UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (UCAD) ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES
(E.I.S.M.V)
ANNEE 2016
N°31
INVESTIGATION SUR LA PRESENCE DES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE : CAS DU LAIT CRU DANS LES REGIONS DE TILLABERY ET NIAMEY(NIGER) THESE Présentée et soutenue publiquement le 08 Juillet 2016 à 9h00mn devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLÔME D’ETAT) par LAMINOU ZABEIROU Nana Barira Née le 14 Décembre 1989 à Aguié (NIGER) JURY Président :
Cheikh Saad Bouh BOYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Directeur et Rapporteur de thèse : Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur à L’EISMV de Dakar Membre :
Monsieur Oubri Bassa GBATI Maitre de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Co-directeur : Dr MOROU MADOUGOU Amadou (DMV, MSC), LABOCEL
DEDICACES
Je dédie ce travail : A Allah Soub Han–Wat –Allah, qui m’a choisi ce chemin plein de bonheurs et de richesses. A mon Papa, tu nous as quitté il ya maintenant quatre ans, que la terre te soit légère et qu’Allah t’accorde sa miséricorde, Amen. A ma Maman, femme forte et courageuse, les mots me manquent pour t’exprimer mon amour et te dire merci pour tout. Qu’ALLAH te comble de bénédictions et d’accorde, longue vie afin que je puisse te servir autant que possible. A mes Grand frères Yahaya et EL Moctar et ma grande sœur Saadia pour votre soutien et votre amour. A mes Frères et Sœurs (Habsatou, Ismael, Nouradine, Salamatou,….) votre soutien, vos prières et votre amour m’ont toujours soutenu et accompagné, que ce travail vous serve d’exemple. Trouvez ici le témoignage de mon affection et reconnaissance. A toute la famille LAMINOU ZABEIROU ; A mes beaux-parents ; Mr Djibo et Fatima ; A toute ma belle-famille, A mon oncle Awali, pour tes prières et tes encouragements dans tous les domaines de la vie. Et surtout à mon époux, Mr Ibrahim DJIBO, pour ton soutien, ton amour et le bonheur dont tu me combles, trouve ici l’expression de tout mon amour et ma reconnaissance.
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REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à Dieu qui nous a prêté longue vie et bonne santé jusqu'à ce que ce travail soit accompli et prions sur son envoyé Mouhamed (PSL). Nos sincères remerciements vont particulièrement : Au professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI d’avoir dirigé ce travail et de m’avoir soutenu dans sa réalisation ; A Dr MOROU Amadou notre encadreur de thèse pour votre assistance et pour avoir guidé mes pas tout le long de la réalisation de ce travail. Vos qualités humaines et votre rigueur dans la simplicité nous marqueront pour toujours ; A Maman Sani ZANGUI IBRAHIMA le Directeur Général du LABOCEL de nous avoir accueillie dans votre structure ; Au professeur Moussa ASSANE, pour votre soutien ; A mes cousins et cousines (Ibrahim, Saadatou, Hadiza dit la maman, Nasser Arzika,… pour votre soutien ; A toute la famille Maman ARZIKA ; A mes tantes (Rabi, Mariama, Hadjara MAGAGI,…...) pour votre soutien et vos encouragements ; A mes amies de toujours (Sahidi ADAMOU, Mariama SOULEY SALIFOU, Bathily, Rabi SALOU….) pour tout ce que j’ai eu la chance de partager avec vous ; A veto family pour tout ce que nous partageons ; A Dr Omar HAKIZIMANA, merci pour ton aide dans la réalisation de ce travail,
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A Omar manœuvre au service Contrôle Qualité du LABOCEL pour votre aide dans la réalisation de ce travail ; A tous les personnels du LABOCEL ; A la 43èmepromotion de l’EISMV pour tout ce que j’ai eu à partager et apprendre avec vous ; A l’Amicale des Etudiants Nigériens Vétérinaires de Dakar (AEVND); A l’équipe du centre d’information et de la documentation de l’E.I.S.M.V, merci pour votre disponibilité et votre soutien ; Au personnel de l’E.I.S.M.V de Dakar ; Au Sénégal mon pays hôte ; A ma patrie le Niger, pays de Fraternité, de Solidarité et de Progrès ; A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué d’une façon ou d’une autre à la réalisation de ce travail.
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A nos maîtres et juges
A notre maître et président du jury, Monsieur Cheikh Saad Bouh BOYE, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar, Vous nous faites un grand honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse malgré votre calendrier très chargé. Soyez rassuré de notre profonde reconnaissance. A notre Maître Directrice et rapporteur de thèse, Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV de Dakar. Vous nous faites honneur d’accepter de diriger et de rapporter notre travail malgré vos multiples occupations. Vous avez corrigé avec rigueur scientifique et pragmatisme ce travail. Vos qualités Intellectuelles, scientifiques et humaines, votre amour pour le travail bien fait nous ont marqué et suscitent respect et admiration. Soyez rassuré, Professeur, de notre sincère reconnaissance. A notre maître et juge, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar En acceptant de juger ce travail, vous nous faites un grand honneur. Vos nombreuses qualités, votre disponibilité, votre sens de l’humour sont des souvenirs que nous gardons de vous. C’est l’occasion pour nous de vous exprimer toute notre reconnaissance, pour le savoir reçu de vous. Veuillez recevoir cher Maître l’expression de notre profonde gratitude. A notre maître, co-directeur de thèse, Monsieur MOROU MADOUGOU Amadou Docteur Vétérinaire à LABOCEL de Niamey, qui a accepté de diriger et surtout de corriger avec patience cette thèse. Vous m’avez suivi sans faille tout au long de la réalisation de ce travail. Votre rigueur, votre application, vos qualités humaines et scientifiques m’ont fasciné. Soyez assuré de ma profonde gratitude.
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« Par délibération, la faculté et l’école ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation »
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LISTE DES ABREVIATIONS
ADN ARN CEE DAOA DJA ELISA FAO HPLC
: Acide Désoxyribonucléique : Acide Ribonucléique : Communauté Economique Européenne : Denrée alimentaire d’origine animale : Dose Journalière Admissible. : “Enzyme-Linked-Immuno Sorbent-Assay”. : Food and Agriculture Organisation : “High Performance Liquid Chromatography” ou Chromatographie liquide de haute performance (CLHP)
INS Kg eq LABOCEL LMR ME MEIA mm MRA OMS ONG PIB RGAC RIA SDR STAR UBT UE UEMOA
: Institut National de Statistiques : kilogramme équivalent lait : laboratoire central de l’élevage : Limite Maximale de Résidu : Ministère de l’Elevage : Ministère d’Elevage et des Industries Animales : millimètre : Ministère des Ressources Animales : Organisation Mondiale de Santé : Organisation Non Gouvernementale : Produit Intérieur Brut : Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel : “Radio-Immuno-Assay”. : Stratégie de Développement Rural : “Screening Test Antibiotic Residues” : Unité Bétail Tropical : Union Européenne : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Répartition du cheptel du Niger par région et par espèce en 2013 (en unité bétail tropical)................................................................................................. 7 Tableau II: Proportion des éleveurs de bovins laitiers en fonction des ethnies . 52 Tableau III: utilisation des antibiotiques en fonction des sites ........................... 56 Tableau IV: Prévalence des résidus en fonction des localités ............................. 60 Tableau V: Prévalence des résidus d’antibiotiques dans la région de Tillabéry . 61 Tableau VI: Prévalence des résidus d’antibiotiques dans la région de Niamey . 61
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte du Niger ......................................................................................... 5 Figure 2:Rrace Azawak .......................................................................................... 8 Figure 3: Race Bororo ............................................................................................ 9 Figure 4: Race Kouri ............................................................................................. 10 Figure 5: Race Djeli.............................................................................................. 11 Figure 6: Race Goudali......................................................................................... 11 Figure 7: Carte du Niger montrant les régions de Niamey et Tillabéry ............... 45 Figure 8: Composante du kit d’Eclipse Farm3G .................................................. 48 Figure 9: Guide d’interprétation des résultats d’Eclipse Farm3 ......................... 51 Figure 10: Systèmes de production ...................................................................... 53 Figure 11: Répartition des catégories d’agents de santé ..................................... 54 Figure 12: Motif d’utilisation des antibiotiques ................................................... 56 Figure 13: Délai d’attente après utilisation des antibiotiques .............................. 57 Figure 14: Exemple des résultats (positif et négatif) d’Eclipse Farm3G ............. 59
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ................................................................................................... 1 PREMIRERE PARTIE: .......................................................................................... 4 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ....................................................................... 4 CHAPITRE I : Généralités sur l’élevage au Niger ................................................. 5 1.1 Chepteldu Niger ............................................................................................. 7 1.1. Les différentes races bovines au Niger ......................................................... 8 1.1.1 Race Azawak............................................................................................ 8 1.1.2. Race Bororo ............................................................................................ 9 1.1.3. Race Kouri .............................................................................................. 9 1.1.4. Race Djelli............................................................................................. 10 1.1.5. Race Goudali ......................................................................................... 11 1.2. Principaux systèmes d’élevage au Niger .................................................... 12 1.2.1. Système extensif ................................................................................... 12 1.2.2. Système semi-intensif ........................................................................... 13 1.2.3. Système intensif .................................................................................... 13 1.2.4. Ranching ............................................................................................... 13 1.3. Modes d’élevage au Niger .......................................................................... 14 1.3.1. Mode transhumant................................................................................. 14 1.3.2. Mode nomade ........................................................................................ 14 1.3.3. Mode sédentaire .................................................................................... 15 1.4. Filières laitières du Niger ............................................................................ 15 1.4.1. Filières laitières locales ......................................................................... 16 1.4.2. Filières d’importation du lait et produits laitiers .................................. 17 1.4.3. Consommation de lait au Niger ............................................................ 17
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CHAPITRE II : Rappel sur les principales familles d’antibiotiques utilisés chez les bovins laitiers ................................................................................................... 19 2.1. Définition d’un antibiotique ........................................................................ 19 2.2. Classification ............................................................................................... 19 2.3. Bétalactamines ............................................................................................ 20 2.3.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 20 2.3.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 21 2.3.3. Principales indications .......................................................................... 21 2.4. Tétracyclines ............................................................................................... 21 2.4.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 21 2.4.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 23 2.4.3. Principales indications .......................................................................... 23 2.5. Sulfamides ................................................................................................... 23 2.5.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 23 2.5.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 24 2.5.3. Principales indications .......................................................................... 25 2.6. Aminosides .................................................................................................. 25 2.6.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 25 2.6.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 26 2.6.3. Principales indications .......................................................................... 27 2.7. Macrolides et apparentés ............................................................................. 27 2.7.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 27 2.7.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 28 2.7.3. Principales indications .......................................................................... 28 2.8. Polypeptides ................................................................................................ 28 2.8.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 28 2.8.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 29 2.8.3. Principales indications .......................................................................... 30 2.9. Quinolones .................................................................................................. 30 x
2.9.1. Pharmacocinétique ................................................................................ 30 2.9.2. Activité antibactérienne ........................................................................ 31 2.9.3. Principales indications .......................................................................... 32 CHAPITRE III : Résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentairesd’origine animale et méthodes de détection.......................................................................... 33 3.1. Définition .................................................................................................... 33 3.1.1. Médicament vétérinaire ........................................................................ 33 3.1.2. Résidus d’antibiotiques ......................................................................... 33 3.1.3. Limite maximale des résidus pour les médicaments vétérinaires(LMRMV) .................................................................................... 33 3.1.4. Dose journalière admissible (DJA) ....................................................... 34 3.1.5. Temps d’attente/ délai d’attente ............................................................ 34 3.2. Risques présentés par ces résidus chez les consommateurs ....................... 34 3.2.1. Risques toxiques ................................................................................... 35 3.2.2. Modification de la flore intestinale ....................................................... 36 3.2.3 .Risques allergiques ............................................................................... 36 3.2.4. Risques cancérigènes ............................................................................ 37 3.2.5. Sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques ............................. 37 3.2.6 Autres risques ......................................................................................... 37 4. Méthodes de détection des résidus d'antibiotiques dans le lait ......................... 38 4.1. Méthodes de dépistage ................................................................................ 39 4.1.1. Méthodes microbiologiques .................................................................. 39 4.1.2.Méthodes immunologiques .................................................................... 41 4.1.3. Méthode enzymatique : Méthode de « penzym » ................................. 41 4.2. Méthodes de confirmation........................................................................... 42 DEUXIEME PARTIE: .......................................................................................... 43 ETUDE EXPERIMENTALE ................................................................................ 43 CHAPITRE I : Matériel et méthodes .................................................................... 44 1.1. Cadre d’étude ............................................................................................ 44 xi
