TRAORE Vamara

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR -*-*-*ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES

(E. I. S. M .V.)

Année 2016

N° 03

EVALUATION DU BIEN-ETRE DES ANIMAUX AU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN THESE Présentée et soutenue publiquement le 18 /05 /2016 à 15 heures 00mn Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE

(DIPLOME D’ETAT) Par TRAORE Vamara Né le 14/08/1988 à KONG (Côte d’Ivoire) JURY Président

:

Monsieur Djibril FALL Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et

d’Odontologie de Dakar

Directeur et rapporteur de thèse :

Monsieur Serge Niangoran BAKOU Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar

Membre

:

Monsieur Yaghouba KANE Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar

Co-encadreurs

:

Monsieur Dieudonné L. DAHOUROU Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à E.I.S.M.V de Dakar Monsieur Daouda SORO Vétérinaire au Zoo National d’Abidjan


Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires ~ : 5077 - Dakar - Fann (SENEGAL) W : (221) 33 865 10 0 8 / Fax (221) 33 825 4 2 83 / Site web: www.eismv.org

LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur Général : Professeur Yalacé Yamba KABORET Coordonnateur des Stages et des formations Post-Universitaires : Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Co ordonnate ur à la Coopérat i on Internationale : Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine : Professeur Serge N. BAKOU Coordonnat eur Recherche/ Développement : Professeur Yaghouba KANE

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef du département : Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de conférences Agrégé -ANATOMIE-HISTOLOGIE· EMBRYOLOGIE M. Serge Niangoran BAKOU, Maître de conférences agrégé M. Gua Ibert Simon NTEME ELLA, Maître-Assistant 1 M. Félix NIMBONA, Vacataire M. Anicet ZOBO Moniteur

-PHYSIOLOGIE· PHARM ACODYNAM IE-THERAPEUTIQUE M. Moussa ASSANE, Professeur M. Rock Allister LAPO, Maître de conférences agrégé 1M. Wilfried OYETOLA, Vacataire

M. Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de conférences agrégé

-PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître - Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur (vacataire)

M. Papa El Hassane DIOP, Professeur (vacataire)

M. MIGUIRI KALANDI, Attaché Temporaire d'Enseignement et de

M. Kablan Roger N'ZI, Vacataire

Recherche M. Dieudonné ILLY, Moniteur

-CHIRURGIE - REPRODUCTION

!

1 M.

Frédéric SINGA NIATOU, Moniteur

1 ·ZOOTECHNIE -ALIMENTATION

-ECONOMIE RURAL.E ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant Mlle Hélène YAMEOGO, Monitrice

M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître - Assistant M. Arnaud TAPSOBA, Moniteur 1M. Sahidi ADAMOU, Moniteur

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef du département: Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMA LE (HIOAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maitre -Assistant M. Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître -Assistante M. Luc LOUBAMBA, Vacataire Mlle Diromba KOKOA, Monitrice MICROBIOLOGIE·IMMUNOLOGIE· PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de conférences agrégé 1M. Omar HAKIZIMANA, Vacataire M. Joël AKPAKI, Moniteur

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE· CLINIQUE AM BULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de conférences agrégé Mme Mireille KADJA WONüU, Maltre Assistante M. Abasse KOUMAI, Moniteur M. Babacar GUEYE, Moniteur M. Mikhanou DERA; Moniteur

1 PHARMACIE - TOXICOLOGIE M. Assiongbon TEKO AGBO, chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES· ZOOLOGIE APPLIQUEE 1 M. Abd . ou Moumouni ASSOUMY, Maître-Assistan~ 1 M. Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé M. Raisha KASSIME, Monitrice M. Dieudonné DAHOUROU, Attaché -emporaire d'Enseignement et M. Etsri Kokou PENOUKOU, Moniteur de Recherche · M. Bénéwendé Aristide KABORE, Mo~iteur

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef du département : Philippe Soumahoro KONE, Maître de conférences Agrégé BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF, Ingénieur Documentaliste (Vacataire)

OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ELEVAGE (O.M.E.)

Mme Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO.VISUEL M. Bouré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de la Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, Agent administratif Mlle Astou BATHILY, Agent administratif

D i


DEDICACE Au nom de D’Allah le Miséricordieux, le très Miséricordieux, créateur de toutes choses. Je dédie ce travail : A mon défunt père TRAORE SINALI. Tu m’as toujours encouragé à aller au bout afin d’obtenir ce diplôme. Je ne saurai te remercier pour tout ce que tu as fais pour moi, qu’Allah le tout puissant t’accueille dans son paradis. A mon défunt oncle TRAORE BEMAN DOUGOUTIGUI, tu as marqué mon enfance par ta gentillesse en me considérant comme ton propre fils. Qu’Allah t’accepte à ses cotés ! A ma mère OUATTARA FATOUMATA qui a toujours cru en moi, merci pour tes prières. A mon grand frère TRAORE ABOUBACARI, tu es un modèle pour moi, merci infiniment ! A mes frères ADAMA, BEMAN et LOGO. Merci pour vos soutiens ! A mes sœurs BINTOU, DJETA et ARAMATA, ce travail demeure le vôtre ! A mes cousins et cousines SOHIMBOU, INZA, VIE, AMARA, KASSOUM, MAIMOUNA, MASSANDJE et AMI, vous avez toujours été là pour moi, merci infiniment. A ma fille chérie TRAORE NABIRA FATIM. Ce travail est le tien ! A ma tendre chérie, tes conseils, ta compréhension et l’envie de te revoir ont été pour moi des fortifiants. Merci infiniment trésor!

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A mon frère de tous les fronts Dr BERNARD N’GUESSAN, on a traversé le désert ensemble et dans ces moments difficiles tu as été d’un grand soutien. On reste ensemble ! A mes frères, amis et associés de tous le temps HABIB, MICA, FAGA, SINGA, 1000 GIGA, TULGET, YODA et tous les membres de la 43e promotion, merci infiniment et nous resterons amis pour la vie inch Allah ! A mes filleuls BORIS, IDRISSA, GERARD, DUA et à mes cadets de la CEVIS. A ma communauté la CEVIS A ma patrie la Côte d’Ivoire Au Sénégal ma terre d’accueil

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REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements vont particulièrement : Au professeur Serge Niangoran BAKOU qui a bien accepté de diriger ce travail avec beaucoup de sympathie, de rigueur et d’avoir œuvré à sa réalisation. Merci encore professeur et que Dieu vous assiste! Au Dr Dieudonné DAHOUROU, merci d’avoir accepter de Co-encadrer ce travail, merci infiniment pour ta riche contribution à ce travail. Puisse Dieu t’offrir une belle carrière. Au Dr SORO Daouda, Vétérinaire au Zoo National d’Abidjan, merci cher ainé pour ton aide durant mes travaux, j’ai beaucoup appris auprès de toi au zoo. A tous le corps enseignant de l’EISMV pour le savoir transmit. A Mme DIOUF (documentaliste à EISMV), merci pour vos instructions. Au Dr KANE Samouka, Directeur du Zoo National d’Abidjan (ZNA), qui a accepté de nous ouvrir les portes du zoo pour nos travaux et qui nous a alloué une allocation afin de subvenir à nos dépenses concernant le transport. Aux personnels du ZNA particulièrement aux soigneurs : Charles, Doyen TIA, Coulibaly, Beugré…Merci à tous pour votre franche collaboration ! A Koko ZAUSA stagiaire au ZNA, pour son amitié et son aide. Aux visiteurs qui ont bien voulu accepter de répondre à nos questions. A mes parents pour leurs prières, leurs conseils et leur soutien sans faille. Qu’Allah vous accorde une longue vie. A mon grand frère Dr TRAORE ABOUBACARI, merci d’avoir cru en moi en m’envoyant dans cette école. Alhamdoulilah un deuxième Docteur dans la famille ! Merci infiniment grand frère !

iv


A Mr BARRO Bafé, merci pour ton soutien et tes conseils. Qu’Allah te récompense au centuple pour tous le bien que tu as fait pour moi ! A mon frère OUATTARA Brahiman, merci pour tous ! A tous mes frères et cousins de KONG : Madou, Mbeman, Vamara, brahiman Djan, Choualio, Bassinan, Nouho, Bamoussa, merci pour votre soutien ! A mes deux grandes sœurs chéries : Bintou et Djeta, votre soutien a été de taille tout au long de mon cursus. Merci à vous ! A mes oncles et tantes : Adama, Vié, Salimata, Nandjô, merci pour vos soutiens. A toute la famille TRAORE à KONG, TAFIRE, ADJAME, ABOBO et KOUMASSI. A mes amis de longue date : Kalougo Hamed, Djakiss, Firmin, Boris, Ingrid, Herman, on reste ensemble ! Aux Dr Dosso Sinaly, Zobo Aristide, DEKI marie désirée, DAGO Aline, Omar HAKIZIMANA, TRAORE Albert, Félix NIMBONA, Oscar, Claver, Raul Tiécoura, Cécile TOKPA, et tous les autres, merci pour votre fraternité ! A l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Sénégal, spécialement à l’Ambassadeur S.E.M Général KASSARATE et Mr KOUAME, merci pour votre assistance et vos conseils. A ma communauté la CEVIS, à chacun de mes cadets : N’DA, Gnali, Anlyou , Boris, Claverie, Rita, commando Ehouman, Bass et Josiane ( merci pour votre aide), Abou DOSSO , Watt, Phréjus, Dua, Prince, Affoua, Asseu, Meité, Ezéquiel et Franc, grand merci à tous ! A mes promotionnels ivoiriens KOUMAN Anicet, KILLI Cédric, Habib DOUMBIA, TOLLA Leatissia, merci pour votre fraternité ! A la 43e Promotion Idrissa NASSA et à tous les étudiants de l’EISMV. A TOLLA et RAISHA, merci pour vos conseils et votre soutien !

v


A Nadège, Mammy, Nanan, Stephanie, Khady, Fama, Rita, Zeynabou, Josiane, Maboye, merci à tous! A Mère (restauratrice à la cité), merci pour les plats et à LAMP FALL (boutiquier). A Nel SORO, Fatou DIOUF, Alexandra, Kignelman, Brice, Djakiss yop, Christelle, Salimata. A Mr DIALLO (couturier), merci pour les costumes ! A tous les supporteurs de CHELSEA, on reste ‘’BLUES’’ ! A tous nos illustres maîtres de l’EISMV, pour la qualité de leur enseignement. A ma patrie la Côte d’Ivoire et à KONG mon village natal. Au Sénégal, pays de la terranga, merci à jamais ! A vous tous dont je n’ai pas pu citer le nom, sachez que vous avez contribué énormément à ce succès ; Merci infiniment !

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A NOS MAITRES ET JUGES

A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DU JURY, MONSIEUR Djibril FALL Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar C’est un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury de thèse. Votre approche cordiale et la facilité avec laquelle vous avez répondu favorablement à notre sollicitation nous ont marqué. Soyez assuré, honorable président, de notre profonde reconnaissance. Veuillez accepter nos respectueuses considérations.

A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET RAPPORTEUR DE THESE, MONSIEUR Serge Niangoran BAKOU, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Vos qualités intellectuelles et humaines ont guidé notre choix sur votre service pour la préparation de notre thèse. Le temps passé à votre côté nous a permis de connaître un homme, travailleur, infatigable et simple. Nous prions Dieu pour qu’il vous garde longtemps. Trouvez ici, l’expression du grand respect et l’admiration que nous vous portons et toute notre reconnaissance pour cet insigne privilège que vous nous faites en acceptant d’encadrer ce travail.

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A NOTRE MAITRE ET JUGE MONSIEUR Yaghouba KANE Maitre de Conférences Agrégés à l’EISMV de Dakar

La spontanéité, avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail, témoigne de vos qualités intellectuelles et humaines qui nous ont toujours marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre profonde gratitude.

A NOTRE MAITRE ET CO-ENCADREUR DE THESE MONSIEUR Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’EISMV de Dakar C’est avec une rigueur scientifique, un dynamisme, une disponibilité constante et l’amour du travail bien fait que vous avez Co- dirigé ce travail. Puisse Dieu vous offrir une belle carrière. Veuillez trouver ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

A NOTRE MAITRE ET CO-ENCADREUR DE THESE MONSIEUR Daouda SORO Vétérinaire au Zoo National d’Abidjan C’est avec plaisir que vous avez accepté de nous guider tout le long de nos travaux au sein du Zoo National d’Abidjan. Le temps passé à vos coté, nous à permis de connaître un homme travailleur, infatigable et généreux. Puisse Dieu vous aider dans vos ambitions.

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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologies et l’Ecole Inter – Etats des sciences et Médecines Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES ABREVIATIONS

%

: Pour cent

°C

: Degré Celsius

CARTV

: Conseil des Appellations Réservées et des Termes Valorisants

EAZA

: European Association of Zoo and Aquaria ou Association Européenne des Zoos et Aquariums

FC

: Fréquence Cardiaque

FR

: Fréquence Respiratoire

Ha

: Hectare

IZEA

: International Zoo Educators Association ou Association Internationale des Educateurs de Zoo

Kcal

: Kilocalorie

Kg

: Kilogramme

MINEF

: Ministère des Eaux et Forêts

OIE

: Organisation Mondiale de la Santé Animale

OGM

: Organismes Génétiquement Modifiés

PAAZA

: Pan-African Association of Zoo and Aquaria ou Association Africaine des Zoos et Aquariums

UE

: Union Européenne

WAZA

: World Association of Zoo and Aquariums ou Association Mondiale des Zoos et Aquariums

ZNA

: Zoo National d’Abidjan

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LISTE DES FITURES

Figure 1 : Frise chronologique sur l’histoire des zoos jusqu’au XIXe siècle

6

Figure 2 : Représentation géographique des zoos en Afrique

14

Figure 3 : Tigre affamé au parc animalier de Surabaya en Indonésie

16

Figure 4 : Cas de stéréotypie chez un tigre extrait d'un panneau sur les stéréotypies au Parc de Thoiry Figure 5 : Circuits

métaboliques

de

26 rétablissement

de

l'équilibre

physiologique

28

Figure 6 : Enrichissement réalisé dans un enclos de panthère au ZNA

33

Figure 7 : Localisation géographique du Zoo National d'Abidjan

37

Figure 8 : Répartition des enquêtés par sexe

43

Figure 9 : Répartition des enquêtés en fonction de l'âge

44

Figure 10 : Répartition des visiteurs selon la profession

44

Figure 11 : Répartition des visiteurs en fonction du niveau d'étude

45

Figure 12 : Avis sur la connaissance du bien-être animal par les visiteurs

45

Figure 13 : Répartition du nombre de visiteurs en fonction du critère de bienêtre animal

46

Figure 14 : Avis des visiteurs sur la forme des animaux

46

Figure 15 : Avis des visiteurs sur la taille des enclos des animaux

47

Figure 16 : Avis des visiteurs sur l'hygiène dans les enclos des animaux

47

Figure 17 : Proportion des avis sur l'alimentation des animaux

49

Figure 18 : Proportion des avis sur la sécurité des animaux

49

xi


Figure 19 : Suggestions des visiteurs pour l'amélioration du bien-être des animaux

50

Figure 20 : Proportion des avis sur l'augmentation du prix d'entrée en fonction de l'amélioration du bien-être des animaux Figure 21 : Nettoyage d'un enclos par un soigneur

50 55

Figure 22 : Observations de la bonne santé et l'absence de blessures ou de maladies chez les animaux dans l'enclos

56

Figure 23 : Observations sur le bon état des fourrures, plumes et des peaux des animaux

57

Figure 24 : Observation sur la forme raisonnable en poids des animaux dans l'enclos Figure 25 : Observation de cas de stéréotypie chez les animaux dans l'enclos

57 58

Figure 26 : Observation de cas d'agressions dans les enclos où vivent les animaux en groupe social

58

Figure 27 : Observation sur l'hygiène des mangeoires et abreuvoirs dans les enclos

59

Figure 28 : Observation sur la quantité d'aliment distribuée aux animaux

60

Figure 29 : Aliment issu des invendus d'un supermarché

60

Figure 30 : Abreuvoir avec de l'eau impropre dans un enclos lors d’une coupure d’eau Figure 31 : Panneau d'interdiction de nourrir les animaux au ZNA

61 62

Figure 32 : Proportion des observations sur la présence d'enrichissement dans l'enclos

63

Figure 33 : Enclos sans enrichissement chez les genettes

63

Figure 34 : Pétauriste avec un déchet plastique dans l’enclos

64

Figure 35 : Des peaux de banane dispersées dans l’enclos des vervets

64

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Les douze (12) critères correspondants aux 5 libertés ..................... 24

Tableau II

: Exemple de données physiologiques de certaines espèces sauvages en captivité ........................................................................ 30

Tableau III

: Proportions des enclos jugés insatisfaisants sur le plan hygiénique ........................................................................................ 48

Tableau IV

: Répartition des groupes de soigneurs en fonction de leurs avis sur la quantité d'aliment distribué ..................................................... 53

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION......................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................. 3 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES ZOOS DANS LE MONDE ...................... 4 I-1 Définition ............................................................................................................... 4 I-2 Historique des parcs zoologiques .......................................................................... 4 I-2-1 Naissance des parcs zoologiques .................................................................... 4 I-2-2 Antiquité et animaux sauvages ....................................................................... 4 I-2-3 XVIe siècle et avènement des sérails et les jardins botaniques ....................... 4 I-2-4 XVIIe siècle et les ménageries ........................................................................ 5 I-2-5 XIXe siècle et les jardins zoologiques ............................................................. 5 I-3 Evolution des zoos ................................................................................................. 7 I-4 Classification et caractéristiques des parcs zoologiques ....................................... 7 I-4-1 Zoos ................................................................................................................. 8 I-4-2 Parcs de faunes locales ................................................................................... 8 I-4-3 Parcs ornithologiques ...................................................................................... 8 I-4-4 Safaris ............................................................................................................. 9 I-4-5 Serres tropicales ............................................................................................. 9 I-4-6 Mini zoos ....................................................................................................... 9 I-5 Rôle des zoos ......................................................................................................... 9 I-5-1 Rôle de conservation ....................................................................................... 9 I-5-2 Rôle de recherche .......................................................................................... 10 I-5-3 Rôle éducatif et de sensibilisation du public ................................................. 10 I-6 Associations internationales de zoos .................................................................. 11 I-6-1 World Association of Zoo and Aquariums (WAZA) ou Association Mondiale des Zoos et Aquariums ................................................................ 11 I-6-2 European Association of Zoo and Aquaria (EAZA) ou Association Européenne des Zoos et Aquariums ............................................................ 11 xiv


