R.A. THIAM O., SULTAN J. et DIOP P.E.H. 2006a 2006a. Caractéristiques de reproduction des Ndama utilisées en insémination artificielle en Guinée. RASPA, 4 (1,2) :69-72. 33. KAMGA-WALADJO A.R., THIAM O., SULTAN J. et DIOP P.E.H. 2006b. Evaluation des performances des Ndama et des produits de l’insémination artificielle bovine en République de Guinée. In « XVIèmes Journées médicales, pharmaceutiques, odontologiques et vétérinaires ». Dakar, 6-9 février 2006. 34. KAMGA-WALADJO A.R., THIAM O., SULTAN J. et DIOP P.E.H. 2005. Evaluation des performances des Ndama et des produits de l’insémination artificielle bovine en République de Guinée. RASPA, 3 (2) :93-97. 35. KEITA N. S., 2005. Productivité des bovins croisés laitiers dans le bassin arachidier : cas des régions de Fatick et Kaolack (Sénégal). Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 33.
73
36. KOUAMO J., HABIMANA S., ALAMBEDJI BADA R., SAWADOGO G.J., et OUEDRAOGO G.A., 2010. Séroprévalence de la brucellose, de la BVD et de l’IBR et impact sur la reproduction des femelles zébus Gobra et croisements inséminées en milieu traditionnel dans la région de Thiès au Sénégal. Revue Med. Vét., 2010, 161, (7) : 314-321. 37. LY C., DIAWA A. et FAYE A., 1997. Etables fumiers et production laitière au Sénégal; cahiers agriculture, 6: 561-569. 38. MANISHIMWE R., 2012. Présentée et soutenue publiquement le 27 Juillet 2012 devant la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’OdontoStomatologie de Dakar. Thése : Méd Vét : Dakar ; 25 39. MAYER C. et DENIS J.P., 1999. Elevage de la vache laitière en zone tropicale. CIRAD, Montpellier. CIRAD-EMVT.-314 p.-(Collection techniques). 40.
MBARUBUKEYE S., 1988. Productivité des bovins Ankolé et Sahiwal aux ranches OVAPAM et BGM Gako. Thèse: Méd. Vét. : Dakar ; 23
41.
MBENGUE M., GUEYE A., FAYE O., et TOGUEBAYE B., 2007. Etude séroépidemiologique de la cowdriose chez le zébu maure au Sénégal. Parasite, 2007, 14, 169- 171
42. MICHOAGAN S D., 2011. Evaluation de l’efficacité de la gestion de la reproduction dans la ferme laitière de PAST-AGRI au Sénégal. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 22 43. N’DIAYE A., 2006. Le lait dans les stratégies de diversification des revenus des agropasteurs de la région de Fatick. Mémoire d’Ingénieur Agronome, Thiès. 87p.
74
44. NDOUR A.E.M.N., 2003. Dynamique du statut sanitaire et des performances de production des vaches laitières dans le bassin arachidier du Sénégal : Cas de la zone de Sindia - Nguekhokh. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 4. 45. NIBART M., 1991. Le transfert embryonnaire et les biotechnologies appliquées : bissection et sexage. Rec. Med. Vét: Reproduction des Ruminants.167 : 261-290. 46. OKOUYI. M.W.M., KAMGA-WALADJO A.R., DIARRA S. et HANZEN Ch., 2014. Caractéristiques de reproduction de la femelle trypanotolérante de race N’Dama. RASPA, 12 (1) : 3-7. 47. PAGOT J., 1985. L’élevage en pays tropicaux. -Paris : Maison Neuve Larose.- Techniques agricole et productions tropicales ; 34 série élevage ; 1.- 566p. 48. PAREZ V. et DUPLAN J.M., 1987. L’insémination artificielle bovine. Paris : ITEB/UNCEIA.-256p. 49. PERIE A., 2009. Science et pratique : Le logement reste un facteur important d’infécondité. Science et pratique (1013-1014). 50. PONCET J., 2002. Etudes des facteurs de risque de l’infertilité dans les élevages bovins laitiers de l’île de la réunion : influence de l’alimentation sur la reproduction. Thèse : Méd. Vét. : Toulouse. 51. PUK B., AMOM M. ET RUKS J., 1996. Elevage des vaches laitières. Digigrafi. Wageningen. 52. RUKUNDO J.C., 2009. Evaluation des résultats de l’insémination artificielle bovine dans le département de Mbour au Sénégal : cas du projet GOANA. Thèse : Méd.Vét. : Dakar ; 23.