1.2. Zone et période d’étude ............................................................................ 45 1.3. Materiel ..................................................................................................... 46 1.3.1. Materiel d’enquête .............................................................................. 46 1.3.2. Materiel d’analyse .............................................................................. 46 1.3. Méthode....................................................................................................... 48 1.3.1 Méthode d’échantillonnage .................................................................... 48 1.3.2 Méthode d’enquête ................................................................................. 49 1.3.3 Méthode d’analyse ................................................................................. 49 CHAPITRE II : Résultats ...................................................................................... 52 2.1. Résultats d’enquête ..................................................................................... 52 2.1.1. Conduite d’élevage ............................................................................... 52 2.1.2. Utilisation des antibiotiques .................................................................. 55 2.2. Résultats de laboratoire ............................................................................... 58 2.2.1. Résultats globaux .................................................................................. 58 2.2.2. Etude comparative des résultats des deux régions ................................ 60 CHAPITRE III : Discussion et recommandations ................................................ 62 3.1. Discussion ................................................................................................... 62 3.1.1.Méthode d’analyse ................................................................................. 62 3.1.2. L’échantillonnage et la zone d’étude .................................................... 63 3.1.3. Résultats d’enquête ............................................................................... 63 3.2.Recommandations ........................................................................................ 67 CONCLUSION ..................................................................................................... 68 BIBLIOGRAPHIES .............................................................................................. 71 ANNEXES ............................................................................................................ 78
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INTRODUCTION Le Niger, pays à vocation essentiellement agropastorale, compte une population de près de dix-sept (17) millions d’habitants en 2015 (INS, 2015). L’élevage y est pratiqué par près de 87% de la population active soit en tant qu’activité principale, soit comme activité secondaire après l’agriculture et repose sur les potentialités qu’offre le secteur primaire dans l’économie du pays. Les effectifs du cheptel nigérien sont de : 10 733 000 bovins, 10 732 000 ovins, 14 311 000 caprins et 1 698 000 camelins (INS, 2013). La valeur totale est estimée à 3142 milliards de FCFA. Avec tous ces atouts le Niger se présente donc comme un grand pays d’Elevage (SDDE, 2013). Trois systèmes de production se rencontrent au Niger (le système extensif, semiintensif et intensif). Ces systèmes de production sont essentiellement de type extensif, néanmoins autour des grandes villes un système d’élevage de type intensif se développent de plus en plus en particulier dans la production laitière. Le lait, aliment complet, occupe une place de plus en plus importante dans l’alimentation quotidienne des populations dans le monde en général et en Afrique subsaharienne en particulier. Plusieurs pathologies animales ayant un impact économique et sanitaire sévissent au Niger, certaines de façon endémique et d’autres de façon épizootique. Elles sont d’origine virale, parasitaire ou bactérienne, et surtout les mammites qui représentent un fléau majeur de l'élevage bovin laitier (IBRAHIM, 2015). Pour faire face à ces pathologies, on fait recours aux antibiotiques, utilisés soit en thérapeutique (pour traiter une infection animale bactérienne), prophylaxie (pour empêcher les infections et les maladies bactériennes) promoteurs de
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croissance (pour améliorer la digestibilité ou faciliter l'absorption de l'alimentation animale). Le temps d'attente nécessaire pour que l'organisme de l'animal évacue totalement les résidus chimiques du traitement est précisé sur les notices d'utilisation des médicaments vétérinaires. Durant cette période, toute utilisation ou consommation de ces produits (viande et lait) est proscrite. L’utilisation incontrôlée des anti-infectieux en général et des antibiotiques en particulier, peut conduire à la formation des résidus dans les produits provenant de ces animaux, surtout lorsque les délais d’attente ne sont pas respectés par les utilisateurs. Pour gérer ces risques et les conséquences commerciales et économiques qu’ils entraînent, il a été mis en place une commission mixte Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture(FAO) et Organisation Mondiale de la Santé (FAO/OMS) du Codex Alimentarius. Ce dernier dispose d’un comité responsable de résidus des médicaments vétérinaires. Entre autres fonctions, il a pour rôle de protéger le consommateur, d’assurer une pratique loyale dans le commerce international (barrière sanitaire) et de coordonner tous les travaux en matière de normes alimentaires. Les laits contaminés aux antibiotiques, soit par non-respect des temps d'attente, soit par utilisation de pratiques frauduleuses (ajout d'antibiotiques pour la conservation pendant le transport) peuvent être détectés par utilisation de tests rapides. Force est de constater que peu d’études sur la présence des résidus d’antibiotiques dans le lait et /ou produits laitiers au Niger ont été menées. Une étude a été 2
effectuée sur la qualité des laits crus de vache produits dans la région de Maradi (Niger), (AROHALASSI, 2016). L’objectif général de la présente étude est de détecter la présence de résidus d’antibiotiques dans des échantillons de lait cru de vache provenant des élevages bovins laitiers des régions de Niamey et Tillabéry. Pour atteindre le but de cette étude, on s’est fixé comme objectifs spécifiques de : connaitre la conduite d’élevage et l’utilisation des antibiotiques dans les élevages bovins laitiers de Tillabéry et de Niamey. rechercher les résidus d’antibiotiques dans les échantillons de lait cru de vaches issus de ces élevages. comparer
les résultats obtenus sur la présence en résidus d’antibiotiques
des deux régions. Le présent travail s’articule autour de deux grandes parties. La première est une revue de la littérature sur les généralités de l’élevage au Niger, un rappel sur les principales familles d’Antibiotiques, les risques liés à la présence des résidus d’antibiotiques dans les denrées d’origine animale et les différentes méthodes de leur détection dans le lait. La deuxième partie présente d’une part le protocole expérimental, d’autre part les résultats suivis de leur discussion et enfin les recommandations.
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PREMIRERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : Généralités sur l’élevage au Niger Situé entre 12°et 23° de latitude Nord et 0° et 15°de longitude Est, la République du Niger couvre une superficie de 1.267.000 km2 pour une population d’environ 17 138 707 habitants en 2012, (INS, 2014). Le Niger est bordé au Nord par l’Algérie et la Libye, à l’ouest par le Mali et le Burkina Faso, au sud par le Bénin et le Nigéria et à l’Est par le Tchad (figure 1). Pays enclavé, la capitale (Niamey) se trouve à 1 035km de Cotonou(Benin), port maritime le plus proche (RHISSA, 2010).Le Niger est traversé par le fleuve Niger sur une longueur de 550 km
Figure 1: Carte du Niger http://www.izf.net/upload/Documentation/Cartes/Pays/supercartes/niger.htm 5
Pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale, l’élevage joue un rôle très important dans son économie, et est pratiqué par près de 87% de la population active soit en tant qu’activité principale, soit comme activité secondaire après l’agriculture (MEIA, 2004). L’élevage est un facteur déterminant de la sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. Son apport est en moyenne de 15% au revenu des ménages et de 25% à la satisfaction des besoins alimentaires selon le document de la Stratégie de Développement Rural (SDR, 2006). Il contribue à hauteur de 13% au produit intérieur brut et 40% du PIB agricole. Il intervient comme apport à hauteur d’au moins 25% au budget des collectivités territoriales selon le même document. De type aride, le climat Nigérien est caractérisé par une courte saison humide (trois à quatre mois) donnant lieu à des précipitations dans le premier tiers sud du pays, variant entre 200 mm et 800 mm du nord au sud (plus de 600 mm sur 1% du territoire seulement), et une saison sèche de huit à neuf mois sur l’ensemble du pays. 67 % de la superficie du Niger est désertique (RHISSA, 2010). L’économie rurale nigérienne est caractérisée par une grande diversité de spéculations, qui correspondent aux potentialités du milieu des différentes régions du pays. Elle repose essentiellement sur des structures de production de type familial et des techniques traditionnelles et peu productives. Les performances économiques du pays sont très dépendantes des résultats enregistrés par le secteur agricole. La croissance du PIB est faible à moyenne, car freinée par un taux élevé de croissance démographique (3,3%). Les principales activités économiques du Niger sont, l’agriculture de subsistance, l’élevage, l’exploitation de l’uranium et le commerce informel (RHISSA, 2010). Le Niger possède avec son élevage, un atout important pour son développement socio-économique, du fait que la demande à l’exportation, principalement en 6
direction du Nigeria, ne fait qu’augmenter. Aujourd’hui, l’essentiel du commerce d’exportation concerne des animaux sur pieds, la transformation étant réalisée au minimum (RHISSA, 2010). 1.1 Cheptel du Niger Composé des races locales (bovines, ovines, caprines, camelines, équines, asines et volailles), le cheptel nigérien est estimé à 39 millions de têtes en 2013, soit 15 130 947 UBT (effectif sans volaille). Le recensement n’a pas pris en compte les porcins. Le tableau I présente la répartition du cheptel par région et par espèces en 2013. Tableau I: Répartition du cheptel du Niger par région et par espèce en 2013 (en unité bétail tropical) 2013
Bovins
Ovins
Caprins
Camelins
Agadez
29 241
452 661
756 594
148 503
Diffa
102293 782 590
1 199 247 394 858
48 068 156 677
1 636 918
Dosso
110810 835 026
1 117 485 30 372
11 690 145 139
1 293 989
Maradi
178148 1 923 894 2 671 248 275 435
17 079 210 264
2 512 115
Tahoua
214319 2 325 531 2 646 941 519 179
29 200 438 571
3 228 054
Tillabéry
234552 1 508 330 1 858 056 92 202
19 368 318 451
2 652 196
Zinder
224454 2 721 698 3 958 491 237 514
11498
329 327
3 314 727
Niamey
58 297
297
2 894
91 294
Total
107334 10732453 14311115 1698110 24091
182 723
103 053
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UBT: unité bétail tropical. Source: ME, SDDE /2013 7
Equins 282
Asins 96 179
UBT 401 655
1697501 15130947
La région la plus dotée est celle de Zinder, suivie de Tahoua et Tillabéry avec respectivement 3314727 UBT ; 3228054 UBT ; 2652196 UBT. Les principales races bovines constituant les ressources génétiques du Niger sont les suivantes : 1.1. Les différentes races bovines au Niger 1.1.1 Race Azawak La race Azawak se rencontre dans la frange Sahélo-saharienne du Niger et au sud-ouest jusqu’au fleuve Niger. En Afrique occidentale, elle reste encore la meilleure laitière. Sa production laitière varie de 2 à 4 litres par jour en milieu traditionnel où les conditions de production ne sont pas favorables. Elevée dans de bonnes conditions d’alimentation et de santé, elle peut atteindre 12 à 15 litres par jour (MARICHATOU et al., 2005). La Couleur du pelage : rouge-fauve, acajou pour les animaux sélectionnés à la station de Toukounous. En élevage traditionnel on rencontre des Azawak de couleur blanche, grise et même noire. L’Azawak adultes en élevage traditionnel, pèse, 350 à 500 kg (males) et les femelles 250 à 300 kg, mais en station d’élevage les poids peuvent être beaucoup plus importants (526 ± 50 kg à la station expérimentale de Toukounous) (FAO, 2001).
Figure 2: race Azawak Source: FAO, 2001 8
1.1.2. Race Bororo C’est l’animal typique élevé par les peulhs wodaabé (bororos) dans les parties Nord des régions de Tahoua, Maradi, Dosso, Diffa, Zinder et dans la partie sud d’Agadez. Ce sont des animaux de grande transhumance du fait de leur aptitude à la marche. Le Bororo se prête peu au dressage pour le travail. L’aptitude bouchère est faible en raison du développement de son squelette ; le rendement carcasse est de 45% et la viande de 2ème qualité serait fibreuse. La lactation dure au maximum 6 mois et varie de 3 à 4 litres/jour chez les très bonnes vaches au début de la lactation, pour baisser à 1,5 litres à la fin (MARICHATOU et al., 2005). Le Bororo est un animal de grande taille avec une hauteur au garrot de 1,50m en moyenne pour les mâles et 1,40m pour les femelles. Il présente une Robe acajou ou noire, le Poids moyen des adultes : 350 à 500 kg pour les mâles, 250 à 300 kg pour les femelles (FAO, 2001).
Figure 3: race Bororo, Source: FAO, 2001 1.1.3. Race Kouri La race kouri a comme berceau la zone du Lac Tchad. Assez bon animal laitier (4 à 6 litres/jour), il présente beaucoup d’intérêts pour la boucherie ; le rendement carcasse est de 50%. La kouri est aussi utilisée pour le portage.
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Malheureusement cette race est en train d’être absorbée par celle de bororo du fait de métissage poussé pratiqué en élevage traditionnel (MARICHATOU et al., 2005). C'est un animal de robe généralement blanche aux cornes volumineuses à la base. Sa taille varie de 1,40 à 1,50m et son poids atteint environ 400 kg et son poids peut atteindre 675 kg chez le mâle et même 700 à 800 kg (FAO, 2001).
Figure 4: race Kouri, Source : FAO, 2001 1.1.4. Race Djelli Elle se rencontre principalement dans les régions riveraines du fleuve Niger. Bien alimenté, c’est un bon animal de boucherie qui engraisse rapidement. Les laitières donnent 400 à 450 litres de lait par lactation (MARICHATOU et al, 2005). D'une taille d'environ 1,15 à 1,30m au garrot, le Djelli pèse 300 kg en moyenne. La couleur dominante de la robe est le blanc sale avec aussi des individus de robe pie. La tête longue porte un cornage en lyre moyenne (FAO, 2001).