I-6-3 International Zoo Educators Association (IZEA) ou Association Internationale des Educateurs de Zoo ......................................................... 12 I-6-4 Pan-African Association of Zoo and Aquaria (PAAZA) ou Association Africaine des Zoos et Aquariums ................................................................ 12 I-7 Situation des zoos en Afrique .............................................................................. 13 I-8 Aspect négatif des zoos........................................................................................ 14 CHAPITRE II : BIEN-ETRE ANIMAL ...................................................................... 17 II-1 Définitions du bien-être animal .......................................................................... 17 II-1-1 Notion d’harmonie ....................................................................................... 17 II-1-2 Notion d’adaptation .................................................................................... 17 II-1-3 Notion de représentation (absence de souffrance) ....................................... 17 II-1-4 Notion générale de l’OIE ............................................................................. 18 II-2 Historique du bien-être animal ........................................................................... 18 II-2-1 Dans la philosophie humaine ....................................................................... 18 II-2-2 Dans l’éthologie ........................................................................................... 19 II-3 Règlementation du bien-être animal ................................................................... 20 II-3-1 Au plan international ................................................................................... 20 II-3-2 Au plan communautaire en Europe ............................................................. 20 II-3-3 Au niveau de la France ............................................................................... 21 II-3-4 Au niveau du Sénégal .................................................................................. 21 II-4 Evolution du bien-être animal ............................................................................ 22 II-5 Critères d’évaluation du bien-être animal .......................................................... 23 II-5-1 "Cinq libertés "du code sanitaire de l’OIE................................................... 23 II-5-2 Douze (12) critères du projet Européen Welfare Quality® ......................... 23 II-6 Quelques anomalies de comportements chez les animaux en parcs zoologiques ........................................................................................................ 25 II-6-1 Stéréotypies ................................................................................................. 25 II-6-2 Notion de stress ............................................................................................ 26 II-6-2-1 Physiopathologie du stress .................................................................... 26 II-6-2-2 Facteurs de stress ................................................................................. 28 II-6-2-2-1 Modification de l’environnement ................................................... 28 xv


II-6-2-2-2 Mauvaise conception de l’enclos .................................................. 31 II-6-2-2-3 Mauvaise gestion de l’alimentation................................................ 31 II-6-2-2-4 Affections diverses ......................................................................... 31 II-7 Méthodes pour l’amélioration du bien-être animal ............................................ 32 II-7-1 Aménagement des enclos et gestion des animaux ....................................... 32 II-7-1-1 Rôle de l’enrichissement de l’environnement dans un milieu captif .... 33 II-7-1-1-1 Rôle préventif ................................................................................. 33 II-7-1-1-2 Rôle dans la détection des pathologies........................................... 34 II-7-1-1-3 Rôle dans le traitement des pathologies ........................................ 34 II-7-2 Intervention sur les animaux ........................................................................ 34 DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DU BIEN-ETRE DES ANIMAUX DU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN ......................................................................... 35 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE .......................................... 36 I-1 Matériel ................................................................................................................ 36 I-1-1 Présentation de la zone d’étude : le Zoo National d’Abidjan ....................... 36 I-1-1-1 Historique ............................................................................................... 36 I-1-1-2 Localisation géographique ..................................................................... 36 I-1-1-3 Personnel du Zoo National d’Abidjan ................................................... 37 I-1-1-4 Différentes espèces rencontrées au ZNA ............................................... 38 I-1-2 Matériel utilisé .............................................................................................. 38 I-1-2-1 Matériel vivant ....................................................................................... 38 I-1-2-2 Matériel non vivant ................................................................................ 38 I-2 Méthodes .............................................................................................................. 39 I-2-1 Enquête exploratoire ..................................................................................... 39 I-2-2 Elaboration des questionnaires...................................................................... 39 I-2-3 Enquête proprement dite ............................................................................... 40 I-2-3-1 Enquête auprès des visiteurs du ZNA .................................................... 40 I-2-3-2 Enquête auprès des soigneurs du ZNA .................................................. 41 I-2-3-3 Fiche d’observation ............................................................................... 41 I-3 Traitement des données ....................................................................................... 42

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CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............ 43 II-1 Résultats.............................................................................................................. 43 II-1-1 Avis des visiteurs sur le bien-être animal au ZNA ...................................... 43 II-1-1-1 Caractéristiques des enquêtés................................................................ 43 a) Sexe et âge des visiteurs .............................................................................. 43 b) Profession des visiteurs ............................................................................... 44 c) Niveau d’étude des visiteurs ....................................................................... 44 II-1-1-2 Connaissance et perception du bien-être animal par les visiteurs du ZNA ............................................................................................... 45 II-1-2 Avis des soigneurs sur le bien-être animal et leurs attitudes ....................... 51 II-1-2-1 Présentation des groupes de soigneurs .................................................. 51 II-1-2-1-1 Groupe Provenderie........................................................................ 51 II-1-2-1-2 Groupe Carnivores-Varans-Python ................................................ 51 II-1-2-1-3 Groupe Eléphant ............................................................................. 51 II-1-2-1-4 Groupe Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches ................... 51 II-1-2-1-5 Groupe Primates ............................................................................. 51 II-1-2-1-6 Groupe Crocodiles-Hippopotame-Oiseaux ................................... 52 II-1-2-1-7 Groupe Quarantaine ....................................................................... 52 II-1-2-2 Connaissance et pratiques des soigneurs concernant le bien-être animal ................................................................................................. 52 II-1-3 Etat du bien-être animal observé au ZNA ................................................... 55 II-1-3-1 Présentation des espèces animales observées dans leur enclos ............ 55 II-1-3-2 Appréciation de l'état de santé des animaux dans les enclos ................ 56 II-1-3-3 Appréciation de l’alimentation et de l’eau ............................................ 59 II-1-3-4 Observations de la taille et de l'état des enclos ..................................... 62 II-2 Discussion ........................................................................................................... 65 II-2-1 Limites et difficultés rencontrées pour l’étude ............................................ 65 II-2-2 Caractéristiques et point de vue des visiteurs du ZNA sur bien-être animal .......................................................................................................... 65 II-2-2-1 Caractéristiques des visiteurs du ZNA .................................................. 65 II-2-2-2 Point de vue des visiteurs du ZNA sur le bien-être animal................... 66 xvi


II-2-3 Caractéristiques et point de vue des soigneurs du ZNA sur bien-être animal .......................................................................................................... 67 II-2-3-1 Caractéristiques des soigneurs du ZNA ................................................ 67 II-2-3-2 Point de vue des soigneurs du ZNA sur le bien-être animal ................. 68 II-2-4 Observations sur le bien-être animal au ZNA ............................................ 70 II-2-4-1 Concernant les animaux dans l’enclos .................................................. 70 II-2-4-2 Concernant l’alimentation et l’eau dans l’enclos .................................. 72 II-2-4-3 Concernant les enclos........................................................................... 73 II-3 Recommandations .............................................................................................. 74 II-3-1 A l’Etat de Côte d’Ivoire ............................................................................. 74 II-3-2 A la direction du ZNA ................................................................................. 75 II-3-2-1 A court terme ........................................................................................ 75 II-3-2-2 A long terme.......................................................................................... 75 II-3-3 Aux soigneurs du ZNA ................................................................................ 76 II-3-4 Aux visiteurs du ZNA .................................................................................. 76 CONCLUSION ........................................................................................................... 77 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 81 ANNEXES ................................................................................................................... 82

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INTRODUCTION Depuis plusieurs siècles, les animaux sont présentés au public dans les parcs zoologiques (Wardzynsky, 2004). De nos jours, plus de 2000 zoos existent dans le monde et sont sujets à des évolutions aussi bien en ce qui concerne leurs aspects que dans leurs ambitions (Livet, 2015). Les zoos attirent chaque année plus de 600 millions de visiteurs soit l’équivalent d’une personne sur dix de la planète (Berthier, 2015). Dans les parcs zoologiques, la santé des animaux a suscité un intérêt il y a moins d’un siècle (Wardzynsky, 2004). Au fil des années, il y a eu une prise de conscience progressive sur les conditions de vie de ces animaux. Ainsi au plan international en 1999, elle était articulée autour du bien-être animal (Berthier, 2015). Diverses études ont démontré que le fait de garder un animal dans un environnement captif restreint, prévisible et stérile compromet son bien-être (Mallapur et al. 2002; Lewis et al. 2006) et cela peut entrainer le développement de comportements anormaux qui peuvent devenir de plus en plus difficiles à éliminer même avec l’application de techniques d’enrichissement environnemental (Swaisgood et Sheperdson, 2006). Ainsi, depuis 2004 l’organisation mondiale de la santé animale (OIE), a élaboré un certain nombre de normes concernant le bien-être destinées aux animaux terrestres et aquatiques. Ces normes visent à améliorer la qualité de vie des animaux (OIE, 2015) et sont aussi utilisées pour l’évaluation du bien-être des animaux sauvages en parc zoologique afin de vérifier si les conditions de bien-être de ces animaux sont respectés (Gay, 2013). En Août 2013, l’Etat de Côte d’Ivoire, afin de rendre le Zoo National d’Abidjan conforme aux normes internationales à mis en place un projet de réhabilitation et d’extension du zoo avec la livraison des enclos semi libertés et l’acquisition de nouvelles espèces animales pour un coût estimé à 613 millions de FCFA (MINEF, 2013). Toutefois, malgré les efforts du gouvernement ivoirien, le Zoo National

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d’Abidjan ne semble pas être en conformité avec les normes internationales de bienêtre animal. C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude qui a pour objectif général de participer à l’amélioration du bien-être des animaux au Zoo National d’Abidjan. De manière spécifique, il s’agira de : recueillir les avis des visiteurs et des employés (soigneurs) du zoo sur le bienêtre des animaux au Zoo National d’Abidjan ; évaluer l’état de bien-être des différentes espèces au Zoo National d’ Abidjan à travers le protocole d’évaluation du bien-être des animaux de zoos de l’Union Européenne de 2011 ; proposer des solutions d’amélioration du bien-être des animaux du Zoo National d’Abidjan. Ainsi ce travail comprend deux parties. La première partie est une revue de littérature qui porte sur les zoos du monde ; les codes de l’OIE sur le bien-être animal ainsi que les critères pour son évaluation. La deuxième partie quant à elle porte sur notre travail personnel, particulièrement la méthodologie utilisée, les résultats obtenus ainsi que la discussion et les solutions d’amélioration du bien-être des animaux présentées sous forme de recommandations.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES ZOOS DANS LE MONDE I-1 Définition Un parc zoologique ou jardin zoologique, plus communément appelé zoo est un lieu public où sont présentés aux visiteurs des animaux en captivité ou en semi-liberté et appartenant à des espèces exotiques ou rares (Larousse, 2015). I-2 Historique des parcs zoologiques I-2-1 Naissance des parcs zoologiques Les premières traces de collections animales remontent à plus de 2000 ans avant JésusChrist (Livet, 2015). C’était au départ des ménageries privées et réservées à la haute société. C’est à partir du XVIIIe siècle qu’elles s’ouvrent progressivement au public (Hosey et al, 2009). I-2-2 Antiquité et animaux sauvages Dès l'Antiquité, les animaux sauvages étaient utilisés à des fins utilitaires. En effet, ils furent utilisés pour la guerre ou la chasse ou pour l'esthétique, dans les cortèges, les parades ou autour des palais. A cette époque, il existait déjà selon les régions, des oiseaux exotiques, des lions ou des éléphants. Selon Livet (2015), des batailles entre bêtes sauvages et animaux domestiques étaient aussi organisées dans la joie, pour pouvoir ensuite faire le classement des animaux plus les forts. I-2-3 XVIe siècle et avènement des sérails et les jardins botaniques Au XVIe siècle, les aristocrates se mirent à détenir des animaux sauvages sources de richesse. Dans l'Italie de la Renaissance, les sérails (enclos) commencent déjà à se répandre. Au fur et à mesure, les grands empires coloniaux tel que le Portugal, l'Empire germanique, la France ne tardent pas à imiter les Italiens et développent des sérails. Les oiseaux exotiques sont très recherchés et collectionnés en grand nombre. Des végétaux y étaient introduits et la création des jardins botaniques commence à cette même époque (Livet, 2015a).

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I-2-4 XVIIe siècle et les ménageries A partir de la fin du XVIIe siècle, des ménageries de curiosités, avec des animaux insolites sont créés. Les ménageries restent exclusivement visitées par les invités de marque. Devant le succès des ménageries dans les villes, des naturalistes créent, en 1794, en France, à Paris, le Jardin des Plantes. Il s’y trouvait une maison de singes et d’oiseaux, des fosses aux Ours, une rotonde pour les Eléphants et les Girafes, un bâtiment des animaux féroces etc. L’accès à ce jardin se faisait dans un premier temps uniquement sur présentation d’un accord écrit d'un savant. Un an plus tard, devant l'affluence des demandes, des restrictions sont constatées. Ainsi dans la semaine, quatre jours étaient réservés aux étudiants du Muséum ainsi qu'aux artistes et les trois autres jours étaient destinées à l’ouverture au public, enthousiasmé (Livet, 2015a). I-2-5 XIXe siècle et les jardins zoologiques Le modèle des ménageries est repris dans toute l'Europe au XIXe siècle notamment à Madrid, à Postdam (Allemagne) en 1822 et au Regent's Park de Londres en 1828. Peu à peu, l’appellation jardins zoologiques fait son apparition, terme qui vient des jardins de la société zoologique de Londres, il va se généraliser par la suite, et au début du XXe siècle, le terme "zoos" sera définitivement adopter . L'ouverture à un large public se développe partout mais en plusieurs étapes. L'exhibition d'animaux sauvages dans les rues est peu à peu interdite et les combats de bêtes sont délaissés (Livet, 2015a). La figure 1 retrace l’histoire des jardins zoologiques.

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Source : Gay, 2013

Figure 1 : Frise chronologique sur l’histoire des zoos jusqu’au XIXe siècle

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I-3 Evolution des zoos Le XIXe siècle est le point de départ de nombreuses évolutions au niveau des zoos avec l’apparition des premiers zoos modernes (Baratay, 2006). Les zoos connaissent une forte croissance de fréquentation, ils deviennent un lieu de distraction populaire privilégiée et des aménagements sont apportés afin de maintenir les animaux en liberté. Les animaux font l’objet d’une plus grande considération et les zoos abandonnent le dressage et le domptage afin de se distinguer des cirques qui sont très décriés (Livet, 2015a). De nos jours, plusieurs pays ont adopté une législation et pris des mesures importantes en ce qui concerne les zoos (Tribe, 2011). A cela il faut ajouter les normes de bienêtre animal élaborées par l’OIE qui visent à garantir de meilleures conditions de vie aux animaux (OIE, 2015). Ainsi, l’application de ces textes, mesures et normes a engendré de nos jours diverses structurations qui permettent de distinguer différentes classes de parcs zoologiques sur la base de leurs caractéristiques. I-4 Classification et caractéristiques des parcs zoologiques Les parcs zoologiques constituent en réalité de grands ensembles qui peuvent être distingués en différentes sous- ensembles dont chacun a ses caractéristiques propres, il s’agit selon Livet (2015) des : -

Zoos ;

-

Parcs de faunes locales ;

-

Parcs ornithologiques ;

-

Safaris ;

-

Serres tropicales ;

-

Mini zoos.

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I-4-1 Zoos Le terme ‘’zoo’’ désigne des établissements de présentation au public de nombreuses espèces animales non domestiques qui vivent en captivité. Il s’agit d’établissements fixes, ce qui est le contraire des cirques et autres ménageries qui sont mobiles (Lecu et Petit, 2012). Il existe actuellement plus de 700 espaces zoologiques de type zoo dans le monde, dont 26 se trouvant en Afrique. A titre d’exemples de zoos en Afrique, nous avons le : -

Johannesburg Zoo (Afrique du Sud) ;

-

Zoo National d’Abidjan (Côte d’Ivoire) ;

-

Parc Forestier et Zoologique de Hann (Sénégal) etc. (Livet, 2015b).

I-4-2 Parcs de faunes locales Les parcs de faunes locales désignent un établissement regroupant l'ensemble des espèces animales présentes dans un espace géographique ou un habitat déterminé (Larousse, 2015). Dans ces établissements, se trouve un ensemble d’êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) qui évoluent et se multiplient dans un cadre propice. En Afrique, il n’existe que 5 parcs de faunes locales qui se trouvent tous à Madagascar. Il s’agit selon Livet (2015b), du : -

Parc Zoologique et Botanique Tsimbazaza ;

-

Lemur’s Parc ;

-

Madagascar Exotic ;

-

Parc Zoologique Ivoloina ;

-

Parc Endemika.

I-4-3 Parcs ornithologiques Un parc ornithologique est un établissement (ou espace) zoologique ouvert au public et spécialisé dans la présentation et l’élevage d’oiseaux. On observe à ce jour plus de 79 parcs ornithologiques à travers le monde (Livet, 2015b).

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I-4-4 Safaris Un safari est un parc d’attraction touristique à but commercial, qui ressemble plus à une réserve qu'à un zoo. Dans ces lieux, les visiteurs utilisent leur propre véhicule pour observer la faune sauvage, plutôt qu'à pied pour voir les animaux sauvages dans des cages ou des petits enclos. Un safari est beaucoup plus vaste qu'un zoo classique. Selon Livet (2015b), il en existe une cinquantaine aujourd’hui répartie à travers le monde. Cependant, il n’existe pas de safari en Afrique. I-4-5 Serres tropicales La serre tropicale peut être présentée comme un édifice architectural qui satisfait l'esthétique par sa forme et par les plantes et la faune qu'elle contient. L’écosystème est soigneusement recréer dans les moindres détails dans certains cas avec une sélection de la faune et la flore qui le compose. I-4-6 Mini zoos Ce sont des établissements de présentation des animaux sauvages de capacité plus réduite que les zoos. Il y a 137 mini zoos repartis dans le monde dont 3 seulement en Afrique que sont le Parc Zoologique de Becher et l’Hôtel du Ruisseau en Algérie et le Bihere Tsige Parc en Ethiopie (Livet, 2015b). I-5 Rôle des zoos Les parcs zoologiques sont des espaces de détente et de plaisir, mais leur rôle est variable car un bon zoo doit pouvoir répondre à quatre objectifs à savoir la conservation, la recherche, l’éducation et le divertissement (Maple et al, 1995). I-5-1 Rôle de conservation La conservation est devenue la mission première des zoos au XXIe siècle à laquelle ils doivent participer et consacrer tous leurs efforts (Berthier, 2015). En effet, le zoo doit constituer un réservoir génétique qui permet de sauver des espèces menacées de disparition dans leur milieu naturel. Il s’agit en outre d’un espace de

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reproduction de certaines espèces rares contrôlées par des instances scientifiques internationales (Le Pal, 2012). L’engagement de certaines associations zoologiques dont la WAZA (Association mondiale des Zoos et Aquarium) est fort important. En Effet, elle définit les responsabilités des zoos et des aquariums membres au monde, par rapport à la conservation de la biodiversité mondiale. Elle fixe les conditions que ces zoos individuels et leurs réseaux coopératifs devront satisfaire pour réaliser leur potentiel de conservation. (WAZA, 2015). I-5-2 Rôle de recherche La fonction de recherche d’un parc Zoologique est de permettre le développement des connaissances scientifiques, tant sur le plan du comportement, de la reproduction que de la médecine vétérinaire. En effet, au niveau des zoos, la proximité des animaux facilite la mise en place d'études scientifiques ce qui constitue un tremplin pour les chercheurs qui ont là, l’opportunité d’observer le comportement d’animaux rares et discrets dans leur milieu naturel (Le Pal, 2012). I-5-3 Rôle éducatif et de sensibilisation du public Les parcs zoologiques ont également un rôle d'éducation qui s’oriente vers le grand public, par la sensibilisation des visiteurs sur la conservation de la faune et vers le public scolaire, avec l'aide des enseignants (Berthier, 2015). Ils participent ainsi à enseigner à la population, comment vivent et se nourrissent les différentes espèces animales sauvages. Ceci constitue une aubaine pour les enseignants pour renchérir les cours théoriques qu’ils dispensent. Doté d’un cadre spécial et attractif avec plus de 600 millions de visiteurs par an, les zoos disposent d’un atout considérable pour l’éducation du public (Higginbottom et Tribe, 2004).