75
53. SANYANG, F. et DIACK, A., 2005. Développement d’un programme de croisement pour la filière basé sur les petits exploitants dans la région de Grand Bonjul, Gambie. Rapport final PROCORDEL. 118-120. 54. SENEGAL, 2015a. Agence national de la statistique et de la demographie (ANSD), Situation économique et sociale du Sénégal en 2012. Dakar : 194- 199. 55. SENEGAL, 2015b. Agence national de la statistique et de la demographie (ANSD), Situation économique et sociale régionale en 2013. Dakar : 83 – 92. 56. SENEGAL, 2014a. Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Rapport définitif RGHPHAE 2013.- Division de la documentation, de la diffusion et des relations avec les usagers.-Dakar : ANSD ; USAID – UNFPA.- 417p. 57. SENEGAL, 2014b. Ministère de l’Elevage et des Productions Animales, Rapport d’activités 2013. 62p. 58. SENEGAL, 2012. Ministère de l’élevage. Direction de l’élevage (DIREL), Rapport annuel 2012.-Dakar : DIREL. 59. SENEGAL, 2009. Ministère de l’économie et des finances, Situation économique et sociale du Sénégal.-Dakar : Division de Prévision et de la Statistique.- 280p. 60. SENEGAL, 2004. Ministère de l’élevage. Direction de l’Elevage (DIREL), Rapport annuel 2004 – Partie « productions animales », Dakar, 17 p. 61. SOUKOURI D.P, YAPI – GNAORE C.V, N’GUETTA A.S.P, LOUKOU N.E, KOUAO B.J, TOURE G., KOUASSI A. et SANGARE A., 2010. Performances des races bovines locales de côte d’ivoire. J. Appl. Biosci, 36 (ISSN 1997 – 5902) : 2353 – 2359. 76
62. SOW M.B., 1997. Amélioration de la production laitière bovine par le biais de l’insémination artificielle : cas de PRODAM. Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 13. 63. SOW R.S, DENIS J.P, TRAIL J.C.M. et al. 1988. Productivité du zébu Gobra au centre de recherches Zootechniques de Dahra, 47p. 64. TELLAH M., ZEUH V., MOPATE L.Y, et MBAÏNDINGATOLOUM F. M., BOLY H., 2015 paramètres de reproduction des vaches Kouri au lac Tchad. J. Appl. Biosci, 36 (ISSN) : 8387 – 8396. 65. THIAM O., 1996. Intensification de la production laitière par l’insémination artificielle dans des unités de production au Sénégal.-Thèse : Méd.Vét. : Dakar ; 42. 66. TRAORE N’G., 1973. Résultats des expériences d’embouche intensive de zébus peuls et maures au Mali. 159-165. 67.
VAISSAIRE J.P., 1977. Sexualité et reproduction des mammifères domestiques de laboratoire - Paris : Edition maloine.-457p
68. WANE M., 2015. Evaluation des performances zootechniques des bovins métis de première (F1) et de deuxième génération (F2) dans les élevages semi-intensifs de la région de Louga (Sénégal). Thèse : Méd. Vét. : Dakar ; 29 69. WATTIAUX M.A., 1996. Guides techniques laitiers : Reproduction et nutrition. Institut Babcock pour la Recherche et le Développement International du Secteur Laitier Essentiels laitiers. Université du Wisconsin à Madison Institut Babcock.1-4p. 70. WILSON R., 1983. Recherche sur les systèmes des zones arides du Mali. Résultats préliminaires.-Addis Abéba : CIPEA.-189p.
77
WEBOGRAPHIE
1.
CISSE M., 1992, Situation actuelle de la production laitière au Sénégal. [En ligne]. Accès internet : https://www.google.sn/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1 &ved=0ahUKEwjS6YWTl5rMAhXDMBoKHfgUAWIQFggbMAA&url=http %3A%2F%2Fwww.sist.sn%2Fgsdl%2Fcollect%2Fpubli%2Findex%2Fass oc%2FHASH016d%2F249ea420.dir%2Fdoc.pdf&usg=AFQjCNFaAzCk_Y bbvoR3mvlQAL3GH3JopA&sig2=67SgrWdoIgHJfdHEhm_M-A ( Page consulté le 24 janvier 2016)
2.