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Figure 5: race Djeli, Source: FAO, 2001 1.1.5. Race Goudali Elle est rencontrée principalement au sud de Maradi et dans le département de Gaya. L’aptitude du Goudali est mixte : bon animal de boucherie (rendement carcasse : 50 à 52%) et bon laitier (jusqu’à 7 à 8 litres de lait/jour). Il est un bon animal pour l’embouche. Malheureusement ses potentialités n’ont pas été exploitées depuis son introduction au Niger (MARICHATOU et al, 2005). Le Goudali à une taille moyenne de 1 m 30 et pèse plus de 300 kg chez la vache et plus de 500 kg chez le taureau (FAO, 2001).
Figure 6: race Goudali, Source : FAO, 2001
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1.2. Principaux systèmes d’élevage au Niger SOLTNER et al. (1993) ,cité par AMADOU SOULEY, 2013, «le système d’élevage est défini comme l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné des ressources végétales par les animaux en tenant compte de ses objectifs et de ses contraintes». Les systèmes d’élevage sont fonction des conditions écologiques, mais aussi des facteurs sociaux, culturels et économiques (HAMADE, 2001). Il existe trois systèmes d’élevage liés à la mobilité des troupeaux, le mode d’alimentation et les facteurs de productions : le système extensif, le système semi-intensif et le système intensif. Notons également une forme plus au moins moderne : le ranching. 1.2.1. Système extensif Le système extensif s’adapte au potentiel exploitable des milieux naturels à fort déséquilibre agro-écologique. Les espèces élevées sont essentiellement herbivores avec des races rustiques moins exigeantes que celles à haut potentiel de production. Cette adaptation est fondée sur la mobilité. Ce système est pratiqué surtout par les peuls à 89 % qui restent néanmoins attachés à leur terroir où le troupeau principal sert de base de renouvellement pour le troupeau périurbain (CHOUIDI, 2011). En zone urbaine et périurbaine, c’est le système extensif traditionnel dans lequel les animaux passent à travers les parcours naturels ou améliorés ou aux abords des routes (MANZO, 2009 ; BACHIR, 2012).
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1.2.2. Système semi-intensif Il est pratiqué par les agro-éleveurs et d’autres catégories socioprofessionnelles .En milieu urbain, le système semi intensif est développé dans la zone périurbaine et concerne en grande partie les élevages laitiers. Les animaux reçoivent une complémentation au retour du pâturage. Ce système correspond à la phase intermédiaire vers l’intensification des productions animales étant données les conditions favorables à l’amélioration du circuit de distribution des intrants et de la commercialisation des produits (MANZO, 2009 ; CHOUIDI, 2011 ; BACHIR, 2012). 1.2.3. Système intensif Ce système est caractérisé par la stabulation permanente pour la production laitière ou l’embouche. Dans le système intensif, les animaux restent à l’étable et l’alimentation leur est apportée à l’auge. (MANZO, 2009 ; BACHIR, 2012). Ce système demande plus de moyens. Il est pratiqué par les privés mais aussi dans les centres encadrés de l’Etat, c’est l’exemple de la station laitière de Kirkissoye. Le système intensif se trouve surtout dans la forme courante d’élevage en case (CHOUIDI, 2011). 1.2.4. Ranching C’est un système d’élevage moderne qui est basé sur l’intensification, la multiplication, la sélection et la vulgarisation d’espèces performantes en matière de productions animales. Au Niger, le ranching est pratiqué dans des espaces clôturés par l’Etat et répartis sur l’ensemble des régions du pays (excepté Agadez).
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C’est à partir de ce capital et de ces systèmes de production que le Niger tente de bâtir une politique d’autosuffisance alimentaire (NAFERI, 2001, cité par AMADOU SOULEY, 2013). A côté, se développe toute une série d’initiatives périurbaines pour répondre à la demande urbaine en lait. Ces initiatives nées de différents opérateurs ont un système de production laitière utilisant des matériels génétiques et des technologies de type moderne telle que l’insémination artificielle. 1.3. Modes d’élevage au Niger 1.3.1. Mode transhumant Le système transhumant est caractérisé par de longs déplacements saisonniers motivés par la recherche de l’eau et des pâturages. La transhumance est pratiquée par les éleveurs qui effectuent aussi bien une transhumance interne qu’une transhumance transfrontalière notamment au Nigéria, Burkina Faso, Bénin, Tchad, Mali, Togo et Cameroun. Au Niger, cette migration sur des grandes amplitudes se fait selon un schéma prédéfini. La transhumance est pratiquée dans toutes les régions du Niger avec un taux variant de 12,1% dans la région de Diffa à 25,2% dans la région de Maradi. Le principal pôle d’attraction des éleveurs nigériens est le Nigeria (79,3%) (RGAC, 2007). Le taux de vaccination est de 48% (48% du total des éleveurs transhumants font vacciner leurs animaux). 1.3.2. Mode nomade L’élevage nomade est celui exercé par des populations mobiles sans implantation fixe. Au Niger, cette mobilité qui concerne toute la famille se fait selon un schéma non prédéfini, en fonction des ressources disponibles, mais dans une aire 14
caractéristique du groupe ethnique. C’est le mode de vie de certains éleveurs Touaregs, Arabes, Peulhs et Bororo (ZANGUI, 1986). En effet, 18,2% du cheptel nigérien est nomade. L’alimentation est basée essentiellement sur l’exploitation des parcours. Le taux de vaccination est faible (11%) par rapport à celui des transhumants (RGAC, 2007). 1.3.3. Mode sédentaire Ce type d’élevage est pratiqué par les agro-pasteurs (peul, touareg et haoussa) de la zone intermédiaire et toutes les ethnies de la zone agricole (forum d’élevage 2010). Dans ce type d’élevage, les animaux sont soit gardés à domicile soit confiés à des bergers qui les amènent au pâturage dans la journée ou encore confiés à la garde d’éleveurs de la zone pastorale. Ce type d’élevage concerne 65,7% du cheptel nigérien. Le mode d’alimentation des animaux connu est l’élevage mixte (à l’auge et au pâturage). Sur le plan sanitaire, les taux de vaccination et de déparasitage sont fonctions de l’espèce et présentent de grandes variabilités selon les régions. A titre illustratif, ces deux pratiques sanitaires sont respectivement mises en œuvre par 52% et 57% des éleveurs de bovins et 23% et 40% des éleveurs caprins (AMADOU SOULEY, 2013). 1.4. Filières laitières du Niger Le lait a été défini en 1908, au cours du Congrès International de la Répression des Fraudes à Genève comme étant : « Le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée. Le lait doit être recueilli proprement et ne doit pas contenir de colostrum» (LUQUET, 1985).
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Selon le Codex Alimentarius (CODEX STAN 206-1999), «le lait est la sécrétion mammaire normale d’animaux de traite obtenue à partir d’une ou de plusieurs traites, sans rien y ajouter ou en soustraire, destiné à la consommation comme lait liquide ou à un traitement ultérieur». 1.4.1. Filières laitières locales En 2010, la production laitière nationale a été estimée par la FAO à 1.002.360 tonnes de lait. L’essentiel de cette production est fournie par le cheptel bovin puisque la production nationale de lait de vache représente 48%. La production laitière est passée de 306 000 tonnes (2000) à 258 000 tonnes (2005) et à 1 002 360 tonnes en 2010 (VIAS, 2013). 1.4.1.1. Filières laitières péri urbaines Elles sont alimentées par des éleveurs laitiers péri urbains d’un réseau des collecteurs, et des unités de transformation artisanales modernes ou semi modernes. Elles sont les plus dynamiques, et ne se rencontrent que dans les grandes villes du Niger (Niamey, Agadez, Birni N’konni,….). Les Filières laitières péri urbaines sont à proximité des zones de production et des centres de consommation. Le circuit de collecte pour ces filières sont organisés (MARICHATOU et al, 2005). 1.4.1.2. Filières laitières rurales Les filières laitières rurales, sont représentées par des agro-éleveurs et des éleveurs transhumants. Contrairement aux filières laitières périurbaines, elles sont éloignées des centres de consommation et n’ont aucun réseau de collette, mais spécialisées dans la transformation du lait (beurre, lait caillé, fromage…). Elles se
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rencontrent dans les zones agricoles et agropastorales (MARICHATOU et al, 2005). 1.4.1.3. Filières laitières de ranching Elles se rencontrent uniquement dans des centres de multiplication du bétail et sont source d’approvisionnement de certaines unités de transformation laitière (MARICHATOU et al., 2005). 1.4.2. Filières d’importation du lait et produits laitiers Le circuit d’approvisionnement en lait et produits laitiers est peu connu. Il semble que l’importation du lait et produits laitiers est assurée par les établissements d’import-export. A partir de ces grossistes se met en place tout un réseau de distribution dont les acteurs sont de profils très variés (MARICHATOU et al., 2005).Les travaux effectués par ONG Karkara, montrent que les importations en produits laitiers ont été dopées durant cette dernière décennie, avec un passage de 20Millions de kgeq lait en 2000 à 80 Millions kgeq lait en 2006. Ces importations en produits laitiers sont constituées à plus de 90% de lait en poudre (MRA, 2007). 1.4.3. Consommation de lait au Niger Le lait produit au Niger est destiné principalement à la consommation nationale. Il est destiné d’abord à l’alimentation des veaux, l’autoconsommation des ménages, la transformation en lait caillé, en beurre et en fromage traditionnel pour la conservation et la vente directe ou aux collecteurs (BOUKARI, 2010). La consommation de lait par habitant est évaluée à 86,9Kg/hbt/an en 1970 ; 91,1 Kg/hbt/an en 1983 et 94,3 Kg/hbt/an en 2005. Cependant, on relève des chutes brutales dues aux sécheresses de 1974, 1984 et 1989 où les disponibilités ont 17
atteint des niveaux très bas respectivement de 66,3 : 73,7 et 58,4 kg/hbt/an. Ces différentes
baisses montrent
que
les
disponibilités
en
lait
pour
populations sont fortement influencées par les sécheresses (VIAS, 2013).
18
les
CHAPITRE II : Rappel sur les principales familles d’antibiotiques utilisés chez les bovins laitiers 2.1. Définition d’un antibiotique Un antibiotique est une substance d’origine naturelle fabriquée par des champignons microscopiques, des bactéries et beaucoup plus rarement des végétaux ou encore une substance de semi synthèse ou de synthèse, capable de détruire des bactéries (antibiotique bactéricide) ou d’arrêter leur multiplication (antibiotique bactériostatique).Tous les antibiotiques sont bactériostatiques à faible dose et bactéricides à dose élevée. C’est l’écart entre leur concentration bactériostatique et bactéricide qui permet de les distinguer l’un ou l’autre des deux groupes. Mais ce caractère peut varier en fonction de la souche en cause (HELENE, HUBRT, 2014). Les antibiotiques sont donc des médicaments permettant de lutter efficacement contre les infections bactériennes. BRUGERE Hélène 2.2. Classification Les antibiotiques sont classés de plusieurs façons, on distingue les différentes molécules en fonction : de leur famille : tétracyclines, aminosides, macrolides, sulfamides, bêtalactamines, … de leur origine : naturelles et semi synthétiques (bêta-lactamines, tétracyclines, macrolides,…), synthétiques (nitrofuranes, sulfamides) ; et de leurs activités antibactériennes : les bactéricides (bêta-lactamines, aminosides), les bactériostatiques (tétracyclines, macrolides et apparentés, sulfamides, phénicolés,….).
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2.3. Bétalactamines Les β-lactamines sont des antibiotiques antibactériens de très faible toxicité, d’origine naturelle ou semi synthétique, caractérisés par la présence d’un noyau β-lactame(amide interne) et doués d’une activité antibiotique bactéricide sur les bactéries en phase de croissance. 2.3.1. Pharmacocinétique Les β-lactamines sont des acides forts et ont un caractère lipophile. Résorption La résorption orale est relativement bonne pour cette famille, sauf avec la pénicilline G oŭ cette résorption est nulle. Par contre, elle est complète par la voie parentérale. L’action est immédiate avec les solutions aqueuses de sels alcalins (sodium, potassium) par injection, mais beaucoup plus lentes avec les sels de procaïne et de benzathine (on parle d’effet semi retard ou retard). Distribution Lesβ-lactamines, ont une distribution de type extracellulaire. Ces antibiotiques sont pratiquement ionisés dans leur totalité et se trouvent donc sous forme hydrosoluble. Ils diffusent alors principalement dans les tissus et organes les plus vascularisés (foie et reins). En revanche, lors d’une méningite, les β-lactamines, sous leur forme non ionisée liposoluble, franchissent la barrière hémato-méningée pour être temporairement retenus par les protéines inflammatoires. Biotransformations Ils subissent très peu de biotransformation car leur diffusion hépatique est faible.
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Elimination Ces antibactériens seront éliminés par voie rénale par sécrétion tubulaire active. Ils ne subissent pratiquement pas de résorption tubulaire car ils sont entièrement ionisés au pH urinaire. 2.3.2. Activité antibactérienne Les betalactamines sont en général actifs sur les bactéries à Gram positif et à Gram négatif. Leur action se traduit par le blocage de la biosynthèse de la paroi bactérienne. Aussi, ces antibactériens sont bactéricides uniquement sur les germes en phase de multiplication. 2.3.3. Principales indications Ils sont indiqués pour le traitement des infections urinaires, des septicémies et aussi dans des infections broncho-pulmonaires. 2.4. Tétracyclines Les tétracyclines, sont des antibactériens produits par les champignons inférieurs du genre Streptomyces et ses dérivés semi synthétiques. Ils sont caractérisés par la présence d’une structure tétracyclique issue du noyau naphtacène. Ils sont aussi doués d’une activité bactériostatique à spectre large sur les bactéries à Gram positif et à Gram négatif. 2.4.1. Pharmacocinétique Les tétracyclines utilisées en médecine vétérinaire sont en général lipophiles. Ce sont des bases faibles ayant une propriété chélatrice en vers le calcium.