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I-6 Associations internationales de zoos I-6-1

World Association of Zoo and Aquariums (WAZA) ou Association Mondiale des Zoos et Aquariums

Elle a été fondée à Rotterdam (Pays bas) en 1946. A l’époque, elle s’appelait International Union of Directors of Zoological Gardens (Union Internationale des Directeurs de Jardins Zoologiques) et c’est en 2000 qu’elle changea de nom pour devenir "World Association of Zoos and Aquariums" afin de rependre d’avantage sa vision à travers le monde. La WAZA est l’organisme unificateur des zoos et aquariums dans le monde et compte plus de 300 membres provenant de plus de 50 pays. Cette structure s’est fixée comme missions de : renforcer la coopération entre les jardins zoologiques et les aquariums en ce qui concerne la conservation, la gestion et l'élevage des animaux en captivité ; promouvoir les normes les plus élevées en matière de bien-être et d'élevage des animaux ; promouvoir et coordonner la coopération entre les associations nationales et régionales ; aider les jardins zoologiques et les aquariums en les représentants dans d'autres organisations internationales ou assemblées ; promouvoir l'éducation sur l'environnement, la conservation de la faune sauvage et la recherche environnementale (WAZA, 2004). I-6-2 European Association of Zoo and Aquaria (EAZA) ou Association Européenne des Zoos et Aquariums Depuis sa création en 1992, l’EAZA s’est donnée comme mission de faciliter la coopération au sein de la communauté des zoos et aquariums européen vers les objectifs d’éducation, de recherche et de conservation. Pour se faire, elle œuvre dans (EAZA, 2015) :

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la mise en place de financement et de main d’œuvre dans les projets de conservations in situ visant à protéger les populations animales dans leurs habitats ; le maintien de population

d’animaux faibles par les soins humains afin

d’assurer leur survie sur de long terme ; la recherche de tous les aspects de la biologie animale pour améliorer notre compréhension des animaux et comment ils vivent et interagissent. I-6-3 International Zoo Educators Association (IZEA) ou Association Internationale des Educateurs de Zoo L'association internationale des éducateurs de zoo a été fondée en 1972 par un groupe d'éducateurs de zoo européens. L'idée derrière la création d’IZE était de créer un forum où les éducateurs de zoo professionnels pourraient se rencontrer tous les deux ans pour partager des idées et discuter de sujets d'intérêt commun. Elle compte aujourd’hui plus de 300 membres à travers le globe, et de nouveaux membres rejoignent chaque année. Les missions principales de l’IZE sont de : améliorer les programmes d'éducation dans les installations de ses membres ; donner accès à la dernière pensée, techniques, et l’information dans l'éducation à la conservation ; soutenir l'excellence dans les soins et le bien-être animal (IZEA, 2015). I-6-4 Pan-African Association of Zoo and Aquaria (PAAZA) ou Association Africaine des Zoos et Aquariums La PAAZA est née dans l’optique que tous les zoos et aquariums africains soient des centres efficaces et crédibles de bien-être animal, de conservation, d’éducation et de recherche. Elle a été créée en 1989 et son siège se trouve en Afrique du Sud. Selon la PAAZA (2015), ses missions sont les suivantes : la croissance et l’appui de ses membres ; la mise en œuvre de normes opérationnelles ; la facilitation du développement professionnel du personnel ; 12


l’encouragement

des

programmes

d’éducation,

de

recherche,

de

conservation et de préservation appropriées et efficaces. I-7 Situation des zoos en Afrique Il existe à ce jour, 26 zoos enregistrés dans 16 pays du continent africain et la superficie de ces zoos est variable d’un pays à l’autre. Le parc zoologique et des loisirs d’Alger est le plus grand zoo en Afrique avec 304 ha. La Figure 2 présente la représentation géographique des zoos en Afrique. L’Afrique du Sud est le pays qui dispose le plus d’établissements de type zoos avec un total de sept (7) dont le plus grand est le National Zoological Gardens of South Africa ou jardin zoologique national d’Afrique du Sud, bâti sur 85 ha avec 9087 animaux dont 705 différentes espèces en son sein. Il est accrédité par la WAZA (Livet, 2015). Le problème majeur au niveau des zoos en Afrique réside au niveau de la protection et la conservation des espèces animales. En effet, la législation sur la protection des animaux dans la plupart de nos pays, ne correspond plus aux réalités actuelles car ne subit pas de reformes comme c’est le cas en Europe. Aussi l’expertise locale fait défaut au niveau de la conservation des animaux en Afrique d’où le recours à des aides extérieures qui coutent chères. De plus, tous les zoos ne sont pas affiliés aux associations internationales voir continentales de zoos donc ne bénéficient pas des avantages et expertises de ceux-ci. Ces zoos pour la plupart appartenant à l’Etat, souffrent aussi d’un manque de personnels et de matériels adéquats pour l’entretien des animaux car ayant des budgets de fonctionnement assez faibles. La liste des 16 pays en Afrique disposant d’un parc zoologique de type zoo sera élaborée en annexe 4.

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Z

Z

Source : (Livet, 2016)

Figure 2 : Représentation géographique des zoos en Afrique I-88 Aspect négatif des zoos Malgré leurs rôles de conservation, de divertissement, d’éducation, de recherche et de sensibilisation du public,, des voix s’élèvent pour dénoncer l’existence des de zoos de nos jours du fait de certains agissements ou conditions conditions de vie des animaux dans ces c établissements. C’est ainsi qu’il a été montré que les animaux en captivité, par manque d'espace et d'activité, développent des stress et il n'est pas rare de voir ces animaux victimes victi de troubles comportementaux. Certains défenseurs des zoos quant à eux, avancent l'argument que ces parcs permettent de protéger les animaux de la dangerosité du monde sauvage en les préservant, que ce soit des prédateurs ou du braconnage. Cependant, cet argument n'a que peu de valeur lorsque l'on voit que l'espérance de vie 14


d'un animal de zoo est bien plus faible que celle du même animal dans son milieu naturel (Raphael, 2008). En effet, Clubb et al. (2008) ont montré que les éléphants en captivité sont déprimés et ont une espérance de vie deux fois inférieure à ceux vivant à l'état sauvage, même si ces derniers sont victimes de braconnage. Ces auteurs ajoutent cependant que si ces mêmes animaux n'étaient pas les victimes de la chasse, ce rapport d'âge serait de trois. Cette étude a été faite sur des éléphants d’Afrique (Loxodonta africana) et des éléphants d’Asie (Elephas maximus). Aussi, le rôle pédagogique des zoos laisse à désirer puisque la captivité de l'animal est transformée en une pratique considérée comme normale. Les enfants sont ainsi habitués depuis tout petit à voir des animaux en cage. Finalement, peu de parents emmènent leurs enfants au zoo pour les sensibiliser à la cause animal, s'ils le font c'est surtout en tant qu'attraction pour leur montrer des animaux (Raphael, 2008). Quant à leur rôle de conservation, il devient de plus en difficile pour certains zoos du fait du manque de moyens financiers, d’assurer la prise en charge des animaux tant au niveau alimentaire que médical. Cette situation entraine des mortalités et des affections de tous genres chez ces animaux. C’est le cas relaté par le figaro (2014) au niveau du parc animalier de Surabaya en Indonésie où il y a eu la mort de 43 animaux en un an suite aux conditions de détention horribles de ces animaux dans cet établissement (Figure 3).

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Figure 3 : Tigre affamé au parc animalier de Surabaya en Indonésie (crédit photo : Michael Bachelard) Vu sur cet angle, les zoos n’auraient plus leur place dans notre société actuelle. Le bien-être animal est la principale raison pour laquelle les zoos sont tant montrés du doigt car lorsqu’il n’est pas pris en considération cela peut entraver les missions auxquelles les zoos se sont fixés. D’où l’importance de placer le bien-être animal au centre de toutes les préoccupations au niveau des parcs zoologiques.

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CHAPITRE II : BIEN-ETRE ANIMAL II-1 Définitions du bien-être animal Le bien-être animal est un concept multidimensionnel où de nombreux auteurs ont leurs propres opinions. Ainsi on distingue de nombreuses définitions que l’on peut classer en 4 catégories : la notion d’harmonie (Hughes, 1976) ; la notion d’adaptation (Broom, 1987) ; la notion de représentation (absence de souffrance) (Dawkins, 1980) ; la notion générale de l’OIE (2003). II-1-1 Notion d’harmonie (Hughes, 1976) Selon Hughes (1976), le bien-être animal est défini comme un état de complète santé mentale et physique c'est-à-dire lorsqu’un individu est en harmonie avec son environnement. Ainsi les animaux ont des besoins physiologiques et comportementaux qui lorsqu’ils sont satisfaits, cela correspond à l’atteinte du bien-être animal. II-1-2 Notion d’adaptation (Broom, 1987) Broom (1987) défini le bien-être animal comme l’état d’un animal en fonction de ses efforts pour s’adapter à son environnement. Pour cet auteur, les animaux ont des capacités d’adaptation, si elles sont efficaces alors le bien-être est atteint. II-1-3 Notion de représentation (absence de souffrance) (Dawkins, 1980) Dawkins (1980) quant à lui défini le bien-être animal comme un état mental qui dépend de la perception de l’animal. Le bien-être animal n’est pas seulement physique (absence de blessures ou de maladies) ou l’absence d’émotions négatives (peur, douleur, frustration) mais la représentation que se fait l’animal dans son environnement.

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II-1-4 Notion générale de l’OIE (2003) Le Bien-être animal se trouve dans le code sanitaire des animaux terrestre. Dans ce document, le bien-être animal est défini comme « la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent » Ainsi le bien-être animal évalué selon des bases scientifiques est jugé satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé ; confort suffisant, bon état nutritionnel ; sécurité garantie ; possibilité d’expression du comportement naturel ; absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse. A ces notions il faut noter d’autres éléments qui requiert aussi du bien-être animal tels que : la prévention et le traitement des maladies, la protection appropriée, les soins, l’alimentation adaptée, les manipulations réalisées sans cruauté, l’abattage ou mise à mort effectuées dans des conditions décentes (OIE, 2003). II-2 Historique du bien-être animal La prise en compte du bien-être animal semble être apparue pour la première fois en temps que concept dans les civilisations anciennes à travers certaines idéologies où les animaux devraient être traités avec le respect dû aux humains. II-2-1 Dans la philosophie humaine Jeremy Bentham est le premier philosophe et juriste moderne à avoir envisagé et rédigé un texte de loi reconnaissant un droit légal des animaux. L'éthique proposée par Jérémy Bentham porte une vision égalitariste de l'homme et de l'animal sans pour autant se fonder sur des principes de justice. Il fonde plutôt son éthique sur le principe de l'utilité. Ce courant dit « utilitariste hédoniste » intègre les hommes comme les animaux. Bentham considère que tout animal sensible vise à un état de bonheur, ce qui suppose de lui donner le droit à une telle aspiration. Selon lui, le bien-être que nous

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pouvons départir aux animaux, est intimement lié à celui de la race humaine, et celui de la race humaine est inséparable du leur (Bentham, 1780). Peter Singer reprend la thèse de Bentham et précise sa conception d'une éthique utilitariste welfariste pour déclarer qu'il faut calculer tous les plaisirs des êtres sensibles et ne retenir que les choix collectifs qui les maximisent. Il se positionne en ce sens dans une logique conséquentialiste. Il est cependant plus radical que Bentham en considérant qu'il n'y a aucun argument rationnel qui justifie de privilégier l'espèce humaine plutôt qu'une autre. En effet il ne s'agit pas de traiter les animaux comme des humains mais de considérer leurs intérêts comme susceptibles d'être différents (Singer, 2009) II-2-2 Dans l’éthologie Les approches méthodologiques que les éthologues avaient choisis de mettre en œuvre étaient révélatrices de leurs conceptions de l'animal. Ainsi plusieurs approches ont été décrites à savoir : l’approche behavioriste, dont Pavlov est l’un des illustres précurseurs, ils présentent l'animal comme un être assujetti à son environnement. Ils font fi de la question de l'intentionnalité, de la pensée chez l'animal, et d'une éventuelle subjectivité ; les tenants d'une conception innéiste dont Konrad Lorenz,

se fonde, au

contraire des béhavioristes, sur l'innéisme des comportements. En d'autres termes, les comportements sont dits instinctifs, d'origine génétique. L'animal est considéré comme un être assujetti à ses gènes (Lorenz, 1984) ; les tenants de l'éthologie cognitive dont Griffin s’intéressent sur les mécanismes

internes

qui

régissent

les

comportements animaux.

En

s’interrogeant sur l'existence et le fonctionnement de la pensée animale, ils remettent à l'honneur la subjectivité de l'animal. L'éthologie cognitive considère l'animal comme ayant des représentations construites qui font appel à la mémoire et aux émotions. Elle envisage l'animal comme potentiellement sujet, sujet pensant et présentant une conscience, même si il ne s'agit pas nécessairement de la conscience de soi (Griffin, 1976). 19


De nos jours, on assiste à une prise de conscience croissante de l’homme de devoir éviter toute souffrance " inutile " et de rechercher des conditions de vie optimale pour les animaux. Un important dispositif juridique est mise en place, tant au plan international que communautaire ou national (Livet, 2015). II-3 Règlementation du bien-être animal II-3-1 Au plan international Au niveau international, des textes qui régissent la protection et l’amélioration des conditions de vie des animaux ont été mis en place dans les codes sanitaires pour les animaux terrestres et aquatiques de l’OIE. C’est en mai 2002, lors de la 70e Session générale de l'OIE que le groupe de travail de l'OIE sur le bien-être animal a été officiellement mis en place. Ses premières recommandations ont été adoptées un an plus tard. Les principes directeurs de l'OIE dans le domaine du bien-être animal ont été intégrés au Code terrestre de l'OIE en 2004 (OIE, 2014). II-3-2 Au plan communautaire en Europe A ce niveau, des actions fortes ont été élaborées notamment à travers le traité de Lisbonne modifiant le Traité de l’Union Européenne au niveau de l’article 13 du traité (Livet, 2015). Le Traité de Lisbonne adopté en 2009, vient moderniser le fonctionnement de l'Union Européenne (UE) élargie à 27 membres et adapté en profondeur les règles des traités afin que l'Union puisse réagir aux nouveaux défis du 21 e siècle (Toute l’Europe, 2014). Le traité de Lisbonne reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles. Il requiert de l'UE et des États membres qu'ils prennent en compte le bien-être animal dans l'ensemble des politiques menées dans les domaines de l'agriculture, de la pêche, des transports et de la recherche.

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II-3-3 Au niveau de la France Au niveau français, la protection des animaux est énumérée dans les codes rural, civil et pénal. C’est la loi de 1976 qui a véritablement édifié la politique de protection animale, en énonçant trois principes fondamentaux : l’animal est un être sensible, qui doit être placé dans des conditions compatibles avec ses impératifs biologiques ; il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux ; il est interdit d’utiliser des animaux de façon abusive. Cette prise de conscience a évolué progressivement et en 1999 grâce à une nouvelle loi de protection animale, le code civil français a été modifié, afin que les animaux, tout en demeurant des biens, ne soient plus assimilés à des choses. Tous récemment, le 16 février 2015, le code civil dans son article 515-14 qualifie les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité », contrairement à leur ancien statut, qui les considéraient comme un bien meuble à l'article 528 de l'ancien Code civil (Livet, 2015). II-3-4 Au niveau du Sénégal Au niveau de l’Etat sénégalais, la protection des animaux est énumérée depuis 1965 dans le code des contraventions à travers le décret 65-557 du 21-7-1965. Ainsi dans l’article 12 concernant les dommages sur les animaux, il est prévu des sanctions à l’encontre de : ceux qui par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements auront involontairement causé la mort ou la blessure des animaux ou bestiaux appartenant à autrui ; ceux qui auront exercé sans nécessité, publiquement ou non, de mauvais traitement envers un animal domestique ou apprivoisé, ou tenu en captivité ; en cas de condamnation du propriétaire de l’animal ou si le propriétaire est inconnu, le tribunal pourra décider que l’animal sera remis à une œuvre de protection animale reconnue d’utilité publique ou déclarée, lequel pourra librement en disposer. 21


Les sanctions peuvent être soit une contravention allant de 200 francs CFA à 20 milles francs CFA ou l’emprisonnement pouvant aller à 30 jours (Sénégal, 1965). II-4 Evolution du bien-être animal Des nouvelles attentes naissent de nos jours en matière de bien-être animal. En effet, on assiste à une évolution des consommations alimentaires dont les tendances varient entre : le végétarisme, qui est défini comme un régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la consommation d’aliments d’origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers (fromage, yaourts) (Larousse, 2015) ; le végétalisme, qui est défini comme un régime alimentaire excluant tout aliment d’origine animale (Larousse, 2015). A cet niveau, l’alimentation inclue uniquement des aliments d’origine végétale et exclue donc tous produits ayant une origine animale : les viandes mais aussi les œufs, le lait, le miel, etc ; le véganisme qui se défini comme un mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc.) issu des animaux ou de leur exploitation (Larousse, 2015) ; attrait de certains consommateurs pour les produits plein air ou bio. Les caractéristiques en élevage d’un produit bio sont données par le Conseil des Appellations Réservées et des Termes Valorisants(CARTV) à savoir: • pas d’antibiotiques ni d’hormones de croissance. Il s’agit d’utilisation de thérapeutiques alternatives, dont l’homéopathie pour traiter les animaux ; • pas de farines animales dans l’alimentation. Les animaux mangent plutôt des aliments (fourrages par exemple) cultivés selon les normes biologiques, sans les Organismes Génétiquement Modifiés(OGM) ;

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• pas de surpopulation animale dans des bâtiments fermés. Les animaux doivent jouir de conditions de vie décentes comme de l’espace pour bouger, de la lumière solaire et de l’air frais. Aussi, le bien-être animal a évolué de nos jours avec des débats nourris sur le statut de l’animal lors des colloques, des publications ou dans le cadre de propositions de lois qui ont abouti par exemple à la modification du code civil en 2015 en France. Enfin, les questions de bien-être des animaux d’élevage et des conditions d’abattage tel que établie dans le Code terrestre de l’OIE pour les animaux terrestres sont fortement médiatisés de nos jours. Ce document présente au public, les recommandations et les lignes directrices sur les pratiques applicables en matière de bien-être animal, en réaffirmant que la santé animale est une composante clé du bienêtre animal (OIE, 2015). II-5 Critères d’évaluation du bien-être animal II-5-1 "Cinq libertés "du code sanitaire de l’OIE Selon le Code Sanitaire de l’OIE, les «"cinq libertés" universellement reconnues » permettent d’évaluer le bien-être animal. Il s’agit de : -

« être épargné de la faim, de la soif et de la malnutrition » ;

-

« être épargné de la peur et de la détresse » ;

-

« être épargné de l'inconfort physique et thermique » ;

-

« être épargné de la douleur, des blessures et des maladies » ;

-

« être libre d'exprimer des modes normaux de comportement ».