SOW R.S, DIOP M., MBAYE M., 1997. L’Elevage au Sénégal : Politique de Développement et Gestion des Ressources génétiques des Animaux domestiques. [En ligne]. Accès internet : https://www.google.sn/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=7&v ed=0ahUKEwinnJTumZrMAhWKOxoKHWgvCTEQFgg_MAY&url=http %3A%2F%2Fwww.sist.sn%2Fgsdl%2Fcollect%2Fpubli%2Findex%2Fass oc%2FHASHe454%2Fdc29b47d.dir%2Fdoc.pdf&usg=AFQjCNHfOVCeA sqWmzOUUC40d2iWx3fo6w&sig2=nmo1pnILUWYKaYCHic51EA (Page consultée le 15 mars 2016)
3.
MEYER C., ed. sc, 2016, Dictionnaire des Sciences Animales. Montpellier, France, Cirad. [En ligne]. Accès internet: http://dicosciences-animales.cirad.fr/ (page consultée le 10 mars 2016)
78
4.
NIANG M., MBAYE M., 2013. Evolution des exportations de bétail malien au Sénégal suite aux récentes crises [En ligne]. Accès internet : https://www.google.sn/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&v ed=0ahUKEwip4Ifcm5rMAhUD2xoKHdeZD80QFggjMAE&url=http%3A %2F%2Ffsg.afre.msu.edu%2Fpromisam_II.2%2FEtude_exportation_b%25 C3%25A9tail_Mali_S%25C3%25A9n%25C3%25A9gal_Rapport_final.pd f&usg=AFQjCNH7ggRfTC56bTJRHhYgEx8lax0vmA&sig2=089v_7YyT C7nQclFGIkMAA (Page consultée le 24 janvier 2016)
5.
SARR B.M., 2015. Filière laitière entre sous production et manque de débouchés, une immense potentialité négligée, Janvier 2015 [En ligne]. Accès internet : http://www.lagazette.sn/filiere-laitiere-entre-sousproduction-et-manque-de-debouche-une-immense-potentialite-negligee/ (page consultée 27 mai 2016)
79
ANNEXES
2
3
EVALUATION DES PERFORMANCES DE REPRODUCTION ET PRODUCTION LAITIERE DANS LA FERME « THIEBOUDJEUNE » RESUME : Les importations de lait et des produits laitiers de plus en plus galopantes ont amené l’état sénégalais à promouvoir l’installation et le développement des fermes laitières afin d’améliorer la production locale. Toutefois, Les promoteurs installés sur fonds propre sont de plus de en plus nombreux. L’objectif de cette étude est d’évaluer les performances de reproduction et la production laitière des vaches de la ferme Thiéboudjeune dans la période du 06 février au 30 mars. Cette évaluation a porté sur 106 vaches de races locales et métisses. Il ressort de notre étude que l’âge moyen de mise à la reproduction des vaches est de 2,46 +/- 0,77 ans, l’âge au premier vêlage est en moyenne de 3,49 +/0,78 ans,, l’intervalle vêlage saillie est de un mois dans la majorité de la population soit un pourcentage de 61,3%, l’intervalle vêlage – saillie fécondante moyen est de 3,57 +/- 1,35 mois, l’intervalle vêlage – vêlage est de 1 an dans 62,3 % des vaches soit environ 2/3 de la population. La Production laitière moyenne journalière dans la ferme est de 4,17 +/- 2,36 litres. En somme, les conditions d’élevage dans la ferme restent très médiocres, l’alimentation inappropriée et l’état sanitaire des animaux inconnu. Cependant, les animaux expriment des aptitudes de production et de reproduction assez satisfaisants. Mots-clés : Paramètres de reproduction, Production laitière, Thiéboudjeune Lissa Meïssa FALL Email : lissafall9@gmail.fr Tel : (+221) 77 221 64 68 Adresse : Sacré cœur 3, cité Keur Goor Gui, Hermes 4, App 114