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Résorption La résorption orale est incomplète puisque ces antibiotiques forment des chélates insolubles avec le calcium disponible au niveau de l’estomac (surtout avec celui du lait et de la viande). Pour la même raison, la voie intramusculaire est douloureuse et incomplète car les tétracyclines (chélates) sont retenues au point d’ingestion. Distribution La distribution est à la fois intra et extracellulaire car ils sont liposolubles. Les concentrations sérique et tissulaire sont voisines. Les tétracyclines diffusent en premier lieu vers les organes richement vascularisés (foie, poumons). Biotransformations Du fait de leur stabilité, les tétracyclines subissent moins de biotransformations dans l’organisme. Ces biotransformations se limitent pratiquement à des conjugaisons. Elimination Ces antibactériens s’éliminent principalement sous forme inchangée par les urines et secondairement par la bile. La doxycycline s’élimine inversement et essentiellement par voie biliaire après conjugaison. Les dérivés de conjugaison subissent un important cycle entérohépatique, qui contribue à une demi-vie plasmatique prolongée.
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2.4.2. Activité antibactérienne Ces antibiotiques sont des bactériostatiques qui bloquent la biosynthèse des protéines bactériennes. Cette action résulte de leur fixation sur la sous-unité 30S des ribosomes par liaisons chélates établies avec les groupes phosphates des ARN messagers. Ces liaisons empêchent ainsi la fixation des ARN de transfert sur l’ARN messager (interaction codon-anticodon). 2.4.3. Principales indications Ils sont particulièrement indiqués lors des infections broncho pulmonaires et urinaires, mais aussi pour le traitement des septicémies. 2.5. Sulfamides Les sulfamides ou sulfonamides, sont un ensemble de composés organiques artificiels dérivés de la sulfanilamide. Ces antibactériens sont caractérisés par une fonction sulfonamide (-SO2NH2). 2.5.1. Pharmacocinétique Elle est conditionnée par leur lipophilie et leur caractère acide faible. Résorption La résorption orale est habituellement rapide et complète. La voie parentérale donne des résultats satisfaisants. Mais ces antibiotiques sont souvent mal tolérés localement. Distribution La distribution est de type extracellulaire comme celle de toutes les substances acides. Les sulfamides diffusent principalement dans les tissus et organes 23
richement vascularisés. Leur degré de fixation sur les protéines plasmatiques est en relation avec la liposolubilité
des dérivés. Les dérivés méthoxylés sont les
plus solubles, cependant sont les plus fixés. Cette fixation joue un rôle de réservoir dans l’organisme et explique l’effet retard de ce type de sulfamides. Biotransformations Pour les sulfamides anciens, les acétylations de la fonction amine primaire aromatique conduisent à des métabolites moins hydrosolubles que des composés parentaux. Cela peut avoir des conséquences toxicologiques graves. Pour les sulfamides les plus récents, des hydroxylations des dérivés de substitution hétérocycliques, complétées de conjugaisons, conduisent à des métabolites hydrosolubles facilement éliminables. Elimination Ils s’éliminent principalement par sécrétion tubulaire active. Cette élimination se fait généralement 24h après leur administration .Mais, ces molécules subissent une réabsorption tubulaire passive surtout dans les urines des carnivores. 2.5.2. Activité antibactérienne Elle est de type bactériostatique et s’exerce vis à vis les coccidies, les bactéries à Gram positif, aussi qu’à Gram négatif. Ces antibactériens bloquent la biosynthèse des acides foliques indispensables à la synthèse des acides nucléiques. Cette action résulte de l’analogie structurale entre la molécule de sulfamide et l’acide para-amino-benzoïque.
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2.5.3. Principales indications Les sulfamides ou sulfonamides, sont indiqués dans le traitement des septicémies, des infections broncho-pulmonaires, des coccidioses et des panaris inter-digités. 2.6. Aminosides Les
aminosides
ou
aminocyclitols,
sont
un
ensemble
d’antibiotiques
antibactériens d’origine naturelle ou semi synthétique, produits par des bactéries surtout du genre Streptomyces. Ils libèrent un aminocyclitol (polyol cyclique aminé), à l’hydrolyse. 2.6.1. Pharmacocinétique Ces antibactériens sont hydrophiles et basiques. Résorption Les aminosides ont une résorption orale pratiquement nulle. Ces antibiotiques sont utilisables plus par voie buccale pour des indications digestives et non générales. En revanche, la résorption parentérale des solutions aqueuses utilisées est rapide et complète. Distribution Ils se fixent très peu aux protéines plasmatiques, du fait de leur forte hydro solubilité. Les aminosides ont donc une distribution extracellulaire. Ils sont capables de franchir les membranes biologiques et ne peuvent pas diffuser vers l’utérus ou la mamelle pour le traitement des infections localisées. Mais, les aminocyclitols présentent une très forte affinité pour le tissu rénal et les cellules
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ciliées de l’oreille interne sur lesquels ils se fixent durablement. Ce tropisme rénal explique la toxicité auditive et la néphrotoxicité marquée de ces antibiotiques. Biotransformations Ils ne subissent pas de biotransformations dans l’organisme, en raison de leur stabilité et de leur hydrosolubilité. Elimination 90% des aminosides sont éliminés de l’organisme, principalement en nature sous forme inchangée, par voie rénale. La fraction restante est piégée dans les cellules épithéliales des tubules proximaux du néphron et est lentement éliminée habituellement sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. 2.6.2. Activité antibactérienne Bactéricides, les aminosides ont un spectre d’activité variable selon les composés, large pour les bactéries à Gram négatif et positif (gentamicine), étroit contre les bactéries à Gram négatif et staphylocoque (streptomycine). Ils bloquent la synthèse des protéines bactériennes en empêchant la phase d’initiation. Ils perturbent la translation de l’ARN messager, et provoquent une lecture incorrecte du code génétique par l’ARN de transfert. Ils entrainent alors la biosynthèse de protéines non-sens, qui altèrent la perméabilité de la membrane bactérienne. Par ailleurs, les aminosides entrainent la rupture des polysomes en monosomes incapables de mener la biosynthèse protéique. Ils bloquent la respiration bactérienne et l’initiation de l’ADN.
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2.6.3. Principales indications Les aminosides sont indiqués dans le traitement des septicémies, des infections pulmonaires, urinaires et des infections à Pseudomonas (gentamicine). 2.7. Macrolides et apparentés Les macrolides sont un ensemble d’antibiotiques d’origine naturelle produits par les microorganismes du genre Streptomyces, ou semi synthétiques. Leur structure est héterosidique, libérant à l’hydrolyse une lactone(ou olide) macrocyclique. 2.7.1. Pharmacocinétique Elle est conditionnée par leur liposolubilité, leur stabilité et leur caractère basique. Résorption En général, la résorption orale est complète, de même que par la voie parentérale. Distribution La distribution est intracellulaire du fait de la lipophilie et du caractère basique. La concentration intracellulaire est cinq à dix fois supérieure à la concentration plasmatique (piégeage ionique intracellulaire). Ces antibiotiques diffusent parfaitement au travers des membranes biologiques vers les organes les plus vascularisés. Biotransformations Elles sont modérées dans l’organisme. Les macrolides subissent surtout des glucuroconjugaisons hépatiques.
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Elimination L’élimination de l’organisme se fait principalement par voie biliaire (80%) sous forme conjuguée. Les macrolides subissent un cycle entérohépatique. Les autres 20% sont éliminés par voie rénale. 2.7.2. Activité antibactérienne Antibiotiques à activité bactériostatique, les macrolides ont un spectre étroit contre les bactéries à Gram positif, les mycoplasmes et les pasteurelles. Ils se fixent sur la sous unité 50S des ribosomes, empêchent la translocation de l’ARN messager et donc l’allongement de la chaine peptidique en formation. 2.7.3. Principales indications Ces antibiotiques sont indiqués principalement dans le traitement des infections broncho-pulmonaires
(mycoplasmoses),
des
infections
mammaires
streptococciques et staphylococciques, ainsi que des infections bucco-dentaires (carnivores). 2.8. Polypeptides Les polypeptides sont un ensemble d’antibiotiques antibactériens, d’origine naturelle produits par des bactéries du genre Bacillus ou semi- synthétique. Ils possèdent une structure polypeptidique d’où le nom de polypeptidique. 2.8.1. Pharmacocinétique Le devenir dans l’organisme de ces antibactériens, est conditionné par leur caractère basique et leur insolubilité dans les solvants organiques.
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Résorption La résorption orale est nulle (caractère soluble). En revanche, la résorption parentérale des polypeptides est assez rapide et complète en solution aqueuse. Distribution La distribution est de type extracellulaire, du fait de leur insolubilité dans les solvants organiques. Ils sont incapables de franchir les membranes biologiques. Les polypeptides ont un volume de distribution important, due à leurs affinités tissulaires spécifiques assez marquées, surtout avec les tissus musculaires et les reins. Ils ont également une affinité avec les phospholipides membranaires. Biotransformations Ces antibiotiques subissent très peu de biotransformations dans l’organisme, du fait de leur défaut de solubilité dans les solvants organiques et de leur stabilité. Elimination L’élimination des polypeptides est en grande partie rapide, principalement sous forme inchangée par voie rénale (filtration glomérulaire 95%). Mais une partie de ces antibiotiques s’élimine plus lentement en un ou trois jours (affinité avec les phospholipides membranaires), ce qui explique leur tendance à s’accumuler dans l’organisme notamment dans les reins. Ceci impose leur utilisation de courte durée. 2.8.2. Activité antibactérienne Ils sont des antibiotiques bactéricides à spectre d’activité généralement étroit, mais variable selon les composés. La tyrothricine etlabacitracine bloquent la 29
biosynthèse de la paroi bactérienne. Par contre, les polymixines agissent comme tensio-actifs cétoniques au niveau des membranes bactériennes en interférant avec les polypeptides membranaires, perturbant ainsi le fonctionnement et la perméabilité des membranes. 2.8.3. Principales indications Ils sont principalement indiqués pour le traitement des infections septicémiques graves. Aussi pour le traitement des mammites, des infections cutanées et oculaires. 2.9. Quinolones On appelle quinolones, un ensemble de composés organiques artificiels, dérivés ou isostères de la quinoléine-4-one. Il s’agit des molécules planes, possédant un noyau aromatique hétérocyclique (quinolone). 2.9.1. Pharmacocinétique Le devenir des quinolones dans l’organisme est conditionné par leur caractère lipophile, soit par leur faible acidité ou encore par leur caractère amphotère selon les molécules. Résorption La résorption orale est habituellement rapide et complète. Par voie parentérale, la résorption des quinolones sous formes de solutions aqueuses de sel de sodium, est également rapide et complète.
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Distribution Pour les quinolones de première génération, la distribution est extracellulaire (caractère acide). Ils diffusent principalement vers les tissus et organes richement vascularisés. Les quinolones de deuxième et troisième génération ont une distribution homogène intracellulaire et plus large dans l’organisme (caractère amphotère). Ceci s’explique par les concentrations tissulaires supérieures au moins deux fois aux concentrations plasmatiques. Biotransformations Les quinolones subissent peu de biotransformations dans l’organisme. Cependant, ils subissent des hydroxylations, conduisant à des métabolites qu’ils conservent souvent durant toute leur activité biologique. Mais aussi des glucurono-conjugaisons, qui conduisent à des métabolites hydrosolubles facilement éliminables. Elimination L’élimination des quinolones est rapide, ils sont principalement éliminés par voie rénale (sécrétion tubulaire active).Avec les quinolones de première génération, l’élimination est retardée chez les carnivores. En revanche elles sont rapidement éliminées chez les herbivores et les équidés. Les autres générations (seconde et troisième), sont également éliminées par voies biliaires. 2.9.2. Activité antibactérienne Antibactériens à activité bactéricide, les quinolones (première génération), ont un spectre d’activité étroit, principalement contre les bactéries à Gram négatif (entérobactéries), et un spectre d’activité large, contre les bactéries à Gram positif 31
et négatif(pour les autres générations).Ces antibactériens, bloquent la réplication et la transcription de l’ADN, en inhibant l’action de l’ADN-gyrase, enzyme responsable de surenroulement de chaine de l’ADN. Les quinolones s’intercalent entre deux chaines d’ADN et forment des chélates magnésiens. 2.9.3. Principales indications Les quinolones sont principalement indiquées, pour le traitement des infections urinaires, digestifs (veau, agneau, porcelet), les infections pulmonaires et les mycoplasmoses (seconde et troisième génération). Elles sont également aussi pour le traitement des infections cutanées.