Ainsi en utilisant ces libertés, le projet européen Welfare Quality® a permis la mise en place de 12 critères pour l’évaluation du bien-être des animaux d’élevage utilisable chez les animaux sauvages. II-5-2 Douze (12) critères du projet Européen Welfare Quality® Ces 12 critères élaborent explicitement les "cinq libertés" fondamentales permettant l’évaluation du bien-être animal (Tableau I).

23


Tableau I : Les douze (12) critères correspondants aux 5 libertés 5 libertés

12 critères

Absence de faim et de soif

Absence de faim prolongée (régime suffisant en quantité et de qualité adéquate) Absence de soif prolongée (accès à de l’eau en quantité suffisante)

Absence de l’inconfort

Aire de couchage confortable

physique et thermique Confort thermique (non exposés ni à une chaleur ni à un froid excessifs) Suffisamment d’espace pour pouvoir se déplacer librement Etat de santé

Exemptes de blessures physiques Exemptes de maladies (bon niveau d’hygiène et de soins) Exemptes de douleurs provoquées par des pratiques d’élevage inappropriées

Modes normaux de

Expression comportements sociaux

comportement Expression des autres comportements (ex : recherche de nourriture) Absence de peur et de

Bonne relation homme-animal

détresse Favorise les émotions positives

Source : Welfare quality, 2009

24


II-6 Quelques anomalies de comportements chez les animaux en parcs zoologiques Certains comportements nés de la captivité ont été observés chez les animaux au niveau des parcs zoologiques. Parmi ceux-ci, il y a : la stéréotypie et le stress. II-6-1 Stéréotypies Les stéréotypies se définissent comme étant des comportements invariants et répétitifs sans objectif ou fonction apparente tels que les marches répétitives, caractérisées par des allers et retours au sein de l’enclos chez les carnivores (Figure 4). Ainsi le problème est de savoir à partir de quel moment le comportement passe de normal à stéréotypé. Il existe souvent une continuité entre les stéréotypies et le comportement normal à partir duquel elles se développent et deviennent, avec le temps, des comportements normaux de l’animal (Mason, 1993). Au sein d’une même espèce, les stéréotypies peuvent être très hétérogènes car influencées par de nombreux facteurs. Par exemple, il sera plus difficile de faire régresser des stéréotypies développées par de jeunes animaux que par des adultes. Cela provient du fait que les jeunes ont un système nerveux central plus malléable. Ainsi, un comportement stéréotypé qui se développe pendant la période d’apprentissage deviendra normal pour l’animal et sera intégré à son registre comportemental acquis (Mason, 1993). Il existe plusieurs hypothèses quant aux origines possibles de ces stéréotypies, toutes liées à l’impossibilité de réaliser des comportements importants pour l’espèce (Clubb et Vickery, 2006) : -

la recherche de la nourriture : les déplacements répétés représenteraient la phase appétitive de la chasse ;

-

les espèces naturellement actives seraient plus sensibles ;

-

le fait de se soustraire à des stimuli négatifs ;

-

rejoindre un compagnon pendant les périodes d’accouplement ;

-

patrouiller sur son territoire. 25


Source : Gay, 2013

Figure 4 : Cas de stéréotypie chez un tigre extrait d'un panneau sur les stéréotypies au Parc de Thoiry II-6-2 Notion de stress Tous les animaux doivent faire face à des forces potentiellement mortelles dans leur environnement. Il existe chez les animaux des mécanismes dont le rôle est de reconnaître les changements nocifs du milieu et de susciter des réponses qui, en général, permettent à l'animal de s'adapter aux nouvelles conditions. Ainsi dès lors que ces mécanismes (qui dans des conditions normales ont un rôle protecteur) sont trop stimulés, ils peuvent devenir eux-mêmes destructeurs pour l'animal ; ce sont les effets de cette situation que l'on qualifie en général de stress (Fowler, 1996). Le stress est la réponse cumulée d'un animal, après une interaction avec son environnement éprouvée par le système sensoriel. Le stress est donc avant tout un phénomène d’adaptation (Fowler, 1996). II-6-2-1 Physiopathologie du stress Lors du stress, on assiste à une réponse rapide de l’organisme avec la libération de 2 hormones : l’adrénaline et la noradrénaline. L’animal est alors prêt à fuir ou à combattre mettant en jeu les mécanismes suivants : -

meilleur oxygénation des organes intervenant dans la fuite ou le combat (cerveau, muscle) : augmentation des fréquences cardiaques et respiratoires, libération d’hématies dans la circulation sanguine ; 26


-

dilatation des pupilles pour avoir une meilleure vision ;

-

libération du glucose pour un meilleur fonctionnement musculaire.

Puis il y a la sécrétion de glucocorticoïdes, hormone qui concerne de nombreuses fonctions de l’organisme : -

Elle favorise la dégradation des protéines et par conséquent l’atrophie musculaire ;

-

Les follicules pileux s’atrophie ou disparaissent (pelage médiocre et peu dense) ;

-

L’ossification est ralentie (ralentissement de la croissance) ;

-

La cicatrisation est retardée après une intervention chirurgicale et les plaies peuvent se rouvrir ;

-

La résistance aux maladies est diminuée : l’état de santé d’un animal étant le résultat d’un équilibre entre l’agression par un micro organisme et la résistance de l’hôte or le stress va provoquer un affaiblissement de l’hôte.

Chaque animal s'efforce de préserver un équilibre dans son existence. C'est ce qui est appelé l'homéostasie qui est le maintien de la stabilité des fonctions internes d'un animal (Fowler, 1996). Le mécanisme du maintien de l’équilibre suite aux facteurs de stress est démontré au niveau de la Figure 5.

27


Source : Fowler, 1996

Figure 5 : Circuits métaboliques de rétablissement de l'équilibre physiologique II-6-2-2 Facteurs de stress Les facteurs responsables du stress sont principalement selon Gaudefroy-Rousseau (2003), des modifications de l’environnement, une mauvaise conception des enclos, une mauvaise gestion de l’alimentation et des affections diverses. II-6-2-2-1 Modification de l’environnement Il s’agit des variations de certains paramètres à savoir : -

les modifications thermiques telles que le froid ou la chaleur. Les conditions favorisant l’hyperthermie sont : l’élévation de la température ambiante, la forte hygrométrie, une fièvre consécutive à une maladie, un effort musculaire, la déshydratation etc. Le Tableau II ci-dessous présente quelques données physiologiques de certaines espèces en captivité.

-

les changements gustatifs principalement lors de la modification du régime alimentaire de l’animal ;

28


-

les changements sonores Ă savoir les bruits nuisibles des klaxons de voitures, des cris, des travaux, la musique lors des activitĂŠs festive au sein de certains zoos.

29


Tableau II: Exemple de données physiologiques de certaines espèces sauvages en captivité (Gaudefroy-Rousseau, 2013)

Paramètres

Eléphantidés

Camélidés

Giraffidés

Rhinocérotidés

Ursidés

Mustélidés

Grands

(Loutre)

félins

37,5-38,3

38,1

37,8-39,9

physiologiques 37,2-38,7 voire 36,5 T °adultes (°C)

36-37

T° jeunes (°C)

à 42

38-38,8

39 40-50 (Dromadaire)

FC (battements/min)

25-35

FR (mouvements/min)

60-90 (Lama)

70-140 (jeunes 40-50

excités)

60-90

140-160

40-50

12-20

20-40

15-30

16-20

10

5-12 (Dromadaire) 4-15 si excité

Poids à la naissance (Kg) Longévité (années)

37-39

50-70

10-30 (Lama) 26-52(Dromadaire)

55-65(Rhino blanc)

8-15(Lama)

30-35(Rhino noir)

15-20

30

30-40

40

30


II-6-2-2-2 Mauvaise conception de l’enclos La mauvaise conception des enclos est également un facteur de stress important. En effet, l’absence de zone d’isolement pour se protéger du harcèlement de compagnons de cage ou à l’abri des regards pour se reposer ou pour élever ses petits peut être un facteur de stress. En outre, la surpopulation constitue également un facteur de stress dans la mesure où les enclos sont parfois petits, ce qui entraîne des problèmes de territorialité ou de hiérarchie. Egalement, le non respect des organisations sociales peut générer du stress. C’est le cas du regroupement d’animaux solitaires, le nonrespect des distances minimales de fuite lors de conflit entre congénères lorsque les enclos sont trop petits ou trop proches. Au contraire les animaux vivants en groupe sont quelques fois séparés du fait de la conception des enclos entrainant une privation sociale totale ou partielle. Cette absence de contacts sociaux conduit au stress chez ces animaux. II-6-2-2-3 Mauvaise gestion de l’alimentation Certains facteurs dus à une mauvaise gestion alimentaire conduisent également au stress chez les animaux. Ainsi, Il faut éviter une alimentation déséquilibrée en quantité et/ou en qualité. De plus, au niveau des zoos, la phase appétitive a disparue (la recherche, la maitrise, la capture) dans la mesure où on ne propose que la phase de consommation de nourriture, ce qui est l’une des causes de frustration des animaux en parc zoologique. A cela il faut éviter un changement brutal du régime alimentaire. II-6-2-2-4 Affections diverses Les affections telles que le parasitisme, infections ou traumatismes peuvent être à l’origine de stress. Pour améliorer le bien-être animal, il est primordial de corriger tous ces facteurs de stéréotypies et de stress chez les animaux à travers la mise en place de programme d’amélioration de la conception des enclos et de la gestion de l’alimentation. Les enrichissements constituent des solutions intéressantes à tous ceux-ci.

31


II-7 Méthodes pour l’amélioration du bien-être animal II-7-1 Aménagement des enclos et gestion des animaux Afin de palier le stress et la stéréotypie chez les animaux en captivité, des aménagements de l’environnement de ces derniers s’imposent. Ces aménagements constituent l’enrichissement du milieu qui est défini comme étant l’ensemble des actions mise en place pour améliorer le bien-être des animaux captifs en identifiant et en leur fournissant des stimuli environnementaux spécifiques (Swaisgood et Shepherdson, 2006). En d’autres termes, il s’agit de reproduire un environnement se rapprochant le plus possible du milieu naturel afin d’améliorer le bien-être des animaux en captivité. Pour se faire, il faut s’inspirer de la vie sauvage dont le but est de coller au mieux aux habitudes de chaque espèce animale (Gay, 2013). La Figure 6 présente un enrichissement réalisé dans l’enclos d’une panthère au ZNA. Ces changements peuvent se baser sur la structure sociale, la réalisation de l’enclos, la gestion des animaux, l’alimentation ou de nouveaux objets (Mellen et Shepherdson, 1997). Plusieurs stratégies d’enrichissements peuvent être mises en place comme le préconise Swaisgood et Shepherdson (2006) : imitation de la nature ; augmentation de la complexité de l’environnement ; mise en place d’une stimulation sensorielle ; gestion des besoins spécifiques de chaque espèce, qui restent frustrées en milieu captif ; Retrait des sources de stress ou apport des possibilités d’adaptation de la part de l’animal ; mis en place d’enrichissements qui sont contrôlés par l’animal (l’obtention de la nourriture est la conséquence de sa propre action).

32


Figure 6 : Enrichissement réalisé dans un enclos de panthère au ZNA Chez les singes en captivités, l’enrichissement des cages des primates constituait un moyen important pour l'amélioration du bien être de ceux-ci. L'intérêt principal de cet enrichissement est sa facilité d'exécution et les effets bénéfiques qu'il procure aux animaux (Bathily, 1997). II-7-1-1 Rôle de l’enrichissement de l’environnement dans un milieu captif II-7-1-1-1 Rôle préventif Un animal vivant dans un environnement différent de son milieu naturel, dans des conditions climatiques défavorables, sur un espace vital restreint et recevant une alimentation déséquilibrée, rassemble toutes les conditions nécessaires à une diminution de sa résistance naturelle (Leclerc et Moutou, 1974). L’enrichissement du milieu agit ainsi sur chacun de ces facteurs. L’enrichissement de l’environnement est un des facteurs indispensable de la politique de prévention de l’apparition des pathologies. L’enrichissement de l’environnement par l’intermédiaire de l’alimentation est favorable à l’équilibre nutritionnel car il conduit à l’utilisation d’aliments variés. Il permet de lutter contre l’obésité, un problème courant en captivité (Souply, 2006).

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II-7-1-1-2 Rôle dans la détection des pathologies L’enrichissement de l’environnement se révèle être d’une aide importante pour le vétérinaire dans la détection des pathologies et dans les soins. Les animaux sauvages ne manifestent que peu de signes cliniques, notamment en cas d’infection bactérienne (Leclerc et Moutou, 1974). En stimulant l’activité physique et les comportements normaux, l’enrichissement de l’environnement facilite la détection d’un comportement pathologique ou une gestation (Mellen et al, 1981). Par exemple, Markowitz et al (1978), décrivent la découverte d’une hernie diaphragmatique chez un serval captif restant apathique malgré l’enrichissement. Ils observèrent également une anomalie visuelle chez un animal en découvrant des réactions anormales face à un enrichissement. II-7-1-1-3 Rôle dans le traitement des pathologies L’enrichissement de l’environnement est très intéressant pour prévenir l’apparition de comportements stéréotypés ou anormaux. S’il ne permet pas toujours la disparition de ces comportements bien installés, il peut constituer un traitement écologique, une thérapie par organisation de l’environnement complémentaire d’une thérapie médicamenteuse (Chanfray, 1999). II-7-2 Intervention sur les animaux L’OIE dans sa charte du code sanitaire des animaux terrestres relative au bien-être animale préconise un bon état de santé des animaux. Ainsi ses animaux doivent recevoir des soins appropriés afin d’être exemptes de blessures physiques, de maladies et de douleurs (OIE, 2004). Il incombe dès lors d’utiliser des mesures appropriées à travers d’une part l’utilisation de bonnes techniques de contention des animaux et d’autre part l’entretien à un bon niveau d’hygiène des animaux et de leurs locaux ainsi que l’administration de soins de qualités aux animaux. En somme, après cette première partie où nous avons évoqué les zoos à travers le monde ainsi que le bien-être animal dans ces établissements, nous aborderons par la suite, nos travaux personnels sur l’évaluation du bien-être des animaux au ZNA. 34


DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DU BIEN-ETRE DES ANIMAUX DU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE I-1 Matériel I-1-1 Présentation de la zone d’étude : le Zoo National d’Abidjan I-1-1-1 Historique Le Zoo National d’Abidjan a été créé en 1955 par Monsieur Ivan CHOLLEY, un planteur franco-belge. A l’origine, il s’agissait d’un domaine privé et ce n’est qu’en 1972 que l’Etat de Côte d’Ivoire rachète cet espace ainsi que les animaux pour en faire un patrimoine national baptisé Zoo National d’Abidjan. L’établissement s’étend sur une superficie de 18 hectares dont 4 hectares sont exploités à ce jour. Il se trouve sous la tutelle du Ministère des Eaux et Forêts dont il est rattaché directement au cabinet. I-1-1-2 Localisation géographique Le Zoo National d’Abidjan est situé dans la commune de Cocody non loin de l’Hôpital Militaire d’Abidjan (HMA). Facilement accessible, Il se trouve à l’intersection de la voie reliant les communes d’Abobo et Adjamé en allant au PlateauDokui et les II Plateaux (Figure7).

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Figure 7: Localisation ocalisation géographique du Zoo National d'Abidjan I-1-1-3 Personnel ersonnel du Zoo National d’Abidjan Le personnel du Zoo National d’Abidjan est composé de 38 salariés dont 10 fonctionnaires d’Etats et 28 contractuels. cont Les contractuels quant à eux sont pour la plupart les « soigneurs» et des agents d’entretiens. Les soigneurs sont répartis en sept groupes en fonction des espèces animales dont ils s'occupent. Ainsi, Ainsi, ils se retrouvent dans les groupes : provendérie avec 2 soigneurs ; quarantaine avec 2 soigneurs ; primates avec 5 soigneurs ; Carnivores-Varans- Pythons avec 3 soigneurs ; Eléphant avec 2 soigneurs ; Céphalophes- BufflesBuffles Phacochère- Autruches avec 3 soigneurs ;

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Crocodiliens- Hippopotame- Oiseaux avec 3 soigneurs. I-1-1-4 Différentes espèces rencontrées au ZNA A la date du 10 novembre 2015, le ZNA comptait 294 animaux répartis en différentes espèces animales. En effet, une grande partie de ces espèces est constituée de reptiles (144 spécimens représentant spécimens représentant

49% des pensionnaires) et de mammifères (110

37% des pensionnaires) et d’oiseaux (40 spécimens

représentant 14%). Parmi les reptiles, c’est l’ordre des crocodiliens qui est le plus important avec trois espèces différentes : Crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus) , faux gavials africains (Mecistops cataphractus), et les crocodiles nains (Osteolaemus tetraspis). Tandis que chez les mammifères c’est l’ordre des primates qui est le plus représenté avec 53 spécimens répartis dans 7 espèces à savoir les chimpanzés (Pan troglodytes), les mangabeys (Cercopithecus mona), les vervets (Chlorocebus sabaeus), les cercopithèques mones (Cercopithecus mona), les pétauristes ou Hocheur à nez blanc (Cercopithecus petaurista), Patas ( Erythrocebus patas), Babouins de Guinée (Papio papio). La liste complète faisant l’inventaire des différentes espèces animales sera présentée dans l’annexe 5. I-1-2 Matériel utilisé I-1-2-1 Matériel vivant Notre travail a concerné : les visiteurs du ZNA, le personnel en charge de l’entretien et de l’alimentation de ces animaux (les soigneurs) et les animaux du ZNA. I-1-2-2 Matériel non vivant Nous avons utilisé le matériel suivant pour la réalisation de notre enquête : un appareil photographique ; des fiches d’enquête pour les visiteurs ; des fiches d’enquête pour les soigneurs du ZNA ; des fiches personnelles d’observation extrait du protocole d’évaluation du bienêtre des animaux de zoos de l’Union Européenne de 2011 ; 38


un bloc note pour prendre des informations supplémentaires lors des entretiens et noter des remarques observées ; le logiciel Sphinx Plus2 version 5 pour la saisie et l’analyse des données ; le logiciel Microsoft Excel 2007 pour la reproduction des graphiques. I-2 Méthodes I-2-1 Enquête exploratoire Afin de bien mener nos travaux, nous avons procédé dans un premier temps à une étude préliminaire qui nous a permis d'élaborer nos questionnaires. L’étude préliminaire a consisté en une immersion au sein du ZNA durant 3 semaines c'est-à-dire du 01 au 21 Août 2015 et avait pour objectif de participer aux différentes activités au ZNA dans le but de nous familiariser avec le personnel, d’identifier les différentes espèces présentes, de faire l’état des lieux des enclos des animaux et de comprendre le fonctionnement du ZNA. Cette première phase nous a permis d'élaborer nos questionnaires en fonction des informations préliminaires collectées et de mener nos travaux pendant la période du 22 Septembre au 10 Novembre 2015. I-2-2 Elaboration des questionnaires Les questionnaires ont été élaborés à partir des objectifs mentionnés dans l'introduction à savoir : l’évaluation de l’état de bien-être des différentes espèces au ZNA à travers le protocole d’évaluation du bien-être des animaux de zoos de l’Union Européenne de 2011 ( Annexe 3) , le recueil de l’avis des visiteurs et des employés (soigneurs) du zoo sur le bien être des animaux et de formuler des solutions d’amélioration du bien être des animaux du ZNA. Pour atteindre ces objectifs, trois questionnaires ont été établis en prenant en compte les 5 critères principaux d’évaluation du bien-être animal inscrit dans le code sanitaire des animaux terrestre de l’OIE. Les questionnaires ont d'abord été soumis à différentes personnes afin de vérifier si les questions sont compréhensibles mais aussi si elles prennent en compte tous les aspects de l'étude.

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I-2-3 Enquête proprement dite I-2-3-1 Enquête auprès des visiteurs du ZNA Notre population cible est l'ensemble des visiteurs du ZNA. Pour mener cette étude, nous avons déterminé la taille de notre échantillon à l’aide du logiciel Win Episcope version 2.0. Nous avons effectué une enquête préliminaire pendant une semaine au cours de laquelle, nous avons demandé aux visiteurs de savoir si les animaux au ZNA étaient dans un état de bien-être. Nous avons enquêté 50 visiteurs et déterminé que 60% des visiteurs du ZNA soit 30 d'entre eux pensent que les animaux ne sont pas dans un état de bien-être. En utilisant ce taux et avec une population estimée à 3000 visiteurs en deux mois, une précision de 95% et un risque d'erreur de 7%, 178 visiteurs étaient représentatifs pour mener notre étude. Pour faire partir de notre échantillon, il fallait que l'enquêté visite le ZNA et soit majeur. Les enquêtés étaient sélectionnés parmi les personnes achevant leur visite entre 10 heures et 17 heures. Les personnes déclarant n’avoir pas effectué une visite complète du ZNA et ceux signifiant ayant déjà répondu aux questionnaires étaient exclus de notre échantillon. L'enquête a été effectué par nous-mêmes à travers des interviews directs où nous apportions des précisions de compréhension si l'enquêté ne saisissait pas la question. La fiche d’enquête comportait 30 questions qui se présentaient sous forme de questions à réponses fermées d’une part et d’autre part des questions à réponses ouvertes. Les questions étaient regroupées en 4 catégories (Annexe 1) dont : l’identification de l'enquêté ; la possession d’un animal ; la connaissance générale sur le bien-être animal ; la perception du bien-être des animaux du ZNA. A la fin du questionnaire, nous laissions le choix à l’enquêté de faire des suggestions pour l’amélioration des conditions de vie des animaux du ZNA et si il était favorable a une augmentation du prix d’entrée pour cette cause.

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I-2-3-2 Enquête auprès des soigneurs du ZNA Notre population cible ici est l'ensemble des ouvriers en contact journalier avec les animaux c'est-à-dire les soigneurs du ZNA. L’enquête a été menée par groupe en fonction de la répartition des soigneurs. Pour chaque groupe, un responsable était désigné. Nous avons décidé d’accorder une journée entière à chaque catégorie de soigneur en raison de 7 jours pour l’ensemble des catégories. Ainsi durant leurs pauses de la journée, nous profitons du regroupement de tous les membres du groupe pour procéder à des interviews collectives où le responsable du groupe répond en premier et des additifs sont apportés par les autres membres du groupe. Nous apportions des précisions de compréhension si le groupe avait du mal à comprendre la question. La fiche d’enquête comportait 31 questions réparties en questions à réponses fermées et questions à réponses ouvertes. Les questions ont été regroupées en 3 catégories comme le montre l'annexe 2 : l’identification ; la connaissance générale sur le bien-être ; les pratiques au ZNA et le bien-être animal. I-2-3-3 Fiche d’observation Notre fiche d’observation a été réalisée dans le but d’évaluer le niveau de bien-être des animaux au ZNA. Pour ce faire, nous avons jugé nécessaire qu'en plus des deux questionnaires précédents, des observations personnelles permettront d'apprécier de manière objective le bien-être des animaux au ZNA et d’autre part faire la comparaison entre les réponses données par les soigneurs et nos observations. Ainsi, nous avons utilisé un extrait du protocole d’évaluation du bien-être des animaux de zoos de l’Union Européenne de 2011 notamment au niveau de la section E qui correspond au bien-être animal (Born Free, 2011). Nos observations ont été réalisées dans 34 enclos sur 40 énumérés au ZNA. Les enclos abandonnés et ceux où transit temporairement les animaux n’ont pas été pris en compte. Deux observations étaient réalisées pour chaque enclos dont la première vers 9h le matin et la seconde à 16h le

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soir. Lors des observations, nous regardons, l'état de l'enclos, les animaux puis nous répondions aux questions mentionnées sur la fiche d'observation. La fiche d’observation comporte 33 questions (Annexe 3) regroupées en 3 sections : état corporel et comportement des animaux dans l’enclos ; alimentation et eau ; état de l’enclos. I-3 Traitement des données Concernant le questionnaire aux visiteurs, aux soigneurs et la fiche d’observation, la saisie et le traitement des données de l’enquête ont été faites avec le logiciel Sphinx Plus2 version 5. Nous nous sommes servis du logiciel Microsoft Excel 2007 pour la réalisation des graphiques.

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CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS II-1 Résultats II-1-1 Avis des visiteurs sur le bien-être animal au ZNA II-1-1-1 Caractéristiques des enquêtés Au cours de notre enquête, nous avons pu recueillir l’avis de 220 visiteurs du ZNA. Ces visiteurs présentaient des caractéristiques différentes en fonction du sexe, de l’âge, de la profession et du niveau d’étude. a) Sexe et âge des visiteurs Notre étude a porté sur 59,1% d'hommes contre 40,9% de femmes (Figure 8).

41% Hommes Femmes 59%

Figure 8 : Répartition des enquêtés par sexe Concernant l'âge, la majorité des enquêtés ont un âge compris entre 21-40 ans (59,1%). Trente pour cent (30%) avaient 20 ans ou moins de 20 ans, 10,5 % entre 41-60 ans et 0,4 % avaient plus de 61 ans (Figure 9).

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1% 10% 21-40

30%

0-20

59%

41-60 60 et plus

Figure 9 : Répartition des enquêtés en fonction de l'âge b) Profession des visiteurs Notre étude a révélé que les personnes visitant le zoo sont de diverses professions. En effet, les visiteurs étaient constitués d'élèves (35,5%), d’étudiants (25,9%), de travailleurs du secteur privé (21,8%), de fonctionnaires (14,1%), de ménagères (2,3%) et des autres professions 0,5% (Figure ( 10).

1% 14% 35% Elève 21%

Etudiant Travailleur dans le privé Fonctionnaire 29%

Autres

Figure 10 : Répartition des visiteurs selon la profession c) Niveau d’étude des visiteurs Nous avons constaté que 48,2% des visiteurs avaient un niveau universitaire, 41,8% un niveau secondaire, 7.3 % un niveau primaire et 2,7% un niveau autre que académique.

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Parmi ceux-ci, ci, il y avait d’une part des personnes ayant fait des études coraniques et e d’autre part ceux ayant fait des cours du soir en alphabétisation (Figure (Figure 11). 11 3% 7%

Universitaire 48%

Secondaire Primaire

42%

Autres

Figure 11:: Répartition des visiteurs en fonction du niveau d'étude

II-1-1-2 Connaissance et perception du bien-être animal par les visiteurs du ZNA Un grand nombre de visiteurs (52,7%) affirment avoir déjà entendu une fois parler du bien-être être animal contre 47,3% qui n’en ont jamais entendu parler (Figure 12).

Figure 12:: Avis sur la connaissance du bien-être être animal par les visiteurs Parmi les visiteurs estimant nt avoir entendu parler du bien-être bien être animal, une grande majorité a pu citer au moins un critère sur les cinq (5). Mais ais 21 n’ont pu donner aucun des cinq critères principaux de bien-être b animal (Figure 13). 45


Figure 13 : Répartition du nombre de visiteurs en fonction du critère de bien-être bien animal Les visiteurs du ZNA ont des avis différents quant à la forme des animaux. En effet, 72,3% affirment que tous les animaux sont tous tous en bonne forme, 21,8% affirment affirme que certains animaux sont maigres, 2,3% des visiteurs qui jugent que certains animaux sont maigres contre 1,8% qui pensent que certains animaux sont obèses. Une forte minorité (1,8%) pensent que tous sont ont obèses (Figure 14).

Figure 14 : Avis des visiteurs sur la forme des animaux animau La taille des enclos suscite aussi des points de vue vu différents dans la mesure où, la majorité des visiteurs c'est-àà-dire 69,1% jugent satisfaisante la taille des enclos, 27,3% pensent que la taille des enclos est insatisfaisante chez certains animaux, tandis que 3,6% affirment qu’elle est insatisfaisante pour tous les animaux (Figure Figure 15). 1

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Figure 15 : Avis des visiteurs sur la taille des enclos des animaux L’appréciation des visiteurs sur l’hygiène dans les enclos où vivent les animaux diverge. Ainsi 49,6% % jugent l’hygiène dans les enclos insatisfaisant insatisfaisa chez certains animaux et 40% % pensent que l’hygiène est satisfaisant dans dans tous les enclos. Par contre 10,5% % des visiteurs jugent que l’hygiène est insatisfaisante dans tous les enclos (Figure 16).

Figure 16 : Avis des visiteurs sur l'hygiène dans les enclos des animaux anima Les visiteurs n’ayant pas été satisfaits de l’hygiène ygiène dans les enclos, ont énuméré les enclos des espèces animales concernées. Ainsi, l’enclos des Chimpanzés est le plus cité avec un total de 56, suivi de celui des crocodiles cités à 37 reprises puis vient celui de l’hippopotame nain qui est cité 26 fois (Tableau III).

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Tableau III : Proportions des enclos jugés insatisfaisants sur le plan hygiénique Espèces animales

Nombre de fois cité

Fréquences en %

Chimpanzés

56

32,3

Crocodiles

37

21,4

Hippopotame nain

26

15

Singes

13

7 ,5

Civettes

10

5,8

Eléphant

6

3,4

Milan noir

5

3

Buffles

5

3

Babouins

4

2,3

Serpents

2

1,1

Tortue

2

1,1

Varan du Nil

2

1,1

Hyènes

1

0,6

Lions

1

0,6

Panthère

1

0,6

Autruches

1

0,6

Phacochère

1

0,6

Total

173

100

48


Par la suite, nous avons voulu savoir l’avis des visiteurs sur l’alimentation des animaux. Ainsi, 79,1% des visiteurs pensent que les animaux animaux sont bien nourris et 15% que les animaux ne sont pas bien nourris. Parmi les visiteurs, 5,9% n’ont pas donné leur opinion sur la question (Figure 17).

Figure 17 : Proportion des avis sur l'alimentation des animaux Concernant la sécurité des animaux, les avis des visiteurs divergent également, même si la quasi-totalité totalité des visiteurs c'est-à-dire c'est dire 89,1% jugent que les animaux sont en sécurité au ZNA. D’autres,, représentant 7,3% des enquêtés pensent que les animaux ne sont pas en sécurité contre 3,6% qui affirment aff n’avoir pas d’avis (Figure Figure 18). 1

Figure 18 : Proportion des avis sur la sécurité des animaux Par ailleurs,, nous avons voulu savoir chez des visiteurs, leurs suggestions quant à l’amélioration des conditions de bien-être bien être des animaux du ZNA. Ainsi, 99 personnes suggèrent l’acquisition de plus d’animaux, 63 personnes affirment n’ayant ’ayant rien à dire à ce sujet, 51 personnes suggèrent un renforcement renforc de l’hygiène et la restauration res des enclos est évoquée par 26 personnes. personnes La notification de chercher des mâles mâ ou des 49


femelles aux animaux nimaux solitaires est suggérée par 21 personnes et 16 personnes quant à eux soulignaient l’aspect bien nourrir les animaux. Enfin, l’agrandissement l’ag ssement du zoo est évoqué par 12 personnes (Figure Figure 19). 1 120 100 80 60 40 20 0

99 63

51 26

21

16

12

Effectifs

Figure 19: Suggestions uggestions des visiteurs pour l'amélioration du bien-être bien être des animaux Après leurs suggestions énumérées, nous avons demandé aux visiteurs s’ils étaient disposés à payer plus que la somme d’entrée actuelle (100f pour les enfants, 200f pour les jeunes et 300f pour les adultes) si les conditions de bien-être bien être des animaux étaient étaien améliorées. A ce sujet, 65% des visiteurs répondent par l’affirmative contre 35% qui ne sont pas disposé à payer plus (Figure ( 20).

Figure 20 : Proportion roportion des avis sur l'augmentation du prix d'entrée en fonction de l'amélioration du bien-être bien des animaux

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II-1-2 Avis des soigneurs sur le bien-être animal et leurs attitudes II-1-2-1 Présentation des groupes de soigneurs II-1-2-1-1 Groupe Provenderie Ce groupe est constitué de 2 hommes qui assurent l’accueil et la conservation de la nourriture des animaux. Ils ont également en charge, la distribution des rations alimentaires destinées aux animaux des différents groupes. Ils ont un âge compris entre 21 et 40 ans. L'un a un niveau universitaire et l'autre a un niveau du secondaire. Tous les deux n'ont pas reçu de formations sur la protection et les soins des animaux. II-1-2-1-2 Groupe Carnivores-Varans-Python Ils sont au nombre de 3 hommes. Ils ont en charge, tout comme les membres des autres groupes à venir : de l’alimentation des animaux, l’entretien des enclos et aident le vétérinaire lors des soins administrés aux animaux. Ils ont une tranche d’âge de 21-40 ans. Ils affirment n’avoir pas reçu de formations mais ont bénéficié pour la plupart d’expériences de vétérinaires suisses et américains lors de leur passage au ZNA. Ils ont en charge des espèces tels que : les lions, la panthère, les varans du Nil, les hyènes, les mangoustes etc. II-1-2-1-3 Groupe Eléphant Ce groupe est constitué de 2 soigneurs, tous deux de sexe masculin et d’âge compris entre 21 et 40 ans. Ils ont tous un niveau secondaire et affirment également n’avoir pas reçu de formations. II-1-2-1-4 Groupe Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches Ils sont au nombre de 3, tous de sexe masculin et sont âgés de 21 à 40 ans et ont un niveau secondaire. Comme les précédents groupes, ils affirment n’avoir pas reçu de formations et qu’ils ont appris le travail avec les plus anciens. II-1-2-1-5 Groupe Primates C’est le groupe qui regorge le plus de soigneurs avec un effectif de 5 soigneurs, de sexe masculin. Quatre (04) ont un âge compris entre 21 et 40 ans et un (1) a un âge 51


compris entre 41 et 60 ans. Ils affirment également n’avoir pas reçu de formations. Ils s’occupent des espèces comme : les chimpanzés, les babouins, les patas, les mangabeys etc. II-1-2-1-6 Groupe Crocodiles-Hippopotame-Oiseaux Avec un effectif de 3 hommes ayant une tranche d’âge compris entre 21-40 ans, Ce groupe reçoit régulièrement la visite d’expert en crocodile venant de l’étranger ce qui leur a permis d’acquérir beaucoup de connaissances. Ils n’ont pas reçu de formations à proprement parler. Ils ont en charge des espèces telles que : les faux gavials, les crocodiles nains, la grue couronnée etc. II-1-2-1-7 Groupe Quarantaine La quarantaine constitue la zone où sont gardés les animaux faisant état d’un suivi médical de la part du vétérinaire du ZNA. Ainsi, les animaux nouvellement arrivés et les malades, sont isolés dans cette zone. Les soigneurs de ce groupe sont au nombre de deux (2), de sexe masculin et d’une tranche d’âge comprise entre 21-40. Ils n’ont pas reçu de formations également. II-1-2-2 Connaissance et pratiques des soigneurs concernant le bien-être animal Le bien-être animal est connu par la majorité des groupes de soigneurs. En effet sur les 7 groupes, 6 groupes ont répondu avoir entendu parler et ont pu citer au moins 2 critères de bases du bien-être animal. Le groupe Céphalophes-Buffles-PhacochèreAutruches est celui ayant affirmé n’avoir pas entendu parler de la notion de bien-être animal. Concernant la qualité de l’aliment distribué, tous les 7 groupes sont unanimes pour dire qu’elle est toujours de bonne qualité. Par contre, la quantité d’aliment distribué aux animaux n’est pas perçue de la même façon. En effet, 5 groupes jugent satisfaisant cet apport tandis que les groupes Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches et Carnivores-Varans-Pythons jugent que la quantité distribuée est fiable (Tableau IV).