32
CHAPITRE III : Résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires d’origine animale et méthodes de détection 3.1. Définition 3.1.1. Médicament vétérinaire Un médicament vétérinaire est toute substance qui est appliquée où administrée à tout animal producteur (viande, lait, œufs, poissons, abeilles) dans un but thérapeutique, prophylactique ou de diagnostic, où pour modifier la fonction physiologique ou du comportement (RANDRIANOMEN, 2006) . 3.1.2. Résidus d’antibiotiques Selon le Règlement N° 2377/90/ CEE, les résidus de médicaments vétérinaires, sont «toutes les substances pharmacologiquement actives, qu'il s'agisse de principes actifs, d'excipients ou de produits de dégradation, ainsi que leurs métabolites restants dans des denrées alimentaires obtenues à partir d'animaux auxquels le médicament vétérinaire en question a été administré ». Ce sont donc les traces des principes actifs ou leurs métabolites qui subsistent dans le lait ou autres denrées alimentaires provenant de l’animal auquel le médicament en question a été administré (C.E.E, 1990). Les résidus d’antibiotiques sont donc des traces indésirables d’antibiotiques présents dans le produit final animal (viandes, lait, œufs…) destiné à la consommation humaine. 3.1.3. Limite maximale des résidus pour les médicaments vétérinaires(LMRMV) La LMRMV, est la teneur maximale en résidus résultant de l’utilisation d’un médicament vétérinaire, (exprimée en mg /tonne de denrée alimentaire sur la base du poids frais) que la Communauté peut accepter comme légalement autorisée ou 33
qui
est
reconnue
comme
acceptable
dans
des
denrées
alimentaires(C.E.E,1990).La limite maximale de résidus (LMR) dans les denrées d’origine animale(viandes, abats, lait,…) pour une substance donnée est définie à partir de la dose journalière admissible (DJA) retenue et du niveau d’exposition des consommateurs à la suite de la consommation de ces aliments. 3.1.4. Dose journalière admissible (DJA) C’est la dose maximale de résidus ou de contaminants qu’un consommateur peut ingérer sans danger sur le long terme. Autrement dit c’est la dose d’une substance que peut ingérer quotidiennement et durant toute sa vie un Homme, et ce, sans effet appréciable sur sa santé. 3.1.5. Temps d’attente/ délai d’attente Le délai ou temps d’attente est défini comme le délai à observer entre la dernière administration d’un médicament vétérinaire et la commercialisation des denrées produites par l’animal traité. Le respect de ce délai garantit une teneur des résidus de médicaments dans les aliments, qui sera conforme à la LMR pour ce médicament vétérinaire. Le délai d’attente est déterminé en fonction de la formulation des médicaments vétérinaires et dépend du produit, de la posologie et de la voie d’administration (ABIOLA et al, 2005). 3.2. Risques présentés par ces résidus chez les consommateurs Au cours de leur vie, les animaux doivent parfois être traités aux antibiotiques, destinés à prévenir ou à guérir certaines maladies infectieuses. Il arrive que des résidus de ces médicaments se trouvent dans les produits alimentaires (lait, viande, œuf,…) provenant d’animaux producteurs d’aliments, tels que bovins, ovins, volailles, poissons. Selon BADAALAMBEDJI et al, 2008, la présence de 34
résidus d’antibiotiques dans les aliments peut constituer des risques pour les consommateurs
parmi
lesquels :
risques
toxiques
(Chloramphénicol),
modification de la flore intestinale (Tétracyclines), risques allergiques (Pénicillines), risques cancérigènes (Nitrofuranes), sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques (plusieurs antibiotiques sont concernés). 3.2.1. Risques toxiques La toxicité des résidus d’antibiotiques peut être directe ou chronique. La toxicité directe est difficile à mettre en évidence, il s’agit en général de toxicité chronique. Cette toxicité ne s’exprime qu’après consommation répétée de denrées alimentaires contenant des résidus du même antibiotique, c’est-à-dire qu’après absorption répétée de nombreuses faibles doses de toxique. Certains scientifiques évoquent une possibilité de toxicité hépatique (JEON et al., 2008). La molécule d’antibiotique subit des biotransformations dans l’organisme de l’animal, donc les résidus d’une molécule antibiotique donnée ne sont pas tous identiques à la molécule originelle et par conséquent n’ont pas tous les mêmes propriétés. La toxicité de chaque résidu peut être augmentée, diminuée ou modifiée par rapport à la toxicité de la molécule antibiotique originelle. Le risque de toxicité directe dépend alors de la dose ingérée, de la nature chimique de l’antibiotique initialement administré et de celle des résidus (STOLTZ, 2008).Le chloramphénicol et nitrofuranes sont les antibiotiques qui présentent plus de toxicité, c’est pourquoi leur utilisation est interdite. Les nitrofurannes sont soupçonnés de foeto-toxicité, et le chloramphénicol d’aplasie osseuse (CHATAIGNER et STEVENS, 2003).
35
3.2.2. Modification de la flore intestinale Les résidus d’antibiotiques présents dans les denrées animales, peuvent perturber la flore intestinale humaine. En effet, même à très faibles doses, les antibiotiques ingérés ont un impact sur l’écologie de la flore intestinale. Ces résidus peuvent provoquer la mort de certaines bactéries ou diminuer leur aptitude à proliférer dans l’intestin (diminution de la population), sans danger connu ou les rendre plus résistantes
à
l’antibiotique
(KARIMA,
2012).La
présence
de
résidus
d’antibiotiques dans les denrées alimentaires peut ainsi entraîner un risque d’affaiblissement des barrières microbiologiques et de colonisation de l’intestin par des bactéries pathogènes ou opportunistes. 3.2.3 .Risques allergiques Les résidus d’antibiotiques peuvent provoquer des réactions allergiques chez l’Homme suite à la consommation de denrées d’origine animale (pénicillines). Ces réactions allergiques sont notées chez des personnes déjà sensibilisées, mais le risque est très faible lorsque les LMR sont respectées. En médecine humaine, l’allergie est un effet secondaire reconnu des antibiotiques, particulièrement des béta lactames. Les macrolides causent peu d’effets secondaires et seulement très peu d’entre eux semblent causer des mécanismes allergiques. Donc, compte tenu des très faibles taux de résidus présents dans l’organisme, comparés aux concentrations d’antibiotique administrées lors de traitement ou de prophylaxie, il est très probable qu’ils soient à l’origine d’une sensibilisation primaire de l’individu (CHATAIGNER et STEVENS, 2003).
36
3.2.4. Risques cancérigènes Certains antibiotiques ont des propriétés carcinogènes connues, c’est le cas des nitrofuranes. Les résidus de ces antibiotiques peuvent avoir un effet cancérigène à long terme, suite à une consommation régulière d’aliments contenant ces résidus (VAN VUUREN, 2001 ; STOLTZ, 2008).Afin de prévenir tout risque cancérigène chez les consommateurs, l'utilisation des nitrofuranes est interdite chez les animaux de rente depuis 1993 en France et dans l’Union Européenne (Règlement 2901/93), ainsi que dans la plupart des pays du monde (STOLTZ, 2008). 3.2.5. Sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques Les résidus d’antibiotiques peuvent entrainer une sélection des souches bactériennes résistantes aux antibiotiques. Ce phénomène s’installe, soit directement par l’élimination de la bactérie sensible, soit indirectement par l’affaiblissement des barrières. Les bactéries non pathogènes résistantes aux antibiotiques ne sont pas dangereuses. Mais la résistance potentialise la gravité des infections opportunistes. Aussi, ces résistances peuvent être transmises à des bactéries pathogènes via le support génétique mobile (CORPET, BRUGERE, 1995 ; CHADDADI, 2013). 3.2.6 Autres risques En dehors des risques sanitaires, la présence de résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées d’origine animale peut compromettre les échanges internationaux, suite aux accords de l’OMC instituant la globalisation des marchés et à ceux de l’UEMOA instituant le marché unique sous régional (BADAALAMBEDJI et al., 2008 ; MENSAH et al., 2014 a).
37
La présence d’antibiotiques dans le lait, provoque l’inhibition des phénomènes de fermentation en industrie laitière, entrainant des accidents de fabrication du fromage, du yaourt et autres produits de fermentation du lait (BADA ALAMBEDJI et al., 2008). L'utilisation abusive et erronée des antimicrobiens chez les animaux d’élevage contribue à l'apparition de formes résistantes de bactéries qui provoquent des infections difficiles à guérir, et ne répondant pas au traitement par les antimicrobiens (CHADDADI, 2013). Le phénomène de résistance aux antibiotiques est complexe en médecine vétérinaire, en raison du nombre des espèces animales, la diversité des environnements d’élevage et les bactéries en cause. De plus, les mécanismes de pathogénicité et l’épidémiologie sont complexes (ACAR et al., 2012). Les animaux traités aux antibiotiques, peuvent excréter dans l’environnement une fraction
de
la
dose
administrée.
Certains
persistent
longtemps
dans
l’environnement. Par exemple l’oxytétracycline, est détectable dans le fumier de veaux traités pendant 5 mois. Ces antibiotiques peuvent alors être présents dans les eaux de surface ou des rivières. Ceci conduit alors à une pollution chimique de l’environnement, avec une action sur la flore microbienne pouvant être la même que sur la flore commensale, d’autant plus que les antibiotiques excrétés le sont à des doses très inférieures à la concentration minimale inhibitrice (CHATELLET, 2007).
4. Méthodes de détection des résidus d'antibiotiques dans le lait Dans les pays de l’UEMOA, les méthodes utilisées pour la détection des résidus des médicaments vétérinaires, sont différentes d’un pays à un autre et même d’un 38
laboratoire à un autre, du fait de l’inexistence des méthodes homologuées par l’UEMOA (MENSAH et al., 2014 a). En général, le contrôle des résidus comprend deux étapes : l’étape de la détection des résidus avec des méthodes sensibles (faible taux de résultats « faux négatifs ») et l’étape de confirmation nécessitant une quantification par rapport à la LMR et une identification avec un faible taux de résultats « faux positifs ». 4.1. Méthodes de dépistage 4.1.1. Méthodes microbiologiques Les méthodes microbiologiques de détection des antibiotiques sont basées sur l’inhibition de la croissance d’une bactérie. Elles utilisent la sensibilité de certaines souches bactériennes vis-à-vis d’un ou plusieurs antibactériens (MOUILLET et LUQUET 1980).Il existe plusieurs méthodes microbiologiques de détection des résidus des médicaments vétérinaires dans le lait. 4.1.1.1. Méthode des quatre boîtes La méthode des quatre boîtes, est la plus utilisée pour la détection simultanée de plusieurs familles d’antibiotiques (BADALAMBEDJI et al., 2008). L'échantillon est mis en présence de bactéries dans un milieu nutritif sélectionné. En présence d'antibiotiques, il n’y a pas de multiplication des bactéries d’où l’apparition d’une zone d’inhibition. Un échantillon est considéré comme positif quand il donne une zone d’inhibition supérieure à 2 mm. En jouant sur différents micro-organismes, on peut plus ou moins identifier telle ou telle famille d'antibiotiques. C’est une technique simple, à exécution relativement rapide et surtout pas chère. La méthode des quatre boîtes est la méthode de référence et elle est surtout utilisée 39
pour la viande. Mais elle est souvent trop peu sensible et la lecture difficile avec des échantillons complexes (organes), (EDDER et ORTELLI, 2006 ; BEN, 2007). 4.1.1.2. Méthode STAR ou méthode de 5 boites C’est une méthode de détection microbiologique des antibiotiques dans le lait, le muscle ainsi le foie gras, les crevettes, les poissons, etc. Elle est basée sur le principe suivant : un micro-organisme est ensemencé dans un milieu gélosé, coulé en boîte de Petri. Après diffusion, la présence des résidus d’antibiotiques produit une zone d’inhibition de l’échantillon en empêchant la croissance bactérienne du micro-organisme test. Un échantillon est considéré comme positif quand il donne une zone d’inhibition supérieure à 2 mm (VALERIE, REGINE, 2004). 4.1.1.3. Delvotest® T C’est un test de sélection à large spectre, qui permet la détection des résidus des substances infectieuses dans le lait. Le Delvotest® T, détecte la présence d’un antibiotique grâce à une souche bactérienne (Bacillus stearothermophilus), qui est inhibée en cas de présence d’un antibiotique dans le lait testé. L’échantillon est positif lorsque la couleur du milieu persiste, et on peut dire qu’un échantillon est négatif si le milieu change de couleur c'est-à-dire exerce un effet sur la croissance des micro-organismes existant dans le milieu (SCIPPO et REGISTRER, 2006 ; VALERIE, 2013). Le Delvotest® T est l’équivalent du PREMITEST pour la détection des substances antibactériennes dans la viande. 4.1.1.4. Eclipse 3G (Zeu-Inmunotech) Il est basé sur le même principe que le Delvotest® T.