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Tableau IV: Répartition des groupes de soigneurs en fonction de leurs avis sur la quantité d'aliment distribué Groupes

Avis sur la quantité de l’aliment

- Groupe Quarantaine - Groupe Primates SATISFAISANT

- Groupe Eléphant - Carnivores-Varans-Python - Provenderie - Crocodiles-Hippopotame-Oiseaux -Céphalophes-Buffles-Phacochère-

INSATISFAISANT

Autruches

Compte tenu de leur rôle, le groupe "provenderie" ne sera pas pris en compte dans la suite de l'enquête, nous travaillerons avec les six (6) autres groupes restant. Les soigneurs ont affirmé qu’il y avait des mangeoires dans tous les enclos où cela était nécessaire. Ainsi, Au niveau du groupe Carnivores-Varans-Pythons, seul les carnivores disposent de mangeoires. En outre, dans celui des CrocodilesHippopotame-Oiseaux

et

Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches

seuls

les

oiseaux, les céphalophes et les autruches en disposent. Dans le groupe primates également, il n’y a pas de mangeoires, tout comme chez l’éléphant où la nourriture est déposée sur le sol. Concernant la présence des abreuvoirs dans les enclos, seul les membres du groupe des éléphants affirment qu'ils n'en disposent pas. En effet, ils affirment que l’animal s'abreuve directement au niveau d’un robinet adapté pour la circonstance. Quant à la quantité d’eau distribuée aux animaux, les soigneurs jugent pour la majorité (5 sur 6) qu’elle est satisfaisante et le groupe Céphalophes-Buffles-PhacochèreAutruches est celui affirmant qu’elle est très satisfaisante. Ce constat est aussi pareil en

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ce qui concerne la qualité de l’eau où trois (3) groupes affirment que l’eau est de très bonne qualité et les trois (3) autres jugent qu’elle est de bonne qualité. Concernant la fréquence de distribution ou de renouvellement d’eau aux animaux, les groupes Primates, Quarantaine et Carnivores-varans-Pythons, ont affirmé que l’eau est distribuée 1 fois par jour. Dans les groupes Eléphant et Céphalophes-BufflesPhacochère-Autruches, l’eau est apportée 2 fois par jour par contre dans le groupe Crocodiles-Hippopotame-Oiseaux l'eau est renouvelée 2 fois par semaine notamment pour les crocodiles et l’hippopotame. Dans le cas spécifique des oiseaux, ils reçoivent l’eau une (1) fois par jour. Le nettoyage des enclos dans les différents groupes se fait essentiellement à l’aide de brosse et de l’eau de robinet (Figure 21) sauf chez l’éléphant où on procède au ramassage manuel des ordures dans l’enclos. Ainsi, la fréquence de nettoyage de ces enclos varie d’un groupe à l’autre. Dans 4 groupes, à savoir : primates ; Carnivoresvarans-Pythons ; Quarantaine et Eléphant, le nettoyage se fait 1 fois par jour c’est-àdire chaque jour et dans 2 groupes : Crocodiles-Hippopotame-Oiseaux et Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches, le nettoyage à lieu 2 fois par semaine. Il faut noter que les Oiseaux et les Autruches ne sont pas concernés par cette fréquence, le nettoyage de leur enclos se fait 1 fois par jour.

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Figure 21 : Nettoyage d'un enclos par un soigneur Concernant la santé des animaux, tous les groupes affirment que les animaux reçoivent des soins et que ces soins sont administrés par un vétérinaire. Quatre (4) groupes affirment avoir entrepris des actions en vu d’améliorer le cadre de vie des animaux, par contre pour les groupes Eléphant et Céphalophes-BufflesPhacochère-Autruches, aucune action d’enrichissement du milieu n’avait été entreprise. Les enrichissements réalisés sont pour la plupart des copeaux de bois, des pneus, des balançoires, des arbustes et des feuilles mortes qui ont été mis dans les différents enclos. II-1-3 Etat du bien-être animal observé au ZNA II-1-3-1 Présentation des espèces animales observées dans leur enclos Nous avons pu observer 34 enclos dans lesquels sont réparties les différentes espèces du ZNA. La liste des espèces animales ainsi que leur nombre dans chaque enclos supervisé sera présenté dans l’annexe 5.

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II-1-3-22 Appréciation de l'état de santé des animaux dans les enclos Au sujet de l'état de santé des animaux ou la présence de signes visibles de blessures ou de maladies, ies, nous avons noté que 85,3% des des animaux sont en bonne santé contre dans 14,7% où nous avons observé des anomalies qui étaient entre autres autre des plaies au niveau de l’oreille chez les lions, lions, des cas de morsures engendrés par les bagarres chez les chimpanzés, les vervets, vervets les crocodiles et des cas de maladies chez les patas. (Figure 22).

Figure 22 : Observations de la bonne santé et l'absence de blessures ou de maladies chez les animaux dans l'enclos Aussi, nous avons observé l’aspect des fourrures, des plumes ou les peaux des animaux afin de voir si elles paraissaient en bon état. Il ressort de nos observations que 11,8% des animaux ont des fourrures, plumes ou peaux peau en mauvais état (Figure ( 23). Les anomalies ont été observées chez les milans noirs, noirs les vervets et les patas et étaient constituées pour la plupart de chutes chute de plumes (milans noirs) et de signes signe de blessures sur la peau (patas, vervets).

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Figure 23: Observations sur le bon état des fourrures, plumes et des peaux des animaux Ensuite, les observations ont porté sur l'état général général des animaux en particulier, particulier l'embonpoint. A ce niveau, 70,6% présentaient un état raisonnable et 29,4% des animaux étaient soit maigres, ou obèses (Figure ( 24). Parmi les animaux anima observés obèses, il y avait la femelle chimpanzé du nom de Judith, les animaux maigres sont entre autre les lions, certains crocodiles et chimpanzés.

Figure 24: Observation sur la forme raisonnable en poids des animaux dans l'enclos Au sujet des stéréotypies, nous avons constaté que 23,5% des animaux en présentaient. présentai Ces stéréotypies étaient visibles chez les lions, les hyènes, les Babouins et les civettes. Les animaux effectuaient des mouvements d’aller et retour successifs à certains moments dans leur enclos (Figure Figure 25). 2

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Figure 25 : Observation de cas de stéréotypie chez les animaux dans l'enclos Après cela, nous avons cherché à observer des cas d’agressions dans les enclos où les animaux étaient disposés en groupe social. Nos observations nous ont permis de constater que 61,8% des animaux normalement grégaires, n’étaient pas en groupe social, ils vivaient soit en couple ou seul dans l’enclos. Dans 38,2%, les animaux vivaient en groupe pe social et les agressions ont été observées dans 17,6% des cas particulièrement chez les chimpanzés, les vervets et les faux gavials. Par contre dans 20,6% des cas il n’y avait pas d’agressions d’agression (Figure 26).

21% Pas en groupe social 17%

62%

Agressions observées Agressions non observées

Figure 26 : Observation de cas d'agressions dans les enclos où vivent les animaux en groupe social

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II-1-3-3 Appréciation de l’alimentation et de l’eau Nos observations concernant l’alimentation et l’eau distribuées aux animaux, nous ont permis de constater que la nourriture fournie était adéquate et bonne. Néanmoins nous avons observé que dans 55,9% des cas, la nourriture ou l’eau était livrée dans des récipients ne respectant pas les règles d’hygiène. Les enclos concernés sont ceux des vervets, des mangabeys, des pétauristes, du caracal, des milans noirs et chez certains chimpanzés. Par contre dans 44,1% des cas ces récipients étaient propres (Figure 27).

44%

Hygiène satisfaisant Hygiène non satisfaisant

56%

Figure 27: Observation sur l'hygiène des mangeoires et abreuvoirs dans les enclos Concernant la quantité d’aliments distribués aux animaux nous avons constaté que dans la majorité des cas (94,1%), elle était adéquate contre dans 5,9% où elle n’est pas adéquate (Figure 28). Aussi, les aliments apportés aux animaux sont en grande partie de qualité, mais souvent ces aliments ne sont pas toujours de bonne qualité notamment ceux provenant des invendus de supermarché en partenariat avec le zoo (Figure 29).

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Figure 28 : Observation sur la quantité d'aliment distribuée aux animaux

Figure 29 : Aliment issu des invendus d'un supermarché Par la suite, nous avons apprécié l'accessibilité des animaux à l’eau et à la nourriture. Ainsi dans 64,7% des cas, les animaux pouvaient avoir

accès simultanément à

l'aliment et l'eau contre 35,3% des cas où tous les animaux ne pouvaient pas s’abreuver ou s’alimenter simultanément du fait de l’étroitesse des des mangeoires et des abreuvoirs. En effet, nous avons constaté chez les vervets et les mangabeys qui sont une dizaine chacun dans leur enclos ne pouvaient pas avoir accès simultanément à l’abreuvoir d’une part du fait de son étroitesse et d’autre par car il n’en existait qu’un seul. Aussi chez certains chimpanzés vivant en groupe, chez les pétauristes, les patas et milans noirs, le même constat a été fait. 60


Nos observations se sont portées également sur l’accès à l’eau potable des animaux à tout temps dans les enclos. A cet effet, il faut noter que dans 61,8% des cas, les animaux ne reçoivent pas de l’eau potable à tout moment contre dans 38,2% des cas où l’eau était potable à tout moment (Figure 30).

Figure 30 : Abreuvoir avec de l'eau impropre dans un enclos lors d’une coupure d’eau En ce qui concerne l’alimentation publique c'est-à-dire la nourriture distribuée par des personnes étrangères au zoo, elle est strictement interdite (Figure 31) mais nos observations nous ont permis de constater que des animaux étaient nourris par les visiteurs dans 5,9% des cas. Ces observations ont été faites chez les chimpanzés et l’éléphant particulièrement.

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Figure 31: Panneau d'interdiction de nourrir les animaux au ZNA II-1-3-4 Observations de la taille et de l'état des enclos Nos observations ont porté en premier sur la taille des enclos selon les exigences de l'espèce. Ainsi, nous avons constaté que dans 50% des cas, les enclos n’étaient pas suffisamment grands pour permettre aux animaux d’effectuer complètement leurs mouvements. Il s’agit de l’enclos des milans noirs, de la grue couronnée, de la panthère, des chimpanzés, des faux gavials et des serpents. Après cela, nous nous sommes intéressés à voir s’il y avait des abris dans les enclos tels que les terriers, les nichoirs ou les grottes. Dans 79,4% des cas, il n’y avait pas d’abris dans les enclos contre 20,6% des cas où des abris étaient observés notamment chez les mangoustes, les zèbres, les varans du Nil et le guib harnaché. Concernant l’apport d’enrichissement dans les enclos, dans 44,1% des enclos, des enrichissements étaient présents (Figure 32). Par contre, dans 55,9% des enclos, il n’y avait pas d’enrichissements réalisés dans les enclos notamment chez les patas, les milans noirs, les babouins, l’éléphant, les civettes, les genettes (Figure 33), le caracal, les hyènes, les serpents et chez certains chimpanzés.

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Figure 32 : Proportion des observations sur la présence d'enrichissement dans l'enclos

Figure 33 : Enclos sans enrichissement chez les genettes Nous avons également apprécié la présence de déchets ou de litière dans dan l’enclos. A ce niveau, dans 29,5% ,5% des cas, les enclos présentaient des déchets à l’intérieur. l’intérieur Il s’agit de l’enclos des pétauristes (Figure ( 34),, des mangabeys, des vervets (Figure 35), des mangoustes et dans l’un des enclos de crocodile. Par contre dans 70,5% ,5% où il n’y avait pas de déchets dans les enclos.

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Figure 34 : Pétauriste avec un déchet plastique dans l’enclos

Figure 35 : Des peaux de banane dispersées dans l’enclos des vervets Enfin, il est important de remarquer que de part la localisation du ZNA, les animaux sont soumis sans cesse aux bruits du trafic routier, des klaxons de voitures et souvent de mégaphones lors de manifestations au sein du zoo; tous ces facteurs pouvant engendrer le stress chez les pensionnaires du zoo.

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II-2 Discussion II-2-1 Limites et difficultés rencontrées pour l’étude Nous avons rencontré de multiples difficultés lors du déroulement de notre étude au ZNA. Ces difficultés étaient liées en partie à la méconnaissance du concept de bienêtre animal par les différents acteurs que sont les visiteurs et chez certains soigneurs. Il nous a fallu utiliser dans certains cas l’une des langues locales majoritairement parlé (Bambara) pour que nos interlocuteurs comprennent mieux les questions. Aussi, nous n’avons pas eu accès à certaines informations. Il s’agit notamment du nombre de visiteurs par mois qui nous aurait permis de définir exactement la taille de notre échantillon. Cependant nous avons fait une estimation et évaluer ce nombre à 3000 visiteurs en 2 mois, ce qui a conduit à l’obtention de 220 personnes, alors que la taille suffisante pour la réalisation de notre travail était de 178 personnes. En plus de cela, nous n’avons pas eu accès à certains documents tels que les archives sur le ZNA, les états financiers et le plan de masse actuel du ZNA. Ces documents nous auraient permis de mieux illustrer certains points de notre étude. Cependant, il faut noter de façon générale, l’amabilité avec laquelle les visiteurs et les soigneurs du ZNA ont participé à cette enquête. II-2-2 Caractéristiques et point de vue des visiteurs du ZNA sur bien-être animal II-2-2-1 Caractéristiques des visiteurs du ZNA Le ZNA suscite un engouement de la part de la population ivoirienne qui ne se prive pas de le visiter. Ainsi tous les jours de la semaine, cet établissement est pris d’assaut par des hommes et des femmes de différentes couches sociales. Notre enquête révèle que les hommes visitent plus le zoo par rapport aux femmes. Ce constat a également été réalisé par Oyetola (2015) au ZNA. Celui-ci rapporte que 60,98% des hommes visitent le ZNA contre 39,02% pour les femmes. Cette forte présence des hommes, serait due au pouvoir financier élevé de ceux-ci et à leur liberté à se déplacer comme ils veulent contrairement aux femmes.

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Aussi la composition de notre échantillon démontre bien que la visite du ZNA n’est pas restreinte à une catégorie socioprofessionnelle ou d’âge. Nous avons enregistré au cours de notre enquête, une présence accrue d’élèves avec 35,5% par rapport aux autres couches professionnelles. Ces résultats vont dans la même logique que ceux énoncés par Prescott (1981) qui signifiait que les enfants joueraient un rôle prépondérant en incitant les visites au jardin zoologique du Québec dans respectivement 29% et 41% lors des première et seconde visites. Nos résultats sont cependant différents de ceux de Oyetola (2015), qui indiquait que les personnes du privé visitaient plus le zoo avec 39,51%, suivie des étudiants avec 22,43% et des élèves avec 16,09%. Cette différence pourrait s’expliquer par le contexte qui prévalait lors de notre étude. En effet, durant notre enquête, le zoo a eu la visite de plusieurs groupes d’élèves venus en colonies de vacances. Ces élèves, accompagnés de leurs encadreurs venaient d’Abidjan et même de l’intérieur du pays. II-2-2-2 Point de vue des visiteurs du ZNA sur le bien-être animal Concernant la perception du bien-être animal par les visiteurs du ZNA, seul 52,7% des visiteurs enquêtés affirmaient avoir entendu parler du bien-être animal contre 47,3% qui disent n’avoir jamais entendu parler. Toutefois, parmi ceux affirmant avoir entendu parler du bien-être animal, seul une minorité (28%) ont pu trouver 2 critères fondamentaux du bien-être animal. Une étude similaire a été réalisée par Adje (2011) et a donné des résultats différents aux nôtres. En effet, celui-ci mentionnent que 87,7% des personnes enquêtées affirmaient avoir déjà entendu parler du bien-être animal contre 11,76% qui n’en avaient jamais entendu parler. Les raisons de cette différence se situent au niveau de la population cible. En effet, celle étudiée par Adje (2011) est composée majoritairement de vétérinaires ayant beaucoup accès à des informations sur le bien-être animal. La plupart des visiteurs trouvent que les animaux sont en bonne forme et que les enclos dans lesquels ils se trouvent sont en bon état. Cependant certains jugent insatisfaisant la taille de certains enclos voir de tous les animaux du ZNA. Ces appréciations sur la bonne forme des animaux s’expliqueraient par le fait que les visiteurs ne disposent pas d’autres éléments de comparaison hormis le ZNA où ils ont 66


l’habitude de voir les animaux. Aussi, cela pourrait s’expliquer par la méconnaissance des visiteurs sur les normes adéquates de conservation des animaux en captivité. Le volet hygiène n’est pas en reste dans les domaines jugés insatisfaisants par les visiteurs car plus de la moitié des enquêtés pense que l’intérieur de certains enclos voire tous l'enclos n'est pas propre. Les enclos les plus indexés sont respectivement celui des chimpanzés, crocodiles et l’hippopotame nain. La majorité des visiteurs pensent que les animaux sont bien nourris et sont en sécurité au ZNA. En effet, l’appréciation de l’alimentation et de la sécurité par les visiteurs était subjective sans être motivé. Enfin, il faut noter que 65% des visiteurs étaient favorables à payer plus pour rentrer au zoo si les conditions de bien-être des animaux étaient améliorées. Ce résultat montre une attention plus grande des visiteurs pour le bien-être animal qui souhaitent voir les animaux dans de bonne condition de vie. Une étude similaire en productions avicoles a également montré l'intérêt des populations sur ce concept. En effet, en Europe, 57% des consommateurs sont disposés à payer davantage pour des œufs issus d'élevages offrant un meilleur bien-être pour les poules pondeuses (Eurobaromètre, 2005). II-2-3 Caractéristiques et point de vue des soigneurs du ZNA sur bien-être animal II-2-3-1 Caractéristiques des soigneurs du ZNA Les soigneurs au ZNA sont tous des hommes de tranches d’âges différentes et répartis dans 7 groupes en fonction des différentes espèces. Le fait que ces soigneurs soient composés uniquement d'hommes s’expliquerait par le fait que ce travail demande une bonne résistance physique. En effet, les soigneurs sont chargés de nourrir les animaux, assurer la propreté de leur lieu de vie, d’assister le vétérinaire et des soins mineurs comme la pesée, la contention, suivi de la santé, vaccination et détection des anomalies. Ce travail nécessite une aptitude physique. Aussi la quasi-totalité des soigneurs présents au ZNA n’a pas suivie de formations en ce qui concerne la protection et la santé des animaux. Ils affirment avoir appris au fil du temps avec les plus anciens. Néanmoins malgré l’absence de formations, les

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soigneurs parviennent avec leurs expériences à réaliser assez bien leurs tâches au ZNA. II-2-3-2 Point de vue des soigneurs du ZNA sur le bien-être animal La grande partie des groupes de soigneurs affirment avoir déjà entendu parler du bienêtre animal et ont pu nous donner au moins deux critères fondamentaux de bien-être animal. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la majorité de ces soigneurs ont une ancienneté de travail d’environ 08 ans et reçoivent souvent la visite de certaines associations de défenses des animaux telles que la Fondation Calao et le groupe Suisse Geoseach. Concernant la qualité des aliments distribués, tous les groupes sont unanimes pour dire qu’elle est bonne. Cette appréciation est à notre avis subjective vu qu'aucun contrôle de qualité n'a été réalisé en ce qui concerne les aliments apportés aux animaux. Néanmoins les moyens de conservation des aliments disponibles au Zoo peuvent permettre de penser que les aliments seraient de bonne qualité. Cependant au niveau de la quantité d’aliments distribués, les groupes Crocodiliens-Hippopotame-Oiseaux et Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches

jugeaient

la

nourriture

apportée

insuffisante. Au niveau des crocodiles, leur grand nombre constitue un réel problème. D’une part ceci réduit leur mouvement dans le bassin dans lequel ils se trouvent et d’autre par se pose le problème d’alimentation pour des animaux dont la ration alimentaire normale est de 10 kg de viande par jour (Dasse, 2002), ce qui devrait faire une quantité de 360 kg de viande au quotidien pour ceux-ci. Cependant la réalité est tout autre car ils ne sont nourris que 3 fois par semaine pour une ration de 20 kg de viande pour l’ensemble des crocodiles. Dasse (2002) avait mené une enquête au ZNA où il a remarqué aussi ce fait mais les autorités d’alors affirmaient que malgré le budget alloué par l’Etat et le soutien de certains donateurs, il était difficile de subvenir normalement au besoin alimentaire des animaux du fait de leur nombre qui s’accroît chaque mois ainsi que le coût des aliments. Dès lors, il est nécessaire que des dispositions soient prises pour permettre au ZNA d’être autonomes afin de pouvoir assurer certaines charges pour le bien-être de ses pensionnaires.