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4.1.2. Méthodes immunologiques Il existe plusieurs sortes de tests rapides immunologiques de détection des résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires. Les plus utilisés pour l’analyse des antibiotiques sont le test RIA (Radio Immuno Assay) et l’ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay) (NOUREDDINE, 2009). 4.1.2.1. Dosages radio-immunologiques (RIA) Le RIA est basée sur la compétition entre l’antibiotique marqué par un isotope et ce même antibiotique présent dans l’échantillon à doser (non marqué) vis-à-vis du récepteur d’une cellule bactérienne (MAGHUIN-ROGISTER et al., 2001). 4.1.2.2. Épreuve immuno-enzymatique (ELISA) C’est la plus utilisée comme méthode immunologique. Le test ELISA se base sur le même principe que le RIA mais ici le marquage est enzymatique au lieu d’être radioactif. Les résultats obtenus sont basés sur un changement de couleur (MAGHUIN-ROGISTER et al, 2001). Il est spécifique et sensible souvent pour la détection des ßlactamines, sa limite de détection est souvent inférieure à la limite maximale des résidus (VERHNES, 2002 ; ABIDI, 2004).Il est rapide mais onéreux. 4.1.3. Méthode enzymatique : Méthode de « penzym » C’est un test enzymatique colorimétrique qui sert à la détection des béta lactamines dans le lait, mais aussi dans la viande. Elle donne approximativement (estimation semi-quantitative) la quantité de ces antibiotiques dans le lait ou la viande (DIOP, 2003).
41
4.2. Méthodes de confirmation Elles permettent l’identification formelle de la molécule du résidu présente dans la denrée et sa teneur exacte. Ces méthodes sont donc à la fois qualitatives et quantitatives, et permettent de détecter les résidus même en concentration très faible, jusqu'à deux fois moins que les LMR. Selon BOATTO et al, 1998, ces tests sont essentiellement physicochimiques, plus sélectifs et plus sensibles que les méthodes microbiologiques car ils permettent d’identifier les molécules séparément et donc évitent les problèmes d’interférences possibles entre les substances. On peut citer entre autre: la HPLC (chromatographie liquide haute performance) avec ionisation électro-spray à pression atmosphérique (ESI en anglais) et couplée avec la spectrophotométrie de masse (HPLC-ESI-SM), souvent utilisée pour identifier et doser les résidus de chloramphénicol dans les aliments (DELEPINE et al., 2002). la HPLC avec ionisation chimique à pression atmosphérique, encore appelée HPLC-APCI (COMBS et al., 1999). Cependant, les tests de confirmation sont très couteux en temps, en matériel et en réactifs et nécessitent un personnel bien formé. C’est pourquoi, ils sont délaissés parfois au profit des tests de dépistage qui permettent des prises de décision rapide quant au respect des législations en matière de résidus d’antibiotiques dans les DAOA.
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DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
43
CHAPITRE I : Matériel et méthodes Notre méthodologie a consisté à faire des prélèvements du lait cru sur le terrain et des analyses au laboratoire central de l’élevage (LABOCEL) du Niger. Nous avons aussi enquêté les éleveurs sur la conduite d’élevage et l’utilisation des antibiotiques. 1.1.
Cadre d’étude
Notre étude s’est déroulée au Niger plus précisément dans deux régions à savoir Niamey et Tillabéry (figure 1).Le Niger compte huit régions dont celle de Niamey qui porte le nom de la capitale du pays. La région de Niamey comptait 1 026 848habitants en 2012 (INS, 2014), la population est composée de toutes les ethnies retrouvées au Niger. Niamey a cinq (5) arrondissements qui sont : l’arrondissement I, l’arrondissement II, l’arrondissement III, l’arrondissement IV et l’arrondissement V. La région de Tillabéry avec2 722 482habitants en 2012 (INS, 2014), compte treize (13) départements : Filingue, Kolo, Ouallam, Say, Téra, Tillabéry, Abala, Ayerou, Balleyara, Bankillaré, Gotheye, Torodi; six (6) communes urbaines ; trente et neuf (39) communes rurales ; trente et un (31) cantons ; huit (8) groupements nomades. La population est composée en majorité des sonrai, des zarma ; mais on trouve aussi des peuls.
44
Figure 7: Carte du Niger montrant les régions de Niamey et Tillabéry Source :http://www.20minutes.fr; Carte de localisation du Niger 1.2.
Zone et période d’étude
Les fermes laitières et les centres de collecte qui ont fait l’objet de notre étude sont situés dans les localités suivantes: Niamey périphérique, Kirkissoye, Hamdalaye, Say, Kollo et Toukounous. 45
Les périodes de notre étude sont réparties comme suit : du 20 Juillet au 5 Septembre 2015: nous avons fait des prélèvements du lait cru sur le terrain et des analyses au laboratoire. du 25 au 30 Octobre 2015: nous avons administré des questionnaires d’enquête (Annexe). 1.3.
Materiel
1.3.1. Materiel d’enquête Au total 15 éleveurs ont été enquêtés sur la conduite d’élevage et l’utilisation d’antibiotique, dont 4 dans chacune de ces localités: Say, Kollo, Hamdaye, et 1 au niveau de chacune des fermes de: Kirkissoye, Niamey phériphérique et Toukounous. Sur la conduite d’élevage (annexe A), les questions s’articulent autour de deux rubriques qui sont : identification de l’exploitation problème sanitaire dans l’exploitation et prise en charge. En ce qui concerne l’utilisation des antibiotiques (annexe B), nous avons trois rubriques : types d’antibiotiques utilisés et motifs d’utilisation notion du délai d’attente et contrôle de la qualité du lait. 1.3.2. Materiel d’analyse Produits analysés L’étude a porté uniquement sur le lait cru de vache. Notre échantillon était composé de 192 prélèvements qui ont été analysés. 46
Matériel de prélèvement Le matériel utilisé pour le prélèvement et la conservation est constitué des tubes en plastique de 10ml ; stériles, une glacière contenant des conservateur de froid et d’un marqueur. Matériel de laboratoire Nous avons utilisé un kit d’Eclipse Farm3Gcomposé d’un incubateur, des tubes test contenant des spores de Geobacillus Stearothermophilus et un indicateur de pH, du film adhésif, des mini-pipettes et un guide d’interprétation. La figure 8 montre les composantes du kit.
47
Incubateur
Tubes test
Film adhésif à gauche, Mini- pipette à droite
Guide d’interprétation des résultats
Figure 8:composante du kit d’Eclipse Farm3G ND 1.3. Méthode 1.3.1 Méthode d’échantillonnage En absence de liste des fermes, les fermes et les centres de collectes les plus proches de Niamey, qui fournissent la capitale en lait ont été choisis pour notre
48
étude. Il s’agit de trois fermes et trois centres de collectes, ces derniers collectant parfois jusqu'à 100 litres de lait par jour en période de forte production. Pour une question de représentativité, on estime un taux de prévalence attendue de la maladie dans une population à hauteur de 25 % avec une précision désirée (i) de 5% pour un intervalle de confiance de 95%. Selon Threshold : N = p (1-p)*Z2/i2. , N = taille de l’échantillon, p= prévalence attendue de la maladie dans une population, Z= constante =1,96 et i= précision désirée. Ce qui nous donne 192 échantillons. 1.3.2 Méthode d’enquête Nous avons effectué une enquête transversale, descriptive, dans les fermes et les centres de collecte auprès des éleveurs au moyen des fiches d’enquête (annexe A et B). 1.3.3 Méthode d’analyse Les échantillons de lait cru collectés dans chaque ferme ou centre de collecte étaient prélevés dans un seau ou bol plastique dans lequel le lait est récupéré. Le lait a été conditionné dans des tubes de prélèvement identifiés selon un numéro et le nom du site. Au total 192 échantillons ont été prélevés et acheminés sous glacière contenant des carboglaces au Laboratoire Central d’Elevage du Niger (LABOCEL) à Niamey. Si les prélèvements sont effectués le matin ou au cours de la journée, nous commençons automatiquement les analyses. Lorsque c’est la nuit ou très tard dans la soirée, les prélèvements sont conservés dans le réfrigérateur jusqu’au lendemain matin.
49
L’analyse des échantillons a été faite avec le kit Eclipse Farm3G. C’est un test qualitatif, fourni en format de tube, flexible et de manipulation simple, pour la détection des antibiotiques et des inhibiteurs dans le lait de vache, chèvre , brebis ou bufflonne, cru, chauffé, en poudre et écrémé. L’Eclipse Farm3Ga spectre étroit de détection. Il permet de détecter trois familles d’antibiotiques à savoir : bétalactamine (péniciline G) et/ ou tétracycline (l’oxytétracycline) et/ ou sulfamide (sulfathiasol). Principe : L’Eclipsetest est basé sur l’inhibition de la croissance microbienne. Chaque tube contient
un
milieu
gélosé
ensemencé
de
spores
de
Geobacillus
Stearothermophilus et un indicateur de pH.Lorsque les tubes sont incubés à 64°C, les spores germent, et la croissance cellulaire acidifie le milieu et modifie le pH entrainant un changement de couleur de la gélose qui vire du bleu au jaune. Si le lait contient des inhibiteurs à concentration plus élevée que la limite de détection, les microorganismes ne se développent pas et aucun changement de couleur n’est observé. Réalisation : Les tubes test une fois sortis du réfrigérateur, ont été débarrassés du papier aluminium qui les recouvrait. Chaque tube test est numéroté en fonction du prélèvement de lait qui y sera déposé. Après cette identification, 100 microlitres de chaque prélèvement du lait ont été déposés dans le puits correspondant de chaque tube test à l’aide d’une micropipette à usage unique. Les tubes test ainsi préparés ont été recouverts d’un film adhésif fourni avec le kit et incubés pendant 2h45mn à 64°C. Au bout de ce temps d’incubation, les tubes test ont été retirés de l’incubateur et la lecture a été 50
faite à l’œil nu selon les indications mentionnées sur le guide d’interprétation (figure 9) du kit Eclipse Farm3G ND.
Figure 9: Guide d’interprétation des résultats d’Eclipse Farm3G ND Les échantillons qui virent au jaune sont des négatifs tandis que ceux qui virent au marron sont positifs, et ceux qui restent violet (couleur initiale du milieu) sont positifs et le résidu présent dépasse la limite maximale des résidus. Analyses statiques Les analyses statistiques des données ont été réalisées avec le logiciel R. Le test de chi carré et Fisher exact ont été utilisé pour apprécier la différence en termes de présence des résidus au niveau de deux régions.
51
CHAPITRE II : Résultats Dans ce chapitre, nous présentons successivement les résultats de la phase d’enquête et les résultats obtenus au laboratoire. 2.1. Résultats d’enquête 2.1.1. Conduite d’élevage 2.1.1.1 Identification de l’exploitation Ethnie des éleveurs La population enquêtée est composée en majorité des peuls (86,7%), ensuite les Zarma à 6,6%, et Sonrai à 6,6% comme le montre le tableau ci-dessous. Tableau II: Proportion des éleveurs de bovins laitiers en fonction des ethnies Ethnie
Proportion (%)
Peul
86,7
Zarma
6,6
Sonrai
6,6
Total
100 Appartenance des animaux
L’enquête effectuée a révélé que, les éleveurs étaient à 86,7% les propriétaires des animaux, seulement 13,3% ne l’étaient pas. Niveau d’instruction des éleveurs Les éleveurs que nous avions enquêtés étaient non instruits à 86,66% pour 13, 33% qui ont un niveau primaire. 52
Races bovines élevées Les races exploitées étaient locales, à savoir : Azawak, Djeli, Goudali et Borroro. L’enquête a montré que les races Azawak et Djelli sont les plus élevées, 35% chacune. Quantaux races Bororo et Goudali, elles le sont respectivement à 20% et 10%. Systèmes et mode d’élevage Parmi les 15 éleveurs que nous avons eu à enquêter, 11 pratiquaient l’élevage de type extensif, 3 l’élevage de type semi-intensif et un seulement pratique l’élevage intensif (kirkissoye). Ainsi, le mode d’élevage qui prédomine est l’élevage en mouvement (nomadisme), seule la station de kirkissoye effectuait la stabulation.
Nombre d'éleveurs
12 10 8 6 4
2 0
extensif
semi-intensif
intensif
type de système d'élévage
Figure 10: Systèmes de production
53
Suivi de santé dans les exploitations Les exploitations étaient suivies par les agents de santé à 73,3% contre 26,6% qui ne le sont pas. Ces agents de santé sont composés des vétérinaires (42%), techniciens d’élevage (50%), et auxiliaires (8%), (figure 12).
8% vétérinaire
50% 42%
Technicien d'élevage auxiliaires
Figure 11: Répartition des catégories d’agents de santé Pathologies rencontrées dans les exploitations Les pathologies fréquentes sont à 52,6% d’origine parasitaire, à 31, 6% infectieuse (les mammites, la fièvre aphteuse), métaboliques (5,2%) et autres (10,5%). Moyens ou méthode de soins Les éleveurs faisaient le soin en masse à 66,7% c'est-à-dire soignaient en même temps les malades et les non malades (métaphylaxie), en cas d’une maladie.
54
Seulement 26,6% traitaient les sujets malades et 6,6% appliquaient soit la métaphylaxie ou le soin unique en fonction de leurs moyens. Traite et collecte Dans 76,6% des élevages enquêtés, le lait produit était à la fois destiné à la consommation familiale et à la commercialisation. Il est destiné seulement à la commercialisation dans 11,7%. Il est transformé en produits laitiers (fromage surtout) par 11,7% des éleveurs. 2.1.2. Utilisation des antibiotiques Tous les éleveurs enquêtés (100%) ont affirmé qu’ils utilisaient des antibiotiques dans leurs exploitations. Familles d’antibiotiques utilisés Les familles d’antibiotiques utilisés, étaient principalement les tétracyclines (oxytétracycline) (78,9%) suivies des bétalactamines (pénicilline) (21%). Elles sont utilisées soit individuellement ou en association. Il ressort du tableau III que les localités de Say, Kollo et Hamdalaye utilisaient plus d’antibiotiques, que Kirkissoye, Niamey périphérique et Toukounous sont tous au même niveau d’utilisation.
55
Tableau III: utilisation des antibiotiques en fonction des sites Localité Say
Hamdalaye
Antibiotique utilisé Tétracyclines β lactamines Tétracyclines β lactamines Tétracycline
Pourcentage (%) 10,5 21 10,5 15,8 21
Kirkissoye
Tétracycline
5,26
Niamey péripherique
Tétracycline
5,26
Toukounous
Tétracycline
5,26
Kollo
Motif d’utilisation des antibiotiques Ces antibiotiques sont utilisés à titre préventif et curatif pour 47% des éleveurs, à titre curatif pour 29% des éleveurs, à titre préventif pour 12% des éleveurs et pour augmenter la production laitière pour 12% des éleveurs comme le montre la figure 13.
Préventif et curatif
12% 12%
47%
29%
Curatif
Préventif
Figure 12: Motif d’utilisation des antibiotiques
56
Délai d’attente Parmi les éleveurs enquêtés 33,3% ont affirmé qu’ils trayaient le lait le jour du traitement aux antibiotiques, 33,3% selon les consignes d’utilisation du médicament. Seulement 6,7% attendaient les trois premiers jours après le traitement et 13,3% attendaient une semaine après le traitement pour traire le lait.13, 3% appliquaient autres procédés (figure 14). 35%
pourcentage des éléveurs
30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% le jour du traitement
trois une deux trois quatre selon les premiers semaine semaines semaines semaines consignes jours après après le après le après le après le le traitement traitement traitement traitement traitement
autres
Délai d'arès usage des antibiotiques
Figure 13: Délai d’attente après utilisation des antibiotiques Avis des éleveurs sur le délai d’attente 46 ,6% (33,3% qui trayaient le lait le même jour d’utilisation des antibiotiques13,3% et qui appliquaient autres procédés) ignoraient l’existence du délai d’attente etont affirmé que le non-respect de ce dernier
57
n’a aucune
répercussion sur la santé du consommateur. Ceux qui attendaient au moins trois jours avant de traire le lait ou selon les consignes d’utilisations du médicament, le font pour éviter que ces antibiotiques se trouvent dans le lait ; des répercussions sur la santé des consommateurs à court (telle que constipation, diarrhée, colique) ou à long terme ;les cas de résistance aux antibiotiques. Contrôle de la qualité du lait trait La population de notre étude n’a aucun dispositif pour faire le contrôle de la qualité du lait produit, seul le contrôle physique traditionnel (dégustation, la vue) est fait. Ils ont affirmé qu’ils n’ont pas des moyens nécessaires pour le contrôle, de qualité. Mais les centres de collecte de Say, Kollo et Hamdalaye ont affirmé qu’ils disposent de l’appareil delvotest pour le contrôle des résidus. 2.2. Résultats de laboratoire 2.2.1. Résultats globaux Au total, sur 192 échantillons analysés, 19 se sont révélés positifs, soit 9,89%. La prévalence diffère selon la localité. Sur les 19 positifs 5(26,31%) proviennent de centre de Hamdalaye, 5(26,31%) proviennent de Niamey périphérique, 4(21,05%) de Kirkissoye, 4(21,05%) proviennent de Say et 1(5,26%) de Kollo. Au niveau du centre de Toukounous la prévalence était nulle. Aussi, 2 échantillons de la localité de Say et 2 de Hamdalye, ont une teneur en résidus qui dépasse la LMR. La figure 15illustre nos résultats de laboratoire.
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Positif (N°10)
Négatif
Positif, dépassant la LMR (4ème à partir de la
gauche)
Figure 14: Exemple des résultats (positif et négatif) d’Eclipse Farm3G ND L’analyse statistique nous montre que cette différence entre les prévalences n’est pas significative (P>0,05), pour les localités de Kollo-Toukounous, HamdalayeToukounous et Niamey périphérique-Toukounous avec un niveau de confiance de 95%, mais significative (P˃0,05) entre Say-Toukounous et KirkissoyeToukounous. Le tableau V nous résume la prévalence des résidus dans le lait en fonction des localités.
59
Tableau IV: Prévalence des résidus en fonction des localités Localité
Positif
Négatif
%
Say
4
28
21,05
Kollo
1
31
5,26
Hamdalaye
5
27
26,32
Kirkissoye
4
28
21,05
Niamey périphérique
5
27
26,32
Toukounous
0
32
0
Total
19
173
100
2.2.2. Etude comparative des résultats des deux régions Sur 192 échantillons analysés dont19 se sont révélés positifs (9,89%,), 10/118 (52,6%) proviennent de la région de Tillabéry et 9/55 (47,4%) de la région de Niamey. Les tableaux V et VI indiquent la prévalence des résidus d’antibiotique dans respectivement la région de Tillabéry et celle de Niamey.
60
Tableau V: Prévalence des résidus d’antibiotiques dans la région de Tillabéry Localité
Positif
Négatif
%
Say
4
28
40
Kollo
1
31
10
Toukounous
0
32
0
Hamdalaye
5
27
50
Total
10
118
100
Tableau VI: Prévalence des résidus d’antibiotiques dans la région de Niamey Localité
Positif
Négatif
%
Kirkissoye
4
28
44,44
Niamey périphérique
5
27
55,56
Total
9
55
100
Ces résultats montrent que le lait cru des élevages de la région de Tillabéry et de Niamey contient des résidus d’antibiotiques. Mais en terme de présence des résidus il n’y a pas une différence significative au niveau de ces deux régions, après l’analyse statistique P> 0,05(P=0,17) (test de chi2 avec le logiciel R version 3.2.2).
61
CHAPITRE III : Discussion et recommandations 3.1. Discussion 3.1.1. Méthode d’analyse 3.1.1.1. Choix de la méthode Le choix de l’Eclipse farm3G a été fait dans le but de mettre en œuvre une technique simple à exécution rapide, permettant de détecter simultanément trois familles d’antibiotiques. Mais cette méthode présente l’inconvénient d'être qualitative car elle ne permet ni l’identification précise ni le dosage du résidu d’antibiotique. Ainsi, il s’agit d’une méthode de tamisage dont les résultats positifs doivent être confirmés à l’aide des méthodes précitées comme l’HPLC. Malheureusement notre budget ne nous a pas permis de réaliser ces investigations poussées. Cependant, il a l’avantage de donner une idée sur les LMR, contrairement au delvotest qui est à large spectre. Ce dernier permet de détecter simultanément
plusieurs familles d’antibiotiques et les résultats (soit positif ou
négatif), ne donnent pas une idée sur la LMR. 3.1.1.2. Limites de la méthode Les antibactériens ont des structures trop différentes pour être analysés par une seule méthode. Une étude complète des résidus nécessite plusieurs étapes avec des moyens assez lourds (DIOP, 2003) : le dépistage qui fait appel à des méthodes microbiologiques ; l’identification et le dosage font appel à une analyse spécifique quantitative qui se fait par des méthodes immunologiques (ELISA, RIA) ; la confirmation qui fait appel à des méthodes chromatographiques. Notre étude s’étant arrêtée au dépistage, il nous est donc impossible de dire la molécule qui est précisément impliquée car le test utilisé est un test d’orientation. Mais
62
nous avons l’idée des molécules présentes, se sont la pénicilline G et/ou l’oxytétracycline et /ou le sulfathiasol (Eclipse farm3G). Cette étude devrait aboutir à des recherches plus poussées. 3.1.2. L’échantillonnage et la zone d’étude Pour la recherche, trois exploitations et trois centres des collectes de lait ont été ciblées. Leur choix se justifie par leur facilité d’accès, et elles font partie des sous bassin laitiers du Niger. Les prélèvements ont été effectués de façon aléatoire avec deux à trois passages à l’intervalle d’une semaine. 3.1.3. Résultats d’enquête D’après nos résultats, la population enquêtée est composée en majorité des peuls (86,7%), ensuite les zarma (6,6%), et les sonrai (6,6%).Ces résultats sont semblables à ceux obtenus par (MARICHATOU et al., 2005), AROHALASSI (2016), qui ont trouvé que respectivement, 89%des éleveurs périurbains sont des peuls contre 11% pour les autres ethnies et 92,5% des éleveurs sont des peulhs. Contrairement aux autres pays où l’élevage laitier bovin évolue avec des races exotiques, au Niger ce secteur reste dominé essentiellement par les races locales. Le choix est porté pour la majorité des éleveurs sur la race Djelli et dans une seconde mesure à la race Azawak (VIAS et al en 2003). Ceci concorde avec nos résultats montrant les races bovines élevées (Azawak et Djelli, 35% chacune, Bororo et Goudali, respectivement 20% et 10%).Et à ceux de MARICHATOU etal, (2005) qui ont montré que les races Azawak(22%) et la Djelli (63%) sont les plus élevées suivies de celle Bororo (6%) et Goudali (3%).
63
S’agissant du mode d’élevage, nos résultats ressortent que le mode d’élevage le plus pratiqué est l’élevage en mouvement (93,3%) contrairement à la stabulation (6,7%).Quant aux systèmes de production, l’élevage extensif prédomine, ensuite vient l’élevage semi-intensif et l’intensif étant peu pratiqué. Nos résultats sont semblables à ceux de RGAC 2007qui montrent que l’élevage est pratiqué de façon extensive notamment sous forme de nomadisme (18%) et transhumance (16%). Les familles d’antibiotique les plus utilisées étaient principalement les tétracyclines (oxytétracycline) (78,9%) suivies des bétalactamines (pénicilline) (21%). En effet en Côte d’Ivoire (KOUAME, 2010), au Niger (AROHALASSI, 2016), ont respectivement montré que c’est l’oxytétracycline qui est généralement utilisée pour traiter les vaches malades et les tétracyclines constituent la famille d’antibiotiques la plus utilisée (72%), suivie d’autres médicaments tels que la Pénicilline (16,1%). De plus les investigations menées par BADAALAMBEDJI et al, (2008) ont révélé que l’une des molécules d’antibiotiques utilisés au Sénégal est l’oxytétracycline. Ainsi on peut dire que la famille des tétracyclines est la famille d’antibiotique la plus utilisée dans la sous-région. Le lait produit était à la fois destiné à la consommation familiale et à la commercialisation (76,6%), ou uniquement à la commercialisation (11,7%) ou à la transformation en produits laitiers (formage surtout) (11,7%).Ces résultats sont différents de ceux de VIAS et al en 2003 qui ont montré que la fraction du lait vendue représente 68% contre 32% destinés à l’autoconsommation. L’existence du délai d’attente est ignoré par 46 ,6% des éleveurs, ce résultat est inférieur à celui d’AROHALASSI (2016) qui a trouvé que 97,4% des éleveurs affirment ne pas connaitre la notion de délais d’attente. 64
Parmi les éleveurs enquêtés, 33,3% ont affirmé qu’ils trayaient le lait le jour du traitement aux antibiotiques, 33,3% selon les consignes d’utilisation du médicament. Seulement 6,7% attendaient les trois premiers jours après le traitement et 13,3% attendaient une semaine après le traitement pour traire le lait.13, 3% qui appliquaient autres procédés .Ce constat a été fait dans la région de Maradi parAROHALASSI,(2016)qui a trouvé que 47,9% des éleveurs font la traite sans aucun délai ou le jour même du traitement pour 45,3% des cas, et que 2,6% respectent le délai d’attente après un traitement des vaches aux antibiotiques. Dans notre étude, 46 ,6% des éleveurs ne savent pas que le non-respect du délai d’attente peut avoir des répercussions sur la santé du consommateur, AROHALASSI, 2016, a trouvé que88, 3% des éleveurs de bovins laitiers à Maradi méconnaissent les répercussions sur la santé du consommateur. Notre pourcentage est nettement inférieur à celui de cet auteur. Cela peut s’expliquer par le meilleur encadrement des éleveurs à Niamey et Tillabéry. 3.1.3.1. Résultats de laboratoire La présence des résidus dans le lait et les autres denrées d’origine animale peut être due à une mauvaise utilisation des antibiotiques par les éleveurs et les agents de santé, ainsi que le non-respect des délais d’attente après le traitement des animaux. Notre étude révèle que sur les 192 échantillons analysés 19 seulement soit 9,89%, contenaient des résidus d’antibiotiques. En considérant le seuil de sensibilité de l’Eclipse farm3G ND, les échantillons positifs contiendraient soit des résidus de pénicilline G, de l’oxytétracycline ou de sulfadiazol. En faisant le rapprochement avec les résultats de notre enquête, nous pouvons émettre
l’hypothèse
que
les
échantillons
l’oxytétracycline et/ou de péniciline. 65
positifs
contiendraient
de
De plus, les 4 échantillons dont leurs teneurs en résidu dépassent la LMR présentent des risques pour la santé du consommateur. Nos résultats sont inférieurs à ceux obtenus en Côte d’Ivoire par KOUAME, 2010 (24,7%), au Mali par BONFOH et al., 2003 , entre 6 % et 16 % d’échantillons positifs, en Mauritanie par ISSA, 2012 (11%),au Bénin par MANSAH et al., 2014 b, 0 à100% au premier passage
et 33 à 83 au second
passage. Ils sont cependant supérieurs à ceux obtenus au Niger
par
AROHALASSI, 2016 qui a trouvé une prévalence de 2,85 % d’échantillons positifs. Au total ces résultats montrent que le lait contient des résidus d’antibiotiques aussi bien au Niger que dans d’autres pays où des études similaires ont été entreprises. Notre résultat inférieur par rapport aux études cités, peut s’expliquer par : la période durant laquelle nous avions effectué nos prélèvements peut être avait coïncidé avec la période où le délai d’attente est dépassé, les prélèvements qui ont été faits avant l’enquête la méthode d’analyse que nous avions utilisée différente du delvotest qui a été utilisé dans ces études ; un meilleur suivi sanitaire des exploitations ;
une meilleure connaissance du délai d’attente.