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En plus, au niveau des céphalophes, l’alimentation est jugée insatisfaisante du fait de la quantité administrée à ces animaux qui est de 1 kg de graminées distribué matin et soir. En effet selon Oftedal et al. (1996) qui définie l'alimentation appropriée chez les herbivores en parc zoologique, il est primordial d’apporter à volonté l’eau et le foin qui est la base du régime alimentaire de la plupart des herbivores. Il faut ajouter au foin, des graminées en respectant des normes de teneurs en protéines, vitamines et minéraux en fonction des espèces animales. Si les animaux sont nourris en groupe, il vaut mieux utiliser des granulés peu riches en énergie digeste (3 Kcal d’énergie digeste par gramme de matière sèche environ) et riche en fibre pour diminuer les risques d’acidose. Ainsi l’apport de foin et de granulés en plus des graminées apportés, pourraient satisfaire les besoins de cette espèce ou à défaut il faudrait augmenter la quantité de graminées à 2 Kg afin de satisfaire convenablement leur besoin alimentaire. La qualité d’eau ainsi que la quantité d’eau servie sont jugées bonnes par l’ensemble des groupes de soigneurs. En effet, l’eau apportée provient du robinet donc est jugée satisfaisante et elle est distribuée à volonté et renouvelée chaque jour en fonction des espèces animales. A cela, ils affirment à l’unanimité que les animaux reçoivent des soins pour la plupart et cela s’expliquerait par la présence d’un vétérinaire au sein de l’établissement. Enfin concernant l’avis des soigneurs sur l’amélioration du bien-être des animaux au ZNA, 30% des avis recueillis préconisaient la prise en compte du bien-être des soigneurs en premier lieu. Il faut noter que la notion de bien-être animal n’est pas encore bien perçue dans nos sociétés africaines. Pourtant le bien-être des animaux et celui de l’homme est conciliable au profit de l’homme. Adje (2011) dans son enquête, a révélé que 52,9% des enquêtés était d’accord sur cet avis. Rappelons que cet auteur a obtenu une plus grande adhésion à cette affirmation du fait que son enquête s’est déroulée auprès des vétérinaires, qui sont des cadres de la santé animale et qui sont à même de comprendre cela. Tandis que notre enquête concerne les soigneurs qui n’ont pas les mêmes conditions sociales de ces derniers. En plus de la considération de leur 69


bien-être, ces soigneurs demandent l’achat de plus de matériels d’entretien des enclos. En effet, le nettoyage des enclos se fait à l’aide de l’eau de robinet et de brosses chez la plupart des primates, dans les bassins d’eaux des reptiles ainsi que chez l’hippopotame. Il faut noter que ce matériel est insuffisant voir vieillissant ce qui entrave le nettoyage adéquat de ces enclos. II-2-4 Observations sur le bien-être animal au ZNA II-2-4-1 Concernant les animaux dans l’enclos Après observation des animaux dans leurs enclos, nous pouvons dire que la majorité d’entre eux paraissaient en bonne santé et exempt de signes visibles ou de maladies et présentaient un bon état de fourrures, de plumes et de peaux. Néanmoins, certains cas de blessures et de maladies ont été observés chez des animaux. En effet, dans la majorité des cas, ces blessures sont observées dans les enclos où les animaux vivent en groupe et du fait de l’étroitesse de ces enclos qui ne sont pas suffisamment grands pour que les animaux soient à une distance assez importante des compagnons de cages agressifs. La plupart des anomalies ont été observées au niveau des enclos des primates et des crocodiles. Aussi, des cas de stéréotypies ont été observés dans 23,5% des cas dans les enclos. En effet, les animaux pouvaient effectuer des mouvements répétitifs d’aller et retour durant toute la journée. Les enclos où nous avons observé fréquemment ces comportements sont ceux des carnivores (lions, hyènes) et chez les primates (Babouins). Ce comportement pourrait s’expliquer à 2 niveaux. En effet, chez les lions bien que vivant en groupe dans un enclos aéré et assez bien enrichi, la disposition de cet enclos pose problème. L’enclos des lions fait face à celui des céphalophes, ce qui a pour conséquence d’occasionner perpétuellement des stimuli visuels chez ces animaux dans la mesure où les céphalophes constituent une proie pour les lions. Ce constat de mouvement d’aller et retour sans cesse est observé chez les 3 lions et constitue une source de stress chez ces animaux. Chez les hyènes et les babouins, le manque d’enrichissement des enclos d’une part et la solitude d’autre part constitue les causes de stéréotypies chez ces animaux. Le ZNA dispose de deux hyènes qui sont toutes des femelles et ceci pose un problème dans la mesure où cette espèce vie généralement en 70


groupe variant de 05 à 80 individus en société matriarcale c'est-à-dire où les femelles dominent les mâles et qui structurent la famille. Du coup les deux animaux s’isolent séparément dans les deux pièces que comptent l’enclos où il n’y a pas d’enrichissement prévu. Ce constat est le même dans l’enclos des babouins qui vivent en couple mais l’absence d’enrichissement ne favorise pas leur condition de vie. D’une manière générale, la proportion des enrichissements observés dans les enclos au ZNA est faible (44,1%) par rapport à celle où l’enrichissement est absent (55,9%). Les enrichissements apportés sont généralement de la litière, de la terre, de la paille, des arbres, des roues et des balançoires. Lorsqu'ils étaient présents dans des enclos, ils étaient souvent vieillissants ce qui contribue à favoriser les comportements stéréotypés chez les animaux. Nos résultats sont différents de ceux de Freyburger (2008) qui a réalisé une étude similaire sur la conception des îles aux primates dans les zoos de l’Union Européenne. Ainsi, Freyburger (2008) a enregistré parmi les zoos ayant réalisé

un

enrichissement

58,5%

contre

41,5%

qui

n’avait

pas

effectué

d’enrichissements. Cette différence pourrait s’expliquer premièrement par l’espèce cible : l’étude réalisée par Freyburger (2008) a concerné uniquement les habitats des primates dans les îles aux primates par contre notre étude a porté sur tous les enclos des espèces présentes au ZNA ,deuxièmement par la taille de l’échantillon : celle étudiée par cet auteur à concerner 38 parcs zoologiques de l’Union Européenne tous membres de l’EAZA qui bénéficient de l’expertise de cette association zoologique tandis que notre étude à concerner qu’un seul zoo , enfin troisièmement : la méthodologie utilisée car dans le cadre de son étude, ce sont les responsables des zoos eux-mêmes qui ont répondus aux différentes questions or concernant notre étude, nous avons observé nous-mêmes afin d’évaluer l’absence où la présence d’enrichissements. Toujours selon une enquête, Lewis et al. (2006) montraient sur des souris sylvestre qu’il y a une réduction des stéréotypies chez plus de 70% de souris sylvestre lorsqu’elles sont placées dans des cages dans lesquelles ont été ajoutés divers objets (roue, abri, jouets en plastique, grilles à escalader). Cet auteur renchéri d’avantage notre avis sur l’importance de l’enrichissement chez les animaux en captivité même si la population utilisée par Lewis et al. (2006) sont des souris Silvestre. La faible proportion des enrichissements effectués au ZNA pourrait s’expliquer par la 71


méconnaissance des bienfaits que pourraient apporter cette méthode aux animaux et par la motivation des soigneurs à participer à cette action. II-2-4-2 Concernant l’alimentation et l’eau dans l’enclos L’alimentation apportée aux animaux au zoo est de bonne qualité et est adaptée en fonction des différentes espèces animales. En effet, comme cité plus haut, le zoo est approvisionné par un opérateur privé en fruits, légumes et viande provenant de l’abattoir. Aussi suite à un partenariat avec un supermarché de la place, le zoo reçoit des dons en fruits et légumes ainsi que du pain de leurs stocks invendus qui ne peuvent plus être commerçable. L’eau distribuée provient essentiellement du robinet donc est potable au départ. Mais à un certains moment de la journée cette eau devient insalubres. Ceci a été observé dans 61,8% des cas et pourrait s’expliquer d’abord par le fait que dans la majorité des enclos, l’eau de boisson sert aussi pour la baignade chez certains animaux et les abreuvoirs sont étroits et non adaptés (assiette en plastique, bidon de 5 litres coupé) ou faits en béton. Ensuite dans les bassins où vivent certains animaux tels que les crocodiles, l’hippopotame, le temps de renouvellement fait que l’eau change d’aspect et devient insalubre. Il faut noter également à tous cela, le manque d’un réservoir d’eau pour pallier aux coupures d’eaux de longues durées. Nous avons pu constater l’état très insalubre de certains abreuvoirs suite à une coupure d’eau durant notre enquête au ZNA. Dans un rapport d’enquête sur des zoos en France élaboré par Born Free (2011), il évaluait à plus de 90% des cas, l’eau potable propre présente pour tous les animaux. Ce taux est largement supérieur à celui de notre étude et pourrait s’expliquer par le fait que l’appréciation de la qualité de l’eau au niveau de cette enquête s’est fait à un moment précis dans les enclos. Par contre dans notre étude, les 38,2% de cas où l’eau est jugée potable sont motivés par la présence du mot « à tout temps » qui tient une place de choix dans notre jugement car constitue un facteur important pour évaluer l’état de bien-être des animaux concernant l’eau qui leur est proposée.

72


II-2-4-3 Concernant les enclos Nos observations au niveau des enclos ont montré que la moitié des enclos au niveau du ZNA n’était pas suffisamment grand pour permettre aux animaux de réaliser leurs mouvements (voler, courir ou nager à la vitesse) correctement. Nos résultats diffèrent de ceux du rapport élaboré par Born Free (2011) au niveau de l’évaluation des zoos en France qui mentionnait un taux de 75% des enclos visités qui offraient un espace grand pour la réalisation des mouvements des animaux. Cela s’expliquerait en partie par l’existence de textes qui définissent les normes de construction des enclos avant l'autorisation d'ouverture d'un zoo dans les pays européens. De notre point de vue, depuis sa création, les enclos des animaux au ZNA n’ont pas subi de grande modification dans la mesure où certains enclos ont du être abandonner pour éviter qu’ils s’écroulement sur les animaux. Ce constat est important dans la mesure où la tendance actuelle consiste à abandonner des cages pour des enclos semilibertés qui permettent aux animaux de se mouvoir d’avantage et qui prend en compte le bien-être des animaux. De plus la quasi-totalité des enclos observés c'est-à-dire dans 79,4% des cas il n’y a pas d’abris tels que les nichoirs, les terriers ou les grottes. Ces abris qui ne sont pas à confondre avec l’intérieur de l’enclos, représentent

des

domaines privés des animaux qui leur permet de fuir un temps soit peu le regard des visiteurs. Aussi, il a été observé que dans 58,8% des cas que les enclos ne disposaient pas de boitier permettant de séparer un animal d’un autre dans le même enclos ou d’un enclos intérieur dans l’enceinte. Cette situation pose d’énormes difficultés à différents niveaux ,d’abord au niveau de l’administration de soins à un animal vivant en couple ou en groupe dans une même enceinte, l’absence de boitier de séparation dans l’enclos rendra difficile l’isolation du sujet malade en question, ensuite concernant l’hygiène dans ces enclos, la présence d’un boitier de séparation permettrait aux soigneurs d’attirer les animaux dans un coté de l’enclos afin de nettoyer efficacement l’autre côté et ainsi de suite. Cela permettrait de satisfaire aux critiques sur l’hygiène à l’intérieur de certains enclos tel que chez les primates.

73


Pour nous, malgré des efforts considérables consentis ces dernières années dans l’acquisition de nouvelles espèces animales et la réhabilitation de certains enclos, le ZNA doit prendre en compte d’avantage le bien-être des animaux. Cette prise en compte passe par la mise aux normes internationales des enclos ainsi que le respect des règles d’hygiènes, d’alimentation, de sécurité, de santé et de confort des animaux tel que mentionné par l’OIE dans le code sanitaire des animaux terrestre sur le bien-être des animaux. II-3 Recommandations Nos recommandations vont à l’endroit de : l’Etat de Côte d’Ivoire, la direction du ZNA, des soigneurs et des visiteurs du ZNA. II-3-1 A l’Etat de Côte d’Ivoire Nous recommandons à l’Etat ivoirien qui est le principal bailleur de fond du ZNA de : -

augmenter le budget de fonctionnement du ZNA afin que la direction puisse subvenir aux besoins des animaux qui ne cessent d’augmenter ;

-

poursuivre sa politique de redynamisation du ZNA à travers l’apport de nouvelles espèces animales mais aussi de mettre plus l’accent sur la réhabilitation des enclos afin de les rendre conformes aux normes de bien-être animal ;

-

former les soigneurs dans les parcs zoologiques ;

-

réviser le « statut salarial » des soigneurs du ZNA qui a été mis en place depuis plusieurs années et qui ne correspond plus aux réalités actuelles, ainsi une revalorisation serait une source de motivation supplémentaire afin de mener leurs tâches convenablement avec passion ;

-

accompagner la direction du ZNA

aux démarches pour l’inscription aux

différentes associations internationales que sont la PAAZA et la WAZA afin de bénéficier de l’expertise de ceux-ci en matière de normes de conservation des animaux ; -

sensibiliser sur le bien-être animal.

74


II-3-2 A la direction du ZNA Au vue de certains constats nous souhaiterons faire des recommandations à court terme et à long terme à la direction du ZNA. II-3-2-1 A court terme Nous recommandons à court terme à la direction du ZNA de : -

acheter aux soigneurs des gangs, des cache-nez, des bottes ainsi que des matériels de nettoyage tels que des brosses et des désinfectants ;

-

ordonner le changement d’eau dans les enclos où il n’y a pas de bassin deux fois par jour c'est-à-dire le matin et l’après midi ;

-

payer des abreuvoirs modernes à mettre dans les enclos des mangabeys, des vervets, des pétauristes, des milan noirs, des caracals et des patas en lieu et place de ceux existants ;

-

ordonner le ramassage des ordures et le débouchage du canal d’évacuation d’eau au niveau de l’enclos des mangabeys et des vervets ;

-

payer un réservoir d’eau de 1000 litres afin de pouvoir subvenir aux besoins des animaux lors de coupures d’eaux de longue durée ;

-

mettre en place une boîte à suggestion à la sortie du zoo afin que les visiteurs puissent donner leurs avis sur les conditions de vie des animaux ;

-

chercher des partenaires afin de financer la réhabilitation de l’enclos qui assurait la vie en groupe de certains chimpanzés. II-3-2-2 A long terme

Nous recommandons à long terme à la direction du ZNA de : -

mener des démarches en collaboration avec le ministère de tutelle afin d’accélérer leur adhésion aux associations de zoos que sont la PAAZA et la WAZA ;

-

mettre en place une fiche d’observation et d’évaluation hebdomadaire du bienêtre des animaux ;

-

continuer la motivation des soigneurs à travers une prime mensuelle octroyée au soigneur le plus exemplaire ; 75


-

construire un abreuvoir pour l’éléphant ;

-

envoyer des compagnons aux animaux solitaires dans les enclos ;

-

réfectionner le château d’eau afin d’éviter des désagréments lors de coupures d’eaux de longue durée ;

-

mettre en place des machines de filtrage d’eau dans tous les enclos qui disposent de bassins ;

-

Organiser au moins une fois par an une séance de formation des soigneurs du ZNA sur l’entretien, l’alimentation, les méthodes d’enrichissement des enclos et de soins aux animaux.

II-3-3 Aux soigneurs du ZNA Aux soigneurs du ZNA, nous recommandons de : -

prendre toujours soin des animaux avec amour et passion en exécutant correctement les tâches qui leurs sont assignés ;

-

signaler rapidement au vétérinaire du ZNA, toute suspicion ou modification de comportement des animaux présents dans les enclos dont ils sont responsables ;

-

préconiser l’entraide dans l’exécution des tâches dans les différents groupes.

II-3-4 Aux visiteurs du ZNA Aux visiteurs du ZNA, nous recommandons de : -

prendre en compte le bien-être des animaux lors de leur visite aux ZNA en respectant les consignes énumérées à l’égard des animaux à savoir ne pas donner à manger et/ou toucher les animaux ainsi que de les lancer des pierres;

-

ne pas exciter ou perturber la vie des animaux lors de leur visite

-

mettre en pratique les critères de bien-être animal à leurs animaux domestiques.

76


CONCLUSION Les parcs zoologiques ont beaucoup évolué depuis leur création qui remonte à plus de 2000 ans avant Jésus-Christ. Aujourd’hui, ces établissements jouent un rôle considérable au sein de nos sociétés tant par leur rôle de conservation, d’éducation, de recherche mais également de divertissement des populations. Malgré leur importance, des voix s’élèvent de nos jours pour dénoncer l’existence de ces établissements du fait de certaines pratiques exercées en leur sein. Un aspect primordial est à l’origine de ce désaccord : il s’agit du non respect des normes de bien-être des animaux. En effet, bien que cette notion de bien-être animal paraisse nouvelle, elle a commencé depuis les années 1960 à prendre forme. Aujourd’hui, le bien-être animal englobe plusieurs disciplines dont l’éthologie, la physiologie, la neuroscience, la déontologie, l’économie, la politique, la religion, la philosophie, les sciences vétérinaires, le droit, la sociologie etc. C’est fort du constat étroit qui lie la santé animale et le bien-être animal, que les membres de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont donné mandat en 2002 à cette organisation afin d’inclure le bien-être animal dans son champ d’action. Ainsi, un an plus tard, l’OIE a établi les principes directeurs dans le domaine du bien-être animal dans son document le code sanitaire des animaux terrestre. Dans celui-ci, le bien-être animal est défini comme « la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent » et est jugé satisfaisant si les critères comme le bon état de santé, le confort suffisant, un bon état nutritionnel, une sécurité garantie, la possibilité d’expression du comportement naturel et l’absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse sont respectés. Ces normes viennent ainsi fixer les critères à mettre en place pour garantir le bien-être des animaux et sont utilisées pour l’évaluation du bien-être des animaux sauvages en parc zoologique. C’est dans cette optique que nous avons décidé d’évaluer le bien-être animal au Zoo National d’Abidjan. L’objectif général de notre étude était de contribuer à l’amélioration du bien-être des animaux au Zoo National d’Abidjan.