66
3.2. Recommandations Nos recommandations s’adressent : Aux consommateurs et associations des consommateurs : o d’exiger la qualité hygiénique (respect des LMR) même si c’est un peu plus coûteux ; o de sensibiliser les consommateurs aux risques liés aux résidus sans pour autant provoquer de panique ; Aux vétérinaires, auxiliaires vétérinaires, agents d’élevage : o faire attention aux associations de médicaments et en respecter les règles d’utilisation o tenir compte des propriétés bactériologiques de chaque antibiotique pour éviter
les
problèmes
d’antagonisme ;
des
caractéristiques
pharmacocinétiques de chaque antibactérien car les antibiotiques associés doivent avoir des comportements similaires ou complémentaires ; o respecter la dose (si trop : allongement du délai d’attente ; si pas assez : risque d’apparition de résistance) : ne pas oublier que la posologie tient compte du poids moyen et de l’âge des sujets ; Aux éleveurs, o doivent éviter l’automédication et recourir au service d’un vétérinaire o de respecter le délai d’attente en conformité avec les indications du médicament administré par le vétérinaire ; Au Ministère de l’agriculture et de l’élevage : o de sensibiliser et former les éleveurs aux questions sur les médicaments vétérinaires, o de sensibiliser les éleveurs sur la notion du délai d’attente ; o de mettre en place système de contrôle des résidus d’antibiotique dans le lait et dans les DAOA. 67
CONCLUSION Le défi majeur de nombreux pays d’Afrique est de satisfaire les besoins alimentaires des populations. En Afrique Subsaharienne, le secteur de l’élevage constitue un potentiel en matière de garantie de la sécurité alimentaire des populations. Sur le plan économique, ce secteur contribue à hauteur de 35 % au produit
intérieur
brut.
De
plus,
il
constitue
une
véritable
source
d’approvisionnement en protéines animales pour les populations. L’importance de la production laitière réside dans le rôle que joue le lait en milieu traditionnel où il constitue la principale source de protéine animale. La production est fortement autoconsommée surtout en hivernage. Le lait peut être consommé frais ou caillé tout au long de l’année. Il est souvent ajouté à certains aliments à l’état frais ou caillé (couscous, riz au lait, galettes, pâtes, etc.). Aliment complet, il est d’une importance capitale dans la nutrition des mères enceintes, allaitantes et des nourrissons. Les contraintes pathologiques que rencontre cette production, font que les producteurs ont recours à une utilisation abusive des médicaments vétérinaires (antibiotiques), soit dans un but préventif, curatif ou
pour augmenter leur
production laitière. Malheureusement, en absence du respect des règles d’utilisation des antibiotiques, ils peuvent engendrer la présence des résidus dans les denrées. La présence de ces résidus dans les denrées peut constituer un risque sanitaire pour le consommateur. C’est dans ce contexte que nous avons entrepris de rechercher les résidus d’antibiotiques dans une denrée assez consommée au Niger : le lait cru. L’objectif général de cette étude est détecter la présence de résidus d’antibiotiques dans des échantillons de lait cru de vache provenant des élevages bovins laitiers des régions de Tillabéry et Niamey. De manière spécifique, il 68
s’agit de connaitre la conduite d’élevage et l’utilisation des antibiotiques
dans
les élevages bovins laitiers de Tillabéry et de Niamey; de rechercher les résidus d’antibiotiques dans les échantillons élevages et de faire une
de lait cru de vaches
issus de ces
comparaison des résultats obtenus sur la présence en
résidus d’antibiotiques des deux régions. Cette étude s’est déroulée sur une période d’environ 3 mois (du 20 Juillet au 5septembre pour la phase du laboratoire et du 25 au 30 Octobre pour la phase des enquêtes). Les prélèvements du lait cru et les enquêtes se sont déroulés dans les régions de Tillabéry et de Niamey. Ce qui nous a permis d’obtenir 192echantillons et de questionner 15éleveurs. Ces échantillons ont été analysés au laboratoire central d’élevage (LABOCEL) à Niamey dans le but de rechercher les résidus d’antibiotiques. La méthode utilisée au laboratoire est l’Eclipse farm3G. Elle est une technique simple d’exécution rapide et permet de détecter simultanément trois familles d’antibiotiques (pénicilline G, de l’oxytétracycline ou de sulfadiazol). La population enquêtée est composée en majorité des peuls (86,7%), des zarma (6,6%), et des sonrai (6,6%).Les races bovines élevées étaient locales. Le choix est porté pour la majorité des éleveurs sur la race Djelli et Azawak (Azawak et Djelli, 35% chacune) et dans une seconde mesure la race Bororo et Goudali, respectivement 20% et 10%. Le mode d’élevage le plus pratiqué est l’élevage en mouvement (93,3%) contrairement à la stabulation (6,7%), avec comme systèmes de production, l’élevage extensif qui prédomine, puis l’élevage semi-intensif et l’intensif qui est peu pratiqué.
69
Les principaux antibiotiques qui sont utilisés par les éleveurs dans la région de Tillabéry
et
celle
de
Niamey
sont
essentiellement
les
tétracyclines
(oxytétracycline) à 78,9% et les béta lactamines (pénicilline) à 21%. Le lait produit était à la fois destiné à la consommation familiale et à la commercialisation (76,6%), ou uniquement à la commercialisation (11,7%) Aussi 19 sur 192 échantillons du lait était positifs soit une prévalence de 9,89%. 10 échantillons positifs (52,6%) proviennent de la région de Tillabéry et 9(47,4%) de la région de Niamey. L’analyse statistique nous montre que cette différence entre les prévalences des régions n’est pas significative (P>0,05), avec un niveau de confiance de 95%. Ces résultats bien que faibles, doivent attirer l’attention des autorités car les risques sanitaires liés à la présence des résidus dans les denrées alimentaires d’origine animales (DAOA) sont connus. Ces risques concernent : l’allergie surtout avec les pénicillines et les tétracyclines ; le cancer avec les nitrofuranes ; l’apparition de l’antibiorésistance qui est à l’heure actuelle un problème majeur en santé publique. L’aplasie médullaire avec le chloramphénicol d’où son interdiction sur le plan international ; En dehors de ces risques sanitaires, la présence des résidus des médicaments vétérinaires dans les denrées d’origine animale constitue un impact économique négatif dans les échanges internationaux avec les règles sanitaires et phytosanitaires de l’OMC. Les actions allant dans le sens de la qualité et la sécurité sanitaires des aliments doivent interpeller les pouvoirs publics, les vétérinaires, les producteurs et les consommateurs.
70
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77
ANNEXES
78
Annexe A Fiche d’enquête sur la conduite d’élevage Identification
1. Identification de l’éleveur Nom et Prénom ------------------------------------------------Localité --------------------Ethnie------------------------Niveaud’instruction------------------------------2. Êtes-vous propriétaire des animaux ? Oui
non
3. quelles sont les races de vaches présentes dans votre exploitation ?
Locale
exotique
métis
Si local précisez-------------------------Si exotique précisez--------------------Si métis précisez------------------------4. Le mode d’élevage En stabulation
en mouvement
5. votre élevage est-il de quel type ? Extensif
intensif
semi-intensif
Problème sanitaire dans l’exploitation et prise en charge 6. Votre exploitation est-elle suivie par un professionnel de la santé ? Oui
non
Si oui est-ce ? Un vétérinaire Technicien d’élevage Autres Si autres précisez-----------------------
7. Quelles sont les pathologies rencontrées dans votre exploitation ? Infectieuses métaboliques
parasitaires Autres
Si autres précisez---------------------------8. Quels moyens utilisez-vous pour traiter les animaux malades ? Soins uniques des sujets malades soins de masse Autres Si autres précisez-----------------------
Annexe B Fiche d’enquête sur les antibiotiques Types d’antibiotiques utilisés et motifs d’utilisation e . Aminosides 1. Utilisez-vous des antibiotiques dans vos exploitations ?
Oui
non
Si oui lesquels (précisez le genre d’antibiotiques utilisés)
f. Polypeptides g. Phénicolés h. Quinolones i. Nitro-imidazolésj. Dérivés des nitrofuranes k. Autres
a. Bétalactamines
Si autres précisez---------------------------
b. Trétracyclinesc. c. Macrolides et apparentés d. sulfamides
2. Dans quel but utilisez-vous ces médicaments ?-------------------------------------------------------------
Notion de délai d’attente 3. A quelle fin est trait le lait de vos animaux ?
2 .Trois premiers jours après 3. Une semaine après
a. Consommationfamilial b. commercialisation c. Transformation en produits laitiers d. Autres
4. faites vous la traite de vos animaux après le traitement aux antibiotiques 1. Oui
2. Non
5. SI oui ; 1. Le jour du traitement
4. Deux semaines après 5. trois semaines après 6. Quatre semaines après 7. Selon les consignes d’utilisation du médicament 8 .Autres
Pour quelle(s) raison(s) observez-vous
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ce délai après traitement ?-----------------
--------
------------------------------------------------6. Si non ; pourquoi
7. selon vous, le non respect du délai d’attente à t-il des répercutions sur la santé des consommateurs ?
1 Raison économiques 2 Ignorance de l’existence du délai d’attente
1. Oui
3 Autres Si autres ; précisez -------------------------------------------------------------------
2. Non
Si oui lesquels-------------------------------------------------------------------------------
Contrôle de la qualité du lait 8. Contrôlez- vous la qualité du lait produit ? 1. Oui
2. Non
Si oui quels types de contrôle faites-vous ? 1 .Biochimique 2. Microbiologiques 3 .résidus des médicaments 5. Autres
4. Physico-chimique
Si autres précisez-----------------------------------------------------------------------------
Si non pourquoi? -----------------------------------------------------------------------------
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLÔMES DE DAKAR
«Fidèlement attaché aux directives de Claude Bourgelat, fondateur de l’Enseignement Vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes Maîtres et mes Aînés : d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire; d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation » « Que toute confiance me soit retirée s’il advienne que je me parjure. »
INVESTIGATION SUR LA PRESENCE DES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE : CAS DU LAIT CRU DANS LES REGIONS DE TILLABERY ET NIAMEY(NIGER)
RESUME Ce travail a pour objectif de détecter la présence de résidus d’antibiotiques dans des échantillons de lait cru de vache provenant des élevages bovins laitiers des régions de Niamey et Tillabéry.. L’étude a été conduite en deux phases : une phase de terrain et une phase de laboratoire réalisée au Laboratoire central de l’élevage (LABCEL) de Niamey. La phase de terrain a consisté à prélever des échantillons de lait cru et à mener une enquête sur la conduite d’élevage et l’utilisation des antibiotiques dans 3 exploitations laitières et 3 centres de collectes des régions de Niamey et de Tillabéry. L’enquête a révélé que sur les 15 éleveurs enquêtés, 100% utilisent des antibiotiques. Les antibiotiques les plus utilisés par ces éleveurs, sur les animaux, sont celles de la famille des Tétracyclines et des bétalactamines (pénicilline) soit respectivement 78,9% et 21%. Avec une utilisation à 47% à titre préventif et curatif, 29% à titre curatif, 12% pour augmenter la production laitière et 12% à titre préventif. Aussi 46 ,6% de ces éleveurs ne connaissent pas le délai d’attente après usage de ces médicaments. La phase de laboratoire a permis de rechercher des résidus d’antibiotique dans 192 échantillons du lait cru prélevés sur le terrain et analyser par la méthode qualitative d’Eclipse Farm3G. Au total, 19 échantillons de lait présentaient des résidus de pénicilline G et/ou l’oxytétracycline et /ou le sulfathiasol soit 9,89%. Sur la base des échantillons analysés, nous pouvons dire que les laits crus de vaches produits dans la région de Niamey et Tillabéry contient des résidus d’antibiotiques. Cependant une sensibilisation des éleveurs, sur l’utilisation des antibiotiques et sur le respect du délai d’attente, doit être faite pour protéger la santé des consommateurs. Mots clés : Résidus, Antibiotiques, Lait cru, Vache, Niger.
Auteur : LAMINOU ZABEIROU Nana Barira Adresse : Niger (BirniGaoré) Tel : (00)221774721075(Sénégal)/ 00(227)80755294(Niger) Email : lnanabarira@yahoo.fr