77


De manière spécifique, il s’agissait de : recueillir les avis des visiteurs et des soigneurs du zoo sur le bien-être des animaux au Zoo National d’Abidjan ; évaluer l’état de bien-être des différentes espèces au Zoo National d’ Abidjan ; proposer des solutions d’amélioration du bien-être des animaux du Zoo National d’Abidjan. Notre étude s’est déroulée de Septembre à Novembre 2015 au cours de laquelle nous avons réalisé une enquête auprès de 220 visiteurs, des 7 groupes de soigneurs au ZNA et fait des observations basées sur le protocole d’évaluation de zoos de l’Union Européenne de 2011. La réalisation de ce travail s’est faite d’abord au travers d’une enquête auprès des visiteurs du ZNA, ensuite nous avons procédé à des interviews collectives auprès de chacun des groupes de soigneurs et enfin nous avons procédé à des observations personnelles des animaux au niveau de 36 enclos. Les logiciels Sphinx Plus2 version 5 et Microsoft Excel 2007 ont été utilisés respectivement pour le traitement des données et la réalisation des graphiques. Concernant les visiteurs du ZNA, il ressort que 52,7% des personnes affirment avoir entendu une fois parler du bien-être animal. Aussi sur 50 personnes affirmant avoir déjà entendu parler du bien-être animal seul 14 ont pu nous donner 2 critères principaux du bien-être sur les 5 critères énumérés par l’OIE. De plus les visiteurs ont donné leurs avis sur les animaux et les pratiques rencontrées au ZNA. Plus de soixante douze pour cent (72,3%) des personnes pense que les animaux sont tous en bonnes formes contre 21,8% qui jugent que certains animaux sont maigres, 1,8% des personnes quant à eux pensent que certains animaux sont obèses, la même proportion affirment que tous les animaux sont obèses. L’enquête révèle également que 40% seulement juge l’hygiène dans les enclos satisfaisant contre 49,6% qui le jugent insatisfaisant dans certains cas tandis que 10,5% pensent que l’hygiène est insatisfaisant dans tous les enclos. Parmi les enclos concernés, il y a celui des chimpanzés qui représente 32,3% des citations puis celui des 78


crocodiles représentant 21,4%, l’enclos de l’hippopotame nain suit avec 15% puis celui des singes avec 7,5% des citations. D’autres enclos tels que ceux des civettes, de l’éléphant, des milans noirs et des buffles sont mentionnés avec des proportions moindres. Concernant l’alimentation des pensionnaires du ZNA, 79,1% des personnes pensent qu’ils sont bien nourris contre 15% qui pensent le contraire, 5,9% étaient indécises. Par ailleurs, la quasi-totalité des personnes affirment que les animaux sont en sécurité (89,1%) contre 7,3% qui pensaient le contraire et 3,6% qui étaient indécises. Enfin, 65% des visiteurs se disent favorables à une augmentation du prix d’entrée au ZNA si les conditions du bien-être des animaux étaient améliorées contre 35% qui n’étaient pas favorables à un changement. Notre deuxième enquête qui s’est déroulé auprès des 7 groupes de soigneurs répartis en fonction des différentes espèces animales présentent au ZNA révèle que 6 des 7 groupes affirmaient avoir déjà entendu parler du bien-être animal et connaissaient au moins 2 critères principaux du bien-être animal. Concernant la qualité de la nourriture distribuée, ils sont tous unanimes qu’elle est de bonne qualité mais quant à la quantité distribuée 4 groupes soigneurs (quarantaine ; primates ; éléphant ; carnivores-varanspython) jugent l’apport satisfaisant contre 2 groupes soigneurs (CrocodilesHippopotame-Oiseaux ; Céphalophes-Buffles-Phacochère-Autruches) qui jugent la quantité d’aliment

distribuée insatisfaisante. Par la suite, les soigneurs jugent

satisfaisante à l’unanimité la qualité ainsi que la quantité d’eau distribuée aux animaux. La quasi majorité des soigneurs affirment que les animaux reçoivent des soins et qu’ils sont administrés par un vétérinaire. Seul un seul groupe jugeait que les animaux ne recevaient pas de soins. Enfin, sur les 6 groupes affectés au niveau des enclos seuls 4 groupes affirmaient avoir entrepris un enrichissement des enclos des animaux contre 2 groupes qui n’avaient pas effectué d’enrichissement dans leur enclos. Quant à notre dernière enquête qui a concernait nos observations personnelles, nous avons constaté que 85% des animaux observés dans les enclos semblaient être en bonne santé et exempts de blessures contre 14,5% qui affichaient un mauvais état. 79


Aussi en ce qui concerne la stéréotypie, elle a été observée dans 23,5% des cas chez les animaux notamment chez les lions, les hyènes et les babouins. Dans 38,2% des cas où les animaux vivaient en groupe social, les agressions ont été observées dans 17,7% des cas. Concernant l’hygiène de l’eau, nous avons remarqué que dans 61,8% des cas, elle n’était pas propre tout le temps et dans 55,9% les abreuvoirs manquaient d’hygiène. De plus dans 35,3% des cas, les animaux ne pouvaient pas avoir un accès simultané à l’eau et à la nourriture. Les enclos n’étaient pas suffisamment grands pour permettre aux animaux d’effectuer leur mouvement correctement dans la moitié des enclos observés et ne disposaient pas d’abris en leur sein dans 79,4% des cas. Quant à l’enrichissement, il n’a été observé que dans 44,1% des enclos. Au vu de nos résultats, nous avons élaboré une liste de recommandations à l’endroit de l’Etat ivoirien, de la direction du ZNA, aux soigneurs du ZNA ainsi qu’aux visiteurs. Dans ces recommandations, nous avons énuméré des actions à court terme qui pouvaient être menées en vue d’agir rapidement pour garantir un minimum de bienêtre des animaux et des actions à long terme qui ont pour but de contribuer efficacement à l’amélioration du bien-être des animaux au ZNA.

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86


ANNEXES

87


ANNEXE 1 : Fiche d’enquête (Visiteurs)



ANNEXE 2 : Fiche d’enquête (Soigneurs)



Annexe 3 : Fiche d’observation personnelle en vu de l’évaluation du bien-être des animaux en parc zoologique extrait du protocole d’évaluation du bien-être des animaux de zoos de l’Union Européenne de 2011 au niveau de la section E I-

Observation de chacun des animaux dans l’enclos

Questions

Oui

Non

Nombres d’animaux affectés/ notes

Enclos numéro : Nom espèce : Nombre total : 1

M:

/

F:

Est-ce que tous les animaux semblent en bonne santé et exempts de signes visibles de blessure ou de maladie (regarder les oreilles, nez, chiffres / membres / queues, des plaies ouvertes ou abrasions, capacité à tenir debout, marcher, respirer) ?

2

Est-ce que tous les animaux sont exempts de sabots envahis, les ongles, les griffes ?

3

Est-ce que la fourrure / plumes / peau de tous les animaux apparaît en bon état?

4

Est-ce que tous les animaux ont des corps raisonnables en poids et l'état (non

obèse

grossièrement

(Obésité) insuffisant

ou

(maigre,

saillie os) ? 5

Est-ce que les animaux affichent un comportement stéréotypé

Commentaires


(mouvements répétitifs et sans fonction ? 6

Est-ce que des animaux semblent auto mutiler ou montrer d'autres comportements anormaux ?

7

Si les animaux sont dans un groupe social, est-ce que l'agression a été observée ? II-

8

Observation de l’alimentation et de l’eau

Est-ce que la nourriture fournie est approprié pour les animaux? Est-ce que la qualité de la nourriture fournie bonne ?

9

Est-ce que les livraisons de nourriture et d'eau présentés hygiénique ?

10

Est-ce que la quantité de chaque produit alimentaire fourni adéquate ?

11

Est-ce que tous les animaux peuvent avoir un accès simultané à l’eau et à la nourriture ?

12

Est-ce que les mangeoires et abreuvoirs ne présentent pas de risque pour les animaux ? Des risques aigus de blessures physiques (travers cassé, récipients en matière plastique, sacs et bouteilles etc. . .)

13

Est-ce que la nourriture est disponible dans plus d'un endroit dans l'enceinte ?


14

Les animaux ont accès à l'eau potable en tout temps ? Boire de l'eau pas pour la baignade etc. . .

15

Est-ce que l'alimentation publique autorisée?

16

Est-ce que alimentation publique a été observée ? III-

17

Observation dans l’enclos

Est-ce que l'enceinte est suffisamment grande pour permettre aux animaux d'exprimer son répertoire complet des mouvements de locomotives normales (telles que Voler, courir ou nager à la vitesse) ?

18

Est-ce que l'enceinte est suffisamment grande pour que les animaux soient distanciés suffisamment des visiteurs?

19

Est-ce que les animaux sont retenus, attachés ou strictement réglementés dans le mouvement ?

20

Y a t-il des signes visibles sur les animaux de mutilation physique par les humains ? par exemple la plume écrêtage chez les oiseaux et suppression des épines de rayons,


etc… 21

Est-ce que l’enceinte permet à certains espèces typiques, les mouvements et les comportements (tels que terriers, creuser, fourrager, en cours d’exécution, usure des sabots, etc.) ?

22

Y a t-il des abris dans la pièce? Par exemple les nichoirs, des terriers, grottes. Ne pas inclure l’intérieur de l’enclos comme abri.

23

Si 22 est affirmative, Est-ce que les abris semblent offrir protection contre les intempéries (par exemple soleil, pluie, la neige, le vent, la chaleur, l’humidité) ?

24

Si 22 est oui, peuvent les animaux accéder librement les abris ?

23

Est-ce que tous les animaux ont accès à de multiples domaines de la vie privée ? Prendre en compte l’intérieure de l’enceinte (il faut savoir que le public peut avoir accès à l'enceinte intérieur

24

Est-ce que l'enceinte est suffisamment grande pour que les animaux soient distanciés suffisamment des compagnons de cage agressifs ?

25

Y a t-il un travail comportemental ou articles ou les techniques actuelles


d'enrichissement dans l'enceinte ? (par exemple des dispositifs d’alimentation, jouets, ballons, miroirs, énigmes comportementaux etc. . .) 26

- 44 Est-ce que l'enceinte est située à proximité de bruit fort ou excessif? Trafic, mégaphone les travaux de construction, haut-parleurs, etc…

27

Est-ce qu’il ya un éclairage adéquat prévu pour les animaux, le cas échéant, et de permettre bonne observation des animaux ?

28

Y a t-il un étang pour la natation / baignade etc. fourni

29

Y a t-il une odeur d'urine dans / autour de la enceinte?

30

Y a t-il des preuves de ravageurs (mouches, les rongeurs, les petits oiseaux, etc., et / ou leur fientes) dans l'enceinte ?

31

Y a t-il des déchets ou de la litière dans le enceinte

32

Y a t-il Il est une accumulation d'excréments dans l’enceinte ?

33

Est-il possible pour un animal d'être séparé de l'autre individu ? à savoir par un boîtier séparé, enclos intérieur, portes, etc.


ANNEXE 4 : Présentation des pays en Afrique disposant d’un parc zoologique de type zoo. Source : Livet, 2015 Numéro

PAYS

NOM DU ZOO

1

Afrique du Sud

Bloemfontein Zoo

2

Afrique du Sud

Johannesburg Zoo

3

Afrique du Sud

National Zoological Gardens of South Africa

4

Afrique du Sud

Bester Birds and Animal Zoo Park

5

Afrique du Sud

Michell Park Zoo

6

Afrique du Sud

Hartebeesport Snake and Animal Park

7

Afrique du Sud

Monkeyland

8

Algérie

Parc Zoologique et des loisirs d’Alger

9

Algérie

Parc Zoologique du jardin d’Essai

10

Côte d’Ivoire

11

Egypte

Giza Zoo

12

Ethiopie

Lion Zoo

13

Ghana

Kumasi Zoo

14

Kenya

Institute of primate Reseach

15

Mali

Parc Biologique de Bamako

16

Maroc

Jardin Zoologique de Rabat

17

Maroc

Dream Village

18

Maurice

19

Niger

20

Nigeria

Zoo National d’Abidjan

Casela Nature and Leisure Park Musée National du Niger University of Ibadan Zoological Gardens


21

Nigeria

22

Ouganda

23

République démocratique du

Nekede Zoological and Botanical Gardens Uganda Wildlife Education Centre Jardin Zoological de Kinshasa

Congo 24

Sénégal

Parc Forestier et Zoologique de Hann

25

Tunisie

Friguia Parc

26

Tunisie

Parc Zoologique de la Ville de Tunis


ANNEXE 5 : Inventaire des espèces animales au ZNA à la date du 10 novembre 2015 Classes Primates

Espèces

Noms scientifiques

Nombres

Chimpanzé

Pan troglodytes

15

Mangabeys

Cercocebus torquatus

10

atys Vervets

Chlocerbus sabaeus

15

Pétauristes

Cercipithecus

6

petaurista Patas

Erythrocebus patas

3

Babouins

Papio papio anubis

4

Total Herbivores

53

Eléphant

Loxodonta cyclotis

1

Hippopotame nain

Hexaprotodon

1

liberiensis Buffle

Syncerus caffer nanus

Céphalophe maxwell Cepholophus monticola

2 6

maxwell Céphalophe a bande

Cepholophus dorsalis

6

Burchelli equus

3

dosorle noir Zèbres total

19

Poissons

total

16

Carnivores

Léopard

Panthera pardus

1

Lion

Panthera leo

3

Hyènes

Crocuta crocuta

2


civette

Civettictis civetta

7

Genette

Genetta pardina

5

Mangoustes

Crossarchus niloticus

4

Total Sauropsidés

22

Crocodiles du Nil

Crocodylus niloticus

30

Faux gavials

Mecistops cataphracus

67

Crocodiles nains

Osteolaemus tetraspis

4

Tortue géante

Dipsochelys dussumieri

1

Tortue sillonnée

Geochelone sulcata

38

Total Sauropsidés(sphenodontiens)

140

Python de seba

Python sebae

3

Boa

Boa constrictor

1

Total Sauropsidés(oiseaux)

4

Grue couronnée

Balearica pavonina

1

Paon

Pavo cristatus

2

Milan noir

Milvus migans

6

Autruches

Struthio camelus

2

Vautour palmiste

Gypothlerax angolensis

1

Touraco

Tauraco persa

28

Total Totaux

40 Toutes les espèces

294


EVALUATION DU BIEN-ETRE DES ANIMAUX AU ZOO NATIONAL D’ABIDJAN RESUME Les parcs zoologiques jouent un rôle très important dans nos sociétés tant par leur rôle de conservation des animaux, d’éducation, de recherche et de divertissement des populations. Cependant, la détention d’animaux sauvages en captivité doit respecter les normes élaborées par l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale) dans son code sanitaire des animaux terrestres en vue du bien-être des animaux dans ces établissements. En Côte d’Ivoire, aucune enquête sur l’évaluation des normes de bien-être animal n’a été réalisée au zoo. Nous avons donc réalisé une étude sur l’évaluation du bien-être animal au Zoo National d’Abidjan ( ZNA) durant la période de Septembre à Novembre 2015 au cour de laquelle, nous avons réalisé une enquête auprès de 220 visiteurs, des 7 groupes de soigneurs du ZNA et fait des observations personnelles basées sur le protocole d’évaluation des zoos de l’Union Européenne de 2011. L’évaluation du bien-être animal au ZNA révèle qu’il est en deçà des normes exigées par l’OIE et ceux malgré les efforts consenti par l’Etat ces dernières années. Les visiteurs du ZNA se composent de toutes les catégories professionnelles et de tranches d’âges. Ils étaient 72% à affirmer avoir entendu parler du bien-être animal et 72,3% des visiteurs ont donné un avis satisfaisant quant à la bonne forme des animaux. Par contre, concernant l’hygiène dans les enclos, 46,6% ne sont pas satisfait de certains enclos notamment celui des chimpanzés dont le nom revient dans 32,3% des citations. D’autres visiteurs à une proportion moindre (10,5%) jugent que l’hygiène n’est pas respectée dans tous les enclos. Le volet alimentaire et sécuritaire des animaux est jugé satisfaisant en grande partie par les visiteurs même si certains affirment que des efforts restent à faire pour l’amélioration des conditions de vie des animaux dans la mesure où 65% seraient favorables à une augmentation du prix du ticket d’entrée si le bien-être des animaux était amélioré. Le ZNA compte 7 groupes de soigneurs repartis en fonction des espèces animales. L’enquête auprès de ceux-ci révèle qu’ils sont à l’unanimité satisfaits de la qualité des aliments distribués. Par contre, concernant la quantité d’aliments distribués, 2 groupes jugeaient cela insatisfaisant. Aussi ils affirment pour la plupart que les animaux reçoivent des soins du vétérinaire du zoo mais concernant l’enrichissement du milieu seul 4 groupes avaient entrepris cette action. Nos observations personnelles nous ont permit de constater dans l’ensemble que 85% des animaux observés semblaient être en bonne santé contre 14,5% qui affichaient un mauvais état. Aussi dans 23,5% des cas nous avons observé des cas de stéréotypie et dans 17,7% des agressions lorsque les animaux vivaient en groupe social. Concernant l’hygiène de l’eau, dans 61,8% des cas, celle-ci n’était pas satisfaisante à tous temps et les animaux ne pouvaient pas avoir accès simultanément à l’eau dans 35,3% des cas. L’enrichissement au niveau des enclos n’a été observé que dans 44,1% des enclos. La moitié des enclos observés n’étaient pas suffisamment grand pour permettre aux animaux d’effectuer correctement leur mouvement. Les efforts de la direction du ZNA à travers différentes initiatives menées pour le bien-être des pensionnaires du zoo sont à saluer malgré des moyens insuffisants. Toute fois, des recommandations à court terme et à long terme ont été formulées afin de relever le niveau de bien-être des animaux du ZNA conforme aux normes internationales établies par l’OIE. Mots clés : Evaluation- Bien-être animal- Zoo National d’Abidjan Auteur : TRAORE Vamara Email : vamstraore@yahoo.fr

Adresse : 09 B.P 131 Abidjan 09 Contact : 00225 08 94 86 74 / 00221 77 494 88 67


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